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(Seize heures trente-quatre minutes)
Le President (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'environnement se réunit pour
étudier article par article le projet de loi no 55, Loi modifiant la Loi
sur la qualité de l'environnement et d'autres dispositions
législatives.
Les membres de cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville),
M. Blouin (Rousseau), M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Dupré
(Saint-Hyacinthe), M. Fallu (Groulx), M. Léger (Lafontaine), M. Lincoln
(Nelligan), M. O'Gallagher (Robert Baldwin) remplacé par M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Rodrigue (Vimont), M.
Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont: M. Caron (Verdun), M. Champagne
(Mille-Îles), M. Desbiens (Dubuc), M. Gagnon (Champlain), Mme Juneau
(Johnson), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Marx (D'Arcy McGee), M. Middlemiss
(Pontiac), M. Ouellette (Beauce-Nord).
Je demanderais, s'il vous plaît, une proposition pour la
nomination d'un rapporteur.
M. Beauséjour: Le député de Saint-Hyacinthe,
M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. Dupré
(Saint-Hyacinthe) sera le rapporteur de cette commission.
Avant d'appeler l'article 1, M. le ministre a des remarques à
faire.
M. Léger: M. le Président, j'ai remis à
l'Opposition une série d'amendements et de papillons qui seront
adoptés dans ce projet de loi qui comprend 43 articles; il y a une
quinzaine de petits amendements, deux ou trois qui sont majeurs. La plupart
sont des amendements qui nous ont été suggérés soit
par l'Opposition, soit par les représentants des différents
groupes qui sont venus lors de la commission parlementaire.
Pour ne pas prolonger le débat, à moins que l'Opposition
n'ait quelques questions à poser au début, je demanderais qu'on
passe à l'étude du projet de loi article par article. Comme le
premier amendement est à l'article 3...
M. Lalonde: Y a-t-il un rapporteur?
Le Président (M. Laplante): M. le ministre,
j'apprécierais avoir une copie de vos amendements, s'il vous
plaît!
M. Lalonde: Y a-t-il un rapporteur?
Le Président (M. Laplante): Oui, c'est M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Tremblay: Si c'est bon pour l'Opposition, ça doit
être bon pour nous aussi.
M. Léger: M. le Président, on est censé les
avoir apportés.
M. Lalonde: Je pense que c'est aussi important pour les
députés de l'Opposition.
M. Léger: Un député ministériel parle
moins souvent, mais il a plus souvent raison.
M. Lalonde: C'est vrai, par exemple, vous négligez vos
députés.
Le Président (M. Laplante): Vous avez terminé vos
remarques, M. le ministre?
M. Léger: Oui, M. le Président. Comme le premier
amendement est à l'article 3, je vais plutôt laisser l'Opposition
parler d'un point de vue général ou, du moins, sur les articles 1
et 2, jusqu'au moment où j'aurai quelque chose à dire sur
l'article 3.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Très brièvement, M. le ministre, afin
de bien nous situer. Nous avions fait des suggestions sur les questions
fondamentales et principales du projet de loi et vous nous avez répondu
aujourd'hui. On a accepté le principe du projet de loi ainsi que vos
réponses, et on va en discuter plus en profondeur quand viendra
l'étude article par article. On a plusieurs amendements à
proposer. Il n'y a rien d'ordre majeur dans nos propositions, sauf les
questions qu'on a déjà soulevées. Mais nous allons aussi
poser des questions qui se réfèrent aux mémoires lorsqu'on
procédera à l'étude article par article.
Je ne serai pas plus long. Peut-être
qu'on peut...
Le Président (M. Laplante): Je vous remercie de votre
collaboration, des deux côtés. J'appelle l'article 1. M. le
ministre.
Définitions
M. Léger: M. le Président, l'article 1, c'est tout
simplement la définition du mot "polluant". Je n'ai rien à
ajouter, à moins que l'Opposition n'ait des choses à dire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Sur l'article 1, M. le ministre, vous vous
souviendrez, par exemple, que l'AQTE avait suggéré plusieurs
définitions. Si vous vous souvenez, dans son mémoire, l'AQTE
avait insisté... En fait, certaines suggestions avaient aussi
été suggérées par l'Ordre des biologistes, par
exemple, d'avoir une définition plus précise d'attestation de
conformité, d'initiateurs de projets, d'honoraires professionnels, etc.
Certains de ces mots paraissent à d'autres articles, mais, enfin,
à l'article 1, ils avaient suggéré certaines
définitions. J'aimerais savoir si vous en avez discuté avec vos
législateurs.
M. Léger: M. le Président, je pense que nous avions
répondu, du moins si nous ne l'avons pas fait pendant la commission
c'est que, dans l'économie d'une loi, les définitions sont
données dans un règlement et non pas dans une loi. C'est tout
simplement le principe du conseil de législation qui demande que les
définitions précises soient données dans le
règlement et non pas dans la loi.
M. Lincoln: Est-ce que vous comptez prendre en
considération les suggestions faites de définitions par
règlement et, ensuite, les définitions précises qui ont
été demandées. Il y en a plusieurs qui sont citées
dans deux mémoires.
M. Léger: Oui, mais cela ne veut pas dire qu'on adopte
tout ce que les gens ont présenté.
M. Lincoln: Non.
M. Léger: Mais il y a au moins un mot dont on a
parlé, d'ailleurs, en deuxième lecture. C'est la
définition de "consultant"...
M. Lincoln: Oui.
M. Léger: ...qui permettrait d'utiliser, comme
professionnels, les consultants, ceux qui sont définis par le Code des
professions, et aussi y ajouter peut-être des biologistes, des
géologues, des géographes, représentant une dizaine de
disciplines et qui pourraient être reconnus par règlement comme
étant des consultants.
M. Lincoln: C'est un point important. Est-ce que vous auriez pu
me dire que des définitions ont été demandées dans
les mémoires et lesquelles vous comptez apporter par
règlement?
M. Léger: Je vais peut-être demander au
député de me donner la liste de ce qu'il croit convenir.
Peut-être que je pourrais lui dire oui tout de suite pour certains et,
pour les autres, je pourrais faire une évaluation.
M. Lincoln: Je vais vous donner la liste.
M. Lalonde: Si vous me permettez, le ministre vient de dire que
le comité de législation a décrété que les
définitions ne seraient pas dans la loi, elles seraient dans les
règlements, mais il y en a pourtant des définitions dans la
loi.
M. Léger: Je vais laisser un avocat vous répondre.
Me Piette est le spécialiste des choses légales au
ministère et directeur du contentieux; il va vous donner une
réponse plus technique. Il parle donc en mon nom.
M. Lalonde: Cela va être beau, cela va être sous
votre nom.
M. Léger: Cela va être savant, tout le monde va
penser que c'est moi qui l'ai dit.
Il n'est pas nécessaire de définir des mots auxquels on
veut simplement donner le sens du dictionnaire. On a défini des mots
uniquement dans le cas où on veut leur donner un sens particulier qui
soit soit plus large ou plus restreint que celui qui est prévu
normalement dans les dictionnaires usuels.
En ce qui concerne les définitions qui ont été
proposées par exemple par l'Association des biologistes, il y en a
plusieurs où on va simplement se référer au sens du
dictionnaire. Pour les mots "consultant" et "professionnel" il y aura
effectivement des définitions précisées un peu plus loin
lors de l'étude du projet de loi. Quant à des mots comme une
approbation, une autorisation ou un certificat d'autorisation, c'est en
consultant les différents articles de la loi qu'on voit à
l'article 22, par exemple, qu'on emploie l'expression "certificat
d'autorisation", c'est donc là qu'on parle d'un certificat
d'autorisation.
À l'article 54 on parle d'un certificat. À l'article 32.1,
on parle d'un permis. Ces différents articles contiennent de tels
mots
et, quand on veut savoir ce qu'est un permis, on regarde à
l'article 32.1.
M. Lincoln: C'est justement ce point qu'on veut discuter
brièvement. On est prêt à accepter pour toutes les
définitions suggérées, que la plupart se trouvent
déjà dans le projet. Il n'y a pas de problème.
Par exemple il y en a une sur laquelle nous accrochons, c'est
"initiateur de projets". C'est là qu'il y a une espèce de
malentendu. Qu'est-ce qu'un initiateur de projets? Est-ce un promoteur? Si vous
regardez la définition du dictionnaire, vous allez voir que cette
question est floue. C'est pourquoi je pense que l'AQTE a suggéré
que l'initiateur de projets... Qu'est-ce que c'est un initiateur de projets?
Est-ce un promoteur, est-ce celui qui conçoit le projet dans son
idée, alors que quelqu'un d'autre l'exécute?
C'est une question clef et je pense que ça devrait être
défini d'une façon ou d'une autre. Je ne vois pas pourquoi,
d'après la suggestion de mon collègue, cela ne se fait pas dans
le projet de loi comme beaucoup d'autres définitions.
M. Léger: C'est que le mot, le concept d'initiateur de
projets se trouve déjà dans la section 4.1 du projet de loi et
cela se réfère à quelqu'un qui veut entreprendre une
construction, un ouvrage, une activité, une exploitation ou
exécuter des travaux suivant les plans ou un programme.
Essentiellement, c'est un exécutant de projets. Par exemple,
quand Hydro-Québec dit: Je vais construire un barrage quelque part,
Hydro-Québec est l'initiateur du projet. C'est dans le projet de loi
central, les articles 31.1 et 32.2.
M. Lalonde: Ce n'est pas une définition.
M. Léger: Ce n'est pas une définition, c'est le
contexte. (16 h 45)
M. Lincoln: Oui, d'accord, mais est-ce qu'on ne peut pas
référer l'initiateur du projet à 31, par exemple, dire que
l'initiateur de projets est la personne ou le groupement prévu dans
l'article 31? C'est ce qu'on veut dire. Au moins, c'est une définition.
Nous sommes tout à fait d'accord.
M. Léger: Pour les fins du journal des Débats, nous
proposons que soient définis par le règlement: l'attestation de
conformité environnementale, l'initiateur de projets, le promoteur de
projets, les professionnels, l'approbation, les consultants. Ce sont toutes des
choses qui seront définies par le règlement tandis que des termes
comme "certificat" sont déjà dans la loi; "autorisation", c'est
déjà dans la loi; "permis", c'est déjà dans la loi.
Est-ce qu'il y a d'autres mots?
M. Lincoln: Vous voulez dire que cela sera défini dans le
règlement?
M. Léger: Ce qui est déjà dans la loi ne
sera pas dans le règlement. Les premiers que j'ai nommés
tantôt, c'est dans le règlement qu'on va inscrire la
définition de ces termes.
M. Lincoln: II va y avoir une définition?
M. Léger: Oui.
M. Lalonde: Pourquoi ne pas l'inscrire dans la loi si elle est
différente du sens du dictionnaire? Vous nous disiez tout à
l'heure, M. le ministre, par la voix de votre avocat, si j'ai bien compris,
que, quand un mot doit être pris dans le sens général, dans
le sens commun du dictionnaire, on ne le définit pas - on est
parfaitement d'accord - mais, quand on veut lui donner un sens plus large ou
plus restrictif, on doit le définir; j'en conviens encore.
Notre question, c'est: Pourquoi ne pas l'inscrire dans la loi? On veut
réduire le plus possible le pouvoir exécutif et protéger
le pouvoir législatif. Les députés ministériels
sont parfaitement d'accord avec moi pour qu'on l'inclue.
M. Léger: D'accord. D'ailleurs, c'est ce que nous avons
toujours dit quand nous étions dans l'Opposition: le moins de pouvoirs
délégués possible. Un règlement, ce n'est pas comme
une loi. Cependant, au niveau de la définition des termes, on ne pense
que cela puisse être beaucoup plus grave dans le règlement que
dans la loi; c'est plutôt une décision qui a été
prise de dire que ce sera par règlement qu'on le fera. Les autres, c'est
parce qu'ils sont déjà dans la loi qu'ils ne sont pas
définis.
M. Lalonde: Si vous me dites que les termes que vous allez
définir ne créeront pas de pouvoirs, ne réduiront pas de
libertés...
M. Léger: Les pouvoirs ne sont que dans la loi.
M. Lalonde: À ce moment-là, on peut vous laisser
aller avec cela. Au fond, c'est seulement pour le mécanisme, le
fonctionnement de la loi que vous allez les définir. L'initiateur de
projets, on le voit dans l'article 31,2. Le ministre indique alors à
l'initiateur du projet la nature... En fait, le concept est là. Je ne
sais pas pourquoi vous le définiriez, si c'est dans le sens normal du
mot.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Article 1,
adopté? Adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre, avez-vous
quelque chose?
M. Léger: Sur l'article 2, je n'ai pas autre chose.
Le Président (M. Laplante): Pas de commentaires. Article
2, adopté. J'appelle l'article 3, avec papillon.
M. Léger: À l'article 3, il y a un papillon qui se
lirait comme suit: Le nouveau paragraphe introduit par le paragraphe 2 est
modifié pour se lire comme suit. Bon, on me donne un autre papillon. On
recommence.
Le Président (M. Laplante): Une minute, pour ne pas me
mêler. Le papillon officiel, est-ce celui que j'ai dans les mains?
M. Léger: C'est celui-là, oui.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Léger: Donc, l'article 3 se lirait comme suit:
L'article 31 de la Loi sur la qualité de l'environnement, modifié
par l'article 3 du projet de loi no 55, est modifié par le remplacement,
dans la première ligne du paragraphe n, de la lettre "1"', par les mots
"une personne qui agit comme".
M. Lincoln: Est-ce que vous avez une copie de cela?
M. Léger: N'est-ce pas ce que je vous ai donné
tantôt?
M. Lincoln: Ce n'est pas tout à fait ce que le ministre a
lu.
Le Président (M. Laplante): Donnez-lui un nouveau
cahier.
M. Lincoln: Voici ce que j'ai, ce n'est pas...
M. Lalonde: Je pense qu'on est en train de s'enfarger dans les
papillons du tapis.
M. Lincoln: Oui, c'est cela.
M. Léger: C'est que, depuis la deuxième lecture, on
a eu à réécrire beaucoup de choses.
M. Lincoln: Ah, bon!
M. Lalonde: Oui, mais ce que vous venez de lire...
M. Léger: II faut que vous sachiez ce que cela veut
dire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: Je me demande comment on peut continuer, nous
autres, si on n'a pas les amendements.
M. Lalonde: C'est le rapporteur qui vous parle, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui et avec raison, M. le
député de Saint-Hyacinthe. Je prierais le ministre de...
M. Dupré: On peut...
Le Président (M. Laplante): distribuer les
amendements.
M. Léger: On me dit qu'on est en train de photocopier le
reste...
Une voix: On va attendre...
M. Lalonde: Ce que je veux dire, M. le Président, c'est
que votre longue expérience va nous aider là-dessus. C'est que de
la façon dont le ministre l'a lu, cela avait l'air d'un sous-amendement,
comme si la loi 55 était déjà adoptée. Je pense
qu'il y a une façon plus simple...
Le Président (M. Laplante): Je vous ferai remarquer aussi
que j'ai arrêté le ministre, à un moment donné. Pour
les fins du journal des Débats, pour que cela soit clair, je vais lire
l'amendement apporté à l'article 3: L'article 31 de la Loi sur la
qualité de l'environnement, modifié par l'article 3 du projet de
loi no 55, est modifié par le remplacement à la première
ligne du paragraphe n, de la lettre "1" par les mots "une personne qui agit
comme."
M. Lalonde: M. le Président, c'est là que je ne
comprends pas qu'on puisse dire que l'article 31 est modifié par
l'article 3 du projet de loi 55. Il n'est pas adopté, il n'est pas
modifié. Nous ne pouvons pas parler d'un article 31 modifié.
C'est la première fois que je vois cela.
M. Léger: C'est parce que c'est la façon de
rédiger un article. C'est sûr que quand on apporte un amendement,
il faut qu'on puisse comprendre ce que cela signifie dans la loi. L'objectif de
cet article 3 et de la modification, c'est de répondre à la
préoccupation de l'Union des municipalités qui est venue pendant
les commissions parlementaires et qui disait...
Le Président (M. Laplante): M. le ministre...
M. Léger: Je peux terminer, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Je vais vous arrêter une
minute. Je pense que le
député de Jeanne-Mance vient de saisir ce qu'il vient de
me donner. C'est qu'ordinairement, quand il y a amendement dans un projet de
loi par papillon, on dit que l'article 3 est modifié par... On en donne
la définition. C'est ça l'erreur actuellement, non pas l'article
31. Le député de...
M. Lalonde: Jeanne-Mance?
Le Président (M. Laplante): ... pas
Jeanne-Mance, je m'excuse, de Marguerite-Bourgeoys...
M. Lalonde: De rien.
Le Président (M. Laplante): ... a entièrement
raison...
M. Lalonde: Jeanne-Mance ou Marguerite-Bourgeoys, les deux
étaient aussi gentilles l'une que l'autre.
Le Président (M. Laplante): ... sur ce qui vient de se
produire. C'est qu'au lieu de l'article 31, c'est l'article 3 qui est
modifié par le papillon. On s'entend là-dessus?
M. Léger: Je n'ai pas d'objection si vous voulez vous
entendre sur ça. Tout ce que je veux c'est qu'on comprenne pourquoi on a
fait cet amendement.
Le Président (M. Laplante): Ce qui est important, c'est
l'amendement que vous apportez à la première ligne de l'article 3
au paragraphe n. Cela est important.
M. Léger: D'accord. Est-ce que je peux en dire le sens
maintenant parce que...
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Léger: Le sens de l'amendement c'est de ne pas obliger
les municipalités à avoir des garanties, à payer des
garanties, ce que l'Union des municipalités nous avait demandé de
rendre clairement. Ce que j'ai dit hier pendant la deuxième lecture,
c'est que nous sommes d'accord pour donner notre acquiescement à la
proposition de l'Union des municipalités de mettre dans la loi une
assurance que la garantie qui pouvait être exigée ne le sera pas
pour les municipalités. C'est la façon de libeller l'article pour
donner cette réponse affirmative à cette demande de l'Union des
municipalités.
M. Lalonde: M. le Président, on serait parfaitement
d'accord si on enlevait la première ligne en fait...
Le Président (M. Laplante): Là je vais lire en
bonne et due forme, pour les fins du journal des Débats, ce qui devra
être transposé. Je le lis: L'article 3 de la Loi sur la
qualité de l'environnement est modifié par le remplacement, dans
la première ligne du paragraphe n, de la lettre...
M. Lalonde: Je vous interromps, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
M. Lalonde: L'article 3 du projet de loi no 55... Enlevez la
première ligne et la moitié de la deuxième. On commence
tout de suite par: L'article 3 du projet de loi no 55 est modifié par le
remplacement, etc.. et là c'est correct.
M. Lincoln: Question au ministre. Est-ce que le mot "obliger" ne
devrait pas rester?
M. Lalonde: Oui.
M. Lincoln: "Obliger" devrait rester, c'est-à-dire qu'au
lieu du "1" on met "obliger une personne qui agit..."
M. Lalonde: Obliger une personne qui agit...
M. Léger: C'est ça, d'accord.
M. Lincoln: Obliger une personne qui agit...
M. Lalonde: Le paragraphe n, va se lire comme suit: "Obliger une
personne qui agit comme initiateur de certaines catégories, etc".
D'accord?
Le Président (M. Laplante): Adopté? M. Lincoln:
Oui, je suis d'accord. M. Lalonde: Êtes-vous d'accord? M.
Lincoln: Je suis d'accord.
M. Lalonde: Ils sont d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord, tel qu'amendé
par papillon.
M. Léger: Elles s'en viennent, les photocopies?
M. Dupré: Oui, parce que si elles ne s'en viennent pas, je
vais demander la suspension du débat. Je ne travaillerai pas si je n'ai
pas de documents. L'Opposition va nous faire faire des gaffes, si cela
continue.
M. Léger: Qui est allé faire les photocopies?
M. Dupré: On fera les mêmes gaffes que
l'Opposition.
M. Lalonde: Dieu vous en garde!
Le Président (M. Laplante): Article 4, il n'y a pas de
modifications. M. le ministre.
M. Lincoln: À l'article 4, nous avons quelque chose
à proposer ici.
Le Président (M. Laplante): En avez-vous pour tout le
monde, pour ne pas avoir d'ambiguïté, s'il vous plaît?
À l'article 4, allez-vous annoncer votre amendement, M. le
député de Nelligan?
M. Lincoln: Oui, la même chose.
M. Beauséjour: En tout cas, de ce côté-ci, on
peut remercier l'Opposition de nous donner les papillons. Le gouvernement ne
nous donne même pas les siens.
M. Lincoln: Si vous voulez partir, vous êtes les bienvenus
au Parti libéral, n'importe quand.
M. Lalonde: Un instant! On va considérer la question.
M. Tremblay: Surtout que vous n'êtes jamais nombreux quand
il fait soleil. Je pourrai toujours vous jouer du violon.
M. Lalonde: Voulez-vous dire qu'on s'en va se faire griller? On
n'a pas de lampe-solaire, nous autres.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Nelligan.
M. Lincoln: Que l'article 4 soit modifié en ajoutant,
à la fin du premier alinéa du paragraphe 45.4, les mots: "Ou dans
le but de procéder à la recharge de la nappe d'eau souterraine."
Ceci est conforme, M. le ministre, à des suggestions qui avaient
été faites par deux ou trois intervenants et avec lesquelles vous
êtes d'accord.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous me l'écrire
tel que vous l'avez lu?
M. Lalonde: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur. M. le
ministre, avez-vous des commentaires sur la motion irrecevable?
M. Lalonde: Merci, M. le Président. Vous êtes bien
généreux. Est-ce que le député de Chambly
considère l'amendement?
M. Léger: M. le Président, on ne peut pas accepter
comme telle cette proposition parce que, de la façon dont c'est
libellé, il y a déjà un besoin de permis, jusqu'à
maintenant, pour procéder à la recharge de la nappe d'eau
souterraine et cela change le sens de l'article qui a pour objet de faire des
sondages ou des forages dans le but de chercher et capter en profondeur des
eaux souterraines. Cela n'a pas le même sens que ce que vous ajoutez
à la fin. Vous faites une demande, vous agrandissez, vous
élargissez l'intention de l'article 4. Cela n'atteint pas l'objectif
qu'on voulait atteindre.
M. Lalonde: Où est-ce déjà prévu que
cela prend un permis?
M. Léger: Dans la grande loi? À l'article 32 de la
loi générale.
M. Lalonde: Article 32 de la loi.
M. Lincoln: C'est étonnant qu'il y ait eu des suggestions
dans deux ou trois mémoires à cet effet. Je vais voir exactement
ce que dit l'article 32.
Il me semble, M. le ministre, que vous ne pouvez pas dire que l'article
32 parle de permis pour la recharge d'une nappe d'eau souterraine. Il me semble
que des experts comme l'AQTE n'auraient pas fait cette suggestion s'il n'y
avait pas une différence entre cela et l'article 32.
M. Léger: Oui, mais...
M. Lincoln: Je ne vois pas dans quel sens cela nuit à
votre loi. Au contraire, cela aide votre loi 55. (17 heures)
M. Léger: Déjà, à l'article 32, on
dit que "nul ne peut établir un aqueduc, une prise d'eau d'alimentation,
des appareils pour la purification de l'eau". Donc, déjà, on ne
peut pas le faire. L'objectif de la loi actuelle, telle que libellée,
c'est de faire des sondages ou des forages, non pas, selon l'amendement que
vous apportez, dans le but de procéder à la recharge de la nappe
d'eau souterraine, ce n'est pas le même objectif.
M. Lalonde: Je comprends, c'est pour ça qu'on veut
l'ajouter. S'il avait déjà été là, on ne
l'aurait pas mis. Ce que le député de Nelligan vous dit, M. le
ministre, c'est que l'article 32 ne prévoit pas l'objet de...
M. Léger: Comme c'est une réponse technique, je
vais laisser mon sous-ministre l'expliquer.
En fait, la recharge de la nappe d'eau souterraine, c'est une
méthode de fournir de l'eau pour fins d'approvisionnement en eau.
L'article 32 couvre l'ensemble des méthodes. Dans l'article 32, on ne
dit pas: Vous allez prendre de l'eau dans un lac, vous allez prendre de l'eau
dans une source. Il ne
définit pas le mode de captage de l'eau. La recharge de la nappe
d'eau souterraine est utilisée comme méthode d'approvisionnement
en eau potable. C'est un objectif différent de l'article 4 du projet de
loi.
M. Lincoln: M. le ministre, avec tout le respect que je vous
dois, je vous souligne que, par exemple, dans le mémoire de l'AQTE, qui
est une des organisations les plus expertes dans ce domaine, on parle du
contrôle des eaux souterraines et on dit qu'on favorise la recharge de la
nappe d'eau souterraine: "L'article 4 du projet de loi, ajoutant les articles
45.4 et 45.5 à la loi, devrait, croyons-nous, également faire
mention de la recharge d'une nappe d'eau souterraine. En effet, outre le fait
qu'elle constitue une intervention sur une ressource hydrique et qu'à ce
seul titre elle devrait être assurée qu'il y ait une demande de
permis, la recharge d'une nappe souterraine peut représenter une source
de contamination et de pollution de l'environnement. Cette mention devrait
aussi se retrouver à l'article 5 du projet de loi, modifiant l'article
46 de la loi." Je pense qu'on dit la même chose dans le rapport de
l'Ordre des chimistes et des biologistes.
M. Léger: Si ce geste est susceptible d'apporter des
contaminants, déjà, l'article 22 de la loi principale exige un
permis.
M. Lincoln: Je crois que c'est différent. Ils ne disent
pas que ça va apporter un contaminant, ils disent que le fait de
recharger la nappe d'eau peut transférer un contaminant. Ce n'est pas de
déverser un contaminant dans la nappe d'eau; je pense qu'on ne parle pas
de la même chose.
M. Léger: C'est couvert par l'article 22 qui empêche
tout rejet de contaminant dans l'environnement. C'est parce que c'est
déjà protégé comme tel qu'on ne veut pas ajouter
une chose qui est une méthode supplémentaire à l'article
général qui dit: "Nul ne peut, sans un permis du sous-ministre,
faire des sondages ou forages dans le but de chercher et capter en profondeur
des eaux souterraines." L'article tel quel correspond à l'objectif qu'on
veut atteindre et ajouter cela créerait des liens avec d'autres articles
déjà existants dans la loi.
M. Lincoln: M. le ministre, nous sommes tout à fait en
désaccord avec cela. Nous pensons que c'est bien important. Prenons par
exemple, le cas de Mercier, où il y a des recharges de nappe d'eau
souterraine et où les contaminants circulent et se transforment. Si vous
insistez, on va demander un vote.
M. Léger: Si vous n'avez pas d'objection, est-ce qu'on
pourrait suspendre l'article 4...
M. Lincoln: Oui, d'accord.
M. Léger: ... continuer sur les autres et on y reviendra.
Si on avait pu avoir vos amendements avant, comme on vous a donné les
nôtres, on aurait pu les analyser.
M. Lincoln: C'est vrai, on s'excuse. Il n'y avait aucune mauvaise
intention, c'est sûr.
M. Léger: C'est que ça nous oblige à
réagir rapidement sans avoir les implications voulues. Je comprends que
ce n'est pas votre faute, mais...
M. Lincoln: C'est...
M. Léger: On va suspendre l'article, ça nous
permettra de l'analyser pour voir si c'est un problème.
Le Président (M. Laplante): L'article 4 est suspendu.
Article 5. M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Léger: M. le Président, comme je n'ai pas
d'amendement, je laisse l'Opposition poser des questions.
M. Lalonde: On n'a pas d'amendements à l'article 5?
M. Lincoln: On a le même amendement à l'article 5,
parce qu'il y a une concordance entre les articles 4 et 5.
Le Président (M. Laplante): Concordance entre les articles
4 et 5. Nous suspendons donc également l'article 5.
M. Lincoln: Si vous voulez, on va suspendre l'article 5, parce
que c'est le même point qui revient.
M. Léger: II y a une relation avec l'article 4?
M. Lincoln: Oui.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Léger: D'accord, les articles 4 et 5 sont
suspendus.
Le Président (M. Laplante): D'accord. J'appelle l'article
6. Il y a un papillon, M. le ministre.
M. Léger: M. le Président, à l'article 6, on
a une modification, je le lis: "L'article 6 du projet de loi no 55 est
modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne, après
le
mot "qui", des mots "de l'avis du ministre".
Le Président (M. Laplante): Pouvez-vous me donner votre
bonne formulation, s'il vous plaît? Elle est bonne celle-là.
M. Léger: Vous n'avez qu'à la rayer.
Le Président (M. Laplante): Si vous en avez d'autres
à corriger parce que j'ai...
M. Léger: C'est le greffier qui a décidé de
faire ces amendements de la façon suivante.
Le Président (M. Laplante): Si je regarde l'article 7, il
y aura aussi une correction dans le même sens, ainsi qu'à
l'article 8. Reprendre vos articles pour... S'il vous plaît!
M. Léger: Je pense que la plupart des amendements que nous
avons auront toujours la première ligne coupée.
Le Président (M. Laplante): L'article 6, tel
qu'amendé... M. le député de Nelligan.
M. Lincoln: M. le ministre, j'aimerais vous demander si vous avez
porté attention à notre...
M. Lalonde: Vous ne l'avez pas encore?
M. Léger: Est-ce qu'ils s'en viennent? Y a-t-il moyen
d'envoyer quelqu'un d'autre en faire? Il y a toujours une limite.
Une voix: Le voilà.
M. Lincoln: M. le ministre.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Lalonde: Faites ce que je vous dis et vous ne vous tromperez
jamais.
M. Lincoln: M. le ministre, est-ce que vous avez eu la chance de
lire la modification qu'on a suggérée à l'article
6.49.1?
M. Léger: Je viens de la recevoir et je vais la lire.
M. Lincoln: Je m'excuse. Il n'a qu'à tout me donner.
Le Président (M. Laplante): Je pense que cela est
prématuré. Il y a un amendement qui...
M. Lalonde: Celui du ministre.
Le Président (M. Laplante): Celui du ministre.
M. Lincoln: Du ministre.
M. Lalonde: On commence par le ministre.
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, on peut adopter
l'amendement actuellement sans...
M. Léger: On me dit que la photocopieuse est
défectueuse. Il y a d'autres étages dans la bâtisse
où il y en a. Elles sont toutes défectueuses?
Une voix: Tout est fermé à part cela.
M. Lalonde: Au lieu de faire un projet de 400 000 $, on pourrait
peut-être acheter quelques photocopieuses?
M. Lincoln: L'article 49.2 est adopté. L'amendement du
ministre est adopté.
Le Président (M. Laplante): Seulement l'amendement est
adopté.
M. Lincoln: Le sous-article 49.2 de l'article 6.
Le Président (M. Laplante): L'article 6.
M. Léger: Le sous-article 49.2 est adopté.
M. Lincoln: C'est votre papillon, M. le ministre.
Le Président (M. Laplante): C'est le papillon.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, M. le
député de Nelligan, vous avez un amendement, vous aussi, à
apporter à l'article 6.
M. Lincoln: Oui. Avant de proposer mon amendement, parce qu'on a
fait l'erreur de ne pas envoyer l'amendement au ministre, j'aurais voulu le lui
montrer pour lui demander...
M. Lalonde: C'est le sous-article 49.1. On aurait dû
passer...
Le Président (M. Laplante): D'abord, l'amendement est
recevable, pour les fins du journal des Débats.
M. Léger: Je dois, à mon grand regret, dire qu'on
ne peut pas accepter cet
amendement parce que l'objectif, c'est de pouvoir utiliser les
compétences internationales et gouvernementales et non pas uniquement
des groupes ou associations qui n'auraient pas cette reconnaissance et cette
compétence reconnues internationalement. Donc, cela voudrait dire que
n'importe quel organisme peut envoyer des recommandations et le gouvernement
serait, à ce moment-là, tenu d'en tenir compte. L'objectif,
là-dedans, vous le voyez...
M. Lincoln: J'aurais voulu, M. le ministre, que vous commentiez
aussi, séparément, sur la dernière partie de l'amendement,
"ou de modifier la qualité du milieu naturel", qui a été
suggéré dans plusieurs mémoires.
M. Lalonde: II arrive à cela.
M. Léger: On me dit que l'objectif de cet article est
d'avoir une sorte de réciprocité avec des États
américains, entre autres, les États frontaliers du Québec,
et qu'on a pris les termes exacts de ce qu'on a aux États-Unis de
façon à avoir une concordance des deux lois. Donc, si on les
modifie, ça ne permet pas d'avoir cette réciprocité.
M. Lincoln: On est prêt à retirer notre amendement
et à accepter l'article 6.
Le Président (M. Laplante): Article 6 adopté tel
qu'amendé à l'article 49.2. Adopté. J'appelle l'article 7.
Je crois que vous avez un amendement à l'article 7, M. le ministre.
M. Léger: M. le Président, - les papillons volent
de partout d'après ce que je peux voir - l'amendement à l'article
7 se lirait comme suit: "L'article 7 du projet de loi no 55 est modifié
par le remplacement, dans les troisième et quatrième lignes du
paragraphe n, des mots "livrés à un endroit conforme" par les
mots "acheminés conformément".
L'objectif de cet amendement est de s'assurer que c'est l'acheminement
qui est contrôlé. Si l'endroit où un transporteur
transporte des déchets dangereux est refusé, les termes
"acheminés conformément" sont une amélioration et une
sécurité pour la protection de l'environnement pendant le trajet
du transporteur.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lalonde: C'est non seulement différent, mais c'est
meilleur.
Le Président (M. Laplante): L'article 7 est adopté
tel qu'amendé.
M. Léger: Cette expression non partisane vous honore.
Une voix: C'est rare. M. Lalonde: Profitez-en.
Attestation de conformité
environnementale
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 8. Est-ce
qu'il y a un papillon?
M. Léger: Oui, un gros. "1. L'article 8 du projet de loi
no 55 est modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, du mot "ou" par les mots "au sens du Code des
professions (L.R.Q., chapitre C-26) et par tout". "2. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 95.2, du suivant:
"95.2.1 L'initiateur d'un projet ne doit pas en entreprendre l'exécution
avant que ne s'écoule un délai de quinze jours suivant la date de
la production de l'attestation de conformité environnementale et des
documents visés aux articles 95.1 et 95.2" "3. L'article 95.3 de cette,
loi édictée par l'article 8 du projet de loi no 55, est
modifié: 1 par l'insertion, dans la troisième ligne, après
le mot "gouvernement", des mots "ou que l'initiateur d'un projet n'a pas
respecté toutes les formalités visées aux articles 95.1 et
95.2", 2° par l'addition, à la fin de l'alinéa suivant, des
mots: Cette dénégation de conformité doit être
précédée d'un avis préalable signifié
à l'initiateur du projet au moins quinze jours plus tôt, à
moins que le sous-ministre ne juge qu'il est nécessaire de signifier la
dénégation de conformité sans délai afin de
prévenir des dommages environnementaux." (17 h 15) "4. L'article 95.4 de
cette loi, proposé par l'article 8 du projet de loi no 55, est
modifié par l'addition, à la fin, de la phrase suivante: "Elle
peut ne viser qu'une partie de l'attestation de conformité
environnementale." "5. L'article 95.5 de cette loi, proposé par
l'article 8 du projet de loi no 55, est modifié par l'addition, à
la fin, de l'alinéa suivant: "Dans le cas où une
dénégation de conformité est infirmée en appel par
la Commission municipale du Québec, le sous-ministre remet à
l'initiateur du projet le reliquat non utilisé de la garantie." "6.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 95.6, du
suivant: "95.6.1. Le sous-ministre transmet au syndic de la corporation
professionnelle, pour enquête, le cas d'un membre de cette corporation
qu'il estime avoir signé une fausse attestation de conformité
environnementale dans le cas où celle-ci mène à une
dénégation de conformité ou à une poursuite
pénale contre le membre de cette corporation." ?. L'article 95.7 de
cette loi, proposé par l'article 8 du projet de loi no 55, est
remplacé par le suivant: "95.7. Le gouvernement peut adopter des
règlements pour: a) déterminer les catégories de projets
assujetties à l'obligation de produire auprès du sous-ministre
une attestation de conformité environnementale, les plans et devis du
projet et un certificat de conformité municipale en vertu de la
présente section et, b) identifier les catégories de personnes
habilitées à signer une attestation de conformité
environnementale comme "consultants".
M. Lalonde: C'est tout?
M. Léger: C'est uniquement cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lalonde: Voilà pourquoi votre fille est muette.
Le Président (M. Laplante): II me les faut tous, je n'en
ai pas, moi.
M. Lalonde: Avez-vous compris quelque chose ?
M. Léger: Je ne sais pas si le député veut
des explications, mais je vais avoir de la misère si le président
m'enlève mes papiers.
Le Président (M. Laplante): J'ai de la misère
à me comprendre, mais je vais finir par me comprendre.
M. Léger: Bon, l'important est que le ministre puisse
répondre à la question. L'amendement respecte les quinze jours de
l'article 2. C'est à la suite de la demande des gens qui sont venus
à la commission parlementaire. Ils voulaient qu'il y ait quinze jours de
délai avant que les travaux commencent pour permettre un contrôle
par le ministère et pour pouvoir intervenir rapidement. S'il y avait une
attestation qui était absolument désastreuse, ils voulaient au
moins quinze jours avant que les travaux commencent pour avoir un droit de
regard immédiat et peut-être arrêter les travaux qui ne
respecteraient pas l'attestation de conformité.
Est-ce qu'on est d'accord sur cette partie qui a été faite
à la demande des gens venus en commission parlementaire?
M. Lincoln: Oui, on est d'accord.
M. Léger: La deuxième partie touche le cas
où il y aurait d'autres aspects du projet qui ne respecteraient pas
d'autres formalités. Exemple: Supposons que l'attestation de
conformité est donnée mais qu'il n'y a pas eu de garantie
suffisante, tel que demandé, ou qu'il n'y a pas eu le certificat
municipal exigé. Autrement dit, ce n'est pas uniquement la
qualité de l'oeuvre comme telle, mais les autres recommandations qui
font partie de la loi.
Est-ce que le député est d'accord sur cette
deuxième partie?
M. Lincoln: Oui, d'accord.
M. Léger: Plus loin, on dit que la
dénégation de conformité doit être
précédée d'un avis préalable. C'est qu'on a
demandé, au cours de la commission parlementaire, qu'avant de rendre
opérante une dénégation de conformité il y ait un
avis préalable de quinze jours, permettant à celui qui est en
train d'entreprendre les travaux ou au professionnel qui est en train de le
faire de corriger la mauvaise tangeante ou la mauvaise conception de ses
travaux et de ne pas voir tous ses travaux arrêtés, mais de voir
que, s'il ne corrige pas la situation en moins de quinze jours, il aura une
dénégation. Je peux vous donner le temps, peut-être, de
corriger la mauvaise façon dont il fait ça sans avoir
l'arrêt de ses travaux. Le député est-il d'accord
là-dessus?
M. Lincoln: Oui.
M. Léger: Le quatrième article touche le point
suivant. Il se peut qu'un projet soit dans l'ensemble correct mais qu'une
partie du projet ne soit pas correcte. Il faudrait à ce moment que
l'attestation de conformité ne vise que la partie incorrecte du projet,
sans bloquer l'ensemble du projet parce qu'une partie n'est pas conforme. C'est
donc pour qu'il y ait une dénégation d'une partie et non pas de
l'ensemble du projet, si c'est juste un aspect mineur qui n'est pas conforme.
Exemple, un réseau d'aqueduc. D'accord? Après cela, l'article 5,
c'est dans le cas d'une dénégation de conformité. On
remettrait la balance ou le reliquat de la garantie. Sixièmement, le
sous-ministre transmet au syndic - c'est le sous-ministre qui prend soin de
cela - de la corporation professionnelle, pour enquête... C'est pour
éviter qu'il y ait de la collusion avec un fonctionnaire qui fait partie
du même ordre. S'il est obligé par la loi de faire une plainte au
syndic de l'ordre, c'est la loi qui l'y oblige et c'est pour empêcher
toutes sortes de collusions ou ententes et qu'on dise: Je n'oserai pas faire de
plainte parce que c'est du même ordre que ce que je fais dans ma
profession. Ceci enlève l'odieux de ne pas agir.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
Des voix: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 7.
M. Léger: L'article 7. C'est pour avoir l'attestation de
conformité de la Cour municipale... C'est pour permettre d'ajouter au
règlement la liste des consultants qui ne sont pas nécessairement
définis par l'Ordre des professions, le Code des professions.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Lalonde: Non.
M. Léger: Cela répond à votre question de
tantôt, par exemple.
M. Lalonde: Pour l'amendement, je n'ai pas d'objection, mais 95.7
nous crée des problèmes sérieux.
M. Léger: Comment ça?
M. Lalonde: C'est le pouvoir que le ministre se donne de
déterminer les catégories de projets...
M. Léger: Les catégories de projets, non.
M. Lalonde: C'est le pouvoir que le gouvernement se donne par
voie de règlement de déterminer les catégories de
projets.
M. Léger: Ce n'est pas la deuxième partie, c'est la
première.
M. Lalonde: Vous répétez à peu près
le texte actuel de 95%.
M. Léger: Autrement dit, c'est votre amendement que vous
voulez amener?
M. Lalonde: C'est-à-dire que les critiques du
député de Nelligan en deuxième lecture s'adressaient
beaucoup à ce pouvoir délégué que le gouvernement
demande à l'Assemblée nationale et je pense que le ministre a
répondu dans une certaine mesure. Je vais laisser le
député de Nelligan s'expliquer.
M. Lincoln: Comme vous le savez, M. le ministre, c'était
ça la clef de toute la question pour nous qu'on commence par des
projets, par exemple, qui sont mineurs ou anodins, mais, en fait, dont on ne
sait pas la portée. Autrement dit, vous avez demandé quelque
chose de spécifique, de certifier que ce sont seulement les projets que
vous avez définis dans le mémo de Me Piette du 4 avril 1982 qui
dit, par exemple - seulement, là, il faudrait être tout à
fait sûr pour s'entendre - "une esquisse de ce qui pourrait être le
contenu du premier projet". Est-ce que, définitivement, ce sera le
contenu du premier projet? En d'autres mots, les choses qui sont
définies là - il faudrait s'en assurer - seront-elles exactement
les normes qui sont spécifiées dedans? Nous avons aussi
demandé s'il n'y aurait aucun ajout, aucune addition, si cela formerait
le sujet de notre règlement avec un préavis de 60 jours et si,
pour ces questions qui sont ici, il y aura un rapport annuel que vous allez
produire pour montrer les avantages, les désavantages et les
conséquences. Ce que nous avions suggéré -ce qui ne vous
arrête pas du tout de produire d'autres projets par règlement
-c'est au moins d'identifier au départ le genre de travaux que vous avez
à l'esprit, sans toutefois vous bloquer.
M. Léger: M. le Président, je pense que
j'étais prêt à regarder cela d'un oeil favorable, mais
là, on vient de me donner des arguments légaux. Tel que c'est
libellé, c'est limitatif à cela, alors que nous avons
donné l'assurance que, d'abord, il n'y aura, dans la première
année, que des travaux d'aqueduc et d'égout. Deuxièmement,
s'il y a d'autres sujets qui peuvent être touchés, il y aura, tel
que je m'y suis engagé en Chambre, un règlement avec
prépublication et consultation de 60 jours. Vous aurez toujours
l'occasion de vous exprimer avant qu'il y en ait d'autres qui soient
adoptés. Si on adoptait votre amendement, cela limiterait notre champ
d'action, alors qu'on donne une ouverture par le fait qu'il y aura toujours un
règlement qui demande la consultation et la prépublication par la
loi.
M. Lalonde: M. le Président, ce qui semble être
désiré par le ministre actuellement, c'est d'avoir le pouvoir, au
niveau du Conseil des ministres et non pas à l'Assemblée
nationale, de déterminer les catégories de projets assujetties
à l'obligation de produire auprès du sous-ministre une
attestation de conformité environnementale, et il nous dit: Je vous
assure que cet immense pouvoir que je vous demande à vous, les
députés, je ne l'exercerai dans la première année
que pour les conduites d'aqueduc et d'égout et à l'avenir - il
semble que ce soit un avenir assez prochain, parce qu'on parle de l'an prochain
- si je veux, comme ministre, demander au gouvernement, c'est-à-dire
à mes collègues du Conseil des ministres, d'aller au-delà
de cela, je publierai le texte dans la Gazette officielle et vous connaissez le
mécanisme de 60 jours, c'est-à-dire que le règlement
n'entrera en vigueur que 60 jours après qu'un avis a été
publié une deuxième fois... C'est une espèce
d'avertissement public, d'avis public, à savoir que le gouvernement
a
l'intention d'adopter un règlement, mais l'Assemblée
nationale n'est nulle part là-dedans.
Naturellement, il y a les groupes intéressés. Il y a la
population en général. C'est très bien, mais le ministre
peut aller au-delà des avis qu'il va recevoir sur son projet de
règlement. Il peut ne pas les écouter et l'Assemblée
nationale, les députés ministériels et de l'Opposition
n'ont absolument rien à dire. C'est exactement dans cette orientation
que l'Assemblée nationale perd ses pouvoirs. C'est à cause,
justement, de demandes toujours plus raisonnables ou faites toujours avec la
bonne foi du ministre qui nous supplie et nous dit: Je vais être gentil,
je ne serai pas méchant, je ne serai pas centralisateur. Au fond, je
suis un bon garçon, mes fonctionnaires aussi. Laissez-nous faire
tranquillement. De toute façon, on connaît cela, nous autres.
C'est toujours dans ce contexte que, petit à petit, sont grugés
les pouvoirs de l'Assemblée nationale. (17 h 30)
II existe un projet de réforme de l'Assemblée nationale,
apparemment, sur le moulin gouvernemental. C'est à la suite du rapport
du député de Trois-Rivières. On espère être
appelés à l'étudier bientôt pour que
l'Assemblée nationale récupère ses pouvoirs. Mais, avant
qu'on en arrive là, il me semble que le ministre devrait comprendre que
cette époque, qui n'a pas commencé avec le Parti
québécois, qui a commencé bien avant, qui a
commencé avec le gouvernement complexe qu'on connaît depuis une
vingtaine d'années, surtout depuis une dizaine années, est
révolue et que le ministre devrait faire preuve d'imagination. Je parle
des règlements qui lui donnent des pouvoirs, je ne parle pas des
règlements de définition, comme on disait tout à l'heure.
Ces règlements doivent être soumis à une commission
parlementaire. Il me semble que c'est le minimum.
C'est en toute bonne foi qu'on le fait parce que, dans aucune commission
parlementaire, jusqu'à maintenant, je n'ai vu l'Opposition avoir la
majorité. Si le ministre a réellement un bon projet, s'il l'a
fait adopter par le caucus, s'il l'a fait adopter par le Conseil des ministres,
il saura sûrement nous convaincre. Mais l'Opposition et même les
députés ministériels pourront faire ce qu'on fait
aujourd'hui, essayer de l'améliorer.
M. Léger: M. le Président...
M. Lalonde: C'est ce qu'on demandait.
M. Léger: Je dois dire, premièrement, que j'ai
déjà tenu le même discours que le député
quand j'étais dans l'Opposition.
M. Lalonde: C'est gentil, je ne l'ai pas mentionné, mais
je le savais.
M. Léger: Voyez-vous, je vous le voyais sur le bout des
lèvres et je l'ai dit. Quand vous dites que les députés
n'ont rien à dire, pendant la période de consultation de 60
jours, c'est quand même facile pour les députés de
l'Opposition de poser des questions en Chambre là-dessus. On est quand
même jugé par la façon dont on administre. Il ne faut pas
oublier que tous les projets auxquels nous travaillons sur le plan
environnemental sont relatifs à la loi-cadre sur la qualité de
l'environnement, loi qui a été adoptée en 1972 sous le
gouvernement dont était membre le député qui pose la
question. Donc, je suis...
M. Lalonde: En 1972, je n'étais pas là.
M. Léger: C'était votre gouvernement quand
même, le gouvernement libéral de ce temps.
M. Lalonde: Je n'étais pas là, j'étais
fonctionnaire.
M. Léger: Vous êtes venu le rejoindre parce que vous
étiez heureux de voir qu'il avait bien agi. Vous êtes venu en
1973. C'est une loi-cadre du gouvernement qui nous a
précédés et ça fonctionne ainsi. Si ça
pouvait clore la discussion et si ça pouvait faciliter la tâche,
je serais prêt à dire publiquement que, si dans une autre
année -cette année, ce ne sera que pour les aqueducs et les
égouts - il y a d'autres possibilités de sujets sur lesquels il
pourrait y avoir une réglementation soumise à la loi 55, je n'ai
pas d'objection. Si le député ou sa formation politique le
demandait et si c'était possible de tenir une commission parlementaire
sur la réglementation, je n'aurais pas d'objection à l'accorder
à ce moment-là. Je ne peux pas l'inclure dans une loi, par
exemple.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre s'engage, de son siège,
à soumettre à une commission parlementaire tout projet qui irait
au-delà des conduites d'aqueduc et d'égout? S'il me donne sa
parole maintenant, on pourra le lui rappeler à ce moment-là et,
naturellement, je prendrai la parole du ministre. C'est un peu ridicule; je ne
parle pas du ministre, mais de la façon de procéder. On fait des
lois actuellement, on ne fait pas des "bargains", on ne fait pas des ententes,
on est appelé à faire des lois. La loi appartient à tout
le monde, elle n'appartient ni au député de Lafontaine, ni au
député de Marguerite-Bourgeoys. On pourra toujours prendre la
parole d'un ministre pour un geste donné. Le ministre peut s'en aller
à Ottawa, par exemple,
pendant que les députés, ici, vont faire autre chose. Qui
va penser à la parole du ministre? Il ne sera même pas là
pour y donner suite.
Il me semble que vos légistes, qui sont d'une compétence
reconnue, pourraient, dans un petit paragraphe, quelque part à la fin,
ramasser les règlements qui créent des pouvoirs et dire qu'avant
l'entrée en vigueur de la loi ces règlements devront être
soumis à l'étude d'une commission parlementaire. Cela se fait en
deux phrases.
M. Léger: Je ne blâme pas le député
d'essayer. Pendant qu'il était au pouvoir, nous avons aussi
essayé d'obtenir ces choses. Ce n'est pas quelque chose qui peut
être décidé et inclus dans une loi tant qu'il n'y aura pas
cette réforme dont le député parlait tantôt. Si
cette réforme se fait, je n'ai pas d'objection. Tout ce que je peux dire
aujourd'hui, M. le Président, c'est que je ne peux pas l'inclure dans la
loi aujourd'hui, parce que vous n'avez jamais vous-mêmes, quand vous
étiez au pouvoir, ajouté cette obligation dans la loi.
M. Lalonde: Cela fait dix ans.
M. Léger: Mais ce sont des choses qui peuvent se faire
d'une façon particulière. C'est pour cette raison que je dis que
je n'ai pas d'objection. Je dis ici, devant le député de
Nelligan, que si, au cours d'une autre année, on a l'intention d'ajouter
un projet comme celui-là, si le député de Nelligan me le
demande en Chambre, - s'il ne me le demande pas, je n'ai pas à le faire
- je serai d'accord pour lui dire qu'il y aura une possibilité de
l'accepter.
M. Lalonde: Vous voyez déjà! S'il ne me le demande
pas, je ne le ferai pas. Écoutez! Ce n'est pas entre deux
députés qu'on doit faire des petits accords personnels.
M. Léger: Mais le député...
M. Lalonde: C'est la population qui est propriétaire de ce
projet de loi.
M. Léger: C'est cela et on est responsables. C'est nous
autres qui avons été élus pour administrer. Je vais quand
même dire au député que je l'ai déjà fait en
1978 concernant les règlements sur l'élevage où j'ai tenu
une commission parlementaire parce que je calculais que c'était
important que les gens puissent venir s'exprimer, plus qu'uniquement pendant
les 60 jours de consultation publique. Donc, je pense que le
député peut comprendre que si je dis ici qu'à la
demande... C'est entendu que si je veux ajouter, disons, les cimetières
et que cela donne 22 cas par année, on ne va pas avoir une commission
parlementaire pour les cimetières. On ne va pas avoir des commissions et
déranger tous les travaux. Mais si le député de Nelligan
jugeait qu'un règlement serait assez important pour tenir une commission
parlementaire, s'il me le demandait en Chambre, il me ferait plaisir de le
faire. En vertu de l'article 34 ou d'un autre, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Lalonde: M. le Président, on va se contenter de peu. Je
ne veux pas dire que la parole du ministre, c'est peu de chose, mais c'est
quand même assez limité dans le contexte de la population et de
l'Assemblée nationale. Je vais voter contre, M. le Président. Je
vais arrêter mon plaidoyer ici.
Le Président (M. Laplante): Si je comprends bien,
l'article 8 du projet de loi, tel qu'amendé aux paragraphes 95.1, 95.2
et 95.3...
M. Lincoln: Excusez-moi, M. le Président. Il y avait une
autre question sur ce sous-article 95.7. Votre papillon était en deux
parties. On parlait de la partie a). J'aurais voulu avoir des clarifications
sur la partie b). Est-ce que l'intention de la partie b), c'est de vous donner
les pouvoirs d'accepter par règlement des catégories de personnes
autres que celles qui sont régies par le Code des professions?
M. Léger: C'est cela. D'accord. Exemple...
M. Lincoln: Est-ce que cela pourrait aller aussi loin qu'à
un moment donné vous pourriez nommer n'importe qui n'ayant pas les
compétences voulues? Comment décidez-vous cela? C'est cela qu'il
faudrait savoir. Est-ce que cela va bien loin? Quels sont les
critères?
M. Léger: La raison pour laquelle on met cela, c'est
s'assurer de la compétence d'autres consultants qui seraient capables de
faire le travail. On pense, entre autres, aux biologistes, aux physiciens ou
aux géologues. Donc, cela sera publié par règlement et
c'est pour ne pas limiter les consultants uniquement à ceux qui sont
membres de l'Office des professions, parce qu'il y a d'autres
compétences essentielles qui ne sont pas encore reconnues par l'Office
des professions.
M. Lincoln: Mais vous vous en souvenez, je pense que
c'était l'Ordre des chimistes qui avait exprimé un point de vue
contraire. Je suis d'accord qu'il y a du pour et du contre là-dedans.
Mais leur souci, c'était justement que si on ouvrait cela par
règlement... D'accord, personne ne va discuter de l'Ordre des
biologistes ou des géologues, mais est-ce que cela n'ouvre pas la porte
pour dire un jour: Bon! II y a un initiateur de projet ou quelqu'un qui va
travailler sur un projet spécifique qui n'a pas les compétences
et qui, d'une façon ou d'une autre...
M. Léger: Ce n'est pas une personne. M. Lalonde:
Non, c'est un consultant.
M. Léger: C'est un consultant. Cela veut dire une
compétence, un professionnel qui pourrait ne pas être reconnu par
un ordre de professionnels. Donc, c'est dans les catégories de
biologistes, de géologues, de physiciens, etc.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Les sous-articles
95.1, 95.2, 95.3, 95.4, 95.5, 95.6 et 95.7a et b de l'article 8, tel
qu'amendé, sont adoptés sur division.
M. Lalonde: C'est-à-dire sur division en ce qui
concerne... Est-ce que c'est terminé?
M. Lincoln: Un instant, M. le Président.
M. Léger: On me dit de ne pas oublier le sous-article
95.2.1 aussi. Il commence par "L'initiateur d'un projet...".
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Lincoln: M. le ministre, j'aurais voulu revenir à
l'article 95.3, la seconde page de l'amendement que nous avons
suggéré.
M. Léger: Ah oui, vous aviez une deuxième page.
M. Lincoln: Oui. "Dans le cas où un projet n'est pas
conforme au règlement ou que l'initiateur d'un projet n'a pas
respecté toutes les formalités, le sous-ministre doit signifier
une dénégation de conformité de l'initiateur du projet."
C'est-à-dire de lui donner un préavis...
M. Léger: M. le Président, on ne peut pas accepter
cet amendement parce que, de la façon dont il est libellé, c'est
une obligation qui va à l'encontre de l'esprit du projet de loi. Cela
devient une obligation et là, tous les projets seraient
arrêtés et cela pourrait avoir un effet complètement
différent de l'objectif de la loi. Il faut que ce soit à la
discrétion d'un jugement. D'ailleurs, très souvent, à 99%,
la menace oblige le promoteur et le professionnel à faire des
corrections. À ce moment-là, cela pourrait arrêter des
projets d'une façon grave s'il fallait qu'il y ait obligation de le
faire.
Le Président (M. Laplante): Pour les fins du journal des
Débats, les paragraphes 95.1, 95.2, 95.2.1, .95.3, 95.4, 95.5, 95.6,
95.6.1, 95.7 de l'article 8 sont adoptés à
l'unanimité.
Les paragraphes 95.7a et 95.7b sont adoptés sur division.
D'accord?
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 8 adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 9.
Est-ce qu'il y a un nouveau papillon à l'article 9?
M. Léger: II n'y a pas d'amendement à l'article
9.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adapté. J'appelle
l'article 10. Est-ce qu'il y a un papillon à l'article 10?
M. Léger: II n'y a pas de papillon.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 11. Il y a un papillon?
M. Léger: Oui, il y a un papillon. L'article 106 de la Loi
sur la qualité de l'environnement, modifié par l'article 11 du
projet de loi no 55, est modifié: premièrement, par le
remplacement, dans la deuxième ligne de la partie introductive du
premier alinéa, du chiffre 95.4 par le chiffre 95.2.1.
"Deuxièmement, par le remplacement du deuxième alinéa par
le suivant:" Comment également une infraction qui le rend passible des
mêmes pénalités celui qui: a) poursuit la
réalisation d'un projet qui a fait l'objet d'une
dénégation de conformité en vertu de l'article 95.3; b)
produit ou signe une fausse attestation de conformité environnementale;
c) ne respecte pas un programme d'assainissement approuvé par le
sous-ministre en vertu de l'article 116.2; ou, d) ne respecte pas une condition
imposée en vertu des articles 31.5, 31.6, 164, 167, 201 ou 203."
Il s'agit simplement d'articles de concordance au niveau des
pénalités.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 12.
M. Léger: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Léger: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Léger: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président.
M. Lincoln: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 15. (17 h 45)
M. Léger: À l'article 15, M. le Président,
il y a un amendement.
Une voix: Non, c'est à l'article suivant.
M. Léger: C'est l'article 15.1. À l'article 15, il
n'y a pas d'amendement. C'est avant l'article 16.
Le Président (M. Laplante): D'accord, article 15, pas
d'amendement.
M. Lincoln: Pardon, moi, j'ai un amendement à proposer
à l'article 15. Si vous voulez le donner au ministre.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous lire votre
amendement, M. le député?
M. Lincoln: Que le paragraphe 116.2 de l'article 15 soit
modifié en ajoutant, à la sixième ligne, après le
mot "sol", les mots "des eaux".
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, c'est
recevable.
M. Léger: M. le Président, j'aurais bien
aimé l'accepter, cela avait l'air facile à accepter, mais on me
dit que toute l'économie de la loi... Si on ajoute les mots "des eaux",
cela touchera l'article 20 de la loi générale. Tout est
basé sur une espèce de concordance avec autre chose que la partie
des eaux. C'est la répétition textuelle de l'article 20. Si je
pouvais en accepter un, je serais bien content.
M. Lincoln: Cet amendement nous a été
suggéré par le mémoire de l'AQTE. Voulez-vous dire...
Le Président (M. Laplante): C'est déjà dans
la loi.
M. Lincoln: ... que c'est déjà dans l'article 20 de
la loi principale?
M. Léger: C'est la concordance de l'article 20,
deuxième alinéa.
M. Lincoln: C'est malheureux que vous ne puissiez pas, plus tard,
amender l'article 20...
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous retirer votre
amendement, M. le député de Nelligan?
M. Lincoln: J'aurais voulu entendre ce que le ministre a à
dire.
M. Léger: On me dit que quand cela touche la faune -
supposons que cela touche le poisson - c'est déjà couvert de ce
côté. La faune est déjà couverte par l'article,
à la page 10.
M. Lincoln: Et les eaux elles-mêmes? Ils ont parlé
des eaux elles-mêmes. J'aurais voulu trouver...
M. Léger: M. le Président, je vais laisser le
responsable du contentieux répondre sur l'aspect légal.
Cet article ne vise qu'à reproduire textuellement la fin du
deuxième alinéa de l'article 20 de la loi. Alors, on ne peut pas
y toucher sans rouvrir l'article 20. En ce qui concerne la préoccupation
quant à la qualité des eaux, s'il y a un rejet de contaminants
qui affecte la qualité des eaux, cela va sans doute affecter, par
exemple, le poisson. Le poisson est déjà mentionné dans le
cadre de la faune. Si jamais cela affecte les gens qui vont boire l'eau, on
parle déjà du confort et de la santé de l'être
humain; c'est déjà couvert indirectement.
M. Lincoln: D'accord. Je suis prêt à retirer mon
amendement, naturellement, parce qu'il n'y a pas de concordance. On n'aura pas
de discussion là-dessus, mais j'aurais voulu que le ministre revoie
toute la question soulevée par l'AQTE. Peut-être qu'on pourrait
rouvrir l'affaire de l'article 20 parce qu'eux parlaient justement des dommages
portant préjudice à la qualité des eaux. Plutôt que
de le faire indirectement, peut-être que plus tard, si vous le voulez,
vous pourriez revoir l'article 20. C'est sûrement une suggestion qui
mérite d'être étudiée.
M. Léger: On pourrait peut-être ajouter
que chaque fois que le ministère a intenté des poursuites
contre quelqu'un qui contaminait les eaux, cela n'a jamais causé de
problèmes parce qu'il y avait toujours des effets sur la faune, sur la
santé humaine, etc. On a toujours réussi à respecter les
objectifs de lutte contre la pollution recherchés par l'article 20. Cela
a été sanctionné par les tribunaux même en
matière de pollution des eaux.
M. Lincoln: En tout cas, j'espère que le ministre tiendra
compte des observations. Je vais retirer mon amendement.
M. Léger: D'accord. Mais avant d'en arriver à
l'article 16... On est encore sur l'article 15.
Le Président (M. Laplante): Non, non, une minute.
L'amendement du député de Nelligan est retiré. L'article
15 est adopté. J'appelle le nouvel article 15,1.
M. Léger: L'article 15.1 est un amendement. On ajoute un
nouvel article, l'article 15.1.
Le Président (M. Laplante): C'est cela.
M. Léger: "Le projet de loi no 55 est modifié par
l'insertion, après l'article 15, du suivant: "15.1. L'article 118.5 de
cette loi est modifié: 1 par la suppression, dans la deuxième
ligne du paragraphe e) du premier alinéa, du mot "et"; 2 par l'addition,
à la fin du paragraphe f) du premier alinéa, du mot "et"; 3 par
l'addition, à la fin du premier alinéa, du paragraphe suivant:
"g) toutes les attestations de conformité environnementale produites en
vertu de l'article 95.1".
Cela veut dire que cet article respecte le droit du citoyen à
l'information. Chaque fois qu'on insérait "et", cela voulait dire que
c'était pour permettre un droit strict.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
Nouvel article 15.1, adopté tel que le papillon. J'appelle
l'article 16. Est-ce qu'il y a des...
M. Léger: De 16 à 18, M. le Président, il
n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas d'amendement. M.
le député de Nelligan?
M. Lincoln: Pas d'amendement, adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 16.
J'appelle l'article 17.
M. Léger: Pas d'amendement. M. le député de
Nelligan?
Le Président (M. Laplante): Pas d'amendement.
M. Lincoln: Pas d'amendement, adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Léger: Pas d'amendement, M. le Président.
M. Lincoln: Pas d'amendement à l'article 18,
adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Léger: II y a un amendement à l'article 19, M.
le Président. L'article 19 du projet de loi no 55 est modifié par
le remplacement, dans la troisième ligne du troisième
alinéa, des mots "normes ou méthodes analytiques" par les mots
"méthodes de prélèvement, de conservation et d'analyse".
C'est pour répondre à la préoccupation qui a
été mentionnée à la commission parlementaire qui
demandait de limiter le nouveau règlement uniquement aux méthodes
de prélèvement, de conservation et d'analyse. C'était
demandé par plusieurs groupes et spécialement, je pense, les
chimistes qui disaient que les méthodes de prélèvement, de
conservation et d'analyse, c'est une chose qui ne nécessite pas des
parutions dans la Gazette, etc., parce que c'est une chose qui se change, c'est
notre base de référence pour analyser la qualité de
l'environnement.
Le Président (M. Laplante): L'amendement est
adopté? Maintenant, M. le député de Nelligan, vous
m'annoncez une motion; si vous voulez la lire, s'il vous plaît.
M. Lincoln: Dans quelques secondes. Le Président (M.
Laplante): Oui.
M. Lincoln: Nous avons une motion d'amendement. Le libellé
que je vous ai donné devra être corrigé. C'est le
deuxième alinéa de l'article 79 qui sera retiré.
Le Président (M. Laplante): Vous voulez la lire, s'il vous
plaît, avant de la juger recevable.
M. Lincoln: Oui. Nous voulons faire une motion qui se lirait
comme suit sur l'article 19: Que le deuxième alinéa de l'article
19 soit retiré.
Le Président (M. Laplante): Le deuxième
alinéa, pour vous, c'est "Un règlement adopté..."; c'est
celui-là, votre deuxième alinéa?
M. Lincoln: Oui, par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Le ministre peut modifier, etc.;" tout cet
alinéa.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): J'aimerais... Seulement pour
m'éclairer parce que, là-dessus, j'ai de la difficulté
à juger de la recevabilité, parce que je ne voudrais pas causer
de... Je voudrais que ce soit très clair, M. le député de
Nelligan. Je voudrais que le deuxième paragraphe de l'article 19 soit
retiré pour que vous puissiez me faire lecture de ce que vous voulez
retirer.
M. Lincoln: Deuxièmement, par l'addition, à la fin,
de l'alinéa suivant: "Le ministre peut modifier ou révoquer,
etc.;" toute cette partie. À partir de deuxièmement
jusqu'à Gazette officielle du Québec.
Le Président (M. Laplante): Sur la recevabilité, je
préférerais ajourner nos travaux sine die et vous rendre une
décision à la reprise des travaux là-dessus, parce que je
ne voudrais pas causer de tort à d'autres collègues
là-dessus, parce que j'ai des doutes sur la recevabilité, si on
peut faire sauter un alinéa de cette façon. Je veux voir ce que
cela comporte à l'intérieur du projet de loi à venir
jusqu'à aujourd'hui, parce que cela se tient. Si vous lisez l'article
19, il y a une suite à tout cela jusqu'à l'article 20. Je
voudrais voir quel effet cela pourrait avoir si j'accorde la
recevabilité d'une telle motion. D'accord?
Les travaux de cette commission...
M. Léger: D'après vous, reste-t-il beaucoup
d'amendements? Si on prenait une quinzaine de minutes, pourrait-on
terminer?
Le Président (M. Laplante): Vous avez deux articles qui
sont suspendus.
M. Léger: Vous reste-t-il beaucoup d'amendements, vous
autres?
M. Lincoln: J'aurais préféré continuer
demain, M. le ministre. J'ai un rendez-vous... Si on peut faire cela, je ne
sais pas...
Le Président (M. Laplante): Demain après-midi,
comme le leader l'a dit. Ce serait rappelé.
M. Lincoln: Pourrait-on faire cela demain matin?
M. Léger: Je pense qu'on n'a pas le droit.
M. Lincoln: C'est impossible de faire cela demain matin?
M. Léger: II aurait fallu qu'en Chambre tantôt on
ait dit cet après-midi et demain. Là, on a dit seulement cet
après-midi.
Le Président (M. Laplante): Je n'ai pas d'ordre de la
Chambre pour demain matin.
M. Lincoln: Ah, bon!
Le Président (M. Laplante): J'ai pris la peine d'aller
voir aussi le leader pour lui demander si on continuait demain matin. Il m'a
dit: Non, tu ajournes sine die.
M. Lincoln: Si vous voulez continuer un bout de chemin, moi, cela
m'est égal.
M. Léger: Si on ne le finit pas, cela ne sert à
rien. On ferait mieux de revenir pour le faire à notre aise.
M. Lincoln: Oui, d'accord.
M. Léger: Si on pouvait finir, mais je pense qu'on ne le
pourra pas. Vous voyez qu'on sera mieux préparé demain.
Le Président (M. Laplante): On ajourne nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17 h 57)