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Commission permanente des Richesses naturelles
Bill 59 Loi modifiant la Loi des mines
Séance du mercredi 16 décembre 1970
(Onze heures quarante-trois minutes)
M. OSTIGUY (président de la commission permanente des Richesses
naturelles): A l'ordre, messieurs! Je déclare la séance ouverte
et j'inviterais immédiatement le ministre des Richesses naturelles
à nous adresser la parole.
Investissements à l'exploration
M. MASSE (Arthabaska): Merci, M. le Président. Seulement quelques
mots pour situer l'esprit à partir duquel ont été
apportés les amendements du bill 59. La série d'amendements
à la Loi des mines vise, en premier lieu, à intensifier tout en
les rationalisant, la prospection et l'exploration des ressources
minières du Québec. Notre industrie minière a connu,
surtout depuis quatre ans, une diminution des investissements consacrés
à l'exploration et à la mise en valeur des gisements, ainsi
qu'une baisse sensible de la valeur de sa production.
Cette situation était d'autant plus anormale que le Canada, dans
son ensemble, et particulièrement l'Ontario, voyaient augmenter leur
production minière au même moment. Le ministère des
Richesses naturelles, dont c'est la responsabilité, s'efforce donc de
tout mettre en oeuvre pour encourager l'entreprise à investir plus
largement dans l'exploration. En effet, toute expansion ultérieure de la
production commence obligatoirement par celle des efforts d'exploration et de
mise en valeur. Déjà, d'importants investissements ont
été annoncés notamment dans le Nouveau-Québec.
Néanmoins la situation d'autres régions minières, comme le
Nord-Ouest québécois, demeure critique.
Une législation adéquate est incontestablement un
instrument valable de relance de l'industrie minière du Québec et
une telle législation doit à la fois améliorer
l'efficacité technique et l'administration des mines et stimuler les
investissements pouvant conduire à une exploitation rapide des gisements
découverts.
Droits de surface
M. MASSE (Arthabaska): On touche aussi, dans une autre partie, aux
droits de surface. La commission Langevin remettait son rapport au début
de l'année 1970 cette commission avait été
chargée d'étudier le problème des droits de surface dans
les villes minières du Nord-Ouest québécois et a
recommandé une série de mesures visant à
régulariser les titres superficiai-res des résidants de ces
villes qui avaient acquis de tels titres de concessionnaires nouveaux de la
région. C'est pourquoi nous avons inclus dans nos amendements des
articles, à la section "lotissement", qui auront pour effet
d'améliorer la situation relative aux droits de surface dans le
Nord-Ouest québécois.
Gaz naturel et pétrole
M. MASSE (Arthabaska): Un autre problème capital visé par
cette série d'amendements à la Loi des mines est celui de
l'intensification de l'exploration pour le gaz naturel et le pétrole
conduisant si possible à l'exploitation de ces ressources sur le
territoire québécois. Aussi, en plus de la création, en
1969, de la Société d'initiative pétrolière et de
la création, en 1970, de la Direction générale de
l'énergie, il faut encore doter le Québec d'une
législation et d'une réglementation sur les hydrocarbures qui
soient comparables aux instruments similaires existant dans le reste du monde,
ou même simplement dans l'Ouest du Canada...
Saumures
M. MASSE (Arthabaska): Enfin, un récent problème qui est
celui de la recherche et de l'exploitation des saumures est résolu par
l'addition d'une nouvelle section dans la Loi des mines. Cette substance
minérale doit dorénavant faire l'objet d'un permis et d'un bail
qui lui sont spécifiques. Ces titres nouveaux sont régis, sous la
plupart des aspects, par analogie, aux dispositions relatives au pétrole
et au gaz naturel.
Au total, j'espère que ce grand nombre d'améliorations
apportées à la Loi des mines favorisera la relance de
l'activité minière notamment dans les régions
problèmes, ouvrira de nouveaux horizons dans le domaine des
hydrocarbures, mettra fin à l'anarchie des droits de
propriété dans certaines régions minières et,
finalement, suscitera de nouveaux investissements dans l'exploration.
M. BERTRAND: M. le Président, j'ai écouté le
ministre. Je ne suis pas un expert dans les mines. J'ai participé, en
1965, à la refonte de la Loi des mines. Cela a été
très intéressant. Nous avions des experts qui entouraient le
ministre, alors, et qui nous ont fourni toutes les explications que nous
pouvions souhaiter. Je n'ai pas l'intention de faire de très longues
remarques.
Au départ, par contre, le ministre vient de toucher un
problème très important pour le Québec, celui de
l'exploration du gaz naturel et du pétrole. Est-ce qu'il pourrait nous
dire, en quelques mots, où en sont rendues les recherches dans ce
domaine. Dans quels territoires du Québec surtout ces recherches
s'effectuent? Avons-nous une chance que, d'ici quelque temps, des exploitations
soient mises en branle?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, en ce qui concerne
l'exploration pour le gaz et le pétrole, plusieurs permis sont
donnés actuellement surtout dans les basses terres du Saint-Laurent, le
fleuve et le golfe Saint-Laurent.
Vous savez qu'une entreprise a terminé un forage j'en
parle parce qu'il en a été question dans les journaux aux
Iles-de-la-Madeleine. En ce qui concerne le nombre de forages en très
grande profondeur, parce qu'il semble que pour le pétrole et le gaz les
forages doivent descendre très profondement, quant au nombre, on peut
dire que cinq ou six ont été effectués jusqu'à
maintenant; je parle des forages en profondeur.
Maintenant, il y a un grand nombre de recherches, d'explorations qui ont
lieu actuellement, sans qu'on en arrive au forage, proprement dit.
Permis
M.BERTRAND: Quelles sont les compagnies qui détiennent des
permis, à l'heure actuelle? Combien en avez-vous?
M. MASSE (Arthabaska): Ici, disons que pour en nommer...
M.BERTRAND: Les compagnies les plus importantes.
M. MASSE (Arthabaska): II y a les compagnies Laduboro, Quebec Natural
Gas...
M. BERTRAND: Dans quels secteurs ces compagnies travaillent-elles?
M. MASSE (Arthabaska) : Dans les basses terres du Saint-Laurent.
M. BERTRAND: Mais où, à peu près?
M. MASSE (Arthabaska): Pour la compagnie Laduboro, il y a les
comtés de Nicolet, de Yamaska et de Trois-Rivières,
également à Pointe-du-Lac. Il y a aussi près de
Louiseville, Verchères, c'est la compagnie Verchères. Ce sont
celles qui détiennent des permis.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas dans le golfe.
M. BERTRAND: Non, non.
M. MASSE (Arthabaska): II y a aussi Saint-François-de-Sales,
Quebec Natural Gas, Saint-Vincent-de-Paul, Louvicourt Goldfield, vers
l'Assomption.
M. LAVOIE (Wolfe): Louvicourt Goldfield... UNE VOIX: C'est en
Abitibi?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la compagnie Louvicourt Goldfield.
M. TETRAULT: Est-ce que c'est la même compagnie Louvicourt qui
avait des mines?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça! Il y a Shell, Saint-Simon. La
compagnie Salem Dundee. Il y a aussi...
M. LAVOIE (Wolfe): La compagnie Salem, est-ce une compagnie
canadienne?
M. BERTRAND: Je pense que c'est dans les basses terres du Saint-Laurent.
Maintenant, en Gaspésie...
M. MASSE (Arthabaska): II y a un permis qui a été
donné à l'Association Hydro-Québec, Sarep. Soquip a des
permis dans le fleuve et dans les basses terres aussi.
Shell a beaucoup de permis dans la Gaspésie, dans les basses
terres. Il y a aussi l'île d'Anti-costi et la compagnie New Associated
Development.
M. BERTRAND: La SOQUIP, qui est une entreprise gouvernementale, a des
permis émis à son nom. Est-ce qu'elle a également des
permis où elle travaille en association avec d'autres compagnies?
M. MASSE (Arthabaska): SOQUIP a effectivement plusieurs permis qui lui
ont été donnés au cours de l'été et
dernièrement. Est-ce qu'il y a, M. le sous-ministre, des associations
qui sont faites à ce jour?
M. BERTRAND: Avec quelles compagnies?
M. LAVOIE (Wolfe): Nous sommes ici pour le savoir.
M. MASSE (Arthabaska): On va s'informer pour répondre un peu plus
tard dans la matinée, si vous voulez.
M. BERTRAND: Dans quelle région SOQUIP utilise-t-elle surtout ce
permis? En Gaspésie?
M. MASSE (Arthabaska): II y a eu des permis de recherche dans le fleuve.
Je sais qu'un permis a été donné, entre autres, pour les
alentours de Québec et aussi en Gaspésie. Est-ce qu'il y en a en
Gaspésie?
C'est cela, dans le fleuve, dans le golfe, et aux alentours de
Québec.
Recherches
M. BERTRAND: Est-ce qu'on voit poindre le jour où une
exploitation pétrolifère commencera? Ou en est-on au stade des
recherches qui
se poursuivent dans certains cas depuis des années et qu'on ne
voit pas pour le moment de possibilité d'exploitation?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, il semble qu'il y ait dans le
sous-sol du Québec passablement de richesses
pétrolières.
M. BERTRAND: Nous savons tout cela. Je vous pose une question à
savoir si on sait s'il y a des richesses naturelles immenses au Québec.
Mais quelles sont les possibilités, étant donné qu'il y a
de la recherche ou des recherches qui se poursuivent depuis des années,
d'une exploitation dans un avenir prochain?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, bien sûr, au niveau de la
recherche, au niveau des forages, et aussi longtemps qu'une compagnie, qu'une
entreprise n'aura pas découvert de pétrole ou de gaz naturel,
vous comprenez très bien qu'on ne puisse pas dire la date ou le moment
où on entreprendra de l'exploitation.
M. BERTRAND: C'est-à-dire qu'on en découvre, mais pas en
quantité suffisante pour l'exploitation, c'est là le
problème.
M. LAVOIE (Wolfe): Au sujet des rapports que vous auriez reçus
à ce jour, ou que vous devez connaître à ce jour, est-ce
qu'il semble que les rapports soient bons ou suffisamment bons pour qu'une
exploitation soit envisagée?
M. MASSE (Arthabaska): C'est sûr, c'est encourageant actuellement,
parce qu'il y a des indications qui permettent de croire là
où certains forages ont été effectués qu'en
continuant à creuser des puits dans les mêmes formations
géologiques, ces entreprises puissent découvrir ensuite du
pétrole.
M. BERTRAND: J'inviterais, quant à moi, le ministre s'il y a
lieu, on n'aura pas le temps de faire tout le tour de cela ce matin, ce
n'étaient que des remarques absolument préliminaires
à publier un document quelconque de son ministère sur les
recherches qui s'effectuent dans le domaine du gaz naturel et du
pétrole, pour montrer les activités que l'on connaît dans
ce domaine. Je sais qu'il y a toujours, dans le rapport du ministère des
Richesses naturelles, parfois un chapitre ou quelques paragraphes
là-dessus. Je pense qu'il est important que nous soyons
renseignés sur ce domaine qui est extrêmement important pour des
développements futurs pour l'économie du Québec.
Voici ma deuxième question: C'est qu'on ajoute un chapitre, cette
année, sur les saumures. Est-ce qu'il y a beaucoup de recherches qui
s'effectuent dans ce domaine, étant donné qu'on sent le besoin
d'ajouter à la liste des permis pour la recherche de saumures? Et dans
quelle région, surtout, du Québec?
M. MASSE (Arthabaska): II y a une entreprise qui semble avoir
découvert un gisement de saumures dans la région de Nicolet.
Etant donné que, dans la Loi des mines, aucun chapitre ne couvre la
partie des saumures, on a cru qu'il fallait apporter une réglementation,
une législation sur cette question.
M. BERTRAND: C'est le seul endroit au Québec?
M. MASSE (Arthabaska): II me semble.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, est-ce qu'il y a actuellement des
compagnies qui font l'exploitation de gisements ou de dépôts?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, aucune.
M. TETRAULT: Quant à ces permis qui sont donnés au nord du
52e parallèle, quelles sont les compagnies qui font les travaux dans ces
régions présentement, dans le Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Les mines de métaux?
M. TETRAULT: Dans l'industrie du pétrole, du gaz naturel et de la
saumure, au nord du 52e parallèle dans la Nouveau-Québec.
M. MASSE (Arthabaska): Au nord du 52e parallèle, il n'en existe
pas.
M. TETRAULT: II n'en existe pas. Maintenant, dans le secteur du
Grand-Nord du Canada, il y a plusieurs compagnies qui font de l'exploration.
Est-ce que c'est un manque d'informations, ou le gouvernement ne veut-il pas
émettre des permis pour faire l'exploration dans cette
région?
M. MASSE (Arthabaska): Bien sûr, en ce qui concerne le
pétrole et le gaz naturel, on peut avoir une formation géologique
qui favorise la découverte de pétrole, de gaz et de saumure.
Actuellement la formation géologique ne semble pas contenir du
pétrole ou du gaz. C'est pourquoi il n'y a pas eu de permis de ce
côté.
M. TETRAULT: Concernant les permis des compagnies qui furent émis
pour l'exploration de pétrole et de gaz naturel, est-ce que le
gouvernement a les données que ces compagnies ont trouvées?
Est-ce que c'est gardé secret par des compagnies qui n'émettent
aucune information au gouvernement?
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez des...
M. TETRAULT: Supposons que la compagnie est...
M. MASSE (Arthabaska): ... résultats des recherches
géologiques...
M. TETRAULT: Oui, SOQUIP...
M. MASSE (Arthabaska): ... d'exploration?
M. TETRAULT: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont plutôt les données de base
que nous possédons au ministère, et les forages que l'on
effectue; il y a des échantillons qui sont expédiés au
ministère des Richesses naturelles. Vous comprenez que, même dans
ce domaine, en ce qui concerne les levés géologiques, on apporte
des amendements à la Loi des mines pour tenter de favoriser
l'exploration à ce niveau.
M. TETRAULT: Présentement, dans la Loi des mines, une compagnie
qui fait de l'exploration, soit minière, soit pétrolière,
laissera aller son "claim" après x années. Est-ce que le
gouvernement a l'intention de demander les données que les compagnies
ont trouvées sur ce terrain qu'elles laissent aller, au bout de dix ans,
par exemple, pour permettre à l'exploration minière de
s'épanouir en ayant des données accessibles à tout le
monde?
M. MASSE (Arthabaska): C'est justement la tendance que nous voulons
donner. D'ailleurs, nous touchons justement à cet aspect-là dans
les amendements que l'on étudie présentement.
Droits miniers
M. TETRAULT: Concernant les baux emphytéotiques du Nord-Ouest
québécois de la commission Langevin, est-ce que ces baux sont
complètement enlevés à la sanction du bill ou est-ce
qu'ils pourront permettre aux compagnies de garder le grand territoire et
obliger les villes à construire à des distances...
M. MASSE (Arthabaska): Je parle des amendements concernant les droits
superficiaires. Les baux seront considérés comme une vente pure
et simple à partir du mois de janvier 1971.
M. TETRAULT: C'est-à-dire tous ceux qui ont présentement
des terrains deviennent automatiquement propriétaires de leurs
terrains?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. TETRAULT: II y a un autre problème. Pour ceux qui ont
payé la rente de vingt ans je pense que lorsqu'on achète
un terrain, on est obligé de payer vingt ans à l'avance
est-ce que le gouvernement a pensé de donner un remboursement ou les
sommes sont-elles toutes annulées, aussi considérables
soient-elles?
M. MASSE (Arthabaska): Au sujet du $1 par année dont vous parlez,
il n'est pas question qu'il y ait un remboursement. D'ailleurs, dans la loi,
vous constaterez que cette rente-là reste exigible encore, à
cause du prix, qui est quand même minime, soit $1 par année.
M. TETRAULT: Présentement, dans les Cantons de l'Est, nous avons
la Trans-Canada Land Grant dont le bail a été signé lors
de la construction du chemin de fer Trans-Canada. Il y a beaucoup de terrains
qui ont été concédés, soit par des lettres
patentes, soit à des individus ou à des compagnies et sur
lesquels l'exploration minière n'est presque pas faisable ou, si elle
est faite, cela prend beaucoup de démarches. Est-ce que le gouvernement
a pensé de rendre ces terrains-là accessibles à
l'exploration minière et à tout ce qui s'ensuit, sans passer par
le mécanisme de fonctionnaires et de loi, etc?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, il n'y a rien de prévu dans
la loi concernant cette question.
M. TETRAULT: Non? Parce que ce serait un point intéressant et
dont le ministère devrait s'occuper. Vous avez un territoire
situé complètement dans les Cantons de l'Est, où il y a
beaucoup de dépôts et de gisements de minerai qui ne peuvent pas
être explorés, à cause de telle ou telle clause qui est
rattachée. Principalement il y a le territoire de la Trans-Canada Land
Grant dont l'exploration ne peut se faire, à cause des compagnies qui
trouvent des dépôts et qui paient 5 p. c. de tout ce qu'elles
trouvent à cette compagnie-là qui ne fait aucune avance pour
faire des recherches et qui s'assied sur des gisements
considérables.
M. MASSE (Arthabaska): D'après ce qu'on me dit, une personne qui
est intéressée peut faire révoquer des droits de mine.
M. TETRAULT: Concernant le principe de révocation, la compagnie
ou le prospecteur doit s'engager un avocat ou un notaire, ce qui amène
des dépenses assez considérables et qui peuvent aller
jusqu'à $15,000 ou $20,000 pour faire une révocation. Est-ce que
le ministère approuve immédiatement la révocation qui est
faite ou si le ministère même est obligé de faire une
recherche assez considérable pour justifier la demande de
révocation qui est faite?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, nous sommes obligés de
vérifier s'il n'y a pas eu de travaux au cours des dix dernières
années.
M. TETRAULT: Est-ce qu'il y a possibilité que le ministère
remette à la disposition de
l'exploration minière les avocats et les notaires, parce que cela
entraîne une double dépense. Le prospecteur est obligé de
faire la même dépense, et, après ça, le
ministère doit vérifier tout ce qui a été fait.
Est-ce que le ministère ne pourrait pas mettre à la disposition
des explorateurs ou des prospecteurs un mécanisme à l'effet que,
sur demande, eux-mêmes fassent la recherche et qu'elle ne soit faite
qu'une seule fois?
M. MASSE (Arthabaska): Je peux dire au député que la
question que vous soulevez sera étudiée au ministère.
M. TETRAULT: Maintenant, au sujet de la concession minière, vous
enlevez la clause de six permis pour qu'elle soit illimitée. Pour les
compagnies qui détiennent des terrains, vous avez finalement consenti
aux levés géologiques, géophysiques et
géochimiques. Or, ces compagnies qui détiennent certains
terrains, où il y a des gisements de cuivre ou de zinc je parle
de la région du Nord-ouest québécois qui restent
assises et ne paient que la taxe ou le permis ou les honoraires
réguliers, est-ce qu'il y aurait quelque chose qui pourrait, sans
devenir non démocratique, les forcer à faire l'exploitation et
à arrêter de s'asseoir sur des gisements pendant 15, 20, 30 et 40
ans, jusqu'à ce que la source principale soit tarie? Je parle ici plus
particulièrement de la mine Noranda, qui détient des gisements de
cuivre et qui ne fait pas d'exploration tant et aussi longtemps qu'elle a
présentement à sa mine Horne le gisement de cuivre dont elle a
besoin.
M. MASSE (Arthabaska): Selon les informations que nous possédons
au ministère des Richesses naturelles, il n'existerait pas de gisements
qui seraient rentables à exploiter et qui ne seraient pas
exploités.
M. TETRAULT: Disons que le gisement, par le truchement des permis,
n'appartient pas directement à la compagnie Noranda et ce n'est pas
affiché tel quel.
M. MASSE (Arthabaska): Sans parler de...
M. TETRAULT: Sans parler de compagnies, il n'existe aucun gisement de
cuivre qui pourrait être exploré dans le Nord-Ouest
québécois?
M. MASSE (Arthabaska): C'est à dire exploités.
Exploration, oui.
M. TETRAULT: Les gisements déjà trouvés.
M. MASSE (Arthabaska): D'après les informations que nous avons,
il n'existe pas dans la province un gisement qui serait rentable à
exploiter et qui ne l'est pas.
M. BERTRAND: Dans le domaine des mines, entre autres, on entend souvent
à la radio ou à la télévision des nouvelles
à l'effet qu'une nouvelle compagnie a été formée,
qu'on a découvert des gisements plantureux... Est-ce qu'à ce
moment-là le ministère des Richesses naturelles est en
communication avec la Commission des valeurs mobilières du Québec
pour s'assurer que les droits du public sont bien sauvegardés, surtout
dans la publicité qui est faite, dans les annonces qui sont rendues
publiques, à l'effet qu'il y a des gisements plantureux?
On sait quel effet cela peut avoir sur la Bourse. Est-ce que la
Commission des valeurs mobilières et le ministère des Richesses
naturelles ont des liens suffisamment étroits pour sauvegarder
l'intérêt public et protéger les Québécois
contre les fraudeurs dans ce domaine-là?
M. MASSE (Arthabaska): Effectivement, lorsque de telles situations se
produisent, il y a une relation très étroite entre la Commission
des valeurs mobilières et le ministère des Richesses naturelles.
D'ailleurs, on en a eu un exemple dernièrement où les membres des
deux organismes, des deux institutions ont travaillé en collaboration
pour émettre une analyse de la situation et relater véritablement
la situation de la mine en question.
M. BERTRAND: Cela peut se faire quand la situation se produit. Est-ce
que cela se fait au départ, quand une compagnie se présente
devant la Commission des valeurs mobilières et qu'elle veut être
reconnue? Est-ce que cela se fait au départ, non pas quand la compagnie
a commencé à faire de la publicité et que tout cela
étant devant l'opinion publique, on s'interroge? Est-ce que cela se fait
au départ?
M. MASSE (Arthabaska): Malheureusement, il n'y a pas un mécanisme
qui existe d'une façon permanente. D'autre part, la Commission des
valeurs mobilières communique assez souvent dans les cas qui pourraient
être douteux.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous n'avez pas de contrôle précis,
là-dessus?
M. MASSE (Arthabaska): Au ministère des Richesses naturelles?
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je soulève un point d'ordre:
on s'était entendu pour que chacun fasse ses remarques.
M. BERTRAND: Allez-y.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord, mais c'était que j'attendais
tout simplement que...
M. BERTRAND: Allez-y!
M. LESSARD: Voici, M. le Président, quelques remarques. D'abord
une remarque générale sur le projet d'ensemble. Le ministre nous
dit que le but de ce projet, c'était d'intensifier et rationaliser
l'industrie minière du Québec. Lorsqu'il avait annoncé ce
changement à la législation minière, il avait dit,
à ce moment-là, que le but, en plus de régulariser une
situation, était de relancer l'économie ou l'industrie
minière au Québec. Tout cela probablement dans le sens des
100,000 emplois de M. Bourassa. On sait que l'industrie minière est
extrêmement importante dans ce sens-là puisque à chaque
emploi qui est créé dans l'industrie minière, cela
correspond environ à six emplois qui sont créés dans
l'industrie connexe. C'est donc extrêmement important que des projets
d'envergure, dans ce domaine, soient lancés puisque c'est un domaine
où il y a énormément de travail à faire et surtout
depuis 1967 ou 1968 où on a constaté que l'industrie
minière ou la production minière, la valeur de la production
minière avait diminué au Québec contrairement, comme la
disait le ministre tout à l'heure, à l'Ontario.
Le secteur minier doit donc être extrêmement
étudié afin de présenter des solutions qui seront
efficaces pour relancer cette industrie. On avait cru, encore une fois, que le
ministre avait des solutions miracles pour relancer tout cela puisqu'il
semblait que ce projet-là, comme l'a dit le ministre tout à
l'heure, apportait de considérables améliorations. Pour ma part,
je me suis arrêté à étudier le projet sans
être un expert dans le domaine mais je n'ai pas constaté
grand-chose qui pouvait améliorer la situation. A moins que le ministre
veuille nous laisser croire, par exemple, que les quelques mesures, qui sont
prévues à l'intérieur de ce projet, sont de grands
instruments de relance de l'industrie minière.
En effet, on constate à peu près quelques mesures, soit
par exemple la diminution des honoraires de $10 pour l'obtention d'un permis.
Je ne crois pas que ce soit là un moyen à moins qu'on
m'explique comment cela peut être fait de relancer d'une
façon extrêmement efficace l'industrie minière.
En ce qui concerne l'uniformisation du tarif de la rente annuelle
à $0.25 l'acre pour la troisième année, auparavant,
la troisième année, c'était $0.75 il me semble que
le fait de diminuer ce montant-là de $0.75 à $0.25 contribue, au
contraire, à retarder l'exploitation et le développement de
l'industrie minière.
En ce qui concerne l'évaluation des travaux, non plus selon le
nombre d'heures de travail mais selon le montant d'argent
dépensé, il me semble que c'est tout simplement une
rationalisation. Je crois que c'est beaucoup plus facile de calculer les
travaux de cette façon-là que de l'autre façon.
La même chose pour ce qui concerne, par exemple, la diminution du
maximum de six permis par personne; ce n'est pas là un projet
d'envergure, il me semble.
Au contraire, par exemple, on remarque que, dans la loi, on admet la
possibilité pour le lieutenant-gouverneur en conseil de réduire
jusqu'à concurrence de 75 p. c. pour la première année et
50 p. c. pour l'année subséquente, le montant des rentes et le
coût des travaux requis. Je ne sais pas sur quoi se base le ministre pour
apporter une législation en ce sens il aura à me
l'expliquer tout à l'heure mais cela veut donc dire que ce n'est
pas, au contraire, intensifier l'exploitation minière que de permettre
au lieutenant-gouverneur en conseil de la diminuer.
En ce qui concerne la législation des titres dans le Nord-Ouest
québécois, simplement quelques questions. Ici, le ministre
reprend les recommandations du rapport Langevin, mais ce rapport était
basé sur des rapports présentés par les villes
minières du Nord-Ouest, entre autres, je crois, Rouyn. A ce sujet, je me
pose la question: Est-ce que le ministre a l'intention de
récupérer on sait que dans la loi, c'est une
possibilité des redevances qui sont dues par ces compagnies et
qui n'ont jamais été payées parce qu'elles n'ont jamais
été demandées par le gouvernement? Si le gouvernement n'a
jamais réussi à récupérer dans le passé ces
redevances, comment va-t-il être capable de le faire actuellement?
Deuxième question. A la page 22 du rapport Langevin, on lit ceci:
"Sur 372 concessions minières émises dans la province de
Québec, 70 p. c, soit 253, sont sises dans le Nord-Ouest
québécois."
Parmi celles qui sont sises dans le Nord-Ouest québécois,
63 p. c, soit 160 concessions minières, ne sont pas exploitées.
C'est-à-dire qu'on a donné des concessions minières et ces
concessionnaires se sont servis de ces concessions pour faire de la
spéculation sur les terrains plutôt que faire de l'exploitation
minière. Est-ce que le ministre a l'intention d'annuler, comme l'article
118 de la loi le lui permet, les concessions de ces compagnies ou de les
révoquer? H me semble, afin de ne plus permettre les abus dans ce
sens-là, que l'article 118 de la loi minière qui se lit comme
suit: "Ces lettres patentes sont révocables si aucune exploitation
minière n'est faite pendant dix ans consécutifs", devrait
être amendé. Il me semble qu'on devrait tout simplement dire que
"ces lettres patentes sont révoquées" car, il me semble que si
une compagnie a un bail minier, ou une concession minière durant dix
ans, ça lui permet certainement de penser à faire de
l'exploitation.
Ce qui est dangereux dans tout cela, c'est qu'une compagnie peut se
permettre de renou-
veler continuellement son bail pour pouvoir conserver ces baux miniers,
parce qu'elle ne veut pas les mettre immédiatement en exploitation, soit
parce qu'elle possède d'autres baux miniers dans d'autres régions
du pays, ou d'autres régions à l'extérieur du Canada.
Troisième remarque. Concernant l'aliénation du droit de la
propriété de la superficie, on régularise actuellement une
situation, mais, contrairement à ce qu'on voit lorsqu'il y a une
concession du côté du ministère de l'Agriculture ou de la
Colonisation, ou pour fins d'agriculture, par exemple, le sous-sol est
réservé à la Couronne. Dans la concession minière,
on constate que les concessions apportent immédiatement la concession de
la surface. D'accord! La surface ne peut pas être utilisée sans
qu'on ait reçu auparavant l'autorisation du lieutenant-gouverneur, mais
cela veut donc dire que la Couronne, qui est propriétaire de certains
terrains, en utilise un tiers pour pouvoir répartir ces terrains ou
faire du lotissement sur ces terrains.
Je n'ai pas de solution déterminée à ce sujet, mais
il me semble que cette aliénation des territoires de la couronne
à des concessionnaires miniers a déjà apporté assez
d'abus pour qu'on étudie la possibilité de conserver à la
couronne ces territoires. Même si le lieutenant-gouverneur a un certain
contrôle sur la surface du terrain et son utilisation de la superficie,
il reste que c'était le cas dans le passé et cela a
apporté une quantité d'abus.
Enfin, dernière remarque, je comprends que cela va un peu
à l'extérieur du bill, mais il me semble que si on veut relancer
l'industrie minière telle que le prévoyait ou le prévoit
le ministre, c'est sans doute dans une rationalisation de la loi, mais c'est
aussi en donnant des moyens financiers beaucoup plus importants à SOQUEM
de façon à pouvoir redonner aux Québécois un peu au
moins, d'une participation dans l'industrie minière qui n'existe pas
actuellement.
On a constaté, dernièrement, lors d'une signature entre
une compagnie japonaise et une compagnie américaine, que notre minerai
de fer était transporté au Japon et que nous en profitions
très peu, sauf pour la création de quelques emplois.
Il me semble que, de ce côté-là, il y aurait
certainement quelque chose à faire pour que SOQUEM ait beaucoup plus de
pouvoirs s'il y a lieu, et surtout beaucoup plus de capitaux pour faire de
l'exploitation minière et des recherches, afin qu'un peu de profits
découlant de l'exploitation des territoires miniers puissent profiter
aux Québécois.
J'ai soulevé quelques questions, M. le Président.
M. MASSE (Arthabaska): Pour rétablir certains faits, je pense que
je n'ai jamais dit qu'avec les amendements à la Loi des mines, on
relancerait l'exploitation minière. C'est davantage au niveau de
l'exploration qu'on a voulu agir, exploration qui, à partir comme
vous l'avez souligné d'une baisse de la production au cours des
dernières années, comparativement à une augmentation en
Ontario et pour l'ensemble du Canada, nous avons pensé, au
ministère des Richesses naturelles, qu'il était plus important de
favoriser l'exploration, afin de découvrir de nouvelles mines, que
l'exploitation.
Au départ, on peut agir sur l'exploitation davantage par la Loi
des droits de mines mais on favorise ceux qui sont déjà en
exploitation, qui réalisent des profits, alors que dans les
présents amendements, on veut favoriser l'exploration. Si on abaisse la
rente, par exemple, des possesseurs, en ce qui concerne les permis de mise en
valeur, de $0.75 à $0.25, si on enlève l'honoraire de $10 pour le
permis de mise en valeur c'est qu'en Ontario, les prospecteurs sont
souvent les mêmes personnes qui, d'une frontière à l'autre,
font de la prospection au départ, on est défavorisé
parce que ces coûts, ou ces honoraires n'existent pas en Ontario. Le
prospecteur va aux endroits où il est le plus favorisé. Donc, on
a voulu mettre le Québec sur un pied concurrentiel avec son voisin, la
province d'Ontario.
M. LESSARD: Est-ce que le fait des $10, par exemple, peut apporter
considérablement?
M. MASSE (Arthabaska): Absolument, c'est justement au niveau de la
concurrence dans ce domaine, où les prospecteurs vont en Ontario. Ils
viennent au Québec et sont défavorisés par rapport
à l'Ontario. C'est justement là où il faut avoir une
incitation pour favoriser une relance de l'exploration qui, au cours des trois
dernières années, a diminué.
Il est sûr que, si l'exploration diminue, on amoindrit nos chances
de découvrir de nouvelles mines.
M. LAVOIE (Wolfe): Depuis les trois dernières années,
c'est parce que cela a été un manque de prévision durant
les années 1964-65 alors que le ministre des Richesses naturelles du
temps n'avait pas prévu pour les années qui suivirent.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne voudrais pas discuter sur cela.
M. LESSARD: M. le Président, maintenant, vous dites que
l'exploration a diminué. J'ai pu constater que, dans certains chiffres,
le nombre de baux miniers avait augmenté au Québec.
M. MASSE (Arthabaska): Si le nombre de baux a augmenté, la
production diminue.
M. LESSARD: La production diminue. A ce moment, la production n'est pas
l'exploration.
La production n'est pas l'exploration. A mon sens...
M. MASSE (Arthabaska): Mais si on veut que la production augmente, qu'il
y ait de nouvelles mines en exploitation, il faut favoriser
l'exploration...
M. LESSARD: Bon, d'accord...
M. MASSE (Arthabaska): ... cela commence par là.
M. LESSARD: Oui, mais je trouve que les remèdes sont assez
minimes par rapport... Mais, j'ai d'autres questions. Qu'est qu'on a
l'intention de faire avec les concessions minières qui ne sont pas en
exploitation depuis des années, et que les compagnies continuent
à payer un dollar, chaque année, pour pouvoir les conserver?
Est-ce qu'on a l'intention d'utiliser l'article 118 pour révoquer ces
concessions minières?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois dire qu'actuellement cette loi permet
à quelqu'un qui est intéressé à posséder les
droits, de demander une révocation, si cela fait dix ans qu'une
concession n'est pas en exploitation.
M. LESSARD: Mais, si...
M. MASSE (Arthabaska): Si elle n'est pas en exploitation, contrairement
à ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est parce qu'il n'y a
aucune rentabilité...
M. LESSARD: Bon.
M. MASSE (Arthabaska): ... à l'exploitation, ou que la mine est
épuisée.
M. LESSARD: Bon, d'accord. S'il n'y a pas rentabilité, pourquoi
le gouvernement continue-t-il de laisser ces concessions minières aux
entreprises? Pourquoi le gouvernement ne prend-il pas ces territoires qui lui
appartiennent et qui doivent devenir des territoires de la couronne?
On dit, par exemple, que 160 concessions minières ne sont pas
exploitées actuellement dans le nord-Ouest québécois. J'ai
lu, dans le rapport présenté par la ville de Rouyn, que lorsqu'on
veut faire du développement dans certaines villes ou dans certaines
municipalités, on a demandé à ces compagnies de
collaborer, et ces compagnies ont refusé. Cela veut donc dire que
certaines villes sont tout simplement bloquées dans leur
développement à cause de vieilles concessions qui ne sont pas du
tout en exploitation.
Qu'on révoque, comme la loi le permet au ministre, et non
à la demande d'un tel. La loi le permet, si ces terrains n'ont pas
été exploités durant dix ans consécutifs? Par
exemple, dans le rapport de la ville de Noranda, on nous donne des exemples
où on a demandé à certaines compagnies de donner certains
terrains pour la création d'un parc municipal ou autre. On ne
reçoit pas de réponse ou la compagnie répond non.
Cela veut donc dire qu'on bloque le développement de certaines
villes à cause de vieilles concessions qui ne sont pas en exploitation.
Qu'on les révoque, comme la loi nous le permet.
M. MASSE (Arthabaska): Dans les séries d'amendements que nous
vous présentons, il y a un amendement à cet effet, afin que les
municipalités ne soient pas arrêtées dans leur
développement par une concession minière qui ne serait plus
utilisée.
M. LESSARD : Quelles sont les raisons que le ministre pourrait avancer
pour conserver des concessions minières qui ne sont plus en
exploitation? D'accord, on dit simplement que les municipalités ne
pourront plus être bloquées, etc. On connaît toute la
procédure que cela peut comporter. Mais si, par exemple, cela devient
des territoires de la couronne, à ce moment-là, ils redeviennent
propriété du gouvernement et la municipalité n'a plus
à s'adresser à telle compagnie qui est située en Ontario
ou ailleurs; elle s'adresse au gouvernement pour obtenir les territoires dont
elle a besoin. A mon sens, puisque ces compagnies ne se soumettent plus
à la Loi des mines, on devrait tout simplement leur enlever leurs
concessions minières.
M. MASSE (Arthabaska): S'il y avait des concessions minières
inopérantes ou s'il y avait une demande d'exploitation ou de remise en
exploitation, ou si nous avions de nouveaux faits nous permettant de
démontrer qu'il y a du potentiel pour l'exploitation, il y a toujours
une possibilité. En somme, si le terrain de la concession minière
qui est non exploitée peut servir à d'autres fins, on peut
toujours révoquer le permis. Mais actuellement, si les concessions
minières restent encore entre les mains du détenteur du permis ou
du bail, cela signifie qu'au départ il n'y a aucune demande
d'utilisation qui nous a été référée. Dans
les cas où on nous les demande, il peut y avoir révocation.
M. LESSARD: M. le Président, je suis bien d'accord avec cela,
mais ce que je ne comprends pas, ce sont des territoires de la couronne
c'est que les compagnies qui ont obtenu des concessions ont obtenu aussi
la surface de ce territoire-là. Il s'agit de territoires de la couronne
et la loi dit très explicitement qu'après dix ans de
non-exploitation, ces territoires peuvent être révoqués. Ce
que je me demande, c'est encore pourquoi le ministre nous dit: On les
leur laisse. Le fait, par exemple, qu'on leur dise: Si vous ne mettez
pas immédiatement ces territoires en exploitation, pourquoi, vous les
compagnies, les gardez-vous? Elles ont probablement un intérêt. Si
on leur dit: Si vous ne les mettez pas en exploitation, on vous enlève
vos territoires, nous aurons peut-être une chance qu'elles les mettent en
exploitation. Par contre, si les territoires sont complètement
épuisés, à ce moment-là, ces territoires
reviendront à la couronne, comme c'est le droit à la couronne
tout simplement de le faire. A mon sens, on a concédé des
territoires, des superficies à des compagnies et ces compagnies ne se
sont pas soumises à la Loi des mines. On continue encore à dire:
On leur laisse les territoires et lorsqu'on verra la possibilité
d'utiliser ces territoires, on les leur enlèvera. Pourquoi ne pas
appliquer immédiatement la loi?
M. MASSE (Arthabaska): Quand vous dites que ces compagnies ne se sont
pas soumises à la Loi des mines, j'aimerais que vous apportiez des faits
qui le prouvent.
M. LESSARD: C'est que ces mines ne sont pas exploitées. Les
lettres patentes sont révoquées, si aucune exploitation
minière n'est faite pendant dix ans consécutifs.
M. AUDET: Ne serait-ce pas le fait que le ministère accorde
seulement le droit de révocation à l'entreprise privée et
ne s'accorde pas à lui-même le droit de révocation?
M. MASSE (Arthabaska): Dans le cas discuté, il ne faut pas
oublier non plus que ces compagnies ont payé des sommes qui peuvent
être très importantes et qu'elles ont des droits. Quand on leur
laisse la période de dix ans pour permettre peut-être une reprise
de l'exploitation, il faut quand même considérer au départ
que ces compagnies ont acquis des droits, qu'elles les ont payés et
qu'on ne veut plus restreindre un développement possible.
Dans le secteur minier, il faut dire qu'un minéral peut
être rentable une année et l'année suivante, à cause
de la baisse des prix, ne plus l'être, qu'il n'y ait plus d'exploitation,
mais que l'exploitation peut reprendre lorsque le marché n'est pas
encore prêt.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): A l'ordre, messieurs!
M. BERTRAND: Le député de Saguenay a raison quant au texte
de la loi. L'article 118 est très clair "Ces lettres patentes sont
révoquées, si aucune exploitation minière n'est faite
pendant dix ans consécutifs"...
M. PERRAULT: "Sont révocables". M.BERTRAND: "Sont
révocables". A ce moment-là, il a raison de dire, à moins
que la couronne ne voie une exploitation prochaine, que cela devient entre les
mains des compagnies ce qu'on peut appeler une propriété de
nuisance. Il a donné des exemples à l'effet que certaines
municipalités demandent ces terrains-là et ne peuvent les
obtenir. C'est pourquoi la loi sera amendée dans ce sens-là. Mais
cela n'est qu'une des raisons, soit pour les fins municipales. Si la couronne
en a besoin pour elle, elle peut à ce moment-là également
les révoquer. Est-ce qu'il ne serait pas à propos, après
ce que l'on vient d'entendre lire du rapport de la commission Langevin, que le
ministère se penche sur ce problème-là et prenne action?
Il est préférable que la couronne redevienne propriétaire
absolue et se départisse, si elle le veut, de ces terrains-là ou
en faveur des municipalités, ou en faveur des commissions scolaires, ou
en faveur d'autres organisations locales ou régionales, plutôt que
de laisser ces terrains j'entends que ce sont quasi des biens de
mainmorte entre les mains des compagnies.
M. LESSARD: Ou en faveur d'autres exploitants aussi. Parce que si cette
compagnie ne fait pas d'exploitation, c'est peut-être parce qu'elle n'est
pas intéressée pour le moment, parce qu'elle en fait ailleurs.
Si, par exemple, vous dites: Oui, mais on peut prévoir d'autres
exploitations possibles. Mais si elle, cette compagnie, n'en fait pas, il y a
peut-être d'autres compagnies qui sont intéressées à
en faire. Il y a différentes possibilités. Ce qui est important
à mon sens, c'est que lorsque la couronne a ces territoires-là,
elle puisse en faire ce qu'elle voudra, selon les besoins et selon les
demandes.
M. MASSE (Arthabaska): II y a là un point technique. Si vous le
permettez, je vais donner la parole au juge Langevin.
UNE VOIX: M. le juge, est-ce que vous voudriez exposer le point...
M. LANGEVIN: A moins que mon acceptation ne soit pas claire.
M. BERTRAND: Approchez-vous du micro, s'il vous plaît.
M. LAMONTAGNE: M. le Président, je voudrais ajouter un mot,
même si j'aurai le droit de parole à ce sujet, cet
après-midi. Je trouve que le député de Saguenay
soulève un point très important. Cependant, si on fait une
analogie avec les terres et forêts, lorsque l'on parle du
développement rationnel de la forêt, on parle d'un reboisement
absolument nécessaire pour permettre à la compagnie une
stabilité, et une rentabilité adéquates. Mais dans les
mines, on n'a pas ce reboisement nécessaire. On a une diminution du
minerai au fur et à mesure que les années passent. Il est
absolument nécessaire,
dans ce cas-là, pour une compagnie quelle qu'elle soit si
on prend comme exemple la compagnie Noranda de prévoir, tant pour
sa propre stabilité que pour sa rentabilité future, même
jusqu'à 50 ans, des territoires quelconques qu'elle essaie, par
l'intermédiaire de son groupe de prospecteurs, de retrouver tant au
Canada qu'ailleurs.
J'ai d'autres exemples précis. Par contre, ce ne sont pas de
grosses compagnies. Il en est d'autres, qui face à un marché
futur on peut prendre l'exemple de l'amiante, etc.
possèdent des propriétés. Tout en essayant de convaincre
des pays étrangers d'alimenter le marché de leur production,
elles ne peuvent, dans un délai de dix années prévu par la
loi, se mettre en marche, en exploitation.
Cependant, je voudrais attirer l'attention du ministère, comme
l'a fait le député de Saguenay tantôt. Il y a certainement
un mécanisme qui peut prévoir, comme le ministre vient de le
mentionner, qu'une compagnie puisse avoir fait certains travaux qui lui donnent
donc certains droits, mais jusqu'à concurrence d'un montant qu'une
commission d'étude pourrait établir de façon qu'on ait
certains critères et que l'on puisse changer à cet article 118,
le mot "révocable" par le mot "révoqué". Personnellement,
ayant vécu dans un territoire minier pendant de longues années,
je n'aime pas cette période, c'est-à-dire ce délai de dix
années au terme duquel une compagnie, par l'intermédiaire de
personnes influentes, ou de quelque manière que ce soit, peut
renégocier pour des périodes supplémentaires des
délais additionnels qui sont il faut le reconnaître, qui
que nous soyons au détriment de l'exploration et de
l'exploitation du Québec. J'ai bien compris que cette loi se dirigeait
et je pense que c'est absolument nécessaire vers
l'exploration de notre territoire. En définitive, ce territoire est en
général exploré par de jeunes compagnies ou par des
prospecteurs à travers tout le Canada. Une fois qu'ils ont trouvé
certains minéraux quels qu'ils soient, ils font affaires, par la suite,
avec des compagnies plus importantes comme Noranda, Falconbridge, etc. Mais il
reste une chose, à l'article 118, le point que l'on soulève est
peut-être un des points les plus importants dans le développement
minier du Québec.
Lorsqu'on touche à l'exploration par la loi, c'est sûr
qu'on a des visées bien précises mais l'article 118
également permet ce qui est, à mon avis, contraire aux
intérêts du Québec de geler, à une certaine
période, tout notre territoire. Les députés de l'Abitibi
le savent très bien, et j'ai demeuré à Chibougamau assez
longtemps, pour réaliser encore aujourd'hui qu'une vaste partie du
territoire du Nord-Ouest québécois est absolument gelée et
ne sera jamais développée tant qu'on pourra se servir de
l'article 118. Je propose donc tout simplement et, à titre bien
intéressé dans le domaine minier, qu'on étudie la
suggestion des députés, qui ont bien voulu en parler
tantôt, en ce qui a trait à l'article 118 pour y apporter des
critères additionnels qui permettraient de changer les mots
"révocable" par "révoqué" mais en additionnant des
critères, tenant compte des droits acquis par les compagnies à
qui les lettres patentes ont été émises et tenant compte
également, en tout premier lieu, de l'intérêt
général du Québec.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Messieurs, nous avions convenu d'ajourner je
pense, à midi trente il dépasse déjà midi
trente et reprendre les travaux...
M. BERTRAND: II y a peut-être un vote en haut.
M. TETRAULT: Oui.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): On pourrait peut-être reprendre ces
travaux-là. Il faudrait passer article par article, je pense, à
la reprise des travaux.
M. LESSARD: En fait, M. le Président, c'est que j'ai
l'impression...
UNE VOIX: En fait, nous pourrions continuer sur cette question
jusqu'à une heure.
M. BERTRAND: Nous pouvons attendre d'être appelés.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Nous ajournerons à une heure.
M. LESSARD: Je voudrais tout simplement souligner, à la suite du
député en fait, nous pouvons nous comprendre parfois
je constate, par exemple, dans le mémoire de la ville de Rouyn,
que Stadacona Rouyn avait eu certaines mines le 26 septembre 1927. On dit que
cette compagnie ou l'autre compagnie qui est devenue propriétaire
des droits miniers, c'est Stadacona même n'a jamais fait de
travaux d'exploitation comme telle. Ce qui arrivait, c'est qu'une compagnie
s'organisait pour se faire concéder du territoire, sous prétexte
d'exploiter une concession minière, et, par la suite, faisait de la
spéculation sur ce terrain. C'est là, à mon sens, que
c'est extrêmement dangereux.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exactement ce qu'on voudrait corriger.
J'aimerais que le juge Langevin donne son point de vue sur cette question.
M. LANGEVIN: A moins que mon interprétation ne soit pas bonne,
comme je le disais tantôt, les concessions qui peuvent être
révoquées, en vertu de l'article 118, sont celles qui ont
été émises après 1965, lors de l'entrée en
vigueur de la nouvelle loi, pendant deux ans.
UNE VOIX: D'accord.
M. LANGEVIN: Je pense qu'il y en a eu huit d'émises au plus. Pour
ce qui est des concessions émises entre 1911 et la nouvelle loi de 1965,
la loi ne prévoit pas la révocation si on paie $1 l'acre. On ne
peut donc pas appliquer l'article 118 de révocation aux concessions
émises entre 1911 et 1965, si la rente de $1 l'acre a été
payée. Par contre, quant aux concessions émises avant 1911
d'après notre rapport, il y en a à peu près neuf ou dix au
plus qui seraient révocables pour défaut d'exploitation dans tout
l'Abitibi.
M. TETRAULT: Par défaut? Mais on dit dans votre rapport qu'il y
en a 160 qui ne sont pas en exploitation. Je comprends qu'il y a eu...
M. LANGEVIN: La loi actuelle ne prévoit pas la révocation
pour défaut d'exploitation.
M. LESSARD: Je pense que, si elle ne le prévoit pas, M. le
président, on devrait le prévoir.
M. LANGEVIN: C'est qu'il y aurait confusion si on l'appliquait comme
cela.
M. LESSARD: Oui, d'accord, je reconnais que...
M.BERTRAND: Est-ce qu'il y aurait lieu d'amender la loi? Les experts
dans les mines peuvent vous le dire.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de l'Abitibi a
demandé la parole.
M. TETRAULT: Le juge Langevin nous dit qu'il y a une loi qui existe
selon laquelle des terrains qui ont été concédés
après 1965 sont révocables et que ceux de 1911 à 1965 ne
sont pas révocables. Dans la technologie de la prospection du
jalonnement, on vient d'approuver la géophysique, la géochimie et
tout ce qui s'en suit, la géologie. Ne serait-il pas bon, vu le manque
d'exploitation qui se fait dans la province de Québec, nous sommes au
quatrième ou cinquième rang dans le développement des
gisements des minerais, principalement, d'amender cette loi qui date de 1911?
En 1970, cette loi ne devrait plus exister parce qu'elle est "impotente", on ne
s'en cachera pas, puisque c'est un fait. Ne serait-il pas bon de l'amender et
de faire, comme le député le suggère, que les lettres
patentes soient révoquées s'il n'y a pas eu d'exploitation
minière depuis 10 ans?
Deuxièmement, un autre point, c'est que les prospecteurs qui se
battent pour pouvoir jalonner ces "claims" sont obligés de s'informer au
bureau local, au registraire local et puis, de faire des dépenses, comme
je l'ai mentionné, d'aller chez un avocat, un notaire, de venir au
ministè- re et tout ce qui s'ensuit. En changeant un seul mot, cela
serait sous la juridiction du ministère et automatiquement, après
dix ans, cela est révoqué et cela devient un champ libre. Cela
stabiliserait et augmenterait la prospection qui existe et tout
spécialement, dans le Nord-Ouest québécois, où tout
est pris, englobé pour quelques lois rétrogrades!
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Roberval a
demandé la parole.
M. LAMONTAGNE : Je ne veux pas me faire l'avocat du diable, mais on
m'informe que, par l'article 118, il y a déjà un certain
empiétement du côté de la loi sur des droits acquis. Parce
que déjà, lorsqu'on a des droits acquis, normalement, la loi dit
qu'on n'a plus le droit de les révoquer, puisqu'ils sont acquis.
Mais justement, puisque la loi prévoit, par
l'intermédiaire des législateurs, un certain empiètement,
je pense qu'il faut s'adapter aux conditions modernes. On a plus à
coeur, de quelque parti politique qu'on soit, le développement de
l'industrie minière du Québec. On s'aperçoit qu'elle est
à la baisse.
On offre ici, par le bill 59, une certaine législation qui,
à mon avis, va permettre à plusieurs une exploration beaucoup
plus grande sur notre territoire. Par contre, si on veut réellement
avoir comme but ultime le développement de l'industrie minière,
on doit également se pencher sur cet article qui, à mon avis,
dans l'esprit du législateur, a voulu prévoir que, malgré
les droits acquis, il fallait prévoir une certaine
révocabilité des droits donnés par les lettres
patentes.
C'est là-dessus que j'en suis. Si on a déjà voulu
prévoir par cet article 118, il faudrait, dans le contexte actuel,
regarder à nouveau cet article et prévoir des critères
additionnels. Comme on vient de m'en informer, on peut aller en cour, on peut
aller en cour Suprême et on peut perdre. Mais lorsqu'on a mis cet article
dans ce temps-là, on le prévoyait également.
Je pense que, pour la satisfaction de tout le monde, il y aurait lieu,
sans faire un débat énorme sur cet article 118, de prévoir
une certaine étude complète des moyens qu'on pourrait prendre
pour améliorer la situation et qui, on le constate, est absolument
déplorable dans certains coins de la province et qui a, comme
conséquence immédiate, de geler des territoires qui ne sont pas
exploités. Les données modernes d'exploration qu'on a et qui sont
mentionnées dans le bill 59 permettraient une nouvelle étude et,
sans aucun doute, une exploitation à plus ou moins long terme.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Sur le même sujet?
Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Sur le même sujet, je vou-
drais soumettre je ne suis pas un juriste ni un expert
j'ai l'impression que la loi permet la révocation par l'article 100. Le
bail minier s'applique à tout ce qui précède 1911. On dit:
"Le bail minier impose au détenteur l'obligation de commencer dans les
deux ans c'est encore pire l'exploitation minière du
terrain loué." Un bail minier, je pense, c'est pour douze mois. Cela
veut dire qu'on le renouvelle à chaque année. La rente annuelle
d'un bail minier est $1 l'acre. D'accord? "... de commencer dans les deux ans
l'exploitation minière du terrain loué et d'en fournir la preuve
à la satisfaction du ministre."
J'ai l'impression que, par l'article 100, on est capable de
révoquer puisqu'il n'y a pas d'exploitation minière.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Ce n'est pas sur le même sujet.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Ce n'est pas sur le même sujet.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'on a tous les mêmes
préoccupations à ce niveau, de ne pas laisser inutilisées
des concessions qui pourraient être entre les mains de
sociétés privées et, d'autre part, il y a aussi les
exigences dans la loi, par d'autres articles.
Entre autres, je vois l'article 108 où "dans les quatre-vingt-dix
jours après la signification et la dernière publication de
l'avis, le lieutenant-gouverneur en conseil peut prononcer la
révocation, à moins que le propriétaire ne trouve que ses
droits aux minéraux lui sont nécessaires pour réserves,
pour assurer la continuité des entreprises minières qu'il
exploite dans la province".
Il y a peut-être aussi d'autres articles de la loi qu'il faudrait
considérer et je peux vous assurer qu'au ministère, nous
examinerons la question pour une modification possible de la loi.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est un domaine qui doit être assez difficile
à juger. Par exemple, chez nous, nous avons les mines Solbec; nous avons
commencé avec la mine Solbec, puis on a ouvert la mine Cupra; en fermant
celle-là, on a ouvert l'Estrie. Alors, cela prenait des réserves
pour continuer ces mines, aussi. Il faut des réserves, sans cela tout
serait fermé.
M. LAMONTAGNE: ...il y a des cas flagrants où c'est une jeune
compagnie qui est à la tête...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Un à la fois.
M. TETRAULT: Quant à la question des réserves, je suis
complètement d'accord avec le député que, dans la
région des Cantons de l'Est, les mines sont ouvertes l'une après
l'autre par le syndicat Solco. Je suis d'accord avec ce fait.
Mais quant aux propos du député de Roberval, c'est qu'il y
a des gisements qui sont complètement gelés, non par la
température, mais par les lois du gouvernement. Il n'y a absolument rien
qui se fait. Qu'il y ait une loi qui pourrait les faire révoquer sans
encourir de grandes dépenses des exploitants ou des futurs exploitants,
parce que le petit prospecteur n'a pas les moyens de continuer, d'aller en cour
et de se permettre de payer $15,000 à $20,000 pour obtenir une
révocation.
Que l'on mette dans la loi qu'après dix ans, le terrain n'est pas
révocable, mais qu'il est révoqué On enlèvera alors
un ensemble de problèmes qui existent dans le Nord-Ouest
québécois, et même à travers la province de
Québec; que les mines qui ont un gisement l'exploitent. Et si elles ne
l'exploitent pas, eh bien, c'est bien dommage, prends tes bebelles et va-t-en!
Qu'on fasse exactement comme les lois si je ne me trompe pas qui
sont entrées en vigueur en Ontario concernant la révocation, il
n'y a pas très longtemps, qui permettent aux compagnies qui ne
pratiquent pas leurs droits de les perdre automatiquement par l'entremise du
ministère des Richesses naturelles non par l'entremise du demandeur.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce serait simplement pour obtenir une information.
Dans ma région à Lake Asbestos, on a un territoire donné
qui est l'ancien Lac Noir Black Lake et on est limité par
la grandeur de ce territoire. Les territoires voisins appartiennent à
d'autres compagnies comme l'Asbestos Corporation.
Lorsque l'exploitation du lac en profondeur sera terminée, on ne
pourra pas s'approprier les terrains voisins, qui sont exploitables en amiante,
parce qu'ils appartiennent à Asbestos Corporation qui ne peut pas
exploiter tout ce territoire en même temps. Est-ce que vous
procédez de cette façon? Est-ce que c'est limité aux
"claims"?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Si on changeait le mot "révocable" par le mot
"révoqué" et avec tout ce que cela comporte, ne devrions-nous pas
mettre cet article rétroactif? Si on part aujourd'hui, cela fait dix
autres années. Cela veut dire que cela laisserait passablement de
latitude.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un problème technique. Je pense que
nous sommes tous d'accord sur le fond. Nous avons tous les
mêmes préoccupations de ce côté-là.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, le ministère devra faire un
examen attentif de la question.
M. TETRAULT: Je voudrais poser une question au ministre.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Sur le même sujet?
M. TETRAULT: Oui.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: Le ministre vient de nous dire que cela nécessitera
une attention particulère au problème, mais est-ce qu'il pourrait
nous dire si cette attention va être apportée sous peu et
éventuellement...
M. MASSE (Arthabaska): Oui, sûrement. Nous allons
considérer la question.
M. TETRAULT: Ce qui arrive le ministre en est conscient, j'en
suis sûr, et ses fonctionnaires le sont aussi c'est que vous avez
un contrôle absolu des droits miniers. La compagnie, par X personnes
légalement ou illégalement, contrôle le grand territoire
qui n'appartient pas directement à la compagnie, mais par Pierre, Jean,
Jacques ses vieux employés, elle contrôle. Je sais que la loi,
à un certain point, rend les prospecteurs honnêtes. La même
chose devrait être faite pour les compagnies minières,
c'est-à-dire rendre l'exploitation minière honnête avec
toutes les éventualités qu'elle peut apporter. De cette
façon-là, si on enlevait le permis de révocation de
"révoqué" à la place de "révocable"
l'exploitation minière dans la province de Québec augmenterait
automatiquement, il n'y aurait plus de problème. Jusqu'à un
certain point, on pourrait avoir une exploitation qui augmenterait
peut-être de 25 p. c. à 30 p. c. par le simple fait de changer un
terme de la loi.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Dans ce sens-là. J'ai l'impression que cela pourrait
au moins mettre certains de ces baux miniers en exploitation. Je voudrais tout
simplement parce que j'ai l'impression que, cet après-midi, on va
passer article par article, ajouter que je n'ai pas grand chose à dire
sur chacun des articles, sauf sur cet article-là. Je pense que le
député de Missisquoi a parlé tout à l'heure du
dépôt de certains documents concernant la recherche
pétrolière.
On a parlé, depuis quelques années, d'une association de
compagnies françaises avec le gouvernement du Québec pour
créer un centre de raffinerie de pétrole, au Québec. A ce
sujet-là il y a eu des mémoires présentés. J'avais
posé une question, en Chambre, mais je n'avais pas demandé comme
tels les dépôts de ces documents. Il y a eu 8 ou 9 mémoires
présentés sur la possibilité d'une raffinerie de
pétrole au Québec. Est-ce que le ministre je ne sais pas
si je peux le demander ici pourrait déposer ces documents qui
concernent la recherche pétrolière?
M. BERTRAND: Je peux vous donner une partie de la réponse. Il y
en a qui ont prétendu dernièrement que, si ces ententes-là
n'avaient pas été conclues, c'était dû à une
certaine réticence du gouvernement québécois. C'est faux.
Il ne faut pas oublier que, dans tout projet de cette nature, il y avait
d'abord deux gouvernements, et il y avait, de plus, des entreprises
françaises. Je suis en mesure d'affirmer que, si le projet qui,
je pense est encore à l'étude n'a pas été
réalisé, ce n'est pas la faute du gouvernement
québécois.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Roberval. Ah! oui,
le ministre...
M. MASSE (Arthabaska): C'est exact. Je peux dire que le projet est
encore à l'étude. Où se situait une certaine
difficulté je peux reprendre les paroles du premier ministre en
Chambre c'est que les dirigeants du mouvement Desjardins n'ont pas cru
possible, pour eux, d'entrer comme actionnaires.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait quand même demander que le
ministre dépose en Chambre les études qui ont été
faites à ce sujet?
M. MASSE (Arthabaska): II y a eu différentes études faites
par le ministère et aussi par d'autres ministères sur cette
question. Il faudrait savoir si c'est bon pour la réalisation du projet
lui-même que ces documents soient déposés. Pour l'instant,
je serais porté à croire que ce serait prématuré
que nous rendions ça public.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Roberval.
M. LAMONTAGNE: M. le Président, j'aimerais revenir à ce
qui a été mentionné au tout début, à propos
des analyses de minerai, des annonces faites par des compagnies. On
étudie actuellement, dans une autre commission, la Loi de protection du
consommateur. Cela se rattache également à la Loi des mines.
On a vu, depuis quelques années, des annonces auxquelles le
gouvernement, par l'intermédiaire du ministère, SOQUEM ou
d'autres, était rattaché directement. Je me souviens que tout
dernièrement, le député de Rouyn-Noranda a posé des
questions en Chambre concernant la
compagnie Dumont Nickel. Le ministre a dit qu'il suivait de très
près les analyses qui étaient déposées à son
ministère. Or, on remarque qu'à la Bourse, actuellement, les
valeurs des actions de Dumont Nickel sont presque rendues au point où
elles étaient, lors de l'annonce même de $1.25; les valeurs jouent
autour de $1.00. Nous n'avons pas eu de déclaration de la part du
ministre des Richesses naturelles à l'effet que cette hausse soudaine,
depuis une semaine, était corroborée par la valeur
déposée des analyses faites au ministère. Je voudrais vous
rappeler une expérience peut-être malheureuse qui a
été douloureuse également pour moi, Naganta, où le
président de SOQUEM, avec la complicité de la presse canadienne,
avait fait état d'une découverte extraordinaire qui a
coûté au Québec, dans une journée, $20 millions.
Je pourrais vous en citer d'autres également où le
contraire s'est produit, où le ministère a fait faire des
analyses à la suite de demandes de compagnies. Ces analyses-là
ont été rendues publiques et étaient malheureusement
fausses. On voit que ces compagnies-là ont des actions maintenant
cotées à des prix de $10 ou de $15. Encore là, je me
souviens d'avoir été une des victimes.
Je pense que, tout en étudiant la Loi des mines, il faudrait
cela a bien mal été des deux côtés
prévoir un mécanisme absolument nécessaire pour
l'industrie minière. Parce que, pour s'intéresser à
l'industrie minière du Québec, il y a le côté de
l'exploration, il y a le côté de l'exploitation, il y a
également le côté des capitaux absolument
nécessaires dont nous avons besoin au Québec pour renflouer cette
industrie-là. Comment voulez-vous que l'on puisse convaincre nos
Canadiens français d'investir chez nous si, à tous les six mois,
ils sont sujets à des débâcles monumentales à la
Bourse?
Le mécanisme que je prévois, c'est que toute compagnie au
Québec soit obligée avant de rendre publics des résultats,
de les soumettre pour analyse et vérification finale au
ministère. Cela empêcherait ce qui s'est passé pour Dumont
Nickel qui annonce tout d'un coup qu'elle possède le plus gros gisement
au monde et que le ministre en Chambre est obligé de dire que, dans son
esprit, actuellement, suivant les chiffres qu'il possède, tel n'est pas
le cas.
Je voudrais également vous rappeler un autre cas au nord de
Montréal.
M. TETRAULT: Oka, au cas où.
M. LAMONTAGNE: Pas Oka, mais c'était de l'amiante encore qui
était annoncée l'automne dernier. Personnellement, j'ai une
compagnie qui a des "claims" à côté où je me suis
cru riche dans une journée!
On a annoncé qu'on possédait le plus gros gisement de
nickel, quelque chose comme cela; le lendemain, encore une fois, on a
été obligé d'annoncer que ce n'était pas tout
à fait le cas. Ces annonces qu'on fait à tous les six mois au
Québec, c'est cela qui détruit l'industrie minière du
Québec. On fait cela comme des petits bébés, des enfants,
une spéculation, un genre que nous connaissons au Québec.
Le meilleur conseil que je pourrais donner au ministre des Richesses
naturellles actuellement, pour revaloriser l'industrie minière du
Québec c'est d'avoir un contrôle non seulement sur l'exploration
mais aussi sur les analyses que font les compagnies. Je l'invite
personnellement, dans les heures prochaines, à vérifier ce qui se
passe dans la compagnie Dumont Nickel. J'ai l'impression encore une fois que
lorsqu'elle transige un million d'actions par jour à $1 l'action, c'est
un million par jour que le public investit dans cette compagnie-là.
Est-ce que c'est un investissement justifié? Tout cela pour dire que le
ministère a des droits mais également des devoirs: de voir
à ce que les compagnies qui exploitent, qui développent notre
industrie minière, se soumettent à des règles d'analyse
avec leur ministère et qu'il devrait y avoir une approbation avant de
publier des résultats.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Messieurs, il...
M. BERTRAND: Messieurs, le député de Roberval vient de
donner un conseil au ministre, je vais en donner un également au
ministre. Il pourra le transmettre au premier ministre. Ce serait de nommer le
député de Roberval adjoint parlementaire au ministère des
Richesses naturelles. Il m'a l'air à s'y connaître dans ce
problème-là je l'ai noté au début il
y a aucune raison pour laquelle les compagnies pourraient se lancer dans des
offensives de publicité qui, parfois on vient d'en donner des
exemples sont dommageables et sont de nature à frauder le public.
Il n'y a aucune raison pour qu'il n'y ait pas de liens plus étroits
entre le ministère des Richesses naturelles et la Commission des valeurs
mobilières.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Alors, il est 1 heure, messieurs. A l'ordre!
Nous ajournons à deux heures trente.
Reprise de la séance à 14 h 32
M. OSTIGUY (président de la commission permanente des Richesses
naturelles) : A l'ordre, messieurs! Nous allons reprendre les travaux,
étudier le bill 59, article par article. J'en profiterais pour saluer sa
majesté la reine de la pomme du comté de Rouville qui est
présente ainsi que le pomiculteur de l'année. Sa majesté
la reine nous visite.
M. LESSARD: C'est une raison pour tomber dans les pommes.
M. MARCHAND: Félicitations pour le choix.
M. LESSARD: M. le Président avant de passer à l'article 1,
j'aurais encore deux question qui ont été oubliées,
d'abord en ce qui concerne les redevances. On calcule, selon le rapport
Langevin, qu'il y a environ $16,000 à $18,000 de redevances...
M. MASSE (Arthabaska): Les redevances sont toujours dues au
ministère.
M. LESSARD: Y aura-t-il des mesures de prises pour
récupérer ces redevances?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: La deuxième question c'est en fait je n'ai pas
de solution qu'on cède un tiers de la surface lorsqu'il s'agit de
l'administration, la superficie du territoire qui est sous concession
minière. N'y aurait-il pas un autre moyen qui permettrait à la
couronne de conserver cette surface? Actuellement, je comprends, que c'est sous
l'autorité du ministre, c'est-à-dire que, selon la loi, la
compagnie qui possède la concession minière, doit utiliser la
superficie exclusivement pour des fins minières. Cependant, lorsqu'elle
veut l'utiliser pour autre chose, elle doit en faire la demande au
lieutenant-gouverneur de telle façon que, lorsque le
lieutenant-gouverneur lui accorde cette demande, cela pourrait signifier qu'il
appartiendrait à la compagnie de gérer cette superficie comme
elle l'entend.
Dans la loi, on note qu'il y a trois formes de concessions:
agriculture-colonisation, richesses naturelles et terres et forêts. Et
quand on concède, pour des fins agricoles, les mines du sous-sol sont
réservées à la couronne.
Quand on concède des droits miniers, la surface, à ce
moment-là, est réservée à la compagnie avec les
limitations qu'on connaît. N'y aurait-il pas un moyen ou ce moyen
serait-il utilisé partout, pour empêcher certains abus, comme on
en a vus dans le passé, de réserver exclusivement à la
couronne l'aménagement de cette superficie?
M. MASSE (Arthabaska): Ces droits de surface.
M. LESSARD: Les droits de surface, excusez. C'est plus juridique.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'actuellement les baux
miniers... On m'indique l'article 92: "Un bail minier sur les terres de la
couronne ne comprend le droit d'utiliser la surface que pour fins
minières". Dans la loi actuelle, il n'y a plus de concessions
minières.
M. LESSARD: D'accord. Il y a un article je peux difficilement
vous le donner exactement, l'article 200, je ne sais trop qui indique
que lorsque la compagnie décide d'utiliser la surface, elle doit en
faire la demande au lieutenant-gouverneur et, à ce moment-là, le
lieutenant-gouverneur peut lui permettre de l'utiliser, selon des fins
très précises.
Le fait que le lieutenant-gouverneur lui accorde ces droits de surface,
cela veut donc dire que la couronne cède à un tiers
l'administration de son territoire.
M. BERTRAND: Cela va dépendre. Pour des fins minières, il
y a droits.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. BERTRAND: Si c'est pour d'autres fins, il va être obligé
de présenter un plan pour dire ce qu'il veut en faire, pour quelles fins
il veut l'utiliser.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. BERTRAND: A ce moment-là, la couronne n'est pas obligée
de le consentir pour plus qu'un certain laps de temps.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que l'article 130 répondrait
à votre question, à la section XV: lotissement?
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): C'est cela, article 131.
M. LESSARD: "Lorsque le ministre des Richesses naturelles et le ministre
des Affaires municipales autorisent le détenteur d'un bail minier ou
d'une concession minière à céder des lots, ils peuvent
l'obliger à verser une partie du prix au fonds consolidé du
revenu, une partie du fonds".
Encore là, ils peuvent l'obliger. C'est encore toujours dans le
domaine du possible. On l'a obligé dans le passé, on a fait des
lois dans le passé. Je pense que le bill 59 corrige cette situation
parce qu'on oblige la compagnie à enregistrer ses lots au bureau
d'enregistrement? On dit encore:: Ils peuvent le corriger. On
devrait tout simplement les obliger à verser une partie au... En
somme on aliène un territoire...
M. MASSE (Arthabaska): Je pose à nouveau la question. L'article
130, ne réponderait-il pas à votre question? On peut le lire.
M. LESSARD: Excusez, il est remplacé actuellement.
Encore là, le point que je souligne n'est pas un point essentiel.
Il reste que, de ce côté, le gouvernement a un contrôle. Il
reste toujours que le territoire de la couronne est cédé avec des
règles, des conditions, mais est cédé à une
compagnie. Si, par la suite, les conditions qui sont précisées
par le gouvernement ne sont pas remplies, est-ce que le gouvernement a des
possibilités de voir à ce que ces conditions se remplissent?
Parce que...
M. MASSE (Arthabaska): Bien sûr.
M. LESSARD: ...dans le passé, c'est à cause...
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: ...de toutes les choses qui ont existé dans le
passé, comme la spéculation.
M. MASSE (Arthabaska): A l'article 133 on dit que "toute infraction
à ces dispositions rend le bail ou la concession révocable".
M. LESSARD: Bon, alors, je passe, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Alors, s'il n'y a pas d'autres
questions...
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, si vous me le permettez,
je répondrai à la question de ce matin concernant les
associations de Soquip. Il y a trois associations: avec Laduboro qui a un
permis dans le lac Saint-Pierre, avec la compagnie Terra Nova dans la
région de Rimouski, avec Sisqué dans la région de l'Ile
d'Orléans et dans le lit du fleuve.
M. BERTRAND: Merci.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Alors, s'il n'y a pas d'autres questions
d'intérêt régional, nous allons procéder article par
article. Article 1. Le député d'Abitibi-Ouest.
Iron Ore
M. AUDET: Où en est-on rendu avec les engagements avec la
compagnie Iron Ore qui travaille sur les gisements de fer de l'Ungava? Quel est
le terme des baux avec cette compagnie? Est-ce que c'était
indéfini? Nous avons rencontré la Sidbec dernièrement qui
en est réduite à ramasser les carcasses d'automobiles pour
s'approvisionner tandis qu'on a des gisements formidables d'acier dans le nord
du Québec, et une compagnie de la couronne ne peut même pas
s'approvisionner.
Apparemment, on donne pratiquement nos richesses en fer aux
Américains par des engagements qui datent de quand à quand?
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous accepteriez qu'on prenne note de
la question et qu'on vous réponde directement...
M. LESSARD: Est-ce qu'il serait possible d'avoir le dépôt
du document?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, oui. Tous les membres de la commission...
Nous sommes d'accord.
Je voudrais savoir les termes.
M. AUDET: L'engagement de l'Iron Ore et du gouvernement provincial;
l'engagement que le gouvernement avait pris avec l'Iron Ore...
UNE VOIX: La durée de l'engagement.
M. BERTRAND: C'est en vertu d'une loi: une entente est renouvelée
de dix ans en dix ans.
M. LESSARD: Je pense que c'est en 1968 qu'un prix avait
été fixé de $0.03 la livre ou la tonne.
Etude de la loi
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): A l'ordre! Article 1. Adopté?
M. TETRAULT: Un instant. A l'article 1,16 a) "permis d'utilisation
d'instruments de géophysique": l'autorisation d'utiliser des instruments
de géophysique déterminés par règlement; est-ce que
c'est seulement dans la recherche de la saumure ou bien est-ce que c'est
affilié avec le pétrole et le gaz naturel?
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez de l'article 1, 16 a)? C'est pour le
gaz naturel.
M. TETRAULT: C'est pour le gaz naturel? Le pétrole et la saumure
ne sont pas inclus dans cet article?
M. MASSE (Arthabaska): La même chose.
M. TETRAULT: La même chose? Très bien, merci.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 2?
M.MASSE (Arthabaska): Un instant, s'il vous plaît. Il y aurait un
amendement à apporter à l'article 1, section XXI.
M.BERTRAND: Concessions minières. Est-ce que le ministre en a une
copie?
M. MASSE (Arthabaska): A la deuxième ligne de la section XXI,
après le mot "vendue", "concessions minières: une
propriété minière vendue", ajoutez "à même le
domaine public"...
M. LESSARD: ..."vendue à même le domaine public".
M. MASSE (Arthabaska): ...pour fins d'exploitation des droits de
mine".
M. BERTRAND: Pourquoi ajoutez-vous cela? Est-ce que cela
n'inférerait pas que, si le gouvernement fait une concession
minière, elle doit être faite à même le domaine
public? Est-ce qu'il y aurait d'autres possibilités?
M. MASSE (Arthabaska): Je peux vous donner les motifs qui nous
mènent à cet amendement. C'est qu'en vertu de l'article 5 de la
loi actuelle, le propriétaire de la surface est aussi
propriétaire des substances minérales, excepté l'or et
l'argent dans le tréfonds de la terre qui lui a été
concédée dans un canton avant le 24 juillet 1880. Ce
propriétaire de surface peut vendre ses droits de mine à une
personne ou à une compagnie pour fins d'exploitation des droits de mine.
Cette vente répond en tous points à la définition de
concession minière et de concession minière souterraine au
présent paragraphe. L'article 130 d) du bill 59 stipule que "toute
concession d'un droit de surface faite avant le premier janvier 1971, par bail
dit emphytéotique, sur une concession minière superficiaire ou
souterraine est considérée comme une vente pure et simple".
Or, dans les Cantons de l'Est, certaines compagnies minières, qui
ont acquis les droits de mine et les droits de surface de particuliers, seront
affectées par cet article, vu que les définitions d'une
concession minière, au présent paragraphe, peuvent s'appliquer
à elles. Nous voudrions que cela concerne uniquement le domaine
public.
M. LAVOIE (Wolfe): Pouvez-vous spécifier dans quelle partie des
Cantons de l'Est? Où sont les terrains?
M. MASSE (Arthabaska): A Thetford.
M. BERTRAND: II en existe beaucoup dans les Cantons de l'Est, parce que
cela a été concédé, entre autres, dans le
comté de Brome qui, pour une très grande partie, a
été concédé par le roi George III, excepté
l'or et l'argent. Cela s'applique aussi dans plusieurs de ces comtés
où les citoyens ont reçu, à l'époque des rois
d'Angleterre, des concessions.
M. MASSE (Arthabaska): II y en a eu plusieurs de concédés
avant 1880.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela veut dire qu'un cultivateur, qui a sa ferme, et
une mine en exploitation aux alentours, possède les droits de surface et
non les droits miniers. Si la mine dit : On s'en va en-dessous de la terre chez
vous, on y va.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: Dans cet amendement, est-ce que vous prenez en
considération le fait que des compagnies je pense à Johns
Manville ont fait des ententes avec certains fermiers pour l'exploration
et qu'elles ont droit à 1 p. c. ou à 2p. c. ou à 3 p. c?
Est-ce que cela les désengage avec ces fermiers?
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout.
M. TETRAULT: Pas du tout, ces ententes restent telles qu'elles sont.
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. TETRAULT: Est-ce que vous suggérez de proposer un amendement
concernant ces ententes qui étaient faites?
M. MASSE (Arthabaska): Absolument pas, on ne touche pas à
ça.
M. TETRAULT: Ils ont donc une entente précisant que, si une
compagnie fait de l'exploration elle est obligée de payer 5 p. c. aux
fermiers et, éventuellement, payer 2 p. c. ou 3p. c. à Johns
Manville, qui ne fait aucune exploration sur le terrain.
M. MASSE (Arthabaska): Ce ne serait pas plutôt dans le cas de
l'exploitation?
M. TETRAULT: Oui, de l'exploitation. Cette loi qui rend à Johns
Manville 2 p. c. ou 3 p. c...
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des arrangements qui se font entre le
propriétaire du terrain et une compagnie minière.
M. LAVOIE (Wolfe): Lorsqu'il n'y a pas d'entente et qu'une compagnie
minière veut réellement faire des travaux d'exploitation sur un
terrain dont la surface appartient à un particulier, si ce dernier
désire un certain montant peut-être exagéré,
qu'arrive-t-il dans un cas semblable?
M. MASSE (Arthabaska): II y a des ententes de gré à
gré où ils ont droit à l'expropriation.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, s'il n'y a pas d'entente de gré à
gré?
M. MASSE (Arthabaska): II y a le droit d'expropriation.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Alors l'amendement est adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 2.
M. LESSARD: A l'article 2, cela fait disparaître le maximum de six
permis. Quelles sont les raisons particulières qui peuvent amener le
ministre à faire disparaître ce maximum de permis? Je suis contre,
je voudrais avoir des informations.
M. MASSE (Arthabaska): On voudrait voir à ce que la prospection
puisse se faire d'une façon accélérée dans ce sens
que, très souvent, en limitant à six permis dans une certaine
partie du territoire où il faut une série... il peut y avoir
aussi une compagnie qui engage plusieurs prospecteurs. Cela occasionne des
frais. En réparti-ssant, en éliminant le nombre, on peut
permettre qu'une plus grande partie du territoire soit explorée par
prospecteur. C'est l'essentiel.
M. TETRAULT: En d'autres mots, cela rend légal ce qui a toujours
existé illégalement.
M. PERREAULT: C'est ce qui arrive, c'est l'honneur qui est
affecté.
M. LESSARD: La personne achète son permis et avant elle pouvait
l'acheter au nom d'un autre et on lui faisait faire des signatures.
M. PERREAULT: Elle l'achetait au nom d'un autre.
M. LESSARD: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 3 adopté?
DES VOIX: C'est de concordance.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 4?
DES VOIX: La même chose.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 5 adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 6, adopté?
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 7, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 8.
M. TETRAULT: M. le Président, à l'article 8, nous
remarquons dans le vieux bill ou la nouvelle loi que toute demande
d'enregistrement qui n'est pas faite, de toute façon, qui enlève
l'autorité du registraire de prendre la décision, est-ce que le
ministre pourrait m'expli-quer pourquoi cet amendement ou ce nouvel article est
amené? Est-ce que la décision relève directement du
ministère d'approuver ou de rejeter la décision du
registraire?
M. MASSE (Arthabaska): C'est tout simplement pour éliminer
certaines ambiguïtés de l'ancienne loi. On veut définir
clairement que c'est le registraire qui peut refuser une demande
d'enregistrement faite en retard ou pour des raisons surtout de
délai.
M. TETRAULT: Mais est-ce qu'on n'entrera pas en conflit avec le
registraire, s'il prend une décision et que le ministre peut accepter ou
refuser l'enregistrement du "claim", parce que, dans la dernière partie
de la nouvelle loi, le ministre peut alors accepter ou refuser d'enregistrer le
"claim" selon que la demande ou le jalonnement lui paraît conforme ou non
à la loi? Est-ce qu'on ne centralise pas le pouvoir complètement
à un endroit où cela pourrait occasionner certains
problèmes envers les grosses compagnies qui ont un peu plus d'influence
que le petit prospecteur?
M. MASSE (Arthabaska): C'est toujours en se rapportant à la
section IV, c'est davantage pour se conformer à la section IV, qu'est
conçu l'amendement; on y dit que le jalonnement n'a pas
été fait conformément à la section IV
c'est-à-dire qu'il ne remplit pas certaines conditions. C'est à
ce moment-là que le ministre, grâce aux règlements
établis, rend une décision. Je ne vois donc pas où il
pourrait y avoir une extension.
M. BERTRAND: M. le ministre, l'article actuel est très clair.
"Toute demande d'enregistrement qui n'est pas faite dans le délai
prescrit doit être refusée". On va répéter le
même paragraphe. Il s'agit du délai, il ne faut pas l'oublier, et
vous ajoutez un paragraphe où vous dites: "Ce dernier doit
référer toute autre demande, toute autre demande si
c'est une demande qui est à l'effet que le délai n'a pas
été prescrit et que le registraire ne veut pas rendre
sa décision toute de suite, ne veut pas révoquer le
permis".
En insérant ce paragraphe dans l'article 43, vous nous donnez
l'impression que même si le délai prescrit n'a pas
été respecté, vous pourrez agir avec discrétion. Il
y a quelque chose qui ne va pas; ce paragraphe-là, d'après moi,
ne devrait pas être...
M. TETRAULT: Je suis complètement d'accord avec vous.
M. BERTRAND: Parce que c'est le délai. Vous dites et vous
répétez d'ailleurs l'article 43 tel qu'il est: "Toute demande
d'enregistrement qui n'est pas faite dans le délai prescrit doit
être refusée", nous dit l'article 43 actuel.
Vous ne faites qu'ajouter "par le régistraire" dans votre
amendement et vous ajoutez un deuxième paragraphe. Vous dites: "Ce
dernier doit référer toute autre demande au ministre, si elle ne
lui paraît pas conforme à la présente section", mais c'est
du délai qu'on parle.
M. LESSARD: M. le Président, j'ai l'impression que "toute autre
demande" c'est-à-dire qu'une demande qui ne serait pas faite à
l'intérieur du délai, peut être annulée par le
ministre et le ministre peut alors accepter ou refuser d'enregistrer le "claim"
selon que la demande ou le jalonnement lui paraît conforme ou non
à la loi.
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas tout à fait exact. Je pense
que je vais laisser Me Pouliot faire le point.
M. POULIOT: Le premier paragraphe traite de toute demande faite
après les quinze jours de délai. Le deuxième paragraphe
dit que le registraire doit référer toute autre demande, donc,
toute demande sauf celle faite après les quinze jours.
M. LESSARD: Qui, évidemment, ne nous paraissent pas
conformes.
M. MASSE (Arthabaska): Et toute demande faite à temps.
M. LESSARD: Toute demande faite à temps?
M. MASSE (Arthabaska): "Toute autre demande", c'est toute demande qui
est faite dans les délais requis, mais qui n'est pas conforme à
la section...
M. BERTRAND: J'aurais fait un autre article plutôt que de greffer
ce paragraphe au délai. L'article est clair. On dit: Cela doit
être refusé. Si on ne respecte pas le délai, à ce
moment-là, c'est obligatoire.
M. MASSE (Arthabaska): L'article a été amendé parce
que ce n'était pas tout à fait clair par qui ce devait être
refusé.
M. BERTRAND: Ajouter seulement "par le registraire".
M. TETRAULT: Présentement le ministre a le droit même dans
le vieil article de prendre en considération la demande.
M. BERTRAND: Après le délai?
Après le délai, c'est automatique. S'il n'a pas le droit,
je ne vois pas pourquoi vous mettez là, le deuxième
alinéa, cela peut être une cause de confusion.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député de Roberval.
M. LAMONTAGNE: II semble y avoir un conflit d'interprétation sur
cet article.
Je le vois d'une certaine façon d'abord, on peut être
à temps ou dans les délais requis, pour une demande
d'enregistrement, mais également, il y a une autre condition, on doit
respecter la section IV.
M. BERTRAND: J'admets cela, mais le premier paragraphe parle du
délai, qui est obligatoire. Admis? Et dans le même aliéna,
on dit "toute autre demande". Cela n'est pas suffisamment clair. C'est
tout.
M. TETRAULT: Dans l'article 4: "Toute question relative à
l'existence ou à la validité d'un claim doit d'abord être
soumise au ministre". L'article 49 nous dit que vous pouvez défaire ce
que vous nous proposez ici ou autrement.
M. MASSE (Arthabaska): Cela n'a donc rien à avoir avec les cas
d'annulation.
M. TETRAULT: Qui donne la juridiction au ministre.
M. MASSE (Arthabaska): En cas d'annulation de "claim"...
M. TETRAULT: Mais la question ici, c'est qu'on ajoute, en revenant sur
ce que dit le ministre. Présentement, dans nos bureaux on ne
s'interrogera pas sur l'honnêteté de nos registraires, d'accord?
Point à part il y a toujours un certain montant qui
s'écoule sous la table. Nous ne sommes pas censés le savoir. Cet
écoulement va se faire et après, il faut revenir au
ministère, s'il en est encore question, et recommencer le même
processus.
M. MASSE (Arthabaska): C'est parce qu'on a sauté quelques
articles qui ont été adoptés. A 28, 4 là, les cas
de refus de demande d'enregistrement par deux groupes différents en
même temps, dans les délais. Alors, il faut que ce soit
couvert.
M. BERTRAND: Ce sont ces cas...
M. LESSARD: J'ai l'impression que le premier paragraphe concerne les
demandes qui ne sont pas faites dans les délais prescrits et qui sont
automatiquement refusées. Il y a des demandes qui peuvent être
faites dans le délai prescrit mais où ce n'est pas conforme
à la loi, par exemple.
A ce moment-là, on remet cela au ministre.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous acceptez les explications
concernant tous les autres projets?
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté? Article 9, adopté.
Article 10, adopté. Article 11, adopté. Article 12,
adopté. Article 13, adopté. Article 14, adopté. Article
15, adopté. Article 16, adopté. Article 17...
M. LESSARD: A l'article 17, section XVI: "Les travaux requis pour chaque
acre ou fraction d'acre comprise dans un "claim" doivent impliquer une
dépense de $2." Encore là, "de $2 pour la première
année et de $4 pour les années subséquentes". Est-ce que
cette chose-là peut être renouvelable continuellement ou s'il y a
une période limite où, par exemple, on doit passer à
l'exploitation? Est-ce dix ans?
M. TETRAULT: Non, il n'y a pas de période limite. Il peut garder
son permis le temps qu'il lui faut pour faire ses travaux.
M. LESSARD: C'est un peu comme le dollar qu'on avait auparavant. Mais
c'est plus élevé.
M. TETRAULT: Maintenant, il y a peut-être l'article 76 qui change
seulement le fait de changer les heures manuelles...
M. MASSE (Arthabaska): Les heures par les heures
géophysiques.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): D'accord. Article 18, adopté?
M. TETRAULT: M. le Président, à l'article 17:
"L'excédent des sommes dépensées pour des travaux requis
effectués sur un "claim" ou un territoire sous permis de mise en valeur
est applicable à une demande subséquente". Est-ce qu'il y a un
temps limite ou s'il le demande toutes les fois? Disons que le détenteur
du permis ou du "claim" a dépensé $8 l'acre dans deux ans. Les $2
sont applicables à la prochaine demande...
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela, il est applicable à la
demande.
M. TETRAULT: ... s'il a dépensé $14 l'acre, est-ce qu'il y
a $2 d'excédent rapporté à sa troisième demande?
Une personne a un "claim", de 200 acres, c'est-à-dire deux lots. La
personne peut faire $14 l'acre de travaux. La première année et
la deuxième année, les $6 l'acre sont faits. La deuxième
année, il y a encore $8 qu'elle peut rapporter. Est-ce que, la
troisième année, elle peut rapporter encore les $2
d'excédent?
M. MASSE (Arthabaska): La même chose.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 19, adopté.
Article 20, adopté. Article 21, adopté. Article 22,
adopté. Article 23, adopté. Article 24, adopté. Article
25, adopté. Article 26, adopté. Article 27, adopté.
Article 28, adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 29.
M. BERTRAND: Un instant.
M. LAVOIE (Wolfe): Concernant les baux emphythéotiques, est-ce
que cela existe dans la région des Cantons de l'Est? Est-ce qu'il y en a
encore?
M. MASSE (Arthabaska): II semblerait qu'il en existe encore. Est-ce que
vous pourriez répondre, M. le juge, quant à savoir s'il existe
des baux emphythéotiques dans les Cantons de l'Est pour des
concessions?
M. LANGEVIN: Des concessions minières proprement dites, je ne
crois pas.
M. LAVOIE (Wolfe): Si la Lake Asbestos n'a pas de baux
emphythéotiques...
UNE VOIX: La distinction qu'il faut faire avec les Cantons de l'Est
c'est que...
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Un instant, s'il vous plaît.
M. LANGEVIN: Dans les Cantons de l'Est, la situation minière est
un peu différente que celle du Nord-Ouest québécois. Parce
que, dans les Cantons de l'Est, les mines sont exploitées sur des terres
de colons qui ont toujours eu la propriété des mines avant qu'il
y ait la Loi des mines. Il n'y a pas de concessions minières, je crois
on peut l'affirmer d'une façon à peu près absolue
qui puissent faire l'objet de cet article qui vise le bail
emphythéotique.
M. LAVOIE (Wolfe): Lorsqu'on parle de bail emphythéotique...
M. BERTRAND: Un instant, le ministre voudrait dire qu'il y en a
deux.
M. LANGEVIN: II y en a deux. Il n'y en a pas beaucoup de
patentés.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Un peu plus fort, s'il vous plaît.
M. LANGEVIN: II est évident que si des baux
emphythéotiques ont été consentis par des concessionnaires
miniers sur les concessions émises en vertu de la loi, que les
dispositions de l'article sont applicables. Mais c'est une pratique qui est
bien particulière au nord-ouest.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. TETRAULT: Concernant la question des baux emphythéotiques, il
n'y a pas de restrictions; je veux dire qu'il n'y a pas de mines qui peuvent
garder certains terrains, comme Val-d'Or, Malartic, Rouyn-Noranda, toutes les
villes du Nord-Ouest québécois; leurs baux emphythéotiques
sont complètement éliminés.
M. LANGEVIN: Ils sont éliminés, sauf que certaines clauses
sont préservées dans la loi.
M. TETRAULT: Pour les bâtisses concernant directement le
développement minier.
M. LANGEVIN: Mais, le bail emphythéotique devient un acte de
vente pur et simple.
M. TETRAULT: Pur et simple.
M. LANGEVIN: Avec certaines protections pour les droits acquis mais
d'ordre secondaire.
M. TETRAULT: Le message du maire de Val-d'Or: Très heureux de
voir la décision que vous avez prise.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 28?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 29. Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 30. Adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 31. Adopté. Article 32.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 33.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 34. Oui?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, il y a une
possibilité d'apporter un amendement à l'article 34, 189w).
Est-ce qu'on a distribué les amendements?
M. PERREAULT: Article 2 sur les feuilles que vous avez
distribuées.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Est-ce que le député de
l'Assomption peut répéter?
M. PERREAULT: C'est sur la feuille qui a été
distribuée tout à l'heure.
M. MARCHAND: Article 3?
M. PERREAULT: Deux. Article 2.
M. MASSE (Arthabaska): C'est à 189w. C'est un paragraphe
supplémentaire.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté.
M. TETRAULT: Un instant. Je remarque dans ce bill qu'on parle des
articles 137 à 139, 140, 141 à 143. Alors, cela ici...
M. MASSE (Arthabaska): Non. Cela ne change pas.
M. TETRAULT: Cela ne change pas, cela reste identique. Il y avait des
doubles emplois inutiles.
M. MASSE (Arthabaska): Très bien.
M. BERTRAND: Le premier alinéa de l'article 144 n'y était
pas?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. J'aimerais aussi faire une
modification à 189x. Dans la quatrième ligne, on dit: "sur une
partie de son terrain". Je proposerais qu'on indique "sur une partie du
territoire sous permis".
M. BERTRAND: Pour remplacer "son terrain".
M. MASSE (Arthabaska): Pour remplacer "son terrain".
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 35. Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 36. Adopté.
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 37, adopté.
Article 38.
M. TETRAULT: Dans l'article 38, à 271. "Ces permis ne sont
délivrés qu'aux sociétés ou compagnies dûment
autorisées à exercer leurs activités au Québec".
Est-ce qu'il y a restriction dans le choix des compagnies ou est-ce ouvert
à toute exploitation ou à toute compagnie qui désire le
faire?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Déjà, à l'article 137,
il y avait cette même formulation. C'est la raison pour laquelle elle a
été modifiée.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Adopté. Article 39.
M. LAVOIE (Wolfe): Que dit la loi, exactement? Que dit l'article 176 de
la loi?
M. MASSE (Arthabaska): Le lieutenant-gouverneur en conseil peut nommer
juge des mines un juge de district ou un juge des Sessions. Le juge des mines
doit s'occuper exclusivement des devoirs de sa charge. Le texte proposé
est à l'effet d'enlever le deuxième alinéa.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce qui veut dire que ce serait un juge des Sessions
de la paix qui serait nommé pour faire toutes sortes de...
M. MASSE (Arthabaska): Non, cela veut dire...
M. BERTRAND: II pourra travailler à autre chose.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. Sa fonction ne serait pas
exclusive...
M. LAVOIE (Wolfe): ... aux mines?
M. MASSE (Arthabaska): II pourra être affecté par le
juge...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, mais ce qui va peut-être inquiéter
les compagnies minières ou les gens qui sont intéressés au
problème, c'est que le même juge peut être tellement
débordé de travail qu'il n'aura pas le temps de s'occuper des
mines.
M. MASSE (Arthabaska): Prioritairement, le juge sera toujours le juge
des mines, il pourra être occupé à d'autres causes.
M. LAVOIE (Wolfe): Qui est juge des mines actuellement?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le juge Lan-gevin.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ça veut dire que vous avez du temps
amplement pour vous occuper d'autres choses, M. le juge?
M. TETRAULT: Une question qui n'est pas conforme au bill
présentement, si M. le Président me le permet, est-ce qu'il y a
beaucoup de causes qui sont...
M. LANGEVIN: Non, mais c'est complètement...
M. TETRAULT: Est-ce qu'il y en a beaucoup qui trament depuis plusieurs
années et que vous ne pouvez pas en venir à une
décision?
M. LANGEVIN: Non.
M. TETRAULT: Non, ce sont toutes des causes récentes.
Est-ce que ces causes relèvent strictement du droit de
jalonnement des "claims", ou de...
M. LANGEVIN: Toute question en litige...
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 39 adopté.
Article 40?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Article 41?
UNE VOIX: Adopté.
M. MASSE (Arthabaska): Je tiens à remercier chacun des membres
pour sa collaboration et aussi pour le genre de discussions que nous avons
eues.
M. LE PRESIDENT (Ostiguy): Je remercie le ministre, M. Massé, les
sous-ministres, les fonctionnaires qui ont bien voulu prêter leur
concours; je remercie également les membres de l'Opposition et les
membres du gouvernement actuel de leur bonne collaboration. La séance
est ajournée.
(Fin de la séance 15 h 11)