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Commission permanente des Richesses naturelles
Crédits du ministère des Richesses
naturelles
Séance du vendredi 11 juin 1971
(Onze heures trente minutes)
M. FORTIER (président de la commission permanente des Richesses
naturelles): A l'ordre, messieurs!
Administration
M. FORTIER: Nous allons entreprendre l'étude des crédits
par poste. Je crois qu'hier soir chacun a fait son énoncé de
politique générale. Pouvons-nous procéder à
l'étude sous-article par sous-article?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avions commencé, M. le
Président. Le poste 1, article 1, sous-article 1.
Services administratifs
M. LE PRESIDENT: Article 1: Services administratifs. Sous-article 1 :
Traitements, salaires et allocations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article
2. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 3. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 4. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 5. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 6. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 7. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 9. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 10. M.
TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article 11.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article
13. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Direction générale de la
planification
M. LE PRESIDENT: Très bien. Article 2: Direction
générale de la planification. Sous-article 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à la direction
générale de la planification, le ministre nous a fourni hier soir
un certain nombre de données, de renseignements. Nous avons eu
l'occasion, en faisant des observations préliminaires, de l'interroger
sur la politique générale de son ministère. Si vous
voulez, comme commentaire général, peut-être le ministre
pourrait-il nous dire s'il y a un budget de la recherche qui est affecté
à la direction générale de la planification? C'est la
seule question que j'aimerais lui poser là-dessus.
M. MASSE (Arthabaska): Dans l'article 2, direction
générale de la planification, il n'y a pas de montant
spécifique pour la recherche. Ce sont les fonctionnaires qui sont en
poste qui travaillent à des études économiques ou, sur
demande précise du ministre, à des sujets qui peuvent toucher les
différentes directions générales du ministère des
Richesses naturelles. Ces études sont pour la plupart des études
économiques. Les études sectorielles ou les recherches
sectorielles sont davantage effectuées par les directions
générales. Nous verrons un peu plus loin que les montants de
recherche sur les minerais, par exemple, sont à la direction
générale des mines à l'article du centre de recherche du
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions? Sous-article 1,
adopté?
M. LESSARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Article 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11. Adopté. Sous-article 29,
adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Article 3.
Service de l'information
M. LE PRESIDENT: Article 3: Service de l'information. Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté en bloc.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 4. M. TREMBLAY (Chicoutimi):
Adopté.
Direction générale des eaux
Administration
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 2: Direction
générale des eaux. Administration.
M. LESSARD: M. le Président, à ce sujet, le ministre nous
a fait hier une déclaration qui nous apparaît pour notre part
assez évasive en ce qui concerne la politique générale du
ministère concernant l'administration de l'eau. Nous savons que la
commission Legendre a établi des principes fondamentaux avant
d'entreprendre toute réforme. L'un de ces principes, c'est la
nécessité de disssocier la propriété
foncière de la propriété de l'eau. A ce sujet, est-ce que
le ministre a l'intention d'accepter cette recommandation de la commission
Legendre?
M. MASSE (Arthabaska): J'ai fait une déclaration
ministérielle, je pense, qui n'a pas été trop comprise par
le Parti québécois...
M. LESSARD: Nous voulons justement la comprendre.
M. MASSE (Arthabaska): Il me fait plaisir d'ajouter certaines
informations. Il est indiqué dans la déclaration
ministérielle si je me souviens bien, c'est à la page 5
que d'autres études sont entreprises par la commission, qui n'a
pas terminé son mandat. Ces autres études et rapports nous
parviendront dans les prochains moins concernant l'administration de l'eau,
concernant la fiscalité et concernant l'aspect juridique. La commission
nous fera parvenir ce rapport sur l'aspect juridique, par la suite, le
gouvernement prendra une décision sur les recommandations qui ont trait
aux aspects juridiques du problème.
En somme, nous avons accepté l'ensemble environ une
cinquantaine sur soixante-cinq des recommandations quant aux
recommandations qui touchent aux trois aspects que je viens de mentionner, la
décision est reportée. Cela ne veut pas dire que le gouvernement
n'appliquera pas ces recommandations.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle est
l'échéance de la commission et quand les deux autres rapports
devront être déposés?
M. MASSE (Arthabaska): Ces rapports nous parviendront dans le courant de
l'été, au plus tard au mois de septembre.
M. LESSARD: D'ici à ce que ces rapports soient
déposés, cela veut dire, selon la déclaration du ministre
que, au niveau de la direction générale des eaux, on n'a pas
l'intention de mettre en application, c'est-à-dire qu'on n'a pas
l'intention de commencer à créer l'organisme nécessaire
qui est exigé, par exemple, par la commission Legendre? On attend les
trois rapports.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que j'ai demandé
à un groupe de travail, formé autant de fonctionnaires à
l'intérieur du ministère, que de gens, de spécialistes
hors du ministère, de me faire des recommandations sur la mise en
application des recommandations du rapport. Entre autres, il y a une
étude qui s'effectue actuellement, à l'université Laval,
sur les étapes ou un programme de réalisation dans le secteur de
l'administration, programme institutionnel. Cette étude devrait nous
parvenir également au cours de l'été et, ensuite, nous
prendrons les décisions appropriées.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: Dans la direction générale des eaux, M. le
Président, je remarque, dans le rapport qui nous a été
remis, qu'il y a un problème avec le flottage du bois dans les eaux.
Est-ce que le ministère prendra des mesures assez sévères
pour empêcher la pollution des eaux qui en résulte?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un des aspects qui ont été
étudiés par la commission. En termes pratiques, nous attendrons
les rapports qui doivent nous parvenir. Il est vraiment trop tôt pour
dire exactement quelle action le gouvernement pourra prendre concernant ce
problème spécifique.
M. TETRAULT: C'est parce que je pensais plutôt à Bouchette,
à la rivière Gatineau, cause de dypthérie, aux compagnies
de flottage de bois dans cette rivière-là, dont les rives ne sont
pas habitées au complet, mais où l'eau est polluée
jusqu'à sa source, à Clova.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a certainement des problèmes...
M. TETRAULT: Dans le même ordre d'idées, on remarque que
certaines compagnies minières ont des droits de faune dans des bassins
de rivière, est-ce que le ministère entend
récupérer ces droits-là pour régir toutes les
eaux?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un aspect sur lequel le gouvernement n'a
pas encore pris de décision et, encore pour la même raison, nous
attendons les trois derniers rapports. Cela a trait non seulement à la
fiscalité, mais aussi à la juridiction.
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre, hier, dans sa déclaration
ministérielle, nous a fait part du projet du gouvernement de
présenter une loi-cadre sur le problème des eaux. Nous comprenons
très bien, même s'il y a un rapport, celui de la commission
Legendre sur le problème de l'eau, qu'il n'est peut-être pas
possible au gouvernement de procéder immédiatement à la
définition d'une politique globale. Mais, est-ce que ce projet de
loi-cadre dont a parlé le ministre, hier, viendra après que la
commission aura présenté tous ses rapports ou si,
déjà, le ministère des Richesses naturelles a
commencé la rédaction de cette loi et s'il s'est occupé
particulièrement du problème de définition des
responsabilités, enfin des compétences du gouvernement du
Québec, par rapport aux compétences des autres gouvernements?
M. MASSE (Arthabaska): Non, la rédaction de cette loi-cadre
devrait débuter à l'automne et nous espérons que, soit
à la fin de l'année ou au début de 1972, nous pourrons la
présenter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci, M. le ministre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, ceci concerne les lits de
rivière qui sont actuellement propriété privée.
Lorsqu'une compagnie qui possède ces lits de rivière a des
travaux à faire, ou a un barrage à détruire, est-ce
qu'elle doit d'abord demander la permission au ministère des Richesses
naturelles? Est-ce qu'il y a un certain contrôle, en ce domaine, de la
part du ministère des Richesses naturelles?
M. LE PRESIDENT: Oui, tous les travaux, d'ailleurs, qui se font dans les
rivières, que ce soit construction ou démolition de barrages,
doivent recevoir l'autorisation du ministère.
M. LESSARD: A la suite de cette réponse du ministre, est-ce que
je pourrais, à la suite des revendications que j'ai moi-même
faites, des communications que j'ai eues avec le ministre concernant la
rivière Pentecôte et des réponses que j'ai reçues du
ministre, lui demander si la compagnie de bois de Pentecôte avait au
préalable demandé la permission au ministre des Richesses
naturelles de faire les travaux qui ont été faits sur cette
rivière Pentecôte?
M. COITEUX: Est-ce que c'était une démolition?
M. LESSARD: Si on prend le rapport de la compagnie, il semble que ce
soit fait accidentellement, alors que, d'après les informations que j'ai
eues sur les lieux, la Compagnie elle-même aurait donné des ordres
d'aller faire un passage du côté est du barrage qui existait.
M. COITEUX: Cela m'étonnerait énormément que la
politique de la compagnie, tel qu'on le sait, à l'effet que c'est
accident, ne soit pas vérédique. La raison en est bien simple.
C'est qu'il reste sur la rivière environ 50,000 à 55,000 cordes
de bois qui sont en train de pourrir. Quand une compagnie a pris l'initiative
de dépenser des montants d'argent de presque $1 million, je verrais mal
la justification d'un mouvement tel que celui-là d'un mouvement
qui serait volontaire de la part de la compagnie.
M. LESSARD: M. le Président, je ne crois pas que ce soit
exactement volontaire de la part de la compagnie, mais je crois que la
compagnie n'avait pas très bien évalué les
conséquences de l'action qui était posée.
M. COITEUX: Actuellement, je sais que la compagnie est à faire
des démarches auprès d'Ottawa pour avoir les services d'un
dragueur pour creuser le lit de la rivière et pour finalement en sortir
ce bois. Ceci va lui coûter énormément plus cher que
normalement, quand le ministère des Terres et Forêts force la
compagnie à sortir ce bois. C'est je crois, un geste purement
accidentel, don les conséquences ont dépassé le but
visé. Mais, que ce soit un geste réellement voulu, je ne crois
pas. Dans un cas comme ça, je ne sais pas jusqu'à quel point le
ministère des Richesses naturelles est impliqué au point de vue
des permissions, à donner mais je crois que c'est plutôt un
accident qu'autre chose. Je sais actuellement les inconvénients que
ça cause à la compagnie en question; j'en suis parfaitement au
courant, parce que M. Félicien Rivard, le chef forestier, est mon
confrère de classe et on discute assez souvent de ce problème. Je
douterais fort que la population puisse laisser croire au public que c'est un
acte voulu de la compagnie, à cause des dépenses qu'elle fait
actuellement pour récupérer le bois, pour lequel elle est
pénalisée d'ailleurs, si elle ne le retire pas de là.
M. LESSARD: M. le Président, je précise bien ma
pensée dans le sens qu'elle a été
interprétée d'ailleurs par le député de Duplessis,
c'est qu'il ne s'agit pas strictement d'un acte volontaire.
M. COITEUX: Ah bon!
M. LESSARD: Il s'agit d'abord d'une décision de la compagnie,
semble-t-il, mais d'une décision dont on n'aurait pas
évalué les conséquences. C'est justement, M. le
Président, pourquoi je pose la question au ministre des Richesses
naturelles. C'est que s'il n'y a pas un certain contrôle de la part du
ministère, ça veut dire que des choses comme celles-là
peuvent se
reproduire. Cela veut également dire que tous travaux dans ce
sens-là, peuvent avoir des conséquences qui peuvent se reproduire
non seulement sur la rivière, et influer sur la salubrité de la
rivière elle-même, mais aussi des conséquences qui peuvent
influer sur le pont au sud de ce barrage. C'est pourquoi je demandais d'abord
au ministre, s'il y avait eu une demande de la part de la compagnie. S'il n'y a
pas eu de demande, puisqu'il est possible que cette demande ne se soit pas
rendue au ministère des Richesses naturelles, parce qu'il ne s'agissait
probablement pas d'une action concertée de la part de la compagnie, je
voudrais savoir si la compagnie a fait parvenir un rapport au ministère
des Richesses naturelles sur les conséquences découlant du
détournement de la rivière dans cette région.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, il semble qu'il n'y ait
pas eu de rapport, tel que le souligne le député de Saguenay, et
qu'il n'y ait pas eu non plus de demande d'autorisation pour effectuer ce genre
de travaux. Je pense que le député de Saguenay, M. le
Président, souligne un fait, à l'effet qu'il y a effectivement
une carence dans notre système qu'il faut modifier.
D'ailleurs c'est une des raisons pour lesquelles la commission a
été créée. Si je me souviens bien, le cas que vous
soulignez, c'est une propriété privée qui avait
été concédée par lettres patentes au début
de 1900 ou quelque chose de semblable et s'il y a eu des tiers qui, à
cause de ces travaux, ont été affectés, je pense qu'ils
ont toujours recours devant les tribunaux.
Je veux souligner le fait que la commission a des recommandations
très précises dans ce sens-là, comme vous avez pu le
constater et que c'est aussi l'intention du gouvernement de tenter de ramener
à un état plus normal toute la juridiction du secteur de l'eau et
aussi tenter d'éviter qu'on puisse effectuer n'importe quels travaux ou
faire tout ce qu'on veut, soit par des individus ou des entreprises avec la
ressource...
M. LESSARD: M. le Président, je comprends que si des tiers ont
eu, ont subi des conséquences à cause du détournement de
cette rivière, je comprends qu'ils peuvent toujours demander à la
justice d'intervenir. Cependant vous comprendrez avec moi qu'il n'est pas
toujours facile à des tiers d'intervenir dans ces cas-là puisque
les conséquences sont assez difficiles à évaluer puisqu'il
s'agit bien souvent de conséquences sociales. Par exemple, sur toute une
rivière qui était autrefois une rivière à saumon et
qui je crois, à la suite de ces travaux-là, sera pratiquement
complètement détruite, le saumon aura certainement de la
difficulté à remonter le cours. Il y a eu aussi des
conséquences sur les pêcheurs de cette région-là
puisqu'ils ne sont plus maintenant capables de monter la rivière avec
leur bateau, parce qu'on sait que, même à marée haute,
là où autrefois ils pouvaient entrer des bateaux au quai, c'est
devenu absolument impossible, que tout le sable a été
transporté et que maintenant la profondeur maximum de l'eau au quai est
de trois ou de quatre pieds.
Alors vous voyez comment la décision d'une compagnie,
décision peut-être qui n'est pas réfléchie,
décision qui n'a peut-être pas été faite dans le but
parce que j'en suis assuré de détruire cette
rivière mais cette décision entraîne des
conséquences énormes, non seulement sur une région en
particulier, mais sur la population aussi. La compagnie à la suite du
problème qu'elle a eu, des conséquences qui ont suivi eh bien!
devra probablement d'ici quelque temps, cesser ses activités dans cette
région-là, quoique ce ne soit pas directement relié
puisque la compagnie devait de toute façon cesser ses activités.
Elle fermera en laissant encore une fois, comme c'est le cas dans de nombreux
endroits, une rivière pratiquement détruite par suite de sa
décision.
M. MASSE (Arthabaska): C'est effectivement...
M. LESSARD: C'est dans ce sens-là que je dis que je suis d'accord
avec le ministre qu'il est absolument anormal qu'on puisse laisser à des
compagnies privées la propriété de l'eau. C'est pourquoi
la recommandation de la commission Legendre doit s'appliquer dans le plus bref
délai possible.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que des cas d'une gravité
semblable ne devraient plus se répéter. Je suis bien
d'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur le même sujet. Le ministre a dit
tout à l'heure, concernant le problème qu'évoque le
député de Saguenay, qu'il y a eu semble-t-il, une certaine
carence du côté du ministère. Est-ce que le ministre aurait
l'intention de faire appliquer les dispositions des articles 32, 33 et 34 de la
Loi du régime des eaux afin que semblables problèmes ne se
reproduisent pas puisqu'on dit qu'on doit présenter les plans et devis
et que ces plans et devis doivent être approuvés par le
lieutenant-gouverneur en conseil? Est-ce que la carence dont parlait tout
à l'heure le ministre des Richesses naturelles proviendrait du fait que
les plans et devis n'aient pas été soumis auparavant au
ministère des Richesses naturelles pour approbation, tel que le prescrit
la Loi du régime des eaux?
M. MASSE (Arthabaska): Disons qu'en 1969, il y a eu la loi 8 qui a
été adoptée et qui a pour but d'avoir un plus grand droit
de regard sur les barrages et aussi tenter d'effectuer l'inventaire de toutes
ces installations qu'on a sur l'eau.
Effectivement, toute construction de barrage doit être
approuvée par le ministère avant qu'on puisse entreprendre les
travaux. Nous nous efforçons de faire appliquer la loi. Il y a un
très
grand nombre de barrages dans la province de Québec et il serait
peut-être très difficile d'en donner le nombre. Nous sommes
justement à faire l'inventaire de ces barrages et si les articles de la
loi doivent être appliqués, c'est sûr que nous devons le
faire.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, dans le même ordre
d'idées, si une compagnie construit un barrage je parle plus
particulièrement de la région de Clova pour le flottage de
son bois, pour contrôler les eaux et si, après une période
de temps, elle laisse le barrage se détériorer, est-ce qu'elle en
est responsable tant et aussi longtemps qu'il existe ou si ça prend une
permission spéciale pour le détruire afin de contrôler les
eaux? Je parle d'un cas précis où le barrage a
été...
M. MASSE (Arthabaska): Nous pouvons exiger que le barrage soit en bon
état ou obliger l'individu ou l'entreprise à le
démolir.
M. LE PRESIDENT: Le député de Duplessis.
M. COITEUX: Un peu dans le même ordre d'idées, j'aurais une
suggestion amicale à faire au ministre en citant un cas d'espèce.
La plupart de ces barrages sont des barrages temporaires pour l'exploitation
des bois. On les bâtit et on les laisse là. Il y a un cas
d'espèce dans la région, sur une petite rivière. Pendant
que la compagnie Iron Ore construisait à Sept-Des, on a bâti sur
une petite rivière un barrage et on a utilisé ce barrage pour
faire du bois. Or, ce ne sont pas des gens qui font du bois. C'était
pour construire le quai.
On a laissé le barrage là. Les débris de la
rivière, lors de la crue du printemps, se sont accumulés dans le
barrage avec le résultat que l'eau a monté à un niveau de
beaucoup supérieur à ce qu'elle doit être. L'infiltration
dans une savane c'est en procès et il y a différentes
idées a produit à cinq milles de là un
éboulis immense, sur la rivière Moisie, entraînant la
destruction de 50 à 60 chalets. Je crois que le ministère,
lorsqu'il révisera sa loi ou qu'il donnera ses instructions, devrait
avoir une série d'inspecteurs ou obliger les gens qui bâtissent
des barrages, dès l'instant où ils ne s'en servent plus, à
aviser le ministère des Richesses naturelles qui, à son tour
décidera s'ils doivent être détruits, à quelle
hauteur ils doivent être détruits, s'il y a du poisson à
protéger. A ce moment-là, je pense que l'on éviterait ces
catastrophes qui peuvent être prévenues facilement.
Il faudrait tout de même que les gens ne soient pas laissés
libres. Cela s'est produit dans le Lac-Saint-Jean, dans le cas de Price
Brothers. Ce n'est pas de la mauvaise volonté de la part de la compagnie
mais je pense qu'il y a une carence de surveillance de la part du
ministère des Richesses naturelles, c'est bien beau d'exiger un permis
de construction, mais qu'on exige aussi que la compagnie fournisse dès
l'instant où elle ne se sert plus de son barrage, un avis comme
celui-ci: présentement, nous ne prévoyons plus sur telle
rivière nous servir de tel petit barrage; De cette façon le
ministère des Richesses naturelles pourra envoyer quelqu'un pour
décider si le barrage doit partir ou si le barrage doit rester ou
être à demi détruit. Je sais qu'on avait un club de
pêche sur la rivière Desrochers et on a demandé à la
compagnie North Shore de détruire son barrage à demi. A ce
moment-là, le niveau des eaux reste accessible pour la navigation, comme
on le mentionnait tantôt de façon à permettre aux touristes
et aux pêcheurs d'y aller.
Je pense que c'est un contrôle qui, dans l'optique d'une
révision des règlements, doit être inclus. Le permis, c'est
déjà dans la loi, mais l'obligation de la part des usagers de ces
petits barrages d'en faire rapport dès l'instant où on ne s'en
sert plus, devrait je pense, être aussi incluse dans les
règlements.
M. BOSSE: M. le Président, c'est la raison pour laquelle nous
sommes en train d'effectuer l'inventaire de tous les barrages au
Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est a demandé
la parole.
M. TETRAULT: Cela changerait l'ordre d'idées que nous sommes en
train de discuter présentement. Je demanderais non seulement au
ministère de contrôler ces barrages au moment de la destruction
mais aussi de pouvoir superviser la destruction de ces barrages. H y a encore
un autre cas, à Baie-Trinité dans la rivière
Trinité, Grande-Trinité, où on a détruit certains
barrages, probablement avec la permission du ministère.
On les a détruits, de telle façon qu'on a tout simplement
laissé le bois dans la rivière. Ce bois est actuellement en train
de pourrir dans la rivière, ce qui crée des conséquences
assez importantes sur la pêche au saumon dans cette rivière.
M. MASSE (Arthabaska): Depuis l'adoption du bill 8, effectivement, le
ministère, après avoir donné l'autorisation de
démolir un barrage, va vérifier, sur les lieux, à la suite
de la démolition.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, est-ce que vous avez une
équipe assez nombreuse de gens qui surveillent les gestes des
entreprises des sociétés d'exploitation forestière, en ce
qui concerne ces barrages et tous ces dégâts qui peuvent
être causés dans les rivières et les cours d'eau?
M. MASSE (Arthabaska): Il y a huit person-
nes, cinq techniciens et trois ingénieurs, qui surveillent en
permanence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez l'intention
d'accroître le nombre de ces surveillants, étant donné le
grand nombre de lieux que vous devez protéger et surveiller?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons déjà fait un effort dans
ce sens-là, parce qu'au nombre de barrages qui existent dans la
province, ça prenait, si je me souviens bien, 20 ou 25 ans avant d'en
faire le tour. Il semble qu'avec ce personnel, on puisse le faire dans la
moitié du temps, c'est-à-dire dans une dizaine
d'années.
M. LE PRESIDENT: Une autre question. Le député
d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: Je remarque, dans le rapport annuel 69/70, qui parle du
bill 8, de la législation 1968, que des enquêtes furent faites,
dans Portneuf et le district de Québec, au sujet des rivières
l'Assomption et du Nord, où vous avez trouvé 1,308 barrages.
C'est fait dans ce rapport 69/70. Est-ce que c'est la même équipe
qui continue, les trois ingénieurs et les cinq techniciens, à
faire le relevé des barrages?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, nous avons ces huit personnes.
M. TETRAULT: Au rythme que prend ce personnel, ça va durer 50
ans.
M. MASSE (Arthabaska): Nous croyons que ça va prendre une dizaine
d'années. Il faut bien penser aussi que des recommandations de la
commission juridique des problèmes de l'eau pourra probablement nous
amener à augmenter cette équipe.
M. LE PRESIDENT: Direction générale des eaux, sous-article
1: Traitements, salaires et allocations.
M. TETRAULT: M. le Président, j'aurais une autre quesiton sur la
direction générale des eaux. Dans le même rapport, nous
pouvons constater qu'il y a une étude qui fut faite sur la crue des eaux
de la rivière Chaudière, dans la Beauce, et que le
ministère a construit une palissade en belles planches d'acier pour
contrôler les eaux à Sainte-Marie-de-Beauce. Est-ce que le
ministère va continuer le prolongement de cette palissade ou si, pour le
moment, elle est terminée à l'endroit où elle est?
M. MASSE (Arthabaska): Il semble que ce barrage règle le
problème d'érosion, mais non le problème d'inondation, et
qu'il n'est pas question pour l'instant de continuer cette palissade.
M. TETRAULT: Donc pour la région de la Chaudière, il n'y
aura pas de pallissade...
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que, dans le rapport, il n'y
en a pas de prévu.
Cette année, à peu près une vingtaine de milliers
de dollars sont prévus pour enlever des sédiments à
l'embouchure de la rivière, mais pas pour la construction de
barrage.
M. TETRAULT: Enlever les sédiments à l'embouchure de la
rivière, cela a été fait, d'après l'étude
qui fut faite en 1969. Est-ce que l'enlèvement de ces sédiments
va empêcher l'inondation dans ce comté où la
rivière...
M. MASSE (Arthabaska): Il semble que l'embouchure du bras Saint-Victor
empêcherait les inondations.
M. LE PRESIDENT: Alors, à la direction générale des
eaux, sous-article 1 : Traitements, salaires et allocation, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-articles 3, 4, et 10.
DES VOIX: Les sous-articles tous adoptés.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Services hydrauliques.
Services hydrauliques
M. LESSARD: Services hydrauliques. Il y a, d'après mes
informations, trois services dans cette direction, soit le service de
génie hydraulique, le service de l'aménagement hydraulique et le
service du domaine hydraulique.
Au service du génie hydraulique, c'est justement là que le
gouvernement a à réaliser les travaux qui favorisent la
conservation et la mise en valeur de nos ressources hydrauliques, soit les
barrages. Est-ce qu'on pourrait savoir du ministre s'il existe actuellement,
à l'intérieur du ministère, une politique
générale, une politique d'ensemble concernant le contrôle
du débit de l'eau de nos différents cours d'eau.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, nous avons un service très important
du contrôle des débits. Par un système de jaugeage, nous
effectuons nous-mêmes, soit automatiquement ou soit par des prises d'eau,
des calculs...
M. LESSARD: Oui, d'accord. Mais est-ce que le ministère on
parlait tout à l'heure de la rivière Chaudière
possède une politique globale sur l'ensemble des cours d'eau du
Québec pour pouvoir contrôler le débit et non pas seulement
attendre que les problèmes arrivent?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Attendre les inondations.
M. LESSARD: Est-ce qu'on a une politique de prévision?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que c'est à chaque mois que des
rapports sont publiés sur les principales rivières du
Québec. Il y a une constatation du débit dans les principales
rivières du Québec.
M. LESSARD: Est-ce qu'on pourrait savoir combien de barrages le
ministère possède?
M. MASSE (Arthabaska): Une cinquantaine. Pour votre information, je peux
vous dire qu'il y a 400 stations de calcul de débit dans la
province.
M. LESSARD: Est-ce qu'on prévoit d'autres barrages, si on a une
politique d'ensemble dans ce sens-là?
M. MASSE (Arthabaska): A chaque année il y a une construction de
barrages.
M. LESSARD: A quel article du budget pouvons-nous trouver les montants
nécessaires à la construction de tels barrages?
M. MASSE (Arthabaska): On les retrouve dans les immobilisations. Je ne
sais pas si vous êtes intéressé à connaître la
liste...
M. LESSARD: Oui, j'aimerais savoir...
M. MASSE (Arthabaska): ... elle ne vous a pas été fournie.
D'abord, dans le comté de Terrebonne: la reconstruction du barrage
Manitou, au coût de $10,000. Dans le comté de Shefford:
installation d'une vanne, $13,000. Montcalm: reconstruction du barrage,
décharge du lac Rossi. Gaspé-Nord: reconstruction du barrage,
décharge du lac Mont-Louis, $24,000. Montmorency: reconstruction de
barrage, décharge du lac Jumeau, $25,000. Montcalm: reconstruction du
barrage du Lac-en-Croix, $17,000. Et Motmorency encore, au lac Milieu:
reconstruction de barrage, $15,000.
M. LESSARD: Outre les barrages pour améliorer ou contrôler
le débit de l'eau, est-ce que le ministère des Richesses
naturelles fait des travaux pour améliorer la qualité de
l'eau?
M. MASSE (Arthabaska): Dans le secteur de l'eau, nous avons davantage
une fonction de connaissance, alors que, depuis que le ministre d'Etat, M.
Goldbloom, a été nommé à la protection de
l'environnement, il lui appartient davantage qu'à nous, au
ministère, de travailler à cet aspect du problème.
M. LESSARD: M. le Président, à mon sens, je crois qu'il va
falloir faire attention, justement à cause des recommandations de la
commission Legendre, de rediviser encore l'administration de l'eau. Si l'eau
est véritablement une richesse naturelle, exactement comme les mines, il
va falloir que l'eau soit sous le contrôle d'une administration et que
non seulement le ministère des Richesses naturelles puisse
contrôler des études, puisse accumuler des données sur
l'eau, mais qu'il puisse aussi, à la suite de ces
données-là, créer des améliorations dans la
qualité de l'eau. Je me demande justement, M. le Président, si,
avec la possibilité de la création d'un ministère de
l'environnement et...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Protection de l'environnement.
M. LESSARD: ...protection de l'environnement, on n'est pas encore en
train de diviser ce qu'on voulait concentrer par la commission Legendre.
M. MASSE (Arthabaska): La commission Legendre a eu des recommandations
précises sur ce point-là. Je suis parfaitement d'accord que, si
les divisions ou le morcellement des juridictions amènent
l'innefficacité, il ne faut pas continuer dans ce sens-là. Comme
je l'ai dit au début, la commission doit nous soumettre un autre rapport
justement sur cette question d'administration de l'eau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors M. le ministre, à ce
sujet-là, votre responsabilité en qualité de ministre des
Richesses naturelles est une responsabilité surtout d'étude,
d'analyses, d'inventaires d'ordre technique et scientifique. Depuis que l'on a
créé ce service qui deviendra peut-être,
éventuellement, un ministère destiné à la
protection de l'environnement, toute la question de la qualité de l'eau
sera la responsabilité du ministre responsable de la protection de
l'environnement et de la pollution. Mais la question de mon collègue, le
député de Saguenay, est la suivante, je pense: Est-ce qu'on a
prévu tous les mécanismes qui permettront d'établir une
coordination parfaite entre votre ministère, qui a une vocation dans ce
domaine d'ordre technique et scientifique, et le ministère ou la
direction qui sera chargée de la protection de l'environnement? Est-ce
qu'il y a un comité qui est mis en place ou s'il y aura bientôt un
comité qui permettra cette coordination parfaite de sorte que, eux
possédant les données que vous serez en mesure de leur fournir,
puissent procéder à exécuter des travaux ou à
prendre toute disposition utile à la protection des citoyens en ce qui
concerne la qualité de l'eau?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons, au ministère, une relation
constante avec, d'abord, M. Goldbloom, un haut fonctionnaire, M. Ménard,
et notre agent travaille avec l'équipe de M. Goldbloom au secteur de la
qualité de l'eau. Comme je le disais tout à l'heure, les
recommandations de la commission préconisent une administration de
l'eau. Le gouvernement aura
à prendre des décisions à cet effet, et je pense
qu'effectivement il est très important qu'on ne fonctionne pas
uniquement en termes de collaboration formelle sans que ce soit
institué, et qu'il faut instituer un mécanisme efficace non
seulement pour la coordination mais pour l'administration.
M. LE PRESIDENT: Le député de l'Assomption.
M. AUDET: Est-ce que cette administration de l'eau...
M. LE PRESIDENT: Même question. Le député de
l'Assomption a demandé la parole.
M. PERREAULT: M. le Président, le député de
Chicoutimi parlait de coordination. Je voudrais lui rappeler qu'il existe un
comité interministériel des eaux. On sait que plusieurs
ministères régissent l'eau: l'Agriculture, la Voirie, les
Richesses naturelles où siège la commission, et cette commission,
qui a été créée par l'ancien gouvernement, a
justement pour but de coordonner les actions des divers ministères dans
le domaine de l'eau en attendant qu'on fasse les structures de la commission
Legendre.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: J'aimerais savoir si cette nouvelle administration de l'eau
dépendra du ministère des Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Pas nécessairement, il n'y a rien de
défini dans ce sens-là.
M. TETRAULT: M. le Président, vu que, selon le rapport qu'il nous
donne, il est obligé de contrôler ou de payer, en partie avec des
prévisions budgétaires, des dépenses qui se font dans
plusieurs ministères, ne serait-il pas favorable à ce que la
Régie des eaux soit sous la juridiction du ministère des
Richesses naturelles, et non strictement sous celle de l'Agriculture ou...
M. MASSE (Arthabaska): Je prends bonne note de votre suggestion.
M. TETRAULT: Donc, on pourrait avoir des réponses aux questions
qui pourraient être posées, en tout domaine.
M. LESSARD: M. le Président, on parlait tout à l'heure du
comité interministériel sur le contrôle de l'eau. Lorsqu'il
y a construction, par exemple, d'un pont, est-ce que le ministère des
Richesses naturelles est appelé à faire des études sur les
conséquences qui peuvent survenir à la suite de la construction
de ce pont au-dessus d'une rivière?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, ce genre de choses est effectivement
discuté au comité. Mais tous ces projets, qui peuvent
émaner du ministère des Travaux publics ou de la Voirie, nous
sont soumis avant acceptation.
M. LESSARD: Est-ce que des études sont faites, par exemple, sur
le coût, sur le courant, sur le changement qui peut exister dans le
débit de l'eau à la suite de la construction d'un tel pont?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: Si je comprends bien ce que le ministre me disait tout
à l'heure, c'est que jusqu'ici, le ministère des Richesses
naturelles n'a pas eu à se préoccuper de la qualité de
l'eau. C'est-à-dire que les seules choses que le ministère
faisait, c'étaient des constructions de barrages, c'est-à-dire
des constructions de réservoirs d'eau. Il n'y avait pas d'autres travaux
tels que, par exemple, couper des méandres pour accélérer
le débit de l'eau, ce qui pourrait aussi améliorer la
qualité de l'eau.
M. MASSE (Arthabaska): Il y a une trentaine de stations. Nous avons un
service qui étudie la qualité de l'eau, qui a une trentaine de
stations de contrôle de la qualité. C'est un service, à mon
avis, peut-être timide, il faudra...
M. LESSARD: C'est l'impression du...
M. MASSE (Arthabaska): ...à mon avis, justement par les
recommandations du rapport de la commission, s'attarder sérieusement
à ce problème de la qualité de l'eau et aux travaux qui
devront être effectués par le ministère des Richesses
naturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'aimerais ajouter
ceci pour aider le ministre ou le tirer d'embarras. Il faut comprendre que,
dans le Québec comme d'ailleurs dans bien des régions de
l'Amérique du Nord, on ne s'est pas occupé très tôt
du problème de la pollution et de la pollution des eaux.
Alors, lorsque la commission Legendre a été
créée, l'objectif était précisément
d'établir une politique globale dans ce domaine et de faire face
à ces problèmes nouveaux que pose la pollution
créée par des causes industrielles, etc. Le problème est
relativement nouveau. On peut toujours se faire, d'un gouvernement à
l'autre, le reproche de ne pas y avoir pensé plus tôt, mais
lorsque la commission Legendre a été créée,
c'était précisément pour faire face à ce
problème, établir les mécanismes de coordination et
recommander au gouvernement une politique globale en une matière qui est
devenue stratégique pour la sécurité des citoyens et pour
la salubrité des conditions de vie, particulièrement en ce qui
concerne l'eau.
M. LESSARD : Je voudrais bien souligner, M. le Président,
d'après le rapport Legendre, que la commission Legendre, dans ses
études, ne se limite pas exclusivement à la pollution de l'eau,
c'est-à-dire qu'il ne s'agissait pas précisément
d'étudier la pollution de l'eau, mais d'étudier l'administration
de l'eau.
M. MASSE (Arthabaska): C'est tout le problème de l'eau, autant
dans les...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est tout le problème avec toutes ses
incidences.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Nous allons suspendre les travaux jusqu'à deux
heures trente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que vous me
permettriez, pour la bonne marche des travaux, de faire quelques suggestions
sur...
M. LE PRESIDENT: D'accord! Si les membres...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en sommes toujours à
l'article...
M. LE PRESIDENT: Services hydrauliques, poste 2, article 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services hydrauliques. Est-ce qu'on peut
considérer qu'il est...
M. LESSARD: Pas celui-là. Il me reste environ deux questions que
je pourrais poser.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ensuite, les services
hydrométéorologiques.
Services hydrométéorologiques
M. LE PRESIDENT: Services hydrométéorologiques, vous avez
des questions? Si vous voulez terminer les services hydrauliques...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce que ça permettrait, M. le
Président, dans d'au- tres articles où nous n'aurons pas
nécessairement de questions, de libérer certains fonctionnaires
du ministère. Est-ce que, dans le cas des mines, nous en avons
parlé passablement hier, on a encore des questions dans ce
domaine-là?
M. LE PRESIDENT: D'autres questions? M. TETRAULT: Dans les mines,
oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la question de la direction
générale du Nouveau-Québec.
M. LESSARD: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez beaucoup de questions?
M. LESSARD: Non, pas beaucoup. M. MASSE: Je ne sais pas si...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Direction générale de
l'énergie.
M. LESSARD: Si on parle des directions générales, moi,
j'ai quelques questions certainement à poser au niveau de chacune des
directions. Je pense, par exemple, au service de l'équipement ou au
service des agences, il n'y a pas grand...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait garder toutes les
têtes de chapitre...
UNE VOIX: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... et considérer comme adoptés
tous les postes, c'est-à-dire conserver les têtes de chapitre, les
articles et les sous-articles et les postes seront considérés
comme adoptés.
M. LESSARD: Bien, je n'ai pas d'objection à ça du tout,
d'accord.
UNE VOIX: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors la commission suspend ses travaux à deux
heures et quart.
Reprise de la séance à 14 h 19
M. CARPENTIER (président de la commission permanente des
Richesses naturelles): A l'ordre, messieurs!
Nous sommes à étudier l'article 2: Services hydrauliques.
Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'article 2, adopté. Services
hydrométéorologiques, adopté.
Direction générale des mines
M. LE PRESIDENT: L'article 3, adopté. Le boste budgétaire
3, article 2: Centre de recherche minérale.
M. AUDET: Excusez-moi, M. le Président, on va pas mal vite!
J'avais une question à poser au sous-article 12.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, nous sommes rendus à la
direction générale des mines.
M. AUDET: C'était justement sur les services hydrauliques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est passé, on vient de l'adopter et
vous n'avez pas protesté.
M. AUDET: Est-ce que je peux revenir un peu?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il faut le consentement unanime pour y
revenir.
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai pas d'objection, si c'est une petite
question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord, M. Audet.
M. AUDET: Dans le rapport du ministère des Richesses naturelles
on mentionne des cours de perfectionnement suivis par les professionnels du
service. Est-ce que ce sont des cours qui ont été suivis en 1969
ou 1970?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des coûts qui seront assumés
par le budget 71/72. C'est le budget 71/72 que l'on discute.
M. AUDET: Maintenant, ces étudiants-là...
M. MASSE (Arthabaska): Ah! Vous parlez du rapport de 1969.
M. AUDET: Des cours qui ont été suivis en 1969.
M. MASSE (Arthabaska): L'année se terminait le 31 mars 1970. Ce
sont des coûts qui ont été assumés à ce
moment-là.
M. AUDET: Maintenant, ce que je voulais savoir, au sujet des quelques
rapports qui ont été fournis à votre ministère par
ces ingénieurs-là, est-ce qu'ils étaient à l'emploi
du ministère lorsqu'ils ont donné ces rapports-là?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. M. MASSE (Artahbaska): Absolument.
M. AUDET: Maintenant, au poste budgétaire 2, sous-article 11:
Services contractuels, est-ce que le coût de ces rapports-là se
rapporte à cela?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On a le détail.
M. MASSE (Arthabaska): Pour les services contractuels, j'ai remis,
avant-hier, à chacun des chefs de parti de l'Opposition, les
détails pour chacun des services contractuels. Vous avez les
détails dans tout cela.
M. LE PRESIDENT: Le poste 2: Direction générale des eaux,
article 3.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Article 3: Services
hydrométéorologiques, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Le poste 3: Direction générale des mines,
article 3: Services géologiques, à la page 164.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4: Services miniers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5: Travaux dans les villages miniers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 6: Poste mobiles de sauvetage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Direction générale du
Nouveau-Québec
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 4: Direction
générale du Nouveau-Québec, article 1 :
Administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons eu, hier, M. le Président,
une discussion assez longue sur le problème du Nouveau-Québec. Je
n'ai pas, quant à moi, de renseignements additionnels à demander
au ministre. Alors, je suis personnellement disposé à accepter ce
poste.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté; arti-
cle 2: Services socio-économiques, adopté; article 3:
Service des agences.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4: Services de l'équipement,
adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Direction générale de
l'énergie
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 5: Direction
générale de l'énergie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Régie de l'électricité et du
gaz
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 6: Régie de
l'électricité et du gaz.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Achat, construction et transformation
d'immeubles
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 7: Achat, construction et
transformation d'immeubles; construction et réfection de chemins, de
ponts et de barrages.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous en avons discuté assez longuement
ce matin, alors, c'est adopté, à moins que le ministre ait des
renseignements additionnels à nous donner.
M. MASSE (Arthabaska): Non, s'il n'y a pas de demandes d'informations,
je pense qu'on a communiqué aussi les dépenses et remboursements
du gouvernement fédéral.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, est-ce que le ministre aurait
certaines remarques à faire à la fin de l'adoption de ses
crédits?
M. MASSE (Arthabaska): Je désire remercier, d'abord, les membres
de l'Opposition des franches discussions qui ont eu lieu hier et aujourd'hui et
aussi chacun des fonctionnaires qui ont participé à
l'étude de ces crédits. C'est le mot de la fin que je devais
donner.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je désirerais
remercier le ministre, vous-même, M. le Président, et ceux qui
vous ont précédé, ainsi que tous les fonctionnaires du
ministère des Richesses naturelles. Le ministre a dû hier soir
subir le feu des questions et endurer, subir un orage auquel il s'attendait,
bien entendu, parce que, quand on est ministre et qu'on a à rendre des
comptes, il est bien clair que...
M. MASSE (Arthabaska): C'est un art dans lequel vous avez beaucoup de
talent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... l'on ne peut pas s'en tirer sans quelques
égratignures. Que le ministre sache bien que notre intention
n'était pas de le massacrer, mais de lui montrer que nous surveillons
l'administration de son ministère qui, comme on l'a dit, est un
ministère extrêmement important. Alors, quand nous attaquons le
ministre, nous ne nous attaquons naturellement pas à sa personne, mais
à l'administrateur qu'il est devenu par la loi quand on lui a
confié la responsabilité du ministère des Richesses
naturelles.
M. MASSE (Arthabaska): C'est de bonne guerre!
M. TREMBLAY: (Chicoutimi): Alors, c'est de bonne guerre. D'ailleurs, je
voudrais le remercier et espérer qu'il va prendre note de toutes les
requêtes que nous lui avons soumises, des observations que nous lui avons
faites. Je l'inciterais, bien entendu, à s'appliquer à
définir pour les années qui viennent la politique
générale du gouvernement selon un échéancier qui
soit coordonné avec celui de l'Office de planification.
Là-dessus, M. le Président, je considère comme
terminée l'étude de ces prévisions budgétaires.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il n'y a pas d'autres remerciements? Est-ce
que vous avez quelque chose à ajouter à l'endroit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ferais observer à M...
M. AUDET: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Si vous permettez, M. Audet aurait un petit mot...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais simplement faire observer à
mon collègue de Saguenay que nous devions reprendre les travaux à
2 h 15 et que, de consentement unanime, nous avons accepté le
quorum.
M. LESSARD: Alors M. le Président, je regrette
énormément, je croyais que l'on devait se réunir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'avais interrompu...
M. LESSARD: ... à 2 h 30. J'avais d'ailleurs attendu la
deuxième sonnerie, avant de me rendre. Cependant, M. le
Président, j'avais quelques questions à poser surtout sur la
direction des eaux et étant donné qu'il y a une étude qui
se fait actuellement. J'espère que l'on pourra avoir les deux rapports
le plus tôt
possible. Même si j'avais posé la question au ministre, je
suis assuré qu'il aurait dû me répondre encore une fois
qu'il attend les rapports de cette étude. J'aurai certainement
l'occasion de revenir l'année prochaine et cette fois, étant
donné, je l'espère, que les études auront
été déposées...
M. MASSE (Arthabaska): Avec les réponses.
M. LESSARD: ... le ministre aura des réponses beaucoup plus
exactes et précises à nous donner. Je n'ai pas d'opposition, M.
le Président, et je n'ai pas l'intention de revenir sur le...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'honorable député
d'Abitibi-Ouest a quelques commentaires à ajouter?
M. AUDET: Le député de Chicoutimi avait mentionné
qu'il avait encore un mot...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, c'était simplement pour indiquer
la procédure au député de Saguenay. Je m'excuse de vous
avoir coupé la parole, M. le député.
M. AUDET: Merci, M. le ministre. Je vous remercie beaucoup de
l'information que vous nous avez donnée. Comme le député
de Saguenay, j'aurais aimé que mon collègue le
député d'Abitibi-Est soit ici. Lui aussi est en retard de
quelques minutes, on a passé ça à la vapeur, passablement.
De toute façon, je lui rendrai compte du bref exposé qu'on a vu
des derniers sous-articles. J'espère que votre ministère se
maintiendra en bonne santé et qu'il s'orientera surtout vers la
possibilité de faire bénéficier la province de
Québec de ses richesses naturelles, possibilité qu'il n'a pas
d'ailleurs actuellement...
M. MASSE (Arthabaska): C'est notre...
M. AUDET: ... Réellement, on se trouve à faire de jolis
dons aux étrangers tout en se payant le luxe de travailler. Maintenant,
nous voudrions qu'on s'organise pour travailler et aussi en récolter les
fruits.
M. MASSE (Arthabaska): Croyez bien, M. le député que nous
sommes les gardiens des biens, des richesses naturelles du Québec et
nous entendons assumer notre mandat en ce sens.
M. AUDET: Vous avez beaucoup à faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, aucun article
n'ayant été réservé, vous pouvez faire rapport au
président de la Chambre que la commission des Richesses naturelles a
adopté les crédits du ministre, qui n'a plus maintenant
qu'à travailler.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, avant de terminer, je voudrais
également remercier les présidents qui m'ont
précédé à cette commission et également tous
les membres de cette commission qui ont travaillé et qui ont
essayé par tous les moyens possibles d'en connaître davantage sur
le ministère des Richesses naturelles. Je remercie le ministre, je
remercie également tous les fonctionnaires qui se sont efforcés,
eux aussi, de donner tous les renseignements nécessaires qui ont
été demandés par les collègues de cette commission.
Encore une fois, merci à tous et à chacun. Nous souhaitons la
meilleure des chances au ministre dans son ministère.
(Fin de la séance: 14 h 30)