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Commission permanente
des richesses naturelles
et des terres et forêts
Etude des règlements de la loi no 90 Loi sur
le
commerce des produits pétroliers
Séance du mercredi 25 octobre 1972
(Dix heures seize minutes)
Préliminaires
M. LAFRANCE (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des richesses naturelles et des terres et
forêts commence l'étude des règlements du projet de loi no
90. Avant de commencer, je voudrais mentionner quelques changements dans les
membres de la commission; M. Coiteux est remplacé par M. Brown; M.
Drummond est remplacé par M. Faucher, de Yamaska; M. Tétrault,
d'Abitibi-Est, est remplacé par M. Béland, de Lotbinière;
M. Loubier est remplacé par M. Cloutier de Montmagny, et M. Montcalm
Simard est remplacé par M. Clément Vincent.
UNE VOIX: Le parti québécois?
M. LAFRANCE: Comme d'habitude, absent. M. le ministre, nous sommes
prêts à procéder à l'étude des
règlements.
Exposé de M. Gilles Massé
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, messieurs, je veux dire
juste quelques mots pour situer un peu l'étude que nous avons à
faire ce matin. Je ne sais pas si vous vous le rappelez, mais lors de
l'étude du projet de loi no 90, en décembre dernier, nous nous
étions entendus pour que les règlements soient
déférés à la commission des richesses
naturelles.
Je voudrais, avant d'amorcer la discussion, rappeler brièvement
l'objectif de cette Loi du commerce des produits pétroliers, qui a
été sanctionnée en décembre dernier, situer ce
projet de règlements à l'intérieur du contexte plus global
de la loi et vous faire part de la consultation intensive dont elle
découle, des moyens d'application auxquels elle aura recours et des
limites bien précises auxquelles cette réglementation doit faire
face.
L'application de cette Loi sur le commerce des produits
pétroliers deviendra possible grâce à ces
règlements. Cette loi, la première touchant de façon aussi
globale le secteur des produits pétroliers, a pour but de
réglementer ce commerce et vise à régler une foule de
problèmes s'accumulant depuis plusieurs années.
M. le Président, le consommateur québécois sera, il
va sans dire, le premier bénéficiaire de l'entrée en
vigueur de cette loi et ceci grâce aux objectifs de qualité, de
quantité du produit, de protection du milieu et du public visés
par la Loi du commerce des produits pétroliers.
On sait que le commerçant devra accéder à un
certain standard de qualité dans les services qu'il offre au public et
dans l'équipement utilisé à cette fin. Tous ces objectifs,
c'est-à-dire la protection du consommateur, du commerçant, la
protection du milieu et du public en général, en
éliminant, grâce aux inspections, des risques d'accident, pour ne
pas être des voeux pieux, doivent reposer sur tout un ensemble de normes
bien précises qui en garantissent la mise en application.
Cette réglementation à l'étude aujourd'hui
constitue la toile de fond de cette loi sur le commerce des produits
pétroliers. Elle nous permet d'identifier les produits
pétroliers, de les classifier à partir de normes de
qualité spécifiques, de réglementer l'émission des
permis et des droits afférents à chaque catégorie de
permis et d'élaborer les règlements techniques qui s'appliquent
aux équipements et à l'opération de chacun des types
d'établissement visés par le permis, qu'il s'agisse de normes de
sécurité quant à l'entreposage, à la manutention et
au transport des produits visés par cette réglementation.
De nombreuses mesures de sécurité contre les incendies,
les fuites ou déversements de produits pétroliers sont
prévues et les exploitants de dépôts maritimes ou
d'établissements pour le commerce de détail ou de gros devront
s'y conformer sous peine de sanctions stipulées dans la loi.
Désormais, tout exploitant faisant la demande d'un permis de
détaillant ou de grossiste d'entreposage ou de transport doit aussi se
procurer une assurance de type responsabilité civile pour un montant
variant selon les opérations qu'il effectue.
Un rapport d'opération couvrant les activités des
différentes catégories d'exploitants est exigé
annuellement et permettra à la direction générale de
l'énergie de mon ministère d'atteindre une connaissance
exhaustive de ce secteur du commerce des produits pétroliers.
Les règlements du bill 90 sont un témoignage
évident qu'une consultation est possible entre l'entreprise et le
gouvernement. Vu la complexité de cette réglementation et ses
implications nombreuses sur le commerce des produits pétroliers, une
consultation suivie auprès des associations de ce secteur nous a paru
indispensable.
Les associations de marchands d'huile à chauffage du
Québec, les services automobiles, l'association pétrolière
du Québec et la Fédération des garagistes
détaillants d'essence ont été consultés. Cette
étroite collaboration nous permet de présenter aujourd'hui une
réglementation complète cohérente et, sans aucun doute,
à la portée de tous ceux qui devront la consulter.
Pour l'exploitant de toute catégorie, la réglementation
deviendra un manuel indispensable à
la bonne marche de ces opérations. Mon ministère verra par
une campagne d'information intensive à lui fournir tous les
renseignements pertinents, qu'il s'agisse des normes de sécurité
requises, de l'exigence d'un permis renouvelable ou d'un rapport de
statistiques à compléter.
Les articles 30 et 31 de la loi 90 prévoient des sanctions contre
ceux qui exploiteront un commerce sans permis ou enfreindront tout
règlement afférent à cette loi du commerce des produits
pétroliers. L'application de cette loi sur le commerce des produits
pétroliers constitue un premier jalon qu'il est urgent de poser afin
d'assainir un secteur fort important de l'économie
québécoise.
M. le Président, MM. les membres de la commission, j'ai cru bon
de situer cette réglementation dans le cadre plus global de la loi, mais
je suis convaincu que vous réalisez la portée d'une telle
réglementation, et je propose que nous la discutions dès
maintenant.
Pour terminer, je dois dire, pour ce qui est des règlements,
qu'une deuxième phase suivra ayant trait à des secteurs
particuliers qu'on pourra énumérer tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, un très bref
commentaire. Le ministre a commencé sa déclaration en nous
demandant si on se souvenait de la discussion qui a eu lieu en Chambre. Oui, on
s'en souvient, et c'est à la suite de cette discussion que le ministre
avait accepté la suggestion des partis d'opposition de discuter des
règlements en commission parlementaire. Je pense que c'est là une
très sage décision. On voit, par le travail qui nous est soumis
ce matin, qu'il s'agit là véritablement d'un document
extrêmement important, d'un document volumineux qui a dû demander
aux fonctionnaires qui l'ont préparé une somme énorme de
travail.
C'est dans cet esprit de collaboration, en remerciant le ministre
d'avoir accepté cette suggestion je pense qu'il aura à se
féliciter de l'avoir fait que nous abordons l'étude des
règlements. Cela ne surprendra pas le ministre si on lui dit qu'on n'a
pas eu le temps, compte tenu du moment où on a pris connaissance de ce
document de travail, de sa familiariser avec ces règlements; tout au
plus avons-nous eu le temps d'en faire une lecture rapide en diagonale et de
parcourir l'index.
Il y a une partie qui est plus facile d'approche, plus facile à
discuter qui est moins technique, mais il y a des sections qui sont techniques.
Je ne crois pas, sans blesser personne autour de cette table, que nous soyons
des experts capables d'apprécier les points techniques de cette
réglementation. Mais le ministre nous dit qu'il a fait des consultations
intensives auprès de certains organismes. Je voudrais qu'il me
répète, si possible, la liste des organismes. Il y avait la
Fédération des détaillants d'essence. Est-ce que le
ministre pourrait nous répéter le nom des autres organismes qui
ont été consultés?
M. MASSE (Arthabaska): Avec plaisir. Je n'en ai nommé que
quelques-uns tout à l'heure, dont l'Association des marchands d'huile
à chauffage du Québec, l'Association des services automobiles,
ce sont surtout les stations de service l'Association
pétrolière du Québec, ce sont les compagnies
majeures la Fédération des garagistes et
détaillants d'essence. J'ai une autre liste qu'on pourrait lire,
comprenant le gouvernement fédéral, les Canadian Underwriters
Laboratories, des manufacturiers d'équipement, etc...
M. CLOUTIER (Montmagny): De quelle façon le ministre a-t-il
procédé? Est-ce qu'il leur a soumis un texte de règlements
ou s'il a suggéré aux organismes de faire des suggestions sur
certains points précis qui les concernaient particulièrement?
J'imagine qu'avec la Fédération des détaillants
d'essence on n'avait peut-être pas besoin de prendre connaissance de
l'ensemble des règlements, mais de la partie qui concerne
spécialement le commerce au détail. Alors est-ce comme ça
que le ministre a procédé?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois dire que certaines consultations ont
été faites avant la rédaction du document, entre autres en
ce qui concerne des normes très techniques. Par la suite, chacune des
associations mentionnées tout à l'heure a été
consultée sur des règlements déjà
rédigés, mais parfois la rédaction s'est faite en
collaboration avec les associations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Juste un autre commentaire. Dans l'introduction
je ne reprends pas le mot-à-mot on a fait allusion
à des éléments de souplesse dans la réglementation.
Evidemment, on se rend compte que, dans la majorité des cas, les
commerçants, ceux qui sont engagés dans ce secteur vont
être touchés directement par la réglementation et seront
obligés d'apporter des modifications, soit aux installations, à
l'équipement, à la façon de procéder, aux
contrôles. Alors, je pense qu'il est important, comme on le disait dans
l'introduction, qu'il y ait un certain élément de souplesse dans
les normes techniques, de façon à s'adapter aux conditions du
milieu qui changent d'une région à l'autre. On le mentionnera au
terme des séances de la commission parlementaire, il faudra
également peut-être qu'il y ait une certaine période de
transition, afin de permettre à la population, pas seulement aux
consommateurs, mais à ceux qui sont directement engagés dans ce
secteur, de prendre connaissance des règlements et de pouvoir les
appliquer.
Alors je compte sur le ministre. Je pense bien qu'il est conscient de
l'importance des modifications que ces règlements vont imposer
dans le secteur du commerce. Il faudra nécessairement non pas
faire preuve de faiblesse, mais faire preuve aussi d'une certaine souplesse,
afin que le ministre ait la collaboration de ceux qui vont être
appelés à vivre avec ces règlements. Ce sont les
commentaires que je voulais faire à ce moment-ci.
M. MASSE (Arthabaska): Si vous permettez, M. le Président, pour
la dernière remarque, il y a vraiment une période
d'adaptation.
Tout dépend de l'importance ou de la dépense que cela peut
exiger chez le détaillant. La période d'adaptation, on le verra
dans les règlements, peut s'échelonner du 1er janvier 1973 et
même dans certains cas à 1975 et dans d'autres cas à
1978.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, à mon tour j'aimerais apporter
quelques observations en ce qui concerne ce dépôt de
règlement faisant suite à la loi 90 sur les produits
pétroliers.
Il va sans dire que je me dois, à ce moment-ci, de
féliciter le ministre d'avoir bien voulu nous présenter un projet
de réglementation faisant suite à cette loi étant
donné qu'elle était la première du genre au Québec,
afin que les consommateurs puissent être protégés, parce
qu'on a vu souventefois dans le passé que les consommateurs se voyaient
aux prises avec une situation qui faisait qu'une certaine quantité de
grosses compagnies pouvaient abuser, ou c'étaient seulement des
grossistes, des détaillants, et le reste, et qu'à
différents paliers le consommateur devait payer la note de la mauvaise
qualité, de quantités réduites ou la supposée
quantité servie.
Pour différentes raisons, un projet de réglementation
vient à temps et je pense qu'il est clair que cela apportera un certain
nombre d'améliorations pour les consommateurs du Québec.
Maintenant, il va sans dire qu'avec une brique semblable qui noua a
été livrée hier, nous n'avons pu toute la lire cette nuit.
Mais j'ai cru déceler qu'il manquait certains aspects. Je ne sais si
c'est volontaire ou pas. On parle, entre autres, de classes I, II, III, mais
est-ce qu'on a défini clairement ce que pouvait contenir, par exemple,
telle huile à chauffage classe I? Quels sont les ingrédients
qu'il y a à l'intérieur? Je ne l'ai pas vu dans le volumineux
rapport. Je pense que c'est une chose sur laquelle il faudra s'arrêter et
désigner bien clairement.
Il est bien clair que vous agencez une situation où il y aura des
inspecteurs pour aller vérifier aux différents paliers, oui. Par
contre, il ne faut pas, non plus, prendre les consommateurs pour des dupes. Il
y en a qui peuvent vérifier à leur façon si cela renferme
la qualité requise, dans certains cas.
J'écoutais avec attention les observations du
député qui m'a précédé relativement aux
personnes ou aux organismes consultés. J'aurais une question à
poser au ministre: Est-ce que vous avez consulté certaines des personnes
qui ont été les plus lésées dans le passé,
ou si cela s'est limité aux groupements qui réunissent les
détaillants, aux associations de consommateurs comme telles, aux
grossistes, aux producteurs d'huile, etc.? Est-ce que vous êtes descendu
au palier des personnes qui étaient les plus lésées dans
leurs droits?
M. MASSE (Arthabaska): Les personnes les plus lésées dans
leurs droits, j'ai de la difficulté à me représenter cela.
Mais, si la question veut dire: Est-ce qu'on a consulté les simples
citoyens qui auraient pu être victimes de fraudes dans le passé?
Dans ce cas-ci, non. Je dois dire que les consultations ont été
faites avec des groupements, mais que, d'autre part, on a tenu compte
également de toute la réglementation qui peut exister dans les
autres provinces canadiennes, des différentes normes du gouvernement
fédéral et également, dans certains cas, des
réglementations de certains Etats américains.
D'après ce que mes fonctionnaires me transmettent, c'est de la
somme de tout ce travail de réflexion sur les règlements d'autres
Etats, d'autres provinces, dont on a tenté de bénéficier
aux maximum avec cette volumineuse réglementation.
M. BELAND: Merci. J'ai constaté que certains paliers semblaient
entièrement couverts et, à mon sens, dans les moindres
détails. C'est entendu, comme je le disais, que c'est à certains
paliers seulement. On ne remonte pas jusqu'au commerce national ou
international, des produits pétroliers. C'est entendu que cela ne touche
pas directement le consommateur.
Peut-être qu'on y arrivera avec des projets subséquents au
projet de loi et qui statueront des choses à ce sujet. Dans la province
de Québec, il est bien clair que nous consommons de l'essence qui vient
du Vénézuéla, peut-être de l'Ouest canadien ou de
1'Alberta. Est-ce que nous n'en avons pas chez nous? Je dis que nous en avons
et elle a été découverte. Est-ce que le gouvernement a
l'intention de décider, sur quelques aspects, quelles devraient
être, à l'avenir, les possibilités d'exploitation pour un
meilleur service aux Québécois des produits tirés du sol
québécois? Est-ce que le ministre peut me répondre
immédiatement à savoir s'il a l'intention, à un moment
donné, de statuer, pour le Québec, quelque chose d'assez
précis quant aux possibilités d'exploitation de nos ressources
pétrolifères, c'est bien ça le mot...
M. MASSE (Arthabaska): Pétrolières.
M. BELAND: ... pétrolières. Les deux se disent, n'est-ce
pas? Est-ce que le ministre a l'intention de statuer quelque chose dans un
avenir plus ou moins rapproché?
M. MASSE (Arthabaska): Comme vous le savez, il existe actuellement des
entreprises d'exploration pétrolière qui oeuvrent sur le
territoire du Québec. Soquip fait également un travail important
dans l'exploration. Je pense que nous avons à définir une loi
parce que cette exploration est actuellement soumise à la Loi des mines.
Nous avons l'intention d'adapter cette loi à la recherche, plus
spécialement du pétrole et du gaz naturel, par la
présentation d'une loi peut-être plus adaptée aux besoins
de cette industrie.
M. BELAND: Très bien, c'étaient là mes
observations.
M. MASSE (Arthabaska): Maintenant, si vous me le permettez, pour
répondre à une de vos questions, vous disiez que la composition
des produits de chacune des classes n'était pas mentionnée. Il
faudrait que vous regardiez à la page 9 du document où on
détermine chacune des classes. Il est bien évident qu'on n'a pas
une définition chimique du produit. Mais on donne des degrés.
Cela est une méthode technique de déterminer, par exemple, si
c'est du gaz. La classe 1, c'est de l'essence; la classe 2, c'est de l'huile
à chauffage; la classe 3, ce sont des lubrifiants.
C'est classé selon la température, à une
température qu'on dit être "un point d'éclair". La classe
1, par exemple, est déterminée par une température qui
varie de 1 à 100 degrés; l'huile à chauffage, de 100
à 140 degrés; à 140 degrés et plus, ce sont les
lubrifiants.
Ce sont les normes techniques, qui ne sont peut-être pas
suffisamment explicités à la page 9, parce qu'on donne les
différentes classes, mais on retrouve cela ailleurs dans le
document.
M. BELAND: A ce moment-ci, il est entendu que vous avez abordé
je l'avais vu d'ailleurs en pages 8 et 9 une certaine
définition. Par contre, à mon sens, il me semble qu'il faudrait
aller un peu plus loin dans les définitions, dans les termes, même
très techniques, de chaque classe déterminée, à
savoir il y a un indice de X, telle chose, telle chose et telle chose dans la
classe 1, etc. Je pense que nous avons dans nos universités des
personnes qui vont certainement s'arrêter à feuilleter cette
réglementation et faire de petites expériences personnelles.
Nous avons des gens qui vont essayer d'aller plus loin pour voir si
l'essence qui leur est livrée, ou encore l'huile à chauffage,
l'huile diesel, répond réellement aux normes, malgré le
travail d'inspection qui sera certainement bien fait par les inspecteurs que
vous nommerez. Encore là, il y aura certainement, des personnes qui
essaieront d'en connaître davantage et de vérifier si cela
répond réellement aux normes précises qu'il faut pour
satisfaire les besoins du consommateur, surtout au point de vue des prix.
M. LE PRESIDENT: Section I. M. LESSARD: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse auprès du député de
Saguenay. Je pensais que vous étiez ici par distraction.
M. LESSARD : Nous sommes encore ici, M. le Président. Nous avons
l'intention d'y demeurer. Je vous comprends, d'ailleurs, M. le
Président.
M. le Président, quelques remarques. D'abord, je pense bien que
c'est quand même d'une certaine importance que le ministre ait
accepté la suggestion qui lui a été faite de soumettre ce
rapport à la commission parlementaire. Cependant, si on veut qu'une
commission parlementaire soit efficace, il faut lui donner les instruments
nécessaires. Or, nous avons reçu ce document, document qui est
fort important, qui est strictement technique, seulement hier. Il me parait,
à moi en tout cas, très difficile, aujourd'hui, de pouvoir
discuter pleinement d'un document comme celui-là. Il y a des faiblesses
assez considérables dans ce document, comme il y a des choses, aussi,
qui sont très bonnes, qui sont excellentes. Je suis quand même
heureux que le ministre ait donné suite à l'application
concrète du bill 90, ce qui est du moins un certain début pour
régler le problème du commerce des produits
pétroliers.
Je n'ai pas l'intention de reprendre le débat que nous avions
fait à ce sujet, sur le bill 90, en particulier la première
partie du débat concernant la protection du consommateur. Je comprends
qu'actuellement le projet de loi s'attaque plus particulièrement aux
dangers que comporte la commercialisation des produits pétroliers.
Cependant, il y a un problème fondamental qu'on avait discuté
lors du débat sur le projet de loi no 90, soit le problème de la
guerre des prix. Cela, on n'y touche pas. On sait que, dans certaines
régions de la province, l'écart peut être aussi grand que
$0.19 le gallon. Dans des régions éloignées comme les
nôtres, la Côte-Nord, l'Abitibi, la Gaspésie, on subit des
conséquences énormes à cause de la guerre des prix entre
les détaillants.
Et quand on réussit à avoir un détaillant
indépendant, on s'aperçoit que les prix sont beaucoup moins
élevés que quand ce sont des détaillants qui sont soumis
aux grosses compagnies.
Je pense bien qu'il va falloir s'y attaquer, parce que ce sont les
régions, bien souvent, où il y a le plus de difficultés
qui subissent ces conséquences. Et il n'y a aucune raison que sur la
Côte-Nord on paie le gallon $0.10 plus cher qu'à Québec. Au
contraire, c'est la région la plus rapprochée des pays
exportateurs.
Il va falloir se pencher un jour ou l'autre sur ce problème. On
sait que cela a fait l'objet de quantités de questions à
l'Assemblée nationale l'an dernier et que le ministre nous a
répondu:
Pour le moment, il est difficile de faire quelque chose.
L'an passé, le ministre, lors de la discussion du bill 90, nous a
répondu à peu près la même chose. Il va falloir s'y
attaquer et exiger des compagnies des explications concernant la guerre des
prix et concernant le fait que plusieurs régions du Québec sont
obligées de payer des prix assez considérables, ce qui
amène un coût de transport assez différent par rapport
à celui d'autres régions de la province.
Il y a le problème aussi que les détaillants d'essence
avaient soumis au premier ministre Bourassa, le 15 juin 1971, dans une lettre
qu'ils lui avaient fait parvenir: "La situation des petits distributeurs de
pétrole vis-à-vis des grosses entreprises
pétrolières". Cela, on n'y touche pas. On qualifiait la situation
d'esclavage, et je la reprends, parce que c'est extrêmement
important.
Et dans la lettre qu'on envoyait à M. Robert Bourassa, on disait
ceci: "Les détaillants d'essence sont à la merci des compagnies
pétrolières qui manipulent lois, frontières, au
détriment des intérêts des collectivités, font fi
des données fiscales, contrôlent tous les mouvements de biens et
des ressources humaines de cette industrie, dictent le ton à tous les
rapports, déterminent les règles à suivre, imposent les
procédés à appliquer. Bref, toute cette industrie est bien
assujettie par leur carcan".
Mais surtout ce paragraphe: "Les détaillants d'essence sont non
libres de fixer leurs propres heures de travail, non libres d'accepter la
gazoline de leur choix, non libres de publier leur propre nom et forcés
de publier le nom de la compagnie pétrolière, forcés
d'acheter les marques désignées et l'antigel à des prix
n'étant pas toujours compétitifs, forcés de payer pour les
programmes de promotion et les concours commandités par les compagnies
pétrolières, forcés d'accepter les changements de baux et
de contrats. La seule alternative qu'ils ont est d'abandonner leur commerce.
Bref, ils jouissent de deux libertés seulement: la liberté de
faire tout ce que leur compagnie pétrolière suggère, la
liberté de devenir cassés".
Cette situation a quand même des conséquences dans la
protection du consommateur au Québec, a des conséquences
vis-à-vis des petits détaillants, et a des conséquences
énormes vis-à-vis du petit consommateur.
Vous avez élaboré dans votre projet de règlement un
certain contrôle de la qualité des produits pétroliers,
strictement par le fait que vous vous donnez le droit de faire certains
échantillons. C'est déjà un début, en ce qui
regarde le nombre d'octanes, par exemple, dans la gazoline, la qualité
des produits. Il faut absolument que le gouvernement du Québec nomme des
inspecteurs qui, régulièrement, devront contrôler les
produits pétroliers.
Et pour moi le commerce des produits pétroliers ça va plus
loin que ça. Ce n'est pas d'abord là qu'on se fait tromper. Ce
n'est pas d'abord à ce niveau qu'on se fait organiser. C'est à un
autre niveau, c'est-à-dire la relation entre le petit détaillant
et les grandes compagnies pétrolières.
Et le petit détaillant est poigné là-dedans, il est
esclave. Il va falloir que le gouvernement du Québec s'interpose entre
le petit détaillant...
M. LE PRESIDENT: Etes-vous capable de me dire à quel article du
projet de loi vous êtes?
M. LESSARD: M. le Président, je discute des règlements
actuels, de ce qui est bon et de ce qui aurait dû être dans le
projet de loi.
M. LE PRESIDENT: II faut tout de même discuter ce qui est dans la
loi et les règlements. On ne peut pas...
M. LESSARD: M. le Président, je discute des
règlements.
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse, mais on doit discuter de ce qui doit
être dans la loi et les règlements qui sont applicables à
la loi.
M. LESSARD: C'est justement, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: On ne parle pas de ce qui devrait être dans la
loi, puisqu'elle est adoptée.
M. LESSARD: M. le Président, je parle de ce qu'on aurait dû
ajouter dans les règlements pour faire en sorte que la loi puisse
véritablement régler le problème du commerce. Regardez
votre loi, M. le Président: "Ce projet a pour objet de régir le
commerce des produits pétroliers au Québec." Est-ce que la
relation entre le grossiste et les petits détaillants ce n'est pas une
certaine réglementation concernant le commerce des produits
pétroliers, M. le Président? Si ce n'est pas ça, je me
demande ce qu'on est venu discuter ici.
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît, je vais vous faire la remarque
que vous avez faite tout à l'heure. Vous dites que vous avez eu la
brique hier et vous n'avez pu en prendre connaissance; donc, vous ne pouviez
pas discuter ce matin et vous êtes en train de discuter.
M. LESSARD: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez continuer sur les règlements, je
vous laisse la parole. Si vous ne voulez pas, je vais donner la parole à
un autre.
M. LESSARD: ... il y a certaines choses que je peux discuter et j'ai
l'intention d'en discuter.
M. le Président, en particulier la relation et les contrats entre
le grossiste, la grande entrepri-
se pétrolière et le petit détaillant, il va falloir
que le gouvernement du Québec essaie véritablement de
régler ce problème. C'est un problème de
réglementation qui concerne le commerce des produits pétroliers,
quoi qu'en dise M. le président.
Il y a aussi le problème que les normes techniques qu'on a
actuellement ce n'est pas un reproche au ministre mais on devrait aller
plus loin que ça sont strictement américaines. Qu'on me
comprenne bien, quand je dis "américaines", ça ne veut pas dire
que ce n'est pas bon, au contraire. Les normes techniques qui sont là
peuvent être excellentes. Mais comme nos petits détaillants sont,
actuellement, pris avec les grosses compagnies américaines, on leur
impose des règlements qui sont en fonction des normes et des techniques
des grosses compagnies américaines. Il faudrait aussi se pencher sur le
problème et voir s'il n'y aurait pas lieu d'appliquer des
règlements qui ne sont pas strictement américains mais qui
pourraient permettre aux petits détaillants d'aller s'associer avec
d'autres compagnies pétrolières qui ne sont pas
nécessairement les compagnies pétrolières
américaines.
Comme ces règlements sont strictement américains, je pense
qu'on rend les détaillants encore plus esclaves des compagnies
américaines. Voilà, M. le Président, les quelques
remarques que j'avais l'intention de faire. Je pense qu'elles touchent
strictement au projet de règlements du bill 90 et j'étais
justifié de les faire. Je souhaite une chose, c'est que le ministre
actuel, qui a fait un pas, je crois, pour régler une situation qui
exigeait de l'être, aille beaucoup plus loin s'il veut
véritablement régler le problème du commerce des produits
pétroliers.
Encore une fois, je félicite le ministre et les fonctionnaires
qui ont fait un travail énorme là-dedans. Ce n'est pas la faute
des fonctionnaires si on ne va pas plus loin que ça, c'est strictement
la faute de l'idée qu'on a de ne pas toucher véritablement au
problème et ne pas aller plus loin que régler ce qu'il y a de
superficiel. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je veux répondre
aux commentaires qu'on vient d'entendre. Je pense que pour la première
fois on tente d'avoir une réglementation, le gouvernement entre dans le
secteur des produits pétroliers. Il est évident que, par rapport
à un marché si important et aussi complexe, il n'est pas toujours
possible de tout faire du premier coup.
Comme je le disais tout à l'heure, même si c'est un
document de 200 pages que nous avons devant nous, c'est évident que
ça laisse toujours de la place au perfectionnement. Je suis d'accord sur
ce plan.
M. LESSARD: C'est le rôle de l'Opposition, M. le
Président.
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne la deuxième phase,
parce que j'ai dit tout à l'heure peut-être que vous
n'étiez pas présent que la deuxième phase touchera
à des points, justement, qui nécessitent qu'au départ nous
ayons une certaine quantité de statistiques qui nous parviendront avec
les demandes de permis auxquelles sera attaché un questionnaire que le
détaillant, le grossiste ou le transporteur aura à remplir. Cela
nous permettra, dans un deuxième temps, de connaître davantage la
situation.
Actuellement, les statistiques sur cette question sont des plus rares et
ne permettent pas d'avancer dans des champs nouveaux. C'est la remarque que
j'avais à faire en ce qui concerne la rationalisation du secteur de la
distribution au Québec. Maintenant, il ne faudrait pas faire, non plus,
de pathos parce qu'on dit que les normes sont inspirées de normes des
grandes compagnies américaines. Ce n'est pas une question de grandes
compagnies américaines; c'est une question de techniques, c'est une
question d'avancement technologique, et je dois dire qu'un certain nombre des
normes appliquées sont des normes canadiennes. Peut-être que des
questions de langue peuvent poser certains problèmes à des petits
détaillants qui ne sauraient pas, par exemple, la langue anglaise, mais
je dois dire que, sur ce plan-là, nous avons bien l'intention
d'effectuer des traductions qu'on pourra remettre à chacun des
détaillants qui voudra s'en prévaloir.
Dans la deuxième phase, comme je le disais tout à l'heure,
nous avons l'intention d'examiner toute la question du nombre des stations de
service, de rationaliser le commerce et la distribution des produits, la
localisation, par exemple, des stations de service et un certain nombre
d'autres points qui ressortiront à la suite des compilations
statistiques que nous ferons à partir des renseignements que chacun des
distributeurs, grossistes ou transporteurs devra nous remettre dès le
début de 1973, s'il veut pouvoir fonctionner à partir de
l'entrée en vigueur de cette loi.
M. LESSARD: M. le Président, la réponse du ministre me
satisfait; c'était un peu dans ce sens que je lui demandais des
précisions. Cependant, quand je parlais des normes américaines,
il ne s'agissait pas du tout de pathos. Ce n'est pas en tant que
député péquiste que j'en parlais; c'est qu'en fait, si on
crée des normes strictement américaines, le détaillant
devient encore plus esclave de ces compagnies. Les compagnies
américaines sont aussi internationales. Il va falloir agir de
façon à ne pas strictement lier nos distributeurs de produits
pétroliers à ces compagnies. Il y a d'autres compagnies
internationales qui viennent d'autres pays. C'est simplement pour ça, M.
le Président; ce n'est pas du tout dans l'intention de faire du pathos.
Je pense que je suis assez réaliste pour constater que les compagnies
pétrolières sont d'abord des compa-
gnies internationales et en grande partie des compagnies
américaines.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, comme question supplémentaire
à ce qui vient d'être dit, étant donné la
réponse que le ministre a apportée lorsqu'il dit, par exemple:
Les statistiques, à ce jour, ne permettent pas d'avancer dans des champs
nouveaux, est-ce que le ministre laisse présager que justement il n'y a
pas possibilité d'élaborer dans des champs nouveaux au point de
vue de la réglementation?
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout. Je dis qu'il faut une meilleure
connaissance pour aller plus loin que les règlements actuels. Par
exemple, est-ce qu'on sait combien, dans telle municipalité, existent de
stations de service, les distances entre les stations de service? Cela, ce sont
des genres de données qui ne sont pas disponibles. Je veux dire que les
questionnaires que devra remplir annuellement un détenteur de permis
nous permettront de connaître davantage le secteur et, par la suite,
peut-être, d'aller dans des champs nouveaux qui ne sont pas inclus dans
la présente réglementation. C'est le sens de mes paroles.
M. BELAND: Faisant suite à ce que vous venez de dire encore,
disons que le permis, c'est en quelque sorte un privilège qui est
accordé à quelqu'un en particulier. A ce moment-là, est-ce
que les premiers permis vont être remis automatiquement aux
détaillants, aux grossistes, aux commerçants et le reste,
à tous ceux qui font présentement le commerce des produits
pétroliers? Est-ce que vous avez prévu la réglementation
à cette fin? Est-ce qu'il y a suffisamment de choses bien
définies pour faire en sorte qu'il y ait une surveillance très
étroite, après que les permis seront...
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je pense que si on a
l'occasion de feuilleter tout le document on verra que la demande du permis au
ministère devra être accompagnée d'un questionnaire rempli
par le demandeur du permis, avant la livraison.
M. BELAND: Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre nous dit qu'il n'est pas
capable de savoir combien il y a de détaillants dans telle
municipalité. Est-ce que le détaillant n'est pas obligé de
s'inscrire au ministère des Institutions financières? Est-ce que
ce ministère n'a pas toutes les informations que recherche le ministre?
Ou du moins, est-ce qu'il ne devrait pas les avoir?
M. CLOUTIER (Montmagny): Si c'est une compagnie.
M. LESSARD: II ne faudrait quand même pas cloisonner les
ministères.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si c'est une compagnie. Si c'est un
particulier, il n'a pas à s'inscrire au ministère des
Institutions financières.
M.LESSARD: Strictement, s'il est incorporé.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a plus de chance qu'il s'inscrive au
ministère du Revenu parce qu'il lui faut une licence de taxe de
vente.
M. LESSARD: En fait, le détaillant a une licence de taxe de vente
quand même.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais c'est au ministère du Revenu,
ça.
M. LESSARD: D'accord, à l'un ou l'autre des
ministères.
M. MASSE (Arthabaska): Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a quand
même, en ce qui concerne le ministère du Revenu, une
confidentialité essentielle. Même à l'intérieur du
gouvernement les statistiques ne peuvent pas être
communiquées.
Etude détaillée des
règlements
M. LE PRESIDENT: Section 1, Interprétation, page 2.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce qu'on a l'intention de faire la lecture
complète?
M. LE PRESIDENT: On pourrait faire une lecture assez rapide de la
section I, Interprétation, par exemple, quitte à apporter les
modifications qui sont prévues. Article 1, sous-article 1,
Aération; sous-article 2, Approbation. Voulez-vous qu'on le lise?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, on va le lire tout bas.
M. LE PRESIDENT: On lit chacun pour soi. "Aération: action de
l'air ou de la vapeur qui viennent compenser la modification de volume due au
déplacement d'un liquide."
Il n'y a pas de problème?
M. BELAND: M. le Président, ici, il est bien entendu nous sommes
dans l'interprétation des mots utilisés dans le volume?
M. LE PRESIDENT: Exactement.
M. BELAND: Est-ce que vous me permettez
à ce moment-ci une question un peu plus technique, simplement
pour éclairer? Lorsqu'il y a déversement d'essence dans un
réservoir, est-ce qu'il y a un deuxième tuyau pour faire sortir
l'air? Est-ce que, par ce tuyau, il peut sortir du liquide?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je pense que ce genre de
question technique dans laquelle on s'engage va peut-être rendre la
discussion des règlements ardue, mais je pense que tout entreposage doit
avoir un tuyau d'aération.
M. LESSARD: S'il est en haut, cela ne peut pas couler par en bas. On ne
peut mettre le tuyau en bas, il va perdre son essence. Il faut le mettre en
haut.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que la réponse est complète?
M. BELAND: Enfin, on n'a pas répondu.
M. MASSE (Arthabaska): J'ai dit qu'il fallait des tuyaux
d'aération, il me semble que c'est suffisant.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, Approbation. Sous-article 3)
Camion-citerne. Est-ce que cela a besoin de tuyau?
M. BELAND: L'honorable président semble me poser une question. Je
vais lui répondre par une autre question à l'adresse du ministre.
C'est une question un peu technique encore, relativement aux camions-citernes.
Est-ce que vous avez noté, à ce jour, des camions-citernes qui ne
renferment pas d'extincteur?
M. MASSE (Arthabaska): C'est inclus dans la réglementation. Il y
a le cas des camions-citernes, des stations de service ou des
dépôts maritimes. Il est prévu, à chacun de ces
endroits d'entreposage, des moyens à indiquer pour la lutte contre
l'incendie.
M. LEDUC: M. le Président, à "camion-citerne", on marque:
"Tout véhicule automoteur simple portant une citerne à
marchandises et utilisé pour le transport des liquides inflammables ou
combustibles", Si ma mémoire est bonne, il y a des camions-citernes qui
ont, à l'intérieur de leur citerne, différents
réservoirs. Ceux-ci contiennent une qualité d'huile et, dans une
autre section de la même citerne ou de la même remorque, en
arrière, il y a une autre qualité d'huile. Est-ce que cela
comprend aussi ce genre de camions, même si on dit "portant une citerne"?
On veut dire l'extérieur mais, à l'intérieur, comment sont
définis les réservoirs? Je ne sais pas si je suis clair dans ma
question.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'il y a différentes
sortes de camions. Il y a le camion-citerne. On verra par la suite le camion
à ridelles. Mais le camion-citerne...
M. BELAND: Pour éclairer davantage le ministre peut-être,
le camion-citerne comprend plusieurs compartiments. L'interrogation du
député est, je pense, tout à fait de mise et il faudrait
peut-être clarifier davantage ce qu'est un camion-citerne. On voit
également des camions-citernes...
M. MASSE (Arthabaska): A compartiments?
M. BELAND: ... où il y a deux remorques-citernes tirées
par le même camion.
M. LEDUC: La raison pour laquelle je mentionne cela, c'est que
l'objectif de la réglementation est de protéger le consommateur.
Une expérience personnelle. Des gens travaillaient au bord de l'eau,
l'été, et, l'hiver, ils louaient ou achetaient un camion et
faisaient la vente d'huile. Ils mettaient dans un de leur réservoir,
à l'intérieur de leur camion-citerne, une qualité d'huile.
Le lendemain, ils mettaient une autre qualité. Ces deux qualités
devenaient incompatibles et c'est le type, finalement, qui chauffait sa maison
qui avait des problèmes.
Il peut y avoir différentes qualités d'huile ou d'essence,
j'imagine, à l'intérieur du même camion-citerne et je ne
vois pas de définition qui explique cela.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, est-ce que vous
permettriez que M. Servais, qui est notre spécialiste dans ces
questions, réponde aux questions plus techniques?
M. BELAND: C'est un plaisir d'accepter que M. Servais nous serve.
DES VOIX: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un plaisir, messieurs. En ce qui concerne
les camions-citernes, ceux-ci sont divisés en deux ou trois ou quatre
compartiments. Lorsqu'il y a transport de produits de différentes
classes, il faut absolument que la division du compartiment soit double de
manière qu'il n'y ait pas de mélange au cas où il y aurait
une fuite dans la division.
De plus, chaque division double doit avoir un évent au bas et au
dessus de manière que le produit, lorsque l'évent est en bas,
puisse s'écouler. On peut ainsi vérifier si, réellement,
la division est étanche. En ce qui concerne le transport de produits de
différentes classes, c'est-à-dire l'essence et l'huile à
chauffage dans le même camion, il est suggéré qu'à
partir du 1er janvier 1973 tout nouveau camion ou toute nouvelle citerne devra
avoir double équipement sur ces citernes. C'est-à-dire, deux
pompes, deux boyaux, deux dévidoirs, pour ne pas mélanger les
produits. Nous avons donné un
délai, jusqu'en 1978, pour la bonne raison que c'est assez cher
de faire ces réparations. Cela peut coûter entre $2,200 et
$3,000.
M. BELAND: Toujours à l'intérieur de cette discussion de
camion-citerne, présentement nous avons des livreurs d'essence qui
passent par les portes chez les cultivateurs ou aux maisons.
Pour ma part, j'ai constaté que dans le même camion il
pouvait y avoir de l'huile diesel, de l'huile à chauffage et de
l'essence des deux sortes, rouge et jaune. Tout cela était dans le
même camion. Est-ce que cela ne nécessiterait pas un petit
éclaircissement dans la définition?
M. MASSE (Arthabaska): Je vais vous dire, M. le député.
Dans la loi, dans "transport et manutention", vous allez constater qu'au point
de vue citerne il faut double équipement pour prévoir tout
accident, toute explosion. C'est indiqué un peu plus loin. Tantôt,
vous avez parlé de la définition d'un camion-citerne. Vous avez
une définition d'un camion semi-remorque et semi-remorque-remorque. A
présent, vous êtes rendu avec des trains, comme on peut les
appeler. Vous avez le tracteur, vous avez la remorque et, en arrière,
vous avez une autre remorque. Alors, la définition est donnée
dans la section no 1. En ce qui concerne la division de la citerne, c'est
mentionné un peu plus loin dans la loi, "pour prévenir le
mélange de gazoline, d'huile de différentes classes."
M. BELAND: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): Le consommateur va être réellement
protégé par la suite.
M. LEDUC: Parfait. Cela répond à ma question.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, camion à ridelles...
Sous-article 5, contenant. Sous-article 6, dépôt. Sous-article 7,
dépôt maritime. Sous-article 8, distributeur. Sous-article 9,
établissement de carburant et de lubrifiant au détail.
Sous-article 10. On vous a passé une feuille vous demandant de changer
le sous-article 10. Tel que rédigé, le sous-article 10 dit:
Etablissement d'huile de chauffage: signifie tout établissement
où se fait le commerce au détail des produits pétroliers.
On devrait lire: Etablissement d'huile à chauffage: signifie tout
établissement où se fait principalement le commerce au
détail des produits de classe II.
M. MASSE (Arthabaska): On précise davantage.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, si vous voulez préciser.
M. MASSE (Arthabaska): Je veux simplement souligner qu'on précise
davantage...
M. LE PRESIDENT: Bon.
M. MASSE (Arthabaska): ... la définition d'établissement
d'huile à chauffage.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Sous-article II, event: Tuyau ou prise
d'aération. Sous-article 12, exempt de gaz.
M. BELAND: C'est justement à ce sous-article, M. le
Président, que ma question du début portait. On a
constaté, dans le passé, je ne sais pas si cela avait
été ajouté en supplément mais il y avait certains
retours de gaz. Justement, au lieu de livrer, par exemple, 1,000 gallons
à un individu, en somme, ils étaient livrés mais en
même temps, il y en avait une certaine quantité qui revenait dans
le camion. Cela a causé de drôles de conséquences.
M. MASSE (Arthabaska): C'est une des raisons pour lesquelles on a
établi des règlements.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, fosse.
M. BELAND: Le type en question gardait son intérêt
immédiatement!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 14, gallon. Sous-article 15,...
M. BELAND: Un instant. En ce qui concerne le gallon, est-ce le gallon
canadien ou le gallon américain?
M. MASSE (Arthabaska): C'est précisé. M. BELAND:
D'accord.
M. LEDUC: C'est écrit: Loi canadienne des Poids et Mesures.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 15. Il faut changer ce sous-article. Donc
la définition de grossiste: exploitant qui fait le commerce des produits
pétroliers aux fins de revente à des établissements
où se fait le commerce au détail, doit être changé
pour la suivante: grossiste: exploitant qui fait du commerce de produits
pétroliers en gros. Sous-article 16, kiosque ou abri. Sous-article 17,
libre service. Sous-article 17 a), loi. Sous-article 18, marina. Sous-article
19, module. Sous-article 20, point d'éclair d'un liquide. Sous-article
21, remorque.
M. CLOUTIER (Montmagny): Voulez-vous faire le lien, M. le
Président, entre le sous-article 21 et le sous-article 3?
M. MASSE (Arthabaska): Camion-citerne et remorque?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. Cela pourrait être également
une citerne qui soit sur une remorque?
M. MASSE (Arthabaska): Absolument.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bon, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 22, réservoir atmosphérique.
Sous-article 23, réservoir portatif. Sous-article 24, semi-remorque. Le
sous-article 24 se rapporte au sous-article 21. C'est une explication du
sous-article 21. Sous-article 25, séparateur.
M. BELAND: Un instant, M. le Président. M. Servais, qui aide M.
le ministre, ce matin, a parlé tantôt, de la semi-remorque. Or, on
dit ici semi-remorque. Mais où se trouve la définition de l'autre
machin qu'il y a derrière, qui est accroché à la
semi-remorque?
M. MASSE (Arthabaska): C'est une remorque.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sous-article 21.
M. MASSE (Arthabaska): C'est au sous-article 21.
M. BELAND: Ce serait la remorque.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 26, spécifications de l'A.P.I.
M. BELAND: L'A.B.I, nous ne voyons pas cela ici. C'est l'A.P.I.
M. LE PRESIDENT: J'ai dit A.P.I. M. BELAND: Excusez-moi.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 27, spécifications de l'ASTM.
Sous-article 28, spécifications de CGSB. Sous-article 29,
spécifications de la CSA.
Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: M. le Président, aux sous-articles 28 et 29,
j'aimerais, dans le texte français, qu'on inscrive le sigle et le nom
français parce que ces deux spécifications existent sous un nom
français, la CSA et l'autre.
M. MASSE (Arthabaska): Parfait.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 30, spécifications du CUA ou de
l'ACA. Sous-article 31, spécifications du NFPA. Sous-article 32,
spécifications de l'ULC.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela doit être la même chose.
Est-ce que l'ULC, c'est en anglais: Underwriters...?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le sigle français existe?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): II faudrait peut-être le mettre en
français.
M. PERREAULT: Oui. J'ai demandé au ministre de vérifier
toutes les associations, tous les sigles.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Il y a donc les sous-articles 28, 29
et 32.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 33, spécifications de l'USDOT.
Sous-article 34, terrain public. Sous-article 35, tracteur. Sous-article 36,
transporteur. Sous-article 37, tuyauterie. Sous-article 38, USSMSG.
Sous-article 39, véhicule.
Section II, Définition, classification et normes de
qualité des produits pétroliers. "Article 2, Définition:
Pour les fins de la loi et du présent règlement, un produit
pétrolier est un mélange d'hydrocarbures qui est utilisé
comme carburant, huile de chauffage ou lubrifiant".
Sous-article 1, paragraphe a). Y a-t-il des questions?
M. BELAND: C'est sûr ce paragraphe que portait une de mes
questions concernant une définition plus complète. Il est entendu
que c'est réellement technique. Qu'est-ce que c'est, l'essence qui est
un "distillat léger du pétrole, etc.? " II faudrait que ce soit
défini d'une façon plus complète.
M. MASSE (Arthabaska): II faut se référer à
plusieurs pages. Pour les paragraphes a), b) et c), vous avez, à
l'article 3, la classification:
(1) "Les produits pétroliers sont classifiés comme
suit..." Ce sont des termes de chimistes.
M. LESSARD: Pas des termes politiques.
M. MASSE (Arthabaska): C'est une définition du produit. Les
produits sont classés par la suite, comme on le voit à la page
9.
M. BELAND: Les nôtres ou les vôtres?
M. CARPENTIER: Certainement pas les vôtres.
M. BELAND: Les vôtres sont bien enchevêtrées.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe c). Sous-paragraphe i). Sous-paragraphe ii).
Sous-article (2)?
M. BELAND: Est-ce que, plus loin, on définit exactement quelle
quantité des deux? On
dit bien "un résidu ou un mélange des deux", mais dans
quelle proportion? Est-ce qu'on le dit plus précisément plus
loin?
M. MASSE (Arthabaska): A l'article 4. M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe a). Sous-paragraphe i), sous-paragraphe ii).
Paragraphe b). Paragraphe c). Sous-article (3).
Article 3, classification.
M. MASSE (Arthabaska): Comme je le disais tout à l'heure, la
classe I, c'est, on le comprend très bien, l'essence; la classe II,
l'huile à chauffage et la classe III, les lubrifiants.
M. LE PRESIDENT: L'indice d'octane se rapporte à l'essence.
Sous-article (2). Sous-article (3). Article 4, normes.
Section III, échantillonnage et analyse.
M.LESSARD: Concernant l'échantillonnage, l'article est assez
vague: "Pour fins d'analyse, un inspecteur peut, en payant le prix courant,
prélever de tout réservoir un échantillon de produit
pétrolier n'excédant pas un gallon". Est-ce que le ministre a
étudié la possibilité de demander à ces inspecteurs
de faire dix ou cinq échantillonnages par année? Sans
préciser de dates naturellement, parce que, s'ils le savent avant, ils
vont se préparer en conséquence.
D'abord, ça va prendre des inspecteurs pour faire en sorte que
cette loi puisse être appliquée véritablement. Il ne
s'agira pas seulement de prendre un échantillonnage par
année.
M. MASSE (Arthabaska): C'est bien évident qu'au départ
nous n'avons pas l'intention d'avoir cent inspecteurs. On pourrait prendre des
échantillons d'une façon systématique. Cela pourra
également se faire par rapport à un certain nombre de stations de
service ou de vendeurs d'huile à chauffage dans une
municipalité.
Pour l'instant, la méthode qui sera employée
dépendra de l'étendue de l'inspection, mais aussi du nombre
d'inspecteurs qui pourront être disponibles.
M. LESSARD: Quand vous parlez du nombre d'inspecteurs qui pourront
être disponibles, il ne faudrait pas, non plus que ce soit trop
concentré dans des régions comme Montréal ou
Québec. Il faudra qu'il y en ait dans les régions
éloignées aussi.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que ça va être important de
les concentrer d'une certaine façon à Montréal, du fait
que la grosse majorité des vendeurs ou des distributeurs se trouve dans
la région de Montréal. Il est évident que les centres
moins importants, les petites villes comme les villages, devront être
visités également.
M. CLOUTIER (Montmagny): Combien le ministre a-t-il actuellement
d'inspecteurs affectés à cette tâche?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, parce que la loi entre en vigueur
le 1er janvier 1973, c'est un groupe de trois ou quatre personnes que nous
avons. Dès janvier 1973, nous en aurons une dizaine et, deux ou trois
mois après, nous augmenterons le nombre selon les besoins.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ces mêmes inspecteurs, non seulement vont
prendre des échantillons de produits mais vont également
surveiller l'équipement...
M. MASSE (Arthabaska): Possession de permis, c'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... possession de permis, enfin ils vont faire
toutes vérifications autorisées par les règlements.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. BELAND: Comme question supplémentaire sur cet
échantillonnage, on dit ici... en payant le prix courant. Le prix
courant va-t-il être payé au distributeur, au détaillant ou
enfin au manufacturier?
M. MASSE (Arthabaska): A celui chez qui on le prend.
M. BELAND: Maintenant...
M. MASSE (Arthabaska): Le maximum est d'un gallon.
M. BELAND: Maximum d'un gallon, d'accord. A ce moment-là, c'est
le gouvernement en somme qui va payer à ce détaillant, à
ce grossiste.
M. MASSE (Arthabaska): A l'exploitant.
M. BELAND : Est-ce que réellement ça ne produira pas un
autre effet dans d'autres secteurs? On constate que lorsqu'il y a des
échantillons de produits quelconques pris dans le but de vérifier
pour voir si ça répond aux normes de qualité et le reste,
à mon avis, il n'y a pas tellement d'endroits où ce produit est
payé lorsque l'échantillon est recueilli par un inspecteur qui
est un inspecteur du gouvernement. Est-ce que ça veut dire que
dorénavant, dans nos lois, il y aura des compléments
apportés pour faire en sorte que le gouvernement paie...
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas un
précédent. On me dit qu'au ministère du Revenu,
quand il y a prélèvement d'un échantillon, celui-ci est
payé.
M. BELAND: Au ministère du Revenu?
M. MASSE (Arthabaska): La Loi de la gazoline, la manutention de la
gazoline.
M. BELAND: Ah! bon, je pensais que vous disiez que lorsqu'il y a un
prélèvement d'impôt pris dans nos poches, c'était
remboursé.
M. MASSE (Arthabaska): J'ai bien dit un échantillon.
M. LEDUC: C'est un prélèvement, ce n'est pas un
échantillonnage, l'impôt.
M. LE PRESIDENT: Si vous permettez, messieurs les membres de la
commission, nous allons revenir à la section II, article 4 si
vous voulez, on va lire l'article au complet dans la quatrième
ligne, on dit: "Tout produit pétrolier doit être conforme aux
normes de qualité des produits pétroliers et connexes, groupe 3,
G.P., que donne la dernière édition des spécifications de
l'Office des normes du gouvernement canadien, tel qu'indiqué par
l'annexe A".
Si vous voulez, on va se reporter à la page 108 qui comprend
l'annexe A. On va en discuter tout de suite, si vous permettez. On
procédera de la même façon avec les annexes au fur et
à mesure qu'elles se présenteront.
C'est technique: Les normes de qualité des produits
pétroliers.
M. MASSE (Arthabaska): C'est très technique.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une analyse.
M. LE PRESIDENT: Revenons à la section d'échantillonnage
et d'analyse. On a discuté de l'article 5, Prise des
échantillons. Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: A l'article 5, j'ai une question à poser. J'ai
déjà, pour le ministère du Revenu autrefois, pris des
échantillons dans des stations de service comme ça et on avait un
contenant standard, lequel était scellé avant de prendre
l'échantillon et il devait être scellé de nouveau
immédiatement après de façon à protéger le
consommateur, le détaillant. Est-ce que vous avez l'intention de
procéder de façon semblable?
M. MASSE (Arthabaska): La même procédure, M. le
député.
M. PERREAULT : Même procédure, merci. M. LE PRESIDENT:
Article 6, Identifica- tion de l'échantillon: "Après avoir
prélevé l'échantillon, l'inspecteur doit rédiger
une note d'identification contenant les renseignements suivants: a) le nom et
l'adresse de l'exploitant; b) la date du prélèvement de
l'échantillon je pense qu'on a répondu pas mal à
ça tout à l'heure c) l'établissement où a eu
lieu le prélèvement; d) l'identification du réservoir
d'où provient l'échantillon; e) l'identification du produit
pétrolier; f) le nom du fournisseur du produit; g) la date des deux
dernières livraisons du produit pétrolier à l'exploitant
et la quantité livrée chaque fois..."
M. CLOUTIER (Montmagny): Le nom et le numéro du chauffeur qui a
effectué les deux dernières livraisons? Si c'est ce qu'on appelle
un "gaz bar"...
M. MASSE (Arthabaska): C'est le nom du fournisseur et non du
chauffeur.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, le fournisseur, mais si c'est un "gaz
bar" qui achète du camion-citerne mais aux meilleures conditions
possibles, ça peut changer de livreur à chaque livraison. A ce
moment-là, lequel est visé?
M. MASSE (Arthabaska): C'est dans le but de faire notre enquête.
C'est pourquoi on demande le nom et le numéro du chauffeur, certaines
compagnies ne fonctionnant pas par nom, mais par numéro. A
présent, il y a les petits...
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand c'est une compagnie identifiée il
n'y a pas de problèmes, c'est toujours le même fournisseur. Quand
il n'y a pas d'identification, cela peut être la compagnie qui n'a pas
d'identification, parce que de plus en plus les compagnies, apparemment,
exploitent des gaz-bars, mais cela peut aussi être n'importe quel
fournisseur, n'importe quel grossiste, le tout dépendant du prix.
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez raison. C'est pourquoi on demande les
deux dernières livraisons. On aurait peut-être dû demander
les trois ou quatre dernières, mais les deux, cela devrait être...
On peut le demander par la suite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le cas où il n'y a pas
d'identification, peut-être que là, ça... Quand il y a
identification du poste de la compagnie.
M. MASSE (Arthabaska): Même là, il arrive qu'il se fait du
dumping, comme on dit. Il peut y avoir un autre représentant avec un
camion qui va livrer le soir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, ou la nuit, cela peut arriver.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un peu dans ce but qu'on pose cette
question.
M. LE PRESIDENT: Le député de Taillon.
M. LEDUC: M. le Président, je ne sais pas si cela s'applique dans
le cas des postes d'essence, mais dans les réservoirs d'automobiles il
se fait parfois de la condensation, plus spécialement l'hiver... Est-ce
qu'il peut y avoir un phénomène identique dans les
réservoirs des stations de service? Si oui, est-ce que ce ne serait pas
une bonne idée, s'il y a condensation, d'indiquer la température
la journée où cela a été pris? Si c'est pris
à 30 sous zéro ou quand c'est humide, on a des problèmes
avec l'essence dans nos automobiles. Est-ce que la même chose s'applique
à ces réservoirs? Est-ce que, étant sous terre, il n'y a
pas de condensation ou si, dans l'analyse que vous allez faire de l'essence,
vous allez prendre cela en considération?
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez de la condensation quand vous gardez
votre automobile dans un garage chauffé. L'échantillonnage va se
prendre à la sortie du boyau. Par contre, il va y avoir des jaugeages
avec un produit chimique, une graisse si vous voulez c'est inscrit dans
la loi pour vérifier s'il y a de l'eau dans les
réservoirs.
Il arrive souvent, lorsqu'il y a de l'eau dans les réservoirs,
surtout au printemps, avec la fonte des neiges, quand les tuyaux sont
encavés, que l'eau s'y déverse quand les bouchons ne sont pas
bien étanches. Cela arrive assez souvent. A présent,
l'échantillonnage va toujours être pris par nous au boyau de
livraison. Au point de vue du produit que vous avez dans votre automobile, on
peut le faire aussi, mais, par contre, si vous rentrez chaque jour dans votre
garage, on ne peut pas dire, s'il y a de l'eau dans le produit, que cela vient
de la livraison qui a été faite à la station
d'essence.
M. LEDUC: Je ne parlais pas de faire le prélèvement de
l'échantillonnage à même les réservoirs
d'automobiles. Ce n'est pas ça du tout. J'employais ça comme
exemple à savoir si la même chose pouvait arriver dans les
réservoirs. Avec ce que vous venez de m'expliquer, j'ai bien
l'impression que ce n'est pas la même chose du tout. Merci.
M. MASSE (Arthabaska): II peut arriver aussi qu'il y ait de la
condensation dans un réservoir sur terre, parce qu'il se fait de la
condensation dans n'importe quel dépôt marin, si vous voulez. Il y
a toujours de l'eau qui peut s'infiltrer aussi. Cela peut arriver.
M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, il n'y a aucun délai. Je
comprends qu'il est difficile dans les règlements de mettre un
délai d'analyse et de faire connaître aux détaillants ou
aux commerçants le résultat de l'analyse, mais ils sont
certainement intéressés, si ça va mal, à en avoir
des nouvelles. Si ça va bien, ils n'auront pas de nouvelles.
M. MASSE (Arthabaska): Dès que le résultat de l'analyse
sera connu, le détaillant en aura une copie. Si le détaillant est
reconnu coupable, il devra payer les frais de l'analyse.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les analyses vont être faites à
quel endroit?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons contacté une compagnie
privée. Nous avons aussi un très bon laboratoire au gouvernement
et le ministère de la Voirie est très bien
équipé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Evidemment, il y a certaines précautions
qui entourent le transport de l'échantillon, son identification afin
qu'il n'y ait pas de mélange...
M. MASSE (Arthabaska): C'est pourquoi il faut que ce soit absolument
scellé au départ et à l'arrivée du produit. C'est
là qu'on va analyser, comme vous disiez tantôt, le degré
d'octane.
M. LE PRESIDENT: Pas d'autre question sur l'article 7? On passe à
la section 4, permis. Article 8. Il est question, dans l'article 8, des permis
de grossiste, de détaillant, de stockage et de transport. On les
étudie ou on en donne une définition plus approfondie à
l'article 9, du permis de grossistes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel sera le permis pour la raffinerie?
M. MASSE (Arthabaska): La raffinerie elle-même, on n'y touche pas.
Maintenant, si la raffinerie vend par une filiale ou a un commerce de vente au
détail, ce sera un permis de détaillant. Si elle a le statut de
grossiste, ce sera le même permis qu'un grossiste.
M. CLOUTIER (Montmagny): On sait comment chaque raffinerie
procède. D'abord, elle reçoit le matériel brut et le
transforme. A Québec, il y a une seule raffinerie, mais les autres
compagnies sont installées; elles ont des postes, des citernes, des
réservoirs. Est-ce qu'il faudra un permis de grossiste à ces
compagnies installées ici à Québec? C'est une autre
opération. La même chose, à Montréal, pour les
raffineries de l'Est.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, monsieur, pour chaque
établissement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Chaque établissement.
M. MASSE (Arthabaska): C'est bien mentionné dans la loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais, pour la raffinerie elle-même, il
n'y a pas de permis.
M. MASSE (Arthabaska): Pour la raffinerie, c'est une
réglementation fédérale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour fins d'information, est-ce que les
contrôles sur la qualité du produit de la raffinerie
elle-même sont faits par le fédéral?
M. MASSE (Arthabaska): Habituellement, on vérifie chacun des
produits.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais la vérification est faite par
qui? Est-ce par le gouvernement canadien.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pourrais pas répondre. Ce n'est pas
au niveau de la fabrication qu'il y a inspection; c'est au niveau de la
vente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je comprends que la compagnie a ses propres
vérifications. C'est important pour elle, parce que, si elle mettait un
produit défectueux sur le marché, il faudrait le rattraper, ce
produit, parce qu'il pourrait se produire des difficultés tout le long
du circuit de distribution. Jusqu'à présent, est-ce que les
gouvernements se sont contentés de la simple vérification que la
raffinerie faisait? C'est exact?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela s'est avéré suffisant?
M. MASSE (Arthabaska): Nous, nous touchons l'autre étape,
l'étape de la distribution.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Permis de détaillant. Permis de stockage,
article 11. Le député de l'Assomption.
M. PERRAULT: Lorsque le même détaillant vend de l'essence,
de l'huile à chauffage ou différents produits dans
différentes pompes, est-ce qu'il a un seul permis?
M. MASSE (Arthabaska): II va avoir un permis pour l'exploitation de son
établissement. Il peut avoir la gazoline, l'huile diesel, comme
carburants, et il peut avoir aussi de l'huile à chauffage. Pour nous, au
questionnaire, il faut qu'il réponde la quantité
manutentionnée, mais, étant donné que c'est un
établissement, il a le droit de vendre du carburant et des
lubrifiants.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, chaque permis, après ça, va
être contrôlé par le gouvernement?
M. MASSE (Arthabaska): Justement, monsieur.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela va coûter un certain montant pour chaque
permis?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, monsieur.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est un moyen détourné d'imposer des
taxes aux personnes.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que, si on veut établir un
certain contrôle, il est essentiel qu'on exige un prix minimum pour
l'obtention du permis.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est rendu que, chaque personne qui veut partir un
commerce doit avoir une série de sept ou huit permis, à des
coûts de $50, $100, etc. C'est presque impossible pour une personne de
partir un commerce, parce que, partout où il y aura un réservoir
à pétrole, ce sera un permis, à tel coût. Ecoutez,
la province va faire tout un revenu !
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'il est important, pour la
sécurité du public, que la qualité du produit soit
vérifiée, ce qui n'a jamais été fait au niveau des
produits pétroliers. C'est la première fois qu'on entre un peu
dans ce secteur avec la loi 90, et je pense qu'il est essentiel, si on veut
qu'il y ait un contrôle du gouvernement en termes de protection du
consommateur, que soit rattachée à ce permis une cotisation
quelconque.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est encore un autre domaine dont le gouvernement va
se mêler. Il va toujours y avoir des inspecteurs et les types vont
être obligés de payer des permis qui vont apporter un revenu
additionnel au gouvernement. C'est une taxe déguisée.
Jusqu'à maintenant, les consommateurs ont été
protégés jusqu'à un certain point, peut-être pas au
point où vous voulez les protéger. Cela ne leur coûtait pas
les montants que vous proposez.
M. MASSE (Arthabaska): La protection était au bon vouloir de ceux
qui étaient dans le domaine, les commerçants. Qu'est-ce qui vous
dit, actuellement par exemple, que lorsque vous achetez de l'essence rouge on
ne vous déverse pas un autre produit? C'est ce genre de fraudes qui peut
exister actuellement dans le commerce que nous voulons réglementer. On
verra un peu plus loin, quand on parlera des permis, peut-être même
ici, que les coûts afférents aux permis seront des coûts
minimaux. Et même, selon nous, cela n'égalera peut-être pas
tous les frais que cela peut occasionner.
M. PERREAULT: On devrait tendre à l'autofinancement du service de
l'inspection et de l'analyse.
M. BELAND: Plus loin, nous allons voir des montants exigés pour
l'obtention de tels permis, que ce soit $25, $50, $100, etc. J'ai noté
cela cette nuit. Est-ce que ce sera acquitté par le manufacturier ou par
le détaillant?
M. MASSE (Arthabaska): Par le détenteur de permis.
M. BELAND: Pour faire suite à la question posée par le
député qui m'a précédé, cela prendra un
permis de détaillant pour livrer l'essence et cela prendra bientôt
également un certificat de compétence, qu'il faudra probablement
payer encore là, pour pouvoir prouver qu'on a la compétence pour
livrer l'essence. Cela prendra probablement aussi un permis de travail, parce
que cela commence à être exigé à certains
endroits.
M. LAVOIE (Wolfe): Un permis d'entreposage, un permis de transport, un
permis de ci et de cela. Cela devient une tour de Babel.
M. MASSE (Arthabaska): II ne faut pas exagérer. C'est bien
évident que ce qu'on discute ici, c'est en termes de produits
pétroliers. Celui qui vend au gros aura à se procurer un permis.
S'il transporte lui-même, d'accord, il aura un autre permis à se
procurer. Mais dans l'ensemble, généralement, ce sont des
détaillants...
M. LAVOIE (Wolfe): Les petits vendeurs d'essence ou d'huile ont des
dépôts à certains endroits. Quand leur camion est vide, il
faut qu'ils aillent le remplir quelque part. Ils ont un dépôt dans
une localité.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, d'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, cela leur prendra un permis d'entreposage, un
permis de transport, un permis de ci et de ça. Cela n'en finit plus.
M. BELAND: Est-ce que le gouvernement a décidé en
même temps, parce que cela a dû être pensé, de fournir
à tous ces gens une espèce de boîte à lunch pour
transporter tous les permis que cela va prendre?
M. MASSE (Arthabaska): Ah! vous êtes très comique! Je pense
que si vous lisez, à la page 136 on aura l'occasion de le revoir
tout à l'heure à l'annexe f) ce ne sont pas des montants
excessifs, d'autant plus que le détaillant, celui qui vend de l'essence
au coin de la rue, va avoir un permis. S'il vend uniquement de l'essence, c'est
seulement d'un permis qu'il a besoin. Ce ne sont pas 56 permis.
M. BELAND: Le permis de grossiste dont on a parlé tout à
l'heure, est-ce que ce sera un permis global qui va comprendre grossiste,
détaillant, etc.?
M. MASSE (Arthabaska): Si le grossiste possède quatre, cinq ou
dix stations de service, il faudra qu'il ait un permis pour chacun des
établissements qu'il possède.
M. BELAND: Supposons qu'il a ses réservoirs, il est grossiste;
donc, il vend aux gens qui viennent le voir ou bien il se déplace pour
aller voir des gens pour faire la vente. En plus, il a l'équipement
nécessaire pour livrer l'essence aux automobiles. Est-ce que, sur place,
cela lui prendra le permis de grossiste, de détaillant, etc.?
M. MASSE (Arthabaska): II y aura un permis où les autorisations
d'exploitation comme grossiste, comme détaillant, seront inscrites.
M. BELAND: Cela va être sur le même permis?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. LESSARD: S'il est grossiste en carburant, c'est $75. S'il est
grossiste en huile de chauffage, $75, de même que s'il est grossiste en
lubrifiant. S'il est grossiste pour les trois classes, ce sera $225.
M. MASSE (Arthabaska): C'est tout expliqué dans les annexes.
M. LESSARD: Avec toute l'affaire, cela peut aller à un prix assez
élevé: $225, $275, $300, $400, $500 selon les camions.
M. MASSE (Arthabaska): On peut en discuter tout de suite, on pourra y
revenir tout à l'heure dans les différentes annexes. Pour donner
une idée, si un grossiste d'une compagnie importante vend du carburant,
de l'huile à chauffage et du lubrifiant, et si, en plus de ça, il
a dix endroits de commerce d'huile à chauffage, s'il vend du lubrifiant,
s'il fait de l'entreposage avec dix dépôts, s'il possède
quatre dépôts marins cela est pour les grosses compagnies
s'il a trente camions, cela lui coûtera environ $1,500.
M. LAVOIE (Wolfe): Parlez-nous donc des distributeurs.
M. MASSE (Arthabaska): Pour un détaillant qui vend du carburant
et du lubrifiant, le permis lui coûtera $50.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela comprend le type qui vend de l'huile à
chauffage...
M. MASSE (Arthabaska): Pour l'huile à chauffage, cela
coûtera $50 s'il vend trois millions de gallons et plus. Alors, c'est
$50... C'est une bonne idée de distribuer ce tableau... pour un permis
d'huile à chauffage.
M.LESSARD: Autrement dit, pour une station de service, c'est $50.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. LESSARD: Ceci comprend la vente du lubrifiant et du carburant.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Supposons qu'un garagiste soit obligé d'avoir
ce permis pour détailler son essence...
M. MASSE (Arthabaska): Détaillant de carburant et de
lubrifiant.
M. LAVOIE (Wolfe): ... cela lui prend également un permis de
garagiste.
M. MASSE (Arthabaska): Non, non. M. LAVOIE (Wolfe): Non?
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout. C'est le seul permis dont il a
besoin.
M. LAVOIE (Wolfe): Pour votre ministère, mais pour d'autres
ministères cela prend d'autres permis. Finalement, cela fait un paquet
de permis de part et d'autre.
M. MASSE (Arthabaska): C'est bien évident que des contraintes
vont être imposées à ceux qui sont dans le secteur,
actuellement. C'est bien évident. Quand on adopte des règlements
semblables, qui s'adressent au champ pétrolier, il y a certaines
contraintes que le détaillant, le grossiste et le transporteur auront
à subir. Mais ça, c'est toujours dans le but de protéger
le consommateur non seulement au niveau de la qualité de son produit
mais également en termes de protection et de sécurité.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends très bien ça et je ne suis
pas contre. Seulement, je trouve que cela devient une bureaucratie
épouvantable. Cela prend des permis pour n'importe quel commerce. Cela
prend un tas de permis de toute part. Ce n'est pas croyable. Dans un garage,
cela prend un permis pour l'essence, un permis pour le garage. Pour avoir des
toilettes propres cela en prend un du ministère des Affaires sociales.
Cela prend un permis pour n'importe quoi. C'est rendu que cela n'a plus de
sens.
M. PERREAULT: II va falloir un ministère des permis.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous avez raison là-dessus. Je pense que cela
aurait peut-être du bon sens. Il y a bien des gens qui s'adresseraient
à ce ministère pour avoir tous les permis dont ils ont besoin
pour exploiter un commerce quelconque.
M. LEDUC: Parlant de permis, M. le Prési- dent, est-ce que c'est
le détaillant qui doit avoir le permis lorsqu'il vend de l'essence dans
une station de service...
M. MASSE (Arthabaska): Lui-même.
M. LEDUC: ... même s'il est locataire et non pas
propriétaire?
M. MASSE (Arthabaska): C'est l'exploitant.
M. LEDUC: L'exploitant. Merci.
M. MASSE (Arthabaska): C'est l'exploitant.
M. LESSARD: M. le Président, il n'y aurait peut-être pas de
conséquence au fait que ces gens doivent payer des permis, mais en
autant aussi qu'ils aient une certaine protection. C'est que n'importe quelle
station de service peut devenir une station de service. Mais si, par exemple,
le gouvernement émet des permis, il pourra aller, je l'espère en
tout cas, pour permettre à chacun de vivre, jusqu'au contrôle de
la qualité de la station de service et aussi à la limitation de
ces permis. A ce moment-là, le gars pourra au moins être
assuré de vivre. Mais là, ce n'est pas le cas. Il n'y a aucun
contrôle, de cette façon. Il se construit une station de service,
il paie un permis au gouvernement et il peut lui arriver un concurrent à
quelques arpents, à côté. Le député va me
répondre que cela dépend des municipalités, que cela
dépend de...
M. PERREAULT: Oui.
M. LESSARD: Mais ce n'est pas fait actuellement.
M. PERREAULT: C'est fait. Les municipalités, qui le veulent,
peuvent le faire. C'est allé en cour Suprême et cela a
été jugé. Les municipalités peuvent le faire.
Dans la ville de l'Assomption, il y a un règlement suivant lequel
les stations de service doivent être à 1,800 pieds, à vol
d'oiseau, l'une de l'autre. Ce règlement a été soumis
à la cour Suprême.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'essaie de concilier les articles 9, 10, 11 et
12 avec le tableau que le ministre vient de nous remettre. Si j'ai bien
compris, à l'article 9, avec un permis de grossiste, vous pouvez faire
le détail, vous pouvez entreposer et vous pouvez faire le transport.
Est-ce exact?
UNE VOIX: C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais, dans votre tableau, si je prends
l'exemple du grossiste
moyen, je vois une série de permis. Vous avez un permis pour le
carburant, un permis pour l'huile à chauffage et un permis pour les
lubrifiants. Cela fait $75, $75 et $75?
M. MASSE (Arthabaska): Au gros, si vous voulez.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. MASSE (Arthabaska): II a fallu les séparer pour la bonne
raison que vous avez seulement des grossistes de lubrifiants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais, s'il est grossiste et fait le commerce de
tous ces produits, des carburants, de l'huile à chauffage et des
lubrifiants, cela lui coûtera-t-il seulement $75 ou trois fois $75?
M. MASSE (Arthabaska): Trois fois $75.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela concorde mal avec votre définition
du permis de grossiste: "Le permis de grossiste autorise le commerce en gros et
au détail de carburant, de lubrifiant ou d'huile à chauffage; il
ne vaut que pour l'établissement et les produits pétroliers qui y
sont visés".
J'essaie de concilier cela avec votre tableau.
M. MASSE (Arthabaska): On dit que le grossiste peut faire du gros.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. MASSE (Arthabaska): Après cela, il peut faire du
détail.
M. CLOUTIER (Montmagny): II peut faire du détail.
M. MASSE (Arthabaska): En faisant du détail, cela lui coûte
$50.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, ce sont les permis au pluriel, comme
cela?
M. MASSE (Arthabaska): Cela sera le même permis, mais un montant
exigé au total, si vous voulez.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le même permis peut comporter plusieurs
droits.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. Il y a un permis, mais les
coûts sont en conséquence.
UNE VOIX: Le ministre l'a mentionné tantôt.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. C'est cela que je voulais concilier,
justement. Cela ne veut pas dire que, parce qu'il a un permis, il ne paiera
qu'un droit. Il peut payer deux ou trois droits. Cela dépend de la
façon dont il utilisera son permis et à quoi il l'utilisera.
D'après l'article 9, celui qui est grossiste n'a pas besoin
d'autres permis pour faire le détail, pour faire du stockage. Il a son
permis. Il n'a pas besoin, non plus, de permis pour faire du transport.
M. MASSE (Arthabaska): Tout cela sera mentionné sur le même
permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Celui qui est détaillant peut faire la
même chose, sauf être grossiste.
M. MASSE (Arthabaska): Le détaillant peut aussi être
grossiste.
M. CLOUTIER (Montmagny): Son permis ne l'autorise pas à
être grossiste. Dans la définition, ici, vous dites: "Le permis de
détaillant autorise le commerce au détail de carburant, de
lubrifiant ou d'huile à chauffage. Le grossiste peut être
détaillant, mais pas l'inverse.
M. MASSE (Arthabaska): Déjà, il est couvert. Le
détaillant ne peut pas être grossiste.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, non! Il ne peut pas être grossiste
sans avoir deux permis.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. C'est exact.
M. CLOUTIER (Montmagny): II faut qu'il ait un permis de grossiste.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, d'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, à mesure qu'on descend, cela
restreint le champ d'activité. Seul a besoin d'un permis de transport
celui qui n'est pas dans les trois autres catégories, qui n'a pas
déjà de permis?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Seul a besoin d'un permis de stockage celui qui
n'est ni un grossiste, ni un détaillant.
M. MASSE (Arthabaska): Justement. M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. C'est exact.
M. LE PRESIDENT: Je pense que nous reviendrons sur les demandes de
permis, tantôt, à l'annexe B.
Le député de l'Assomption.
M. PERREAULT: A l'article 11, le permis de stockage, y a-t-il une
capacité minimum d'inscrite au point de vue du stockage?
M. MASSE (Arthabaska): Aucune capacité minimum.
M. PERREAULT: Ne devrait-il pas y avoir un minimum? On peut aller loin
si on ne met pas un minimum de stockage.
M. BELAND: Justement, on rencontre des fermiers qui ont deux barils bien
spécifiques pour entreproser 200 ou 400 gallons à la fois. Est-ce
que cela s'applique à ces personnes qui font quand même du
stockage pour leur usage personnel?
M. MASSE (Arthabaska): Nous n'avons pas affaire au consommateur, pour le
moment.
M. BELAND: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): D'ailleurs, il faudrait revoir la
définition de "dépôt", à la page 2.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a-t-il fait une estimation de ce
que cela procurera au ministère des Finances, en argent? Combien de
millions?
M. MASSE (Arthabaska): Personnellement, je ne l'ai pas fait. A-ton
effectué des estimations, M. Servais?
Cela rapporterait environ $800,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Environ $800,000.
M. MASSE (Arthabaska): Par contre, pour être franc avec vous, nous
ne connaissons pas encore les coûts exacts. Vous allez prendre une
raffinerie portuaire, comme une certaine compagnie en a une en dehors; cela
peut être rendu à plus de $600, dans le moment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. oui.
Les échantillonnages, ça va être assez dispendieux
pour nous. Si le détaillant n'est pas fautif, c'est nous qui payons. Un
échantillonnage peut coûter jusqu'à $65 ou $70, y compris
l'analyse. Nous ne savons pas comment ça va coûter. Par contre, je
crois que, dans une période de trois ans, ça va
s'équilibrer, les dépenses pour les inspecteurs et le coût
que nous allons charger.
M. BELAND: Compte tenu du volume que peut avoir présentement la
compagnie Golden Eagle à Saint-Romuald, combien ça pourrait lui
coûter dans une année pour le ou les permis que ça va lui
prendre?
M. MASSE (Arthabaska): C'est une raffinerie. Nous ne touchons pas aux
raffineries. Par contre, elle peut agir comme grossiste. Si elle agit comme
grossiste de carburant, d'huile à chauffage, ça peut lui
coûter au maximum aux alentours de $425, si elle ne fait qu'une
opération de grossiste au même établissement, à
comparer à un individu qui est marchand d'huile à qui ça
va coûter $50 plus $5 pour son camion.
M. LAVOIE (Wolfe): Combien y a-t-il de stations de service au
Québec?
M. MASSE (Arthabaska): De 13,500 à 14,000, grosso modo.
M. LAVOIE (Wolfe): Les distributeurs?
M. MASSE (Arthabaska): Aux alentours de 1,000 à 1,200.
M. LAVOIE (Wolfe): La catégorie de vendeurs?
M. MASSE (Arthabaska): C'est une idée approximative, parce que
nous ne savons pas encore comment il y a de plans marins, combien de
dépôts les compagnies peuvent avoir. C'est une estimation
approximative qui a été faite au point de vue des revenus. C'est
assez difficile de donner un chiffre exact.
M. LAVOIE (Wolfe): Je trouve que vous êtes pas mal conservateurs
avec $800,000 de revenus; je pense que ça va dépasser ce
montant.
M. LE PRESIDENT: Nous reviendrons sur la question des permis tout
à l'heure à l'annexe B ou F.
Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: A l'article 11, vous avez des permis de "stockage".
Est-ce que c'est vraiment bien français? Est-ce que nous pourrions
utiliser permis de dépôt ou permis d'entreposage?
M. MASSE (Arthabaska): II semble que le mot stockage soit
français; il se retrouve du moins dans les dictionnaires
français.
M. CARPENTIER: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Article 13, propriété des permis.
M. BELAND: Cela laisse présumer qu'il y aura des normes à
satisfaire. Est-ce qu'il va y avoir une échelle bien fixe, bien
déterminée pour désigner ces normes pour tous ceux qui
vont avoir à demander des permis, ou si ça va être
discrétionnaire?
M. MASSE (Arthabaska): Je ne comprends pas exactement le sens de votre
question.
M. BELAND: Pour avoir un permis, est-ce que pour chaque cas particulier
il y aura une étude bien spéciale ou s'il va y avoir des normes
générales bien fixes pour tout le monde?
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des normes très
spécifiques. D'ailleurs, nous pourrons peut-être voir tout
à l'heure, "Demande de permis", quelle sorte de questionnaire aura
à remplir celui qui voudra un permis de transport.
M. BELAND: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 14, demande de permis. La demande de permis se
fait au nom et sous la signature de l'exploitant au moyen de la formule
prévue à cette fin à l'annexe B, page 109. La demande doit
contenir les renseignements suffisants pour identifier l'établissement
et les produits pétroliers qui seront visés par le permis et
être accompagnée de la formule de renseignement prévue aux
annexes B-l à B-4. Pages 113 et suivantes. Avez-vous des questions sur
l'article 14?
M. BELAND: A l'annexe B, Demande de permis, étant donné
que je ne vois pas l'obligation d'appartenir au Parti libéral, je n'ai
pas d'objection.
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas un critère
général.
M. LEDUC : Je me réfère à la première
intervention du député de Lotbinière. Il disait qu'un
permis, c'était un privilège. Je crois qu'il faudrait bien
s'assurer que le député de Lotbinière comprenne qu'un
permis c'est un droit qu'une personne a d'exploiter un commerce pour autant
qu'elle satisfasse aux normes, qu'elle soit créditiste, libérale,
péquiste ou uniquiste.
Les péquistes, on ne sait pas ce qu'ils vont faire avec le jus
qu'il va y avoir dans les réservoirs d'essence, mais pour les trois
autres, on va avoir confiance.
M. BELAND: Pour préciser davantage ma question posée au
tout début, concernant les permis et la façon spécifique
de procéder, en pratique, présentement, cela équivaut
à un privilège, d'après le sens qu'on semble lui donner.
D'ailleurs, on le voit dans plusieurs autres secteurs où le permis
devient en quelque sorte un privilège, c'est pourquoi je voulais...
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas discriminatoire. Quelqu'un qui
remplit les exigences a son permis automatiquement. Ce n'est pas un
privilège.
M. BELAND: Je vais vous apporter un exemple précis. Dans le
domaine du travail, des types veulent avoir leur permis de travail. Cela fait
vingt ans qu'ils sont dans la construction comme menuisiers et, selon les
personnes qui les ont employés, tout le monde est satisfait. Ils
répondent aux normes, ils ont touché à n'importe quel
genre de construction et on leur refuse un permis de travail. A ce
moment-là...
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, on discute des
questions...
M. BELAND: ... c'est un privilège.
M.LEDUC: Ne comparez pas les bananes aux oranges.
M. BELAND: Non, mais à ce moment-là, c'est un
privilège. Vous vouliez avoir un exemple de privilège, je vous en
donne un.
M. LE PRESIDENT: On discute des demandes de permis.
M. LAVOIE (Wolfe): Où le député de
Lotbinière veut en venir, c'est que tôt ou tard le gouvernement va
exiger des permis pour les gens qui vont servir aux pompes. Chaque personne qui
va vouloir servir aux pompes, il lui faudra un permis à l'effet qu'elle
est compétente. Cela va encore devenir un paquet de permis. Si cela va
comme dans les autres domaines, c'est ce qui s'en vient.
M. MASSE (Arthabaska): IL ne faut pas anticiper.
M. LAVOIE (Wolfe): II ne faut pas anticiper, mais il y en a beaucoup qui
n'ont pas anticipé en 1970 et ils se sont fait rouler royalement
aussi.
M. PERREAULT: Cela relève de la commission parlementaire du
Travail.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions aux annexes?
M. CLOUTIER (Montmagny): On est rendu à B-2-b, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Cela va bien, continuez !
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a beaucoup de statistiques qui reviennent
dans ce formulaire de demande de permis. Est-ce que cela va dans le sens que le
ministre a dit tantôt, pour posséder certaines informations, parce
que j'imagine que cela reste confidentiel? Ce n'est pas à partir de ces
statistiques que des représailles peuvent être exercées
contre des commerçants.
M. MASSE (Arthabaska): Chacun de ces questionnaires est absolument
confidentiel. Ce sont également les statistiques dont on parlait tout
à l'heure...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vois qu'il y
a des statistiques sur la clientèle. Est-ce que ce sont des
clients réguliers? Quelles sont les heures de travail du commerce?
Est-ce que vous achetez toujours du même distributeur ou si, de temps en
temps, vous livrez un autre produit? Ce sont toutes des statistiques qui ne
vont pas de pair avec la qualité du produit vendu.
M. MASSE (Arthabaska): Pour le produit vendu, c'est plutôt par
l'analyse, par les services d'inspection.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre veut avoir des statistiques sur la
façon dont se développe ce commerce?
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. LESSARD: ... rapport d'impôt et ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quant à moi, M. le Président, je
n'ai pas d'autres remarques sur les formulaires.
M. LE PRESIDENT: Article 15, Forme de permis. "Les permis sont
délivrés sur les formules prévues à cette fin
à l'annexe C." Page 134. Article 16, Affichage; sous-article 1,
sous-article 2. Article 17, Assurances; sous-article 1, sous-article 2,
sous-article 3: "L'assurance doit couvrir les montants minimum prévus
à l'annexe "D page 135, à la fois pour le grossiste, le
détaillant l'entreposage et le transport".
Article 18, renouvellement. Sous-article 1. Sous-article 2: Le
détenteur d'un permis qui désire en obtenir le renouvellement
doit en faire la demande sur la formule prévue à cette fin
à l'annexe E) au moins trente jours avant la date d'expiration de son
permis. L'annexe E) est à la page 136.
Article 19, changement de site.
M. BELAND: Un instant, M. le Président, demande de renouvellement
de permis. Dans le cas, par exemple, que ce soit d'un grossiste, que ce soit
d'un détaillant, peu importe à quel palier du commerce, supposons
qu'on ait trouvé des failles et qu'il y ait eu une punition quelconque,
est-ce que, si le détenteur répond aux normes, le renouvellement
va lui être accordé automatiquement?
M. MASSE (Arthabaska): Automatiquement.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a des amendes de prévues pour
un...
M. MASSE (Arthabaska): II y a des amendes de prévues dans la loi.
C'est l'article 30.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le ministre nous a dit,
dans sa déclaration du début, que les règlements relatifs
à la rationalisation du commerce, l'implantation des stations, les sites
ainsi de suite, ce serait couvert par une deuxième phase, qu'il n'avait
pas, à ce moment-ci, les renseignements et statistiques
nécessaires pour élaborer les règlements sur cette
partie-là. Alors, je voudrais que le ministre se rende compte que
ça va loin un article comme l'article 19, disons dans des restrictions
au commerce. Sauf erreur, on ne voit pas ça dans beaucoup d'autres
réglementations.
Il y a le ministère des Terres et Forêts qui émet
des permis aussi pour les industries de sciage, il émet un permis pour
l'implantation d'une industrie du sciage, l'industrie du bois, mais il n'y a
pas beaucoup de restriction quant au site. Alors là on s'en va dans le
site. Le ministre s'en va dans la deuxième étape, avec l'article
19, qu'il a élaborée au début de ses remarques.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que c'est un moyen de contrôle
d'abord des permis et aussi de la non-transférabilité de ces
permis à un autre propriétaire d'un même
établissement, c'est-à-dire que...
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela nous ramène à l'article 13,
la propriété des permis, le ministre demeure toujours
propriétaire des permis.
M. MASSE (Arthabaska): Parce que le permis est pour un
établissement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, alors que si on fait une analogie avec la
Société des alcools, le permis est donné non pas à
un établissement. Est-ce qu'il est donné à une
personne?
M. LEDUC: A une personne.
M. CLOUTIER (Montmagny): A une personne, sauf erreur. Alors le ministre
demeure propriétaire du permis.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on a la même chose dans
d'autres lois?
M. LEDUC: A la Société des alcools, si ma mémoire
est bonne, le permis est remis à la personne, mais s'il change
d'endroit, il peut garder son permis mais il doit quand même avoir
l'approbation de la commission d'émission des permis et
contrôles.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est-à-dire s'il change d'endroit.
M. LEDUC: S'il déménage d'une ville dans une autre.
M. CLOUTIER (Montmagny): On ne voit
pas ça à la Société des alcools, ça
ne change pas d'endroit, ça change de propriétaire. L'endroit
reste toujours là, la plupart du temps.
M. LEDUC: Non, lorsqu'il y a eu l'expropriation pour l'autoroute
est-ouest, à ce moment-là il y a des détenteurs de permis
de taverne, par exemple, qui ont été expropriés, ils ont
changé d'endroit, ils ont dû avoir la permission de la commission
des contrôles des permis d'alcool pour changer d'endroit. C'est
arrivé à quatre ou cinq reprises.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais le propriétaire, celui qui a
le permis est propriétaire de son permis...
M. LEDUC: Oui, il ne peut pas l'exploiter tant qu'il n'a pas la
permission de la commission.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... tandis que là, c'est le ministre qui
reste propriétaire du permis.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que le permis est
délivré à une personne mais qui est en relation avec
l'établissement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. MASSE (Arthabaska): C'est tout simplement pour cet article 19...
M. CLOUTIER (Arthabaska): Si le permis reste entre les mains du
ministre, si le ministre en reste propriétaire, le permis n'a aucune
valeur. Il n'y a aucun achalandage d'attaché au permis. C'est ça
que le ministre veut, qu'il n'y ait pas d'achalandage dans la question du
permis?
M. MASSE (Arthabaska): C'est parce qu'il n'est pas
transférable.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais supposons quelqu'un qui a eu un
permis pour une station-service qui a bâti un commerce, qui s'est
créé une clientèle dans un arrondissement et qui, à
un moment donné, vend son entreprise, alors il n'est pas
propriétaire de son permis. Le ministre peut accepter le transfert au
successeur ou ne pas l'accepter, mais il y a un certain achalandage
d'attaché au permis là où il a bâti une entreprise
et une clientèle alentour.
Je voudrais que le ministre justifie cela par rapport à d'autres
lois.
M. MASSE (Arthabaska): C'est un règlement qui fait suite à
l'article 12 de la loi où on disait: "Tout exploitant doit
détenir un permis pour chaque établissement qu'il possède
ou administre et un permis ne vaut que pour l'établissement qui y est
visé." C'est simplement un règlement qui réfère
à la loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, mais, dans la loi, on ne dit pas que
le permis appartient au ministre. C'est dans le règlement qu'on dit que
le permis appartient au ministre. C'est là-dessus que je
m'interroge.
M. LEDUC : Est-ce que le député de Montmagny veut que le
détenteur du permis puisse le monnayer lorsqu'il vend son commerce?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais il y a une certaine valeur
attachée au permis.
M. LEDUC : Si le nouvel acheteur remplit les normes, pourquoi
n'aurait-il pas son permis? Normalement, il va avoir son permis. S'il y a de
l'achalandage à cause de la clientèle de la station de service,
ce sera inclus dans le coût d'achat de la station et non pas dans le
transfert du permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais est-ce que le ministre peut me dire si,
quelque part dans la loi, on dit que le ministre doit je ne le sais pas,
je n'ai pas vérifié émettre un permis si la
personne satisfait aux normes?
M. CARPENTIER: C'est précisément la même chose dans
le cas de la Régie des alcools. Quand quelqu'un transfère son
permis, il est obligé de faire une nouvelle demande.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'en ai pas contre le contrôle que le
ministre doit exercer. Je demande au ministre si, dans le cas du transfert d'un
établissement, à sa discrétion, il peut refuser le permis
ou s'il doit émettre le permis si le requérant a satisfait
à toutes les normes.
M. MASSE (Arthabaska): le ministre n'a aucun pouvoir de refuser un
permis si ça répond aux normes établies.
M. CARPENTIER: Cela a été dit tantôt.
M. PERREAULT: M. le Président, à cet article, changement
d'emplacement, on peut parler aussi de la sécurité du
nouveau.
M. LAVOIE (Wolfe): Si un emplacement ne rencontre peut-être pas
les normes exigées par le ministère, parce que le type a des
droits acquis, j'espère qu'il va être protégé. Si,
une bonne journée, il décide de le vendre à un autre,
est-ce que le ministère pourrait s'y opposer, parce qu'il ne rencontre
pas les normes exigées?
M. LESSARD: Cela s'applique à partir du 1er janvier 1973; tout
établissement construit avant n'est pas soumis au règlement.
M. CLOUTIER (Montmagny): II est dit, à l'article 10, que "le
ministre délivre le permis si
le requérant remplit les conditions prescrites et verse les
droits prescrits? Je pense que la rédaction "délivre" veut dire
doit.
M. MASSE (Arthabaska): Pour ajouter à cet article, je pense qu'il
y a toujours le droit d'appel aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est toute une section qu'on a fait ajouter
quand on a étudié la loi. C'est moi qui avais souligné le
point au ministre et on avait fait ajouter dix ou douze articles pour
protéger le droit des citoyens d'aller en appel contre la
décision du ministre, au cas de refus.
M. BELAND: On dit: "Le détenteur d'un permis ne peut changer le
site de l'établissement qui y est visé, à moins d'en avoir
obtenu préalablement l'autorisation du ministre". Voici ma question:
Dans le but de donner un meilleur service à sa clientèle, un
détaillant peut très bien tasser ses pompes, pour employer
l'expression du député de l'Assomption, de dix ou quinze pieds,
après avoir acheté une bande de terrain voisine de quinze pieds
de largeur par cinquante de profondeur. En fait, le site est modifié.
Est-ce que ça va créer des complications? Par exemple, il
pourrait être obligé de fermer boutique pendant six mois en
attendant d'avoir son autorisation.
M. MASSE (Arthabaska). Absolument pas. Dans votre exemple, c'est
simplement un agrandissement. Il est question d'interprétation, à
ce moment-là, ce n'est pas une loi qui veut mettre des bâtons dans
les roues à tout moment.
Ce ne sont pas des questions d'interprétation. Ce n'est pas une
loi qui veut nuire, qui veut mettre des bâtons dans les roues à
tout moment. Il est question de discernement. Pour votre exemple, il y a
l'article 20 où on parle de modifications à
l'établissement. Le détenteur d'un permis doit aviser le
ministre. C'est tout simplement pour avoir le contrôle de
l'émission des permis. Ce n'est pas pour restreindre le commerce.
M. PERREAULT: Le commerce vient après les modifications.
M. BELAND: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): C'est pour le contrôle des permis et
également la sécurité. Vous comprenez que, lorsqu'on
manoeuvre dans ce genre d'installation, toutes sortes de dangers peuvent se
présenter.
M. LE PRESIDENT: A l'article 19, pas d'autres questions? Article 20,
modifications à l'établissement? Article 21, droits à
verser. "L'exploitant qui sollicite un permis ou en demande le renouvellement
doit verser au ministre les droits prévus à l'annexe F".
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ces permis vont du 1er avril au 31
mars?
M. MASSE (Arthabaska): C'est à partir du 1er janvier 1973.
C'est-à-dire que, pour les rapports, c'est du 1er janvier au 31
décembre. Mais toute émission d'un nouveau permis sera à
la date de l'échéance du permis ou à l'anniversaire du
permis.
M. LAVOIE (Wolfe): Supposons que quelqu'un renouvelle son permis au mois
de janvier et qu'au mois de mars il vende son commerce; le nouveau
détenteur est obligé de prendre un autre permis?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il va être obligé de
payer de nouveaux droits ou si vous allez faire crédit pour ce qui est
déjà payé?
M. MASSE (Arthabaska): On va agir un peu comme pour les plaques
d'immatriculation d'automobiles, si vous voulez. Si vous achetez une
automobile, cette année, vous avez votre plaque pour l'année. Si
vous la vendez, on va vous donner un crédit qui est applicable à
la même année. Par contre, vous perdez votre crédit si vous
achetez une automobile une autre année. Le crédit vaut seulement
pour l'année en cours. Si un type a un permis et décide de
changer de station de service, on va lui donner un permis, parce qu'il l'a
déjà eu. Mais on va émettre un nouveau permis au nouveau
locataire de la station de service. En somme, la même personne n'a pas
d'autres droits à verser pour la même année.
M. BELAND: Vous faisiez allusion justement aux plaques. Supposons que le
député de Montmagny a différents permis et cela lui
coûte, globalement, pour un an, $350. Il vend son commerce à
quelqu'un d'autre. Cet autre-là va exercer exactement le même
genre de commerce, mais cela lui coûtera combien?
M. MASSE (Arthabaska): Tout dépendra des activités qu'il
veut faire. C'est la même chose. Il va payer un autre permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Prenons l'exemple du grossiste moyen
dans votre tableau que vous nous avez distribué qui paie $350
pour tous les permis. Au bout de six mois, il vend tout son commerce. Le
ministère accepte le nouveau détenteur de permis. Est-ce que
celui-ci va être obligé de payer $350 pour l'année ou s'il
n'aura pas un cent à débourser?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un nouvel exploitant. Alors, il faut qu'il
paie un autre permis pour l'année.
M. LAVOIE (Wolfe): Même s'il ne reste que six mois?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, mais ce sera à son anniversaire. Il
va changer sa date d'anniversaire. Supposons que vous vendez votre commerce au
mois de juin; son permis va être renouvelable au mois de juin de
l'année suivante.
DES VOIX: D'accord.
M. MASSE (Arthabaska): Là, nous partons avec une quantité
infinie de marchands pour lesquels des permis vont être émis au
1er janvier, si vous voulez. Par contre, pour une nouvelle station, un nouveau
marchand, le permis sera émis à la date où on va
construire. Le renouvellement va se faire à l'anniversaire.
M. BELAND: Dans l'exemple précité, le détenteur qui
était M. Cloutier, des $350, il ne récupérera aucun
cent?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la même chose que pour une plaque
d'immatriculation. Vous ne récupérerez rien. Vous allez en
récupérer à la condition que vous achetiez une autre
automobile dans la même année. On va vous le créditer.
M. BELAND: C'est important, et je tenais à ce que ce soit
précisé.
M. MASSE (Arthabaska): C'est bien de le mentionner aussi. Je vous
remercie.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, la morale, c'est qu'il faut vendre
à l'expiration de son permis. Ou, encore, vendre quand cela adonne,
quand c'est bon.
M. LE PRESIDENT: Article 22. Rapports à fournir. Tout
détenteur de permis doit fournir au ministre, au plus tard le 30 mars de
chaque année, les rapports prévus à l'annexe G, page
139.
M. LEDUC : Au sujet du questionnaire, je ne sais pas si les associations
de propriétaires de stations de service ou les distributeurs ou je ne
sais pas qui ont été consultés.
J'admets que les questions qu'on pose quant au financement, le
gallonnage, le genre de clients, la quantité de clients par jour, tous
ces détails peuvent être très utiles. Mais est-ce que
l'association des propriétaires de stations de service, s'il y en a une,
a été consultée là-dessus?
M. MASSE (Arthabaska): Bien, comme je le disais...
M. LEDUC: C'est que vous avez une question, par exemple, où on
demande: Combien avez-vous d'employés permanents? Combien
d'employés à temps partiel? Cela varie considérablement.
Ils peuvent peut-être faire une moyenne dans l'année. Il peut y
avoir une période, l'été par exemple, parce que c'est un
peu plus touristique, où des étudiants travailleront à
temps partiel tandis que, dans un autre endroit, la clientèle est plus
stable et il n'y a pas tellement d'employés surnuméraires, sauf
peut-être le dimanche pour servir de l'essence. Ma réaction,
après avoir lu ce questionnaire je ne suis pas détaillant
et je ne connais rien dans ça, je vous donne une réaction de
néophyte c'est que je le trouve lourd en Jupiter.
M. MASSE (Arthabaska): Comme je le disais au début, il y a eu des
consultations avec les différentes associations. Mais quant au
questionnaire, au point de vue de la connaissance du commerce pétrolier,
la plupart de ces articles émanent des fonctionnaires du
ministère. C'est un questionnaire de 25 à 30 questions, mais
elles ne sont pas compliquées quant à la réponse. Il faut
tout simplement, peut-être, l'assistance d'un comptable pour relever les
provenances et les factures, le gallonnage. Mais pour la connaissance du
marché, les questions qui sont posées là, à mon
avis, sont essentielles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les questions font double emploi avec la
demande de permis, dans le rapport annuel.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que le premier permis et le
rapport annuel sont légèrement différents. Mais c'est
à peu près la même chose, excepté dans le
nombre...
M. LAVOIE (Wolfe): Ecoutez, à la question 6: "A quelle distance
(en pieds) de votre emplacement les trois établissements que vous avez
énumérés à la question 5 sont-ils situés? "
II ne peut pas y avoir de changement parce que s'il y a des changements il faut
demander un permis. Alors, vous répétez toujours la question.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, mais il peut y avoir une station de service
qui a été démolie. Il peut y avoir du changement de ce
côté. On veut savoir le nom de la compagnie. Cela est pour un peu
plus tard.
M. BELAND: A la page 144, il y a certaines questions sur lesquelles je
m'interroge sérieusement. Est-ce que, réellement, c'est à
l'avantage du gouvernement, des consommateurs ou des grosses compagnies, qui
ont fait la pluie et le beau temps jusqu'à présent?
M. MASSE (Arthabaska): Encore là, comme je le disais tout
à l'heure, c'est une question de statistiques, de connaissance du
marché. Je pense qu'on pourra voir, avec ça, par exemple, les
différences de prix, les différences de gallon-
nage entre différentes stations de service et également
différentes régions.
M. BELAND: Vous avez, entre autres, l'article 12, qui fixe le prix du
carburant à la pompe, vous-même, la compagnie ou autres
spécifiés. Là, on va rencontrer une certaine
quantité de cas où le distributeur va accorder un escompte aux
clients réguliers.
Enfin, si c'est un débutant, il va essayer, pour se faire une
clientèle...
M. MASSE (Arthabaska): A la question no 12, on parle du prix
d'achat.
M. BELAND: A la page 144, question no 12, c'est le prix d'achat.
M. MASSE (Arthabaska): Oui. On le voit au début. "Qui fixe le
prix du carburant à la pompe? " C'est cela. C'est le prix de vente,
également, au détail.
M. BELAND: Bon. Cela entre joliment dans le domaine de l'entreprise
privée même. Je me pose des questions. Enfin, je ne sais pas. Je
ne suis pas un spécialiste dans ce domaine, bien loin de là, mais
je me demande si on ne va pas un petit peu loin. Je ne sais pas. Je me pose des
questions.
M. LAVOIE (Wolfe): A la question no 13, pour vous donner un exemple, on
demande: "Accordez-vous des primes ou des rabais, (escomptes)? " Est-ce que
cela regarde le ministère? Si la qualité du carburant...
M. MASSE (Arthabaska): Cela regarde probablement la question qu'on
posait avant, en termes de prix d'achat et de prix de vente. Si on distribue
des primes ou des rabais sous forme d'escomptes, cela a une influence sur les
prix de vente. En ce qui concerne votre préoccupation, il est
évident que ce genre de questionnaire, c'est encore comme on le
disait au début pour connaître ce genre de commerce, au
Québec, où on dépense, au niveau
énergétique, $1,600,000,000 par année et où on n'a
aucune connaissance de ce marché. C'est davantage en termes de
connaissance et d'action possible, par la suite, s'il y a lieu.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous allez avoir un paquet de mensonges.
M. BELAND: Je ne doute pas que votre but soit très
légitime. Par contre, n'arrivera-t-on pas, à un moment
donné, par tous ces questionnaires, à faire en sorte que dans
certains établissements de détaillants d'essence ce service, ne
constitue qu'un accessoire de services réels, sans pour autant en garder
un profit? Il y a certains garages où la vente de l'essence ne constitue
tout simplement qu'un service. C'est simplement pour servir les cients. Le
garage en question ne se réserve à peu près rien. C'est
plutôt sur la réparation, la vente d'automobiles ou sur d'autres
éléments que le type fonde son revenu.
Est-ce que les compagnies qui fournissent l'huile, l'essence, tout cela,
ne pourront pas se servir de ces éléments pour dire à un
tel qui veut commencer : Regarde donc, à tel garage, on vend l'essence
tel prix, il la vend tel prix et il réussit?
M. MASSE (Arthabaska): Remarquez bien que cela n'a aucun rapport avec
les questionnaires, du fait que les réponses à ces questionnaires
sont toujours considérées confidentielles alors qu'actuellement,
à la suite de votre dernière remarque, cela peut se produire sans
même qu'il n'y ait de réglementation.
M. BELAND: Disons que le mot confidentiel sera réellement
confidentiel.
M. MASSE (Arthabaska): Comme le ministère du Revenu.
M. LEDUC: Moi, M. le Président, le mot "confidentiel", j'y crois
et je suis bien d'accord avec ce commentaire, à savoir que ce sera
gardé confidentiel, mais ces renseignements, avec l'accumulation des
mois ou des années, vont amener une législation.
J'imagine que le ministère n'est pas pour faire cette
étude pour savoir ce qu'est le commerce de l'essence ou de la vente au
détail, avec primes ou pas, ce que coûte le gallon et combien on
le revend, qui fixe le prix du carburant à la pompe.
A un moment donné le gouvernement, en étant très,
très prudent pour dévoiler ses sources il n'identifiera
pas le détaillant X ou Y pensera peut-être à
légiférer pour couper les primes, pour maintenir un minimum de
profit. Quant à moi, nous nous mêlerons de ce qui ne nous regarde
pas.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela revient à dire ce que je disais
tantôt, l'Etat s'infiltre dans bien des domaines.
M. LEDUC: Nous sommes dans un pays de libre concurrence et de libre
entreprise. J'achète 100 téléviseurs et je les paie $300.
Pour avoir une promotion de fin de semaine, je décide de les vendre $319
et, avec le service de l'année, ça me coûte $329. Cela veut
dire que je perds $10 dans l'année sur chacun des 100
téléviseurs. Ce sont mes problèmes. Que le gouvernement ne
vienne pas me dire: Vous allez charger un minimum de $329. Je vais lui dire
carrément: Mêlez-vous de vos affaires, ou achetez mon commerce. Et
ça c'est ma crainte.
J'admets bien volontiers avec le ministre que ce sont probablement des
renseignements essentiels pour essayer de nettoyer toute cette espèce de
jungle et de brouillard qu'on a dans ce
commerce et peut-être aussi se rendre compte que ce n'est pas
aussi bête, ce commerce, que ce n'est peut-être pas aussi
scandaleux le prix de l'essence, que ce n'est peut-être pas aussi
effrayant les primes qu'on donne. On imagine bien des choses face aux stations
de service et ce qui s'y passe. Peut-être que ça peut avoir du
positif aussi.
Mais ma crainte et je regrette d'être négatif
c'est que dans 2, 3 ou 4 ans on vienne dire aux détaillants, aux
stations de service, aux grossistes, aux distributeurs appelez-les comme
vous voulez et dire: Vous pouvez faire ça, mais vous ne pouvez
pas faire ça. Exactement comme on a fait avec la boisson pendant un
certains temps. Les annonces pouvaient être dans les magazines, grandes
comme ça, on voyait juste l'étiquette, pas la bouteille. A un
moment donné, on s'est tanné et on s'est aperçu que
c'était ridicule, et maintenant c'est pas mal plus large.
J'ai l'impression qu'au lieu d'élargir, face à une
société qui évolue, on va rétrécir la
façon de faire du commerce. Pas tout de suite, ça peut être
dans la phase 3 ou dans la phase 4, mais c'est ma crainte. C'est le seul
commentaire que je voulais faire. J'ai peur qu'à un moment donné
on dise au bonhomme qui a une station de service: Tu peux faire ça, tu
ne peux pas faire ça. Laissons le consommateur qui est pas mal
moins bête qu'on pense décider s'il veut avoir une prime ou
non, lui, s'il veut se monter un service de vaisselle ou non; ce sont ses
problèmes.
Si on enlève les primes, il ne faut pas s'en faire, il y aura
toujours un autre moyen de promouvoir la vente, que ça soit de la
vaisselle, des motoneiges, n'importe quoi.
M. MASSE (Arthabaska): Je suis bien d'accord que ce n'est
peut-être pas aussi effrayant que ça la question des primes, des
escomptes.
D'autre part, on n'est pas en mesure actuellement de dire que ce n'est
pas aussi effrayant que ça. C'est uniquement cette connaissance que nous
recherchons. On ne veut pas du tout restreindre la libre entreprise ou imposer
des conditions à ce secteur. Au moins, on voudrait, s'il y a d'autres
phases qui doivent venir par la suite, connaître la situation du commerce
du produit pétrolier, autant à partir de la
propriété des compagnies importantes que dans le domaine du
transport, de l'approvisionnement, de la distribution, et de la vente au
détail. C'est uniquement la préoccupation que nous avons.
M. LEDUC: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je me reporte à la question 18: "Combien de
véhicules s'arrêtent en moyenne, par jour, à votre
établissement? " Je vais vous dire bien franchement qu'il n'y a pas un
gars qui va se mettre dans le chemin pour compter les automobiles qui vont
arrêter ou qui n'arrêteront pas.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense qu'ils le savent pas mal, d'une
façon approximative. Cela a une relation avec le nombre, beaucoup plus
important, au Québec qu'ailleurs dans les provinces de stations-service
par auto en circulation.
Si on veut rationaliser la distribution, si on veut que les gens vivent
peut-être un peu mieux de ce commerce, encore là, on revient
à la question de la connaissance du marché.
M. BELAND: Pour faire suite à la question qui vient d'être
posée, je me demande sérieusement si le gouvernement veut
effectuer une enquête sur le dos, en entier au point de vue
monétaire, des détaillants, des commerçants, des
grossistes, tout ça, et s'en laver les mains. Est-ce que le gouvernement
a des fonctionnaires ou s'il n'en a pas, si vous voulez faire une
enquête?
M. MASSE (Arthabaska): Ce ne sont pas des enquêtes. Il ne faudrait
pas prendre ça dans le même sens que les privilèges dont on
parlait tout à l'heure. On peut appeler ça un genre
d'enquête, si on veut, mais ce n'est pas dans le sens péjoratif.
Il s'agit de connaissances, de compilations de statistiques que nous n'avons
pas actuellement et qu'il faut absolument connaître si on veut
véritablement avoir le portrait complet de la situation du commerce
pétrolier au Québec et si, par la suite, il y a des
législations à apporter.
M. BELAND: Si le projet de réglementation est approuvé
comme tel est-ce que, dès l'ouverture de la session, vous allez proposer
un amendement à la loi 90 pour permettre au gouvernement de rembourser
le salaire supplémentaire peut-être d'une ou de deux personnes par
établissement pour répondre à toutes ces sacrées
questions-là?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, ça peut
paraître bien long, ce questionnaire, mais ce sont des données que
les stations-service ou les exploitants du commerce de produits
pétroliers possèdent déjà. On ne leur demande pas
de faire des recherches qui vont leur coûter des fortunes. Je pense qu'un
questionnaire semblable, pour un exploitant de station-service, ne
représente pas plus de travail, sinon moins, que tout autre
questionnaire qu'on a à remplir pour toute autre fin, même des
rapports aux grosses compagnies.
M. BELAND: Espérons-le.
M. LE PRESIDENT: Alors, si nous n'avons pas d'autres questions sur
l'annexe G, nous allons suspendre les travaux jusqu'à deux heures
trente. On recommencera avec la section 5, à la page 17, à deux
heures trente.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
Reprise de la séance à 14 h 45
M. LAFRANCE (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
Section V, normes techniques relatives aux établissements pour le
commerce au détail.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, juste un mot avant
d'aborder l'étude article par article. C'est surtout dans cette
partie-là qu'a existé une collaboration étroite avec les
personnes ou les organismes les plus intéressés, entre autres
l'APQ, qui est l'Association pétrolière du Québec.
Différents comités ont été formés et c'est
surtout dans cette section-ci qu'on s'est référé aux
normes techniques des autres provinces, la loi des produits inflammables, par
exemple, la réglementation de l'American Petroleum Institute, qui est
reconnu comme une compétence mondiale dans les secteurs des normes
techniques, et certains autres organismes. Je voulais simplement souligner
ça, parce qu'on entre dans la partie la plus technique du document.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une question d'ordre
général à poser au ministre. Est-ce qu'actuellement, il y
a un établissement de commerce au détail dont les normes sont
conformes aux règlements, qui n'a besoin de rien changer? Est-ce qu'il y
en a un seul?
M. MASSE (Arthabaska): II faudrait demander cela à mon
spécialiste, M. Servais.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui est conforme en tout point à la
section V des règlements?
M. MASSE (Arthabaska): Tous les nouveaux qui se sont bâtis
dernièrement, le sont presque.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils sont presque conformes. Ils avaient
construit d'après les spécifications des compagnies?
M. MASSE (Arthabaska): Des grosses compagnies.
M. CLOUTIER (Montmagny): Des grosses compagnies.
M. MASSE (Arthabaska): Ils sont à l'avant-garde de ce
côté pour la sécurité. C'est facile pour eux
d'accepter ou de suivre la réglementation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les modifications que cela entraîne pour
les établissements de commerce, cela peut se situer à un
coût de X à Y; quelle serait la moyenne à peu
près?
M. MASSE (Arthabaska): Pour les améliorations?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, pour les améliorations et
modifications à apporter.
M. MASSE (Arthabaska): On parle d'améliorations à apporter
surtout pour les réservoirs dans les dépôts et dans les
stations d'essence.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les réservoirs enfouis sous
terre? C'est la compagnie qui est responsable de ça.
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Où il y aura des réparations
majeures seulement. Pour ceux qui existent déjà, s'il n'y a aucun
défaut dans le moment, aucune fuite, on ne peut rien faire. Mais, dans
le futur, s'il y a des réparations majeures pour des fuites, ils seront
obligés de suivre les nouvelles normes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans ce cas précis, les
réservoirs qui sont dans la terre, la compagnie majeure est responsable;
c'est elle qui fait l'installation, l'équipement lui appartient. Les
pompes et les réservoirs appartiennent à la compagnie.
M. MASSE (Arthabaska): A présent, on parle de réservoir.
Vous avez certaines compagnies qui sont à la page et qui ont un
équipement double, si vous voulez, pour ne pas mélanger le
produit. Je veux dire par là qu'elles ont deux pompes, deux boyaux, deux
dévidoirs, deux compteurs pour pouvoir livrer chaque produit
séparément.
Une compagnie, entre autres, est installée à 95 p.c.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là, vous parlez des grossistes, de ceux
qui distribuent.
M. MASSE (Arthabaska): Grossistes et détaillants. Est-ce qu'on
peut nommer des compagnies?
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien, nous connaissons toutes les compagnies
majeures.
M. MASSE (Arthabaska): Ceux à qui j'ai eu le plaisir de parler
dernièrement s'apprêtent à équiper en double pour la
livraison future, tous les nouveaux camions.
Comme on l'a mentionné au début, vous avez certaines
dépenses de capital qu'il va falloir faire. On a donné des
délais dépendant de la mise de capital. Vu que l'installation
électrique peut coûter $250, nous avons donné un an.
Changer des citernes ou ajouter des soupapes de sûreté à
l'intérieur du camion, cela peut coûter environ $70 ou $75. Quand
il y en a plusieurs si vous avez quatre compartiments à environ
$100, cela fait $400 on peut donner jusqu'à 1976. On a
donné trois ans de ce côté-là. D'un
autre côté, lorsqu'il faut changer complètement la
citerne qui a été construite il y a 20 ou 25 ans, on donne cinq
ans pour voir à changer la citerne, dans le budget des dépenses
de capital pour ces opérations.
Tout a été fait en tenant compte de tout le monde, parce
que, même si on parle du petit, il y a le gros aussi. Il y a la compagnie
majeure et le consommateur. La compagnie majeure vend dans tout le
Québec. Cela veut dire qu'il va y avoir d'énormes
dépenses. Avec eux, nous établissons des normes, soit un
délai de cinq ans.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, je pense qu'on peut dire que le plus gros
des dépenses va retomber, en ce qui concerne, en tout cas, les pompes,
les réservoirs, etc., sur la compagnie majeure, parce que c'est elle qui
est propriétaire de l'équipement. Mais, en ce qui concerne le
poste, l'établissement du commerce lui-même, cela retombe sur
l'établissement. Est-ce qu'on est capable de nous dire quelle
dépense moyenne seront obligés d'effectuer une compagnie majeure
et un établissement de commerce, tels qu'on les connaît
aujourd'hui? Je.ne parle pas de ceux qui se sont installés les derniers.
Vous avez dit qu'ils étaient passablement conformes aux normes.
Mais est-ce qu'un poste va être obligé de dépenser,
en moyenne, $500? Est-ce qu'une compagnie majeure va être obligée
de dépenser également $500 par installation?
M. MASSE (Arthabaska): Peut-être moins que ça, M. le
ministre, pour la bonne raison...
UNE VOIX: L'ex-ministre.
M. MASSE (Arthabaska): ... l'ex-ministre, excusez moi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous êtes excusé!
M. MASSE (Arthabaska): Cela va être pour les extincteurs
chimiques.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. MASSE (Arthabaska): Cela va être une des dépenses
primordiales. Ceux dont les installations de pompes sont faites dans le moment
on ne peut rien faire pour changer ça. Comme dans les limites du
terrain, si vous voulez, il faut quinze pieds à partir de l'îlot
de pompes jusqu'à la voie publique pour la protection. On ne peut rien
changer de ce côté. Ce qui sera primordial, ce seront les
extincteurs. Je n'ai aucune notion du coût d'un extincteur. Cela peut
coûter de $40 à $45. On dit, à certains endroits, qu'il en
faut deux. Donc, ce sera autour de $125.
Il est assez difficile, justement, d'évaluer ces coûts et
de répartir une moyenne parce qu'on ne connaît pas l'état
des équipements et l'état des établissements de
distribution. Comme on le disait tantôt, je pense que les grandes
compagnies pétrolières, au cours des dernières
années, se sont rapprochées de toutes les normes qui pouvaient
exister ailleurs au Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Beauce.
M. ROY (Beauce): M. le Président, on vient de nous informer qu'il
va y avoir un délai de cinq ans dans l'application de certains
règlements en ce qui a trait aux normes pour les postes existants.
M. MASSE (Arthabaska): Le délai est indiqué
également dans les règlements. On le verra à chacun des
articles...
M. ROY (Beauce): Je comprends. Vous comprendrez qu'il nous a
été impossible de lire un document aussi volumineux que celui-ci,
alors que nous ne l'avons reçu que ce matin. Je tiendrais quand
même à signaler au ministre et aux officiers du ministère
que lorsque cette loi a été adoptée à
l'Assemblée nationale, il y avait trois points particuliers sur lesquels
nous nous sommes basés pour appuyer cette mesure. C'était d'abord
une question de qualité pour les consommateurs, premier point. Le
deuxième point: que les consommateurs puissent avoir la juste mesure du
produit, ne pas avoir neuf dixièmes de gallon et en payer un. Le
troisième point c'est là qu'on en arrive, je pense, dans
cette réglementation est la disponibilité du produit. Quand
même, au Québec, nous avons un milieu urbain. Aujourd'hui, 80 p.c.
de la population vit dans un milieu urbain ou du moins semi-urbain. Nous avons
le milieu rural et le milieu rural éloigné. On sait, pour avoir
fait le tour de la province de Québec, qu'il y a certains postes
où on ne fait pas que vendre de l'essence. Il y a un danger, dans une
réglementation excessive et abusive, que les gens qui ont à
desservir de petites populations dans ces régions
éloignées ne soient pas en mesure de satisfaire à une
réglementation comme celle-là. Quand même, nous avons trois
catégories de postes dans la distribution de l'essence. Il y a les
postes qui sont la propriété exclusive des compagnies.
Il y a les postes mixtes, c'est-à-dire qui sont la
propriété privée mais construits selon les
spécifications des compagnies auxquelles on a accordé un bail ou
un contrat, pour un certain nombre d'années, et vous avez aussi des
postes privés. Lorsqu'on va, dans la réglementation, aussi loin
qu'on va là, j'ai crainte je le dis à l'attention du
ministre qu'il arrive ce qui arrive, à l'heure actuelle, dans un
domaine particulier, qui est nouveau aussi. J'ai remarqué que les
principes qui semblent guider ce document sont les mêmes que ceux qui
guident le Service de l'hôtellerie du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
Aujourd'hui, lorsqu'une personne désire ven-
dre une entreprise soit un hôtel, un restaurant, un motel ou
autre, elle doit nécessairement avoir une certification à l'effet
que son établissement est conforme aux exigences du Service de
l'hôtellerie, avant d'avoir un nouveau permis émis par la
Commission de contrôle des permis d'alcool. Il s'ensuit que pour une
nouvelle construction, il n'y a pas de problème. Pour des grosses
entreprises comme les chaînes Holiday Inn, les grosses chaînes
d'hôtels, il n'y a pas de problème non plus, mais il y a eu pour
les petits propriétaires de petits établissements hôteliers
qui desservent des populations dans des régions éloignées,
dans des régions rurales. Nous avons dans cette réglementation,
des réparations ou des transformations à un point tel que
l'établissement existant n'a à peu près aucune valeur.
Je sais qu'à l'heure actuelle il se fait un effort louable du
côté du Service de l'hôtellerie, dans ce domaine, mais je
veux insister, parce que j'ai été obligé de faire
passablement de démarches et de représentations pour souligner
ces problèmes aux fonctionnaires du ministère. Mais je tiens
quand même à dire avant que la loi n'entre en vigueur, au
ministère des Richesses naturelles, que dans ce domaine, il faudra, je
pense, éviter ce danger que des personnes ne puissent pas vivre
uniquement du commerce des produits pétroliers. Elles ont un petit
revenu de la vente des produits pétroliers mais exploitent,
également, un autre commerce. Il y a encore, dans des petites
régions, des propriétaires de magasin général qui
ont aussi un poste d'essence. Cela existe encore. De moins en moins, mais cela
existe encore. Pour ces gens...
M. LE PRESIDENT: Une pompe à bras?
M. ROY (Beauce): Non, à moins que ce soit dans votre comté
mais, chez nous, cela n'existe plus.
M. LE PRESIDENT: Vous avez l'air de le connaître ça.
M. ROY (Beauce): Nous avons l'électricité, chez nous!
UNE VOIX: Depuis quand?
M. ROY (Beauce): Je tiens quand même à dire, sur une note
sérieuse, que ces gens peuvent se retrouver, à un moment
donné, à cause de cette réglementation, vis-à-vis
des problèmes énormes et que ce soit la population
concernée qui en souffre.
Pour illustrer davantage, on pourrait prendre l'exemple qu'on a
souligné au niveau des commerces des garagistes, les garagistes artisans
et autres, quand on est arrivé, à un moment donné, avec
une réglementation au sujet de la qualification professionnelle des
employés de ces postes. On a pu se rendre compte de la diversité
des activités qu'il y avait là et de tous les problèmes
que cela implique.
Les gens, ne pouvant se spécialiser et ayant besoin d'une
spécialisation pour vivre, doivent avoir une certaine polyvalence
commerciale, une certaine polyvalence au niveau de la compétence
aussi.
Ce sont deux points que je voulais souligner au ministre, aux membres de
la commission et aux hauts fonctionnaires du ministère, pour qu'on soit
bien précis là-dedans. Si nous avions eu le temps
d'étudier le règlement plus à fond, pour être
capables de faire un parallèle entre certains chapitres et d'autres,
faire une recherche assez intensive, la plus objective possible, nous pourrions
probablement faire des observations encore plus précises.
Comme je suis obligé de m'en tenir...
M. LEDUC: Ce serait difficile, le document est tellement bien fait !
M. ROY (Beauce): ... à des questions d'ordre
général, je veux quand même souligner aux fonctionnaires
qui ont préparé ce document, qui le connaissent de A à Z
que, si c'est nécessaire de suspendre certains articles à la
lumière des remarques que nous avons faites, dans l'intérêt
public, je pense qu'il y aurait lieu de le faire.
M. MASSE (Arthabaska): II faut dire que les préoccupations que
vous avez eues, nous les avons eues également. Nous savons très
bien que l'argent investi par chacun des exploitants dans ce secteur varie
considérablement. C'est pourquoi nous accordons des délais qui
varient selon l'importance des coûts des équipements qu'on
pourrait avoir à changer.
Il ne faut pas croire non plus que le 1er janvier 1973 il n'y aura pas
une station de service ou un marchand d'huile à chauffage qui
répondra à ces normes. Pour certains règlements, les
détaillants ont jusqu'en 1975; pour certains autres ça se fait
immédiatement et certains autres règlements n'entreront en
vigueur qu'en 1978, justement à cause de l'importance des modifications
à l'équipement qui sont nécessaires.
M. LEDUC: M. le ministre, si vous me permettez. Est-ce qu'il y a assez
d'élasticité dans la réglementation? Je vais vous amener
un exemple concret qui rejoint ce que le député de Beauce disait.
Prenons un magasin général dans un endroit de
villégiature, qui a un terrain X face à son magasin et qui a
actuellement des pompes à essence. Dans 5, 6, 7 ou 8 ans, on devra
changer ces pompes, à cause des années, de la
dépréciation. Selon la réglementation, à ce
moment-là, il devra y avoir une distance de quinze pieds de la route,
etc. Le marchand devra renouveler son équipement, en avoir un neuf.
Mais, pour suivre la réglementation, le type ne pourra pas avoir de
pompe à essence à cause de l'espace disponible; autrement, il
faudra qu'il recule sa bâtisse. Qu'est-ce qui va
arriver? Est-ce qu'on va l'empêcher d'offrir ce service à
la population du territoire?
Est-ce qu'on va lui émettre un permis ou si on va seulement lui
dire: Je regrette, monsieur; nous sommes en 1979 aujourd'hui et vous avez un
nouvel équipement qui rentre ; ou bien vous vous fiez aux normes ou bien
vous reculez votre maison ou votre commerce?
M. MASSE (Arthabaska): Certaines normes qu'on demande de respecter, par
exemple, que ce soit à quinze pieds du chemin public, vont s'appliquer
aux nouveaux établissements seulement. Au départ, quelqu'un qui
est déjà dans le secteur doit faire sa demande de permis et
remplir un questionnaire; c'est à peu près tout ce qu'on lui
demande pour le 1er janvier 1973.
Il y a des normes qui sont applicables uniquement aux nouveaux
établissements. Il y a peut-être des exemples.
Au point de vue de l'installation de réservoirs, pour
éviter des fuites, il faut savoir comment enfouir le réservoir.
Il faut tant de pouces de sable sassé. Il ne doit pas y avoir de
cailloux, de mâchefer pour éviter le plus de corrosion possible.
Il faut que le réservoir soit bien enrobé pour éviter la
corrosion.
Dans les stations ou dans les endroits déjà existants, on
ne peut pas virer tout le monde à l'envers; il faut faire appel au bon
jugement de chaque individu. Ce n'est pas parce qu'on travaille pour la
fonction publique ou pour le gouvernement de la province qu'on va tout virer
à l'envers. La plupart des changements sont pour les nouveaux
établissements, à l'exception des réservoirs enfouis ou
des dépôts pour éviter la contamination, ainsi que des
fuites qui peuvent aller dans les égouts publics. C'est ce qui est
dangereux.
M. LEDUC : Remarquez bien que je n'ai pas mis en doute le jugement des
fonctionnaires qui auront à mettre ça en pratique; ce n'est pas
ça du tout. Je vais vous donner un exemple: M. Berger a un magasin
général au lac Noir; il a deux pompes à essence. Pour le
peu que j'ai lu sur ça, à ce jour, il est qualifié; il a
un droit acquis. Il aura peut-être des changements à faire dans
quelques années. Est-ce qu'on va lui permettre de les faire pour autant
que le réservoir soit, disons, couvert comme vous l'expliquez? Il faudra
qu'on lui émette le permis et que, même s'il n'a pas beaucoup de
terrain, on ne lui dise pas: Maintenant, je regrette, avec les nouvelles
normes, vous ne pouvez plus vendre d'essence. C'est mon point.
M. MASSE (Arthabaska): Justement, on ne peut pas nuire à
l'entreprise commerciale.
M. LEDUC : Parfait, parfait!
M. MASSE (Arthabaska): On ne peut pas lui nuire, c'est un droit acquis.
C'est tout simplement pour les nouveaux, pour prévenir cela.
M. ROY (Beauce): J'aimerais apporter à l'attention du ministre
que vous avez, à l'heure actuelle, les grosses compagnies et de petites
entreprises. Nous avons plusieurs petites entreprises de distribution au
Québec. Lorsqu'arrive une réglementation comme ça, pour
les grosses compagnies, comme Gulf, Shell etc... il n'y a pas de
problèmes; elles sont capables de suivre les réglementations.
Il ne faudrait pas non plus faire leur jeu en ce sens que des
réglementations trop abusives pourraient leur assurer de plus en plus
d'exclusivité et éliminer la concurrence de ceux qui n'ont pas
les capitaux pour suivre. Lorsqu'on va, par exemple, dans la
réglementation au niveau de la tuyauterie, au niveau des
réservoirs d'essence, au niveau de l'installation, etc., ne risque-t-on
pas de voir bien des petites entreprises québécoises de ne pas
être capables de tenir le coup?
M. MASSE (Arthabaska): Cette réglementation, comme je l'ai
mentionné ce matin, a été faite en collaboration avec les
associations dont vous parlez, entre autres l'Association des marchands d'huile
à chauffage. Ce sont elles qui ont demandé une
réglementation de ce côté pour faire une association avec
une éthique professionnelle, une profession ni plus ni moins. On a donc
tenu compte des dépenses de capital sur une base de cinq ans.
Naturellement, il va y avoir des dépenses primordiales au point de vue
de la sécurité publique, qui vont être exigibles
immédiatement mais, par contre, lorsqu'il s'agit d'une grosse
dépense, soyez assuré que les délais ont été
pesés, ont été mûris. C'est pourquoi les
délais ont été donnés tels qu'ils sont
mentionnés dans les règlements.
M. ROY (Beauce): Je maintiens encore les trois points que j'ai
soulignés tantôt. Lorsque la qualité du produit est
garantie et que la loi des poids et mesures est appliquée, le
troisième point est la disponibilité du produit. Toute
réglementation qui s'y ajoute, toute réglementation en surplus
est une réglementation d'équipement. Que le type vienne livrer
mon huile à chauffage dans un réservoir de 1,500 gallons ou dans
un petit camion de 500 gallons, ça m'importe peu, pourvu que quand
j'achète 200 gallons je n'en paie pas 225 pour en avoir 185 ou encore
que je ne paie pas de l'huile de première qualité pour me faire
livrer de l'huile de troisième qualité. Le consommateur, ce sont
les points particuliers qui l'intéressent. Je pense donc que toute la
réglementation devrait toujours s'en tenir à la satisfaction de
ces trois points particuliers et primordiaux. Il s'agit de viser à
satisfaire les besoins du consommateur et à le desservir avec justice
plutôt que d'aller trop loin, risquant ainsi de favoriser la
monopolisation du commerce des produits pétroliers, la monopolisation en
ce sens que les cartels soient victorieux là-dedans.
M. MASSE (Arthabaska): M. Roy, on vous approuve à 100 p.c; la
qualité a été étudiée ce matin ainsi que la
quantité. Reste l'équipement et c'est simplement technique dans
le moment. L'élaboration que vous avez faite entre dans notre ligne de
pensée.
M. ROY (Beauce): J'en suis très heureux.
M. LE PRESIDENT: Article 23. Article 24, emplacement des unités
de distribution, paragraphe 1. Paragraphe 2, sous-paragraphe a).
Sous-paragraphe b). Sous-paragraphe c).
Sous-paragraphe d). Sous-paragraphe e). Article 25, entretien du
bâtiment principal et du terrain, sous-article 1, paragraphe a).
M. LEDUC: Au paragraphe a), quelle différence y a-t-il entre
l'établissement des "subtances" propres et des substances propres? Il ne
manquerait pas un s?
M. MASSE (Arthabaska): Où ça? Quel paragraphe?
M. LEDUC: Au paragraphe a), l'avant-dernière ligne,
l'établissement des "subtances" ou des substances propres à
absorber les hydrocarbures.
M. MASSE (Arthabaska): C'est substances, il manque un s.
M. LEDUC: C'était pour l'édification du
député de Saguenay.
M. LE PRESIDENT: C'est une distraction. Sous-paragraphe b). Paragraphe
2, paragraphe 3.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va faire du bien à des
endroits.
M. LE PRESIDENT: Paragraphes 4, 5, 6, 7. Article 26, marinas.
M. LEDUC: Excusez, au paragraphe 6, il y a chez moi un bonhomme qui fait
la distribution de l'huile à chauffage et qui stationne ses camions sur
le terrain d'un poste d'essence. Est-ce que cela veut dire qu'il ne pourra
plus, si je lis bien le paragraphe 6, stationner ses camions d'huile à
chauffage à la station de service?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le sens de l'article 6; pour tout commerce
de carburant, de lubrifiant, il va être interdit de garer les
camions-citernes.
M. LEDUC: C'est excellent, parce que ça fait de la matière
inflammable en quantité dans le même coin, un moment
donné.
M. MASSE (Arthabaska): C'est très dangereux.
M. LE PRESIDENT: Article 26, marinas, sous-article 1. On va prendre
l'article dans son ensemble. Article 27, appareils de chauffage; article 28,
installations électriques.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est très technique. Il y a eu de la
consultation, le ministre l'a dit tantôt. Ce n'est pas le rôle de
la commission parlementaire...
M. LESSARD: Nous sommes rendus à l'article 29?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est technique.
M. LESSARD: M. le Président, j'aurais une question à
l'article 27. On a passé assez vite. On mentionne: Dans tout
établissement pour le commerce de carburant et de lubrifiant au
détail construit après le 1er janvier 1973.
On dit que tout appareil de chauffage à flamme doit être
séparé, etc. Cela conerne les établissements pour le
commerce de carburant et de lubrifiant. Est-ce que ce n'est pas
présumé qu'on devra peut-être appliquer aussi certaines
politiques concernant le système de chauffage dans les habitations?
M. MASSE (Arthabaska): C'est au niveau du consommateur. Si on parle
d'appareils de chauffage ici, c'est uniquement pour la sécurité
dans les commerces. Cette loi s'applique aux exploitations commerciales.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président. En fait, vous ne touchez
pas aux habitations.
M. LE PRESIDENT: Article 29: Egouttement, élimination des
rebuts.
M. MASSE (Arthabaska): D'ailleurs, d'autres normes sont
appliquées.
M. LESSARD: Et qui ne sont pas les mêmes que celles-là.
Parce que je devrais défaire mon système de chauffage si je me
fiais aux normes qui sont là.
M. LEDUC: Vous n'avez pas la même quantité d'instruments
dans votre sous-sol que celle que vous avez dans une station service.
M. LE PRESIDENT: Article 30, les fosses. Article 31, enceintes
spéciales. Article 32, réservoirs de surface?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 32, "les réservoirs de
surface sont interdits pour les produits de la classe I." Ce sont les
carburants, l'essence. Là, on parle seulement des commerces au
détail. Cela ne s'applique pas au stockage d'un grossiste, à ce
qu'on appelle un "plan."
M. MASSE (Arthabaska): Pour les stations de service.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Seulement pour les stations de
service.
M. LEDUC: Cela n'applique pas, non plus, aux cultivateurs qui ont 200
gallons d'essence montés sur un support.
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont des consommateurs.
M. LEDUC: D'accord, merci.
M. CARPENTIER: Par exemple, pour les opérations
forestières, si vous avez des réservoirs de 200 ou de 500 gallons
en dehors de la terre?
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est pour leur propre consommation.
M. CARPENTIER: C'est pour leur propre consommation, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 33, réservoirs portatifs. Article 34,
réservoirs souterrains.
M. MASSE (Arthabaska): Un instant! A la page 26, n'y avait-il pas une
annexe?
UNE VOIX: L'annexe, page 182.
M. LE PRESIDENT: A l'article 33, on réfère à
l'annexe i, à la page 182.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les modifications.
M. LE PRESIDENT: Article 34, réservoirs souterrains. Article 35,
protection contre la corrosion, réservoirs et conduites. Article 36,
tuyaux d'aération. Article 37, tuyaux de remplissage et de jaugeage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous sommes toujours dans les clauses de
règlements qui commencent le 1er janvier 1973, d'après ce qu'on
peut voir là.
M. LE PRESIDENT: Article 38, entreposage des produits emballés.
Article 39, locaux d'entreposage intérieur.
M. MASSE (Arthabaska): Page 34, à j), il y a l'annexe h que l'on
retrouve à la page 181.
M. CLOUTIER (Montmagny): Lorsque quelqu'un va demander au
ministère un permis pour construire une nouvelle station, un nouveau
poste de distribution, de commerce, vous allez lui transmettre toutes ces
spécifications et votre inspecteur sera à sa disposition.
M. MASSE (Arthabaska): Nous aurons un inspecteur et il faudra absolument
qu'il soit là lorsqu'ils vont descendre le réservoir dans le
trou. C'est une réglementation et c'est pour la sécurité;
il faut faire attention à la contamination.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une protection aussi pour ne pas
être obligé de recommencer. Il faut qu'il donne son
approbation.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, et il faut que les lignes soient
testées à l'air pour qu'il n'y ait pas d'échappement. Il
va y avoir un service d'ingénieur aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Comme pour l'électricité.
M. MASSE (Arthabaska): Pour l'électricité, vous avez un
code spécial, qui est le code canadien.
Il est très observé dans le moment au point de vue de
l'électricité.
M. LEDUC: Est-ce qu'il va y avoir assez d'inspecteurs pour faire
ça? En tout cas, si on garde ça, cela va prendre tout un
personnel, à un moment donné. J'espère que le ministre va
avoir les crédits au mois de mars.
M. MASSE (Arthabaska): C'est prévu. M. LEDUC: Merci, M. le
Ministre.
M. MASSE (Arthabaska): Du moins, je l'espère.
M. LE PRESIDENT: Article 40, salles de vente. Article 41, installation
d'un réservoir souterrain. Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: M. le Président, à l'article 41, lorsque
vous dites "doit être inspecté par le constructeur ou
l'installateur", est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de mentionner" par
l'inspecteur de la régie ou du ministère"?
M. MASSE (Arthabaska): C'est que cela réfère au transport,
par exemple à des dommages qui pourraient être effectués
dans le transport de ces réservoirs souterrains, alors que le
constructeur est responsable de ceux-ci jusqu'à son installation dans la
fosse. C'est pour cela qu'on dit "le constructeur ou l'installateur". Mais cela
n'exclut pas que l'inspecteur ne puisse pas le vérifier non plus.
M. LE PRESIDENT: Article 42, conduites et tuyaux d'évent
souterrains. Article 43, épreuve après installation. Article
44...
M. CLOUTIER (Montmagny): Si je comprends bien, cette épreuve doit
être vérifiée.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 44, pompes im-
mergées. Article 45, fuites. Article 46, entretien et
déversements. Article 47, enlèvement, abandon,
réutilisation et mise au rancart des réservoirs souterrains.
M. MASSE (Arthabaska): C'est surtout le paragraphe a) qui est important:
Informer par écrit le ministre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on pourrait expliquer, un peu. "Si le
réservoir n'est pas utilisé pendant une période
n'exédant pas 180 jours, l'exploitant doit: a) Informer par écrit
le ministre.
M. MASSE (Arthabaska): C'est qu'on laisse une période de six mois
cela est pour le carburant parce que les réservoirs pleins
ne devraient pas rester dans cet état trop longtemps. C'est pour cela
qu'on demande tout simplement d'aviser le ministre. Maintenant, peut-être
que M. Servais pourrait ajouter des détails.
Si le réservoir n'est pas utilisé pendant une
période de six mois, on va aviser le ministre. Par contre, il faut
prendre le jaugeage mensuellement pour qu'il n'y ait pas de fuite et cela afin
de garder un inventaire. On demande de garder les inventaires des jaugeages
pendant une période de deux ans, jusqu'à ce que l'inspecteur
passe, soit à la pige ou soit en passant dans son territoire.
Quand le réservoir demeure rempli plus de six mois et moins de
deux ans, le produit pétrolier, surtout celui de la classe I, doit
être enlevé du réservoir. Par contre, on doit le remplacer
par un produit de classe II, ou par de l'eau pour éviter le balast, si
vous voulez, pour que le réservoir ne se soulève pas avec
l'eau.
Si la station de service n'a pas fonctionné pendant une
période de deux ans et plus, il faudra tout enlever, les
réservoirs et tout cela. Vous avez des stations de service qui sont
placardées, si vous voulez. Les vitres sont des pièces de bois.
Vous vous en allez dans le Bas-du-Fleuve. Il y a un pont qui passe là,
la station de service est encore là et il n'y a personne pour
l'exploiter. Ils ne le peuvent pas. Alors pourquoi laisser une station qui peut
être dangereuse plus tard? Alors il faudra enlever les réservoirs
et remplir le trou de sable, pour qu'il y ait le plus de sécurité
possible. A part cela, cela dépare la beauté de nos routes.
Après deux ans, je crois que la station ne devrait plus exister et
perdre son permis.
Le délai de deux ans nous semble raisonnable.
M. LE PRESIDENT: Article 48, transport d'un réservoir
usagé; article 49, construction de l'îlot des pompes; article 50,
éclairage; article 51, construction des kiosques; article 52,
unités de distribution; article 53, pompage à distance; pour les
produits de classes I et II; article 54, becs et boyaux de distribution;
article 55, distributeur de type particulier; article 56, surveillance
générale; article 57, surveillance du libre service; article 58,
jaugeage; article 59, plans et marques d'identification; article 60, marquage
des réservoirs portatifs.
M. LESSARD: M. le Président, j'ai une objection. C'est encore le
rouge qui doit prédominer, ici. Le rouge doit prédominer sur les
réservoirs portatifs. Il y a de la politique partout, M. le
Président.
M. HOUDE (Fabre): Je trouve que c'est normal, M. le Président,
parce que c'est marqué: "Renfermant un produit de classe I".
M. LEDUC: Le noir doit prédominer aussi! M. LESSARD: L'influence
politique!
M. LE PRESIDENT: Article 61, lutte contre l'incendie.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que le député de
Saguenay dit quand il arrive au poste d'essence, s'il veut de l'essence rouge?
Quelle est l'expression qu'il emploie?
M. LESSARD: II faut bien que j'en prenne! Mais ce n'est pas cela qui
nous fait mieux fonctionner!
M. LE PRESIDENT: Article 62, extincteurs.
M. LESSARD: M. le Président, où sommes-nous rendus?
M. LE PRESIDENT: Extincteurs. Etes-vous encore perdu?
M. LESSARD: C'est pour éteindre le rouge, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Vous n'êtes pas perdu, M. le député
de Saguenay?
M. LESSARD: Non, non.
M. LE PRESIDENT: Article 63, manutention et affichage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela veut dire que, quand vous avez fait le
plein, vous devez arrêter votre moteur.
M. MASSE (Arthabaska): Arrêter le moteur et éteindre les
cigarettes. C'est pour cela qu'il y aura des indications: Défense de
fumer et arrêt du moteur durant le remplissage.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a du chemin à faire.
M. LEDUC: II y a toute une éducation à faire,
là.
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Il est évident que cette pratique
n'est pas tellement suivie, actuellement. Cela présente des dangers
certains.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense bien qu'il faudrait qu'il y ait une
affiche à côté des pompes disant d'éteindre...
M. MASSE (Arthabaska): C'est ce qu'on dit dans le règlement. Une
affiche d'au moins quatre pouces sur sept pouces.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors vous avez retenu la suggestion !
M. LE PRESIDENT: Article 64, identification d'un établissement
pour le commerce d'huile de chauffage au détail; article 65, entreposage
et manutention de l'huile de chauffage; article 66, billets de livraison
d'huile de chauffage; article 67, livraison d'huile de chauffage.
Section VI, normes techniques pour l'entreposage des produits
pétroliers dans les dépôts et dépôts
maritimes.
Article 68, emplacement de l'établissement. Article 69,
emplacement des réservoirs. Article 70, clôture.
M. CLOUTIER (Montmagny): En fait, ce sont les...
M. MASSE (Arthabaska): C'est tout l'équipement. On revient un peu
aux mêmes articles que tout à l'heure, mais adaptés aux
dépôts.
M. CLOUTIER (Montmagny): Comme le public n'a pas accès dans les
dépôts maritimes, c'est ceux qui vont...
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont les petits dépôts. Les clubs
de yatching, par exemple.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 71, on renvoie à l'annexe J, pages 183
et 184, endroits dangereux pour matériel électrique,
dépôts de stockage en vrac. Article 72, installations de
chargement et de déchargement. Article 73, conception de l'installation.
Ce sont les mêmes articles qui reviennent mais pour autre chose. Article
74, drainage. Article 75, récupération. Article 76,
réservoir souterrain. Article 77, réservoir de surface. Article
78, aération. Article 79, pompes. Jusqu'à l'article 101.
Section VII, normes techniques au transport et manutention de produits
pétroliers. Article 102, contenants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que cette section, de ces nouveaux
règlements, entraîne beaucoup de modifications par rapport
à la situation actuelle du transport? Et s'il y a beaucoup de
modifications, est-ce qu'on peut nous dire en résumé quelles sont
les principales modifications par rapport au système de transport
actuel? Voulez-vous me décrire ce qu'on voit actuellement? Le transport
se fait par camion-remorque, camion-citerne avec des remorques ou
semi-remorques, par tracteur ou par un camion qui a la citerne directement
dessus? Cela peut être un camion de 3,000 gallons, de 2,500 gallons, un
camion-citerne de 7,000 à 7,500 gallons?
M. MASSE (Arthabaska): Dans le moment, vous avez le camion-citerne, le
"split-body" sur un châssis, la semi-remorque, le train, comme on dit.
Dans les semi-remorques, les compartiments maximaux doivent être d'au
moins 3,500 gallons. Surtout lorsque vous avez des produits de classe I,
l'essence. S'il y avait un débordement, si le camion faisait un
"jack-knife" en V, ou renversait sur le côté, si la citerne, qui
contient 7,000 gallons, est séparée en deux compartiments de
3,500 gallons, vous pouvez toujours sauver 3,500 gallons. Mais si la citerne
est de 7,000 gallons, comme ça peut se produire dans le moment, parce
que ça coûte moins cher à faire construire, c'est plus
grave au point de vue contamination, ou de feu. en ce qui concerne le double
équipement, vous avez des citernes, comme on le mentionnait ce matin, du
"farm trade" livré aux cultivateurs. En pratique, actuellement, dans une
citerne il peut y avoir trois compartiments qui ont deux classes de produit:
l'essence et le produit de classe II, qui est l'huile à chauffage ou le
diesel.
Une pompe contient environ 12 gallons. Cela veut dire que si le
chauffeur du camion ne vide pas sa pompe qui contient 12 gallons d'essence dans
son réservoir, c'est dangereux que le client qui va demander de l'huile
à fournaise reçoive ces 12 gallons. Cela demande une très
grande attention. Avec les nouveaux règlements on va demander plus de
surveillance de ce côté. Par contre, on donne jusqu'à cinq
ans à ceux qui n'ont pas ces installations doubles pour les faire
ajouter à leurs citernes.
Par contre, il y a d'autres camions qui existent depuis 20 ou 25 ans,
dont les "manhole" sont ouverts, ils ne sont pas étanches, tout est en
dehors.
Encore là, nous leur donnons cinq ans pour prévoir une
dépense et acheter un autre système ou un autre camion pour la
bonne raison qu'ils ne répondent pas aux normes.
Quand il neige, quand il pleut la plupart du temps la livraison
d'huile se fait l'hiver on constate assez souvent que les trous d'homme
ne sont pas fermés. On parle de qualité. Or, ici, il peut y avoir
de l'eau qui s'infiltre par le dessus du réservoir.
Il y a d'autres camions...
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant que vous n'alliez plus loin pour les
camions et les
citernes, depuis combien d'années la fabrication des
camions-citernes satisfait-elle aux exigences de votre réglementation?
Est-ce qu'on peut dire que depuis cinq ans ou depuis dix ans elle les
satisfait?
M. MASSE (Arthabaska): On peut dire que certaines compagnies au
Québec fabriquent des citernes en suivant les normes déjà
en vigueur en Ontario. On a adopté les lois de l'Ontario qui, elle, a
adopté les lois américaines de la National Tank Truck Carriers,
qui sont très sévères au point de vue des produits de
classe 1 et de classe 2.
Cela peut exister depuis huit à dix ans. Par contre, encore
là il y a toujours le domaine de la compétition de
différents fabricants. Certains fabricants ont pensé avoir une
vanne de sûreté dans le bas du réservoir à
l'intérieur avant de prendre la ligne de conduite pour la livraison
d'huile. La soupape est fermée tout le temps durant la livraison. S'il
arrive un accident, un contrecoup par en arrière, la ligne casse et
c'est seulement le produit dans la ligne qui va se déverser.
Nous avons tenu compte de ça et nous donnons trois ans, si le
camion a été fait selon des normes. Cela a pu être
prévu mais non installé. Ceux qui n'ont pas de normes, nous leur
donnons cinq ans pour se réhabiliter. Les fabricants de citernes et
différentes grosses compagnies disent que la durée d'une citerne
est de dix ans, quoique, pour un marchand d'huile, elle peut durer vingt,
vingt-cinq ans, pour celui qui fait attention. Pour une grosse compagnie, c'est
déprécié et elles veulent se mettre à la page.
Est-ce que ça répond à vos questions?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'était pour avoir une idée du
nombre de transporteurs qui seraient obligés de changer
d'équipement, mais si ça couvre une période de dix ans, en
moyenne, je pense bien que ceux qui en transportent un volume
appréciable ont renouvelé leur équipement depuis dix
ans.
M. MASSE (Arthabaska): Oui. En passant, je crois qu'un autre
ministère va aider de ce côté, celui des Transports, au
point de vue de la pesanteur. Automatiquement, il y a des citernes qui vont
être obligées de s'enlever du chemin parce qu'elles sont trop
pesantes au départ, et la loi va devenir assez exigeante à partir
du 1er novembre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Elles sont trop pesantes en chiffres absolus ou
si la charge est mal répartie?
M. MASSE (Arthabaska): La citerne est trop pesante avec le produit
qu'elle contient et au lieu de manipuler 7,000 gallons, on va peut-être
descendre à 5,000. Le service des poids et mesures se demande s'il va
calibrer le réservoir ou le compartiment parce qu'il va falloir
descendre un peu plus bas dans le trou et c'est dangereux. Il y a des
compagnies qui révisent leur position parce que le gouvernement a
toujours toléré mais c'est fini et la Loi des poids et mesures va
être appliquée assez sévèrement à partir du
1er novembre. Cela va nous aider.
M.LESSARD: A l'article 102, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Article 102, Contenants. Oui?
M. LESSARD: Au sous-article 2, on dit que "nul produit pétrolier
ne doit être transporté dans un contenant de dix gallons ou moins,
à moins que ce contenant ne soit conforme aux exigences des
spécifications, etc.." Est-ce que cela s'applique à tout
transport de produit pétrolier? Comme usager, moi, par exemple, qui va
chercher un produit pétrolier au garage, dois-je me soumettre à
ce règlement?
M. MASSE (Arthabaska): Quelqu'un peut manquer d'essence, si vous voulez.
Il va prendre un contenant n'importe où, il va trouver une poubelle et
va aller chercher cinq gallons. J'exagère à dessein. Par contre,
il y a d'autres contenants qui n'ont pas de bec pour déverser dans le
réservoir, surtout avec les nouvelles automobiles dont l'orifice est
à l'arrière du pare-choc ou au centre, avec la plaque pardessus.
Personne ne pourra livrer le produit. Pour les contenants, nous avons
contacté un fabricant et il va y avoir des contenants de deux gallons et
demi jusqu'à dix gallons, de différentes grosseurs,
jusqu'à cinq gallons, avec un bec. Ceux-là vont être
approuvés; ils sont également approuvés en Ontario.
M. LESSARD: Qui va nous dire justement c'est dans ce sens que je
posais ma question que ce contenant, pour celui qui va l'acheter au
magasin, est conforme aux spécifications 250 de la CSA?
M. MASSE (Arthabaska): De la CSA. Ceux qui fabriquent ces
réservoirs sont des spécialistes. Il y aura le tampon de la CSA
dessus, comme on le voit sur d'autres produits.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord, mais une personne peut acheter un
contenant qui est semblable, en plastique.
M. MASSE (Arthabaska): On tient compte aussi du plastique. Si vous
voulez avoir des renseignements, je vais vous en donner. Je ne voudrais pas
trop élaborer, parce que, dans les contenants en plastique en
métal, vous avez beaucoup de "dumping", si vous voulez, qui se fait de
l'Ontario au Québec dans le moment, puis on veut éviter
ça.
Il y a une grande collaboration qui se fait
entre le gouvernement et le département justement de la
sécurité en Ontario. On a communiqué, puis le but de
ça, c'est de collaborer pour protéger le public tout le temps.
Vous avez des petits contenants de plastique qui sont très minces. Il y
a d'autres contenants qui doivent être scellés. Vous avez, parmi
l'équipement de campeur, des bouteilles de naphte sur les tablettes, qui
ne sont pas scellées. En Ontario, on exige qu'elles soient
scellées. Dernièrement, on peut vous dire que les contenants
n'étaient pas scellés et qu'on les a envoyés au
Québec. Nous les avons pris, nous; eux ne les ont pas pris.
M. CARPENTIER: Pour tous les contenants qui sont faits par les
fabricants de scies à chaîne, par exemple, sur les concessions
forestières, vous avez différentes grandeurs, d'un demi-gallon
jusqu'à cinq gallons. Cela dépend de la distance que le gars doit
parcourir avec son essence pour travailler sur les concessions. Est-ce que
ça veut dire que tous les contenants qui ne seront pas munis du CSAB,
mais qui actuellement, sont en circulation sur le nombre incalculable de
concessions dans la province de Québec, devront être
changés?
M. MASSE (Arthabaska): Ils pratiquent cela dans l'Ontario. Par contre,
il y aura de la publicité, encore une fois. La loi va entrer en vigueur
le 1er janvier, mais elle peut être mise en pratique pour
différentes choses dans six mois ou dans un an, si vous voulez.
Je crois que c'est pour le 1er janvier 1974, la mise en application de
ce règlement.
M. CARPENTIER: Dans le même ordre d'idées, ça veut
dire que, dans ces concessions forestières, une certaine
publicité sera faire à l'effet qu'à partir de telle date
on devra se procurer tel contenant pour le transport de l'essence et ainsi de
suite afin que les gens qui ont fait des déboursés actuellement
pour se procurer certains réservoirs à essence n'aient pas
à jeter ce contenant pour s'en acheter un autre. C'est assez
élevé si on regarde le prix qu'on paie pour un contenant de deux
ou de quatre gallons, par exemple, en plastique assez robuste pour le transport
d'essence, qui est approuvé pour le transport par autobus, par exemple.
Vous avez des compartiments dans les autobus de transport pour les ouvriers
forestiers, où on transporte de l'essence. C'est approuvé
présentement, mais est-ce que ça veut dire que tous ces gens vont
être obligés de s'acheter de nouveaux contenants pour transporter
leur essence?
M. MASSE (Arthabaska): On va essayer de contrôler les contenants
qui vont se vendre dans les établissements. Pour les anciens, on ne peut
pas revenir sur ça. Il faut remarquer aussi que c'est pour les produits
de classe I et de classe II. La classe I, c'est l'essence; la classe II, c'est
l'huile à chauffage; la classe III, ce sont les lubrifiants. Il y a
beaucoup de lubrifiants aussi, mais ce n'est pas notre domaine; ce n'est pas
dangereux, ça.
Les contenants déjà existants, ils les ont, si vous
voulez, mais nous surveillerons ceux à venir.
M. CARPENTIER: Surtout pour le bénéfice de tous les
ouvriers forestiers il faudrait qu'il y ait une note bien spécifique
à cet effet, parce que ça représente un nombre
incalculable de réservoirs d'essence qui sont présentement en
circulation sur les concessions forestières.
M. MASSE (Arthabaska): Maintenant, remarquez bien que par ces
règlements, on veut intervenir à compter du 1er janvier 1974.
D'ici à ce temps-là, on a bien l'intention d'entreprendre une
campagne d'information ou, au moins, de donner le plus d'informations possible
sur ces nouveaux règlements. Notre action va se situer davantage au
niveau des détaillants de ces contenants qu'au niveau de ceux qui ont
déjà des contenants pour faire leur travail.
M. LESSARD: Dans ce sens-là, si je me présente avec un
contenant qui n'est pas conforme au CSA chez un détaillant, est-ce le
détaillant va me dire: Je refuse de lui donner de l'essence parce que ce
n'est pas conforme? Si le détaillant me remet de l'essence et si,
là, je suis arrêté par un inspecteur qui constate
ça, serai-je soumis à l'amende parce que je n'ai pas
transporté mon essence selon les normes exigées par le
gouvernement?
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas au niveau du consommateur que la
réglementation est faite, mais au niveau du détaillant. Cela
reste au détaillant de refuser de vous livrer l'essence dans votre
contenant s'il n'est pas adéquat.
M. LESSARD: Ce n'est pas lui qui transporte. On dit, M. le
Président: Nul produit pétrolier ne doit être
transporté dans un contenant de dix gallons. Pour transporter dix
gallons d'essence, ça ne me prend pas de permis comme consommateur.
M. MASSE (Arthabaska): Absolument pas.
M. LESSARD: S'il faut rendre le détaillant responsable du
transport d'un produit pétrolier qui ne lui appartient pas, on va pas
mal loin.
M. MASSE (Arthabaska): Les règlements ne donnent pas le pouvoir
d'aller chez les gens confisquer ces réservoirs qui ne sont pas
conformes. D'ailleurs, au début de l'article 102, c'est bien
écrit que c'est à compter du 1er janvier 1974 pour...
M. LESSARD: Je suis d'accord.
M. MASSE (Arthabaska): ... tout établissement où se fait
le commerce des produits pétroliers. C'est restreint au commerce.
M. LEDUC: En fait, le député de Saguenay n'a pas un
établissement où il fait le commerce. Il pourrait aller voir le
détaillant, lui demander de remplir un contenant qui ne répond
pas aux normes de la CSA et aller à son automobile, s'il a manqué
d'essence sur la route. Personne ne peut l'empêcher à ce
moment-là d'utiliser ce contenant. D'un autre côté, si le
propriétaire de la station de service va rejoindre l'automobile, il
devra avoir un contenant approuvé par la CSA.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exact. On veut qu'à l'avenir il y
ait une certaine réglementation sur les nouveaux contenants qui seront
vendus.
M. LEDUC: On peut manquer d'essence avec sa bouteille à lait et
on n'a pas de problème.
M. LE PRESIDENT: Article 102, contenants; on en a discuté.
Article 103, spécifications des camions-citernes, remorques et
semi-remorques; il en a été question'tout à l'heure.
Article 104, espace entre compartiments. Article 105, système de
déchargement par pompage. Article 106, soupape d'arrêt. Article
107, protection contre les collisions. Article 108, installations
électriques. Article 109, identification. Article 110,
spécifications du véhicule. Article 111, opération.
Article 112, vidange. Article 113, étiquetage. Article 114, manutention.
Article 115, transfert de produit. Article 116, inspection. Article 117,
protection contre les incendies. Article 118, réparations et tests.
Section VIII, normes concernant l'exploitant d'un établissement
où se fait le commerce en gros des produits pétroliers. Article
119, identification d'un établissement de commerce en gros. Article 120,
commerce au détail. Article 121, entreposage. Article 122, transport des
produits pétroliers.
M. MASSE (Arthabaska): II reste trois annexes.
M. LE PRESIDENT: Page 187, annexe L, références techniques
par ordre chronologique.
Est-ce qu'il y a des commentaires à faire là-dessus?
M. MASSE (Arthabaska): Simplement une explication des sigles.
M. LESSARD: On va les accepter.
M. LEDUC: Me permettez-vous juste un très bref commentaire?
Tantôt, le ministre a mentionné qu'il allait faire une campagne
d'information. Est-ce qu'auprès du service d'information ou de relations
extérieures que vous avez au ministère vous vous assurez que ce
ne sont pas seulement des communiqués de presse que vous envoyez? Il
faudrait avoir un budget pour expliquer dans des revues
spécialisées, de la façon la plus simple possible, ce
qu'est la nouvelle loi et quelles sont les obligations, soit du transporteur,
soit du détaillant.
On a une tendance au. gouvernement, à tort, à mon sens,
à s'imaginer, parce qu'on a envoyé 150 différents
communiqués de presse aux journaux, qu'on a couvert tous les
renseignements qui pouvaient l'être et que tout le monde les a lus. Je
pense que cela va prendre plus que cela. Dans certains domaines, dans ces
règlements, il y a des choses nouvelles. Il y a une éducation
à faire auprès des détaillants. Cela va prendre plus que
des communiqués de presse. Des fonctionnaires du ministère
ça, ce n'est pas un cadeau pourraient aller rencontrer des
groupes de détaillants pour leur expliquer ce que sont les
règlements. Mais qu'on accomplisse un effort sérieux et ne pas
faire comme pour d'autres lois où on n'a à peu près rien
fait pour renseigner la population.
M. MASSE (Arthabaska): D'accord. Je pense que l'information est
très importante. On a l'intention d'abord de publier en format de poche
facilement utilisable tous ces règlements. Egalement, communiquer avec
chacun des commerces qui fonctionnent dans ce secteur, afin de lui faire
connaître la nouvelle réglementation.
Cela n'exclut pas non plus des rencontres d'explications devant les
membres des différentes associations pétrolières, des
services automobiles ou fédérations des garagistes qui existent
actuellement, pour expliquer véritablement le sens de ces
règlements et les distribuer.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre pourrait se mettre une calotte de
pompiste et faire un petit film pour la télévision pour
démontrer comment on livre de l'essence.
M. LEDUC: Les deux pieds dans la même bottine!
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est une boutade, mais je pense que les
meilleurs films publicitaires sont ceux qui touchent véritablement le
consommateur. On pourrait indiquer la façon dont il doit se conduire
quand il va faire remplir sa voiture, comment le poste d'essence doit
être équipé. On a parlé tantôt de ne pas fumer
au moment où on fait faire le plein, arrêter le moteur de
l'automobile. Ce sont toutes des choses, évidemment, qui doivent frapper
l'imagination de l'auditeur de la radio ou de la télévision. Mais
la première publicité, à mon sens, doit être faite
vis-à-vis de ceux qui vont fabriquer l'équipement, d'abord pour
qu'ils observent la réglementation. C'est bien important. S'ils ont
été consultés, ce sera d'autant plus facile pour ceux qui
fabriquent les
camions-citernes, ceux qui fabriquent les camions-remorques, ceux qui
fabriquent l'équipement, les réservoirs, les grosses compagnies,
qui assument beaucoup de dépenses du côté de
l'investissement, de l'organisation des stations de service. Il faut que tous
ces gens soient sensibilisés.
Ceux dont ont parlé le ministre et le député de
Taillon, les associations et ceux qui vivent le problème, je pense que,
d'abord, cela doit porter sur ces gens, quitte à renseigner le
consommateur sur certains points particuliers qu'il doit surveiller quand on
lui fait la livraison de l'huile à chauffage, quant à la
sécurité de son équipement et à la qualité
du produit qu'on lui livre. Chacun a une responsabilité dans ce
contrôle.
Le ministère des Richesses naturelles, même s'il avait une
centaine d'inspecteurs, ne pourrait pas surveiller tout le territoire, quand il
y a 14,000 stations de détail et 1,000 distributeurs. Ce sont les
chiffres qu'on nous a donnés ce matin. Alors, cela va prendre combien de
mois avant qu'ils aient fait le tour de toutes les stations, de tous ceux qui
sont dans ce commerce afin de leur donner toutes les instructions
nécessaires? Il y a une question d'éducation du public. Le
ministre a une responsabilité là-dedans. Il ne s'agit pas de
faire une propagande, mais il s'agit d'informer véritablement les
consommateurs et le public en général de l'utilité de
cette réglementation, parce que ce n'est pas seulement pour le plaisir
de réglementer, mais bien pour en arriver à une meilleure
distribution des produits dans ce secteur.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, j'aurais juste un mot
à ajouter. C'est que, maintenant que nous avons franchi l'étape
de la commission parlementaire, il va rester la rédaction anglaise
à effectuer. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas commencer
dès maintenant à diffuser la réglementation après
l'acceptation par le conseil des ministres. Je pense que l'entente qu'on avait
prise au mois de décembre dernier, nous venons de la remplir. Je tenais
à entendre la discussion de ces règlements. Nous venons de le
faire.
Je veux remercier, en terminant, les membres de la commission et aussi
ceux qui ont fait le travail de consultation, ainsi que les différentes
associations de ce secteur qui nous ont aidés dans la rédaction
de ces règlements. Certains membres de ces associations ont
consacré passablement de temps à cette étude, entre autres
l'Association pétrolière du Québec. Je remercie
également tous les fonctionnaires, spécialement M. Servais qui a
dirigé le travail pour l'élaboration et la rédaction de
ces règlements.
M. LE PRESIDENT : Je remercie tous les membres de la commission de leur
belle collaboration et surtout de leur grande compréhension. La
commission parlementaire permanente des terres et forêts et des richesses
naturelles ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 51)