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Commission permanente
des richesses naturelles
et des terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
Séance du mercredi 23 mai 1973
(Six heures quinze minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
Voici quelques changements des membres de la commission: M. Gallienne
(Duplessis) remplace M. Massé (Arthabaska); M. Pearson (Saint-Laurent)
remplace M. Perreault (L'Assomption); M. Latulippe (Frontenac) remplace M.
Tétreault (Abitibi-Est). Programme no 1. L'honorable ministre des Terres
et Forêts.
M. LESSARD: M. le Président, avant d'entamer la discussion sur le
programme no 1 j'aimerais que le ministre nous fasse un peu un tour d'horizon
de la situation actuelle de l'industrie foresstière je vais
préciser un peu tout à l'heure. Je comprends que le ministre, en
étroite communication avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce dans ce domaine, doit être informé ou suivre
continuellement les dossiers de certaines entreprises qui sont soit en
difficultés ou d'autres qui doivent s'installer au Québec.
Je voudrais d'abord que le ministre fasse le point un peu sur la
situation à Témiscamingue. Est-ce qu'une décision va se
prendre prochainement à ce sujet, est-ce que le ministère est
toujours intéressé à encourager Tembec pour qu'elle prenne
en main cette entreprise-là? Est-ce que le ministre pourrait nous donner
quelques indications? Je sais qu'il est toujours en communication avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce et je suis assuré que le
ministre suit continuellement le dossier.
M. DRUMMOND: Si cela concerne tout un tour d'horizon de l'industrie du
bois, je pense qu'il faut dire que cela va assez bien, sans entrer dans trop de
détails là-dedans. Comme l'a souligné le
député de Saguenay il y a, dans certains endroits, certains
problèmes qu'on essaie de régler avec la collaboration du
ministère de l'Industrie et du Commerce. En ce qui concerne
Témiscamingue, on travaille très activement au dossier en
essayant d'en arriver, on l'espère, à une solution qui pourrait
marquer la réouverture de cette usine-là. Sans trop entrer dans
les détails, comme on le sait bien, il y a assez de choses à
régler là-dedans. Ce qu'on essaie de faire c'est d'effectuer un
mariage entre le gouvernement, le syndicat, la population et les promoteurs
pour essayer d'en arriver à une formule qui va permettre la
réouverture de l'usine.
Les rencontres continuent, il y en avait une hier et la semaine
dernière aussi; on essaie d'arriver à une solution.
Je suis optimiste, mais il y a encore des problèmes à
régler; un des problèmes, c'est évidemment la structure de
capitalisation qu'on étudie activement avec les
intéressés. Il y a aussi la formule qu'on veut adopter pour
l'approvisionnement en bois de l'usine.
M.LESSARD: Est-ce que le gouvernement du Québec est encore
prêt à mettre à la disposition de Tembec, ou de toute autre
formule qui permettrait la participation de la population, la somme de $1
million, comme cela a déjà été affirmé et
même d'aller jusqu'à $3.5 millions?
M. DRUMMOND: La position du gouvernement, c'est surtout de chercher une
formule. Je pense que, si on veut entrer là-dedans, si on tient compte
des fonds de roulement, ce serait probablement supérieur à
ça. Le gouvernement fédéral a fait une offre de
collaboration aussi. On essaye de mettre ensemble toutes les données. Je
pense que nous avons presque tous les éléments nécessaires
pour établir et terminer le dossier, dans un avenir assez
rapproché. J'hésite à dire quand la décision serait
prise, parce qu'il y a encore des choses à régler. Chaque fois
que je dis qu'on va régler quelque chose d'ici X semaines, la
période passe trop vite et les problèmes restent.
M. LESSARD: On avait parlé de la date du 25 décembre.
M. DRUMMOND: Je sais bien.
M.LESSARD: Comme cadeau de Noël. Le ministre dit qu'il
possède à ce moment-ci tous les éléments
nécessaires pour régler ce problème. Cela veut dire que
les rapports de rentabilité dont il me parlait, suite à une
question que j'avais soulevée en Chambre en décembre dernier,
sont maintenant rendus au ministère. Ces rapports de rentabilité,
parce qu'il y en a deux, je crois, semblent-ils concluants?
M. DRUMMOND: Dans tout ça, la rentabilité tient compte,
évidemment, de certaines conditions. Ce que je veux dire, c'est que le
rapport de rentabilité, étant donné l'amélioration
du marché, semble indiquer que ça pourrait être un projet
rentable.
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce que vous avez l'intention
de rendre publique ces études que vous avez faites?
M. DRUMMOND: Pardon?
M. LATULIPPE: Sur ce projet à Témiscamingue, est-ce que
vous avez l'intention de rendre publiques ces études?
M.DRUMMOND: Pendant les négociations je ne pense pas que ce soit
une bonne idée. Mais on la discute avec les intéressés. Il
n'y a rien de secret. Lorsqu'on en arrivera à une solution quelconque,
je n'aurai aucune objection à rendre publique toute la documentation
parce qu'on n'a rien à cacher là-dedans. Tout ce qu'on essaie de
faire, c'est de trouver une solution parce que c'était une ville presque
fermée par cette décision qui était prise.
Alors, on cherche une solution. On obtient des rapports. Mais on
négocie encore avec les intéressés. On n'a rien à
cacher à moyen terme.
M. LESSARD: Maintenant, concernant l'usine de Dupan, est-ce que le
ministre a pu suivre ce dossier? Est-ce que le ministre pourrait nous dire
pourquoi, par exemple, on a décidé de mettre la cogestion de
côté? Quelles ont été les difficultés qu'on a
rencontrées? D semble même que, sans calculer l'amortissement,
l'usine serait devenue rentable depuis qu'un groupe de travailleurs, en
collaboration avec les responsables de Sogefor, ont pris cette usine en
administration.
Alors, est-ce que le ministre, de ce côté-là,
pourrait nous donner quelques indications? Je sais que M. Saint-Pierre a
donné, hier, sa position. Est-ce que le ministre des Terres et
Forêts a suivi lui-même le dossier? Est-ce qu'il a
été consulté dans certaines décisions?
M. DRUMMOND: Disons que l'affaire de Dupan, cela dépasse
l'autorité du ministère des Terres et Forêts parce que nous
ne sommes pas impliqués dans l'administration, ni directement, ni
indirectement. Alors, ce ne serait pas une question qui relève du
ministère.
M. LESSARD: Le dossier, actuellement, est entre les mains du
ministère de l'Industrie et du Commerce?
M. DRUMMOND: Oui.
M.LESSARD: Maintenant, on parle toujours de ce qui va mal. Mais on
annonce quelques fois aussi des projets d'usines, heureusement. Est-ce que le
ministre a eu l'occasion de travailler au projet de Saint-Félicien,
projet de $125 millions? Est-ce que le ministre pourrait nous dire où
nous en sommes rendus à ce sujet ou si on laisse encore des espoirs
vains à la population de cette région, qui espère, en
fait, depuis longtemps?
M. DRUMMOND: Nous cherchons, depuis quelques années, une solution
ou un projet pour la région de Saint-Félicien, là encore,
le dossier est à l'étude. Il a de bonnes possibilités
d'arriver avec quelque chose de rentable, parce que c'est probablement le
meilleur endroit disponible dans la province de Québec, actuellement,
pour l'installation d'une nouvelle usine. Je ne peux pas encore faire des
promesses, mais c'est évidemment dans notre intérêt de
chercher une solution.
M.LESSARD: Mais il y a une entreprise américaine qui s'est
montrée intéressée, dernièrement, à
s'installer à Saint-Félicien, Olin Kraft. Est-ce que le ministre
a été informé de ces discussions avec cette entreprise?
Cette nouvelle qui a été lancée par un porte-parole du
ministère de l'Industrie et du Commerce est-elle sérieuse? Est-ce
que le ministre en a été informé?
M. DRUMMOND: Oui, je suis informé qu'il y a certains pourparlers
avec une entreprise américaine.
M. LESSARD: Mais ces pourparlers se font plutôt par l'entremise du
ministère de l'Industrie et du Commerce que par l'entremise du
ministère des Terres et Forêts.
M. DRUMMOND: Disons, dans tous ces problèmes, qu'au commencement
nous sommes évidemment dans le dossier parce qu'une des premières
choses à régler, c'est la question d'approvisionnement. Alors,
avec n'importe quelle entreprise du genre, on suit de près le
dossier.
M. LESSARD: Dernièrement, le 28 décembre 1972, une
nouvelle paraissait dans le Soleil, selon laquelle les Américains se
plaignaient du dumping de certains produits finis québécois, en
particulier, sur le marché américain. On disait que des efforts
devaient être faits par le gouvernement des Etats-Unis pour amener le
gouvernement fédéral à prendre des mesures antidumping.
Est-ce que le ministre a eu l'occasion de prendre connaissance de cette
nouvelle? Est-ce que le ministre est ou a été informé,
à savoir si, actuellement, il y a des négociations entre le
gouvernement fédéral et le gouvernement des Etats-Unis à
ce sujet? Est-ce que le ministre a fait des recommandations au gouvernement
fédéral?
M. DRUMMOND: Je n'ai pas de "hot-line" avec le cabinet de M. Trudeau
à ce sujet. Evidemment, tout le dossier des négociations entre le
fédéral et les Etats-Unis est suivi de près par le
gouvernement. C'est tout à fait normal parce que les négociations
continuent avec les Etats-Unis, il semble. Il y a toute la question de l'Auto
Pact et des autres éléments qui entrent là-dedans.
Il y avait la question des subventions par le gouvernement
fédéral pour certaines usines comme Michelin. C'est un dossier
complexe, mais ce n'est pas un dossier de mon ministère.
M. LESSARD: Concernant la fermeture d'Eddy Match à Hull, on sait
que l'usine a été rachetée par le gouvernement
fédéral, mais les employés semblent ne pas avoir
été recyclés ou
ils ont été incapables de se trouver de l'emploi. Est-ce
que le ministère des Terres et Forêts a eu l'occasion de
travailler à ce dossier? Il semble qu'actuellement la seule chose que le
gouvernement du Québec ait pu faire en ce qui concerne cette industrie,
c'est de payer l'assistance sociale des travailleurs qui sont en chômage
actuellement.
M. DRUMMOND: En ce qui concerne les usines d'Eddy on est en discussion
avec la compagnie. Rien n'est réglé à cette date-ci
concernant tout ça. Mais lorsqu'on pose des questions comme ça
sur le recyclage, etc., peut-être que le ministère est un peu
sectoriel; par contre, c'est surtout la bonne gestion des forêts qui
entre là-dedans en ce qui concerne des informations sur la production
probable de matières ligneuses dans l'avenir, etc. On collabore avec les
autres ministères, mais c'est toujours une question d'assez bien
définir où se trouvent les responsabilités
principales.
M. LESSARD: Ce que je voulais surtout savoir, c'est si Eddy Match a
l'intention de réinvestir dans une industrie forestière, de
reprendre ses activités dans une autre région de la province.
M.DRUMMOND: On discute, comme j'ai dit, avec eux mais à notre
dernière rencontre ils n'étaient pas sûrs de ce qu'ils
allaient faire.
M. LATULIPPE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: ... avant d'entreprendre le programme 1, j'ai noté
dans le rapport qu'il y avait une nette différence entre les effectifs
qui sont décrits au programme et ceux qui sont notés à la
première page de votre rapport de l'an passé. On donnait 2,141 et
ici on donne 1,726.
M. DRUMMOND: Où sommes-nous rendus?
M. LATULIPPE: Est-ce une baisse ou bien si c'est seulement une
façon de comptabiliser ou une mutation de certains services due aux
changements du PPBS ou de MOBEC?
M. DRUMMOND: A notre page 19...
M. LATULIPPE: Est-ce une erreur d'impression?
M. DRUMMOND: ... on dit qu'on a 1,726... M. LATULIPPE: Oui, 1,726.
M. DRUMMOND: ... par rapport à l'année dernière,
1,670.
M. LATULIPPE: C'est curieux, dans votre rapport ici, c'est le rapport
71/72 du ministère des Terres et Forêts, on donne les effectifs de
2,141, A la page 22, personnel.
M. DRUMMOND: Peut-être que M. Gagnon...
M. LATULIPPE: Une erreur d'impression?
M. DRUMMOND: ... pourrait donner tous les relevés des
effectifs.
Là, on parle des effectifs 71/72; il y a eu des effectifs 72/73
et ceux dont on parle cette année, c'est 73/74. On peut vous donner les
effectifs ici: Total des effectifs autorisés, 1,726, qui se composent de
1,564 postes occupés et 162 postes vacants, répartis en quatre
catégories, cadres et adjoints, professionnels, fonctionnaires et
ouvriers.
M. LATULIPPE: Et il n'y a pas d'occasionnels dans ces 1,726?
M. DRUMMOND: Les occasionnels n'apparaissent pas sur le service central
de paie.
M. LATULIPPE: C'est ce qui explique la différence, je pense.
Merci, c'est à peu près tout ce que je voulais savoir.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme...
M. LATULIPPE: Maintenant, c'est au programme 1 justement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 1. L'honorable ministre des
Terres et Forêts.
Etat de la forêt
M. DRUMMOND: Je peux dire que j'ai l'intention avant chaque programme de
lire quelques notes pour donner certaines généralités sur
les objectifs du programme pour le mettre dans le cadre du PPBS et pour donner
certaines informations nécessaires pour lancer la discussion.
Alors, programme 1: Ce programme, dont l'objectif est d'acquérir
une connaissance approfondie de l'état et du comportement de la
forêt et des techniques d'intervention sur le milieu forestier, comporte
deux éléments de programme: la recherche et l'inventaire de
base.
Les crédits demandés pour la période 73/74 sont de
$2,431,200, ce qui représente une augmentation de $461,300 sur ce qui a
été voté pour le cycle budgétaire
précédent.
Il est à noter, de plus, qu'une somme additionnelle de $334,000
sera dépensée dans le cadre des activités de l'OPDQ dans
la région no 1 (ODEQ), de même que dans les régions du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et de l'Abitibi-Témiscamingue. Les
effectifs requis pour la réalisation de ce programme sont de 108
personnes, comparativement à 99 pour 72/73.
L'importance de ce programme est très grande, puisqu'il procure
à l'administration des connaissances sur l'état des forêts
du Québec, connaissances qui sont fondamentales pour la bonne gestion
des autres programmes forestiers. C'est donc dire que le déroulement de
ce programme est étroitement relié aux autres programmes
forestiers.
Elément no 1, recherche. Pour l'exercice 73/74, des
crédits de $938,200 sont demandés pour la réalisation des
différents projets du service, soit une augmentation de $331,200 par
rapport à 72/73. La recherche effectuée au ministère des
Terres et Forêts a pour but de procurer aux autorités
supérieures les connaissances dont celles-ci ont besoin pour
définir et pour appliquer ces politiques. Elle vise également
à procurer aux gestionnaires une réponse aux principaux
problèmes qu'ils doivent régler et à déterminer les
techniques les plus appropriées pour-la bonne gestion de tous les autres
programmes du ministère.
Il s'agit donc là de recherches dites appliquées dont les
résultats doivent trouver leur application à court et à
moyen termes. Cet élément du programme comporte des projets de
recherche sur les sujets suivants: sylviculture, écologie,
fertilité des sols et reboisement, génétique,
économie forestière et aménagement.
L'augmentation des crédits demandés pour cet
élément constitue une mesure de rattrapage, le ministère
ayant constaté, à la suite d'une étude de l'état
d'avancement de la recherche en Ontario, au gouvernement fédéral,
que les sommes affectées à cette fin au Québec
étaient nettement insuffisantes pour maintenir la recherche au niveau
minimum requis pour la bonne gestion du secteur.
Le deuxième élément, c'est l'inventaire de
base.
L'inventaire de base a pour but de fournir aux autorités du
ministère les connaissances quantitatives et qualitatives sur les
forêts du Québec. Cet élément comporte deux groupes
de projets: l'inventaire décennal et les inventaires spéciaux.
L'inventaire décennal, qui a débuté en 1970, en est donc
à sa troisième tranche et on estime qu'environ 10,000 milles
carrés seront inventoriés durant l'exercice en cours. Ce projet
vise à fournir aux autorités du ministère, et ce pour
toutes les forêts publiques et pour tout genre de tenure, une
connaissance de base absolument essentielle à la saine gestion du
secteur.
Nous pensons, ici, à la location des bois aux différents
utilisateurs, à la rationalisation des exportations, etc. La tenue
à jour de cet inventaire sera assurée grâce à un
système de comptabilité forestière. Les inventaires
spéciaux visent à fournir certaines données requises pour
des besoins spécifiques du ministère tels les inventaires
à des fins d'expertise, d'évaluation forestière, ceux
requis pour des groupements forestiers, pour des travaux d'amélioration
de la forêt, pour des nouveaux projets. La nature très diverse de
ces inventaires rend pratiquement impossible la prévision de la
production.
Pour cet élément de programme, des crédits nets de
$1,493,000 sont demandés par rapport à $1,569,000 pour 72/73.
Cette différence n'est pas significative toutefois si l'on
considère les réaménagements qui ont été
effectués et qui prévoient, par exemple, que les frais de
traitement électronique des données, pour fins d'inventaire,
paraissent aujourd'hui au programme no 5, élément 2: Soutien
administratif et technique. Les effectifs de cet élément, qui
étaient de 55, passent à 51 en 73/74.
Peut-être qu'on pourrait commencer avec l'élément no
2. Le responsable de cet élément de programme, M. P.-H. Tremblay,
est ici et il peut répondre facilement à toute question
concernant cet élément.
M. LATULIPPE: Au niveau de l'inventaire forestier l'an passé,
lors de la présentation de votre tome I dans le livre vert, vous aviez
fait un tableau succinct dans lequel vous résumiez les secteurs qui
avaient été couverts à ce jour. Là, vous parlez de
10,000 milles carrés qui seront terminés cette année.
C'est bien ce que j'ai compris? Où se situent ces 10,000 milles
carrés? Est-ce que vous pourriez faire une petite revue de ce qui est
couvert actuellement? Il y a tout le secteur des Cantons de l'Est, une partie
du sud de la province, la Côte-Nord.
M. DRUMMOND: En fait, le programme décennal recouvre chacune des
zones dans une période de trois années. Il faut d'abord prendre
la photographie aérienne dans une première année, la
deuxième année, faire la cartographie forestière et, la
troisième année, le sondage. A ce moment-là, il est
difficile d'additionner des milles carrés quoiqu'on peut dire le nombre
de milles carrés terminés.
En 1970, on a terminé la zone des Cantons de l'Est et la zone de
Charlevoix, ce qui équivaut environ à 30,000 milles
carrés. Cela couvrait l'exercice financier 70/71.
En 1971-1972, ce fut la basse Gatineau et on a commencé
Témiscamingue en fait, au point de vue photo interprétation,
quoiqu'en 1970, on commençait aussi la basse Gatineau au point de vue de
la photo interprétation. En 1972-1973, on a été dans le
Témiscamingue pour le sondage, dans Matagami pour la photo
interprétation, puis on a entrepris le projet spécial qui
était Rayonier Québec 20,000 milles carrés qui
étaient réservés à Rayonier Québec et
qui s'est terminé l'an dernier en 1972-1973.
Maintenant, nous sommes rendus à cette année. Cette
année, nous couvrons la haute Gatineau et vu que nous avons pris une
avance dans La Tabatière, qui était justement la zone
réservée à ITT, nous allons dépasser un
minimum, cette année, dans La Tabatière. C'est pourquoi les
10,000 milles carrés sont exclusivement pour la haute Gatineau cette
année. Si on avait additionné La Tabatière, on serait
rendu à 30,000 milles carrés. Ce qui veut dire que cette
année il y a beaucoup plus de projets spéciaux que les
années dernières.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous pourriez nous donner un aperçu des
coûts imputés au ministère dans le domaine de l'inventaire
forestier pour Rayonier et La Tabatière? Combien affectez-vous de fonds
à cela?
M. DRUMMOND: Pour La Tabatière, il y a eu une demande de
crédit spécial de $315,000; de ces $315,000, on a employé
$110,000 pour la confection de cartes de base qui étaient inexistantes,
tant au fédéral qu'au provincial. Le reste a été
affecté à la cartographie forestière et au sondage.
M. LATULIPPE: Puis dans le cas de Rayonier?
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. LATULIPPE: C'est pour Rayonier, cela?
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. LATULIPPE: Ah! bon, $315,000.
M. LESSARD: C'est la somme totale, $315,000, qui a été
dépensée dans l'inventaire fait pour Rayonier Quebec?
M. DRUMMOND: C'est ça. Quoique les $315,000, il faut remarquer
qu'ils faisaient partie aussi du programme décennal, mais on a
anticipé d'un an.
M. LESSARD: Est-ce que ce projet est terminé?
M. DRUMMOND: Le projet est terminé. Les compilations sont remises
et l'analyse est terminée aussi. L'arrêté en conseil
engageait le ministère à calculer les possibilités
ligneuses pour le 1er janvier 1973. Notre mandat est rempli.
M. LATULIPPE: Cela fait partie des engagements que le gouvernement avait
pris avec ITT dans le temps?
M. DRUMMOND: ITT, c'est ça.
M. LATULIPPE: Je vous remercie beaucoup là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions?
M. LATULIPPE: Oui, j'avais une question au niveau surtout de la
recherche, au niveau des inventaires forestiers. Est-ce qu'il s'est fait
quelque chose dans le domaine des feuillus? Mais auparavant, j'aimerais aborder
un problème. Lors de l'étude du livre vert, j'ai eu l'occasion de
rencontrer certaines compagnies qui nous ont dit que les méthodes pour
inventorier au ministère des Terres et Forêts, elles ne les
acceptaient pas, qu'il y avait une nette différence entre leurs propres
données et celles du ministère. Est-ce qu'il y a eu un effort
d'uniformisation là-dedans pour arriver à peu près
à des données semblables? On me disait même que les
données du ministère n'avaient pas de portée valable pour
elles, parce que l'échantillonnage était trop restreint et que la
valeur des chiffres n'était pas tellement...
M. DRUMMOND: Est-ce que vous seriez assez gentil pour expliciter le mot
"elles"?
M. LATULIPPE: Disons que c'est surtout dans ma région avec la
compagnie Megantic Manufacturing. J'ai rencontré aussi des gens, dans le
bout de Saint-Félicien, qui ont des coupes assez importantes. Ils m'ont
fait exactement la même remarque. C'était lors d'une espèce
de réunion qui avait eu lieu entre les gens du ministère, les
gens des scieries et les gens du déroulage, dans le secteur qui me
concerne surtout, qu'on faisait une remarque semblable. Je me demandais si,
effectivement, étant donné qu'il semblait y avoir tellement un
grand écart entre les politiques, entre la façon de faire
l'inventaire forestier.
M. DRUMMOND: C'est une question judicieuse. Il faut distinguer, en fait,
entre trois connaissances différentes: d'abord, la connaissance du
milieu, qui touche les bassins ou les grandes superficies. C'est à ce
niveau que s'effectue l'inventaire forestier décennal. Naturellement,
les compagnies qui ont des concessions contribuent à l'inventaire
forestier décennal et c'est le minimum de leur contribution. A ce
premier document se greffe un autre document qui est le plan
d'aménagement proprement dit. Maintenant, au plan d'aménagement,
il faut nécessairement expliciter les prescriptions
générales données par le programme décennal sur de
vastes superficies. A ce moment-là, il est susceptible d'y avoir des
études beaucoup plus poussées faites pour les petites
superficies. Vous avez mentionné Megantic Manufacturing qui couvre, en
fait, une centaine de milles carrés seulement, répartis en lots
épars ici et là.
M. LATULIPPE: J'ai eu des remarques semblables, moi aussi, d'autres
personnes qui s'occupaient de déroulage dans d'autres secteurs.
M. DRUMMOND: En fait vous avez 60 p.c.
des concessions qui ont moins de 100 milles carrés. Le programme
décennal ne peut pas satisfaire ces concessionnaires qui sont
extrêmement petits. La loi veut que le concessionnaire exécute ses
propres inventaires pour faire les plans d'aménagement. Alors, c'est au
concessionnaire de continuer plus loin, tout simplement, suivant les normes
édictées par le ministère des Terres et Forêts pour
obtenir les données dendrométriques nécessaires pour bien
planifier ses opérations.
Une troisième étape, c'est le plan d'intervention, qui est
habituellement quinquennal, sur des superficies beaucoup plus restreintes
à l'intérieur d'une concession ou d'une unité
d'aménagement. Là encore, il faut nécessairement prendre
un échantillonnage beaucoup plus intensif, avec une cartographie
peut-être différente de celle de l'inventaire décennal,
pour expliciter les contenus ligneux disponibles et les modes d'exploitation
qu'on pourrait employer et toutes choses comme cela. C'est dire qu'il y a une
gradation de trois genres d'inventaires différents. Le programme
décennal touche exclusivement le premier genre qui est la connaissance
générale du milieu, qui permet une planification provinciale
aussi et générale au point de vue des zones.
M. LATULIPPE: J'aurais une autre question, encore dans le domaine des
inventaires, mais celle-ci s'adresserait au ministre. Je me suis laissé
dire qu'actuellement, dans les Cantons de l'Est, quelques entreprises avaient
fait un relevé, si vous voulez, un inventaire sur les terres
privées dans le domaine du feuillu. Spécialement, on visait, je
pense, les boisés de la Domtar et d'autres compagnies. Est-ce
effectivement le cas que vous avez eu des demandes à cet effet? Si oui,
est-ce que votre ministère, dans ce domaine, entend faire des pressions
ou avoir une politique d'incitation? Parce que, apparemment, dans certains
secteurs, dans les Cantons de l'Est, des feuillus seraient maintenant à
maturité, alors que les propriétaires actuels ne sont pas des
usagers de ce type de bois.
M. DRUMMOND: En ce qui concerne les Cantons de l'Est, il s'agit
d'inciter les propriétaires à aménager leurs boisés
pour l'approvisionnement des usines dans le secteur.
Nous avons visité, il y a quelques semaines, les Cantons de l'Est
pour discuter avec les propriétaires des boisés les plans du
ministère en ce qui concerne un programme d'incitation pour le
développement de leurs boisés privés. C'est de cela qu'on
a parlé hier soir, lorsqu'on a dit que cet automne on serait prêt
à arriver avec notre programme, avec la législation
nécessaire pour aider le développement de ces boisés
privés, dans cette région.
Parce que, comme vous le savez, presque totalement, dans cette
région, il s'agit de terres privées. Alors il devient très
urgent de faire participer les gens à l'aménagement de leurs
boisés.
M. LATULIPPE: Est-il exact, M. le ministre, que la compagnie Baronnet,
de la Beauce, vous aurait soumis une étude régionale à
l'effet que, justement, il y avait une quantité importante de bois dur
à maturité dans la région?
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. LATULIPPE: Vous avez eu cette étude.
M.DRUMMOND: Mais disons, lorsqu'il s'agit de tout cela, qu'il faut tout
un programme pour coordonner les travaux. Le grand problème, avec les
boisés privés, c'est que quelques-uns les gardent comme une
réserve, une banque et ne sont pas nécessairement prêts
à exploiter leurs boisés.
Un autre aspect, c'est que de temps en temps il y a peut-être de
mauvaises coupes. Lorsqu'on vend un territoire, tout est rasé. Ce n'est
pas selon un bon plan d'aménagement des boisés. Alors le truc,
c'est d'essayer de trouver un système où on augmenterait la
productivité de la région et on arriverait à un
système où la coupe serait rationnelle. Avec n'importe quel
système où on arrivera à inciter les gens à bien
aménager leurs boisés, il faudrait qu'il y ait des garanties en
ce qui concerne l'exploitation de ces boisés aussi.
M. LATULIPPE: Je vous remercie.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoulou): Elément 2, adopté?
M. LATULIPPE: M. le Président, on a fait Inventaire. Il y aurait
Recherche.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): C'est l'élément no
1.
M. LATULIPPE: Ah, je m'excuse. Je vous demande pardon.
M. DRUMMOND: Pour l'élément no l, nous avons Pierre
Dorion, directeur de la recherche.
M. LATULIPPE: J'aurais des questions, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: C'est relativement simple. Au niveau de la recherche
c'est encore dans le même domaine est-ce qu'il s'est fait
quelque chose ou si vous avez l'intention de déboucher sur quelque chose
dans le but de favoriser l'aménagement en feuillus, dans certaines zones
du Québec? Actuellement, la majorité des efforts sont
portés sur les résineux. Alors je me demandais s'il n'y aurait
pas quelque chose qui
pourrait se faire dans le domaine des bois durs. Je sais que le
sous-ministre a été un fervent, il me semble, d'une politique
semblable. Je me demandais si, effectivement, le ministère avait
décidé d'en faire une politique intégrée aux autres
politiques du ministère.
M. DRUMMOND: En ce qui concerne les feuillus, nous travaillons beaucoup
sur le peuplier. Evidemment, le peuplier n'est pas considéré
comme un bois dur. Est-ce que vous aimeriez que je parle des bois durs?
M. LATULIPPE: Vous pouvez me parler du peuplier. C'est un arbre qui n'a
pas une essence bien noble dans mon esprit, mais en tout cas!
M. DRUMMOND: Disons que le peuplier, son avantage, c'est sa croissance
rapide. Aussi, le peuplier peut être utilisé dans la pâte et
parfois aussi dans les placages, pour faire des centres ou des caisses. Mais,
en ce qui concerne le peuplier, on a un gros programme de recherche, surtout
dans le territoire de l'Est du Québec.
Maintenant, en ce qui concerne les bois durs, des recherches se font,
non pas au ministère des Terres et Forêts mais à la
faculté de foresterie et de géodésie et aussi au Centre de
recherche forestière des Laurentides. Ils ont des plantations. Entre
autres, à Lotbinière, il y a des plantations de merisiers, il y a
des plantations, aussi, pour l'érable à sucre, des plantations de
recherche et il y en a aussi sur le noyer.
M. LATULIPPE: Les programmes régionaux qui ont été
faits, cela ne relève pas de votre compétence, n'est-ce pas?
M.DRUMMOND: Parfois, nous avons des budgets...
M. LATULIPPE: Les efforts en sylviculture, là.
M. DRUMMOND: Pardon?
M. LATULIPPE: Divers programmes qui visaient surtout non seulement
à faire du regroupement mais également à faire certains
travaux au niveau de la sylviculture.
M. DRUMMOND: Oui, dans l'Est du Québec, certainement. On a encore
un budget de $250,000 cette année et depuis plusieurs années on
fait des travaux dans ce territoire. Du côté de la sylviculture on
a travaillé surtout celle du sapin. Il y a des recherches sur les
éclaircies précommerciales dans le peuplement du sapin.
M. LESSARD: Mais est-ce que cet élément Recherche couvre
les programmes régionaux qu'on a eus, par exemple, dans le Lac
Saint-Jean, dans l'Abitibi, le Témiscamingue? Est-ce que les
crédits de ces programmes régionaux sont prévus à
l'élément Recherche ou si ce que vous faites à ce
programme, c'est strictement des recherches très
spécialisées sur différents types d'arbres?
M. DRUMMOND: II y a l'imputation ODEQ. Ce sont des budgets qui viennent
de l'Office de développement de l'Est du Québec, qui sont quand
même inscrits dans le budget du ministère au titre des
imputations.
Il y a aussi TARDA. Dans le Lac Saint-Jean, on a environ $20,000 pour
faire des recherches sur la forêt privée. Il y en aura aussi du
côté de la Yamaska probablement.
M. LESSARD: Au point de vue des programmes régionaux on
vient de parler du Lac Saint-Jean, de la Gaspésie quels sont les
programmes qui sont actuellement terminés ou qui sont en cours et est-ce
qu'on a l'intention d'entreprendre de nouveaux programmes?
Est-ce que le programme, de la région du Lac Saint-Jean est
terminé? Celui de la région de
l'Abitibi-Témiscamingue?
M. DRUMMOND: II faudrait peut-être savoir ce que vous entendez par
programmes régionaux. Est-ce que ce sont les travaux de sylviculture
proprement dits?
M. LESSARD: L'ensemble des programmes d'aménagement, par
exemple...
M. DRUMMOND: Votre question se rapporte peut-être à
ça. On va retrouver ça au programme no 2, Amélioration de
la forêt.
M. LESSARD: Justement, est-ce que le programme de recherche en
économie forestière au niveau des territoires boisés
privés du Québec, on retrouve ça à
l'élément 1 du programme 1 ou à l'élément
2?
M. DRUMMOND: Ce qui concerne la recherche, on le trouve à
l'élément 1 du programme 1. Quand on passe à la phase de
l'application, on le retrouve dans d'autres programmes.
M. VINCENT: Reboisement.
M. DRUMMOND: Reboisement, par exemple.
M. VINCENT: Le fonds de recherche forestier de Laval, est-ce que c'est
dans l'élément 1 ou 2?
M. DRUMMOND: C'est un programme spécial qu'on retrouve au
programme 4, Utilisation de la forêt. Il y a un mélange de
recherche et de travaux sylvicoles proprement dits. On va le retrouver à
4-4.
M. LATULIPPE: Là, c'est de la recherche sur les matières
ligneuses exclusivement.
M. DRUMMOND: Oui, en vue d'une application dans des travaux.
M. VINCENT: Mais pour ne pas se mêler, est-ce qu'on accepterait de
vider tout de suite tout ce qui concerne la recherche? Autrement, ça va
aller dans les programmes 4, 2, 1. Cela pourrait être assez
embêtant de discuter.
M. DRUMMOND: De toute façon qu'on en discute au programme 2 ou
ailleurs, moi, personnellement, étant donné qu'on parle de
reboisement et de travaux sylvicoles au programme 2, Amélioration de la
forêt, j'aimerais autant qu'on en discute à ce programme.
M. LATULIPPE: Avec les programmes régionaux.
M. VINCENT: On a mentionné le fonds de recherche forestier de
Laval, qui avait comme activité principale de superviser les
activités sylvicoles dans deux territoires donnés, soit la
Matapédia et le secteur Rimouski-Témiscouata sur 1,415 milles
carrés par l'entremise des Opérations dignité-1 et
dignité-2, comme le mentionne le député. Est-ce que cette
entente est terminée ou si elle doit se poursuivre encore et pour
combien de temps?
M. DRUMMOND: Cela continue actuellement, il faut arriver à un
nouveau contrat d'ici peu.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a des détails sur le travail qui a
été fait à ce jour?
M. DRUMMOND: On a des rapports tous les ans et on vient justement
d'avoir une réunion avec le fonds de recherche la semaine
dernière pour analyser le rapport des activités de l'an
dernier.
M. VINCENT: Le fonds de recherche consiste en une somme de combien?
M. DRUMMOND: II y a eu l'an dernier $1.5 million d'affectés
à ces travaux dans les Opérations dignité-1 et
dignité-2.
M. VINCENT: Ces sommes sont administrées par qui?
M. DRUMMOND: Par le fonds de recherche qui agit comme contractant pour
le ministère.
M.VINCENT: Ah! bon, le ministère lui verse le montant d'argent et
il agit comme contractant pour le ministère.
M.DRUMMOND: Et puis les travaux du fonds consistent en deux
opérations; tout en donnant du travail aux gens dans des travaux
sylvicoles, il faut dire que tous les travaux du fonds de recherche sont
axés vers le réaménage- ment des boisés
privés, pour trouver une formule de groupement ou de regroupement pour
administrer les travaux dans les forêts privées. Le fonds fait du
travail de recherche sur la formule idéale pour encadrer ces travaux et,
en même temps, il fait effectivement effectuer des travaux de
sylviculture sur les boisés privés.
M. VINCENT: Maintenant, quel est le budget qu'on prévoit pour la
prochaine année ou pour l'année financière en cours,
73/74?
M.DRUMMOND: II y a deux choses, les Opérations dignité ont
demandé un budget de $2.2 millions. Maintenant, ça c'est brut.
Les deux premières années d'activité, les revenus des
travaux sylvicoles au point de vue de la coupe de bois n'étaient pas
réinvestis dans les travaux. Cette année, pour avoir un meilleur
fonds de roulement, on va réinvestir les sommes qui proviennent des
revenus de la coupe. A ce moment-là, on pourra augmenter le niveau
d'opération de $1.5 million à tout près de $2 millions et
on considère une augmentation de $1.5 million à $1.8 million.
M. VINCENT: $1.5 million à $2.8 millions? M. DRUMMOND: A $1.8
million.
M.VINCENT: A $1.8 million, ce qui veut dire que ça peut donner
à peu près...
M. DRUMMOND: Cela va donner tout près de $2.2 millions au brut au
point de vue des activités.
M. LESSARD: Pour l'Opération dignité?
M.DRUMMOND: Les deux Opérations dignité.
M. LESSARD: Les deux opérations.
M. DRUMMOND: Oui et, dans le cas d'Opération dignité 2, on
ajouterait six paroisses à ces travaux.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère a fait des études
concernant la rentabilité, d'abord, de la sylviculture? Est-ce que ces
études sont maintenant le ministère ou d'autres organismes
concluantes et est-ce qu'on peut affirmer la rentabilité
économique?
M. DRUMMOND: Si on considère les revenus indirects ou les revenus
que l'Etat retire sous forme de taxes, il y a un retour d'à peu
près 5 p.c. à 6 p.c. sur ces investissements.
M. LESSARD: Maintenant, est-ce que, en ce qui concerne les
Opérations dignité 1 et 2, on peut affirmer que ces programmes
ont obtenu des résultats positifs? Et est-ce que le ministère a
l'intention de poursuivre de façon même
accélérée ces programmes? D'après ce que
j'entends dans la région, il semble les gens l'affirment, en tout
cas qu'ils sont obligés de se battre avec le ministère,
que le ministère va à reculons, que le ministère ne veut
pas leur donner des fonds nécessaires. Je sais que c'était
strictement au début une expérience pilote, mais peut-on affirmer
que c'est vraiment rentable dans la région et que le ministère a
l'intention de poursuivre cela de façon
accélérée?
M. DRUMMOND: Je pense qu'on a été assez clair en ce qui
concerne les priorités du ministère et c'est une des grandes
priorités du ministère. Cela est arrivé après nos
études à la commission parlementaire, où tout le monde a
signalé l'importance du développement de la forêt
privée qui, dans certaines régions, peut aider à la survie
des industries existantes pour l'avenir. C'est vraiment une grande
priorité du ministère d'encourager l'aménagement des
boisés privés. Ce qu'on essaie de déterminer tout de suite
ou aussi vite que possible, c'est comment encadrer ce développement. Je
pense que depuis seulement deux, trois ans la solution magique a semblé
être la ferme forestière qui a une superficie de 500 acres, grosso
modo.
Maintenant, l'optique change un peu et on essaie d'arriver à un
système où vraiment on serait en mesure d'encourager certaines
économies d'échelle et d'encourager le développement de
superficies plus importantes que ça.
C'est dans cette optique-là qu'on étudie les
Opérations dignité et d'autres opérations qu'on fait
encore sur les fermes forestières, comme le système de
regroupement forestier, pour arriver à un système qui peut
encourager un peu tout le monde, sans être trop strict sur ça. Je
ne veux pas dire qu'on serait contre une formule donnée, mais il faut
l'encadrer pour arriver à une meilleure rentabilité dans notre
système d'aide et de subvention.
Alors, c'est dans cette optique qu'il faudrait regarder
l'Opération dignité et les autres systèmes
essayés.
M. LESSARD: Est-ce que les montants prévus pour les
Opérations dignité 1 et dignité 2 sont au programme 4,
soit aide à la production forestière privée?
M. DRUMMOND: Programme 4, élément 4, oui.
M. VINCENT: $1.5 millions, plus les revenus qui seront investis.
M. DRUMMOND: Plus les $300,000 qu'on pense pouvoir obtenir de
l'ODEQ.
M. VINCENT: Eux avaient demandé $2.2 millions. Leur demande
officielle était ça pour le fonds forestier. Maintenant, est-ce
qu'il y a une contribution fédérale à ce programme?
M. DRUMMOND: Cela fait partie du programme de développement de
l'Est du Québec.
M. VINCENT: Oui, de l'ODEQ, là.
M. DRUMMOND: Et la contribution fédérale est de 75
p.c.
M. VINCENT: 75 p.c. Maintenant, est-ce que le ministère fait
exécuter parallèlement des travaux dans le même secteur ou
dans le même territoire?
M. DRUMMOND: Sur les deux territoires des Opérations
dignité?
M. VINCENT: Oui, oui.
M. DRUMMOND: Non, on concentre les travaux que le ministère
effectue avec le fonds de recherche sur ces deux territoires.
M. VINCENT: Tout se fait par l'entremise du fonds de recherche?
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. VINCENT: Et le fonds de recherche est le seul contractant pour le
ministère dans ce territoire donné?
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. LESSARD: Mais est-ce qu'on doit discuter complètement de ce
projet au programme 2 ou si on doit attendre à 4 4, étant
donné que les crédits sont prévus au programme 4,
élément 4?
M. VINCENT: Je ne vois pas de différence.
M. DRUMMOND: Nous sommes ici pour discuter. Si on veut vider la question
tout de suite, on peut le faire.
M. LESSARD: Le problème, c'est que, étant donné le
PPBS, on a modifié complètement notre façon de discuter
des programmes, puis on ne se retrouve pas trop trop pour la première
année. Si on saute trop de programme en programme, j'ai l'impression
qu'on va tourner en rond. Alors, c'est pour ça que j'aimerais mieux,
sans limiter la discussion qu'on s'en tienne au moins au programme.
M.DRUMMOND: Mais le danger qu'il y a, c'est que vous ne retrouverez pas
les bureaux régionaux, parce qu'aujourd'hui les activités qui se
déroulaient à cet endroit apparaissent à quatre programmes
et à neuf éléments. Alors, c'est là qu'il faut
faire attention.
C'est pour ça que je suggérerais que, si on veut continuer
ces choses, on serait mieux de prendre ça par programme et par
élément de programme. Là, ça va être plus
facile, parce
qu'on peut vous indiquer quelle est la répartition des bureaux
régionaux dans chacun des éléments de programme.
M. LESSARD: Je suis d'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, programme 1,
adopté?
M. LESSARD: Oui, très bien. Programme 1, adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 2, amélioration de
la forêt. Elément no 1, reboisement.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre nous donne un aperçu?
Reboisement
M.DRUMMOND: M. le Président, ce programme se compose des
éléments reboisement et travaux sylvicoles, deux activités
qui, en 72/73, se retrouvaient à l'article 3, direction
générale des bois et forêts, sous-article 5, pour le
reboisement et sous-articles 5 et 6 pour les travaux sylvicoles.
Dans l'allocation de ces ressources financières sous la forme
PPBS, le ministère des Terres et Forêts a cru opportun de tenir
compte du fait que l'amélioration de la forêt constitue l'une de
ses principales préoccupations de l'heure et qu'il y avait lieu, pour
cette raison, d'en faire un programme où les activités de
reboisement et de travaux sylvicoles apparaîtraient comme
éléments distincts l'un de l'autre.
L'examen comparatif net des prévisions budgétaires 72/73
et 73/74 révèle que la dépense, pour fins de reboisement,
sera plus forte cette année que pour la période d'exercice qui
vient de s'écouler. Ceci est tout à fait normal si on
considère que les objectifs que le ministère s'est fixés
dans ce domaine ne peuvent être atteints que par un accroissement de la
production dans les pépinières provinciales et par le
prolongement des travaux de plantation sur les terres publiques et les terrains
privés.
Pour 73/74 on prévoit la plantation de 28 millions de plants dont
22 millions au printemps et 6 millions à l'automne. De ce nombre, 14
millions seront plantés sur les terrains privés et 8 millions sur
les terres publiques, ceci constituant le programme du printemps. Pour ce qui
est de la plantation d'automne, le programme définitif n'est pas encore
établi, sujet qu'il est aux caprices de la demande. Quant au
deuxième élément de ce programme, qui touche les travaux
sylvicoles, la première constatation que l'on peut faire est que les
crédits budgétaires sollicités sont inférieurs
à ceux qui ont été votés pour la période
d'exercice 72/73. Cette différence est beaucoup plus évidente
lorsqu'on compare les budgets bruts pour les deux périodes en cause soit
$10,512,000 par rapport à $6,254,000.
Plusieurs raisons peuvent être mises de l'avant pour expliquer le
pourquoi de la réduction des crédits affectés à
cette activité, la principale étant que le ministère a
dû effectuer une réallocation de ses ressources financières
entre ses divers programmes de façon à pouvoir dégager les
sommes d'argent requises pour le prolongement de certaines activités
telles celles de la lutte contre les insectes qui menacent d'immenses
superficies boisées et la construction de chemins d'accès pour
une meilleure distribution et une utilisation plus rationnelle des ressources
forestières et l'aide à la production forestière
privée, etc.
Une considération a également été
apportée à certains problèmes de main-d'oeuvre qu'a connus
le ministère en 72/73 alors que, dans certains cas, il n'a pu recruter
suffisamment d'ouvriers pour l'exécution de ses projets et que, dans
d'autres cas, il n'a pu le faire sans que ce soit au détriment de
l'industrie forestière locale qui souffrait elle-même d'une
pénurie de main-d'oeuvre. Il ne faudrait évidemment pas conclure,
de cette réduction des activités au niveau des travaux
sylvicoles, que le ministère met en doute les effets
bénéfiques qui peuvent en découler tant pour la ressource
de la forêt elle-même que pour ceux qui tirent une subsistence de
sa mise en valeur mais plutôt comprendre que face à des situations
imprévues, nécessitant une intervention immédiate de sa
part, le ministère doit être en mesure de dégager les
ressources financières dont il a besoin pour agir. La
budgétisation par programme, officiellement adoptée par le
gouvernement cette année, sera d'un grand secours de ce
côté-là, fournissant aux différents
ministères les données de base qui leur permettront, d'une part,
d'évaluer qualitativement et quantitativement chacun de leurs programmes
et, d'autre part, de procéder à une réallocation de leurs
ressources financières suivant les priorités du moment.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, combien de pépinières
sont en opération au Québec?
M. DRUMMOND: 17.
M. VINCENT: II y en a 17 en opération.
M. DRUMMOND: Les pépinières principales sont:
Berthierville; Grandes-Piles; Saint-Modeste, à Rivière-du-Loup;
Sainte-Luce, à Rimouski; New-Carlisle, dans Bonaventure; Normandin,
à Roberval; et Trécesson, en Abitibi-Est.
Pépinières secondaires: Clermont, en Abitibi-Ouest; Compton;
Duchesnay, comté de Portneuf; Notre-Dame-du-Nord, dans
Témiscamingue; Pont-Rouge, dans le comté de Portneuf;
Saint-Ambroise, dans le comté de Dubuc; Saint-Louis, au
Témiscouata; Scott, dans Dorchester; Victoriaville, à Arthabaska;
et une station forestière dans Compton.
M. VINCENT: Aucune nouvelle n'a été ouverte au cours de la
dernière année?
M. DRUMMOND: Non.
M. VINCENT: Est-ce qu'on prévoit l'ouverture d'autres
pépinières dans certaines régions du Québec?
M. DRUMMOND: C'est un problème assez délicat parce
qu'à l'heure actuelle, il faut évidemment s'assurer que nos
pépinières produisent à pleine capacité.
Après, il y a tout un paquet de facteurs qui peuvent
intervenir.
Dans le moment, les pépinières ont une capacité de
production de 50 millions d'arbres. Il y a une disponibilité actuelle de
28 millions.
M. VINCENT: Elles ont produit l'an dernier à peu
près...
M. DRUMMOND: Pour cultiver un plan ça nous prend quatre ans; on
produit du 2-2 ou du 2-0 ou du 2-1, dépendant de la hauteur du plant.
Les deux premières années on sème; ensuite il s'agit du
repiquage, qui dure deux ans; alors on produit du 2-2, ce qui veut dire que
ça nous prend absolument une programmation quinquennale. Petit à
petit, on augmente la production des pépinières existantes pour,
éventuellement, atteindre 50 millions, qui est une capacité
installée dans le moment. C'est dire que, dans le moment, on n'a pas
nécessairement besoin de nouvelles pépinières.
M. VINCENT: C'est d'augmenter la production de chacune.
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. VINCENT: Si on se réfère à certains articles de
journaux, l'an dernier les propriétaires de terrains privés ont
demandé 18,437,323 plants, en 1972. Le ministère n'a pu fournir
que 11 millions de plants. Les clubs 4-H ont contribué à la
plantation d'environ 200,000 plants.
M. DRUMMOND: II y a toujours un problème chaque année qui
se produit. Comme cette année, par exemple, on projette de fournir 28
millions, on espère atteindre cet objectif, quoique avec les hivers
qu'on a et avec les déchaussage qui se fait le printemps dans certaines
pépinières on n'atteint pas nécessairement l'objectif
fixé. On a la disponibilité, par exemple, en 2-1, mais on produit
28 millions en 2-2. Mais si on arrive à la quatrième
année, puis on a un déchaussage ou quelque chose qui arrive, un
élément naturel qui intervient, on n'a plus la même
capacité.
M. VINCENT: Maintenant, qui peut se procurer les plants?
M.DRUMMOND: Toute personne qui en fait la demande à son chef de
district.
M. VINCENT: Toute personne qui en fait la demande pour autant que c'est
disponible. Est-ce qu'il y a des conditions particulières?
M.DRUMMOND: II faut nécessairement d'abord que ce soit une
plantation forestière et non pas des arbres d'ornementation. Le
ministère ne fournit pas d'arbres d'ornementation. Ensuite, il faut en
faire la demande écrite, en décrivant les lieux, qu'il y ait une
visite sur le terrain par un officier du ministère. Puis il y a
l'acceptation qui se fait et il y a une distribution régionale en regard
des disponibilités provinciales et régionales.
M.VINCENT: Les conditions sont les mêmes pour les
propriétaires de boisés privés que pour les
propriétaires ou les concessionnaires?
M. DRUMMOND : Non, on favorise naturellement les propriétaires de
boisés privés; ils passent en premier et les concessionnaires en
second.
M. VINCENT: Quelles sont les conditions de vente ou de distribution aux
clubs 4-H?
M.DRUMMOND: Ils sont très bien reçus. Je crois qu'ils ont
habituellement ,ce qu'ils demandent, suivant les disponibilités en
pépinières.
M.VINCENT: Ce n'est pas vendu, c'est donné aux clubs 4-H.
M. DRUMMOND: C'est donné.
M. VINCENT: Est-ce qu'on peut avoir un coût approximatif de la
production d'un plant?
M. DRUMMOND: Le coût moyen aux mille plants est d'environ $45
à la pépinière au point de distribution centrale. Cette
année, le ministère a établi régionalement des
points de distribution dans une communautaire, dans une paroissiale. A cet
endroit le coût se monte environ à $45 les mille plants.
M. LESSARD: En parlant de coût, le coût de production est de
$45 les mille plants, mais quand vous faites le reboisement vous utilisez deux
formules, le reboisement mécanique ou le reboisement manuel. On
reçoit bien des plaintes dans nos comtés bien souvent du fait que
le ministère des Terres et Forêts, alors qu'il y a du
chômage, utilise la plantation mécanique. Est-ce que vous avez un
coût comparatif, par exemple, des mille plants de la plantation
mécanique par rapport à la plantation manuelle? Est-ce que cette
différence nous permet de la conserver? Ou est-ce qu'il n'y aurait pas
moyen en tout cas de s'entendre dans certaines régions avec le
ministère des Affaires sociales pour créer de
l'emploi.
M. DRUMMOND: II y a certainement... au niveau des cultivateurs, ou des
producteurs de boisés, ou de celui qui veut reboiser par lui-même,
cela ne coûte rien au ministère.
M. LESSARD: D'accord. Mais quand vous faites vous-même le
reboisement...
M. DRUMMOND: Quand on fait nous-mêmes le reboisement, on n'en fait
pas nous-mêmes sur les terrains privés...
M. VINCENT: Non, mais sur les terres publiques?
M. LESSARD: Les terres publiques.
M. DRUMMOND: On pourrait, par exemple, transporter la question
peut-être un peu dans l'Opération dignité ou
l'Opération mécanique qui coûte, environ $28 les 1,000
plants. Mais pour planter la production journalière, à l'aide
mécanique, c'est environ 7,000 plants par jour, tandis que la production
journalière manuelle est entre cinq cents et 1,000 plants,
dépendant de la capacité de l'homme. Cela se monte environ,
à ce moment-là, entre $45 et $60 les 1,000 plants, de
façon manuelle.
Alors, cela fait une grosse différence.
M. LESSARD: Cela double les coûts. M. DRUMMOND: Cela double les
coûts.
M. VINCENT: Concernant les terrains vacants, les concessions
forestières et les forêts domaniales, où le
ministère a fait du reboisement l'an dernier, tous ces travaux sont
faits directement par le ministère.
M. DRUMMOND: Directement par le ministère.
M. VINCENT: Avec de la machinerie appartenant au ministère.
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. VINCENT: Combien d'unités avez-vous présentement?
M. DRUMMOND: Un instant. Il y a différents genres de travaux, en
attendant, différents traitements qui peuvent se faire, qui favorisent
la regénération, comme la scarification favorise
l'éclosion des graines. Cela coûte environ $15 l'acre. Ensuite, il
y a l'ensemencement aérien. Il y a, naturellement, la plantation soit
manuelle ou mécanique. M. Gagnon est en train de chercher, justement, le
nombre de planteuses mécaniques qui existent dans la province.
M. VINCENT: Entre-temps, est-ce qu'on pourrait me dire pour quelle
raison il y a certainement une bonne raison on met l'accent
plutôt sur le pin gris?
M. DRUMMOND: On ne met pas nécessairement l'accent sur le pin
gris.
M. VINCENT: Bien, je remarque que, d'après les chiffres ici, sur
les terres publiques, il y a 5,500,000 de plants qui ont servi au reboisement
sur les terres publiques. Ce reboisement a été effectué,
en grande partie, sur les terrains vacants, etc. Différentes essences
ont été utilisées mais surtout le pin gris soit 4,154,975
pieds ou plants sur 5,500,000. C'est le pin gris qui prend...
M.DRUMMOND: Justement. On distribue, d'abord, aux forêts
privées. On a une certaine disponibilité de plants. En fait, les
pépinières sont établies par régions
biogéographiques en fonction de la croissance des essences. Maintenant,
à l'intérieur de ça, la demande des cultivateurs et des
petits propriétaires terriens se fait en fonction surtout du pin
sylvestre, qui est cultivé dans les Cantons-de-1'Est pour les arbres de
Noël, de l'épinette blanche et de l'épinette noire. Alors,
le ministère se trouve pris, naturellement, à employer ce qui
reste.
M. VINCENT: L'épinette de Norvège.
M. DRUMMOND: Le pin gris... L'épinette de Norvège est
très demandée aussi par les cultivateurs parce que c'est un arbre
à croissance très rapide. Quant au pin gris, il y a des stations,
surtout en Abitibi et dans le Nord-Ouest québécois, qui y sont
très favorables. Le ministère les emploie pour ces deux
raisons-là, en fait: La disponibilité...
M. VINCENT: Oui.
M. DRUMMOND: ... et la station. On fait l'addition pour vous donner le
nombre de planteuses.
M. VINCENT: Donc, le coût de production de 1,000 pieds ou de
plants, c'est d'environ $45. Le coût de reboisement est d'environ $28
à l'acre.
M. DRUMMOND: C'est ça, aide mécanique.
M. VINCENT: Aux 1,000 pieds, aux 1,000 plants.
M. DRUMMOND: Oui.
M. VINCENT: Le reboisement mécanique.
M. DRUMMOND: Oui.
M. VINCENT: Quand c'est du reboisement manuel...
M. DRUMMOND: Entre $45 et $60, dépendant de la
capacité.
M. VINCENT: Entre $45 et $60.
M. DRUMMOND: Dépendant de la capacité de l'homme.
M. LESSARD: Quand c'est du reboisement, est-ce que vous faites du
reboisement par avion, par exemple?
UNE VOIX: L'ensemencement.
M. DRUMMOND: L'an dernier, pour une première fois, il y a eu de
l'ensemencement par hélicoptère. L'opération va être
répétée cette année en Abitibi.
M. LESSARD: Mais c'est seulement l'an dernier que vous avez fait cette
expérience?
M. DRUMMOND: Cela a été la première
expérience, l'an dernier.
M. VINCENT: Ce serait de l'ensemencement par
hélicoptère?
M. DRUMMOND: Ensemencement aérien.
M. LESSARD: On sème les graines.
UNE VOIX: Au lieu de semer cela à la volée.
M. VINCENT: Vous attendez qu'il y ait une bonne pluie!
M. DRUMMOND: Non, c'est à l'automne surtout, après
scarification ou même sans scarification, selon le terrain. Il y a des
milliers de graines à la livre, en fait. Il y a entre 20,000 et 40,000
graines à la livre. L'hélicoptère survole à 150 ou
à 200 pieds le sol. Cela prend une journée sans vent
naturellement.
M. VINCENT: Pour ensemencer le bon terrain!
UNE VOIX: L'hélicoptère, certainement, les repousse vers
la terre.
M. LESSARD: Est-ce que des études ont été faites
dans d'autres pays ou ici? Est-ce que vous prévoyez, je ne sais pas,
avoir un succès à 20 p.c. ou à 30 p.c.? Si c'est à
20 p.c, est-ce rentable? Quel est le résultat minimum?
M. DRUMMOND: On transporte le problème, à ce
moment-là, qui est la cueillette des graines. Chaque fois qu'on cultive
un plant, il faut nécessairement avoir cueilli la graine. Alors, on n'a
pas assez de graines disponibles pour aller dans cette opération d'une
façon constante.
M. VINCENT: Mais c'est l'automne dernier que la première
expérience s'est faite?
M. DRUMMOND: Oui, la première expérience ici, au
Québec. En Ontario, on le fait depuis quelques années.
M. VINCENT: Mais, à ce temps-ci de l'année, on peut voir
si cela veut prendre, en partie.
M. DRUMMOND: On va aller voir.
M. VINCENT: Ce n'est pas fait encore, mais on va aller voir,
après que la neige sera partie.
M. DRUMMOND: En Abitibi, l'an dernier, il y avait encore de la
neige.
M. VINCENT: Oui.
M. LESSARD: Dans quelle région avez-vous fait cela?
M. DRUMMOND: Dans l'Abitibi.
M. LESSARD: Alors, vous faites cela soit dans les régions
éloignées ou dans les régions où de grands espaces
ont été vidés.
M. DRUMMOND: Ils sont accessibles, parce qu'il faut s'y rendre en auto
aussi.
M. LESSARD: Mais, en Ontario, d'après les études que vous
avez pu voir, est-ce que cela s'est avéré rentable?
M. DRUMMOND: C'est une opération rentable parce que le coût
est très minime à l'acre.
M. LESSARD: Mais la graine ne doit pas être facile à
trouver.
M. DRUMMOND: C'est le plant. Il faut attendre quelques années
avant de trouver le plant.
Pour répondre à la question posée tout à
l'heure, nous avons 174 planteuses qui se répartissent suivant quatre
types. La différence est surtout dans le poids. Certaines planteuses,
aussi, sont adaptées à des terrains plus embarrassés. Si
vous voulez les détails là-dessus, je peux vous les donner.
M. LESSARD: Justement. Les coûts sont différents selon les
planteuses que vous utilisez, je pense.
M. DRUMMOND: Oui.
M. VINCENT: Mais les $28, c'était une moyenne.
M. DRUMMOND: C'était la moyenne.
M. VINCENT: Est-ce que des travaux de reboisement ont été
complétés dans le voisinage de Cabano et d'Estcourt, au cours de
l'année?
M. DRUMMOND: Je vais vous donner les endroits. Pendant que je passe ici,
je fais remarquer que, l'an dernier, on parlait d'environ 11 millions de plants
pour les terrains privés et cette année, on prévoit
pouvoir donner environ 14,116,000 plants, au printemps, et quelque 8 millions
sur les terrains privés, au printemps, avec la possibilité,
à l'automne, selon la demande, de produire 6 autres millions de
plants.
M. VINCENT: Ce qui voudrait dire qu'il y aurait une augmentation assez
substantielle comparativement aux 24 millions de l'an dernier.
M. DRUMMOND: Cette année, on passerait à 28 millions, au
moins.
M. VINCENT: 28 millions. Mais cela ne rencontrerait pas encore toutes
les demandes des propriétaires de terrains privés.
M. DRUMMOND: Oui, mais cela va venir. On prévoit, l'an prochain,
que ce sera quelque chose comme 35 millions. La progression est assez
rapide.
Maintenant, pour répondre à la question qu'on vient de
poser sur le reboisement, vous parliez du reboisement sur les terres
publiques?
M. VINCENT: Surtout sur le secteur de Cabano et d'Estcourt, les terrains
privés et les terrains de la couronne.
M. DRUMMOND: En 1972, le reboisement s'est fait dans les comtés
d'Abitibi-Est, Bonaventure, Charlevoix, Gaspé-Nord, Gaspé-Sud,
Lac-Saint-Jean, Matapédia, Pontiac, Roberval, Rouyn-Noranda et Saguenay,
sur les terrains publics.
Maintenant, on a d'autres détails ici. On parle des cantons. Si
vous voulez cela par canton...
M. VINCENT: Oui. Le canton d'Estcourt.
M. DRUMMOND: C'est-à-dire qu'ici, c'est pour les autres travaux
qui ont été effectués en même temps. Je
m'excuse.
Maintenant, si on va sur les terrains privés, en 1972, il y a
trois pages:
L'Abitibi-Est, Abitibi-Ouest, Argenteuil, Arthabaska, Bagot, Beauce,
Beauharnois, Bellechasse, Berthier, Bonaventure, Brome, Chambly, Champlain,
Charlevoix, Châteauguay, Chauveau, Chicoutimi, Compton, Deux-Montagnes,
Dorchester, Drummond, Dubuc, Fabre (Laval), Frontenac, Gaspé-Nord,
Gaspé-Sud,
Gatineau, Huntingdon, Iberville, Joliette, Jonquière, Kamouraska,
Labelle, Lac Saint-Jean, L'Assomption, Laviolette, Lévis, L'Islet,
Lotbinière, Maskinongé, Matane, Matapédia, Montcalm,
Montmagny, Mégantic, Missisquoi, Montmorency, Napierville-Laprairie,
Nicolet, Papineau, Pontiac, Portneuf, Richelieu, Richmond, Rimouski,
Rivière-du-Loup, Roberval, Rouville, Rouyn-Noranda, Saguenay, Shefford,
Sherbrooke, Stanstead, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean, Saint-Maurice,
Témiscamingue, Témiscouata, Terrebonne, Vaudreuil-Soulanges,
Verchères, Wolfe, Yamaska. Pas pour Westmount.
M. VINCENT: Mais il n'y a pas une petite société...
M. DRUMMOND: Dans Témiscouata, on a planté 280,000 arbres
dont 259,000 au printemps et 21,000 à l'automne.
Je pense que vous vous référez à...
M. VINCENT: La Société française
d'aménagement qui devait faire de la plantation, Sico-res.
M. DRUMMOND: C'est Sores, je crois. M. VINCENT: C'est Sicores.
M. DRUMMOND: Ce sont des recherches sur le peuplier faux tremble.
M. VINCENT: On dit ici: "Une étude faite conjointement par la
société française Sicores et le service de la recherche du
ministère des Terres et Forêts".
M. DRUMMOND: M. Dorion peut vous donner des détails.
M. VINCENT: Avant qu'on donne des détails, il y a eu des retards
assez considérables pour le paiement des salaires aux ouvriers qui ont
travaillé dans cette région. Ces gens travaillaient pour la
compagnie Sicores.
M. DRUMMOND: Non, c'est le ministère. M. VINCENT: Ah! c'est le
ministère.
M. DRUMMOND: Du moment qu'on travaille pour la Fonction publique... Il y
a des ouvriers dans le bois qui sont payés par la Fonction publique et
il y a naturellement un retard de deux mois environ.
M. VINCENT: Même pour les occasionnels?
M. DRUMMOND: Parce que tout le système est mécanographie.
Il faut que le chèque soit fait à Québec.
M.LESSARD: En parlant de ça, pour les ouvriers occasionnels, les
4 p.c. de vacances qui
sont prévus par un décret du ministère du Travail,
ce n'est pas payé par le ministère des Terres et
Forêts?
M. DRUMMOND: Nous, nous suivons les grandes directives
là-dessus.
M. VINCENT: Justement, le député de Saguenay
soulève le problème. Cela touche tous les ministères.
M.DRUMMOND: On a eu une directive là-dessus, nous.
M.VINCENT: II y a un problème qui se pose malheureusement et avec
la multiplication des commissions parlementaires, on n'a pas eu l'occasion
d'aller en discuter au ministère de la Fonction publique ou au
ministère du Travail, mais c'est le même problème qu'on
rencontre à l'Agriculture, à la Voirie. Chez nous, on a une
quantité d'employés occasionnels qui ne bénéficient
pas des jours fériés et, deuxièmement, qui ne
bénéficient pas non plus des 4 p.c. alors qu'on oblige les
employeurs de la construction à réserver le pourcentage
attribué pour les vacances et à le garder. Chez nous, on ne le
fait pas.
M. LESSARD: Je trouve ça ridicule, moi.
M. VINCENT: Le gouvernement ne donne pas l'exemple là.
UNE VOIX: II ne donne jamais l'exemple.
M. LESSARD: La reine est toujours au-dessus des lois.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Duplessis.
M. GALLIENNE: Sur la question de la repousse dans un secteur, si je
compare par exemple les Cantons de l'Est avec le comté de Duplessis ou
de Saguenay, quelle différence y a-t-il pour le sapin et
l'épinette qui y sont l'essence principale? Cela fait combien, à
peu près, de différence?
M. DRUMMOND: Ce sont deux régions écologiques qui sont
différentes d'abord.
M. GALLIENNE: C'est justement pour ça que je veux savoir la
différence. Je veux savoir jusqu'où un gars vit vieux en Russie
et au Canada. C'est justement ce que je vous demande.
M. DRUMMOND: La forêt vient à maturité, dans les
Cantons de l'Est...
M. GALLIENNE: Dans les Cantons de l'Est, oui, pour le sapin et
l'épinette, je pense.
M. DRUMMOND: ... la forêt résineuse. C'est du sapin et de
l'épinette rouge surtout, avec une représentation
d'épinette noire. Une forêt résineuse y est à
maturité entre 50 et 60 ans.
M. GALLIENNE: On parle des Cantons de l'Est. Si on tombe dans notre coin
à nous?
M. DRUMMOND: Tout dépend de la latitude ici. Vous avez
naturellement un écosystème rapproché de celui du
Lac-Saint-Jean et qui va être à peu près équivalent
à celui-là. Mais aussitôt que vous vous éloignez du
lac, vous arrivez entre 80 et 90 ans.
M. LESSARD: Dans la Basse-Côte-Nord, elle doit être
très fine.
M. GALLIENNE: Pas moins de 150. Maintenant, je demande le 80, je
remarquais à Port-Cartier, la compagnie qui était là
était Quebec North Shore. On fait une seconde coupe après 40 ans,
mais ce n'était pas tout à fait normal. Est-ce que je suis exact
dans ce domaine?
M. DRUMMOND : A Port-Cartier?
M. GALLIENNE: L'ancien Shelter Bay.
M. DRUMMOND: Ce n'est pas une seconde coupe aux endroits où
ça a été coupé.
M. GALLIENNE: Probablement...
M. DRUMMOND: C'est une coupe de nettoyage.
M. GALLIENNE: ...ce qui avait été laissé là.
Surtout si ça va à 80, 90 ans, ça n'a pas de bon sens.
Merci beaucoup.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 2, adopté?
M. LESSARD: Est-ce que Sicores a l'intention, j'aimerais que M.
Dorion...
M. DRUMMOND: La société Sicores fait des recherches en
collaboration avec le ministère des Terres et Forêts dans l'Est du
Québec. C'est fait évidemment dans le cadre du programme de
recherche sur la populiculture dont j'ai parlé rapidement tout à
l'heure; c'est en vue de pouvoir faire produire par la forêt
privée une quantité beaucoup plus considérable de
matière ligneuse pour les industries de pâtes, surtout dans le
territoire de l'Est du Québec.
M. LESSARD: Quels sont les montants qui sont prévus dans cette
entente?
M. DRUMMOND: Je n'ai pas apporté ces chiffres malheureusement
mais la société Sicores a actuellement, je crois, trois
professionnels
à plein temps ici à Québec; ils paient leurs frais
de voyage à eux évidemment et le salaire.
M. LESSARD: C'est dans le cadre d'un programme de coopération
franco-québécoise?
M. DRUMMOND: Oui, le gouvernement français paie Sicores et nous
payons les travaux. Nous devons payer nos fonctionnaires à nous et tous
les ouvriers, évidemment, qui sont engagés dans ces travaux.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Berthier.
M. GAUTHIER: J'aurais une question à poser. On a parlé
tout à l'heure de plantation manuelle ou mécanique, on a
parlé d'ensemencement aérien. J'ai vu quelque part, et je
voudrais savoir si ça existe ici au Québec, la plantation
aérienne avec des plants qui seraient gelés et qu'on lancerait en
bas. Est-ce que c'est expérimental seulement?
M. DRUMMOND: Cela s'est fait en Colombie-Britannique il y a trois ans
pour la première fois.
M. GAUTHIER: Quels ont été les résultats?
M. DRUMMOND: II n'y a pas encore eu de publications sur les
résultats, il y a eu des publications sur la façon dont
l'expérience a été conduite. La publication de ces
résultats n'a pas encore eu lieu. Semble-t-il qu'il y a beaucoup de
plants qui sont couchés.
M. GAUTHIER: A part ça, ça doit demander tout de
même une préparation de sol, il doit y avoir beaucoup de
perte?
M. DRUMMOND: Oui.
M. VINCENT: A ce programme 2, M. le Président,
élément 1: Reboisement, il y a des subventions qui sont
versées ou des dépenses de transfert. Cela consiste en des
subventions pour les domaines privés. Est-ce qu'on verse encore $10
l'acre pour du reboisement privé pour encourager.
M. DRUMMOND: Oui.
M. VINCENT: ...le reboisement sur des fermes?
M. DRUMMOND: Voici, les $10 l'acre font référence à
une loi du ministère des Terres et Forêts. La personne est
subventionnée à la condition qu'elle n'acquière pas d'une
façon gratuite ses plants des pépinières
gouvernementales.
M. VINCENT: Ah! si elle obtient ses plants des pépinières
gouvernementales, elle ne reçoit pas de subvention?
M. DRUMMOND: Non.
M. VINCENT: Mais elle reçoit la subvention si cette
personne...
M. DRUMMOND: Si elle cueille des plants en forêt et fait son
repiquage elle-même, naturellement elle va être
subventionnée à $10 l'acre.
M. LESSARD: Maintenant, sur les 17 pépinières dont on
parlait tout à l'heure, combien y en a-t-il qui appartienne au
gouvernement?
M. DRUMMOND: Les 17.
M. LESSARD: Et combien y a-t-il de pépinières
privées? Est-ce que ça demande un permis du gouvernement?
M. DRUMMOND: Non. Il y en a quelques-unes. Il y en a plusieurs mais
elles s'occupent particulièrement d'ornementation.
M. VINCENT: En mettant de côté les pépinières
qui pourraient appartenir aux compagnies qui s'occupent du reboisement pour
leurs propres concessions.
M. DRUMMOND: II y en a une principale qui est celle de Harrington, qui
appartient à CIP, Compagnie internationale de papier, et il y en a une
très petite à East Angus, qui est à la compagnie
Domtar.
M. VINCENT: Mais celle de CIP peut produire combien de plants pour ses
propres besoins naturellement, elle n'en vend pas?
M. DRUMMOND: Oui, elle en vend. M. VINCENT: Oui?
M. DRUMMOND: Elle en vend.
En fait, on a acheté 100,000 plants des autres pour
suppléer à la pépinière de Compton, puis la
région de Montréal en a acheté un peu aussi.
M. VINCENT: Mais CIP peut produire combien de plants annuellement?
M. DRUMMOND: Disons 300,000 plants par année.
M. VINCENT: Pas plus que ça?
M. DRUMMOND: 300,000 à 400,000. Il y a une partie de cet
approvisionnement qui va dans la vallée de la Rouge, aux associations,
à un nombre d'associations de terrains privés.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions? Programme no 2.
M. VINCENT: Juste dans le programme no
2, les autres dépenses de transfert consistent en quoi?
M. DRUMMOND: Reboisement. Dépenses de transfert, il y a $5,000,
je ne sais pas à quoi vous vous référez, le paiement de
primes de reboisement à des propriétaires privés qui
reboisent leurs lots avec des sauvageons. Cette prime est de $10 les 1,000
plants, lors de l'inspection cinq ans après la plantation.
M. VINCENT: C'est la seule dépense de transfert qui existe
à ce niveau.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme no 2 adopté.
Programme no 3, protection de la forêt.
Protection de la forêt
M. VINCENT: Dans la protection de la forêt, les incendies.
M. DRUMMOND: J'ai quelques notes à donner sur ça.
M. VINCENT: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le ministre des Terres et
Forêts.
M. DRUMMOND: Le programme no 3, protection de la forêt, comprend
trois éléments, c'est-à-dire trois catégories
budgétaires où sont prévues les sommes requises pour
assurer la protection de la forêt contre ses ennemis.
Comme on pourra le noter, le budget 73/74 traite de trois types
d'activité que l'on trouvait auparavant sous un même centre de
responsabilité de services de la conservation. En ce qui a trait
à l'élément no 1, la protection de la forêt contre
les incendies, le ministère a prévu les sommes d'argent requises
pour payer les cotisations aux sociétés de conservation, les
frais d'administration reliés aux activités de contrôle et
de fixation des normes de service de la protection.
Les frais d'entretien de la flotte d'avions-citernes, les frais
d'extinction des incendies forestiers, etc. Pour ce qui est de
l'élément no 2, protection de la forêt contre les insectes,
les maladies, le ministère doit, dès cette année,
intensifier considérablement son programme de lutte contre les insectes
qui menacent sérieusement certaines agglomérations
boisées. Une étude approfondie de la situation prévalant
à l'échelle de la province a été effectuée
par des entomologistes et des économistes qui en sont arrivés
à la conclusion que faute de l'intervention immédiate du
ministère, le Québec risquait de perdre un volume
considérable de matières ligneuses, que certaines industries
pourraient être privées d'une bonne partie des approvisionnements
essentiels à leur bon fonctionnement, et finalement que
l'économie générale du Qué- bec pourrait être
perturbée si d'importantes industries devaient fermer leurs portes.
Pour obvier à une situation qui pourrait devenir
désastreuse, le ministère a jugé opportun d'intervenir
pendant qu'il est encore temps et d'organiser un programme décennal
d'arrosage aérien, grâce auquel il espère pouvoir contenir
l'épidémie et réduire les dommages à un
minimum.
On remarquera également que le ministère, par la
création d'un service d'éducation en conservation, manifeste sa
volonté d'accroître ses efforts en vue de mieux sensibiliser les
différents utilisateurs de la forêt sur la nécessité
de la protéger adéquatement contre les éléments
destructeurs. La campagne qu'il conduira à cette fin s'adressera non
seulement aux propriétaires d'industries mais encore à tous ceux
qui, aujourd'hui, ont l'avantage de se rendre en forêt pour des fins
récréatives et sportives.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saguenay.
Prévention et lutte contre l'incendie
M. LESSARD: La prévention et la lutte contre les incendies,
élément 1. Est-ce que le ministre pourrait me dire on
prévoit un budget de $5,038,900 quelle est la part des compagnies
privées? Est-ce ce même montant? Est-ce qu'elles sont
obligées de participer à 50 p.c?
M. DRUMMOND: II y a un montant de $3,921,000 prévu pour payer les
cotisations aux sociétés de conservation. Vous savez qu'il y a eu
des changements. Ils ont commencé voilà deux ans et disons qu'ils
se sont concrétisés l'an dernier. Nous avons maintenant sept
sociétés de conservation: celle de la Gaspésie, du sud de
Québec, de Québec-Mauricie, de la Côte-Nord, du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l'Outaouais et du Nord-Ouest. Chacune d'entre elles
a un certain nombre d'acres à protéger pour le compte du
ministère qui paie des cotisations qui s'élèveront, cette
année, à $3,921,000.
M. LESSARD: Global?
M. DRUMMOND: $3,921,000.
M. LESSARD: Du ministère?
M. DRUMMOND: Du ministère aux sociétés de
conservation.
M. LESSARD: Le reste, cela veut dire combien? Est-ce qu'on sait à
peu près quel est le budget de chacune des sociétés
régionales? Je voudrais l'avoir globalement.
M. DRUMMOND: Je pourrais vous l'apporter à la prochaine
réunion. J'ai un document assez volumineux là-dessus.
M. LESSARD: II me semble que, d'après la Loi des terres et
forêts, les compagnies sont censées payer. Je ne sais pas si, dans
l'ancien organisme...
M.DRUMMOND: Les concessionnaires paient la protection sur leur
concession et le ministère paie sur les forêts domaniales, les
terrains vacants et les terrains privés.
M. LESSARD: Ce sont des sociétés qui sont
incorporées en vertu de la troisième partie de la Loi des
compagnies. Quel est le contrôle? Est-ce que le ministère fait
partie lui-même de ces sociétés régionales
là? Est-ce que le ministère a des représentants?
M. DRUMMOND: Au conseil d'administration, à deux endroits, je
pense, le président de conseil est un fonctionnaire du
ministère.
Elles sont dirigées par un conseil d'administration
composé d'autant d'administrateurs pouvant se qualifier dans les
catégories suivantes: un administrateur choisi parmi le groupe des
membres détenant entre 2,000 et 50,000 acres; un administrateur par
membre détenant plus de 50,000 acres; deux administrateurs pour
représenter le ministère des Terres et Forêts, quelle que
soit la superficie qu'il a confiée à la surveillance de la
société. Ce conseil choisit parmi ses membres le président
et le vice-président de la société. En 1972, deux
sociétés avaient choisi un administrateur représentant
l'Etat pour agir en qualité de président et trois autres avaient
choisi un représentant de l'Etat comme vice-président. Pour
conseiller le président sur les affaires urgentes, chaque
société possède un comité exécutif
composé de quatre administrateurs, y compris le président et le
vice-président, dont un membre doit être choisi parmi des
administrateurs représentant le ministère des Terres et
Forêts.
La gestion des affaires de chaque société est
confiée à un gérant qui est nommé par le conseil
d'administration qui nomme également le
secrétaire-trésorier de la société. Le
président, le vice-président, le gérant et le
secrétaire-trésorier sont désignés comme les
officiers de la société.
M. LATULIPPE: Les officiers sont désignés par le
ministère. Ce ne sont pas les sociétés qui viennent voir
le ministère et qui choississent tel individu?
M. DRUMMOND: Non.
M. LESSARD: En ce qui concerne la lutte contre l'incendie, on sait que
l'important, c'est, autant que possible, de faire la détection au
début de l'incendie. Actuellement, il y a encore les agents forestiers,
il y a le public. Il y a aussi des gens, de plus en plus nombreux, qui
s'achètent des petits avions privés, parce que, dans certaines
régions, la mienne par exemple, le territoire est extrêmement
vaste. Est-ce que ces sociétés ont pensé à
s'entendre avec des propriétaires d'avions privés qui peuvent
aller faire une randonnée, une fois par jour ou, je ne sais pas, une
fois par deux jours? Cela m'est déjà arrivé d'aller faire
un tour en avion privé, puis on a détecté un feu de
forêt immédiatement. Il me semble qu'on pourrait utiliser, sans
tellement de coût parce que le coût n'est pas tant dans la
détection; je pense bien que, lorsqu'on ne peut pas détecter le
feu de forêt, c'est là que le feu s'étend
considérablement beaucoup plus l'aide de ces gens. On sait que,
bien souvent, les gardes forestiers dans certaines régions, n'ont pas le
moyen technique de l'avion. On a encore quelques tours, mais ce n'est pas
surtout par ce moyen, maintenant, qu'on détecte les feux. Je ne sais pas
s'il n'y aurait pas moyen de collaborer avec ces clubs d'avions privés,
dans nos territoires, soit Sept-Iles, Hauterive, en allant vers la
région de Bergeronnes Sacré-Coeur, je prends un exemple
que je connais plus et dans d'autres territoires. Il me semble que
ça ne coûterait pas énormément cher.
M. DRUMMOND: Cela se fait à l'heure actuelle.
M. LESSARD: Cela se fait?
M. DRUMMOND: Cela se fait, il y a des contrats de location. Même,
je connais particulièrement deux cas où des jeunes pilotes,
faisant partie de clubs privés comme ça, obtiennent un contrat
pour surveiller un secteur donné durant l'année.
M. LESSARD: Ce contrat est accordé par les sociétés
de protection?
M. DRUMMOND: Antérieurement, il était accordé par
le ministère, mais, depuis la création des
sociétés, ce sont les sociétés qui font affaires
directement avec les gens. Il y aurait certainement, de la part du
ministère, avantage à inciter les sociétés à
augmenter ces locations parce que, finalement, c'est très bon et c'est
moins coûteux.
M. LESSARD: Justement, parce que, d'après ce qu'on me dit, moi,
ces gens, bien souvent, seraient prêts à accepter un prix pas
tellement élevé, parce qu'en même temps ils font ça
pour le loisir. Cela permet justement de détecter le feu souvent dans
certaines régions bien plus vite que si on attend.
M. VINCENT: Ou leur demander encore de faire ça comme acte de
civisme.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord. D'ailleurs, ils le font, mais si on
leur dit, par exemple: Vous avez un voyage par jour, deux voyages par jour, on
compte sur vous, peut-être que cela les encouragerait, sans leur payer
complètement le montant.
M. GALLIENNE: M. le Président, pour enchaîner avec le
député de Saguenay, je sais que, chez nous, à Sept-Iles,
dans notre secteur, l'avion est le grand taxi. On a le club privé
d'aviation. Je sais qu'un avion fait la patrouille pour la Laurentian Forests
Protection Association. Moi-même, j'en fais énormément; pas
tellement aujourd'hui, 250 heures de vol par année, ce n'est pas
beaucoup. Il y aurait peut-être moyen dans nos clubs que les instructeurs
puissent mentionner aux élèves ou encore que l'inspecteur
lui-même, puisse en bénéficier que quelqu'un qui
détecte un feu de forêt pourra avoir, je ne sais pas, une prime,
même si ce n'était qu'une lettre ou quelque chose; ce n'est pas
une question d'argent.
M. DRUMMOND: Une prime pas trop élevée parce qu'il serait
incité, peut-être, à...
M. GALLIENNE: Non, mais sans leur donner d'argent. Je pense aux
Chevaliers de Colomb, qui après 20 ans, reçoivent un certificat.
Des hommes qui ont travaillé jour et nuit pour un petit certificat. Ils
sont très heureux. Ce sont quand même des hommes qui ont
réussi dans la vie, des juges et tout ce qu'on veut.
M. DRUMMOND: Cela entre un peu dans le cadre de l'éducation de la
conservation.
M. GALLIENNE: Oui. Mais on peut forcer l'éducation de ce
système et peut-être, dans certains secteurs, leur donner tant,
à un club par exemple; surtout s'il n'est pas question d'argent, bien,
envoyer une espèce de certificat d'honneur, et celui qui le
reçoit peut dire: Moi, j'ai reçu ce certificat du
ministère des Terres et Forêts parce que j'ai
détecté un feu. On lui envoie une espèce de "merit mark",
je ne sais pas comment on devrait appeler ça.
M. DRUMMOND: C'est une bonne suggestion.
M. GALLIENNE: Quelque chose pour motiver l'individu. Et dans les cours
aux instructeurs, moi, je sais que je vais le mentionner à l'avenir, je
vais souvent donner des cours aux pilotes, alors je vais le mentionner. C'est
quelque chose, mais il faudrait quand même qu'on le dise que le
ministère des Terres et Forêts est prêt à donner...
Comme le disait tantôt le député de Saguenay, un bon jour,
le pilote lui-même détecte un feu, alors s'il avait cette
espèce d'honneur, un certificat de mérite cela l'encouragerait.
Cela vaut ce que cela vaut, mais il faut faire tous les efforts
nécessaires.
M. DRUMMOND: C'est une bonne suggestion.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Nicolet.
M. VINCENT: Concernant les incendies, a-t-on un compte rendu de ceux qui
ont été constatés l'an dernier?
M. DRUMMOND: En 1972, il y a eu 1,100 incendies qui ont
dévasté 260,000 acres.
M. VINCENT: 260,000 acres.
M. DRUMMOND: Le plus gros de la saison est survenu dans le territoire du
Nouveau-Québec, au nord du 52e parallèle de latitude, et il a
dévasté une superficie d'environ 140,000 acres à
proximité du lac du Vieux-Comptoir. Il y a eu 21 feux qui ont
dévasté une superficie de 1,000 acres ou plus comparativement
à 30 en 1971. Il y a eu une moyenne de 25 dans les cinq dernières
années. Parmi ces 21 incendies, quatre ont atteint une superficie de
10,000 acres ou plus.
M. VINCENT: Dans le cas du Nouveau-Québec, est-ce qu'on peut
savoir la raison ou la cause de cet incendie qui a dévasté
148,000 acres?
M. DRUMMOND; Là-dessus, je ne peux pas vous fournir le rapport,
je présume que cela peut-être un feu...
M. GALLIENNE: Je pourrais peut-être vous répondre. Pour
avoir survolé le Grand-Nord pendant 20 ans comme "bush pilote", je pense
que j'en ai vu de toutes les sortes. Disons que les dommages sont plus grands
aujourd'hui parce que l'homme est rendu partout.
Chez les Esquimaux, il y a une détérioration parce que les
Blancs sont arrivés, chez les Indiens, c'est pareil. Je l'ai
constaté moi-même, je peux le prouver.
C'est la même chose dans la forêt. Assurément, on a
brûlé des acres et des acres pour passer les lignes de
transmission. Cela a occasionné des feux à quelques reprises. J'y
suis même allé deux fois l'année passée. A part
cela, il y a plus d'hommes qui voyagent dans la forêt. Dans le temps de
la chasse, ne cherchez pas un grand lac où il peut y avoir de l'orignal,
il y a un avion aussi. Parfois, il y a plus d'avions que d'orignaux. Cela veut
donc dire qu'il y a une circulation dense.
Mais l'éclair met beaucoup le feu aussi. Cela brûlait il y
a 20, 25, 30 ans. C'était la même chose, et il n'y avait pas un
seul individu. C'est sec sur la montagne. Il arrive justement qu'un arbre qui
est bien "emmanché", qui fait un beau paratonnerre prenne
l'éclair. Là, c'est terrible comment c'est dur. Quand il y a une
pluie, un orage électrique, cela résonne. J'ai vu cela souvent
frapper la terre. Cela fait un éclair formidable. Alors, c'était
brûlé par l'éclair, qui mettait le feu et, aujourd'hui,
avec la circulation humaine qui a augmenté... Mais disons qu'il y avait
beaucoup de dévastation dans ce temps-là aussi.
M. VINCENT: C'est là que je voulais en venir. Cela signifie que
les orages électriques peuvent causer encore beaucoup d'incendies.
M. LESSARD: J'ai vu un rapport où on dit 30 p.c.
M. DRUMMOND: Cela varie d'une année à l'autre.
M. GALLIENNE: On l'évalue à peu près, dites-vous,
à...?
M. LESSARD: A 30 p.c. J'avais un rapport sur cela.
M. DRUMMOND: Cela varie d'une année à l'autre.
UNE VOIX: En 1971-1972, on avait 40 p.c. d'incendies causés par
la foudre.
M.VINCENT: 40 p.c. par la foudre. Mais aux endroits où il y a des
lignes de transmission, est-ce que la foudre...
M. GALLIENNE: C'est moins grave.
M. VINCENT: ... se dirige vers les lignes de transmission?
M. GALLIENNE: Ce n'est pas le long des lignes qu'on voit les feux de
forêt. Ils sont beaucoup plus loin, sur les montagnes, surtout dans le
flanc de la montagne.
M.VINCENT: Ce serait très dispendieux d'aller poser des
paratonnerres.
M. LESSARD: En fait, cela correspond à...
M. GALLIENNE: La montagne est déjà un trop grand
paratonnerre.
M.DRUMMOND: Quand on dit 40 p.c, c'est la superficie... Pour le nombre
d'incendies, c'est à peu près 25 p.c. par année.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a fait une étude pour voir à
combien de milles à la ronde on pourrait attirer le tonnerre
quand arrive une tempête ou un orage électrique par une
immense tour? En profane, je pose la question tout simplement parce qu'elle
nous a déjà été posée privément. Vous
savez, une montagne, dans un territoire donné...
M. GALLIENNE: Oui, il y a des secteurs... Surtout dans ce secteur, c'est
encore pire.
M. VINCENT: Si sur cette montagne on avait une tour, genre paratonnerre,
cela pourrait protéger combien de milliers de milles de territoire?
M. GALLIENNE: Ce n'est pas toujours la montagne, non plus, qui subit les
conséquences. Cela dépend. Cela fait un chemin, parfois, et cela
s'en vient, cela suit. On voit les arbres fendre.
M. VINCENT: C'est cela. Je n'ai jamais eu...
M. GALLIENNE: Je l'ai vu plusieurs fois. On assiste... Même, on
évitait cela, nous, quand on le voyait. Ce qu'il y a, c'est que cela
arrive toujours dans une saison où il fait très très
chaud, par exemple. Cela a séché beaucoup et on voit s'accumuler
les nuages.
Tout d'un coup, boum! ça ne frappe pas toujours les montagnes et
ça va très loin, c'est très conducteur d'abord.
M. VINCENT: Ces 1,100 feux de forêt ont pu coûter combien en
frais d'extinction au ministère?
M. DRUMMOND: $1,065,000. Le ministère acquitte 50 p.c. de ces
frais, en vertu de l'article 131 de la Loi des terres et forêts, et sa
quote-part du résidu au prorata des superficies protégées
par les sociétés pour le compte du ministère.
M. GALLIENNE: La Laurentide Forest Protection ça marche
encore?
M. LESSARD: Cela n'existe plus.
M. GALLIENNE: Elle existe encore chez nous.
M. VINCENT: Elle est membre de la Société de conservation.
Non?
M. DRUMMOND: Elle a été remplacée par la
Société de conservation de la Côte-Nord. Elle
protège également compagnies, gouvernement, secteur
privé.
M. GALLIENNE: Est-ce que les compagnies fournissent encore un certain
pourcentage?
M. VINCENT: Est-ce que le nombre d'incendies de forêt l'an dernier
est supérieur ou inférieur aux années
précédentes?
M. DRUMMOND: La moyenne de dix ans est de 1,015. Cela se tient
collé à la moyenne.
M. VINCENT: Avec la moyenne à peu près en acrage?
M. DRUMMOND: 205 de moyenne, pour dix ans.
Cette année c'était au-dessus de la moyenne.
M. VINCENT: A cause du Nouveau-Québec, à cause du feu.
M. DRUMMOND: Le député a raison, même les mois
ça varie d'une année à l'autre. C'est au mois de juin
l'année dernière qu'on a eu de la misère. Avant ça
c'était les mois de juillet et août où on avait des
problèmes, à Chibouga-mau, dans ces régions-là.
C'est difficile à prévoir.
On voit ici, dans les statistiques qui remontent à 1962, qu'en
1962 c'était tout près de 500,000 acres. Et il y a eu un
déclin en 1963, en 1964 et 1965. En 1965, on a eu 43,000 acres; 20,000
acres en 1966 et, en 1967, 270,000 acres.
M. LESSARD: C'est en fonction de la température.
M. DRUMMOND: En 1968, il y eut 331,000 acres; en 1969, il y eut 3,300
acres; en 1970...
M. VINCENT: Si ça continue de même cette année il
n'y en aura pas probablement.
M. DRUMMOND: Cela va être le déluge.
M. VINCENT: On a eu un budget supplémentaire.
M. DRUMMOND: Je dirais pour le député de Frontenac que ce
n'est pas question d'ensemencement des nuages pour contrôler la
température.
M. VINCENT: Mais on pourrait peut-être nommer le
député de Mégantic comme membre d'une
société de conservation.
M. DRUMMOND: C'est une idée à retenir, mais...
M. VINCENT: L'an passé on a voté un budget
supplémentaire de $1,600,000, en février dernier, pour
défrayer les dépenses encourues pour la lutte contre les
incendies et la prévention. C'est ça?
M. DRUMMOND: Oui, il y a eu deux montants: un de $1,150,000...
M. VINCENT: $1,150,000 pour services professionnels?
M. DRUMMOND: Oui, justement, c'était pour les
sociétés de conservation.
M.VINCENT: C'était pour les sociétés de
conservation.
M. DRUMMOND: Oui, maintenant si vous voulez avoir des explications, je
peux...
M.VINCENT: Comme vous le mentionniez tout à l'heure, ce sont les
sociétés de conservation... c'est ça, les services
professionnels, administratifs et autres: $1,150,000.
M. DRUMMOND: Oui, comme on l'a dit, l'installation proprement dite des
sociétés s'est faite l'an dernier.
M. VINCENT: Oui.
M. DRUMMOND: Alors, c'est là évidemment qu'on a eu, comme
dans toute innovation, des coûts additionnels qui s'expliquent. Par
exemple, on dit ici: Les crédits votés à ce sous-article
servent à défrayer les coûts de prévention contre
les incendies forestiers aux sept sociétés de conservation;
celles-ci établissent le montant de la cotisation que chaque membre doit
payer au prorata de la superficie détenue par chacun d'eux. Donc, en
72/73, les crédits votés à l'article 524
prévoyaient à cette fin la somme de $1,500,000, à quoi il
faut ajouter $1,400,300 provenant des bureaux régionaux, et $589,000 de
la région numéro 1, le tout formant un montant global de
$3,459,800. Ceci fut insuffisant car les cotisations que le ministère
devait verser aux sociétés s'élevaient à $3,746,014
alors que la disponibilité originale de $3,460,000 ne put être
utilisée qu'en partie, soit $2,580,000, à cause de complications
survenues au niveau du personnel permanent dans les régions qui
décida, pour être sûr de conserver ses droits acquis, de ne
pas se joindre aux sociétés de conservation. Ceci en plus d'une
plus grande couverture du territoire boisé par les
sociétés occasionnant un budget supplémentaire de
$1,155,000.
M. VINCENT: Et vous aviez également, dans ce budget
supplémentaire, un montant de $450,000 qui a été
voté pour entretien et réparation?
M. DRUMMOND: Quand on parle de l'entretien et réparation, ce sont
les coûts... on obtient, pour le combat des feux, un montant annuel de
$400,000 qui est une moyenne; alors plus il y a de feux, il faut revenir
à la charge. Alors, c'est là qu'il a fallu demander $300,000
à $400,000 de plus pour couvrir les frais d'extinction.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Une dernière question,
l'honorable député de Saguenay.
M.LESSARD: Voici, M. le Président, ce sont deux remarques que je
voulais faire suite à la discussion qu'on a faite tout à l'heure
sur les causes des incendies en forêt. Il ne faudrait quand même
pas exagérer.
Je pense qu'on l'a exagéré dans le passé, le fait
que la pénétration en forêt pour des fins
récréatives a augmenté considérablement les feux de
forêt. Je pense que le public fait des efforts assez considérables
dans ce domaine-là. Je constate, par exemple, qu'en 1972,
récréation et voyageurs en forêt ont été
cause de 30 feux en forêt, pour 6 p.c. de la superficie. Par
ailleurs, la foudre a été cause de 16 feux en forêt,
pour un pourcentage de 21 p.c. Les travaux publics ont justement, dans la
région du Grand Nord, l'an dernier, causé un gros feu. Je
comprends que ces chiffres peuvent être modifiés d'année en
année, mais ça représente cinq feux en forêt pour 61
p.c. de la superficie.
La remarque que je voulais faire surtout, c'est qu'il ne faudrait pas
avoir une crainte énorme du développement des loisirs en
forêt à cause justement de la possibilité de feux, parce
que je pense que le public fait des efforts assez considérables dans ce
domaine-là. Une autre chose aussi sur laquelle je voulais insister: on
parlait tout à l'heure des avions. Dans le mode de détection, on
dit, par exemple, qu'en 1972, dans la Revue conservation, que 490 incendies ont
été détectés par avion, sur 1,100. Les tours
d'observation ont détecté sept incendies, les gardes-feu, 130;
puis le public, 473.
D'abord, le public fait certainement un bon effort dans ce domaine, mais
il reste qu'on constate que près de 50 p.c. justement des feux sont
détectés par avion, ce qui m'amène à conclure qu'il
faudrait absolument obtenir la collaboration des petits avions privés,
des petits propriétaires.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Comme il passe midi, la commission
ajourne ses travaux sine die, quitte à recevoir l'ordre de la Chambre
que probablement on peut siéger cet après-midi.
M. DRUMMOND: Est-ce qu'on peut passer à l'élément
no 1?
M. VINCENT: Oui, oui.
(Fin de la séance à 12 h 7)