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Commission permanente
des richesses naturelles
et des terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
Séance du jeudi 24 mai 1973
(Dix heures huit minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs
Quelques changements aux membres de la commission: M. Russell (Shefford)
remplace M. Simard (Témiscouata); M. Béland (Lotbinière)
remplace M. Tétrault (Abitibi-Est).
Programme 3, élément 2. M. le ministre.
Lutte contre les insectes
M. DRUMMOND: Nous avons avec nous M. Adrien Guay, qui est responsable de
la mise en opération de la lutte contre les insectes cette année.
Je pense qu'on avait des questions à poser, venant des membres de
l'Opposition, hier, à cet égard.
M. BELAND: Est-ce que la lutte qui a été effectuée,
jusqu'à maintenant, s'est avérée assez efficace dans ce
domaine? Est-ce qu'on pourrait en avoir un tour d'horizon rapide?
M. DRUMMOND: Oui. L'efficacité se mesure, évidemment, par
la mortalité. Les contrôles biologiques ont été
effectués. Même si, au début, l'insecte est à
l'intérieur du bourgeon ou presque, est très difficile à
atteindre, la mortalité à 50 p.c. qui a été
constatée est considérée comme excellente.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a eu des régions où cela a
été en plus ou d'autres en moins? Est-ce une moyenne provinciale,
dans les endroits qui ont été arrosés, ou si, par exemple,
il y a des secteurs où la mortalité aurait été
peut-être à 25 p.c. et, dans d'autres régions, à 74
p.c?
M. DRUMMOND: II faut vous expliquer, M. Béland, que
l'opération d'arrosage a commencé seulement il y a une dizaine de
jours dans l'ouest de la province et que les différentes régions
sont prêtes à des dates différentes. Par exemple, on n'a
pas encore commencé dans le Témiscouata, parce que l'insecte
n'est pas encore à point, si on peut dire, pour l'arrosage. Alors, les
premières constatations qui ont été faites, c'est sur les
premiers arrosages, dans le bout du lac des Loups et de La Macaza.
M. BELAND: Mais est-ce qu'il s'agit seulement d'arrosage pour
détruire la tordeuse des bourgeons d'épinette ou s'il y a
également d'autres insectes qui sont compris dans cette section?
M. DRUMMOND: La grosse opération, c'est pour combattre la
tordeuse. C'est strictement pour tuer la tordeuse, quand on arrose pour cela. A
d'autres endroits, on combat toutes sortes d'insectes mais la grosse
opération, cette année, c'est contre la tordeuse.
M. BELAND: Bon. Mais ce que je voulais dire, tout à l'heure,
d'après votre réponse, cela signifierait que l'an passé il
n'y aurait pas eu du tout d'arrosage.
M. DRUMMOND: Oui, il y en a eu. Il y a eu un programme d'arrosage aussi
mais à une échelle beaucoup plus faible, plus petite que cette
année.
M. BELAND: Dans les secteurs qui ont été arrosés,
est-ce que c'est sur cela que je posais ma question il y avait
une différence quelconque, disons, au point de vue du rendement?
M. DRUMMOND: II faut dire qu'on arrose pour contrôler
l'épidémie. On n'est pas capable de l'enrayer parce qu'il
faudrait avoir une concentration trop forte d'insecticide. Quand on atteint 50
p.c. ou 60 p.c. de mortalité dans le cas d'une première
application, c'est considéré comme l'objectif à
atteindre.
M. BELAND : Est-ce que l'on pourrait avoir le nom de l'insecticide qui
est employé?
M. DRUMMOND: II y en a trois. Il y a le fénithrotion, le matacil
et le phosphamidon. Ils sont appliqués à différentes
concentrations selon leur force, mais c'est fait pour se dégrader assez
vite.
M. BELAND: Je présume que c'est également selon le cycle
de développement de la tordeuse? Ce n'est pas cela?
M. DRUMMOND: Notre intention était d'utiliser uniquement le
fénithrotion, mais il n'y en avait pas assez sur le marché. On a
ensuite utilisé les autres insecticides qui s'en rapprochaient au point
de vue de l'efficacité.
M. BELAND: Est-ce qu'on pourrait savoir, grosso modo, quelles
régions vont être arrosées au cours de l'année? J'ai
constaté moi-même dans certaines sections de forêt qu'il y
en avait et que dans d'autres endroits il n'y en avait pas encore, du moins
apparemment. Est-ce qu'on pourrait savoir où l'expérience va
être tentée de façon intensive?
M. DRUMMOND: Est-ce que vous aimeriez voir ça sur une carte?
M. BELAND: Ce serait encore mieux.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous plaît! Il
y a un changement pour un membre de la commission: M. Brown, du comté de
Brome, remplace M. Théberge, du comté de
Témiscamingue.
M. VINCENT: Un instant, votre micro pour l'enregistrement.
M. RUSSELL: Avant que nous procédions plus avant, je pense que la
formule que nous avions utilisée l'année passée pourrait
être utilisée ce matin.
Lorsqu'un fonctionnaire répond, c'est enregistré au nom du
ministre et le fonctionnaire n'est pas identifié.
M. DRUMMOND: Cela a été convenu comme ça au
commencement de l'étude.
Alors, il y a deux projets en définitive dans la province; le
projet de l'ouest, ici, et le projet de l'est qu'on pourra voir sur l'autre
carte. Le projet de l'ouest se divise en trois parties selon la présence
d'aéroports; l'aéroport du lac des Loups, dans le parc de La
Vérendrye; l'aéroport de La Macaza, près de
l'Annonciation, et l'aéroport de Casey, à l'est de Parent. La
région relevant du lac des Loups comprend tout le parc de La
Vérendrye et la région de Maniwaki et certaines parties au nord
de Hull. La région qui relève de la Macaza comprend le bassin de
la rivière Matawin; ça vient tout près de Saint-Donat de
Montcalm, ici, et sur les rivières Lièvre et Rouge.
En ce qui concerne l'aéroport de Casey, ça comprend toute
la région de Parent et la région située au sud-ouest du
réservoir Gouin et ici, le haut de la Gatineau.
Maintenant, les couleurs identifient, évidemment, les bases
d'opération. Tout ce qui est en brun, ici, est desservi par
l'aéroport du lac des Loups; ce qui est en vert est desservi par
l'aéroport de Casey et l'autre, en bleu, par l'aéroport de La
Macaza. Est-ce que ça répondrait?
M. BELAND: Oui, d'accord. La réponse me satisfait. Maintenant,
est-ce qu'il y aurait possibilité de connaître également
les autres sections de la province, sur l'autre carte?
M. DRUMMOND: Oui, l'autre partie, qu'on appelle le projet est, comprend
la région immédiate de Rivière-du-Loup et l'autre
région est dans l'immédiat de l'aéroport de Bonaventure. A
Rivière-du-Loup, incidemment, cette section de l'est est traitée
au phosphamidon. Alors, de Rivière-du-Loup, on traite environ un million
d'acres et, de l'aéroport de Bonaventure, on traite un autre million
d'acres.
Maintenant, ici il y a quelque chose de différent; c'est que
l'épidémie était beaucoup moins avancée que dans
l'oeust. Donc, il y a un certain caractère expérimental; on
espère qu'en arrosant avant que ça devienne réellement une
nécessité on éliminera peut-être complètement
l'épidémie dans ce coin; on évitera qu'elle s'agrandisse
comme elle l'a fait dans l'ouest.
M. LESSARD: Est-ce que les produits utilisés, le phosphamidon et
le...
M. DRUMMOND: Le fénithrotion.
M. LESSARD: ... fénithrotion ont des conséquences
néfastes?
M. DRUMMOND: Ce sont des produits approuvés par le comité
canadien du contrôle des pesticides, à Ottawa, et aussi par les
biologistes au ministère des Terres et Forêts. Tout le monde
accepte comme une vérité que ces produits-là sont
dégradés après une journée et demie ou deux
jours.
M.LESSARD: Alors, d'après les expériences que vous avez,
ça n'a pas de conséquences néfastes sur la faune, sur la
flore.
M. DRUMMOND: Si l'on pense à la concentration dans laquelle ils
sont utilisés...
M. LESSARD: Parce que le DDT était aussi accepté pendant
un certain temps.
M. DRUMMOND: II semble que nous avons appris bien des choses depuis ce
temps.
M. VINCENT: Mais comment expliquer toutes ces protestations qui viennent
de la part de citoyens, de spécialistes qui voudraient empêcher le
ministère de faire de l'épandage aérien pour
contrôler cette épidémie? Le ministre a été
obligé même de dire, je crois, la fin de semaine dernière,
qu'il avait l'intention de continuer à faire cet épandage
aérien, même si des spécialistes de l'environnement s'y
opposaient. Il n'y a pas eu une déclaration en fin de semaine?
M. DRUMMOND: Je n'ai jamais dit ça. Ce que j'ai dit, c'est que,
lorsqu'on entre dans un tel programme, même si on pense qu'il n'y aura
pas d'effets néfastes, etc., il y a toujours une possibilité que
ce ne soit pas parfait. Il y a toujours un danger donné.
M. VINCENT: Oui, d'accord, mais, d'après ce qu'on nous mentionne,
ce produit serait approuvé par le service du contrôle des
insecticides ou pesticides.
M. DRUMMOND: Oui d'accord, mais il y a toujours...
M. VINCENT: Non, mais je me demande s'il n'y a pas un manque
d'information du ministère vis-à-vis de l'application de ce
produit, car les citoyens et certains spécialistes s'opposent à
ces épandages aériens, disant ça peut causer des
dommages à l'environnement et le reste et le reste.
M. DRUMMOND: En ce qui concerne les propriétaires privés,
ce qu'on a reçu vraiment, c'étaient des demandes pour
arroser.
M. VINCENT: Parce qu'il faut se rendre compte qu'il faut protéger
l'étendue du territoire. Même le ministre fédéral de
l'Agriculture a annoncé que, si l'épidémie de sauterelles
se continuait dans l'Ouest, il était pour lever l'interdit sur certains
produits insecticides, pour empêcher les sauterelles de
dévaster...
M. DRUMMOND: Oui, mais il se peut qu'il y ait un certain manque
d'information. C'est pour ça qu'on a donné une conférence
de presse et qu'on a amené les journalistes pour suivre les travaux et
discuter avec les scientifiques. Je pense que Radio-Canada est là avec
une équipe, toute la semaine, pour faire un reportage. Alors, on fait
des efforts pour donner l'information au public.
M. VINCENT: Scientifiquement, il est démontré
qu'après une journée, deux jours, peut-être 36 heures, les
effets nocifs de ce produit étaient complètement disparus.
M. DRUMMOND: Oui, on dit que c'est un produit qui se dégrade
rapidement. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'on arrose, on dit qu'il y a
seulement 50 p.c. de mortalité. Il y aurait possibilité d'avoir
100 p.c. de mortalité mais il faudrait mettre la concentration beaucoup
trop forte et ça pourrait être dangereux pour les autres.
M. BELAND: Au point de vue, justement, des conséquences
biologiques, à l'intérieur de cette journée ou
journée et demie d'épandage, est-ce qu'il y a, par exemple,
danger pour les oiseaux de ce secteur?
M. DRUMMOND: Dans la concentration qu'on emploie, les scientifiques nous
disent qu'il n'y a aucun danger. On place une concentration de trois onces
à l'acre à la première application, et deux onces à
l'acre à la deuxième application. Si on se représente la
grandeur d'une acre, c'est à peu près une cuillerée
à thé dans un carré de 200 par 200, cela ne fait pas une
grande concentration.
M. BELAND: Peut-être que l'interrogation du député
de Nicolet portait sur un autre point, je ne sais pas. De toute façon,
l'an dernier, je crois que l'honorable ministre a été averti de
certains faits concernant, par exemple, l'épan-dage d'un genre
d'herbicide, mais il y avait également d'autres ingrédients, dont
je ne puis donner exactement le nom, concernant l'arrosage sur les
étendues de terrain de l'Hydro-Québec, disons les lignes
hydro-électriques. Cela, c'est une tout autre affaire. Je ne sais pas,
peut-être qu'il y a eu confusion là. Je ne sais pas si le
député de Nicolet...
M. VINCENT: Cela touchait tous les genres d'épandage.
M. BELAND : Ah, bon. Il y a eu, à un moment donné,
épandage, justement, d'herbicide qui a été néfaste
pour les terrains privés avoisinant les lignes hydro-électriques;
cela, c'est une tout autre affaire dont nous parlons ce matin.
M. PELLETIER: C'est employé, je pense, par le ministère de
la Voirie.
M. LESSARD: Est-ce qu'on a dit quel était le nombre d'acres
infestées actuellement, au Québec, gravement par la tordeuse de
bourgeons de l'épinette?
M. DRUMMOND: Le nombre d'acres infestées gravement, c'est tout ce
qu'on appelle le projet de l'ouest.
M. LESSARD: Cela veut dire combien?
M. DRUMMOND: Cela veut dire 8 millions d'acres. Dans l'est,
évidemment, on dit que ce n'est pas infesté gravement. On
pourrait se permettre d'attendre une autre année avant d'effectuer
l'arrosage.
M. LESSARD: Là, vous avez un programme de huit ans, je pense?
M. DRUMMOND: Une dizaine d'années, oui.
M. LESSARD: Une dizaine d'années à $8 millions par
année, ce qui veut dire $80 millions. Cette année, est-ce
que...
M. DRUMMOND: A peu près $10 millions par année...
M. LESSARD: Près de $100 millions pour 10 ans. Mais vous avez
fait, je crois, une étude, au comité d'étude de la
rentabilité des arrosages aériens. Dans votre programme, vous
avez un certain nombre d'acres que vous arrosez chaque année. Cette
année, c'est combien?
M. DRUMMOND: Cette année, dans le projet de l'ouest, on arrose 8
millions d'acres.
M. LESSARD: 8 millions d'acres cette année?
M. DRUMMOND: Oui, et effectivement, nous avons déjà 3
millions d'acres d'arrosés présentement dans l'ouest.
M. LESSARD: Autrement dit, ces 8 millions d'acres que vous arrosez
là, c'est à peu près l'ensemble des régions du
Québec qui sont
infestées actuellement? Vous avez plus que ça, je crois,
c'est 43 millions?
M. DRUMMOND: II y en a plus que cela d'infestés.
M. LESSARD: Oui, c'est 43,300,000 d'acres ou 44 millions
d'infestés?
M. DRUMMOND: On dit que la tordeuse du bourgeon d'épinette est
présente partout.
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: Seulement, ici, elle est présente à
l'état épidémique et si on n'effectue pas l'arrosage, l'an
prochain, tous ces arbres seront morts. C'est un dernier recours, mais le
territoire reste infesté.
UNE VOIX: Combien y a-t-il d'acres d'infestés au total, 43
millions et quelque chose?
M. DRUMMOND: 47 millions d'acres. M. LESSARD: 47 millions d'acres.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a également des sous-régions,
des petits territoires où, présentement, ce serait à
l'état très grave et qui, malheureusement, ne pourront pas
être arrosés? Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. DRUMMOND: C'est fort possible, mais il n'est certainement pas
pratique d'effectuer un inventaire aussi détaillé. L'inventaire
qui a été effectué, qui est quand même un inventaire
aérien assez compréhensif, a démontré que c'est ici
que la tordeuse était à l'état épidémique.
Il peut y avoir des parcelles insignifiantes un peu partout ailleurs, c'est
évident.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense qu'il y a quelques
questions auxquelles on devrait répondre et sur lesquelles le public
s'interroge, qui amènent certaines contestations, certaines
discussions.
Premièrement, on se pose la question à savoir depuis
combien d'années les insectes affectent les forêts du
Québec, parce que les forêts existent depuis longtemps. Depuis
combien d'années les insectes affectent-ils les forêts? Quelle est
la provenance des insectes?
Deuxièmement, nous avons fait de l'arrosage dans le passé,
quel est le résultat? Quels ont été les dommages
causés par l'arrosage au DDT qu'on a fait dans le passé? Est-ce
qu'il y a eu réellement des dommages?
Quelle est l'urgence ou l'importance d'appliquer la quantité
qu'on applique actuellement et quelles sont les conséquences? Je pense
que c'est là une série de questions qui se posent, à
l'intérieur du public, auxquelles le ministre se doit de répondre
immédiatement pour informer la population, deuxièmement enlever
l'inquiétude et, troisièmement, montrer que nous ne
dépensons pas injustement l'argent du public pour de l'arrosage qui
serait plutôt fantaisiste.
M.DRUMMOND: L'épidémie existe, c'est un insecte
indigène, c'est-à-dire qu'elle a toujours existé dans les
forêts du Québec. C'est à l'état endémique;
autrement dit, quand les conditions climatiques sont favorables,
l'épidémie se développe. Alors, on a eu plusieurs
épidémies de tordeuses dans le Québec. On a un cycle
d'à peu près une trentaine d'années pour chacune des
épidémies. Pour chaque épidémie, le cycle
lui-même a duré dix ans, de l'ouest à l'est de la province.
C'est vraiment la première fois qu'on essaie de combattre
l'épidémie à la grandeur de la province. A la
dernière épidémie, on a surtout arrosé dans la
Gaspésie. Tout ce que l'on fait en arrosant, c'est de contrôler
l'épidémie. On n'est pas capable de l'arrêter parce qu'il
faudrait utiliser des concentrations trop fortes d'insecticides.
M. BELAND: Est-ce que vous pouvez, par le fait même, selon le
programme d'arrosage, que vous avez établi, allonger le cycle dans le
sens que vous pourriez peut-être réduire l'épidémie
ou la section à épidémie grave d'une façon assez
forte et d'autant plus la regénérescence pour tâcher de
pouvoir allonger le cycle?
M. DRUMMOND: De survie des arbres?
M. BELAND: Enfin de propagation de la maladie.
M. DRUMMOND: Bien, ce qu'on espère, c'est de contrôler
l'épidémie en attendant que des facteurs naturels
l'étouffent complètement.
M. LESSARD: En tout cas, il y en a eu plusieurs au Québec, mais
en 1946 il y en a eu une.
M.DRUMMOND: Oui.
M. LESSARD: Cela a pris combien de temps pour la contrôler?
M. DRUMMOND: C'est-à-dire qu'on ne l'a pas
contrôlée, la nature l'a contrôlée et
l'épidémie s'est déroulée pendant dix ans.
M. LESSARD: Jusqu'en 1956.
M. DRUMMOND: C'est un cycle normal.
M. RUSSELL: Quels ont été les dommages causés par
l'épidémie et qui n'ont pas été
contrôlés?
M. DRUMMOND: On a perdu combien de millions de cordes?
C'est peut-être inscrit dans le rapport, je ne suis pas sûr.
Mais, chose certaine, c'est que tout le monde a été à
même de constater qu'il y avait énormément d'arbres morts.
Une récupération a été effectuée par les
compagnies forestières, à ce moment-là. Il y a eu des
conditions spéciales où les entrepreneurs forestiers sont
allés récupérer le bois qui était mort.
Si on ne contrôlait pas cette épidémie-ci, les
prévisions sont qu'il se perdrait 100 millions de cordes de bois.
M. VINCENT: Cent millions de cordes de bois.
M. DRUMMOND: Oui.
M. RUSSELL: Par épidémie ou par année?
M. DRUMMOND: Pour l'ensemble de l'épidémie.
M. RUSSELL: Pour l'ensemble de l'épidémie. Maintenant,
quelle a été l'expérience faite avec le DDT dans le
passé? Est-ce que cela a été un succès?
M. DRUMMOND: Le DDT est efficace pour tuer l'insecte mais le DDT reste
dans le sol pendant des années. Cela prend des années et des
décennies avant qu'il se dégrade complètement.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des dommages constatés causés
par le DDT?
M. DRUMMOND: Les experts ont déclaré que le DDT
était plus nocif que n'importe quel autre produit, alors c'est pour cela
qu'il a été banni. En fait, cela coûterait moins cher
combattre l'épidémie avec du DDT parce que sur l'insecte, il est
plus efficace.
M. RUSSELL: Le danger est plus...
M. DRUMMOND: Le danger est plus grand.
M. RUSSELL: II a été constaté?
M. DRUMMOND: Oui.
M. RUSSELL: La raison pour laquelle vous avez changé de produit
à utiliser, c'est que vous aviez moins de problèmes avec ce
nouveau produit et qu'il y aurait moins de danger?
M. DRUMMOND: En fait, on n'avait pas le choix parce que le DDT a
été banni complètement. Alors, il fallait trouver un autre
insecticide. Ce sont les insecticides mentionnés qui ont
été approuvés par les organismes habilités dans ces
matières.
On fait des expériences, actuellement, pour essayer de trouver un
moyen de combattre cela d'une façon biologique, avec des fourmis
italiennes, qui ont opté pour l'anglais, malheureusement. Elles ne sont
pas francophones. Alors c'est refusé! Non mais le problème est
encore au stade, disons, du développement et de l'expérience.
Cela coûterait dix fois plus cher, je pense, d'utiliser, de
traiter...
M. RUSSELL: Ces fourmis italiennes, qui ont adopté l'anglais,
c'est probablement parce que le ministre a négligé de les envoyer
à l'école française. S'il les avait envoyées
à l'école française, elles auraient adopté le
français!
M. VINCENT: Combien cela a-t-il pu coûter, l'an dernier, pour le
programme de contrôle des...
M. DRUMMOND: L'an passé, on a dépensé $2 millions,
à cet élément du programme.
M. LESSARD: Et cette année, dans les $8,737,000, n'y a-t-il pas
une entente avec le gouvernement fédéral?
M.DRUMMOND: Le fédéral va payer $3,600,000.
M. LESSARD: $3,600,000. Et les compagnies privées?
M.DRUMMOND: $2,100,000, je pense. $2,400,000.
M. LESSARD: En fait, c'est cela qu'on voit: Déductions:
$6,069,000?
M. DRUMMOND: C'est cela. L'addition du fédéral et des
compagnies forestières.
M. VINCENT: Je vois, ici, en 1973, les engagements financiers, contrats
négociés avec deux compagnies, une de Toronto, une de l'Ontario,
$2,500,000, tout près. Après cela, Ah, de l'huile à
fournaise. C'est dans le programme contre les tordeuses de bourgeons.
M. DRUMMOND: L'huile sert de solvant pour l'insecticide.
M. VINCENT: Non mais tout de même, l'huile; d'accord, ici, dans le
programme, on a de l'huile à fournaise, on a un autre montant de
$243,000, de $132,000, de $106,000, ce qui fait quasiment $500,000 d'huile;
$2,500,000 de produits chimiques; et un autre montant de $486,000 de produits
chimiques, en février 1973; $60,000, après cela $231,000 de
dissolvant, 750,000 gallons. Il y a quasiment $3 millions de produits chimiques
qui ont été adoptés aux engagements financiers, en
février. Tous ces produits chimiques, il faut aller les chercher chez
des compagnies de l'Ontario. Ce sont les seuls fournisseurs.
M.DRUMMOND: Pour l'insecticide, il faut même aller sur le
marché mondial. Et même en allant sur le marché mondial on
n'a pas réussi cette année à utiliser seulement du
fénithrotion. On est obligé d'aller au Japon, en Allemagne de
l'Ouest.
C'est fini pour la carte? Ils deviennent fatigués, je crois.
Si on fonctionne sur un programme de dix ans, on veut essayer de
développer la fabrication de ces produits ici au Québec.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 2, adopté.
Elément 3, éducation en conservation du milieu forestier.
Education de la conservation de la forêt
M. BELAND: Qu'est-ce qu'il y a de nouveau au cours de l'année
relativement à cet élément? Est-ce que des techniques
nouvelles vont être mises de l'avant, des genres d'éducation
nouveaux?
M.DRUMMOND: A cet élément, ce qu'on fait c'est d'essayer,
avec les fonds disponibles, d'étendre nos programmes. A cet
égard, on subventionne certaines entreprises ou certains groupes qui
sont impliqués là-dedans. C'est une continuation normale de
programmes.
M. BELAND: Est-ce qu'il n'y a que les 4-H ou également des
associations forestières qui sont attritrées pour faire cette
éducation?
M. DRUMMOND: II y a des groupes comme les 4-H, la forêt
Montmorency, l'Ecole des sciences naturelles à Lachute, Morgan
Herboratum à l'ouest de Montréal, des groupes comme ça. On
subventionne des centres écologiques qui sont conformes à
l'éducation populaire.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a plusieurs centres écologiques
présentement d'établis?
M.DRUMMOND: II y a un centre écologique à Park, à
Port-au-Saumon; à Arundel c'est un projet pour fins de
l'aménagement d'une école de sciences naturelles, et Laurentian
Regional School Board de Lachute; un centre écologique au Lac Berry. Des
études et centre écologique aussi au Morgan Herboratum; centre
écologique au Mont-Saint-Hilaire; centre et sentiers écologiques
à la forêt Montmorency.
Evidemment, il y a le travail qui est fait par les campements
provinciaux, régionaux, 4-H, les Rallyes-forêt et l'école
de Duchesnay.
M. RUSSELL: Est-ce que ces centres sont dirigés totalement par la
province? Ou si c'est simplement subventionné comme disait le
ministre?
M. DRUMMOND: Cela dépend.
M. RUSSELL: II y en a combien qui sont dirigés par la province et
combien sont subventionnés?
M. DRUMMOND: Par exemple par la province, vous avez Duchesnay, Park,
Saint-Siméon, Port-au-Saumon. Pour Morgan Herboratum c'est une
subvention. J'ai ici ceux qui sont subventionnés. L'an dernier une
subvention a été accordée au centre écologique du
collège Macdonald, Morgan Herboratum.
UNE VOIX: De quel montant? M. DRUMMOND: $29,000.
M. BELAND: Concernant, par exemple, le secteur de la forêt Joly de
Lotbinière, qui a été acquis par le gouvernement
provincial, il y a quelques mois je n'irai pas trop loin dans ce sens,
de toute façon on avait dit, à un moment donné
je ne me rappelle pas si c'est le ministre lui-même ou un membre
attitré du ministère des Terres et Forêts que cette
forêt serait transformée en "herboratum". Est-ce qu'il y a eu
d'autres développements ou est-ce qu'il y en aura au cours de
l'année?
M. DRUMMOND: On attendait cette question, hier, lorsqu'on en a
discuté. Je pense qu'on a la liste de tous les travaux effectués
là-bas.
En 72/73, on a eu des travaux dans la seigneurie de Lotbinière.
Voici les différents types de travaux exécutés: il y a eu
de la coupe de bois sur environ 75 acres de terrain; cette coupe a
été dirigée par la région, avec la participation
budgétaire du Service de la restauration forestière. C'est une
opération dont le coût s'est élevé à $21,000
et à laquelle treize hommes ont été employés. Il y
a eu le débarras d'un chemin sur un longueur d'un mille et quart,
surveillé par la région de Québec et payé par le
Service de la restauration; une dépense de $1,452. Construction de
ponceaux, dirigée par le service de la recherche, $500. Travaux de
drainage surveillés et payés par le gouvernement
fédéral, Centre de recherche forestière des Laurentides,
au cours desquels on a dépensé $2,675; ces travaux ont
été exécutés à contrat par un M. Poisson, de
Deschaillons. Il y a eu de la plantation comparative de bouleaux jaunes
effectuée, surveillée et payée par le gouvernement
fédéral, Centre de recherche forestière des Laurentides,
$1,800. Il y a eu également des travaux de défrichement sous la
direction du Service de la recherche, pour un montant de $1,900.
M. BELAND: Avant que nous soyons rendus trop loin, vous avez
parlé d'un contrat accordé à un M. Poisson, de
Deschaillons. Est-ce qu'il y en a eu un également accordé au
Syndicat de Sainte-Françoise Incorporé?
M. DRUMMOND: Le Syndicat d'améliora-
tion des fermes de Sainte-Françoise-Romaine, comté de
Lotbinière. Il y a eu un contrat d'accordé pour des travaux de
défrichement.
M. BELAND: Pour combien?
M. DRUMMOND: Les travaux de défrichement ont coûté
$1,900; je ne peux pas vous dire le montant exact du contrat qui a
été accordé, mais ça fait partie de ce montant.
M. BELAND: Bon. Maintenant, est-ce que M. Robert Lemay, de Leclercville,
que vous avez gardé comme gérant, je crois, sur place, pour la
seigneurie, vous a-t-il averti qu'après que la dernière section
de chemin de pénétration eut été construite sur la
seigneurie, par manque de ponceaux, des fermes ou une partie de fermes ont
été inondées d'une façon assez dramatique ce
printemps, de même que l'érablière de ce type? En somme, il
s'agirait de la ferme, entre autres, de M. Anselme Lauzé.
M. DRUMMOND: Je n'ai pas été averti personnellement, mais
on peut faire enquête. Anselme...?
M. BELAND: Anselme Lauzé, c'est ce que j'ai ici...
Quelques erreurs ont peut-être pu se glisser là, au point
de vue du comportement, par suite de la crue d'eau, par exemple. Je ne sais
s'il y aurait quelques petites erreurs de calcul, enfin je ne sais pas, il
faudrait quand même essayer de remédier à cette...
M. DRUMMOND: On peut faire enquête et on va écrire au
député de Lotbinière.
M. BELAND: D'accord. D'autre part, le bois qui a été
bûché effectivement sur cette propriété appartenant
maintenant à la couronne, à quel prix a-t-il été
vendu la corde?
M. DRUMMOND: On va encore vérifier.
M. BELAND: Etant donné que vous allez vérifier cet aspect,
est-ce que vous pourriez vérifier également le prix des 1,000
pieds de grumes de sciage qui sont sorties de là? J'aimerais
également avoir le nom de la personne à qui ce bois a
été vendu.
M. DRUMMOND: Nous avions ici hier matin M. Dorion, qui est responsable
du service de la recherche et qui aurait pu répondre à la
question, parce qu'on revient sur un élément de programme qu'on
avait fermé hier. C'est pourquoi il est assez difficile de vous donner
une réponse immédiatement.
M. BELAND: Je ne vous demande pas d'ailleurs de me donner ça ce
matin. Hier, j'étais à ma 9e journée seulement d'absence
depuis que je suis député. Je n'ai donc assisté hier
à aucune séance ici, mais je ne voudrais pas aller plus loin dans
ce sens-là. Je n'ai pas de reproche à recevoir pour n'avoir pas
assisté à la séance d'hier afin de poser ces questions. Je
ne vous en fais pas non plus d'autre part...
M. DRUMMOND: Ce n'est pas un reproche.
M. BELAND: ... pour le fait que je suis peut-être en retard et que
vous n'êtes pas tout à fait prêt ce matin à
répondre à ces questions. De toute façon, étant
donné que les réponses me seront données
subséquemment, je l'accepte ainsi.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je suis heureux de la confession du
député et du prix d'assiduité qu'il a voulu s'attribuer.
De toute façon, je voudrais simplement demander au ministre, très
simplement, qui est responsable de la vente de ce bois lorsqu'il y a travaux ou
coupes de bois sur les terrains de la couronne. Est-ce que c'est le
ministère lui-même? Est-ce qu'il y a un département en
particulier qui s'occupe de ça ou si le monsieur dont le nom a
été mentionné est responsable?
M. DRUMMOND: Je pense que c'est vendu par la région ou le
ministère?
M. RUSSELL: Oui, le ministère, mais est-ce une personne
responsable?
M DRUMMOND: Cela tombe sous la responsabilité de l'administrateur
régional du secteur concerné.
M. RUSSELL: Quelles sont les normes sur lesquelles le fonctionnaire
responsable doit se baser?
M. DRUMMOND: Si vous voulez on pourra répondre à cette
question à l'élément 2 du programme 4. Contrôle de
l'utilisation car on aura un représentant du service en question.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Kamouraska...
M. DRUMMOND: II y a un petit problème. Il y a un groupe de 72
collégiens de la Colombie-Britannique dans l'autre salle et on demande
si je peux aller les saluer pour quelques minutes peut-on arrêter...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): On peut suspendre. La commission
suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 10 h 43)
(Reprise de la séance à 10 h 50)
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Kamouraska.
M. PELLETIER: M. le ministre, est-ce que je pourrais savoir, par
exemple, dans la réserve de parc Saint-Alexandre, si réellement
vous y faites un centre écologique et quels sont les montants
alloués s'il y a un développement qui se fait dans cette
région?
M. DRUMMOND: Les parcs qui se trouvent dans la région
administrative de Québec, évidemment, il y a des sommes d'argent
qui sont dépensées à cet endroit pour l'administration et
tout cela, il y a des travaux de restauration forestière qui sont
exécutés là par des étudiants.
M. PELLETIER: Est-ce que le club 4-H, par exemple, a des subventions du
gouvernement aussi?
M. DRUMMOND: Une minute. L'année passé il n'y a pas
de montant indiqué ici il y a eu des sommes d'argent
dépensées à même le budget normal du
ministère pour l'aménagement et le fonctionnement d'un centre
écologique à parc, mais à même les sommes
attribuées à la région.
M. PELLETIER: On ne peut pas savoir le montant exact?
M. DRUMMOND: On pourrait le savoir. Si vous voulez le savoir, je vais
prendre cela en note et je vous l'indiquerai.
M. PELLETIER: Est-ce qu'on pourrait savoir le montant que
reçoivent les 4-H, et au sujet du budget d'entretien du ministère
des Terres et Forêts, quels sont les montants qui sont
dépensés aussi?
M. DRUMMOND: Je vous enverrai cela d'ici quelques jours.
M. PELLETIER: D'accord, merci. M. BELAND: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lotbinière.
M. BELAND: ... étant donné que nous sommes au programme
Education et conservation du milieu forestier, il y a eu, il y a quelques
années de cela, encouragées, je crois, par les associations
forestières québécoises, des journées
forestières, comme on les appelait communément, à savoir
qu'on invitait des agriculteurs ou d'autres propriétaires de
forêts privées à aller sur une ferme donnée, de
façon pratique, dans le boisé, où un enseignement
technique et pratique était donné par des ingénieurs
forestiers du ministère des Terres et Forêts.
M. DRUMMOND: On mélange un peu les programmes, ici, je pense.
Cela peut entrer aussi bien dans l'aide à la forêt privée
où on organise tout cela.
M. BELAND: Bon, nous y reviendrons.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député du
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, à cet élément,
est-ce qu'il est prévu des subventions pour les organismes, justement,
de conservation, les organismes d'éducation? Quels sont les organismes
qui reçoivent des subventions? Les organismes provinciaux, je n'entends
pas les organismes régionaux: l'Association forestière
québécoise, le club 4-H. Il l'a déjà dit?
M. DRUMMOND: Oui, j'ai donné tout à l'heure toute la liste
des organisations. Le Centre écologique du collège MacDonald a eu
$29,000. A part cela, il y a eu des montants pour des dépenses se
rapportant aux étudiants qui ont été employés dans
différents centres écologiques, comme le collège
écologique du Port-aux-Saumons, le centre écologique du
collège Bourget, de Rigaud, à Port-aux-Saumons; l'école
des sciences naturelles, à Arundel; le camping des centres
écologiques du Lac Berry; Morgan Herboratum; le centre écologique
de l'université McGill; mont Saint-Hilaire; forêt Montmorency;
chute de la rivière Noire.
Il y avait un montant de $10,000. A part cela, d'autres travaux ont
été exécutés par le ministère à
même le budget de la conservation, ou des étudiants ont
été employés à des travaux précis.
M. LESSARD: Est-ce qu'à cet élément il est
prévu strictement des montants à des organismes qui sont plus ou
moins sous l'autorité du ministère? Ce que je voulais savoir,
est-ce qu'il y a des organismes provinciaux? Est-ce qu'il est prévu
à cet élément, par exemple, des subventions à des
organismes provinciaux tels que la fédération des clubs 4-H,
l'Association forestière québécoise? Est-ce à ce
titre? C'est dans ce sens-là.
M. DRUMMOND: On vous donnera ça au programme 5,
élément 1, où on a des subventions.
M. LESSARD: Justement, M. le Président, c'est ce que je voulais
savoir.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): La parole est au député
de Shefford...
M. DRUMMOND: Si on me le permet, je pourrais répondre au
député de Kamouraska concernant Park. Il a été
dépensé, l'an dernier, un montant de $16,000 accordé
à des étudiants pour l'aménagement du Centre
écologique de Park.
M. PELLETIER: $16,000.
M. DRUMMOND: C'est un montant...
M. PELLETIER: Sur le budget du ministère des Terres et
Forêts, mais les clubs 4-H ont eu un autre montant : à part
ça?
M. DRUMMOND : On donne chaque année, à l'Association
forestière québécoise, $43,000 qui sont
distribués... On a également attribué à $71,000
à l'Association forestière québécoise, qui a
employé 75 étudiants. C'était pour l'initiation des jeunes
au milieu forestier par la découverte des phénomènes
naturels à l'aide de matériel audio-visuel et la motivation de
ceux-ci à respecter l'arbre et la nature. Ce programme a permis à
une vingtaine de milliers d'étudiants, des jeunes, de visiter nos
centres écologiques dont Park, Duchesnay, tous ces centres.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: Merci, M. le Président. Est-ce qu'on pourrait
m'indiquer où on va retrouver le montant qui a été
dépensé, l'an dernier, pour les subventions dans ce domaine dont
on vient de discuter, ainsi que le montant qui a été
dépensé par le ministère à Duchesnay et ailleurs?
On a donné $29,000 au collège Macdonald. Si je regarde ici
à Transfert, l'an dernier, le montant voté était de
$29,000. A quel programme...?
M. DRUMMOND: Programme 5, élément 2, à
l'administration. Pour Duchesnay...
M. RUSSELL: Programme 5, élément 2...
M.DRUMMOND: Pour Duchesnay, à part de ça, on a aussi, au
programme de conservation forestière, un montant de $42,600 qui a
été dépensé en 72/73 pour l'engagement
d'étudiants qui ont participé à différents projets
à Duchesnay.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, ce n'est pas nécessairement
à ce programme qu'on va retrouver toutes les subventions qui ont
été données à cette fin et tous les montants
dépensés par le ministère dans ces programmes qu'on vient
de mentionner?
M.DRUMMOND: Tout ce qui concerne l'éducation est prévu
à ce domaine, sauf ce qui a trait à l'administration de la
station forestière de Duchesnay, qui est prévu au programme 5,
élément 2.
M.LESSARD: Quand vous parlez d'éducation, vous parlez...
M. RUSSELL: M. le Président on va les prendre catégorie
par catégorie.
A l'élément l'Education, pour les traitements, vous avez
$481,000, je présume que c'est pour payer ou combler les quinze postes
des fonctionnaires. Pour les communications, c'est $62,000, ce n'est
certainement pas là. Vous avez ensuite les services, $10,000. Vous avez
les loyers, $5,000, ce n'est certainement pas là. Vous avez les
fournitures, je pense que c'est pour de l'équipement du matériel
de bureau autre pour ce ministère. Après ça, vous avez,
à la catégorie Equipement, qui est de l'immobilisation, $2,000.
Vous avez, à la catégorie Transfert, $29,000, ce qui forme un
total de $633,000.
M.DRUMMOND: Ce qui arrive là-dedans, c'est qu'à part les
montants qui sont là, il y a des montants qui ont été
dépensés dans le domaine de l'éducation. Ce qui a
été dépensé effectivement, ce sont des travaux
organisés par le ministère, à même le budget de la
Direction générale de la conservation, l'an dernier. La
dépense qui a été effectuée a été de
$456,000 répartis entre un certain nombre de projets dont celui de
Duchesnay, celui de Park, celui du lac Berry, l'Université du
Québec, Saint-Siméon, le programme biologique international, la
forêt Montmorency, le Morgan Herboratum.
M. RUSSELL: M. le Président, vous avez donné ces montants
tout à l'heure.
M. DRUMMOND: Oui.
M. RUSSELL: Donc, je pense que ce serait important de savoir à
quelle catégorie on retrouve les crédits qui ont
été dépensés pour remplir chacun de ces programmes?
Parce que les crédits ne sont pas ici, sauf celui qui a servi pour le
paiement des fonctionnaires qui ont peut-être fait exécuter ces
programmes. A quelle catégorie retrouve-t-on les crédits qui
avaient été votés l'an dernier et qui ont
été utilisés à ces fins?
M.DRUMMOND: En ce qui concerne, par exemple, l'organisation des sentiers
de moto-neige, c'était à même les crédits
votés pour le programme de restauration forestière, où un
montant de $200,000 environ a été dépensé pour
ça.
Maintenant, il y a eu, à même le budget de la conservation,
l'an dernier, l'engagement des projets d'étudiants pour un montant de
$456,630.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions?
M. RUSSELL: Bien, ces deux montants, il y a $600,000. Mais je ne vois
pas où ils ont été votés. Vous parlez...
M. DRUMMOND: Votés en...
M. RUSSELL: Ici, on parle d'éducation, en conservation du milieu
forestier.
M. DRUMMOND: En 72/73 ou en 73/74?
M. RUSSELL: Bien, en 72/73, ils ont été votés ces
montants. Mais à quel programme?
M. DRUMMOND: Ils apparaissent à la conservation et
à...
M. RUSSELL: On a éducation en conservation.
M. DRUMMOND: Ils apparaissaient à la conservation, c'était
5-2. Ils apparaissaient à part ça...
M. RUSSELL: A 5-2.
M. DRUMMOND: L'an passé, il y avait un poste budgétaire
qui s'appelait Services de conservation.
A 5-2 et il y en avait également à 3-6.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 3, adopté.
Programme 3, adopté. Programme 4...
M. VINCENT: M. le Président, au programme 4...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): ... Utilisation de la forêt.
L'honorable...
M. VINCENT: Oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): ... minsitre des Terres et
Forêts.
Utilisation de la forêt
M. DRUMMOND: Le programme 4, Utilisation de la forêt, comprend
quatre éléments touchant chacun un secteur d'activité bien
défini et dans lequel le ministère se doit, pour respecter les
orientations qu'il s'est données et dont il a déjà fait
état dans son livre blanc sur la politique forestière, de prendre
des actions concrètes à court et à long termes.
Sans aller plus loin dans les détails puisque l'étude des
crédits budgétaires sollicités permettra une discussion
plus ouverte sur le sujet, il faut tout de même signaler l'importance de
ce programme qui prévoit une participation plus active du
ministère dans la gestion de la ressource forêt. C'est ainsi qu'en
plus de continuer à poser des actes administratifs qui s'imposent pour
obtenir une meilleure répartition de la ressource entre les divers
utilisateurs et une utilisation plus rationnelle de la matière
première par les exploitants forestiers le ministère intensifiera
son action auprès des propriétaires de boisés
privés qui, grâce à des formules nouvelles, telles que des
groupements forestiers, les associations de propriétaires forestiers,
pourront, dans l'avenir, contribuer très activement à la solution
des problèmes découlant de la pénurie de la matière
première économiquement exploitables que nous connaissons
présentement dans certains secteurs de la province.
Cette action incitatrice du ministère dans les secteurs des
forêts privées revêt, à ses yeux, une importance
majeure étant donné la grande productivité des sols et la
proximité des usines de transformation. Si on ajoute à cela
l'impact économique qu'un aménagement plus rationnel des terrains
pourrait avoir à la longue dans les régions les plus
défavorisées de la province, il est assez aisé de
comprendre pourquoi le ministère a décidé d'accorder
à cet élément de programme une priorité plus
particulière qui s'exprime par une plus généreuse
allocation de ressources financières et humaines.
Il y a lieu de noter, également, que le ministère des
Terres et Forêts poursuivra son programme de construction de chemins
d'accès sur les terres publiques et, plus particulièrement, dans
les forêts domaniales où il s'avère d'une très
grande importance de développer des moyens de communication
réellement fonctionnels, qui permettent d'assurer une utilisation aussi
rationnelle que possible de la forêt et une protection adéquate
des peuplements qui la composent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, à l'élément
planification, je vois qu'il y a une augmentation de $300,000. Cette
augmentation, est-ce que cela concerne un problème particulier dans les
nouveaux projets du ministre ou si c'est simplement une augmentation de
salaires ou d'employés?
M. BELAND: II s'agirait peut-être, en même temps, M. le
Président, pour compléter la question posée par le
député de Shefford, que nous connaissions l'éventail de ce
que peut comprendre l'élément 1, planification de l'utilisation.
Nous aimerions savoir quels champs cela couvre pour tâcher de nous
orienter. Etant donné cette année, justement, les grands
changements au point de vue de l'étude des crédits, on pourrait
savoir exactement ce sur quoi nous devons faire porter nos questions.
M. DRUMMOND: Cet élément de programme couvre tous les
travaux effectués au point de vue de l'aménagement forestier, au
point de vue de l'allocation de ressources, de la répartition des
allocations entre les usines, tout ce qui est relié à la
rétrocession de concessions forestières et à l'achat de
terrains privés. En fait, c'est tout ce qui est prévu pour
l'organisation de la gestion des forêts. La gestion des forêts
domaniales est dans cela, par exemple.
M. BELAND: En ce qui concerne l'achat, peut-être, de certaines
sections de forêts privées, est-ce que vous pourriez
élaborer?
M. DRUMMOND: Par exemple, on a un montant de $574,000, exactement, pour
finir de régler l'expropriation de la seigneurie de Lotbinière.
Cela apparaît à cet élément.
M. BELAND: C'est, entre autres, une des sections qui entrent en ligne de
compte.
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. BELAND: Est-ce que l'on pourrait connaître les autres sections
qui sont comprises à même ce montant?
M. DRUMMOND: A l'élément 1?
M. BELAND: C'est cela.
M. DRUMMOND: On a l'aménagement...
M. BELAND: Non, non. Vous parlez justement du parachèvement,
peut-être, de l'achat ou des paiements concernant la seigneurie Joly de
Lotbinière. Est-ce que l'on pourrait connaf-tre également les
autres sections, peut-être ailleurs dans la province, qui sont comprises
à même ce montant qui est alloué?
M. DRUMMOND: On avait des crédits, cette année, de
$400,000 pour continuer le règlement de l'expropriation de Fraser
c'est dans Témiscouata la seigneurie et les concessions. On a
aussi prévu environ $400,000 en vue d'un règlement avec
D'Auteuil, pour qu'ils cessent leur exploitation dans Témiscouata aussi.
Cela, sans présumer du genre de règlement qu'on aura. C'est un
montant qu'on a mis au budget pour amorcer la solution de ce
problème.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a également certaines parties ou
petites sections de forêt appartenant à la compagnie John Breakey
Limited qui seraient comprises à même cela?
M. DRUMMOND: Non.
M. PELLETIER: Dans le même ordre d'idées, M. le
Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Kamouraska.
M. PELLETIER: ... est-ce que les concessions des Gagnon, c'est aussi
prévu dans cela?
M. DRUMMOND: De quels Gagnon parlez-vous?
M. PELLETIER: Les Gagnon, près de D'Auteuil.
M. DRUMMOND: Dans Kamouraska.
M. PELLETIER: Kamouraska, oui.
M. DRUMMOND: II n'y a rien de prévu actuellement. Cela va entrer
dans le grand programme de rétrocession.
M. PELLETIER: D'accord.
M. DRUMMOND: En fait, on a prévu des sommes pour des cas qui
avaient été commencés avant l'élaboration de la
grande politique de rétrocession de toutes les concessions
forestières.
M. BELAND: Mais, à l'intérieur de l'année 1972,
justement, qu'est-ce qui a été fait? C'est le temps d'en parler,
avec les projections de l'année. Est-ce qu'on a acheté, par
exemple, une certaine quantité de terrains privés, de
forêts appartenant à des propriétaires privés,
justement, et non pas seulement à des compagnies comme telles? Nous
avons parlé principalement de compagnies, mais en a-t-on acheté,
par exemple, d'un cultivateur qui est tout près d'une concession
forestière appartenant déjà au gouvernement. Est-ce qu'il
y a eu des achats de ce genre au cours de l'année?
M. DRUMMOND: Sauf des cas particuliers, il n'y en a pas eu. Quand je
parle de cas particuliers, je pense à Bonaventure, où on est en
train de monter une forêt de démonstration et où on a
commencé à négocier des achats de terres.
M. LESSARD: Est-ce que vous avez établi...
M. DRUMMOND: Ailleurs, on a pu acheter une terre pour faire ou agrandir
une pépinière, mais ça ne s'est pas fait dans l'optique de
programmes de consolidation de grandes forêts publiques.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Avant on va répondre à
la question du député de Shefford.
M. DRUMMOND: Votre question était: A quoi attribuer...
M. RUSSELL: L'augmentation de crédits, à
l'élément 1, parce que l'an dernier on a voté des
crédits pour $5,289,000; cette année on demande $5,724,000. A
quoi attribuer cette augmentation de crédits?
M.DRUMMOND: D'abord, il faut remarquer que les crédits
budgétaires votés en 72/73 ont été
réaménagés sous la forme de budget-programme, et il y a eu
différentes augmentations dont les principales sont dues, par exemple,
à certains prélèvements qui ont été
effectués à d'autres éléments de programmes pour
être envoyés au programme 4-1. Et entre autres, il y a eu
l'augmentation de 18 p.c., qui représente $108,800 sur le bordereau de
salaire
du 28 septembre, concernant les augmentations aux fonctionnaires, etc.,
excepté les cadres et adjoints aux cadres.
Antérieurement, lors de la première offre du
ministère des Finances, il y avait eu deux augmentations: une de 2 p.c.
à traitements, et une de 3 p.c. à fournitures et
approvisionnement qui s'ajoutent à ça. C'est à peu
près là les grandes lignes de l'augmentation, quoique si le
député l'exige, on peut passer les natures de dépenses une
par une pour examen.
M. RUSSELL: Je pense que la réponse a été
donnée par le ministre d'une façon très simple. Les
chiffres de 72/73 que nous avons ici ne sont pas réalistes pour faire
une comparaison avec les chiffres de 73/74. Si je prends les chiffres qu'on m'a
donnés tout à l'heure, et si je regarde à la
catégorie 9, immobilisation, seulement là il y a une augmentation
de tout près de $800,000.
Donc, je me dis que si j'ajoute les autres augmentations, les chiffres
que j'ai en main ne peuvent être utilisés pour faire une
comparaison.
M. DRUMMOND: Les dépenses de capital, si on considère
73/74 et 72/73 au 4-1, étaient de $1,233,000 comparativement à
$1,387,200 pour 73/74.
M. RUSSELL: Si je regarde les chiffres que j'ai ici et si je compare,
c'est pour le programme au complet, le programme 4, j'ai simplement les
chiffres pour 72/73.
M. DRUMMOND: Vous parlez du programme au complet ou de
l'élément de programme?
M. RUSSELL: II le faut, si je veux faire des comparaisons, parce que je
n'ai pas le détail qu'a le ministre des éléments un par un
avec leur fonctionnement pour chaque catégorie. Donc, je suis
obligé de prendre le programme au complet et faire des chiffres
comparatifs.
Si vous prenez le livre des crédits demandés, vous
remarquez qu'à la catégorie 9 de 72/73 il y avait des
crédits pour $2,920,000 et cette année on demande $2,131,000.
M.DRUMMOND: Oui, je suis d'accord. C'est au niveau du programme.
Nous autres évidemment, ce qu'il faut considérer ce sont
les priorités que l'on ne peut pas retrouver au programme 4,
élément 1, mais que l'on va trouver là où le
ministère a demandé des montants additionnels tel, par exemple,
au programme 4, élément 4 tout à l'heure. On va
s'apercevoir qu'il y a eu une augmentation de l'ordre, je crois, de $500,000
net. Pas spécifiquement à capital, pour l'ensemble.
M. RUSSELL: On va procéder fonction par fonction, ça va
être plus simple.
M. LESSARD: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, on parle de coût de rachat
soit des concessions forestières publiques, soit des concessions
forestières privées. Dans le livre blanc du ministère des
Terres et Forêts on parle de l'abolition des concessions
forestières sur une période de dix ans. Aussi, on a eu le
problème il y a quelque temps par exemple, de la concession
forestière de Témiscamingue. Il devient donc extrêmement
important, en relation avec la réforme prévue par le livre blanc,
d'analyser les coûts et de connaître les coûts de l'abolition
des concessions forestières.
L'an dernier, lors des discussions à la commission parlementaire,
il n'a pas été facile d'obtenir des chiffres concernant ce
problème qui me parait extrêmement important. Il me semble que le
ministère a dû au cours de cette année, parce que tôt
ou tard nous aurons le problème, faire des études, une analyse,
par exemple, des coûts selon différentes modalités, selon
différentes formes de rachat des concessions forestières. Je dis
que c'est important, M. le Président, parce que comme on le sait,
que ce soit dans le cas de Témiscamingue, la concession de la CIP dans
le coin la première concession que nous aurons à racheter
deviendra particulièrement importante pour les autres concessions
forestières dans le programme prévu.
Alors, est-ce que le ministère a étudié
différentes modalités concernant les coûts de rachat et
est-ce qu'il a pris une décision définitive dans ce sens? Si oui,
est-ce que le ministre pourrait nous dire quel serait le coût total, sur
une période de dix ans, de la réforme qu'il propose dans le livre
blanc?
M. DRUMMOND: M. le Président, on fait actuellement des
études à ce sujet et les modalités seront
déterminées avant, évidemment, le dépôt du
projet de loi à ce sujet. En ce qui concerne le coût exact, c'est
un peu difficile parce que, lorsque l'on parle des immobilisations, on aurait
une idée de notre part mais sur chaque reprise il faudrait faire une
analyse en profondeur pour savoir les coûts
dépréciés des immobilisations.
M. LESSARD: D'accord.
M. DRUMMOND: Nous avons nos propres idées mais grosso modo. A ce
moment-là, évidemment, ça deviendrait une question de
négociations parce que, si nous disons que ces immobilisations valent
quelque chose, cela ne veut pas dire que nous avons raison
nécessairement. Alors, les autres font leurs propres études
à ce sujet; on a une expérience en ce sens...
M.LESSARD: Bien, les $1,500 le mille carré?
M. DRUMMOND: En fin de compte on arrive avec un arbitrage.
M. LESSARD: Vous avez une expérience d'environ $1,500 le mille
carré.
M. DRUMMOND: Non, non, non, ne mêlons pas les cartes.
M. LESSARD: Plus les...
M. DRUMMOND: Ne mêlons pas les cartes! C'est le droit de
fermage...
M. LESSARD: Oui, plus les $1,000...
M. DRUMMOND: Oui, oui, ça c'est une histoire passée. Je
parle seulement de la question des immobilisations.
M. LESSARD: M. le Président, je pense d'abord que c'est un
problème fondamental qu'il faut régler parce que je dis que cette
négociation ne devra pas se faire par compagnie, c'est-à-dire
que, si on établit, par exemple, une modalité de paiement, il va
falloir que cette modalité soit respectée pour l'ensemble des
compagnies forestières.
M. DRUMMOND: D'accord, c'est évident.
Tout ce que je veux dire, c'est que, lorsqu'on arrive à un
coût pour les immobilisations, c'est évidemment à
négocier, comme je viens de le dire. Nous faisons notre analyse de la
valeur de ça et la compagnie la fait. Si nous ne sommes pas sur la
même longueur d'onde, c'est normal qu'il y ait un arbitrage quelque part
avec un autre expert.
M. LESSARD: Est-ce que le ministère a l'intention de soumettre
à la commission parlementaire des terres et forêts sa
décision dans ce domaine, puisque c'est quand même une
décision?
M. DRUMMOND: Sur quel domaine?
M. LESSARD: Sur la question du paiement des concessions
forestières.
M. DRUMMOND: C'est bien évident, parce que, lorsqu'on va
étudier la législation, on va discuter des modalités de
reprise.
M. LESSARD: Mais, actuellement, vous avez étudié
différentes modalités. Est-ce qu'il y a eu une étude au
niveau du ministère, par exemple, pour examiner différentes
modalités de paiement? Est-ce qu'il y en a eu une?
M. DRUMMOND: Oui.
M. LESSARD: II y en a eu une. Est-ce que cette étude a
été soumise ou a été discutée avec des
compagnies forestières?
M. DRUMMOND: On discute avec quelques compagnies forestières du
problème. On discute avec certaines la reprise des concessions. On
discute aussi nos formules et nos idées des modalités
impliquées avec des hauts fonctionnaires du gouvernement, pour arriver
à une formule qui soit juste.
M. LESSARD: Est-ce qu'il y a des raisons particulières qui
empêchent le ministre, par exemple, de déposer cette étude
à la commission parlementaire des terres et forêts?
M. DRUMMOND: II y en a beaucoup pour l'empêcher
présentement, parce qu'avant qu'une décision finale soit prise
sur les modalités ça vaut quoi?
M. LESSARD: Alors, même si vous avez, par exemple,
étudié quatre, cinq ou six possibilités, il est certain
qu'il appartiendra au ministre, avec le cabinet, de décider laquelle des
modalités sera choisie.
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. LESSARD: Si vous nous soumettez six études ou six
modalités à la commission parlementaire, il me semble qu'il n'y a
pas de raisons particulières qui empêcheront le ministre de le
faire, puisque vous n'avez pas pris de décision en ce
sens-là.
M. DRUMMOND: Non, pour le moment, ce sont des études internes et
on les examine.
M. LESSARD: Je précise ma question de tout à l'heure.
Lorsque le ministre et le cabinet, en relation avec ces compétents
fonctionnaires, auront pris une décision dans ce sens et normalement
aussi en relation ou après discussion avec les compagnies
forestières, est-ce que cette décision pourra être soumise
à la commission parlementaire des terres et forêts,
c'est-à-dire aux parlementaires pour être discutée?
M. DRUMMOND: Comme je viens de le dire...
M. LESSARD: Parce que c'est toute la population québécoise
qui va en subir les conséquences, soit que: vous payez trop...
M. DRUMMOND: Qui va bénéficier des conséquences.
Oui, oui, il faut tenir compte de ça.
M. LESSARD: ... ou bénéficier des conséquences.
J'ai bien plus peur...
M. DRUMMOND: Non, non. Il me semble que, pendant l'étude de la
législation, c'est le moment de discuter les modalités qu'on a
étudiées et considérées.
M. LESSARD: Est-ce que vous entrevoyez le
rachat de certaines concessions forestières d'ici à
quelques mois ou d'ici quelque temps?
M. DRUMMOND: II y a des paiements...
M. LESSARD: Parce que j'ai eu l'occasion, moi, dans mon comté, de
voir certains échanges qui ont eu lieu entre des compagnies
forestières et le ministère des Terres et Forêts, puis je
pense bien que ce n'est pas toujours à l'avantage, en tout cas, du
compte de dépenses du ministère des Terres et Forêts.
M. DRUMMOND: Tout échange comme ça est fait en vue
d'améliorer une certaine situation d'aménagement des terres.
M. LESSARD: D'approvisionnement, d'accord, mais il reste que les
compagnies forestières ont tout vidé.
M. DRUMMOND: Oui, mais ça ne touche pas le fond du
problème.
M. LESSARD: Oui, très bien, moi aussi, je reviens au fond.
M. DRUMMOND: On va aller au fond.
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: C'est bien évident.
M. LESSARD: Alors, c'est évident que ça va être
soumis à la commission parlementaire.
M. DRUMMOND: C'est évident que, lorsqu'on discutera la
législation, on va discuter les modalités de reprise des
concessions.
M. LESSARD: M. le Président, je crains que ce ne soit pas le cas
parce que, de plus en plus, on est habitué à ce que le
gouvernement nous soumette une législation et, par la suite, c'est le
cabinet qui décide des modalités, des règlements de cette
législation. Bien souvent, les règlements sont plus importants
que la législation elle-même. C'est pour ça que j'insiste
pour que non seulement la législation nous soit soumise, mais que les
règlements d'application de cette législation nous soient aussi
soumis à la commission parlementaire.
M. DRUMMOND: Disons qu'à ce moment-là on va certainement
discuter des modalités de reprise, parce qu'il n'y aura pas de cachette.
Ce qu'on cherche maintenant, c'est la meilleure modalité et je peux
assurer le député de Saguenay et tous les membres de la
commission qu'on travaille très fort pour en arriver...
M. LESSARD: J'en suis sûr.
M. DRUMMOND: ... à des modalités qui sont logiques pour
tout le monde.
M. LESSARD: Etant donné qu'il a proposé cette
réforme de l'abolition des concessions forestières, dans son
livre blanc, sur une période de dix ans, est-ce que le ministre a
étudié je ne veux pas reprendre le débat qu'on a eu
à la suite, après un an, le coût estimatif, par
exemple, de cette réforme? Cela va être fonction, en fait, de la
décision que vous allez prendre, d'accord, concernant le rachat.
M. DRUMMOND: Encore, cela dépend des modalités; c'est
aussi fonction, du système, évidemment.
M. LESSARD: Vous en avez au moins une idée?
M. DRUMMOND: Oui, on a les idées. On fait des études et
cela deviendrait fonction aussi du système de redevances à
établir parce que cela entre en ligne de compte aussi.
M. LESSARD: Autrement dit, avant de proposer cette
réforme-là, vous saviez combien elle devait coûter.
M. DRUMMOND: Nous disons toujours: On commence avec l'idée que
cela ne coûtera rien et on verra comment ça se passe.
M. LESSARD: Concernant ce problème-là, j'ai
terminé. Concernant l'approvisionnement, j'ai d'autres questions.
M. RUSSELL: Je pense bien...
M. PELLETIER: Sur le même sujet, si vous permettez.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Kamouraska.
M. PELLETIER: II y a une prudence de la part du ministère
à apporter concernant les négociations avec les concessions
forestières, leurs représentants, si vous voulez. Si cette
négociation est publique, à une commission parlementaire, je
pense qu'il y a un très grand danger au niveau des propriétaires
de concessions forestières.
M.LESSARD: Je suis d'accord, mais à la suite des
négociations qui auront eu lieu avec les compagnies forestières,
lorsqu'on sera, par exemple, engagé sur ce problème-là, je
dis, étant donné que c'est une somme assez considérable,
qu'il me paraît nécessaire que cette entente-là soit
soumise au Parlement. Vous déciderez à ce moment-là ce que
vous voudrez, vous êtes majoritaires. Mais, en tout cas, il me
paraît que la population du Québec doit savoir, à un moment
donné, quel sera le coût total de cette réforme.
Avant de s'engager dans une réforme aussi importante, cette
modalité de paiement devrait
être soumise au Parlement pour que ce soit véritablement
public. Je comprends qu'il y a des négociations secrètes qui
doivent se faire, c'est normal. Mais, une fois que ces
négociations-là sont faites, ça doit, à un moment
donné, devenir public, ces négociations-là.
M. DRUMMOND: Disons qu'on mêle peut-être encore les cartes.
Il y a deux questions. Les modalités fondamentales, c'est une chose.
Evidemment, cela serait public parce qu'il n'y aurait rien à cacher, ce
serait les règles du jeu. Ensuite, pour chaque reprise d'une concession
donnée, il s'agirait, je pense, d'un arrêté en conseil, qui
serait public.
M. LESSARD: D'accord, mais vous parlez de chaque concession
forestière qui serait reprise; elle serait reprise à partir des
principes qui auront été établis, des règles du
jeu. On ne les changera pas à chaque reprise. D'accord?
M. DRUMMOND: Non.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre des Terres et
Forêts.
M. DRUMMOND: En réponse à la question posée par le
député de Drummond tout à l'heure, je constate, en
examinant les chiffres...
UNE VOIX: Shefford.
M. DRUMMOND: ... de Shefford, pardon.
M.. RUSSELL: Le ministre de la Voirie n'aimerait pas cela.
M. DRUMMOND: Dans les comparatifs 73/74, immobilisations,
catégorie 9, il y a eu, au budget de cette année, un montant de
$900,000 qui paraissait antérieurement à la catégorie 9,
immobilisations, qui a été, au budget 73/74, placé
à dépenses de transfert, $900,000. Si on ajoutait aux $2,131,000,
cela ferait $3,031,000 comparativement à $2,920,000.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais clarifier la question
qu'on vient de finir de discuter tout à l'heure en ce qui concerne la
politique du ministère, que le ministre a énoncée dans son
libre blanc. Si j'ai bien compris sa réponse, sa politique a
été énoncée par le livre blanc, il a l'intention
d'apporter une loi en Chambre qui pourra être
déférée à la commission des terres et forêts
ou des richesses naturelles, qui comprend les terres et forêts.
La question que pose le député de Saguenay c'est: Est-ce
que, en même temps que la loi, la réglementation sera
déposée pour qu'on puisse étudier la loi tout en
étant conscient de la réglementation qui va être
édictée, qui va comprendre les coûts et les normes qui vont
être utilisées pour l'expropriation des terrains
privés?
M. DRUMMOND: Je ne peux pas vous assurer que toute la
réglementation serait faite à ce moment, mais je peux dire que
toutes les modalités seraient établies et ce serait public.
M.LESSARD: Bien souvent le problème qu'on vit, un peu comme le
ressent le député de Shefford, c'est qu'on vote des lois, puis on
ne sait pas, bien souvent, ce qui va arriver après. Les
règlements sont bien plus importants souvent que la loi
elle-même.
M. DRUMMOND: Cela est vrai.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a l'intention de faire suite à
son livre blanc? Est-ce qu'il y aura une loi déposée durant la
session en cours ou à la session prochaine?
M. DRUMMOND: On a discuté tout ça lors de la discussion
générale, au commencement des crédits.
M. RUSSELL: Je ne veux pas le rediscuter, mais le ministre pourrait
peut-être dire oui ou non.
M. DRUMMOND: II y avait toute une série d'articles dans le Soleil
et la Presse d'hier disant que c'est mon intention de déposer, aussi
vite que possible, la législation nécessaire. J'avais
donné le programme que j'aimerais garder et je ne peux pas faire une
promesse que ce sera comme ça, mais je suis optimiste, comme je l'ai
dit. On serait en train de déposer la plupart des lois
nécessaires avant l'ajournement d'été.
M. RUSSELL: C'est ce que j'ai cru comprendre par les nouvelles qui ont
ressorti de la discussion; les intentions du ministre étaient de
poursuivre dans sa politique qu'il avait énoncée dans son livre
blanc, mais il n'y avait aucune réponse ferme en ce qui allait
être fait à la session en cours. Cela peut être une loi
déposée à cette session, ça peut être
déposé à la prochaine session et ça peut être
déposé dans un avenir assez éloigné.
M. DRUMMOND: Le désir du ministre, c'est de déposer la
législation avant l'ajournement d'été. C'est mon
intention, mais est-ce que je peux faire une promesse formelle? J'en doute
fortement, mais je vais faire tout l'effort nécessaire.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 1, adopté?
M. LESSARD: Non, M. le Président.
M.DRUMMOND: C'était un commentaire bref.
M. LESSARD: Pas aux promesses du ministre, aux promesses des
libéraux. Non, M. le Président.
M.RUSSELL: La catégorie 9, j'aimerais la finir, c'est celle qu'on
a commencé à discuter.
M. LESSARD: Vous dites catégorie 9. M. RUSSELL: On est parti et
on a sauté...
M. LESSARD: D'accord, mais moi je suis toujours à
l'élément 1, même si vous discutez d'autre chose.
M. RUSSELL: L'élément. 1, supercatégorie Capital,
catégorie 9, c'est ça qu'on a commencé à discuter
plutôt que de commencer à traitements. Pour la catégorie 9,
est-ce qu'on a fini ou si on recommence à traitements pour descendre un
par un?
M.LESSARD: Moi, je suis bien d'accord, mais c'est parce que j'avais
encore quelques questions d'ordre général. Terminez, pour autant
qu'on me permettra de revenir après.
M. RUSSELL: Non, non, j'ai fini.
Planification de l'utilisation
M. LESSARD: C'est à cet élément que vous
établissez une politique d'approvisionnement, puisque c'est
Planification de l'utilisation. Le livre blanc avait prévu une
régie d'approvisionnement, où en est-on rendu à ce sujet?
Est-ce que le ministre a pris une décision, par exemple, concernant
certains mécanismes de négociation entre d'un côté
je sais qu'actuellement c'est encore la Régie des marchés
agricoles les exploitants privés puis de l'autre les exploitants
publics? Ou bien est-ce que tout ça va nous être soumis dans la
loi que nous promet le ministre?
M. DRUMMOND : En ce qui concerne la régie, il n'y aurait aucune
loi à cet égard, cette année, comme le savent tous les
membres de la commission. Lorsqu'on a discuté ça, il semble qu'il
y avait beaucoup de réticence.
M. LESSARD: Ce n'est pas la Société de gestion?
M. DRUMMOND: Non, je parle même de la régie, il y avait de
la réticence, l'UPA n'était pas convaincue et elle avait
pensé que ça marchait assez bien avec la Régie des
marchés agricoles. Même l'industrie de sciage n'avait pas
acheté l'idée à 100 p.c. Aussi, on peut dire que
l'industrie forestière n'était pas tellement pour ça.
Quand même, le problème reste, parce que, lorsqu'il y a une
allocation de bois, il faut tenir compte de l'approvisionnement qui vient de
bois de récupération des copeaux des boisés privés
aussi bien que ce qu'on va bûcher dans leurs propres territoires de
coupe.
Lorsque nous ferons notre plan d'approvisionnement par usine, il faudra
tenir compte de tout cela en tout cas. Alors, on continue les études de
notre côté.
Je pense qu'à un moment donné, on va demander une
régie, et nous serons prêts. Nous faisons les études
nécessaires.
M. LESSARD: Donc, si j'interprète bien les paroles du ministre,
de même qu'il a laissé tomber, par suite des pressions des
compagnies, sa société de gestion, de même il a l'intention
d'au moins tempérer ou retarder sa décision en ce qui concerne la
société d'approvisionnement.
M. DRUMMOND: Tirons au clair ce qu'on vient de dire. On a laissé
tomber la société de gestion, pas à cause des pressions
des compagnies, du tout, du tout. La société de gestion
n'était qu'un moyen. On a changé le moyen. On a dit que le
ministère gardait, à l'intérieur même du
ministère, cette autorité au lieu de créer une autre
société pour le faire. Je pense aussi que plusieurs
députés avaient suggéré que le ministère
garde ce pouvoir. Il n'y a aucun principe en jeu là-dedans, c'est
seulement la modalité d'application.
M. LESSARD: Vous avez douté des compétences des
spécialistes à l'intérieur du ministère, d'un
côté de la table, à un moment donné, et on a voulu
les remettre après?
M. DRUMMOND: Non...
M. LESSARD: Personnellement, M. le ministre...
M. DRUMMOND: ...tout le monde était très convaincu...
M. LESSARD: ...était fâché.
M. DRUMMOND: ...de la capacité des fonctionnaires pour
administrer tout ça. Lorsqu'on a publié le livre blanc, la
question de la société de gestion n'était même pas
ferme dans mon esprit...
M. LESSARD: Ni la société d'approvisionnement?
M. DRUMMOND: Pardon?
M. LESSARD: Ni la société d'approvisionnement?
M. DRUMMOND: La régie?
M. LESSARD: La régie d'approvisionnement.
M. DRUMMOND: Ah! Oui, je pense encore que la régie est une bonne
idée. Mais lorsque toutes les personnes impliquées ne sont pas
pour, je ne suis pas...
M. LESSARD: Ah! M. le Président,...
M. DRUMMOND: Quel groupe était pour pendant les discussions?
M. LESSARD: Bien...
M.DRUMMOND: Pas l'UPA, pas l'Association des manufacturiers de bois de
sciage, pas les grosses compagnies. Alors, lorsque l'on parle de notre
clientèle, il n'y avait pas grand appui pour cette idée. Il faut
quand même faire tout le travail parce qu'il faut que l'approvisionnement
soit réglé. La grande question qui va se poser, c'est le
mécanisme des prix. C'est là où l'idée d'une
régie me semble logique. De plus, je pense qu'il n'y a qu'un groupe qui
aimerait un contingentement direct. Ces jours-ci, les manufacturiers de
meubles, qui sont pris avec une situation cette année où leurs
inventaires sont bas, voient qu'une certaine quantité de bois part vers
les Etats-Unis. Alors, ils parlent de contingentement. Mais c'est en fonction
des prix de cette année, je pense, et du fait qu'ils n'avaient pas
signé leurs contrats avec les autres, auparavant.
M. LESSARD: Est-ce que les plans d'approvisionnement par compagnie, dont
parlait le ministre, sont faits actuellement au ministère?
M. DRUMMOND: Disons que c'est fait d'une certaine façon, en tout
cas, parce qu'on s'approvisionne.
M. LESSARD: Mais il y a des...
M. DRUMMOND: Non, non. On a un système qui n'est pas logique
à ce moment-ci, nécessairement, mais il y en a un qui est
réglé par l'offre et la demande. Disons qu'il a des
quantités qu'on prend à des producteurs de bois de pâte.
Cela entre là-dedans. Cela est réglé d'une certaine
façon. La question des copeaux, il y a un marché pour cela
maintenant.
Il arrive qu'on en manque dans certains endroits. Lorsqu'il y a un
problème à cet égard, pour une usine donnée qui en
manque, les gars du ministère font tous les efforts et tous les contacts
nécessaires avec les scieries qui pourraient peut-être
libérer une certaine quantité de copeaux pour régler ces
problèmes.
M.LESSARD: Mais autrement dit, tant et aussi longtemps qu'on ne passera
pas à la réforme globale, c'est-à-dire à
l'abolition des concessions forestières, il sera difficile pour le
ministère des Terres et Forêts d'avoir un contrôle
véritable sur l'approvisionnement.
M. DRUMMOND: Oui, mais on arrive toujours à la question des
concessions forestières. Ce n'est pas la base de l'affaire. La base de
l'affaire, c'est ce qu'on a dit. Cela entre là-dedans,
évidemment. Notre base, c'est l'approvisionnement par usine. C'est le
point de départ.
M. LESSARD: Je suis bien d'accord, mais si la CIP continue de conserver
25,000 milles carrés, par exemple...
M. DRUMMOND: Cela, c'est l'exemple frappant pour montrer que le
système n'est pas tellement efficace aujourd'hui. Cela frappe tout le
monde. Lorsqu'une usine ferme, qu'elle garde son territoire
d'approvisionnement, ce n'est pas logique.
M. LESSARD: Ce n'est pas logique, je suis bien d'accord.
M. DRUMMOND: Cela, c'est la base.
M. LESSARD: Cela frappe tout le monde aussi, quand on regarde une carte
des concessions forestières du Québec et qu'on s'aperçoit
qu'il ne reste plus de bois, excepté complètement dans le
nord.
M. DRUMMOND: II ne faut pas que vous me vendiez cette idée,
n'est-ce pas?
M. LESSARD: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 1, adopté?
M. BELAND: M. le Président, j'aurais également une
question. Etant donné que nous venons de parler de planification,
d'utilisation, en somme, et avec tout ce que le ministre vient de nous dire
concernant le projet de loi qui s'en vient et les normes s'y rattachant, est-ce
que, par exemple, vous avez tenu ou vous tiendrez compte de toutes les
anomalies que l'on a constatées, qui mettaient nettement en
déficience tous les petits propriétaires de scieries? Vous avez
noté vous-même le fait que, cette année, même,
ce n'est pas seulement de cette année, mais depuis au moins deux
ans il y avait un manque flagrant de possibilités
d'approvisionnement adéquat pour l'industrie du meuble, entre
autres.
M. DRUMMOND: Le bois était disponible pour l'industrie du
meuble.
M. LESSARD: C'est l'industrie qui ne l'était pas.
M. DRUMMOND: Le bois était là. Je n'ai pas les chiffres,
mais... Est-ce qu'on a les chiffres d'utilisation?
En fait, c'est la question du bois franc. L'industrie du meuble
achète le bois scié par les différentes scieries qui
utilisent le bois franc. Il y avait suffisamment de bois mis en marché
par les scieries pour satisfaire les besoins de l'industrie du meuble, mais
c'est la concurrence avec les acheteurs américains qui cause des
problèmes à l'industrie du meuble.
M. LESSARD: Les scieries avaient des problèmes
d'alimentation.
M. RUSSELL: II y a bien des facteurs qui entrent en ligne de compte sur
ce que vient de dire le ministre en ce qui concerne l'approvisionnement et
l'écoulement sur le marché américain, plutôt que sur
le marché canadien. Est-ce que nos manufacturiers locaux sont
prêts à faire face à l'augmentation des prix dans leur
domaine pour payer l'augmentation des prix qui se fait chez le débiteur
de bois franc, puisque, lui aussi, a l'augmentation des coûts à
payer? C'est cela que les manufacturiers de meubles ne veulent pas
reconnaître et c'est cela qui force les manufacturiers de bois à
se tourner vers le marché américain et à écouler
leur bois sur le marché américain, parce qu'il y a des
débouchés. Si ce n'était pas de ce débouché,
que feraient les manufacturiers de bois? Ils seraient assis et, comme cela est
arrivé il y a quelques années, seraient obligés de perdre
de l'argent pour fournir des manufacturiers de meubles qui semblaient, dans le
passé, avoir une situation assez favorable.
Je pense que la politique du ministère a été assez
juste dans cela. C'est â eux de prendre les dispositions pour s'adapter
à cela. Il y aurait peut-être d'autres politiques à
apporter pour utiliser des déchets, pour mettre sur le marché
d'autre bois qui pourrait être utilisé par l'industrie du meuble,
à condition qu'eux, les manufacturiers, veuillent s'adapter, comme cela
se fait aux Etats-Unis et dans certains autres pays. Dans le Québec, on
semble avoir un monopole de production de meubles.
On ne semble pas vouloir changer les méthodes qui existent depuis
nombre d'années pour pouvoir s'adapter à la situation
d'aujourd'hui.
M. DRUMMOND: Une solution, évidemment, c'est une
intégration verticale.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre prévoit des politiques dans ce
domaine pour encourager?
M.DRUMMOND: Evidemment on encourage, on le fait dans l'industrie de
sciage aussi. On dit qu'il y a trop de scieries, mais on dit que
peut-être quelques-unes seraient à vendre si on était au
courant de ça. Mais on ne peut pas légiférer sur
l'intégration verticale.
M.LESSARD: C'est dangereux pour le socialisme.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lotbinière.
M. BELAND: Le ministre dit qu'il y a trop de scieries, mais d'autre
part, c'est curieux, on l'a constaté même encore l'an
passé, certaines scieries sont à proximité d'immenses
territoires forestiers, des concessions forestières apparte- nant
à de grosses compagnies, et ces compagnies refusent, pour un même
prix, de vendre à ces petits entrepreneurs ou petits moulins à
scie pour leurs différents besoins. Elles vont plutôt vendre
même à un prix en bas du prix concurrentiel ailleurs,
peut-être en vertu de certaines ententes que l'on ne connaît
pas.
Mais de toute façon, on devrait peut-être regarder ce qui
devrait être fait de ce côté. Il y a du bois franc qui a
été laissé sur le terrain, il a été
coupé, on a recueilli le bois mou. J'ai été alerté
à ce sujet, entre autres, dans un certain secteur, dernièrement
encore. Le bois est en train de pourrir là parce qu'il n'a pas
été récupéré. Et on refuse de le vendre
à des petites scieries avoisinantes. Il y a quand même un
problème.
M. DRUMMOND: II y a un problème. Mais de l'autre
côté aussi, lorsque les choses vont mal, certaines scieries qui
ont un taux de rentabilité assez élevé ferment.
M. LESSARD: Pouvez-vous préciser?
M. DRUMMOND: Elles sont là quelques années et elles
ferment pour quelques autres années, ça crée un
problème. S'il y a un problème d'approvisionnement à une
scierie donnée, elle fait une demande, et si c'est possible on entre en
contact avec les concessionnaires pour déterminer s'il y a
possibilité.
Mais avec celles qu'on a aujourd'hui, on ne peut pas les forcer, et je
ne sais pas si c'est logique de forcer à 100 p.c. dans chaque cas. Il y
a peut-être une raison. C'est facile lorsqu'on dit que c'est un aspect,
mais il y a peut-être un autre aspect si on fait une enquête sur le
sujet.
M. LESSARD: Mais si le député de Lotbinière disait
exactement où ça s'est passé, le ministre pourrait...
M. DRUMMOND: On pourrait essayer de déterminer s'il y a une
solution. Et on fait ça chaque jour.
M. BELAND: Je crois que mon devoir ici se limite à poser des
questions et non à répondre à des députés de
l'Opposition. Cela me fera plaisir de donner, privément, l'endroit qui a
été porté à mon attention et alerter le ministre en
conséquence afin qu'il y ait une petite recherche dans ce
sens-là.
Il y a peut-être, comme vous venez de le dire, une raison
première à ça, mais on l'ignore quand même et c'est
un des devoirs du ministère de voir à ce qu'il n'y ait pas trop
de pertes de bon bois qui peut être utilisé.
M. DRUMMOND: Comme je viens de le dire, on fait de telles enquêtes
chaque semaine. Parce que ce n'est pas notre rôle d'essayer de fermer des
usines, c'est plutôt de trouver des solutions, qui sont fort complexes.
Je pense que le député
de Shefford est bien au courant de la complexité de certains
problèmes en ce qui concerne l'approvisionnement.
M. RUSSELL: Je connais pas mal tous les problèmes, ce que je
recherche ce sont les solutions. Et le ministre est peut-être à
court de solutions lui aussi, mais je me rends compte de la perte de bois franc
qui se fait dans les bois actuellement.
Il y a là une solution à cela mais est-ce que le
ministère devrait l'appliquer radicalement ou est-ce qu'il devrait
inviter les compagnies, les entreprises privées à le faire en
leur garantissant, par certaines normes, certaines exigences, de petite
scieries? Le problème est plus grand qu'on pense; les petites scieries,
je ne dis pas qu'il y en a trop; le problème des petites scieries c'est
le contrôle par des agents de gros, on peut dire de la ville de
Montréal ou d'autres ici. Mais c'est un agent de gros qui contrôle
peut-être ou qui finance une douzaine de petites scieries, ou
peut-être plus, qui sont à sa merci constamment. Elles
s'approvisionnent du mieux qu'elles peuvent mais n'ont pas le moyen de
s'équiper convenablement comme elles devraient l'être pour remplir
le rôle qu'elles devraient remplir dans la société. C'est
là la plaie, à mon avis, la plus flagrante. Maintenant, est-ce
qu'on doit arriver avec des normes assez radicales à imposer à
ces petites scieries pour qu'elles soient obligées de fermer ou de se
rétablir? A ce moment-là elles sont peut-être
obligées de se tourner de bord et dire: On est prêt à
remplir les normes à condition qu'on ait un rendement de matières
premières garanti pour nous donner le moyen de payer ces dépenses
qui nous sont imposées. En province, il faut se rendre compte que les
pertes sont énormes; il s'agit du bois franc qui est laissé dans
les forêts, autant sur le terrain privé que sur le terrain de la
couronne. C'est flagrant, c'est plus de 50 p.c. qui reste dans le bois
actuellement, même dans les bois mous et dans d'autres essences, comme le
tremble. Actuellement, il n'y a pas 25 p.c. à 30 p.c. du tremble qui
sortent du bois; le reste est abattu et reste en forêt. Dans le bouleau,
on fait aussi une perte assez flagrante. On fait simplement sortir le billot
qui est utilisable dans l'usine ou pour le "veneer" et le reste ne sort pas de
la forêt.
Si on pouvait imposer aux scieries ou aux forestiers d'utiliser ce bois,
ça suffirait pour répondre aux désirs des manufacturiers
de meubles. Il existe une façon d'utiliser des déchets dans
d'autres pays, où l'on utilise peut-être deux tiers ou la
totalité de déchets de bois mous. On fait une planche qui est
utilisée dans le meuble et qui donne un bon rendement; ça
pourrait répondre à un besoin de nos manufacturiers de meubles
dans le Québec.
M. DRUMMOND: Dans certains endroits, lorsqu'il n'y a pas trop de bois
durs, il y a la question de transport qui entre en ligne de compte; est-ce que
ça vaut la peine? C'est un aspect. Ce n'est pas une solution miracle,
mais je pense que l'effort vers la régionalisation et la passation de
l'autorité, de la responsabilité à l'administrateur
régional, en lui donnant vraiment le pouvoir nécessaire de faire
fonctionner sa région, cela va aider à résoudre ces
problèmes. Lorsqu'il y a des choses qui sont mal faites il faut essayer
de planifier l'approvisionnement d'une façon logique. Lorsqu'on essaie
de trop faire de centralisation, c'est bien évident que c'est toujours
facile de dire que tout est centralisé, on a le contrôle mais
vraiment on manque de contrôle.
M. BELAND: C'est quand même regrettable. Au point de vue
économique ça a de très grandes répercussions. Par
exemple, on constate dans certains coins de la province une bonne
quantité de petites scieries qui pourraient donner encore un très
bon rendement, rendre un service très grand, utiliser une main-d'oeuvre
assez forte. Mais elles se voient refuser à un moment donné
l'accès, elles voient pourrir tout près de leurs scieries,
à très peu de milles de leurs scieries, du bois qui reste
là et pourrit alors qu'elles pourraient le transformer et le vendre.
C'est très regrettable.
M. LESSARD: En respectant la personnalité humaine, sans payer
leur monde.
M. RUSSELL: M. le Président, dans ce domaine particulier de perte
de bois, si on peut en discuter à ce moment-ci, on a déjà
commencé à en discuter, je pense que c'est important qu'on y
apporte une attention particulière. Il faut imposer à ceux qui
ont le moyen de le faire de régler ce problème dans une
région particulière ou des régions particulières,
sans vouloir englober le territoire global de la province. Je peux
peut-être me référer à la planche-particule.
On a une usine dans le Québec actuellement qui marche à
déficit je trouve que c'est désastreux, que c'est
affreux tandis que d'autres provinces canadiennes en ont qui fonctionnent
avec succès. Il y en a une installée au Nouveau-Brunswick,
à Bathurst, qui a coûté une dizaine de millions de dollars.
C'est un montant assez imposant, mais cette usine va manufacturer pour une
dizaine de millions de dollars de produits annuellement, qui sont
expédiés outre-mer.
Qu'emploient-elles pour la fabrication? Le bran de scie de toutes les
scieries, les copeaux des planeurs presque en totalité et un peu de bois
rond, mais le bois rond qu'on emploie, ce sont des déchets de bois que
même nos belles usines de papier n'utiliseraient pas, qu"'elles
colleraient" si on l'envoyait là. Mais eux l'utilisent pour faire une
planche qui peut être employée dans le meuble, qui est, en
Angleterre, utilisée dans le meuble même en totalité.
Pendant ce temps, nous importons des Etats-Unis cette planche-particule
traitée pour utilisation dans le meuble et dans la construction.
Donc, on pourrait imposer à certaines scie-
ries de ces régions, l'Abitibi, le Lac-Saint-Jean, la
Gaspésie ou ailleurs, d'avoir une usine à particules, en
forçant les scieries aux alentours, à vendre leurs déchets
à des prix raisonnables pour que les deux puissent arriver, au lieu de
faire ce qui se produit avec les copeaux dont on a parlé tout à
l'heure. C'est beau, on utilise des copeaux, mais c'est un déchet qui
était brûlé dans le passé. Là, on a
imposé son utilisation aux usines de papier. Mais c'est un marché
captif et les usines de papier actuellement payent le prix qui fait leur
affaire, indépendamment de ce que ça coûte.
M. DRUMMOND: Pas tout à fait.
M. RUSSELL: Pas tout à fait, mais bien proche.
M. DRUMMOND: Cela dépend de celui qui garde le gros bout du
bâton.
M. RUSSELL: C'est ça, mais est-ce qu'à ce moment-là
la scierie qui négocie a le moyen de garder le gros bout ou si ce n'est
pas l'usine de papier qui l'a, le gros bout?
M. DRUMMOND: Disons que c'était pour ça qu'on avait
suggéré une régie des produits forestiers et c'est pour
ça qu'en fin de compte je pense qu'on va y arriver. Même
l'industrie du sciage, comme je l'avais dit, n'était pas pour. Quand
même, je pense qu'aujourd'hui la plupart, touchent d'assez bons prix pour
les copeaux, parce qu'il y a vraiment une pénurie. Il y a des contrats
qui étaient signés depuis longtemps.
M. RUSSELL: Ce n'est pas la question du bon prix que je regarde. Est-ce
que le prix qu'on paye pour les copeaux est réellement raisonnable par
rapport au rendement? C'est là la différence. Lorsqu'on utilise
un bois de papier qui coûte peut-être $50 ou $60 la tonne, et qu'on
paye $32 ou $33 ou $29 la tonne pour les copeaux, alors que le copeau donne le
même rendement, est-ce que l'usine de papier ne devrait pas payer le
même prix pour ses copeaux, lorsqu'on sait que les copeaux sont payants
pour l'usine?
Bien sûr, on peut tenir pour acquis que les copeaux seraient
brûlés s'ils n'étaient pas mis là-dedans, mais cela
coûte le même prix pour sortir les copeaux du bois que le bois de
sciage. Donc, on prend du profit du bois de sciage, puis on le met sur les
copeaux, pour envoyer nos copeaux aux usines de papier. Vous allez me dire:
S'il n'y avait pas ça, ils les brûleraient, ça ne
rapporterait rien. D'accord.
Mais il y a une logique à suivre dans ça. Si
réellement c'est rentable pour l'usine de papier de le faire, qu'elle
paye un prix raisonnable, si elle paye un prix raisonnable, on pourra
peut-être imposer aux scieries d'autres fardeaux, ce qui sera un
rendement pour la province. On pourra peut-être leur imposer qu'elles
utilisent les déchets, qu'elles sortent des déchets du bois et
les mettent en copeaux.
M. DRUMMOND: Je ne suis pas contre les idées du
député de Shefford, mais je suis un peu étonné
qu'il fasse cette suggestion.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre est peut-être
étonné parce que je me sens avec un autre chapeau, mais je peux
porter très bien les deux chapeaux. Même des fois si ça
fait mal, je suis prêt à me rendre au fait d'une situation. Je
pense que c'est la façon dont on doit l'analyser, dans la
réalité, et dire ce qui ne marche pas. Je sais qu'on laisse du
bois dans la forêt qui pourrait être sorti et mis en copeaux pour
être expédié à une usine si on payait un peu plus
cher pour les copeaux. Lorsque je parle de bois franc, c'est un fait. Il reste
presque 50 p.c. du bois dans la forêt. On devrait imposer, à ceux
qui le coupent que ce soit une usine à papier qui fait du billot
de bois franc, que ce soit une usine de placage ou que ce soit une scierie
d'utiliser les têtes de bois franc pour faire des copeaux à
des prix raisonnables. C'est la question actuellement. Si on faisait cela, on
pourrait peut-être éliminer les pertes qui se font de notre
matière première dans les bois.
M. DRUMMOND: Je peux peut-être ajouter à cela. Je pense que
l'industrie de sciage a changé énormément depuis plusieurs
années, surtout lorsqu'on regarde certains endroits. Le Nord-Ouest est
un exemple où il y a des entreprises qui voient la
nécessité d'utiliser tout le bois; elles commencent à
faire cette intégration verticale pour vraiment établir des
industries qui sont intégrées pour utiliser toute la
matière première. On commence maintenant à recevoir assez
de demandes à cet effet. Cela progresse et je pense que cela a
progressé un peu à cause du fait, comme je viens de le dire, que
l'industrie de sciage a changé.
On a de grosses scieries maintenant et, dans leurs pensées, elles
ne sont pas limitées au sciage lui-même, c'est l'utilisation de la
matière première. Elles commencent aussi à tenir compte de
l'importance de la mise en marché parce que c'était cela qui
manquait un peu. C'est beau de parler des autres produits mais, si on n'avait
pas l'expérience de la vente dans le passé, c'était plus
difficile de conception. Je pense que cela change, maintenant. Peut-être
que cela ne va pas assez vite mais j'ai bien remarqué que les
industriels du sciage commencent à être très dynamiques
à cet égard.
M. RUSSELL: Je reviens encore là-dessus, je m'excuse, ce n'est
pas tellement pour critiquer le ministre mais c'est pour le rendre plus
conscient de ce qui se passe. Quant à moi, je serais d'accord que cela
se fasse. On peut prendre le bran de scie; certaines scieries peu-
vent vendre le bran de scie mais, avec le prix de transport qu'elles ont
à payer, leur bran de scie leur rapporte à peu près rien.
Donc, elles sont complètement indifférentes; le vendre ou le
brûler, pour elles, cela n'a aucune importance. Si elles sentaient qu'il
y a un revenu là-dedans, elles essaieraient de ménager, de
l'utiliser, de le faire utiliser ou de le vendre à quelqu'un.
Maintenant, les usines qui utilisent le bran de scie ont une fraction du
rendement qu'elles peuvent obtenir du bran de scie parce qu'un bran de scie
peut-être presque aussi rentable ou plus rentable que les copeaux, s'il
est bien utilisé. La même chose pour la "rip"; on sait qu'elle
coûte énormément cher de transport par rapport à son
poids, elle est très légère et on l'achète à
la tonne. Encore là, cela ne rapporte à peu près rien.
On pourrait arriver avec des normes et dire: Cela vaut tant, c'est un
prix minimum. La scierie sentirait qu'il y ait un revenu à tirer de
cela. En utilisant ces déchets, on pourrait remplir un vide qui va
exister tout à l'heure, c'est justement celui que mentionnait le
ministre, le bois franc. On peut faire une planche avec cela qui peut
être utilisée dans le meuble, qui va remplacer notre bois franc et
peut-être restreindre, si vous voulez, le droit de coupe dans le bois
franc jusqu'à un certain point. On devrait exiger que ceux qui coupent
du bois franc utilisent totalement les déchets qui restent là,
qu'ils les sortent du bois. On peut les "chipper" dans le bois, c'est facile de
s'organiser pour "chipper" dans le bois.
M. PELLETIER: Si vous me permettez, le député de
Shefford...
M. RUSSELL: Oui.
M. PELLETIER: Présentement, déjà une compagnie fait
une étude sur un projet de cette envergure, pour acheter le bran de scie
de toutes les scieries, si vous voulez. Elle prévoit s'installer dans le
comté de Kamouraska pour faire le genre...
M. RUSSELL: Pas Rivière-du-Loup toujours?
M. PELLETIER: Non, pas à Rivière-du-Loup, à
Kamouraska.
D'ici quelque temps, on pourrait vous donner des informations
là-dessus et les scieries pourraient vendre leur bran de scie à
ces compagnies.
M. RUSSELL: C'est pour vendre à la compagnie anglaise qui est
installée à Chatham?
M. PELLETIER: Non, non.
M. RUSSELL: Eux autres, ils achètent le bran de scie, parce qu'on
le leur donne. Ils ont leur propre transport; ils font faire le transport et
ils l'utilisent au maximum. Il y a une bonne chose qui sort de ça, c'est
que ça ne pourrit pas les cours d'eau et l'air par la fumée. Au
moins, il est utilisé. Cela a permis une immobilisation de $10 millions
au Nouveau-Brunswick et ça permet une exportation annuelle d'à
peu près $10 millions. Il y a à peu près 300
employés qui travaillent là et ça fait un revenu pour la
province. Au moins, ça fait cela. Mais si on imposait, par exemple,
à ceux qui veulent l'acheter des prix raisonnables pour que la scierie
puisse retirer un revenu de ça, cela l'intéresserait de le
ramasser et de le vendre. Mais, aujourd'hui, ils n'ont à peu près
rien pour; donc, ça ne leur fait aucune différence qu'il soit
brûlé. C'est ce qui cause le moins de trouble. Donc, quand c'est
moins de trouble de le brûler, ils l'envoient au brûleur et ils le
brûlent. On sait que cela se fait dans d'autres pays. C'est
peut-être trop avant-gardiste ; on va peut-être dire que c'est
ridicule, mais comme cela se fait ailleurs, pourquoi n'étudierait-on pas
la possibilité de l'imposer ici? Les écorces, ça aussi
c'est brûlé. Le service de l'environnement commence à nous
suivre actuellement; il veut que la fumée qui se dégage de
ça soit contrôlée. Si on exigeait l'utilisation maximum de
l'écor-ce, ça peut faire de la matière première en
province. Cela créerait encore un revenu et cela créerait de la
main-d'oeuvre. Est-ce qu'il y a moyen de le faire?
M. PELLETIER: C'est un peu le but du Parti libéral de
créer de l'emploi et, en même temps, une rentabilité dans
l'industrie du bois.
M. RUSSELL: II a besoin d'en créer plus que cela, parce que ses
100,000 emplois ne sont pas encore remplis actuellement.
M. LESSARD: On le dit mais on ne le voit pas.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous plaît!
Est-ce qu'il y a d'autres questions à l'élément no 1 ?
M. LESSARD: M. le Président, à l'élément no
1. Une délégation s'est rendue en France, suite à
l'étude du livre blanc. Est-ce que cette rencontre a eu du
succès? Est-ce que le ministre a évolué, à un
moment donné, concernant l'aménagement du territoire?
M. DRUMMOND: On parle de la délégation qui s'est rendue
là-bas pour étudier les forêts privées.
M. LESSARD: Oui. Est-ce à la suite de ça que
Sicores...
M. DRUMMOND: Pardon?
M. LESSARD: Est-ce à la suite de ça que Sicores... On me
dit non. Alors, c'était pour étudier le regroupement des
forêts privées.
M. DRUMMOND: Après que la politique eut été
énoncée, ils se sont rendus là pour étudier comment
ça se passe et c'était pour en apprendre un peu là-bas.
Lorsqu'on arrivera à la forêt privée, au programme 4,
élément 4, on pourra discuter de tout ce problème.
M. LESSARD: D'accord.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a un autre problème que
j'aimerais discuter, celui de la main-d'oeuvre. Je me demandais quelle
était la planification qui se faisait au ministère pour
tâcher de parer à la pénurie de main-d'oeuvre qu'il y a
dans le domaine de la coupe forestière actuellement.
M. DRUMMOND: On a discuté ça aussi... M. RUSSELL: Au
début.
M. DRUMMOND: ... au début. Cette question ne relève pas
directement du ministère, mais le ministère essaie d'aider de
toutes les façons possibles dans tout ça. Evidemment, à
long terme, il y a la question, même à moyen et à court
termes, d'éducation, il y a la question de la mécanisation des
travaux. Aussi peut-être, comme on l'a dit, lorsqu'on établit un
système d'éducation comme celui qu'on a aujourd'hui, les gars ne
veulent pas bûcher, comme ils le faisaient auparavant. Il y a quelques
années, on a pensé que la mécanisation créerait un
vrai problème au point de vue de la main-d'oeuvre. Aujourd'hui, il
semble que cela doit arriver aussi vite que possible.
M. RUSSELL: La mécanisation?
M. DRUMMOND: C'est évident et, à ce moment-là, on
va probablement arriver au point où les travailleurs en forêt
seront aussi bien payés que les travailleurs à l'usine.
M. RUSSELL: Ils sont mieux payés.
M. DRUMMOND: Dans le sciage, mais pas dans les pâtes et papiers;
je ne le pense pas. Dans certaines régions peut-être.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense bien que le ministre doit
être conscient du salaire que fait annuellement un bûcheron
aujourd'hui et un travailleur en forêt, comparativement à celui
qui travaille dans une usine de pâtes et papiers.
M. LESSARD: C'est fonction de différents facteurs.
Il y a des gens qui se font de bons salaires, mais ce sont des gens qui
sont habitués à la forêt et qui s'en sont fait une
spécialité. Le problème n'est pas chez ces gens-là,
étant donné qu'on travaille par équipe. Le
problème, qu'on le veuille ou pas, c'est qu'avec notre système
d'éducation, le jeune qui n'a jamais travaillé en forêt ne
s'en va pas en forêt après sa treizième année. C'est
le problème, je pense, qu'on rencontre. Après cela, il y a tout
le problème du climat. Il y a quand même des gens, que j'ai vus,
d'anciens bûcherons qui sont payés quand ils travaillent. S'il
pleut deux jours par semaine ou trois jours par semaine, ils arrivent à
un salaire, après avoir payé la scie mécanique, etc., qui
est pratiquement moins élevé que ce qu'ils trouvent à
l'assistance sociale.
Le député de Shefford va me dire: Moi, j'ai vu des
bûcherons qui font des salaires de $17,000 par année. Cela se
trouve, mais dans une catégorie bien limitée. Etant donné
que si le gars ne fait pas ses $16 par jour, qui sont fixés...
M. RUSSELL: $40. M. LESSARD: $20? M. RUSSELL: $40.
M. LESSARD: Non, non, mais le salaire minimum, c'est-à-dire que
la compagnie, quand quelqu'un a un salaire inférieur à cela, doit
compenser à un moment donné. Ce qui arrive, c'est que le jeune
bûcheron qui veut s'en aller dans ce domaine, s'il n'est pas capable de
faire ses $16 par jour, la compagnie lui dit: C'est bien malheureux, mais on ne
vous garde pas. Je suis d'accord avec le député de Shefford, il y
a des gens qui font de très bons salaires, mais ce n'est pas la
majorité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions à
l'élément no 1?
M. RUSSELL: Bien, M. le Président, j'ai plusieurs questions mais
celle-là, on ne peut la laisser passer parce que j'ai peur que cela
crée une mauvaise impression. D'abord, $16 comme moyenne garantie, ce
n'est pas cela du tout. Un bûcheron qui, actuellement, ne fait pas $40 en
forêt ne reste pas en forêt. Là, on s'en vient à $40
partout; c'était $30 anciennement.
M. LESSARD: C'est probablement pourquoi ils ne restent pas.
M. RUSSELL: Mais c'est rendu à $40. Celui qui ne fait pas $40
s'en va. C'est normal, je suis d'accord.
M. LESSARD: II s'en va pourquoi? Est-ce que c'est parce que la compagnie
est obligée de compenser pour la différence?
M. RUSSELL: Non, non, c'est parce...
M. LESSARD: Ce n'est pas ça. C'est que...
M. RUSSELL: ... que s'il ne fait pas $40 par jour, il ne restera pas au
travail.
M. LESSARD: II y a une loi du revenu minimum en forêt, je pense,
qui dit que si la personne ne fait pas un montant
déterminé...
M. DRUMMOND: C'est environ $18 par jour.
M. RUSSELL: Cela est dépassé depuis longtemps.
C'est-à-dire que c'est dépassé depuis longtemps, en
pratique.
M. DRUMMOND: D'accord. Mais si la personne ne fait pas $18, la compagnie
ne le garde pas parce qu'il ne fait pas le salaire minimum.
M. RUSSELL: De toute façon, $18, il n'en est même pas
question.
M. DRUMMOND: Non.
M. RUSSELL: II n'y a personne qui fait cela en forêt; on n'est
même pas obligé de travailler pour faire cela. Je pense que le
gros problème réside dans le fait que, dans le passé, le
bûcheron semblait être un gars de seconde classe. Aujourd'hui le
jeune, parce qu'il a une douzième année, ne veut pas entrer dans
ce métier. Mais c'est peut-être plus payant. Les gars, qui ont une
douzième année ou une treizième année et qui
conduisent un taxi font $4,000 ou $5,000 par année et sont
obligés d'avoir un peu d'assistance sociale pour continuer à
vivre. Les chauffeurs de camion font $6,000 ou $7,000. Le bûcheron fait
encore plus que cela. Or, ce n'est peut-être pas plus dur de bûcher
dans le bois; c'est peut-être moins dur qu'être chauffeur de
camion. Donc, il faudrait tâcher de revaloriser, un peu, la fonction de
bûcheron. C'est ce que, je pense, on devrait essayer de faire en invitant
nos jeunes à essayer au moins le métier de bûcheron et en
leur donnant une certaine formation dans ce domaine comme il s'en donne
ailleurs, ce que certaines compagnies forestières ont commencé
à faire avec le programme fédéral. Actuellement, le
programme fédéral semble un peu se retirer de cela ou semble
fléchir dans ce domaine. Il commence à refuser bien des demandes
qui sont faites par des compagnies qui invitaient les jeunes ou d'autres
à venir dans le bois travailler pour une période d'essai de douze
semaines. Le résultat, c'est qu'il en restait peut-être 25 p.c.
Mais c'était bon qu'il en reste 25 p.c. C'était mieux que
rien.
Actuellement, vous faites le tour des coupes forestières et vous
regardez parmi les ouvriers.
Les gens de moins de trente ans qui sont dans le bois ne sont pas
nombreux. C'est ce qui est en train de créer un danger. Il n'y a pas
seulement de bûcherons que vous allez manquer tout à l'heure, vous
allez manquer même des opérateurs de machines lourdes ou
d'équipement qu'on veut utiliser en forêt. Pour faire fonctionner
cela, il ne faut pas des gars qui viennent de la ville, il faut des
bûcherons, des gars de forêt. Et on en manquera, tout à
l'heure, à moins qu'on puisse établir une politique.
J'essaie d'examiner le problème qui existe, actuellement, en
forêt. Ce n'est pas un problème seulement dans un coin de la
province mais c'est partout, en province. C'est en Abitibi comme en
Gaspésie, comme sur la rive nord, comme dans La Mauricie. C'est partout
la même chose. Parlez à tous les ouvriers forestiers, ils se
plaignent du même problème. Donc, je pense que le gouvernement va
être obligé d'agir, dé sorte qu'il va offrir d'aider les
organisations qui sont en place, qui peuvent commencer à former de la
main-d'oeuvre en forêt et qui peuvent encourager, surtout chez la
jeunesse.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saguenay.
M. LESSARD: Si le député de Shefford me le permet, je
pense qu'il rejoint exactement c'est parce qu'on en a discuté
certaines suggestions que j'ai faites, lors de la déclaration
à l'ouverture de la commission parlementaire.
Le problème et je pense qu'on y touche c'est que
nos jeunes ne sont pas dirigés dans ce secteur. Moi, je vis dans une
région forestière. Or, dans le cours professionnel par exemple,
on a toutes les disciplines mais on n'a pas les disciplines forestières.
Quand je dis que le jeune, rendu en treizième année, ne veut pas
aller en forêt, c'est parce qu'il n'a pas été
préparé pour aller en forêt, c'est-à-dire que si
vous donnez à un jeune, rendu en treizième année, une scie
mécanique et lui dites, par exemple: Tu va aller travailler dans une
équipe, il ne sait pas comment faire fonctionner une scie
mécanique. Le gars ne fera pas son salaire et il ne restera pas.
Mais je pense c'est justement la suggestion que je faisais
qu'il est possible, au niveau, par exemple, de la huitième année,
dans ce qu'on appelle le cours professionnel d'inscrire les techniques
forestière, pas seulement les inscrire au niveau du CEGEP ou au niveau
de l'université mais de les inscrire au niveau du cours secondaire. Je
suis assuré qu'à ce moment-là, par exemple, si le jeune,
après une dizième ou après une onzième
année, est habitué de manoeuvrer la machinerie forestière,
il pourra faire son salaire et il se fera véritablement du métier
d'ouvrier forestier un métier qui lui permettra de vivre.
Malheureusement, actuellement, je pense que, justement à cause de
ce que dénonçait tout à l'heure ou de ce que disait le
député de Shefford, ce métier, on l'a complètement
délaissé. Il a été dévalorisé et on
ne s'en est même pas préoccupé dans des régions
forestières, on ne s'est même pas préoccupé de
penser, à un moment donné, au renouvellement de cette
main-d'oeuvre.
C'est pour cela que le ministère de l'Educa-
tion, qui est le premier responsable de la formation de la
main-d'oeuvre, en collaboration avec le ministère du Travail et,
naturellement, en collaboration avec le ministère des Terres et
Forêts qui est obligé de se pencher sur le problème, doit
au moins, justement, se pencher sur ce problème. Il me semble qu'une des
solutions serait, en revalorisant ce métier, de donner des options
dès le cours secondaire parce que, c'est bien dommage, ils ne peuvent
pas tous faire des avocats, ils ne peuvent pas tous faire des notaires,
etc.
Ce métier, dans les régions forestières, est
estimé, bien souvent, par des jeunes, mais n'étant pas capables
de gagner leur vie, comme le disait le député de Shefford, ils
reviennent.
M. DRUMMOND: Disons qu'il y a une telle étude en cours,
actuellement, faite par le ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre,
en collaboration avec le ministère de l'Education et notre
ministère.
Cela reste quand même un aspect du problème lorsque le taux
d'éducation est à un niveau assez élevé dans
n'importe quel pays du monde. On voit qu'il y a des métiers où
les gens ne vont pas travailler. En Suisse ils prennent les gars du sud de
l'Italie; en France ils ont...
M. LESSARD: En Suède, est-ce que c'est bien
mécanisé? Vous avez fait un voyage en Suède à un
moment donné. Est-ce que les opérations forestières sont
beaucoup plus mécanisées que les nôtres?
M.DRUMMOND: En ce qui concerne les propriétés
privées, ils ont le même problème, il est difficile de
mécaniser parce que les boisés sont petits. C'est franchement
l'idée qu'il y a des emplois. Autrefois, c'était la question des
domestiques par exemple. Si on veut une domestique, il faut aller dans les
autres pays et c'est normal. En France, on trouve des Espagnoles. En
Suède, pour des métiers comme ça, on trouve des gens des
pays de l'est de l'Europe.
C'est un phénomène qui existe et il faut tenir compte de
ça, même si on dit que c'est beau; à un certain niveau
d'éducation les gens ne veulent pas travailler dans ces
métiers.
M. RUSSELL: Je suis bien d'accord avec le ministre, mais il y a un
aspect auquel il faut faire attention pour faire des comparaisons. En Allemagne
et en Suède, comme dit le ministre, ils ont le même
problème. Mais là le pourcentage de chômage est presque nul
comparativement au nôtre. C'est ça qui fait la différence.
Je peux difficilement comprendre qu'actuellement, dans un pays comme le
nôtre, avec le taux de chômage qu'on a là, on ne puisse pas
recruter des gens en forêt.
D s'agit de comprendre le malaise. Je comprends que quelqu'un
même s'il a déjà travaillé en forêt si
ça fait deux, trois, quatre ou cinq ans qu'il n'a pas été
dans la forêt, s'il va recommencer avec la scie mécanique, les os
vont lui faire mal pendant quelques jours.
Il s'agit de tâcher de le replacer en forêt pour lui donner
le temps de récupérer ses forces et la manière de
travailler. Lorsque quelqu'un dit: Moi, je suis un bûcheron, c'est un
métier que tout le monde regarde comme un métier de
deuxième classe. C'est ça qui arrive.
Et le fait qu'on ne le reconnaisse pas par des cours dans les
commissions scolaires, c'est déjà une invitation à
ça. Pour le jeune homme, c'est frustrant de dire: Moi, je suis
obligé d'aller bûcher. Et l'autre va s'en aller à
Montréal et faire un métier. Donc, ils veulent tous s'en aller
à Montréal et apprendre un métier. Bûcher ce n'est
pas un métier.
Mais bûcher c'est un métier comme les autres. Et le gars
qui est bûcheron, quant à moi, il est aussi bon qu'un avocat et
peut-être, pour la province, plus rentable. Avec les salaires qui se
paient en forêt, ça peut-être plus rentable pour sa famille
aussi. Et c'est ça qu'on devrait essayer: revaloriser cette fonction de
bûcheron.
On parle de mécaniser ce domaine, d'accord. Cela va
forcément se mécaniser, les compagnies sont obligées de le
faire. Mais vous allez avoir de la difficulté de trouver des
opérateurs de machines pour aller en forêt, si on continue
à ne pas donner plus d'avantages dans ce domaine qu'on en donne
actuellement, ou plus de publicité ou plus d'encouragement.
Je déplore la situation, pas simplement pour moi mais ça
arrive dans la province de Québec dans tout le Canada. L'erreur n'est
pas seulement dans le Québec mais dans le Canada. Et les pays
européens ont le même problème, mais pour eux il est encore
plus grand parce qu'ils n'ont pas le chômage qu'on a.
Mais ils se rendent compte qu'ils sont obligés d'agir dans le
sens que je propose actuellement pour rénover cette fonction de
bûcheron.
M. DRUMMOND: Je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne le
problème, mais je veux signaler aussi que dans certains autres pays,
lorsqu'on dit que le taux de chômage n'est pas aussi élevé,
il y a un autre aspect qui entre en ligne de compte et c'est la
sous-utilisation en ce qui concerne plusieurs des travaux faits. Alors, on a
visité la Finlande, par exemple, où on dit qu'il n'y a pas de
chômage, mais en posant des questions on s'aperçoit qu'ils
subventionnent tout le système d'agriculture où les fermes n'ont
que 50 ou 25 acres. Et c'est subventionné pour garder les gens
là-bas au lieu de créer un problème de chômage s'ils
vont à la ville.
Je veux signaler que, de temps en temps, il faut faire une comparaison
entre certains pays et le taux de chômage, il faut analyser de
près avant d'arriver à un équilibre ou une vraie base de
jugement là-dedans.
M. RUSSELL: Je comprends bien ce que veut dire le ministre. C'est que la
personne
reçoit une subvention pour aller travailler sur une ferme ou en
forêt dans certains pays, et que cette subvention, ce revenu, elle
l'obtient de l'assistance sociale ou de la ferme qui a une subvention. Mais il
faut qu'elle aille travailler pour l'obtenir. Cela se fait en Allemagne, dans
les forêts comme dans l'agriculture. Et aujourd'hui, ici au
Québec, on paie le bien-être social et le gars s'en va à la
taverne plutôt que d'aller en forêt. Cela n'aide pas la forêt
et ça n'aide pas l'agriculteur non plus. Cela ne nuit pas aux
tavernes!
M. BELAND: M. le Président, il serait peut-être bon ici de
se rappeler ce que fut l'Opération 2000, tout au moins l'essai qui a
été fait à la seigneurie Joly, de Lotbinière,
justement. Je vais laisser de côté les autres essais ailleurs.
Après avoir reçu les techniques pour procéder à la
coupe, à l'élagage, enfin à une sylviculture proprement
dite, pour ce qui concerne la seigneurie Joly, on a tout simplement
donné du travail de coupe à blanc et ensuite, même, de
brûlage de tout ce qui restait, branches, etc.
Il ne faudrait pas multiplier ce genre d'éducation, qui n'en est
pas une à mon sens. Je suis moi-même un forestier, je suis un
coupeur de bois avant d'être député, c'est ça que je
faisais sur ma propre ferme. Et je gagnais de bons salaires sur ma
propriété, de très bons salaires. Mais à cause de
quoi?
Je faisais de la sylviculture proprement dite. Il est entendu que ce
n'est pas applicable, peut-être, au-dessus d'un certain parallèle
à l'intérieur de la province si l'on va trop au nord. Très
bien, mais il y a des régions où, justement, il y a
nécessité que ce soit annexé au programme
d'éducation, comme ç'a été mentionné tout
à l'heure, pour revaloriser cette profession.
Ce qui a été dit tout â l'heure dans ce domaine,
c'est vrai, je l'endosse parce que, justement, il y a une faille. Cela n'a
peut-être pas été constaté tellement dans le
passé d'une façon assez cruciale pour s'en occuper, mais, de
grâce, nous sommes en 1973 et nous sommes devant un fait accompli
à l'effet qu'il y a une pénurie d'hommes en forêt, à
cause de certains faits qui ont été
énumérés. Par exemple, après avoir
été à l'école jusqu'à la 12e ou la 13e
année et même peut-être davantage, les gars ne retournent
pas en forêt parce qu'ils font rire d'eux par leurs "chums".
Mais à cause de quoi? C'est parce que, justement, on se fait une
fausse idée de ce que peut être cette profession qui est une
profession tout aussi honorable que peut l'être la profession d'avocat.
Les gars n'ont pas le col blanc dans le cou, mais ils vivent avec la nature,
par exemple...
M. DRUMMOND: Est-ce que quelqu'un a dit que la profession d'avocat est
honorable?
M. BELAND: Bien, enfin, disons qu'on la considère comme telle. De
toute façon, je ne veux pas ici dévaloriser non plus aucune des
autres professions, parce que c'est encore relatif, ça, la valeur d'une
profession donnée. C'est très relatif. On pourrait
peut-être aller un petit peu loin, mais ce serait en dehors du programme
que nous étudions présentement et le président devrait
nous ramener à l'ordre.
M. LATULIPPE: M. le Président, un peu dans le même ordre
d'idées, est-ce que le ministre ou ses hauts fonctionnaires ont
été satisfaits de la portée qu'a eue l'Opération
2000? Croyez-vous que l'expérience a été valable et est-ce
que vous entendez maintenir d'une certaine façon...
M. DRUMMOND: Une des choses un peu difficile, c'est que, lorsque les
joueurs changent, on retourne toujours à des éléments de
programmes déjà discutés.
M. LATULIPPE: C'est parce que tout à l'heure on m'a dit
que...
M. RUSSELL: Je suis bien d'accord avec le ministre, mais ç'a
été discuté d'une façon générale au
début des crédits. Ici, on parle de planification puis
d'administration.
M. DRUMMOND: Programme 2, élément 2.
M. RUSSELL: Bien oui, planification puis administration...
M.DRUMMOND: Cela a été discuté au programme 2,
élément 2, Travaux sylvicoles.
M. RUSSELL: Ah! l'Opération 2000! Parce qu'ici on parle de
planification et d'administration, je pense bien qu'on peut parler de toute
l'administration du ministère et de toute la planification du
ministère. A moins qu'on veuille la restreindre, la planification. Si
c'est ça, on va demander des indications.
M. DRUMMOND: C'est seulement l'idée que, si on veut progresser,
il faut procéder programme par programme.
M. RUSSELL: D'accord. C'est ce que j'aurais aimé faire mais on a
commencé à discuter généralement de
l'administration du ministère. Et je suis bien prêt à
discuter l'administration du ministère.
M. DRUMMOND: On pourrait commencer la planification.
M. RUSSELL: La planification, c'est quoi? La planification de quoi?
M. DRUMMOND: La planification de l'utilisation des bois.
M. RUSSELL: Actuellement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément no 1,
adopté.
M. RUSSELL: Non, M. le Président, si on veut discuter de la
planification des bois, je pourrais peut-être demander s'il y a une
politique précise d'établie au sein du ministère que,
lorsqu'on fait la coupe de bois autour des lacs, on laisse une lisière
sur laquelle le forestier n'a pas le droit d'abattre ou de couper. Est-ce qu'il
y a une politique ferme dans tous les cas ou si c'est simplement un
énoncé de principe? Si oui, quelle est la largeur qu'on doit
laisser?
M. DRUMMOND: Je ne pense pas qu'on ait un règlement proprement
dit. A l'intérieur des concessions, on laisse trois chaînes de
large.
M. RUSSELL: Mais seulement dans les parcs.
M. DRUMMOND: Le long des rivières à saumons.
M. LESSARD: Malheureusement, cela ne se fait pas trop, trop. Même
l'Hydro-Québec ne respecte pas cela.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il n'y aurait pas une justification de laisser
cela autour de chacun des lacs et non pas simplement dans les parcs nationaux
et les rivières à saumons comme le ministre vient de l'indiquer?
Est-ce que cette norme qui existe ne pourrait pas exister pour l'entourage de
tous les lacs, dans tous les territoires? Je pense que cela pourrait aider,
mais on devrait s'assurer que c'est appliqué dans tous les cas.
M. DRUMMOND: On aimerait plutôt arriver à un
règlement de coupe sélective autour des lacs plutôt que de
dire qu'on ne coupe rien. Alors, plus on va avancer dans l'aménagement
intensif plus on va être capable de faire ces choses-là.
M. LESSARD: II ne faut pas laisser pourrir le bois non plus, il faut
l'utiliser. Mais l'important c'est cela qui est malheureux c'est
qu'il se produit une érosion dans certains territoires que j'ai pu voir
des fois en allant à la pêche ou à la chasse.
C'était une entreprise gouvernementale qui faisait des coupes et cela,
je ne l'admets pas.
M. DRUMMOND: II y a de grosses améliorations
d'apportées.
M. LESSARD: Oui, depuis trois ou quatre ans.
M. RUSSELL: La coupe qu'on va permettre, comme l'a dit le ministre,
c'est une coupe sélective autour des lacs. C'est là qu'est le
problème, on permet la coupe sélective mais on ne laisse pas
grand-chose; après qu'on a fait la coupe sélective, il ne reste
plus grand-chose.
M. DRUMMOND: Si tout le peuplement est mûr et à la veille
de tomber.
M. RUSSELL: Disons que c'est discutable. Je ne suis pas un chasseur ni
un pêcheur mais j'en ai vu quelques-uns et je pense qu'il y aurait
peut-être une possibilité d'être plus rigide. Lorsqu'on
laisse une coupe qui se fait autour du lac, qu'elle soit drôlement bien
contrôlée parce que, si on entre avec de l'équipement lourd
pour aller chercher un arbre au fond, on fait un joli ravage.
On serait peut-être mieux de laisser tomber celui-là, s'il
y en a seulement un. Comme le disait le ministre, si la forêt est
à un point tel qu'elle doit être coupée presque totalement,
cela devient un cas spécial. Qu'on donne une directive dans ce sens et
qu'on coupe à blanc et qu'on attende la repousse. Ce serait seulement
dans les cas particuliers, mais ce n'est pas tellement souvent.
M. BELAND: M. le Président, où il y a confusion et
où il serait bon d'apporter un point de précision, c'est en ce
qui a trait à la coupe sélective. La coupe sélective en
soi c'est bien beau, mais, encore là, on peut en sortir un
éventail; cela peut être une coupe en damiers, par exemple. D y a
diverses façons dont on peut procéder, soit simplement par
lisières de X pieds de largeur, etc. Enfin, c'est peut-être
à ça que faisait allusion le député de Shefford. La
coupe peut être faite de façon très rationnelle et
être une coupe sélective, mais il est entendu que ça prend
quelqu'un de responsable véritablement qui prend ses
responsabilités.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, l'élément no 1,
adopté?
La commission suspend ses travaux jusqu'à seize heures, cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
Reprise de la séance 16 h 5
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
Elément 2: Contrôle de l'utilisation.
Le député de Shefford.
Contrôle de l'utilisation
M. RUSSELL: A la supercatégorie "fonctionnement",
catégorie "traitements", il y a un montant demandé de $3,484,200
cette année. Quel était le montant demandé l'an dernier?
Est-ce que ce montant a été utilisé totalement?
M. DRUMMOND: A quel élément?
M. RUSSELL: Elément 2, la catégorie 1: Traitements.
M. DRUMMOND: Traitements? M. RUSSELL: Oui.
M.DRUMMOND: Le total de la supercatégorie "fonctionnement"
comprend des catégories: Traitements, Communications, tout cela, pour un
total de $4,276,800. C'est cela?
UNE VOIX: C'est cela.
M. DRUMMOND: Nous ne pouvons pas vous donner ce détail tel quel,
pour l'an dernier. Nous pourrions vous indiquer seulement quel montant d'argent
a été dépensé par le Service de l'exploitation
forestière, parce que, lorsqu'on vient au contrôle de
l'utilisation, c'est un programme qui comprend des parties de budget, de
l'informatique, de l'administration des bois et forêts, de
l'aménagement forestier, de l'exploitation forestière, une partie
des forêts domaniales, les bureaux régionaux et la région
no 1.
M. RUSSELL: Quel était le montant dépensé? Est-ce
que le montant voté l'an dernier a été
dépensé totalement?
M.DRUMMOND: Pour l'exploitation forestière, nous pouvons vous
donner...
M. RUSSELL: C'est-à-dire pour les traitements seulement.
M. DRUMMOND: La catégorie des traitements seulement.
En ce qui concerne le service des exploitations forestières, qui
est une des parties du programme, le budget pour traitements, salaires et
allocations était de $317,800. Un montant de $300,000 a
été dépensé.
Les autres constituantes sont la région no 1, les bureaux
régionaux, les forêts domaniales, tout cela, pour lesquels la
comptabilisation ne s'est pas faite par programme, ni élément de
programme. Elle se fait uniquement par centre de responsabilités.
Il faudrait dire, par exemple, que pour les bureaux régionaux et
la région no 1, il y avait de prévu, en traitements, $2,249,000
plus $704,000. Cela fait tout près de $3 millions. A ce
moment-là, il va falloir aller aux bureaux régionaux, où
il y avait une dépense prévue de $8,188,200 pour les traitements.
Ces $8,188,200, c'était pour tous les bureaux régionaux du
Québec.
Mais comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure, dans le
programme "Contrôle de l'utilisation", il y a une partie de ces $2
millions qui a été affectée à ce programme, comme
il y a une partie des montants prévus aux bureaux régionaux qui
vont aller dans le reboisement, une partie qui va aller dans les travaux
sylvicoles. Pour les bureaux régionaux, la somme totale de $10,871,000
est répartie entre quatre programmes et neuf éléments de
programme. Pour être en mesure d'indiquer exactement pour chacun de ces
secteurs l'argent à dépenser, il faudrait avoir le système
d'opération mécanisée qui n'est entré en vigueur
que le 1er avril 1973.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on est en mesure de répondre à ceci?
Le nombre de postes demandés est de 420 actuellement pour lesquels sont
réclamés des crédits de $3,484,000. Est-ce que ces postes
sont totalement occupés? Est-ce que les crédits qu'on demande
sont pour couvrir le nombre de postes ou le nombre d'employés en
poste?
M. DRUMMOND: Le nombre de postes. M. RUSSELL: Le nombre de postes.
M. DRUMMOND: Ici, il y a $2,308,100 pour 387 employés en poste et
il y a un montant de $180,500 pour 33 postes vacants qui seront occupés
au cours de la période d'exercice.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on augmente le nombre de postes sur l'an dernier
ou si c'est le même nombre de postes demandés?
M. DRUMMOND: II y a un changement du fait de l'intégration. On a
des postes qui nous viennent des régions qui entrent là.
M. RUSSELL: Les crédits votés l'an dernier ont
été presque totalement épuisés?
M.DRUMMOND: Sauf pour les postes qui sont demeurés vacants ou
sont devenus vacants.
M. RUSSELL: Sauf pour les postes qui sont devenus vacants et pour
lesquels les crédits ont été utilisés à
d'autres fins par des virements de fonds?
M. DRUMMOND: Ils sont allés au fonds consolidé.
M. RUSSELL: Au fonds consolidé.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions?
M. LESSARD: L'an dernier, lors des séances de la commission
parlementaire des terres et forêts, certains groupements, en particulier
les compagnies forestières, avaient soulevé le problème de
l'efficacité de la division des forêts domaniales concernant le
contrôle des exploitations forestières ou le contrôle des
plans d'exploitation. On allait jusqu'à douter de cette
efficacité et on disait justement, quand on parlait de la
Société de gestion, que c'était mieux administré
à l'intérieur des concessions forestières. Est-ce qu'il y
a eu des réformes à ce niveau-là? Je sais que le ministre
a mis en doute cette affirmation. Maintenant, est-ce qu'on a modifié
certaines choses? Est-ce qu'on a amélioré le contrôle des
exploitations à l'intérieur des forêts domaniales?
M. DRUMMOND: Disons que c'est surtout une question de faire notre
régionalisation de façon efficace et d'insister sur le
contrôle et une meilleure utilisation des forêts domaniales. Alors,
ce n'est pas une solution magique; c'est sûrement la question, au point
de vue de l'administration au niveau du ministère, de vraiment insister
sur cela.
M. LESSARD: II y a un problème qui vient justement et je
pense que c'est à ce titre que je dois en parler, le contrôle de
l'utilisation des forêts domaniales d'être soulevé.
J'avais l'intention de toute façon, en particulier, de le mentionner au
ministre. C'est le fait que dans certaines régions, dans une
région à laquelle je pense et je pourrai préciser
s'il est bon que je précise ici on a décidé tout
à coup d'avertir les petites scieries qui emploient deux ou trois
personnes, que le territoire est gelé pour d'ici 1973. Du jour au
lendemain, ces trois petites scieries en particulier se retrouvent tout
simplement sans alimentation avec des investissements dans certains cas de
$50,000, $60,000, $65,000. Ce ne sont pas de grandes scieries, mais il reste
qu'on vient de leur donner une réponse, lorsqu'elles ont demandé
leur droit de coupe, et on leur a dit : Maintenant, écoutez, on ne peut
pas renouveler votre droit de coupe. Cela cause un problème particulier
dans certaines régions.
M. DRUMMOND: Je pense que la plupart des permis sont émis.
On pourrait peut-être avoir des précisions.
M. LESSARD: Dans le cas de Sacré-Coeur. M. DRUMMOND: Oui.
M. LESSARD: On parle d'un projet à Sacré-Coeur,
Sault-au-Mouton, par exemple. D'ailleurs, M. Duchesneau connaît
très bien le problème. La scierie d'Edouard Lavoie ne semble pas,
d'après les informations que j'ai, c'est-à-dire qu'on lui a dit
qu'on ne renouvellerait pas son droit de coupe cette année. Dans le cas
de Bergeronnes, Lapointe, son droit de coupe n'est pas renouvelé cette
année et il m'a lu la lettre, mais je ne l'ai pas ici devant moi. Mais
on l'a tout simplement averti qu'étant donné la
possibilité de réalisation d'un projet, il ne pouvait pas cette
année avoir un droit de coupe sur les territoires de la couronne. Cela
leur pose, en particulier... Je connais plus le cas de Lapointe. Il vient
d'acheter la scierie et, tout à coup, il n'est plus capable de
s'alimenter.
M. DRUMMOND: Dans ce cas précis...
M. LESSARD: Ecoutez, je pense que c'est un problème qui peut
être global, dans le sens qu'il faut permettre à ces gens, avant
de couper toute alimentation, il faut analyser le cas de ces gens et leur
permettre de se replacer ailleurs. Je ne sais pas comment. En tout cas, le
problème est particulier. Je voudrais, tout simplement, qu'on prenne le
problème en main et peut-être demain, par téléphone,
qu'on puisse trouver une solution. Parce que, pour ces trois places,
Saint-Paul-du-Nord, Sault-au-Mouton, Bergeronnes, ça pose un certain
problème. Le problème m'apparaît un peu global, mais, il y
a un problème particulier.
M. DRUMMOND: D'une façon générale,
évidemment, c'est tout le problème, lorsqu'on parle
d'aménagement de nouvelles industries, d'assurer qu'il y aurait assez de
bois disponible pour une expansion naturelle des scieries existantes.
Globalement, c'est encore notre idée, mais dans certains cas, il y
aurait des choses qui ne marchent pas.
M. LESSARD: Remarquez que je comprends très bien le
problème qui se pose. Il s'agit de la construction d'une scierie d'une
importance économique beaucoup plus considérable que celle de ces
deux ou trois petites scieries. Je comprends le problème parce qu'on
parlait ce matin qu'il s'agissait d'amener les gens à se regrouper, mais
il y a aussi un syndicat forestier dans le coin.
Je me demande, dans un cas comme Lapointe c'est 100,000 p.m.p.
s'il n'y a pas lieu, quand même, de permettre à ces gens
je m'excuse, je me trompe, c'est plus que ça de se trouver
un territoire ailleurs pour pouvoir être alimentés. De toute
façon, je ne fais que soulever le problème et je pense bien
être capable d'avoir les informations. Enfin. Cela va!
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément...
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce à cet
élément qu'on peut discuter de contrôle de distribution de
forêts, des droits de coupe, des permis...
M. DRUMMOND: Oui, oui.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a un changement de politique au
ministère quant à la distribution des permis de droit de coupe ou
si la distribution va continuer à se faire comme dans le passé?
Est-ce qu'il y a un changement de politique?
M. DRUMMOND: On pose la question de quelle façon?
M. RUSSELL: Est-ce que la politique du ministère demeure
exactement la même que les années passées ou s'il y a un
changement de politique à prévoir dans la distribution des droits
de coupe?
M. DRUMMOND: Le changement va se faire avec la reprise des
concessions.
M. RUSSELL: Avec la reprise des concessions, c'est-à-dire
jusqu'à ce que...
M. DRUMMOND: On a une période intérimaire où on
doit procéder comme on le faisait d'habitude.
M. RUSSELL: Jusqu'à ce qu'un projet de loi soit
déposé et discuté en Chambre.
M. DRUMMOND: Et qu'on ait réalisé...
M. RUSSELL: II n'y a aucun changement dans l'émission des
permis?
M. DRUMMOND: Non, par exemple si un type va couper du bois franc chez un
concessionnaire, le permis doit être demandé par le
concessionnaire et le type doit payer au concessionnaire.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, la pratique appliquée dans le
passé demeure la même, c'est le statu quo.
M. DRUMMOND: Tant que nous n'aurons pas changé le système,
il va falloir procéder comme dans le passé.
M. RUSSELL: Parfait! Est-ce que ceci met en cause les coupes qui sont
faites par Rexfor et dont les produits sont vendus à des scieries ou
à des moulins à papier, selon les circonstances? Est-ce qu'ils
obtiennent des droits de coupe de la même manière qu'un exploitant
forestier? De quelle façon contrôle-t-on les droits de coupe?
M. DRUMMOND: Dans le cas de Rexfor, la plupart des bois mis en
marché par Rexfor proviennent de travaux sylvicoles. Rexfor effectue des
travaux suivant les plans préparés par le ministère. Le
contrôle se fait à ce niveau. La région donne un plan de
travaux à Rexfor et surveille l'exécution des travaux. Les bois
commerciaux qui sortent de ces travaux sylvicoles sont mis en marché par
Rexfor.
M. RUSSELL: Rexfor fait sa mise en marché à sa
manière. Ce n'est pas le ministère qui fait les normes à
utiliser pour la vente de ces matériaux?
M. DRUMMOND: Oui.
M. RUSSELL: II n'y a pas de directives d'émises à l'effet
de vendre à telle ou telle usine papetière ou autre?
M. DRUMMOND: Ordinairement on leur donne une liste d'usines où
ils ont l'habitude de s'approvisionner, les forêts publiques, et
l'habitude est de vendre cela au plus offrant.
M. RUSSELL: A l'enchère publique ou par soumissions
demandées? Il n'y a pas de formule rigide dans la vente?
M. DRUMMOND: Non et, dans des cas, si une scierie manque de bois, Rexfor
va peut-être donner l'avantage à cette scierie de l'acheter,
à la condition que le prix soit concurrentiel avec ce que Rexfor
pourrait avoir d'une autre scierie.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, le ministère ne dicte pas
tellement la politique de Rexfor. Il établit simplement des normes
à l'intérieur desquelles Rexfor doit travailler en ce qui
concerne la coupe, l'exploitation forestière et la vente du bois. Est-ce
que le ministère des Terres et Forêts a quelque chose à
dire ou des normes établies en ce qui concerne les salaires qu'elle doit
payer aux employés qu'elle utilise?
M. DRUMMOND: Cela n'est pas une affaire pour le ministère, c'est
une affaire pour le gouvernement d'approuver les négociations des
contrats qui sont signés.
M. RUSSELL: Je comprends bien. Je pose la question au
ministère.
M. DRUMMOND: Si je comprends bien, c'est que l'approbation ne
relève pas du ministère des Terres et Forêts pour les
contrats, elle relève du gouvernement proprement dit.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, vous parlez des contrats, lorsque le
travail est fait à contrat?
M. DRUMMOND: Non, je parle des contrats avec les travailleurs.
M. RUSSELL: Avec les travailleurs?
M. DRUMMOND: Oui. Les salaires, tout cela est approuvé par le
gouvernement.
M. RUSSELL: Par le gouvernement, non pas par le ministère des
Terres et Forêts?
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. RUSSELL: Donc, il n'y a pas de question à poser
là-dessus, ici.
M. DRUMMOND: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 2. Adopté.
Elément 3: construction de chemins.
Construction de chemins
M. LESSARD: Dans la construction de chemins, M. le Président,
disons que la réforme du livre blanc proposait que l'Etat prenne
à sa charge la construction des routes et accentue
l'accessibilité du territoire public pour l'ensemble de la population.
Je constate qu'il y a une diminution des crédits de près de
$400,000. Est-ce que l'on pourrait savoir, en 1972, quel était le nombre
de milles de route en forêt qui avaient été construites par
le ministère des Terres et Forêts, par l'entreprise privée?
Est-ce que c'est possible?
M. DRUMMOND: Le nombre de milles par l'entreprise privée, les
statistiques...
M. LESSARD: Pardon?
M. DRUMMOND: Le nombre de milles de route construite par l'entreprise
privée en 1972, on ne peut pas vous en donner actuellement les
statistiques.
M. LESSARD: Non?
M. DRUMMOND: On pourrait les obtenir.
M. LESSARD: Mais est-ce que l'on a, par exemple, le nombre total de
milles existant en 1972 qui appartenaient à l'entreprise
privée?
M. DRUMMOND: Oui, mais je n'ai pas cela ici.
M. LESSARD: Alors, prenez note de ma question. En 1972, combien de
milles ont été construits par le ministère des Terres et
Forêts?
M. DRUMMOND: En 71/72 et 72/73. M. LESSARD: En 71/72 et après
72/73?
M. DRUMMOND: Bien écoutez, on peut remonter à 60/62, si
vous voulez, mais en 71/72,105 milles, en 72/73, 135 milles.
M. LESSARD: Alors, il est prévu 135 milles en 72/73.
M. DRUMMOND: II s'est construit, oui.
M. LESSARD: Est-ce qu'on a des prévisions pour un nombre de
milles supérieur pour 1973?
M.DRUMMOND: A peu près 125 milles cette année. Cela ne
comprend pas l'entretien non plus, c'est seulement la construction de
chemins.
M. LESSARD: D'accord. Sur ce nombre, combien de milles sont
prévus pour la forêt domaniale de ITT sur la Côte-Nord?
M. DRUMMOND: II faut comprendre que, du côté de la
forêt domaniale de la Côte-Nord, l'argent provient de la subvention
fédérale et il était prévu $2 millions...
M. LESSARD: De Rexfor?
M.DRUMMOND: ... pour construire des routes dans la forêt domaniale
de la Côte-Nord pour le projet de ITT. L'argent est versé au
gouvernement du Québec, au ministère des Terres et Forêts,
et reversé à Rayonier pour la construction de chemins.
M.LESSARD: Donc, il n'est pas prévu dans...
M.DRUMMOND: Oui.
M. LESSARD : II est prévu, mais on le retrouve comme
déduction?
M. DRUMMOND: C'est ça, exactement. On a un remboursement du
fédéral.
Il est prévu à la catégorie 10: Dépenses de
transfert, $900,000 qui vont être transférés à
Rexfor. Cela, c'est au programme 3, catégorie 10.
M. LESSARD: Ah! D'accord.
M. DRUMMOND: Maintenant, pour enchaîner à ce que vous
disiez tout à l'heure, le budget pour cette année n'est pas
inférieur à celui de l'an passé, il est supérieur,
parce qu'il faut bien se rappeler que nous fonctionnons par programmes. Alors,
par programmes, l'an dernier, le budget était de $3,828,300 net et,
cette année, il est de $4,334,900, donc $500,000 d'augmentation par
rapport à celui de l'an dernier.
M. LESSARD: Dans la construction de chemins, la différence, c'est
l'entretien?
M.DRUMMOND: L'entretien est compris aussi là-dedans, je crois que
c'est $400,000 à $500,000.
M. LESSARD: Vous me dites $3 millions pour la construction de chemins et
l'entretien. Combien y a-t-il de milles de chemin à entretenir à
l'intérieur des forêts domaniales?
M. DRUMMOND: II y a 2,560 milles.
M. LESSARD: Combien est prévu pour l'entretien ou dites-moi
combien est prévu pour la construction de chemins? Vous me dites qu'on
prévoit la construction de 135 milles de chemin, combien est
prévu?
M. DRUMMOND: C'est $4,223,000.
M. LESSARD: $4,223,000 pour 135 milles de chemin?
M. DRUMMOND: Un instant, s'il vous plaît. M. LESSARD: C'est cher
le mille. UNE VOIX: Cela ne marche pas.
M. DRUMMOND: Tout d'abord, je vais vous donner les projets.
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: II y a le programme régulier du ministère en
vertu duquel celui-ci construit sur les terres publiques non affermées
des chemins donnant accès â la ressource forestière, ceci
à l'échelle de la province et surtout dans les forêts
domaniales, $3,125,500.
Il y a également dans le cadre de projets spéciaux de
l'OPDQ des programmes de construction de routes d'accès aux
réserves indiennes, $250,000, entièrement remboursables.
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: II y a aussi dans le cadre des projets ARDA relatifs au
développement de la ressource forestière dans les régions
de l'Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay-Lac-Saint-Jean, $700,000. Il y
a aussi un projet ODEQ visant à faciliter l'accès dans les
forêts domaniales, $150,000. C'est dans la région du
Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine.
Cette somme de $4,223,500 peut être répartie de la
façon suivante: $509,000 aux traitements, salaires et allocations;
$82,400 pour des services de transport et de communication; $146,400 pour des
services professionnels et administratifs; $2,515,000 pour la location de
machinerie; $379,200 pour les fournitures et approvisionnements; $97,300 pour
le matériel et l'équipement et $494,100 d'immobilisations.
M. LESSARD: Cela veut dire la construction de combien de milles de
chemin pour $4,223,000?
M. DRUMMOND: Environ 127 milles de chemin.
M. LESSARD: Combien est-ce que cela vous coûte le mille?
M. DRUMMOND: Sur cela, il y a une variation qui dépend de la
topographie, qui dépend d'une foule de facteurs. S'il faut faire des
chemins comme dans certains secteurs de la Côte-Nord où on est sur
le roc tout le long, cela peut aller assez loin. Ici, on a certainement des
données là-dessus.
En 71/72, cela a coûté en moyenne $26,000 le mille.
M. RUSSELL: Simplement pour compléter l'information, il y a eu
des crédits de $1,400,000 qui ont été votés au mois
de novembre 1972 pour Rayonier Québec Inc. Combien de milles de route
cette compagnie a-t-elle construits? Est-ce qu'elle l'a fait par contrat,
à la suite de soumissions publiques?
M.DRUMMOND: Comme je l'ai expliqué tout à l'heure, le
montant de $1,400,000 versé à Rayonier provient de subventions
fédérales qui étaient prévues au moment du projet
de Rayonier. L'entente avec le fédéral était que le
fédéral versait $2 millions pour construire des chemins. Tout ce
que nous avons fait a été de vérifier si la construction
s'est effectivement faite. On a fait jusqu'à maintenant 105 milles de
chemin.
M. RUSSELL: Je comprends, mais le ministère des Terres et
Forêts a quand même la responsabilité de la surveillance des
crédits versés par le fédéral.
M. DRUMMOND: Exactement, mais le ministère n'avait pas
l'exécution ou la construction proprement dite à faire.
M. RUSSELL: Qui a l'autorité de l'exigence de l'émission
de ces contrats et d'établir les normes de ces contrats?
M. DRUMMOND: Dans le cas de Rayonier, la compagnie était le
maître d'oeuvre. L'entente, au moment de la construction de l'usine,
était que le gouvernement fédéral versait $2 millions qui
devaient être affectés à la construction du chemin. Le
maître d'oeuvre de tout cela était la compagnie. Nous avons
vérifié si, effectivement, il y a eu pour $2 millions de
construction de chemin de faite. Il en reste encore à faire cette
année. Effectivement, cela coûte plus cher que cela à la
compagnie pour construire les chemins dont elle a besoin pour son
exploitation.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, on n'exige pas une comptabilité
établissant des
normes, des prix d'équipement, toutes ces choses?
M. DRUMMOND: Le travail sur le terrain a été
vérifié et on est allé au siège social de
Montréal pour vérifier la comptabilité, sur
présentation des factures envoyées au ministère.
M. RUSSELL: Quant aux normes, ce sont celles que la compagnie
établit elle-même pour la qualité des chemins?
M. DRUMMOND: Les normes sont celles que la compagnie a proposées
lors du protocole d'entente. Elle a prévu au moment de l'entente, que
les chemins seraient construits de telle qualité, de telle autre
qualité, pour répondre à ses besoins et cela avait
été accepté. Elle a suivi ces normes.
M. RUSSELL: Je vais me servir d'un autre exemple pour éclairer le
sujet. Une construction de chemin a été faite censément
pour déboucher chez les Indiens dans la Mattawin. Est-ce 49 milles? Je
suis peut-être dans l'erreur; je me sers de cela comme exemple. Qui a
établi les normes de cette route, dont les travaux ont été
faits par la Consolidated Bathurst? Est-ce le ministère ou la
Consolidated Bathurst qui établit les normes? Est-ce qu'on a
procédé de la même façon en donnant une subvention
à la compagnie pour faire tant de milles de chemins sans établir
de normes ou si on a établi des normes mais en disant à la
compagnie: Si vous suivez ces normes, nous contribuerons pour une subvention de
tant qui est une compensation partielle pour la construction d'une route?
M.DRUMMOND: Dans le cas particulier dont vous parlez, la compagnie, au
moment de l'établissement du contrat avec le ministère, a
déterminé les normes qui seraient utilisées lors de la
construction du chemin.
Quant à nous, nous avions à surveiller si ces normes, tel
que spécifié, avaient été suivies.
M. RUSSELL: Est-ce que ces normes correspondent à celles de la
voirie? Parce que si on a fait une route pour la libre circulation des
habitants d'un village indien, on devrait avoir des normes qui satisfont au
moins à celles de la voirie, des chemins de troisième classe,
parce que demain je dis demain mais ce sera peut-être dans
quelques années cette route sera remise à la voirie. Cette
dernière aura alors l'entretien de cette route; sera-t-elle, à ce
moment-là, obligée de la reconstruire ou si cette route est
actuellement construite selon des normes acceptables par la voirie pour
demeurer d'une façon permanente?
M. DRUMMOND: A ce moment-là, on s'est informé du
côté fédéral si on avait des exigences
particulières au point de vue des normes. Comme c'est nous qui
étions impliqués directe- ment dans la construction de chemins
forestiers et qui connaissions la façon dont on traçait nos
chemins, ceux qui sont responsables du côté fédéral
n'avaient pas de normes à nous fournir. Nous leur avons donc
présenté les nôtres qu'ils ont acceptées.
M. RUSSELL: Cela va plus loin que cela. Je ne veux pas être
malcommode en posant toutes ces questions, mais il y a des points à
éclaircir qui sont importants. D'abord, je disais que demain je
veux dire dans un avenir assez rapproché probablement qu'on
remettra ces chemins à l'entretien de la province sous la
responsabilité de la Voirie. Mais il y a encore l'utilisateur de ces
routes. Si on construit des routes pour faire sortir les habitants d'un
village, qu'ils soient indiens ou autres, on permet aussi au grand public de
monter sur ces routes. Cela devient une route provinciale. Est-ce que le
contrôle de la circulation sur ces routes sera fait suivant les normes
qui sont établies pour la libre circulation dans la province, par le
gouvernement?
M. DRUMMOND: C'est plutôt considéré comme des routes
forestières.
M. RUSSELL: C'est cela qui est important et qui est assez grave. Il peut
se produire des choses joliment embêtantes pour le ministère et
pour l'utilisateur des routes, et aussi pour les habitants, parce que sur ces
routes, autant dans cette région que dans d'autres, on va circuler avec
des camions avec des charges beaucoup plus larges que la normale. Je comprends
par cela qu'on aura construit des routes un peu plus larges que les routes
normales, dans des routes de troisième classe.
Mais s'il arrive un accident, le camion est hors la loi. Est-ce que la
compagnie sera automatiquement responsable de l'accident ou si cela pourrait
être considéré que la compagnie utilisait une route
privée?
M. DRUMMOND: C'est plutôt considéré comme une route
privée à ce moment-là.
M. RUSSELL: Donc, vous ne pensez pas qu'à ce moment-là on
devrait avoir des indications pour avertir les gens qu'ils sont sur une route
privée et que, pour circuler sur cette route, ils sont obligés
d'avoir un permis au préalable?
M. DRUMMOND: Cela pose tout le problème des routes
forestières. La Voirie a considéré au début de la
dernière année de prendre sous sa juridiction toute la
construction des routes forestières et cela a posé un
problème insurmontable parce que, si ce sont des routes
considérées comme des routes publiques au sens de la Voirie, les
entrepreneurs forestiers sont obligés de suivre les normes des grandes
routes publiques et toute notre industrie forestière va
tomber, ne sera pas capable d'absorber ces coûts.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais que ce soit
examiné très objectivement. Il faut examiner le point, il est
sérieux.
Il est tellement sérieux que, sur ces routes actuellement, sur
une que je connais en particulier, il y a du public qui circule et, de plus en
plus, le trafic va augmenter et, de plus en plus, il y a des camions qui vont
descendre avec des charges qui dépassent la normale, ou des charges qui
sont hors la loi, si vous voulez. Il va y avoir demain, ou dans un avenir assez
rapproché, un accident. Il faudra que l'un ou l'autre soit averti. Il
faudra que les compagnies ou la compagnie soient conscientes que, s'il arrive
un accident, leurs véhicules sont considérés hors la loi,
ou il faudra demander à la compagnie qui utilise la route, si elle est
reconnue comme une route privée, qu'il y ait des indications informant
le public qui prend cette route qu'il le fait à ses risques et
périls et de surveiller les camions qui y circulent, parce qu'il est sur
une route privée. Il y est à ses risques. Autrement, il y aura
des implications fâcheuses.
M. DRUMMOND: II y a certainement des points à
éclaircir.
M. RUSSELL: Je pense que cela doit être éclairci, c'est
assez grave. Dans ma région, c'est certain. Je suis convaincu, par les
réponses que j'ai obtenues aujourd'hui et déjà aux
crédits, que c'est la même chose qui se passe dans d'autres
régions. Remarquez bien que, lorsqu'on a fait une route de sortie, on a
donné des subventions, disant que c'était pour déboucher
le village des Indiens remarquez bien que cela me fait rire, c'est une
bonne justification, si on veut l'indiquer ainsi. On sait que c'est pour
justifier les subventions pour des chemins de pénétration. Mais
il faut reconnaître quand même que les Indiens vont les utiliser et
le grand public va les utiliser. Et si on permet au grand public d'utiliser un
chemin qui a été subventionné par la province et qui est
reconnu comme un chemin quasi public, il y a un danger qui est grave. Donc, il
faudra y voir et on est mieux d'y voir avant...
M. DRUMMOND: II faut dire que la subvention est venue du
fédéral.
M. RUSSELL: Indépendamment d'où la subvention vient, que
ce soit du fédéral ou du provincial... D'abord, je crois peu aux
subventions fédérales, parce que c'est donné à la
province de Québec et c'est l'argent des gens du Québec. C'est
une subvention gouvernementale, que ce soit fédéral, provincial
ou municipal, c'est quand même une subvention qui vient du grand public
et la raison qu'on a donnée, c'est pour faire un chemin de sortie pour
les habitants d'un village, reconnu comme un village indien, mais aussi pour
permettre aux habitants qui n'habitent pas ce village indien, mais qui veulent
y aller, de circuler librement, en ayant l'enregistrement de la province. Parce
que je pourrais poser la question autrement. Est-ce qu'il sera
nécessaire, aux véhicules de la compagnie qui circulent sur ces
routes-là, d'être enregistrés ou s'ils pourront circuler
sans enregistrement? Ce serait la question posée de façon
différente.
M. DRUMMOND: Est-ce que ce serait mieux de fermer ces chemins au grand
public? C'est cela le noeud de l'affaire aussi, parce qu'il y a une demande
à cet effet et il faut tenir compte des coûts impliqués
dans les standards de voirie. Alors, c'est tout cela qu'il faut
équilibrer. Comme on a dit, on en a parlé sérieusement
avec la Voirie, et, en fin de compte, il a été
décidé, pour le moment, de continuer tel qu'on agit
aujourd'hui.
M. RUSSELL: Dans les chemins de pénétration
forestière, où cela demeure un chemin privé, où il
n'y a pas de village ou de groupement à la tête du chemin, cela
peut être conservé et utilisé comme un chemin privé,
même si les Terres et Forêts ont contribué au chemin de
pénétration, mais lorsqu'on a donné une subvention sous le
couvert d'une route publique, qu'on l'indique comme tel dans les documents,
qu'on fait réellement un chemin de sortie pour les habitants d'un
village et qu'on laisse circuler librement ces gens-là en leur imposant
un enregistrement... Parce que celui qui a un véhicule comme moi, comme
un autre qui va circuler sur cette route, cela prend un enregistrement,
autrement, on est hors la loi. Est-ce qu'on est d'accord?
Par contre, étant donné que ça devient, en
même temps, un chemin de pénétration, la compagnie, ou les
compagnies vont l'utiliser pour le transport lourd, pour sortir du bois, il
sera reconnu comme un chemin privé, donc elles ne sont pas
obligées d'avoir un enregistrement. Elles ne sont même pas
obligées de se conformer à la loi des charges, à la loi
des largeurs des véhicules, ni à la loi des longueurs. Donc, s'il
arrive un accident, qui a raison? Est-ce la personne qui circule sur une route
de la province ou si c'est l'entrepreneur qui circule sur une route
privée? On l'établit de quelle façon? Je me pose la
question, je la pose au ministre. Je ne donne pas la solution, je vous dis la
gravité du problème. Je sais que les gens circulent sur cette
route actuellement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Kamouraska.
M. PELLETIER: Dans le comté de Kamouraska, vous avez la route du
lac de l'Est, comme on l'appelle. Cette année, le chemin appartient au
ministère de la Voirie. Il y a des entrepreneurs qui circulent dans ce
chemin, ils ont brisé
le chemin cette année et ils sont actionnés. C'est le
contraire un peu, mais la Voirie a pris le chemin, le ministère des
Terres et Forêts le lui a cédé. Le problème se pose,
car l'entrepreneur a brisé le chemin avec ses camions, ce n'est plus
passable, sur une longueur de 20 milles. Alors, de quelle façon le
ministère des Terres et Forêts peut-il prendre position? Il y a
seulement une voie...
M. RUSSELL: Je pense que la question est peut-être posée au
ministère des Terres et Forêts, mais c'est au gouvernement de
prendre position et d'établir une politique pour ces routes, afin que
les gens qui vont circuler là-dessus sachent exactement quels sont leurs
droits. Je pense que la compagnie qui va circuler là-dessus, la police
provinciale va l'arrêter; il sera un peu malheureux. Si je comprends
bien, la police provinciale a quand même accès à cette
route et elle peut arrêter le public. Donc, ce n'est pas une route
privée. Tandis qu'un chemin de pénétration en forêt,
qui est fait même avec une subvention des Terres et Forêts, la
police provinciale n'en a pas le contrôle. La compagnie peut circuler
avec des camions suivant ses normes à elle, à condition qu'elle
n'embarque pas sur le chemin public. De quelle façon peut-on
régler cette question? C'est un problème.
M. DRUMMOND: Cela devient un problème légal.
M. RUSSELL : C'est un problème légal auquel il faut
trouver une solution avant qu'il ne s'aggrave trop. Je sais qu'il y a deux cas
particuliers où on a fait des routes dans la province, c'était
pour sortir des villages indiens. Cela a été la justification de
la subvention venant du fédéral. Remarquez bien que ça
dérange peu que ce soit le fédéral ou le provincial. Mais
on a créé un chemin public, ce n'est plus un chemin privé.
La question se pose.
M. DRUMMOND: Dans ces cas particuliers, vous avez probablement raison.
Il y a une ambiguïté à savoir si c'est un chemin public ou
privé.
M. RUSSELL: Ce qu'il faut aussi reconnaître, c'est que si la
compagnie savait d'avance, en faisant cette route, partiellement à ses
frais, et avec Une subvention, elle n'accepterait pas la subvention pour que
ça demeure un chemin privé. Parce que si elle était alors
obligée de se conformer aux normes des routes et tout le reste, elle
préférerait payer complètement de sa poche pour que
ça demeure un chemin privé. Cela représente une
différence de coût. Je pense que le ministre le reconnaît.
Donc, il y a là une ambiguïté et je pense que, dans le
contexte actuel, ce serait peut-être mieux de l'annoncer comme un chemin
privé en avertissant le public que c'est à ses risques, que des
camions circu- lent là-dessus, des camions forestiers, qui ont droit
à des charges différentes des charges normales. S'il arrivait un
accident, l'un et l'autre sauraient exactement ce qu'il en est.
M.DRUMMOND: C'est une question bien soulevée, aucun doute
là-dedans. La solution n'est pas facile non plus.
M. RUSSELL: Je suis conscient de ça. J'espère que le
ministre prend cette question en délibération avec son
collègue de la Justice et avec son collègue de la Voirie pour
tâcher d'analyser cette situation et d'y trouver une solution.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 3, adopté.
Elément 4: Aide à la production forestière
privée.
L'honorable député de Lotbinière.
Aide à la production forestière
privée
M. BELAND: Faisant suite à ce que j'avais commencé
à dire au ministre ce matin, est-ce qu'on pourrait avoir un tour
d'horizon relativement à cette aide à la production
forestière privée? Qu'est-ce que ça va comprendre au cours
de l'année 1973? Premièrement, est-ce qu'on peut faire un tour
d'horizon et ensuite, nous poserons les questions s'y rattachant?
M. DRUMMOND: Au début de notre étude, il y a quelques
jours, on a discuté de ce problème. Comme on l'avait dit,
c'était décidé par le ministère qu'une de nos
priorités, pour les années à venir, ce serait de
développer un système, ou améliorer et continuer le
développement d'un système d'aide à la forêt
privée, étant donné son importance vis-à-vis de
l'approvisionnement des usines dans la province. Un des grands problèmes
depuis le début, c'est de savoir comment avoir des boisés
privés rentables. On a étudié et on continue un certain
projet pilote vis-à-vis des fermes forestières. Il y a aussi
certaines autres formules sur lesquelles on travaille, telles le groupement
forestier. On fait présentement une tournée de certaines
régions de la province après avoir fait un certain sondage
vis-à-vis de l'opinion des producteurs en ce qui concerne
l'aménagement de leurs boisés. On discute avec eux des
problèmes et de ce que le gouvernement pourrait faire pour les aider. Ce
qu'on préconise, c'est qu'à l'automne, après avoir
étudié tous les éléments donnés, on en
arrive à un cadre d'incitations pour améliorer la production et
l'aménagement des boisés privés. Je parle d'un
système de crédits-subventions.
UNE VOIX: Adopté.
M. BELAND: J'avais posé ma question d'une façon un peu
plus spécifique ce matin, concer-
nant les possibilités de stimulation en vue de
l'amélioration des terres boisées privées. Est-ce que le
ministère a l'intention de remettre sur pied cette politique qui
existait il y a quelques années et qui était sous la direction,
pour un bon bout de temps du moins, de l'ingénieur forestier, M. Roch
Delisle on y voyait M. Fafard, M. Jean-Paul Dubé, etc. et
qui avait pour mission d'essayer de renseigner les producteurs de terres
boisées privées pour qu'ils améliorent leurs
boisés? Par le fait même, cela améliorait le rendement et
la qualité du bois à l'intérieur de ces secteurs. Est-ce
que le ministère...
M. DRUMMOND: On parle de la vulgarisation ou de l'éducation des
cultivateurs. C'est ça?
M. BELAND: En somme, oui.
M.DRUMMOND: On est en train de développer un système
d'association des producteurs forestiers qui aurait pour but de faire
ça. Quand même, on continue actuellement le programme qu'on avait
dans le passé. J'ai même eu l'expérience d'assister
à une réunion où on avait rassemblé beaucoup de
producteurs de sirop d'érable pour discuter de l'aménagement et
des techniques en ce qui concerne la production du sirop d'érable. On a
aussi des réunions avec les producteurs d'arbres de Noël, une autre
bonne utilisation qui semble être paysante. Je pense que Fernand
Côté peut donner beaucoup d'explications sur ce qu'on fait dans le
domaine de la vulgarisation. Mais généralement, on continue dans
cette voie et je pense que le député de Lotbinière serait
d'accord avec nous pour dire que le travail de base le plus important est
probablement l'éducation.
En fait, selon l'organisation proposée dans le syndicat ou
l'association de propriétaires forestiers dont le ministre parle, il
s'agirait de confier aux offices et syndicats actuels de producteurs de bois,
des nouvelles responsabilités, notamment en matière de
vulgarisation et en matière de services techniques, en plus de la mise
en marché qu'ils possèdent déjà.
Le ministère, pour sa part, financerait les offices
entièrement pour la partie de la vulgarisation tandis que les services
techniques, tels les services spécialisés d'évaluation,
etc., seraient financés, du moins à moyen terme, par les
utilisateurs et la mise en marché par les producteurs de bois, pour
qu'elle reste évidemment indépendante de toute attache.
Le ministère dans cette optique continuerait de former des
conseillers techniques qui se situeraient surtout au niveau d'hommes-ressources
pour ces organisations, pour les aider à former ou à tenir des
réunions, comme vous l'avez mentionné tantôt.
M. BELAND: Alors, ce serait principalement de l'aide technique qui
serait ni plus ni moins payée par le ministère pour tâcher
d'aider les plans conjoints de producteurs de bois afin qu'eux, comme
organisme, puissent faire l'éducation forestière à peu
près à tous les points de vue.
M. DRUMMOND: C'est cela. Le ministère donnerait une subvention
à l'organisme des producteurs de bois, pour qu'il ait du personnel
technique pour la partie de la vulgarisation et aussi à une autre
partie, le service technique. Ce sont des services plus
spécialisés comme des inventaires plus précis ou des
services d'évaluation par exemple, si un bonhomme veut vendre sa
terre, il veut faire faire l'évaluation, etc. là, ce
serait l'utilisateur qui paierait. Mais la partie de la vulgarisation telle que
vous en parliez, quand vous avez nommé tantôt les
ingénieurs Dubé, Delisle et autres, elle serait financée
par le ministère entièrement; mais le personnel affecté
à ces organismes, à cette partie, cette activité,
appartiendrait à l'organisme des producteurs.
M. BELAND: Faisant suite à cela, est-ce que vous avez
pensé à mettre sur pied je crois que cela a
été suggéré par le Dr Lussier lors de sa
comparution en commission parlementaire des terres et forêts la
possibilité de faciliter aux producteurs le regroupement,
peut-être pas un regroupement total, mais l'achat de petits
boisés? Ou, avez-vous pensé à former comme une
espèce de banque de terres boisées qui serait mise à la
disposition de ceux qui voudraient agrandir, peut-être à
l'intérieur d'un rayon bien déterminé, ne dépassant
pas un rayon bien déterminé, leur ferme forestière?
M. DRUMMOND: Oui, en fait, cette possibilité dont vous faites
mention pourrait se situer à deux niveaux. Le Syndicat des
propriétaires forestiers pourrait avoir accès à un
éventuel crédit forestier et pour l'achat des terres à
vendre des propriétaires qui veulent quitter pour une raison ou pour une
autre, les unités de gestion telles que les groupements forestiers ou
les fermes forestières auraient accès aussi au crédit
forestier pour pouvoir acheter les terres à vendre ou former une
forêt communale pour avoir, un moment donné, une belle forêt
boisée qui pourrait servir tout le groupe de propriétaires. C'est
dans le même sens, quand vous faites mention du Dr Lussier.
M. BELAND: Est-ce que j'ai bien compris que ces crédits
forestiers seraient mis à la disposition, même pour l'achat de
machinerie pour la production même?
M. DRUMMOND : Dans la projection que nous avons faite sur les
crédits forestiers, il y aurait un crédit à long terme qui
servirait surtout à la constitution de massifs forestiers,
c'est-à-dire l'achat des terres...
M. BELAND: L'immobilisation par achat.
M. DRUMMOND: ... tandis que pour l'achat de la machinerie
elle-même, les gens auraient accès à un crédit
à moyen terme, évidemment, avec des conditions qui sont
différentes quand même parce que le moyen terme, chez nous est de
cinq à quinze ans, le long terme de quinze à soixante et le court
terme de un à cinq ans, à peu près.
M. BELAND: Etant donné que le ministre, je crois, et d'autres
spécialistes dans la matière je le présume tout au
moins ont été ailleurs, dans d'autres pays, pour voir
certains boisés, constater sur place, est-ce que vous avez vu
approximativement un agencement du genre de celui que l'on veut implanter
ici?
M. DRUMMOND: Oui, en fait je faisais partie justement du voyage dont le
député de Dubuc, M. Lessard, parlait ce matin, l'organisme...
UNE VOIX: Saguenay.
M. DRUMMOND: Saguenay, je m'excuse,... du voyage organisé avec
les Affaires intergouvernementales, qui était constitué de six
membres dont trois producteurs de bois, membres de la Fédération
des producteurs de bois et trois fonctionnaires. Nous avons été
voir ensemble l'organisation, les structures là-bas. Il y avait aussi
les groupements forestiers, et il y avait aussi tout l'organigramme de l'aide
à la forêt privée, au développement de la
forêt privée, ce qui est très important évidemment
en France. Evidemment, pour ma part, j'espère qu'on n'arrivera jamais
à quelque chose d'aussi enchevêtré comme les gens peuvent
avoir là-bas, quoiqu'ils aient quand même une expérience
très importante dans le cheminement de tous ces organismes et dans le
raccordement et la coordination de ces organismes. Nous avons été
voir aussi les exploitations, la mise en marché, comment le tout
s'effectuait. Evidemment, il y a bien des domaines où c'est pas mal
différent.
Peut-être que je pourrais signaler aussi que la deuxième
plus grande compagnie de pâtes et papiers et d'exploitation
forestière en Suède est la Sweden Forest Owners Association.
Cette compagnie a été fondée par les propriétaires
de boisé. Elle s'est développée. Peut-être
maintenant que c'est la plus grande parce que ce groupe était vraiment
en pleine expansion lorsque nous étions là. Ils ont quand
même le même problème qu'on a ici, savoir combien on paie
pour le bois.
LE PRESIDENT (M. Houde): L'honorable député de
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, avant de reparler du crédit
forestier, je voudrais parler d'abord étant donné que
c'est un problème qu'on connaît véritablement et qu'on
connaît aussi, je pense bien, en Europe du morcellement des
terres. On parle maintenant aujourd'hui d'un minimum de 1,000 acres pour que ce
soit rentable. Le ministère a fait une étude â ce sujet, le
ministre en parlait tout â l'heure. A la suite de cette étude,
est-ce qu'on a établi des statistiques par pourcentage sur la superficie
des territoires privés qui sont la propriété des individus
au Québec?
M. DRUMMOND: La superficie individuelle actuellement?
M. LESSARD: Oui.
M. DRUMMOND: Je crois que la moyenne est à peu près de 80
acres, quoique cette moyenne ait tendance à augmenter un peu selon les
régions. Avec l'enquête socio-économique qu'on avait faite
dans l'Estrie, par exemple, c'était beaucoup plus important que
ça. Par contre, dans d'autres, c'est moins important.
M. LESSARD: Dans certaines régions, on a maintenant des fermes
forestières et des groupements forestiers, puis des
sociétés d'exploitation forestière. Si on fait exception
de Sainte-Paule, de l'opération Dignité 1 de l'opération
Dignité 2, est-ce que dans certaines régions du Québec il
y a eu véritablement un regroupement où il existe des
propriétaires privés de 1,000 acres et plus?
M. DRUMMOND: Des propriétaires privés, vous ne parlez pas
de groupes de propriétaires?
M. LESSARD: De groupes de propriétaires où
l'expérience s'est véritablement vécue.
M. DRUMMOND: Actuellement, on a à peu près sept
groupements de fondés, on a des projets pour une vingtaine. Il faut dire
ici que quand je dis "on a", ce sont les propriétaires, parce que ce
sont eux qui, d'abord, s'organisent et nous demandent de les aider. Le premier
de ces groupements a été fondé dans Restigouche. Il
groupait trois paroisses. Actuellement ces gens-là songent à
regrouper une autre paroisse avec eux.
M. LESSARD: Quand ces groupes ont-ils été
fondés?
M. DRUMMOND: En 1971, je pense, c'est-à-dire que l'an
passé, le groupe de Restigouche a fonctionné pour la
première année.
M. LESSARD: Est-ce que les conséquences, les résultats
sont véritablement positifs? Est-ce que les propriétaires
s'entendent les uns avec les autres?
M. DRUMMOND: Dans Restigouche, on a été vraiment
étonné de voir cela a été au-delà
de mes espérances la réalisation ou l'esprit
d'équipe qu'avaient ces gens. On leur avait d'abord donné un
contrat pour faire des travaux sylvicoles sur des terrains publics, ce qui
représentait à peu près une somme équivalente aux
subventions qu'on leur donnait pour faire des travaux sylvicoles sur leurs
terrains privés.
Dans la convention qu'ils avaient créée, celle que les
gens de Dorchester notamment avaient mise sur pied, le propriétaire
avait la priorité de travailler chez lui, mais s'il ne faisait pas le
travail à faire, alors l'équipe le faisait.
On croyait que chaque propriétaire tiendrait mordicus à
travailler chez lui, du moins au début. On a été surpris
de voir que, dans Restigouche, les propriétaires ayant commencé
à travailler en équipe sur les terrains publics, sont
arrivés chez eux et ont continué en équipe, des
équipes de huit hommes, par exemple, où il y avait seulement deux
scies mécaniques; où il y avait seulement un
contremaître...
M. LESSARD: Cela est la formule du groupement forestier.
M. DRUMMOND: Oui, le groupement forestier, c'est une formule plus qu'un
nom, qui actuellement est fusionnée avec la Société
d'exploitation sylvicole. Dans la Gaspésie, cela s'appelle les
Entreprises agricoles et forestières; dans Dorchester, cela s'appelle le
Groupement forestier; dans la Beauce, le Groupement forestier; dans le
Saguenay, cela s'appelle la Société d'exploitation sylvicole. En
fait, c'est toute une formule de regroupements visant le même objectif,
c'est-à-dire la coopération, tout en motivant les
propriétaires et en respectant la valeur des propriétaires.
M.LESSARD: Moi, si je pose la question, cela veut dire qu'il y a de
l'espoir, parce qu'on sait que les cultivateurs, comme les gens qui ont leur
petit lot privé, sont extrêmement individualistes. Ils
étaient en tout cas extrêmement individualistes et voulaient avoir
le contrôle complet de leur terre. Mais l'expérience que vous avez
prouve qu'il est possible d'avoir une collaboration entre plusieurs producteurs
privés.
M. DRUMMOND: Ce qui me fait sourire, quand vous parlez d'individualisme,
c'est que, partout où l'on va... En France, on nous a dit: Ici c'est
différent de chez vous, les propriétaires sont très
individualistes. En Ontario et au Nouveau-Brunswick, ils nous disent aussi la
même chose: Ici, c'est différent de chez vous, les
propriétaires sont très individualistes.
M. LESSARD: Parce que souvent ils n'ont jamais appris à
travailler ensemble.
M. DRUMMOND: C'est cela. Moi, du moins d'après
l'expérience de Restigouche, je crois qu'il y a des espoirs très
importants de ce côté-là, parce que ces gens ont
très bien réalisé leur contrat et on a absolument...
M. LESSARD: Ce n'est pas encore au niveau des fermes collectives.
M. DRUMMOND : Les fermes collectives, non. Cela ne va pas le
devenir.
M. LESSARD: Des communes, c'est cela, des fermes collectives.
M. BELAND: D'ailleurs, il est peut-être rendu en Russie
soviétique, lui.
M.LESSARD: Je regrette, M. le Président, j'ai encore des
questions à poser.
M. BELAND: Allez-y.
M. LESSARD: Vous avez parlé du crédit forestier. Où
est-on rendu dans ce domaine actuellement? J'ai posé la question. Est-ce
qu'on s'est penché sur ce problème? Quels sont les montants
prévus, s'il y a lieu? Je sais qu'actuellement, on signe plutôt
des contrats; le ministère signe plutôt des contrats. Le
crédit forestier, M. le ministre, concernant le crédit forestier,
on parle du crédit forestier?
M.DRUMMOND: En ce qui concerne le crédit forestier, 0:1 est rendu
au point où nous avons un projet de loi, mais nous ne l'avons pas suivi
plus longuement que cela, parce qu'on veut faire nos enquêtes dans les
régions d'abord. Pour faire une analyse des programmes et des
résultats, il faut tenir compte de ces choses comme étant le
désir des gars. Est-ce qu'ils travaillent dans la collectivité?
Qu'est-ce qu'on peut donner comme incitation? Le grand problème, c'est
de développer notre plan, selon les informations reçues. On
récolte encore les informations et, à la fin de juin, nous aurons
complété notre tournée dans la province. Pendant
l'été, on va travailler sur le projet de loi, avec la
lumière de ce cas.
M. LESSARD: Est-ce qu'on a l'intention de limiter ce crédit
forestier justement pour le regroupement des terres réservées aux
coopératives et aux petits producteurs?
M. DRUMMOND: Pardon!
M. LESSARD: Est-ce qu'on a l'intention de limiter ce crédit
forestier pour fins de regroupements réservés aux
coopératives?
M. DRUMMOND: Non, je pense qu'on a dit, il y a quelques minutes, qu'en
développant notre système de crédit, c'est pour
l'incitation et le propriétaire d'un boisé privé qui veut
faire du travail lui-même, serait... Il y aurait certaines subventions
disponibles selon la formule 44.
M. LESSARD: Sous forme du crédit agricole?
M. DRUMMOND: Cela pourrait suivre cette
forme, mais je pense qu'en tout cela la meilleure incitation serait
d'effectuer des groupements ou la mise en commun de certains travaux.
M.LESSARD: Le ministre annonçait en février 1973 qu'il
avait l'intention sinon de créer, du moins de permettre la
création d'associations ou d'encourager la création
d'associations de sylviculteurs. Est-ce que cela a fonctionné? Où
en sommes-nous rendus? Est-ce que cette idée a germé dans la
population?
M. DRUMMOND: Le ministre a signé le premier protocole d'entente
entre la première association... De fait, les producteurs
eux-mêmes ont préféré garder le nom de syndicat
plutôt que celui d'association, parce que cela leur donne quand
même un cachet d'indépendance qu'ils n'ont pas avec l'association
et aussi c'est plus légal. Cela est fait en vertu de la Loi des
syndicats. Il y a eu un protocole d'entente entre le ministre et le Syndicat
des producteurs de bois du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour la première
association, sous le nom de Syndicat des propriétaires forestiers du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui est une espèce de prototype, qui est le
grand schème de ce que sera l'association de propriétaires qui
aura des activités, notamment, de mise en marché, de
vulgarisation et de services spécialisés.
M. LESSARD: Ce n'est pas une société de gestion comme
telle.
M. DRUMMOND: Non. C'est-à-dire que tout cela est situé
à deux niveaux. Il y a le niveau des services, qui est le syndicat, qui
peut, lui, par contre, peut-être faire exécuter et aussi avoir une
équipe de bûcherons mobiles. Mais seulement, cela n'est pas sa
vocation. Sa vocation est de donner des services autant d'ordre juridique que
de génie forestier, que de techniciens forestiers, que de
comptabilité à des organismes de gestion, des unités de
gestion qui sont la ferme forestière, le boisé de ferme, le
groupement forestier, les sociétés sylvicoles...
M. LESSARD: C'est cela.
M. DRUMMOND: ... entreprises agricoles...
M. LESSARD: C'est un genre de fédération des unités
de regroupement qui existent déjà.
M. DRUMMOND: C'est cela. Des unités de gestion dont le petit
propriétaire forestier isolé est aussi compris dans ces
unités de gestion...
M. LESSARD: ... pour se donner des services
spécialisés.
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. BELAND: Les questions que j'ai à poser font suite à la
fondation de ces groupes de sylviculteurs. Est-ce que l'on est rendu
suffisamment loin pour pouvoir même sortir des coûts moyens de
production à la corde, par exemple, pour le bois de pâte ou encore
le p.m.p. de grume, de sciage, différents coûts comme cela, le
transport? Est-ce que l'on peut déjà analyser une certaine
quantité de coûts?
M. DRUMMOND: Actuellement, les travaux que nous avons
exécutés, autant nous que ceux du FRUL, l'opération
DIGNITE, ont été surtout des travaux de restauration sur les
terrains privés. L'an dernier, Restigouche a fait de la restauration.
Cette année, elle fera aussi de l'exploitation. Je ne sais pas si je
comprends bien votre question. Vous voudriez savoir si les économies
réalisées à cause de ces grandeurs, de ces grandes
unités...
M. BELAND : D'après ce que vous dites, cela a plutôt
été un travail de restauration et non de production.
M. DRUMMOND: Oui. L'an passé, aussi bien dans les
opérations Dignité qu'aux groupements ou dans les fermes
forestières, cela a surtout été de la restauration. Il
s'est fait un peu de récupération, mais pas suffisamment pour
qu'on soit en mesure de parler, par exemple, de coût de transport
à la corde, à cause justement de ces organismes, si j'ai bien
saisi votre question.
M. BELAND: Parce qu'il y a plusieurs éléments qui entrent
en ligne de compte qui peuvent faire varier, par exemple, le coût ou les
différents coûts s'ils sont faits par un type en particulier, un
propriétaire unique ou encore par un groupe comme cela, qui s'est
formé en syndicat, ou de diverses natures. On peut analyser
après, à un certain moment, les coûts. Mais d'après
ce que je peux voir, vous n'en êtes pas rendus là.
M. DRUMMOND: Pour les coûts d'exploitation de la matière
première...
M. BELAND: C'est cela.
M. DRUMMOND: ... nous n'en sommes pas rendus là. On sait que,
pour les coûts de la restauration, on avait un projet, ODEQ-604, qui
existe depuis plusieurs années, où il y avait aussi des travaux
sylvicoles par petit propriétaire individuel, c'est-à-dire
isolé, alors que l'ingénieur ou le technicien allait chez lui, le
surveillait individuellement. A ce moment, les coûts pour la restauration
ou la surveillance au groupement forestier de Restigouche sont nettement
inférieurs à ce que cela nous coûte quand on doit aller
voir chaque petite propriétaire, qui n'est pas nécessairement
voisin l'un de l'autre, qu'on doit, évidemment, faire un plan de gestion
à chaque propriétaire et qu'on doit guider chaque
propriétaire au lieu de guider une
équipe de propriétaires. Evidemment, les coûts sont
de beaucoup inférieurs en groupe, lorsqu'ils travaillent en
équipe. Au niveau de la restauration, on le sait. On a suffisamment de
chiffres pour le savoir. Seulement, au niveau de l'exploitation, on ne peut pas
vous le dire.
Peut-être pas cette année, mais l'an prochain, est-ce que
vous allez pouvoir avoir un graphique quelconque, compte tenu du taux de
croissance, par exemple, augmentant depuis qu'il y a cette restauration
forestière dans un secteur donné comparativement à un
autre secteur donné, puisque vous avez parlé de sept ou huit
secteurs différents?
M. DRUMMOND: Oui mais M, ce que vous voulez dire, c'est l'augmentation
de la matière ligneuse. Un an est quand même si je
comprends bien votre question relativement court pour pouvoir...
D'après les études antérieures, on devrait au moins
doubler il y en a qui parlent de quadrupler la production de la
matière ligneuse avec les travaux sylvicoles qu'on effectue à
l'intérieur des groupements ou à l'intérieur des
opérations Dignité. Je pense que, dans un an, on ne pourra pas
dire qu'on a doublé la production parce que cela prend un laps de temps
plus long.
Nous avions le témoignage ce matin du député de
Lotbinière sur l'efficacité des travaux sylvicoles qu'il a
effectués chez lui et il nous a dit comment cela avait vraiment
augmenté le rendement de sa propriété, de sa terre.
M. BELAND: De toute façon, pour ce qui me concerne, c'est
entendu, sur ma propre ferme forestière, j'ai augmenté de plus du
double dans l'espace de dix ans le rendement annuel. Par contre, à un
moment donné, c'est bon de voir ailleurs et même à
l'intérieur de ces groupements de quelle façon ou dans quelle
mesure il peut y avoir augmentation. La question suivante serait celle-ci:
Combien d'acres en moyenne sont contenues â l'intérieur de ce
syndicat de sylviculteurs ou de ces syndicats de sylviculteurs?
M. DRUMMOND: Je pense que, lorsqu'on parle de syndicat, c'est au niveau
de la région. Est-ce que vous parlez du syndicat ou du groupement?
M. BELAND: Premièrement, prenons le groupement.
M. DRUMMOND: Actuellement, il y a à peu près 10 milles
carrés de superficie qui sont intégrés dans les
groupements. On vise à peu près 100 milles carrés de
superficie de propriétés forestières
intégrées d'ici peut-être cinq ou six ans parce que,
toujours d'après l'expérience de Restigouche, cela double
à peu près chaque année. Parce que les gens regardent ce
qui se passe et après...
M. BELAND: Dans ce cas-là, je présume que vous avez un
nombre minimum d'acres à atteindre par groupement forestier, selon vos
vues.
M. DRUMMOND: Au début, du moins quand les gens ont reçu
l'approbation du ministre, on leur demande s'ils représentent à
peu près 4,000 à 5,000 acres pour commencer le groupement, pour
un noyau. On ne commencera pas un groupement avec 200 ou 300 acres.
M. BELAND: Oui, mais à ce moment-là, quand vous parlez de
ce groupement, est-ce que c'est un groupement de quatre personnes ou de quatre
ou cinq ou huit propriétaires?
M. DRUMMOND: Non, c'est à peu près une trentaine de
propriétaires.
M. BELAND: Ah bon!
M. DRUMMOND: Mais ce ne sont pas nécessairement des ouvriers. Ce
que je veux dire, c'est que tous les propriétaires ne travaillent pas;
à peu près la moitié des propriétaires travaillent,
sont intéressés â travailler. Les autres, ce sont des
citadins, des villageois ou des rentiers.
M. BELAND: Dans ce cas-là, il y a une nette différence
quand même avec le propriétaire unique qui aurait, comme on en
parlait tantôt d'ailleurs c'est connu de tout le monde pour
que ce soit rentable au moins 1,000 ou 1,200 acres, quelque chose comme cela.
Pour que ce soit rentable.
M. DRUMMOND: Mais la différence en fait est dans la
possibilité de réaliser des économies grâce â
du travail en équipe ou grâce à de la mécanisation
moins importante. Si huit gars travaillent ensemble, ils n'ont besoin que de
deux scies mécaniques et non chacun d'une scie, ni d'emmener huit
automobiles dans le bois; ils peuvent monter à deux. Ce sont tous des
trucs du genre. En fait, si le contremaître ou les administrateurs des
groupements sont de véritables et bons administrateurs, ils vont
réaliser des économies grâce â cela.
M. BELAND: En gros, c'est tout simplement une des manières par
lesquelles nous pouvons procéder pour tâcher d'aider une certaine
quantité de personnes à s'intéresser davantage à la
forêt.
M. DRUMMOND: C'est cela. C'est un des éléments.
M. LESSARD: Juste une petite question. Il y a un problème qui se
pose justement pour le regroupement de ces gens-là, c'est que les terres
sont divisées par des territoires de la Couronne. Est-ce qu'il y a eu
une négociation avec le gouvernement ou des ententes pour permettre dans
ces régions la cogestion avec le gouvernement?
M. DRUMMOND: C'est dans la formule, c'est prévu dans le cadre des
opérations Dignité. On avait peut-être fait un
précédent de la politique.
Il n'est évidemment pas question d'entamer les grandes
unités, mais il est question de prendre les lots vacants, les
réserves cantonales et d'intégrer cela, d'entrer dans les
groupements au même titre que n'importe quel autre propriétaire
avec les mêmes avantages et les mêmes inconvénients ou les
mêmes obligations; ce qui veut dire que là où cela s'y
prête, par exemple, on peut doubler la superficie du groupement, la
superficie forestière des propriétés privées avec
les propriétés du gouvernement.
M.LESSARD: Est-ce le gouvernement qui est responsable de
l'administration de son territoire ou...
M. DRUMMOND: Non, ce sont les administrateurs du groupement. Toutefois,
le gouvernement, en tant qu'actionnaire, devra avoir nécessairement ses
représentants.
M. LESSARD: Alors, le gouvernement est membre de l'association au
même titre que n'importe qui.
M.DRUMMOND: C'est un propriétaire. Il devient propriétaire
privé à ce moment-là.
M. LESSARD: II va apprendre à faire de la sylviculture.
M. DRUMMOND: Maintenant, on y met une restriction. On met des terres
publiques pour favoriser le développement des terres privées et
on dit: On va mettre jusqu'à un maximum de la superficie que
vous-mêmes mettez dans tout cela. Autrement dit, on ne voudrait pas
arriver avec 80 p.c. de terres publiques et 20 p.c. de terres
privées.
M. LESSARD: Pour empêcher aussi que le gouvernement prenne
exclusivement le contrôle.
M. DRUMMOND: C'est cela. Et aussi pour inciter la participation des
autres aussi.
M. LESSARD: Je pense que c'est une belle formule...
M. BELAND: Quant à la possibilité d'aide ou de prêts
avancés, est-ce que le groupement... Supposons qu'il y ait 3,000 acres
à l'intérieur de ce groupement-là et que l'on trouve six
cordes à l'acre debout, combien le groupement va-t-il pouvoir emprunter
avec les garanties normales?
M. DRUMMOND: En théorie, le groupement, à partir de
là, s'il n'a pas de forêt communale, ne pourra pas emprunter sur
le marché, je ne parle pas du crédit forestier, mais sur le
marché de la finance normale, parce que la propriété ne
lui appartient pas. C'est le propriétaire qui reste toujours
propriétaire de son boisé et, en fait, il s'engage à
respecter un plan d'aménagement, et s'il ne fait pas le travail qui doit
être fait, il laisse les administrateurs du groupement aller le faire
exécuter chez lui. Le crédit forestier, justement, c'est un de
ses objectifs de pallier le désintéressement des prêteurs
éventuels parce que, eux, ne prêteront pas sur une
propriété qui ne leur appartient pas.
M. BELAND: Oui, mais combien justement? C'était là ma
question, combien de crédit forestier, dans quelle mesure, est-ce qu'il
va pouvoir emprunter $10,000, $15,000, $20,000, quoi?
M.DRUMMOND: Actuellement on étudie cette question avec le
ministère de l'Agriculture. Il faut quand même essayer d'avoir une
politique qui soit cohérente avec la sienne aussi.
M. BELAND: Avec l'Office du crédit agricole.
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. BELAND: D'autres productions, en somme...
M. DRUMMOND: Oui, cela va se compléter, c'est d'ailleurs...
Les modalités seraient à peu près les mêmes
au point de vue de la garantie.
M. BELAND: Peut-être une possibilité d'emprunt à 70
p.c. ou 75 p.c. de la valeur.
M. DRUMMOND: Oui, avec les mêmes modalités que le
crédit agricole.
C'est quand même un peu tôt pour dire que ce serait X
dollars par acre, mais c'est dans l'ordre général de nos...
M. BELAND: Est-ce qu'il y a obligation d'une assurance contre le feu,
par exemple, de ladite forêt?
M. DRUMMOND: Cela peut être une des conditions. Mais les
modalités ne sont pas toutes précisées dans ces
détails-là. Cela devient la responsabilité de
l'office...
M. BELAND: L'Office du crédit forestier.
M. DRUMMOND: ... qui va administrer cette...
Dans le projet, on prévoit que ce sera l'Office du crédit
agricole qui va administrer le crédit forestier pour faciliter la
manutention des dossiers et pour ne pas prendre la même hypothèque
deux fois sur le même terrain, ou des choses semblables.
M. BELAND: Ce serait tout simplement une section supplémentaire
à celles qu'elles ont présentement.
M. DRUMMOND: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions?
M. RUSSELL: M. le Président, en parlant de terrains
privés, est-ce que ce n'est pas à même ces terrains
privés que la cartonnerie de Cabano va s'alimenter?
M. DRUMMOND: Oui, en partie. A peu près 50 p.c. de son
approvisionnement.
M. RUSSELL: Est-ce que cette cartonnerie est en train de se
réaliser? Est-ce qu'on a demandé des garanties des terrains
privés?
M. DRUMMOND: Disons que les négociations se poursuivent.
M. RUSSELL: Elles se poursuivent actuellement par le ministère
des Terres et Forêts ou par le ministère de l'Industrie et du
Commerce?
M. DRUMMOND: Non. Par la Société populaire des pâtes
et papiers.
M. RUSSELL: Est-ce qu'elle exige une certaine garantie des terrains
privés pour garantir les crédits qui vont être
avancés?
M. DRUMMOND: Ils ont signé des ententes avec les offices de
producteurs. Avec deux offices de producteurs: celui de La Pocatière et
celui de Rimouski.
M. RUSSELL: Qui vont garantir des quantités annuelles?
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. RUSSELL: De quelle façon peut-on exiger d'un
propriétaire de terrains qu'il fournisse une quantité de son bois
s'il n'est pas satisfait des négociations?
M. DRUMMOND: On n'exige rien, c'est la société populaire
qui a négocié ça avec les offices de producteurs. Ce n'est
pas le gouvernement.
M. GIASSON: D'ailleurs, ce sont des gens qui se connaissent bien.
M. DRUMMOND: Le gouvernement n'est pas intervenu.
M. RUSSELL: Le ministre pourrait peut-être nous expliquer sur
quels terrains ils se connaissent bien pour justifier cet avancé du
député de l'Islet? Parce qu'on a beau se connaître, tout de
même, il faut comprendre ceci...
M. GIASSON: Sur le plan humain.
M. RUSSELL: ... on parle de $50 millions, ça va peut-être
dépasser $60 millions ou $70 millions quand on aura fini. Au
départ, on parlait de près de $20 millions. Pour justifier ou
garantir un montant de cette importance, malgré les subventions du
fédéral qui ont été annoncées par M.
Marchand à l'occasion des élections, il faut quand même
penser qu'il y aura des sommes investies par l'entreprise privée et les
subventions du gouvernement. Je ne vois pas, à ce jour, â l'heure
actuelle, de quelle façon on pourrait garantir l'alimentation des
terrains privés autrement que par une entente tacite mais qui n'a aucune
valeur juridique. Est-ce que le ministère des Terres et Forêts
prévoit, s'il y a un problème d'alimentation des terrains
privés, de quelle façon il pourra les alimenter avec les
territoires de la couronne existants dans cette région?
M. DRUMMOND: Je pense que ça relève d'un contrat à
signer entre la compagnie et les syndicats impliqués. A ce
moment-là, la compagnie serait satisfaite, espérons-le, de
l'entente faite pour leur approvisionnement.
M. LESSARD: Un des premiers points discutés a été
cette question d'approvisionnement. Le problème à
Sacré-Coeur était une questiop d'approvisionnement: on l'a
déplacé de l'autre côté, parce que la rive sud
semblait avoir l'approvisionnement nécessaire. Cela ne veut pas dire que
le problème est réglé pour autant.
M. RUSSELL: La question est de taille et je voudrais être
assuré, au moins moralement, qu'il y a un pouvoir remis entre les mains
de quelqu'un de sorte que si, parfois, advenant une entente signée par
un groupe de propriétaires de terrains privés, si ces derniers
refusent de couper du bois sur leurs territoires pour alimenter cette usine qui
aura coûté assez cher, on aura une façon ou l'autre de les
forcer à l'alimenter.
M. GIASSON: Lorsque la société populaire a
été créée, sa promotion a été faite
par les mêmes personnes qu'on retrouve à l'intérieur des
offices de producteurs, tant de Rimouski que de La Pocatière.
Présentement, les offices de producteurs font de la mise en
marché des bois et il les dirigent là où ils ont des
marchés ouverts, c'est-à-dire vers les compagnies
pape-tières. Le jour où l'usine de Cabano fonctionnera, je ne
verrais pas pourquoi les offices de producteurs ne dirigeraient pas les bois
qu'ils commercialisent vers Cabano. Pourquoi pas vers Cabano? Si Cabano est
compétitif dans les prix qu'il peut payer, aussi bien aller à
Cabano.
M. RUSSELL: S'il ne l'est pas.
M. GIASSON: S'il ne l'est pas, c'est une autre équation.
M. RUSSELL: Donc, la seule garantie que nous avons actuellement, c'est
la bonne volonté d'un office qui contrôle la production des
terrains privés et qui...
M. DRUMMOND: En cas de litige, on a la Régie des marchés
agricoles, qui peut déterminer le prix.
M. GIASSON: Même si la Régie des marchés agricoles
fixe le prix des feuillus ou des résineux vers les usines de pâtes
et papiers ou vers Cabano, si la Société populaire des
pâtes n'est pas en mesure de payer les prix déterminés par
la régie, pourquoi l'Office des producteurs qui doit travailler d'abord
pour ses membres et trouver de meilleurs prix pour les bois qu'ils produisent
serait-il tenu, à prix inférieur, d'aller vers Cabano? Si le
monde des pâtes et papiers dans le résineux est en mesure de payer
plus cher et que la Régie des marchés agricoles ou la
régie forestière, si elle existe au temps des
négociations, si elle juge que les producteurs sont capables de
négocier avec le monde des pâtes et papiers de manière
à établir tel prix la corde et livrer à tel endroit et
que, par contre si Cabano n'a pas cette rentabilité pour payer les prix
que les pâtes et papiers paient aux producteurs, je pense que le premier
devoir de l'Office envers ses membres est de trouver le meilleur marché
pour l'écoulement des produits.
M. DRUMMOND: C'est aussi de respecter les obligations selon le contrat
signé.
M. GIASSON: Les offices ne peuvent tout de même pas prendre des
engagements formels, annuels pour des producteurs. Ils ne peuvent s'engager
à diriger la production des producteurs membres des offices vers Cabano
que si le prix se compare avec les autres marchés.
C'est là que la garantie d'approvisionnement pose un doute comme
vient de le mentionner le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, c'est le seul doute qui demeure dans
mon esprit. J'ai connu des coopératives dans lesquelles des membres
avaient contribué financièrement pour les faire démarrer
et, après quelques années, ils y croyaient tellement qu'ils
expédiaient ailleurs leurs produits. Alors il est arrivé que les
coopératives ont fléchi dans leurs activités et arrivaient
avec des déficits à la fin de l'année. Or, le gouvernement
était obligé, comme un bon père de famille, d'arriver avec
de fortes subventions pour combler les coffres de la coopérative. Cela
s'est vu souvent. Actuellement, je pense qu'on peut se trouver dans une
situation un peu semblable. Je comprends que j'ai vécu des circonstances
où les coopératives d'électricité ont
fonctionné. Mais là, le territoire était captif, les gens
n'avaient pas le choix, ils étaient obligés d'acheter leur
électricité de la coopérative et de payer le prix
imposé par la coopérative ou on coupait
l'électricité. C'était différent. Mais, dans le
contexte de Cabano, je pense qu'il y a beaucoup de précautions à
prendre parce que le ministre actuel ou son successeur va se retrouver avec une
situation qui ne sera peut-être pas trop agréable. Il sera
obligé de se retourner vers les forêts de la province et d'envoyer
des produits, peut-être à grands coûts, pour permettre
à cette industrie qui aura coûté plusieurs millions de
dollars de fonctionner. Je crois que le ministre devrait se rendre compte de
cette situation avant que cela aille trop loin. Jusqu'à maintenant il y
a eu trop de subventions d'annoncées et il y a trop de variations dans
le prix de l'immobilisation. Cela m'inquiète.
M. le Président, je laisse cette question au ministre, à
lui de trouver la solution pour garantir la population dans cette
région.
M. le Président, à l'élément 4,
supercatégorie Fonctionnement, catégorie 1: Traitements, je
remarque qu'on demande des crédits pour $765,000 pour 45
employés. A l'élément 3, on avait demandé $602,0,00
pour 46 employés. Donc on a un employé de moins et on demande
$163,000 de plus. Je me demande quel est cet employé qui exige tellement
d'argent.
M. DRUMMOND: Les $756,000 ce n'est pas seulement pour le fonctionnement,
c'est pour tous les éléments du programme.
M. RUSSELL: Je regarde en bas, ici, il y a 45 postes, ce qui n'est pas
nécessairement 45 employés. Est-ce ça? A
l'élément 4. En haut, à l'administration, les traitements,
c'est $765,000. Si je comprends bien, c'est pour le salaire des
employés. Est-ce cela?
M. DRUMMOND: J'ai ici $756,000 qui représentent tous les
éléments du programme. Vous avez dans ça des études
et des subsides pour des travaux sylvicoles.
M. RUSSELL: A Traitements, vous avez $765,000.
M. DRUMMOND: Je peux vous fournir les explications; $765,900 c'est le
montant dont vous parlez.
M. RUSELL: C'est ça!
M. DRUMMOND: II y a la rémunération
régulière de 37 employés: $318,000; augmentation de 18
p.c. au bordereau de septembre: $54,000; traitements pour huit postes vacants;
$110,000; avancement d'échelon; $3,500; Prévisions de
traitements: $10,500. Donc, employés à temps plein: $496,300;
employés occasionnels: $60,000; saisonniers et surnuméraires:
$32,600; surtemps: $12,000. Les deux sous-totaux représentent un grand
total de $600,900, à quoi il faut ajouter $150,000 dans le cadre des
projets ARDA, soutien à la forêt
privée pour les plans de développement du secteur
forestier Abitibi, Témiscamingue, Saguenay, Lac-Saint-Jean et $15,000 de
L'ODEQ pour des forêts de démonstration. C'est ce qui
évidemment montre...
M. RUSSELL: Est-ce que ceci est pour des traitements?
M. DRUMMOND: C'est pour des salaires... C'est le même
fonctionnement, vous avez là-dedans...
Vous avez du régulier et de l'occasionnel là-dedans; c'est
pour ça. Les effectifs sont pour le régulier. C'est ce qui
explique la différence.
M. RUSSELL: Donc pour les réguliers, c'est 45 postes.
M. DRUMMOND: C'est ça! $318,000. M. RUSSELL: C'est seulement
$318,000.
M. DRUMMOND: Plus $110,000 pour les huit postes vacants. Cela fait
$428,000.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est la même chose pour
l'élément 3?
M. DRUMMOND: A l'élément 3, voyez-vous, la
rémunération régulière est de $294,100 et quatre
postes, $25,000 ce qui fait $319,000, comparativement à $428,000.
M. RUSSELL: Alors, c'est la même chose qui se produit à
chacun des éléments. Vous avez les employés permanents et
les employés occasionnels.
M. DRUMMOND: Oui, et ce qui change un peu les choses, c'est le fait que
vous avez des projets ARDA et ODEQ. Si on fait l'étude du budget, ici,
on remarque pour ARDA et ODEQ dans le programme 4, élément 4, que
vous avez $165,000 de plus. Si vous prenez le fonctionnement, cela
représente $2,200,000 seulement pour ARDA et ODEQ qui viennent s'ajouter
au budget régulier et qui sont remboursables.
M. RUSSELL: De quelle façon procède-t-on pour l'engagement
des employés occasionnels?
M. DRUMMOND: Par le ministère, c'est-à-dire, le service du
personnel a une formule spéciale. Vous voulez dire dans le choix des
employés?
M. RUSSELL: Dans le choix des employés occasionnels?
M.DRUMMOND: Jusqu'à actuellement, ce sont ceux qui se
présentent.
M. RUSSELL: Ceux qui se présentent, est-ce que ce sont des
employés engagés exclusive- ment à Québec ou s'ils
sont engagés dans la province pour le fonctionnement...
M. DRUMMOND: Dans toute la province.
M. RUSSELL: Dans toute la province. A qui se présentent ces
gens-là? Se présentent-ils directement...
M. DRUMMOND: Aux centres de main-d'oeuvre régionaux.
M. RUSSELL: Ce sont les centres de main-d'oeuvre qui s'occupent du
placement.
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. RUSSELL: Lorsque l'on veut avoir du placement, il faut se diriger
chaque fois vers le centre de main-d'oeuvre?
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. RUSSELL: Si quelqu'un va voir le fonctionnaire qui travaille sur
place, il ne peut pas avoir du travail?
M. DRUMMOND: Pas nécessairement. Il pourrait arriver, par
exemple, que le centre de main-d'oeuvre je prends un cas particulier
acceptera de nommer une personne dont le nom est mentionné, quand
il s'agit d'une personne d'expérience pour remplir un emploi
spécifique, un type qui a une spécialité. Mais de
façon générale, toutes les demandes se font là-bas.
On suggère des noms et les employés sont engagés de cette
façon.
M. RUSSELL: C'est-à-dire que le bureau de placement
suggère des noms?
M. DRUMMOND: Oui, il envoie des noms.
M. RUSSELL: Dans la liste, tels qu'ils se présentent, n'est-ce
pas le premier arrivé, le premier servi?
M. DRUMMOND: Non, pas pour autant que je suis concerné.
M. RUSSELL: Donc, cela devient le patronage du chef de service au bureau
de placement?
M. DRUMMOND: Là, au bureau de placement, c'est un autre
domaine.
M. RUSSELL: Je vous pose la question, parce que s'il y a des gens qui
vont là...
M. DRUMMOND: Le bureau de placement soumet des noms; il peut les
soumettre par ordre d'arrivée. On ne sait pas, nous. Il nous soumet des
noms pour les demandes que l'on a faites.
M. RUSSELL: C'est cela. Le ministère se plie au choix du bureau
de placement.
M. DRUMMOND: Oui.
M. RUSSELL: D'accord. Cela devient ce que j'ai dit. Cela devient le
patronage c'est connu sous ce nom-là du chef de service du
bureau de placement?
M. DRUMMOND: Là, on ne sait pas.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des normes d'exigence pour la
qualité des hommes que vous utilisez?
M. DRUMMOND: Evidemment. Si on demande des ouvriers forestiers, il faut
que l'on nous envoie des ouvriers forestiers, et si le type ne fait pas
l'affaire, on peut le retourner et en demander un autre.
M. RUSSELL: Oui, d'accord. Maintenant, vous nous avez laissé
entendre qu'au fur et à mesure qu'ils se présentaient, vous avez
de la difficulté à avoir de la main-d'oeuvre actuellement?
M. DRUMMOND: Moi, ce que je voulais dire, c'est pour le personnel
technique généralement. Par exemple, il est assez difficile
d'avoir des ingénieurs forestiers occasionnels, parce que ce n'est quand
même pas un statut qui est tellement reluisant, parce que le gars n'a
aucun avantage marginal et n'a aucune sécurité non plus.
Evidemment, aussitôt qu'il peut se trouver un emploi permanent, il y va.
Alors, si on veut avoir des ingénieurs forestiers pour la région
de l'Abitibi, bien souvent, le gars qui nous est envoyé par le
gouvernement...
M. RUSSELL: Mais les ingénieurs forestiers ne sont pas
placés par les bureaux de placement provinciaux? Lorsque vous engagez un
ingénieur, son salaire est couvert par un ordre en conseil; il est
payé suivant un tarif bien établi d'avance?
M. DRUMMOND: On peut engager des ingénieurs forestiers à
contrat ou comme occasionnels ou même de la même façon que
d'autres fonctionnaires.
M. RUSSELL: Vous les engagez à quel taux?
M. DRUMMOND: A l'équivalent du salaire de la classe, s'il
était fonctionnaire.
M. RUSSELL: Quel est le salaire payé à ces ouvriers
occasionnels?
M. DRUMMOND: D'ouvriers occasionnels? Vous parlez d'ouvriers... Ce sont
les salaires en vigueur établis par le ministère du Travail par
une convention collective.
M. RUSSELL: Le même salaire qui se paie à la Voirie?
M. BELAND: J'aurais une question supplémentaire concernant
toujours l'élément 4.
Est-ce qu'on continue toujours, disons au point de vue de la
forestration par exemple, l'aide qui a été accordée depuis
un bon bout de temps dans la fourniture de plants, soit de trois ou quatre ans
d'âge, pour "reforestrer" enfin, je ne donne peut-être pas
le bon mot mais pour tâcher de procéder à une
semence ou à une reforestation d'un territoire donné qui a
été dénudé ou encore si c'est un champ... Est-ce
que ça continue à peu près comme ça existait dans
les années passées?
M. DRUMMOND: Ils s'améliorent. Cela va même en
augmentant.
M. BELAND: II y a une augmentation de combien de plants?
M. DRUMMOND: Pour les territoires privés, l'an prochain, on va
avoir trois millions de plus à mettre sur les terrains privés que
ce qu'on a mis l'an dernier. Autrement dit, l'an dernier, il s'en est
planté environ onze à douze millions sur les terrains
privés et, cette année, ça va être quatorze à
quinze millions, avec une possibilité d'accroissement à
l'automne, selon la demande, parce qu'il y a de la plantation de printemps et
de la plantation d'automne. Cela, ça veut dire qu'à l'heure
actuelle, on a probablement, en pépinière, 22 millions de plants
prêts à mettre en terre et, après l'été, il
va y avoir six millions de plants qui seront prêts à mettre en
terre. Suivant la demande, ces six millions peuvent être attribués
ou autrement, ils seront laissés en pépinière pour
plantation le printemps prochain.
M. BELAND: Et l'augmentation est dans quelle essence? Est-ce que c'est
en pins, en épinettes de Norvège?
M. DRUMMOND: Les proportions, ce sont l'épinette, le sapin et le
pin, c'est 50-50. Je peux relever ça parce qu'on en a parlé
hier.
On a discuté de toute la question des travaux sylvicoles et du
reboisement.
M. BELAND: Alors, si vous avez donné des chiffres hier, je vous
en dispense.
M. DRUMMOND: Les chiffres ont été donnés.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions à
l'élément 4?
M. RUSSELL: Oui. Il y a seulement une autre question qui
m'inquiète un peu, M. le Président. Je suis convaincu que le
ministre peut me répondre. C'est à la catégorie
"services", à l'élément 4, c'est $1,886,000. Quelle
est
la raison pour laquelle on exige tant de crédits à la
catégorie services?
M. DRUMMOND: A cette catégorie sont payées les
études effectuées par des organismes habilités de la
pratique privée, en vue de l'implantation de fermes forestières.
C'est un projet ODEQ, $60,000. Il y a deux projets ARDA dans les régions
qu'on connaît. Saguenay-Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue,
pour un montant de $222,000, l'aide à la forêt privée. Il y
a également un montant de $1,500,000 pour le réaménagement
des paroisses à vocation indéterminée. Cela, c'est
justement le fonds de recherche de l'université Laval, opération
DIGNITE. D y a également les groupements forestiers, $100,000. Ce qui
représente $1,886,000.
M. RUSSELL: Est-ce que ces services augmentent d'année en
année?
M. DRUMMOND: Ils vont augmenter parce qu'en fonction de la politique
qu'on est en train d'élaborer pour aider la production forestière
privée, on veut augmenter ces crédits-là pour justement
aider la formation de groupements, donner des subventions pour faire plus de
travaux sylvicoles et tout ça.
M. RUSSELL: II ne s'agit pas d'une nouvelle politique, c'est une
politique qui se continue, qui est commencée depuis quelques
années.
M. DRUMMOND: Oui, excepté qu'on le fait dans un cadre nouveau,
comme on l'a expliqué tout à l'heure, en fonction des groupements
et des syndicats de propriétaires forestiers et tout ça.
M. RUSSELL: Est-ce que les programmes d'ARDA et de l'ODEQ, c'est un plan
qui est établi par eux, mais les travaux sont faits par le
ministère des Terres et Forêts?
M. DRUMMOND: Et surveillés par le ministère. Toute la
facturation est estampée ODEQ ou ARDA et remboursée par le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
Et les plans sont faits par le ministère.
M. RUSSELL: Et il y a une contribution du fédéral dans
chacun des cas?
M. DRUMMOND: Oui, la contribution, dans ce cas-ci, voyez-vous, est de
$3,028,000. Alors, c'est le remboursement complet de la dépense qu'on a
pour les projets ARDA et ODEQ.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 4, adopté.
Programme 5: Gestion interne et soutien, élément 1.
Gestion interne et soutien
M. BELAND: M. le Président, on note une augmentation quand
même assez sensible, puisqu'il s'agit d'environ $300,000, à
l'élément 1, "direction du ministère". Qu'est-ce que
ça comprend, grosso modo?
M. DRUMMOND: Pardon?
M. BELAND: A l'élément 1, "direction du ministère",
si vous voulez donner l'éventail de ce que peut comporter cet
élément-là.
M. DRUMMOND: A ce programme, et plus particulièrement aux deux
éléments qui le composent, sont prévus des crédits
budgétaires dont le ministère a besoin pour la poursuite
d'activités bien spécifiques qui apparaissaient à
l'article de l'administration des prévisions budgétaires 72/73. A
noter cependant que la recherche et l'inventaire canadien des terres
apparaissent maintenant au programme 1 : Connaissance de la forêt.
La répartition des activités par éléments de
programme est la suivante: L'élément no 1, celui que
considère la direction du ministère, on retrouve: les frais de
traitements, de voyage du personnel du cabinet du ministre et de celui du
sous-ministre, des directeurs généraux, de leur
secrétaire, des administrateurs régionaux et finalement du
personnel administratif de la station forestière de Duchesnay.
A l'élément 2, nous verrons par la suite les frais
reliés aux activités du conseil de la recherche, du service du
personnel, du service de la gestion financière, du service de
l'information, du service de l'informatique, du service de la gestion du
matériel de la station forestière de Duschesnay, des services
administratifs des bureaux régionaux, de certains membres du personnel
attaché aux directions générales.
En ce qui concerne l'élément no 1, vous demandez
d'où provient l'augmentation de tout près de $300,000.
L'augmentation provient en grande partie... Il y a $91,000 qui proviennent de
l'augmentation de 18 p.c. qui a été accordée sur le
bordereau de salaire, qui représente $91,400. Les autres augmentations,
il y en a qui proviennent... Au budget de l'an dernier, par exemple, on
trouvait l'administration du domaine territorial, c'est-à-dire le
directeur général et son personnel de soutien tout près de
lui.
Cette année, vous avez l'administration du programme 4,
élément 1, qui est passé au programme 5. C'était
l'administration générale des bois et forêts qui
représente un montant de $60,000. Vous avez l'administration du domaine
territorial qui représente $47,700. Après cela, il y a eu ce
qu'on appelle des réaménagements financiers entre les
éléments de programmes.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a une demande ici, à cet
élément, pour 59 postes. Est-ce que ce sont des postes
occupés? Quelle est l'augmentation avec le nombre de postes
accordés l'an dernier?
M. DRUMMOND: Au programme 5, élément 1, à la
direction du ministère, vous avez 52 postes occupés...
M. RUSSELL: ... actuellement.
M. DRUMMOND: ... et sept postes vacants.
M. RUSSELL: Combien y en avait-il l'an dernier?
M. DRUMMOND: C'est plus compliqué, parce que...
M. RUSSELL: Vous n'avez pas cela.
M. DRUMMOND: On pourrait l'avoir par l'autre livre du budget. Mais les
comparaisons sont difficiles à faire à cause...
M. RUSSELL: D'accord.
M. DRUMMOND: ... justement parce que vous avez ramené des gens
d'un peu partout. Il y a des directeurs généraux.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y en a qui avaient été mis sur
les tablettes et que vous avez ramenés au ministère ou si vous
n'en aviez pas mis sur les tablettes? C'est seulement une information. C'est
qu'à certains ministères ils en ont placé sur les
tablettes. Vos tablettes n'étaient pas assez larges; vous n'en avez pas
mis sur les tablettes.
M. DRUMMOND: D n'y en avait pas de partis du ministère.
M. RUSSELL: II n'y en avait pas de partis. Vous avez conservé
ceux qui y étaient. Ceux qui ont quitté le ministère sont
des gens qui ont pris leur retraite.
M. DRUMMOND : Nous avons un directeur qui a été
prêté à l'Agence canadienne de développement pour du
travail au Kinshasa. Il doit revenir au mois de juillet.
M. RUSSELL: A cet élément bien particulier, combien de
personnes ont pris leur retraite durant l'année en cours, l'année
qui vient de se terminer? Parce que c'est un service très important. Ce
sont les haut fonctionnaires, ceux qui entourent le ministre et nous voulons
nous assurer qu'il y a autour de lui une continuité, pour être
certains qu'il est bien renseigné et que la philosophie qu'il a
introduite au sein du ministère est bien respectée.
M. DRUMMOND: Est-ce que vous demandez pour tout le
ministère...
M. RUSSELL: Non.
M. DRUMMOND: ... ou seulement ici?
M. RUSSELL: II s'agit du programme 5, catégorie 1: Traitements,
élément 1 seulement.
M.DRUMMOND: A l'heure actuelle, en préretraite, il y a M.
Deschamps, M. Boutin.
M. RUSSELL: II est en préretraite? M. DRUMMOND: En
préretraite.
M. RUSSELL: Combien M. Boutin avait-il de jours de vacances
d'accumulés?
M. DRUMMOND: M. Boutin, ce n'est pas de la préretraite. C'est de
la retraite. Je crois que, dans le cas d'un sous-ministre, il n'y a pas de
congé de préretraite, parce qu'il bénéficie
déjà d'années supplémentaires du fait d'être
sous-ministre. Il est tombé directement à la retraite.
M. RUSSELL: A la retraite, directement. M. Deschamps est en
préretraite parce qu'il avait une accumulation de jours de maladie qui
n'avaient pas été utilisés...
M. DRUMMOND: C'est justement.
M. RUSSELL: ... et qui peuvent s'échelonner sur combien de temps?
Un an? Deux ans?
M. DRUMMOND: Cela se termine tout prochainement, mais pour votre
édification, je dois vous dire que M. Deschamps, même s'il
était en préretraite, a continué quand même à
travailler bénévolement à REXFOR comme conseiller.
M. LESSARD: Depuis quand M. Boutin a-t-il pris sa retraite?
M. DRUMMOND: M. Boutin a pris sa retraite depuis que j'ai
été nommé.
M. LESSARD: C'est justement, c'est parce que... depuis quand avez-vous
été nommé?
M. DRUMMOND: II l'a prise durant l'exercice précédent, en
janvier 1972.
M. LESSARD: On le retrouve encore au poste de sous-ministre dans le
rapport.
M.DRUMMOND: C'est le rapport 71/72 que vous avez.
M. LESSARD: D'accord.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il n'a pas pris sa retraite avant que vous soyez
nommé?
M. DRUMMOND: Oui. Il a pris sa retraite le 31 décembre 1971. J'ai
été nommé en janvier 1972.
M. RUSSELL: Parce qu'il y aurait eu un peu de problèmes s'il y
avait eu deux sous-ministres. Il aurait pu surgir des problèmes
majeurs.
M. DRUMMOND: C'est bien sûr, on a toujours des problèmes
lorsqu'il y a un sous-ministre, avec deux, ça devient
intolérable.
M. LESSARD: Mais c'est la division des pouvoirs, la division des
responsabilités. C'est la loi de Parkinson. Le ministre en nomme
toujours deux pour qu'ils ne prennent pas sa place.
M. DRUMMOND: Si vous me permettez, il y a eu une question, ce matin, du
député de Saguenay et je ne voudrais pas qu'il l'oublie. Elle
concernait les dépenses de transfert. Je lui avais dit que
c'était aux cinq ans. Je puis lui fournir les détails ici.
M. LESSARD: Les sociétés qui recevaient des
subventions.
M. DRUMMOND: Dépenses de transfert: $205,000. 11 y a des bourses
d'étude et de perfectionnement à des non-fonctionnaires, des
diplômés de la faculté de foresterie et de
géodésie: $17,000.
M. LESSARD: Est-ce que ce montant a été
complètement dépensé? On aurait dit qu'on a
été obligé d'arrêter le perfectionnement du
personnel parce qu'il y avait une politique gouvernementale qui...
M. DRUMMOND: Si vous me le permettez, on pourra revenir sur la question
dans une seconde parce que ce n'est pas à la même
catégorie, mais aux autres dépenses.
M. LESSARD: D'accord, allez-y.
M. DRUMMOND: Cela s'applique à des fonctionnaires qui ont
étudié, avec traitement.
M. LESSARD: Ce sont des bourses d'étude.
M. DRUMMOND: On va y revenir. Les bourses d'étude de $17,000. A
la fin de l'année, on a des demandes de diplômés de
l'université dans le cas surtout de la faculté de foresterie et
de géodésie, soit des élèves assez brillants qui
demandent l'aide du ministère pour préparer une maîtrise.
Evidemment, nous ne voulons pas nous substituer à d'autres
ministères dont c'est effectivement l'objet principal. Alors, cette
année, on y consacre $17,000. Il y a aussi les prix au lauréat du
mérite forestier: $2,200. Il y a une subvention à la
faculté de foresterie et de géodésie de
l'université Laval: $120,000. Cette somme est employée pour des
travaux effectués durant la période estivale à la
forêt Montmorency par des élèves qui ne sont pas
diplômés encore, des élèves de troisième
année, qui vont faire divers travaux pratiques sur le terrain.
Il y a des subventions: $43,400 à l'Association forestière
québécoise. Cela comprend les clubs 4-H, la semaine de l'arbre,
la bourse du premier ministre: $400.
M. RUSSELL: La bourse du premier ministre?
M. DRUMMOND: II y a une bourse du premier ministre qui est
accordée depuis nombre d'années aux clubs 4-H.
M. LESSARD: Ce n'est pas celle qu'il avait gagnée?
M. RUSSELL: II avait un budget pour cela, le premier ministre.
M. LESSARD: Ce n'est pas celle qu'il avait gagnée? Non,
c'était le mérite agricole, qu'il avait gagné, le premier
ministre.
M. DRUMMOND: II y a également $15,000 pour l'Association des
manufacturiers de bois de sciage.
C'est une question de collaboration du ministère dans un travail
de classification des produits du bois.
M. LESSARD: D'accord, continuez.
M. DRUMMOND: Banquet de l'Ordre du mérite forestier, $2,400;
congrès de l'Association internationale de cartographie, $5,000; c'est
cela, le détail; pour continuer, il y a onze autre sujets de
dépenses. A cette catégorie, c'est la dépense de $52,000
dans le cadre d'un projet gouvernemental de perfectionnement de ses
employés. Chaque ministère doit consacrer à cette fin une
somme prédéterminée qui a été fixée
à $52,000.
Ces dépenses sont pour des fonctionnaires qui sont envoyés
compléter des études dans des secteurs bien
déterminés pour lesquels cet argent est prévu.
M. LESSARD: L'argent prévu pour les fonctionnaires, est-ce qu'il
a été dépensé?
M.DRUMMOND: Pas totalement cette année. J'ai l'explication
quelque part.
M. LESSARD: Parce que le gouvernement a décidé de faire
une étude globale sur la qualification, sur le perfectionnement des
fonctionnaires?
M. DRUMMOND: Ce n'est peut-être pas complet encore, à
causes des données, mais il a été dépensé
cette année $12,000 pour des frais de perfectionnement, toutes sortes de
frais. Est-ce que vous voulez les noms et les...
M. LESSARD: Non, mais combien de fonctionnaires ont profité de
ces cours?
M. DRUMMOND: II y a 41 fonctionnaires. M. LESSARD: Pour combien de
dollars?
M.DRUMMOND: $10,174. Mais ces gens sont déjà payés.
Ce sont seulement les frais d'inscription...
M.LESSARD: Ce sont strictement les frais de cours. Alors, parfait, M. le
Président, merci au ministre de m'avoir répondu, alors qu'il
avait oublié la question.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autres questions?
M. RUSSELL: A la super catégorie: "fonctionnement", aux
contributions et pensions, il n'y a aucun crédit. Est-ce que cela
comprend les montants versés pour les pensions des fonctionnaires?
M. DRUMMOND: Un instant, je vais vérifier. Contributions et
pensions? Non, on va le retrouver, je crois que c'est au programme 5,
catégorie 2, pour un montant de $150,000 pour les accidents de
travail.
M. RUSSELL: Ces gens-là ne paient pas pour les accidents du
travail?
M. DRUMMOND: C'est la contribution du ministère. Elle est
groupée à un seul endroit au secteur administratif
concerné, qui est le programme 5, catégorie 2.
M. RUSSELL: Ah! le programme 5, élément 2.
M.DRUMMOND: On en vient là. Il y a $150,000 prévus pour
cette fin.
M. RUSSELL: Donc, les crédits qui sont dépensés au
pro rata de chaque employé sont prévus à un autre
élément. C'est une façon de fausser les chiffres pour
induire la commission en erreur.
M. DRUMMOND: Je ne crois pas, ce qui arrive, c'est que les $150,000 sont
refractionnés aux régies internes. Quand bien même on le
marquerait... Cela a été fait au point de vue de la compilation,
au point de vue de la papeterie... Les pertes de temps... C'est
administré en bloc.
M. RUSSELL: Si c'est pour accélérer le temps, je
vais...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Elément 1, adopté.
Elément 2: Soutien administratif et technique du ministère.
M. RUSSELL: M. le Président, ici, il y a 295 employés,
postes demandés. Combien y en avait-il l'an dernier?
M. DRUMMOND: Tout d'abord, on va vous indiquer qu'il y a 268 postes
occupés, 27 postes vacants, pour un total de 295, comprenant un cadre,
deux professionnels, des fonctionnaires et des employés de
secrétariat. Le nombre qu'il y avait l'année passée, il
faudra en faire la compilation, il y a des bureaux régionaux avec...
M. RUSSELL: Les bureaux régionaux sont compilés
là-dedans?
M. DRUMMOND: Oui, mais les parties...
M. RUSSELL: Vous n'avez pas en main le nombre de postes qui
étaient comblés l'an dernier.
M.DRUMMOND: On a le total pour le programme et non pas par
éléments.
M. RUSSELL: II faudrait faire une déduction. Est-ce que,
moralement, on est convaincu que c'est le même nombre de postes que celui
de l'an dernier ou s'il y a une augmentation marquée?
M. DRUMMOND: Au niveau du programme, l'an dernier, on avait eu 361 et
cette année, il y en a 354.
M. RUSSELL: Les deux ensemble. M. DRUMMOND: Les deux ensemble.
M. RUSSELL: II y en avait moins cette année, il y a une
diminution d'employés.
M. DRUMMOND: A ce programme-là.
M. RUSSELL: Ce qu'on dit en français, des "shuffles".
M. DRUMMOND: De toute façon, on est en train d'implanter un
nouvel organigramme, c'est un changement de système
d'opération.
M. RUSSELL: Ce n'est pas un recyclage de la part du ministre qui se
serre la vis et qui range de côté.
M. DRUMMOND: Même s'il était de côté, cela
paraîtrait.
M. RUSSELL: Même s'il était de côté, il
apparaîtrait là. Il y a une diminution.
M. DRUMMOND: Cela n'a aucun rapport avec ça.
M. RUSSELL: C'est que ça n'aide pas le gouvernement à
créer ses 100,000 emplois, s'il y a une diminution!
M. DRUMMOND: Mais au total, on augmente. On ne peut pas tous les
réviser, au niveau de la Fonction publique en tout cas.
M. BELAND: La question ne se pose même pas, cela devient
évident.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autre question?
M. RUSSELL: M. le Président, je vois un montant de $150,000, ce
à quoi se référait tout à l'heure le ministre,
c'est pour la Commission des accidents du travail. Est-ce que ceci comprend la
totalité des employés du ministère ou si c'est simplement
pour les 354 postes qui sont demandés dont une partie n'est pas encore
comblée?
M. DRUMMOND: Ce sont des montants qui serviront à payer des
réclamations pour les accidents du travail pour tous les
ministères.
M. RUSSELL: Pour tous les ministères. Adopté.
Communications. Est-ce que le montant voté l'an passé a
été totalement épuisé?
M.DRUMMOND: Communications. Je peux vous donner ce qui concerne les
services administratifs, comme vous pouvez le concevoir lorsqu'on prend le
budget de l'an dernier, vous avez 1-1, 1-2, 1-3 jusqu'à 6. Alors il y a
eu une espèce de chambardement là-dedans. Voyez-vous, le 5-2 par
exemple, on peut toujours essayer de vous le trouver si vous le voulez, mais il
comprend les services administratifs, le service de l'informatique qui, l'an
dernier, était un sous-article, le 1-2; vous avez le service de
l'information 1-3, le service de la station forestière de Duchesnay 1-4.
Vous avez une partie des bureaux régionaux à 4-2. Vous avez une
partie de la région no 1, Rimouski. Pour ça, comme je vous l'ai
dit tout à l'heure, je vous ai indiqué un chiffre en ce qui a
trait au budget attribué aux bureaux régionaux pour les
traitements, qui était de $8,188,200. Je peux vous dire, pour les
bureaux régionaux, tout ce qui a été dépensé
comme centre de responsabilité. Mais la comptabilité
n'étant pas faite par programme, il est impossible de reconstituer cela
pour cette année.
M. RUSSELL: Je vous ferais remarquer, M. le Président, que si on
regarde les crédits de 72/73, à "communications" on remarque
qu'il y a eu des crédits de votés pour $313,000. Cette
année on demande $223,000. Donc c'est $90,000 de moins. C'est la raison
qui m'amène à vous demander si les crédits ont totalement
été épuisés l'an dernier. On sait qu'il y a une
augmentation marquée dans le coût des appels
téléphoniques.
M. DRUMMOND: II n'existe pas en fait de diminution par rapport aux
crédits accordés en 72/73, car il faudra, au début de
l'exercice, demander un virement de $81,200 dans la catégorie des
services professionnels administratifs et autres et à la
catégorie des services de transport et de communication, pour
répondre à des besoins du service de la gestion du
matériel pour lesquels des montants ont été, par erreur,
imputés â la mauvaise catégorie.
C'est ainsi que ce service n'a que $18,000 pour payer des frais
prévus pour $100,000. Lorsque nous avons soumis nos prévisions
budgétaires au ministre des Finances, le tout a été fait
par supercatégorie. A ce moment-là, il y a eu toutes sortes
d'analyses et tout cela s'est fait au niveau des supercatégories.
Lorsque c'est revenu avec une offre finale, disons, à quelques
exceptions près, nous étions obligés de partir de la
supercatégorie et de retourner aux niveaux inférieurs. C'est
là que c'est devenu très difficile, parce que cela ne laissait
plus de jeu lorsqu'il y avait eu des coupures de faites à cela, à
certains endroits.
M. RUSSELL: Donc, le montant de $313,000 qui avait été
voté l'an dernier, on n'est pas certain s'il a totalement
été épuisé?
M. DRUMMOND: Je peux vous donner des chiffres, si cela vous
intéresse?
M. RUSSELL: D'accord.
M. DRUMMOND: Je vais prendre un par un les montants que j'ai ici. A
l'administration, par exemple, pour le service de transport et des
communications ensemble, il y avait $50,400 au budget et on a
dépensé $46,400.
Maintenant, si je passe à l'informatique, on a
dépensé $4,700 et, à l'information, on a
dépensé $96,000.
M. RUSSELL: Mais quand ont été faits les crédits,
est-ce que ces montants ont été groupés pour
établir les $313,000? C'est quand on a fait la compilation pour demander
les crédits qu'il y a eu une erreur?
M. DRUMMOND: Oui. A ce niveau-là...
M. RUSSELL: Et on n'est pas certain si les crédits
nécessaires dépasseraient les $313,000? Si je comprends bien, il
y aura un virement de fonds qui sera fait d'un autre élément
à celui-là?
M. DRUMMOND: A l'intérieur...
M. RUSSELL: A l'intérieur du programme?
M. DRUMMOND: Chose certaine, quand vous faites l'addition de tout cela,
on va revenir exactement au même point. Il s'agit de
rééquilibrer les catégories à cause de certaines
erreurs qui ont pu être faites comme cela. Ce n'est pas
général, c'est dans quelques cas particuliers.
M. RUSSELL: Vous allez comprendre, M. le Président, notre
problème à nous. Si les spécialistes ont de la
difficulté, s'ils se trompent,
comment voulez-vous que nous, nous puissions suivre efficacement et
d'une façon rentable l'étude de ces crédits et nous
assurer que le ministre ne se fait pas jouer de tours.
Je parle toujours du ministre des Finances, c'est lui qui est pris pour
fournir les deniers au ministère pour garantir l'administration. C'est
notre rôle de le défendre.
M. DRUMMOND: Je comprends que c'est difficile, mais il y a toujours une
période de rodage lorsqu'on essaie de changer un système. Je
pense que même si ça n'aide pas d'une certaine façon, cela
va nous aider pas mal dans l'avenir.
M. RUSSELL: Donc, je me rends compte qu'il y a aussi au ministère
des Terres et Forêts des difficultés d'ajustement avec le nouveau
programme, les nouveaux crédits.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Peut-on dire que
l'élément 2 est adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, non, j'ai plusieurs questions
d'importance capitale que je voudrais poser.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Parfait. Alors, la commission suspend
ses travaux jusqu'à vingt heures quinze.
(Séance suspendue â 18 h 5)
Reprise de la séance 20 h 25
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
Autre question au programme 5, élément no 2?
M. BELAND: Quant à l'élément no 2, en ce qui me
concerne, je n'aurais pas d'autres questions.
UNE VOIX: Moi, non plus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme no 5 adopté.
Programme no 6. Le ministre des Terres et Forêts.
Gestion des terres publiques
M. DRUMMOND: Les objectifs principaux de ce programme sont vraiment
indiqués au livre des crédits budgétaires 73/74. Il ne
reste pas grand-chose à ajouter si ce n'est que le ministère des
Terres et Forêts continuera, comme par le passé, à oeuvrer
le plus possible dans ce secteur, compte tenu évidemment des ressources
financières mises à sa disposition à cette fin.
L'étude d'un tableau comparatif couvrant la dernière
période d'exercice révèle que les réalisations ont
été supérieure en 72/73 et ceci pour la plupart des
activités exercées. Cette constatation est très
intéressante si l'on considère, d'une part, les crédits
budgétaires impliqués et, d'autre part, la tâche immense
à accomplir pour répondre aux aspirations d'une population qui
veut sortir des milieux urbains pour se récréer soit en
forêt ou soit encore le long des nappes d'eau.
Le Québec connaît encore présentement ces espaces
verts qui s'accentuent d'année en année et qui se traduisent par
une demande sans cesse croissante de la part de la population. Le
ministère des Terres et Forêts fait tout en son possible pour
essayer de répondre à divers besoins, mais ne peut
malheureusement pas dépasser la limite de ses ressources
financières et humaines qui ne peuvent être augmentées sans
que cela ne soit au détriment d'une autre activité
également valable dans les priorités du ministère. Quoi
qu'il en soit, le ministère entend continuer ses efforts en 73/74 en vue
de rendre les plus grands services possible au plus grand nombre de personnes
possible.
Ces études relatives aux établissements de
villégiature se continueront et toute demande sera étudié
avec la plus grande attention. Ceci ne réglera peut-être pas tous
les cas, mais on ne pourra pas reprocher au ministère de n'avoir pas
fait tout ce qu'il lui était possible de faire à
l'intérieur de ses disponibilités.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, étant donné que nous
sommes justement au programme où nous devons discuter de cette partie
des crédits où c'est â la discrétion du ministre de
décider, à un certain moment, de l'utilisation de certaines
parties du domaine public, est-ce qu'il y a des choses de
décidées jusqu'à maintenant ou qui sont
étudiées présentement pour doter vous avez
parlé d'espaces verts les villes où la couronne a, dans le
moment, des espaces relativement grands, où il y a possibilité de
garder pour fins récréatives ou autres certains espaces verts
entourant les villes...
M. DRUMMOND: Peut-être peut-on prendre la question d'une autre
façon. Au ministère des Terres et Forêts, grosso modo, ce
que nous faisons, c'est administrer les terres publiques et il n'y a pas tout
â fait de mécanisme de planification de l'utilisation des terres
publiques.
Nous avons évidemment l'OPDQ qui est là-bas. Je pense que
nous avons discuté, au commencement de l'étude des
crédits, tout le problème du zonage et tout le problème du
zonage entre en ligne de compte lorsqu'on veut établir une politique en
ce qui concerne l'utilisation et des terres publiques et des terres
privées dans certains cas. Et lorsqu'on fait mention des terres
privées, c'est évidemment quelque chose d'assez difficile.
Nous avons discuté longuement le député de
Saguenay était ici, je pense, et il y avait le député de
Frontenac de la députation créditis-te de toute cette
question des problèmes de zonage. On a dit qu'au ministère des
Terres et Forêts, on a préparé une esquisse de loi sur le
zonage mais que dans cette loi du zonage, il y avait des prévisions pour
des zones ou des réserves écologiques.
A part cela, il y a le ministère des Affaires municipales qui est
impliqué en ce qui concerne les espaces verts et il y a aussi le
ministère de l'Agriculture qui a ses préoccupations pour garder
certaines terres comme terres agricoles. On a fait mention de ces
problèmes dans les autres provinces lorsqu'on a abordé tous ces
problèmes en essayant de légiférer.
Comme on l'a dit à ce moment-là, c'est complexe, mais
l'OPDQ étudie actuellement le problème et il y a le
ministère des Terres et Forêts qui est impliqué
là-dedans et qui fait ses suggestions. Nous avons un projet de loi
à cet égard que nous discutons dans ce cadre et j'aimerais bien
que ce soit adopté. Le gouvernement va en arriver, d'ici peu, j'en suis
convaincu, à instaurer une politique dans ce secteur assez complexe.
Même si nous sommes le ministère des Terres aussi bien que
des Forêts, grosso modo, à ce jour, c'est surtout l'administration
des terres et c'est seulement maintenant qu'on commence à avoir vraiment
les données nécessaires, comme l'inventaire canadien des terres,
pour définir une politique du zonage qui est le commencement de
n'importe quelle bonne politique dans ce genre.
Je dépasse peut-être un peu la question mais je veux dire
que ce n'est pas seulement une question d'espaces verts, mais cela en fait
partie, cela va plus loin.
M. BELAND: Cela en fait partie. La réponse a même
été élargie suite à la question que j'avais
posée mais je suis quand même fier que cette explication ait
été donnée.
Maintenant, si on va un peu plus à fond relativement à la
location de certaines parties du domaine public, au cours de l'exercice 72/73,
quelles ont été les parcelles de terrain du domaine public qui
ont été louées ou concédées, en quelle
quantité, où sont-elles situées, en somme, je ne le sais
pas?
M.DRUMMOND: Par la définition, catégorie, comme pour la
villégiature, pour fins municipales?
M. BELAND: Je pense que ce serait très intéressant de
savoir en quelle partie, à quel endroit il y a un début
d'aménagement d'espaces verts, comme on disait tantôt pour en
venir à avoir peut-être...
M. DRUMMOND: Disons que, pour les espaces verts, d'une certaine
façon, cela relève des municipalités impliquées de
voir à leurs propres affaires. Nous avons chez nous certaines
règles du jeu en ce qui concerne les modalités pour louer ou
vendre des terres aux municipalités pour certaines fins. Nous avons
également des règles pour la villégiature s'il est
question de cela. De plus, pour ajouter même un autre facteur
là-dedans, en ce qui concerne la villégiature, s'il s'agit d'un
étranger lorsque je parle d'étranger, je parle d'un sujet non
canadien la location coûte plus cher.
Peut-être que M. Descôteaux peut parler à ce sujet.
Je ne sais pas s'il a tous les détails nécessaires pour faire le
partage.
M. BELAND: Justement, peu importe que ce soit pour fins
éducatives que l'espace ait été loué ou
donné, peu importe la façon, aux municipalités, d'une
part. Peu importe également qu'il ait été loué
à des compagnies papetières ou mis à la disposition, dans
certains secteurs, de certaines autres industries afin de leur permettre de
l'alimenter en bois.
M. DRUMMOND: On parle de petites parcelles, c'est toute une gamme de
transactions.
Il faut bien se rappeler que nous parlons ici de villégiature.
Dans les activités de 72/73, ce n'est pas identifié par parcelle,
par lot, on donne le nombre de baux. Il y a eu 1,245 baux qui ont
été accordés pour fins de villégiature. Il
y a eu 511 transferts de baux; il y a eu 379 renouvellement de baux; 734
certificats de vente conditionnelle; 734 lettres patentes ont été
accordées à des gens qui détenaient des terrains et qui
ayant rempli les conditions, ont pu obtenir leurs lettres patentes; 804 lots
ont été rétrocédés; la superficie des lots
rétrocédés a été de 48,000 acres. De plus il
y a ici quelque chose qui concerne un secteur particulier simplement pour vous
donner une idée.
Le même travail se fait à l'échelle de la province.
L'an dernier, le député de Saguenay avait parlé de cette
question, alors on a ici quelques notes concernant les emplacements pour fins
de villégiature. Dans le canton d'Es-coumins, une grande partie est
actuellement réservée pour les activités de plein air et
nous avons accepté d'y exclure la location d'emplacements de
villégiature, sauf pour les lacs Rémi, au Brochet et quelques
autres. Canton d'Iberville, le Lac-aux-Cèdres fait l'objet d'un
plan-projet qui permet d'offrir environ 150 emplacements de villégiature
au public. Canton de Betsiamites, en bordure du golfe Saint-Laurent, 10
terrains arpentés sont encore disponibles. Canton de Ragueneau,
Lac-au-Foin, 20 terrains sont disponibles par suite d'un lotissement
préliminaire. Canton de Eudes, région de Haute-rive et de
Baie-Comeau, Lac Donlon, le ministère a fait arpenter 55 emplacements
dont trois sont réservés au public en général par
suite de l'existence à cet endroit d'une plage naturelle. Les 52 autres
terrains sont tous loués. Le Petit Lac Salé et le Grand Lac
Salé sont aussi ouverts à la villégiature familiale bien
que les emplacements ne soient pas encore arpentés. Canton de
Laflèche, le ministère des Terres et Forêts, avec la
coopération du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, qui a accepté de modifier les dimensions de la
réserve de chasse et de pêche Baie-Comeau-Hauterive
s'apprête à régulariser la présence de quelque 250
emplacitaires au Lac-à-la-Chasse, Saint-Joseph, Cinq Sens et quelques
autres dans le même secteur.
M. LESSARD: Ce n'est pas votre faute, mais j'aime moins ça,
malheureusement.
M. DRUMMOND: Canton de De Monts, au lac Ruisseau Blanc, plus de 75
emplacements sont disponibles.
M. LESSARD: Ils sont tous contrôlés.
M. DRUMMOND: Au Lac Rond, dans le même arrondissement, environ 100
emplacements sont prêt à recevoir le public. Ces quelques exemples
de l'utilisation des terres publiques, dans le comté de Saguenay se
répètent avec peu de différence dans les autres
régions économiques de la province. Notre politique de faire
servir la forêt et le territoire à des fins diverses montre
déjà des résultats très intéressants. En
effet, environ 24,000 baux pour fins de villégiature familiale ont
déjà été émis par le ministère,
comportant l'obligation de construire un chalet d'une valeur minimale de
$3,000. Après l'émission des lettres patentes, les
propriétaires continuent d'apporter des améliorations à
leur terrain de sorte que nous pouvons affirmer que cette politique
d'utilisation des terres publiques a contribué à des
améliorations en construction d'une valeur qui dépasse maintenant
$100 millions. La presque totalité de ces investissements ont
profité aux régions rurales où les matériaux sont
habituellement achetés. A l'article: état des revenus 72/73,
ventes de biens et de services des terres de l'Etat, pour les deux
années, nous avons deux chiffres comparatifs.
Pour 72/73, c'est $834,000 comparativement à $646,000 pour 71/72.
Location de territoires affermés, $1,732,360 comparativement à
$1,738,000. Location d'autres territoires de l'Etat, $545,000 comparativement
à $427,000 pour 71/72. Enregistrement des transferts de titres, $15,000.
Constitution de titres, $35,000. Paiements des ventes des lots, $11,600. Ceci
représente des revenus de $3,186,000 pour 72/73 comparativement à
$2,859,000 pour 71/72.
Si vous avez d'autres questions, M. Descô-teaux, qui est ici,
pourra certainement ajouter des commentaires sur des cas plus
précis.
M. VINCENT: Auparavant, M. le Président, si le
député de Lotbinière et le député de
Saguenay me le permettent, on a parlé de lacs et on se souvient que
mardi, le 24 octobre, 1972, nous avions un compte rendu dans les journaux d'un
discours prononcé par le ministre responsable de la qualité de
l'environnement, le Dr Goldbloom, qui disait ceci: "Le gouvernement
québécois envisage sérieusement d'interdire l'urbanisation
complète des lacs dont les rives n'ont pas encore été
divisées en terrains et parsemées de chalets d'été.
C'est ce qu'a déclaré hier le ministre chargé de la
qualité de l'environnement, M. Victor Goldbloom." M. Goldbloom
continuait: "II est impossible de conserver la bonne qualité d'un lac si
tout son pourtour est divisé en petits lots avec des chalets. C'est
pourquoi le gouvernement envisage de définir une politique
réglementant le pourcentage du rivage devant rester à
l'état sauvage, la portion destinée â l'usage communautaire
de la partie qui pourrait être divisée en petites
propriétés privées."
Je pose la question parce que cette déclaration du ministre,
maintenant ministre des Affaires municipales, semblait cadrer assez bien avec
le désir de la population de conserver un aspect, pas totalement
sauvage, mais un certain aspect naturel à nos lacs du Québec. Ma
question est la suivante: Est-ce que le gouvernement a défini une
nouvelle politique pour réglementer le pourcentage du rivage des lacs et
des rivières situés sur les terrains de la couronne devant rester
à l'état nature?
Si oui, est-ce que l'on peut avoir cette
politique, si non, quand le gouvernement a-t-il l'intention de donner
suite à ce voeu que je crois important et qui a été
exprimé par le ministre des Affaires municipales sur la conservation des
rivages ou d'un pourcentage des rivages de nos lacs et de nos
rivières?
M. DRUMMOND: II y a plusieurs questions impliquées
là-dedans; il y a d'abord, la question de pollution qui est
impliquée, lorsqu'il y a trop de lotissements autour d'un lac. M.
Descôteaux pourra parler plus tard de ce cas. On dit aussi que la
population désire que ce soit préservé; ce n'est pas tout
à fait vrai, parce que, si on convoite l'eau pour la
villégiature, il semble que probablement la plus grande demande
s'appliquerait tout à fait aux lacs. Ce que l'on essaie chez nous
actuellement, sans avoir défini une politique par écrit, c'est
d'avoir autant que possible les alentours des lacs libres et d'avoir des
chalets un peu plus loin des lacs. Alors, on travaille à cet
égard, mais pour dire que l'on a établi une politique
spécifique là-dedans, cela varie d'un endroit à l'autre;
en tout cas, il y a une grande demande quelque part.
C'est une question, mais, grosso modo, je n'ai rien à dire contre
l'énoncé de mon collègue, mais on n'a pas
énoncé une politique quelconque ou une nouvelle politique. On
essaie toujours d'améliorer notre ancienne politique. M.
Descôteaux pourrait, peut-être parler de ce que l'on fait à
cet égard.
M.VINCENT: II faut que le ministre me comprenne. Ce n'est pas dans
l'intention de mettre en contradiction les politiques du
ministère...
M. DRUMMOND: Non, mais on essaie cela de temps en temps quand
même.
M. VINCENT: Dans le cas présent, je trouve que, comme le ministre
des Affaires municipales nous dit, une vérification de 3,000 chalets a
prouvé que 31 p.c. des chalets avaient des installations septiques
tellement déficientes qu'on les considère comme des foyers de
pollution grossière. Le ministre tout à l'heure, par la bouche de
son haut fonctionnaire, parlait d'une obligation faite à certaines
personnes de construire un chalet de $3,000. Est-ce que l'on a imposé
une réglementation en ce qui concerne l'installation de fausses
septiques? Parce que le ministre des Affaires municipales disait...
M. DRUMMOND: Non, non, ça s'est fait dans tout. et de plus
ça dépend aussi de la qualité du lac, du nombre de
lotissements qu'on peut avoir autour du lac. Tout ça entre
là-dedans, alors...
M. VINCENT: C'est justement pour ça que le ministre des Affaires
municipales disait : II y a deux solutions à ce
problème-là, ou bien on oblige les propriétaires à
acheter des terrains plus grands ou on les oblige à utiliser des moyens
d'évacuation des déchets plus efficaces. Les deux solutions sont
coûteuses et menacent le salarié moyen dans son désir
d'avoir un coin à lui à la campagne. Et la question était
tout simplement: Tout en conservant une partie ou un pourcentage de nos lacs
maintenant ce n'est pas encore établi est-ce qu'on tient
compte de ces voeux exprimés par le ministre des Affaires municipales?
Peut-être qu'en agrandissant les lots où on oblige quelqu'un
à construire un chalet, ça pourrait permettre d'empêcher
cette pollution de nos lacs qui sont encore dans les réserves de la
couronne.
M. DRUMMOND: Non, mais une telle politique favoriserait la vente ou la
location de ces terres aux gens plus favorisés. Probablement que la
meilleure politique, c'est d'avoir assez de plages publiques ou d'endroits
publics autour des lacs et moins de chalets, de retirer les chalets du bord des
lacs avec les entrées et les choses comme ça, de le faire de
cette façon.
M. BELAND: Mais, M. le Président, est-ce que la politique qui
décrète qu'il existe quand même 200 pieds de chaque lac
où les compagnies papetières ne peuvent pas couper le bois,
ça existe à peu près comme tel? Ce ne sont pas 200 pieds;
c'est quoi?
M. DRUMMOND: On a discuté ça ce matin...
M. BELAND: Oui, c'est très bien, mais c'est justement pour en
arriver...
M. DRUMMOND: ... et il n'y a pas de teUe politique.
M. BELAND : Mais voici, pour approcher du domaine dont on discute, la
mise en location ou en vente de parcelles de terrain sur le bord des lacs,
à ce moment-là si, par exemple, comme vous venez
d'énumérer, vous demandez que les personnes se construisent plus
loin du lac pour polluer le moins possible le lac même, s'il
existe...
M. DRUMMOND: Non, il y a une autre raison pour ça, c'est de ne
pas fermer les lacs des terres publiques au grand public.
C'est de garder l'accès autant que possible. Cela est notre
raisonnement. Au lieu de faire un lotissement tout autour du lac et de
régler le problème de pollution avec de grands lots, ce ne serait
pas la solution. Je pense que ce serait plutôt de garder l'entrée
du public dans les lacs, aux lacs.
M. VINCENT: Ce qui voudrait dire, le long du pourtour du lac, qu'il y
aurait 25 p.c. ou 15 p.c. du tour qui seraient gardés pour
l'accès au grand public, peut-être même jusqu'à 50
p.c.
M. DRUMMOND: Pour moi, ce serait un minimum. On discute une politique
pas tellement bien définie. On a des projets, beaucoup de projets.
M. VINCENT: Regardez, si on prend un exemple. L'an dernier, nous avions
dans le rapport du ministère des Terres et Forêts, une
illustration du lac Toro, les lotissements autour du lac Toro...
M. DRUMMOND: C'est ça.
M. VINCENT: ... et partant de cette illustration et toujours ne
voulant pas mettre en contradiction la politique du ministre responsable de
l'Environnement et la politique du ministre des Terres et Forêts, je m'en
garde, M. le Président mais quand on a vu les déclarations
du ministre responsable de l'Environnement, tout de suite en regardant
l'illustration concernant le lac Toro, on dit que, peut-être, il y aura
des changements ou des modifications à cette illustration. Et on se
demande combien de lots ont été vendus autour du lac Toro. Est-ce
que ces lots...
M. DRUMMOND: A ma connaissance, aucun, mais...
M. VINCENT: Aucun encore.
M. DRUMMOND: Pour revenir quelque peu en arrière, lorsqu'on parle
du rapport qui a été entrepris par le ministère des
Affaires municipales, il faut dire que ce rapport a été fait sur
des terres privées qui avaient été subdivisées, et
pas nécessairement des terres du gouvernement. On a étudié
ce rapport pour trouver qu'il comprenait à peu près 75 p.c.
à 80 p.c. d'emplacements de villégiature qui provenaient de
terrains privés et peut-être le reste provenait de terrains qui
avaient été loués et vendus par la suite par le
ministère des Terres et Forêts.
M. VINCENT: Sous réglementation municipale.
M. DRUMMOND: Pas toujours. Si on est à l'intérieur d'une
municipalité, il peut arriver que la municipalité ait des
règlements et on le souhaite évidemment et si c'est
à l'extérieur, on a toutes les conditions imposées par le
bail qui tiennent. C'est ce qui nous fait penser, aux Terres et Forêts,
à peut-être agrandir encore les emplacements de
villégiature que le ministère loue. Ces emplacements,
actuellement, ont environ, en moyenne, 25,000 pieds carrés et nous
sommes obligés d'imposer une certaine réglementation pour
éviter que les gens ne subdivisent leur terrain...
M. VINCENT: Cela est important.
M. DRUMMOND: Voyez-vous, justement. On nous trouve sévère
peut-être lorsqu'on apprend qu'une personne, malgré la
défense que le bail impose dans une clause spéciale, a
subdivisé le terrain et il y a deux chalets sur le terrain. A ce
moment-là, on refuse d'aller plus loin, on refuse de continuer,
même si la valeur du chalet imposée par le bail, qui peut
être en construction, est de $3,000. S'il y a deux chalets de $3,000, on
ne veut absolument pas considérer la vente du terrain,
précisément pour éviter que se continue, en chafne,
l'exemple de ces personnes, si le ministère ne sévit pas.
M. VINCENT: Parce que si on regarde bien, 25,000 pieds carrés,
cela signifie, si mes chiffres sont bons...
M. DRUMMOND: C'est à peu près 100... M. VINCENT: ...250
sur 100 pieds.
M. DRUMMOND: Ordinairement, le lot n'a pas 250 pieds en
profondeur...
M. VINCENT: Non mais...
M. DRUMMOND: ...en front, sur le cours d'eau, l'emplacement peut avoir
de 125 à 135 pieds.
M. VINCENT: ...sur 180, 200 pieds.
M. DRUMMOND: ...200 pieds si la topographie nous permet d'aller à
l'arrière jusqu'à 200 pieds, s'il n'y a pas une montagne qui
vient tomber à pic car il faut l'éviter parce qu'on
veut toujours se réserver un emplacement pour un chemin passant à
l'arrière.
M. VINCENT: Mais, présentement, les règlements ne vous
permettent pas d'obliger le propriétaire de ce lot, c'est-à-dire
l'acheteur éventuel de ce lot ou le concessionnaire du lot, de revendre
ou de permettre à d'autres personnes de se construire un chalet sur le
même lot.
M. DRUMMOND: Ah oui! C'est défendu.
M. VINCENT: C'est défendu...
M. DRUMMOND: II peut revendre.
M. VINCENT: ...mais cela se fait.
M. DRUMMOND: Pas beaucoup.
M. VINCENT: Non?
M. DRUMMOND: C'est très rare. On n'a pas 1 p.c. Et quand on en
prend un, on sévit tout de suite et les gens nous trouvent
peut-être sévères mais on n'a pas de chance à
prendre là-dessus. Qu'est-ce que vous voulez?
M. VINCENT: Parce que cela change réellement le paysage autour
d'un lac quand on voit les chalets construits les uns à
côté des autres.
M. DRUMMOND: Bien sûr.
M. VINCENT: Cela change tout l'aspect d'un lac.
M. DRUMMOND: Oui. C'est pour cette raison qu'il y a une clause
spéciale qui impose aussi, non pas de se situer à un endroit ou
à un autre sur l'emplacement, mais tout de même de disposer des
résiduaires dans une fosse qui doit être à 100 pieds du
lac. On sait que cela n'est pas facile. La fosse peut être à 90
pieds et là encore, on commence à être de plus en plus
sévère étant donné les rapports, évidemment,
concernant la pollution, etc. Et je crois que le gouvernement doit être
de plus en plus sévère.
Si on me permet de poser une question aux membres de la commission.
C'est de suggérer, de temps en temps, qu'en ce qui concerne les lots de
villégiature, on ne les vende pas du tout. Et que cela soit seulement
pour la location.
M. VINCENT: A certains endroits...
M. DRUMMOND: Et j'aimerais avoir un éventail des idées
là-dessus parce qu'il y a une certaine allure à cela.
M. VINCENT: ...je crois bien que le ministre aurait raison parce que si
vous regardez les propriétés qui appartiennent
présentement aux chemins de fer nationaux,... On établit, comme
politique générale, d'aller en location pour une période
de...
M. RUSSELL: 99 ans.
M. VINCENT: ...99 ans. Mais à chaque fois qu'on veut faire des
changements à la propriété, on est obligé de
demander la permission aux chemins de fer nationaux pour les faire et on vend
dans des cas assez extrêmes. Cela ne signifie pas que le ministère
devrait y aller toujours avec des contrats de location pour 99 ans mais,
à certains endroits, je pense qu'on devrait faire cela.
M. LESSARD: Je pense, d'autant plus qu'on parle d'une politique de
zonage et des abus possibles, que le gouvernement, si c'est dans une politique
globale de l'usage polyvalent de la forêt, doit conserver un certain
contrôle sur cela de telle façon que si vous vendez, le
propriétaire a le droit de faire n'importe quoi avec son terrain par la
suite. Tandis que s'il est sous bail, dans ces endroits de villégiature,
vous conservez un certain contrôle. Parce que cela n'est pas soumis aux
municipalités dans ces régions.
Je pense que la politique s'est améliorée depuis quelque
temps.
Le problème, en fait, qu'on vivait, c'était qu'avant cela,
le gouvernement n'avait jamais sévi. Tout le monde s'installait; les
"squatters" s'installaient où ils voulaient et étant donné
qu'il y avait du territoire en quantité, le gouvernement n'intervenait
pas. Je sais que vous avez eu une réaction â un moment
donné de la part de quelques groupes de la population et ainsi de suite,
parce qu'ils pensaient qu'en prenant le terrain, le gouvernement allait faire
comme il faisait avant, c'est-à-dire redonner le territoire, le
louer.
Aujourd'hui, je pense que les gens se surveillent beaucoup plus et,
avant de s'installer sur un territoire, ils vérifient au bureau
régional du ministère des Terres et Forêts; ce qu'ils ne
faisaient pas du tout avant, en tout cas, en ce qui me concerne dans la
région.
M. VINCENT: Dans cette politique également, M. le
Président, de location sur une longue période, il faudra faire
bien attention, si le ministre a l'intention d'en établir une, pour que
cela ne devienne pas et je le dis en toute conscience de cause
une politique de patronage. Mais je le dis tout simplement comme cela, pour ne
pas qu'après une élection, à un moment donné, un
propriétaire qui s'est installé là pour différentes
raisons... Non, mais c'est pour cela qu'il faut faire attention dans
l'établissement de ces politiques, et permettre à quelqu'un de
louer par bail une parcelle ou un lot sur le bord d'un lac, à telles et
telles conditions, si le type respecte les conditions, qu'il soit rouge, bleu,
créditiste, péquiste, séparatiste, s'il respecte les
conditions, il aura le droit de renouveler automatiquement son bail et le
gouvernement ou le ministère ne sévira pas seulement pour le
plaisir de changer de locataire.
Dans une telle politique, je crois que, dans certains territoires du
Québec, ce serait excellent et cela permettrait, comme le disait tout
â l'heure mon collègue de Shefford, d'avoir un contrôle
efficace et un contrôle complet.
M. DRUMMOND: Selon vous, ce ne doit pas être nécessairement
une politique générale, mais cela devrait entrer dans le cadre de
certains zonages qu'on ferait?
M. VINCENT: Cela pourrait éventuellement devenir une politique
générale, mais qu'on commence par certaines zones.
Malheureusement, trop souvent, on établit une politique et on la rend
générale du jour au lendemain; on n'a pas le temps de
l'administrer. Mais si on commençait graduellement par certaines zones
et si on agrandissait ou étendait cette politique graduellement,
peut-être qu'un jour, elle serait étendue à tout le
territoire du Québec, il ne faudrait pas commencer demain matin dans
tout le territoire du Québec, mais bien commencer par certaines
zones.
M. BELAND: Je pense qu'il pourrait y avoir certaines zones, que ce soit
à titre d'expérience pilote ou de quelque chose comme cela.
J'irais même un peu plus loin, dans le sens que peut-être les baux
seraient garantis renouvela-
bles. Enfin, le tout se fait par contrat, il n'y a pas d'erreur, mais
renouvelables, disons peut-être à tous les cinq ans. Le bail, en
quelque sorte, serait pour cinq ans ou même dix ans peut-être. Je
ne sais pas, mais pour un laps de temps déterminé, de sorte que
le gars va s'installer souvent la première année et ne se
construira même pas. Peut-être que cela va au bout de deux ou trois
ans. Il a son terrain, s'y fie, etc. Par contre, quand vient le temps du
renouvellement, il est assuré que le bail sera renouvelé à
condition qu'il remplisse certaines normes qui sont établies dans le
bail.
S'il n'enfreint pas lesdits règlements, peu importe.
Tantôt, on parlait d'allégeance politique, mais je pense que c'est
complètement au-dessus de tout cela. Si le type se conforme
réellement aux besoins du milieu, devrais-je plutôt dire, qu'il
rencontre les normes bien spécifiques établies et qu'il n'est pas
un danger public. On pourrait énumérer une foule de choses, parce
que, dans certaines régions, on a vu tellement de situations
différentes. Mais le tout pourrait se contourner délicatement et
amener des normes précises. Et, je pense qu'il va quand même avoir
une certaine crainte de se faire enlever ce privilège au bout d'un laps
de temps, le bail fini; il y a quand même une certaine crainte qui va
planer au-dessus de sa tête, qui va l'aider à respecter
peut-être davantage les normes qui seraient établies en
conséquence. Moi, je vois cela comme cela.
M. DRUMMOND: Un bail de cinq ans serait trop court, mais...
M. BELAND: Enfin, je ne sais pas.
M. DRUMMOND: Lorsqu'on a une famille de tel âge, c'est qu'on veut
un chalet jusqu'au moment où les enfants ont grandi, peut-être une
dizaine d'années. Je demande cela. Je sais bien que le
député a seulement fait mention de cinq ans ou dix ans...
M. BELAND: C'est seulement à titre d'exemple. On voit que bien
des baux sont renouvelables automatiquement à condition que les normes
soient assumées et il faut que le bail soit renouvelé à la
personne qui le possédait. C'est-à-dire que c'est lui qui a le
choix d'abord, s'il en exprime l'intérêt. A ce moment-là,
il n'y a pas de problème, je pense.
M. DRUMMOND: Est-ce que le député de Kamouraska ou celui
de Laviolette aurait des idées là-dessus?
M. CARPENTIER: En se limitant à la location de lots, comme cela,
j'ai l'impression qu'on enlève une grande partie de
l'intérêt des gens qui veulent acheter ces terrains. Qu'on les
oblige à bâtir un chalet d'au moins $3,000 et ces gens-là,
s'ils sont sérieux avec eux-mêmes, vont certainement
aménager le terrain de la façon la plus propice et la plus belle.
Je pense qu'au départ on devrait être très
sévère, lorsqu'on vend un terrain comme celui-là, pour
assurer le respect de la loi. Si on doit faire respecter les fosses septiques
à tant de pieds de la rivière, du lac, qu'il v ait des
règlements, des normes à suivre. De plus, lorsque la construction
se fait, les règlements devraient être d'une extrême
sévérité à mon sens, pour qu'on n'ait pas à
revenir là-dessus dans six mois, dans un an, dans deux ans ou dans trois
ans. Sur un autre sujet, supposons pour des baux de cinq ou dix ans, peu
importe la durée du bail, que le type a bâti au départ un
chalet d'environ $3,000; il a fait des améliorations sur son terrain, il
a planté des arbres ou il l'a aménagé, il a fait des quais
en ciment ou en bois, il a fait des trottoirs, il a fait de
l'aménagement général sur son territoire: Mais il n'a pas
le privilège de vendre cela sans avoir au préalable trouvé
un autre locataire qui va respecter les mêmes conditions. Alors, pourquoi
ne pas vendre le terrain, mais, au départ, faire observer la loi telle
qu'elle doit l'être afin que les gens qui ont de l'intérêt
dans leur terrain, dans leur construction, puissent...
Je ne vois aucune objection. C'est comme un gars qui se construit une
maison en ville. Le gars arrive dans de mauvaises affaires et veut faire une
transaction quelconque. S'il est toujours pris avec un bail... Est-ce que je
vais vendre? Est-ce que je ne serai pas capable de vendre? Quelles conditions
vont réglementer ma transaction? Si le gars est chez lui, c'est tout
simplement un changement de propriété, c'est une transaction.
C'est pas mal plus facile dans ces conditions que d'avoir tout simplement
à être régi par un bail, sans jamais savoir sur quel pied
danser. Je pense qu'il y a un côté intérêt
là-dedans. Si des gens vont s'installer sans aucun intérêt
et que l'environnement n'est pas respecté du tout, je ne vois pas quel
intérêt ils peuvent avoir dans ça. Je pense qu'on devrait
vendre les terrains, mais au départ, être très
sévère sur le respect des normes, des règlements et de la
loi qui concernent l'environnement.
M. VINCENT: Si le député de Laviolette me le permet, il a
raison sur bien des points quand il mentionne l'intérêt du futur
propriétaire. Mais tout dépend de la teneur du bail. Il peut y
avoir des baux qui vont permettre à l'éventuel
propriétaire du chalet qui sera construit sur le terrain d'avoir autant
d'intérêt. Comme je le mentionnais tout à l'heure, pour
autant que le bail lui permettra, en respectant les conditions, et le reste, de
renouveler la location sur une période presque indéfinie.
Egalement, si le bail permet à la personne de transférer à
un autre le chalet qu'il a là et qu'il puisse profiter de la plus-value
qu'il y a ajoutée. Tout dépend de la teneur du bail.
Deuxièmement, ce que le député de Laviolette vient
de mentionner rejoint probablement une question du ministre, quand il a dit:
Est-ce
que ça devrait être une politique générale?
Je pense bien que ce serait difficile d'établir une politique
générale, mais certaines zones, certains territoires qu'on ouvre,
on pourrait commencer à avoir un projet semblable comme le disait
le député de Lotbinière ça pourrait
être un projet pilote qu'on analyserait en cours de route.
Peut-être qu'éventuellement, dans quelques années, on
pourra l'étendre à d'autres territoires. Mais toujours et
j'accepte les réticences du député de Laviolette en
fabriquant ou en préparant un bail qui pourra garder
l'intérêt du futur propriétaire de chalet.
M. CARPENTIER: Je voudrais seulement ajouter quelque chose
là-dessus. C'est que ça me rapproche de l'idée, en
agriculture, des lettres patentes. On émet des lots souvent, avec
admission d'y faire certains aménagements et, à peu près
dans tous les cas, des gens veulent avoir leurs lettres patentes pour
être propriétaires du fonds de terrain. Mais là, on parle
d'offrir des territoires, des places au bord des lacs, de villégiature
de toutes sortes. On recommence encore avec des baux de location. Moi, je reste
à peu près certain qu'il n'y a personne qui va décider de
se bâtir un chalet convenable ou de faire des aménagements s'il
n'est pas propriétaire de son terrain. Cela reste toujours une
contradiction. On a le problème qui se répète, par
centaines d'exemplaires, dans le cas de l'agriculture, avec les lots non
patentés. Vous avez un billet de location et éventuellement, dans
99.9 p.c. des cas, on arrive toujours à avoir l'obtention des lettres
patentes, pour que le type dise un matin: Je suis chez nous, j'aime bien mon
terrain; si je veux faire une transaction, j'ai le privilège de la faire
quand je veux. Pour autant qu'au départ, il faut bien le
spécifier, lorsque une permission est accordée, la loi soit
strictement observée.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense qu'il faudrait commencer
à examiner l'ensemble du problème. Lorsqu'on tente de comparer ce
problème avec les terres de colonisation, ça ne se ressemble pas
du tout, mais il faudrait examiner, à la grandeur du gouvernement, ce
qui se fait. Vous avez le ministère des Richesses naturelles qui a
certains droits de grève et qui ne vend aucun de ces droits. Ils ont des
barrages, mais ils ne les vendent pas, ils les louent. La même chose pour
des plages, sur des lacs, où le ministère des Terres et
Forêts n'est pas concerné. Ce sont les Richesses naturelles qui
ont des droits; ils les louent, ils n'en vendent plus.
Alors, si c'est bon pour le ministère des Richesses naturelles,
pourquoi cela ne le serait-il pas pour le ministère des Terres et
Forêts? Ce serait une façon de conserver le droit de regard sur le
développement de ces terrains le long des lacs. Pour ceux qui en font un
abus, on pourrait prendre les dispositions pour corriger ces situations. On est
maintenant bien clair là-dessus, l'attitude a été prise,
et tel que l'ont dit les députés de Nicolet et de
Lotbinière, à la condition que ce soit une expérience
pilote, un système, une façon de le faire, des baux bien
rodés. D faut s'assurer d'avance qu'on a étudié, qu'on a
fait un projet, qu'on a pris de l'expérience et qu'on a rodé
cette situation.
Quand on parle du problème des locations, cela se fait, cela s'en
vient à la mode aujourd'hui. Dans les pays européens, c'est
utilisé dans toutes les villes maintenant. Et vous êtes
propriétaire. C'est un bail emphytéotique.
M. VINCENT: C'est pratiquement une vraie propriété.
M. RUSSELL: C'est quasiment un achat de propriété,
simplement vous conservez un droit de regard pour celui qui ne veut pas
respecter le privilège que vous lui donnez de se construire le long d'un
lac. C'est ça la situation.
UNE VOIX: La période d'un bail de...
M. RUSSELL: Cela peut être dix ans avec une clause de
renouvellement automatique. H n'y a aucun problème.
UNE VOIX: Le livre blanc d'une commission parlementaire.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lotbinière.
UNE VOIX: Le nom du ministre.
M. BELAND: M. le Président, compte tenu de ce qui a
été dit, c'est entendu que le député de Laviolette
a apporté certains autres éléments qui sont valables, mais
à la place du ministre peut-être que je tenterais les deux
expériences de front. Par contre, la location de ces parties de terrain
existe présentement. Combien y a-t-il de fermiers qui louent un terrain
de 100 pieds sur 75 pieds? Peu importe la superficie, je risquais un exemple;
c'est simplement loué et cela n'empêche pas le locateur de
bâtir un très beau chalet, de planter des petits arbres, de se
faire un jardin, etc. Il aménage son bord ou son coin de rivière
de façon merveilleuse et cela ne l'empêche pas de vendre son
chalet je dis bien son chalet et l'emplacement enfin, vendre la
location de son chalet, l'emplacement et tout, au bout de deux ans, trois ans,
cinq ans et c'est la même entente qu'au début qui prévaut
continuellement. Si l'entente, au départ, était de $15, de $25 ou
de $50 par année, c'est ce qui continue pour un nombre X
d'années, sans arrêt, s'il n'y a pas d'anomalies, si le gars
acquitte ses taxes municipales et autres. Je pense que c'est ça qui est
l'avenir. Le gars, avant d'investir $1,500, $2,000, $3,000 strictement pour
l'achat du terrain y pense deux fois. S'il peut le louer et qu'il a un faible
investissement de location la première année, cela lui permet
de commencer à bâtir son chalet. Au départ la somme
à investir est moins grosse et cela l'encourage d'autant plus. Il
embellit l'environnement d'autant, de toute façon. Si on regarde
l'ensemble je serais porté à garder ma première
idée, la location. Par contre, comme le disait le député
de Laviolette, il peut y avoir deux expériences menées de front
pour un certain laps de temps, en y revenant dans une année
subséquente pour revoir les deux possibilités, analyser les deux
possibilités, ce que cela a donné concrètement. Ensuite,
il s'agit de décider si c'est l'une ou l'autre et d'y aller.
M. VINCENT: D'ailleurs, à l'heure actuelle, le ministre peut le
faire en vertu de l'arrêté en conseil du 29 avril 1972 où
il est dit: "Attendu que dans le but de faciliter l'expédition des
affaires du ministère, le lieutenant-gouverneur en conseil a
approuvé dans le passé une réglementation de base
régissant la location des terres publiques notamment pour les fins
sportives, touristiques, domiciliaires, industrielles, philantropiques,
sociales et religieuses, par l'arrêté en conseil 1379 du 9
août 1938 remplacé par l'arrêté en conseil de
septembre 1941... 20,000 baux ont été consentis, lesquels visent
en majorité des emplacements de villégiature familiale
groupés dans quelque 250 colonies riveraines, de lacs et de
rivières et dont l'aménagement a favorisé
l'économie régionale tant à l'avantage des particuliers et
des corps publics."
Donc, il est ordonné sur proposition du ministre des Terres et
Forêts que le ministre des Terres et Forêts soit autorisé
à louer lorsqu'il le jugera opportun en vertu d'un bail notarié
et sous seing privé les terres publiques requises pour des fins
spécifiques relevant de sa juridiction. Et là, on dit: Sujet aux
restrictions, conditions qu'il veut bien...
M. DRUMMOND: II n'est quand même pas question de juridiction, il
est question de ce que l'on doit faire. C'est pour cela que j'approuve la
question.
M. VINCENT: Avec une juridiction permettant au ministre d'imposer les
conditions et en tenant compte des points soulevés par le
député de Laviolette il y a certains baux de location qui
sont aussi rassurants que s'ils étaient des contrats notariés de
propriétaires. Pour autant, comme je le disais tout à l'heure,
qu'il y ait certaines conditions: que ce soit assez long, que l'on
n'enlève pas l'eau pour des raisons très mineures, mais que le
type respecte les règlements il est assuré d'avoir l'eau
à perpétuité que l'on permette dans le bail de
location de transférer son chalet, avec l'autorisation du
ministère, à un autre propriétaire, en lui vendant le
chalet plus la plus-value. A ce moment-là, cela ne pose aucun
problème au propriétaire du chalet.
M. PELLETIER: Ce n'est pas ce qu'ils font présentement?
M. VINCENT: Ils le font. Cela s'est fait pour des colonies de vacances,
mais cela se fait de moins en moins. Le ministre demandait tout à
l'heure s'il devait envisager cette possiblité.
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. VINCENT: Je crois qu'il devrait le faire dans certains endroits.
M. DRUMMOND: Je remercie les députés de leurs
idées. Ce n'est pas à moi de prolonger l'étude de mes
crédits, mais j'aimerais avoir, si possible, certaines idées sur
le problème ou savoir si c'est un problème de location ou de
vente des lots de villégiature aux étrangers. Actuellement, on a
un taux qui varie. Disons que c'est plus cher pour un étranger non
canadien de louer un lot, mais est-ce que, selon les membres de la commission,
c'est un problème dans leur région?
M. RUSSELL: Cela dépend de quelle façon l'on
établit qui est un étranger.
M.DRUMMOND: J'ai dit un non-Canadien.
M. RUSSELL: Un non-Canadien. Un Américain.
M. DRUMMOND: Oui. J'ai remarqué que lorsque l'on étudie
cette question dans l'Ile-du-Prince-Edouard, c'est quelqu'un qui n'est pas de
la province, parce que le problème de terres y est plus aigu qu'ici.
M. VINCENT: Je me demande pour quelle raison il y a justement une
disparité, surtout quand on regarde les prix de la villégiature
sportive ou touristique, personnelle ou familiale, pour fins individuelles ou
fins domiciliaires. On dit que, pour trois acres, c'est $35 l'acre au
ressortissant canadien et $55 l'acre au non-ressortissant. Et cela se continue:
pour le commercial, c'est...
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. VINCENT: ... $50 pour un Canadien et $70 pour un étranger.
M. DRUMMOND: Est-ce à dire que, pour le député de
Nicolet, on ne doit faire aucune différence dans les prix pour un
Canadien et celui qui ne l'est pas?
M. VINCENT: Non, mais quand on regarde une différence de prix de
$10 ou $20 l'acre, sur trois acres, cela fait quoi?
M. DRUMMOND: Ce n'est pas grand-chose, il me semble.
M. VINCENT: Si moi, je suis Américain, je m'en viens sur le bord
du lac pour $20 de plus...
M. DRUMMOND: Non. Cela est plus qu'un geste.
M. VINCENT: C'est très symbolique, ce que l'on a mis ici.
M. DRUMMOND: J'admets cela, c'est pour cela que je pose des
questions.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Kamouraska.
M. PELLETIER: II reste une chose, M. le ministre, concernant les
étrangers, comme vous le dites, dans le domaine touristique. Par
exemple, ce qui arrive, c'est que certaines compagnies américaines sont
intéressées à posséder des terrains, à faire
acheter des terrains pour y construire des chalets ou autres bâtisses. A
ce moment-là, elles viennent détruire, si vous voulez, nos lacs
et construisent à leur façon, sans normes. C'est un
problème qui se pose dans notre territoire. Je pense donc que le prix
devrait être plus élevé pour les étrangers et
beaucoup plus qu'il ne l'est à l'heure actuelle.
M. VINCENT: Oui, mais quand c'est une question de $20 par année,
pour un terrain en fin de compte, c'est très symbolique ce que l'on
exige là.
M. PELLETIER: Oui et cela devrait être plus élevé,
je le dis.
M. VINCENT: J'ai pour mon dire qu'il faut attirer le tourisme. Si je
loue, par exemple, en Floride un chalet, un condominium ou un appartement, il
s'agit d'y dépenser une piastre, d'aller dépenser de l'argent et
d'attirer le tourisme. Je vois que c'est une question commerciale.
M. PELLETIER: Je suis d'accord sur attirer le tourisme. Mais qu'il
arrive, par exemple, à dominer tout un secteur, toute une zone, non.
C'est là le danger.
M. RUSSELL: C'est là le danger.
M. BELAND: J'accorde une certaine importance à ce que le
député de Kamouraska dit. Puis même, je ne le sais pas,
mais je pense qu'il y aurait peut-être possibilité
d'étudier...
M. DRUMMOND: Je ne sais pas si le député de Kamouraska a
parlé des terres publiques ou privées. Je pense que
c'était, grosso modo...
M. BELAND: Les terres publiques.
M. DRUMMOND: ...des terres privées dont il a parlé, parce
que nous avons des normes aussi qui concernent les terres publiques.
M. PELLETIER: Les terres publiques qui appartiennent au
ministère.
M. LESSARD: Ils sont soumis aux mêmes normes, que ce soient des
étrangers ou que ce soient des ressortissants. Ils sont soumis aux
mêmes normes prévues par le ministère des Terres et
Forêts. Il faudrait faire attention pour qu'on ne devienne pas comme les
Mille-Isles. Les gens de New York se sont tous emparés des
territoires.
M. BELAND: Qu'il y ait une continuation, ou peut-être même
une accentuation de la différence. Moi, je serais même en faveur
qu'il y ait peut-être une augmentation de la différence entre les
deux, Canadiens et Américains, Européens, peu importe, mais qu'il
y ait une différence plus grande que ça. Et deuxièmement
et c'est là que je rejoins le député de Kamouraska
c'est le fait qu'on peut peut-être envisager, pour le pourtour
d'un lac, qu'il y en ait au moins la moitié qui soit vendue ou
louée à des Canadiens. Le reste, peu importe. Il peut
peut-être y avoir un pourcentage du pourtour pour tâcher... Comme
on le voit d'ailleurs tout le monde sait ça à
certains endroits dans la province, où il y a une agglomération
de personnes d'outre-frontières qui, en somme, viennent prendre
possession, ni plus ni moins, de notre patrimoine.
M. PELLETIER: Cest ça.
M. BELAND: Alors, pour tâcher d'éviter ça, ce serait
diplomate d'agir de cette façon-là, qu'il y ait dans les normes
le fait que, par exemple, peut-être pas plus de 50 p.c. qui sera
accordé aux étrangers, et le reste... Enfin, il peut y avoir une
différence marquée, un pourcentage quelconque.
M. VINCENT: Ce n'est pas du terrain vendu, c'est du terrain
loué.
M. BELAND: Loué. Oui, mais c'est parce que...
M. VINCENT: Que ce soit un millionnaire de New York qui vienne
bâtir un chalet sur le bord du lac Toro, je suis bien content, moi. Si un
millionnaire vient dépenser $10,000 ou $12,000 pendant
l'été...
M. BELAND: Là-dessus, je pense que tout le monde est
d'accord.
M. VINCENT: ...je suis bien content. Il va payer des taxes municipales,
il va payer des taxes scolaires.
M. BELAND: Tout le monde est d'accord là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, moi je pense qu'il faut quand
même faire attention. Nous
avons aussi la responsabilité de conserver des territoires pour
les générations futures. Nous pouvons avoir aujourd'hui des
territoires en grande quantité, mais on sait que la population du
Québec, comme la population du Canada, peut augmenter
considérablement d'ici quelques années. Quand j'entends, par
exemple, permettre à 50 p.c. de ressortissants étrangers de
s'installer autour d'un lac, moi, ça me fait peur. Qu'il y ait des
territoires qui soient vendus, éparpillés à travers le
Québec, ça, c'est probablement pas tellement dangereux. Mais on
sait que, dans certaines régions, on est intervenu, auprès du
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation, pour empêcher que des
territoires agricoles qui appartiennent à des individus, qui sont des
territoires privés... On demandait au ministre d'intervenir pour
empêcher que ces territoires-là soient aliénés
strictement au profit d'étrangers. Je pense que tous les pays du monde
doivent avoir un certain contrôle. Il ne s'agit pas, je pense bien, de
discrimination dans ce domaine-là. On voit par exemple...
M. VINCENT: Est-ce que le député de Saguenay fait la
distinction entre vente et location? Parce que je parlais de bail.
M. LESSARD: Même au point de vue de la location. Quand ces
gens-là se soumettront aux règlements du ministère des
Terres et Forêts, ce sera, comme on le disait, pratiquement un droit de
propriété. Je n'ai pas de politique définie dans ce
domaine-là, mais je dis qu'il faut, je pense bien, faire attention. Nous
n'avons pas le droit, que ce soit dans n'importe quelle ressource, je crois,
d'aliéner notre territoire aux dépens des
générations futures. Je suis d'accord, comme le disait tout
à l'heure le député de Nicolet, que c'est bon d'avoir du
tourisme au Québec, c'est bon d'amener les Américains sur notre
territoire, mais c'est bon jusqu'à un certain point. C'est le cas dans
certaines régions de l'Ontario où l'on s'aperçoit que le
territoire n'appartient plus aux gens de l'Ontario. Dans notre province, c'est
aux Québécois.
Si plus tard par exemple, notre population augmente, si elle
désire avoir des territoires et qu'il n'en reste plus, on va
probablement avoir certains problèmes. Que ce soit au point de vue des
richesses de chasse et de pêche ou que ce soit au point de vue des
richesses de territoires, je pense que nous ne pouvons pas aliéner le
territoire du Québec, un peu comme le disait le député de
Lotbinière. Probablement qu'il ne disait simplement qu'un chiffre en
disant...
M. BELAND: C'était tout simplement un exemple. C'était
pour le principe de la chose, mais je ne veux pas dire... C'est seulement
après analyse de la situation générale, s'il ne faut pas
aller plus qu'à 40 p.c. ou 35 p.c. de baux accordés à des
étrangers... C'est simplement pour le principe de la chose. Après
étude faite, ce sera décidé, mais c'était
simplement pour illustrer, imager d'une façon plus complète.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Laviolette.
M. CARPENTIER: Je reviens au prix dont a fait mention le
député de Nicolet tantôt. Je trouve que c'est pas mal plus
important de s'attacher au règlement, aux règles du jeu, que de
s'attacher à une différence de prix de $15 ou $20 l'acre.
M.VINCENT: C'est exactement ce que je disais $15 ou $20 l'acre,
qu'est-ce que c'est?
M. CARPENTIER: Si on a un étranger à qui on fait un bail
pour un terrain, je ne vois pas pourquoi on se servirait d'une bagatelle de
différence comme cela. C'est tout simplement, comme disait si bien le
député de Nicolet...
M. VINCENT: Voici, moi...
M. CARPENTIER: ... il reste Saint-Jovite...
M. VINCENT: C'est cela.
M. CARPENTIER: Et si précisément on veut amener quelqu'un
chez nous... On fait des pressions extraordinaires du côté du
tourisme, de la chasse et de la pêche pour essayer d'avoir des visiteurs,
essayer d'avoir du tourisme enfin. Si on veut vraiment développer cette
industrie que l'on considère la deuxième ou la troisième
en importance au Québec, je ne vois pas pourquoi on s'arrêterait
à des aspects aussi minimes que ceux-là. On est bien mieux de
s'attacher, à mon sens, aux règlements, à les faire
respecter au départ que de jouer avec des dollars.
M.VINCENT: C'est ma dernière intervention là-dessus, mais
toujours en parlant seulement de baux ou de bail de location; je ne parle pas
de vente de terrains. Si la région de la Floride ou Miami n'avait
seulement offert que des terrains en location à des "Floridois", cela
n'aurait pas tellement développé la Floride.
Deuxièmement, j'ai bien spécifié tout à
l'heure que quand il s'agit de location, comme cela existe dans le
règlement actuel, on dit ceci : "Les droits résultants de tout
bail ne pourront être transférés que sur autorisation
préalable du ministre des Terres et Forêts et moyennant paiement
des honoraires de transfert qui seront de $10 pour chaque mutation proprement
dite de la possession". On va plus loin: "Si des motifs particuliers justifient
d'accorder la location d'un emplacement situé dans un territoire de
chasse ou en bordure d'un lac loué pour des fins de pêche, le bail
devra contenir la clause suivante": C'est déjà dans les
règlements. "Il est expressément convenu que si le locataire
désire se départir du terrain loué, en tout ou en partie,
et des améliorations qui s'y trouvent, il devra en aviser par
écrit le détenteur du bail de chasse ou de pêche et lui
donner la préférence d'acquérir ses droits, construction
et amélioration aux
mêmes conditions qui lui sont de bonne foi offertes par d'autres,
ledit détenteur étant cependant tenu de signifier dans les
soixante jours..." Et le reste et le reste.
Autrement dit, dans ces baux' de location, des conditions qui
obligent... Même si c'est un millionnaire américain qui vient
s'établir sur le bord d'un lac, on lui permet de louer le terrain, mais
on ne lui permet pas de le vendre, de vendre ses droits sur le terrain de
gré à gré sans obtenir l'autorisation du ministre des
Terres et Forêts. Peut-être que dans dix ans, quinze ans, ou 20
ans, le ministre des Terres et Forêts pourra dire: C'est bien de valeur,
mais les baux, les droits acquis ou les propriétés sur ces
terrains devront être transférés ou nous acceptons des
transferts seulement qu'à des ressortissants canadiens. C'est possible
à ce moment-là. Il n'y a rien qui nous engage à le faire
tout de suite. Dans 20 ans, ce sera peut-être une toute autre situation.
Ce qui est important à l'heure actuelle, c'est d'aller chercher des
touristes qui ont quelques dollars.
M. LESSARD: Je voudrais poser une question au député de
Nicolet.
M. VINCENT: Certainement.
M. LESSARD: Concernant par exemple certains clubs de chasse et de
pêche qui appartiennent aujourd'hui à des Américains, en
particulier des clubs de pêche au saumon, je pense que les biens de clubs
de chasse et pêche actuellement sont environ de $50,000,000.
Quand on parle d'accessibilité de territoire, le gouvernement
nous dit qu'il n'est pas capable du tout d'acheter cela. Alors, quand vous nous
donnez cette possibilité, je vous dis: Elle est théorique et, au
point de vue pratique, par exemple, cela devient beaucoup plus difficile.
M. VINCENT: Oui, mais il reste que le gouvernement a quand même la
main haute sur ces terrains ou sur ces territoires. Je pense que c'est ce qui
est important. A une certaine période, il est possible que le
gouvernement ne soit pas capable de les racheter, mais qui nous dit que, dans
20 ans ou 30 ans d'ici, pour justement sauvegarder le principe
qu'énonçait tout à l'heure le député de
Saguenay, cela ne sera pas le moment d'arriver avec une politique plus radicale
dans ce domaine pour reprendre...
M. LESSARD: Vous allez voir que des droits...
M. VINCENT: Non mais regardez...
M. LESSARD: ... acquis, c'est difficile après cela de...
M. VINCENT: C'est exactement...
M. LESSARD: II ne s'agit pas de refuser, à un certain moment, de
façon systématique les étrangers, mais il s'agit, à
mon sens, d'être extrêmement prudent. En Ontario, on n'a pas
été prudent et regardez à qui appartiennent les
Mille-Iles? Ce sont tous des gens de New York qui y sont installés et il
n'y a pas beaucoup de gens à Toronto ou en Ontario, actuellement, qui
sont capables d'acheter ces territoires. Cela coûte les yeux de la
tête.
M. VINCENT: En parlant de location, c'est exactement comme l'Ungava. On
l'a loué aux Américains. On ne pouvait pas le développer,
on l'a loué, mais on a encore tous les droits sur le territoire. Et M.
Lévesque a tellement critiqué cela que lorsqu'est arrivé
le temps de renouveler l'autre contrat de location, il a trouvé que cela
avait bien du bon sens.
M.LESSARD: Pour répondre à cela, il faut dire qu'il y
avait une différence entre 1948 et 1963, je pense, ou 1964. C'est qu'on
avait trouvé depuis ce temps nous ne sommes pas à
l'étude des crédits du ministère des Richesses naturelles
un peu partout dans le monde, du minerai de fer, ce qui n'était
pas le cas à la suite de la guerre mondiale.
M. VINCENT: Oui, mais si on n'avait pas développé l'Ungava
à ce moment, on aurait trouvé quand même du minerai de fer
et il serait encore là, enfermé.
M.DRUMMOND: C'est loin du bois... En tout cas, je n'ai aucune autre
question à poser au programme no 6, et si on veut l'adopter tout de
suite...
M. VINCENT: Est-ce que vous voulez adopter nos crédits, M. le
ministre?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Est-ce qu'il y a d'autres questions
concernant le programme no 6?
M. LESSARD: Au niveau des concessions forestières comme telles,
est-ce qu'il y a eu des échanges ou de nouvelles concessions à la
suite de celles qui ont été accordées à
ITT-Rayonier?
M. DRUMMOND: Cela n'entre pas ici. M. LESSARD: Alinéation du
territoire?
M. DRUMMOND: Je pense que le député de Saguenay veut
soulever la question des concessions forestières à chaque
programme.
M. LESSARD: En fait, gestion des terres publiques...
M. DRUMMOND: Oui, mais cela n'est pas tout à fait la même
chose. Ici, c'est la vente et la location, et tout autre sujet ferait partie
des autres programmes.
M. LESSARD: Où? Planification de l'utilisation? Je ne pense pas.
"Ce programme vise à effectuer les diverses transactions relatives
à l'aliénation ou à la location de certaines parties du
domaine public et à contrôler l'utilisation des terres
publiques."
Je pense que si vous faites une location, par exemple, dans la
forêt domaniale de la Côte-Nord ou de la basse Côte-Nord,
cela entre dans le programme 6. Je peux me tromper mais...
M. DRUMMOND: Est-ce qu'il s'agit d'une concession
rétrocédée dont vous parlez ou s'il y a eu une concession
de faite â une compagnie?
M. LESSARD: Je vous demande s'il y a eu des concessions
rétrocédées je pense que vous avez parlé des
concessions rétrocédées et s'il y a eu de nouvelles
concessions ou des échanges de concessions entre, par exemple, le
ministère des Terres et Forêts et des compagnies
forestières.
M. DRUMMOND: Des échanges, oui. Pas de nouvelles concessions.
M. LESSARD: Pas de nouvelles concessions.
M. DRUMMOND: II y a eu des transferts de concessions en 72/73. St. Regis
Paper à Québec North Shore Paper...
M. LESSARD: D'accord.
M. DRUMMOND: II y a eu une concession mineure ici. Alphonse Pinault Jr
à la succession. Il y a eu Poitras & Frères Inc., dans le
canton de Delbreuil, 37 milles carrés, à Fox Lake Timber Compagny
Limited. Il y a eu une petite concession de deux milles carrés qui est
passée de Paul et Normand Charbonneau à Simon Lussier, une
concession de 24 milles carrés de Eagle Lumber Limited à
Bellerive Veneer and Plywood Limited.
Il y a eu aussi Léopold Lamoureux, 2 milles dans le canton de
Duncaster; à Pentagone Holdings Inc., Fortin Lumber Inc., 52 milles, Les
Matériaux Blanchet Inc. Il s'agit de transferts effectués en
72/73?
M. LESSARD: Quand il y a de tels transferts, c'est toujours sous la
supervision du ministère des Terres et Forêts.
M.DRUMMOND: Et sur paiement d'une prime de transfert à tant du
mille carré.
M. LESSARD: Au niveau des coopératives forestières comme
telles, on n'accorde pas de concessions, on leur donne strictement un droit de
coupe dans des forêts domaniales. Est-ce que c'est bien le cas?
M. DRUMMOND : Ce sont des garanties d'approvisionnement.
M.LESSARD: Garanties sur une période d'un an?
M. DRUMMOND: Non, cela varie de cinq à dix ans, dans quelques
cas. Mais dans le cas de coopératives qui ne possèdent pas
d'usine, on ne leur donne pas de garanties d'approvisionnement. On organise des
programmes de coupe en collaboration avec des propriétaires d'usine.
M.LESSARD: Programmes de coupe qui peuvent être... En fait, les
droits de coupe que vous leur donnez, c'est pour un an?
M. DRUMMOND: C'est un an, mais on organise, comme dans Charlevoix, une
entente spécifique où le tiers des coupes est fait par les
chantiers coopératifs.
M. LESSARD: Justement, concernant cette entente, est-ce que c'est la
compagnie qui devient le concessionnaire de tout le territoire? Est-ce la
compagnie qui doit permettre aux coopératives de couper ou bien si la
coopérative a l'autorisation de couper le tiers?
M. DRUMMOND: Dans l'entente de l'échange, la compagnie est tenue
par contrat de faire couper le tiers par les chantiers coopératifs et le
permis est émis conjointement au nom du concessionnaire et du chantier
coopératif.
M. LESSARD: Mais les territoires sont enlevés aux chantiers
coopératifs et donnés à la compagnie.
M. DRUMMOND: Non, ils ne sont pas enlevés parce que, dans toute
cette transaction... Tout d'abord, cela a été à la demande
du ministère et sur la recommandation du Conseil régional de
développement de Québec, qui a suggéré au
ministère de libérer les concessions forestières de
Donohue dans Kamouraska pour régulariser la situation
d'approvisionnement des industries de sciage. Donohue ne voulait pas
céder ce territoire.
M. LESSARD: C'étaient des territoires qui appartenaient à
Donohue?
M. DRUMMOND: Oui. Et Donohue les avait achetés d'une autre
compagnie et avait payé le gros prix pour ces territoires.
M.LESSARD: Donc, ce ne sont pas des territoires qui avaient
été enlevés aux syndicats forestiers. Au contraire, ce
sont des territoires qui ont été enlevés à Donohue
pour être remis à des syndicats.
M. DRUMMOND: Sur la rive-sud et, pour faire cet échange, il a
fallu prendre des territoires dans Charlevoix, territoires qui avaient d'abord
été libérés de chez Price, dans un premier
échange, et aussi de d'Auteuil dans un
autre échange. Il y a à peu près seulement 25 p.c.
du territoire qui fait partie de l'échange, qui est l'ancienne
réserve cantonale de Mont-Murray et sur laquelle il ne restait plus de
bois marchand. C'était composé de jeunes forêts. Alors
déjà, les chantiers coopératifs, pour pouvoir
opérer, devaient entrer, aller sur l'ancienne concession de Oonohue
parce que c'est là qu'on avait les concentrations de vieux peuplements,
prêts à couper.
Dans cet échange, loin d'être lésés, les
chantiers coopératifs ont été favorisés parce que,
par contrat, la compagnie doit leur faire couper le tiers de son volume de
coupe. On a eu des problèmes parce que le syndicat des ouvriers
forestiers, qui coupait sur les concessions de Donohue, avait, par son contrat
de travail, l'exclusivité sur les territoires de Donohue. Il a fallu
faire une entente avec le syndicat des travailleurs forestiers.
Dans toute cette opération, malgré ce que les journaux ont
dit, les syndicats ont été consultés et je suis
allé moi-même à Saint-Siméon tenir une
réunion et consulter des chantiers coopératifs. Je leur ai dit,
à cette occasion, que ce n'est pas une chose que le ministère
allait leur imposer et que, s'ils disaient qu'ils ne voulaient pas cet
échange, on le ne ferait pas.
Alors, pour nous, c'est une chose intermédiaire en attendant
toute la grande rétrocession. Alors, il n'y a personne de
lésé dans tout cela. Loin de là, ils y gagnèrent en
sécurité.
M. LESSARD: Moi, cela va.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme no 6, adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, il y a seulement une question qui
semble m'inquiéter pas mal ici à "traitements". IL y a des
crédits qui ont été votés pour $1,116,000 en 72/73
pour 140 employés et en 73/74, malgré l'augmentation des
salaires, on demande cinq nouveaux postes et on demande une augmentation de
crédits de seulement $35,000. Est-ce que ce sont simplement des postes
demandés, non remplis? On n'a pas l'intention de les remplir, ou si
réellement, il n'y a pas eu d'utilisation de crédits l'an
dernier?
M. DRUMMOND: Présentement, il y a 143 postes occupés et
deux postes vacants et l'an dernier, en 72/73, il y avait 140 employés
à cet endroit.
M. RUSSELL: Est-ce que les crédits ont été
utilisés ou s'il y a eu des crédits périmés?
M. DRUMMOND: Pas que je sache.
M. RUSSELL: Donc, c'est impensable. On va avoir cinq employés de
plus et avec l'augmentation des salaires en pourcentage qu'on voit a toutes les
autres catégories, vous avez assez de crédits pour payer les
employés, avez-vous l'intention d'en congédier?
M. DRUMMOND: Non. Ce qui est arrivé, effectivement, c'est qu'il y
a eu un montant d'argent qui a été récupéré
du fait qu'on a pu utiliser aujourd'hui pour la gestion des terres publiques,
du personnel qui auparavant travaillait pour la conservation de la forêt.
J'en ai parlé un peu hier soir, quand on a parlé de la
conservation; à un moment donné, lorsqu'il y a eu la formation
des sociétés de conservation, il y a eu un montant d'argent qu'on
n'a pas pu utiliser, qui a été gelé jusqu'à un
certain point dans les bureaux régionaux, du fait que ces gens-là
avaient des droits acquis et ne voulaient pas aller avec les
sociétés pour ne pas perdre ces droits-là. Alors, ce
personnel est devenu, je ne dirais pas en surplus, mais avait utilisé
à d'autres fins et distribué selon les besoins dans chacune des
régions administratives. C'est ce qui amène un peu de variation
dans les questions des salaires.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, les 145 postes sont fictifs, ou le
montant des salaires est fictif.
M. DRUMMOND: II n'y a absolument rien de fictif là-dedans. Ce
n'est pas fictif; à l'heure actuelle, ce sont les postes occupés.
Maintenant, ici on peut vous donner la rémunération
régulière des 143 fonctionnaires qui est de $941,800 et le
traitement des postes vacants qui est de $5,000, les avancements
d'échelon, les révisions de traitements, ce qui donne un total de
$965,700; il y a des étudiants $8,700; le surtemps $14,300 pour
$988,700, plus une augmentation de $162,000; les 18 p.c. de bordereau du 28
septembre pour $1,151,200. Ici, on n'ajoute que la somme de $934,300
prévue en 72/73 pour les activités des quatre entités
administratives comprises dans ce programme. Il est ajouté ensuite
$229,000 pour le traitement du personnel de la protection
réaffecté à des travaux de gestion et des terres publiques
dans les districts. Il a d'ailleurs été soustrait $15,700 pour
l'administration de la direction générale du domaine territorial
dont le traitement 73/74 apparaît au programme 5, élément
1, direction du ministère. Ceci laissant un solde de $1,148,200.
Augmentation de 2 p.c. accordée à tous les ministères par
le ministère des Finances. Diminution de $182,500 pour financer des
demandes additionnelles au programme no 3, élément 1, protection
et lutte contre les incendies forestiers. Au solde de $988,700 est venu
s'ajouter un montant de $162,500 soit l'équivalent de 18 p.c. du
bordereau du 28 septembre pour en arriver finalement à la somme totale
de $1,151,200.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux simplement vous faire
remarquer que c'est le jeu des occasionnels encore qui joue.
M. DRUMMOND: Oui.
M. RUSSELL: Encore là, je veux souligner au ministre que cela
n'aidera pas à créer 100,000 emplois. On a un
problème.
M. DRUMMOND: J'ai répondu à cela...
M. RUSSELL: Je suis satisfait de la réponse en ce qui concerne
les crédits et je suis prêt à adopter tel...
M. VINCENT: Juste une question.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Nicolet.
M. VINCENT: J'aurais une question à poser concernant les
érablières.
Combien d'érablières étaient exploitées ou
sont exploitées sur les terrains de la couronne?
M. DRUMMOND: Les érablières relèvent du
contrôle de l'utilisation.
M. VINCENT: C'est passé.
M. DRUMMOND: C'est passé. Les permis d'érablières
étaient émis antérieurement par le service de
l'exploitation forestière, qui est aujourd'hui au programme 4,
élément 2, Contrôle de l'utilisation.
M. VINCENT: Je pensais que c'était dans le programme 6.
M. DRUMMOND: C'est une question à laquelle on peut
répondre, vous voulez savoir le nombre de permis...
M.VINCENT: Combien avons-nous d'érablières sur les terres
de la couronne? Le ministre, par la voix de son fonctionnaire, m'a
devancé, combien de permis étaient en vigueur en 1972
comparativement à 1971?
M. DRUMMOND: On peut vous envoyer la réponse.
M. VINCENT: D'accord. Concernant les érablières, ce serait
peut-être bon qu'on m'envoie la réponse par écrit. Je
voulais savoir également, dans la politique d'aménagement du
ministère, s'il y a une part réservée à
l'aménagement d'érablières, si on pouvait y
répondre. En plus, on se souvient que, récemment, il y a eu une
importante réunion du Conseil de développement de la Beauce,
où on a fait des représentations au ministère des Terres
et Forêts pour établir une politique pour contrer les coupes
massives d'érablières. Je voulais savoir si le ministère
avait pris des mesures pour empêcher la coupe systématique
d'érablières autant sur les terrains de la couronne que sur les
terrains privés. Quand je parle de terrains privés, si je me
rappelle bien, il y a une clause dans les lots rétrocédés
où on exige que, sur une période de cinq ans après la
rétrocession, il n'y ait pas de coupe massive de bois. C'est cet aspect
que je voulais connaître. C'est cinq ans suivant l'émission de
lettres patentes émises par le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation. Est-ce que c'est respecté, est-ce que c'est vous qui
avez la surveillance de ça?
M. DRUMMOND: Après l'émission de lettres patentes, le
ministère n'a plus d'affaire là et ça devient une
propriété privée.
M. VINCENT: C'est le ministère de l'Agriculture...
M. DRUMMOND: C'est le ministère de l'Agriculture qui doit voir au
respect des conditions.
M.VINCENT: Donc, une réponse écrite concernant les
érablières.
M. DRUMMOND : Est-ce que tous les membres de la commission aimeraient
avoir une copie?
M. VINCENT: C'est peut-être aussi bien.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 6, adopté. Programme
7, Connaissance géographique du territoire.
M. LESSARD: Au programme 7... Connaissance géographique du
territoire
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre des Terres et
Forêts. Le programme no 7 est intitulé: Connaissance
géographique du territoire.
M. DRUMMOND: Les activités que l'on retrouve dans ce programme
sont effectuées par nos services de l'arpentage et de la
géodésie, de la photogrammétrie et cartographie, du
cadastre et de l'intégrité du territoire. Elles consistent, d'une
part, à recueillir toutes les informations relatives aux dimensions,
à la configuration, à la délimitation, à
l'utilisation, à la description et à la représentation du
territoire du Québec, de son morcellement de base, au respect de
l'intégrité territoriale et, d'autre part, à tenir ses
informations à jour et à les traiter ou les rendre disponibles
dans les multiples formes requises. L'implantation du PPBS les regroupe
maintenant dans trois éléments de programme que nous examinerons
de plus près ci-dessous, étant donné la nouvelle
orientation que s'est donnée le ministère dans ce domaine
particulier.
Elément no 1, Levés et cartographie
intégrés. Le ministère des Terres et Forêts,
réalisant que son action dans le domaine de la connaissance
géographique du territoire ne progresse
pas à une allure satisfaisante du fait qu'il lui faut disperser
ses efforts pour répondre à des demandes provenant de
différentes sources tant gouvernementales que paragouvernementales et
l'empêchant de faire la systématisation de ses activités,
sollicite cette année des crédits budgétaires plus
substantiels pour hâter ces travaux de confection, sur la base de dix
ans, d'une couverture cartographique intégrée qui lui permettra
de fournir aux usagers les renseignements dont ceux-ci ont besoin pour assumer
les responsabilités qui leur incombent en matière
d'administration du territoire.
Le processus suivi sera tel que voici. Ici, on a une
énumération des principales actions à prendre pour
atteindre l'objectif: la couverture aérophotographique pour les fins de
cartographie de base; le contrôle photogrammétrique; la
cartographie fondamentale aux 20 millièmes, 25 chaînes au pouce;
la cartographie aux grandes échelles: 10 millièmes, 5
millièmes, 2.5 millièmes, 1 millième et .500
millième; la mise à jour de ces cartes; l'établissement
à la conservation du canevas planimétrique et du réseau
altimétrique y compris l'intégration éventuelle des
réseaux privés; l'établissement et le renouvellement des
lignes primitives d'arpentage, soit lignes de cantons, de rangs, de lots, de
seigneuries, de concessions; la démarcation des territoires pour fins
d'utilité publique, industrielle, commerciale, domiciliaire, de
villégiature et récréative; l'élaboration et la
réalisation de projets d'aménagement en vue d'une utilisation
optimale et rationnelle du territoire. La préparation de toute la
documentation technique: normes d'exécution, procès-verbaux,
description technique, rapports, plans, désignation et contenance
relatives aux territoires qui font et ont fait l'objet de travaux d'arpentage;
la conservation, la rénovation et la publicité cadastrale; la
fourniture de renseignements et de documentation relatifs à
l'élément de programme.
Elément no 2: Levés spéciaux. Découlant des
commentaires exprimés plus haut, il va de soi que le ministère
continuera à fournir aux requérants, tant au gouvernement que de
l'extérieur, les services qu'il dispense depuis plusieurs années.
Il s'agit là de travaux répondant à des fins
précises dont les données pourront, au fur et à mesure de
la mise en place de la couverture cartographique intégrée,
être utilisées avantageusement. L'énumération qui
suit fournira une idée des différents travaux qui seront
exécutés à même les crédits prévus
à cet élément de programme : Couverture
aérophotographique thématique, exemple : fins d'inventaire
forestier et spécial, exemple: Saint-Jean-Vianney. Eventuellement,
infrarouge, couleurs, fausses couleurs, travaux photogrammêtriques
aériens et terrestres; conservation, vente, impression de photographies
et de cartes, photocartothèque; cartographie thématique, exemple:
cartes toponymiques; cartographie régionale, exemple; les cartes aux 200
millièmes; cartographie générale, exemple; les cartes du
Québec aux 20 millièmes; cartographie spéciale, exemple:
bassins de rivières. Eventuellement, microgéodésie,
exemple: contrôle de stabilité d'ouvrages. La vérification
et la préparation des documents techniques, plans et descriptions, en
vue de la délimitation des entités municipales, administratives
et légales du Québec, municipalités, territoires
privés et publics dans les projets de loi, districts électoraux
pour la commission permanente de la réforme des districts
électoraux, comtés municipaux, districts judiciaires, divisions
d'enregistrement, régions administratives.
La représentation cartographique adéquate de ces
territoires à des échelles convenables et la connaissance
géographique de certains de leurs éléments, soit la
superficie, les coordonnées centrales, etc.; la fourniture de
renseignements et de documentation relatifs à l'élément de
programme.
Elément no 3: Intégrité du territoire.
Conformément à la responsabilité du ministre des Terres et
Forêts au sujet des frontières du Québec et suite aux
travaux de la commission d'étude sur l'intégrité du
territoire du Québec, CEITQ, le service de l'intégrité du
territoire a reçu comme mandat de gérer les dimensions externes,
frontières interprovinciales, internationales et internes, droits
territoriaux fédéraux, afin de permettre au gouvernement du
Québec d'exercer sa compétence juridictionnelle et spatiale sur
tout son territoire.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Nicolet.
M. VINCENT: A l'intégrité du territoire, les $49,300, ce
n'est pas pour les garde-côtes?
M. DRUMMOND: Non.
M. VINCENT: J'aurais quelques questions très courtes à
poser au ministre. D'abord, où en sommes-nous avec l'inventaire canadien
des terres? Je sais que le travail est terminé mais est-ce que les
publications sont toutes imprimées et le travail définitivement
terminé, classé et prêt à être
livré?
M. DRUMMOND: D'abord l'inventaire canadien des terres apparaissait l'an
dernier au service de l'inventaire à la direction générale
des bois et forêts. Cette année, il apparait à
l'élément no 1, du programme 1, recherche. Maintenant, cette
année, il y a un montant très minime je crois, $14,000 qui
reste pour terminer certains travaux, mais on peut dire que la
préparation de ces cartes de l'utilisation du potentiel en rapport avec
l'utilisation est pratiquement terminée. Il reste à dire que l'on
a entre les mains des données, des statistiques qui doivent être
traitées, surtout en matière de zonage, avec le concours des
autres ministères,
parce qu'il y a plusieurs ministères qui sont
intéressés.
Maintenant, je peux vous donner quelque chose là-dessus.
L'objectif principal du programme de l'ITC est de classer les terres en
fonction de leur potentiel.
M. VINCENT: Autant que possible, un résumé...
M. DRUMMOND: Cela va, mais un résumé, si on veut vous
donner une idée où on en est rendu...
M. VINCENT: Parce que je vois que le document 6...
M. DRUMMOND: Non. M. VINCENT: Bon.
M. DRUMMOND: On va résumer. Programmes 73/74, au tableau 2, on
remarque pour la période 72/73 que la production a baissé
sensiblement, à comparer à 71/72. Ceci est dû
principalement au fait qu'un dessinateur en plus... Il reste à dessiner
72 cartes à l'échelle d'un 50 millièmes et 6 cartes
à l'échelle d'un 250 millièmes. Nous prévoyons
finir le tout pour le mois d'octobre à la condition que l'équipe
de dessin soit complète d'ici peu.
Alors, évidemment, cela indique...
M. VINCENT: Cela compléterait le travail...
M. DRUMMOND: ...de préparation des différentes cartes
d'utilisation du potentiel du territoire. Maintenant, comme on l'a dit tout
à l'heure, ces cartes ne concernent pas seulement la forêt, il y a
la question de la faune là-dedans et tout un paquet de choses à
concilier. Alors, dès que l'on va parler de zonage, il faut en parler
avec d'autres parce que l'on ne peut pas arriver tout simplement et dire: Nous,
on prend cela, il y a un potentiel forestier et on s'approprie le terrain et
bonjour la visite. Alors, il faut aller beaucoup plus loin que cela. Il faut,
à ce moment-là, rencontrer les gens pour en discuter.
M. VINCENT: Le fédéral va contribuer encore à 100
p.c. des frais?
M. DRUMMOND: Cette année, les frais sont minimes: $14,000.
M. VINCENT: C'est le gouvernement fédéral qui va faire
l'impression complète par la suite de toutes les cartes?
M. DRUMMOND: C'est cela.
M. VINCENT: C'est pour cela que c'est seulement $14,000 cette
année.
M.DRUMMOND: Le ministère envoie les brouillons et le
fédéral fait l'impression.
M. VINCENT: Et vous croyez que ces cartes seront disponibles dans...
M. DRUMMOND: II y en a déjà de disponibles.
M. VINCENT: Mais la totalité?
M. DRUMMOND: Cela va aller à l'an prochain.
M.VINCENT: Alors, l'an prochain, toutes ces cartes seraient disponibles.
Deuxième question: Levés et cartographie intégrés.
Est-ce qu'D y a des travaux qui se font conjointement avec le ministère
des Mines et Relevés techniques à Ottawa concernant la
cartographie et les relevés techniques et cartographiques? Parce que,
déjà le gouvernement fédéral fait du travail dans
ce domaine.
M. DRUMMOND: II se fait une coordination technique et au sujet de la
planification aussi. La coutume et les activités des deux niveaux de
gouvernement font qu'il s'est établi un partage des échelles.
Alors, le fédéral fait une programmation dans le champ des
échelles qu'il s'est donné comme mandat d'exécuter et nous
faisons la même chose, nous, à des échelles plus
grandes.
Il arrive que la coordination des travaux s'établit avec les
officiers des deux gouvernements justement pour s'assurer que les moyens
utilisés pour les activités à l'un ou l'autre des
gouvernements ou des centres d'exécution soient utilisés par
l'autre.
M. VINCENT: II n'y a aucun double emploi qui se fait?
M. DRUMMOND: II peut y en avoir mais c'est de plus en plus rare à
cause justement de la coordination qui s'établit, tant au point de vue
de la planification des travaux que de la technique.
M. VINCENT: Et par la suite, il y a échange de
renseignements.
M. DRUMMOND: Continuellement, oui. Cela implique les travaux de
géodésie, de photographie aérienne et de cartographie.
M. VINCENT: Et ma dernière question, M. le Président, au
ministre. Est-ce que c'était à ce programme 7 que nous regardions
les programmes de cadastre des municipalités? Je voulais savoir si le
montant spécifique alloué en subventions aux municipalités
avait été augmenté cette année. Si je me rappelle
bien, l'an dernier, on avait discuté à cet article et on avait
dit qu'on
envisagerait la possibilité d'augmenter le montant mis à
la disposition des municipalités.
M. DRUMMOND: II n'y a pas d'augmentation dans le budget dont nous
discutons actuellement, dans le sens que vous mentionnez. Cependant, dans
l'élément levés et cartographie intégrés,
l'augmentation globale comprend une partie de rénovation cadastrale qui
tient lieu de cette opération qui était facilitée par voie
de subventions. Autrement dit, les deux actions se continuent. Au lieu d'avoir
augmenté le niveau des subventions, le ministre propose une augmentation
d'une action dans le cadre de l'élément levés et
cartographie intégrés de ces activités.
M. VINCENT: De quelle façon, cela va-t-il fonctionner?
M. DRUMMOND: Cela implique que la proposition suggère que les
activités soient planifiées à long terme d'abord et
qu'elles soient faites de façon systématique,
systématiques au point de vue de la production et au point de vue de la
réalisation technique. Par exemple, nous mentionnions tout à
l'heure certaines activités de base préalables à
l'opération cadastre qu'on peut résumer dans le terme
cartographie. Alors, c'est une façon de produire des documents de base
qui serviront par la suite à la rénovation cadastrale et aux
compilations des informations cadastrales.
M. VINCENT: Et en terminant, je tiens à remercier le
ministère, sur cet élément particulier, de la
collaboration qu'il apporte â l'Office du crédit agricole parce
que, depuis quelques années, on affronte des problèmes. Et quand
on en a discuté aux crédits du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation, l'action du ministère des Terres et Forêts
est très valable dans ce domaine. N'arrêtez pas!
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Lotbinière.
M. BELAND: Vous venez de parler de reconfection cadastrale. Est-ce que
cela implique l'ensemble, en somme, tout le territoire du Québec ou si
c'est simplement les nouveaux territoires non subdivisés en lots?
M. DRUMMOND: Cela implique tout le territoire du Québec.
M. BELAND: Bon, quand on reçoit, par exemple, une carte de
comté, on voit en bas 1937, disons, alors ça veut dire que tout
est prêt pour que, peut-être, en 1974 ou 1973, nous puissions avoir
réellement des changements. Maintenant, est-ce que l'on s'est
basé... Parce qu'il existait quand même à plusieurs
endroits des fautes assez graves. J'en ai constaté moi-même
à plusieurs endroits. Est-ce qu'on peut espérer que tout a
été corrigé, selon les données probablement, sur le
plan municipal? Est-ce que tout a été corrigé selon vos
connaissances?
M. DRUMMOND: Tout n'a certainement pas été corrigé.
Il y a beaucoup de corrections à faire et, justement, c'est un des
objectifs du programme à long terme de corriger systématiquement,
et au fur et à mesure qu'on les verra, les erreurs qui se sont
glissées depuis cent ans que le cadastre a été
confectionné au Québec.
M. LESSARD: Alors, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Un instant. L'honorable
député de l'Assomption.
M. PERREAULT: J'aurais une question à poser relativement au
réseau géodésique. Vous avez un programme, je pense, pour
établir, sur la rive nord du Saint-Laurent, entre Trois-Rivières
et Montréal, cette année, un programme pour développer le
réseau géodésique, comme à Repentigny, puis
Saint-Sulpice, ainsi de suite. Est-ce qu'il y a d'autres territoires qui
sont...?
M. DRUMMOND: Oui, cette année, je crois que nous allons oeuvrer
dans l'Outaouais, sur la Côte Nord, du côté de Sept-Iles, en
allant, je pense, de Tadoussac â Sept-Iles et, dans le Nord-Ouest, du
côté de l'Abitibi.
M. PERREAULT: Combien valent les territoires du Québec
d'après ces programmes?
M. DRUMMOND: Le programme à long terme dont nous parlons
lorsqu'on parle de levés cartographies intégrés
implique... Nous songeons dans des étapes subséquentes à
couvrir tout le territoire sud du Québec, cela veut dire jusqu'au 52e,
plus des parties plus au nord, au fur et à mesure des besoins, mais cela
s'inscrit dans un programme décennal, dans les dix prochaines
années.
Au niveau de la réalisation du réseau
géodésique comme vous le savez, ce sont des activités
localisées rattachées au réseau national et c'est
là, je pense, qu'on a besoin de la coordination avec l'activité
du gouvernement fédéral qui a établi le réseau
national géodésique.
M. PERREAULT: Merci.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je constate à la page 57 du
rapport du ministère des Terres et Forêts 71/72 que la presque
totalité des travaux de cartographie est exécutée par
l'entreprise privée à la demande de ce service et cela pour une
somme de $1,683,000.
Première question. Qu'est-il advenu de la
Société de cartographie du Québec, qui a
été fondée en vertu du chapitre 39 des lois de 1969?
M. DRUMMOND: Ce qui est advenu de cela, c'est que le ministre
n'était pas convaincu que c'était nécessaire de mettre en
vigueur cette société.
M. VINCENT: Lequel? Quel ministre n'était pas convaincu?
M. DRUMMOND: Ce ministre-ci.
M. VINCENT: C'est parce que quand on parle du ministre, il y a une
continuité. Le ministre actuel n'était pas convaincu?
M. DRUMMOND: Le ministre actuel n'était pas convaincu du
bien-fondé de mettre sur pied cette société à ce
moment-là.
M. LESSARD: Le ministre se basait-il sur le rapport de la
Société de cartographie du Québec pour l'exercice 70/71?
Ou quelles étaient les raisons de cette décision?
M. DRUMMOND: C'était une décision que j'avais prise il y a
deux ou trois ans. Il y avait à l'époque toute la question de
l'achat des compagnies existantes avant de mettre cette société
en opération. A ce moment-là, c'était un nombre assez
restreint de compagnies, mais il était quand même difficile de
résoudre les problèmes de rachat. Maintenant, il y a plus de
compagnies là-dedans.
Franchement, je n'étais pas convaincu des avantages de la mise en
opération de cette compagnie. Un autre ministre aurait pu être
convaincu de cette nécessité et aurait été
d'accord.
M. LESSARD: Les trois compagnies privées étaient
prêtes à négocier avec la Société de
cartographie du Québec.
M. DRUMMOND: Nous avons rencontré les compagnies et nous avons
discuté des termes, mais l'écart entre ce qu'on avait jugé
valable et leurs demandes était tel que j'ai dit: On n'en n'a pas
besoin.
M. RUSSELL: Le ministre aurait pu remettre ça entre les mains de
la Société générale de financement, cela aurait
fait une autre faillite.
M. LESSARD: M. le Président, je pense quand même que c'est
une discussion sérieuse.
M. DRUMMOND: Non, c'est une question sérieuse.
M. LESSARD: II ne faut pas oublier que la Société
générale de financement a fait faillite, mais à
Trois-Rivières la Domtar a aussi pratique- ment fait faillite et il y a
455 personnes qui sont sur le pavé. Il ne faudrait quand même pas
dire que ce sont strictement les compagnies publiques qui font faillite, il y a
aussi des compagnies privées.
M. DRUMMOND: D'accord, mais...
M. RUSSELL: II y a des limites aux records, le record des faillites a
été établi par la Société
générale de financement.
M. LESSARD: M. le Président, je pense que c'est sous le
gouvernement de l'Union Nationale que cette société a
été formée, en 1969.
M. VINCENT: C'est ça.
M. LESSARD: Je trouve curieux qu'à un moment donné les
députés de l'Union Nationale tentent de discréditer cette
compagnie, puisqu'il semble que l'ex-ministre des...
M. VINCENT: M. le Président, une question de privilège,
avant que le député de Bonaventure s'en aille, vu qu'il nous
reste encore près de trois quarts d'heure avant onze heures, je pense
qu'il voulait faire une intervention.
M. LEVESQUE: Non.
M. VINCENT: Ou une annonce? Il reste quand même que nous avons la
chance d'avoir avec nous le vice-premier ministre.
M. LEVESQUE: Vu que j'ai été mis en cause, je veux
simplement rassurer le député de Nicolet. Je suis simplement venu
pour continuer mon éducation au point de vue des commissions
parlementaires. Je suis réellement impressionné par le
sérieux du travail qui s'y fait.
M. VINCENT: On vous remercie beaucoup. Est-ce que demain, on revient
avec la commission des richesses naturelles?
M. LEVESQUE: Oui. C'est la même commission. Je ne suis pas
sûr si ce sont les mêmes crédits. Tout dépendra de la
marche des travaux.
M. VINCENT: Nous avions l'intention de terminer ce soir.
M. LEVESQUE: Nous continuerons demain la même commission, mais
avec les crédits du ministère des Richesses naturelles.
M. LESSARD: M. le Président, j'espère que je n'ai pas
enregistré une autre concession du ministre des Terres et Forêts
devant quelques entrepreneurs.
M. DRUMMOND: C'était une décision prise
il y a trois ans, en analysant les demandes des compagnies
impliquées.
M. VINCENT: II reste quand même, M. le ministre, que même si
la loi est adoptée, si elle a été sanctionnée en
1969, il y a un outil dont pourrait éventuellement se servir le
ministère des Terres et Forêts. Et à l'intérieur des
lois du Québec, cet outil sert certainement quand le ministre est dans
l'obligation de négocier avec les compagnies.
M. DRUMMOND: Cette situation est changée aussi, je peux dire, et
on peut recommencer d'une autre façon.
M.VINCENT: C'est cela. La situation est changée peut-être
parce que la loi a été adoptée.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le programme no 7, adopté?
M. VINCENT: Adopté.
M. LESSARD: Vous m'avez convaincu sérieusement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Je remercie les hauts fonctionnaires
du ministère des Terres et Forêts, ainsi que le ministre et la
commission ajourne ses travaux à demain, vendredi, 11 heures.
M. DRUMMOND: Pour ma part, j'aimerais aussi remercier tous les membres
de la commission de leur participation et des idées et suggestions
qu'ils ont apportées. J'ai trouvé que c'était une
étude des crédits qui a été effectuée d'une
façon positive. J'ai bien aimé l'étude des crédits
cette année. Merci.
M. BELAND: Ce fut particulièrement agréable de discuter et
d'entendre les renseignements qui nous furent donnés par le ministre et
ses hauts fonctionnaires.
M. VINCENT: De ma part, un gros merci!
(Fin de la séance à 22 h 13)