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Commission permanente
des richesses naturelles
et des terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Richesses naturelles
Séance du jeudi 31 mai 1973
(Dix heures huit minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles et des terres et forêts
continue ce matin l'étude des crédits du ministère des
Richesses naturelles.
Je laisse la parole à l'honorable ministre.
M. MASSE (Arthabaska): On a distribué tout à l'heure
à chacun des membres de la commission, aux participants, des
informations sur les différents programmes, des informations
supplémentaires qui n'existent pas dans le livre des crédits
73/74, pour une meilleure information des députés.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Nicolet.
Pétrole
M. VINCENT: M. le Président, vendredi dernier, avant
l'ajournement, j'avais soulevé un problème qui touchait tous les
consommateurs du Québec et, en fin de semaine, j'ai fait faire et j'ai
moi-même fait une petite enquête sur les prix de l'huile à
chauffage et de l'essence dans ma région.
Ces prix, le ministre pourra constater que ce sont les mêmes dans
sa région. Si nous regardions les journaux du mardi 29 mai, on
remarquait que le ministre de l'Energie, M. Donald MacDonald, a
déclaré aux Communes, lundi, sur une question posée par un
député, qu'à sa connaissance il n'y avait pas de
pénurie d'essence au Canada. Je pense qu'il a raison quand il a dit
qu'il n'y a pas de pénurie d'essence au Canada présentement.
Il a toutefois ajouté que, s'il s'avérait qu'il y a
exportation aux dépens des besoins du marché intérieur, il
n'hésiterait pas à recommander le contrôle des exportations
d'essence, en vertu de la Loi de la commission nationale de
l'énergie.
A l'heure actuelle, est-ce qu'il y a des exportations aux dépens
des besoins du marché intérieur? Je pense que le marché
intérieur est quand même satisfait même s'il y avait des
exportations. Mais le problème qui se pose, c'est que sur le
marché intérieur il y a des augmentations assez substantielles.
J'ai parlé vendredi dernier d'augmentations pouvant se chiffrer
jusqu'à 40 p.c. depuis deux ans; le ministre a trouvé ce chiffre
exagéré. J'ai un tableau, on va le regarder. Aujourd'hui, ce
matin même, on remarque dans les journaux, à la suite d'autres
questions qui ont été posées hier, à la Chambre des
communes, au ministre M. MacDonald, que celui-ci nuance beaucoup plus sa
déclaration.
En relisant un article qui a paru dans le Devoir de ce matin, on
remarque, par exemple: "M. MacDonald a maintes fois déclaré que
le gouvernement ne voit aucune nécessité d'établir de tels
mécanismes correcteurs pour le moment. Mais il a changé de ton,
hier, après avoir constaté que les exportations d'essence ont
été de 17,000 barils par jour en avril, alors qu'elles
n'étaient que de 12,000 en mars dernier. Le député NPD, M.
T.C. Douglas, l'ancien chef du Nouveau parti démocratique, a
déclaré hier que l'Ontario a exporté à elle seule
4,100,000 gallons d'essence aux Etats-Unis en avril, c'est-à-dire onze
fois plus que l'ensemble des exportations de toute l'année 1972." Et
là je continue l'article en disant ceci: "Ces contraintes ne semblent
pas encore s'être manifestées au Québec et le ministre a
déclaré que l'Office national de l'énergie est
déjà intervenu officieusement à plusieurs reprises
auprès des grandes compagnies pour s'assurer qu'on donnerait d'abord
satisfaction aux besoins canadiens." Et le ministre, M. MacDonald,
complétait sa déclaration et je cite ses propos tels que
rapportés dans le journal ce matin: "L'office de l'énergie,
a-t-il dit, suit de très près la situation des exportations et
considère aussi l'incapacité des détaillants
indépendants de se procurer à l'étranger une partie de
leur essence raffinée, comme ils le faisaient depuis plusieurs
années."
Maintenant, M. le Président, comme je le mentionnais tout
à l'heure, en fin de semaine j'ai fait une petite enquête et je
crois que la meilleure façon de trouver les prix de l'essence, de
l'huile à chauffage, c'est de faire l'enquête auprès
d'agriculteurs qui, généralement, prennent livraison de ces
marchandises à domicile. Et le ministre pourra regarder sur le tableau,
en janvier 1971... Et c'est là, M. le Président, où je
crois, moi, que c'est urgent à l'heure actuelle que le gouvernement du
Québec intervienne auprès du ministre fédéral de
l'Energie qui, d'après les journaux de ce matin, semble croire qu'il
n'existe aucun problème encore au Québec, intervienne
auprès de lui pour lui dire qu'il y a des hausses de prix qui, à
mon sens, sont abusives à l'heure actuelle. Prenons l'essence rouge, en
janvier 1971, prix au gallon payé par les agriculteurs, livraison
à domicile: $0.46.6. Janvier 1972: $0.49.6 le gallon.
Janvier 1973, $0.53.6 le gallon, et mai 1973, la dernière
livraison, $0.56.6 le gallon, ce qui fait une augmentation du prix au gallon de
$0.10. Naturellement, je tiens à le dire, ces chiffres ne tiennent pas
compte des rabais accordés pour différentes raisons, soit rabais
de volume ou rabais de concurrence. Ils représentent le prix
régulier payé par les agriculteurs, livraison à domicile,
dans le comté de Nicolet où j'ai fait l'enquête.
L'essence jaune, en janvier 1971, $0.41.6; janvier 1972, $0.44.6;
janvier 1973, $0.47.6; mai 1973, $0.50.6 soit une augmentation sur le prix
régulier de la facture, ne tenant pas compte des rabais spéciaux,
de $0.09 le gallon.
Le diesel, $0.46.7 le gallon en janvier 1971; janvier 1972, $0.49.7 le
gallon; janvier 1973, $0.52.7; mai 1973, $0.55.7, soit une augmentation
absolue, de janvier 1971 à mai 1973, de $0.09 le gallon.
L'huile à chauffage et cela touche tout le monde
comme l'essence, l'huile à chauffage touche tout le monde
également. J'ai vérifié sur mes propres factures ici
à Québec, et c'est la même augmentation. En janvier 1971,
$0.18.5 le gallon; janvier 1972, $0.21.5; janvier 1973, $0.25 le gallon, et mai
1973, $0.26 le gallon, pour une augmentation absolue de janvier 1971 à
mai 1973 de $0.07.5 le gallon.
L'huile à poêle, ce qu'on appelle communément
"stove", $0.20 le gallon en janvier 1971; janvier 1972, $0.23 le gallon;
janvier 1973, $0.27 le gallon; mai 1973, $0.29 le gallon, pour une augmentation
absolue, de janvier 1971 à mai 1973, de $0.09 le gaUon.
Ce qui veut dire, M. le Président, que j'ai calculé le
pourcentage d'augmentation de l'essence et du diesel. Mais pour calculer le
pourcentage pour les agriculteurs, j'ai enlevé la taxe provinciale de
$0.19 le gallon sur l'essence, parce que l'agriculteur est remboursé de
cette taxe. Donc son prix net, après remboursement de la taxe, c'est le
prix net de l'essence telle que vendue par la compagnie plus le profit du
détaillant. La même chose, j'en enlevé $0.25 le gallon sur
le diesel, parce qu'on rembourse également $0.25 le gallon aux
agriculteurs pour le diesel.
Ce qui veut dire que pour l'agriculteur, dans les circonstances
présentes, en enlevant toujours cette taxe de $0.19 et de $0.25 le
gallon pour le diesel, il y a une augmentation de 36.2 p.c. pour l'essence
rouge, 39.8 p.c. pour l'essence jaune, 41.5 p.c. pour le diesel, 40.5 p.c. pour
l'huite à chauffage résidentiel et 45 p.c. pour l'huile à
poêle "stove". Cela fait des augmentations qui se situent, comme je le
disais, vendredi dernier, à plus de 40 p.c., depuis deux ans.
Pour les autres consommateurs, il est bien entendu que le pourcentage
d'augmentation, si on laisse la taxe, serait seulement de 21.5 p.c. sur
l'essence rouge, 21.6 p.c. sur l'essence jaune et 19.3 p.c. sur l'essence
diesel. Mais il y a quand même ceci: Les compagnies, en ne tenant pas
compte de la taxe provinciale de $0.19 et de $0.25, ont quand même
haussé le prix de leur produit, avant qu'on ajoute les taxes, de 40 p.c,
dans tous les domaines, parce que c'est quand même le prix de la
compagnie. Mais en chiffres plus formels, le consommateur a quand même
subi une augmentation.
Qu'est-ce qu'on doit faire devant une telle situation? Le ministre
MacDonald annonce qu'on sera fixé d'ici la mi-juin. Cela veut dire que
dans quinze jours... Le ministre MacDonald dit qu'il sera en mesure, à
ce moment, de dire si les exportations massives aux Etats-Unis causent des
problèmes au Canada. Il sera en mesure de le dire, à la mi-juin,
mais il faudrait, à mon sens c'est une demande que je fais au
gouvernement du Québec, au ministre des Richesses naturelles
qu'on intervienne immédiatement auprès du ministre de l'Energie,
des Mines et des Ressources à Ottawa, qu'on complète cette
enquête. Je vous le dis, c'est moi qui l'ai faite. J'ai
vérifié avec des agriculteurs; j'ai vérifié avec
des distributeurs. Ce sont les prix qu'on m'a donnés. Qu'on
complète cette enquête, malgré que cela soit assez
difficile de trouver des prix de détail de l'essence, parce que cela
varie d'une région à une autre. Il y a de la compétition.
Il y a des rabais pour différentes raisons; mais qu'on complète
cette enquête, qu'on prépare un dossier, à mon sens, le
plus vite possible, pour qu'on puisse le présenter au ministre
fédéral de l'Energie, des Mines et des Ressources, pour qu'il y
ait une intervention, parce que, autrement, comme je le disais vendredi, les
consommateurs du Québec commenceront à croire les articles de
journaux qui ont paru, il y a quelques mois, disant que le prix de l'essence
hausserait à $1, $1.50 et même un sénateur américain
a parlé de $3 le gallon. A ce moment, cela deviendrait assez
ridicule.
Ici, au Québec, il ne semble pas y avoir, de façon
systématique, de fermeture de postes d'essence malgré qu'on
constate que, dans certaines régions, il y a des détaillants
indépendants qui sont en train de fermer leurs postes à des
heures comme le dimanche, le soir ou la nuit.
La semaine dernière, un de mes amis est allé aux
Etats-Unis, à Boston, il me dit qu'aux Etats-Unis, certains postes
d'essence auraient des contingentements qui seraient fixés à un
maximum de 90 p.c. de leurs ventes de pétrole ou d'essence de l'an
dernier et que ces postes d'essence fermaient leurs portes maintenant le
dimanche et la nuit. On crée présentement aux Etats-Unis
un journaliste disait et je le cite: "La prétendue crise de
l'énergie aux Etats-Unis. Est-ce qu'on crée une prétendue
crise? Est-ce qu'il y en a une? S'il y en a une, qu'on se surveille ici." Ma
demande, je la répète, est la suivante. Qu'on complète
cette enquête, qu'on démontre au ministre fédéral de
l'Energie qu'il y a présentement un problème non
d'approvisionnement au Québec mais, sur la question des prix, des
augmentations qui, à mon sens, sont anormales et que le ministre
fédéral de l'Energie prenne des mesures énergiques pour
éviter que la hausse se continue.
Maintenant, hier soir, peut-être que le ministre l'a entendu
lui-même, les compagnies annonçaient une autre hausse du prix de
l'essence au Québec. Hier soir même, aux nouvelles, les compagnies
annonçaient une autre hausse qui pourrait se chiffrer à $0.02 le
gallon. Voyez-vous, tout de suite, ces chiffres-là ne sont plus bons
parce qu'il y a une autre hausse de $0.02
le gallon et cela se continue. Vous avez remarqué depuis X mois,
à tous les mois, il y a des hausses d'annoncées.
C'est le problème qui se pose et je pense
qu'immédiatement, le ministre et le gouvernement du Québec
devraient intervenir.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je pense que les
chiffres, que le député de Nicolet nous communique ce matin,
représentent dans l'ensemble un portrait assez juste de la situation.
Depuis 29 mois, datant de la compilation du député de Nicolet, de
janvier 1971 à mai 1973, ce sont à peu près les
augmentations pour l'ensemble du Québec et non uniquement pour le
comté de Nicolet. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion, lors de la
dernière séance...
M. VINCENT: Je m'excuse. Je suis parti de janvier 1971 mais si on
remarque, les augmentations sont surtout au cours des douze derniers mois. J'ai
pris janvier 1971 pour faire un point de repère.
M. MASSE (Arthabaska): D'ailleurs, c'est un fait que les augmentations
ont eu lieu surtout en 1972 et depuis le début de 1973. J'ai eu
l'occasion, lors de la dernière séance, de faire un portrait
aussi de la situation. Ce n'est pas uniquement une situation, comme l'a dit le
député de Nicolet, particulière au Québec, elle est
la même non seulement aux Etats-Unis, mais aussi ailleurs dans le monde,
concernant le regroupement des pays producteurs de pétrole qui, avant
cela, négociaient isolément avec des compagnies les
approvisionnements, les prix, la fiscalité. Maintenant, pour ce qu'on
appelle les pays de l'OPEP, l'organisme qui regroupe ces pays producteurs de
pétrole a saisi le problème d'une façon globale, d'une
façon conjointe entre les pays pour exiger davantage pour l'exportation
de leur pétrole. Ils ont même augmenté la fiscalité
et pour ceux qui suivent la question, il y a actuellement des pourparlers
à Genève, justement avec les compagnies majeures, les pays
producteurs, pour encore augmenter les tarifs on ne s'entend pas
autour de 10 p.c. pour compenser pour le dévaluation du dollar
américain. C'est une situation mondiale, comme je le disais à la
dernière séance; déjà depuis deux ans, nous avons
à plusieurs occasions fait connaître au gouvernement
fédéral nos préoccupations dans ce domaine.
Il faut dire aussi que nous sommes complètement dépendants
de l'extérieur pour notre approvisionnement de pétrole,
c'est-à-dire du contexte américain. Une restriction à
l'implantation des raffineries aux Etats-Unis avait â ce moment-là
été imposée surtout pour favoriser la production de
pétrole sur le territoire américain; actuellement, les Etats-Unis
en subissent des conséquences et, évidemment à cause de
notre proximité, nous suivons dans ce domaine-là. C'est une
préoccupation du gouvernement fédéral, mais surtout au
gouvernement provincial. A plusieurs occasions, dans le temps, c'était
M. le ministre Green, maintenant c'est M. MacDonald, nous avons saisi de nos
préoccupations le président de l'Office national de
l'énergie à Ottawa et évidemment, aussi les compagnies de
pétrole. Au niveau des compagnies de pétrole, comme je l'ai
déjà dit, il est assez difficile, parce que ce sont des
entreprises structurées au niveau mondial, international, de voir
exactement ce qui se passe dans ce domaine-là, quelle sorte de profits
on peut prélever autant sur le territoire qu'à
l'extérieur.
Parce que ce sont les mêmes compagnies qui produisent le
pétrole, qui l'exportent, qui l'affrètent, qui le
reçoivent à Portland, qui le transportent à
Montréal, le raffinent et le distribuent. On voit toute la structure
intégrée de ces entreprises. C'est pourquoi, dans notre politique
énergétique, nous recommandions la création d'un secteur
témoin pour que les intérêts québécois soient
dans le secteur et qu'enfin on puisse voir ce qui se passe.
Actuellement, il y a des approvisionnements assez certains pour le
Québec, je pense. On peut compter entre 45 et 50 jours
d'approvisionnement de pétrole brut en supposant une interruption
d'approvisionnement, ce qui n'est pas pensable actuellement. On a
peut-être pour 7 à 10 jours de produits finis. Les exportations
aux Etats-Unis. Il y a des surplus qui sont produits par les raffineries
montréalaises et même celle de Saint-Romuald, qui sont vendus de
plus en plus aux Etats-Unis, du fait de la grande demande et du fait que les
Américains sont prêts à payer le pétrole n'importe
quel prix.
Comme je le disais tout à l'heure, à la suite des
négociations actuelles à Genève entre les compagnies et
les pays producteurs, il est possible que ça résulte en d'autres
augmentations.
M. VINCENT: M. le Président, le ministre vient de mentionner
qu'il y avait des quantités vendues aux Etats-Unis parce qu'il y a une
rareté et que les Américains sont en mesure de payer n'importe
quel prix.
M. MASSE (Arthabaska): Une faible proportion du raffinage
québécois.
M. VINCENT: Cette faible proportion c'est justement ce surplus qui
stabilisait le prix du marché. Maintenant qu'il s'en va à
l'extérieur, ça fait augmenter les prix. Mais est-ce que le
ministre pourrait ça ne dépend pas de lui, tout ce
problème demander à l'Office de l'énergie ou au
ministre fédéral si, dans la situation actuelle, il est normal de
voir des augmentations aussi substantielles des prix alors que, d'après
le ministre fédéral de l'énergie, nous avons assez de
pétrole pour satisfaire nos besoins. Est-ce que c'est normal d'avoir des
augmentations de 40 p.c. depuis quelques mois? Si ces augmentations sont
anormales, il y a certainement une raison. Parce qu'il s'est
créé
une rareté artificielle. Il y a certainement quelque chose qui a
précédé ces hausses annoncées, j'ajoute
également la hausse d'hier soir de $0.02. Si c'est normal qu'il y ait
des hausses aussi substantielles depuis quelques mois, de quelle façon
le ministre de l'énergie, à Ottawa, peut-il empêcher ces
hausses abusives du prix de l'essence et de l'huile à chauffage?
Est-ce que c'est une des raisons, comme l'a constaté le ministre,
alors qu'on exportait 12,000 barils d'essence en mars dernier et qu'en avril on
en exportait 17,000... Et comme l'a dit le député T.C. Douglas du
Nouveau parti démocratique, l'Ontario a exporté à elle
seule 4,100,000 gallons d'essence aux Etats-Unis en avril, c'est-à-dire
onze fois plus que l'ensemble des exportations de toute l'année 1972.
Est-ce parce que Saint-Romuald ou d'autres exportent un faible surplus vers les
Etats-Unis, parce que les Etats-Unis sont prêts à payer n'importe
quel prix présentement? Est-ce la raison? Si c'est la raison, qu'on
exige ou qu'on se serve de la loi fédérale de la Commission
nationale de l'énergie pour contrôler ces exportations et faire
profiter les Canadiens d'un meilleur prix pour l'essence et l'huile. Cela
influe directement sur le coût de la vie et Dieu sait si le coût de
la vie augmente à grands pas présentement.
M. MASSE (Arthabaska): Les exportations, à notre avis, ne jouent
pas... C'est-à-dire que ce qui est exporté actuellement, du moins
de la part du Québec, et qui est une faible proportion de notre
production, de même que les produits exportés dans l'Ouest
canadien ne sont pas la raison de ces augmentations; du moins, nous le pensons.
Du fait que les prix sont fixés, ce sont des prix opportuns qui sont
fixés à partir du marché mondial. L'Ouest, par exemple,
suit les ventes aux Américains. La production de l'Ouest concernant les
ventes américaines est fixée à partir des prix du
marché américain et cela joue, évidemment dans l'Ouest,
sur les produits du pétrole; ce ne sont pas les exportations qui sont
faites sur ça à notre avis, c'est la structure, la fixation des
prix au niveau mondial. Evidemment, les Etats-Unis étant le grand
importateur mondial de pétrole, cela a une influence sur le prix au
niveau mondial. Nous, du gouvernement du Québec, préconisons
et nous avons fait connaître cette opinion au gouvernement
fédéral à plusieurs occasions, surtout pour l'essence
parce que nous achetons de l'essence de l'Ouest qu'il y ait deux prix,
c'est-à-dire un prix pour les consommateurs canadiens et un prix pour
les consommateurs américains, mais toujours en préservant, comme
on le soulignait tout à l'heure, la sécurité des
approvisionnements de pétrole pour l'avenir.
M. VINCENT: Oui, parce que...
M. MASSE (Arthabaska): D'ailleurs, je pense que dans les articles que
vous avez lus tout à l'heure, M. MacDonald a mentionné que
c'était également sa préoccupation.
M. VINCENT: Avant la mi-juin, comme le ministre l'annonce, est-ce que le
ministère des Richesses naturelles a l'intention de présenter un
factum au gouvernement fédéral sur la situation qui
prévaut au Québec, c'est-à-dire faire l'analyse de la
situation d'abord, remarquez bien que ce n'est pas une analyse que j'ai
faite pour le ministère et démontrer clairement la
situation qui existe au Québec parce qu'il semble bien que le ministre
MacDonald veut prendre des décisions au mois de juin?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois vous dire que cette situation, nous la
connaissons, nous l'avons fait connaître également à M.
MacDonald et à l'Office national de l'énergie et ce n'est pas
d'aujourd'hui que l'on a cette préoccupation mais depuis un an et demi.
Je pense à toutes les rencontres et les communications que nous avons
avec eux pour souligner ces différents aspects qui jouent sur la
structure des prix et également au niveau de l'approvisionnement, aussi
dans les moyens que nous préconisons pour tenter d'avoir les meilleurs
prix d'approvisionnement. Je dois dire que tout cela ce n'est pas nouveau, cela
a été fait à plusieurs occasions au gouvernement
fédéral.
M. VINCENT: Dans l'article du journal, ce matin, on dit dans un
paragraphe: "Ces contraintes ne semblent pas encore s'être
manifestées au Québec." Peut-être que personne n'a
manqué d'essence, d'huile à chauffage au Québec mais
Baptiste paye plus cher, il n'en manque pas mais il paye plus cher. Donc, les
contraintes se sont quand même manifestées au Québec par
les prix.
M. MASSE (Arthabaska) : D'ailleurs, pas seulement au Québec mais
au niveau mondial.
M. VINCENT: C'est parce que le journal dit que ces contraintes ne se
sont pas manifestées au Québec.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire les contraintes de la
pénurie.
M. VINCENT: Oui, de pénurie mais les contraintes se sont
manifestées par l'augmentation de prix.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, concernant le problème
pétrolier, je pense qu'il faut absolument que le Québec
intervienne le plus tôt possible, d'abord parce qu'il est certain que, du
côté des pays membres de l'OPEP, la radicalisa-tion va se faire de
plus en plus forte. Par exemple, en juillet 1971, le Venezuela passait une loi
pour demander qu'à la fin des concessions les puits pétroliers
reviennent au gouvernement. Dans d'autres pays, on exige de plus en plus une
participation au niveau des grandes
compagnies pétrolières. Donc les pays producteurs de
pétrole se regroupent et vont être capables d'exiger de plus en
plus une augmentation des taxes et un retour des profits pétroliers au
gouvernement.
Par contre, les compagnies multinationales sont extrêmement fortes
et cela, on le sait. Il reste qu'actuellement, même s'il y a une
augmentation des prix pétroliers dans les pays producteurs, on constate,
par exemple, que les compagnies pétrolières ont continué
d'augmenter considérablement leurs profits. En 1970-71, par exemple, les
sept compagnies multinationales de pétrole faisaient des profits
évalués à 11.1 p.c. selon le rapport de Soquip.
Je disais l'autre jour qu'une bonne partie de ces profits ne pouvait pas
être évaluée à cause des profits "off shore". On
évalue même, dans le livre blanc qu'a publié le ministre
sur la politique énergétique, à $0.25 du baril ces profits
"off shore".
On voit, par exemple le député de Nicolet le
soulignait tout à l'heure qu'aux Etats-Unis, on semble
créer un genre d'hystérie autour de cette pénurie de
pétrole. Le ministre disait tout à l'heure que le problème
était extrêmement difficile à évaluer, le coût
de raffinage, le coût d'importation, puis le coût de transport des
produits pétroliers. Je suis bien d'accord. Mais je suis d'accord aussi
pour que le ministre élabore une politique énergétique.
Mais c'est bien beau établir des objectifs, mais là, je pense
qu'il faut en venir à concrétiser ces objectifs et l'une des
choses qui m'apparaissent fondamentales, c'est de permettre à Soquip
d'intervenir dans l'importation du pétrole et dans le raffinage du
pétrole, de créer ce que le ministre appelait tout à
l'heure un secteur témoin. Je pense que Soquip actuellement a tous les
moyens nécessaires pour entrer dans le secteur pétrolier. Son
président, je pense, le laisse entendre au moins, au cours des
deux derniers rapports qui ont été faits par Soquip, les rapports
financiers le président laisse entendre qu'il est absolument
important de permettre à Soquip d'intervenir dans le raffinage du
pétrole, dans la distribution du pétrole, pour créer un
secteur témoin et nous permettre d'évaluer quels sont
réellement les coûts des produits pétroliers. Ici, vous
payez le rouge, on l'évalue en mai à $0.56.6; nous autres, on en
est rendu à $0.61 du gallon et je pense que, dans la région de
Témiscouata et ailleurs, c'est à peu près la même
chose. C'est d'autant plus important de permettre à Soquip d'entrer dans
le raffinage et la distribution du pétrole que, comme je le soulignais
l'autre jour, on a un excellent marché actuellement. Cela arrive
à peu près à tous les dix ans, mais on peut actuellement
créer une raffinerie de pétrole.
On évalue, par exemple, qu'en 1985, dans le rapport de Soquip, on
aura des besoins de 700,000 barils par jour comparativement, en 1970, à
400,000 barils par jour. Je comprends que, par l'intermédiaire de
Soquip, on fait de plus en plus d'exploration. Je comprends qu'on a
peut-être un territoire qui est intéressant pour l'avenir, pour
les produits pétroliers, mais il reste qu'on ne peut pas être
à la merci actuellement, comme c'est le cas, des grandes compagnies
pétrolières qui font à peu près ce qu'elles veulent
et qui ont un cartel imposant dans ce domaine-là. Moi, ce que je dis au
ministre... Je suis d'accord en principe. Encore là, comme dans autre
chose, dans le principe, on s'accorde. Le ministre recommande dans son livre,
par exemple, sur les objectifs d'une politique québécoise de
l'énergie, la création d'un secteur témoin. Mais ça
veut dire quand, le secteur témoin? Est-ce qu'on va rester encore passif
devant ces augmentations ou bien si le ministre va permettre à Soquip
d'intervenir directement et donner les moyens financiers? Parce que, tôt
ou tard, il va falloir payer. On paie actuellement. Ce sont les pays
consommateurs qui paient actuellement, qui font les frais actuellement de tous
les problèmes qui se sont soulevés chez les pays producteurs de
pétrole. Je pense bien qu'on n'a pas à blâmer les pays
producteurs de pétrole qui ne recevaient à peu près rien
de dividendes de leurs ressources naturelles et là, ils ont
décidé de prendre en main leurs ressources naturelles et de les
administrer en partie. Mais d'un côté, les pays consommateurs
aussi doivent se réorganiser pour être au moins...
Là, on parle des discussions à Genève. Normalement,
si des pays consommateurs s'étaient regroupés, ils pourraient
être une partie dans la discussion à Genève. En tout cas,
quant à nous, je pense que ce qui presse le plus, à mon sens, ce
n'est peut-être pas un superport pétrolier à Gros Cacouna,
c'est probablement de permettre à Soquip d'intervenir, dans le plus bref
délai possible, dans la distribution, dans l'importation et dans le
raffinage du pétrole. Pour cela, je demande au ministre, cela veut dire
quand la création d'un secteur témoin? C'est certain, comme le
ministre le disait, ce sont des problèmes complexes. Le ministre nous
parlait, à un moment donné, des produits et des problèmes
miniers et de richesses naturelles. Ce sont des problèmes complexes
partout. Je sais bien que ce sont des problèmes complexes, mais ce n'est
pas, parce que ce sont des problèmes complexes qu'on ne tentera pas de
les résoudre. Le ministre est là justement pour tenter de
résoudre ces problèmes, pour tenter de faire en sorte qu'on
puisse profiter, non seulement le plus possible de nos ressources naturelles,
mais aussi, en ce qui concerne le pétrole, qu'on puisse s'approvisionner
au coût le plus bas possible.
Cela fait deux ans, trois ans qu'on en parle, à un moment
donné, et on est encore au même niveau. Comme je le disais l'an
passé, c'est quand même un départ qu'on ait établi
des objectifs prioritaires en ce qui concerne une politique
énergétique, mais il y a quand même, à court terme,
des choses qu'on peut réaliser,
qu'on peut faire, c'est cela qu'on demande au ministre. Quand est-ce
qu'il prévoit de permettre à Soquip d'intervenir? Est-ce que l'on
va laisser, comme cela en a été le cas, en 1969, je pense
on le disait à Golden Eagle les compagnies multinationales
prendre la place du marché et pendant ce temps, notre
société qui est la propriété de tous les
Québécois, va continuer strictement de faire de l'exploration
là où sont les gros profits, parce que je pense que c'est dans la
distribution du pétrole que les profits sont les plus importants...
Là où c'est intéressant, il faudrait quand
même aussi permettre à Soquip d'intervenir. Comme un vendeur de la
compagnie Fina, me disait: Si vous le permettez à Soquip, on va sacrer
le camp. Ecoutez, on va continuer d'acheter du pétrole, je pense bien,
même si Fina est partie, même si Shell est partie. On continue
d'acheter notre pétrole à 62 p.c, je pense, du
Vénézuéla. Il va continuer d'en vendre, que cela soit
à Soquip, que cela soit à Golden Eagle, que cela soit à
Shell, que cela soit à BP, etc.
La question que je pose au ministre, cela veut dire quoi, cela veut dire
combien de temps, la création d'un secteur témoin et quand est-ce
qu'il a l'intention de laisser le champ libre à Soquip dans ce
domaine?
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, le député
de Saguenay est préoccupé par certaines choses, mais il ne
faudrait pas laisser l'impression que cela fait trois ans qu'on parle du
secteur témoin ou de la politique énergétique. Je pense
qu'il n'y a même pas un an qu'on faisait déjà
connaître des objectifs énergétiques pour le Québec
et que déjà on parle de la réalisation d'un projet de port
pour superpétroliers. Il y a évidemment des démarches qui
sont assez délicates dans le secteur témoin, parce que ce
marché est occupé, comme vous le savez, par les compagnies
majeures, mais il se fait beaucoup plus de travail que le député
de Saguenay, du moins à l'impression qu'il nous donne, semble le
penser.
Actuellement, nous avons des négociations avec plusieurs
entreprises qu'on appelle indépendantes, au Québec. On a des
négociations avec les compagnies majeures, avec des étrangers
également et, à ce niveau, le député de Saguenay
comprendra très bien qu'aussi longtemps qu'il n'y a pas une
décision finale de prise, il serait malvenu de donner des informations
qui pourraient faire avorter certains projets. Je dois l'assurer quant à
cette préoccupation que nous avons l'intention, au ministère des
Richesses naturelles, d'intervenir d'une façon la plus rapide dans
l'intérêt des Québécois, justement parce que, comme
le député de Saguenay le disait, la situation actuelle s'y
prête. D'autre part, ce n'est peut-être pas, contrairement à
ce que le député disait, au niveau de la distribution que sont
faits les plus gros profits, c'est peut-être à ce niveau qu'il est
plus difficile d'oeuvrer, mais je pense que si nous voulons nous donner un
secteur témoin qui soit valable et qui atteigne les objectifs
fixés dans notre livre rouge.
Il est important qu'on soit présent aux différentes
étapes que je mentionnais tout à l'heure: l'approvisionnement,
l'acheminement, le raffinage, la distribution. Il est important que les
intérêts québécois soient présents à
ces différents niveaux parce que nous avons l'impression, au
ministère, qu'il y a certains profits qui se font hors des limites du
Québec, qui sont peut-être des profits peut-être, je
dis indus.
D'autre part, si par réglementation ou par loi, il était
absoluement impossible d'avoir un contrôle, étant donné que
ces opérations se font à l'extérieur, le seul moyen est
celui dont on parle, le secteur témoin, qui nous permettra de
connaître vraiment la situation dans ce secteur.
Et je pense que toute action qui pourrait être entreprise dans ce
domaine, qui amènerait des meilleurs prix de pétrole ou de gaz
nous sommes dans le domaine des hydrocarbures même par des
fractions de cent, se répercuterait au niveau provincial d'une
façon assez importante, à cause de notre marché de
consommation qui, per capita, est un des plus importants au monde.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre a ces chiffres concernant la
consommation per capita qui est la plus importante au monde?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. VINCENT: Est-ce qu'il les a à la mémoire?
M. MASSE (Arthabaska): C'est $272 per capita.
M. VINCENT: Combien?
M. MASSE (Arthabaska): $272...
M. VINCENT: $272 per capita.
M. MASSE (Arthabaska): ... y compris... M. VINCENT:
L'électricité...
M. MASSE (Arthabaska): ... tous les hydrocarbures. Ce sont des chiffres
de 1970 et ce sont des chiffres ne comprenant pas la taxe.
M. VINCENT: $272 per capita au Québec.
M. LESSARD: Un autre chiffre qui est important, c'est que 74 p.c. de nos
ressources énergétiques viennent des produits
pétroliers.
M. MASSE (Arthabaska): Des hydrocarbures, c'est 80 p.c, y compris le gaz
naturel.
M. LESSARD: 80 p.c. c'est cela. Concernant le port de Gros Cacouna,
est-ce que les études écologiques sont engagées?
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Vous entrez
réellement dans un programme bien précis. Vous admettrez avec moi
que j'ai été très indulgent. Je vous ai laissé
discuter de la politique générale du ministère. Vous
êtes même allés en dehors des politiques du ministère
provincial. Vous avez discuté sur le plan international. Si vous allez
dans un cas bien précis...
M. LESSARD: Ce n'est pas moi qui ai fait cela. Cela entre dans les
objectifs prioritaires du ministère. Cela ne me fait rien. De toute
façon...
LE PRESIDENT (M. Picard): A ce stade-ci de nos
délibérations...
M. LESSARD: ... si vous voulez, je le discuterai plus tard.
LE PRESIDENT (M. Picard): Plus tard, au programme 7, vous pourrez en
discuter.
M. VINCENT: Avant de laisser ce domaine, est-ce que le ministre est au
courant des politiques futures du gouvernement fédéral en ce qui
concerne les investissements dans ce domaine du pétrole, de l'essence,
concernant surtout l'exploitation des gisements, ici dans le Grand-Nord? Parce
que tout à l'heure, avec le président de la commission, on lisait
un article de journal qui est assez édifiant et qui a paru dans le
Soleil du mercredi 27 décembre 1972. On dit, par exemple, ceci: "Au
Canada, par exemple, l'exploitation pétrolière pour les besoins
domestiques nécessitera des investissements de $30 milliards d'ici 1985,
selon les dirigeants des compagnies impliquées. Si le pays décide
de plus de vendre massivement aux Etats-Unis et met en branle tous les
gigantesques projets d'exploitation des ressources de l'Arctique,
liquéfaction du gaz naturel, construction de pipe-lines, forage,
off-shore, développement d'une flotte pour la navigation dans les
glaces, etc., les sommes engagées pourraient alors grimper
au-delà de $50 à $60 milliards et ces chiffres ne tiennent pas
compte du programme électrique canadien. Le Canada est en fait devant le
choix décisif de céder temporairement ses réserves aux
firmes américaines, aux firmes étrangères qui les
exploiteraient à profit ou de les exploiter lui-même en empruntant
les sommes nécessaires.
Mais de tels investissements nécessitent des emprunts qui
dépassent les capacités canadiennes et risquent de causer une
telle pression financière qu'ils pousseraient le pays vers la crise.
C'est quand même une constatation de scientifiques internationaux et
d'intellectuels qui se sont réunis à Rome pour discuter de toute
la question de l'énergie.
Est-ce que le ministre est au courant si le gouvernement
fédéral a l'intention d'offrir à des firmes
étrangères de développer les gisements du Grand-Nord? Je
ne voudrais pas que le ministre déclare des secrets.
M. MASSE (Arthabaska): Non, il n'y a pas de secret.
M. TETRAULT: Une question supplémentaire avant que le ministre ne
réponde. Est-ce qu'il pourrait parler de Panartic Oils en même
temps?
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne les intentions du gouvernement
fédéral en termes d'investissements, je pense qu'il faudrait les
lui demander je n'ai pas à répondre sur cette question
mais...
M. VINCENT: Dans sa planification, est-ce qu'il a donné des
prévisions ou des projections pour le Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, comme on le mentionnait
déjà, le gouvernement fédéral est à
élaborer un document sur la politique énergétique
canadienne qu'il fera connaître au cours de juin ou juillet, et j'ai
l'impression qu'on va traiter ce genre de problème dans ce document.
D'autre part, pour ce qui est des investisseurs étrangers par rapport
aux investissements canadiens, je dois dire que la compagnie Panartic, dont 45
p.c. de ses actions sont détenus par le gouvernement
fédéral, est une entreprise à peu près à 100
p.c. canadienne; elle fait des travaux très intéressants dans
l'Arctique et a déjà fait des découvertes de plus en plus
intéressantes aux îles Ellesmere et Christian, etc.; à
plusieurs endroits, ont été découvertes des
réserves de gaz naturel très importantes. Ceci se rattache
à la question du député d'Abitibi-Est. Actuellement, les
réserves connues ne permettent pas de dire qu'on va pouvoir les
acheminer au sud, mais il semble bien que tout le potentiel est là.
C'est une question de temps avant qu'on puisse découvrir le reste des
réserves nécessaires à la commercialisation et aussi
à l'implantation d'un gazoduc qui alimenterait le sud canadien et qu'on
puisse connaître les possibilités de vente aux Etats-Unis.
Actuellement, comme je l'ai dit à la dernière
séance, il y a des travaux, levés de sol, des études qui
se font sur le meilleur tracé possible. On sait qu'il y a deux
tracés possibles, celui de Manitoba-Ontario et celui du Québec.
Je ne crois pas... Tout d'abord, l'entreprise chargée de la construction
des études, c'est Trans-Canada Pipeline. Il a un consortium dont je
pense, le principal actionnaire est Trans-Canada Pipeline, qui est
chargée de choisir le site, de faire les études
nécessaires et de construire le pipe-line. Panartic va produire le gaz
mais le transport va se faire par d'autres compagnies. Je ne pense pas qu'avant
1975 ou 1976, ces entreprises se
présenteront devant l'Office national de l'énergie pour
avoir cette autorisation.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur les
politiques que le ministère entend poursuivre?
M. LESSARD: Concernant ce document que le ministre nous a
déposé l'autre jour: Objectifs d'une politique minérale
canadienne, est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle a
été la consultation du Québec dans ce domaine, ou de
quelle façon cela s'est élaboré? Le ministre a-t-il
déposé cela strictement comme document?
M. MASSE (Arthabaska): Pas du tout, du fait que la signature de chacun
des ministres provinciaux des Mines a été apposée sur ce
document, de même que celle du ministre fédéral. Il y a eu,
pendant dix ou douze mois, des consultations entre les provinces et le
gouvernement fédéral pour en arriver à une
définition de ces objectifs très généraux par
définition: La position...
M. LESSARD: II ne veut pas avoir de chicane, tout le monde...
M. MASSE (Arthabaska): ... du Québec sur cela a été
que ce n'était pas tellement de s'entendre sur des objectifs
généraux semblables qui était important, mais sur les
moyens à mettre en place pour atteindre ces objectifs-là. C'est
là que vont survenir les difficultés et j'ai même, à
ce moment-là, fait une déclaration à Ottawa disant que, si
on ne s'entendait pas sur un mécanisme de consultation, ces
objectifs-là pourraient rester lettre morte. Or, je pense que ce sont
les négociations à venir qui sont les plus importantes.
M. LESSARD: Ce que j'ai pu constater, quand le ministre nous parle des
objectifs généraux, c'est que tout le monde était pour la
vertu mais il s'agit de trouver les moyens de concrétiser maintenant ces
objectifs-là.
M. MASSE (Arthabaska): II faut garder la vertu.
M. LESSARD: On n'a pas pondu grand-chose en pondant cela.
M. MASSE (Arthabaska): Au départ, c'était important qu'on
commence à discuter sur les politiques minières. On sait
qu'actuellement, comme probablement cela existera dans l'avenir aussi, il y a
des intérêts divergents, il y a des provinces qui produisent des
minéraux que d'autres ne produisent pas, il y a des
intérêts qui seront certainement difficilement compatibles. Je
pense à des provinces qui sont productrices de pétrole et les
provinces qui sont importatrices de pétrole, alors on voit le genre de
difficultés dans ces négociations.
M. VINCENT: Dans un autre domaine, sur les politiques
générales, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Toujours les politiques
générales.
M. VINCENT: Toujours dans les politiques générales, en ce
qui concerne l'énergie nucléaire, est-ce que le ministre est en
mesure de nous dire ce qu'il advient du deuxième projet, sans aller dans
les détails, concernant les expériences nucléaires
à l'heure actuelle au Québec? L'Hydro-Québec, avec le
ministère des Richesses naturelles, le gouvernement du Québec, a
signé une entente avec Atomic Energy of Canada pour construire une
première centrale nucléaire dans notre région, M. le
ministre. Cette centrale nucléaire est...
M. MASSE (Arthabaska): J'aime bien les mots "notre région".
M. VINCENT: C'est cela, notre région, le Coeur du Québec.
Personne ne rouspète, cela va bien. Il n'est pas cardiaque, il n'a pas
de défaillance. Seulement une petite défaillance
économique. Ce projet est en marche, on en fait l'expérience; il
est question d'un deuxième projet expérimental pour
l'énergie nucléaire. Est-ce que le ministre est en mesure de nous
dire non pas les pourparlers, parce que je pense que l'entente est
signée à quel moment les travaux débuteront et ce
qu'on prévoit pour l'avenir dans ce domaine de l'énergie
nucléaire?
M. MASSE (Arthabaska): Malheureusement, je n'ai pas toutes les
informations ici du fait que ce sont des ententes qui sont conclues entre
l'Hydro-Québec et l'Atomic Energy of Canada. Le projet est
engagé, la réalisation va se faire à Gentilly et
normalement je pense que tout est en cours actuellement en ce qui concerne
l'élaboration de cette nouvelle centrale au niveau des plans et devis.
Malheureusement, je n'ai pas à la mémoire la date exacte de la
possibilité du début de construction. Si vous permettez, juste
une minute...
Si vous permettez, on pourrait peut-être redonner les
détails dans le courant de l'après-midi.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait également obtenir des
détails, parce qu'il y a beaucoup de discussions autour de
l'énergie nucléaire, sur les retombées radioactives,
surtout dans la région de Gentilly? Est-ce qu'il y a une étude
qui a été complétée là-dessus, s'il y a
réellement danger ou si c'est seulement...
M. MASSE (Arthabaska): Evidemment, les études ont
été faites par l'Hydro-Québec et son centre de recherche
ainsi que par les autorités fédérales.
Je pense que c'est absolument sécuritaire, ce genre
d'installations, il n'y a absolument rien à craindre.
M. VINCENT: Moi, c'est ce que je crois. Si le ministre pouvait, au cours
des prochaines heures, prendre des informations auprès de
l'Hydro-Québec pour avoir le portrait de ce que l'Hydro-Québec et
le gouvernement du Québec font avec Atomic Energy en ce qui concerne le
développement nucléaire au point de vue des
expériences...
M. MASSE (Arthabaska): Je suis d'accord pour donner quelques
détails, mais je pense qu'il reste à effectuer une certaine
réflexion au niveau de la recherche dans ce domaine et il y a
peut-être des éléments à rassembler avec l'INRS en
ce qui concerne la recherche dans ce domaine. Au cours des prochaines semaines,
j'ai justement l'intention de former un "task force" pour savoir si on fait
actuellement le maximum dans ce secteur au niveau de la recherche.
M. VINCENT: Dans d'autres politiques générales, est-ce que
le ministère établira une réglementation
générale qui touchera toute la province pour les installations de
raffinage, les installations de réservoirs, que ce soit d'huile ou
d'essence? Est-ce que ces réservoirs devront être enfouis?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons une réglementation par le bill
90, mais depuis un an...
M.VINCENT: Mais la réglementation est-elle
complétée?
M. MASSE (Arthabaska): Complétée. Elle a même
été publiée au mois d'avril par la Gazette officielle.
M. VINCENT: Mais il ne reste pas encore des zones grises où le
ministère...
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que, pour nous, c'est en
termes techniques, en termes de construction des réservoirs, autant pour
les grossistes que pour les détaillants. Si vous parlez d'installations
plus importantes, comme tous les réservoirs de stockage près d'un
port pour superpétroliers, il existe une réglementation par le
bill 90 qui peut s'appliquer, mais c'est un problème beaucoup plus
important en termes de protection de l'environnement. Cela se fait cas par
cas.
M. VINCENT: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, avant d'entreprendre l'étude
des crédits programme par programme, j'aimerais avoir des directives de
la part des membres de la commission sur la façon dont vous voulez
procéder. Comme vous le savez, en vertu de recommandations qui nous ont
été faites par les représentants du Conseil du
trésor, nous devons approuver, c'est-à-dire voter, en commission
les pro- grammes et les éléments de programme. Il n'est pas
nécessaire de voter pour chaque catégorie de dépenses.
Maintenant, le ministre a fait distribuer ce que je pourrais
considérer comme un document de travail pour l'étude des
crédits. Est-ce que vous seriez d'accord pour que l'on procède
selon le document qui nous a été fourni par le ministre?
M. MASSE (Arthabaska): II y a peut-être une précision
à apporter ici. Ce sont des informations supplémentaires qu'on a
fournies chaque année et qui ne concernent pas tous les détails
des catégories. Disons qu'il y a des catégories, comme par
exemple 3, dont les détails supplémentaires ne sont pas inclus
parce que c'est moins important. Il serait peut-être
préférable de procéder avec le livre. Je pense.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dans le programme 1 qui touche les inventaires
et recherches, je remarque que vous avez inventaires et études
géologiques de même qu'inventaires des ressources
minérales. Au cours d'une discussion, il est très difficile pour
la présidence d'essayer de vous faire discuter d'un cas en particulier,
c'est-à-dire que, lorsqu'il s'agira de choses géologiques, si
quelqu'un tombe dans le domaine minéralogique, je serai obligé de
le rappeler à l'ordre. Je suggère donc que l'on étudie les
deux éléments conjointement. Je n'aurais pas à vous
rappeler à l'ordre. Tout le monde est d'accord?
M.LESSARD: J'allais vous demander de faire la distinction, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est ça qui peut être le
problème.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, si vous me permettez, je
vais vous présenter le sous-ministre adjoint, M. André Marcoux,
qui est chargé de l'administration et de la planification au
ministère.
Et, si vous le permettez, à certaines occasions, je pense que je
pourrai lui laisser la parole, lorsqu'il s'agira de donner des détails
plus techniques. Evidemment, il faut le mentionner, il parlera au nom du
ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Tout le monde est d'accord. Programme 1,
éléments 1 et 2. Le député de Saguenay.
Inventaires et recherches
M. TETRAULT: Est-ce que le ministre pourrait faire un petit
résumé et parler davantage de ce programme ou s'il
préfère répondre strictement aux questions qui lui seront
posées? Cela répondrait à une quantité de questions
s'il le faisait.
M. MASSE (Arthabaska): Cela couvre la
recherche géologique qui est faite par le ministère. Comme
on le dit dans la définition: A repérer, à évaluer,
à indiquer à l'industrie les zones favorables
éventuellement exploitables.
A l'élément 1, je ne sais pas si vous avez cette
définition: Poursuivre l'inventaire géologique du Québec.
C'est la même chose.
Les activités au programme 1, élément 1, sont les
levés géologiques, les levés géophysiques, les
levés géochimiques, la prospection alluvionnaire et les
levés géotechniques. En ce qui concerne les inventaires des
ressources minérales qui sont l'élément 2, en somme ce
sont la cueillette de la documentation technique et l'inventaire des
gîtes minéraux; les tourbières, c'est inclus dans
ça.
Consultation et avis techniques, c'est un autre service, c'est la mise
en carte des levés techniques. En somme, c'est tout le travail de
couverture géologique primaire du territoire québécois
pour en arriver à déterminer les emplacements les plus favorables
à la prospection de l'entreprise privée.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre...
M. TETRAULT: Si le député me permet, j'aurais une question
à poser. Hier, lors de l'étude des crédits du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche on a
déposé la même documentation que vous avez là. Cela
a accéléré les travaux. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de déposer le programme par éléments
après?
M. MASSE (Arthabaska): Par éléments? M. TETRAULT: S'il y a
possibilité.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, il y a certainement possibilité de
vous fournir le tableau dont on se sert au ministère et qui
définit les différentes...
M. TETRAULT: Ce dont je veux parler, c'est le document que vous avez
devant vous et que M. Marcoux a devant lui. Le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a déposé un tableau semblable,
programme 1, élément 1, élément 2,
élément 3, où c'était tout détaillé.
Ceci facilitait la discussion et donnait la réponse à une
quantité de questions.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce qu'il y a un service ici qui
pourrait...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le faire photocopier.
M. MASSE (Arthabaska): ... photocopier cette feuille quand même
assez importante. On envoie quelqu'un au ministère et on me dit que dans
une demi-heure nous pourrons vous en distribuer des copies.
M. TETRAULT: Merci, M. le ministre.
M. LESSARD: M. le Président, on remarque dans le budget une
diminution des montants prévus â ce programme par rapport à
72/73 alors qu'il nous apparaît que l'inventaire des ressources
minérales, en particulier, est extrêmement important. Ce que je
voudrais surtout savoir du ministre, c'est s'il peut faire un tour d'horizon
des régions qui ont été inventoriées, et de celles
qui le seront. Quelle est la coordination du ministère des Richesses
naturelles avec Soquem qui, elle-même, fait des travaux dans ce sens?
M. MASSE (Arthabaska): D'abord, il faut apporter une distinction entre
les travaux du ministère et ceux de Soquem. Comme je l'ai dit tout
à l'heure, nous avons fait un inventaire des levés
géologiques au niveau primaire, c'est-à-dire la première
couverture du territoire et, par la suite, il y a eu différentes
étapes plus détaillées pour tenter d'indiquer à
l'entreprise privée dont Soquem, par les publications de ces travaux,
les endroits les plus propices à une prospection plus
détaillée qui peut amener des découvertes. Soquem
fonctionne exactement comme n'importe quel autre prospecteur...
M. LESSARD: Soquem, comme les autres entreprises privées, ne se
fie pas exclusivement sur le ministère, quand on voit un budget de
$4,830,600, pour faire ces inventaires primaires. Les entreprises
privées font, je crois, leurs propres recherches comme Soquem fait sa
propre recherche.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'elles le font mais
à une autre étape. Il appartient au gouvernement, si vous voulez,
de faire les premiers levés du territoire, par la suite, avec
différentes techniques...
M. LESSARD: La détermination des cartes géologiques.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
Je dois dire, pour continuer, qu'au cours de 73/74, il y a seize
équipes, par exemple, qui vont oeuvrer dans le Nord-Ouest
québécois, quatre dans la région de Chibougamau, trois
dans le Sud-Ouest du Québec, cinq à la baie James, huit en
Gaspésie et une au Nouveau-Québec. S'il y a diminution dans les
sommes par rapport à 72/73, cela est dû d'abord au transfert du
service de l'hydrogéologie, qui était à cet
élément, au programme 4 et au programme 3. Il y a eu une
diminution dans les transferts d'effectifs, c'est-à-dire, ce que l'on
appelle révision technique, il y a aussi des transferts des sommes
affectées au traitement des données, à l'entretien du
matériel de transport, au programme 3. L'introduction du PPBS nous a
obligés à regrouper par programmes, ce qui explique dans certains
cas des diminutions dans des éléments et des augmentations dans
d'autres.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: M. le Président, dans les travaux que le
ministère des Richesses naturelles effectue présentement et ceux
qu'il a effectués l'an passé conjointement avec le gouvernement
fédéral comme les relevés qui sont faits dans le
Nord-Ouest québécois, est-ce qu'il y a encore un autre programme
pour les années à venir ou est-ce que ces programmes sont
complètement terminés?
M. MASSE (Arthabaska): Non, il y a un autre programme qui se continue,
je pense, surtout en levés géophysiques.
M. TETRAULT: II se continue pour tout le territoire du Nord-Ouest ou
seulement une partie ou pour compléter ce qui a déjà
été entrepris?
M. MASSE (Arthabaska): II semble que ces travaux complètent les
travaux déjà entrepris.
M. TETRAULT: Conjointement avec le fédéral?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. C'est cela.
M. TETRAULT: M. le Président, il y avait une autre question.
Peut-être que je ne suis pas au bon programme mais je remarque, dans les
relevés aériens, les compagnies qui sont engagées, est-ce
que ce sont des compagnies québécoises? Est-ce que ce sont des
compagnies étrangères ou des compagnies canadiennes?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que l'on a cela, M. le Président,
aux communications. On va retrouver cela à l'occasion plutôt.
M. TETRAULT: Très bien.
M.LESSARD: Déduction $2,085,000, c'est la participation du
gouvernement fédéral dans ces projets?
M. MASSE (Arthabaska): Déduction, je pense qu'encore
là...
M. LESSARD : Entente fédérale-provinciale.
M. MASSE (Arthabaska): On l'a à la supercatégorie des
déductions: catégories 13 et 15.
M. LESSARD: M. le Président, au programme 1,
élément 1, on a "inventaires et études
géologiques", $3,933,800 et, tout à coup, à
l'élément 2, "inventaires des ressources minérales",
$896,800, ce qui fait une somme $4,830,600 et déductions $2,085,000,
c'est-à-dire des montants qui viennent de quelque part et qui
réduisent le budget comme tel du gouvernement provincial dans ce
domaine-là.
Alors, est-ce que c'est à la suite d'ententes
fédérales-provinciales?
M. MASSE (Arthabaska): C'est au niveau des imputations, si vous
voulez.
M. LESSARD: C'est ça. D'autres ministères?
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez dans votre document qu'on a
distribué, aux catégories 13 et 15...
M. LESSARD: Ah! très bien, je comprends la réponse du
ministre.
M. MASSE (Arthabaska): ... contrats à frais partagés,
$250,000, avec le fédéral pour les levés
géophysiques aéroportés, ça c'est le même
montant de tout à l'heure. Et aux imputations, c'est avec l'OPDQ.
M. LESSARD: Cela va, M. le Président.
Vous avez parlé tout à l'heure de régions qui
étaient inventoriées. Quels sont les critères qu'utilise
le ministère pour faire le choix de ces régions? Est-ce que c'est
par intuition?
M. MASSE (Arthabaska): Tout dépend d'abord du potentiel minier de
la région. Aussi on a voulu, à partir de l'an passé,
effectuer une certaine régionalisation de ces programmes, compte tenu du
contexte économique aussi.
M. LESSARD: Oui. Pour la région du nord-ouest, par exemple, vous
insistez à cause justement des difficultés économiques,
d'abord, à cause de la possibilité d'un potentiel minier, mais
aussi, parce que, depuis la fermeture des mines d'or en particulier, vous
voulez aider au développement minier dans cette région.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça, oui. Comme on disait tout
à l'heure, on fait la couverture première du territoire et quant
aux sites qui semblent les plus propices, on y retourne pour plus de
détails. Alors ça, c'est autant par l'aspect le plus propice que
nos travaux amènent les découvertes, et également
ça peut être la continuité de certains programmes; tout
dépend. Il faudrait analyser chacune des équipes, une à
une, pour y aller plus en détail.
M. TETRAULT: Maintenant, vous avez souligné que dans la
région de la baie James, vous aviez cinq équipes,
présentement, qui y travaillaient; c'est ça, cinq, M. le
ministre?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, c'est ça.
M. TETRAULT: Cinq équipes. Est-ce que ces équipes font des
relevés présentement là où les territoires doivent
être inondés ou est-ce en général, du 49e
parallèle en montant?
M. MASSE (Arthabaska): C'est surtout, évidemment,
général, parce que, comme on le sait, il n'y a pas une grande
partie qui va être inondée et c'est surtout du fait que ce
territoire avait été très peu inventorié dans le
passé et qu'à cause des développements qu'on y
connaît, on a intensifié le travail sur le territoire de la baie
James.
M. TETRAULT: Je pose la question, si c'est dans le territoire qui doit
être inondé, parce que l'Association des prospecteurs tend
à dire que, dans le territoire inondé, il y a des gisements, au
moins trois, présentement, dont un ou deux connus actuellement. C'est
pour ça que je vous la pose. Deuxièmement, dans le territoire de
la baie James, il semble y avoir beaucoup de difficultés à
obtenir les permis nécessaires pour faire les relevés ou la
prospection nécessaire, soit non pas de la part du ministère des
Richesses naturelles, mais peut-être de la part de la
Société de développement de la baie James qui tend
à refuser les permis que les gens veulent.
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que cette situation a peut-être,
au départ, au début de la société, existé un
certain temps, mais actuellement, je pense que les décisions se prennent
beaucoup plus rapidement que dans le passé. Je voudrais souligner ici
qu'à cause aussi des travaux d'infrastructure qui se font à la
baie James, qui ouvrent des territoires qui, dans le passé,
n'étaient pas accessibles à la prospection... Je sais que la
Société de développement de la baie James a
déjà fait des associations avec des entreprises privées
(John Mincher) dans ce territoire pour faire de la recherche plus en
détail et éventuellement, de la mise en exploitation.
M. TETRAULT: Maintenant, il n'y aurait aucune difficulté à
obtenir les permis nécessaires pour autant qu'on ne va pas directement
où les barrages et les sites vont être érigés.
M. MASSE (Arthabaska): Non. Il faut évidemment que nous, quand on
a la demande du prospecteur, demandions l'avis de la Société de
développement de la baie James, mais il n'y a pas de retards indus qui
sont soulevés dans l'ensemble.
M. TETRAULT: Vous avez une collaboration avec la Société
de développement?
M. MASSE (Arthabaska): Absolument.
M. LESSARD: L'émission des permis se fait encore par le
ministère?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 1, adopté?
M. TETRAULT: Non, dans les inventaires et études
géologiques, le ministre nous a dit qu'il y avait Soquem d'une part et
le ministère des Richesses naturelles d'autre part. Dans les programmes
qui se font aux Iles-de-la-Madeleine...
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas ce que j'ai dit, j'ai dit que...
M. TETRAULT: Non, cela relève...
M. MASSE (Arthabaska): ... ce n'était pas le même
travail.
M. TETRAULT: Ce n'était pas le même travail.
M. MASSE (Arthabaska): Soquem faisait un travail d'entreprise
privée.
M. TETRAULT: Dans les recherches qui se font présentement aux
Iles-de-la-Madeleine, est-ce que le ministre aurait quelque chose à nous
souligner dans ce domaine ou...
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que, dans le dernier rapport annuel de
Soquem, qui est assez récent, on donne pas mal de détails. C'est
une découverte qui semble très intéressante. Il y a encore
passablement de travail de recherche à effectuer pour connaître
l'étendue de cette découverte. Je pense que, si je me souviens
bien, ces travaux vont se poursuivre pendant encore trois ans pour la mise en
valeur avant qu'une exploitation puisse se faire, mais actuellement, tout
marche comme prévu et je ne vois pas pourquoi cette découverte ne
serait pas mise en exploitation.
M. TETRAULT: La même chose s'est produite dans la région de
Chicoutimi-Lac-Saint-Jean avec Saint-Honoré...
M. MASSE (Arthabaska): Exact.
M. TETRAULT: ... cela va en exploitation.
M. le Président, je ne sais pas, pour mon information
personnelle, à quel élément je pourrais discuter de la
mine Louvem?
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous parlez de soutien financier de la part
du gouvernement, c'est mis dans le programme 2: Soutien et surveillance de
l'industrie minière. Toujours au programme 1, oui.
M. VINCENT: Concernant la recherche, est-ce que les discussions avec les
autorités fédérales, surtout en rapport avec les
droits miniers sous-marins, parce qu'il se fait de la recherche dans le golfe
Saint-Laurent et le reste ou encore avec les provinces de l'Est qui
avaient comme objectif de s'opposer à la proposition
fédérale à l'effet que 50 p.c. des droits miniers
revenaient au fédéral et que les autres reve-
naient aux provinces, est-ce que ce manque d'entente, ces
difficultés au sujet du partage des redevances des droits miniers
sous-marins ont arrêté ou ralenti les recherches dans le golfe
Saint-Laurent?
M. MASSE (Arthabaska): Non, pas à mon avis. Je pense que les
compagnies prennent des permis du gouvernement des provinces et du gouvernement
fédéral et je ne pense pas que cela ait réduit la
recherche. Il faut dire aussi que ce territoire, le golfe Saint-Laurent, semble
contenir un potentiel intéressant de pétrole, mais à cause
de la profondeur du golfe, actuellement, cela présente des
problèmes techniques.
H y a eu des forages de faits mais en terre ferme, sur des îles,
entre autres à l'île Brion et je pense aussi à l'île
d'Anticosti; mais il y a eu seulement des levés sismiques qui ont
été faits dans le golfe. Il n'y a pas eu de forage du fait de la
grande profondeur. Et les développements technologiques ne sont pas
assez avancés, actuellement pour pouvoir faire des forages dans des
profondeurs de 1,000 ou de 1,200 pieds. Je pense que le maximum, actuellement,
où l'on peut aller est de 600 pieds au "forçail".
M. VINCENT: II y avait une agence fédérale-provinciale qui
avait été annoncée par le gouvernement pour administrer
les droits miniers sous-marins. Est-ce que cette agence a été
formée?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois dire, je pense depuis un an, que c'est le
ministre des Affaires intergouvernementales qui pilote ce dossier. A ce moment,
nous avions, nous les ministres des Mines des cinq provinces de l'est,
entrepris des pourparlers ensemble. Il y avait eu des ententes entre les
provinces mais, comme vous le disiez tout à l'heure, il y avait eu des
obstacles à s'entendre avec le gouvernement fédéral sur le
partage et maintenant, c'est le ministère des Affaires
intergouvernementales qui est responsable de ce dossier. Actuellement, il n'y a
pas eu d'accord final mais d'après mes informations, c'est un dossier
qui a évolué passablement.
M. VINCENT: C'est-à-dire l'accord final avec les autorités
fédérales pour le partage; mais la société qui
avait été annoncée...
M. MASSE (Arthabaska): II n'y a eu absolument rien...
M. VINCENT: Elle n'a pas été formée.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'il y a eu les
comités de fonctionnaires pour discuter avec le gouvernement
fédéral, si c'est cela que vous voulez dire. Si vous parlez d'une
société pour gérer les droits...
M. VINCENT: Oui, pour administrer...
M. MASSE (Arthabaska): ... à ma connaissance, cela n'est pas
encore formé.
M. VINCENT: C'est le premier ministre qui avait annoncé cela.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que les premiers ministres
des cinq provinces de l'Est ont fait connaître leur position. Il restait
à la négocier avec le gouvernement fédéral.
M.VINCENT: Ah bon! Il n'y a pas eu d'entente encore.
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 1. Adopté. Programme 2.
Soutien et surveillance de l'industrie minière. Encore là, je
pense que nous pourrions étudier les quatre éléments
conjointement, si les membres sont d'accord.
Soutien et surveillance de 1'Industrie
minière
M.LESSARD: On parle d'aide à l'exploration minière. Sous
quelle forme se fait cette aide?
M. MASSE (Arthabaska): La définition textuelle est de promouvoir
l'exploration minière par la construction de voies d'accès et par
l'émission de titres miniers. En somme, ce sont les chemins de
pénétration et je veux vous donner les différentes
activités...
M. LESSARD: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): ... de l'élément 1: Aide à
l'exploration minière. C'est la mise en place d'infrastructures, cours
de prospection et aide au prospecteur, émission et contrôle des
titres miniers. Je pourrais peut-être continuer et vous donner
l'élément 2, si vous voulez.
M. LESSARD: Très bien.
M. MASSE (Arthabaska): Pour les recherches minérales, en somme,
c'est notre ensemble de recherches minérales qui est l'analyse des
métaux et la recherche sur les métaux. Il y a également
l'usine pilote qui est incluse dans cet élément. A
l'élément 3 : Stimulation et surveillance de la production
minière, c'est la mise en place d'infrastructures et
sécurité des ouvriers. Il y a une distinction avec
l'élément 1: Aide à l'exploration minière. Dans cet
élément, les infrastructures sont les chemins de
pénétration alors qu'à l'élément 3, la mise
en place d'infrastructures, ce sont les chemins de mines, les voies
d'accès; plus la sécurité des ouvriers et le Service
d'inspection.
A l'élément 4: Economie minérale, c'est le
développement minier. C'est le nouveau service dont je faisais mention
dans l'exposé du début, qui est de tenter de promouvoir le
développement minier et se charger de la recherche dans
l'économie minérale.
M. LESSARD: Aide à l'exploration minière, est-ce qu'on
pourrait savoir quelles sont les infrastructures prévues pour
l'année 73/74, quels sont les chemins de pénétration qu'on
a l'intention de construire et où?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que...
M. LESSARD: M. le Président, il peut arriver que ce soit compris
dans les documents. Malheureusement, on les a reçus ce matin. Et pendant
que nous discutions, nous n'avons pas eu le temps d'en prendre connaissance. On
va essayer de les suivre.
M. MASSE (Arthabaska): A la catégorie 9: Immobilisations, on a le
détail. Je ne sais pas si on doit le lire. Il y a plusieurs...
M. LESSARD: Pour autant qu'on les a, pour moi, il n'y a pas de
problème.
M. TETRAULT: J'ai une question, M. le Président. Je vois ici un
pont temporaire sur la rivière Harricana. A quel endroit
approximativement ce pont est-il construit?
M. MASSE (Arthabaska): C'est approximativement là où le
chemin de La Sarre à la baie James traverse l'Harricana.
M. TETRAULT: C'est pour faire le relais aux environs de la mine Poirier;
plus au nord que cela encore? Matagami?
M. MASSE (Arthabaska): C'est plus au nord.
M. TETRAULT: Est-ce que ce sera un pont permanent que le
ministère construit et qu'il pourra prendre après?
M. MASSE (Arthabaska): Non, ce n'est pas un pont permanent, c'est une
structure Bailey.
M. TETRAULT: Une structure Bailey. A la catégorie
"immobilisations", vous avez le croissant du lac Evans qui est à 90
milles au nord de Matagami. Est-ce que c'est parallèle ou une partie du
chemin de Matagami à la baie James ou bien si c'est entre les
mêmes endroits pour se servir du pont?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le chemin qui part de la route de la baie
James et qui monte vers le nord sur une distance de 30 milles environ.
M. TETRAULT: D'accord.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu un protocole d'entente avec le
ministère de la Voirie en ce qui touche les chemins?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. VINCENT: En même temps que le ministère de
l'Agriculture?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela, oui. Prenez par exemple le chemin de
Matagami à la baie James où on avait une route qui n'était
plus une route secondaire mais vraiment une bonne route, c'est vraiment au
ministère des Transports de construire ce genre de route.
M. VINCENT: Mais s'agit-il dans ce cas particulier d'une entente ou si,
de façon générale, pour tous les chemins qui
étaient construits par le ministère des Richesses naturelles,
c'est maintenant le ministère des Transports qui oeuvre dans ce
domaine?
M. MASSE (Arthabaska): Au niveau des chemins d'accès, de
pénétration, c'est le ministère des Richesses
naturelles.
M. VINCENT: Le ministère des Richesses naturelles a gardé
ce...
M. MASSE (Arthabaska): Ce sont seulement les chemins qui sont uniquement
à fins minières. Pour les voies d'accès, les pistes de
pénétration dans le bois et d'accès aux sites miniers ou
pour l'exploration, les endroits les plus favorables à l'exploration,
c'est uniquement la construction de ces chemins qu'il faisait.
M. VINCENT: Comme cela se fait au ministère des Terres et
Forêts.
M. LESSARD: L'entente qui existait à ce sujet avec le
gouvernement fédéral, je ne crois pas qu'elle ait
été continuée. Elle a été
discontinuée, je crois, vers 1965 ou 1966. Est-ce qu'il y a des
communications avec le ministère pour tenter de renouveler cette
entente?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, il y a des routes qui se font par
l'entente ARDA.
M. LESSARD: D'accord, mais il y avait autrefois aussi...
M. MASSE (Arthabaska): Non, cela a été
discontinué.
M. TETRAULT: Maintenant, M. le Président, j'aurais deux questions
dans une. Est-ce que le ministre peut nous expliquer quel est l'avenir, je vois
ici dans son explication Chesbar Mines et un peu plus loin...
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez quelle catégorie là?
M. TETRAULT: Je suis dans le programme 2. Détails des
immobilisations. Vous avez Chesbar Mines Ltd., quel est son avenir? Aussi
Molybdenite, est-ce que vous vous êtes retirés du plan Molybdenite
présentement?
M. MASSE (Arthabaska): Quant à Molybdenite, l'opération
est terminée. Malheureusement, comme vous le savez, on n'a pas eu de
nouvelles découvertes de réserves durant l'année
supplémentaire d'exploitation. Comme la mine ne pouvait plus faire ses
frais, nous avons été obligés de la fermer. En ce qui
concerne Chesbar Mines, je pense que c'est uniquement une question de
marché qui fait que le produit de poudre métallique est assez
difficile à écouler, c'est uniquement un problème de
marché.
M. TETRAULT: Ma question sur la Louvem est dans ce
programme-là.
M. MASSE (Arthabaska): Tout dépend de la question. Je ne sais pas
laquelle.
M. TETRAULT: C'est une question d'explication et de détails. A
propos de la mine Louvem, de Soquem et des compagnies participantes à ce
développement-là, Nemrod et quel autre... en tout cas, un groupe
minier, il y a eu une action qui a été portée contre
Soquem et le gouvernement provincial. Quel a été le
résultat de cette action-là?
M. MASSE (Arthabaska): Vous auriez tous les détails dans le
rapport annuel de l'année passée de Soquem qui donnait tous les
détails de cela.
M. LESSARD: Cela s'est réglé hors cour, je crois.
M. MASSE (Arthabaska): Cela s'est réglé hors cour.
M. TETRAULT: Vous vous êtes porté acquéreur des
parts de ces compagnies-là pour $2,275,000, c'est cela? Ma question se
pose, M. le Président, c'est parce que selon certains experts miniers,
et c'est la réponse que je voudrais avoir du ministre, l'aventure de
Louvem est très dispendieuse et opère à déficit. Je
comprends que le rapport qui a été fait et les explications du
ministère des Finances dit que c'est une des meilleures aventures qui
existe. Il me porte à croire que ce qui a été payé
hors cour ne fait pas partie de l'état financier de Louvem.
M. MASSE (Arthabaska): Je dois vous dire que, même si je ne sais
pas si on doit en parler ici, mais je dois vous dire...
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela relève du ministère des
finances, je crois.
M. TETRAULT: La ministère des Finances me réfère au
ministère des Richesses naturelles.
M. MASSE (Arthabaska): Je dois vous dire que l'opération
Soquem-Louvem est une opération heureuse et qu'il n'y a pas de perte
d'exploitation, je peux vous garantir cela.
M. TETRAULT: Même avec ce que vous avez été
obligé de rembourser au cas Brassard?
M. MASSE (Arthabaska): Non seulement il n'y a pas de perte, mais il y a
des profits. D'ailleurs, il n'est pas dans les habitudes de Soquem, je pense
que ce ne serait pas dans son intérêt non plus, d'exploiter des
mines à perte.
M. TETRAULT: On s'en reparlera de celle-là. Donc, selon le
ministre, la Louvem fonctionne avec profit.
M. MASSE (Arthabaska): Absolument.
M. TETRAULT: Et tout ce qui a été dit par certains experts
dans le domaine minier, à savoir que la mine fonctionne à plus de
$15 la tonne et que ça lui coûte $30 la tonne est faux et non
fondé.
M. MASSE (Arthabaska): C'est la première fois que j'entends des
choses semblables et je peux...
M. TETRAULT: Vous devriez venir dans le Nord-Ouest
québécois plus souvent.
M. MASSE (Arthabaska): II se dit beaucoup de choses, par toutes sortes
de gens.
M. TETRAULT: Même par le ministre.
M. LESSARD: Oui, mais le rapport financier de Soquem, quand même
cette année, prouve qu'il y a des profits de $890,000 ou à peu
près. Maintenant, en ce qui concerne Louvem comme telle, là je ne
sais pas, mais il me semble que d'après ce qu'on disait...
M. MASSE (Arthabaska): C'est la seule opération...
M. LESSARD: II faut qu'ils fassent des profits. C'est la seule mine
actuellement qu'ils exploitent eux-mêmes?
M. MASSE (Arthabaska): Absolument.
M. LESSARD: Le reste, ce sont des dépenses.
M. TETRAULT: Donc, l'entente qui a été faite hors cour
entre Soquem-Louvem et le groupe Brassard n'est pas incluse dans le budget de
la mine Louvem ou de la compagnie Soquem?
M. MASSE (Arthabaska): C'est inclus dans le budget. Ils ont fait un
déboursé de $2 millions, c'est essentiel que ce soit inclus.
M. TETRAULT: Mais marqué sur achat d'actions.
M. MASSE (Arthabaska): II y a même des redevances qui sont
payables au groupe Brassard.
M. LESSARD: C'est ce qui prouve que le secteur minier peut devenir
rentable assez vite, parce que, pour la première fois, on a une
entreprise québécoise qui...
M. MASSE (Arthabaska): En effet, Soquem, depuis le peu de temps qu'elle
existe je pense qu'elle entreprend sa huitième année
a eu des réussites assez exceptionnelles pour une compagnie
d'exploration semblable. Elle a battu tous les records de découvertes
depuis le temps qu'elle fonctionne. Je dois dire qu'en plus de Louvem, il y a
eu les Iles-de-la-Madeleine, Saint-Honoré, Saint-Urbain et il y a
d'autres possibilités.
M. TETRAULT: M. le Président, une dernière question, vous
avez dit qu'il se donnait des cours de prospection. A quel endroit et à
quel niveau? Est-ce au niveau CEGEP ou une personne âgée peut-elle
se servir de ces cours?
M. MASSE (Arthabaska): Ces cours sont donnés à
l'université Laval et l'Université de Montréal, deux fois
par année. Il peut y avoir des cours donnés dans des
municipalités sur demande.
M. TETRAULT: Est-ce que le ministre a l'intention
l'expérience vécue est favorable présentement
d'établir une école du genre de celle d'Haileybury, une
école strictement minière pour former les techniciens ou les deux
cours qui sont donnés aux universités Laval et de Montréal
sont suffisants pour... Parce que le domaine minier a un certain
problème, c'est l'attrait du travailleur et...
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que le ministère des Richesses
naturelles n'a pas l'intention d'implanter une telle institution. Il existe,
comme vous le savez, des cours en techniques minières qui se donnent au
CEGEP de Thetford et au CEGEP de Rouyn. En plus de ces cours, qui sont
davantage ceux qu'on donne, c'est d'abord pour répondre à une
demande et pour favoriser le plus grand nombre d'actions et de prospections sur
le territoire du Québec.
M. VINCENT: M. le Président, comme le ministre a parlé
brièvement, tout à l'heure, de Soquem, est-ce qu'on peut lui
poser des questions là-dessus?
M. MASSE (Arthabaska): Tout dépend, quelle sorte de
questions?
M. VINCENT: Vu qu'on parle de Soquem, êtes-vous d'accord? On sait
que la compagnie Soquem, société de gestion
d'intérêts miniers, dont les bénéfices seraient
réinvestis en exploration minière... Suivant les projections,
est-ce que...
M. MASSE (Arthabaska): Ils peuvent être réinvestis dans
l'exploitation.
M. VINCENT: En exploration ou en exploitation minière. Il faut
qu'ils fassent de l'exploration, participer à la mise en valeur des
découvertes, participer à la mise en exploitation des gisements.
Mais d'après les projections, est-ce que Soquem pourrait devenir
rentable ou faire ses frais; c'est-à-dire rentable, il ne faut pas
discuter là-dessus, mais pourrait-elle faire ses frais en 1975?
M. MASSE (Arthabaska): Vous avez, devant l'Assemblée nationale,
un projet d'amendement à la loi de Soquem qui est à l'effet de
porter son capital-actions de $22 millions à $45 millions. Je vais
tenter de répondre d'une façon plus précise à la
question pour favoriser le travail de la mise en valeur de Soquem, des
gisements que je nommais tout à l'heure, tels qu'aux
Iles-de-la-Madeleine, à Saint-Urbain, à Saint-Honoré et
qui sont des découvertes très importantes qui vont demander de la
part de Soquem et de la part de ses associés des investissements
très importants. C'est une des raisons pour lesquelles ces amendements
sont apportés. Mais il n'est pas prévu, compte tenu de la
période d'investissement actuelle de Soquem, qu'en 1975 elle paiera des
dividendes au gouvernement. On peut prévoir que, d'ici sept ou huit ans,
si tout marche tel que prévu, comme Soquem a fait sa planification, il
est possible, il est à peu près certain que les dividendes
pourront être payées à un moment donné, mais
certainement pas en 1975.
M. VINCENT: Avec le projet de loi qui s'en vient, cela va permettre
à Soquem d'exploiter, de développer le projet de
Saint-Honoré. Il y avait eu une déclaration, à un moment
donné, à l'effet qu'elle manquait d'argent pour développer
ce projet.
M. MASSE (Arthabaska): Elle ne manque pas d'argent, mais c'est qu'elle
est rendue à une étape, actuellement...
M. VINCENT: Elle n'a pas assez de capital-actions.
M. MASSE (Arthabaska): ... où il lui faut une certaine garantie
par rapport à ses partenaires, pour l'avenir, en termes
d'investissements. Mais Soquem, jusqu'à présent, avec
l'augmentation du capital-actions qui a été faite en 1971 et le
projet de loi actuellement déposé à l'Assemblée
nationale, c'est justement pour lui permettre d'aller plus loin, d'aller dans
une seconde étape qui est la mise en valeur et l'exploitation de
gisements.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire combien de mines
sont contrôlées par Soquem et qui étaient actives en
1972?
M. MASSE (Arthabaska): II n'y en a qu'une, c'est la mine Nouvelle dans
le Nord-Ouest québécois.
M. VINCENT: C'est la seule qui est en exploitation.
M. MASSE (Arthabaska): En exploitation, oui.
M. VINCENT: Mais Soquem contrôle quand même plusieurs
sites.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça, aussi celui que vous avez
mentionné, Saint-Honoré.
M. VINCENT: Elle le contrôle mais elle l'exploite aussi.
M. MASSE (Arthabaska): Non, elles ne sont pas en exploitation
celles-là.
M. VINCENT: Elle n'exploite aucune...
M. MASSE (Arthabaska): Elle exploite la mine Nouvelle.
M. VINCENT: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): II y a des possibilités d'exploitation,
dans un proche avenir, aux Iles-de-la-Madeleine, Saint-Honoré et
Saint-Urbain.
M. VINCENT: Saint-Honoré et Saint-Urbain.
M. TETRAULT: Saint-Honoré est sous le contrôle de
Soquem.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'il faudrait voir dans les
rapports annuels. C'est tout indiqué. Je pense que c'est 50 p.c.-50
p.c.
M. TETRAULT: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait me
dire s'il y aura une commission parlementaire sur Soquem?
M. MASSE (Arthabaska): Non, il n'y en a pas de prévu.
M. TETRAULT: J'aimerais savoir le prix du dévouement d'un de ses
actionnaires.
M. MASSE (Arthabaska): Pardon?
M. TETRAULT: J'aimerais savoir quel prix un de ses dévoués
actionnaires reçoit pour participer à Soquem?
M. MASSE (Arthabaska): Le seul actionnaire est le gouvernement.
M. TETRAULT: Non, un de ses directeurs, je m'excuse.
M. MASSE (Arthabaska): Vous pouvez toujours poser la question au
feuilleton.
M. TETRAULT: J'aimerais la poser de vive voix.
UNE VOIX: Posez-la en Chambre.
M. TETRAULT: II n'y a pas de possibilité que cette commission
siège? Ils n'ont pas de problèmes.
M. MASSE (Arthabaska): Cela va assez bien!
LE PRESIDENT (M. Picard): ... à l'Assemblée nationale.
M. LESSARD: Est-ce que, dans la loi de Soquem, il n'est pas prévu
que Soquip, Soquem viennent siéger comme telles à une commission
parlementaire comme c'est le cas à l'Hydro-Québec? Ce qui est
prévu, c'est un rapport financier annuel. Ce ne serait quand même
pas mauvais.
M. VINCENT: Programme 2, adopté.
M. TETRAULT: Programme 2, adopté.
Gestion interne et soutien
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 2, adopté. Programme 3:
Gestion interne et soutien. Ceci, nécessairement, touche tous les
programmes du ministère.
M. VINCENT: Tous les programmes du ministère.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est la gestion de tous les programmes du
ministère.
M. MASSE (Arthabaska): C'est l'administration.
M. VINCENT: C'est l'administration, mais on n'entrera pas dans les
détails là-dedans. On ira plus loin dans les eaux, dans les
barrages, dans les études, dans les enquêtes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a...
M. VINCENT: J'aurais une seule question à poser concernant les
bourses d'étude. On a changé le système des bourses
d'étude, d'après le document déposé par le ministre
ce matin. On donne maintenant des "bourses d'étude dites de prestige",
pouvant atteindre jusqu'à $5,000. En quoi consiste ce programme des
"bourses d'étude dites de prestige"? Est-ce que cela s'adresse, d'abord,
à des employés du ministère?
LE PRESIDENT (M. Picard): Cela s'adresse à des personnes
prestigieuses.
M. MASSE (Arthabaska): Non, elles ne s'adressent pas à des
employés du ministère.
M. VINCENT: Ces bourses ne touchent pas du tout à aucun
employé du ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Non, elles sont accordées à des
étudiants au niveau universitaire.
M. VINCENT: Au niveau universitaire.
M. MASSE (Arthabaska): Postuniversitaire.
M.VINCENT: Pour des "sous-gradués" au niveau de la maîtrise
et du doctorat dans le sens des objectifs des programmes et des besoins de ces
différents secteurs.
M. MASSE (Arthabaska): Les années passées, c'était
au niveau des "sous-gradués", maintenant c'est au niveau des
"postgradués" et avec les critères suivants. Tout dépend
de la recommandation du professeur, de l'étudiant, de son chef de
service, de l'excellence du dossier scolaire, des besoins financiers de
l'étudiant. Ce sont les critères qui sont utilisés pour
accorder les montants de bourses d'étude de $65,000.
M. VINCENT: Mais est-ce que cela ne devient pas un système
parallèle aux bourses de perfectionnement qui existent au
ministère de l'Education?
M. MASSE (Arthabaska): Non, c'est justement une des raisons pour
lesquelles on a modifié...
M. VINCENT: Est-ce que cela s'ajoute aux bourses qui existent
déjà?
Le ministère de l'Education donne des bourses au niveau de la
maîtrise et du doctorat.
Autrement dit, vous demandez à l'étudiant de faire sa
demande d'abord au service des prêts et bourses du ministère de
l'Education. Si l'étudiant obtient un montant d'argent, vous
complétez cette somme ou quelque chose de semblable?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. S'il reçoit déjà
une bourse du ministère de l'Education, on peut peut-être ajouter
un montant pour encourager les études dans ce secteur précis des
mines ou de l'énergie. Dans certains cas aussi, l'étudiant n'a
aucune bourse du ministère de l'Education.
M.VINCENT: C'est parce qu'il se pose un problème. Je voudrais que
l'on me donne des explications. Quant un étudiant, dans le cours normal
de ses études, fait une demande pour obtenir une bourse et qu'au cours
de l'année scolaire le ministère de l'Education
décèle que cet étudiant est allé gagner un montant
supérieur de $500 à travailler les fins de semaine, on lui coupe
en partie sa bourse d'études parce que ses revenus sont
supérieurs. Est-ce que, si l'étudiant a obtenu un
prêt-bourse du ministère de l'Education et que le ministère
des Richesses naturelles complète ce prêt-bourse, le
ministère de l'Education revérifie ses critères et
redemande à l'étudiant...
M. MASSE (Arthabaska): Disons que les étudiants à qui on a
accordé des bourses dans le passé n'avaient pas de bourse du
ministère de l'Education. C'était parce que nous estimions que,
dans certains secteurs, il était important que des étudiants
aillent étudier et qu'ils se perfectionnent. Alors, on accordait des
bourses de façon sélective, mais en collaboration avec le
ministère de l'Education.
Maintenant, on a changé la méthode. On ne donne plus de
bourse au niveau universitaire. On laisse le ministère de l'Education
s'occuper de ce champ, donner des bourses au niveau universitaire. On affecte
maintenant l'argent à des spécialisations dans les domaines qui
nous semblent prioritaires pour les secteurs d'administration dont on est
responsable. Alors, c'est pour cela que l'on parle de bourse de prestige pour
encourager les jeunes à se perfectionner après le cours
régulier ou le cours nornal. Le ministère de l'Education
n'intervient donc plus à ce moment-là. Il est possible qu'il y
ait d'autres types de bourses. Il y a des fondations qui donnent aussi des
bourses pour aller au postuniversitaire, les gens, en majorité,
cherchent à obtenir des bourses pour aller au postuniversitaire, mais ce
n'est pas le type de bourse traditionnelle que donne le ministère de
l'Education au niveau universitaire. Ce sont les bourses sélectives dans
des domaines de spécialisation qui semblent importants pour le
ministère des Richesses naturelles.
M. TETRAULT: Est-ce que ces bourses sont données si
l'étudiant suit ces cours strictement au Québec ou s'il peut les
suivre n'importe où dans le monde?
M. MASSE (Arthabaska): Cela dépend du type de
spécialisation. Entre autres, dans le domaine...
M. TETRAULT: II n'y a pas de limite d'endroit?
M. MASSE (Arthabaska): ... du pétrole, on n'a pas
d'université qui donne ce type de cours. Donc, la priorité est
donnée à nos universités québécoises,
canadiennes et étrangères s'il n'y en a pas au ...
M. TETRAULT: Donc, si la personne est obligée d'aller, je ne sais
pas, disons au Venezuela pour se spécialiser dans un domaine, il n'y
a pas l'objection, pour celui qui reçoit la bourse, qu'il est en
dehors des limites? D'accord, merci.
M. MASSE (Arthabaska): D'ailleurs, cela arrive que l'on soit
obligé de mettre un supplément aux bourses parce que les gens
sont obligés d'aller à l'extérieur et ne sont pas capables
de...
M. VINCENT: A votre connaissance, est-ce qu'il existe d'autres
ministères qui donnent des bourses?
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pourrais pas répondre à cette
question.
M. VINCENT: N'avait-il pas été question à un moment
donné de prendre toutes ces bourses données par les
ministères et les transférer au ministère de l'Education,
mais que le ministère ait quand même un droit de regard de
conseiller ou d'approbation de ces bourses pour utiliser des critères
à peu près semblables?
M. MASSE (Arthabaska): Pas à ma connaissance, mais si on a
changé le système d'octroi des bourses, c'est justement dans le
but, au niveau universitaire où l'étudiant peut
déjà avoir certaines bourses par le truchement du
ministère de l'Education, de nous spécialiser dans des bourses de
prestige, tel qu'on l'entend ici, soit pour atteindre la maîtrise ou le
doctorat, les "postgradués", parce qu'il y a une pénurie dans le
secteur, entre autres chez les hydrologues; on a énormément de
difficulté à trouver des diplômés dans ce
domaine-là, de même qu'en ce qui concerne les secteurs du
pétrole. C'est à des fins spécifiques du ministère
des Richesses naturelles.
M. VINCENT: C'est tout ce que j'avais au programme 3.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, au programme 3, au niveau des
services, on constate une augmentation assez considérable de $155,000 et
on explique ça par l'augmentation des budgets accordés pour
causes devant la cour Provinciale, $125,000. Est-ce que le ministre pourrait
nous donner des explications sur ça?
M. MASSE (Arthabaska): II y a des causes en cour Provinciale concernant
les ports nationaux. Je ne sais pas si vous vous souvenez, à un moment
donné, il y avait des empiètements dans le lit du fleuve et on a
été obligé d'aller en cour avec ce projet-là; de
même, il y a une cause qui date de plusieurs années, qu'on appelle
la cause Urbain Roux, où il y avait un fonctionnaire qui avait
été impliqué, et cette cause-là est toujours devant
la cour.
M. LESSARD: Où M. Lévesque devait témoigner.
Maintenant, je constate aussi qu'on a un article qui prévoit des
négociations avec les Indiens, je pense bien que c'est $50,000. Est-ce
qu'on pourrait me dire quel genre de négociations on entretient avec les
Indiens? Où en est-on rendu à ce sujet? Est-ce que ce sont des
négociations qui concernent le Nouveau-Québec, lorsque le
Nouveau-Québec a été transféré du
gouvernement fédéral au gouvernement provincial? Si c'est le cas,
où en sommes-nous rendus à ce sujet?
M. MASSE (Arthabaska): Comme vous le savez, il y a eu plusieurs
séances de négociations avec les Indiens du Québec. Il y a
eu rupture lorsque...
M. LESSARD: Cela concerne quoi, ça?
M. MASSE (Arthabaska): La négociation a été
interrompue lors de l'injonction prise par les Indiens...
M. LESSARD: Cela concernait la baie James?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que les négociations
portaient ou plutôt il y avait des questions d'administration d'abord, il
y avait des problèmes de taxe de vente entre autres ce
problème-là avait été réglé dans ces
négociations il y avait les permis de chasse et pêche, et
ainsi de suite. De même, à ce moment-là, les Indiens
voulaient aussi parler des droits. Ces négociations ont
été interrompues lors de la prise de l'injonction par les
Indiens, où jugement n'a pas encore été rendu. C'est un
peu l'ensemble du problème. Quant au transfert de juridiction du
gouvernement fédéral au gouvernement provincial, je dois dire
qu'à peu près dans tous les secteurs il y a occupation par le
Québec du champ de juridiction québécoise.
M. LESSARD: D'accord, on pourra parler de cela à la direction du
Nouveau-Québec, mais quand on avait signé l'entente entre le
gouvernement fédéral et le gouvernement provincial concernant le
territoire du Nouveau-Québec, il était entendu que le
gouvernement provincial négociait avec les Indiens le transfert de ce
territoire et la façon dont ça allait se faire. Il semble que ces
ententes ne sont pas faites encore.
M. MASSE (Arthabaska): II n'était pas question de transfert de
territoire, il était question de transfert d'administration uniquement,
c'est différent. Le territoire, c'est le territoire du
Québec.
M. LESSARD : D'accord, le territoire était administré par
le gouvernement fédéral, c'était un transfert de
juridiction...
M. MASSE (Arthabaska): D'administration.
M. LESSARD: D'administration, excusez. Mais il était entendu
aussi que le gouvernement provincial devait entreprendre des
négociations avec les Indiens à ce sujet.
A ma connaissance, c'est la première fois que je constate qu'un
montant est prévu pour la négociation avec les Indiens. Est-ce
que c'est suite aux travaux de la baie James, est-ce que cela concerne
strictement des négociations concernant la construction de pouvoirs
hydroélectriques dans la baie James ou si cela concerne l'ensemble
de...
M. MASSE (Arthabaska): Cela concerne, l'ensemble des problèmes
avec les Indiens. Les droits que les Indiens prétendaient avoir, les
questions administratives, c'était l'ensemble de la question.
M. LESSARD: Quel est le bureau d'avocats-conseils qui agit?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, il y a un groupe de formé au
gouvernement, un groupe technique, et le négociateur pour le
gouvernement du Québec était l'honorable Lionel Chevrier.
M. LESSARD: C'est encore l'honorable Lionel Chevrier?
M. MASSE (Arthabaska): Les négociations sont rompues.
M. LESSARD: Les négociations sont rompues, mais votre groupe
existe quand même encore?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. LESSARD: Cela va, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 3, adopté. Adopté.
Programme 4: Inventaires et recherches.
Inventaires et recherches
M. VINCENT: M. le Président, ce programme 4 vise à
recueillir, analyser, traiter et diffuser les données servant à
la connaissance de la quantité et de la qualité de l'eau
disponible au Québec. Quantité, est-ce que l'on peut parler de
l'ensemencement des nuages?
M. MASSE (Arthabaska): On peut peut-être en parler un peu parce
qu'on parle de quantité.
M. VINCENT: Est-ce que la loi qui est en vigueur, qui touche
l'ensemencement des nuages par iodure...
M. MASSE (Arthabaska): Le bill 8.
M. VINCENT: ... d'argent, le bill 8, est-ce que le gouvernement de
l'Ontario a une loi également et le gouvernement du Nouveau-Brunswick,
pour contrôler l'ensemencement des nuages ou défendre
l'ensemencement? Est-ce qu'il existe une loi en Ontario, au Nouveau-Brunswick,
aux Etats-Unis ou si c'est seulement le Québec qui en a une?
M. MASSE (Arthabaska): II y en a une au gouvernement du Québec,
il y en a une au niveau fédéral. Le gouvernement
fédéral a aussi une loi sur cela.
M. VINCENT: Est-ce que le ministère avec tout ce qui se
dit, se parle suit les expériences qui se font aux Etats-Unis sur
l'ensemencement des nuages à l'Université de Miami, à
celle du Colorado? Est-ce qu'on suit ces expériences? La machine qui a
été vendue par...
M. LESSARD: Les spécialistes ne sont pas ici.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'à la direction
générale des eaux, on les suit par les rapports des
différentes publications techniques sur le développement des
travaux qui se font dans ce secteur-là.
M. VINCENT: Est-ce...
M. MASSE (Arthabaska): Ici, il ne se fait absolument pas d'ensemencement
de nuages. C'est normal, dans des jours comme on en connaît ce temps-ci,
le temps très maussade que nous avons, il faudrait peut-être faire
des recherches pour trouver comment faire du soleil.
M. VINCENT: Probablement qu' il se fabriquait du froid ou c'est parce
que j'avais froid.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, d'ailleurs, je pense que ce n'est pas
particulier au Québec, c'est tout le nord-est américain qui
connaît ce genre de temps actuellement.
M. LESSARD: M. le Président...
M. VINCENT: ... il se fait des expériences aux Etats-Unis sur
l'ensemencement des nuages. On a lu un article assez récemment dans
Sélection du Reader's Digest où on confirmait qu'il y avait des
expériences qui se faisaient aux Etats-Unis dans l'ensemencement des
nuages et que ces expériences donnaient un résultat avec un
très faible pourcentage de réussite.
M. PERREAULT: Pour avoir de la pluie, il faut des nuages.
M. VINCENT: Oui, il faut des nuages, il faut les ensemencer.
J'écoutais ce matin, à la radio, le collègue du
député d'Abitibi-Est. Si l'ensemencement des
nuages était aussi probant, je me demande pourquoi on n'irait pas
ensemencer des nuages en Afrique et dans les déserts quand il y en a des
nuages, naturellement.
M. MASSE (Arthabaska): Aux Etats-Unis, il se fait des recherches sur les
tornades et dans l'Ouest, sur la sécheresse mais je dois dire que, dans
certaines régions la croyance populaire on semble croire
que c'est vraiment à cause des machines à pluie qu'on a...
M. VINCENT: M. Lévesque a déjà eu de la
difficulté quand il était ministre des Richesses
naturelles...
M. MASSE (Arthabaska): Oui, je me rappelle.
M.VINCENT: ... avec l'opération parapluie au Lac-Saint-Jean.
M. MASSE (Arthabaska): Je me souviens de cela, oui. Mais d'autre part,
je dois dire qu'il y a des gens parce que nous avons beaucoup
d'appareils de contrôle, de météorologie, de contrôle
du niveau d'eau ou de la température dans certains cas, qui
prennent cela pour des appareils qui lancent des fusées dans les nuages
alors que ce sont des appareils scientifiques de météo. Je dois
même dire que, dans cette période de campagne des parapluies, le
ministère je n'étais pas là à ce moment mais
d'après ce que j'ai su a eu à se plaindre
énormément de gens qui prenaient ces appareils de climatologie et
les défaisaient en morceaux. Ils pensaient que c'étaient des
machines...
Par notre loi, nous sommes certains qu'il ne se fait pas d'ensemencement
de nuages au Québec.
M. LESSARD: D'abord, je tiens à déplorer que notre
spécialiste dans le domaine ne soit pas ici puisqu'il a demandé
à maintes reprises la convocation de commissions parlementaires pour
étudier ce problème. Je pense que ce matin, nous aurions pu en
discuter plus amplement en profondeur, sinon en hauteur. Est-ce que le ministre
pourrait me dire si depuis l'adoption du bill 8 quand, je ne le sais pas
il y a eu des demandes pour l'émission de permis?
M. MASSE (Arthabaska): Pardon?
M. LESSARD: ... s'il y a eu des demandes pour l'émission de
permis parce que selon la loi 8, il faut que les responsables, ceux qui
veulent...
M. MASSE (Arthabaska): Je m'excuse. Ce n'est pas le bill 8. C'est le
bill 6...
M. LESSARD: ... le bill 6.
M. MASSE (Arthabaska): ... qui a été sanc- tionné
le 11 mars 1970. Il n'y a pas eu de demande. Il n'y a pas eu d'émission
de permis, non plus.
M. VINCENT: Le 11 mars 1970. Juste avant les élections pour
empêcher la pluie.
M. LESSARD: Quelles étaient autrefois...
M. VINCENT: Les élections étaient
déclenchées le lendemain.
M. LESSARD: ... les compagnies qui pouvaient faire l'ensemencement des
nuages?
M. MASSE (Arthabaska): II semble que vers les années 1963...
M. VINCENT: ... les années 1963, 1964, il y a eu des compagnies
qui ont essayé, par tous les moyens, de contrer la sécheresse qui
existait dans l'est de l'Ontario et l'ouest du Québec et elles n'ont pas
réussi. Elles ont manqué leur coup. La sécheresse a
continué quand même.
M. LESSARD: Là où on a réglé le
problème, il pleut tout le temps.
M. VINCENT: Là, il n'y a pas de problème de
sécheresse.
M. MASSE (Arthabaska): II y a eu, comme on vient de le mentionner, de
1960 à 1964, Weather Engineering il y avait un nom
français aussi, Génie Météo qui a fait des
expériences, semble-t-il, à ce moment, mais pas depuis ce
temps.
M. VINCENT: Autour d'Ottawa, il se faisait des expériences
à cause de la sécheresse. Le ministre a mentionné tout
à l'heure la croyance populaire. Cela a un certain rôle à
jouer sur certains députés...
M. MASSE (Arthabaska): ... dans certaines régions.
M. VINCENT: ... dans certaines régions. La croyance populaire
existe quand même. Il y a plusieurs personnes, comme le ministre le
mentionnait tout à l'heure, qui ont brisé des machines qui
servaient pour autre chose et même quand passe un avion qui laisse un
long jet blanc en arrière, là, on ensemence des nuages. Est-ce
que cela ne serait pas bon que le ministère des Richesses naturelles
cela fait tellement longtemps qu'on en parle de cela lance une
campagne d'information pour renseigner les gens. Il y a même des
agronomes, des pro fessio nnels...
M. PERREAULT: Avez-vous eu cela dans le comté de Nicolet
aussi?
M. VINCENT: Vous avez quand même des agriculteurs et des
personnalités du comté de
l'Assomption qui commencent à se poser des questions.
M. PERREAULT: On ne croit pas aux machines à pluie chez nous.
M. MASSE (Arthabaska): A plusieurs occasions, depuis trois ans, nous
avons émis des communiqués de presse tentant de rétablir
d'une façon logique ces affirmations.
Mais je pense qu'on ne tient pas toujours des propos logiques dans la
population et même chez certains députés.
M. TETRAULT: C'est une hypothèse.
M. MASSE (Arthabaska): Si on avait, à la place d'en parler, des
preuves. C'est ce que je demande depuis le début... Mais Jamais personne
ne m'a prouvé ou donné des indications qui pourraient nous
permettre de faire une enquête. Je dois dire que, actuellement, notre
service d'information est en train de préparer une bande
magnétoscopique sur cette question; pour ceux qui voudront se la
procurer, ce sera disponible.
M. TETRAULT: Est-ce que je peux placer un bon de commande pour certains
de mes confrères?
M. MASSE (Arthabaska): Même une copie spéciale.
M. LESSARD: M. le Président, sans directement faire intervenir
les machines à pluie, il reste qu'il se fait actuellement des
études aux Etats-Unis sur les conséquences possibles des avions
à réaction ou de tout autre missile sur le climat. Mais on n'en
est pas encore rendu à des conclusions positives. Cela va pour les
machines à pluie.
M. TETRAULT: D'ailleurs, je voudrais féliciter le
député de Nicolet pour la belle documentation qu'il a, parce que
le problème semble le préoccuper lui-même.
M. VINCENT: Ah oui! J'ai tout cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur la
qualité de l'eau?
M. LESSARD: Oui. Dans ce programme, "inventaires et recherches",
concernant la quantité et la qualité de l'eau, quelle est la
coordination qui se fait entre le ministère des Richesses naturelles et
le service de l'environnement?
M. MASSE (Arthabaska): II y a...
M. LESSARD: Un comité interministériel.
M. MASSE (Arthabaska): Un comité interministériel. Il y a
une complémentarité dans les services du groupe de
l'environnement et notre direction générale de l'eau et au niveau
soit des programmes ou des actions précises, il y a une consultation
continuelle entre les deux organismes.
M. LESSARD: La commission Legendre recommandait que l'eau soit sous
contrôle d'un seul ministère, l'unification de la juridiction en
ce oui concerne l'eau. Quelles sont les mesures qui ont été
prises...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je pourrais faire remarquer au
député du Saguenay que c'est justement le programme suivant.
M. LESSARD: De toute façon, je suis bien d'accord. Au programme 4
et au programme 5, on a d'un côté connaissance de la
quantité et de la qualité de l'eau et de l'autre, on trouve des
ressources. J'ai l'impression que ma question peut s'insérer...
LE PRESIDENT (M. Picard): Au programme 4, il s'agit des inventaires et
des recherches alors qu'au programme 5, c'est le contrôle.
M. LESSARD: M. le Président, c'est justement ce que je veux dire.
Que cela soit concernant la recherche sur la qualité et la
quantité ou concernant l'utilisation de la ressource et son
contrôle, je pense que la commission Legendre faisait les mêmes
recommandations, c'est-à-dire l'unification de la juridiction à
l'intérieur d'un seul ministère. Cela ne me fait rien de
retarder, mais je vais être obligé de poser une deuxième
fois ma question. Alors, quelles sont les mesures qui ont été
prises par le ministère des Richesses naturelles pour appliquer les
recommandations de la commission Legendre? Ou en sommes-nous rendus à ce
stade? L'an dernier, lorsqu'on a discuté de ce problème, le
ministre nous disait que le rapport venait d'être présenté,
qu'il n'avait pas à ce moment-là, pris des mesures pour appliquer
ce rapport. Alors, où en sommes-nous rendus? Est-ce qu'on a
décidé que ce serait le ministère des Richesses naturelles
qui aurait le contrôle de l'administration de l'eau, quitte naturellement
à avoir une coordination avec les autres ministères, que ce
soient le ministère du Tourisme, le ministère des Terres et
Forêts ou le ministère de l'Environnement? A-t-on
décidé que l'unification se faisait au niveau du...
M. MASSE (Arthabaska): Au niveau du ministère des Richesses
naturelles, je pense que le début de la mise en application des
recommandations du rapport Legendre est déjà entrepris depuis un
certain temps.
On recommandait un gestionnaire de la ressource et nous pensons, par la
loi du ministère, que déjà nous sommes gestionnaires de
cette ressource, en termes de connaissance de la qualité et de la
quantité, comme on le disait
tout à l'heure. Je pense qu'au Québec, maintenant, on
devra connaître davantage notre potentiel en eau, du fait que de plus en
plus, comme on l'a dit à plusieurs occasions, cette ressource dans
certains endroits se détériore rapidement, que les besoins en eau
pure, au Québec, sont de plus en plus croissants, que cette eau, aussi
comme ressource collective, soit en termes récréatifs ou autres,
est également des plus importante. Sur cette connaissance, nous avons
déjà commencé à intensifier le travail du
ministère des Richesses naturelles, comme je le disais dans mon
exposé du début, l'analyse, par exemple, de cours d'eau a
été intensifiée surtout au niveau des lacs, en termes de
qualité de vie de l'eau et non en termes de qualité de l'eau, du
point de vue sanitaire ou de consommation. Cette
responsabilité-là revient au groupe de l'environnement.
On a restructuré, au cours de l'année, à la
direction générale des eaux, comme on le voyait aussi tout
à l'heure... L'hydrogéologie, entre autres, a été
transférée. Il y a un nouveau service d'aménagement. En
somme, il y a une restructuration dans le sens des recommandations du rapport
Legendre. Comme je le disais aussi dans l'exposé du début, je
pense que, d'ici la fin de l'année, on va publier un document sur toute
cette question, en trois parties, comme je le disais au début.
Maintenant, je pourrais peut-être donner les différentes
actions... On a maintenant les copies des détails des différentes
actions par programme. On verra qu'à l'élément 1,
"inventaire et recherches météorologiques", cela comprend les
inventaires, les études, l'information, le service à d'autres
organismes, les contrôles. A l'élément 2, "inventaires des
eaux", je ne sais pas si les noms des responsables ont été
changés, c'est M. Perrier qui est responsable. C'est l'inventaire
quantitatif, qualitatif, inventaire des eaux souterraines, inventaire du milieu
hydrique, études et informations de ces données-là.
M. TETRAULT: Dans la construction du projet de la baie James, est-ce que
c'est le ministère des Richesses naturelles conjointement avec la
société qui fait ces recherches-là, l'inventaire et les
recherches en main?
M. MASSE (Arthabaska) : Oui. Nous avons un programme avec la
Société de développement de la baie James et le
gouvernement fédéral pour l'inventaire.
M. TETRAULT: Sous la juridiction du ministère des Richesses
naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Le maître d'oeuvre, c'est le
ministère des Richesses naturelles.
M. VINCENT: Le député d'Abitibi-Est mentionnait que
j'avais une imposante documentation, tout à l'heure, sur l'ensemencement
des nuages. Je constate ici que c'est vrai. Pas imposante, mais j'ai une
documentation, j'ai un article. Je demanderais aux fonctionnaires du
ministère des Richesses naturelles de lire un article qui a paru dans le
Sélection du Reader's Digest, malheureusement je n'ai pas la date, mais
où on lisait: Bientôt de la pluie à volonté. Cela
peut expliquer la croyance populaire et là, on faisait état
d'expériences faites dans les Everglades, des expériences
concluantes sur l'ensemencement des nuages. Comme disait le
député de l'Assomption, pour autant qu'on peut contrôler
les nuages, pour autant qu'on peut savoir que ce sont des nuages à la
bonne température, et le reste. Mais là, on parlait, et l'article
est assez sérieux, on lit: Grâce à une nouvelle
méthode d'ensemencement, on peut maintenant agir sur les nuages de
façon à intensifier les chutes de neige ou de pluie, mais le
bonheur des uns ne fera-t-il pas le malheur des autres?
Quand on continue l'article, on lit, par exemple: "A plusieurs milles de
là, le radar du centre de calcul de l'Université de Miami
mesurait la différence entre ce déluge artificiel et une pluie
naturelle provenant, dans la même région, de nuages non
traités et la chiffrait par 2,000 acres-pieds correspondant à une
couche d'eau d'un pied de hauteur sur une surface de trois milles carrés
de terrain. Cet événement fut le plus spectaculaire d'une longue
série d'expériences qui ont permis après 25 ans de
controverses de donner à l'art de faire pleuvoir des bases scientifiques
solides. On découvrit par la même occasion que l'ordinateur permet
de déterminer les jours favorables à ce genre d'opération.
Ces jours-là, le rendement en pluie d'un cumulus peut être accru
de 400 p.c. en moyenne." L'article continue: "Et ce sont des scientistes qui
donnent la preuve que c'est possible de le faire." Il reste quand même
que le ministre mentionnait tout à l'heure qu'il y a une croyance
populaire qui existe à cause de ces excès de pluie et que ces
expériences qui se font aux Etats-Unis peuvent se transporter ici.
M. PERREAULT: C'est toujours à une échelle réduite,
on ne peut jamais penser à ça à l'échelle du
Québec.
M. VINCENT: C'est à une échelle réduite, mais
ça explique quand même, comme je l'ai mentionné, qu'il y a
des personnes sérieuses comme le député de
Mégantic, des personnes très sérieuses, des
médecins, des avocats, des professionnels, des agronomes, qui se posent
fortement la question et se demandent si ça existe ou non. C'est pour
ça que je demandais si le ministère des Richesses naturelles ne
pourrait pas faire contre-poids ou encore dire... ça ne peut pas se
faire en tout temps, à tout moment, à toute période, parce
qu'on explique bien, dans l'article, qu'il faut des jours favorables, bien
choisis, bien déterminés à l'avance.
M. MASSE (Arthabaska): C'est ce qu'on veut faire avec la bande
magnétique qu'on est en train de produire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on peut considérer le
programme 4 comme étant adopté?
M. TETRAULT: Suite à l'intervention du député de
Nicolet, je m'excuse auprès de mon collègue, il aurait dû
l'inviter parce qu'il corrobore exactement ce que mon collègue a dit et
Us semblent être tous les deux du même avis.
M. MASSE (Arthabaska): Votre collègue a dit qu'il s'en faisait
alors que le député de Nicolet dit qu'il est possible d'en
faire.
M. TETRAULT: Est-ce qu'il a spécifié une région
précise? Même, M. le Président, j'insisterais pour qu'il en
fasse un dépôt de document, si la chose est possible.
M. LESSARD: Est-ce que vous avez été
délégué par le député de
Mégantic?
M. TETRAULT: L'Union Nationale se cherche.
M. LESSARD: C'est ça, les commencements de fusion.
M. VINCENT: La croyance populaire est bête. Certaines gens, bien
intentionnés, croient que c'est possible, le séparatisme. C'est
exactement comme les nuages. Tu ne peux pas l'expliquer.
M. LESSARD: II y a des gens qui pensent qu'on pourrait négocier.
Il reste qu'on a basé des industries sur la croyance populaire,
Sainte-Anne-de-Beaupré, la basilique.
M. VINCENT: On peut ajouter les prêts sans intérêt...
toutes des affaires dans les nuages.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 4. Adopté. Programme 5.
M. VINCENT: Si on adoptait le programme 4, est-ce qu'on pourrait
suspendre nos travaux jusque après la période des questions cet
après-midi?
M. PERREAULT: On ne sait pas si on va siéger cet
après-midi parce que la Chambre siège.
M. VINCENT: D'accord, sine die.
M. LESSARD: Après la période des questions.
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous pensez que vous avez encore pas
mal de temps à passer sur le programme 5? Cela éviterait
peut-être... Il y a le personnel des eaux...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 5 a déjà
été amorcé.
M. VINCENT: II reste la question des barrages.
M. LESSARD: Oui, les barrages, les murs de soutènement.
M. MASSE (Arthabaska): Le ministre peut convenir que tout a bien
marché cet avant-midi.
M. LESSARD: Une fois qu'on a fait la discussion générale,
ça va bien.
M. VINCENT: Tout dépend de la Chambre...
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission suspend ses travaux sine
die.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
Reprise de la séance, 16 h 06
M. PICARD (président de la commission permanente des richesses
naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles continue l'étude des
crédits. Nous en étions au programme 5: Contrôle de la
ressource eau et de ses usages.
Contrôle de la ressource eau et de ses
usages
M. LESSARD: M. le Président, au programme 5, je voudrais soulever
un problème au ministre, problème qui est pas mal
mélangé et qui demeure une zone grise, en tout cas, entre le
fédéral et le provincial; c'est la construction des murs de
soutènement. On sait que du côté fédéral la
construction des murs de soutènement devient la responsabilité de
ce gouvernement lorsque c'est dû à la navigation. Par ailleurs, il
est toujours facile de dire que ce n'est jamais dû à la
navigation. Alors là, on nous dit : C'est la responsabilité
provinciale.
Pour prendre un cas précis, j'ai déjà posé
le problème de la rivière Portneuf; d'ailleurs, je sais qu'un
expert du ministère s'est déjà rendu à la
rivière Portneuf pour étudier la situation. Je pense que le
problème ne touche pas seulement mon comté, il touche plusieurs
comtés et plusieurs municipalités du Québec qui voient
leur territoire grugé par la mer, mais n'ayant pas l'argent
nécessaire pour construire des murs de soutènement, on laisse
faire jusqu'à ce qu'on arrive à des effondrements de terrain. En
tout cas, dans ma région, à la rivière Portneuf, j'ai
l'impression que tôt ou tard il va partir plusieurs maisons parce qu'il y
en a qui sont pour une partie, presque à 10 p.c., dans le vide
actuellement. Est-ce qu'il y a une politique du ministère de ce
côté? Comme députés, nous, quand des
représentants de municipalités viennent nous voir, d'accord, on
écrit au ministère des Richesses naturelles, mais je sais que
ça n'ira pas tellement loin. Par ailleurs, j'ai tenté bien
souvent de vendre à ces municipalités l'aménagement de
murs de soutènement plutôt que l'aménagement de pistes de
motoneige. Cela m'apparaissait plus important, à l'intérieur du
projet d'Initiatives locales, mais pour elles aussi les pistes de motoneige
étaient importantes. Quelle est la politique du ministère dans ce
domaine?
M. MASSE (Arthabaska): Comme vous le dites, c'est un problème
assez complexe. En ce qui concerne les berges du Saint-Laurent, par exemple, on
a discuté énormément avec le gouvernement
fédéral pour la construction de murs de soutènement. On
nous dit: Si les navires, au point de vue maritime, passent à
au-delà de 2,000 pieds, nous, c'est dommage, on n'est pas responsable.
Avant une certaine période, il n'y avait pas de distinction de distance
avec la berge, le gouvernement fédéral investissait dans des
travaux semblables...
M. LESSARD: Avant c'est lorsque c'était dû à la
marée, tandis que là c'est lorsque c'est dû à la
navigation. En tout cas, c'était plus facile.
M. MASSE (Arthabaska): Maintenant, on a tenté, entre autres par
l'ODEQ, de soumettre des projets de murs de soutènement le long du
Saint-Laurent et la partie québécoise a accepté mais cela
a été refusé au gouvernement fédéral.
M. LESSARD: Le Parti québécois?
M. MASSE (Arthabaska): C'est la partie québécoise qui
négocie des ententes avec le gouvernement fédéral.
M. LESSARD: Je ne me rappelais pas avoir été
consulté.
M. MASSE (Arthabaska): La partie.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président.
M. MASSE (Arthabaska): Dans ce sens, évidemment il y a des
besoins assez importants. Je pense qu'à un moment donné on avait
fait un peu l'inventaire des demandes qu'il y avait eues et on avait des
travaux qui dépassaient les $8 millions. Evidemment, le budget
provincial du ministère des Richesses naturelles, pour ces questions est
insuffisant et les municipalités qui font appel à nous pour ces
questions, on leur donne des conseils techniques, de l'aide technique mais
notre aide s'arrête là.
M. LESSARD: Lorsque le ministre parle des projets soumis par
l'intermédiaire de l'ODEQ, est-ce que l'ODEQ ne couvre pas presque
exclusivement une région du Québec, soit la région du
Bas-Saint-Laurent? Le problème est que je constate que dans cette
région on fait partout des murs de soutènement, je comprends,
avec la contribution du gouvernement fédéral; mais il reste qu'il
y a aussi d'autres régions qui sont aux prises avec ce problème.
Ce que l'on a comme problème et je pense bien qu'il y a plusieurs
députés qui ont ce problème c'est que l'on ne sait
jamais à qui s'adresser. Moi, j'ai tenté par le
fédéral, on m'a dit non. Je suis rendu au ministère des
Richesses naturelles. Mais il reste que, par exemple, quand je demandais au
ministre quelles étaient les mesures qui devaient être prises pour
empêcher l'effondrement de terrain, voilà des mesures qui doivent
être prises à un moment donné, la construction de murs de
soutènement. Si l'on attend que le travail d'érosion du sol se
fasse constamment... Plus l'on retarde, plus cela va coûter cher.
Je pense donc que l'on devrait prévoir je ne vous dis pas
d'engager $8 millions immédiatement à l'intérieur
du ministère un program-
me pour aider les municipalités à pouvoir régler
leurs problèmes de ce côté, je disais plus que cela,
même à l'intérieur et en collaboration peut-être avec
le gouvernement fédéral.
Tant qu'on vivra dans ce système, il faut essayer en tout cas
d'intéresser les municipalités là où le
ministère a fait des études précises, de soumettre aux
municipalités, par exemple, certains programmes qui pourraient
être faits en collaboration avec le gouvernement fédéral.
Je pense, par exemple, au programme d'Initiatives locales. Malheureusement, on
pense à toutes sortes de programmes qui sont bons pour les riches; quand
on a tout fait, bien on pense â se promener avec des motoneiges, etc.,
mais ces programmes qui sont urgents, qui sont prioritaires, on dit: Le
gouvernement, quand ça tombera, réglera le problème. Moi,
je pense que c'est un problème extrêmement important et on
devrait, sur une période de temps X, plan quinquennal ou triennal ou
tout ce que vous voudrez, décennal, prendre les endroits les plus
prioritaires au niveau du Québec et graduellement, chaque année,
prévoir un montant dans ce sens pour essayer de régler ces
problèmes, parce qu'ils sont assez imposants, en tout cas, dans ma
région. Et en plus de ça, avec le ministère de la Voirie,
parce que chez nous, à Chute-aux-Outardes et Ragueneau, il y a des ponts
qui vont tomber. On ne semble pas en prendre conscience du tout. Je ne sais pas
si on va attendre que le pont tombe avant de réagir. Mais seulement,
ça va coûter pas mal cher quand le pont va être tombé
et c'est ça, parfois, qu'on remarque du côté du
gouvernement, là je le discute au niveau des Richesses naturelles, et on
remarque tout simplement qu'on attend et puis plus on attend, plus ça
s'effondre. Puis, quand on vient pour faire les travaux, je suis assuré
que ça coûte pas mal plus cher que si on l'avait prévu
quelques années auparavant. C'est ce que j'avais à soumettre, je
pense que le député de Châteauguay...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Châteauguay.
M. KENNEDY: Pour une fois, je suis d'accord avec le député
de Saguenay. Sur le point spécifique qu'il vient de soulever, je vis
à peu près les mêmes inquiétudes, les mêmes
problèmes concernant l'érosion qui est causée en grande
partie par les vagues qui proviennent de la navigation dans la voie maritime,
qui passe à très faible distance des limites de
Châteauguay. Alors, depuis sept ou huit ans, l'érosion a
été très considérable.
M. LESSARD: Ce seraient peut-être des travaux qui, s'ils
étaient pris au début...
M. KENNEDY: Je vis le même problème que vous;
j'écris ici, j'écris là, et on me dit: Bien, on n'a pas de
budget pour ci, pour ça; nous autres, on ne se mêle pas de
ça.
M. LESSARD: Ah! je pensais que c'était seulement moi parce que
j'étais dans l'Opposition.
M. KENNEDY: Non, non, c'est pareil au pouvoir.
M.LESSARD: Le problème, c'est que, si peut-être ces travaux
étaient faits dès le début, ça coûterait pas
mal moins cher qu'entreprendre d'immenses travaux quand on a laissé
pourrir la situation, on a laissé l'érosion et le sol
disparaître et ainsi de suite.
M. KENNEDY: En plus de ça, je peux affirmer actuellement que si
des travaux étaient faits, si des murs de soutènement
étaient faits pour éviter l'érosion, ça
réglerait une grande partie des problèmes d'inondation qu'on a
chaque printemps dans le coin.
M. MASSE (Arthabaska): M. le Président, je pense qu'il y a des
possibilités qui sont partagées. Il ne faut pas mettre non plus
la totalité de cette responsabilité sur le dos du gouvernement
provincial.
M. KENNEDY: M. le Président: M. le ministre, juste une remarque,
on ne blâme personne mais il reste quand même qu'il y a un
problème à régler. Il faut que quelqu'un un jour se
décide à le régler avant que ça devienne une
catastrophe.
M. MASSE (Arthabaska): Je suis bien d'accord avec vous sur ça
mais on disait tout à l'heure qu'au lieu de présenter des projets
qui seraient peut-être plus rentables et plus utiles, de projets comme
les Initiatives locales des municipalités, il serait
préférable de faire ça que de faire d'autres choses pour
la récréation, etc. Je pense qu'il y a des priorités que
les municipalités ont aussi, des responsabilités qu'elles ont et
doivent assumer. Je dois dire que, dans la politique de l'eau dont on parlait
ce matin, nous pensons à des mécanismes de financement.
Devant toutes les interventions du gouvernement et d'autres
autorités dans le secteur de l'eau, on dit maintenant: Les cours d'eau
sont pollués, il faudrait aménager les bassins hydrauliques en
fonction des besoins multiples. Je le pense et je pense aussi que ça
devrait être une priorité. D'ailleurs à la direction
générale des eaux, chez nous, en réorganisation à
cause du rapport Legendre et à cause de nouvelles préoccupations,
il faut évidemment mettre des priorités sur toutes les
interventions du gouvernement: les municipalités, les industries, le
drainage agricole, toutes ces conséquences que ç'a dans le
secteur de l'eau et aussi peut-être établir un mécanisme de
financement de ces interventions. Il ne faut pas qu'il revienne uniquement au
gouvernement de défrayer l'ensemble de ces travaux mais qu'il y ait un
partage des coûts selon un mécanisme qui reste
à établir; mais on devrait retrouver tout cela dans notre
politique de l'eau qu'on devrait publier au cours de l'année.
M. LESSARD : Mais vous comprendrez...
M. KENNEDY: Je veux vous faire une suggestion. C'est un problème
que je vis depuis que je suis député, cela fait quand même
dix ans. Est-ce que je pourrais vous faire une suggestion, parce que je sais
pertinemment que les autorités fédérales sont prêtes
à contribuer lorsqu'il s'agit de corriger des problèmes
d'érosion?
Elles ne veulent rien savoir des inondations; je suis d'accord. Comme on
veut garder jalousement notre juridiction, est-ce que le service hydraulique de
votre ministère ne pourrait pas faire l'étude ou préparer
le projet et négocier un partage des frais avec les autorités
fédérales? Je sais pertinemment qu'elles sont prêtes
à contribuer quand il s'agit de corriger des problèmes
d'érosion. Cela a été vérifié. On a eu des
rencontres. Le comité de citoyens de Châteauguay a eu des
rencontres avec les autorités fédérales qui nous ont dit:
Parlez-nous d'érosion, nous allons vous écouter. Parlez-nous
d'inondation, nous ne voulons rien savoir. Elles sont prêtes à
contribuer quand il s'agit d'érosion. Dans le cas de Châteauguay,
c'étaient les remous, les vagues qu'occasionne le passage des bateaux
dans la voie maritime qui passe à une très faible distance de la
limite des terres de Châteauguay. Si on soumettait les problèmes
à votre ministère vos services techniques ne pourraient-ils pas
préparer un projet pour remédier à cette situation et
ensuite le négocier avec les autorités
fédérales?
M. MASSE (Arthabaska): Les autorités fédérales
à je ne sais pas quel...
M. KENNEDY: Je ne parle pas d'une politique générale. Je
parle des cas que je connais.
M. MASSE (Arthabaska): Cela dépend des projets.
M. LESSARD: En fait, depuis quelques temps, depuis un certain nombre
d'années, on charge considérablement les municipalités de
travaux d'hiver qu'elles sont obligées de payer en partie. Je ne pense
pas actuellement qu'avec les moyens financiers que les municipalités
possèdent, elles soient capables de faire face à ce
problème.
De toute façon, voici la question concrète que je pose.
Actuellement, le ministère des Richesses naturelles doit construire
quelquefois des murs de soutènement. Si c'est le cas, quels sont les
critères et les normes exigés par le ministère des
Richesses naturelles pour accepter de construire de tels murs de
soutènement? Est-ce qu'il y en a d'abord? Et s'il y en a, quels
sont-ils?
M. MASSE (Arthabaska): II faut dire qu'au départ, ce qui nous
guide, c'est d'abord de tenter de protéger les équipements
publics. C'est non, par exemple, pour des chalets qui pourraient être
affectés...
M. LESSARD: Ce n'est pas le cas de...
M. MASSE (Arthabaska): ... à cause de l'établissement des
priorités, on est obligé de les établir par rapport au
budget que nous avons.
M. LESSARD: C'est le cas des municipalités. Ce ne sont pas les
chalets. Cela viendra par la suite.
Sainte-Anne-de-Portneuf, Ruisseau-Vert, Chute-aux-Outardes,
c'est-à-dire non pas Chute-aux-Outardes, mais Ragueneau, ce sont des
municipalités. Je vous le dis, tôt ou tard, on va avoir des
conséquences. Et ce ne sera pas tellement long, à mon sens.
Alors, non seulement ce programme devrait s'établir strictement au
niveau du ministère des Richesses naturelles, mais aussi au niveau du
Ministère des Transports, parce que ce sont les routes qui vont en subir
des conséquences.
Je soumets le problème au ministre, parce que, comme le disait le
député de Châteauguay, c'est un problème sur lequel
plusieurs députés de l'Assemblée nationale doivent se
pencher. On revient toujours au même point. C'est que, d'un
côté, on s'adresse au fédéral qui nous répond
que ce n'est pas son problème, que ce n'est pas dû à la
navigation et, d'un autre côté, le ministère des Richesses
naturelles étudie le problème, comme cela a été le
cas, et je ne blâme pas le ministre. Je pense que cela n'a pas
été long. Il y a un responsable du ministère des Richesses
naturelles qui s'est rendu dans les municipalités que j'avais
soulignées. Mais concrètement, on en a fait l'étude, mais
cela ne donne rien. Cela fait déjà un an et demi que j'ai soumis
ce problème au ministère.
M. MASSE (Arthabaska): Comme vous le dites, il y a peut-être eu
une centaine d'interventions, au cours de l'année, peut-être
davantage, de nos ingénieurs dans des cas semblables. Et à part
certains cas très précis, comme je le disais tout à
l'heure, tout dépend de chacun des cas, mais la plupart du temps, du
moins dans l'ensemble des cas, c'est une aide technique et on demande à
la municipalité d'effectuer les travaux. Maintenant, c'est assez
difficile, à ce moment-ci, de donner notre politique d'ensemble. Je
pense que tout cela, on va le retrouver dans les définitions de notre
politique qu'on veut tenter de rationaliser, au cours de l'année, et
aussi on va prendre nos responsabilités.
M. LESSARD: Donc, actuellement, aucune subvention n'est prévue du
côté du ministère des Richesses naturelles pour aider les
municipalités à faire ces travaux?
M. MASSE (Arthabaska): II y a des montants d'une façon restreinte
qui sont accordés
dans chaque cas, là où on juge si on intervient ou
non.
M. LESSARD: Cela ne m'en donne pas plus.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Est-ce que c'est à ce programme que nous pourrions
poser une question au ministre en ce qui concerne les enquêtes qu'il a
fait effectuer par rapport aux nombreuses plaintes qu'il a reçues des
propriétaires riverains dans différentes régions du
Québec concernant des inondations récentes?
M. MASSE (Arthabaska): On a des piles de demandes de là part
d'individus ou de municipalités. On considère les demandes des
municipalités et, actuellement, je suis en train de tenter
d'évaluer l'ensemble de ces dommages-là pas par régions,
mais pour l'ensemble du Québec. Si tout va comme les autres
années, je pense bien qu'il va être assez difficile, avant quatre
ou cinq semaines, d'avoir véritablement des chiffres précis sur
cela. On a des chiffres, mais ce sont des chiffres soit des individus ou des
municipalités. Comme pour les années précédentes
l'inondation, entre autres, de 1971 et je pense à 67/68 où
il y avait eu un peu le même genre de travail nous avons des
normes que nous appliquons, nous ne pouvons pas nous fier uniquement aux
demandes des citoyens.
M. VINCENT: Les enquêtes ne sont pas encore toutes
terminées?
M. MASSE (Arthabaska): Non.
M. VINCENT: Vous parlez des requêtes de municipalités mais
il y a également des requêtes individuelles?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Mais au départ comme les
années passées, les dommages causés aux terres ou aux
chalets, par exemple, ne sont pas considérés, on s'en tient
uniquement aux dommages causés aux résidences.
M. VINCENT: Seulement aux résidences. Les chalets ne sont pas
couverts.
M. MASSE (Arthabaska): Ils ne l'ont jamais été non
plus.
M. VINCENT: Cela n'a jamais été couvert? Cela a
causé des dommages assez considérables dans certains coins.
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Ce sont des résidences
secondaires.
M. TETRAULT: M. le Président, j'aurais une question
spécifique, programme 5, élément 2:
Construction d'un barrage au lac Mégantic. A quel endroit
êtes-vous rendus dans cette construction?
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que vous êtes dans les
immobilisations, vous là?
M. TETRAULT: Programme 5, élément 2. Description de
projets, amélioration et contrôle de la ressource et des
usages.
M. MASSE (Arthabaska): Mais à quelle catégorie cela?
M. TETRAULT: Programme 5, élément 2. LE PRESIDENT (M.
Picard): Elément 2.
M. MASSE (Arthabaska): D'accord, mais c'est parce que dans cela il y a
l'immobilisation?
M. TETRAULT: Oui, l'immobilisation.
M. MASSE (Arthabaska): L'endroit que vous voulez savoir?
M. TETRAULT: Non. A quel point sont rendus les pourparlers pour la
construction du barrage? Les travaux, est-ce que les soumissions sont
sorties?
M. MASSE (Arthabaska): Le barrage Mégantic à
Lac-Mégantic.
L'ouverture des soumissions a eu lieu le 15 mai. Les travaux devraient
commencer au mois de juillet.
M. TETRAULT: Dans le domaine des barrages, en général, les
compagnies forestières qui avaient des barrages sur certains lacs, dans
des régions non habitées, je parle spécifiquement de la
région de Clova où la CEP avait l'exploration, est-ce que le
ministère peut demander à ces compagnies de garder les barrages
en bon état, de les défaire ou de les laisser à
l'abandon?
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons une réglementation qui, par
notre service d'inspection, permet de faire l'inventaire de ces barrages et de
voir à ceux qui sont en bon état et à ceux qui ne le sont
pas. La réglementation nous permet de commander la démolition
d'un barrage ou la remise au ministère des Richesses naturelles de ces
équipements.
M. LESSARD: Sur ce thème, aucune compagnie forestière ou
toute autre compagnie ne peut détruire un barrage ou construire un
barrage, mais plus particulièrement détruire un barrage sans
l'autorisation du ministère des Richesses naturelles?
M. MASSE (Arthabaska): Cela prend l'autorisation pour détruire un
barrage.
M. LESSARD: Est-ce que vous avez beaucoup d'inspecteurs qui
vérifient ces barrages?
M. MASSE (Arthabaska): II y a une équipe d'environ une dizaine de
personnes. Il faut dire qu'au départ il y a un survol
d'hélicoptères et, s'il semble y avoir des
défectuosités, il y a examen plus précis sur le
terrain.
M. LESSARD: J'ai déjà soumis un problème dans ce
sens tant au ministre des Richesses naturelles qu'au ministre des Terres et
Forêts; l'un et l'autre se lançaient la balle,
c'est-à-dire, un disant que c'est la responsabilité du
ministère des Richesses naturelles et l'autre disant que c'est la
responsabilité du ministère des Terres et Forêts.
Personnellement, j'avais fait une étude dans le milieu et j'avais
même deux témoins qui étaient prêts à prouver
que la compagnie leur avait donné ordre d'aller détruire le
barrage. Mais aucune poursuite n'a été entreprise par la
compagnie, par la suite.
Tout est resté mort. Mais il y a une rivière qui a
été complètement détruite par suite du fait qu'on a
contourné le barrage pour permettre au bois à pâte de mieux
circuler. C'est le cas de la rivière Pentecôte, par exemple, par
la CIP.
M. MASSE (Arthabaska): Je dois vous dire que la responsabilité
des barrages est uniquement du ministère des Richesses naturelles.
Disons que depuis un certain nombre d'années, les barrages
possédés par d'autres ministères, comme celui du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, sont remis graduellement au ministère
des Richesses naturelles. Nous, en tout cas, le principal critère, qui
nous guide au départ, est d'abord la sécurité publique.
Si, entre autres, il y a des habitations aux alentours, je pense qu'il est
important que... Mais le cas que vous soulevez, franchement, c'est possible
qu'il y ait des actions semblables qui aient passé inaperçues.
Mais là je vous parle de l'ensemble du problème.
M. LESSARD: Je vois, au niveau du service, dans le programme 5, un
montant prévu comme honoraires pour des poursuites ou l'imposition
d'amendes lorsqu'un barrage a été construit en contravention avec
la Loi du régime des eaux. Est-ce qu'il y a aussi des poursuites
lorsqu'un barrage a été détruit, sans avoir au
préalable obtenu l'autorisation du ministère des Richesses
naturelles?
M. VINCENT: Exemple, Boucherville.
M. LESSARD: Exemple, Boucherville; exemple, rivière
Pentecôte. La rivière a été
complètement...
M. MASSE (Arthabaska): Ce n'est pas un barrage, ça.
M. LESSARD: Ecoutez, la rivière a été
complètement détruite.
M. VINCENT: C'est un genre de barrage. On a bloqué le canal.
M. MASSE (Arthabaska): D'accord, je vais revenir sur ça.
M. LESSARD: Dans mon cas, la rivière a été
complètement... Ecoutez, il n'y a pas que la sécurité
publique. Il s'agit de conserver aussi des biens qui appartiennent à la
population. Même si en fait, dans le cas de la CIP elle possède,
je crois, le lit de la rivière, même dans ce cas je crois que la
compagnie est obligée de demander un permis du ministère avant de
détruire un barrage. Je demande, dans ces cas, à la suite d'une
enquête, s'il est prouvé que la compagnie n'a pas obtenu
l'autorisation, qu'elle a fait sciemment, contrairement à ce qu'on a dit
dans le passé et contrairement aux conclusions de l'enquête du
ministère des Richesses naturelles... Je peux lui apporter deux
témoins à l'effet que les gars ont reçu l'ordre d'aller
détruire le barrage pour permettre au bois à pâte de
passer. Malheureusement, les enquêteurs du ministère des Richesses
naturelles sont allés interroger les représentants de la
compagnie; ils n'ont pas interrogé les gens de la population. Est-ce que
dans ces cas, des poursuites sont entreprises par lé ministère
des Richesses naturelles contre une compagnie? Cela a coûté
$150,000 pour draguer la rivière et c'est dommage, on a beau la draguer,
c'est final; l'érosion, maintenant, transporte le sable et cette
rivière est rendue inutilisable.
M. MASSE (Arthabaska): Nous avons les pouvoirs, même si le barrage
est détruit...
M. LESSARD: Est détruit.
M. MASSE (Arthabaska): ... d'intenter des poursuites, d'après ce
que me disent mes collaborateurs. Evidemment, c'est possible que... D'abord, si
ça ne nous est pas souligné, c'est assez difficile d'intervenir.
Le député de Nicolet soulignait le cas de Boucherville, ce sont
des travaux qui se faisaient sans qu'ils aient été portés
à notre connaissance. Quand ils ont été portés
à notre connaissance on a pris une injonction avec le gouvernement
fédéral.
M. LESSARD: J'ai pu constater les dommages après; je
n'étais pas au courant lorsque la compagnie a demandé à
ces personnes de détruire le barrage. Mais, je dois dire au ministre
qu'à plusieurs reprises j'ai souligné ce problème et que,
malheureusement, il ne semble pas y avoir eu de poursuite contre la
compagnie.
On arrive toujours à la même conclusion: La compagnie ne
l'a pas fait sciemment, alors que les deux personnes qui ont détruit le
barrage avec leur tracteur sont prêtes à affirmer elles me
l'ont affirmé et même j'ai fait parvenir un affidavit, je pense,
au ministère des Richesses naturelles que le barrage avait
été détruit sciemment. De toute façon, c'est le
problème...
M. MASSE (Arthabaska): On prend le cas en considération, on peut
examiner ce problème.
M. LESSARD: C'est d'autant plus important que j'ai soumis ce fait au
ministère des Terres et Forêts pour qu'au moins, lorsqu'il
arrivera une négociation... Parce que la CIP n'est plus capable de
transporter son bois dans cette région étant donné que
maintenant, le port de mer a été tout simplement rempli de sable.
Alors, la compagnie a été obligée d'arrêter
justement ses activités quoiqu'elle devait les arrêter de toute
façon auparavant. En cas d'une chance de concession, j'avais soumis au
ministère des Terres et Forêts au moins de tenir compte des
conséquences désastreuses de la destruction de ce barrage. C'est
ce que j'avais à dire, M. le Président, sur cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Ceci concerne, M. le Président, le cas
spécifique auquel a fait référence le ministre des
Richesses naturelles, Boucherville. Tel que le disait le sous-ministre, M.
Frenette, dans son télégramme: Nous ordonnons que vous cessiez
immédiatement tous travaux et nous ordonnons également de
démolir la partie de chaussée que vous avez construite; est-ce
que les travaux ont cessé?
M. MASSE (Arthabaska): Oui.
M. VINCENT: Est-ce que la chaussée a été
démolie? Donc, il n'y a pas eu d'injonction de prise?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'il y a eu injonction pour
arrêter les travaux.
M. VINCENT: Oui. Le chenal Racicot?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela, le cas de Boucherville.
Il y a eu arrêt des travaux et il n'y a pas eu de reprise des
travaux...
M. VINCENT: Mais est-ce que l'on a démoli, est-ce que l'on a
enlevé les...
M. MASSE (Arthabaska): On a arrêté les travaux mais il
semble que le remplissage n'a pas été défait. Actuellement
il y a un comité avec le groupe de l'environnement, le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour savoir si, pour la
protection parce qu'il y a des oiseaux migrateurs qui s'arrêtent
sur ces îles il n'a pas lieu actuellement de racheter les
îles des propriétaires.
Mais il n'y a pas eu encore de décision de prise à ma
connaissance.
M. VINCENT: Dans le projet un parc un fleuve?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire...
M.VINCENT: C'est là qu'il faut faire le projet un parc un
fleuve.
M. MASSE (Arthabaska): ... que c'est sur les berges du fleuve. Cela,
c'est une île.
M. VINCENT: II n'y a pas d'autres choses dans ce programme, M. le
Président.
M. LESSARD: M. le Président, me serait-il possible à ce
programme, en n'étant pas trop strict sur les règlements, de
parler pendant quelques minutes des effondrements de terrain?
LE PRESIDENT (M. Picard): De parler de quoi?
M. LESSARD: D'effondrements de terrain puisque cela se lie à la
correction à un moment donné ou à l'amélioration du
régime...
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est un genre d'érosion.
M. LESSARD: Un genre d'érosion mais j'aurais dû, je pense,
en parler...
LE PRESIDENT (M. Picard): Saint-Jean-Vianney?
M. LESSARD: ... au programme 1. La question que je veux poser au
ministre...
M. MASSE (Arthabaska): C'est au programme 1. C'est cela.
M. LESSARD: ... c'est celle-ci: A la suite de Saint-Jean-Vianney, il y a
eu des effondrements de terrain, mais très limités, contrairement
au cas de Saint-Jean-Vianney.
Est-ce que le ministre des Richesses naturelles a l'intention de
proposer au cabinet un genre de fonds permanent pour ces cas?
Je m'explique, je pense que le ministre est au courant des deux cas que
je lui ai soumis. Le problème que nous avons quand il arrive un
effondrement de terrain et que les experts du ministère des Richesses
naturelles recommandent le transport des maisons, c'est qu'encore là on
ne sait pas qui est responsable de quoi. D'un côté on s'adresse
à la municipalité. La municipalité dit: Bien là,
c'est le propriétaire. De l'autre, au ministère des Richesses
naturelles, on nous dit: Bien, c'est d'abord le problème des
municipalités. Ces gens ont déjà obtenu un permis de
construction pour se construire dans ce territoire. Normalement, et je l'ai
déjà souligné au ministre, c'est que, lorsqu'on obtient un
permis de construction, il semble qu'il devrait y avoir des études
géologiques sur ces terrains avant qu'on émette un tel permis.
Or, il ne semble pas qu'aujourd'hui ce soit le cas et
malheureusement les propriétaires n'ont aucun recours, je crois,
devant la loi ni contre la municipalité, ni contre le ministère
des Richesses naturelles. Comme il s'agit la plupart du temps de gens qui
gagnent des salaires assez limités, c'est-à-dire des ouvriers,
ils ne peuvent pas payer tous ces travaux qui sont nécessités par
de tels effondrements.
Alors, je sais que le ministre, concernant les cas que je lui ai soumis,
m'a parlé de soumettre ça à l'OPDQ, mais est-ce que pour
l'intervention... Cela fait déjà pratiquement un mois et demi que
c'est arrivé puis les maisons sont encore sur des blocs; à un
moment donné on en a transporté une, mais il n'y a rien qui se
fait et le propriétaire est là et dit: Je vais faire quoi avec?
Cela me coûterait $10,000 ou reconstruire la maison et je ne suis pas
capable. Quant à l'autre propriétaire, bien, lui, il dit: Je ne
m'engage pas à investir $10,000 dans ma maison, je n'ai pas le moyen de
le faire. Alors, ce que je vais faire, c'est que je vais la laisser là
où elle est. Mais je pense bien qu'ils ne sont pas du tout
intéressés, après l'effondrement qu'il y a eu, de rester
dans cette maison. Alors, est-ce qu'il y a un programme du ministère des
Richesses naturelles qui prévoit la participation financière du
ministère en collaboration peut-être avec les
municipalités, dans de tels cas?
M. MASSE (Arthabaska): II se faisait des glissements de terrain avant,
mais disons que Saint-Jean-Vianney a sensibilisé les gens, au moindre
mouvement de terrain, à l'effet d'aviser le ministère des
Richesses naturelles et dans chaque cas nous nous rendons sur les lieux.
Malheureusement, on n'a pas de juridiction pour payer les dommages qui peuvent
survenir par la suite dans le cas de déménagement de maison ou
autrement. Nous, en tout cas, notre juridiction s'arrête au niveau de la
connaissance du phénomène, à cette technique et ces
rapports que nous faisons, nous les faisons parvenir à l'OPDQ parce
qu'il y a un problème de coordination dans ça, Conseil du
trésor, Société d'habitation, dans certains cas les
Affaires sociales aussi. A ce moment-là, c'est évidemment l'OPDQ
qui est chargé de résoudre le problème. Dans le
passé, comme les cas que vous soulevez qui ont été
rapportés et qui ont été réglés, des gens
ont été complètement dédommagés pour les
déménagements. Actuellement, en tout cas pour notre part, parce
qu'on est impliqué au début, nous sommes à examiner la
possibilité d'un fonds spécial ou la création d'un
système d'assurances...
M. LESSARD: C'est ça.
M. MASSE (Arthabaska): ... pour ce genre de catastrophe, mais je dois
vous dire que ce n'est pas facile; il ne faut pas non plus avoir un
système qui encourage les gens à exagérer leurs
demandes.
Aussi, d'une certaine façon, est-ce que ceux qui sont
situés dans les zones d'inondations ou dans les nouvelles zones connues
où il y a possibilité de glissements de terrains, est-ce qu'il y
a plus de danger pour ces gens? Il y a beaucoup de gens qui aiment bien les
rivières. Donc, ils s'installent proche des rivières. La plupart
du temps, ce sont des zones d'inondation et, à chaque printemps, ils
sont inondés. Il y a une série de situations qu'il faut tenter de
concilier pour en arriver à quelque chose de satisfaisant, dans des cas
spéciaux, parce qu'il faut dire que c'est encore pas mal nouveau ce
genre de phénomène.
M. LESSARD: Je pense que le ministre soulignait un peu le
problème. C'est que ces gens-là ne peuvent pas s'assurer contre
des catastrophes comme celles-là. Selon la réponse du ministre,
la porte n'est pas fermée à l'aide financière possible,
par l'intermédiaire de l'OPDQ, pour de tels cas actuellement. Ce n'est
pas régulariser, c'est étudier cas par cas, mais, dans le
passé, il y a eu de l'aide qui a été accordée, non
seulement pour les gens de Saint-Jean-Vianney, mais pour d'autres personnes
là où c'est arrivé...
M. MASSE (Arthabaska): C'est arrivé dans certains cas. Il reste
maintenant à l'OPDQ à répondre d'une façon plus
précise. Nous, ce que nous faisons, c'est tenter de trouver un moyen
pour résoudre ce problème. Evidemment, ce n'est pas le
ministère des Richesses naturelles qui va décider cela, cela va
être soumis au Conseil exécutif et il y aura une décision
à ce moment-là.
M. TETRAULT: Dernière question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Est.
M. TETRAULT: Je ne sais pas si j'ai le bon programme, M. le
Président, mais le flottage du bois sur les rivières, est-ce que
c'est quelque chose qui va disparaître graduellement, dans un plan
quinquennal, ou bien si c'est encore laissé à la
discrétion des compagnies?
M. MASSE (Arthabaska): En ce qui concerne la juridiction du
ministère des Richesses naturelles, je ne voudrais pas me tromper, mais
il n'y a pas d'interdiction, je pense. On ne prend pas des mesures directes
contre ou pour le flottage, mais c'est par les permis qu'on accorde pour fins
d'estacades ou barrages, pour fins de retenue du bois en flotte. Donc, elles
sont obligées de faire des ouvrages en cours d'eau, c'est par
l'intermédiaire des ouvrages, des barrages, des estacades qu'on
contrôle le flottage du bois. A l'heure actuelle, les compagnies prennent
elles-mêmes la décision de faire ou de ne pas faire flotter le
bois, de le transporter par camions ou d'une autre façon. H y a des
rivières qui, à l'heure actuelle, sont favorables et c'est plus
économique de le faire de cette façon-là. On ne
défend pas ou on ne permet pas de faire
flotter le bois, ce sont les compagnies qui prennent les
décisions de le faire ou de ne pas le faire suivant que c'est
économique ou non.
M. TETRAULT: Suite à une conférence des ingénieurs
forestiers, on a dit que le flottage du bois sur les rivières, les lacs
et les barrages construits comme le barrage de Cabonga sur la
rivière Gatineau et toutes ces rivières-là cela
crée un agent de pollution assez considérable. Donc, au
ministère des Richesses naturelles, contrôle de la ressource eau
et de ses usages, est-ce qu'il y a quelque chose que vous anticipez, une loi
que vous anticipez pour empêcher justement la pollution de ces
eaux-là?
M. MASSE (Arthabaska): C'est comme je le disais tout à l'heure.
Tout ce qu'on tente de préparer actuellement, en termes d'utilisation de
la ressource eau et des différents intervenants dans cette ressource,
c'est ce que sera notre politique à partir de la ressource qu'on
considère comme une ressource qui appartient à tout le monde, la
ressource eau.
Dans ce document qu'on veut, du moins, publier cette année, il
devrait y avoir une certaine orientation dans toutes les formes de l'usage
qu'on peut faire de l'eau.
M. TETRAULT: J'aurais peut-être une question
supplémentaire. Compte tenu du temps normal pour le flottage de bois que
l'on a constaté dans le passé, est-ce que l'on a mesuré,
jusqu'à maintenant, la densité de pollution, par exemple, si on
analyse tout l'effet biologique que cela peut provoquer? Est-ce que l'on a
quelque chose de palpable que l'on pourrait consulter au besoin dans ce sens?
Il me semble que, de ce côté, il y a un genre d'équilibre
qui existe jusqu'à un certain point. D est entendu qu'il ne faut pas que
cela dépasse certains degrés mais, par contre, il y a une
espèce d'équilibre qui se fait automatiquement si on analyse tout
l'effet biologique et toutes les résultantes.
M. MASSE (Arthabaska): Cela n'a pas été fait au
ministère des Richesses naturelles. Peut-être cela l'a-t-il
été au service de l'environnement.
M. TETRAULT: Mais il n'y a pas de document que l'on pourrait consulter
sur...
M. MASSE (Arthabaska): Je ne le sais pas mais si les ingénieurs
forestiers se sont prononcés sur la question, il y a peut-être des
documents.
M. LESSARD: Ils ne se sont pas proconcés tellement...
M. MASSE (Arthabaska): Parce qu'à la commission...
M. LESSARD: Comme les ingénieurs fores- tiers sont en grande
partie des employés des compagnies forestières, il est assez
difficile de les amener à se prononcer sur ce sujet.
M. MASSE (Arthabaska): A la commission de l'industrie et du commerce, du
tourisme, de la chasse et de la pêche, lors de l'étude du projet
de la Jacques-Cartier, je pense qu'on a fait allusion à ce
problème. Tout dépend aussi de l'intensité de ces billes
et du débit de la rivière. En somme, je pense que c'est bien
difficile de répondre d'une façon précise. Il faudrait
prendre des rivières où il y a du flottage et il faudrait que
cela soit fait par bassin, en somme. C'est ce qu'on n'a jamais fait
actuellement: prendre un bassin, excepté le bassin de la Yamaska et
peut-être un peu le Richelieu, et voir quelles sont les utilisations et
les remèdes à apporter pour l'assainissement.
M.. LESSARD: ... une régénération en fonction de
bien des facteurs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 5. Adopté. Programme 6:
Nouveau-Québec.
Nouveau-Québec
M. VINCENT: Quelle est la population actuelle du
Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): Entre 6,000 et 7,000 y compris la population
autochtone et les Blancs qui s'y trouvent.
M. VINCENT: 6,000 à 7,000 de population.
M. MASSE (Arthabaska): Un peu plus de 6,000.
M. VINCENT: ... pour une étendue de territoire... Juste pour
avoir une idée.
M. MASSE (Arthabaska): 350,000 milles carrés. C'est immense.
M. VINCENT: C'est plus grand que la France, l'Angleterre. Avec deux
juridictions?
M. MASSE (Arthabaska): Non. Une juridiction.
M. VINCENT: N'y a-t-il pas des conflits de temps en temps avec les
autorités fédérales?
M. MASSE (Arthabaska): II y en a déjà eu, mais, comme je
le disais ce matin, sur l'administration des services à la population;
l'ensemble ou à peu près des services est maintenant sous
administration provinciale.
M. VINCENT: Qui est le directeur général de la direction
générale du Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le sous-ministre, M. Poitras, qu'on
retrouve à l'arrière. Et son assistant, M. Tremblay.
M. VINCENT: Quel est l'effectif de cette direction
générale du Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): L'effectif est de 80.
M. VINCENT: Combien y en a-t-il sur le territoire et combien ici
à Québec?
M. MASSE (Arthabaska): II y a aussi les occasionnels, ceux qui ne sont
pas permanents au sud. Ceux qui sont permanents, par exemple, à
Québec et qui s'en vont travailler au Nouveau-Québec ont leur
permanence, mais les employés du Nouveau-Québec sont à peu
près tous, en majorité, occasionnels, à cause du milieu.
Il y en a 225 sur le territoire du Nouveau-Québec.
M. VINCENT: On nous informe de temps à autre je ne suis
jamais allé voir cela, pour ma part du moins que les
ministères sont en train d'entrer...
M. MASSE (Arthabaska): Vous devriez!
M. VINCENT: ... dans le territoire du Nouveau-Québec pour faire
leur propre administration. Exemple, le ministère de l'Education â
Fort-Chimo a sa bâtisse, la Sûreté du Québec a sa
bâtisse, le ministère des Richesses naturelles a sa bâtisse
et que, de plus en plus, on laisse de côté le ministère des
Richesses naturelles...
M. BEL AND: Gouvernements parallèles?
M. VINCENT: Chaque ministère veut aller faire ses propres
services sur le territoire.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que le ministère des
Richesses naturelles est responsable des services gouvernementaux sur tout le
territoire, à l'exception de la Justice, des Terres et Forêts,
mais il y a une coordination qui s'effectue au niveau des implantations, par
exemple, des résidences pour enseignants de la Commission scolaire. Au
niveau, par exemple, des résidences pour les infirmières des
hôpitaux de Fort-Chimo et de Fort George et même de la police
provinciale, c'est quand même nous qui sommes responsables des
constructions qui se font là. Il n'y a pas de dédoublement des
implantations, des immobilisations. C'est fait en
complémentarité, selon les besoins et, soit dit en passant, il y
a vraiment des besoins qui ne sont pas satisfaits en termes de logement sur le
territoire du Nouveau-Québec, pénurie que nous tentons de
résoudre le mieux possible.
M. VINCENT: Est-ce que la commission scolaire du Nouveau-Québec
relève de la direction générale du
Nouveau-Québec?
M. MASSE (Arthabaska): C'est le même statut que celui de la
commission scolaire à Québec, mais avec un administrateur
nommé par le ministère de l'Education.
M. VINCENT: Avec un administrateur nommé par le ministère
de l'Education. Toute l'idée du gouvernement régional, est-ce que
cela fait son chemin?
M. MASSE (Arthabaska): Non! Ecoutez, il y a déjà un an et
demi, sinon plus, je rencontrais les délégués esquimaux
et, à ce moment-là, on faisait une proposition. On tentait de
lancer l'idée de leur donner une organisation adaptée à
leurs besoins, parce qu'il faut y aller vraiment pour voir les
différences de problèmes, de mentalité, de climat, de
géographie, etc., avec le sud. Il faut dire que les Esquimaux avaient
assez bien reçu cette proposition, mais on ne se comprenait pas. Nous,
quand on parle d'organisation, on peut parler d'organisation municipale, de
communauté urbaine, mais pour ces gens-là, cela ne veut
absolument rien dire. Alors, on tente, en tout cas, actuellement, de leur
donner le plus de responsabilités possible. Il y a des corporations, des
hôpitaux, par exemple, dans ce territoire. Il y a des Esquimaux, des
Indiens qui siègent dans ces corporations.
Il y a des comités de parents pour le secteur de
l'éducation, etc. Actuellement, la commission de négociation des
affaires indiennes a reçu un mandat, que je leur ai donné,
d'examiner les possibilités d'une organisation, pour ressembler à
une organisation municipale sur le territoire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-est.
M. TETRAULT: M. le Président, vu la délimitation de la
Société de développement de la baie James, je vois que
Fort George est encore sous la juridiction du Nouveau-Québec. Est-ce
qu'elle va être enlevée? Parce que cela appartient à la
Société de développement de la baie James,
municipalité créée...
M. MASSE (Arthabaska): Nous sommes, depuis un certain temps, en
négociation avec la Société de développement de la
baie James pour qu'elle assume les services qu'on peut appeler municipaux, tels
l'égout, l'aqueduc, le service d'incendie, d'enlèvement des
ordures, etc. Disons qu'il y aura un échange qui pourra se faire en
termes d'équipements parce que ces équipements appartiennent
à la direction générale du Nouveau-Québec.
Maintenant, l'administration des services gouvernementaux, c'est
évident, cela va toujours rester au gouvernement.
M. TETRAULT: Oui, d'accord.
M. LESSARD: M. le Président, le ministre nous avait dit l'an
dernier qu'il tentait une expérience de développement
économique dans la région, soit l'élevage du bison.
M. MASSE (Arthabaska): Le boeuf musqué, oui.
M. BELAND: Musclé?
M. LESSARD: Non. Musqué.
M. BELAND: Non, le boeuf est toujours musclé, M. le
Président.
M. VINCENT: Musqué. Combien de têtes de bétail?
M. BELAND: Ce sont les tournées faites par le ministre
Vincent.
M. VINCENT: Pardon?
M. BELAND: Pas Vincent, mais Toupin.
M. VINCENT: Toupin, oui parce que je n'y suis jamais allé, moi.
Combien y en a-t-il présentement de boeufs musqués?
M. MASSE (Arthabaska): Nous en avons 35.
M. LESSARD: Maintenant, vous en aviez combien l'an dernier?
M. MASSE (Arthabaska): Huit de moins. M. TETRAULT: Plus de 300.
M. LESSARD: Ce n'est pas mal, huit de moins.
M. VINCENT: Combien de bêtes sont mortes depuis le début?
Est-ce que cela vit, est-ce que... Excusez-moi, député de
Saguenay.
M. LESSARD: Non, allez-y, c'est important. M. MASSE (Arthabaska): Dix ou
onze. M. LESSARD: Combien sont nés? M. MASSE (Arthabaska): Dix sont
décédés.
M. LESSARD: Le renouvellement du cheptel, est-ce qu'il se fait à
même ceux qui sont déjà là?
M. MASSE (Arthabaska): II y a quatre ans, on est arrivé là
avec treize bêtes et on en a 35 maintenant.
M. LESSARD: Strictement à partir de 13, actuellement vous
êtes rendus à 35. Maintenant, est-ce que la laine qu'on utilise
maintenant... En fait, on fait l'élevage du boeuf musqué pour
justement en tondre la laine. Est-ce qu'il y a un bon marché? Est-ce que
maintenant les Esquimaux participent à cet élevage, sont
embarqués là-dedans vraiment? Est-ce qu'on peut espérer,
à un moment donné...
M. MASSE (Arthabaska): Les Esquimaux participent à
l'expérience, soit au niveau de l'élevage ou au niveau du
tricotage de cette laine qui donne une valeur à peu près... Je ne
sais pas, on a dit qu'une once de cette laine vaut $30. Alors, cela veut dire
que c'est vraiment un marché d'objets de luxe mais nous aidons les
Esquimaux à écouler, sur le marché, des produits qui se
font de plus en plus.
M. TETRAULT: C'est contrôlé par le ministère des
Richesses naturelles, la mise en vente de ce lainage.
M. MASSE (Arthabaska): C'est uniquement le ministère des
Richesses naturelles qui fait la mise en marché.
M. VINCENT: $30 l'once! Cela fait au-dessus de $2,000 par boeuf?
M. MASSE (Arthabaska): Oui. Exact.
M. BELAND: Est-ce que cela sert pour la fabrication principalement de
produits artisans?
M. MASSE (Arthabaska): C'est cela. Comme des foulards, etc. Cette
année, avec l'entente ARDA, on agrandit l'enclos; cela leur prend
beaucoup plus d'espace à cause de l'augmentation du nombre.
M. TETRAULT: De quelle grandeur, parce que je vois que le montant est
assez considérable pour l'agrandissement de l'enclos? Est-ce qu'il
couvre une très grande superficie?
M. MASSE (Arthabaska): C'est un mille carré. Mais là,
comme je vous le disais tantôt, il ne faut pas comparer les coûts
d'un enclos au Nouveau-Québec, considérant les coûts de
transport avec les coûts qu'on peut réaliser dans le sud.
M. TETRAULT: J'espère, M. le ministre, que vous pourrez dire cela
à la prochaine commission sur les élections, parce que Fort
George est dans mon comté et les coûts de transport ne sont pas
les mêmes...
M. LESSARD: Est-ce que les Esquimaux administrent cette affaire? Est-ce
qu'ils ont le contrôle de l'élevage de ces animaux? Est-ce qu'on a
réussi à remplacer les blancs au niveau de l'administration?
M. MASSE (Arthabaska): Actuellement, le directeur de cette ferme est un
vétérinaire prêté par le ministère de
l'Agriculture à la direction générale du
Nouveau-Québec, parce qu'il faut dire que c'est une expérience.
Il faut que ce soit suivi énormément. Les Esquimaux y sont au
niveau de l'aide.
M. VINCENT: Au commencement, il y avait 15 veaux, il y en a trois qui
sont morts en
arrivant par hélicoptère; les femelles mettent bas tous
les deux ans.
M. LESSARD: En fait, on ne permettra pas une chasse
contrôlée au boeuf musqué dans le coin.
M. VINCENT: C'est la faute de la laine.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne pense pas que, dans l'état actuel,
on puisse permettre ça.
M. VINCENT: Chasse contrôlée sur la laine. M. LESSARD:
D'accord.
M. VINCENT: Je posais des questions tantôt au ministre concernant
le Nouveau-Québec, parce qu'on lisait dans les jouranux: "L'embarras
d'un ministre devant la nécessité d'un gouvernement
régional." Le ministre se souvient d'avoir mentionné qu'il ferait
d'importantes négociations pour que le budget soit porté à
$10 millions sur une période de trois ans. C'est de l'argent.
M. MASSE (Arthabaska): II y a de l'inexactitude partout. Si vous vous
référez à cet article de journal, nous avons
préparé un mémoire de programme qui fait état de la
situation vraiment spéciale dans le Nouveau-Québec et des besoins
de la direction générale du Nouveau-Québec dans ce
territoire. Ce mémoire de programme a été soumis
dernièrement au Conseil du trésor et on espère qu'avec ce
document le prochain budget pour le Nouveau-Québec sera
considérablement augmenté, compte tenu des immenses besoins. On
parlait de logement, mais il y a toutes sortes de besoins. En termes d'achat
d'équipement, vous achetez une charrue pour une fin quelconque, mais
quand c'est rendu au Nouveau-Québec, ça ne coûte pas
$20,000, ça peut-être parfois le double. Compte tenu de tout
ça, des inconvénients qui arrivent à cause du climat, on
sait qu'à la baie James, les Constructions Saint-Laurent ont
monté un bateau et que ce bateau, à l'automne, est resté
pris dans la glace et il a fallu le laisser là. Ils n'avaient pas le
choix. Dans ce document, on a exposé exactement la situation au
Nouveau-Québec et on espère que le Conseil du trésor nous
entendra.
M.VINCENT: Est-ce que c'est plus difficile d'obtenir des budgets au
ministère des Richesses naturelles qu'au ministère de
l'Education? Le ministre n'est pas obligé de répondre.
M. MASSE (Arthabaska): Je ne voudrais pas me prononcer sur ça.
Mais c'est plus difficile de faire connaître une situation vraiment
spéciale comme celle du Nouveau-Québec où on n'est jamais
allé, je pense qu'on ne peut pas le comprendre dans le Sud.
M.VINCENT: Je pense qu'avant le transfert de la commission scolaire du
Nouveau-Québec au ministère de l'Education, le 1er juillet 1971,
on avait un budget de $600,000. Or, des personnes charitables nous affirment
que, l'an dernier, la commission scolaire a profité de $4 millions du
ministère de l'Education. Cela fait une augmentation substantielle. Ce
sont encore les journaux qui disent ça.
M. MASSE (Arthabaska): C'est exact. Je peux vérifier ça,
elle a peut-être des exigences...
M. VINCENT: Est-ce que cela signifie qu'il y a des ministères qui
sont plus riches, plus libéraux...
M. MASSE (Arthabaska): II faudrait poser la question au Conseil du
trésor.
M. TETRAULT: Tout à l'heure, lorsqu'on a posé une question
pour les postes comblés, les employés, l'effectif, on a
répondu 80, dont deux personnes en permanence dans le
Nouveau-Québec? Il y a 225 occasionnels?
M. MASSE (Arthabaska): II y a deux directeurs des régions,
c'est-à-dire qu'on a la région de Fort-Chimo pour
l'administration, une nouvelle division qu'on a faite, et la région de
Poste-de-la-Baleine.
M. TETRAULT: Je ne sais pas, peut-être que je ne connais rien en
administration, mais 68 postes comblés, cela veut dire qu'il y a 66
autres fonctionnaires qui travaillent pour le Nouveau-Québec et qui ne
sont même pas là. Ils sont dans la région de Québec
même. Cela prend du monde pour en faire fonctionner deux à l'autre
bout!
M. VINCENT: Le personnel de soutien.
M. MASSE (Arthabaska): II faut dire que les deux employés
permanents là-bas... On a 200 employés...
M. TETRAULT: Occasionnels.
M. MASSE (Arthabaska): Occasionnels.
M. TETRAULT: Je parle des permanents. Il y a 68...
M. MASSE (Arthabaska): C'est ça, c'est le support technique, le
support administratif pour l'ensemble du Nouveau-Québec.
M. TETRAULT: Je remarque ici, M. le Président, vous avez:
Consultation, ingénieurs-conseils et tout le tralala. Avez-vous des
ingénieurs, des professionnels qui travaillent dans ça?
M. MASSE (Arthabaska): Un ingénieur et un technicien.
M. TETRAULT: Ingénieurs-conseils à "services",
catégorie 4, est-ce que c'est pour la région de Fort George
même, la ville de Fort George?
M. MASSE (Arthabaska): On a un professionnel ingénieur-conseil,
services municipaux, à Fort-Chimo et Poste-de-la-Baleine.
M. TETRAULT: Strictement à ces endroits, $10,000. Mais à:
Achat de services gouvernementaux (eau dans les postes) gouvernement du Canada,
qu'est-ce au juste?
M. MASSE (Arthabaska): Dans certains postes du Nouveau-Québec,
dans certains cas, c'est le gouvernement fédéral qui a tout
l'équipement en eau et c'est eux qui nous vendent ces services. Les
$8,000 sont pour payer ces services.
M. TETRAULT: Vu le développement du territoire de la baie James,
on entend des rumeurs que les Esquimaux se font exploiter dans cette
région. Est-ce que le ministère des Richesses naturelles, avec le
Nouveau-Québec, prend des mesures pour que ces gens-là ne...
M. MASSE (Arthabaska): J'aimerais que vous qualifiiez ça... dans
quel sens?
M. TETRAULT: Dans les arts, les statues de marbre qu'ils font, les pots
qui servent...
M. MASSE (Arthabaska): Dans ce secteur, je pense bien qu'ils ne doivent
pas être exploités parce que c'est eux-mêmes, par les
coopératives esquimaudes, qui commercialisent tout ce qui se fabrique
à...
M. TETRAULT: Je comprends le principe du ministre qui est
épatant, mais connaissant les Esquimaux, assurément... Il a dit
qu'il faut aller dans la région pour le savoir. Un Esquimau
n'établit aucune valeur sur quelque chose. Mettre une valeur à un
couteau de poche, il peut valoir $5,000 pour lui. Il n'y a pas de valeur sur
les articles. Il y en a même, dans la région de Val-d'Or je
parle de chez moi qui ont ramené des sculptures authentiques
esquimaudes et ils les ont eues pour une bagatelle.
M. MASSE (Arthabaska): C'est possible. M. TETRAULT: Le système
coopératif...
M. MASSE (Arthabaska): Remarquez bien que je ne suis pas au courant s'il
existe un marché noir ou du troc à partir de ces articles. Je
sais que, personnellement, j'y suis allé et j'ai acheté une
sculpture; je l'ai trouvée passablement coûteuse.
M. TETRAULT: D'habitude, il a...
M.VINCENT: II ne l'a pas eue du marché noir!
M. MASSE (Arthabaska): A quel coût elles sont vendues dans les
magasins américains...
M. VINCENT: ... ministre pourrait l'avoir.
M. MASSE (Arthabaska): ... ou les magasins de Montréal, par
rapport à leur coût là-bas? Je ne pourrais pas...
M. TETRAULT: J'aurais une autre question concernant le
Nouveau-Québec. J'avais soulevé un point lors de l'étude
des crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, il y a deux ans. Le ministère des Affaires indiennes et du
Nord fait une publicité à l'effet que la seule et unique
manière de pouvoir se rendre dans les territoires du Grand Nord est de
passer par Timmins, compagnie d'aviation Hull Airways. Est-ce que le
ministère peut faire quelque chose pour rectifier...
M. MASSE (Arthabaska): Est-ce que ce n'est pas une situation qui a
changé depuis un an?
M. TETRAULT: Non, j'ai encore vu le dépliant publicitaire
dernièrement. Je ne l'ai pas avec moi, par exemple.
M. MASSE (Arthabaska): II faut dire qu'avant l'avènement du
projet de la baie James, il y avait des difficultés à se rendre
là-bas et que les compagnies ontariennes étaient probablement
plus favorisées que l'entreprise même, de tracés de vols
qui n'existaient même pas de la part du Québec. Mais je pense
qu'avec les travaux de la baie James, il s'est développé de
nouvelles routes aériennes. Il y a des équipements beaucoup plus
nombreux que dans ce temps-là. Je serais porté à croire
que la situation est renversée. Maintenant, est-ce que le
fédéral fait de la publicité dans ce sens-là?
J'aimerais bien avoir ce dépliant.
M. TETRAULT: Je veux bien vous fournir le dépliant.
M. MASSE (Arthabaska): Cela me fera plaisir...
M. TETRAULT: C'est encore la même personne, d'ailleurs, qui fait
le dépliant, M. Humberstone des Affaires indiennes, de Val-d'Or.
M. LESSARD: M. le Président, concernant la politique de
main-d'oeuvre du Nouveau-Québec, en particulier, les 200 occasionnels.
Je comprends qu'il doit y avoir un "turnover" assez fort dans cette
région. Les gens ne vont pas s'installer là pour une
période de dix ans.
Est-ce que le fait que ces gens soient reconnus comme occasionnels ne
crée pas une certaine insécurité chez ces personnes qui
travaillent dans le Nouveau-Québec? Est-ce que ceci permettrait
justement d'accentuer ce "turnover" qui, à ce que je sache, est
assez
malsain. Le problème, je pense, assez fondamental dans le
Nouveau-Québec, est de trouver des personnes qui ne seront pas là
pour un, deux ou même trois ans mais qui vont accepter d'être
là beaucoup plus longtemps. Malheureusement, une fois qu'elles
commencent à connaf-tre le milieu comme l'expliquait un peu le
ministre, ce n'est pas facile, quand on part de nos régions et c'est une
toute nouvelle mentalité et qu'ils se sont rendus vraiment
efficaces, ces gens demandent une mutation, par exemple, je ne sais pas, au
ministère des Richesses naturelles ou ailleurs. Est-ce que la politique
de main-d'oeuvre du ministère tente, en tout cas, de favoriser un
établissement de ces gens, des membres de l'administration du
Nouveau-Québec, sur le territoire d'abord et est-ce que le "turnover"
est passable?
M. MASSE (Arthabaska): Un des grands problèmes est de tenter
d'attirer de la main-d'oeuvre qui va pouvoir s'adapter à ce climat,
à la mentalité, aux gens. Mais je dois vous dire que ce n'est pas
facile, pas uniquement pour la direction générale du
Nouveau-Québec mais également pour une compagnie minière
qui est en exploitation. Ce n'est pas facile à cause des distances et
aussi de l'isolement, c'est surtout cela qui crée des problèmes.
En plus de cela, il faut dire, à cause aussi d'une certaine
pénurie de logements, et de facilités récréatives,
cela non plus n'aide pas. Il y a vraiment des conditions spéciales que
l'on donne à ces employés. Ils ont une prime nordique, ils ont
les revenus que prévoit la convention collective plus un certain
montant. Vis-à-vis de tout cela, nous, en tout cas, on tente de montrer
au nouvel engagé, avant qu'il monte1 au
Nouveau-Québec, ce qu'est le Nouveau-Québec, de quelle
façon se comporter là-bas avec les Esquimaux. Je pense que la
situation s'améliore mais lentement et, en somme, de ce
côté-là, on tente de déployer les plus grands
efforts possible, on tente de découvrir les meilleurs moyens de former
un personnel qui irait sur le territoire mais je dois dire que ce n'est pas
facile.
M. LESSARD: Pourquoi les appelle-t-on occasionnels?
M. MASSE (Arthabaska): A cause de la situation que vous décrivez,
on ne veut pas qu'il y ait des permanents qui demandent des transferts
après un an d'activité là-bas et que nous, on ne soit pas
capable de les engager à Québec. C'est là une des raisons
et aussi le fait qu'en procédant par engagements à chaque quatre
mois, de quatre mois à quatre mois, cela permet également au bout
de quatre mois à l'employé de redescendre dans le sud du
Québec, de prendre quelques jours dans sa famille et de remonter par la
suite. Alors, c'est la meilleure politique, je pense, l'emploi d'occasionnels
au Nouveau-Québec.
M. LESSARD: Est-ce que cela ne crée pas une certaine
insécurité parce que ces gens n'ont aucune protection de la part
du ministère? S'ils signent leur contrat à tous les quatre mois
alors, à un moment donné, si le ministère est...
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que cela se renouvelle
automatiquement. Ce n'est pas un contrat qu'ils négocient de quatre mois
à quatre mois. Cela se renouvelle automatiquement mais si après
quatre mois, le gars a les bleus et qu'il ne peut vraiment pas s'adapter
à ce territoire, au moins il peut revenir et se trouver de l'emploi au
Québec.
M. LESSARD: Après un certain nombre d'années qu'ils sont
demeurés dans le Nouveau-Québec, je ne sais pas, après
deux ou trois ans, est-ce que, à ce moment-là, on leur
reconnaît une certaine permanence?
M. MASSE (Arthabaska): Oui, évidemment.
Ceux qui ont certaines responsabilités là-bas, qui ont un
emploi à caractère occasionnel il y en a une bonne partie
à un moment donné on a besoin d'eux à cause de
leurs connaissances du milieu; ils sont intégrés à nos
effectifs du sud.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions au
programme 6?
M. VINCENT: Programme 6, adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 6, adopté. Programme 7.
Etudes et recherches concernant les hydrocarbures et
l'électricité
M. VINCENT: Au programme 7, M. le Président, est-ce que le
ministre est en mesure de nous parler du nucléaire?
M. MASSE (Arthabaska): La centrale de Gentilly 2, le début de la
construction devrait commencer en 1974 pour entrer en fonctionnement en
1979.
M. VINCENT: Début de la construction, 1974.
M. MASSE (Arthabaska): En 1974, pour entrer en fonctionnement en 1979.
Concernant la radiation, la question que vous posiez à savoir s'il y
avait du danger pour la population des alentours, je dois apporter la
précision j'aurais dû le dire ce matin que les normes
sont établies par le Bureau de contrôle de l'énergie
atomique, c'est fédéral, et que ces normes évidemment sont
respectées. D'ailleurs, il semble qu'il n'y ait eu aucun problème
sur l'environnement, en tout cas jusqu'à présent, non seulement
à Gentilly, mais ailleurs où sont implantées les autres
usines nucléaires au Canada.
M. VINCENT: Maintenant, l'entente est si-
gnée avec le fédéral, le provincial,
l'Hydro-Québec et l'Energie atomique du Canada; c'est
complété, ça, l'entente?
M. MASSE (Arthabaska): L'entente n'est pas encore signée.
M. VINCENT: L'entente n'est pas encore signée.
M. MASSE (Arthabaska): Non, mais disons qu'il semble, de la part de
l'Hydro-Québec, que tout est officieusement bâclé; c'est
une question de délai uniquement.
M. VINCENT: Ah bon! Mais quand même le début des travaux
est prévu pour 1974.
M. MASSE (Arthabaska): Oui, oui.
M. VINCENT: Maintenant, concernant celle existante je ne sais pas
si on a les informations est-ce que l'eau lourde est revenue?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que c'est prévu pour
janvier 1974.
M. VINCENT: L'eau revient en janvier 1974. Elle a servi en Ontario,
à Pickering?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que, comme l'Ontario est beaucoup plus
dépendante que nous de l'énergie nucléaire, cette
pénurie d'eau lourde qui, pas uniquement au Canada, mais ailleurs dans
le monde s'est faite... Alors il y a eu un choix, c'est à cause aussi de
défectuosités de l'usine de Glace Bay qui ne fonctionne pas. Il y
a eu, de la part de l'Energie atomique du Canada, une décision â
l'effet qu'on fermerait Gentilly 1 dès janvier 1974, tel que
prévu...
M. VINCENT: C'est-à-dire qu'elle n'a pas fermé, elle a
cessé ses activités et les employés sont demeurés
là quand même.
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire a cessé de
fonctionner, oui, jusqu'en 1974.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je voudrais parler un peu, dans ce
programme, du port de Gros Cacouna ou de l'Isle-Verte. D'abord, première
question, est-ce que dans l'éventualité de la construction de ce
port, étant donné qu'il semble que le gouvernement du
Québec se soit passablement engagé vis-à-vis de certaines
grandes entreprises... Est-ce que d'abord tous les produits pétroliers
qui prendront le chemin justement du Saint-Laurent, puis se rendront à
l'Isle-Verte et ensuite à Montréal seront complètement
raffinés au Québec ou est-ce qu'une partie seulement sera
raffinée et l'autre sera exportée aux Etats-Unis?
M. MASSE (Arthabaska): Je dois dire qu'il n'y a aucune décision
d'abord du gouvernement concernant le port pour superpétroliers, c'est
un dossier du ministère des Richesses naturelles que nous pilotons
actuellement. Il n'y a aucune décision au gouvernement et je pense qu'en
termes de politiques énergétique, pour atteindre ces objectifs il
serait important qu'il existe un port pour superpétroliers au
Québec pour plusieurs raisons, dont les coûts d'approvisionnement
et aussi parce que les raffineries du Québec, à cause de projets
semblables dans les Maritimes...
Maintenant, ceux des maritimes sont des projets pour vendre des produits
aux Etats-Unis et non pour le marché local. Nous avons à nous
tailler une place au niveau de l'approvisionnement, du fait qu'il ne faudrait
pas que les raffineries de Montréal et celle de Saint-Romuald soient
prises entre la ligne Borden et les limites est du Québec. D'autre part,
il ne faudrait pas non plus que les projets des Maritimes, à un moment
donné, à cause de politiques américaines, soient
obligés de déverser leurs produits raffinés au
Québec. Dans ce contexte, je pense qu'il est essentiel qu'au
Québec on ait un port pour superpétroliers. On sait que le
transport d'avenir pour le pétrole ce sont les superpétroliers de
200,000 à 300,000 tonnes et davantage. C'est dans ce contexte qu'on
s'intéresse aux projets de ports. Il s'est dit bien des choses, mais il
y a aussi des projets d'entreprises autres que ceux du gouvernement et
actuellement des études techniques sont en cours sur la
réalisation de ce port. Sur un projet de port, des études
écologiques sont en cours également. Je pense qu'il ne devrait
pas y avoir de décision du gouvernement aussi longtemps que toutes ces
études, ainsi que celles démontrant les retombées
économiques d'un tel projet dans la région où il sera
construit, ne seront pas complétées.
M. LESSARD: Quand le ministre parle des...
M. VINCENT: Quant au site et à la construction...
Est-ce que le gouvernement fédéral a accepté le
principe de construire un port, soit à Canso?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire que le gouvernement...
M. VINCENT: On appelle cela Canso en Nouvelle-Ecosse?
M. MASSE (Arthabaska): C'est-à-dire qu'il y a Canso...
M. VINCENT: L'Isle-Verte, Gros Cacouna.
M. MASSE (Arthabaska): En somme, il y a Terre-Neuve, la Nouvelle-Ecosse,
le Nouveau-Brunswick qui ont tous des projets de nouveaux ports pour
superpétroliers. Jusqu'à maintenant,
il n'y a pas eu vraiment de décision du gouvernement
fédéral de rendue sur cette question.
M.LESSARD: M. le Président, quand le ministre nous parle...
M. MASSE (Arthabaska): Excusez-moi, mais pour continuer à
répondre à votre question, si on veut construire un port pour
superpétroliers, au départ, c'est pour les besoins du
Québec. Du fait que le pipe-line Portland-Montréal sera
saturé en 76/78, que la croissance du marché augmente entre 6
p.c. et 7 p.c. par année, que les raffineries de Montréal devront
se trouver une autre source d'approvisionnement. Il n'est pas question, je
pense, quand on prépare les projets au plan de rentabilité, de
construire un autre pipe-line, un autre tuyau de Portland à
Montréal. Il en existe déjà trois et maintenant ce sont
les superpétroliers. C'est dans ce contexte que les travaux se font
actuellement.
M. VINCENT: Cela veut dire que le port pourrait un jour desservir
jusqu'à Toronto?
M. MASSE (Arthabaska): Des produits? M. VINCENT: Oui.
M. MASSE (Arthabaska): Théoriquement, oui.
M. VINCENT: Si cela va se compléter.
M.LESSARD: M. le Président, quand le ministre nous dit que des
études écologiques à ce sujet ont été
entreprises, est-ce qu'il pourrait me dire par quel organisme gouvernemental
ces études ont été entreprises? Est-ce qu'il s'agit du
ministère responsable de l'environnement? Est-ce qu'il s'agit de
l'Université du Québec ou de l'université Laval? Qui est
responsable actuellement de faire ces études écologiques?
M. MASSE (Arthabaska): II y a l'INRS qui effectue des travaux sur cela
et il y a les entreprises privées, les firmes
d'ingénieurs-conseils.
M. LESSARD: Le ministre est aussi sans doute au courant que l'une des
raisons qui expliquerait que les Américains puisqu'il semble que
ce soient des capitaux américains et qu'il sera difficile par la suite,
probablement, selon les ententes que détermineront le ministère
et le gouvernement du Québec...
M. MASSE (Arthabaska): Vous parlez de capitaux américains,
pourquoi?
M. LESSARD: Concernant la construction de ce port, c'est-à-dire
pas la construction du port, mais concernant...
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai jamais dit cela.
M. LESSARD: La construction d'un pipeline.
M. MASSE (Arthabaska): Je n'ai jamais dit que ce seraient des
Américains. D'ailleurs, on n'a pas une politique
énergétique pour rien. Il faut appliquer cette politique et il y
a des possibilités qu'il y ait des propositions d'intérêts
québécois et même une certaine participation du
gouvernement dans des projets semblables à cause de l'importance
énergétique du Québec.
M. LESSARD: Le ministre est sans doute au courant des lois qui existent,
par exemple, dans le Maine, dans le Delaware, concernant les
superpétroliers. Si ces Etats américains refusent qu'on
construise des ports de mer pour superpétroliers alors qu'ils sont
situés en plein à l'intérieur de l'océan, comment
justifier que nous les études écologiques le prouveront
puissions admettre que des superpétroliers de 300,000 tonnes
puissent pénétrer à l'intérieur du fleuve
Saint-Laurent? Le ministre me disait l'autre jour que c'est moins dommageable
pour l'environnement d'avoir, par exemple, un transport superpétrolier
de 300,000 tonnes que la multiplication de petits bateaux, je dis:
Peut-être que c'est vrai, mais le problème qui se pose est qu'un
petit bateau qui a un accident dans le fleuve Saint-Laurent, représente
peut-être 20,000 ou 30,000 tonnes de mazout et il est alors possible de
contrevenir à certaines conséquences sur l'écologie mais
si c'est le cas, par exemple, d'un bateau de 300,000 tonnes, je dis: Foutu, le
fleuve Saint-Laurent. N'en parlons plus.
M. MASSE (Arthabaska): II ne faut pas exagérer non plus.
M. LESSARD: Dans la Manche, il y a eu un bateau de 100,000 tonnes et il
y a eu des problèmes. Là non plus on n'exagérait pas.
M. MASSE (Arthabaska): II faut vraiment considérer la question
telle qu'elle est. Ce ne sont pas tellement les accidents qui amènent
une source de pollution comme les échappements...
M.LESSARD: L'accident peut apporter un échappement.
M. MASSE (Arthabaska): ... de ces navires. Les accidents sont en
proportion du nombre de navires et non de la grosseur. Supposons qu'il serait
possible d'acheminer à Montréal un superpétrolier de
300,000 tonnes; comparez 300,000 tonnes par voyage avec six bateaux de 50,000
tonnes. Il y a une différence énorme et ce
pourquoi je faisais cette affirmation il y a quelque temps, c'est qu'il
y a eu aux Etats-Unis énormément de recherche sur cela. Or, le
Conseil de l'environnement américain s'est prononcé d'une
façon claire et précise disant qu'il était plus avantageux
pour l'environnement de se servir de superpétroliers que d'avoir des
multitudes de petits bateaux qui arrivent à Portland et dans les autres
ports américains.
M. LESSARD: Tant et aussi longtemps qu'il n'arrive pas un accident.
M. MASSE (Arthabaska): Je parle du résultat d'une étude du
Conseil américain de l'environnement.
M. LESSARD: II semble que les Etats américains n'ont pas
accepté ces études. Je pense bien qu'il y a une différence
aussi entre l'échappement par exemple, de 300,000 tonnes de mazout et de
50,000 tonnes de mazout.
M. MASSE (Arthabaska): Je veux simplement situer les faits.
M. LESSARD: De toute façon, j'espère que, de ce
côté, le gouvernement sera très prudent et qu'il
entreprendra des études écologiques très poussées
avant de s'engager dans un tel projet, parce que cela peut avoir des
conséquences énormes sur nos ressources fauniques au
Québec. Personnellement, je ne suis pas encore prêt à
appuyer un tel projet.
M. MASSE (Arthabaska): Pardon?
M. LESSARD: Personnellement, je ne suis pas encore prêt à
appuyer un tel projet.
M. TETRAULT: Est-ce qu'il y aurait de la vérité dans la
rumeur qui circule à l'effet que les recherches de Soquem
présentement aux Iles-de-la-Madeleine seraient pour faire
éventuellement...
M. MASSE (Arthabaska): Soquip?
M. TETRAULT: Soquem. Le service minier.
M. MASSE (Arthabaska): Nous sommes au secteur du pétrole.
M. TETRAULT: Oui, mais je reviens à cela aussi... Que les
recherches qui se font là seraient peut-être éventuellement
pour faire des dépôts, des réservoirs pour les
pétroliers et un port de mer éventuel?
M. MASSE (Arthabaska): Je pense que le but premier est d'exploiter la
mine de sel et le vendre. Il y a eu un permis de recherche de réservoir
souterrain d'émis, mais il n'y a rien de concret à l'effet qu'il
y aurait des réservoirs souterrains dans cette partie du Québec
qui serviraient au stockage de pétrole.
Surtout pas, encore moins pour des fins américaines.
M. TETRAULT: Des fins quoi?
M. MASSE (Arthabaska): Des fins américaines.
M. TETRAULT: Ah non, c'est strictement pour des fins
québécoises. Ils ont leurs problèmes, on a les
nôtres.
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 7. Adopté. Programme 8, la
Régie de l'électricité et du gaz.
Régie de l'électricité et du gaz
M. LESSARD: Au programme 8, M. le Président, est-ce que c'est la
régie qui doit accepter les... Non, je pense que c'est la régie
des services publics, d'accord.
M. VINCENT: Moi, en ce qui me concerne, d'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, programme 8. Adopté. Messieurs,
ceci termine l'étude des crédits du ministère des
Richesses naturelles.
M. MASSE (Arthabaska): Je voudrais, avant d'ajourner les travaux,
remercier mes collaborateurs de leur présence et de leur aide, et
également, le sous-ministre adjoint, M. Mar-coux. Je pense bien que la
discussion a été des plus positives.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17 h 32)