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Commission permanente
des richesses naturelles
et des terres et forêts
Etude des crédits du ministère des
Terres et Forêts
Séance du mercredi 26 mai 1976 (Dix heures onze minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente des
richesses naturelles et des terres et forêts): A l'ordre, messieurs!
La commission des richesses naturelles et des terres et forêts se
réunit pour l'étude des crédits du ministère des
Terres et Forêts.
Les membres de la commission pour la séance d'aujourd'hui sont
les suivants: MM. Assad (Papineau), Bédard (Chicoutimi), Bellemare
(Johnson), Bérard (Saint-Maurice), Carpentier (Laviolette), Brown
(Brome-Missisquoi), Toupin (Champlain), Faucher (Nicolet-Yamaska), Lessard
(Saguenay), Malouin (Drummond), Pelletier (Kamouraska-Témiscouata),
Perreault (L'Assomption), Larivière (Pontiac), Samson (Rouyn-Noranda).
Le rapporteur, M. Faucher (Nicolet-Yamaska).
Nous étions rendus au programme 4, élément 2.
Contrôle de l'utilisation. Je ne me souviens pas qui avait la parole.
M. Toupin: M. le Président, je ne sais pas non plus.
Probablement que c'était ou le député de Saguenay ou un
autre membre de la commission. Alors, j'ai deux documents que je voudrais
déposer ce matin, demandés d'ailleurs par le député
de Saguenay, à titre de renseignements. Ici, c'est tout le bois des
producteurs privés mis sous contrats, contrats qui ont été
respectés en entier et contrats qui n'ont pas été
respectés. Les cédules de livraison ne sont pas sur cela, sauf la
première date de la première cédule; les dates des autres
cédules ne sont pas inscrites sur le document, mais cette cédule
avait été retardée d'un mois ou deux, je pense, au
chapitre des livraisons.
Le Président (M. Séguin): Y a-t-il des copies?
M. Toupin: II y a deux ou trois copies. L'autre document, M. le
Président, est l'arrêté en conseil concernant le
problème des surplus de matière ligneuse au Québec, y
compris, évidemment, les copeaux et le bois des producteurs
privés invendu. Cet arrêté en conseil est en vigueur
déjà depuis un bout de temps et a déjà
commencé à s'appliquer en réduisant, au chapitre des
compagnies, leur exploitation sur les terres publiques à 50% des
demandes formulées originalement. Peut-être avez-vous
déjà une copie de cet arrêté en conseil?
M. Lessard: Non, c'est pour cela que j'ai demandé qu'il
soit déposé.
M. Toupin: Bon, je le dépose.
M. Lessard: Parfois cela arrive que je vous demande de
déposer un document, même si je l'ai, mais quand il s'agit de
documents non publics. Je pense qu'on pourrait demander qu'on en fasse des
copies pour les autres membres de la commission parlementaire.
M. Toupin: Si les autres membres sont intéressés,
je n'y vois pas d'inconvénient, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Document
déposé.
Utilisation de la forêt
M. Toupin: A l'élément 2 du programme 4, M. le
Président, il est question du contrôle de l'utilisation de la
forêt; cela comprend en particulier le mesurage, la vérification
du mesurage, la vérification des travaux pendant et après les
exploitations...
M. Lessard: La vérification des plans de gestion
aussi.
M. Toupin: Oui, tout le travail relié à
l'exploitation avant et après.
M. Lessard: Justement, M. le Président, en relation avec
cet élément, je voudrais souligner encore une fois un article de
M. Robert Héroux paru dans la revue Ressources où on parle du sol
de la rive nord du Saint-Laurent et particulièrement du sol de la
Côte-Nord, qui est particulièrement fragile. C'est dans cet
article qu'on donne l'exemple de certains éboulements, soit à la
rivière Moisie et à la rivière Pentecôte. On
souligne particulièrement dans la revue Ressources que dans cette zone
l'équilibre entre les différentes composantes... Malheureusement,
je n'ai pas cet article, soit qu'on l'ait enlevé ou qu'on n'ait pas
indiqué la date...
M. Toupin: Si vous permettez, M. le Président, j'ai pris
connaissance à deux reprises des articles écrits par M.
Héroux et j'ai communiqué également avec lui pour discuter
du contenu de ses articles et des éléments scientifiques qu'ils
contenaient. D'après plusieurs des interventions qu'il fait, il est
évident que pour ces rivières de la Côte-Nord il y a
toujours danger d'éboulement et il faut être très
délicat lorsque nous réalisons des travaux d'exploitation
forestière surtout sur les rives des rivières.
M. Lessard: Justement. M. le Président, je ne veux pas
revenir sur la question de la rivière Pentecôte et de la
rivière Moisie, mais M. Héroux énonce un certain nombre de
recommandations dans son article. D'abord: a) que dans la zone du plateau
laurentien, on se contente d'appliquer les normes établies par le
ministère des Terres et Forêts pour l'ensemble du Québec;
b) que sur les surfaces constituées de matériel granulaire dans
la zone littorale et dans les grandes vallées, les méthodes
employées pour l'exploitation forestière
et la construction des chemins soit telle qu'or puisse protéger
d'une façon adéquate la couche d'humus à la surface du
sol.
La deuxième recommandation, en ce qui concerne ces surfaces,
c'est que le microdrainage, dans les sections à topographie plane, soit
respecté. Troisièmement, que la zonation faite pour les
superficies devant êïre exploitées par Rayonier Québec
c'est sur ceia surtout que je veux insister dans les quatre ou
cinq prochaines années soit étendue à toute la forêt
domaniale de la Côte-Nord. Quatrièmement, que des directives plus
précises soient données pour la construction des chemins
forestiers pour la poursuite des opérations forestières le long
des lacs et des rivières en zone littorale et dans les grandes
vallées.
On sait qu'actuellement Rayonier Québec fait de l'exploitation
forestière dans cette région. A moins que le ministre ne mette en
doute les affirmations de M. Héroux, n'étant pas
spécialiste, je me base un peu sur ces affirmations pour demander au
ministre: Est-ce que, dans le cas de Rayonier Québec, on a établi
un certain nombre de conditions très strictes de façon à
appliquer une surveillance très sévère pour éviter
que le sol ne soit détruit de façon permanente? On sait
très bien on en parlait l'autre jour qu'il s'agit d'un sol
fragile, qu'il s'agit d un sol quelquefois assez mince. Lorsque vous
détruisez l'humus, lorsque vous détruisez ce sol superficiel, on
ne peut plus penser à la régénération de la
forêt. Il est extrêmement important, à un moment
donné, de prendre des mesures sévères, mais surtout de
prendre des mesures qui seront appliquées. En effet, je sais combien de
mesures ont été demandées et exigées de la part de
certains ministères du gouvernement et n'ont jamais été
respectées par les compagnies.
Alors, est-ce que la compagnie Rayonier Québec, comme telle, et
d'autres compagnies, mais particulièrement Rayonier Québec,
à cause de la fragilité du sol de la Côte-Nord, est soumise
à des mesures particulières?
M. Toupin: M. le Président, je ne soutiendrai pas que les
mesures que le ministère a prises sont exactement celles que
préconise M. Héroux, mais je puis soutenir que toutes les
précautions, je dirais même maximales ou optimales, ont
été prises pour que nous puissions assurer, d'une part, le
fonctionnement normal de la nature dans ce secteur et, d'autre part, pour que
nous assurions la régénération de la forêt sur une
période normale aussi, qui peut s'étendre de 50 à 70
ans.
M. Lessard: Mais quelles mesures?
M. Toupin: Ce sont les mesures traditionnelles applicables aux
sols selon leur qualité, selon la densité de ia forêt,
etc.
M. Lessard: Les mesures traditionnelles, c'est quoi?
M. Toupin: C'est variable. Si, par exemple, je prends un secteur
où, une fois la coupe à blanc faite, il n'est pas possible que le
sol puisse recevoir normalement la semence, on oblige les compagnies à
une sorte d'intervention semblable à du labour du sol,
c'est-à-dire qu'on fait traîner des instruments derrière
des tracteurs pour ameublir le sol et pour faciliter la germination de la
semence. C'est un exemple que j'apporte, entre autres.
Sur la Côte-Nord, nous avons pris les mesures appropriées,
soit de cette nature ou d'autre nature, pour favoriser
précisément la régénération de la
forêt.
Quant aux chemins forestiers, je pense qu'ils sont sous la
responsabilité du ministère, en ce qui concerne le secteur de la
Côte-Nord, grosso modo. S'il ne les construit pas, c'est lui qui, tout au
moins, fait les plans et devis des chemins.
Le ministère est responsable, à ce moment-là, de
l'endroit où les chemins sont construits, de la qualité de la
construction des chemins, etc. Actuellement, est-ce que le ministère a
à réviser les plans de la compagnie?
Dans le cas de HT Rayonier, on m informe que, dans le contrat
d'approvisionnement, les chemins sont sous la responsabilité de !a
compagnie, mais cela n'échappe sans doute pas à !a surveillance
du ministère sous quelque forme que ce soit. Au début, cela
échappe... Parfait, d'accord.
M. Lessard: Autrement dit, la compagnie Rayonier Québec
est soumise aux mêmes mesures que n'importe quelle autre compagnie.
M. Toupin: De façon générale, oui, mais...
M. Lessard: il n'y a pas de mesures spéciales?
M. Toupin: II y a certaines mesures particulières dans le
cas de Rayonier; il y a certaines mesures particulières dans le cas
d'autres compagnies. Mais il faut soutenir qu'au moment où Rayonier
s'est installée au Québec la politique du ministère des
Terres et Forêts relativement aux révocations n'était pas
encore appliquée, n'était même pas discutée de
façon définitive au niveau du gouvernement. C'est un contrat qui
a été préparé, je ne sais pas, il y a quatre ou
cinq ans, je suppose. En 1972. A ce moment-là, la nouvelle politique
forestière n'était pas en place.
Mais il y a eu, à ce moment-là, des...
M. Lessard: La loi a été adoptée en
1972.
M. Toupin: Oui, mais l'ensemble de la programmation
n'était pas encore en place.
Les équipes de gestion n'étaient pas encore en place, etc.
C'est un contrat qui contient des particularités, mais qui ne sont pas
nécessairement conformes au nouveau contrat d'approvisionnement qu'on
aura avec les compagnies, au moment où on révoque les concessions
forestières.
M. Lessard: Sont-elles soumises à des plans
sylviculture?
M. Toupin: Je pense que toutes les compagnies sont soumises
à un certain nombre de normes. Je n'ai pas exactement les
données. Je ne sais pas si, parmi les fonctionnaires, il y en a un qui
pourra donner, grosso modo, les exigences qu'on pose aux compagnies
relativement au reboisement, la participation des compagnies, la participation
du ministère, etc. Qui est le plus renseigné sur cette question?
Quelles sont les exigences qu'on pose aux compagnies en ce qui concerne le
reboisement, la sylviculture en général?
De façon générale, dans les nouveaux contrats
d'approvisionnement, on demande aux compagnies de dépenser $0.15 le
cunit coupé...
M. Lessard: Garanti.
M. Toupin: ... pour assurer la pérennité de la
forêt. La plupart du temps, ceia prend la forme de reboisement ou de
travaux préparatoires au reboisement. En ce qui concerne le reboisement,
c'est la politique actuellement appliquée.
M. Lessard: Vous demandez cela dans les nouveaux contrats
d'allocation.
M. Toupin: C'est dans les contrats d'allocation depuis deux ans,
je pense. Depuis trois ans.
M. Lessard: Est-ce que les compagnies qui sont déjà
installées comme Québec North Shore, CIP, sont soumises à
ces exigences?
M. Toupin: Elles sont soumises à ces exigences quand il y
a passation d'un contrat d'approvisionnement nouveau.
M. Lessard: Les contrats d'approvisionnement sont renouvelables
chaque année?
M. Toupin: Les contrats d'approvisionnement sont pour des
périodes qui varient de 5 à 20 ans.
M. Lessard: D'accord, mais normalement vous avez la
possibilité, d'après votre contrat, de renégocier les
dates, c'est-à-dire que c'est donné sur une période de 20
ans, mais renouvelable annuellement. Un peu comme un bail, lorsque vous vous
engagez sur une période de 15 à 20 ans, ou un peu comme un bail
de club privé où c'est possible, à l'intérieur
d'une période, même après deux ans ou trois ans, d'annuler
si les conditions ne sont pas respectées.
M. Toupin: Tout contrat porte une clause de renégociation
si toutefois le contrat n'est pas respecté. On parle d'une autre...
M. Lessard: Combien existe-t-il de ces compagnies qui sont
soumises au plan de sylviculture et qui ont vu leur contrat
renégocié depuis deux ans?
M. Toupin: A moins que je fasse erreur, sur les concessions
forestières, historiquement, il n'y a pas eu d'engagement ni de la part
du gouvernement ni de la part des entreprises de faire des travaux sylvico'es.
Néanmoins, certaines compagnies ont accepté, en collaboration
avec le ministère, de faire des travaux sylvicoles sur leurs
territoires, tantôt des territoires privés, tantôt des
concessions forestières.
Par exemple, les ententes avec Domtar ont contribué à
améliorer une partie de la forêt privée, ou une partie de
la forêt concédée à Domtar ou une partie de la
forêt domaniale. Je ne sais pas exactement, mais je sais qu'il y a eu des
travaux en collaboration. Il y a d'autres compagnies, par ailleurs, qui font
des plantations. La Consol, par exemple, fait trois millions de plants par
année. Il y a des compagnies qui, en vertu d'ententes historiques, des
concessions forestières, ne font pas de travaux sylvicoles proprement
dits. Cependant, plusieurs d'entre elles sont disposées à faire
certains travaux, notamment, pour assurer la pérennité, pour
s'assurer que le sol soit prêt à recevoir la semence au moment
où elle tombe.
M. Lessard: Autrement dit, pour l'ensemble des compagnies, c'est
laissé à leur bonne volonté.
M. Toupin: Je ne crois pas qu'on puisse dire cela. Pour les
contrats d'approvisionnement, il y a des exigences bien strictes.
M. Lessard: Pour les nouveaux contrats.
M. Toupin: Oui. Sur les terres domaniales, il y a
également des ententes bien strictes, mais sur les concessions
forestières traditionnelles, il y a certaines initiatives qui sont
prises de part et d'autre et qui n'ont pas un caractère coercitif, mais
un caractère de collaboration et de bonne volonté de part et
d'autre.
Il ne faut pas oublier non plus que sur toutes les terres de la
Couronne, sous forme de concessions ou autrement, toutes les exploitations des
particuliers, des compagnies se font en vertu de plans d'exploitation qui sont
négociés et acceptés par le ministère des Terres et
Forêts. A l'occasion de ces négociations, le ministère
arrive avec ses exigences, impose des conditions qui varient avec les endroits
et qui tiennent compte de la construction des chemins, qui tiennent compte des
exigences nouvelles du ministère. Ce qui veut dire qu'il y a une
intervention annuelle, au niveau des plans d'exploitation, du ministère
des Terres et Forêts. Ce n'est pas laissé entièrement au
bon vouloir des compagnies qui ne peuvent pas faire nécessairement tout
ce qu'elles veulent sur les terres publiques.
M. Lessard: Quels sont les moyens que possède le
ministère des Terres et Forêts pour faire appliquer justement ces
plans qui sont soumis et acceptés par les compagnies? Les plans de
coupe, les plans de gestion.
M. Toupin: Comme on vient de l'expliquer, dans les plans de
gestion qu'on prépare actuellement et les programmes de coupe qu'on
prépare
avec les compagnies, on commence à poser un certain nombre
d'exigences qui n'existaient pas auparavant. Je pense que l'exemple le plus
concret, c'est qu'on veut protéger les abords des lacs et des
rivières pour éviter l'érosion, pour éviter
l'assèchement des lacs, etc., ce qui n'existait pas il y a cinq ou six
ans. Maintenant, cela existe et c'est appliqué.
M. Lessard: Cela existait. La loi des trois chaînes
existait.
M. Toupin: Oui, comme propriété gouvernementale.
Mais la loi des trois chaînes ne dit pas qu'on ne doit pas couper le
bois. La loi des trois chaînes dit que c'est la propriété
gouvernementale pour trois chaînes.
M. Lessard: Pour le couper, il faut demander la permission.
M. Toupin: Pas nécessairement.
M. Lessard: A ce moment-là, si je vais couper du bois chez
vous, sur votre terrain privé...
M. Toupin: Oui, cela prend un permis de coupe.
M. Lessard: C'est cela. D'accord.
M. Toupin: Cela prend un permis de coupe, mais la loi des trois
chaînes n'interdit pas au ministère...
M. Lessard: De vendre le bois. C'est-à-dire que vous
pouvez faire de la coupe sélective. En fait, vous pouvez même
couper le bois avec la permission du propriétaire.
M. Toupin: Ce qu'on pourrait appeler un traitement sylvicole sous
quelque forme que ce soit. Alors, il y a déjà un certain nombre,
je pense, d'exigences comme cela qu'on impose à l'ensemble des
compagnies. Mais, lorsqu'on parle du reboisement, lorsqu'on parle de travaux
sylvicoles autres que ceux de protection de certaines zones, comme on l'a
expliqué tantôt, au niveau d'un certain nombre de plans
d'approvisionnement, on impose des exigences concrètes au niveau des
programmes de coupe. On impose un certain nombre d'exigences, mais je ne pense
pas qu'on puisse affirmer actuellement que le ministère impose à
tous, au même niveau, les mêmes exigences à cause de
l'historique des concessions forestières, mais, sur les terres
publiques, les forêts domaniales, sur les concessions forestières
rétrocédées, le gouvernement, dans ses nouveaux plans
d'allocation, exige un certain nombre de travaux sylvicoles.
M. Lessard: En parlant de Rayonier Québec on le
soulignait l'autre jour est-ce que le ministre s'est informé si
les phases 2 et 3, selon l'engagement qu'on souligne dans l'entente concernant
les trois phases, vont être concréti- sées? Est-ce qu'on va
se diriger vers les phases 2 et 3 ou est-ce que ces deux phases sont mises en
doute actuellement? Est-ce qu'il y a eu des négociations entre Rayonier
Québec et le ministre?
M. Toupin: Pas de négociations. J'ai rencontré la
compagnie et j'ai discuté avec elle du contrat d'approvisionnement.
Il est très net, dans le contrat d'approvisionnement, qu'il y a
trois phases, la première, la deuxième et la troisième.
Quant à la phase deux c'est en 1982, si ma mémoire est
bonne la compagnie n'a pas donné d'indication qu'elle se
désisterait de cet engagement, pas plus qu'elle n'a donné une
indication nette qu'elle entrerait dans la deuxième phase. La compagnie
a jusqu'en 1982 pour prendre une décision finale sur cette
deuxième phase, si ma mémoire est bonne. Est-ce cela 1982, pour
la deuxième phase? En tout cas, 1980 ou 1982, on pourra peut-être
jouer sur les années, une ou deux, mais c'est sans doute après
1980.
Mais la compagnie est informée je n'ai pas passé
par quatre fenêtres et deux portes pour le lui dire, lorsque je l'ai
rencontrée que, s'il n'y a pas réalisation de la
deuxième phase du projet, il y a automatiquement révision du
contrat d'approvisionnement, sans aucune hésitation.
M. Lessard: Maintenant, est-ce qu'on est assuré
justementje n'ai pas eu le temps de regarder les documents que m'a remis
le ministre ou est-ce qu'on a les moyens nécessaires de s'assurer
que les compagnies coupent véritablement selon les plans qui sont
déterminés par le ministère?
M. Toupin: Je pense que oui. De façon
générale, je pense que oui. Qu'il y ait certains petits accros de
part et d'autre, je le reconnais. J'ai fait le tour des régions, en tout
cas. Je rencontre les compagnies il me reste encore quelques
régions à faire et je puis soutenir que plusieurs
compagnies m'ont fait valoir que les exigences qu'on imposait étaient
déjà trop fortes et que cela leur occasionnait des coûts
additionnels de production. Qu'il y ait un certain nombre d'aspects des
ententes ou des programmes qui ne soient pas intégralement
respectés, je pense que c'est possible. Le sous-ministre pourrait
peut-être ajouter à cela.
Evidemment, le contrôle dont nous parlions tout à l'heure,
qui se fait au niveau de la préparation des plans d'exploitation,
continue de s'exercer dans des rapports après coupe, auxquels les
compagnies ou tous les exploitants sont tenus, qui sont préparés
selon les normes et les exigences du ministère et vérifiés
par les officiers du ministère. Ces opérations débouchent,
assez souvent, sur des pénalités aux exploitants qui n'ont pas
respecté certaines exigences du ministère.
M. Lessard: II y a eu des pénalités?
M. Toupin: II y en a eu et il y en a régulièrement,
à tous les niveaux des exploitants.
M. Lessard: Concernant la forêt domaniale de Saguenay,
est-elle entièrement réservée, actuellement, à
SAMOCO ou si d'autres utilisateurs peuvent obtenir certains droits de coupe sur
cette forêt domaniale?
M. Toupin: Elle n'est pas entièrement
réservée à SAMOCO. Il y a une restriction; au chapitre des
résineux, elle est réservée, pour ce qui en reste,
à la scierie SAMOCO, mais il y avait certains autres utilisateurs qui
étaient déjà dans ce territoire et à qui on a
conservé les droits déjà acquis.
M. Lessard: Alors, dans le cas des résineux,
épinette, sapin et pin gris, est-ce qu'actuellement elle est
entièrement utilisée?
M. Toupin: Non' elle n'est pas à 100% utilisée,
parce que l'usine est encore en période de rodage; l'usine n'a pas
encore atteint plus, probablement, que 50% de sa possibilité de
sciage.
Donc, cela se reflète sur les coupes en forêt. Mais on m'a
souligné récemment, et c'est une recherche que fait
présentement le ministère, que, si l'entreprise fonctionnait
à 100%, on se demande si les approvisionnements seraient suffisants
actuellement.
Je sais qu'il y a une recherche qui se fait actuellement au chapitre des
inventaires pour donner une plus grande sécurité à cette
entreprise quant à l'approvisionnement.
M. Lessard: Le problème qui se pose et dont on m'a
parlé, c'est que le territoire s'étend pratiquement de
l'arrière de Sault-au-Mouton, je pense, jusqu'à
Sacré-Coeur, même il dépasse Sacré-Coeur. Ainsi,
certaines petites scieries, peut-être marginales mais qui sont
importantes dans un milieu où il y a du chômage et où il
n'y a pratiquement pas d'industrie, ne peuvent trouver à s'alimenter
à cause de cette exclusivité.
N'y aurait-il pas lieu, étant donné que je douterais que
SAMOCO vienne couper directement derrière Sault-au-Mouton, de s'associer
à des groupements populaires, c'est-à-dire des genres de
coopératives, pour permettre à ces populations de vivre de la
seule activité qui reste au niveau du village, à savoir la
forêt? Les compagnies forestières sont parties, maintenant, il n'y
a à peu près plus rien. A Sault-au-Mouton, il y a une compagnie
forestière; comme vous dites, ce qui reste de la forêt,
maintenant, SAMOCO l'a. J'assistais l'autre jour à une réunion de
la population de Sault-au-Mouton. Ils pensent un peu eux aussi à former
il y a eu de mauvaises expériences un genre de
coopérative, comme c'est le cas un peu à Berge-ronnes, pour
pouvoir vendre à SAMOCO ou Do-nohue.
Dans les circonstances, il serait difficile d'obtenir des droits de
coupe.
M. Toupin: Ecoutez, d'abord il faut partir d'un principe
fondamental, c'est que la forêt a une limite, la forêt a des
contraintes naturelles qu'on ne peut pas briser; c'est le premier principe. Le
deu- xième principe, c'est, parce que la forêt a des contraintes,
qu'il faut nécessairement que le ministère impose des contraintes
dans l'implantation de nouvelles entreprises. Il n'y a pas une semaine, je
pense, qui se passe au ministère sans que j'aie de la part d'une
municipalité ou d'un promoteur une demande de permis ou de coupe ou de
construction d'usine.
J'ai rencontré il n'y a pas tellement longtemps, encore, la
chambre de commerce d'une des municipalités du Bas-Saint-Laurent dont le
nom m'échappe, où on voulait construire une nouvelle usine, mais
il n'existe pas, actuellement, assez de bois pour satisfaire les besoins des
usines qui sont déjà sur le territoire. Le ministère a en
place, présentement, une équipe qui fait la révision de
tout ce qu'on a d'inventaires au Québec et essaie de nous proposer un
plan intégré, c'est-à-dire éviter, par exemple, que
des bois alimentent une usine qui est déjà trop loin, etc. Alors,
ce travail n'est pas complété. D'autre part, le ministère
a comme politique, depuis quelques années, de ne pas donner de permis
à d'autres groupes que ceux qui sont possesseurs d'une entreprise de
transformation. Cela peut être une usine de sciage, une usine de
pâtes kraft, papier, etc.
Il arrive, par ailleurs, que certaines entreprises font couper leur bois
par ce qu'on a appelé communément des "jobbers". On n'y voit pas
d'inconvénient, le ministère ne s'oppose à cela. Moi, je
ne verrais pas d'inconvénient à ce que, par exemple, SAMOCO
confie à la coopérative X le soin de faire son exploitation
forestière. Cela se produit, par exemple, au niveau de la scierie
Saguenay, si ma mémoire est bonne, où il y a une
coopérative qu'on appelle est-ce que c'est la coopérative
Bergeronnss? Grandes-Bergeron-nes qui fait les coupes pour cette
entreprise.
Je ne vois pas d'inconvénient à ce que les compagnies
puissent utiliser les coopératives pour les faire. D'ailleurs, beaucoup
de compagnies le font avec des individus. Elles disent au gars:
Achète-toi telle machine et puis on va t'assurer que tu vas couper tant
de cunits par année. Je ne vois pas d'inconvénient à cela,
mais le ministère hésite à imposer aux compagnies les
formes d'exploitation de la pâte.
M. Lessard: Autrement dit, si, par exemple, une
coopérative se constituait à Sauit-au-Mouton, il faudrait qu'elle
négocie directement avec SAMOCO?
M. Toupin: Avec SAMOCO. Si toutefois il y a une entente qui
intervient entre SAMOCO...
M. Lessard: Avec la supervision du ministère...
M. Toupin: Oui, toujours, les mêmes normes s'appliquent,
les mêmes conditions d'exploitation s'appliquent. Le ministère ne
voit pas d'inconvénient à cela.
M. Lessard: Je conviens du principe émis par
le ministre parce que, lorsqu'on établit une entreprise, il faut
lui assurer un approvisionnement, mais vous conviendrez en même temps que
les gens qui demeurent à Saint-Paul-du-Nord ou Sault-au-Mouton, eux,
s'interrogent sur la propriété de leur forêt lorsqu'on leur
dit: II est impossible d'obtenir parce que c'est quand même
à un certain nombre de milles, c'est à une quarantaine de milles
de Sacré-Coeur des droits de coupe sur la forêt domaniale
alors que c'est directement derrière leur municipalité.
Par ailleurs, quand on leur explique j'ai eu l'occasion de
l'expliquer moi-même qu'il y a une entreprise là et qu'il
faut quand même lui assurer une certaine alimentation, qu'à ce
moment-là il va falloir probablement s'entendre avec SAMOCO pour
constituer la coopérative et vendre parce que cela vous prend un
marché, le marché, bien, il est à SAMOCO.
M. Toupin: il serait peut-être bon de préciser que,
dans le cas des Grandes-Bergeronnes, le ministère a innové
justement en octroyant un permis conjoint à SAMOCO et à la
coopérative, comme vous le savez sans doute. D autre part, en ce qui
concerne Saint-Paul-du-Nord et Sau!t-au-Mouton, le ministère est
présent aux négociations actuellement et son intention est
d'amener nous sommes bien conscients que cela va se traduire par quelque
chose de très concret prochainement les coopératives de
ces deux endroits à prendre vie et exploiter pour SAMOCO. Il semblerait
que ce serait une solution intéressante pour tout le monde.
Sauf que le ministère, comme on le soutenait tantôt, ne
peut imposer, mais est prêt à collaborer. Je pense que la scierie
Saguenay est assez typique à ce niveau. On a rencontré
c'est cela? la scierie Saguenay.
M. Lessard: La scierie Saguenay. Vous avez sans doute eu des
représentations concernant la scierie Saguenay, directement au
ministère je pense que c'est au ministère et
ensuite à REXFOR.
M. Toupin: Oui, j'ai rencontré personnellement...
M. Lessard: M. Fortin.
M. Toupin:... M. Fortin et les autres impliqués.
M. Lessard: C'est actuellement en discussion mais il n'y a rien
de concrétisé concernant... d'ailleurs, je pense que REXFOR a le
dossier actuellement.
M. Toupin: II ne faudrait pas que je fasse erreur, quand je
parle... laquelle des scieries?
M. Lessard: Celle qui est située à
Bergeron-nes.
M. Toupin: A Bergeronnes, celle que j'ai visi- tés. Oui,
d'accord. Le dossier est à l'étude actuellement. Je parle de
l'autre scierie. Comment s'appelle-telle, la coopérative qui
était venue nous voir? Quand on est allés au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, on a rencontré une coopérative. Comment
s'appelle-t-elle? La coopérative Laterrière, qui a un contrat de
coupe avec la scierie Hervé Tremblay de Bagotville ou Port-Alfred.
M. Lessard: Cela va, M. le Président. Elément 2,
adopté.
Le Président (M. Séguin): Elément 2,
adopté. Elément 3?
Voirie forestière
M. Lessard: A l'élément 3, quels sont les
principaux projets de voirie forestière qui sont prévus cette
année? Est-ce qu'on pourrait savoir les régions où ces
projets sont prévus? Il s'agit bien de projets qui sont exclusivement du
ressort du ministère des Terres et Forêts.
M. Toupin: Quels sont les principaux projets, cette année,
de voirie forestière, à savoir les endroits, les budgets, grosso
modo, et le nombre de milles?
Il y a le budget de l'entente fédérale-provinciale,
l'entente auxiliaire. Vous voulez avoir cela par région, je suppose?
Pour 1976/77, Saguenay-Lac-Saint-Jean, $1 287 000; Noid-Ouest
québécois, $2 850 000; Côte-Nord, $1 295 000.
A même l'entente, il y a un pont qu'on va faire dans le
Nord-Ouest, en dehors de ces projets, sur la rivière Mégiscane,
qui est estimé à $568 000.
M. Lessard: Cela, c'est l'entente
fédérale-provinciale.
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: Est-ce qu'il y en a d'autres dans l'entente
fédérale-provinciale?
M. Toupin: Non. M. Lessard: Bon.
M. Toupin: Pour un total de $6 559 000, qui comprend en
particulier trois régions: Côte-Nord, Saguenay-Lac-Saint-Jean et
Nord-Ouest.
M. Lessard: II s'agit toujours de constructions qui sont sur la
forêt domaniale?
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: Est-ce qu'il s'agit de régions dont les coupes
ont été allouées à certains concessionnaires?
M. Toupin: Vous voulez dire des forêts domaniales
actives?
M. Lessard: C'est cela, actives.
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: C'est le cas de la Côte-Nord, par exemple,
où les travaux se font à Sacré-Coeur et à SAMOCO,
je pense.
M. Toupin: Oui. Je peux les donner. M. Lessard:
Donnez-moi-les donc, oui.
M. Toupin: A Sacré-Coeur, trois milles de construction de
chemin; aux Outardes, dix milles de construction de chemin;
Rivière-au-Tonnerre, deux milles cela, c'est dans le cadre de nos
programmes spéciaux Rivière-Saint-Jean, un mille,
Natashquan, un mille. Il y a par la suite, évidemment, la signalisation
routière, etc., plus, évidemment, la construction du pont sur la
rivière Mégiscane, $568 000, mais ceia, c'est dans le Nord-Ouest
québécois au lieu d'être sur la Côte-Nord.
M. Lessard: Dans le cas du Nord-Ouest, c'est sur quelle
distance?
M. Toupin: Dans le Nora-Ouest, vous avez
Quévillon-Matagami, deux milles; le canton Fon-teneau, quatre milles de
construction de chemin; le canton Mazarin, deux milles; Val-d'Or-Laforce,
treize milles de construction de chemin, toujours; le lac Waswanipi, sept
milles; Béarn, six milles, plus la signalisation routière et plus
le pont dont on parlait tantôt qui est surtout sur la rivière.
M. Lessard: D'accord. Lac-Saint-Jean?
M. Toupin: Le Lac Saint-Jean, vous avez Cha-pais, 5 milles,
Sainte-Marguerite, 9 milles, les lacs Frotet et Waconichi, 1 mille, le
Bras-du-Nord je ne savais pas que le Nord avait un bras 7 milles,
le lac Margonne, 3 milles, plus les autres.
Vous avez les chiffres qu'on vous a donnés tantôt, $1 287
000 pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, etc.
M. Lessard: Ces projets entrent-ils dans les $7 985 000? Cela
entre dans les $7 985 000.
M. Toupin: C'est cela. Les ententes sont dans le budget.
M. Lessard: Les ententes sont dans le budget régulier.
M. Toupin: Pas toutes.
M. Lessard: Cela veut dire...
M. Toupin: La forêt privée n'est pas dans notre
budget. C'est un fonds de l'OPDQ, j'y reviendrai tantôt.
M. Lessard: Donc $6 559 000. Il reste, en fait, $1 400 000. Dans
le budget du ministère concernant la voirie forestière sont
compris les transferts que nous obtenons du gouvernement fédéral,
les ententes auxiliaires déjà signées.
M. Toupin: Cette année, les ententes auxiliaires sont dans
les budgets sectoriels, à l'exception du fonds spécial de l'OPDQ
qu'on ne retrouve pas dans le budget régulier des ministères,
mais qui est ajouté. On le verra tantôt au sujet de la forêt
privée où on a des ententes particulières avec l'OPDQ.
M. Lessard: Les $1 500 000 qui restent, est-ce que c'est pour
l'administration?
M. Toupin: Non, je pense qu'il y a des travaux de construction
aussi dans la différence. Il y a $1 925 700 en dehors des $6 millions.
Là-dessus, il y a $499 000 pour des travaux effectués en
régie par le ministère, il y a un montant de $1 426 700 pour le
fonctionnement, dont $850 000 pour les salaires et $106 000 pour les
employés occasionnels. Après, cela se répartit dans des
dépenses comme le service de transport, les communications, les services
professionnels et autres, l'entretien et la réparation, les loyers,
fournitures et approvisionnements.
M. Lessard: Est-ce que la totalité de ces chemins vont
être faits par le ministère, ou si certains chemins sont
donnés à contrats?
M. Toupin: Ils sont faits par le ministère en presque
totalité. Il y a le cas de REXFOR qui en fait une partie, mais ce n'est
pas à contrat. C'est un coût qui est défrayé
à même les factures qui sont présentées et
acceptées.
M. Lessard: Pour REXFOR? M. Toupin: Oui.
M. Lessard: Mais vous n'avez plus de chemins, dans ces budgets,
qui sont donnés à contrat à des exploitants comme
tels.
M. Toupin: Non, vous vous référez à deux
cas. M. Lessard: D'accord.
M. Lessard: Non, il n'est plus question de cela. Il n'y a plus de
chemins qui sont donnés à contrat.
Cette année, les chemins vont continuer à se faire comme
l'année passée, c'est-à-dire en régie, ou par
REXFOR.
M. Lessard: Dans le cas du contrat qui a été
accordé ce n'est pas pour prendre personne en janvier
1976, dont l'engagement a été passé en janvier 1976, pour
travaux de construction de chemins forestiers dans la forêt domaniale de
Chibougamau et la concession forestière de Nikauba à la
société Gagnon et Frères de Roberval, il s'agissait d'un
contrat de $400 000. Ce contrat est-il donné à forfait?
M. Toupin: Cela a été accordé il y a cinq
ans.
M. Lessard: II y a cinq ans de cela.
M. Toupin: Oui. C'était le règlement final cette
année, si je comprends bien. Oui. C'était un contrat de cinq ans
dont la dernière partie...
M. Lessard: La dernière partie a été
versée cette année.
M. Toupin: Le dernier paiement a été fait cette
année. C'est cela. Ce n'était pas un contrat proprement dit. Ce
serait un chemin en régie celui-là, jusqu'à concurrence de
$400 000, sur présentation de factures.
Le contrat a été donné il y a quatre ou cinq ans;
il est terminé.
M. Lessard: Dans le cas des constructions de chemin qui se font
dans les forêts domaniaies, actuellement sous concession il faut
employer bien des termes qui sont en contradiction ou qui sont
allouées à Rayonier Québec, je présume que c'est
lorsque nous aurons à discuter avec REXFOR que nous pourrons discuter de
ces chemins, des montants qui sont engagés, etc.
M. Toupin: Oui, pour ce que REXFOR a à faire dans ses
possibilités.
M. Lessard: Est-ce sous le contrôle du ministère des
Terres et Forêts, les chemins qui sont faits pour l'utilisation de
Rayonier Québec, mais qui sont construits par REXFOR, soit !a location
de machinerie de $19 millions?
M. Toupin: Je ne crois pas que ce soit pour la construction de
chemins, c'est pour l'exploitation forestière.
M. Lessard: L'exploitation forestière. Mais les
chemins...
M. Toupin: Je pense qu'on a dit tantôt, après
vérification, que la construction des chemins était de la
responsabilité de la compagnie et que le-gouvernement approuvait avant
l'ensemble des plans et devis.
M. Lessard: Mais qui paie? M. Toupin: C'est la
compagnie.
M. Lessard: C'est la compagnie qui paie pour la
construction...
M. Toupin: De ses chemins d'accès.
M. Lessard: ... de ses chemins d'accès. Et les $19
millions sont pour l'utilisation...
M. Toupin: Pour l'exploitation forestière.
M. Lessard: C'est pour acheter la machinerie qui servira à
l'exploitation forestière.
M. Toupin: C'est exact. La coupe du bois, plus
particulièrement, et peut-être le transport, je ne suis pas
certain, mais sans doute la coupe.
M. Lessard: Voirie forestière, adopté.
Le Président (M. Séguin): Elément 3,
adopté. Elément 4, aide à la production forestière
privée.
Aide à la production forestière
privée
M. Lessard: On constate, à cet élément, une
baisse quand même assez considérable, soit 27%. On sait, par
ailleurs, que particulièrement depuis 1971/72 on a fait des efforts
assez considérables pour développer la production
forestière privée. On sait que des études sérieuses
ont été faites. Je sais que le ministre vient d'ajouter, pour une
région en particulier, $500 000. j'aimerais que le ministre nous donne
d'abord le détail, la redistribution. Je sais qu'il y a $500 000 qui se
sont ajoutés, mais M. DeBané n'en a pas apporté $500 000
de plus? Pierre DeBané n'en a pas apporté $500 000 de plus,
lui?
M. Toupin: M. DeBané a beaucoup parlé, mais il
n'avait rien dans ses poches.
M. Lessard: Parce qu'à un moment donné... M.
Toupin: II n'avait rien dans ses poches.
M. Lessard: ... il a parlé d'indécence du
gouvernement du Québec.
M. Toupin: Non, je pense qu'il a parlé de
l'indécence du gouvernement fédéral.
M. Lessard: II aurait dû, peut-être, parler de
l'indécence du gouvernement fédéral.
M. Toupin: De toute façon, c'était
déjà indécent, ce qu'il a dit. Si vous voulez, je vais
vous donner...
M. Lessard: C'est un de vos bons amis.
M. Toupin: L'attitude du Québec, comment elle est
indécente, affirme DeBané.
M. Lessard: Mais, en fait, il n'y a rien eu.
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: Non, il n'a rien eu de son gouvernement. C'est parce
que je pensais qu'il avait eu $500 000 de son gouvernement.
M. Toupin: Ah! Il n'a rien fait ià-dedans, sauf les
chemins, mais l'entente était déjà signée.
M. Lessard: Cela fait que M. DeBané n'a pas
rapporté grand-chose de son petit voyage d'avion, lors de la
réunion de l'opération dignité, vers le lac Saint-Jean
où il a rencontré M. Marcel Lessard; cela n'a pas donné
grand-chose.
M. Toupin: Cela n'a rien donné jusqu'à
maintenant.
M. Lessard: Le ministre pourrait-il nous donner le détail
c'est quand même, je pense bien, assez important ici des $4
095 000 et peut-être pas trop vite?
M. Toupin: Avant de donner les détails, je vais faire les
comparaisons avec l'année dernière. Si j'ajoute au montant
factuel prévu au budget les ententes que j'ai avec l'OPDQ concernant le
fonds spécial, le total du budget...
M. Lessard: Est-ce que le ministre aurait objection à
déposer le document? On pourrait faire des photocopies, puis je pourrais
suivre les explications avec lui. Il s'agit d'un élément qui est
assez important.
M. Toupin: Je n'ai pas d'objection à le déposer. On
va le lire d'abord, puis je pourrai le déposer ensuite. Il n'y a pas
d'inconvénient.
M. Lessard: D'accord.
M. Toupin: Alors les crédits nets pour l'année
1975/76, y compris toutes les ententes qu'on avait avec TARDA et compagnie, et
l'ODEQ, ceia représentait $5 892 200. Là, je parle du budget
total d'aide à la forêt privée. Cette année, si je
prends le budget de base de $4 095 000 et, si j'y ajoute les ententes que nous
avons eues avec l'OPDQ, cela porte le budget total à $6 672 000, soit
$700 000 ou à peu près de plus que l'an dernier. C'est la
différence entre $5 892 000 et $6 672 000. Je comprends les ententes au
même titre que l'an dernier. Dans ces $6 672 000, l'ODEQ est disparu; on
l'avait en 1975/76 on ne l'a plus en 1976/77. L'ARDA, il reste $100 000 cette
année à dépenser à TARDA. Le reste,
évidemment, ce sont des crédits que nous avons obtenus de la part
de l'OPDQ soit pour le comté de Charlevoix, soit pour l'ODEQ. L'ODEQ
cela vient de l'OPDQ, je pense. Plus les autres participations de l'OPDQ
à nos autres programmes, tolisant $700 000 de plus que Tan dernier. Cela
est le budget total.
Pour lui donner une couverture plus explicite, je demanderais à
Jean-Louis ou à l'un des deux, en tout cas, de donner les explications
par région. Est-ce possible? Est-ce qu'on Ta par région? On Ta
par programme je pense.
On l'a par région par rapport au Bas-Saint-Laurent, par rapport
à la Gaspésie, mais ce ne sont pas les chiffres...
M. Lessard: Vous ne l'avez pas par région par rapport aux
autres régions du Québec?
M. Toupin: Non, par région au niveau de l'exécution
je pense bien. En 1976/77 Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, par
région, $2 861 400; par rapport à 1975/76, c'est $2 755 200.
Alors il y a combien de plus? Il y a à peu près $110 000 de
plus.
M. Lessard: Cela comprend les $500 000 ajoutés?
M. Toupin: Oui, cela comprend les $500 000 ajoutés.
M. Lessard: Vous dites $100 000 de plus.
M. Toupin: Oui. Ce qu'il faut prendre en considération
là-dedans, c'est que dans les $2 755 200 de 1975/76 il y a $530 000 qui
ont constitué un prêt. Donc ces $530 000 n'ont pas
été un budget d'exécution pout Tan dernier. Ils ont servi
à financer des bois que les syndicats de producteurs ne pouvaient
acheter. Donc, pour le budget 1976/77 par rapport à 1975/76, il faut
ajouter $110 000, plus $530 000, ce qui fait une augmentation nette pour le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie de $640 000...
M. Lessard: Les $110 000, vous les prenez où?
M. Toupin: La différence entre $2 861 000 et $2 750
000.
M. Lessard: Très bien. Oui, c'est $110 000. M. Toupin:
Les $530 000 que... M. Lessard: D'accord. D'accord.
M. Toupin: Qui ne sont pas un prêt, sous forme
d'exécution de travaux.
M. Lessard: D'accord. Maintenant, est-ce qu'on pourrait avoir la
répartition entre les différentes sociétés
d'exploitation?
M. Toupin: II n'y a pas de budget. Y a-t-il des budgets
prévus par société? Oui il y a des budgets prévus,
il y a eu un rajustement fait la semaine dernière; jeudi il y a eu une
rencontre...
M. Lessard: Parce qu'en fait c'est quand même important, ce
budget se répartit par société d'exploitation. Il y a des
sociétés qui sont plus embarquées que d'autres. Maintenant
même pour les $500 000, il y a eu une répartition
différente par société.
M. Toupin: M. le Président, il y a eu une rencontre. En
fait, je pense qu'il faut se situer dans le cadre des négociations au
niveau provincial. Le ministère...
M. Lessard: ... des producteurs.
M. Toupin: C'est cela. La dernière réunion a eu
lieu la semaine dernière, jeudi, avec toutes les sociétés
d'aménagement du Bas-du-Fleuve et le Syndicat des producteurs de bois.
Effectivement, la fédération a fait une répartition
finale, au niveau des sociétés comme La Vallée et d'autres
dans le Bas-du-Fleuve, par rapport au nouveau budget de
$500 000 qui a été octroyé par le
ministère.
Effectivement, la fédération a comme rôle de faire
la répartition de ces montants au niveau de la province, par rapport au
budget régulier du ministère, par rapport au budget du
Bas-Saint-Laurent.
M. Lessard: Vous avez quand même une supervision?
M. Toupin: Oui, nous avons une supervision au point de vue
technique, au niveau de la préparation des travaux par le service
technique.
M. Lessard: Oui, mais, dans la répartition des budgets,
vous ne donnez pas, comme cela, par exemple, $2 861 400 à la
Fédération des producteurs en lui disant: Répartissez cela
entre les sociétés d'exploitation.
M. Toupin: C'est négocié avec la
fédération, mais au niveau de chacune des régions par le
service technique qui planifie les travaux...
M. Lessard: C'est cela.
M. Toupin:... sur le terrain, par rapport aussi à la
question d'approvisionnement de certaines usines ou des besoins au niveau des
producteurs de la forêt privée, dans des régions
spécifiques.
On pourrait certainement vous donner les chiffres, mais je voulais vous
mentionner que cela a été fait, de façon finale, jeudi
soir dernier. On a terminé notre réunion assez tard à
Rimouski. Finalement, on en est venu à une entente sur la
répartition au niveau des treize unités d'aménagement dans
le Bas-Saint-Laurent, par rapport aux autres régions du Québec
aussi. Mais nous aurons les chiffres finals au cours de la semaine si le
ministre est d'accord, on pourra les fournir à un moment donné
sur la répartition spécifique de chacune des
sociétés.
Oui, je suis entièrement d'accord.
De mémoire, dans le Bas-Saint-Laurent, il y a cinq
sociétés d'aménagement qui prennent le gros morceau du
budget. Je pense au cas de La Vallée qui a tout près de $500 000
du budget de cette année, pour l'exécution seulement, au niveau
de la forêt privée, parce qu'il n'y a pas de forêt publique
planifiée cette année. Les quatre autres sociétés
d'aménagement prennent aussi la grosse part du gâteau, au niveau
de l'aménagement de la forêt privée dans le
Bas-Saint-Laurent. Mais cela donne pour La Vallée $500 000 et les autres
se répartissent approximativement des budgets de $200 000, environ.
Si, toutefois, on ne finit pas ce matin, pourrait-on avoir les chiffres
cet après-midi?
Oui.
Si le député de Saguenay n'y voit pas
d'inconvénient, ce serait cet après-midi.
M. Lessard: Si on ne finit pas ce matin parce que je
m'aperçois que cela va assez bien ...
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: ... j'aimerais peut-être suspendre cette
discussion comme telle pour vérifier les chiffres.
M. Toupin: A moins que vous ne les demandiez par
téléphone.
Pour toute la province ou pour le Bas-du-Fleuve?
M. Lessard: J'aimerais les avoir pour le Bas-Saint-Laurent. Mais,
puisqu'on donne $2 861 400 pour la région de l'Est du Québec,
j'aimerais aussi l'avoir pour les autres régions du Québec...
M. Toupin: Pour les autres régions...
M. Lessard: ... et on pourrait continuer sur cela.
M. Toupin: ... je peux vous donner les chiffres. Au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, $122 000 sont prévus au niveau de
l'exécution; pour la région de Québec qui comprend
Québec à partir de Montmagny jusqu'à l'Estrie et ia
région de Québec proprement dite, $518 500; pour la région
de Trois-Rivières, $82 000: pour la région de l'Outaouais, $45
600; pour le Nord-Ouest, $135 000.
Je voudrais vous mentionner que, lorsqu'on parle de la région de
Québec, cela comprend aussi Charlevoix. Cela, c'est au niveau de
l'exécution.
C'est exclusivement de l'exécution. Ne sont pas comprises dans
cela la technique, la préparation et l'information. La promotion, la
technique et les travaux d'exécution, ce sont les trois
éléments.
Le budget de la technique, le budget de la promotion et le budget de
recrutement, c'est en dehors de cela. Les chiffres que je vous ai donnés
sont seulement au niveau de l'exécution sur le terrain.
M. Lessard: Ça sont strictement les montants qui sont
versés à ces sociétés pour faire les travaux de
sylviculture ou d'exploitation qui sont prévus.
M. Toupin: C'est-à-dire que, dans le mécanisme, il
est prévu que ces montants sont négociés, sont
discutés avec la fédération et sont signés avec le
Syndicat des producteurs de bois qui, lui, remet ces montants aux
sociétés d'aménagement.
Alors, à l'intérieur de ces budgets, à un moment
donné, il y a de l'administration qui est prévue aussi.
Après discussion avec ces gens-là, ils se gardent un certain
pourcentage pour leur administration, pour la surveillance des travaux, etc.
Mais c'est le montant qui est rattaché, pour nous, au niveau de
l'exécution.
Vous avez en plus de cela le programme de promotion qui a
été négocié avec le ministère qui
représente un montant de $200 000, ce qui est négocié et
signé avec la Fédération des producteurs de bois pour
faire l'animation au niveau de l'aménagement des forêts
privées du Québec, et vous avez un montant de $225 000 qui a
été entendu aussi pour le recrutement au niveau des nouvelles
acres à être traitées ou à être
recrutées à r intérieur des nouvelles unités
d'aménagement. En plus, je pense qu'il faut mentionner les nouvelles
unités que le ministre a acceptées cette année par rapport
aux régions du Québec.
Dans les quatre nouvelles unités qui ont été
acceptées, il y a évidemment Champlain; c'était l'an
dernier, mais on va le mettre quand même, alors, Champlain, Wolfe, Rouyn
et Montmagny.
M. Lessard: Quand vous parlez d'unités, dans les 44
unités...
M. Toupin: 55 en forêt privée.
M. Lessard: 55 en forêt privée et 44, alors, ce qui
vous donne 4 unités de plus en forêt privée.
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: Est-ce que cela monte à 59?
M. Toupin: Non.
M. Lessard: Etait-ce compris?
M. Toupin: Cela monte à 30 sur 55. Il y en a 30
jusqu'à ce jour; avec ces quatre autres, cela fait 30 unités
d'organisées sur 50.
M. Lessard: D'accord. Les 55, c'est la division du territoire en
unités et vous aviez ajouté l'an dernier quatre autres
unités qui ont été structurées.
M. Toupin: C'est cela. Cela fait 30, qui, cette année vont
se constituer, c'est-à-dire, le recrutement va se faire, la promotion va
se faire et peut-être un peu de travaux sylvicoles, mais très peu
parce que la première année on pose des exigences parce que cela
prend un minimum de 3000 acres, je pense, sous contrat. Par conséquent,
il faut faire du recrutement et il faut faire de la promotion; alors, la
première année d'exploitation, au fond, c'est la mise en place de
la société ou de groupement ou de l'unité, en termes de
structures.
M. Lessard: Et il y a une seule structure qui peut se constituer
par unité.
M. Toupin: Oui. M. le Président, je m'excuse, je viens de
retrouver les chiffres que nous avons complétés jeudi; je
pourrais vous les donner tout de suite.
M. Lessard: D'accord.
M. Toupin: II n'y a pas d'inconvénient à cela et
nous en remettrons une copie au député de Saguenay. Cela ne sera
peut-être pas nécessaire...
C'est l'entente finale qui a eu lieu jeudi avec la
fédération et les unités d'aménagement.
M. Lessard: Dans cette entente, y aurait-il moyen, comme
comparaison, d'obtenir les montants qui étaient alloués à
chacune de ces sociétés en 1975/76, c'est-à-dire, pour la
dernière année.
M. Toupin: II y a moyen de sortir ces chiffres, M. le
Président.
On peut dire, grosso modo, qu'au chapitre de l'exécution, on ne
fera peut-être pas beaucoup plus que l'an dernier, sauf dans quelques
régions en particulier parce que les taux ont augmenté assez
substantiellement...
M. Lessard: Oui, les salaires ont augmenté...
M. Toupin: Oui, et on a tenu compte évidemment de
l'inflation là-dessus, mais on a quelques centaines d'acres de plus que
l'an dernier, de nouvelles acres, c'est bien sûr, mais peut-être
pas autant qu'on aurait désiré.
M. Lessard: Mais avez-vous, par exemple, d'après les
informations, particulièrement sur la société
d'exploitation de la Vallée qu'ils me donnaient, il y a quelques
semaines, même quelques mois, à peu près une période
de deux mois, réduit le budget par rapport à 1974/75? On me
disait que les besoins qu'ils estimaient pour pouvoir, au moins, maintenir le
rythme auquel ils s'étaient astreints depuis quelques années,
à savoir l'engagement, comme cela a été le cas l'an
dernier, de 250 personnes, un moment donné, cela leur prenait entre $500
000 et $540 000. On prévoyait même, s'il n'y avait pas eu de
modification ou de changement du ministère, de réduire le nombre
d'emplois de 250 à une quarantaine ou à une cinquantaine.
Ils disaient que leur budget était à peu près de
$294 000 leur premier budget, je ne sais pas si c'est exact selon
les informations qu'on m'a données. Actuellement, par comparaison, ce
budget serait de $500 000.
M. Toupin: Au-dessus de $500 000. Ce qui est arrivé, c'est
qu'avec les ajustements des $500 000 il y en a plus de 50% qui ont
été directement mis dans les coffres de la société
de la vallée, selon ses répartitions à elle. Par rapport
aux objectifs que vous mentionnez et par rapport au budget de l'an
passé, cela va être supérieur à ce qu'elle
détenait comme budget l'an passé.
Il serait bon de mentionner aussi les objectifs du ministère
cette année. On a voulu réduire au minimum les coûts de la
technique. Je pense qu'il est important de le mentionner à la commission
ici, par rapport aux expériences que le ministère veut tenter
cette année avec une couple de sociétés ou unités
d'aménagement. On veut faire une expérience pilote afin de
diminuer ces coûts de la technique, que plusieurs nous disent commencer
à être élevés au niveau de la forêt
privée.
Ce que nous voulons faire cette année, c'est prendre une couple
d'unités d'aménagement pour tenter des expériences afin de
diminuer ces coûts, et laisser plus d'initiative aux gens qui font de
l'exécution sur le territoire avec une surveillance au niveau de la
technique-, ce qui serait une philosophie différente des années
passées. Nous voulons le tenter de façon pratique cette
année. Nous élaborons un programme avec les organismes du milieu,
pour tenir compte de leurs préoccupations, de leurs objections
vis-à-vis de la technique et
pour s'assurer en même temps que le ministère ou ces gens
fassent des travaux qui respectent certaines normes au niveau forestier.
Par rapport à l'an passé, vous êtes au courant que
ces sociétés, dans le Bas-du-Fleuve principalement, ont eu des
problèmes de mise en marché du bois.
M. Lessard: Oui, je voulais revenir là-dessus.
M. Toupin: Je veux vous souligner cette année qu'on
espère ne pas avoir les mêmes problèmes mais dans nos
discussions, jeudi dernier, à Rimouski, il en a été
question. Les gens sont préoccupés par ce même
phénomène parce que, jusqu'à maintenant, il semble y avoir
des problèmes de mise en marché dans cette région par
rapport à l'an passé.
L'an passé, les budgets n'ont pas été
dépensés totalement, ce qui a amené le ministère
on parlait du budget tantôt, du prêt qui a été
effectué au syndicat, de $530 000 ce qui a amené les
sociétés, comme "la Vallée, à diminuer leurs
opérations d'exécution. C'est un phénomène qui
s'est produit l'an passé et qui, d'après nous, va peut-être
se refléter cette année parce qu'il semble y avoir les
mêmes problèmes que l'an passé.
Les territoires d'exploitation, au niveau des travaux
préparés par la technique, semblent se restreindre d'année
en année parce que les gens n'entrent pas dans la société
comme ils voudraient le faire, à un rythme
accéléré. Alors, du fait qu'il va y avoir peut-être
manque de terrains où faire des exploitations, cela va amener les
mêmes problèmes qu'ils ont connus I an passé. Mais, au
niveau du budget, on peut vous assurer qu'il est supérieur à l'an
passé.
M. Lessard: Ouais. Concernant la mise en marché on
en a discuté un peu l'autre jour, on parle de ce point mais je ne veux
pas faire la longue discussion qu'on a eue concernant la Régie des
produits forestiers je dis que c'est là un problème
important. Si on dirige ces gens vers l'exploitation de la forêt, si on
les invite à un moment donné à faire de la sylviculture,
puis à faire de l'exploitation rationnelle de leur lot, il faut en
même temps leur assurer que le bois va être vendu ou bien on s'en
va un peu vers ce qu'on a fait en agriculture dans les années trente. On
parle de retour à la forêt actuellement mais, à un moment
donné, on a déjà parlé de retour à la terre.
On a retourné à la terre du monde qui a continué à
crever sur les roches.
Alors, le marché est extrêmement important. Je comprends
que le ministère s'est un peu lavé les mains dans un
communiqué en disant: La vente du bois dépend de l'association
des producteurs de bois. Ce n'est pas juste l'association des producteurs de
bois. L'association des producteurs de bois on va essayer de négocier
des contrats de vente, d'accord, mais les compagnies peuvent dire: C'est bien
dommage, nous autres, on a coupé cette année selon nos
capacités et on n'est plus capables d'acheter de bois. On a trop de bois
actuellement et on est même obligés de réduire nos coupes.
Bien, on va se ramasser d'accord, le problème semble en partie
réglé cette année avec des surplus de bois assez
importants si on ne planifie pas l'alimentation forestière en tenant
compte, justement, des groupements forestiers, des coopératives et des
sociétés d'exploitation des ressources et également des
compagnies.
M. Toupin: M. le Président, il y a peut-être un
phénomène heureux qui va se produire cette année dans le
Bas-Saint-Laurent par rapport à la cartonnerie de Cabano J'ai
été informé l'autre jour que des ententes étaient
en train de se signer avec la cartonnerie. On va avoir besoin d'une
alimentation d'environ 50 000 cordes de feuillus. Vous avez la cartonnerie de
Matane qui a signé, il y a quinze jours, une entente au niveau de la
conciliation avec la Régie des marchés agricoles concernant 70
000 cunits de bois franc, ce qui est quand même une bonne augmentation
par rapport à l'an passé, dans le même territoire. Vous
avez enfin l'usine de F.F. Soucy, à Rivière-du-Loup, qui va
rentrer en production au cours de l'été, qui représente
quand même, au niveau des forêts privées' par rapport au
Bas-Saint-Laurent, 100 000 cordes de bois de prévues pour les
forêts privées.
C'est un phénomène nouveau que le Bas-Saint-Laurent
n'avait pas autrefois mais qu'il va connaître au cours de l'année,
qui va certainement aider à planifier et à assurer un
approvisionnement à ces gens. Cela m'apparaît pas mal positif dans
le contexte de la formule des sociétés et de l'exécution
des travaux qui vont se faire cette année. J'ai l'impression que cela va
changer complètement le contexte de l'approvisionnement par rapport
à cette région qui était fermée, dans un certain
sens. Cela va aider certainement au cours de l'année.
Le président du syndicat me disait la semaine dernière
que, parmi ces ententes, il y en a de conclues et il y en a d'autres qui vont
être complétées d'ici la fin du mois. Ce sont quand
même des volumes appréciables.
M. Lessard: Est-ce que le ministère a continué ses
études de rentabilité sur de tels projets en tenant compte
globalement non seulement de la rentabilité économique mais de la
rentabilité sociale? On sait très bien que ces gens, s'ils ne
travaillent pas là, vont vivre de peut-être l'assistance sociale,
et en plus de l'assistance sociale qu'on doit payer, ce sont des coûts
sociaux considérables, ce sont des gens qui deviennent
mésadaptés, etc. Est-ce qu'on a déjà tait une
étude de rentabilité sur un projet comme celui-là en
tenant compte de l'ensemble des coûts pour voir si c'est vrai ou si ce
n'est pas vrai je n'émets pas d'hypothèse ou de conclusion
que c'est plus payant de faire travailler du monde que de les payer
à ne rien faire, dans un secteur, en particulier dans ce secteur? Est-ce
qu on a déjà fait des études sur cela?
M. Toupin: M. le Président, je pense que la question
posée donne la réponse recherchée. Il va
de soi que toute l'économie est basée sur le travail.
Quand vous travaillez, vous êtes un stimuiant, un élément
de dynamisme pour l'économie. Quand vous ne travaillez pas, vous
êtes une charge sociale pour la société,
c'est-à-dire que c'est un autre qui doit travailler pour vous faire
vivre. La conclusion va de soi. C'est évident que, chaque fois qu'on
procure de l'emploi à quelqu'un, même si c'est payé par le
gouvernement... Parce que dans le cas de l'aménagement de la forêt
privée, il ne faut pas se le cacher, dans le Bas-Saint-Laurent, le
gouvernement paie presque 80% ou 85%, si ce n'est pas plus, des coûts
qu'entraîne l'aménagement de la forêt privée. Cela
donne une valeur à la forêt privée à long terme,
cela va assurer à long terme des approvisionnements pour les entreprises
qui sont sur le territoire, dont celles qu'on s mentionnées tantôt
et cela stimule nécessairement l'économie. Il n'y a pas d'erreur
possible là-dessus. C'est l'objectif final du gouvernement.
M. Lessard: Je suis d'accord qu'on peut répondre comme
cela, globalement, en principe...
M. Toupin: M. le Président, poser la question, c'est
donner la réponse à cela.
M. Lessard: ... mais il y a plus que cela. Je veux dire...
M. Toupin: En fait, le ministère continue de faire ces
recherches, ces études. Le fonds de recherche, cela fait quand
même cinq ans qu'il est dans le Bas-Saint-Laurent. Il y a eu des
études de faites. Le ministère a encore confié cette
année au fonds de recherche le soin de faire des études pour
analyser en profondeur les expériences qui ont été
vécues dans le Bas-Saint-Laurent depuis quatre ou cinq ans pour arriver
à des conclusions, à un moment donné. Ce n'est pas facile
parce que cela fait déjà cinq ans qu'ils sont dans le domaine et
ils continuent encore à essayer de découvrir la
rentabilité économique et sociale des programmes comme ceux qui
se produisent dans le Bas-Saint-Laurent, ils essaient encore de trouver des
coûts réalistes par rapport à ces programmes. Ils ont
encore comme un de leurs objectifs, cette année, de voir sur le terrain,
par rapport à ce que le ministère paie, par rapport à ce
que les gens fournissent comme main-d'oeuvre, par rapport aussi au
marché qui existe dans le territoire si cela va établir, à
un moment donné, une rentabilité ou non par rapport à
l'économie et au domaine Social dans tous ces programmes.
Mais le gros du problème, je pense, du moins dans le
Bas-Saint-Laurent, c'est qu'il y aurait effectivement un manque de
débouchés. Je pense que ies usines qui sont installées,
depuis deux ou trois ans, dans le territoire, vont permettre de rentabiliser,
à un moment donné, ces genres d'opérations. Je prends
juste le secteur de Cabano où il y a des unités
d'aménagement comme le JAL; il y a eu des expériences qui sont
faites de façon pratique. Il y en a d'autres unités qui sont dans
le territoire qui vont certainement faciliter l'approvision- nement d'une usine
comme Cabano. Cela entre, je pense, dans un plan qui est nécessaire
aujourd'hui.
M. Lessard: M. le Président, le ministre semble penser
qu'on répond automatiquement de façon affirmative à de
tels projets. Cela dépend. Je conviens que, quand on veut rentabiliser
notre ressource forestière, c'est un projet qui est positif. Mais il y a
des projets qui sont moins positifs que d'autres. Je sais que des études
ont été faites et qu'on poursuit ces études. J'aimerais
bien qu'on compare un projet comme celui-là, un projet forestier, par
exemple, à d'autres projets qu'on constate, puis qui sont, bien souvent,
des projets d'initiatives locales ou autres. C'est certain que faire travailler
du monde pour faire creuser un trou, puis le remplir après, ce n'est pas
rentable. C'est rentable dans le sens qu'on le fait travailler; on lui fait
creuser le trou, puis on le lui fait remplir après, mais il n'y a aucune
rentabilité sur la question du trou, parce que le trou, on ne
l'utilisera pas après.
C'est bien beau de construire des pistes de motoneige, mais la
rentabilité de la construction d'une piste de motoneige, dans le cadre
d'un projet PIL, je pense qu'elle est douteuse. Même si, de toute
façon, au lieu de les laisser sur l'aide sociale, on les fait
travailler, bien souvent, ils sont obligés de s'acheter des motoneiges
pour aller travailler à ces projets. Donc, ils sont obligés de
rembourser après, ainsi de suite. Souvent, la rentabilité, dans
des projets comme cela, est peut-être négative par rapport
à une rentabilité positive. C'est dans ce sens que je pense que
le développement de la sylviculture au Québec,
l'amélioration de nos boisés privés, il faut encourager
cela de plus en plus, parce qu'il y a des gens, même des
députés, qui mettent cela en doute.
Supposons, par exemple, qu'avec la Société d'exploitation
de la vallée 200 emplois sont créés cette année,
à $160 par semaine. Bon, 200 emplois, ces 200 personnes, je ne sais pas
où elles pouvaient travailler avant, mais, si on dit, par exemple, que
60% de ces personnes n'auraient de toute façon probablement pas
travaillé si cela n'avait été de ce projet, le
gouvernement aurait dû verser X montant pour compenser le non-travail de
ces personnes. Par ailleurs, 200 personnes qui reçoivent un salaire de
$160 par semaine pendant X semaines devront payer tant d'impôt à
la fin de l'année au gouvernement du Québec et au gouvernement
fédéral, etc. Cela, c'est si on tient compte de la
rentabilité sociale et économique pour l'Etat. Mais il y a plus
que cela; il y a la vente du bois aussi qui rapporte quelque chose. Il y a le
calcul de l'amélioration du secteur forestier qui, peut-être, va
nous permettre d'être plus concurrentiels dans dix ans, quinze ans, dans
vingt ans ou dans vingt-cinq ans. On sait que les Etats-Unis en ont fait, de la
sylviculture, au moment de la grande crise. Ils ont planté et,
aujourd'hui, pour le pin, ils nous concurrencent énormément.
C'est dans ce sens que je parlais d'une rentabilité sociale et d'une
rentabilité économique. Il y a certainement une
rentabilité économique là-dedans. Je
sais que le ministère poursuit ses études, mais il me
semble que, dans certains cas, il doit y avoir des conclusions positives.
M. Toupin: II y a des études constantes qui se font au
ministère des Terres et Forêts: comme il s'en fait
à l'OPDQ, comme il s'en fait dans tous les autres ministères.
Mais il faut toujours tenir pour acquis, au départ, je pense, que, si on
envisageait le réaménagement de la forêt privée sur
une base rentable en matière de dollars, le gouvernement, lorsqu'il
investit $1, se demanderait si c'est plus payant pour lui de l'investir
là que de le donner sous forme d'assistance sociale.
M. Lessard: II n'y a pas juste cela.
M. Toupin: I! s'agit de savoir ce que, à long terme, va
rapporter le problème de l'aménagement de la forêt
privée. Le gros problème qu'on a au Québec, dans ce
secteur, c'est celui de payer des gens pour une activité qui,
maintenant, n'atteint peut-être pas sa rentabilité minimale mais
qui, à long terme, va procurer au Québec l'accès aux
objectifs visés, c'est-à-dire mettre à la disposition des
entreprises à long terme la forêt dont ces dernières auront
besoin, planifier la forêt sur une base plus rationnelle au chapitre de
son exploitation.
Il est évident que quand je regarde ce n'est pas une
cachette pour personne, je le dis bien ouvertement personnellement les
coûts de la technique en matière d'aménagement des
forêts privées par rapport aux coûts d'exécution, je
me dis que ce n'est pas comparable, que ça coûte trop cher, la
technique. La technique coûte beaucoup trop cher par rapport aux travaux
d'exécution, mais on est encore à l'état
expérimental. Il est possible que, dans deux ou trois ans les
groupements forestiers, les sociétés d'exploitation qui auront
atteint un niveau de connaissances techniques suffisant pourront se priver ou
tout au moins mettre de côté un équipement technique trop
coûteux.
M. Lessard: Mais il y a une expérience...
M. Toupin: II y a une expérience qui se fait cette
année, il y a même deux expériences qui se font cette
année.
M. Lessard: Mais, il y a deux ans, il y avait une
expérience, celle où...
M. Toupin: II y a des expériences qui se font.
M. Lessard: ... on avait amélioré
considérablement le rendement.
M. Toupin: Cette année, on va encore plus loin. Cette
année, on confie à des sociétés le soin de faire
beaucoup plus de technique qu'elles en faisaient avant, c'est-à-dire
qu'on confie au gars qui est sur le terrain et qui fait des travaux
d'exécution un certain nombre de tâches techniques qu'il n'avait
pas auparavant.
Je suis bien d'accord avec le député de Saguenay, je ne
pense pas qu'on puisse soutenir que ces projets ont atteint une
rentabilité que l'on peut prouver n'importe quand. Il y a
peut-être, dans certaines sociétés, de la
sous-rentabilité si nous l'envisageons dans l'immédiat, mais il
me paraît évident que les objectifs poursuivis fans la forêt
privée, c'est son aménagement à long terme, est-ce que
cette forêt, dans le temps, va rapporter au Québec. L'exemple le
plus typique que l'on puisse apporter aussi est celui-ci: Arrêtez les
approvisionnements américains au Québec et vous allez voir des
dizaines, des centaines d'emplois mis de côté.
Si on aménage la forêt de telle sorte qu'on pourra en tirer
25% ou 30% de plus dans les années quatre-vingt-cinq ou
quatre-vingt-dix, peut-être qu'on pourra, à ce moment-là,
sauver un secteur comme celui-là. Il n'est pas rentable en 1972, 1975,
1978, mais ii peut l'être en 1985, 1990. Je pense que c'est l'objectif
fondamental. C'est cela, personnellement, que j'étais porté
à reprocher à la société de la Vallée quand
je lui disais: Vous semblez viser, pour vous une sorte d'exploitation... Vous
voulez devenir une sorte d'exploiteur de la forêt privée alors que
ce n'est pas l'objectif final. L'objectif est d'aménager la forêt
pour qu'elle puisse procurer, dans le temps, plus de matière
ligneuse.
M. Lessard: Vous conviendrez qu'aménager une forêt
qui ne nous appartient pas, c'est moins intéressant.
M. Toupin: Oui. je suis d'accord, mais là-bas, cela leur
appartient.
M. Lessard: Concernant les centres agroforestiers, dans le cadre
de l'arrêté en conseil 2874 de 1972, on a demandé à
plusieurs reprises les régions de l'Est du Québec
la suspension de cet arrêté en conseil qui était
basé plutôt sur le déménagement que sur
l'aménagement parce qu'il y avait des programmes prévus pour les
migrants. Avant de faire de la migration, il faut savoir où on va les
faire migrer.
Encore dernièrement, lors d'une réunion extraordinaire qui
avait lieu à Rimouski, les dirigeants de l'Union des producteurs
agricoles, du Syndicat des producteurs de bois, des groupements
agro-forestiers, des sociétés d'exploitation des ressources, et
des représentants du Conseil régional de développement,
des opérations dignité, du Conseil de la forêt, de la
conférence municipale se sont penchés sur le problème et
ont redemandé la suspension de l'arrêté en conseil 2874
afin de déterminer d'abord des plans zonaux d'aménagement,
intégrer des ressources de l'arrière-pays avant de prévoir
des programmes de migration.
Vous avez sans doute reçu cette demande de la part des
différents organismes mentionnés. On en est rendu où, dans
cette affaire? Est-ce que les centres agro-forestiers sont
déterminés?
Est-ce qu'on discute encore, est-ce qu'on a
établi des critères pour les déterminer? C'est
quand même depuis 1972 qu'on étudie cela.
M. Toupin: Au fond ce qui est arrivé, c'est qu'avec tous
les problèmes que cela a causés, la fermeture des paroisses, le
regroupement des municipalités, on a cru bon de suspendre
l'arrêté en conseil.
M. Lessard: En tait cela a été suspendu.
M. Toupin: Oui, son application, et de continuer à
discuter avec les gens du milieu pour trouver les meilleurs critères,
les meilleures zones, etc., pour éviter des perturbations sociales.
M. Lessard: II n'y a aucun centre agroforestier qui est
actuellement...
M. Toupin: II y a eu l'expérience de quelques fermes
forestières, mais des centres agroforestiers, il n'y a pas
d'expérience valable là-dessus.
M. Lessard: Les centres vont peut-être se déterminer
d'eux-mêmes.
M. Toupin: Oui c'est possible que, naturellement, cela se
regroupe et puis qu'à un moment donné tout ce qu'on aura à
faire ce sera.de...
M. Lessard: C'est ce qui se dessine, je pense de plus en plus,
c'est-à-dire que, là où les gens s'organisent pour
aménager leur forêt, se regroupent, à un moment
donné ce seront les centres les plus dynamiques qui attireront
les...
M. Toupin: Qui attireront le plus de gens et on verra
peut-être des modalités là-dessus.
M. Lessard: Le projet JAL ou à Sainte-Marguerite, en tout
cas. Les fameuses lettres patentes. En date du 30 mars 1976. le ministre actuel
des Terres et Forêts émettait un communiqué concernant les
lettres patentes. On sait que c'est là un problème qui touche
à l'ensemble, en tout cas à beaucoup de régions du
Québec. Il y a beaucoup de députés qui sont aux prises
avec ce problème. Cela remonte à 1950, à 1960, 1963; dans
certains cas cela doit remonter à 1930, à 1940 en tout cas, avant
la guerre, la crise, après la guerre, ainsi de suite. Les gens se sont
installés, étant donné qu'ils vivaient des
problèmes particuliers. Alors on a fait le retour à la terre, que
ce soit en Abitibi, que ce soit sur la Côte-Nord, que ce soit dans la
région du Lac-Saint-Jean, un peu partout. Ils sont retournés un
peu à la terre. On leur louait des terrains, c'est-à-dire on leur
donnait des lots sous billet de location. Le ministre connaît cela bien
plus que moi. Le problème qui s'est posé, c'est que les gens ont
fait autrefois un peu de culture, ont commencé à aménager
leur terrain; il y en a même qui ont placé des granges dessus.
Il y en a qui ont eu leurs lettres patentes. D'autres après avoir
eu leurs lettres patentes, l'industrie se développant sur la
Côte-Nord, cnt arrêté de cultiver et sont allés
travailler dans des entreprises. Mais ils avaient obtenu au préalable
leurs lettres patentes. Quant à d'autres, cela fait des années
qu'ils vivent sur la même terre et n'ont pas réussi à
l'avoir ou encore n'ont pas respecté les conditions du billet de
location.
Or, suite à bien des pressions qui venaient d'un peu partout, le
ministère des Terres et Forêts a étudié le
problème. En date du 30 mars 1976, le ministre érnet un
communiqué. Je vais le lire intégralement, parce que je vais
avoir des questions sur chacun des points, chacun des paragraphes. Non, mais
c'est pour le journal des Débats; j'aurai des questions à poser
sur chacun des paragraphes. "Le ministère des Terres et Forêts
pourra dorénavant émettre des lettres patentes pour tout terrain
à vocation non agricole actuellement sous billet de location au
ministère de l'Agriculture. C'est l'annonce qu'a faite aujourd'hui
à ses bureaux de Québec le ministre des Terres et Forêts,
M. Normand Toupin. "L'arrêté ministériel qui a
été accepté par le Conseil des ministres lors de sa
dernière réunion fait suite à un long dialogue entre le
ministère de l'Agriculture et celui des Terres et Forêts ",
d'expliquer M. Toupin. "Ces terrains qui sont actuellement sous billet de
location seront rétrocédés au ministère de
l'Agriculture dans un premier temps et transférés par la suite
sous la juridiction du ministère des Terres et Forêts, qui lui
émettra des lettres patentes au nom de leurs détenteurs actuels,
à la condition que ceux-ci placent les terrains ainsi patentés
sous aménagement forestier contrôlé par ie ministère
des Terres et Forêts pour une période variant entre dix et quinze
ans. "De plus, le bénéficiaire ne pourra, durant la durée
du programme d'aménagement, se départir de ses lots sans
autorisation préalable du ministère des Terres et Forêts
qui aura droit de préemption pour en disposer, sous peine de
l'annulation de ses lettres patentes".
Ce sont là, M. le Président, les paragraphes qui sont les
plus importants. Je vais terminer quand même. "Près de 15 000 lots
sous billet de location, à travers le Québec, sont touchés
par cette nouvelle orientation". "Nous sommes assurés, de dire M.
Toupin, que cette politique gouvernementale permettra un meilleur
aménagement forestier dans le domaine des forêts privées et
consolidera l'économie des régions forestières de la
province de Québec".
Il y a une première question, M. le Président, que je
voudrais poser au ministre, parce qu'il y avait eu, je pense, une
déclaration ministérielle, mais lors d'une déclaration
ministérielle il est difficile, pour l'Opposition ou même pour
tout autre député, de poser des questions pour demander des
explications au ministre. La première question que je pose consiste
à savoir s'il y a des règlements ou des procédures qui ont
été établis afin que nous puissions faire connaître
à ces personnes qui ont des lots sous billet de location... Est-ce qu'on
a établi une procédure? Est-ce qu'on a fixé des conditions
minimales? Est-ce que, suite à ce communiqué de presse ou
à cet arrêté en conseil,
il y a des modalités ou des règlements précis que
devront suivre ces personnes, pour, d'abord, demander l'émission de
leurs lettres patentes?
Quelles sont les conditions minimales? Par exemple, si j'ai un lot que
j'exploite plus ou moins, c'est-à-dire que j'ai obtenu un lot par billet
de location et que parce que c'est là le problème
je n'a: pu satisfaire aux conditions déterminées par le
ministère de l'Agriculture... Quelles sont les conditions? Parce que le
ministère de l'Agriculture avait déterminé un certain
nombre de conditions, à savoir construire une étable de 30 pieds
de large... En tout cas un certain nombre de conditions; tant d'acres de
culture, la construction de la maison, etc.
Est-ce qu'il y a des conditions, comme celles-là, qui sont
minimales pour obtenir les lettres patentes?
M. Toupin: II faut faire la distinction. Dans ma
déclaration ministérielle et le communiqué de presse il
est question seulement des lots à vocation forestière. Il n'est
pas question des lots à vocation agricole. Je ne sais pas si le
ministère de l'Agriculture a continué la programmation qu'on
avait commencé d'étudier, mais je pense que oui. M. Drummond me
disait, l'autre jour, qu'il est en train, lui aussi, de trouver une formule
similaire.
M. Lessard: Alors, cela ne concerne...
M. Toupin: Que les lots définis comme étant
à vocation forestière.
M. Lessard: Des lots à vocation non agricole, mais qu'on
définit comme ayant une vocation forestière. Cela veut dire quel
type de lots? Quelles régions sont couvertes?
M. Toupin: Tout cela procède à partir d'un zonage
fait par le ministère de l'Agriculture et par le ministère des
Terres et Forêts.
M. Lessard: Je vous avoue que tout le monde est mêlé
avec cela.
M. Toupin: Oui, ce n'est pas un zonage absolu; ce n'est pas un
zonage final, parce que dans certaines régions du Québec on a
tenté d'imposer un zonage et on n'a pas été capable de le
faire parce que les producteurs agricoles du coin on dit: Ecoutez, mon
père a vécu avec cette terre et mon grand-père aussi. Il
est arrivé ici en 1930 et il y a élevé sa famille, alors
je ne verrais pas pourquoi je ne pourrais pas continuer. On a dû changer
les lignes de zonage et à tel point qu'on a presque conservé ce
qu'on avait avant, comme territoire agricole; je parle surtout de l'Abitibi,
à ce moment-ci.
C'est pour cela qu'on a hésité à imposer des plans
très rigoureux, au niveau du zonage dans les autres régions du
Québec. Ce que l'on fait, c'est qu'on s'entend avec l'Agriculture. Quand
l'Agriculture nous dit: Ecoutez, nous, ce lot on préférerait le
garder pour le secteur agricole, on ne travaille pas dessus en vertu de notre
arrêté en conseil. Si l'Agriculture nous dit: Pour
celui-là, oui, on est d'accord, on devrait l'utiliser à d'autres
fins que des fins agricoles, là, on entre, nous, au travail.
Alors, ce sont les deux représentants régionaux, ceux de
l'Agriculture et des Terres et Forêts, qui rencontrent la personne
intéressée, qui discutent avec elle des conditions du patentage.
Les conditions sont très simples. Nous exigeons que le détenteur
de billet de location, s'il veut avoir sa lettre patente, s'engage, selon une
formule préparée d'avance, à respecter un programme
d'aménagement de son lot, soit par l'intermédiaire d une
société existante ou soit par un programme individuel où
la technique est présentement dispensée par le ministère
des Terres et Forêts. On ne pourrait pas agir comme cela partout dans la
province de Québec, tout d'un coup, mais cela est déjà
amorcé. A Sainte-Marguerite, par exemple, il y a déjà 21
lots, qui étaient des lots sous billet de location, qui sont
présentement des lots patentés, parce qu'ils ont répondu
aux exigences imposées par le ministère des Terres et
Forêts. Mais les exigences présentement, pour nous, sont seulement
celles-là.
M. Lessard: Oui.
M. Toupin: Je ne parle pas des autres; je ne parle pas des
granges, des bâtisses et de tout cela.
M. Lessard: Avant d'aller dans les détails de
Sainte-Marguerite ou autres...
M. Toupin: Nous avons commencé par là.
M. Lessard: D'accord, vous avez commencé par là,
mais je voudrais que ce soit bien clair dans mon esprit et dans l'esprit de
tous ceux qui pourront lire le journal des Débats. Quand vous parlez de
territoires à vocation forestière, je présume qu'il
s'agira nécessairement de territoires qui devront être
exploités et que ceci se situe à l'intérieur des
unités d'aménagement que vous avez constituées. Mais
quand, dans une unité d'aménagement, il y a par exemple, une
société d'exploitation des ressources, il ne sera pas
nécessaire à cet individu de faire partie nécessairement
de la société d'exploitation des ressources. Pour autant qu'il
fait de l'exploitation forestière, il pourra...
M. Toupin: De l'aménagement forestier. M. Lessard:
De l'aménagement forestier.
M. Toupin: II s'engage à en faire pendant quinze ans.
M. Lessard: Mais il doit y avoir des minimums exigés.
M. Toupin: Oui, il y a des normes, évidemment; il y a une
réglementation là-dessus.
M. Lessard: Je demandais: Y a-t-il une réglementation sur
le plan simple?
M. Toupin: Oui, sur ce qu'on appelle le plan de gestion, c'est
écrit, c'est réglementé. Alors, il n'y a pas
d'inconvénient à ce que ces règlements soient rendus
publics.
M. Lessard: Est-ce que cela prend un minimum d'acres?
M. Toupin: On n'exige pas un nombre d'acres année par
année, mais on exige que l'aménagement se fasse sur une
période de quinze ans. Il est bien possible que le type fasse son
aménagement la première et la deuxième année.
M. Lessard: Admettons que, pendant l'été, quelqu'un
a un lot comme celui-là et que, n'ayant pu vivre en l'exploitant de
façon agricole, il l'exploite partiellement en utilisant la forêt.
Il travaille pour une compagnie, l'Hydro-Québec par exemple, pendant
quatre mois ou cinq mois durant l'été et, par la suite, il
revient, pendant sa période de chômage ou la période
où il est disponible et, II exploite sa forêt quatre ou cinq mois
par année. Peut-il se classer pour obtenir ses lettres patentes?
M. Toupin: II n'y a rien qui empêche cela, pourvu qu'il
respecte un minimum de normes d'exploitation rationnelle du plan
d'aménagement qui prévoit la récupération, qui
prévoit...
M. Lessard: II n'y a pas d'obligation pour lui de couper, par
exemple, 25, 30 ou 50 cordes de bois par année; je pense bien que, pour
faire de l'aménagement, il doit en couper un peu.
M. Toupin: Pourvu que son plan simple le prévoie. Si son
plan simple prévoit qu'il doit couper une corde et qu'il en coupe 50, on
va lui dire: Ecoute, tu n'es pas dans le coup, du tout; tu es en train de
plumer ton lot, comme tout le monde le fait.
Alors, au fond, ce qu'on a voulu rejoindre, c'était l'idée
d'un certain nombre de conditions de départ, qui n'étaient pas
nécessairement conformes à la réalité
économique et à la réaiité technique du temps.
Maintenant qu on possède un certain nombre de données beaucoup
développées, on peut dire au type; Ecoute, tu es bien mieux
présentement de t'orienter vers l'aménagement de ton lot, en
termes forestiers, que de t'orienter en aménagement agricole. Alors,
plutôt que de défricher, de faire des fossés et des
clôtures, coupe moins d'arbres ou encore plantes-en ou coupe telle
essence. Ainsi sur une période de huit, dix ou quinze ans, tu donneras
à ton lot une valeur qu'il n'a pas actuellement.
M. Lessard: II y a un processus qui est défini dans votre
communiqué de presse qui pourrait, en fait, se résumer à
trois étapes: d'abord, la rétrocession.
Ces personnes vont rétrocéder c'est bien le cas
au ministère de l'Agriculture...
M. Toupin: De l'Agriculture, c'est exact.
M. Lessard: ... leur territoire. Par la suite, le
ministère de l'Agriculture va transférer au ministère des
Terres et Forêts et là, le ministère des Terres et
Forêts fera l'émission des lettres patentes.
M. Toupin: De toute façon...
M. Lessard: Oui, d'accord, je comprends. Mais je veux dire...
M. Toupin: C'est pas mal une question de technique
administrative.
M. Lessard: ... dans l'esprit, on peut la diviser en trois
étapes. L'individu qui est sur la Côte-Nord, qui veut obtenir ses
lettres patentes ou dans l'Abitibi ou ailleurs doit-il d'abord
s'adresser au ministère de l'Agriculture?
M. Toupin: A l'un ou l'autre des ministères. Il peut
s'adresser à la région. Il s'adresse, par exemple, au forestier,
au technicien forestier ou à l'ingénieur forestier qu'il
connaît le mieux, ou à l'agronome qu'il connaît le mieux, et
dit: Je veux faire patenter mon lot. Alors, eux vont le diriger vers le gars
responsable et là, les contacts vont se faire entre les deux
ministères et le processus va entrer en application.
NI. Lessard: Mais il est entendu, une fois que ceci est fait, que
l'individu en question ne peut l'utiliser pour faire de la spéculation
foncière.
M. Toupin: II ne peut pas. Autrement, il va l'utiliser à
d'autres fins, c'est le ministère des Terres et Forêts qui devient
le premier acheteur, le droit de préemption.
M. Lessard: Donc, il ne pourra vendre une partie de son lot sans
avoir au préalable l'autorisation du ministère.
M. Toupin: Oui, c'est cela.
M. Lessard: Si cet individu, par exemple, veut vendre une partie
de sa terre qui n'est pas parce que vous pouvez avoir une partie qui est
couverte par la forêt...
M. Toupin: C'est cela.
M. Lessard: ... qui est au semi-agricole ou plus ou moins
utilisée et une partie qui n'est pas couverte par la forêt. Si
l'individu veut vendre une partie de son territoire non couvert par la
forêt pour la construction d'une maison d'un autre individu, etc., est-ce
que...?
M. Toupin: Non, on ne va pas aussi loin que cela. Au fond, on va
s'en tenir seulement au fait du gars qui décide de vendre son lot pour
des fins d'exploitation forestière.
M. Lessard: Ah bon!
M. Toupin: On n'est pas allé jusqu'à dire au
gars: Ecoute, tu vas bâtir ta maison là; tu vas vendre ton
terrain à celui-ci. Non, on n'est pas rendu là. Evidemment, il
faut bien respecter le droit privé parce que là, on entre dans un
droit privé.
M. Lessard: J'ai l'impression en tout cas, d'après
mon expérience qu'il y a énormément de gens qui ont
pensé pouvoir obtenir des lettres patentes du jour au lendemain, pour
autant qu'ils disent: Je suis bien prêt à couper trois, quatre
arbres et ainsi de suite, et là je m'en vais dans un plan du
ministère. Mais il y a une distinction entre l'émission de ces
lettres patentes sur des terrains qui sont à vocation agricole et
l'émission de lettres patentes sur des territoires qui ont
déjà été donnés, à un moment
donné, sous forme de billets de location par le ministère de
l'Agriculture mais qui ne font l'objet d'aucune exploitation agricole ou
d'aucune exploitation forestière.
M. Toupin: A ce moment-là, ce sont tous les autres
lots...
M. Lessard: Cela, c'est le ministère de I'Agriculture.
M. Toupin: ... c'est le ministère de l'Agriculture. Nous
autres, cela comprend seulement les 15 000 lots qu'on présume avoir au
Québec, à peu près, qui sont sous billets de location et
qui auraient, naturellement, une vocation forestière. Il arrive
très souvent je sais que cela va créer des
problèmes, je ne me raconte pas d'histoire quand les deux
fonctionnaires vont se rencontrer et que l'un va dire: Non, cela c'est
agricole. L'autre va dire: Non, cela c'est forestier. Là, il va y avoir
le gars qui va être pris entre les deux et qui veut avoir sa patente. Il
va dire: Qu'est-ce que je vais faire, moi?
Je sais que c'est un problème, on l'a senti au départ.
L'idéal eut été évidemment que nous adoptions une
loi, que nous rendions légal tout ce qui fut fait dans le passé
et autorisions le ministère de l'Agriculture à émettre des
lettres patentes à tout détenteur de billet de location, avec
peut-être quelques autres exigences. Cela eut peut-être
été l'idéal. On a préféré
procéder comme cela, d'une part, à titre expérimental et,
d'autre part, pour tenter de protéger autant que possible le patrimoine
national, le patrimoine forestier, d'autant plus qu'on nous accuse trop souvent
de laisser des terres se vendre aux étrangers. Alors, avec un droit de
préemption, avec une politique logique d'aménagement des
forêts privées, posons un minimum de conditions et émettons
des lettres patentes à tous ceux qui sont sérieux.
M. Lessard: Dans le cas, justement, de Sainte-Marguerite, vous en
êtes rendus...
M. Toupin: II y a 21 lots présentement qui ont
été traités, et si les lettres patentes ne sont pas
émises, elles vont l'être bientôt.
M. Lessard: Dans vos négociations avec la population ou la
Société d'exploitation des res- sources de la vallée
concernant l'utilisation des territoires publics, où est-on rendu dans
la question des lots sous billet de location?
M. Toupin: C'est régié.
M. Lessard: Cela est réglé.
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: La question des lots qui n'étaient pas...
M. Toupin: Les lots vacants.
M. Lessard: ... les lots qui avaient été
déjà sous billet de location mais qui avaient été
repris par le ministère.
M. Toupin: Ce qu'on appelle les lots vacants. M. Lessard:
Les lots vacants.
M. Toupin: Cela, c est maintenant du domaine public. Ce sont les
lots qui font partie du domaine public.
M. Lessard: Ils font partie du domaine public.
M. Toupin: Oui. Au même titre qu'une forêt domaniale.
C'est la discussion présentement avec les gens de Sainte-Marguerite.
Moi. je leur ai dit, à ce moment-là Attendons que le gouvernement
prenne une position finale quant à l'utilisation dans l'avenir des
terres publiques. L'expérience des billets de location des années
trente, des années quarante nous ont amenés à la
conclusion que donner des lots comme cela, cela ne résout pas toujours
un problème qu'on pense vouloir résoudre ainsi.
M. Lessard: A ce moment-là, on avait très mal
classifié les terres.
M. Toupin: Oui.
M. Lessard: On n'avait aucune connaissance. On les envoyait dans
les roches et envoie donc!
M. Toupin: On a dit à la société de la
Vallée: Donnez-nous le temps de préparer une politique
foncière et on vous dira, dans un an, dans 13 mois, peut-être
avant si c'est possible, ce qu'on fera dorénavant avec les terres
publiques. Les terres publiques, cela comprend les terres publiques comme
telles et les lots vacants qui sont sous la juridiction des Terres et
Forêts. Notre politique foncière va toucher à beaucoup plus
grand que cela mais, pour le débat d'aujourd'hui, cela va toucher
seulement les terres publiques forestières. Alors, la politique
foncière n'est pas encore terminée. L'équipe travaille. On
a un premier document qui nous a été remis, qui est un document
bien théorique, qui établit un certain nombre de principes. Je
pense que; d'ici quelques je ne courrai pas de risque mois, on
aura une équipe de tra-
vail qui nous présentera des propositions à court,
à moyen et à long termes sur la politique foncière. Cela
va inclure tout le problème des trois chaînes.
M. Lessard: Donc, jusqu'ici, il n'y a aucune entente. Le ministre
s'en tient à sa position en ce qui concerne d'abord les lots qui sont
sous billet de location parce que c'est la décision du 30 mars
1975...
M. Toupin: 1976.
M. Lessard: 1978. En ce qui concerne le secteur pubiic, soit la
forêt qui est actuellement une forêt publique, mais aussi en ce qui
concerne les lots qui sont vacants, vous attendez la politique aussi.
M. Toupin: La politique foncière sauf que nous sommes
disposés...
M. Lessard: Avant que cette politique foncière soit
élaborée, êtes-vous disposé à permettre une
exploitation si c'est enclavé? Mettons que vous avez un groupement
forestier qui s'occupe de l'exploitation des ressources et qu'il y a une
série de lots vacants qui sont enclavés à
l'intérieur de lots privés; est-ce que vous êtes prêt
à leur permettre au moins une exploitation, qu'ils puissent les utiliser
pour en faire l'exploitation?
M. Toupin: On est prêt à regarder avec eux le
programme de gestion mixte, c'est-à-dire que leur groupement forestier
ou la société pourrait faire, au nom du ministère, des
travaux sylvicoles sur ces territoires. On irait même jusqu'à leur
donner le bois, au bout de la ligne, si toutefois le travail
d'aménagement impose des coupes sélectives ou de la
récupération.
M. Lessard: Est-ce qu'il y a eu des communications depuis la
dernière position du ministre?
M. Toupin: Oui. J'ai rencontré très souvent
très souvent, écoutez, je ne passe pas tout mon temps
là-dessus mais disons à une couple de reprises le conseil
de développement, j'ai rencontré certains individus reliés
au problème. Je leur ai expliqué la même position, qu'on
était prêt à regarder avec eux la possibilité d'une
gestion mixte mais qu'on n'était pas encore en mesure de s'orienter vers
une cession totale de la propriété du domaine public à des
individus.
Le Président (M. Séguin): Programme 4,
adopté?
M. Lessard: Non, M. le Président. Oui, vous avez
pratiquement raison.
Le Président (M. Séguin): Programme 4,
adopté.
M. Lessard: Une minute. D'accord. Oui, programme 4,
adopté.
Le Président (M. Séguin): Programme 4,
adopté.
Gestion interne et soutien
Programme 5, élément 1, Direction du ministère.
Programme 5, Gestion interne et soutien.
M. Lessard: Cela va être une question
générale, M. le Président, que je pose à chacun des
ministères où je discute des crédits, simplement la liste
des membres du cabinet du ministre et les salaires qui sont payés.
M. Toupin: Je peux vous l'envoyer. M. Lessard: C'est
cela.
M. Toupin: La liste de mes employés au bureau.
M. Lessard: Parce que parfois le ministre en apprend. L'autre
jour, le ministre des Richesses naturelles a appris qu'il y avait un certain
nombre de fonctionnaires qui travaillaient pour lui et qu'il ne les connaissait
pas.
M. Toupin: Alors, je vous les donne par ordre...
M. Lessard: D'accord. Cela va être inscrit au journal des
Débats.
M. Toupin: Ma secrétaire, Marie Corriveau, elle est
secrétaire particulière adjointe, son salaire est de $14 000
actuellement. Cela comprend son salaire de base plus la
rémunération additionnelle en tant qu'employée de
bureau.
M. Lessard: C'est cela.
M. Toupin: II y a Jean Beaudin, secrétaire particulier
adjoint; son salaire, rémunération comprise, est de $20 900. Il y
a Gabriel Biron qui est l'attaché de presse, qui s'occupe surtout de
l'information; son salaire, y compris sa rémunération
additionnelle, est de $20 900 lui aussi. Il y a Maurice Deupont, qui est
secrétaire particulier adjoint dans mon comté; son salaire, plus
sa rémunération additionnelle, est de $12 650. Il y a Maxime
Plamondon, secrétaire particulier adjoint qui s'occupe surtout de tous
ces problèmes dont on parlait tantôt, billets de location, tout
ça; salaire, y compris rémunération, $21 767. Puis il y a
Léon Toupin, qui est mon chef de cabinet: son salaire et sa
rémunération additionnelle, $23100. C'est l'équipe qui
travaille à mon bureau. Maintenant' j'ai les secrétaires de ces
gens-là, c'est-à-dire la secrétaire du chef de cabinet, du
secrétaire particulier. Je peux vous donner les noms, quant au salaire,
c est le salaire prévu...
M. Lessard: C'est le salaire prévu. Marie Corriveau
a-t-elle une secrétaire?
M. Toupin: Non, c'est ma secrétaire. Il y a un
problème à la Fonction publique évidemment. C'est
que, très souvent, on n'est pas capable d'aller plus loin qu'un tel
niveau, puis quand on a une bonne secrétaire, nous, on ne peut pas la
perdre. Le seul choix que j'avais était donc de la nommer
secrétaire particulière adjointe.
M. Lessard: Les députés ont le même
problème.
M. Toupin: Je sais. Je lui ai donné le minimum. $14 600.
C'est le minimum, le bas de l'échelle. Cela lui donnait une
rémunération additionnelle d'environ $2000 par rapport à
ce qu'elle avait auparavant si elle avait conservé son statut de
secrétaire principale. Avec l'expérience qu'elle a j'ai
accepté de la recommander au Conseil du trésor comme
secrétaire particulière adjointe.
J'aurais des choses à ajouter. J'aimerais ajouter que tous les
secrétaires particuliers adjoints et mon chef de cabinet ont subi un
examen de la Commission de la fonction publique et se sont tous
classifiés à une échelle ou à une autre. Chaque
fois que j'entrais un gars dans mon bureau, j'exigeais qu'il passe un examen
à la Commission de la fonction publique. C'est l'échelle d'ici,
c'est cela, c'est l'échelle de base. Je peux aller plus loin. Si,
toutefois, mon chef de cabinet partait demain matin, il est classifié
comme cadre, mais je ne sais pas à quel endroit il irait; alors, au lieu
d'avoir un salaire de $28 000 par année, cela lui donnerait seulement
$20 866. Mais il y a une entente: c'est qu'il récupérerait une
partie de son salaire pour ne pas subir une baisse trop radicale. Je n'ai pas
insisté pour le classer plus haut. J'ai pris les normes que la Fonction
publique m'a données: Ecoutez, ce gars on le voit là. J'ai
établi sa rémunération. Ce sont les
rémunérations que je vous ai données.
Le Président (M. Séguin): Programme 5,
adopté.
M. Lessard: Adopté.
M. Toupin: J'ai mon chauffeur aussi dont je n'ai pas
parlé, Philippe Ruel.
M. Lessard: D'accord. Ce sont ceux-là, parfois, qui sont
les plus maltraités.
Le Président (M. Séguin): Programme 6, Financement
forestier. Elément 1.
M. Lessard: Bien là...
Financement forestier
Le Président (M. Séguin): Je ne sais pas si vous
aimez prendre le programme en entier...
M. Lessard: Je pense qu'on va le prendre globalement.
Le Président (M. Séguin): ...ou
individuellement.
M. Lessard: Je pense qu'on va le prendre globalement.
Le Président (M. Séguin): C'est très
bien.
M. Toupin: C'est la même chose que l'an dernier, à
l'exception des prix inflationnistes.
M. Lessard: C'est cela, mais on n'a pas grand-chose comme
crédit forestier cette année.
M. Toupin: La loi est venue en application le 31 décembre
ou le 1er janvier. Cette année...
M. Lessard: Est-ce le crédit agricole qui va... le budget
du crédit forestier ici...
M. Toupin: L'exécution a été confiée
à l'Office du crédit agricole.
M. Lessard: Mais le budget est compris à votre
ministère...
M. Toupin: Le budget est compris, en partie, pour les 23
employés qui ont été autorisés. Maintenant, il y a
de compris aussi un montant de $107 677.12, qui constitue la garantie sur les
prêts. Autrement dit, c'est divisé en deux parties de $582 900.
Vous avez une gestion interne et soutien, $465 800; c'est pour les 23 personnes
qui vont être engagées, leurs dépenses de voyage, etc. Au
crédit forestier, il y a un montant statutaire de $117 000 pour la
garantie sur les prêts à court terme.
Maintenant, il y a aussi une avance du ministre des Finances pour
l'octroi de prêts forestiers; l'arrêté en conseil 295 du
4-2-76, au montant de $5 millions.
M. Lessard: Pardon? Une avance? Alors, vous avez une avance de $5
millions.
M. Toupin: Oui, selon l'arrêté en conseil 295.
M. Lessard: Autrement dit, si vous mettez quelque chose en
application et que vous avez besoin d'argent, vous avez votre montant d'argent
qui est prévu dans le fonds consolidé.
M. Toupin: Le ministère des Finances. M. Lessard:
Le ministère des Finances.
M. Toupin: Pour bien se situer, on retrouve au budget du
ministère des Terres et Forêts les crédits qu'il faut pour
payer la gestion, l'administration. Quant aux prêts, c'est ce que l'on
appelle des montants extrabudgétaires. Ce sont des montants votés
annuellement ou semi-annuellement par le gouvernement consentant des
prêts à l'Office du crédit agricole qui, lui, les rembourse
par la suite au gouvernement à mesure que les emprunteurs remboursent le
ministère. C'est extrabudgétaire. Vous allez peut-être le
retrouver au niveau du budget de l'Agriculture, de
l'extrabudgétaire.
M. Lessard: C'est-à-dire qu'on va pouvoir en discuter
à ce moment-là.
M. Toupin: L'extrabudgétaire de $5 millions, c'est le
ministère des Terres et Forêts que le détermine avec
l'Office du crédit agricole. L'office nous dit: Nous prévoyons,
cette année, consentir 500 prêts à $1 000 le prêt,
cela fait $500 000. Il faudrait que le ministère des Finances nous
consente une avance de $500 000.
M. Lessard: Bon.
M. Toupin: Ce sont des extrabudgétaires.
Les dépenses encourues au 31 mars pour la gestion interne et
soutien ont été de $22 000, dont $16 700 en salaires.
Présentement, il y a neuf postes comblés et quatorze vacants.
M. Lessard: Vous avez neuf postes comblés et quatorze
vacants. En fait, 23 personnes, c'est le nombre prévu pour l'application
du programme.
M. Toupin: C'est exact, pour l'année 1976/77.
M. Lessard: Est-ce qu'on a adopté des normes et des
critères qui doivent être déterminés par le
règlement?
M. Toupin: Oui, l'office est en train d'élaborer de
façon définitive ses règlements, ses conditions de
prêt.
M. Lessard: M. Moreau va être là et je pourrai
probablement en discuter à ce moment-là. Il n'y a pas eu de
prêt de fait, actuellement?
M. Toupin: Je pense qu'il y en a un. Un prêt pour un
montant de $10 000.
M. Lessard: Cela veut dire que les normes de remboursement sont
prêtes actuellement, s'il y a eu un prêt.
M. Toupin: Les règlements généraux sont
prêts, mais, quand je dis qu'ils travaillent dessus, c'est que c'est un
premier prêt et, à mesure que cela va se développer, c'est
possible que les règlements internes changent. D'ailleurs, c'est le
même phénomène que le crédit agricole, exactement la
même chose, sauf que les normes et les exigences de base ne sont pas tout
à fait les mêmes
M. Lessard: Je vois...
M. Toupin: Normalement, Camille aurait dû être ici ce
matin pour regarder cela, mais je n'ai pas d'objection à ce que vous
resouleviez le problème à l'Agriculture. Au moment où vous
le soulèverez, je n'ai pas d'objection à venir compléter
les informations que donnera M. Moreau.
M. Lessard: Vous avez deux fois $117 100. Peut-être que
tantôt j'ai mal compris. Vous avez $117 100 et, tout à coup, vous
avez, en bas, encore $117 100. Vous l'enlevez, vous le soustrayez.
Pourquoi?
M. Toupin: C'est un statutaire. C'est parce que c'est un
statutaire qu'ils l'enlèvent.
M. Lessard: Cela va.
M. Toupin: C'est pour des fins de comptabilité,
uniquement.
M. Lessard: Cela va.
Le Président (M. Séguin): Programme 6,
élément 1 et élément 2 adopté?
M. Lessard: Adopté.
Gestion des terres publiques
Le Président (M. Séguin): Adopté. Programme
7. Gestion des terres publiques.
M. Lessard: J'aurais juste, au programme 7, M. le
Président, une discussion à faire avec le ministre concernant,
encore une fois, la gestion de nos terres, puis un certain nombre de personnes,
qu'on appelle squatters, qui s'y sont établies. Il ne s'agit pas, M. le
Président, de reconnaître le droit de ces personnes de s'installer
sur des territoires publics. Mais on sait que, particulièrement dans les
régions de chasse et de pêche, des régions où il se
fait du trappage, il y a des gens qui se sont construit des petits chalets qui
ne sont pas des chalets de villégiature, qui ne sont pas des chalets de
$2500 puis de $3000 et $4000. Ce sont des chalets qui sont souvent très
utiles parce qu'ils sont ouverts à tout le monde, dans le sens que si,
l'hiver par exemple, je fais de la motoneige et que je suis dans une situation
difficile, je peux retrouver ce petit chalet et l'occuper, ainsi de suite.
De toute façon, je pense que c'est beaucoup moins dangereux.
C'est l'expérience personnelle que j'ai. Je pense que je connais le bois
un peu, j'en ai fait passablement, puis de la chasse et de la pêche et
ainsi de suite.
M. Toupin: Vous n'êtes pas squatter.
M. Lessard: Non, je ne suis pas squatter. Mais j'ai des
problèmes semblables dans ma région. C'est plus
particulièrement des petits chalets de chasse. Il ne s'agit pas de
prendre un immense territoire, de l'occuper puis d'avoir la prétention
que ce territoire nous appartient. Ces gens vont à la chasse et
plutôt que de se monter, chaque année, une tente, très
dangereuse aussi pour le feu bien souvent, l'automne ou l'été,
ils viennent se construire, à même la forêt domaniale ou la
forêt publique ou même la forêt qui était sous forme
de concession forestière, des petits chalets.
Là le problème qu'on a, dans la région, c'est que
les représentants régionaux du ministère des Terres et
Forêts ont averti un certain nombre de personnes, qu'ils avaient
identifiées comme ayant construit ces chalets, de les détruire ou
qu'ils se-
raient brûlés. Je sais que c'est un problème. Il y a
une certaine accessibilité que les individus doivent avoir à la
forêt, que ce soit en utilisant une tente. Si je m'en vais à la
pêche, par exemple, assez régulièrement, à un lac ou
si quelqu'un fait de la trappe à 60 ou 70 milles en pleine forêt
l'automne, l'hiver et le printemps, il faut quand même qu'il reste dans
quelque chose. La tente, l'hiver, pour faire de la trappe, ce n'est pas
particulièrement chaud.
Là je me demande s'il n'y aurait pas moyen de trouver une
solution, sans en arriver à des abus, en collaboration. Chez nous,
particulièrement à Forestville, il y a une association de chasse
et pêche qui établit un certain contrôle, qui
détermine un peu les terrains où les gens vont aller chasser ou
pêcher, etc. Je me demande s'il n'y aurait pas un moyen
plutôt que d'avoir des squatters qui ne rapportent rien, on aurait
peut-être bien des squatters qui rapportent quelque chose un moyen
de confier à ces gens le petit territoire correspondant à leur
chalet, un genre d'allocation. On me répond que c'est dangereux pour le
feu. Je pense que ce n'est pas en détruisant les chalets qu'on va
empêcher les gens d'aller en forêt.
Au contraire, quand ils vont y aller, ils vont y aller avec une tente.
Je ne sais pas si vous avez déjà vu brûler une tente, mais
cela brûle vite, puis je pense que c'est beaucoup plus dangereux que
d'avoir des petits chalets de bois rond. Je vous soumets le problème,
j'en ai déjà parlé à M. Gagnon.
Je conviens qu'il ne faudrait quand même pas permettre des abus
considérables parce qu'il faut conserver l'accessibilité. Mais
quand je dis il faut bien faire attention qu'il y aurait
peut-être moyen de trouver une solution en leur louant la partie de
terrain où ils sont construits, je suis absolument contre le fait qu'on
va leur louer des berges, des rivages et ainsi de suite.
Je vous soumets le problème. Actuellement, j'ai toute une
série de personnes qui m'ont écrit, qui sont menacées de
voir brûler leur chalet d'ici un mois ou deux, d'après ce qu'on
m'a dit. Je trouve qu'on exagère, qu'on pousse un peu fort. La
forêt appartient aux Québécois, avec un certain
contrôle, mais elle appartient aux Québécois. Ces
gens-là, à part cela, n'auront jamais le moyen, bien souvent, et
j'insiste sur cela, il y a beaucoup de gens, avec les conditions... Le
ministère des Terres et Forêts détermine les conditions de
villégiature et qu'un lac est un lac de villégiature; vos normes
sont très sévères. Moi aussi j'ai déjà
voulu, à un moment donné, avoir un terrain du ministère
des Terres et Forêts qui était reconnu comme endroit de
villégiature, dans l'espoir de pouvoir y installer ma roulotte qui
était mobile. On a dit non, parce qu'on n'a pas le droit d'installer des
roulottes, il faut construire un chalet. Mais, comme député, je
n'ai pas les moyens de me construire un chalet.
M. Toupin: Comment se fait-il que le député ait les
moyens de s'acheter une roulotte?
M. Lessard: Justement, j'ai choisi, au lieu du chalet fixe, le
chalet roulant. Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas capables ou qui
seraient difficilement capables parmi la petite classe de gens qui ont
droit à l'accessibilité a la forêt ou qui ne seront
jamais capables d'avoir un petit centre de villégiature, d'avoir un
chalet construit dans un centre de villégiature. Ils ne seront pas
capables. Même il y a un cas que j'ai soumis au ministère,
où quelqu'un se rendait en canot, il était dans l'obligation de
se rendre en petit canot et devait faire trois milles; donc, il ne
dérangeait personne. Il n'y avait que lui qui montait là et on le
menace, on va être obligé d'aller brûler le chalet avec un
hélicoptère. On le menace de le brûler, s'ii n'est pas
brûlé déjà ou s'il n'a pas été
obligé de le déménager, mais il n'est pas capable de
déménager cela.
Je pense qu'il y a place pour permettre à des gens qui,
peut-être autrement, ne pourraient pas avoir accès à la
forêt de garder ces chalets, le vous avoue bien honnêtement que ces
chalets sont quelquefois utiles. Quelqu'un qui se perd en forêt et qui
trouve un petit chalet comme cela, il a une utilité.
J'arrête sur cela; je ne veux pas faire un long exposé mais
je voudrais que le ministre se penche sur cette question. Dans ma
région, j'ai des appels téléphoniques, cela ne fournit
plus. J'aimerais que le ministre analyse s'il n'y aurait pas moyen de
temporiser un peu et de suspendre où il n'y a pas mauvaise
volonté, et bien souvent il n'y a pas mauvaise volonté de la part
de ces gens-là. Ils allaient à la chasse et il faut bien qu'on se
loge quelque part quand on va à la chasse.
M. Toupin: Le problème que cela pose c'est qu'au fond il y
a des cas avec lesquels on a des problèmes et il y a des cas avec
lesquels on n'a pas de problème. M est possible que la
réglementation actuelle soit peut-être un peu trop
sévère.
Ceux qui demandent un permis au ministère et qui respectent les
normes du ministère n'ont pas de problèmes. Il y en a un certain
nombre, évidemment, qui ne demandent pas de permis au
ministère.
M. Lessard: Qui n'en avaient jamais demandé, mais qui sont
prêts à en demander.
M. Toupin: Qui n'en avaient jamais demandé, etc....
M. Lessard: C'est cela, quelqu'un qui n'avait jamais
demandé de permis est un "squatter ".
M. Toupin: C'est exact.
M. Lessard: II s'est établi sans la permission du
ministère.
M. Toupin: Alors, ceux-là, les vrais squatters, c'est que
maintenant ils se sentent menacés et ils disent: Ecoutez, on n'a pas
demandé de permis, on aurait dû en demander un, etc. Alors, ils
demandent un permis, ils sont déjà installés et cela ne
correspond pas toujours aux normes que le
ministère avait établies auparavant. Alors il faut
être équitable.
M. Lessard: Absolument.
M. Toupin: La personne qui a demandé un permis, par
exemple, pour une telle place aurait préféré avoir telle
autre place, mais on lui dit. Ne va pas là, c'est trop dangereux, tu es
mieux de t'installer là. Lui, on lui a déjà posé
une exigence, alors que le squatter a fait cela tout seul, où il a
voulu, où cela lui a plu de s'installer, très souvent aux plus
beaux endroits, etc.
Il ne faut pas être discriminatoire, il faut être juste
envers tous ceux qui ont accès à la forêt, Jusqu'à
maintenant, j'ai demandé aux fonctionnaires du ministère
d'être le plus souples possible, d'ici à ce que la politique
foncière soit établie.
Dans les politique foncière, on va traiter de tous ces
problèmes, le problème de l'utilisation des terres publiques sous
toutes ses formes, y compris, bien sûr, le problème des trois
chaînes.
M. Lessard: Suspendre à un moment donné...
M. Toupin: J'ai demandé aux types de suspendre.
Maintenant, il ne faudrait pas être trop large non plus, parce qu'il ne
faudrait pas se re-trouver au bout de la politique foncière, avec 100 ou
800 sqatters de plus qui se sont installés. Il faut être prudent
là-dessus. Peut-être pour ceux qui sont déjà
installés...
M. Lessard: On devrait exiger probablement, pour ceux qui sont
déjà installés...
M. Toupin: Une tolérance.
M. Lessard: ...et même exiger qu'ils fassent une demande
pour les identifier, pour savoir où ils sont.
M. Toupin: Oui, on...
M. Lessard: Qu'ils fassent une demande au ministère des
Terres et Forêts et, si le ministère accepte cette demande, cela
serait conditionnel à la politique foncière qui devrait sortir
dans...
M. Toupin: L'idéal, je pense, serait d'être
tolérant et de dire: Ecoutez, on n'accepte plus, à partir de
maintenant on pourra prendre la décision finale aucune
demande de permis, à moins que cela corresponde aux règlements
actuels.
M. Lessard: D'accord.
M. Toupin: Quand la politique foncière sera
établie, on mettra de l'ordre dans tout cela. Il s'agit d'être
souple vis-à-vis de ce qui se fait actuellement.
M. Lessard: Et cela permettrait aux gens de se préparer,
M. le Président.
M. Toupin: Je rapporte l'exemple d'un certain nombre de types qui
se sont bâti des chalets sur le bord des baies, sur le bord des lacs ou
des rivières...
M. Lessard: Oui, cela dépend, là je suis
d'accord.
M. Toupin: Oui, ils le savent. A un certain moment, les types
m'ont dit: Ecoutez, ...
M. Lessard: Oui, la mer est occupée...
M. Toupin: ...vous n'avez pas affaire à détruire ce
chalet, etc. Je leur ai simplement dit: Attendez donc la politique
foncière et, quand on aura la politique foncière, on traitera
tout le monde sur le même pied.
M. Lessard: II y a des distinctions. Il y a des gens qui se sont
installés et qui l'ont décidé quasiment de façon
systématique. Parce qu'il y en a un qui s'est installé, l'autre
est venu à côté, sur le bord de la mer, en particulier.
J'ai eu l'occasion de vivre le long de la mer, à Forestville, où
ces gens s'étaient installés des chalets dans les plus beaux
endroits. Je dis que c'est un problème entièrement
différent, c'est l'occupation des rives.
Quand je parle du chalet de bois rond, c'est à l'intérieur
de la forêt où le type a plutôt choisi de construire cela
parce qu'il a un terrain de trappe, et comme il a un terrain de trappe, il
peut... Il a un terrain de trappe qui lui est accordé en vertu d'un
permis du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. A un
certain moment, il construit un chalet. On est plus tolérant
vis-à-vis des propriétaires de terrains de trappe, mais un autre,
avec un terrain de chasse, est membre de l'Association de chasse et de
pêche ou il est peut-être en dehors de la limite de l'Association
de chasse et de pêche de Forestville, mais comme il n'est jamais
dérangé, il s'est choisi un terrain. Il n'y a que lui qui
connaît son terrain de chasse et, comme cela fait trois, quatre ou cinq
ans qu'il va au même endroit et qu'il n'y a personne qui le
dérange pour aller à la chasse, au lieu de monter, à
chaque année, sa tente, son poêle et ainsi de suite, il s'est
coupé un peu de bois rond et s'est fait un petit chalet de 12' X 20'. Ce
sont ces cas dont je parle, ces chalets qui sont utilisés souvent par
tout le monde.
M. Toupin: Je suis d'accord. Si le ministre est ici, je vais en
discuter avec lui. Evidemment, c'est administratif. Je suis prêt à
recommander à mes fonctionnaires dans l'ensemble du ministère
d'être, d'ici la politique foncière, tolérants, de
détruire le moins possible de chalets à moins,
évidemment qu'il y ait un danger imminent, d'accord je suis
prêt à leur dire: D'ici la politique foncière, soyons
souples. Nous allons discuter de la politique foncière à la
commission parlementaire, tous les députés seront là pour
donner leur point de vue. Nous pourrons parler des squatters qui sont des gens
qui sont dans l'illégalité d'une part et qui sont dans la
légalité de l'autre. Très souvent, ils ont un permis du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, et ils ont
oublié ou ils ont négligé de demander un permis au mi-
nistère des Terres et Forêts. Ils se sont installés
et sont pris avec une concession d'un ministère et un refus de l'autre.
Toute cette politique devra être discutée avec le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, avec le ministère des
Transports et plusieurs autres ministères. Je suis d'accord avec le
député de Saguenay, à savoir que si le ministère,
dans le passé, n'a pas été tout à fait vigilant, ce
n'est pas parce qu'il n'a pas voulu l'être, mais peut-être parce
qu'il n'avait pas le personnel voulu et peut-être pas les informations
requises, alors, je ne pense pas qu'on puisse aujourd'hui...
M. Lessard: C'est un peu comme ces individus, aussi; ils
n'avaient pas les informations.
M. Toupin: Oui, c'est cela. Je ne pense pas qu'on puisse
dès maintenant dire: Ecoutez, nous faisons une razzia et c'est fini.
Non, si on a toléré cela pendant dix ans, quinze ans, ce n'est
pas six mois, un an ou deux ans de plus qui vont désorganiser toute
notre affaire. Quand la politique foncière sera établie, on
acceptera des normes à la commission parlementaire, au gouvernement, et
il y aura des audiences publiques. Une fois que cela sera accepté, tout
le monde devra s'y conformer, y compris ceux qui sont présentement dans
l'illégalité, qu'il s'agisse de squatters, de
propriétaires de chalets sur les rives, etc.
Si vous avez plusieurs appels téléphoniques et plusieurs
lettres de votre région... Je n'ai pas besoin de vous dire que pour
toute la province mon téléphone ne dérougit pas, et les
lettres fusent, de toutes parts. Alors, je leur réponds tous la
même chose: Ecoutez, cette année, on n'a pas l'intention d'aller
plus loin que cela, voici la réglementation; attendez-vous qu'une fois
la politique foncière établie, vous vous astreindrez à la
réglementation établie.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Papineau.
M. Assad: M. le Président, sur le même sujet.
Justement, dans le coin où il y a des gens qui ont cette
difficulté, ils ont construit remarquez bien, ce n'était
pas un chalet une couverture, si vous voulez, et ils ont reçu des
lettres. Maintenant, ils sont menacés d'être traînés
en cour. Le type m'écrit une lettre et m'envoie une copie de la lettre
qu'il a reçue disant qu'il va être poursuivi.
Dans le moment, est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire?
M. Toupin: A ce moment-là, vous avez un cas dans votre
comté...
M. Assad: II y en a plusieurs, d'ailleurs.
M. Toupin: ... et il y en a dans plusieurs autres comtés
de la province.
M. Lessard: Ce qui est probablement arrivé dans son cas,
le ministère lui a envoyé un avis de déménagement.
Comme il n'a pas respecté cet avis, il est poursuivi.
M. Assad: Exactement, mais...
M. Toupin: Très ouvertement, !e ministère les a
poursuivis, c'est d'accord.
M. Assad: Mais vous avez dit que vous aviez une politique de
tolérance.
M. Toupin: Dans ces cas, j'ai un problème, c'est le
ministère de la Justice, tout compte fait, ce sont les lois du
Québec qui disent que si vous êtes installé sur une
propriété privée ou une propriété publique
et si vous n'avez pas obtenu le droit de vous y installer, par
conséquent, vous devez déménager.
M. Assad: Vous n'accordez pas le permis?
M. Toupin: Dans les cas où la justice a pris une
décision ou une cour a pris une décision, très
honnêtement...
M. Assad: Donc, le type est obligé de...
M. Toupin: ... je ne peux pas renverser une décision de la
cour, à moins que j'amende les lois.
M. Assad: Donc, il est obligé de...
M. Toupin: Ce serait préférable pour le moment que
le gars s'astreigne aux décisions de la cour, du juge...
M. Assad: D'accord.
M. Toupin: ... et, une fois la politique foncière
établie, qu'il nous rencontre et qu'on discute avec lui d'une
possibilité.
M. Assad: Quand allez-vous discuter cette...
M. Toupin: J'ai plusieurs cas là-dessus. C'est normal,
avec la réglementation actuelle, que le ministère procède
ainsi. Autrement, on aurait pu l'accuser, dans le temps, de ne pas s'occuper de
ses affaires.
M. Assad: Est-ce que d'ici l'automne on pourra avoir une...
M. Toupin: D'ici l'automne, comme je vous disais tantôt, je
ne voudrais pas m'engager trop. Tout ce que je peux vous dire, c'est que
l'objectif que je me suis fixé c'est de discuter une sorte de document
de travail, en commission parlementaire, à l'automne, en septembre,
octobre, si c'était possible d'avoir la documentation
l'équipe travaille très fort sur tous ces problèmes
avec une réglementation qu'on nous proposera et qui sera discutée
en commission parlementaire et qui pourra être amendée s'il y a
lieu.
M. Assad: D'accord.
M. Toupin: Je pense que vous pouvez dire cela aux gars qui sont
aux prises avec ce problème.
M. Assad: Oui.
M. Toupin: Mais ceux qui sont aux prises avec une décision
de la cour, je pense qu'ils devront la respecter.
M. Assad: Je vais transmettre cela mot pour mot.
M. Toupin: D'accord, parfait.
Le Président (M. Séguin): Vous aurez toujours la
possibilité de visiter votre électeur en prison, même
si...
M. Assad: Oui.
M. Toupin: Ou dans sa maison.
Le Président (M. Séguin): Ou dans sa maison. Le
député de Saguenay.
M. Lessard: Concernant ce programme, $2 822 900, qui est relatif
à l'aliénation ou à la location de certaines parties du
domaine public ou au contrôle de l'utilisation des terres publiques, je
pose la question, qui fait suite à une discussion qu'on avait eue l'an
dernier: Est-ce qu'il y a eu aliénation de domaines, de territoires
publics le long des plans d'eau, au cours de l'année, depuis le 1er
juillet 1975? Il y en a eu? Il y a eu location mais il n'y a pas eu vente.
M. Toupin: Le sous-ministre va répondre à cela,
c'est lui qui était responsable.
M. Lessard: Quelle est la nouvelle politique maintenant?
M. Toupin: La politique au ministère c'est de restreindre
au maximum les aliénations de terrains, de terres publiques, en
particulier le long des plans d'eau, le long des rives, comme vous le savez
fort bien. Il arrive cependant qu'à cause du processus engagé
depuis de nombreuses années, les cas engagés, nous avons fait, au
cours de l'année, des transactions définitives par lettres
patentes de certains terrains.
M. Lessard: Là où i! y avait eu engagement...
M. Toupin: Là où il y avait engagement. Si on fait
un recul de quelques mois, la courbe des lettres patentes émises par le
ministère des Terres et Forêts va aller en diminuant d'une
façon très sensible jusqu'à ce que la politique
foncière décide si on continue ou si on ne continue pas.
M. Lessard: Mais à partir du 1er juillet, disons si je
faisais une demande, moi, actuellement, pour obtenir non pas la location
parce que c'est bien différent à $35 par année, par
exemple, du territoire situé le long de tel lac.
Le lac est reconnu comme centre de villégiature mais, par
exemple, je vous fais une demande actuellement pour obtenir la pleine et
entière propriété; depuis quelle date cela ne se fait-il
plus?
M. Toupin: Depuis environ deux ans, nous acceptons de louer des
terrains sans aucun engagement de les vendre. C'est sujet à la politique
foncière éventuelle alors que, dans le passé, si on
remonte à plusieurs années, la politique était,
après un certain nombre d'années, après les conditions de
construction, d'émettre des lettres patentes.
Encore une fois, lorsque nous nous sentons liés par des
engagements du gouvernement antérieur, nous continuons d'émettre
des lettres patentes.
M. Lessard: Cela avait commencé il y a trois ans.
M. Toupin: Même dans certains cas où il y a eu des
engagements antérieurs, on a décidé de mettre fin,
actuellement, aux ventes.
M. Lessard: D'ailleurs, c'est une recommandation du rapport
Dorion de ne plus vendre le long des plans d'eau. Mais on comprend le
problème aussi. Il s'agit qu'on s'organise, dix individus ou quinze
individus et on s'organise pour acheter tous les terrains le long d'un lac qui
est magnifique et très beau, et comme je suis propriétaire d'un
terrain, je me trouve à contrôler l'accès au plan d'eau.
Donc, en achetant un terrain, on achète le lac.
M. Toupin: Oui, on a mis fin à cela. Je sais que certaines
propositions m'ont été faites et j'ai dit non. On est mieux
d'attendre la politique foncière.
M. Lessard: A la gestion des terres publiques, il s'agit du
personnel nécessaire pour faire ce service, à savoir
répondre aux demandes de location de territoire.
Maintenant, y aurait-il moyen de savoir combien cela rapporte? Cela nous
coûte $2 822 900. Est-ce qu'on pourrait avoir les revenus de cette
location?
M. Toupin: C'est de la rentabilité sociale. Je ne pense
pas que cela rapporte ce que cela coûte. Je ne suis pas certain. Est-ce
que cela rapporte ce que cela coûte? Non. En fait, nous sommes dans le
cadre de l'élaboration de notre politique foncière. Il y aura un
des éléments que nous allons regarder de très près.
C'est une politique de tarification. Parce qu'il est évident que...
M. Lessard: Avec les squatters, peut-être bien que cela
pourrait aider!
M. Toupin: Les squatters qui s'étaient installés
sans permission et tout cela.
II n'est pas impossible de penser que, à nos taux actuels,
l'administration va coûter plus cher que cela rapporte. Mais là,
c'est un problème de fond qui se pose. Est-ce qu'on peut imaginer que
notre politique de location implique que des citoyens qui paient des taxes
subventionnent ceux qui sont un peu plus fortunés?
M. Lessard: C'est justement ce dont je voulais vous parler. C'est
que ces gens, qui ont les moyens de se construire des chalets de $3000, $4000
et $5000, il faudrait au moins qu'ils soient capables de compenser pour ce que
cela coûte, le prix de la location. L'autofinancement, comme dirait
quelqu'un qu'on connaît à Montréal.
M. Toupin: C'est l'intention du ministre d'en arriver
à...
M. Lessard: II faudrait que cela s'autofinance. Adopté, M.
le Président.
Le Président (M. Séguin): Programme 7,
adopté.
Programme 8.
Levés et cartographie intégrés
M. Lessard: Levés et cartographie
intégrés.
M. Toupin: C'est toute la question de la cartographie et du
cadastre, et de la photographie aérienne.
M. Lessard: Quand une municipalité constate que son
cadastre a été mal fait, qu'il y a des problèmes, est-ce
le ministère des Terres et Forêts qui défraie les
coûts?
M. Toupin: Seulement dans une certaine partie de la province,
dans certaines circonscriptions électorales, particulièrement la
Gaspésie, les Iles-de-la-Madeleine et la Basse-Côte-Nord.
Ailleurs, les coûts sont entièrement défrayés par
les intéressés, c'est-à-dire les individus ou le
représentant des municipalités.
Il y a une petite subvention de $10, une petite subvention, à
l'occasion; c'est fait dans certains endroits que le ministre décide.
Toutes les municipalités rurales où les coûts sont
élevés parfois. Par exemple, je me rappelle dans le comté
de Saint-Maurice, une municipalité avait prévu $200 000, et cela
avait coûté $400 000 ou quelque chose comme cela. En tout cas,
c'étaient des montants astronomiques. On était intervenu.
M. Lessard: Dans la cartographie, vous avez un montant de $3 546
400 sous forme de location, de services. Par contre, vous avez maintenant votre
société, la Société de cartographie du
Québec, qu'on ne retrouve plus maintenant parce qu'elle est
intégrée à quoi? Elle rend compte de son administration
à qui, cette société? Avant cela, on la retrouvait au
ministère des Terres et Forêts. Comme elle ne fonctionnait pas, on
n'avait jamais de questions à poser. Mais là, comme elle
fonctionne...
M. Toupin: Cela a commencé à fonctionner un peu
l'an dernier, et cette année j'en ai discuté, j'ai
rencontré la société récemment. J'ai
rencontré également les sociétés privées qui
sont dans la cartographie et dans la photographie aérienne. On a
convenu, cette année, de confier à la Société de
cartographie un certain nombre de travaux suffisants pour que cette
société puisse vraiment agir librement au même titre que
n'importe quelle autre, c'est-à-dire qu'elle fasse ses preuves
d'efficacité, de rendement, etc.
M. Lessard: Mais où la retrouve-t-on?
M. Toupin: Elle est dans...
M. Lessard: ... dans les budgets prévus.
M. Toupin: Elle est dans le total des budgets.
C'est-à-dire c'est le rapport annuel de la Société de
cartographie, à ce moment, qu'on devrait discuter, parce que le budget
de la Société de cartographie, cela ne paraît pas; c'est
une société complètement autonome qui est redevable au
ministère des Terres et Forêts. C'est comme...
M. Lessard: REXFOR.
M. Toupin: ... REXFOR, comme l'Hydro-Québec; ce sont des
sociétés complètement autonomes. La société
ne peut pas avoir de contrats si le ministre ne les signe pas. Grosso modo, je
pense que c'est cela.
J'ai convenu, cette année, avec la société de lui
octroyer aes budgets qui, normalement, devraient dépasser le million de
dollars en termes de contrats. Ces contrats devront être pris partout
dans la province.
M. Lessard: Est-ce que les contrats qui sont accordés
à d'autres sociétés, c'est parce que la
Société de cartographie du Québec n'est pas capable pour
le moment...
M. Toupin: II existe déjà des
sociétés. Il y a déjà quatre sociétés
privées qui font de la cartographie et de la photographie
aérienne, surtout de la cartographie.
M. Lessard: Maintenant, à cause du fait qu'on donne ces
contrats aux sociétés privées, est-ce que cela veut dire
que même si on voulait donner tous les contrats à la
Société de cartographie du Québec, on ne pourrait pas le
faire?
M. Toupin: On n'est pas prêt à faire cela
M. Lessard: Est-ce qu'elle est propriétaire de ses avions,
la Société de cartographie du Québec?
M. Toupin: Non. Je ne sais pas si vous vous rappelez, vous avez
vu la loi sans doute. Alors, si vous connaissez la ioi de la
société, vous savez que la société ne peut pas
avoir d'avions.
M. Lessard: Alors vous faites quoi?
M. Toupin: La société peut louer des avions. M.
Lessard: Vous louez de qui?
M. Toupin: II n'y a pas de location de faite encore.
M. Lessard: II n'y a pas de location de faite encore.
Comment fait-elle ses travaux? J'ai vu plusieurs contrats qui ont
été accordés, aux engagements financiers.
M. Toupin: Oui, l'an dernier. Quand la société fait
des travaux de cartographie, elle n'a pas besoin d'avions. Elle a besoin
d'avions seulement quand elle fait de la photographie aérienne. La
cartographie, c'est simplement l'interprétation de la photographie,
mais...
M. Lessard: D'accord. Je vais vérifier mes engagements
financiers.
M. Toupin: C'est possible que l'an dernier il y ait eu des
contrats de donnés.
Il se peut que la société ait fait faire de la
photographie.
M. Lessard: Mais pourquoi dans cette loi, qui remonte à
1967 ou 1960, avoir refusé? Je ne vois pas une société de
cartographie et de photographie faire des relevés photographiques sans
avion. Est-ce que le ministre ne devrait pas modifier la loi?
M. Toupin: II faudrait demander d'abord à ceux qui ont
préparé la loi dans le temps.
M. Lessard: D'accord.
M. Toupin: Deuxièmement, avant de m'orienter de ce
côté, je veux que la société fasse vraiment une
expérience de travail valable par contrats de location. Si on se rend
compte que la location coûte moins cher que de se procurer des avions,
alors on pourra maintenir le système de location. Il est possible aussi
que le ministère des Transports s'équipe et que la
société loue du ministère des Transports des avions. C'est
là où on en est rendu. Mais je suis un peu d'accord avec le
député de Saguenay.
M. Lessard: Qu'on enlève au moins cette restriction dans
la loi.
M. Toupin: Personnellement, j'ai été vraiment
surpris qu'on fasse l'exclusion de la propriété d'avions par la
société de cartographie.
M. Lessard: Adopté, M. ie Président.
Le Président (M. Séguin): Programme 8,
adopté. Les crédits du ministère des Terres et
Forêts sont adoptés, ainsi que toutes les catégories et
supercatégories.
M. Toupin: M. ie Président, avant de terminer, je voudrais
remercier le député de Saguenay pour sa collaboration, ainsi que
tous les autres députés, le sous-ministre et le sous-ministre
adjoint, qui ont bien voulu participer complètement.
Le Président (M. Séguin): Ayant terminé nos
travaux, merci, M. le ministre et messieurs. Nous ferons rapport à la
Chambre. La commission parlementaire des richesses naturelles et des terres et
forêts ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 39)