(Neuf heures trente-deux minutes)
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue et je demande donc
à toutes les personnes dans la salle d'éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi
visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par M. Poulin (Beauce-Sud); Mme Blouin
(Bonaventure), par Mme Schmaltz (Vimont); M. Chassin (Saint-Jérôme),
par M. Lévesque (Chapleau); Mme Dorismond (Marie-Victorin), par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); Mme Lachance (Bellechasse), par M. Tremblay (Dubuc)
et Mme Caron (La Pinière), par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait. Alors, lors de l'ajournement de nos
travaux, hier soir, les discussions portaient
sur l'article 62, et la parole était au député de Pontiac. Est-ce que, M.
le député, vous avez d'autres interventions?
M. Fortin : Oui, merci, Mme la Présidente. Bon matin, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
merci.
M. Fortin : J'espère que vous allez bien.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
oui.
M. Fortin : Comme tous les collègues d'ailleurs.
Oui, l'article 62, là, on parlait des
mécanismes, des mécanismes d'accès, et le ministre nous avait promis un
amendement au 63. Là, le 63 fait référence à l'article 62 entre autres,
là, puis j'imagine qu'il y fait encore référence avec l'amendement du ministre.
Ce serait-tu possible de procéder comme on l'a
fait au... je pense que c'était 48, 47, là où on a regardé le 48 ensemble pour ensuite adopter le 47? Juste, vu
qu'ils sont tellement en lien, ces deux articles-là, je ne détesterais pas voir
l'amendement du ministre à l'article subséquent pour pouvoir discuter des deux
articles.
M. Dubé : Je pense... Bonjour, tout
le monde. Puis je veux juste mentionner... parce que c'est important dans notre
rôle de parlementaire où, souvent, on a des rôles qui sont vus comme
confrontationnels, j'ai eu beaucoup de commentaires
de gens qui m'ont appelé hier pour me dire qu'ils avaient apprécié le ton de
nos discussions en commission hier. Je veux juste vous mentionner, là...
c'est important de le rappeler, de l'excellente collaboration qu'on a des deux côtés de la table, puis je trouvais important
de dire que je pense qu'il y a beaucoup de citoyens qui apprécient ça. On n'est
pas toujours d'accord, on se questionne, les gens apprécient beaucoup la
qualité des questions, mais je voulais le mentionner, Mme la Présidente,
parce que c'est à l'honneur de tout le monde. Ça fait que je suis certain qu'on
va pouvoir continuer comme ça.
Votre
suggestion, M. le député de Pontiac, elle est très bonne, puis ce que je
pourrais faire... Je veux juste vérifier peut-être avec la table, est-ce
qu'on en a... est-ce qu'on vous a envoyé, je pense que oui, l'amendement de 63?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
il est sur le Greffier.
M. Dubé : O.K. Est-ce que ce serait
possible de le mettre peut-être à l'écran?
Une voix : ...
M.
Dubé : O.K. Donc, ce qu'on pourrait peut-être faire, s'il
y a un consentement, on pourrait faire la lecture de... Donc, on
suspendrait 62, qui n'est pas suspendu, je crois, on pourrait suspendre 62,
commencer 63...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait,
avec le consentement, naturellement, de tout le monde, oui? O.K.
M. Dubé : Est-ce
qu'on fait ça?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il y
a consentement, oui.
M. Dubé : O.K. C'est beau. Ça fait
qu'on va suspendre 62 puis je vais aller directement à 63, là. Il faut juste que je le retrouve dans ma liasse de documents. Je
vais prendre le tien, puis le temps que mon... le iPad se réchauffe, là. Ça
fait qu'on y va comme ça, on commence avec 63, puis je lirai l'amendement. Bon.
«Un règlement
de Santé Québec...» Puis ça, c'est important de se rappeler, là, qu'on va
revenir à des règlements.
«Un règlement de santé Québec peut :
«1°
identifier les prestataires privés qui sont soumis à un mécanisme d'accès visé
au premier alinéa de l'article 62;
«2° prévoir
l'obligation, pour tout professionnel de la santé [et] des services sociaux
appartenant à la catégorie qu'il détermine, d'utiliser tout système mis
en place en application de cet alinéa et plus particulièrement :
«a) déterminer la mesure dans laquelle un
professionnel doit se rendre disponible au moyen d'un tel système;
«b) prévoir
les renseignements nécessaires au fonctionnement d'un tel système qui doivent
être communiqués à Santé Québec; et
«c) prévoir toute autre exigence relative à
l'utilisation d'un tel système.»
Cet article
prévoit que Santé Québec peut déterminer par règlement des exigences relatives
à l'utilisation d'un mécanisme
d'accès, notamment des prestataires privés qui sont soumis à un tel mécanisme
et la disponibilité devant être offerte par un professionnel au moyen
d'un système de répartition ou de référencement. Ça, c'est l'article 63
tel qu'il a été déposé dans le projet de loi.
Je vais aller
à l'amendement, puis je vais le lire à l'écran, puis, encore une fois, là, nos
légistes ont... Puis là on a deux alinéas, le premier, le deuxième et,
suite à des suggestions qu'on a eues, et de l'opposition, je dirais, mais aussi
de certains groupes avec qui on a discuté
durant l'été, on s'est basé sur... pour faire cet amendement-là. M. le député,
là, je vous rappelle, il y a déjà... pour que les gens comprennent avant que je
le lise, là, il y a déjà des mécanismes d'accès qui sont prévus par règlement,
puis là je pense, par exemple, comment les listes d'accès pour les CHSLD sont
faites, là. Ce n'est pas uniquement
pour les chirurgies, là, c'est de façon générale, ça s'applique à la DPJ, les
listes d'attente pour les gens qui sont en attente d'un service. Alors, le
mécanisme d'accès, c'est déjà en place dans le réseau de la santé et ça
se fait habituellement par règlement.
Ici, ce qu'on
veut faire en ajoutant ce troisième alinéa là que je vais lire, c'est de
dire : déterminer dans quelle mesure une personne en attente de services
au moyen d'un mécanisme doit être tenue au courant du cheminement de sa demande, y compris la priorité lui ayant été
accordée et les délais moyens d'attente qui y sont associés. Et ça, pour moi,
c'est carrément... puis là je vais lire le commentaire avant de faire mon autre
commentaire : Cet amendement vise des modalités de reddition quant aux
personnes en attente de service au moyen d'un mécanisme d'accès dans le
règlement que Santé Québec pourra prendre concernant les mécanismes d'accès
qu'elle devra mettre en place. Quand on nous demande... puis je veux le
mentionner, là, pour... parce qu'il y a quand même pas mal de gens qui nous écoutent, quand on demande qu'est-ce que le
p.l. n° 15 va amener, on dit : Il y a des effets...
on travaille dans les structures, on
travaille sur la gouvernance clinique, on travaille sur certains aspects, mais
ici, là, on rentre dans l'accès aux réseaux de santé. Là, on est vraiment,
là... qu'est-ce qu'on fait pour les patients pour s'assurer qu'ils ont une
meilleure accessibilité.
Et je le répète, ça, c'est des questions que
vous avez posées, entre autres, M. le député de Pontiac, quand on a eu la première mouture, puis je vous avais
dit : À 63, on pourrait revenir avec quelque chose. Bien, le quelque
chose, c'est ça. Ça fait que j'arrête d'en parler, parce que je sais que vous
n'avez pas eu beaucoup le temps de prendre l'amendement. Vous pouvez
prendre peut-être un certain temps ou poser vos premières questions, je vous
laisse... mais je trouvais que... puis c'est
pour ça que vous avez raison, regardons 63 avec l'amendement puis, après ça, on
reviendra à 62 pour le principe. J'arrête ça là pour le moment.
M. Fortin : O.K. Bien, merci, M. le ministre, là, de vous prêter à
l'exercice de la façon qu'on l'a suggéré. Effectivement, je pense que ça peut
aider à avancer nos travaux.
Sur
l'amendement comme tel puis... En fait, avant d'entrer dans l'amendement, là,
juste sur la dernière remarque du
ministre par rapport à des... les grands pans du p.l. n° 15,
là, effectivement, je trouve qu'on est dans un article crucial, disons, dans... du projet de loi, mais, pour nous,
ce n'est pas non plus quelque chose qui ne pourrait pas être fait sans l'agence
de Santé Québec, là. C'est quelque chose que... qui peut être fait, qui
peut-être doit être fait, là, on va avoir de la discussion, et c'est un des grands pans du p.l. n° 15,
mais est-ce que Santé Québec est nécessaire à la mise en place de
quelque chose comme ça? Pour nous, cette démonstration-là n'a pas été faite,
mais n'empêche, là, on va discuter de la mesure comme telle dans son fond.
Alors là...
• (9 h 40) •
M. Dubé : Est-ce que je peux juste
répondre?
M. Fortin : Oui, allez-y, pas de problème.
M. Dubé : Juste vous donner un
élément. J'en ai parlé un peu hier, il y a des interrelations entre les grands blocs de p.l. n° 15.
Ici, je vous ai mentionné que, oui, il y a des choses qu'on fait déjà dans les
mécanismes d'accès, mais, en même
temps, vous allez voir tantôt, quand on va dire à qui ça s'applique, il y a des
éléments où je ne peux pas forcer ou
travailler avec des professionnels de la santé sans avoir ça ici, vous
comprendrez. Parce que, souvent, par exemple, mes listes d'attente... puis peut-être que
M. Desharnais pourra vous donner des exemples tantôt, quand je suis
interétablissement, une liste d'attente des CHSLD et des établissements qui
doivent piger dedans, ça, c'est... je n'ai pas
tellement besoin d'un projet de loi. Quand j'arrive puis je dis à un
médecin : Je voudrais que vous preniez la priorité x... oups, là, j'ai un autre élément. Vous me suivez? Alors, je
voulais juste faire cette précision-là, et ça, on y reviendra dans la
gouvernance clinique, entre autres, d'accord?
M.
Fortin : Oui, mais notre point, ce n'est
pas que vous n'avez pas besoin d'un projet de loi, c'est que vous n'avez pas
besoin d'une agence spécifique pour faire ces choses-là. Mais, enfin, revenons
à l'article 63, là.
M. Dubé :
Oui, O.K., parfait, bonne idée.
M. Fortin : Donc là, dans votre amendement que vous nous
suggérez, ce que vous dites, c'est qu'il doit y avoir une façon pour que le
patient ou l'usager puisse savoir, à peu près, là, il est où, là, dans la liste
d'attente, un peu ce que le guichet d'accès en médecine familiale fait depuis
un certain temps, hein? Pour des gens qui ne se sont pas inscrits au
guichet d'accès depuis un temps, là... puis j'en fais partie, là, je suis un
des chanceux au Québec qui a un médecin de famille, mais les gens qui
s'inscrivent aujourd'hui ou qui se sont inscrits dans les dernières années, ce
qu'ils ont vu, c'est... ça devrait prendre environ deux ans dans votre région,
là, selon votre ordre de priorité, ça devrait prendre deux ans et trois mois pour avoir un médecin de famille. Et là il
retourne voir six mois plus tard, puis, des fois, c'est rendu à un an,
sept mois, puis des fois c'est rendu à trois ans, dépendamment de comment
ça va dans chaque région puis pour leur niveau de priorité, disons.
Donc là, ce que vous
nous dites, c'est que, pour plusieurs listes d'attente différentes, il y aurait
ce même principe là pour des délais moyens d'attente, mais qui verrait aussi
leur priorité. C'est ça?
M. Dubé : Voilà.
M. Fortin : O.K.
Le délai d'attente moyen, là, ça, c'est... je pense que ça nous apparaît
normal, là, d'avoir... O.K., vous vous inscrivez, vous avez besoin d'un
service, vous savez que, pour vous, là, selon votre catégorie d'âge, selon votre
priorisation, selon votre région, selon la
réalité dans votre coin, ça va être à peu près ça. Mais la priorité, ça,
qu'est-ce que vous avez en tête quand
vous dites ça? Par exemple, un patient qui attend pour une chirurgie, il va
être dans la catégorie ou la priorisation, il y a des ordres, là, a, b,
c, d, e, là, je ne me souviens plus si c'est des lettres ou des chiffres, je pense, c'est des lettres, là, et donc, là, j'ai un
patient qui est priorisé c, qu'est-ce qui... Ça ne lui dit rien, là, priorisé
c, ça ne lui dit pas grand-chose. Ça ne lui dit pas qu'il y a
12 personnes sur la liste en chirurgie qui sont en priorité a. Ça ne lui
dit pas qu'il y a une chirurgie qui se fait à toutes les semaines dans sa
région ou peu importe.
Alors, qu'est-ce que
ça lui donne, par exemple, de savoir ça ou qu'est-ce que vous avez en tête? En
fait, je vais le prendre plus simple, là, qu'est-ce que vous avez en tête qui
pourrait être disponible au patient?
M. Dubé : Puis,
Daniel, quand vous jugerez bon, là... mais je voudrais juste peut-être
envoyer... Ici, ce qu'on demande à Santé
Québec, c'est de se commettre à avoir un système de mesures dans toutes nos
listes d'attente, parce que... Puis
j'apprécie que vous ayez dit que le GAP a été bâti comme ça, mais le GAP ne
donne pas toute cette information-là encore.
M.
Fortin : ...le GAMF qui avait été...
M. Dubé : Le
GAMF, mais le GAP tient compte de ça. Je m'excuse. Je veux juste qu'on se
rappelle que, avant d'aller trop dans le détail, il faut que je demande à Santé
Québec ici... qu'on demande, si on accepte cet amendement-là, d'accepter ce
principe-là, là, parce qu'il y a des endroits... puis je pense à mon collègue
le ministre des Services sociaux, M. Carmant, dans la DPJ, il va falloir
trouver comment on met cette priorité-là, comment on informe la personne qui
est en attente d'un service à la DPJ. Vous me suivez?
C'est pour ça que je
ne peux pas vous répondre de façon précise. Mais ce qu'on va demander à Santé Québec, c'est pour tous ces délais-là... Je pense
que le meilleur... c'est qu'on est en train de regarder avec le CRDS, donc le
centre de rendez-vous des spécialistes... Ça, ça va un petit peu mieux parce
qu'on a décidé... il y a déjà des catégories... puis même dans le
tableau de bord qu'on a mis sur le CRDS, on voit les catégories, alors on...
Mais
j'aimerais vous dire... puis c'est pour ça que je vais peut-être passer la
parole à M. Desharnais, c'est qu'ici, ce qu'on vous demande, suite à votre
suggestion, c'est d'accepter le principe, un, de communiquer avec eux... parce
qu'en fait, ce que les gens nous reprochent
souvent, c'est qu'on ne sait pas où on est dans la liste d'attente. Ça,
c'est... à mon avis, c'est la
première... donc de communiquer... Quand on dit «doit être tenu au courant du
cheminement de sa demande», c'est ça
qu'on veut. Alors, il n'y a rien de mieux en ce moment avec le GAP... Les gens
reçoivent une lettre puis ils disent : Écoutez, vous pouvez soit appeler à
tel numéro... donc ils savent qu'ils existent sur la liste. Mais je laisserais
M. Desharnais parler des autres éléments.
Donc,
le cheminement, la priorité et les délais moyens, je pense, c'est sur ça qu'il
faut se concentrer en disant : Ça, c'est des principes qu'on va
demander pour toutes les listes. Mais peut-être... M. Desharnais, je vous
laisse aller.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Est-ce qu'on a le consentement?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Parfait.
M. Desharnais
(Daniel) : Bonjour. Daniel Desharnais, sous-ministre associé
à la coordination, réseaux ministériels et aux affaires
institutionnelles au ministère de la Santé et Services sociaux.
En fait, 62 et 63, ce qu'ils viennent faire,
c'est... Bon, il existe actuellement différents mécanismes d'accès, qui, des
fois, se retrouvent dans le corpus législatif, des fois non. Il y a des
mécanismes d'accès, notamment, à l'hébergement,
il y a des mécanismes d'accès pour les CRDS, donc pour le référencement à des
médecins spécialistes. Là, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient en
quelque sorte mettre dans le corpus législatif les balises qui viennent mettre en place... pour mettre en place des
mécanismes d'accès. Donc, à 63, on mentionne que Santé Québec doit mettre
en place des mécanismes d'accès, et... à 62,
excusez. Et, à 63, on vient mentionner qui doit collaborer aux mécanismes
d'accès, donc... et ceux qui doivent collaborer, c'est quand même assez large
dans le domaine de la santé et services sociaux. On parle des professionnels de
la santé qui oeuvrent dans le public, mais également dans le privé.
Et, après ça, bon, il y a deux choses qui vont
venir influencer la mise en oeuvre de ça. C'est, dans un premier temps, les
orientations du ministre, donc les attentes du ministre envers Santé Québec sur
qu'est-ce qu'il souhaite avoir comme
mécanismes d'accès, le détail de l'information qu'il souhaite que la population
puisse avoir et les différents règlements qui vont découler en vertu de
63.
M. Fortin : Mais sur le sujet principe, là, puis vous l'avez dit tantôt, tu sais,
c'est quelque chose qu'on vous soumet à votre suggestion, alors sur le
principe, là, on va tous être d'accord là-dessus, là, mais dans l'article comme
tel... Puis l'exemple que vous avez
utilisé, il est bon, là, l'exemple de la DPJ, par exemple, là, parce que ce
n'est pas simple, indiquer à une
personne en attente d'un service... parce que c'est de ça qu'on parle, là, dans
quelle mesure une personne en attente d'un service, on va lui dire sa
priorité puis les délais moyens.
Là, on parle d'enfants, alors, tu sais, il y a
toutes sortes de... est-ce qu'on le souligne à la personne qui fait un
signalement, que c'est 90 jours d'attente dans sa région avant que
quelqu'un puisse les voir et... Là, on est peut-être...
M. Dubé : C'est plus délicat.
M. Fortin : C'est ça, il y a des endroits où c'est plus simple que d'autres, disons.
Mais voici ce que nous, on entend, là,
puis dites-moi si c'est conforme à la réalité que vous entendez par rapport à
ce qui se passe en ce moment. Une personne qui attend une chirurgie, par
exemple, là, ou même une consultation avec un spécialiste va se faire dire par
son médecin : O.K., je vous ai... j'ai
envoyé la référence pour une consultation avec un spécialiste, je pense que ça
va être à peu près trois mois. C'est ce qu'ils entendent. Tu sais, le
médecin de famille, il ne le sait pas trop, il dit, tu sais : J'envoie ça puis je pense ça va être à peu près
ça. Donc, eux, dans leur tête, ils repartent avec une idée générale, puis là
ils attendent, puis là ils attendent,
puis là ils attendent. Des fois, ça cadre dans trois mois, des fois ils
attendent, ils attendent, ils attendent, puis là ils n'entendent rien.
Puis, après trois mois, ils ne savent pas ce qui se passe, là, ils essaient de
recontacter le médecin de famille qu'ils ont vu. Bien, vu qu'ils n'ont
peut-être pas de médecin de famille attitré, ce n'est pas simple, c'est... Ils
sont un peu dans le néant.
Alors, comment est-ce qu'on s'assure que ce que
vous proposez là ne donne pas la même chose, c'est-à-dire qu'ils ont une idée
générale initialement, délai moyen d'attente, tu sais, qu'il y a un mécanisme
formel qui leur dit : Ça va être trois
mois, mais qu'après trois mois ils ne savent pas trop ce qui se passe? Est-ce
qu'il y a une obligation d'avoir une
mise à jour quand le délai est dépassé, par exemple? Est-ce que... Comment on
peut s'y prendre pour s'assurer que ce n'est pas juste une date?
• (9 h 50) •
M. Dubé : Bien, c'est des très
bons... votre question, mais je vais vous dire... Tantôt, quand je vous disais qu'il y a trois blocs dans l'amendement, je pense
que le premier bloc qui répond à votre question, c'est le cheminement de
sa demande. Ça, là, pour moi, c'est un mot clé, parce que, ça, ça veut dire
quand... Je le relis, là : Pour une personne en attente d'un service au
moyen, 1°... on aurait pu dire. 1°, d'un mécanisme d'accès dans le règlement...
Non, je suis dans le commentaire, excusez-moi. En haut, «être tenu au courant
du cheminement de sa demande», ça, là, pour moi, ça répond à votre question.
Mais maintenant, ça ne sera pas pareil de... pour toutes les raisons. Mais moi,
ce que je veux dire, à Santé Québec, vous
allez m'assurer que le système... je ne sais pas, on pourra donner un autre
exemple, mais c'est pour ça que je vous disais : Avec le GAP, on
l'a fait, ça.
Bon, maintenant, je vous donne un... Restons sur
les rendez-vous avec... On a pris l'engagement que, dans le GAP, vous allez... une fois que vous avez appelé,
vous allez avoir un rendez-vous dans 36 heures. Si on n'a pas pu faire
ça, il faut communiquer avec vous. Ça, ça
fait partie de ce que j'appelle le cheminement de la demande. Moi, ce que je
veux, c'est qu'on ait ça pour tous les
services. On ne fera pas ça jour 1, on est d'accord. On en parlait hier en
préparation de ça, puis, peut-être, nos systèmes informatiques doivent
s'ajuster à ça aussi, là, parce qu'en ce moment... on a fait beaucoup de choses
pour le... mais je veux juste vous dire, le principe que vous demandez, il est
répondu par ce premier bloc là, qu'on dit cheminement de la demande.
M. Fortin : Bien, voyez-vous, c'est peut-être plus clair pour vous que
ce l'est pour nous, là. Le seul point, là, qui nous apparaît manquant,
peut-être, là-dedans, là, c'est justement cette obligation-là d'avoir une mise
à jour, tu sais, au courant du cheminement.
Puis, après ça, c'est parce qu'après, dans l'article, vous dites «y compris les
délais moyens d'attente». Mais un délai moyen
d'attente, c'est une chose, mais, si on le dépasse, de savoir que le délai
moyen d'attente, c'était trois mois, puis
moi, je suis rendu à cinq mois, ce n'est pas... tu sais, ça ne m'aide pas dans
ma situation comme patient. Alors,
de... puis ce n'est pas très différent de l'approximation qui est donnée par le
médecin référent en ce moment...
M. Dubé :
Mais, M. le député...
M.
Fortin : ...ou l'IPS référente, ou
d'autres, là.
M. Dubé : Où on est... O.K. Mettons ça sur la glace pour une
minute dans notre discussion, juste pour discuter de l'enjeu. C'est un article qui va être très
important non seulement pour Santé Québec, mais pour les professionnels, hein? On
a eu des discussions, vous et moi, entre autres, là, souvent au salon bleu.
Quand je dis... En ce moment, on ne peut pas
obliger un médecin à piger dans une liste x, ce sont quand même des
travailleurs autonomes. Et ça, c'est délicat en ce moment, parce qu'une des
façons de s'assurer que le cheminement est suivi puis que le délai moyen va...
Il ne faut pas que la personne soit passée par-dessus par quelqu'un qui
dirait : Bien, moi, je veux... Jjaimerais mieux ne pas me servir de la liste puis passer quelqu'un d'autre. Je vous
réponds ça, parce qu'on a besoin de faire ça aussi, là. Nos équipes, en
ce moment, qui travaillent avec... Quand je vous dis qu'on n'a pas tout attaché
avec les médecins spécialistes, entre autres, ce travail-là d'utiliser les
listes dont on parle, c'est un gros élément, là.
M.
Fortin : Mais ça, c'est... Puis je ne veux
pas... Ce n'est pas mon travail de vous ramener à l'ordre, M. le ministre, mais
ça, c'est le deuxième alinéa, pas le troisième.
M. Dubé : Oui.
Non, mais ce que je veux dire, c'est que les deux vont ensemble. Quand on va
voter tout à l'heure, je vais vous dire...
C'est pour ça que M. Desharnais a dit : Il est important que ça soit
le personnel du réseau, mais le personnel professionnel aussi, incluant
les médecins, qui vont s'assurer... parce que, si la moyenne est établie, puis
que tout le monde... les gens rentrent dans la liste, puis ça prend trois mois
pour attendre, puis que les médecins vont chercher, un peu comme au... Dans le
GAP, en ce moment... excusez-moi, là, je change de... mais je reviens à mon exemple, en ce moment, c'est la RAMQ qui s'occupe
de la liste des personnes qui n'ont pas un médecin de famille. On en avait 1 million il y a un an, on l'a
baissée, là, plus que de la moitié. Pourquoi? Il n'y a aucun arbitrage par un
médecin d'aller chercher ailleurs. La
liste vient de la RAMQ, et là le DRMG, dans les régions, se fait dire : Il
y a 10 personnes qui sont
disponibles dans ma région, envoyez-moi 10 noms. Il n'a pas à décider s'il
va mettre quelqu'un qui serait peut-être...
M.
Fortin : Son voisin.
M. Dubé : ...son voisin ou quelque chose comme ça. Et c'est
pour ça que les deux vont ensemble. Il va falloir trouver le mécanisme de... non seulement de
l'informer, mais de s'assurer que tout le monde travaille avec les bonnes
listes. Je ne sais pas si je réponds à votre question.
M. Fortin : Oui,
mais ça... effectivement, mais ça, c'est le deuxième point, le deuxième
paragraphe ou alinéa, là. Le point
qu'on essaie d'amener, c'est qu'il ne faut pas que cette personne-là ait de
l'information une fois puis n'en ait plus après.
M. Dubé : On
est d'accord. Puis ça, quand on dit...
M.
Fortin : O.K. Mais ça, vous considérez que
le troisième paragraphe force cette mise à jour régulière là?
M. Dubé : Oui, puis c'est pour ça que je vous dis :
Quand on parle du cheminement... Merci pour la question. Le cheminement,
ce n'est pas juste : On a-tu répondu à votre première demande? On suit
comment votre demande... C'est ça, le
cheminement. Est-ce qu'il y aurait un meilleur terme? Je ne sais pas, là, mais
le cheminement, c'est ça que ça veut dire.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions?
M.
Fortin : Bien, je ne sais pas si d'autres
collègues ont des interventions. Moi, je reviendrais peut-être un petit peu
plus tard.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Bonjour à tous les collègues, dont les
nouveaux, nouvelles qui se sont joints à nous cette semaine. J'aurais cent
mille choses à dire, on va essayer d'y aller dans l'ordre. En passant, moi
aussi, j'ai apprécié le ton des échanges depuis qu'on a commencé. Puis vous
faites bien de dire qu'on n'est pas toujours d'accord, ça, c'est une évidence,
mais ça ne veut pas dire qu'on se crêpe le chignon pour autant, d'autant que,
dans notre cas, ce serait difficile, mais on ne se tire pas la barbichette.
Alors, je
veux... sur la forme, d'abord, Mme la Présidente, je veux juste noter quelque
chose. On n'a pas fini d'avaler les 150 amendements qui ont été
déposés hier. On est une petite équipe, on essaie d'avancer, là, puis on ne
veut certainement pas
retarder une affaire qui n'avance déjà pas très vite de par sa lourdeur, mais
on n'a pas fini d'avaler les 150 d'hier qu'on nous demande d'en
digérer un nouveau ce matin. Ce n'est pas facile, là, ce n'est pas évident de travailler dans ces circonstances-là, là. Je le
dis et je ne m'en plains pas, là, ce n'est pas une plainte que je fais, là, ce
n'est pas... je ne suis pas en train
de rechigner, là, mais mettons que ce n'est pas l'idéal. Ce n'est pas l'idéal,
parce qu'en plus, là, 62, 63, ce n'est pas de la concordance, là, c'est
des articles hyperimportants.
Tu sais, oui,
on dit qu'on avance, puis c'est vrai qu'on avance. Cela dit, on a fait moins de
5 % du projet de loi, là, mais on avance puis ça ne bloque pas.
Tant mieux, c'est bien, allons-y comme ça. Mais moi, je ne me priverai pas de
prendre tout le temps nécessaire quand il y a des articles très costauds comme
ça, surtout si on ajoute une couche, à la
dernière minute, que je dois essayer d'analyser. Vous comprendrez qu'on n'a pas
le temps de se revirer, puis je ne vais pas demander à Mme la présidente des suspensions à tout bout de champ
pour aller faire des téléphones, réfléchir, donner du temps à mon unique
recherchiste d'aller vérifier les choses.
Donc, je le dis comme ça, M. le ministre, je
vous tends la perche, là, on travaille bien ensemble. Peut-être, des fois, un petit «heads-up», comme on dit en
latin, là, un petit préavis ou quelque chose... Des fois, on travaille aussi
vite hors caméra que dans la caméra, puis, après ça, de toute façon, tout sera
dit publiquement, là. Il ne s'agit pas de faire
les choses derrière des portes closes, ce n'est pas ça que je dis, certainement
pas, mais je vous... puisque nous sommes ensemble pour quelques jours encore,
sans doute, je fais la suggestion... je fais la suggestion, vous en faites ce
que vous voulez.
Bon, alors,
allons... retournons à nos moutons. Il n'y a personne qui va se plaindre que
les patients ou la famille des patients... dans le cas de la DPJ, c'est souvent
la famille ou les familles élargies, hein, parce que ça prend un village,
comme on dit, pour les enfants, surtout les
enfants en difficulté. Il n'y a personne qui va se plaindre qu'il y a un suivi,
moi le premier. Je suis là-dedans depuis des années, je trouve ça compliqué, je
trouve ça difficile, je trouve ça parfois anxiogène. Tu ne sais jamais quand
est-ce que tu vas avoir l'appel, tu n'es pas capable d'appeler. Tu as un numéro
de téléphone qui est probablement une boîte vocale qui n'existe même pas. C'est
très déshumanisant aussi, là, dans un
système de santé, où, après tout, on traite de l'humain. Alors, il n'y a
personne qui va se plaindre de ça, M. le ministre.
C'est sûr qu'être capable d'avoir un suivi...
puis je dirais presque... c'est presque un droit pour la population, pour les contribuables, de savoir... Il n'y a pas
beaucoup d'endroits où on ne sait jamais où est-ce qu'on est dans la liste, puis
qu'on n'est pas capable de nous le dire, puis qu'en plus qu'on nous fait sentir
un peu que, bien, on t'appellera quand on
t'appellera, tu sais, puis attends ton tour comme les autres, puis
considère-toi chanceux. Il y a eu quelque chose qui s'est passé, là, au
fil des décennies, dans le système de santé, et ce serait trop difficile de
pointer un responsable ou des responsables
de ça. Le système s'est déglingué pour plein de raisons, puis la COVID n'a pas
aidé, ça, c'est un fait. Alors, personne ne va dire : Il ne faut
pas ça.
• (10 heures) •
Mais ma
première question, là, M. le ministre : C'est quoi, votre but premier avec
ça? Est-ce que c'est d'informer les patients du cheminement de leur dossier,
donc de leur sort, ou si c'est d'accélérer le rythme, notamment des
chirurgies ou du placement des enfants, là... c'est deux choses totalement
différentes, là, mais une liste d'attente, c'est une liste d'attente, et donc d'améliorer les performances et
de diminuer les attentes... C'est quoi, votre premier but? Est-ce que c'est
d'informer ou c'est d'accélérer?
M. Dubé : C'est une bonne question.
Je veux juste faire un petit commentaire sur votre... sur le point que vous avez fait sur les amendements. Celui-là,
c'est un bel exemple, là. J'aurais aimé ça vous le donner hier soir, mais ça...
je ne pense pas que ça aurait fait une grosse différence. Sur les
150 amendements, je fais juste vous dire qu'il n'y en a quand même pas beaucoup, dans ceux-là, qui vont
être sur les 10, 15 prochains articles, là. On se comprend bien, c'est...
On a déjà déposé des amendements qui sont sur les articles qu'on fait en ce
moment.
Ce qu'on veut faire, on n'a pas cette
obligation-là, mais je me suis engagé, au début, que, les amendements, on vous
les donnerait d'avance... Dans les 150, c'est principalement pour les... je
vais dire, les deux prochains mois. Ça fait que je fais juste vous dire
qu'on... Mais je comprends que, dans la mesure du possible, quand je suis
capable de les donner d'avance, je vais le faire, même si je n'ai pas cette
obligation-là, parce qu'on est d'accord qu'on n'a pas cette obligation-là, la
façon dont on est supposé fonctionner. Bon.
M. Marissal : Et je veux juste
préciser, il n'y a aucun reproche à votre équipe, là.
M. Dubé : Non, non, non, mais je
vous dis juste qu'on...
M. Marissal : Je les vois travailler,
là, je pense que ces gens-là ne dorment pas beaucoup, là...
M. Dubé : Ces temps-ci, je ne peux
pas dire qu'ils dorment beaucoup.
M. Marissal : ...que ce soit clair,
il n'y a pas de reproche à votre équipe, là. Je faisais une suggestion pour la
fluidité de l'affaire.
M. Dubé : Non, non, non, mais...
Bien, c'est ça, mais on va essayer, puis des fois, quand je ne suis pas capable de vous le faire, je veux dire, j'aimerais
mieux qu'on suspende puis qu'on revienne. On l'a fait quelques fois, cette semaine, puis, je pense, c'est la bonne
façon, mais je prends votre commentaire. Puis merci pour souligner le travail
qui est fait à l'arrière de la table, là, c'est important.
Je
reviens à votre question principale. Quand on a déposé le plan de santé, on a
dit qu'il y avait quatre fondations. Il fallait travailler sur les ressources
humaines, les réseaux informatiques, les infrastructures puis les données.
Rappelez-vous, là, c'étaient les quatre fondations, mais, après ça, on a
dit : On a huit priorités. La première priorité,
c'est l'accessibilité au réseau. Quand les gens nous disent : Une fois que
je suis rentré dans le système, mon Dieu que ça va bien... à 99 %
du temps, on est bien servi. Le problème, c'est l'accès. Le problème de notre
réseau, en ce moment, pour toutes les raisons que vous avez commencé à élaborer
puis qu'on connaît, c'est comment rentrer dans le système. C'est ça, puis le système,
là, autant à la DPJ, autant aux soins à domicile, etc., on est... on est large.
Cet article-là qu'on
vient ajouter, pour moi, va non seulement... va principalement venir informer
le patient, mais va le mesurer. Moi, là, je vais vous dire, quand j'ai une
discussion, en ce moment, avec les spécialistes, sur le CRDS, avant, là, on parlait à travers notre chapeau. On n'avait pas
d'idée... il y avait-tu 600 000 personnes en attente,
400 000? On ne savait pas. Là, je suis capable de dire : Non
seulement j'ai 800 000 personnes en attente, mais j'en ai 100 000 en dermatologie. Pourquoi j'ai
utilisé cet exemple-là à M. Arcand au début de la semaine? J'ai dit :
Ça a-tu du bon sens que, pour quelque chose d'aussi important que la
dermatologie, qui nous permet justement d'être préventif au niveau du cancer... que ce soit le plus gros... la
plus grosse liste d'attente qu'on ait? Donc là, je ne suis plus avec le patient,
je suis avec les professionnels, vous me suivez?
Alors, je pense que
ce qu'on est en train de faire puis qu'on a testé depuis quelques années, on
l'a vu avec la pandémie, on n'avait pas de
problème de liste d'attente parce qu'on avait des moyens extraordinaires, il y
a... On le dit, en anglais, là, «money
was no object», on vaccinait tout le monde puis dans des délais courts.
Aujourd'hui, c'est l'accès, moi, que
je veux mesurer, autant pour le patient que pour le professionnel, puis de
dire : Bien... et je finis mon exemple, les dermatologues, dans les
négociations, qu'on fait en ce moment pour le prochain contrat de cinq ans...
Avez-vous des suggestions à me faire?
C'est-tu parce qu'il manque des dermatologues? C'est-tu parce qu'ils ne sont
pas assez payés comparés à d'autres? Voyez-vous?
Alors, cette mesure-là,
elle n'est pas juste pour le patient, elle est pour le réseau dans son
ensemble. Alors, quand vous me posez la
bonne question : C'est quoi qui est important pour vous?, c'est
l'accessibilité. Informer le patient, mais,
quand on reviendra, là, le député de Pontiac disait ça à raison, dans le
deuxième article, il faut que ça fonctionne aussi du côté du médecin.
Alors, c'est ça, ma réponse à votre question.
M. Marissal :
Et j'ajouterais aux questions que vous allez poser, j'imagine, aux spécialistes :
Est-ce que tout le monde qui est sur la liste devrait être sur cette liste-là
aussi? Bien, ça, c'est l'interdisciplinarité, dont on en a parlé beaucoup, là,
à la porte d'entrée. On peut diriger des gens toujours vers les mêmes
spécialistes, alors que ce n'est pas nécessairement le cas. Ce n'est pas
nécessaire, parfois, là.
M. Dubé : Il
y a un groupe de travail qui a été formé, il y a quelques mois... là, je vais
dire au printemps, là, pour être... entre un
représentant de la FMOQ puis de la FMSQ. Ils ont déjà baissé... ils ont déjà
enlevé des doublons dans la liste, parce qu'il y a des gens, là, qui
avaient été mis dans la liste, il y a peut-être un an ou deux, puis que... Vous
savez, il y a un système d'appel qui les
filtre, mais le plus important, c'est : Est-ce que c'est pertinent? Puis
c'est... je ne dirais pas que c'est facile de se débarrasser d'un
rendez-vous, mais il faut... Alors, il y a des discussions entre les deux
fédérations là-dessus en ce moment.
M. Marissal :
O.K. Je vais y aller rapidement pour laisser mes collègues, là, prendre le
micro aussi, là, mais, sur la formulation, puisqu'on s'entend sur le fait qu'il
est plus que normal, là... il devrait même être obligatoire que... d'avoir une idée d'où se trouve son dossier, en
tout cas, d'avoir au moins une idée. On n'est pas obligé d'avoir une date,
une heure puis qu'est-ce qu'il faut manger
la veille, là, mais au moins avoir une idée générale, là. Moi, je pense qu'une
idée d'un mois, là, à peu près, ça peut donner... ne serait-ce que pour
organiser sa vie autour d'une intervention, ou d'un changement de spécialiste, ou peu importe. On s'entend sur ça. Moi,
je pense que c'est une bonne chose. Je crois même l'avoir demandé aussi,
à l'instar du député de Pontiac, c'est quelque chose qui, moi, je pense,
devrait se faire, d'être capable de suivre son dossier, puis d'avoir une idée,
puis surtout d'avoir des répondants à qui demander.
Sur la formulation,
honnêtement, là, je vous le dis sans flafla, sans détour, je trouve la formulation...
Si tel est le cas, si tel est le but, je
trouve la formulation molle. Puis Me Paquin saura nous dire, là, si c'est
d'usage, pas d'être mou, mais d'écrire ça comme ça, si c'est comme ça qu'on
veut l'écrire. Tu sais, «déterminer dans quelle mesure une personne en attente au moyen d'un tel mécanisme doit être
tenue...» Ensuite, dans le commentaire, on dit : Cet amendement vise
à des modalités de reddition de comptes...
en attente de services au moyen d'un mécanisme d'accès dans le règlement que
Santé Québec pourra prendre.
Si le but est de
réellement donner la possibilité à la population et aux patients, patientes
d'avoir un bon suivi, je trouve que la formulation de ça laisse une place à...
pas au laxisme, là, je n'irais pas jusque-là, mais, bon, on doit déterminer
dans quelle mesure... Tu sais, déjà, «déterminer dans quelle mesure», ça veut
dire qu'on peut déterminer que ce n'est pas
nécessaire. C'est peut-être juste la formulation, puis là je pense que je vais
avoir besoin des lumières de Me Paquin, là, mais moi, je ne trouve pas
ça très... je ne trouve pas ça très directif.
M. Dubé : O.K.
Je comprends, mais j'aime entendre qu'on est d'accord avec le principe.
M. Marissal :
Troisième paragraphe, oui.
M.
Dubé : Troisième paragraphe. O.K. Bien, déjà, c'est une
grosse avancée, si on est d'accord avec le principe. Bon, la question
semble vous être dirigée.Oui. Êtes-vous à l'aise de faire un premier
essai?
M. Paquin
(Mathieu) : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a consentement? Allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Alors, oui,
Mme la Présidente, ici, en fait, ce qu'on fait à 63, c'est une habilitation à
prendre un règlement. Donc, c'est le législateur qui délègue son pouvoir à
Santé Québec. Dans le contexte, le terme «mou» n'est peut-être pas ce qui me
serait venu en tête, mais on cherche généralement à être général, dans la
mesure où, si on est trop prescriptif, on
risque de se peinturer dans le coin et de ne pas être capable de prendre le
règlement que l'on souhaiterait prendre, particulièrement dans le cas
ici, puisque, comme ça a été discuté, le mécanisme d'accès qui est envisagé aux
articles 62 et 63 est quand même très large. Les circonstances ne seront
pas les mêmes, donc il faut qu'on laisse de la latitude à Santé Québec de
prévoir, dans son règlement, les différents cas et les différentes façons où
l'usager va être tenu... ou la personne en attente de services, plutôt, va être
tenue au courant du cheminement de sa demande.
• (10 h 10) •
Mme Setlakwe : ...
M. Marissal : Bien sûr, allez-y.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...
Mme
Setlakwe : C'est sur le même point. Merci, Me Paquin et
mon collègue le député de Rosemont. J'avais la même interrogation, mais moi, je
remonterais peut-être parce que... je ne voulais pas qu'on déborde de
l'amendement, peut-être, à ce
stade-ci, mais le préambule de 63, où les premiers mots sont importants... Et
je ne sais pas si... je ne pense pas que vous y avez répondu, ou, en
tout cas, dans une certaine mesure, Me Paquin... Un règlement de Santé
Québec peut, deux points, donc, faire les choses suivantes : identifier, à
1°, prévoir l'obligation pour tout professionnel, ici, on le comprend, que c'est important, et, à 3°, bien
là, c'est l'ajout qu'on est en train de discuter. Puis je comprends que
c'est une délégation de pouvoir. On donne le pouvoir à Santé Québec de faire
ces choses-là, 1°, 2°, 3°, incluant, on s'entend, de créer une obligation pour
les professionnels de participer à ce système-là et d'utiliser le système.
Mais pourquoi est-ce qu'on n'aurait pas dit
quelque chose du genre «devra», là, «un règlement de Santé Québec devra ou doit prévoir les modalités, mettons, aux
fins suivantes, puis là tu as 1°, 2°, 3° permettant à Santé Québec de... Tu sais,
voyez-vous où je veux en venir?
Je ne vois
pas l'obligation pour Santé Québec de prévoir ces choses-là ou ces modalités-là
dans un règlement. Moi, je comprends que votre explication est plutôt
sur une flexibilité qu'on veut se donner dans la détermination des mesures, tout ça, tu sais, pour le cheminement,
pour la priorité, pour le délai, oui, mais, au tout début, il me semble qu'on
n'a pas l'obligation de prévoir un règlement à ces fins-là.
M. Dubé : Est-ce que je peux... Moi,
j'aime beaucoup la question, parce qu'on a souvent ça, le débat «doit» versus «peut», là. Oui, je vais poser une question
à Me Paquin, si vous me permettez de le faire dans... Qu'est-ce qu'il
fait, si, mettons, qu'on... théoriquement,
qu'on changeait le «peut» pour «doit»? Mettons qu'on fait ça, qu'est-ce qui
arrive? C'est quoi, le temps que Santé Québec a pour réaliser ça? Parce
que, tu sais, je ne voudrais pas que... la journée que la loi est votée, que quelqu'un me dise : Bien, il doit le faire,
puis ce n'est pas fait. Je repose la question, c'est... Qu'est-ce qu'on
fait avec cette... Vous comprenez ma question, là?
Mme Setlakwe : ...mais ça, en fait,
cette question-là se pose à l'égard de bien d'autres obligations prévues dans
la loi, là. C'est beaucoup de fardeaux qui sont placés...
M. Dubé : Oui, mais il y en a... Là,
ici, quand on joue avec, bon, les professionnels, on joue avec des systèmes
informatiques, je peux vous dire, on a fait les plus urgents, là, les médecins
de famille, l'an passé, on... Tu sais, le
CRDS, je vois comment c'est long, travailler, pas parce que c'est... ils ne
veulent pas travailler, mais, au contraire, c'est complexe. Ça fait que c'était ça, la question que je dis :
Comment de temps le... si on remplaçait par «doit»? Je nous pose cette
question-là puis je la pose au légiste, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente. En fait, ici, si on remplace... En fait, ce serait difficile de
simplement remplacer le «peut» par un «doit», parce que, comme M. le ministre a
posé la question, si on met un «doit», on ne
sait pas combien de temps Santé Québec va avoir pour s'exécuter, ce qui peut
être... ce qui peut se régler assez aisément avec des dispositions
d'entrée en vigueur, mais la question va demeurer quand même parce que, par la suite, ce qu'on prévoit aux paragraphes 1° et 2°
implique, même si on y met un «doit», une part de discrétion. Parce que je vais devoir identifier des prestataires,
mais le nombre de prestataires que je vais identifier pourrait être petit,
grand, on l'ignore, même chose pour prévoir l'obligation à des professionnels
d'une catégorie déterminée d'utiliser tout système mis en place.
Donc, même si
je mettais un «doit», au début de l'article, en bout de ligne, je me
retrouverais avec une discrétion suffisamment
large, dans mon habilitation réglementaire, que c'est un «doit» qui équivaudrait
pratiquement à un «peut», parce que la portée des obligations et des personnes visées par le
règlement pourrait être petite ou grande, selon ce qui va être apprécié,
à ce moment-là, par Santé Québec.
M.
Dubé : Quand on a fait... Merci. Je vais continuer, puis
n'hésitez pas à intervenir, là, on est... on va essayer de trouver une
solution. Quand on a fait le projet de loi n° 10 sur la main-d'oeuvre
indépendante, on a mis le principe qu'on voulait arrêter les agences, mais
c'est dans le règlement qu'on a mis les dates, parce que, dans le règlement, on
avait même dit : On veut arrêter les agences, dans la grande région de
Montréal puis de Québec, pour fin 2024, mais on est dans un règlement. Ça
fait que, si jamais on avait de la difficulté, on peut s'ajuster, alors que,
dans la loi, c'est plus compliqué de revenir.
Est-ce que, dans les mécanismes que vous dites,
on pourrait prévoir qu'il y aurait de la... parce que, là, on est en train de
discuter ce qu'on veut voir dans le règlement ici, là. 63 parle du... la
députée vient de le dire, le début de l'article 63
parle de ce qu'on doit voir dans le règlement. C'est bien ça? Alors, moi, je ne
suis pas en train de dire qu'il faudrait mettre «doit», mais...
Mme
Setlakwe : ...j'apprécie l'échange qu'on a, mais je vais vous
référer à d'autres dispositions du p.l.
n° 15 qu'on est en train d'étudier, ne serait-ce que, tu
sais, 64, là. Il y a peut-être une façon d'éviter le «peut» ou le «doit», mais
d'utiliser... tu sais, en tout cas, un autre temps de verbe, là, mais Santé
Québec voit à s'y... institue telle autre affaire, tu sais. Puis là je pense au
système national de dépôt de renseignements, puis on va y arriver.
Santé Québec institue un système national de
dépôt de renseignements. On sait que ce ne sera pas fait... tu sais, ce ne sera pas fait dans les premiers jours,
là, de l'entrée en vigueur de la loi. J'essaie de voir si on ne devrait pas...
Moi, je ne veux pas... puis je ne veux pas
créer de distinction non plus entre cet article-là et d'autres articles. C'est
clair que ça va prendre un règlement, je pense qu'on dit tous la même
chose, qui va devoir prévoir les choses suivantes, 1°, 2°, 3°. Tu sais, c'est un peu... c'est la pierre
angulaire. Puis, tu sais, dans toute cette réforme de structure, vous l'avez
dit dès le départ, ça, c'est vraiment
quelque chose qui va venir, on l'espère, affecter positivement les patients en
attente. Tu sais, on met vraiment le doigt sur le bobo puis on essaie
d'améliorer cette situation d'attente.
Donc,
j'aimerais ça entendre Me Paquin sur... peut-être pas le... remplacer le
«peut» par «doit», mais de revoir la structure de phrase. Puis en quoi
est-ce que ça diffère, dans le fond, d'autres obligations, par exemple,
d'instituer un système national de dépôt de renseignements?
Des voix : ...
M.
Dubé : Je ne sais pas, je me demandais si on pouvait
prendre... qu'on puisse suspendre quelques minutes pour que
Me Paquin puisse regarder. Parce que vous avez donné quel exemple, 64?
Mme Setlakwe : Mais il y en a... il
y en a beaucoup, là. «Santé Québec élabore un programme national sur la qualité
des services», là, je suis à 65. À 64 : «Santé Québec voit à la conception
et à l'implantation d'un système d'information régional...»
M. Dubé : Oui, il y a une piste, là.
Mme Setlakwe : Je veux dire, la
liste est longue, là, on...
M. Dubé : O.K. Moi, je pense que ça
donnerait peut-être le temps à Me Paquin de prendre les exemples que vous
donnez puis de voir si... Ça va-tu? On va suspendre. O.K., parfait. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Donc, on suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
(Reprise à 10 h 36)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Donc, nous reprenons les travaux. Alors, M. le ministre, je pense qu'il y a eu
des petites discussions concernant l'amendement à l'article 63.
M. Dubé : Encore une fois, là, il y
a une bonne suggestion du côté de l'opposition, c'est-à-dire comment on peut
faire la différence dans ce qu'on doit faire et ce qu'on peut faire. Et après
avoir eu cette discussion-là, c'est pour ça qu'on a eu une interruption, on
aimerait suggérer l'amendement suivant, dans l'article...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...
M. Dubé : Pardon?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
faudrait qu'on retire d'abord l'amendement, le premier.
M. Dubé : Il
faudrait retirer l'ancien... Est-ce qu'il est complémentaire? Attendez. Il faut
retirer l'ancien parce que celui-là va le
faire au complet. O.K. Je n'avais pas compris ça. Excusez-moi. Donc, on va
retirer l'amendement qu'on faisait dans 63, si...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement? Oui.
M.
Dubé : C'est beau? Et ce qu'on suggérerait, c'est la
chose suivante : «Santé Québec doit, de plus, déterminer par règlement dans
quelle mesure une personne en attente», et ça, il n'y a pas de changement...
c'est-à-dire qu'on garde le «peut»
pour toutes les négociations qui sont à venir, je dis ça comme ça, mais le...
pour tenir compte que, dans tous les cas, il faut être capable... Santé
Québec doit mettre en place les mécanismes dont on parlait. Ça, je pense que
ça...
Ça fait que vous, M. le député de...
Une voix : Rosemont.
M.
Dubé : ...Rosemont, parce qu'il faut que je fasse
attention quand... député de Rosemont et... les trois autres partis, je
veux juste savoir si ça répond à vos demandes, puis on pourrait... C'est beau?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a des inventions? Est-ce que vous voulez intervenir? Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que... Oui? Non, allez-y.
M. Marissal : Non, c'est bon. Vous
avez failli dire Maisonneuve-Rosemont, hein?
M. Dubé : Oui, mais...
M. Marissal : Je sais, c'est
obnubilant.
M. Dubé : C'est ça, mais c'est bon.
M. Marissal : Ce dossier-là est
obsessif, je vous comprends.
Donc, juste
pour question de lecture, là, il n'y a plus de troisième paragraphe. Ça
s'inclut directement à la fin du 63.
M.
Dubé : Est-ce que ça serait bon de le voir au complet? Je
ne sais pas si ça a été fait, là. Est-ce qu'on peut voir... Ah! voilà.
Donc... et c'est parfait.
M. Marissal : Ah! O.K. C'est bon.
C'est ce que je pensais.
M. Dubé : C'est ça que j'aurais dû
vous montrer.
M.
Marissal : Oui, moi, sur le «doit», ça me va. J'aurais deux,
trois autres questions sur la suite, là, le fond de l'amendement, mais
je vais devoir laisser peut-être mes collègues à droite...
M. Fortin : Bien, merci. Merci, M. le député. Oui, O.K., sur le... Ça,
ça va, pour la notion d'obligation, là, puis,
puisque c'est un droit du patient, ça nous convient tout à fait. Et, en fait,
c'est plus important de l'avoir là qu'ailleurs, parce que, justement,
cette information-là doit être divulguée au patient.
Là, on a fait notre plaidoyer, là, pour... et
sans... Je ne me rallie pas nécessairement aux propos du député de Rosemont, qui trouve peut-être mou, la
formulation, là, mais je ne trouve pas que c'est du béton non plus, mais on a
fait notre plaidoyer sur l'importance d'avoir un mécanisme pour lequel
le patient est informé, disons, périodiquement de l'état d'avancement de sa
demande. Le ministre considère que le libellé répond à cette obligation-là. On
verra avec le temps, là, mais notre plaidoyer a été fait dessus.
• (10 h 40) •
Là, il y a un autre enjeu, par exemple, et je
vais essayer de l'amener de façon pratico-pratique, là, pour que tout le monde comprenne qu'est-ce qu'on veut dire.
Les délais moyens d'attente — et si tu peux me sortir le document qu'on avait tantôt, là — vous
avez un plan de rattrapage en chirurgie, O.K., avec des objectifs bien précis
pour chaque région. Ce que vous dites, c'est qu'on ne veut pas, par exemple,
qu'il y ait... Ce que vous visez, c'est qu'au 31 décembre 2024, par
exemple, il n'y ait, au CISSS du Bas-Saint-Laurent, personne qui attende plus
d'un an pour sa chirurgie. Votre cible, là,
c'est zéro. Ça tombe bien, il y en a juste 49 aujourd'hui, ça va bien au Bas-Saint-Laurent, mais votre cible, c'est
zéro. Mais, dans une région pas très loin, disons, si je regarde... je cherche Chaudière-Appalaches, je ne la trouve pas, mais, peu importe, dans une région, là, il peut y
avoir zéro puis, dans une région à côté, en avoir 150 ou... alors, oui, Chaudière-Appalaches,
il y en aurait 20. O.K. Donc, il y aurait 20 personnes toujours en
attente, là. Ces 20 personnes là, eux se font dire : Bien, le délai
moyen d'attente chez vous, c'est un an et demi, tandis qu'au Bas-Saint-Laurent
peut-être qu'ils vont se faire dire : Le délai moyen d'attendre, c'est
trois mois, parce qu'il n'y a personne qui attend plus d'un an.
Alors, il y a une disparité, là. Le citoyen qui
est à Chaudière-Appalaches, puis qui attend un an et demi, hein, puis qui voit
ça, on lui dit : Le délai moyen d'attente, c'est un an et demi, est-ce que
lui a moyen pour dire : Bien, pouvez-vous me référer
à quelqu'un dans la région d'à côté? Le délai, c'est... ou il n'y a personne
qui attend dans la région d'à côté, là. Il y
a un chirurgien, là, qui... je ne veux pas dire qu'il se tourne les pouces, là,
mais qui en prendrait plus, des patients, là. Alors, lui, tout ce qu'il
voit, c'est le délai moyen d'attente dans sa région. On peut-tu trouver moyen
de lui dire que, dans la région d'à côté, il pourrait voir quelqu'un bien plus
vite, là? Il va peut-être le faire.
M.
Dubé : Je pense qu'on peut faire ça, mais on n'est pas
obligés de le mettre ici. Je vais m'expliquer. On a des discussions, en ce
moment, sur... dans les négociations qui ont cours. C'est pour ça que je dis
souvent : Il y a plusieurs choses
qu'on fait en parallèle pour faire avancer. Mais le transfert de la clientèle,
ce n'est pas évident, ça, hein? On se comprend, là.
M. Fortin : Effectivement.
M. Dubé : Alors, je pense que vous
faites bien de le poser. Mais je pense que, quand on va publier le délai moyen,
il va falloir donner les autres régions, et là ça peut permettre au patient de
dire : Bien, il y a-tu quelqu'un qui peut... Est-ce que je pourrais être
transféré?
Mais, en ce
moment, ce transfert-là, il n'est pas ici, là. Je ne suis pas sûr que je suis
capable de parler de ça tant que je n'ai pas avancé dans les
négociations avec les médecins. Vous comprenez un peu ce que je veux dire?
M. Fortin : Bien, je vais vous le dire comme ça, l'information, dans
certains cas, là, elle est déjà disponible à travers le tableau de bord public,
là, dans certains cas.
M. Dubé : Oui, oui, dans certains
cas. Bien, c'est ça.
M. Fortin : Donc, un patient...
M. Dubé : Il le voit.
M. Dubé : ...qui fait sa recherche,
là, puis ce n'est pas tout le monde qui est rendu là, qui est capable de le faire, qui a le temps de le faire, qui a les
moyens, les capacités de le faire, il peut le voir que, dans la région d'à
côté, il n'attendrait pas pour sa consultation. En Outaouais, là, on le
sait que, pour une mammographie, ça prend 18 mois, sinon plus, là, mais qu'on pourrait séjourner à Québec pour la fin de
semaine puis être capable d'avoir une mammographie. Alors, si... il faut trouver un moyen pour donner
une option à ce patient-là, de l'Outaouais, là, qui n'est pas prêt à attendre
18 mois pour sa mammographie, de savoir que, dans la région d'à côté, il
peut l'avoir.
Alors, quand vous me dites : On n'est pas
nécessairement prêts, j'aimerais ça le comprendre davantage.
M. Dubé : Moi, ce que je dis, là, je
vais être clair... ce que vous demandez, là, c'est tout à fait justifié parce que c'est ça qu'on est en train de discuter... bon,
en tout cas, il y a plusieurs choses qu'on discute avec nos médecins,
là, mais la transférabilité d'un dossier, si le patient est d'accord,
parce que c'est la première chose... Il y a des gens qui vont dire : Bien, moi, c'est mon médecin,
puis je suis prêt à attendre trois mois de plus. Ça... Mais j'ai de la
difficulté à mettre ça là, vous comprenez? Parce qu'il faut que je sois
sûr que, si on donne cette alternative-là, j'ai l'engagement professionnel de
la fédération qu'on va pouvoir le faire. Vous me suivez? Ça fait que vous avez
raison...
M. Fortin : Qu'on va pouvoir le faire? Qu'on va pouvoir faire quoi,
exactement?
M. Dubé : Le transfert, ce transfert
de clientèle là, là. En ce moment, n'oubliez pas, c'est des professionnels
autonomes, là. Je le dis avec des accolades, mais c'est ça, ma réalité.
Ça fait que votre question est très pertinente.
Je pense que la pression va venir que... le patient dit : Bien, moi, comment ça se fait que je ne pourrais pas
avoir accès plus rapidement? Mais moi, il faut que je négocie d'autres choses
en parallèle.
M.
Fortin : Mais ça arrive déjà, tu sais, un patient de
l'Outaouais qui se fait transférer, qui reçoit une référence, là,
sachant très bien... Le médecin de famille le sait très bien que, pour avoir
une consultation en x, y, z, ça prend 18 mois dans notre région, va
référer quelqu'un à un médecin de Montréal. Mais ça se peut que la liste
d'attente à Montréal soit quasiment aussi
longue, mais qu'à Laval il n'y ait pas personne, qu'il n'y en ait pas,
personne, sur la liste d'attente. Alors...
M. Dubé : Vous avez raison, je vous
dis que vous avez raison. Moi, ce que je ne veux pas, c'est, ici, parler de ça ou faire référence à ça tant que je n'ai pas
eu l'engagement des professionnels d'y adhérer. Parce que si un médecin dit : Non, non, moi, je ne transfère pas ma
clientèle, on a ces discussions-là en ce moment, il y en a qui ne veulent pas,
tu sais, c'est ça, mon problème. Ce n'est pas là, là.
M. Fortin : O.K. Je vais y penser.
M. Dubé : Peut-être que, Daniel, tu
veux ajouter quelque chose, si vous permettez.
M. Fortin : Oui, oui,
bien sûr.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, peut-être juste pour compléter, effectivement, il y a
des éléments de négociation là-dedans. Par
contre, il y a déjà des offres... une deuxième offre qui est faite, des fois, à
des patients. Il y a déjà des choses qui sont en place actuellement,
mais, dans la mesure de la proposition législative, la pièce législative qui
est proposée en ce moment, le p.l. n° 15, la création
de Santé Québec va aider à la coordination, justement, entre les établissements
de ce type d'offre là. Donc, on vient faciliter la coordination de cette
offre-là en faisant en sorte de rassembler tous les établissements sous une
entité juridique, mais ça n'enlève pas les éléments de négociation que le
ministre a mentionnés non plus.
M. Dubé : Je
pense que, je vais le dire comme ça, les médecins nous entendent aujourd'hui,
parce que je pense que... Regardez, moi, je le vois, la pression que ça a mis
de publier le CRDS. Juste ça, là, juste d'être capable de dire : Il y a 800 000 en attente puis il y en a
100 000 en dermatologie, là, ça fait bouger les choses. Ça fait que juste
cette publication-là aide dans des négos qu'on est en train d'avoir. Ça fait
que vous avez raison de le soulever, vous l'avez bien soulevé, mais, je veux
juste vous dire, je pense qu'il y a d'autres efforts qu'on fait pour faire
arriver ça.
M. Fortin : Je
vais... Je sais que mon collègue de Rosemont a d'autres questions, là, donc je
vais y penser. Je vais peut-être revenir tantôt.
M. Dubé : Parfait.
C'est bon.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, allez-y.
M. Marissal :
M. le ministre, quand vous dites «transfert de patients», vous parlez de
transfert strictement d'un patient d'un spécialiste à un autre ou d'un
professionnel à un autre. Mais prenons une chirurgie, là, pour qu'on se
comprenne. Ça va être... On se perdra moins, là. Vous parlez d'un transfert du
patient d'un spécialiste à un autre ou vous parlez d'un transfert d'une région
à une autre, comme ça s'est déjà vu?
M. Dubé : Ça peut être même... c'est les deux, parce qu'on a
des médecins qui ont des... dans la même spécialité, qui ont des listes
d'attente plus grandes que d'autres.
M. Marissal :
C'est l'un ou l'autre?
M. Dubé : Oui,
l'un ou l'autre.
M. Marissal :
Ici, numéro 2°, c'est nécessairement les deux, parce qu'on... le médecin
est rarement dans deux régions en même temps. O.K.
«Déterminer dans
quelle mesure», je vais le relire, là, «déterminer, par règlement, dans quelle
mesure une personne en attente de
services»... C'est large, «services». On parle de tous les services? Parce que,
là, on se concentre beaucoup sur la chirurgie, depuis tantôt, dans nos
échanges, pour fins de compréhension, là.
M. Dubé : Les
services, effectivement.
M. Marissal :
Vous avez parlé de dermato...
M. Dubé :
Donc, on est partout, là.
M. Marissal :
C'est tous les services?
M. Dubé : C'est
tous les services. Et c'est DPJ, c'est soins à domicile, c'est...
M. Marissal :
Santé et services sociaux.
M. Dubé : Oui,
santé et services sociaux.
M. Marissal :
Santé mentale?
M. Dubé : Oui,
tout à fait.
M. Marissal :
O.K. On présume, légalement, et
Me Paquin me corrigera, que la formulation comprend... vous fait
comprendre que ce n'est pas nécessaire d'écrire «tous les services»?
«Services», ça couvre l'ensemble?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, Mme la Présidente. En fait, à l'article 62, on parle
de l'accès aux services du domaine de la santé et des services sociaux et on se
souviendra de discussions précédentes qu'on a eues sur cette expression, qu'en fait c'est ce qu'on utilise pour
couvrir le plus large possible dans le projet de loi n° 15. Donc, quand
on dit que ça couvre tout, ça couvre tout.
M. Marissal : O.K. Très bien, c'est
clair. Je présume que la priorisation, parce que c'est un peu de ça dont il est question, si on fait le suivi, là, c'est
déterminé par une grille, une grille objective, un peu comme on l'a déjà vu...
bon, maladies chroniques, là, il y a
toute une gradation qui fait que vous êtes numéro 1 ou vous êtes numéro 10, là,
selon... O.K. Est-ce que ça vient avec une grille de temps acceptable
d'attente?
M. Dubé : Acceptable...
M. Marissal : Bien, ou moyen, un
temps moyen, parce que...
M. Dubé : Un temps moyen. Je pense
que celui sur les chirurgies, dont on parlait tantôt avec le député de Pontiac,
là... je pense que c'est un bel exemple. On a fait, au moins, trois mois, trois
à six mois, six à 12, puis un an et plus.
Alors, c'est sûr que... c'est pour ça qu'on a mis... on a demandé une priorité
d'enlever tout le un an et plus, là, d'ici 2024, mais ça répond à votre
question.
Mais, par exemple, est-ce que, dans les soins à
domicile, ça pourrait être une autre grille? Je pense que oui, parce qu'en soins à domicile, je vous donne juste
un exemple, ce qu'on a commencé à mettre dans le tableau de bord, c'est qu'on dit : Est-ce qu'on parle de
patients qui ont déjà un premier service ou des gens qui ont besoin d'un
deuxième service, ce qui est très
différent de ce qu'on vient de discuter dans les chirurgies? Ça fait que c'est
pour ça qu'on discutait tantôt que ce n'est pas toujours la même grille
qui va être... puis surtout si on veut améliorer... Ce que ma collègue la ministre responsable des Aînés fait en ce moment,
c'est de s'assurer, au moins, que tout le monde a un premier service, entre autres. Après ça, on va dire : Bon,
bien, un deuxième service, est-ce que ça veut dire plus d'heures pour le même
service? Parce que le cas est plus lourd, puis ça nous permet de le garder à la
maison quand même, même si le cas... Vous me suivez?
M. Marissal : Oui.
M.
Dubé : Ça fait qu'il y a
cette dynamique-là, là, qu'après avoir fait nos premières listes... c'est ça
qu'on est en train de regarder, là.
• (10 h 50) •
M. Marissal : Mais on s'entend que
l'adéquation doit se faire, nécessairement, entre le temps d'attente et la
priorisation du patient.
M. Dubé : Et voilà. Et voilà.
M. Marissal : Parce que, pour des
gens, trois mois, c'est beaucoup trop long et c'est peut-être même fatal. D'autres peuvent attendre deux ans. Ce n'est pas
l'idéal, puis je ne dis pas que c'est ça qu'il faut faire, là, mais ce n'est
pas...
M.
Dubé : Non, mais vous avez absolument raison pour... Tu
sais, c'est pour ça que je disais... moi, ce qui me préoccupe en ce moment,
peut-être à tort, là... la dermatologie me préoccupe beaucoup. C'est les
impacts de ne pas avoir le
traitement. Le premier diagnostic de la dermatologie, pour moi, il est
important. Des fois, d'avoir un test, d'avoir... qu'on peut envoyer au laboratoire : C'est-tu urgent ou c'est
simplement un grain de beauté qu'on a mal évalué?, ça fait une grosse
différence. On ne peut pas attendre un an pour ça, là. En tout cas...
M. Marissal : Clairement. Non, non,
je vous suis. Je vous pose ces questions-là parce qu'on peut avoir un suivi, on peut être capables de voir le
cheminement de son dossier, mais ça ne veut pas dire qu'on a un droit de
contestation. C'est assez unidirectionnel comme communication. On vous
dit : Vous êtes priorité trois sur cinq — je donne un exemple, là — vous
devriez être vu ou, en tout cas, traité dans une fourchette de temps, là, de
trois à six mois. Mais il n'y a pas de possibilité pour les patients de...
contester, ce n'est peut-être pas le bon, mais de dialoguer sur cette
évaluation-là. C'est ça qui est ça.
M. Dubé : Je ne sais pas comment
vous répondre à ça, là, parce que... Je pense que... Je suis toujours...
M. Marissal : C'est parce que moi,
j'ai peur, M. le ministre, que Santé Québec, là... Je n'ai pas peur, là. Ce n'est pas une question de peur, là. Mais j'ai des
craintes, des préoccupations, savoir que Santé Québec, là, ça va
devenir une grosse, grosse patente.
Bon, vous allez me dire que le ministère de la Santé, c'est une grosse, grosse
patente aussi, là, mais le ministère
de la Santé, il a une direction politique. Santé Québec va avoir une
direction bureaucratique. Et ça se peut que la grosse, grosse patente, là,
envoie des chiffres aux patients, envoie des tableaux aux patients, mais que
ce soit encore plus déshumanisant dans la machine, là. Puis je me demande si
les patients peuvent avoir un recours, une réévaluation de leur cas, qu'ils ne
se fassent pas juste répondre : Bien, regarde, c'est ça qui est ça, là,
ton cas, il est trois sur cinq, puis tu vas être vu dans cinq, six mois.
M. Dubé : Est-ce
que je pourrais vous... Écoutez, on
fait ça pour humaniser parce qu'on veut avoir des meilleurs systèmes. Tantôt, M. Desharnais a dit :
Le regroupement de tout ça va permettre de comparer nos meilleures performants
avec ceux où on a besoin d'améliorations. Il y a une foule d'avantages.
Moi, ce que je vous
dirais... puis je pense que votre question est bonne. Pour ça, tantôt, j'ai
dit : Comment je vais répondre à ça? Quand on va arriver tantôt dans le
système de plaintes — on
va avoir ça, là, dans notre... on a dit que c'était un élément clé, là — est-ce
que ça va dans les plaintes où quelqu'un pourrait dire : Moi je considère,
en ce moment, que je n'ai pas... je n'ai pas un traitement correct pour la
maladie que j'ai? Pourquoi qu'on n'a pas cette discussion-là? Moi, en tout cas,
je le vois comme ça, là. Puis ça, M. le député, je suis très, très, très
sensible à ça, parce que moi, je me fais
reprocher souvent de parler de service à la clientèle, là. Bien, c'est de ça
dont on parle ici, là. Là, ici, on est en train de dire comment on va
les... les moyens pour le mesurer pour être sûr qu'on suit la demande. Mais, si quelqu'un n'est pas satisfait, moi, je
pense qu'on rentre dans les plaintes. Je n'ai peut-être pas la bonne
terminologie, mais, quand on va arriver là, on pourrait revenir sur ça.
M. Marissal :
Oui. Bien, le service à la clientèle, ça accroche un peu parce que ça
réfère à des clients, donc à une commercialisation, un peu, au privé. On
pourrait parler de suivi, de suivi des patients ou...
M. Dubé : Bon,
suivi aux patients ou... Trouvons la bonne terminologie. Mais je voudrais dire
que, quand on va aller dans les plaintes, je pense qu'on pourrait revenir sur
ça puis de dire : Est-ce que ça pourrait faire partie de... Voulez-vous
dire quelque chose là-dessus?
M. Desharnais
(Daniel) : Je peux... Oui, je peux compléter.
M. Dubé : Avec
plaisir.
M. Desharnais (Daniel) : En fait, ce qui est
d'usage commun depuis plusieurs années, c'est le régime d'examen des plaintes
et les commissaires locaux au traitement des plaintes. Et on traite déjà, dans
le réseau, actuellement, dans les établissements, des plaintes en lien
avec les délais d'accès. Donc, une plainte de quelqu'un qui ne serait pas
content du délai ou aurait des doutes sur les critères de priorisation qui ont
été établis en fonction de sa maladie pourrait être traitée et jugée recevable ou irrecevable par un commissaire local. Et
hier, on avait des discussions aussi sur le Comité vigilance et qualité puis le commissaire national.
Bien, tous ces éléments-là peuvent être considérés également à cet égard-là.
Par contre, de la
manière... selon les mécanismes d'accès, les priorités, bien souvent, sont
déterminées selon l'évaluation clinique,
selon des critères aussi d'équité pour... selon des critères aussi d'ordre dans
lesquels les patients ont été reçus.
M. Marissal :
Je comprends bien ce que vous dites, M. Desharnais. Merci pour ça.
Vous
avez dit, tout à l'heure, M. le ministre, dans un échange avec mon collègue de
Pontiac, que vous avez déjà commencé, en quelque sorte, à avoir une
interaction... des suivis, notamment, vos fameux tableaux, là. C'est vrai
qu'ils donnent une image, une photo, là, probablement pas le portrait complet,
mais une photo. Qu'est-ce qui vous empêchait de continuer d'y aller à fond puis
de le faire dans votre régime actuel? C'est une question qui revient tout le
temps, mais pourquoi Santé Québec doit faire ça? Vous aviez même l'occasion,
là, comme ministre de la Santé, de le faire. Pourquoi? Pourquoi vous ne vous
engagez pas à le faire, ça?
M. Dubé : Bien,
ce qu'on peut...
M. Marissal :
Oui, allez-y.
M. Dubé : J'ai
répondu tantôt puis je vais le dire. Tout ce qu'on peut faire en ce moment, on
le fait. Tout ce qu'on peut faire que je n'ai pas besoin de la loi, on le fait.
Vous le dites, je suis capable. Par contre, j'ai donné l'exemple tout à
l'heure, il y a des choses que le projet de loi... Puis je le dis bien
gentiment, là, les médecins spécialistes, on a une belle collaboration, mais
ils ne sont pas d'accord avec ces deux articles-là, là.
M. Marissal :
J'en conviens, mais ils ne seront pas plus d'accord avec Santé Québec,
alors.
M. Dubé : Oui,
mais attendez. Attendez. Quand on parle des avantages de Santé Québec, là,
c'est qu'on l'a dit, en ce moment, on gère
16 CISSS et CIUSSS, sept établissements territoriaux... non territoriaux, c'est
tout géré en silo. La coordination dont je vous parle, là, le chef des
opérations qui va être capable de dire : Oh! attends une minute...
exactement ce que M. Desharnais vient de dire. Comment ça se fait... Moi,
je vais décider, comme P.D.G. ou comme chef
des opérations, de dire : Attendez une minute, là, on va envoyer ces
patients-là à Québec. En ce moment, là, essayez de faire ça. Essayez de
faire ça.
Alors,
ça prend une façon de regarder le réseau dans son ensemble et... puis ça, c'est
une foule de choses, là. Ça veut dire aussi d'avoir les infirmières qui peuvent
être mobiles. On parlait de mobilité hier. Est-ce que, pendant un...
Alors, je peux en
parler, là, à chaque fois, mais, je vous dis, Santé Québec est critique en
termes de cette combinaison-là du réseau, toujours avec l'idée d'améliorer
l'accessibilité du patient.
Alors, oui, il y a des choses qu'on peut faire,
d'avoir publié les tableaux puis de dire aux spécialistes : Pouvez-vous
faire un effort dans tel... mais j'ai le droit de pouvoir exiger certaines
choses, le projet de loi l'amène, mais la... le
regroupement de mes 16 CISSS et CIUSSS et des sept... des sept établissements
non territoriaux va faire une grosse différence aussi, très clair là-dessus,
très, très clair là-dessus.
M. Marissal :
Oui, la question, elle est d'ordre philosophique, là, mais la philosophie
puis la politique, c'est intimement lié, là. Vous parliez tantôt de votre
entrevue chez Paul Arcand. Moi, je vous amène à celle que vous avez donnée à Masbourian le même matin. Vous étiez
partout ce matin-là. J'ai demandé le verbatim, alors je ne l'ai pas, alors
ne m'en veuillez pas si je ne vous cite pas au texte, là, je le ferai
éventuellement. Vous avez dit, à un moment donné, dans cette entrevue-là : Ce n'est pas le ministère, avec des gens
qui font ça à temps partiel, qui peuvent faire ça. J'avoue que j'ai
avalé mon espresso de travers. Des gens qui font ça à temps partiel au
ministère?
• (11 heures) •
M. Dubé : J'ai
dit ça plusieurs fois puis je vais le redire. Nos gens qui sont au ministère
ont deux rôles en ce moment. Ils ont un rôle
d'objectif, d'orientation, de mesure, la performance, mais ils ont aussi un
rôle difficile de surveillance des opérations des 16 CIUSSS puis des
sept... des sept P.D.G. et des organismes. C'est là que je dis que c'est à temps partiel. C'est les mêmes personnes
qui doivent assister, une fois par semaine, deux fois par semaine, à un
meeting des P.D.G. puis dire où est-ce qu'on est rendus avec les chirurgies.
Tout le système du 24
heures sur 24, du sept jours par semaine, cette notion-là, ça prend des gens,
et je vais le répéter, M. le député, là, à chaque fois que vous allez me poser
la question. Le besoin d'avoir des gens qui sont dédiés aux opérations puis qui livrent la marchandise, ça ne peut pas
être des gens du ministère, qui, en même temps, ont d'autres... qui font
des efforts louables, là, je ne dis pas qu'ils ne font pas d'effort, mais qui
s'occupent des relations autochtones puis
qui s'occupent de qu'est-ce qu'on fait avec le fédéral sur tel programme. C'est
les mêmes personnes. C'est les mêmes personnes, en ce moment,
qui disent : O.K., j'ai telle directive à passer, il faut que je réunisse
les P.D.G. pour en parler. On ne peut pas
faire ça, ça ne marche pas. Je le dis, ça ne marche pas, puis on le voit. La
minute qu'on donne une orientation très claire puis qu'on dit : Qui
va être responsable des... et c'est pour ça qu'on rajoute ces personnes-là.
Alors...
M. Marissal :
O.K. On en discutera au fil des nombreux articles qui nous restent.
M. Dubé : Bien,
je sais que vous revenez souvent avec ça...
M. Marissal :
Oui, mais c'est parce que je...
M.
Dubé : ...puis je vais vous
revenir souvent avec la même réponse, parce que c'est ça. Ça va me faire plaisir
d'en parler, si vous voulez.
M. Marissal :
C'est parce que je ne vois pas...
M. Dubé : Mais
c'est parce qu'en même temps...
M. Marissal : ...pourquoi, par volonté
politique et direction, on n'est pas capable de le faire. Les négociations
avec les médecins spécialistes, là, c'est purement politique.
M. Dubé : Mais,
M. le député, là...
M. Marissal :
Ça n'a pas toujours marché, là, ça, j'en conviens.
M. Dubé : Non, mais je veux juste... je vais juste faire un
point, là, parce qu'à chaque fois qu'on revient là-dessus pendant un article spécifique, je n'ai pas de
problème, mais, à un moment donné, il va falloir dire... Puis je comprends
que vous n'êtes peut-être pas d'accord avec
la création de Santé Québec, puis ça, c'est correct, mais, en même temps,
si à chaque fois, on revient là-dessus... Moi, ce que je vous dis, Santé
Québec, la création... Non, mais...
M. Marissal :
On a fait une trentaine
d'articles, hier, M. le ministre, je ne reviens pas là-dessus à tout moment.
Puis je l'ai dit...
M. Dubé :
Non, mais laissez-moi juste finir mon point. Moi, je vous ai écouté...
M. Marissal :
...dans moult entrevues, je ne
suis pas d'accord avec le fondement même, mais je ne vais pas aller
m'immoler par le feu en face de l'Assemblée nationale. Cela dit...
M. Dubé :
O.K., non, s'il vous plaît, ne faites pas ça. Ne faites pas ça.
M. Marissal :
Cela dit, je vais me permettre de
poser deux, trois questions à l'occasion, quand on est dans des moments
charnières. Celui-là me semble en être un, mais prenez-le pas mal, là, je...
M. Dubé : Ah non! mais la précision
que je veux faire, c'est parce qu'à chaque fois, quand vous me posez la question, il faut que je dise : Il n'y a pas
juste une raison que je fais Santé Québec. Puis ça, je suis obligé de vous dire
ça. Je parle de la coordination des P.D.G. mais je
vais vous parler de mobilité syndicale, simplification des conventions
collectives. Vous me suivez? Ça fait que la création de Santé Québec amène
plusieurs bénéfices. C'est pour ça qu'on a dit que c'était un élément
structurant, qu'on n'avait pas peur de dire qu'on touchait la structure à cause
de ça. Mais c'est pour ça qu'à chaque fois,
quand vous me dites : C'est-tu nécessaire?, je vous dis : Pensez à
ça, mais pensez à toutes les autres
raisons en même temps. C'est juste ça que je dis. Ça fait que, quand vous posez
la question, moi, je vous respecte, mais respectez que je suis obligé de
vous dire qu'il y a toutes les autres raisons aussi, là.
M. Marissal :
C'est correct. Bien, on chemine
là-dedans. On chemine là-dedans. Prenez-le autrement, vous allez
peut-être finir par me convaincre.
M. Dubé : Juste
la collaboration que vous me donnez depuis trois jours est exemplaire.
M. Marissal :
Et elle est sincère. Mais c'est pour ça que je pose des questions, aussi.
M. Dubé : Et
voilà. D'accord.
M. Marissal :
C'est tout, Mme la... pour le moment.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Je sais que M. le député des Îles-de-la-Madeleine voulait intervenir
aussi.
M. Arseneau :
Moi, je voulais revenir sur... Là, on est en discussion sur
l'article 63 qui est en lien direct avec
62, sur les mécanismes d'accès. Là, je comprends que ce qui est en gras, c'est
davantage un mécanisme d'information en
lien avec le mécanisme d'accès. Ce qu'on veut, c'est que les gens soient au
courant, tenus au courant du cheminement de leur demande, la priorité
accordée, les délais moyens d'attente qui sont associés. On a superposé ça en
disant : Il faut le faire, tu sais, on doit le faire.
Je veux juste poser
la question, et c'est vraiment sur le plan de l'interprétation de ce qui serait
écrit, si on l'adoptait tel qu'on le lit. C'est qu'on doit informer les
citoyens, lorsqu'on met en place un mécanisme, mais il n'y a aucune obligation de mettre en place un mécanisme.
Je croyais que la volonté du législateur, c'était que Santé Québec mette en place des mécanismes d'accès, et là ce
qu'on dit, c'est... la seule prescription, c'est : S'il y a un tel
mécanisme, on va tenir au courant,
mais, des mécanismes, on n'exige pas qu'il y en ait nécessairement, si je lis
l'article 62, qui dit : «Lorsque Santé Québec met en place un
mécanisme...» Dans l'éventualité où Santé Québec met un mécanisme... Dans l'éventualité où Santé Québec ne met pas en
place de mécanisme, l'obligation d'informer les gens tombe. Est-ce que
j'interprète correctement ce qu'on est en train de discuter?
M. Dubé : Je vous dirais, mon premier réflexe... Puis je ne
me souviens pas. C'est-tu dans les articles 20, 20 quelques? On
peut-tu juste me dire quel article que je pourrais prendre?
Une voix :
...
M. Dubé :
24. Eh! que vous êtes bons. Je voudrais juste revoir l'article 24, là,
parce que je vais vous le lire... Puis prenez le temps de le regarder. Santé
Québec...
M. Arseneau :
...
M. Dubé : Pardon? «Santé Québec exerce les fonctions
énumérées ci-dessous : Mettre en place des mécanismes d'accès aux
services...»
M. Arseneau :
Donc, le 62 est en corrélation.
Parfait. Bien, merci de la précision, parce que je ne comprenais pas pourquoi 62 n'exigeait pas que des mécanismes
soient mis en place. Donc, 24 est une obligation... une prescription.
M. Dubé : D'ailleurs,
quand on avait discuté 24, on avait dit : On regardera les règlements
qu'on fera dans...
M. Arseneau :
D'accord. Donc, on doit mettre...
O.K. À l'article 24, on doit mettre en place des mécanismes, mais,
lorsqu'on met des mécanismes, bien, il faudra conséquemment...
M. Dubé : Respecter...
M. Arseneau :
...respecter la prescription qui est d'informer les gens là où sont leurs
dossiers. Parfait, O.K.
M. Dubé : Qui
va être précisé dans les règlements.
M. Arseneau :
Merci de la précision.
M. Dubé : C'est bon?
M. Arseneau : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement de l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Est-ce que vous vouliez qu'on retourne à l'article 62, celui qui
avait été suspendu?
M.
Dubé : Bien, je pense... Pardon? Là, je pense qu'il faut
adopter 63 tel qu'amendé, hein, ça serait ça? C'est ça?
La
Présidente (Mme Schmaltz) :
Excusez-moi, oui. Oui, excusez-moi, oui, il faut poursuivre les débats. Oui.
M. Dubé : Non, non, il n'y a pas de
problème.
M. Fortin : Alors, sur 63, Mme la Présidente, on a toujours quelques
questions, là, sur 63, d'abord, sur le premier paragraphe, c'est-à-dire :
«Identifier les prestataires privés qui sont soumis à un mécanisme d'accès...»
Là, j'imagine, entre autres, on parle des CMS, entre autres, j'imagine. C'est
ça? Et il y en a d'autres, probablement des CHSLD privés, il y en a,
probablement... il y en a plusieurs.
M. Dubé : Moi, je pense beaucoup aux
GMF, hein?
M. Fortin : Aux GMF? O.K. Oui.
M. Dubé : Mais je veux juste...
C'est ça.
M. Fortin : Oui. O.K. Mais ces prestataires-là qui sont soumis à un
mécanisme d'accès... Par exemple, là, puis
je vais utiliser l'exemple d'un CMS, là, qui... le CIUSSS, là, en ce moment, ou
Santé Québec, éventuellement, là, prend sa liste de patients, en envoie
à un CMS et dit : Peux-tu opérer tel, tel, tel patient? Mais ce CMS-là ou
cet autre prestataire privé, lui, n'a pas... Tu sais, je comprends qu'ils sont
soumis à un mécanisme d'accès, mais qu'est-ce que ça vient faire pour eux?
Parce que l'obligation, entre autres, là, par exemple, de communiquer avec un
patient, là, ça ne peut pas tomber sur leurs
épaules, ça. Ce n'est pas au CMS de dire : Il y a trois mois d'attente
pour ta chirurgie, là, je ne peux pas croire. Alors, qu'est-ce... à quoi
on s'attend de la part des partenaires privés?
M. Dubé : Peux-tu répondre, Daniel?
Puis, au besoin, je compléterai. Vas-y.
M. Desharnais (Daniel) : En fait, ce
qui est visé à cet article-là, c'est de faire en sorte qu'un professionnel de
la santé du secteur privé ou un prestataire privé qui serait identifié dans le
règlement serait soumis à l'obligation, dans ses activités, de passer par le
mécanisme d'accès pour pouvoir donner son service.
M. Fortin : O.K. Dans la proportion où... Par exemple, un CMS qui fait,
je ne le sais pas, moi, 90 % de ses affaires
avec le public, 10 % avec du privé privé, là, payé par le citoyen,
l'usager, là, alors, il est... Quand vous dites...
M. Dubé : ...
M. Fortin : Pour ce bloc-là, il faut qu'il passe par le mécanisme
d'accès. Il ne peut pas prendre n'importe qui, il faut qu'il passe par le
mécanisme d'accès.
M. Dubé : C'est ça. S'il nous a
garanti un bloc en chirurgie, il nous a garanti, je ne sais pas, moi,
10 blocs... deux blocs opératoires avec 50 chirurgies, bien, il faut
qu'il les prenne dans l'ordre qu'ils sont donnés par le réseau.
M. Fortin : O.K. Il ne peut pas appeler n'importe qui, là, il ne peut
pas... Les passes, disons, qu'on a entendues, là, de chirurgiens qui opèrent au
public et au privé, qui appellent leurs propres listes au public pour les envoyer au privé, ils ne peuvent pas faire ça, là,
il faut qu'ils passent par... C'est déterminé par Santé Québec, qui passe en
premier, là?
M. Dubé : Bien, en ce moment... Non,
je comprends. Ça se fait, là, en ce moment.
• (11 h 10) •
M. Fortin : Oui, je comprends que ça se fait, sans regarder dans une
direction précise, là, mais...
M. Dubé : Ça se fait puis ça... Puis
l'autre exemple que j'aimerais donner, Daniel, c'est au niveau des GMF. On a 400
quelques groupes de médecine familiale. Alors, c'est un prestataire privé à qui
on... qui va être soumis au mécanisme d'accès.
M. Fortin : O.K. Sur
le concept général, là, de dire que l'État est à même de mesurer quels patients
sont plus prioritaires que d'autres et d'établir la liste, là, sur cette
théorie-là, et ça s'applique tant au point 1° qu'au point 2°, là, on est
d'accord qu'à un moment donné il faut qu'il y ait une priorisation qui soit
faite puis que quelqu'un qui est moins
pressant qui passe en avant, pour toutes sortes de raisons, ça a ses limites
dans l'efficacité du réseau de la santé, là, pour le citoyen.
Mais le problème avec
ça, c'est qu'en ce moment les listes ou les mécanismes de référence élaborés
par l'État ne fonctionnent pas nécessairement parfaitement, là. Le CRDS, là, je
ne peux pas dire qu'il marche partout, là, puis qu'il marche très bien. Vous
avez parlé du GAP, tantôt, là. Le 8-1-1, voici ce que j'entends de ma région,
le député de Chapleau dira s'il entend la même chose, puis on l'a mesuré dans
d'autres régions, ça arrive aussi ailleurs, là, on a des médecins qui réservent
des blocs pour le GAP, mais la ligne téléphonique du GAP est tellement... je
vais utiliser un mot que vous n'aimerez peut-être pas, là, mais elle est
tellement tout croche, en ce moment, là, elle est tellement mal organisée que
ces blocs-là, ils restent vides.
Donc, le médecin ne
peut pas prendre un patient. Il ne peut pas prendre son voisin puis dire :
Viens me voir, j'ai une plage horaire. Il peut toujours le faire, là, mais il
ne se fera pas rémunérer de la même façon, là. Mais il ne peut pas... il est
obligé de passer par le GAP, mais le GAP n'est pas capable de lui envoyer des
patients, alors il laisse des blocs vides. En ce moment, il y a des médecins
qui attendent, là, qui ne voient pas personne. Alors, il faut que les mécanismes mis en place par l'État soient
capables de suivre, sinon ça ne marche pas pantoute, là, sinon, on se
retrouve avec des plages horaires vides puis des médecins qui ne voient pas
personne.
M. Dubé : Je
ne peux pas être contre ce que vous dites, là. On a des régions qui
fonctionnent très bien puis on a des régions qui fonctionnent beaucoup moins
bien. Est-ce que... Des fois, c'est des enjeux de disponibilité de personnel.
En ce moment, vous savez, un des enjeux qu'on essaie d'améliorer, au GAP, c'est
qu'on a... on parle à deux personnes. On
parle à un administrateur, un agent administratif, qui ensuite nous réfère à
l'infirmière. Quand j'ai une pénurie
d'infirmières, ça explique, dans certaines régions, pourquoi, au lieu d'avoir
un délai d'attente de 15 à 30 minutes, des fois, je suis monté
jusqu'à une heure, deux heures, dans certaines régions.
Ça fait que la
question des systèmes, oui, ça, je pense que c'est plus facile à régler, mais
j'ai un enjeu de personnel. Et c'est pour ça que, là, on parle comment on peut
avoir des lignes GAP qui ne sont plus uniquement liées à une région, mais qui
peuvent avoir l'expertise d'une infirmière dans les régions où c'est moins occupé.
Mais, vous avez raison, là, ce n'est pas
pour rien qu'on a eu un million d'appels au GAP, là, depuis un an. C'est
parce que ça répond à un besoin de gens qui ne savaient pas où appeler,
avant. Est-ce que c'est parfait? La réponse, c'est non, mais ce que je vous dis, à votre question, je pense que ce
n'est pas juste les systèmes problématiques, il y a un enjeu de ressources
humaines.
M.
Fortin : Mais l'un mène à l'autre, là. Le
système ne marche pas parce qu'il n'y a peut-être pas assez de ressources
humaines ou... tu sais,
M. Dubé : Oui, mais quand... parce que je veux juste... vous
avez le droit de dire ça, là, mais il marche très bien à des endroits.
M. Fortin : Non,
non, mais... O.K. Je vais vous le dire puis je ne pense pas que c'est un grand
secret d'État, là. Moi, je suis venu vous voir, comme député, à un moment
donné, j'ai dit : La ligne 8-1-1 ne marche pas dans ma région. Vous
m'avez dit : O.K., on va regarder ce qu'on peut faire. Vous êtes revenu en
disant : Parfait, il va y avoir plus d'infirmières.
C'est un échange député-ministre tout à fait normal et souhaitable, là, mais ça
veut dire que le mécanisme ne marchait pas...
M. Dubé : Mais
j'en ai enlevé huit à quelque part, là.
M.
Fortin : C'est sûr, vous les avez pris à
quelque part d'autre, là, c'est sûr, là.
M. Dubé : Et
voilà.
M.
Fortin : Mais c'est ça, le mécanisme ne
marchait pas par manque de ressources humaines, alors...
M. Dubé : C'est ça. Ce n'est pas parce que le système ne
marche pas. Le système, de façon générale, il n'est pas parfait, mais ici, ce qu'on discute, là, puis je
veux revenir au point, c'est que vous me dites... En tout cas, moi, je ne vois
pas, dans les points que vous soulevez, le défaut du système. C'est juste ça
que je veux dire.
M.
Fortin : Bien, si... Mon point, là, ce
n'est pas de dire que l'État ne devrait pas faire sa liste. Puis on part de là, ça, on se comprend là-dessus, là. Mais, si
les systèmes ne marchent pas, ça ne fonctionnera pas, il va y avoir moins
de monde qui vont être capables d'obtenir des services, là. Quand il y a des
plages horaires qui ne sont pas comblées, au 8-1-1 ou au CRDS, parce qu'un
patient ne se pointe pas ou peu importe, là, bien... ou parce qu'il n'y a
personne qui a été référé pour cette plage
horaire là, bien, on n'est pas plus avancés, là. On a des ressources de
médecins, d'IPS ou d'autres qui se perdent.
M. Dubé : Écoutez,
je pense qu'on débat toujours des choses qui sont à l'extérieur de l'article,
là, mais c'est correct, je vais le dire. À
chaque fois, je vous dis : C'est quoi, les autres initiatives qu'on fait
qui vont améliorer le système pendant
qu'on met ça en place? Je vous donne un exemple. Les médecins, là, nous disent,
les omnis particulièrement : Un des gros problèmes, c'est ce qu'on
appelle, en anglais, les «no-shows», la personne qui ne se présente pas. Puis ça, là, on en a beaucoup plus que les gens
pensent. Ça fait qu'il va falloir finir par trouver une solution sur les «no
shows». Ce n'est pas facile, là, parce que...
Alors, je peux vous dire... Puis là je ne suis
pas en train de dire les mots qu'on n'a pas le droit de dire, là, mais il va falloir, à un moment donné, qu'on dise
qu'est-ce qu'on fait avec... comment on protège un médecin qui dit : Moi,
j'organise ma journée de 10, 12, 15 rendez-vous, puis j'ai quatre rendez-vous
qui ne viennent pas, bien là, ça fait des blocs disponibles. Alors, il y
a ces discussions-là, mais qui ne sont pas ici, là.
M. Fortin : Non, non. Mais il y a la question des systèmes de l'État
aussi, là.
M. Dubé : Ah! bien oui.
M. Fortin : Si le 8-1-1 ne réfère pas personne pour ces blocs horaires
là...
M. Dubé : Ah! je suis d'accord avec
vous.
M. Fortin : ...puis que le médecin n'a pas la possibilité de prendre
n'importe qui d'autre, là, les gens ne peuvent
plus appeler à la clinique pour dire : J'ai besoin d'un rendez-vous, là,
et ils passent par le 8-1-1, bien, on n'est pas nécessairement,
collectivement, plus avancés.
M. Dubé : Mais toutes les semaines,
M. le député, là, je peux vous rassurer, toutes les semaines... J'ai même,
maintenant, quelqu'un au cabinet, au cabinet, je ne parle pas au ministère, au
cabinet — vous
savez comment ça fonctionne, un cabinet, là — j'ai quelqu'un qui regarde
tous les tableaux de bord puis qui me dit c'est quoi, les délais d'attente sur le GAP, pour me dire : Est-ce
que les endroits où on devait s'améliorer... Deux heures en Outaouais, est-ce
qu'il est rendu à 1 h 30? Quelles mesures qu'ils ont prises?
On a fait... un de nos très bons P.D.G., qui
était de la Capitale-Nationale, M. Bellemare, que vous devez connaître de
réputation, depuis qu'il a pris sa pension, on l'a mis uniquement là-dessus, on
a dit : Tu fais le tour de tous les GAP au Québec, tu regardes les
meilleures pratiques puis tu vas nous dire où est-ce qu'on peut s'améliorer. C'est-tu une question de ressources? C'est-tu une
question de système? C'est-tu une question de «no-show»? Tout ça.
Ça fait que vous avez raison que ça ne marche
pas parfaitement, mais c'est... il n'y avait rien, il y a un an, il n'y avait rien de ça, là. On a mis ça... un
million d'appels. Bien, c'est sûr qu'en ce moment ça s'améliore, mais ce n'est
pas encore parfait. Mais je pense que... en tout cas, je pense qu'il faut avoir
63, pendant qu'on fait la... parce que je n'avais
pas besoin, pour améliorer le système, d'avoir Santé Québec. Vous allez me dire
ça, là, je n'avais pas besoin de ça, parce que, dans le plan santé, j'ai
dit que les infrastructures technologiques, c'était majeur.
M. Fortin : Puis avec raison, il y a encore du fax.
M. Dubé : Pardon?
M. Fortin : Avec raison, il y a encore du fax dans le réseau de la
santé, donc...
M. Dubé : Il y a encore du fax.
Partez-moi pas, à matin, sur les fax.
M. Fortin : O.K. Bien, ça va pour l'instant, de mon côté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. On est sur 63
en... au complet, hein? C'est ça?
M. Dubé : Pardon?
M. Marissal : On est sur 63?
M. Dubé : Un 63 amendé,
effectivement.
M.
Marissal : Dans la séquence, là, vous préfériez qu'on... en
tout cas, qu'on adopte ou qu'on essaie d'adopter 63 avant 62?
M. Dubé : Moi, je pense que oui.
M. Marissal : O.K. Pouvez-vous me
donner trois minutes, Mme la Présidente? Merci.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : On va suspendre trois minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 19)
(Reprise à 11 h 27)
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Parfait. Alors, on reprend nos travaux. Je vais vous
laisser, M. le ministre.
M. Dubé : Non,
je pense que c'était du côté du député de Rosemont.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : O.K. De Rosemont ou... O.K. Rosemont, parfait.
M. Marissal :
Rosemont, oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, question rapide, là, je n'ai
pas l'intention de m'éterniser là-dessus,
là. On a fait un bon bout sur 63, là, mais le a, au deuxième paragraphe,
«déterminer la mesure dans laquelle
un professionnel doit se rendre disponible», je comprends que ça, Santé Québec
peut le faire. On revient sur nos verbes, là.
M. Dubé : Donc,
Santé Québec... Je vais prendre un exemple que j'ai déjà donné, mais là, avec
la discussion qu'on a eue... Santé Québec peut dire que «la mesure dans
laquelle un professionnel doit se rendre disponible...» Un médecin dans un GMF va devoir, pour des cas qui
sont jugés prioritaires, donner un rendez-vous à l'intérieur de 36 heures.
M. Marissal :
Ça, c'est pour un médecin... ce qu'on appelle médecin de famille, là, un
médecin généraliste. Est-ce que c'est la même chose pour un spécialiste?
M. Dubé : Non,
on n'est pas là. On a déjà réglé ça avec l'entente qu'on a signée avec les
médecins omnis, l'an dernier, là,
printemps 2022. Ça va faire partie de la discussion, des négociations
qu'on a avec les spécialistes, qui... où le contrat est ouvert depuis le
1er avril 2023.
M. Marissal :
O.K., mais c'est l'objectif?
M. Dubé : C'est
l'objectif d'avoir cette... des mesures qu'on puisse...
M. Marissal :
O.K. Moi, j'ai déjà dit : Je
ne négocie pas pour les médecins spécialistes, là, ni pour les médecins
omnis, en passant. Je ne veux pas me mêler de vos négos, puis vous ne les ferez
pas sur la place publique. Mais vous comprenez que, si on adopte ça, les
médecins spécialistes comprendront ce que doit?
M. Dubé : Et
voilà.
M. Marissal :
C'est l'objectif?
M. Dubé : C'est
l'objectif.
M. Marissal :
O.K. Le b... Comment ça s'appelle, les a et b, là? Comment on appelle ça
dans... J'ai fini par comprendre «paragraphe» et «alinéa», mais là vous
rajoutez un élément de complexité.
M. Dubé : Sous-paragraphe.
M. Marissal :
Sous-paragraphe. Bon, je vais
tenter de m'en souvenir. Merci, Me Paquin. Donc, sous-paragraphe b,
«prévoir les renseignements nécessaires au fonctionnement d'un tel système...»
Non, excusez-moi, je suis à d, je suis à d... à c, excusez-moi, je vais y
arriver, sous-paragraphe c, «prévoir toute autre exigence relative à
l'utilisation d'un tel système». C'est assez vague pour moi. Ça veut dire quoi,
ça?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en fait, c'est les
exigences qu'on aurait envers les professionnels pour utiliser ce
système-là, donc les différentes modalités qui pourraient être reliées à
l'utilisation du système.
• (11 h 30) •
M. Dubé : Je
vais... Je peux-tu compléter, peut-être?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, oui, allez-y.
M. Dubé :
Le fameux hub... Là, on avait quatre ou cinq systèmes de rendez-vous, hein? Il
y a Bonjour-santé, il y a Rendez-vous santé... Il y en a quatre. On a pris la
décision d'avoir un intégrateur de ces quatre systèmes-là pour que, quand les gens vont appeler pour prendre un
rendez-vous, on va avoir l'information de ce qui a été demandé et donc
l'obligation de se connecter soit... dans un de ces quatre systèmes-là. Elle
est là, donc, «prévoir toutes exigences relatives à l'utilisation d'un
tel système», c'est ça.
M. Marissal : O.K.
De mémoire, l'intégrateur s'appelle comment?
M. Dubé : Bien, on l'a appelé un
intégrateur, mais les Québécois, pour eux autres... ne voient pas ça. On a pris un des systèmes qui était... je pense que
c'est Rendez-vous santé, puis Rendez-vous santé est devenu l'intégrateur parce
qu'il avait cette fonction-là. Ça fait que, quand les gens appellent à un des
quatre systèmes, on a une vue globale de ce qui se...
M. Marissal : Ce que vous appelez le
hub, là, finalement, c'est...
M.
Dubé : Le hub, voilà... Alors, l'exigence relative à
l'utilisation, bien, en ce moment, je peux vous dire, là, que... je peux me
tromper de quatre, cinq GMF, mais, dans les deux dernières années, tous les GMF
ont été connectés.
M. Marissal : O.K., ça répond pour
moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
On a d'autres interventions? M. le député des Îles.
M.
Arseneau : Oui. En fait, j'imagine que c'est déjà prévu parce
qu'il est question de l'adoption de règlements par Santé Québec, puis je me
posais la question parce qu'on a eu une longue discussion sur la question des
directives ministérielles, puis de leur publication, et tout ça. Pour ce qui est
des règlements de Santé Québec, est-ce qu'il y a un article qui prévoit toute
la publication puis l'accès du public à cette réglementation-là en toute
transparence et dans quels délais? Je ne sais pas si ça vient plus tard. Je ne
connais pas assez bien, là, tous les articles pour...
M. Dubé : ...je serais très à l'aise
que vous donniez une réponse complète.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente. Alors, les règlements de Santé Québec vont être soumis à
l'approbation du gouvernement et ils sont des règlements, donc, ils sont
assujettis aux dispositions de la Loi sur les règlements. Donc, on va prévoir
un délai de... Le projet de règlement va être publié 45 jours à la Gazette
officielle, et le règlement, une fois qu'il va être édicté, va devoir ...
va entrer en vigueur au plus tôt 15 jours après avoir été publié à la Gazette
officielle. Donc, c'est les délais d'usage qu'on retrouve pour tous les
règlements.
M. Arseneau : Donc, que ce soit un
règlement qui est adopté par l'organisme ou par le gouvernement, c'est les
mêmes règles qui s'appliquent essentiellement.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente.
M. Arseneau : D'accord. Je vous
remercie.
M. Dubé : ...mais je ne sais pas si
je l'ai dit de façon aussi officielle que je fais là. J'ai demandé à nos équipes, quand on va revenir en septembre, d'avoir
l'équivalent d'une table des matières de ce qui pourrait être dans les règlements juste pour être certain que ce qu'on est
en train de discuter, qui est important... On va dire : O.K., on adopte
le projet de loi à quelque part cet automne,
mais, en même temps, voici sur quoi nos gens vont travailler. Puis il va y avoir
une table des matières des règlements qui
portent sur les mécanismes d'accès. On n'a pas cette obligation de faire ça là.
On l'a fait dans le projet de loi n° 10. Vous savez comme ça nous a
aidés, on a dit : Voici des... On est en train de discuter de certains
contenus de règlements. Moi, je pense qu'on va vous donner une idée, une image
beaucoup plus complète de ce que les... On
n'ira pas dans le détail des règlements, mais des grands thèmes, puis ça, je
pense que ça va aider tout le monde à voir qu'est-ce que pourraient
avoir l'air les règlements une fois finalisés.
M. Arseneau : M. le ministre, vous
aviez déjà effectivement mentionné votre intention de nous donner une espèce
de...
M. Dubé : Vue globale.
M. Arseneau : ...oui, vue globale
des règlements. Ce que j'avais compris, c'étaient les règlements que le
gouvernement allait adopter. Ça inclut aussi des règlements que Santé Québec,
comme nouvelle entité...
M. Dubé : Je vais voir comment je
peux passer d'un à l'autre dans ce document-là, là. On pourra... mais je n'ai
pas encore vu le premier jet. J'en parlais avec Daniel Desharnais ce matin. On
m'a dit qu'on pourrait avoir ça pour la mi-septembre. Ça fait que comme on
revient le 12...
M. Arseneau : Bien, juste une autre
précision, il y a des règlements qui seront adoptés et mis en oeuvre pour la
mise en opération de la loi de... oui, mais... à la fois de la loi, mais
j'imagine qu'il y a aussi des règlements. Santé Québec est habilitée à adopter
des règlements...
M. Dubé : Ça,
c'est ce qu'on appelle des règlements intérieurs de Santé Québec.
M. Arseneau : O.K., seulement. Donc,
le règlement...
M. Dubé : Leur fonctionnement.
M.
Arseneau : D'accord, ce qui veut dire que le règlement dont
on fait mention ici, au 63, c'est un règlement qui est préalable à la
mise en opération de Santé Québec. C'est ça?
M. Dubé : Je n'ai pas compris. C'est
quoi, votre question?
M. Arseneau : Je dis : Le
règlement de Santé Québec, là, 63, c'est fait préalablement à la mise en oeuvre
de Santé Québec.
M. Dubé : Quand vous dites
préalablement, non, pas...
M. Arseneau : Pas forcément?
M. Dubé : C'est ça. Allez-y donc...
M.
Arseneau : Donc, la loi va être entrée en vigueur, les
règlements de la loi vont être entrés en vigueur, mais Santé Québec peut
encore adopter les règlements pendant toute son existence. C'est ça?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente. En fait, certains règlements pourraient être nécessaires au moment de la mise en vigueur de certaines dispositions
du projet de loi. C'est pour ça... D'ailleurs, on le constate déjà, quand on regarde l'article 1180 du projet de loi,
qu'il y a une séquence qui est suivie pour l'entrée en vigueur des différentes
dispositions, parce que, si un règlement est absolument nécessaire à
l'application d'une disposition, je ne peux pas la faire entrer en vigueur tant que je n'ai pas le règlement. Donc,
normalement, ces règlements-là, on va s'empresser de les faire. Il y a d'autres
règlements qui sont peut-être moins essentiels. Ceux-là peuvent venir par
après. Donc, c'est comme ça que ça va
être fait, et, une fois qu'on a le pouvoir réglementaire, bien, on peut prendre
le règlement, le modifier puis le remplacer par la suite tout au long de
la vie de la loi.
M. Arseneau : Juste
une dernière intervention là-dessus. Pour que Santé Québec puisse adopter un
règlement, il faut que Santé Québec
existe de par la loi. C'est ça, la logique, évidemment, là, mais d'autres
règlements pourront être adoptés plus tard au cours de l'existence de
Santé Québec en conformité avec la loi. C'est ce qu'il faut comprendre. O.K.,
merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
bien. Il n'y a plus d'autre intervention? Oui, M. le député.
M. Fortin : Peut-être une dernière chose qui aurait peut-être dû être
la première, puis ça, c'est dans mon rôle de
député de région, là, avec des tout petits centres de santé, là. Je pense au
CLSC de Quyon, que le député de Rosemont a visité il n'y a pas très longtemps, qui est un tout petit CLSC, là.
Habituellement, il y a un médecin, puis une infirmière, puis, peut-être, là, si vous êtes chanceux puis
vous passez par là la bonne journée, il y a un autre professionnel qui est là, un
travailleur social, un nutritionniste ou quoi que ce soit.
Si je comprends bien, l'obligation... puis je
sais... Tu sais, vous parlez de la centrale de rendez-vous, puis de la liste de
priorité de chirurgies, puis c'est une chose, là, mais, s'il y a une
obligation, par exemple, de passer par une liste
établie par le gouvernement, une liste de priorité, là, pour voir un
travailleur social ou un nutritionniste, moi, ce qui m'inquiète, là, à travers cet article-là, c'est
que, dans un petit milieu où une nutritionniste passe une fois par trois semaines,
bien, que la personne qui s'adonne à être là
la bonne journée, que le médecin dit : Toi, tu as besoin de voir un
travailleur social au PC, tu sais, puis qui n'est pas capable de juste
dire : Va dans le bureau d'à côté, elle est là aujourd'hui, sinon
tu ne l'auras pas pendant un mois... Est-ce
qu'on est en train... Puis je comprends, là, pour des petits milieux ruraux
comme ça, là, où l'accès est très limité à des professionnels... Est-ce qu'on
est en train de s'attacher les mains un peu pour ne pas permettre ce
genre de flexibilité là?
M. Dubé : C'est une très bonne
question. Ce qu'on a fait puis qu'on a appris, justement, avec la question du GAP puis des «no-show» dont je parlais tantôt,
c'est de réserver des blocs d'imprévus. Il faut que, sur les rendez-vous qui
sont pris dans un CLSC, tout ça, de prévoir 5 % à 10 % des
rendez-vous qu'on dit : Bien, écoutez, ça, là, c'est pour être capable de répondre à quelqu'un qui
vient sur place puis on... Alors, ça va... On ne dit pas ça ici, mais, dans le
règlement, quand on va dire c'est quoi, la mécanique des priorités, il va
falloir qu'il y ait des blocs d'imprévus, puis ça, c'est ça que la dernière année nous a montré. Ça
fait qu'en attendant qu'on trouve des solutions aux «no-show», c'est la
façon de régler ça, mais c'est une très bonne question.
M.
Fortin : En attendant qu'on trouve, mais ça, ça va rester,
là, même si ces professionnels-là ont une obligation de passer par le
système.
M. Dubé : Oui,
ils ont l'obligation, mais dans le...
M.
Fortin : Puis je vous avoue que ça m'inquiète plus en
milieu rural qu'ailleurs parce que les professionnels ne sont pas là
souvent.
M. Dubé : Oui. Alors, il y a
l'obligation, mais, dans le règlement, ça va dire : Il y a une exception
d'être capable d'avoir un bloc. Puis là,
dans certaines régions, ça sera 5 %, ça dépend, mais je le mets, moi, sur
des professionnels qui font, je ne
sais pas, 60, 70 rendez-vous, 80 rendez-vous par semaine. C'est assez
facile d'identifier un nombre de blocs où ils répondent à l'obligation
générale, mais qu'il y a des exceptions.
• (11 h 40) •
M.
Fortin : O.K. Je vous donne un autre exemple issu de la
ruralité, là, d'un médecin spécialiste qui va opérer dans un milieu
rural, qui a une liste, là, de quatre opérations pendant sa journée. Il va au
milieu rural. Si lui est obligé de suivre la
liste à la lettre, là, de priorisation de patients, bien, son premier est à
Gatineau, son deuxième est à Fort-Coulonge,
son troisième est à Gatineau, son quatrième à Gatineau. Y a-tu un problème, là,
d'aller faire quatre patients dans le Pontiac, à un moment donné, puis
de ne pas suivre parfaitement sa liste des priorités?
M. Dubé : Ce qui a été discuté...
Puis on a un excellent médecin qui est dans les dirigeants de la FMSQ, le docteur... C'est-tu Gaudreault? Comment qu'il
s'appelle, celui qui est... en tout cas, qui est le bras droit du
Dr Ovila. Donc, on a ces
discussions-là en ce moment pour s'assurer que la façon d'organiser ça va
respecter le sens général de la priorité, mais, si c'est plus logique de faire le bloc que vous dites dans une
région, le patient peut être quand même vu, dans son ordre de priorité,
deux jours plus tard.
M. Fortin : En
tout cas, ça, c'est le...
M.
Dubé : Mais on a ces
discussions-là puis on va trouver des accommodements, parce qu'il faut être
efficace. C'est ça que...
M. Fortin : Il ne faut pas amputer les services en région ou forcer le
monde à aller en ville non plus quand ce n'est pas nécessaire.
M.
Dubé : Voilà. Non, mais c'est... Alors, c'est pour ça
qu'on est dans les règlements ici. On donne les grandes lignes, mais
vous avez raison.
Une voix : ...
M. Dubé : Legault? Comment puis-je
oublier son nom, s'il s'appelle Legault?
M. Fortin : C'est vrai que c'est dur à oublier. O.K., c'est bon.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Non? Alors, est-ce que l'article 63, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté.
Parfait.
M. Dubé : Et on revient à 62?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Est-ce que vous voulez revenir à 62 ou poursuivre avec 64?
M.
Dubé : Oui. Je pense que je
l'avais lu. On l'avait lu puis on avait décidé de le suspendre. Je ne pense pas
que j'ai besoin de le relire. Moi, je passerais tout de suite aux
questions si...
M. Marissal : ...un peu comme le
député de Pontiac l'a fait tout à l'heure judicieusement, là, entre 62 et 63.
Puisque, dans 62, il sera question d'accès aux services du domaine de la santé
et des services sociaux, et qu'ils n'ont toujours
pas été définis, et que vous avez déposé un amendement à 3.1, ne serait-il pas
judicieux de faire 3.1? Comme ça, on saura toujours de quoi on parle.
M. Dubé : C'est très logique, ce que
vous demandez. Oui, moi, je suis d'accord à continuer de suspendre 62 puis
d'aller à 63 avec l'amendement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
on suspend à nouveau le 62? Oui, parfait.
M. Dubé : Je pense que, si tout le
monde est de consentement...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Tout le monde est... Consentement? Oui? Parfait.
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
(Reprise à 11 h 48)
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Donc, parfait. Donc, on reprend nos travaux.
Alors, il y a eu consentement pour que soit déposé l'amendement 3.1,
amendement déposé par le député des Îles-de-la-Madeleine. Est-ce que vous
voulez faire la lecture?
M. Arseneau : Oui, Mme la
Présidente. En fait, ça nous ramène au tout début de l'étude du projet de loi.
On avait posé la question pour clarifier la
situation... clarifier, en fait, l'appellation «services du domaine de la
santé». Donc, la proposition, c'est d'insérer, après l'article 3 du
projet de loi, le suivant :
«3.1. L'expression "services du domaine de
la santé et des services sociaux" comprend les services de santé et les services sociaux; elle désigne également
les services de même nature offerts par des prestataires qui ne sont pas des établissements.»
Donc, c'est la définition qui a été formulée par
les légistes et qu'on vous soumet pour adoption.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait. Alors, est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, je remercie
le député des Îles d'avoir ramené ça parce qu'on va travailler avec ça. Puis vous savez qu'au début de l'étude du projet de
loi on revenait souvent à ça, «services du domaine de santé». C'est la nouvelle terminologie, là. Il faut croire qu'il en
manquait un petit peu dans le réseau de la santé. On a ajouté quelques couches
de terminologie, mais juste pour qu'on sache ce sur quoi qu'on... C'est la base
de ce dont on va discuter. Je présume ici
que la dernière... la dernière partie, là, «des prestataires qui ne sont pas
des établissements», en gros, ça s'appelle «des établissements privés»
ou «du privé». C'est une formulation pudique pour dire «privé»?
M. Dubé : Il y a peut-être une autre
précision. Allez-y donc.
• (11 h 50) •
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente. En fait, lorsqu'on parle... Il faut se replacer à l'article 2 du projet de loi. On dit : «Les services de
santé et les services sociaux sont fournis par les établissements. Les
établissements peuvent être soit
publics, soit privés.» Donc, lorsqu'on parle de prestataires, à l'article 3.1,
qui ne sont pas des établissements, oui, vraisemblablement, c'est du
privé, mais ça va au-delà de ce qui n'est... En fait, l'établissement privé est un établissement. Donc, ce n'est pas un
prestataire. Le prestataire dont il est question ici, ça pourrait être, par
exemple, un GMF ou un CMS.
M. Marissal : C'est bon pour moi.
Merci pour l'explication.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions? Non? Alors,
est-ce que l'amendement introduisant l'article 3.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Donc, l'amendement est adopté. Conséquemment, l'article 3.1 est donc
adopté.
M. Dubé : ...apportée par le député
des Îles. Est-ce qu'on peut revenir à 62? C'est ça qu'on avait dit?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a consentement? Non?
M. Dubé : ...votre demande, hein, M.
le député de Rosemont?
La
Présidente (Mme Schmaltz) : J'ai une question du député des Îles-de-la-Madeleine. Vous avez une question?
M. Arseneau : Est-ce qu'on commence
à... On recommence à discuter de 62. C'est ce qu'on a convenu?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
c'est ça. J'ai demandé le consentement puis...
M. Arseneau : D'accord. Je voulais
juste poser une question concernant le deuxième alinéa. Il est question de
tenir compte des particularités socioculturelles et linguistiques des usagers.
Je me demandais si la réflexion avait été
faite, du point de vue du ministère, sur les particularités territoriales qui
peuvent être, évidemment, un élément clé dans l'accès aux services de
santé. Est-ce qu'on peut considérer le fait que, lorsqu'on met des mécanismes
en place, bien,
évidemment, dans les régions, ça peut être, justement, des particularités qui
sont au moins tout aussi importantes que les particularités socioculturelles
et linguistiques qui peuvent poser des problèmes d'accès aux services?
M.
Dubé : Je vais tenter une réponse puis je verrai si ça
vous satisfait. Il faut se rappeler que nos établissements ont déjà une vocation territoriale, hein, on s'entend?
Et on va même plus loin que ça, là. On voit, des fois, un sous-territoire, etc., qu'on a discuté avec...
Alors, je pense que ce concept-là, il est important. Il est déjà là. Maintenant,
à l'intérieur de ces territoires-là, il y a des différences socioculturelles et
linguistiques, mais nous, on ne jugeait pas bon de revenir sur l'aspect
territoire, parce que, justement, on parle des fois de l'Outaouais, ou de
l'Abitibi, ou des Îles-de-la-Madeleine, ou de la Gaspésie. C'était pour ça
qu'on trouvait que c'était inclusif, mais voilà, c'était notre approche.
M.
Arseneau : Oui, bien, je comprends qu'au point de départ il y
a des établissements territoriaux, mais il y a une grande disparité,
évidemment, dans le panier de services qui peut être disponible dans les
régions par rapport aux grands centres. Et donc l'accès peut être plus limité à
un certain nombre de services, qu'on parle des services d'obstétrique avec
lesquels on a plusieurs difficultés dans les régions, mais aussi des services
en santé mentale, des services spécialisés et surspécialisés. En général,
l'accès n'est pas offert, essentiellement, là, dans plusieurs régions.
M. Dubé : Je ne veux pas vous
décourager. Je trouve que, si vous... je vais le dire comme ça, mais, si vous
insistez... C'est pour ça que je vous ai donné la réponse de rajouter le
«détermine notamment»... en tout cas, dans le deuxième, là, «tient compte des
particularités», qu'on rajouterait... Moi, je pensais que c'était évident,
parce que nos établissements... mais, si
vous y tenez, je trouve que c'est assez facile à ajouter, puis je sais que le
député de Pontiac, entre autres, parle souvent des régions, puis il a
raison. Moi, je...
M.
Arseneau : Bien, si vous me donnez une minute ou deux, je
ferais une proposition d'amendement. C'est ce à quoi vous ouvrez la
porte?
M. Dubé : Très ouvert à ça, parce
que, comme je vous dis, c'est... on s'entend là-dessus, là.
M.
Arseneau : C'est ça, parce que moi, je comprends que, dans
chacun des territoires, les établissements desservent le mieux possible,
mais là, ici, on parle de Santé Québec qui met en place des mécanismes qui
considère les régions. D'accord.
M. Dubé : C'est pour ça qu'en...
J'ai tout de suite vu notre légiste puis, même, je pourrais vous offrir... Si vous voulez qu'on le rajoute nous-mêmes, pour ne
pas se compliquer la tâche, je peux demander à l'équipe de suggérer... On le mettrait où, là? On dirait : «Des
particularités...» Est-ce qu'on pourrait commencer par «territoriales, socioculturelles
et linguistiques»?
M. Arseneau : Moi, ça me
conviendrait.
M. Dubé : Est-ce que...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...juste
le mot «territoriales», O.K.
M.
Dubé : Puis je demande maintenant à Mathieu... Me Paquin,
est-ce qu'on est... as-tu besoin de vérifier d'autre chose ou c'est
beau?
M. Paquin (Mathieu) : ...
M.
Dubé : Un petit 30 secondes. Ça va vous éviter de
faire la mécanique, mais c'est quand même un très bon point que vous
avez amené, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
(Reprise à 12 h 07)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
on reprend nos travaux. Alors, on a un nouvel amendement, donc, qui s'est ajouté à l'article 62, amendement
par le député des Îles-de-la-Madeleine. Est-ce que vous voulez en faire le dépôt?
M. Arseneau : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Merci à M. le ministre et aux collègues de me permettre de proposer cet amendement. C'est d'insérer, au
deuxième alinéa de l'article 62 du projet de loi et après
«particularités», «du territoire, de même que des particularités».
En fait, c'est les particularités du
territoire, qui devraient être tenues en compte, de même que les particularités
socioculturelles et linguistiques des
usagers. Au départ, juste avant la pause, on avait parlé de particularités
territoriales, socioculturelles et linguistiques, mais évidemment, les
usagers n'ont pas de particularités territoriales, donc c'est les particularités du territoire. Le libellé, je
pense, dit bien ce que ça veut dire : Santé Québec, sur l'ensemble du
territoire qu'il doit couvrir, doit considérer qu'il y a des
particularités territoriales.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Est-ce qu'on a des interventions? Non? Alors, est-ce que
cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : O.K., parfait. Alors, on retourne à l'article 62 pour
continuer... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 62?
Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui, j'en aurais deux,
essentiellement, pour le moment, peut-être si le ministre peut nous mettre à jour. «Santé Québec doit s'assurer que son
mécanisme d'accès aux services tient compte des particularités socioculturelles
et linguistiques...» Je comprends que ça a été amendé, là, mais lisez-le
avec l'amendement, là. Considérant qu'on entend
toutes sortes de choses autour du projet de loi n° 15, là, souvent de
façon privée, est-ce que le ministre est en mesure de nous faire l'état des discussions avec la
communauté anglophone du domaine de la santé et en a-t-il eu, a-t-il des...
je vais dire des enjeux, là, à défaut d'un meilleur mot, là, des défis de ce
côté-ci?
M. Dubé : Pour
répondre très clairement à votre question, moi, je n'en ai pas eu. Je n'ai pas
de... Moi aussi, j'ai entendu beaucoup de
choses, mais on a été... on a été très, très clair que, entre autres, 96
n'avait aucun impact sur les... puis là je n'entrerai pas dans le
détail, je vais dire, aux Québécois de langue anglophone, là, parce qu'il y
a... est-ce que c'est la première langue
parlée, tous ces... Mais, non, je vous répondrais simplement qu'il n'y a pas
d'enjeu parce qu'on a... C'est sûr
qu'il y a des gens qui... par exemple, que j'ai entendu des discussions au
niveau de certaines populations autochtones,
puis etc., mais on revient toujours avec le même discours de dire qu'il n'y a
pas de changement, qu'entre autres 96
ne changera absolument rien à l'accès, à l'accès, entre autres, au réseau de la
santé dans leur langue. Très clair.
• (12 h 10) •
M. Marissal :
Et, dans le déploiement de Santé Québec, le CUSM sera au même niveau...
bien, je n'aime pas le mot «niveau», là,
mais traité au même titre que les autres, les institutions réputées davantage
anglophones? Je pense, évidement, à l'ouest de Montréal en particulier,
pas que... pas que, là.
M. Dubé : Oui,
puis pensez, effectivement, West Island, pensez à St. Mary's, qui relève
d'un autre CIUSSS aussi. Non, pour moi,
c'est clair. Oui, il y a beaucoup de gens qui se disent : Bon, bien, il y
a toutes sortes de jeux qui se jouent derrière ça, là, mais, pour moi, il
n'y en a pas, d'enjeu, et c'est pour ça qu'on est capables de reprendre cette
terminologie-là.
M. Marissal :
O.K. Je n'avais rien derrière la
tête autre que des trucs que j'entends puis que je... C'est bon. Alors,
ça clarifie, pour le moment, en ce qui me concerne.
Bon,
j'avais demandé tout à l'heure, là, de passer d'abord l'article...
l'amendement 3.1 pour revenir à 62. Ce n'était pas que par souci
d'efficacité, quoique ce sera plus efficace, là, maintenant qu'on a planté le
décor, là. J'ai une question et une préoccupation qui nous a été
soulevée, et suivez-moi, là, je vais essayer d'être cohérent dans mon affaire,
là.
À 3.1, là, dans les
commentaires, quand on définit ce que c'est qu'un «service du domaine de la
santé et des services sociaux», on inclut notamment un organisme à but non
lucratif. Vous vous souvenez de ça, M. le ministre? Oui. Donc, ce que ça dit,
autrement dit, c'est : Santé Québec, là, à 62, doit s'assurer que son
mécanisme d'accès aux services tient compte des particularités... et qu'il
permet de coordonner les activités des établissements publics et des
prestataires privés de services du domaine de la santé. Donc, ça inclurait,
de facto, les organismes à but non lucratif.
Or, vous vous
rappellerez comme moi, je présume, que ce qu'on appelle les OCASSS, là, les
organismes communautaires autonomes en
trois s, s'opposent à ça et souhaitaient être exclus de ça. Ils ne se
retrouvent pas là-dedans. J'aimerais vous entendre là-dessus, peut-être
ouvrir une période d'échange là-dessus.
M. Dubé : Je
veux juste bien comprendre votre question. Pourquoi vous dites qu'ils ne se
retrouvent pas? Je veux juste être sûr.
M. Marissal :
Ils ne se retrouvent pas dans leur ADN. Ils disent que ce n'est pas là
qu'on devrait être, ils souhaiteraient être exclus de la définition de ce qui
est domaine de la santé et des services sociaux. On parle des groupes communautaires et d'action communautaire,
puisque je crois comprendre que si un plus un fait deux, là, ils sont
inclus dans le domaine de la santé.
Des voix :
...
M. Marissal :
Est-ce que je peux apporter juste une précision, M. le ministre?
M. Dubé : Oui. Non, allez-y.
M.
Marissal : Comme ça, après
ça, j'aurai tout dit, là, bien, pour le moment. C'est donc dire que ces
organismes à but non lucratif devront
mettre en place les mécanismes d'accès. Ils seront soumis, au même titre que
les autres, par exemple, les cliniques
privées, et tout ce que vous donnez en exemple au commentaire de l'article...
de l'amendement 3.1. C'est de ça
dont ils veulent être exclus. Ils ont fait le plaidoyer qu'ils ne sont pas des
cliniques privées, ils n'ont pas les mêmes moyens, ils ne devraient pas
être dans ce panier-là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...quelques
instants?
M. Dubé : On va suspendre quelques
minutes, parce que je veux juste être sûr que c'est clair, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 15)
(Reprise à 12 h 16)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Donc, on est de retour, on est en... parfait. Voulez-vous la parole, M. le
ministre?
M. Dubé : Oui. M. le député, c'est
une très, très bonne question, puis on en a discuté quelques minutes. C'est pour ça qu'on était en dehors des caméras.
Me Paquin, je vous demanderais de donner peut-être quelques exemples
qui fait qu'on ira répondre à ces gens-là par règlement. Puis je vais laisser
Me Paquin l'expliquer.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, Mme la Présidente. Effectivement, lorsqu'on
regarde la définition qui est introduite, à l'article 3.1, de «services
du domaine de la santé et des services sociaux», ça vise potentiellement des
services fournis par certains organismes communautaires. Cela dit, il faut
aussi lire 62 et 63 ensemble, et on se souviendra qu'il y a un «peut» qu'on a conservé à 63, et on identifie les
prestataires privés. Les prestataires privés comprennent les organismes
communautaires.
Donc, c'est au niveau du règlement, quand on va
venir identifier qui est tenu d'utiliser ou non le mécanisme d'accès mis en
place par Santé Québec, qu'on pourra exclure certains organismes
communautaires.
M. Dubé : Je voudrais juste rajouter
qu'il y a des organismes qui sont assez faciles à exclure parce qu'ils
n'offrent pas de services, qui sont là pour faire de la représentation ou...
vous me suivez?
M. Marissal : De la défense de
droits, oui.
M. Dubé : Défense de droits. Quand
on arrive dans les services, c'est là qu'il faudra regarder, mais l'objectif, c'est de les exclure. Mais il faut se
rappeler aussi, comme nous le faisaient remarquer les légistes, que vous
pourriez même avoir un GMF qui ne s'est pas
incorporé en inc., comme on appelle, mais qui l'est comme organisme à but non
lucratif qu'on veut inclure. Vous me suivez?
M. Marissal : Je comprends.
M. Dubé : Alors, c'est pour ça que
je pense qu'il va devoir y avoir un travail au niveau des règlements pour bien
préciser à qui on veut que ça s'applique. Ça va?
M. Marissal : Je comprends pour le
GMF, ça, ça va de soi. Mais la crainte de ces groupes-là, là, c'est de se
retrouver soumis aux mêmes exigences, par exemple, de priorisation.
M. Dubé : Mais ce n'est pas du tout
ça, ça fait que je suis très à l'aise de dire devant tout le monde aujourd'hui, là, que... c'est pour ça, je voulais
vérifier avant, mais que ça va être... la plupart de ces organismes-là vont être
exclus, pour fins de 62 et 63, par règlement.
M.
Marissal : Donc, on leur demande, pour le moment, de... je ne
dirais pas de faire un acte de foi, mais d'attendre le règlement, puis ça
vous... vous, vous avez la... vous n'avez pas la certitude, mais vous êtes
confiant que ça fera le travail.
M. Dubé : Parce que ce n'est pas ça,
l'objectif. Ce n'est pas l'objectif de les inclure.
M. Marissal : Je comprends.
M. Dubé : Mais
je vous dis qu'on... il y a quelques petits caveats qu'il faut trouver, entre
autres pour les GMF ou d'autres qui seraient sous... les organismes à but non
lucratif, mais qui offrent des services, et qu'on veut avoir dans nos
mécanismes.C'est bon?
M. Marissal : Oui. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y,
députée de Westmount.
Mme Setlakwe : ...penser aussi,
quand il a parlé des Québécois d'expression anglaise, puis on a entendu votre réponse, puis je sais qu'on va en parler plus
tard, 348, j'espère qu'on va se rendre... on va se rendre dans quelques
semaines.
M. Dubé : Dans quelques jours.
Mme Setlakwe : Soyons confiants. On
a entendu votre réponse que p.l. n° 15 n'aura pas
d'impact sur les Québécois d'expression
anglaise, en termes d'accès aux soins de santé, en tout cas, tout ce qui
concerne leurs relations ou leurs
interactions avec les... avec le réseau, disons, soyons simples. 508 de la
LSSSS, qui réfère aux établissements qui sont tenus de rendre
accessibles aux personnes d'expression anglaise des services de santé et de
services sociaux en langue anglaise, si ma
compréhension est bonne... puis on pourra y revenir, là, mais 508 n'existera
plus, probablement remplacé par un autre régime, parce que les
établissements, au sens de la LSSSS, n'existeront plus, c'est des unités administratives. En tout cas, moi, j'ai entendu
qu'il y avait une inquiétude à savoir, suite à la... au fait qu'on supprime
cet article-là, quelles sont les conséquences.
• (12 h 20) •
M. Dubé : N'oubliez pas qu'on
remplace quand même les établissements par des unités administratives. Alors, les obligations qui sont envers les
établissements en ce moment vont être reprises par les unités administratives,
on aura... Mais je vous dirais, globalement,
sur la question linguistique, j'ai dit hier, puis on verra dans les prochaines
heures, quand on fera une espèce... on a une
session où on va travailler sur les amendements. Moi, j'ai demandé à ce que
tout ce qui touche le côté linguistique, là,
qu'on le fasse dans un bloc. Il y a des amendements qui nous ont été demandés
pour clarifier, exemple, des choses comme
ça. On les a mis à part pour être sûr que, dans les prochaines semaines, on
aura une discussion à ce moment-là.
Mme Setlakwe : On aura la
discussion.
M. Dubé : Mais l'engagement, il est
là.
Mme Setlakwe : O.K. Ça va prendre
une désignation claire. On y arrivera. O.K.
M. Dubé : Puis on me dit — merci
beaucoup, Thomas — qu'il
y a une réponse à ça sur 343, mais on pourra y revenir. Je vous laisse en
prendre connaissance, là, mais je comprends la préoccupation. Et c'est pour ça
que j'ai dit : Je voudrais avoir tout
ce qu'on veut modifier au niveau linguistique, suite aux demandes qu'on a eues,
on va les faire en bloc. Correct? C'est bon?
Mme Setlakwe : Oui, merci.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions? Non? Parfait. Alors, est-ce que
l'article 62, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Merci. Alors, nous allons passer à l'article 64.
M. Dubé : Je pense que celui-là, je
vais prendre un risque de dire qu'il est peut-être plus facile parce que... mais je prends un risque. 64, je le lis tel quel,
puis il n'y a pas d'amendement, et on est dans la LSSSS presque mot à mot. Est-ce
que je me trompe?
Une voix : ...
M. Dubé : Hein, de mémoire, là,
parce que... Je pense que oui.
Une voix : ...
M. Dubé : Oui, et la loi n° 10. O.K. Parfait.
Alors, 64,
tel que présenté : «Santé Québec voit à la conception et à l'implantation
d'un système d'information régionale et interrégionale pour connaître,
de façon quotidienne, la situation dans les établissements pour lesquels un département clinique de médecine d'urgence est mis en place
en regard du nombre et de la nature des inscriptions, des admissions, des
transferts et des transports en ambulance des usagers.»
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a des interventions?
M. Fortin : Ça, c'est un article qui est pas mal déjà dans la LSSSS,
là?
M. Dubé : Oui, voilà. LSSSS, c'est
le 359, vous le voyez dans notre tableau, là, puis...
M.
Fortin : Vous avez rajouté «interrégionale». Je veux juste
comprendre la distinction que vous cherchez à avoir avec ça.
Des voix : ...
M. Dubé : Oui, allez-y, parce
qu'habituellement c'est territorial, c'est ça? O.K. Oui, allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, Mme la Présidente. Alors, essentiellement,
c'est que les dispositions qui existent actuellement étaient celles qui s'appliquaient aux agences qui étaient
régionales et qui avaient chacune une compétence régionale. Désormais, on a Santé Québec qui vise pratiquement tout le
territoire du Québec, donc on y ajoute, là, le fait qu'il va y avoir...
que c'est un système d'information qui n'est pas seulement régional mais aussi
interrégional.
M. Fortin : Donc, vous, vous avez déjà tout... au ministère, là, toutes
ces données-là, là, vous les recevez déjà...
c'est-à-dire, il y a quelqu'un au ministère qui reçoit les
données qui viennent des différents CISSS et CIUSSS, là, pour dire qui va à l'urgence, pourquoi ils vont à
l'urgence, le nombre de transports en ambulance, le nombre de transferts.
Vous avez déjà tout ça? O.K.
M. Dubé : ...tout ça est déjà en
place. C'est pour ça, j'ai pris le risque de dire : Ça va être assez
facile, parce que ça, c'est déjà répondu, on
publie. Ce qu'on a fait, c'est, maintenant... Avant, les gens devaient aller
sur Info-Santé, qui est un site public, puis qui prenait de nos données, des
données ouvertes. Maintenant, on a mis, sur quebec.ca, toute cette
information-là qui est maintenant disponible.
M.
Fortin : Toute cette information-là? Toutes ces données-là
sont rendues publiques, c'est-à-dire la nature des admissions, le transfert en
ambulance, pour tout ça?
M. Dubé : Soit sur quebec.ca ou dans
le tableau de bord, la partie qui est publique.
M. Fortin : O.K. Ah oui! Je ne... bien, j'apprends ça.
M.
Dubé : Bien, je vais faire... O.K.
Toutes... Par exemple, la différence sur les ambulances, non, moi, je
l'ai dans le tableau interne. Mais vous avez raison, il y a quelques... Mais
est-ce que l'information est là? La réponse est oui, elle est... elle
est sur toutes les informations qui sont là.
M.
Fortin : Quant à moi, vous aviez raison, c'est plus simple,
cet article-là, que les autres, mais sous réserve de ce que mes
collègues diront.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Avons-nous
d'autres interventions? M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui, il y a des données qui sont déjà connues, là,
on en fait référence souvent d'ailleurs, là. Il était même un temps où
les médias suivaient presque d'heure en heure l'achalandage dans les corridors
des urgences, là, mais... ou du transport en ambulance, ce qui permet de voir
qu'il y en avait beaucoup trop à HMR. Puis depuis qu'on a réglé la situation, il y a beaucoup moins d'achalandage. Je vous
remercie pour ça d'ailleurs, c'était une affaire assez simple à faire,
finalement.
M. Dubé : ...remercier comme les
P.D.G. de l'île qui ont travaillé ensemble pour...
M. Marissal : Oui, je comprends,
mais ça faisait un moment qu'on le disait que...
M. Dubé : Effectivement. C'est une
bonne nouvelle.
M. Marissal : Et il faudrait que ça
perdure, d'ailleurs. Comme j'ai déjà dit, j'ai l'impression que Montréal penche vers l'Est, puis les ambulances roulent
naturellement vers HMR, là. Il y en avait beaucoup trop. Mais, en tout cas,
gardons ça comme ça, ça a fait une différence.
M. Dubé : Bien, merci, parce qu'ils
ont fait un très bon boulot, effectivement.
M.
Marissal : C'est ce qu'on me dit sur le terrain, puis c'est apprécié.
Un système d'information régionale et interrégionale, est-ce qu'interrégionale
doit... on doit comprendre ici RLS?
M. Dubé : Je
pense que ce que Me Paquin vient de dire, c'est dans l'ensemble du Québec.
M. Marissal :
Et non pas intrarégion.
M. Dubé : Non.
M. Marissal :
O.K. Donc, d'une région à
l'autre, je comprends bien. Détail technique, là, «département clinique de
médecine d'urgence», ça, c'est ce qu'on appelle les urgences, d'habitude? C'est
le vrai mot pour ce qu'on appelle les urgences?
M. Dubé : Moi, c'est ce que j'ai demandé tantôt
à... c'est ce que j'ai vérifié, à M. Desharnais, parce que c'est la
première fois que je prends connaissance de cette terminologie-là. C'est bien
ça? O.K. J'ai demandé de vérifier.
Une voix :
Oui, c'est ça.
M. Marissal :
C'est bel et bien ça. O.K. Des points de plus dans notre apprentissage.
Vous avez dit tantôt qu'à
l'article 359, ça existe déjà dans la LSSSS, ça, puis vous avez dit, c'est
pas mal... parce que l'article 64 existe sous forme de...
article 359 dans la LSSSS. C'est ce que vous avez dit, oui, c'est ça?
M. Dubé :
Oui.
M. Marissal :
Vous avez dit : C'est grosso modo ou en partie rempli, respecté.
M. Dubé : Bien,
pour la raison, tantôt, on m'a dit : Est-ce que c'est toutes les
informations? Parce que, rappelez-vous,
quand ça a été écrit dans la LSSSS, on disait «conçoit et implante». Dans ce
temps-là, il n'y en avait pas. Là, aujourd'hui, je n'ai plus besoin de
dire ça. Mais, en même temps, la... je ne m'en souviens jamais, je l'appelle la
loi de M. Barrette, là, mais la LMRSS,
celle qui est rajoutée par-dessus, on a intégré l'information. Je ne sais pas
si vous le voyez dans votre tableau,
là, on a intégré toute l'information de ces deux-là. Donc, c'est pour ça, je me
suis permis de dire que 64 n'est pas tout à fait la LSSSS.
M. Marissal :
O.K. Dernière question, de toute façon, on arrive à la pause, là, la nature
des inscriptions. J'ai une question très
d'actualité, là, vous savez qu'il a fait mauvais cet été puis qu'il y a eu
beaucoup de feux de forêt, l'air était très, très, très mauvais...
mauvaise, mauvais, la qualité de l'air était mauvaise, je vais le dire comme
ça. Est-ce que c'est le genre d'information
que vous visez ou qui serait, à ce moment-là, disponible, à savoir, par
exemple, dans telle ou telle région du Québec, il y a eu tant
d'admissions pour problèmes respiratoires? C'est-tu ça qu'on cherche?
M. Dubé : Non,
en fait, je vais vous dire ce qu'on a en ce moment puis ce qu'on pourrait aller
plus loin. En ce moment, ce qu'on a, mais qui n'est pas publié à l'externe,
mais c'est les P1 à P5. Ce qu'on voit, ce qui est notre objectif, là, c'est de
dire qu'on essaie de limiter le plus possible que les gens à l'urgence, ce
soient des priorités 1 ou des
priorités 2. Alors, ça, c'est le genre de nature d'information qu'on a.
Puis on a vu que, jusqu'à maintenant, l'implantation des GAP, l'effort
supplémentaire que les médecins ont pris pour prendre plus, on voit que la
proportion des P3, P4... particulièrement
P4, P5 a baissé, pas encore assez, mais là on est rendus à peu près à 50-50,
là, c'est-à-dire P4, P5. Alors, c'est plus cette nature-là qu'on a en ce
moment.
M. Marissal :
O.K. Nonobstant la...
M. Dubé : Mais
quand même... parce que vous savez, ce qui est intéressant avec le GAP
maintenant, c'est de rediriger ces P4, P5 là
vers d'autres lieux comme les GMF, entre autres. Mais ça, oui, cette
information-là, depuis... la conception du système qui a été faite avant
nous a déjà beaucoup aidé à faire ça.
M. Marissal :
Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, compte tenu de l'heure, 12 h 30, alors je vais suspendre les
travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à
12 h 30)
(Reprise à 14 h 03)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
la Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous
poursuivons donc l'étude détaillée du projet de loi n° 15, la Loi visant à
rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.
Lors de la suspension
de nos travaux, ce midi, nos discussions portaient, donc, sur
l'article 64. Je pense que, M. le ministre, vous demandez une suspension?
M. Dubé : Oui.
Ce que j'apprécierais, c'est qu'on puisse suspendre, parce qu'on a peut-être
des choses à discuter, là, sur la
continuité, notamment au niveau des amendements. Alors, je suggère qu'on
suspende puis qu'on revienne continuer avec 64, là, tout de suite après.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Parfait, excellent. Donc, on va suspendre quelques
minutes.
(Suspension de la séance à
14 h 04)
(Reprise à 15 h 05)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, on est de retour, donc, pour notre étude détaillée. Alors, juste avant
la pause, on a... on était à l'article 64. Oui. Est-ce que vous voulez...Voulez-vous prendre la parole, M. le ministre?
M. Dubé : Bien,
rapidement, je pense qu'on était presque rendu à voter sur 64, à moins que je
me trompe.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Il me semble qu'il y avait encore une question, je pense,
de ce...
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Vous aviez terminé? Oui. Donc, il n'y a pas d'autre
intervention pour l'article 64?
M. Dubé : Bien,
je veux juste vérifier. Il semble que le député de Rosemont parlait, mais
c'était peut-être en terminant, mais je ne voudrais pas couper...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Il y avait une petite question, il me semble...
M. Dubé : Je
pense que...
M. Marissal :
...on avait fini pile-poil,
M. Dubé :
Pile-poil?
M. Marissal :
Comme une émission de télé, là, juste, juste, juste sur la seconde.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
il reste juste à l'adopter, finalement? On est rendu là. Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix :
...
La
Présidente (Mme Schmaltz) :
Oui? O.K. Parfait. Mon Dieu! Parfait. Oui, parfait. Donc, nous allons passer
à l'article 65.
M. Dubé : Alors,
65. C'est beau?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui.
M. Dubé : On
y va, on commence?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, allez-y. Oui.
M. Dubé : Alors,
65 se lit comme suit : «Santé Québec élabore un programme national sur la
qualité des services, conformément aux orientations et aux attentes globales en
matière de qualité, de sécurité, de pertinence et d'efficacité déterminées par
le ministre.
«Ce programme vise à ce que les établissements
publics et les titulaires d'une autorisation se conforment à leur obligation de suivre des pratiques reconnues
en matière de qualité des services, notamment en ce qui a trait à leur
sécurité, à leur pertinence et à leur efficacité.
«Le
programme prévoit notamment [des] mesures qui, de l'avis de Santé Québec,
peuvent être établies par un établissement
public ou un titulaire d'une autorisation pour se conformer à de telles
pratiques ainsi que les moyens par lesquels peut être officiellement
reconnu l'établissement ou le titulaire qui s'y conforme.
«Pour l'application
de la présente loi, l'autorisation dont il est question lorsqu'il est fait
mention de son titulaire est une autorisation accordée en vertu du titre I
de la partie VI.»
Alors, le
commentaire, rapidement : Cet article prévoit qu'un programme national sur
la qualité des services est élaboré par
Santé Québec. Il précise que ce programme doit être établi dans le respect des
orientations et des attentes globales
qui sont déterminées par le ministre, notamment en matière de qualité. Ensuite,
il énonce, à son deuxième alinéa, l'objectif
de ce programme, soit que les établissements et les titulaires d'une
autorisation, par exemple, les établissements privés et les centres
médicaux spécialisés, suivent des pratiques reconnues en matière de qualité de
services.
Est-ce que je peux
lire l'amendement tout de suite?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, allez-y, oui.
M. Dubé : Je pense que ce serait ça qui serait le mieux.
Puis ça, ce n'est pas 67, c'est dans la première version des amendements
qu'on avait déposés, à moins que je me trompe.
Une voix : Je
ne pense pas.
M. Dubé : Non?
C'est-tu dans ceux qu'on a déposés?
Une voix : Je
ne pense pas que vous vous trompez.
M. Dubé : Ah!
vous ne pensez pas que je me trompe. O.K., c'est bon. Deux négatifs, c'est bon,
ça fait un positif, c'est correct. Alors, l'article... l'amendement pour
l'article 65 : Remplacer le deuxième alinéa de l'article 65 du
projet de loi par le suivant :
«Ce programme vise à
ce que les établissements publics et les titulaires d'une autorisation se
conforment à leur obligation de suivre des pratiques reconnues dans les
matières suivantes :
«1° la gouvernance et
les moyens propres à assurer la qualité des services, notamment en ce qui a trait
à leur sécurité, à leur pertinence et à leur efficacité; et
«2° la gouvernance et
les moyens propres à prévenir et à contrôler les infections associées à leur
prestation de services.»
Cet amendement vise à
ce que les pratiques reconnues en matière de qualité des services comprennent
la gouvernance et la prise des moyens propres à prévenir et à contrôler les
infections associées à la prestation de services des établissements publics et
des titulaires d'autorisation. Est-ce que ça va?
M.
Fortin : Alors là, je veux juste
comprendre. De par l'amendement, là, l'entièreté de l'article ne se limite pas à la prévention des infections. Quand vous
parlez d'un programme national de la qualité, ce n'est pas juste pour la
prévention des infections. Ça, c'est juste ce que vous rajoutez...
M. Dubé : Une
précision.
M. Fortin : ...et,
de façon explicite, il faut qu'il y ait quelque chose sur la prévention des
infections, mais ça prend un programme plus large sur la qualité des
services.
M. Dubé : Voilà.
C'est exactement ça.
• (15 h 10) •
M. Fortin : Puis
là l'idée avec... parce que je comprends que c'est... ça, c'est du droit
nouveau, là. Je ne pense pas qu'il n'y a rien de similaire dans la
LSSSS, là, en ce moment, de ce que j'ai vu.
M. Dubé : Pour
les infections?
M.
Fortin : Non, de façon générale sur
l'article 65, il n'y avait pas un article...
M. Dubé : Moi,
je n'ai pas vu de comparaison.
M.
Fortin : Non, c'est ça.
M. Dubé : C'est
ça.
M.
Fortin : O.K.
M. Dubé : Est-ce
que... Pardon?
Une voix : ...
M.
Dubé : C'est nouveau. Donc, il n'y a pas de...
M.
Fortin : Et donc, là, ce que ça vous
permettrait de faire, si je le comprends, c'est un peu de vous assurer que les
établissements peuvent se comparer les uns les autres dans la prévention des
infections, c'est-à-dire, dans votre
programme de qualité, là, vous pouvez dire : Bien, voici la façon de s'y
prendre, puis on vise que, je ne sais pas, moi, j'invente quelque chose,
là, 95 % des opérations de chaque établissement ne mènent pas à une
infection.
M. Dubé : Je
vous demanderais... Ça va nous rappeler des bons souvenirs. M. Desharnais, dans
le temps de la COVID, a travaillé sur le
programme des infections, ça fait que je vous... je lui laisserais la parole
pour répondre à votre question. C'est notre expert.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en fait,
effectivement, comme vous l'avez mentionné, c'est nouveau, l'introduction
d'un programme national de qualité. Ceci dit, la question de la qualité dans le
réseau, ce n'est pas nécessairement nouveau
comme tel. Puis il y a des programmes qui existent actuellement, notamment par
Agrément Canada, donc les établissements sont soumis au programme d'agrément,
tout ça. L'article comme tel ne vient pas abolir les programmes d'agrément,
mais vient compléter et permet au ministre de donner des orientations claires
en matière de qualité, et également de faire ses attentes, et donne
l'obligation à Santé Québec de faire un programme national de qualité, pour les
établissements, qui peut comprendre l'agrément, mais autres choses, et autres
choses peut comprendre également de la prévention, contrôle des infections.
Et, pour nous,
c'était important de mettre la question de la prévention, contrôle des
infections dans ces articles-là, compte tenu que, bien souvent, dans la
pratique, malheureusement, c'est des aspects qui sont quelquefois négligés, donc. Et là ça va permettre à Santé
Québec, dans son programme national de qualité, d'établir des critères bien stricts
en matière de prévention, contrôle des infections, que ce soit sur
l'application des pratiques de base, le lavage des mains, et tout, et tout, ou
en hygiène et salubrité, et tout ça. Donc, il va pouvoir y avoir des éléments
spécifiques là-dessus.
M. Fortin : Donc,
vous allez reprendre ce qui est déjà un peu fait par l'organisation, que vous
avez mentionnée, là...
M. Desharnais
(Daniel) : Agrément Canada.
M. Fortin : Agrément
Canada. Merci. À reprendre un peu... dans le guide, il y avoir des parties qui
sont reprises, puis vous allez ratisser un peu plus large, là, disons.
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, ça peut être plus large, le programme d'agrément. Il
y a des vérifications qui se font, selon
certaines périodes, mais il pourrait y avoir des normes en continu, qui est...
qui est intégrée au programme national de qualité, ce qui est une bonne
chose, là.
M. Fortin : O.K.
Sur l'amendement, là, je... moi, je n'ai pas rien d'autre sur l'amendement
comme tel. La prévention, contrôle des infections, le plus on peut en
faire, le mieux, là. Il n'y a pas d'enjeu là.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Oui, j'aimerais comprendre ce qui
fait qu'entre la version originale et la version amendée on ajoute à
deux reprises le terme «la gouvernance». Je voudrais comprendre qu'est-ce qu'on
essaie de dire. Dans le programme de
qualité... national sur la qualité des services, c'est la gouvernance
spécifique aux moyens pour assurer la qualité ou c'est la gouvernance
globale?
M. Dubé : Je pense, c'est de savoir qui s'en occupe, qui est
responsable de, mais je vais laisser M. Desharnais répondre à ça.
M. Desharnais
(Daniel) : Je vais juste relire l'amendement, donnez-moi 30 secondes.
M. Dubé : L'amendement,
il est à la page... attends un petit peu...
M. Desharnais (Daniel) : Bien, c'est la
gouvernance en termes de déploiement des moyens pour assurer la qualité dans
tous les aspects du programme de la qualité.
M. Dubé : Peut-être,
Daniel, une des choses qu'on avait vécues, quand on est arrivé dans la
pandémie, avec le PCI, qu'on appelle, le
programme de contrôle des infections, c'est que, souvent, ça tombait sur
plusieurs personnes, cette
responsabilité-là, puis c'était facile... Daniel, je regarde l'autre Daniel, un
ancien P.D.G., c'était : Qui a vraiment la responsabilité, dans
l'organisation, de s'assurer que le contrôle des infections arrive?
Alors, quand... moi, quand je parle de
gouvernance, c'est aussi de s'assurer qu'il est très clair que dans... parce que, là, on va avoir un gestionnaire par
établissement, hein? Dans la subsidiarité, on le dit souvent, c'est de savoir
qui est responsable de la prévention des...
parce que c'est souvent ce qu'on oublie, parce qu'on est dans l'urgent, mais
on le voit, là, la COVID est encore là, puis etc. Alors, il faut s'assurer de
cette gouvernance-là, M. le député.
M.
Arseneau : Oui. Bien, je comprends, puis je comprends que c'est
important, puis qu'on avait peut-être omis
de le mentionner au départ, mais je trouvais que le libellé était un peu
répétitif. J'avais l'impression qu'on aurait pu dire qu'on voulait une
saine gouvernance dans les façons de mettre en oeuvre un programme national de
qualité, notamment dans les moyens déployés pour la sécurité, la pertinence et
l'efficacité et, d'autre part, pour contrôler les infections, là. C'était juste
une question de libellé, disons, mais je comprends qu'on veut insister beaucoup
sur la gouvernance, là, mais... parce qu'il
me semblait que, puisqu'on a deux... comment on appelle ça, deux paragraphes, on
pourrait mettre la gouvernance pour chapeauter les deux paragraphes, mais je ne
veux pas en faire un débat, là. C'est peut-être juste de la sémantique, mais il
me semble que c'est un peu...
M. Dubé : Il
y a peut-être une raison...
M.
Arseneau : Puisque la
gouvernance s'applique aux deux éléments, aux deux paragraphes, je pourrais
coiffer ça, mais...
M. Dubé : Est-ce
que vous tenez absolument...
M. Arseneau :
Non, je n'y tiens pas.
M. Dubé : Non.
Ah! O.K.
M. Arseneau :
Je n'y tiens pas. Je me demandais pourquoi ça avait été rédigé comme ça. C'est
comme si on insistait gouvernance,
gouvernance, gouvernance. Donc, on pourrait dire : La gouvernance
s'applique aux deux points qui suivent. C'est tout. Je n'en ferai pas un
débat.
M. Dubé : Non,
je pense que, si vous n'y tenez pas, on me dit que... je pense que ce n'est pas
grave.
M. Arseneau :
Parfait. Parfait.
M. Dubé : Parce qu'on a... je regarde juste les choses
importantes qu'on a réglées ce matin. Je vous dis, si, celle-là, on peut
la passer puis qu'on dort bien quand même ce soir, on va y aller comme ça.
M. Arseneau :
Oui, mais... En tout cas, ma question initiale, c'était de savoir...
M. Dubé : Comprendre
c'est quoi, la gouvernance.
M. Arseneau :
Est-ce qu'on parlait de la
gouvernance spécifique au... à la question de la qualité? Je comprends,
puis accessoirement je disais : Bon, est-ce qu'on aurait pu l'écrire
différemment? On pourrait, mais on n'entrera pas là-dedans. C'est correct.
M. Dubé : Je vous dirais qu'on s'est fait... pas reprocher,
parce qu'il n'y a personne qui reproche, mais de dire : C'est beau
parler de l'efficacité, mais il ne faut pas oublier de revenir sur la qualité.
Puis ça, je pense que c'est... C'est pour ça
que je vous dis qu'on veut s'assurer... Puis d'ailleurs... puis je vais arrêter
là-dessus, parce que vous avez soulevé le point, mais
Mme Castonguay, notre commissaire au bien-être, là, elle nous dit
souvent : efficacité, qualité et
valeur. Et il faut toujours revenir à ces trois principes-là. Alors, moi,
d'insister un peu plus sur la qualité, je n'ai pas de problème.
M. Arseneau :
...la gouvernance, ce n'est pas juste la qualité.
M. Dubé : Oui, mais la gouvernance de la qualité, ça prend
quelqu'un qui la gère. C'est ça que je voulais dire.
M. Arseneau :
Oui, oui. Je comprends, je comprends.
M. Desharnais
(Daniel) : ...
M. Dubé : Pardon?
M. Desharnais
(Daniel) : ...
M. Dubé : On
avait des lacunes importantes.
M. Arseneau :
Je comprends le justificatif. Merci.
M. Dubé : C'est
bon?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions? Oui, allez-y.
M.
Fortin : Vous aviez vu la recommandation
des pharmaciens d'établissement, là. Eux, ils voulaient que la notion des soins soit incluse, là, qu'on élabore
un programme national sur la qualité des soins et services. De toute évidence, vous
avez choisi de ne pas suivre leur recommandation. Je me demande juste pourquoi.
M. Dubé : Bien, je pense que la
réponse, c'est que les services incluent les soins, mais je veux juste être certain
que c'est ça, la réponse.
M. Paquin (Mathieu) : ...
M. Dubé : Votre micro, il n'allume
plus?
M. Paquin (Mathieu) : Non.
M. Dubé : Vous avez trop parlé.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente. Effectivement, lorsqu'on parle de services dans la loi, de façon très générale, ça va inclure les soins.
Alors, c'est pour ça qu'ici on n'a pas parlé de soins et services, parce que
soins est compris dans services.
M. Fortin : O.K. Puis peut-être une dernière chose, là, de ma part.
Quand vous parlez de la gouvernance et des
moyens propres, là, j'imagine qu'à l'intérieur des établissements, là, il y a
déjà des gens qui sont attitrés à s'assurer qu'on fait les choses
convenablement, là, qu'on suit les meilleures pratiques, etc. Mais, au cours de
mes longues années de parlementarisme, puis
je regarde autour de la table puis je pense qu'avec vous je suis le vétéran
ici, M. le ministre... mais, à un
moment donné, d'avoir vu une espèce de classement des hôpitaux selon le niveau
de lavage de main, là, puis
c'était... C'est un peu crasse à dire, là, mais c'était comme... à l'Hôpital de
Hull, on lave les mains 73 % du temps qu'on devrait le faire puis,
à l'Hôpital de Granby, c'est 54 %, là. Tu sais, c'était... ça ressemblait
à ça. Qu'est-ce qui...
Une voix : ...
M. Fortin : Pardon?
Une voix : ...
M.
Fortin : Oui, c'est un peu crasse, mais c'est ça quand
même. Qu'est-ce qui fait en sorte qu'on va avoir plus mainmise, disons, là, ou qu'on va s'assurer que le
mécanisme de contrôle est meilleur que celui qu'il y a en ce moment?
• (15 h 20) •
M. Dubé : Vas-y. Tu as assez
travaillé là-dessus.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, oui.
Je travaille encore là-dessus, d'ailleurs. En fait, il y a différentes choses.
Effectivement, il y a des personnes responsables... qui sont responsables de la
qualité des établissements, il y a des directions
de qualité, il y a des audits. Si on a des résultats d'audit de lavage des
mains, c'est qu'il y a des gens qui font des audits, donc ils vont sur les départements puis ils auditent, voir
les professionnels de la santé, et ces résultats-là sont mis dans...
entre guillemets, excusez l'expression, mais le score de l'établissement et le
score du P.D.G.
Dans les
processus d'évaluation des P.D.G., un des éléments qui est considéré, c'est
notamment le pourcentage de lavage
des mains. Et, pour participer au processus d'évaluation, je peux vous dire
qu'on l'aborde avec les P.D.G., puis, si le score n'est pas bon, on
demande à ce qu'il y ait des efforts qui soient mis, soit au niveau de la
prévention auprès des employés, la promotion des bonnes pratiques.
L'autre élément qui intervient aussi, c'est le
plan d'action en prévention et contrôle des infections. Il y a un plan d'action
qui considère notamment des mesures à mettre en place pour le respect des
pratiques de base, dont le lavage des mains.
Et là, bien, le plan actuel, qui est toujours en vigueur, mais qui venait à
échéance pendant la pandémie, est en
révision actuellement, en révision en tenant compte aussi de l'expérience de la
pandémie aussi, des expériences qu'on a connues en pandémie.
M. Fortin : Mais, dans la notion de comment on s'assure que ça va être
amélioré, là, disons, par rapport au processus déjà assez rigoureux merci, du moins
ça devrait l'être, là, qui est en place dans tous les établissements, je peine à voir ici, là, comment on va en faire plus
que, tu sais, le processus quand même assez exigeant que vous mettez
déjà de l'avant.
M. Desharnais (Daniel) : Il y a...
Je vous dirais que, oui, c'est un processus rigoureux, mais, oui, il y a place
à l'amélioration, notamment au niveau de la formation de base des employés,
parce que la prévention et contrôle des infections, c'est un des domaines qui
touchent le plus de personnes dans un établissement de santé. Dans le passé, on
a beaucoup mis l'emphase sur la formation de
personnes spécialistes en prévention et contrôle des infections, notamment
les infirmières responsables en prévention
et contrôle des infections, mais, au cours des prochaines années, puis, dans
le plan d'action, c'est ce que je souhaite, dans les
mesures qui sont à déployer, c'est dans la formation continue qui est donnée au
personnel pour améliorer ces pratiques-là pour changer la culture au niveau des
établissements.
M. Dubé : ...cuisiniers, on parle de
tout le monde.
M. Desharnais (Daniel) : De tout le
monde. Donc, il y a des éléments... il y a des éléments d'amélioration à faire
encore. Je pense que... En fait, pendant la pandémie, il y a eu beaucoup
d'améliorations. Avec le retrait de la pandémie,
on voit, là, qu'il y a un relâchement. C'est humain. C'est humain, là, je ne
suis pas en train de le critiquer, je pense, c'est humain. La seule
chose, c'est qu'il faut garder un certain momentum à cet égard-là.
M. Fortin : Ça me va pour l'instant. Bien, ça me va, point.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
avez une question, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Oui, merci. Vous avez
dit : On est en train de revoir le programme de prévention de lavage des
mains. Vous avez bien dit ça?
M. Desharnais (Daniel) : C'est le
plan d'action en prévention et contrôle des infections.
M. Marissal : Pas uniquement le
lavage des mains, là.
M. Desharnais (Daniel) : Pas
uniquement le lavage des mains, non.
M. Marissal : C'est la base de la
base, là. Mon collègue de Pontiac parle de l'indice de lavage des mains. Moi,
je veux vous parler de l'indice de vétusté des immeubles, parce que vous dites,
au deuxième paragraphe : «La gouvernance
et les moyens propres à prévenir et contrôler les infections associées à leur
prestation de services.» Quand c'est l'hôpital lui-même qui est le
problème, parce qu'il y a mauvaise circulation d'air, quatre personnes par chambre, on fait quoi, là? Parce que... Je vois le
ministre qui rit, là, mais je n'ai pas dit les trois lettres, je n'ai pas
prononcé les trois lettres. Et d'ailleurs ce n'est pas le seul, je
pourrais vous en nommer d'autres au Québec, là, qui auraient besoin d'amour. Ce n'est pas juste la prestation
de services, donc, c'est... Je comprends que c'est plus facile de faire un
programme de lavage des mains que de
construire un nouvel hôpital, mais, quand c'est l'hôpital, le problème, on fait
quoi avec votre truc ici, là?
M. Dubé : Bien, écoutez, je pense
que Daniel peut répondre, mais je regarde les sommes gargantuesques, titanesques qu'on met dans l'amélioration de nos
hôpitaux. Il y a... Malheureusement, il n'y a pas juste HMR, là. Je peux
penser, dans les Laurentides, à Saint-Jérôme, Saint-Eustache. On a plusieurs
des cas où vous parlez en ce moment.
Ce qu'on a
fait en attendant... parce que, sur la... La pandémie nous avait fait beaucoup
faire de mesures temporaires. Vous
allez dans des urgences, vous voyez beaucoup, des fois, de plastique qui est
posé sur des portes ou qui avait isolé des urgences. Il faut presque vivre avec
ça jusqu'à tant qu'on est capables de les améliorer, mais c'est pour ça qu'à bien des endroits on ne les a pas enlevés,
pour être très honnête avec vous, là. Comment on isole... hein, Daniel, je ne
sais pas si vous voulez commenter, mais c'est sûr qu'on est conscients que...
Quand... Je ne me souviens pas quelle urgence
que j'ai... Ah oui! À Saint-Hyacinthe, là, c'est un projet qui avait été commencé par l'autre gouvernement. Quand
on regarde maintenant la qualité des urgences, là, celle qui a été ouverte
à Saint-Hyacinthe, il y a trois ou quatre mois, il n'y en a plus, de problème,
là. Je veux dire, il y a des chambres sous
pression, il y a des chambres... exactement tout ce qu'on voulait faire durant
la COVID, mais je vais être très
transparent avec vous... et c'est pour ça qu'on a décidé, dans le cas de HMR,
que c'était mieux de faire une croix sur le...
M. Marissal : Sur la croix, oui.
M. Dubé : ...sur la croix plutôt que
dire de... Mais je vous dirais qu'en attendant... Où c'est que je suis allé
récemment, là, puis il y avait encore des gros tuyaux au plafond?
M.
Marissal : Bien, j'en ai vu partout, là. Valleyfield, les
soins intensifs de Valleyfield, là, ça fait peur, là. C'est...
M. Dubé : Puis c'est ça, puis je
veux juste vous dire que c'est peut-être mieux d'avoir un gros tuyau en ce moment, qui respecte certaines normes, que de
revenir aux... ce qu'on avait avant, mais vous avez raison. Et c'est pour ça
que, dans les cas de vétusté... Mais, Daniel, il y en a combien au PQI, là,
pour nos installations? C'est énorme quand tu mets des milliards dans un hôpital. On va parler de l'Outaouais, on va
dire : C'est énorme. Ça fait qu'en attendant on a des mesures temporaires pour essayer de continuer ce
qu'on a fait durant la pandémie, pour des solutions temporaires, je ne
m'en cache pas, là. Je ne sais pas si... veux-tu commenter là-dessus?
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, je peux compléter. C'est au niveau de
l'environnement, en matière de prévention, contrôle des infections,
c'est un des éléments. On parlait des pratiques de base comme le lavage des
mains, mais une des choses qui est considérée, notamment dans les plans
d'action en prévention, contrôle des infections, c'est les aménagements,
dont la vétusté. Et là il y a des investissements dont le ministre a mentionné,
mais c'est des éléments qui sont considérés
aussi dans les rénovations. Des fois, ce n'est pas seulement de construire
ailleurs, c'est de rénover certaines sections, tout ça, mais la
prévention, contrôle des infections est considéré. Et parfois, bien, on va
considérer la prévention, contrôle des
infections par des mesures de mitigation, donc essayer de limiter la proximité
des gens, mettre des murs pour séparer en fonction... en attendant que,
mettons, un lieu soit aménagé plus adéquatement en prévention, contrôle
des infections.
M. Marissal :
O.K., mais est-ce que vous cotez les D.G. en fonction de l'état de vétusté
de leur parc? Parce qu'ils ne peuvent pas avoir le même score que les autres,
là.
M. Desharnais
(Daniel) : Si on les cote?
M. Marissal :
Vous avez dit : C'est dans
la cote, là, des D.G., notamment le lavage de mains. Vous faites des...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, en fait, c'est un des éléments, mais, en fait, je
vous dirais, on n'évalue pas le P.D.G. sur
la vétusté de l'établissement qu'il dirige comme tel, on évalue sur qu'est-ce
qu'il peut contrôler comme tel. Donc,
c'est sûr que, le P.D.G., il travaille sur l'amélioration de son parc. Il fait
ses représentations pour... s'il a besoin de faire certains aménagements, mais je donnais l'exemple du lavage des
mains parce que c'est un élément spécifique en prévention, contrôle des infections, sur lequel on évalue la
performance du P.D.G., sur l'importance qu'il donne à cette question-là,
qui est un élément majeur en prévention, contrôle des infections puis dans la
transmission des infections.
M. Marissal :
O. K. Je vois, on n'aurait pas de problème à faire plus de prévention puis
de prévention des infections, ça, ça va de
soi. Le député de Pontiac a abordé, là, la question des soins. Je l'avais mis,
moi, en amendement à 65. On a eu une réponse. Je suggère... bien, Mme la
Présidente, vous êtes maître de ce navire, mais peut-être de voter
l'amendement, puis je reviendrai à mon amendement, que je retirerai
vraisemblablement, là. Ce serait peut-être plus simple comme ça.
M. Dubé : ...a
répondu à votre question?
M. Marissal :
Oui.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Donc, on va procéder à...
M. Dubé : Est-ce
que c'est correct pour tout le monde qu'on vote sur l'amendement?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
y a consentement? Oui, parfait. Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté.
Parfait. Donc, parfait. Alors, est-ce que j'ai... pour l'amendement, donc votre amendement, au député? Ah! il n'est pas
déposé. Bon, excellent. Alors donc, on... parler de votre amendement, M.
le député de Rosemont. Vous vouliez le retirer, c'est ça?
• (15 h 30) •
M. Marissal :
Oui, de mémoire, là, Mme la
Présidente, le ministre a lu 65, hein? Ça a été fait avant l'amendement.
D'accord. C'est ce que je pensais, effectivement. Bien, très rapidement, là, il
avait été fait mention, pendant nos consultations,
le député de Pontiac parle des pharmaciens, il y avait la FIQ aussi qui en
avait parlé quand même longuement en disant : Il faudrait que le
mot «soins» au pluriel soit là, pas juste «services». Est-ce qu'on peut juste
demander à Me Paquin, pour le bénéfice de la retranscription, de nous redire
pourquoi ce n'est pas nécessaire de mettre «soins» et «services»?
M. Paquin (Mathieu) : Essentiellement, dans la
conception du projet de loi, avec la terminologie qui a été utilisée,
les soins sont compris dans les services. Donc, lorsqu'on parle de services, ça
inclut les soins.
M. Marissal :
Y a-t-il d'autres articles, dans
le projet de loi, où on fait une distinction entre «soins» et «services»?
M. Paquin
(Mathieu) : Je ne vous cacherai pas, de mémoire, je ne me souviens pas
exactement par coeur, il y a certains cas où
on va parler de «soins», mais c'est dans le contexte spécifique où il s'agit
spécifiquement de soins. Mais normalement,
lorsqu'on parle de «services», on inclut les «soins». D'ailleurs, on parle de
services de santé et de services sociaux,
sans parler de soins. Donc, ce serait périlleux d'essayer de prétendre que les
soins ne sont pas compris dans les services.
M.
Marissal : O.K. Je ne vous
en voudrai pas de ne pas savoir tout ça par coeur à ce moment-ci. C'est bien.
Ça répond à ma question.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 65?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Tel
qu'amendé, oui.
M. Marissal : ...mon amendement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
ça, oui. C'est correct. Parfait. Excellent. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 65, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
M. Dubé : 66. Est-ce que ça va, on
continue?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
on continue.
M. Dubé : «Santé Québec peut, par
règlement, prévoir des normes applicables aux pratiques que doit suivre un
établissement public ou le titulaire d'une autorisation.
«Un tel règlement peut rendre obligatoire
l'application de normes fixées par un organisme de certification ou de
normalisation et prévoir que les renvois faits à ces normes comprendront les
modifications ultérieures apportées à celles-ci.»
On a déjà beaucoup parlé de ça, mais cet article
prévoit la possibilité pour Santé Québec de déterminer par règlement les normes applicables aux pratiques
devant être suivies par un établissement ou le titulaire d'une autorisation,
notamment des normes fixées... puis je dis
bien «notamment», des normes fixées par un organisme de certification ou de
normalisation.
Tout à l'heure, M. Desharnais a parlé,
entre autres, d'Agrément Canada, mais il y a peut-être d'autres cas, mais je
vais vous laisser poser vos questions avant, si vous voulez.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions?
M. Fortin : Mais là on parle toujours des normes de qualité, là, c'est
ça, oui? On est encore dans les normes de qualité, ici, là?
Des voix : ...
Mme Setlakwe : Quelle est
l'intention... En fait, j'ai peut-être une question, tu m'y fais penser. À 65,
on parlait des pratiques reconnues, mais là
on vient préciser qu'on peut référer à des normes émises par des organismes...
des organismes tiers, là, c'est ça? Puis, si on le fait, on veut que ce soit
aussi... on couvre les modifications futures. C'est quoi, l'intention?
M. Dubé : Bien, c'est pour ça que je
voudrais peut-être que Daniel vous explique, parce qu'il va revenir sur
Agrément Canada. Il y a des normes qu'on fait nous-mêmes, mais il y a des fois
qu'il faut dire pour un CHSLD ou... mais je vais le laisser répondre.
M. Desharnais (Daniel) : Puis
peut-être avec l'aide de Me Paquin sur certains éléments... En fait, comme vous le savez, le projet de loi n° 15... avec la création de Santé Québec, les entités juridiques que sont
les établissements vont être
regroupées au sein de Santé Québec... qui vont être institués au sein de Santé
Québec, avant, ces établissements-là devaient avoir un permis comme tel.
Donc, avec l'acte d'institution... puis là je laisse Me Paquin me
contredire devant tout le monde s'il le
faut, avec les actes d'institution, bien, ça permet... cet article-là permet
d'établir certaines balises au niveau de la qualité, pour lesquelles un
établissement institué doit se conformer, mais également les prestataires de
services publics. Donc, Santé Québec, par règlement, pourrait dire : Bien,
moi, pour... Si vous voulez opérer dans tel
domaine, vous devez avoir l'accréditation d'Agrément Canada, vous devez suivre
telle norme en matière de prévention, contrôle des infections en
fonction de vos activités.
Puis je vais vous donner un exemple, juste pour
revenir encore sur la prévention, contrôle contre les infections, bon, il y
a... tantôt, j'ai parlé du plan d'action en prévention, contrôle des
infections, qui s'adresse en général au
réseau, mais il y a des questions de prévention, contrôle des infections qui
peuvent toucher certains secteurs, comme, mettons, les résidences de
personnes âgées. On n'a pas nécessairement de leviers que... Bien, en fait,
oui, il y a des éléments dans la certification qui sont considérés, mais là on
vient préciser qu'on peut mettre des obligations à cet égard-là. Puis là je ne
veux pas viser les RPA comme telles, là, je veux dire, il y a certains éléments
qui peuvent être ajoutés au programme
d'agrément, qui seraient contenus dans le programme de qualité, qui pourraient
être contenus dans le règlement. Et, Me Paquin, si je me suis fourvoyé,
je vous...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Allez-y.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, Mme la Présidente. En fait, c'est exactement ça.
Essentiellement, quand on regarde l'article
65, on va prévoir que le programme va prévoir notamment des mesures qui, de
l'avis de Santé Québec, peuvent être établies pour se conformer aux
pratiques. Donc, le programme en lui-même, il est incitatif, on est un peu dans le droit mou. Par contre, on peut décider
de le rendre normatif par règlement, en vertu de 66, donc là, sur des
normes qu'on jugerait qui sont... sur des pratiques, plutôt, qu'on jugerait qui
sont très essentielles, pour les appliquer dans des établissements ou dans des
titulaires de permis, vraiment, de faire un acte à caractère réglementaire.
C'est ce que 66 habilite Santé Québec à faire.
Et le
deuxième alinéa va prévoir que cet acte réglementaire là peut, essentiellement,
faire renvoi à des normes, là, qui, comme M. Desharnais l'expliquait,
ont été fixées par une autre autorité.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci.
M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous aviez une question.
M.
Arseneau : Bien, ça m'a échappé tout à l'heure, lorsqu'on
parlait de l'article 65, on parlait... on mentionne, en fait, explicitement les établissements publics et
les titulaires d'une autorisation. Pourquoi c'est circonscrit aux
établissements publics et non pas les
autres établissements privés, par exemple? Et, quand on parle de titulaire
d'une autorisation, on parle de quoi, exactement?
M. Dubé : Là, vous revenez sur 65?
M. Arseneau : Non, non, mais c'est
qu'on le retrouve dans 66 aussi...
M. Dubé : Ah! O.K., parfait. Là, je
comprends.
M. Arseneau : ...puis je me rends
compte que j'aurais pu poser la question avant. C'est la même chose.
M. Dubé : Voulez-vous prendre ça?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Dubé : Oui, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Alors, oui,
Mme la Présidente, essentiellement, c'est que la partie 6 du projet de loi,
donc les articles 481 et suivants, vont assujettir l'exercice de certaines
activités à l'obtention d'une autorisation, dont l'exploitation d'un
établissement privé. Donc, les établissements publics, eux, n'ont pas besoin
d'autorisation parce qu'ils sont publics,
mais les établissements privés, eux, sont des titulaires d'autorisation qui
sont visés à l'article 65. Et on va retrouver d'autres types de
titulaires d'autorisation, dont les CMS, les RPA, et ainsi de suite.
M. Arseneau : À l'article, là, vous
nous dites...
M. Paquin (Mathieu) : Ça se trouve
aux articles 481 et suivants.
M. Arseneau : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions?
M. Arseneau : Oui. Je vais juste
aller vérifier qu'est-ce que c'est, mais oui, j'ai terminé pour l'instant.
M.
Marissal : ...à la même place que le député des Îles, là.
Comme ça revient, «titulaire de l'autorisation», là, ça m'a échappé de
poser la question à 65 parce qu'on parlait du titre I et du... titre I de la
partie 6. Là, c'est un peu cryptique, là, pour moi, là. Pouvez-vous éclairer ma
lanterne, Me Paquin, là, «en vertu du titre I de la partie 6»?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, Mme la
Présidente. Essentiellement, le titre I de la partie 6, ce sont les
dispositions auxquelles je viens de faire allusion, là, les articles 481 et
suivants. Si vous allez à 481, vous allez voir, il y a des intitulés qui
précèdent partie 6, titre I.
M. Marissal : C'est bon.
M. Arseneau : Si vous permettez, Mme
la Présidente, donc, si on veut résumer, tout ce qui est compris dans le
titulaire d'une autorisation, les grandes catégories, ce sont les établissements
privés. On peut parler des RPA. Vous avez mentionné... Est-ce que vous
pouvez... est-ce qu'on a une liste quelque part, là, dans un article précis, de
ce que ça comporte, juste pour fins d'information?
• (15 h 40) •
M. Paquin (Mathieu) : Non, Mme la
Présidente, il n'y a pas un article qui fait une liste, mais, si on fait un
survol rapide des articles du projet de loi, du titre I de la partie 6, on
est capable de les identifier. Alors, 481 et 482 vont viser les CMS. 483 va viser les RPA. 484 va viser
quelque chose qu'on appelle des ressources offrant de l'hébergement. Ça
existe déjà, ça, dans la LSSSS, mais c'est pour des... en fait, ce sont des
ressources qui offrent de l'hébergement en dépendance. 485 vise les
établissements privés et 486 va viser les organismes communautaires qui offrent
des services d'interruption volontaire de grossesse.
Ce sont tous des organismes ou établissements
qui, actuellement, dans la LSSSS, doivent soit avoir des permis, des
certifications, des autorisations. Le titre I de la partie 6 vient,
essentiellement, tout regrouper ça sous un même vocable d'autorisations.
M. Arseneau : Merci. Très clair.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions? Donc, si on
n'a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 66 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors le prochain amendement du ministre introduit un intitulé du chapitre et
l'article 66.1.
M. Dubé : Bon, à ce moment-ci, je
vais vous demander de faire un petit exercice qu'on va trouver sûrement
intéressant, ensemble, là. Vous... j'allais dire que vous en savez à peu près
plus que moi sur le bloc qui s'en vient, puis je m'explique. Au niveau de
l'opposition, vous êtes plusieurs à avoir participé au p.l. n° 3,
qui est devenu la loi sur les renseignements de la santé. Et ce qu'on vient
faire ici, c'est de tenir compte de ce qui a été voté maintenant dans la loi et
de venir dire : Ça devient la responsabilité de Santé Québec de s'y
conformer.
Alors, moi, ce que j'aurais le... Puis quand je
vous dis... parce que vous étiez plusieurs à être sur cette commission-là, qui est... Et je reviens, là, quand
on pense à nos quatre fondations, les quatre fondations, les renseignements,
c'est... les données, là, puis je ne parle pas des TI, je parle des données,
c'est important. Ce que moi, je pourrais vous suggérer,
si... c'est une suggestion que je fais, puis on peut faire ça en ondes, là, je
n'ai pas... on n'a pas besoin d'aller hors d'ondes. On a Geneviève, ici,
qui est dans l'équipe de légistes, qui était là durant vos débats. Alors, ce
qu'elle pourrait peut-être faire, c'est, un,
de vous assurer qu'on a pris intégralement ce qui a été fait, mais,
deuxièmement, aussi de dire : Bon, bien, est-ce qu'on a remplacé la
terminologie de Santé Québec ou... Mais on pourrait passer rapidement, mais je ne suis pas certain que c'est, pour nous,
important de refaire tout ça si ça représente intégralement... Ça fait que
peut-être que si vous... on pourrait passer ce bloc-là.
Parce que la présidente l'a bien dit, là, on
introduit un nouveau chapitre, là, qui était... mais on ne pouvait pas le faire
quand on a fait notre projet de loi, quand on a déposé le projet de loi en
mars, fin mars, parce que vous étiez encore dans l'autre projet de loi. Est-ce
que ça va, qu'on puisse faire ça comme ça?
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...consentement
à la proposition du ministre?
Mme Setlakwe : Oui. Pour ma part,
oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : O.K.,
d'accord.
M. Dubé : Oui, hein? Parce qu'à ce
moment-là on ne réinventera pas la roue, là.
Une voix : ...
M.
Dubé : C'est de 1 à 9, là,
c'est 66.1 à 66.9 dont on parle, O.K. Est-ce que... Geneviève, acceptez-vous ce
défi?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
que c'est pour l'ensemble des amendements?
M. Dubé : Oui, oui, de...
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'accord.
M. Dubé : Je vais répéter : de
66.1 à 66.9.
La Présidente (Mme Schmaltz) : 66.1
à 66.9. O.K. Les amendements doivent être adoptés un par un.
M.
Dubé : Bien, écoutez, on pourra décider que si... à la
lecture, on pourrait décider de les faire en bloc aussi, là, si les gens
sont d'accord.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...une
suspension, un petit instant.
M. Dubé : Pardon?
La
Présidente (Mme Schmaltz) : On va prendre une petite suspension
quelques instants.
M. Dubé : Vous
aimez mieux?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui.
M. Dubé : Oui,
O.K. Parfait.
(Suspension de la séance à
15 h 44)
(Reprise à 15 h 47)
La Présidente (Mme Schmaltz) : On
reprend nos travaux. Alors, effectivement, donc, pour tous les amendements, là, qui vont suivre, je vais vous laisser
les lire un après l'autre. M. le ministre, si vous voulez commencer par
le premier.
M. Dubé :
Avec plaisir. Alors, dans le
contexte qu'on a expliqué, c'est qu'on reprend maintenant les nouveaux... un chapitre complet qui suit le projet de loi
qui... sur les renseignements de la santé et qu'on vient maintenant introduire à
Santé Québec, parce qu'au moment où on a déposé le projet initial de santé...
le projet de loi sur l'efficacité, on n'avait
pas eu le vote. On n'avait pas une loi sur les renseignements de la santé.
Maintenant qu'on l'a, on vient l'intégrer, puis c'est pour ça qu'on peut passer rapidement, parce qu'on a plusieurs
des députés, notamment de l'opposition, qui étaient partie prenante à
ça, à cette commission-là. Alors, je commence.
«66.1. Santé Québec
institue un système national de dépôt de renseignements.
«Ce système doit
notamment permettre :
«1°
la tenue, par Santé Québec, des dossiers des usagers qui reçoivent des services
de santé ou des services sociaux des établissements publics;
«2° la tenue, par les
établissements privés, les établissements visés par la Loi sur les services de
santé et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis et le conseil
[...] de la santé et des services sociaux de la Baie-James, des dossiers
concernant, selon le cas, leurs usagers ou leurs bénéficiaires et la
conservation, pour leur compte, des renseignements qui y sont contenus;
«3° l'indexation des
renseignements détenus par les autres organismes du secteur de la santé et des
services sociaux au sens de la Loi sur les renseignements de santé et des
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives et contenus dans les dossiers qu'ils tiennent sur les
personnes qui en reçoivent des services du domaine de la santé et des
services sociaux;
«4°
le partage d'ordonnances entre organismes du secteur de la santé et des
services sociaux au sens de cette loi et avec les personnes concernées;
«5°
la tenue, par le ministre, d'un registre des consentements au prélèvement
d'organes et de tissus après le décès;
«6°
la tenue, par Santé Québec, d'un registre des directives médicales anticipées
et des demandes anticipées d'aide médicale à mourir visées par la Loi
concernant les soins de fin de vie;
«7°
la mise en place, par Santé Québec, d'un mécanisme permettant à une personne de
trouver un professionnel de la santé ou des services sociaux appartenant
à une catégorie de professionnels et exerçant dans un lieu appartenant à une catégorie identifiées par le ministre qui
accepte d'assurer son suivi médical en collaboration, le cas échéant, avec
d'autres professionnels;
«8° la mise en place,
par Santé Québec, d'un mécanisme de prise de rendez-vous avec un professionnel
de la santé ou des services sociaux
appartenant à une catégorie de professionnels et exerçant dans un lieu
appartenant à une catégorie identifiées par le ministre;
«9°
un accès aux renseignements et toute autre utilisation et communication
simplifiés de ceux-ci conformément aux
régimes de protection des renseignements qui leur sont applicables, notamment
celui prévu par la Loi sur les renseignements de santé et de services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives;
«10° toute autre
fonctionnalité déterminée par règlement de Santé Québec;
«Il
doit également permettre la journalisation — c'est important — de tout accès à ce système par une personne,
que ce soit pour y verser des renseignements, les utiliser ou en recevoir une
communication;
«Malgré l'article 4,
le présent chapitre s'applique sur les territoires visés aux articles 530.1,
530.89 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis et au territoire du
Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James
institué en vertu de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux...»
• (15 h 50) •
Commentaires :
Le présent amendement reprend en substance l'article 521 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, introduit par l'article 253 de la
Loi sur les renseignements de santé et des services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives adoptées récemment, en transférant à Santé
Québec les responsabilités qui y sont
prévues concrètement. Cet article prévoit donc l'institution, par Santé Québec,
d'un système national de dépôt de
renseignements et énumère les différentes fonctionnalités et différents
mécanismes qu'il doit prévoir. Il prévoit également la possibilité, pour Santé
Québec, de déterminer des fonctionnalités additionnelles par voie
réglementaire. Voilà.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait. Alors, je vais vous inviter à
débattre sur ce premier amendement. Est-ce qu'on a des...
Mme
Setlakwe : Oui.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Allez-y.
Mme
Setlakwe : J'ai une question... bien, deux questions. La première va
être facile à répondre. J'imagine, c'est
verbatim? Parce que, dans le projet de loi, on avait fait quelques
modifications à cette... c'était un titre, mais moi, je me fie à vous,
là, ça me semble être verbatim, ce qui avait été... ce qui est prévu dans la
loi n° 5, sauf...
Puis
là ça m'amène à ma deuxième question. On dit, au début, à 66.1, que c'est Santé
Québec qui institue le système national de dépôt de renseignements,
alors que, dans la loi n° 5, on dit que c'est le
ministre et... c'est le ministre de la Santé
et des Services sociaux qui est responsable de l'application de la loi. Donc,
juste, expliquez-moi pourquoi ce... bien, pourquoi ce changement et
quelle va être la responsabilité du ministre vis-à-vis de ce nouveau système là
.
M. Dubé : Geneviève.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, allez-y.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Oui, bonjour. En fait, effectivement, là, c'est presque
mot pour mot, sous réserve d'adaptation terminologique pour que ça fonctionne
dans la nouvelle loi, là. Évidemment, on ne parlait pas de la loi pour les
Inuit et les Naskapis, parce que c'était la LSSSS tout court, là. On a adapté
le titre et... de petites adaptations comme ça, mais, sur le fond, là, c'est
exactement la même chose que ce qu'on avait adopté à 521 de la LSSSS, là, dans
le cadre de la loi sur les renseignements.
La
différence fondamentale, c'est ça, c'est l'introduction de Santé Québec qui...
au lieu que ce soit le ministre qui institue ce fameux système national
de dépôt, c'est Santé Québec. Le ministre reste responsable de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux. Si on se souvient, là, cet
article-là était introduit dans la LSSSS, par la loi sur les renseignements,
donc c'était dans le modificatif qu'on était venu modifier la LSSSS pour donner
cette responsabilité au ministre, là. On se doutait bien que Santé Québec s'en
venait, mais il n'y avait pas de... le projet de loi n'était pas sorti encore, on ne pouvait pas venir donner une
responsabilité à Santé Québec sans que ça existe. Donc, on l'a mise au ministre, même... tout en sachant
que, comme c'est très opérationnel d'instituer un système comme le système
national de dépôt, bien... on se doutait que
ça irait vers Santé Québec au moment où le projet de loi qu'on étudie
présentement, là, serait adopté.
Donc, c'est ça, c'est
qu'on reprend ces responsabilités-là, puis ça va être la même chose pour les
articles qui vont suivre, là. Ce
chapitre-là, qu'on avait introduit pour le ministre dans la LSSSS, on le
reprend, on le met à... on le donne à Santé Québec et on le met dans la
nouvelle loi.
Mme
Setlakwe : O.K., merci pour cette explication-là. Donc, je comprends
que c'est Santé Québec qui a la responsabilité
de mettre sur pied ou instituer le système... que, là, dans le projet de loi
qu'on avait étudié, Santé Québec n'existait
pas. Là, on prévoit que c'est Santé Québec, mais comment est-ce que la
responsabilité du ministre demeure? Elle
est toujours prévue dans la loi n° 5 ou c'est dans la
loi... dans le p.l. n° 15? Parce qu'il faut que ce soit clair, là, qui
est responsable, ultimement. Tu sais, on peut juste penser aussi à ce
qu'on a vécu avec le virage numérique à la SAAQ. Là, ici, au niveau de la santé, des renseignements de santé, des
données, on veut que ce soit le ministre de la Santé qui soit ultimement
responsable. Donc, la responsabilité, elle est prévue où?
Mme G. Côté
(Geneviève) : La Loi sur les renseignements de santé et services
sociaux demeure sous la responsabilité du ministère de la Santé. Les règles qui
y sont prévues, tout ce qui est... tout l'encadrement, les règles de
gouvernance, les règles de sécurité, les règlements, tout ça, toutes les règles
qui sont... qu'on a prévues là-dedans, on n'y touche pas, là, donc, ça reste la
même chose. C'est le système opérationnel, le système informatique, si... On ne l'a pas... On les a écrits, là, technologiquement
neutres, ces articles-là, on n'a pas parlé d'informatique, mais on sait bien
que ça va être un système technologique qui va venir supporter ça, qui va être
mis en place par Santé Québec.
Mme Setlakwe :
Donc, l'article 279 de la loi n° 5, ça demeure. C'est le ministre de la Santé qui est responsable.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Oui.
Mme
Setlakwe : O.K. Et, bien, j'en profite... Moi, évidemment, je ne pense
pas que ce soit nécessaire qu'on revoie, là, chacun des... Je n'ai pas de
question sur le texte, le texte a déjà été débattu, analysé et adopté, donc, on
fait simplement l'insérer dans le projet de loi n° 15.
M. Dubé : Je
pense que j'ai compris qu'il y avait une procédure, qu'on doit le lire.
Mme
Setlakwe : Oui, oui, oui, c'est...
M. Dubé : Je suis très content de
faire ça. Alors donc...
Mme
Setlakwe : ...je ne reviendrai pas là-dessus, je me souviens. Bien,
peut-être juste... C'est ça, les termes définis fonctionnent. Je pense que,
justement, dans le p.l. n° 3, qui est devenu 5, par
moments, il y avait peut-être des termes
définis qui n'étaient pas identiques ou qui étaient plutôt LSSSS, et non pas...
Est-ce que je me trompe ou... Ça, vous avez fait l'exercice, de vous assurer
que les termes définis qui sont utilisés sont... fonctionnent dans le p.l. n° 15? Parce qu'ils ne sont pas nécessairement identiques aux termes
définis de la loi n° 5.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui, en fait, on a fait
l'exercice, là, de s'assurer que la terminologie fonctionnait. On fait
référence, d'ailleurs, là, dans les articles, aux définitions de la loi n° 5, là. Quand on dit «au sens de cette loi», donc, on va
référer à ces définitions-là.
Un ajustement
terminologique qu'on a fait, par exemple, on est venu ajouter la notion de
«services du domaine de la santé», qu'on a définie, là, pour être sûr que les
mots soient les mêmes partout et qu'il y ait une continuité, là, pour éviter la
confusion. Ce n'était pas une terminologie qu'on avait utilisée dans la loi n° 5, mais là, comme on
est venu le camper correctement, là, dans ce projet de loi ci, les différences
entre les types de services, bien... on
est venu changer le terme pour être sûr que ça fonctionne. On aura d'autres
amendements un peu plus loin, où on va aller modifier la loi n° 5 pour venir mettre ce mot-là, pour être sûr que ce soit
pareil partout.
Mme
Setlakwe : O.K. Merci. Là, ce n'est peut-être pas pour vous, là,
Me Côté, mais vous n'avez pas jugé, donc...
parce que vous parlez toujours des quatre fondations, là, puis les
renseignements, les... dans votre plan santé, les renseignements, les données, ça fait partie des
quatre piliers. Vous n'avez pas jugé que ça devait être sous la responsabilité
du ministère. Je comprends qu'on parle d'opérations, mais j'aimerais ça vous
entendre là-dessus, pourquoi c'est Santé Québec et ce n'est pas au niveau du
ministère.
M. Dubé : Bien,
un peu ce que vous venez de faire et ce que Me Côté vient de faire, moi, je
fais une grande différence, dans les quatre
fondations, entre les données et les systèmes informatiques. Les données, c'est
le troisième, puis les systèmes informatiques... pour les opérer, pour
la fluidité de l'information.
Quand vous avez fait
p.l. n° 3, qui est devenu loi n° 5,
on travaillait sur les données. Et ça, pour moi, c'est clair, que la
responsabilité reste au ministre, vous venez de le vérifier. Pour moi, je n'ai
pas besoin du p.l. n° 15 pour déterminer la responsabilité du ministre. Par contre, sur la
technologie, ce qu'on dit, dans p.l. n° 15, c'est : On
l'envoie à Santé Québec parce que... Voyez-vous?
Alors, je pense, puis
c'est un bel exemple que le plan de santé, qui a quatre fondations... Il y a
des fois qu'on se sert d'un autre projet de
loi, qui était le projet de loi n° 3, et ici on se sert
de 15 parce qu'on vient dire : Voici le système que vous devez mettre en place, qui suit les
renseignements de santé. Ça va? On joue sur les deux tableaux, là, la loi n° 5 et p.l. n° 15.
Mme
Setlakwe : Oui, ils se complètent. Non, je comprends.
M. Dubé : Ça
va?
Mme Setlakwe :
Moi, honnêtement, je ne vois pas,
personnellement, la nécessité de revoir encore une fois, là, tout le
libellé, mais j'aurais une dernière question, tant qu'à parler de ce sujet-là.
On en est où avec le déploiement? Est-ce que
vous pouvez nous faire une petite mise à jour? Parce que j'avais compris, il y
a quelques mois, qu'il y avait des projets pilotes au sein de deux CISSS
ou deux CIUSSS, je ne sais pas, et...
M. Dubé : Oui,
oui, c'est une bonne question, je peux vous dire...
Mme Setlakwe :
Oui, où est-ce qu'on en est, puis c'est quoi, l'horizon... l'horizon, là,
de l'échéancier?
• (16 heures) •
M. Dubé : O.K. Je reste au niveau, là... Sur le DSN
lui-même, donc tout le Dossier de santé numérique, on avait eu un premier appel
d'offres où il n'y avait pas eu assez d'intérêt. C'était compliqué. On a fait
un deuxième appel d'offres qui s'est fait l'automne dernier. On a eu
huit groupes, on a présélectionné deux groupes qui répondaient à toutes les demandes qu'on faisait, et on a présélectionné, au
début de l'été, donc, je pense que c'est au mois de juin, de mémoire...
tu m'aides?
Une voix :
...
M. Dubé :
Parce que c'est un dossier qu'il surveille. Au mois de juin, on a
présélectionné un des groupes, il est connu,
c'est le groupe Epic, un des deux fournisseurs. Et là on est en phase de
négociation avec le premier pour être sûr
que, si on n'avait pas la bonne négociation de ce qu'on a attendu, des
propositions qu'ils nous ont faites, on pourrait aller au deuxième.
Le processus de
contrat est en cours en ce moment, à moins que tu me dises le contraire,
Daniel... je vois qu'il n'est pas là, mais
c'est sur le point de se finaliser, ce qui veut dire que, d'ici quelques
semaines, si tout va bien, les les deux CISSS ou CIUSSS qui ont été
identifiés... on va commencer avec le projet pilote, à peu près dans les temps
convenus pour commencer. Ça fait qu'on est là en ce moment.
Mme Setlakwe : O.K. Puis là vous
avez parlé... C'est DSN qui est le nouveau système?
M.
Dubé : Oui.
Mme Setlakwe :
DSQ continue jusqu'à ce que,
j'imagine, tout le système national soit opérationnel et vérifié.
M. Dubé : Oui.
Ce qu'il faut faire... parce que, dans l'approche qu'on appelle «agile», là, on
ne voulait pas... on aimait mieux s'assurer que ce qu'on fait dans les deux
projets pilotes, là, soit vraiment... donne les résultats qu'on veut avant de
dire qu'on le déploie partout, si c'est ça, votre question. Mais, pour le DSQ,
donc le dossier santé, dont vous parlez, là, bien là, on va avoir des...
Mme
Setlakwe : Le régime actuel.
M. Dubé : Le
régime actuel.
Mme Setlakwe :
Oui, bien, qui est... Non, qui
n'est pas... On peut dire le régime actuel, mais qui couvre beaucoup
moins que ce que le DSN va couvrir.
M. Dubé : Beaucoup
moins. On va continuer à travailler avec. Et, je vous dirais, puis là je prends
un risque, quand vous avez fait référence à
la SAAQ tout à l'heure, il y a eu, à la SAAQ, une grande différence, c'est
qu'on a voulu implanter... à part ce qui était fait dans les garderies,
on a voulu implanter le service d'authentification numérique du gouvernement en
même temps que la SAAQ, qui était le plus gros utilisateur, de 6 millions
d'utilisateurs. Ça avait bien réussi avec le dossier des garderies, parce qu'il
y avait 30 000 personnes. Quand on est tombé à 6 millions, pour une foule de raisons... je résume, je résume. Pour
une foule de raisons, autant du côté de la SAAQ que du côté du SAG, ça n'a pas fonctionné. Moi, ce que j'ai demandé,
c'est que l'implantation du SAG soit indépendante des ministères, et c'est
ça qui est en train d'être travaillé.
Alors, un des grands
bénéfices qui va arriver dans, je vous dirais, les six prochains mois, si tout
va comme prévu, c'est que le SAG deviendrait indépendant, donc chaque citoyen
aurait son service. D'ailleurs, il y en a plus de 1 million qui ont un SAG à cause de la SAAQ, d'accord? Mais moi, ce
que je pense qui va arriver d'ici quelques mois, c'est que... quelques mois, je
vais être prudent, mais admettons de six à 12 mois, tous ceux qui auront
eu leur SAG, soit par l'intermédiaire
pour la SAQ... pour la SAAQ, pardon, ou parce qu'ils ont décidé de le faire
tout de suite, bien là, on va pouvoir aller chercher le carnet de santé
et d'autres applications. Vous me suivez?
Mme
Setlakwe : Oui.
M. Dubé : Ça fait que ça aussi, ça va... si on pense service
aux patients, ça va être une grande différence. Parce qu'il faut continuer avec
les systèmes qu'on a pendant qu'on fait cette grosse implantation là dont on
parle. Ça va?
Mme Setlakwe : O.K. Je reviens sur... Oui, je reviens sur un point
que vous avez mentionné. Vous avez fait un appel d'offres. Il y avait
peu de soumissionnaires ou pas de soumissionnaire?
M. Dubé : Au
premier, il y en avait, mais il n'y en a aucun qui se qualifiait.
Mme
Setlakwe : O.K., c'était ça.
M. Dubé :
Puis ce qu'il fallait trouver, la solution... parce qu'on voulait un
fournisseur de qualité mondiale, parce que,
là, c'est majeur, ce qu'on est en train de faire. Puis, après avoir écouté les
raisons pour lesquelles les gens ne voulaient pas soumissionner, on a
remodifié l'appel d'offres, puis là on a eu huit personnes qui ont
soumissionné. Ça fait que, oui, on a pris peut-être trois, quatre mois de plus,
mais on voulait s'assurer... Puis d'ailleurs la preuve du fait qu'on a eu les deux... ceux qui sont vus comme les
deux spécialistes de ce domaine-là au niveau nord-américain, et même
européen, étaient les deux finalistes. Ça fait que ça, c'est une bonne
nouvelle.
Mme
Setlakwe : O.K. Donc là, si je comprends bien, les modalités ou les
critères de l'appel d'offres ont été modifiés, puis ça a donné lieu à huit
soumissionnaires?
M. Dubé : Oui,
dont deux qui se qualifiaient partout, puis, pour des raisons d'implantation,
de langue, etc., on a choisi Epic, avec toutes sortes d'autres considérations,
et là on s'assure... Comme vous savez, avec des gens en informatique, quand on
signe des contrats, on veut s'assurer qu'ils vont livrer la marchandise qu'ils
ont présentée. Il y a eu des démos qui se
sont faites, ça a été assez rigoureux, par nos responsables de l'informatique. Mais
on a fait participer des gens du
terrain dans les CISSS et les CIUSSS pour s'assurer... Ça fait que... mais je
vous le résume, là, je pourrais vous
en parler pendant des heures, mais, en résumé, c'est là qu'on est rendus. Ça
fait qu'on est excessivement encouragés.
Mme
Setlakwe : O.K. Merci. Peut-être une dernière question avant de passer
la parole, juste pour avoir... Je n'ai pas
vraiment une idée d'échéancier. Vous avez parlé de peut-être six mois, autour
de six mois pour les deux projets pilotes.
M. Dubé : Ah! Non, non, non. Projets
pilotes... La minute que les contrats sont signés, on commence.
Mme Setlakwe : Oui,
oui, vous commencez, mais à quel moment comme... vous vous donnez combien de
temps pour tirer des conclusions pour ensuite...
M. Dubé : 18
à 24 mois. Mon échéancier le plus agressif, c'est que nos deux CISSS et
CIUSSS soient prêts, fonctionnels après 18 mois, si je vais...
Mme
Setlakwe : Oui, je comprends, mais après, il faut que les autres le...
M. Dubé : Au
total? Cinq ans.
Mme
Setlakwe : Ah! c'est ça que je veux savoir, O.K., parce que...
M. Dubé : Cinq
ans. Mais ce qu'on fait dans ce temps-là puis...
Mme
Setlakwe : Comme ça, tout le monde doit se parler. C'est ça qu'on
veut, là.
M. Dubé : Oui, mais... C'est pour ça d'ailleurs qu'il faut
continuer avec les systèmes actuels qu'on a, parce qu'on ne peut pas
dire : On va attendre cinq ans pour avoir la perfection. Notre défi, c'est
les deux premiers qu'on fait. Après ça, il va falloir regarder...
Je vous donne un
exemple, là. Les P.D.G., des fois, nous écoutent, là, mais on a des endroits...
Puis je pense au Jewish. Le Jewish est sûrement moins urgent à faire qu'un
autre CIUSSS, parce que leur système... étant donné l'approche par silos qu'on
a eue, ils ont peut-être l'équivalent d'un DSN, puis on n'a pas besoin de faire
ceux-là en premier. Ça fait que notre défi,
une fois qu'on aura fait les deux premiers, puis c'est ça qu'on va décider dans
les prochains mois, c'est qui est le prochain à passer pour que nos plus
difficiles, ceux qui ont le moins d'informations, soient faits.
Mme Setlakwe :
C'est ceux-là que vous souhaitez
mettre à niveau, en quelque sorte? Oui, mais encore faut-il... Mettons, on parle du Jewish. Le Jewish a peut-être
un... son DSN, mais encore faut-il qu'il puisse être compatible avec...
M. Dubé :
Et c'est exactement ça. Non, non, mais vous avez raison. Mais ce que je vous
dis, c'est qu'en faisant les deux premiers, parce
que c'est ça que tout le monde nous a recommandé... C'est que, si on faisait un
big bang sur les 16, ça serait plus ce qui s'est passé à la SAAQ. C'est comme
si on faisait, il faut le dire, deux grosses succursales de la SAAQ.
Est-ce que vous m'avez compris sur les...
Mme Setlakwe :
Oui, oui, oui, je comprends.
M. Dubé : On fait deux succursales de la SAAQ — donc, ça marche-tu? — incluant
le Dossier de santé numérique.
Mme
Setlakwe : Je comprends. Merci.
M. Dubé : Donc,
c'est clair. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions? Oui? Allez-y, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Deux succursales de la SAQ ou de la SAAQ?
M. Dubé : La
SAAQ.
M. Marissal :
Un «A»?
M. Dubé : Pardon?
M. Marissal :
Un «A» ou deux «A»?
M. Dubé : Deux
«A».
M. Marissal :
O.K. Ce n'est peut-être pas l'exemple le plus approprié, considérant ce qui
s'est passé.
M. Dubé : Non,
mais c'est exactement pour ça... qu'on me dit, là.
M. Marissal :
Ah! bien, il fallait que je me remette dans le bain, là, du projet de loi n° 3, devenu 5, là, parce que
ça fait quand même un petit moment, là. Puis je vais y aller avec une question
générale au début, là. Le 10e paragraphe, «toute autre fonctionnalité déterminée par règlement de Santé Québec»,
c'est... peut difficilement être plus large que ça. Pouvez-vous nous donner des exemples de ce à quoi
vous pensez, ou bien vous faites juste ouvrir la porte, parce que ça change
tellement vite dans ce secteur-là que vous ne voulez pas vous enfermer? Je ne
le sais pas, je ne veux pas vous mettre les mots dans la bouche. Mais ça veut
dire quoi, «toute autre fonctionnalité déterminée par règlement»?
M.
Dubé : C'est assez vague. Je pense qu'on veut se garder
la possibilité de... Je ne sais pas. Geneviève... Me Côté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
Mme G.
Côté (Geneviève) : C'était deux... votre deuxième proposition. C'est
pour ouvrir la porte, si d'autres besoins venaient à se faire... Tu
sais, c'était de le laisser le plus évolutif possible.
M. Dubé : Mais il était là, dans
le... Il était dans...
Mme G. Côté (Geneviève) : Il était
là, oui, oui, oui, ce n'est pas... Ce n'est pas nouveau, en fait, c'était un
règlement du ministre. C'est rendu un règlement de Santé Québec, parce que
c'était le système... En tout cas, c'est juste la translation, là, du ministre
à Santé Québec. Les fonctionnalités qui ont été identifiées lors de la
rédaction du projet de loi n° 3 sont énumérées, là, il n'y en a pas d'autres
qui étaient, là, dans la... qui étaient cachées, qu'on a mises sous le tapis. C'est juste qu'on n'avait
pas, au moment de l'élaboration, la... ne pas savoir ce qui vient dans le
futur. Est-ce qu'il y a d'autres besoins? Et on voulait ouvrir la porte
à ça.
• (16 h 10) •
M.
Marissal : O.K. De mémoire, là, M. le ministre, ce n'est pas
vous, c'est votre collègue, hein, qui était sur 3?
M. Dubé : Oui, oui. Effectivement,
oui.
M. Marissal : Le ministre...
Cybersécurité? J'oublie tout le temps son titre.
M. Dubé : C'est ça.
M. Marissal : Le ministre de la
Cybersécurité, c'est ça?
Une voix : Et du Numérique.
M. Marissal : Et du Numérique.
M. Dubé : Du Numérique.
M. Marissal : Oui, puisqu'il s'est
déjà appelé autrement.
Une voix : Non, mais là il y a un
ministère de...
M.
Marissal : C'est vrai, c'est
vrai. Ça a changé dans le temps. Donc, bien, vous avez certainement suivi au...
mais peut-être pas dans le menu détail, là. On avait notamment fait la
connaissance des archivistes médicaux, qui nous avaient fait une longue
présentation. C'était fascinant. Ces gens-là avaient énormément de craintes,
puis ils perdaient... ils craignaient
aussi une perte d'expertise maison qu'ils avaient développée, parfois
cahin-caha, puis ce n'est pas toujours simple,
là, le dossier de la santé, puis de l'archivage médical, puis des dossiers
numériques en santé, c'est une saga au Québec. Et néanmoins, ces gens-là
nous avaient quand même fait quelques mises en garde.
Je me demande : Est-ce que vous les avez
mis à contribution? Comptez-vous les mettre à contribution? Ces gens-là sont littéralement la mémoire vivante, la
mémoire vive, comme on dit dans le domaine informatique, là, de ce qui
se fait, de ce qui s'est fait de mieux, et ils craignaient notamment beaucoup
la perte d'expertise.
M. Dubé : Bien, écoutez, Daniel Paré
n'est pas là, mais je vais vous dire l'approche qu'on prend. La raison pour
laquelle il est si important de faire les deux premiers CISSS et CIUSSS, c'est
pour faire ça. C'est pour faire ça. Ces gens-là sont très, très importants, là,
je... et c'est pour ça qu'on a pris cette approche-là puis c'est pour ça aussi
que, quand les démos des deux présélectionnés ont été faits... Parce qu'ils
sont venus le montrer, entre autres... parce qu'il
y avait une journée qu'ils étaient à Ottawa, là, ils ont passé une couple de
journées, mais les gens du CISSS et du CIUSSS sélectionnés étaient là pour voir
ça aurait l'air de quoi, puis est-ce que ça respectait nos principes, puis tout
ça.
Alors, tout ce que je peux vous dire
aujourd'hui, c'est qu'on n'ira pas faire quelque chose de théorique, là. C'est les gens du terrain qui vont l'implanter. Le
fournisseur arrive, mais ceux qui vont l'implanter avec le fournisseur,
ça, c'est la première étape. Et là ce qu'il nous reste à faire — c'est
un appel d'offres, pendant qu'on finit les contrats, qui va prendre un mois ou deux à faire — c'est
d'aller chercher un accompagnateur, parce que c'est tellement gros, ce
projet-là, qu'on veut avoir un accompagnateur qui vient nous aider.
Ça fait que,
pour répondre à votre question, là, on prend les ceintures, les bretelles pour
être sûrs que... Est-ce que j'ai dit quelque chose qui vous dérange ou
non?
Mme Setlakwe : Non. Au contraire,
c'est rassurant.
M.
Dubé : Oui, parce que... puis là c'est ma petite
expérience, là, on peut avoir les meilleures intentions du monde de nos gens, d'un fournisseur, des fois, d'avoir
une troisième partie qui... C'est tellement gros comme projet, ce qu'on fait
là sur cinq, six ans,
qu'on veut avoir un accompagnateur externe qui a l'habitude de ces
implantations-là, de suivre ça. Ça fait que le point que vous soulevez, que ça
soit avec les archivistes ou... va être, puis ça, si on... On attendait d'avoir
finalisé la sélection, et ça, ça va être... Dans les prochaines semaines, on va
déposer cet appel d'offres là.
Mme Setlakwe :
Non seulement c'est gros,
c'est... on parle ici non pas de permis de conduire puis de plaques
d'immatriculation, mais de données extrêmement sensibles.
M. Dubé : Mme la députée, vous savez comment... En tout cas,
j'en ai fait, quelques implantations, là, dans... Je le dis, je mets ceinture et bretelles, et c'est
pour ça que j'ai demandé, entre autres, de séparer le SAG, entre autres pour
ne pas qu'on ait la même chose que l'autre.
Ça fait qu'en tout
cas, je vous dirais, là, puis on pourrait prendre... On va avoir des grandes
décisions à prendre là-dessus. Mais je suis pas mal convaincu qu'aujourd'hui,
en 2023, on respecte l'échéancier qu'on avait dit, c'est-à-dire que 2025, puis vous pourrez me citer, 2025,
nos deux premiers CISSS, il faut qu'ils soient faits et opérationnels.
C'est de ça dont on parle.
M. Marissal :
O.K. J'ai peut-être manqué, là... puis la suite?
M. Dubé :
Pardon?
M. Marissal :
2025, c'est pour les deux premiers projets pilotes.
M. Dubé :
Pour les deux premiers...
M. Marissal :
Puis la suite, vous voyez ça dans un horizon de...
M. Dubé :
...puis j'ai dit à peu près cinq ans pour l'ensemble.
M. Marissal :
Vous aviez déjà dit ça, effectivement. O.K.
M. Dubé : Oui.
Ça, ça ne change pas.
M. Marissal :
Là, on peut présumer, donc, que
les forces vives qui ont travaillé, les ressources humaines qui ont
travaillé à ça au ministère, vraisemblablement, vont être transférées à Santé
Québec, sinon ça repart de zéro.
M. Dubé :
Bien, c'est pour ça que tout à l'heure j'ai dit : Il y a deux choses. Il y
a des gens qui sont déjà dans les CISSS et
les CIUSSS, par exemple ceux de Centre-du-Québec, qui est le premier, puis
l'autre, c'est Nord-de-l'Île. C'est
probablement... là, je fais attention, mais deux de nos très bons. Donc, il y a
beaucoup de personnel qui a participé au travail,
qui sont déjà dans le... Il n'y a pas de changement. Mais l'équipe de projet
qui a fait la sélection, tout ça, moi, j'aimerais beaucoup ça qu'il y en ait
une partie qui vienne aussi rejoindre celle pour piloter. Mais on aura un VP technologie, là. Tu sais, j'ai dit tout à l'heure
que dans Santé Québec, dans les six ou sept personnes clés, là, il va y avoir
un VP technologie.
M. Marissal :
O.K. Moi, je pense que ça fait à peu près le tour, là. Sinon, je
rappellerais deux choses : de un, dans le projet de loi n° 3, il nous
avait été fait la démonstration et l'assurance que les données médicales ne
seraient pas commercialisées. Ça, c'était...
M. Dubé : Oui.
On a eu ces discussions-là plusieurs fois, oui, effectivement.
M. Marissal :
Oui. Bon, c'est correct de le redire.
M. Dubé : Oui,
correct.
M. Marissal :
Je vais faire ceinture, bretelles, moi aussi, et tout autre moyen de
contention pour s'assurer que ça tienne le coup. Et il y avait aussi l'idée de
garder les données ici, de ne pas les sous-traiter, puis que ça se sous-traite,
et que ça se re-sous-traite, sous-traite. Je pense que je ne vois pas ça ici,
là.
M. Dubé : On
ne voit pas ça ici, mais, dans l'appel d'offres dont on parle, il y a ces
critères-là, avec le... D'ailleurs, un des fournisseurs avait une différence
importante dans son positionnement de son centre, etc., parce qu'on
parle d'un fournisseur international à qui on a demandé d'avoir un
établissement au Québec, justement pour ça.
M. Marissal :
C'est bon. Merci.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions? Oui, allez-y.
M. Arseneau : Oui.
Mme la Présidente, j'aimerais quelques minutes, je voudrais déposer un
amendement à... ou un sous-amendement à l'amendement, si vous permettez.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui.
Une voix : Un
amendement?
M. Arseneau :
Oui, je vais proposer un amendement à ce texte-là.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Un sous-amendement.
M. Arseneau :
Un sous-amendement.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Un sous-amendement, voilà. O.K. D'accord.
On va suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 17)
(Reprise à 16 h 25
)
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Parfait. Donc, on reprend nos travaux.
Alors, on a un
sous-amendement ici qui a été proposé, donc, par le député des Îles-de-la-Madeleine.
Alors, je vous invite à le lire pour le déposer.
M. Arseneau :
Oui. Bien, écoutez, on a une série d'éléments, là, qui obligent, par
exemple, Santé Québec à la tenue d'un
registre des directives médicales anticipées, ce qui nous fait penser que, des
registres, on devrait en tenir sur un
certain nombre d'éléments. Et on a tenu compte de certaines propositions de la
Fédération des médecins spécialistes du
Québec pour faire la proposition suivante, donc d'insérer, à la suite du
paragraphe 6° de l'amendement que l'on étudie
actuellement, un paragraphe 7° :
«7° la tenue, par
Santé Québec, d'un registre sur le cancer;
«8° la tenue, par
Santé Québec, d'un registre relatif aux résultats de tests de laboratoire;
«9° la tenue, par
Santé Québec, d'un registre relatif aux niveaux de soins; et
«10° la tenue, par
Santé Québec, d'un registre des prothèses et des dispositifs médicaux;».
J'aimerais d'abord
mentionner, particulièrement, là, pour la question du registre sur le cancer...
j'étais étonné de voir qu'il n'était pas là,
d'autant plus qu'il existe, au Québec, un registre, qui est fortement critiqué,
là, mais qui existe déjà depuis une douzaine d'années, dont les données
sont partielles, à telle enseigne qu'on n'arrive pas à avoir des informations
qui permettent de tirer des conclusions, là, comparatives avec les autres
juridictions canadiennes. Alors, je pense que la tenue, par Santé Québec, d'un
registre sur le cancer, et un registre fonctionnel, me semble absolument incontournable. À moins qu'on me dise que
quelqu'un d'autre va le faire et va le rendre fonctionnel, il me semble que
ça serait dans la responsabilité de Santé Québec de procéder.
La question des tests
de laboratoire aussi, là, si on se projette dans l'avenir, évidemment, là,
c'est une façon aussi de compiler des
statistiques, et je pense que le ministre a prouvé, au cours des dernières
années, qu'il fallait justement avoir
toutes les données, toutes les informations sur les résultats non seulement,
là, de la façon dont on donne les soins, et les attentes, et ainsi de suite, mais je pense que de compiler les
résultats de tests de laboratoire, comme outil de gestion et de
traitement, peut être fort intéressant.
La question des...
relative au niveau de soins, particulièrement les soins de fin de vie, la
question des soins en réanimation, c'est un outil aussi qui peut être fort
utile, à notre point de vue. Et celui des prothèses et des dispositifs médicaux... Là encore, on a connu de nombreux
rappels sur de... certain nombre de prothèses. Il y a eu toutes sortes de
réclamations qui ont été faites aussi par des usagers qui ont été aux prises
avec des problèmes relatifs à des prothèses ou
à des dispositifs médicaux. Donc, on juge qu'il serait opportun, à ce stade-ci,
pour les années à venir, là, que Santé Québec
puisse développer un registre à cet égard, question, là, justement, là, d'avoir
une meilleure efficacité, là, dans le système qu'on est en train de
mettre en place.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Parfait. Est-ce que nous avons des
interventions? M. le ministre.
M. Dubé :
Oui, j'en aurais une, là, mais... Moi, j'apprécie la suggestion, mais je
vais être assez clair, je pense qu'on a...
puis je le dis gentiment, là, je ne pense pas qu'on ajoute de la valeur au
projet de loi en étant aussi spécifique de quelque chose... Ce qui est là, il existe déjà, puis je ne veux pas
être trop inclusif, parce que je veux me garder de la marge de manoeuvre
pour en faire d'autres. Alors, je... moi, je laisserais répondre Gabriel.
Alors,
je vous rappelle, M. le député, que c'est un projet de loi qu'on a discuté il y
a moins de six mois et voté. Moi, commencer à dire que je vais aller changer
une loi qu'on a votée, je suis un peu mal à l'aise avec ça, surtout
qu'on n'y ajoute pas de valeur. Mais je suis
assez direct, là, je m'excuse, là, mais je ne vois pas ce que ça vient ajouter
comme valeur ici.
• (16 h 30) •
M. Arseneau :
J'essaie de comprendre ce que vous observez comme une absence d'ajout de
valeur lorsqu'il est question d'un élément aussi important que le registre du
cancer...
M. Dubé :
Non, mais ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Arseneau :
...qui ne fonctionne pas.
M. Dubé :
Non, non, mais regardez, là, le registre du... entre autres, sur le cancer,
là, quand on est arrivés au pouvoir, il y avait des données de 2016. Là, on est
en train, là, de... Bien, quatre ou cinq ans de retard, puis c'est peut-être même plus que 2016, là, c'était plus que
ça. On est en train... Là, on va avoir les données de 2021 qui arrivent,
là, dans quelques mois. Donc, tous ces travaux-là sont faits en ce moment.
Ce
que je dis, c'est... Je ne dis pas que ce n'est pas important, le cancer, là.
C'est ma mère qui le dit, je... même moi, là. Mais ce que je dis, c'est que
d'aller spécifique sur un registre d'un ou de l'autre, alors que la loi a dit
que Santé Québec doit s'assurer qu'il y a des registres sur la santé...
Moi, c'est juste ça que je dis, et il y a eu un consensus... Je ne sais pas si vous étiez toujours à la
commission, là, quand ça a été fait, mais ça a été passé, ça a été voté. Alors,
moi, de revenir, moins de six mois plus tard, avec des changements...
Vous avez le droit de le demander, M. le député, vous savez que je respecte ça.
Mais de dire que ça ajoute de la valeur aujourd'hui... c'est ça, mon
commentaire.
M. Arseneau :
Et est-ce que... J'aimerais avoir
une explication. Est-ce que c'est sur le plan légal que vous y voyez un
problème? Parce qu'en introduisant de nouveaux éléments on viendrait à changer
la loi qui a été...
M. Dubé : Oui,
peut-être que Me Côté peut répondre à ça, là.
Mme G. Côté
(Geneviève) : En fait, la Loi sur les renseignements de santé et de services
sociaux, qui a été adoptée au printemps, qui n'est pas en vigueur encore, mais
la vision de cette loi-là, c'était de favoriser les échanges entre les
professionnels des renseignements de santé qui se trouvent dans les différents
dossiers médicaux. Et, dans ces dossiers-là,
on retrouve les renseignements sur le cancer, sur les tests de laboratoire, sur
le niveau de soins, sur les prothèses. Donc, ces renseignements-là sont
déjà visés, se trouvent déjà dans le système national... ils vont se trouver dans
le système national de dépôt, en raison des deux premières puces... plutôt
des... oui, en tout cas, des premières puces,
là, qui sont déjà là, et les échanges vont être facilités par les dispositions
de la Loi sur les renseignements de santé et services sociaux, notamment entre les intervenants. On n'a donc
pas... la visée n'était donc pas de créer des registres spécifiques de ci, de ça, c'était que tous les
renseignements seraient là, seraient disponibles, et tous ceux qui ont besoin
d'y accéder pourront y accéder.
Ça n'empêche pas, là,
qu'il y ait des listes ou qu'il y ait des extractions qui se fassent... comme
le Registre québécois du cancer existe,
présentement, et on peut sortir les renseignements, puis le système va sans
doute faciliter, là, l'extraction de renseignements à jour. Mais des registres
spécifiques, là, qui seraient multipliés, ce n'était pas l'orientation, la
visée de ce système-là de venir les cibler.
Les registres qui
sont mentionnés, par exemple, là, le Registre des directives médicales
anticipées, c'est que c'est un registre qui n'est pas dans les dossiers
d'usagers, qui est déjà en dehors des dossiers d'usagers et qu'on vient
rajouter dans le système national de dépôt, parce qu'il est constitué en vertu
d'une autre loi, et qui est déjà un registre qui est à la RAMQ, et qu'on vient
ramener là-dedans, mais ce n'est pas... Ça fait que la différence, là, de
pourquoi, celui-là, on l'a nommé, alors que les autres, on ne les nomme pas,
c'est pour cette raison-là.
Mais tous ces renseignements-là
pourront s'échanger via le système national de dépôt. D'ailleurs, le système, l'idée, c'est que ça prenne la relève du DSQ, et
présentement les tests de laboratoire sont versés au DSQ. On pourrait,
en quelque sorte, appeler ça... on pourrait dire, là, ce n'est pas comme ça
qu'il s'appelle, mais qu'il y a un registre des
résultats de laboratoire, à même le DSQ. Les résultats sont là, sont
disponibles, sont centralisés et pourront tout à fait l'être avec le
système national de dépôt.
M. Arseneau :
Une question, une précision : Le registre sur le cancer, il passe sous
la responsabilité de Santé Québec?
M. Dubé : L'implantation
du registre.
M. Arseneau :
Bien, il existe déjà, là, le registre sur le cancer.
M. Dubé : Pardon?
En ce moment, on parle, là?
Une voix : ...
M. Dubé : Puis
il va rester au ministère, c'est ça.
M. Arseneau :
Ah! il va rester au ministère?
M.
Dubé : De ce que je comprends.Oui, parce que...
Bien, allez-y donc, vous connaissez très bien votre dossier, Me Côté.
Mme
G. Côté (Geneviève) : Il y a une grande partie des fonctions, pour
lesquelles le Registre québécois du cancer
est constitué, qui sont des fonctions de santé publique, des fonctions
nationales de santé publique qui restent aux ministères. Donc, a priori,
ça devrait rester au ministère.
M. Arseneau :
O.K. Donc, c'est... vous considérez que ça fait partie des orientations,
là, ou c'est la Santé publique? J'essaie de
comprendre les... Ça ne fait pas partie des opérations, de gérer un registre,
ce que, là, on parle depuis le début, là, que les fonctionnaires en ont plein
les bras, ils ne peuvent pas s'occuper des opérations. Vous dites : La
tenue d'un registre sur le cancer, ça ne fait pas partie des opérations?
M. Dubé : Bien,
il y a toute la question médicale. En tout cas, je ne sais pas, Daniel, si tu
peux commenter là-dessus, là, mais, en tout
cas, je le répète, là, c'est des discussions qui ont déjà eu lieu, mais, s'il y
a quelqu'un qui peut ajouter... Mais ce que je pense, c'est qu'en ce
moment on dit que, de façon générale, les registres dont on a besoin sont
opérés par Santé Québec. Est-ce que la responsabilité de certains registres,
comme pour le cancer, qui sont sous la responsabilité de la Santé publique,
vont rester sous la tutelle ou sous la responsabilité du ministère? La réponse,
c'est oui. Mais là on est en train de
dire : Qu'est-ce qu'on transfère à Santé Québec? Et c'est pour ça que je
vous disais, tout à l'heure, d'aller mettre ça dans ce projet de loi là,
alors que ça a été discuté, là... Puis, encore une fois, je ne sais pas si vous étiez partie de ces discussions-là,
mais ça a été vu pour être certain qu'on était capable de rentrer dans... qui
allait faire ça, là, et c'est ce qu'on est
en train de faire. Mais je ne sais pas, peut-être que je manque d'arguments,
là, mais je trouve qu'on est ailleurs.
M. Arseneau :
Mais moi, je voudrais juste une précision. C'est que, le projet de loi dont
on parle, qui a déjà été adopté, Santé
Québec n'était pas dans le décor, n'était pas discuté. Là, moi, je vous pose la
question, puis c'est une question d'information, je n'ai pas de jugement
à porter, là. Santé Québec, on le crée, puis là j'apprends aujourd'hui qu'il y a une partie des registres qui vont être
sous sa responsabilité, d'autres qui ne le seront pas. Vous me dites : Ça
a déjà été discuté. Moi, je pense,
c'est la première fois, dans le cadre d'une commission sur la santé et des
services sociaux, qu'on parle des responsabilités de Santé Québec. Est-ce qu'on
peut juste nous expliquer quelles seront les responsabilités de Santé
Québec eu égard à la tenue de certains registres et d'autres registres qui sont
exclus?
M. Dubé : ...préciser
un commentaire de Me Côté, là. Je vais répéter ce que j'ai dit, là, puis, si je
dis quelque chose qui n'est pas correct,
là... Il y a une grande différence entre avoir... Tantôt, la députée de
Mont-Royal a dit : Ça reste la responsabilité du ministre, tout ça.
Ça n'a pas changé avec le projet de loi qui a été déposé et voté. Là, ce qu'on
est en train de dire, c'est qui peut
opérationnaliser les registres. Et c'est pour ça que je dis, moi, dans... Oui,
la responsabilité de surveiller toutes les données relatives au cancer,
c'est sûr que ça va rester à la Santé publique, c'est sûr que ça, ça va rester, mais qui pourrait décider? On va avoir
toute la flexibilité de dire : Est-ce que le meilleur groupe informatique
pour faire le registre du cancer, l'améliorer, est-ce qu'il est dans Santé
Québec? Moi, je crois que oui. Ça fait que je fais une différence entre qui est
responsable... Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, commencer à dire que, celui-là,
on le sait tout de suite qu'on devrait
l'envoyer là, moi, je ne suis pas à l'aise de faire ça, parce qu'il y a
tellement de registres dont on parle. Je ne sais pas, Me Côté, si je
suis au bon endroit, là, mais... Oui?
M. Arseneau :
Me Côté voulait ajouter quelque chose, mais, pour le registre du cancer,
vous dites : Ce n'est pas impossible que ce soit, éventuellement, Santé
Québec, mais vous n'êtes pas prêt à le concéder aujourd'hui.
M. Dubé : Oui,
mais on discute de deux choses ici, là. Il doit y avoir un registre, puis, dans
tous les cas, des registres, ça me prend un
développement informatique. Des fois, c'est juste de le mettre à jour, des
fois, c'est d'en développer un
nouveau. Ça, pour moi, aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est que ça va être la
responsabilité de Santé Québec de faire l'ensemble des registres, qui
aura la responsabilité, des fois, de faire une directive ou de dire au
ministre : Je voudrais avoir d'autres choses parce que...
Regardez,
je vous le dis... Vous avez dit, tantôt, vous avez dit : Pour le cancer,
on n'est pas capable de comparer avec les données... La première chose à avoir,
c'est d'avoir des données, alors on est en train de faire... de rattraper,
je pense, cinq ans de retard sur les données de cancer, pour se comparer avec
le reste du Canada. On fait ça en attendant Santé Québec. Mais est-ce qu'on
irait plus vite... est-ce qu'on irait plus vite, si on avait Santé Québec, des
gens qui... Mais ils vont avoir une liste de «to-do», eux autres aussi, puis de
priorités, là. Ça fait que je fais juste dire : Revenons à l'essentiel de ce qui est là puis commencer à
spécifier certains registres, moi, je trouve que c'est... En tout cas, j'en ai assez
parlé, là, je pense que...
• (16 h 40) •
M. Arseneau :
Oui, mais vous... Je veux juste
comprendre. Vous dites qu'éventuellement ce sera la responsabilité de Santé Québec de tenir un registre du cancer,
mais qui... ça fera partie de l'ensemble des registres, puis on en parlera plus
tard, mais vous n'êtes pas prêt à le spécifier aujourd'hui. Mais vous dites que
ça risque d'être ça, éventuellement. Est-ce que c'est ça que je dois
comprendre?
M. Dubé : Bien,
écoutez, là, je vous promets que c'est la dernière fois que je réponds à la
question, là. Quand on a des... quand on a,
par exemple, le ministère qui fait des orientations, qui fait des objectifs, qui
fait des cibles, ça, ça relève du
ministère ou des gens au ministère, comme la Santé publique. Ça, ça ne changera
pas, là. Qu'est-ce... quel genre de
dépistage qu'on doit faire? Est-ce qu'on fait du cancer colorectal plus qu'on
en fait... Ça, c'est... tout ça, là, quand on parle de cancer, c'est
très large, ça, ça va rester la responsabilité du ministère.
Ce
que je dis, c'est qu'en ce moment, moi, je donne à prouver que, quand Santé
Québec va être en place... Un peu comme les gens du ministère, en ce moment,
qui ont les deux chapeaux. Bien, eux autres, en ce moment, ils débattent : Bien, lequel des deux qui est
plus prioritaire? Nous, on va faire une directive puis on va dire : Voici
les dossiers qui sont prioritaires, qui doivent être développés par l'expertise
de Santé Québec. On ne peut pas avoir l'expertise informatique dans les deux
groupes, ça ne marche pas.
M. Arseneau :
Je vais laisser la parole à mes collègues, s'ils ont des choses à rajouter.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Allez-y, oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien oui, en fait, je veux juste être sûr de
comprendre votre objection, qui est assez vive, d'ailleurs, là. C'est peut-être
l'heure qui passe, puis on est tous un peu irritables, là. Mais, en fait, si je comprends bien, c'est que
vous voulez faire le copier-coller de ce qui a été adopté dans 3, qui est
devenu 5, le projet de loi n° 3 qui est devenu le projet de loi
n° 5... la loi n° 5, je vais y arriver.
C'est ça que vous dites, donc, puis vous ne voulez pas... Mais pourquoi?
M. Dubé : ...je
ne suis vraiment pas irrité, là. Ça va tellement bien que je ne suis pas
irrité, précision.
M. Marissal :
Je suis content de l'entendre.
M. Dubé : Ce
que je dis, c'est que ces discussions-là, et vous y étiez, ont eu lieu. Moi, ce
que je dis aujourd'hui, c'est qu'il y a une
question de séparation, puis c'est mon point, il y a une question de
séparation d'orientations et d'opérations. Aujourd'hui, d'aller dire que
je veux avoir quelque chose qui dit que, dans la loi, le registre sur le cancer... Je vous le dis, premièrement, je l'ai
dit tout à l'heure, il est déjà là, ce registre-là. Est-ce qu'il est parfait?
Il n'est pas parfait, on est en train de l'améliorer, on est en train de
le mettre à jour. Ça fait que j'ai un peu de misère à mettre ça spécifique,
vous comprenez?
Puis deuxièmement,
pourquoi lui plutôt que l'autre, ou etc.? Les tests de laboratoire, c'est toute
la question d'Optilab qu'on est en train de
travailler. Ça fait que c'est pour ça que commencer à rentrer dans ce
détail-là... C'est là que j'ai dit...
peut-être que mon mot n'était pas bien choisi, mais, quand je dis que ça
n'ajoute pas de valeur par rapport à tout
ce qui a été fait comme travail, moi, je ne pense pas qu'on est au bon endroit
pour discuter ça. C'est juste ça que je dis.
M. Marissal :
O.K. Mais vous nous permettrez,
parfois, d'avoir des questions sur qu'est-ce que Santé Québec mange en
hiver, là, parce que c'est nouveau, puis on navigue là-dedans avec...
M. Dubé :
Mais je ne suis pas irrité.
M. Marissal :
Très bien. Je suis content de savoir que vous n'êtes pas irrité.
M. Dubé : ...je
me prends la barbe un peu.
M. Marissal :
Comment?
M. Dubé : Je
fais comme vous.
M. Marissal :
Oui, ça, c'est un tic, ça. Parce que, voyez-vous, la Loi concernant les
soins de fin de vie, là, c'est-tu quelque chose qu'on a parlé dans 3, ça, puis
qu'on l'a inclus tel quel? Parce que soins de vie a été voté, de mémoire, après
3. Pourtant, le registre de soins de vie, il se retrouve, là, à 6.
M. Dubé : ...Me
Côté, parce que moi...
M. Marissal :
Moi, je l'avais vu comme une modernisation puis une mise à jour, parce que
ce projet de loi était arrivé, les demandes anticipées pour les demandes d'aide
médicale à mourir sont arrivées, puis c'est tant mieux, et si ça pouvait arriver plus vite, ce serait encore mieux. Mais c'est
là, là, c'est dans le projet de loi n° 15 et c'est sous la
responsabilité de Santé Québec. Pourtant, les deux cheminaient à peu près en
même temps, là, je ne veux pas faire une course, lequel a été adopté le
premier, mais pas mal en même temps. Me Côté, je vous sens...
M. Dubé : Peut-être,
je ne sais pas... Avant d'aller au légal, est-ce que... Bien, je ne sais pas,
allez-y. Daniel, peut-être?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
en fait, on fait référence aux directives médicales anticipées pour les
demandes anticipées d'aide médicale à mourir qui ont été adoptées, effectivement,
après la loi n° 3.
M. Marissal :
Les directives médicales à... plutôt que la demande?
M. Desharnais (Daniel) : Demandes
anticipées d'aide médicale à mourir.
M. Marissal : O.K.
Vous faites la nuance?
M.
Desharnais (Daniel) : Oui. Bien, en fait, oui, parce que les directives
anticipées existaient déjà avant l'adoption de la loi des demandes
anticipées d'aide médicale à mourir.
M. Marissal : O.K. C'est une nuance,
oui. C'est bon.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions? Non? Alors... Oui, allez-y, oui. Excusez-moi,
allez-y.
Mme Setlakwe : Moi, je ferais un
préambule avant de vouloir confirmer une information avec Me Côté. Disons que, dans le débat sur le p.l. n° 3,
qui est devenu 5, on avait, puis ça peut arriver... on avait omis de traiter
d'un point important, puis là, aujourd'hui, c'est apporté, on pourrait
rouvrir le débat. Moi, c'est ce que je pense.
Ceci étant dit, je me souviens de la
discussion... puis, en fait, je recule d'un pas. Le p.l. n° 3, c'était
vraiment de prévoir, très simplement, là, la fluidité de la donnée, puis là il
y avait toute la mécanique juridique pour s'assurer des notions de consentement puis s'assurer qu'il y avait les obligations
légales qui étaient mises en place pour être sûrs que la donnée allait être... allait circuler puis
qu'on allait se retrouver avec un système où, quand le patient se présente devant
un professionnel, bien, que le professionnel ait accès à tout le dossier, peu
importe qu'on ait obtenu des soins à Québec, à Montréal, à Thetford Mines ou
dans les Laurentides. Tu sais, ça, c'est simplifié à l'extrême.
Quand on est arrivés puis qu'on a parlé de, bon,
là, je n'ai pas le numéro de l'article, mais du fameux système national de
dépôt de renseignements, qu'on a dit que ça devait être prévu... ça devait être
institué puis ça allait être la responsabilité du ministre, on est arrivés dans
l'article en question. Puis c'est là où je rejoins Me Côté, mais j'aimerais ça
que vous me le confirmiez, la raison pour laquelle on a prévu spécifiquement
certains registres et pas d'autres... mais
c'est que ces informations-là qui sont dans le registre ne se trouvent pas dans
le dossier de l'usager. C'est ce que j'ai compris. Donc, ce n'est pas nécessaire
de les mentionner, ceux-là, parce que les données se trouvent dans le
premier paragraphe. Je pense que je répète ce que vous avez dit, Me Côté, mais
moi, c'est ce qui me rassure parce que... Donc, essentiellement, ce que je suis
en train de dire, c'est que c'est déjà couvert.
M.
Dubé : ...irrité, ce que j'ai dit, là, mais je vais
laisser Me Côté, pour ne pas me faire accuser d'être irritable encore
une fois. Alors, allez-y, Me Côté. Je pense que madame a exactement raison.
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est
exactement ça. En fait, les données sur le cancer, sur les tests de
laboratoire, sont déjà dans le système national de dépôt, par les premiers
paragraphes, parce que ce sont des éléments qu'on retrouve dans les dossiers
médicaux, dans les dossiers d'usagers, dans les établissements ou dans les
dossiers qui sont tenus par les prestataires
du domaine de la santé et des services sociaux et donc pourront être échangés,
selon ce qu'on a adopté dans le cadre du p.l. n° 3,
loi n° 5, là, donc, pourront circuler, selon le régime
de... espérons-le, plus fluide, là. C'est exactement ce qu'on a mis en
place, là, dans le...
Mme Setlakwe : Puis j'essaie de
voir, point de vue protection du public, protection des usagers, si jamais il y avait... Juste pour reprendre l'exemple du
député des Îles, bon, il y a un problème avec des prothèses, des dispositifs
médicaux, il faut rapidement retrouver les patients qui ont ces prothèses-là,
il faut agir, mais ça va se retrouver dans le dossier, dans le n° 1...
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui.
Mme
Setlakwe : Non, mais moi, je n'ai pas d'autre chose à
ajouter, parce qu'on... je pense que nous, en tout cas, à l'opposition officielle, on n'est pas moins
préoccupés que les autres. On veut tous que ces registres-là existent et que...
mais c'était vraiment une technicalité. Je pense que ce n'est pas nécessaire de
les mentionner explicitement.
M. Dubé : J'aimerais mieux prendre
vos paroles que celles que j'ai dites tout à l'heure.
Mme Setlakwe : Je n'ai pas d'autre
intervention.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
M.
Marissal : Oui, rapidement. J'ai une question technique,
parce que maître... pas maître, mais M. Desharnais, le sous-ministre
Desharnais nous a dit que... Vous n'êtes pas maître, non?
M. Desharnais (Daniel) : ...
M.
Marissal : Est-ce qu'il y a
deux registres, celui des directives médicales anticipées visées par la loi
concernant les soins de vie et un registre des directives médicales
anticipées, point?
M. Desharnais (Daniel) : Pouvez-vous
juste...
M.
Marissal : Est-ce qu'il y a deux registres distincts?
M. Desharnais
(Daniel) : S'il y a deux registres distincts?
M. Marissal :
Celui, tout simplement, des directives médicales anticipées et un autre,
directives médicales anticipées visées par la loi concernant les soins de vie.
Y a-t-il deux registres distincts?
M. Desharnais
(Daniel) : Je croirais que non, mais il faudrait que je vérifie.
M. Marissal :
Parce que, s'il y a un registre des directives médicales anticipées, et, de
mémoire, il y en avait un puis il existe depuis un bon moment, il devrait être
là. Je ne veux pas rajouter des choses, là, mais, s'il y en a un, il devrait
être là.
• (16 h 50) •
M. Desharnais (Daniel) :
Juste pour bien comprendre votre question, c'est que... s'il va y avoir un
régime spécifique pour les directives anticipées d'aide médicale à mourir?
C'est-tu ça?
M. Marissal :
Oui.
M. Dubé : ...de
la part de nos légistes, là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, il va y en avoir un,
ça, c'est... il est en construction, suite à l'adoption de la loi.
M. Dubé : Bien,
Me Côté, peut-être, ça va répondre plus clairement à...
Mme G. Côté
(Geneviève) : Bien, on me souffle la réponse, là, nos collègues qui se
sont occupés du projet de loi sur l'aide médicale à mourir, qui a suivi... sur
les soins de fin de vie, en tout cas, qui a suivi celui sur les renseignements
de santé, mais ça va être dans le même registre. Donc, le registre qu'on
visait, là, il y aura d'autres... qu'on visait déjà quand on a fait la loi sur
les renseignements, qui est le Registre des directives médicales anticipées,
des directives médicales anticipées pour autre chose que l'aide médicale à
mourir, ça existe depuis 2014, mais on va ajouter, à ce même registre là, les
demandes anticipées d'aide médicale à mourir.
M. Marissal :
Donc, celles touchées par la loi sur les soins de fin de vie iront dans le
registre déja existant. C'était supersimple, finalement. Merci. C'est bon,
merci.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Avons-nous une autre intervention? Non? Ça va? Parfait.
Alors...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, oui. Alors, est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Dubé : Adopté.
Des voix : ...
M. Dubé : Qu'est-ce
que j'ai dit?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Adopté.
M. Dubé : Pouvez-vous
ajuster le vote, s'il vous plaît? Oui, merci. C'est parce que...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : On va le faire par appel nominal.
M. Dubé : ...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, oui.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau :
Pour.
La
Secrétaire : M. Dubé (La Prairie)?
M. Dubé : Contre.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
La Secrétaire : M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Abstention.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Abstention.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Abstention.
La Secrétaire : Et Mme Schmaltz
(Vimont)?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Abstention.
C'est rejeté. Oui, donc le sous-amendement est rejeté. Parfait, donc on va
revenir à l'amendement 66.1. Alors, je vous laisse, M. le ministre.
M. Dubé : Non, je ne pense pas
que... Je n'ai rien à ajouter, là.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Oui. Est-ce qu'on avait d'autres interventions,
d'autres ajouts? Donc, si on n'en a pas d'autre, est-ce que
l'amendement 66.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, l'amendement est adopté et donc l'article 66.1 est adopté.
M. Dubé : Merci. Est-ce qu'on va à
66.2?
La Présidente (Mme Schmaltz) : On va
passer à 66.1.
M. Dubé : Très bien. Merci beaucoup.
Insérer, après l'article 66.1 du projet de loi tel qu'amendé, le
suivant :
«66.2. Un
règlement de Santé Québec détermine les conditions et les modalités
d'utilisation du système national de dépôt de renseignements.
«Ce règlement peut également prévoir :
«1° toute norme relative à la constitution
et à la tenue du dossier des usagers des établissements publics et privés visés
par la présente loi et aux éléments et aux pièces qui y sont contenus, que ces
dossiers soient ou non tenus à même le système national de dépôt de
renseignements;
«2° l'obligation pour tout ou partie des établissements
privés ou des établissements visés par la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis
ou pour le Conseil cri de la santé et des services sociaux de la
Baie-James de recourir au système national de dépôt de renseignements pour la
tenue des dossiers concernant, selon le cas, leurs usagers ou leurs
bénéficiaires et la conservation, pour leur compte, des renseignements qui y
sont contenus;
«3° l'obligation pour tout ou partie des
autres organismes du secteur de la santé et des services sociaux au sens de la
Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives de permettre l'indexation des renseignements
qu'ils détiennent et qui sont contenus dans les dossiers qu'ils tiennent sur
les personnes qui en reçoivent des services du domaine de la santé et des
services sociaux;
«4° parmi ses
dispositions, celles dont la violation constitue une infraction.»
Commentaires : Le présent amendement
reprend en substance l'article 522 de la Loi sur les services de santé et
les services sociaux, introduit par l'article 253 de la Loi sur les
renseignements de santé et des services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé Québec les
responsabilités qui y sont prévues.
Concrètement, cet article prévoit, donc, la
possibilité, pour Santé Québec, de déterminer les conditions et les modalités du système national de dépôt de
renseignements de même que l'obligation pour certains organismes d'utiliser...
la tenue de leurs dossiers ou pour l'indexation des renseignements qui y sont
contenus. Enfin, il prévoit la possibilité que les dispositions de ce règlement
soient sanctionnables pénalement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a des interventions? Allez-y, Mme la députée d'Outremont.
Mme Setlakwe : Il y a ajout d'un
paragraphe, par rapport à ce qu'il y avait dans la loi n° 5?
Question... ou peut-être que je ne regarde pas le bon endroit.
M. Dubé : Oui, oui, si vous êtes
prête à le faire. Oui? D'accord.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui, il y
a ajout d'un paragraphe. Les normes relatives à la constitution et à la tenue
du dossier, on ne les avait pas répétées dans l'article 522 de la Loi sur
les services de santé et services sociaux, puisqu'elles étaient déjà dans la
Loi sur les services de santé et services sociaux. C'est quelque chose qui
existait déjà. Donc là, on les a juste remis
ensemble, là. C'est quelque chose qu'on a présentement, dans la LSSSS, c'est un
pouvoir qui existait déjà puis qu'on a profité de l'occasion pour
remettre les deux éléments connexes au même endroit.
M. Dubé : Est-ce que c'est le seul
changement?
Mme G.
Côté (Geneviève) : L'autre changement, c'est qu'on n'a pas prévu
d'obligation... on n'a pas prévu que Santé Québec puisse, par règlement,
s'obliger elle-même à utiliser son propre système. Ça va de soi. Donc, le
règlement...
M. Dubé : C'était le deuxième
changement.
Mme G. Côté (Geneviève) : C'est le
deuxième... parce qu'on obligeait les établissements, mais là on a la
possibilité d'obliger les établissements qui ne sont pas des établissements de
Santé Québec, puisque Santé Québec ne s'obligera pas elle-même.
Mme Setlakwe : ...une autre
question. Je ne sais pas si c'est là ou... Est-ce qu'on a le concept de
détention des données ou ça, c'est ailleurs?
Tu sais, il y avait... si vous me suivez, on avait fait une modification à cet
article-là, 522. Il y avait la... détenir des données, les communiquer. Il me
semble qu'il y avait le concept de détention qui avait été ajouté, mais
là je ne le vois pas.
M.
Dubé : Voulez-vous prendre quelques minutes pour le
regarder ou c'est clair?O.K. Allez-y, s'il vous plaît.
Mme G. Côté (Geneviève) : À mon
souvenir, c'était l'équivalent de 66.1, qu'on vient d'étudier, qu'on avait
commencé à parler de détention, puis c'est
là... quand on dit : La tenue, par Santé Québec, des dossiers, la tenue
par les établissements privés. Donc,
on est venus rajouter le concept de détention. On l'avait fait par amendement,
là, dans 521 de la loi sur les... 521 de
la LSSSS, introduit par la Loi sur les renseignements de santé, puis ça a été
repris, là, dans l'amendement 66.1 qu'on
vient d'étudier.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, au paragraphe 2°, je pense que le sous-ministre Desharnais nous en a déjà
parlé, on est toujours dans la même espèce de parenthèse par rapport à ces deux
communautés autochtones, là, dont on avait parlé au début du projet de loi
n° 15.
M.
Desharnais (Daniel) : Me Côté... peut-être répondre puisque c'est elle
qui avait travaillé, mais je présume
que, oui, au niveau des renseignements, de recourir au système national,
effectivement, c'est de leur permettre... étant donné qu'ils ont un
statut particulier, de leur permettre de recourir au système.
Mme G. Côté (Geneviève) : Voulez-vous
que je complète ou...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
Mme G. Côté (Geneviève) : Ce ne sont
pas... Les établissements inuits, naskapis et cris, là, ne sont pas des établissements de Santé Québec. Donc, pour qu'ils
puissent embarquer... Puis on a mis un «malgré», là, à l'amendement précédent, là, un «malgré l'article 4», qui
dit que ces établissements-là ne sont pas visés par la loi, mais ils vont pouvoir
participer au système national de dépôt, là. Ils
vont pouvoir être visés, mais ce sera prévu par règlement, là, s'ils le sont ou pas. Mais ils pourront embarquer, là, dans
le système national de dépôt.C'était ce qu'on avait prévu, d'ailleurs, là,
lors de l'étude du projet de loi n° 3.
M. Marissal : Oui. Merci.
• (17 heures) •
M. Dubé : Mais, M. le député, je
suis en train de vérifier une chose que vous avez... vous soulevez. Quand on a eu des discussions avec le Dr Gallant, il
nous avait demandé de participer aux... C'est-tu à ça que vous faites référence,
peut-être?
M. Marissal : C'est vague, là.
M.
Dubé : Bon, bien, moi aussi, là, c'est pour ça que ça
m'allume une lumière. Puis je suis en train de vérifier si ça va être
couvert par un autre amendement qu'on fait, mais pas à l'intérieur de ça, ici.
Une voix : ...
M.
Dubé : C'est plus tard? O.K.
Ça fait que gardons ça en tête, puis, dans les prochaines minutes, on vous
dira, là, lequel amendement... mais je pense qu'on fait référence à la
même chose, hein, c'est ça?
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : O.K. C'est beau. Mais ça
ne change pas le texte qui est là, ici, là.
M. Marissal : C'est bon pour moi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
aviez une autre question?
M. Marissal : Non, pas du tout. J'ai
dit : C'est bon pour moi. Merci.
La
Présidente (Mme Schmaltz) :
C'est bon? O.K. Parfait. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement 66.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, l'amendement est donc adopté et l'article 66.2 est adopté.
M. Dubé : ...l'article 66.3?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
M. Dubé : Insérer, après
l'article 66.2 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
«66.3. Santé
Québec institue les registres suivants, notamment afin de permettre le
fonctionnement du système national de dépôt de renseignements :
«1° le
registre des usagers permettant d'assurer l'identification unique de toute
personne à qui sont offerts des services du domaine de la santé et des
services sociaux;
«2° le registre des intervenants permettant
d'assurer l'identification unique de tout intervenant du secteur de la santé et
des services sociaux au sens de la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives;
«3° le
registre des organismes permettant d'assurer l'identification unique de tout
organisme du secteur de la santé et des services sociaux au sens de
cette loi.
«Ces registres peuvent également être utilisés
par Santé Québec ou communiqués, sur demande, au ministre pour toute autre fin liée à l'organisation, à la
planification, à la prestation de services ou à la fourniture de biens ou de
services en matière de santé et des services sociaux.
«Un règlement
de Santé Québec prévoit les modalités d'inscription à ces registres et les
renseignements devant y être contenus.»
Le commentaire, c'est que le présent amendement
reprend en substance l'article 523 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, introduit par l'article 253 de la Loi sur
les renseignements de santé et des services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé
Québec les responsabilités qui y sont prévues.
Concrètement, cet article prévoit donc
l'institution, notamment aux fins du fonctionnement du système national de dépôt
des renseignements, des registres des usagers, des intervenants et des
organismes, à l'instar de ceux actuellement
prévus à la Loi concernant le partage de certains renseignements de santé dont
l'abrogation a été prévue par la Loi sur les renseignements de santé et
de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
L'article
prévoit que la détention des registres irait à Santé Québec. Toutefois, il
ajoute la possibilité pour que le
ministre... de recevoir communication des renseignements qui y sont contenus
lorsque nécessaire à l'exercice de ses fonctions. C'est exactement ce
qu'on discutait tout à l'heure. En effet, bien que l'utilisation primaire de
ces renseignements soit pour des fins qui
relèveront de Santé Québec, le ministre continuera d'avoir besoin de ces
renseignements pour certaines de ses fonctions. C'est exactement la
discussion qu'on avait tout à l'heure avec Santé Québec, par exemple... avec,
pardon, Santé publique.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Qui veut intervenir?
Mme Setlakwe :
Très rapidement, là, je pense que c'est verbatim. Puis je comprends
pourquoi vous avez fait les ajustements que
vous avez faits, là, au deuxième alinéa pour permettre que les informations
soient utilisées par... que les
registres soient utilisés par Santé
Québec et communiqués au ministre.
Donc, c'est intentionnel. Donc, pas d'autre commentaire.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : D'autres interventions? Non?
Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement 66.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, l'amendement est adopté. Donc, l'article 66.3 est adopté. Donc,
66.4.
M. Dubé :
Merci beaucoup. Alors,
66.4 : Insérer, après l'article 66.3 du projet de loi tel qu'amendé, le
suivant :
«66.4.
Lorsque Santé Québec a des motifs de croire que s'est produit un incident de
confidentialité impliquant un
renseignement personnel contenu dans le système national de dépôt de
renseignements ou un registre visé à l'article 66.3 ou qu'un tel incident risque de se produire, elle
doit prendre les mesures raisonnables pour diminuer les risques qu'un
préjudice soit causé et pour éviter que de nouveaux incidents de même nature ne
se produisent.
«Si
l'incident présente un risque qu'un préjudice sérieux soit causé, Santé Québec
doit, avec diligence, aviser la Commission
d'accès à l'information et le
ministre. Elle doit également aviser la personne ou le groupement détenteur
du renseignement concerné par l'incident, de
même que toute personne dont un renseignement est concerné par l'incident,
à défaut de quoi la commission peut lui
ordonner de le faire. Elle peut également aviser toute personne ou tout
groupement susceptible de diminuer ce
risque et lui transmettre, sans le consentement de la personne concernée, tout
renseignement personnel nécessaire à cette fin.
«Malgré le deuxième
alinéa, une personne dont un renseignement est concerné par l'incident n'a pas
à être avisée tant que cela serait susceptible
d'entraver une enquête faite par une personne ou par un groupement qui, en
vertu de la loi, est chargé de prévenir, de détecter ou de réprimer le
crime ou les infractions aux lois.
«Un
règlement du gouvernement peut déterminer le contenu et les modalités des avis
prévus au présent article.
«Pour
l'application du présent chapitre, on entend par "incident de
confidentialité" un accès à un renseignement personnel ou toute
autre utilisation ou communication d'un tel renseignement non autorisé par la loi,
la perte d'un tel renseignement ou toute autre atteinte à sa protection.»
Commentaires.
Il y en a quelques-uns. Premièrement, le présent amendement reprend en
substance l'article 524 de la Loi sur les services de santé et services
sociaux introduit par l'article 253 de la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé Québec les responsabilités qui y sont
prévues.
Ensuite,
concrètement, cet article reprend donc, à l'endroit de Santé Québec, les
obligations relatives aux incidents de
confidentialité. Les règles prévues à cet article sont les mêmes que celles
prévues à l'article 108 de la Loi sur les renseignements de santé
et des services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives.
Est-ce que je peux
demander... Est-ce qu'il y a des changements, Me Côté, importants à noter?
Mme G. Côté
(Geneviève) : ...
M. Dubé : Donc,
vous pouvez le dire tout fort, si vous voulez.
Mme G. Côté (Geneviève) : Le seul changement
notable, c'était qu'on disait : «lorsque le ministre à des motifs de
croire». Mais là, comme c'est Santé
Québec qui aura le système, c'est
«lorsque Santé Québec a des motifs de croire».
Mme
Setlakwe : Effectivement...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, allez-y. Oui, oui, oui.
Mme
Setlakwe : Oui, effectivement, c'est le cas. Puis là, après ça, vous
avez prévu que le mécanisme ou le... si, effectivement, il y a des motifs de
croire qu'il y a un incident, là, l'information devra monter au ministre.
J'ai
juste une question. À la toute fin, quand vous référez à la loi, on réfère à la
loi n° 5? On ne la nomme pas...
M. Dubé : Dans quel paragraphe?
Mme
Setlakwe : À la toute fin, le dernier alinéa, si on veut.
M. Dubé : «Pour
l'application du présent chapitre», c'est ça?
Mme
Setlakwe : Oui, «on entend par "incident de confidentialité"
un accès à un renseignement personnel ou toute
autre utilisation ou communication d'un tel renseignement non autorisé par la
loi», c'est en général, hein? On ne veut pas être restrictifs puis... C'était
ça, l'intention? Ce n'était pas de référer spécifiquement à 5, mais 5 et n'importe
quelle autre loi? Ça va. Oui, effectivement. Merci. Je n'ai pas d'autre...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions? Oui, allez-y.
M. Marissal :
...l'équivalent de ça avec
d'autres sociétés d'État? Je fais référence, en particulier : «Si
l'incident présente un risque qu'un
préjudice sérieux soit causé, Santé Québec doit, avec diligence, aviser la
Commission d'accès à l'information et le ministre.» J'essaie de voir dans
quel... Tu sais, par exemple, s'il y a une fuite de renseignements à la
SAAQ ou à la... La RAMQ, c'est-tu vraiment... ce n'est pas vraiment une société
d'État.
M. Dubé : Me
Côté, j'ai une question parce que je n'étais pas à ce projet de loi là, mais
pouvez-vous nous expliquer... Il y a eu... sur les renseignements personnels,
qui était global à tous les ministères, et il y a eu 5 sur la santé. Êtes-vous capable de... Je voulais juste
qu'on situe ça, là, parce qu'on a fait un et l'autre. Bien, vous avez fait un
et l'autre. La question du député,
c'est de dire : Est-ce qu'il y a des éléments ici qu'on ne retrouve pas
dans d'autres sociétés d'État, qui n'ont peut-être pas mis leurs lois à
jour ou... Je ne sais pas.
Mme G. Côté
(Geneviève) : En fait, l'article, effectivement, là, c'est une reprise
de ce qu'on a mis dans la Loi sur les
renseignements de santé, qui était lui-même une reprise de ce qu'il y avait
dans la loi n° 25 qui avait modifié la loi sur l'accès, la
loi...
M. Dubé : La
loi générale sur l'accès, O.K.
Mme G. Côté
(Geneviève) : ...concernant les renseignements personnels dans le
secteur privé. Donc, c'est le même principe,
effectivement. Normalement, on dit : «aviser, avec diligence, la
Commission d'accès à l'information». Souvent, c'étaient les
ministères... Avant, c'étaient les... D'ailleurs, cet article-là s'appliquait
au ministre. Donc, il ne s'avisait pas
lui-même, là. Ça s'arrêtait là. Là, on avise le ministre. Il a été mentionné,
tout à l'heure, là, que le ministre restait responsable, là, de
l'application de la Loi sur les renseignements de santé et services sociaux. Il
y avait une intention qu'il demeure informé en cas d'incident de
confidentialité. C'est pour ça qu'il a été ajouté à cet endroit-là. Je ne
saurais pas vous dire si ça a été fait dans d'autres secteurs que celui de la
santé.
• (17 h 10) •
M. Marissal :
O.K. Puis je présume que c'est à dessein que vous écrivez ici «diligence»
et que vous ne précisez pas. «Diligence», ça veut dire qu'il faut le faire dans
les délais décents, mais ça ne dit pas nécessairement rapidement. Tu sais, définir «diligence»... je pense à ce qui s'est
passé, notamment, là, à Ottawa, là, l'ex-ministre Mendicino, là, puis on n'est pas là-dedans pantoute, là,
mais, tu sais, avec le transfert de Bernardo, là, ça ne s'est pas rendu
apparemment très, très vite à l'autorité
politique concernée. Puis je ne veux pas refaire l'histoire, puis c'était à
Ottawa, puis ce n'est pas dans nos champs, là, mais, je ne sais pas, diligence, ça peut porter à toutes sortes d'interprétations. Ah! bien,
ça m'a pris deux mois avant de récolter les
informations, je ne pouvais pas le dire au ministre avant. Je ne sais pas.
C'est peut-être un thème ici... un terme qui revient dans les textes
législatifs, là.
M. Dubé : Je vais laisser... Je vais laisser les légistes,
peut-être, compléter, mais, de ma petite expérience, c'est peut-être le
paragraphe qui suit qui explique qu'est-ce qu'on veut dire par diligence. Parce
que vous voulez informer le plus
rapidement possible la personne qui aura été lésée, mais, en même temps, vous
devez laisser un certain temps pour que vous soyez capable de faire l'enquête
et d'obtenir la preuve. Hein? C'est ça, le... On l'a vu, là, peut-être que dans
d'autres cas, je ne nommerai pas
de... extérieurs au gouvernement, on a tellement attendu pour faire la preuve
que c'était exagéré.
Alors là, ici, puis
si vous relisez le paragraphe qui suit, on dit : «Malgré le deuxième
alinéa», où vous faites référence à la diligence, on dit : «n'a pas à être
avisée tant que cela serait susceptible d'entraver une enquête par une
personne». Vous me suivez? Parce qu'habituellement, ce que vous voulez être
capable, dans un monde idéal, moi, je l'ai déjà vu dans des entités, tu veux
être sûr que tu prends la personne.
M. Marissal :
Ça, c'est dans le cas où Santé Québec aviserait la personne visée, donc l'usager, pas le ministre.
M. Dubé : Oui,
pas le ministre.
M. Marissal :
Le ministre ne ferait pas capoter une enquête, là, en principe.
M. Dubé : Non.
Mais, comme vous savez, il y a des choses qui coulent, là. Alors, quand vous me
dites...
Mais
je vais arrêter ça là parce que je voudrais que la question de diligence...
bien, moi, je l'interprète comme ça,
de façon générale, mais peut-être que je peux laisser Me Paquin ou Me Côté...
Me Côté, êtes-vous prête à répondre? Vous étiez là.
Mme
G. Côté (Geneviève) : Me Paquin peut très bien répondre sur la
diligence. Il n'y a aucun problème.
M. Dubé : Allez-y
donc, puis il complétera, au besoin.
Mme G. Côté
(Geneviève) : Bien, par définition, la diligence, ça exclut... on n'a
pas de délais précis, mais ça interdit de se
traîner les pieds, là. Donc, il faut que ce soit... il faut être proactif. Mais
effectivement on n'a pas de délais fixes de prévu. Puis je regardais,
là, «avec diligence», là, c'est le critère qu'on a dans la loi sur l'accès,
qu'on a... C'est vraiment le libellé type
pour ce genre de choses là. Je présume, et ça aurait été ma recommandation si
j'avais eu à inventer le libellé, que
je n'ai pas inventé puisqu'on a repris le même libellé, mais de se commettre
sur un délai précis, ça peut dépendre
des circonstances, donc ça peut être très hasardeux. Mais l'obligation de
diligence est importante, là. Ce n'est pas de laisser traîner ça en
longueur, là. Il va falloir être capable de démontrer qu'on a été proactifs.
M. Marissal :
M. le ministre, est-ce qu'il y a eu des incidents de ce type depuis que
vous êtes ministre? Vous n'êtes évidemment pas obligé de nommer les incidents,
là, mais est-ce qu'il y a eu des incidents?
M. Dubé : Écoutez,
je crois que oui, là, il y en a eu...
M. Marissal :
Vous avez été informé?
M. Dubé : ...mais qui sont qui sont beaucoup plus... puis là
je parle de... liés à du personnel qui est allé dans des dossiers
médicaux qui n'avait pas l'autorité.
M. Marissal :
Et vous avez été informé?
M. Dubé : J'ai
été informé. Et on était...
M. Marissal :
De façon diligente?
M. Dubé : Bien,
non seulement de façon diligente, parce que...
Votre question, là,
je la comprends mieux. On peut informer le ministre plus rapidement, mais on
peut aussi laisser le temps à l'enquête de se faire comme il le faut. Je pense
que c'était ça, votre question.
M. Marissal :
C'est ce que je voulais dire. Exact.
M.
Dubé : Mais je veux vous
dire que, de façon générale, là, moi, les quelques fois que j'ai été informé de
ça... puis là je vais vous donner un exemple encore plus frappant, c'est quand
on a appris qu'il y avait eu de la fraude sur des passeports vaccinal.
C'est un bel exemple, là. C'est qu'à un moment donné j'ai été informé aussitôt
que c'est arrivé, de façon formelle, mais on a laissé des choses arriver pour
être sûrs qu'on pouvait prendre... puis ce qui a été...
M. Marissal :
Je comprends. C'est un très bon exemple. C'est... Oui. Good.
M. Dubé : Alors
donc, il y a... à repenser, là, je vous donnerais une meilleure réponse, que la
diligence peut être variable en fonction d'à qui on parle.
M. Marissal :
Oui, l'exemple est probant. Merci.
M. Dubé : Merci
pour la question, parce que je vous avais mal répondu tout à l'heure.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : D'autres interventions? Non?
Alors, est-ce que
l'amendement 66.4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Parfait. Alors, l'amendement est adopté. Donc,
l'article 66.4 est adopté.
Passons à
l'article... à l'amendement 66.5.
M. Dubé : ...merci beaucoup. Alors,
l'article 66.5 : Insérer après l'article 66.4 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
«66.5.
Lorsqu'elle évalue le risque qu'un préjudice soit causé à une personne dont un
renseignement personnel est concerné par un incident de confidentialité,
Santé Québec doit considérer notamment la sensibilité du renseignement concerné, les conséquences appréhendées de son
utilisation et la probabilité qu'il soit utilisé à des fins préjudiciables.»
Le commentaire
immédiat, c'est que le présent amendement reprend en substance l'article 525 de
la Loi sur les services de santé et les services
sociaux introduit par l'article 253 de la Loi sur les renseignements de santé
et de services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé Québec les responsabilités qui y sont prévues.
Concrètement,
cet article reprend donc, à l'endroit de Santé Québec, les obligations
relatives à l'évaluation du préjudice en matière d'incident de confidentialité,
et les règles prévues à cet article sont les mêmes que celles prévues à l'article 109 de la Loi sur les
renseignements de santé et des services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives.
Je me permets, Me
Côté, de vous demander s'il y a des changements importants avec la loi n° 5. Non?
Mme G. Côté
(Geneviève) : Non.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Est-ce qu'on a des interventions? Non.
Mme Setlakwe :
Non seulement c'est identique au
p.l. n° 5, mais c'était probablement du texte qui était
déjà utilisé dans le 25. Oui? Voilà.
M. Dubé : Au-dessus, pour les renseignements généraux, avant
ceux de la santé. C'est ça? O.K. Est-ce qu'il y a d'autres...
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Donc, il n'y a plus... C'est correct? Alors, est-ce que
l'amendement 66.5 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté.
Parfait. Alors, l'amendement est adopté, donc l'article 66.5 est adopté.
Donc, l'amendement 66.6.
M. Dubé :
O.K. Est-ce que je peux juste, avant, juste répondre à la question du député
d'Outremont... de Rosemont? Je m'excuse,
tout à l'heure, pour les autochtones, dans la liasse de documents qui a été
déposée, rappelez-vous, on rappelait la question du Dr Vollant, là, par
rapport... ce qu'Étienne m'a dit, c'est que, dans la liasse de documents qu'on
a déposée aujourd'hui... C'est quoi, le numéro de l'article?
Une voix : 485.
M. Dubé : 485.
Juste peut-être qu'on a une note de ça, mais on répond carrément à cette
demande-là.
M. Marissal :
Très bien. Merci.
M. Dubé : C'est
bon. 66.6?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Oui, oui.
M. Dubé : Excusez-moi.
Insérer, après l'article 66.5 du projet de loi amendé, le suivant :
«66.6. Santé Québec
doit tenir un registre des incidents de confidentialité. Un règlement du
gouvernement peut déterminer la teneur de ce registre.
«Sur demande de la
Commission d'accès à l'information, une copie de ce registre lui est
transmise.»
Le présent amendement
reprend en substance l'article 526 de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux introduit par l'article 253 de la Loi sur les renseignements de santé et de services
sociaux et modifiant diverses dispositions législatives adoptée
récemment, en transférant à Santé Québec les responsabilités qui y sont
prévues.
Concrètement, cet
article reprend donc, à l'endroit de Santé Québec, les obligations relatives à
la tenue d'un registre des incidents de
confidentialité. Les règles prévues à cet article sont les mêmes que celles
prévues à l'article 110 de la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives. Me Côté?
Mme G. Côté
(Geneviève) : Rien à signaler.
M. Dubé :
Rien à signaler? O.K.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Des interventions?
• (17 h 20) •
M. Marissal :
«Un règlement du gouvernement peut déterminer la teneur de ce registre», je
présume que c'est déjà fait, ça. Ça existe déjà, ça. Le gouvernement a déjà
déterminé ce que devrait contenir un tel registre.
M. Dubé : Je ne le sais pas. Malheureusement, Daniel Paré
n'est pas là, là. Je voudrais... En tout cas, je répondrai qu'il n'est
pas idéal partout, hein? Mais il y est déjà de façon globale?
Une voix : En
vertu de la loi n° 25.
M. Dubé : En vertu de 25.
M.
Marissal : C'est ça.
M. Dubé :
Est-ce qu'il est appliqué partout? Mais le... Votre question, je la divise en
deux, là. La réponse, c'est, en théorie, oui, mais je ne suis pas sûr qu'il est
implanté partout.
M. Marissal :
O.K. Merci.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non.
Alors, est-ce que
l'amendement 66.6 est adopté?
Des voix :
12223 Adopté.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Alors, l'amendement est adopté, et donc... Oui?
M. Dubé : Je
ne veux juste pas inquiéter le député, mais la question est pertinente. Le
problème avec les bris de confidentialité, c'est qu'on... Il y a un mot pour
ça, Étienne, là. Quand on... On doit, de façon régulière, aller voir s'il y a
eu des incidents.
Une voix : ...
M. Dubé : La
journalisation. On a déjà utilisé ce mot-là. C'est là qu'on doit s'assurer,
dans les meilleures pratiques, que la journalisation doit se faire de façon
régulière. C'est juste ça que je dis.
Donc là, il va
falloir demander à nos gens d'avoir ce réflexe-là, d'aller voir, sur une base
régulière, partout, les registres pour être sûrs que, s'il y a eu une... Ça
veut dire, je vérifie les codes qui ont... les codes de... Vous me suivez? Et c'est pour ça que je suis transparent
avec vous. La loi est là, mais ce n'est peut-être pas appliqué partout. Je voulais
juste avoir cette précision-là.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Donc, juste pour être sûre, alors je vais... L'amendement,
il est adopté?
M. Dubé : Il
est adopté. Pardon.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : Parfait. Donc, l'amendement est adopté. Donc,
l'article 66.6 est adopté.
M. Dubé : 66.7?
La Présidente (Mme
Schmaltz) : 66.7, oui.
M. Dubé : Oui.
Merci beaucoup. Insérer, après l'article 66.6 du projet de loi tel
qu'amendé, le suivant :
«66.7.
Santé Québec peut assumer elle-même la gestion opérationnelle du système
national de dépôt de renseignements et des registres visés à
l'article 66.3 ou la confier, à tout ou en partie, à un gestionnaire
opérationnel.
«Santé Québec ou, le
cas échéant, le gestionnaire [...] doit :
«1° mettre en place
des mesures de sécurité propres à assurer la protection des renseignements de
même que leur disponibilité en respectant, à l'égard des renseignements de
santé et de services sociaux au sens de la Loi sur les renseignements de santé et des services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives, les règles de gouvernance des renseignements de
santé et de services sociaux visées à l'article 90 de cette loi et les règles
particulières définies par le dirigeant réseau de information du secteur
de la santé et des services sociaux en vertu de l'article 97 de cette loi;
«2° surveiller de
façon proactive les journaux des accès au système national de dépôt de
renseignements.
«Lorsqu'elle
confie, en tout ou en partie, la gestion opérationnelle du système national de
dépôt de renseignements ou d'un registre, Santé Québec conclut une
entente écrite avec le gestionnaire opérationnel, laquelle doit notamment
prévoir les obligations prévues au deuxième alinéa ainsi que les
suivantes :
«1°
transmettre annuellement à Santé Québec un rapport d'évaluation lui permettant
notamment de valider les mesures de
sécurité mises en place et d'évaluer l'efficience, la performance et les
bénéfices résultant de l'institution du système;
«2° aviser sans délai
Santé Québec de tout incident de confidentialité.
«L'entente
prévoit également les cas, les conditions et les circonstances dans lesquels le
gestionnaire opérationnel peut, après avoir avisé Santé Québec, confier
à un tiers par un mandat ou par contrat de service ou d'entreprise, en tout ou en partie, les services d'hébergement,
d'opération ou d'exploitation du système national de dépôt de renseignements
ou d'un registre dont il a [besoin]. Le
gestionnaire doit alors respecter les articles 77 et 78 de la Loi sur les
renseignements de santé et des services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives, avec [des] adaptations nécessaires.»
Les commentaires. Le
présent amendement reprend en substance l'article 527 de la Loi sur les
services de santé et services sociaux introduit par l'article 253 de la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé Québec les
responsabilités qui y sont prévues.
Concrètement, cet article
prévoit donc l'obligation pour Santé Québec de mettre en place des mesures de
sécurité propres à assurer la protection des renseignements et de surveiller de
façon proactive des journaux des accès au système national de dépôt de
renseignements. C'est la journalisation dont je parlais tout à l'heure.
Il prévoit
également la possibilité, pour Santé
Québec, de confier la gestion
opérationnelle du système national de dépôt et des registres maintenus pour son
fonctionnement à un ou plusieurs gestionnaires opérationnels ainsi que
les règles à suivre pour ce faire, notamment
le contenu minimal de l'entente que devrait conclure Santé Québec avec un tel gestionnaire.
Me Côté, est-ce que je peux vous demander...
Une voix : ...
M. Dubé : C'est pareil. Copié-collé.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Des
interventions? Non? Parfait.
Alors, est-ce que... Oui, allez-y, M. le député
de Rosemont.
M. Marissal : Juste peut-être
rappeler, là, pour fin de transcription, que le fameux gestionnaire
opérationnel, là, ils sont même au pluriel, les gestionnaires opérationnels
peuvent être extérieurs à Santé Québec.
M. Dubé : Oui, oui.
M. Marissal : Par contrat.
M. Dubé : Tout à fait, tout à fait,
tout à fait. O.K. Là, je comprends. C'est bon? Est-ce qu'il y a...
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
bon? Oui?
M. Marissal : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. O.K. Alors, est-ce que l'amendement 66.7 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Adopté. Donc, l'amendement est adopté. Donc,
l'article 66.7 est adopté. 66.8.
M. Dubé : Avec plaisir. Insérer,
après l'article 66.7 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
« 66.8. Santé Québec ou toute personne qu'elle
désigne peut, par une demande péremptoire notifiée par tout mode approprié, exiger de tout gestionnaire
opérationnel, dans le délai raisonnable fixé, la production de tout
renseignement ou de tout document permettant de vérifier le respect des
obligations prévues par l'entente.
«Le
gestionnaire opérationnel visé par la demande doit, dans le délai fixé, s'y
conformer, qu'il ait ou non déjà produit un tel renseignement ou un tel
document en réponse à une demande semblable ou en vertu d'une obligation
découlant de la présente loi ou de ses règlements.»
Commentaires. Le présent amendement reprend en
substance l'article 528 de la Loi sur les services de santé et de services
sociaux introduit par l'article 252 de la Loi sur les renseignements de santé
et des services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé Québec les responsabilités qui y sont prévues.
Concrètement,
cet article accorde donc à Santé
Québec le pouvoir d'exiger la
production de tout renseignement ou
de tout document permettant de s'assurer du respect des obligations imposées à
un gestionnaire opérationnel. Vous avez présupposé de ma question.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Des
interventions sur cet amendement? Non?
Alors, est-ce que l'amendement 66.8 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Alors, l'amendement est adopté. Donc, l'article 66.8 est adopté. 66.9.
M. Dubé : Très bien. Alors, c'est le
dernier article, dernière partie de cet amendement-là, le 66.9 :
Insérer, après l'article 66.8 du projet de
loi tel qu'amendé, le suivant :
«66.9. Santé Québec ou un gestionnaire
opérationnel à qui elle confie la gestion de l'un des registres visés à l'article 66.3 peut requérir auprès des personnes
ou des groupements suivants tout renseignement nécessaire à la tenue de ces registres ou à l'identification d'une
personne, y compris d'un intervenant au sens de la Loi sur les renseignements
de santé et de services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives, ou d'un organisme du secteur de la santé et
des services sociaux au sens de cette loi :
«1° la personne concernée;
«2° l'ordre professionnel concerné, le cas
échéant;
«3° un organisme du secteur de la santé et des
services sociaux; et
«4° toute
autre personne, tout autre groupement ou toute autre catégorie de personnes ou
de groupements désigné par règlement de Santé Québec.
«Ces personnes
et ces groupements doivent transmettre à Santé Québec ou, le cas échéant, au
gestionnaire opérationnel qu'elle
désigne, les renseignements requis et, par la suite, l'informer le plus tôt
possible de toute modification apportée à ces renseignements.»
Comme d'habitude, le commentaire dit : Le
présent amendement reprend en substance l'article 529 de la Loi sur les services de santé et de services sociaux
introduit par l'article 253 de la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant
diverses dispositions législatives adoptée récemment, en transférant à Santé
Québec les responsabilités qui y sont prévues.
Concrètement, cet article prévoit la possibilité,
pour Santé Québec ou un gestionnaire opérationnel, d'exiger les renseignements
nécessaires à la tenue d'un des registres institués pour le fonctionnement du
système national de dépôt de renseignements ou à l'identification d'une
personne ou d'un organisme.
• (17 h 30) •
La Présidente (Mme Schmaltz) : Des
interventions? Non?
Alors, est-ce que l'amendement 66.9 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors,
l'amendement est adopté. Donc, l'article 66.9 est adopté. 66.10.
M. Dubé : Bon, on tombe dans un
autre registre ici, là. Ça suit le 66 qu'on... les amendements, mais on n'a
aucun rapport avec le projet de loi n° 5, je veux
juste le mentionner, là.
Alors, est-ce que je peux procéder à la lecture?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
M.
Dubé : Je veux juste me
rappeler... Je vais poser une question avant. Pourquoi qu'on est dans ce
chapitre-là? Parce qu'on parle...
Une voix : ...
M.
Dubé : Donc, ce n'est pas...
on n'est pas dans le même chapitre? Ah! O.K. Parce que je me demandais si...
Puis vous pouvez l'appeler 66.10?
Une voix : ...
M.
Dubé : Ah! vous n'avez pas le choix. J'ai ma réponse. Excusez-moi.
Par chance que vous êtes là. O.K.,
bon, bien, merci. Alors, l'article
66.10, dont on n'a pas le choix... s'insère, après l'article 66.9 du projet de
loi tel qu'amendé... ce qui suit :
«Chapitre II.2.» Donc, c'est un autre chapitre.
«Réserve stratégique nationale de médicaments et
de fournitures.» Ça, c'est quand même très important.
«66.10. Santé
Québec doit s'assurer de maintenir, au bénéfice des établissements publics et
privés conventionnés visés par la présente loi, la Loi sur les services
de santé et des services sociaux pour les Inuit et les Naskapis et la Loi sur
les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris ainsi
que, avec l'autorisation du ministre, de toute
autre personne ou groupement, une réserve stratégique des médicaments et des
fournitures que le ministre détermine permettant
notamment de répondre à une demande importante ou inattendue ainsi qu'à des
problèmes d'approvisionnement.»
Commentaire :
Le présent amendement vise à préciser les conditions encadrant la réserve
stratégique de médicaments et de fournitures que Santé Québec devra
s'assurer de maintenir. Cette réserve visera, d'une part, à permettre au réseau
de répondre à une demande inattendue en médicaments ou en fournitures, comme
c'est le cas en temps de crise sanitaire et,
d'autre part, de répondre à des problèmes d'approvisionnement, lesquels sont de
plus en plus courants depuis la pandémie de COVID-19. Le contenu attendu de
cette réserve sera déterminé par le ministre. En pratique, le ministre s'entourera, pour ce faire, d'un groupe
d'experts. Santé Québec usera ensuite des canaux habituels d'approvisionnement pour la constituer et, lorsque
nécessaire, la distribuer, notamment avec la collaboration du Centre d'acquisitions gouvernementales.
Je vois qu'on n'a pas fait référence à rien de
ça dans la LSSSS ou dans la LMR. Est-ce qu'il y a... C'est complètement
nouveau. Je me demandais si on améliorait la procédure, mais ce n'est pas le
cas. O.K., bon, c'est ça que je voulais
préciser, là, pour qu'on puisse lancer la discussion, parce que... pas besoin
de dire que, durant la COVID, c'était problématique. Ce n'est pas dans
la loi, mais c'est de pratique courante. Là, je pense que ce qu'on vient faire,
c'est de bien définir ça, mais je veux juste
rassurer les gens, ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas de pendant dans la
LSSSS.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...intervenir,
M. le député de Pontiac?
M.
Fortin : Oui, bien sûr. Le ministre a
raison, là, on n'a pas besoin d'élaborer longtemps sur des enjeux du début de la pandémie, là, puis... mais la réserve
stratégique, elle existait à ce moment-là. Il y avait une réserve stratégique.
Est-ce qu'elle était parfaitement approvisionnée?
De toute évidence, non. De toute évidence, il y avait des juridictions qui ont su s'adapter un peu plus rapidement que la
nôtre. Alors là, ici, de savoir que, dans la loi, la réserve stratégique doit
exister, que c'est Santé Québec qui est en charge de ça... maintenant, il y a
la partie : «Le contenu de cette réserve sera déterminé par le
ministre.» Pourquoi vous vous êtes gardé ce pouvoir-là plutôt que de l'octroyer
à Santé Québec comme pour la plupart du reste du projet de loi?
M. Dubé : Je vais commencer puis je
voudrais peut-être passer la parole, mais, je vous dirais, tout à l'heure, j'ai fait référence à une question du député des
Îles-de-la-Madeleine, là, qui posait la question, pourquoi, par exemple, j'ai
parlé de l'implication de la Santé publique. Là, ici, on parle de santé
publique, et, dans le cas de santé publique, moi, je veux... L'expérience vécue, COVID-19, a laissé des traces, et,
pour ça, moi, je pense que c'est important que le ministre ou que le
ministère, quand on dit «ministre», on s'entend que c'est le ministère, soit
très impliqué dans ça, en termes de directives, en termes d'orientations.
Je ne sais
pas si je réponds à votre question. Peut-être que Daniel peut commenter
là-dessus, mais je veux vraiment que ce soit clair que le ministre reste
responsable de l'orientation de la réserve stratégique des médicaments. Ça ne
veut pas dire qu'eux autres n'offraient pas les entrepôts nécessaires puis tout
ça, là. Rappelez-vous, dans la COVID, quand il a fallu acheter des frigidaires...
des réfrigérateurs qui étaient à moins 60, moins 80. Là, on rentre dans l'opérationnalisation de la réserve stratégique, soit des vaccins, ou etc., mais
l'orientation, je pense que, pour moi, ça doit rester une matière de
santé publique, et peut-être que...
M. Desharnais (Daniel) : Bon, moi,
je pense que c'est une question d'orientation, effectivement, également.
M. Fortin : Puis on comprend, l'opérationnalisation, c'est-à-dire
l'approvisionnement, l'achat, probablement de s'assurer que le nombre qu'on a
en entrepôt, c'est celui qui est déterminé dans les orientations, faire le
rachat, ça, c'est tout Santé Québec qui fait ça. Ça, c'est, comme vous le
dites, l'opérationnalisation de la chose.
M. Dubé : C'est ça. C'est ça,
exactement.
M. Fortin : O.K. Donc, le nombre d'entrepôts, où ils sont puis
qu'est-ce qu'il y a dedans, là, ça, ça leur appartient. Mais comment on va
s'assurer que, de façon régulière, là, et, en fait, constante, il y a ce
regard-là, disons, vers ce qui pourrait être
nécessaire? Tu sais, ce qui s'est passé au début de la COVID-19, là, c'est
qu'on a vu... Je pense que c'était...
Là, je ne me souviens plus des dates exactes, ça fait longtemps, puis on en a
tout soupé un peu, là. Donc, peut-être qu'on veut l'oublier, là, mais,
je pense, c'était peut-être en décembre ou en janvier, là, l'Alberta avait
commencé à faire des achats, puis d'autres juridictions. Alors, comment est-ce
qu'on s'assure qu'on est tout le temps un
peu à l'avant-garde ou qu'on se garde une certaine... tu sais, qu'on est plus
sécuritaire que moins dans la réserve qu'on garde, de ce qu'on pourrait
avoir besoin?
M. Dubé : Je vais laisser
M. Desharnais commencer parce que... mais je veux juste vous dire un
point. Rappelez-vous quand on était en plein milieu de la COVID, puis vous nous
avez posé souvent des questions, puis, même
en crédits, on avait une liste des médicaments, là, stratégiques puis on
regardait le taux de roulement, est-ce qu'on en avait pour un mois, deux
mois, vous vous souvenez, les masques... On passait une liste de... mais je
vais laisser... parce que c'est un peu le
principe, c'est le taux de roulement des médicaments qui sont... mais pas aller
dans le détail, mais c'est de ça dont on parle ici.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
effectivement, il y a cet élément-là puis il y a la capacité d'anticipation, donc, en voyant les volumes, tout ça, et ça, on
fait ça en compagnie de partenaires, notamment l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux, également,
donc, avec ces experts-là qui nous... qui, eux, regardent également aussi... peuvent également voir un peu le... sans avoir
nécessairement les stocks mondiaux, mais ils voient un peu le niveau de consommation
ou sont à l'affût des molécules qui peuvent être utiles dans des situations de
crise comme ça.
M. Fortin : Mais est-ce que nos pratiques ont changé depuis janvier
2020, là, où l'Alberta a commencé à acheter, puis nous, tu sais, on l'a fait un
petit peu plus tard, disons, là? Alors...
M. Desharnais (Daniel) : Je ne suis
pas spécialiste de la question, mais effectivement, oui, nos pratiques ont
changé, tellement que, si je me souviens bien, pendant la pandémie, on a même
été sollicités par d'autres provinces canadiennes pour pouvoir utiliser certaines
molécules, dans nos réserves, qu'on avait en bonne quantité.
• (17 h 40) •
M. Dubé : Je veux juste aller un
petit peu plus loin. Dans les simulations qu'on s'est engagés à faire, comme
les points de suivi de la COVID, c'est s'assurer que, de temps en temps, on
fait comme si, demain matin, on avait la mauvaise nouvelle... Et ça, ça se
fait, là, c'est ça qu'on a demandé au Dr Boileau de s'assurer que, si,
demain matin, il y avait tel événement, oh, est-ce qu'on a révisé la liste
récemment, parce que ce n'est pas... c'est un peu ça qui était le problème la dernière fois. Alors, c'est sûr
que, dans l'exigence qu'on a mise en place de faire ces simulations-là, bien,
ça fait partie de ça. Ça, pour moi, c'est
très... en tout cas, une très bonne question que vous posez, mais ça fait
partie de ça.
Nos gens, depuis, je
pense... Je n'aime pas ça, nommer des noms, mais celui... Dominic Bélanger, qui
vient de signer... Cette semaine, vous avez
vu, on a fait un communiqué sur les médicaments génériques, là, puis un peu
dans le sens que M. Barrette avait commencé, avec une baisse des
coûts importante, là, Dominic était là à ce moment-là, a continué dans le même sens. C'est pas mal lui qui
regarde ça avec le Dr Bergeron, que vous avez regardé après-midi...
que vous avez vu au début de l'après-midi. C'est vraiment ces gens-là, là, qui
s'occupent, suite à la commande de Santé
publique, là, eux autres, de dire : J'ai-tu toute cette capacité-là de
médicaments?, et, au besoin, de faire des ententes, et là l'entente
canadienne qu'il a faite est assez importante. Ça fait qu'on est chanceux
d'avoir quelqu'un comme Dominic Bélanger puis son équipe, là. On est beaucoup,
disons, mieux préparés, je dirais, qu'on était la dernière fois, je pense, pour
dire le moindre.
M. Desharnais (Daniel) : On me
confirme qu'effectivement on a pu fournir... On a pu soutenir d'autres provinces canadiennes qui avaient de besoin des
molécules à cause de la constitution de cette réserve-là. Donc, on vient
donner des assises légales dans le projet de loi pour officialiser la
constitution de cette réserve.
M. Fortin : Ça va, pour l'instant, pour moi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : M. le
député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien, cette
affaire-là a pas mal de bon sens, là. Je pense qu'on n'a même jamais été si proches, là... Si j'étais snoreau, je ferais un
amendement pour instituer Pharma Québec. Là, on est quasiment rendus là.
On est quasiment rendus là, on chemine. On chemine. Votre comité d'experts, là,
qu'on pourrait appeler le comité de vigie aussi... En fait, c'est peut-être
deux affaires. Le comité d'experts, c'est peut-être plus pour le contenu de
votre réserve, mais vous avez parlé de simulation. Donc, ça, c'est comme un
comité de vigie qui fait des simulations sur... à quelle fréquence?
M. Dubé : Oh! je ne le sais pas. Je
ne sais pas si on a fait une ou deux fois... Ça, je ne pourrais pas vous dire
la fréquence qu'on a faite, mais je vais m'informer parce que je ne le sais
pas. Je vais être très honnête avec vous.
M.
Marissal : C'est par curiosité, en fait, mais... et aussi,
pour le suivi de ce projet de loi, vous vous entourez d'experts pour la première constitution de la
réserve ou vous voyez ça sur une base annuelle, bisannuelle? Comment vous...
Évidemment, s'il y a une crise, il y a une crise, puis là il n'y a plus rien
qui tient, là, mais...
M. Dubé : Daniel, peux-tu... Je
pense qu'entre autres le fait que l'INESSS soit là, hein, l'institut
national... en partant, c'est des gens pour
qui c'est une des plus grandes préoccupations, avec ce qu'on vient de vivre,
justement, pendant trois ans, mais je dirais que... Je ne sais pas si je
peux ajouter d'autres choses, mais je suis assez... Daniel, peut-être...
M. Desharnais (Daniel) : C'est assez
en continu. C'est assez en continu qu'il y a une interaction avec nos experts puis la direction du médicament du
ministère sur ces questions-là, notamment, au niveau des volumes qu'on a de
besoin ou des tendances qu'il pourrait y avoir sur des molécules. Tu sais, on
parle de la pandémie, mais il pourrait peut-être y avoir une pénurie, dans un
pays qui est producteur de médicaments, de certains produits, qui ferait en sorte qu'on serait obligés d'agir puis de trouver
une autre molécule qui vient substituer. C'est déjà arrivé dans le passé aussi.
Donc, c'est assez en continu que ce genre de choses là se font.
M. Marissal : O.K., dernière chose,
c'est peut-être dans votre intention, là, mais, si, dans votre comité
d'experts, il n'y a pas de spécialiste en changements climatiques, je vous
encourage fortement à en mettre un ou deux parce que, bon, je pense qu'on en a
eu cet été de façon dramatique, mais on va le voir au fil des... Je vous ai entendu
parler de ça dans une entrevue à la radio, aussi, récemment et je pense que ça
doit devenir une des préoccupations très, très profondes parce que...
M. Dubé : ...je ne le sais pas s'il
y en a un, mais vous avez raison, entre autres, pour les masques, la fumée, on
l'a vu cet été à Montréal, ça a été assez problématique.
M. Marissal : Bien, il y a toute une
chaîne de changements qui sont en train de...
M. Dubé : C'est un très, très bon
point. Je ne peux pas vous dire, si, dans les experts... mais ça serait assez facile de faire cette suggestion-là, parce qu'on
n'est pas juste dans la pandémie, on est dans des événements climatiques,
c'est sûr.
M. Marissal : Exact.
M. Dubé : Très bon point. On va en
prendre bonne note.
M. Marissal : Merci. C'est tout.
La Présidente (Mme
Schmaltz) : C'est tout?
M. Marissal : Oui.
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait. Il n'y a plus d'autre intervention?
Parfait. Alors, est-ce... Oui, allez-y.
M. Fortin : Là, ici, c'est large, là, la réserve stratégique, là, c'est
des médicaments, c'est des fournitures. Donc
là, on passe... puis, des médicaments, il y en a un puis un autre, là. Il y en
a plusieurs puis il y en a qui coûtent cher, puis ça expire, hein, ça
vient à expiration. Donc, à un moment donné, il faut les changer aussi, comme
les masques ou les autres systèmes aussi, là.
Donc, je vous pose la question juste comme ça,
là, puis vous n'avez peut-être pas la réponse tout de suite, si vous voulez la donner tard, tant mieux, mais moi,
je suis curieux de savoir ça représente quoi... La valeur de la réserve
stratégique de fournitures puis de médicaments, là, ça vaut combien, cette
affaire-là? Parce que...
M. Dubé : En dollars?
M. Fortin : Oui. Ça doit être gros, là, puis j'aimerais juste ça avoir
une idée de l'ordre de grandeur puis...
M. Dubé : On va aller le chercher,
oui.
M.
Fortin : ...parce que, comme vous l'avez dit tantôt... je
pense, c'était M. Desharnais... disait, là, il y a beaucoup des pays
producteurs qui, peut-être, sont... puis ça, c'est notre interprétation, mais
ils sont peut-être plus instables que d'autres,
là. Les médicaments génériques, ça vient de la Chine, ça vient de l'Inde, ça
vient d'ailleurs. Donc, j'imagine que notre réserve stratégique n'est
pas minimale non plus, là.
M. Dubé : C'est une bonne question.
Puis l'avantage qu'on a... Vous allez voir, avec la consolidation de nos CISSS et de nos CIUSSS, un des avantages qu'on va
pouvoir faire, c'est peut-être qu'on n'est pas obligés de les avoir partout, mais de les avoir peut-être à un ou deux
endroits, mais qu'ils s'assurent... Ça fait que ça, des fois, ça peut nous
permettre de... On l'a vu, là, durant la pandémie, on a commencé à faire ça.
Ça fait que je veux juste vous dire... Je
voudrais voir comment, dans notre planification des achats du groupe, on a tenu
compte de ça, parce qu'au début c'était... rappelez-vous, c'était chacun des
CISSS et des CIUSSS qui avait sa réserve
puis c'est ça qui faisait qu'à un moment donné peut-être qu'en Abitibi il n'y
en avait pas besoin au début de la pandémie puis... mais je vais vous trouver
l'information, O.K.? Je vais vous trouver l'information pour vous donner
un ordre de grandeur. Je ne sais pas si ce sera demain, mais je vais vous la
trouver rapidement.
M. Fortin : Non, non, il n'y a pas de presse, O.K.
M. Dubé : Est-ce que tu t'en
occupes, Daniel, de demander au docteur...
La
Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce qu'on a d'autres interventions? Non? Est-ce
que l'amendement 66.10 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, l'amendement est adopté. Donc, l'article 66.10 est adopté.
M. Dubé : Merci beaucoup, Me Côté. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
article 67.
M. Dubé : Bon, et je vous rappelle
que 67... Dans les amendements qu'on a déposés hier, il y a un article dans...
un amendement qui se rapportait à 67. C'est bon? Oui.
Remplacer l'article 67 du projet de loi par le
suivant :
«Le comité national des usagers que doit former
Santé Québec est composé des membres suivants :
«1° au
moins trois personnes désignées par et parmi les membres des comités des
usagers [des utilisateurs] des établissements publics et privés;
«2° trois personnes désignées par le
conseil d'administration de Santé Québec à partir d'une liste de noms fournie
par [des] organismes représentatifs des membres des comités des usagers, qu'il
identifie;
3° une
personne qui exerce des responsabilités de direction sous l'autorité immédiate
du président et chef de la direction désignée par le conseil
d'administration.
«Le mandat des membres désignés en application
des paragraphes 1° et 2° du premier alinéa est d'au plus quatre ans et ne peut
être renouvelé consécutivement qu'une fois.
«À
l'expiration de leur mandat, les membres demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés ou nommés [à] nouveau.»
Commentaire : Cet
amendement propose le remplacement de l'article 67 du projet de loi afin de
préciser la composition du comité national
des usagers, de restreindre ou de retirer le pouvoir du conseil
d'administration de nommer certains
membres de ce comité, à l'avantage des comités des usagers. Cet amendement
permet également que le mandat d'un membre du comité national soit
inférieur à quatre ans, mais limite... à un renouvellement.
Bon, maintenant, je vais aller lire 67.1. Est-ce
que j'en...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
avez lu l'amendement, je crois.
M. Dubé : Ah! j'ai lu l'amendement.
O.K., donc, ça, c'est la version qu'on a déposée hier, mais je n'ai pas lu
l'amendement. Je n'ai pas lu 67.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Non,
l'article, non, non.
M. Dubé : Ça m'apprendra de travailler
avec deux iPad, excusez-moi. Peux-tu juste me montrer qu'est-ce que... Bien, en
fait, peut-être qu'on pourrait montrer...
M.
Fortin : M. le ministre, là, pour simplifier les affaires, moi, je n'ai pas de problème que
vous ne lisiez pas 67. Vous proposez de le remplacer. Alors, je n'ai pas
de...
M. Dubé : Oui, bien, en fait, il
était beaucoup plus simple, là.
M. Fortin : Oui, c'est ça.
M.
Dubé : Je m'excuse de cette erreur-là, mais je n'avais
pas... mais vous me facilitez la tâche parce que c'est... On va pouvoir
discuter tel que... pas amendé, tel que présenté.
M. Fortin : Oui, moi, ça me va, Mme la Présidente.
• (17 h 50) •
M.
Dubé : O.K., bien, je l'apprécie. Merci beaucoup. Puis là
je vais regarder celui-là. C'est parce que, dans le document qu'on a en
ce moment, là, qu'on a partagé avec vous, la liasse des amendements n'est pas
incluse. Ça fait qu'il faudrait... En tout cas, je regarderai ça avec eux,
qu'est-ce qu'on peut faire. O.K., excusez-moi.
M.
Fortin : Sur les comités des usagers... Puis là je vais...
Si vous me permettez 30 secondes, là, je vais sortir de l'amendement à l'article 67 pour parler des
comités d'usagers, parce que c'était une des quatre grandes préoccupations
qu'on... ou demandes qu'on avait pour vous,
là, quand on s'est exprimé lundi à l'entrée ou à notre retour à Québec, là, les
comités des usagers de façon générale. Puis on nous a présenté, tantôt, dans la
pause qu'on a eue à 14 heures, là, les amendements
que vous avez présentés de façon générale sur... tant ceux-ci, là, pour le
comité national des usagers, que pour des comités...
M. Dubé : Régionaux.
M. Fortin : ...qui ne sont plus appelés des sous-comités, là, mais des
comités régionaux, et peut-être locaux, verra-t-on.
Je vous le dis tout de suite, M. le ministre, avant que vous le lisiez dans le
journal demain, là, ça ne satisfait pas
à nos demandes, parce que ce que vous avez proposé pour des comités... appelons
ça d'installation, là, c'est qu'ils puissent... En fait, vous remplacez
le «peut» par un «doit», mais la seule obligation, c'est par région, là,
disons, par région sanitaire, je prends une
région comme la mienne, l'Outaouais, ou l'Estrie, ou ailleurs, c'est d'avoir
des comités locaux. Mais est-ce qu'il va y avoir un comité local d'usagers à
l'hôpital de Shawville? Je n'en ai aucune garantie avec ce que vous
proposez, là, dans le projet de loi. Il faut qu'il y en ait, en quelque part,
en Outaouais, mais ça veut dire qu'on pourrait très bien choisir d'avoir un
comité pour l'Hôpital de Hull, un comité pour l'Hôpital de Gatineau, puis
«that's it». Ce n'est pas l'objectif que l'on visait. Ce n'est pas ce qu'on
voulait. Je sais qu'on va y revenir.
M. Dubé : Là, vous parlez des
comités régionaux. Vous ne parlez pas de 67.
M. Fortin : Oui, on va y revenir au 140, mais je veux vous le dire tout
de suite avant que vous le lisiez dans le
journal, là, ce n'est pas ce à quoi on s'attendait, puis je pense qu'on... Les
comités d'usagers locaux par installation, là, pour nous, ils ont une
valeur importante aux yeux des usagers.
M.
Dubé : Non, mais j'apprécie que vous nous avertissiez,
mais ça, c'est votre rôle, de les... Des fois, nous aussi, on va dans les journaux à d'autres moments, ça
fait que je ne vous reprocherai pas ça. Merci de nous informer, mais je
pense qu'on discutera 140 en temps et lieu.
M. Fortin : Oui, c'est ça, oui, oui.
M. Dubé : Non, je ne ferai pas de
commentaire.
M.
Fortin : Alors, sur le comité national des
usagers, là... Puis je vous avoue que, par rapport à la première version de 67, là, qui était beaucoup plus
générique, je pense que c'est bien. C'est bien, ce que vous proposez,
c'est-à-dire d'au moins nommer qui va faire partie de ce comité-là.
C'est une bonne affaire.
Maintenant, j'aimerais que vous nous expliquiez
comment vous êtes arrivé là. Entre autres, pourquoi avoir une personne qui exerce des responsabilités de
direction sous l'autorité immédiate du P.D.G. à l'intérieur d'un comité d'usagers? Pourquoi vous sentez le besoin, là,
d'avoir un représentant du P.D.G. au sein du comité d'usagers lui-même?
M.
Dubé : Daniel, peux-tu commencer avec ça, parce que vous
avez passé pas mal de temps, là... Vas-y donc, s'il vous plaît.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, pour nous, c'était une manière d'assurer un lien constant avec le comité national d'usagers, donc, que la haute
direction de Santé Québec puisse avoir un lien constant avec ces gens-là
qui sont chargés de représenter la question des usagers.
M. Fortin : Oui. Moi, je vous avoue que je n'ai pas de problème à ce
qu'il y ait un lien... pas sûr que cette personne-là
devrait être dans le comité. Je ne suis pas sûr que ça devrait être une
personne qui a une voix comme tous les
autres, là, à l'intérieur du comité, comme tous les usagers. Un comité
d'usagers, pour nous, c'est composé d'usagers. Alors, d'avoir cette personne-là
à l'intérieur... Puis je comprends qu'elle peut entendre tous les... toutes les
délibérations, mais, encore là, il y
a des mécanismes pour s'assurer que ce soit rapporté correctement, là, ce qui
est dit, ce qui est entendu par le comité des usagers. Je ne suis pas sûr... Il
y a un risque, disons, d'avoir une personne directement nommée par... ou
représentante, là, du P.D.G., à l'intérieur du comité. Là, vous avez... Oui,
oui, allez-y, si vous voulez.
M. Dubé : ...commente là-dessus,
parce que je vois l'heure qui passe, puis ça serait peut-être bon qu'on réfléchisse à ça d'ici demain matin. Il y a un
risque, puis vous êtes... Vous dites : Il y a un risque de peut-être...
que les gens ne soient pas à l'aise d'en parler. Je pense... C'est-tu un
peu ça que vous voulez dire?
M. Fortin : Il y a un risque que les gens ne soient pas à l'aise d'être
aussi, disons, clairs qu'ils pourraient l'être.
Il y a un risque que cette personne-là tente de diriger la conversation d'une
façon ou d'une autre, et c'est pour ça que je vous dis : Un comité
d'usagers, là, pour nous, ça devrait être des usagers. S'il y a une fonction de
rapporteur, ça, on peut comprendre, mais là ce n'est pas identifié que cette
personne-là est là juste pour faire le lien, là.
M. Dubé : Mais je pense, Daniel...
oui, il y a un risque, mais des avantages aussi.
M. Fortin : Peut-être.
M. Dubé : Alors, j'aimerais
peut-être ça que Daniel en parle, parce qu'il faut... Il a fallu, quand on a
pris cette décision-là... Puis j'apprécie que vous l'appréciez qu'on la
discute. Daniel, vas-y donc parce que...
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je
vais vérifier avec les membres de mon équipe, parce qu'il y a eu des discussions avec les représentants des
regroupements qui représentent les usagers, savoir si c'était une demande
formelle de leur part, premièrement. Mais, par expérience, pour être un des
interlocuteurs, au ministère, de ces regroupements-là, il y a souvent
des reproches du manque de continuité dans les relations entre les autorités et
les comités, et, pour nous, c'était une
manière de s'assurer de la continuité. Ce n'est pas d'influencer la discussion
comme telle, c'est de s'assurer qu'on n'est pas dans une mécanique,
justement, où est-ce qu'il y a une coupure qui se fait dans les relations. On assure la continuité de la relation avec les
usagers. Donc, ça nous permet d'avoir, bien, comme je le mentionne, une relation
en continu avec les représentants des comités d'usagers.
M.
Fortin : Au deuxième paragraphe, hein, vous avez... c'est
ça, bien, O.K., ça, c'est une des sept personnes, là, qui forment le
comité que vous avez choisi. Vous avez trois personnes désignées par le
conseil d'administration de Santé Québec à
partir d'une liste de noms fournie par les organismes représentatifs. Est-ce
que vous pouvez les nommer, ces
organismes-là, desquels vous voulez aller puiser ces noms, là, juste pour
s'assurer qu'on a bel et bien tout le monde, qu'on n'en oublie pas?
M.
Desharnais (Daniel) : Oui, là, je veux juste être sûr de ne pas... c'est
le RPCU, le regroupement... voyons, là, j'ai un blanc...
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : ...provincial
des comités d'usagers, il y a le CPM, le conseil de la protection des malades,
et l'alliance... excusez, j'ai un... l'Alliance des patients pour la santé. Je
suis désolé, j'ai...
M.
Fortin : O.K., et ça, donc, les organismes vous donneraient
chacun une liste, j'imagine, puis vous allez puiser... Il y en a trois. Donc, il y a trois organisations.
À trois personnes représentantes, donc, j'imagine, vous allez en prendre
une de chaque.
M. Desharnais
(Daniel) : Possiblement.
M. Fortin : Possiblement? Pourquoi possiblement? Pourquoi ne pas
s'engager à en prendre une de chaque?
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, ce n'est pas écrit dans la loi, mais,
vraisemblablement, s'il y a trois personnes qui... puis, suite à la
consultation de ces trois regroupements, bien, si les personnes se qualifient,
je veux dire, oui, c'est une éventualité que ça soit les trois personnes
qui représentent les regroupements.
M.
Fortin : O.K., mais ça pourrait aussi être trois personnes
qui viennent du RPCU puis qu'il n'y en aurait pas du conseil de
protection des malades ou de l'APS.
M.
Desharnais (Daniel) : Ça me surprendrait que ça arrive. J'imagine que le
conseil de la protection des malades serait très vocal sur cette
question.
M.
Fortin : Comme ils le sont aujourd'hui dans le journal
aussi, mais ça, ça leur appartient. O.K., puis l'autre partie, c'est les trois
personnes désignées par et parmi les membres des comités des usagers. Alors là,
les comités des usagers régionaux ou d'établissement se rencontreraient
pour choisir trois personnes. Donc, il y aurait une espèce de concertation faite à l'intérieur des comités des
usagers d'établissement pour qu'eux choisissent trois personnes. C'est ça? Puis
là Santé Québec ou le ministre n'a pas son mot à dire là-dessus, là, c'est
trois personnes choisies juste par eux autres.
M. Desharnais (Daniel) : C'est une
liste... Là, je suis désolé, mais, je pense, c'est une liste qui est fournie...
oui, effectivement, c'est une liste qui est
fournie au conseil d'administration. Je pense, ils sont désignés par... par les
comités, excusez, oui, excusez. Ils
sont désignés par les comités. Le ministre n'a... effectivement, comme vous
dites, le ministre n'a pas son mot à dire, c'est les comités.
M. Fortin : O.K., je m'arrête là pour l'instant. Je suis certain que
les collègues ont autre chose à ajouter.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
resterait 10 secondes.
Des voix : ...
M.
Arseneau : Non, mais question pour réponse demain :
Quelle sera la mécanique pour, justement, la nomination de ces trois
personnes?
La Présidente (Mme Schmaltz) : On
pourrait...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
ça, parfait. Alors, je vous remercie de votre collaboration.
Alors, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux à demain, le 24 août, à 9 h 30.
(Fin de la séance à 18 heures)