(Neuf
heures trente-trois minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: Bon
matin à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la santé et des services sociaux ouverte. Je vous souhaite la bienvenue et
je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi
visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, Mme Abou-Khalil (Fabre)
est remplacée par Mme Picard (Soulanges); Mme Blouin
(Bonaventure) est remplacée par Mme Gendron (Châteauguay); Mme Dorismond
(Marie-Victorin) est remplacée par Mme Tremblay (Hull); Mme Lachance
(Bellechasse) est remplacée par M. Lemay (Masson); et Mme Poulet
(Laporte) est remplacée par M. St-Louis (Joliette).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier soir, nous venions de
suspendre l'étude de l'article 145 ainsi que celle d'un amendement le visant.
Nous serions donc
rendus à l'étude de l'article 146 pour lequel M. le ministre aurait un
amendement. Alors, M. le ministre.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Mais on n'avait pas lu le
146.
M. Dubé : Non
plus?
Le Président (M.
Provençal)
: Non.
M. Dubé : Bon,
bien, on va commencer par 146, puis je vais... Excusez-moi, là, vous êtes trop
vite pour moi ce matin, M. le Président.
Des voix :
...
M. Dubé :
Alors, l'article 146 se lit comme suit : «Le comité des usagers d'un
établissement se compose d'au moins cinq
membres élus par tous les usagers de l'établissement et d'un représentant désigné
par et parmi chacun des comités de résidents.
«Tout comité des
résidents se compose d'au moins trois membres élus par les résidents.»
Le commentaire :
Cet article prévoit qu'un comité des usagers est minimalement composé de
cinq membres qui sont élus par les usagers et d'un représentant désigné
par et parmi chacun des comités de résidents.
Il
prévoit, à son deuxième alinéa, qu'un comité de résidents est minimalement
composé de trois membres élus.
Et, si vous
permettez, M. le Président, j'irais tout de suite à l'amendement qui...
Le Président (M.
Provençal)
: On va le
projeter à l'écran...
M. Dubé : Oui,
merci.
Le Président (M.
Provençal)
: ...s'il
vous plaît. Merci.
M. Dubé : Alors,
l'amendement de l'article 146 se lit comme suit : Remplacer, dans le
premier alinéa de l'article 146 du projet de loi, «cinq» par «sept».
C'est-à-dire
que cet amendement vise à augmenter le nombre minimal de membres d'un comité
des usagers de cinq à sept membres et... Voilà. Je n'ai pas
vraiment d'autre chose à rajouter.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des
interventions concernant l'amendement? Oui, allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui, merci. Merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. Donc, sur l'amendement proposé par le ministre, j'aimerais juste savoir, de un, cinq,
il avait pris ça où et, sept, il a pris ça où. Non, mais on ne passera pas
par... tu sais, pas besoin de préambule, on essaie de sauver du temps.
M. Dubé : Oui,
oui.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre.
M. Dubé : Je
pense que c'est de regarder le nombre, je dirais, optimal qu'on avait dans nos
comités, qui était aux alentours de cinq,
parce que ce n'est pas parfait. Mais avec les discussions qu'il y a eu avec les
usagers, on trouvait que c'était...
en tout cas, une des raisons que je me souvienne, là, c'était d'avoir sept pour
être capable des fois d'avoir le quorum plus facilement. Alors donc, c'est un
peu, sans le... on peut dire qu'il est minimalement de cinq ou de sept, mais
la décision, quel est le quorum qui satisfait, des fois, bien, c'est plus
facile avec sept qu'avec cinq. Ça fait que je résumerais ça comme ça. Ce n'est
pas plus scientifique que ça.
M.
Fortin : Non, ça va. Donc, sept, c'est, si
je comprends bien, là, l'article, sept, c'est le nombre total.
M. Dubé : C'est
le nombre total.
M.
Fortin : O.K., d'au moins sept membres
élus par tous les usagers de l'établissement.
M. Dubé : Puis,
quand il y aura les règles qui vont être établies, là, rappelez-vous, on a
eu... comité national des usagers qui va
faire les règles pour les comités d'usagers d'établissement, mais il y aura de
dire que, je ne sais pas, le quorum,
minimum trois ou quatre personnes ou quelque chose comme ça, là, c'est un petit
peu ce que j'ai en tête, là.
M. Fortin : Bien,
en fait, il doit y avoir au moins huit personnes, si je comprends bien,
parce qu'il doit y avoir au moins sept membres élus et un membre
désigné par et parmi les comités des résidents. C'est ça? Donc...
M. Dubé : Oui. Puis peut-être que... s'il y a
un commentaire, Daniel, mais à date, c'est correct, ce que j'ai dit, là?
M. Desharnais (Daniel) :
Oui, oui.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais,
allez-y.
M. Desharnais
(Daniel) : Est-ce qu'il faut que je me renomme? Oui?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Desharnais
(Daniel) : Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la
coordination réseau et ministérielle et aux affaires institutionnelles.
Le
nombre de cinq membres était prévu à la LSSSS, donc à l'article 209
de la LSSSS. Et l'augmentation à sept, notamment
avec qu'est-ce que le ministre a mentionné, venait aussi avec les nouvelles
orientations, là, qu'on se donnait dans
le p.l. n° 15, donc l'augmentation du nombre, et pour aussi
augmenter, là, l'importance puis le soutien du travail des comités d'usagers.
M. Fortin : O.K.
Mais à sept... puis là je veux juste qu'on se comprenne, ce que ça veut dire,
là. Moi, je prends l'exemple dans ma région, je pense, j'y vais de mémoire,
mais il y a un, deux, trois, quatre, cinq, six, je pense, je pense, je
n'en oublie pas là, mais il y a six centres hospitaliers juste dans une
région. Alors, à sept, est-ce qu'on s'assure d'avoir
une représentativité quand même régionale à travers le comité des usagers? Là,
je pense à des régions qui ont quand même une vaste superficie,
plusieurs MRC, etc., donc...
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Dubé : Daniel,
on parle d'un minimum ici.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, c'est ça, c'est ce
que j'allais préciser, c'est au moins sept, et, oui, effectivement, il
faut s'assurer que... il faut s'assurer que ça corresponde, là, au territoire
sur lequel le comité agit, là.
M. Fortin : O.K.
Mais ça, ce n'est pas inclus, la question territoriale n'est pas spécifiquement
indiquée, là. C'est un peu une espèce
de directive que vous donnez aux comités des usagers ou un conseil, disons, là,
que vous leur donnez.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, ce
n'est pas spécifiquement... ce n'est pas spécifiquement mentionné, mais comme c'est désigné, c'est des membres désignés
par les représentants des usagers, donc c'est sûr que, dans la désignation,
c'est sûr que ça pourrait être mis dans le règlement
interne ou dans... ça pourrait être une recommandation du comité national de
mentionner qu'il y a représentativité territoriale.
• (9 h 40) •
M. Fortin : O.K. Puis juste pour avoir eu certains échanges, là, avec
des groupes d'usagers, entre autres, la deuxième partie, là, «et d'un
représentant désigné par et parmi chacun des comités des résidents», puis là je
comprends que je suis dans le point principal plutôt que l'amendement, là, mais
je pense qu'il y avait peut-être un flou,
là, c'est bien un représentant des comités des résidents. Ce n'est pas un
représentant par comité des résidents, là, c'est bien un seul
représentant de l'ensemble des comités des résidents.
M. Desharnais (Daniel) : Je vais
juste relire le libellé, là. Oui, exactement, oui, exactement, c'est ça.
M.
Fortin : Mais c'est... mais le «au moins», il s'applique
aussi à un représentant. Il peut y en avoir plus. Donc, quand on dit : Au moins sept membres
élus par tous les usagers, est-ce que c'est aussi au moins un représentant ou c'est uniquement un représentant des comités des résidents?
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais?
M. Desharnais (Daniel) : Pardon?
M. Fortin : Parce que, quand je lis la phrase, là : «Le comité des
usagers d'un établissement se compose d'au moins cinq membres — ou
sept membres — élus
par tous les usagers [...] et [un] représentant», le «au moins», il s'applique
uniquement au «sept» et non au «un», donc, le «un représentant désigné par les
comités des résidents», c'est un seul, il ne peut pas y en avoir... ce n'est
pas «au moins un».
M. Desharnais (Daniel) : Exact.
M. Fortin : O.K. Donc...
M. Dubé : Est-ce que je peux juste
vérifier que notre...
M.
Fortin : Oui, oui. Parce qu'il y avait... en parlant à
certains des groupes d'usagers, eux n'étaient pas certains si c'était un
ou plus, là.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. Alors, oui, effectivement, ce serait un représentant. Voilà.
M.
Fortin : Ça va pour l'instant. Je vais peut-être revenir si
mes collègues ont des questions, là, mais ça va pour l'instant, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Bien, merci et bonjour, M. le Président. Bonjour
aux collègues. Oui, ça part fort, on est en train de terminer quelque chose,
là, pour la réunion qui a lieu dans 18 minutes, avec les comités des
usagers. Je ne sais pas s'ils nous écoutent en se rendant à la réunion.
J'ai une question de logique législative. Pourquoi nous fallait-il 145, qui dit
que c'est le règlement intérieur, puis que 146 dit que c'est nous qui
déterminons?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, bon, là, évidemment, 145, c'est sous réserve des
amendements qui pourraient lui être apportés, là, mais pour répondre à la
question, c'est que 146, comme ça a été expliqué,
c'est le minimum. Alors, le nombre fixe ou le nombre qui sera dans les faits celui
de... le nombre de membres qui sera
celui du comité d'usagers va être déterminé conformément à 145. Donc, 145
dit : Il y a le règlement intérieur qui détermine c'est quoi, la
composition, mais le minimum, c'est ce qui est prévu à 146.
M. Marissal : Normalement, il y a
combien d'usagers dans un comité, grosso modo, là, en moyenne?
M. Dubé : Est-ce que vous me parlez
d'un comité d'établissement ou d'un comité...
M. Marissal : Ah! peu importe, ça
doit se ressembler, là.
M. Dubé : Bien, en ce moment, la
LSSSS dit cinq. La LSSSS dit cinq en ce moment.
M.
Marissal : O.K. 145 m'apparaît, vais-je le dire, superfétatoire, en ce
sens que, dans le fond, c'est la loi qui
détermine, là, c'est... Santé Québec n'aura pas beaucoup de marge de manoeuvre,
là. Ce n'est pas grave, à la fin, on arrive quand même à augmenter le nombre
sur le comité, là, je pense, c'était ça, le but, mais je ne vois pas pourquoi on
avait 145.
M. Dubé : Bien, c'est parce que... Je veux juste faire une
précision, là : même si on l'épurait, il fait quand même partie du
processus de Santé Québec, vous me suivez? Là, le processus qui dit qu'il y a
un... comme on a fait hier, là, il y a des
comités par installation, il y a des comités d'usagers par établissement, puis
on va jusqu'au comité national. Bien, je pense que c'est important que
la référence soit là, à Santé Québec, dans ce processus-là.
M. Marissal :
Je comprends bien. O.K.
M. Dubé : Parfait.
M. Marissal :
Mais étant donné qu'on a 145 puis
qu'on vit avec, 146 s'applique aux comités et aux sous-comités? Parce que la nuance qu'il y a, là, avec 145, c'est
qu'il y a des sous-comités possibles de créés. Il ne faudrait pas qu'on se
retrouve dans une zone grise où, bien, ce n'est pas sous-comité,
nécessairement.
M. Dubé : Ici, très bonne question, parce qu'on ne fait plus
référence à sous-comité, d'accord? On a clarifié...
M. Marissal :
On l'a amendé pour «d'autres comités».
M. Dubé : ...pour «d'autres comités», vous avez raison, mais
je veux juste le préciser. Ici, dans 146, M. le député, on est dans le comité
des usagers d'un établissement, ça va? Alors, c'est pour ça que la règle
s'applique. Maintenant, à cause de ce
qu'on s'apprête à voter à 145, bien, le comité des usagers, qui n'est pas un
comité des établissements, va avoir aussi ses règles qui vont suivre,
là, par la suite. C'est bon?
M. Marissal :
146.
M. Dubé : Oui.
C'est bon. Ça va?
M. Marissal :
Oui. Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député des Îles.
M. Arseneau :
Oui. Bonjour, tout le monde. Une question comme ça : Si
l'article 146 décrit le minimum auquel doit se soumettre Santé Québec dans
la création des comités des usagers, quels seraient les autres éléments de
composition que Santé Québec pourrait déterminer dans son règlement intérieur?
Est-ce qu'on pourrait, par exemple, créer
des catégories, je ne sais pas, la représentation hommes-femmes, des... une
catégorie sur les territoires représentés, les... je ne sais pas, d'autres caractéristiques qu'on voudrait aller
chercher chez des usagers, outre le fait qu'ils soient élus par tous les
usagers?
M. Dubé :
...de garder cette très bonne question là quand on va faire 149, parce qu'à
chaque fois que vous me demandez :
Qu'est-ce que c'est, le rôle du comité des usagers... Puis vous voyez qu'à 149
on regarde les fonctions. Si, à ce moment-là, vous avez ce
questionnement-là, moi, je le garderais pour là, pour s'assurer qu'on a les
bonnes personnes pour être capable de répondre aux fonctions du comité
d'usagers d'un établissement. Ça va?
M. Arseneau :
Mais, moi, je n'abordais pas
tellement la fonction, mais plutôt... outre le nombre, qui est décrit à
146, quels sont les autres éléments de composition que le règlement intérieur
pourrait aborder?
M. Dubé : Bien, c'est pour ça que... Je me suis mal
expliqué. Je recommence. Avant de trouver les personnes, j'aime mieux
savoir qu'est-ce qu'on fait, c'est quoi, le rôle. Je dis que le rôle, les
fonctions, si je prends la même terminologie,
est à 149. Ça fait que je pense que, quand on va faire l'énumération du rôle,
mais là, si vous me reposez la même question, bien, je vais dire :
Est-ce qu'on a besoin de préciser quelque chose dans le règlement? Peut-être
que oui, mais on n'est pas au règlement ici. Mais je vous demanderais d'être
patient jusqu'à 149.
M. Arseneau :
D'accord, et, de toute façon, on va revenir à 145 éventuellement?
M. Dubé : Ah!
bien, c'est sûr, c'est certain, exactement.
M. Arseneau :
D'accord.
M. Dubé : C'est
ma suggestion, en tout cas.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement déposé par M. le ministre?
M. Fortin : Oui.
Peut-être un suivi de ce que le collègue de Rosemont demandait par rapport à ce
qui était appelé les sous-comités, là, mais,
disons, les autres comités, comme vous les appelez maintenant. Indépendamment
de ce qui est adopté à 145 ou ce qui
est approuvé ou pas approuvé, peu importe, par la rencontre de 10 heures,
la possibilité demeure, dans le 145 initialement présenté dans le projet
de loi, la possibilité, je dis bien, d'avoir ces fameux sous-comités-là, mais
on n'a pas les règles de fonctionnement dans le projet de loi, là, des
sous-comités. Donc, quand vous dites : Ça va nécessairement venir plus
tard, selon ce qui sera décidé à 10 heures, est-ce qu'ici, au 146, est-ce
qu'on n'a pas besoin d'un amendement qui vient quand même préciser comment
fonctionnent les autres comités ou est-ce que ça, on laisse ça à la...
M. Dubé : Daniel,
parce qu'on en a rediscuté, là, vas-y donc pour, peut-être, faire le sommaire.
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, en fait, à mon sens, il n'y a pas besoin d'avoir de précision,
parce qu'on va se retrouver dans la même
situation qu'en 2015 où est-ce qu'il n'y n'avait pas plus de précisions non
plus, tant au niveau de la composition que du rôle comme tel. Au niveau
administratif, par contre, c'est sûr que le comité d'établissement n'a pas tout
à fait le même rôle qu'un comité de l'installation, si on peut dire, là, mais
ça se précise sur le terrain. Puis là je
vous rappelle également qu'il y a un comité national qui va venir soutenir
aussi le travail des comités d'usagers locaux. Donc, tout ça va pouvoir... ils
vont pouvoir assurer la synergie. Puis, si on va plus loin, avec le mode de
nomination, là, c'est vraiment les usagers, là, qui vont déterminer pas mal
leur modèle de fonctionnement, là.
M.
Fortin : O.K. En fait, à la base, je pense
que c'est correct de laisser une certaine latitude, là, disons, mais, en fait,
je pense que c'est une bonne chose.
M. Dubé : J'ai
peut-être une suggestion à vous faire, parce qu'on en a parlé, ça, suite...
hier, là, qu'on a eu une belle avancée avec
le début de la discussion sur les comités d'usagers. Je pourrais simplifier en
disant que, pour moi, quand on va regarder 149, auquel je référais au député
tout à l'heure, vous allez voir que, selon moi, puis on en discutera tantôt,
la fonction d'un comité national des usagers... pardon, un comité des usagers
au niveau d'établissement est sensiblement la même que celle d'un comité
d'installation.
• (9 h 50) •
Parce
que, dans le fond, c'était ça qui était notre objectif aujourd'hui, c'est
s'assurer que, quand on discutera 149... On s'est même dit : Est-ce que le comité des usagers d'un
établissement peut déléguer tel travail au comité d'installation? On
n'est pas fermé à ça, donc... Mais, je vous dirais, quand vous regardez... puis
c'est pour ça que je me permets de dire un peu le travail qu'on a fait hier
soir là-dessus, je pense que ce qui est là, là, il s'applique autant pour le
comité d'usagers d'établissement que le comité local. Mais tantôt, quand on en
parlera, si vous dites que... on voudrait avoir une précision, moi, je n'aurai pas de problème. Parce que 149 n'avait
pas été écrit dans le contexte de dire ce qu'on fait avec 1094 qu'on a
développé hier, vous vous souvenez, là. Ça fait que je ne sais pas si je
réponds à votre question, mais je pense que la piste est là, si vous
sentiez le besoin d'une précision.
Une voix :
...
M. Dubé :
Daniel, oui, peut-être.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, peut-être
juste compléter aussi avec ce que le ministre a mentionné, à la fin de 149,
il est bien spécifié que ces comités d'établissement établissent leurs règles
de fonctionnement.
M. Fortin : Juste
peut-être une dernière chose sur l'amendement comme tel, là. Hier, le... puis
je ne me souviens plus, je m'excuse, je ne me souviens plus si c'était
hors d'ondes ou en ondes, là, le ministre et son équipe nous disaient que parfois, dans certaines situations,
c'est difficile pourvoir les comités d'usagers. Là, en augmentant le nombre
minimal à sept membres, est-ce que c'est un problème?
M. Dubé : Moi,
je pense qu'il faudrait voir dans les règles de fonctionnement, de dire qu'il y
a une dérogation possible, au besoin. Vous
me suivez? Je pense que pratico-pratique, il va falloir faire ça parce que...
puis que ça ne mettrait pas le comité en défaut, là.
M.
Fortin : Bien, c'est ça, si on augmente le
nombre de membres, il ne faut pas que ça vienne torpiller le comité comme tel
non plus, là.
M. Dubé : Ça
fait que c'est pour ça, tantôt, je disais : On aurait pu dire cinq à neuf,
mais là, là, je pense qu'on rentrait dans mission impossible, surtout dans les
régions, par exemple, comme vous avez donné la vôtre en exemple. Alors, si une dérogation est possible puis elle est fixée par
règlement, il n'y a pas personne qui est en défaut. C'est ma suggestion.
M.
Fortin : O.K. Là-dessus, on peut vivre
avec le règlement. Pas tout le temps, mais là-dessus, je pense que ça peut
aller.
M. Dubé : C'est du bon
fonctionnement efficace. C'est ça.
M. Fortin : Ça va pour
l'amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 146. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci.
Maintenant, l'article 146 tel qu'amendé, est-ce qu'il y a des... Oui,
M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Bien, tantôt, on a eu...
puis c'est de ma faute, là, j'ai amené le point pendant l'amendement, j'aurais peut-être dû l'amener pendant l'article
principal, mais tantôt on nous a dit que l'interprétation, c'est qu'il y ait un
seul représentant désigné par les comités des résidents. Est-ce que vous êtes
au fait que sur des établissements en ce moment, là, il y en a, des comités qui
ont plus qu'un représentant des comités des résidents?
Une voix :
...
M. Desharnais
(Daniel) : Je ne suis pas au fait dans le détail, mais, à mon sens,
rien ne l'empêcherait. Parce qu'un minimum
de sept, il n'y a rien qui empêcherait que, dans le comité d'usagers, on puisse
avoir d'autres représentants de comités de résidents, si c'est le
souhait des gens du comité.
M.
Fortin : S'ils sont élus par l'ensemble
des usagers et non...
M. Desharnais
(Daniel) : Exact.
M.
Fortin : O.K. Mais je ne veux juste pas
qu'on vienne limiter la possibilité de ces gens-là, qui siègent déjà sur les conseils, de continuer de siéger, là. Il y
en a, des conseils aujourd'hui, qui ont plus qu'un représentant qui viennent
d'un comité de résidents, alors il ne faut
pas les empêcher de siéger. Si vous me dites : Ça peut rentrer dans les
autres... mais là il faut qu'ils se fassent élire par l'ensemble des
usagers de l'établissement.
M. Desharnais
(Daniel) : Exact.
Le Président (M. Provençal)
: ...qu'il y aura une photo
qui va être prise, et tous ceux qui étaient déjà en poste
automatiquement seront reconduits, là...
M.
Fortin : ...
Le Président (M.
Provençal)
: ...pour
les installations.
M. Fortin : Oui.
Mais là on ne parle pas des installations, là, on parle des établissements.
Parce que les comités de résidents,
eux, ils gardent leur... Oui, mais sur les établissements, il faut juste
s'assurer que tout le monde qui y siège déjà puisse continuer de siéger,
là.
M. Dubé :
On est d'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : O.K.
M. Dubé : Ça
va, Daniel?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député des Îles.
M. Arseneau :
...dans le même sens, le député
de Pontiac avait posé la question d'entrée de jeu : Pourquoi ne pas
écrire d'au moins un plutôt que d'un représentant désigné par les comités
d'usagers?
Le Président (M.
Provençal)
: Ça
désigne le minimum qui est là, là.
M.
Fortin : Non, mais je suis d'accord avec
le député des Îles, je trouve que c'est plus clair.
M. Arseneau :
C'est le plancher qu'on est en train d'établir.
M.
Dubé : Si... Moi, je vais me fier à notre expert, à nos
experts, pardon, si vous pensez qu'on peut le rajouter, puis tout le
monde est plus confortable, puis que ce n'est pas... Comment vous dites ça, M.
le député de Rosemont?
M. Marissal : Superfétatoire.
M. Dubé : Superfétatoire. À chaque
jour, on apprend. Qu'est-ce que vous en pensez, Me Paquin?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, je pense
qu'on pourrait le faire.
M. Dubé : Bon, on va le faire.
Le Président (M. Provençal)
: Parce que, de toute façon, en
prévoyant, ça donne l'obligation, mais à ce...
M. Dubé : Bien, à ce moment-là, moi,
ce que je suggère... puis là je voudrais juste être sûr que ça répond aux deux questions, et on pourrait dire tout
simplement : Et d'au moins un représentant désigné par... C'est ça,
simplement? Est-ce qu'on peut le voter comme ça pendant que vous le
préparez ou...
Des voix : ...
M. Paquin (Mathieu) : L'amendement
n'a pas encore été adopté?
Le
Président (M. Provençal)
: Oui, le premier amendement a été adopté,
qui nous faisait passer de cinq à sept. Il s'agirait simplement d'avoir un nouvel amendement qui maintenant
spécifierait au moins... d'au moins un représentant désigné, et ça
sécuriserait tout le monde. C'est vraiment dans cette optique-là, M. le député
des Îles?
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Oui, c'est ça. Parce que la façon de faire aussi,
étant donné que l'amendement premier est modifié, on pourrait simplement... il
a été adopté, ça fait que ça ne change rien, là, on va adopter simplement
le nouvel amendement ou c'est préférable de retirer le premier?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Le deuxième, hein?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, c'est ça.
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, voulez-vous qu'on fasse une petite
suspension?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre les travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 9 h 58)
(Reprise à 10 h 01)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux, s'il vous
plaît!
Une voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Non, c'est ça, pas difficile de la... ce n'est pas
difficile de devenir délinquant. Alors, on reprend nos travaux.
Suite à la
suggestion du député des Îles-de-la-Madeleine, il y a un nouvel amendement qui
est déposé à l'article 146, et je vais laisser la... M. le ministre.
M. Dubé : Allez-y, M. le député.
Allez-y.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles.
M.
Arseneau : Alors, la proposition c'est de remplacer, dans le premier
alinéa de l'article 146 du projet de loi tel qu'amendé, «et d'un» par «et
d'au moins un».
Donc,
l'article 146 se lirait ainsi : «Le comité des usagers d'un
établissement se compose d'au moins cinq membres élus par tous les usagers de l'établissement et d'au moins un
représentant désigné par et parmi chacun des comités des résidents.»
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des
interventions? Je pense que ça répond à un désir qui avait été émis. S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement déposé par le député des
Îles-de-la-Madeleine est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci.
Maintenant, au niveau de l'article 146 amendé, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Tantôt, on a parlé de la
représentativité régionale des comités d'usagers des établissements, là, pour que les différents RLS ou les différentes
régions à l'intérieur d'une région administrative ou sociosanitaire soient
représentés. Les regroupements provinciaux... pardon, le Regroupement provincial
des comités des usagers avait fait une recommandation aussi à l'effet qu'il y
ait différents services qui soient représentés, je les avais nommés, là, spécifiquement, la jeunesse, la déficience
physique, la déficience intellectuelle et TSA, santé mentale et dépendances,
l'hébergement, les hôpitaux universitaires, généraux, les services
communautaires locaux. Est-ce que, selon vous, là, c'est des choses, un peu comme la représentativité régionale, qu'on
souhaite, qu'on va tenter de faire, mais qu'on ne veut pas inscrire
directement dans la loi?
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais
(Daniel) : À mon sens, oui, parce que c'était souhaité dans les
orientations et dans les discussions qu'on avait avec eux. Donc, ce que vous
parlez, c'est des comités d'usagers ou des, comment je pourrais dire, là... des
représentants des usagers par missions, là? Oui, tout à fait.
M. Fortin : O.K.
Donc, on va tenter le plus possible, à l'intérieur des comités d'usagers,
sachant que c'est voté par des usagers eux-mêmes, là, d'avoir des
représentants de chacun de ces secteurs d'activité là, disons?
M. Desharnais
(Daniel) : C'est ce qui serait souhaité, naturellement, puisque ça
représente les activités de l'établissement.
M. Fortin : Est-ce que c'est déjà pas mal le cas dans les comités
d'usagers d'établissements, là, à tout le moins?
Puis là on parle des établissements sur des régions sociosanitaires, plus que,
par exemple, un... l'hôpital juif, là. Mais, dans ce cas-là, où tous ces
services sont disponibles et donnés par l'établissement, est-ce qu'on réussit à
avoir pas mal tout ça?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, il arrive que, dans
un établissement, il y ait un comité d'usagers par la mission. Je prends par
exemple, actuellement, le CIUSSS de la Capitale-Nationale, avec l'Institut
universitaire en santé mentale de Québec,
il y a un comité d'usagers. Il peut arriver, s'il y a plusieurs missions dans
le comité d'usagers, qu'effectivement la mission soit représentée par un
usager, effectivement. Dans la pratique, ça se voit.
M. Fortin : O.K.
Mais ce n'est pas systématique non plus, là. Si je regarde, là, un comité
d'usagers d'un établissement dans une région sociosanitaire, je n'aurais
pas nécessairement tous ces profils-là, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Ce n'est pas systématique, mais présentement, avec le
portrait, comme je l'avais mentionné hier,
qui avait été fait en 2015, c'est sûr qu'il y a des comités d'usagers ou des
comités de résidents pour les centres jeunesse... il y a plusieurs
comités dans les établissements actuels qui représentent des missions. C'est
ça.
M.
Fortin : O.K. Ça va.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions à l'article 146 amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que le 146, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Merci. 147, M. le ministre.
M. Dubé : Avec
plaisir. 147 se lit comme suit : «La majorité des membres d'un comité des
usagers doit être formée d'usagers; celle d'un comité des résidents, de
résidents.
«Lorsqu'il
est impossible de former une telle majorité, les usagers ou les résidents
peuvent élire toute autre personne de leur choix pourvu que cette personne ne
travaille pas pour Santé Québec ou n'exerce pas sa profession au sein de
l'établissement.»
Le commentaire, c'est
que cet article vise à assurer une présence significative d'usagers et de
résidents en tant que membres de leurs
comités respectifs. Pour ce faire, il prévoit que la majorité des membres d'un
comité des usagers doit être formée d'usagers, et celle d'un comité des
résidents, de résidents. Il prévoit des adaptations à cette règle lorsqu'il est
impossible de former une telle majorité.
Le Président (M.
Provençal)
: Et vous
avez un amendement, M. le ministre?
M. Dubé : Que
je vais lire immédiatement, mais je ne sais pas si... Oui, il est ici. Parfait.
Merci, Me Paquin.
Le Président (M.
Provençal)
: On va le
projeter à l'écran.
M. Dubé : Oui,
je vais attendre.
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
pouvez y aller, M. le ministre.
M. Dubé : Oui.
C'est ça, c'est la précision sur le proche aidant : «Malgré le deuxième
alinéa, une personne agissant comme proche aidant d'un usager ou d'un résident
peut être élue même si elle travaille pour Santé Québec ou exerce sa profession
au sein de l'établissement.»
Cet amendement vise à
faciliter l'élection de personnes proches aidantes au sein des comités des
usagers et des comités des résidents.
M.
Fortin : ...je comprends le sens de
l'amendement. Mais honnêtement, si un comité de résidents d'un CHSLD doit nommer la fille d'un résident, par
exemple, et qu'elle travaille comme infirmière, préposée, travailleuse sociale,
peu importe, dans l'établissement, ce n'est pas un enjeu, là, je ne pense pas
qu'il y a un parti pris qui arrive à cause de
ça, si c'est la proche aidante nommée. Mais quand on lit, par exemple, le texte
modifié de l'article 147, on a comme... on vient comme dire, le...
Puis je comprends qu'on commence avec «malgré le deuxième alinéa», mais c'est
comme si c'était exactement le contraire du deuxième alinéa. Est-ce qu'on...
Puis là j'essaie...
M. Dubé : ...de
vous entendre, là.
M.
Fortin : Ce que vous venez dire, avec
l'article 147, c'est que la majorité des comités des usagers doivent être des usagers. Puis là, ici, vous dites :
«Lorsqu'il est impossible de former une telle majorité, les usagers ou les
résidents peuvent élire toute [...] personne [...] pourvu que cette personne ne
travaille pas pour Santé Québec». Mais là, dans le troisième, vous venez
dire : Bien, ce n'est pas grave, si elle travaille pour Santé Québec...»
Alors, j'essaie de voir la distinction que vous créez. C'est la notion de
proche aidant, qui est la distinction?
M. Dubé : Oui,
c'est exactement ça.
M.
Fortin : C'est : si cette
personne-là, elle est proche aidante, là, ce n'est pas grave, là, c'est...
O.K., mais il faut qu'elle soit proche aidante, ça ne peut pas être la voisine
d'une personne qui décide de...
M. Dubé : C'est
exactement ça, l'objectif.
M.
Fortin : O.K. O.K. Ça me va. Dans ce
cas-là, si je comprends bien, là, il n'y a pas d'enjeu. Mais il faut que ce
soit une proche aidante. C'est bon.
M. Dubé : Simple.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des
interventions sur cet amendement? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Ah oui! attendez, c'est parce que
je cherche un... Oui, il y avait eu des commentaires, là, faits, là, notamment par Me Brunet là-dessus, la semaine
dernière, vous savez, quand on vous avait déposé... ou cette semaine. Je
ne me souviens plus, quand est-ce que vous avez déposé les amendements. La
semaine dernière.
M. Dubé : ...je
vais attendre que vous finissiez votre phrase.
M. Marissal :
Oui, bien, je vais vous le lire.
M. Dubé :
O.K. Allez-y.
M. Marissal : Je vais vous le lire,
là, je pense qu'on est direct là-dessus, là : «Un autre élément...» Je lis
un article de La Presse, ici,
là : «Un autre élément qui fait tiquer M. Brunet est l'ajout d'un
amendement venant permettre à un proche aidant de siéger au sein du comité des
usagers d'un établissement. Le hic, selon lui, c'est que le texte indique
que ce proche aidant peut être élu, même si
la personne travaille au sein de Santé Québec, par exemple, une infirmière.
Cela risque de provoquer, selon lui, là, un malaise si un comité veut aborder
les questions touchant les soins...»
M. Dubé : ...allez-y,
excusez-moi, je voulais juste vérifier quelque chose.
M. Marissal :
Me Brunet y va d'une image forte...
M. Dubé : Oui,
je me souviens.
M. Marissal :
...que «c'est le loup dans la
bergerie». C'est M. Brunet, Me Brunet qui dit ça. Je veux vous entendre
là-dessus puisque ça a été soulevé, là, sur la place publique.
M. Dubé : ...Daniel.
• (10 h 10) •
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en fait, j'ai eu
des communications avec M. Brunet, notamment à cet effet là. En fait, il
faut bien comprendre aussi que les établissements de santé et services sociaux
dans les régions, c'est des... c'est parmi les plus gros employeurs, aussi. Et
on ne permet pas à tous les employés de Santé Québec de pouvoir siéger sur un comité d'usagers ou un comité de résidents.
C'est seulement quelqu'un qui est dans une situation de proche aidance. Mais tout ça dans la perspective que les employés
de Santé Québec, il y en a 350 000. Donc, on trouvait que limiter ça
à la proche aidance, comme telle, quelqu'un qui est reconnu comme étant le
proche aidant d'une personne qui est un usager ou d'un résident, on trouvait
que c'était quand même assez prudent comme approche.
M. Marissal :
Bien, je suis assez d'accord qu'à la limite, même, on se priverait... assez
d'accord, même, qu'à la limite on se
priverait d'une expertise possible. Puis, bon, la bonne foi se présume aussi,
là, dans la vie, là. Je vous entends, je voulais juste que vous soyez
«on the record» là-dessus.
M. Dubé :
Oui, et M. Desharnais lui a répondu par écrit.
M. Marissal : Très bien. Je comprends
que vous avez eu des échanges. Je pense que ça fait le tour pour moi, ici.
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le député des Îles.
M. Arseneau : Bien, je voulais juste
rajouter en appuyant l'amendement sous l'angle du fait que, parmi les centaines
de milliers de travailleurs, ce ne sont pas non plus que des soignants, là. Si
on travaillait dans l'administration ou à la conciergerie, ainsi de suite, on
serait privé d'aller soutenir, là, le comité d'usagers, de notre titre de
proche aidant. Ça me semblait disqualifier beaucoup, beaucoup trop de
monde qui voudrait, de bonne foi, là, contribuer.
M. Dubé :
On s'entend.
Le Président
(M. Provençal)
: Y
a-t-il d'autres interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Ah! bien, tu sais, on dit que parfois le diable est dans les détails, là,
mais supposons le cas de quelqu'un qui s'implique puis qui se fait élire ou
nommer, là, qui est choisi, parce que ça permet ça aussi, là, si on n'est pas
capable, c'est une proche aidante dont l'aidé décède rapidement. Ça arrive, ça,
des fois, là. Cette personne est néanmoins réputée faisant partie du comité
pour trois ans, comme les autres?
Le Président
(M. Provençal)
: M. Desharnais,
c'est une bonne...
M. Dubé :
Ça serait dans les règlements, je pense.
Le Président (M.
Provençal)
: Ou Me Paquin?
M. Dubé :
Ça serait dans les règlements, ça.
M. Desharnais (Daniel) : J'aurais
tendance à le prendre en délibéré, parce que, là, effectivement, on est beaucoup
dans les détails.
M. Dubé :
...
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, possiblement. Bien, possiblement que, dans les
règlements qui vont être adoptés par soit le
comité national, en collaboration avec les comités locaux, ce seraient des
règles qui pourraient être adoptées, là. Mais c'est sûr que...
M. Dubé : ...
M. Desharnais (Daniel) :
Oui, c'est ça.
M. Marissal : Bien, détail,
oui, mais j'ai probablement été marqué par les nombreux mois que j'ai passés
sur la commission sur les soins de fin de
vie, et vous savez qu'on va atteindre bientôt, là, un nombre... on a déjà atteint
un nombre significatif, et ça grimpe. Cela dit, c'est la preuve qu'il y
avait un besoin puis que la population adhère à ça. Mais ça va arriver, là,
qu'il va y avoir des gens qui s'impliquent parce qu'un proche n'est plus apte.
Ça va de soi.
M. Dubé : Et moi, je suis
content que vous le souleviez, mais on s'entend que je pense que dans... Moi,
je prends bonne note, là, parce que, quand on va vous présenter notre table des
matières des règlements, là, de comment on
va procéder, ça, il faudrait soulever ce point-là parce que peut-être que la
procédure, c'est de dire que cette personne-là peut soit finir son
mandat ou... Parce qu'on ne peut pas se priver de l'expertise non plus.
M. Marissal : Oui, je comprends.
M. Dubé : Mais je vous dirais
que... merci de l'avoir soulevé, mais je mettrais ça dans les règlements.
M. Marissal : O.K.
M. Dubé : C'est un très bon
point.
Le
Président (M. Provençal)
: Y
a-t-il d'autres interventions concernant l'amendement?Oui, M. le député
de Pontiac.
M. Fortin : Bien, en appui à la suggestion du ministre pour... lors du
moment de l'écriture du règlement, là, quelqu'un qui choisit de s'impliquer
comme proche aidant ou comme, même... bien, proche aidant, dans le cas où il travaille pour Santé Québec, ou comme représentant
de l'usager, là, au sein du comité des usagers ou des résidents, c'est quelqu'un qui a à coeur le bien-être des patients.
Alors, moi, de les laisser terminer leur mandat, il me semble que c'est
la moindre des choses.
M. Dubé : Je suis pas mal là
aussi, là.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. On a pas mal tous la même
vision.
M. Dubé : Quelqu'un
l'a dit, on a 350 000 employés qui sont déjà très dévoués. S'ils
veulent participer, en plus, bien, en autant qu'on respecte cette
règle-là, je pense que...
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions
concernant l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement de
l'article 147 déposé par M. le ministre. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
:
Adopté. Merci. Maintenant, est-ce
que l'article 147, amendé... Y a-t-il d'autres interventions? Oui,
M. le député des Îles.
M. Arseneau : Bien, je pense
que ça faisait déjà partie de la LSSSS, si je ne me trompe pas. Mais lorsque c'était impossible de former une telle majorité...
Quand on parle de majorité, là, c'est évidemment au sens strict, c'est-à-dire une personne de plus du côté de la
majorité. Mais comment on qualifie... Je pense qu'on en a déjà discuté dans
un autre contexte, là, mais il y a-tu une façon de définir ce qui est possible
et impossible, dans ce cas-là?
M. Dubé : Je veux juste être
certain que je comprends votre...
M. Arseneau : Pourquoi
ce serait impossible? En fait, c'est ça, ma question. Me Paquin, là, j'ai
besoin de vous, là.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Dubé : À l'impossible, nul n'est
tenu, là. J'essaie de voir...
Le Président (M. Provençal)
: Quel est le sens de votre question,
M. le député?
M. Dubé : Oui, c'est ça.
M.
Arseneau : On dit qu'on... ça doit être majoritairement des
membres formés d'usagers, mais on dit : Quand c'est impossible...
Moi, j'essaie de trouver un cas de figure où c'est impossible.
(Consultation)
M. Dubé : C'est parce que, là, le fait... C'est un très bon
point, puis peut-être que maître... Mais je vais dire ce que M. le
député de Pontiac vient de dire, je pense que, quand on pense à un CHSLD, puis,
je pense, c'est là que vous alliez... Puis
moi, je dis : Le fait qu'on ait passé de cinq à sept, puis qu'on permet à
un employé qui est un proche aidant, on vient d'éliminer peut-être une
des façons d'avoir... de ce problème-là. Mais peut-être que je... Oui, Daniel,
peut-être, avant Me Paquin.
M. Desharnais (Daniel) : Peut-être un complément
qui pourrait peut-être éclairer. Il peut arriver, dans certains cas, selon la mission de l'établissement, qu'il
serait impossible d'avoir une majorité d'usagers. Donc, on aurait de besoin de
représentants de ces usagers-là, donc, des fois, des membres de leur famille, comme,
possiblement, l'institut de santé mentale ou encore à Sainte-Justine.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, M. le député?
M. Arseneau :
Bien, je voulais juste savoir si est-ce qu'à votre avis, dans le règlement
intérieur, par exemple, on va aller plus profondément dans la définition des
efforts qu'on doit faire, en fait, pour avoir une majorité d'usagers et les
conditions selon lesquelles c'est impossible, mais peut-être sur une base
temporaire ou... Tu sais, c'est ce que j'essaie
de voir. Parce que, quand on ne fait pas les efforts, souvent, on dit que ce
n'est pas possible. Tu sais, dans certains cas, si on fait...
M. Desharnais
(Daniel) : ...la structure de gouvernance qui, si elle est adoptée tel
que discuté par les parlementaires actuellement... le comité national des
usagers va pouvoir établir certaines règles en collaboration avec les comités
locaux d'usagers. Donc, tout ça va pouvoir être prévu, naturellement.
M. Arseneau :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M. Dubé :
...six sur un... sur sept, au comité
national des usagers, puis c'est eux qui vont faire les règles. Je pense qu'on
va... Ils essaieront d'identifier les quelques cas d'exception dont vous parlez
puis de trouver une solution.
M. Arseneau :
Bien, c'est ça. En fait, ma
préoccupation, c'est simplement pour que l'impossibilité soit des cas... soit
un cas d'exception et non pas que ça devienne la règle.
M. Dubé : Bon
point. D'accord, d'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 147 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 147 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté,
merci. 148, M. le ministre.
M. Dubé : ...puis
il y aura un amendement avec... Je vais dire 148 plus l'amendement, juste
peut-être pour avertir mes collègues. Alors :
«148.
Le mandat des membres du comité des usagers et des membres de tout comité des
résidents ne peut excéder trois ans.»
Cet article prévoit
la durée du mandat des membres des comités des usagers et des comités des
résidents.
Cependant, voici ce
qu'on propose pour amender 148 :
À l'article 148
du projet de loi :
1° remplacer
«ne peut excéder trois ans» par «[...] d'au plus quatre ans et ne peut être
renouvelé consécutivement qu'une fois»; et
2° ajouter, à la
fin, l'alinéa suivant :
«À
l'expiration de leur mandat, les membres demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés ou élus de nouveau.»
Cet
amendement précise les règles entourant la durée et le renouvellement du mandat
des membres des comités des usagers et des comités des résidents, de même qu'il
prévoit leur maintien en fonction de l'expiration de celui-ci.
Et je pense que vous
voyez... Merci beaucoup, Mme la secrétaire. On voit à l'écran le texte modifié,
là, par l'amendement qui est suggéré, à deux
niveaux : la durée du mandat et le renouvellement, qui n'étaient pas dans
l'article initial.
• (10 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions? M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :
...et je cherche puis je ne trouve
pas de raison d'empêcher de multiples renouvellements de gens qui veulent
siéger au comité des usagers locaux ou d'établissement...
Le
Président (M. Provençal)
: ...la notion du huit ans, parce que c'est un huit
ans, ici, qui est suggéré. Vous iriez au-delà du huit ans.
M. Fortin : Bien, vous savez, M. le Président, pensez aux bénévoles,
dans votre circonscription, à quel point c'est difficile trouver des bénévoles,
à quel point c'est toujours les mêmes personnes qu'on voit, qui reviennent et
qui reviennent, et parce qu'ils comblent un vide, ils comblent un vide. Et on a
déjà eu la discussion à quel point c'est difficile de trouver des gens pour les
comités d'usagers. Quelqu'un qui veut s'investir, qui, après deux mandats, a
peut-être une certaine compréhension, là, du réseau de la santé, de lui dire
qu'il ne peut plus siéger au comité des usagers, je ne comprends pas la raison
de cet amendement-là du ministre.
M. Dubé : Je voulais juste m'assurer
que j'étais au bon endroit. On a essayé d'être consistants ou... c'est ça...
Constants?
Une voix : ...
M. Dubé : Cohérents. Merci. Par
chance, vous êtes là, des fois, vous, pour ça.
Une voix : ...
M. Dubé : Non, non, non, ce n'est
pas ça que j'ai dit.
M. Marissal : Appelez-moi Grevisse.
M. Dubé : Alors, je reviens sur
votre point parce qu'il est important, là. Rappelez-vous qu'on a eu la même
discussion pour le comité national des usagers. O.K.? Aors, si vous voulez
refaire cette discussion-là, je n'ai pas de problème, mais on a déjà eu cette
discussion-là. Nous, on amende en ligne pour être cohérents avec ce qu'on a
fait au comité national des usagers. Mais je ne vous empêche pas d'en parler,
mais je vous rappelle qu'on a eu une bonne discussion là-dessus, quand on a
fait les amendements au...
M. Fortin :
Oui, et il y a une différence entre le comité national des usagers... Et là on
parlait des gens qui sont choisis par des regroupements d'usagers, là. Que le
RPCU décide d'envoyer son vice-président ou telle autre personne, plutôt que la
personne qui était déjà là, c'est une chose. Ils ont un bassin de bénévoles,
là, parmi lesquels ils peuvent aller
chercher, ou de gens impliqués dans le mouvement, parmi lesquels ils peuvent
aller chercher. Le conseil, ou le comité des usagers d'un établissement,
ou le comité des usagers du CHSLD, à Mansfield-et-Pontefract, là, il n'y a pas
un immense bassin de gens desquels aller chercher. Les gens qui sont impliqués
dans cette communauté-là, ils sont... ils en
font beaucoup, mais ils sont limités. Alors, je ne sais pas. Je comprends le
besoin de cohérence avec le comité national des usagers ou la vision de
cohérence, mais on parle de deux affaires différentes, là.
M. Dubé : Moi, je vous demanderais
de suspendre une minute parce que j'ai besoin d'avoir une discussion avec
M. Desharnais, entre autres, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Suspension des travaux, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 10 h 24)
(Reprise à 10 h 42)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux.
Considérant qu'au niveau des légistes il y a des modifications à faire pour un
nouvel amendement, avec votre consentement, nous allons suspendre le 148 pour
aller travailler le 149 compte tenu que l'article 149 n'a pas de liaison
directe avec le 148. Consentement?
M. Dubé : Bonne suggestion. Merci,
M. le Président. Alors, 149 : «Un comité des usagers ou un comité des
résidents...» Oh! excusez-moi.
Le
Président (M. Provençal)
: Auparavant, on va suspendre l'amendement.
Consentement? Et on va suspendre l'article amendé. Consentement? Merci.
Excusez-moi, j'ai...
M. Dubé : Non, il n'y a pas de
problème. Alors, 149 se lit comme suit :
«Un comité des usagers ou un comité des
résidents exerce les fonctions suivantes :
«1° à l'égard des usagers ou, selon le cas, des
résidents :
«a) les renseigner sur
leurs droits et leurs obligations;
«b) promouvoir l'amélioration de la qualité de
leurs conditions de vie et participer à l'évaluation de leur degré de
satisfaction à l'égard des services obtenus de l'établissement;
«c) défendre leurs droits et leurs intérêts
collectifs;
«2° à la demande d'une personne, défendre ses
droits et ses intérêts en tant qu'usager ou résident auprès de toute autorité
compétente.
«Le comité des usagers exerce de plus les
fonctions suivantes :
«1°
accompagner et assister, sur demande, un usager dans toute démarche qu'il
entreprend, y compris lorsqu'il désire formuler une plainte conformément
aux dispositions de la partie VII de la présente loi ou en vertu de la Loi
sur le Protecteur des usagers en matière de santé et des services sociaux;
«2° s'assurer, le cas échéant, du bon
fonctionnement de chacun des comités des résidents et veiller à ce qu'ils
disposent des ressources nécessaires à l'exercice de leurs fonctions;
«3° évaluer, le cas échéant, l'efficacité de la
mesure mise en place en application des dispositions du deuxième alinéa de
l'article 144.
«Ces comités établissent, en outre, leurs règles
de fonctionnement.» Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions? Oui.
M.
Marissal : J'étais tellement pressé. Peut-être pour nous
aider, là, M. le ministre, nous dire en quoi ça diffère de la
LSSSS, parce que je vois qu'il y a eu quand même du copier-coller de fait, mais
peut être pas tout.
M. Dubé : ...peut-être que je vais
demander l'aide habituelle de Me Paquin pour ça, parce qu'on l'a dans le tableau, là, qui est notre document de base, mais
je voudrais... Je regarde, là... Je pars de la LSSSS, Me Paquin, si vous
voulez répondre, mais 1, 2, 3, 4, 5, 6... et nous, on a repris... Voulez-vous
répondre à ça, Me Paquin?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, la rédaction du texte est un peu éloignée, mais j'aurais tendance à dire que, sur le fond, on n'a pas
changé grand-chose ou à peu près rien, si ce n'est qu'on a essayé de regrouper
davantage les mêmes mots pour éviter certaines répétitions, donc, d'y aller par
paragraphe et sous paragraphe. Par exemple, au paragraphe 2°, lorsqu'on dit «à
la demande d'une personne», ou, au paragraphe 1°, de regrouper tout ce qui se fait à l'égard des usagers ou, selon le
cas, des résidents, pour être capable de regrouper ça, là, avec le moins de
mots possible... En fait, je vous dirais, si on regarde, M. le Président, les
sous-paragraphes a, b, c correspondent, là, à ce qui est prévu aux
paragraphes 1°, 2° et 3° de l'article 212 de la LSSSS, l'accompagnement
qu'on retrouve à la demande d'un usager...
M.
Marissal : Excusez-moi, Me Paquin, je ne veux pas vous
interrompre, mais, M. le Président, moi, j'aurais besoin de deux, trois
minutes, là, juste pour potasser tout ça parce que c'est un gros morceau.
Une voix : ...
M. Marissal : Ah! allez-y si vous
êtes prêt.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : La question qui nous a interpelés, là, dans la différence
entre l'article 212 puis ce qui est suggéré ici, au 149, c'est la question du rapport. Si on comprend bien, là, dans
la LSSSS, le comité des usagers doit faire un rapport d'activité au conseil d'administration. Là, je
comprends qu'il n'y a plus de conseil d'administration en tant que tel, là, ça évolue ou ça change, mais est-ce qu'il y a
quand même un rapport d'activité des comités des usagers qui doit être mis
en place ou c'est celui qu'on a vu plus tôt, ça?
Le Président (M. Provençal)
: ...quand on va avoir des rapports.
M.
Fortin : Ah! oui, d'accord, mais ça va au comité national
des usagers au lieu d'aller au conseil d'administration de
l'établissement.
Le Président (M. Provençal)
: À l'article 150, il va y avoir
un amendement qui va faire référence au conseil d'établissement.
M. Fortin : Ah! O.K., excusez-moi, j'avais manqué l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Je m'excuse, je me permets...
M. Dubé : Vous l'aviez déjà soulevé,
ce point-là, dans la...
Le Président (M.
Provençal)
: Je
m'excuse, M. le ministre, je réponds puis je ne devrais pas, là, mais...
M. Dubé : Non, au contraire, on fait
tout ça ensemble.
M. Fortin : C'est vrai, l'amendement me manquait.
M. Dubé : Oui, puis vous l'aviez
déjà soulevé, je pense, ce point-là.
M. Fortin : C'est bon.
M. Dubé : Donc, c'était ça, votre
préoccupation?
M. Fortin : C'était juste ça.
M. Dubé : Parce que... Puis moi, je
suis en train de le regarder là, mais on va donner le temps...
M. Fortin :
Oui, j'ai fini.
M.
Marissal : Bien, c'est assez
connexe à ce que mon collègue de Pontiac vient de dire, là, mais sixième...
sixième, voyons, alinéa ou paragraphe, je ne sais plus, là, de
l'article 212... Dans l'article 212... Je vais recommencer. Dans
l'article 212 de la LSSSS, sixième paragraphe, merci, collègue, «évaluer,
le cas échéant»... J'y vais, là : «Le comité des usagers doit, en outre, établir ses règles de fonctionnement et
soumettre chaque année un rapport d'activités au conseil
d'administration...» Je comprends que, comme le collègue de Pontiac vient de
dire, il n'y en a plus, de conseil d'administration, en bonne et due forme,
mais est-ce que le rapport, lui, et l'obligation d'en faire un existe toujours?
Parce que... pas sûr que je vois ça dans l'article 149, mais ça va à 150.
M. Dubé : ...
M. Marissal : O.K., c'est bon.
M. Dubé : Puis ce n'est pas...
M. Marissal : O.K., bien, vous avez
choisi de le mettre dans un autre article plutôt que...
M.
Dubé : ...clarifier la fluidité de l'information, là,
puis je vous lis... juste pour votre information, l'amendement va dire : «Le comité des usagers d'un
établissement soumet chaque année un rapport d'activité au conseil
d'établissement et au comité national des usagers.» Je pense que ça règle
le problème.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. M. le député des Îles.
M. Arseneau : Donc, en résumé, ce
qui était dans la LSSSS se retrouve aux articles 149 et 150.
M. Dubé : Ajusté pour le comité
national des usagers.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Arseneau : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 149? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 149 est adopté? Adopté. 150.
M. Dubé : Est-ce qu'on a des
développements ou...
Le Président (M. Provençal)
: Non, je n'en ai pas eu. Donc, 150,
s'il vous plaît.
M. Dubé : On continue? O.K.,
parfait.
Une voix : ...
M. Dubé : Il a été envoyé? Alors, on
peut continuer, c'est beau. 150.
Le Président (M. Provençal)
: On reviendra.
M. Dubé : Avec plaisir. 150 se lit
comme suit :
«Le
comité des usagers d'un établissement soumet chaque année un rapport d'activité
au comité national des usagers. Tout comité des résidents soumet un tel rapport
au comité des usagers, duquel il relève.»
Alors, le
commentaire : Cet article prévoit l'obligation pour un comité des usagers
de transmettre un rapport d'activités au comité national des usagers. Il ajoute
qu'un comité des résidents doit transmettre également un rapport de ses
activités au comité des usagers duquel il relève.
• (10 h 50) •
Alors, comme on l'a
discuté tout à l'heure, je vais passer tout de suite... avec l'amendement.
L'amendement de 150 dit : Insérer, dans l'article 150 du projet de
loi et après «d'activités»,
«au conseil d'établissement et».
Cet amendement vise à
prévoir que le rapport d'activités d'un comité des usagers est également soumis
au conseil d'établissement et non seulement au comité national des usagers.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Pontiac.
M.
Fortin : Sur l'amendement, est-ce que...
là, je comprends que celui qu'on vient... l'insertion qu'on vient faire, là, c'est pour que le rapport d'activités du
comité des usagers d'un établissement aille au comité national des usagers,
mais le rapport du comité des résidents, lui, est-ce qu'il doit aller au
conseil d'établissement ou il va juste au comité des usagers de
l'établissement?
M. Dubé :
...je comprends la question,
mais, Me Paquin, est-ce que vous êtes à l'aise de répondre à ça ou on...
Daniel?
M. Desharnais
(Daniel) : ...le rapport va au conseil d'établissement et au comité
national des usagers?
M.
Fortin : Non.
M. Desharnais (Daniel) :
Ah! pour les résidents.
M. Dubé : Parce
que c'est divisé en deux, là. Je ne me souviens pas qu'on a discuté... On a sûrement
discuté de ça, mais...
M. Desharnais
(Daniel) : Ma compréhension tel que libellé, c'est que ce rapport-là
est soumis au comité d'usagers de
l'établissement, puis, dans le rapport du comité d'usagers de l'établissement,
bien, c'est des informations qui sont
transmises aussi... qui sont incluses dans ce rapport-là qui sont transmises au
conseil d'établissement et au comité national des usagers.
M. Dubé : Pour
les résidents aussi?
M. Desharnais
(Daniel) : Pour les résidents, oui.
Une voix :
...
M. Desharnais
(Daniel) : Bien, je pense, c'est parce que c'est...
M. Dubé : Il
est inclusif des résidents quand il s'en va au conseil d'établissement.
M. Desharnais
(Daniel) : Il est contenu dans le rapport du comité des usagers.
M. Dubé : C'est
comme ça que ça fonctionne en ce moment? O.K.
M. Fortin : Ça,
c'est vrai pour un... Puis je ne sais pas si tout le monde nous a entendus, là,
mais, en résumé, ce que je comprends, c'est que le rapport du comité des
résidents peut être inclus, là, dans le comité des usagers de l'établissement.
M. Dubé : C'est
comme ça dans la LSSSS actuellement aussi, hein? C'est ça? O.K., bon, bien...
M.
Fortin : O.K., puis ça, ça s'applique pour
les comités des résidents et pour des comités d'installation en ce moment.
Le Président (M.
Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en fait, c'est
qu'il n'y a pas de comité d'installation comme tel en ce moment juste
pour le... mais, oui, effectivement, c'est comme ça que ça fonctionne.
M.
Fortin : ...de comité d'installation. Il y
a un comité des usagers d'un hôpital ou d'un... ça existe, là?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, ça
existe, oui.
M. Fortin : Puis eux,
ils font des rapports aussi, j'imagine?
M. Desharnais
(Daniel) : Oui.
M. Fortin : Donc,
ici, là, quand on dit : «Tout comité des résidents soumet un tel rapport
au comité des usagers duquel il relève», est-ce qu'on ne devrait pas
dire : Tout comité des résidents et tout comité... Comment vous avez
appelé ça, pas les sous-comités, là, les autres comités, là?
M. Desharnais
(Daniel) : Les autres comités, oui.
M.
Fortin : ...soumet un tel rapport au
comité des usagers duquel il relève.
M. Desharnais (Daniel) : Je vais vous expliquer un
peu comment ça fonctionne en ce moment avec ce qu'on a discuté hier sur le
portrait de 2015 puis le comité... le CUCI, qu'on appelle, là, le comité des
usagers des centres intégrés. En ce
moment, il y a une coordination qui se fait par les CUCI, puis cette
information-là, l'information des comités d'installations, comme vous le
mentionnez, ou des comités de résidents, est colligée au sein du rapport du
comité des usagers du centre intégré.
M.
Fortin : Je suis d'accord, mais... Je suis
d'accord avec vous, puis c'est probablement une bonne façon de faire, là, je ne
remets pas en question la façon de faire, mais, si, dans la loi, on dit que
tout comité des résidents doit soumettre un tel rapport, pourquoi est-ce qu'on
ne dirait pas : «Tout comité des résidents et tout sous-comité...» là, je ne sais pas le mot que vous utilisez, mais «et
tout sous-comité doit remettre un tel rapport au comité des usagers duquel
il relève», «tout autre comité»?
M. Desharnais (Daniel) : Là, il faudrait que je
consulte les juristes pour voir si ça va être en cohérence avec des
amendements qui risquent d'être déposés ou dans les règles transitoires qui
avaient été discutées hier pour maintenir les comités actuels.
M.
Fortin : O.K. Notre seule préoccupation,
c'est que les comités d'usagers qui sont présents dans les installations ou ailleurs aient la même... fassent
le même travail avec les comités des résidents puis que ça se rende, là,
au comité d'établissement... au conseil d'établissement.
M. Dubé : ...à
Me Paquin puis son équipe de répondre à la question de M. Desharnais.
Le Président (M. Provençal)
: On peut les laisser
réfléchir. Est-ce que... Ça nous permettrait de revenir à 148.
M. le député de Pontiac...
M. Dubé : Ce
que Me Paquin nous dit, puis c'est par prudence, là, Daniel, c'est que la
terminologie finale, on va l'avoir quand on
va avoir finalisé 145, à savoir est-ce qu'on dirait «le comité des
installations» ou, peu importe, autre comité... Ça fait que pour ne pas
faire l'ouvrage deux fois, on pourrait suspendre 150 pour s'assurer qu'on comprend votre point que tout ce qu'on veut, c'est
s'assurer que l'information circule, c'est ça que vous demandez. Oui?
M. Desharnais
(Daniel) : Juste un élément complémentaire. Dans les règles de
fonctionnement... Ce que je vous ai
mentionné tantôt, c'est dans nos règles de fonctionnement actuellement. Je ne
sais pas si c'est prévu par circulaire ou dans le cadre de référence, mais il y a un cadre de référence. Mais
c'est comme ça que c'est prévu, c'est que l'information, c'est dans...
Une voix : ...
M. Desharnais
(Daniel) : On m'indique que c'est dans une circulaire. Donc,
l'information est colligée au sein du comité
d'usagers du centre intégré. Donc, ce serait la même manière de fonctionner. Il
n'y a pas de disposition législative, actuellement, qui mentionne ça,
mais ce serait la manière de fonctionner.
M. Dubé : Mais, ici, je pense que la question du député de
Pontiac, c'est de dire... pour qu'il n'y ait pas de confusion, de
s'assurer que les rapports vont monter jusqu'au conseil d'établissement. C'est
ce que je comprends de votre question. Pour
être sûrs qu'on a la bonne terminologie, on pourrait peut-être suspendre 150,
puis, quand on pourra faire 145, bien, à ce moment-là, on reviendra à
150 puis on le réglera... hein?
M.
Fortin : Moi, ça me convient comme façon
de faire.
M. Dubé : Daniel,
ça te va-tu si on fait ça?
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour suspendre
l'article 150? Consentement, ce qui veut dire que j'ai besoin de votre
consentement maintenant pour revenir à l'article 148 qui était amendé.
Consentement. Dans un premier temps, M. le ministre, je vais vous proposer de
retirer l'amendement qui était sur la table. Alors...
M. Dubé : Consentement
pour retirer l'amendement qui était là.
Le
Président (M. Provençal)
: Consentement.Maintenant, on va projeter à
l'écran le nouvel amendement qui est déposé.
M. Dubé : Je vais le relire. Alors,
l'article 148 propose l'amendement suivant :
1° remplacer «ne peut excéder trois ans» par
«est d'au plus quatre ans. Le comité national des usagers peut prévoir des
règles relatives au renouvellement de ce mandat.»;
2° ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«À
l'expiration de leur mandat, les membres demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés ou élus de nouveau.»
En fait, le commentaire sur cet
amendement-là : Cet amendement précise les règles entourant la durée et le
renouvellement du mandat des membres des
comités des usagers et des comités des résidents de même qu'il prévoit leur
maintien en fonction à l'expiration de celui-ci.
Alors, je
pense qu'on a une bonne discussion tout à l'heure sur ça, puis, s'il y a des
commentaires des députés, je les prendrais.
M. Fortin : Oui, effectivement, là, pour nous, c'est ce qu'on
souhaitait, là, ne pas prévoir dans la loi l'impossibilité du renouvellement
d'usagers, ou de résidents, ou de leurs représentants. Vous le savez comme moi,
M. le Président, là, il y a des gens qui
s'impliquent pendant des années, et des années, et des années, et c'est une
cause qui leur tient immensément à coeur, alors, et surtout... Et la réalité
qu'on voulait représenter ici, là, c'est la réalité, entre autres, des petits milieux qu'on oublie trop
souvent dans nos délibérations. Puis ça, ce n'est pas propre à une formation politique
ou une autre, c'est propre à l'appareil gouvernemental de façon générale, là,
on oublie la réalité des petits milieux.
Puis, souvent, dans des milieux ruraux, c'est les mêmes bénévoles qu'on
retrouve pendant longtemps et qui font ça de grande qualité. Alors, pour
nous, là, simplement, peut-être, lorsque le comité national des usagers
prévoira les règles de renouvellement,
s'assurer qu'on traite les installations peut-être différemment des
établissements parce que les installations, entre autres, en milieu
rural, c'est un autre monde complètement.
• (11 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui, rapidement, là-dessus, quand il y a des
problèmes, probablement rares, mais, des fois, il y a des problèmes dans des
comités d'usagers, puis il y a de l'arbitrage qui se fait, le sous-ministre
Desharnais disait tout à l'heure,
mais je pense qu'on était hors d'ondes, qu'il y a des allers-retours entre le
comité des usagers où il y a un problème, son association nationale,
éventuellement le cabinet. Évidemment, on traite avec de l'humain ici, là. Ça
fait qu'à un moment donné il y a des
arbitrages à faire. Je comprends donc que, dans l'univers de Santé Québec,
c'est Santé Québec qui va gérer, je vais le dire de même, là, les cas
problèmes ou les imbroglios qui peuvent survenir dans un comité. Il n'y aura plus
d'intervention du ministère.
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, à mon
sens, il va demeurer un lien entre le ministère et les représentants des
associations des comités d'usagers, à mon sens, là, des liens avec le cabinet.
Mais effectivement, dans ce type de problématique là, je vois très bien que le
comité national des usagers va pouvoir soutenir les comités, les comités des
établissements, les comités d'usagers des établissements pour résoudre ces problématiques-là.
M. Marissal : O.K. Puis ça nous
ramène à un point qu'on a fait, là, il y a quelques jours, là, je n'oserais pas
dire à quel jour parce que je ne me souviens
pas, je ne suis même pas sûr de savoir quel jour on est aujourd'hui, là, mais...
Il y a tellement de... c'est tellement
imbriqué et désimbriqué, ce projet de loi là, qu'on se promène un peu. Mais,
quand je vous parlais, M. le
ministre, de maintenir la voie, v-o-i-e, et la voix, v-o-i-x, des comités vers
le politique, je pense que c'est important, là, la réponse que le
sous-ministre vient de donner.
M. Dubé : Tout à fait.
Le
Président (M. Provençal)
:
Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement à l'article 148? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 148 déposé par le
ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
:
Adopté. Maintenant, y a-t-il des
interventions sur l'article 148 tel qu'amendé? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 148, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Ce qui va nous amener
à 151. M. le ministre.
M. Dubé : O.K.
Parfait. Alors, je vais lire 151 puis j'informe mes collègues, là, que
l'amendement qui est là va être... on a un
autre amendement qui vient le remplacer, alors je le dirai en temps approprié.
Alors, l'article 150... Non, 151, excusez-moi, là, je lisais le
mauvais document. Voilà, je l'ai ici :
«151. Le
président-directeur général doit favoriser le bon fonctionnement du comité des
usagers et de tout comité des résidents. Il doit voir à ce que chaque
usager soit informé par écrit de l'existence de ces comités.
«Lorsque l'établissement reçoit des sommes
destinées à l'un de ces comités, le président-directeur général doit les mettre
sans délai à la disposition de ce comité. Il doit également permettre
l'utilisation d'un local pour les activités
de ces comités et donner la possibilité aux membres de conserver les dossiers
du comité de manière à leur permettre d'en assurer la confidentialité.»
Je vais quand
même lire le commentaire rapidement, là : Cet article énonce l'obligation
du P.D.G. de l'établissement de
favoriser le bon fonctionnement du comité des usagers et des comités de
résidents. De plus, il précise que le président... que le P.D.G. doit
s'assurer que les usagers sont informés de l'existence de tels comités.
Afin d'assurer le bon fonctionnement de ces
comités, cet article ajoute, à son deuxième alinéa, que le P.D.G. doit mettre à la disposition des comités les
sommes qui leur sont destinés, et ce, sans délai. Il prévoit également qu'un local
doit être mis à la disposition de ces comités.
Alors, j'y vais tout de suite pour l'amendement.
Peux-tu me donner juste la nouvelle version?
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! ça, c'est la
nouvelle version qu'on voit à l'écran?
Une voix : Oui.
M. Dubé : Puis j'ai la même
ici? O.K. c'est beau. Alors, l'amendement de 151 se lit comme suit :
Au deuxième alinéa de l'article 151 du
projet de loi :
1° remplacer la première phrase par la
suivante :
«Le président-directeur général doit accorder à
ces comités les sommes prévues à cette fin dans le budget de fonctionnement de l'établissement ainsi que toute
autre somme que reçoit l'établissement
et qui leur est destinées et les
mettre sans délais à leur disposition.»;
2° remplacer, dans le texte
anglais, «give the members the opportunity» par «make it possible for the
members».
Alors, on voit à
l'écran, puis là je parle pour mes collègues de la commission, le texte. Merci
beaucoup. Parfait. Et je dois dire que, ça,
ça se reflète... C'est pour ça qu'on a... Rappelez-vous, on avait un premier
amendement pour la question du financement. On a eu quand même une bonne
discussion de s'assurer... puis là je ne me souviens plus qui, de l'opposition, mais c'étaient des très bons
commentaires. Ça fait que je vous donnerais le temps de le regarder, mais on a
voulu aller un petit peu plus loin dans l'obligation. Parce que, rappelez-vous,
on a eu la discussion sur : on doit avoir les moyens. Mais là on voulait
préciser, puis je pense qu'on a renforcé le texte. D'ailleurs, on voit,
rappelez-vous, là, c'était : «Lorsque l'établissement reçoit». Là, je
pense que le P.D.G. était... est là. Voilà. Je vous laisse en prendre
connaissance.
Le Président (M. Provençal)
: C'était lorsqu'on avait mentionné la
notion de soutenir.
M. Dubé : De soutenir, c'est
ça.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, en soutenant, il avait été
soulevé qu'on devrait parler de budget, et vous aviez mentionné que ça se
ferait par un amendement à l'article 151.
M. Dubé : Oui. Puis je pense
qu'il y avait une bonne préoccupation, aussi, suite au fait qu'on a décidé de
reconduire tous les comités. En tout cas, ça a été clarifié, mais c'était aussi
pour les nouveaux comités, hein, je pense qu'il y avait cette préoccupation-là
s'il y a un nouveau comité. Mais je vous laisse en prendre connaissance, là.
M.
Fortin : Bien, d'abord, merci, là, d'avoir fait... Puis je
ne parle pas de la deuxième partie de l'amendement, là, sur le texte
anglais, là, juste sur ce qui est devant nous en ce moment, là. Merci d'avoir
fait le changement, ça va dans le sens de ce
qui avait été soulevé hier de s'assurer qu'il y ait les sommes nécessaires puis
qu'elles soient remises au comité. Parce que la première partie du texte
fait référence, un, au comité des usagers et à tout comité des résidents. Je veux juste m'assurer que ça remplit
bien, disons, les responsabilités du P.D.G. envers les nouveaux comités
que vous venez de mentionner, là, ou les autres comités, ou même ceux qui sont
reconduits. Parce que, là, dans le premier
paragraphe, c'est vraiment le comité des usagers, donc le comité régional,
disons, des usagers et les comités des résidents,
donc tous les autres, là. Les autres comités sont également inclus dans cette
même obligation du P.D.G., là?
M. Dubé : Oui. La réponse à ça,
c'est oui.
M. Fortin : Oui? O.K.
M. Dubé : Ça, c'est très clair, très
clair.
M.
Fortin : O.K. Dans ce cas, ça me va, M. le
Président, c'est pas mal dans le sens...
M.
Dubé : Parce qu'on a une terminologie qui est très
inclusive, là, en faisant ça comme ça. Moi, je pense, c'est ça, le
point...
M. Fortin : De toute façon...
M. Desharnais (Daniel) : ...sont au sein
du comité des usagers.
M. Fortin : O.K. Parfait. Ça me convient. Puis, encore une fois, là, ça
me semble être dans le sens de ce qu'on
avait demandé hier, alors, juste de s'assurer que les comités des usagers ont
toutes les sommes nécessaires à leur bon fonctionnement.
Le Président (M. Provençal)
: Et, avec le «doit», il n'y a pas de
marge de manoeuvre, ça devient une obligation. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui. Merci. «Les sommes prévues à cette fin dans
le budget de fonctionnement de l'établissement ainsi que toute autre somme que
reçoit l'établissement et qui leur est destinées». Pouvez-vous me donner
un exemple de ça, qui serait pour un projet particulier, toute autre somme qui
leur est destinée?
M.
Desharnais (Daniel) : Bien,
possiblement qu'il y a des dons, mais il faudrait que je fasse des
vérifications. Tu sais, dans l'usage, ça arrive fréquemment, là. Mais
possiblement qu'il y a des dons qui sont faits à certains comités, des
fois.
M. Marissal : O.K. Dans ce cas-là,
ça ne vient pas de Santé Québec?
M.
Desharnais (Daniel) : Ou des activités, il pourrait y avoir des
activités de levées de fonds, mais là il faudrait que je vérifie et que
je vous revienne.
M. Marissal : Oui, oui, ou les
bénévoles qui vendent du café, le petit chariot, tout ça, ça s'en va au comité
des usagers, là. Ce n'est pas des millions, on s'entend, là, mais c'est ça que
vous voulez dire par ça ici.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Marissal : O.K. Le local, on
s'entend qu'il est... dans le cas d'un comité d'établissement, qu'il est centralisé, il n'est pas complètement à l'autre
bout de la région, ce qui fait qu'on donne un local, mais qui est inaccessible
pour la majorité des gens, là? Il y a
l'accessibilité du local? Tu peux donner un local, là, mais en
Abitibi-Témiscamingue...
M. Dubé : ...entendu ce commentaire
là, comme vous dites, le diable est dans les détails, là, mais c'est à ça qu'il
va y avoir... Encore une fois, je pense qu'on...
M. Desharnais (Daniel) : Bien, dans
ce cas-là, je vois très bien qu'en termes, peut-être, de gouvernance... C'est
un peu comme qu'on a mentionné tantôt, bon, l'association est là pour
représenter le comité, s'il se sent lésé dans
l'exercice de ses fonctions, et le comité national va pouvoir également faire
des interventions pour pouvoir... soit au conseil d'administration de
Santé Québec ou auprès de l'établissement.
• (11 h 10) •
M.
Marissal : O.K. Sur le premier alinéa, là, «le président-directeur
général doit favoriser le bon fonctionnement», je vais être cohérent avec moi-même, c'est quelque chose qu'on avait
demandé, là, il faut s'assurer de les faire vivre, là, je pense que
c'était le texte précédent qui disait ça, «faire vivre», tout ça. Sauf
qu'évidemment il peut arriver des cas où les relations ne sont pas superbonnes
entre le comité des usagers et le président-directeur général. Ça peut arriver.
D'autant que le comité des usagers va souvent être en opposition ou en
divergence d'opinions avec...
M. Dubé : ...
M. Marissal : Ou en demande. Je
comprends l'idée, là, qu'il faut favoriser. Mais quel est le mécanisme, là, quand ça ne va plus du tout, là, dans les
relations et puis que le président-directeur général, il n'a pas vraiment le
goût, là, de favoriser le bon fonctionnement parce que ces gens-là
remettent en question puis...
M. Dubé : Bien, moi, je vous
dirais, puis quelqu'un peut compléter, d'où l'importance de passer par le
conseil d'établissement. Toute la fluidité de l'information, qu'on disait tout
à l'heure, là, s'il y a un comité d'usagers qui ne se sent pas bien traité par
le P.D.G., il va aller au comité de... au conseil d'établissement, puis là je
pense que c'est là... Rappelez-vous, c'est pour ça que, sur le conseil
d'établissement, on a demandé d'avoir des usagers. On a trois usagers qui sont là. Ça fait que, s'il y a des messages qui doivent
passer par les usagers jusqu'au conseil d'établissement, c'est là que ça va se faire. Alors, c'est pour ça que
toute la... Je reviens parce que ça, c'est un élément clé de p.l. n° 15,
c'est de monter cette information-là pour que, si, malheureusement, elle ne
s'est pas réglée par le comité, puis que le comité d'usagers ne se sent
pas bien servi, bien, il monte au conseil d'établissement.
M. Marissal : Et c'est là qu'on aura un
processus d'arbitrage ou de... Je cherche l'autre terme légal, là. Il y a de
l'arbitrage puis il y a le... pas la mitigation, là, le terme ne me revient
pas, là, mais il faut que quelqu'un, un moment donné, tranche.
Une voix : ...
M. Marissal :
La médiation. Merci, M. le député.
M. Dubé :
Oui. Puis vous avez raison, mais j'espère qu'on est capables de régler ça
autrement. Mais, si jamais, à
l'établissement, ça ne se règle pas, il n'y a rien qui empêche de monter au
comité national des usagers, là, vous me
suivez, dépendamment du type d'enjeux qu'il a. Des fois, c'est peut-être un
membre, mais, si c'est un principe ou, comment on disait, des cas
systémiques qui reviennent, là, bien là, à un moment donné, ça va être le
comité national des usagers qui peut même
amener ça au conseil puis dire : Écoutez, on a un problème. Alors, je
pense que c'est comme ça qu'on l'a
bâti puis qu'on l'a modifié ensemble, s'assurer qu'il y a cette fluidité-là
de... Puis ça, c'est majeur, ce qu'on fait
là, là, notre système de plaintes qu'on revoit, par tout le travail qu'on fait
en ce moment. C'est un bel exemple que vous demandez là.
M. Marissal :
C'est bon. Merci.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça
va? D'autres interventions sur l'amendement? Oui, M. le député des Îles.
M. Arseneau :
Oui. Bien, on avait la même préoccupation pour s'assurer qu'il y ait un
financement qui soit attitré aux comités d'usagers. Moi, j'avais soulevé la
préoccupation à l'égard de Santé Québec, pour s'assurer que Santé Québec
finance ces établissements et ces comités d'usagers. Je comprends, à la lecture
de cet amendement-là, qu'il y aura un budget de fonctionnement... dans le
budget de fonctionnement, des sommes dédiées aux comités par Santé Québec, évidemment, là. L'obligation pour
Santé Québec de financer les comités d'usagers de chacun des établissements, c'est
implicite, si je comprends bien?
Le Président
(M. Provençal)
: ...il n'y a pas de
marge de manoeuvre.
M. Dubé :
Il n'y a pas de marge de manoeuvre.
M. Arseneau : Oui, mais le «doit», pour
le directeur général de l'établissement, pourvu qu'il ait les montants qui
proviennent de Santé Québec?
M. Dubé :
Oui, mais il faut se souvenir
comment... En ce moment, là, vous dire comment ça fonctionne, c'est que vous
avez le budget, là... Oublions Santé Québec. Le budget est donné à chacun des
établissements en fonction des demandes
qu'ils ont faites. Alors, ce principe-là va être respecté, Santé Québec n'est
que l'intermédiaire pour amener le budget à l'établissement qui, lui, doit
s'assurer du financement de ces différents comités là. Dans ce sens-là, c'est...
il n'y a pas de changement sur cette façon-là de s'assurer que le P.D.G. a
demandé des fonds, parce qu'il faut qu'il commence par demander des fonds pour
ces établissements et ces comités puis s'assurer que l'information va suivre.
C'est la même chose.
M. Arseneau : Donc, vous dites :
Au départ, il n'y a pas de changement, même si on n'a pas de C.A., le P.D.G.
fait état...
M. Dubé :
Non, non, mais c'est ça, hier... je pense que c'est hier qu'on a fait ça,
ou vendredi... jeudi dernier, on a dit
comment montait l'information financière. C'était hier, quand on avait
M. Coubat. Mais, dans ce sens-là, ça ne change pas, là.
M. Arseneau :
O.K. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement déposé par M. le ministre? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 151 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, sur
l'article 151 amendé, est-ce qu'il y a des interventions?
M. Fortin : ...une petite seconde, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui.
M. Fortin : Ça va.
Le
Président (M. Provençal)
:
S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 151, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 152, maintenant.
M. Dubé : Avec plaisir, M. le Président.
J'y viens. Est-ce qu'on va avoir un amendement sur ça?
Le Président (M. Provençal)
: Non.
M.
Dubé : Non, pas du tout? O.K., c'est beau. Merci. Je vois
que vous suivez ça de très proche, M. le Président.
Alors, 152 : «Le ministre peut déterminer
des orientations et des paramètres budgétaires propres à favoriser l'harmonisation des pratiques des comités des
usagers et des comités des résidents, l'utilisation optimale du financement
qui leur est destiné et leur bon fonctionnement.
«Santé Québec fait rapport au ministre sur la
mise en oeuvre de ces orientations et de ces paramètres, dans la forme et selon
la teneur et la périodicité qu'il détermine.»
Le commentaire : Cet article prévoit la
possibilité pour le ministre de déterminer certaines orientations et des paramètres budgétaires, et ce, afin de favoriser
notamment l'harmonisation des pratiques des comités et leur bon fonctionnement.
Il établit, à son deuxième alinéa, l'obligation
qui incombe à Santé Québec de faire rapport au ministre sur la mise en oeuvre
de ces orientations et de ces paramètres.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions? M. le député de
Pontiac.
M.
Fortin : Qu'est-ce que vous voulez dire par
«l'harmonisation des pratiques des comités des usagers»? Puis pourquoi
on voudrait une harmonisation des pratiques?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, harmonisation des pratiques, c'est s'assurer que... bien, un peu comme
dans la délivrance des services, qu'on puisse profiter, si on peut dire, des
meilleures pratiques, puis que cette information-là
circule, puis qu'on puisse favoriser une harmonisation des pratiques en
fonction des meilleures pratiques établies dans le réseau.
M. Fortin : Oui. C'est juste qu'on parle de comité des usagers, là,
puis de comité des résidents. Alors, je veux
bien qu'on leur transmette de l'information sur des meilleures pratiques, mais,
encore là, il faut que ça leur revienne puis que ça leur appartienne, à
la fin de la journée, là. Ce sont leurs comités, ce n'est pas les nôtres, ici,
autour de la table, puis ce n'est pas ceux
du gouvernement non plus, là, c'est les comités des usagers. Alors, il faut
qu'ils aient une certaine liberté de choisir leurs propres pratiques et
leurs propres règles.
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député de Pontiac? Parce
que M. le député de Rosemont a une intervention.
M. Fortin : ...
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Est-ce que vous
vouliez répondre, M. le ministre?
M. Dubé : Non, non, ça va. Je
vais... je reviendrai, je vais entendre votre question.
M. Marissal : Oui. Parce que
«déterminer», ce n'est pas «transmettre», c'est «déterminer», là. Je comprends qu'on peut donner des guides, des balises,
genre : Ce serait mieux que vous fassiez ça pour votre bon fonctionnement.
Mais déterminer, c'est beaucoup plus
directif. Effectivement, ça me semble un peu en contradiction avec l'autonomie
qu'on veut leur laisser puis qu'on a votée
précédemment dans des articles antérieurs. Allons-y avec ça, là, mais j'ai
d'autres choses aussi, après.
M. Dubé : Je fais juste voir...
M. Marissal : Je précise que ce
n'était pas dans la LSSSS.
M. Dubé : À qui on... Pardon?
M. Marissal : Ce n'était pas dans la
LSSSS, je...
M. Dubé : Non,
mais...
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M. Dubé : Allez-y, M. Desharnais.
M. Desharnais (Daniel) : Merci.
Bien, l'article, tel que libellé, dit : «Peut déterminer des orientations
et des paramètres budgétaires», donc de
s'assurer que les sommes sont là, puis déterminer «des paramètres budgétaires
propres à favoriser l'harmonisation des pratiques», dans le sens... En
fait, il pourrait y avoir... Puis moi, je suis tout à fait d'accord puis je
pense que les principes de gouvernance qui ont été votés fait en sorte que les
décisions se prennent soit par les comités
locaux ou le comité national. Mais il pourrait y avoir certaines inégalités ou
iniquités dans certains... à certains
endroits. Et, pour favoriser l'application des meilleures pratiques ou
l'exercice du droit des usagers, le ministre pourrait déterminer des orientations et des paramètres budgétaires propres
à favoriser l'harmonisation de ces pratiques-là.
• (11 h 20) •
M.
Dubé : Parce que, moi, la question que je nous posais,
là, suite à vos deux questions... On n'est pas en train de dire
ici : Quelle pratique vous voulez avoir? C'est : Est-ce que vous avez — je
vais le simplifier — les
budgets nécessaires pour le faire?
M. Marissal : Bien, le débat est
peut-être sémantique, ici, puis peut-être que Me Paquin peut nous aider,
là : «déterminer», ça veut dire quoi?
M. Dubé : Bien, c'est ça. Mais,
juste avant, Me Paquin, là, je veux juste... parce que votre question est
bien... Moi, de la façon... quand on se
préparait pour ça, aujourd'hui, tu sais, vous avez demandé que le ministre peut
continuer d'intervenir sur certains endroits, malgré la présence de
Santé Québec. Ça, pour moi, c'est un endroit où le ministre peut continuer d'intervenir puis de dire, là... Je
vais simplifier mon exemple, mais, si on voyait que les sommes allouées
par les établissements ne sont pas suffisantes pour un bon fonctionnement des
comités, c'est le genre d'intervention, mais ce n'est pas d'intervenir sur
leurs pratiques. Est-ce que je suis clair? Parce que, si vous le prenez dans le
sens... Puis peut-être que c'est ça qu'il
faut demander à Me Paquin. Là, ici, on n'est pas en train de dire quel genre de
pratiques ils doivent avoir. Mais, en
tout cas, je vais le laisser répondre, mais, moi, c'est comme ça que je
l'interprétais. Me Paquin, avez-vous...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, je pense qu'il faut prendre chacun des mots de l'article 152 dans leur contexte. Donc, «le
ministre peut déterminer», donc il n'est pas tenu de le faire, mais il peut.
S'il choisit de le faire, il va
déterminer. Donc, «déterminer», le verbe est quand même assez précis, le
ministre va déterminer, va
dire : Je détermine ceci. Mais que détermine le ministre? Il détermine
«des orientations et des paramètres budgétaires propres à favoriser l'harmonisation
des pratiques». Des orientations et des paramètres budgétaires, ce ne sont pas
des normes qui ont la même valeur, qui ont
force de loi comme un règlement, d'une part. Et ici, ce n'est pas des
orientations ou des règles
budgétaires qui harmonisent les pratiques ou qui contraignent à l'harmonisation
des pratiques, mais qui, simplement, favorisent l'harmonisation des
pratiques.
Donc, ça nous amène vers ça, mais, à mon sens,
vous me pardonnerez l'expression, M. le Président, on est davantage dans un
énoncé de droit mou que dans un énoncé normatif ferme. Donc, il y a
effectivement une marge de manoeuvre ici. Et ultimement, quand on regarde la
phrase au complet, en bout de ligne, ce qu'on vise, c'est le bon fonctionnement des comités, pas forcément leur...
restreindre leur fonctionnement. Ce qu'on veut, c'est que les comités
fonctionnent bien.
M.
Marissal : Et on partage le même objectif, là. Je pense que
ma question est peut-être d'ordre étymologique sur «déterminer», là, qu'est-ce
que ça veut dire. D'autant qu'on parle d'utilisation optimale du financement.
Tu sais, peut-être, pas vous, M. le ministre, mais vous ne serez peut-être pas
toujours ministre de la Santé, puis un autre ou une autre après vous pourrait dire : Bien, j'ai le droit de déterminer,
donc je vais déterminer que dorénavant vous devez mettre tel pourcentage
dans tel domaine de vos actions. C'est ça qu'on ne veut pas, là. C'est ça qu'on
ne veut pas. Et c'est cette porte-là qui me
semble entrouverte, avec le libellé. Mais j'entends les explications de
Me Paquin, là, qui sont généralement, même toujours, très claires,
je m'interroge sur la portée que pourrait avoir ça.
M. Dubé : Je vais laisser Me
Desharnais continuer puis, après ça, au besoin, je...
Le Président (M. Provençal)
: M. Desharnais.
M.
Desharnais (Daniel) : Maître, mais en histoire. En fait, ça va un peu
dans le sens de la discussion qu'on a eue précédemment, aussi, sur le
lien entre les associations et le ministre, parce que, dans l'harmonisation des
pratiques, il pourrait y avoir des représentations qui soient faites par les
associations elles-mêmes auprès du ministre. Et la porte ouverte, oui, elle est entrouverte, mais c'est
pour permettre aussi ce genre d'interaction là où les associations pourraient
venir faire des représentations pour une certaine harmonisation de certaines
pratiques. Donc, ce canal-là pourrait servir à faire en
sorte que le ministre puisse donner des orientations budgétaires pour favoriser
l'harmonisation de certaines pratiques.
M. Dubé : Je reçois, mon équipe
reçoit des demandes, en ce moment, d'augmentations budgétaires pour ces organismes-là, et ça me surprendrait que ce soient
des demandes pour baisser les montants nécessaires. Vous me suivez?
M. Marissal : Bien oui.
M. Dubé : Alors, je pense que c'est
ça, cette porte-là, qui est là, là, c'est d'être capable de dire : Malgré
la présence de Santé Québec, ça peut prendre
une intervention du ministre pour dire : Écoutez, là-dedans, ce ne sera
pas... vous ne pouvez pas tout décider exactement ce que vous voulez, au
niveau des règles, il faut que ce soit... le ministre peut s'impliquer dans ça.
Puis moi, je pense que c'est important, parce qu'on le dit souvent, ces
comités-là n'ont peut-être pas toujours les ressources pour le faire. Alors, je
pense, c'est l'ouverture qu'on fait avec ça.
M. Marissal : Ah! c'est clair qu'ils
n'ont pas toujours ni l'expertise ni les ressources.
M. Dubé : Tout ça.
M. Marissal : Ils sont pleins de
bonne volonté, mais ça ne suffit pas toujours. Puis pourquoi vous avez jugé important de le mettre dans la loi n° 15, alors que ce n'était pas dans la LSSSS? La bonne utilisation des
fonds publics est tout aussi importante sous la LSSSS. Si c'est ça,
votre but, là.
M.
Dubé : Bien, écoutez, un peu ce que M. Desharnais
vient de dire, je pense que c'est l'écoute des usagers qu'on veut avoir.
Et on veut leur donner... On ne veut pas que... je ne pense pas que vous auriez
dit ça, mais que la création de Santé Québec nous éloigne des usagers. Puis
moi, je me dis : Non, dans...
M. Marissal : Oui, là-dessus, on va
être d'accord.
M. Dubé : Bon, bien... Hein?
M. Marissal : Nous sommes d'accord.
M. Dubé : Mais là on dit : Ça,
là, ça permet au ministre d'intervenir, puis, comme je vous dis, je ne pense
pas qu'il n'y a personne qui a l'intention d'aller à la baisse, là, surtout
quand... En tout cas, je vous réponds pourquoi qu'on a décidé de mettre ça.
M. Marissal : Et je note au passage,
M. le Président, qu'une maîtrise en histoire peut mener à un poste de
sous-ministre en Santé. J'en prends bonne note, pour faire le pitch à mes
enfants.
Le
Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac, je pense que vous
aviez... si je me fie à votre non-verbal, vous aviez une réaction.
M.
Fortin : Vous aussi, vous commencez à lire dans mon esprit,
M. le Président. Oui, le ministre et son équipe nous disent que, cet
article-là, l'intention, c'est d'assurer, disons, le bon fonctionnement des
comités des usagers. Sur l'intention, souvent, on est d'accord avec le
ministre, hein? Je reviens encore au titre de la loi, la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus
efficace. Bien d'accord avec l'orientation, mais c'est le moyen de s'y prendre
sur lequel on n'est pas nécessairement en accord tout le temps.
Puis là, dans
ce... dans le détail de cet article-là, le bout sur les paramètres budgétaires
auquel revient le ministre, là, c'est-à-dire : Ah! bien, ça me
permet de leur donner plus d'argent pour leur bon fonctionnement, c'est une
chose, mais le bout qui accroche, de notre
côté, c'est quand on dit : «Le ministre peut déterminer des orientations
[...] propres à favoriser l'harmonisation». Puis après ça, en plus,
vient un rapport de Santé Québec qui doit être fait au ministre sur la mise en
oeuvre de ses orientations, je rappelle, visant à favoriser l'harmonisation.
Le ministre
nous a dit, plus tôt, qu'on lui demande de se garder des pouvoirs. Je ne suis
pas certain, dans ce cas-ci, que le
ministre se garde un pouvoir sur les orientations des comités des usagers, là,
pour favoriser leur harmonisation, c'est nécessaire. À un moment donné,
peut-être que le ministre a besoin de se garder des pouvoirs sur Santé Québec. Est-ce que le ministre a besoin de se garder des
pouvoirs sur les comités des usagers et de se garder des pouvoirs pour
harmoniser leurs pratiques? C'est là où on a un bout... Ce n'est pas le fait qu'il
puisse dire : Ah! il a peut-être besoin d'argent
supplémentaire pour s'assurer que ça marche bien. Ça, on comprend ça. Le bout
sur les orientations... Pour nous, là, ça revient aux comités des
usagers de déterminer leurs pratiques et leurs orientations.
M. Dubé : O.K. Mais, lorsqu'on a
fait la discussion des directives... Là, on est dans la section des usagers, mais, encore une fois, je le demande... Vous
m'avez dit : Il y a des endroits où vous voulez être capable d'intervenir
si... puis s'il y avait besoin de le faire. Je ne vois pas pourquoi,
dans la question des usagers... J'essaie de comprendre qu'est-ce qui vous
inquiète. C'est-tu de dire aux usagers, aux comités des usagers, quoi faire?
M. Fortin : Bien, c'est que les pratiques des comités des usagers, ça leur revient,
c'est... Ils sont... Ces comités-là sont mis en place pour que les
usagers, justement, puissent faire valoir leur point de vue à Santé Québec, au
ministre, à qui veut bien les entendre et
qui peut faire les changements appropriés. Si, ici, le ministre vient
dire : Bien, nous allons déterminer des orientations pour que vous
ayez des pratiques harmonisées...
• (11 h 30) •
M. Dubé : Est-ce
que c'est l'harmonisation, qui vous inquiète?
M.
Fortin : Oui, oui, entre autres.
M. Dubé : Parce que, si c'est ça, vous avez une collègue...
où on a eu une bonne discussion, je ne me souviens pas à quel article, on parlait... Je pense qu'on
avait remplacé, M. le Président, «harmonisation» par «l'adoption des meilleures
pratiques», parce qu'«harmonisation», des fois, peut... pourrait... Je ne sais
pas, là, je...
M.
Fortin : Oui, oui.
M. Dubé : Si c'est ce mot-là qui vous dérange, on peut
peut-être penser à «adoption de meilleures pratiques». Puis c'est votre
collègue de Mont-Royal...
M. Fortin : Moi, j'aimerais mieux ça que «l'harmonisation», bien honnêtement.
«L'harmonisation», ça sonne comme : Bien, voici ce que...
M. Dubé : On
ne veut pas niveler par le bas, ça, c'est sûr. Mais, si c'est... Puis là je
demanderais peut-être conseil à Me Paquin ou à son équipe, parce qu'on a déjà
eu cette discussion-là sur un autre...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, c'est ça, c'était la
suggestion de la députée de Mont-Royal—Outremont.
M. Dubé : De
Mont-Royal, qui a... Puis moi, j'avais été le premier à dire : Mon Dieu!
c'est une bonne idée. Parce que c'est ça qu'on veut, c'est que ce soient les
meilleures pratiques. Si ça, ça vous rend plus confortable, je pense
qu'au moins ça donne le sens de l'intervention.
M.
Fortin : Visant à favoriser l'adoption de
meilleures pratiques.
M. Dubé : Des
comités.
M.
Fortin : Déjà, je trouve que c'est plus...
c'est moins directif qu'une harmonisation.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est
vous qui décidez, M. le ministre... ou Me Paquin.
M. Dubé : Peut-être
qu'il va dire que ça n'a pas d'allure, là, mais je vais l'écouter.
M. Paquin
(Mathieu) : Oh! non, je n'oserais jamais dire une telle chose.
Des voix :
...
M. Fortin : Visant à favoriser l'amélioration continue des pratiques des comités. Je
pense, c'est ça qu'on avait mis à 29.1.
M. Dubé : C'est-tu
29.1? C'est ça que vous avez regardé?
Des voix :
...
M. Dubé : Bon.
Ils sont déjà en train de l'écrire.
M.
Fortin : Aïe! On ne s'est même pas mis
d'accord puis ils sont déjà en train de l'écrire, c'est pas pire.
Des voix :
...
M. Dubé : Non,
non, mais c'est parce qu'ils savent qu'habituellement on s'entend, ils savent
qu'on s'entend.
M.
Fortin : Eux aussi, ils lisent dans notre
esprit. Mon Dieu!
M. Dubé : Oui.
Mais... Non, mais c'est pour ça, je voulais savoir où était le... votre enjeu.
M.
Fortin : Oui, c'est... Bien, oui,
effectivement, c'est l'harmonisation qui vient nous chicoter un petit peu, là,
puis je ne suis pas certain que d'harmoniser d'un bout à l'autre des comités
des usagers à travers la province, c'est nécessairement la chose à faire. Mais,
si on a une amélioration continue, moi, je... pas de problème avec ça.
M.
Dubé : Pendant qu'ils préparent ça, est-ce qu'il y a d'autres
questions? Parce que, si on... je ne sais pas.
Le Président (M.
Provençal)
: Bien, y
a-t-il d'autres commentaires qui pourraient susciter une modification
supplémentaire?
M. Dubé : On
peut peut-être suspendre pour leur donner... si ça ne vous dérange pas.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
oui, il n'y a pas de problème.
M. Dubé : À
moins que vous ayez une intervention à faire tout de suite.
Une voix :
...
M. Dubé : O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
on va suspendre les travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
11 h 33)
(Reprise à 11 h 46)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous allons
reprendre nos travaux. Je vais inviter M. le ministre à nous présenter
l'amendement qui va répondre à une certaine interrogation ou... du député de
Pontiac.
M. Dubé : Bien, même, je suis un peu gêné de le lire parce
que c'est l'idée... si M. le député veut en faire la lecture, parce que
ça vient vraiment de leur côté.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
c'est vrai.
M. Dubé : Une
très bonne idée.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M.
Fortin : Pas de problème, M. le Président.
Merci. À l'article 152, remplacer, dans le premier alinéa de l'article 152 du projet de loi,
«harmonisation des pratiques des comités des usagers et des» par «adoption des
meilleures pratiques par les comités des usagers et les».
Pour nous, M. le
Président, c'était le terme «harmonisation», là, qui venait, disons, semer un
doute dans notre esprit par rapport aux
intentions réelles. Alors là, de souhaiter que les comités adoptent des
meilleures pratiques, c'est logique, c'est normal, mais, pour nous, une
harmonisation, ce n'est pas nécessairement souhaitable, surtout quand on parle des comités qui appartiennent aux usagers
puis aux résidents. Alors, ça nous apparaît déjà une bonne amélioration.
Le Président (M.
Provençal)
: Et ça
respecte leur autonomie.
M.
Fortin : Et voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Bien, pour le bénéfice des gens
qui nous écoutent, on pourrait le lire, parce que ça se tient, tout ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Est-ce que vous pourriez... M. le député de Pontiac, pourriez-vous...
M.
Fortin : Ah! oui, oui, pardon.
Le Président (M.
Provençal)
: L'article
tel que modifié, s'il vous plaît.
M. Fortin : Pardon.
J'ai perdu l'habitude, M. le Président, ça fait quand même un temps. L'article 152,
tel que modifié, se lit ainsi :
«Le
ministre peut déterminer des orientations et des paramètres budgétaires propres
à favoriser l'adoption des meilleures pratiques par les comités des usagers et
les comités des résidents, l'utilisation optimale du financement qui
leur est destiné et leur bon fonctionnement.
«Santé Québec fait
rapport au ministre sur la mise en oeuvre de ces orientations et de ces
paramètres, dans la forme et selon la teneur et la périodicité qu'il
détermine.»
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Non, ça me va, c'est une question temporelle sur
«périodicité», là, j'imagine qu'on s'attend à ce que ce soit régulier,
là, dernier alinéa.
M. Dubé : Oui, parce qu'un peu comme
je l'ai dit dans d'autres cas, je voudrais peut-être que la périodicité soit
plus courte au début, dans les premières années... on a discuté ça quelques
fois, là. Je pense qu'il faut s'assurer qu'on va suivre ça de plus proche.
Peut-être que la périodicité peut être annuelle, mais...
M. Marissal : Et ça, ça viendra par
règlement?
M. Dubé : Oui. Oui.
M. Marissal : Le règlement interne,
là, de Santé Québec.
M. Dubé : Bien, tout à fait, tout à
fait.
M. Marissal : C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député des Îles, ça va?
M. Arseneau : Bien, je trouve
intéressant le fait qu'on veuille développer des meilleures pratiques, là,
plutôt que d'harmoniser les pratiques, là.
Il y a, évidemment, des différences qui peuvent être importantes d'un comité à
l'autre, d'une région à l'autre, et tout ça. L'idée, c'est d'avoir les
meilleures pratiques qui s'adoptent... qui s'adaptent, c'est-à-dire, au
contexte. Alors, moi, je vais appuyer cette proposition d'amendement de mon
collègue de Pontiac.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par le député de
Pontiac à l'article 152. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Maintenant, est-ce que
l'article 152, avec l'amendement, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Alors, ce qui nous amène aux
articles suivants où on va travailler sur un nouveau bloc, je dirais, «bloc»
n'est peut-être pas le bon terme, mais sur un nouveau volet en lien avec la
gouvernance clinique. Alors, à ce moment-là, voulez-vous que je fasse
l'introduction, M. le ministre, ou...
M. Dubé : Allez-y.
• (11 h 50) •
M. Fortin : Un instant, M. le Président, parce qu'on amorce un nouveau
bloc, là, peut-être, est-ce que... puis on n'a pas pris le temps de le faire
d'entrée de jeu, là, mais y a-tu des articles précédents qu'on avait suspendus
sur lesquels on pourrait revenir? Je sais que le ministre aime ça, fermer des
blocs, avant d'en ouvrir d'autres.
Le Président (M. Provençal)
: ...145, mais on ne peut pas le traiter.
M. Fortin : C'est le seul?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin : Donc, il n'y en a pas d'autres qui ont été réglés par
l'équipe ministérielle au cours de la nuit, là.
Le
Président (M. Provençal)
: Non. Puis j'avais posé la question ce matin, à
Me Paquin, parce qu'on a quand même
de nombreux articles qui sont suspendus. Pour le moment, on est plus en
continuité des articles qu'à revenir sur des articles qui sont
suspendus.
M. Dubé : Donc, vous êtes à l'aise
avec ça?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: O.K. Oui, allez-y, M. le ministre.
M.
Dubé : Moi, ce que je proposerais, M. le Président, parce
que vous avez raison, là, si on va voir notre table des matières, vous aviez
raison de... vous faites référence à un bloc, mais je voudrais aussi que les
gens qui nous suivent, là... Parce qu'on a eu, je n'hésite pas à le
dire, vraiment, une bonne période d'avancement dans les... au cours des derniers jours,
là, très appréciée, la collaboration de tout le monde. On a fait la
partie I, parce que, si je divise le projet de loi en
12 parties, là, tel que la table des matières le présente, la
partie I, on a fait l'ensemble des articles.
Dans la
partie II, il y avait, je dirais, quatre grands blocs, là, il y avait
l'institution de Santé Québec, 20 à 29, on a
suspendu 20, parce qu'on a dit : À la fin de tout, on reviendra au titre
de Santé Québec. Vous vous souvenez de ça? Après ça, on a parlé de
l'organisation et le fonctionnement, ça, c'étaient les articles de 30 à 61. Et
là on a suspendu 30 et 31, mais c'est tout ce qui est suspendu dans ça.
Après ça, je m'en
vais dans le troisième bloc, les fonctions auxiliaires de la prestation de
services, puis là les mécanismes d'accès sur
lesquels on a passé... tout ça, c'est réglé, là, hein, on a réglé beaucoup. Je
ne pense pas qu'on a des choses qui sont en suspens.
Après
ça, il y a le quatrième bloc qui est les pouvoirs spéciaux de Santé Québec, les
restrictions, le financement. L'essentiel a été fait. Après ça, il y a
le dernier bloc, puis je suis toujours dans la partie II, c'est là qu'on a
eu des suspensions au niveau des fondations, entre autres. On a suspendu un
bloc, là, de... sur la question des fondations, parce qu'on est en discussion
avec des centres universitaires, la recherche qu'ils font et le lien avec les
fondations, et on a des gens qui travaillent
là-dessus, et on s'est engagé à vous revenir avec des solutions ou des
amendements au besoin à la mi-septembre.
Ce qui fait qu'on a
commencé déjà, puis je veux juste préciser ça, on a commencé la partie III.
Ça fait que ça avance bien. Partie III,
c'était la partie où... ce qu'on appelait les prestations de services dans les
établissements, toute la question de l'organisation des... de la gouvernance
des établissements, les conseils d'établissement. On en a suspendu une partie pour des raisons évidentes, parce qu'on
a dit : On va attendre de voir qu'est-ce qu'on fait en termes de conseil
d'établissement, formation.
Et
là je continue, on est rendus, puis là je prends la table des matières,
toujours dans le... vous appelez ça le bloc III, moi, je réfère à la partie III, mais on est
exactement à ce que vous dites. Et là on est dans la section gouvernance
clinique. Et la gouvernance clinique, là, il faut bien le comprendre, on ne
fera pas ça cet après-midi, globalement, c'est 153 à 281, O.K., ça fait
que...
Une voix : ...
M. Dubé : On
ne fera pas ça cet après-midi. Moi, ce que je...
Une voix : ...
M. Dubé : Oui,
hein, c'est assez réaliste. Mais quand même, il faut reconnaître, il faut
reconnaître qu'on est déjà dans le troisième
bloc, il faut quand même reconnaître qu'il y a eu toute une avancée, bon, et
que les deux premiers sont déjà complétés, à quelques exceptions
d'articles.
La
raison pour laquelle je fais ça, moi, ce que j'aimerais, étant donné
l'importance de la gouvernance clinique, au fur et à mesure qu'on règle
ces blocs-là, moi, j'aurais une suggestion à faire à l'opposition, un peu comme
on a fait, peut-être, avec les comités d'usagers, des fois, c'est bon de
comprendre, surtout à la lumière, là, de nombreuses discussions que le
Dr Bergeron mène avec les gens de l'équipe de sous-ministres, ce serait
peut-être bon de prendre un petit peu de recul puis de revenir à quelle est
la... comment se fait la gouvernance clinique en ce moment, puis peut-être
présenter aux députés, pendant une demi-heure, une heure, peu importe, le temps
qu'on aurait, avant de rentrer dans
l'article par article. Puis, moi, cette... une fois qu'on aurait fait cette
présentation-là, on pourrait la résumer aux gens qui nous écoutent, mais
je pense qu'on aurait besoin d'une espèce de présentation du Dr Bergeron
avant de rentrer dans l'article par article.
Moi, je vous
suggérais, parce que j'en ai parlé à l'équipe ce matin, on vous donnerait le
document. Là, il nous reste à peu près une
demi-heure de travail. On peut passer une première fois dedans, pendant l'heure
du dîner ou... Alors, quand on va revenir, vous allez avoir déjà sûrement
quelques questions, puis là on pourrait... Moi, ce que je faisais dans
mon ancienne vie, c'est : on regarde le «avant» puis le «après». Parce
que, des fois, pour comprendre pourquoi on
propose tel changement, il faut bien comprendre le «avant». Ça, c'est de
l'amélioration continue, en passant.
Alors donc, ma
suggestion, c'est peut-être qu'on suspendrait, on ferait la présentation aux
députés. Et vous, M. le Président, vous
déciderez, au moment où on revient en session, est-ce qu'on peut partager
peut-être le sommaire de ça. Parce que, malheureusement, il y a quelques
graphiques que je vais vous présenter qu'on ne peut pas montrer à l'écran,
c'est ça qui est un peu déplorable, mais on trouvera une solution peut-être
là-dessus.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Puis ce que je veux mentionner, c'est que... moi, j'appelle ça les outils
pédagogiques qui vont être mis à la disposition des membres de la commission,
sont vraiment uniquement pour consultation interne, là, de nos travaux. Ce ne
seront pas des tableaux qui sont diffusés. Je vous rappelle que lors des
consultations particulières, il y avait certains sommaires qui avaient été
présentés en termes d'organigrammes, vous allez probablement retrouver ces
éléments-là.
Maintenant,
j'aimerais ça que l'équipe de M. le ministre nous fasse parvenir, à la greffe,
les tableaux. Et, aussitôt qu'on me
mentionne que nous avons les tableaux, on va suspendre les travaux pour
permettre à M. le ministre et au Dr Bergeron de nous en faire la
proposition... la présentation, excusez-moi.
M.
Fortin : ...le malcommode que je suis se
plie à votre suggestion.
M. Marissal : Donc, vous voyez ça
maintenant, là, vous êtes...
M.
Dubé : ...on va vous donner le document. On va l'expliquer à très,
très haut niveau pendant la demi-heure qu'il
nous reste. Puis, quand on revient, vous allez avoir eu le temps de le regarder
puis vous pouvez poser des questions. Mais
je pense qu'il est important d'avoir une vue globale de ce qu'on veut faire en
gouvernance clinique. Puis on n'est pas sans... on a été très
transparents qu'il reste des choses que le Dr Bergeron est en train de
travailler avec les deux fédérations de médecins. Puis je pense que les deux
prochaines semaines sont critiques dans ça. Ça fait que vous allez voir où, des
fois, on s'entend, puis, des fois, les endroits où on s'entend moins. Vous
allez pouvoir poser toutes ces questions-là
cet après-midi. Puis nous, un peu comme on l'a fait avec les usagers, c'est un
peu la même chose qu'on peut faire, et vos commentaires nous aident à
attacher ça, dans les deux prochaines semaines aussi, là.
M. Marissal :
Moi, ça me va, puis j'apprécie
que vous le fassiez sur le temps de la commission parce qu'il y a juste 24 heures dans une journée, puis on ne
peut pas le rajouter à 6 heures le matin, là. J'apprécie beaucoup la
disponibilité de votre équipe.
Juste une question technique, là, vous nous avez
promis une nouvelle liasse d'amendements. Ça, ça viendra quand on
revient à la mi-septembre.
M. Dubé : Oui.
M. Marissal :
Pour ce qu'on a devant nous ou
pour ce qui a été suspendu, là, est-ce qu'il y a d'autres amendements à
venir ou on a tout en main?
M. Dubé : Bien, pour... O.K. Je vais répéter parce que
peut-être, des fois, je n'ai pas été clair. Entre autres, sur les
fondations...
M. Marissal :
Oui. Ça, ça va.
M. Dubé : ...ça, on est en train d'y travailler, puis j'ai
bien l'impression... parce que, là, surtout, il y a des changements à la
loi au fédéral aussi qui inquiètent les fondations, là, ça fait qu'il faut
clarifier certaines choses qui...
Sur les conseils
d'établissement, il y a des amendements qu'on va vouloir faire, je vous
rappelle, il y a un bloc de 10 ou
12 articles. Le principal amendement, dans les conseils d'établissement,
c'est leur mandat, peut-il différer dans
le cas des centres de recherche, hein? Parce qu'un... le mandat d'un conseil
d'établissement, pour un établissement territorial, un CISSS, là,
conventionnel versus un CISSS universitaire, bien, c'est là qu'on est en train
de regarder.
Alors, ça, ces
amendements-là, ils ne sont pas faits, mais je pense qu'on va être capables de
les déposer quand on revient. Donc, je vous
dirais, c'est les deux grands blocs, fondations, conseils d'établissement, puis
quelques petits articles. Mais, moi,
j'aimerais qu'on ait fini le bloc II sur Santé Québec avant de revenir à
l'article 20. Parce que votre question était : Est-ce que
Santé Québec reflète... Mais, vous avez vu, on a parlé toujours de Santé et Services
sociaux. On fera ce débat-là à la fin.
• (12 heures) •
Puis là on serait
rendu à commencer Gouvernance clinique. Je pense que, si on fait ça cet
après-midi, en vous donnant surtout la chance d'avoir... En fait, c'est presque
un breffage technique qu'on fait avant de commencer l'article par article sur
la gouvernance clinique.
M. Marissal :
Exact.
M. Dubé : Je
pense que ça permettrait de faire ça.
Le Président (M.
Provençal)
: Il est
présentement midi. Je veux signaler que le document est sur Greffier dans Autres documents, uniquement pour
consultation par les membres de la commission. Il s'appelle 2023-03-29 Résumé.
Et à partir de ce moment-ci, je suspendrais les travaux pour qu'on puisse avoir
une présentation par le Dr Bergeron.
M. Dubé : Puis
est-ce qu'on a suspendu?
Le Président (M.
Provençal)
: Non. On
va suspendre.
Suspension, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à
12 h 01)
(Reprise à 12 h 30)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
revenons en ondes. Alors, c'est simplement pour suspendre les travaux jusqu'à
14 heures cet après-midi pour permettre aux gens d'aller dîner. Alors,
merci beaucoup. Bon dîner à tous.
(Suspension de la séance à
12 h 31)
(Reprise
à 14 h 09)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
j'ouvre la séance.
Je
vais demander aux membres de la commission et au personnel politique de se
joindre à moi pour un caucus. Je ne
peux pas donner le temps que va durer notre caucus, de façon indéterminée.
C'est pour ça que je vais resuspendre nos
travaux, de façon à ce que le caucus puisse aller travailler dans une autre
salle, et, lorsqu'on aura terminé, on reviendra ici pour poursuivre
l'étude du projet de loi n° 15.
Alors,
sur ce, je vais suspendre les travaux et je vais vous inviter à me suivre dans
une autre salle, s'il vous plaît. Merci. Mais, je répète, uniquement les
membres du caucus et leur personnel politique.
(Suspension de la séance à
14 h 10)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
pouvons reprendre nos travaux.
Alors, M. le
ministre, nous étions rendus à la section IV, Gouvernance clinique, et on
va débuter avec les premiers articles de
cette section-là, c'est-à-dire l'article 153. Je vous invite à en faire la
lecture et je vous rappelle que vous aurez un amendement à cet article.
M. Dubé : Très bien, très bien. Merci, M. le Président.
Alors, dans la gouvernance clinique, le premier article se lit comme
suit :
«153. Un
établissement de Santé Québec comprend un conseil interdisciplinaire
d'évaluation des trajectoires et de l'organisation clinique.
«Le conseil exerce
les fonctions suivantes :
«1° contrôler et
apprécier la qualité, y compris la pertinence, des trajectoires de services
cliniques au sein de l'établissement et en assurer le suivi;
«2° formuler au
président-directeur général toute recommandation au sujet de ces trajectoires;
«3° donner [un] avis
au président-directeur général de l'établissement et lui faire des
recommandations sur ce qui suit :
«a) les aspects
professionnels de l'organisation technique, scientifique et clinique de
l'établissement;
«b) la distribution
des services cliniques; et
«c) les approches
novatrices de services et leurs incidences sur la santé et le bien-être de la
population;
«4° assumer toute
autre fonction que lui confie le président-directeur général.»
Maintenant, je
pourrais aller tout de suite à l'amendement, si vous permettez.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Pour
l'article 153, donc ajouter, à la fin de l'article 153, l'alinéa
suivant :
«Dans l'exercice de
ses fonctions, le conseil doit tenir compte des services cliniques offerts à
l'extérieur de l'établissement et qui sont
liés aux trajectoires de services cliniques au sein de l'établissement. Il doit
également tenir compte des effets sur
les services cliniques offerts à l'extérieur de l'établissement des avis qu'il
donne et des recommandations qu'il formule.»
Le
commentaire : Cet amendement vise à prévoir que le conseil
interdisciplinaire d'évaluation des trajectoires et de l'organisation clinique doit tenir compte des services offerts à
l'extérieur de l'établissement lorsqu'ils sont liés aux trajectoires au
sein de l'établissement.
Alors, je ne sais pas
si on peut voir, Mme la secrétaire, cet amendement-là à 153 dans le contexte...
Le Président (M.
Provençal)
: Exact. Y
a-t-il des interventions? Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Sur
l'amendement comme tel, là, pour commencer, pour qu'on suive bien l'ordre des choses, quand on dit, là... en
fait, l'amendement vient dire que le comité interdisciplinaire, quand il regarde
les trajectoires d'organisation, il faut qu'il tienne compte de ce qui se passe
à l'extérieur de l'établissement, c'est-à-dire
les cliniques privées, entre autres, là, j'imagine, mais, ça, j'ai de la
difficulté à croire que ce n'est pas déjà fait, là, que vous n'avez... Tu sais, ça n'a jamais été...
d'établissement en établissement, là, on n'a aucune... Je comprends qu'on n'a
peut-être pas de contrôle sur certaines cliniques privées qui se mettent en
place, mais on n'a pas non plus d'idée de combien il y en a, ou
qu'est-ce qu'ils font, ou combien de patients ils voient, etc.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
ministre, voulez-vous parler ou je donne la parole au Dr Bergeron?
M. Dubé : ...entre
ce qu'on fait pour la trajectoire de soins... mais je vais le laisser Dr
Bergeron...
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron, s'il vous plaît.
M. Dubé : Si vous êtes d'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
vous allez juste nous redonner votre nom et votre titre, s'il vous plaît. Par
la suite, on répond.
M. Bergeron
(Stéphane) : Bonjour. Dr Stéphane Bergeron, directeur général
adjoint, direction générale adjointe... direction générale des affaires
universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques au MSSS.
En réponse à votre question, je dirais qu'il y a
deux visions que l'on a. Il faut séparer la vision que l'on a en médecine de famille de celle que l'on a sur les
services de médecine spécialisée. Puis, par ailleurs, il faut comprendre que cet
article-là va plus loin parce qu'il ne parle pas que des services de médecine.
On parle de trajectoire, et donc ça peut
inclure aussi quels sont les services offerts par des travailleurs sociaux dans
le privé, ou des psychologues dans le privé, ou des ergothérapeutes dans
le privé.
Donc, est-ce qu'aujourd'hui... Et il y a... Et
votre question fait référence à deux choses. Bien, il me semble que c'est le
gros bon sens de le faire. Est-ce que c'était prévu dans la loi?, qui peut être
une autre chose. Donc, à ma connaissance,
non, il n'y avait rien de prévu dans la loi. Du côté de la médecine de famille,
via les directeurs régionaux de
médecine générale... les départements régionaux de médecine générale, les DRMG,
on a une idée de l'organisation. Pour
les autres spécialités médicales, pour les autres professionnels de soins,
l'établissement n'est pas nécessairement muni d'une bonne connaissance
de ce qui est à l'extérieur.
Ce que cet amendement-là vient dire, c'est que,
lorsque l'établissement décide de la trajectoire de soins, il ne peut pas le
faire sans regarder ce qui se passe à l'extérieur de l'établissement. On ne
pourrait pas décider que, bien, finalement, nous autres, notre responsabilité
d'établissement, ça devrait s'arrêter ici, puis le reste, ça devrait être dans la communauté, sans s'enquérir et regarder est-ce
que la communauté offre ce service-là et est-ce qu'il est... est-ce que ce service-là est accessible. Donc, ça permet de
joindre cela, et ce qu'on demande au comité... au conseil interdisciplinaire,
qui a une vision qui, théoriquement, est
celle de l'établissement, c'est de s'enquérir dans ces trajectoires de soins et
de regarder le lien qu'il y a avec l'extraétablissement.
M. Fortin : Vous savez qu'il y a un gros, gros risque à ça. Il y a
un... Puis je comprends le... D'un côté, là, il peut y avoir un bénéfice, d'un côté... puis n'importe qui va vous dire
que c'est logique, Ah! O.K., il y a une nouvelle clinique de... je ne sais pas, moi, qui peut nous aider à
faire des chirurgies d'un jour, là, qui est là, parfait, on sait qu'elle est là
puis on pourra l'utiliser à bon escient quand on pense que ce sera
nécessaire, comme vous le faites avec les CMS, entre autres. Mais, tantôt, dans votre explication, vous avez dit : On ne
peut pas dire, comme établissement : Ah! on va arrêter de donner
tel service sans s'enquérir si ce service-là est disponible.
Alors là, il ne faut pas que l'établissement
fasse ça non plus, là. Il ne faut pas que l'établissement se dise : Ah! bien, parfait, il y a 10 nouveaux
psychologues qui se sont installés dans le privé, je n'ai plus besoin d'offrir
de services de psychologie sur mon territoire. Puis il y a ça, là, il y
a ce bout-là aussi, là, vous ne voyez pas ça comme un risque, vous, de votre
côté, que l'établissement, à un moment donné, là, puisse dire : Bien, je
n'ai plus besoin d'en offrir, je suis allé mesurer qu'est-ce qu'il y avait au
privé puis c'est bien en masse?
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
est-ce que je pense qu'il y a des avantages très grands à connaître ce qui se
passe à l'extérieur de l'établissement? Il m'apparaît que la balance des
risques et avantages est clairement en faveur, quand on établit une
trajectoire, d'aller vers une connaissance de ce qui est à l'extérieur de
l'établissement. Ce à quoi vous faites référence, je pense, c'est à une
question de... Admettons que ces services-là ne soient pas publics, mais
tarifés, est-ce que ça doit être pris en compte? Pour moi, c'est un peu
implicite à cela.
Donc, on dit qu'on doit regarder l'impact et
qu'est-ce qu'il y a à l'extérieur de l'établissement. Je pense que, dans cette
prise en compte là, aussi, quand on a... Et c'est le souci qui est en arrière
de cet article-là, d'avoir une pensée qui est celle du patient qui chemine au
travers d'une trajectoire, qu'est-ce qu'il va y avoir au bout, bien, de savoir
est-ce que c'est une trajectoire tarifée, est-ce que c'est une trajectoire non
tarifée, et autres. Et on rappelle que ce
conseil-là réfère et recommande au P.D.G. pour ces trajectoires, et je pense
que c'est à ce niveau-là aussi que ça se fait. C'est le P.D.G. qui va
décider de... attends un peu, moi, je n'accepte plus de faire ça, ou payer pour
ça, ou de... Voilà, donc, dans l'organisation des services, le P.D.G. a une
imputabilité.
Donc, je comprends ce que vous voulez dire, et
c'est une sensibilité... Je pense que ça nous avance. Est-ce que ça répond à tout sur le tarifé versus non
tarifé? Vous avez tout à fait raison, là, il ne faudrait pas... mais je pense
que, pour moi, dans la rédaction de cela, ceux qui l'ont voulu, c'est un
des intrants qu'ils doivent prendre en considération dans la création d'une
trajectoire.
• (15 h 40) •
M. Fortin : Ce qui me vient en tête à travers cet article-là... Puis il
n'y a pas personne qui va... je ne pense pas qu'il y a personne autour de la
table ou ailleurs qui va dire que le réseau ne devrait pas savoir ce qui est
offert à l'extérieur du réseau, là, ça,
c'est quand même d'une évidence, mais le ministre délégué à la Santé et aux
Services sociaux, là, on dirait qu'à chaque fois qu'on lui parle de la
liste d'attente de gens qui attendent un service de santé mentale ou un service pour voir un psychologue, il nous
dit : La liste diminue. La liste publique, peut-être qu'elle diminue, mais
on dirait que, peu importent les vagues de demandes, là, la liste
diminue tout le temps pour lui.
Alors, est-ce qu'il y a vraiment moins de monde
qui sont en attente au Québec d'un service en santé mentale? Est-ce que les
gens se découragent? Est-ce que les gens se tournent vers le privé? Est-ce
que... tout ça, puis est-ce qu'on... en tout respect, là, mais est-ce qu'on se
pète les bretelles en disant : La liste publique diminue parce qu'il y a un paquet de monde qui se tourne vers le
privé? C'est ça qu'on a de la difficulté à saisir. Puis il ne faudrait pas qu'on
se fie justement sur le fait que, ah! bien, maintenant, on le sait, qu'il y a
tant de monde que ça qui se tourne, pour x, y, z services, vers le privé pour dire
qu'on a moins besoin d'en faire dans le public. L'inquiétude, elle est là de
notre côté.
M. Dubé : Mais ce n'est peut-être
pas tout à fait... Ça ne répond peut-être pas à votre question, mais c'est ça que je suis en train de discuter avec
Me Paquin, là, on va voir un article peu plus tard... Quand on discute du
privé en général, et plus spécifiquement des cliniques privées, je pense
qu'on en a déjà discuté. C'est-tu 453?
Une voix : ...
M. Dubé : 452 puis 453. En amont, il
faut qu'il y ait des décisions de dire : Est-ce qu'on continue de laisser
ouvrir des cliniques puis quels sont nos critères pour que ces cliniques-là puissent
ouvrir? On a déjà discuté de ça. On a des articles et des amendements pour ça.
Je pense qu'il y a cet aspect-là. Ici, je pense qu'on est beaucoup plus, indépendamment que ça soit privé ou public...
s'assurer qu'on couvre l'ensemble du continuum de soins. C'est ça qui est
un petit peu...
Puis moi, je reviens toujours à la philosophie
de ce qu'on a dans le projet de loi puis que Dr Bergeron nous demande, c'est : assurons-nous que tous nos
professionnels travaillent ensemble dans le continuum de soins. Je ne pense pas...
En tout cas, je comprends votre point, mais cette utilisation-là du privé...
Puis on est d'accord, je l'ai toujours dit,
moi, c'est parce qu'en ce moment on a un gros enjeu, mais comment on améliore
le système public, hein? On se l'ai dit
souvent. Ça fait que je voulais juste vous ramener que votre question est
bonne, mais je pense qu'il y aura d'autres endroits où on va s'assurer que nos principes d'utilisation du privé
sont discutés. Mais, ici, on est dans le continuum de soins. Les GMF,
c'est une chose, mais tous les autres soins, la DPJ, etc., là, c'est...
Je ne sais pas s'il y a d'autres choses à
ajouter là-dessus, mais...
M. Fortin : Je vais prêcher pour ma propre paroisse, là, puis ça
m'arrive, régulièrement, là, je pense.
M. Dubé : C'est correct, c'est votre
rôle.
M.
Fortin : Puis la députée de Hull va sûrement se reconnaître
là-dedans, là, quand vous regardez les services qui sont offerts à l'extérieur
de l'établissement, là, est-ce que vous avez compté, par exemple, le 35 %
de femmes de l'Outaouais qui vont accoucher en Ontario? Est-ce que vous
avez regardé... parce que c'est énorme, là. Ce n'est pas... Tu sais, si c'était
5 %, ce serait une chose, là, mais ne n'est pas des petits chiffres, là,
de gens qui vont obtenir des soins. Là, je
comprends que vous voulez comprendre ce qui se passe dans le privé, mais, moi,
dans ma région, du privé, il n'y en a
pas tant que ça, mais, l'Ontario, il y en a en masse. Alors, qu'est-ce...
Comment vous voyez ces réalités-là qui peuvent être la mienne, chez
nous, ou peut-être... Dans la baie des Chaleurs, peut-être qu'il y a une
réalité similaire, ou ailleurs, là.
Le Président (M. Provençal)
: ...Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
ministre en a bien parlé, on est ici dans un aspect de continuum de soins.
Lorsque vous référez en disant : Il n'y a pas beaucoup de soins privés
chez nous, clinique dentaire en est une avec un modèle mixte où il y a une partie qui est public-privé, il y a des
cliniques de physio, il y a des cliniques d'ergo, il y a des psychologues.
C'est dans ce contexte-là, c'est dans...
L'idée ici, c'est, par exemple, quelqu'un qui a
un AVC, qui a un épisode d'hospitalisation, qui a besoin de réadaptation, qu'on dit : Bon, bien,
maintenant, la réadaptation intrahospitalière, c'est terminé, il faudrait que
tu l'aies ailleurs. Bien, l'ailleurs, est-ce qu'il a la capacité de
prendre cette balle-là au bond et d'assurer la suite? Sinon, l'établissement ne peut pas dire : Je m'en
lave les mains, tu sais, moi, j'ai fait ma job d'établissement. C'est la pensée
qu'il y a à l'intérieur de ça.
À votre question particulière sur les
accouchements et la capacité de voir les accouchements, je pense
qu'effectivement les établissements, et on le rappelle ici, doivent considérer
non pas seulement ce qui se passe à l'intérieur
de l'établissement, mais tout ce qui se passe à l'extérieur de l'établissement.
Donc, il y a des gens qui veulent accoucher en maison des naissances,
c'est une chose puis c'est... il y a... mais, pour ceux qui voudraient
accoucher en établissement puis qui n'ont pas la disponibilité pour le faire,
ils ne trouvent pas l'endroit où le faire, bien, c'est là qu'on vient rattacher
à ça pour dire : Aïe! Il y a une trajectoire patient, là, qui est quelqu'un,
là... Moi, je suis P.D.G. puis je dis au conseil interdisciplinaire :
J'aimerais ça que vous me dressiez la liste ou la trajectoire de la patiente
qui veut accoucher dans telle région, qu'est-ce qu'il en est des services. Puis
là on s'enquiert de ce qui est à l'extérieur, puis
c'est à partir de ça qu'on dessine la meilleure trajectoire possible, tant...
avec les forces en présence, des gens qui ont la capacité de faire des
accouchements, dans ce cas-ci, médecin-obstétricien, médecin de famille, sage-femme.
Donc, c'est en fonction du besoin, de la demande
qu'on va pouvoir le mieux possible, là, répartir l'offre et avoir une offre
intelligente de services.
M. Fortin : Ça, c'est la théorie, Dr Bergeron. Dans la pratique, là,
l'exemple que je vous cite, tout le monde le sait, là, c'est dans... Ils
mettent ces statistiques-là à jour régulièrement, en Outaouais, qu'il y a
30 %, 35 %, 36 %, 37 % des femmes qui vont accoucher en
Ontario. Puis, en même temps, ça, ça envoie un signal au réseau québécois qu'on
a peut-être besoin de plus de places d'accouchement à l'Hôpital de Gatineau,
mais le gouvernement a annulé le projet de chambres TARP pour une raison ou une autre. Alors, est-ce
qu'on prend vraiment ces données-là pour dire : On a besoin de x places de plus, et donc on fait
ces changements-là, ces accommodements-là, ces réorganisations-là? Est-ce
que... parce que c'est une chose de savoir ce qui se passe à l'extérieur, mais
est-ce qu'on a le sentiment que, vraiment, on prend cette information-là pour
que ça mène à des changements efficaces dans nos réseaux?
M. Dubé : Je veux juste dire, puis
vous m'avez déjà entendu dire ça, là... mais moi, je veux qu'on focusse sur le continuum de soins. C'est ça, l'amendement
qui est ici. À votre question, qui est très pertinente, mais peut-être...
on a d'autres choses. Comme vous savez,
toute la question de la rémunération de nos infirmières dans des régions comme
l'Outaouais... Non, mais, M. le député, j'ai...
M.
Fortin : Oui, oui, je suis d'accord. Ça faisait partie de
nos promesses électorales. Je suis d'accord avec vous là-dessus.
M. Dubé : Bon, alors, c'est pour ça
que je dis souvent : Malheureusement, p.l. n° 15,
ça règle des choses... Ici, on parle du
continuum de soins. Si vous me dites : Qu'est-ce qui fait, en ce moment,
qu'il y a beaucoup de gens de votre
région qui sont obligés d'aller en Ontario?, on a une compétition avec
l'Ontario, sur les salaires des infirmières, qui est du jamais-vu, là.
M. Fortin : Non, non, non, on parle de deux affaires complètement
différentes, là. Les femmes ne sont pas obligées d'aller accoucher en Ontario.
Elles font le choix d'aller accoucher en Ontario, mais ça, entre autres, ça
veut dire qu'il faut peut-être réévaluer notre offre de services, rendus là, et
je pense que c'est ça, l'amendement que vous amenez
ici, là, c'est dire : Voyons ce qui se passe à l'extérieur du réseau, peu
importe que ce soit dans le privé, que ce soit... que ce soit, dans ce
cas-ci, là, à l'extérieur.
M. Dubé : Mais, je comprends, ce que
je veux dire, pour fins de discussion, puis si on veut avancer un peu, que vous amenez votre région comme exemple, c'est
correct, vous le faites souvent, puis je respecte ça, mais je dis juste qu'ici
ce qu'on veut regarder, c'est est-ce qu'en ce moment un établissement répond à
l'ensemble des besoins dans un continuum de soins. C'est ça qu'on dit
ici.
M.
Fortin : O.K., mais je pourrais prendre le même exemple,
là, puis dire : Il y a 35 % des gens qui ont besoin d'un
dermatologue en Montérégie, qui se tournent vers le privé, même truc, là, même
l'idée, même... mais, une fois qu'on le
sait, là, qu'il y a 35 % des gens qui se tournent vers le privé, puis
qu'on se dit : Aïe! Nous, on est capables de donner ce service-là
au public, là, qu'est-ce qui va se passer avec cette information-là?
M. Dubé : Bien, il y a des choses...
Puis vous êtes le premier à me dire... Il y a des choses que p.l. n° 15 peut régler. On en
discute tous les jours. On est rendus à l'article 153. Je dis qu'il y a
des éléments... Ce que vous me donnez... Je l'ai dit l'autre fois...
Vous me parlez des dermatologues. Pourquoi une consultation... un dermatologue
dans le domaine public, en ce moment, est rétribué à 36 $ la consultation
puis que la même consultation dans le privé est payée à 240 $? Pourquoi il
y a des dermatologues qui vont au privé? Il y a peut-être un écart trop
important. Alors, ce que je veux dire, on ne peut pas tout régler ça ici, là,
et c'est pour ça qu'on va avoir d'autres discussions avec certaines fédérations. Alors, quand vous me donnez
cet exemple-là des dermatologues, je m'excuse, oui, on en est conscients, mais il faut agir sur d'autres
éléments, d'autres options qu'on a. Alors, moi, c'est ça que je dis
aujourd'hui, là.
• (15 h 50) •
M. Fortin : Je vais m'arrêter là pour l'amendement, M. le Président,
mais, au besoin, là, je reviens...
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Je vais céder maintenant la
parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien, l'autre
question, c'est : Pourquoi il y a 18 mois d'attente pour voir un
dermatologue, là? Ça, c'est autre chose, là. Je ne connaissais pas la
différence de prix pour la dermatologie, mais effectivement ça n'a pas de bon
sens. On s'entend là-dessus, là, puis on en reparlera, j'imagine. O.K. «Dans
l'exercice de ses fonctions, le conseil doit tenir compte des services
cliniques offerts à l'extérieur de l'établissement et qui sont liés aux
trajectoires...» Je le relis, là : «Il doit également tenir compte des
effets sur les services cliniques offerts à l'extérieur de l'établissement des
avis qu'il donne et des recommandations qu'il formule.»
Je vais essayer de faire ça simple, là. Tu sais,
traditionnellement, là, on a, par exemple, un hôpital, hein? Ça a souvent été
construit comme ça, là, la vie communautaire était autour de l'église, la santé
était autour de l'hôpital. C'était très hospitalocentriste, là, tu as un
problème soit urgent soit qui a déjà été détecté, c'est l'hôpital soit par les
urgences soit par le service opératoire. Je fais ça simple à dessein, là. Puis,
après ça, il y avait ce qu'on appelle la clinique
externe. Je ne sais pas si ça a changé de nom. Je ne sais pas si c'est toujours
ça. Mais le suivi était fait généralement à l'hôpital. Je le sais, ma
mère a été infirmière toute sa vie à l'Hôpital de Granby. Elle était
infirmière-chef à la fois des urgences et de la clinique externe. Bon, ça
commence à dater un peu, là, ma mère a 89 ans.
Est-ce qu'on est en train de dire : Si
c'est donné ailleurs, là, qu'il y a une très bonne offre ailleurs, là, de ce qui se fait en externe, là, et ça peut être... Je
ne parle pas d'un changement de bandage, là. Je parle de la physiothérapie, je
parle de réadaptation, du fameux suivi. Autrement dit, je vais être encore plus
simple dans ma question : Est-ce que ça, ça touche aussi les suivis? Quand vous dites
«continuum de soins», moi, j'entends, oui, du début à la fin, là, «suivi».
Ça m'inquiète un peu, Dr Bergeron, quand vous dites : On évalue ce qui se
donne ailleurs, puis, à un moment donné, quelqu'un
va dire... un P.D.G. va dire : Pourquoi je continuerais à donner
dermatologie? Bon, c'est l'exemple que vous avez donné, mais pourquoi je
continuerais à donner réadaptation en physio spécialisée, pourquoi je le
donnerais si ça se donne ailleurs?
Puis, par ailleurs,
est-ce que ça touche aussi les examens médicaux plus spécialisés qui font aussi
partie du continuum de soins? Par exemple, on aura besoin d'une nouvelle radio,
d'un nouveau scan, d'une nouvelle écho pour faire les suivis. Est-ce que vous
mettez tout ça dans le continuum de soins, puis, tout ça, on réévalue si on n'a
plus besoin de le faire dans un secteur a, on le fera dans le secteur b?
C'est-tu ça que je comprends?
M. Bergeron
(Stéphane) : La pensée... Vous donnez un exemple de ce que ça pourrait
être, mais la pensée, je vais vous la
donner. Par exemple, on fait, de nos jours, pour les chirurgies de genoux et de
hanches, de plus en plus de chirurgies en chirurgie d'un jour, alors que
c'était quelque chose qui n'existait pas il y a quelques années à peine. Mais donc, avant, remontons dans le temps,
quelques années à peine, bien, vous êtes admis à l'hôpital la veille, puis on
vous opère, puis on vous donne... puis vous
avez le début de la réadaptation, puis la physiothérapie, puis vous retournez
à la maison, vous êtes quasiment correct.
De nos jours, on vous
dit : Bonjour, vous allez rentrer ce matin, on va vous opérer, et vous
retournez ce soir, mais, pour ce faire, vous
avez dû avoir une évaluation en physiothérapie avant, vous allez avoir besoin
d'un... pour que ça fonctionne, il
faut s'assurer que le physiothérapeute vienne vous voir le jour 1
postopératoire, le jour 3 postopératoire. Ce n'est pas le
physiothérapeute de l'établissement, c'est quelque chose... Si je donne un
exemple, CHUM ou CHU de Québec, il faut
qu'ils s'assurent d'arrimer ça pour ne pas dire : Bien, moi, ma job,
c'était d'opérer, puis le reste, bien, ce n'est pas mon problème. Donc,
c'est dans ce contexte-là, de continuum de soins.
Dans un suivi de
patient, par exemple, ça peut être sur le diabète, quelle est la place du suivi
diabétique dans un hôpital spécialisé versus
des médecins de famille qui ont la compétence de suivre des diabètes jusqu'à...
très compétents, là, parce que c'est... il y en a beaucoup. Et là, quand
on dit... Imaginons un monde théorique, là, A, dans lequel il y a beaucoup de
disponibilité en GMF, puis beaucoup de places, puis c'est facile de voir son
médecin de famille, bien là tu dis : C'est très bien, ça, ça devrait être
fait à l'extérieur de l'établissement puis ça devrait être suivi non pas par
l'endocrinologue à l'intérieur de l'hôpital ou l'interniste, mais ça devrait
être fait dans le GMF pour tel, tel, tel type de
diabète autre, puis, dans tel autre cas, ça sera nous autres, versus une région
B, où il n'y a pas de clinique de médecine de famille, où ils sont...
ils en ont par-dessus la tête, ils ne sont pas capables de prendre des
patients.
Donc, c'est ça, un
exemple de... Avant de prendre une décision puis dire qui doit faire le suivi
et où, il faut regarder autour pour être sûr
que le patient ne tombe pas dans un trou de services puis qu'il y ait un
continuum de soins qui lui soit assuré.
M. Dubé : Pour
ajouter, je vous lis... Dans les recommandations du Collège des médecins, là,
je prends un extrait, là, puis c'est pour ça que je cherchais tout à l'heure,
le Collège des médecins dit : «Il importe que le nouveau conseil
interdisciplinaire puisse amorcer de son propre chef une démarche d'évaluation
et de recommandations à l'égard de tous les services cliniques et ainsi
développer une perspective des soins sur tout le continuum en tenant compte de l'ensemble de la trajectoire du patient
à l'intérieur du réseau local de soins médicaux et de services sociaux.»
C'est ça qu'on a ici.
M. Marissal : Selon vous, le collège
visait à la fois le privé et le public, visait les deux continuums
indistinctement?
M. Dubé :
Je pense que... Bien, écoutez, comme je vous dis, 90 %
des services qu'on offre, ils sont par le public, mais ce qu'il nous dit, c'est
de le regarder dans son ensemble. En tout cas, vous pouvez y retourner, là,
mais je vous ai lu un extrait, là.
M. Marissal :
Oui, je comprends. Je vais retourner le lire, puis je comprends votre
explication, puis je comprends votre exemple
aussi, là. Le CLSC peut envoyer un physio qui va faire le suivi après une
opération aux hanches, un remplacement de hanche. Je comprends ça.
M. Dubé :
Mais c'est parce que vous avez demandé, puis je ne veux pas mettre les
paroles dans la bouche du Dr Bergeron :
Mais est-ce que l'intention, c'est d'essayer de s'en débarrasser du côté
public? La réponse, c'est non, mais, si... Ce n'est vraiment pas ça, là.
M. Marissal : Là, vous m'avez mis des
mots dans la bouche, là. On ne fait pas ça à un ancien journaliste. Ça, ça
ne se fait pas.
M. Dubé :
Non, non, non, mais c'est parce que vous m'avez posé la question. Moi, je
vous réponds, là.
M. Marissal :
Non, je n'ai pas dit ça. J'ai dit qu'il pourrait être tentant, pour un
P.D.G... Puis c'est un peu ce que le Dr
Bergeron a dit tantôt, et à mon tour de ne pas vouloir lui mettre des mots dans
la bouche, il a dit : Le D.G., il se dit : Bien, il y en a déjà, de
la dermato qui se donne en masse autour, ici, pourquoi est-ce que moi, je
continuerais à donner ça? Vous comprenez? Ce qu'on appelait le panier de
services du public avant, là, on va sortir des morceaux parce que c'est donné
ailleurs, là.
M. Dubé : Non,
mais là on va... Non, mais c'est correct, c'est une bonne discussion, parce que
c'est important. On commence «Gouvernance clinique», là. Mais je vous
dirais aussi : Assurons-nous qu'on respecte nos autres principes aussi, là, vouloir améliorer le système
public, tout ça. Ici, là, c'est... Excusez-moi, là, indépendamment de la
discussion sur le privé, c'est : Est-ce que le patient est pris en charge
du début à la fin? Et moi, je pense, c'est ça que le Collège des médecins nous a dit : Assurez-vous, là, que le
patient ne tombe pas entre les craques puis rappelez-vous que... pas mal
certain qu'une recommandation à peu près similaire nous vient des patients
partenaires parce que les patients
partenaires, c'est ça qu'ils nous disent : Souvent, tu sais, il est très
bien traité à l'hôpital, mais est-ce que le suivi se fait correctement en... Puis là je peux penser
aux soins à domicile, etc. Alors, moi, je vous le dis, l'intention de ça, ici,
c'est de répondre à la recommandation du Collège des médecins.
M. Marissal :
O.K., ce pourquoi... puis je m'arrête là-dessus pour le moment, là, ce
pourquoi je vous posais la question
aussi : Est-ce que ça inclut les examens de suivi dans votre évaluation du
continuum? Nécessairement, ça doit inclure ça.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
ça fait partie du continuum de soins, là. Je ne suis pas sûr que je saisis bien
votre question, M. Marissal, mais ça fait partie du continuum de
soins.
M. Marissal :
Bien, c'est parce que vous avez un continuum de...
M.
Bergeron (Stéphane) :
Évidemment, si vous êtes diabétique, vous devez avoir des cycles glycémiques,
des suivis de votre glycémie et autres.
M. Marissal :
Ou parce que vous êtes suivi pour une possible méningite, puis que vous
vous ramassez au CHUM, qui est l'hôpital le
plus moderne du Québec, puis qu'on vous dit : Bien, malheureusement, on ne
pourra pas vous le faire parce qu'il n'y a personne pour opérer la
machine. Le continuum de soins, ça s'appelle : Va-t'en au privé si tu as besoin d'un scan. C'est ça que je veux dire.
Le continuum de soins, là, si le système qui a pris en charge le patient
n'est pas capable de le donner, ça s'en va
systématiquement au privé, systématiquement. Les gens n'attendent pas, là. Tu as
l'épée de Damoclès d'une méningite, là, puis on te dit, dans l'hôpital le plus
moderne du Québec : «Tough luck», il
n'y a personne pour faire la machine, qu'est-ce que tu fais? Tu t'en vas payer
les 600 $ dans une clinique privée. Ça fait que le continuum de
soins... Il a été suivi, le continuum de soins, il a été fait, mais où,
comment, par qui, qui paie?
• (16 heures) •
M. Bergeron (Stéphane) : Mais,
excusez, M. le Président, je ne suis pas sûr que c'est cet article-là qui
induit cela. Je pense que cet article-là accroît la responsabilité envers le
patient et l'engagement de l'établissement envers le patient pour être sûr de ne pas le laisser aller sans filet
dans un continuum. Vous vous questionnez : Mais ce continuum-là, ça se
peut qu'il soit dans le privé ou dans le public. Je dirais que... pas
nonobstant, ça a... très mal pris, mais on vient, à mon avis, pour la première fois, responsabiliser les gens qui établissent
une trajectoire de tenir compte de ce qui se passe une fois qu'ils ne sont plus impliqués, eux autres. À
cela, je pense que c'est un grand bénéfice. Puis, à cela, vous mentionnez
qu'il y a des potentiels écueils, dépendamment de c'est quoi, la trajectoire,
mais il n'empêche qu'à mon avis, sur l'article lui-même, il amène un bénéfice
de responsabiliser quelqu'un, un groupe, dans ce cas-ci, dans la création de
trajectoires.
Le Président (M.
Provençal)
: D'autres
interventions?
M. Marissal :
Pas pour moi.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre...
M.
Fortin : ...M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
excusez, M. le député.
M.
Fortin : Ça, Dr Bergeron, je
comprends ce que vous dites pour la première partie de l'amendement. Mais la
deuxième, c'est-à-dire que le conseil doit tenir compte des effets sur les
services cliniques offerts à l'extérieur des avis
et des recommandations qu'il formule, c'est donc dire, par exemple, ils doivent
se poser la question : Est-ce qu'on a vraiment besoin d'ajouter des services x à l'intérieur de
l'établissement, parce qu'il y a une clinique privée qui l'offre à l'extérieur,
parce que c'est «tenir compte de l'effet sur les services cliniques externes»?
Alors, est-ce qu'on n'est pas un peu en train de protéger les services
offerts dans le privé avec cette partie-là de...
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, je retourne à l'exemple que j'ai donné
tout à l'heure sur la...
Des voix : ...
M. Bergeron
(Stéphane) : Je retourne à l'exemple que j'ai donné tout à l'heure sur
la pensée qui animait les rédacteurs de cet
amendement. C'est celui, par exemple, que je vous ai mentionné sur la chirurgie
de la hanche en chirurgie d'un jour. Donc, je peux très bien savoir que,
dans ma trajectoire, moi, je suis dans un établissement x qui prévoit en
faire 900 cette année, puis on développe une nouvelle offre de services. Je
sais, pour ce que M. Marissal a dit, que le CLSC local, il y a une
infirmière qui est correcte ou il y a un physiothérapeute. Mais, si j'en fais
900, un, ça ne sera pas suffisant, donc il y a non seulement la question de la
capacité, la connaissance du milieu, il y a aussi l'impact sur la volumétrie. C'est ce qui a voulu être indiqué
ici, donc de ne pas juste se dire : Bien, écoute, moi, je vais faire un
appel : Est-ce que tu es capable
de faire un changement de pansement post-hanche? Oui, oui, c'est correct. Oui,
mais là, j'en ai 900. C'est quoi,
l'impact chez toi? Ah! attends un peu, là, il faut que je forme trois nouvelles
personnes, je ne serai pas capable de faire ça avant six mois, j'ai
besoin de celui-là. Ça fait que c'est ça qui animait les rédacteurs de
l'amendement.
M. Fortin : O.K. Il ne faut juste pas que ça nous limite à élaborer ou
à mettre en place des services publics parce qu'il y a un service qui pourrait
être affecté négativement dans le public ou dans le privé, là.
M. Dubé : Puis tout à l'heure, j'ai
eu, là, puis peut-être que... je ne sais pas, là, mais je voulais juste dire...
puis la chance, tantôt, de lire un extrait de la recommandation du Collège des
médecins sur ce point-là, puis on est pas
mal dans la même terminologie. Eux ont... Puis Dieu sait qu'ils ne sont pas
toujours d'accord avec l'utilisation du privé. Ça fait que je fais juste vous dire que ça reprend
essentiellement ce que le Collège des médecins a demandé, là, je veux
juste le répéter.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il d'autres interventions sur
cet amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention sur cet amendement, est-ce
que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous m'avez signifié que vous vouliez déposer un amendement.
M. Arseneau : Oui.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, on va le présenter à l'écran. Vous nous en
faites la lecture et vous nous le commentez, s'il vous plaît.
M. Arseneau : D'accord. En fait,
c'est un amendement qui est inspiré, là, de la comparution à la commission parlementaire, aux consultations particulières, de
l'Association des conseils multidisciplinaires du Québec. Donc, ce en
quoi ça consiste, c'est de modifier l'article 153 par, au
paragraphe 1°, l'ajout... ou c'est-à-dire :
1° l'ajout,
au sous-paragraphe b du paragraphe 3°, après «distribution», de «et
l'intégration», et, après «services cliniques», de «sur le territoire».
En fait, on ajoute «et l'intégration» et «sur le
territoire».
2° l'ajout, à la fin, des deux alinéas suivants,
donc, à la toute fin de l'article :
«Dans l'exercice de ses fonctions, le conseil
tient compte de la nécessité de rendre des services adéquats et efficients aux
usagers, de l'organisation de l'établissement et des ressources dont dispose
cet établissement — et :
«Le conseil
peut requérir du président-directeur général qu'il donne suite à un avis ou [à]
une recommandation rendu sur un sujet
visé au paragraphe 1° à 4° du deuxième alinéa. Le président-directeur
général doit communiquer au conseil les motifs de tout refus de donner
suite à un tel avis ou recommandation.»
Donc, l'explication sur la question de
l'intégration et sur le territoire, je pense que c'est autoexplicatif. Mais,
sur la notion de l'intégration des services, donc l'intégration est au sens
d'avoir une vision intégrée, on en parlait tout à l'heure, là, sur ce qui se donne comme services, comme pertinence de
services sur le territoire, considérant les différents champs professionnels pertinents, on a parlé
d'éviter de travailler en silo. Ça semble aller dans ce sens-là également, là,
si on a un souci pour l'intégration.
L'Association des conseils multidisciplinaires aussi faisait valoir que c'est à
travers cette intégration qu'on peut voir naître des innovations.
Un élément aussi qu'ils ont fait valoir, c'est
que, dans le mandat du conseil multidisciplinaire et dans le mandat du conseil
des infirmières, on a déjà le mot «intégration» qui était présent. Et ce qu'ils
proposent, c'est de le ramener et de le confier au conseil interdisciplinaire.
Pour ce qui est des deux autres éléments... hein?
Le Président (M. Provençal)
: ...qu'on puisse aller voir les deux
ajouts. Merci.
M. Arseneau : En fait, tenir compte
de la nécessité de rendre des services adéquats et efficients aux usagers,
bien, ça semble couler sous le sens, mais, quand même, il y a bien des choses,
là, qu'il faut préciser si on veut avoir un effet sur... un effet d'efficacité
plus grande avec le projet de loi n° 15. Donc, les services aux usagers ne
sont pas mentionnés, là, dans l'article.
L'organisation de l'établissement et les ressources dont dispose l'établissement,
évidemment, on en prendra compte, là, je pense que ça va de soi, mais ça
doit être... l'idée, c'est de le garder en tête.
Puis le
deuxième élément, c'est qu'on dit que le comité... le conseil doit donner son
avis, mais, en fait, ce qu'on veut s'assurer, c'est que le
président-directeur général réponde à ces avis. Il n'est vraisemblablement pas
obligé de suivre tous les avis ou toutes les
recommandations, mais, au moins, qu'il rende des comptes ou réponde au conseil
interdisciplinaire. C'est ça, le motif de cette proposition d'amendement.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, est-ce que vous avez besoin d'un moment de
réflexion, M. le ministre?
M. Dubé : Oui, oui, j'apprécierais beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Voulez-vous qu'on suspende?
M. Dubé : J'apprécierais beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 28
)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous reprenons nos travaux. M.
le ministre, vous avez un amendement qui a
été déposé par le député des Îles-de-la-Madeleine. Je sais que vous avez consulté votre équipe de
légistes. Alors, je vous cède la parole.
M.
Dubé : O.K. Oui, effectivement, M. le Président, consulté
les légistes, mais aussi avec le Dr Bergeron. Il y a des éléments où je suis prêt à être plus sensible,
là, il y en a un, entre autres, là, que je suis... je pense qu'on va accepter,
de votre demande. Mais je veux juste faire
peut-être le point un peu sur le processus qu'on a conduit jusqu'à maintenant,
là.
Après avoir discuté vos... reconnu vos
amendements, on reconnaît des demandes très claires de groupes qui sont venus
ici, là. Je pense qu'il va falloir faire... puis je le dis souvent, il y a un
arbitrage qu'on doit faire parce que... et
c'est pour ça que je vous explique qu'il y a des éléments qu'on pense qu'on
doit faire, mais il y a des éléments où on en a tenu compte dans les recommandations qu'ils nous ont faites. Je
comprends les gens de vous demander de continuer à le pousser, mais, à
un moment donné, il faut faire un arbitrage. Ça fait que je veux juste vous
mentionner ça. Ce qui m'amène à dire que sur la partie, là, je ne sais pas
si...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Pourriez-vous remonter... qu'on aille
un petit peu plus haut?
M. Dubé : C'est parce que je
voudrais faire deux choses, parce qu'il y a des choix...
Le Président (M. Provençal)
: Bon, ici.
• (16 h 30) •
M. Dubé : Pardon. Merci beaucoup.
C'est ça que je voulais dire. Merci. Il y a des choix que je vais appeler
professionnels, où je regarde le Dr Bergeron, puis je dis : Est-ce
que vous êtes confortable avec ce qu'on a? Puis il me dit : Bien là, je pense qu'on pourrait aller plus loin. Mais le
choix, à la fin, c'est un choix qui combine le politique et ça.
Alors, sur le premier, sur l'intégration, sur le
territoire, il y a deux... il va y avoir deux réponses, mais la réponse c'est : C'est déjà couvert, puis on
va l'expliquer, soit sur l'intégration, pourquoi qu'on n'a pas besoin d'y
aller, il y a un lien avec la pertinence, je vais laisser le
docteur vous le dire. Puis, sur le territoire, il faut faire attention, parce
que ce n'est pas le rôle du comité interdisciplinaire sur le territoire. On en
reparlera.
Par contre, si on va un peu plus loin dans les
deux autres amendements, on reconnaît que le premier, qui dit : «Dans l'exercice de [...] fonctions, le
conseil...», ça, on l'a déjà donné au comité CMDP, puis je pense... on ne pense
pas qu'on a besoin de l'ajouter, mais, si vous, vous y tenez, là, je dis
souvent ça, on va le mettre, O.K.? Mais par contre, sur le deuxième, là, c'est... je vais laisser le Dr Bergeron
expliquer pourquoi, après discussion, et recommandation, et lecture.
Ça fait que je vous fais cette introduction-là
parce que c'est pour ça que je l'ai mentionné, ce n'est pas nouveau
aujourd'hui, qu'on ait eu cette discussion-là, mais je comprends votre rôle de
le faire. Alors, prenons-les, les trois, mais je vous dis, à la fin, pour que
vous compreniez, il y a des choses où on dit oui, mais il y a des choses
qu'après réflexion on dit : Bien... puis là on prendra notre décision comme
à l'habitude. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: La première question que je vais vous
poser, M. le ministre, lorsqu'on parle de l'intégration et sur le territoire,
vous dites : C'est déjà couvert. Est-ce que vous pouvez nous donner...
M. Dubé : Je demanderais au
Dr Bergeron de l'expliquer.
Le Président (M. Provençal)
: Ah! O.K. Alors, Dr Bergeron, à
vous la parole.
M.
Dubé : S'il vous plaît. S'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui. Comme M. le ministre l'a mentionné, nous avons
reçu et, déjà, les recommandations à l'intérieur d'un mémoire là-dessus,
il y a déjà eu réflexion à ce sujet-là. La discussion sur l'intégration des
services... «Intégration», c'est un terme qui est un peu... qui n'est pas
facile à comprendre... pas «pas facile à comprendre», mais, par lui-même,
qu'est-ce que ça veut dire au juste? Ça fait qu'on est allés plus loin. Puis,
quand on parle d'intégration, ce que l'ACMQ, l'Association des conseils multi
mentionne comme notion à ce sujet-là, on parle d'augmenter la pertinence des
services.
Je vais vous référer
au fait. Une des choses importantes, c'est que, dans 153, on dit que «le
conseil exerce les fonctions suivantes : contrôler et apprécier la
qualité, y compris la pertinence». Donc, quand on demande à l'ACMQ qu'est-ce qu'il en est sur l'intégration, c'est
comment augmenter la pertinence — mot
qui est déjà présent dans les fonctions du conseil interdisciplinaire — comment
diminuer les silos — je
pense qu'on est dans un conseil interdisciplinaire, on est déjà dans cela — comment
éviter les doublons — les
doublons aussi, c'est de la pertinence, hein, quand on va là-dedans — et
l'efficience. Donc, il y a plusieurs définitions à la pertinence.
Une des définitions
qu'on utilise souvent, c'est de dire que c'est le bon soin au bon patient par
le bon professionnel au bon moment. Donc, il y a... Ça recoupe déjà. Cette
notion-là, elle est déjà, à notre avis, bien intégrée à l'intérieur de la définition de pertinence. Puis «pertinence», même,
quand on va sur une définition de l'Organisation
mondiale de la santé sur la pertinence, on parle de... et c'est un concept qui
revêt un certain nombre d'exigences : les soins et services doivent être efficaces, coûts efficaces, données
probantes. Donc, tout ça... Donc, la distribution, le mot «distribution», nous
apparaît déjà, ou nous apparaissait toujours, dans le temps puis encore
maintenant, intégrée à l'intérieur de la notion de pertinence, qui est
mentionnée plus haute dans les fonctions du conseil interdisciplinaire.
La deuxième partie de
cela, c'est sur le territoire. Je vais faire une première partie. Il faut
comprendre qu'on a des... Le règlement s'adresse à l'ensemble des
établissements. Il y a des établissements territoriaux, il y a des
établissements non territoriaux aussi, hein, les non-fusionnés actuels, donc
ils n'ont pas tous une responsabilité territoriale.
Ceci dit, le conseil
interdisciplinaire, il est composé de membres qui oeuvrent à l'intérieur de
l'établissement. Il n'a pas de pouvoir ou de juridiction à l'extérieur de
l'établissement.
Tantôt, dans un
des... dans l'amendement qu'on mentionnait, on lui disait : Vous devez
jeter un oeil sur ce qui est là puis en tenir compte, mais il n'a pas la
possibilité d'agir, là, il y a possibilité de tenir compte de cela. Ça fait
que, pour ce motif-là, là, «sur le territoire» ne nous apparaît pas opportun à
rajouter, dans ce cas-ci, sur... dans cet amendement.
Pour la partie, comme
M. le ministre l'a dit, si je vais plus loin, M. le Président...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, allez-y.
M. Bergeron
(Stéphane) : ...pour la deuxième partie, donc, comme M. le ministre
l'a dit, bien que ça nous apparaisse déjà mentionné à d'autres endroits, c'est
une reprise de la LSSSS sur les CMDP : «Dans l'exercice de ses fonctions, le conseil tient compte de la nécessité
de rendre des services adéquats et efficients». M. le ministre a donné une réponse, on avait l'impression que c'était
déjà mentionné à d'autres endroits, sauf que, si c'est quelque chose qui plaît,
ça peut être considéré, ce n'est certainement pas ma décision à moi.
Finalement, la
dernière partie, qui est la reddition de comptes envers le P.D.G., la pensée
que je veux exprimer de p.l. n° 15, de
la philosophie de l'établissement et du P.D.G., c'est qu'on est au service du
patient. Le patient, dans tout ça, il est représenté, et, un peu, sa
voix est portée ou son regard est porté par le conseil d'établissement, qui est un conseil qui est en lien avec le P.D.G., qui
est en mesure de donner des recommandations, et sur lequel le P.D.G. doit
se prononcer et doit répondre de ces recommandations-là et de ces avis de
recommandation là.
Ici, on est dans un
comité aviseur d'organisation en clinique pour permettre au P.D.G., qui a une
imputabilité ultime là-dedans, de procurer des services aux patients. Donc, un
peu, c'est des ingrédients qui permettent à ce qu'on juge du résultat final, qui est le service au patient parce qu'on est au
service du citoyen. Donc, on dit que ce n'est pas là que doit se faire la
reddition de comptes, c'est à la fin de tout cela que la reddition de comptes
doit être faite, c'est-à-dire le conseil d'établissement qui représente
l'usager, dans son expérience et autres, qui va dire : Bien, moi... Il
pourrait dire : Telle trajectoire ne me
convient pas, telle organisation ne me convient pas, puis faire des suggestions
ou des avis. Mais il nous apparaît que c'est à la fin qu'il doit y avoir
un lien de reddition entre le P.D.G. de l'établissement et le résultat final
porté par le conseil d'établissement, alors que l'autre est un conseil aviseur
pour permettre au P.D.G. de prendre les meilleures décisions dans l'optique de
ses patients.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Dubé : Alors,
en résumé...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Dubé : ...en résumé, c'est pour ça que j'ai dit : On
est... On peut lancer la discussion, on est là pour ça, mais, en résumé, on en
prend une partie, c'est la partie centrale de votre amendement, puis on est
ouverts à la discussion.
M. Arseneau : ...je
voulais juste valider un certain nombre d'éléments. Ce que j'ai compris de
l'explication sur le fait de ne pas retenir la notion d'intégration, c'est
parce que vous avez longuement élaboré sur le fait qu'on évalue la pertinence
et que, pour vous, si je veux simplifier, là, pertinence, c'est suffisant et, à
la limite, ça comporte une certaine intégration. Est-ce que c'est ça que je
dois comprendre?
M. Bergeron (Stéphane) : Tout à
fait. La pertinence, à mon avis, c'est une notion encore plus globale, qui
intègre... qui inclut l'intégration, oui.
M. Arseneau : D'accord. Je veux
juste comprendre ce que vous avez mentionné. Et la question du territoire à
deux niveaux, d'une part, il y a des établissements qui sont non territoriaux,
donc ça ne s'appliquerait pas, et, d'autre
part, si on regarde ce qui se passe dans le territoire, on peut en prendre
acte, mais on ne peut pas nécessairement agir, comme on le disait
tantôt, là, sur l'amendement qui a été adopté, sur ce qui est à l'extérieur de
l'établissement. Est-ce que j'ai bien compris votre explication?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, Me Paquin va pouvoir compléter. Il y a une petite partie de ce que
vous avez dit qui n'est pas tout à fait... Il y a des... Ce que je voulais
dire, c'est : Il y a des établissements non territoriaux. Donc, juste le
fait de parler de territoire, dans ces cas-là, on comprend qu'il y a comme un
oxymoron, là. Il y a comme un... Ça... C'est
une cheville carrée qui rentre dans un trou rond. Il me semble que ça ne fitte
pas. Mais, même pour les établissements territoriaux, ça ne serait pas
valide compte tenu que le rôle du conseil interdisciplinaire... Donc, je disais, dans les conseils... dans les
établissements non territoriaux, c'est encore plus évident que cette phrase-là,
elle est en porte-à-faux. Dans les
établissements territoriaux, il faut quand même comprendre que le conseil
interdisciplinaire, il régit ou il regarde l'exercice de ses membres à
l'intérieur de l'établissement et qu'il n'a pas de validité juridique ou de
portée à l'extérieur de l'établissement.
M. Arseneau : D'accord. Aviez-vous,
Me Paquin, un complément d'information?
• (16 h 40) •
M. Paquin (Mathieu) : M. le
Président, en fait, ça a été très bien expliqué. Essentiellement, c'est ça.
C'est que le comité... le conseil
interdisciplinaire d'évaluation des trajectoires et de l'organisation clinique,
il est au sein d'un établissement, donc il a compétence pour agir au
sein de l'établissement.
Tout le monde n'est pas dans l'établissement. On
a ajouté un alinéa qui dit : Vous devez tenir compte des effets de vos
avis, de vos recommandations sur ce qui se passe à l'extérieur. Mais l'effet de
tenir compte de l'effet à l'extérieur, ce n'est pas prendre une décision pour
modifier une trajectoire de soins extérieurs qui ne relèvent pas de la compétence du conseil puisque le conseil est au
sein de l'établissement et, lui, ce qu'il évalue, détermine et apprécie
la pertinence, ce sont les trajectoires au
sein de l'établissement. Donc, c'est essentiellement une question de compétence
du fait qu'il s'agit d'un organe d'un établissement.
M.
Arseneau : D'accord. Et je reviendrais sur les deux autres
aspects de l'amendement. Vous avez mentionné que la partie centrale que
vous êtes prêt peut-être à intégrer, si tout le monde est d'accord, se retrouve
déjà dans la définition des fonctions ou du rôle du CMDP. C'est ça?
M. Dubé : Qui était dans la LSSSS,
d'ailleurs.
M. Arseneau : C'est ça. C'est ça.
Mais, étant donné... Enfin, simplement, moi, je... puisque vous manifestez de
l'ouverture, je pense que, si on en parle pour le CMDP ou si on en parlait pour
le CMDP, c'est une chose, mais, maintenant qu'on crée un nouvel organe, de le
préciser ne me semble pas, justement...
M. Dubé : Mais c'est pour ça qu'on
est d'accord.
M. Arseneau : Oui, c'est ça.
M.
Dubé : Moi, je me disais, dans notre mouture initiale, on
ne sentait pas l'obligation de faire ça, mais, après vous avoir entendu
puis, je pense, dans une démarche, là, de s'assurer que... Comme je dis, des
fois, on ne peut pas s'obstiner pour s'obstiner. Celui-là, moi, je pense qu'il
est dans notre philosophie, je vais le dire comme ça.
M. Arseneau : Bien, exactement. On a
longuement parlé des usagers, par exemple...
M. Dubé : Voilà. Voilà. Non, non,
mais...
M. Arseneau : ...et
de leur voix, et tout ça. Mais, de considérer les services qui leur sont rendus
en tenant compte de l'organisation de l'établissement et des
ressources...
M. Dubé : Bien, c'est ce qui a fait
qu'on est à l'aise avec celui-là.
M.
Arseneau : Ça peut avoir l'air, comment je dirais, comme on
disait, superfétatoire, on utilise souvent ce mot...
M. Dubé : Ou
redondant.
M. Arseneau :
...mais affirmer les choses
telles qu'elles doivent être, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée.
Maintenant,
le dernier élément, sur la reddition de comptes, je veux saisir l'explication
de Dr Bergeron. Est-ce que ça veut dire que si le P.D.G., selon votre
explication, n'a pas à rendre des comptes à un comité qui est un comité aviseur, on peut comprendre ça, mais il va rendre des
comptes au conseil d'établissement, est-ce que les gens du conseil
d'établissement et le public en général est tenu au courant, est informé des
recommandations ou des avis du conseil interdisciplinaire? Auquel cas, on peut
vérifier si le P.D.G. a retenu ou rejeté les avis et recommandations.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron,
s'il vous plaît.
Des voix :
...
M. Dubé : M.
le Président, Dr Bergeron voudrait avoir une petite minute de pause.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
Voulez-vous que je suspende, Dr Bergeron?
M. Bergeron
(Stéphane) : S'il vous plaît, pour une minute. J'ai besoin de parler à
Mathieu puis...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. On
va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
16 h 43)
(Reprise à 16 h 49)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous
allons poursuivre nos travaux. M. le ministre a consulté et
Dr Bergeron aussi a consulté les gens au niveau légal. Alors, est-ce que
je vous cède la parole, M. le ministre, ou vous voulez que je cède la parole au
Dr Bergeron...
M. Dubé : Bien,
peut-être, ce que...
Le Président (M.
Provençal)
: ...ou à
Me Paquin, parce que vous auriez peut-être une voie de passage?
M. Dubé : Oui,
bien, vous me direz si la procédure vous convient, là, vous puis à la table.
Moi, ce que je vous lirais, c'est l'amendement qu'on voudrait faire à 157, parce
que le... Bien, en tout cas, je vous le lis comme suit. À 157, ce qu'on dirait, c'est : «Le conseil interdisciplinaire doit
faire rapport [annuel] au président-directeur général», et... puis ça,
c'était déjà ce qui était là, et là on rajouterait «et au conseil
d'établissement concernant l'exercice de ses fonctions et des avis qui en
résultent.»
Alors, le conseil
d'établissement serait rajouté. Alors, la notion de... comme vous nous avez
demandé : Mais est-ce que, ce qui a été présenté au P.D.G., ça va monter
jusqu'au conseil d'établissement? Dans la version actuelle de 157, ce n'y était
pas. Ça fait que moi, je... Ah! O.K., il est rendu à l'écran maintenant.
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Provençal)
: Pour
fins de discussion. Mais, en fait, c'est une... vous expliquez qu'en ajoutant
ça à l'article 157 ça rejoindrait la demande qui est faite par le député
des...
M. Dubé : La
demande... bien, pas dans la même définition, là, mais...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
c'est ça. Mais il aurait une réponse au député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Dubé : Exactement.
Ça fait que, dans le fond, et c'est pour ça que je lui laisse en prendre
connaissance, mais je pense que le fondement de s'assurer qu'il y a un rapport
qui est fait aussi au conseil d'établissement par le conseil
interdisciplinaire, à mon sens, est répondu par ça.
M. Arseneau :
Donc, si on poursuit dans la logique de reddition de comptes par rapport à
des avis et des recommandations qui lui sont soumis, le P.D.G. rend des comptes
au conseil d'établissement, qui, lui, est au courant de ce qu'il a reçu comme
avis et recommandations et peut poser les bonnes questions sur le suivi.
M. Dubé :
C'est exactement ça.
M. Arseneau :
Et, dans la logique hiérarchique, ici, on est au bon endroit.
M. Dubé : Oui.
Ce que j'ai oublié de vous dire tout à l'heure, là, puis... c'est, quand on a
entendu... c'est ça que j'ai fait comme introduction, on a essayé de faire ce
que vous faites aujourd'hui, de ramener des éléments qui ont été soulevés puis
dans les commissions. Puis, quand on a préparé cet amendement-là... Mais tantôt
j'aurais dû dire : Pensons à 157, mais
on me l'a rappelé avant de rentrer en ondes. Ça fait que moi, je ne sais pas
quelle procédure qu'on peut faire.
M. Arseneau : Bien, écoutez, je vais
juste commenter, puis après ça vous pourrez nous parler de procédure. Mon seul... disons, la raison pour laquelle je
trouvais important qu'il y ait une demande comme celle-là sur la reddition
de comptes quant aux recommandations et avis, c'est pour ne pas que ça demeure
lettre morte et qu'il y ait un suivi. Là, on m'annonce que le conseil
d'établissement pourrait être responsable de faire ce suivi sur les avis. Je ne
sais pas si ce sera possible, éventuellement, quand on y arrivera, de parler
aussi des recommandations, parce que c'est de ça qu'il s'agit. Étant donné que
le conseil interdisciplinaire peut formuler des recommandations et donner son
avis, j'imagine que le suivi par le conseil d'établissement peut être fait sur
les deux éléments, ces deux éléments séparés.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Arseneau : Et puis, sinon, pour
la procédure...
Le Président (M. Provençal)
: O.K. Me Paquin, peut-être, parce que
c'est plus technique par rapport à... Aimeriez-vous que le député des Îles-de-la-Madeleine
reformule ce qu'il vient de mentionner?
M. Paquin (Mathieu) : Non, M. le
Président, il s'agissait de savoir si le rapport annuel qui porte sur les avis va également porter sur les recommandations. Si ma
mémoire est bonne, il me semble qu'on a déjà eu cette question-là par le
passé et que la réponse avait été : Les avis comprennent les
recommandations. Donc, normalement, ce serait couvert à 157.
M. Dubé : On a déjà discuté de ça.
M.
Arseneau : Si vous le dites. D'accord. Bien, pour la
procédure, en tout cas, je comprends que M. le Président peut nous
proposer quelque chose quant à l'amendement que j'avais déposé.
Le Président (M. Provençal)
: Pour votre amendement, puis je vous
cède la parole après, M. le député, là, pour votre amendement... vous aviez
trois éléments qui étaient amenés dans votre... Alors, on pourra retravailler pendant qu'il y aura des questions en ne conservant
que «dans l'exercice de ses fonctions» jusqu'à «cet établissement». Ce
que j'ai compris de la part du ministre et son équipe, ils sont à l'aise de le
laisser. On enlève le dernier paragraphe parce
qu'il serait couvert, et la notion d'intégration et «sur le territoire», c'est
déjà couvert avec les explications qui nous ont été données.
Alors, je vous demanderais de nous faire
parvenir, au secrétariat, ici, la modification à votre amendement. On retirera
celui-ci...
M. Fortin : Bien, juste un instant avant...
M. Arseneau : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui. Je vous ai bien dit, M. le
député, que je vais vous céder la parole, mais
on m'a demandé la procédure. Lorsqu'on aura reçu votre nouvel amendement, on
retire celui-ci et on le remplacera avec la version où on ne retrouvera
que le paragraphe «dans l'exercice». Ça va?
M. Arseneau : Je suis d'accord.
Mais, juste pour compléter, puis je pense que mon collègue de Pontiac peut commenter l'amendement avant qu'il soit modifié,
ou retiré, ou quoi que ce soit, je voulais juste conclure en disant que
l'explication du Dr Bergeron concernant l'intégration et le territoire, pour
moi, me permet de mieux comprendre. Puis je pense qu'à ce moment-là, si c'est
inutile ou pas nécessaire, j'accepte sa réponse.
Pour ce qui
est de l'élément qu'on veut retenir, c'est parfait. Et celui qu'on va ramener
au 137, là, on pourra voir...
Le Président (M. Provençal)
: 157.
M.
Arseneau : ...157, pardon,
on pourra voir le libellé, mais ça me convient également, là, à moins qu'il y
ait des éléments nouveaux ou supplémentaires à apporter de la part de
mes collègues.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, merci, M. le Président. Je suis désolé de
vous avoir interrompu. Ce n'était pas mon intention.
Le Président (M. Provençal)
: Pas de problème.
M. Fortin : Mais
l'article 157, même avec ce que vous lui proposerez, ne vient pas faire la
même chose que ce que le collègue propose à
153, là. Ce qu'on vient dire, essentiellement, ici, c'est que le conseil
d'établissement va être mis au fait par un rapport du conseil
interdisciplinaire de l'exercice de ce qu'il a fait pendant l'année, là, puis
des avis qui en sont sortis. Mais ce
que le collègue proposait, si on peut y revenir, M. le Président, au 153,
c'était que le P.D.G. qui reçoit un
avis qu'il refuse, il doit dire pourquoi. Alors, il y a quand même un gros gap,
là, un gros... un gros changement entre les deux. Quand ici... Quand on
dit : «Le président-directeur général doit communiquer au conseil les
motifs de tout refus de donner suite», ça,
c'est parce que, si ça se rend jusqu'au... jusqu'à un avis du conseil
interdisciplinaire, bien, probablement
que c'est venu d'un des quatre conseils professionnels, puis qui ça s'est rendu
au conseil interdisciplinaire, qu'ils en ont discuté entre eux, que tout
le monde s'est mis d'accord là-dessus, puis que, là, ils ont formulé un avis.
C'est passé à travers les mains de pas mal de professionnels pour se rendre là.
Alors, ce n'est probablement pas un avis lancé en l'air juste comme ça, là.
Alors, d'avoir une
obligation d'au moins dire : On l'a considéré, merci de votre suggestion,
on l'a considéré, on ne procède pas «parce
que», il me semble que c'est la moindre des choses. Mais, dans le 157, ce n'est
pas ça qu'on vient dire. On vient dire que ça doit aussi être envoyé au
conseil d'établissement.
M. Dubé : Oui,
mais, écoutez, M. le député, vous avez un très bon point, puis c'est pour ça
que je vous amènerais à 117. O.K.? Et c'est
pour ça qu'on l'a formulé comme ça, parce qu'il y a une suite, hein? Ça fait
que quand vous lisez 117, le dernier
alinéa : «Le conseil peut — puis
là on parle ici du conseil d'établissement, hein — requérir du président-directeur général
qu'il donne suite à un avis rendu au sujet visé au [premier ou deuxième]
alinéa. Le président-directeur général doit
communiquer au conseil les motifs de tout refus de donner suite à un tel avis»,
alors, je pense qu'on a déjà traité ça. Ce qu'il faut s'assurer, c'est
que ça se rende jusqu'au conseil d'établissement.
M. Fortin : Bien,
un instant, parce que, dans le... au paragraphe 2°... bien, paragraphe 1°,
c'est «la prestation de service
au sein de l'établissement...» «Le conseil d'établissement — là,
je lis le 117, là — [...] donne son avis au P.D.G. sur [...] la prestation de services», et
2° : «les recommandations formulées par le comité consultatif [du] 125».
M. Dubé : C'est
juste parce que... bon, je comprends, mais, je veux juste dire, 117, là, il a
été suspendu. On s'entend, là? Moi, ce que je vous dis, c'est que
l'intention... puis, si, à 117, il faudra faire un amendement pour dire que ça doit tenir compte de ça, moi, je pense que
la philosophie qui était dans le 117 pourrait être rajoutée. C'est juste ça que
je vous dis. Parce que, notre intention, ce n'est pas d'empêcher le... Mais, au
lieu de le faire sur une base, là, je vous
dirais, presque à chaque avis, ce sera au conseil d'établissement de recevoir
le rapport, Puis, ça, je pense qu'avec un
117 modifié, qui a... Puis notre président, comme d'habitude, va prendre une
bonne note qu'il faudrait en tenir compte. Mais je pense qu'on vient de
faire le... C'est pour ça que je me suis permis de vous interrompre, parce que
vous avez raison sur le point, mais on le couvre à 117 avec 157.
M.
Fortin : Bien, en fait, on ne le couvre
pas à l'instant, pour le 117...
M. Dubé :
Pour le moment.
M.
Fortin : ...mais vous pourriez modifier le 117 pour vous rendre
là.
M. Dubé : Bien,
c'est ce que je viens de vérifier avec...
M. Fortin : Parce
que, là, là... Puis, c'est ça, le 117, il parle d'autres recommandations, pas
de celle-là spécifiquement. O.K.
M. Dubé : Non,
non, mais... Voilà.
• (17 heures) •
M.
Fortin : Dans l'ordre des choses, par
exemple, là, je... puis là je comprends qu'on a fait du 153 à 157, à 117 à 125, mais je vais essayer de nous ramener
dans l'ordre que ça se passerait, là, pratico-pratique. Le P.D.G. reçoit
une recommandation du conseil
interdisciplinaire, O.K., recommandation qui est montée à travers les canaux
appropriés. Au 157, vous venez nous dire : Le conseil
interdisciplinaire doit faire rapport annuellement au P.D.G. Alors, ça, c'est
un rapport annuel, là. Donc, le P.D.G... Et au conseil d'établissement. Mais le
conseil d'établissement, il ne le sait pas
avant un an plus tard, que cette recommandation-là a été émise. Alors, il ne
peut pas demander au P.D.G. : Pourquoi tu l'as refusé?, avant un an
et quelques plus tard. On est rendus loin dans la machine à saucisses, là.
C'est ma seule préoccupation ici.
Ce que le député
demande, c'est de dire : O.K., vous refusez, dites-nous pourquoi. Là, ici,
on est dans : O.K., on le met dans le
rapport annuel, qu'on a mis une demande. Le conseil d'établissement lit le
rapport annuel, se rend compte qu'il y a une demande, il regarde si elle
a été suivie ou pas, il voit qu'elle n'est pas suivie, il va à
l'article 117, il dit au P.D.G. : Ah! j'aimerais ça, l'avoir. On est
rendu loin un peu, là.
M. Dubé : La réponse, c'est ça. Parce qu'à un moment donné
il faut... Tu sais, on parle souvent de bureaucratie, puis de tout ça. Je pense
qu'il faut dire ici que... Puis ce sera au conseil interdisciplinaire de
dire : Écoutez, moi, je ne suis pas à l'aise avec ça. Vous ne voulez pas en tenir compte, c'est correct,
mais ça sera dans mon rapport. Moi je... à un moment donné, il faut être
capable d'agir, là.
M. Fortin : Moi, je trouve qu'on bureaucratise beaucoup, à travers ça, au contraire,
je trouve qu'on est rendus loin dans le fil des choses...
M. Dubé :
Mais c'est correct, là, je...
M.
Fortin : ...avant qu'il y ait un avis qui soit... qu'on explique
pourquoi on a refusé la recommandation.
M. Dubé : Mais,
je suis d'accord. C'est votre opinion, là. Mais moi, je vous dis, je pense
qu'on a trouvé une solution à ce qui était
demandé, qui était très lourd, dans la suggestion qui vient des gens du conseil
multidisciplinaire, très lourd. Je pense qu'on a quelque chose de plus
applicable. Puis j'arrêterais là pour le moment.
M. Arseneau :
M. le Président, si vous
permettez, juste pour embarquer dans la... continuer dans la discussion.
Le ministre a évoqué, tout à l'heure, 117. 117, vous entendez ajouter cette
question-là. Si on l'ajoutait, est-ce que ce serait possible, justement, de
s'assurer que le conseil d'établissement puisse réagir plus tôt qu'un an plus
tard à l'intérieur du rapport annuel? En d'autres mots, si le conseil
d'établissement peut donner son avis, comme le dit l'article 117, sur un certain nombre de sujets qu'on nomme, si on
en ajoute un, notamment celui des recommandations ou des avis du conseil
interdisciplinaire, bien, on vient peut-être de régler la question, c'est-à-dire
qu'on pourrait le faire plus tôt.
Le Président (M.
Provençal)
: Si vous
me permettez un commentaire, on voit... Le fait d'avoir sauté la section des
conseils d'établissement fait en sorte qu'on discute d'éléments qui,
probablement, seraient réglés, si on avait
fait ces éléments-là. Moi, je me suis pris une note, M. le député, comme quoi
que, lorsqu'on va arriver à cet article-là, on va se référer aux
discussions qu'il y a eues à 153 et à l'engagement du ministre, où il y aura un
amendement pour répondre à votre demande. Oui?
M. Dubé : ...M.
le Président, juste pour peut-être conclure, au moins, puis après ça on verra
si on s'entend ou on ne s'entend pas. Mais il y aurait une question que Dr
Bergeron voulait peut-être préciser.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. Dr
Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci. Bien, il y a deux,
trois points. J'ai entendu... Excusez mon côté mathématique. On a pris l'opinion de... Puisque c'est une
réédition annuelle, ça va aller un an plus tard, bien, vous savez,
mathématiquement, ça se peut que ça
aille un an plus tard, ça se peut que ça aille au lendemain, là. Donc, en
moyenne, ça va être six mois. Juste pour corriger. Désolé, c'est mon
côté... c'est mon côté mathématicien.
La deuxième partie,
il faut comprendre que, présentement, des avis, il s'en donne, des
recommandations, il s'en donne par les conseils professionnels, dans le système
actuel, sans qu'il n'y ait ce mécanisme de reddition de comptes du P.D.G.
envers l'organisme aviseur qui... ou le conseil aviseur qui fait cela, là.
Donc, c'est une nouveauté qu'on introduit. Je ne veux pas dire que c'est bon ou
mauvais, mais je veux juste dire que ce n'est pas dans l'état actuel des
choses.
Finalement, mon point
personnel, là-dedans, je considère toujours qu'on est au service du citoyen et
que le meilleur juge de cela... Hein, on
pourrait avoir un avis de : Voici ce que vous devriez. Mais celui qui est
le plus apte à juger de... On est au service du citoyen, de l'usager, c'est lui
qui doit juger. Peut-être, la recommandation qui convenait pour les
professionnels n'était pas en lien avec un besoin de l'usager ou ne répondait
pas aux besoins de l'usager.
Ça fait que je
continue à penser que, dans la logique que l'on met en place, la reddition de
comptes est entre le P.D.G. et le conseil
d'établissement. Puis le conseil d'établissement, bien, je suppose, c'est comme
tous les conseils que je connais, il a le droit d'aller parler à tout le
monde, puis généralement il y a des conversations de corridor, quand on n'est
pas satisfait, puis il y a des choses comme ça, puis on peut pister. Ça fait
qu'il y a tout le hors structure et autres, là, il y a du monde qui se parle dans
des corridors, puis il y a des téléphones qui existent encore, puis il y a des textos pour dire : Bien, on a
fait cette recommandation-là, elle n'est pas suivie. Ça fait qu'il y a toutes
sortes de choses qui se passent en ce bas monde qui peuvent amener à
être un peu plus proactif.
Mais mon point étant
que le meilleur juge de ce qui est bon pour lui, je pense que ça demeure
l'usager, représenté par le conseil
d'établissement. Et donc, en conséquence, même si une recommandation... Je ne
dis pas... Je pense que, la plupart
du temps, les professionnels — je
mets mes lunettes roses — vont
donner des recommandations qui vont
être reçues favorablement puis qui vont avantager l'usager. Mais il pourrait y
avoir des choses dans lesquelles les professionnels recommandent une
organisation qui leur apparaît bonne, mais pour qui, pour l'usager... ce n'est pas celle qu'il a besoin. Ça fait que je continue
à penser que cette reddition de comptes là, elle doit être envers le conseil
d'établissement. Selon la formule actuelle, elle m'apparaît appropriée dans la
réalité.
Le Président (M.
Provençal)
: ...précisions,
Dr Bergeron.
M. Arseneau :
Une question sous-jacente, parce que...
Le Président (M.
Provençal)
: On est
toujours sur votre amendement qui va être retiré?
M. Arseneau : Oui, absolument...
Le Président (M.
Provençal)
: Je n'en
reviens pas.
M. Arseneau : Mais sur la reddition
de comptes...
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M.
Arseneau : Dans votre esprit, Dr Bergeron, lorsque le conseil
interdisciplinaire va faire des recommandations ou des avis, il va le faire en rencontres, avec le P.D.G., il va faire
partie des discussions, j'imagine. Dans la vraie vie, là, d'une
rencontre à l'autre, ces gens-là se parlent aussi, là. Est-ce qu'il y a de ça,
aussi, qui est sous votre... dans votre réflexion? C'est-à-dire qu'on demande
une reddition de comptes formelle, dans le cas où on n'accepte pas, mais dans la vraie vie, d'une rencontre à l'autre, j'imagine
qu'il y a un conseil interdisciplinaire qui rencontre un P.D.G. et qui
dit : On t'a fait une recommandation, il y a deux mois, est-ce que
tu peux nous faire part de ta réaction, de ton suivi? J'imagine que ça se fait,
ça?
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, le
mécanisme... Excusez, monsieur...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M.
Bergeron (Stéphane) : Désolé, je ne suis pas bon dans le... Le mécanisme
envisagé pour ça, on sait qu'il est... et
on va en discuter plus tard, il y a un comité exécutif du conseil
interdisciplinaire puis il y a le conseil interdisciplinaire lui-même.
Les trajectoires sont larges. Le P.D.G. siège, tel que prévu par p.l.
n° 15, au comité exécutif, ne siège pas dans toutes les rencontres des
différents comités.
Donc, la façon dont ça va fonctionner... Ce
comité exécutif là n'est pas totipotent puis il ne connaît pas tout, de sorte
qu'il va former des sous-comités qui vont monter, au comité exécutif, des
recommandations, des avis, des études de
trajectoire, et c'est là que le P.D.G. va être mis dans la boucle et qu'il va y
avoir une formalisation d'un avis : On a étudié telle
recommandation, telle, telle trajectoire, voici nos avis ou nos recommandations
pour améliorer la trajectoire patient.
M. Arseneau : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: D'autres interventions? Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que vous acceptez de retirer votre
amendement?
M. Arseneau : Avec consentement,
oui.
Le
Président (M. Provençal)
: Consentement? Vous retirez... Maintenant, on va
projeter à l'écran la version... la nouvelle version de votre
amendement, M. le député des Îles, dans lequel on retrouve, comme il a été
discuté... on retient uniquement le paragraphe qui avait été mentionné,
donc : «Dans l'exercice de ses fonctions, le conseil tient compte de la nécessité de rendre des services
adéquats et efficients aux usagers, de l'organisation de l'établissement et des
ressources dont dispose cet établissement.» Donc, si on descend en bas, on se
rend compte qu'on a enlevé, bien entendu, l'élément et on conserve le
paragraphe tel qu'il avait été convenu.
M. Arseneau : Oui, c'est juste,
c'est ce dont on discutait tout à l'heure.
• (17 h 10) •
Le
Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des interventions sur le nouvel
amendement qui a été déposé? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que le nouvel amendement déposé par le
député des Îles-de-la-Madeleine à l'article 153 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, on revient à l'article 153
tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Merci. Bon, on a, au cours du dernier petit bout, là, parlé
des amendements, alors on n'est pas rendus
dans... on n'est pas rentrés dans le fin fond du conseil interdisciplinaire et
de sa création, là. Moi, j'aimerais une explication du ministre, à savoir ce
qu'il considère, parce que... ce qu'il considère qui ne fonctionne pas. Parce
que les rôles, ici, là, qu'il donne
au conseil interdisciplinaire, ils sont en place avec d'autres groupes, en ce
moment. Alors, j'aimerais savoir, qu'il nous explique, là, comment la procédure
actuelle pour la pertinence des trajectoires des services cliniques,
pour les recommandations au sujet des
trajectoires, comment... pourquoi, dans son optique à lui, là, ceux qui mettent
en place ces recommandations-là ou ces avis-là, en ce moment, ne
fonctionnent pas de façon optimale.
M. Dubé : Puis...
Non, merci pour la question parce qu'on est au début de ce... C'est un
changement important qu'on fait, puis je pense que c'est un des changements
importants de la gouvernance clinique. Puis je vais laisser, après avoir dit quelques mots, le Dr Bergeron pouvoir en
parler. Parce que, fondamentalement, quand on s'est mis à réfléchir au besoin d'intervenir au
niveau de la gouvernance clinique, il y a, puis je pense que Dr Bergeron peut
très bien l'expliquer... Une des
choses qui fonctionnent bien, en ce moment, c'est : chacun des ordres
professionnels sait exactement ce qu'il a à faire pour son ordre
professionnel.
Notre défi, c'est de travailler tout le monde
ensemble pour que, par exemple, une trajectoire de soins, dont on va parler de 1° à 4°, soit
faite en collaboration avec tout le monde. Et ça, pour moi, quand vous me
dites : Qu'est-ce qui fonctionne bien?, bien, ce qui fonctionne
bien, c'est les ordres... On ajoute, par exemple, un comité supplémentaire. Donc, oui, ça fonctionne bien, ce principe-là
d'aller chercher l'expertise de chacun, et, ça, on le respecte. Puis, dans ce
sens-là, les gens vont avoir leur mot à dire, comme ils l'ont en ce moment. On
rajoute un quatrième groupe.
Par contre, un des objectifs importants du
conseil interdisciplinaire, c'est d'être capable de faciliter le travail
ensemble. Alors, moi, ce que je vous dirais, c'est ça. D'ailleurs, ça le dit,
hein, c'est un conseil interdisciplinaire, alors...
et c'est basé sur... Comme vous nous le demandez, votre question est très
pertinente : Est-ce que ça amène une valeur ajoutée? Moi, je pense
que oui.
Et, pour compléter, Dr Bergeron, je ne veux pas
vous enlever toute votre philosophie derrière ça, mais ça fait longtemps qu'on
en parle, je pense que c'est l'aboutissement de cette philosophie-là. Mais je
vous laisse compléter.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Le conseil interdisciplinaire représente, effectivement, un pan
majeur dans le changement de gouvernance envisagé par p.l. n° 15.
En fait, si on se retire un peu, on prend un peu
du recul, la plupart des groupes professionnels, qu'ils soient médecins, qu'ils
soient sages-femmes, qu'ils soient... à peu près tout le monde qui est
passé comme professionnel a demandé à ce que, dans les principes de p.l. n° 15, soit enchâssé la cogestion clinico-administrative.
La cogestion en clinico-administrative, qu'est-ce que c'est? C'est de mettre au
même niveau quelqu'un qui a l'expérience du terrain avec quelqu'un qui a de
l'expérience administrative. C'est une des pensées. Pour que ça réussisse, il
ne faut pas inféoder, il faut mettre des gens au même niveau.
Donc ici, dans le conseil interdisciplinaire, et
c'est l'expérience de ce que ça nous amène, chacun, dans la situation actuelle, aujourd'hui, les gens sont
regroupés dans des conseils professionnels, médecins, dentistes, pharmaciens;
un autre conseil, à côté, les infirmières,
infirmiers; un autre conseil, à côté, pour le multidisciplinaire. Chacun se
prononce à l'intérieur de son giron, avec son propre... ses propres
«binoculars», là, sa propre lorgnette et dit : Bien, moi, c'est de même que ça devrait se faire, puis
généralement, regarde — c'est
toujours plus facile de regarder dans le terrain du voisin — ...puis
il dit : L'autre, il devrait faire ça. Mais il n'est pas vraiment légitimé
de parler à l'autre. Et la même chose pour les infirmières, la même chose pour
le multidisciplinaire. Ce qu'on fait ici, à l'intérieur d'un conseil
interdisciplinaire, c'est avec ce principe de mettre des gens d'expertises
différentes mais complémentaires : des professionnels
de soins infirmiers avec des professionnels de... sages-femmes, avec des
professionnels médecins, avec des technologues en radiodiagnostic, de
les mettre ensemble et de penser à la trajectoire, de bout en bout, du patient,
de vivre l'expérience patient de bout en bout à l'intérieur de son
établissement et de s'assurer d'avoir la trajectoire la plus pertinente et la
meilleure possible.
Donc, à ce moment-là, le professionnel, quel
qu'il soit, qu'il soit infirmière et autres, dans l'intérieur de ce conseil-là,
il est légitimé de se prononcer puis de dire : Il me semble qu'on aurait
du travail à faire dans le territoire de l'autre pour mieux coupler les choses,
mieux arriver. Et donc c'est à cette intelligence, ce wiki collectif, cette
intelligence collective là d'un groupe de professionnels réunis, qui ont la
même table, le même niveau, les mêmes devoirs
envers le patient, les mêmes responsabilités envers l'usager... que c'est ça
qu'on vise à atteindre, dans le conseil interprofessionnel.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Est-ce que la plupart des avis des conseils
professionnels, en ce moment, est-ce qu'ils sont suivis, de la part des
conseils d'administration, des P.D.G. ou de... est-ce qu'ils sont mis en place?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, vous me demandez de parler, je veux bien, parce que j'ai un esprit assez logique et cartésien. Je n'ai pas de
statistiques, donc je peux vous parler d'expérience, mais pas de données
et de chiffres à l'appui. La plupart des... — la
plupart... — c'est
l'immense majorité des professionnels sont bien intentionnés, veulent le bien du patient, vont émettre des
recommandations qui sont favorables. Là n'est pas le problème. Donc, puisque ce
sont des recommandations qui sont favorables, dans le sens qu'ils font avancer
les choses qu'ils font... qu'ils améliorent la trajectoire du patient,
donc, puisque c'est le cas, je... mon expérience me démontre que la très grande
partie, l'immense majorité est suivie, en termes d'avis et de recommandations.
Évidemment, on vit dans un monde de contraintes.
Tu sais, si quelqu'un dit : Bien, je devrais avoir ça puis je devrais
avoir 50 personnes de plus dans tel ou tel service, ça ne veut pas dire
qu'en un coup de baguette magique l'administration est capable de le faire.
Mais généralement les gens ont des avis qui sont adéquats. Ce n'est pas sur la qualité de ces avis-là qu'on veut agir, c'est sur
les limites qu'elles connaissent actuellement, à savoir que ces avis-là, là, d'un
conseil des infirmières et infirmiers ou d'un conseil... ne sont limités
qu'avec leur propre vision.
Donc, il y a
des barrières. Moi, je m'en vais de là à là puis je ne pouvais pas me prononcer
pour l'autre, à côté. Ça fait qu'on
fait des petits bouts de chemin rapiécés, puis, bien, un pont, si on n'a pas...
si on l'a mis, plusieurs morceaux, mais qu'on ne s'est pas assurés de bien le
rabouter, il y a des gens qui peuvent tomber entre les planches. Donc, c'est là
où est le problème, c'est l'interdisciplinarité, c'est la création de... ou le
fonctionnement en silo, qui pose problème, non pas la qualité de la
recommandation actuelle, mais les limites qu'imposent les silos de notre
structure actuelle.
M. Fortin : Je vous dirais, dans l'amendement que le collègue des
Îles-de-la-Madeleine avait tantôt, là, le premier, celui dont on a discuté, là,
en fait, surtout la dernière section qu'à 157 vous allez... et à 117 vous allez
amender pour essayer d'entrer dans l'esprit de ça, ce n'est pas tant le fait
que... en fait, ce n'est pas tant le fait que la gestion de silo est un
problème, c'est le fait que le manque d'agilité de ce que vous proposez est un
problème.
Et j'ai des préoccupations, je ne vous dis pas
que c'est... par rapport au conseil interdisciplinaire et à sa même agilité.
O.K.? Parce que, là, vous avez... en ce moment, vous avez un, deux, trois,
quoi, quatre... il y en a trois, en ce
moment : services sociaux, infirmières, médecins, dentistes, pharmaciens,
sages-femmes, vous avez des comités qui
peuvent mettre de l'avant des avis, des recommandations et qui sont entendus,
je l'espère, relativement rapidement, là, par le C.A. ou encore la haute
direction.
• (17 h 20) •
Je vous donne un exemple bien simple. Un avis du
CMDP, pendant la pandémie, qui vous a dit : En Gaspésie, il n'y en a pas,
de COVID, ici, rouvrez donc les salles de chirurgie dans notre région, ça ne
fait pas de sens qu'on soit fermés comme tout le monde. Ça, c'est un avis,
alors... avis qui faisait beaucoup de bon sens, aussi, à cette époque-là. Là,
ce qui va se passer, c'est qu'un de ces comités-là, que ce soient les
infirmières, la santé, le CMDP, va prendre une décision, va se rencontrer... va
voir un problème, va se rencontrer, va prendre une décision, faire une recommandation, ça va monter au conseil
interdisciplinaire, où là tout le monde qui n'est pas dans ce monde spécifique
là, que ce soient les infirmières, que ce
soient les travailleurs sociaux ou les autres qui font partie du comité
interdisciplinaire, vont avoir leur mot à dire, et après ça, ça va être
envoyé au P.D.G.
Est-ce que vous pensez que ce processus-là offre
l'agilité ou la flexibilité nécessaire à la prise de décision ou l'adaptation
rapide qui est nécessaire dans nos systèmes de... notre système de santé?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. Ma réponse, c'est que, oui, je pense que, par rapport au système
actuel, on va avoir un système qui est tout autant, voire plus agile, pour la
raison que vous mentionniez. Présentement,
les recommandations, avis, théoriquement, vont monter jusqu'au C.A. Le conseil
d'administration n'est pas l'organisme qui se réunit le plus fréquemment dans
l'année. Dans ce cas-ci, on a un P.D.G., c'est quelque... on a un P.D.G. qui siège dans un conseil. La fréquence
n'est pas prévue. Moi, je peux parler d'expérience, où j'étais, avec mon
conseil professionnel, le CMDP, dans ce cas-ci le CHU de Québec, se réunissait
aux trois semaines avec son P.D.G., donc il y avait une fréquence et une vélocité
beaucoup plus grandes.
La
responsabilité première d'établir des trajectoires et de se prononcer sur la
meilleure organisation des services, ce n'est pas les conseils
professionnels qui doivent la monter, c'est la responsabilité du conseil, c'est
la première responsabilité du conseil interdisciplinaire, qui, lui, peut aller
puiser dans ce qui va être monté, «feedé» — excusez de... l'anglicisme, là. On va l'abreuver, on va le
nourrir à partir de recommandations. Mais c'est ce conseil-là qui a un conseil...
un comité exécutif, justement, avec une capacité de se réunir fréquemment et
des avis qui passent directement au P.D.G.
Donc, je
crois, oui, qu'il y a la vélocité suffisante et que la vélocité pourrait être
probablement... je n'aime pas mettre ma... plus efficace que le système
que l'on connaît actuellement.
M.
Fortin : Mais, quand... C'est quoi, votre... Là, vous
lancez le comité... le conseil interdisciplinaire, là. C'est quoi, la
fréquence de rencontres que vous entrevoyez?
M.
Dubé : ...du comité exécutif, entre autres, parce qu'on
va voir... vous avez vu, un peu plus loin, là, on parle du comité
exécutif.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, moi,
je vois... Comme il est... Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M. Bergeron (Stéphane) : Désolé.
Le Président (M. Provençal)
: ...pour bien cerner les différents
articles à venir, pour les liaisons.
M.
Bergeron (Stéphane) : Il appartiendra, évidemment, à l'établissement
d'en décider. Maintenant, qu'est-ce que l'on a fait, à ça? On a clairement
identifié, le ministre a clairement identifié, le projet de loi a clairement
identifié qu'il s'agissait maintenant
du principal conseil aviseur, en termes d'organisation des services au P.D.G.
On l'a dégagé de d'autres fonctions ou de d'autres comités pour avoir un
focus particulier sur celui-là. Donc, en termes de capacité, je pense que c'est un comité qui devrait se réunir
plus d'une fois par mois. Puis c'est le genre de comité qui devrait se
réunir aux deux ou trois semaines. Il est central, dans le fonctionnement de
l'organisation, et il est au service d'une meilleure expérience et d'une
meilleure trajectoire patient.
M. Dubé : ...juste
ajouter, M. le député, parce qu'on parle ici d'efficacité, qu'est-ce que ça
améliore. C'est pour ça que tantôt je parlais, à 155, on y viendra... mais le
comité exécutif. Alors, supposons que, sur le grand conseil
interdisciplinaire... parce que là il y aura quatre conseils, puis qu'il y
aurait, je ne sais pas, un nombre de représentants de, je ne sais pas, moi,
deux par conseil, là, je donne un exemple, ou peut-être plus parce que... Mais
ce qu'on voudrait, c'est avoir un exécutif
de ce groupe-là qui puisse aller aviser le P.D.G., sur une base régulière, de
ce qui se passe.
Et j'ajouterais aux arguments du Dr Bergeron,
parce que non seulement je souscris à ça, mais, je le redis, c'est un élément
clé, c'est que ce groupe-là, ce forum-là, cet exécutif-là empêche le P.D.G.
d'aller voir le groupe des infirmières puis dire : O.K., vous me faites
cette recommandation. Je vais aller voir les médecins : Qu'est-ce que vous en pensez? Oups! Là, les médecins disent ça.
Je retourne voir les infirmières. Là, ce n'est plus ça, là. Là, c'est un
groupe qui avise après avoir consulté. C'est une approche différente et c'est
ça qu'on veut : éviter les silos.
Alors donc, c'est pour ça que je mets l'exécutif
aussi dans la balance. Parce que vous avez la bonne question, c'est de dire : Qu'est-ce que ça ajoute? Moi,
je pense que ça ajoute beaucoup de fluidité dans ces recommandations-là et
facilite le travail du P.D.G.
M. Fortin : Tantôt, vous avez cité le Collège des médecins, là. Dans
une des recommandations, le Collège des
médecins recommande aussi que leur conseil professionnel puisse s'exprimer à
travers une contribution décisionnelle et pas seulement consultative,
là. Là, ici, il y a une consultation qui remonte au conseil interdisciplinaire.
Est-ce que vous avez entendu leur
préoccupation? Puis pourquoi, selon vous, là, ce n'est pas nécessaire d'aller
de l'avant comme ça?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Je vais
vous demander de répéter la question. Excusez.
M. Fortin : À la recommandation 10 du Collège des médecins, ce
qu'ils nous disent, c'est que leur conseil professionnel
doit pouvoir s'exprimer par une contribution décisionnelle et non
principalement consultative. Alors là, le processus, c'est un processus de consultation ou d'avis qui est donné du
conseil professionnel, au conseil interdisciplinaire, au P.D.G. Vous avez entendu leurs recommandations,
bien évidemment. Là, on parle du collège, là, on ne parle pas des
fédérations, on parle du Collège des médecins.
M. Bergeron (Stéphane) : Oui.
Il faut comprendre que la composition projetée, on n'est pas rendus à ces articles-là, la composition projetée du conseil
interdisciplinaire, selon les amendements qui vont suivre, est composée
d'un quart de représentants du CMDP. Donc, ce conseil interdisciplinaire là, en
fait, certains vont dire : On a changé le nom du CMDP puis on l'a élargi à
d'autres... à d'autres choses. Mais donc la voix des médecins, et c'était là la
préoccupation, je pense, du collège, c'est de dire : Assurez-vous que la
voix des médecins et leur expertise portent, leur connaissance du terrain, leur
jugement clinique. C'est ce qui est fait à l'intérieur du conseil
interdisciplinaire. Mais ils ne sont pas
seuls à avoir une connaissance du terrain, il y a également les infirmières, il
y a également tous les autres professionnels, puis c'est ensemble qu'ils
vont pouvoir se prononcer sur la trajectoire clinique du patient.
M. Fortin : O.K. Je vais laisser la... Je sais que mes collègues ont assurément des
questions, là, sur la création du conseil interdisciplinaire. Alors,
peut-être que je pourrai revenir par la suite, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, merci, M.
le Président. Je vais dire quelque chose publiquement que j'ai dit tout à
l'heure dans un briefing, là. Le Dr Bergeron, le sous-ministre Bergeron, parle
de silos. C'est vrai qu'il y a des silos, ça
fait longtemps qu'on en parle, là. Mais les silos, moi, j'attribue ça plus au
phénomène qu'on voit dans la prestation de services : Ça, c'est ma prérogative, puis toi, tu n'as pas le
droit de faire ça; non, tu n'as pas le droit de me dire... puis je ne te
regarderai pas non plus, ce que tu fais. Ça, c'est des silos, les silos
professionnels, là, je dirais.
Le problème dont on parle ici aussi, là, puis je
ne veux pas faire de la poésie, là : il y a des silos puis il y a des
clochers, hein? Il y a des clochers, comme dans «esprit de clocher» ou «esprit
de chapelle», si vous préférez, puis toutes les chapelles n'ont pas le même...
la même grandeur, elles n'ont pas toutes la même hauteur de clocher. Autrement
dit, il y a de la hiérarchie dans le système.
J'aimerais vous entendre, là, sur la différence,
là, qu'il y a, hiérarchiquement. Parce que vous avez mis tout ça horizontal,
vous avez tout mis ça horizontal, dans votre organigramme, puis dans le
meilleur des mondes, là, dans le monde idéal, ce serait ça. Mais on ne vit pas
dans le monde idéal. Puis, dans le milieu de la santé, là, vous le savez bien
mieux que moi, vous avez passé votre vie là-dedans, là, il y a une hiérarchie
qui existe. Et vous souhaitez, donc, je
comprends, mettre tous ces gens-là sur le même pied puis que non seulement il
n'y aura plus de silos, mais il n'y aura plus de clochers, tout le monde
va être en collégialité là-dedans, la sage-femme autant que le médecin?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
• (17 h 30) •
M. Bergeron (Stéphane) : Merci,
M. le Président. Vous avez raison, mais, M. Marissal, je suis... j'ai
quand même une bonne expérience du milieu
terrain en gestion établissement. Peut-être est-ce... avais-je les mauvaises
lunettes ou autres choses, moi, j'ai toujours vécu
dans un monde non hiérarchisé ou, en tout cas, dans une philosophie où je
recevais avec la même... la même écoute, la même oreille et la même attention
les demandes qui provenaient de médecins ou de tout autre professionnel. Mais
vous avez raison sur ce que vous avez dit, parce que je l'ai entendu souvent.
Et je vous donne raison, parce que j'entends souvent ce que vous dites, où des
groupes professionnels me disent : On
ne se sent pas au même niveau. Est-ce le cas? Bien, quand les gens ressentent
ça, probablement que c'est une partie de la réponse à l'intérieur de ça.
Il m'apparaît important, comme vous l'avez
mentionné, de profiter du moment présent pour construire notre futur, puis le futur dans lequel les gens vont
être dans une organisation qui va éviter, justement, la pensée que certains
ont un droit de parole supérieur à d'autres ou différent de d'autres. Ceci dit,
il y a une hiérarchie, là, une organisation clinique, il y a une hiérarchie, il
y a des chefs de départements, il y a des chefs de service. Je ne veux pas dire
qu'il n'y a pas de hiérarchie. Mais la hiérarchie ne se passe pas entre les
professionnels de soins, parce qu'eux, pour moi, et c'est ce qui transpire dans p.l. n° 15,
ils sont tous dotés d'une connaissance clinique
unique, la vision du médecin, la vision
du pharmacien, la vision du travailleur social, qui a tout autant le même
mérite mais sur des parties de l'expérience patient qui sont différentes. Et c'est là que, toutes ces expériences
cliniques là, on les reconnaît d'égale valeur dans le conseil
interdisciplinaire.
M. Marissal : Sur papier, sur
papier, mais dans le fonctionnement...
Une voix : ...
M. Marissal : Non, c'est parce que
j'ai une suggestion à vous faire, peut-être, pour qu'on nous aide à aplanir les hiérarchies, là. Parce que je suis d'accord
avec vous qu'il ne devrait pas y en avoir, mais le simple fait de cette
réaction épidermique, là, des médecins au changement du CMDP, laisse croire
qu'ils tiennent assez jalousement à leur pouvoir et ils réagissent assez
fortement à ce qui est perçu comme une perte de pouvoir. Et là je suis d'accord
avec vous, on n'est pas dans le pouvoir des
médecins, on est dans le service aux usagers puis on veut s'assurer que la
trajectoire de soins des usagers, donc des patients et des patientes,
soit bien suivie.
Alors,
êtes-vous... seriez-vous parlable à ce qu'on puisse permettre au conseil
multidisciplinaire... interdisciplinaire, pardon, de créer des
sous-comités, et je dis bien «peut», là, «peut», dans certains cas où ça
devrait se faire, justement, parce que si,
dans un établissement, il y a une situation problématique qui nécessite de
consulter des sous-comités pour que ça remonte... Parce que votre
organigramme... intéressant, c'est intéressant techniquement, là, puis théoriquement,
parce que c'est vrai que c'est linéaire,
c'est horizontal. Mais ici, votre deuxième ligne, là, des conseils
multidisciplinaires, ça remonte, ça
remonte vers le conseil interdisciplinaire, puis ça s'en va directement au
P.D.G. d'établissement. Ça, à la limite, il y a une certaine logique
là-dedans.
La deuxième ligne, par contre, il n'y a pas de
lien vers le haut. Ce que les gens nous demandent, puis je vais être en toute
transparence avec vous, c'est notamment les sages-femmes qui nous en font la
suggestion de pouvoir, pouvoir, hein, ce
n'est pas une obligation, créer des sous-comités pour que cette ligne-ci, là,
soit consultée en cas de besoin spécifique
d'un établissement pour que ça remonte. Parce que, justement, la perception,
dans un comité multidisciplinaire, n'est pas la même selon les
professions, n'est pas la même selon les professions. Puis déjà que les
sages-femmes ne sont pas superemballées de se retrouver là où vous les avez
mises, elles craignent carrément... et je pense que les travailleuses et les
travailleurs sociaux nous ont dit un peu la même affaire, craignent d'être
étouffées dans l'affaire puis de ne pas avoir tant que ça leur mot à dire
là-dedans. Ce pourquoi, puis j'ai même un amendement, je vous suggérerais de
pouvoir... d'envisager la possibilité de créer un sous-comité. Ce n'est pas
lourd, ce n'est pas plus lourd que votre organigramme, ça se fait facilement, ça
se fait de façon locale, ça se fait selon les problèmes ou les situations
locales. Alors, peut-être avant de le
déposer, parce que je pense qu'il doit être parti, si vous aviez un commentaire
à faire là-dessus.
M. Dubé : Bien... Puis je peux
commencer, Dr Bergeron? C'est parce que vous traitez deux cas, puis à raison, parce que les sages-femmes, on pourra en
parler en détail, parce que, oui, on a bien entendu ce qu'elles ont dit,
puis je pense qu'on peut bien étayer, incluant des amendements qu'on a,
qu'est-ce qu'on veut faire avec la question des
sages-femmes. Où je suis un petit peu surpris, puis j'aimerais... Quand vous
parlez des travailleurs sociaux, je pense qu'au contraire ils n'étaient pas du tout... ils étaient pris dans un
groupe, et on les met dans un groupe pour, justement, mieux refléter leurs
particularités. Ça fait que je fais juste faire cette précision-là. Mais rien
ne vous empêche, M. le député, de
déposer l'amendement, mais j'aimerais ça, avant, si vous permettez que je donne
la chance aussi au Dr Bergeron sur votre question.
Spécifiquement, je veux juste faire une chose,
je ne sais pas si, aujourd'hui, on aura le temps de finir cette discussion-là,
mais vous avez dit tantôt... vous avez parlé de hiérarchie. Moi, je veux aussi
qu'on comprenne bien que notre rôle ici n'est pas de questionner ce qui se
donne par le Collège des médecins et ce qui se donne par les ordres
professionnels. Puis je donne, par exemple... Parce que j'entends souvent des
médecins, et à raison, qui nous disent : Écoutez, la gestion du
diagnostic, c'est nous. Puis ça, on s'entend, sauf qu'il y a eu, au cours des
dernières années, puis tant mieux, parce qu'on avait un enjeu de dire :
Est-ce qu'il peut y avoir un... qu'on appelle ça un élargissement des
professions ou un décloisonnement des professions, qu'une partie du diagnostic
peut être faite par d'autres professionnels?
Et ça, le Collège des médecins était d'accord avec ça, rappelez-vous, au niveau
des pharmaciens et des IPS.
Ça fait que je veux juste faire attention que,
lorsqu'on entend les commentaires des médecins, je veux faire attention qu'on n'est pas en train de questionner
le diagnostic en dehors de la discussion qui se fait sur le décloisonnement
ou l'élargissement des professions, parce que, pour moi,
c'est deux choses. Ici, on est dans le continuum de soins, je voulais juste faire cette précision-là. Parce que
des fois on entend : Mais écoutez, c'est nous qui faisons le diagnostic.
Ils ont raison, dans ce qui est établi aujourd'hui, mais le même Collège des
médecins, dire : On devrait peut-être l'élargir, hein, vous avez
entendu ça aussi, là.
M. Marissal :
Nous étions à la même commission parlementaire, notamment quand
Dr Gaudreault était venu justement faire cet appel à l'ouverture, qui
avait été assez bien reçu par la commission d'ailleurs.
M. Dubé : Assez
bien reçu.
M. Marissal :
Oui, puis parce que...
M. Dubé : C'est
pour ça que je veux faire la différence entre pouvoir et les éléments d'ordres
professionnels, comme le diagnostic, mais je voulais juste le recadrer.
Maintenant, sur l'autre partie que j'ai débutée, j'aimerais ça voir si le
Dr Bergeron, il a un commentaire à faire, avant que vous déposiez votre
amendement.
Le Président (M.
Provençal)
: Vous
pouvez y aller, Dr Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, merci. Premier point, je vais renchérir
sur ce que M. Dubé a dit, sur une fierté, je pense, un avancement, dans le
p.l. n° 15, sur la reconnaissance de l'importance des services sociaux avec la création d'un conseil professionnel et
d'un directeur professionnel pour les services sociaux. Ça fait que je pense
que c'est une avancée puis qui va permettre d'avoir une voix qui porte
efficacement dans le système de santé et dans les établissements. Par ailleurs,
à votre question sur les sous-comités, je vais référer à... Est-ce que je peux
référer à l'article 156 qui a été déposé?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Dubé : C'est
ce que... était en train de discuter, oui. Non, allez-y.
M. Bergeron
(Stéphane) : O.K. Donc, 156 mentionne, puis là ce ne sera pas
«sous-comité», mais vous comprendrez que
c'est la même chose : «Le conseil interdisciplinaire peut adopter des
règlements concernant sa régie interne, la création et le fonctionnement
de comités — ce
que vous pourriez appeler des sous-comités — en plus du comité
exécutif...» Donc, on donne ici une possibilité au conseil interdisciplinaire
de former différents comités ou sous-comités
qui vont lui permettre de rendre efficacement sa mission ou d'être efficace et
de rencontrer ses obligations. Puis on n'impose pas de modèle
particulier, parce que les établissements, là-dessus, ont beaucoup de
différences, à partir d'établissements
territoriaux dans lesquels, par exemple, il y a énormément de personnes âgées
et de services sociaux à des instituts qui ont une vocation très
ultraspécialisée tertiaire, quaternaire. Donc, il y a une malléabilité, à
l'intérieur du conseil interdisciplinaire,
de se mouler pour mieux répondre à sa mission d'établissement. Vous allez retrouver
la même chose dans les conseils professionnels.
• (17 h 40) •
Le Président (M.
Provençal)
: Merci
beaucoup.
M. Marissal :
Si un collègue a quelque chose à ajouter, je vais conférer deux secondes
ici avec ma collègue, vous permettez?
Le Président (M. Provençal)
: Moi, j'attends juste
qu'on me fasse signe, mais présentement je n'ai aucun signal de vos
collègues.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Avec le commentaire du
Dr Bergeron, M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Pardon?
Le Président (M. Provençal)
: J'ai dit : Avec le
commentaire du Dr Bergeron. Je sais que vous avez présenté un amendement... bien, vous pourriez déposer un
amendement, mais avec les précisions que le Dr Bergeron vous a données,
est-ce que vous voulez qu'on creuse un petit peu plus loin?
M. Marissal :
Non, ça va, donnez-moi juste une minute.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui. Je
peux même, si vous...
M. Marissal :
On va gagner huit minutes en faisant une minute ici.
(Consultation)
Le Président (M.
Provençal)
: Je vous cède
la parole, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, je n'ai pas à le
retirer parce qu'il n'avait pas été déposé officiellement.
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, c'est ça.
M. Marissal : Je vais faire un acte
de foi ici. Allons-y. Les explications sur 156 me conviennent pour le moment, puis entre 153 puis 156, il y a 154
notamment sur lequel on pourra débattre aussi, mais, pour le moment, ça me va
comme ça.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 153 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 153, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Provençal)
: Sur division, merci. 154.
M. Dubé : Alors, M. le Président,
l'article 154 se lit comme suit :
«Le conseil
interdisciplinaire est composé d'un nombre égal de personnes appartenant à
chacune des catégories suivantes :
«1° les médecins qui exercent leur profession au
sein de l'établissement;
«2° les infirmières et les infirmiers qui
exercent leur profession au sein de l'établissement;
«3° les
personnes, autres que celles visées aux paragraphes 1° et 2°, titulaires
d'un diplôme de niveau collégial ou universitaire
exerçant, pour l'établissement, des fonctions caractéristiques du secteur
d'activités visé par ce diplôme et liées directement aux services de
santé;
«4° les personnes, autres que celles visées aux
paragraphes 1°, 2° et 3°, titulaires d'un diplôme de niveau collégial ou
universitaire exerçant, pour l'établissement, des fonctions caractéristiques du
secteur d'activités visé par ce diplôme et liées directement aux services
sociaux.
«Le règlement intérieur de l'établissement
détermine le nombre de personnes par catégorie visée au premier alinéa et
prévoit les modalités selon lesquelles elles sont élues par les personnes
appartenant à la même catégorie.»
Je vais passer rapidement le commentaire parce
qu'on a un amendement. Êtes-vous d'accord? Je pense que...
Le Président (M. Provençal)
: Et après ça il y aura un autre
amendement qui va introduire l'article 154.1.
M. Dubé : C'est exactement ça. Ça
fait que je peux passer, je pense, le commentaire, puis aller tout de suite à
l'amendement?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Je veux juste m'assurer
avec mes collègues que j'ai la bonne version de l'amendement ici dans les notes que j'ai. C'est bon, ça, ce qui est là,
là, où on précise que c'est le conseil des médecins plutôt que le médecin?
C'est de ça qu'on parle?
Une voix : ...
M.
Dubé : Parfait. On a eu ces
discussions-là. O.K. L'article 154. Remplacer l'article 154
du projet de loi par le suivant, donc on remplace :
«154. Le
conseil interdisciplinaire est composé d'un nombre égal de personnes membres de
chacun des conseils suivants — ce qui est différent :
«1° le conseil des médecins, dentistes,
pharmaciens et sages-femmes visé à l'article 166;
«2° le conseil des infirmières et infirmiers
visé à l'article 254;
«3° le conseil multidisciplinaire des services
de santé visé à l'article 266; et
«4° le conseil multidisciplinaire des services
sociaux visé à l'article 275.
«Le règlement
intérieur de l'établissement détermine le nombre de personnes visé au premier
alinéa et prévoit les modalités selon lesquelles elles sont élues par
les personnes appartenant au même conseil.
«Le conseil interdisciplinaire peut, dans la
mesure permise par le conseil d'administration de Santé Québec, déroger au
premier alinéa pour prévoir un nombre inégal de personnes membres de chacun des
conseils.»
Le
commentaire, ici, il est important parce que ça explique un peu pourquoi on a
fait ces changements-là suite à des
commentaires du réseau : Cet amendement vise à clarifier la composition du
conseil interdisciplinaire en précisant que les membres sont issus des
différents conseils prévus par le projet de loi, soit le conseil des médecins,
dentistes, pharmaciens et sages-femmes,
deuxièmement, le conseil des infirmières et infirmiers, troisièmement, le
conseil multidisciplinaire des services de santé et le conseil
multidisciplinaire des services sociaux.
Il prévoit également dans
quelle mesure il est possible de déroger à la composition du conseil prévue au
premier alinéa.
Je pense que je peux arrêter là, puis on
reviendra plus tard sur 154.1. O.K.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui, oui, il faut traiter l'amendement de 154 en
premier. Interventions? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Oui, puis peut-être une précision, peut-être une précision
avant de rentrer dans l'amendement, là, M.
le Président, je vous le dis tout de suite, on va voter contre l'ensemble du
bloc sur la gouvernance clinique, pas parce qu'on est contre un, ou
l'autre, ou l'autre des amendements ou des articles, parce qu'on ne pense pas
que c'est le temps de venir jouer dans la
gouvernance. On pense qu'il y a des problèmes pas mal plus pressants que ça,
mais ça, c'est... Donc, ce n'est pas
parce qu'on est contre ce que le ministre va avancer sur chacun des articles,
là, mais de façon générale.
Alors là, sur l'amendement, là, j'essaie de
comprendre. L'article vient dire qu'il faut que le conseil interdisciplinaire soit composé d'un nombre égal
de membres de chacune des professions, mais, après ça, il vient dire :
Bien, on peut déroger pour qu'il y ait un
nombre inégal de chacune des professions. Alors, pouvez-vous nous expliquer ce
que vous voulez vraiment?
M. Dubé : Il y a eu de nombreuses
discussions là-dessus. Il y a la règle puis il y a l'exception. Alors, je vais
laisser Dr Bergeron.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Bien, à
juste titre, votre remarque est adéquate, à savoir que la règle de base, c'est
que le conseil interdisciplinaire devrait être composé d'un nombre équivalent
de chacun des quatre conseils professionnels envisagés dans le p.l. n° 15.
La situation des établissements peut être fort
différente. On peut avoir un établissement, par exemple... Puis on a les
établissements aujourd'hui, mais que seront-ils demain, tu sais, il y a
toujours des choses, là. Donc, on a des établissements à forte vocation, par
exemple, gériatrique, psychosociale, DPJ. On a d'autres établissements très spécialisés dans des milieux où ils comptent
beaucoup d'infirmières, peu de travailleurs sociaux, beaucoup de... parce
qu'ils donnent des soins tertiaires et quaternaires.
La porte
qu'ouvre le dernier alinéa est le fait que, si un établissement considérait que
cette composition demandée, de base, du quart n'est pas adéquate pour sa
représentation interne, elle ne peut pas procéder à une modification, elle doit
demander l'autorisation à Santé Québec pour déroger à cette règle et,
évidemment, la justifier.
• (17 h 50) •
M. Fortin : O.K. Honnêtement, sur la question du nombre, là, on voulait
la clarification, mais ce n'est pas notre...
ce n'est pas un cheval de bataille, là, c'était simplement une question de clarification.
Le... Qu'est-ce que vous entrevoyez? Là, je comprends, là, que, dans le
texte de loi, c'est indiqué : «Le règlement intérieur de l'établissement détermine le nombre de personnes» par, disons,
conseil professionnel, mais là vous avez quatre conseils professionnels,
dont certains ont plusieurs types de
professionnels. Je pense, entre autres, aux services sociaux, c'est large,
services sociaux. Alors, combien de... pour un établissement, là, de
taille moyenne, là, disons, là, je pense au CISSS, chez nous ou ailleurs, là, qu'est-ce que vous entrevoyez comme
nombre de gens autour de cette table-là au conseil interdisciplinaire?
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M.
Bergeron (Stéphane) : M. le Président, bien, évidemment, il est
mentionné que ce sera le règlement intérieur de l'établissement qui va
le déterminer, mais là vous allez me dire que j'ai une réponse de politicien.
Des voix : ...
M. Bergeron (Stéphane) : D'expérience,
bien, vous savez que pour que ça fonctionne, un conseil, on ne peut pas être 200 autour de la table. Moi, j'ai
l'impression que c'est une représentation qui, en en fonction des comités et
des sous-comités qu'on voudra mettre en place... en fait, pas sous-comités
parce que ce n'est pas ça, la loi, mais vous
comprenez ce que je veux dire, qu'on va choisir un nombre qui risque d'aller de
trois à 10 représentants par conseil pour avoir cette
représentation-là, puis rendre cette mission-là, rencontrer les objectifs du
conseil interdisciplinaire.
M.
Fortin : De trois à 10. Alors, si on suit la règle de base
d'un nombre égal, ça veut dire de 12 à 40 personnes autour de la
table, hein?
M.
Bergeron (Stéphane) : Il y a le conseil interdisciplinaire et le comité
exécutif du conseil interdisciplinaire, qui, lui, est un nombre restreint. Donc, le conseil et ses comités
constituants vont faire rapport au comité exécutif qui va entériner, ou
prendre des décisions, ou faire les avis et recommandations finales.
M. Fortin : O.K. Mais ça peut... il peut y avoir quand même beaucoup de
monde autour de la table, là, avec la lourdeur que ça peut amener. Vous avez
dit tantôt : Il y a une raison pour laquelle on n'est pas 200 autour d'une
table de... Donc, mais
en même temps, il y a une certaine importance d'avoir des gens qui comprennent
chacune des parties, parce que de faire une recommandation quand on est
loin, c'est loin de notre milieu, ça n'a peut-être pas la portée, si on n'a pas
l'expert autour de la table, là. Alors, il y a un équilibre, bien évidemment,
là.
M. Bergeron (Stéphane) : Tout à
fait, et... excusez, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M.
Bergeron (Stéphane) : Puis, si je donne un échantillon qui est quand
même relativement large, c'est pour... un fait que votre commentaire
laisse. Il y a beaucoup de disparités, tu sais, on a du monoétablissement avec
des missions spécialisées à est-ce qu'on
veut avoir un conseil qui représente... On se souvient, il y a une trajectoire,
puis là on va avoir un CISSS et un CIUSSS qui est composé d'un endroit
dans lequel il y a un grand établissement dans une ville au sud puis de plus petits centres ailleurs. Donc, il y a tout ça
qu'il faut prendre en compte à l'intérieur de ça, c'est pour ça que je
vous donne une réponse qui est mon jugement, mais qui tient compte de la
disparité et des différentes personnalités de nos établissements de santé.
M.
Fortin : O.K.
Est-ce que c'est... Là, ici, dans le... quand je lis l'avant-dernier
paragraphe, là : «Le règlement intérieur de l'établissement
détermine le nombre de personnes visé au premier alinéa et prévoit les
modalités selon lesquelles elles sont élues par les personnes appartenant au
même conseil.»
Alors là,
juste pour comprendre les modalités d'élection de gens qui sont au conseil
interdisciplinaire, est-ce que ce sont, par exemple, les conseils des
infirmières qui viendraient voter pour les infirmières représentant le conseil
au conseil interdisciplinaire, ou est-ce que c'est l'ensemble des infirmières
de l'établissement?
Le Président (M. Provençal)
: ...vous aimeriez... Alors,
Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, ce qu'on prévoit
dans l'article, ce sont les modalités selon lesquelles les personnes
sont élues par les personnes appartenant au même conseil. Donc, normalement, ça
va être les personnes membres du conseil des
infirmières et des infirmiers qui vont voter pour les personnes issues de ce
conseil-là qui vont être membres du conseil interdisciplinaire.
M.
Fortin : Donc, elles vont avoir deux votes,
essentiellement. Elles vont choisir par élection leurs représentantes au
sein du conseil des infirmières puis elles vont choisir leurs représentantes au
sein du conseil interdisciplinaire.
M. Paquin
(Mathieu) : Pas tout à fait, parce que, et là j'y vais de
mémoire, là, mais le conseil des infirmières et des infirmiers, de par la loi,
il regroupe tous les infirmiers et toutes les infirmières. Donc, qu'elles
votent... Mais il y a effectivement deux... En fait, je ne veux pas me
peinturer dans le coin, mais, s'il y a deux votes, c'est pour former le comité exécutif du conseil des infirmières et des
infirmiers. Mais, à la base, toutes les infirmières et les infirmiers font
partie du conseil des infirmières et des infirmiers. Toutes ces personnes-là
vont pouvoir ensuite élire, conformément aux
modalités prévues par règlement intérieur de l'établissement, leurs
représentantes au sein du conseil interdisciplinaire.
M. Fortin : O.K. Mais là où il y a deux votes, c'est pour choisir le
conseil... le comité exécutif du conseil des infirmières et infirmiers et pour
choisir leurs représentants au sein du comité interdisciplinaire, sans vous
peinturer dans un coin.
M. Paquin (Mathieu) : On peut
effectivement y voir deux votes, oui.
M.
Fortin : O.K. Je vais prendre une pause. Je suis certain
que mes collègues ont des questions. Je reviendrai au besoin, M. le
Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, est-ce que c'est le député de Rosemont
ou le député des Îles-de-la-Madeleine qui prend la relève du député de
Pontiac?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça qu'on va faire, oui. Député
de Rosemont.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M.
Marissal : Je n'ai pas compris ce que vous avez dit, M. le
ministre. Bien, ça ne s'adressait peut-être pas moi, là.
Le Président (M. Provençal)
: Non. On va vous laisser vous
exprimer, mais, par la suite, on va simplement suspendre, parce que le temps
fuit, puis tout le monde a hâte de retrouver son milieu familial.
M. Marissal : Bien,
je ne voudrais pas que le ministre se fasse sermonner par son leader, mais...
Le Président (M. Provençal)
: Ça va être moi qui va se faire
sermonner, mais ce n'est pas un problème.
M. Marissal : De fait, je pense
qu'on a fait quand même un bon travail, là. Puis c'est assez demandant comme travail, là, on ne peut pas trop se
permettre de rêvasser puis de zoner, parce que c'est... Puis je ne me plains
pas. J'ai l'impression de faire un
séminaire de niveau maîtrise de gestion du réseau de la santé, ça fait que je
vais sortir de là pas mal moins nono.
Ça fait que je vous remercie de votre ouverture,
M. le ministre, pour les débats qu'on a, parce qu'on sait qu'on ne part pas
tous et toutes à la même place puis qu'on n'a pas tous le même véhicule pour se
rendre au même objectif, c'est-à-dire
d'améliorer les soins de santé au Québec, mais j'ai apprécié les quelques
semaines qu'on a travaillées ensemble, pour le moment.
M. Dubé : Si vous me permettez,
parce qu'on n'a pas fini, mais je voudrais juste donner la chance à chacun,
vous vous êtes exprimé, puis je ferais la même chose. Parce qu'il y a quelques
semaines, quand on savait qu'on vous demandait
de venir, à la fin d'août, discuter d'un sujet aussi important, vous avez... il
n'y a pas personne qui a dit non, puis au contraire, je pense que les...
particulièrement les six derniers jours, M. le Président, je l'ai dit aux
journalistes tout à l'heure, c'est assez impressionnant, la contribution que
chacun, des deux côtés de la table, vous avez amenée.
Alors, moi, tout ce que je dirais aujourd'hui,
là, je pense qu'il y a un effort incroyable sur... d'être rendu là aujourd'hui.
On voit quand même la hauteur de la tâche, je vais dire ça comme ça, mais, si
on continue à travailler comme ça, je pense que les Québécois réalisent qu'on
le fait dans un contexte, je dirais, tout à fait non partisan. Et je tiens à
vous remercier d'être là.
Je tiens à remercier mes collègues, aussi, du
gouvernement, mais tout, tout l'appareil de la table de la santé aussi, là, parce que c'est des gens qui auraient
pu peut-être faire d'autre chose à la fin du mois d'août, je pense à nos gens,
par exemple, au ministère, là, nos légistes.
Alors, je voulais juste finir sur cette note-là, vous dire merci beaucoup, et ce
sera un plaisir de continuer dans ce travail-là.
M. le Président, s'il y avait d'autres
députés...
Le
Président (M. Provençal)
: Bien, je pense que le député des Îles-de-la-Madeleine m'a signifié qu'il voulait émettre un commentaire.
M. Arseneau : Bien, simplement,
parce que, tout à l'heure, on a ramené des propositions d'amendements de
certains groupes qu'on avait rencontrés. Puis finalement on a pu conclure la
discussion en retenant certains éléments. Et je voulais juste mentionner, tout
à l'heure, je n'avais pas eu l'occasion de le faire, qu'on le fait aussi pour
que non seulement on puisse faire progresser le projet de loi, mais pour que
certains de ces groupes-là puissent connaître les motifs soit de rejet de leur
proposition ou encore d'aller jusqu'au bout pour... Alors, c'était simplement
ça, ce n'était pas pour retarder d'aucune façon les discussions, au contraire,
c'est pour avoir des réponses.
M.
Dubé : ...puis vous faites bien de le préciser. Mais, en
même temps, je pense que, des fois, il faut arriver, puis de dire :
Bien, écoutez, on vous explique qu'on en a tenu compte et, des fois, pourquoi
qu'on n'y va pas. Par contre, je n'ai aucun problème à ce que ce soit ramené
parce que, nous, on l'a fait, ce travail-là. Ça fait que...
• (18 heures) •
M.
Arseneau : Et puis, juste pour les travaux de la commission,
c'est qu'éventuellement on peut aussi le faire simplement en termes de
discussion, avant de proposer l'amendement, demander la réponse. Si on veut
gagner du temps, je n'ai pas de problème avec ça non plus, là, pourvu qu'on
puisse dialoguer là-dessus.
M. Dubé : C'est une bonne approche.
C'est effectivement une très bonne approche.
M. Arseneau : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Donc, je tiens à remercier tout le
monde parce qu'effectivement on a... il y a eu six journées de travail quand
même assez intenses. Je veux remercier tous les gens, parce qu'on a tous, des
fois, une planification dans notre horaire,
puis, la plupart, on l'a modifiée pour être assis ici pendant les six journées
où on a siégé.
Et la commission va maintenant ajourner ses
travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 01)