(Onze
heures quinze minutes)
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
bon matin à tous. Merci de votre présence. Ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission de la santé et des services sociaux ouverte. Je vous
souhaite la bienvenue et je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, Loi visant
à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, Mme Caron
(La Pinière) est remplacée par Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Provençal)
: Lors de
la suspension de nos travaux, hier soir, l'étude portait sur l'article 302. M. Desharnais avait
répondu à une question du député de Pontiac. Maintenant, est-ce que vous avez
d'autres interventions, M. le député, sur l'article 302?
M. Fortin : Bonjour,
M. le Président. J'espère que ça va bien ce matin. Bonjour, tout le monde, M.
le ministre, chers collègues. Je n'ai pas d'autre question sur le 302.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
S'il n'y a pas d'autre... S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 302. Est-ce que
l'article 302 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Merci. Article 303. M. le ministre.
M. Dubé : «Le
directeur des soins infirmiers peut, pour un motif disciplinaire ou
d'incompétence, limiter ou suspendre l'exercice dans le centre par une
infirmière ou un infirmier des activités visées à l'article 36.1 de la Loi
sur les infirmières et les infirmiers.
«L'Ordre des
infirmières et des infirmiers du Québec doit être informé de toute mesure prise
en vertu du présent article.»
Le commentaire, que
je vous lis. Cet article prévoit le pouvoir du directeur des soins infirmiers de
limiter ou de suspendre l'exercice par une infirmière ou un infirmier de
certaines activités visées à l'article 36.1 de la Loi sur les infirmières
et les infirmiers, et ce, pour un motif disciplinaire.
Il précise que leur
ordre professionnel doit en être informé. Et on voit, dans nos documents, que
l'article 303 s'inspire de la LSSSS pour les articles 207.1,
principalement le premier paragraphe et le dernier paragraphe. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Suite à ces précisions, y
a-t-il des interventions concernant l'article 303? M. le député de
Pontiac.
M. Fortin : Oui,
M. le Président. Quand on lit l'article 207, là, et, rappelez-moi,
peut-être qu'on s'est dit ça hier, mais
l'article 207 de la LSSSS porte pour les établissements publics, si je ne
me trompe pas. Là, on est dans les établissements privés, donc on vient
rajouter l'obligation pour un établissement privé, mais on lui donne exactement
la même obligation qu'au public. C'est ça? O.K.
M. Desharnais
(Daniel) : À quelques différences.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
sous-ministre, juste pour une question technique, pourriez-vous vous renommer,
votre fonction, s'il vous plaît?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, Daniel Desharnais,
sous-ministre adjoint à la coordination réseau et ministérielle et aux
affaires institutionnelles.
La
seule différence, c'est que, pour un établissement privé, il y a quelques
éléments de l'article 207 qui ne sont pas repris parce qu'il n'y a
pas de directeur de services professionnels.
M. Fortin : Alors,
qu'est-ce qui arrive dans des situations qui sont décrites à l'article 207
mais qui ne sont pas reprises par
l'article 303, donc, par exemple, en cas d'urgence ou en cas de refus du
directeur des soins infirmiers de prendre une telle mesure?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
sous-ministre.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui. Donnez-moi 30 secondes, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Desharnais
(Daniel) : Ce serait au supérieur hiérarchique de la personne dans
l'établissement de réagir.
M.
Fortin : Mais on avait pris le soin de le
noter dans la LSSSS. Est-ce que vous ne pensez pas qu'on a besoin de le noter
ici? On l'a écrit pour une raison dans la LSSSS, là, j'ose croire.
Une voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
allez-y.
M. Desharnais
(Daniel) : Du moment que c'est un salarié puis que le lien
hiérarchique, il est établi dans l'installation, c'est la responsabilité de la
plus haute autorité, là. On ne croyait pas que c'était nécessaire de venir le préciser, étant donné qu'il n'y a pas de directeur
de services professionnels également ou de chef de département clinique.
M. Fortin : Mais,
en cas d'urgence, je peux comprendre. En cas d'urgence, ça, ça s'applique,
c'est normal, si le directeur des
soins infirmiers est indisponible, ou peu importe. Mais, en cas de refus du
directeur des soins infirmiers, il y a quand même une procédure, dans la
LSSSS, qui était assez... disons, assez claire et assez vérifiée, c'est-à-dire
que le directeur général devait consulter le CMDP et le conseil des
infirmières. Mais ici...
• (11 h 20) •
M. Dubé : Mais on comprend bien qu'on n'est pas certains
qu'on a tout ce personnel-là dans un établissement privé, hein? C'est ça
qui est l'enjeu, là. Parce que votre question est... Votre question dit :
Pourquoi qu'on avait cette demande-là dans la LSSSS, mais cet article-là
s'appliquait pour le public? C'est ça, votre question?
M.
Fortin : Oui.
M. Dubé : Là,
on dit... Puis votre question est bonne, là. Je suis juste en train de penser.
Qu'est-ce qu'on fait soit en cas d'urgence ou en cas de refus dans un
établissement privé? C'est ça que vous dites.
M.
Fortin : En cas d'urgence, ce que M.
Desharnais avance, ça me semble logique, là. En cas d'urgence, la personne
n'est pas disponible, le supérieur hiérarchique prend la décision — la
personne est en vacances, ou peu importe, ça arrive — en
cas de refus du directeur de soins infirmiers d'appliquer une telle mesure.
M. Dubé : J'aimerais
mieux suspendre, parce qu'il y a un cas que je veux tester avec toi, Daniel,
avant de... Parce que c'est une bonne question.
Le Président (M.
Provençal)
: ...
(Suspension de la séance à
11 h 22)
(Reprise à 11 h 27)
Le Président (M.
Provençal)
: Nous revenons à nos travaux.
Alors, M. le ministre, vous aviez demandé une pause. Je vais vous céder la
parole.
M. Dubé :
C'était une bonne question du député de Pontiac. Puis la raison, c'est que je
voulais revenir... La question que vous avez
posée, c'est : Pourquoi qu'on ne suit pas le principe de la LSSSS pour un
établissement privé, alors qu'on a
déjà réglé ça au public? Je vous ramène, puis je vais demander à Me Paquin
de faire un petit peu la genèse, mais... Ça semble loin, mais on a discuté ça à 252. Puis je vous le ramène puis
je vais laisser Me Paquin vous expliquer un peu le principe qu'on a
fait pour le public. Et maintenant vous allez voir qu'on suit exactement le
même principe pour le privé. Mais peut-être, Me Paquin...
Le Président (M.
Provençal)
: Me Paquin,
comme d'habitude, on se nomme, et votre titre, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Alors, Mathieu Paquin. Je
suis avocat à la Direction des affaires juridiques, Santé et Services
sociaux.
Alors, si on regarde
l'article 303 qui est à l'étude en ce moment, c'est le pendant, dans les établissements
privés, de l'article 252 du projet de loi, lesquels sont ou correspondent,
en quelque part, à l'article 207.1 de la LSSSS. Les deux articles, contrairement à
l'article 207.1, ne reprennent pas les quelques alinéas qui parlaient des
cas d'urgence ou des cas de refus du directeur des soins infirmiers.
Ici, ce dont... ou,
en fait, la philosophie qui est derrière, c'est qu'on parle du DSI, qui
normalement va être une infirmière ou un infirmier qui supervise ses pairs,
donc d'autres infirmières ou infirmiers, et qui va devoir poser un jugement
professionnel à l'égard des actes qu'ils ont posés, qui sont visés à ces deux
articles-là, donc 252 et 303.
Le
directeur médical ou une autre personne, le directeur général, comme par
exemple en ce moment dans la LSSSS, ce
ne sont pas forcément des membres du même ordre. Donc... Et on en a parlé
précédemment, cette philosophie-là ou ce fil conducteur là, qui est de s'assurer que ce soient des gens d'un
ordre professionnel qui jugent de la qualité de l'acte qui a été posé
par leurs pairs, donc ça explique pourquoi on ne retrouve pas ces
dispositions-là.
Par
ailleurs, même s'il y a un non-dit dans la loi, les infirmières et les
infirmiers sont normalement des salariés dans les établissements. Donc, il y a toujours le droit de gérance de
l'employé qui, à l'extérieur de... pas de l'employé, mais de
l'employeur, pardonnez-moi, M. le Président, qui, à l'extérieur des questions
d'appréciation d'actes, va être capable d'exercer son droit de gérance pour
appliquer les sanctions qui pourraient être nécessaires ou, à la rigueur,
suspendre temporairement une infirmière ou un infirmier.
• (11 h 30) •
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M.
Fortin : Ça va pour l'instant.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Est-ce que, M. le député
de Rosemont, vous auriez une intervention concernant l'article 303?
M. Marissal :
Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Allez-y.
M. Marissal :
Bien, merci. Merci. Bonjour,
d'abord. Rebonjour. «L'Ordre des
infirmières et infirmiers du Québec doit
être informé de toute mesure prise en vertu du présent article.» Je me posais
une question, puis ça ne va peut-être pas là, mais je me pose la
question néanmoins : Est-ce que la réciproque est vraie aussi? C'est-à-dire...
Là, c'est le réseau ou Santé Québec qui avise l'ordre, puis ça va de soi, mais est-ce
que le retour se fait aussi? C'est-à-dire que, dans le cas où une infirmière
serait sanctionnée, que l'ordre le sait, est-ce que l'ordre doit aussi fournir
l'information? Donc, autrement dit, est-ce que c'est une rue à double sens?
M. Dubé : ...
M. Desharnais
(Daniel) : Il faudrait... Je pourrais vérifier puis revenir avec, la
directrice nationale des soins infirmiers, comment ça se fait présentement.
Mais, effectivement, il y a des... il y a sûrement de l'information qui fait en sorte que, s'il y a une sanction qui est prise
envers une infirmière, les employeurs, que ce soit privé ou public,
doivent s'assurer que la personne... la personne qui veut exercer la profession
soit dans les règles de son ordre professionnel.
M. Dubé : Ne
soit pas sur une liste.
M. Desharnais
(Daniel) : Mais je ne sais pas c'est quoi, la mécanique comme telle.
Je peux le vérifier puis vous revenir.
M. Marissal :
Bien, normalement, il y a un tableau de radiation...
M. Dubé : Bien,
c'est ça. C'est à ça que vous pensez, là.
M. Marissal :
...ce qui est toujours mis à... Peut-être que madame... Mme Lemay
semble avoir une...
Mme Lemay (Catherine) : Juste vous dire que la
DSI nationale est en ligne, elle va pouvoir répondre, là, par écrit,
puis vous allez avoir les détails.
M. Marissal :
En fait, ma question est simplement de savoir... Tu sais, le directeur des
soins infirmiers, ça peut être assez local, ça monte vers l'ordre. Il ne
faudrait pas qu'on se retrouve avec un cas problème de quelqu'un qui a été sanctionné ailleurs, se retrouve dans un
autre établissement ou un autre... ça ne s'appelle plus... ça ne
s'appellera plus des CIUSSS, là, mais peu importe, là, on a déjà vu ça,
peut-être pas avec l'Ordre des infirmières, mais dans certains cas. Je veux
juste m'assurer qu'il y ait une triangulation de la communication.
M. Dubé :
Vous pourrez y revenir quand on aura eu la réponse.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, je
vais vous revenir dès que j'ai la réponse.
M. Dubé :
C'est un bon point.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions?
M. Marissal : Non, merci. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 303 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. L'article 304. M. le
ministre.
M. Dubé : Merci. «Lorsqu'un
établissement privé se prévaut de l'exemption de nommer un directeur des soins
infirmiers prévue au deuxième alinéa de l'article 301, il doit alors
nommer un responsable des soins infirmiers qui doit être une infirmière ou un
infirmier.»
Commentaire. Cet article prévoit que,
lorsque Santé Québec exempte un établissement de son obligation de nommer un directeur des soins infirmiers,
considérant que le nombre de lits de cet établissement ne justifie pas qu'un
tel directeur soit nommé et que l'établissement se prévaut de cette exemption,
il doit néanmoins nommer un responsable des soins infirmiers. Il précise que ce
responsable doit être un infirmier ou une infirmière.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Oui, M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui, M. le Président. C'est une conversation,
effectivement, qu'on avait commencée à l'article 301. Donc, la
seule raison de se prévaudre... non, se prévaloir... prévaloir de l'exemption,
c'est s'il y a un nombre, disons, insuffisant
de lits, là, s'il y a un petit nombre de lits — c'est ça? — mais
on ne vient pas prévoir c'est quoi, ce nombre-là, on ne vient pas
dire : À partir de tel montant, vous avez besoin d'un directeur.
Le
Président (M. Provençal)
: On nous avait mentionné qu'il n'y avait aucune
norme qui existait présentement en termes de... par rapport à un petit
nombre de lits. Est-ce que je me trompe, M. le sous-ministre?
M. Desharnais (Daniel) : Non, il n'y
a pas de norme, puis ce qui était souhaité ici, c'est qu'il puisse y avoir une évaluation qui est faite par les autorités en
lien avec l'offre de services que l'établissement doit donner, donc,
pour répondre aux besoins de la population,
si c'était nécessaire, effectivement, le critère du nombre de lits, mais on ne
voulait pas fixer dans la loi un nombre de
lits, pour ne pas être contraints dans la loi de mettre un nombre de lits
minimum pour lesquels il devrait y avoir un directeur de soins
infirmiers.
M. Fortin : Quand vous dites : Une évaluation par les autorités
compétentes, là, vous voulez dire qu'il va y avoir...
même si on ne le met pas dans la loi, il va y avoir un... Puis l'évaluation
peut mener à toutes sortes de facteurs différents. Il peut y avoir des
gens qui ont besoin de soins bien plus aigus que d'autres, j'imagine, donc
c'est pour ça que vous ne voulez pas un nombre précis, là.
M. Desharnais (Daniel) : Le profil
des clientèles peut jouer dans l'évaluation qui est faite de la mission de
cette installation-là. Donc, il y a ça qui peut être considéré aussi.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: D'autres... Autre intervention? Oui,
M. le député de Rosemont, 304.
M.
Marissal : Oui... 304, pardon. Je vois, là, à 305, qu'on
réfère à l'article 300. Donc, on semble quand même donner des pouvoirs à cette infirmière ou cet
infirmier qui serait nommé directeur... pas directeur, mais responsable,
là. C'est ça, la différence, responsable ou directeur? Est-ce que c'est en tous
points... est-ce que cette personne qui sera responsable, et non pas directeur
ou directrice, aura, en tous points, les mêmes responsabilités et pouvoirs
qu'un directeur en titre?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Pendant qu'on réfléchit à la... à
votre question, je veux vous spécifier que, lorsqu'on va traiter le 305, il y
aura un amendement où, par concordance, on va faire disparaître la notion de
services cliniques, on va faire disparaître
le mot «cliniques». Je tenais quand même à vous le spécifier. Alors, M. le
sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, il peut y avoir une
différence en lien avec le volume d'activités ou le volume de personnes
à superviser, donc, pour quelqu'un qui serait officiellement directrice ou
directeur de soins infirmiers, par rapport au
responsable, puisque la possibilité de nommer un responsable est liée au nombre
de lits dans l'installation, notamment. Donc... mais c'est des responsabilités
similaires, mais avec une supervision qui est moins prononcée, si on peut dire.
M. Marissal :
O.K. Je vais reporter ma question
plus précise à 305, en fait, ce sera plus à propos de le faire là.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va? Y
a-t-il d'autres interventions sur 304? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 304 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 305, pour lequel vous aurez
un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui,
très bien.
Alors, je lis 305
avant l'amendement : «Lorsqu'un directeur des soins infirmiers ou un
responsable des soins infirmiers est nommé pour un établissement privé,
celui-ci peut également assumer les fonctions du responsable de la qualité des
services cliniques prévues à l'article 300.»
Et vous allez me voir
venir avec l'amendement : Supprimer, dans l'article 305 du projet de
loi, «cliniques».
Alors
là, je vais attendre peut-être Mme la secrétaire, si vous pouvez... Très bien.
Alors, le nouvel article 305, tel que modifié avec l'amendement
suggéré, c'est d'enlever le mot «cliniques» avant les mots «prévues à
l'article 300».
Le Président (M.
Provençal)
: Dans un
premier temps, y a-t-il des interventions sur l'amendement, qui est conforme à
ce qu'on avait déjà fait dans un autre article? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 305 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Maintenant, interventions sur l'article 305 amendé? M. le député de
Rosemont, vous aviez signifié que vous aviez une question à poser.
M. Marissal :
Oui, bien, je reviens un peu avec la même question. Le sous-ministre a
répondu : En fonction du nombre de
lits, là, qui permet d'avoir ou ne pas avoir un directeur ou une directrice en
titre. Ma question est plus à savoir
que, si on nomme, donc, quelqu'un qui va être... qui aura le titre «responsable»,
ce n'est pas le titre «directeur» ou «directrice»,
ce n'est pas le même niveau hiérarchique, là, à défaut d'un... ce n'est pas le
même niveau hiérarchique, là, je vais
le dire comme ça, on disait, à 300 : «Le responsable doit disposer...» Ah!
bien, je pense que je viens de répondre à ma propre question. Donc,
c'est «responsable» pour «responsable», il a le même... les mêmes pouvoirs qu'à
300. C'est bon. C'est bon.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M. Fortin : J'ai
déjà posé cette question-là à 300, puis on m'a répondu que c'était au 305, puis
ça me satisfait.
• (11 h 40) •
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va? Y
a-t-il d'autres interventions sur l'article 305 amendé? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 305 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
306. M. le ministre.
M. Dubé : On passe à l'autre section qui réfère aux offres
de services, toujours pour les établissements privés, c'est la deuxième section. Alors, si vous
permettez, on peut aller dans 306, puis il n'y a pas d'amendement ici, puis
c'est dans la LSSSS. O.K., on y va.
Alors :
«306. L'établissement privé détermine son offre de services de santé ou de
services sociaux conformément à l'autorisation octroyée par Santé Québec
pour l'exploitation de cet établissement.
«L'établissement fixe
également les paramètres des services de santé ou des services sociaux qu'il
fournit et soumet ces paramètres à l'approbation de Santé Québec.»
Le
commentaire : cet article prévoit que l'offre de services de
l'établissement est déterminée par celui-ci en respect de l'autorisation
qui lui est octroyée pour son exploitation.
Il ajoute que
l'établissement fixe les paramètres des services qu'il fournit et qu'il les
soumet à Santé Québec pour approbation. Et, comme je l'ai dit un petit peu plus
tôt, c'est l'article 105 de la LSSSS qui sert de base à
l'article 306 qu'on voit dans nos documents.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'article 306? Oui.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. O.K.
Quand on dit : L'établissement détermine son offre de services, qu'est-ce
que ça... Qu'est-ce que vous voulez dire exactement, là? Parce que... En fait,
je cherche à savoir à quoi ça ressemble, ça, «détermine son offre de services
de santé», là. Est-ce que c'est un document détaillant le nombre de patients,
le type de patients, le... À quoi ça ressemble, ça?
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Bien, en
fait, puisque c'est un exploitant privé, naturellement il a la liberté de déterminer l'offre de services qu'il veut offrir
puis qu'il veut soumettre à Santé Québec pour que Santé Québec lui donne
une autorisation dans les quatre domaines
qu'on mentionnait hier, donc en fonction de... est-ce qu'il veut exploiter
un centre de réadaptation, bien, ce
serait... il devrait, pour avoir l'autorisation, soumettre certains paramètres,
dont le nombre de lits, son offre de
services globale qu'il veut offrir. Donc, ce serait une description de l'offre
de services qu'il veut offrir, et le soumettre à l'autorisation de Santé
Québec.
M. Fortin : Donc, disons... parce qu'un établissement peut offrir
toutes sortes de services. Je vous donne un exemple,
une RPA pourrait décider d'avoir une aile CHSLD, là, décider qu'il y a un
service plus pointu qui est donné à l'intérieur de la RPA, et donc, à
partir de ce moment-là, pourrait dire : J'offre, je ne sais pas, moi, 20,
30 lits pour des patients dans ces
conditions-là, et là Santé Québec déterminerait si oui ou non ils veulent
procéder ainsi, là, avec tous les...
M. Desharnais (Daniel) : Pour le
volet RPA, il y aurait une autorisation qui serait faite en fonction de la
certification... du Règlement sur la certification des RPA. Pour le volet...
s'il y avait un volet CHSLD, il devrait demander
l'autorisation de Santé Québec et décrire l'offre de services qu'il veut
offrir, si elle correspond... si elle correspond aux paramètres que
Santé Québec ou que le gouvernement souhaite dans... souhaite offrir à la
population.
M. Fortin : O.K. Mais aujourd'hui cette autorisation-là, elle est
offerte par?
M.
Desharnais (Daniel) : Je crois
que c'est l'agence, par ricochet les établissements. Bien, en ce moment, en ce moment, dans
la LSSSS, c'étaient les anciennes agences.
Des voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Ah! oui,
excusez, c'est le ministre. Oui, c'est le ministre.
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Oui, c'est
ça, exactement.
M. Fortin : Juste clarifier, je ne suis juste pas certain d'avoir bien
saisi.
M.
Desharnais (Daniel) : La certification des RPA, c'est les
établissements, et les permis, actuellement, pour les privés, c'est les
autorisations du ministre.
M. Fortin : O.K. Donc, les permis, ça va être... ça va tout être fait
par Santé Québec. Ça, ça vous convient, M. le ministre?
M. Dubé : Oui, absolument,
absolument.
M. Fortin : Ça va, pour l'instant.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, j'avais
sensiblement le même questionnement. L'autorisation, est-ce que c'est ce qu'on
appelle un permis?
M. Dubé : Daniel, c'est quoi, la
différence entre l'autorisation puis le permis, s'il y a une différence?
Une voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Me Paquin, vous allez vous nommer puis nous
donner la réponse, s'il vous plaît. Parce que je pense...
M. Paquin (Mathieu) : Je me suis
déjà nommé, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, c'est vrai.
M.
Paquin (Mathieu) : Mais je peux recommencer, si tel est votre bon
plaisir.
Le Président (M.
Provençal)
: Non.
Non.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, en fait, il n'y a pas... il y a peu de différences.
L'autorisation, c'est le concept. Le permis, c'est le document qui fait foi.
Alors, pour essayer de rendre les choses plus simples, on a utilisé le mot
«autorisation» pour y aller sur une base plus conceptuelle.
M. Marissal :
O.K., mais c'est curieux de lire
que l'établissement privé détermine son offre selon l'autorisation. Ça
devrait être le contraire, là, l'autorisation vient, puis ça fait foi de
l'organisation.
Le Président (M. Provençal)
: Maître.
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait, il y a un
peu des deux, parce que, on va le voir plus tard, quand on va arriver au
régime d'autorisation, comme l'a expliqué M. Desharnais, l'autorisation
qui va être donnée à l'établissement va détailler
un certain nombre de services qui vont être fournis par l'établissement. Donc,
effectivement, forcément, il y a une
détermination de l'offre qui se fait en amont de la demande d'autorisation.
Maintenant, une fois que ça, c'est fait, je dirais, le détail à
l'intérieur de ce que l'autorisation permet de faire, bien, c'est
l'établissement qui va le déterminer, conformément à ce qui est prévu à
l'article 306.
M. Marissal :
...comprendre que ça, c'est, en
fait, démontrer que vous rencontrez les demandes de l'autorisation.
Autrement dit, c'est plus que «moi, je vous offre ça, puis, si ça ne fait pas,
c'est ça pareil, là». C'est parce que vous avez
émis un appel d'offres ou d'intérêt, l'autre fois, M. le ministre, dans un
autre dossier, mais qui est connexe, là, sur les minihôpitaux. Après une
réponse, ma foi, mitigée de la première ronde, la deuxième, c'était, si j'ai
bien compris, de demander à des fournisseurs
privés ce qu'ils étaient prêts à offrir à l'État. Je trouvais que c'était une
drôle de façon de fonctionner. D'habitude, l'État demande ce qu'il veut
puis, après ça, juge des offres qui sont faites, là.
M. Dubé : C'est
sur un autre sujet, là, mais je vous dirais que c'est très fréquent de faire
des appels d'intérêt avant de faire des appels de propositions dans un nouveau
concept. Alors, ici, il y a un nouveau concept, puis on a décidé de faire des
appels d'intérêt avant de faire un appel d'offres, ce qui est très différent de
ce qu'on a ici, là.
M. Marissal :
Mais il y avait eu un premier appel fait déjà.
M. Dubé : Oui,
oui. Oui, puis on a même fait deux appels d'intérêt pour préciser certaines
choses, et là on est rendus à l'appel d'offres.
M. Marissal :
C'est un sujet connexe, j'en conviens, et la réponse me convient pour 306.
M. Dubé :
O.K. C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 306 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 307. M. le ministre.
M. Dubé : 307,
avec plaisir, et il y aura aussi un pendant de la LSSSS. Il n'y a pas
d'amendement.
«Santé Québec peut,
lorsqu'elle estime que l'intérêt public le justifie, exiger d'un établissement
privé qu'il exerce les activités nécessaires à toute prestation de services
qu'elle détermine, qu'il cesse d'en exercer certaines ou qu'il modifie de toute
autre manière son offre de services. Avant de prendre une telle décision, elle
doit avoir donné au titulaire de l'autorisation l'occasion de lui présenter ses
observations.
«Le titulaire de
l'autorisation doit, dans les six mois suivant la date de délivrance du
document attestant l'autorisation modifiée par Santé Québec et malgré toute
disposition inconciliable, prendre les mesures nécessaires pour effectuer les
modifications conséquentes à la décision de Santé Québec.»
Le
commentaire : cet article prévoit le pouvoir de Santé Québec d'exiger d'un
établissement qu'il modifie son offre
de services. Il précise que le titulaire de l'autorisation doit avoir eu
l'occasion de présenter ses observations avant qu'une telle décision ne
soit prise par Santé Québec. Et, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est
l'article 442.1 de la LSSSS.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions?
M. Fortin : Vous
êtes ministre depuis quatre ans, avez-vous eu à faire ça modifier le permis
d'un établissement privé conventionné puis en changer la mission, la
classe, le titre ou la capacité?
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
sous-ministre.
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, ça peut arriver dans des situations où on se
rend compte d'un privé conventionné qui n'offre pas le niveau de
services qui était prévu comme tel, ça se peut qu'on fasse une modification au
permis, notamment par rapport au nombre de lits disponibles, pour qu'il puisse,
avec la main-d'oeuvre qu'il a, donner une offre de services de qualité. Oui,
c'est arrivé dans le passé aussi.
M. Fortin : C'est arrivé dans le passé.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin : Vous, M. le ministre, vous avez signé une modification
comme celle-là?
M.
Dubé : Oui. Ce qu'on fait, dans le fond, après avoir
vu... ça suit souvent la visite d'un inspecteur, on donne des délais. Et
là, s'il y a un changement à faire, il faut faire le changement.
M. Fortin : On donne des délais au privé pour venir vous dire s'il accepte
ou pas, s'il est incapable ou...
M. Dubé : Dans quelle mesure il est
capable de faire les changements, puis, s'il n'est pas capable de faire les
changements, bien là, il faut révoquer le permis, là. Mais, oui, on a eu des
situations où, à cause des inspections qu'on fait... Mais c'est... encore une
fois, je le redis, c'est une reprise, là, carrément, de la LSSSS actuelle.
• (11 h 50) •
M. Fortin : Oui, puis là il a six mois pour le faire, hein? C'est long,
six mois.
M. Dubé : Bien,
ça pourrait être, par exemple... où c'est peut-être plus long, là, «doit, dans
les six mois suivant la date», c'est
important, des fois, ça peut être le nombre de lits, il peut y avoir des
modifications physiques à l'infrastructure de la bâtisse, est-ce qu'ils
ont besoin d'avoir un pèse-personne, tu sais, il y a toutes sortes de...
Voulez-vous rajouter quelque chose, Daniel?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, oui,
parce que, là, on parle d'une diminution ou d'augmentation de services aussi.
On pourrait vouloir avoir une augmentation de l'offre de services pour répondre
à certains besoins criants sur le territoire et demander une augmentation de
l'offre de services. Donc, c'est normal de permettre un délai aussi pour la
mise en oeuvre de ça.
M. Fortin :
Vous pouvez exiger ça? Vous pouvez exiger, par exemple un CHSLD, d'augmenter sa
capacité?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, mais
en le consultant aussi, là.
M. Dubé : ...négocié.
M. Fortin :
Mais c'est parce que les termes qui sont utilisés, c'est «exiger d'un
établissement». Alors, ça ne sonne pas très négocié.
M. Dubé : ...en fonction de ce qui
est au permis. «Exiger de», c'est ce qui est au permis.
M.
Fortin : Bien, modifier «de toute autre manière», j'imagine,
ça veut dire... ça inclut votre concept d'augmentation, là?
M. Desharnais (Daniel) : Ça inclut
augmenter, mais... oui, exiger, mais avec consultation. Donc, mettons, on
demanderait un tel niveau de services, puis, en le consultant, on se rendrait
compte qu'il ne peut pas l'atteindre, bien, naturellement, on s'arrangerait
pour faire en sorte qu'il ait la capacité de répondre à l'offre de services.
M. Fortin :
O.K.
M. Desharnais (Daniel) : Ce qui est
demandé.
M. Dubé : Exactement.
Le Président (M. Provençal)
: D'autres interventions sur le 307?
Oui, M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Juste pour être sûr de comprendre, là, les six
mois, c'est pour prendre les mesures, donc définir qu'on peut les
prendre, ou c'est pour avoir corrigé le tir?
Des voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
bien, du moment qu'il y a eu consultation et qu'on s'est entendus sur
l'objectif, l'exploitant a six mois, effectivement, pour s'y conformer.
M. Marissal :
Sous réserve, évidemment, que
c'est faisable, là, dans les négociations avec cette personne. O.K.
Oui, M. le Président,
je... vous me donnez une petite seconde pour faire un petit point d'ordre?
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Marissal :
Je sais bien qu'on ne prend pas les présences ici, là, mais, vu qu'on passe
beaucoup, beaucoup de temps ensemble, là,
puis qu'on essaie d'avoir une façon de travailler collégiale, là, je dois vous
aviser que moi, je dois quitter.
J'avais accepté un panel, là, sur l'aide médicale à mourir, depuis des semaines
et des semaines, je ne me sentais pas
vraiment autorisé à les laisser tomber là, là, ça fait que je vais devoir
m'absenter, à regret. Puis je comprends qu'on a une entente pour mettre
324.2 sur pause, si d'aventure on se rend là avant 13 heures.
Le Président (M.
Provençal)
: Pas de
problème.
M. Marissal :
Ça va pour tout le monde?
Des voix : ...
M. Marissal :
Super. Merci.
Une voix :
...
Le Président (M. Provençal)
: Avant que vous quittiez,
est-ce que vous avez une autre intervention sur le 307?
M. Marissal :
Non.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 307 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
Merci de votre précision. 308.
M. Dubé : Oui. Alors, on tombe dans
la section III, sur la vérification des antécédents judiciaires des
ressources humaines.
Alors :
«308. Un établissement privé doit s'assurer qu'une personne, y compris un
professionnel, un stagiaire ou un
bénévole qui, dans l'une de ses installations, exerce une activité déterminée
par règlement de Santé Québec détient un certificat d'absence
d'antécédent judiciaire délivré conformément au paragraphe 1° du premier
alinéa de l'article 309 ou un
certificat d'absence d'antécédent judiciaire lié aux aptitudes requises et au
comportement approprié pour exercer une activité déterminée au sein d'un
établissement délivré en vertu du deuxième alinéa de l'article 313.
«Est
un antécédent judiciaire lié aux aptitudes requises et au comportement
approprié pour exercer une activité déterminée au sein d'un
établissement :
«1° la déclaration de
culpabilité, prononcée depuis moins que le nombre d'années prévu par le
règlement pris en vertu du premier alinéa, pour une infraction visée par ce
règlement, à moins qu'un pardon n'ait été obtenu, ou une poursuite encore
pendante pour une telle infraction;
«2°
une déclaration de culpabilité pour une infraction criminelle autre qu'une
infraction visée au paragraphe 1° qui,
de l'avis de Santé Québec, a un lien avec ces aptitudes et ce comportement, à
moins qu'un pardon n'ait été obtenu, ou une poursuite encore pendante
pour une telle infraction.
«Le règlement prévu
au premier alinéa peut prévoir la périodicité selon laquelle un établissement
doit exiger qu'une personne visée au premier alinéa lui présente de nouveau
l'un ou l'autre des certificats qui y sont visés.»
Des voix : ...
Le Président (M.
Provençal)
: ...à
nous donner, M. le ministre?
M.
Dubé : Oui, j'ai un commentaire à vous donner, mais je
voulais juste regarder... O.K. Je vais lire le commentaire : cet
article prévoit des règles relatives à la vérification des antécédents
judiciaires des ressources humaines d'un établissement privé.
Ainsi, il indique
qu'un établissement privé doit s'assurer que certaines personnes qui exercent
des activités déterminées par règlement de Santé Québec détiennent soit un
certificat d'absence d'antécédent judiciaire soit un certificat d'absence
d'antécédent judiciaire lié aux aptitudes requises et au comportement
approprié.
Ensuite, il définit
ce qu'est un antécédent judiciaire lié aux aptitudes requises et au
comportement approprié pour exercer une activité déterminée au sein d'un
établissement.
(Consultation)
Le
Président (M. Provençal)
: Ça
va? Interventions? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Là, je comprends de la question
chuchotée, là, du ministre, que c'est complètement nouveau.
M. Dubé : Oui.
Puis je vais vous avouer que, celle-là, je l'avais oubliée, parce que, quand on
avait parlé de l'assurance qualité, je me souviens qu'on a eu de longs débats,
ce qu'on vient de faire, mais, sur ce point-là, je ne me souviens pas qu'on
l'avait comme nouveau, puis c'est une très bonne nouvelle.
M.
Fortin : Mais ça, ça veut dire qu'un
établissement privé, aujourd'hui, si le projet de loi est adopté, doit refaire
faire ça pour tous ses employés qui sont déjà là.
M. Desharnais
(Daniel) : Si la loi est... vous voulez dire, si la loi était adoptée?
M. Fortin : Oui,
si le projet de loi est adopté, là, tel quel, disons, si on ne change pas
l'article 308 puis qu'on adopte éventuellement
le projet de loi, ça veut dire qu'un CHSLD privé, ou un hôpital privé, ou peu
importe, là, doit retourner en arrière puis s'assurer d'avoir un
certificat d'absence d'antécédent judiciaire pour tous ses employés qui sont
déjà là.
M. Desharnais
(Daniel) : Je vais juste vérifier s'il y a des dispositions transitoires,
ce qu'on me dit.
Des voix :
...
M. Dubé : ...le
principe, c'est d'avoir la même... la même règle qu'on a dans nos
établissements publics, en résumé, là... On l'a fait, si vous vous rappelez,
aussi dans le projet de loi n° 10 sur la main-d'oeuvre indépendante.
Le Président (M.
Provençal)
: Mais
votre question, c'est de savoir est-ce qu'il va y avoir une rétroaction.
M. Dubé :
Bien, ce qu'il veut savoir, un employé...
M.
Fortin : Bien, par exemple, un employé qui
a eu... effectivement, il y a un standard, disons, élevé, dans le réseau public, un employé qui, je ne sais pas,
moi, s'est fait arrêter pour une bagarre ou quoi que ce soit, là, qui ne
peut pas travailler à un établissement public, peut-être que son dernier recours
pour exercer son emploi, c'est justement de se tourner vers un CHSLD privé.
Est-ce qu'on l'a mesuré, là, c'est-à-dire de combien de professionnels on
pourrait éventuellement se priver?
M. Dubé : ...public
ou privé?
M.
Fortin : Bien, oui, un employé d'un
établissement public qui, pour une question, par exemple, de bagarre ou peu
importe, là, aurait un antécédent criminel...
M. Dubé : O.K.
Je comprends. Je voulais juste être sûr que je comprenais.
M.
Fortin : ...a pu, par absence de
législation, se tourner vers un établissement privé pour continuer à offrir des soins à la population. Alors, est-ce qu'on va se priver, collectivement, de ressources qui sont peut-être
importantes pour des infractions qui ne sont pas ici déterminées, là?
Des voix : ...
M. Dubé : Moi,
ce que je vais faire, c'est que je vais vous dire... soit qu'on va faire...
Parce qu'en ce moment il n'est pas dans les mesures transitoires. Puis c'est
une bonne question. Ça fait que, ce qu'on va débattre, je pense que ça ne nous
empêche pas d'adopter l'article, mais votre point est excellent, on va soit le
mettre... vous demander de prendre... soit qu'il sera par règlement ou dans une
mesure transitoire, moi, c'est... — Me Paquin, est-ce que je
peux résumer ça comme ça? — puis
qu'on se donnera le temps, là, dans les prochains jours, prochaines semaines,
de voir si on le met comme un amendement dans nos mesures transitoires. Je
pense que c'est ça qui est le mieux.
Des voix :
...
• (12 heures) •
M.
Fortin : O.K., parfait, mais je veux juste
vous pousser un petit peu, là : Qu'est-ce que vous allez inclure
là-dedans? C'est quoi, votre... L'objectif final, là, de cette mesure
transitoire là, ce serait qu'un employé qui est déjà à l'emploi d'un CHSLD n'a
pas besoin de repasser par le processus ici?
M. Dubé : Non,
moi, je ne dirais pas... bien, en tout cas...
M.
Fortin : Non, mais j'essaie juste de
comprendre l'intention de la mesure que vous allez faire.
Des voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. En fait, je dirais, une des
considérations qu'il faut avoir, qui peut rendre un peu plus difficile de
répondre rapidement, aisément : Oui, non, avons-nous besoin de
dispositions transitoires, au-delà de la
question de l'opportunité, c'est que le régime qui est mis en place ici
nécessite des règlements pour être
complété, parce que ce n'est pas tous les antécédents qui vont
empêcher une personne d'exercer n'importe quel travail dans un
établissement privé. Par exemple, hypothétiquement, on pourrait décider de
dire : Nos préposés aux bénéficiaires,
on ne veut pas qu'ils aient commis des crimes contre la personne, ce qui est
peut-être moins un problème pour
quelqu'un qui travaille dans une cuisine, ou peut-être qu'on ne veut pas
vérifier les antécédents judiciaires des gens qui travaillent dans les
cuisines parce qu'on considère, après vérifications, études, que ça ne pose pas
de problème.
Ensuite, il y a aussi
la question, et ça, c'est ce qui est habilité par le dernier alinéa de 308, de
la périodicité à laquelle on la fait. Alors,
la mesure transitoire, c'est : Est-ce qu'on veut, pour l'éterniser... pour
l'éternité, «grand-périser» le droit
de quelqu'un qui aurait certains antécédents de continuer à travailler dans un
établissement privé malgré le fait que cet antécédent-là... ou on veut
donner un certain temps? Parce que tous les antécédents, aussi, ne seront pas
des empêchements pour une période de temps indéterminée. Quand on regarde un
peu comment est-ce qu'on le définit dans le
deuxième alinéa, ça prend une déclaration de culpabilité prononcée depuis moins
que le nombre d'années prévu par règlement. Donc, à un moment donné,
l'écoulement du temps fait qu'on va considérer que, la personne, ce n'est plus
un empêchement pour elle d'aller travailler.
Donc, il y a la
question sur l'opportunité en soi de dire : Est-ce qu'on veut qu'il y ait
des gens qui aient certains d'antécédents
qui puissent travailler? Ce qui est une question d'opportunité importante,
avant de trancher dans le projet de loi, si on fait une disposition
transitoire. Et l'autre question qu'il faut qu'on se pose, c'est : Est-ce
qu'on est capable de prendre cette
décision-là au moment où on va arriver dans les dispositions transitoires du
projet de loi ou ça nous prend un
règlement pour qu'on ait une idée des antécédents, des délais pour dire :
Dans ce cas-là, on va s'habiliter à faire la mesure transitoire dans le
règlement?
M.
Fortin : Votre objectif, est-ce que c'est
de calquer ce qui est fait pour le public vers le privé?
M. Dubé : La
réponse, c'est oui.
M.
Fortin : O.K. Alors, pourquoi c'est si
compliqué dans ce cas-là? Tout ce que vous venez de décrire, c'est déjà fait
dans le public, vous avez déjà cette considération-là, à savoir : O.K.,
bien, un employé qui a...
M. Dubé : Je
comprends, mais c'est parce que ce n'est pas fait en ce moment dans le privé,
là. Le défi, c'est de parler, par exemple, à l'Association des propriétaires
puis de leur dire : Bon, bien, maintenant, quel genre de transition qu'on pourrait avoir? Parce que les
gens, bien, un, ne le savent pas toujours, les antécédents de leurs
employés. On l'a vu quand on a eu ces discussions-là dans la main-d'oeuvre
indépendante, on a eu ces mêmes discussions là. Alors, je pense qu'on a besoin
de temps. Mais l'objectif, si on se disait à terme... pour ça, je suis très
clair, à terme, c'est d'avoir la même protection qu'on a dans le public.
M. Fortin : Mais c'est ça, là, ma question. La base de ma question,
c'est de dire : Vous n'avez pas mesuré ce que ça pourrait vouloir dire, là, combien d'employés pourraient avoir
des antécédents inappropriés ou que vous jugez, en ce moment dans le public, inappropriés, au privé?
Vous n'avez pas... il n'y a pas eu de consultation auprès des groupes,
des groupes privés pour dire : Est-ce que vous avez mesuré ça? Là, on...
M. Dubé : Non,
parce que c'est... Non, parce que c'est une question de principe. C'est comme
je vous disais, c'est tellement un principe
important, qu'un antécédent judiciaire, à définir, là, comme Me Paquin l'a
dit... que, si c'est vu comme un antécédent judiciaire qu'une personne
ne pourrait pas faire le travail, pour moi, il y a... C'est tellement une
question de principe qu'il faut le faire. C'est ça qui est mon point.
M.
Fortin : La question de principe, personne
n'est en désaccord sur le principe, c'est sur l'application. La question
est : Est-ce qu'on va peut-être appliquer des règles qui sont trop
sévères? Est-ce qu'on va faire un peu à l'inverse de ce que Me Paquin
disait? Est-ce qu'on va interdire à une personne qui a commis une fraude
fiscale il y a 10 ans de travailler dans une cuisine? Est-ce que c'est...
Le Président (M.
Provençal)
: Mais ce
que j'ai compris, vous me reprendrez, il y aura possibilité soit de le faire
par règlement, ce que vous avez mentionné, ou il y aura un article au niveau de
la section du régime transitoire. Si c'est un article qui est au niveau du
régime transitoire, pouvez-vous me donner un aperçu de quel endroit pour que je
puisse me prendre une note, pour être sûr de bien le noter?
M. Dubé : Je
pense, ce serait plus sage de le faire dans la transition.
Le Président (M.
Provençal)
: Parce
que je pense que ça sécuriserait M. le député si c'était un article qui faisait
partie du projet de loi, inscrit à l'intérieur des mesures transitoires.
Moi-même, ça...
M. Dubé : ...référence à un
règlement, là...
Le Président (M.
Provençal)
: Oui,
c'est ça.
M. Dubé : Je ne sais pas comment on
va le patenter, là, mais je suis d'accord avec ce que vous demandez, là, mais
je veux juste qu'on se donne le temps de...
M. Fortin :
Dans le public, en ce moment, là,
il y a un règlement qui régit ces dispositions-là ou ces demandes-là?
(Consultation)
M. Desharnais
(Daniel) : On va faire la vérification.
M. Fortin : Moi, j'aimerais ça l'avoir puis j'aimerais ça savoir ce
qu'on demande puis ce qu'on s'apprête à demander
aux institutions privées. Donc, s'il y a un... j'imagine, là, je ne peux pas...
J'ose croire qu'il y a un règlement qui
vient régir un peu tout ce qui est permis, pas permis, la vérification, la
durée, la périodicité, comme on dit, le niveau d'infraction, etc. Je
pense que ça... c'est quelque chose que les institutions ou les établissements
privés vont vouloir eux-mêmes aussi comprendre, là, à la lecture de notre
échange aujourd'hui, c'est-à-dire qu'est-ce qui va leur être imposé si c'est
calqué ou similaire à ce qui est demandé au public, là.
M. Dubé : O.K. Parfait.
M. Fortin : Alors, ça va être déposé à la commission, j'imagine, M. le
Président?
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Alors, je répète ma question à
Me Paquin : Est-ce que vous avez une zone d'articles dans lequel on
pourra procéder?
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président, ce serait quelque part entre les articles 1123 et 1132.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Puis je me prends une note.
M.
Fortin : On a en masse de temps pour déposer le règlement à
la commission. J'ose croire que, cet après-midi, on ne se rendra pas à
1123.
Avant de continuer sur le 308, pendant qu'on est
dans les documents qu'on nous a promis, hier Mme Lemay et le ministre nous
avait promis, justement, un document qui...
Le Président (M. Provençal)
: C'est Mme la sous-ministre Lemay.
M.
Fortin : ...qui détaillait, qui se retrouvait dans... du
moins, pour l'instant, là, qui se retrouvait dans le comité
multidisciplinaire et le comité multidisciplinaire services sociaux. Moi, je
comprends que le document n'est pas en ligne en ce moment.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour...
M. Dubé : On m'a dit qu'on l'aurait
à 13 heures.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, c'est ça.
M. Fortin : Ah! O.K.Bien oui, mais on va l'avoir à
13 heures? Parce qu'hier, en tout respect, hier, on nous a dit
13 heures, après ça on nous a dit ce matin, là on nous dit 13 heures.
Je veux m'assurer qu'on...
M. Dubé : On est au moins dans la
même journée.
Le Président (M. Provençal)
: Hier, je n'avais pas mentionné
d'heure, j'avais dit que ça serait aujourd'hui parce qu'il y avait des
validations à faire au niveau de la liste et des titres.
Mme Lemay (Catherine) : Un
nettoyage.
Le Président (M. Provençal)
: Un nettoyage. Alors, cet après-midi,
lorsqu'on reprend nos travaux, vous serez
probablement une des premières personnes à qui on cédera la parole pour pouvoir
répondre à M. le député de Pontiac.
M. Fortin : ...l'article 308, pas de problème, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Oui, c'est bon. Euh...
Le
Président (M. Provençal)
: Oui,
M. le député de Pontiac. On est toujours sur l'article 308.
M. Fortin : Oui.
Donnez-moi juste une petite personne... une petite minute, là, parce que... Les
premières lignes du 308 : Un établissement privé doit s'assurer
qu'une personne, y compris un professionnel... stagiaire... bénévole... dans l'une de ses installations, détient un certificat
d'absence d'antécédent judiciaire... Ça, c'est le cas dans nos
établissements publics en ce moment, on demande aux bénévoles d'avoir un
antécédent... un document qui atteste leur absence d'antécédent judiciaire?
M. Dubé : Pourquoi
vous... excusez-moi. Vous référez au bénévole?
M.
Fortin : Le bénévole. Le bénévole, oui.
M. Dubé : Où
vous référez au bénévole?
Le Président (M.
Provençal)
: Ça,
c'est dans le premier alinéa, juste avant le premier paragraphe.
M.
Fortin : Au tout début, là, on vient
indiquer quel type de personne peut avoir besoin d'une absence d'antécédent
judiciaire. Je pense au bénévole, M. le Président, parce que souvent c'est des
mesures de réinsertion sociale, on demande
aux gens de s'impliquer bénévolement dans toutes sortes de... C'est quelque
chose qu'on demande déjà au public, ça?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
sous-ministre.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui. Pour que la personne bénévole soit visée par cet
article-là, il faudrait qu'elle fasse une
activité qui est visée par le règlement. Donc, elle pourrait exercer une
activité qui n'est pas visée par le règlement. Mais, si c'est une activité visée par le règlement, effectivement, il
faudrait qu'il y ait une vérification des antécédents.
M.
Fortin : Là, on parle de quoi, là, dans
les établissements publics?
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Provençal)
: Consentement
pour que Mme la sous-ministre puisse s'exprimer?
M.
Fortin : Oui, bien sûr, si elle a la
réponse, absolument, M. le Président.
Le Président (M.
Provençal)
: En tout
cas, son non-verbal me dit qu'elle veut parler. Mme la sous-ministre.
Mme Lemay
(Catherine) : Alors, bonjour, Catherine Lemay, sous-ministre associée
aux Services sociaux et directrice nationale de la protection de la jeunesse.
Alors, dans les
établissements, des bénévoles peuvent être à différents niveaux, il y en a qui
exercent du transport, il y en a qui
accompagnent des gens qui sont en soins palliatifs, il y en a d'autres qui
orientent les personnes sur les étages, il y en a qui font des activités
spécifiques en CHSLD, en centre de réadaptation pour jeunes en difficulté
d'adaptation, de l'accompagnement dans différentes activités, là, c'est
multiple et nombreux, et ces bénévoles-là sont en contact direct avec la clientèle. Donc, l'élément d'assurer que les
gens qui sont en contact avec les clients, ou les jeunes, ou les
usagers, peu importe comment on les appelle, aient un comportement hors de tout
doute probant et exempt d'antécédent judiciaire qui pourrait affecter, là, les
usagers, c'est important.
M. Fortin : Des activités telles que... telles que... bien, décrites par le
règlement, hein, éventuel de Santé Québec, des activités... Ce que vous
êtes en train de nous dire, c'est tout ce qui a trait avec des relations ou des
contacts avec les usagers.
Mme Lemay (Catherine) : Bien,
le règlement n'est pas... Le règlement devra tenir compte de ces activités
spécifiques là, effectivement.
M. Fortin : Oui, mais le règlement dans le public, aujourd'hui, c'est
ça.
Mme Lemay
(Catherine) : Ah! le règlement dans le public, oui. Tout ce qui est en
lien direct avec un impact qu'on pourrait avoir sur les usagers, c'est visé de
cette façon-là.
M. Fortin : Merci, Mme Lemay.
Le Président
(M. Provençal)
: Est-ce
qu'il y a autre chose à ajouter? Est-ce qu'il y a d'autres éléments à ajouter
par rapport au commentaire de Mme la sous-ministre ou ça va?
M. Dubé :
Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Dans
ce qu'on déposera d'ici aux articles 1123 et suivants... En fait, je veux
juste spécifier, là, ce qu'on veut
comprendre. Ce qu'on voudra savoir, M. le Président, c'est le règlement de...
j'imagine, du ministère, en ce moment,
là, ou... bien, ça doit être le ministère, ça ne doit pas être établissement
par établissement, j'ose croire que c'est le ministère qui a ce
règlement-là, que c'est un règlement qui s'applique à tous les établissements,
mais le règlement qui vient indiquer les activités déterminées et, dans le
fond, là, celui qui vient nous indiquer qui peut faire quoi ainsi que la périodicité à laquelle ça s'applique. Parce
que j'imagine qu'il y a une vraie réflexion autour de ça. Ce n'est pas
un processus qui est simple, là.
M. Dubé :
Je veux juste préciser une chose. Juste pour qu'on soit clair, là, c'est
qu'en ce moment, dans la LSSSS, il n'y a rien. Et ce qu'on me confirme, c'est
qu'en ce moment, puis on... je suis en train de faire des vérifications, là,
mais que c'est beaucoup plus, dans le public, là...
M. Fortin : Oui.
M. Dubé :
...parlons du public, c'est beaucoup plus une question de bonnes pratiques,
de faire la vérification, qu'un règlement comme tel.
M. Fortin : O.K.
M. Dubé :
Alors, c'est pour ça qu'on part peut-être de plus loin pour être capable de
l'amener dans le privé.
Maintenant,
dans le privé, je pense que... Est-ce qu'on pourra décider, là... puis c'est
une des choses que je voudrais discuter avec M. Paré et puis
M. Desharnais dans les prochaines semaines, est-ce qu'on pourrait décider
d'amener la même chose dans le public, tant
qu'à mettre ça par écrit? Mais ça, c'est une autre décision. Mais ça se fait,
mais ça se fait comme bonnes pratiques. Vous me suivez?
M. Fortin : Mais je trouve ça... C'est un pavé que vous venez de jeter
dans la mare, là, M. le ministre, là, que...
Parce que, si on nous dit, depuis tantôt, qu'il y a un règlement qui vient
encadrer tout ça dans le public... Mais là vous dites que c'est plus une
question de bonnes pratiques.
M. Dubé :
C'est des bonnes pratiques, là. Il n'y a pas...
M. Fortin : Il n'y en a pas, de règlement?
M. Dubé :
Il n'y a pas de règlement. C'est ce qu'ils viennent de vérifier, à moins
d'un... du contraire. Mais c'est des bonnes pratiques dans les établissements,
c'est ce qu'on me dit ici.
M. Fortin : Mais on parle d'un règlement depuis tantôt. Il n'existe
pas, ce règlement-là?
M. Dubé :
Non, non, mais il n'y a pas... Bien, que ce soit une consigne ou, je ne
sais pas...
Le Président
(M. Provençal)
: M.
le sous-ministre, je pense qu'on a besoin de clarification, s'il vous plaît.
M. Dubé :
Oui, s'il vous plaît.
M. Desharnais
(Daniel) : C'est des consignes que les établissements ont reçues
depuis plusieurs années. Je veux juste
faire... Juste, peut-être faire une distinction avec... entre le prestataire
public et le prestataire privé. Effectivement, le prestataire public
reçoit des consignes, que ce soit du ministère ou, antérieurement, des agences
de santé et services sociaux. Le prestataire
privé n'avait pas cette obligation-là actuellement. Il est arrivé des événements
malheureux, dans le passé, où est-ce qu'il y a des vérifications qui avaient
été faites puis... des antécédents judiciaires d'une personne qui avait été
embauchée, malheureusement les antécédents ne justifiaient pas l'embauche de
cette personne-là.
M. Fortin : Au privé?
M. Desharnais (Daniel) : Au
privé. Là, on met l'obligation, on met une certaine obligation, dont des
paramètres vont être déterminés par règlement, mais ça va permettre, justement,
d'éviter ce genre de chose... de chose là, puis également, lorsqu'il y aura des vérifications de conformité en lien avec
l'attestation que le prestataire privé va avoir eue, de vérifier s'il a
fait la vérification des antécédents, également.
M. Fortin : O.K. Mais, puisqu'il n'y a pas de règlement comme tel, là,
j'espère qu'on comprend à quel point c'est
sensible, là, cette question-là. Et c'est... Ça ne sera pas simple élaborer
quelque chose d'arrêté comme ça, parce que...
Tu sais, dans les exemples que
Mme Lemay nous donnait tantôt, là, accompagner quelqu'un en soins de fin
de vie, pour quelqu'un qui a un dossier criminel de conduite avec
facultés affaiblies, là, c'est... tu sais. Puis, pour chacun des... chaque
situation va presque être différente, va presque être... avoir un niveau de
sensibilité différent. Alors, de vouloir imposer
ça par règlement, je comprends l'intention, mais ce ne sera pas simple, là.
C'est loin d'être blanc ou noir, cette affaire-là.
M. Dubé : On
est en train de le vérifier, là, parce qu'il y a des fois que... Je l'ai dit,
c'est des principes, c'est des consignes. Des fois, il y a eu des circulaires
qui ont été envoyées là-dessus, c'est... mettons ça de côté.
Là, on est en train de regarder pour le privé.
Pour le privé, moi, ce qui m'importe, puis c'est pour ça que, quand on a eu ces discussions-là... Puis là je me
souviens des points que M. Desharnais m'a faits, c'est que nous, on
veut être capable de dire, quand on va signer un contrat avec un privé
conventionné : Avez-vous fait votre vérification d'antécédents
judiciaires? Donc, c'est pour ça qu'il faut le mettre, là, dans la loi, vous me
suivez?
M. Fortin : Mais le «avez-vous fait votre vérification?», c'est une
chose. Après ça, si, dans le règlement que vous mettez de l'avant, on vient
dire que, justement, quelqu'un ne peut pas accompagner un patient en soins de
fin de vie parce qu'il a eu une conviction
sur facultés affaiblies, je trouve que c'est là que ça vient des cas... Puis
est-ce que ce crime-là a eu lieu — tu sais, la périodicité
compte aussi, là — il
y a 25 ans, il y a cinq ans, il y a trois mois?
M.
Dubé : Vous avez raison. Moi, je vous dis juste que... Donnez-nous
le temps de faire ça pour qu'on puisse le mettre dans la transition, à
1123 ou... en tout cas.
Maintenant, pour le public, juste pour répondre
à votre question, qui va être notre guide, que ce soient des consignes...
Avez-vous, peut-être, quelque chose de plus précis, peut-être, juste pour
rassurer le député, ici, là?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, oui.
On m'indique que c'est par circulaire, une circulaire qui date de 2012. Effectivement, les situations que vous invoquez,
parce qu'effectivement ce n'est pas nécessairement simple... mais, dans la circulaire, on mentionne, on fait référence aux
chartes, notamment. Donc, naturellement, il va falloir respecter les...
M. Dubé : Donc, est-ce qu'on
pourrait l'envoyer, le document public?
M. Desharnais (Daniel) : Oui, on
pourrait l'envoyer.
M. Dubé : J'aimerais ça que le
député puisse le voir.
M. Desharnais (Daniel) : Et, dans
les principes de la circulaire, la simple existence d'antécédents judiciaires
n'est pas suffisante pour déclarer une personne inapte à l'emploi.
L'article 18.2 de la Charte des droits et libertés de la personne interdit
expressément à quiconque de congédier, de refuser d'embaucher ou autrement
pénaliser dans le cadre de son emploi une personne du seul fait qu'elle a été
déclarée coupable d'une infraction pénale, et là je...
M. Fortin : Oui, bien, j'aimerais ça si ça pouvait être envoyé à la
commission, je pense, ce serait utile pour comprendre. Puis...
Le Président (M. Provençal)
: Aussitôt reçu, on vous le mentionne.
M. Dubé : On se comprend qu'il y a
des règlements, il y a des circulaires, il y a des consignes. Là, ici, est-ce
que ça pourrait être la source d'inspiration? Bien, je pense que c'est ça qu'il
faut se donner le temps de faire, pour ce qu'on demandera au public.
M. Fortin : Dans la situation qu'a décrite M. Desharnais un peu plus
tôt, là, où il y a une vérification qui s'est faite auprès d'un établissement
privé puis, effectivement, il n'y avait pas eu de vérification d'antécédents
pour un employé, ou un stagiaire, ou un bénévole bien précis, là, est-ce que
ces mêmes vérifications là sont faites au public en ce moment?
M. Desharnais (Daniel) : Les
vérifications?
M. Fortin : Est-ce qu'on... Bien, je comprends qu'il y a une circulaire qui
a été envoyée il y a 11 ans, mais est-ce qu'on... Vous savez comme moi,
les consignes dans le réseau ne sont pas toujours appliquées exactement à la
lettre, toujours. Donc là, est-ce qu'on revient vérifier de la même façon qu'on
le fait avec les établissements privés, là? De toute évidence, il y a des
vérifications qui se font quand même.
M. Dubé : Bien, je pense... Moi, je
vous laisserais regarder le document, ce serait plus facile pour vous de voir le
document qu'on vous envoie, là. On est capable de l'envoyer, Thomas?
Une voix : ...
M. Dubé : C'est fait. O.K. Je pense,
ça va vous aider à voir. Ça fait que...
Le Président (M. Provençal)
: On est en train de les déposer sur
Greffier.
M. Fortin : Ça, cette circulaire-là, elle s'applique au public, là,
pour l'instant.
• (12 h 20) •
M. Dubé : Oui,
c'est ça.
M. Fortin : Elle n'a pas été envoyée à qui que ce soit dans le privé.
M. Dubé : Ça, je ne le sais pas.
M. Fortin : Mais parce que, quand on parle de vérifications qui ont été
faites envers le privé, il y a quand même... Je comprends qu'il y a donc un
mécanisme, aujourd'hui, pour que le ministère s'assure que des vérifications
d'antécédents, ou autres, sont déjà faites par le privé. Même s'il n'y a pas
d'article de loi, je comprends que c'est déjà fait, là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
c'est... Vous voulez dire pour les établissements publics?
M. Fortin : Non, le privé.
M. Desharnais (Daniel) : Le privé,
c'est déjà fait.
M.
Fortin : L'exemple que vous avez donné tantôt,
M. Desharnais, là, qui... où, essentiellement, il y a eu une
vérification qui a été faite de la part du ministère auprès d'un établissement
privé qui avait peut-être... que lui n'avait peut-être pas fait tout le travail
nécessaire pour la vérification des antécédents. Donc, il y a un mécanisme déjà
en place. Il y a un mécanisme de
vérification déjà en place. Donc, on le demande, en quelque part, aux
établissements, d'aller s'assurer qu'il y a une absence d'antécédent
judiciaire.
M. Desharnais (Daniel) : Dans les
visites... Il faudrait que je vérifie, honnêtement. Il faut vraiment que je
vérifie si c'est systématique dans les... Je sais que, dans les RPA, les
enquêteurs ministériels, en fonction de la certification
des RPA... C'est vraiment décrit, je crois, dans la certification, dans les
obligations des RPA. Mais là je...
M. Fortin : Dans leur certification, il y a...
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
effectivement.
M. Fortin : ...on leur demande de vérifier systématiquement.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, oui.
M. Fortin :
O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Les documents sont présentement sur
Greffier, dans le cahier du député.
M.
Fortin : Mais là on parle... Ce que vous mentionnez, c'est
les RPA, ce n'est pas les établissements privés, là.
M. Dubé : Daniel?
M. Desharnais (Daniel) : J'ai mal
compris votre question, on me parlait en même temps.
M. Fortin : Ce que vous avez mentionné, c'est le processus de
certification des RPA.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
M. Fortin : Ce
n'est pas les établissements privés qui sont visés par l'article 308?
M. Desharnais (Daniel) : Non, il n'y
a pas de disposition qui les vise directement.
M. Fortin : O.K. Donc, dans leur... Mais ils ont un processus de
certification, eux aussi?
M. Desharnais (Daniel) : Bien, il y
a... En fait, il y a des permis qui leur sont délivrés.
M. Fortin : Oui, puis, lors de l'octroi de ce permis-là, ce n'est pas
quelque chose qui est demandé?
M. Desharnais (Daniel) : En ce
moment, à ma connaissance, c'est plus les antécédents des personnes qui font la demande de permis, pas... Ce n'est pas
l'obligation de vérifier les antécédents des employés. C'est pour ça
qu'on met cette disposition législative là.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : O.K. Oui, je suis juste en train
de regarder, justement, le document qui nous a été... qu'on nous a fait parvenir. O.K. Là, on vient dire que chaque
établissement — puis
là c'était avant la réforme précédente, hein? — donc, a jusqu'au...
M. Dubé : ...de 2012, là, le
document...
M.
Fortin : Oui, c'est ça. Donc, on vient dire que les
établissements ont jusqu'au 31 janvier 2013 pour se doter d'une
politique de vérification des antécédents judiciaires.
M. Dubé : Il a quand même été révisé
en 2022, le document, là, ce que je vois là.
M. Fortin : O.K. Bien, on peut-tu nous envoyer la version révisée, oui?
Des voix : ...
M. Dubé : Oui.
M. Fortin :
O.K. Ah oui! O.K. O.K. Mais c'est-à-dire que, là, on s'attend à ce
qu'établissement par établissement il y a une politique en place, là, mais, si
je me fie à ce que le Dr Bergeron nous a mentionné il y a quelque temps, ce n'est pas parce qu'on demande à
ce qu'une politique soit en place que c'est nécessairement en place.
M.
Dubé : Puis je pense que c'est pour ça qu'il est
important de le mettre dans la loi. Puis, la question que vous posez, très valide aussi : Est-ce qu'on aura
besoin de référer à ça au niveau public, d'aller plus loin que la circulaire
qu'on a?, je pense que c'est ça qu'on va regarder en faisant les mécanismes de
transition.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Fortin : Bien, oui, M. le Président, mais je vous avoue que j'ai un
inconfort. La circulaire qu'on a là, là, elle
est... c'est du très haut niveau, disons, là. Essentiellement, on vient
demander aux établissements publics de se doter d'une politique de
vérification. On ne vient pas dire tout ce qui est mentionné ici, à
l'article 308, là, c'est-à-dire la périodicité,
l'impact, le type d'infraction criminelle. Moi, je... Il y a un risque de ne
pas aller assez loin, il y a un risque d'aller trop loin dans cette
demande-là, et là moi, je n'ai pas l'impression, comme parlementaire... Puis
peut-être qu'on va l'avoir à l'article 1123, là, mais, pour l'instant...
M. Dubé : On l'aura, M. le député,
on l'aura. Moi...
M. Fortin :
...pour l'instant, moi, je suis incertain par rapport à ce qu'on demande
exactement.
Le Président (M. Provençal)
: Au nombre de questionnements que vous
avez soulevés, je pense qu'il y a des gens
qui ont pris beaucoup de notes pour que, lorsqu'on va arriver dans la zone
transitoire, il puisse y avoir un article qui va vraiment plus encadrer
et définir vos craintes, M. le député.
M. Fortin :
Oui, mais moi, je vous avoue, M. le Président, moi, je ne suis pas confortable
à me prononcer sur cet article-là, j'ai... Soit on peut le voter,
collectivement, quand on votera au 1123... Alors, je vous suggère : soit
vous le suspendez ou, si le ministre veut procéder, nous, on va s'abstenir,
mais...
Le Président (M. Provençal)
: Moi, je... On va suspendre...
Regardez, je pense qu'on a quand même fait une
bonne discussion. Pour la bonne marche de nos travaux, suspendons
l'article 308. On pourra revenir à cet article-là lorsqu'on sera
dans le régime transitoire...
M.
Dubé : D'accord. On va suspendre, puis on pourra le
regarder en même temps que les mesures transitoires. Si ça vous
convient, moi, je pense, c'est une bonne approche.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour suspendre 308?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Ah! on ne peut pas traiter les
autres?
M.
Fortin : Je comprends, c'est tous les... c'est comment
faire pour... Bien, ça ne me dérange pas, là, on peut... C'est que c'est
pour vous, là, on peut procéder à 315 ou on peut...
M.
Dubé : Bien, regardons...
Moi, en tout cas, je suis d'accord de suspendre 308, là. Mais est-ce que les
autres, Me Paquin, c'est des... C'est le principe ou...
Des voix : ...
M. Dubé : Moi, je pense que, pour
simplifier, je suspendrais jusqu'à 314, puis on pourra revenir sur cette
section-là. Je pense qu'il est préférable de suspendre l'ensemble des mesures.
Je suis plus confortable à faire ça, avec les réponses que j'ai entendues.
Le Président (M. Provençal)
: Puis vous, vous, maître, ce serait
préférable, selon vous?
M. Paquin (Mathieu) : Bien, en fait,
c'est que ce sont toutes des mesures qui sont liées. Donc, 308 habilite à
prévoir certains antécédents par règlement, et, après ça, 309, c'est la
mécanique de vérification.
M. Fortin : Moi, ça me va, M. le Président. Si le ministre est d'accord
à passer à 315, passons à 315.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour suspendre
les articles 308 à 315? Consentement...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: À 314? Alors, article 315. M. le ministre.
M.
Dubé : O.K. «315. Tout établissement privé peut recevoir
des dons»... Juste peut-être pour qu'on s'entende, là, «Section IV.
Contributions, Fondations et Assurances.» Alors, on a trois articles à
faire dans cette section-là.
«Tout
établissement privé peut recevoir des dons, des legs, des subventions ou
d'autres contributions bénévoles de toute personne ou de tout organisme
public ou privé désirant aider à la réalisation de la mission de cet
établissement.
«Lorsque
l'établissement reçoit une contribution affectée par son contributeur soit à
des fins particulières, soit afin de
doter l'établissement d'un capital qui doit être préservé et dont seuls les
revenus pourront être utilisés, l'établissement doit déposer ou placer
cette contribution conformément aux dispositions du Code civil relatives aux
placements présumés sûrs, jusqu'à ce qu'il en dispose conformément à son
affectation.»
Le commentaire : cet article prévoit des
règles applicables à la réception par l'établissement de dons ou d'autres
contributions.
Ainsi, il établit que certaines contributions
doivent être déposées ou placées conformément aux dispositions du Code civil
relatives aux placements présumés sûrs jusqu'à ce que Santé Québec en dispose.
Il précise que les contributions visées par
cette obligation sont celles affectées par un contributeur à des fins
particulières ou afin de doter un établissement d'un capital qui doit être
préservé et dont seuls les revenus pourront être utilisés.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin : C'est un article qui me semble assez droit au but, là. Je
n'y vois pas énormément... je ne pense pas qu'on va y passer énormément de
temps. La seule question que j'avais, c'est... Dans l'article 269 de la
LSSSS, à la toute fin, là, et c'est la toute
fin de l'article ici, on vient dire : «Jusqu'à ce que»... Dans l'article
présent, on vient dire : «Jusqu'à ce qu'il en dispose conformément
à son affectation». Ici, on vient dire : «Jusqu'à ce qu'il en soit disposé
aux fins particulières pour lesquelles la contribution a été faite». Ça,
c'était dans la LSSSS.
Alors, la
LSSSS nous disait : Si moi, comme individu, je fais une contribution à une
fondation d'un établissement privé, bien, il faut qu'il en dispose pour
le but pour lequel je lui ai donné. Je lui ai donné pour qu'il fasse... qu'il change les fauteuils dans la salle d'attente,
parce que c'était ça, le... il était obligé de le faire à cet effet-là. Ici, au
315, ce n'est pas aussi clair. Là, on vient dire : «Jusqu'à ce qu'il en
dispose conformément à son affectation», c'est comme si l'établissement avait
plus de droit de regard sur ce qu'il allait faire que le donateur.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, ici, ça correspond essentiellement à la même chose, parce que, quand on lit l'article 315, on va
prévoir... En fait, le début du deuxième alinéa dit : «Lorsque
l'établissement reçoit une contribution
affectée à son contributeur, soit à des fins particulières, soit à des fins...»
Donc, l'affectation, c'est l'affaire
qui lui est donnée. Donc, ça va être placé conformément aux règles relatives
aux placements présumés sûrs, jusqu'à ce qu'il en dispose conformément à
son affectation, donc l'affectation qui a été déterminée par le contributeur.
M.
Fortin : O.K. Je comprends. Vous avez inversé l'ordre des
choses dans le paragraphe, mais le donateur ou le contributeur voit quand même cette somme-là, là,
utilisée pour la raison pour laquelle il a fait le don. Alors, moi, ça
me va.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça?
M. Paquin (Mathieu) : C'est le but,
M. le Président.
M.
Fortin : Et l'obligation.
Le
Président (M. Provençal)
: Oui. Autres interventions sur le 315? Ça va? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 315 est
adopté?
Des voix : Adopté.
M. Dubé : Je vais vous demander
qu'on suspende 316 pour une raison évidente, M. le Président, ou M. le député, parce qu'on a suspendu 97, puis je vous
laisse regarder 97, qui est dans la section des fondations. Alors, comme
on va adresser ça... Ce n'est pas le bon mot
français. Comme on va aller là après avoir terminé cette
section-là, je suggère qu'on suspende 316. D'accord? C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Consentement pour suspendre? 317.
M. Dubé : 317. Puis je ne pense pas
qu'il y a de lien avec...
Une voix : ...
M. Dubé : On peut le traiter, je
pense, oui... des assurances. C'est bon. Merci, Thomas.
«317. Un établissement privé doit, lorsqu'il
n'est pas représenté par le gestionnaire des assurances du réseau de la santé
et des services sociaux visé au premier alinéa de l'article 675 pour ses
besoins en matière d'assurances de dommages, souscrire un contrat en cette
matière à l'égard des actes dont il peut être appelé à répondre.»
Le
commentaire : cet article prévoit qu'un établissement privé doit souscrire
à un contrat en matière d'assurances de
dommages lorsqu'il n'est pas représenté par le gestionnaire des assurances du
réseau de santé. O.K., puis on reprend la LSSSS ici, là, textuellement.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur 317? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 317 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 318, pour lequel vous avez un
amendement, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. On tombe dans le
dossier des usagers, ne bougez pas.
Alors : «318. Un établissement privé doit
constituer et tenir un dossier sur chacun des usagers qui en reçoit des
services de santé et des services sociaux, sauf dans les cas déterminés par
règlement de Santé Québec.»
Cet article prévoit qu'un dossier doit être tenu
pour chacun des usagers d'un établissement privé. Il précise qu'un règlement de
Santé Québec peut déterminer les cas où il n'est pas tenu de le faire.
L'amendement :
Remplacer, dans l'article 318 du projet de loi «et des services sociaux,
sauf dans les cas déterminés par
règlement de Santé Québec» par «ou des services sociaux, sous réserve du
règlement pris en application du paragraphe 1° du deuxième alinéa
de l'article 66.2».
Commentaire : le présent amendement
remplace l'habilitation réglementaire permettant à Santé Québec de déterminer les cas où un établissement privé n'a
pas à constituer de dossier sur un usager qui en reçoit des services par
une référence à l'habilitation permettant d'atteindre ce même objectif,
introduit au paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 66.2.
Il remplace également la notion de services de
santé et de services sociaux par celle de services de santé ou services sociaux, laquelle est plus exacte dans ce
contexte. Et on le voit à l'écran, je vous laisse en prendre
connaissance.
M.
Fortin : Ça va pour l'amendement, M. le Président. Je
comprends que c'est un amendement de concordance avec la loi n° 5.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement déposé par M. le ministre à
l'article 318 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Est-ce qu'il y a des
interventions sur le 318 amendé? M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Là, je veux juste
comprendre la mécanique ici, là, parce que je comprends que c'était
dans... Il y a déjà un règlement, là, le Règlement sur l'organisation et
l'administration des établissements, qui vient dire qu'ils doivent tenir un
dossier sur chacun des bénéficiaires qui obtient des services. Bien logique,
là, il y a un établissement privé qui offre des soins, que ce soit un CHSLD ou
autre, il faut qu'ils tiennent un dossier. O.K., mais là, ici, je me pose la
question : Les dossiers qui sont disponibles dans le réseau public, est-ce
qu'ils leur sont disponibles,
aux... à ceux qui offrent des soins dans les... Par exemple, là, moi, je suis
un patient... Je ne sais pas... Je vais essayer de prendre un exemple
simple. Là, je suis un patient dans un CHSLD public. Pour une raison de
proximité familiale ou peu importe, on me transfère dans un CHSLD privé, mais à
proximité de mes proches, ma famille, etc. Le dossier, il suit le patient vers
les établissements privés ou vice versa?
M. Desharnais
(Daniel) : Effectivement, le dossier suit le patient.
M.
Fortin : Et donc, quand on vient dire
qu'ils doivent constituer un dossier, ils ont accès à la même base de données,
j'imagine, dans un établissement... dans un CHSLD privé que dans un CHSLD
public, là.
M. Desharnais
(Daniel) : ...une vérification.
M. Fortin : O.K.,
parce que ça me semble... Si on prend un pas de recul, M. le Président, là, ça
me semble bizarre que... ou
ineffectif, ça, c'est un mot en français, que le... ou inefficace que
l'établissement privé n'ait pas nécessairement accès à exactement les mêmes... la même base de données, la même donnée
à propos de son usager qu'un établissement public, là, c'est des
professionnels, avec toutes les accréditations nécessaires, au même titre que
ceux qui travaillent au public.
M. Dubé :
Là, on parle que chaque...
Le Président (M.
Provençal)
: C'est la
tenue de... la constitution et la tenue du dossier.
M. Fortin : Même
dans la tenue, est-ce que... Moi, je suis médecin, ou infirmière, ou soignant
dans un CHSLD privé, quand j'entre les données, est-ce que ça va se
rendre dans la base de données publique, là?
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que c'est Me Paquin ou le sous-ministre...
M. Dubé : L'enjeu...
Je peux-tu juste revenir, là, parce que c'est important de... On n'était pas
capable de transférer des dossiers entre établissements. Bon, je sais qu'on
part de loin, là. On part de loin. Maintenant, avec la loi n° 5, on va être capable de transférer des dossiers.
Là, je ne sais pas si on peut faire toute cette discussion-là, là, mais
ici, à 318, à moins que quelqu'un me dise que je me trompe, c'est de s'assurer
qu'un établissement privé constitue un dossier et tienne un dossier. Là, on est
dans la création d'un dossier. Là, vous posez la question : Est-ce que...
en ce moment, comment on fonctionne avec les
limitations qu'on a de ne pas pouvoir transférer de dossiers
interétablissements même publics, ce qui
n'est pas évident, là? Alors là, je ne le sais pas, si on a besoin de traiter
les deux à l'intérieur de 318. Là, je vous demanderais conseil, Me
Paquin, parce que je comprends la question du député, mais c'est deux choses.
La constitution, c'est une chose, et le transfert d'un dossier public, c'est
une deuxième chose, mais peut-être que...
Le Président (M.
Provençal)
: Me
Paquin.
• (12 h 40) •
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Ce qu'on m'indique, c'est qu'actuellement
il y a bel et bien constitution de dossiers, parce que ce qui va être transféré
d'un établissement à l'autre, c'est une copie du dossier. Donc, techniquement, il doit y avoir une ouverture
de dossier pour mettre la copie du dossier de l'usager dedans. Le but de l'amendement... Puis là c'est sûr que, quand on
parle de «sous réserve du règlement pris en application du
paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 66.2», ça ne dit pas
grand-chose, mais il s'agissait du règlement qui va prévoir les conditions et
modalités d'utilisation du système national de dépôt de renseignements. C'est
quelque chose qui est introduit dans le
projet de... en fait, dans la loi n° 5. On amène ça chez
Santé Québec avec les amendements en question. Et éventuellement ça pourra permettre d'avoir des
normes relatives à la constitution et à la tenue des dossiers qui
pourraient se retrouver tenus à même le
système national de dépôt de renseignements, donc, là, d'avoir plus une base de
données centrale.
M.
Fortin : Donc, à la fin du processus, de
ce qui a été adopté par la loi n° 5 et du projet de
loi qui est devant nous aujourd'hui, là, à la fin, est-ce que l'objectif, c'est
qu'un... moi, mon dossier médical, le jour où j'entre en CHSLD privé, ils
puissent déjà avoir accès à tout mon historique de médicaments, de
consultations, de tout le reste, et, le jour où je passe de cet
établissement... ils vont pouvoir entrer les données dans le même dossier,
puis, le jour où je passe à, je ne sais pas, moi, une maison de soins
palliatifs ou peu importe, ils puissent, encore là, avoir accès à tout ce qui
s'est passé avant, pendant mon séjour au CHSLD.
Une voix :
...
M.
Fortin : O.K. Donc, l'établissement privé
va avoir les mêmes accès que l'établissement public?
M. Dubé : Oui,
c'est ce qu'il faut, puis c'est d'ailleurs la...
Le Président (M.
Provençal)
: C'est la
fluidité de l'information.
M. Fortin : O.K., mais je veux juste m'assurer... l'établissement privé, là, tous
ceux qu'on a nommés, là, va avoir accès à exactement les mêmes données
et les mêmes accès pour entrer les données que l'établissement public.
M. Dubé : Puis c'est d'ailleurs... D'ailleurs, ça va être
un... Quand on parle du fameux projet de DSN, hein, le dossier
de santé numérique, avec la firme qui a été sélectionnée récemment, il va
falloir qu'on fasse les tests, justement, de cette information-là, comment elle peut circuler. La chance qu'on a
maintenant, c'est que la loi n° 5 est passée. Ça fait qu'on va pouvoir le faire en faisant cette simulation-là
à l'intérieur de toutes ces trajectoires-là, incluant un établissement
privé.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va,
M. le député?
M. Fortin : Bien,
oui, mais, à partir de ce moment-là, l'obligation de constituer n'en est plus
une, là, parce que le dossier médical de quelqu'un qui se présente à un
établissement privé, il va déjà être constitué, essentiellement.
M. Dubé : Peut-être
pas nécessairement. Là, je ne veux pas reprendre... mettons que c'est moi qui
arrive dans un cas de CHSLD privé, puis je n'ai pas du tout de dossier médical,
mettons...
M.
Fortin : Pas impossible, oui, oui, un
nouvel arrivant ou peu importe, là, oui.
M. Dubé : ...un
nouvel arrivant, je pense que c'est... Il faut prévoir les deux.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va?
M.
Fortin : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 318 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Merci.
319.
M. Dubé : Bon,
«Évaluation et reddition de comptes.» C'est bon? On y va?
«319. Un
établissement privé doit transmettre à Santé Québec un rapport de ses activités
dont la forme, la teneur et la périodicité sont déterminées par règlement de
Santé Québec.»
Cet article énonce
l'obligation pour un établissement privé de transmettre un rapport de ses
activités à Santé Québec. Il permet également à Santé Québec de déterminer la
forme, la teneur et la périodicité de ce rapport.
Dans la LSSSS,
actuellement, là, pour fins de référence pour mes collègues de la commission, à
182.7, l'«établissement doit préparer un rapport annuel de gestion». Mais c'est
surtout à 278 où on dit : «Un établissement doit [...] un rapport annuel
de ses activités...» Alors, c'est l'essentiel de ce qu'on voit là ici.
M. Fortin : ...on
enlève la notion encore une fois du «annuel», là. Il n'y a pas... Ce n'est pas
un rapport annuel nécessairement. Ça
pourrait l'être selon la périodicité déterminée par Santé Québec, mais ça
pourrait être autre chose aussi.
M. Dubé : Ça
pourrait être autre chose.
M.
Fortin : O.K. Moi, je n'ai pas de problème
avec l'article, avec un rappel, peut-être, à ceux qui écriront le règlement ou qui détermineront la teneur, la
forme, la périodicité de ce rapport, qu'il y a un équilibre à atteindre
entre s'assurer de la qualité des services qui est offerte et imposer de la
réglementation excessive aux établissements privés et, par le fait même, à
Santé Québec lui-même.
M. Dubé :
Très bon point.
Le Président (M.
Provençal)
: C'est noté.
M. Dubé : Oui,
c'est noté, tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 319 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
320. M. le ministre.
M. Dubé : Oui.
«Un établissement privé doit, tous les deux ans, fournir à Santé Québec, au
moyen du formulaire prescrit par celle-ci, une déclaration attestant que les
installations dont il dispose et leur capacité sont les mêmes que celles
indiquées à son autorisation.»
Alors,
le commentaire : cet article prévoit qu'un établissement privé doit faire
une déclaration à Santé Québec pour
attester que ses installations et leur capacité sont bien celles indiquées à
son autorisation, et ce, à tous les deux ans. Alors, je crois que c'est l'article, ne bougez pas, 444.1 qui dit
exactement ça dans la LSSSS. Ça va, M. le député, oui?
M. Fortin : Bien oui.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 320 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: 321. M. le ministre.
M.
Dubé : «Tout établissement privé doit participer, à la
demande de Santé Québec, à l'évaluation du fonctionnement général du
système de santé et de services sociaux; il doit se conformer aux directives
que Santé Québec lui donne à cette fin.
«L'établissement peut utiliser les nom, adresse
et numéro de téléphone contenus au dossier d'un usager pour la réalisation de sondages ayant pour objet de
connaître les attentes des usagers et leur satisfaction à l'égard de la
qualité des services offerts par l'établissement.
«Un usager
peut, en tout temps, demander à l'établissement que les renseignements le
concernant ne soient plus utilisés à une telle fin.»
Je n'ai pas d'amendement ici. Alors, je vais
lire le commentaire. Cet article prévoit l'obligation pour un établissement privé de participer à l'évaluation
du fonctionnement général du système de santé et de services sociaux. Également, il précise, à son deuxième alinéa, que,
pour réaliser une telle évaluation, l'établissement peut utiliser divers
renseignements personnels. Enfin, il ajoute,
à son troisième alinéa, qu'un usager a le droit de demander à
l'établissement que ce dernier cesse d'utiliser les renseignements qui le
concernent aux fins d'une telle évaluation.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions?
M.
Dubé : Oui. Alors, excusez-moi, j'ai oublié de faire la
référence à la LSSSS. Je suis certain que le député la voit. Alors,
l'article 107... Oui, on l'a plus loin.
Une voix : On l'a avant, à 299.
M. Dubé : Oui, c'est ça, plus loin,
on l'a déjà vu.
M. Fortin : Qu'est-ce qu'on a déjà vu?
M. Dubé : La question du code
d'éthique qu'on a référé...
M. Fortin : Ah oui! Oui, oui, O.K.
M. Dubé : Qu'est-ce que vous m'avez
donné comme article?
Une voix : 299.
M. Dubé : 299, merci.
M. Fortin : Avez-vous répondu à un sondage dernièrement, M. le
Président?
Le Président (M. Provençal)
: Non, pourquoi?
M.
Fortin : Non? Bien, je me demande... Là, l'établissement
peut utiliser le nom, adresse, numéro de téléphone d'un usager. La plupart des sondages aujourd'hui
sont en ligne, non? Est-ce qu'on ne devrait pas vouloir le courriel de l'usager plutôt? Je ne sais pas. La LSSSS était
peut-être adaptée pour son époque, là, mais la plupart des sondages sont
en ligne aujourd'hui, sondages de satisfaction.
Le Président (M. Provençal)
: Si on regarde les clientèles qui sont
dans des établissements privés, est-ce que la notion d'électronique est...
M. Fortin :
...l'Hôpital Shriners, hôpital...
M. Dubé : Non,
mais je vais vous avouer que je ne hais pas ça pantoute comme suggestion, là.
C'est des choses, des fois, qu'on n'a pas toujours vues, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a un enjeu légal avec le...
M. Dubé : Avec
le courriel?
M.
Fortin : Je regarde la dernière
phrase : L'usager peut demander à l'établissement que les renseignements
ne soient plus utilisés. Donc, je ne vois pas l'enjeu légal de demander...
Le Président (M.
Provençal)
: Il y a
déjà un filet.
M. Dubé : Peut-être que la question que je poserais, là, si
on prend... Est-ce que ce serait la... Moi, je n'étais pas sur la loi n° 5, mais est-ce que ça a été discuté, la question des
courriels, dans la loi n° 5?
M.
Fortin : Je ne peux pas vous dire...
M. Dubé : Non,
mais vous aviez une bonne collègue qui était là, hein? Est-ce qu'on peut... Je
voudrais juste prendre... parce que je vais vous avouer que je trouve la
suggestion très bonne, mais je voudrais juste être sûr que, légalement... Me
Paquin, voulez-vous y penser un peu ou...
M. Paquin
(Mathieu) : On m'indique que ça peut soulever des enjeux.
M. Dubé : Ah bien! Ça, je ne suis pas surpris, mais ça ne
serait pas la première fois qu'on trouve une solution.
• (12 h 50) •
Le Président (M.
Provençal)
: ...que
ça soit Me Côté qui donne... oui.
M. Dubé : Avec
la solution en même temps.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
consentement pour permettre à Me Côté de nous donner son opinion juridique? Me
Côté, s'il vous plaît.
Mme G. Côté (Geneviève) : Oui, bonjour. Geneviève
Côté, avocate à la Direction des affaires juridiques, Santé et Services
sociaux.
L'utilisation du
courriel dans... peut parfois soulever des enjeux, notamment parce qu'on est...
Contrairement au téléphone, où on peut poser des questions pour vérifier
l'identité de l'interlocuteur, le courriel, on n'a pas de certitude sur la personne qui se retrouve de
l'autre côté du clavier. Il y a aussi, également que ce n'est pas
systématiquement une information qui est demandée dans les dossiers. Donc, le
téléphone, tout ça, ça fait partie des choses demandées. Les courriels peuvent l'être, mais ce n'est pas
nécessairement des informations vérifiées et ce n'est pas des
informations qui sont systématiques.
M.
Fortin : Laissez-moi juste deux secondes
pour y penser.
M. Dubé : Est-ce
qu'un «notamment» pourrait faire l'affaire, Me Paquin?
M. Paquin
(Mathieu) : Peut-être, là, c'est...
Le Président (M.
Provençal)
: Peut-être
ne pas ouvrir de brèche...
M. Dubé : Mais là je pense... Voulez-vous qu'on... On peut
continuer, là. Je vais vous dire l'autre... Je voudrais me renseigner,
parce que, quand on a fait... Dans le blitz qu'on a fait dans la dernière année
pour les gens, de passer du GAMF, là... les
700 000 personnes, on avait beaucoup de misère à les rejoindre,
beaucoup de difficultés à les rejoindre. Puis j'aimerais ça voir
qu'est-ce qu'on a fait avec les courriels parce que... Alors, j'aimerais ça...
M.
Fortin : ...puis là il y a toutes sortes
de considérations. Effectivement, là, on parle de la loi n° 25,
la loi n° 5,
mais le courriel est quand même utilisé de façon régulière dans le système de
santé, là. D'expérience, disons, personnelle
ou familiale, on peut recevoir ses résultats médicaux par courriel. Ça n'a pas
toujours la plus grande délicatesse, là, disons, de recevoir des
résultats comme ça, par courriel, mais ça se fait, là, c'est une pratique
courante.
M. Dubé : ...qu'on
parle à la bonne personne. Il peut y avoir une vérification.
M. Fortin : Puis,
encore là, je vous le dis comme ça, on envoie des résultats médicaux. Alors,
ça, ça m'apparaît bien plus intrusif dans notre vie privée que de
demander un sondage de satisfaction.
Le Président (M.
Provençal)
: Moi,
avec ce qui est soulevé, M. le ministre, je vous suggérerais, parce que je
pense que vous avez des validations à faire : suspendons le 321 pour que,
durant la période du dîner, vous puissiez clarifier les choses avec votre
équipe, et on y reviendra après le repas.
M.
Dubé : Pendant ce temps-là, je vais prendre la
suggestion, parce que je voudrais regarder qu'est-ce qu'on a fait pour
le fameux guichet, là.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement pour suspendre?
Merci. 322. M. le ministre.
M. Dubé : Avec plaisir, qui est dans
la section Prestation des services de santé.
Le Président (M. Provençal)
: Pour lequel il y aura un amendement.
M. Dubé : «322. L'établissement...»
J'y vais, excusez-moi. «L'établissement a pour fonction d'assurer la prestation de services de santé ou de services
sociaux de qualité, qui soient continus, accessibles, sécuritaires et
respectueux des droits des personnes et de leurs besoins spirituels et qui
visent à réduire ou à régler les problèmes de santé et de bien-être et à
satisfaire les besoins des groupes de la population.»
Je vais aller
lire l'amendement tout de suite, si vous permettez : Remplacer, dans
l'article 322 du projet de loi, «réduire» par «prévenir».
Et, ça, je me
souviens qu'on a déjà discuté de ça, et on le voit à l'écran, comment ça
s'inscrit dans... comment s'inscrit l'amendement dans
l'article 322. Puis je ne peux pas me souvenir, à moins que le président
s'en souvienne, à quel moment on avait parlé de ça.
Le Président (M. Provençal)
: ...de vous dire que mon disque dur
n'est plus bon.
M. Dubé : Mais on en a déjà parlé.
Je pense qu'on s'en souvient.
M. Fortin : M. le Président, une première.
M. Dubé : Excusez-moi d'avoir posé
la question, M. le Président. Excusez-moi.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement?
M. Fortin : ...je me souviens de la discussion. Moi non plus, je ne me
souviens plus du moment, mais ça, ce n'est pas inhabituel, là, mais je me
souviens de la discussion. Et effectivement ce n'est pas contraignant parce
qu'on dit «qui visent à prévenir». Donc, ce n'est pas... Ça tend dans la bonne
direction, mais ça ne vient pas lier des mains du ministre ou de Santé Québec
non plus. Alors, je ne vois pas d'enjeu particulier avec l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'enjeu, alors est-ce
que l'amendement déposé par M. le ministre à 322 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, y a-t-il des
interventions sur le 322 amendé?
M. Dubé : ...rajouter que la LSSSS,
à l'article 100, vous le voyez bien, c'est mot à mot, là, jusqu'aux
«groupes de population», pour cette partie-là.
M. Fortin : ...le reste de l'article 100, est-ce qu'il est repris
en quelque part, sur la gestion efficace de leurs ressources?
M. Dubé : ...plus loin que ça. Me
Paquin, voulez-vous prendre une petite minute?
Le Président (M. Provençal)
: Sur la gestion efficace, est-ce que
la notion des pratiques reconnues peut avoir une relation avec ça?
M. Fortin : ...M. le Président, c'est à ça que vous pensez?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M.
Dubé : Dans l'amendement... Bon point, M. le député. Dans
l'amendement de 323, on va référer à la qualité des services, sécurité,
pertinence, efficacité. C'est ça, Me Paquin, dans...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Dubé : C'est
ça, hein?
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Fortin : ...l'article 323.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : Oui, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 322 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. 323, pour lequel vous aurez
aussi un amendement, M. le ministre.
M.
Dubé : Oui. «L'établissement doit suivre des pratiques
reconnues en matière de qualité des services cliniques, notamment en ce
qui a trait à leur sécurité, à leur pertinence et à leur efficacité.»
Puis, tel que mentionné, on remplace
l'article 323 par le suivant :
«L'établissement doit suivre des pratiques
reconnues dans les matières suivantes :
«1° la gouvernance et les moyens propres à
assurer la qualité des services, notamment en ce qui a trait à leur sécurité, à
leur pertinence et à leur efficacité;
«2° la gouvernance et les moyens propres à
prévenir et contrôler les infections associées à sa prestation de services.»
Cet
amendement précise que, parmi les pratiques reconnues que doit suivre un
établissement, il y a également celles relatives à la gouvernance et aux
moyens propres à prévenir et contrôler les infections associées à sa prestation
de services. Rappelons que le programme national sur la qualité des services
viendra appuyer les établissements dans le suivi de ces pratiques.
M.
Fortin : ...on a enlevé la notion, là, «gérer avec
efficacité leurs ressources humaines, matérielles, informationnelles,
technologiques, financières». Donc, on enlève ça, ce bout-là. Ce n'était pas
nécessaire?
M. Dubé : Est-ce qu'on l'enlève?
M. Fortin : Bien, c'est-à-dire, il était à l'article 100 de la
LSSSS, là.
M. Dubé : Ah oui! O.K., et on le met
à 323.
M. Fortin : Oui, mais on ne va pas dans le détail. On parle juste de
pratiques reconnues en gouvernance, mais on ne rentre pas dans le détail de ce
qui est indiqué à l'article 100. Alors, on a choisi de retirer la notion,
là, de gestion efficace des ressources humaines, matérielles,
informationnelles, technologiques.
M. Dubé : Mais on le dit quand même
à 323 avec l'amendement. On parle de la gouvernance, des moyens propres à
assurer la qualité... à leur pertinence et à leur efficacité.
M. Fortin : C'est l'ensemble des ressources, pour vous?
M. Dubé : Bien, moi, je pense...
M. Fortin : Ça se peut.
M.
Dubé : Je ne sais pas, là, peut-être qu'on peut demander
à Me Paquin, mais, pour moi, ça reprend l'essentiel de ce qu'il y
avait dans 100.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, on met l'accent davantage sur les objectifs à atteindre,
avec 323, plutôt que sur les moyens qui doivent être pris pour y arriver.
M. Fortin : Pas d'enjeu, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'enjeu, est-ce que
l'amendement déposé par M. le ministre à l'article 323 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a des interventions
sur 323 amendé?
M. Fortin : C'est : Remplacer l'article?
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça. Donc, l'article 323
est maintenant... l'amendement qui le remplace est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: On va suspendre les travaux pour
poursuivre... avant de poursuivre, jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 04)
Le
Président (M. Provençal)
: Nous allons reprendre nos travaux. La Commission
de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de
services sociaux plus efficace.
Je nous
rappelle que, lors de la suspension, nous venions d'adopter l'article 323
amendé. Maintenant, avant de traiter
les amendements qui vont être déposés par M. le ministre pour 323.1 et 323.2,
j'avais mentionné que je céderais la parole — est-ce que je vous... — à Mme
la sous-ministre. Alors, juste vous nommer, puis vous avez une promesse à
remplir, à ce moment-ci. Si vous voulez vous nommer, s'il vous plaît.
Mme Lemay
(Catherine) : Alors, Catherine Lemay, sous-ministre associée aux
Services sociaux et directrice nationale de la protection de la
jeunesse.
Alors, hier,
il avait été convenu de vous fournir la liste actuelle, que je tiens à
spécifier qui est probablement non exhaustive
puisque, certains titres d'emploi, comme je vous l'avais expliqué hier, il y a
des travaux actuellement pour décliner
des responsabilités autres et même aller chercher d'autres types d'emploi pour
aider la pénurie de main-d'oeuvre actuelle.
Donc, vous allez recevoir la liste qui a été regroupée en familles de
professions, je le dis comme ça, pour faciliter la compréhension. Donc, je prends un exemple, là : sous la rubrique
Service social, vous avez les titres d'emploi qui se réfèrent à ce champ de pratique, là, si je peux
m'exprimer ainsi. Alors, vous l'avez, là, pour l'ensemble des titres
d'emploi.
Le Président (M. Provençal)
: ...transféré dans le cahier du
député. Et je tiens à spécifier que c'est pour consultation uniquement pour les
membres de la commission. Il n'y aura pas de publication de ce document-là,
c'est un document de travail à la demande du député de Pontiac, et M. le
ministre, avec son équipe, le met à la disposition. Et c'est important, je le répète, c'est uniquement pour les membres de
la commission, pour notre bonne compréhension des choses. Ça va?
M. Fortin : ...je remercie Mme Lemay de respecter son engagement
envers la commission.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, nous allons, dans un
premier temps, traiter un amendement de M. le ministre, on va le projeter à
l'écran, concernant l'article 323.1 qui devient un...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Avant d'aller là, qui
est un autre sujet, est-ce qu'on pourrait revenir à 321, qu'on avait
suspendu?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Juste... c'est parce
qu'on l'a frais à la mémoire, c'était la discussion sur le courriel,
l'utilisation du courriel.Puis je vous avais dit qu'on... durant
l'heure du dîner puis, je pense, vous avez peut-être fait vos recherches
aussi... (Interruption) Excusez-moi. Oui? C'est bon?
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui. Oui.
M. Dubé : Alors, encore une
fois, c'était une très bonne question...
Le Président (M. Provençal)
: Avant d'en discuter, M. le
ministre...
M. Dubé : Ah!
Il faudrait...
Le Président (M. Provençal)
: Compte tenu qu'on l'avait suspendu...
M. Dubé : Pardon.
Le
Président (M. Provençal)
:
Consentement pour réouvrir
l'article 321? Consentement?Allez-y, maintenant.
M. Dubé : J'ai
parlé aux gens du ministère, de notre ministère, Marc-Nicolas Kobrynsky, qui
est le sous-ministre adjoint, là, que vous connaissez, qui est...
Une voix : Le gourou de nos données.
M. Dubé : Le gourou de nos
données. Il serait content de vous entendre, parce qu'il a beaucoup de titres.
Mais rapidement, puis vous allez vous souvenir, lorsqu'on parle de la loi n° 5, on parle beaucoup aussi du Service d'authentification
gouvernementale. Bon, ce qui est intéressant, on est ouverts à parler de...
ici, du courriel, puis je laisserai
peut-être les légistes vous confirmer quel moment. Mais rappelez-vous que Me
Côté, ce matin, nous a dit : Avec le
courriel, le danger, habituellement, c'est : on n'est pas sûr que la
personne à qui on a envoyé le courriel, c'est vraiment elle qui l'a reçu. Alors, le SAG, le Service
d'authentification au gouvernement, qui a commencé à être mis en place,
parce que, là, il y a plus de 1 million de Québécois qui l'ont, va
pouvoir, un jour, ne pas servir uniquement pour la SAAQ, mais servir pour la
Santé, pour l'Éducation. Donc, les 8,8 millions de Québécois vont avoir un
SAG.
Bon, le SAG permet non seulement d'identifier,
mais d'authentifier. Parce qu'une fois que vous avez obtenu votre SAG, si on
voulait faire un sondage, puis je résume, il faudrait être capable de
dire : Bien, est-ce que je parle à la bonne personne avec ce courriel-là?
On n'a pas besoin de référer... de ce que je comprends de Me Côté, c'est qu'on n'a pas besoin de référer au SAG, mais je
l'expliquerai en ondes, qu'on va mettre le courriel, parce que ça
pourrait être «et des courriels», mais je vous dis qu'il va falloir expliquer
que, pour utiliser les courriels, il faudra s'assurer qu'il y a un processus d'authentification. On n'a peut-être pas besoin
de le dire ici, mais juste... je vous l'explique. Alors, je pense qu'on
répondrait à votre demande d'être plus moderne, mais le processus
d'authentification nous viendrait du SAG. Est-ce que je suis clair dans ma
demande?
M. Fortin : ...mais une fois de temps en temps, M. le Président, puis
vous savez tout le respect que j'ai pour la fonction que tout le monde autour
de la table, ici, occupe, là, mais, une fois de temps en temps, j'ai
l'impression qu'il y a le monde ici, puis la
réalité extérieure, hein? Tu sais, on parle de moyens d'authentification pour
un courriel, pour un sondage, là. Ce matin, je vous ai parlé
d'expérience... d'expérience personnelle puis d'autres connaissances qui
reçoivent des courriels pour leur donner leurs résultats de cancer, pas
d'authentification, là, c'est juste : Voici vos résultats, là. Là, on parle de sondage. J'apprécie la nécessité de
procéder avec une authentification, mais je trouve qu'on est bien loin
de la réalité de ce que les Québécois vivent souvent.
M. Dubé : Bien, je suis
d'accord avec vous. Alors, c'est pour ça, quand vous m'avez parlé de vos tests,
là, puis moi, j'ai pensé à la discussion... C'est pour ça que j'ai appelé
M. Kobrynsky, qui a été très rapide à nous revenir. Alors moi, si vous
êtes d'accord, M. le Président, on pourrait faire la modification.
Le Président (M. Provençal)
: En fait, vous allez déposer un
amendement?
M. Dubé : On va déposer
l'amendement...
Le Président (M. Provençal)
: À 321.
• (15 h 10) •
M. Dubé : ...qui
expliquerait qu'on peut y aller. Mais on n'a peut-être pas besoin de compliquer
l'amendement, pour la discussion que je viens de faire, si ça vous convient.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous allons projeter
l'amendement à l'écran, de l'article 321.
M. Dubé : ...parce qu'on a déjà
lu, on a déjà lu l'article puis là on vient faire l'amendement. C'est ça? O.K.
C'est beau.
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y.
M. Dubé : Donc, remplacer, dans
le deuxième alinéa de l'article 321 du projet de loi, «les nom, adresse et
numéro de téléphone contenus au dossier d'un usager» par «le nom, l'adresse, le
numéro de téléphone et les autres coordonnées permettant de joindre un usager
contenus à son dossier».
Alors donc,
cet amendement vise à permettre l'utilisation d'autres moyens de communication
que le téléphone, tels que le
courriel, pour joindre un usager pour la réalisation de sondages ayant pour
objet de connaître les attentes des usagers et leur satisfaction à
l'égard de la qualité des services offerts par l'établissement.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
on voit à l'écran la modification qui a été faite et l'ajout. Alors,
interventions? Est-ce que vous aviez...
M. Fortin : Non, je...
Le Président (M. Provençal)
: C'est suite à votre intervention, M.
le député de Pontiac.
M. Fortin : Je trouve d'ailleurs que d'être un peu plus permissif, dans
ce dossier-ci... puis, encore une fois, on parle de sondages là, je trouve que
d'être un peu plus permissif pour s'adapter à une technologie ultérieure, qui viendra peut-être, un jour, ou qui existe
peut-être déjà... bien, je trouve que c'est de bon augure dans ce cas-ci.
Alors, d'aller encore plus large que ce qu'on suggérait, moi, je n'ai
aucun enjeu avec ça, M. le Président.
M. Dubé : ...merci.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 321 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, y a-t-il des
interventions sur le 321 amendé?
M. Fortin : Sur le 321 amendé, M. le Président?
Le Président (M. Provençal)
: Amendé.
M. Fortin : Non, ça va.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 321 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : ...
Le
Président (M. Provençal)
: Je présumais que, mais... Alors, maintenant, nous
allons revenir à l'article 323.1, que vous... qui est un amendement
que vous déposez, M. le ministre.
M. Dubé : Oui. Donnez-moi juste une
petite seconde, là, parce que je ne suis pas dans la bonne section. Merci
beaucoup, Thomas.
Alors, insérer, après l'article 323 du
projet de loi, le suivant :
«323.1. Il appartient au plus haut dirigeant
d'un établissement de voir à ce que les pratiques reconnues dans les matières
visées au paragraphe 2° de l'article 323 soient suivies.
«À cette fin, ce dirigeant doit confier à
certaines personnes faisant partie du personnel et à certaines autres personnes qui exercent leurs activités au sein de
l'établissement ou à un comité composé de celles-ci les responsabilités
de veiller à la mise en oeuvre de ces
pratiques, au respect des mesures de prévention et de contrôle des infections
associées à la prestation de services et à la détection des situations qui leur
sont contraires.»
Alors, le commentaire, c'est que cet amendement
propose l'introduction dans le projet de loi d'un article 321.1 qui
complète les dispositions du paragraphe 2° de l'article 323 relatives
aux obligations des établissements en matière de prévention et de contrôle des
infections.
Il précise
aussi que la responsabilité de la prévention et du contrôle des infections
incombe au plus haut dirigeant de
l'établissement et précise que celui-ci doit confier à des personnes ou à un
comité certaines responsabilités relatives à la prévention et au
contrôle des infections.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Oui. Donnez-moi une petite seconde. J'ai juste
l'habitude de suivre à l'écran puis j'ai pris peut-être cette mauvaise
habitude de me fixer sur le bon vouloir de la commission, mais... O.K.
Le Président (M. Provençal)
: Non, vous allez... Parfait. Parce que
c'est un nouvel article.
M.
Fortin : Oui. Alors là, la raison pour laquelle vous venez
introduire ça, c'est pour donner cette responsabilité-là au P.D.G., dans
le fond, et à personne d'autre?
Le Président (M. Provençal)
: ...précise, la responsabilité de la
prévention et du contrôle des infections, à qui ça incombe.
M. Dubé : ...Daniel
Desharnais de...
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui, oui, excusez-moi.
M. Dubé : S'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
: M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, en
fait, effectivement, c'est qu'on veut confier la responsabilité première de la
prévention, contrôle des infections à la plus haute autorité de
l'établissement. Et là c'est des dispositions qui s'appliquent autant aux
établissements publics que privés. Donc, on veut s'assurer que, dans ces
établissements-là, il y ait une personne responsable de la prévention, contrôle
des infections imputable. Donc, on vient confier cette responsabilité-là clairement
dans la loi.
M. Fortin : ...là on est dans le public et privé, à cet article-là?
M. Desharnais (Daniel) : Public et
privé, oui.
M. Fortin : O.K.
M. Desharnais (Daniel) : Si je peux
poursuivre...
M. Fortin : Oui, bien sûr.
M. Desharnais (Daniel) : C'est des
articles qui sont beaucoup en lien avec l'expérience de la pandémie où, lors de
situations problématiques, on avait de la difficulté à trouver des personnes
responsables de la gestion de certaines éclosions dans les établissements. On a
corrigé la situation pour les établissements publics, lors de la pandémie, en demandant aux établissements de
nommer des hors-cadres responsables, soit P.D.G., P.D.G.A. ou D.G.A.,
responsables de la prévention et contrôle des infections, et là on vient
confirmer, là, l'orientation que c'est le plus haut dirigeant de
l'établissement.
M. Fortin : Bien là, vous allez plus loin que ce que j'avais proposé,
ce n'est pas juste un P.D.G., P.D.G.A. ou... C'est le P.D.G., là.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, mais
il peut déléguer, puis ça se fait en collaboration avec les officiers PCI, des
équipes PCI des établissements.
M. Fortin : Et vous nous aviez mentionné aussi que le contrôle des...
les mesures de contrôle des infections, ça fait partie, entre autres, des
mesures de rémunération additionnelles, hein, des P.D.G., si je ne me trompe
pas? Les mesures de rémunération des P.D.G. sont... en fait, sont évaluées
puis... sur leur... entre autres, là, c'est une des...
M. Desharnais (Daniel) : Oui, il y a
certains indicateurs, dans leur évaluation, qui concernent la prévention et
contrôle des infections, dont notamment sur les pratiques de base, le lavage
des mains. Donc, ils ont l'obligation de procéder à des outils de lavage de
mains, qui est une pratique de base quand on oeuvre dans le réseau de la santé
et services sociaux.
M. Fortin : Mais, rappelez-moi, ça va à leur rémunération ou à leurs
mesures de performance, ça?
M.
Desharnais (Daniel) : Bien, tout dépendant... Ce n'est pas juste ce
paramètre-là, c'est plusieurs paramètres qui font partie des évaluations. Et, tout dépendant la cote que le
P.D.G., dans son évaluation, atteint, oui, effectivement, ça peut mener
à une progression salariale, tout dépendant où est-ce qu'il est rendu dans son
mandat.
M. Fortin : ...rappelez-vous, quand on avait fait cette discussion-là,
il y a quelque temps, là, est-ce qu'on avait
demandé à ce que ces paramètres-là, de... qui peuvent mener à une modification
salariale, là, comme des indices de mesures de prévention et contrôle
des infections, soient déposés à la commission? Il me semble qu'on avait fait
cette demande-là. Moi, j'ai ça...
M. Dubé :
...
M. Fortin :
Ah! Peut-être, peut-être.
M. Dubé : ...quand on a parlé de
bonification. Daniel, est-ce que ça se peut?
M. Fortin : On l'avait suspendu?
M. Dubé : Je
pense que c'est un des articles qui est suspendu.
M. Fortin : Oui. O.K.
M. Dubé : Je pense que je...
J'aimerais ça impressionner le président, mais je ne me souviens pas du numéro,
mais je sais qu'on a...
M. Paquin (Mathieu) : ...
M. Dubé : 61?
M. Fortin : Ah! Bon, bien, Me Paquin vient d'impressionner tout le
monde, donc...
M. Dubé : Ça fait qu'on pourra
revenir à ça, si vous voulez, à ce moment-là.
M.
Fortin : Oui, mais j'aimerais ça si on était capables
d'avoir c'est quoi, les différents indicateurs, surtout les indicateurs cliniques, là, ou les indicateurs
comme ceux-là, là, qui peuvent mener à des modifications de
rémunération, là, ce serait apprécié.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, il n'y a pas d'enjeu
à fournir ces indicateurs-là?
M. Dubé : ...je pense que M. le
député de Pontiac a déjà été ministre, quand on évalue nos gens, il y a des
feuilles détaillées puis il y a des feuilles sommaires, ça fait que je voudrais
regarder qu'est-ce qu'on pourrait faire comme principe. Mais on va demander à
M. Desharnais de nous suggérer quelque chose.
M. Fortin : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: On reviendra avec cette
information-là.
M. Dubé : On reviendra, un peu de la
même façon quand on est revenus...
M. Fortin : Merci. Je n'ai rien d'autre pour le 323.1.
M. Dubé : O.K. Excellent.
Le Président (M. Provençal)
: M. le Député de Rosemont, est-ce que
vous auriez une intervention sur l'amendement qui introduit
l'article 323.1?
M. Marissal : Non. Je me contenterai
de vous dire rebonjour et puis bon après-midi pour la suite.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Votre présence arrive à point
parce que, quand on va traiter de 324, j'avais pris une note où, lorsqu'on a
traité la... je le rappellerai, là, quand on avait traité l'article 3, on
s'était référés à cet article-là, puis vous aviez des éléments. Ça fait que je
vous en reparlerai. Même le député de Pontiac avait des choses. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article...
l'amendement qui introduit l'article 323.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Alors, le nouvel
article 323.1 est adopté.
M. Dubé : ...on passe à...
Le Président (M. Provençal)
: 323.2.
• (15 h 20) •
M. Dubé : 323.2. Très bien.
Alors : «L'établissement public doit
s'assurer qu'un médecin puisse, en temps utile, conseiller sur la prévention et
le contrôle des infections le plus haut dirigeant de l'établissement, les
personnes ou le comité auxquels ont été
confiés les responsabilités visées au deuxième alinéa de l'article 323.1
et les conseils professionnels et les autres instances de
l'établissement qui en font la demande.
«Le titulaire de l'autorisation pour
l'exploitation d'un établissement privé et l'établissement territorial institué pour la région sociosanitaire où
l'établissement est exploité doivent, par une entente conclue en vertu de
l'article 445, convenir des modalités selon lesquelles l'établissement
territorial offre les services d'un médecin pour conseiller sur la prévention et le contrôle des infections le
plus haut dirigeant du titulaire, les personnes ou le comité auxquels ont
été confiées les responsabilités visées au deuxième alinéa de
l'article 323.1. L'établissement territorial offre ces services compte
tenu des ressources dont il dispose ainsi que des priorités et des besoins de
la région.
«Le médecin visé aux
premier et deuxième alinéas exerce de plus, au sein de l'établissement, toute
autre fonction relative à la prévention et
au contrôle des infections que peut prévoir le règlement pris en vertu de
l'article 66.»
Je vais lire
le commentaire, M. le Président. Cet amendement propose donc l'introduction,
dans le projet de loi, d'un article 323.2 qui complète les
dispositions du paragraphe 2° de l'article 323 de l'article... et de
l'article 323.1, qui prévoient qu'un
établissement public doit s'assurer qu'un médecin lui fournisse en temps utile
les conseils nécessaires en matière de prévention et de contrôle des
infections. Dans le cas d'un établissement privé, maintenant, il prévoit qu'une
entente doit être conclue afin de prévoir des modalités selon lesquelles un
médecin fournit en temps utile les conseils nécessaires en matière de
prévention et de contrôle des infections.
Un règlement peut prévoir que le médecin exerce
d'autres fonctions au sein de l'établissement.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, M. le Président. Bien d'accord pour tout ce
qui est d'assurer le mieux possible la prévention et le contrôle des
infections. Là n'est pas l'enjeu. Pouvez-vous redescendre aux commentaires deux
petites secondes, si c'est possible?
Commençons pour l'établissement privé, là. L'établissement doit s'assurer
lui-même d'une entente avec un médecin pour que celui-ci lui donne des
conseils. Donc, ce n'est pas... il n'y a pas... ce n'est pas l'établissement, disons, régional, là, ou ce n'est pas le CISSS ou
le CIUSSS qui va s'assurer qu'il donne également des conseils. C'est
vraiment à l'établissement privé de se trouver son propre médecin puis
d'avoir... d'avoir par cette personne-là des conseils? M. Desharnais semble
avoir quelque chose à dire, oui.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. M. le sous-ministre, s'il vous
plaît.
M. Desharnais (Daniel) : En fait,
peut-être juste expliquer un peu les réflexions alentour de cet article-là. Le
premier paragraphe de l'article vient consacrer une pratique qu'on voit, dans
les établissements publics, où les hauts dirigeants de l'établissement sont en
relation avec les médecins, notamment, principalement, les microbiologistes en
prévention, contrôle des infections, donc, pour prendre des décisions qui sont
liées à des éclosions, ou prévenir des éclosions, ou appliquer le programme PCI
de leurs établissements.
Encore une fois, dans l'expérience de la
pandémie, il est arrivé des situations d'éclosion chez des partenaires privés
pour lesquelles on sollicitait des médecins microbiologistes d'établissement
pour aller poser un diagnostic sur la
situation et également faire des recommandations sur les mesures à appliquer,
en compagnie des infirmières spécialisées en prévention, contrôle contre
les infections. On s'est retrouvé avec une problématique puisque ces
médecins-là se mettaient en quelque sorte à
risque, d'un point de vue professionnel, parce qu'ils n'avaient pas de
privilège pour exercer dans les établissements privés.
Et, pour répondre à votre question, c'est que...
c'est par entente entre l'établissement... un établissement territorial, qui
est sur le territoire, donc il y a une collaboration entre l'établissement
public qui permet d'identifier un médecin au sein de l'établissement qui
pourrait soutenir pour des dossiers de prévention, contrôle des infections.
M. Fortin : Parfait. Ça me va. Dans les premiers alinéas, là, on parle
de... on utilise le terme «médecin». Vous
avez mentionné, M. Desharnais, les microbiologistes, mais vous êtes...
disons que «médecin», c'est large, là. Donc, pourquoi ne pas faire des
spécifications, par exemple, pour des gens qui ont une spécialité en contrôle
des infections?
M.
Desharnais (Daniel) : Là, je ne pourrais pas vous dire si on identifie
des spécialités dans la loi, mais... Oui, peut-être, Dr Bergeron.
Le
Président (M. Provençal)
: ...probablement une explication. Alors, je vais vous demander de
vous nommer, s'il vous plaît, Dr Bergeron, compte tenu que c'est votre
première intervention aujourd'hui.
M.
Bergeron (Stéphane) : Bonjour. Stéphane Bergeron, sous-ministre adjoint,
Direction générale des affaires universitaires, médicales, infirmières
et pharmaceutiques au ministère de la Santé et des Services sociaux.
M. le
Président, effectivement, dans la plupart des cas, il va s'agir d'un médecin
infectiologue ou microbiologiste, là, donc, qui a la spécialité. La
raison pour laquelle on n'a pas voulu se limiter à cela, c'est qu'il pourrait
arriver des circonstances où il n'y a pas de
médecin microbiologiste infectiologue, et donc on veut ouvrir la porte à
d'autres personnes qui ont quand même une compétence sans avoir ce
titre-là. Mais il est clair que le titre le plus recherché pour exercer cette
fonction, c'est celui de médecin et de microbiologiste infectiologue.
M.
Fortin : O.K. Mais je comprends que vous cherchez, idéalement,
là, quelqu'un qui a un... disons, une spécialité envers le contrôle des
infections?
M. Bergeron (Stéphane) : Nécessairement,
une expertise, oui.
M. Fortin : Oui, effectivement. Je comprends qu'il y a des infirmières
praticiennes spécialisées aussi qui ont cette spécialité-là. Pourquoi elles ne
pourraient pas remplir ce rôle-là?
M. Bergeron (Stéphane) : Bien,
elles...
Le Président (M.
Provençal)
: ...
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président. Donc, il est clair qu'elles sont au coeur du programme PCI, les
infirmières spécialisées avec de la PCI. Ce sont des employées de
l'établissement. Encore une fois, on est dans une distinction où on introduit
un recours avec l'article 445, qui permet des ententes interétablissements
qui lient des groupes, notamment des groupes
de docteurs, entre des... dans ces ententes-là. Donc, ce n'est non pas pour se
substituer au travail des infirmières spécialisées en PCI, parce que c'est
elles qui font la majeure partie du travail au quotidien, mais c'est pour
amener de l'expertise supplémentaire.
M. Fortin : Oui, mais vous comprenez que, pour des IPS qui ont cette
spécialité-là en prévention, contrôle des
infections, on ne vient essentiellement pas leur ajouter une expertise, on
vient leur rajouter peut-être un superviseur, disons, et ça donne l'impression qu'il y a deux catégories de
spécialistes en prévention, contrôle des infections et que les IPS qui ont cette spécialité-là ne sont pas assez
formées, ou reconnues, ou quoi que ce soit, alors qu'elles ont
probablement toute l'expertise nécessaire à l'accomplissement d'un rôle comme
celui-là.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, donc, je comprends où M. le député veut aller. Je nuancerais un petit peu en disant qu'elles ont toutes... elles
ont, à l'intérieur de leur champ de compétence, une immense compétence là-dedans.
Et je le répète, celles qui sont là, il y a, dans les établissements, des
infirmières PCI à temps complet. Les médecins PCI peuvent être des ajouts, des
fois, pour... Et c'est vraiment un travail d'équipe. Pour l'avoir vécu de premier plan, alors que j'étais
dans un établissement, au niveau de la pandémie COVID, il y a vraiment
un travail de tandem et pas du tout un travail d'antagonisme entre les deux.
Donc, c'est de la complémentarité d'expertises, et le médecin microbiologiste
n'essaie pas de se substituer à ce que l'infirmière PCI fait.
M. Fortin : Bien, c'est un peu ça, le point, c'est : il ne faut
pas que ça le devienne. Puis, dans le contexte où ce n'est pas... votre expert,
là, n'est pas un microbiologiste, c'est-à-dire, dans le texte de loi, on vient
dire qu'un autre médecin peut venir réaliser ces tâches-là, on dit à des gens,
des IPS qui ont une spécialité, qu'un médecin qui n'a pas cette spécialité-là
peut prendre ce rôle-là, alors qu'elles ne peuvent pas le faire.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Oui. Je
veux juste faire la distinction entre une infirmière praticienne spécialisée et
une infirmière qui aurait une spécialité en prévention, contrôle des
infections. J'ai fait la vérification, et on me dit qu'il n'y a pas
nécessairement, en ce moment, des infirmières, des IPS en prévention, contrôle des
infections.
M. Fortin : Oui, mais c'est... Oui, bien, je devrais dire : «Des
infirmières cliniciennes spécialisées avec une spécialité en contrôle des
infections», vous avez raison.
M.
Desharnais (Daniel) : Mais, dans l'exécution de ça, c'est un travail
d'équipe, là. Le médecin microbiologiste infectiologue a ses responsabilités, a son domaine d'expertise, et
l'infirmière qui a une spécialité en prévention, contrôle des infections
a la sienne également dans l'application de certaines mesures.
• (15 h 30) •
M. Fortin : Oui, le problème ici, c'est qu'on introduit le concept
qu'un médecin autre que quelqu'un qui a une spécialité peut accomplir, peut
réaliser cette tâche-là. Et c'est là, je pense, qu'il y a un rôle à se poser...
il y a une question à se poser sur le rôle que les infirmières cliniciennes qui
ont cette spécialité-là peuvent jouer. Entre avoir quelqu'un qui a une spécialité en prévention, contrôle et un médecin qui
ne l'a pas, il me semble qu'à privilégier l'un ou l'autre, l'infirmière clinicienne... peut-être pas
toutes, comme l'a dit le Dr Bergeron, ça, c'est hors de mon champ
d'expertise, mais a nécessairement une spécialité plus poussée qu'un médecin
qui n'a pas étudié dans ce domaine spécifique là.
Le Président (M. Provençal)
: ...complémentarité. Allez-y.
M. Bergeron (Stéphane) : ...M. le
Président, la notion de complémentarité, elle est quand on lit 323.1 et 323.2. À 323.1, on rappelle que c'est la
responsabilité du plus haut dirigeant, que cette responsabilité... «À cette
fin, ce dirigeant doit confier à
certaines personnes faisant partie du personnel...» Donc là, on ne parle pas
des... C'est là qu'on touche les infirmières qui sont spécialisées en
PCI, et à certaines autres personnes, donc un comité composé... responsabilités
et autres.
Puis, 323.2 vient rajouter le fait qu'il y ait
un médecin-conseil en plus et surtout vise à offrir une voie pour permettre de bénéficier, lorsque le besoin est, de
l'expertise d'un médecin-conseil avec une expertise en PCI aux établissements privés qui sont hors du giron de
l'établissement public dans lequel... L'établissement privé, vous l'avez
mentionné tout à l'heure, il a beau cogner à la porte des médecins
infectiologues, microbiologiste, il n'en trouvera pas pour cela. Ça fait que c'est là qu'on vient, en fait, renforcer, à
mon avis, l'aspect prévention et contrôle d'infections sur le territoire
et les établissements, tant publics que privés, du territoire.
M. Fortin : Je comprends le propos du Dr Bergeron. La recommandation, M. le
Président, le questionnement, l'angle
de questionnement que j'ai adopté et la recommandation qu'on a apportée, il
n'est pas... Et vous n'êtes pas sans savoir, M. le ministre, c'est une
demande de l'Ordre des infirmières, qui tenait à nous rappeler qu'une
infirmière clinicienne spécialisée avec une
spécialité en prévention et contrôle des infections, bien, elle a un diplôme de
deuxième cycle, donc elle a des qualifications qui, selon eux, selon l'ordre,
pourraient se prêter à jouer un rôle comme celui-là, et que ça ne devrait pas
être réservé à un médecin. Voilà.
Le Président (M.
Provençal)
: Ça va.
C'est noté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de
Rosemont, sur le 323.2.
M. Marissal :
Oui. Là, je vois bien qu'il n'y avait rien de ça dans la LSSSS, là, ça a
été dit tantôt, M. Desharnais, le sous-ministre Desharnais l'a dit, là,
puis ça a causé des problèmes pendant la COVID. Je peux comprendre. Mais pourquoi est-ce qu'on ne donne pas un titre formel à ce
médecin-là? Tu sais, on parle d'une entente, on dit qu'il doit être
disponible en temps voulu ou opportun. Pourquoi... Il y a plein de titres qu'on
crée, puis j'essaie de voir si... Ça a
quasiment l'air facultatif : on fait une entente, tu passes une fois de
temps en temps, quand tu peux. Pourquoi ne pas l'avoir formalisé, ce
poste-là, qui est quand même méga-important, là?
Le Président (M.
Provençal)
: M. le sous-ministre, est-ce
que vous avez... Ou Dr Bergeron?
M. Desharnais (Daniel) :
Vous voulez dire pour les exploitants d'un établissement privé?
M. Marissal :
Non, pour le médecin-conseil.
M. Desharnais
(Daniel) : Le médecin-conseil. J'ai de la misère à... parce qu'à mon
sens on vient formaliser le fait qu'il faut
qu'il y ait une entente en lien avec le deuxième paragraphe, si je ne me trompe
pas, de 323. Donc, en lien avec la
prévention, contrôle des infections, on vient formaliser le fait qu'il doit y
avoir une entente pour qu'un médecin soit disponible pour ces établissements-là
en cas d'éclosion ou en matière de prévention, contrôle des infections.
M. Marissal :
Ah! je vous dirais même :
Idéalement, avant l'éclosion, là. C'est plus... C'est de la prévention,
là.
M. Desharnais
(Daniel) : Oui, avant l'éclosion. En prévention, contrôle des
infections, effectivement.
M. Marissal :
Je comprends qu'il faut qu'il y ait une entente, mais la question, c'est
que la personne qui est l'objet de
l'entente, là, pourquoi est-ce qu'on ne lui donne pas ce titre-là? Parce que ça
a l'air... La façon dont je le lis : c'est un médecin, tu as les
qualifications. Idéalement, tu es microbiologiste puis tu fais ça à travers
tout le reste. Puis, si tu es disponible pour aller donner des services
ailleurs dans l'établissement, tant mieux, mais ça, ça a l'air un peu...
M. Desharnais (Daniel) : Bien, je laisserais
peut-être mon collègue, Dr Bergeron, compléter, mais, à mon sens, c'est
une pratique quand même assez répandue dans les établissements, d'avoir des
officiers prévention, contrôle des infections bien identifiés. Donc, on ne
croyait pas que c'était nécessaire de venir le formaliser comme tel dans la
loi.
M. Marissal :
Au même titre qu'il y a généralement, dans les entreprises, des officiers
de santé et sécurité au travail, mais ça prend quand même quelqu'un qui
surveille que ce soit bel et bien fait, là. Puis ça, dans ce cas-ci, c'est les inspecteurs de la CNESST, par exemple,
là. Alors, je crois comprendre qu'il y aura néanmoins des inspections
faites, je présume, par Santé Québec?
M. Desharnais
(Daniel) : Vous voulez dire en matière des...
M. Marissal :
De prévention.
M. Desharnais (Daniel) : Oui, oui. Oui, oui. On a
une direction prévention et contrôle des infections, mais il faut juste prendre... il faut... La responsabilité
première de la prévention et contrôle des infections est dans l'entité de
Santé Québec, si la loi est adoptée. Donc, les établissements, c'est eux qui
ont la responsabilité, en collaboration avec leurs officiers de prévention et
contrôle des infections, de faire les contrôles nécessaires, de s'assurer de
l'application des mesures. Et également, bien, il y a toutes les... là, si on
prend, mettons, des RPA, il y a des inspections qui sont faites dans les RPA, et naturellement des éléments de
prévention et contrôle des infections sont vérifiés. Il y a des visites
de qualité également qui sont faites où est-ce qu'il y a des critères en
prévention et contrôle des infections. Oui, effectivement, par l'entremise du
programme national qualité, il y aura des contrôles qui seront faits par Santé
Québec.
M. Marissal :
O.K. La dernière phrase du
deuxième alinéa : «L'établissement territorial offre ces services
compte tenu des ressources dont il dispose ainsi que des priorités et des
besoins de la région», bon, la priorité, elle devrait ne pas faire objet de
débats, là. C'est une priorité, là, de s'assurer qu'il n'y ait pas d'infection,
en tout cas, selon moi. Puis les besoins, bien, ils viennent de la priorité.
Mais qu'est-ce que ça veut dire, «les ressources dont il dispose»?
Le Président (M.
Provençal)
: Dr
Bergeron.
M. Bergeron
(Stéphane) : M. le Président, donc, la réalité est que la situation
des effectifs médicaux, en microbiologie et infectiologie, est très difficile.
Elle est appelée à être, compte tenu du temps que ça prend pour la formation et
le nombre de personnes qui ont été admis dans les programmes au cours des
dernières années, elle est appelée à être encore plus difficiles au cours des
deux, trois, quatre, cinq prochaines années avant de connaître une remontée. Il n'est pas impossible que, malgré tout
leur bon vouloir, l'établissement responsable du territoire n'ait même
pas la capacité d'offrir ce service-là, n'en disposant pas lui-même. Il va
falloir, à ce moment-là, passer avec des ententes interétablissements,
interterritoires. C'est à ce point que certaines de nos régions sont
«déplétées» en termes de ressources en microbiologie-infectiologie,
malheureusement.
M. Marissal : Là, vous parlez
précisément des microbiologistes. Donc, s'il n'y en a pas, il n'y en a pas, là.
Je comprends le point, là. On a besoin de plus d'Amir Khadir, je suis assez d'accord
avec ça, là.
Mais, blague à part, donc, ce que ça veut dire,
ce n'est pas : On en met un si, puis, si on n'en a pas, on n'en met pas
un. C'est que, si on n'a pas de microbiologiste, on ne peut pas en mettre un.
C'est ce que je comprends.
M. Bergeron
(Stéphane) : Voilà. Donc, la pensée de cet article-là est dans
ce... Ce n'est pas vraiment une option, mais, à un moment donné, force
est de constater qu'on est incapable de faire... de faire si on n'a pas la
ressource.
M. Marissal : O.K. Mais, dites-moi,
dans les régions, là, où il n'y en a vraiment pas, là, puis ça semble être le
cas, puis je peux imaginer qu'il y a des régions qui sont plus pauvres en
personnel, puis c'est malheureux, puis c'est ainsi, là...
Des voix : ...
M. Fortin : Ça faitlongtemps qu'il n'y en a
pas chez nous puis ça fait longtemps qu'on en cherche un.
M. Marissal : Bien, l'est de
Montréal, c'est pareil, hein? C'est le même combat.
Blague à part, encore une fois, qu'est-ce que
vous faites? Qu'est-ce que vous avez comme mécanisme? Parce qu'on ne peut pas
juste dire : Il n'y en a pas, il n'y a jamais personne qui va y aller, là.
M. Bergeron (Stéphane) : Non, c'est
là où on en arrive face à la... Là, on ouvre. Il y a la... L'infectiologue-microbiologiste
touche évidemment la PCI mais remplit d'autres... c'est le spécialiste de
comment traiter différents bibittes,
microbes, virus ou champignons rares, dans des cas ultimes. D'autres
spécialistes médicaux ont quand même de l'expertise à l'intérieur de ça. On peut penser à des spécialistes en
médecine interne, par exemple, qui, devant... devant l'incapacité du milieu, par exemple, à lui fournir
l'expertise en microbiologie et infectiologie, va développer son propre champ
de connaissances et de compétences
pour s'expandre un peu à l'intérieur de ça et être... développer une
compétence supplémentaire.
Évidemment,
dans les cas les plus importants, il va appeler dans d'autres régions, il va
appeler le spécialiste, mais c'est comme ça que ça se moule. Et c'est
pour ça qu'on laisse une ouverture à dire : Ce n'est pas un objectif,
quand on parle de «l'établissement public doit s'assurer qu'un médecin puisse»,
ce n'est pas un objectif de ne pas avoir d'expertise, c'est une reconnaissance
que l'expertise, elle est en microbiologie-infectiologie, mais, dans certaines
circonstances, le milieu s'est développé à rendre un service de qualité à
partir d'autres spécialistes sur place qui ont développé une expertise sans
être des microbiologistes-infectiologues.
• (15 h 40) •
M. Marissal : Je vois. O.K. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 323.2. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Alors, le nouvel article 323.2 est adopté.
Maintenant, article 324, je veux simplement
mentionner qu'au niveau de cet article 324 là j'avais pris une petite note parce que... lorsqu'on avait traité
l'article 3. Alors, l'article 3, ça a été traité le 1er juin. Ça
fait quand même un petit bout de temps, là. Il y avait, entre autres, un
amendement qui avait été signifié par le député de Pontiac mais qui n'avait pas
été déposé et traité. Le député de Rosemont avait fait la remarque par rapport
à ce qui se passait dans l'article 3. On lui avait dit qu'on reviendrait
avec certains ajouts. Alors, c'est pour ça que vous allez voir que, l'article 324, il y aura, dans un premier
temps, un amendement du ministre, et par la suite il y aura deux
amendements qui vont introduire de nouveaux articles, c'est-à-dire 324.1 et
324.2.
Alors, je
tenais à préciser ça. Pour moi, c'était important, parce que l'article 3,
là, ça définissait pas mal tout ce qui était
les services de santé et de services sociaux. Alors, ça, c'était mon
introduction. Maintenant, lecture de l'article 324.
M. Dubé : Je pense que ce que vous
venez de dire, M. le Président... je ferais juste un petit ajout. Parce que
c'est très clair, ce que vous venez de dire. La façon dont nos légistes ont
bâti le projet de loi, vous avez raison, à l'article 3, on définissait
tous les services, dont les services communautaires.
Après ça, à
l'article 40, on est venus dire où sont offerts les services
communautaires, à l'article 40, et on a dit
que les services offerts, c'est dans les CLSC. Parce que c'était une des
questions du député de Rosemont, au début, où on fait référence aux
CLSC. Vous vous souvenez?
Et là, maintenant, on revient dans la section où
est faite la prestation. Ça fait qu'on a défini les services, on a défini où
ils sont offerts puis quel genre de prestation. C'est ça qu'on est en train de
faire en ce moment et c'est pour ça... Puis
vous avez raison de nous resituer parce que, des fois, on a l'impression qu'on
a déjà parlé de ça, mais c'était dans une définition, puis là on est
dans la prestation elle-même. C'est bon?
Alors, je vais y aller avec 324, si ça convient
à tout le monde. Oui, c'est bon? Merci, M. le Président.
Alors : «L'établissement doit — donc
c'est en termes de prestations :
«1° recevoir
et évaluer les besoins de toute personne qui requiert des services de santé ou
des services sociaux;
«2° fournir lui-même les services de santé ou
les services sociaux requis ou, conformément à la présente loi, les faire
fournir pour son compte par une personne ou par un groupement avec lequel il a
conclu une entente visée à l'article 445 ou 454;
«3° veiller à
ce que les services qu'il fournit le soient en continuité et en complémentarité
avec ceux fournis par les autres personnes et groupements et que
l'organisation de ces services tienne compte des besoins de la population à
desservir;
«4° diriger les personnes auxquelles elle n'est
pas en mesure de fournir certains services vers une personne ou un groupement
qui fournit les services.»
Je vais lire tout de suite l'amendement de 324
lui-même.
À l'article 324 du projet de loi :
1° insérer, après le paragraphe 1°, le
suivant :
«1.1° traiter
l'usager avec courtoisie, équité et compréhension, dans le respect de sa
dignité, de son autonomie, de ses besoins [...] de sa sécurité;»;
2° insérer,
dans le paragraphe 2° et après «requis», «sur les plans physique, mental [...]
psychosocial, dans le respect des objectifs énoncés à
l'article 1.1».
Commentaire. Cet amendement vise à mettre en
lumière notamment le droit à la dignité d'un usager, droit reconnu par la Charte
des droits et libertés de la personne et de la santé mentale.
Alors, M. le Président, on voit bien maintenant
à l'écran le 324 tel qu'il serait amendé pour tenir compte de la proposition
d'amendement que l'on fait ici aux premier et deuxième articles.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, intervention sur l'amendement?
M. le député de Pontiac.
M.
Fortin : ...M. le Président, puis je vais tenter de traiter
de la chose de la façon la plus constructive possible, ça, ici, là, appelons ça l'amendement... moi, je
vais l'appeler comme ça, si... le ministre pourra faire à sa guise,
appelons ça l'amendement Benoît Lauzon. Quand on a eu la discussion sur
M. Lauzon il y a quelques... environ deux semaines, si je ne m'abuse,
peut-être plus... Vous vous souvenez, M. le Président, M. Lauzon, c'est le
résident de l'Outaouais qui est décédé dans
des circonstances incompréhensibles mais qui a vécu les derniers... les
derniers mois de sa vie dans des
conditions abominables. Je vais être gentil puis dire «abominables». Alors,
quand on avait discuté de la situation avec le ministre, plus tôt, il nous avait fait part qu'à l'article 324
il y aurait la notion de dignité qui serait apportée. Et c'était une
entente, disons, qu'on avait, là, dans le respect de la mémoire qu'on a tous de
Benoît Lauzon.
Là, ici, le
ministre introduit l'amendement 1.1°, et pour le lire à nouveau, là :
«Traiter l'usager avec courtoisie, équité
et compréhension, dans le respect de sa dignité, de son autonomie, de ses
besoins et de sa sécurité». On s'entend que, pour les concepts de
dignité, de besoin puis de sécurité, là, on a échoué à la tâche pour Benoît
Lauzon, et fort probablement pour plusieurs des résidents de cette même
résidence là qui y étaient au cours de la même période.
La question que je me pose, c'est : Est-ce
qu'on va assez loin ici? Parce qu'on dit : «Traiter l'usager avec courtoisie, équité et compréhension». Il me semble
que, dans la première partie de cet amendement, il manque... il manque
quelque chose, il manque une notion de... Que ce soit lié avec la compétence,
que ce soit lié avec l'attention qu'on porte à l'usager, il me semble que
«courtoisie, compréhension et équité», c'est la base, là. Mais, quand je pense
aux manquements dans le... dans le cas de Benoît Lauzon, que ce soit au niveau
de l'hygiène corporelle des résidents, de la mauvaise gestion des médicaments,
de l'insuffisance des préposés, de l'absence d'activité à cette résidence-là,
non seulement on est loin des sept termes qui sont utilisés là, mais il manque
des concepts de base. Quand on administre un
mauvais médicament, par exemple, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas traité
quelqu'un avec courtoisie, compréhension et équité, là. Alors, je me
demande, M. le Président, en toute honnêteté, si on va assez loin dans les
qualificatifs qui sont utilisés ici.
Le Président (M. Provençal)
: Avec les commentaires, puis je me
permets de prendre la parole, avec ce que vous venez de nous mentionner, moi,
je pense qu'il y a des termes dans ça qui englobent beaucoup de choses, là. Ne
serait-ce que le terme «besoin», le mot «besoin» peut englober beaucoup,
beaucoup de volets sur ce que l'usager a, que ça soit au niveau de ses
médicaments, de l'hygiène... que vous avez parlé au niveau de l'hygiène et
autres, mais, moi, c'est ma façon d'interpréter.
M. Dubé : Écoutez, on peut en parler longtemps, parce que,
vous avez raison, c'était... on l'a déjà dit, je pense, tout le monde qui est ici, là, que c'était
inacceptable, ce qui était arrivé, puis c'est pour ça qu'on arrive avec
l'amendement. Je veux juste vous rappeler... parce que, des fois, on oublie
tout ce qu'on a approuvé jusqu'à maintenant. Je vous montre
l'article 6, parce que vous avez raison, puis c'est pour ça que ça nous
titillait un peu, parce qu'on dit... je pense qu'on l'a déjà traité, une partie
que vous donnez, puis... alors je vous le rappelle.
Le Président (M.
Provençal)
: ...à l'article 6.
• (15 h 50) •
M. Dubé : Oui, puis... mais, dans 6, je vous rappelle qu'on
avait dit... Parce que, là, on parle des droits relatifs aux services — hein,
vous vous rappelez, M. le député : «Toute personne a le droit de recevoir
des services de santé et des services
adéquats sur les plans à la fois scientifique, humain et social, avec
continuité et de façon personnalisée», puis on avait dit, à ce moment-là,
qu'on viendrait compléter ici la question de la dignité. Ça fait que je pense
que... si on combine 6 avec les amendements qu'on met là, je pense, M. le
député, avec le bon étalage des faits que vous avez fait, je pense qu'on vient
rejoindre l'objectif. C'est ma suggestion que je vous fais.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député.
M.
Fortin : O.K. Au 6, on vient parler des
soins adéquats sur les plans scientifique, humain, social. Je ne suis pas en
désaccord que ça fait un bout de chemin, qu'ici on tente d'en faire un bout
additionnel.
M. Dubé : ...on est plus dans la prestation. Parce que,
tantôt, je trouvais ça intéressant, vous dites... Puis c'est pour ça que je reviens. Tantôt, j'ai parlé de 4, quand
on définit les soins, les droits des usagers, mais je pense qu'en
combinant les deux, ce qu'on vient de faire, c'est... on définit puis ici on
dit : Voici la prestation. En tout cas, je pense que...
M.
Fortin : La seule chose qui est... dans ce
cas-là, là, en lisant l'article 6... Et ça, c'est... ça, ce n'est pas la
voix du porte-parole libéral en matière de santé, là, quoique ça peut bien
l'être, mais c'est surtout la voix du citoyen qui a été témoin de l'histoire de
M. Lauzon, comme un paquet d'autres citoyens. Le concept qui manque, c'est
peut-être celui de diligence. Courtoisie,
équité, compréhension, oui, c'est... ça démontre une certaine attention aux
patients, mais le concept de diligence, pour nous, est un petit peu... pour
moi, à tout le moins, c'est un peu différent, assure qu'on n'oublie pas, disons, un patient ou un autre en cours de route.
Moi, je vous ferais la suggestion, M. le Président, d'inclure ce mot-là
dans l'amendement qui est devant nous en ce moment.
M. Dubé :
Et, M. le député, juste parce qu'on a déjà eu une discussion, je pense que vous
avez une bonne mémoire, quand on a discuté
6, on a parlé «d'adéquat», et «adéquat» pouvait inclure la diligence. Vous vous
souvenez de ça? Ça fait que je pense... En tout cas, j'apprécie qu'on refasse
la discussion parce que 6 est loin, là, mais je pense qu'on a couvert vos deux
gros éléments ici.
M.
Fortin : Oui, mais vous vous souvenez, à
l'article 6, qu'il y avait un amendement pour remplacer le mot « adéquat » par « optimal », là, qui a été rejeté par la
partie gouvernementale. Mais il y avait un amendement à cet effet-là également.
Alors, moi, je vous le soumets, M. le ministre, là, moi, j'ajouterais le mot
«diligence ». Je ne vois
pas ce que ça enlève. Je pense que ça ajoute une courroie supplémentaire pour
assurer... ou, du moins, se rapprocher de services dignes, respectueux,
attentifs aux besoins des... et à la sécurité des gens.
M. Dubé : Moi,
j'ai demandé à mon grand conseiller, ici, que je pense que vous respectez
beaucoup, c'est juste que ce n'est pas un terme médical. Alors, je comprends...
puis je pense qu'on est en train de se dire que vous avez raison, puis je pense
qu'on a mis assez de terminologie pour faire passer le point qui avait été
soulevé pour le cas Lauzon, mais je vous dirais que la diligence... En tout
cas, je... Ce n'est pas pour être malcommode, là.
M.
Fortin : Je ne suis pas certain que
«courtoisie», «équité» et «compréhension» sont des termes médicaux non plus,
mais, enfin, M. le Président, j'ai fait mon point. Si le ministre est... en
tout respect, là, en accord, mais en désaccord, je n'étirerai pas la conversation.
Le but, ce n'est pas non plus d'utiliser la situation qui était devant nous il
y a quelques semaines à quelque fin autre que de tenter d'améliorer ce qui est
offert... ce qui est offert aux citoyens par la loi qui est devant nous.
M. Dubé : Et
j'apprécie votre point, M. le député. Je pense qu'on a trouvé quand même
l'essentiel.
Le Président (M.
Provençal)
: M. le
député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui, bien, j'écoute mon collègue
de Pontiac, là, depuis tantôt puis j'essayais de mettre un mot ou des
mots là-dessus. Il arrive à «diligence». Moi, j'arrivais... puis on ne joue pas
au Scrabble, là, mais moi, j'arrivais à «professionnalisme», qui couvre
assurément diligence et tout le reste ou quelque chose comme conforme au code
de déontologie. Parce que c'est vrai que
«dignité» et «autonomie», ce ne sont pas des termes médicaux non plus.
«Dignité», ça m'a l'air assez mal défini
dans la loi, là. C'est un concept. C'est un concept. C'est bien que ce soit là,
entendez-moi, c'est bien que ce soit là. Moi, j'avais compris de 3 et 6
qu'on ne le mettait pas parce que ça nous amenait d'autres risques. On a même
parlé de risques de poursuite sur le personnel soignant, là. C'est ce qu'on
avait répondu notamment à mon collègue des Îles-de-la-Madeleine. Alors, je suis
très content que ce soit là. Ce n'est pas mal. Ce n'est pas mal.
Mais, si
«adéquat» couvre tout, moi, je pourrais vous dire, à ce moment-là, que 1.1° est
superfétatoire, puis on ne le mettrait
pas. Mais je ne veux surtout pas ça, là, parce que, si «adéquat» couvre tout...
Je fais l'argument, là, a contrario, M. le ministre. Moi, je pense «qu'adéquat», il
allait très bien à l'article 6 mais qu'ici «professionnalisme» semble
aussi couvrir la partie prestation, en
termes d'acte médical, parce qu'administrer de la dignité, ça ne se fait pas
par seringue ou par pansement, là. C'est une posture humaniste, la
dignité, qui est très bien. Encore une fois, je répète, là, je suis heureux que
ce soit là.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, ici, d'abord, à l'article 324, on impose des
obligations sur l'établissement. Or, le traitement avec «professionnalisme»,
c'est une obligation qui repose sur les épaules des professionnels. Donc, ce
n'est pas à l'établissement qu'il faudrait l'imposer.
Par ailleurs, ce n'est pas... ce serait superflu
de le prévoir ici, dans le projet de loi n° 15. Et on
pourrait... ça pourrait soulever des problèmes d'interprétation, puisque,
normalement, on considère que le législateur ne parle pas pour rien dire, de
venir répéter le fait que des professionnels ont des obligations
professionnelles qui découlent des lois, et des règlements, et des codes de
déontologie qui leur sont applicables.
M. Marissal : ...comme argument.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement de 324? M. le député de Pontiac, quand
vous avez ce regard, c'est sûr que vous avez une question additionnelle, une
intervention, je devrais dire, additionnelle.
M. Fortin : Moi, je me tournais vers la deuxième partie de l'amendement
présenté. «Sur les plans physique, mental, psychosocial, dans le respect», ça,
ça me va, M. le Président. Peut-être une petite question qui pourrait être tant
sur l'amendement que sur le point principal. Quand on parle de l'établissement,
ici, on parle d'un établissement public ou un établissement privé, mais la
ressource intermédiaire où était M. Lauzon, elle ne tombe ni dans l'une ni dans
l'autre de ces catégories. C'était une ressource intermédiaire, donc ce n'est
pas un établissement privé au sens du CHSLD privé, là, qu'on a décrit. Ce n'est
pas non plus un établissement public.
• (16 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: ...M. le sous-ministre, est-ce que
vous avez... Je parle de M. Desharnais.
Des voix : ...
M. Dubé : ...établissement public,
donc c'est un petit peu ça, c'est là que j'allais, parce qu'il est à contrat
avec l'établissement public. Excusez-moi. Peut-être juste l'expliquer, parce
que, la question, vous l'avez comprise : Est-ce que les RI sont incluses
avec le chapitre qu'on est en train de couvrir ici? Je pense que oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, maître.
Mme G. Côté (Geneviève) : Les
ressources intermédiaires ne sont pas des établissements, mais ce sont des
contractants des établissements. Donc, ce sont des prestataires de services qui
offrent des services aux usagers de l'établissement. Donc, ça serait couvert,
là. C'est l'établissement qui en porte la responsabilité puis qui porte la responsabilité
de s'assurer que la ressource intermédiaire soit conforme.
M.
Fortin : O.K. Donc, c'est
l'établissement et ses contractants, essentiellement. O.K., ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement de 324? Oui. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Très, très
pratico-pratique, là. Moi, je n'ai pas cet amendement-là tel que libellé. Donc,
il est arrivé après, hein? C'est ça? Il est arrivé dans la dernière série?
M. Dubé : ...dans les...
Des voix : ...
M. Marissal : Il est arrivé ce
matin?
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Marissal : O.K. Ceci explique
cela. O.K. C'est bon.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Marissal : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 324, de M. le ministre, est adopté?
Une voix : Par appel nominal.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
La Secrétaire : Oui. Alors, M. Dubé
(La Prairie)?
M. Dubé : Pour.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire : Mme Poulet
(Laporte)?
Mme Poulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorismond
(Marie-Victorin)?
Mme Dorismond : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin : Pour.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Abstention.
La Secrétaire : Et M. Provençal
(Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
: Abstention. Alors, l'amendement
déposé par M. le ministre à l'article 324 est adopté. Maintenant, je
reviens à l'article 324 amendé, y a-t-il des interventions?
M.
Fortin : ...effectivement, là, la notion que vous aviez
discutée d'entrée de jeu. On avait parlé... Puis là peut-être que vous allez me dire que ça revient dans 324.1
ou 324.2., mais, lorsqu'on avait discuté l'article 3... et notre point
principal était celui qui était revendiqué
par la Santé publique, à travers ses directions régionales, qui nous disait
essentiellement : Faites attention, à l'article 3, de ne pas nous
inclure dans les services communautaires locaux. Et, à ce moment-là, effectivement, on avait écrit un amendement qui
reflétait pas mal leur volonté, là, de ne pas être inclus dans les services communautaires locaux, et vous nous aviez dit, à
ce moment-là : On pourra en reparler, de ça, à l'article 324.
Là, je vous avoue que je ne le trouve pas
directement à l'article 324. Peut-être que c'est inclus dans les notions
subséquentes qui seront présentées.
Mais, à ce moment-là, vous nous aviez référés au 324. Alors, je vous
pose la question : Est-ce que les services régionaux spécialisés en santé
publique, selon vous, doivent toujours être inclus dans la notion de services
communautaires locaux?
Le Président (M. Provençal)
: Et je confirme ce que vous venez de
dire.
(Consultation)
M. Dubé : On est juste en train de
vérifier, M. le député, là, pour être certains.
(Consultation)
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que je cède la parole à
Me Paquin?
M. Dubé : Juste pour faire la
genèse.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui.
M. Dubé :
Parce qu'il y a des articles qu'on a vus au début, un peu comme on a fait tout
à l'heure, ça aide beaucoup.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, il est vrai que, lorsqu'on lit le paragraphe 1° de
l'article 3, à la définition de «services communautaires locaux», on dit
qu'il y a des activités de santé publique qui sont réalisées conformément aux
dispositions prévues par la Loi sur la santé publique, qui sont faites là.
Toutefois, ce n'est pas parce qu'il y a des activités de santé publique qui se
font en CLSC que tout ce qui est santé publique se retrouve exclusivement en
CLSC.
Et, depuis
l'étude de l'article 3, on aura constaté qu'une des fonctions auxiliaires
de Santé Québec, qui étaient prévues à l'article 24, était de former des directions de santé
publique. Et, aux articles 73 et suivants, on a eu les règles sur
la formation de ces directions-là. Et ces
dispositions-là n'impliquent pas que les directions de santé publique sont
formées ou appartiennent aux CLSC. Elles
sont formées pour chaque région sociosanitaire. Donc, normalement, les
dispositions du projet de loi suffisent à régler ou à dissiper ces
craintes-là.
M.
Fortin : Je suis quelque peu en désaccord avec
l'interprétation qui est avancée là. L'article 3, ce qu'il venait
dire essentiellement, c'est que les services de santé sont offerts dans — un,
deux, trois, quatre — cinq
ensembles. Ce que les gens de la Santé publique nous avaient dit, c'est :
Oui, faites un sixième ensemble, là, pour dire qu'il y a un ensemble de
services, de réponses et d'évaluations de problèmes environnementaux, des
interventions en situation d'urgence sanitaire, des interventions en matière de
prévention de risques en milieu de travail ou encore des services de protection
pour les maladies à déclaration de traitement obligatoire.
Je suis
d'accord avec Me Paquin quand il dit : Il y a une partie de ça qui se
donne en services communautaires locaux,
c'est-à-dire dans les locaux d'un CLSC, il y a une partie de ça qui se donne
là. Mais ça ne veut pas dire que c'est un ensemble de services au même
titre que les services hospitaliers, au même titre que les services
d'hébergement, de soins de longue durée, de
la protection de la jeunesse, et des autres. Ce que les gens de la Santé
publique étaient venus nous dire,
c'était : Nous sommes un ensemble de services bien indépendant de tous ces
autres... tous ces autres ensembles de services là. Et on mérite d'être
définis ainsi.
Moi, j'avais cru comprendre à ce moment-là qu'à
l'article 324 on pourrait se tourner... on pourrait trouver une solution
alternative à leur demande. Je ne... Je comprends donc que la partie
gouvernementale ne considère plus que ces demandes méritent d'être réglées ici,
à l'article 324.
Le Président (M. Provençal)
: Pas de commentaires?
M. Dubé : ...pas d'autre
commentaire.
M.
Fortin : Ça va, M. le Président. J'essayais juste de faire
comme on nous a dit de faire pendant des années, d'écouter la Santé
publique. Pas de problème.
Le Président
(M. Provençal)
: Ça va. Autres interventions sur le 324.1? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article... l'amendement qui introduit
l'article 324.1 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: 324 amendé — oui,
excusez-moi — est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Maintenant, M. le ministre, vous
allez nous déposer un amendement qui introduit l'article 324.1.
• (16 h 10) •
M. Dubé : Oui. Avec plaisir.
Attendez, là, on a fait... Non.
Le Président (M. Provençal)
: On a fait 324 amendé.
M. Dubé : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Et là, dans les... ce que j'ai reçu, vous auriez un
amendement...
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Dubé : Je n'avais pas le bon
ordre, là, j'étais...
Le Président (M. Provençal)
: Non. Pas de problème.
M. Dubé : Excusez-moi.
Alors, ici, on ajoute : Insérer, après
l'article 324 du projet de loi, le suivant :
«324.1. Les
services de santé et les services sociaux fournis par un établissement ou pour
son compte ne peuvent être dispensés
à distance que dans [le] cas [...] aux conditions [que Québec] que Santé Québec — pardon —
détermine par règlement.»
L'amendement a pour but de reprendre, dans le
projet de loi, l'obligation des établissements de santé et de services sociaux, introduite à la Loi sur les services
de santé et de services sociaux par la loi visant à augmenter l'offre de
services de première ligne par les médecins omnipraticiens et améliorer la
gestion de cette offre, de se conformer à certaines conditions pour la
dispensation de services à distance. Ces conditions seront prévues dans un
règlement de Santé Québec. Et je n'ai pas d'autre commentaire.
Ici, on réfère notamment à la télémédecine,
qu'on avait faite dans le projet de loi n° 11, si vous vous souvenez. Et on a fait les règlements, par la
suite, qui sont venus, justement, traiter spécifiquement de la
télémédecine pour, entre autres, les omnipraticiens.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Non. En fait, pouvez-vous juste répéter la dernière phrase
que vous avez dite, M. le ministre?
M. Dubé : Je dis que, lorsqu'on a
fait le projet de loi n° 11, il a fallu traiter de la télémédecine. Et ce
qu'on a pu faire jusqu'à maintenant, c'est de faire un règlement en
collaboration avec nos deux fédérations de médecins, les omnis et les
spécialistes, sur comment appliquer les règlements de télémédecine. Mais c'est
sur cette partie-là que les règlements ont été faits pour que les bons codes de
service soient avec la RAMQ. Je vous résume ça, là, mais... Puis ça, ça s'est
fait, là, de mémoire, c'est au début de l'année, je pense, en janvier ou
février. Et là on a de plus en plus de nos aînés qui obtiennent ces
services-là. Puis ce qu'on vient dire, c'est qu'ils peuvent... ils doivent
être... c'est ce qu'on appelle dispenser à
distance. Parce qu'on n'a pas fait la différence entre ce qui est fait par
téléphone seulement, par vidéo, c'est pour ça qu'on a pris cette
terminologie-là, «de dispenser à distance». Je ne veux pas trop élaborer, là,
mais, en gros, c'est ça.
Le Président (M. Provençal)
: Ce n'est pas en présentiel.
M. Dubé : C'est ça. Voilà.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont. Vous
semblez avoir un questionnement.
M. Marissal : Oui. J'essaie de refaire
du ménage dans mon disque dur sur les lois qu'on a adoptées, là. La Loi visant
à augmenter l'offre de services?
M. Dubé : Ça, c'est p.l. n° 11, ça.
M.
Marissal : C'est le p.l. n° 11. C'est ça. O.K. C'est ce
que je pensais. Là, c'est de la concordance avec p.l. n° 11?
M.
Dubé : Oui. De l'ancien mandat de... Je veux dire, de
notre premier mandat, là. Ce qu'on discutait avant l'élection.
M. Marissal : Exact.
M. Dubé : On a fait ça, je ne sais
pas, en mars, avril 2022. On va prendre les notes de M. le président.
M. Marissal : Et les conditions qui
seront prévues, de quoi on parle? Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris la
dernière phrase.
Le Président (M. Provençal)
: Ces conditions sont prévues dans un
règlement de Santé Québec.
M. Dubé : Oui.
M. Marissal : Bien, c'est les
conditions pour la dispensation, là. Mais on pense à quoi?
M. Dubé : Mais,
comme je viens de donner l'exemple, puis on pourra me reprendre, là, mais ce
que je... vient en tête, c'est : un service à distance peut être donné de
plusieurs façons, peut être par téléphone, mais peut être aussi par vidéo.
Alors, ce qu'on vise, c'est, un jour, être capables de le faire de plus en plus
pour émuler la présence, c'est-à-dire d'être capables de se rapprocher le plus
possible, de voir le patient, de pouvoir voir son problème en dermatologie,
etc. Mais là, ces conditions-là, il faut les garder assez générales parce
qu'elles vont évoluer beaucoup avec la technologie. Et c'est pour ça,
rappelez-vous, parce que je pense qu'on a même... là, je ne me souviens pas,
c'est un règlement, on disait : Est-ce qu'on donne la même rémunération...
oui, on avait discuté ça, même, est-ce qu'on donne la même rémunération si
c'est par téléphone ou par vidéo, parce que c'est plus compliqué. C'est un peu
ça, les conditions dont on parle.
M. Marissal : O.K. Puis je reviens à
l'article, donc.
M. Dubé : Mais on s'est entendus. Ce
qui est bien, c'est qu'on s'est entendus avec les deux fédérations sur tout ça,
là.
M. Marissal : Avec les spécialistes
aussi?
M. Dubé : Les deux.
M. Marissal : Ah oui? O.K.
M. Dubé : Les deux.
M. Marissal : Alors, revenons à
l'article lui-même, là. «Les services de santé et les services sociaux fournis
par un établissement — ça,
ça va de soi — ou
pour son compte...» Donc, ce serait dans quelles circonstances, ça, si on...
L'établissement sous-traiterait à qui?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, les cas où des services pourraient être rendus pour le compte d'un établissement, ce serait dans les cas
où il y a une entente qui aurait été signée en vertu de l'article 445
du projet de loi avec une autre personne ou
un autre groupement, ce qui est l'équivalent de l'article 108 de la LSSSS
actuelle.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Marissal : Oui. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va.
M. Marissal : On ira à 445
éventuellement.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Fortin : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Fortin : Je comprends que vous vous êtes entendu avec les fédérations
de médecins, là, pour offrir des services à
distance. Et je vois ça d'un bon oeil, là. C'est une avancée positive, surtout
pour le patient, pour le patient qui, pour une raison ou une autre...
vous avez parlé de personnes âgées qui ont de la difficulté à se déplacer,
mais, M. et Mme Tout-le-monde, dans le
traintrain quotidien, là, ce n'est pas toujours facile prendre quelques heures
de sa journée pour aller à l'autre bout de la ville voir un
professionnel de la santé.
Alors, est-ce qu'on... Ce règlement-là, est-ce
qu'on le révise de façon régulière? Là, ça fait quoi, un an et demi, à peu près, que, vous dites, le projet de
loi a été adopté, en avril 2022, est-ce qu'on le revoit de façon
régulière? Est-ce qu'on se... rouvre cette entente-là avec les médecins au fur
et à mesure qu'on voit ce qui marche, ce qui marche moins bien? Parce que je
vous dirais que c'est une... c'est une avancée, oui, il y a peut-être... il n'y
a pas «peut-être», il y a nécessairement des enjeux qui vont être soulevés par
les fédérations dans la... et le Collège dans la façon que les soins sont
octroyés, mais qui fait une immense différence dans le quotidien du monde.
M.
Dubé : ...gros changements. Vous avez raison. Mais, je
vous dirais, on a passé ça... juste pour vous rappeler, on est en 2023,
ça s'est fait cette année, là, ça suit le projet de loi n° 11. Mais on a
conclu une entente au début de 2023, au début de 2023. Ça fait que c'est quand
même encore assez récent. Puis je me souviens...
M.
Fortin : ...
M. Dubé : Pardon?
M. Fortin : ...raison. C'est récent.
M. Dubé : Donc, c'est parce qu'on a
fait le projet de loi, passé les règlements. Puis, le temps qu'on... que les deux fédérations se mettent ensemble avec nos gens
du ministère, là, je ne sais pas la date, mais c'est début... on voulait
faire ça pour le 1er janvier, puis ça avait retardé un petit peu.
Est-ce que... Mais je pense que, dans nos
discussions puis... on avait dit : Bien, écoutez, est-ce qu'on pourrait
requestionner la question des tarifs quand on aura fait peut-être un an ou
deux? Si c'est ça, votre question, la réponse, c'est oui, parce que c'est quand
même très jeune comme nouveau service, là. Oui.
M. Fortin : Ça va.
M. Dubé : C'est beau.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 324.1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement qui introduit l'article 324.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, le nouvel article 324.1
est adopté...
M. Dubé : ...de ce pas avec 324.2.
Le Président (M. Provençal)
: C'est ça.
M. Dubé : C'est bon? Alors :
Insérer, après l'article 324.1 du projet de loi tel qu'amendé, le
suivant :
«324.2. L'établissement qui exploite un centre
local de services communautaires s'assure que les personnes qui requièrent des services communautaires locaux
de nature préventive ou curative, de réadaptation ou de réinsertion pour
elles-mêmes ou pour leurs familles soient rejointes, que leurs besoins soient
évalués et que les services requis leur soient offerts à l'intérieur de ses
installations ou dans leur milieu de vie, à l'école, au travail ou à domicile
ou, si nécessaire, s'assure qu'elles soient dirigées vers les centres, les
organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide.»
Alors, je me permets, là, de nous rappeler que
le député de Rosemont nous avait demandé de clarifier le rôle ou la prestation
des CLSC. Et puis, dans ce temps-là, on parlait plus de mission, si je me
souviens bien, M. Marissal... M. le
député, pardon. Alors, je vais le laisser évaluer. Mais je pense qu'ici, si on
se rappelle l'article 3, la définition du service, tantôt on a
parlé de 40 pour la prestation, et là, ici, on vient vraiment définir qui le
fait. Alors, je laisserais notre collègue évaluer si ça répond à son besoin,
324.2.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
: M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Merci.
Effectivement, ça nous ramène au 5 avril 2023. Une motion, je pense même
que c'était une motion du mercredi, là, dans notre jargon — oui,
Thomas semble s'en rappeler. J'espère que ça vous a laissé un bon souvenir.
Ça se lisait
comme suit : «Que l'Assemblée nationale reconnaisse que la mission fondamentale
des centres locaux de services communautaires — les
CLSC — inclut
la prestation de services à la population locale en fonction de leurs besoins
dans leur milieu de vie, à l'école, au travail ou à domicile;
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de maintenir l'intégralité de la mission actuelle des CLSC dans le
projet de loi n° 15, notamment la responsabilité populationnelle.»
Les deux derniers mots ici sont de loin les plus
importants de tout ce que je viens de lire, c'est-à-dire la «responsabilité
populationnelle». Parce qu'au moment du dépôt de la première version, là, de
p.l. n° 15, les cloches de pas mal de paroisses avaient sonné pour
nous dire : Attention, là, on est en train de sabrer la mission des CLSC.
On avait fait le débat. Le gouvernement avait voté en faveur de la mission et
de la... de la motion, je devrais dire, de la motion. Là, je remarque que, dans
324 amendé, on parle de services à la population. Je crois comprendre que
c'est... ça va couvrir responsabilité populationnelle.
M. Dubé : Tout à fait. Tout à fait.
M. Marissal : O.K., parce que le
CLSC, évidemment, a toute une force de pénétration dans la population, en fait,
ce que d'autres ne font pas, là. Il s'agit de penser, par exemple, au travail social.
C'est... Bon, il en reste moins qu'il en restait, des CLSC, là, puis ils ont
été un petit peu déplumés, là, on va se le dire, mais, pour ce qu'il en reste,
ça me paraissait important.
Là où, M. le ministre,
j'ai une question — avant
de dire que j'ai un problème, je vais vous dire que j'ai une question — c'est
que le commentaire à 324.2 dit ceci : «Cet amendement vise à reprendre le
deuxième alinéa de l'article 80 de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux.» Oui, c'est vrai que ça reprend le deuxième alinéa, mais pas
le troisième. Et, le troisième, il dit, en parlant des CLSC : «La mission
d'un tel centre est également de réaliser
des activités de santé publique sur son territoire, conformément aux
dispositions prévues dans la Loi sur la santé publique
(chapitre S-2.2).» Alors, il est très vrai qu'on reprend le deuxième, mais
pas le troisième. Puis le troisième ne me semble pas cosmétique ici.
Le
Président (M. Provençal)
: Moi, j'avais... de mémoire, j'avais l'impression
que c'est un élément qui avait été traité dans un article précédemment.
Mais...
M. Dubé : ...de la part de la Santé
publique. C'est ce qu'on...
Une voix : ...
M. Dubé : Bien, pas de le mettre là,
là. Pas dans l'article 80, parce qu'il n'est pas dans l'article 80.
Le Président (M. Provençal)
: Maître, s'il vous plaît.
M. Paquin (Mathieu) : Oui, M. le
Président. En fait, ce passage-là qui réfère aux activités de santé publique,
on le retrouve au paragraphe 1° de l'article 3 du projet de loi.
M. Dubé : C'est ce que vous avez
expliqué tout à l'heure, ça, Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
M. Dubé : C'est ça.
M. Bergeron (Stéphane) : C'est la nuance
que vous avez faite tout à l'heure.Certaines activités, mais pas toute
la santé publique, là.
M. Paquin (Mathieu) : C'est ça...
«des activités de santé publique.»
M. Marissal : ...
M. Paquin (Mathieu) : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: On avait quand même eu une très bonne
discussion quand on avait passé l'article 3.
M. Marissal : Je vois le lien.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Marissal : Oui, je pense que ça
couvre, oui.
M.
Dubé : On fait ça pour tenir compte de vos demandes sur
les CLSC. Je pense, ça clarifie les choses. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: ...interventions sur le 424.2? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article... l'amendement qui
introduit l'article 324.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Donc, le nouvel
article 324.2 est adopté. 325, M. le ministre, pour lequel vous aurez un
amendement.
M. Dubé : Très bien.
Alors : «Santé Québec détermine par
règlement les conditions et modalités d'enregistrement, d'inscription,
d'admission, de transfert, de congé ou de sortie des usagers d'un
établissement.»
Et je vais lire à 325 l'amendement qui dit
que...
1° supprimer, dans le premier alinéa, «d'un établissement»;
et
2° ajouter, à la fin de l'alinéa suivant :
«Ce règlement peut prévoir les renseignements
qui doivent être exigés d'un usager notamment lors de son inscription ou de son
admission dans un centre exploité par un établissement.»
Je
vais lire le commentaire. Le présent amendement supprime la motion... la
mention, pardon, «d'un établissement»,
qui est inutile, et il ajoute au projet de loi une habilitation réglementaire
permettant à Santé Québec de prévoir certains renseignements qui doivent
être exigés d'un usager, notamment à son arrivée dans un centre exploité par un
établissement. Une telle habilitation réglementaire est déjà présente dans la
Loi sur les services de santé et services sociaux.
Et on voit à l'écran le 325 tel qu'il serait amendé.
Et on réfère ici, dans nos documents, que le 325 vient reprendre
l'article 505 de la loi sur les... la LSSSS, comme on l'appelle.
Le Président (M. Provençal)
: Y a-t-il des interventions sur
l'amendement?
M. Fortin : C'est le même... À part le bout sur Santé Québec, là, c'est
la même chose?
M. Dubé : Sensiblement. Je suis
en train de la relire...
M. Fortin : Parce qu'on l'a... on ne l'a pas dans nos... dans notre
comparatif. Il n'est pas là. Donc...
M. Dubé : Vous ne l'avez pas?
M. Fortin : Non. Mais, si vous me dites : C'est la même chose, moi, j'ai une
confiance aveugle, là, M. le ministre.
M. Dubé : Bien,
je ne vous dirais pas que c'est... J'apprécie votre confiance. Je suis juste en
train de regarder... parce qu'on parle de normes. Attendez, là, parce
que le document n'est pas dans le même format qu'habituellement.
Une voix : ...
M. Dubé : Là, c'est... Ce qui
change, c'est le gouvernement versus Santé Québec.
M. Fortin : Pas d'enjeu.
M. Dubé : O.K. C'est beau.
Merci. Merci de votre confiance.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 325 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, y a-t-il des
interventions sur le 325 amendé? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 325 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 326.
M. Dubé : Très bien. «Le plus
haut dirigeant d'un établissement qui a mis en place un département clinique de
médecine d'urgence doit veiller à l'élaboration des normes suivantes et les
soumettre à l'approbation du conseil d'administration de Santé Québec :
«1° des normes de fonctionnement adéquat de son
service d'urgence;
«2° des normes conformes aux exigences d'une
répartition adéquate des cas d'urgence en ce qui concerne l'utilisation et la
distribution des lits.
«Après
consultation des départements territoriaux concernés, le conseil d'administration
de Santé Québec approuve les normes élaborées en vertu du premier alinéa
lorsqu'il estime qu'elles sont propres à répartir les cas d'urgence et [...]
assurer aux usagers une réponse rapide et adéquate à leurs besoins.
«Le conseil d'administration de Santé Québec
peut fixer les normes prévues au premier alinéa lorsque l'établissement fait
défaut de les élaborer ou de les lui soumettre.»
Et je vous réfère, chers collègues, à...
j'espère que vous l'avez, celui-là, le parallèle dans la LSSSS entre 359 et
326. Vous l'avez?
Une voix : Oui.
M. Dubé : Oui. D'accord. Alors,
je vous laisse en prendre connaissance, si ce n'est pas déjà fait. Et moi, je
n'ai pas d'amendement ici. Non.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. M. le député de Rosemont.
• (16 h 30) •
M. Marissal :
J'essaie de faire la concordance, là. Le quatrième paragraphe de
l'article 359 de la LSSSS, je ne vois pas son équivalent dans 326.
M. Dubé :
Qui dit : «Conçoit et
implante un système d'information régionale», c'est de ça dont vous parlez,
là?
M. Marissal :
«...pour connaître, de façon quotidienne...» On va le lire, là,
effectivement : «...pour connaître, de façon quotidienne, la situation
dans les centres exploités par les établissements pour lesquels un département clinique de médecine d'urgence est mis en place en
regard du nombre et de la nature des inscriptions et des admissions
d'usagers et de leurs transferts et transports en ambulance.»
M. Dubé :
Je pense qu'on l'a mis ailleurs. On va aller regarder ça ensemble, M. le
député, puis ça va nous rappeler qu'on a déjà traité ça. Attendez. On était
dans la section — attendez
une minute — 60
quoi, là?
Une voix :
...
M. Dubé :
O.K. 64. La mémoire flanche, des fois, là. «Santé Québec voit à la conception
et à l'implantation d'un système d'information régionale [...] pour connaître,
de façon quotidienne, la situation dans les...» Oui, c'est exactement cette
terminologie-là.
Puis,
encore une fois, là, je vous dis, je pense qu'il faut remercier les légistes
d'avoir mis... Là, ça semble un peu éparpillé, mais ça suivait la
logique, là, des engagements qui étaient faits des services, et c'est pour ça
qu'on l'a traité plus tôt, parce qu'on était dans... ici, les
mécanismes d'accès, vous vous souvenez, dans cette section-là. C'est pour ça
qu'il a été reporté en amont. Puis, ici, on
est dans la prestation des services, comme on vient de définir. Est-ce que ça
va, M. le député?
M. Marissal :
Oui, oui. Je vais avoir besoin d'une boussole bientôt pour me retrouver
là-dedans, mais...
M. Dubé : Une
fois que ça va être tout être refait, ça va être tellement clair, tellement
clair.
M. Marissal :
C'est parce que moi, je m'étais mis une note, à 64, de référer à 359.
Des voix :
...
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
que ça va, M. le député?
M. Marissal :
Oui, oui, oui, ça va. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que 326 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
327, s'il vous plaît.
M. Dubé : Et
ça prouve que ça fonctionne.
«327. L'établissement
doit suivre les normes approuvées ou fixées en vertu de l'article 326.»
Je pense qu'on...
Une voix : ...
M. Dubé : Vous
êtes d'accord.
Le Président (M.
Provençal)
: Est-ce
qu'il y a intervention?
M. Dubé : ...dire :
Est-ce que ça va? On peut... Mais j'essayais, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 327 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
328.
M. Dubé : Très
bien. On va s'essayer une autre fois.
«328. L'établissement
doit élaborer pour les usagers d'une catégorie déterminée par règlement de Santé
Québec, dans la mesure qui y est prévue, un plan d'intervention afin
d'identifier leurs besoins, les objectifs poursuivis, les moyens à
utiliser et la durée prévisible pendant laquelle les services devront leur être
fournis. Le plan d'intervention doit assurer la coordination des services
fournis à l'usager par les divers intervenants concernés de l'établissement.»
Bon, je vous dis tout de
suite que c'est l'article 102 de la LSSSS. Ça va? Et je n'ai pas
d'amendement.
Donc, je vais
dire le commentaire. Cet article prévoit qu'un plan d'intervention doit être
élaboré pour certains usagers. Il précise que ce plan vise notamment à
identifier les besoins de l'usager et les moyens à utiliser et qu'il doit
assurer la coordination des services fournis.
M. Fortin : ...établissement privé comme de l'établissement public, là?
M. Dubé : ...parce qu'on est dans la
section que c'est applicable aux deux. Rappelez-vous, là, le chapitre I, en
haut de la page 86, on parle établissement public et privé, effectivement.
M. Fortin : Très bien.
M. Dubé : Puis, encore une fois, je
le répète, là, c'est copie conforme de ce qu'il y a dans la LSSSS.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 328 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
M. Dubé : «329. Lorsqu'un usager
d'une catégorie déterminée par règlement de Santé Québec doit recevoir, pour
une période prolongée, des services de santé ou des services sociaux
nécessitant, outre la participation d'un établissement,
celle d'autres intervenants, l'établissement qui fournit la majeure partie des
services en cause ou celui des intervenants
désigné après concertation entre eux doit lui élaborer le plus tôt possible un
plan de services individualisé.»
103 de la LSSSS, c'est exactement la même chose.
Et le commentaire dit : Cet article prévoit qu'un plan de service individualisé doit être élaboré pour
certains usagers qui doivent recevoir des services pour une période
prolongée et qui nécessitent l'intervention de plusieurs acteurs. Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Pas...
M. Fortin : Non, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Pas d'interventions? Alors, s'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 329 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. 330.
M.
Dubé : Oui, j'arrive. «330. Chacun des plans visés
respectivement aux articles 328 et 329 doit être élaboré en
collaboration avec l'usager tel que le prévoit l'article 11.
«Ces plans doivent contenir un échéancier
relatif à leur évaluation et à leur révision. Cependant, ils peuvent être
modifiés en tout temps pour tenir compte de circonstances nouvelles.
«De plus, ces
plans doivent, selon le cas, mentionner les objectifs et les moyens visant à
favoriser la continuité culturelle de l'enfant autochtone qui est confié
à un milieu de vie substitut en vertu de la Loi sur la protection de la
jeunesse.»
Et ça, c'est l'article 104 de la LSSSS, un
copier-coller de ce qu'on a.
Le commentaire : cet article prévoit, à son
premier alinéa, que le plan d'intervention et le plan de services individualisé
doivent être élaborés en collaboration avec l'usager.
Il ajoute, à son deuxième alinéa, des éléments
devant être contenus dans ses plans et il précise qu'ils peuvent être modifiés
pour être adaptés à toute nouvelle situation.
Enfin, il
établit, à son dernier alinéa, des éléments spécifiques devant être prévus à
ces plans lorsque l'usager est un enfant autochtone et qu'il est confié
à un milieu de vie substitut en vertu de la Loi sur la protection de la
jeunesse.
M. Fortin : ...journée bien à point pour arriver à cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Je n'ai pas
compris...
M. Fortin : Journée bien à point pour arriver à cet article puisqu'on
porte tous un souvenir d'une situation ou... — d'une situation! — d'une...
de notre histoire bien malheureuse en la matière.
Si vous le permettez, M. le Président,
j'aimerais profiter de la présence de Mme Lemay pour peut-être tenter de comprendre si cette situation-là, décrite par la
loi actuelle et la loi à adopter, disons, est respectée, c'est-à-dire est-ce
qu'on... non seulement
est-ce que c'est respecté, mais est-ce qu'on réussit, selon... En fait, est-ce
que les objectifs et les moyens visant à favoriser... Parce que je
trouve que le texte de loi est quand même... donne une grande latitude, là, au
gouvernement, on dit qu'on vient... que les plans doivent mentionner des
objectifs et les moyens pour favoriser la continuité
culturelle de l'enfant, mais est-ce que, dans la pratique, l'ensemble des
enfants issus de communautés autochtones réussissent à avoir une
continuité culturelle en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse?
M. Dubé : Alors,
Mme Lemay.
• (16 h 40) •
Mme Lemay (Catherine) : C'est
une question importante et très pertinente en ce mercredi après-midi. Dans la dernière révision de la Loi sur la protection de la jeunesse, là, qu'on... qui est venue en vigueur le
26 avril 2022, on est venus apporter des précisions supplémentaires
pour que ça puisse se concrétiser davantage sur le terrain. Parce que peut-être
que vous avez eu des informations qui sont venues à vos oreilles, mais
précédemment c'étaient déjà des articles de loi qui étaient présents dans la Loi
sur la protection de la jeunesse mais qui étaient appliqués à géométrie
variable. Donc, on est venus renforcer, dans la Loi sur la protection de la
jeunesse, des éléments qui doivent être contenus
dans le plan d'intervention des jeunes autochtones et comment doivent se faire
ces plans d'intervention avec un...
Puis on a profité de la formation des nouveaux... des nouvelles dispositions de
la loi pour venir donner des outils supplémentaires aux intervenants
pour que ça puisse se concrétiser.
Les
établissements qui travaillent de façon plus en proximité puis qui ont
plusieurs communautés autochtones sur leur
territoire, pour eux, c'est plus facile de s'assurer que c'est respecté. Les
défis se retrouvaient davantage quand des jeunes se retrouvent en milieu urbain, je vous donne l'exemple, qui se
retrouvent dans la région de Montréal, par exemple, ou dans la région de
Montérégie, où des intervenants le font de façon moins régulière. Bien, c'est
normal, dans toutes pratiques, plus tu en fais, plus tu deviens compétent, plus
tu deviens habile. Ça fait qu'on s'est assuré que, pour ces gens-là aussi, ils
puissent avoir des outils puis qu'ils puissent se référer à quelque chose de
concret, là, pour, eux aussi, être à la hauteur des réponses aux besoins.
Est-ce que
c'est parfait à 100 %? Non. Est-ce qu'il y a de l'amélioration qui se fait
en continu? Je vous dirais : Assurément.
Et d'ailleurs, dans mon équipe, là, on a une petite équipe qui assure le suivi,
là, de toutes les dispositions autochtones. On est en lien direct avec
les communautés à toutes les fois qu'on a des aménagements à faire, mais c'est
un... C'est 100 fois sur le métier remettons notre ouvrage, je vous
dirais, là. Je ne prétendrais pas que tout est parfait, mais on y travaille
avec beaucoup de... beaucoup de bienveillance et beaucoup d'énergie.
Le
Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la sous-ministre. Maintenant,
on revient à l'article 330. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 330?
M. Fortin : Un instant, M. le Président. Moi, je trouve qu'on est en
plein dedans, l'article 330, parce que l'article 330, il vient dire
qu'on doit favoriser la continuité culturelle de l'enfant autochtone confié à
un milieu de vie substitut. Alors, pour
nous, là, on est en train de parler exactement de l'obligation que l'État a à
travers l'article 104 de la LSSSS et qu'il aura à travers
l'article 330. Alors, j'apprécie les propos, disons, posés, mais, en même
temps, j'apprécie qu'on a senti une certaine énergie à vouloir améliorer la
situation présente.
On se bat assez,
au Québec, pour préserver notre culture québécoise que de le faire en ne
préservant pas la culture des peuples autochtones, surtout des enfants
autochtones, là, serait un très grand... une très grande erreur de notre part.
Alors, toute l'énergie qu'on peut y mettre, qu'on pourra y mettre, elle est
appréciée, Mme Lemay.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Est-ce que l'article 330
est adopté?
M. Marissal : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oh!
M. Marissal : Excusez-moi, c'est
sorti... c'est un cri du coeur.
Le Président (M. Provençal)
: Pas de problème. Allez-y, M. le
député.
M. Marissal : Merci, merci. Oui,
j'avais le même réflexe que mon collègue de Pontiac, là, puisqu'on a Mme Lemay ici, là, on ne refera pas
l'explication que vous venez de faire, bien sûr, là, mais vous avez dit
tantôt : On a une petite équipe qui s'assure de ça. En ce moment,
la petite équipe, on s'entend, qu'elle est au ministère avec vous. Là, elle
s'en va chez Santé Québec.
Une voix : ...
M. Marissal : Pas nécessairement?
Une voix : ...
M. Marissal : Non?
Une voix : ...
M. Marissal : O.K. Parce qu'on parle
de plan, là. Puis, à 329, on parle de plan... règlement par Santé Québec, là,
je...
M. Dubé : Mais il y aura un
exercice. Puis ça, ça va faire partie de... excusez-moi, là, ça va faire partie
de toute la transition, c'est : Quelles
sont les... quels sont les orientations, les objectifs qui restent au ministère
et qu'est-ce qui va dans Santé Québec? Parce qu'à chaque fois, vous
savez, le ministre, lui, il reste au niveau du ministère. Il y a son ministère
qui va l'aider à faire les orientations, puis il donne soit des directives, ou
peu importe, à Santé Québec. Donc, je dirais
qu'il y a sûrement, peut-être, des gens de l'équipe actuelle qui vont rester au
ministère, beaucoup plus dans ces
cas-là, parce que, là, on est dans les orientations, dans les objectifs, etc.
Je répondrais ça pour le moment. Parce que je vous avais dit que les
deux grandes catégories de personnes qui seraient transférées, c'est nos gens
d'infrastructure et nos gens de TI. Ça va?
M. Marissal : O.K. Bien, je suis
content de savoir que le ministre va rester au ministère. Un peu de stabilité,
on va garder ça.
Des voix : ...
M. Dubé : ...décide autrement, mais
ça, ce n'est pas de mon ressort à moi.
Le Président (M. Provençal)
: On ne partira pas de rumeur.
M. Dubé : Non, non, c'est ça. J'ai
bien trop de plaisir avec vous.
M. Marissal : Mais c'est réciproque,
mais je ne parlais pas tant de l'individu que du poste, de l'institution, du ou
de la ministre qui va rester, là. Pas que je vous souhaite des malheurs non
plus, là. Vous êtes là.
Une voix : ...
M. Marissal : O.K. Bien, je pense
que ça correspond, mais je retiens que ce n'est pas nécessairement un
transfert, pour ce genre de dossiers là, particuliers, que ça pourrait...
M.
Dubé : ...grande partie... M. Desharnais est
revenu. Il y a une grande partie des affaires autochtones, la loi n'est pas transférée non plus, là, on a exclu
certains transferts. Donc, il y a beaucoup de matières autochtones qui
vont rester au ministère pour continuer à gérer. On a vu ça au début aussi.
Alors, c'est pour ça que ça, cette granularité-là de la scission, là, n'est pas
encore terminée, et M. Paré va mettre ça en place, là, dans les prochains
mois, en ne prenant pas pour acquis qu'on va avoir un vote là-dessus, mais il
va falloir se préparer, à un moment donné, à faire cette division-là, là.
M. Marissal : En effet. En effet.
M. Dubé : C'est bon?
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Très bien.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Marissal : Oui. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Maintenant, est-ce que
l'article 330 est adopté?
Des voix : Oui. Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté.
M.
Dubé : ...ça va tellement bien que je vous demanderais de
suspendre cinq minutes parce que je pense qu'on me dit qu'on a peut-être
quelque chose à regarder à 331. Ça fait qu'on pourrait peut-être prendre une
petite pause.
Le Président (M. Provençal)
: Bien, j'étais pour vous mentionner
qu'au niveau de l'article 331 il y a une liaison
à faire avec l'article 70, où on avait discuté des... de la notion des
registres locaux, puis je pense qu'il y avait un lien à faire avec
l'article 140. C'est la note que j'avais inscrite quand on avait traité
l'article 70.
M. Dubé : ...
Le Président (M. Provençal)
: Hein?
M. Dubé : Que ferions-nous sans
vous?
Le Président (M. Provençal)
: Non, non, non, mais... Moi, on m'a
demandé d'être... d'avoir une mémoire papier, c'est ce que je fais.
Sur ce, on suspend.
(Suspension de la séance à 16 h 47)
(Reprise à 16 h 55)
Le Président (M. Provençal)
: Nous reprenons nos travaux avec...
Alors, M. le ministre, vous aviez besoin d'une
petite pause et vous avez... avec... Suite à la consultation que vous avez eue
avec Me Paquin et ses acolytes, vous auriez un amendement à
l'article 331. Mais, dans un premier temps, vous allez nous lire
l'article 331, parce qu'on ne l'avait pas fait.
M. Dubé : ...certainement puis on
pourra déposer l'amendement, qui est une correction.
Le Président (M. Provençal)
: L'amendement par la suite.
M. Dubé : D'accord.
Alors, 331 se lit comme suit : «Tout membre
du personnel affecté à la réalisation de tâches au sein d'un établissement,
toute personne qui exerce sa profession dans un centre exploité par cet
établissement, tout stagiaire qui y effectue un stage de même que toute
personne qui, en vertu d'un contrat de service, fournit pour le compte d'un
établissement des services aux usagers de ce dernier doit déclarer, au plus haut
dirigeant de l'établissement ou à une personne qu'il désigne, tout incident ou
accident qu'il a constaté, le plus tôt possible après cette constatation.
«Une telle déclaration doit être faite au moyen
du formulaire prévu à cet effet. Le formulaire est versé au dossier de l'usager
lorsqu'un accident est susceptible d'entraîner ou a entraîné des conséquences
sur son état de santé ou son bien-être.»
Le commentaire : cet article prévoit qu'une
personne qui constate un accident ou un incident doit le déclarer le plus
rapidement possible au plus haut dirigeant de l'établissement ou à la personne
que ce dernier désigne. Alors...
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Dubé : Oui. L'amendement, bien,
je vais vous lire ce qui est à l'écran parce que je ne l'ai pas, moi, dans mes
notes, puis vous non plus je crois.
Alors, l'amendement à 331 : Supprimer, dans
le deuxième alinéa de l'article 331 du projet de loi, «lorsqu'un accident
est susceptible d'entraîner ou a entraîné des conséquences sur son état de
santé ou son bien-être».
Donc, cet amendement vise à ce que la
déclaration d'un incident soit également versée au dossier de l'usager et non
uniquement celle d'un accident, conformément à ce qui est prévu actuellement
dans la Loi sur les services de santé et services sociaux.
Alors, on se
rappelle que c'est une discussion qu'on avait eue — est-ce que c'est au moment de 70? Peut-être — sur
le besoin de parler de l'accident et de l'incident. Et ici il faut corriger ce
que je viens d'expliquer ici.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement? Oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Pour fin de mémoire, rapidement, là, comme ça fait un bon moment
qu'on a traité de ça, là, peut-être nous faire rapidement la différence
incident, accident.
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin, s'il vous plaît.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Essentiellement, ce sont des
termes qui sont définis aux articles 9 et 24 du projet de loi.
Alors, à l'article 9, nous allons avoir la définition de l'accident.
Alors, l'«accident s'entend d'une action ou d'une situation où le risque se
réalise et qui est, ou pourrait être, à l'origine de conséquences sur l'état de
santé ou le bien-être d'un usager», alors
que l'incident, qui est défini à l'article 24, M. le Président, on prévoit
que c'est une action ou une situation «qui n'entraîne pas de conséquence
sur l'état de santé et le bien-être d'un usager, mais dont le résultat est
inhabituel et qui, en d'autres occasions, pourrait entraîner des conséquences».
M. Marissal : Ça va. Merci.
Le Président (M.
Provençal)
: Oui, M.
le député de Pontiac, intervention sur l'amendement.
M.
Fortin : O.K. Donc là, on vient enlever la partie... à
l'amendement, là, on vient enlever la partie «lorsqu'un accident est
susceptible d'entraîner ou a entraîné des conséquences sur l'état de santé»
pour dire que ça inclut la notion d'incident, c'est ça?
Le Président (M. Provençal)
: Me Paquin.
M. Paquin (Mathieu) : Tout à fait,
M. le Président. On enlève des mots pour en dire plus.
M. Fortin : Politicien, moi, je n'ai pas cette habitude-là. D'habitude,
j'en dis plus, j'utilise plus de mots pour dire pas grand-chose, mais bon.
Des voix : ...
• (17 heures) •
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Fortin : ...je vais essayer de prendre le conseil de Me Paquin.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 331 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Maintenant, y a-t-il des
interventions sur l'article 331 amendé? Oui, allez-y, M. le député.
M. Fortin : O.K. Donc là, l'article 331, si je comprends bien, là,
ajoute la notion d'incident mais reprend l'article qui est déjà à
l'article 233.1 de la LSSSS, O.K.? On en avait parlé à l'article 70,
le rapport du Lakeshore. Le ministre nous a
dit, quand on était à l'article 70 : On a vérifié et on a
contre-vérifié après les articles médias qui étaient dans la Gazette et dans d'autres médias, ça
ne s'est jamais rendu jusqu'à, bien, mon attention, là, l'attention du
ministre. Mais le procédé, là, le processus, il était déjà en place à ce
moment-là, là. Là, on ne vient pas ajouter quelque chose en réponse à un
incident ou on ne vient pas ajouter quelque chose parce qu'on a vu un
manquement dans cette situation-là, c'est déjà là. Alors, moi, je... La
question demeure.
Dans le
rapport du Lakeshore ou dans la situation du Lakeshore, est-ce que ça a
fonctionné, ce mécanisme-là? Est-ce qu'on a raison de croire que ça
fonctionnerait plus aujourd'hui avec l'adoption de l'article 331 que ça a
fonctionné à cette époque-là?
M. Dubé : Je vais vous dire où
est-ce qu'on est rendus là-dedans, parce que je n'en ai pas réentendu parler,
ça fait que je pourrais le vérifier. Mais, vous savez, j'avais été très clair
de dire que moi, je n'avais pas... ça n'avait pas monté jusqu'à moi, cette
affaire-là. Et ce qu'on a demandé, c'est de... Même, je pense qu'on a engagé
une firme, de mémoire, peut-être que Daniel ou quelqu'un peut... engagé une
firme externe, dans le cas du Lakeshore, pour voir qu'est-ce qui est arrivé, où
la chaîne a coupé, où la chaîne a débarqué.
Mais, je dois vous dire, honnêtement, là, vous
me reposez la question aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose sur lequel j'ai
fait un suivi, mais on m'a dit qu'on allait voir, là. Est-ce que c'est au niveau
du ministère, est-ce que c'est au niveau de l'établissement, est-ce que c'est
au niveau du cabinet? Aujourd'hui, je ne peux pas vous le dire, mais je vais
prendre bonne note, là — Thomas — s'il
vous plaît, de me dire où est rendu... Parce qu'on a engagé, puis je ne veux
pas nommer le nom de la firme parce que je ne suis pas certain, mais je peux...
Une voix : ...
M. Dubé : Ah! c'est ça. C'est
ça, on a engagé quelqu'un qui fait ce suivi-là. Ça fait que je pourrais
peut-être aller voir puis vous dire où est-ce que c'en est rendu. Parce que
vous avez raison, la loi dit ça, on reprend la loi, mais, dans ce cas-là, comme
je dis des fois, la chaîne a débarqué.
M. Fortin : Étant donné les conséquences graves de ce qui s'est passé
au Lakeshore, je pense que ce serait approprié, là, d'avoir un suivi de cette
question-là. J'apprécie l'engagement du ministre et je sais, M. le Président,
que vous allez vous assurer, avant la fin de nos travaux, que ce sera... qu'on
y reviendra, mais, je vous dirais, ici, dans une situation comme celle-là, là,
on s'attend à ce que toute personne qui exerce sa profession dans un centre,
que ce soit un stagiaire, quelqu'un qui voit un incident ou un accident, sache
où se tourner. Parce que, là, on dit : Il doit se tourner vers le P.D.G.
de l'établissement ou une personne qu'il désigne, donc probablement quand même
un haut placé dans l'établissement, là. Le chemin est long, souvent, entre le
stagiaire à l'hôpital de La Tuque puis le P.D.G.
du CIUSSS de la Mauricie—Centre-du-Québec.
Alors, est-ce que les gens qui travaillent dans un établissement savent
où se tourner?
Le Président
(M. Provençal)
: M. le sous-ministre.
M. Desharnais (Daniel) : Oui,
effectivement. Bien, ils savent les obligations qu'ils ont de déclarer un incident, accident. Il y a des formulaires prévus
à cet égard-là, donc très normés, très balisés, qui permettent de
signaler un incident, un accident dès qu'il
se produit ou dans... le plus rapidement possible. Et il y a des mécanismes,
justement, pour acheminer, collecter
l'information et s'assurer de corriger les situations problématiques, mais
également de collecter de l'information pour les besoins du registre
d'incidents, accidents. Et c'est colligé aussi au niveau national, comme on l'avait discuté, je crois, il y a quelques
semaines de ça, sur les incidents, les accidents et les motifs d'incident,
accident.
M. Fortin : Oui, mais vous considérez que le personnel, à ce stade-ci,
est adéquatement formé pour assurer un... assurer que cette plainte-là se rende
où elle doit se rendre, là, qu'il y a un... puis qu'il y a mécanisme de suivi
aussi auprès de... pas du plaignant, mais, en fait, du témoin, là?
Une voix : ...
M. Desharnais (Daniel) : Non,
non, c'est correct. Bien, moi, je considère que, oui, effectivement, comme vous l'avez souligné, on n'est pas à l'abri de
situations où un individu déciderait de ne pas déclarer, ou omet de
déclarer, ou ne déclare pas dans... Mais ça,
c'est, je vous dirais... Dans n'importe quelle loi, malheureusement, il y a des
individus qui peuvent ne pas suivre la loi
comme telle. Mais je crois que le système du registre incidents, accidents a
quand même fait ses preuves au cours des dernières années au Québec. Je
pense qu'on a un régime quand même assez robuste et très connu du personnel.
M. Fortin : Bien, j'ose croire. Bien, en fait, «j'ose croire»... je ne
le sais pas, si j'ose croire, mais j'espère, je touche du bois pour que la situation du Lakeshore soit une situation
exceptionnelle, là. Le résultat est exceptionnel, mais, tout ce qu'on a entendu par rapport à la chaîne
d'événements, par rapport au manque de changement suite à ces incidents
et accidents malheureux, en tout cas, j'espère que ça ne restera pas lettre
morte, qu'il y a des changements qui ont été faits, et pas juste remplacer le
P.D.G., là, qu'il y a des changements qui ont été faits à l'intérieur de
l'établissement et que le ministre... Parce
que tout ce qu'on a entendu dans les médias, disons que ça ne concorde pas
nécessairement avec ce que le
ministre nous a dit. Mais j'espère que, quand même, il va y avoir un suivi qui
va être fait, surtout si on dépense des sommes importantes, là, pour se
rendre au fond des choses.
M. Dubé : Il y a deux choses
que je dirais, parce que c'est important, là, je veux clarifier. Le rapport que
Mme Dupuis a fait, l'ancienne P.D.G. du
Jewish, que vous connaissez bien, là, qui est excessivement compétente, elle,
elle a fait le rapport sur la
situation à Lakeshore. Bon. Elle est arrivée avec, je ne me souviens pas, là,
91 recommandations. Et, quand on a
changé le P.D.G., vous vous souvenez, c'était, je pense, son numéro 2 ou
son numéro 3 au Jewish, qui... je ne me souviens pas de son nom,
qui est rendu maintenant le P.D.G. de l'Ouest. Donc, lui est en train
d'appliquer toutes les recommandations que Mme Dupuis a mises en place.
Le deuxième effort, pour moi, puis il y aura
probablement des suites à ça aussi, c'est beaucoup plus dans la chaîne de commandement dont on parle. Pour moi,
c'est deux choses, les recommandations pour améliorer le Lakeshore,
incluant l'urgence, puis on fait des... on est en train de faire des grandes
modifications. Mais, pour moi, s'il y a des corrections à apporter sur la
chaîne de commandement, ça, pour moi, c'est indépendamment du... c'est
indépendant, pardon, du rapport de Mme Dupuis. Ça fait que, s'il y a des
choses à corriger aussi, je vais attendre le rapport. Comme je vous dis, je ne
l'ai pas vu encore, mais c'est sûr qu'on va faire un suivi là-dessus, tout à
fait.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va, M. le député?
M. Fortin : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que, M. le député... Oui, M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : On avait discuté,
là, à 70, là, du caractère public, là, de certains rapports puis, de ce fait,
que ça devait remonter, là, jusqu'aux personnes en charge, là, pour faire le
suivi des plaintes, pour ne pas que la plainte meure en chemin. Le
sous-ministre Desharnais vient de parler de ça, là, du mécanisme. Moi, je
m'interroge plus sur l'interaction avec le patient, parce qu'on présume que ça
va toucher un patient, là. Et supposons qu'il n'est pas mort, idéalement, quelle est l'interaction avec le
patient dans la rédaction du formulaire? Quelles sont les marches à
suivre?
M. Desharnais
(Daniel) : À l'article 72 : «Le règlement intérieur
de Santé Québec doit prévoir les règles relatives à la divulgation à un
usager, au représentant d'un usager mineur ou majeur inapte ou, en cas de décès
d'un usager, à une personne qui est liée de
toute information nécessaire lorsque survient un accident.» Donc, il y a
l'obligation. Les modalités vont être déterminées dans le règlement intérieur.
Mais c'était déjà prévu, je crois, à la LSSSS, là. C'était 235.1 de la LSSSS.
M. Marissal : Moi, je parle
plus de la notification ou de la cueillette d'information qui se ramassera dans
le formulaire pour qu'il n'y ait pas de version qui diverge, par exemple, là.
M. Desharnais (Daniel) :
Non. Bien, le formulaire... Le formulaire est quand même assez normé. Il
est disponible sur... Il est disponible, je
l'ai vu tantôt sur Internet, là. Je suis allé consulter, puis il est
disponible. Il est assez normalisé parce qu'effectivement, pour faire la
collecte d'information, il faut qu'on ait une information qui est quand même assez standardisée d'un établissement à
l'autre pour voir s'il y a des problématiques d'incidents ou d'accidents
systémiques dans certains... dans certaines installations. Et, comme mentionné,
bien, ce formulaire-là est déposé au dossier, aussi, de l'usager.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que ça va, M. le député?
M. Marissal : Oui. Oui, merci.
Le
Président (M. Provençal)
:
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 331 amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que 331 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci beaucoup. 332.
M. Dubé : Oui, M. le Président.
332 se lit comme suit : «La force,
l'isolement, tout moyen mécanique ou toute substance chimique ne peut être
utilisé comme mesure de contrôle d'une personne dans une installation maintenue
par un établissement que pour l'empêcher de
s'infliger ou d'infliger à autrui des lésions. L'utilisation d'une telle mesure
doit être minimale et exceptionnelle et doit tenir compte de l'état
physique et mental de la personne.
«Lorsqu'une
mesure visée au premier alinéa est prise à l'égard d'une personne, elle doit
faire l'objet d'une mention détaillée dans son dossier. Une description
des moyens utilisés, la période pendant laquelle ils ont été utilisés et une
description du comportement qui a motivé la prise ou le maintien de cette
mesure doivent notamment être consignées au dossier.
«Tout établissement doit adopter un protocole
d'application de ces mesures en tenant compte des orientations déterminées par le ministre, le diffuser auprès de
ses usagers et procéder à une évaluation annuelle de l'application...»
Et je vous réfère, chers collègues, à 118.1 de
la LSSSS, qui est textuellement reprise à 332.
Et, si vous
permettez, je vais lire le commentaire. Cet article prévoit les règles
applicables à l'utilisation de la force, de l'isolement, d'un moyen
mécanique ou d'une substance chimique comme mesure de contrôle d'une personne.
Il ajoute l'élément devant être ajouté au
dossier d'un usager lorsqu'une telle mesure de contrôle est prise.
Enfin, il
énonce qu'un protocole de l'application de ces mesures doit être adopté par un
établissement, et ce, en tenant compte des orientations déterminées par
le ministre.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Fortin : Dr Bergeron a peut-être une question à poser. Non?
O.K. Ça va.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va?
M. Fortin : C'est bon. C'est bon, M. le Président.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention... Ça
va? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 332
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 333, pour lequel vous aurez
un amendement, M. le ministre.
M. Dubé : ...plaisir :
«333. Tout établissement visé à l'article 6
ou à l'article 9 de la Loi sur la protection des personnes dont l'état
mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui doit adopter un
protocole encadrant la mise sous garde de personnes dans ses installations. Ce
protocole doit tenir compte des orientations déterminées par le ministre et
être diffusé auprès du personnel affecté à la réalisation de tâches au sein de
l'établissement, des personnes qui exercent leur profession dans un centre
qu'il exploite, des usagers concernés et des membres significatifs de leur
famille.
«Le protocole doit notamment prévoir que sont
inscrits ou versés au dossier de l'usager sous garde :
«1° la durée,
incluant la date du début et de la fin de toute mise sous garde, en précisant
l'heure dans le cas d'une mise sous garde préventive ou provisoire;
«2° une description des motifs de danger
justifiant la mise sous garde ainsi que son maintien;
«3° une
reproduction des rapports d'examen psychiatrique, des demandes de mise sous
garde dans les installations de
l'établissement présentées au tribunal par Santé Québec, s'il s'agit d'un
établissement public, ou par l'établissement privé ainsi que de tout
jugement ordonnant la mise sous garde;
«4°
si une évaluation psychiatrique a été effectuée sans ordonnance de mise sous
garde provisoire, une note attestant l'obtention du consentement de
l'usager à subir cette évaluation;
«5° la date à laquelle a été transmise à
l'usager l'information visée à l'article 15 de la Loi sur la protection
des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour
autrui.
«Le plus haut dirigeant de l'établissement doit,
au moins tous les trois mois, faire un rapport sur l'application de ce
protocole en indiquant notamment, pour la période concernée, le nombre de mises
sous garde préventives ou provisoires, le
nombre de mises sous garde autorisées en vertu de l'article 30 du Code
civil et le nombre de demandes visant la mise sous garde dans les
installations de l'établissement présentées au tribunal par Santé Québec, s'il
s'agit d'un établissement public, ou par
l'établissement privé. S'il s'agit d'un établissement public, ce rapport doit
être transmis au conseil d'administration de Santé Québec. Un résumé des
rapports ainsi transmis doit être inclus dans une section particulière du
rapport annuel de gestion prévu à l'article 101. S'il s'agit d'un
établissement privé, ce rapport doit être transmis [par] son conseil
d'administration...»
Une voix : ...
M. Dubé : Je dois continuer,
excusez-moi.
Le Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Ah! c'est ça :
«...doit être transmis à son conseil d'administration ou, si l'établissement
n'est pas une personne morale, au titulaire
de l'autorisation et l'établissement doit inclure un résumé des rapports ainsi
obtenus dans le rapport [des] activités qu'il transmet à Santé Québec en
application de l'article 319.»
Je vais juste prendre un grand respir et voir
qu'est-ce qu'on a. J'ai un amendement. Non seulement c'est long, mais j'ai
besoin d'un amendement. Bon.
Le Président (M. Provençal)
: L'amendement, c'est en lien avec les
termes anglais.
Des voix : ...
M. Dubé : Merci, Thomas.
Remplacer, dans le texte anglais du
paragraphe 3° du deuxième alinéa de l'article 333 du projet de loi,
«confinement applications» par «applications for confinement».
Bon. Cet amendement vise à ce que le texte
anglais de l'article 333 du projet de loi reflète adéquatement la version française. Le texte tel que rédigé semble
indiquer que la demande de confinement est faite dans les installations
de l'établissement, alors que l'on vise plutôt le confinement dans les
installations.
Le Président (M. Provençal)
: Interventions sur l'amendement?
M. Dubé : Est-ce ce que j'ai
besoin de dire à mes collègues que l'article 333 s'inspire presque
uniquement de l'article 18.2, que nous avons dans nos documents, je
dirais, mot à mot?
Le
Président (M. Provençal)
:
Oui. Dans un premier temps, y
a-t-il des interventions sur l'amendement à 333? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Provençal)
:
Adopté. Maintenant, on revient à
l'article 333 amendé. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 333 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. 334.
M. Dubé : 334. Alors :
Sous réserve... Attendez une minute, je vais juste voir avant si j'ai un
amendement. Je n'ai même pas d'amendement.
Le
Président (M. Provençal)
:
Vous n'avez pas d'amendement. Le
prochain amendement est à 335, M. le ministre.
M. Dubé : Merci, M. le
Président.
Alors : «Sous réserve des articles 335
à 337, l'établissement ne peut fournir que des médicaments ayant reçu un avis
de conformité du gouvernement fédéral, pour les indications thérapeutiques
reconnues par l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux
qui apparaissent sur la liste dressée à cette fin par le ministre.»
Cet article détermine quels médicaments peuvent
être fournis par un établissement.
Alors, je vais lire... C'est beau.
Le Président
(M. Provençal)
: Interventions
sur le 334? Oui, M. le député de Pontiac, j'attends. Je vois que vous êtes en
train de faire une validation.
(Consultation)
M. Fortin : ...le 334 doit dire... dit, en fait, que le médicament doit
avoir reçu un avis de conformité du gouvernement fédéral. D'accord. Là, ici, on
vient rajouter le concept de l'INESSS de façon peut-être différente de ce qui
est inclus au 116. Peut-être qu'on peut nous expliquer la nécessité de changer
le texte ici.
M. Dubé : Peut-être, M. le
Président, si vous permettez... Je ne veux pas interrompre le député, mais la suggestion que me fait le Dr Bergeron, c'est
par peut-être un petit processus didactique de tout le processus
d'approbation des médicaments, de façon générale. Je pense que c'est important
pour nous, mais aussi pour les Québécois, de voir qu'est-ce que l'INESSS fait
là-dedans. Et, étant donné qu'on a quand même un amendement assez important à
faire à 336, suite à des recommandations ou suggestions qui ont été faites, je
laisserais Dr Bergeron faire un petit... C'est une bonne idée? Ça va?
Le Président (M. Provençal)
: Allez-y, Dr Bergeron.
• (17 h 20) •
M. Bergeron
(Stéphane) : Merci, M. le Président. Ça va quand même prendre
quelques minutes, probablement, pour que j'explique puis qu'on comprenne
bien. Surtout qu'il s'agit d'un sujet pour lequel il y a eu des échanges récents et des articles récents qui, bon,
probablement dû au fait qu'un article doit être limité dans le nombre de lignes
et de pages qu'il a, a fait en sorte que
certains éléments quand même importants ne ressortaient pas ou étaient
manquants, des éléments nécessaires à
la compréhension. Donc, ici, je vais expliquer un peu le processus de comment
un médicament finit par aboutir sur
une liste de médicaments à être utilisés, puis même quels sont les cas dans
lesquels on peut passer outre le processus régulier, donc des cas
d'exception. Une des choses importantes dans tout ça, puis je crois que, quand
on fait mal les choses, il faut le dire, quand on est premier de classe aussi,
il faut le mentionner.
De un, dans l'objectif de tout ça, là, il est
important pour nous de comprendre qu'on ne veut aucunement, aucunement limiter, restreindre l'accès à des
médicaments nouveaux efficaces. Ce n'est pas du tout à l'intérieur de
ça. Puis on tente de mettre les conditions
qui permettent d'avoir accès le plus facilement possible, mais en tenant
compte, effectivement, des preuves
scientifiques et des coûts des médicaments qui doivent être pris en
considération. On est rendus avec des médicaments... il faut le
comprendre, là, certains médicaments au Québec, c'est 2 millions
l'injection, pour une seule dose de médicament. Ça a des portées financières
quand même importantes. Par ailleurs, le Québec, de toutes les provinces
canadiennes, est celui qui a la plus large liste de médicaments reconnus et est
celui qui inscrit le plus de médicaments, le plus rapidement des médicaments
sur sa liste.
Voyons le processus. Le processus, il débute par
un fabricant qui fait une demande au niveau de Santé Canada pour avoir le droit
de commercialiser son médicament en sol canadien. C'est ce qu'on va appeler un
avis de conformité de Santé Canada. Pour ce
faire, Santé Canada va regarder très sommairement. Il va demander aux
fabricants : Avez-vous une étude qui démontre une efficacité comparative à
un placébo, donc une efficacité... une valeur donnée? Et après ça, il regarde
un peu les processus de fabrication, et tout ça, et dit : Très bien, c'est
un médicament qui pourrait être vendu ou commercialisé au Canada. Donc, on a un
avis de conformité de Santé Canada.
Par la suite,
on tombe en territoires provinciaux. Et, au Québec, on parle de l'INESSS. Dans
le territoire canadien, c'est l'ACMTS ou le CADTH, l'équivalent de
l'INESSS. Donc, ce sont des organismes...
M. Dubé : ...
M. Bergeron (Stéphane) : L'institut
national d'excellence en services de santé. L'INESSS, donc, a un mandat, un mandat prévu dans la loi sur l'étude...
Et anciennement, ça s'appelait le Conseil des médicaments, je crois, là.
Donc, c'est un mandat, et ça existe depuis longtemps, de conseiller le ministre
sur la valeur d'un médicament. Donc, l'INESSS,
tout comme son pendant canadien, CADTH, vont regarder le médicament pour
évaluer ce qu'on va appeler la valeur
thérapeutique. La valeur thérapeutique, en quoi est-ce que c'est différent, une
valeur thérapeutique? Donc, dans les considérations
de l'INESSS... Puis il est important de comprendre que l'INESSS, ce n'est pas
une banque de fonctionnaires dans une
tour. Ce sont des spécialistes. Il y a des biostatisticiens, des gens
spécialisés de lire et de décortiquer le jargon des compagnies pharmaceutiques et des études cliniques, qui s'associent
pour ces études-là, l'étude des dossiers, avec des spécialistes du
terrain, des cliniciens, des cardiologues, des internistes, des
microbiologistes et infectiologues.
Donc, l'INESSS regarde la valeur thérapeutique.
C'est quoi, la différence entre une valeur thérapeutique puis simplement une
preuve d'efficacité? Par exemple, l'INESSS va se prononcer pour dire :
Bien, pour l'hypertension, on a déjà 390 médicaments dans l'hypertension.
Et le médicament que vous nous proposez, oui, il a une valeur, comparativement au placébo. C'est ce que je vous
disais. Santé Canada le compare au placébo pour autoriser ça. L'INESSS
va dire : Oui, mais j'en ai d'autres qui effectuent quelque chose de
beaucoup mieux. Donc, en termes de valeur, c'est le 391e puis il n'est pas plus
efficace. En fait, il serait moins efficace que d'autres qu'on a sur le marché.
Il regarde aussi une question de coût, efficacité, et autres. Et c'est suite à
ça qu'il se prononce sur une valeur thérapeutique qu'il va recommander au
ministre. Il va recommander au ministre de l'inscrire ou ne pas l'inscrire sur
la liste des médicaments. Le ministre, à ce moment-là, prend sa décision, et
inscrit et reconnaît le médicament ou ne reconnaît pas le médicament sur la
liste des médicaments.
Évidemment, l'INESSS peut
aussi dire qu'après analyse il ne reconnaît pas de valeur thérapeutique au
médicament. Donc, ce n'est pas juste une question de coût économique, il peut
dire : Bien, quand on regarde ça, la plus-value,
l'étude nous semblait viciée, l'étude n'est pas convaincante ou toute sorte
d'autres choses, et on ne reconnaît pas
la valeur thérapeutique du médicament. C'est quand même un groupe d'experts
neutres et indépendants qui prend cette décision-là et qui conseille le
ministre. Donc, on arrive au ministre, qui, neuf fois par année, publie la
liste des médicaments à la RAMQ, et, à ce moment-là, les établissements
peuvent... ajoutent ces médicaments-là dans leur arsenal thérapeutique. Ça,
c'est le processus standard.
On va voir qu'il y a des exceptions à ce processus
standard là, pour différentes raisons, des exceptions qui peuvent être faites.
Et là on va rentrer dans les articles 336, donc dans ces exceptions-là,
puis 337, qui est l'exception des exceptions, en disant : Si vous avez une
urgence, puis vous n'avez pas le temps de passer à travers le processus
administratif, administrez le médicament, puis vous le déclarerez après. Donc,
il n'y a pas de circonstances dans lesquelles quelqu'un peut dire : Je
n'ai pas pu utiliser le médicament parce que je n'avais pas le temps, il y
avait trop de paperasse à remplir, et autres. C'est déjà prévu dans 337, comme
c'était prévu dans la LSSSS auparavant. On n'a rien inventé. On veut juste
s'assurer, comme je le disais, de ne pas restreindre l'accès à des médicaments
efficaces.
Par ailleurs, ici, il est important de
considérer la différence entre une recherche puis un médicament thérapeutique.
Il y a une grosse différence entre les deux qu'il faut bien saisir parce
qu'elle est importante là où on va aller, dans les cas d'exception. La
recherche, en fait, c'est l'utilisation d'un médicament ou d'un traitement qui
n'est pas basé sur une preuve scientifique forte et reconnue. Ça fait l'objet
de critères, même dans le code de déontologie du
Collège des médecins. Je vous lis l'article 48 : «Le médecin doit
s'abstenir d'avoir recours à des examens, investigations ou traitements
insuffisamment éprouvés...» Donc, on a une obligation d'utiliser des
traitements qui ont une base, une valeur scientifique. Vous comprenez pourquoi
l'INESSS vient à l'intérieur de cela mais, d'un autre côté, va rajouter le fait
qu'évidemment on peut faire de la recherche. Mais la recherche, ça doit se
faire de façon encadrée. Encore une fois, dans le Collège des médecins, on dit
qu'avant de faire de la recherche il faut que le protocole de recherche soit
passé par un comité d'éthique de la recherche. Donc, ce n'est pas quelque chose
qu'on décide un samedi matin en disant : Moi, je vais décider d'étudier
tel médicament, voudriez-vous passer à travers la recherche?
On revient sur toutes ces situations
d'exception, surtout dans des grands centres qui font de la médecine de pointe
et qui veulent... qui disent : Bien là, l'INESSS s'est prononcé, mais il
ne se prononce pas assez rapidement. Bon. Ça fait qu'il y a des exceptions, que
l'on va voir. Et à ce moment-là, il y a un pouvoir qui est remis, dans les
établissements, au comité de pharmacologie. Le comité de pharmacologie, qui est
un des sous-comités du CMDP, a la possibilité de déroger à la liste et d'utiliser
des médicaments soit pour des indications qui ne sont pas à la liste, c'est-à-dire que le fabricant a demandé à
l'INESSS : Moi, je veux que vous reconnaissiez ma valeur pour le
traitement de l'hypertension, puis là il y a une étude au Japon qui dit qu'en
insuffisance cardiaque terminale, juste avant de mourir, ça semble être bon,
bien, ce n'est pas une indication reconnue, mais il a la possibilité de passer
à côté. Donc, il y a la possibilité de passer à côté.
Il y a ce qu'on appelle la notion de médicament
d'une nécessité particulière. Dans une autre situation, où ce n'est même pas au
Canada, où il n'est pas reconnu par le Canada, on pourrait aller chercher ce
médicament-là sous forme de traitement d'exception. Donc, il y a toutes sortes
de possibilités offertes par ça.
On a fait un changement à l'intérieur du p.l.
no° 15 par rapport à ce qui était auparavant. C'est une notion qui touche
l'INESSS. Et, quand des gens disent : Bien, l'INESSS n'a rien à voir avec
ça, je pense que vous avez compris l'importance de l'INESSS dans le processus
d'approbation des médicaments. Ça fait que l'INESSS se penche, émet un
commentaire pour dire : Il y a une valeur thérapeutique ou on ne reconnaît
pas la valeur thérapeutique. On dit, dans
les situations où la valeur thérapeutique... l'INESSS a dit : Nous ne
reconnaissons pas la valeur thérapeutique. En gros, un groupe d'experts s'est prononcé puis ont dit : Pour cette
indication-là... — puis
la valeur thérapeutique est pour des indications précises, si on parle
pour d'autres indications, il n'y a pas de propos de l'INESSS là-dessus — pour
telle indication, nous ne reconnaissons pas la valeur thérapeutique. Donc, on a
un groupe d'experts indépendants qui ont dit : Dans ce cas-ci, là, le
médicament, il n'est pas... ce n'est pas un médicament qu'on devrait utiliser.
• (17 h 30) •
Donc, on dit : Lorsqu'il y a cette
situation-là, bien, en théorie, on ne devrait pas utiliser le médicament. Et on
prévoit des situations dans lesquelles,
malgré tout, malgré un avis défavorable de l'INESSS, le comité de
pharmacologie peut choisir d'utiliser ce médicament-là, en fait, peut autoriser
l'utilisation de ce médicament-là suite à la demande du médecin traitant,
lorsqu'évidemment ça répond à des conditions. Vous comprenez qu'on n'est pas
dans de la recherche, qu'on est dans... Ça prend un certain niveau de preuve,
hein, parce que, sinon, c'est une recherche. Donc, on va demander au
médecin : Dites-nous, est-ce qu'on est... Est-ce qu'on rencontre un de ces
critères-là pour lequel, malgré un avis défavorable de l'INESSS, vous demandez
l'utilisation de ce médicament-là? Effectivement, on doit, dans ce cas-là, voir des situations d'urgence ou
voir des situations dans lesquelles il y a de la nouvelle preuve qui a
été donnée puis qui n'a pas été prise en
compte par l'INESSS, initialement, dans son avis, mais qui s'est développée
depuis ce temps-là, puis que l'INESSS n'a pas eu le temps de se reprononcer.
Donc, dans ces circonstances-là, on demande au médecin de, un, certifier, c'est-à-dire
cocher une case pour dire : Mon patient rencontre telle circonstance, puis
de détailler voici pourquoi, en fonction de quelle étude, et autres, je
recommande ou je demande l'autorisation de l'utilisation de ce médicament-là.
Ça fait que ça, c'est le processus détaillé qui
explique ça, avec, comme je le disais, un processus pour tout le monde, des mesures d'exception qui sont prévues
lorsque les indications n'ont pas été étudiées par l'INESSS ou même lorsque le médicament n'a pas été approuvé par
Santé Canada, possibilité d'aller là, une exception pour dire :
Lorsque l'INESSS s'est prononcé contre, bien, prenez-le en compte, puis, dans
ce cas-là, vous devriez respecter l'opinion de l'INESSS et le verdict de l'INESSS, sauf si ça
rencontre certaines conditions qu'on verra tout à l'heure, des
conditions dans lesquelles il y a une urgence, il y a une détérioration, il y a
la nouvelle preuve qui est sortie, des choses, mais quelque chose sur laquelle
on se base, qui n'est pas juste : Ça me tente de l'essayer, alors que des
experts disent : Ça ne marche pas dans ces circonstances-là.
Et finalement, dans le cas le plus extrême, où
on n'a pas l'urgence même de cocher une case, motiver et chercher un travail,
la possibilité, en vertu de l'article 337, de dire : Vous
l'administrez puis vous le déclarerez après.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, merci beaucoup pour ce côté
pédagogique, Dr Bergeron. Ce que je comprends, c'est qu'à partir des
articles 334 les explications que vous nous avez données vont nous
permettre de mieux apprécier les articles, là, jusqu'à 338.
M. Dubé : Incluant l'amendement
qu'on a soumis aussi, parce que je me permets de dire, M. le Président,
qu'après les bonnes explications on a quand même modifié...
Le Président (M. Provençal)
: 336, oui.
M. Dubé : ...336 pour tenir
compte de certains commentaires, pour simplifier le processus dont
Dr Bergeron vient de parler.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va? Je reviens à
l'article 334. Est-ce qu'il y a des interventions sur 334? Oui, M. le
député.
M. Marissal : Oui. Merci pour le
cours en accéléré, là, de pharmacologie d'exception 101, Dr Bergeron.
Puis vous avez fait référence à des articles récents, là, je pense qu'il y en a
un, même, qui est ressorti cette semaine. Je ne le retrouve pas, là, là, je
vais le retrouver, mais il y avait... il y avait l'ACMDPQ aussi, là, avec
Dr Arata, vous vous souvenez, là, qui était venu nous voir en commission.
Il avait donné un exemple.
Première question, peut-être, là, avant d'aller
dans le détail. Je vois aussi Dr Jean Beaubien qui avait donné... Vous connaissez tous ces gens-là,
Dr Bergeron, là. Vous, est-ce que vous leur avez parlé d'abord, récemment?
Est-ce que vous avez l'impression ou
la certitude, idéalement, que vous couvrez leurs craintes avec ce que vous nous
présentez là?
M. Bergeron (Stéphane) : Je
n'ai pas parlé à Dr Beaubien ni à Dr Arata récemment. J'ai parlé à
des chefs de département de pharmacie, qui sont au niveau des comités de
pharmacologie. Par ailleurs, les commentaires de Dr Arata et
Dr Beaubien étaient justifiés. Et c'est ce qui a amené les amendements que
l'on a déposés à la suite, là, c'est-à-dire que leurs appréhensions ont été...
puis qui étaient justifiées, là, ce n'est pas... leurs... les commentaires qu'ils ont émis en faveur de la façon dont c'était
rédigé initialement, qui méritait d'être bonifiée, on l'a pris en compte
et on a modifié le tout pour donner plus de pouvoirs aux comités de
pharmacologie des CMDP.
M. Marissal : O.K. On en reparle
parce que la façon dont c'était sorti en commission parlementaire, c'était
assez spectaculaire et dramatique. Et puis, évidemment, ça avait été repris
comme il se doit.
J'ai peut-être quelque chose d'un peu inusité à
vous demander, quoique ce ne l'est pas tant, là. Est-ce que... est-ce qu'il y a
moyen de le suspendre, l'article, ne serait-ce que quelques... jusqu'à demain
matin, par exemple, pour nous assurer qu'ils sont à l'aise avec ça, qu'ils
n'ont pas d'autres demandes?
Le
Président (M. Provençal)
:
Ce n'est pas une procédure que je
comprends qui doit être faite. Présentement, on est en train de traiter un article, puis là vous... Les explications qui
ont été données par le Dr Bergeron vous... il vous a même spécifié
que les commentaires qui nous avaient été faits en commission parlementaire
vont se retrouver en tout ou en partie dans les prochains articles, incluant
des amendements qu'on va probablement retrouver à 336, ce que j'en ai décodé,
là, je peux me tromper. Alors, il y a eu des consultations, et ce qui avait
été... il y a eu même des mémoires qui ont été déposés par ces gens-là, alors,
moi, je pense qu'on a... il y a eu des outils pour travailler avec ce qui nous
a été déposé.
M. Marissal : Oui, j'ai pris la
peine de préciser que c'était inusité, même si on fait tout le temps ça, là.
Le Président (M. Provençal)
: Non, mais vous comprenez, ça va?
M. Marissal : On fait tout le temps
ça, là, l'idée étant ici, là, pas tant de retarder ou... Je ne travaille pas
pour le CMDPQ, moi, là, là, c'est juste que, si le but est de régler ce
problème-là, bien, je vais vous prendre au mot puis je vais faire un acte de
foi qu'on règle la question comme ça, là, ça va, mais, je me dis, si
l'intention est d'effectivement régler le problème qui avait été soulevé, bien,
aussi bien le faire rien qu'une fois puis qu'on s'assure de...
Le Président (M. Provençal)
: Si vous me permettez, M. le député,
de toute manière, je sais très bien que, quand on fait nos travaux, il y a
quand même des communications constantes qui se font avec différents groupes.
Quand on va traiter les articles, vous êtes en mesure de voir s'il y a une
adéquation entre ce qui a été apporté lors des consultations particulières et
sur le libellé des articles qu'on retrouvera, incluant les amendements.
M.
Marissal : Je vous remercie de me flatter ainsi en disant que j'ai
tout ce qu'il faut pour comprendre le menu détail de tout ce qui est devant
nous, mais, en toute modestie, ce n'est pas toujours le cas.
Le Président (M.
Provençal)
: Mais il
y a une chose qui est sûre, c'est que je suis très conscient qu'il y aura de
nombreuses questions qui vont être soulevées lorsqu'on va étudier
particulièrement l'article 336, parce que, selon moi, c'est... le noeud,
si vous me permettez l'expression, est à 336, dans ma compréhension, mais là
c'est...
M. Dubé : Pour
traiter les exceptions dont le Dr Bergeron vient de parler, là.
M. Marissal :
Alors, si je résume, les questions, ou doutes, ou craintes qui nous avaient
été soulevés au moment des consultations étaient légitimes et bien fondés, et
nous cherchons ici... et nous les corrigerons, ou en tout cas nous répondrons à
ça par les articles qui viennent.
Le Président (M.
Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : La principale
préoccupation des gens qui sont venus en commission parlementaire touchait l'article... la rédaction
de l'article 336, qui n'ouvrait pas la porte à la possibilité, lorsqu'il y
avait un avis, d'aller outre un avis
défavorable de l'INESSS, un avis... une non-recommandation de l'INESSS en
faveur d'un médicament. Donc, ils
disaient : Si l'INESSS s'était déjà prononcé, bien, ça s'arrêtait là. Ce
qu'on introduit, dans un 336 amendé, c'est des conditions qui permettent
de passer outre à cela pour... et qui remet, donc, du pouvoir dans les mains
des comités de pharmacologie.
M. Marissal :
O.K. Allons-y.
Le Président (M. Provençal)
: Et, avant d'aller plus
loin, à ma mémoire, il y avait eu beaucoup d'interrogations qui avaient
été soulevées sur des délais, entre autres. Et on verra, là, si on est capables
de répondre, entre autres, dans ça. M. le député de Pontiac.
• (17 h 40) •
M. Fortin : Je
vous dirais qu'à la base, là, moi, je... de notre côté, on n'a jamais vraiment
de problème à suspendre un article le temps qu'un député ou un autre
fasse des vérifications. Cependant, de mémoire, les amendements du ministre ont
été déposés au mois d'août, si je ne me trompe pas, les groupes ont eu la
chance de se pencher sur ces amendements-là. D'ailleurs, c'est pour ça qu'on a
vu le Conseil de protection des malades, la FMSQ faire une sortie commune, ce
qui n'est pas anodin non plus, là, cette semaine, en disant que ça ne répondait
pas à leurs attentes.
Alors, effectivement,
là, oui, il y a beaucoup d'informations, mais je pense que les groupes ont eu
la chance de se pencher là-dessus. Moi,
comme je le dis, je n'ai pas d'enjeu avec... qu'on le fasse aujourd'hui, qu'on
le fasse demain, mais les groupes ont été... certains groupes ont été
assez clairs que ce que le ministre a présenté ne répond pas à leurs
préoccupations, là.
Le Président (M.
Provençal)
: Puis je
vous invite à le faire valoir quand on va arriver sur les articles.
M.
Fortin : Ne vous en faites pas, M. le
Président.
Le Président (M.
Provençal)
: Je n'ai
même pas d'inquiétude, M. le député. Ceci étant dit, je reviens à
l'article 334. Y a-t-il des interventions à 334? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 334 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Adopté.
335, pour lequel vous avez un amendement. M. le ministre.
M. Dubé : Oui,
très bien.
Alors,
335 se lit comme suit : «L'établissement peut fournir, pour un motif de
nécessité médicale particulière, des médicaments qui n'apparaissent pas
à la liste visée à l'article 334 ainsi que des médicaments qui y
apparaissent, mais qui sont utilisés pour des indications thérapeutiques non
prévues à cette liste, pourvu que l'indication thérapeutique recherchée pour un
usager particulier apparaisse dans l'avis de conformité émis par le
gouvernement fédéral.
«De même,
l'établissement peut fournir, pour un traitement d'exception, d'autres
médicaments que ceux apparaissant sur cette
liste et qui ont obtenu l'avis de conformité du gouvernement fédéral pour une
indication thérapeutique autre que celle recherchée pour l'usager ou qui
n'ont pas obtenu l'avis de conformité du gouvernement fédéral.
«Pour l'application
du premier alinéa, on entend par un motif de nécessité médicale particulière un
besoin démontré qui, compte tenu de la condition particulière de l'usager, ne
peut être comblé par aucune des indications thérapeutiques des médicaments
inscrites à la liste visée à l'article 334.
«Pour l'application
du deuxième alinéa, on entend par un traitement d'exception un médicament
requis en raison d'un besoin exceptionnel démontré qui, compte tenu de la
gravité de la condition particulière de l'usager, ne peut être comblé par aucune des indications thérapeutiques des
médicaments ayant reçu un avis de conformité du gouvernement fédéral.»
Je vais lire aussi l'amendement qui va avec 335,
si vous permettez?
Le
Président (M. Provençal)
: Oui.
M. Dubé : Alors,
dans le texte anglais de l'article 335 du projet de loi :
1° insérer, dans le
premier alinéa et après «appearing on the list but», «that are used»; et
2° remplacer, dans le
troisième alinéa, «specific condition» par «particular condition».
Le commentaire :
cet amendement vise à ce que le texte anglais de l'article 335 du projet
de loi reflète adéquatement la version française. Ainsi, il est nécessaire d'insérer
les mots «that are used», qui sont rendus, dans le texte français, par «qui
sont utilisés» et uniformiser la traduction de «condition particulière».
Et on voit à l'écran
où vient s'insérer, dans l'article 335, l'amendement que je viens de
proposer dans les deux paragraphes en question, qu'on voit bien à l'écran.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
sur l'amendement? Ça va? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 335 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Maintenant, on revient à l'article 335 amendé. Y a-t-il
des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que... Oui,
vous avez une... non, ça va? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 335 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Provençal)
: Et là on
arrive vraiment dans, je dirais, le coeur de ce qu'on a eu comme échange
précédemment à l'article 336. Alors, je vous rappelle qu'à
l'article 336 il y a un amendement qui a été déposé par M. le ministre et
qu'en plus il y aura un nouvel article 336.1, qui viendra répondre à
certaines demandes, je l'espère. Maintenant, on débute par l'article 336.
Des voix :
...
M. Dubé : Alors,
j'y vais, M. le Président, c'est bon?
Le Président (M.
Provençal)
: 336.
M. Dubé : 336. Alors : «Un professionnel habilité à
prescrire doit, pour utiliser un médicament qui peut être fourni dans les conditions prévues à l'article 335,
obtenir l'autorisation écrite du comité de pharmacologie de
l'établissement. Le comité ne peut accorder son autorisation si l'Institut national
d'excellence en santé et en services sociaux a, dans un avis au ministre,
refusé de reconnaître la valeur thérapeutique du médicament pour l'indication
thérapeutique faisant l'objet de la demande d'autorisation.
«Le
professionnel doit établir, par écrit, les motifs justifiant sa demande et
soumettre les données scientifiques à
l'appui de celle-ci démontrant que le médicament qu'il souhaite utiliser pourra
combler de façon notable le besoin particulier de l'usager.
«Le comité de
pharmacologie rend une décision écrite et motivée.»
Ça fait que je vais
aller tout de suite sur l'amendement. C'est beau?
Le Président (M.
Provençal)
: S'il
vous plaît.
M. Dubé :
Que tout le monde a? Oui, c'est ça.
Remplacer, dans le
deuxième alinéa de l'article 336 du projet de loi, «les motifs justifiant
sa demande et soumettre les données scientifiques à l'appui de celle-ci» par
«d'une part, le potentiel d'efficacité favorable du médicament et, d'autre part, les autres motifs justifiant sa demande. Il
doit soumettre les données scientifiques à l'appui de sa demande».
Cet amendement vise à
indiquer la demande pour l'utilisation d'un médicament pour un motif de
nécessité médicale particulière doit être justifiée à la fois par son potentiel
d'efficacité favorable et d'autres motifs.
Alors, on voit bien à
l'écran que le début, le premier paragraphe de 336 n'est pas modifié, mais on
voit bien que le deuxième paragraphe l'est pour tenir compte, là... «d'une
part, le potentiel d'efficacité favorable».
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions
concernant l'amendement de l'article 336?
M.
Fortin : Oh que oui, M. le Président! Et
le député de Rosemont, tantôt, a dit que, suite au... suite à
l'article 336 étant... présenté dans le cadre du projet de loi n° 15,
il y avait eu des sorties spectaculaires, disons, de plusieurs. Bien, effectivement, il y avait eu des sorties, de mémoire,
là, effectivement, l'Association des CMDP était sortie, la Coalition Priorité Cancer, Vincent Dumez
était sorti, le Conseil de protection des malades, et j'en saute, M. le
Président, la Société canadienne du cancer
était sortie. Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de groupes qui se sont
manifestés publiquement en disant que le patient serait celui qui y perdrait,
là, que l'accès à des médicaments serait difficile ou problématique, dans des
cas bien particuliers de gens qui ont besoin de traitements bien particuliers.
Là,
le ministre a présenté un amendement, comme on l'a dit, au mois d'août, et,
encore là, cette semaine, il y a des groupes, la Fédération des médecins
spécialistes du Québec, le Conseil de protection des malades, donc Dr Oliva, Paul Brunet, qui ont choisi,
encore une fois, de sortir sur la place publique pour dire que ça ne
fonctionnait pas, ce que le ministre présentait.
Alors, moi, j'ai quelques questions, là, pour le
ministre. Le fait d'envoyer... d'envoyer tout ça à l'INESSS, là, est-ce que
vous avez l'impression que ça peut venir alourdir, disons, le réseau? Est-ce
que ça peut venir rendre plus complexe l'accès à ces médicaments? Parce que
c'est ce qu'on a lu cette semaine de la part de ces groupes.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : J'aimerais...
Oui, merci, M. le Président. En fait, pour être clair, il n'y a aucun
changement induit ici dans le rôle de l'INESSS, dans le processus d'évaluation
des médicaments au Québec. C'est le processus actuel dans lequel l'INESSS est
impliqué qui se poursuit, là. Donc, le processus actuel d'évaluation des médicaments par l'INESSS est là depuis des années
et se poursuit. Il n'est en aucun moment changé par p.l. n° 15, là.
• (17 h 50) •
M. Fortin : C'est ça, ce n'est pas... Tu sais, l'INESSS, là, elle a son
rôle, vous l'avez décrite un peu plus tôt...
vous l'avez décrit un peu plus tôt. Son rôle, ce n'est pas... l'enjeu n'est pas
sur le rôle traditionnel de l'INESSS. L'enjeu, ici, il est différent. Ce
qu'on en comprend, de notre côté, et ce que les différents groupes ont spécifié
cette semaine, c'est que c'était... même
avec les amendements que vous avez, là, notamment le 336.1 qu'on va voir
tantôt, là, c'est qu'on vient complexifier un peu tout ça, qu'on vient
rajouter une barrière à l'accès de la... avec la nécessité médicale
particulière. Alors, j'ai de la difficulté à réconcilier ce que vous êtes en
train de nous dire, Dr Bergeron, avec ce que les groupes nous disent. Eux,
ils voient une barrière additionnelle à travers les articles 336 et 336.1.
Le Président (M. Provençal)
: Docteur.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le
Président, vous comprenez que c'est une opinion que je ne partage pas. Si on
refait le schéma, 334 nous indique : Voici les médicaments dans la liste
des médicaments qui ont déjà été reconnus. 335 nous donne deux... nous donne
deux classes, en fait ceux qui sont autorisés de commercialisation au Canada mais pour lesquels l'INESSS n'a pas... ne
s'est pas prononcé sur la valeur, donc des hors indication, puis on va plus... donc, ceux-là, on dit :
L'établissement peut les fournir. Dans 336 et 336.1, on va voir dans quelles
circonstances. Puis la deuxième partie de 335, c'est : même si l'INESSS ne
l'a pas étudié, même s'il n'a pas été étudié au Canada puis il n'est pas
commercialisé au Canada, l'établissement peut le fournir. Donc, c'est assez
large, là, on couvre... on couvre tout, là, tout le champ des médicaments, dans
les circonstances.
Maintenant, ce qu'on vient dire dans 336, c'est
de dire que... et ça, c'était la même chose dans la LSSSS, quand on est rendu à ces... dans ces
retranchements-là où il faut faire la distinction entre la recherche,
l'expérimentation puis l'utilisation de médicaments de pointe, basée sur
certaines données, ça nécessite l'évaluation d'une tierce partie. Dans les établissements, l'évaluation de la tierce
partie, elle existait, c'était le CMDP. Puis en fait on vient faire un
petit changement qui est meilleur, dans p.l. n° 15, parce que la réalité,
c'est que de la façon dont la LSSSS était rédigée, c'était le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens qui devait se
prononcer. Or, la réalité, c'est que ce n'est pas le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens qui se prononçait. Le conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens, c'est les 700 000, 800 000 médecins
qui se réunissent pour parler de quelque chose. C'est ça, le conseil. On ne
parlait même pas du conseil exécutif. Ici, on vient le camper dans un
sous-comité compétent du CMDP.
C'était la même chose, donc on disait : Le
médecin traitant qui veut utiliser une voie d'exception doit le faire autoriser
par un comité compétent du CMDP. C'est la même chose ici à une chose près, dans
336, on dit, et ça, c'était quelque chose qui n'était pas inscrit dans la
LSSSS : Si l'INESSS s'est prononcé en défaveur, n'a pas reconnu la valeur
thérapeutique, donc on a un groupe d'experts qui disent : Ce
médicament-là, pour cette indication-là... pas pour les autres indications,
pour les autres indications, ça va, il y a les voies de contournement. Puis le
comité du CMDP, le comité de pharmacologie est souverain. Quand il y a l'INESSS
qui s'est prononcé en défaveur, un groupe d'experts indépendants, pour une
indication précise, à ce moment-là, il va falloir aller lire 336.1 : Voici
les conditions dans lesquelles vous allez
pouvoir malgré tout l'utiliser. Mais c'est une reconnaissance que l'INESSS,
quand même, a... est un organisme neutre, indépendant, conseillant le ministre,
et qui a pris le temps d'étudier un médicament pour une indication précise, et
s'est prononcé en faveur de ça.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député.
M. Fortin : Vous devriez voir le nombre de messages qu'on est en train
de recevoir au fil de la conversation, là.
Il y a des gens qui sont réellement inquiets de la disposition que vous mettez
de l'avant, qui viennent dire que vous venez rajouter une couche de
paperasse sur le dos des comités, qui nous disent qu'il y a des traitements qui
ne seront plus disponibles aux patients, puis on verra les exceptions que vous
avez au 336.1. Mais l'idée qu'un médicament a peut-être
été refusé par l'INESSS, c'est peut-être simplement parce qu'un autre
médicament a été approuvé auparavant. Il y a ça aussi, là.
Donc, je vous soumets qu'ici, là, de dire que le
comité ne peut accorder son autorisation si l'INESSS a donné un avis négatif, c'est extrêmement limitatif pour
les pouvoirs du comité de pharmacologie qui là... eux, là, ne sont pas
payés par les compagnies pharmaceutiques, là, le comité de pharmacologie de
l'établissement, là. Alors, ces gens-là ont aussi une
expertise, ces gens-là ont des obligations envers les patients, ces gens-là
font du travail envers tous les patients de l'établissement.
Alors, il y a
un... il y a un réel... j'ai le terme anglais qui me vient en
tête, là, il y a un réel «disconnect» entre ce qu'on entend de nombreux
partenaires en ce moment puis ce que le Dr Bergeron avance.
M. Dubé : Bien, moi, je...
premièrement, j'ai entièrement confiance au Dr Bergeron puis...
M. Fortin : Non, mais ce n'est pas une question de confiance, là.
M. Dubé : Non, non, mais...
M.
Fortin : Je veux juste vous dire que la réaction, elle
est... est quand même... est viscérale, parce qu'on vient jouer dans ce
qu'ils peuvent faire pour traiter leurs patients.
M. Dubé : Bien, premièrement, là,
revenons à l'objectif que le Dr Bergeron a dit au début, ce n'est aucunement,
et je vais le dire, là, clairement,
là, aucunement l'idée de restreindre des médicaments. S'il y a
quelqu'un qui dit que c'est ça, l'objectif, là, c'est faux.
M. Fortin : Ce n'est peut-être pas l'objectif, mais c'est le résultat à
la fin de la journée.
M. Dubé : Non, mais laissez-moi
terminer, laissez-moi terminer, s'il vous plaît. Moi, ce que je suggère, c'est qu'on regarde 336.1, parce que, justement, 336.1
vient dire de quelle façon l'exception peut fonctionner et quelle est la
demande que l'on fait, parce que, quand on va bien comprendre 336.1... Ça fait
que je ne sais pas, M. le Président, si c'est
peut-être mieux de suspendre 336 et... parce que, là, on est en train de ne pas
tenir compte de ce que 336.1 amène.
Le
Président (M. Provençal)
: La suggestion que je vous fais, présentement, on
est sur un amendement de 336. On va
suspendre l'amendement, on va suspendre l'article, avec le consentement, bien
sûr, de 336, qui est... L'amendement n'a pas été voté, donc on va
suspendre l'amendement pour le moment. Je vais vous permettre d'aller à 336,
mais, pour fins de discussion...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: 336.1.
M. Dubé : Moi, je pense, ce serait
une bonne idée.
Le Président (M. Provençal)
: Une simple discussion. On en a une
copie, mais on va le projeter à l'écran pour
une meilleure compréhension, mais on ne vote pas 336.1. C'est simplement pour
nous aider à nous appuyer dans les discussions et les échanges que nous
avons présentement. Parce qu'il y a vraiment une discordance entre ce qu'on présente et l'argumentaire qui est amené par le
député de Pontiac. Je sais que le député de Rosemont est très
silencieux, mais il a sûrement des points à apporter lui-même. Alors...
M.
Dubé : ...M. le Président, que peut-être tout le monde
n'a pas la même information de savoir ce que 336.1 vient corriger ou
préciser certaines choses.
Le
Président (M. Provençal)
: Alors, suspension de l'amendement qui a été déposé
et automatiquement suspension de
l'article 336. Et on vient de projeter à l'écran le... un futur amendement
qui sera discuté éventuellement mais pour fins de discussion de ce qu'on fait présentement pour globalement essayer de
clarifier la situation sur toute la notion des... de la pharmacologie
et, je dirais, du tiraillement qui existe présentement entre ce qu'on perçoit
et la réalité. Alors...
M. Fortin : ...
Le Président (M. Provençal)
: Oui?
M. Fortin : ...de la discussion, que le ministre a suggéré, que vous
nous proposez, M. le Président, là, vous voulez dire que le ministre va lire le
336.1, qu'on va avoir une discussion sur le 336.1.
Le Président (M. Provençal)
: Exact.
M. Fortin : Après ça, on va le suspendre, on va revenir au 336 puis
on...
Le Président (M. Provençal)
: Bien, on n'a pas besoin de le
suspendre parce que moi, je...
M. Fortin : O.K. Il n'est pas vraiment introduit, là. O.K.
Le Président (M.
Provençal)
: ...je permets simplement une
ouverture d'aller voir un petit peu plus loin pour
voir est-ce que ce qu'on va retrouver dans le 336.1 peut répondre à certaines
questions que vous avez présentement sur et l'amendement et sur 336
amendé. Ça va-tu?
M. Fortin : Oui, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, s'il vous plaît, 336.1 à
l'écran.
• (18 heures) •
M. Dubé : ...là, de toute part,
cette suggestion-là pour qu'on trouve une façon de dénouer ça correctement pour
tout le monde.
Alors, 336.1, qui s'insérerait après 336 :
«Malgré le premier alinéa de [...] 336, le comité peut accorder une
autorisation si la gravité de la condition particulière de l'usager est telle
que la prise de ce médicament ne peut être retardée sans que cela n'entraîne, à
brève échéance, des complications pouvant mener à une détérioration
irréversible de sa condition ou à son décès.
«Dans ce cas,
le professionnel doit, dans les motifs qu'il établit conformément au deuxième
alinéa de l'article 336, attester
la gravité de la condition particulière de l'usager et démontrer le caractère
essentiel du médicament pour l'indication thérapeutique faisant l'objet
de la demande, notamment l'absence de toute autre option permettant d'éviter la
détérioration irréversible de la condition de l'usager ou son décès.
«Pour l'application du présent article,
l'échéance de la détérioration de la condition ou du décès s'évalue notamment en considérant la gravité de la
condition de l'usager, la vitesse de dégradation de sa condition ainsi que
les délais dans lesquels il est prévisible que de nouvelles données permettant
une réévaluation de la valeur thérapeutique du médicament par l'Institut
national d'excellence en santé et [...] services sociaux ou de nouveaux
traitements soient disponibles.»
Puis je vais lire le commentaire, parce que
peut-être que ça vient résumer l'essence de ce que je viens de lire. Cet
amendement vise à introduire une exception à l'interdiction pour le comité de
pharmacologie d'accorder son autorisation
pour l'utilisation d'un médicament pour un motif de nécessité médicale
particulière dans le cas où l'Institut national
d'excellence en santé et en services sociaux a déjà refusé de reconnaître la
valeur thérapeutique du médicament concerné pour l'indication
thérapeutique faisant l'objet de la demande d'autorisation.
Une telle autorisation pourra être accordée si
la gravité de la condition particulière de l'usager est telle que la prise de ce médicament ne peut être retardée sans que
cela n'entraîne, à brève échéance, des complications pouvant mener à une
détérioration irréversible de sa condition ou à son décès, et ce, notamment,
compte tenu de la gravité de la condition de l'usager, de la vitesse de
dégradation de sa condition ainsi que des délais dans lesquels il est
prévisible d'envisager la disponibilité de
nouvelles données permettant une réévaluation de la valeur thérapeutique de
l'institut. Bon.
M. Fortin : Voici ce que nous, on en comprend, là, de
l'article 336.1. C'est : oui, d'accord, là, après le 336, où on vient
dire «on ne peut», donc, «on ne peut pas», 336.1 vient donner certaines
exceptions. Mais, à la lecture du 336.1, on... c'est comme si le patient devait
être à l'article de la mort, là. C'est comme si le patient devait être à son dernier souffle. Et on parle de la gravité, de la
condition particulière, et tout le reste, donc l'impression que ça donne,
c'est que ce n'est pas juste que ça peut
être utilisé en dernier recours, c'est que c'est vraiment la dernière chance du
patient. Puis les obligations qui sont en lien avec ça, disons que c'est on ne
peut moins clair.
On vient
parler de «l'absence de toute autre option permettant d'éviter la détérioration
irréversible». Comment voulez-vous qu'on prouve ça à ce moment-là? Je
cherche à savoir quelles preuves ils vont vouloir au moment de l'utilisation de
ce médicament-là? Parce que j'ai de la misère à dire : Bien, voici comment
on va justifier qu'il n'y a pas d'autre option qui permet d'éviter la détérioration
irréversible puis que ça va être accepté, ça, par après.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron, s'il vous plaît.
M. Bergeron (Stéphane) : Merci, M.
le Président. De un, je vais essayer de ficeler certaines choses pour essayer
de voir si on a une entente ou une vision commune sur certaines choses. Dans
116, l'ancienne LSSSS, il était mentionné... «mentionné»
n'est pas assez fort, il était écrit que dans les cas d'exception, «le
médecin ou le dentiste qui désire
utiliser ou prescrire [ce médicament] doit obtenir l'autorisation écrite du
CMDP». Donc, juste pour ceux qui ont dit que c'était un nouveau
processus administratif que de passer devant un comité pour les médicaments
d'exception, je veux juste dire que le processus, en tant que tel, n'a pas
changé. Il n'y a pas de lourdeur supplémentaire, il n'y a pas de formulaire
supplémentaire. Il y a des conditions.
Par ailleurs, par ailleurs, j'aimerais, si on...
que l'on puisse convenir ensemble que, mis à part la situation où l'INESSS
s'est prononcé en disant que la valeur thérapeutique n'était pas reconnue pour
telle indication, pour tel médicament,
toutes les autres situations, le traitement est similaire. Mis à part que ce
n'est pas mentionné «CMDP», c'est mentionné
«comité de pharmacologie», parce que, dans la réalité, ce n'est pas le CMDP qui
le faisait, c'était le comité de pharmacologie du CMDP, mis à part cela,
le traitement pour toutes ces demandes-là est resté totalement inchangé.
Il reste la situation du médicament pour lequel,
pour telle indication, on a un avis écrit de l'INESSS qui dit : Pour telle
indication, nous ne reconnaissons pas que ce médicament-là a une valeur
thérapeutique. Là, effectivement, il y a une
question d'importance accordée à la valeur de l'INESSS. L'INESSS, pour nous,
reste l'organisme de référence, comme CADTH l'est au Canada anglais,
l'organisme de référence neutre, habilité et expert dans l'étude des... et la décortication des différents... des différentes
études médicamenteuses. Donc, l'a priori, c'est quand l'INESSS s'est
prononcé en
disant : Nous ne reconnaissons pas la valeur de ce médicament-là, ce n'est
pas quelque chose qu'on peut balayer du revers de la main, en
disant : Bien non, l'INESSS, ce n'est pas grave, on va le faire quand
même. Donc, on met des conditions pour dire : Quand l'INESSS s'est
prononcé en défaveur, il y a quand même possibilité d'agir.
Lorsqu'on
entendait les gens du CMDP, puis, comme je le dis... je le mentionne, là, je
suis content qu'ils soient venus ici, je suis content
de les avoir entendus, je suis content de les... d'avoir lu leur mémoire,
parce que je pense que ça a bonifié les
choses, un des éléments qu'ils mentionnaient beaucoup, c'est : L'INESSS,
vous le savez, ça prend du temps à avoir ces études-là, ça prend du
temps à avoir ces avis-là. Et, parfois, il peut être sorti de nouvelles données
entre l'avis et aujourd'hui qu'est-ce qu'il en est.
Le premier a priori
qu'on devrait avoir, puis on a parlé d'autres mécanismes, ils ne sont pas dans
la loi, mais ils ont fait l'objet de
discussions avec l'INESSS, c'est la tenue d'un registre national pour
identifier les cas puis pour être capable
de pister l'INESSS, pour dire : Aïe! il semble être sorti plusieurs cas
pour... face à tel médicament qui est demandé en exception, pourriez-vous
vous faire une opinion rapide là-dessus? Donc, on considère encore que l'INESSS
est la société de... savante de référence là-dessus.
Parmi les critères
importants, et il faut le lire, les gens... Puis, quand vous demandez, M. le
député : Qui va en juger, hein, c'est à
l'intérieur des comités de pharmacologie des établissements. On leur donne des
guides, dont un des guides, c'est de dire : Regarder quand est-ce
que l'INESSS va avoir des données pour se repencher dessus ou pas de données pour se repencher dessus. Parce que là,
pour l'avoir vécu, parfois dans ces cas-là, ce n'est pas tous des cas
urgents, là, du jour au lendemain, et on doit le faire. Parfois, on discute
avec l'INESSS, puis l'INESSS nous dit : On pense qu'on va sortir une
opinion dans telle ou telle date. Donc, on peut se permettre de déférer la
réponse et d'attendre l'opinion des experts.
Donc, on dit
là-dedans, même au comité de pharmacologie du CMDP, de prendre en considération
ça. Puis, si l'INESSS leur dit : Bien
là, je ne me penche pas là-dessus, puis ça va me prendre deux ans avant que je
me repenche là-dessus, bien là, c'en est une, des conditions dans
lesquelles ils peuvent agir en autonomie, parce que l'échéance des nouvelles données puis l'échéance du regard
prochain de l'INESSS sur un avis où le comité de pharmacologie pense
qu'il y a de la donnée qui n'a pas été prise en considération, c'est un des
critères là-dedans.
Maintenant, il est
évident, quand on regarde ça, on ne veut pas que ça soit tout traité comme si
c'étaient des cas urgents. On reste que
l'INESSS devrait être l'organisme qui assure, à la grandeur du Québec, une
homogénéité en termes d'avis et d'accès aux médicaments. Et donc, quand
il y a un avis qui est fait, bien, il faut l'attendre le plus possible, puis,
dans les cas où c'est trop urgent puis on ne peut pas attendre, bien, il y a la
latitude d'agir du comité de pharmacologie.
Le Président (M.
Provençal)
: Interventions?
Merci. En fait, ce n'est pas une intervention, mais questions ou commentaires?
Oui, M. le député de Pontiac.
• (18 h 10) •
M. Fortin : Moi,
je ne suis pas médecin, là, je n'ai jamais eu à traiter quelqu'un qui était
atteint d'une situation... ou d'une maladie grave, là, mais il y en a,
comme je vous dis, un puis un autre, là, en ce moment, là, qui nous écrivent puis qui nous disent : Ça ne fonctionne pas,
ce qui est présenté là, dans la réalité quotidienne de traiter les patients.
Ce qu'on nous dit... Puis, quand on en a
parlé, là, les NMP, là, les médicaments dont on discute aujourd'hui, puis les
patients dont on discute aujourd'hui, on a
parlé de patients atteints de cancer beaucoup, hein, M. le Président. Attendre
deux ans pour un avis de l'INESSS pour un traitement de cancer, pour
avoir accès à un traitement particulier, alors qu'il y en a d'autres qui ont
peut-être, peut-être, M. le Président, selon l'expérience du médecin traitant
et d'autres, et du comité de pharmacologie, des effets différents, moins
graves, des effets secondaires différents, c'est long.
Mais, sur l'article 336.1,
de façon particulière, là, l'enjeu, c'est qu'on demande aux professionnels,
donc aux médecins, de passer à travers un
paquet de cerceaux : d'attester de la gravité de la condition particulière
de l'usager, de démontrer l'absence
de toute autre option permettant d'éviter la détérioration irréversible,
l'échéance de la détérioration de la
condition. Ça, là, M. le Président, quand on traite un patient, puis je
comprends que ce n'est pas toutes des situations urgentes, comme l'a dit
le Dr Bergeron, mais, quand on traite un patient, pas sûr qu'on a le temps
d'écrire une thèse de doctorat pour prouver que le seul... la seule option,
c'est celle-là puis que ça remplit tous les critères inscrits à l'article 336.1. Nous, c'est ce qu'on entend,
c'est que les gens nous disent : Ça va complexifier la chose, ça va
ajouter non seulement de la bureaucratie, mais ça va ralentir le processus de
traitement. Puis ça, il me semble que, nous, autour de la table, là, c'est pas
mal la dernière chose qu'on devrait vouloir faire.
Le Président (M.
Provençal)
: Votre
réplique... commentaire.
M. Bergeron (Stéphane) : M. le Président, je suis
d'accord avec ce que vous dites et que l'objectif là-dedans et la finalité là-dedans, ce n'est pas du tout une complexification
administrative. Attester de la gravité, c'est une case à cocher. Et,
pour avoir participé à des comités de convenance et y avoir siégé, démontrer le
caractère essentiel du médicament, c'est le
rôle. Je veux dire, quand le CMDP, via son comité de pharmacologie, autorise,
c'est bien évidemment après avoir pris en compte ces situations-là. Et
le médecin traitant qui dit : Bien, voici, j'ai besoin de tel médicament,
je suis allé regarder dans telle étude, j'ai assisté à tel congrès, puis voici l'étude
qui est à la base de tout ça et qui m'amène à demander le recours à ce
médicament-là.
C'est
actuellement le processus qui a cours dans ça, c'est suite à ça que l'on
n'autorise ou pas l'utilisation d'un médicament de nécessité
particulière ou d'un médicament d'un traitement d'exception.
M.
Fortin : Je vais le prendre d'un autre
angle dans ce cas-là. C'est quoi, le problème que vous essayez de régler en ce
moment?
M. Bergeron (Stéphane) : La
situation qui est visée là-dedans... Donc, un, le recours le plus large au
Canada et l'accès à des médicaments efficaces, ça, là, ce n'est pas le
problème, là, ça, c'est la solution à tout ça. L'utilisation de médicaments
efficaces, puis là j'entends... La preuve de démonstration de l'efficacité et
du remboursement par la société québécoise,
on demande à l'INESSS de se prononcer là-dessus. C'est ça, la base de notre
socle. On a le régime d'assurance médicaments le plus large de tout le
système canadien. Il a un coût, il a des conditions. C'est un système rigoureux avec une évaluation par des indépendants.
Puis on prévoit ici les situations d'exception qui permettent
l'utilisation, puis, dans ce cas-ci, une utilisation, alors qu'un organisme...
le seul enjeu, alors qu'un organisme s'est prononcé défavorablement sur la
valeur thérapeutique.
M. Dubé : Moi, ce que...
M.
Fortin : Mais là... mais, un
instant, moi, je... bien, je ne veux pas vous couper, M. le ministre, mais moi,
j'ai entendu, à travers tout ce que
Dr Bergeron a dit, là, qu'il y a une question de coût là-dedans, il y a
une question de coût. Puis, tantôt,
là, vous avez dit très clairement : Ce n'est pas un enjeu de coût. Là,
vous me dites : Oui, mais il faut aller à l'INESSS, parce que l'INESSS, c'est elle qui mesure le coût du
médicament. Moi, j'ai de la misère à voir c'est quoi, le reste de l'argument, là. Je l'entends, l'argument de
coût, mais, pour traiter des patients atteints de cancer qui... leur
médecin traitant, là, trouve que le
médicament qui les soulage le mieux, celui auquel ils sont habitués, celui
qu'ils utilisent peut-être depuis un temps, celui qui, selon eux, là,
remplit déjà des critères d'exception... pour une question de coût?
M. Bergeron (Stéphane) : Lorsque j'ai
mentionné le coût, je vous ai dit qu'évidemment, dans l'évaluation de la valeur thérapeutique de l'INESSS, si on a un
médicament qui, à valeur égale, a un coût différentiel, c'est pris en
compte à l'intérieur de ça. On va voir qu'il y a des mécanismes, plus loin, qui
nous permettent d'avoir des ententes avec
des compagnies pharmaceutiques pour tenir cela. Mais, ici, regardez les
exceptions que vous avez à l'intérieur de ça, vous n'avez aucune mention de la considération financière, ce sont des considérations
scientifiques qui sont à l'intérieur de ça. Il n'y a rien, dans le 336
et 336.1, qui parle de finance. C'est purement basé sur des arguments qui sont
reliés à une condition médicale, à un traitement et au fait qu'un comité
d'experts indépendant a regardé l'utilisation d'un médicament et s'est prononcé
soit en faveur soit en défaveur.
Le Président (M. Provençal)
: M. le député... M. le député de
Rosemont. Parce que je voudrais vous permettre... que vous puissiez...
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
: Non, c'était juste pour voir, parce
que...
M. Marissal : Non, non, je vais
y aller, parce que...
Le Président (M. Provençal)
: Il reste 13 minutes, là, parce
que...
M. Marissal : ...je veux vous
donner l'occasion de reprendre votre souffle, là, collègue.
M. Fortin : Oui, il n'y a pas de problème.
M. Marissal : Bien, en tout
respect, Dr Bergeron, je ne pense pas que, s'il y avait une raison de
coût, on l'écrirait textuellement dans un projet de loi, là, mais ça peut
arriver, des fois, là, que ça coûte cher, là, ça coûte cher. Big Pharma coûte cher, on le sait, là. La
pharmacologie coûte cher. Les nouvelles molécules coûtent très, très, très
cher. Moi, je connais des gens qui ont été
traités avec des trucs, là, qui valaient 10 000 $ par mois, là, puis
qui rentraient par des camions blindés à la pharmacie du coin de la rue,
là. Ça fait que ça...
En tout
respect, je ne vous prête pas d'intentions, mais j'ai du mal à croire que la
question des coûts n'est pas tenue en
compte ici, là. D'ailleurs, je me demande si on ne pourrait pas avoir la liste
très large, dites-vous, des médicaments permis, notamment les médicaments d'exception, une liste comparative
avec ce qu'il y a dans le reste du pays, puis une liste des coûts,
mettons, les cinq dernières années, sur les médicaments d'exception dont il est
question ici, au moins on aurait une idée de quoi on parle, avec une courbe de
prix.
Je vous en
fais la demande, M. le ministre. C'est plus à vous que je dois demander ça, je
pense, là. Je vais poser une des questions de mon collègue de Pontiac
différemment, là. Il vous a demandé qu'est-ce que vous cherchiez à réparer ici.
M. Dubé : Il y a une différence
entre la liste des médicaments et les coûts, parce qu'il y a des négociations,
puis etc., là, mais la liste des médicaments, c'est un document qui est public.
M. Marissal : Oui, mais, ce
qu'on a payé, on doit le savoir, c'est des fonds publics.
M. Dubé :
Oui, on le sait, mais ce que je vous dis... Il y a des négociations avec
les fournisseurs qui tiennent compte d'une foule de facteurs.
M. Marissal :
Oui, M. le ministre, pas pour acheter des médicaments, ce qu'on a payé
depuis cinq ans, ça, c'est public, ça.
M. Dubé :
Oui, c'est pour ça que je dis... De la façon dont vous posez la question,
je veux juste préciser que je vais regarder
ce que je peux faire, mais je veux juste faire attention qu'on ne se met pas
dans une position... Parce que cette liste-là est mise à jour, c'est,
quoi... combien de fois que... Neuf fois par année que je signe ces
documents-là.
M. Marissal : Neuf
fois par année. O.K. Mon collègue, tantôt, il disait : Qu'est-ce que vous
cherchez à réparer avec ça? Mais moi, je vais vous poser la question :
Vous êtes... vous avez été sur le terrain beaucoup, là — d'ailleurs,
c'est votre expertise, là, qui est
appréciée et appréciable ici, là — comment
vous expliquez le gouffre qu'il y a entre votre interprétation puis celle des médecins qui sont sur le terrain?
Puis pas juste les médecins, là, j'ai ici une lettre qui nous a été envoyée, à la commission,
là, le 25 septembre, ça, ça fait deux jours, par le Regroupement québécois
des maladies orphelines. Comment...
Puis je ne veux pas
vous mettre «on the spot». Puis j'avoue que je suis un petit peu... un peu mal
à l'aise, parce qu'il est rare que les
sous-ministres soient à ce point impliqués dans des projets de loi. Puis vous
avez l'air de prendre ça bien, bien, bien à coeur, puis vous avez été
sur le terrain, tout ça. Je vous le dis vraiment avec tout le respect que je
vous dois, c'est une situation un peu particulière en ce qui me concerne.
Alors, allons-y, profitons de votre expérience
terrain, là. Comment vous expliquez qu'il y ait une si grande différence, et
j'ai même dit un gouffre, là, je vais réemployer le terme, entre ce que vous
dites puis ce que vos collègues terrain disent?
• (18 h 20) •
M. Bergeron
(Stéphane) : Effectivement, M. le Président, donc, comme M. Dubé
le mentionnait, je pense que la façon dont
la première version a été écrite a fait en sorte qu'il y a eu... il y a eu une
réaction importante, parce que c'est vrai que ce sont les... leurs
patients. Ce sont des gens qu'ils traitent et prennent intérêt envers leurs
patients, et c'est tout à leur honneur. Deuxièmement...
M. Dubé :
...
M. Bergeron (Stéphane) : ...deuxièmement,
il y a, je pense, pour ceux qui l'ont lu, parce que je ne suis pas sûr que tous ceux qui le commentent aujourd'hui ont lu
les choses, il y a, quand on voit... Quand on lit 336.1, on a
l'impression qu'il y a beaucoup à faire,
hein, que ça va être gros administrativement. Il faut comprendre ce que ça veut
dire «attester», «attester». Certains pensent qu'on va écrire un roman
pour indiquer pourquoi mon patient rencontre ces conditions-là, puis que je suis convaincu, puis, s'il vous
plaît, s'il vous plaît, il rencontre ces conditions-là, alors qu'attester,
c'est simplement dire : Moi, comme professionnel, j'ai lu les conditions,
il les rencontre, maintenant je vais vous dire c'est quoi, le meilleur traitement que j'aimerais avoir pour lui. Donc, c'est
plus simple, dans la réalité, c'est plus simple. Puis, en fait, le
processus n'a pas réellement changé, le processus administratif.
Donc,
les gens en ont ras le bol, la plupart des cliniciens, sur les processus
administratifs, les processus de médicaments
d'exception, et autres, j'en entends parler régulièrement. Dans ce cas-ci, le
processus administratif n'est pas différent
de ce qu'il était auparavant. Ça, bien, il faut que les gens se l'approprient.
Parce qu'une des premières choses, c'est de dire : On va encore me demander de remplir plein de paperasse,
ce qui n'est pas du tout le cas ici. On vient clarifier certains éléments où il est un petit peu difficile
de saisir pourquoi, sans nouvel élément... Puis là, hein, il y a un
organisme indépendant québécois, avec des gens spécialisés là-dedans, qui
disent : Voici, nous autres, on a décortiqué...
Puis
vous savez que les compagnies pharmaceutiques sont des experts des études, de
la présentation, et autres, ils sont très bons dans ce qu'ils font. On a
des gens qui décortiquent ça puis qui disent : Après avoir consulté le
monde... Puis là, je le répète, là, ce n'est
pas... l'INESSS s'allie toujours avec des cliniciens quand ils font ces
études-là, en arrivent à dire :
Nous autres, après avoir regardé l'ensemble de la littérature, là, on considère
qu'il n'y a pas de valeur thérapeutique. Et quelqu'un déciderait d'aller
outre cela, donc le médicament n'est pas inscrit, il n'est pas remboursé, il
n'est pas sur la liste des médicaments, et
quelqu'un déciderait d'aller outre cette opinion scientifique québécoise autre
en disant... eh bien, on dit :
Bien, ça prend au moins du data pour aller au-delà de ça. Il faut avoir des
données pour dire pourquoi, cette opinion-là, vous considérez qu'elle
n'est plus valide.
Ça fait qu'on est
dans ce... dans cette chose-là, dans cette relation-là, pour laquelle il y a,
de ma part, une très grande confiance envers
le travail de l'INESSS, une reconnaissance que les avis de l'INESSS ont une
valeur importante au moment où ils sont promulgués, émis, donnés,
fournis et que ça se peut que les choses changent par la suite. C'est ce qui
est indiqué à l'intérieur de ça. Et on remet l'autonomie en disant :
Prenez ça en compte, on remet l'autonomie de la décision au niveau des comités
de pharmacologie.
M. Marissal :
Ça a l'air de...
M.
Fortin : Ah! j'en aurais pour longtemps
encore, mais je ne veux pas vous interrompre.
Le Président (M.
Provençal)
: Il reste
six minutes. Trois minutes, un, trois minutes, l'autre.
M. Marissal :
Oui. Bien, je vais y aller rapidement avec ça, là, tu sais, quand... Là, on
parle des médecins traitants, là, puis
c'est... qui sont sur la première ligne, là, sur la ligne de front, là. Le
Regroupement québécois des maladies orphelines nous dit : «L'amendement 336.1
est extrêmement restrictif, car il s'appliquerait à une seule catégorie de
patients que l'on peut qualifier de patients en phase terminale. J'aimerais
donc porter à votre attention qu'il existe plusieurs catégories de patients qui
ne bénéficieraient pas des mesures proposées par cet amendement, qui devraient,
à mon humble avis, obtenir les mêmes bénéfices.»
Ça, ce n'est pas un avis d'un médecin qui est au
front, là, en train de décider s'il va administrer tel ou tel médicament dans
un moment critique, qui va sauver ou pas la vie de quelqu'un, ça semble être
quand même assez répandu que, même avec 336.1, on va limiter l'accès, dans ce
cas-ci, nous dit-on, à des gens en phase terminale.
Le Président (M. Provençal)
: Dr Bergeron.
M. Bergeron (Stéphane) : Je commence
à avoir l'impression, M. le Président, que je me répète. Donc, on reprend le processus. S'il y a une valeur
thérapeutique reconnue par l'INESSS, ça ne pose aucun problème. Dans
plusieurs cas, les maladies orphelines, une
des difficultés, c'est que le médicament... compte tenu des perspectives de
commercialisation et de rentabilité d'une telle commercialisation,
souvent, les avis ne sont pas demandés, les médicaments ne sont pas inscrits
aux différentes listes. Donc, on a toutes sortes de processus qui permettent de
passer outre, comme c'est le cas présentement, on est en train de...
M. Dubé : Parce qu'il n'y a pas
d'opinion de l'INESSS.
M. Bergeron (Stéphane) : Parce qu'il
n'y a pas d'opinion de l'INESSS, en fait il n'y a pas d'opinion ne
reconnaissant pas la valeur thérapeutique pour telle indication. Un médicament
qui est sur le marché mais qui est pour une
autre indication, puis qu'on déciderait d'utiliser dans cette valeur
thérapeutique... dans cette maladie orpheline là, si elle n'a pas été
étudiée pour cette indication-là, il n'y a rien, c'est le même processus
qu'actuellement.
Donc, on parle de la situation où un groupe
d'experts s'est penché pour dire : Pour telle maladie spécifique, tel
médicament, on n'y reconnaît pas la valeur thérapeutique.
M. Marissal : Bien, pour vous éviter
de vous répéter, je vais poser une question que je ne vous ai pas posée. Moi, j'ai l'impression, en vous entendant, que
vous êtes en train de nous dire, en filigrane, qu'il y en a trop, de
médicaments, ils sont trop facilement
accessibles, et on les utilise trop souvent, y compris ces médicaments
d'exception, trop facilement...
M.
Bergeron (Stéphane) : Absolument pas. Je suis désolé, M. le député, mais
ce ne sont pas des propos que... qui traduisent le moindrement ma
pensée.
M. Marissal : Très bien. Je suis
plutôt heureux d'entendre ça.
M. Fortin : Le médicament... ou, en fait, les maladies rares, là, les
maladies orphelines, ça arrive souvent que
les médicaments sont refusés par l'INESSS. Pour une raison ou une autre, ça
arrive souvent, puis ça arrive souvent qu'il n'y en a pas d'autres,
médicaments. Alors là, on est en train de dire, là, aujourd'hui, là, que, pour
toutes ces catégories de gens qui ont des maladies orphelines... puis
j'apprécie que le député amène ce point-là sur les maladies orphelines, là, qu'il y a beaucoup de gens, à
moins qu'ils soient rendus en phase terminale ou pour éviter la
détérioration irréversible, à prouver encore, qu'il n'y en aura simplement pas
de médicaments. C'est ça qu'on entend de la part des groupes en ce moment, là.
Ils l'ont, ils l'ont devant eux, votre article, puis c'est ça, leur
interprétation, c'est qu'il y a des patients, notamment pour des maladies
orphelines, qui n'auront plus accès à leurs médicaments.
Est-ce que
vous pouvez entendre leur appel, leur cri du coeur, leur plaidoyer,
aujourd'hui, qui vient dire que ça, ici, là, ça va restreindre l'accès à
des médicaments pour des gens qui ont des maladies rares, des maladies
orphelines, des maladies qui ne sont pas faciles à traiter, des maladies qu'on
ne voit pas à tous les jours? Est-ce que vous pouvez entendre... Là, c'est
correct, là, on va prendre une pause dans 45 secondes, on va prendre une
pause pour la nuit. Et espérons qu'elle
porte conseil à l'équipe... au ministre, à son équipe, parce que, les
répercussions telles qu'elles nous sont présentées par pas un groupe,
pas deux groupes, une longue liste de groupes qui représentent des patients, on
ne peut pas l'ignorer. On ne peut pas
ignorer cette... leur revendication, leur préoccupation, leur inquiétude, leur
grande inquiétude. Alors, j'espère que la nuit va porter conseil à
l'équipe du ministre.
• (18 h 30) •
M. Dubé : M. le Président,
j'aimerais dire une chose suite à ce commentaire-là. J'aimerais que tout le
monde fasse le même exercice cette nuit, de bien s'assurer de la compréhension
de ce que c'était au début, des précisions qu'ils ont apportées et dans quelles
conditions ça s'applique. Moi, je suis prêt à faire un exercice cette nuit,
mais je vous dis que tout le monde devrait faire le même exercice cette nuit.
Le Président (M. Provençal)
: Oui. Et je vais ajouter, avant de
clore, qu'il reste que l'INESSS est là pour savoir s'il y a une véritable
valeur thérapeutique, ça, il ne faut pas oublier cet élément-là, à mon avis.
Ceci étant dit, on va mettre fin à nos
discussions. Je vous remercie beaucoup de votre collaboration puis votre
contribution.
Et je suspends les travaux sine die. Merci
beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 31)