Journal des débats (Hansard) of the Committee on Health and Social Services
Version préliminaire
43rd Legislature, 2nd Session
(début : September 30, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, October 29, 2025
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Vol. 48 N° 1
Clause-by-clause consideration of Bill 103, An Act mainly to regulate supervised
consumption sites in order to promote their harmonious cohabitation with
the community
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11 h (version non révisée)
(Onze heures quinze minutes)
Le Président (M. Provençal)
:À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des
services sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi n° 103, Loi visant principalement à
réglementer les sites de consommation supervisée afin de favoriser une
cohabitation harmonieuse avec la communauté.
Mme la secrétaire, il y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Il n'y a pas
de remplacement, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, madame. Avant de
débuter, je dépose les mémoires du Collectif Ontario pour un quartier familial,
sécuritaire et inclusif de la Coalition pour les services de consommation supervisée
et de M. Michel Parazelli, qui ont été reçus depuis la fin des
consultations particulières.
Alors, nous allons débuter avec les
remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez de 20 minutes. À
vous la parole.
M. Carmant : Ah, merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Collègues de l'opposition,
collègues de la banquette gouvernementale. Merci beaucoup. Je ne prendrai pas
20 minutes, M. le Président. Mais je veux encore rappeler à tout le monde
que je suis très heureux, là, qu'on soit rendus à l'étape importante de l'étude
détaillée, article par article, de ce projet de loi n° 103 qui vise à
mieux encadrer les sites de consommation supervisée afin de favoriser une
cohabitation harmonieuse dans nos différents milieux de vie. Je pense que c'est
important, surtout les... avec les mémoires que vous venez de recevoir, là, d'insister
sur cette importance de la cohabitation. Je tiens à remercier...
M. Carmant : ...tous mes
collègues parlementaires, évidemment, d'avoir voté en faveur de son adoption de
principe, du principe et nous permettent de continuer cette étude. Nous en
sommes cependant à une étape cruciale qui va nous permettre d'examiner chaque
disposition de ce projet de loi, avec la rigueur habituelle, dans un esprit de
collaboration et d'amélioration continue du projet de loi, et mes collègues
peuvent compter sur mon ouverture.
Je tiens à rappeler que toutes les
recommandations et toutes les préoccupations reçues depuis le dépôt du projet
de loi, également celles de tous les groupes qui sans être présents en
commission avec nous, mais qui ont soumis un mémoire ont toutes été analysées.
La richesse des échanges que nous avons eus lors de ces consultations
particulières permet d'avoir aujourd'hui un projet de loi amélioré, nourri de
réflexions de toutes les personnes. C'est une démarche qui me semble importante
dans le cadre de ce projet de loi qui vise, il faut le dire, un équilibre
délicat. On veut s'assurer de préserver l'accessibilité à un service essentiel
pour les personnes vulnérables et en même temps continuer de répondre à des
attentes légitimes des citoyennes et citoyens en matière de sécurité, de
tranquillité et de respect des milieux fréquentés.
Nous allons donc regarder ensemble ces
articles pour nous assurer que les objectifs poursuivis soient atteints, à
savoir : renforcer le rôle essentiel des sites de consommation supervisée,
maintenir l'accessibilité et la qualité de ce service pour les personnes qui en
ont besoin, soutenir un parcours fluide à l'intérieur d'une trajectoire de
soins entre les services de consommation supervisée et les services spécialisés
en dépendance afin d'offrir une réponse rapide à celles et ceux qui en font la
demande et, enfin, assurer une meilleure coordination des actions en matière de
cohabitation sociale qui contribueront à un sentiment de sécurité pour
l'ensemble des citoyens, notamment les familles.
Nous regarderons donc attentivement toutes
les dispositions en lien avec le régime d'autorisation proposé sous la
supervision du ministre, les critères d'implantation, notamment la distance
minimale des centres avec les établissements scolaires et des services de
garde, les modalités de suivi, de renouvellement et de révocation des
autorisations, les dispositions transitoires pour éviter toute rupture de
service et les conditions additionnelles visant à assurer la propreté, la
sécurité et la cohabitation harmonieuse.
Je suis convaincu que cette étude
détaillée nous permettra de bonifier le projet de loi en tenant compte des
réalités locales, des meilleures pratiques en santé publique et des
préoccupations de nos citoyens. Nous restons ouverts aux propositions
d'amendements qui permettront d'en renforcer la portée, la clarté et
l'efficacité. Je crois que c'est ainsi qu'on pourra bâtir une société à la fois
plus sécuritaire et continue de répondre aux besoins sociaux et de santé de
l'ensemble des citoyens.
En terminant, M. le Président, je tenais à
souligner le travail essentiel de Dre Carole Morissette, qui nous a quittés
plus tôt cet été, une fervente défenderesse et une personne qui a fait la
promotion des services pour les clientèles vulnérables et surtout en réduction
des méfaits. Je tiens à saluer publiquement son travail. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, maintenant, je vais céder la parole à la porte-parole de l'opposition
officielle, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
• (11 h 20) •
Mme Prass : Merci, M. le
Président. Donc, nous sommes aujourd'hui aussi pour commencer l'étude détaillée
du projet de loi n° 103, Loi visant principalement réglementer les sites
de consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation harmonieuse avec
la communauté. Et, avant de débuter, je voudrais remercier tous ceux qui ont
pris part aux consultations ou qui ont déposé des mémoires parce que le travail
que vous avez fait nous... a permis d'alimenter nos réflexions justement sur
comment on peut amener des amendements pour bonifier ce projet de loi et, comme
le ministre va le faire également, de proposer des amendements suite aux
consultations et mémoires que nous avons reçus. Et je voudrais également
remercier tout le personnel en commission et dans les cabinets qui vont être
avec nous dans les prochains jours et semaines pour débattre... excusez-moi,
pour l'étude détaillée de ce projet de loi.
Donc, comme le dit le titre, on parle
beaucoup de la cohabitation dans ce projet de loi là, avec ce qu'on... avec des
cas qu'on a vus récemment dans les médias, et il faut s'assurer que, pour...
pour qu'un site de consommation supervisée ait du succès, il faut qu'il soit
bien implanté dans la communauté, justement pour qu'il n'y ait pas d'enjeu par
la suite de vouloir les exclure de leur emplacement leur communauté. Donc,
cohabitation, le ministre en parle, c'est dans le titre du projet de loi, mais,
pour l'instant, au Québec, il n'y a pas de programme pour la cohabitation ni
des fonds spécifiquement pour cet enjeu-là dans le cadre des sites de
consommation supervisée. Et on le sait, et il faut...
Mme Prass : ...il faut
équilibrer la réalité qu'il y a deux personnes par jour qui décide au Québec en
raison de la crise des GPI et aussi qu'on a des jeunes enfants qu'on ne veut
pas exposer à des réalités, à des enjeux qui pourraient faire en sorte d'avoir
des effets négatifs sur eux. Donc, la question du 150 mètres, ça a été
soulevé originalement, évidemment, avec le projet de loi sur le cannabis, et on
se pose un petit peu la question à ce moment-là, pourquoi le ministre n'a pas,
justement, quand il a appliqué le 150 mètres pour les SQDC à Montréal, ça
ne lui est pas venu à l'idée de faire la même chose pour les sites de
consommation, comme on le fait dans ce projet de loi? Parce qu'on voit qu'il y
a une réalité dans les centres urbains qui font en sorte qu'il y a une
proximité, qu'on veut pouvoir offrir les services, mais pas le faire en sorte
que des communautés vont être négativement affectées au point où on l'a vu dans
Saint-Henri, par exemple, avec un site de consommation supervisée à
80 mètres d'une école. Il y a également plusieurs termes dans le projet de
loi qui resteront à définir. Parce qu'on ne veut quand même pas donner la voie
à des gens, par exemple, si c'est un site de consommation supervisée puis il y
a une personne qui fait plusieurs plaintes, est-ce que ces plaintes-là vont
être considérées comme une raison de retirer l'autorisation? On ne pense pas
que ça devrait être le cas. Ça ne devrait pas rester sur une personne. Donc, il
va falloir qu'on discute justement pour voir qu'est ce que ça prendra comme
critères pour que le ministre puisse utiliser son pouvoir pour retirer des
autorisations et autres. Parce que, oui, on veut protéger les jeunes et on veut
protéger les familles, mais aussi on ne veut pas que ce soit une personne qui
s'acharne contre un site et donc une personne, comme j'ai dit, qui fait
multiple plainte puis que toutes ces plaintes soient prises individuellement ou
non de la part d'une personne.
Donc, il y a beaucoup de termes dans le
projet de loi et beaucoup de scénarios qu'il reste à discuter, comme je l'ai
dit, des définitions de termes et baliser et offrir des critères pour certains
pouvoirs que le ministre se donnera par la suite. Également, on parle beaucoup,
ou on a parlé plus tôt de la question des trajectoires des services cliniques
qui ne sont pas encore définies par le gouvernement. Donc, on va vouloir en
discuter également dans le cadre de l'étude détaillée. Et, bien, je pense qu'on
va prendre acte des amendements que le ministre va déposer plus tard
aujourd'hui, et nous reviendrons, mais tout ça dans le but, encore une fois, de
trouver un équilibre entre offrir les services pour les personnes qui ont des
enjeux de toxicomanie, qui ont besoin d'avoir ces services-là, qui... On veut
les voir, on veut voir leur cas s'améliorer, on veut leur donner tous les
services dont ils ont besoin pour vivre un autre jour, mais en même temps,
soyons conscients de la réalité que cela peut avoir sur les jeunes et les
familles. Donc, j'ai hâte à poursuivre nos discussions. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, je vais céder
la parole au représentant et porte-parole du deuxième groupe d'opposition, M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. J'en profite en commençant, en vous remerciant, vous
d'avance, pour la bonne tenue de nos travaux. On est toujours bien encadrés
dans la CSSS. Content de vous retrouver ici, M. le ministre, et vos équipes,
conseillères, conseillers. Content de vous retrouver, collègues du gouvernement
aussi, collègues des oppositions et leurs équipes, évidemment. Merci au
secrétariat. Merci à la console également. C'est important de le dire. Et puis
merci à ceux et celles, les juristes derrière aussi, hein, tant qu'à nommer,
évidemment, tout le monde. Content de vous retrouver, vous aussi. Et à ceux et
celles qui nous écoutent, notamment les prestataires, prestatrices de services
un petit peu partout au Québec, en réduction des méfaits dans les sites de
consommation supervisés un petit peu, qui sauvent des vies à tous les jours.
Je pense qu'on se doit, puis les collègues
l'ont dit, puis moi, je suis un petit peu à la même place qu'eux sur ce projet
de loi là, c'est une question d'équilibre, c'est une question de balance entre
l'intérêt supérieur des enfants, évidemment, puis de nos collectivités, puis de
nos communautés, et puis l'intérêt des plus vulnérables qui, malheureusement,
avec la crise des surdoses qui n'a fait que s'accentuer, sont de plus en plus
vulnérabilisés puis de plus en plus à risque, malheureusement, de décès. C'est
ce qu'on voit par les chiffres un peu partout, par l'explosion malheureusement
des décès puis aussi par les rapports multiples de coroners. On a eu la chance
d'en parler quand même dans les dernières semaines, là, quand on a fait l'étude
de... les consultations particulières, des groupes sont venus nous en parler.
Donc, c'est sûr que pour nous, ça va être un phare qui va nous guider, l'accès
aux services, et qu'il n'y ait certainement pas de réduction des services. Le
ministre en a parlé en conférence de presse, on en a parlé à quelques reprises,
ça va prendre davantage de sites de consommation supervisés au Québec, et j'en
ai conscient... j'en suis conscient, pour qu'on essaie et qu'on soit capable, à
un moment donné, d'inverser la tendance, d'inverser le fléau, puis qu'on voit
les chiffres...
M. Cliche-Rivard : ...en
réduction de décès puis en réduction de surdoses puis... plutôt que le
contraire. J'ai fait quand même... peut-être pas tous les sites de
consommation, mais presque tous, dans les dernières semaines, au courant de
l'été aussi, je me suis rendu à Gatineau. Je n'ai pas fait 100 % des
sites, mais quand même une grande majorité. À Montréal, je les ai tous faits.
J'ai vu là des artisans puis des travailleurs, des travailleuses dévoués qui
m'ont expliqué, ils renversaient des surdoses à tous les jours. Il y a des vies
qui sont sauvées sur le terrain à tous les jours. Et ça, ça va guider,
évidemment, nos préoccupations.
Ceci dit, je l'ai déjà dit et je le
maintiens, le statu quo n'est pas idéal, n'est pas fonctionnel, n'est pas là où
on veut aller. La situation actuelle dans certains quartiers, dont le mien,
mérite grandement d'être privilégiée, rassurée et améliorée. Donc, moi, je vais
collaborer avec le ministre puis avec les collègues des oppositions pour qu'on
arrive à améliorer le projet de loi. Le ministre et la collègue de D'Arcy-McGee
et moi avons déjà travaillé sur des projets de loi ensemble. Je pense qu'on est
capables d'avoir une belle collaboration puis d'améliorer les éléments de
discussion qui seront de l'avant. Il y a un réseau, par contre, M. le
ministre, puis j'y reviendrai dans mes remarques préliminaires, il y a un
réseau qui est inquiet, là, il y a un réseau qui nous a fait plusieurs
revendications qui sont en point de presse aujourd'hui... qui sont inquiets sur
l'avenir des sites de consommation supervisée. Ça fait que je vais... je vais
m'y étendre davantage, M. le Président, dans le cadre de ma motion préliminaire
tout à l'heure, mais il est certain que, pour moi, dans l'état actuel du projet
de loi, la balance escomptée puis espérée, elle n'est pas rencontrée à ce
stade-ci. Maintenant, il nous appartient, comme parlementaires, de faire le
travail pour y arriver. Je tends la main au ministre pour qu'on y arrive
ensemble. Il connaît ma façon de travailler, je le pense, la plus constructive
possible. On soumettra des amendements, on débattra, on discutera, parce que,
pour l'instant, dans la fonction et dans la vision telle que déposée, des
fardeaux trop importants reposent sur le modèle puis le milieu communautaire et
risquent de limiter le développement puis l'accès à davantage de services. Je
sais que le ministre en est conscient. Je crois qu'il est ouvert à faire des
modifications, on le verra dans l'étude du projet de loi, mais la version telle
qu'elle suscite une montée de boucliers que je comprends. Donc, on aura à
travailler ensemble, M. le ministre, pour rassurer un réseau qui est inquiet.
On y reviendra, mais la collègue de
D'Arcy-Mcgee a aussi soulevé des points qui sont importants, notamment sur la
question du dédoublement administratif. Beaucoup d'organismes nous ont présenté
et partagé les documents qu'ils soumettent à Santé Canada. Il y aura des
discussions à avoir aussi sur comment on peut s'assurer que le communautaire,
qui est déjà enseveli sous la paperasse, soit davantage capable de faire mieux
et de répondre mieux aux revendications puis aux besoins du gouvernement et du
ministre.
On a parlé... on parlera évidemment de
toute la question des locaux puis des sites mobiles. Il faudra avoir des
discussions sur comment on encadre nos sites mobiles. Il faudra avoir des
discussions aussi sur les caractères discrétionnaires et les critères qu'il
faudra évaluer sur la demande d'autorisation de la part du ministre, qui, pour
l'instant est trop laissée au hasard. Il faudra avoir aussi des documents sur le...
puis des informations, puis des échanges sur le partage des rôles. La
cohabitation, ça appartient à tout le monde, M. le Président, ça n'appartient
pas seulement au communautaire, ça appartient aux villes, ça appartient aux
organismes communautaires, ça appartient au ministre, ça appartient aux élus,
ça appartient à l'ensemble des acteurs, actrices de la société civile.
Et il faudra évidemment qu'on ait des
discussions sur l'espace citoyen, notamment, nommément, un comité de bon
voisinage, des lieux, des espaces d'échanges, pour être certain que les
citoyens et citoyennes soient capables de ventiler, de s'exprimer, d'avoir des
lieux d'échanges. Donc, il faudra qu'on discute de cet élément-là. Il faudra
évidemment discuter de trajectoire clinique. La collègue en a parlé, mais
encore faut-il que ces soins-là existent et qu'ils ne soient pas un frein au
développement de certaines ressources quand les soins ne sont pas encore
déployés. Il va falloir qu'on en discute aussi, pour l'accès aux ressources puis
aussi à l'autonomie du processus décisionnel de l'accès aux soins de certaines
personnes. On ne pourra pas conditionner l'accès à des ressources à un
engagement de s'engager dans une trajectoire clinique sans le consentement de
l'usager, évidemment, il va falloir qu'on en discute.
• (11 h 30) •
On va parler aussi, évidemment, du 150
mètres. Il y a plein de choses qui ont été abordées. On va avoir des
discussions sur les délais avant d'obtenir les autorisations. Des groupes nous
ont parlé de dérogation, de pouvoir discrétionnaire du ministre à l'intérieur
de 150 mètres. On aura le temps d'y penser et d'y parler.
Beaucoup de réflexion sur les droits à
l'équité procédurale, à la justice administrative, sur les informations qui
sont reçues, les avis d'équité, les jours pour répondre, les décisions écrites
ou non écrites sur le retrait d'autorisation, sur la révocation d'autorisation.
Beaucoup de discussions aussi sur le droit d'appel, de contester devant le
tribunal administratif, sur l'effet suspensif ou non de ces contestations-là.
Il y aura beaucoup de discussions qu'on pourra avoir dans le cadre de ce projet
de loi là.
Et, évidemment, toute la question des
ressources en situation d'itinérance, M. le ministre, on attend de voir où
est-ce que vous êtes exactement sur cet élément-là et ces discussions-là, mais
il est certain que, pour nous et pour le milieu...
11 h 30 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...ce
projet de loi devrait concerner uniquement et seulement les sites de
consommation supervisée et non... et ne pas s'attendre à étendre les
restrictions et les obligations aux sites qui sont des centres de jour, des
refuges pour personnes en situation d'itinérance, des sites qui donnent de l'aide
alimentaire.
Il y aura évidemment toute la question sur
l'autorisation qui prend fin après quatre ans. Il y aura des discussions à
avoir aussi sur le renouvellement automatique ou non de certaines
autorisations, sur le droit de contestation, sur le zonage et sur les activités
qui sont permises hors... hors locaux de Santé Québec puis ceux qui sont à l'intérieur
des sites de Santé Québec. Il y aura évidemment aussi, M. le ministre, des
questions de financement du milieu communautaire. Le milieu communautaire
demande des financements à la mission. Il y a d'importantes discussions pour leur
assurer de faire leur travail et ils sont inquiets. Ils ont hâte de vous
entendre.
Évidemment, les questions de dérogation
des écoles, la question de droits acquis, on a parlé ici du Bras Gatineau,
évidemment, on a parlé de Maison Benoît Labre dans l'accompagnement financier
et logistique que le ministre aura dans l'application du projet de loi. Les...
la Maison Benoît Labre s'est dite d'accord pour le projet de déménagement. Mais
encore faut-il que les sous, les moyens et les mesures soient là pour être
certain qu'on y arrive. Parce que la réduction des services dans le secteur
aurait un impact beaucoup plus néfaste. Pour BRAS Gatineau, j'ai hâte de voir
ce que vous aurez à nous proposer, M. le ministre, dans une logique de
cohabitation qui ne soulève pas d'inquiétude pour l'instant, du moins selon mes
discussions avec la mairesse et avec les acteurs du communautaire là-bas.
Donc, je m'arrête sur ces éléments-là. On
a beaucoup, beaucoup de travail à faire, un travail important qu'on va faire en
opposition avec des propositions constructives qui, je l'espère, va nous
permettre de dégager un consensus utile pour la protection de nos tout-petits,
évidemment, des citoyens et des citoyennes, mais aussi des usagers, usagères
qui comptent sur nous pour veiller au grain, pour qu'il n'y ait pas de
réduction de services en dépendance puis en consommation supervisée. Ça va être
le plus important. Notre travail va être un travail d'équilibre, M. le
Président. Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres
députés qui souhaiteraient réaliser des... ou émettre des remarques
préliminaires? Si ce n'est pas le cas, nous en sommes maintenant à l'étape des
motions préliminaires. Il y a... Est-ce qu'il y a... M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. Pardon?
Des voix : ... Pardon?
M. Cliche-Rivard : Parfait, je
vais vous lire ça. Alors, la voici, la voilà, M. le Président. Je vais peut-être
la laisser... ou vous pouvez l'afficher ou pas encore?
Le Président (M. Provençal)
: ...
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Je la lis : «Que la Commission de la santé et des services sociaux, avant
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 103, visant
principalement à réglementer les sites de consommation supervisée afin de
favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté, demande au ministre
responsable des Services sociaux afin de faciliter l'efficacité des travaux de
la commission... Juste une petite faute de français, faciliter, e, r, l'efficacité
des travaux de la Commission de rendre disponible aux membres de l'ensemble de
la commission des amendements à ce projet de loi lorsqu'il... qu'il a déjà en
sa possession et qu'il comptait déposer durant l'étude détaillée.»
Donc, essentiellement, M. le ministre, on
a eu des discussions. Je vais faire ça rondement. Les consultations
particulières ont été... ont été... je vais utiliser mes mots, là, ont été
laborieuses, disons, ont été complexes. Et le réseau, notamment la Santé
publique, je pense, et plusieurs autres de vos partenaires, se sont dit... estimés
déçus de l'absence de consultations préalables au dépôt du projet de loi. Il y
a eu notamment un rapport et une sortie assez claire des directeurs de santé
publique. Il y a eu aussi, évidemment, aujourd'hui, j'en parlais, une sortie
conjointe de la Coalition Solidarité santé, la Ligue des droits et libertés, du
RQAK, de la Table des regroupements provinciaux des organismes communautaires et
bénévoles, qui demandent, eux, le rejet du projet de loi dans sa forme
actuelle.
Il y a eu aussi beaucoup de villes qui
sont venues nous dire qu'ils n'ont pas non plus été être consultés. La ville de
Montréal, la ville de Québec nous ont dit qu'ils n'avaient pas été consultés
dans la... dans la version préalable du projet de loi. Et donc moi, dans un
esprit de rassurer les milieux puis pour qu'on puisse entreprendre les
discussions aujourd'hui sur des bases saines et à jour... parce que vous m'avez
dit, M. le ministre, vous m'avez partagé que vous avez beaucoup écouté, vous l'avez
dit tantôt, puis que l'ensemble des revendications, ou... en tout cas, tout le
monde a été écouté ou... après ça, entendu, on le verra dans les propositions,
là. Mais moi, ce que je suggère dans ma motion préliminaire, M. le ministre, c'est
qu'on reparte avec votre projet de loi n° 2.0, là, les discussions aujourd'hui.
Et je sais, M. le Président, que ça dépend
des ministres, évidemment. Mais des fois, on a les amendements au compte
gouttes, au fur et à mesure qu'on ouvre des articles. D'autres fois, on a les
amendements qui nous sont partagés en amont, ce qui nous permet de nous faire
une tête sur les projets de loi. Ça fait que c'est ça, l'essence de la motion
aujourd'hui. Est-ce que le ministre pourrait s'engager à nous déposer l'ensemble
des amendements, qu'on puisse consulter le réseau rapidement aussi pour avoir
nos commentaires...
M. Cliche-Rivard : ...et non
pas avoir un système à la pièce ou au fur et à mesure qu'on ouvre des articles,
il faut suspendre, aller consulter, vérifier l'interprétation, etc. Je pense
que c'est une demande qui est faite de bonne foi face à un réseau inquiet. Et
ce n'est pas des demandes qu'on fait dans toutes les commissions, mais moi, je
reçois encore beaucoup de messages. Je recevais encore des messages hier. Je ne
suis pas convaincu, à ce stade-ci, que les partenaires usuels du ministre, sur
cette question-là, sont rassurés par le projet de lo, ou les amendements, ou
les propositions qui sont là. Mais, après ça, tout le monde peut être
convaincu, c'est le travail de notre commission.
Et donc mon souhait, mon grand souhait,
c'est qu'il le soit. Je vais, en même temps, M. le ministre, déposer à la
commission la lettre qu'on a reçue des différents organismes pour qu'elle soit
déposée au dossier. C'est les organismes, comme je disais tout à l'heure, qui
sont autour de la représentation, notamment de la Ligue des droits et libertés,
du communautaire autonome, évidemment, des tables de regroupement de
concertation... notamment aussi, pour ne pas la nommer. Donc, je pense qu'on
pourrait faire un pas vers le réseau en lui présentant directement, M. le
ministre, ce que vous avez en tête. Puis, à partir de là, peut-être que ce sera
plus facile de se faire une tête conjointe sur où on s'en va avec le projet de
loi. Je m'arrête là-dessus et je vais laisser mes collègues intervenir, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Est-ce que... Mme la députée, est-ce que vous auriez un
élément à ajouter? Non. Alors, M. le ministre.
M. Carmant : ...M. le
Président, c'est ce qu'on a discuté tout à l'heure, et moi, je compte bien
déposer les amendements, dès le début, pour qu'on puisse analyser le tout puis
évoluer vers un projet de loi qui va avancer rondement.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Mme la députée.
Mme Prass : Oui, j'ajouterais
juste le fait que j'apprécie l'ouverture du ministre, de les déposer tous en
même temps pour qu'on puisse en prendre acte, et ça nous permettra, justement,
dans le travail que nous allons faire par la suite, d'avoir le portrait complet
de ce qui est devant nous. Donc, bien d'accord.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Alors, est-ce qu'il y a...
étant donné qu'il n'y a pas d'autre intervention, on va procéder à la mise aux
voix de la motion préliminaire déposée par M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Est-ce que cette motion préliminaire est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci. Je veux signaler que nous avons bien reçu
la lettre et j'autorise le dépôt, donc, le dépôt... la lettre va se trouver sur
le Greffier. M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, j'avais cru comprendre
que vous aviez une deuxième motion préliminaire à déposer.
M. Cliche-Rivard : ...merci
beaucoup, M. le Président. Je vais la lire, celle-là aussi. Celle-là nous
provient du mémoire de l'ASPQ, notamment sur la question de l'article 54.
Je vais la lire en premier, là :
«Que la Commission de la santé et des
services sociaux, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 103, Loi visant principalement à
réglementer les sites de consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation
harmonieuse avec la communauté, demande au ministre responsable des Services
sociaux de déposer, conformément à l'article 54 de la Loi sur la santé
publique, tout document pouvant être considéré comme une évaluation d'impact de
la santé, l'EIS, qu'il aurait pu... qu'il aurait fait en amont du dépôt de ce
projet de loi.»
• (11 h 40) •
Donc, pour explication, M. le ministre, je
vous réfère à la page 2 du mémoire de l'ASPQ, qui nous parle de
l'article 54 de la Loi sur la santé publique, l'importance de l'évaluation
d'impact de la santé. Et on nous dit : «Dans cet ordre d'idées, nous
rappelons qu'une évaluation d'impact de la santé devrait être privilégiée et
partagée à l'Assemblée nationale comme prémisse à l'adoption de projets de loi
ou de conditions susceptibles d'avoir un impact significatif sur la santé de la
population ou des groupes populationnels. Comme le rappelle l'INSPQ, l'EIS est
une démarche scientifique et collaborative visant à éclairer le processus de
prise de décision. Elle a pour objectif d'anticiper, de documenter les effets
potentiels d'une politique ou d'un projet de loi en cours d'élaboration sur
l'ensemble des déterminants de la santé. De même, l'EIS permet d'apprécier la
distribution de ces impacts au sein des différents groupes de la population
afin d'éviter la production ou l'accroissement d'inégalités sociales de la
santé. L'EIS est habituellement le moyen privilégié par le ministère de la
Santé et des Services sociaux dans le cadre de l'application de
l'article 54 de la Loi sur la santé publique pour conseiller le
gouvernement. Il serait donc cohérent que le MSSS, qui propose le présent
projet de loi, procède de la même manière et partage cette évaluation.»
Alors, vous êtes le ministre responsable
dans ce cas précis. L'article 54 vous demande d'être le conseiller du
gouvernement sur des questions d'inégalités sociales en santé. Mes questions
sont claires, ma motion est claire. Est-ce que cette évaluation a été faite?
Puis, si elle a été faite, est-ce qu'elle peut être déposée dans le cadre de
l'étude du projet de loi, s'il vous plaît? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Oui, mais vous
allez voir...
M. Carmant : ...avec les
amendements qui vont être déposés, la Santé publique devient au cœur de la
suite des choses. Donc, cette évaluation va se faire de façon continue dans le
déploiement des ressources futures. Donc ici, on parle vraiment d'un enjeu de
cohabitation, ce qu'on veut... ce qu'on veut régler, de protection de nos
citoyens qui lèvent la main pour nous dire que malgré leur ouverture, malgré
leurs... leurs besoins de venir aider les populations plus vulnérables, ils
sentent que le développement des sites de consommation supervisée se fait de façon
non suffisamment accompagnée par le réseau de la santé. Puis, ce qu'on va venir
faire dans les prochains jours, c'est vraiment s'assurer qu'il y a un
accompagnement par les gens qui devraient faire ça, la Santé publique.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va. Mme la députée de...
Mme Prass : Oui. Dans le
cadre général de cette demande, est-ce qu'il y a des études ou auprès de qui
est-ce que vous avez effectué vos consultations préalablement au dépôt du
projet de loi? Est-ce que vous seriez prêt à déposer les documents en lien avec
ces éléments?
M. Carmant : On n'a pas de
documents précis, là. C'est des documents de travail, j'imagine, du ministère,
là, mais on n'a pas de document précis.
Mme Prass : Par exemple, des
groupes qui auraient été consultés en amont, est-ce qu'il y en a?
M. Carmant : Moi, j'ai parlé
principalement aux groupes une fois le dépôt ayant été fait.
Mme Prass : Suite au dépôt.
Donc, il n'y a pas de... vous n'avez pas de... pour l'instant, parce que vous
avez dit ça va être continué, pour l'instant, vous n'avez pas de documentation
pour faire l'évaluation de l'impact de ce que vous proposez dans le projet de
loi.
M. Carmant : Vous savez, il y
a un dépôt qui...
Le Président (M. Provençal)
: Juste un... rapide sur un élément. Lors des remarques
préliminaires...
Une voix : Une motion
préliminaire.
Le Président (M. Provençal)
: ...d'une motion préliminaire — excusez-moi, ce
n'est pas une remarque — il y a une seule intervention qui peut être
faite. Donc, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne a fait son intervention, le
ministre a fait son intervention, vous faites votre intervention. On ne peut
pas avoir un échange ou un dialogue. Ça viendra plus tard. Je suis sûr qu'on va
en avoir.
Mme Prass : Merci.
M. Cliche-Rivard : ...
M. Carmant : ...trop de
plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Je m'excuse de faire ce petit
rappel-là, là. Alors, suite à... aux interventions de chacun des... des
intimés, on va voter sur cette deuxième motion préliminaire. Alors, voulez-vous
qu'on ait un vote nominal, M. le...
M. Cliche-Rivard : ...
Le Président (M. Provençal)
: Alors...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire
: M. Carmant
(Taillon)?
M. Carmant : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Blouin (Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Abou Khalil (Fabre)?
Mme Abou-Khalil : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Prass (D'Arcy-McGee)?
Mme Prass :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Provençal (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Provençal)
:Abstention. Alors, la motion
préliminaire déposée par le député Saint-Henri—Sainte-Anne est rejetée.
Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres motions préliminaires? Oui, M. le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Peut-être
que vous me corrigerez que ce n'est pas à cette étape-ci, M. le Président, mais
je voulais juste être sûr qu'on procède à l'article par... à l'étude article
par article, alinéa par alinéa, paragraphe par paragraphe, au sens de
l'article 245 du règlement de l'Assemblée nationale, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Ce sera fait article par article
effectivement. Et comme vous avez pu le voir, entre autres l'article 1 qui
est un peu, on pourrait dire, la colonne vertébrale, là, de ce projet de loi
là, à la base, il y a 26 points qui sont soulevés dans l'article 1,
donc les 26 points seront traités un à un. Une fois qu'ils seront traités,
et on aura traité l'ensemble, on votera l'article 1, on ne votera pas sur
chacun des articles. Ça va?
M. Cliche-Rivard : Ça va pour
moi.
Le Président (M. Provençal)
: D'autres points? Alors, à ce moment-ci, on serait... je
pourrais prendre en considération l'article 1, à moins que vous ayez des
éléments à nous apporter, M. le ministre.
M. Carmant : On devrait
déposer des amendements, donc je vous demanderais de suspendre.
Le Président (M. Provençal)
:On suspend les travaux?
M. Carmant : S'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, si on suspend les... On va suspendre les travaux,
ça veut dire qu'on peut... jusqu'à 15 heures.
M. Carmant : Parfait, ça.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, suspension des travaux jusqu'à
15 heures, et on se revoit. Et je comprends qu'à ce moment-là, si vous
êtes capables, entre-temps, de faire... de transmettre les amendements aux deux
partis, ce serait intéressant.
M. Carmant : Dès que possible.
Le Président (M. Provençal)
: Dès que possible. Merci beaucoup. Alors...
Le Président (M. Provençal)
:...suspension. Et bon appétit à tous.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 06)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, à l'ordre, s'il vous plaît. La
Commission de la santé et des services sociaux reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 103, Loi visant principalement à réglementer les sites de
consommation supervisée afin de favoriser une cohabitation harmonieuse avec la
communauté.
Lors de la suspension de nos travaux ce
midi, nous avions terminé les motions préliminaires. Maintenant, M. le ministre...
M. Carmant : Merci, M. le
Président...
Le Président (M. Provençal)
:...on était rendus aussi à l'article
1, mais vous aviez mentionné aux collègues...
Le Président (M. Provençal)
:...autour de la table que vous aviez
des... des amendements qui seraient déposés, et je pense qu'ils vont arriver
bientôt.
M. Carmant : Oui,
effectivement, M. le Président, je vais déposer une liasse d'amendements. Puis,
ensuite, je pense que les oppositions vont vouloir prendre le temps de les
analyser. Puis donc je demanderais de... de suspendre.
Le Président (M. Provençal)
:Pas de problème. Alors, la liasse
d'amendements est sur Greffier dans un documents distribués. Alors, et est ce
que vous souhaitez qu'on puisse les rendre publiques, monsieur?
M. Carmant : Oui, oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, ce sera fait comme ça.
Une voix : ...
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Alors, nous allons suspendre
pour permettre à nos collègues de pouvoir prendre connaissance des différents
amendements qui viennent d'être déposés.
Alors, suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 07)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 35)
Le Président (M. Provençal)
:Alors, nous reprenons nos travaux.
Lorsque j'ai suspendu, c'était pour permettre aux oppositions de prendre
connaissance des différents amendements qui ont été déposés par M. le ministre.
Alors, maintenant, nous allons commencer
vraiment à l'article 1, et je vais demander à M. le ministre de nous lire
le 667.1, qui fait partie de l'article 1.
Et, petit rappel, juste pour notre
fonctionnement, chacun des... des différents sous-articles vont être traités
individuellement. Donc, ça veut dire qu'il y a un temps de parole de 20 minutes
par heure par... pour chacun de ces éléments-là. Et c'est la même chose pour
les amendements, c'est un 20 minutes...
Le Président (M. Provençal)
:...pour les amendements qui seront
proposés. Ça vous va? Et on traitera à la toute fin 0.1 et 0.2, parce que, dans
0.1, il y a... on fait référence à des articles qui risquent d'être modifiés.
Et, après ça, on... il y aura l'intitulé. Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Vous avez
dit à la toute fin. À la toute fin ou après l'article 1, finalement? Parce
que, tantôt, vous m'aviez dit après l'article 1.
Le Président (M. Provençal)
:Non, à la... Scuse, je me suis mal
exprimé. Aussitôt que l'ensemble des sous-points de l'article 1 auront été
traités, nous allons faire 0.1, 0.2. Ça vous convient?
M. Cliche-Rivard : Parfait,
c'est bon, c'est ce que j'avais compris.
Le Président (M. Provençal)
: Non, c'est... merci de m'avoir repris. Je me suis mal
exprimé.
Alors, M. le ministre, je vous invite à
faire la lecture de 667.1, qui fait partie des différents articles qui seront
modifiés après l'article 667. Alors, à vous la parole.
M. Carmant : Merci, M. le
Président. Donc, l'article se lit comme suit : Une autorisation du
ministre à l'égard d'un local est requise pour que des services de consommation
supervisée soient offerts dans ce local lorsqu'il est situé hors d'une
installation maintenue par Santé Québec.
Pour l'application de la présente loi, on
entend par :
«services de consommation
supervisée» : les activités liées à la consommation sur place d'une
substance illégale conformément à une exemption accordée en vertu du paragraphe
1° de l'article 56 ou de l'article 56.1 de la Loi réglementant
certaines drogues et autres substances;
«substance illégale» : la substance
désignée ou le précurseur au sens de cette loi obtenu d'une manière non
autorisée sous le régime de celle-ci. Commentaires : Cet article
introduit le titre 3.1 de la partie VI de la Loi sur la gouvernance
du système de santé et de services sociaux. Ce titre comprend deux chapitres et
vise à encadrer les autorisations particulières accordées par le ministre de la
Santé.
Le chapitre I vise à encadrer le processus
d'autorisation par le ministre de la Santé d'un local où sont offerts des
services de consommation supervisée.
L'article 667.1 énonce d'abord la
règle selon laquelle est requise une autorisation du ministre de la Santé à
l'égard d'un local pour que de tels services y soient offerts. Une telle
autorisation n'est pas requise pour un local situé dans une installation
maintenue par Santé Québec.
En fonction des définitions prévues au
second alinéa de cet article, le régime d'autorisation à l'égard d'un local où
sont offerts des services de consommation supervisée ne s'applique qu'à l'égard
des locaux visant à offrir des activités liées à la consommation sur place de
la substance illégale, conformément à une exemption accordée en vertu de la Loi
réglementant certaines drogues et autres substances. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. Interventions? Mme la députée.
Mme Prass : Merci. Je
voudrais demander au ministre... parce que là, vous... on précise que
l'autorisation du ministre est requise. Quelle est la procédure présentement?
M. Carmant : Ça fait
qu'actuellement, avec la LGSSS, c'est Santé Québec qui donne les toutes les
autorisations.
Mme Prass : Et quand les
analyses sont faites, ils ne vous font pas part des travaux. Donc, vous, vous
ne savez pas si un site de consommation est en train... est autorisé par Santé
Québec avant que ce soit fait?
M. Carmant : Tout ce qu'on
nous demande, c'est... par la santé publique, de faire le lien avec Santé
Canada pour l'autorisation de substances qui sont utilisées. Mais le
développement, justement, jusqu'à présent, on n'est pas au courant, et c'est
ça, le problème dans le... qui s'est produit cette année.
Mme Prass : C'est ça. Est-ce
que... justement, est-ce qu'il y avait un mécanisme à Santé Québec ou dans les
CISSS et CIUSSS auparavant, justement pour faire un suivi de, une fois que
l'autorisation est donnée, comment ça va se dérouler avant l'implantation du
centre de consommation?
M. Carmant : Bien, en fait,
c'était vraiment par le... il y avait quand même un rôle de la santé publique
en théorie. Puis ça, ça vient avec les règles de Santé Canada. Mais entre la
théorie et la pratique, on a appris qu'il y avait une grande différence.
• (15 h 40) •
Mme Prass : Donc, c'est ça,
donc vous, vous voulez vous assurer qu'en partenariat avec une municipalité,
par exemple, qu'avant que l'implantation ne soit faite, qu'on fasse bien le
tour de comprendre pourquoi ici, comment ça va fonctionner, que c'est une
implantation sécuritaire pour la communauté. Et est-ce que vous avez... Est-ce
que vous êtes au courant s'il y a des projets qui ont été refusés par la régie
de la santé auparavant?
M. Carmant : À ce que je
sache, non. On peut faire les vérifications, mais, à ce que je sache, non.
Mme Prass : Oui, je serais
curieuse de le savoir. Et, s'il y a eu des refus, la raison du refus. Moi, je
vais vous déposer un amendement, qu'on vous a fait part, à propos de
l'exemption des unités mobiles pour cet élément-là...
Mme Prass : ...parce que bien,
comme vous le savez, je pense qu'aussi les unités mobiles, les navettes peuvent
être... faire partie de la solution de la cohabitation également. Donc, je sais
qu'on ne peut pas prendre de... vous ne pouvez pas prendre d'engagement
financier dans le projet de loi, mais j'espère que, dans le futur, ça va être
une avenue que vous allez regarder davantage, parce que ça sert quand même dans
la réalité dans laquelle nous sommes. Malheureusement, les personnes qui
consomment, qui ont des enjeux de toxicomanie ne vont pas toujours se tourner
vers les sites de consommation. Ça fait qu'on veut s'assurer que, quand on...
quand ils sont exposés dans l'espace public... qu'il y a des moyens d'aller
leur amener de l'aide ou de bien les... bien encadrer leur utilisation comme ça
se fait dans les sites de consommation. Donc...
Le Président (M. Provençal)
:On va... On va projeter l'amendement
de Mme la députée de D'Arcy-McGee.
M. Carmant : On me confirme
qu'il n'y a pas eu de refus...
Mme Prass : Il n'y a pas eu
de refus? D'accord.
M. Carmant : ...dans le passé,
non.
Mme Prass : Merci.
M. Carmant : Mais là vous
savez qu'actuellement on n'encadre... dans la loi, on n'encadre pas les unités
mobiles. Vous voulez, comme, ajouter un amendement pour ça?
Mme Prass : Oui, exactement.
M. Carmant : OK.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la députée, je vais vous
inviter à nous lire votre amendement et, par la suite, à nous donner vos
commentaires.
Mme Prass : Oui. «Une
autorisation du ministre à l'égard d'un local est requise pour des services de
consommation supervisée soient offerts dans ce local lorsqu'il est situé...
Le Président (M. Provençal)
:Au début, s'il vous plaît :
Modifier l'article 667.1...
Mme Prass : Ah!désolée...
Le Président (M. Provençal)
: Excusez-moi.
Mme Prass : Non, non, je vous
en prie. Modifier l'article 667.1 tel qu'introduit par l'article 1 du projet de
loi par l'ajout, après le premier alinéa, de l'alinéa suivant :
«Les services de consommation supervisée
qui ne possèdent pas de local et dont les activités sont offertes par des sites
de... mobiles sont exemptés de l'application de la présente loi.»
Donc, comme j'ai dit, on veut s'assurer
parce qu'une navette mobile peut arriver à 150 mètres d'une école, mais, on se
comprend, elle ne s'installe pas là. Donc, nous, on veut s'assurer que les
unités mobiles puissent faire... puissent offrir les services et les
ressources... mais dans la compréhension que... comme ils sont mobiles,
justement, qu'ils devraient pouvoir se déplacer comme ils le trouvent
nécessaire, comme c'est... ils vont s'arrêter, ils vont offrir les services,
ils vont se déplacer. Ils ne sont pas fixes.
M. Carmant : Bien, nous,
on... nous, on ne l'avait justement pas inclus parce que c'était comme
sous-entendu qu'elles ne seraient pas régulées, mais, s'il faut l'insérer dans
la loi... Je ne sais pas si maître...
Une voix : ...
M. Carmant : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, maître...
M. Carmant : Est-ce que je
pourrais passer la parole à notre juriste?
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Consentement pour passer la
parole?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, vous vous nommez, vos fonctions, et par la suite
vous donnez votre commentaire.
M. Bérubé (Mathieu) : Merci,
M. le Président. Mathieu Bérubé. Je suis avocat au ministère de la Justice.
En fait, ici, comme le dit le ministre, le
texte de 667.1 exclut d'emblée les sites qui sont qualifiés de mobiles. Ici,
quand on parle d'un local, évidemment, il faut s'en remettre aux définitions
usuelles, là, des dictionnaires, là. Un local, on parle d'une partie d'un
bâtiment, là, mais c'est forcément intérieur à quelque chose qui est un
immeuble et non un véhicule routier, par exemple. Donc, le local n'est pas, par
exemple l'arrière d'un autobus, là, ici, là.
Mme Prass : Bien, moi,
c'est... je fais écho à ce qu'on a entendu lors des consultations, qu'on a
entendu de la part des groupes. Vous dites que c'est compris que les navettes
mobiles ne sont pas comprises, mais je pense qu'il serait important quand même
que ça soit écrit quelque part dans la loi pour justement rassurer, parce que
vous êtes ministre aujourd'hui, il y aura peut-être un autre ministre, dans
quelques années, qui ne verra pas la situation pareille. Donc, je pense qu'il
est important de l'inscrire noir sur blanc.
Des voix : ...
Mme Prass : Et, si je peux
ajouter, entre autres, les organisations qui ont suggéré cet amendement :
l'Association pour la santé publique du Québec, la ville de Montréal, les
directrices et directeurs régionaux de santé publique. Donc, également, je
pense qu'ils veulent... ils veulent une rassurance. Comme j'ai dit, vous avez
cette intention-là, mais on ne sait pas ce que le prochain ministre pourrait
avoir comme intention. Donc, important que ça soit vraiment reconnu et noté
dans la loi.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je vais en profiter pour... On va rester sur ce point-là, puis je
revendiquerai un tour par la suite sur d'autre chose. Moi, je pense que c'est
une bonne idée, M. le ministre. Si le réseau s'est mobilisé à ce point-là,
c'est parce qu'à leur première lecture ce n'était pas si clair. Puis on est
dans une approche, je pense, à ce stade-ci... puis on verra avec les
amendements, mais de quand même rétablir puis de rassurer certains ponts puis
certaines connexions, là.
Moi, j'ai été contacté notamment par
L'Anonyme, mais pas que, qui ont des sites mobiles. On a reçu aussi, là, par la
ville de Laval, des revendications puis des demandes par rapport aux sites
mobiles nomades gérés par l'Oasis. Ça fait quand même, tu sais, les groupes,
les villes...
M. Cliche-Rivard : ...les
rassemblements ou les regroupements sont venus nous demander spécifiquement
d'ajouter ça. Donc, moi, je pense que la proposition de ma collègue est tout à
fait à propos. L'AIDQ l'avait aussi soutenu, de faire une exemption pour les
sites mobiles. L'ISPQ l'avait aussi demandé dans leurs revendications. Donc, si
un ensemble d'acteurs, actrices de la communauté s'est mobilisé à cet effet-là,
je pense qu'on aurait tous à y gagner de le clarifier ici. Donc, moi, j'appuie
fortement l'amendement de ma collègue.
Le Président (M. Provençal)
:Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Carmant : D'accord. Moi, je
n'ai pas d'enjeu. On me demande peut-être de suspendre et de voir comment on
peut le reformuler. Ça irait avec la députée de D'Arcy-McGee?
Mme Prass : Avec plaisir.
Le Président (M. Provençal)
: ...on va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
(Reprise à 16 h 00)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, nous reprenons nos travaux. Nous avions besoin d'un
peu de temps pour ajuster le libellé d'un amendement.
Alors, Mme la députée, est-ce que vous
acceptez de retirer votre amendement?
Mme Prass : Oui.
Le Président (M. Provençal)
: Alors, consentement. Et Mme la députée de D'Arcy-McGee va
nous redéposer un amendement, toujours à l'article un qui modifie
l'article 667.1. Alors, à vous la lecture.
Mme Prass : Oui. Donc,
modifier l'article 667.1 tel qu'introduit par l'article 1 du projet
de loi, par l'ajout, après le premier alinéa, de l'alinéa suivant :
« Les services de consommation supervisée qui ne possèdent pas de local et
dont les activités sont offertes par des sites mobiles sont exemptés de
l'application de la présente loi. »
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Et ça, ça traduit vraiment votre intention.
Mme Prass : Tout à fait.
Le Président (M. Provençal)
: Merci. Alors, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. C'est effectivement intéressant et un petit peu plus clair, parce
qu'il y a des organismes qui visent à opérer les deux, là, des sites fixes et
des sites mobiles. Donc là, on spécifie clairement que la destination mobile
est exemptée, mais que l'organisme qui opérait un fixe et un mobile, bien, ne
serait pas exempté pour le fixe, mais il serait exempté pour le mobile. Donc,
je pense que c'est...
16 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...effectivement
un petit peu plus clair, parce qu'on sait qu'il y a des projets de sites fixes
qui veulent se doter d'un bus, d'un mobile. Donc là, on serait certain de
couvrir les deux côtés. Donc, je suis tout à fait en appui à cette nouvelle
rédaction.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Oui, puis moi
aussi, non seulement j'appuie mais j'encourage, dans les plans de cohabitation
d'utiliser ces unités mobiles qui, jusqu'à présent, comme je disais tantôt,
sont très bien reçues localement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Oui, Mme la députée
de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : J'espère, avec
cette... que le ministre et que les organisations vont se sentir davantage
encouragés à présenter de tels projets pour des navettes mobiles, parce que,
comme le ministre l'a indiqué, je pense que c'est un élément qui pourrait aider
tout le phénomène de la cohabitation. Donc, on espère en avoir plus et pas
moins. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Ça va ?M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Sur ce
même point-là, je suis d'accord avec le ministre, mais je pense que c'est une
complémentarité des ressources qui sont fortement nécessaires, donc tant mieux,
là. Je veux juste... je ne veux juste pas qu'on arrive avec le tout au mobile,
là. Je veux quand même juste relativiser ce qui a été dit, parce que je pense
que dans un parcours de consommation aussi, le fixe répond à beaucoup de
besoins pour des gens qui ont besoin de régularité et qui ont besoin d'avoir, à
proximité, à des heures précises, un service de consommation supervisée. Donc,
j'encourage pleinement le site mobile. Je pense que ce sont des
complémentarités de ressources et que, oui, il faut développer le mobile, mais
il faut développer le fixe aussi.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement déposé par Mme la députée D'Arcy-McGee, qui
modifie l'article 667.1 de l'article 1, est adopté? Adopté. Merci.
Maintenant, est-ce que l'article 667.1... c'est vrai. On va le mettre à la
toute fin. Merci.
M. Cliche-Rivard : ...
encore, sur le premier.
Le Président (M. Provençal)
: Oui, oui. Définitivement. M. le ministre, pourriez-vous
nous faire lecture du...
M. Carmant : Non, je pense qu'il
y a encore...
M. Cliche-Rivard : ... M. le
Président, c'est ça. La collègue avait fait son intervention, déposé son
amendement, mais moi, je n'ai pas fait mes interventions sur le point un. Ça
fait que j'y vais à l'instant. Merci.
Le Président (M. Provençal)
: Il n'y a pas de problème. Excusez-moi.
M. Cliche-Rivard : il n'y a
pas de souci. Je voulais, M. le ministre, qu'on revienne sur la discussion
préalable, là, sur le cadre juridique actuel avant l'adoption du projet de loi
n° 103. Là, il y a la disposition avec... puis on en a parlé, là, quand
même avec la loi fédérale avec 56.1. Ça fait qu'essentiellement, là, aujourd'hui,
au jour où on se parle si du... de votre côté, vous pourriez nous préciser les
gens, les promoteurs de sites de développement fixes, faisaient une demande d'exemption
au sens de 56.1 à Santé Canada. Puis c'était quoi le... puisque vous nous avez
parlé aussi de la loi LGSSS. tout à l'heure, je pense que le cadre juridique d'aujourd'hui,
là, moi, je suis intéressé à le voir, si vos équipes pouvaient nous le présenter
avant le projet de loi. Vous dites, ça ne passait pas par vous, ça passait par Santé
Québec. C'est ce que j'ai compris. Qu'est-ce qui était le cas avant Santé
Québec? Est-ce que... bref, je pense qu'on mériterait de préciser le cadre
juridique actuel.
M. Carmant : C'est ça. Avant Santé
Québec, ça pouvait soit passer par Santé Canada ou encore demander une
exemption pour le... au ministre pour les... pour l'utilisation des drogues
dans les centres de consommation supervisée. C'étaient les deux façons de faire.
Ce que... ce que la LGSSSS est venue modifier, c'est que maintenant, tu sais, l'opération
du réseau ne se fait plus par le ministre, mais uniquement par Santé Québec.
Puis l'exception qu'on vient demander ici, c'est que pour les sites de
consommation supervisée, le ministre ait son mot à dire dans l'obtention des...
dans le développement du réseau.
M. Cliche-Rivard : À l'époque
où c'était Santé Canada, vous avez dit, ou le ministre?
M. Carmant : Ou l'exemption du
ministre.
M. Cliche-Rivard : Pour... ou
l'exemption du ministre. Du ministre, là, on parle de vous, là, ou on parle du
ministre fédéral.
M. Carmant : Oui, oui. De moi,
oui, oui.
M. Cliche-Rivard : Donc, il
pouvait n'y avoir que par vous ou que par Santé Canada.
M. Carmant : Exact.
M. Cliche-Rivard : Puis, dans
le cas où vous autorisiez dans... avant Santé Québec, c'était directement donc
accepté par Santé Canada?
M. Carmant : Il faut quand
même déposer une demande à Santé Canada éventuellement, mais les demandes de
Santé Canada sont... prennent beaucoup de temps à approuver.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
M. Carmant : Donc, c'est pour
ça qu'on avait développé la voie de l'exemption du ministre.
M. Cliche-Rivard : Et donc,
votre exemption, ministre Québec était réputée conforme. Il n'y avait pas de
possibilité de poursuites au sens de la loi fédérale en attendant la décision de
Santé Canada?
M. Carmant : Non.
M. Cliche-Rivard : OK, ça
fait que ça, c'était dans les accords réciproques Canada-Québec sur la
reconnaissance de l'exemption. Ça fait que j'imagine que les groupes passaient
à ce moment-là par vous, parce que c'était pas mal plus efficace et rapide que
le processus de Santé Canada.
M. Carmant : Exactement.
M. Cliche-Rivard : OK, et là sous
Santé Québec, on est venu faire... rapatrier l'autorisation ministérielle, donc
la vôtre, sous le...
M. Cliche-Rivard : ...la
coordination ou la détermination de Santé Québec, mais Santé Canada reste là
quand même?
M. Carmant : Oui, exactement,
ils peuvent toujours passer par Santé Canada.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Ils peuvent toujours passer par Santé Canada. Parce que dans les...
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Parce que
dans les demandes, puis moi, j'ai obtenu, là, des copies de demandes
d'exemption, la plupart de ces demandes-là étaient adressées directement à
Santé Canada et non pas à vous ou à Santé Québec. Comment on explique ça, si
c'est plus long?
M. Carmant : OK. M. le
Président, je passerais le... le détail à la directrice nationale.
M. Cliche-Rivard : Avec
plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour que Mme
puisse répondre? Alors, je vais vous demander de vous nommer, de donner votre
fonction et, après ça, de répondre à M. le député.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Oui.
Bonjour. Caroline Quach-Thanh, directrice nationale de santé publique.
Alors, vous avez raison que les demandes
passaient soit par le ministre ou par Santé Canada. Santé Canada a un processus
qui est très long. On m'a dit que c'était ça d'épais de formulaires à remplir,
et ça leur prenait environ trois ans avant d'émettre une recommandation pour
une... pour un site de consommation supervisée. Ils ont par contre délégué
l'autorité aux ministres de la Santé provinciaux, et c'est là où le processus
est capable d'être fait de façon beaucoup plus rapide. Mais l'un... En fait,
l'autorisation provinciale dépend... est... n'est pas pérenne. Éventuellement,
si on veut avoir quelque chose de pérenne, l'organisme fait aussi... doit aussi
faire la demande à Santé Canada. Mais donc les deux se font. Et, même avec
l'arrivée de Santé Québec, c'était le ministre de la Santé qui avait quand
même... qui donnait quand même l'autorisation. Mais l'organisation de tout le
processus se faisait avec Santé Québec et les directions régionales de santé
publique.
M. Cliche-Rivard : OK. Je
pose ces questions-là, puis merci pour la précision, parce que les organismes
nous ont quand même parlé de lourdeur administrative puis de fardeau
administratif. C'est là où je m'en vais notamment. Là, dans le nouveau cadre
législatif, il va donc falloir obtenir l'autorisation de Québec, il va quand
même falloir aussi, pour eux, continuer d'obtenir l'autorisation fédérale. On
s'entend? Et là, où est-ce qu'on est dans... Parce que beaucoup d'organismes
nous on parlait qu'ils étaient déjà à bout de souffle, là, sur les procédures
administratives. Là, il y a un dédoublement et aussi les critères de 56.1 qui
ne sont pas exactement les mêmes que ceux qu'on va définir ici, à 667.1 et
suivants. Et il y a des... il y a une réflexion sur le... le caractère conjoint
éventuel d'une... d'une demande d'autorisation. J'imagine que ça a peut-être
été discuté ou étudié. Est-ce que c'est le fédéral qui bloque cette demande qui
pourrait être traitée de manière conjointe? Est-ce que c'est Québec qui n'est
pas intéressé? Moi, je vise à assurer une... pérennité des services puis une
facilité de développement des services. Puis, eux, ils me disent craindre,
puis... ce que le RAPSIM disait notamment, l'ISPQ aussi nous disait ça, que là
on... on a le... le risque de tomber dans un dédoublement administratif quand
même complexe. Ça fait que j'aimerais ça vous entendre sur l'articulation... ou
le ministre ou vous, sur ça.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : En
fait, la... la vitesse de production des autorisations par Santé Canada est
franchement hors de notre juridiction, puis on n'a pas vraiment de capacité à
les influencer. Et leur moyen de permettre une autorisation plus rapide, c'est
de le... de donner cette autorisation-là aux ministres de la Santé des
provinces.
Maintenant, avant le... le projet de loi
dont on parle actuellement, les organismes communautaires qui voulaient
demander une autorisation au ministre de la Santé devaient déjà remplir des documents
via leur direction régionale de santé publique pour ensuite les envoyer au
ministre de la Santé. Donc, c'est... les DRSP faisant maintenant partie de
Santé Québec, le processus passe par Santé Québec et revient au ministère de la
Santé. Mais les documents qui sont demandés, à tout le moins par le ministère
de la Santé, sont assez faciles à remplir, là. On demande l'adresse, le bail,
différents éléments. De là à savoir s'il y a moyen de... de ne pas dupliquer
avec Santé Canada, pour l'instant, je pense qu'il n'y a pas moyen parce que le
processus est... est différent, et il y a... il n'y a pas eu d'entente, à moins
que je me trompe, puis peut-être que les équipes sont en train de me le dire,
mais il n'y a pas... il n'y a pas eu de... de demande d'harmoniser les
processus. C'est un processus et l'autre.
• (16 h 10) •
M. Cliche-Rivard : Et donc,
la réflexion, c'est que c'est Québec qui... puis c'est ce que vous me répondez
essentiellement, qui est plus facilitant que le fédéral?
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Oui.
Tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Ça va demeurer le cas avec l'adoption du projet de loi n° 103?
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Oui.
M. Cliche-Rivard : On ne vise
pas à complexifier, ajouter, là, on verra les critères de ce qui est demandé
par l'autorisation, là, mais il y a une volonté, M. le ministre, de... de
demeurer dans la simplification pour les organismes communautaires puis de ne
pas en ajouter sur ce qui est déjà le cas, là. C'est... C'est votre souhait
aussi, là?
Le Président (M. Provençal)
:...
M. Carmant : Oui. Merci. Oui,
absolument, on veut rester dans une procédure souple.
M. Cliche-Rivard : Ce que je
comprends...
M. Cliche-Rivard : ...c'est
que, puis vous étiez en train de l'expliquer, Mme la directrice nationale, du
moment où le ministre émet son autorisation, elle est valide pour un certain
nombre de temps, mais il va falloir quand même que le groupe se conforme avec
Santé Canada dans un délai quelconque. Vous... vous vous étiez arrêté, là, sur
cette réponse là, que l'exemption du ministre n'était pas pérenne.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : ...elle
est... elle est pérenne tant et aussi longtemps que le... au niveau fédéral,
que le fédéral ne retire pas l'exemption de catégorie. Donc, c'est... parce que
cette exemption-là, où on... il délègue les pouvoirs au ministre provincial...
aux premiers ministres provinciaux est en cours jusqu'au 30 septembre
2020. Si jamais, au 30 septembre 2026, il décidait qu'il ne le renouvelait
pas, à ce moment-là, les organismes qui n'auraient pas déjà fait leur demande
ou qui n'auraient pas déjà été autorisés pourraient perdre leur autorisation
parce que le provincial ne peut pas légiférer ou, en fait, décider en la
matière sans l'appui du fédéral.
M. Cliche-Rivard : Est-ce que
l'organisme qui obtient l'autorisation du ministre des Services sociaux doit
quand même continuer sa demande auprès de Santé Canada ou si l'approbation du
ministère consent ou conforme une autorisation au sens de 56.1?
Mme Quach-Thanh (Caroline) : S'il
y a une exemption de catégorie, il est obligé de faire sa demande...
Une voix : Du concours
provincial.
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
Hein?
Une voix : Exemption de
catégorie...
Mme Quach-Thanh (Caroline) : ...de
catégorie, c'est juste au provincial. Mais si jamais le fédéral retirait cette
catégorie-là puis qu'il n'avait pas fait sa demande en bonne et due forme, il
perdrait, en fait, sa... son site de consommation supervisée. Ça fait qu'il n'a
pas besoin de le faire dans la minute, mais je pense que si l'organisme veut
s'assurer d'être pérenne, éventuellement, il va falloir le faire, parce que le
fédéral pourrait à tout moment retirer son exemption de catégorie et ne plus permettre
aux ministres de la Santé des provinces de donner leur autorisation. Ça fait
que c'est juste... Tu sais, c'est un risque-bénéfice, finalement.
M. Cliche-Rivard : Donc, si
je comprends bien jusque l'année prochaine, vous avez dit jusqu'en 26.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Jusqu'à
maintenant, oui, c'est là que ça s'arrête. Des fois, ils donnent trois ans,
mais là ils ont dit qu'au 30 septembre 2026 ils allaient réévaluer le
tout.
M. Cliche-Rivard : Donc, à ce
moment-là, l'autorisation du ministre québécois entraîne une autorisation de la
santé publique canadienne en ce moment, mais cette reconnaissance-là pourrait
être retirée de la part d'un gouvernement canadien. Et auquel cas, si
l'organisme communautaire n'avait pas régularisé sa situation avec une
approbation de Santé Canada, se retrouverait dans un problème avec 56.1 de la
loi fédérale.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : C'est
ça.
M. Cliche-Rivard : Et ça,
qu'importe avec la loi n° 103, ça, ça change... ça ne change pas la détermination.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Exact.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Merci de ces précisions-là. Est-ce que, M. le ministre, vous avez quand même
évalué les critères fédéraux versus ceux que vous entrez? Est-ce que vous vous
en êtes inspiré de 56.1, de l'exemption puis de ce qui est demandé? Je pense à,
notamment, tu sais, les critères sont clairs, là quand même, à 56,1 de la loi
fédérale. Ma question est toujours relative à... au fardeau supplémentaire sur
le... sur les organismes, notamment il y a, à l'article 56.1, deuxième
paragraphe, l'incidence d'un tel site sur le taux de criminalité, les
conditions locales indiquant qu'un tel site répond à un besoin, la structure
administrative en place permettant d'encadrer le site, les... les ressources
disponibles pour avoir... pour voir à l'entretien du site, les expressions
d'appui ou opposition de la communauté. Ce sont toutes des choses qui vous ont
inspirées dans la rédaction des critères de l'article actuel?
M. Carmant : Ça va dans le
même sens, effectivement.
M. Cliche-Rivard : OK. On y
reviendra tout à l'heure parce qu'il y a des... Puis là je ne veux pas parler
des critères d'autorisation maintenant, on n'est pas dans l'article des
critères d'autorisation, mais il y a des commentaires qui ont été faits sur le
caractère un petit peu flou ou pas déterminé sur la liste des choses qui
motiverait ou non une... l'émission d'une autorisation de votre part. Puis on
pourrait en discuter relativement à ce qui vous a inspiré, peut-être,
potentiellement, dans... dans 56.1, deuxième paragraphe, peut-être qu'on pourra
voir à émettre des critères un peu plus transparents que le simple fait que le
ministre détermine si, oui ou non, il y a l'autorisation. Ça fait que j'y
reviendrai tout à l'heure pour essayer toujours de donner une meilleure
prévisibilité au milieu communautaire puis de savoir, finalement, quel fardeau
il doit rencontrer pour réussir sa demande d'exemption, c'est toujours ça
qui... qui nous motive principalement, là.
Il y a la discussion, M. le ministre, d'en
dehors u à l'intérieur des locaux de Santé Québec, là, il y a eu des... des
groupes qui sont venus nous parler de ça. Par exemple, il y a eu des
discussions dans ma circonscription, là, notamment, on s'en est parlé, sur le
CLSC Saint-Henri qui, lui, est à côté d'un CPE. Donc, on n'est pas
nécessairement gagnants dans la cohabitation. J'étais surpris quand même de
voir une disposition qui dirait que ce serait finalement possible d'opérer à
l'intérieur du CLSC, malgré le 150 mètres dans un contexte où...
M. Cliche-Rivard : ...ce n'est
pas nécessairement plus judicieux ou pas nécessairement plus simple pour la
cohabitation, cette exemption-là. Ça fait que j'aimerais ça vous entendre parce
qu'on l'a exclue, finalement, dans Saint-Henri, puis je le dis très clairement,
il était exclu de déplacer le site à l'intérieur du CLSC parce que le CPE est à
proximité. Ça fait que j'aimerais ça vous entendre là-dessus.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Carmant : Oui, merci. En
fait, c'est parce que la santé publique n'encourageait pas à déplacer dans ce
site à cause d'à côté du CPE. Mais, par exemple, on a l'exemple de l'hôpital
Notre-Dame où, effectivement, il y a d'autres... Et l'avantage, dans les sites
de Santé Québec, c'est qu'on peut imposer les règles qui sont aux employés de
Santé Québec. L'enjeu qu'on a avec un organisme communautaire, c'est qu'il est
autonome. Puis vous avez vécu des... demandes qui ont été tout simplement rejetées
du revers de la main par les organismes communautaires pour améliorer la
cohabitation. Donc, c'est pour ça que j'étais à l'aise de garder les sites de
Santé Québec malgré la suggestion qui avait été faite, je pense, par le...
c'était quel groupe? Le Protecteur du citoyen ou... je ne me souviens plus quel
groupe, mais un groupe...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Carmant : C'est ça, oui.
Je me souviens, le Protecteur du citoyen avait dit : Bien, moi, je suis à
l'aise avec le fait que, dans les... dans les établissements de santé Québec,
bien, on gère les règles, donc il y a moins de... il y aura probablement moins
d'enjeux.
M. Cliche-Rivard : On ne
volera pas le punch d'amendements que vous avez déposés tantôt, mais il y a des
modifications à l'effet qu'on parle de conditions relatives à l'intérieur des
locaux et non pas à l'extérieur. Santé Québec est certainement responsable,
puis vous pouvez mettre des conditions quant à l'intérieur des locaux. Mais à
l'extérieur, pour ce qui concerne les trottoirs ou un parc municipaux qui
existent tout autant à l'extérieur d'établissements de Santé Québec, on n'est
pas bien, bien loin de la même réalité, finalement. Et donc moi, j'ai quand
même une inquiétude pour ce qui dépasse la prémisse du local de Santé Québec.
Je comprends ce que vous nous dites par
rapport à l'intérieur puis à la gestion interne, mais Santé Québec n'a pas plus
de juridiction sur le parc municipal, ou sur la piste cyclable, ou sur autre
élément à l'extérieur de son périmètre, là. Ça fait que moi, je...
Le Président (M. Provençal)
:... si je suis... mais il me semble
que vous faites référence notamment à l'article 667.9, qui sera traité
tantôt.
M. Cliche-Rivard : Bien oui,
mais par rapport au fait que le ministre exempt, à 667.1, maintenant, les
locaux de Santé Québec d'obtenir une autorisation, là. Ça fait que je voulais
vous entendre quand même là-dessus, parce que ça déborde, les locaux seulement.
M. Carmant : ...mais dans nos
établissements, il y a du personnel à l'extérieur des établissements aussi,
donc, tu sais, il n'y aurait pas d'enjeu de ce côté-là.
M. Cliche-Rivard : OK. Je
vais vous... espérer que vous ayez raison, M. le ministre, parce que, tu sais
pour moi, il y a une raison pourquoi la santé publique vous a recommandé de ne
pas ouvrir à proximité du CLSC qui était à... dans le CLSC qui était à
proximité du CPE, c'est spécifiquement parce que ça déborde le rayon même de
l'exercice puis du champ d'action du site communautaire, du site CLSC. Donc,
oui, il y a un agent de sécurité, mais l'agent de sécurité n'a pas juridiction
dans le parc municipal non plus.
Ça fait que, pour moi, ce qui était bon
pour un très bon pour l'autre, c'est un petit peu ça, le commentaire du
Protecteur du citoyen, là, que je vous émets aujourd'hui. Vous me dites :
On vivra avec, là, mais je ne suis pas certain qu'on fait le bon geste en se
disant qu'une ouverture dans des sites de la santé publique, du CLSC ou du
CIUSSS, c'est nécessairement plus justifié ou judicieux que ce que vous
interdisez, finalement, dans le reste du projet de loi.
• (16 h 20) •
M. Carmant : Bien, je prends
note de son commentaire.
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires ou d'interventions sur le 667.1, qui a subi un amendement? S'il
n'y a pas d'autre commentaire, on pourrait demander au ministre de nous faire
lecture du 667.2.
M. Carmant : Oui, bien sûr,
M. le Président. Donc, l'article 667.2 se lit comme suit :
L'obtention de l'autorisation du ministre à l'égard d'un local nécessite qu'une
demande d'autorisation soit transmise à Santé Québec par la personne ou par le
groupement qui disposera d'un droit permettant l'utilisation du local visé par
la demande au moment où les services de consommation supervisée y seront
offerts.
Cet article précise qu'un demandeur
souhaitant faire autoriser son local par le ministre doit transmettre sa
demande d'autorisation à Santé Québec qui, comme nous le verrons plus loin,
doit procéder à une analyse préliminaire de la demande. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Intervention? Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : ...M. le
Président...
Mme Prass : ...qui est-ce que
vous voyez auprès de Santé Québec qui va être responsable de faire cette
évaluation? Parce qu'on veut s'assurer que, quand même, il y a différents
points de vue, il y a différents aspects. Donc, je suis curieuse d'entendre
comment vous envisagez ceux qui vont en faire l'évaluation au Santé Québec?
M. Carmant : Donc, c'est ça.
Donc là, je scoope un peu l'amendement, mais nous, on voulait vraiment que...
identifier une personne responsable de ceci. La proposition initiale était
vraiment pour Santé Québec, mais je crois qu'on va voir un peu plus loin, qu'on
va demander à la Direction régionale de la santé publique de s'assurer de tout
ça.
Mme Prass : Et est-ce qu'ils
seront invités à... d'avoir des... d'avoir d'autres experts ou d'autres
représentants de groupes qui vont leur permettre de faire l'analyse où ça va
vraiment revenir à la Direction de la santé publique?
M. Carmant : Ça fait partie
du processus actuel.
Mme Prass : Et est-ce que
vous verriez un comité permanent, par exemple, qui serait mis en place par la
Santé publique pour justement faire... comme on s'est dit... comme vous dites,
ce n'est pas des demandes qui arrivent de façon quotidienne. Donc, est-ce que
vous envisagez l'établissement d'un comité permanent, disons, à l'intérieur qui
ferait... qui serait responsable de faire ces analyses d'autorisation?
M. Carmant : Un comité
permanent qui se trouve?
Mme Prass : Qui relèverait de
la Santé publique ou de Santé Québec.
M. Carmant : Régional?
Mme Prass : Oui, parce que
les évaluations vont se faire de façon régionale, juste pour s'assurer que les
bons acteurs sont toujours autour de la table quand vient le temps de faire ces
analyses d'autorisation.
M. Carmant : Bien, je pense
que c'est toujours le même... la même équipe qui gère le processus. Là,
peut-être que je pourrais demander à ma collègue, la directrice nationale, mais
je ne crois pas qu'il y a plusieurs équipes.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : En
fait, c'est lui. C'est vraiment au niveau de la Direction régionale de santé
publique qui fait partie de son CISSS et de son CIUSSS et donc qui a accès aux
autres organismes et aux autres directions qui... qui sont... que ce soit santé
mentale, itinérance, ces liens sont déjà faits. Donc, quand on regarde les
évaluations que les directions régionales de santé et de santé publique font
actuellement, ils s'attachent déjà, là, avec ces autres directions-là. Je pense
que d'avoir justement la Direction régionale de santé publique au sein même de
ces CISSS et de ces CIUSSS permet ces liens-là. Donc, je pense... je n'ai pas
l'impression qu'ils aient... qu'ils aient envie de mettre sur pied un comité
permanent. Je pense que c'est déjà... ça fait déjà partie de leur processus.
Mme Prass : Ça fait que, donc,
à chaque fois qu'ils font une analyse, ils vont toujours — excusez-moi — aller
chercher de l'information auprès de plusieurs acteurs et ils ne vont pas juste
se fier à la documentation qui est devant eux.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Non,
effectivement, je pense que la beauté de la Santé publique au niveau régional,
c'est qu'ils ont déjà ces liens-là et ils ont tout à fait le souci de regarder
l'ensemble de l'oeuvre pour peser, pour vraiment évaluer les risques et les
bénéfices et soutenir le demandeur, là, auprès de. Dans sa demande
d'autorisation auprès de Santé Québec. Ça fait que, moi, je pense que ça fait
partie de leur...
Mme Prass : Leur processus
déjà.
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
...leur processus, oui.
Mme Prass : Et savez-vous si
le milieu communautaire est... ça fait partie de ces discussions ou ces
évaluations, si le milieu communautaire, eux aussi, ils ont un rôle à jouer
dans l'information que le CISSS ou le CIUSSS régional va avoir pour prendre
leur décision?
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
Quand on regarde comment ça se fait déjà, c'est vraiment un processus
collaboratif, là. Les organismes communautaires discutent avec les directions
régionales qui ont des données sur les itinérants, surdoses, en fait sur tout
ce qui se passe dans la région. C'est vraiment déjà un processus collaboratif.
Je pense que d'essayer de mieux l'encadrer, on ne ferait pas mieux que ce qui
est déjà fait là.
Mme Prass : Donc, je veux
juste m'assurer que, de façon systémique, le milieu communautaire est toujours
pris en considération dans ces décisions.
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
Oui, oui. D'accord.
Mme Prass : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. En amont justement, on a eu des directions de santé
publique qui sont venues quand même nous dire que la consultation n'avait pas
été optimale, disons, en amont du dépôt du projet de loi. Est-ce que, là...
puisque là, vous ouvrez la porte, là, je ne voulais pas vous scooper, moi non
plus, sur votre amendement, mais vous l'ouvrez. Ça fait qu'est-ce qu'ils ont
été consultés sur l'élaboration de cette proposition-là? Et si oui, qu'est-ce
qu'ils ont à dire sur cette proposition-là?
M. Carmant : Non seulement
ils ont été consultés, mais ils sont en train de nous préparer un plan de
cohabitation pour la région de Montréal malgré ce qu'on a entendu, vous et moi,
en consultation préliminaire.
M. Cliche-Rivard : Donc, ils
ont été consultés et oui, ils sont d'accord.
M. Carmant : Oui.
M. Cliche-Rivard : Et, oui,
ils sont, je dirais même, enthousiasmes... enthousiastes à jouer ce rôle-là.
M. Carmant : Oui, oui,
absolument. Puis je salue ce changement de cette évolution.
M. Cliche-Rivard : On y
reviendra de toute façon, parce que vous avez l'amendement. On épuise le sujet
à ce moment-là...
M. Cliche-Rivard : ...les
organismes, j'imagine, l'intention, là, c'est d'avoir un guide de demandes, un
guide d'autorisations assez étayé, qu'ils vont savoir finalement, de manière
précise, ce qu'ils doivent remplir, là, le... ça va être Santé Québec,
j'imagine, qui va mettre à disposition un dossier uniforme de demandes à
remplir ou si, finalement, chaque DRSP va établir sa liste de documents à
déposer pour obtenir l'autorisation?
M. Carmant : On me dit qu'il
y a des balises qui existent déjà. Je vais m'assurer qu'elles soient, c'est ça,
uniformes. Ça, je suis bien d'accord, elles doivent être uniformes à travers le
Québec.
M. Cliche-Rivard : Uniformes,
oui. Parce que nous, on... j'ai obtenu les documents de plusieurs régions, et
on voit quand même une disparité, là, quand même assez considérable, disons, de
ce qui est demandé en Outaouais de ce qui est demandé à Montréal, par exemple.
Ça fait que l'uniformité, l'uniformisation fera quand même en sorte qu'on évite
des surprises, que, tout d'un coup, je ne sais pas, moi, je dis la DRSP de
Gaspé décide qu'il y a des critères qui sont... puis des documents qui sont à
fournir, qui sont... puis là je dis ça sans préjugé par rapport au DRSP de
Gaspé, là, je vous donne un exemple...
M. Carmant : ...
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Même pas. Même pas, mais...
M. Carmant : ...
M. Cliche-Rivard : Oui. C'est
à ce moment-là qu'on pourrait être, par ailleurs, surpris parce qu'il y a des
exigences qui pourraient être supplémentaires ailleurs. Ça fait que vous, vous
dites : Il y aura un guide uniforme de Santé Québec sur la demande
d'autorisation?
M. Carmant : On va travailler
là-dessus.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
J'ai une question aussi sur l'article précisément : «La personne ou le
regroupement qui disposera d'un droit permettant l'utilisation du local.»
Qu'est-ce qu'ils doivent démontrer finalement? Parce que, souvent, le plan de
financement est conditionnel à l'obtention de l'autorisation. Ils ne sont pas
toujours déjà locataires ou propriétaires du lieu, puis, souvent, les demandes
de financement sont... ne sont pas tout à fait attachées et précises au moment
de l'autorisation. Là, il faut qu'ils disposent d'un droit permettant
l'utilisation au moment de la demande d'autorisation. Moi, je veux être certain
qu'on se comprenne bien, là, que ce n'est pas à chaque moment ou à chaque fois
que tout est ficelé puis qu'ils ont nécessairement le droit, le document,
l'acte notarié, le bail. Ils peuvent viser un commerce ou un local, ils peuvent
avoir des projets, ils peuvent être en discussion, mais ce n'est pas toujours
légalement ficelé tant que le financement n'est pas attaché puis tant que
l'autorisation ministérielle n'est pas attachée. Donc, vous l'avez évalué, ça?
Je vais prendre la réponse légale, là, mais...
M. Carmant : Juste me
clarifier l'inquiétude, là, que je comprenne bien.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est que, dans le développement de projets, l'autorisation va venir
relativement rapidement, la demande d'autorisation. La demande d'autorisation,
elle peut être... elle peut venir avant l'achat d'un local, parce que la banque
n'a pas approuvé le financement, par exemple, tant et aussi longtemps que le
local n'a pas été... n'a pas... l'autorisation n'a pas été obtenue. Ça fait que
l'article dit clairement que la personne doit disposer d'un droit permettant
l'utilisation du local. Donc, essentiellement, l'organisme doit déjà... ou pas,
là, peut-être, Me Bérubé clarifiera, mais obtenir ou démontrer un droit actif
sur le local. Alors, on sait que ce n'est pas toujours le cas. On sait que, des
fois, c'est visé ouverture 2027, par exemple, j'ai un projet, je veux l'ouvrir
en 2027, j'ai fait des démarches avec le proprio, mais j'attends mon
financement, bien, je ne voudrais pas que ça, ça vienne limiter puis que
l'article 2 vienne limiter ça.
M. Carmant : Bien, je n'ai
pas cette expertise parce que les... ceux qui m'ont été soumis étaient déjà
complet. Je passerais la parole. Merci.
• (16 h 30) •
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Merci, M. le Président. Pour répondre à la question, le fameux droit permettant
l'utilisation d'un local, il faut le lire conjointement avec les documents qui
sont prévus au premier alinéa de l'article 667.4. Autrement dit, on peut
parler évidemment d'un type de propriété, là, on serait vraiment dans un droit
réel actif, là, forcément, un bail qui serait déjà conclu. Ça pourrait être une
promesse de conclure un tel contrat, que ce soit le bail ou la propriété. On a
tout autre document faisant preuve qu'au moment où seront offerts les services
supervisés, le demandeur va disposer d'un droit qui permet l'utilisation du
local visé. Donc, c'est suffisamment généreux, je crois, pour inclure les
différentes situations énumérées.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que c'est .4 qui répond à la question, et là on n'y fait pas référence
directement, à .4, par exemple. Mais, pour vous, c'est assez clairement
explicite que...
M. Bérubé (Mathieu) : Oui, en
fait, parce que l'objet de .2, c'est vraiment simplement de venir établir que
ça prend une demande qui doit être communiquée à Santé Québec. Ensuite, la
documentation qui est jointe à la demande et les renseignements sont prévus à
.3 et .4, là, les articles qui suivent.
M. Cliche-Rivard : OK. La
demande qui va être déposée à Santé Québec va être déposée régionalement ou
elle va être déposée dans une espèce de banque nationale de demandes qui, après
ça, va être bifurquée au DRSP régional ou aux CISSS régionaux?
Des voix : ...
16 h 30 (version non révisée)
M. Carmant : ...je passe la
parole, M. le Président.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Merci,
M. le Président. Je pense que, pour l'instant, c'est vraiment régionalement,
là, il n'y avait pas... on va laisser ça local, autrement, ça risque de se perdre
quelque part, donc... Mais si jamais vous aviez d'autres intentions.
M. Cliche-Rivard : Non. Le plus
proche du terrain, le mieux ce sera. Je ne veux pas rien vous enlever à vous,
là, au contraire, mais je pense que ça sera mieux que ça passe directement par
les directions régionales. Ce sera plus utile et plus efficace. Donc, il y aura
des points de chute localement, puis c'est à partir de là qu'à l'intérieur de
Santé Québec il y aura quelqu'un qui prendra la balle puis qui avancera dans la
demande, telle que légalement constituée pour finalement arriver sur votre
bureau un petit peu plus tard, là, dans le processus, qu'on verra dans les
prochains articles.
M. Carmant : Absolument. Absolument,
M. le. Président.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Provençal) :Ça va? Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Est-ce qu'on a
une idée du délai de traitement?
M. Carmant : Pour les
demandes...
Mme Prass : Pour l'autorisation.
M. Carmant : Je passerais la
parole. Je ne sais pas c'est quoi, la moyenne nationale.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Mme la directrice.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Attendez,
attendez, deux secondes. On m'a dit, M. le Président, quelques semaines.
Mme Prass : Quelques
semaines, d'accord. Parce que, un petit peu pour entrer dans le commentaire du
collègue, pour toute la question du bail, il ne faudrait pas que ça soit un
temps qui prend... il ne faudrait pas que ça prenne trop longtemps pour mettre...
pour mettre en... pour que ça ne soit pas prévisible pour qu'on puisse avoir le
local qu'on a trouvé. C'est beau, merci.
Le Président (M. Provençal)
:Autres interventions sur cet article?
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Je
reviendrai tout à l'heure, M. le ministre, sur le traitement. Je suis content d'entendre
que le traitement est assez rapide parce que ce n'est pas ce qu'on voit du tout
du côté fédéral. J'ai consulté le site Internet de Santé Canada, puis, en fait,
ce qui est clair, c'est l'information, là, on voit qu'est-ce qui est en
attente, qu'est-ce qui est approuvé puis on voit les délais de traitement, puis
il y a des demandes de 2020, de 2021 qui sont toujours à l'étude. Ça fait que je
n'ai pas de compliments à faire du côté de la santé publique canadienne sur
cette affaire-là.
Vous, vous nous dites quelques semaines. Il
y a des groupes qui nous ont demandé s'il y avait de l'ouverture, puis j'y
reviendrai tantôt, à inscrire un délai de traitement dans le cadre de la loi,
parce qu'il y a beaucoup d'inquiétudes de leur part sur combien de temps ça
pourrait prendre. Ça fait que j'y reviendrai tantôt, vous donnerez votre
réponse, mais ça fait l'objet notamment du mémoire de la Ville de Montréal puis
de plusieurs autres. Ça fait qu'on y reviendra dans l'article sur la
détermination tantôt.
Le Président (M. Provençal)
:Très bien, M. le député. De toute
manière, je pense que la santé publique a quand même un historique sur ça qu'ils
pourront être discuter à ce moment-là.
Alors s'il n'y a pas d'autre intervention
sur l'article 667.2, je vais inviter maintenant M. le ministre à nous lire
667.3.
M. Carmant : Oui. Merci, M.
le Président. Donc, 667.3 se lit comme suit : Le demandeur présente, dans
sa demande d'autorisation, les renseignements suivants :
1° son nom et ses coordonnées;
2° l'adresse précise du local visé par la
demande.
Donc, cet article énumère les renseignements
que le demandeur doit présenter dans sa demande d'autorisation transmise à
Santé Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Interventions? Oui, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Évidemment,
M. le ministre, il dépose pas mal plus que ça, là. Ça, c'est un article qui me
semble relativement étrange, parce qu'après ça il y a tous les autres documents
qui y est joint. Peut-être qu'on pourrait nous expliquer pourquoi c'est rédigé
de cette façon-là. S'assurer que le nom et l'adresse de la personne, ça me
semble assez assez coutume ou assez de base, là. Peut-être nous expliquer
pourquoi vous avez procédé de cette façon-là.
M. Carmant : Je passe la
parole, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Merci, M.
le Président. Les renseignements qui sont prévus à 667.3, bien, dans un premier
temps, évidemment, c'est pour identifier le demandeur avec le nom et ses
coordonnées. L'adresse précise, eh bien, tout ça, comme on va l'étudier un
petit peu plus tard, là, c'est forcément en lien avec le calcul du 150 mètres,
puisque, sans l'adresse précise, ça devient difficile de savoir à quel endroit
est situé le local. Donc, ça, c'est les renseignements initiaux par rapport à
la demande.
Ensuite, évidemment, les documents qui
devront accompagner la demande sont énumérés à l'article 667.4. Donc, .3, renseignements
qui doivent figurer, disons-le entre nous, sur le formulaire de demande, puis
ensuite on joint également les documents qui sont visés à .4.
M. Cliche-Rivard : Donc... Merci,
Me Bérubé. À cette étape-là, il y aura donc une évaluation préliminaire de
la recevabilité de la demande au sens de la... du 150 mètres. Ça sera à
savoir si la demande est recevable ou pas, même sur la demande d'autorisation.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui, bien,
possible, effectivement, dans la mesure où la loi prévoit que ce n'est pas
possible de l'autoriser à moins de 150 mètres. Il pourrait effectivement y
avoir une analyse préliminaire qui vient dire : Ça ne fonctionne pas ici.
M. Cliche-Rivard : Auquel cas,
si ça, ce n'est pas rencontré à ce moment-là, la demande est renvoyée au
demandeur avec explications? Comment ça fonctionne?
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
effectivement, oui. En même temps, je veux dire, il y a une certaine analyse
qui va être faite du côté de Santé Québec. Donc, tu sais, avant d'être certain...
M. Bérubé (Mathieu) : ...et
qu'effectivement la règle du 150 mètres n'est pas respectée, tu sais, ça
se peut que ça entre dans le délai de quelques semaines, là, je ne veux pas
dire n'importe quoi, là, mais... Puis ensuite, bien, effectivement, au moment
de la décision, bien, il y aura une décision motivée, écrite au demandeur pour
lui dire que, bien, la règle n'est pas respectée.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M. Provençal)
: M. le ministre, voulez-vous ajouter?
M. Carmant : ...je m'attends
que tout soit envoyé en même temps...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Carmant : Non, c'est faux.
L'intention, c'est que tout soit envoyé en même temps.
M. Cliche-Rivard : Je suis
bien d'accord. Je ne pense pas que ça dit autrement de toute façon, mais...
Voilà. Allons au prochain article.
Le Président (M. Provençal)
: S'il n'y a pas d'autre intervention de la part de la
députée de D'Arcy-McGee, alors nous allons... Je vais inviter maintenant le
ministre à nous lire l'article 667.4, pour lequel vous avez un amendement.
Donc, dans un premier temps, vous lisez l'article, et, par la suite, vous nous
présentez votre amendement, M. le ministre.
M. Carmant : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, 667.4 se lit ainsi :
«Le demandeur joint à sa demande
d'autorisation une reproduction d'un titre de propriété, d'un bail, d'une
promesse de conclure un tel contrat ou d'un autre document faisant preuve qu'au
moment où seront offerts les services de consommation supervisée, il disposera
d'un droit permettant l'utilisation du local visé par la demande.
«Il y joint également :
«1° une analyse détaillant les besoins
auxquels doivent répondre les services offerts dans le local, les bénéfices qui
doivent en résulter et les inconvénients qu'ils pourraient causer dans les
environs du local;
«2° un plan de cohabitation détaillant les
mesures qu'il entend prendre pour mitiger ces inconvénients.»
Cet article prévoit les documents que le
demandeur doit joindre à sa demande d'autorisation transmise à Santé Québec.
Et si je peux lire l'amendement, M. le
Président : Ajouter, à la fin de l'article 667.4 de la Loi sur la
gouvernance du système de santé et de services sociaux, proposé par
l'article 1 du projet de loi, l'alinéa suivant : «Santé Québec doit
soutenir le demandeur pour la production de l'analyse et du plan de
cohabitation.»
Voulez-vous que je lise le 667.4 au
complet?
Le Président (M. Provençal)
: Non. Avez-vous un commentaire par rapport à ce que vous
venez de dire... d'ajouter?
M. Carmant : Oui. L'amendement
vise à prévoir le soutien de Santé Québec auprès d'un demandeur pour la
production de son analyse et de son plan de cohabitation. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
: Merci beaucoup. Y a-t-il des interventions? Alors, Mme la
députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, M. le
Président. Pouvez-vous nous... Pouvez-vous élaborer ce que vous voulez dire par
«soutenir»... «Santé Québec qui soutient le demandeur pour la production de
l'analyse du plan de cohabitation»? Est-ce que c'est : Voici les éléments
qu'il faut qu'on retrouve, voici les meilleures pratiques ou ce qui se fait
ailleurs? Quelle est... quelle est la nature de ce soutien?
M. Carmant : Mais c'était
vraiment de les... de leur donner le soutien requis par rapport aux besoins et
au suivi de ce plan de cohabitation.
Mme Prass : Donc, par exemple,
si une demande est déposée et que Santé Québec trouve qu'il y a des éléments
qui manquent au plan de cohabitation, ils vont retourner vers eux puis ils vont
dire : Ce n'est pas complet, on va vous accompagner pour que ça soit...
pour élaborer...
M. Carmant : Conforme.
Mme Prass : ...que ce soit
conforme à nos attentes. Et, dans ce sens-là, est-ce que Santé Québec va
produire un document pour, justement, avant que la demande se fasse, pour
dire : Voici les éléments qui devraient se retrouver dans votre plan de
cohabitation?
Des voix : ...
M. Carmant : D'accord. Mais je
pense qu'il va falloir que Santé Québec le développe, alors...
• (16 h 40) •
Mme Prass : Oui, parce qu'il
faut faciliter le travail aussi des organismes communautaires qui vont devoir
entreprendre cette tâche de plus, donc, qu'ils aient déjà un petit peu le plan
de match de ce qui va devoir être compris dans le plan de cohabitation, et,
j'imagine... Évidemment, vous avez parlé de sécurité, vous avez parlé de
salubrité, évidemment, on a parlé... bien, on va parler davantage aussi des
comités de bon voisinage, parce que c'est un élément central justement pour... Encore
une fois, le mot «cohabitation» est dans le titre du projet de loi, donc, il
faut s'assurer que tous les outils sont là pour s'assurer que cette
cohabitation se fasse, et le comité du bon voisinage est essentiel. Et vous
venez de le dire vous-même, que le soutien, c'est pour la production du plan de
cohabitation ainsi... et le suivi.
Est-ce que vous serez ouvert à un
sous-amendement à la vôtre, qui reprendrait ce que vous avez, donc, «Santé
Québec doit soutenir le demandeur pour la production de l'analyse et du plan de
cohabitation ainsi que son suivi»? Parce que c'est la problématique qu'on a
entendue de certaines personnes que, tu sais, oui, on met ça sur papier les
premiers mois, ou quoi que ce soit, le comité de bon voisinage est là, mais,
avec le temps, ça se... et justement c'est ça qui fait en sorte que là les
voies de communication n'ont... ne sont plus là.
M. Carmant : Alors, ce qu'on
m'a expliqué, c'est qu'actuellement ça se trouve dans ce qu'on appelle le cadre
de référence, mais je suis ouvert à l'inclure...
Mme Prass : ...d'accord.
Alors, on va vous déposer un... un sous-amendement à cet effet pour inclure
l'élément de suivi.
Le Président (M. Provençal)
: Avez-vous d'une suspension?
M. Carmant : Est-ce qu'on a
d'autres commentaires?
Le Président (M. Provençal)
: ...pour l'écrire? Oui. Alors, suspension?
(Suspension de la séance à 16 h 42)
(Reprise à 16 h 49)
Le Président (M. Provençal)
: Alors, on reprend nos travaux. Lorsque nous avons
suspendu, nous étions sur l'amendement déposé par M. le ministre. Et Mme la
députée de D'Arcy-McGee nous avait signifié un sous-amendement. Je vais vous
donner la parole, Mme la députée.
Mme Prass : Oui. Merci, M. le
Président. En fait, après avoir discuté avec les légistes, c'est un élément qui
s'adresserait plus tard dans le projet de loi, dans un article plus loin. Donc,
on reprendra la discussion à ce moment, quand on arrivera à cet article-là.
Le Président (M. Provençal)
: Très bien. M. le député. Allez-y.
• (16 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Sur l'amendement, toujours, M. le ministre, évidemment, soutenir,
là, de la part de Santé Québec, ça peut-tu vouloir dire soutenir
financièrement? Il y a des discussions, là, sur ce qui... disons, le départ de
projet, là, initier des projets. C'est quand même beaucoup de documents,
beaucoup d'analyses puis beaucoup de choses qui sont requises. Si vous pouviez
aussi nous clarifier, là, peut-être, Mme la Directrice nationale, comment ça
marche finalement, quelqu'un qui part avoir un projet.
J'imagine, tu sais, il y a des amorces qui
sont faites avec la santé publique avant de déposer la demande. Il y a des
discussions qui se font. Il y a... Tu sais, le... il n'y arrive pas, du jour au
lendemain, une demande sur votre bureau sans que vous soyez consciente qu'elle
arrive, là, c'est des discussions qui se font en amont. Puis il y a-tu des
budgets de démarrage, il y a-tu des éléments qui nous permettent d'arriver là,
ou finalement, à chaque fois, c'est les organismes qui prennent sur leur budget
de mission et puis finalement, ils sont capables de financer ça?
Je serai intéressé à savoir comment ça
marche, la... aussi, la facilitation du développement de nouvelles ressources,
finalement, parce qu'il y a beaucoup de ressources qui nous écoutent, qui se
posent des questions sur le développement de davantage de ressources. Ça fait
que j'aimerais ça vous entendre là-dessus, si possible.
Le Président (M. Provençal)
: Mme la directrice.
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
Oui. M. le Président. En fait, le soutien, c'est pour la production de
l'analyse et du plan. Donc, c'est sûr qu'il va y avoir des ressources...
Mme Quach-Thanh (Caroline) : ...humaines
mises à contribution pour soutenir l'organisme communautaire. Je n'avais pas la
compréhension qu'il y avait nécessairement un financement qui venait avec ça,
mais, en même temps, j'ose imaginer, puis corrigez-moi quelqu'un si je me
trompe, que Santé Québec a une certaine autonomie au niveau régional. Donc,
s'il décidait de mettre des ressources financières, il pourrait, mais je ne
pense pas que c'était le but de l'article ici. Je me trompe?
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas l'objectif, mais Santé Québec pourrait décider de soutenir financièrement.
Là, je donne l'exemple, mais, du moment où, régionalement, la direction
régionale se dit : Ça nous prend un site dans Notre-Dame-de-Grâce, par
exemple, par exemple, et la santé publique veut soutenir l'élaboration de ça
puis elle identifie un organisme qui pourrait être porteur, la... Santé Québec
pourrait décider d'aider, d'appuyer puis de financer le développement de la
production de la demande d'autorisation. Ça se pourrait ça, ça?
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Bien,
ça, c'est ce que je comprends. Donnez-moi une seconde.
Des voix : ...
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
On me dit oui.
M. Cliche-Rivard : Donc, oui.
Parce que là, actuellement, a contrario, si c'est non puis s'il n'y en a pas,
de ces développements-là ou de ces argents-là, c'est le communautaire qui porte
sur lui-même par des enveloppes dédiées PSOC, parce que l'ensemble des... parce
que l'ensemble des autres enveloppes de services sont liées à de la dispensation,
puis c'est des enveloppes fermées sur des procédés ou des échanges qui ne sont
pas... qui sont autonomes, évidemment, mais dans des échanges de procédés entre
Santé Canada... santé publique... pardon, Santé Québec et les organismes, ça
fait qu'ils ne peuvent pas prendre cet argent-là pour développer d'autres
choses. Ça fait que là, a contrario, ça tomberait sur le PSOC puis à la
mission, ce qui ne peut pas relever du communautaire seul, d'élaborer puis
d'assurer une expansion des sites de consommation supervisée sur leur enveloppe
PSOC.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Bien,
en fait, moi, ce qu'on me dit, c'est que le ministère soutient déjà les
organismes par l'entremise de Santé Québec, et Santé Québec a la marge de
manœuvre pour soutenir financièrement les organismes communautaires et les
directions régionales de santé publique. Il y a déjà des enveloppes qui ont été
allouées en prévention des surdoses. Et donc il y a... il y a une autonomie de
Santé Québec, des CISSS et des CIUSSS de distribuer l'argent là où ils le
jugent nécessaire.
M. Cliche-Rivard : Et ça,
c'est vrai aussi pour l'élaboration...
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
Oui.
M. Cliche-Rivard : ...puis
initier un nouveau projet de site de consommation. Ce n'est pas juste vrai pour
ce qui existe déjà, là.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Non,
c'est ça. Je pense que c'est vraiment... il faut que la région décide que c'est
une priorité et qu'ils en ont besoin. Si effectivement Notre-Dame-de-Grâce a
besoin d'un nouveau site de consommation supervisée, à ce moment-là la
direction régionale de santé publique, avec son CISSS et son CIUSSS, pourrait à
ce moment-là appuyer l'organisme communautaire en question pour pouvoir le
développer.
M. Cliche-Rivard : Et la
demande ou, disons, celui ou celle qui initie ce projet-là pourrait autant
venir du communautaire que de la santé publique locale, qui, elle, détermine un
besoin, là.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : C'est
ce que je comprends.
M. Cliche-Rivard : Puis auquel
cas c'est Santé Québec, de manière locale, qui déterminera sa capacité ou son
besoin de financement selon le besoin qu'elle évalue, puis l'urgence du besoin,
puis l'appui que... qui est estimé ou escompté par le groupe communautaire pour
livrer la marchandise, finalement y arriver à ouvrir son futur site.
Mme Quach-Thanh (Caroline) : C'est
ce que je comprends aussi.
M. Cliche-Rivard : C'est ce
qui s'est passé dans le passé aussi ou finalement les organismes ont plutôt été
porteurs sur leur financement mission?
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Donnez-moi
une seconde, s'il vous plaît.
Des voix : ...
Mme Quach-Thanh (Caroline) :
Donc, il y a eu du financement spécifique pour certains organismes
communautaires.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
vous disiez tout à l'heure, c'est à même le fonds surdoses ou...
Mme Quach-Thanh (Caroline) : Il
y a le fonds... Oui, effectivement, le fonds surdoses a été celui qui a été
utilisé pour transférer l'argent à Santé Québec.
M. Cliche-Rivard : Puis on a
eu, dans la dernière année, quand même, des importantes discussions sur... M.
le ministre, là, sur la... sur le fonds surdoses, sur la récurrence des
enveloppes, sur le financement. C'est réglé, ce volet-là, avec les organismes
communautaires, pour le... En fait, avec les organismes régionaux
coordonnateurs, c'est réglé ou...
M. Carmant : Bien, le
fonds... le fonds surdoses est effectivement... a été distribué. Et l'enjeu,
c'est qu'une partie du financement vient des revenus du... vient de revenus qui
ne sont pas nécessairement récurrents mais qui doivent être approuvés à chaque
année dans les budgets.
M. Cliche-Rivard : Mais on
est confiant de votre côté... puis là c'est la réponse politique, là, on est
confiant qu'il va y avoir les sommes nécessaires? Parce que vous avez
vous-même, en amont de ce projet de loi là, dit qu'on va avoir besoin de
davantage de sites de consommation supervisée pour inverser la tendance, là.
Vous êtes confiant qu'il y aura une somme... que les sommes seront disponibles
pour accompagner le... les organismes sur le développement de...
M. Cliche-Rivard : ...subséquent,
là. Ça, vous êtes confiance de ça?
M. Carmant : C'est sûr qu'il
va falloir du financement additionnel, puis ça, je suis confiant.
M. Cliche-Rivard : Donc, dans
l'hypothèse, moi, je suis contacté par un groupe, un organisme communautaire
qui souhaite développer un site puis qui me dit que je n'ai pas le soutien
financier de Santé Québec, vous et moi, on devrait se parler, là?
M. Carmant : On devrait se
parler, mais ils doivent parler aussi à leur établissement.
M. Cliche-Rivard : Évidemment,
mais ça va demeurer quand même la responsabilité politique du ministre délégué
aux Services sociaux.
M. Carmant : Oui, pour le
rendre officiel.
M. Cliche-Rivard : Évidemment,
parce que la seule personne qui est imputable auprès des citoyens, c'est vous,
quand même, là, pas la direction de Santé Québec.
M. Carmant : Absolument. Et
c'est pour ça qu'il faut qu'on essaie d'établir une procédure pour être sûr que
tout est bien fait. C'est dans le futur.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Je reviendrai sur le principal. On va pouvoir adopter l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement? Donc, est-ce que l'amendement est adopté de l'article qui modifie
667.4? Est-ce que c'est adopté? Oh! vous avez une intervention?
M. Cliche-Rivard :...
Le Président (M. Provençal)
:Non, mais là je veux juste...
M. Cliche-Rivard : ...l'amendement,
vous avez dit adopté, je pense?
Le Président (M. Provençal)
:OK. Adopté. Donc, sur le principal
maintenant, il reste à peine deux minutes.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
On continuera cette belle discussion demain, mais on peut la commencer quand
même. Le plan de cohabitation. M. le ministre, je pense qu'on va avoir besoin
pas mal plus que la minute et demie qui nous reste pour en discuter, mais il y
a beaucoup d'acteurs, actrices qui nous ont parlés du facteur relativement
flou, là, de ce que ça voulait dire, le plan de cohabitation, notamment pour ce
qui dépasse les capacités, puis les moyens, puis le... je vais l'appeler le
carré de sable de l'organisme communautaire, finalement, là. Puis là,
finalement, c'est détailler les mesures qu'il ou elle entend prendre pour
mitiger les inconvénients, on aura ces discussions-là, mais qu'est-ce que vous
entendez, vous, puis c'est quoi, votre définition précise à vous d'un plan de
cohabitation?
M. Carmant : Bien, je pense
que ce qui... ce qui est important, c'est vraiment la gestion de... oui, dans
le local, ce qui, je pense, est bien... est bien établi, mais sur le terrain
également qui accompagne. Et c'est là qu'on voit qu'on a des difficultés, c'est
là qu'on voit qu'on a des difficultés. Donc, ça prend une implication, là, sur
comment gérer le... ceux qui ont fini de consommer, ceux qui sont en attente de
consommer, et puis c'est pour ça que je trouve intéressante l'implication des
unités mobiles. Mais c'est vraiment cette gestion de ce qui se passe sur le
terrain, incluant les enjeux de sécurité publique aussi, donc c'est vraiment
le... Jusqu'à présent, tout a été concentré sur ce qui se passe à l'intérieur
du local. Je pense que le projet de loi mène... amène une discussion sur ce qui
se passe à l'extérieur, sur le terrain de l'établissement.
M. Cliche-Rivard : On y
reviendra demain.
Le Président (M. Provençal)
:Oui. Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Carmant : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, compte tenu de l'heure,
j'ajourne les travaux sine die. On se reverra demain.
(Fin de la séance à 17 heures)