Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude des crédits du ministère des
Transports
(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Gendron): A l'ordre, messieurs!
C'est la commission parlementaire des transports sur l'étude des
crédits. Nous allons faire l'appel des membres.
M. Baril (Arthabaska) sera remplacé par M. Hubert Desbiens. M.
Chevrette.
M. Chevrette: Présent.
Le Président (M. Gendron): M. Lessard.
M. Lessard: Présent.
Le Président (M. Gendron): M. Lévesque (Kamouraska,
Témiscouata), M. Mailloux. M. Mail-loux est remplacé par M.
Giasson. (Montmagny-L'Islet). M. Marquis (Matapédia). M. Perron
(Duplessis), M. Russell (Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Vaillancourt (Orford). N'y a-t-il pas d'autres personnes parmi les
intervenants? Oui, il y a M. Brassard qui est présent et qui agit comme
intervenant à cette commission.
M. le ministre.
Exposé préliminaire du ministre
M. Lucien Lessard
M. Lessard: Merci, M. le Président. Je pense que comme
membre de la commission parlementaire et au nom de mes collègues, je
dois d'abord dire que je regrette énormément l'absence de M.
Raymond Mailloux, le député de Charlevoix qui, je pense, depuis
de très nombreuses années, a toujours été à
cette commission parlementaire, autant comme ministre que comme
député, et avec qui nous discutions les crédits de
façon entensive. On sait que M. Mailloux vient de sortir de
l'hôpital. Il est, comme le disait le député de Montmagny,
en repos pour une période de trois semaines. Alors, nous lui souhaitons,
au nom de mes collègues, un prompt rétablissement. Je suis quand
même heureux de participer avec les membres de cette commission
parlementaire à l'étude des crédits du ministère
des Transports pour l'année 1978/79.
Il me fait plaisir d'abord de vous présenter les cadres
supérieurs du ministère, M. Hugues Moris-sette, sous-ministre, M.
Pierre Michaud, sous-ministre adjoint à l'administration, M. René
Blais, sous-ministre adjoint à la construction, M. Conti, sous-ministre
adjoint au personnel et aux communications, M. Marcel Baril, sous-ministre
adjoint. Il y avait Ghislain K. Laflamme, sous-ministre adjoint, mais qui est
malheureusement pas malheureusement, parce qu'il devait faire son
travail actuellement en congrès au Michigan, mais qui devrait
nous revenir la semaine prochaine. De toute façon, s'il y avait des
questions sur le BVA et que la commission parlementaire se terminait cette
semaine, nous pourrons toujours faire venir M. Arel. Sinon nous pourrons
discuter du BVA la semaine prochaine.
Il y a aussi M. René Vincent, directeur général du
système de transport, et M. Robert Tessier, directeur
général au génie. C'est là l'équipe, avec
les membres de mon cabinet, qui m'assiste dans l'administration des
crédits du ministère et avec laquelle, je pense, nous avons eu,
au cours de cette année, d'excellentes relations.
Il me fait donc plaisir, M. le Président, de vous
présenter les crédits budgétaires du ministère des
Transports pour l'année 1978/79. Ce budget totalise un montant de $1 172
537 700; il s'agit d'une augmentation de 5,1% par rapport au montant de l'an
dernier qui était de $1 115 396 200.
Le budget du ministère représente 9,2% du budget global de
$12,7 milliards du Québec et, parmi les 26 ministères
québécois, il est le troisième en importance. Si on
évalue la population du Québec à 6 283 500 habitants, les
dépenses du ministère représentent $187 par citoyen
comparativement à $2030 par citoyen pour l'ensemble du budget
gouvernemental. Vous serez donc appelés à approuver ces
crédits dans les neuf programmes du ministère qui,
eux-mêmes, se répartissent en trois grandes missions
gouvernementales.
La mission économique comprend sept programmes reliés aux
transports terrestres, aux transports maritime et aérien et le budget
est de $972 361 600, par rapport à $942 685 500 en 1977/73, soit une
augmentation de 3,1%. La mission gouvernementale et administrative est
composée d'un programme, le service aérien gouvernemental, avec
un budget de $10 338 000 et, finalement, la mission éducative et
culturelle est également composée d'un seul programme, soit celui
du transport scolaire, avec un budget de $189 838 100.
Le nombre total de l'effectif permanent du ministère pour
l'année qui vient sera de 10 915 fonctionnaires; à ce chiffre, il
faut ajouter 3198 hommes-année, occasionnels, pour un grand total de 14
113 hommes-année. Le chiffre prévu pour les employés
occasionnels peut cependant être modifié à la hausse, comme
ce fut le cas l'an dernier, en raison des nombreux programmes de
création d'emploi du gouvernement et j'aurai d'ailleurs l'occasion de
revenir plus en détail sur ce sujet dans quelques instants.
Avant de commencer la présentation, par programmes, des
principales activités du ministère l'an dernier et au cours de la
prochaine année j'aimerais dégager un peu, comme je l'ai fait
l'an dernier, trois grands thèmes qui ont influé, de façon
pratique, sur la répartition des crédits du ministère et
qui serviront de toile de fond aux différentes activités de
celui-ci.
Les grands thèmes sont les suivants: La relance de
l'économie québécoise, le transport en commun des
personnes et une meilleure administration du budget consacré à la
voirie.
La relance de l'économie québécoise en
1977/78. Le gouvernement du Québec a mis de l'avant un programme
de relance de l'économie québécoise pour tenter de pallier
le plus possible l'inertie du gouvernement fédéral dans ce
domaine.
Il est évident que le ministère des Transports, de par sa
nature même, a été un des fers de lance de ce programme.
C'est ainsi que le ministère a investi pour l'année 1977/78 $13,8
millions au titre de la création d'emplois saisonniers. De plus,
à même le budget de construction et d'entretien des routes et des
structures, le ministère a investi dans le cadre des différents
volets du programme de relance économique, $11,2 millions
répartis de la manière suivante: $3 millions affectés
à la construction du réseau routier; $3 millions pour la voirie
régionale; $3,3 millions pour la construction engendrée par les
subventions aux municipalités; $1,3 million à l'isolation de
bâtisses et $300 000 pour la mise en chantier des
débarcadères de la traverse de
Baie-Sainte-Catherine-Tadoussac.
Les retombées économiques découlant de ces
investissements ont engendré directement l'emploi de 15 800 hommes-mois
et de nombreux emplois indirects au niveau de chaque région. De plus,
à cause du programme de stimulation d'emplois, de nombreux travaux ont
pu débuter au mois d'octobre avec comme résultat que beaucoup de
chantiers sont en marche au mois d'avril, période où,
habituellement, c'était malheureusement le calme plat.
Il est également bon de signaler que le ministère versait
aux entrepreneurs une prime de 10% sur les travaux de structure
effectués l'hiver. Grâce à cette mesure, 54 chantiers sont
restés ouverts pendant cette période. Cette année, cette
tendance amorcée l'an dernier, se poursuit. Tout d'abord, le
ministère s'est vu octroyer la plus large part, soit $60 millions du
montant de $110 millions que le gouvernement du Québec s'était
gardé comme marge de manoeuvre pour la création d'emplois.
Les dépenses pour les travaux de construction proprement dit sont
de $330 millions par rapport à $300 millions l'an dernier. Tous les
montants qui avaient été prévus spécifiquement pour
la création d'emplois au programme de la conservation du réseau
routier, soit $13,8 millions pour l'entretien, $3,3 millions pour les
subventions aux municipalités et $3 millions pour la voirie
régionale sont reconduits de façon intégrale, sauf pour
ceux de la voirie régionale qui doublent pour passer à $5,9
millions.
Le transport en commun des personnes. A l'automne 1977, le Comité
des transports de la région de Montréal me remettait son rapport
final. Celui-ci, par le biais de plusieurs recommandations, proposait les
lignes directrices d'une action cohérente de tous les corps publics
participant à la planification et à l'administration des
différents réseaux de transport des personnes à
Montréal. Le ministère des Transports s'est largement
inspiré de ce rapport et a même rejoint plusieurs des
recommandations importantes du comité en posant plusieurs gestes
concrets dont les suivants m'apparaissent les plus importants. Tout d'abord une
entente a été signée avec le Canadien National pour
l'exploitation des lignes de banlieue Montréal-Deux-Montagnes et
Montréal-Saint-Hilaire-est jusqu'au 31 décembre 1978. La
subvention de $2,4 millions du Québec a suspendu pour un an le plan de
désengagement et de hausse de tarifs du CN qui devait entrer en vigueur
cette année. Si le gouvernement du Québec m'a mandaté pour
verser une telle subvention au CN, c'est parce que nous ne voulions pas jouer
à la politique du pire sur le dos des 17 000 usagers quotidiens de l'une
des lignes de trains de banlieue les plus achalandées du Canada, comme
le fait le gouvernement d'Ottawa lorsqu'il se retire progressivement d'un champ
de compétence qui a toujours été le sien mais qui devient
subitement celui du Québec maintenant que cela coûte cher.
Lors de la rencontre que j'ai eue avec M. Otto Lang, j'ai tenté
de négocier une participation au transport de banlieue,
particulièrement dans le corridor Deux-Montagnes. Malheureusement,
l'indication que j'ai reçue c'est que M. Otto Lang n'avait pas
l'intention d'aller au-delà, tant pour Lorraine-Mirabel que pour les
corridors CN Deux-Montagnes, des $62 millions prévus pour une
période de cinq ans, soit $12,3 millions par année pour le
Québec. Or, ce programme est intégré à un autre
programme qui était déjà existant, à savoir le
déménagement des lignes de chemin de fer, programme qui existait
depuis 1909, mais qui, en vertu de la loi 27, du gouvernement
fédéral, a été systématisé.
Malheureusement, nous devrons faire le choix, soit continuer notre programme de
déménagement des lignes de chemin de fer au nom de la
sécurité du public ou investir dans le transport en commun et, si
nous ne pouvons obtenir de montants supplémentaires du gouvernement
fédéral, on devra envisager des mesures qui peuvent être
difficiles à prendre, mais que nous devrons prendre.
Devant cette attitude du gouvernement d'Ottawa... Le ministre
fédéral des Transports m'a d'ailleurs signalé, lundi
dernier, lors d'une rencontre que nous avons eue concernant l'aéroport
de Mirabel, que son gouvernement n'avait pas l'intention de participer
financièrement au déficit des trains de banlieue à
Montréal. On sait que pendant ce temps-là, il s'en vient vers VIA
Rail dans le corridor Québec-Montréal. Devant cette attitude
irresponsable d'Ottawa j'ai bien peur d'être forcé d'envisager la
possitilité de recommander au Conseil des ministres que le gouvernement
du Québec ne reconduise pas la subvention temporaire accordée au
CN l'an dernier. J'ai également discuté, lors de cette rencontre
avec mon homologue fédéral, du déménagement des
installations aéroportuaires de Dorval vers Mirabel et de
l'identification de Mirabel comme l'unique point d'entrée du fret pour
le Canada central. La réalisation de ces deux exigences par les
concepteurs de Mirabel sont, à nos yeux, nécessaires avant que le
gouvernement du Québec ne s'engage à financer la construction
d'un réseau express ferroviaire jusqu'à
Sainte-Thérèse et la construction d'une autre autoroute vers
Mirabel.
Malheureusement, nous n'avons pu nous met-
tre d'accord sur ces deux points. Le moratoire imposé par le
gouvernement l'autre décision concernant le rapport du CTCRM
sur les travaux de prolongement de la ligne 2-Ouest et 5 du métro
de Montréal a été levé. Je pense qu'on vous
a remis une carte du métro. II était impossible de nier
l'importance de l'axe de transport naturel suivi par la ligne 2-Ouest et le
grand avantage qui découlerait de la présence du métro
dans le territoire de Ville Saint-Laurent.
Les effets bénéfiques sur l'efficacité et le
coût du réseau de surface sont importants. Les territoires
isolés par les autoroutes 15 et 40 se trouvent directement desservis par
le réseau souterrain et le réseau de surface. Même s'il ne
fait aucun doute que le métro doive, à long terme, être
réalisé jusqu'à la station Salaberry, le moratoire n'a
été levé que jusqu'à la première station au
nord du boulevard Métropolitain pour éviter la congestion qui
existe actuellement au niveau de l'échangeur
Décarie-Métropolitain. (10 h 30)
La construction de ce nouveau tronçon coûtera $65 millions
en immobilisations, sans compter l'achat du matériel roulant. Pour ce
qui est de la ligne no 5, le moratoire n'a été levé que
pour le tronçon du parc Saint-Michel. Si ce tronçon a
été choisi par rapport à d'autres, c'est parce qu'il
dessert un secteur à forte densité de population et qu'il offre,
à long terme, les meilleures possibilités de correspondance avec
les réseaux de transport déjà existants. Les
déboursés seront de l'ordre de $125 millions pour la construction
de ce tronçon. Cela implique évidemment des
déboursés addi-tonnnels pour le ministère, qui comble 60%
du financement de la dette de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal à cet effet.
Le ministère a aussi consacré une somme de $1 635 000 pour
maintenir en 1977 les services de Métropolitain Provincial Inc qui avait
fermé suite à une grève. Un montant de $200 000 par mois
continuera d'être payé jusqu'à ce que la CTCUM fasse
l'acquisition de cette compagnie, conformément à la
recommandation en ce sens de l'observateur délégué que
j'ai nommé pour protéger les intérêts du
Québec et des contribuables dans cette affaire.
Le 22 décembre dernier; j'ai signé, au nom du
gouvernement, une entente avec le Conseil des ports nationaux concernant
l'installation d'un système de voies réservées aux autobus
sur le pont Champlain à Montréal. Cette entente prévoit
que le ministère des Transports pourra exploiter un tel système
à ses frais pour faciliter la circulation aux heures de pointe. Une
somme de $155 000 est prévue pour l'exploitation de ce système.
Vers le 1er juin 1978, ce système devrait être prêt à
être utilisé par les usagers du transport en commun.
Lors de la dernière session, la loi 73, concernant les
corporations municipales et intermunicipales de transport, a été
adoptée par l'Assemblée nationale. Cette loi qui était
attendue depuis plusieurs années par les municipalités de moyenne
densité de population du Québec constitue l'outil qui leur
permettra d'assurer, de manière cohé- rente, le transport des
personnes dans une région donnée.
En février 1978, la Corporation intermunicipale des transports du
Saguenay était créée. Celle-ci desservira les villes de La
Baie, Chicoutimi et Jonquière lorsqu'elle aura terminé les
négociations entreprises avec le transporteur local, pour l'achat de
gré à gré de son entreprise, ou qu'elle en aura pris
possession en vertu des dispositions de la Loi de l'expropriation.
En attendant que d'autres municipalités se prévalent des
dispositions de cette loi, le ministère continue à verser
à celles-ci 50% du déficit encouru par les entreprises de
transport en commun desservant leur territoire. Pour l'année 1978/79,
ceci représente une dépense prévue de $1,5 million, par
rapport à $875 000 pour l'année 1977/78.
Une meilleure administration de la voirie.
Cette volonté gouvernementale de modifier la gestion du
réseau routier que j'avais annoncée d'ailleurs l'an
dernier s'est manifestée en premier lieu par une modification du
régime des appels d'offres. L'utilisation de l'appel d'offres a
été généralisée à presque tous les
contrats accordés par le ministère, que ce soit au niveau de la
construction, de l'entretien ménager, des services de photographie
aérienne et de la cartographie.
Du 1er avril 1977 au 30 mars 1978, le ministère a ouvert des
soumissions publiques pour 561 projets d'une valeur globale de $325 181 144,
comparativement à 329 projets d'une valeur de $191 400 525, pour la
même période en 1976. Cet accroissement considérable de
contrats accordés après appels d'offres, soit 232 contrats d'une
valeur de $133 780 619 a produit, en 1977, une épargne fort importante
des deniers publics. Dans certains cas, la diminution enregistrée par
rapport au prix passé a atteint 50% et en moyenne, pour l'année,
l'épargne nette a été de plus de $27 millions, millions
qui ont naturellement immédiatement été réinvestis
dans les travaux du ministère.
Dans le domaine de l'entretien et de la location d'équipement, de
nouvelles règles ont aussi été introduites et,
désormais, on procède à la location d'équipement
à partir de listes qui englobent tout l'équipement adéquat
disponible dans une région. Des appels d'offres locaux sont alors faits
à partir de ces listes complètes et le locateur offrant le
meilleur service au meilleur compte l'emporte et obtient le contrat.
En partie, grâce aux efforts du ministère des Transports
qui, l'an dernier, a fait figure d'innovateur dans le domaine, l'emploi des
travailleurs occasionnels pour la saison d'été est maintenant
assujetti, via les centres de main-d'oeuvre du Québec, à des
critères qui jouent en faveur de l'efficacité de la voirie du
Québec.
Ces nouvelles règles administratives qui ont été
mises en pratique pour la saison d'été 1977 seront
désormais utilisées chaque année.
Le contrôle de la qualité des travaux effectués pour
le ministère s'est accentué. Les laboratoires régionaux et
privés, ainsi que les équipes de surveillance des travaux
appliquent ainsi de nouvelles mesures concernant la qualité
générale des travaux et celle des matériaux
utilisés. A titre
d'exemple, la direction générale des routes a
commencé à faire respecter les exigences des contrats conclus
avec les fabricants de béton bé-tumineux, chose qui
s'était rarement faite dans le passé, en instaurant un
système de pénalité pécuniaire, lorsque le produit
livré par ces usines ne correspond pas aux normes exigées.
Nous allons maintenant dire quelques mots sur les programmes que nous
aurons à discuter au cours de l'étude de ces crédits.
Avant de laisser la parole aux membres de la commission et de répondre
à leurs questions, j'aimerais faire un bref tour d'horizon des neufs
programmes du ministère et signaler au passage les activités qui
m'apparaissent les plus intéressantes.
Le programme 1: Systèmes de transports terrestres. Dans le
domaine du transport des marchandises générales, un
règlement sur la location a été adopté qui oblige
un locataire d'équipement routier à spécifier que le
camion loué sera conduit par l'un de ses employés. Celui qui loue
le camion aura aussi à spécifier qu'il transportera ses propres
marchandises et qu'il ne fera pas concurrence aux entreprises de transport pour
les autres marchandises que les siennes propres.
Je considère ce règlement comme un point tournant dans la
réglementation des transports au Québec. En effet, les
transporteurs publics désiraient ardemment voir le ministère
réglementer l'industrie de la location de camions, pour éviter
une concurrence déloyale.
Nous nous sommes cependant posé de sérieuses questions sur
la nécessité qu'il y avait de réglementer aussi
rigoureusement tous les aspects du transport au Québec, alors qu'aux
Etats-Unis, par exemple, c'est le mouvement contraire qui s'amorce. Sur ce
point, je suis prêt à accepter une discussion des membres de la
commission, parce que la réglementation dans le transport crée
des problèmes sérieux, des problèmes de concurrence
sérieux quoiqu'il faut quand même protéger nos
transporteurs. Mais, on exige, de plus en plus de réglementations, de
plus en plus de permis qui créent des monopoles. Je vous avoue qu'on
commence à s'interroger à savoir si on ne doit pas se diriger
vers des réglementations, plutôt que vers une
réglementation qui devient de plus en plus extrême.
C'est finalement une formule de compromis qui a prévalu, lorsque
nous avons établi cette réglementation. Le règlement sur
la location a volontairement été rédigé de
façon à être le moins contraignant possible et à
permettre une compétition entre les différents modes de transport
routier des marchandises.
Il a été convenu, avec les dirigeants de l'Association du
camionnage du Québec, que si cette nouvelle formule, à l'usage,
s'avérait un échec, le ministère considérerait
sérieusement la possibilité de déréglementer
quelque peu le domaine du transport des marchandises.
Dans le domaine du transport du bois mon collègue de
Montmagny en sera certainement heureux un nouveau système de
contrôle de la pesanteur du bois transporté en vrac entrera en
vigueur le 31 mai, à minuit. Ce nouveau système mis au point, m'a
été recommandé par un comité regroupant aussi bien
des représentants, des requérants de services que des
camionneurs. Ceux-ci ont d'ailleurs accepté de collaborer avec le
ministère pour bien faire connaître le nouveau système de
contrôle de la pesanteur. Un guide sera disponible à compter du
1er mai, qui accompagnera les nouveaux règlements sur le contrôle
de la pesanteur. De plus, des rencontres régionales seront
organisées pour répondre aux questions des utilisateurs. Un
comité semblable vient d'être créé pour me soumettre
des recommandations dans le domaine du transport des agrégats. En fait,
l'objectif était de permettre aux transporteurs de bois d'avoir quelque
chose à considérer dans l'évaluation de la quantité
ou de la pesanteur de leur charge, le volume et la charge comme telle. On
pourra en discuter plus amplement tout à l'heure.
J'aimerais tout d'abord signaler, en ce qui concerne le programme 2,
l'obtention de 50 nouveaux postes de surveillants routiers. Ces personnes
seront principalement affectées aux régions de Québec et
Montréal et permettront enfin une surveillance de 24 heures sur 24
heures de ces secteurs névralgiques pour éviter le transport
illégal. Vous remarquerez, d'ailleurs, l'augmentation appréciable
de la catégorie traitement de l'élément 3 du programme qui
couvre justement l'engagement de ces 50 nouveaux postes.
La loi de l'indemnisation des victimes d accidents d'automobiles a
été amendée afin que le permis de conduire d'une personne
trouvée coupable de certaines infractions au Code criminel, dont la
conduite en état d'ivresse, soit suspendue automatiquement pour trois
mois. De plus, un règlement a été adopté afin de
combler un vide juridique qui s'était créé dans
l'application du système des points de démérite et qui
affectait quelque peu la rigueur du système. Ce vide est maintenant
comblé. Malgré tout, du 1er janvier au 31 décembre 1977,
401 310 infractions entraînant une inscription de points ou une
suspension de permis ont été traitées comparativement
à 260 014 en 1976, soit une augmentation de 54.4%, ce qui
démontre aussi notre volonté d'être beaucoup plus
sévère dans l'application des lois du Code de la route, et cela,
en relation avec l'assurance automobile pour éviter que les primes ne
montent ou afin de permettre une diminution des primes, du moins, le maintien
des primes existantes.
Dans l'ensemble, il est possible de noter une augmentation de 11,7% dans
le nombre des permis de conduire suspendus par rapport à l'année
précédente. Il faut bien dire que ce n'est pas rendre des gens
heureux que de suspendre leurs permis, mais au nom de la protection des autres,
nous n'avons pas le choix.
Au niveau de la publicité en matière de
sécurité routière, le ministère pourra, de nouveau,
compter sur un budget de $1 million avec, en plus, une large part des sommes
consacrées par le gouvernement du Québec à la
contre-publicité. Cette année, pour la première fois au
Québec, plus de 750 caisses populaires ont participé, avec les
bureaux du BVA et les émetteurs à commissions, à
l'émission des plaques d'immatriculation et, de façon
active, à la mise sur pied du nouveau régime d'assurance
automobile du Québec. Je dois dire que cette année, nous avions
retardé, à cause de l'assurance automobile, la date limite au 1er
avril, comparativement au 1er mars l'an dernier. Cependant, je dois dire, alors
qu'on se rappelle que certains députés s'inquiétaient de
l'immatriculation et que même une motion de blâme avait
été présentée par le député de
Charlevoix contre le ministre des Transports à ce sujet, je dois dire
que cette année l'émission des plaques s'est faite normalement
et, pour la première fois, il n'y a pas eu de délai. Nous avons
émis, comme je l'avais prévu, environ 2,5 millions de plaques
jusqu'au 1er avril. C'est d'ailleurs environ la quantité qui a
été émise jusqu'au 1er mars, l'an dernier.
En ce qui concerne la construction du réseau routier, on vous a,
je pense, déposé un certain nombre de documents qui montrent les
parachèvements et les initiatives nouvelles. L'impact de la construction
et de l'entretien des routes sur l'environnement a fait l'objet d'une
étude détaillée et un comité a été
créé au ministère regroupant les spécialistes et
les responsables de cette question qui sont repartis à travers plusieurs
directions administratives. Ce comité verra à édicter des
normes sur la protection du milieu et surtout s'assurera qu'elles seront bien
respectées.
Concernant le programme 6, soit la Commission des transports du
Québec, j'indique immédiatement que si des membres de cette
commission voulaient interroger, sur l'administration, le président de
la Commission des transports, il sera disponible lorsque nous discuterons de ce
programme. Maintenant, j'aimerais bien qu'on puisse me l'indiquer aujourd'hui,
afin que je puisse le convoquer et éviter ce qui s'est produit l'an
dernier, c'est-à-dire que nous l'avons convoqué et qu'on n'a pas
posé de questions. De toute façon, il n'y a aucun
problème, si vous voulez que nous le convoquions, nous allons le
faire.
Entre-temps, une firme de conseillers en administration a
été mandatée pour étudier puisque de
nombreuses critiques ont été faites concernant l'administration
de la Commission des transports en profondeur les mécanismes de
fonctionnement de la commission et proposer toutes les mesures, tant
législatives qu'administratives, pour améliorer la qualité
des services offerts et faire en sorte que soient mieux réalisés
les objectifs qui ont été fixés à la commission par
sa loi constitutive, particulièrement la protection du public. Ce qui
est intéressant, c'est que la firme en question devra, obligatoirement,
prendre le pouls des principaux secteurs clients de la commission avant de
remettre son rapport; celui-ci est attendu pour la fin de 1978.
En ce qui concerne le transport maritime et aérien, la baisse des
crédits affectés à ce programme n'est due qu'au fait
qu'une dépense annuelle de $7 millions, imputée depuis deux ans
à l'élément 2 pour la construction du
débarcadère du traversier-rail Matane-Baie-Comeau,
n'apparaît plus. Ce projet est maintenant terminé. J'attire
plutôt votre attention sur la hausse des traitements prévue
à l'élément 1 pour permettre l'arrivée au
ministère de dix nouvelles personnes affectées aux domaines
maritime et aérien. Je dois souligner que, lorsque je suis arrivé
au ministère il est certain que les temps changent et que les
préoccupations peuvent être différentes il y avait
tant au maritime qu'à l'aérien deux personnes à chaque
direction. Naturellement, il y avait des secrétaires en-dessous, mais il
n'y avait que deux personnes responsables de ce secteur. Je pense que le
Québec doit, de plus en plus, se préoccuper du secteur maritime
comme du secteur aérien. A ce sujet, il faut, pour élaborer des
politiques, constituer une direction bien équipée, bien
organisée avec du personnel en place pour chacune de ces directions. Je
signale qu'à même les crédits du programme 7 se trouve une
somme de $4 millions pour le parachèvement des travaux de construction
d'un débarcadère pour les traver-siers reliant Baie
Sainte-Catherine et Tadoussac. (10 h 45)
Quant à la construction du port de chargement de sel de Leslie,
aux Iles-de-la-Madeleine, elle sera financée l'an prochain par un
virement de fonds en provenance de l'OPDQ pour un montant d'environ $2
millions.
C'est à même les montants dévolus au programme 7 que
le ministère versera une subvention d'équilibre budgétaire
de $4,5 millions à la Société des traversiers du
Québec. C'est à même cette somme que celle-ci puisera les
fonds nécessaires à l'acquisition de la compagnie opérant
le traver-sier entre Sorel et Berthier.
Je suis particulièrement fier de la participation
financière du ministère aux activités de la compagnie de
navigation SONAMAR Inc., qui regroupe les détenteurs de permis de
cabotage émis par la Commission des transports du Québec.
Grâce à l'achat par le ministère de 25% de ces actions pour
un montant d'environ $375 000, ce qui n'est pas énorme, la compagnie de
navigation SONAMAR pourra acheter un navire capable de faire du transport de
matières en vrac de plus de 20 000 tonnes et faire concurrence aux
compagnies de transport étrangères pour l'obtention des contrats
des. grandes sociétés privées ou publiques.
En fait, la compagnie de navigation SONAMAR, société de
navigation maritime, est constituée d'environ 90% des petits caboteurs
québécois. On sait qu'à plusieurs reprises, même le
député de Charlevoix est intervenu et a même soulevé
des questions en Chambre pour savoir quelles étaient les mesures que
nous avions l'intention de prendre pour, au moins, conserver ou maintenir ces
quelques caboteurs québécois qui continuaient à donner des
services à la population sur le fleuve Saint-Laurent. Il restait environ
23 petits caboteurs qui se sont regroupés à l'intérieur de
deux entreprises importantes, soit LOGISTEQ pour les agences maritimes, les
entreprises Desgagnés, qui possèdent chacun 25% des actions, et
d'autres petits caboteurs qui ont acheté 25% des actions de SONAMAR.
Donc, par l'intermédiaire de SONAMAR, nous regroupons la grande
majorité des petits caboteurs
québécois et, si le gouvernement du Québec s'est
impliqué à 25%, c'était en vue d'assurer à cette
société une certaine crédibilité parce que
certaines compagnies ne voulaient ou ne croyaient pas que ces gens pouvaient
s'organiser et pouvaient acheter un bateau de 20 000 tonnes afin de pouvoir
faire du transport en vrac, que cela soit, par exemple, touchant le minerai de
fer ou touchant le sel.
Et je pense que pour eux, c'est un pas extrêmement important. Il
ne s'agit pas de parler de la flotte marchande qui va naviguer sur les eaux
internationales, mais commencer au moins à avoir un secteur maritime qui
soit bien québécois.
Le ministère est également extrêmement actif dans
l'affaire de l'offre d'achat de Nordair par Air Canada et s'est opposé,
formellement, à cette transaction qui bouscule toutes les règles
établies depuis 1969 en matière de transport aérien.
Depuis une semaine, nous sommes présents aux audiences de la
Commission canadienne des transports sur cette question pour prendre la
défense des intérêts francophones dans l'aviation,
protéger le consommateur québécois et faire valoir la
position difficile qui résulterait de cette transaction pour les petits
transporteurs aériens québécois.
Si Air Canada achète Nordair, il y a des bonnes chances que les
transporteurs régionaux disparaissent et qu'un monopole complet
s'établisse par l'intermédiaire d'Air Canada.
En terminant, j'aimerais signaler aux membres de la commission que le
ministère des Transports, suite à la disparition de la Direction
générale du Nord du Québec, a hérité de la
responsabilité de la coordination et de la distribution des contrats de
transport dans le nord du Québec. Ceci nous permettra d'accentuer notre
poids économique dans une région longtemps négligée
dans les années précédentes, mais surtout, ceci va nous
permettre parce qu'il faut quand même faire quelque chose pour les
petits transporteurs de brousse d'avoir un contrôle sur les
contrats qui seront au moins accordés par les organismes gouvernementaux
et les organismes parapublics pour favoriser je pense que c'est tout
à fait normal d'abord nos transporteurs de brousse du
Québec.
Nous l'avons fait pour Airgava en attendant qu'Air Inuit puisse se
constituer. Nous avons l'intention, que cela soit pour le maritime ou pour
l'aérien, de nous servir de cet outil économique comme cela se
fait dans toutes les provinces canadiennes et dans tous les pays du monde, de
nous servir de ce poids économique de l'Etat, dans le cadre de la
politique d'achats chez nous pour essayer d'aider le plus possible nos
transporteurs de brousse. Je souligne la présence, justement, de M.
Clément Tremblay, qui était à la Direction
générale du nord du Québec et qui est maintenant au
ministère des Transports pour essayer de coordonner la location d'avions
dans le nord du Québec. Je ne dis pas que c'est la trouvaille du
siècle, mais c'est un premier pas pour essayer de favoriser nos
transporteurs de brousse. Je sais bien qu'on pourra me dire qu'il va falloir
intervenir auprès de la Société d'énergie de la
baie James. Je dis: Oui, il va falloir le faire, mais en nommant quelqu'un,
justement, qui a la responsabilité de ce secteur, et nous
espérons être capables d'influer sur les transporteurs de brousse
du Québec.
Voilà, M. le Président, les quelques notes. Il y avait
aussi le règlement 112 dont j'aurais pu parler. Je pense qu'il viendra
certainement des questions de la part des députés
ministériels et des députés de l'Opposition, alors je
serai heureux de répondre à ces questions. Merci.
Le Président (M. Clair): Messieurs, avant de donner la
parole au député de Montmagny-L'Islet pour ses remarques
préliminaires, avant d'entamer l'élément 1 du programme 1,
j'aimerais que nous procédions immédiatement à la
désignation d'un rapporteur. Je vous suggère le
député de Kamouraska-Témiscouata.
M. Lessard: Excellente nomination. M. Chevrette: On appuie
fortement. M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata, à l'unanimité. M. le
député de Kamouraska-Témiscouata vous agirez comme
rapporteur le moment venu.
M. le député de Montmagny-L'Islet.
Remarques de l'Opposition M. Julien Giasson
M. Giasson: M. le Président, comme vient de l'indiquer
celui qui m'a précédé, soit le ministre des Transports,
j'ai dû, au pied levé, remplacer celui qui a agi depuis quelques
années, tout au moins pour la formation politique que je
représente, au sein des activités du ministère des
Transports, soit le député de Charlevoix. Effectivement hier,
j'ai parlé à M. Mailloux par téléphone et
j'apprenais de sa part qu'il sortait de l'hôpital, qu'il se remettait de
deux opérations et qu'au-delà d'une période de
convalescence fortement recommandée par son médecin, soit une
période de trois semaines, il pourrait nous revenir en bonne forme et
continuer à assumer ses responsabilités comme
député de sa circonscription, ainsi qu'à suivre le dossier
qui relève des secteurs où on lui a demandé d'agir
à titre de critique officiel ou porte-parole pour l'Opposition
officielle, ici, en cette Chambre.
Evidemment, je souhaite à M. Mailloux le rétablissement le
plus rapide possible. Tous ceux qui l'ont connu depuis quelques années
savent l'efficacité que cet homme a toujours donnée à sa
tâche. Je suis sûr que l'Assemblée nationale souhaite son
retour le plus rapidement possible, afin qu'il poursuive son rôle
à l'intérieur de l'administration publique.
J'ai écouté avec beaucoup d'attention les commentaires que
vient de nous livrer le ministre
des Transports. J'aurais préféré, comme l'an
dernier, que ce dernier dépose ici une copie de son document.
C'était une pratique qu'on avait déjà vue dans le
passé et que le ministre avait voulu poursuivre l'an dernier; mais je
présume qu'on pourra peut-être avoir copie de son document dans
les heures qui viennent. Cela nous aidera sans doute dans la discussion des
crédits, surtout pour engager un débat dans les orientations, les
programmes et les grandes politiques que le ministre veut bien donner à
son ministère.
M. Lessard: M. le Président, je n'ai aucune objection. Je
m'excuse, c'est parce qu'il y avait bien des notes. Le document était
bien annoté. Je pense qu'on peut reproduire le document; on l'a
corrigé et il n'y a pas de problème pour cet après-midi.
On vous le remettra, afin de permettre aux intéressés d'en
prendre connaissance pendant l'heure du déjeuner, si c'était
possible, avant la fin de la commission, avant 12 h 30.
M. Giasson: Merci, M. le Président. Pour ma part, je n'ai
pas l'intention de faire de longs commentaires, comme je vous l'ai
indiqué il y a un instant, à cause du peu de temps que j'ai eu
pour la préparation de l'étude des crédits du
ministère des Transports. De toute façon, j'ai quelques remarques
à faire au début de cette étude.
Je voudrais d'abord signaler que je suis un peu déçu de
constater que le livre vert, auquel avait fait allusion le ministre lors de
l'étude des crédits l'an dernier et auquel, selon ses propos
mêmes, il attachait énormément d'importance pour le
lancement de nouvelles politiques ou l'orientation de politiques
déjà établies à l'intérieur des
différents programmes de son ministère, je déplore,
dis-je, que nous n'ayons pas eu l'occasion de prendre connaissance du contenu
de ce livre vert. Si c'était important pour le ministre des Transports,
cela l'est également pour ceux qui sont autour de cette table de
commission.
On sait l'importance que les transports ont pris dans notre province au
cours des récentes années. En vertu de cette importance, je suis
encore un peu surpris de constater que l'accroissement des deniers publics,
dans certains ministères où on avait consenti, depuis dix ou
quinze ans, des efforts exceptionnels, entre autres des ministères tels
ceux des Affaires sociales et de l'Education... je constate qu'encore une fois
ce sont ces ministères qui ont eu la plus grande augmentation des
millions qu'on peut retrouver dans le partage accordé à chacun
des ministères.
Il me semblait, dans le contexte actuel du Québec, dans les
développements que les régions ont connus et qu'elles doivent
continuer de connaître, que l'effort d'attribution des ressources
financières devait être réduit du côté des
ministères qui ont connu des largesses très fortes, ceux dont je
viens de faire mention, par rapport au ministère des Transports.
J'avais pensé que, pour une fois, on aurait resserré
davantage du côté des ministères des Affaires sociales et
de l'Education et qu'on aurait mis beaucoup plus l'accent sur l'attribution des
ressources et des crédits au ministère des Transports, si on veut
vraiment déboucher sur une réponse à des besoins urgents
et essentiels, que ce soit dans le secteur du transport en commun dans les
grandes agglomérations ou dans le développement et la
transformation du réseau routier vers certaines régions plus
éloignées, régions qui ont souffert
considérablement, il faut le reconnaître, d'une insuffisance en
matière d'équipements routiers.
Je présume qu'au cours de la période des questions, lors
du débat de chacun des programmes du ministère, nous pourrons
avoir plus de précisions sur les motifs ou les raisons qui ont
empêché le ministre des Transports de nous produire ce livre vert
et qu'il nous indiquera de façon bien ordonnée et bien
précise les différentes politiques qui pourraient découler
de la recherche très généreuse, sans doute, qui aura
permis la réalisation et la livraison de ce livre vert.
On aurait été en droit de découvrir par cette
production tous les éléments d'une véritable grande
politique québécoise sur le transport des personnes. Ce n'est pas
d'hier qu'on a déploré que le programme ou que la situation du
transport des personnes au Québec posait des difficultés
sérieuses dans des régions comme Montréal et
Québec, ou dans ces moyennes villes qui se sont regroupées au
cours des dernières années et qui auront à faire face
à des demandes et à des besoins de la population dans chacune de
leurs juridictions.
Sans doute que le livre vert aurait pu nous faire connaître et
nous fera connaître, le jour où il sera publié, tous les
éléments de cette politique qui va répondre aux services
nécessaires pour les personnes qui vivent dans les régions
métropolitaines ou dans les grandes agglomérations.
Le ministre a également fait état, rapidement, des
modifications qui ont été apportées à son
ministère dans l'adjudication des contrats par rapport à ce qui a
existé précédemment. Personnellement, je suis prêt
à reconnaître qu'il y a peut-être eu des modifications, mais
le ministre lui-même devra reconnaître que tout n'était pas
à faire dans ce secteur. J'ai eu l'occasion de suivre quelque peu,
depuis ces récentes années, les opérations et les
activités du ministère des Transports. J'ai
réalisé, comme tous ceux qui ont suivi ce secteur, qu'un grand
nombre de contrats étaient accordés à la suite d'appels de
soumissions publiques. Le contrat était également
délivré à celui qui, répondant à toutes les
exigences posées par l'appel du concours ou l'appel de la soumission,
avait déposé la soumission la plus basse; respectant toutes les
conditions, il se voyait attribuer le contrat. (11 heures)
II y a peut-être deux secteurs de ces activités où,
possiblement, un élément discrétionnaire pouvait jouer,
mais je ne crois pas encore, en dépit des déclarations du
ministre, que tout a été vraiment fait dans ce secteur. Il faut
encore, j'imagine, décider de suppléments à accorder; il
faut également, dans certains cas, continuer de procéder
par des contrats négociés. Je pense, entre autres,
à l'attribution des contrats de pavage dans certaines régions du
Québec.
Tout cela pour vous dire que cet esprit de bonne volonté, cet
esprit de rationalité dans l'attribution des contrats, ce n'est pas
l'apanage de l'actuel gouvernement; il y avait eu évidemment beaucoup de
travail de fait antérieurement. Cette situation qui fait que nous
devions encore accorder des contrats à des entreprises ou à des
firmes sans appel de soumissions publiques, en procédant plutôt
par une négociation de gré à gré, cela nous indique
que, dans le passé, cela a été fait, justement, pour des
questions de meilleure rentabilité, de meilleure administration des
fonds publics. Souvent, en négociant avec une firme, à partir de
critères de base, nous débouchions sur des coûts moindres
que si le gouvernement ou le ministère avait procédé
à l'appel de soumissions publiques, compte tenu de l'implantation de
firmes ou d'entreprises dans les différentes régions du
Québec.
C'est vous dire, M. le ministre, que, lorsqu'on doit, en dépit
des meilleures intentions qu'on peut avoir lorsqu'on forme l'Opposition et
qu'on a toujours à participer ou à agir directement dans
l'administration, on peut découvrir que des choses sur lesquelles on se
posait des questions et sur lesquelles on avait beaucoup de doutes... On
découvre les raisons pour lesquelles les prédécesseurs ont
pu agir d'une manière qu'on avait décriée à une
certaine époque.
Le ministre des Transports a également fait allusion à la
politique d'embauche des employés occasionnels au ministère des
Transports du Québec. Il est évident que, chaque année, le
ministère doit procéder, dans chacune des régions de la
province, à l'engagement d'employés qu'on dit saisonniers ou
occasionnels. C'est une politique qui n'est pas nouvelle, qui existe depuis
fort longtemps et qui va continuer d'exister, en dépit des désirs
ou de la volonté de faire des permanents de ces employés. Nous
savons tous que les modalités de fonctionnement de nos districts du
ministère des Transports, ce qu'on appelle communément des
districts de voirie en province, vont obliger d'avoir un certain nombre
d'employés qui seront des occasionnels, qui seront des employés
saisonniers, puisque les routes, compte tenu du climat qui est le nôtre,
devront encore se construire, dans l'avenir, se construire dans la
période d'été. L'entretien des routes du réseau
devra toujours se faire au cours des mois d'été, sauf la partie
qui a trait au déneigement des routes.
Du côté de cette embauche d'occasionnels, j'ai
examiné très sérieusement la situation qui
prévalait avant le système qui a été
créé l'an dernier pour voir si, vraiment, les méthodes
d'embauche qui existaient avant la création de la nouvelle politique
pouvaient être aussi néfastes par rapport à ce qu'on
pouvait observer par la formulation de la nouvelle politique d'embauche.
J'ai réalisé une chose. Dans le passé, beaucoup de
citoyens qui voulaient travailler pour le ministère des Transports, dans
nos districts de voirie, faisaient appel ou plaçaient une demande
auprès du bureau de comté du député. Cela pouvait
très facilement laisser croire à une possibilité de
favoritisme ou de patronage.
Je ne sais pas de quelle façon tous mes collègues,
antérieurement, qui ont eu à représenter des
comtés, ont procédé. Personnellement, dès ma venue
en politique, je m'étais établi certains principes directeurs en
matière d'appui, pour des employés occasionnels qui voulaient
travailler au gouvernement. J'avais mes critères ou mon programme
personnel qui voulait que, d'abord, je tienne compte des besoins de ceux qui
réclamaient du travail, compte tenu des charges familiales de ces
personnes, de la capacité ou de l'incapacité qu'elles auraient
à se faire embaucher dans le secteur privé. J'ai également
appliqué comme principe et ce n'est pas de la vertu, je pense que
c'est une question de logique pure et simple de ne pas tenir compte
nécessairement de l'option politique des personnes qui pouvaient passer
au bureau du député pour chercher de l'emploi.
En fonctionnant à partir de certains éléments que
je viens de vous exprimer, il m'apparaît que ce mode d'opération
pourrait souffrir facilement la comparaison avec le mode d'embauche qu'on a mis
en vigueur l'an dernier. Je ne veux pas décrier ce mode d'embauche. On a
ouvert un concours. On a annoncé publiquement dans les journaux que le
ministère des Transports aurait, à l'intérieur d'un
district donné, besoin d'employés occasionnels.
Nous avons assisté à un fort nombre d'inscriptions,
c'est-à-dire qu'à l'intérieur de cela, nous avons
remarqué qu'il y avait des gens, qui avaient un métier, une
profession, "une " job, comme on dit, dans l'industrie privée, qui ont
décidé de poser leurs candidatures à ces concours. Ces
gens ont été appelés, ont comparu devant un comité
de sélection formé de représentants de trois
ministères que l'on sait. Lorsqu'on voit de quelle façon on a
retenu les services des personnes qui sont passées là, je me pose
sérieusement la question, à savoir si ce système a plus
d'efficacité ou s'il offre une meilleure attribution du travail ou du
choix des personnes qui sont allées à la voirie qu'un
système qui pouvait se pratiquer antérieurement à
celui-ci, compte tenu de la façon dont j'ai pu fonctionner depuis 1970
dans mon comté.
Tout de même, je reconnais qu'on a donné la chance à
tout le monde qui était intéressé à un travail
d'occasionnel ou de saisonnier à la voirie. Beaucoup se sont
présentés, peu ont été élus. Je regarde dans
une circonscription comme la mienne où au-delà de 1000 personnes
ont posé leur candidature, ont été reçues par le
comité de sélection; environ 160 personnes ont trouvé de
l'embauche sur une base occasionnelle.
Le ministre, je pense, nous a indiqué que cet appel public aux
gens intéressés, suivi d'une comparution devant un comité
sélectif, serait abandonné. Ai-je bien compris le ministre?
M. Lessard: Ce sera abandonné pour laisser
aux centres de main-d'oeuvre du Québec le soin de faire le choix.
Les employés s'enregistreront aux centres de main-d'oeuvre.
M. Giasson: II serait très intéressant de savoir de
quelle façon exactement les personnes responsables aux centres de
main-d'oeuvre du Québec vont procéder, parmi les nombreuses
offres de service qu'elles ont entre les mains, pour déterminer les
personnes qui pourront travailler comme occasionnels à la voirie. C'est
important de le savoir, puisque, déjà, nous avons entendu
différents commentaires depuis deux mois, depuis que cette nouvelle
politique commence à être connue, soit de remettre entre les mains
des fonctionnaires le choix des personnes qui pourront travailler à la
voirie. Il serait fort intéressant, lors de ce que j'appellerais la
période de questions, d'examiner à fond les modes de
fonctionnement de ces centres de main-d'oeuvre et qui va avoir la
responsabilité de pratiquer le favoritisme ou le patronage, si le
favoritisme ou le patronage doit continuer d'être pratiqué dans
une certaine mesure.
Il y a également, à l'intérieur de l'étude
des crédits auxquels nous procéderons, neuf programmes. Certaines
modifications ont été faites dans l'attribution des sommes, des
crédits qui sont affectés à chacun de ces programmes.
Mais, de toute façon, je n'ai pas l'intention à ce moment-ci,
puisque j'ai indiqué que mes remarques préliminaires seraient
très brèves, de commencer à poser des questions au
ministre des Transports. Nous pourrons le faire dans les heures qui vont
suivre.
Pour ma part, M. le Président, je mettrai fin à mes propos
pour l'instant, quitte à permettre à mes collègues de
poursuivre, les autres formations politiques à mes côtés,
et de revenir dans la recherche que je voudrais faire sur les crédits du
ministère des Transports.
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le
député de Montmagny. M. le député de...
M. Russell: Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Dussault): ... Brome-Missisquoi.
M. Armand Russell
M. Russell: M. le Président, je voudrais d'abord remercier
le ministre de nous avoir présenté ses fonctionnaires. Plusieurs
sont ici depuis quelques années. Ils ont vécu plusieurs ministres
des Transports, anciennement de la Voirie, ou survécu, devrais-je
dire.
Comme le député de Montmagny-L'Islet, je déplore le
fait que nous n'ayons pas obtenu encore ce livre vert et le dépôt
du dossier concernant les changements ou la construction d'un viaduc à
Limoilou que le ministre avait promis. Je croyais que le ministre avait
consenti à déposer tous ces documents. Je ne crois pas qu'ils
aient encore été déposés. J'espère que, si
le ministre maintient sa promesse, il va en prendre note et qu'on l'aura cet
après-midi.
M. Lessard: Vous parlez de Le Bourgneuf? M. Russell: Le
Bourgneuf.
M. Lessard: II faut qu'on en discute au Conseil des ministres, je
pense, vers 13 heures, cet après-midi. Une fois que l'entente sera
acceptée au Conseil des ministres, nous serons prêts à le
déposer. En fait, cela devrait être adopté par le Conseil
des ministres. Avant, il faut que toutes les parties signent. Une fois que ce
sera adopté par le Conseil des ministres, je vais faire signer les
parties et soyez convaincu que si je ne peux pas le déposer au cours de
cette commission parlementaire, je le déposerai à la Chambre, tel
que le député de Bellechasse me l'avait demandé. En fait,
il n'y a aucun problème, mais pour éviter que les parties
reviennent, je pense que c'est mieux de s assurer que chacune des parties
puisse signer.
M. Russell: D'accord. Je veux simplement faire remarquer au
ministre que s'il y avait une possibilité d'avoir les documents avant,
cela pourrait peut-être éviter une discussion assez longue. Si je
fais ces remarques c'est pour faire comprendre au ministre qu'on n'est pas ici
pour faire des débats à n'en plus finir. Si, comme par le
passé, on peut obtenir le dépôt de documents lorsqu'on les
demande, cela va raccourcir le débat de beaucoup.
M. Lessard: Tous les documents...
M. Russell: Je veux aussi remercier le ministre pour son
exposé à vol d'oiseau de son ministère qui nous donne une
idée sommaire de certaines des politiques qu'il applique mais qui ne
donne pas assez de renseignements détaillés pour qu'on soit
obligé d'aller probablement à la poursuite de l'étude des
crédits, qui va se faire programme par programme. Je ne voudrais pas
allonger mon exposé là-dessus. Je préfère qu'on le
fasse lorsqu'on passera, service par service. Je veux dire
immédiatement, en ce qui concerne le président de la Régie
des transports, en ce qui me concerne, si le ministre peut nous donner les
changements de politique qui se sont produits à l'intérieur de
son service, je pense que ce ne sera pas nécessaire de le faire venir et
de le faire déplacer pour une discussion.
Je veux simplement revenir sur certaines remarques qu'a faites le
ministre en ce qui concerne les demandes de soumissions et les quelque 500
projets. Je crois qu'il s'agit là de soumissions demandées pour
différentes choses, différents contrats qu'on avait prévus
l'an dernier, qui causaient des embêtements. On pourra en discuter
à l'occasion des crédits, lorsqu'on parlera d'entretien, aussi
bien des chemins de fer que de contrats d'entretien, comme le concassage et
d'autres. Cela a causé des ennuis dans plusieurs domaines, sans que cela
ne paraisse trop au niveau du minis-
tère, à la haute direction, mais à
l'intérieur de chacun des comtés on aura senti le malaise que
cela a pu créer et le retard dans certains cas, en particulier. Je pense
qu'on devrait, pour le bon fonctionnement du ministère, informer le
ministre et les fonctionnaires qui l'entourent.
En ce qui concerne l'émission des permis, le ministre semble
satisfait de la nouvelle politique. Je ne veux pas la critiquer sans obtenir
plus de détails. Je sais que ce sera nécessaire qu'on obtienne
plus de détails. Je sais qu'actuellement, on ferme des bureaux à
certains endroits là où les caisses populaires n'ont pas voulu
accepter l'émission des permis. Malgré tout cela, il y avait des
bureaux qui desservaient la population, qui ne devaient pas demander un
coût tellement plus élevé que le prix qu'on paie aux
caisses populaires. Aujourd'hui, on ferme ces bureaux. On va obliger la
population à se déplacer à des distances assez
marquées pour se procurer des plaques d'immatriculation ou d'autres
services donnés par ces bureaux.
Je crois qu'on pourra peut-être, lorsqu'on arrivera à ces
éléments, discuter de ces questions. En ce qui concerne le
transport du bois, je vais éviter de discuter de cet
élément; on avait fait des remarques à ce sujet l'an
dernier. Je suis heureux de savoir que le ministre a une nouvelle politique. Le
ministre pourra peut-être, lorsqu'on étudiera cet
élément, nous donner exactement les nouvelles normes qui
permettront de régler tous les problèmes qui semblent
régner à l'intérieur de ce service, parce qu'on sait
encore aujourd'hui qu'il y a, je ne dirais pas des injustices, mais des choses
qui se produisent, qui sont des manques de compréhension de la plupart
de ceux qui sont responsables de l'application de la réglementation
qu'on voudrait imposer et qui sont drôlement difficiles à
respecter pour un camionneur, dans le contexte actuel. J'espère que les
nouvelles normes qui seront apportées pourront corriger ces malaises qui
ont été créés, très coûteux pour
plusieurs contribuables qui, actuellement, sont aux prises avec ces
problèmes.
En ce qui concerne le transport aérien, le ministre a
brièvement démontré le danger de certains monopoles, Air
Canada. Je pense qu'il sera nécessaire qu'on aille dans les
détails pour connaître le pourquoi de cette peur, de cette
timidité de la part du ministre, ce qui nous démontrera, j'en
suis convaincu, toutes les raisons qui le motivent à se "garrocher " et
faire de la protestation dans ce domaine. Je ne dis pas qu'il n'a pas raison,
mais peut-être qu'on manque de renseignements, que lui possède
actuellement, qui nous permettront de juger du bien-fondé de ses
affirmations. (11 h 15)
Je remarque aussi que dans le domaine de la construction des routes, il
y a une baisse de quelques millions. Je ne sais pas si le ministre a
l'intention de diminuer les dépenses pour les grands réseaux
routiers et d'augmenter, comme on l'avait souligné, la voirie rurale
afin de dépenser plus dans ce domaine, pour aider plusieurs municipali-
tés qui sont aux prises avec des problèmes assez
marqués.
Je voudrais faire remarquer au ministre, en discutant de
problèmes municipaux, qu'on est à procéder à
l'arrêt de l'entretien de plusieurs routes numérotées qui
traversaient certaines municipalités appelées villes, reconnues
comme des villes, mais qui n'ont pas les moyens, comme la ville de
Montréal, de Sherbrooke ou autres villes, et qui sentent un certain
malaise lorsqu'on annule l'entretien de certaines de ces routes. Je crois que
le ministre pourrait être prêt à nous expliquer les raisons
qui motivent son ministère à faire toutes ces annulations et
à créer certains malaises dans certaines municipalités ou
certaines petites villes qui ont des moyens très modestes.
M. le Président, je ne veux pas m'étendre sur le sujet, je
préférerais plutôt qu'on prenne plus de temps pour discuter
plus en détail de chacun des éléments que nous avons
à l'intérieur du budget. Je pourrais repasser le rapport que nous
a présenté le ministre, mais on pourra le faire en discutant
chacun de ces éléments. Je vais terminer là-dessus, en
espérant qu'on pourra obtenir la même coopération que nous
avons eue dans le passé de la part du ministre et des fonctionnaires qui
l'entourent, en ce qui a trait aux explications à plusieurs de nos
questions et au dépôt de documents que l'on désire obtenir
pour pouvoir vérifier certaines questions.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Camil Samson
M. Samson: M. le Président, je voudrais également
remercier le ministre qui nous a fait un exposé préliminaire, au
début de l'étude des présents crédits. Comme
celui-ci et comme le député de Montmagny-L'Islet, je souligne et
regrette l'absence de l'ex-ministre des Transports, Raymond Mailloux, qui,
comme tout le monde le sait, a une grande expérience dans le domaine des
transports et est reconnu comme étant très objectif. Bien
sûr il nous manque et je profite de l'occasion pour souhaiter qu'il soit
de retour parmi nous le plus tôt possible.
M. le Président, l'étude des crédits des Transports
m'apparaît comme étant un élément très
important dans l'ensemble de l'étude des crédits du gouvernement.
Je dois immédiatement souligner que je regrette ce n'est pas un
blâme à l'endroit du ministre des Transports que je fais
que le budget du ministère des Transports soit, depuis ce n'est
pas un fait nouveau, c'est un fait qui existe depuis quelque temps un
peu négligé par rapport à d'autres secteurs. C'est un
secteur qui exige beaucoup, qui nécessite beaucoup et c'est un secteur
qui peut générer, dans l'économie de notre province,
passablement de choses. Là où il y a une possibilité de
meilleures routes, là où il y a une possibilité d'un
transport plus facile, il y a également possibilité d'industries
dans certaines régions qui, autrement, ne verraient pas le jour.
C'est encore plus vrai dans les régions
périphériques, les régions qui sont
éloignées, les régions qui sont, par vocation,
négligées. Je dis par vocation parce que ça fait tellement
longtemps qu'on crie pour ces régions éloignées sans
obtenir satisfaction totalement parce que, évidemment, il y a des
efforts qui sont faits, on le reconnaît, mais sans obtenir satisfaction
totalement; cela nous amène à penser que c'est peut-être
par vocation qu'on nous néglige.
Je représente en cette Chambre, M. le Président, une
région périphérique qui peut se comparer, sur plusieurs
plans, à la région que représente le ministre des
Transports et je suis persuadé qu'il est bien placé pour
comprendre ce que j'ai à dire. Non seulement la population est
éloignée des grands centres, mais la population souffre du fait
qu'on a un réseau routier absolument inadéquat pour les besoins
de cette population et surtout pour la possibilité de pouvoir
intéresser l'industrie, tant primaire que secondaire. Evidemment, quand
le primaire et le secondaire fonctionnent au ralenti, le secteur tertiaire,
bien sûr, en souffre également.
Dans le domaine des transports terrestres surtout, j'avais cru
comprendre, il y a quelques années déjà, la volonté
du ministère, non pas de priver les grands centres d'infrastructures
routières qui coûtent extrêmement cher, soit quelque chose
comme $22 millions du mille, par exemple pour l'autoroute Duffenn-Montmorency,
non pas de les priver, mais j'avais cru comprendre qu'il y aurait
peut-être un ralentissement de ce côté pour quelque temps
aux fins de favoriser davantage les secteurs routiers régionaux et
locaux.
Quand on demande, dans une région comme la région du
Nord-Ouest québécois, par exemple, une route reliant cette
immense région aux grands centres on parle, bien sûr, de la
route 117, le ministre l'a sans doute... on parle de la route 117 quand
on demande cela, malgré tous les millions que cela pourrait prendre pour
en faire une bonne route et permettre un accès plus facile à
cette région, ce qui aurait des conséquences industrielles et,
bien sûr, des conséquences touristiques, tous ces millions qui
paraissent peut-être astronomiques au niveau d'une région, si on
les compare à ceux dépensés pour une autoroute je
prends comme exemple celle de Dufferin-Montmorency, mais je pourrais en prendre
une autre; c'est seulement pour les fins de l'exemple on peut faire pas
mal de milles dans le parc de La Vérendrye avec l'argent qu'on
dépense pour faire un mille sur ces autoroutes.
Je pense que ce n'est pas réclamer d'une façon exorbitante
que de réclamer qu'on nous fasse une route acceptable. Je sais que le
ministère, par des ententes avec le fédéral, a convenu de
reconstruire la route 117 qui mène vers l'Abitibi-Témiscamingue,
mais sur une période que je considère un peu longue et ce ne
serait pas trop que de demander d'intervenir pour que cette période soit
raccourcie, que cela se fasse sur une période un peu plus rapide que les
cinq ans qu'on avait mentionnés l'an dernier.
Quant aux routes régionales, elles m'amènent à
revenir... Et je regrette parce que le ministre va peut-être penser que
c'est un vieux refrain que j'entonne, mais, si le refrain est vieux, c'est
parce que le problème est vieux et qu'il n'a pas encore
été réglé.
Les routes secondaires...Quand on pense qu'en 1978, il y a encore, dans
l'Abitibi-Témiscamingue, des villages qui n'ont pas de chemin
asphalté pour sortir vers la ville. C'est impensable et cela fait dire
à pas mal de gens de cette région qu'ils sont loin de
Québec et que, plus ils sont loin de Québec, plus ils se font
oublier. Ils le disent, je pense, avec beaucoup d'à-propos. Cela ne veut
pas dire, même si cela n'a pas été réglé
jusqu'ici, que nous n'espérons pas encore que cela le soit. Je pense
qu'il y aurait lieu... Je dois vous avouer que je ne connais pas l'ensemble des
propositions faites pour l'année en cours pour cette région parce
que je n'ai pas eu l'avantage, l'an dernier, au cours des études du
programme triennal, d'être présent parce que j'étais,
à ce moment, en période de convalescence et c'est, je pense, la
seule fois où je n'ai pu être présent. Donc, je ne suis pas
tellement renseigné quant aux détails de ce qui est prévu
pour cette année; je m'en tiendrai donc à la question de
principe.
Je sais que cela n'est pas encore fait et j'espère que cela va se
faire cette année. Je rappelle à l'attention du ministre
qu'à l'occasion de l'étude du programme triennal de 1976, en
présence du sous-ministre d'alors et de ses sous-ministres adjoints, il
avait été convenu, d'une façon très claire, qu'il y
aurait un programme spécial pour l'année 1977, ce qui a
été appelé programme de sorties de paroisses.
Malheureusement, ce programme ne s'est pas concrétisé. Pour
l'année 1977, je conviens qu'il y avait peut-être certains
ajustements et certaines restrictions budgétaires qui empêchaient
le ministère d'aller de l'avant avec cela, mais je réitère
ma demande au ministre, M. le Président, qu'en 1978, il pourrait, d'une
façon très pratique, se reprendre et régler ce
problème-là une fois pour toutes. Bien sûr, cela va
coûter un peu d'argent, mais je pense qu'il est légitime, pour les
représentants de la région périphérique; de
réclamer... On ne sera pas tellement exigeants, M. le Président;
on pourrait seulement réclamer l'équivalent d'un mille
d'autoroute sur l'autoroute Dufferin et cela réglerait les
problèmes de l'ensemble'd'une région. Au pis aller, donnez-nous
un demi-mille et vous allez en régler pas mal. Vous voyez...
M. Russell: Ils ont accepté un quart.
M. Samson: Ils ont accepté un quart de mille.
M. Lessard: Du fait que je suis obligé d'accepter cela, je
suis obligé de continuer l'autoroute Dufferin.
M. Samson: Je comprends. Evidemment, je ne voudrais pas non plus
que mon exposé soit pris dans le sens que je veuille arrêter le
progrès ailleurs, au contraire. Mais sur le plan de la compa-
raison, cela veut dire qu'avec l'équivalent d'un demi-mille de
l'autoroute Dufferin vous pourriez régler le problème de toute la
région qui est en suspens depuis longtemps. Je ne blâme pas le
ministre nécessairement. C'est une question de longue haleine. Cela fait
longtemps que cela aurait dû être fait. Cela fait longtemps que ces
gens-là se promènent sur des routes... Vous allez comprendre, M.
le ministre. Quand on pense qu'en 1978 on sort encore d'une paroisse, d'un
village, pour aller vers la ville sur une route de pontage. Pour ceux qui ne
savent pas ce que cela veut dire du pontage, c'est du bois de travers et de la
gravelle par-dessus. Depuis les années que cela a été
fait, 40 ans, un peu de gravelle de temps en temps, un peu à chaque
élection, cela donne comme résultat que la gravelle est rendue en
dessous et le pontage est sorti par-dessus et on se promène encore sur
les pontages. C'est la situation dans notre région. Il y a moyen de
régler cela et je pense que cette année il devrait y avoir un
effort spécial pour le faire. Les routes à vocation agricole.
Nous avons dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue,
contrairement à plusieurs autres régions du Québec, parce
que c'est surtout dans notre région, la concentration de la grande
partie des territoires non organisés qui existent au Québec. Il
en existe très peu dans les autres régions, mais beaucoup dans la
région de l'Abitibi-Témiscamingue. Un territoire non
organisé, cela veut dire un territoire où il n'y a pas de
gouvernement municipal. Or, en territoire non organisé nous avons eu,
l'an passé, par le ministère de l'Agriculture, un programme de
subventions pour réfection des routes à vocation agricole. Ce
programme visait à demander aux municipalités de remplir un
formulaire pour demander des subventions en statuant qu'il y avait tant de
cultivateurs sur telle route, tant de cultivateurs sur telle autre route, etc.
Je pense que, comme c'est le ministère des Transports qui fournit les
crédits pour ces choses-là, ce qu'a fait le ministère de
l'Agriculture, en fait, a été seulement d'utiliser ces
formulaires pour faire des recommandations au ministère des Transports
et c'est le ministère des Transports qui a payé, et dans le cas
des territoires non organisés, c'est le ministère des Transports
qui a fait le travail. Je pense que c'est dépassé cette formule,
c'est totalement dépassé. Si c'est le ministère des
Transports qui doit faire le travail, si c'est le ministère des
Transports qui doit, à même ses crédits, payer pour ces
subventions, cela doit aussi être le ministère des Transports qui
devrait décider et mettre de l'avant le programme, parce que la vocation
de l'agriculture c'est l'agriculture et la vocation du ministère des
Transports ce sont les transports et les routes. Or, l'expertise du
ministère des Transports est meilleure que celle du ministère de
l'Agriculture. Alors, j'en fais une demande de façon bien officielle, M.
le Président, afin que le ministre des Transports voit, si possible,
à prendre entente avec son collègue de l'Agriculture pour que ce
programme soit remis au ministère des Transports et que ce soit le
ministère des Transports qui prenne l'initiative, non pas de distribuer
des miettes pour sauver le principe, mais de regarder, compte tenu du fait que
c'est le même ministère des Transports qui subventionne ces
mêmes routes à vocation agricole ou de colonisation... parce que
dans le cas de la région de l'Abitibi-Témiscamingue, il s'agit de
routes de colonisation. On a changé le nom, mais ça reste la
même chose. (11 h 30)
Une Voix: Voirie rurale.
M. Samson: Voirie rurale, mais la colonisation chez nous, c'est
une coche plus basse que la voirie rurale, tellement cela a été
fait pour les besoins de la cause dans le temps. Mais ça ne
répond plus aux besoins d'aujourd'hui. Je dis que comme c'est le
ministère des Transports qui donne des subventions pour l'entretien des
chemins d'hiver sur ces mêmes routes, déjà le
ministère des Transports a quelque chose à faire sur ces routes.
Le ministère des Transports, dans les cas de territoires non
organisés, est celui qui est le maître d'oeuvre et qui fait les
travaux, pourquoi passe-t-on par l'Agriculture dans des cas semblables?
C'est impensable que le ministère de l'Agriculture s'occupe de
ça, étant donné que ce n'est pas sa vocation. Il y a eu,
l'an passé, à ma connaissance en tout cas, des délais
inacceptables. On a su, au mois d'octobre, les montants disponibles pour les
municipalités. Je ne considère pas que c'est une bonne politique
que de commencer en novembre à faire des travaux de réfection de
route de colonisation. C'est au milieu de l'été que ça
devrait se faire. Ce n'est pas quand la terre est gelée et ce n'est
surtout pas quand la neige a commencé à tomber.
C'est le genre de situation que nous avons vécu selon le
programme de l'an passé. Les programmes des années
précédentes faisaient que le ministère de l'Agriculture
allouait un montant et ce montant était distribué avec la
recommandation du député qui connaissait les besoins. Parce que
les besoins, vous savez, qu'on le veuille ou non, sans espèce de
patronage, ce n'est pas une question de patronage, le député est
un homme élu qui représente une population qui s'adresse à
lui.
On a des besoins qui nous sont référés et, compte
tenu des crédits alloués, le député est
parfaitement capable de faire des recommandations; non pas à partir de
critères politiques, mais à partir des besoins. Parce que s'il
les faisait à partir de critères politiques, évidemment,
il y a des gens qui peuvent penser ça, il ne resterait pas là
longtemps. Donc, le député est un homme qui doit revenir devant
la population, faire rapport de son mandat et il n'a pas intérêt
à ne pas prendre les meilleures décisions.
M. le Président, de plus, je voudrais porter à l'attention
du ministre un problème qui se retrouve surtout l'hiver, dans la
région de l'Abitibi-Témiscamingue, sur la route 117. Ce n'est pas
nécessairement un problème de route, parce que j'ai défini
tantôt que le problème de route existait. D'ailleurs, il a
été reconnu par le ministère des Transports, mais il y a
un problème qui a été soumis au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et il ne semble pas que, de son
côté, il puisse le résoudre.
Nous avons une route dans le parc La Véren-drye qui court sur une
distance de 114 milles; le ministère du Tourisme y dirige un
établissement qui s'appelle le Domaine, situé à environ 35
milles de l'entrée du parc et une entreprise privée qui s'appelle
le Camp Dorval se trouve à peu près à 40 milles plus loin.
C'est-à-dire qu'ils sont situés chacun aux deux tiers du
parc.
Or, l'entreprise privée de M. Dorval fonctionne
l'été pour les fins touristiques et ferme l'hiver. Sur une route
aussi longue, en plein bois, il y a trop de chemin sans avoir de
possibilité de relais. Il n'y a pas de relais l'hiver, sur cette route,
depuis quelques années. On est revenu à la charge à
plusieurs reprises. Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche a exigé du camp Dorval, à plusieurs reprises, que ce
camp demeure ouvert l'hiver, pour les services aux voyageurs. Bien sûr,
l'entreprise se dit déficitaire l'hiver, c'est bien normal qu'elle le
soit l'hiver, mais, par contre, elle fait des profits l'été; elle
devrait être considérée comme une entreprise qui fonctionne
à l'année et compter ses profits sur la base d'une
année.
Normalement, le camp Dorval, qui fonctionne avec un privilège,
parce que c'est un privilège de pouvoir faire affaires dans un parc
comme cela, devrait pouvoir donner le service. Or, le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche nous dit qu'il a soumis au Conseil
du trésor une proposition pour acheter le camp Dorval et le faire
fonctionner. Le Conseil du trésor a refusé cela; donc, c'est hors
de cause pour le moment.
Mais si le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche ne peut pas le faire, je pense que le réseau routier
relevant du ministère des Transports et la sécurité des
usagers de la route relevant du ministère des Transports, il devrait y
avoir une possibilité d'envisager une solution pour le parc de La
Vérendrye, pour la route qui traverse le parc de La
Vérendrye.
Egalement, je l'ai déjà demandé, je ne sais pas si
on l'a pris en note, mais je réitère que, pour une route comme
celle-là, sur un parcours aussi long en pleine forêt, on devrait
envisager, au ministère des Transports, une possibilité de
système téléphonique au cas où quelqu'un tomberait
en panne en plein milieu du parc. Je pense que vous allez tous comprendre que,
même si quelqu'un serait porté à nous dire qu'il y a des
voyageurs qui passent, qu'on n'a qu'à signaler et que quelqu'un va nous
aider, dans une région où on traverse une forêt, ce ne sont
pas tous les automobilistes qui seront disposés à arrêter
lorsqu'une personne leur fait signe d'arrêter parce qu'elle est en panne.
Il peut arriver tellement de choses sur la route. Il est d'ailleurs
arrivé des choses sur cette route, ce qui a fait que quelqu'un, en
voulant arrêter pour rendre service à quelqu'un d'autre, s'est
retrouvé en présence de personnes qui n'étaient pas en
panne, mais qui avaient d'autres intentions.
Je pense qu'on peut comprendre facilement qu'un réseau
téléphonique, où il y aurait des appareils placés
à différents endroits, pourrait rendre de grands services. Cela
fait drôle de dire que, sur cette route, on retrouve, à un certain
moment donné, un panneau, un très beau panneau- réclame,
qui explique aux voyageurs qu'en cas de panne, ils peuvent signaler
Zénith tel numéro et que cela ne coûte rien; sans aucuns
frais, vous aurez de l'aide. On retrouve ce panneau à un endroit
où il n'y a pas de téléphone sur une distance d'à
peu près 50 milles. Donc, cela ne nous donne rien d'avoir un
numéro de téléphone s'il n'y a pas de
téléphone.
C'est pourquoi je pense qu'il serait important d'envisager cette
possibilité.
M. Lessard: II y a toujours le problème du' vandalisme.
Quand vous en avez besoin, les appareils ne fonctionnent pas. On en reparlera
tantôt.
M. Samson: Evidemment, le problème du vandalisme, vous
l'avez partout.
M. Lessard: ...
M. Samson: Vous l'avez à la porte du parlement. Vous vous
rappelez l'an passé.
M. Lessard: II y a un contrôle, on s'en reparlera
tantôt.
M. Samson: Vous l'avez à la porte du parlement, le
vandalisme. Des gens ont tenté de faire brûler la porte du
parlement. Je pense que ce n'est pas une bonne raison que de dire que, parce
qu'il pourrait y avoir du vandalisme, on ne donnera pas ce service. Evidemment,
s'il y a du vandalisme, il y aura des sanctions prises contre ceux qui feront
du vandalisme quand on les prendra, si on les prend. Entre-temps, je pense que
cela vaut la peine d'envisager une solution.
Il y a aussi le problème des chemins d'hiver en territoire non
organisé. Je l'ai mentionné déjà au ministre, je
reviens là-dessus. Les territoires non organisés n'ayant pas de
gouvernement municipal, il y a, dans presque toutes les paroisses, des
comités paroissiaux qui n'ont pas de statut légal, qui
relèvent du conseil de comté, mais dont les revenus pour ces
paroisses se limitent à un retour de taxe de vente qui est très
minime comparativement au voisin qui, lui, peut être érigé
en municipalité. La différence je vous donne les chiffres
ronds, approximatifs c'est que, dans certaines municipalités du
Conseil de comté de Témiscamingue, par exemple, je pense que le
retour de taxe de vente le plus bas se retrouve non pas dans la
municipalité, non pas dans le village, mais dans la paroisse de
Lorrainville avec quelque chose comme $57 per capita. C'est le retour de la
taxe de vente, tenant compte, parce qu'elle est érigée en
municipalité, de la pondération provinciale, de la
pondération régionale et de la pondération locale.
Les territoires non organisés peuvent être voisins avec une
paroisse qui est équivalente parfois. Parce qu'ils ne sont pas
érigés en territoire municipal, ils n'ont pas accès
à la pondération provinciale du retour de taxe de vente et non
plus à la pondération régionale, donc ils n'ont droit
qu'à la pondération locale, ce qui donnait quelque chose comme
$5.27 per capita, pour la même région.
Cela veut dire qu'il y a un manque à gagner
extraordinaire. Je ne mets pas cela sur le dos du ministre des
Transports, parce que cela pourrait se régler à un autre niveau.
Cela pourrait se régler au niveau du ministère des Finances,
mais, entretemps, aussi longtemps que ce ne sera pas réglé et
aussi longtemps qu'il y aura des territoires non organisés, il y aura
des besoins qui feront que l'entretien des chemins d'hiver sera
déficitaire et dont le fardeau sur le dos de personnes qui n'ont pas les
revenus normaux de municipalités.
Je demande qu'on reprenne ces choses en considération.
Il y a également toute cette question de la
sécurité routière. Je sais, que le ministre a
siégé sur la commission parlementaire, quand on a adopté
le fameux projet de loi 13, en 1976, si je me rappelle bien. C'était sur
l'obligation du port de la ceinture de sécurité. Peut-être
serait-il utile que le ministre puisse nous donner des détails
là-dessus et nous dire comment cela se présente, quelles sont les
expertises depuis le début de ce programme. Ceci nous rattache
également au programme des points de démérite. J'aimerais
aussi qu'on nous fasse un bref rapport quant aux points de
démérite, à savoir si cela rapporte tout le succès
escompté, si on devra continuer dans le même sens ou si on devra
abandonner le système de points de démérite pour remplacer
cela par autre chose. Ce sont des questions que je pose.
Quant à la Commission des transports, je le souligne
immédiatement, parce qu'il me semble avoir compris que, l'an
passé, on a demandé au président de se présenter et
qu'on n'avait pas de questions à lui poser... Je suis peut-être
l'un de ceux qui auraient pu lui poser des questions. Je le reconnais, mais je
pense que les membres de la commission vont comprendre qu'étant le seul
représentant de mon parti à l'Assemblée nationale, je ne
peux vous garantir d'être présent à toutes les
séances, même si je le désire grandement, étant
donné que j'ai parfois plusieurs chats à fouetter en même
temps et que ce n'est pas dans la même salle.
Justement le ministre des Transports a connu cette période, mais
peut-être pas d'une façon aussi difficile que je la connais. Au
moins, vous étiez six, vous pouviez couvrir trois commissions. Je ne
peux pas en couvrir trois en même temps.
M. Lessard: ... Verchères... tous les châssis.
M. Samson: Oui, avec plusieurs fusils-fantômes. Ceci dit,
évidemment, je ne demande pas qu'on convoque le président de la
Commission des transports, parce que je risque de ne pas être là
au moment où vous allez l'amener. Si je suis le seul à lui poser
des questions, on va se rendre un mauvais service.
Je vais demander au ministre, par exemple, de voir s'il n'y aurait pas
une possibilité, au niveau de la Commission des transports,
d'éviter certains délais. Je pense que c'est reconnu, d'une
façon presqu'universelle, les délais à la Commission des
transports sont inacceptables. On rend un très mauvais service au monde
du transport. D'après les renseignements que j'ai, cela m'apparaît
comme une situation qui place les transporteurs en position de quêter
devant la Commission des transports. Je pense que ce n'est pas normal. La
Commission des transports est là pour donner des services; elle est
là pour servir et non pour se faire servir. Je n'ai pas besoin
d'être plus clair que cela. (11 h 45)
Quant au transport en commun dans les petites villes, le ministre a
souligné tantôt que, dans certaines petites villes, il pouvait y
avoir une possibilité de subventionner le déficit à 50%.
J'aimerais savoir, quand le ministre nous répondra tantôt, si cela
s'applique à toutes les villes et quels sont les critères de
base, pour une population, par exemple, où ce genre de subvention de 50%
du déficit pourrait s'appliquer.
Je saute maintenant au transport scolaire. Il me semble, que là
aussi il y a lieu à une certaine amélioration. Je sais que le
ministère a fait des efforts pour assurer que le transporteur puisse
être rémunéré, de façon à avoir de
bons véhicules et de bons chauffeurs, de façon à pouvoir
les payer comme il se doit? C'est une question qui se pose. Je pose la
question. Quant aux principes, je pense qu'il est clairement établi que
nous avons avantage à assurer il y a eu tellement d'accidents
dans le domaine du transport les parents du Québec que leurs
enfants sont en sécurité dans ces grandes voitures jaunes.
Un autre détail parce que c'est un détail
mais il est bon que je le souligne à l'attention du ministre. Je ne
voudrais pas que ce soit pris comme un reproche à l'endroit du ministre
en aucune façon, mais, en ce qui concerne le réseau de transport
aérien gouvernemental je vais attendre que le ministre puisse
porter attention je ne voudrais pas que le ministre prenne cela comme un
reproche, mais je pense que cela lui serait grandement utile qu'il
établisse des directives assez précises, de sorte que ni le
ministre ni ses adjoints ne soient en situation délicate, advenant
qu'ils aient à donner des autorisations pour le service de transport
gouvernemental.
Ce qui m'amène à souligner cela, c'est que je crois savoir
que le service de transport aérien gouvernemental est utilisé
pour les ministres, pour certains fonctionnaires et pour le transport des
malades, mais il n'y a pas de règle précise, à ma
connaissance, en ce qui concerne les services qui pourraient être
donnés, à un moment donné parce que ce n'est pas
dans tous les cas que cela s'applique aux membres de l'Assemblée
nationale. Cela a toujours été un sujet délicat, qu'on n'a
jamais trop osé toucher, parce que prêtant parfois flanc à
la critique. Le sujet délicat fait que les responsables ou le ministre
lui-même, s'il a des demandes, pour de très bonnes raisons, peut
être hésitant, parce qu'il pourrait être
critiqué.
Je pars d'un exemple concret, pour mieux faire comprendre les membres de
cette commission. La semaine dernière, le lundi de la semaine
précédente, les trois députés de la région
du Nord-Ouest, se retrouvaient dans le même avion de Québecair, et
cet avion tombe en panne à Val-d'Or. Comme dans tous ces cas, cela prend
deux,
trois ou quatre heures avant de savoir s'il y aura un dépannage
quelconque, avant de savoir s'il y aura un autre avion qui va venir, avant de
savoir si on devra tout simplement se trouver un endroit pour coucher à
Val-d'Or, etc. Tout le monde sait que les députés de cette
région, comme les autres députés, font
généralement leur bureau le lundi, ils sont dans leur
comté le lundi; c'est le cas des députés de la
région du Nord-Ouest, ils sont dans leur bureau le lundi et on
siège à l'Assemblée nationale le mardi matin à dix
heures, pour des commissions parlementaires, et à quatorze heures pour
l'Assemblée nationale.
Dans un cas comme celui-là, on était réellement en
panne en raison du devoir qui nous incombe. Evidemment j'ai compris que le
ministre des Transports, dans des situations comme celle-là, aurait pu
se charger de prendre une décision, mais qu'il courait un certain risque
de se faire critiquer. C'est pour ça que je le mentionne parce que je
pense qu'il serait bon qu'on demande et je n'ai aucune gêne
à le demander d'une façon officielle qu'il y ait des
règles précises et, dans des cas comme celui-là, s'il y a
une demande, du moment que c'est pour un député qui doit remplir
son devoir, que ça n'amène pas de critique, que tout le monde le
sache et que ça se fasse au grand jour; il n'y a pas de cachette. Pour
comble de malheur...
M. Lessard: Le député de Rouyn-Noranda pourrait
dire que j'ai accepté de prendre à mon compte... J'ai dit: Si
vous n'avez pas d'avion, recommuniquez avec moi et...
M. Samson: Oui, j'arrivais là-dessus justement parce que
je veux être bien honnête avec le ministre, ce n'est pas dans
l'intention de couillonner le ministre que j'aborde ce sujet.
M. Russell: Est-ce que ça veut dire que vous allez
être malhonnête avec nous après?
M. Samson: Non, nuance à apporter: honnête avec tout
le monde, avec le ministre en particulier parce que c'est à lui que je
m'adresse.
Non, le ministre a accepté, mais au moment où il a
accepté, on a réussi à trouver une autre forme de
dépannage, mais il reste que, quand même, son acceptation... Il
prenait à sa charge le fait qu'il aurait pu être critiqué,
c'est ce qu'on a senti et c'est ce qu'il faudrait éliminer.
Pour comble de malheur, lundi passé, les deux autres
députés du Nord étaient à Rouyn avec le ministre du
Travail et j'étais dans l'avion de Québecair, à Val d'Or;
un moteur a manqué dans les airs je ne souhaite pas à trop
de monde que ça leur arrive trop souvent, vous aurez une
expérience que vous n'aimerez peut-être pas on a finalement
réussi, avec un pilote extraordinaire, à retourner sur la piste
sans inconvénient. On n'a même pas été obligé
de se servir des pompiers qui étaient là à nous attendre.
Tout ceci pour vous dire qu'on a eu encore le même problème et on
s'est encore retrouvé presque à quatre heures du matin à
Québec avec une possibilité de ne pouvoir être
dépanné encore une fois et là l'avion était
à Rouyn. Je dois dire au ministre des Transports que l'employé de
Québecair, en mon nom, a téléphoné à Rouyn;
il a parlé à un pilote, il lui a demandé la
possibilité de me prendre en passant à Val d'Or parce qu'il ne
savait pas s'il pourrait nous amener au cours de la nuit et le pilote n'a pas
eu la gentillesse de rappeler avant de partir de Rouyn; c'est un M. Gagnon,
pour les fins de la discussion. Pour une raison ou pour une autre, il n'a pas
rappelé; on lui avait demandé de rappeler avant de partir. Si on
n'a pas de dépannage, on vous le dira, si on en a, on vous le dira.
C'est le genre de choses... Je n'en fais pas un cas personnel parce que
cela peut arriver à tout le monde, dans toutes les régions, et je
ne pense pas que ce serait gaspiller les deniers publics que de permettre
à un député d'être à son travail à
temps quand de tels problèmes se posent. Ce n'est pas d'hier que je suis
au Parlement et j'ai déjà vu l'avion du ministère
arrêter à Ottawa, au moment où j'étais là
pour prendre un avion d'Air Canada, laisser débarquer un fonctionnaire
que je n'ai pas pu reconnaître je connais pas mal les importants
il était seul et l'avion le ramenait tout seul; cela fait
quelques années. Si cela peut se faire dans un cas comme cela, on
devrait aussi prendre en considération les membres de l'Assemblée
nationale.
Pas plus long que cela, M. le Président, mais je pense que des
directives précises, dans de tels cas, pourraient mettre le ministre
beaucoup plus à l'aise et enlever cette possibilité d'être
critiqué...
M. Lessard: Est-ce que vous pourriez indiquer la date?
M. Samson: Lundi.
M. Lessard: Lundi dernier?
M. Samson: Oui, le 10 avril. L'avion du gouvernement partait de
Rouyn à 10 h 30, on a parlé à monsieur... C'est l'agent de
Québecair qui l'a fait parce que je n'avais pas à faire des
démarches vu que c'est Québecair qui était en faute, c'est
l'agent de Québécair qui a appelé un M. Gagnon, m'a-t-il
dit, et lui a demandé de rappeler avant de partir au cas où il
n'y aurait pas eu de dépannage. Je pense que le ministre n'en a
même pas eu connaissance et M. Gendron, à qui j'ai parlé,
n'en a pas eu connaissance non plus. Cela veut dire qu'il n'en a pas
parlé à personne. Je ne chialerai pas plus là-dessus, M.
le Président. On va passer à autre chose.
Pour les employés occasionnels, selon ce qu'on m'a
rapporté, l'expérience de l'an dernier n'a pas été
extraordinaire. On me dit que c'est le centre de main-d'oeuvre qui va
maintenant faire ce travail. Je crois que c'est la vocation du centre de
main-d'oeuvre, que de le faire.
Cependant, j'aimerais qu'on me dise, en réponse tantôt, si
le chef de district concerné dans un secteur donné peut quand
même, bien que ce soit le centre de main-d'oeuvre qui lui
réfère les travailleurs, pour les besoins de sa cause,
utiliser
les travailleurs qu'il considère comme ceux dont il a besoin et
non pas se faire imposer des travailleurs qui n'auront aucune expérience
et qui ne pourront pas faire le travail. Je m'explique.
Il y a des catégories de travailleurs qui peuvent très
bien faire un travail au ministère des Transports pour
l'été et il y en a d'autres qui ne peuvent pas le faire. A-t-on
pris toutes les précautions pour s'assurer que le chef de district ne
soit pas emprisonné dans un carcan et soit obligé de prendre tous
ceux qui lui sont référés, même s'ils ne peuvent
faire une bonne journée de travail? Cela arrive dans plusieurs cas. Ce
n'est pas faire insulte à qui que ce soit que de dire que certains
assistés-sociaux, qui reçoivent de l'aide sociale depuis
plusieurs années parce qu'ils ont été malades et ne sont
pas tout à fait rétablis, aiment mieux travailler plutôt
que de recevoir de l'aide sociale. Ils ne donneraient pas une journée de
travail normale, alors qu'un autre travailleur qui est aussi en chômage
et qui est absolument en bonne forme physique se retrouverait lui, sur l'aide
sociale... C'est peut-être une façon de voir les choses et je ne
demande pas que ce soient les députés qui reprennent cela en
main, en aucune façon. Quant à moi, je pense que mon bureau de
député n'est pas un bureau de placement et je ne tiens pas du
tout à ce qu'il le devienne. Mais si le chef de district qui, lui, est
concerné peut avoir une certaine marge de manoeuvre pour s'assurer au
moins que les employés qui lui sont référés sont
capables de faire le travail, cela me donnerait satisfaction.
Ceci dit, je termine avec le cas des transports aériens, Nordair,
Air Canada. Je demande au ministre des Transports s'il lui est possible de
faire une certaine intervention auprès de la compagnie Québecair.
Evidemment, je sais que c'est une intervention d'appui et non pas de
directives, mais cela pourrait être une intervention d'appui qui pourrait
être très utile pour la population du Nord-Ouest
québécois qui réclame, depuis déjà une
couple d'années cela leur a été promis que
le transporteur aérien Québecair qui dessert Val-d'Or et Rouyn
une fois par jour, sauf le samedi, le fasse avec un avion un peu plus gros,
c'est-à-dire le genre Bac-111 ou quelque chose comme cela. C'est fait
actuellement avec un F-27. Il y a nettement un manque de places pour les
passagers. Cet avion est toujours rempli à pleine capacité. Des
demandes ont été faites par la Chambre de commerce auprès
de Québecair pour que l'avion soit plus gros, pour donner un meilleur
service et je pense que la population a droit à ce meilleur service.
Je vous souligne que j'ai eu connaissance personnellement qu'à
plusieurs reprises des citoyens n'ont pu utiliser les services de
Québecair. Ils ont été obligés d'utiliser les
services d'Air Canada. Cela ne veut pas dire qu'Air Canada a un mauvais
service, mais on semble vouloir favoriser les compagnies
québécoises pour qu'elles puissent prendre de l'expansion;
Québecair est une compagnie québécoise qui pourrait avoir
encore plus de clients, s'il y avait ces aménagements.
De mon côté, je vous le dis, je ferai une inter- vention
pour appuyer les demandes faites par la population et la Chambre de commerce.
Je demande au ministre s'il pourrait, lui aussi, faire une intervention d'appui
au nom du ministère dans ce sens. Là-dessus, avec toutes les
choses que j'ai pu oublier, je termine parce que je sais qu'on pourra revenir
à une autre occasion. (12 heures)
Le Président (M. Dussault): Le député de
Joliette-Montcal m.
Autres interventions M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais tout d'abord,
dans un premier temps, montrer une certaine satisfaction, peut-être pas
à cause de la faible augmentation du budget du ministère des
Transports, mais surtout à cause de la façon dont le ministre
entend l'utiliser. J'ai cru déceler, personnellement, un souci assez
déterminant d'utiliser le maximum de l'argent pour la voirie
régionale ou la voirie locale, appelons cela comme on voudra. Ce qui
m'apparaît, dans les circonstances, répondre à un voeu, non
pas uniquement du parti au pouvoir, mais également de l'Opposition, si
je m'en réfère aux allégations du député de
Montmagny-L'Islet, du député de Rouyn-Noranda et du
député de Brôme-Missisquoi.
Personnellement, je me dis que ce n'est pas nécessairement les
sommes qui sont affectées à un budget comme la façon de
dépenser ce budget qui est peut-être le plus important dans les
circonstances. Il est beau d'axer les priorités gouvernementales sur de
grands réseaux routiers, mais il reste qu'entre-temps, il y a des
populations entières qui se promènent d'un trou à l'autre
pour ne pas en dire davantage.
Il y a quand même des axes principaux qui sont assez bien
organisés. On n'a qu'à penser à l'effort qui sera fait sur
la rive nord, la route 40, qui décongestionnera la circulation de la
rive sud et qui permettra, je pense, aux deux populations concernées
d'avoir un système routier assez adéquat, ce qui nous permettra,
je pense, d'hériter de la part qui nous revient dans certains milieux.
Personnellement, j'ai un petit comté, un assez grand, mais petit en
termes de système routier, qui exige beaucoup. Parce que j'ai un
comté où les fondations de routes sont à peu près
nulles si je regarde la partie de Montcalm. L'importance d'accorder des
crédits à la voirie régionale se reflétera, par
exemple, sur le développement touristique de mon milieu. Je pense entre
autres à la route 125. Il y a eu des décisions antérieures
et loin de moi de vouloir mettre le feu aux poudres, je pense que le
dialogue est bien enclenché et que l'atmosphère est bonne
à la commission mais je voudrais souligner les décisions
qui ont peut-être fait qu'on se retrouve avec des obligations et
solliciter du ministre, moi-aussi, des décisions importantes.
Je pense que dans les régions lointaines, en tout cas ce qu'on
appelle nos dernières paroisses de comté, ce ne sont pas des
autoroutes à quatre voies qu'il nous faut, mais c'est plutôt une
route
carrossable à deux voies; peut-être, au besoin, en certains
endroits où il y a du transport lourd, dans les montées, une
troisième voie. Je pense que c'est ce que les gens attendent pour rouler
sur une route qui a un certain bon sens et pour voir leur développement
touristique assuré, en tout cas augmenté par rapport à la
situation actuelle. C'est une chose qui me réjouit à
l'étude des crédits budgétaires, de voir que le
gouvernement, par le ministre des Transports, a donné une certaine
priorité à ce secteur.
Il y a bien sûr un paquet d'aspects que j'aimerais toucher. Je
peux vous dire que le fait que vous annonciez qu'il y aura bientôt des
directives, ou en tout cas des changements aux modalités sur le
poids-charge des camions... Vous venez, M. le ministre, par le fait même,
de décongestionner sans doute nos bureaux de comté. Pas plus tard
qu'hier, le député de Bellechasse, je crois, me montrait une
série de contraventions par rapport au poids. Par exemple, une somme de
$248 parce que le camion avait une poids-charge de 340 livres de plus que la
norme; cela m'apparaît personnellement nettement exagéré et
je pense que de fixer, éventuellement, des pourcentages admissibles,
sachant, par exemple, que les intempéries, la neige, la "sloche" sous
les camions augmentent le poids d'une façon inévitable. Cela
permettra, en tout cas, d'avoir une supervision plus cohérente et plus
adaptée aux réalités qu'on vit dans notre milieu, dans
notre pays.
Ce sont des choses qui vont sûrement alléger la tâche
des députés, indépendamment de ce qu'on peut penser, parce
qu'on est quand même obligé de consacrer des 15 à 20
minutes pour expliquer que la loi est ainsi faite, que la réglementation
est ainsi faite et que, bien sûr, c'est au niveau des
députés de l'Assemblée nationale, ensemble, qu'on fait les
pressions pour apporter certaines modifications jugées
nécessaires dans les circonstances.
J'aimerais aussi que le ministre nous dise quelle est la partie des
crédits de l'an dernier qui a été ce qu'on appelle des
crédits périmés. Je pense que cela est important parce
que, quelquefois, il est beau d'arriver avec un budget de $1,5 million, mais il
y a peut-être $1,2 million utilisé ou $1,1 million, je ne sais
pas. Je n'ai pas encore les chiffres officiels, mais j'aimerais que le ministre
nous indique quels ont été les efforts du ministère des
Transports en termes de dépenses officielles. Est-ce que les
crédits ont tous été utilisés ou presque tous?
Parce que cela a une incidence, je pense, par rapport aux autres budgets
d'autres ministères. Cela pourrait nous donner le souci ou la
préoccupation que peut avoir un ministère.
Je voudrais relever aussi certains points notés par certains
députés, en particulier la question de l'agriculture où on
parle du budget de la colonisation. Je dois vous avouer que je ne serais pas
prêt, dans un premier temps... J'en suis encore au stade de
l'interrogation, mais je pense qu'on a intérêt à garder le
ministère de l'Agriculture dans le décor. Parce que le
ministère de l'Agriculture connaît très bien les routes
rurales, le ministère des Transports étant plutôt là
pour assumer les expertises, pour conseiller les municipalités. Souvent,
ce sont des travaux exécutés par les municipalités
elles-mêmes et elles réussissent, par des investissements venant
des taxes des citoyens, ajoutés aux maigres subventions bien souvent,
à réaliser la confection ou la réfection de routes d'une
façon passable, à la satisfaction des contribuables.
Ce sont ces petits montants, bien souvent négligeables, qui font
en sorte que des populations entières reçoivent un meilleur
service à partir de subventions gouvernementales. Je ne dis pas que j'ai
les deux pieds coulés dans le ciment là-dessus, mais, à
prime abord, je serais plutôt porté à croire que le
ministère de l'Agriculture peut conseiller d'une façon assez
adéquate le ministère des Transports.
Je toucherai également la question des occasionnels. Je
répondrai au député de Montmagny-L'Islet que sa
façon de percevoir le placement des occasionnels n'est peut-être
pas uniforme. Bien sûr, il a pris la peine et les précautions
oratoires de le dire. Dans son milieu, il a agi de telle façon depuis
1970. Dans d'autres milieux, je pense que cela n'était pas la situation.
Je suis très heureux, personnellement, de constater qu'il y a eu de
l'innovation, parce qu'on m'a dit, à plusieurs reprises, que les
députés de l'Opposition n'étaient pas consultés
autrefois sur le placement des occasionnels, seulement ceux du parti au
pouvoir, et que la liste, bien souvent, partait de la division de la voirie, du
divisionnaire, et s'en allait directement au bureau du député qui
pointait systématiquement ceux qu'il voulait voir entrer à la
voirie.
On m'a confirmé à plusieurs reprises dans mon comté
que ça se faisait comme ça. Automatiquement, vous pouviez avoir
un député démocratiquement élu dans une
région, mais se retrouvant dans l'Opposition, ne voyant aucun de ses
hommes d'allégeance politique ou des travailleurs d'élection
identifiés à tel ou tel parti avoir accès aux emplois
temporaires ou occasionnels.
Donc, avec ce que j'ai vécu l'an dernier, je ne dis pas que le
système a été parfait, parce que je me suis
retrouvé avec un fils de divisionnaire embauché, le petit gars
n'avait même pas 18 ans. La seule préoccupation qui m'agace, c'est
la suivante: Est-ce que les directeurs de centres de main-d'oeuvre recevront
certaines directives pour placer des gens mariés d'un certain âge,
ayant des enfants à charge, ou si les besoins ou la compétence,
qui sont les deux critères des centres de main-d'oeuvre, ne feraient pas
qu'on irait jusqu'à placer des jeunes hommes de 21 ou 22 ans, pas
mariés nécessairement, pas d'enfants à charge ou quoi que
ce soit?
Là-dessus, je demanderais au ministre de regarder cette
éventualité, d'émettre certaines directives, de laisser
à l'organisme que représente le centre de main-d'oeuvre le soin
de remplir sa fonction, mais dans un cadre défini d'une priorité
sociale. Cela pourrait être une façon, non pas de dicter une ligne
de conduite systématique, mais tout au moins d'encadrer une certaine
forme de placement qui s'impose. Ce serait peut-être une façon
j'ai eu la chance de jouer sur deux minis-
tères depuis mon arrivée au gouvernement de
valoriser nos centres de main-d'oeuvre du Québec. On ne se le cachera
pas.
On a peut-être, par le passé, au niveau du gouvernement,
laissé de côté systématiquement nos centres de
main-d'oeuvre, de sorte qu'ils étaient considérés,
à toutes fins pratiques, comme l'endroit où on assignait des
personnes, parce qu'on ne voulait pas les voir ailleurs, sans leur faire jouer
un rôle concret.
Si on revalorisait un peu leur statut et si l'Etat lui-même
commençait par utiliser les services du centre de main-d'oeuvre, avec
certaines directives, on ferait peut-être d'une pierre deux coups. Cela
forcerait peut-être le ministère du Travail, on ne se le cachera
pas, à se soucier de la qualité de ses agents de placement dans
les centres de main-d'oeuvre qui doivent accomplir un travail qui leur est
dévolu, de par leur vocation, de toute façon.
Là-dessus, personnellement, en y ajoutant certaines directives,
je pense qu'on pourrait peut-être réussir à faire un bon
boulot de ce côté-là.
Je voudrais aussi m'attarder quelques minutes sur le fait que, dans les
milieux dits ruraux, ou encore ceux que le député de
Rouyn-Noranda appelait "non organisés", il y a un danger qui nous
guette, parce que certaines municipalités développent, d'une
façon très incohérente, leur système routier.
Pour ma part, j'ai une municipalité qui a 156 milles de routes
intérieures et qui demande bien souvent au gouvernement de prendre
à sa charge, pour l'entretien d'hiver, par exemple, la totalité
de ses chemins, parce qu'elle ne peut naturellement pas subvenir à ses
besoins. 156 milles de routes avec une population de 1000 à 1100
âmes, il est tout à fait impensable. C'est 80% ou 85% du budget
qui passe à l'entretien et à l'aménagement des routes.
Là-dessus, tout en venant en aide à certaines de ces
municipalités, il va falloir avoir un certain contrôle sur le
développement ou leur faire comprendre que si elles continuent à
développer le système routier à l'intérieur, le
gouvernement ne pourra pas être continuellement à la rescousse de
ces municipalités qui laissent développer, d'une façon
tout à fait incohérente leur propre système interne. Cela
m'intrigue beaucoup.
Deuxièmement, on insiste pour faire beaucoup de réparation
et de réfection. Bien souvent, on demande du chargement, comme le disait
le député de Rouyn-Noranda, mais c'est pratiquement de l'argent
jeté à l'eau, parce qu'il n'y a pas de fondement à
certaines routes. Quelquefois, il faut peut-être sacrifier sur la
longueur pour pouvoir s'organiser pour ne plus avoir à dépenser
de l'argent inutilement sur certaines routes. Le juste milieu à
atteindre dans cela n'est pas toujours facile. Mais je l'ai vécu dans
mon comté depuis 16 mois. Il y a des municipalités qui se
contentent beaucoup de chargement alors que dans bien des cas, il faudrait
peut-être piétiner un peu plus et en refaire une ou deux, mais les
refaire d'une façon à ce que, chaque printemps, on ne soit pas
obligé d'y étendre encore du gravier parce que c'est le fondement
même de la route qui fait défaut.
Là-dessus, je n'ai pas d'idée bien arrêtée,
mais il me semble qu'on pourrait définir, avec chacune de nos
municipalités, les priorités, d'autant plus avec l'accent qu'on
mettra sur la voirie régionale, je l'espère, et tracer un plan
quinquennal avec elles. Ce n'est pas gênant de dire: On ne peut pas tout
donner la première année mais sur une période de cinq ans,
quelles sont vos propriétés? On ira graduellement pour que la
majorité de la population obtienne une certaine forme de justice
distributive dans les années qui suivront.
Je reviendrai au niveau de certains programmes, moi aussi. J'aurai des
questions à poser en particulier sur... Je ne tiens pas
précisément à ce que le président de la Commission
des transports soit présent, mais j'aurai sans doute des questions
à lui poser. M. le député de Rouyn-Noranda ne sera pas
seul. Il y a des situations qui sont complètement aberrantes, auxquelles
on ne peut pratiquement pas répondre comme députés,
surtout sur lesquelles on ne peut même pas obtenir de réponses
comme députés. On nous fait sentir que ce sont souvent des
commissions.indépendantes qui ne sont pas redevables devant
l'élu, ce qui nous empêche... en tout cas, ce qui nous fait
paraître ce qu'on n'aime pas paraître bien souvent devant nos
électeurs. On nous répond bêtement ou on refuse
systématiquement de nous répondre dans bien des cas. Dans
d'autres cas, on refuse même de répondre à l'individu qui
se présente même avec des témoins pour obtenir certaines
formes de renseignements. (12 h 15)
Je pense, entre autres, aux individus qui ont eu à se
présenter devant la Commission des transports pour obtenir le changement
de leur permis de transporteur. On les a retournés poliment chez eux en
leur disant dans bien des cas: Vous reviendrez dans un mois. La date limite se
situait à l'intérieur du mois, de sorte que les gars se sont
ramassés chez eux, en dehors des délais légaux et,
aujourd'hui, ils se voient refuser le permis.
A mon sens, c'est inacceptable de la part d'une commission des
transports. C'est inacceptable, et je crois qu'on devrait, comme
représentants de l'Assemblée nationale, agir d'une façon
assez radicale dans ces cas-là, parce que c'est vraiment de la
discrimination et de l'injustice pour celui qui s'est présenté de
bonne foi, qui a été retourné chez lui en se faisant
inviter à revenir à une date ultérieure. La prescription
légale étant arrivée, l'individu est
pénalisé non pas à court terme, mais à moyen et
à long terme. Il se voit souvent dans l'obligation de refuser certains
contrats, parce qu'il se trouve dans un état d'illégalité.
A mon sens, le président de la Commission des transports aura à
répondre, en tout cas, à des questions précises
là-dessus. Si cela lui prend des cas précis, je ferai comme le
député de Rouyn-Noranda, je me permettrai de lui en citer une
couple. On verra sous quelle forme de patinage il s'en sortira.
Je reviendrai. J'arrête moi aussi pour permettre à d'autres
de s'exprimer. Je reviendrai au niveau des programmes.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
Oui, M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: S'il m'était permis, sans causer trop
d'émoi à personne, j'aimerais clarifier un peu certains propos
que j'ai tenus aux fins de mieux faire comprendre à la commission, si
c'était possible...
Le Président (M. Dussault): Brièvement, s'il vous
plaît!
M. Samson: Sinon, je serai obligé d'utiliser l'article 96.
Je ne pense pas que j'aurai besoin d'utiliser cette formalité.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Samson: Je veux préciser, quant aux chemins, aux routes
à vocation agricole, que, ce que j'ai dit, je le maintiens, en tout cas,
pour ce qui concerne les territoires où il y a des TNO. Dans ces
territoires, ces chemins ont été bâtis par le gouvernement
à des fins de colonisation; ces chemins existent. Ce n'est donc pas un
développement nouveau. Ce sont des chemins existants où les
résidants ne sont pas nécessairement des agriculteurs, parce que
la colonisation a connu ses hauts et ses bas, et plutôt ses bas. Donc,
ces résidants sont composés d'agriculteurs, de travailleurs
forestiers et d'autres travailleurs qui vont travailler dans les villes, donc
pas uniquement... Cela se retrouve peut-être plus dans des régions
comme chez nous, où il y a des territoires non organisés, que
dans d'autres régions. Comme c'est le gouvernement qui a construit ces
chemins et qu'ils sont existants, et comme ces régions n'ont pas
nécessairement une vocation agricole au même sens qu'on donne aux
régions comme celle du député de Joliette, ces populations
se retrouvent prises entre deux chaises; d'un côté, le
ministère des Transports ne peut pas s'en occuper et, de l'autre
côté, c'est le ministère de l'Agriculture qui doit faire
les recommandations qui ne correspondent pas nécessairement aux normes
du ministère de l'Agriculture. D'autre part, elles n'ont pas de
gouvernements municipaux, en plus. Tout cela mis ensemble, dans cette
espèce de "jack pot", ces gens se retrouvent pénalisés,
pas de chemin utilisable d'une façon normale.
Je suis conscient, comme le député de Joliette, que, bien
sûr, il vaut mieux le faire un peu moins long et le faire comme il le
faut. Etendre un pouce de gravelle sur quinze milles de chemin et que cela soit
à reprendre tous les trois mois... Je suis d'accord avec le
député de Joliette là-dessus. Ce que je voulais apporter
comme précision, c'est qu'il y a un cas extrêmement particulier,
là où il y a des territoires non organisés. C'est en
fonction de ce cas extrêmement particulier que je demande au ministre des
Transports de prendre à sa charge, au moins, ces secteurs.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Léonard Lévesque
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Merci, M. le Président, je me réjouis, tout en ne me
réjouissant pas tellement de la hausse du budget global du
ministère des Transports. Par contre, quand on voit, pour la
construction de réseaux routiers, qu'il y a une baisse de plusieurs
millions, je me demande ce que les petites municipalités de mon
comté... Depuis dix ans, elles demandent des routes; il y en a beaucoup
qui sont des culs-de-sac, qui ne débouchent pas. Elles ne demandent pas
une autoroute, elles demandent des fossés et un petit peut d'asphalte
dessus. Quand je vois la construction des réseaux routiers baisser de
près de $20 millions, c'est là que j'ai de la peine.
Je suis un peu d'accord avec ce que M. le député de
Joliette-Montcalm disait tout à l'heure concernant la question de la
voirie agricole. J'en ai eu l'expérience dans mon comté, l'an
passé. J'ai vu de mes propres yeux, les années
précédentes, un budget pour la voirie agricole, administré
par le ministère des Transports, qui a servi à asphalter des
routes pour des chalets particuliers. On n'avait pas besoin de
déchausser les gens pour savoir à quelle allégeance
politique ils appartenaient. Je sais que, pour l'année 1977, il s'est
construit des routes dans mon comté, pour $131 000. Ce montant a
été placé là où il devait aller, dans des
chemins à vocation agricole, et non pour des chalets. J'aimerais que
cette mesure reste encore pour un bout de temps. Il ne faudrait pas penser
à l'enlever au cours des prochaines années. J'ai vu... on voit la
baisse dans le réseau routier, peut-être dans des comtés
auxquels M. le député de Montmagny-L'Islet n'a pas fait allusion
parce que, probablement, dans son comté, les chemins sont presque tous
terminés... Je ne suis pas tellement au courant mais je sais que j'ai
deux paroisses on peut dire au point de vue de votation qui font
partie de Kamouraska, mais qui, au point de vue de l'administration, font
partie de Montmagny-L'Islet, dans la division de voirie, où les gens
demandent des réfections de route depuis dix ans. L'accent est mis sur
les grands réseaux routiers, ça va venir... les grands
réseaux routiers, dans mon comté, sont faits; par contre la
balance a été négligée. J'ai vu, même dans
une paroisse tout près du comté de Montmagny-L'Islet, que le
terrain a été donné, la clôture a été
faite par des projets Canada au travail pour venir à bout de se faire
des petits bouts de route qui avaient de l'allure et ça a
été fait en régie par la voirie; j'ai vu cela l'an
passé. Dans les paroisses voisines, je n'en ai pas beaucoup; j'en ai
deux: Saint-Roch et Sainte-Louise. A Saint-Roch il n'y a pratiquement pas de
route, c'est Sainte-Louise qui a 31 milles de chemin. Cette année, ce
fut commencé l'automne passé la sortie Saint-Louis Saint-Roch,
avec un pont, mais depuis quelques années on peut reculer
à 1970 où sont les travaux qui ont été faits
dans cette paroisse? Je ne veux pas amener de cas particuliers...
M. Giasson: Question de privilège, M. le Président,
parce qu'il s'agit d'une paroisse Sainte-Louise qui était
dans la circonscription de
L'lslet, de 1970 à 1973. Donc, pour informer le
député, tout le tronçon qui part du village de
Sainte-Louise en allant vers l'ouest jusqu'à la route Elgin a
été fait à cette époque. La vieille route Elgin qui
traverse la paroisse Sainte-Louise, nord sud, a été faite
à cette époque. La route qui part du rang du village pour monter
au quatrième rang, la partie, ça a été fait
à cette époque. La rue...
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est combien? Vous me dites: Des routes. Il y a à peu
près deux milles et même il y a des routes qui sont
terminées depuis quelques années, prêtes à recevoir
l'asphalte, et il n'y a même pas d'asphalte dessus. Les noms des routes,
je ne les connais pas comme vous les dites, mais je sais qu'il y a 31 milles de
chemin de terre. Ils ne demandent pas des autoroutes, ils demandent des chemins
normaux, même pas 70 ou 80 pieds d'emprise; je ne parle pas d'une route
qui débouche sur une municipalité, mais il ne faudrait pas
s'arrêter sur un point. Je suis d'accord...
Le Président (M. Dussault): C'est ce que j'allais dire, M.
le député de Kamouraska-Témiscouata, d'abord il n'y a pas
de question de privilège en commission parlementaire. J'ai quand
même permis à M. le député de faire la
clarification, mais je voudrais, s'il vous plaît que vous vous en teniez
à des remarques plus générales, s'il vous plaît,
puisque c'est déjà du contenu qu'on devrait discuter à
chacun des éléments.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Pour revenir à l'engagement des occasionnels il en a
été question et je suis d'accord avec le député de
Joliette-Montcalm quant aux procédures prises l'an passé,
j'estime que le bureau du député n'est pas un bureau de
placement. Je sais que dans mon comté c'est une liste pointée. Il
ne fallait quasiment pas avoir une barre dans le front d'une certaine couleur
pour travailler. Un chapeau ou la barre, je ne sais trop, mais je suis d'accord
avec le député de Joliette-Montcalm sur ce point. Je termine
là-dessus. Merci.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Duplessis.
M. Denis Perron
M. Perron: Merci, M. le Président. Dans l'ensemble, je
trouve aussi que la répartition en ce qui a trait aux crédits du
ministère des Transports est assez bien.
J'aurais cependant voulu les voir augmenter bien davantage par le
Conseil du trésor, mais sachant que le gouvernement actuel a beaucoup de
problèmes quant à certains ministères et à leur
budget qui doivent être conditionnés selon les besoins de la
population. Il est peut-être compréhensible que le Conseil du
trésor n'ait admis qu'un montant de $1 178 000 000. Je suis d'accord
avec le député de Joliette-Montcalm lorsqu'il parle de certains
réseaux routiers comme les autoroutes. Au lieu de construire des
autoroutes chromées dans tout le Québec, je pense qu'on devrait
plutôt s'organiser pour faire en sorte qu'on améliore les routes
actuelles. Aussi, dans le même contexte, qu'on arrête de construire
des autoroutes à quatre voies où les besoins ne se font pas
tellement sentir, et qu'on se dirige plutôt vers la construction de
routes à deux voies justement pour permettre un meilleur réseau
routier pour l'ensemble de la population du Québec.
Personnellement, je crois qu'il est très important que l'on en
arrive à une décentralisation budgétaire en rapport avec
Montréal et Québec qui, depuis un certain nombre d'années,
jouissent de très fortes sommes du ministère des Transports
pendant que les régions en subissent les conséquences.
Quant à l'information, au contrôle et à la
sécurité, je crois que M. le ministre est déjà au
courant que, lorsque son ministère a attribué aux caisses
populaires le droit d'immatriculer les véhicules automobiles, il s'est
créé, dans certaines parties du Québec, dont, par exemple,
le comté de Duplessis, dans les petits villages où les caisses
populaires ont refusé l'immatriculation... on voit aujourd'hui des gens
qui doivent faire 70, 75, 80 milles pour aller immatriculer leurs
véhicules. Il en est de même pour Port-Cartier où,
antérieurement, on voyait un bureau de véhicules automobiles
privé qui avait possiblement été accordé...
on sait de quelle façonqui, actuellement, est aboli. Là
encore, la caisse populaire refuse, à cause de la grandeur de
l'édifice où elle loge, l'immatriculation des véhicules
automobiles et les gens de Port-Cartier doivent aller à Sept-lles pour
faire immatriculer les véhicules.
Je félicite le ministère des Transports ainsi que le
ministre pour ses allusions assez fréquentes au port de la ceinture de
sécurité, mais je crois qu'il y aurait aussi lieu de faire en
sorte que la Sûreté du Québec mette en application le
règlement de plus en plus, parce que Dieu sait comment, dans nos
régions, par exemple, la route 138 on s'aperçoit qu'il y a
beaucoup de gens qui ne portent par la ceinture de sécurité et
enfreignent certains règlements de la circulation sans pour autant
être rappelés à l'ordre par la Sûreté du
Québec.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Duplessis, je m'excuse de vous arrêter ici. Il est 12 h 30. C'est l'heure
où nous devons terminer nos travaux. Alors, j'ajourne les travaux de
cette commission sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
Reprise de la séance à 16 h 43
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Messieurs, la commission parlementaire élue permanente des
transports va continuer l'étude des crédits de ce
ministère. Nous avions ajourné sine die.
M. Chevrette: Je propose que M. Adrien Ouellette remplace M...
je vais vous le dire, lisez-moi les noms.
Le Président (M. Dussault): Je sais déjà que
M. le député Adrien Ouellette, de Beauce-Nord, remplace M. Baril
d'Arthabaska.
M. Chevrette: C'est exact.
Le Président (M. Dussault): Je continue la prise des
présences.
Sont donc membres de la commission, en plus de M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Giasson (Montmagny-L'Islet)
qui remplace M. Mailloux (Charlevoix), M. Marquis (Matapédia), M. Perron
(Duplessis), M. Russell (Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Vaillancourt (Orford).
Les intervenants à cette commission sont: M. Bellemare (Johnson),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Desbiens (Dubuc), M. Gratton (Gatineau), M.
Grégoire (Frontenac), M. Lefebvre (Viau), M. Roy (Beauce-Sud), et M.
Verreault (Shefford).
Au moment où nous avons ajourné nos travaux, M. le
député de Duplessis avait la parole.
M. Perron: Merci, M. le Président. Pour ajouter à
ce que je disais ce matin sur les crédits du ministère des
Transports, et concernant le programme 3, et compte tenu du fait que le
ministre des Transports lui-même demeurant dans cette grande et belle
région de la Côte-Nord est très bien informé des
conditions de la route 138, je crois qu'il est très important qu'on
apporte des améliorations très nettes à la route 138
spécialement, dans le secteur de Sheldrake-Havre Saint-Pierre.
Une étude, je pense, a été faite et les coûts
d'une route neuve, toute nouvelle et probablement chromée, seraient
peut-être de $68 millions à $70 millions. Il y a sûrement
des possibilités d'améliorer nettement la route actuelle pour que
les gens du milieu, les résidants, en tous les cas, de cette partie de
la région et ceux qui voudront bien visiter cette moyenne
Côte-Nord puissent le faire en toute sécurité, et qu'on ne
voie pas ces gens vivre les problèmes qu'ils vivent actuellement, tous
les printemps, en ce qui a trait aux inondations qui ont lieu à 100 ou
125 endroits de la route 138 entre Sheldrake et Havre Saint-Pierre. Dans le
même contexte de cette moyenne Côte-Nord, M. le ministre, je
voudrais informer cette commission qu'il serait peut-être possible de
faire une route toute nouvelle, possiblement une route forestière, entre
Havre Saint-Pierre et Aguanish, route qui avait été promise aussi
par "l'ancien de l'ancien gouvernement. "
Une Voix: C'est assez loin.
M. Perron: Oui, c'est assez loin. Cela on peut le dire.
M. Russell: Cela commence à avoir de l'âge, cela va
se faire par le "futur du futur".
M. Perron: Oui, et cela concerne toujours la route 138, mais il y
a sûrement des possibilités encore là, M. le ministre,
qu'on puisse en venir à une certaine entente avec l'Hydro-Québec,
ou encore le ministère des Terres et Forêts, parce qu'à
titre d'information, je voudrais vous dire que l'Hydro-Québec doit
construire une ligne de 161 KV en direction de Natashquan. A la suite aussi
d'ententes qui furent faites avec le gouvernement du Québec, en date du
17 août 1971, sous l'ancien gouvernement, Rayonnier Québec doit
faire l'achat du bois en provenance de Natashquan et, actuellement, le tout se
fait par transport maritime quand on sait très bien que le transport
maritime est complètement bloqué durant la période
hivernale. En ce qui a trait à la construction nouvelle de la route 389,
il y aurait aussi, je pense, lieu de faire en sorte que le ministère des
Transports du Québec ainsi que le ministère des Terres et
Forêts en viennent à une entente pour débloquer ce projet
qui avait été promis, Messieurs de la commission, aux environs de
1953, par l'ancien premier ministre du Québec, M. Duplessis. Je crois
qu'il est d'une grande importance qu'on étudie profondément cette
question, parce que, en ce qui me concerne, et après avoir visité
le Québec presque dans son entier, on remarque une chose, c'est que s'il
y a un endroit qui a été vraiment délaissé, depuis
de nombreuses années, depuis toujours d'ailleurs, c'est justement cette
moyenne basse Côte-Nord et aussi les villes nordiques où les gens,
qui y vivent sont isolés et les conditions actuelles ne sont pas
tellement favorables, sur la moyenne et basse Côte-Nord.
Je voudrais passer immédiatement, M. le Ministre, au programme 6,
qui concerne la Commission des Transports du Québec. Je crois qu'il est
énormément important que les membres de cette commission, en ce
qui me concerne, puissent permettre au président de la commission, le
juge Adolphe Prévost, de se présenter devant cette commission, au
moins lors de l'étude du programme 6, pour qu'on puisse lui poser
certaines questions, comme par exemple sur les 1200 permis qui furent
délivrés à un certain moment du mois de décembre,
et où les camionneurs artisans se sont trouvés devant une impasse
créée justement par une décision de la commission.
Il y a aussi quelques questions que je voudrais lui poser en rapport
avec la Chimo Shipping où il semble que la commission refuserait
d'émettre un permis dans ce cas. Quant au transport maritime et au
transport aérien, je suis à peu près sûr que le
ministre des Transports est bien informé sur ce su-
jet, compte tenu du fait que les gens des villes nordiques, dans le
domaine du transport aérien, doivent régulièrement voyager
par avion surtout dans le cas de la ville de Gagnon, où une
décision de l'ancien gouvernement, par le biais de la Commission des
transports, avait fait éliminer complètement le transport
ferroviaire des passagers entre Gagnon et la ville de Port-Cartier, et
qu'aucune solution de rechange n'a encore été apportée
pour le transport des résidants des villes nordiques.
Il serait peut-être bon que le ministère étudie la
possibilité de subventionner le transport aérien, comme cela se
fait actuellement à Terre-Neuve, comme par exemple, de Wabush en
direction de Sept-lles ou de Montréal où on subventionne à
peu près à 35% un billet d'avion pour chacun des passagers.
Quant au transport maritime, on sait que le contrat entre Agence
maritime et le gouvernement du Québec est presque au point d'être
signé. Je remercie d'ailleurs le ministre d'avoir apporté
certains changements substantiels dans la clause 222.3 qui, effectivement,
causait énormément de problèmes en ce qui a trait au
transport de la machinerie ou encore au transport du vrac en direction de
Sept-lles et Havre-Saint-Pierre et la Basse-Côte-Nord, et en provenance
de Rimouski.
Je pense que le tout a contribué à faire en sorte au moins
que ce contrat soit mieux fait et mieux préparé qu'il ne
l'était antérieurement.
Je suis sûr que je pourrai intervenir lors de l'étude de
certains programmes, durant l'étude, programme par programme et
élément par élément. Je remercie les membres de
cette commission d'avoir été attentifs à la position que
j'ai prise devant cette commission.
M. Giasson: M. le Président, si le ministre des Transports
me le permet. Etant donné que depuis le début de nos travaux,
plusieurs intervenants ont pris la parole, ont eu l'occasion peut-être
d'attacher le grelot sur des questions plus particulières, ne serait-il
pas de mise, avant de procéder à l'étude des
crédits, programme par programme, que nous puissions permettre au
ministre de faire une rétrospective face aux questions qui lui ont
été posées? Quitte à accepter, selon la coutume
établie, de revenir sur des questions à caractère plus
général et de prendre les questions plus spécifiques
à l'intérieur de l'étude des crédits dans les
programmes. Le ministre accepte-t-il?
Réponse du ministre
M. Lessard: M. le Président, c'est justement ce que
j'allais suggérer, soit vous demander le droit de parole pour essayer de
répondre à un certain nombre de questions très
spécifiques qui ont été posées, ce matin, par les
différents députés membres de cette commission, quitte,
par la suite, au programme 1 ou aux autres programmes, à traiter des
questions plus particulières à chacun des programmes.
Je voudrais prendre quelques minutes pour répondre à des
questions qui ont été extrêmement valables, ce matin,
puisque la discussion sur ces crédits s'est très bien
engagée et, d'abord pour répondre à un certain nombre de
questions qui ont été posées par le représentant de
l'Opposition officielle, le député de Montmagny-L'Islet.
L'une des premières questions concerne le livre vert. Il est
exact que lorsque je suis arrivé au ministère des Transports, le
26 novembre 1976, j'ai eu l'occasion de prendre connaissance, quelques mois
plus tard, d'un premier projet de livre vert qui avait été
déposé.
Après en avoir pris connaissance, j'ai demandé de
préciser ce livre vert, de reprendre certaines parties, certains
chapitres. Il y a eu plusieurs exemplaires du livre vert. J'avais bien
indiqué, cependant, lors de l'étude des crédits de l'an
dernier, que le livre vert n'apparaîtrait pas avant la fin de 1978.
Cependant, après quelques mois comme responsable du
ministère des Transports et membre du Conseil des ministres, j'ai
constaté que les livres verts devenaient très à la mode et
qu'on ne pouvait pas constamment déposer, chacun des ministères,
des livres verts, des livres blancs, etc. Je me suis posé beaucoup de
questions sur la nécessité de déposer un livre vert.
Cependant, par exemple, j'ai l'intention, si je ne choisis pas de
déposer un livre vert, de déposer un document sur ce que
j'appellerais la feuille de route du ministère des Transports d'ici deux
à trois ans, que ce soit dans le maritime, que ce soit dans
l'aérien, c'est-à-dire les intentions générales du
ministère des Transports concernant certains secteurs qui n'ont pas
été spécifiquement occupés dans le passé,
particulièrement le maritime et l'aérien.
En ce qui concerne le transport en commun, il ne faut pas constamment
reprendre les études, je pense, et l'ancien ministre des Transports, M.
Mail-loux, avait quand même formé un comité de transport de
la région métropolitaine, Le rapport m'a été
présenté au mois de septembre l'an dernier et déjà,
je l'ai indiqué dans mon discours préliminaire, un certain nombre
de recommandations de ce comité de transport ont été mises
en pratique, ont été concrétisées, que ce soit sur
la levée du moratoire concernant la ligne 2, la ligne 5, que ce soit
l'utilisation du pont Champlain et que ce soit aussi des décisions
concernant on pourra y revenir si on veut en discuter plus tard
le réseau express métropolitain entre Mirabel et le centre-ville
ou encore dans le corridor des Deux-Montagnes où une décision a
été prise, soit une entente avec le Canadien National qui va se
terminer le 31 décembre 1978. Naturellement, il est nécessaire,
et c'est pourquoi j'ai insisté, que le gouvernement du Québec
puisse concrétiser les recommandations du rapport du comité de
transport de la région métropolitaine et que le gouvernement
fédéral indique véritablement ses intentions en ce qui
concerne le transport en commun et en ce qui concerne Mirabel pour la
région de Montréal.
En ce qui concerne les régions dont la densité de
population est moindre, vous savez que j'ai déposé à
l'Assemblée nationale le projet de loi 73 lors de la dernière
session, projet qui permet la formation de commissions municipales de
trans-
port ou intermunicipales de transport. C'est surtout du
côté maritime et aérien... Dans le transport en commun, je
pense qu'on a tous les éléments; ce qui manque,
c'est-à-dire que ce qu'il s'agit de faire maintenant, c'est de
concrétiser et ce qui manque aussi, c'est l'argent. Je conviens que
c'est l'argent et il est certain que les besoins j'en parlerai tout
à l'heure du Québec sont immenses en ce qui concerne le
transport routier, mais, si j'ai décidé de mettre fin à la
construction d'autoroutes urbaines dans des régions comme
Montréal et Québec, c'est en vue de donner une priorité au
transport en commun. Cependant, les demandes sont aussi de plus en plus
considérables pour la construction routière et il est certain que
l'argent est le nerf de la guerre. On ne peut pas se lancer dans des projets
dont les coûts sont assez astronomiques.
Donc, j'espère, d'ici le 4 mai, prendre une décision,
parce que j'ai demandé un rapport final d'ici le 4 mai. Je devrai
prendre une décision sur la formule que j'envisagerai pour le
dépôt d'un document qui pourrait être la feuille de route du
ministère des Transports et j'hésite à parler de livre
vert actuellement, étant donné qu'il y en a passablement.
En ce qui concerne le budget, il est exact, M. le Président, que
le budget n'a pas augmenté considérablement cette année,
de même que l'an dernier. Vous comprendrez, puisque l'an dernier le
budget avait pratiquement été préparé par l'ancien
ministre des Transports, c'est-à-dire qu'il s'agissait de faire le
parachèvement de travaux qui étaient déjà
engagés, vous conviendrez, M. le Président, que la marge de
manoeuvre actuellement du gouvernement du Québec, et c'était
d'autant plus vrai que je pourrais, par exemple, parler de la situation
économique du Québec au moment où nous avons pris le
pouvoir le 15 novembre dernier avec la situation des Olympiques, cette marge de
manoeuvre, si on voulait garder notre crédibilité devant les
milieux financiers, était extrêmement limitée. J'ai
indiqué ce matin que, dans cette marge de manoeuvre qui était
d'environ $100 millions, le ministère des Transports est allé
chercher 60% de cette marge de manoeuvre. Il y avait aussi, lorsque je suis
arrivé au ministère, un certain nombre de projets qui avaient
été commencés, que ce soit l'autoroute Dufferin, qui,
comme on le soulignait ce matin, a coûté $22,5 millions du mille;
il fallait quand même continuer cette autoroute Dufferin et faire le
tronçon de d'Estimauville jusqu'au pont de l'île d'Orléans.
Ce contrat a été accordé et c'est de l'argent que je ne
peux pas utiliser pour d'autres régions. Il y avait aussi une autoroute
qui avait été commencée, tronçon par
tronçon, morceau par morceau, dont les structures étaient
à peu près dans le paysage et qui n'étaient pas
utilisées, à savoir la 55 et aussi l'autoroute 51. Vous savez,
selon l'endroit où le ministre des Transports était, on
décidait de construire des autoroutes dans le passé. (17
heures)
L'ancien ministre des Transports, M. Mailloux, n'a pas agi
complètement de cette façon en ce qui concerne son comté,
parce que je pense que les sommes dépensées dans son comté
ont été des sommes très bien placées. Mais, quand
on pense à l'autoroute 55 et à l'autoroute 51, qui sont à
peu près parallèles sur une distance de 20 milles, je pense qu'il
y a eu de l'argent gaspillé là et qui aurait dû être
utilisé ailleurs.
En parcourant le Québec, j'ai constaté que des
régions étaient littéralement gavées au point de
vue du réseau routier, alors que des régions comme l'Abitibi, la
Côte-Nord, l'Est du Québec, le Lac-Saint-Jean, avaient
été littéralement délaissées en ce qui
concerne la construction du réseau routier.
Par ailleurs, j'ai constaté aussi qu'on s'était
créé un système de réseau routier coûteux,
très coûteux. En ce sens, j'envisage, même si je suis quand
même pris avec des décisions antérieures, d'essayer de
réduire autant que possible un certain nombre de normes du
ministère et de convaincre les députés que les autoroutes
n'amènent pas nécessairement du développement
économique. Sur la Côte-Nord, nous n'avons pas d'autoroutes, mais
nous avons du développement économique, que ce soit Sept-lles,
Port-Cartier, Baie-Comeau, Hauterive.
Par ailleurs, Gros Cacouna a une autoroute, l'autoroute 20, qui se rend
jusqu'à Gros Cacouna, et cela n'a pas nécessairement amené
du développement industriel. Alors, il n'y a pas de relation
immédiate entre la construction d'une autoroute à quatre voies et
le développement industriel. J'envisage beaucoup plus actuellement,
comme le député de Charlevoix l'a fait dans son comté, un
réseau routier à deux ou trois voies si possible, dans les
côtes, pour ainsi répondre aux besoins réels de la
population.
Je ne veux pas reprendre toute la discussion sur l'autoroute de la
Beauce, l'autoroute 73. Maintenant, je ne discute pas des besoins de cette
région. Il faut bien comprendre, par exemple, que si, sur l'autoroute 40
j'en parlerai tout à l'heure nous plaçons tous nos
budgets dans un réseau routier très coûteux, ce seront les
régions du Québec, la voirie régionale, la voirie des
routes principales qui devront en souffrir. Parce que le budget du
ministère des Transports, comme le budget du Québec, n'est pas
élastique. On ne peut pas... Si on construit seulement des routes
à coups de millions de dollars, il n'en restera plus pour du
développement économique.
Il va falloir prendre conscience que le ministère des Transports
est très important. J'aurais aimé, et je le regrette aujourd'hui,
que des députés de milieux urbains, de milieux comme
Montréal ou Québec soient présents à cette
commission parlementaire. Parce qu'on a souvent l'impression, lorsqu'on parle
du ministère des Transports, que c'est un ministère de
construction de routes, que c'est le ministère de la voirie, alors que
le ministère des Transports fait autre chose que de la construction
routière.
Une grande partie de son budget, par exemple, est dirigée vers le
transport en commun. C'est donc dire que, pour moi... Si les
députés de milieux urbains, qui ont été
gavés passablement dans le passé au point de vue construction
rou-
tière, étaient présents a cette commission
parlementaire, ils prendraient conscience de la nécessité, pour
certaines régions du Québec, d'avoir un meilleur réseau
routier. Soyez convaincus que je regrette comme vous, par exemple je
vais l'expliquer que, dans la construction de routes régionales, le
budget soit passé de $76 millions, pour 1977/78, à $58 690
000.
Maintenant, il faut dire que ce chiffre est un peu trompeur. Parce qu'il
y a énormément d'argent qui sera dépensé cette
année dans le réseau régional, dans les régions.
Pensons par exemple aux ententes que nous avons signées avec le
gouvernement fédéral concernant des axes routiers prioritaires.
De façon délibérée, à la suite d'une visite
du Québec, j'ai choisi des réseaux routiers qui avaient
été complètement délaissés, comme axes
routiers prioritaires, que j'ai intégrés à
l'intérieur de l'entente Canada-Québec.
J'ai choisi, par exemple, la route 117, qui est dans la région de
l'Abitibi, du Nord-Ouest Québécois, qui est absolument à
refaire entièrement, non pas de façon luxueuse mais pour
répondre aux besoins de la population et au taux de circulation. Il sera
difficile d'accélérer j'en conviens, si je le pouvais, je
le ferais la construction du réseau de la route 117. Si on peut
au moins concrétiser, à l'intérieur de l'entente
prévue, sur une période de cinq ans, la construction de la route
117, cela sera, pour la région de l'Abitibi-Témiscamingue, un
développement et une réalisation très importante.
J'ai choisi aussi la route 132, soit toute la route de ceinture de la
Gaspésie. On sait que la Gaspésie est quand même une
région très importante au point de vue touristique. Or, le
tourisme diminuait considérablement depuis quelques années, parce
que ce réseau routier était dans une situation absolument
déplorable. Depuis des années et des années on promettait
la fin des travaux de la route de contournement de la Gaspésie, mais on
n'en voyait jamais la fin. Lorsqu'on avait terminé un tronçon, il
fallait le recommencer au début. Nous avons signé une entente
avec le gouvernement fédéral selon laquelle, s'il n'y a pas de
pépins, parce qu'il y a toujours des problèmes d'expropriation,
on pourrait terminer la route de la Gaspésie, la route 132, sur une
période de cinq ans. Je pense qu'au rythme où on était
parti, dans 25 ans, la route de contour n'aurait pas encore été
terminée. Ce sont là des efforts, pour les régions, assez
considérables.
Nous avons aussi la route 70, entre Aima et La Baie, qui a
été choisie comme axe routier prioritaire. Cette année,
nous y dépenserons $500 000. Nous sommes à préparer les
plans et devis, parce que c'est arrivé un peu dans le portrait, d'autant
plus que Marcel Lessard est quand même responsable du MEER. Lorsque cette
négociation a eu lieu, les plans et devis n'étaient pas
prêts. Vous savez très bien vous avez une certaine
expérience dans ce secteur qu'on ne peut quand même pas
faire de réseau routier sans plans et devis.
C'est donc dire que le montant de $59 millions qui apparaît dans
les crédits est plus ou moins réel, puisque, sur les routes
principales, il y aura des investissements assez considérables dans les
régions.
Il y a aussi, entre Shawinigan et Trois-Rivières la fin de
l'autoroute 55, qu'on a intégrée comme axe routier prioritaire.
Il fallait bien mettre fin à ces morceaux de route qu'on a construits un
peu, sans aucune planification, et qui apparaissent, comme cela, dans le
paysage, avec des structures plus ou moins utilisées comme l'autoroute
55, à Sainte-Eulalie, où il faut construire un échangeur.
Ces structures n'étaient pas utilisées et apparaissaient, comme
cela, dans le paysage. On se demandait pourquoi cela avait été
construit.
Donc, j'ai décidé de mettre fin à un tronçon
de l'autoroute 55, soit de Richmond vers Saint-Albert, parce que j'ai
constaté que celle-ci devait être reliée à la 51 et
ensuite à la 20. Par la suite, on pourra prendre, à
Sainte-Eulalie, l'autoroute 55 vers Trois-Rivières.
Il est certain qu'on devra faire des efforts considérables pour
le réseau routier régional. Il est absolument inacceptable de
constater, alors que des régions sont véritablement gavées
et demandent la construction d'autoroutes, que d'autres n'ont même pas le
minimum vital au point de vue du réseau régional.
C'est dans ce sens-là que je demanderai à mes
députés, et aux députés de l'Opposition, de vivre
selon nos moyens et d'arrêter de penser continuellement à des
réseaux routiers construits toujours selon les critères et les
normes de quatre voies, critères et normes d'autoroutes, et d'envisager
un réseau routier moins luxueux, mais où les régions du
Québec pourront être reliées aux grandes capitales
nationales, aux grandes villes régionales.
Il est certain aussi, comme le disait le député de
Joliette-Montcalm, qu'il y a la question aussi non seulement d'envisager de
réduire un peu nos demandes pour ce qui concerne le réseau
routier, mais de réduire un certain nombre de normes et peut-être
d'utiliser un certain nombre de routes existantes au lieu de tout recommencer
à zéro. Il faut aussi, comme je l'ai dit ce matin je pense
bien que c'est tout à fait normal essayer de trouver une
meilleure utilisation des crédits du ministère. Je ne veux
blâmer personne, la perfection n'est pas de ce monde. Comme ministre et
comme député, c'est là notre responsabilité
à savoir, avec un budget de $1,3 milliard, trouver un moyen
d'épargner beaucoup plus et de rentabiliser nos investissements. C'est
ce qu'on tente de faire. Ce n'est pas facile. Il y a de vieilles habitudes bien
ancrées, qu'il est difficile de casser. En fait, c'est le cas dans tous
les secteurs de la population, mais il y a certainement moyen, comme
gouvernement du Québec, non seulement au ministère des
Transports, mais à tous les ministères, d'essayer de rentabiliser
les investissements gouvernementaux.
Il est certain que, du côté des Affaires sociales et de
l'Education aussi, on s'interroge, on se pose les mêmes questions. Il va
certainement falloir faire un effort pour développer beaucoup plus notre
réseau régional, quitte à réduire les
critères et les normes de construction des autoroutes.
Pour ce qui concerne les occasionnels, M. le Président je
vais passer plus vite sur les autres questions qui m'ont été
posées il est certain que le système n'était pas
parfait, l'an dernier. Je l'avais dit d'ailleurs à cette commission
parlementaire. On faisait un essai pour éviter que le bureau du
député devienne un bureau de placement. Je connais très
bien le député de Montmagny-L'Islet. Je suis convaincu qu'il a
fait son travail de façon efficace et en tenant compte des
intérêts de l'ensemble des gens qui se présentaient au
bureau de son comté.
Cependant, il reste qu'il faut enlever cet élément
discriminatoire. Comme député de l'Opposition, M. le
député de Montmagny-L'Islet, je n'ai jamais été
consulté dans le placement des occasionnels dans mon comté. Je
sais, par exemple, qui était consulté et qui était
responsable du placement. Je vais simplement vous donner un cas.
Une Voix: Qui est-ce?
M. Lessard: C'était votre "patroneux" qui était
responsable du placement.
M. Giasson: II s appelle comment le garçon?
M. Lessard: Je pense bien qu'on n'est pas ici pour donner des
noms, je pourrais vous en donner.
M. Giasson: Du Parti libéral, quel est son nom?
M. Lessard: Je pourrais simplement vous décrire, par
exemple, une certaine réaction. Quelques jours après le 15
novembre, soit après la prise du pouvoir, j'ai été
élu député et, avant que je ne sois nommé ministre,
quelqu'un m'a appelé du ministère des Transports pour savoir
comment cela allait fonctionner alors pour l'engagement de la machinerie
lourde. J'ai dit: Ecoutez personne ne m'avait déjà
appelé qui appeliez-vous auparavant? Là, on m'a
indiqué qui on appelait. Il fallait quand même enlever cet
élément de discrimination.
Nous avons choisi, au début, comme les Centres de main-d'oeuvre
n'étaient pas bien organisés, de former un comité en
donnant des critères de sélection, comité formé de
trois ministères. Je ne dis pas, M. le Président, que ce
comité, dans toutes les régions du Québec, a toujours
très bien fonctionné, mais je pense que, globalement,
l'important, c'est que tout le monde a eu sa chance, tout le monde a pu se
présenter devant ce comité. Qu'il y ait eu des erreurs, oui, j'en
conviens. J'ai constaté des erreurs. Nous aurons encore des erreurs.
Mais il reste qu'au moins les personnes qui se sont présentées
ont eu des chances égales, selon des critères bien
déterminées.
Cette année, nous avons donc choisi d'étendre ce service
à tous les ministères et de prendre les Centres de main-d'oeuvre
du Québec pour, comme le disait le député de
Joliette-Montcalm, essayer de leur donner un mandat très précis
pour ce qui concerne le placement des occasionnels, mandat qui est
déterminé par les critères et les normes actuelles de la
fonction publique, à savoir la compétence, l'expérience et
les besoins du candidat. (17 h 15)
Nous avons aussi indiqué aux centres parce que nous
essayons d'avoir des rapports du Centre de main-d'oeuvre du Québec
que s'ils n'étaient pas capables de bien faire ce travail et de
bien le faire, il ne nous restera plus grand chose, sinon de les abolir. Je
pense bien qu'avec la collaboration du ministère du Travail, il est
possible de revaloriser ces Centres de main-d'oeuvre et de leur permettre de
jouer un rôle, de jouer leur propre rôle, le rôle qui leur
est dévolu à savoir le placement. Si les différents
ministères du gouvernement ne reconnaissent pas ce rôle, je me
demande comment les entrepreneurs privés vont leur reconnaître ce
rôle.
Une autre réforme sur laquelle on est revenu ce matin, c'est la
question des caisses populaires. Il est exact que, comme l'indiquaient certains
députés, dont le député de Duplessis, cela pose
certains problèmes dans certaines municipalités. Cependant, il y
a une chose que je dois dire au début. Actuellement, nous avons environ
1100 points d'émission de plaques d'immatriculation avec les bureaux du
gouvernement et les caisses populaires. Cela veut donc dire que ce service
s'est rapproché de la population, puisque avant, nous avions environ
deux cents bureaux privés et 250 bureaux... En fait, cela faisait
globalement, parce qu'il y avait aussi les garages, 450 points
d'émission des plaques d'immatriculation. Nous avons pratiquement
triplé cela. Cela veut donc dire que nous nous sommes rapprochés
de la population. C'est ce qui explique pourquoi nous avons pu, cette
année, émettre tout près de 2,5 millions je vous
dis tout près ou environ plaques d'immatriculation en n'accordant
aucun délai, contrairement aux années passées où on
a toujours accordé des délais de dix jours, quinze jours,
etc.
Cependant, en ce qui concerne certaines municipalités qui, elles,
n'ont pas le service des caisses populaires, il faudrait dire ceci: Je pense
bien qu'il appartient aussi à la population et aux membres du conseil
d'administration de la caisse populaire et aux membres de ces caisses
populaires d'intervenir auprès de leur caisse populaire pour qu'elle
donne ce service. Dans des cas où ce serait véritablement
difficile, il sera possible, et je l'envisagerai lorsque M. Laflamme reviendra,
de demander aux caisses populaires, puisque j'avais signé une entente
où il y avait une certaine exclusivité, de tolérer un
bureau privé dans les endroits où il y avait déjà
un bureau d'émission, jusqu'à ce que la caisse populaire puisse
prendre la place par la suite, parce que j'avais indiqué lors de la
négociation que j'avais eue avec les caisses populaires, que l'une des
choses primordiales que j'exigeais dans l'entente, c'est que partout où
il y avait des bureaux d'émission privés, on devait s'assurer
qu'une caisse populaire pouvait donner le service. Avant de le fermer, on
devait s'assurer que les caisses populaires devaient donner ce service.
Il y aura moyen d'essayer de corriger la situa-
tion ou de tolérer, pas tous les bureaux d'émission
privés, parce qu'il y a un contrat d'exclusivité, mais de
tolérer, en fait, que des bureaux continuent d'exister jusqu'à ce
que la caisse populaire de l'endroit puisse reprendre le service.
M. le Président, il me fera plaisir de déposer, à
la demande du député de Montmagny, les nouvelles normes
concernant le bois qui entreront en vigueur le 31 mai prochain. Je pense qu'on
vous a déposé un document à ce sujet. Vous avez là
un résumé des normes, parce que cela s'est
concrétisé, par la suite, par des tables qui sont assez simples,
mais qui vont se concrétiser dans un document. Vous avez
là-dedans à peu près le résumé de ce que
nous avons voulu faire, à savoir d'intégrer dans la
décision le volume et le poids. Je pense bien que tout le monde comprend
que c'est très difficile, surtout pendant la période du
printemps, pour un transporteur de pouvoir évaluer la pesanteur de sa
corde de bois qui peut varier de 3200 livres à 5000 livres, et parfois,
cela dépasse 5000 livres. C'est donc très difficile de pouvoir
l'évaluer, mais si on donne une autre norme, à savoir le volume,
on aura des critères qui vont permettre aux transporteurs de bois de
mieux équilibrer leur charge. En fait, cette entente a été
négociée avec les transporteurs, avec les camionneurs, avec les
requérants et tous, globalement, ont accepté ce principe. Il va
falloir se dire, comme députés et comme citoyens du
Québec, qu'il faut établir des normes. Vous conviendrez que le
réseau routier coûte très cher et, comme gouvernement du
Québec, on est déjà au-dessus et je pourrai vous
fournir ces renseignements des normes de toutes les provinces
canadiennes. On est déjà au-dessus, alors que notre climat est
très difficile. Notre climat étant plus difficile, l'entretien de
notre réseau routier est aussi beaucoup plus difficile. Je suis donc
prêt à me mettre à table avec les camionneurs et à
essayer de trouver des solutions, mais il va falloir qu'en retour, quand une
solution sera trouvée, on puisse la respecter.
Il y a aussi un problème en ce qui concerne le gravier. J'ai
nommé un comité pour analyser, faire des propositions concernant
le transport des agrégats. Il y a là aussi un problème
sérieux.
On pourra revenir, si vous le voulez, sur la question du bois...
M. Russell: ... parce que c'est presque tout à la
pesée, c'est moins grave.
M. Lessard: Oui, d'accord, mais la balance n est pas
nécessairement à l'endroit où on charge. On peut...
M. Giasson: Quand il y a excès de charge, on ne paie pas
le surplus.
M. Lessard: Non, actuellement, on les fait reculer pour vider
leur charge supplémentaire. On va essayer... Le problème est
peut-être moins... mais il est là. Il s'agit d'entendre les
camionneurs quand ça commence; le problème est là.
Tout à l'heure, le député de Joliette-Montcalm
disait que l'un des critères qu'il fallait considérer dans les
montants d'argent était les crédits périmés.
Je pense que c'est très important. L'an passé,
après un effort considérable du gouvernement du Québec,
l'ensemble des ministères du gouvernement avaient des crédits
périmés de 3,3%, alors qu'au ministère des Transports on a
eu des crédits périmés de $16 millions sur un montant de
$1 115 396 200, ce qui correspond à 0.014%.
M. Giasson: Y aurait-il possibilité de savoir à
quel poste particulier...
M. Lessard: Oui, tout à I heure, on pourra, poste par
poste, poser les questions et nous allons certainement vous répondre
à ce sujet.
M. Vaillancourt (Orford): Ce doit être dans la
construction.
M. Lessard: Oui, il y en a eu dans la construction, mais on
pourra vous répondre...
M. Giasson: Mais, au total, si j'ai bien compris, c'est $16
millions.
M. Lessard: Oui, $16 millions.
Il y a la question des routes à vocation agricole. Le montant de
cette année sera de $3,5 millions pour les routes à vocation
agricole. Pourquoi? Il faut bien comprendre et je comprends très
bien le député de Rouyn-Noranda que l'objectif de ce
programme est d'abord d'améliorer les routes agricoles. Le
ministère de l'Agriculture, l'an dernier c'est exact qu'il y a eu
des délais a préparé un programme et a
établi des critères et des normes assez stricts. Comme ces
critères et ces normes ont été élaborés au
cours des mois de juin, juillet et août, il est exact qu'il y a eu des
délais, mais, désormais, il n'y aura plus de délai,
puisque les critères sont là et que les députés
sont très bien informés de ces critères. A l'aide de ces
critères, il n'est plus possible maintenant, je pense, d utiliser ces
sommes pour des routes non agricoles. Si on veut véritablement que ces
sommes servent à l'agriculture, il faut que ces critères
existent. Si on veut avoir des routes pour le développement de la
colonisation, c est autre chose. Il faut revenir à l'objet de ce
programme, à savoir répondre aux besoins en ce qui concerne les
routes à vocation agricole.
Une fois que la décision est prise au ministère de
l'Agriculture, c'est le ministère des Transports qui est le maître
d'oeuvre indirect puisque ce sont les municipalités qui ont bien souvent
la responsabilité de la construction. C'est parce que le
ministère des Transports est beaucoup plus déconcentré, si
vous le voulez, que le ministère de I Agriculture et qu'il a toutes les
techniques et l'expertise nécessaires pour la construction
routière.
C'est dans ce sens que je pense qu'il est tout à fait normal que
la décision concernant les investissements dans les routes à
vocation agricole, relève du ministère de I Agriculture et que la
construction comme telle ou le contrôle sur la cons-
truction relève du ministère des Transports. Je prends
très bonne note de l'intervention du député de
Rouyn-Noranda concernant le camp Dorval, on m'avait d'ailleurs
déjà parlé de ce dossier lors d'une tournée que
j'avais faite dans la région. Cependant, vous conviendrez que j'en
parlerai à M. Duhaime, au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, mais je pense bien qu'il y aurait peut-être moyen de
négocier une entente avec le camp Dorval pour qu'il puisse rester
fermé.
Comme ministre des Transports, je ne vois pas quel moyen je pourrais
utiliser vis-à-vis du camp Dorval. Cependant, on parlait du
système de communication. C'est un problème que j'ai
constaté non seulement chez vous, mais je l'ai constaté aussi sur
la route entre Trois-Rivières et La Tuque, par exemple. Ce qui arrive,
malheureusement, c'est qu'il est très difficile et on en a fait
l'expérience dans le Parc des Laurentides de garder en bon
état des systèmes de communication, de telle façon que
quand des gens viennent pour les utiliser, ils sont souvent brisés,
à cause du vandalisme. Simplement à titre d'exemple: on se fait
voler des toilettes, des bols de toilette, par exemple, dans des haltes
routières. Ecoutez, c'est que le problème étant ce qu'il
est, il est très difficile, à un moment donné, de donner
un service à la population et nous sommes prêts à le faire,
nous n'avons pas d'objection. Je pense bien que ce ne sont pas des choses qui
coûtent terriblement cher, mais on l'a essayé et cela est
détruit continuellement. On se fie, par exemple, dans votre
région, La Vérendrye, pendant les périodes d'hiver
lorsqu'il y a des tempêtes, aux gens qui ouvrent la route et qui ont des
radiotéléphones, et aussi aux policiers qui circulent sur le
réseau routier.
C'est assez difficile d'envisager un autre système, puisque tant
et aussi longtemps qu'il y aura du vandalisme, comme il y en a actuellement,
cela va être très difficile d'avoir des services de communication
qui soient efficaces.
En ce qui concerne les territoires non organisés, j'en ai
discuté, j'ai écrit au député de Rouyn-Noranda et
je pense que le problème, c'est que je ne peux pas avoir des
critères et des normes pour les municipalités, en ce qui concerne
les subventions concernant l'ouverture des chemins d'hiver et des
critères pour des territoires non organisés. Mais je l'ai
indiqué au député de Rouyn-Noranda, je pense qu'il a
reçu copie de ma lettre que j'ai envoyée au ministre des Affaires
municipales. Je pense que c'est d'abord un problème de rendement, de
retour de taxe de vente et je ne peux pas comprendre, en tout cas je l'ai
indiqué, pourquoi le retour de la taxe de vente serait inférieur
dans les territoires non organisés à celui des
municipalités et j'ai demandé au ministre des Affaires
municipales d'essayer de corriger ce:te situation.
Il ne faudrait pas demander au ministère des Transports de
corriger toute la fiscalité municipale. Le ministère des
Transports ne vient que compenser en fait les dépenses des
municipalités ou des territoires non organisés en ce qui concerne
l'entretien des routes municipales.
Les points de démérite très brièvement. Oui,
nous avons corrigé la situation comme je l'ai indiqué; nous
analysons actuellement en relation avec l'assurance automobile, un autre
système de points de démérite et je devrais, au cours de
l'automne prochain, présenter certaines modifications au Code de la
route.
La Commission des transports: je suis d'accord pour faire venir le
président de la commission lorsque nous discuterons du programme;
maintenant je vous indique immédiatement que notre intention, si c'est
l'intention des députés, c'est de faire siéger la
commission parlementaire des transports sur le rapport qui me sera
présenté par la firme CEGIR, dont le mandat est d'étudier
toute l'administration, ainsi que tout le problème de législation
et le problème de réglementation à la Commission des
transports et de me faire des recommandations. Et je pense bien que cela va
être important que nous puissions siéger pour étudier ce
rapport et les recommandations qui y sont faites. (17 h 30)
Le député de Rouyn-Noranda me demandait quels sont les
critères et les normes concernant le paiement des déficits du
transport en commun. Ces critères et ces normes sont inscrits dans la
loi 73, loi constituant pour nos régions les corporations municipales ou
intermunicipales de transport. Par exemple, une ville comme Rouyn-Noranda
pourrait créer une commission intermunicipale de transport. Elle soumet
sa demande au ministère des Transports et nous faisons l'étude de
la rentabilité d'un tel projet; ensuite, nous faisons les
recommandations qui s'imposent aux villes concernées, soit que le
ministre accepte ou qu'il refuse, à cause de la rentabilité. En
fait, ce sont les critères et les normes.
La sécurité concernant le transport scolaire. Oui, nous
avons fait des efforts assez spécifiques cette année pour une
vérification beaucoup plus intense des véhicules, ainsi que
l'organisation de cours aux conducteurs. Cependant, on a souligné qu'il
y avait de nombreux accidents. Je dois dire ici que, quand on regarde
globalement le nombre d'élèves qui sont transportés
annuellement par les transporteurs scolaires, le taux d'accidents est
très faible.
Cependant, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas tenter d'aller
à l'idéal. Il y aura toujours des accidents, mais il est certain
que, lorsqu'un accident arrive et cet hiver, cela a été
déplorable, nous en avons eu quelques-uns par exemple, si un
enfant se fait écraser par un autobus scolaire, il est certain que cela
frappe beaucoup plus l'imagination populaire que lorsqu'un enfant est
frappé par un conducteur de taxi ou qu'il a un accident d'automobile
habituel. Cependant, nous avons l'intention d'accélérer l'examen
des véhicules automobiles pour améliorer la situation. Tout le
monde est au courant de la publicité que nous avons faite au niveau des
écoles avec Clignautobus Sagix et des jeux que nous avons eus sur la
signalisation routière. Je pense que cela a été excellent.
Il faut aussi souligner la participation de la
Ligue de la sécurité routière du Québec, qui
nous a soumis ce projet, qui l'a concrétisé et qui nous a
donné une excellente collaboration à ce sujet.
Je prends bonne note aussi des remarques du député de
Rouyn-Noranda concernant l'utilisation de l'avion gouvernemental. Il est exact
que nous avons établi des critères assez sévères
concernant l'utilisation de l'avion gouvernemental. Je me demande même si
ce n'est pas trop sévère; même pour nous, dans notre
situation, cela crée des problèmes assez considérables.
Maintenant, il faut aussi certainement éviter d'utiliser l'avion du
gouvernement pour nos propres loisirs personnels je pense qu'il n'en est
pas question; il en est question à Ottawa, mais pas chez nous. C'est
assez curieux de voir M. Trudeau qui va faire du ski avec l'avion du
gouvernement. Si, nous, nous venons au Conseil du trésor avec l'avion du
gouvernement, cela devient un scandale.
Je vous indique, par exemple, dans le rapport...
M. Chevrette: ... vite...
M. Lessard: Maintenant, nous n'avons jamais utilisé
l'avion pour aller, par exemple, à nos clubs privés à
Boston ou ailleurs.
Ce que cela donne, par exemple, comme diminution...
Une Voix: Ni les hélicoptères.
M. Lessard: Je vais vous citer une partie du rapport du service
aérien, où on indique; "Tel que mentionné plus tôt
dans ce rapport, le nombre de passagers transportés a subi une baisse en
1977. Pour l'ensemble du service, cette baisse se situe à 7.77%, soit 21
983 passagers. On pourrait donner, en fait, la façon dont les
diminutions se distribuent; avion exécutif, soit l'utilisation de
l'avion pour l'exécutif; 10 465 passagers en baisse, soit 19.21%; avion
exécutif; 10 465 passagers.
Je pense que j'ai bien compris la situation. Comme cela se faisait pour
le député des Iles-de-la-Madeleine, la situation du
député de Rouyn-Noranda est assez difficile, quelquefois, et il
faudrait avoir beaucoup plus de souplesse. Je pense bien que je n'aurais pas eu
de critique j'avais pris, d'ailleurs, la décision de vous envoyer
l'avion du gouvernement je doutais en fait, même si c'était
assez délicat, je la prenais sur mon dos, mais je n'aurais pas eu de
critique, si l'avion du gouvernement avait été utilisé
dans ces cas-là, puisque l'on vous rembourse de toute façon, vos
passages et vous étiez trois députés.
Mais il va falloir, puisqu'il est utilisé par les fonctionnaires,
il va falloir prévoir qu'il puisse être utilisé dans
certains cas spécifiques par les députés.
M. Chevrette: II y a un élément qu'il faudrait
ajouter. Il n'y a pas seulement l'élément de devoir, comme disait
le député de Rouyn-Noranda, je pense qu'il y a un
élément de sécurité aussi. On force certains
parlementaires à faire des représentations. Ils sont
obligés de faire de longues distances en automobile et revenir à
des heures impossibles par devoir par la suite. Il y va de la
sécurité même de certains membres de I Assemblée
nationale et là-dessus, moi, je suis prêt à vous suivre un
bon bout.
M. Lessard: Sur ce point, je peux, par exemple j'ai
déjà soumis une étude, cela ne la confirme pas
mais, j'envisage la possibilité, c'est une hypothèse
d'avoir le vendredi soir un certain nombre de vols réguliers, ou
le jeudi soir, puisque, maintenant, la session se termine le jeudi soir; des
vols réguliers entre Québec et Montréal, et pour les
fonctionnaires et pour les députés. C'est strictement une
hypothèse que je suis prêt à discuter avec chacun des
députés, chacun des membres de cette commission. La flotte
étant là, il s agit pour I ensemble des instances
gouvernementales d avoir les meilleurs services possibles.
Alors, M. le Président, pour répondre au
député de Rouyn-Npranda c est aussi bien de le lui dire
immédiatement en ce qui concerne les sorties de village, oui, il
y aura un effort particulier de fait cette année pour la route 391, par
exemple, Beaudry-Cloutier. Nous espérons être capables de
commencer les travaux, de même que pour la route Cléricy-Mont-Brun
dont vous m avez parlé lors de mon passage dans la région du
Nord-Ouest.
Voilà, M. le Président, j'ai tenté de
répondre aux différentes questions. Je serai disponible demain
pour attaquer, programme par programme. Je souhaite que cette discussion se
continue sur le même ton. Je pense que cela peut certainement faire
avancer, améliorer, en fait, les services qui pourront être
donnés à tous les députés et à toute la
population par le ministère des Transports.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le ministre. Si vous
me le permettez, M. le député, compte tenu qu il y aura une
déclaration ministérielle à l'Assemblée nationale
dans quelques minutes, il a été convenu que nous terminerions nos
travaux à 17 h 40.
M. Samson: Juste une petite réponse que le ministre a
oublié de me donner, je pense qu'il doit lavoir. Je lui ai
demandé ce matin si le ministère serait disposé à
faire une intervention d appui concernant le service de Québecair, pour
la région.
M. Lessard: J en ai pris note. Justement, I'un des objectifs
et on pourra en discuter au service aérien de l'opposition
que je fais, devant la commission des Transports, c est d'éviter que
Québecair et les transporteurs régionaux soient mangés par
un monopole. On pourra, si vous le voulez, en parler. J en prends bonne note;
cela m apparaît assez difficile, mais actuellement je suis en
négociation avec Québecair pour donner de meilleurs services aux
régions périphériques.
Le Président (M. Dussault): Alors, messieurs, nous
ajournons les travaux de cette commission sine die.
(Fin de la séance a 17 h 39)