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Étude des crédits du ministère
des Transports
(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre,
messieurs!
Nous allons reprendre ce matin nos travaux que nous avions
ajournés jeudi soir dernier, pour faire l'étude des
crédits de la commission élue permanente des transports.
Sont membres de cette commission: M. Baril (Arthabaska), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mailloux (Charlevoix) remplacé par
M. Gratton (Gatineau), M. Marquis (Matapédia), M. Perron (Duplessis), M.
Russell (Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda), et M. Vaillancourt
(Orford).
Sont intervenants à cette commission: M. Bellemare (Johnson),
remplacé par M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Desbiens (Dubuc), M. Grégoire (Frontenac), M.
Lefebvre (Viau), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud) et M.
Verreault (Shefford).
Avant de continuer nos travaux, je voudrais vous rappeler, messieurs de
cette commission, que, selon une entente établie entre les partis, nous
devrions terminer nos travaux au plus tard demain, en soirée,
c'est-à-dire le 19 avril. Il nous resterait donc trois séances de
travail.
Je voudrais aussi vous faire part d'une demande qui m'a
été faite par le sergent d'armes de l'Assemblée nationale
afin que nous terminions nos travaux de la séance de cet
après-midi à 17 h 30 plutôt que 18 heures, de façon
à permettre au personnel de l'Assemblée nationale de transformer
ce salon rouge pour les besoins du discours du budget de ce soir. Nous ne
siégerons pas ce soir, à cause, justement, du budget qui sera
rendu public.
Si vous n'y voyez pas d'objection, j'avertirai le sergent d'armes
qu'à 17 h 30 cette salle sera libérée. J'ai votre
accord?
Nous en étions, à la fin de nos travaux, au stade des
remarques générales. Deux députés m'avaient
demandé la parole, mais ils ne sont pas ici présentement. M. le
ministre s'il vous plaît!
M. Lessard: Alors, M. le Président... M. Samson:
Question de règlement.
M. Lessard: C'est un dépôt de documents, tout
simplement.
M. Samson: Ah bon! D'accord, je reviendrai après. Je veux
faire préciser quelque chose avant d'aller trop loin.
M. Lessard: M. le Président, il est certain que, demain
soir, on ne siège pas; alors il faudrait s'entendre sur la date.
Le Président (M. Dussault): Je pense avoir laissé
croire tout à l'heure que nous siégerions demain soir, ce qui
n'est pas le cas puisque c'est mercredi. Nous terminerions donc nos travaux
demain à 18 heures.
M. Lessard: M. le Président, suite à une demande du
député de Brome-Missisquoi, il nous fait plaisir de
déposer à cette commission parlementaire l'estimation
préliminaire des coûts du prolongement du métro de la
Communauté urbaine de Montréal; vous avez là-dedans toutes
les estimations prévues concernant le prolongement du métro.
Le Président (M. Dussault): Je tiens à vous faire
remarquer que c'est un dépôt pour les membres de la commission
seulement et non pas un dépôt tel que cela se fait à
l'Assemblée nationale. Je reviens sur les présences; M.
Larivière, député du comté de
Pontiac-Témiscamingue, remplace M. Vaillancourt, député
d'Orford.
Alors, est-ce que vous voyez objection, messieurs, à ce que
j'appelle l'élément 1 du programme 1?
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je voudrais seulement une précision, M. le
Président, parce que vous avez mentionné tantôt qu'il y
avait une entente entre les partis pour qu'on finisse les travaux demain soir.
Je n'ai pas eu connaissance de ce genre d'entente. J'aimerais bien qu'on
m'explique ce qui se passe là-dedans.
Le Président (M. Dussault): C'est une convention entre
l'Opposition officielle, l'Opposition reconnue et le gouvernement, qui
consistait à établir un calendrier fixe de la tenue des
différentes commissions pour l'étude des crédits.
M. Samson: M. le Président, j'aimerais bien qu'on puisse
à l'avenir considérer, quand il y a de pareilles ententes, si on
veut avoir l'unanimité, qu'on nous consulte aussi.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je pourrais...
Le Président (M. Dussault): Je pense que vos propos seront
entendus, M. le député.
M. Samson: Je ne me sens pas du tout lié par cette
entente-là, si on ne me consulte pas.
M. Gratton: M. le Président, sur la question de
règlement, quant à moi, voici l'interprétation que je
donne à cette entente ou pseudo-entente, entre l'Opposition officielle
et le gouvernement. En fait,
il s'agissait d'une estimation, plutôt, du temps que nous
considérerions vouloir consacrer à l'étude des
crédits des divers ministères. Quant à nous, il ne
s'agissait pas là d'une entente formelle à laquelle on ne
pourrait déroger. D'ailleurs, quant à l'Opposition officielle,
les possibilités sont même que nous puissions terminer avant
demain. Si, pour le reste des membres de la commission, il était
nécessaire de siéger après-demain, quant à nous,
nous ne nous opposerions sûrement pas. Alors, quant à moi, ma
compréhension des choses n'est pas qu'il s'agit là d'une entente
formelle et qu'il sera impossible pour la commission de siéger
après-demain, mais bien une estimation du moment où on pourrait
terminer, quant à nous.
M. Samson: M. le Président, sur la question de
règlement, je veux préciser une fois de plus que je ne me sens
lié par aucune entente. Cela ne veut pas dire que je ne serai pas
d'accord avec une certaine forme mais, quand on voudra que je sois d'accord,
qu'on me le demande; cela ne veut pas dire non plus que cela va aller
jusqu'à demain soir; au contraire, je n'ai pas l'intention de
"filibuster " cette commission. Mais c'est parce qu'il y en a d'autres, et vous
allez comprendre que c'est la première commission à laquelle
j'assiste pour les crédits. Je veux établir le principe
immédiatement, qu'on ne m'attache pas dans d'autres commissions à
partir d'un principe qu'on établirait aujourd'hui. Ceci dit, on va
essayer de collaborer.
Le Président (M. Dussault): Je comprends votre point de
vue, M. le député de Rouyn-Noranda. Je le disais tout simplement
pour vous faire remarquer que, n'ayant pas encore commencé
l'étude des crédits, programme par programme et
élément par élément, et que nous avions
déjà passé beaucoup de temps sur les remarques
générales, il m'apparaissait important que l'on revienne sur
cette entente qui n'est peut-être pas aussi formelle que j'aurais pu le
laisser entendre, tel que le signifiait M. le député de Gatineau.
Ce n'était que pour que l'on sache où on en était rendu.
J'ai essayé de voir un peu les limites que nous aurions à
envisager.
M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, c'était juste sur le
point de règlement, je ne veux pas perdre trop de temps sur cela. Il est
certain que, faisant suite aux années précédentes, il
s'agit d'une certaine planification qui peut toujours être
modifiée. Nous faisons rapport au leader parlementaire et c'est toujours
dans le cadre des règlements que le temps est prévu pour analyser
les crédits des ministères. Alors, nous ferons rapport et, si le
leader parlementaire juge à propos de reconvoquer la commission,
étant donné que nous n'avons pas épuisé les dix
heures de travail, nous reviendrons, je n'ai aucune objection. C'est dans ce
cadre, je pense bien, que l'entente a été
négociée.
M. Russell: C'est la façon dont j'avais compris l'entente,
à savoir qu'on finirait demain soir. Mais si on ne peut pas
siéger ce soir et si demain on finit à 18 heures, je pense bien
que, si on ne peut pas finir, on pourrait peut-être continuer jeudi afin
de finir cela le plus rapidement possible.
M. Samson: On peut peut-être finir avant aussi. Vous
comprenez, c'est qu'on ne voulait pas être lié par une entente
à laquelle je n'ai pas pris part.
M. Chevrette: ... une question de principe.
Le Président (M. Dussault): Ceci étant dit, si
personne ne me demande d'intervenir... M. le député de...
M. Lessard: Adopté?
Le Président (M. Dussault): Nous aurons constaté
rapidement la bonne foi de tous les membres de cette commission, à la
suite des propos qui ont été tenus tout à l'heure.
Cependant, je laisse la parole à M. le député de Gatineau;
ensuite, M. le député de Rouyn-Noranda.
Remarques générales (suite)
M. Gratton: M. le Président, quant à nous, il y a
une dernière question d'ordre général que nous aimerions
traiter ce matin. Il s'agit de la publicité faite par le
ministère des Transports. Effectivement, ce que nous recherchons serait
que le ministre nous dépose, au moment où cela sera possible, la
liste de tous les contrats de publicité qui ont été
accordés par le ministère, au cours de l'année
dernière, c'est-à-dire les contrats de publicité
confiés à des agences, qu'il nous dise à quelles agences
ces contrats ont été confiés, et, pour chacun, qu'il
spécifie s'il s'agit de contrats de services, de contrats
négociés ou de soumissions sur invitation ou de soumissions en
circuit fermé, de façon que nous puissions coordonner cela avec
les données que nous obtenons mensuellement à la commission des
engagements financiers.
En même temps, nous apprécierions que le ministre nous
donne, pour chaque contrat, le thème de la campagne et la nature de la
campagne, ainsi que les slogans employés. Nous réalisons que les
informations ne sont peut-être pas disponibles ce matin; nous serions
prêts à les recevoir au moment où le ministre sera
disposé à les déposer.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, nous n'avons aucune objection
à déposer toute cette documentation. Je ne sais pas si j'ai
l'information ici, je ne sais pas si ce que j'ai est complet. Maintenant, je
pense qu'on pourra facilement, à un moment donné,
compléter et déposer ces renseignements avant la fin de la
commission parlementaire, possiblement cet après-midi.
Maintenant, la façon de procéder pour en discuter
un peu plus c'est que, normalement, tout contrat de publicité que
nous avons, soit à négocier, si c'est le cas, ou encore pour
lequel nous allons en
soumissions, se fait par l'intermédiaire du ministère des
Communications. Nous déposerons les documents, M. le
Président.
M. Gratton: Merci.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, c'est une question que je
voudrais poser au ministre. Je le remercie d'abord d'avoir répondu
à pas mal de questions à l'occasion de notre dernière
séance. Il y en a peut-être une sur laquelle il a glissé
involontairement. Je reviens sur la question des employés occasionnels.
J'avais demandé au ministre de tenter de nous dire dans ses
réponses, si, dans le contexte de la nouvelle formule, cette
année, il y aurait une certaine marge de manoeuvre de laissée aux
différents chefs de district concernant la question de
l'expérience et de choses comme cela qui collent plus à la
réalité. C'est une question que je veux poser de nouveau au
ministre. (10 h 30)
Également, je pense qu'il y a une espèce de tradition
à l'occasion de l'étude des crédits; le ministère
dépose généralement les projets de travaux pour chacun des
comtés. On n'a peut-être pas cela ce matin, mais cela pourrait
être utile qu'on les ait avant la fin des travaux. Sans exiger qu'on
convoque le président de la Commission des transports, par l'entremise
du ministre, il y a peut-être un tas de choses qui pourraient se dire un
peu plus loin. Mais, comme il est bon de battre le fer pendant qu'il est chaud,
j'ai eu connaissance hier d'un fait qui m'a drôlement mis en boule, si on
me permet l'expression. Un pauvre camionneur est allé renouveler son
permis VR hier et il s'est fait dire qu'il avait dépassé le 1er
avril et qu'il fallait que tout le processus soit repris à la Commission
des transports. J'espère qu'il y a eu une mauvaise
interprétation, parce que c'est le genre de choses, je pense, que le
ministre n'accepterait pas lui-même. On sait que les camionneurs en vrac,
surtout au cours de l'hiver, dans certaines régions comme la
nôtre, ont eu beaucoup de difficultés à gagner leur vie et
là, au moment où le travail reprend et qu'ils pourraient faire du
travail avec leur camion, on leur dit: Vous avez dépassé la date
et il n'y a pas de VR pour vous sans avoir une permission spéciale de
cette Commission des transports.
Est-ce la Commission des transports qui fait du zèle ou si c'est
le Bureau des véhicules automobiles en l'occurrence? J'aimerais bien le
savoir et j'aimerais bien savoir comment on peut régler ce genre de
problème que je trouve un peu pardonnez-moi l'expression
dégueulasse. Ce n'est pas le genre de choses que le gouvernement accepte
et c'est le genre de choses pourtant qui se font. Quand on pense qu'un chef de
famille n'a que ce moyen pour gagner sa vie, son camion, je n'accepte pas cela.
J'attends la réponse du ministre. Si c'est nécessaire, on pourra
peut-être aller plus loin, mais, s'il y a des solutions possibles
à ce genre de choses, on n'ira pas plus loin.
M. Lessard: M. le Président, il est exact que la date
limite pour le renouvellement du permis de vrac était la même date
que le renouvellement des plaques d'immatriculation, à savoir le 1er
avril. L'an dernier, le renouvellement du permis de vrac devait être le
1er mars et tous ceux qui avaient, en vertu des droits de la Commission des
transports, des permis de vrac devaient l'an dernier, renouveler leur permis le
1er mars. Cette année, cette date limite a été
prolongée jusqu'au 1er avril. J'ai constaté moi-même qu'un
certain nombre de détenteurs de permis de vrac ne se sont pas
présentés pour cette date ou encore certains ont subi
l'achalandage assez considérable des caisses populaires. J'ai
demandé à la suite de cela c'est certain qu'on ne pourra
pas le tolérer continuellement parce que les gens doivent savoir que le
renouvellement de ces plaques doit se faire à une date précise
à la Commission des transports de renouveler, aussitôt que
la personne communique avec le responsable, M. Maurice Ferland, automatiquement
les permis de vrac sans aucune procédure compliquée.
J'ai communiqué avec M. le juge Prévost pour que ce
problème soit réglé dans les plus brefs délais.
Jusqu'ici, il semble que cela se fasse presque automatiquement, dans le cas
où, par exemple, tous les documents et les rapports ont
été complétés. On est en train de réviser
complètement la liste des détenteurs de vrac. On a
constaté, à la suite d'études, qu'il y avait
énormément de transferts, qu'il y avait même sur les listes
des gens qui étaient décédés depuis plusieurs
années. On est en train de reconsidérer, de vérifier tout
cela. Cependant, lorsque quelqu'un a tous ses papiers et qu'il communique avec
la personne responsable, soit M. Maurice Ferland, à la Commission des
transports, son permis est automatiquement accordé.
En ce qui concerne les projets de travaux de chacun des comtés,
il est exact qu'environ deux à trois semaines après
même peut-être avant cela s'il y a lieu, nous les avons, et cela va
aller assez vite la commission parlementaire, nous allons faire parvenir
à chacun des députés la liste des travaux prévus
dans leur comté. Il est certain qu'à cette commission
parlementaire, si nous ne la déposons pas comme telle on pourrait
le faire, mais il faut attendre que les crédits soient adoptés;
comme vous le savez, il faut éviter, sinon, cela va durer des heures et
des heures, que chacun des députés vienne discuter de travaux
précis avec tel numéro de route, etc., en commission
parlementairevous allez recevoir toutes les informations, suite à
l'étude de ces crédits, ainsi que les montants d'argent
prévus pour chacun des députés dans le cadre du programme
d'amélioration du réseau municipal nous devrions vous
faire parvenir cela dans les plus brefs délais.
En ce qui concerne les employés occasionnels, il faut comprendre
cette année qu'avec une certaine syndicalisation je dis bien une
certaine syndicalisation des occasionnels il y aura une liste de rappel,
c'est-à-dire qu'on tiendra compte de l'ancienneté, on tiendra
compte des besoins du candidat, mais il y aura une liste de rappel. Ceux
qui ont bien fait leur travail pourront être rappelés. Le
chef de district pourra refuser quelqu'un, je pense, mais, comme il y a une
certaine syndicalisation, l'employé qui était sur la liste de
rappel pourra en appeler de la décision du chef de district. Donc, le
chef de district ou le directeur régional devra justifier pourquoi il
n'accepte pas de reprendre certains employés.
M. Samson: Et vice versa; si le chef de district a des
employés qu'il considérait comme valables qui ne sont pas sur la
liste, il aura une certaine marge de manoeuvre pour les...
M. Lessard: Qui ne sont pas sur la liste?
M. Samson: Oui, parce qu'en vertu de votre nouveau système
il se pourrait que vos employés occasionnels de l'an dernier qui
étaient très bons ne soient pas sur la liste cette
année.
M. Lessard: Les employés occasionnels qui, l'an dernier,
ont travaillé pour le ministère seront automatiquement sur la
liste.
M. Samson: Alors, c'est l'an passé qu'ils n'étaient
pas sur la liste.
M. Lessard: C'est cela; ce qui arrive c'est que l'an
passé...
M. Samson: C'est parce qu'il y a eu les élections.
M. Lessard: ... on a formé le comité, il n'y avait
pas une certaine syndicalisation je dis bien une certaine
syndicalisation...
M. Samson: Si j'agace un peu le ministre ce matin c'est que je
sais qu'il y a eu certains chefs de district qui auraient aimé ravoir
certains employés, pas pour des raisons politiques, mais pour des
raisons d'efficacité, et cela leur a occasionné certains
problèmes. Peut-être ont-ils réussi, l'année
passée, à se refaire des employés habitués et, du
moment que ceux de l'an passé sont sur la liste, j'imagine qu'ils ont un
réservoir qui leur permet de fonctionner maintenant. C'est ce qui
m'intéresse.
M. Chevrette: Me permettez-vous une question connexe?
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Ce n'est pas nécessairement une question,
mais plutôt un commentaire. L'an passé, étant donné
que c'est un nouveau mécanisme... J'ai deux cas d'individus qui
cela m'a frappé ne savent pas lire; donc ils n'ont pas pu lire un
journal pour aller s'inscrire au centre de main-d'oeuvre, ils ne savent pas
lire. Automatiquement, ils n'ont pas été enregistrés sur
les listes. Par le fait qu'il y a une syndicalisation, ces gars n'ont pas
priorité d'emploi, alors qu'ils au- raient pu avoir travaillé
quatre ou cinq ans. Je me demande s'il ne devrait pas c'est à
penser y avoir un mécanisme pour reconnaître le travail
antérieur de certains individus qui, par une circonstance
particulière, n'ont pas pu être au courant.
M. Samson: C'est ce genre de questions qui ont été
posées au cours de l'année dernière et qui nous ont
été référées, j'en ai aussi comme vous. On
les a évidemment dirigés vers le Centre de main-d'oeuvre. Ils le
savent maintenant. L'année dernière, il m'est arrivé la
même chose. Les gens ont dit: On n'a pas lu le journal, on ne s'est pas
inquiété de cela!
M. Lessard: II y en a beaucoup qui l'ont su parce qu'il y en a 28
000 qui se sont présentés pour...
M. Samson: Évidemment, les chômeurs instruits l'ont
su, mais les chômeurs pas instruits ne le savaient pas.
M. Russell: II y a des chômeurs qui viennent encore et qui
ne sont pas instruits.
M. Samson: Et il y en a encore qui ne lisent pas les journaux.
Quand on a des grèves de journaux comme celles qu'on a
présentement, il faut aimer lire les journaux pour en trouver un, vous
savez!
M. Lessard: II est certain que c'est difficile. C'est la
même chose pour les appels d'offres. Il est difficile d'avoir un
système parfait. Il m arrive encore des gens qui viennent me voir et qui
me disent: Comment se fait-il que cela n'ait pas paru dans le journal? Je
vérifie, et cela a paru dans le journal. On ne peut pas rejoindre les 6
millions de Québécois ou les quelque 2 millions de travailleurs
québécois nécessairement par des annonces. On parle de cas
très exceptionnels où I'employé ne sait pas lire. Sa femme
sait peut-être lire, ou ses enfants, je ne sais pas, mais il reste que
c'est... Maintenant, je pense que, avec la collaboration des
députés, avec une certaine publicité qui s'est faite, les
gens savent que c'est par I'intermédiaire du Centre de main-d'oeuvre du
Québec. Il est certain qu'il arrivera toujours à notre bureau des
individus, comme pour n'importe quelle compagnie, des cas exceptionnels, et que
ce sera difficile de corriger. Il n'y a pas un système qui est parfait,
je présume.
M. Samson: Si les chefs de district ont une certaine marge de
manoeuvre, ce genre de choses va se produire, parce qu'ils connaissent leurs
hommes. Ils vont dire: Va t'enregistrer. Ils vont le leur dire eux-mêmes.
C'est dans ce sens que je pose ma question. Je n'ai pas l'intention de remettre
le système en cause, je l'ai mentionné l'autre jour. Je maintiens
mes positions là-dessus. Je ne veux pas que mon bureau de
député devienne un bureau de placement alors qu'on a le Centre de
main-d'oeuvre qui doit agir normalement.
M. Lessard: J'ai eu l'occasion de discuter à quelques
reprises avec des chefs de district concernant le système. Dans
certaines régions, il est exact que cela a posé des
problèmes. Par ailleurs, la réaction que j'ai des chefs de
district, comme des chefs régionaux, c'est que cela a certainement
amélioré la rentabilité, la productivité des
travailleurs. C'est-à-dire que, par ce système, ils
n'étaient pas automatiquement réengagés l'année
suivante. Si, par exemple, l'employé ne faisait pas son travail, il
avait une fiche de notation, de telle façon que le patron ou le
contremaître pouvait lui dire: Si tu ne fais pas ton travail, je suis
obligé de faire une fiche de notation. Ce qui, malheureusement,
n'était pas le cas dans le passé parce qu'il y avait des
travailleurs qui étaient protégés.
La réaction que j'ai de la part des chefs de district qui
travaillent dans le milieu, c'est que ceci a certainement
amélioré la qualité des travailleurs, même si c'est
très difficile d'évaluer, par exemple, la compétence d'un
journalier. Ce n'est pas facile, mais il reste que, par ce système, les
gens étaient beaucoup plus intéressés, d'abord, à
garder leur emploi et, en même temps, à rentabiliser leur
travail.
M. Russell: M. le Président, juste quelques mots. Je
voudrais d'abord remercier le ministre d'avoir déposé les
documents. J'avais une couple de questions à poser pour clarifier la
situation. Si je comprends bien le document, lorsqu'on présente le
montant de $365 millions, il s'agit de contrats en cours qui vont se terminer
en 1980.
M. Lessard: C'est cela. Il y avait des contrats en cours qui
avaient déjà été accordés sur les lignes
prévues.
M. Russell: Le montant total, il s'agit bien de $1,595
milliard?
M. Lessard: Si on prévoit...
M. Russell: Je pourrais vous passer le mien.
M. Lessard: $1 milliard, ce serait l'ensemble des tronçons
pour le métro, prévus selon le rapport du CTRM. Cela ne veut pas
dire que ce sera l'ensemble de ces tronçons qui vont être
acceptés dans les échéanciers prévus par le CTRM.
Sur cela, il va y avoir des décisions à prendre en relation avec
la nécessité de concentrer la population dans l'île de
Montréal. Cela ne veut pas dire que je vais nécessairement
accepter ou que le Conseil des ministres va nécessairement accepter tous
les programmes prévus par le rapport du CTRM. Actuellement, comme je
l'ai dit, nous avons accepté comme priorité la levée du
moratoire sur la ligne no 2 ouest et sur la ligne no 7. Graduellement, nous
allons devoir prolonger cela et je sais bien qu'à longue période,
sur la ligne no 2 ouest, nous devrons possiblement, pour aller rejoindre la
ville de Laval, nous rendre jusqu'à De Salaberry, d'autant plus que Du
Collège n'est pas l'endroit idéal pour le rabattement des
autobus. Il est certain que nous devrons aller au-delà. La rue Du
Collège est tout simplement un prolongement pour permettre la
décongestion du carrefour boulevard Décarie et boulevard
Métropolitain. Il faut bien tenir compte des montants d'argent qui
seront à la disposition de la ville de Montréal, et du taux de
taxation de cette ville. (10 h 45)
On peut bien ouvrir la vapeur et dire: Construisez jusqu'à de
Salaberry et construisez jusqu'à la station d'Amos, mais à quel
coût? Et, c'est cela qu'on est en train d'envisager. Qu'est-ce que cela
pourrait donner à la ville de Montréal, comme augmentation du
taux de taxation? C'est quand même très important, c'est la
première ville du Québec, et si sa cote économique n'est
pas forte, tout le monde va en subir les conséquences.
M. Russell: M. le Président, je ne veux pas en faire un
débat, mais on sait simplement que l'étude de ce projet va se
faire au cours des années. Maintenant, dans l'économie actuelle,
plus on retarde, plus les coûts vont augmenter, et ma question au
ministre est celle-ci: Ne serait-il pas avantageux que le gouvernement
étudie une formule pour faire en sorte que ces travaux soient
amorcés le plus rapidement possible puisqu'il s'agit là de
retombées économiques actuellement très difficiles pour
l'économie dans les temps qu'on traverse? Est-ce que cela pourrait
être rentable économiquement? Il serait mieux d'investir plusieurs
millions de dollars par année pour aider à des travaux comme
ceux-là plutôt que de payer cette somme en assistance sociale.
Donc, on sait que c'est un besoin pour la ville de Montréal, pour
le transport en commun, et le métro est déjà
commencé, c'est prouvé que c'est plus rentable que le service
d'autobus pour la ville de Montréal. Quant à la question des
autobus, n'y aurait-il pas intérêt là à
accélérer ces travaux? Les $300 millions qu'on vient d'autoriser,
je pense que c'est très peu pour l'ensemble de ces travaux
réellement nécessaires à l'intérieur de la ville de
Montréal. Je sais que la ville de Montréal seule va avoir
beaucoup de difficultés à le faire parce qu'elle est
déjà surchargée; elle a les Olympiques sur le dos et
beaucoup d'autres choses et la province et le fédéral n'ont pas
fait leur part dans certains domaines. Je pense qu'on devrait peut-être,
à ce moment-ci, essayer de trouver une formule pour tâcher de
régler non pas le problème de la ville de Montréal mais le
problème des Québécois dans la métropole
québécoise.
M. Lessard: Oui. J'ai bien indiqué que les montants qui
avaient été acceptés cette année n'étaient
pas nécessairement des montants finals. Nous les avons autorisés
parce que nous croyions, à ce moment-là, que pour les lignes
concernées c'était là un besoin pour la population. Nous
allons aussi prendre des décisions concernant d'autres lignes, selon les
besoins de la population. Alors, il est certain que si nous avions fait, par
exemple, comme M. Drapeau le désirait ou le souhaitait en 1967 pour
toutes les lignes de métro, cela aurait coûté moins cher
qu'aujourd'hui, et
peut-être que si nous le faisions avec un taux
d'intérêt d'environ 10% actuellement, cela coûterait moins
cher que si nous le faisions dans dix ans, mais il reste que le ciel n'est pas
la limite pour les budgets du Québec aussi, comme le budget de
Montréal.
Donc, il faut tenir compte de ces priorités budgétaires
aussi. Comme on le soulignait, si le budget du ministère des Transports
est dirigé essentiellement vers le métro, cela va être
difficile pour vous autres de venir m'en réclamer aussi parce que ce
n'est pas élastique. Je pense bien qu'il y a une priorité que
nous devons donner au transport en commun dans la région de
Montréal. Nous en sommes extrêmement conscients. Je suis convaincu
quant à moi que, si nous ne faisons pas cela, si nous n'accordons pas
une certaine priorité au transport en commun, nous devrons envisager des
coûts sociaux et des coûts économiques considérables
pour la ville de Montréal, que ce soit sous forme de construction de
terrains de stationnement, que ce soit sous forme de pollution nous
devrons dépolluer par la suite que ce soit sous forme de
congestion à l'intérieur de la ville de Montréal. Je pense
qu'il y a des coûts économiques à des décisions que
nous ne prendrions pas, par exemple, en ce qui concerne le développement
du transport en commun.
Il y a quand même des solutions de rechange possibles.
J'indiquais, par exemple, pour le secteur de
Repentigny-Rivière-des-Prairies, qu'il y avait des solutions possibles
que nous devrons envisager et qui, peut-être vont coûter moins cher
que la construction, par exemple, d'un REM-Repentigny actuellement. Quant
à moi, j'ai l'intention de proposer un programme aux différents
comités; au COMPA d'abord, comité d'aménagement, et
ensuite au CMPDE, comité de développement économique,
ainsi qu'au Conseil du trésor, parce que le Conseil du trésor est
quand même l'organisme pour accepter ces budgets. (11 heures)
Ce programme devra être soumis au Conseil des ministres par la
suite. Nous le ferons connaître. Nous avons plutôt l'intention de
déterminer un échéancier très précis comme
nous l'avons fait pour les $100 millions que nous avons acceptés cette
année, à savoir que cet échéancier se
détermine en relation avec des tronçons bien
délimités pour éviter que des dépenses, un peu
comme on l'a vu, se fassent sur l'ensemble de la ligne et que par la suite on
soit nécessairement engagé. Je prends note des remarques du
député de Brome-Missisquoi. Quant à moi, je suis bien
conscient que pour le transport en commun à Montréal c'est
d'ailleurs pourquoi il y a eu des études nous avons tous les
éléments en main actuellement et nous devons prendre des
décisions.
M. Russell: Je ne veux pas éterniser le débat. Je
vais simplement terminer là-dessus en disant au ministre que je me
réserve le droit de revenir dans d'autres débats pour qu'on
puisse continuer à étudier ce dossier.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous répondre avant qu'on entreprenne l'étude en
détail, peut-être, étant donné que c'est une
question qui apparaît au général? On a une augmentation de
budget de $57 millions, cette année; par contre, si je regarde le nombre
d'employés permanents qui est augmenté de 51 et le nombre
d'employés occasionnels qui est baissé de 224, cela fait une
baisse générale de 173 employés hommes/année. Dans
quel secteur retrouve-t-on cela et c'est dû à quoi?
M. Lessard: En ce qui concerne les employés permanents, je
pense que les 51 sont des agents routiers, je l'avais dit d'ailleurs dans
mon...
M. Samson: ... des 50 surveillants.
M. Lessard: C'est cela, des 50 surveillants routiers qui vont
surtout se concentrer dans les endroits où le transport illégal
est le plus important. En tout cas, par suite de visites que j'ai faites dans
différentes régions du Québec, alors que j'ai eu
l'occasion de rencontrer des surveillants routiers, j'ai constaté en
fait que le travail de ces gens, à cause d'un manque de personnel, se
faisait plutôt de 7 heures jusque vers 4 h 30 ou 5 heures de
l'après-midi, de telle façon qu'après 5 heures de
l'après-midi, les bureaux étaient fermés. Si vous aviez
des plaintes à faire, il était impossible de communiquer avec les
surveillants routiers, puisque le nombre d'employés ne permettait pas de
faire trois quarts et de conserver le bureau ouvert 24 heures par jour. Nous ne
pourrons pas encore cette année, avec 51 employés de plus, ouvrir
tous les bureaux dans toutes les régions du Québec 24 heures par
jour, mais nous allons, par exemple, le faire dans des régions où
le transport illégal est le plus important, particulièrement dans
la région de Montréal.
Vous comprenez que si les bureaux n'étaient pas ouverts à
partir de 4 h 30 ou 5 heures, le transport illégal se faisait à
ce moment entre 5 heures et 7 heures du matin. C'est pourquoi nous allons
tenter de corriger la situation. Nous avons eu l'autorisation du Conseil du
trésor d'en engager 51, mais nous avons des possibilités pour
aller au-delà si besoin se fait sentir.
M. Samson: Est-ce que ce besoin se ferait sentir, par exemple,
dans les régions frontalières de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick
plus que dans d'autres régions? Est-ce que ce besoin pourrait se faire
sentir dans des régions frontalières telles que les
frontières de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick plus que dans d'autres
régions, nonobstant évidemment celle de Montréal, que vous
avez mentionnée?
M. Lessard: Oui, il va y avoir une répartition. Je n'ai
pas exactement la décision concernant la répartition de ces
employés. Maintenant, il y a eu
des postes qui se sont ajoutés aussi au ministère,
à cause de l'assurance automobile, en fait, dont un certain
contrôle a été fait par le BVA. Alors, 1978/79, vous avez
donc 10 915 employés; 1977/78, 10 864. C'était le début de
l'exercice 1977/78. Si on avait le livre des crédits de l'an dernier, ce
serait environ 10 750 employés par rapport à 10 915.
M. Samson: L'an passé vous en aviez 10 864.
M. Lessard: C'est-à-dire qu'il y a des postes qui se sont
ajoutés au cours de l'exercice.
M. Samson: Au cours de l'exercice. C'est cela qui fait qu'on a eu
une augmentation pour l'exercice, puisqu'on a une nouvelle augmentation. Cela
va pour l'augmentation, je suis satisfait. La baisse quant aux employés
à temps partiel... Vous dites temps partiel, mais j'imagine que ce sont
des occasionnels.
M. Lessard: On a converti au cours de cette année, pour
régulariser une situation qui existait depuis plusieurs années,
un certain nombre d'employés occasionnels en employés permanents.
Donc, cela diminue les occasionnels par rapport à l'an dernier.
Cependant, je dois aussi souligner, comme je l'ai d'ailleurs souligné
dans le texte que j'ai lu au début de cette commission parlementaire,
qu'il est possible, à cause du programme de création d'emplois,
que le nombre d'occasionnels augmente par rapport à ce qui a
été prévu. Cela va être fonction, un peu comme cela
a été le cas cette année, des budgets qui nous seront
alloués par le ministre des Finances dans le cadre possiblement d'un
programme de création d'emplois.
M. Samson: Autrement dit, les 224 occasionnels qui manqueraient
dans les prévisions actuelles, cela pourrait se compenser en cours de
route.
M. Lessard: Oui, mais cela vient du fait que, d'abord, il y a eu
des employés qui étaient occasionnels depuis des années et
des années, et qui travaillaient continuellement pour le
ministère, qu'on a acceptés comme permanents. Il y a donc une
diminution, mais il va certainement y avoir aussi, au cours d'un programme de
création d'emplois, une augmentation du nombre d'employés
occasionnels cette année par rapport à ce qui est prévu.
Cela va être fonction des budgets qui me seront alloués dans ce
cadre.
M. Samson: Êtes-vous en train de nous annoncer un budget
supplémentaire?
M. Lessard: Nous aurons certainement un budget pour le
programme... Vous allez entendre le budget ce soir; je ne veux pas parler au
nom de M. Parizeau, mais je pense bien qu'il est tout à fait normal
qu'on prévoie, pour la période d'hiver, des travaux
supplémentaires.
M. Samson: Je serais prêt à passer au programme 1,
M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie, messieurs.
J'appelle immédiatement l'élément 1 du programme 1.
Systèmes de transports terrestres
M. Lessard: Le programme 1 touche surtout les subventions
accordées au transport en commun ou encore à Métropolitain
provincial ou aux commissions de transport. Je peux donner le détail de
l'an dernier.
M. Gratton: Quant à nous, l'élément 1
pourrait être adopté.
Le Président (M. Dussault): L'élément 1
est-il adopté? Adopté. Élément 2?
M. Gratton: À l'élément 2, il s'agit du
transport des personnes. J'aimerais que le ministre nous donne certaines
indications sur une situation particulière dans l'Outaouais. On sait
qu'il y a un problème aigu de circulation dans la région à
l'ouest de la ville de Hull, qui touche principalement les résidents de
la ville d'Aylmer et les gens de Pontiac-Témiscamingue également,
des personnes qui, normalement, vont travailler à Ottawa chaque
jour.
La fermeture temporaire du pont Champlain, la seule voie qu'on peut
emprunter pour traverser du côté ontarien, a
démontré à nouveau l'urgence d'améliorer la
situation au niveau du réseau routier. Une suggestion a
été faite par le comité Transport 2000 visant à
utiliser un train de banlieue entre Aylmer et le centre-ville d'Ottawa, qui
pourrait éventuellement être également employé du
côté ontarien jusque vers Bells Corners. De toute manière,
ce que j'aimerais demander au ministre, c'est s'il a pris connaissance du
projet et quelles sont ses réactions initiales à cette
possibilité de résoudre en partie le problème de
circulation en permettant aux personnes qui demeurent à l'ouest de la
ville de Hull de se rendre à leur travail par un train de banlieue
quelconque.
M. Lessard: J'ai eu l'occasion, l'autre jour, de discuter de ces
problèmes, à savoir la fermeture du pont Champlain et la
fermeture du pont La Chaudière dans la région. On m'a fait part
d'une possibilité d'utiliser l'ancien lien ferroviaire,
propriété du Canadien Pacifique, je pense, pour permettre aux
gens de voyager d'Aylmer vers la région d'Ottawa. Naturellement, je l'ai
dit et je le répète, ces trains de banlieue, qui ont
été délaissés par le gouvernement et par les
compagnies responsables d'abord, soit le Canadien Pacifique ou le Canadien
national, sont, à mon sens, encore la responsabilité du
gouvernement fédéral. Les liens ferroviaires sont la
responsabilité du gouvernement fédéral. (11 heures)
J'ai eu des ententes avec le Canadien National, mais sur une ligne qui
était existante et qui était aussi utilisable. Je n'ai pas eu,
comme tel, de rapport me demandant d'intervenir pour que la li-
gne de chemin de fer qui n'est plus utilisée depuis assez
longtemps comme train de passagers puisse être réutilisée
comme train de passagers. Actuellement, je n'ai pas de réponse.
Je pense que ce que nous envisageons actuellement, comme gouvernement du
Québec, c'est plutôt, pour la région à l'ouest de
Hull, la région d'Aylmer et nous sommes en négociation
actuellement avec la Commission de la capitale nationale et la
Société d'aménagement de l'Outaouais de faire le
lien est-ouest, réunissant les rues McConnell, Laramée et
Saint-Laurent à la Montée des brasseries, via la route 50. Je
suis conscient que ces négociations ont été très
lentes, nous avons dû réviser une quantité de projets.
Lorsque le ministère des Transports était d'accord, la Commission
de la capitale nationale n'était plus d'accord. Quant à nous,
notre priorité, c'est cet axe qui nous apparaît très
important pour créer un lien, via Québec, via Montréal,
via la route 50, avec la région d'Aylmer, Hull et Gatineau.
Il faut bien dire une chose: comme je l'ai souligné je me suis
engagé, pour le CN, à payer $200 000 par mois jusqu'au 31
décembre 1978. Si le gouvernement fédéral ne veut pas
s'engager à négocier une entente permanente avec le gouvernement
du Québec concernant l'exploitation de ces réseaux, je devrai
envisager d'autres solutions parce que je ne peux pas, en même temps,
prendre la responsabilité des trains de banlieue qui a été
assumée par le gouvernement fédéral depuis des
années qu'il délaisse actuellement et, en
même temps, construire des routes. L'argent que je vais devoir mettre sur
une entente que je puis avoir avec le CN ou avec le CP, je ne pourrai pas le
mettre sur le réseau routier. La responsabilité du
ministère n'est pas, pour le moment, ou n'a jamais été des
trains de banlieue, ce fut la construction des routes ou encore les subventions
aux systèmes d'autobus, de transport en commun. Le gouvernement
fédéral se retirant de ces projets, on est pris un peu dans un
cul-de-sac, c'est-à-dire assumer en même temps les
responsabilités du Québec. Alors, je n'ai pas d'entente
précise à ce sujet.
M. Gratton: M. le Président, si vous me permettiez de dire
que je suis tout à fait d'accord avec le ministre que la
priorité, dans le cas du problème de circulation dont on
parle...
M. Lessard: Les coûts en seraient d'ailleurs très
élevés. On m'indiquait que si on avait une entente comme
celle-là avec le Canadien Pacifique d'ailleurs, c'est un lien
ferroviaire qui n'a pas été utilisé depuis plusieurs
années, je pense que le député est plus au courant que moi
à ce sujet on m'indiquait que le coût du transport
individuel serait d'environ $4.50.
M. Gratton: C'est évident que la ligne ferroviaire en
question ne sert plus au transport des personnes depuis un certain temps, mais
la ligne est quand même utilisée présentement pour le
minerai qui provient de Bristol Mines, entre autres; il y a quelques trains qui
circulent sur la voie. C'est donc dire que la voie elle-même est
prête à recevoir des trains de passagers.
Mais, là où je suis d'accord avec le ministre c'est que la
priorité doit être donnée à la construction de l'axe
McConnell-Laramée-Saint-Laurent qui est prévue en partie
en tout cas, au moins jusqu'au Chemin Vanier dans l'entente
fédérale-provinciale. Ce qui m'inquiète, c'est que, dans
l'échéancier du ministère des Transports, qui est le
maître d'oeuvre du projet, on nous parle d'un minimum de 18 mois pour
pouvoir mettre ce projet en chantier. Comme il s'agira de travaux qui dureront
au moins deux ans, sinon plus, il y a lieu de s'inquiéter du fait que,
pour les prochains trois ans et demi ou quatre ans, les gens continueront
à prendre jusqu'à une heure et demie ou deux heures, matin et
soir, pour se rendre à leur travail et retourner à la maison, ce
qui m'apparaît tout à fait inacceptable.
C'est dans ce sens que je demandais au ministre si, dans les
négociations et les discussions qu'on a avec la Commission de la
capitale nationale, par exemple, et même avec le gouvernement d'Ontario,
au sein de ce comité tripartite dont on n'entend presque plus parler
maintenant. On a envisagé la possibilité de faire
l'expérience du train de banlieue à titre de solution strictement
temporaire, en attendant que l'axe McConnell-Laramée soit
terminé. Je conviens avec le ministre que cela coûtera
extrêmement cher, mais cela coûte également
extrêmement cher aux gens de subir les retards qu'il subissent
présentement. J'aimerais donc que le ministre nous donne l'assurance que
cette possibilité sera au moins discutée, si elle ne l'a pas
déjà été, avec l'Ontario et le
fédéral.
M. Lessard: Si je comprends bien si je me trompe, le
député pourra me corriger le pont Champlain est
actuellement sous la responsabilité de la Commission de la capitale
nationale. La décision de fermer le pont Champlain a été
de la responsabilité de la Commission de la capitale nationale.
M. Gratton: Étant donné que les piliers
s'écroulaient, peu importe qui prend la décision, il fallait le
fermer. On prévoit le rouvrir dans la première semaine de
mai.
M. Lessard: C'est cela. On m'indique qu'il sera rouvert dans la
première semaine de mai. Nous sommes actuellement le 18 avril; il serait
assez difficile de prévoir une entente pour une période de quinze
jours pour ouvrir une ligne de chemin de fer.
M. Gratton: Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, M. le
Président.
M. Lessard: Mais je continue. Étant donné que les
conséquences de la fermeture du pont Champlain sont de la
responsabilité de la Commission de la capitale nationale, s'il y a des
mesures à prendre pour corriger la situation suite à la fermeture
du pont Champlain, il me semble que ceci relève de la Commission de la
capitale nationale.
M. Gratton: Je suis tout à fait d'accord. Mais le ministre
semble tenir pour acquis qu'une fois le pont Champlain rouvert la situation
redeviendra acceptable ou normale, ce qui n'est pas le cas. Même avec le
pont Champlain ouvert, on a des problèmes de circulation inqualifiables
dans la région. C'est surtout dans ce sens-là. Si la construction
et le développement devaient reprendre à courte
échéance et que les véhicules qui emploient la seule route
d'accès au pont Champlain, qui est le chemin d'Aylmer, soient en plus
grand nombre, à ce moment-là on aurait une situation qui irait de
mal en pis et ce, pour au moins quatre ans. C'est dans ce sens que je demande
au ministre si, dans les discussions que le ministère a avec l'Ontario
et le ministère fédéral, on ne pourrait pas explorer des
possibilités de ce côté-là.
M. Lessard: Le 10 avril dernier, j'ai rencontré M. Otto
Lang, le ministre des Transports du gouvernement fédéral, pour
essayer de négocier une entente à l'intérieur de laquelle
le gouvernement fédéral devrait participer, une entente
concernant l'utilisation des trains de banlieue. Je lui indiquais que le
gouvernement du Québec était prêt à prendre une part
des responsabilités dans l'exploitation des trains de banlieue.
Cependant, il m'apparaît tout à fait normal d'exiger un peu
comme le député de Montmagny-L'Islet le disait l'autre jour en ce
qui concerne les quais que le gouvernement fédéral nous
transfère de l'argent ou accepte d'investir dans l'amélioration
des infrastructures des réseaux ferroviaires. Je pense que c'est un peu
le même cas pour la région d'Aylmer; le gouvernement
fédéral, par l'intermédiaire de son réseau
d'État, par l'intermédiaire du Canadien Pacifique ou du Canadien
National, a délaissé, depuis plusieurs années, ces trains
de banlieue. Dans le corridor Deux-Montagnes, il y avait, il y a quelques
années, 40 000 usagers qui utilisaient ces trains de banlieue chaque
jour. Suite au fait qu'on n'a pas amélioré ces trains de
banlieue, que la machinerie est devenue désuète, les gens ont de
plus en plus eu tendance à utiliser leur automobile et à
délaisser ces trains de banlieue. Or, M. Otto Lang m'a très bien
indiqué qu'il n'avait pas l'intention de modifier le programme qui a
été annoncé le 26 octobre 1977, à savoir que les
montants d'argent qui étaient prévus pour le transport en commun
pour les provinces étaient de $230 millions sur une période de
cinq ans, cela basé sur $10 per capita par province ou $2 par
année, ce qui veut dire, pour le Québec, $62,3 millions, soit
$12,5 millions par année.
D'autre part, on sait que ce programme doit s'intégrer à
l'intérieur d'un programme qui était déjà existant,
soit le programme de déménagement des lignes de chemin de fer et
de croisement des chemins de fer au nom de la sécurité
publique.
Quant à nous du gouvernement du Québec, nous avions soumis
un programme qui pourrait totaliser cette année $12 millions en ce qui
concerne le déménagement des lignes de chemin de fer. C'est donc
dire que, de l'argent prévu par le fédéral pour aider le
transport en commun, il ne reste absolument rien si on fait les travaux
prévus pour le déménagement des lignes de chemin de
fer.
Par ailleurs, il y avait toute la question du réseau express
métropolitain, Mirabel vers le centre-ville question qui avait
été discutée dont le coût minimum serait
autour de $60 millions et qui pourrait aller, selon les choix que nous ferons,
du chromé ou du moins chromé, jusqu'à $326 millions ou
$330 millions.
La réponse de M. Lang a été négative. Je
suis prêt à discuter avec le gouvernement fédéral de
la possibilité de récupérer ces lignes de banlieue qui
sont délaissées de plus en plus par le gouvernement
fédéral. Il me semble que le minimum que nous devons exiger, sous
peine de nous embarquer dans des projets qui vont nous coûter
terriblement cher, c'est que le gouvernement fédéral nous les
remette dans un état satisfaisant. Or, j'ai reçu une
réponse négative de la part de M. Otto Lang à ce
sujet.
M. Gratton: M. le Président, quant à moi, je
voudrais que la discussion de ce matin porte sur la région de
l'Outaouais en particulier.
M. Lessard: C'est le même cas. M. Gratton:
Pardon?
M. Lessard: En fait, que ce soit le corridor Deux-Montagnes, que
ce soit le corridor Aylmer-Ottawa ou que ce soit le corridor du CP entre le
centre-ville et Sainte-Thérèse, c'est un peu le même
dossier.
M. Gratton: M. le Président, il existe un comité
tripartite composé de représentants de l'Ontario, du
Québec et de la Commission de la capitale nationale en matière de
transport. Surtout que le gouvernement fédéral a quand même
une responsabilité accrue vis-à-vis du transport en commun dans
la région de l'Outaouais puisqu'il s'agit, la plupart du temps, de
transporter des gens qui sont des fonctionnaires fédéraux et qui
relèvent directement du gouvernement fédéral. C'est dans
ce sens que je préférerais que le ministre m'indique, ce matin,
qu'il y aura, qu'il y a eu et qu'il continuera d'y avoir des discussions par
rapport aux problèmes particuliers de l'Outaouais, plutôt que de
les inclure dans le cadre général de discussion sur la
récupération des lignes ferroviaires à l'échelle de
la province.
M. Lessard: Nous avons un comité de fonctionnaires qui
siègent régulièrement entre Transports-Canada et le
ministère des Transports du Québec. Je suis prêt à
l'inclure dans les discussions possibles dans les mois ou les semaines à
venir je ne sais pas quand sera la prochaine réunion; si j'avais
vraiment connu le problème, j'aurais pu l'inclure l'autre jour dans les
discussions avec M. Otto Lang qui pourront avoir lieu au niveau de
fonctionnaires. Je doute, par suite du résultat de la rencontre que nous
avons eue dernièrement avec M. Otto Lang, que je puisse le rencontrer
à nouveau avant les élections fédérales.
Au niveau des fonctionnaires, c'est possible que ce soit
discuté.
M. Samson: Peut-on savoir la date de la rencontre?
M. Lessard: Cela va aller après le mois de juin, et
après...
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, nous
sommes prêts à adopter l'élément 2.
Le Président (M. Dussault): L'élément 2 du
programme 1 est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'élément 3.
M. Gratton: Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Dussault): L'élément 3
est-il adopté?
M. Samson: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Information, contrôle et
sécurité
J'appelle l'élément 1 du programme 2. Cet
élément est-il adopté?
M. Gratton: Pas de question, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
L'élément 2? (11 h 15)
M. Gratton: À l'élément 2, il est question
de l'émission des permis de conduire et de l'immatriculation des
véhicules. L'an dernier, au moment de l'étude des crédits
du ministère des Transports, le ministre avait fait allusion, lorsqu'on
parlait du nouveau programme d'émission des plaques d'immatriculation,
de la possibilité que ces plaques soient émises pour deux, trois
ou quatre ans, plutôt que pour un an, comme c'est le cas encore cette
année. Le ministre pourrait-il faire le point sur cela?
M. Lessard: J'avais indiqué qu'il m'était
impossible, pour cette année, d'envisager cette possibilité,
puisque le contrat avait été accordé pour les plaques
d'immatriculation, la couleur avait même été choisie, donc
il m'était impossible, pour 1978-1979, d'envisager cette
possibilité.
Cependant, pour 1979-1980, la plaque sera émise pour une
période de quatre ans. Ce sera une plaque phosphorescente.
M. Gratton: C'est déjà décidé?
M. Lessard: Oui.
M. Gratton: Si j'ai bien compris, il s'agit de l'immatriculation
de l'an prochain, à toutes fins utiles, qui sera faite pour une
période de quatre ans.
M. Lessard: C'est cela.
M. Gratton: Comment contrôlerons-nous...
M. Lessard: II y a deux possibilités: soit par une petite
plaque que nous pouvons mettre sur la plaque arrière, ou encore, comme
on le fait en Europe par exemple, par une vignette dans le pare-brise.
M. Gratton: Toujours sur l'immatriculation, j'avais
questionné le ministre, au sujet de la plaque avant, sur la
possibilité de contrôler le message que pourraient arborer les
automobilistes sur la plaque avant. C'est strictement une question personnelle.
Le ministre peut-il nous dire s'il n'est pas quelque peu inquiet du fait
que cette décision de ne pas exercer de contrôle a eu pour effet
que des milliers et des milliers de Québécois arborent maintenant
le drapeau du Canada, ou des effigies fédéralistes sur cette
plaque avant?
M. Lessard: II y en a aussi...
M. Gratton: En beaucoup plus grand nombre que l'autre sorte.
M. Lessard: C'est bien relatif. Il y en a aussi qui indiquent:
J'aime ma femme et ma maîtresse aussi.
Nous avons constaté que plusieurs types de plaque avaient
été fabriqués et nous avons voulu, puisque c'est
l'initiative des gens, laisser à chacun le soin de choisir sa plaque
avant. D'autant plus que je pense que c'est une méthode de
création d'emplois, puisque beaucoup de petites entreprises
québécoises se sont lancées dans ce secteur.
Cependant, il y a un contrôle, en vertu de la loi,
c'est-à-dire que toute littérature haineuse qui pourrait
être indiquée sur la plaque est défendue en vertu du Code
criminel, ou toute obscénité.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais émettre
très brièvement un commentaire tout à fait personnel.
M. Lessard: Peut-être n'auriez-vous pas aimé que j'y
impose l'emblème du Canada, la feuille d'érable, ou encore la
fleur de lys. Vous seriez peut-être les premiers à avoir
protesté. Je n'aurais pas d'objection. Si vous êtes prêts
à me soumettre cela pour l'an prochain, avec la possibilité que
nous donnions à chacun la liberté de choisir une autre plaque
s'il le désire, lorsque nous émettrons la plaque
régulière, nous pourrions décerner à chacun des
Québécois une plaque uniforme qui arborerait le drapeau du
Québec; quant à moi, je n'y ai pas d'objection.
M. Gratton: Moi non plus, je n'y aurais pas d'objection, en
principe, sauf que si nous avons comme but principal de réduire le
nombre de pla-
ques à une sur les automobiles, je ne vois pas, à ce
moment, où serait l'épargne au point de vue financier, pour le
ministère des Transports, s'il devait lui-même émettre une
deuxième plaque.
Le commentaire personnel que je voudrais faire, c'est strictement que
j'ai l'impression je ne sais pas s'il y en a d'autres comme moi
que beaucoup de gens attachent énormément d'importance à
la sorte de plaque que chaque automobiliste arbore et que cela peut être
une cause d'inattention, surtout sur les autoroutes, par exemple. Ce n'est
peut-être pas dans le sens qu'on voudrait voir les choses se faire par
rapport à la sécurité routière. Je n'ai pas de
suggestions très précises à soumettre au ministre, mais il
me semble qu'il serait bon que le bureau des véhicules automobiles se
penche sur cette question et obtienne des données statistiques qui
pourraient peut-être éclairer le ministère pour les
années à venir.
M. Lessard: Je remercie le député de sa suggestion.
Nous avons déjà une étude en marche actuellement et nous
demandons de la part des policiers de la Sûreté du Québec,
certaines indications, afin de savoir si vraiment cela pourrait être une
cause d'accident, et si cela s'avérait être des causes
d'accidents, nous devrons proposer certaines solutions, ou certaines
modifications.
M. Gratton: M. le Président, pour terminer, quant à
moi, sur l'élément 2: l'immatriculation, j'aimerais que le
ministre nous fournisse certaines informations aujourd'hui ou plus tard par
dépôt de documents, au sujet de l'émission des plaques par
les caisses populaires. D'abord combien de caisses populaires ont
participé à l'émission cette année? Quelles sont
les heures d'ouverture de ces bureaux de vente, de façon
générale? Combien de points de vente privés, de bureaux
à commission privés, ont été fermés? Et cela
a affecté combien de personnes qui travaillaient dans ces bureaux
privés? Également, au 1er avril 1978, combien de
propriétaires de véhicules automobiles n'avaient pas
renouvelé leur plaque d'immatriculation? Je ne sais pas si le ministre a
ces informations à la main ce matin.
M. Russell: Combien de bureaux privés demeurent en
fonction actuellement?
M. Lessard: Environ 30...
M. Russell: Le ministre a mentionné l'autre jour que ceux
qui demeuraient en fonction et qui venaient d'être avertis qu'ils
pourraient être fermés dans les endroits où il n'y avait
pas de service de caisses, pourraient espérer obtenir une extension de
leur utilité ou de leur existence.
M. Lessard: Nous avons en fait planifié la fermeture des
bureaux privés, des bureaux d'immatriculation, et actuellement, il reste
environ 35 bureaux privés qui sont encore en fonction. Cependant, j'ai
constaté, comme je l'ai indiqué, que dans certaines
municipalités des bureaux existaient alors que des caisses populaires,
soit à cause des locaux ou pour d'autres problèmes, n'avaient pas
accepté de prendre l'émission des plaques d'immatriculation. Dans
ces régions, soit à cause de l'isolement, par exemple, dans le
cas de Blanc-Sablon, soit à cause du fait que la caisse populaire n'a
pas accepté, nous avons retardé la fermeture de ces bureaux. J'en
ai un certain nombre ici, et maintenant, d'autres ont démissionné
tout simplement, depuis le début.
Il y a quelques problèmes qui se sont posés dans certaines
municipalités; je dirais qu'il y en a à peu près une
dizaine où il y a des problèmes qui se posent. Je pense bien que
nous serons capables de tolérer la situation jusqu'à ce que les
caisses populaires puissent donner le service. En ce qui concerne
l'éloignement, par exemple, l'isolement, comme Blanc-Sablon, comme
Schefferville, comme Fermont, là où les caisses populaires n'ont
pas voulu prendre le service, nous sommes prêts, en fait, à
discuter avec la Fédération des caisses populaires pour qu'on
tolère ces services jusqu'à ce que la caisse populaire puisse
prendre le service. Parce que vous savez, j'ai un contrat d'exclusivité
avec les deux fédérations des caisses populaires, la
fédération de Montréal et la fédération de
Québec, mais je pense bien qu'il y a moyen de s'entendre puisque cela ne
créerait pas de problème considérable pour les caisses
populaires.
M. Russell: Actuellement, M. le Président, je voudrais
vous préciser deux cas bien particuliers. Je ne voudrais pas
m'étendre sur un cas en particulier, mais je vais me servir seulement de
l'exemple de Cowansville où la caisse populaire a refusé de
rendre le service. On a un bureau qui était là, et apparemment on
m'informe c'est le conseil municipal et le maire à Cowansville
que celui qui donnait le service vient d'être averti qu'il va
être remercié de ses services. C'est la même chose pour
Sutton et à ce moment, je pense bien, si on a un contrat
d'exclusivité avec les caisses, ce sont elles qui ont refusé de
donner le service. Il faudrait maintenir le service jusqu'à ce que les
caisses décident de le donner. J'aurais moins d'objection si les caisses
voulaient donner le service.
M. Lessard: Cowansville, fermé le 13 avril 1978; la caisse
populaire donnera le service dans une semaine. Les caisses aux alentours... Je
pense que la caisse la plus près est à huit milles. Cependant
dans une semaine, la caisse va donner le service.
Vous me parliez aussi de...?
M. Russell: Sutton.
M. Lessard: Pour Sutton, Mme Yvon Ménard... C'est
fermé mais je n'ai pas eu d'indication comme c'est la
première indication que je reçois, on pourra vérifier
quoi...
M. Russell: Les informations que j'ai reçues, simplement,
je n'ai pas de...
M. Lessard: Alors, on vérifie.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Lessard: Je regrette, M. le Président, concernant le
nombre de caisses populaires, c'est 730; concernant le nombre de bureaux qu'on
possédait, c'est environ 250 et, actuellement, il en resterait 35 en
fonction.
M. Gratton: Vous en avez combien?
M. Lessard: À la fin du mois, il en restera à peu
près une dizaine, là où les problèmes
spécifiques qui ont été soulevés existent.
M. Gratton: II y en avait combien?
M. Lessard: Environ 250. Je dis environ, on peut vous donner une
réponse plus précise.
M. Gratton: Quant aux heures de...
M. Lessard: Si le député pouvait déposer son
document, je pourrais répondre à chacune de ses questions.
M. Gratton: II y a pas mal de ratures, le ministre pourrait se
perdre.
M. Chevrette: On suit les flèches qu'on connaît
bien.
M. Gratton: Vous ne connaissez pas mon système de
signalisation.
M. Chevrette: II n'est pas international? M. Gratton: II
est très personnel.
M. Lessard: Vous avez demandé aussi, est-ce que...
M. Gratton: Je demandais également combien de personnes
travaillaient dans ces points de vente privés?
M. Lessard: Bien, c'est assez difficile... On n'a pas ces
chiffres parce que c'est fonction en fait, c'est l'entreprise
personnelle de bien des facteurs. Dans certains bureaux, comme à
Montréal, par exemple, un bureau en particulier auquel je pense... Je
suis assuré qu'il y avait beaucoup de personnel mais ces personnes ne
sont pas obligées de nous donner des informations sur le personnel qui y
travaillait.
M. Gratton: Alors, M. le Président, ma question
était à l'effet de savoir combien il y avait, au 1er avril 1978,
de Québécois qui n'avaient pas...
M. Lessard: Combien de Québécois qui n'avaient pas
renouvelé? C'est assez difficile. Combien de Québécois qui
ont renouvelé? C'est plus facile à vous dire. Disons qu'au 1er
avril 1978, il y avait 2 573 501 plaques d'immatriculation qui étaient
émises, par rapport à 2 540 897 le 1er mars 1977 et par rapport
à 2 131 282 le 1er mars 1976. Ce qui correspond exactement aux chiffres
que je vous avais d'ailleurs donnés suite à une question que le
député de Charlevoix avait soulevé en Chambre.
M. Chevrette: À peu près.
M. Lessard: Environ.
M. Chevrette: Un vote de blâme pour les 2,5.
M. Gratton: Ne me dites pas qu'on va recommencer cela.
M. Lessard: Le parc-automobiles, disons que c'est environ... Il
faut dire une chose aussi, c'est qu'à cause de l'assurance, il est
sûr que certaines ce que vous appelez "minounes" autos qui,
en fait, n'étaient pas dans d'excellentes conditions pour circuler sur
les routes, les propriétaires n'ont pas renouvelé leur plaque. Le
parc-automobiles, disons et parc-automobiles, il faut faire attention,
parc-véhicules, si vous voulez 3 400 000 environ, ce qui comprend
les petites remorques qui vont être immatriculées plus tard, ce
qui comprend les roulottes qui vont être immatriculées plus tard,
ce qui comprend les motocyclettes qui commencent à être
immatriculées, etc.
M. Samson: Est-ce qu'il y a une augmentation du parc-automobiles,
comparativement à l'année dernière?
M. Lessard: L'augmentation qui est prévue est d'environ
4%, donc on va pouvoir l'évaluer à la fin de l'année. J'ai
l'impression que, cette année, il peut y avoir une diminution
étant donné que l'assurance est devenue obligatoire et que
certaines personnes n'assureront plus ou n'utiliseront plus certains
véhicules qu'elles utilisaient avant en ne les assurant pas. Ce qui veut
dire que ce sera certainement une meilleure protection. En fait, normalement,
l'augmentation sera d'environ 4%.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous avez
terminé votre intervention, M. le député de
Rouyn-Noranda?
M. Samson: Non mais...
Le Président (M. Dussault): C'était votre tour,
effectivement.
M. Samson: Oui, ah bon! Ce que je voulais demander au ministre
je veux revenir sur la question des plaques d'immatriculation
compte tenu de ce qu'il vient de nous annoncer, c'est-à-dire qu'il y a
une étude qui est en cours pour l'immatriculation de l'an prochain, moi
aussi j'ai des...
M. Lessard: Je voudrais souligner que c'est une étude qui
concerne la possibilité d'accidents suite aux remarques qui m'ont
été faites par le député de Gatineau .
M. Samson: Oui, mais cela va vous amener éventuellement
à vous guider dans votre décision...
M. Lessard: ... possible.
M. Samson: ... pour les plaques...
M. Lessard: Maintenant, il faut bien dire une chose. Je comprends
qu'au début, peut-être, il y a une certaine... les gens essaient
de regarder peut-être la plaque avant et un peu comme aux
États-Unis, il y a Anna et Diane. À un moment donné, cela
va se tasser. Mais cela ne fait rien, on a demandé une étude et
il est exact que cela puisse être une cause d'accident.
M. Samson: Ce que j'aimerais souligner à ce moment-ci,
bien sûr, on a invoqué qu'en émettant une seule plaque
plutôt que deux, il y avait une certaine économie et, en
même temps, on invoque la possibilité, pour l'an prochain,
d'émettre une plaque qui pourrait durer quatre ans. En même temps,
on a invoqué tantôt la possibilité que le ministère
fournisse une seconde plaque pour l'an prochain. Alors, je me demande
très sérieusement si, étant donné que le
ministère aura à envisager la possibilité de mettre deux
plaques l'an prochain, on ne pourrait pas envisager de revoir cette question,
compte tenu que ce serait pour quatre ans et qu'il n'y aurait plus de question
d'économie si vous en émettez deux, de toute façon, pour
l'an prochain. Je me demande si ce ne serait pas très utile de revenir
à l'ancienne méthode de deux plaques d'immatriculation avec
numéros à l'avant comme à l'arrière, compte tenu du
fait qu'il y aurait peut-être possibilité d'une meilleure
efficacité de surveillance policière. À titre d'exemple,
les policiers surveillants qui ont à poursuivre une voiture peuvent voir
le numéro de plaque d'immatriculation mais si, en rencontrant une
voiture, ils peuvent déceler parfois une conduite dangereuse ou quelque
chose comme cela, quand il y a une plaque avec un numéro en avant, ils
peuvent peut-être le saisir, malgré que, parfois, ils n'ont pas la
chance de retourner et de suivre la personne concernée.
Je me demande si, pour des questions de surveillance et
évidemment des questions auxiliaires qui sont celles de
sécurité, cela ne pourrait pas être revu, compte tenu du
fait que la principale raison qu'on nous a mentionnée pour enlever cette
plaque avant c'était l'économie et vous envisagez pour l'an
prochain, peut-être, de fournir une deuxième plaque, facultative,
mais la fournir quand même. Donc, il n'y a pas économie si vous en
fournissez deux. S'il n'y a pas économie, il vaudrait peut-être
mieux en fournir une avec numéro, comme celle de l'arrière.
Étant donné que c'est pour quatre ans, il me semble que sur le
plan de la dépense, il n'y a plus de différence à partir
de ce moment-là.
M. Lessard: La différence, c'est que la plaque
régulière va coûter plus cher, étant donné
qu'elle va être phosphorescente et qu'elle sera pour quatre ans.
Cependant, avant de prendre une décision concernant justement la
plaque d'immatriculation avant, nous avons consulté les autorités
de la Sûreté du Québec. Il est certain qu'on suit cela de
près, c'est une expérience. Mais du côté de la
Sûreté du Québec, on nous indiquait que c'était
très rare la possibilité d'arrêter quelqu'un en utilisant
la plaque avant. C'était plutôt à la suite de poursuites,
en fait, qu'on reconnaissait, qu'on prenait les numéros de la plaque
d'immatriculation.
Jusqu'ici, en tout cas, même la loi me permet actuellement, en
vertu d'un règlement, d'exiger de certains véhicules qu'ils
puissent avoir deux plaques. Je peux le modifier selon le besoin si, par
exemple, cela s'avère une nécessité parce que ce n'est pas
tout non plus de dire que cela coûte moins cher. Si,
véritablement, la plaque avant est inutile, pourquoi la
conserverait-on?
Pour cela, je ne me fie pas à moi, comme ministre des Transports,
je me fie à ceux qui ont tous les jours à travailler dans ce
secteur, c'est-à-dire la Sûreté du Québec qui fait
des enquêtes à ce sujet et qui détermine de quelle
façon...
M. Samson: Ce que j'avais en tête, ce sont
évidemment peut-être les cas sont-ils plutôt rares
les vols à main armée ou les choses comme cela où
des témoins oculaires peuvent avoir le temps de voir la plaque-avant et
ne pas avoir le temps de voir la plaque-arrière; cela peut être
utile aux fins du travail policier. Maintenant, je vous avoue que ce n'est pas
généralisé. Il reste quand même que, si le
ministre...
M. Lessard: On a consulté la police municipale de
Montréal, les policiers municipaux, la Sûreté du
Québec et on nous indique, comme je vous le dis... Si on m'avait
indiqué le contraire... Avant de prendre une telle décision, je
voulais avoir l'accord des gens qui sont directement impliqués tous les
jours. D'après ces informations, on me dit que la plaque-avant
était inutile; d'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à l'avoir
fait disparaître.
M. Samson: Je suis d'accord là-dessus. Aux
États-Unis, des États n'ont qu'une plaque et d'autres en ont
deux. C'est variable. Bien sûr, il y a du pour et du contre. Si certains
États ont deux plaques et d'autres n'en ont qu'une c'est que chacun a
ses raisons. Combien a-t-on économisé en faisant imprimer une
seule plaque plutôt que deux, cette année?
M. Lessard: On estime à environ $1 million l'argent qu'on
a pu économiser. Il est certain qu'une partie de ce $1 million a
été un peu réutilisée, d'abord pour la
publicité dans la sécurité. De plus, étant
donné le nouveau système que nous avons émis, à
savoir les caisses populaires, et qu'on avait plus de points d'émission,
cela a donc pris beaucoup plus de plaques d'immatriculation pour que chacune
des caisses populaires ait au
moins un minimum pour répondre aux besoins de la population.
Globalement, on évalue à $1 million l'argent qu'on a pu
épargner à ce sujet.
M. Samson: Si vous envisagiez une deuxième plaque pour
l'an prochain, qui serait d'un format standard, mais non numérique, cela
vous coûterait à peu près, j'imagine, le même montant
ou l'équivalent de ce que vous avez économisé cette
année.
M. Lessard: Cela doublerait le contrat. Notre contrat est
actuellement de $2 600 000 avec Acme Signalisation. Notre plaque coûtera
un peu plus cher, soit $0.76, parce que c'est une plaque phosphorescente. Donc,
elle coûtera à peu près le double que ce qu'une plaque
ordinaire coûtait. Le plaque ordinaire nous coûtait autour de $0.32
et la plaque que nous avons va coûter $0.63.5, par rapport à
$0.36.5, l'ancienne plaque.
L'avantage de la plaque phosphorescente je l'ai
déjà souligné, je pense c'est qu'elle nous
permettra, en fait c'est peut-être dans des conditions
idéales, mais c'est juste pour vous donner une indication de voir
la plaque phosphorescente avant les feux clignotants d'un véhicule
automobile de telle façon que si une automobile est stationnée le
long de l'autoroute 20, ses feux clignotants éteints, l'automobiliste
qui suivra pourra toujours voir la plaque phosphorescente et constater qu'il y
a là un automobiliste.
M. Samson: Si je comprends bien...
M. Lessard: II y a plusieurs États américains qui
l'ont utilisée. J'ai vu le film, et cela m'a assez frappé. Il y a
eu c'est assez curieux une diminution limportante du nombre
d'accidents nocturnes.
M. Samson: Si je comprends bien, la plaque phosphorescente pour
la prochaine année équivaudrait à l'ancien coût des
deux plaques, ou à peu près.
M. Lessard: D'accord, mais le fait qu'elle durera quatre ans,
cela sera diminué par quatre.
M. Samson: Elle durera quatre ans; évidemment, cela va
réduire le coût par quatre.
M. Chevrette: Par deux.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Pontiac-Témiscamingue avait demandé la parole.
M. Larivière: M. le Président, j'ai un cas
particulier. J'imagine qu'il doit y en avoir d'autres aussi dans la province.
Quand il n'y a pas de caisses populaires... Par exemple, Shawville est à
25 milles de la caisse populaire la plus proche et il y a là, je pense,
quatre concessionnaires d'automobiles. Je me demande si le ministère a
des règlements concernant le millage entre les bureaux d'émission
de...
M. Lessard: D'abord, c'est Mme Jean Horner? Il faut souligner
qu'en plus des bureaux des caisses populaires ainsi que des bureaux
gouvernementaux, il y a possibilité, pour les vendeurs d'automobiles, de
se regrouper et d'avoir un permis d'émission des plaques
d'immatriculation, pour autant qu'il accepte de le faire gratuitement.
Dans le cas de Shawville, cela est retardé pour les raisons que
vous connaissez. Nous n'avons pas l'intention de fermer le bureau privé,
pour le moment, jusqu'à ce qu'une caisse populaire puisse le
prendre.
M. Larivière: N'est-il pas fermé à l'heure
actuelle?
M. Lessard: On m'indique que c'est retardé.
Le Président (M. Dussault): M. le député
de... Oui.
M. Samson: Je m'excuse, c'est sur le même sujet.
M. Lessard: Peut-être a-t-on voulu le fermer mais ayant
constaté qu'il n'y avait pas de caisse populaire, on aura
décidé de retarder cela.
Je suis prêt à déposer, M. le Président, la
liste des caisses populaires. J'avais demandé qu'on en fasse parvenir
une copie à chacun des députés. Je suis prêt
à déposer en commission parlementaire la liste de toutes les
caisses populaires.
Je voudrais aussi, M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, je m'excuse,
mais si c'est pour être remisé quelque part, vous ne pouvez pas la
déposer ici, à moins que ce ne soit pour chacun des membres de la
commission.
M. Lessard: Oui, c'est pour chacun des membres de la
commission.
Le Président (M. Dussault): Pour chacun des membres,
d'accord.
M. Lessard: Je serai obligé d'en faire faire des
photocopies, par exemple.
Il y avait une indication que je désirais donner au
député de Gatineau concernant le train de banlieue Aylmer-Ottawa.
Le projet a été soumis à la Commission de la tutelle
nationale, il y a un an. Des études de la CTCRO ont
révélé que les investissements requis étaient
beaucoup trop importants pour le service qui pouvait être donné.
On n'était pas assuré non plus d'un accord CN-CP. À cause
de l'achalandage assez minime, le passage serait environ de $4 à $5 par
personne. Le projet est encore au dossier. La recommandation que nous avons de
la part de la Commission de transport de la Communauté régionale
de l'Outaouais est que le projet, globalement, coûterait
énormément cher par rapport aux résultats positifs que
nous pourrions en obtenir.
M. Gratton: Je remercie le ministre de ces informations.
D'ailleurs, j'étais au courant que la Commission de transport de la
Communauté régionale de l'Outaouais avait refusé
d'endosser le projet à cause des coûts implicites. Le fait demeure
qu'il y aurait lieu pour la commission de transport de réévaluer
le dossier à la lumière de faits nouveaux et d'un achalandage qui
aura peut-être augmenté depuis.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau, avez-vous terminé votre intervention?
M. Gratton: J'aurais sûrement une dernière question
concernant l'élément 2. Le ministre a mentionné le
problème des concessionnaires ou des vendeurs d'automobiles qui
émettent des plaques à la condition de le faire gratuitement. Il
y a un aspect de la chose. On sait que ces concessionnaires sont
également autorisés à percevoir la taxe de vente.
M. Lessard: Oui.
M. Gratton: À ce moment-là, ils reçoivent
une commission de 2%, mais jusqu'à un plafonnement dont le chiffre
m'échappe.
M. Lessard: M. le ministre des Finances pourrait vous donner plus
d'information à ce sujet.
M. Gratton: Ce que j'entends...
M. Lessard: Le plafonnement serait de $1000, d'après les
informations que j'ai.
M. Gratton: $1000 par année. Il y a des
représentations qui sont faites par certains concessionnaires qui
demandent pourquoi ils seraient plafonnés à un montant de $1000
par année, alors que les caisses populaires peuvent percevoir cette taxe
et ne pas être plafonnées en aucune façon. Le ministre
pourrait-il nous dire à partir de quelle considération on en est
venu à plafonner les concessionnaires à $1000 par année?
(11 h 45)
M. Lessard: C'est parce que les caisses populaires, en ce qui
concerne notre protocole d'entente, jouissent des mêmes avantages que les
émetteurs privés avaient auparavant. En ce qui concerne ce
problème, je pense bien que c'est un problème qui relève
beaucoup plus de la modalité de perception. Concernant ce point, je
pense bien que cela relève du ministre du Revenu plutôt que du
ministre des Transports. Je vous avoue que s'il y a des revendications à
faire à ce sujet, ce serait plutôt au ministre du Revenu...
M. Gratton: Oui, j'accepte cela. Finalement, peut-être bien
qu'il faudra faire des revendications au ministre du Revenu, parce qu'il
m'apparaît quand même assez curieux que, d'une part, les
concessionnaires il s'agit, bien entendu, de fournir un meilleur service
aux acheteurs d'automobiles acceptent d'émettre les plaques
d'immatriculation sans toucher de commission. À ce moment, pour les
mêmes raisons de meilleurs services au public, on leur permet de
percevoir la taxe de vente, mais par contre, ils sont plafonnés à
un montant maximum de $1000 sur la commission qu'ils reçoivent sur la
taxe de vente, alors que les caisses populaires, elles, perçoivent une
commission pour la vente de la plaque d'immatriculation et n'ont aucun
plafonnement sur le montant de la commission ou de la ristourne sur la taxe de
vente. Alors, il y aurait peut-être lieu pour le ministère du
Revenu de régulariser cela dans un sens ou dans l'autre.
M. Lessard: En tout cas, je pense bien que vous allez avoir la
possibilité d'intervenir en réponse au discours du budget pour
expliquer cela au ministre du Revenu.
M. Gratton: Oui, c'est sûr que cela va le toucher
énormément.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, sur la question de
l'émission des plaques d'immatriculation par les garagistes, vendeurs
FA, j'ai...
M. Lessard: Ce n'est pas un système nouveau!
M. Samson: Non, ce n'est pas un système nouveau, mais la
réponse du ministre tantôt m'a fait un peu sursauté.
J'avais l'impression que les garagistes, les vendeurs FA, c'est-à-dire
ceux qui ont les pouvoirs de percevoir la taxe directement, faisaient
l'émission des plaques gratuitement ou pouvaient le faire. Le ministre
tantôt a souligné qu'il avait l'intention, ou c'était fait,
je ne sais trop, de leur demander de se regrouper pour avoir un centre
d'émission. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Lessard: Pour avoir un certain contrôle sur
l'émission de ces plaques et avoir certaines exigences vis-à-vis
des vendeurs d'automobiles, nous avons préparé un protocole
d'entente où sont fixées les conditions de chacun pour
émettre les plaques d'immatriculation. Cependant, dans certaines
municipalités, le nombre d'unités n'est pas assez important pour,
par exemple, émettre un permis à chacun... Par exemple, on
parlait tout à l'heure de Sutton, le nombre d'unités vendues par
vendeur n'est pas assez important pour leur émettre à chacun un
permis d'émission de plaques d'immatriculation. Alors, dans ce cas, on
demande aux quatre vendeurs de signer ensemble un protocole d'entente et de
désigner un des garagistes qui pourrait prendre la responsabilité
d'émettre les plaques d'immatriculation. Donc, ce vendeur d'automobiles
qui est choisi, qui est désigné par les autres, devient
l'émetteur pour les autres automobiles qui sont vendues dans les autres
garages.
M. Samson: Est-ce que ce genre de choses a été
discuté avec la Fédération des détaillants
d'automobiles du Québec?
M. Lessard: Cela a été discuté avec
l'Association des marchands d'automobiles.
M. Samson: Elle avale cela facilement ou...
M. Lessard: Nous n'avons aucun problème. Aux demandes qui
nous sont faites jusqu'ici, nous répondons favorablement.
M. Samson: J'ai compris, d'après le ministre, que ce n'est
pas partout que cela se présente comme cela. Quel est le minimum requis
pour qu'un garagiste puisse émettre des plaques? Cela va peut-être
nous donner une idée. Le nombre de ventes?
M. Lessard: En fait, cela varie selon les régions, mais on
demande un minimum d'environ 40 à 50 plaques par mois.
M. Samson: Un vendeur qui ne vend pas 40 à 50
véhicules par mois ne pourrait pas se qualifier selon les normes
nouvelles.
M. Lessard: Maintenant, ils pourraient se regrouper.
M. Samson: Ils peuvent se regrouper. Ceux qui vendent moins que
cela peuvent utiliser, avec un protocole d'entente, le garagiste
désigné.
M. Lessard: Normalement, le garagiste qui a le permis
d'émission des plaques d'immatriculation ne peut vendre qu'aux individus
qui achètent une automobile. Lorsqu'il y a entente entre trois ou quatre
garagistes, par exemple, nous acceptons qu'il fasse aussi l'émission des
plaques pour les autres.
M. Samson: Est-ce que...
M. Lessard: En fait, c'est toujours pour éviter qu'on
multiplie les points d'émission...
M. Samson: Je comprends le point de vue du ministre...
M. Lessard: ... et qu'on ait un contrôle aussi. Cette
année...
M. Samson: ... mais, par contre, je suis aussi conscient du fait
qu'on évite, d'une part, de les multiplier, et d'autre part on les a
grandement multipliés. Avec les Caisses populaires vous en avez 700 ou
800, vous l'avez mentionné tantôt.
M. Lessard: De façon inconsidérée, avec les
Caisses populaires, nous avons toujours à cause du système qui
existe dans la plupart des Caisses populaires, un contrôle. Par exemple,
cette année, on a constaté que nous n'avons pas eu le
problème de vols de plaques, excepté dans un bureau qui nous
appartenait, alors que dans le passé il y en avait surtout dans la
région de Montréal.
M. Samson: Mais dans les garages vous n'avez pas eu de vols de
plaques souvent.
M. Lessard: Non.
M. Samson: À ma connaissance vous n'en avez même pas
eu.
M. Lessard: II y a toujours eu des contrôles. On ne
pourrait pas non plus permettre à n'importe quel garage qui vend deux,
trois ou quatre automobiles par mois d'avoir à un moment donné
une...
M. Samson: Je comprends. D'ailleurs, vous aviez, dans ces
cas-là, au ministère du Revenu, certaines classifications de
vendeurs FA ou FB. M. Laflamme qui est là, je pense, peut nous le
confirmer, le vendeur FA pouvait percevoir la taxe et émettre les
plaques s'il le désirait. Le vendeur FB ne pouvait pas percevoir la taxe
et il ne pouvait pas émettre les plaques. Vous aviez déjà
une certaine classification. Un FA, c'était un assez gros vendeur et le
FB était un vendeur qui ne vendait pas tellement et qui pouvait
occasionner plus de difficultés qu'autre chose. Je plaide la cause des
vendeurs FA à partir d'un principe que je considère très
important, celui de la libre concurrence. Je vois d'un mauvais oeil que les
vendeurs FA soient obligés de se regrouper pour qu'un seul d'entre eux
puisse faire l'émission des plaques. Sur le plan de la concurrence, cela
désavantage nettement les autres vendeurs. Vous voyez cela d'ici, vous
avez un commerce, M. le ministre, vous vendez des automobiles, vous servez un
client, vous avez réussi à le convaincre d'acheter la marque
d'auto que vous vendez. Vous avez fait votre vente, vous le savez, et
après cela, après lavoir servi, en quelque sorte, vous êtes
obligé daller chez un concurrent pour faire émettre la plaque.
Automatiquement, vous placez votre client dans les mains de votre concurrent.
Je pense que sur le plan des affaires c'est un mauvais principe. Quoique je
cautionne, si vous voulez, l'idée de base que les vendeurs qui ne
vendent presque pas ne puissent évidemment pas avoir accès
à cela. Cela est normal.
Mais, dans une région donnée, à titre d'exemple,
vous avez généralement les trois ou quatre détaillants qui
représentent les trois ou quatre grands de l'automobile. Ceux-là,
je vois bien mal qu'on les oblige à se regrouper. Par contre, pour ceux
qu'on appelle les petits vendeurs ou les vendeurs d'autos usagées qui ne
vendent pas beaucoup ou des choses comme cela, je suis d'accord; je connais
assez le métier pour savoir qu'il y a toutes sortes de trucs. Je suis
d'accord là-dessus. Mais quand un vendeur est reconnu par un grand
manufacturier, il a déjà été obligé de faire
ses preuves et de fournir des cautionnements. C'est donc quelqu'un de
sérieux, à qui on peut se fier. Je demande qu'on révise
cela pour ne pas placer... Ce genre de cas est plus criant, si vous voulez,
dans les régions périphériques que dans la grande
région de Montréal où vous n'avez sûrement
pas de problème à émettre un certificat d'immatriculation
à des garagistes qui vendent 3000 ou 4000 voitures par année.
Mais, dans les régions périphériques où vous
avez des garagistes qui roulent entre 150 et plus par année, il y a
là un besoin; ces émissions de plaques par les garagistes
étaient une bonne initiative, parce que les garagistes ne font pas que
des affaires le jour, la vente d'automobiles se fait surtout en soirée
et surtout en fin de semaine, au moment où les bureaux sont
fermés, au moment où les caisses populaires sont fermées.
Je pense que c'est un service à la clientèle qui est important.
Compte tenu de l'expérience du BVA avec les vendeurs FA, qui est bonne,
le BVA n'a pas tellement de problèmes avec les vendeurs FA, les FA
devraient continuer à pouvoir bénéficier d'un certificat
leur permettant d'émettre des plaques.
M. Lessard: M. le Président, c'est que
généralement, tout vendeur d'automobiles qui a une franchise
d'une compagnie obtient son permis d'émission des plaques
d'immatriculation. Maintenant, lorsqu'il y a entente, il s'agit soit de petits
vendeurs qui travaillent pour d'autres, soit de vendeurs d'automobiles
usagées, mais l'entente se fait entre les différents petits
garages. C'est que si, par exemple, l'autre garage ne veut pas qu'un tel
obtienne son permis d'émission, il n'a qu'à ne pas signer
l'entente et ce qui arrive, en fait, généralement, c'est que ces
petits garages signent un protocole d'entente par lequel ils se divisent entre
eux les frais qu'entraînent les plaques d'immatriculation. Il n'y a pas
de tordage de bras là-dedans, il n'y a pas de difficulté qui
s'est posée, je n'ai pas reçu de plainte de l'association des
garagistes. Si, à un moment donné il y a des problèmes qui
se soulèvent, je suis disposé à trouver des solutions;
mais jusqu'ici, je vous avoue que des problèmes, nous n'en n'avons pas
eu.
M. Samson: D'accord, depuis quand? M. Lessard: Chacun est
très heureux...
M. Samson: Depuis quand procédez-vous de cette
façon?
M. Lessard: Cela fait au moins un an. La seule chose que nous
avons faite, que nous avons exigée cette année, c'est la
signature d'un protocole entre celui qui faisait l'émission des plaques
d'immatriculation et le bureau des véhicules automobiles.
M. Samson: II y a eu dans cette période je reviens
toujours aux vendeurs FA parce que la classification se fait chez vous, au BVA,
entre FA et FB, ou autres Est-ce qu'il y a eu des vendeurs FA qui ont
perdu leur certificat?
M. Lessard: Non.
M. Samson: Bon, cela règle notre problème.
M. Lessard: II n'y a pas eu de refus.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Brome-Missisquoi et ensuite M. le député d'Orford.
M. Russell: C'est tout simplement une question.
L'expérience d'émission des permis par la poste. Est-ce que,
comparativement à l'an dernier, il y a eu une augmentation cette
année?
M. Lessard: Est-ce qu'il y a eu des statistiques l'an dernier?
...D'accord, on peut faire la relation postale en 1977: 195 152 demandes
postales; cette année: 251 892; bureaux d'émission. Vous avez
tout ce que vous donnez...
Emetteurs à commission, l'an dernier: 210 696; cette
année: 285 050. Bureaux gouvernementaux, l'an dernier: 280 784, cette
année: 249 451, c'est-à-dire à peu près dans la
même période de temps.
M. Russell: Même période de temps.
M. Lessard: Vendeurs d'automobiles, l'an dernier: 13 572, cette
année: 23 255 et les caisses populaires: l'an dernier, on n'en n'avait
pas, cette année: 529 189; mais il faut dire que si je prends au 18
avril, ça c'était au 31 mars, mais si je prends maintenant
l'émission au 10 avril, les caisses populaires avaient émis 975
992 plaques d'immatriculation.
M. Russell: D'après l'évolution de cette
expérience d'émettre des plaques par la poste, est-ce que depuis
cinq ans, cela a augmenté graduellement? (12 heures)
M. Lessard: Par rapport à 1976, je ne vous donnerai pas
les chiffres, mais je vais vous donner une indication. Je peux vous donner
1976, cela a été $534 405 par rapport à $249 451, donc il
y a eu une diminution de 50%, à peu près, par rapport à
1976. Je n'ai pas, malheureusement, les chiffres d'avant 1975. Il est certain
qu'avec la multiplication des points d'émission des plaques, les gens
ayant beaucoup plus facilement accès à leur caisse populaire, le
nombre de plaques émises par la poste va certainement diminuer. Par
ailleurs, il faut souligner que cela nous permet de soulager nos bureaux
gouvernementaux qui vont plutôt se spécialiser dans l'examen pour
émettre les permis de conduire. Ils étaient déjà
embourbés.
M. Russell: Est-ce que cela veut dire que le personnel va
baisser?
M. Lessard: Pas nécessairement. Nous allons avoir beaucoup
plus de surveillance sur le réseau routier et il va certainement y avoir
moins de retard sur l'émission des permis de conduire. Il y a quelque
temps, j'étais à un bureau à Montréal, où on
était rendu qu'on donnait des rendez-vous de mois en mois pour faire
passer des examens de permis de conduire. Donc, avec la diminution de
l'émission des plaques d'immatriculation, nous avons bon espoir
de pouvoir donner un meilleur service à la population concernant
l'examen pour l'émission des permis de conduire.
M. Russell: Peut-être qu'une autre des causes de la
diminution de la demande des plaques par la poste, c'est que les gens se
plaignent beaucoup du délai occasionné. Je me demandais souvent
si c'était parce qu'on faisait vérifier les chèques avant
d'émettre les permis.
M. Lessard: Par la poste, on n'exige pas de chèque
certifié. Comme on me le souligne, il y a des sacs qui se perdraient
dans la poste, parce qu'il arrive un "rush" considérable.
M. Russell: Est-ce que trois et quatre semaines, c'est
normal?
M. Lessard: C'est à peu près normal.
M. Russell: C'est normal. C'est peut-être la raison pour
laquelle les caisses populaires vont en vendre de plus en plus.
M. Vaillancourt (Orford): On va pouvoir encaisser le
chèque plus vite.
M. Samson: Eux autres vont être plus vite...
M. Vaillancourt (Orford): Ils vont pouvoir encaisser le
chèque plus vite.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, je ne sais pas
si cette question a été posée avant que je n'arrive.
Là où il existe des bureaux gouvernementaux, est-ce que vous
placez des plaques d'immatriculation dans les caisses populaires?
M. Lessard: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): La même chose.
M. Lessard: Toute caisse populaire qui désire faire
l'émission des plaques d'immatriculation est automatiquement
acceptée. C'est un peu comme je l'expliquais tout à l'heure. Nos
bureaux gouvernementaux étaient très achalandés et nous ne
pouvions pas donner tous les services qui étaient exigés par la
population, en particulier concernant les examens de conduite automobile. Dans
certains bureaux, on était tellement pris par l'émission des
plaques qu'on pouvait difficilement émettre les permis, surtout faire
passer les examens de conduite.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord. Je n'ai pas d'autre question
sur cet élément.
Le Président (M. Dussault): L'élément 2
est-il adopté?
M. Gratton: Adopté. M. Samson: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Élément 3? M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, à
l'élément 3, le ministre, l'an dernier, avait parlé de la
création de centres d'inspection des véhicules. Est-ce que le
ministre... C'est le contrôle de la circulation.
M. Lessard: Non. C'est le contrôle du transport, ce sont
nos voitures bleues. Ce sont les surveillants routiers.
M. Gratton: Quant à nous, l'élément 3
pourrait être adopté.
M. Russell: La construction d'autoroutes.
Le Président (M. Dussault): Élément 2,
adopté. Élément 3 adopté?
M. Samson: Je suis d'accord.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Élément 4?
M. Samson: Élément 4, M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Gatineau voulait poser une question sur cet élément.
M. Gratton: II s'agit de demander au ministre si effectivement le
ministère a créé de ces centres d'inspection et si oui,
peut-être pourrait-il nous fournir la liste des endroits où ils
ont été implantés?
M. Lessard: En fait, dans le cadre de I'assurance automobile, il
est entendu que nous devrons avoir des postes d'inspection, des centres
d'évaluation qui seront en même temps des postes d'inspection des
véhicules automobiles.
Nous avons, au ministère, deux centres officiels, un à
Pointe-aux-Trembles et un sur le boulevard des Capucins, et nous avons aussi
des unités mobiles pour l'inspection des véhicules automobiles.
Naturellement, la Sûreté du Québec fait aussi des
inspections en faisant des barrages.
M. Gratton: En tout cas, je sais qu'il n'y a pas eu, au cours de
l'année dernière, de création de bureaux...
M. Lessard: Non, c'est une étape qui viendra avec le
projet de loi 67, les centres d'évaluation deviendront
nécessaires. Maintenant, je ne sais pas si... Et ça va se faire
non seulement avec la Régie de l'assurance automobile, mais avec
I'accord des compagnies d'assurance qui ont accepté de partager le
coût de tels centres d'évaluation.
Je ne sais pas quelles sont les intentions du
ministre responsable de la Régie de l'assurance automobile
à ce sujet. Quant à nous, nous avons l'intention d'essayer
d'avoir le plus possible d'inspections sur les véhicules automobiles et,
en relation avec la Régie de l'assurance automobile, nous devrons
essayer de préparer une politique, un échéancier à
ce sujet. Maintenant, il n'y a rien de précisé actuellement.
M. Gratton: Dans un autre ordre d'idées, M. le
Président, le ministre pourrait-il nous dire ce matin...
M. Lessard: Je pourrais vous donner, par exemple... En fait, nous
travaillons surtout sur les véhicules qui nous sont
référés par la Sûreté du Québec. Le
nombre de véhicules que nous avons inspectés, dont la
vérification mécanique a été faite
complètement, c'est 20 855 automobiles; nombre d'avis de 48 heures
émis par la Sûreté du Québec, 11 470;
véhicules mis au rancart, 2494. Maintenant, je pense que c'est important
de constater que cette vérification mécanique se fait surtout sur
les autobus d'écoliers puisque nous avons, l'an dernier, vérifier
12 000 véhicules de transport d'écoliers; pour les
véhicules de promenade, 6781. Cela nous est envoyé par la
Sûreté du Québec.
M. Gratton: M. le Président, quant au port de la ceinture
de sécurité, est-ce que le ministre pourrait nous dire...
M. Lessard: De mémoire, je les avais la semaine
dernière, nous avons environ 7000 cas où nous avons imposé
des infractions. Puisque ça ne fait pas tellement longtemps, la
Sûreté du Québec, du 15 avril 1976 au 31 mars 1978, a fait
parvenir 7000 avis sommaires; cela s'est appliqué surtout en 1978
puisque la Sûreté du Québec indiquait plutôt que la
loi devait être respectée, mais ne donnait pas d'avis
sommaire.
Au cours de l'année 1978, à la suite de communications que
j'ai eues avec mon collègue, le ministre de la Justice, nous avons
établi des barrages à certains endroits et nous avons émis
des infractions.
M. Gratton: M. le Président, on doit se rendre à
l'évidence qu'avec 7000 avis sommaires durant cette période de
temps, le contrôle exercé par la Sûreté du
Québec n'est sûrement pas très rigoureux.
M. Lessard: L'an dernier, lorsqu'on m'a posé cette
question en commission parlementaire, j'avais dû répondre que nous
n'avions pas d'avis qui avait été émis. C'est surtout
particulièrement depuis quelques mois, depuis la campagne que nous avons
faite sur le port de la ceinture de sécurité, que ces avis ont
été donnés.
Cela ne veut pas dire que nous ne devrons pas insister beaucoup plus sur
le port de la ceinture de sécurité. Nous sommes actuellement en
train de faire un court film pour démontrer aux automobilistes la
nécessité du port de la ceinture de sécu- rité.
Nous allons lancer prochainement, avec toujours le même thème que
l'an dernier tout le monde s'attache au Québec une autre
campagne sur le port de la ceinture de sécurité.
M. Gratton: M. le Président, je suis bien aise de
constater qu'on va continuer à motiver les automobilistes
québécois à porter la ceinture de sécurité.
Cela demeure qu'à mon avis, et à l'avis du ministre, il s'agit
là d'une mesure très valable quant à la réduction
du nombre d'accidents graves et d'accidents mortels surtout.
Je donne un exemple. Il y a dix jours, j'ai moi-même
été arrêté par un barrage de la Sûreté
du Québec pour excès de vitesse. J'ai été surpris
de constater qu'on ne m'a pas fait d'infraction, parce que je ne portais pas la
ceinture de sécurité. Il me semble qu'à ce
moment-là j'aurais dû recevoir une contravention pour cela aussi.
Effectivement, je parle de mon expérience personnelle. Je suis sûr
qu'elle se répète des centaines de milliers de fois.
Lorsqu'on a voté la loi qui a rendu obligatoire le port de la
ceinture de sécurité, j'ai moi-même pris l'habitude de
l'attacher chaque fois que je montais dans une automobile. Je pense que
plusieurs Québécois ont fait la même chose. On a beau faire
toutes sortes de campagnes de publicité pour inciter les gens à
le faire, le fait demeure que c'est dans la nature humaine, il faut absolument
qu'il y ait le bâton au bout.
C'est une habitude qui se prend facilement, mais elle se perd tout aussi
facilement. J'ai bien l'impression que sans une vérification très
stricte et très rigoureuse de la part de la Sûreté du
Québec et des corps policiers, on ne verra pas le pourcentage des
Québécois qui la portent s'augmenter de façon
appréciable.
J'indique au ministre que quant à nous, de l'Opposition
officielle, nous ne lui ferons jamais de grief sur la
sévérité que mettront les policiers de la
Sûreté du Québec à vérifier le port de la
ceinture de sécurité.
Comme dernière question, le ministre pourrait-il nous indiquer
combien de personnes ont été exemptées, par certificat
médical, du port de la ceinture? 7960 personnes exemptées?
M. Lessard: Le certificat médical exemptant le port de la
ceinture de sécurité: 7960.
M. Gratton: On voit tout de suite que la surveillance n'est pas
faite de façon adéquate. Je n'en fais pas un reproche au
ministre. Il y a plus de personnes exemptées qu'il y en a qui ont
reçu une contravention. C'est quand même une bonne indication que
le contrôle ne se fait pas et que les infractions ne sont pas
données assez rigoureusement.
M. Lessard: On commence à l'appliquer. Donnez-nous une
chance. Cela fait quelques mois qu'on l'applique. Elle n'a jamais
été appliquée, qu'est-ce que vous voulez?
M. Gratton: M. le Président, je vous dis qu'elle n'est pas
appliquée encore.
M. Lessard: Depuis le bill 13, pour le port de la ceinture de
sécurité, on a fait une petite campagne très mince, on n'a
pas appliqué cette loi. On commence à convaincre les policiers
d'appliquer le port de la ceinture. L'année prochaine, probablement que
cela ne sera pas 7000, cela va être plus. Écoutez, on
commence.
M. Chevrette: Est-il exact, M. le ministre...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Joliette-Montcalm, je m'excuse, mais il y a des droits de parole qui ont
été demandés auparavant.
M. Chevrette: C'est sur le même sujet.
Le Président (M. Dussault): Si M. le député
de Rouyn-Noranda et le député d'Orford le permettent. Allez, M.
le député.
M. Chevrette: Est-il exact qu'un certificat médical disant
qu'on est exempté du port de la ceinture ne suffit pas, face à la
justice, si ce n'est pas spécifié sur le permis de conduire?
M. Lessard: Non, cela n'est pas exact. M. Chevrette: Cela
suffit? M. Lessard: Oui.
M. Chevrette: Tu montres le certificat à la police et tu
es correct? Donc, un agent de police m'a "bourré". (12 h 15)
M. Vaillancourt (Orford): Vous constatez cela seulement au moment
où la police arrête l'individu qui n'est pas attaché et qui
montre un certificat médical prouvant qu'il n'est pas obligé de
s'attacher.
M. Lessard: Le médecin doit nous faire rapport.
M. Vaillancourt (Orford): Le médecin vous fait rapport au
fur et à mesure qu'il y a des personnes qui vont passer des examens et
qui vont obtenir un certificat.
M. Lessard: Le médecin nous envoie une copie du certificat
médical.
M. Russell: II n'y a pas d'indication lorsque le policier vous
arrête. Vous êtes obligé d'avoir un certificat.
M. Lessard: II faut avoir le certificat. C'est la
responsabilité de l'individu d'avoir son certificat en même temps
qu'il a son permis de conduire.
M. Vaillancourt (Orford): II faut qu'il ait son certificat avec
son permis de conduire; lorsque le policier l'arrête, il montre son
certificat prouvant qu'il n'est pas obligé de porter la ceinture de
sécurité. Est-ce cela?
M. Lessard: Certainement. Cela prend son certificat.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les critères
nécessaires pour obtenir un certificat d'exemption du port de la
ceinture?
M. Lessard: C'est une décision médicale.
N'étant pas médecin... C'est son médecin de famille, c'est
un peu comme les congés de maladie. Il faut se fier au médecin de
famille qui connaît l'individu et qui émet un certificat.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que les médecins sont
assez sérieux qu'ils n'émettent pas un certificat si l'individu
n'en a pas besoin.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, j'aimerais savoir du ministre
si les certificats médicaux dont on vient de parler sont émis par
les médecins sur des formules prescrites par le BVA. C'est en fait ce
qui se fait. A-t-il été porté à votre connaissance
que certains médecins seraient réticents à toucher
à ce genre de certificat pour des raisons de principe, plutôt que
pour des raisons pratiques?
M. Lessard: Je pense que le médecin a un travail à
faire. Si le client se présente, à un moment donné, pour
demander un examen médical chez son médecin de famille, c'est sa
responsabilité de dire non ou de dire oui. Il me semble que ce ne sont
pas les gens les moins choyés de la société. Il faudrait
aussi se demander s'ils n'ont pas une responsabilité sociale, de temps
en temps, eux aussi.
M. Samson: M. le Président, ma question...
M. Lessard: Si, à chaque fois qu'ils font un acte
médical, en plus de la castonguette il faut payer par la suite, il y a
toujours un "moses" de bout!
M. Samson: Ma question n'est pas dans ce sens tout à
fait.
M. Lessard: II y a des principes parfois qui se résument
au porte-monnaie.
M. Samson: Je pense que le ministre ne m'a peut-être pas
saisi; je pose la question. Je n'accuse pas le ministre. Je veux savoir si,
à la connaissance...
M. Lessard: II y a des médecins qui sont contre la
ceinture. Vous êtes au courant de cela.
M. Samson: Ce n'est pas ce que j'ai posé comme question.
Je voudrais revenir à ma question, pour qu'elle soit plus claire que
cela. À la
connaissance du BVA, un conducteur quelconque s'est-il plaint qu'il ne
peut pas porter une ceinture et qu'il a fait affaires avec des médecins
réticents à lui donner un certificat ou ayant refusé de
lui en donner un parce qu'ils ne veulent pas toucher à cela? Avez-vous
de ces cas?
M. Lessard: II y en a qui, à un moment donné, ont
indiqué à nos bureaux qu'ils étaient allés voir un
médecin et que le médecin avait refusé. Ils peuvent bien
nous dire n'importe quoi. On est obligé de dire: Va en voir un autre.
Cela nous prend un certificat médical.
M. Samson: Mais le refus n'était pas pour des raisons
médicales, c'est arrivé.
M. Lessard: Nous n'avons pas fait d'enquêtes.
M. Samson: Je n'irai pas plus loin sur cela, M. le
Président, sauf que j'endosse un peu les propos du ministre, quant
à la période de rodage. On se rappellera que pour la loi 13, qui
a justement rendu obligatoire le port de la ceinture de sécurité
au Québec, lors des discussions, c'était le député
de Charlevoix, qui était alors ministre des Transports, qui a
présenté cette loi. Je faisais partie de la commission et le
ministre actuel également.
Je pense qu'il était bien convenu, au cours des discussions,
comme c'était là une mesure nouvelle, qu'il y avait un besoin de
publicité, de faire comprendre aux gens l'importance de la ceinture de
sécurité, mais qu'il y aurait une certaine période de
rodage, c'est-à-dire que l'on ne procéderait pas à coups
de bâton au départ. Je pense que c'est dans ce sens-là
et c'est bon de le rappeler à la commission parce qu'autrement,
on pourrait peut-être être porté à penser que la
Sûreté ne fait pas son travail mais il était convenu
que, lors de l'étude du projet de loi, on laisserait une certaine
période de rodage. Je voudrais demander, dans un autre ordre
d'idées je vais rester sur le même sujet parce que j'ai une
autre question à poser la publicité qui a
été faite, est-ce que c'est prévu qu'elle continuera d'une
façon assez intensive encore pour un certain moment?
M. Lessard: Nous allons lancer prochainement une autre campagne
sur le port de la ceinture de sécurité.
Je dois dire que j'ai reçu des remarques assez positives
concernant notre campagne de publicité de l'an dernier, concernant le
thème de notre campagne de publicité et nous allons lancer cette
campagne sur les mêmes principes. Cependant, étant donné
que c'est la deuxième année que nous en faisons
l'expérience, nous avons bon espoir d'améliorer encore notre
campagne cette année. Nous allons aussi continuer notre travail
auprès des jeunes. Je pense bien que tout le monde a pris connaissance
des efforts que nous faisions dans les écoles avec Clignautobusagix,
avec les jeux sur la signalisation que nous avons lancés, et en tout
cas, nous avons reçu en fait des remarques très positives au
niveau des écoles, au niveau des enseignants, au niveau de l'ensemble de
la population, concernant, justement, cette campagne, et nous allons
l'accentuer.
M. Samson: Cela me plaît, M. le Président,
d'entendre cela, parce que mon impression a toujours été
également qu'il y avait beaucoup d'importance dans la publicité
faite autour du port de la ceinture, compte tenu du fait qu'on va tous
reconnaître qu'il est difficile pour les policiers d'exercer une
surveillance, d'émettre un billet d'infraction à quelqu'un
concernant ce port de la ceinture de sécurité parce que la loi
dit qu'on est tenu de la porter quand le véhicule est en marche avant,
mais on n'est pas tenu de la porter quand le véhicule est
arrêté ou en marche arrière. Donc, cela devient difficile
pour les policiers qui sont obligés de saisir au vol, en quelque sorte,
pour voir si le passager, ou les passagers portent la ceinture, parce que quand
la voiture est arrêtée, je reviens un peu à l'exemple qu'a
donné le député de Gatineau tantôt, il n'y a pas eu
infraction, mais la police n'aurait pas pu faire de preuve, parce que la
voiture était arrêtée. La voiture étant
arrêtée, il n'était pas tenu de la porter. C'est dans ce
sens qu'il devient difficile pour les policiers de l'appliquer, mais pour
atteindre les mêmes buts, c'est surtout du côté de
l'éducation populaire qu'il faut mette l'accent.
M. Lessard: C'est justement pourquoi j'ai demandé en fait,
qu'on fasse un court film, qu'on pourra passer dans les écoles ou
ailleurs, pour démontrer, par exemple, la nécessité du
port de la ceinture de sécurité. J'ai vu, quant à moi, des
films qui m'ont véritablement convaincu, à 30 milles à
l'heure, que la ceinture de sécurité était une protection
considérable, en cas d'accidents et je pense bien que c'est bien plus
par cette conviction, que par des pénalités, que nous allons
convaincre les gens. Quant à moi, comme je le disais, on a toujours les
défauts de son métier, et je vérifie en fait,
c'est-à-dire je regarde et je constate que même à
l'intérieur des villes, même à l'intérieur des
petites villes il y a beaucoup plus de gens même moi, je ne
l'avais pas portée avant que je sois là-dedans qui la
portent. C'est plutôt par conviction que par éducation ou
pénalité, à un moment donné, que nous allons, je
pense bien, régler ce problème. Comme vous dites, ce n'est pas
facile à prouver.
M. Samson: II faut qu'on en arrive à une publicité
qui fait que les gens l'ont toujours à l'esprit un peu, parce que sans
mauvaise foi, il peut arriver que n'importe qui oublie de porter sa ceinture,
puis il peut arriver des accidents.
J'ai une autre question quant à l'inspection des
véhicules. Cela fait plusieurs fois que je reviens là-dessus et
j'y reviendrai aussi souvent que cette question n'aura pas été
réglée d'une façon plus acceptable que maintenant.
À quand l'inspection obligatoire des véhicules automobiles,
périodiquement?
M. Lessard: Oui, en fait...
M. Samson: Je trouve que cela est encore plus important que la
ceinture. Peut-être, pour que le ministre me comprenne mieux, avec une
possibilité d'envisager des postes, non seulement gouvernementaux, mais
dans des garages existants, des postes autorisés à faire ces
vérifications selon une formule prescrite par le BVA.
M. Lessard: En fait, on est prêt à se mettre en
activité. On est prêt, on a un règlement sur l'inspection
mécanique qui est prêt. Maintenant, il faut toujours
évaluer les coûts d'un tel règlement. C'est bien beau de
faire de la réglementation, mais il faut être capable d'avoir les
montants d'argent nécessaires pour appliquer notre
réglementation.
Combien de règlements avons-nous faits, depuis des années,
et qu'on n'a pas appliqués, particulièrement pour l'environnement
ou ailleurs, parce qu'on ne mettait pas à notre disposition les montants
d'argent nécessaires? Je pense qu'en relation avec l'assurance
automobile et avec les compagnies d'assurances, nous allons être capables
d'intégrer l'inspection avec les postes d'évaluation qui pourront
être établis par les compagnies d'assurances et la Régie de
l'assurance automobile du Québec.
On va essayer d'aller le plus vite possible. On sait qu'aux
États-Unis c'est déjà rendu assez loin; dans certains
États, c'est deux fois par année, l'inspection mécanique.
J'espère, l'an prochain... Et on peut envisager aussi, en attendant que
ces postes d'évaluation soient créés, des ententes avec
les garagistes. C'est une chose qui devra être discutée en
relation avec l'assurance automobile, avec Mme Payette.
Quant à nous, nous sommes prêts, notre règlement est
prêt. On analyse les coûts et on soumettra les coûts pour une
inspection mécanique annuelle.
M. Samson: Est-ce que vous avez envisagé l'inspection
obligatoire par le mode des garagistes autorisés et selon les formules
qui existent ailleurs? Dans certains États, je pense que c'est à
tous les deux ans. C'est aux frais de l'automobiliste avec un prix fixé
par le BVA, à titre d'exemple, qui ferait que, pour obtenir son
immatriculation ou son renouvellement d'immatriculation, il faudra avoir un
certain certificat prouvant que la voiture est mécaniquement en bon
état, pour éviter un tas d'accidents.
Je sais que, par les bureaux du gouvernement, cela pourrait prendre plus
de temps parce que les coûts sont évidemment assez
élevés, mais il y a une décentralisation possible, un peu
de la même façon que vous l'avez faite pour l'immatriculation par
les caisses populaires. Il y a une décentralisation possible par les
garagistes qui pourraient être autorisés à le faire,
à la condition de respecter certaines normes.
M. Lessard: On a différentes étapes à
franchir, on a un échéancier qui est déterminé. On
veut d'abord tenter d'avoir une inspection obligatoire sur les véhicules
qui proviennent de l'extérieur du Québec. Vous savez qu'en
Ontario, à la suite de réglementation, les vendeurs font du
"dumping " au Québec. Par la suite, la deuxième étape
serait le contrôle des véhicules vendus par des particuliers;
c'est-à-dire qu'un individu, quand son véhicule est rendu
à un certain âge, décide de le vendre à un
particulier. Je pense qu'il sera important qu'on ait un contrôle
mécanique sur ces véhicules. Ensuite, les véhicules
usagés vendus par les garagistes.
M. Russell: II y a des garages qui vendent... avec des
particuliers.
M. Lessard: Par la suite, graduellement, une fois qu'on aura le
contrôle sur ces véhicules je crois que c'est là le
point fondamental on exigera graduellement une inspection. (12 h 30)
Le Président (M. Dussault): Messieurs, excusez-moi. Il est
midi trente; c'est l'heure où nous devons terminer les travaux de notre
commission. Je vous préviens immédiatement qu'à la suite
d'un accord des partis, demain, si évidemment l'Assemblée
nationale nous donne l'ordre de siéger, nous passerions
immédiatement à l'étude du programme 6, étant
donné la présence des personnes qui seraient requises pour ces
travaux.
M. Russell: Demain matin à 10 heures.
Le Président (M. Dussault): Demain matin, après la
période des questions à l'Assemblée nationale. Alors, nous
ajournons nos...
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, il n'y a pas de
période de questions demain.
Le Président (M. Dussault): Vous avez tout à fait
raison; le mercredi matin, il n'y a pas de période des questions. Ce
serait donc à 10 heures. Excusez-moi.
M. Lessard: Est-ce que...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre.
M. Lessard: ... les membres de la commission accepteraient
d'entreprendre demain l'étude de la Commission des transports? On m'a
indiqué que certains députés voulaient poser des questions
au président-directeur général de la Commission des
transports.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, c'est
effectivement ce que je venais d'expliquer à la commission. Nous
entreprendrions demain l'étude du programme 6, justement pour permettre
au juge d'être présent.
M. Lessard: Ah bon!
M. Samson: M. le Président, si on avait l'accord de la
commission je ne le sais pas, peut-être mes collègues
seraient-ils d'accord il sem-
ble qu'on achève le programme 2; on pourrait le terminer pour
éviter à ces gens d'avoir à revenir.
M. Lessard: M. le Président, au programme 2,
élément 4, je pourrai répondre au reste des questions,
s'il y a lieu.
M. Samson: Oui, parce que je n'aimerais pas qu'on fasse revenir
les gens du BVA seulement pour quinze minutes.
M. Vaillancourt (Orford): Je serais d'accord qu'on n'adopte pas
l'élément, mais j'aurais une couple de questions à poser
au ministre...
M. Samson: Le ministre pourra répondre.
M. Vaillancourt (Orford): ... et le ministre peut
répondre.
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Alors...
M. Russell: Cela ferait deux ou trois questions pour le
ministre.
Le Président (M. Dussault): ... les travaux de cette
commission sont ajournés sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
Reprise de la séance à 15 h 40
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons reprendre les travaux de cette commission,
c'est-à-dire l'étude des crédits de la commission
permanente élue des transports.
Sont membres de cette commission: M. Baril (Arthabaska), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Gratton (Gatineau) en remplacement de M.
Mailloux (Charlevoix), M. Marquis (Matapédia), M. Perron (Duplessis), M.
Russell (Brome-Missisquoi), M. Samson (Rouyn-Noranda) et M. Vaillancourt
(Orford).
Sont intervenants à cette commission: M. Bellemare (Johnson), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Desbiens (Dubuc), M. Grégoire (Frontenac),
M. Lefebvre (Viau), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy (Beauce-Sud) et M.
Verreault (Shefford).
Lors de l'ajournement, nous avions adopté les
éléments du programme 1, donc le programme 1. Nous avions
adopté les éléments 1, 2 et 3 du programme 2. Nous en
étions au débat sur l'élément 4.
J'avais pris aussi comme ayant droit de parole M. Larivière,
député de Pontiac-Témiscamingue, ensuite M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Larivière: M. le Président, l'an dernier, le
ministre a parlé d'intensifier les cours de conduite qui seraient
donnés au niveau des polyvalentes, des cégeps. Y a-t-il quelque
chose de fait dans ce domaine?
M. Lessard: Actuellement, au niveau des cégeps et des
polyvalentes, nous sommes en discussion avec le ministère de
l'Éducation pour faire en sorte que ces cours puissent être
intégrés aux cours reconnus par le ministère de
l'Éducation. Maintenant, je ne pense pas que nous ayons une entente
définitive à ce sujet. Cependant, nous avons transformé
nos règlements en ce qui concerne les cours de conduite automobile,
donnés par les écoles privées, pour avoir un meilleur
contrôle sur ces écoles, mais nous n'avons pas d'entente
définitive avec le ministère de l'Éducation, actuellement,
concernant ces cours. On m'informe que, quand même, il y a une dizaine de
commissions scolaires, malgré le fait qu'il n'y ait pas eu d'entente
définitive avec le ministère de l'Éducation, qui se sont
prévalues de la possibilité de donner des cours à leurs
étudiants, indépendamment de cette entente.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, toujours concernant
l'élément 4 du programme 2, la sécurité
routière, le ministre a présenté une loi, avant les
Fêtes, où on identifie maintenant la vitesse en kilomètres
plutôt qu'en milles. Bien sûr, la présente
génération n'est pas encore tout à fait habituée
à tout cela. Les jeunes qui poussent vont s'y habituer plus facilement
que les autres.
M. Lessard: Aux kilomètres? M. Samson: Oui.
M. Lessard: Vous multipliez par six, ce n'est pas
compliqué.
M. Samson: Également, sur le plan des distances, on sait
que c'est affiché en termes de kilomètres et sur le plan de
l'affichage du maximum et du minimum de vitesse, c'est affiché
maintenant en kilomètres. Depuis quelques années, dans les
nouvelles voitures les odomètres sont ou bien en kilomètres ou
bien en milles et kilomètres. Par contre, dans les voitures de plus de
deux ans, l'odomètre est généralement en milles. De ce
côté, a-t-on pensé à quelque façon de pouvoir
venir en aide à l'automobiliste qui doit, évidemment, respecter
les lois, mais dont le seul élément possible, pour lui permettre
de se tenir en dedans de la limite de vitesse permise, est de se baser sur
l'odomètre?
Tous les automobilistes n'ont pas un radar. Évidemment, on
comprendra qu'il serait important qu'il y ait quelque chose de fait de ce
côté. Je me demande si, au ministère, il y a
déjà quelque chose de fait ou de pensé?
M. Lessard: II y a des décalques qui sont
déjà d'ailleurs sur le marché. Vous les mettez sur votre
odomètre. Nous avons des commandes actuellement pour en transmettre aux
automobilistes. Je pense bien que de la publicité a été
faite sur cela. Il y a donc toujours, à un moment donné, cela
arrive, la possibilité pour un individu lorsqu'il se fait arrêter
par quelqu'un de la Sûreté du Québec de dire: Je me suis
trompé entre les kilomètres et les milles, mais je vous dis que
cela ne prend pas un gros calcul pour trouver que 50 kilomètres, c'est
30 milles l'heure. C'est une multiplication par six. Cela va toujours exister,
si on n'applique pas le système. Nous n'avons pas été
habitués à cela, mais on s'habitue graduellement. Quand vous
allez ailleurs, ce sont des kilomètres, c'est bien regrettable mais on
ne vous demande pas si vous êtes des étrangers ou non, on compte
en kilomètres.
M. Samson: Je ne suis pas tellement familier avec le
système des kilomètres et je vous avoue j'ai eu beaucoup d'autres
choses à faire que de m'accoutumer à cela depuis un moment.
Est-ce six exactement, votre affaire?
M. Lessard: À peu près.
M. Samson: C'est ce que je voudrais faire comprendre au ministre,
il vient de me dire, à peu près...
M. Lessard: Prenez 50 kilomètres, cela vous donne à
peu près 31, 32 milles à l'heure:
M. Samson: Si vous disiez six exactement, cela va bien, mais ce
n'est pas six exactement et je m'en doutais pas mal que ce ne l'était
pas. Non, ce n'est pas six, mais le ministre vient de le dire et je prends sa
parole.
M. Lessard: À 1 ou 2 milles l'heure près, je pense
que les policiers ne doivent pas arrêter les gens.
M. Samson: À 1 ou 2 milles l'heure près, vous savez
quand les policiers arrêtent quelqu'un, généralement,
j'imagine qu'il y a une certaine souplesse, mais, dans ce domaine comme
ailleurs, il y en a qui n'ont pas de souplesse; dans ce domaine, comme
ailleurs, il y a des gens parmi des automobilistes qui pourront utiliser cela
comme excuse. Ce n'est pas la question que cela coûte tellement cher,
mais il y a peut-être un moyen efficace de venir en aide aux
automobilistes, de façon a éliminer toute forme d'excuse
possible, qu'on mette cela au clair. Je pense que cela pourrait rendre service
à tout le monde. On s'habitue à reqarder les kilomètres
sur les panneaux, mais quand on ne l'a pas sur l'odomètre, ce n'est pas
facile. Quand on dit à l'automobiliste: Votre premier devoir est de
regarder en avant pour ne pas causer d'accident, si on lui demande en plus
d'avoir une machine à calculer... je ne sais pas, vos petits
décalques, cela serait intéressant.
M. Lessard: Tout automobiliste peut se le procurer actuellement,
chez certains marchands.
M. Samson: Pour le moment, mais est-ce que le ministère
pourra le fournir?
M. Lessard: Au mois de mai, cela va être disponible, on m'a
donné le décalque.
M. Samson: Cela devient intéressant, parce que même
si on peut se le procurer chez le marchand, on n'a pas toujours le temps, ou
encore quelqu'un peut trouver toute sorte d'excuses, pour ne se l'être
pas procuré. Si le ministère le fait, vous prenez, je pense, une
responsabilité valable, et si vous êtes en voie de le faire, je
vous remercie de votre réponse.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, sur cette question de
sécurité routière, j'ai deux questions
particulières, mais je ne veux pas faire un débat. Ce matin, on a
discuté d'inspection d'automobiles, et je ne pense pas que le ministre
ait répondu de façon claire qu'il allait prendre des dispositions
pour s'assurer qu'il y ait un système d'inspection conforme à la
sécurité du public. Actuellement, je crois que c'est à
travers la province un malaise peut-être plus important que bien d'autres
mesures, je le comprends, mais on ne semble pas prendre les dispositions pour
régler le problème.
M. Lessard: J'ai dit ce matin que la réglementation
était prête pour l'inspection des véhicules automobiles.
Nous en sommes actuellement à analyser les coûts possibles d'un
tel système
d'inspection. Je vous ai indiqué ce matin qu'il y avait trois
étapes prévues pour l'inspection des véhicules
automobiles. Il y a d'abord les véhicules qui proviennent de
l'extérieur, les véhicules usagés vendus de
l'extérieur sous forme de "dumping", système qu'on connaît
d'ailleurs. Il s'agit d'abord d'avoir le contrôle de la première
étape. La deuxième étape, ce sont les véhicules
vendus de particulier à particulier. On va exiger d'avoir un
contrôle sur ces véhicules, on va exiger une inspection
mécanique avant d'émettre la plaque d'immatriculation. La
troisième catégorie de véhicules viendra avant de
décréter une inspection obligatoire pour tous les
véhicules, selon les montants d'argent disponibles pour disposer plus
vite de l'échéancier. La troisième catégorie, ce
sont les véhicules usagés qui sont vendus par des garagistes.
Ensuite, en relation avec l'assurance automobile, nous aurons les bureaux
d'évaluation et nous aurons aussi un système selon lequel nous
pourrons exiger la vérification mécanique. Actuellement, selon le
système que nous avons, la Sûreté du Québec fait une
vérification annuelle en établissant des barrages. C'est certain
que c'est plus difficile sur la Côte-Nord, mais il reste que, quand la
Sûreté du Québec nous donne un papier, par exemple, de 48
heures pour aller faire vérifier nos freins, nous devons faire rapport
après 48 heures. Ici, dans la région de Québec ou dans la
région de Montréal et de Pointe-aux-Trembles, nous avons deux
bureaux d'inspection, et la Sûreté j'ai donné des
chiffres ce matin nous envoie des véhicules pour la
vérification mécanique. Nous faisons cette vérification
mécanique.
Naturellement, j'ai indiqué ce matin que le gros pourcentage,
environ 9300 sur plus de 10 000 véhicules qui ont été
inspectés cette année, étaient des autobus scolaires. Nous
avons plus de contrôle sur les autobus scolaires actuellement, nous
sommes beaucoup plus exigeants. Ce sont 9000 véhicules qui ont
été inspectés sur environ 12 000. Si nous avons une
plainte, nous pouvons toujours envoyer nos inspecteurs faire la
vérification, comme on l'a fait, par exemple, dans la région de
Chicoutimi il y a quelques mois.
Mais il est certain que si nous pouvons accélérer cet
échéancier, nous allons le faire. Nous sommes prêts
à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la
sécurité du public. Naturellement, nous sommes aussi soumis
à des problèmes financiers qui sont là et qu'on ne peut
pas éluder, mais je peux donner, par exemple, le rapport des accidents
de cette année. En 1976, il y a eu 168 486 accidents d'automobiles; en
1977, il y a eu 171 900 accidents. Il y a donc eu plus d'accidents
naturellement, il y a plus d'automobiles aussi en 1977 qu'en 1976.
Cependant, si on considère le nombre de blessures corporelles, le nombre
de mortalités, l'an passé, en 1976, sur 168 486 accidents, il y a
eu 1382 accidents mortels; cette année, sur 171 900 accidents, il y a eu
1316 accidents mortels.
Maintenant, si on fait la répartition, le nombre de
décès, le nombre de tués, sur 168 486 accidents l'an
dernier, en 1976, on compte 1589 tués; cette année, sur 171 900
accidents, on compte, 1555 tués. Donc, l'an passé, on avait
déjà réduit le taux de 15% et, cette année, on a
aussi une réduction de 34 tués, alors que nous avons près
de 3000 accidents de plus. Est-ce qu'on peut se demander si c'est à
cause du port de la ceinture de sécurité? On peut se poser la
question. Il reste que, maintenant, quand on regarde le nombre de
blessés, il y a eu naturellement plus de blessés cette
année, soit 43 776 par rapport à 43 353.
M. Russell: M. le Président, j'écoute avec beaucoup
d'attention ces statistiques du ministre mais, quand il nous parle de moyens
d'inspection, si on laissait l'odieux au responsable, au propriétaire
d'une auto, de faire faire son inspection selon des normes établies et
que, à l'occasion, il vienne enregistrer son auto, et si on l'obligeait
à fournir un certificat, cela ne coûterait rien au
ministère et on s'assurerait que les autos qui sont en circulation ont
été mises à point au moins une fois par année. Ceci
pourrait être fait par une réglementation. On pourrait même
fixer le prix aux garagistes qui font ces inspections: ce ne sont pas des
réparations, c'est tout simplement une inspection pour que l'auto soit
mise en ordre. Cela existe dans des États américains.
M. Lessard: Comme on l'a indiqué, la réglementation
est prête à ce sujet. On m'indique, par exemple, que
d'après les statistiques que nous avons au ministère, les
accidents dus aux défauts mécaniques sont inférieurs
à 6%.
M. Russell: Je n'ai pas de doute.
M. Lessard: Maintenant, il reste que c'est là quand
même une cause d'accidents sur laquelle nous devons intervenir.
M. Russell: Dans le même sens, ma dernière
question.
M. Lessard: Je note vos remarques.
M. Russell: Dans la même optique, avant de céder la
parole à d'autres. On a eu beaucoup de commentaires relativement aux
autos fantômes. Est-ce que cela relève du ministère des
Transports ou si cela relève de la sûreté provinciale?
M. Lessard: La Sûreté du Québec.
M. Russell: Cela relève de la Sûreté du
Québec. Il n'est pas question au ministère des Transports d'avoir
des autos fantômes.
M. Lessard: Non, on a des agents routiers; c'est la
Sûreté du Québec. Les agents routiers maintenant qui ne
sont plus des bleus, mais des jaunes, parce que la couleur a été
changée.
M. Russell: Je les aimais mieux quand ils étaient
bleus.
M. Lessard: Moi, j'aime mieux le jaune.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Lessard: C'est une question d'idéologie.
M. Samson: M. le Président, je veux prendre un moment pour
vous dire que, selon les statistiques, les accidents qui sont causés par
des défauts mécaniques sont d'environ 6%. Je me demande si on
peut se fier aux statistiques quant à cette question parce que dans
beaucoup de cas d'accidents, il est pas mal difficile d'établir qu'il
était causé par un défaut mécanique. Il peut
être causé par autre chose qu'un défaut mécanique.
Vous pouvez vous retrouver avec une voiture qui a quand même un
défaut mécanique.
M. Lessard: C'est ce qui fait que ce sont des estimations.
M. Samson: II n'y a rien de plus menteur que des statistiques,
vous savez.
M. Lessard: II faut bien en profiter. Quand il est question du
chômage, on en profite.
M. Samson: Mais il reste qu'il y a une chose qui semble claire
nonobstant toutes les statistiques disponibles. Une voiture, quels que soient
son âge et sa marque, roule sur la voie publique avec un défaut
mécanique connu ou encore moins connu, par manque d'inspection, peut
devenir un défaut mécanique dangereux, je dis que ce sont des
tombeaux roulants. Les tombeaux roulants, ce n'est pas toujours le conducteur
qui subit la conséquence. Ce sont parfois les gens qui sont parfaitement
innocents qui conduisent des véhicules sécuritaires. Je pense que
ce que l'honorable député de Brome-Missisquoi a souligné
tantôt, à savoir les vérifications mécaniques avec
des normes établies, une liste quelconque de choses à
vérifier, devraient être faites dans le cas des voitures. Elles
peuvent être faites par des centres qui ne sont pas nécessairement
les centres du gouvernement, parce qu'on comprend que vous n'avez pas le temps
de régler cela tout de suite. Mais elles devraient être faites par
des centres autorisés qui pourraient émettre des certificats et
dont la responsabilité, bien sûr, est attachée au
certificat qui est émis.
L'Ontario l'a fait depuis longtemps, et c'est tellement un succès
du côté de l'Ontario qu'on a à s'en plaindre
présentement, nous, parce qu'on est victimes du "dumping des minounes
ontariennes", des "scraps" qui ne font pas le poids là-bas, qui ne sont
pas acceptés pour la revente. Certains acheteurs vont les chercher et
ils les revendent au Québec. Si on a ce problème, c'est parce
qu'on n'a pas de réglementation. Si on avait la réglementation
équivalente, on n'aurait pas le problème; ils les garderaient
leurs "scraps".
M. Lessard: Le ministère des Transports et le
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières sont en train de réglementer la vente des autos
usagées et, par la suite, la vérification. Je vous ai
indiqué que notre intention le règlement est prêt
c'était d'y aller. Il s'agit d'envisager des coûts.
M. Samson: Ce qu'on vous dit, c'est que vous pouvez le faire sans
avoir des coûts exorbitants. Ce que vous envisagez là, c'est par
l'intermédiaire de l'assurance automobile.
M. Lessard: II faut quand même avoir un contrôle sur
ces vérifications.
M. Samson: Bien sûr.
M. Lessard: Vous pouvez aller voir... Justement en Ontario, il y
a des fonctionnaires qui contrôlent la vérification
mécanique. Si vous allez chercher un billet chez le garagiste qui dit
que l'auto est en bon état, peut-être que le garagiste va vous
dire que l'auto est en bon état, mais qu'en réalité elle
l'est plus ou moins.
M. Samson: Non, non, non. Je pense que... M. Lessard:
Donc, on a un contrôle à avoir...
M. Samson: ... le ministre me comprend mal ou je m'exprime mal.
De toute façon, je vais tenter de mieux me faire comprendre. C'est que,
dans les États où on utilise ce système de
vérification, le garagiste est d'abord autorisé en fonction de
ses capacités reconnues qui correspondent à des normes, et le
mécanicien autorisé qui signe la formule d'inspection joint
à cette signature l'existence même de son permis d'exercer. (16
heures)
M. Lessard: S il fait bien son travail, pour vérifier s'il
le fait bien son travail, si le garagiste fait bien son travail.
M. Samson: Oui, oui.
M. Lessard: Si le mécanicien fait bien son travail, il
faut quand même avoir un système d'inspection...
M. Samson: Que des inspecteurs...
M. Russell: Qui va surveiller les inspecteurs? Cela ne regarde
pas...
M. Lessard: Non.
M. Russell: Après cela, on va prendre quelqu'un pour
surveiller les surveillants des inspecteurs. Il va falloir faire confiance
à quelqu'un qui est du métier. C'est cela que je reproche au
gouvernement. Vous ne faites pas confiance à quelqu'un du métier.
Il ne faut pas tenir pour acquis en partant...
M. Lessard: ... en partant, mais il faut avoir un
échantillonnage. C'est comme pour les écoles de conduite.
M. Russell: Oui.
M. Lessard: II a fallu à un moment donné
réglementer les écoles de conduite parce qu'on a reçu
différentes plaintes de la part des responsables des écoles de
conduite. Nous avons des rapports selon lesquels les écoles de conduite
sont excellentes, font un excellent travail. Mais, vous avez des écoles
de conduite qui avaient instauré un système frauduleux. Si on
n'avait pas eu de contrôle sur ces écoles de conduite, on n'aurait
pas pu réglementer les écoles de conduite. Ce n'est pas tout de
dire qu'on exige la vérification mécanique sans créer des
structures de fonctionnaires pour aller vérifier chacun des garages, il
faut quand même avoir une certaine structure de contrôle, sinon,
c'est comme le rapport d'impôt. On fait confiance à tout le monde,
mais, de temps en temps, on va chercher un échantillonnage pour que le
contribuable sente qu'il y a une certaine vérification et que ce n'est
pas laissé "at large".
M. Russell: Cela pourrait être un rapport d'impôt, M.
le Président, mais je ne voudrais pas m'embarquer là-dedans,
parce que, dans les rapports d'impôt, il n'y a plus de confiance. Vous ne
croyez même plus les CA. Vous vérifiez quasiment tout
actuellement. Il ne faut pas agir de cette façon.
M. Samson: C'est le système à l'envers. Ce que
propose le ministre, c'est le système à l'envers, faire faire
tout cela par les fonctionnaires, parce qu'il faut...
M. Lessard: Non, non, absolument. Je dirais au
député de Rouyn-Noranda que, depuis ce matin, on a discuté
de cela pendant deux heures. On est reparti sur cela. Pendant deux heures, j'ai
donné toutes les explications.
M. Samson: Cela fait cinq ans que je parle de cela, quand bien
même vous prendriez une heure de plus aujourd'hui.
M. Lessard: Bien oui.
M. Samson: Cela fait cinq ans qu'on en parle. Cela ne veut pas
dire que le ministre est le seul responsable de l'inertie. Je ne dis pas cela.
Il y en a eu d'autres avant lui qui n'ont pas pris de dispositions.
M. Lessard: Je vous ai répondu...
M. Samson: Je continue à le demander et je vais encore
continuer à le demander l'année prochaine, si vous ne l'avez pas
fait. Mais, de grâce, pensez-y sérieusement. Ne tentez pas de nous
le faire croire.
M. Caron: Peut-être qu'un jour vous serez
écouté.
M. Samson: C'est vrai. Ne tentez pas de nous faire croire que
seul un système gouvernemental pourrait... Je dis que vous pouvez
utiliser un système privé en plus d'un système
gouvernemental, si vous voulez l'avoir. Je dis qu'il y a une possibi-
lité de le faire. Mais qu'on arrête de laisser des tombeaux
roulants sur la route.
M. Lessard: Entièrement d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, si vous avez fini, je
demanderais la permission, avec la bonne volonté du ministre, de revenir
sur la question du transport en commun à Montréal. J'aurais
seulement quelques petites questions, vu que je ne pouvais pas être ici
avant. J'étais retenu...
Le Président (M. Dussault): Normalement, M. le
député de Verdun, quand nous avons adopté les
éléments d'un programme, nous ne devrions pas y revenir.
M. Caron: Mais, avec la bonne volonté de tout le monde, je
pense bien que le ministre ne s'oppose pas à ce que je pose des
questions ici. Je peux les poser en Chambre. Je pense que...
M. Lessard: Quelle est la question?
M. Caron: Mais je pense que ce serait plus facile de lui poser la
question ici. Il s'agit du transport en commun à Montréal. Le
Parti québécois a prôné depuis plusieurs
années de donner la gratuité aux personnes âgées.
Nous en sommes au deuxième budget qui sera déposé.
D'après les renseignements qu'on a, il ne semble y avoir rien encore.
Est-ce que le ministre pourrait me dire, si ce n'est pas pour cette
année, au moins pour l'an prochain, que le transport en commun sera
gratuit pour les personnes âgées? Nous, à la
municipalité, cela nous coûte $50 000 pour les billets qu'on donne
aux personnes âgées. Je pense que la municipalité ne peut
plus se permettre cela. Je pense que cela relève du gouvernement. Si on
regarde et je ne veux pas être haïssable en disant cela
le programme officiel du Parti québécois, vous avez promis
de mettre sur pied un service de transport pour assurer un accès facile
aux services de santé et aux services sociaux et rendre gratuit le
transport en commun en milieu urbain et fournir des tarifs réduits de
transport interurbain. Est-ce que le ministre prévoit quelque chose
pour...
M. Lessard: J'ai demandé un rapport au ministère
des Transports sur toute la réforme de la fiscalité concernant le
transport en commun. Nous avons actuellement, dans la région de
Montréal, dans la région de Sherbrooke, comme dans la
région de Trois-Rivières, un programme qui est là pour la
deuxième année, pour le transport des handicapés, que nous
défrayons entièrement au ministère des Transports. Quant
au minibus, par exemple, à Montréal, c'est le ministère
des Transports qui défraie les coûts de ce transport. Je sais que
cela cause des problèmes pour les municipalités qui acceptent de
diminuer les coûts du trans-
port en commun pour les personnes âgées. J'espère
être capable, parce que cette étude se fait en collaboration avec
le Conseil du trésor, en tenant compte, encore une fois des
priorités gouvernementales... Il est peut-être exact, à un
moment donné, qu'il y a eu des promesses faites de ce
côté-là. Nous n'avons jamais promis que nous allions
réaliser notre programme à l'intérieur d'une
période de quatorze mois. Dans ce cadre-là, selon une
étude, en collaboration avec le Conseil du trésor et en
collaboration avec le ministère des Affaires sociales, on pourrait
d'abord compenser les municipalités comme nous le faisons pour les
handicapés dans les municipalités qui doivent actuellement
assumer une partie des coûts. Nous le faisons indirectement par le fait
que nous assumons 45% à 55% des déficits du transport en commun,
mais normalement, on devrait avoir un rapport qui couvrirait tout le
financement du transport en commun dans des régions urbaines.
M. Caron: Est-ce que je pourrais demander au ministre si, dans le
terme du gouvernement actuel, on peut penser avoir...
M. Lessard: Je ne veux pas m engager.
M. Caron: Non, je ne vous demande pas de vous engager.
M. Lessard: Je ne veux pas m'engager. Il y a le ministère
des Affaires sociales qui est responsable des politiques concernant les
personnes âgées. Je pense bien qu'il y a une responsabilité
de la part du ministère des Affaires sociales de ce
côté-là. Ce sera une décision qui, normalement,
devra être prise en collaboration avec le ministère des Affaires
sociales et soumise au Conseil du trésor et au Conseil des ministres en
relation avec les priorités. Nous avons donné, cette
année, par exemple, les médicaments aux personnes
âgées, ce qui n'existait pas avant. Nous avons fait la
réforme du régime de rentes du Québec où on leur
permet maintenant de gagner un salaire, ce qui n'était pas le cas avant,
de gagner plus de $1100 ou $1360 et de ne pas voir diminuer leur régime
des rentes. Il y a un certain nombre de priorités qui sont
établies dans le secteur social. Simplement comme information, dans le
rapport du comité de transport de la région
métropolitaine, on dit: Une des recommandations, c'est que le
gouvernement du Québec, en reconnaissance du rôle
éminemment social que remplissent les commissions de transport, en
accordant des tarifs réduits à certaines catégories
d'usagers, ajuste sa contribution financière aux transports collectifs
proportionnellement aux exigences de sa politique sociale. Alors, c'est
là une recommandation, comme il y en a beaucoup d'autres et je ne peux
pas m'engager, cette année ou pour l'an prochain, à donner la
gratuité complète pour les personnes âgées, mais on
peut espérer, quand même, avoir une diminution graduelle.
M. Caron: Même s'il y a eu beaucoup qui s'est fait depuis
les dernières années, le ministre va admettre avec moi qu'il y en
a encore beaucoup à faire. Vous savez que des gens qui n'ont que leur
petit chèque de pension sont obligés de tout payer, la
différence, j'imagine que vous savez comme moi qu'à certains
moments cela ne doit pas être rose avec un petit chèque de $200
environ pour payer le loyer, payer la taxe d'eau, payer le transport, payer la
nourriture, payer le vêtement.
M. Lessard: ... une équité aussi vis-à-vis
des personnes âgées. Si on peut assurer... Il y a des services qui
sont plus essentiels que d'autres. Je comprends que le service du transport est
un service essentiel, mais il est difficile de créer une
équité pour les personnes âgées à travers
I'ensemble du Québec en ce qui concerne le transport. Du
côté des sociétés de traversiers du Québec,
nous avons réduit de 50% le prix des billets sur les traversiers, pour
les personnes âgées. Il y a des services, comme les
médicaments, qui sont peut-être encore plus essentiels que le
transport: alors, il y a un équilibre à établir, il y a
une certaine priorité à établir en relation avec les
budgets qui nous sont alloués.
M. Caron: Je remercie le ministre de la réponse et
j'espère que...
M. Lessard: Je prends note des remarques. Je pense que les
remarques du député sont très sérieuses et j'en
prends bonne note.
M. Caron: C'est que cela a été promis et je
pense...
M. Lessard: Vous avez raison.
M. Caron: On pourra relire le journal des Débats. D'autres
de vos collègues qui sont ministres aujourd'hui l'ont
prêché. J'espère que, dans les années qui vont
venir, ces personnes ne seront pas oubliées.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que
I'élément 4 du programme 2 est adopté?
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): ... j'avais une question à poser
en ce qui concerne les écoles de conduite. Je ne sais pas si on a
répondu à cela? L'an passé, le ministre avait
déclaré qu'il voulait accélérer le processus pour
que l'enseignement se donne dans les écoles polyvalentes et les
cégeps. Est-ce qu'il pourrait faire le point un peu là-dessus?
Où est-ce rendu?
M. Lessard: Je l'ai fait tout à l'heure. Actuellement,
nous sommes en négociation...
M. Vaillancourt (Orford): Si cela a été fait,
disons...
M. Lessard: ... depuis quelques mois d'ail-
leurs, avec le ministère de l'Éducation et nous n'avons
pas d'entente formelle. J'ai soumis que ce soit même sur les cours de
conduite qu'on pourrait donner, que certains cégeps donnent pour les
camionneurs, les chauffeurs de fardiers. Actuellement, il y a quand même
une dizaine d'écoles polyvalentes et de cégeps qui ont
accepté de donner ces cours. J'espère pouvoir les prolonger pour
l'an prochain, à l'intérieur d'autres écoles.
M. Vaillancourt (Orford): Merci. Le Président (M.
Dussault): Alors...
M. Larivière: Dans les municipalités où les
polyvalentes sont éloignées, c'est-à-dire
éloignées des grands centres où il n'y a pas
d'école de conduite...
M. Lessard: On peut déposer la liste des écoles
polyvalentes et des cégeps qui ont accepté de donner ces cours.
Naturellement, ce n'est pas nécessairement dans des régions
périphériques ou pas, c'est selon la demande qu'ils nous font
à un moment donné et selon la disponibilité des
enseignants.
M. Vaillancourt (Orford): Vous pourriez déposer la liste,
je pense que cela répondrait plus adéquatement à notre
question.
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Alors, la liste sera donc
remise aux membres de cette commission. L'élément 4 est
adopté. Nous avons donc adopté le programme 2. Nous passons au
programme 3. J'appelle l'élément 1.
Construction d'autoroutes
M. Lessard: À l'élément 1, vous remarquez
une augmentation touchant la construction des autoroutes. Naturellement,
même si on a mis fin à certaines constructions d'autoroutes dan's
la région de Montréal, il fallait terminer certaines autoroutes
qui étaient commencées, soit la 73, l'autoroute Dufferin, aussi
l'autoroute 40 qui nous apparaît être une priorité pour
éviter la construction de ponts entre les deux rives, soit ici à
Québec ou encore à Montréal.
Comme dans le cadre de création d'emplois, il fallait, au cours
de l'hiver, construire des structures; particulièrement sur l'autoroute
40, des structures ont été construites, ce qui amène une
augmentation des crédits par rapport à 1977/78.
M. Russell: M. le Président, est-ce que ces crédits
permettent de compléter le réseau d'autoroutes ou si c'est
simplement des engagements pour cette année? Quel est le montant total
qui sera impliqué pour compléter la totalité des travaux,
pour profiter des autoroutes?
M. Lessard: Ah! mon Dieu, l'année prochaine, on en aura
certainement encore pour $150 millions. L'autoroute 40, les estimations...
M. Russell: Quel est le montant? L'autoroute des Cantons de l'Est
est finie; l'autoroute du Nord, il n'y a pas d'autres travaux qui se font
là-dessus. Il reste simplement l'autoroute de la rive nord, celle de
Trois-Rivières.
M. Lessard: L'autoroute 40.
M. Russell: C'est ce qu'on est à accomplir, l'autoroute
40. Actuellement, le total des travaux, pour compléter cette autoroute,
représente X montant. Cette année, il y a un montant
d'engagé; quel est le solde qui restera, après cette
année, pour compléter la totalité de ces travaux?
M. Lessard: Pour l'autoroute 40, $90 millions.
M. Russell: $90 millions, après cette année? Vous
avez dit que ce serait fini l'an prochain.
M. Lessard: $90 millions? C'est parce qu'il y en a d'autres.
D'abord, même si on le voulait, on ne serait pas capable, on serait
difficilement capable de les dépenser. Deuxièmement, on ne peut
pas... Prenez l'autoroute Dufferin, je ne pense pas que nos travaux soient
entièrement terminés cette année. L'autoroute Dufferin, il
nous restera, l'an prochain, environ $5 millions à dépenser.
Après cela, avec l'entente concernant les axes routiers prioritaires,
l'année prochaine, on commence les travaux sur l'autoroute Alma-La Baie,
l'autoroute 70. (16 h 15)
M. Russell: Des autoroutes ou des boulevards?
M. Lessard: Alma-La Baie, c'est une autoroute. M. Russell:
Payante?
M. Lessard: Non. Construite par le ministère et non pas
par l'Office des autoroutes du Québec. Quand c'est construit par
l'Office des autoroutes du Québec, c'est payant; maintenant concernant
l'autoroute 70, ce n'est pas une autoroute payante.
M. Lessard: L'autoroute 20 n'est pas payante.
M. Russell: Alors, je ne la considère pas comme une
autoroute, la 20. C'est un boulevard, ce n'est pas une autoroute, la
Trans-Canadienne?
M. Lessard: Une autoroute à péage...
M. Russell: Est-ce qu'elle est régie par... Je croyais
qu'au Québec, on distinguait les deux.
M. Lessard: L'Office des autoroutes construisait... L'autoroute
40 ne relève pas de l'Office des autoroutes, de même que
l'autoroute 70 ne relèvera pas d'elle.
M. Samson: C'est le nom de l'Office des autoroutes qui
sème la confusion. Il devrait s'appeler l'Office de l'autoroute
payante.
Le Président (M. Dussault): M. Larivière,
député de Pontiac-Témicamingue.
M. Larivière: M. le Président, le ministre a
parlé l'an passé de la possibilité d'épargner de
l'argent en établissant des critères et des normes beaucoup plus
sévères concernant la préparation des plans et devis,
concernant la surveillance des entrepreneurs, concernant aussi les
épargnes possibles ailleurs. Est-ce qu'il y a des critères qui
ont été établis?
M. Lessard: Je l'ai dit dans mon texte original lorsque j'ai
présenté les crédits, nous avons d'abord augmenté
considérablement le nombre de contrats, cette année, à
soumissions. Ces chiffres ont été donnés, nous sommes
passés d'environ... On peut donner les chiffres, nous avons
augmenté considérablement le nombre de soumissions par rapport
aux années précédentes. Nous avons, par rapport aux
estimations du ministère, évalué, à peu
près, que nous aurions épargné cette année,
à cause de cette politique, environ $27 millions. Certains contrats nous
ont permis d'épargner jusqu'à 50% et en moyenne on
épargnait environ de 12% à 15% par rapport à nos
évaluations. Je l'ai donné...
M. Larivière: Alors, ce n'est plus...
M. Lessard: Je vous ai donné tous ces chiffres par rapport
à l'an dernier, je peux vous donner les montants de construction, sous
forme de soumissions publiques. Cette année, nous avons
dépensé en fait, nous avons donné 330 contrats, sous forme
de soumissions publiques, pour une somme de $270 172 581. Il y a eu 159
contrats négociés pour une somme de $14 426 936. Au niveau de
l'entretien... Dans la construction, il s'agit justement de contrats en bas de
$300 000 qui sont négociés pour éviter le monopole...
M. Vaillancourt (Orford): C'est pour le pavage?
M. Lessard: C'est cela.
M. Russell: C'est le pavage des contrats négociés,
ce sont je pense des couches d'usure.
M. Lessard: Ce sont des couches d'usure. Voici, c'est qu'il
arrive que nous donnions certains contrats où le pavage est compris. Il
arrive que nous donnions certains contrats où le pavage n'est pas
compris. Alors, en fait, on négocie, pour les contrats en bas de $300
000, avec l'entrepreneur qui est le plus proche, selon les prix qui sont
déjà prédéterminés.
M. Russell: Pour la construction de routes neuves, ou un pavage
complet.
M. Lessard: Oui, oui.
M. Russell: Les soumissions sont mises de côté
maintenant.
M. Lessard: Pardon.
M. Russell: Pour la construction, il y a des soumissions qui sont
mises de côté.
M. Lessard: Pour la construction, il arrive que certains travaux,
certains contrats sont donnés avec pavage compris. Certains
entrepreneurs n'ont pas...
M. Russell: Cela est en soumissions.
M. Lessard: C'est en soumissions. Certains entrepreneurs... Dans
certaines régions nous n'avons pas, en fait, toutes les
possibilités que nous avons dans d'autres régions; quand il
s'agit généralement d'une couche de pavage, d'une couche d'usure,
nous négocions, à ce moment, en bas de $300 000. Si c'est en haut
de $300 000 nous allons en soumissions, pour éviter...
M. Russell: Dans le pavage de routes neuves, est-ce qu'il y a
négociation ou des contrats?
M. Lessard: Quand il s'agit de gros travaux. c'est en soumission
publique.
M. Russell: De gros travaux, mais il s'agit de constructions de
moins de $300 000, si je comprends bien, pour du pavage, on prend sur nous de
négocier pour éviter un monopole.
M. Lessard: Quand ce sont des travaux d'envergure, l'asphalte
peut être compris dans le contrat. Quand il s'agit, par exemple, de
recouvrir des routes secondaires, nous négocions, quand il s'agit d'un
contrat inférieur à $300 000, avec l'entrepreneur le plus proche
pour éviter ce que vous savez, que les petites usines d'asphalte ne
disparaissent au profit de monopoles.
M. Russell: M. le Président, je voudrais bien comprendre
la logique de cette politique. Dans d'autres domaines, on a permis des
soumissions. On a même regroupé le concassage justement pour
éliminer les petits entrepreneurs. On est en train de centraliser le
concassage. C'est arrivé dans la région chez nous, au
détriment de la bonne administration.
Lorsqu'il s'agit de pavage, c'est assez simple. Je suis d'accord avec le
ministre, ce n'est pas si compliqué que ça, il n'y a pas de
danger qu'on perde des millions. C'est facile à négocier. Mais on
applique le principe de la négociation. D abord, si on veut l'appliquer,
je suis d'accord avec ça, mais qu'on protège les petites
entreprises de concassage dans les régions rurales, ce qui va aider
à l'administration. Je m'explique.
Par exemple, l'automne dernier, on a donné à un
entrepreneur de la région de Thetford Mines plusieurs contrats de
concassage par soumission. On a regroupé chez nous les concassages et le
monsieur a fait son possible. Il travaillait pratiquement jour et nuit parce
qu'il avait beaucoup d'autres contrats. Des contrats de pavage ont
été
retardés à cause des gelées. Parce qu'il n'avait
pas de concassé, il est venu dans le comté de Brome-Missisquoi et
dans le comté de Shefford, à la dernière minute. On a
attendu le concassé pour compléter les travaux, tandis qu'il y
avait des unités chez nous qui l'auraient fait au même prix, par
négociation, et qui auraient pu avoir le concas-sage au mois
d'août pour faire les travaux de pavage.
Cela veut dire qu'il y a deux unités de concas-sage chez nous qui
n'ont rien fait durant toute l'année. Ce sont des petites entreprises.
On a permis à un gros entrepreneur de prendre tous les contrats et de
travailler jour et nuit pendant tout l'été.
M. Lessard: ... des contrats de concassage?
M. Russell: Plusieurs, parce qu'on me dit qu'il a
travaillé tout l'été, jour et nuit; une grosse entreprise.
Alors, il faudra s'entendre.
M. Lessard: C'est exact. On a fait des soumissions pour tous les
contrats de concassage. Il est possible qu'on soit dans l'obligation, si on
constate qu'il y a des monopoles... L'an dernier, on a calculé qu'on
avait épargné environ 25% sur les coûts. Maintenant, il est
possible que si on constate parce que ça peut être
temporaire la création de monopoles, on envisage la
possibilité de négociations.
M. Russell: C'est l'évidence même: si on permet que
cela continue, on va créer des monopoles. Pour le concassage, le
ministre peut, par l'entremise de ses officiers, fixer un prix raisonnable et
négocier ces contrats de concassage avec des petites entreprises dans
des régions rurales.
M. Lessard: C'est possible, comme pour les usines d'asphalte.
M. Russell: Oui, il n'y a pas de mystère là-dedans.
On peut aussi continuer la politique qu'a adoptée le ministre. À
ce moment, on va créer le monopole et on va laisser ces petites
entreprises faire faillite. C'est exactement ce qui va arriver et ça ne
sera pas à l'avantage du ministère. Quand ces unités
seront seules, qu'elles auront le monopole, elles fixeront leur prix. Je pense
que dans une situation aussi simple que le concassage, on peut fixer le prix
à tant la tonne. On contrôle le nombre de tonnes, il n'y a rien
à sauver de ça. Si on prétend qu'on payait 25% trop cher,
on n'a qu'à baisser le prix de 25% et probablement que les petits
entrepreneurs vont le faire, si cela leur est possible.
M. Lessard: L'avantage que cela nous a donné cette
année, cela a justement été de voir quel serait le prix,
si nous allions en soumission. Cela peut nous permettre d'évaluer un
prix de négociation par la suite.
M. Russell: ... cela coûtait à peu près $0.80
la tonne, dans le passé. Vous épargnez 25%, cela veut dire que
vous l'avez fait faire à $0.60?
M. Lessard: Sur la quantité, cela peut être quand
même assez important.
M. Russell: Je vais prendre la parole du ministre, mais
j'aimerais bien avoir les chiffres.
M. Lessard: II n'y a aucun problème. Si vous demandez des
informations supplémentaires, on peut vous les fournir.
M. Russell: C'est une question. Si on prouve que ce n'est pas le
prix qui avait été payé par le ministère, à
$0.80, si on l'avait offert à de petits concasseurs, ils l'auraient fait
à $0.60...
M. Lessard: D'accord, mais comment voulez-vous que nous puissions
négocier, alors qu'on n'avait pas de prix? Avec les soumissions que nous
avons actuellement, cela nous permet d'avoir une idée jusqu'où on
peut aller tout en permettant à chacun de pouvoir vivre
dans notre négociation.
M. Russell: II faut quand même être logique. Si vous
arrivez dans une carrière de gravier et que vous faites faire 30 000
tonnes, tandis que dans l'autre, vous en faites faire 100 000 tonnes, le gars
qui va faire le 100 000 tonnes va le faire de beaucoup meilleur marché
que celui de 30 000 tonnes, parce que cela coûte le même prix
d'installation. On peut faire une organisation qui va opérer 24 heures
par jour, comme cela s'est fait dans le cas de M. X, l'entrepreneur qui a eu
plusieurs gros contrats.
Mais il y a une situation économique aussi. Le monsieur est
peut-être pris dans une situation en disant: II faut que je travaille,
donc je vais travailler presque au prix coûtant, pour éliminer les
autres. Cela se fait dans le commerce. Je ne voudrais pas qu'on profite d'une
situation comme celle-là, pour détruire les petits entrepreneurs
qu'on peut avoir dans les régions rurales et qui, souvent, rendent
service au ministère.
Si on prétend que c'est trop cher, on peut peut-être
négocier à de meilleurs prix. Si c'est vrai pour le
concassé, cela devrait être vrai pour l'asphalte aussi. Il y a
deux politiques, il y a deux poids, deux mesures. C'est ce à quoi je
veux en venir. Si on a peur qu'il y ait un monopole dans l'asphalte, vous
êtes à en créer un dans le concassé.
M. Lessard: M. le Président, on achète du
matériel, on achète du gravier. À ce moment-là, on
évite de créer le monopole en achetant aussi auprès des
petits entrepreneurs. Il est possible...
M. Russell: Je vais clarifier la question. Ce qui est
arrivé, c'est qu'on a groupé, dans une région chez nous,
dans une carrière de gravier ce n'est pas une question de
patronage, je parle de faits je ne vous dirai pas que vous avez fait cela parce
que c'est un gars qui est du Parti Québécois vous avez
donné une quantité énorme de gravier qui a
été concassé, ...parfait. Cela a coûté...
M. Lessard: ...c'était un gros, cela ne devait pas
être important.
M. Russell: Oui, par soumission. D accord, on a
épargné à peu près 25%. Par contre, quand on a eu
besoin de gravier à l'autre bout du comté, on prenait le gravier
de là et on le transportait à l'autre bout du comté ce
qui, à mon sens, était ridicule, parce que votre économie,
elle venait de disparaître. Plutôt que de faire comme dans le
passé, le prendre à plusieurs places, par petites
quantités, là où vous en aviez besoin. C'est à cela
que je veux en venir et vous avez fait cela dans deux coins du
comté.
J'ai dit qu'il y a peut-être une économie apparente
seulement. Mais en fait, elle ne l'est pas. Elle n'existe pas, cette
économie. C'est cela que je voudrais mesurer.
M. Lessard: C'est une économie pour l'achat. On m informe
qu'on a payé moins cher.
M. Russell: Oui, vous avez payé moins cher pour le faire
concasser. Vous avez payé le même prix pour le gravier, vous avez
payé moins cher pour le faire concasser. Mais si vous l'aviez fait
à une place centrale, quant au transport, pour l'utilisation, parce que
c'était pour les besoins du ministère et cela coûtait plus
cher de transport; votre économie n'est qu'apparente. Le service de
l'entretien a payé plus cher pour son transport. Même si vous le
transportiez avec vos propres camions chose que vous ne faites pas ou
très peu c'est de l'économie apparente. Je ne dis pas
qu'il n'y a pas eu de petites économies. Mais je pense que cela aurait
peut-être pu être négocié et examiné de
façon différente.
Plutôt que de dire au divisionnaire: Je n'y peux rien, ce sont des
ordres que j'ai d'en haut et on travaille de cette façon-ci. Je ne sais
pas si c'est la faiblesse du divisionnaire, je n'accuse personne; mais il
faudrait réagir et dire au ministre ou à ses officiers:
Écoutez, cela n'a pas de bon sens chez nous, il n'est pas convenable de
travailler de cette façon, cela va nous coûter plus cher. C'est
son devoir de le faire. Mais s'il ne le fait pas, c'est le ministre qui est
obligé d'en accepter l'odieux. Nous, quand on intervient, on dit
toujours que c'est pour aider des amis.
Je dis au ministre actuellement que si le principe du concassé
est bon, on va l'appliquer dans l'asphalte. Si le principe de l'asphalte est
bon, on va l'appliquer dans le concassé. Pas deux poids deux
mesures.
M. Lessard: On va vérifier les remarques du
député. Je vais voir si on a épargné de l'argent.
Comme je vous l'ai indiqué, il est toujours possible, lorsqu'on constate
qu'un monopole puisse se créer, de corriger la situation.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford. (16 h 30)
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, dans les
tableaux que vous nous avez déposés, je re- marque que pour
l'année budgétaire 1978/79, les travaux de construction
routière 1978/79. dans la région no 5, on a inscrit $28,7
millions. Dans l'autre tableau, c'est inscrit que, pour l'autoroute 10 et
l'autoroute 55, cela fait un montant de $16 millions dans L'Estrie. Sur un
tableau, vous avez $28 millions et, sur l'autre tableau, vous avez $16
millions. Est-ce la même chose?
M. Lessard: Ici, c'est le total. Ici, ce que nous avons, ce sont
les grands projets, en fait, les travaux de construction, les principaux
projets. Cela ne couvre pas, par exemple, les projets de ce qu'on appelle le
programme triennal. Les montants prévus ici sont strictement ceux de la
liste des grands projets. Il est prévu dans L'Estrie, par exemple, un
grand projet, l'autoroute 10, d'Omerville à Sherbrooke, pour une somme
de $11,5 millions et l'autoroute 55, de Sherbrooke à Richmond, pour une
somme de $4 millions, ce qui fait $16 millions. Les $16 millions sont
prévus dans les $28,7 millions. Il reste $12,7 millions qui sont
prévus comme étant des travaux régionaux, pour
l'amélioration du réseau existant.
M. Vaillancourt (Orford): D'autres travaux. M. Lessard:
C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): Dont nous n'avons pas la liste dans le
moment.
M. Lessard: Non, mais dont vous aurez la liste, à un
moment donné, lorsqu'on vous fera parvenir le programme triennal
comté par comté, ce qui va totaliser, au niveau des comtés
de la région no 5, la somme de $28,7 millions.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord, cela éclaircit cet
élément.
Est-ce à cet élément qu'on parle de I'ouverture des
chemins d'hiver?
M. Lessard: Non. L'entretien?
M. Vaillancourt (Orford): L'entretien des chemins d'hiver.
M. Lessard: Non, c'est à l'exploitation: divers, au
programme 4, conservation du réseau routier.
Le Président (M. Dussault): Le député de
Rouyn-Noranda avait demandé la parole.
M. Samson: C'est une prévision que je voudrais avoir du
ministre, M. le Président, sur les contrats négociés ou
négociables de moins de $300 000. Je fais référence aux
grandes régions, si vous le voulez, qui ont de petits travaux, parce que
c'est dans ces grandes régions qu'il y a le plus de petits contrats.
Est-il dans les intentions du ministre, pour fins d'efficacité et pour
permettre que les travaux se fassent dans le cours de la même
année, quand c'est prévisible, d'utiliser ce système de
négociation? À titre d'exemple, si les prévisions sont de
moins de $300 000 pour un petit contrat
qui inclut un peu de construction, un peu de gravier, un peu de
concassé et d'asphalte, est-ce que c'est seulement pour l'asphalte que
vous négociez en bas de $300 000 ou si ce genre de chose, en bas de $300
000 peut se négocier également avec les entrepreneurs du milieu
qui sont près du site de la réalisation?
M. Lessard: Dans les contrats de construction, quand il s'agit de
faire des travaux de construction comme tels, la construction de routes, on ne
négocie pas, on procède par appels d'offres ou, encore, si ce
sont des contrats mineurs, par exemple, encore là, cela dépend du
personnel que nous avons à notre disposition, on peut les faire en
régie.
M. Samson: Autrement dit, même si c'est un petit contrat de
l'asphalte est impliquée, il pourrait, théoriquement, y avoir des
appels d'offres pour la construction et, théoriquement, de la
négociation pour les fins de l'asphaltage, à condition que ce
soit moins de $300 000.
M. Lessard: Oui. Pour bien comprendre, pour ce qui concerne
l'asphalte, on a constaté dans le passé que les petites usines
régionales d'asphalte étaient en train de disparaître. On a
constaté, particulièrement dans nos régions
périphériques, que les usines d'asphalte, d'autant plus qu'on
était dans l'Opposition, n'étaient pas tellement nombreuses et
que, si on avait demandé des soumissions publiques pour des contrats,
par exemple, de moins de $300 000, c'est que, comme ces usines d'asphalte
n'étaient pas très nombreuses bien souvent, elles
étaient même uniques les prix auraient été
très élevés. L'unique usine d'asphalte aurait
été probablement le plus bas soumissionnaire, mais le plus
élevé en même temps.
M. Lessard: Par ailleurs, il fallait éviter que ces usines
d'asphalte soient achetées par de grandes compagnies qui sont connues.
C'est dans ce sens qu'il fallait leur assurer du travail de façon assez
régulière et, en même temps, il fallait tenir compte du
fait que les municipalités ont besoin d'asphalte pour améliorer
leur réseau municipal. Si nous faisons disparaître ces petits
entrepreneurs, ces petites usines d'asphalte, quand il y aura de grands
travaux, d'accord, nous aurons une usine d'asphalte, mais quand il n'y aurait
pas de grands travaux, les municipalités comme le gouvernement
n'auraient pas d'usines d'asphalte. C'est dans ce sens que nous avons
jugé bon, avec la collaboration du Conseil du trésor, en tenant
toujours compte du millage, de négocier avec l'usine d'asphalte la plus
proche, parce que le millage, le coût du transport, a une influence sur
le coût.
M. Samson: Je suis d'accord avec ce principe pour toutes les
bonnes raisons que vous venez de donner. Mais comment cela se compare-t-il, en
regard des méthodes passées, la négociation pour l'achat
d'asphalte quant au minimum vous nous dites $300; il me semble que c'est
un peu moins que cela?
M. Lessard: Cela n'a pas été changé.
M. Samson: $300 000, je m'excuse. C'était cela aussi dans
le passé.
M. Lessard: Oui.
M. Samson: La limite. D'accord.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Pour revenir à la question de l'asphalte, il
y a quelque chose qui accroche.
Une voix: Le patronage?
M. Chevrette: Ce n'est pas du patronage, soyez sans crainte. On
en a assez déterré depuis qu'on est là pour savoir qu'il
ne faut pas en faire; on est pris avec cela longtemps après.
M. Samson: Vous allez devoir boucher des trous avec de
l'asphalte.
M. Chevrette: Ce n'est pas moi qui provoque. Une voix:
Vous avez déterré de l'asphalte.
M. Chevrette: À l'insulte, je réponds par l'injure.
Blague à part, j'ai une situation un peu identique à celle du
député de Brome-Missisquoi. Le ministère a
négocié, sauf qu'il peut avoir négocié dans des
proportions ridicules avec certaines usines par rapport aux capacités de
production de ces usines.
M. Russell: Je m'excuse, le ministère a demandé des
soumissions dans mon cas.
M. Chevrette: Oui, mais il a demandé des soumissions l'an
passé dans plusieurs cas, chose qui peut faire l'affaire des petites
usines dans une région pour un certain laps de temps, mais elles ne sont
pas capables de soutenir la concurrence à moyen terme et à long
terme parce qu'il est vrai qu'une grosse usine d'asphalte peut vendre "au
cost", comme on dit communément, pour tâcher de faire mourir
à petit feu la petite usine. Est-ce qu'il est possible de dire, dans une
région donnée, après avoir vécu des
expériences bien précises d'analyse de coûts, compte tenu
de l'inflation et tout le reste, après qu'on a assisté à
une série de soumissions: Écoutez, pour permettre à tout
le monde de vivre, on a tant d'asphalte à donner cette année
ou à peu près, à cause du budget hors normes, on
sait à peu près ce qu'on a à donner sur des axes
secondaires, dans le plan triennal en particulier. Ce sont de petits projets de
quelque $100 000. N'y aurait-il pas possibilité de négocier tout
au moins des proportions qui permettent aux gens de vivre? Je pourrais donner
l'exemple d'une usine assez grosse qui peut accéder à des
contrats provinciaux, si bien que j'ai vu des choses aussi ridicules que
de voir, à la suite de soumissions, la compagnie qui obtenait le contrat
demander à la petite usine de faire le travail; elle était
soumissionnaire en même temps que l'autre et elle a été
obligée de réaliser le contrat parce qu'on n'aurait pas eu
l'asphalte à temps. Prenons le cas concret; si la petite usine ferme,
qu'arrive-t-il? On n'en a plus pour vivre.
M. Lessard: C'est justement la politique que nous avons
établie. C'est pour éviter que les petites usines ferment. C'est
pour cela qu'on négocie pour moins de $300 000, en fait jusqu'à
$300 000; c'est pour éviter que les petites usines d'asphalte ferment;
c'est pour faire une meilleure redistribution du travail. Notre
négociation se fait sur des prix fermes que nous avons.
M. Chevrette: Est-ce que c'est fait par les divisionnaires?
M. Lessard: Non, non, non, ce sont des prix qui sont
déterminés au niveau du ministère selon des normes et des
critères qui sont établis et qui permettent à chacun, je
pense bien de... Il n'y a pas eu de problème bien spécifique,
bien particulier, sur les prix qui ont été
déterminés à un moment donné au
ministère...
M. Chevrette: C'est sur la négociation. Vous pouvez la
faire avec...
M. Lessard: Non, non. La négociation, on la fait selon les
prix, on la fait selon nos prix à nous.
M. Chevrette: D'accord, mais je parle des proportions. Par
exemple, vous pouvez bien négocier s'il y a trois usines d'asphalte dans
une région donnée, vous pouvez négocier avec une usine
bien identifiée.
M. Lessard: On négocie par rapport à la
distance.
M. Chevrette: Est-ce que vous négociez par rapport aux
régions... Je comprends, mais s'il n'y a pas de travail qui se fait dans
la région... Prenons un exemple concret: le coin de Berthier. Peu de
travail dans cette région. Beaucoup de travail dans le comté de
Montcalm et à peu près pas dans le bout de l'Assomption. Celui
qui est au centre va hériter de tous les contrats,
nécessairement. Donc, celui du nord de la région n'aura à
peu près aucun contrat du gouvernement, sauf qu'il va obtenir des
sous-contrats de l'entrepreneur avec qui vous avez négocié,
à toutes fins pratiques. L'entrepreneur qui en a pris à la tonne
ne réalisera même pas ses projets; il va aller chercher le gars et
lui dira: Je ne peux pas arriver...
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela se fait couramment?
M. Chevrette: En tout cas, chez moi cela s'est fait.
M. Vaillancourt (Orford): Cela ne s'est pas fait chez nous.
M. Lessard: Étant donné que nous avons le
coût de transport, nous, on achète l'asphalte. En fait, on compare
toujours nos projets par rapport à deux usines. Quand il y a deux usines
qui peuvent entrer en concurrence, on va en soumission. Quand, par exemple, on
constate qu'il y a une seule usine qui peut soumissionner étant
donné la distance par rapport aux travaux à ce
moment-là, nous n'ouvrons pas de soumission, nous négocions. On
sait très bien que l'usine la plus proche a avantage par rapport
à l'autre.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Joliette-Montcalm, vous avez terminé votre intervention?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Dussault): Alors, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, juste pour revenir un instant
à la question du pavage. Je pense que c'est de commune renommée
qu'il était facile de contrôler les coûts de pavage, afin
que cela ne coûte pas plus cher au ministère. La preuve, c'est que
dans le passé j'ai vécu l'expérience dans
des coins éloignés où il n'y avait qu'un soumissionnaire
et que nous allions en soumission, on arrivait toujours avec des prix trop
élevés. Nous étions obligés de retourner
négocier avec lui pour rabattre le prix. Ce qui démontre le
ridicule de la soumission dans bien des cas.
Quand je reviens à ce qui se passe, pour le concassé, si
on demande une multiplication de petits contrats d'asphalte à un
entrepreneur, la même chose va se présenter et les travaux se
feront souvent en retard, ce qui n'aidera pas du tout le ministère et
cela ne coûtera pas beaucoup meilleur marché, mais cela va
comme le disait le député de Montcalm peut-être
paralyser certaines petites usines qui pourraient bénéficier de
ces travaux. Celui qui a quantité de travaux peut le faire un peu
meilleur marché, s'il a eu quelques bons contrats. Il peut dire: Le
reste de I'année, je peux le faire au prix coûtant pour garder le
contrôle.
La même chose se produit dans le concassé, c'est ce que je
n'aime pas. Je n'accuse pas le ministre, il l'a essayé, mais je vous dis
que cela ne marche pas plus que les chemins d'hiver. On en reparlera tout
à l'heure, parce que si...
M. Lessard: Êtes-vous sérieux?
M. Russell: On l'a vécu. On en reparlera tout à
l'heure, ce n'est pas le temps d'en parler, mais la seule condition... Chez
nous, il y a deux usines de pierre concassée et elles n'ont rien fait de
l'été. Je dis au ministre que je serais surpris de relever tout
ce qu'a coûté le gravier dans le chemin qui a été
transporté pour l'entretien des routes. À quel prix
revient-il lorsqu'il est rendu dans le chemin? On l'a fait à la
fin de la saison, tandis qu'on aurait pu le faire en saison, lorsque les
chemins étaient utilisés et qu'ils étaient "rough ". On
n'avait pas de concassé, on attendait les concasseurs. On a même
fait un bout d'asphalte à la dernière minute, à l'automne,
à l'époque des gelées, parce qu'on n'avait pas de
concassé. Si on avait fait faire le travail par des concassés sur
place, qui n'avaient rien à faire, on aurait créé du
travail dans ce coin et on aurait eu le concassé à temps. On
l'aurait eu à temps pour le mettre dans les chemins, pas seulement
à l'automne lorsque les gelées sont arrivées. Je ne dirais
pas que l'on n'en avait pas besoin, mais on a souffert des chemins "rough"
toute l'année.
M. Lessard: M. le Président, je prends note. Je relirai la
discussion de ces crédits. Je prends note des remarques du
député de Brome-Missisquoi. Je vais demander un rapport sur la
région dont il me parle, ou, sur d'autres régions possibles, pour
vérifier si, vraiment, on a épargné de l'argent ou encore
si le coût de transport a été plus cher. Il est possible,
comme vous le dites et comme je vous l'ai souligné tout à
l'heure, que nous envisagions de négocier, comme nous le faisons
actuellement concernant l'asphalte.
M. Russell: ...
M. Lessard: Je suis d'accord avec vous quand vous dites que les
soumissions, c'est ce vers quoi on doit tendre, tout en conservant un certain
réalisme. (16 h 45)
M. Russell: Je voudrais simplement poser une question au
ministre; l'élément 1 contient les dépenses sur la route
55. Cet élément-là, ce sont les autoroutes?
M. Lessard: Oui.
M. Russell: La route 55 est considérée comme une
autoroute.
M. Lessard: Oui. Parmi les axes, cela entre dans la
négociation avec le gouvernement fédéral; c'est
considéré comme un axe routier prioritaire.
M. Russell: D'accord. Est-ce que je peux demander au ministre
quel est le montant global pour la totalité des travaux de construction
de la route 55?
M. Lessard: Concernant la route 55, de Sherbrooke à
Richmond, il y a $4,5 millions; de Drummondville à Sainte-Eulalie, plus
précisément l'échangeur de l'autoroute no 20, $3,3
millions. Il y a la liaison, l'autoroute 10 d'Omerville à Sherbrooke,
qui a une jonction avec la route 55, $11,5 millions.
M. Russell: Quel est le montant qui reste? Ces travaux sont tous
en cours actuellement. Les contrats ont été émis.
M. Lessard: Oui.
M. Russell: Quelle distance reste-t-il pour compléter la
route 55?
M. Lessard: II nous reste Richmond, Saint-Albert... J'ai
indiqué que la priorité, quand je suis allé à
Sherbrooke, pour le ministère des Transports, était de terminer
les tronçons déjà commencés, de terminer la route
55 qui se relie à la route 51. En ce qui concerne Richmond vers
Danville, j'ai indiqué qu'on ne pouvait pas continuellement construire
des autoroutes, que nous étions prêts à améliorer la
route existante, mais qu'il ne s'agissait pas pour nous d'une priorité
de construire une autoroute qui relierait Danville à Sainte-Eulalie.
Cependant, des montants seront dépensés cette année pour
le tronçon entre Victo-riaville et Saint-Albert où on va faire un
boulevard à quatre voies.
M. Vaillancourt (Orford): Cela va être doublé. M.
Lessard: Cela va être doublé.
M. Vaillancourt (Orford): Actuellement, il y a seulement deux
voies.
M. Lessard: Cela va être un boulevard à quatre voies
de 4,3 milles.
M. Baril: II ne sera pas doublé parce qu'actuellement, il
n'y a pas de route.
M. Russell: Est-ce que je comprends bien que le reste des travaux
sur la route 55 est suspendu pour le moment et que ce sera fait dans un
an...
M. Lessard: Si vous parlez de la route 55 qui passe par Danville,
oui, c'est suspendu pour le moment.
M. Russell: Le ministre ne prévoit pas quand se feront les
travaux?
M. Lessard: Non, parce que, dans le cadre de la discussion que
j'ai eue avec vous, avec chacun des membres au début de cette
commission, je pense que, de plus en plus, il va falloir se dire une chose,
c'est qu'on ne peut pas construire continuellement des autoroutes à des
prix qui sont assez exorbitants, d'autant plus que, si vous considérez,
par exemple, la route 55 par rapport à la route 51, je trouve que la
région est déjà assez équipée au point de
vue des autoroutes par rapport à d'autres régions du
Québec qui sont vraiment sous-équipées, que ce soit
l'Abitibi, le Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord ou l'Est du Québec.
M. Russell: SI je comprends bien, c'est une réponse aux
protestations de gens qui réclament à grands cris la route
55.
M. Lessard: Oui. Je me suis rendu à deux reprises
rencontrer des représentants de la chambre de commerce, de la ville de
Sherbrooke. Je leur ai
très bien indiqué que je constatais, à la suite de
la tournée à travers le Québec, que des régions
avaient été véritablement gavées au point de vue du
système routier par rapport à d'autres, que, malheureusement,
n'ayant pas un budget élastique que je pouvais développer ou
agrandir sans aucune considération, je devais établir des
priorités en tenant compte de ce budget, que, pour le moment, les
priorités étaient de développer, autant que possible, le
réseau régional qui exige, je pense bien, des
améliorations assez considérables et que je pouvais difficilement
comprendre que nous puissions nous battre, que nous puissions accepter la
construction de deux autoroutes à environ 20 milles de distance. Que
voulez-vous, il faut aussi être réaliste.
M. Russell: Si je prends la parole du ministre, tous ceux qui ont
dit qu'ils s'en occuperaient personnellement peuvent arrêter de parler
pendant une couple d'années et on va compléter d'autres travaux
qui semblent plus urgents.
M. Lessard: Oui.
M. Russell: Est-ce que je dois aussi comprendre, parce que le
ministre a dit depuis le début des travaux de cette commission, qu'il
n'est plus question de bâtir ou d'agrandir des autoroutes à
péage? Toutes les autoroutes qu'on va faire maintenant seront des
autoroutes payées totalement par la province sans qu'on ait des postes
de péage comme sur les autoroutes actuelles.
M. Lessard: On considère, actuellement, si on ne doit pas
augmenter certains droits. Il n'y a pas de décision prise actuellement,
mais les autoroutes que nous construisons sont construites par le
ministère des Transports et ne seront pas transférées
à l'Office des autoroutes. Il est possible cependant qu'à
l'Office des autoroutes, il y ait une réforme pour qu'il puisse
être réintégré à l'intérieur du
ministère des Transports.
M. Russell: II n'est pas question d'augmenter les autoroutes
à péage existantes, s'il y a de l'extension, que ce soient des
autoroutes à péage? La politique du ministère, c'est que
toutes les autres autoroutes qui seront construites le seront par le
ministère des Transports et ce ne seront pas des autoroutes à
péage. C'est fini, les autoroutes à péage.
M. Lessard: Je ne dis pas que c'est fini, je ne m'engage pas,
mais celles qui sont actuellement en construction ne sont pas des autoroutes
à péage.
M. Russell: Cela veut quasiment dire ça.
Le Président (M. Dussault): Avant de donner la parole
à M. le député d'Arthabaska, M. le député de
Joliette, vous vouliez compléter les propos du ministre; est-ce que
c'est toujours votre intention?
M. Chevrette: Je n'essaierai pas de compléter les propos
du ministre. C'est parce qu'il a dit: Je prends bonne note des remarques et je
vais demander un genre de rapport sur la région ou les régions
où cela s'est fait, concernant les négociations avec les usines
d'asphalte. À ce moment-ci, je voudrais vous faire part d'un voeu qui
m'a été exprimé par quelques personnes qui est le suivant:
Vaut encore mieux aller en soumissions pratiquement toujours c'est ce
qu'ils nous disent si on n'est pas capables de négocier des
proportions, en tout cas, à la grosseur des usines, avec des taux fixes,
indépendamment des distances. Ils disent: On fera les distances et, si
on veut vivre, on a une alternative: ou on négocie des proportions ou on
demande des soumissions sur tous les contrats.
Je voulais vous faire part de ça, mon cher monsieur.
M. Lessard: M. le député de Joliette-Montcalm, vous
êtes adjoint parlementaire au ministre des Transports; alors,
j'espère que vous allez transmettre vos revendications.
M. Chevrette: C'est exact. Mais vous savez que, politiquement
parlant, M. le ministre, mon devoir est accompli.
M. Lessard: D'accord.
M. Chevrette: Je suis d'abord député.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Dans le cadre de l'autoroute 55, qui se voulait
être l'autoroute transquébécoise ou l'autoroute nord-sud,
je comprends que le ministre fait face à des budgets limités; il
se doit de décider de certaines priorités. Aussi, il a à
faire face à des décisions ou à des non-décisions
du gouvernement antérieur. Actuellement, quand on regarde le
tracé de la 51 entre Sherbrooke et Drummondville, on comprend mal
pourquoi cette route a été construite avant l'autoroute 55 qui
devait passer par Victoriaville.
Tout à l'heure, le ministre disait que construire deux
autoroutes, à peu près à 20 milles de distance... À
la hauteur de Sainte-Eulalie, entre Sainte-Eulalie et Drummondville, il y a
à peu près 20 milles, mais, quand on regarde le tracé sur
la carte, c'est facile de voir que, quand tu passes par Saint-Albert,
Victoriaville, Warwick, Asbestos, c'est là le vrai tracé de la
route 55 qui aurait dû être fait. À ce niveau, il y a
beaucoup plus que 25 milles entre cette distance et Drummondville.
Mais, maintenant que la route 51 est construite ou achève
d'être construite, on ne peut pas l'effacer, c'est bien certain. Ce que
je déplore, c'est que toute la région de
Victoriaville-Asbestos-Danville soit obligée de subir les
conséquences des décisions prises à l'encontre de toute
une région. Parce qu'on sait très bien qu'il aurait
été facile de partir de Sherbrooke et de passer par Victoriaville
pour sortir sur la route 20 et cela n'aurait pratiquement pas allongé la
distance.
Toujours dans le cadre de l'autoroute 55, il reste un autre
tronçon à construire entre Sainte-Eulalie et
Saint-Célestin qui réunira toute la région des
Bois-Francs: Thetford, Drummondville, Sherbrooke, pour aller à
Trois-Rivières. Tout le bois de pulpe qui descend de Thetford et qui
s'en va à Trois-Rivières passe actuellement par Sainte-Eulalie et
on doit utiliser la route 161, je crois, l'ancienne route 34, qui est tout
à fait désuète, surtout à ce temps-ci; il y a des
trous à peu près tous les dix pieds. J'aimerais que le ministre
soit capable de faire connaître ses intentions sur le
parachèvement de cette distance qui reliera directement les
régions que j'ai citées tout à l'heure, à
Trois-Rivières. Actuellement, il y a un tronçon qui est en
construction à la hauteur de Sainte-Eulalie, mais ce même
tronçon débouchera dans un champ, comme le bout que j'ai
défendu entre Saint-Albert et Sainte-Eulalie, qui commençait
près d'une rivière et qui se terminait dans un champ lui aussi,
qui a été là durant au moins quatre ou cinq ans, sans
qu'il y ait de décision prise.
Face à tous ces bouts de chemin ou ces parachèvements
qu'on se doit de compléter logiquement, est-ce que le ministre peut nous
dire si, dans les temps qui viendront, le tronçon de
Sainte-Eulalie-Saint-Célestin a des chances au moins d'être
complété ou qu'il ne soit pas considéré à
l'égal de Saint-Albert de Richmond? .
M. Lessard: II y a un problème qui est quand même
assez sérieux, dont le député m'a parlé d'ailleurs.
Nous sommes actuellement à construire un échangeur entre
l'autoroute 20 et la route 55 du côté sud, de telle façon
que nous allons avoir un échangeur qui va sortir sur rien du
côté nord, encore une fois. L'échangeur est relié
à la Transcanadienne.
Nous construisons également un échangeur très
important à l'intersection de l'autoroute 55 et de l'autoroute 30, au
montant de $12,5 millions. Quand je gèle, sur un seul projet, $12,5
millions, je vous avoue que cela fait mal au coeur quand on constate que dans
certaines régions du Québec, on demande des petits millions de
dollars pour avoir un réseau qui est satisfaisant et qu'avec cela, on
peut construire dix milles de route. Juste pour un échangeur de
l'autoroute 30 je comprends que la population est là et de
l'autoroute 55, c'est $12,5 millions.
Cette année, je pense bien qu'il y a eu un effort de fait de la
part du ministère pour l'échangeur à Sainte-Eulalie, c'est
$5,6 millions, $5,8 millions. Nous allons aussi prévoir la route 122, de
Victoriaville vers Saint-Albert. Je pense bien qu'il y a une certaine
priorité là aussi. Il y aura de l'argent qui sera
dépensé.
D'autre part, nous allons investir assez considérablement d'ici
quelques années sur l'autoroute 40, de telle façon qu'il va
peut-être y avoir moins de circulation entre Trois-Rivières et...
En tout cas, ce n'est pas votre opinion. Moi, je vous indique que j'aurai,
l'année prochaine, à faire de l'arbitrage sur les montants qui me
seront alloués. Je comprends que chacun ait besoin de l'investissement
du ministère des Transports. Mais dans la construction, cette
année, avec les expropriations et tout le bazar, j'ai $477 millions. Je
ne me souviens pas de tous les chiffres, mais c'est de l'ordre de $477
millions. Sur cela, j'ai de l'expropriation, des plans et devis.
Si M. Parizeau peut m'en allouer l'année prochaine, pour un
montant de $1 milliard, on aura des travaux pour $1 milliard. Mais il faut
aussi tenir compte des autres priorités qui existent pour le
gouvernement du Québec. Si on construit juste des routes, on a de la
misère à avoir du développement économique.
Vous m'avez rencontré, je tiens compte de vos remarques. Si je
vous disais que vous avez à faire le choix entre l'amélioration
de la route 122 et de la route 116, par rapport au tronçon entre
Sainte-Eulalie et Saint-Célestin, vous diriez quoi?
M. Baril: Je comprends très bien l'attitude du ministre et
je le remercie de la compréhension qu'il a eu à m'écouter
dans le passé au sujet du fameux échangeur à la hauteur de
Sainte-Eulalie, de même que du prolongement de la route 122. Si,
aujourd'hui, je parle pour le tronçon qui reste à construire
entre Sainte-Eulalie et Saint-Célestin, j'admets que ce n'est même
pas dans mon comté. Mais au niveau gouvernemental, logiquement, on
construit un échangeur de $5,6 millions ou de $5,8 millions, mais qui va
déboucher dans un champ. C'est cela que je déplore. J'aimerais
beaucoup mieux me battre pour faire construire ou obtenir un réseau
routier rural beaucoup plus adéquat dans mon comté que celui que
nous avons actuellement. (17 heures)
M. Lessard: Cela coûte $43 millions.
M. Baril: Où?
M. Lessard: Entre Saint-Célestin et...
M. Baril: Sainte-Eulalie? Il y a treize milles.
M. Lessard: De la limite nord de Sainte-Eulalie... D'accord, cela
comprend l'échangeur. Enlevons l'échangeur de $12,5 millions,
cela veut dire $30 millions.
M. Baril: L'autoroute est-elle à quatre voies ou à
double voie?
M. Lessard: Elle a quatre voies.
M. Baril: Quatre voies, Oui, mais...
M. Vaillancourt (Orford): L'échangeur sera-t-il à
quatre voies?
M. Baril: Si on construit encore une autoroute à quatre
voies sur une distance de treize milles, c'est certain que cela peut
coûter $30 millions. Je ne doute absolument pas des chiffres. Il faudrait
peut-être voir à réviser les plans et, au lieu de faire une
autoroute à quatre voies, en faire seulement une à double voie.
Dans le langage du ministère des Transports, peut-être que je
m'exprime mal, mais...
M. Lessard: Si on réduit nos ambitions, on va pouvoir en
faire plus. Si on arrête d'exiger des autoroutes partout, qu'on
réduit nos ambitions et qu'on demande l'amélioration de nos
routes régionales, avec trois voies dans les pentes, cela va
coûter moins cher le mille. Quelqu'un doit en prendre conscience.
M. Baril: Encore une fois, M. le Président, je voudrais
que le ministre comprenne bien qu'actuellement le gouvernement fait face
à des décisions prises antérieurement. La population de ma
région lutte depuis quinze ans, depuis 1961, je crois, pour la
construction de cette fameuse autoroute transquébécoise 55.
M. Lessard: Certaines régions font face à des
"non-décisions " prises antérieurement aussi.
M. Baril: Je sais. Je me souviens qu'il y a eu souvent à
Victoriaville des suites de ministres et de députés qui sont
passés chez nous pour l'annoncer, à chaque élection...
M. Lessard: Pas moi.
M. Baril: Je vous remercie de ne pas l'avoir annoncé non
plus, si vous n'avez pas décidé de la faire. Quand même,
cette population est habituée à faire des pressions. Puisqu'on
lui en a accordé un bout, elle continue, elle a bon espoir d'en avoir
encore.
M. Lessard: C'est normal, j'en conviens. C'est tout à fait
normal que les gens fassent des pressions. C'est tout à fait normal
aussi que, parfois, le ministre soit obligé de dire non aux pressions
par rapport à d'autres besoins qui sont là, qui sont
existants.
M. Baril: Très bien.
M. Lessard: J'aimerais mieux toujours dire oui, ce serait bien
plus facile.
M. Baril: Je continuerai à rencontrer le ministre des
Transports de temps à autre.
M. Lessard: Oui, il n'y a pas d'objection.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Lessard: II y a aussi le ministre des Finances.
M. Samson: M. le Président, je trouve évidemment
normal que tout le monde fasse des pressions, mais, quand on tient compte de
certaines régions périphériques et qu'on voit bien des
pressions sur de grandes autoroutes, dans nos régions
périphériques, nous autres, on fait des dépressions.
Je vois qu'on a une augmentation de $12 millions, cette année
encore, sur les autoroutes, comparativement à l'an dernier, et que, dans
le reste des éléments du programme 4, la construction de routes
principales, régionales et d'autres routes, il y a une diminution de $20
millions. Je pense que c'est normal qu'on ait un certain souci
d'équilibre, compte tenu évidemment des budgets disponibles. S'il
y en avait plus, tout le monde serait encore plus content, mais on a certaines
restrictions qui font qu'encore une fois cette année je le
souligne les réseaux principaux, régionaux et les autres
routes locales sont défavorisés comparativement aux grands
réseaux. Je retiens que, dans l'ensemble du programme 3, il y a une
diminution de $9 millions comparativement à l'an dernier.
J'aimerais poser une question à l'élément 1, parce
que cela couvre tous les éléments; c'est qu'on retrouve une
diminution de personnel, d'employés, dans l'ensemble des programmes, de
l'ordre de 251. J'aimerais savoir de quel élément cette
diminution provient et en rapport avec quoi?
M. Lessard: Au programme 1? M. Samson:
C'est-à-dire...
M. Lessard: Ou à l'ensemble des programmes?
M. Samson: À l'ensemble des programmes, parce qu'on
retrouve toujours le personnel au bas des éléments.
M. Lessard: Oui.
M. Samson: À l'ensemble des éléments, on a
une diminution, comparativement à l'année dernière, de 251
personnes.
M. Lessard: Y compris les occasionnels. M. Samson: Y
compris les occasionnels. M. Lessard: Et à temps partiel.
M. Samson: Pour être plus précis, il y a 51
employés permanents de moins et 200 employés de moins chez les
occasionnels.
M. Lessard: On rentabilise notre ministère.
M. Samson: Oui.
M. Lessard: Une formule...
M. Samson: C'est une réponse rapide.
M. Lessard: Tant mieux si on peut en réduire; il faut
créer des emplois.
M. Samson: Non, c'est qu'on parle de création d'emplois et
depuis le matin on parle de réduction d'employés.
M. Lessard: Si vous le permettez, M. Michaud va vous
répondre.
M. Samson: D'accord.
M. Lessard: C'est une question bien technique.
La principale activité du ministère, de nos districts,
dans les régions, concerne la construction ainsi que l'entretien du
réseau. Si on regarde le programme 4, il y a une hausse du
côté des effectifs. Dans le cadre d'un budget programme, il est
évident que l'affectation de la masse salariale peut varier d'une
année à l'autre; par exemple, le programme 3 ou le programme 4.
Ce sont des années-homme que nous avons et pas nécessairement...
Une personne peut être payée pour l'entretien pendant neuf mois et
pour la construction pendant trois mois, ou vice versa.
M. Samson: Alors, pour comprendre cette question, il faut
regarder les programmes 3 et 4 en même temps.
M. Lessard: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que M. le
député de Rouyn-Noranda a terminé son intervention?
M. Samson: Oui, ça va, M. le Président. J'ai dit
tout ce que j'avais à dire dans les remarques
générales.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Frontenac, suivi de M. le député de Gatineau.
M. Grégoire: M. le Président, le ministre des
Transports a dit tout à l'heure une phrase que j'approuve
entièrement. Il a dit qu'il y avait des régions qui avaient tout
eu et que d'autres n'avaient rien eu ou presque. Je pense que, parmi ces
régions...
Une voix: Tu en as trop eu, toi?
M. Grégoire: Non, il y a la région de l'amiante.
Pour la première fois, je pense qu'on va avoir un bon bout de route qui
va avoir à peu près sept ou huit milles de long. Je remercie le
ministre. Cette route relie Black Lake à Thetford Mines. Connaissant ces
deux municipalités, c'est tout ce qu'on a de potable ou de carrossable.
Je suis obligé de faire des détours, de m'allonger de 30 milles,
de passer par la Beauce pour venir à Québec; sans cela, je serais
obligé de porter un casque de métal comme les mineurs au fond de
la mine pour ne pas m'assommer.
Une voix: Attache-toi.
M. Grégoire: II faut que je m'attache. Il me faut des
attaches spéciales. Mais cela est au point que même l'industrie,
qui est tout de même très importante dans la région de
l'amiante, voit son minerai, son amiante, sortir par le port d'Halifax
plutôt que par le port de Québec. Avec les subventions du
gouvernement fédéral, cela coûte moins cher de
développer le port d'Halifax en partant de Thetford. Si on avait le
moindrement une route convenable, le port de Québec pourrait survivre.
Si on veut savoir l'importance de ce trafic, CAST, qui est tout de même
le plus gros transporteur par containers au Québec, 50% de son chiffre
d'affaires se fait avec l'amiante. Cela s'en va à Halifax par train
plutôt que de se rendre au port de Québec qui est à
côté. Les députés de la région de
Québec ont bien compris cela; c'est pour cela qu'ils approuvent
l'idée d'une route au moins carrossable.
Le problème, c'est qu'on en a une pour aller à
Québec, une pour aller à Montréal...
M. Lessard: Excusez...
M. Grégoire: Mais il n'y en a pas une des deux qui est
carrossable. Celle pour aller à Québec est épouvantable.
Le ministre est venu et il le sait. Ce sont des côtes, comme il n'y en a
pas beaucoup. Juste dans le bas de la côte, il y a une courbe. Le gars
qui va un peu vite plonge dans la rivière. Et le pont au bas de la
côte, vous connaissez ce coin-là?
M. Gratton: Ce sont des routes faites pour l'Union Nationale.
M. Grégoire: II y en a eu...
M. Gratton: Elles sont croches et dangereuses.
M. Grégoire: Je ne sais pas qui les a faites. Celle pour
Montréal...
M. Russell: C'est pour vous dire qu'on en a fait des routes.
M. Samson: Savez-vous qui va les faire?
M. Grégoire: Non.
M. Samson: On le demande.
M. Grégoire: Je pense que cela va être le ministre.
C'est pour cela, je voudrais lui rentrer une chose dans la tête.
Une voix: Celle des libéraux.
M. Chevrette: Je parle et j'en ai... C'est le 15 novembre.
Le Président (M. Dussault): À l'ordre! Messieurs,
s'il vous plaît!
M. Grégoire: Cela est vrai, j'ai vu cela au mois de
novembre 1976. Ils ont asphalté un bout dans East-Broughton par-dessus
la neige. Cela a existé, je vous dis qu'au printemps 1977, l'asphalte ne
tenait pas beaucoup, il y avait de la neige en dessous. Quand la neige a
dégelé, l'asphalte a coulé dans les fossés. C'est
qu'avec le dégel l'asphalte a dégelé avec la neige. J'ai
vu cela à East-Broughton, on n'a pas besoin d'aller loin, c'était
sous les libéraux.
M. Samson: En avez-vous encore de l'asphalte dans le frigidaire
pour cet été?
M. Grégoire: En tout cas, M. le ministre, je voudrais vous
dire une chose, c'est que ce coin-là, il a besoin de routes, surtout
avec l'industrie...
M. Chevrette: Je savais cela.
M. Grégoire: Vous le savez.
M. Chevrette: S'il n'en parle pas trop...
M. Grégoire: Mais, je suis content de pouvoir le lui dire
officiellement, publiquement c'est un coin qui a besoin de routes. Si le
ministre décidait de faire des enquêtes pour savoir quelles sont
les régions qui ont été sous-développées
dernièrement au point de vue des routes, je crois que dans cette
région, cela serait indiqué. La Côte-Nord, vous avez le
plus grand boulevard qu'il n'y a pas au monde, vous avez la plus belle
autoroute. On y circule à vingt bateaux de large et vous pouvez tout
sortir votre minerai de fer par le Saint-Laurent et c'est la plus belle
autoroute, on l'a toujours dit, c'est la moins dispendieuse, la plus
économique comme moyen de transport. Voilà encore le genre
d'autoroute que le ministre a dans son comté. Le Saint-Laurent, c'est la
plus belle autoroute qu'il n'y a pas au Québec et au Canada et il peut
se rendre jusqu'à Montréal sans feux de circulation, il n'y a
jamais d'accident là-dessus.
M. Lessard: Cela prend du temps, par exemple.
M. Grégoire: Cela prend du temps, mais on en transporte
beaucoup plus. C'est l'équivalent de combien de vannes de produits que
l'on met dans un bateau? Il transporte beaucoup plus.
Maintenant, il y a des remarques que je voudrais faire sur les
constructions d'autoroutes. On remarque dans nos comtés, les petites
régions qui sont éloignées des grands centres que l'on
donne de contrats, mais ceux qui ont des contrats, souvent on leur dit: Du
moment que vous commencez dans les trois mois. On leur donne cela au mois
d'août comme j'ai vu, l'année dernière, à
East-Broughton et rendu au mois d'octobre, le gars en avait fait ailleurs, il
en avait pris trop dans son année. Cela n'est pas encore fait, c'est
donné depuis le mois d'août de l'année dernière.
C'était seulement de l'asphalte, c'était une affaire de dix jours
d'asphalte. Cela n'a même pas été fait entre août,
septembre, octobre où il aurait pu le faire, parce qu'ils ont
donné cela à un entrepreneur qui en avait de trop. Quand
j'appelle le divisionnaire il me dit: II a eu le contrat.
M. Russell: II attendait le concassé.
M. Grégoire: Le concassé était placé,
tout était fait. C'est parce qu'il n'était pas
équipé pour en faire plus. Il avait des contrats ailleurs et il
disait: Quand j'aurai fini tel autre contrat. Quand il avait fini tel autre
contrat, il avait déjà un autre contrat, il fallait qu'il
finisse, celui-là était signé, il fallait qu'il attende,
il ne l'avait pas fait pour l'été. Alors, cela aussi, c'est une
chose qu'il faudrait prendre en considération. Essayer de les
redistribuer pour que ceux qui ont des contrats dans l'année, puissent
les faire dans l'année. Si on s'aperçoit qu'ils en ont de trop et
que cela est retardé d'un an, justement parce que l'entrepreneur voulait
accaparer des contrats, il disait au ministère: Je les ferai attendre
à l'an prochain et je leur dirai que la neige est venue trop vite, c'est
parce qu'il a trop plu que je n'ai pas pu asphalter, ils ont toutes sortes de
bonnes raisons. Ils le font l'année suivante. On tire souvent de petits
contrats, mais ils sont retardés, parce que celui qui les a, il en prend
trop et il n'est pas capable de les faire durant l'année. Le fait de
venir constater l'état des routes, le fait d'en donner aux
régions qui sont sous-développées au point de vue routier,
je pense que la nôtre l'est, et c'est une région industrielle,
c'est une région qui entraine des richesses pour le Québec. Il ne
faut pas oublier que cette année, seulement la région de
l'amiante va donner $40 millions en droits miniers au gouvernement du
Québec. C'est la plus grosse richesse minière au Québec.
Cela pourrait se ressentir dans la construction de routes dans une
région qui apporte tant au Québec.
M. Lessard: Oui, cela est exact. Je l'ai vécu chez nous.
C'est exact que l'on a donné à certains entrepreneurs d'asphalte
des contrats qui, à un moment donné, ne pouvaient pas
complètement réaliser, parce que dans certaines régions on
avait une usine d'asphalte et les contrats étaient
négociés avec cette usine. Maintenant, l'entrepreneur est quand
même intéressé à réaliser ses travaux dans
les plus brefs délais, parce qu'il risque de ne pas être
indexé, si le contrat a été donné l'an
passé. Il risque de voir ses coûts augmenter. Dans la
négociation, généralement, on essaie de tenir compte des
travaux que le gars est capable de faire, s'il y a des choses à
corriger. J'ai demandé que l'argent qui avait été
voté l'an dernier pour des contrats d'asphalte soit
dépensé dans les plus brefs délais. On va avoir un rapport
sur les travaux qui ont été faits et on va être
obligé de déterminer un échéancier beaucoup plus
précis. Si I'échéancier n'est pas respecté, on
verra à donner à d'autres l'année suivante, mais des fois
on n'a pas le choix, quand on n'en a qu'un seul. (17 h 15)
Chez nous, sur la Côte-Nord, il y avait RAY-CAR. Elle faisait des
travaux non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour les
municipalités. Quand on lui en donnait, elle réduisait ses
travaux pour les municipalités. Il y a des municipalités qui
attendent depuis trois ans pour avoir des travaux d'asphalte, parce que RAY-CAR
en a trop. Cette année, je ne sais pas si elle suit le ministre, mais il
y a une autre usine d'asphalte qui est là. On pourra mieux redistribuer
les travaux. Mais c'est exact que... Peut-être est-ce parce qu'on donne
trop de contrats cette année, on a trop d'ouvrage. On va être
obligé de réduire.
M. Grégoire: Cette année, je peux le dire
honnêtement.
M. Samson: II n'y en a pas assez.
M. Lessard: Cette année, les travaux vont commencer,
justement à cause de la prime de 10%, d'assez bonne heure, puisqu'une
partie des contrats a été faite pendant l'hiver. Je pense bien
que cette année, les travaux devraient commencer assez vite. Il va
falloir aussi prévoir de mieux équilibrer, de mieux étaler
l'ensemble des travaux pendant l'année, parce que, justement, ce qui est
dangereux, c'est que, si on n'étale pas, des entrepreneurs
soumissionnent pour plusiers contrats à la fois et ne soient pas
capables de respecter leur échéancier. Il y a des travaux qui
peuvent être donnés à l'automne, mais qu'il serait plus
profitable de faire pendant l'hiver, particulièrement quand il s'agit de
travailler dans la glaise. Donc, on tente de donner ces travaux pendant l'hiver
plutôt que pendant l'été pour qu'au moins la glaise soit
enlevée et qu'au printemps les travaux commencent véritablement
pour recouvrir en gravier.
M. Samson: Dans des cas comme ceux-là, est-ce qu'on
spécifie que cela doit être fait pendant cette
période-là ou est-ce que l'entrepreneur peut le faire selon son
bon vouloir et finalement ne le faire qu'à l'été?
M. Lessard: C'est selon son bon vouloir. Nous, à ce
moment-là, on s'organise j'ai un cas chez nous pour donner
le travail pendant la période la plus propice. Mais l'entrepreneur est
intéressé à sortir sa glaise le plus tôt possible
pendant l'hiver parce que, sinon, l'été, étant
donné que ce n'est pas gelé, cela renverse et c'est toujours
à recommencer.
M. Samson: Le problème qui est soulevé par le
député de Frontenac, c'est un problème qui est vécu
à plusieurs endroits, un peu partout au Québec, surtout quand il
est question de soumissions. Les soumissions sortent tellement tard que,
finalement...
M. Lessard: II y a une autre chose, cette année. J'ai
constaté, quand je suis arrivé au ministère, qu'il y avait
des réclamations assez considérables parce qu'on avait
donné les contrats, alors que les utilités publiques n'avaient
pas été déménagées. Donc, l'entrepreneur ne
pouvait faire les travaux tant et aussi longtemps que les utilités
publiques n'étaient pas déménagées et comme sa
machinerie était rendue sur les lieux, il nous réclamait des
montants assez considérables pour la non-utilisation de sa
machinerie.
Donc, suite aux réclamations qui étaient faites, à
cause de travaux qui avaient été donnés, alors que les
utilités publiques ou l'expropriation n'était pas
terminée, j'ai demandé aux fonctionnaires du ministère de
ne plus donner de contrats tant et aussi longtemps que les expropriations ne
seraient pas terminées et que les utilités publiques ne seraient
pas entièrement déménagées, parce que cela
coûte cher. Nous avons aussi divisé certains contrats, tout en
s'assurant que cela ne coûterait pas plus cher, de telle façon que
nous allions en soumission là où les utilités publiques et
l'expropriation seraient terminées. De toute façon, cela
n'avançait pas les travaux. Lorsque nous donnions les contrats et que
les utilités publiques n'étaient pas
déménagées et que les expropriations n'étaient pas
terminées, les travaux ne finissaient pas plus tôt.
Le Président (M. Dussault): Alors, messieurs...
M. Grégoire: J'aurais une question à poser au
ministre. C'est un problème qui s'est posé assez
régulièrement pour les petites routes qu'il s'agit
d'élargir et pour lesquelles il y a expropriation. La population la
demande, le conseil municipal vient nous voir, il veut avoir cela. Quand on
parle avec le ministère, on nous dit: Oui, mais l'expropriation, c'est
long. Par contre, le conseil municipal, qui a la population sur le dos pour
faire la pétition pour élargir la route, est capable de ramasser
les signatures dans le temps de le dire. Non seulement ce n'est pas de l'achat,
mais on est prêt à donner le terrain nécessaire à
l'élargissement. J'ai vu cela au moins deux fois depuis un mois. On est
prêt à donner le terrain nécessaire à
l'élargissement. J'ai vu ça au moins deux fois depuis un mois.
Ils sont prêts à donner le terrain nécessaire pour
l'élargissement. Là, on fait face à une espèce de
dilemme, à savoir qui est la charrue et qui sont les boeufs. La
municipalité dit: Nous autres, on est bien prêt à faire
signer tous les contrats notariés aux expropriés qui donnent leur
terrain, qui ne le vendent pas, qui le donnent au ministère des
Transports pour élargir la route. Eux disent: Nous autres, on est
prêt à donner les contrats notariés au ministère des
Transports et il y aura la route, l'empattement nécessaire. Mais, d'un
autre côté, on n'est pas prêt à faire toutes ces
dépenses, quand il y a une quinzaine de terrains qui sont donnés,
tant et aussi longtemps que le ministère ne nous dira pas qu'il
élargira la route.
Le ministère nous dit qu'il ne prendra pas la décision
d'élargir la route tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas tous les
contrats d'expropriation. Est-ce que la signature, sur une lettre, des
propriétaires, prouvant qu'ils sont prêts à le faire, est
suffisante, comme dépense, de la part de la municipalité?
M. Lessard: II y a bien des conditions là-dedans. Il y a
le fait que les titres doivent être clairs. Mais nous avons fait
l'expérience cette année, dans le comté d'Arthabaska
M. le député d'Arthabaska peut en parler et nous
avons tenté de négocier avec certains propriétaires qui
devaient être expropriés, dans le rang 10, je pense. Tout le monde
avait de la bonne volonté, tout le monde était prêt
à céder son terrain, sa partie de terrain, mais de façon
tellement conditionnelle qu'on se demandait si, en acceptant de construire la
route, on n'aurait pas des réclamations assez considérables qui
viendraient par la suite.
Maintenant, il reste aussi une chose dont on discute de plus en plus;
c'est la décentralisation, tant au ministère des Transports
qu'à certains autres ministères. Dans ce cadre-là, on
pourra envisager que les municipalités puissent être maîtres
d'oeuvre, non seulement de routes à l'intérieur de leurs
territoires, mais aussi de routes qui seraient à l'extérieur de
leurs territoires, des routes régionales.
On a essayé cette année. La bonne volonté est
toujours présente au début, on veut toujours avoir un
réseau routier, on est toujours prêt à donner un pied, un
pied et demi de terrain. Mais, à un moment donné, quand ça
vient pour se concrétiser, ça devient plus difficile, parce qu'il
y a des conditionnels, des si et surtout des titres. Vous savez que, dans
certaines petites municipalités je connais
particulièrement mon comté on s'est transmis des terrains
de pères en fils, de grands-pères à petits-fils, sur
papier, de telle façon que nous sommes obligés de faire
énormément de recherches, le notaire est obligé de faire
énormément de recherches pour que les titres soient clairs avant
que nous puissions faire l'expropriation ou avant que l'individu puisse nous
transmettre son terrain. Parce qu'il peut bien nous transmettre son terrain,
mais si ce n'est pas à lui et si, par la suite, des réclamations
se font...
Ce sont des choses... Je n'ai pas d'objection, si vous m'arrivez comme
l'a fait le député d'Arthabaska; il avait un problème
assez sérieux chez lui, le rang 10. Il m'a fait certaines propositions,
à savoir que les cultivateurs étaient prêts à
céder une partie de leurs terrains, mais la proposition était de
bonne volonté. Quand on est venu pour la concrétiser,
c'était un peu différent.
C'est comme les ententes qui se font concernant la construction de
ruisseaux entre les cultivateurs pour l'érosion agricole. Tout le monde
est d'accord au début et il arrive des problèmes.
Il faut faire attention...
M. Baril: Juste une parenthèse...
M. Lessard: ... à part ça. On s'est fait accuser,
au ministère des Transports, par les évaluateurs, d'essayer de
négocier de gré à gré avec des individus. On peut
aussi se faire accuser, si on va chercher des signatures comme
celles-là, de tordre le bras à ces gens-là, au nom de la
construction d'une route, d'obtenir gratuitement leurs terrains. Politiquement,
ça peut... Au début, c'est bien bon, tout le monde est d'accord,
tout le monde a de la bonne volonté, mais après, les poursuites
arrivent.
M. Grégoire: Non, mais pourquoi ne laissez-vous pas faire
ça par les municipalités?
M. Lessard: Parce qu'elles ont leurs problèmes elles aussi
et ne veulent pas s'engager là-dedans.
M. Baril: Actuellement, il y a des routes en tout cas
quand on parle du 10e rang ouest, Princeville où il n'y a que 28
pieds de largeur. Les maisons sont construites sur le bord de la route. Il y a
des cultivateurs qui ont une rangée d'arbres qu'ils ne veulent pas voir
détruits; alors, tu ne peux pas laisser des arbres dans le milieu du
chemin. C'est ça qui occasionne des problèmes.
M. Lessard: On m'informe que l'Ontario procède comme
ça. Donc, c'est possible qu'on puisse le faire. Maintenant, il y a un
problème qu'on soulève.
M. Baril: On procède comment?
M. Lessard: L'expropriation est faite par les
municipalités. Mais il y a un danger à cela, il y a des
conséquences aussi. Si la municipalité force l'individu à
céder la route pour rien, alors que, dans d'autres secteurs, on va payer
l'expropriation...
M. Baril: Est-ce qu'on paie les déplacements de
bâtisses aux municipalités, en Ontario?
Le Président (M. Dussault): Messieurs...
M. Lessard: On fait l'expropriation et le gouvernement paie.
Le Président (M. Dussault): Ces propos, de toute
façon, relèvent d'un autre élément du programme. Je
voudrais vous rappeler que, ce matin, la commission a accepté d'ajourner
ses travaux cet après-midi, à cinq heures trente minutes. M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, on sait que le
ministère des Transports a signé en 1972 une entente
fédérale-provinciale pour l'aménagement du réseau
routier régional dans l'Outaouais. On sait également que, l'an
dernier, à toutes fins pratiques, les seuls travaux faits dans le cadre
de cette entente ont été effectués sur l'artère
Saint-Raymond, dans la ville de Hull, laquelle devrait normalement être
prolongée sur le chemin Pink.
On sait également que le ministère donne priorité
à l'autoroute A-50, Masson-Mirabel. On n'a sûrement pas
d'objection à cette priorité. J'aimerais que le ministre, d'ici
l'ajournement, nous dise quels autres projets inclus dans cette entente
pourraient sinon être mis en chantier au cours de l'exercice financier
actuel, tout au moins faire l'objet de la préparation de plans et devis.
Je pense par exemple au prolongement de Pink-Saint-Raymond. On sait que la rue
Saint-Raymond ne mène nulle part présentement et que c'est
à quatre voies de largeur. Une autre me préoccupe en particulier,
c'est l'autoroute A-5 nord-sud, vers le village de Wakefield, qui est
arrêtée, à toutes fins fins pratiques, depuis deux ans, et
qui, nous dit-on, ne sera pas reprise pour deux autres années. À
quel stade en est rendue la préparation des plans et devis pour que,
dans deux ans, on ne vienne pas nous dire: On ne peut pas entreprendre le
projet parce que les plans et devis ne sont pas prêts?
M. Lessard: Cette année, une somme de $16
millions sera dépensée sur la route A-50, soit $13
millions, pour la construction de l'autoroute, et $3 millions pour la
construction du pont Lelièvre, ce qui veut dire $16 millions.
En ce qui concerne l'autoroute 5, selon les indications que j'ai et
selon aussi ce que j'ai pu voir au point de vue cartes géographiques, ce
n'est pas une autoroute qui soit actuellement véritablement prioritaire,
puisqu'elle conduit plutôt vers des endroits de villégiature, vers
des centres de ski l'hiver. Je ne dis pas qu'elle ne sera pas prioritaire dans
les années à venir, mais, à court terme, ce n'est pas ce
qui est prioritaire pour la région.
Cependant, tel qu'on en discutait ce matin, à la suite de
l'entente avec la Commission de la capitale nationale, et en respectant le
schéma de la Société d'aménagement de l'Outaouais,
nous avons l'intention de préparer les plans et devis des
tronçons McConnell-Laramée et Laramée-Saint-Laurent,
reliant jusqu'à l'autoroute de la brasserie. Il y a aussi
l'amélioration, qui est dans les plans prévus à
l'intérieur de l'entente auxiliaire que nous allons signer, du boulevard
de la Cité des jeunes. Cela rejoint les priorités.
M. Gratton: M. le Président, je m'inquiète un peu
de l'attitude du ministre, qui nous dit que la route A-5 ne semble pas
être une priorité parce que, à toutes fins pratiques...
M. Lessard: J'ai dit à court terme.
M. Gratton: Oui, à court terme. Mais je voudrais qu'on
soit bien conscient, au ministère des Transports, qu'il en va du seul
réseau de communication vers la région appelée
Haute-Gatineau. C'est là, finalement, que le tourisme est, sans
contredit, la source la plus importante de revenus dans ce coin-là. On a
des investissements de l'ordre de quelque $20 millions déjà faits
au mont Sainte-Marie, par exemple, avec des projections d'investissements
encore plus grande à plus ou moins courte échéance, mais
qui sont conditionnés, justement, par des accès plus faciles que
ceux qui existent présentement. On parlait tantôt des routes du
comté de Frontenac. Il faut bien s'imaginer que la route 105, à
laquelle on a consacré environ $6,5 millions pour des réfections
depuis un certain temps, demeure quand même encore une route
étroite, croche et dangereuse. À ce moment-là, je ne
voudrais pas qu'au ministère, on dise que celle-là est la
dernière de toutes, compte tenu surtout du fait que, pour le
Trésor québécois, cela ne représente quand
même que 50% des coûts, puisque, selon l'entente, le
fédéral en paie la moitié.
Je terminerai là-dessus, M. le Président, en demandant au
ministre de me confirmer si la somme de $16 millions, dont il a parlé et
qui sera consacrée à l'autoroute A-50 et au pont traversant la
rivière Lelièvre, s'il est exact que, de ces $16 millions, la
moitié, c'est-à-dire $8 millions, est effectivement des fonds
fournis par le gouvernement fédéral.
M. Lessard: La route 50 est dans l'entente, mais vous conviendrez
qu'actuellement, même si on fournit 50%, c'est 50% qui est pris sur le
budget du Québec. Actuellement, je pense que le problème
fondamental de la région de Gatineau-Hull, c'est bien plus d'essayer de
se relier, comme priorité, à la région de Montréal,
par une autoroute qui soit satisfaisante. On ne peut pas décider
d'investir, à un moment donné... Il y a quand même des
investissements d'environ $200 millions que nous devrons prévoir, si on
prend tout le réseau jusqu'à Mirabel. Que voulez-vous, je suis
aussi obligé de répondre à d'autres besoins à
travers le Québec. Je ne suis pas prêt à vous dire que
c'est laissé de côté pour la vie...
M. Gratton: Ce n'est pas pour l'année prochaine non
plus.
M. Lessard: ... mais il faut entrer à l'intérieur
des cadres financiers. Il y a d'autres besoins. S'il fallait que je
réponde à tous les besoins dont me font part les
députés, j'ai l'impression que c'est tout le budget du
Québec qui passerait en investissements routiers.
M. Gratton: M. le Président, en terminant, le ministre
peut-il me confirmer que les $16 millions consacrés à l'autoroute
A-50, Masson-Mirabel, sont composés de $8 millions de participation de
chaque gouvernement, le fédéral et le provincial?
M. Lessard: Oui, c'est 50-50. M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, est-ce que vous
êtes disposés à voter sur l'élément 1 du
programme 3?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. La commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 17 h 33)