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Etude du projet de loi no 86
(Seize heures trente sept minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre! La commission des
transports est réunie pour poursuivre l'étude article par article
du projet de loi no 86, Loi modifiant le Code de la route.
Les membres de la commission sont: M. Baril (Arthabaska), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Lessard (Saguenay), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Mailloux (Charlevoix), M. Marquis
(Matapédia), M. Perron (Duplessis), M. Russell (Brome-Missisquoi), M.
Samson (Rouyn-Noranda). M. Russell (Brome-Missisquoi) est remplacé par
M. Fontaine (Nicolet-Yamaska). M. Ver-reault (Shefford).
Les intervenants sont: M. Bellemare (Johnson), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Desbiens (Dubuc), M. Grégoire (Frontenac), M.
Lamontagne (Roberval), M. Lefebvre (Viau), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Vaillancourt (Orford).
Je proposerais le député de Matapédia comme
rapporteur des travaux de la commission.
M. Verreault: Chanceux! Il va passer à la TV! Des Voix:
Oui.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. M. le ministre
a-t-il des remarques générales avant d'entreprendre
l'étude article par article?
M. Lessard: A l'article 4, je pourrai expliquer la formule des
calculs. Je pense qu'elle est assez simple. J'ai remis aux membres de la
commission le mémoire qui a été présenté au
Conseil des ministres et qui demandait de modifier le Code de la route dans le
sens du projet de loi. Si on veut discuter en général ou aller
article par article, il n'y a aucun problème, je suis à votre
disposition.
M. Mailloux: Si mon collègue de l'Union Nationale est
prêt à aller article par article, je serais consentant.
Le Président (M. Marcoux): Bon, je vais appeler l'article
1 immédiatement. Adopté?
Masse totale en charge
M. Lessard: L'article 1, comme les articles nos 2 et 3, est
strictement de la concordance en relation avec l'article 1 du Code de la route,
où on définit le poids total en charge. Actuellement nous
modifions cette définition pour parler d'une masse totale en charge
à cause de l'application du système métrique.
M. Mailloux: Effectivement, quant à cette modification du
paragraphe 15 de l'article 1, je comprends ce que vient de dire le ministre.
Mais comme, dans le projet de loi no 86, on aura ultérieurement un
article faisant encore une référence au poids total en charge,
à l'instant où on le fait disparaître du Code de la route,
au paragraphe 15, et qu'on le modifie par l'amendement apporté dans ce
projet de loi, qu'est-ce qui va arriver pour la concordance de la
définition "poids total en charge " qui sera disparue à ce
moment-là?
M. Lessard: Tant et aussi longtemps que nous n'appliquons
pas...
M. Mailloux: Est-ce que je fais erreur en disant que je retrouve
un peu plus loin encore une fois "poids total en charge" à un article
donné?
M. Lessard: Oui, c'est cela.
M. Mailloux: Alors, là, on le fait disparaître.
Etant donné la période de transition pour laquelle vous avez
encore besoin de la définition de "poids total en charge, est-ce qu'il
n'y aurait pas eu lieu de mettre un alinéa supplémentaire pour
garder le "poids total en charge" quand même?
M. Lessard: Si vous le permettez, M. Michel Crevier, qui est
juriste au ministère des Transports et que vous connaissez, va vous
expliquer dans quel sens juridique on va l'appliquer.
En fait, dans le Code de la route, il y a deux définitions
différentes de "masse totale en charge": celle du paragraphe 15 de
l'article 1 qui sert pour tout le Code de la route en général et
spécifiquement pour les fins d'immatriculation. Alors, cela va servir
pour les fins de la prochaine immatriculation. Et il y a la définition
qu'on retrouve plus loin de "masse totale en charge" qui concerne
spécifiquement le sujet des surcharges et qui est rédigé
un peu différemment. L'article 1 va entrer en vigueur à compter
de la sanction tandis que l'autre va entrer en vigueur un peu plus tard quand
les balances vont être converties au système métrique. Mais
ces deux définitions servent à deux fins différentes. La
définition de l'article 1 va entrer en vigueur dès la sanction
pour permettre l'immatriculation basée sur le système
métrique et l'autre va entrer en vigueur ultérieurement quand la
conversion des balances va être complétée. Cela va entrer
en vigueur par arrêté en conseil.
M. Mailloux: Cela ne change pas la situation.
M. Lessard: Entre-temps, pour faire le calcul vous avez
d'ailleurs la formule à l'article 4 et particulièrement à
la page 9 du projet de loi vous avez le facteur d'évaluation de
l'amende, c'est-à-dire que tant et aussi longtemps qu'on n'a pas
appliqué le système métrique, c'est qu'on fait le calcul
en relation avec le poids total en charge.
M. Mailloux: D'accord. Nous sommes d'accord. Tout en étant
d'accord sur cela, je ne demeure pas convaincu que la définition de
"poids total en charge" que vous dites retracer dans un autre article... C'est
à l'article 1 que le projet de loi
86 y fait référence, c'est à l'article 1, la
définition de "poids total en charge "...
M. Fontaine: Ce qu'on veut savoir en fait, c est où le
juge qui va avoir à interpréter l'article 4 pendant le
temps qu'il va être en vigueur et qui va vouloir se
référer à la définition de "poids total en charge",
va pouvoir la trouver?
M. Lessard: II va la trouver à l'article 49a. Pour les
fins de surcharge, il y a une définition spécifique à
l'article 49a. Cette définition va rester en mesures anglaises tant et
aussi longtemps que la conversion des balances ne sera pas effectuée,
c'est-à-dire jusqu'au printemps.
M. Fontaine: D'accord, ça va.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 1 sera
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 2?
M. Lessard: C'est la même chose, M. le Président, on
ne fait que changer "poids total en charge " par "masse totale en charge".
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Vaillancourt (Orford): Pour faire le calcul du poids total en
charge, pour les camions surtout, est-ce que cela va être par mesure ou
par pesanteur? (16 h 45)
M. Lessard: La masse totale en charge, en fait, est
définie à 15°: "la masse d'un véhicule automobile ou
d'un ensemble de véhicules automobiles incluant ses accessoires, son
équipement et son chargement".
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne les transporteurs de
bois à pâte, on a souvent eu cette critique. Etant donné
qu'ils ne savent pas la pesanteur de leur charge parce qu'ils n'ont pas de
balance dans le bois, quand ils prennent la route, qu'ils arrivent sur une
balance et qu'ils pèsent trop, ils ont une amende à payer. Avec
les changements qui font que la loi parle de "masse totale en charge ", est-ce
que cela veut dire qu'ils vont pouvoir mesurer une corde de bois et que cela va
déterminer...
M. Lessard: Cela ne change rien.
M. Vaillancourt (Orford): Cela ne change rien?
M. Lessard: C'est exactement de la même façon, en
fait, qu'on fait le calcul actuellement. Cependant, dans le secteur du bois,
comme je l'ai expliqué aux crédits, cela pourrait être
calculé en tonnes ou en cunits, en fait. Mais vous avez aussi ce que
nous avons apporté de plus dans le règlement, à savoir
qu'en fait on tient compte du volume du transporteur.
M. Vaillancourt (Orford): Ce qui veut dire que, s'ils
transportent du bois sec. ils peuvent avoir quinze cordes de charge et cela
peut être à l'intérieur des limites permises, mais, s'ils
transportent du bois moins sec, le même bois peut peser 25%, 30%, 40% de
plus.
M. Lessard: La seule différence qu'il y a, c'est qu'au
lieu de parler de livres ou de tonnes on va parler de kilogrammes et de tonnes
métriques.
M. Chevrette: Un exemple concret; un homme de 1 mètre 90,
c'est un homme de 6 pieds 1. Ce n'est pas plus grand.
M. Mailloux: Est-ce qu'on voudrait m'informer pour l'ensemble des
amendements à la loi? Quand on parle de masse totale en charge je
comprends ce que vous voulez dire, véhicules, accessoires et compagnie
on ne fait pas référence à une doléance qui
a souvent été faite au ministère. Est-ce qu'il y aura
constatation d'une infraction quant au dépassement de la masse totale en
charge, véhicule et accessoires, si, en période hivernale, le
véhicule est allé ramasser 1000 livres ou 1500 livres de glace?
Est-ce possible de la part des spécialistes de dire s'il n'y a rien de
prévu dans la loi qui vise cela?
M. Lessard: On l'a corrigé justement avec notre nouveau
règlement. D'abord, on est intervenu auprès des compagnies de
papier, grâce au ministre des Terres et Forêts, pour essayer de
corriger la situation, parce que c'est exact que les camionneurs avaient
à se plaindre, du fait que, tout particulièrement pendant la
période du printemps, ils transportaient de la glace et de la neige et
qu'ils n'étaient pas payés pour leur chargement. Alors, nous
avons corrigé cela, nous avons apporté des mesures...
M. Mailloux: Cela, c'est pour un poids qu'ils transportent pour
lequel ils ne seront pas payés, mais est-ce qu'on constate une
infraction si, en traversant les caps et le comté de Saguenay,
après un circuit de 500 milles, ils ont accumulé de la glace en
cours de route? Est-ce que les inspecteurs en tiennent compte dans la
constatation de la surcharge sur une balance? Il n'y a pas de règlement
à ce sujet-là? C'est le jugement.
M. Lessard: On tolère mille livres par essieu.
M. Mailloux: Oui, c'est la tolérance qu'il y avait
auparavant pour toutes fins, mais vous laissez à l'inspecteur, quand
même, le soin de juger si en cours de route ce n'est pas sa faute.
M. Lessard: Normalement, l'infraction est envoyée au
ministère de la Justice. Disons qu'il appartient à l'agent
routier de prendre une décision et de l'envoyer au ministère de
la Justice. M. Dufour, du ministère de la Justice, m'informe que
lorsqu'il n'y a pas vraiment de mauvaise foi et c'est dans ce sens
l'amende n'est pas envoyée.
M. Mailloux: Cela marche.
Le Président (M. Marcoux): L'article 2 adopté.
L'article 3.
M. Lessard: C'est la même chose, M. le Président.
C'est de la concordance.
Le Président (M. Marcoux): Adopté, article 3?
M. Lessard: A l'article 3, on garde la définition, si vous
comprenez bien, de charge par essieu, autrement dit la charge axiale. Cette
définition va demeurer pour l'ensemble du camionnage
.énéral. Cependant, en ce qui concerne le vrac, ai oublié
tout à l'heure d'en parler lorsque le député de
Nicolet-Yamaska a parlé du rapport Baril. Je suis d'autant plus d'accord
avec le rapport Baril que c'est moi qui l'ai demandé.
Prochainement je pense que tout est prêt maintenant
nous allons modifier le règlement 1053 pour enlever la charge axiale
dans le transport de vrac. Le député de Charlevoix l'a assez bien
expliqué. J'ai toujours eu bien de la difficulté... Quelles que
soient les grandes techniques, mes fonctionnaires sont compétents.
Cependant, il reste une chose: il faut tenir compte de la réalité
concrète qui est là. Le camionneur n'a pas de petite balance pour
calculer s'il y a 19 500 livres sur l'essieu avant ou 19 000 livres sur
l'essieu avant et 33 000 livres sur l'essieu arrière. Celui qui charge
le camion n'a pas non plus de dynamomètre pour calculer ses 19 000
livres avant ou ses 33 000 arrière.
C'est donc dire que, dans le secteur du vrac, nous allons faire sauter
la charge axiale. Cependant, je suis informé, d'après les calculs
qu'on a pu faire au ministère, qu'avec la masse totale en charge ou le
poids total en charge, mais qui deviendra la masse totale en charge,
généralement on corrige passablement l'importance des dommages
causés au réseau routier parce qu'il est extrêmement
difficile de pouvoir appliquer, dans le transport de vrac, la charge axiale
alors que, dans le transport général, il y a beaucoup moins de
problèmes à ce sujet.
M. Mailloux: M. le Président, si je comprends bien
l'article 3.1 "charge par essieu" concernera tout ce qui n'est pas vrac...
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: ... où demeurera le règlement sur la
charge axiale. A l'article 3.2 "masse totale en charge" signifie toute
matière transportant en vrac, soit agrégat, minerai, ou transport
à longue distance qui serait fait par un permis de vrac...
M. Lessard: Oui, avec un véhicule d'une seule
unité.
M. Mailloux: D'accord. Un véhicule, pas de "trailer".
M. Lessard: C'est cela. Mais, cependant, l'article 3.2 continuera
de s'appliquer aussi pour le camionnage général, soit la masse
totale en charge. C'est-à-dire que nous pourrons faire deux types de
calcul pour le camionnage général, soit selon le poids total en
charge...
M. Mailloux: Du véhicule.
M. Lessard: C'est cela, suivant le type de véhicule, soit
selon la charge par essieu, c'est-à-dire qu'il pourra arriver, par
exemple, dans le camionnage général, que la charge ne
dépasse pas ou la masse totale en charge ne dépasse pas les
normes permises par le règlement. Cependant, il pourra aussi être
pénalisé parce que son poids axial ne correspondra pas aux normes
du règlement.
M. Mailloux: Cela m'amène à poser une question
supplémentaire. L'exemple d'une "vanne" qui aurait à transporter
une pièce d'équipement très lourde, que ce soit un
bélier mécanique ou une autre pièce d'équipement,
qui va vers un chantier de l'Hydro ou n'importe quoi, dont la poussée
sur la route ne serait supportée que par un ou deux essieux, j'imagine
qu'elle ne pourrait dépasser non pas la masse totale en charge permise
sur un ensemble d'essieux, mais la masse poussée sur la route sur les
essieux qui supportent la charge. Est-ce que c'est cela que je
comprendrais?
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: II serait pénalisé au-delà. Je
voudrais bien une information assez valable.
M. Lessard: Non, mais voici. Il faut faire attention. S'il y a
véritablement transport d'un tracteur qui est très lourd, il y a
émission d'un permis spécial.
M. Mailloux: Devant lequel pas plus que le poids total en charge
ou charge axiale ne s'applique. C'est le permis spécial qui
délimite dans quelles conditions le transporteur doit faire le
trajet.
M. Lessard: Ecoutez! J'ai examiné ce problème. Il
faut quand même permettre le passage de véhicules lourds, on n'a
pas le choix.
M. Mailloux: Est-ce que cela prend un permis spécial dans
tous les cas de transport de machinerie lourde?
M. Lessard: Lorsque cela dépasse les... M. Mailloux:
Pesanteurs permises... M. Lessard: ... pesanteurs. M. Mailloux:
... par un type de véhicule.
M. Lessard: C'est cela.
M. Fontaine: Est-ce que c'est compliqué d'obtenir un
permis spécial?
M. Lessard: Non. On simplifie de plus en plus et on peut
même actuellement, simplement par un télégramme, je pense,
obtenir un permis spécial. Jusqu'ici, on a simplifié et on a eu
des communications avec les transporteurs. En collaboration avec le Bureau des
véhicules automobiles, on tente d'éviter les transports lourds
qui causeraient des dommages assez considérables aux routes,
particulièrement dans la période de dégel.
M. Vaillancourt (Orford): Les permis sont émis par
Québec, ici?
M. Lessard: Par le Bureau des véhicules automobiles.
M. Vaillancourt (Orford): Par le Bureau des véhicules
automobiles de Québec.
M. Lessard: On veut les régionaliser au niveau des bureaux
des véhicules automobiles régionaux.
M. Vaillancourt (Orford): Vous avez l'intention de les
régionaliser pour bientôt?
M. Lessard: Pour bientôt mais je ne peux pas vous dire
exactement quand M. Laflamme n'est pas ici on pourra
émettre ces permis. Jusqu'ici, par téléphone et par
télégramme on peut obtenir un permis spécial.
M. Vaillancourt (Orford): Ce qui veut dire que vous allez le
permettre aux bureaux régionaux comme Sherbrooke, mais pas tous les
bureaux du réseau...
M. Lessard: Pas les caisses populaires.
M. Vaillancourt (Orford): Pas les caisses populaires.
M. Lessard: C'est cela. J'entends bien les bureaux
régionaux du Bureau des véhicules automobiles et non pas par les
caisses populaires parce que c'est trop compliqué.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 3 sera
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 4.
Méthode de calcul des amendes
M. Lessard: A l'article 4, M. le Président, j'ai transmis
aux députés membres de la commission un document dans lequel on
explique la formule. Je voudrais expliquer cette formule qui est définie
à la fin de l'article 4, page 9, comme le facteur d'évaluation de
l'amende et la façon dont il est cal- culé. Le FT équivaut
au facteur d'évaluation. Le ST c'est la surcharge totale. Par exemple,
un camion de 57 000 livres qui aurait 69 000 livres, cela veut dire que la
surcharge totale est donc de 12 000. Et le N, c'est le nombre d'essieux
multiplié par le chiffre 10. Si, par exemple, c'est un camion de trois
essieux, donc, ce sera 12 000 livres divisées par 30. Ceci nous donne le
facteur. Dans l'article 4, en bas, vous avez la façon dont se calcule
l'amende. Disons que le calcul va se faire directement au ministère de
la Justice. C'est pourquoi il y aura condamnation ou pas; le calcul de l'amende
va se faire, en fait, comme cela se fait actuellement, d'ailleurs, au
ministère de la Justice.
M. Mailloux: II va falloir que le juge sache calculer auparavant,
par exemple.
M. Lessard: Pardon?
M. Fontaine: Le juge va imposer l'amende.
M. Mailloux: II va falloir que le juge sache calculer auparavant,
s'il veut donner une amende correspondant à une infraction.
M. Lessard: Si, en fait, l'individu plaide immédiatement
coupable, non pas devant le juge, et décide de payer son amende, cela se
fait au ministère de la Justice. S'il va devant le juge, à ce
moment-là, naturellement, le juge, soit que nous lui transmettions une
table ou soit que le calcul puisse se faire... Ce n'est pas tellement
compliqué.
M. Mailloux: ... calculer cela par le juge Bouchard?
M. Lessard: Pas de commentaire. En fait, selon le facteur, vous
avez moins de 150. Alors, si le facteur est moins de 150, vous avez $1 par
unité, ce qui veut dire un minimum de $100 et, ensuite 150 à 200,
$2 par unité. Si c'est 170, c'est $2 par unité
supplémentaire par rapport à 150; de 200 à 250, $3, etc.
Actuellement, par exemple, si vous trouvez la formule je ne voudrais pas
compliquer mais, dans la première définition, le
multiplicateur que nous avons, soit 0,454, c'est pour mettre en livres.
M. Fontaine: M. le Président, pour les gens qui
décident de payer l'amende sur avis sommaire, la petite carte, ils vont
avoir le montant d'indiqué là-dessus. Il n'y a pas de
problème. (17 heures)
Egalement, lorsqu'ils vont recevoir une sommation pour comparaître
à la cour. Habituellement on marque également le montant de
l'amende et, à l'endos, on leur dit: Vous pouvez plaider coupable. Cela
veut dire qu'au ministère de la Justice, on marque le minimum et le
maximum. Mais dans ce cas, il n'y a pas de maximum. C'est une amende fixe.
M. Lessard: Selon le rapport qui sera fait par l'officier, si par
exemple sa surcharge est de 12 000 livres ou 15 000 livres, ce rapport sera
transmis au ministère de la Justice qui, lui, fera le calcul et
transmettra à un moment donné l'information, ou transmettra
l'avis sommaire ou la réclamation à l'individu. C'est fixe.
M. Fontaine: C'est fixe, c'est cela que je veux dire.
Si l'individu décide de plaider coupable, il va pouvoir payer son
amende. Il n'y a pas de problème. Mais lorsque vous allez arriver devant
le juge, si le gars condamné par un juge, je ne sais pas si le juge va
vouloir faire le calcul tel que prévu dans la loi.
M. Lessard: Tel que prévu dans la loi ou tel que
prévu par l'ancienne loi où il y avait aussi un calcul à
faire pour les juges. Par exemple, à l'article 49, c'est que justement
dans l'avis sommaire qui est envoyé on indique le prix de l'amende.
M. Fontaine: Dans l'avis sommaire, il n'y a pas de
problème.
M. Lessard: Lorsqu'il va se présenter devant le juge, il
va avoir son avis sommaire.
M. Fontaine: Pas nécessairement, mais sur la sommation, il
va l'avoir. Le juge dit: Monsieur, je vous condamne à tant.
M. Chevrette: S'il le condamne, c'est parce qu'il le trouve
coupable. S'il le trouve coupable, il a une table qui dit que pourtant de
livres c'est tant. Il est capable de lire une table.
M. Fontaine: Le juge n'a pas de table.
M. Lessard: Le juge pourra avoir une table à sa
disposition. Le juge aura une table.
M. Fontaine: Le juge ne peut pas se baser sur une table. Il doit
se baser sur la loi.
M. Lessard: Dans la loi, le facteur d'évaluation, vous en
retrouvez la définition à la page 9 du projet de loi. C'est la
façon dont le calcul doit se faire.
M. Mailloux: Etant donné une remarque qui est faite
à savoir que deux législateurs très valables disent que
c'est un calcul savant et compliqué que ne voudront peut-être pas
faire les juges ayant à décider, est-ce que, même si ce
n'est pas dans la loi, dans tous les tribunaux de la province, soit par le
ministère de la Justice ou le ministère des Transports, il y aura
des tableaux de préparés pour que ce soit à la disposition
des tribunaux?
M. Lessard: En fait, il n'y a aucun problème. Nous avons
déjà préparé pour la commission parlementaire un
certain nombre de tableaux. Maintenant ce sera complété, ces
tableaux et ceci permettra aux juges d'avoir à un moment donné
une indication et de vérifier aussi si par exemple le calcul qui a
été fait par le ministère de la Justice correspond
réellement à la loi.
M. Fontaine: On va voir à l'usage si cela peut fonctionner
ou non.
M. Lessard: Oui, je conviens que j'ai fait la même remarque
lorsqu'on est arrivé avec ce facteur. D'autant plus qu'on avait le
problème avec les juges concernant l'article 23 du code, l'article 23 de
l'assurance automobile, c'est l'article 23, je pense, et j'ai fait la
même remarque. Maintenant, pour essayer justement de faire en sorte que
l'amende demandée corresponde aux dommages causés à la
route, il est certain qu'il fallait un petit peu plus compliquer la formule.
Cependant, je pense bien que la formule, pour n'importe qui, est assez simple
en autant qu'on connaisse les paramètres. D'ailleurs, même le
député de Nicolet-Yamaska a eu l'occasion de calculer à
l'Assemblée nationale, des amendes que comporterait, par exemple, une
surcharge.
M. Fontaine: Vous admettez que dans certains cas il va être
obligé de payer plus cher.
M. Lessard: Certainement, dans certains cas, cela dépend.
Si vous regardez, par exemple, dans le mémoire que je vous ai transmis
tantôt à l'annexe, je pense qu'il n'y a pas de pagination, juste
la page après la formule.
Si quelqu'un, comme l'expliquait le député de Charlevoix
a, mettons, une surcharge de 50 000 livres le véhicule à
trois essieux a un poids légal de 57 000 livres c'est donc dire
qu'il a une charge totale de 107 000, soit 57 000 livres de plus que ce qui
était permis en vertu de la loi. C'est du poids, 57 000 livres de plus.
Auparavant, il payait $1100 et, avec le nouveau système, il va payer
$2880. Mais, comme l'expliquait M. le député de Charlevoix, le $1
million que le ministère des Transports a dû investir pour
corriger les dommages causés au pont Pierre-Laporte, appartient-il aux
citoyens du Québec de le payer, alors que ceci a été
causé par un individu qui n'avait pas respecté la loi?
M. Mailloux: Je ne voudrais pas induire la commission en erreur;
la référence que j'ai faite ne s'appliquait pas au pont
Pierre-Laporte. J'ai mentionné le pont Pierre-Laporte après, mais
je faisais référence à un pont qui est situé dans
la grande région du Lac-Saint-Jean.
M. Lessard: Parce qu'il y a un danger aussi là-dedans. Le
député de Charlevoix sait combien de plaintes et de pressions
nous recevons à peu près tous les jours de la part des
camionneurs. Mais on n'a pas le choix, d'autant plus qu'on est au-dessus des
autres provinces. Je pense que cela a été un effort
considérable. En 1972, je pense que cela devait être un fouillis,
si j'en juge par les pressions que j'ai pu constater depuis deux ans. Cela veut
dire que le ministre des Transports du temps a dû recevoir de
drôles de pressions après l'application du règlement.
Mais on constate qu'on est déjà au-dessus de toutes les
provinces canadiennes et que d'autre part, par exemple, nos ponts sont faits en
relation
avec un poids maximum. Si nous ne respectons pas ces poids maximums; il
y a des dommages considérables qui vont se produire.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre des Transports me dirait ce
qu'il m'a dit privément pour les fins de la commission, soit que, quant
aux règlements qui découlent de la loi, il n'est pas dans
l'intention du ministère de changer en quoi que ce soit les pesanteurs
actuellement permises pour tout véhicule donné, étant
donné qu'on est déjà pas mal plus large que d'autres
provinces? Est-ce que cela s'applique à tous les véhicules, oui
ou non?
M. Lessard: En ce qui concerne le vrac, nous allons accepter les
poids reconnus par les compagnies, c'est-à-dire selon les charges
axiales
M. Mailloux: Sur la fabrication d'un véhicule
donné.
M. Lessard: Sur la fabrication d'un véhicule, puisque
c'est cela que nous acceptons actuellement pour l'immatriculation.
M. Mailloux: A ce moment, si vous acceptiez ce qui est
suggéré par les compagnies et qu'on se retrouvait de nouveau avec
une compagnie fabri-cante qui ne mettrait des véhicules sur le
marché qu'aux fins de les revendre dans le Québec, est-ce que
cela n'apporterait pas un problème? Parce qu'on l'a déjà
vécu, ce problème, dans le passé. Des compagnies
fabricantes, connaissant les lois de chaque province, faisant un
véhicule pour telle province. Mais, quand cela arrivait dans le
Québec, la charge permise était excédentaire par
comparaison avec d'autres provinces. Il y a ce danger-là aussi pour le
réseau routier du Québec.
M. Lessard: Le certificat qui est décerné par la
compagnie doit être le même, pour autant que c'est la même
catégorie de véhicule, dans la province de Québec que dans
les autres provinces de l'ensemble du Canada.
M. Mailloux: On m'a déjà informé qu'il y
avait des types de véhicules fabriqués essentiellement pour le
Québec et non pas pour les autres provinces. Je ne voudrais pas
charrier; ses officiers pourraient peut-être donner des informations au
ministre.
M. Lessard: M. Baril, sous-ministre adjoint aux Transports, va
donner les explications, puisque c'est justement le M. Baril dont parlait M. le
député de Nicolet-Yamaska. C'est lui qui a préparé
le rapport qui a été déposé au bureau du
sous-ministre en octobre dernier, mais qui devra être analysé
prochainement afin de le mettre en application.
Le but de la proposition ou d'une reformulation de la
réglementation, c'est de s'assurer qu'on laisse tomber d'abord le
bandage pneumatique sur le véhicule, qui est un vrai danger On a vu de
très petits camions chaussés avec de très larges pneus qui
étaient un danger sérieux au niveau de la sécurité
routière. La proposition est de laisser tomber cette configuration, de
nous baser sur la spécification mécanique du manufacturier,
à savoir que, si un véhicule est vendu pour une capacité
axiale de 12 000 livres avant et de 34 000 livres arrière, son poids
total en charge sera limité par la capacité du véhicule de
porter une telle charge. C'est pour deux raisons bien pratiques: une de
sécurité routière, et l'autre, pour que le
propriétaire d'un véhicule puisse faire honorer sa garantie par
le distributeur, chose qui n'a jamais existée dans le passé.
La deuxième ou la troisième limitation est que le poids
total en charge sera, dans la proposition, limité à 63 000
livres, ce qui veut dire un différentiel arrière tandem 44 000,
un essieu simple avant 19 000, ce qui est la configuration maximale de tous les
véhicules servant au transport du vrac au Québec, à moins
que ce ne soit des véhicules de carrières de pierre ou de
transport extra-lourd. Cela, c'est dans le vrac, ce qui veut dire que,
contrairement à ce qui se produisait antérieurement, ceux qui
auront de gros véhicules pourront transporter de grosses charges, et
ceux qui auront de petits véhicules transporteront de petites charges,
alors qu'avant, celui qui avait un petit véhicule transportait de
grosses charges, et celui qui avait un gros véhicule ne transportait pas
plus que 57 000 livres.
M. Mailloux: J'en déduis que, suivant la fabrication d'un
véhicule donné, la poussée de ce véhicule, suivant
la charge qu'il lui serait permis de prendre, n'apporterait pas de danger
supplémentaire sur le réseau routier.
M. Lessard: II y a un certain risque. Dans plusieurs provinces,
on considère l'espacement des axes des essieux arrières comme
étant un critère de charge axiale. L'Ontario a cette
réglementation et cela ne s'applique à peu près pas. Le
ministre faisait mention tout à l'heure que, quand on veut un
règlement pratique, il faut tout de même qu'il soit applicable.
Faire mesurer, par des inspecteurs, des espacements de 40 pouces jusqu'à
96 pouces entre les essieux tandems d'un camion, ce n'est pas facile. Au
Québec, la proposition formulée serait de laisser, pour un
espacement minimal de 48 pouces pour du vrac seulement, pour des camions
à benne basculante, une possibilité maximale de 44 000 livres,
pour autant que les essieux ou les roues des essieux chaque roue ou
chaque essieu individuel portent au sol en même temps ou exercent
au sol en même temps une pression égale, ce qui veut dire qu'on
enlève le "donkey", par exemple; on ne considère pas l'essieu
pneumatique comme étant un essieu portant. Cela s'applique dans le vrac
et pour camions à benne basculante.
Dans tous les autres cas des véhicules servant au transport
commercial, on gardera I'espacement entre les essieux de 8 pieds et plus,
étant considérés comme des essieux simples, on ajoutera ou
on propose d'ajouter sur l'essieu avant 19 000 au lieu de 12 000.
Ce sont des propositions.
Ce sont toujours des propositions en vue d'une étude bien plus
qu'autre chose. On propose 19 000 livres su r i 'essieu avant ; c'est
exactement la même portée qu'on accepte ou qu'on accorde à
des camions qui servent au transport du vrac. Il faut penser que, dans bien des
cas, il y a des transporteurs de vrac qui enlèvent la boîte
l'hiver et qui s'attellent sur un tracteur pour transporter du bois. Le camion
comme tel, avec la benne basculante enlevée, je ne vois pas trop
pourquoi si la proposition n'était pas formulée on
ne resterait pas dans la même logique en proposant 19 000 au lieu de 12
000 là aussi.
La troisième proposition est dans le cas du tridem, ou essieu
triple arrière, dans le transport du bois. Des propositions sont
formulées ou sont sur le point de l'être à l'effet qu'on
permettrait une charge axiale de 66 000 livres en autant que l'espacement entre
chacun des essieux est supérieur à 48 pouces. Cela rejoint les
configurations de l'Ontario, cela rejoint les configurations des autres
provinces. Dans le transport général, au lieu d'avoir strictement
une portée de 38 000 livres sur un tandem, on ira de 38 000 à 44
000 livres, dépendant de l'espacement de l'essieu de 48 pouces à
72 pouces, à 84 pouces et à 96 pouces. Ce sont les
propositions.
M. Mailloux: Je pense que c'est une certaine correspondance qui
nous est transmise par une association qui peut être l'ANCAI. J'ai lu, en
diagonal, les recherches faites par M. Baril le rapport Baril
mais je voudrais demander au ministre, avant que la réglementation ne
soit achevée par le ministère et présentée au
Conseil des ministres, si c'est l'intention du ministère de la
présenter devant les quelques grandes associations
concernées?
M. Lessard: II y a eu...
M. Mailloux: Des discussions.
M. Lessard: ... des consultations de faites avec toutes les
associations. Nous leur avons demandé de nous faire des
représentations.
M. Mailloux: Et des représentations ont été
faites de la part de toutes les associations.
M. Lessard: C'est cela.
M. Fontaine: M. le Président, je voudrais revenir sur la
question des amendes. Le ministre nous a donné un exemple tantôt
et je suis d'accord avec l'exemple qu'il a donné. Mais l'exemple que je
lui ai donné à l'Assemblée nationale était le petit
camionneur qui a un petit camion qui, lui, semble être
pénalisé. Le ministre me fait signe que non mais l'exemple que je
lui ai donné était peut-être un cas typique.
M. Lessard: II faut comprendre d'abord le principe du projet de
loi dont l'objectif est de faire payer pour les dommages causés au
réseau rou- tier. Mais il y a une chose qu'il faut bien dire c'est que,
pour des poids normaux, toutes les amendes imposées diminuent par
rapport aux anciennes; jusqu'à 12 000 livres de surplus de charge, les
amendes sont diminuées. Au-delà de cela, les amendes sont
augmentées. Cependant, il est difficile pour un petit camion d'avoir une
surcharge très forte alors qu'il est possible, pour un gros camion,
d'avoir une surcharge supérieure. Cependant, comme on a accepté
le principe de répartir la surcharge en multipliant par le facteur 10 le
nombre d'essieux, à ce moment-là il est évident qu'une
surcharge de 10 000 livres répartie sur cinq essieux cause moins de
dommages qu'une surcharge du même poids sur trois essieux. C'est dans ce
sens que moins le camion a d'essieux, plus les amendes pourront être
fortes. Mais on ne peut pas demander à un petit camion d'avoir des
surcharges exorbitantes!
M. Fontaine: Je ne suis pas spécialiste en matière
de camionnage, mais l'exemple que j'ai donné au ministre d'un camion qui
aurait un excédent de 6002 livres, un camion à deux essieux,
c'est possible cela?
M. Lessard: Oui.
M. Fontaine: Et un autre camion à six essieux qui aurait
un excédent de 13 160 livres, c'est possible aussi?
M. Lessard: Oui.
M. Fontaine: A ce moment-là, le camionneur du camion
à deux essieux va payer $140.74 tandis que celui du camion à six
essieux va payer seulement $100.
M. Mailloux: M. le Président, si vous me le permettez? Le
règlement...
M. Lessard: Mon poids total en charge est inférieur au
vôtre. Que voulez-vous que je fasse?
M. Fontaine: Ce que je vous dis c'est que le petit camionneur qui
a un camion à deux essieux, qui n'a pas le moyen de se payer un camion
à dix roues ou plus va payer plus cher que l'autre.
M. Mailloux: Non. M. le Président, je pense que le
règlement n'est pas fait pour un petit ou un gros camionneur. Il est
fait pour un type de véhicule donné. C'est sur cela qu'est
basée l'infraction. Ce que le véhicule a le droit de transporter,
qu'il appartienne à un gros camionneur ou à un petit camionneur,
ce n'est pas par la possession du camion qu'on peut se référer
à l'amende, c'est par un type de véhicule qui met une
poussée sur la route. Je pense que c'est là qu'est le
problème. Je ne partage pas l'opinion que le petit camionneur, dans le
système, est pénalisé autrement que le gras transporteur.
C'est le véhicule et non pas l'appartenance du camion.
M. Fontaine: Je suis d'accord avec cela mais, dans les faits, ce
qui se produit, avec l'exemple
que j'ai donné, c'est que le gars qui a un camion à deux
essieux va payer plus cher que celui qui a six essieux, dans certains cas.
M. Lessard: C'est le principe, c'est certain, parce que les
dommages sont supérieurs. C'est comme quelqu'un qui commet un meurtre
par rapport à quelqu'un qui commet simplement un vol sans effraction
très grave. Que voulez-vous c'est fonction des dommages causés au
réseau routier!
M. Fontaine: Je comprends votre affaire. Mais, en fait, ce que
vous dites aux gens, c'est qu'ils sont mieux de ne pas avoir de camions
à deux essieux.
M. Lessard: Du tout. Le camion à deux essieux est
obligé de respecter la loi comme le camion de...
M. Fontaine: Cela cause plus de dommages que les camions à
six essieux.
M. Lessard: Pas nécessairement. Cela dépend de son
poids total en charge. Le camion à deux essieux ne peut pas supporter
200 000 livres, parce que son maximum est de 41 000 livres. S'il a un poids de
45 000 livres donc une surcharge de 4000 livres il est certain
qu'il va être pénalisé parce qu'il cause un dommage au
réseau routier.
Dans le cas d'un camion à trois essieux, son poids légal
est de 57 000 livres, donc il supporte plus que le camion de deux essieux, mais
s'il respecte 57 000 livres, même s'il est supérieur en poids
total en charge de 5000 livres de plus que celui à deux essieux, il ne
cause pas de dommages au réseau routier; donc il n'est pas
pénalisé.
M. Fontaine: Je comprends cela, mais il reste quand même un
fait. Du moment que le camion à deux essieux va dépasser le
moindrement la charge permise, il va être plus pénalisé que
l'autre camion. Je comprends la situation et je ne dis pas que vous n'avez pas
raison, mais dans les faits c'est cela qui se produit.
M. Lessard: A deux essieux dans le vrac on n'en voit plus
tellement.
Le Président (M. Marcoux): L'article 4 sera-t-il
adopté?
M. Fontaine: Pourtant l'ANCAl, son en-tête, c'est un camion
à deux essieux qu'il y a dessus.
M. Chevrette: II en a vu un et il généralise,
voyons! Ce n'est pas le propriétaire, c'est le camion.
M. Fontaine: II y a un adjoint au transport ici; qui
connaît bien des affaires là-dedans, qu'il nous le dise.
M. Chevrette: On en connaît autant que vous pour essayer de
comprendre cela.
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre! L'article 4
sera-t-il adopté? Adopté.
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 5.
Système international d'unités
(SI)
M. Lessard: A l'article 5, vous avez de la concordance, aussi.
C'est toujours l'implication de la masse totale en charge. Cependant, vous
remarquez, à la fin de I article 5, une nouvelle définition du
facteur d'évaluation, parce que l'article 5 doit s'appliquer lorsque
nous mettrons en application le système métrique. C'est fonction,
en fait, de la transformation de nos balances en métrique.
M. Mailloux: J'ai déjà de la difficulté
à regarder quelle température il fait simplement par le Celsius.
J'ai du mal à m adapter, à mon âge. Cela marche quand
même.
M. Lessard: Remarquez que j'ai les mêmes
difficultés.
Le Président (M. Marcoux): Article 5, adopté?
Article 6.
M. Lessard: L'article 6, c'est la même chose. C'est
exactement le même principe qui était reconnu par l'ancienne loi.
C'est le principe de permettre aux municipalités... Non, excusez-moi. En
fait, cela s'applique pour l'immatriculation. C'est-à-dire que tout
individu mais on ne fait que changer la masse qui
déclarerait, c'est-à-dire qui transporterait une masse
supérieure à sa déclaration lors de l'immatriculation
serait soumis à une amende.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 7.
M. Lessard: L'article 7 concerne les municipalités. Il est
strictement de concordance aussi. C'est qu'on applique la masse totale au lieu
du poids total.
M. Fontaine: M. le Président, concernant les
municipalités, le ministre nous a dit tout à l'heure dans sa
réplique qu'il ne pouvait pas y avoir double infraction, parce que
lorsqu'un véhicule est arrêté, parce qu'il y a une
surcharge, on l'oblige à décharger. Est-ce que c'est la loi qui
permet cela?
M. Lessard: Oui, parce que dans le Code de la route on dit...
M. Fontaine: L'adjoint parlementaire pourrait peut-être
nous dire à quel article...
M. Lessard: ... que le surplus est sous la responsabilité
du transporteur. Si vous permettez on peut trouver l'article qui permet... Je
l'ai vu tout à l'heure.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que...
M. Lessard: 49b, paragraphe 8.
M. Chevrette: Après le neuvième, j'ai quelque chose
à dire au député de Nicolet.
M. Lessard: Responsabilité du transporteur. Le paragraphe
8 dit: "La partie du chargement enlevée en vue de rendre le
véhicule conforme aux exigences de charge par essieu ou de masse totale
en charge ou de dimensions demeure l'entière responsabilité du
transporteur ou du propriétaire du chargement selon les accords convenus
entre eux." Et on m'indique qu'au paragraphe 6, lorsque le proposé du
ministère ou l'agent de la paix a établi que la charge par essieu
ou que le poids total en charge excède celui fixé par le
lieutenant-gouverneur en conseil, il doit exiger que le véhicule ou son
chargement soit conduit dans un endroit convenable et retenu, etc.
Le Président (M. Marcoux): L'article 7 est adopté?
Adopté.
M. Lessard: C'est un peu la même chose pour quelqu'un qui
est arrêté pour ivresse au volant, c'est qu'on ne lui laisse pas
son automobile pour continuer.
Le Président (M. Marcoux): Article 8. M. Fontaine:
Je ne connais pas cela.
M. Lessard: C'est le remboursement. D'abord, comme la loi est
rétroactive, non pas en vue de permettre que les condamnations ne soient
pas appliquées, mais rétroactives en ce qui concerne les amendes
comme telles, on permet alors, en vertu de l'article 8, le remboursement du
trop perçu selon l'ancienne formule. Cependant, aucun individu ne sera
dans l'obligation de payer plus que ce qu'il avait payé auparavant si,
par exemple, la nouvelle formule est supérieure.
M. Mailloux: Si une personne a payé et l'amende et les
frais de cour, est-ce à dire que les deux lui seront remboursés?
Oui, je comprends l'explication que le ministre vient de me donner. Tout ce qui
sera en dedans de la loi actuelle, vous le remboursez.
M. Lessard: Pas les frais de cour.
M. Mailloux: Vous ne remboursez pas les frais de cour.
M. Lessard: Non.
M. Mailloux: Tout ce qui est en excédent devra être
soumis...
M. Lessard: C'est cela, à la nouvelle
réglementation.
M. Mailloux: Jusqu'à quelle date va la
rétroactivité?
M. Lessard: Le 1er janvier 1977.
M. Mailloux: Du 1er janvier 1977. Toute infraction commise entre
le 1er janvier 1977 et la fin de l'année 1977.
M. Lessard: C'est cela.
M. Mailloux: Concernant les infractions qui ont été
constatées et pour lesquelles il n'y a pas eu d'avis d'envoyé, le
ministère de la Justice ferait les corrections qui s'imposent avant?
M. Lessard: C'est cela.
M. Fontaine: C'est le bureau juridique du Code de la route qui va
faire les calculs et les transmettre.
M. Lessard: Le ministère de la Justice. M. Fontaine:
Le ministère de la Justice.
M. Lessard: Toute infraction est envoyée au
ministère de la Justice.
M. Fontaine: II va les transmettre au ministère des
Finances et ce dernier va procéder au remboursement.
M. Lessard: Oui.
M. Verreault: Tout à l'heure...
M. Fontaine: Les juges...
M. Verreault: Je m'excuse, vous pouvez continuer. Tout à
l'heure, le ministre parlait de 4000 dossiers environ.
M. Lessard: Environ 4000 poursuites.
M. Verreault: II y a sûrement une évaluation qui a
été faite à ce sujet.
M. Lessard: Cela se compense à un moment donné.
Alors, la valeur des poursuites est de $1 500 000 et on rembourserait environ
$500 000.
M. Verreault: Comme je le disais tout à l'heure, quels
sont les délais que vous prévoyez pour le rembousement?
M. Lessard: En fin de compte, il y a une chose: l'important,
c'est qu'ils soient remboursés.
M. Verreault: Oui.
M. Lessard: Selon l'ancien système...
M. Verreault: Non, mais...
M. Lessard: ... ils devaient payer plus.
M. Verreault: Remarquez quand même...
M. Lessard: Au moins, cela sera une autre détaxation.
M. Verreault: II y en a qui s'imaginent que cela va aller plus
vite que cela, parce qu'on en parle. Si cela vient dans deux ans, c'est moins
le "fun".
M. Lessard: Ecoutez! Ce n'est pas un cadeau de Noël que je
présente aux camionneurs. Je ne pourrai pas les rembourser avant
Noël.
M. Verreault: On n'a jamais imaginé la chose non plus.
M. Lessard: Ils vont avoir leur cadeau après le Jour de
l'An.
M. Vaillancourt (Orford): Remboursez-vous seulement l'amende trop
payée ou si vous remboursez l'amende plus les intérêts?
M. Lessard: Non, l'amende trop payée. Ecoutez!
M. Verreault: Le ruban sur le cadeau.
M. Mailloux: Ce serait réellement demander beaucoup.
Le Président (M. Marcoux): L'article 8 est-il
adopté?
M. Lessard: Vous en demandez beaucoup.
M. Fontaine: Je n'ai pas remarqué si le ministre avait
répondu à cette question dans sa réplique, mais est-il
conscient du problème des transporteurs qui ont, par exemple, à
transporter du gravier et qui n'ont pas de balance dans le "pit" de gravier,
comme on dit?
M. Lessard: En fait, c'est là d'abord qu'on va avoir la
disparition de la charge axiale. Deuxièmement, on a, en fait, la
tolérance.
M. Fontaine: Mais dans un cas spécifique comme celui que
j'ai mentionné en deuxième lecture, l'Hydro-Québec
à Bécancour, il y a une balance à l'entrée de
l'Hydro-Québec, ils pèsent la charge en rentrant. Pour tout ce
qu'ils transportent en dehors des limites permises, ils ne sont pas
payés. Ne pourrait-on pas demander à l'Hydro-Québec
d'aller installer sa balance à l'endroit où le chargement est
fait? Elle ne veut pas le faire parce que c'est payant pour elle de ne pas le
faire.
M. Lessard: Je comprends que ce serait l'idéal.
Maintenant, quand vous parlez pour autant qu'on ait une certaine
tolérance à tout transporteur de gravier, il nous informe
parce qu'il faut quand même... Les gens qui ont fait du camionnage depuis
des années sont capables de voir si leur poids total en charge
dépasse très fortement ce qui est prévu en vertu de la
loi. Vous n'avez qu'à regarder vos pneus. Vous n'avez qu'à
regarder les...
M. Fontaine: Je suis d'accord avec cela. Ils peuvent
dépasser un peu la limite permise et ils ne seront pas
pénalisés. Mais ils sont pénalisés pour le
montant.
M. Lessard: Comme ministre des Transports, je ne peux quand
même pas imposer des lois, c'est-à-dire qu'actuellement je ne peux
pas forcer l'Hydro-Québec. C'est fonction d'une négociation entre
les postes d'affectation ou les associations de camionneurs et
l'Hydro-Québec. (17 h 30)
M. Fontaine: Cela protégerait bien plus les routes
qu'autre chose, si on forçait les gens à avoir une pesée
au sortir du "pit " de gravier.
M. Lessard: Comme on le fait au ministère des
Transports.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre des Transports pense au
transport des agrégats et du minerai, de même qu'au transport
forestier à l'état brut? Il a dit tantôt qu'avant qu'on
constate infraction et qu'on pénalise, on laisserait encore les 10% dans
ces deux matières plus 1000 livres par essieu. Est-ce que cela existe
encore?
M. Lessard: Oui.
M. Mailloux: De tolérance, étant donné les
variantes
M. Lessard: Oui. Ici, au ministère de la Justice, par
exemple, lorsqu'on constate qu'un agent a exagéré un peu, mais
qu'il n'y a pas de mauvaise foi... Dans le fond, l'objectif qu'on vise dans ce
projet de loi, c'est d'empêcher les exagérations. Je pense que le
député de Charlevoix, qui a travaillé là-dedans,
d'autant plus qu'il a reçu des plaintes du comté de
Montmagny-L'Islet, connaît assez bien, en fait, la situation dans ce
secteur. On constate je pense que le député de Charlevoix
a déjà eu l'occasion de constater qu'on retrouve
passablement les mêmes transporteurs qui violent la loi.
M. Mailloux: Là, je comprends qu'il ne faudrait pas
favoriser les violateurs systématiques de la loi. Ils sont bien connus
au ministère de la Justice et au ministère des Transports. Mais
ce que je voulais demander au ministre, c'est qu'il y a des pesanteurs permises
sur chaque type de véhicule mais, dans les deux secteurs
d'activité dont j'ai parlé, en raison des variantes, des bois
transportés, d'agrégats ou de minerai, avant de constater qu'une
amende serait donnée, on laissait une marge d'erreur de 10% sur ces deux
matières à transporter, de même que 1000 livres par essieu,
avant de délivrer une infraction. Est-ce que cette tolérance est
encore en vigueur? Si elle n'est pas en réglementation, est-ce qu'il y a
encore des avis de donnés aux fonctionnaires qui sont sur la route de ne
pas donner d'infractions avant que cette tolérance soit
constatée?
M. Lessard: C'est-à-dire qu'en fait, la
toléran-
ce que nous reconnaissons dans le transport de vrac et dans le transport
général, c'est 1000 livres par essieu.
M. Mailloux: II n'y a pas de 10% pour les deux matières
dont j'ai parlé?
M. Lessard: Pour certaines matières il y a eu autrefois un
arrêté en conseil qui est devenu, m'informe-t-on, désuet
depuis.
M. Mailloux: Vous parlez de celui qui avait accordé,
jusqu'en 1974, 20% pour les matières dont je parlais, plus 1000 livres
par essieu, et 10% par la suite. Il est terminé. Il n'a plus cette
tolérance.
M. Lessard: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 8 est-il
adopté?
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 9. Adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Chevrette: M. le Président, j'aurais un commentaire. Je
voudrais m'excuser.
Le Président (M. Marcoux): Sur le contenu d'un des
articles?
M. Chevrette: Non, sur la discussion globale. J'ai donné
l'impression à la commission que le député de
Nicolet-Yamaska ne comprenait pas. Il a tellement bien compris que
lui-même m'a fourni la preuve ce n'est pas enregistré au
journal des Débats qu'il avait compris puisque je l'ai entendu
lorsqu'il a dit au député de Shefford qu'il comprenait
très bien mais que, sur le plan politique, c'était rentable de
dire qu'on pénalisait les petits.
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que c'est
enregistré au journal des Débats? Je n'ai jamais dit cela.
M. Verreault: Exact. J'en témoigne.
M. Lessard: M. le Président, je pense que le projet de
loi...
Le Président (M. Marcoux): Les deux choses sont
enregistrées au journal des Débats II faut adopter d'abord
l'article 10.
M. Verreault: De toute façon, M. le Président,
j'exige même que la déclaration du député de je ne
sais pas d'où, adjoint parlementaire de je ne sais pas quoi, retire ses
paroles.
M. Fontaine: II aurait été mieux de nous aider
à travailler sur le projet de loi plutôt que de faire des
insinuations comme cela.
M. Verreault: Exact. Il est spécialiste de tout mais de
rien.
M. Chevrette: Répétez donc ce que vous avez dit,
d'abord.
M. Lessard: L'objectif du projet de loi, comme chacun des
parlementaires, je pense, l'a souligné, au moins ceux qui sont
sérieux, c'est d'aider les petits. Merci.
Le Président (M. Marcoux): Alors, l'étude article
par article du projet de loi no 86 est terminée. La Loi modifiant le
Code de la route est adoptée sans amendement. Alors, la commission des
transports ajourne ses travaux sine die. Le rapporteur fera rapport de nos
travaux à l'Assemblée nationale.
Fin de la séance à 17 h 35