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Étude des crédits du
ministère
du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre,
messieurs!
La commission permanente du tourisme, de la chasse et de la
pêche...
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. le député de Berthier, M. le député de
Joliette-Montcalm!
La commission permanente du tourisme, de la chasse et de la pêche
est réunie ce matin pour étudier les crédits du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour
l'année 1978/79.
Les membres de la commission sont: M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M.
Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata),
M. Michaud (Laprairie), M. Pagé (Portneuf), M. Perron (Duplessis), M.
Samson (Rouyn-Noranda), M. Verreault (Shefford).
Les intervenants sont M. Blank (Saint-Louis), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Gravel (Limoilou), M. Grégoire (Frontenac), M. Le
Moignan (Gaspé), M. Mailloux (Charlevoix), M. Marquis
(Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. Roy (Beauce-Sud).
À l'ajournement d'hier, nous en étions au programme 1.
Est-ce qu'il y a des intervenants qui avaient demandé la parole?
M. Pagé: M. Moisan était en train de nous
entretenir, M. le Président, de la question de la faune. On était
à parler du caribou, si ma mémoire est fidèle.
Le Président (M. Boucher): M. Moisan parlait au nom du
ministre?
M. Pagé: Oui. On avait fait le tour du chevreuil, de
l'orignal. ... dans les phoques.
M. Duhaime: M. Grenier était dans les phoques.
M. Pagé: M. Grenier était dans les phoques et moi,
j'étais dans le caribou; selon les définitions, je crois que le
caribou est plus intéressant.
Le Président (M. Boucher): Avec quel sujet commence-t-on?
Avec les phoques ou le caribou?
M. Pagé: Quant à moi, j'en ai terminé sur
les caribous.
Le Président (M. Boucher): Alors, on en était au
phoque.
M. Michaud: M. Grenier, aviez-vous des questions sur le phoque?
M. Grenier, vous aviez terminé avec le phoque?
M. Grenier: Oui, j'ai aussi rêvé à la
marraine des phoques.
M. Michaud: Oui.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le programme 1 est
adopté? Non?
M. Pagé: L'année dernière, M. le
Président... Pourriez-vous mettre fin à la
récréation, M. le Président?
Le Président (M. Boucher): J'étais sur le point de
siffler. Je vais siffler tantôt.
Gestion des ressources fauniques (suite)
M. Pagé: L'année dernière, je vous avais
demandé si vous prévoyiez rendre publique la carte descriptive
des plans d'eaux qui sont affectés par le mercure, le PCB et le mirex.
Est-ce que vous avez modifié vos intentions là-dessus?
M. Duhaime: II y a une carte semblable qui a été
publiée pour le Nord-Ouest. Il y en a une pour le fleuve Saint-Laurent,
mais maintenant, toutes les questions concernant les matières toxiques
sont sous la juridiction d'un nouveau bureau de l'environnement qui s'appelle
BEST; cela finit par les substances toxiques. Nous participons aux travaux de
ce bureau en lui fournissant des poissons de tous les endroits d'où il
nous en demande, mais ce sont ces gens qui se chargent de publier les
résultats. Je sais qu'ils ont l'intention de publier des cartes à
mesure que les résultats vont entrer.
Un rapport volumineux a été produit l'an dernier sur tout
le fleuve Saint-Laurent à la suite de mission Saint-Laurent, qui donne
des cartes de contamination par toutes les substances toxiques. Mais cela est
limité au fleuve Saint-Laurent lui-même et les grands lacs autour
de Montréal; on trouve une autre carte pour le Nord-Ouest où il y
a eu beaucoup d'études de faites autour de Noran-da,
Lebel-sur-Quévillon, etc.
M. Pagé: Alors, il y a plus d'études qui se font
actuellement sous l'égide du ministère Tourisme à ce
sujet.
M. Duhaime: Au lieu d'avoir des études qui se font par
plusieurs groupes, tous ces travaux ont été centralisés
dans ce bureau des services de protection de l'environnement auxquels nous
participons en fournissant des spécimens.
Ils ont un programme d'échantillonnage dans toute la province.
Nous participons à la fabrication du programme d'échantillonnage
et ensuite nous allons leur fournir des poissons de 50, 60 ou 100 stations au
Québec. Ce sont eux qui font faire les analyses et qui vont publier les
résultats. Au lieu de répartir les études un peu partout,
elles sont toutes concentrées dans ce même bureau.
Une voix: 200?
M. Duhaime: 200 stations d'échantillonnage au
Québec.
M. Pagé: Actuellement.
M. Duhaime: Qui vont être mises sur pied.
M. Pagé: Concernant la pisciculture commerciale, y a-t-il
des politiques particulières que vous entendez mettre de l'avant compte
tenu de l'effet qu'ils auront à subir éventuellement avec le
déclubage? Vous aviez annoncé que la pisciculture...
M. Duhaime: Concernant la pisciculture?
M. Pagé: Oui, que la pisciculture ne serait pas
affectée par la politique d'accessibilité. En quoi cela va-t-il
se faire? Comment cela va-t-il se faire? Jusqu'où le ministère
saura se substituer, somme toute, à l'entreprise privée?
M. Duhaime: En fait, nous avons annoncé... Ce
n'était pas une substitution intégrale que nous faisions pour
remplacer, en quelque sorte, des achats par les clubs privés aux
pisciculteurs du Québec. Ce que nous avons dit, après avoir
discuté avec l'Association des pisciculteurs privés du
Québec, c'est que nous étions disposés à lui donner
un coup de main pour que, dans un premier temps, on puisse atténuer
l'impact de la cessation d'une partie des achats par les clubs privés
chez elle et, deuxièmement, que nous allions profiter de l'occasion pour
changer sa problématique de production.
Dans un premier temps, nous avons annoncé que sur les trois
prochaines années le ministère s'engagerait à faire des
achats auprès des piscicultures privées pour un montant d'environ
$1 million à raison de $300 000 par année; c'est
déjà commencé cette année. Traditionnellement, les
piscicultures privées produisaient des alevins. Lors des ensemencements,
les pertes d'alevins étaient de l'ordre de 90% et plus, de sorte que
nous avons incité les piscicultures privées à faire une
conversion de leur production pour passer de l'alevin on salue le
député de Charlevoix au fretin où le taux de
mortalité lors de l'ensemencement est très faible. C'est dans ce
sens-là que les pisciculteurs ont accepté de travailler en
collaboration avec le ministère. Ce programme est déjà en
marche. On pense que sur trois ans la reconversion des productions d'alevins
devrait se transformer en production de fretins. Sur une période aussi
longue l'impact devrait être minimisé.
M. Pagé: Est-ce que la somme de $1 million ainsi
affectée est comparable à ce qu'elle était avant de la
part des clubs privés?
M. Duhaime: II y a une quarantaine de piscicultures, entre trente
et quarante, qui sont impliquées dans cette opération. Les $300
000 représentent à peu près la totalité des achats
effectués auprès des piscicultures par les clubs
privés.
M. Pagé: $300 000. C'était, somme toute. $300 000
qui étaient investis par les clubs privés par année.
M. Duhaime: En fait, c'était un peu moins que cela, mais
on a pris la moyenne des trois dernières années et on l'a
à peu près indexée.
M. Pagé: Comment déterminerez-vous que telle
pisciculture par rapport à telle autre... Est-ce que ce seront des
appels d'offres? Qu'est-ce que ce sera?
M. Duhaime: On va établir un mécanisme d'appels
d'offres. On aurait souhaité faire un pool", fixer un prix et faire les
achats comme tels. C'était notre première approche. On sest rendu
compte, à l'analyse, que ça ne pouvait résister aux
directives que nous nous sommes nous-mêmes imposées et qu'il
fallait nécessairement aller vers des appels d'offres.
On va essayer de diversifier les achats pour que l'ensemble de
l'industrie piscicole puisse en profiter. Ces modalités restent à
être définies.
M. Pagé: Ce sera défini quand?
M. Duhaime: II va falloir qu'on le fasse bientôt. J'ai
ouï-dire, au ministère, que des achats avaient déjà
été effectués. Il va falloir qu'on établisse le
mécanisme bientôt.
M. Pagé: II y a des achats qui ont été faits
sans que le mécanisme soit établi.
M. Duhaime: Ce sont des choses qui arrivent.
M. Pagé: S'il n'y a pas de normes établies, quels
sont les critères qui ont guidé ces achats?
M. Duhaime: Pour vous donner une réponse bien concise,
quelques achats de $2000 ou $3000 auraient été faits c'est
en-depa de $5000, suivant les informations que j'ai auprès de
piscicultures qui, dans le passé, vendaient presque la totalité
de leur production aux clubs privés avant même que les normes et
les critères ne soient établis. On a fait arrêter ces
achats et on va aller nécessairement vers des appels d'offres.
J'ai l'impression que si cela se fait comme dans le passé,
même sur appel d'offres, il y a des chances que le prix du poisson, que
ce soient des achats d'alevins ou de fretins, se ressemble d'une pisciculture
à l'autre, parce que le prix est sensiblement le même.
M. Pagé: M. le député de Charlevoix, sur le
même sujet.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Est-ce que...
M. Duhaime: Si vous me permettez d'ajouter quelque chose pour
ceux qui vont nous relire pendant au moins un an, depuis que la politique du
ministère a été annoncée en ce qui a trait à
l'accessibilité, on a entendu à travers le Québec des cris
parfois dramatiques et parfois époustou-flants, sur l'effort financier
que certains groupes faisaient pour l'ensemencement. On a pris le
problème par les deux bouts. On a d'abord établi, de façon
assez serrée, quel était le volume des ventes faites par les
piscicultures privées aux clubs privés, d'une part, et,
deuxièmement, le montant des achats effectués par les clubs
privés auprès des piscicultures. Quand on parle de $300 000 par
année à l'étendue du Québec, dans ce domaine, ce
n'est pas un gros montant. Cela atténue énormément la
portée des propos alarmistes que nous avons entendus à travers le
Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Vous avez peut-être donné
réponse à ma question. Jusqu'à maintenant, il me semble
que le gouvernement possédait lui-même, en dehors de Tadoussac,
quatre piscicultures gouvernementales.
M. Duhaime: Six.
M. Mailloux: Six. Le volume que produisaient l'ensemble des
producteurs privés des piscicultures, est-ce qu'il était
écoulé complètement dans le passé?
M. Duhaime: Oui, et strictement dans des eaux publiques,
après enquête.
M. Mailloux: Comparativement à ce que fournissent les six
piscicultures gouvernementales, on sait que certains lacs gouvernementaux dans
la parc des Laurentides ont fourni abondamment, dans le passé,
quantité d'autres lacs. Je fais référence à un lac
comme le lac Sainte-Anne ou d'autres, où le gouvernement s'est
approvisionné pour aller réensemencer partout ailleurs.
Quelle était, comparativement à la fourniture des
piscicultures gouvernementales, le nombre de poissons qui étaient
puisés à même les lacs et transférés dans
d'autres eaux?
M. Duhaime: Quand vous parlez du parc des Laurentides, ce sont
des poissons qui étaient transférés d'un lac à un
autre...
M. Mailloux: D'accord.
M. Duhaime:... dans le parc.
M. Mailloux: Dans le même parc?
M. Duhaime: Oui. On ne connaît pas de...
M. Mailloux: Est-ce que c'est important comme transfert?
M. Duhaime: Je cherche les chiffres ici. Dans nos piscicultures,
on a une augmentation de 10% de la production. Mais c'est un simple
déplacement de poissons, si vous voulez. On prend des poissons dans un
lac et on les met dans un autre, à l'intérieur du même
parc.
M. Mailloux: Oui.
M. Grenier: En attendant, le gouvernement étudie-t-il la
possibilité de subventionner des piscines privées pour les
éleveurs de poissons? Il y a certainement des demandes qui ont
été faites à plusieurs reprises.
M. Duhaime: En fait, nous garantissons des achats à
l'entreprise pour un montant de $1 million sur les trois prochaines
années, incluant 1978. C'est déjà, je pense, un coup de
main important.
Deuxièmement, je l'ai évoqué très
brièvement, nous avons signé un protocole d'entente avec le
ministère de l'Agriculture, ce qui fait qu'un pisciculteur privé
qui a commencé à travailler dans le secteur de
l'agro-alimentation, qui produira du poisson pour la consommation peut
être considéré comme producteur agricole. À ce
moment-là, il a accès aux sources de financement du crédit
agricole. (10 h 30)
Ce protocole a été signé il y a déjà
quelques mois. C'était en négociation entre nos deux
ministères depuis très longtemps, des querelles d'empire, j'ai
l'impression. Nous avons décidé de mettre un terme à cela
et de signer une entente, de sorte que l'entreprise piscicole aujourd'hui au
Québec est parfaitement satisfaite de son sort. C'était une des
revendications qu'elle faisait régulièrement depuis plusieurs
années...
M. Grenier: Y a-t-il...
M. Duhaime: ... que les pisciculteurs puissent être
reconnus comme de véritables producteurs. De deux choses l'une, ou bien
on mettait sur pied un crédit piscicole ou encore on qualifiait les
pisciculteurs comme des producteurs agricoles et on leur ouvrait le
crédit agricole. La façon la plus rapide de le faire a
été de les reconnaître comme producteurs, pour cette partie
au moins, le volet agro-alimentaire de leurs entreprises.
M. Grenier: Seriez-vous en mesure de dire combien de
pisciculteurs privés profitent du crédit agricole?
M. Duhaime: Non, je n'ai pas cette information.
M. Grenier: Mais l'ensemble de ceux qui ont une organisation
assez bien rodée sont des gens qui ont déjà cela,
d'après l'idée que vous émettez.
M. Duhaime: En fait, le problème du financement de la
pisciculture se résume à peu près à ceci: Ce sont
les immobilisations qui sont impor-
tantes. Une fois les immobilisations faites, la capacité de
reconversion de ces installations est à peu près nulle, sauf de
faire un bassin pour les canards ou encore un endroit pour faire patauger les
enfants. On ne peut pas reconvertir une pisciculture.
M. Mailloux: Même pas.
M. Duhaime: Cela fait que les institutions financières
hésitent énormément à avancer des fonds pour la
modernisation, pour l'expansion. J'ai rencontré les pisciculteurs
à leur assemblée générale et j'ai aussi
rencontré des délégations de l'Association des
pisciculteurs du Québec et c'est toujours le même problème
qui revenait, le financement. Ils sont en mesure maintenant de faire des
demandes de crédit par le biais de la Loi du crédit agricole.
Cela les aide énormément. Je pense même qu'ils ont droit
aux travaux mécanisés, je dirais aussi le drainage,
l'approvisionnement en eau douce ou en eau propre à la pisciculture, sur
des programmes à frais partagés, de la même façon
qu'un producteur agricole peut obtenir de l'aide financière sur un
programme à frais partagés pour alimenter en eau potable sa
maison et ses bâtiments de ferme. Le pisciculteur étant
considéré comme producteur agricole, tous les programmes de
financement qui sont existants au ministère de l'Agriculture lui sont
accessibles. C'est dans ce sens que le protocole d'entente qui a
été signé avec le ministère de l'Agriculture
constitue pour les pisciculteurs une possibilité de régler leur
problème de financement. On ne réglera pas tous leurs
problèmes, c'est clair, mais, au moins, il y a un premier pas qui a
été fait.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre dit que l'ensemble des
pisciculteurs privés je comprends que c'est le cas pour ceux qui
élèvent dans des étangs peuvent obtenir le
crédit agricole, mais il me semble que les adeptes des méthodes
modernes de pisciculture M. Léger est le président de la
corporation n'élèvent pas dans des étangs. N'est-ce
pas dans des espèces de canaux? Ce n'est pas dans des étangs
qu'ils élèvent?
M. Duhaime: Cela, c'est pour tout de suite après
l'éclosion, à l'état d'alevins...
M. Mailloux: Oui.
M. Duhaime: Ils les gardent dans ces bassins très
étroits, mais aussitôt qu'ils grossissent, il faut de l'espace.
C'est le problème des piscicultures. C'est l'espace que cela prend
à mesure que le poisson grossit.
M. Mailloux: Tantôt, le ministre disait que le gouvernement
rend $300 000 disponibles, annuellement, pour les trois prochaines
années, mais, vu le peu d'efforts qu'auraient fait les clubs
privés, le gouvernement va remplacer facilement l'effort qui
était fait par les clubs privés. Il n'est pas dit que le volume
qui a été vendu par les clubs privés, volume
déclaré, était le volume, en fait, qui a été
livré aux clubs privés, parce qu'on sait pertinemment, et chez
les pisciculteurs comme dans d'autres domaines, qu'on ne déclare pas
toujours l'ensemble de ses revenus.
M. Duhaime: C'est bien possible. C'est comme le nombre de prises.
Il faut quand même qu'on fonctionne avec les chiffres qu'on nous
transmet.
M. Mailloux: Qui vous sont donnés.
M. Duhaime: Les chiffres sur lesquels nous travaillons, ce ne
sont pas les données qui proviennent des clubs. Ce sont les
données qui proviennent des pisciculteurs qui, avant de sortir un
poisson, doivent avoir un permis de livraison avec une facture.
M. Mailloux: Pour les clubs privés.
M. Duhaime: Pour le club, et pour n'importe quel
ensemencement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, pour faire plaisir au
député de Compton, je vais poser une question sur mon
comté strictement. On a parlé de Tadoussac et de sa station
piscicole. On constate, depuis quelque temps, qu'il y a une diminution de
personnel et même un certain délabrement des installations.
J'aimerais savoir quelles sont les intentions du ministère au sujet de
cet établissement piscicole de Tadoussac qui constitue quand même,
en plus de la pisciculture, un attrait touristique dans le secteur.
M. Duhaime: II n'y a sûrement pas, à mon avis, de
détérioration de l'équipement. On a réparé,
à grands frais, les bâtiments il y a deux ans, mais il y a une
chose qu'il faut réaliser, c'est que la pisciculture de Tadoussac, au
point de vue usine de production, pour nous, est presque
négligeable.
Le production dépend, dans une pisciculture, de la
quantité de l'eau et de l'espace pour élever des poissons.
À Tadoussac, il n'y a pas d'eau et il n'y a pas d'espace. Alors, on
élève strictement du saumon jusqu'à l'état d'alevin
et on doit le libérer par la suite. On peut produire à la
pisciculture de l'Anse-Pleureuse tout le saumon dont on a besoin au
Québec, ou à peu près. Alors, la raison principale de la
pisciculture de Tadoussac, c'est pour des fins touristiques et, en plus, nous
nous en servons pour des fins de recherches. Plusieurs universités au
Québec, par exemple, veulent faire des recherches sur le poisson. On
leur offre de travailler à Tadoussac, parce qu'au point de vue de la
production, ce n'est pas important et il n'y a pas de possibilité
d'agrandissement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Oui. Vous me permettrez de
prendre un exemple privé pour arriver à une question
générale. Dans la ville de Laprairie on a creusé, depuis
quelques années, un immense étang, un lac artificiel. Est-ce que
le ministère peut, par son budget de $1 million pour trois ans,
participer à l'ensemencement d'un étang de cette sorte?
M. Duhaime: Cela se fait régulièrement, en tout
cas, dans la ville de Laval. Je sais que ça se fait dans d'autres
endroits autour de Montréal, des étangs de ce genre que l'on
ensemence de perchaude, qu'on va chercher dans le lac...
M. Michaud: Champlain.
M. Duhaime: ... Champlain, si je me rappelle bien...
M. Michaud: Dans Brome-Missisquoi...
M. Duhaime: ... dans Brome-Missisquoi. Ces étangs
fournissent beaucoup d'heures et de jours de récréation aux
jeunes et aux moins jeunes. C'est sûrement possible et il est aussi
possible qu'il y ait des ensemencements de faits, je ne pourrais pas vous
dire.
M. Pagé: Ce n'est pas une pisciculture.
M. Michaud: Non, ce n'est pas une pisciculture, mais, quand
même...
M. Pagé: Parce que vous voulez avoir du poisson dans le
lac?
M. Michaud: Ce n'est pas un lac privé, c'est public, c'est
à l'intérieur d'une ville. Est-ce qu'on peut espérer
recevoir une réponse affirmative?
M. Duhaime: ...
M. Michaud: La ville a déjà fait la demande depuis
quelque temps à votre ministère.
M. Duhaime: Je pense qu'un point essentiel, c'est de souligner
que, d'abord, dans nos piscicultures, on élève des
salmonidés, de la truite de différentes sortes, et avant de faire
un ensemencement, il faut être sûr que le plan d'eau en question
peut recevoir ce poisson, peut le faire vivre. Dans un plan d'eau comme celui
que vous mentionnez, il est fort possible que la truite ne puisse pas y vivre.
Dans ce cas-là, on essaie d'ensemencer d'autres espèces qu'on va
chercher ailleurs et qu'on transporte; en général, c'est de la
perchaude ou du doré. Alors, si la demande est faite, la région
de Montréal va étudier le lac pour voir quelles sont les
possibilités à cet endroit.
M. Michaud: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: D'accord pour les piscicultures. J'en
étais à me demander si le député de Laprairie ne
nous proposerait pas l'adoption d'un programme de perchaude pour les piscines
municipales ou quelque chose du genre, mais, en tout cas, j'espère que
votre demande de barbotes pour les piscines municipales...
M. Michaud: C'est le poulamon dans votre région.
M. Pagé: Ce n'est pas loin de chez nous, le poulamon;
c'est bon.
M. Duhaime: Si vous me le permettez, nous aurions...
M. Pagé: La réponse.
M. Duhaime: ... la réponse en chiffres pour le
député de Charlevoix sur le déplacement de la faune
aquatique d'un lac à l'autre dans le parc des Laurentides.
Les transferts de poissons se situent autour de 10 000. Pour votre
information on a ensemencé l'an dernier, trois millions d'individus.
M. Mailloux: C'est insignifiant.
M. Duhaime: Ce qui est insignifiant par rapport à la
protection de la pisciculture. Trois millions constituent une augmentation de
10% sur la production de nos piscicultures.
L'an dernier, on a produit 140 000 livres de poisson, soit une
augmentation de 10 000 livres par rapport à l'année
précédente.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Dans un autre ordre d'idées, M. le
Président, j'aimerais, si possible, que le ministre dépose la
liste des détenteurs de permis de pour-voirie avec leur nom, leur raison
sociale, leur superficie et, si possible, le nombre de visiteurs qui y sont
allés.
M. Duhaime: Pourriez-vous hausser la voix
légèrement?
M. Pagé: Oui. M. le Président, y aurait-il
possibilité de faire arrêter ces concurrents?
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas
possibilité.
M. Chevrette: II y a un magnétisme qui se dégage de
votre voix.
M. Pagé: On m'écoute; je ne vous le fais pas
dire.
Le Président (M. Boucher): Je regrette, ce n'est pas
possible de les faire arrêter.
M. Pagé: Si ce n'est pas possible pour eux, on
arrêtera.
Le Président (M. Boucher): D'accord! Avec le consentement
de la commission.
M. Chevrette: Ce n'est plus du magnétisme, c'est de la
provocation.
M. Pagé: Je demandais au ministre s'il pourrait nous
déposer la liste des détenteurs des permis de pourvoirie, avec
leur raison sociale, la superficie de terrain sous leur juridiction. Si c'est
possible, le nombre de visiteurs qui se sont rendus l'an passé, le
nombre de clients en 1977.
M. Duhaime: Cela va aller après onze heures trente, mais
on va vous fournir cela.
M. Pagé: Je présume, oui.
M. Duhaime: En fait, il y a deux choses dans votre question. Il y
a le permis de pourvoyeur et le bail de pourvoirie, qui comporte des droits
exclusifs ou non. On pourra les déposer à l'Assemblée
nationale. N'y a-t-il pas déjà une question à ce sujet au
feuilleton? Avez-vous l'intention de l'envoyer au feuilleton?
M. Pagé: Non.
M. Duhaime: Alors, on va déposer la réponse
aussitôt qu'on l'aura. Cela peut prendre une semaine ou deux.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: On vous la transmettra.
M. Pagé: C'est tout.
M. Duhaime: Avez-vous besoin des permis également? Des
permis, il y en a à peu près 900. Quelqu un qui loue des
chaloupes à Berthier a besoin d'un permis de pourvoyeur.
M. Pagé: La liste des...
M. Duhaime: Si vous me disiez que vous avez besoin des baux de
pourvoirie avec droits exclusifs et sans droit exclusif, il y en a 221, je
crois. Je peux vous fournir cela rapidement.
S il veut avoir le reste, on va engager du monde au ministère et
ces gens vont faire des recherches à ce sujet.
M. Pagé: Vous avez assez de personnel, je pense, pour
être...
M. Duhaime: Le temps qu'ils vont faire cela, ils ne font pas
autre chose, mais, si vous en avez besoin, on va vous le remettre.
M. Pagé: Respectez votre programme OSE.
Le ministre pourrait-il il en a glissé un mot dans ses
remarques préliminaires, nous dire ce qu'il arrivera des pourvoiries
dans le cadre de la politique sur l'accessibilité du territoire? Vous
vous êtes certainement penché sur l'avenir des pourvoiries.
Comment se dessine-t-il; s'il y a quelqu'un qui étudie cela actuellement
et où en sont rendues les approches? Quelles sont les
possibilités qui s'offrent? Est-ce que vous pouvez nous entretenir
là-dessus ce matin?
M. Duhaime: Je ne voudrais pas trop m'avancer là-dessus
aujourd'hui, mais je voudrais expliquer pourquoi nous avons
décidé d'imposer un moratoire d'un an. Cela signifie, à
toutes fins utiles, que nous n'émettrons pas, jusqu'en décembre
1978. de nouveaux baux de pourvoyeur. Cependant, lorsque des baux de pourvoyeur
viennent à expiration, nous faisons les renouvellements si le
ministère est satisfait, que les conditions du bail et les obligations
prises par le pourvoyeur ont été remplies. Ce délai d'un
an va nous permettre de faire l'examen dossier par dossier et cela va nous
permettre également d'établir, pour l'automne 1978, une
espèce de politique globale pour ce qui est du statut de la pourvoirie
commerciale au Québec. (10 h 45)
M. Pagé: Non, mais d'ici quand avez-vous dit?
M. Duhaime: L'automne.
M. Pagé: D'ici l'automne prochain.
M. Duhaime: L'automne 1978. Cela peut être tard à
l'automne 1978.
M. Pagé: Vous aviez d'ailleurs déjà
signalé que l'automne cessait le 31 décembre.
M. Duhaime: Vous avez une bonne mémoire.
M. Chevrette: C'est une très bonne date, cela rappellera
un anniversaire heureux.
M. Duhaime: II y a un comité qui a été mis
sur pied. Nous travaillerons de façon étroite avec l'Association
des pourvoyeurs pour établir une classification des pourvoiries pour
tenir compte du type d'entreprise. Nous allons tenir compte également
des superficies. Il y a la politique de développement et il y a les
mécanismes de financement qu'on voudrait voir étudiés pour
être mis à la disposition des pourvoiries commerciales, et il y a
aussi un phénomène qu'on veut regarder de près qui
consisterait, pour un pourvoyeur, à pouvoir envoyer ses clients sur un
territoire non exclusif. C'est toute la question de l'exclusivité des
opérations; il s'agit de voir si, dans certaines régions du
Québec, il n'y aurait pas lieu de permettre l'accès du public au
territoire d'un pourvoyeur sans pour autant qu'un autre pourvoyeur puisse y
envoyer sa propre clientèle. Je ne sais pas si vous me saisissez. On
veut s'assurer que cela n'affectera pas l'entreprise commerciale comme telle,
mais l'objectif de toute cette étude est de réconcilier, en
quelque sorte, et à la fois de consolider l'existence des pourvoiries au
Québec, qui, à mon point de vue, sont absolument essentielles
dans le contexte de la plus large accessibilité possible envers le
public. Ce que nous voulons
chasser de nos dossirs, c'est, dans le langage de Jean Marchand, la
pourvoirie qui affiche un "front" et qui est, en quelque sorte, un club
privé mal déguisé. Ceux-là, on va les
repérer et on va procéder au retrait des baux.
Est-ce que cela répond à votre question?
M. Pagé: Oui. On attend votre politique à
l'automne.
M. Duhaime: C'est ça.
M. Pagé: M. le Président, la prochaine question
portera sur toute cette question d'un bail de location au Nipissis Salmon Club
de la compagnie Iron Ore, pour la pêche au saumon sur la rivière
du même nom, qui est un affluent de la Moisie. À quelle date le
bail prend-il effet?
M. Duhaime: Est-ce que c'est le territoire où il y a eu
des versements, ça ressemblait à la Mer Rouge? Est-ce que c'est
ce coin-là?
M. Pagé: Non.
M. Duhaime: Voulez-vous répéter le nom du club?
M. Pagé: Le Nipissis Salmon Club, de la compagnie Iron Ore
of Canada.
M. Duhaime: M. Moisan va répondre à ça.
M. Pagé: À quelle date le bail pend-il effet?
M. Duhaime: Le bail a été émis l'an
dernier...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... mais il n'a pas été utilisé,
c'est-à-dire que la rivière n'a pas été
exploitée l'an dernier.
M. Pagé: Mais le bail...
M. Duhaime: Le bail a été émis à
I'lron Ore, pour ses employés, pour les employés de la
compagnie.
M. Pagé: Le bail a été émis à
la compagnie...
M. Duhaime: À la compagnie...
M. Pagé: ... pour les employés. M. Duhaime:
... pour ses employés.
M. Pagé: II n'a pas été utilisé.
Est-ce à dire que les employés n'ont pas voulu l'utiliser ou
quoi?
M. Duhaime: L'an dernier, la compagnie, étant donné
qu'elle est la seule à oeuvrer le long du chemin de fer, parce que c'est
une rivière qui suit le chemin de fer, a protégé la
rivière, c'est-à-dire qu'elle a des gardiens...
M. Pagé: Patrouillé, oui.
M. Duhaime: ... mais elle n'a pas exploité la
rivière l'an dernier, il n'y a pas eu de pêche du tout l'an
dernier.
Elle doit commencer à le faire fonctionner cette année,
mais il est bien spécifié dans le bail que c'est pour des
employés de la compagnie.
M. Pagé: Le coût de location pour chaque
année, jusqu'à l'expiration du bail, est de combien?
M. Duhaime: Je n'ai pas ce détail ici, on pourra vous
donner ça plus tard, si vous voulez. Le prix des baux des
rivières à saumon est fixé selon une formule
mathématique qui tient compte de la longueur de la rivière, de
l'accessibilité de la rivière, du nombre de saumons pris chaque
année, depuis les quatre ou cinq dernières années, de la
grosseur du saumon, de la citoyenneté des membres. Il y a un
sixième facteur que j'oublie. Mais c'est mathématique.
M. Pagé: D'accord. En quoi, M. le ministre, cela
s'inscrit-il dans le cadre d'une opération accessibilité?
M. Duhaime: En quoi?
M. Pagé: En quoi cela s'inscrit-il dans le cadre d'une
opération accessibilité?
M. Duhaime: En fait, ça s'inscrit dans le cadre
général d'une politique d'accessibilité telle que nous
l'avons définie pour les autres espèces de poissons, mais c'est
relatif, à cause de la situation géographique de cet endroit qui
est accessible par chemin de fer seulement. C'est aussi un morceau du dossier
quant aux rivières à saumon qui sera examiné en même
temps que les autres. Là aussi nous avons décidé de mettre
sur pied un comité. Ce comité, si on suit l'exemple de
l'année dernière, a commencé son travail et c'est
normalement vers l'automne qu'il porte ses fruits. Que ce soit pour la
pourvoirie ou pour le saumon... pour ce qui est du saumon, l'objectif est
clair. J'ai eu l'occasion de l'indiquer. Nous voulons rendre davantage
accessibles les rivières à saumons aux Québécois.
Nous allons prendre les mois qui viennent pour procéder à des
consultations, à travailler avec le comité qui est sur pied au
niveau du conseil du saumon, comité consultatif au niveau du
sous-ministre adjoint.
Cependant, dans l'intervalle, lorsqu'il y aura des cas assez
évidents où on pourra agir, nous le ferons. Nous l'avons
déjà fait. J'ai eu l'occasion, je pense... Nous allons, par
exemple, cette année confier en gestion à l'Association de chasse
et pêche de Havre Saint-Pierre la rivière la Romaine.
M. Pagé: Cela ne réglera pas le cas de l'autre.
Vous savez, M. le ministre...
M. Duhaime: Le cas de l'autre, la rivière Corneille, on va
s'en occuper quand son tour arrivera.
M. Pagé: Le fait que ce ne soit pas accessible, ce n'est
pas un critère.
M. Duhaime: Vous savez que la rivière Corneille est
accessible par mer seulement. On ne peut pas tout faire en même
temps.
M. Pagé: Cela n'a pas été un critère
dans le cas de...
M. Duhaime: On ne peut pas tout faire en même temps, M. le
député de Portneuf. Quand on agit rapidement, vous trouvez qu'on
improvise et quand on n'agit pas et qu'on étudie, vous trouvez qu'on
n'avance pas.
M. Pagé: J'essaie de trouver une suite dans vos actions et
je n'en trouve pas encore.
M. Duhaime: C'est votre façon de voir les choses. Nous, on
les voit d'une autre façon. Pour l'instant, vous, vous êtes assis
en face, sur ce banc, à gauche, nous, nous sommes à droite.
M. Pagé: Avant longtemps, vous allez être à
gauche. Soyez-en certain, de la façon que vous travaillez.
M. Duhaime: Quand nous serons à gauche, nous agirons en
conséquence. Mais pour l'instant c'est de cette façon que les
choses se déroulent. Le cas des rivières à saumons va
être étudié. Ce ne sont pas les pressions de quelque groupe
que ce soit, fût-il anglophone ou américain, qui va empêcher
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche de
poursuivre son objectif qui est de rendre les rivières à saumons
accessibles aux Québécois.
M. Mailloux: On ira rentabiliser les motels... des
municipalités comme Saint-Siméon... Quand il n'y aura plus un
poisson, tout va fermer.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Duhaime: M. le député de Charlevoix, je vais
être obligé de vous envoyez mon discours par le courrier, si vous
ne m'écoutez pas.
M. Mailloux: Si vous voulez absolument libéraliser
l'accès aux rivières à saumons, tâchez de prendre
celle de Baie Saint-Paul, elle est à portée de votre main,
à soixante milles. On permet encore à tout ce qu'il y a de
braconniers de la province de dynamiter tout ce qu'il y a de faune dans
Saint-Urbain et Notre-Dame-des-Monts. On ne voit jamais un garde-chasse qui
fait le moindre effort pour tenter de les arraisonner. Je n'en ai jamais vu un
arrêté, pas plus dans le gouvernement précédent que
celui d'aujourd'hui.
M. Duhaime: En vous écoutant, M. le député
de Charlevoix, je commence à comprendre comment il se fait que votre
chef disait en 1972 que les clubs privés disparaîtraient. Le 15
novembre 1976, quand on est arrivé au gouvernement, il en restait
1162.
J'en viens à la conclusion que c'était un
roman-fleuve.
M. Mailloux: Quand les clubs privés ont disparu sous le
précédent gouvernement, le gouvernement a pris la
précaution de nommer tous les gardiens requis. Quand on a
libéré le parc des Laurentides... Je pense que depuis qu'a
été racheté le club de Maurice Pollack, des
Côté, de la laiterie Laval, de n'importe qui, depuis ce
temps-là, ce sont les coins les plus poissonneux du Québec et
n'importe qui peut y aller.
Quand j'ai visité la rivière à Pierre, qui a
été libérée probablement par l'Union Nationale, il
y a une dizaine d'années, avec les quatre meilleurs pêcheurs
à peu près équivalents à l'ancien sous-ministre
Louis-Philippe Gagnon, en trois jours on n'a pas été capables de
prendre un seul poisson.
M. Duhaime: Vous n'aviez pas les bonnes mouches.
M. Mailloux: C'était infesté de menés. Vous
verrez ce que cela donnera dans quelques années.
M. Duhaime: Vous avez raison de dire que...
M. Mailloux: Ce n'est pas la disparition du poisson qui
m'inquiète, c'est qu'on va infester tous les lacs du Québec.
M. Duhaime: J'ai répondu à une question de mon
collègue de Portneuf à l'Assemblée nationale avec un peu
d'humour. Il a bien mal pris ma réplique. Je disais qu'un mené
était plus dangereux qu'un braconnier.
M. Mailloux: Passablement.
M. Duhaime: Selon les rapports que nous recevons de nos agents de
conservation dans les régions, c'est une manie, chez notre peuple, je
dirais, de pêcher avec des menés. On appelle cela des
"vairons".
M. Pagé: Je vais laisser continuer le ministre, M. le
Président, mais j'aimerais bien qu'on revienne à I'lron Ore.
M. Duhaime: Oui, on va y revenir. Cela détruit
énormément.
M. Mailloux: C'est intéressant. Le ministre a-t-il
déjà visité un lac important infesté de
menés?
M. Pagé: II n'a jamais été à la
pêche, il ne peut pas en avoir visité.
M. Mailloux: Qu'est-ce que cela donne comme portrait?
M. Duhaime: Je vous dirai, M. le député de
Charlevoix, que...
M. Mailloux: Allez visiter le lac des Cygnes sur le territoire du
Séminaire de Québec, un lac d'environ deux milles de long.
Essayez de prendre un poisson là-dedans, alors qu'il est chargé
à coup de centaines de mille truites. Il n'y a jamais un poisson qui va
lever à la mouche, si vous voulez.
M. Duhaime: Nos agents de conservation ont constaté 64
infractions dans la région de La Mauricie. Un très fort
pourcentage avait non pas dépassé la limite de prise, mais avait
pêché avec des menés. La majorité de ceux qui ont
été pris avec des menés sont d'anciens membres de clubs
privés. Je trouve cela un peu déplorable.
M. Mailloux: M. le Président, vous me permettrez de mettre
en doute l'affirmation que vient de faire le ministre, parce que les clubs
privés, malgré tout ce qu'on leur met sur le dos...
M. Duhaime: Vous la mettez en doute? Donne-moi le rapport.
M. Mailloux: ... je connais rarement un propriétaire de
club privé qui ait lui-même infesté de menés son
propre lac sachant les conséquences que cela va entraîner.
M. Duhaime: Vous ne mettrez pas ma parole en doute deux fois, M.
le député de Charlevoix.
M. Mailloux: La rivière à Pierre est le meilleur
exemple qu'on peut trouver dans le Québec, l'ensemble du territoire.
M. Duhaime: C'est un rapport je n'aurai aucune
espèce d'objection à le déposer, si quelqu'un le demande
sur le club Louis-Émile pour la période du 23 mai au 28
mai. Rapport de M. Jean-Paul Chamberland, adjoint au chef de service,
Trois-Rivières. Rapport fait à M. Etienne Poirier, directeur
adjoint du service de la protection de la faune. C'est un rapport qui est
transmis chaque lundi par les agents de conservation à la direction de
la protection de la faune. Autant mon sous-ministre que mon cabinet sont tenus
au courant du déroulement et de l'application du plan de protection que
nous avons établi à travers le Québec cette année.
Je vais vous le lire. "Ce territoire est situé dans la réserve
Saint-Maurice. Le 20 mai 1978, quatre personnes ont été
arrêtées par nos agents en possession d'agrès de
pêche dans la réserve Saint-Maurice sur l'ex-club
précité. Ils pêchaient illégalement avec des
poissons-appâts. Ces personnes étaient membres ou invités
du club... " Vous allez me permettre de taire les noms, parce que,
jusqu'à preuve du contraire, ces gens sont présumés
innocents.
Le club Pierre-Lise c'est un club bien connu "...
situé dans la zone d'exploitation contrôlée Chapeau de
paille. Trois individus arrêtés alors qu'ils pêchaient avec
des poissons-appâts (membres eVou invités du club
Pierre-Lise).
Club Patricia, situé dans la région de
Sainte-Thècle. Six membres ou invités arrêtés alors
qu'ils pêchaient illégalement avec des poissons-appâts.
L'arrestation a été faite le 24 mai".
M. Mailloux: Vous donnez cinq ou six exemples d'irresponsables
qui ont pu se servir de menés, membres ou autrement. Ce sont des
irresponsables de la pire espèce. Des irresponsables, vous allez en
avoir dans tout le Québec, avec cette mesure de libéralisation.
Ce sera dans tout le Québec.
M. Duhaime: Ce n'est pas mon point. M. le député de
Charlevoix. Je vous ai donné un rapport partiel de nos agents de
conservation pour une région. Si vous voulez en prendre
connaissance...
M. Mailloux: Je ne conteste pas qu'il y ait eu des exemples. Des
irresponsables, il y en a partout, même chez les membres des clubs
privés.
M. Duhaime: C'est la même chose dans toutes les
régions du Québec. Ce qui me fend la face, c'est quand j'entends
que seuls les membres des clubs privés respectent la loi, qu'ils font de
la conservation et qu'ils ne pèchent pas avec des menés, alors
que nos agents de conservation procèdent à des arrestations et
que ce sont des membres et leurs invités. Ils n'ont pas commencé
à pêcher avec des menés cette année, ces
gens-là, ce n'est pas vrai. Ce sont de mauvaises habitudes qu'ont prises
les pêcheurs au Québec, d'une façon générale,
qu'ils aient été membres de clubs privés ou non. (11
heures)
M. Mailloux: Je mets le ministre du Tourisme au défi
d'aller dans le parc des Laurentides, qui est compris dans le comté de
Charlevoix, en dehors du lac des Cygnes, du lac à l'Empêche et des
Ilets, de me trouver des lacs qui ont été infestés par des
menés. C'étaient en partie des clubs privés ou des clubs
qui ont été transmis par la suite, achetés par le
gouvernement et transmis avec l'autorisation gouvernementale.
M. Duhaime: Je suis parfaitement d'accord qu'il en existe. Il n'y
a pas de règle absolue, ni dans un sens, ni dans l'autre. Je connais
d'excellents territoires qui ont été administrés pendant
des années par d'excellents membres de clubs privés, "Excellents
" avec un grand E, et qui ont fait de l'ensemencement. Ce n'est pas parce qu'on
va trouver un exemple isolé à gauche et à droite qu'on va
remettre en cause une politique d'accessibilité. Ce n'est pas non plus
parce qu'on rencontre d'honnêtes citoyens qui, malheureusement,
lorsqu'ils mettent les pieds en forêt, oublient qu'il y a une loi qui
existe, oublient qu'il y a une réglementation qui existe, et qui
refusent même dans certains cas, de s'identifier. Il y a des
professionnels parmi ce monde, il y a des hommes d'affaires qui deviennent
absolument irresponsables. C'est dans ce sens qu'on a un travail
d'éducation à faire auprès des gens. C'est ce que
nous avons commencé à faire. Pour être capable de
rendre les gens responsables, il faut leur donner des responsabilités.
Dans le coin du Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la
Côte-Nord, aussi bien qu'à Anticosti, je pense qu'on a
créé de toutes pièces un esprit de braconnage et on a
créé des générations de braconniers
également, parce qu'on a marché à coup d'interdits pendant
des années.
Les gens de l'Association de chasse et de pêche à
Havre-Saint-Pierre, je vous fais la suggestion d'aller les rencontrer. Ils vont
vous dire bien candidement que: Premièrement, c'est nous qui sommes les
braconniers de la Romaine et de la Corneille et. tant et aussi longtemps qu'il
va y avoir des clubs, nous allons continuer de braconner; deuxièmement,
c'est nous qui braconnons Anticosti à longueur d'année pour
chasser le chevreuil et, tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas accès
à l'île d'Anticosti, qu'on voit du bout de notre quai à
tous les matins quand il fait beau, on va continuer d'y aller. Si on vivait
à Havre-Saint-Pierre, peut-être qu'on ferait exactement la
même chose.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Dans votre réponse sur I'lron Ore, vous
avez dit qu'un des critères était l'accessibilité.
À ce moment, pourquoi l'opération accessibilité s'est-elle
rendue jusqu'à des territoires qui n'étaient pas accessibles? Si
c'est un critère.
M. Duhaime: Je ne comprends pas votre question.
M. Pagé: Cette rivière à saumon n'est pas
accessible. Donc, vous jugez opportun de renouveler un bail
d'exclusivité.
M. Duhaime: Elle est accessible par chemin de fer seulement.
M. Pagé: II y a un problème au niveau de
l'accessibilité. Ce n'est pas comme les lacs ici, ce n'est pas comme en
Mauricie, ce n'est pas comme la région de Portneuf. Vous dites que c'est
un des critères. Il y a des anciens territoires qui n'étaient
accessibles que par avion.
M. Duhaime: Je n'ai pas dit que c'était un critère,
je m'excuse.
M. Pagé: Oui, c'est ce que vous m'avez dit. Vous m'avez
dit que c'était un des critères qui avaient été
pris en considération dans l'octroi d'un bail en date du 1er avril
1977.
M. Duhaime: C'est un des éléments qui font de ce
territoire...
M. Pagé: Un des éléments, oui.
M. Duhaime: ... un cas particulier, mais ce n'est pas un
critère sur lequel on se base. Il est bien évident qu'à
partir du moment où tout le dossier des rivières à saumon
n'est pas réglé, à mon point de vue, et qu'on doit le
faire en cours d'année, il n'y a rien qui nous empêche dans
l'intervalle de donner un bail à cette compagnie qui nous a donné
toutes les garanties que les employés de la compagnie y auraient
accès et qu'on a aussi toutes les garanties pour ce qui est de la
protection.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Pagé: Oui, il y a d'autres questions. Il prépare
sa réponse. Pour vous, ce n'est pas incompatible avec votre...
M. Duhaime: Ah non, pas du tout!
M. Pagé: Pas du tout. C'est fort. Le député
de Duplessis, dans une entrevue qu'il donnait le 26 novembre 1977, disait ceci,
et je vais faire état de l'article où on se réfère
aux déclarations du député de Duplessis: Prenant des
précisions à la suite d'une demande d'un électeur du
comté, le député Denis Perron s'est aperçu que
toutes les négociations entourant le renouvellement du bail de la
compagnie minière se sont passées au-dessus de sa tête et
qu'aucune clause n'a été paraphée permettant aux
employés de la compagnie d'aller pêcher sur les lieux." Je pense
que le député ne s'est pas trop trompé, parce qu'il n'y en
a pas un l'année passée qui y est allé, pas un seul.
M. Duhaime: Le club n'a pas été exploité. M.
Pagé: Oui, mais...
M. Duhaime: Cela prend une organisation et cela prend des
camps.
M. Pagé: C'est bien de dire: On donne un bail, on donne un
droit à un groupe, à une compagnie, à une entreprise. Le
député s'est plaint, l'année passée, qu'il n'y
avait aucune clause particulière permettant aux employés d'y
aller ou s'assurant que les employés puissent obliger l'entreprise
à l'exploiter, ou quoi que ce soit. Je pense que le député
ne s'est pas trop trompé, parce que c'est le cas. Vous me dites qu'il
n'y a pas eu de pêche, parce que ça n'a pas été
exploité. Je présume qu'il n'y a pas eu de pêche, parce que
ça n'a pas été exploité. À ce
moment-là, qu'est-ce que le ministère peut faire? Est-ce que vous
avez des droits qui vous permettent d'obliger l'entreprise à
l'exploiter, par surcroît, les employés auraient le temps? Ils
sont soit en grève ou en lock-out de ce temps-ci.
M. Duhaime: M. le Président, j'en fais une question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre. M. Duhaime:
Je pense que si le député de
Portneuf veut faire des commentaires sur les déclarations de mon
collègue, le député de Duplessis, il pourrait les faire en
un autre lieu. Moi, je n'ai pas à répondre ou à commenter
les déclarations...
M. Pagé: Bien...
M. Duhaime: ... de mon collègue, le député
de Duplessis, d'autant plus...
M. Pagé: Je ne vous demande pas...
M. Duhaime:... que j'en entends parler pour la première
fois.
M. Pagé: Je ne vous demande pas un commentaire sur sa
déclaration, je vous demande si, dans le bail que vous avez consenti
à I'lron Ore l'année dernière, il y a une clause qui
prévoit que la rivière devrait être exploitée, s'il
y a une clause qui prévoit que les employés parce que
c'est pour les employés que cela a été donné
pourront obliger l'entreprise à exploiter cette rivière?
M. Duhaime: Je ne peux pas confirmer qu'il y ait une disposition
à la convention collective de travail à cet effet ou encore
qu'une clause existe dans le bail il faudrait le vérifier
mais...
M. Pagé: Bon!
M. Duhaime: ... les indications qu'on nous donne de ma gauche
ici, c'est que le bail a été consenti à la condition
expresse que les employés auraient accès à cette
rivière. Il restera à vérifier s'il y a une clause
écrite dans le bail.
M. Pagé: D'ailleurs, votre secrétaire particulier,
M. Luc Roy, avait bien écrit au député que la compagnie
devrait rendre accessible la rivière à tous ses employés
et que des enquêtes seraient faites à l'automne pour savoir si
cela avait été respecté.
M. Duhaime: Alors, ça répond à votre
question?
M. Pagé: Est-ce que les enquêtes ont
été faites?
M. Duhaime: L'enquête a été faite et c'est
à ce moment-là qu'on a su que la compagnie n'avait pas
exploité la rivière cette année-là, qu'elle
n'était pas organisée pour le faire et qu'elle devait le
faire.
M. Pagé: Est-ce qu'à la lumière de
l'enquête, il apparaît que ce sera exploité cette
année?
M. Duhaime: Oui. C'est ce que la compagnie nous a dit.
M. Pagé: La même chose que l'année
passée, je présume?
M. Duhaime: Toujours selon le bail. L'an dernier, on ne l'a pas
exploité. Cette année, on nous dit qu'on va l'exploiter.
M. Pagé: Bon! Est-ce que la compagnie, qui fait construire
à ses frais une passe migratoire pour une somme de $100 000, l'a bien
construite?
M. Duhaime: Elle en a construit une qui a coûté
beaucoup plus cher que ça.
M. Pagé: Beaucoup plus cher que ça. C'est
terminé?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: On va mettre de côté le cas de
l'Iron Ore.
Vous avez...
M. Duhaime: Êtes-vous satisfait des activités du
ministère concernant ce bail...
M. Pagé: Non, mais...
M. Duhaime: ... de la construction de la passe migratoire
et...
M. Pagé: ... j'espère que les engagements pris par
le détenteur du bail seront de nature à permettre une
exploitation cette année. Vous savez, c'est beau de donner des baux de
location et c'est bien, mais si on ne les exploite pas, c'est une autre
affaire.
Vous avez rendu des territoires accessibles, le 22 décembre
dernier, et je me rappelle, "Le Québec aux
Québécois"...
M. Duhaime: Ah oui! Et ce fut une journée
mémorable.
M. Pagé; Est-ce que vous entendez rendre accessibles au
public le lac des Neiges et le lac à l'Epaule, chose que vous devriez
faire, selon moi, qui s'inscrit dans le cadre d'une démarche logique
avec vos actions, car je comprends que l'année dernière le lac
des Neiges et ces lacs qui sont dans le parc ont été ouverts aux
députés.
M. Mailloux: ... Fossambault...
M. Pagé: Je sais d'ailleurs qu'il y a beaucoup de
députés de la majorité ministérielle qui ont
utilisé ces équipement l'année dernière avec leur
organisation de comté.
Une voix: Ah?
M. Pagé: Ah oui! Et, d'ailleurs, c'était même
offert, parce qu'ils sont couverts, M. le député de
Mégantic-Compton, aux députés de l'Opposition. Y avez-vous
pensé! Alors les députés de l'Opposition...
M. Duhaime: Cela ne vous intéresse pas?
M. Pagé: ... évidemment, n'y sont pas allés.
M. Duhaime: Est-ce que ça vous intéresse?
M. Pagé: Non, ça m'intéresse d'avoir des
réponses là-dessus.
M. Duhaime: Non, mais on a proposé...
M. Pagé: Est-ce que vous dites: Faites ce qu'on dit, ne
faites pas ce qu'on fait?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: Est-ce que ces deux lacs seront ouverts au
public...
M. Duhaime: Vous autres, quand vous étiez au gouvernement,
le lac des Neiges était pour les députés
ministériels et les ministres seulement.
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Vous n'avez jamais eu...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... ni la délicatesse, ni la courtoisie...
M. Pagé: Et les fonctionnaires. Les fonctionnaires s'en
sont servis, d'ailleurs...
M. Duhaime: ... d'inviter vos collègues. M.
Pagé: ... vous savez.
M. Duhaime: Nous, nous avons dit, dans un premier temps...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... nous allons offrir cet aménagement...
M. Pagé: C'est accessible aux députés
seulement.
M. Duhaime: Un instant! M. Pagé: C'est ça.
C'est beau.
M. Duhaime: L'année dernière, nous avons mis
à la disposition...
M. Pagé: Vous avez lancé la politique
d'opération accessibilité en l'ouvrant à l'Opposition. Que
c'est généreux!
M. Duhaime: ... de l'ensemble des députés, peu
importe la longueur de leur manche de ligne et peu importe leur
allégeance politique.
M. Pagé: Et l'accessibilité aux partis
d'Opposition.
M. Duhaime: Et vous en étiez tellement
étonné que vous ne l'avez pas cru et je pense qu'il n'y a aucune
député de l'Opposition...
M. Pagé: C'est que tout au moins les députés
libéraux ont écouté et ont bien suivi la directive que je
leur ai émise.
M. Duhaime:... qui s'en est prévalu.
Oui, vous êtes d'un gros poids dans ce caucus- là.
M. Pagé: Oui, ne soyez pas surpris.
M. Duhaime: Pour parler sérieusement, M. le
Président...
M. Pagé: Ne doutez pas; j'ai pas mal plus confiance... M.
le Président, vous me permettrez quand même...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Portneuf, pour la bonne compréhension du journal
des Débats, il faudrait parler un à la fois.
M. Pagé: Vous me permettrez quand même de dire au
ministre que j'ai pas mal plus confiance en mon statut dans mon caucus qu'en
son statut dans le Conseil des ministres. On verra cela au prochain remaniement
ministériel.
M. Duhaime: Oui, parce que vous en parlez souvent.
M. Pagé: Et qu'on regarde les budgets à part
cela.
M. Duhaime: Alors, excusez mon...
M. Pagé: $6 millions de moins; le seul qui a
été baissé. C'est terrible.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Duhaime: Vous excuserez mon humour parfois caustique, mais,
pour répondre un peu plus sérieusement à votre question,
le lac à l'Epaule est accessible au public; le camp n'est pas accessible
au public.
M. Pagé: Pourquoi?
M. Duhaime: Mais il y a des chaloupes qui sont à la
disposition du public.
M. Pagé: Pourquoi?
M. Duhaime: Pour ce qui est du lac des Neiges, nous avons
avisé la compagnie Reed que nous reprenions possession de ces
installations. Les pourparlers sont en cours quant aux indemnités. Quand
la question de Reed sera réglée, nous allons envisager d'ouvrir
le lac des Neiges. Vous êtes pas mal en retard dans les nouvelles.
Cette
question a été évoquée à Chicoutimi
au mois de février 1978 lors de la tournée d'information et de
consultation que nous avons faite. Cela faisait partie de l'information que
l'on donnait. Il était dans l'intention du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche de rendre accessible le lac des Neiges. Pour
le bénéfice de ceux qui vont nous lire, il y en a qui se font
beaucoup d'illusions; il y a de bien meilleurs lacs que le lac des Neiges,
quoique ce soit un très bon lac à truites.
M. Mailloux: Êtes-vous amateur de pêche au fond?
M. Duhaime: Au phoque, vous dites? M. Mailloux: À
la trôle.
M. Duhaime: Au fond. Ce n'est pas ce que le ministre de
l'Agriculture m'a dit.
M. Mailloux: Disons qu'il a été un braconnier par
excellence. J'ai même souvenance qu'il a pris une truite de 21 livres.
C'était une des meilleures sorties. Il était l'invité de
l'ex-député de Duplessis et il se l'était fait
enlever.
M. Duhaime: II se l'était fait enlever.
M. Mailloux: II avait trouvé la couleur de la trôle
requise et les "spots".
Mais, de toute façon, vous n'avez pas complètement
répondu à la question du député de Portneuf. Si
vous êtes en discussion avec Reed pour la partie qui la concerne, l'autre
installation appartient au gouvernement. Il pourrait immédiatement la
libérer pour l'ensemble du public. Quand vous parlez du lac à
l'Epaule, la qualité de poisson qu'on y retrouve est telle qu'une
personne qui n'y va pas ne perd pas grand-chose. Quand on va au Fossambault,
ça ne prend pas beaucoup de pêcheurs avant que la fosse qui est
là soit vidée.
Vous avez raison de dire que le lac des Neiges est un des bons lacs de
la province, mais ce n'est pas le plus attrayant. Vous auriez pu au moins le
libérer comme les autres si vous vouliez éviter les critiques.
Cela aurait au moins fait plaisir aux pêcheurs à la trôle et
au lancer léger.
M. Duhaime: À l'intérieur du
périmètre du parc des Laurentides, je ne vous apprends rien
à ce sujet; je vous dis ce que nous avons l'intention de faire: c'est de
le rendre accessible. Ce sera fait. Peut-être pour "dessouffler " un
mythe aussi.
M. Pagé: Mais le camp du lac à l'Epaule n'est pas
ouvert au public.
M. Duhaime: Pas cette année.
M. Pagé: Pourquoi? Vous le gardez pour vous autres? C'est
cela?
M. Duhaime: Non, on le garde...
M. Pagé: C'est pour les députés
ministériels, c'est pour vos fonctionnaires, c'est pour vos
collaborateurs.
M. Duhaime: Oui, le roi de la Belgique...
M. Pagé: II y en a d'autres dans votre équipe qui
l'ont trouvé l'année passée.
M. Mailloux: Quoiqu'il n'y en ait pas beaucoup...
M. Duhaime: Le roi des Belges s'était annoncé
l'année dernière et on prévoyait l'inviter au lac à
l'Epaule. Il a contremandé son expédition. M. Peyrefitte est venu
aussi, le premier ministre d'Angleterre, etc. Il faut peut-être avoir un
camp quelque part. Je pense que la programmation de l'accessibilité...
Le ministère étant propriétaire de cette installation, si
le lac des Neiges aussi bien que le lac à l'Epaule sont rendus
accessibles au public dans le circuit normal des réservations dans le
parc des Laurentides, je pense que c'est cela qui est le but visé par la
politique d'accessibilité. Que le gouvernement ait un camp ou deux
camps...
M. Pagé: Vous pourriez amener vos invités au manoir
Richelieu, vous pourriez les amener au Gîte du mont Albert.
M. Duhaime: ... sur un ou deux lacs du Québec, je pense
bien que nos concitoyens vont comprendre assez facilement que le gouvernement
peut garder un camp ou deux ou trois.
M. Pagé: Pour ses députés.
M. Duhaime: Pour les ministres, pour les députés de
tous les partis, je le répète.
M. Pagé: On ne cautionnera pas moralement vos options dans
ce sens-là parce que cela ne s'inscrit pas dans le cadre d'une logique
d'accessibilité.
M. Duhaime: Je conseillerais à votre recher-chiste de
prendre des notes à ce sujet parce que c'est pour tous les
députés et également pour les invités des
députés ou des ministres ou même des fonctionnaires, de
quelque ministère qu'ils soient.
M. Pagé: Pourriez-vous déposer la liste des
personnes qui s'y sont rendus l'année dernière? (11 h 15)
M. Duhaime: Certainement.
M. Pagé: Mais je tiens à vous faire remarquer qu'en
ce qui concerne les invités du gouvernement, que ce soit M. Peyrefitte
ou autres, ou somme toute tout le groupe de Français qui se
promène ici depuis que vous êtes élus, vous pourriez les
recevoir au Manoir Richelieu.
M. Duhaime: Mais vous avez un culot absolument effrayant.
M. Pagé: Vous pourriez les recevoir dans vos
installations, vous avez des installations.
M. Duhaime: Au cas où vous ne le sauriez pas, M. Alain
Peyrefitte semble être le numéro deux en France et il
représente quand même un gouvernement de 50 millions de
francophones. Cela m'apparaît être aussi important que le
Pérou.
M. Pagé: Je ne mets pas en cause les visites que vous avez
d'un peu partout dans le monde et les visites que vous faites, parce que Dieu
sait si vous en faites depuis le 15 novembre. Je n'ai aucune objection à
ce que le gouvernement reçoive des personnages de l'extérieur,
c'est très bien, cela s'inscrit dans le cadre de démarches de
bonnes relations parlementaires, mais vous pourriez les recevoir ailleurs que
là. Vous avez le Manoir Richelieu, vous avez les installations du
Gîte du mont Albert. Vous avez des installations un peu partout dans le
territoire du Québec. Alors, ce n'est pas nécessaire pour vous de
garder ce territoire, de garder ce camp. Vous devriez l'ouvrir au public,
purement et simplement.
M. le Président, on va passer maintenant aux ZEC.
M. Duhaime: Je suis très heureux, M. le
député de Portneuf, de constater l'évolution de votre
pensée à cet égard, parce que si j'ai bonne
mémoire, vous avez été au gouvernement comme
député pendant de longues années.
M. Pagé: Trois.
M. Duhaime: Votre gouvernement n'a pas daigné même
regarder ces dossiers. Je vous dis que nous allons rendre ces endroits
accessibles à la population et, aujourd'hui, vous nous en faites le
reproche. Vous relirez les saints évangiles, vous allez trouver des
pages qui vont vous convenir.
Zones d'exploitation contrôlée
M. Pagé: La morale du ministre ce matin, qu'il est donc
moralisateur ce jeune homme.
Pour revenir aux ZEC et aux ZAC, M. le Président...
M. Duhaime: II ne faut quand même pas prendre les enfants
du Bon Dieu pour des canards sauvages.
M. Pagé: On est tous les enfants du Bon Dieu.
À plusieurs reprises, j'ai eu l'occasion de vous poser des
questions et, hier, je vous ai clairement indiqué que nous souscrivions
peut-être au principe, mais que nous ne souscrivions pas à
l'application de ce principe.
M. Duhaime: Vous ajoutez "peut-être' ce matin.
M. Pagé: Ce pourquoi nous hésitons à
souscrire à l'application du principe, c'est que selon nous, les
associations agréées à qui vous donnez de tels pouvoirs
n'ont pas les éléments en main pour assumer la
responsabilité qui leur incombe. Il en a été question
vendredi où nous avons eu une question avec débat. On a pu
regarder ces questions. À la lumière de l'expérience qui
devrait normalement vous éclairer depuis bientôt un mois, ne
croyez-vous pas qu'il serait opportun que le ministère se penche sur la
possibilité de réévaluer les pouvoirs, les attributions
que les associations ont actuellement au chapitre du contrôle et de la
conservation? Quand je vous disais que ces associations devraient ou auraient
dû procéder à la confection d'un plan d'aménagement,
procéder à des études et faire des inventaies fauniques
sur chacun des territoires des ZEC, ce n'était pas pour rien. Si le
ministère avait voulu faire en sorte qu'il y ait vraiment de la
conservation et qu'il y ait de la protection, les inventaires fauniques
auraient dû être faits selon chacune des ZEC implantées.
C'est à partir de ces inventaires que vous auriez pu dégager la
capacité d'accueil. Ce n'était pas une limitation, cela aurait pu
s'inscrire dans le cadre d'une politique d'accessibilité. Le
problème n'est pas que n'importe qui puisse aller pêcher, j'y
souscris, que n'importe qui puisse y aller, d'accord, mais le problème,
comme on a eu l'occasion de le constater depuis quelques semaines, ce sont des
centaines de pêcheurs sur le même lac en même temps. C'est
cela le problème, purement et simplement. Une association n'a pas les
pouvoirs, d'abord elle n'a pas d'inventaire faunique de fait, elle n'a pu
déterminer combien de jours-pêche-hommes-année un lac
pouvait recevoir, et cela aurait été nécessaire. Partant
de là, l'association en question aurait pu ouvrir au public, à
ses membres, la ZEC, mais toujours selon la capacité d'accueil des lacs
sur son territoire. C'est là qu'est le problème et c'est
là qu'est le bobo, selon moi. Qu'on me dise que le contrôle va se
faire naturellement, et cela s'est d'ailleurs dit par un de vos assistants qui,
selon moi... vous savez, vous avez de très bons assistants, mais il y en
a qui, selon moi, manquent d'expérience, oui, oui, parce que venir dire,
comme vous avez dit, au manoir Montmorency, le 30 janvier, que le
contrôle va se faire tout seul, parce que la 31e chaloupe, si le gars ne
prend pas de poisson...
M. Duhaime: Vous n'étiez pas là, vous, le 30
janvier.
M. Pagé: Je n'étais pas là le 30 janvier,
mais j'ai de bons amis qui y étaient.
M. Duhaime: Je ne vous ai pas vu, d'habitude, vous ne passez pas
inaperçu.
M. Pagé: Le contrôle va se faire naturellement.
M. Duhaime: C'est bien sûr.
M. Pagé: Le contrôle va se faire naturellement,
quand le gars de la 31e chaloupe verra qu'il ne prend pas de poisson, il va
s'en aller ailleurs. Ce n'est pas une réponse, M. le Président.
Ce n'est pas une réponse.
M. Duhaime: Cela me fait penser à la question qu'un
pêcheur m'a posée un soir. S'il y a 1000 pêcheurs sur le
bord d'un lac et qu'il en arrive un autre, qu'est-ce qui va arriver? Ils vont
être 1001.
M. Pagé: C'est une réponse de Yves Duhaime.
Excusez, c'est exactement le vrai modèle de réponse du ministre
du Tourisme.
M. Duhaime: C'est une hypothèse de réponse
parfaitement farfelue, parfaitement farfelue.
M. Pagé: Ce n'est pas farfelu, il y a des lacs, au
Québec, qui ont une capacité d'accueil limitée, parce que
si l'accueil est illimité, ils vont être vidés. Est-ce que
c'est ça votre objectif? Quand on s'est battu en haut, je suis d'accord
que ça paraissait bien pour le gouvernement de dire: Vous êtes les
défenseurs des clubs privés. C'était l'échappatoire
à prévoir. Mais ce n'est pas là qu'est la motivation, du
tout. Ce n'est pas que ce soient des membres X ou Y, ou des personnes Y ou Z
qui y aillent, ce n'est pas ça, ce n'est pas important.
L'opération accessibilité, on y souscrit. Mais c'est qu'il y ait
un contrôle.
Les associations que vous avez agréées n'ont pas le
contrôle pour déterminer et fixer ça. Je vous demande, si
vous avez l'intention de réévaluer votre politique, à la
lumière de l'expérience obtenue jusqu'à maintenant, qui
sera obtenue pendant la période estivale. Ce n'est pas la question de
reformer les clubs privés, le député de Laprairie ne
comprend rien et il devrait écouter. Il s'agit d'ouvrir au public...
M. Michaud: Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe?
M. Pagé: ... à partir d'une capacité, parce
qu'un lac...
M. Michaud: Je comprends... Excusez, excusez, M. le
Président, je comprends aussi bien que vous, même mieux que vous,
parce que vous ne voulez rien compendre à la démocratisation du
territoire québécois.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Pagé: Vous ne le montrez pas, vous ne le montrez pas.
La démocratisation, l'accessibilité, j'y souscris.
M. Michaud: Vous n'en voulez pas.
M. Pagé: Mais pas n'importe comment et pas à
n'importe quel prix.
M. Michaud: Dites-le donc franchement.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Pagé: Pas n'importe comment et pas à n'importe
quel prix.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
député de Portneuf!
M. Pagé: Mettez de côté vos frustrations de
gars qui, probablement, n'a jamais pu ou n'a jamais voulu aller à la
pêche et qui, aujourd'hui dit: Le Quebec aux Québécois et
le pétage de bretelles habituel, mettez ça de côté
et agissez de façon plus rationnelle.
M. Michaud: II n'y a aucune frustration, commencez donc par vous
respecter afin de respecter les autres; c'est du "bavage", excusez l'expression
antiparlementaire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, vous adressez votre question au ministre, est-ce que vous avez
terminé votre question?
M. Pagé: Non, je n'ai pas terminé ma question.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre est prêt
à répondre.
M. Pagé: Qu'est-ce que j'ai dit d'antiparlementaire, M. le
Président? Ce n'est pas le député de Laprairie qui va m'en
montrer ici, avec ses quinze mois d'expérience, avec ses trois ou quatre
interventions inutiles et futiles à l'Assemblée, écoutez,
ce n'est pas vous qui allez m'en montrer.
M. Michaud: Non, je vais continuer à dire ce que je
disais, c'est antiparlementaire, mais vous faites du "bavage" quotidien et
c'est votre manière de faire.
M. Pagé: Qu'est-ce qui est antiparlementaire?
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Portneuf, vous adressez votre question au ministre et
non pas au député de Laprairie.
M. Pagé: M. le Président, on a dit que j'avais
parlé de façon antiparlementaire. Je respecte trop le
parlementarisme et beaucoup plus que peut le respecter le député
de Laprairie, soit dit en passant. Qu'est-ce que j'ai dit qui n'était
pas parlementaire ici? Je vous le demande. Vous en avez l'occasion.
M. Michaud: Je n'ai rien dit... je n'ai pas dit...
M. Pagé: Vous n'avez rien dit, fermez-vous et
écoutez.
M. Michaud: ... que vous aviez dit quelque chose qui est
antiparlementaire de votre part. J'ai dit, que c'était antiparlementaire
de dire ce que j'allais dire de vous, que vous faites du "bavage", c'est tout
simplement ça, je m'excuse de le dire.
M. Pagé: Vous avez le droit, monsieur, à vos
opinions, vous avez le droit de dire ou de penser ce que vous voulez...
M. Michaud: Parlez des crédits, parlez des ZEC d'une
façon intelligente...
M. Pagé: Ce n'est pas ça qui va m'énerver,
ne vous cassez pas la tête.
M. Michaud: ... si vous êtes contre la
démocratisation du territoire québécois, soyez donc franc
et dites-le.
M. Pagé: Ce n'est pas ça qui va m'empêcher de
dormir.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Laprairie!
M. Pagé: S'il veut prendre la parole, M. le
Président, il la prendra après moi.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! J'avais donné la parole au député de Portneuf
et il est à poser une question au ministre. M. le ministre, est-ce que
vous voulez répondre?
M. Pagé: Écoutez et respectez le
règlement.
M. le ministre, je vous ai demandé si c'est possible, si on peut
espérer qu'un jour ou l'autre, les associations, partant d'un inventaire
qui sera fait sur la capacité d'accueil dans les ZEC, auront des
pouvoirs pour déterminer le nombre de jours-pêche-homme par lac,
compte tenu de la capacité d'accueil des lacs. On ne veut pas que les
lacs se vident, les pêcheurs ne le veulent pas non plus, mais les
associations n'ont pas de pouvoir pour agir à ce chapitre.
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion de déposer récemment
à l'Assemblée nationale un prototype de protocole d'entente que
nous signons avec les associations agréées, je ne sais pas si
vous en avez pris connaissance, mais, en plus de ce protocole, nous
transmettons des directives aux associations et nous leur avons, en termes de
pouvoirs de contingentement, donné certains droits.
Je vais donner trois exemples de contingentement possible que les
associations peuvent appliquer à l'heure actuelle. Nous pouvons imposer
la fermeture de lacs avant la fin de la saison. C'est déjà fait
dans certains cas.
Deuxièmement, la limite quotidienne de prise peut être
réduite.
Troisièmement, le type de pêche autorisée sur des
lacs en particulier peut être établi par l'association. Par
exemple, on va dire: Sur un certain nombre de lacs, ou sur tel lac en
particulier, on va permettre la pêche à la mouche seulement,
même s'il y a une zone d'ombre où, semble-t-il, cela prendrait une
intervention du gouvernement fédéral. Le contentieux a
examiné ce côté, et on est en train de voir comment cela
peut se concrétiser.
Je pense que votre question va au-delà de cela. Vous voudriez que
l'on fasse, au Québec, un inventaire exhaustif de la faune animale aussi
bien qu'aquatique, j'imagine, et qu'on établisse la politique
d'accessibilité à partir de là. C'est un peu comme peindre
le pont de Québec. Quand vous avez fini, c'est le temps de recommencer.
Un inventaire continuel ne m'apparaît pas réaliste. Qu'on le fasse
de façon ponctuelle, dans certains cas bien précis, en guise
d'échantillonnage, cela se fait à l'heure actuelle, cela va se
faire maintenant sur le territoire qui est rendu accessible. Mais il n'est pas
impossible que nous décidions, à la lumière de la
présente saison, des expériences qu'auront vécues les
associations dans l'application de ces moyens de contingentement, que nous
discutions avec les associations, suivant les suggestions qu'elles nous feront,
et que des moyens additionnels leur soient confiés.
Pour l'instant, je répondrais non à votre question. Il est
évident que des ajustements de parcours, si besoin est, seront
faits.
M. Pagé: Les inventaires vont se faire sur combien de
lacs? Est-ce que les inventaires vont se faire dans chacune des ZAC?
M. Duhaime: Cette année, cela va se faire dans 400
lacs.
M. Pagé: Sur combien?
M. Duhaime: À travers le territoire.
M. Pagé: Sur combien?
M. Duhaime: II y a combien de lacs au Québec?
M. Pagé: Vous savez, approximativement, combien de lacs il
y a au Québec? Un million? Alors, il y a 400 lacs qui vont être
contrôlés sur un million?
M. Duhaime: Oui, à peu près.
M. Pagé: Et dans les ZEC, combien y en a-t-il?
M. Duhaime: 400 lacs répartis dans les zones
d'exploitation contrôlée. C'est nécessairement de
l'échantillonnage. C'est un peu comme un sondage. Il y a des fois
où c'est drôlement vrai.
M. Pagé: C'est strictement de
l'échantillonnage?
M. Duhaime: C'est cela.
M. Pagé: Est-ce qu'on procède encore par
arrêté en conseil pour fermer un lac?
M. Duhaime: Cela n'a jamais été par
arrêté en conseil.
M. Pagé: C'est ce que vous nous avez répondu le
vendredi matin lors de la question avec débat, le 2 avril, si ma
mémoire est fidèle. Vous avez répondu que c'était
une décision du lieutenant-gouverneur qui permettait à une
association de fermer un lac.
M. Duhaime: Je pense qu'on est en train de confondre deux choses.
J'ai peut-être fait erreur.
M. Pagé: Probablement.
M. Duhaime: II faudrait que je le vérifie avant de
l'admettre. L'établissement de la saison de pêche se fait par un
arrêté en conseil. Mais la fermeture d'un lac relève de la
décision du ministre.
M. Pagé: Vous nous avez répondu le 2 avril que
c'était...
M. Duhaime: C'est fort possible, Errare humanum est.
M. Pagé: Vous faites amende honorable.
M. Duhaime: Surtout quand c'est de bonne foi.
M. Pagé: On n'en doute pas.
M. Duhaime: Je suis d'autant plus heureux qu'on peut aller
beaucoup plus vite à ce moment-là. L'arrêté en
conseil...
M. Pagé: Alors, une association qui constate qu'un lac est
vide probablement que ce sera lorsqu'il sera vide ou sur le point
d'être vidé entamera une procédure,
présentera une requête au ministre.
M. Duhaime: Ce n'est pas du tout comme cela que ça se
fait. Je vous conseillerais d'aller à la pêche.
M. Pagé: Je ne suis pas membre d'un ZEC et je n'ai pas
fait de demande encore pour fermer de lac, vous savez. C'est
complètement farfelu, ce que vous venez de dire.
M. Duhaime: Je voudrais corriger une assertion. Vous semblez
lever le nez sur l'intelligence même des gens qui sont responsables des
associations. Les gens n'attendront pas que les lacs soient vides et que le
fond du lac soit raclé.
Lorsque l'association constate qu'il y a un risque parce qu'il y a une
affluence trop grande... (11 h 30)
M. Pagé: Est-ce que 329 pêcheurs en même temps
sur un lac, c'est un risque?
M. Duhaime:... l'association communique avec l'administration
régionale et demande la fermeture d'un lac. C'est automatique, je la
signe tout de suite. Cela prend quelques jours.
M. Pagé: À quelques jours d'avis d'une demande
présentée par l'association agréée, le lac est
fermé?
M. Duhaime: Oui, cela a été fait jusqu'à
maintenant dans je ne me souviens pas combien de cas, mais, de mémoire,
il y a cinq ou six cas où j'ai signalé la demande.
M. Pagé: Et les lacs sont fermés?
M. Duhaime: Oui. Il y en aura d'autres aussi. Entre deux zones
d'exploitation contrôlée, la limite quotidienne de prises a
été réduite, ce qui fait que la "décantation" qui
va entraîner le déplacement des pêcheurs va se faire. La
limite quotidienne étant de quinze prises sur un lac, lorsque
l'association réduit de quinze à cinq, un pêcheur comme
vous ne se contentera pas de cinq truites. Il va aller à un endroit
où c'est quinze. Automatiquement, il y a un déplacement qui se
fait. C'est dans ce sens que nous travaillons.
M. Pagé: Quels sont les deux ZEC en question?
M. Duhaime: Maison de Pierre et Lavigne. C'est dans le nord de
Montréal.
M. Pagé: C'est la vôtre, Lavigne?
M. Chevrette: Oui, monsieur. Les 329 autour d'un lac, c'est
prendre l'exception pour essayer d'en faire une règle
générale. C'est farfelu au bout.
M. Pagé: Cela s'est vu en fin de semaine.
M. Chevrette: Tu prends une exception et tu essaies d'en faire
une règle générale.
M. Pagé: Je n'ai pas dit que c'était une
règle générale. J'ai dit que cela s'est vu dans certains
cas.
M. Chevrette: Penses-tu qu'un vrai pêcheur... M. le
Président, me permettez-vous d'ajouter un mot sur la question?
M. Pagé: M. le Président, pourriez-vous demander au
député de Joliette-Montcalm de s'adresser à vous?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: C'est justement ce que j'allais faire, M. le
député de Portneuf. M. le Président, un vrai pêcheur
qui connaît un peu le tabac n'aime pas mêler sa ligne avec le gars
qui est dans la chaloupe à côté.
M. Pagé: C'est cela.
M. Chevrette: C'est le bon sens qui dit cela. Il ne faut pas
être allé très souvent à la pêche pour
comprendre cela. Si on veut charrier, on prend cet exemple de 329 sur un lac.
Tout le monde mêle sa ligne. Tout le monde a du "fun". Penses-tu qu'il va
retourner?
M. Pagé: C'est cela.
M. Chevrette: M. le Président, pensez-vous qu'un
pêcheur intelligent qui adore la pêche, qui vit le "thrill " de ce
qu'est une prise...
M. Pagé: II n'y retournera pas. Il ne débarque
même pas le canot.
M. Chevrette: Dans ce cas-là, je suis heureux de vous
entendre dire que votre exemple était farfelu, vous le continuez
vous-même. Merci.
M. Pagé: C'est un cas particulier qui s'est produit en fin
de semaine.
Une voix: Ah oui!
M. Pagé: II n'y a pas toujours 329 pêcheurs sur tous
les lacs du Québec.
Une voix: Si c'était arrivé ailleurs avec 330?
M. Pagé: II y a beaucoup de lacs sur lesquels tu as 25,
30, 35 canots. Je conviens que ce ne sont peut-être pas des
pêcheurs d'expérience. Je conviens que ce ne sont peut-être
pas des pêcheurs.
M. Chevrette: Ils n'avaient pas la chance d'apprendre avant,
là on leur donne la chance d'apprendre et ils vont devenir de
véritables pêcheurs et ils ne perdront pas leur ligne.
M. Pagé: Pas de problème, je souscris à
cela. Ce que j'ai demandé au ministre, si vous m'aviez bien compris, M.
le député, cela a été de...
M. Grenier: Est-ce qu'on peut adopter le programme 1?
M. Duhaime: Si vous me permettez un exemple, M. le
Président, à la lumière de ce que vient d'évoquer
le député de Portneuf, il arrive parfois des choses
surprenantes.
Récemment, à Shawinigan, je rencontrais des travailleurs
de la Belgo. Ces gens avaient une inquiétude. Ils disaient: II y a de
moins en moins d'orignaux. Il va y avoir trop de chasseurs. Deux jours
après, il y avait un orignal qui était dans le moulin de papier
de la Belgo à Shawinigan. Il n'y a plus de problème de ce
côté-là. Les gars sont convaincus qu'il y a des
orignaux.
M. Mailloux: II n'est pas entré là tout seul? M.
Duhaime: Oui, il est entré là tout seul.
M. Mailloux: Les portes étaient ouvertes toujours?
M. Duhaime: Oui, une femelle de deux ans. 857 livres.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
Une voix: Elle n'était pas barrée.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
J'ai justement ici la copie de ma ZEC dans mon comté, la ZEC
Chapais. C'est inscrit ici: Pour la pêche pour les lacs Sainte-Anne, le
petit lac Sainte-Anne, le lac Chaudière sont contrôlés par
des postes d'accueil. C'est vrai, je suis allé voir dimanche. On doit
s'enregistrer en entrant, payer un droit de passage et enregistrer les prises
au départ. J'ai trouvé cela normal. Je suis allé voir le
lac Chaudière, c'est très bien. Le poste d'accueil est ici. Il y
a deux milles à faire avant de se rendre au lac et le chemin est
très ras. Il y aurait de l'amélioration à faire dans le
chemin. Elle demandait un droit, par automobile, pour entretenir le chemin.
À venir jusqu'à jeudi passé, on a facturé $2 par
automobile, je pense. Apparemment, à Rimouski, la ZAC dont elle fait
partie a ordonné de ne pas facturer de droit de passage. Les gens sont
bien en maudit de cela, parce qu'ils se demandent qui va réparer le
chemin. Est-ce la subvention du gouvernement qui va venir aider la ZEC ou
est-ce notre carte de membre de $15 qui va payer nos...
M. Mailloux: Continuez.
M. Pagé: On a demandé cela et le ministre n'a pas
aimé la question quand j'ai demandé cela en décembre et en
février dernier.
M. Levesque (Kamouraska-Témiscouata): Là.
j'ai...
M. Duhaime: C'est parce que ce n'était pas le temps de
poser cette question au mois de décembre.
M. Pagé: Là, vous êtes pris avec le
problème, par exemple. Réglez-le ce problème.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est pour voir si le ZEC a les pouvoirs de demander S1 par automobile
ou $2 pour l'entretien du chemin.
Une voix: ...
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Je pense
qu'il y a un certain conflit...
M. Chevrette: ... une autre préparation.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): ... entre les
ZAC et les ZEC. Cela n'a pas l'air de fonctionner. Je voulais voir M.
Massicotte là-dessus pour qu'il me donne des explications.
M. Mailloux: M. le Président, avant de répondre a
la question, comme la question que je voulais poser est exactement dans la
même veine...
Le Président (M. Boucher): Allez-y, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: ... je voudrais donner un exemple particulier au
ministre. J'imagine que c'est le ZEC
qui doit avoir l'autorisation. Le député parle d'une route
d'accès de deux milles. Je me rappelle qu'on avait demandé ma
démission comme député de Charlevoix, il y a un certain
temps, durant les seize ans probablement que M. Moisan se le rappelle
également quand la compagnie D'Auteuil Lumber a été
évincée de Charlevoix, par une demande que j'avais faite. Elle
avait eu l'audace d'exiger $5 pour la route conduisant vers une partie du
territoire qui est à l'intérieur de la partie de pêche,
à l'arrière de Clermont, dans un pays extrêmement
montagneux où un seul orage violent emporterait la route sur des milles.
Elle deviendrait impraticable sur des milles de long. Je me rappelle qu'on
avait dit que c'était indécent qu'une compagnie puisse imposer
une charge de $5 par automobile pour entretenir 45 milles de route montagneuse.
J'y suis allé une fois en seize ans et je n'y retournerai jamais de ma
vie, parce qu'il y a une partie de la voiture qui y est restée.
Actuellement, sur ce territoire, est-ce que le ZEC va avoir le pouvoir
d'exiger $2, $3 ou $5, suivant les coûts de l'entretien de la route? Ce
n'est pas avec $10 000, $15 000 ou $20 000 qu'on va entretenir la route. Elle
va être fermée catégoriquement dès qu'il va y avoir
un orage violent.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Duhaime: Je voudrais répondre à M.
Lévesque, de Kamouraska-Témiscouata, et à mon
collègue de Charlevoix en même temps. D'abord, pour
l'établissement d'un poste de péage, la demande est faite par
l'association responsable de la zone d'exploitation contrôlée
à la fois à l'administration régionale du ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et à l'administration
régionale du ministère des Terres et Forêts. Il faut que
l'accord soit donné aux deux niveaux avant que le poste de péage
puisse être établi. Le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche approuve le tarif et le ministère des Terres et
Forêts donne son accord ou non quant à la localisation du poste et
à l'utilisé, etc. Ce que nous avons donné comme directives
à nos administrations régionales, c'est que les postes de
péage soient autorisés seulement si les budgets prévus
pour l'entretien des routes en forêt le justifient.
Il est bien certain, cependant, que dans le cas que vous venez
d'évoquer, aussi bien que dans certains cas comme le Lac-Saint-Jean
où il y a des routes à haute altitude, il serait impensable
d'essayer de faire supporter par les seuls membres de l'association le
coût complet de l'entretien des chemins forestiers. C'est pourquoi, dans
la programmation budgétaire de ces associations, lorsque nous allons
commencer à répartir notre fonds de péréquation de
$1 million, nous allons tenir compte de ces cas particuliers. Je ne voudrais
pas qu'on se retrouve avec des postes de péage où cela va
coûter $10, $15 ou $20, et pourquoi pas $50. On va se retrouver avec une
situation qui va ressembler à celle qu'on avait auparavant, où
seulement ceux qui ont les plus gros portefeuilles vont avoir les moyens de se
le payer.
M. Pagé: Cela va dépendre, M. le ministre, du
nombre de membres.
M. Duhaime: De la façon que nous travaillons, cela va
dépendre, bien sûr, du nombre de membres de l'association et de
l'intensité de la circulation dans ces coins. L'exemple est
déjà donné dans ma région, au niveau de la zone
d'exploitation contrôlée Chapeau de paille. La première fin
de semaine où les membres sont montés, ils ont donné un
coup de main pour faire des travaux sur la route, remonter des ponceaux.
Je pense que le sentiment d'appartenance étant ce qu'il est,
c'est-à-dire bien implanté, le bénévolat va
continuer de se faire à cet égard. Avec les moyens financiers que
nous pouvons mettre à la disposition des associations à cet
égard, c'est nettement suffisant pour l'année qui vient, en tout
cas.
M. Mailloux: Mais, malgré l'espoir que met le ministre
à l'intérieur d'une somme de $1 million, il ne faudrait pas qu'il
se fasse d'illusions. Ou il va y avoir des tarifs importants exigés pour
des routes difficiles d'entretien ou il va falloir que quelqu'un paie, ou
fermer les territoires. Je pense que vos officiers connaissent parfaitement
certaines régions où des compagnies forestières ont,
pendant des années, fait l'exploitation et l'entretien, mais, dès
la minute où les compagnies se retirent de tels territoires, ça
devient impossible, ou à peu près, d'entretenir des routes
simplement par du bénévolat, ce n'est pas possible, et non pas
avec $1 million non plus dans l'ensemble du territoire du Québec.
Cela...
M. Duhaime: Non, il est bien clair, M. le député de
Charlevoix...
M. Mailloux: ... il faut se chasser ça de
l'idée.
M. Duhaime: ... qu'on n'a pas l'intention d'engloutir des
dizaines de millions dans l'entretien de la voirie forestière, c'est
admis au départ; et si, dans certains coins du Québec, des
compagnies forestières cessent complètement leur exploitation, il
n'est pas dit que le gouvernement va prendre la relève de ces entretiens
de routes. Les territoires vont se fermer, un point, c'est tout.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: M. le Président, j'ai l'impression que les
membres qui adhèrent à une ZEC, c'est parce qu'ils ont une
certaine affinité avec le territoire, ils connaissent le territoire ou
ils veulent absolument être membres de ce territoire, et, devant des
avaries du type que présente le député de Charlevoix, il
est possible que les gens qui auront à assister à des
assemblées générales, parce qu'on sait que cela a
été des comités provisoires pour un an qui ont
été formés, mais ces gens vont avoir une certaine
démocratie à l'intérieur de ces associations, et il y a
peut-être
des voeux unanimes qui vont se dégager de ces assemblées
générales, à un moment donné, qui feront en sorte
qu'il y a beaucoup de problèmes qui seront aplanis à l'usage.
Je ne serais pas surpris que dans des régions, dites excentriques
ou marginales, on en arrive à des suggestions au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, du type de celle que
présentait le député de Charlevoix, mais, à court
terme, et surtout dans un cadre de comité provisoire, et sans
connaître l'expérience concrète de ce que ça
donnera, une première année de gestion à
l'intérieur d'une ZEC, une zone d'exploitation contrôlée,
je pense que le ministère a probablement bien fait de ne pas laisser
aller les gens quant à la charge d'entretien de routes.
Pour des cas particuliers je ne sais pas comment le ministre
réagit j'ai l'impression que chaque cas pourrait être
étudié à la pièce, selon, bien sûr,
l'expérience vécue, mais aussi selon l'opinion des membres en
règle de cette ZEC. C'est ainsi que je comprends un peu l'attitude du
ministère à aller jusque-là; je suis en accord avec
lui.
Il ne faudrait pas, en tout cas je pense que c'est là
notre erreur fondamentale chaque fois qu'il arrive un cas particulier,
qu'on le monte en épingle et qu'on essaie de le faire miroiter dans
toute la province. C'est ce qui arrive. C'est ce qui me... Moi, ça me
fâche même. Je dirais plus, mais je vais me contenter du verbe
"fâcher". Cela me fâche de constater qu'on essaie toujours de
trouver la bibite et dire: C'est ça, la règle
générale. C'est faux.
Dans plusieurs zones d'exploitation contrôlée, ça
fonctionne déjà bien avec un seul comité provisoire. Il y
a déjà des petits postes d'accueil d'installés, les gens
font des efforts pour contrôler leur territoire et on a gardé
cette dimension de bénévolat qui m'apparaît très
importante dans ce type de gestion. Personnellement, en tout cas, plutôt
de prendre la bibite et le seul point d'exception et essayer de monter
ça en épingle... Vous pouvez faire les gestes que vous voulez,
cher député de Portneuf, je vais dire ce que j'ai à dire,
d'autant plus que je n'ai sûrement pas abusé du temps de la
commission comme vous l'avez fait, D'accord?
M. Pagé: Dites!
M. Chevrette: Quand vous causez et que vous ne dites rien, on
vous écoute. Quand quelqu'un a quelque chose à dire,
écoutez donc!
M. Pagé: Le bénévolat, voyons donc!
M. Chevrette: Le bénévolat, si ça n'existe
pas dans Portneuf, ça peut exister ailleurs.
M. Pagé: Cela existe dans Portneuf...
M. Chevrette: Si le député de Portneuf n'est pas
capable d'inculquer ça à la population de son milieu, qu'il
laisse donc aux autres députés le soin de le faire.
M. Pagé: Prenez une ZEC... La Blanche, ça va bien
chez nous.
M. Chevrette: Ah, ça va très bien.
M. Pagé: Très, très bien. Il n'y a pas de
problème. M. Moisan pourra en témoigner. Cela va très
bien.
M. Chevrette: On pourrait aller les renseigner.
M. Pagé: Écoutez, le bénévolat
à 2000 et à 3000 membres, vous allez quand même convenir
avec moi... Vous avez des associations paroissiales de 400, 500 membres, c'est
toujours les mêmes qui travaillent. Voyons donc!
M. Chevrette: II en a.
M. Pagé: Bon!
M. Chevrette: Comme il y a des députés qui font
leur travail et d'autres qui ne le font pas.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Portneuf, est-ce que vous avez d'autres questions? (11
h 45)
M. Pagé: Est-ce que vous avez l'intention, au
ministère près des ZEC ou à l'intérieur des
ZAC, il y a des territoires privés de faire une publicité
ou encore d'inclure dans votre information que certains territoires sont de
propriété privée?
Je vais vous donner des exemples. Prenez le cas de...
M. Duhaime: On a évoqué cette question; nous
l'avons discutée longuement. Si je comprends bien le sens de votre
question, c'est: Va-ton publier...
M. Pagé: Je vais le demander à M. Moisan; M. Moisan
va me comprendre. Je vais donner le cas de la Saint-Raymond Paper qui est
propriétaire de lots, de lacs, etc.
M. Duhaime: Est-ce qu'on va publier une carte qui va indiquer des
lots privés?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Techniquement parlant, cela pourrait être fait.
Cela va coûter les yeux de la tête et il va falloir tenir cela
à jour. Dans toute la publicité entourant l'opération
gestion faune, nous incitons énormément nos concitoyens à
respecter la propriété privée, les terrains
privés.
M. Mailloux: Ce n'est pas ce qu'on a fait chez nous.
M. Duhaime: D'une façon ou d'une autre, vous avez beau
ricaner et rire dans votre barbe, mais cela n'a absolument rien... Ce n'est pas
l'opération gestion faune qui a changé cela. Cela existait
avant.
M. Grenier: ... dans sa moustache.
M. Mailloux: Je ne ris pas dans ma barbe.
M. Pagé: Les lots privés existaient avant, j'en
conviens.
M. Duhaime: Vous riez dans votre moustache.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! Un
à la fois.
M. Mailloux: Je constate que dans un lac... artificiel
privé, il y a quatre chaloupes et 16 pêcheurs. On leur dit:
Messieurs, c'est libéralisé. D'accord, pêchez tous. Quand
il n'y en aura plus, vous ne serez plus là.
M. Duhaime: Non, mais je pense que cela a été dit
et répété, M. le député de Charlevoix. Vous
êtes parfaitement au fait que nous l'avons dit dans tous les messages,
dans toute la publicité depuis le 22 décembre jusqu'à
aujourd'hui et nous allons continuer de dire que les terrains privés
restent des terrains privés et les étangs de pêche à
l'intérieur des étangs privés sont la
propriété privée de ces gens. Ceux-ci ont commencé
à publier une carte donnant la description ou encore identifiant tous
les lots privés au Québec.
M. Pagé: M. le Président...
M. Duhaime: On va se souhaiter bonne chance; cela n'a pas de
sens.
M. Pagé: ... le ministre conviendra avec moi qu'il y a des
groupes, des individus, des corporations qui sont propriétaires de lots
privés. Beaucoup de gens savaient que ces lots étaient
privés. Plusieurs croyaient que c'étaient des clubs
privés. Aujourd'hui, ce n'est plus privé; on est chez nous et
cela cause des problèmes. Prenez des territoires comme le territoire de
la Saint-Raymond Paper, le territoire de la compagnie Adélard Moisan
dans mon comté il y en a dans plusieurs comtés du
Québec Que faites-vous contre cela? Le gars ne va pas se doter
d'un système de protection individuelle avec des gardiens, etc. Vous
arrivez sur le territoire qui lui appartient; c'est plein de chaloupes. Il aura
beau dire: Écoute! ce n'est pas privé depuis le 22
décembre et l'accessibilité est pour nous; le Québec aux
Québécois. Il n'y a rien de trop beau et on pêche ici. Que
faites-vous dans ce cas-là? Le gars n'est pas chez lui; il n'a pas le
droit d'être là.
Le député de Charlevoix évoquait hier un lac
artificiel privé avec du poisson et quatre canots. On est chez nous ici.
Que faites-vous dans ce cas? Tu fais venir un agent de conservation et il dit
qu'ils n'ont pas d'affaire là. On va faire venir la police.
M. Duhaime: On n'a pas d'autres moyens que de dire aux gens de
respecter la propriété privée, de dire aux
propriétaires de bien identifier leur propriété
privée. On a le même problème avec plusieurs pourvoyeurs
qui, malheureusement, portent le nom de club. Je ne sais pas combien il y en a
sur les 200 pourvoyeurs qui s'appellent le club Alain et le club
Untel. Les gens disent qu'il n'y a plus de club. Les pourvoyeurs aussi sont
pris avec ce problème. Ils doivent bien indiquer qu'ils sont pourvoyeurs
et que ce n'est pas un club privé, etc... Mais cela va prendre quelques
mois avant que cela entre dans la tête des gens.
M. Pagé: Aucune action ne peut être prise par le
ministère.
M. Duhaime: On a le même problème dans les Cantons
de l'Est où il y a de grands clubs, le club Bolton et le club Sutton,
qui sont tous des terrains privés. On s'est promené dans les
Cantons de l'Est pour rappeler aux gens que la politique d'accessibilité
ne s'appliquait pas à ces clubs-là parce que c'étaient des
propriétés privées. Cela prend un peu de temps avant
d'entrer dans la tête des gens...
M. Grenier: Mégantic aussi.
M. Duhaime: C'est un club et il a disparu, mais il était
sur des terrains privés, en grande partie.
M. Pagé: Dans un autre ordre d'idée, M. le
Président, si on aborde la question des agents de conservation... Dans
un article récent, les agents de conservation faisaient part de leur
inquiétude face à l'engagement d'agents de conservation
auxiliaires. Est-ce que vous avez rencontré le Syndicat des agents de la
paix qui représente les agents de conservation pour échanger avec
lui, ou peut-être votre collègue de la Fonction publique l'a-t-il
fait, sur l'éventualité d'engagement d'agents auxiliaires de
conservation de la faune?
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion de rencontrer les deux
présidents des deux syndicats impliqués, celui des cadres et
celui des agents de la paix, et nous leur avons expliqué le plan de
protection que nous mettions en place de même que le nouvel organigramme
de fonctionnement dans les régions. Après une heure et demie et
même deux heures de discussion et d'échange avec eux, la
perception que j'ai retenue de cette rencontre, c'est que leurs craintes
s'étaient apaisées. Depuis ce temps-là cela va très
bien, il n'y a aucun problème.
M. Pagé: À quel sujet les craintes?
M. Duhaime: Sur le fait que nous avions dit que nous ferions
l'embauche d'agents de conservation auxiliaires. Eux se demandaient
jusqu'à quel point cela pouvait remettre en cause leur statut, leurs
droits, etc.
M. Mailloux: Dans la même veine, est-ce que la convention
des agents de la paix a toujours défendu au ministère que
certains gardiens de barrière puissent constater une infraction à
la
barrière? Ils n'acceptent pas plus aujourd'hui que par le
passé que ceux-là puissent agir? Les gardiens de barrière
à certains postes n'ont jamais...
M. Duhaime: Du gouvernement?
M. Mailloux: Oui. ... été autorisés à
faire des constatations d'infraction en raison principalement de la convention
des agents de la paix, parce qu'ils n'étaient pas reconnus comme agents
de la paix. Cela ne s'est pas réglé non plus?
M. Duhaime: C'est réglé dans le sens que les
gardiens de barrière ne sont plus des agents de conservation. Ce ne sont
plus des agents de la paix. Ils n'ont donc pas la juridiction des agents de la
paix.
M. Mailloux: Ils ne l'étaient pas auparavant non plus. Il
y avait déjà eu des demandes pour qu'ils puissent constater une
infraction quand ils ouvraient la barrière à un pêcheur,
mais ils ne sont pas plus autorisés aujourd'hui, la convention ne le
permettant pas. Il n'y a aucune possibilité de faire oeuvrer ces
gens-là dans le sens de la conservation et de la protection en raison de
cette convention.
M. Duhaime: En fait, ces gardiens de barrière n'ont plus
les pouvoirs d'agents de la paix, d'agents de la conservation. Ils n'ont pas le
pouvoir de procéder à une arrestation. Ils n'ont pas le pouvoir
de procéder à une perquisition, mais ils ont le pouvoir de porter
plainte comme vous et moi, comme simple citoyen. Vous pouvez très bien
signer une plainte.
M. Mailloux: Chance qu'ils ne prendront pas.
M. Duhaime: Je comprends qu'à 300 milles dans le bois, ce
n'est peut-être pas énorme comme pouvoir dans son "havresac", mais
c'est au moins cela de pris.
M. Mailloux: Non.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: J'aurais deux questions avant l'adoption du
programme 1. Est-ce que les cadres peuvent vous voir maintenant?
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: Est-ce que les cadres de votre ministère
peuvent vous rencontrer maintenant?
M. Duhaime: Les cadres de mon ministère? Je suis avez eux
à longueur de semaine.
M. Pagé: C'est parce qu'il en était question.
Ceux-ci se plaignaient dans un article du 8 mars 1978.
M. Duhaime: Qui se plaint de cela?
M. Pagé: Les cadres veulent voir le ministre. Le Syndicat
des cadres de la direction du ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche ne peut pas vous voir. C'est à la suite d'une rencontre,
entre autres, à Drummondville, qu'ils demandaient qu'une direction
générale de la protection soit instaurée dans
l'organisation du ministère.
M. Duhaime: Quel est l'auteur que vous citez? M. Pagé:
M. Guy Pagé.
M. Duhaime: Je peux vous dire, M. le député, que
les cadres de mon ministère...
M. Pagé: Peuvent vous voir maintenant, tant mieux. Je suis
bien content. Merci. M. le Président, on va passer à d'autres
questions.
M. Duhaime: Vous ne vous en tirerez pas comme cela en laissant
vos traces dans le journal des Débats, à la commission
parlementaire. Un instant!
M. Pagé: Cela m'inquiète, M. le Président,
et j'étais en droit de poser cette question. Cela
m'inquiète...
M. Duhaime: Moi aussi cela m'inquiète.
M. Pagé: ... que les cadres ne puissent pas rencontrer le
ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf...
M. Pagé: Dans un article du 8 mars 1978, les cadres
veulent voir le ministre. Ils sont obligés d'aller dans les journaux
pour le voir. Cela n'a pas de bon sens.
Le Président (M. Boucher): ... M. le ministre
s'apprêtait à répondre, s'il vous plaît.
M. Pagé: J'espère que ce n'est pas vrai.
M. Duhaime: Est-ce que je peux répondre, M. le
Président?
Le Président (M. Boucher): C'est cela, M. le ministre.
M. Duhaime: Restez d'humeur égale, on va bien se
comprendre, vous allez voir ça.
M. Pagé: C'est assez pour me faire mal digérer ce
midi, des affaires comme ça.
M. Duhaime: Ce que je voudrais dire, c'est que mes cadres, je les
côtoie quotidiennement et je rencontre les employés de mon
ministère, du premier jusqu'au dernier, quand ils veulent me voir. Je
vais peut-être vous annoncer une nouvelle
qui va compléter l'article que vous venez de citer. La
première fois que j'ai rencontré les agents, le président
des agents de la paix, ce n'était pas à mon bureau, ce
n'était pas non plus par un échange de lettres, c'était
à la télévision, au poste Télé-4, alors que,
le même soir, on avait une émission de télévision
organisée pour donner de l'information sur l'opération gestion de
la faune...
M. Pagé: Auparavant, vous aviez reçu un
télégramme de M. Caplette, par exemple...
M. Duhaime: ... et on m'a remis...
M. Pagé: ... vous aviez reçu un
télégramme avant.
M. Duhaime: Non, on m'a rencontré ce soir-là
à Québec. Un monsieur s'est présenté au micro, a
donné ses nom, prénom et corrdonnées et j'ai
rencontré pour la première fois de ma vie le président des
agents de la paix qui m'a demandé si j'avais reçu son
télégramme qui était entré à mon cabinet la
même journée. À partir du moment où je ne peux pas
être à deux endroits en même temps à la même
heure...
M. Pagé: Le don d'ubiquité.
M. Duhaime: ... en arrivant à mon ministère le
lendemain, j'ai vérifié si j'avais un télégramme du
président des agents de la paix, on m'a dit que oui et je l'ai
rencontré le lendemain après-midi. Ce que je n'aime pas, M. le
député de Portneuf, c'est que je trouve que vous charriez avec
une gratte un peu trop large pour la largeur du chemin.
M. Pagé: Je me posais cette question. M. le
Président, j'étais en droit de m'inquiéter.
M. Duhaime: Ne venez pas me dire que mes employés et que
mes cadres ne veulent pas...
M. Pagé: ... quand je vois un article ici qui dit: Les
cadres veulent voir le ministre, c'est inquiétant.
M. Duhaime: Moi aussi...
M. Pagé: C'est inquiétant.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Duhaime: ... j'en lis des choses dans les journaux, à
longueur de journée, j'ai même la revue de presse à
laquelle vous êtes abonné d'ailleurs. Ce que je peux vous dire,
c'est qu'il ne faut pas tout croire ce que les gens écrivent dans les
journaux, ce n'est pas toujours beau.
M. Pagé: C'est encore de la faute des journalistes.
M. Duhaime: ll y en a des bons, il y en a des méchants. Il
faut distinguer l'ivraie du bon grain.
M. Pagé: C'est comme les ministres, c'est comme les
ministres.
M. Duhaime: La preuve, je suis peut-être un peu agricole,
mais il faut distinguer l'ivraie du bon grain.
M. Pagé: D'ailleurs, c'est le ministère dont vous
avez toujours rêvé, le ministère de l'Agriculture.
M. Duhaime: Cela étant dit, on a d'excellents rapports,
autant avec les officiers ou le Syndicat des agents de la paix que les
officiers du syndicat, les cadres. D'ailleurs, mon sous-ministre a
rencontré leur agent négociateur tout récemment pour
discuter d'une question de détail concernant la convention.
M. Pagé: On va passer à autre chose, mais je me
permettrai quand même, M. le Président.
M. Duhaime: Oui, parce que vous n'avez pas un bon filon, vous
êtes mieux de changer de sujet.
M. Pagé: Je me permettrai quand même, avant
d'arriver à l'adoption et à la dernière question, de faire
part que le ministre est peut-être en meilleure disponibilité avec
ses cadres, mais c'est quand même inquiétant de constater que,
dans un délai de deux, trois ou quatre heures, les gens de son cabinet
ne puissent pas le rejoindre.
M. Duhaime: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Pagé: Vous aviez eu le télégramme
l'après-midi et, à 8 heures le soir, vous ne le saviez pas. C'est
ça qui est inquiétant.
M. Duhaime: J'ai une de ces phrases qui caractérise vos
propos, je ne l'utiliserai pas ici, parce que je me ferais accuser...
M. Pagé: C'est mieux.
M. Duhaime: ... de prononcer des mots qui ne sont pas
parlementaires, mais je vous le dirai tout de suite après
l'ajournement.
M. Pagé: Que vous ne pensez pas, que vous ne pensez
pas.
M. Duhaime: Quand je suis à l'Assemblée nationale
et qu'on reçoit, à mon cabinet, un télégramme
à 4 heures et que je suis ensuite au comité de
législation, je ne peux pas être à deux places en
même temps. C'est pour ça que je vous conseillerais ou bien de
changer de sujet ou bien de rétrécir votre gratte, parce que
celle-là ne passera pas.
M. Pagé: En tout cas, souhaitons que cela puisse se faire
avec plus de diligence à l'avenir dans les réponses aux
télégrammes.
Vous aviez des études...
M. Duhaime: Vous souhaiteriez peut-être que je
réponde avant de le recevoir. On va essayer la prochaine fois.
M. Pagé: ... faites sur le mercure dans l'embouchure de la
rivière Matane. Vous êtes à étudier ça
actuellement?
M. Duhaime: Le mercure dans l'embouchure de la rivière
Matane?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Un autre journal.
On me dit qu'il y a des relevés qui ont été faits,
l'origine du mercure n'est pas connue, mais c'est sûr que ça va
être couvert par les études des Services de l'environnement dont
je vous parlais, par le bureau des substances toxiques.
M. Pagé: M. le Président, évidemment, nous
aurions eu beaucoup d'autres questions. Mais, dans une volonté d'aller
un peu plus vite...
M. Duhaime: Prenez votre temps.
M. Pagé: ... on serait disposé à adopter le
programme 1.
Le Président (M. Boucher): Le programme 1,
éléments 1, 2 et 3, est-il adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Étant donné qu'il
est midi, nous sommes à l'ajournement. La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise de la séance à 16 h 49)
Le Président (M. Boucher): La commission du tourisme, de
la chasse et de la pêche est réunie pour étudier les
crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche pour l'année 1978/79.
Les membres de la commission sont: M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M.
Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata),
M. Michaud (Laprairie), M. Pagé (Portneuf), M. Perron (Duplessis), M.
Samson (Rouyn-Noranda), M. Verreault (Shefford).
Les intervenants sont: M. Blank (Saint-Louis), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Gravel (Limoilou), M. Grégoire (Frontenac), M. Le
Moignan (Gaspé), M. Mailloux (Charlevoix), M. Marquis
(Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. Roy (Beauce-Sud).
Promotion du tourisme
À la suspension de ce midi, nous en étions au programme 2,
promotion du tourisme, M. le ministre.
M. Pagé: À toi, Saint-Maurice.
M. Duhaime: Adopté, M. le Président.
M. Pagé: Vous n'avez rien de spécial sur...
M. Duhaime: Je pense l'avoir abordé dans mon exposé
hier matin.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, vous avez des questions?
M. Pagé: Oui.
M. Chevrette: On peut suspendre les travaux cinq minutes.
M. Pagé: Non. Je voudrais demander au ministre si, pour le
Centre des congrès, il pourrait nous donner des dates assez
précises. Je ne devrais peut-être pas lui poser la question, si je
me réfère... J'ai presque envie... et je ne me retiens pas. Le
Centre des congrès sortirait l'industrie hôtelière du
marasme, le 9 février 1977.
Le 5 avril 1977. La décision sera prise d'ici la fin du mois.
Le 20 mai 1977, pour relancer un autre article sur le Centre des
congrès. Un Centre des congrès, une décision qui se
faisait attendre.
L'emplacement du palais des congrès sera choisi d'ici trois
semaines, le 23 juillet.
M. Duhaime: De quelle année parlez-vous?
M. Pagé: Toujours en 1977. Le 7 août 1977, le
ministre Duhaime rejette la demande du RCM.
Septembre, on parle d'une décision d'ici quelques mois, au
maximum.
Le 6 septembre. Montréal ne peut attendre. Palais des
congrès bâti sur l'autoroute. Un emplacement qui a
été écarté en juillet. C'est un méchant, M.
le Président. Finalement, le 4 mars 1978, le palais des congrès
ouvrira en 1982.
Je comprends que le ministre a fait des déclarations
peut-être un peu hâtives dans ce dossier et il sera le premier
à reconnaître son erreur. J'aimerais savoir du ministre quelles
sont les dates approximatives, avec le plus de précision possible quand
même. Est-ce que c'est le cas? On parle de 1982, pour l'ouverture. Est-ce
l'échéancier le plus limité?
M. Duhaime: II sera prêt avant cela.
M. Pagé: II sera prêt avant cela. Il sera prêt
quand? Êtes-vous disposé à faire une autre
déclaration pour défaire ce que vous avez dit au début ou
quoi?
M. Duhaime: Non, ce qui est dit reste dit.
M. Pagé: Ah oui! Ce qui est écrit reste
écrit à part cela.
M. Duhaime: Nous avions prévu recevoir le 10 ou le 17
juillet c'étaient les premières dates que
nous avions retenues les propositions des cinq équipes
professionnelles. Par la suite, cette date a été reportée
parce qu'après discussions avec la CTCUM au sujet de l'édifice
d'une quinzaine d'étages situé tout près du garage actuel
de la CTCUM, connu comme étant l'ancien terminus Craig, même s'il
n'est pas sur la rue Craig, nous avons décidé de reporter le tout
au mois d'août, à cause de délais dans les discussions.
Nous avons conclu une entente avec la CTCUM pour convenir d'échanger un
terrain ou qu'encore pour que la CTCUM mette à notre disposition un
terrain de stationnement situé du côté nord du site retenu,
de sorte que l'emplacement du site du Centre des congrès comme tel n'est
pas modifié. C'est toujours, bel et bien sûr, sur l'autoroute de
Ville-Marie, dans l'axe de Place des Arts et Place d'Armes. Nous devrions
recevoir les propositions de ces cinq équipes au mois d'août. Le
jury va siéger, va faire son travail.
M. Pagé: À partir du rapport des cinq
équipes?
M. Duhaime: À partir des propositions des cinq
équipes.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Cela mérite d'être souligné,
parce que c'est la première fois qu'il y a un concours. Bien sûr,
il a été réclamé dans le passé. Il a
été fait et organisé en étroite collaboration avec
l'Ordre des architectes et l'Ordre des ingénieurs professionnels du
Québec. Je profite de l'occasion pour les remercier de leur franche
collaboration et de leur contribution à la bonne marche de ce
concours.
Nous devrions, par la suite, retenir, après les
délibérations du jury, une équipe de professionnels qui
sera chargée de la préparation des plans et devis, afin de
pouvoir raisonnablement commencer les travaux à l'automne 1979. Si on
compte un délai de deux ans pour la durée des travaux, cela nous
mettrait à l'automne 1981, où le Centre des congrès
pourrait être livré. Nous commencerons à donner des options
pour les congrès à l'étranger seulement au printemps 1982,
parce que la mise en marché du Centre des congrès va commencer
à se faire aussitôt que les plans et devis auront
été acceptés.
M. Pagé: D'accord. Il y a des honoraires qui seront
versés à chacune...
M. Duhaime: $50 000 par équipe. C'est un montant
forfaitaire.
M. Pagé: ... des cinq firmes qui participent.
D'accord.
Le gouvernement fédéral vous proposait ne vous
proposait peut-être pas vous invitait, somme toute...
M. Mailloux: À lui demander de l'aide.
M. Pagé: ... à lui demander de l'aide et vous
offrait de participer au financement du Centre des congrès. Alors, on a
eu une déclaration de M. Ouellet, lors d'une visite, il y a quelques
mois à Montréal. Vous avez fait état dans votre
déclaration préliminaire qu'il y avait eu des échanges,
des discussions sur la possibilité d'inclure la construction du Centre
des congrès dans le cadre de l'entente auxiliaire. J'aimerais savoir si
vous avez répondu à cette aimable invitation. Est-ce qu'il y a eu
des rencontres? Est-ce qu'il y a eu des échanges entre vos
collaborateurs et ceux du gouvernement fédéral? Dans quelle
perspective, ce dossier a-t-il été étudié pour
l'introduire dans une entente auxiliaire éventuelle?
M. Duhaime: D'abord, je devrais dire qu'on prend, encore
aujourd'hui, avec un petit grain de sel, l'invitation qui nous vient si
on peut appeler cela une invitation du gouvernement
fédéral, parce que cela devient toujours un peu plus pressant
lorsqu'on parle, au Québec en tout cas, d'élection partielle, et
encore plus fort, lorsqu'on parle d'élection générale.
M. Pagé: II n'y en a pas dans le portrait,
d'élection générale. C'est le temps. Il n'y en a pas.
M. Duhaime: En février... Si j'étais vous, je ne
gagerais pas là-dessus.
M. Pagé: Est-ce qu'on gage?
M. Duhaime: En février 1977, dans le Devoir...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... M. Marcel Lessard, qui est ministre de
l'Expansion économique régionale, a fait une déclaration
en disant qu'il y avait deux gros projets moteurs pour le Québec, en
1977. Le premier, c'était la venue d'une usine Ford, et le
deuxième, un Centre des congrès pour Montréal. Deux jours
après, dans le Devoir encore, la compagnie Ford démentait cette
nouvelle. Pour ce qui est du Centre des congrès ça m'a
déçu d'ailleurs parce qu'on parlait de Shawinigan comme site
d'implantation éventuelle de l'usine Ford ça n'a jamais
été au-delà de déclarations...
M. Pagé: J'espère que ce n'est pas parce qu'ils ont
vu qui était député qu'ils ont retourné. Il ne
faudrait pas...
M. Duhaime: ... tantôt à gauche, tantôt
à droite. Nous avons fait la proposition au gouvernement
fédéral, lors des négociations sur une entente auxiliaire
sur le tourisme, d'inclure un volet pour le financement du Centre des
congrès. À la suite de discussions, de part et d'autre, il a
été convenu que nous attendions que le concours soit
terminé et que les plans et devis soient faits pour qu'on puisse ensuite
rouvrir une discussion et envisager une participation possible des deux
gouvernements dans le financement. Les choses en sont là.
M. Pagé: Est-ce à dire que vous n'étudiez
pas actuellement le financement du projet?
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: Est-ce à dire que le gouvernement du
Québec, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche attend la production des plans, le choix du jury, etc., avant de se
pencher sur le financement du projet?
M. Duhaime: Non, nous allons cependant attendre d'avoir une
décision finale de la part du gouvernement fédéral sur son
intérêt ou pas...
M. Pagé: Oui, mais comment...
M. Duhaime:... dans le financement du Centre des congrès
et par la suite nous prendrons les dispositions.
M. Pagé: D'accord, mais quelles sont les discussions...
Est-ce qu'il y a des discussions pour connaître la position finale du
gouvernement fédéral?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: D'une part vous attendez le résultat des
négociations et d'autre part il n'y a pas de négociations.
M. Duhaime: Non, je pense que vous... M. Pagé:
C'est ça.
M. Duhaime: Je pense que vous avez ce don parfaitement naturel de
tout confondre. Ce que je vous dis, c'est que nous avons...
M. Mailloux: C'est le propre des avocats.
M. Duhaime: ... convenu, de part et d'autre, de tenir ce dossier
en suspens...
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: ... et de reprendre les discussions lorsque
l'étape des plans et devis sera plus avancée. C'est ce qui a
été convenu.
M. Pagé: D'accord. Vous vous êtes entendus avec le
ministre de l'Expansion économique régionale?
M. Duhaime: Ce n'est pas moi qui ai participé directement
à ces négociations. C'est mon collègue... (17 heures)
M. Pagé: À l'aménagement...
M. Duhaime:... le ministre d'État à
l'aménagement, mais on m'a fait part que c'était dans ce
contexte-là que les négociations avaient été
faites. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de rencontrer M.
Lessard lors de la signature de l'entente auxiliaire sur le tourisme
à Québec, et il me l'a répété lui-même
dans le même sens.
M. Pagé: Vous convenez d'attendre la production des plans,
le choix du jury, etc., pour amorcer les discussions sur une éventuelle
participation du gouvernement fédéral dans le projet.
M. Duhaime: C'est cela. Nous avons toujours été
disposés à en discuter de notre côté. La chose que
nous avons dite clairement, c'est que nous n'attendrions pas la fin de toutes
ces discussions forts longues, parce que nous avions devant les yeux l'exemple
d'un ancien gouvernement qui a négocié pendant quatre ans et demi
une entente auxiliaire sur le tourisme, mais sans aboutir à une
signature. Nous n'étions pas intéressés à
recommencer le même jeu.
M. Mailloux: Pour conserver l'intégrité du
territoire.
M. Duhaime: Pour ce qui est de la question du territoire, M. le
député de Charlevoix, je peux vous dire que, si vous êtes
capable de me démontrer que nous avons plié d'un
millimètre ou même d'un dixième de millimètre sur
les cessions du territoire du Québec, je vous laisse mon
siège.
M. Mailloux: J'ai dit que, sous le gouvernement
précédent, ce qui a retardé la signature de l'entente,
c'est l'effort fait pour sauver l'intégrité du territoire de
l'honorable député de Dubuc.
M. Duhaime: C'est cela. C'est très bien à part
cela. C'est un des bons coups que vous avez fait durant le temps que vous avez
été là.
M. Pagé: On en a fait beaucoup, vous savez.
M. Mailloux: On peut en mentionner d'autres, puisque vous
commencez à vous vanter de la baie James. C'est pour cela qu'on avait
parlé de...
M. Pagé: Est-ce que vous nous donnez une demi-heure, trois
quarts d'heure? Cela prendrait au moins cela. Non? D'accord. Si vous voulez
nous donner une demi-heure, trois quarts d'heure, on peut vous en
évoquer plusieurs évidemment?
M. Chevrette: De bons coups, vous seriez obligés de vous
répéter et cela...
M. Mailloux: C'est un jugement biaisé.
M. Pagé: Est-ce que vous vous êtes penchés
sur le mode de gestion du centre?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Avez-vous commencé à étudier
les diverses options?
M. Duhaime: On étudie différentes
hypothè-
ses. Il est bien certain que nous avons en tête de mettre sur pied
une corporation qui va s'occuper de l'exploitation du Centre des
congrès. Il restera ensuite à voir qui sera invité au
conseil d'administration. Mon intention serait d'y impliquer des gens qui
connaissent quelque chose dans le milieu des congrès, non seulement
à l'échelle du Québec et à l'échelle
canadienne, mais à l'échelle nord-américaine et à
l'échelle mondiale.
M. Pagé: D'accord, pour le Centre des congrès, M.
le Président. On espère que les délais dont le ministre
nous a fait mention se réaliseront selon l'échéancier
prévu. Une fois que tout cela sera terminé, une fois que le choix
du jury sera fait, prévoyez-vous tenir une commission parlementaire,
entre autres, sur le mode de gestion ou sur les options qui s'offrent au
gouvernement dans un souci de transparence?
M. Duhaime: On est suffisamment transparents comme cela. Il n'y
aura pas de commission parlementaire.
M. Pagé: Vous êtes suffisamment transparents. C'est
très difficile d'être juge et partie, vous savez. Si mon
collègue a des questions sur le Centre des congrès avant que je
n'aborde un autre sujet.
M. Grenier: Je ne voudrais pas retarder les débats. Je me
suis absenté à cause de certains problèmes, quand notre
leader parlementaire...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Notre leader parlementaire n'a pas d'avion et cela
nous cause des problèmes. C'est de l'autre bord de la mer et la mer
n'est pas gelée. J'aimerais mieux que vous me répétiez,
sans être trop long, si vous avez confirmé ce que disait le Devoir
en date du 4 mars 1978: Le Palais des congrès ouvrira en 1982.
Très rapidement, vous avez confirmé cela tout à
l'heure.
M. Duhaime: Oui.
M. Grenier: D'accord, c'est tout ce que je voulais savoir.
M. Duhaime: Le jury devrait siéger afin de choisir
l'équipe de professionnels parmi les cinq, au mois d'août, et les
travaux débuteront à l'automne 1979.
M. Grenier: C'est sur le programme 2, toujours?
Le Président (M. Boucher): Oui, nous sommes toujours au
programme 2, M. le député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Comme expansion des marchés, est-ce qu'on
pourrait savoir la différence qu'il y a... et le $160 000 de
différence servira à quoi?
M. Duhaime: Je m'excuse.
M. Grenier: L'addition qu'on a ici entre 1978 et 1979 de $1 371
000 à $1 216 000 l'an passé, cela pourrait servir à
quoi?
M. Duhaime: Le montant additionnel?
M. Grenier: Oui.
M. Duhaime: C'est à quelle page?
M. Grenier: Au programme 2, page 25. Est-ce que c'est pour
compenser le support publicitaire qui a à peu près la même
somme en déficit?
M. Duhaime: Je vais vous le dire de façon précise.
Ce montant se décompose comme suit: Administration, planification $220
000, direction du marketing $104 000, expansion des marchés $1 046 000.
C'est en deux parties. D'abord, l'augmentation du personnel administratif qui
est ajouté, ici à Québec, pour l'expansion des
marchés, mais le gros de l'augmentation découle de l'augmentation
du personnel dans les nouveaux bureaux à l'étranger, entre
autres, Washington, Londres, Dùsseldorf, Paris, Atlanta, Toronto. Une
partie de cette dépense apparaît à l'élément
1, "Expansion des marchés" et je pense qu'on retrouve ailleurs d'autres
dépenses reliées à ça.
M. Grenier: C'est seulement du côté du personnel,
l'ouverture de ces cinq ou six nouveaux postes dont vous avez fait mention?
M. Duhaime: II reste les postes de Londres et d'Atlanta à
combler. Le poste de Toronto est déjà comblé.
M. Grenier: Le montant est principalement là, j'imagine,
six nouveaux postes? C'est ça?
M. Duhaime: Oui.
M. Grenier: C'est $155 600, à peu près, de
différence. Vous avez à l'autre élément, "Support
publicitaire", une différence avec l'an passé de l'ordre de $500
000; à quoi attribuez-vous ça? Une campagne qui est moins
intense?
M. Duhaime: Dans les budgets de l'an dernier, il y avait un
montant de $185 000 qui avait été prévu dans le budget de
la direction du marketing, mais qui devait être affecté au
développement de l'offre touristique; on n'avait pas de programme de
développement de l'offre touristique l'an passé et on
prévoyait commencer à entreprendre des démarches en ce
sens. Alors, il y a une partie de ce montant de $185 000 qui a servi à
financer une partie du programme de développement de l'offre de cette
année. Cela explique une baisse de l'ordre de $200 000, ou à peu
près. L'autre $200 000 provient de la compression budgétaire de
l'ordre de 5% au chapitre des dépenses de communications.
M. Grenier: Combien coûte une campagne de publicité
comme celle que vous entreprenez, que vous aviez l'an passé? Cette
année, c'est: "C'est beau le Québec" ou "C'est beau chez
nous".
M. Duhaime: "Prenez le tour du Québec ".
M. Grenier: "Prenez le tour du Québec ". Non pas le tour
d'Europe, mais le tour du Québec. Cela coûte combien?
M. Duhaime: Cette année on a prévu affecter un
budget de $500 000 à la campagne intraquébé-coise: "Faites
le tour du Québec".
M. Grenier: Est-ce que cela se reflète à
l'extérieur également? Est-ce que vous avez des montants pour des
campagnes à l'extérieur?
M. Duhaime: Oui.
M. Grenier: De quel ordre, à peu près?
M. Duhaime: On les a tous ici. Aux États-Unis, les
campagnes d'hiver et d'été combinées $2 200 000. On vise
les marchés cibles suivants aux États-Unis, la
Nouvelle-Angleterre, l'Atlantique moyen, centre, nord-est et sud; le Canada,
bien sûr, principalement l'Ontario. À partir de Washington, nous
allons mettre l'accent sur la promotion des congrès sur Montréal,
Québec et même certaines villes moyennes. À partir de
Chicago, principalement, nous allons mettre l'accent sur les voyages
récompenses. $2 755 000 se décompose comme suit pour les
campagnes publicitaires: la campagne d'été, $1 530 000 à
travers le monde, la campagne d'hiver, $681 000; la campagne de retour aux
sources dans le cadre de la célébration du 370e anniversaire de
la fondation de Québec, $194 000 concentrés principalement dans
les États du Nord-Est des États-Unis où sont
concentrés les franco-américains; par le biais des agents de
voyage, $175 000; le marché des congrès, $75 000; les THQ, $15
200; une campagne pour la route des pionniers, $85 000. Le total au
Québec: $560 000; au Canada, $305 000; aux États-Unis, $1 800 000
et en Europe, $50 000.
M. Grenier: II y avait, à accueil et renseignement
je ne sais pas si c'est l'occasion d'en discuter au temps de M. Loubier,
des petites sommes qui étaient données à presque toutes
les petites villes du Québec pour un kiosque d'information. Est-ce que
cela existe encore? Est-ce que le montant a été diminué?
J'espère qu'on l'a augmenté, parce que c'était vraiment
une source d'information. C'était la seule façon de savoir qu'il
existe au Québec un ministère du Tourisme dans nos petites
localités; en tout cas, un des rares moyens de le savoir.
M. Duhaime: II y a une kirielle de kiosques d'information
touristique qu'on voudrait voir dans quelques années davantage
rationalisés par le biais des associations touristiques
régionales. En attendant que cela se fasse, nous continuons de
subventionner les chambres de commerce ou des villes pour un montant total, en
1977/78, de $65 000 et en 1978/79, ce serait de l'ordre de $60 000. Les
Chambres de commerce de Témiscamingue...
M. Pagé: Voulez-vous déposer la liste?
M. Grenier: Est-ce qu'on pourrait avoir un dépôt du
document?
M. Duhaime: ... Notre-Dame-du-Lac, les
Îles-de-la-Madeleine, Asbestos, Causapscal...
M. Grenier: Lac-Mégantic.
M. Duhaime: ... Drummond, Gaspé, Matapédia,
Montmagny, Nicolet, Notre-Dame-du-Nord...
M. Pagé: Saint-Raymond.
M. Grenier: Nouvelle. (17 h 15)
M. Duhaime:... Pointe-à-la-Croix, Rougemont,
Saint-Hyacinthe, Trois-Rivières, Trois-Pistoles Carleton, Frampton,
Richmond, Melbourne, Québec, Cap-de-la-Madeleine, Ville-Marie,
Saint-Félicien, Sept-Îles, La Tuque, Coaticook, Beloeil,
Sherbrooke, Percé, Sainte-Anne-de-Beaupré, Chandler,
Saint-Gabriel-de-Brandon, Chénéville, Victoriaville,
Sainte-Béatrix, Cabano, Magog.
M. Grenier: Vous devez être stupéfait de voir qu'il
n'y a pas un kiosque subventionné dans ma circonscription
électorale. C'est épouvantable. C'est la plus grande du
Québec...
M. Duhaime: En général, on...
M. Grenier: ... habitée dans toutes ces localités.
Vous devez être scandalisé.
M. Duhaime: C'est vrai que cela me scandalise, mais on en a
déjà beaucoup.
M. Grenier: Vous allez certainement en ajouter quelques-unes
cette année à votre budget?
M. Duhaime: Possiblement.
M. Grenier: Le document peut-il être déposé?
Peut-on en prendre connaissance?
M. Pagé: On va le distribuer.
M. Duhaime: On pourra vous en remettre une copie, je n'y vois pas
d'objection.
M. Pagé: Oui.
M. Mailloux: Les montants auxquels fait référence
le ministre s'adressent-ils essentiellement à des villes? Il n'est pas
question que les associations déjà formées ne continuent
pas de recevoir de subventions?
M. Duhaime: Non, les montants varient entre $400 pour la Chambre
de commerce de Nouvelle jusqu'à $10 000 pour celle de
Trois-Rivières; ce n'est pas seulement pour le kiosque, c'est aussi une
subvention à la Chambre de commerce de Trois-Rivières. Il y a
aussi $12 000 à celle des Îles-de-la-Madeleine. À
l'intérieur de ces deux... En tout cas, pour les
Îles-de-la-Madeleine, je me souviens qu'il y avait eu un
dépliant.
M. Grenier: Selon quels critères...
M. Duhaime: Nous payons l'équivalent de 40% du salaire
pour les emplois d'été occasionnels où on embauche des
étudiants plus souvent qu'autrement.
M. Grenier: Selon quels barèmes selon quels
critères s'est-on basé pour attribuer cela? Tout d'abord, c'est
ce qui est attribué pour 1978, l'été 1978, l'année
1978.
M. Duhaime: La nomenclature que j'ai faite, c'est pour
1977/78.
M. Grenier: Oui. En 1978/79, ce n'est pas attribué?
M. Duhaime: Pas encore.
M. Grenier: L'argent est encore dans les coffres.
M. Duhaime: Oui, il faut que l'Assemblée nationale nous
donne le feu vert avant que nous le dépensions.
M. Grenier: Ne les ouvrez pas tout de suite, attendez un peu.
J'aimerais connaître les critères. Remarquez une chose, ce n'est
pas un blâme que je fais aux localités de ma circonscription ou
à d'autres. Il y a des demandes qui sont faites, j'imagine. S'il n'y en
a pas, il est bien difficile pour vous de donner à des gens qui n'en
font pas. J'aimerais au moins connaître quelques critères. Je suis
loin d'être satisfait de la distribution qu'on a faite. Surveillez les
gens qui s'occupent de cela, M. le ministre, parce qu'on se fait battre pour
bien moins que cela dans un comté. J'en sais quelque chose. Vous ne le
savez pas encore, vous.
Une voix: Cela va venir.
M. Duhaime: Celui qui se fait battre à cause d'un kiosque
d'information touristique, j'ai l'impression qu'il méritait d'être
battu, celui-là.
M. Grenier: Les libéraux se sont fait battre pour une
paire de culottes, les culottes à Vautrin. C'est bien moins qu'un
kiosque touristique.
M. Pagé: Les graines à Jos.D. aussi, les graines
à Jos-D.
Une voix: C'est bon.
M. Grenier: Je ne le sais pas. Le temps de Duplessis, c'est un
peu avant moi.
Une voix: Cela fait longtemps.
M. Grenier: Cela fait très longtemps, dans les
premières années de M. Bellemare, je pense, 1882.
M. Michaud: II faut rayer cela du journal des Débats, vous
allez perdre votre job.
M. Grenier: Non.
M. Duhaime: Ce dont on parle, ce sont des kiosques d'information
touristique qui sont ouverts pendant les mois d'été seulement.
Très souvent, cela commence à la fin de juin, et à la fin
d'août, c'est terminé. Les montants ne sont pas tellement
élevés. En général, ils correspondent à plus
ou moins 40% du salaire que l'organisme, soit la chambre de commerce ou une
ville doit payer aux étudiants qui sont engagés. Au budget de
subventions, cette année, nous prévoyons $1 350 000. Cela inclut,
bien sûr, les kiosques d'information touristique, les organismes locaux,
clubs de pêche, clubs de chasse, corporations municipales,
Baie-Saint-Paul, chambre de commerce, sports internationaux, office du
tourisme, etc.; les organismes sectoriels, comme le Centre d'études du
tourisme, dont on va parler tout à l'heure, parce qu'on l'a
évoqué, l'Association des terrains de camping, la
Société Vacances-Familles, l'Association des villes de
congrès, enfin tout ce qui est sectoriel, l'Association des
restaurateurs du Québec. Ensuite, il y a des subventions aux
associations touristiques; il y a des subventions aux événements
touristiques: La traversée du Lac-Saint-Jean, le festival forestier de
la Côte-Nord, le festival western de Saint-Tite, le carnaval de
Québec, le carnaval souvenir de Chicoutimi, la classique de canot,
etc.
M. Grenier: ... Cookshire.
M. Duhaime: Le festival de l'oie, le festival du pain, le
festival de la patate, le festival de la pomme...
M. Grenier: De la patate, on a cela dans le comté.
M. Duhaime: Le festival nautique de Saint-Timothée.
M. Pagé: Combien?
M. Duhaime: Le club Lion de Saint-Jean, la corporation du
festival de la mer, le festival de la gourgane à Albanel...
M. Pagé: II serait peut-être plus simple de
distribuer le document.
M. Duhaime: ... le festival de la crevette, le festival de
l'érable, le festival de l'amiante...
M. Grenier: II y en a un qui n'est pas subventionné, la
reine de l'industrie laitière.
M. Duhaime: ... le centre d'interprétation de la pomme,
nous prévoyons $2000. Je n'ai pas d'objection à remettre ce
document.
M. Grenier: M. le Président, ces documents dont le
ministre nous fait part, c'est bien sûr qu'il est dans son intention de
nous en faire la distribution. J'aimerais...
M. Chevrette: Si le député de
Mégantic-Compton me permet d'introduire un petit bout de phrase...
M. Grenier: Bien sûr. Je suis souvent d'accord.
M. Chevrette: ... puisqu'on en est sur les subventions
d'information touristique, j'aimerais signaler que cet été,
à Joliette, ce sont les Jeux d'été, et qu'une subvention
pour l'information touristique serait appréciée à un
très haut degré.
M. Michaud: Et bienvenue.
M. Grenier: Je voudrais attirer l'attention du ministre. Je me
demande si ce n'est...
M. Pagé: M. le Président, on permettrait quand
même la réponse du ministre là-dessus.
M. Grenier: II ne l'a pas donnée? Les documents sont
déposés, c'est cela?
M. Pagé: Non, mais là, c'est une demande expresse
qui est formulée.
M. Duhaime: On les déposera demain.
M. Grenier: Ah bon! J'allais expliquer un petit peu davantage ce
point...
M. Pagé: Cela confère un caractère
particulier, la demande du député de Joliette-Montcalm, qui vient
d'être formulée.
M. Grenier: Ah oui? C'est une demande de subvention...
M. Duhaime: Pourriez-vous reprendre?
M. Chevrette: Oui, je pourrais reprendre, M. le ministre. Cela me
fait plaisir, d'autant plus...
M. Duhaime: C'est le député de Duplessis qui me
distrayait.
M. Chevrette: II y en a plusieurs qui sont distrayants,
d'ailleurs. Ce que je voudrais dire, M. le ministre, c'est que le
député de Mégantic-Compton semblait scandalisé du
fait que son comté ou sa circonscription électorale ne figurait
pas au chapitre des subventions pour l'information touristique. Dans mon
comté, c'est sans doute une des belles régions touristiques
québécoises. Cet été, en plus, nous aurons
l'honneur d'avoir les Jeux d'été du Québec. Il y a deux
haltes routières fantastiques qui ont été construites
à la suite de l'approbation de l'ex-ministre des Transports je crois,
d'ouvrir un kiosque touristique et une subvention pour l'information
touristique serait très appréciée, dans la région
de Joliette. Ce serait la première subvention pour information
touristique que j'aurais cette année, parce que, dans
l'énumération, je n'ai entendu ni le nom de Joliette, de Rawdon,
de Saint-Donat, de Chertsey, ou d'aucune des localités.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Grenier: M. le Président, oui, je ne suis pas tout
seul...
M. Pagé: Cela prouve que l'ancien gouvernement s'occupait
plus de votre comté que le nouveau ou quoi?
M. Chevrette: C'était au niveau des haltes
routières, pensant que ça le ferait vivre, il a été
battu quand même. Cela prouve qu'il ne faut pas attacher de l'importance
uniquement aux haltes routières.
M. Grenier: En dehors de ces questions d'intérêt
très général...
M. Duhaime: M. le député de
Mégantic-Compton...
M. Grenier: Oui.
M. Duhaime: ... vous me permettrez de vous souligner que vous
n'êtes pas obligé d'attendre après le gouvernement pour
ouvrir un kiosque d'information touristique...
M. Grenier: Ils sont ouverts...
M. Duhaime: En général, les kiosques d'information
touristique que j'ai énumérés, ce sont ceux qui
reçoivent une subvention, mais il y en a, je dirais, une moisson
d'autres partout dans le décor à travers le Québec.
M. Grenier: M. le Président, le ministre est certainement
au courant qu'il y a des kiosques qui existent aussi chez nous, qui
fonctionnent, mais la subvention de $1000 qui était donnée
était très bien et je l'ai mentionné l'autre jour en
parlant... C'était la reconnaissance des emplois qui étaient
créés, je n'ai pas élevé le ton du tout, et je
pense que vous êtes capable de vous sensibiliser à ça, et
la liste que vous avez là, il ne faut pas penser que c'est une liste qui
vient de Rome; elle peut être un peu changée. Elle peut être
modifiée d'année en année. Je viens de soumettre une
lettre à un de vos fonctionnaires qui est ici, en arrière, qui me
répondait: Le festival du pain de Cookshire, non, il n'y en a pas cette
année. Mais j'aimerais ça qu'on étudie les faits. On dit
que c'est le même montant
qui est attribué pour des fonds d'investissement et que la loi ne
permet pas de financer les fonds d'investissement. On n'a qu'à regarder
dans la colonne suivante, il peut bien arriver que ce soit attri-buable
à d'autre aussi. C'est le même montant qui est là. Moi, je
voudrais que, à même la liste que vous avez en main on pense de
temps en temps à d'autres régions aussi. Quand je vois que du
côté... C'est le ministre Charron, du haut-commissariat, je pense,
qui a dit que ce n'était pas inamovible, ces listes de subventions qu'il
y avait pour certaines formations de loisirs. C'est la même chose du
côté du tourisme. Les gens qui sont assurés sur votre liste
de l'année passée, vos officiers qui sont ici, j'aimerais qu'ils
disent: Cela, ce n'est pas sûr qu'ils vont tous en avoir cette
année. Cela peut arriver qu'il y en aille un petit peu dans d'autres
comtés ailleurs, qu'on fasse un nouveau partage. Ce serait
peut-être la même somme...
On comprend que vos crédits sont limités et que vous ne
pouvez pas contenter tout le monde, mais il y a des régions qui en ont
plus besoin que d'autres. Je vois une région que vous signalez
là-dedans je prends les comtés au hasard Iberville,
Saint-Jean. Il y a là un taux de chômage de 5%, 6% et on y_
finance des kiosques touristiques, on leur donne $1000 et $1200. Je dis: Un
instant! Il y a des fonctionnaires qui doivent s'asseoir un petit peu plus
longtemps et regarder dans Mégantic-Compton, où il y a 26% de
chômage. Il serait peut-être mieux qu'on change la liste cette
année pour nous aider un petit peu. Cela ne nuirait pas à la
population de là-bas. Je ne vous dis pas que c'est ça qui fait
élire un député je ne veux pas me battre
là-dessus mais je vous dis que c'est important pour une
population de savoir qu'il y a deux, trois, quatre étudiants qui vont
être embauchés pour ce travail. Dans les comtés,
là-bas, qui ont un taux de chômage de 15% et de 18% de moins que
chez nous la liste est là on va continuer à en
donner à tout le monde. On évalue notre liste dans nos
comtés. Le ministre délégué au haut-commissariat
m'a envoyé une liste des demandes que j'ai faites l'an passé, et
il s'ajoute à ça quelque 18 nouveaux organismes cette
année. Je vais évaluer; je n'en aurai peut-être pas pour
tout le monde, mais ce n'est pas assuré, par exemple, que les organismes
qui en ont eu l'année passée vont en ravoir cette année;
on peut alterner là-dedans.
Je vourais qu'on comprenne que cette liste n'est pas sacro-sainte, elle
ne vient pas du pape. Là, je parle du pape de Rome, pas du pape
québécois.
M. Duhaime: Oui, vous êtes mieux de préciser.
M. Grenier: Par les temps qui courent.
M. Duhaime: Non, mais je voudrais peut-être attirer votre
attention sur...
M. Grenier: Je ne veux pas, parce que j'aurais peur d'être
excommunié par le député de Charlevoix, pas par les deux
autres. Le député de Charlevoix pourrait m'excommunier si j'en
parle trop.
M. Duhaime: Vous allez voir; ils auront un conclave en fin de
semaine.
M. Mailloux: .. des adversaires?
M. Duhaime: II va peut-être y avoir une bulle lundi; on ne
le sait pas.
Ce que je voudrais vous dire, M. le député de
Mégantic-Compton, c'est que je suis parfaitement conscient de votre
préoccupation, mais vous allez comprendre également qu'on ne peut
pas non plus orienter la promotion et le développement du conduit
touristique en fonction essentiellement du point que vous venez
d'évoquer. Ce qu'on veut tenter de faire, c'est, sans pour autant parler
de normalisation à l'intérieur de ces programmes de subventions,
s'appuyer davantage sur un concept régional de promotion du tourisme au
Québec. On va demander un coup de main également aux associations
touristiques régionales de sorte que, dans un avenir plus ou moins
rapproché, on pourra demander l'avis des associations touristiques
régionales sur la localisation, par exemple, des kiosques d'information
touristique, leur nombre, l'ampleur à leur donner à chacun des
endroits.
Il m'apparaît essentiel qu'on ait des kiosques d'information
touristique.
M. Grenier: Pourquoi n'auriez-vous pas, comme on le voit au
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, un montant
alloué aux députés dans leur comté relativement au
tourisme? Pourquoi un budget hors normes n'existerait-il pas chez vous? Il me
semble que vous toucheriez... Quand vous voyez un comté comme le mien,
vous sortez la liste des subventions de l'année dernière,
l'année 1977/78, et on n'y voit pas une maudite "cenne". C'est un peu
scandaleux, quand on dit que c'est un comté qui a 54
municipalités, que c'est le plus grand comté de la province et
qu'il y a 26% de chômage. Pas un cent. Ne pensez-vous pas que,
localement, le député pourrait dire quelque chose au moins? On
laisse cela entre les mains d'autres personnes qui sont reconnues comme
étant des personnes compétentes. Mais se penche-t-on suffisamment
sur ces problèmes dans une région comme celle-là? Je ne
pense pas. Vous devenez victime, vous aussi. Faites attention! Votre
ministère n'est pas gros et vous avez du bon monde autour de vous.
M. Pagé: C'est une suggestion constructive. M. Duhaime:
C'est tout à fait constructif. M. Grenier: Oui.
M. Duhaime: C'est un exemple à suivre d'ailleurs, M. le
député de Potneuf.
M. Pagé: C'est constructif.
M. Duhaime: Je le dis peut-être à mots couverts, M.
le député de Mégantic-Compton, mais il faut que
l'initiative vienne du milieu. Quand le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ne
reçoit aucune demande d'un comté, son cas est vite
réglé. Je ne voudrais pas vous offenser, mais c'est
peut-être le cas de votre comté.
M. Grenier: Oui, je l'ai signalé au début, tout
à l'heure
M. Duhaime: Alors, s'il y a une Chambre de commerce ou s'il y a
une municipalité qui prend l'initiative de mettre sur pied et d'investir
également un peu d'argent dans la promotion touristique de sa propre
région, d'une façon générale quand on
se rappelle qu'on a donné un montant de $400 à la Chambre de
commerce de Nouvelle le montant, si minime soit-il, démontre
qu'à peu près toutes les demandes sont considérées
et qu'on donne au moins quelque chose.
M. Grenier: Je ne veux pas faire perdre le temps de la
commission, M. le Président, mais cela a son intérêt quand
même. Je voudrais porter à votre attention, et cela devant vos
fonctionnaires qui sont ici, qu'il ne serait peut-être pas mauvais
d'entendre les demandes des comtés les plus défavorisés.
Je suis obligé d'admettre devant vous vous le savez, vous
êtes venu dans la région et vous avez parcouru le Québec
déjà passablement pour savoir qu'il y a des chambres de
commerce qui existent, mais qui n'ont pas tous les moyens de pression. C'est
souvent dans ces régions que ces personnes, qui s'appuient sur des
bénévoles, vont oublier de faire des choses comme
celles-là. Pourtant, Dieu sait qu'à East Angus, par exemple
je ne prends que l'exemple de cette région, on est à
l'intérieur des crédits, on n'est plus dans les normes
générales il y a des chambres de commerce actives et il
faut connaître les problèmes de la ville d'East Angus, qui peut
être appelée à recevoir un coup de masse demain matin et
fermer.
(17 h 30)
Je ne fais pas un reproche aux gens qui sont ici. Vous voulez
décentraliser et je pense que le groupe du CRD qu'on a à
Sherbrooke, avec qui vous collaborez, aurait son mot à dire
là-dedans et devrait dire, avant de commencer à subventionner
à coups de $25 000 et $30 000 dans le comté de Sherbrooke, on
pourrait peut-être penser à la ville de East Angus qui est
à quinze milles et qui est en train de s'éteindre, qui meurt
d'une semaine à l'autre et venir les aider, de ne pas attendre que l'on
en fasse la demande quand on sait que c'est fait à coups de
bénévolat, et Dieu sait si on en donne de ce temps-là des
heures de bénévolat. Je pense qu'il devrait y avoir un peu de
prévision.
Pour cela, je reviens à ma proposition que je vous faisais. Dans
votre secteur, j'aimerais que vos hauts fonctionnaires retiennent cette
idée qu'il pourrait peut-être y avoir un budget hors normes pour
des kiosques comme cela. Le kiosque de Lac-Mégantic se charrie de
Caïphe à Pilate. Il n'y a rien de plus drôle. Il se
promène d'un bout à l'autre de la ville dans le moment. C'est un
garage qui le tient comme bénévole, l'autre le tient là,
la chambre de commerce le charrie. Une subvention de $1000 installerait le
kiosque là-bas et cela deviendrait pour eux une
révélation. C'est cela que le député sait
localement et qu'à Québec on n'apprend pas. Quand on veut
décentraliser et quand on décentralise, il y a un danger
là-dedans. Je vous parlerai de la décentralisation dans d'autres
crédits qui commencent lundi, les Affaires sociales, avec leurs CRSSS
qui sont des espèces de parc-chocs pour éviter que les gens
viennent se plaindre à Québec; on les reçoit à
Sherbrooke, on les reçoit ailleurs. C'est la plus belle cochonnerie qui
n'a pas été vécue encore depuis que le siècle est
commencé.
Alors, au lieu de venir à Québec et de voir les vraies
personnes, on va là et c'est regroupé avec des personnes qui sont
généralement très majoritairement de la ville de
Sherbrooke et ensuite il se passera à Magog, à Richmond, à
Windsor, à East Angus, à Mégantic et dans les autres
banlieues. On accroche les grenailles. Au lieu de pouvoir venir brailler
à Québec, ils vont brailler à Sherbrooke. C'est pire que
c'était. Ce n'est pas de votre faute. Cela a commencé avant vous
autres. Mais je ne voudrais pas que cela devienne comme cela dans le secteur du
tourisme. Je voudrais faire appel à vos hauts fonctionnaires, c'est une
suggestion que je fais et ce n'est pas une critique.
J'écoutais les questions tout à l'heure en Chambre qui me
faisaient presque brailler, quand c'était adressé au ministre
Lazure et qu'on lui faisait des reproches pour les centres d'accueil du
Québec, quand on sait si bien que la situation actuelle n'est pas
née d'hier. Elle a commencé avant cela. Quand on sait que les
personnes de 80 ans, je ne voudrais pas, mais je fais une allusion quand
même à ce qui ne devrait pas se passer...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, nous sommes à la commission de...
M. Grenier: Oui, mais M. le Président, c'est pour
éclaircir mon point et je veux que le ministre le comprenne. C'est
peut-être le plus sérieux qu'on a eu de la journée. Je
voudrais qu'il comprenne que dans les secteurs on n'est pas toujours
protégés par nos régions qui sont à Sherbrooke ou
à Québec ou à Montréal. Il y a les
sous-régions qui paient parfois pour cela. Vos officiers, avec la
meilleure intention... je connais assez ceux qui vous entourent pour savoir
qu'ils sont d'une générosité, qu'ils sont capables de
comprendre ces problèmes, il ne faudrait pas leur enlever
l'autorité qu'ils ont et la donner à d'autres qui vont faire
moins bien qu'eux. Si cela ne devait pas se faire par ces régions, le
faire par les députés.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre me dirait si, pour
éviter toute confusion dans les kiosques d'information touristique, le
ministère prohibe encore la possibilité par les associations
touristiques
ou par les municipalités, d'avoir des kiosques d'information sur
le prototype qu'a le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, ainsi que les couleurs que vous employez?
M. Duhaime: Les quoi?
M. Mailloux: Les couleurs qui sont sur les kiosques à
l'effigie du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
le prototype de kiosque d'information que vous avez, qui est pas mal uniforme
au Québec.
M. Duhaime: Est-ce que le kiosque d'information touristique
subventionné, mais administré par la chambre de commerce X, peut
s'identifier comme étant un kiosque d'information touristique du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. Mailloux: Non. Est-ce qu'il peut s'identifier au prototype de
construction que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche a et aux couleurs qu'emploie le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche? Je vous pose la question pour la raison suivante.
Une municipalité que je ne nommerai pas, à un moment
donné, a construit un kiosque d'information touristique sur le
modèle qu'emploie le ministère. Le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche a dû, ultérieurement, le
racheter pour éviter la confusion avec les informations fournies par les
kiosques du ministère.
M. Duhaime: Une manière comme une autre de forcer
l'implantation.
M. Pagé: Vous devriez faire ça chez vous, M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Mailloux: Oui, mais...
M. Grenier: Merci de la suggestion.
M. Pagé: Cela va régler votre problème.
M. Duhaime: Je n'ai pas eu connaissance d'une telle interdiction,
ça fait peut-être quelque temps de ça.
M. Mailloux: Je pourrais vous donner l'information sans nommer
les municipalités, mais le ministère a dû le
racheter...
M. Duhaime: Vous êtes en train de donner de bonnes
idées au député de Mégantic-Compton.
M. Mailloux: ... parce qu'il était exactement le prototype
des kiosques que vous avez le long des routes, avec les couleurs du
ministère.Ce que je voulais ajouter, c'est que je n'ai pas l'impression
que, dans les lois ou dans les règlements du ministère, vous
pourriez empêcher une municipalité de prendre le même
prototype de construction et les mêmes couleurs.
M. Duhaime: En fait, ce n'est pas la même vocation du
tout.
M. Mailloux: Mais c'est pour ça que vous l'avez
racheté.
M. Duhaime: C'est une association touristique d'une
municipalité qui va peut-être s'occuper de l'accueil dans son
milieu, qui va s'occuper de donner des informations bien précises et
très détaillées sur des activités a
l'intérieur d'une municipalité durant une saison estivale. Tandis
que les kiosques d'information touristique du ministère n'ont pas du
tout cette vocation. Cela peut se recouper de temps à autre, mais ce
n'est pas cette vocation. Cela ne m'étonne pas d'ailleurs que, dans le
passé, le ministère ait décidé de reprendre ce
kiosque, pour éviter toute confusion.
M. Mailloux: Exactement. Mais je pense qu'il n'y a rien, dans vos
lois et dans vos règlements, qui empêcherait un organisme ou une
municipalité d'agir de cette façon, en espérant que le
ministère devra poser un geste ultérieur pour éviter la
confusion possible. Vous l'avez fait dans un cas.
M. Duhaime: C'est-à-dire, M. le député, que
le ministère, dans la mesure du possible, va entretenir des kiosques
à vocation dans tout le Québec. Il y a des kiosques qui se
situent aux endroits d'arrivée des touristes étrangers pour les
diriger, en ne faisant pas de discrimination par rapport aux régions du
Québec. Il y a les kiosques à caractère régional et
les kiosques à caractère local. Si une municipalité
bâtit un kiosque qui ressemble à celui du ministère et que
ce kiosque pourrait avoir une vocation provinciale dans tout le Québec,
il ne serait pas impossible que le ministère l'achète. Mais si ce
kiosque n'a qu'une vocation locale ou régionale, il me semble
qu'à ce niveau, il serait souhaitable de garder cette vocation dans la
région.
M. Mailloux: D'ailleurs, je suis pleinement d'accord sur le fait
que le ministère du Tourisme ait racheté le kiosque en question,
parce que cela amenait une confusion assez évidente.
Deuxièmement, il y a un autre problème qui se poserait. Affichant
les couleurs du kiosque du ministère et le même prototype de
construction, financé principalement par des hôteliers qui avaient
des intérêts particuliers à sauvegarder, ça ne
rejoignait pas les fins générales que doivent atteindre les
kiosques d'information du ministère.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf.
Centre d'étude du tourisme
M. Pagé: Merci. Maintenant qu'on a étudié
les crédits des comtés de Mégantic-Compton et, en partie,
de Charlevoix, on va passer au centre d'étude du tourisme.
M. le Président, j'aurais évidemment beaucoup de questions
à poser au ministre sur le centre d'étude du tourisme. Mais
avant, j'aimerais savoir du ministre, connaître les motifs pour lesquels
il n'a pas donné suite à ma lettre du 20 décembre 1977,
lettre que je lui envoyais et constituant, en quelque sorte, un cri d'alarme
pour et au nom du centre d'étude du tourisme.
Je lui disais ceci, M. le Président, et je me crois en droit de
lui relire l'essentiel de la missive, compte tenu que je n'ai pas eu de
réponse et que c'était directement relié à l'avenir
du centre d'étude du tourisme. "C'est avec étonnement et
consternation que nous avons appris que vous n'aviez pas encore donné
suite à l'annonce faite en commission parlementaire d'une subvention de
l'ordre de $125 000 au centre d'étude du tourisme. "Cette
négligence de votre part occasionne une situation tout à fait
inévitable pour le centre d'étude, à savoir
l'éviction des lieux loués, l'entreposage de quelque 700
boîtes de documentation, saisies, procédures judiciaires et
autres. "Ce qui est plus grave encore, M. le ministre, c'est le retard que vous
avez apporté à donner suite à la recommandation que le
Conseil du tourisme vous faisait parvenir le 25 novembre 1977, au sujet du
centre d'étude. "Cette recommandation vous demandait de prendre toutes
les mesures nécessaires d'ici le 5 décembre pour assurer la
survie du centre, notamment par un engagement financier d'au moins $35 000 et
aussi de favoriser la reprise, dans les plus brefs délais, de
pourparlers sérieux pour rouvrir le centre d'étude du tourisme,
dans la sauvegarde des principes qui ont présidé à sa
fondation ".
Je faisais état que M. François-Xavier Larramendy, votre
secrétaire particulier adjoint, était représentant du
ministre à la réunion du Conseil du tourisme. J'espérais
avoir une réponse. Je n'ai eu aucune réponse. Mais
j'espère que le centre d'étude du tourisme a reçu, dans
les délais assez brefs à la suite de ma lettre, la confirmation
de la participation financière du ministère annoncée
à l'étude des crédits de 1977.
Qu'est-ce qu'il advient du centre d'étude du tourisme? Il a
passé une année qui n'était pas facile. Il a
été évincé des lieux qu'il avait loués. Le
centre et toute sa documentation ont été en entrepôt
pendant plusieurs mois. Il a été menacé de
procédures judiciaires. Des procédures judiciaires ont
été prises, des saisies ont été
exécutées. Votre gouvernement, votre ministère s'est
engagé à lui verser une subvention qui allait, selon les
déclarations du ministre, jusqu'à $125 000.
Est-ce qu'il y a des sommes qui ont été versées
cette année? Quels sont les montants qui ont été
versés? Quels sont les échanges, actuellement, entre le centre
d'étude du tourisme et le ministère du Tourisme? Est-ce que le
ministère est pleinement conscient du rôle joué par le
centre d'étude auprès de tous les intervenants dans le domaine du
tourisme? Le ministère du Tourisme lui-même est un des clients
assidus du centre d'étude.
C'est un organisme qui joue un rôle important. C'est un organisme
qui a passé une année très difficile en 1977.
J'espère que la solidarité qu'on exprime à l'égard
des objectifs de ce centre ne tombera pas dans l'oreille de sourds, mais
permettra, cette année, que la situation soit régularisée
et qu'il bénéficie d'une subvention, de la participation du
ministère du Tourisme à ses activités et que le tout se
fasse, on l'espère, de façon régulière, sans que le
centre soit obligé de quémander régulièrement les
subventions que le gouvernement s'est engagé à payer, sans que le
centre soit obligé d'être placé dans une situation
où il ne peut pas faire face à ses obligations, obligations qu'il
a, somme toute, contractées à la suite d'énoncés de
principe et d'intentions déclarées par le ministre.
Qu'est-ce qui arrive avec le centre?
M. Duhaime: D'abord, il y a une chose que je voudrais clarifier,
M. le Président. Le député de Portneuf m'a remis
effectivement une lettre le 21 décembre...
M. Pagé: Le 20 décembre.
M. Duhaime: ... à l'Assemblée nationale. J'ai eu
l'occasion de lui dire par la suite que, tant et aussi longtemps qu'il
m'écrirait des lettres comportant des remarques désobligeantes
à la fin...
M. Pagé: M. le Président, ce n'était pas
désobligeant.
M. Duhaime: ... et que vous avez très habilement omis de
mentionner, il ne recevait même pas un accusé de
réception.
M. Pagé: D'ailleurs, je peux en faire lecture. Je disais:
J'ose espérer... On va régler cela tout de suite. Je disais:
"J'ose espérer, M. le ministre, que vous vous occuperez personnellement
du dossier et que vous manifesterez autant d'assurance dans les gestes
administratifs que vous le démontrez verbalement ". C'est vrai.
M. Chevrette: On appelle cela de l'arrogance.
M. Pagé: Ce n'est pas de l'arrogance, voyons donc!
Une voix: Cela s'ajoute.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, s'il vous plaît, en vertu de l'article 100.
M. Duhaime: Vous savez pertinemment qu'ayant reçu votre
lettre de main à main, je ne voyais pas l'utilité de gaspiller un
timbre de $0.10 pour en accuser réception...
Une voix: $0.12.
Une voix: Dans le temps.
M. Pagé: On a quand même le courrier interne.
M. Duhaime: ... d'autant plus que ce n'était vraiment pas
la trouvaille. Déjà, depuis plusieurs semaines, nous
étions en discussion avec le centre d'étude du tourisme.
M. Pagé: Oui, en discussion. Il était saisi...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf! S'il vous plaît, M. le député de Portneuf!
M. Pagé: ... tous les documents étaient en
entrepôt et le centre ne fonctionnait pas. Voyons donc!
M. Duhaime: Je peux vous permettre de continuer et quand vous me
donnerez le signal, je pourrai commencer à vous donner une
réponse.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Pagé: Chaque fois que vous direz des choses...
Le Président (M. Boucher): S il vous plaît, vous
pourrez reprendre...
M. Pagé: ...teintées de demi-vérités,
j'interviendrai.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, vous aurez votre tour après que M. le ministre aura
répondu.
M. Duhaime: Je répète que j'ai l'habitude de
répondre et d'accuser réception de façon normalement
expéditive au courrier. Si vous continuez de m'envoyer des lettres comme
celle-là, vous n'aurez même pas d'accusé de
réception.
Deuxièmement...
M. Grenier: À part cela, cela va bien, vos femmes sont de
bonne humeur?
M. Duhaime: Ah oui!
M. Pagé: Vous ne savez pas combien les deux sont
"amanchées"!
Une voix: Oui...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, fin de
la récréation!
M. Grenier: Vous avez tous les deux de bons voisins!
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mégantic-Compton, à l'ordre!
Une voix: ... souvent absents.
M. Duhaime: Le 21 juin 1977, on a versé un chèque
de $15 056, qui était la dernière tranche suivant une entente qui
expirait le 30 septembre 1977.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Au cours de l'automne, quelqu'un de mon cabinet s'est
chargé du dossier du centre d'étude du tourisme. Il a
rencontré le directeur général...
M. Pagé: Qui dans votre cabinet, M. le ministre? Qui?
M. Duhaime: ... le conseil d'administration. C'est M. Larramendy.
Mon chef de cabinet s'est également occupé du dossier...
M. Pagé: M. Belhumeur, à l'époque?
M. Duhaime: Oui, de même que, je pense, les fonctionnaires
à mon ministère. En janvier...
M. Pagé: Ma lettre a porté fruit.
M. Duhaime: ... la direction générale du tourisme a
eu une rencontre avec les membres du conseil d'administration. J'ai eu
personnellement l'occasion de rencontrer je ne me souviens pas si c'est
en octobre, novembre ou décembre les membres du conseil
d'administration. Nous avons fait le tour de la question concernant le centre
d'étude du tourisme. Nous lui avons demandé de nous transmettre
l'état de ses opérations financières de même que ses
prévisions budgétaires.
En janvier, nous avons évalué ses besoins financiers
immédiats qui sont de l'ordre de $35 000. En février 1978, nous
lui avons accordé une subvention de $40 000 pour lui permettre de
continuer ses opérations jusqu'au 31 mars 1978, l'entente étant
que le centre d'étude du tourisme devait nous faire une proposition sur
un protocole d'entente que nous attendons toujours. L'ordre de grandeur sur un
budget régulier de subvention, dans les discussions que nous avons eues,
était de l'ordre de $100 000. Nous attendons le protocole.
M. Pagé: Vous attendez le protocole pour une subvention
éventuelle de $100 000. Est-ce bien cela?
M. Duhaime: Ce n'est pas aussi clair que vous l'exposez, mais
nous attendons une proposition sur la base d'un protocole d'entente de l'ordre
de $100 000 que nous étudierons lorsque nous aurons tous leurs chiffres.
(17 h 45)
M. Pagé: $100 000 en plus ou un peu moins.
M. Duhaime: Cela peut être en moins. M. Pagé:
Un peu moins.
M. Chevrette: À ce moment, on attend une lettre de votre
part nous remerciant de l'assurance dans le ton du ministre.
M. Duhaime: Je vous félicite de l'intérêt que
vous portez au centre d'étude du tourisme, en vous disant que cela fait
une cerise sur le gâteau quand vous nous envoyez une lettre de la nature
de celle reçue le 21 décembre.
M. Pagé: Non, cela a porté ses fruits. La situation
était pénible... Québec renfloue. Le centre d'étude
du tourisme, 14 février.
M. Duhaime: Je pourrais peut-être ajouter que le centre
d'étude du tourisme... Si vous voulez être sérieux, je vais
vous donner des renseignements: si vous ne voulez pas être
sérieux, on va s'amuser...
M. Pagé: II n'est pas question d'être sérieux
ou pas sérieux. C'est nous qui posons les questions ici et on va
continuer à les poser, que vous les aimiez ou que vous ne les aimiez
pas, vous savez.
M. Duhaime: Le centre, dis-je, avait reçu un avis de
devoir quitter son local, qui était la propriété
d'Explo-Mundo, près du boulevard Dorchester et je ne me souviens pas
quelle rue. Nous avons avec lui cherché un endroit pour le relocaliser
gratuitement. Nous avons étudié la possibilité de le loger
à l'Institut du tourisme et de l'hôtellerie. Puis, nous avons
regardé aussi du côté des Hautes études
commerciales. Finalement, nous avons fait une entente avec la commission
scolaire Jerôme-LeRoyer. Le centre d'étude du tourisme y sera
maintenant logé les dispositions sont prises à cet effet
qu'à l'automne qui vient, avec toute la documentation. Le centre
d'étude du tourisme sera donc logé dans l'école qui vient,
avec toute la documentation. Le centre d'étude du tourisme sera donc
logé dans l'école Napoléon-Courtemanche. Cela n'a rien
à voir avec le directeur général, qui s'appelle Pierre-O.
Courtemanche.
M. Pagé: D'accord. On invite quand même le ministre
à conserver cette solidarité qu'il exprime au centre. C'est
important. En ce qui concerne le sérieux des questions, d'une part, il
n'a pas à juger et, d'autre part, c'est nous qui déterminerons
les questions qu'on veut poser, quand on veut les poser et pour la durée
du temps qu'on veut les poser.
M. Duhaime: Je suis parfaitement d'accord.
M. Pagé: Si bien qu'on soit ici jusqu'à mercredi
prochain, il n'y a aucun problème, on est prêt, on peut poser des
questions...
M. Grenier: Ne vous énervez pas, parce qu'on va finir cela
dans le temps que vous n'y serez pas!
M. Pagé: C'est évident que si on faisait le tour de
chacun des comtés pour parler des kiosques touristiques dans chacun des
comtés, on irait peut-être jusqu'à vendredi de la semaine
prochaine.
M. Chevrette: Vous auriez une tribune soutenue, ce serait
effrayant!
M. Pagé: Pardon?
M. Chevrette: Je conviens d'une chose. S il fallait que le
député de Portneuf ait une tribune de 75 ou de 80 personnes pour
le trouver fin...
M. Pagé: On n'est pas ici pour la tribune. M.
Chevrette: ... ce serait épouvantable... M. Page: M. le
Président, je m'excuse... Le Président (M. Boucher):
À l'ordre!
M. Pagé: ... je conviens que le député de
Joliette parle pour le public, habitué qu'il a été
à la commission Cliche, là où il avait sa tribune et tout,
et cela transpire dans ses actions encore aujour- d'hui...
M. Chevrette: Nommé par l'honorable...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Portneuf, s'il vous plaît, voulez-vous...
M. Pagé: ... dans ses gestes à l'Assemblée.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre!
M. Pagé: On fait du travail sérieux ici. Ne venez
donc pas perturber nos travaux par des remarques de cette nature.
M. Chevrette: C'est tellement sérieux de vous
écouter. Il reste dix minutes, on peut s'amuser.
Le Président (M. Boucher): Écoutez, il reste dix
minutes avant l'ajournement, profitons-en! M. le député de
Portneuf.
Commercialisation
M. Pagé: Merci, M. le Président. En ce qui concerne
le service de la commercialisation, on croyait que le ministre, à
l'étude du programme 2, nous donnerait un aperçu des objectifs du
service cette année, des marchés, si vous avez des nouveaux
marchés que vous entendez explorer. Est-ce que vous avez l'intention de
mettre l'accent sur certains pays par rapport à d'autres et
pourquoi?
L'année dernière, je crois que M. Roy, qui est maintenant
sous-ministre adjoint, auquel je souhaite la bienvenue, et pour mes
collègues de l'Opposition officielle, celui qui accompagne M. Duhaime
est M. Roy, j'aimerais que celui-ci nous fasse un exposé, un peu comme
vous l'avez fait Tannée dernière, à savoir les actions que
vous entendez prendre, compte tenu des clientèles
dans chacun des pays, et les sommes qui pourront éventuellement y
être affectées.
M. Duhaime: D'accord.
M. Pagé: Si vous voulez bien nous le présenter, M.
Roy, ... M. le ministre a oublié de le faire
M. Duhaime: Ah, bien sûr!
D'accord. Au niveau des plans d'actions 1978/79, d'abord sur les
marchés qui concernent les États-Unis, l'Europe et le Canada,
nous mettons actuellement sur pied des fichiers afin de pouvoir mieux
sélectionner et garder à jour les renseignements sur les
grossistes, opérateurs de tours et agents de voyage avec qui le service
travaillera en collaboration directe.
Nous allons organiser des tournées de familiarisation; en fait,
36 tournées de familiarisation d'agents de voyages et de grossistes.
Nous avons participé...
M. Pagé: De là-bas à ici? M. Duhaime:
Pardon? M. Pagé: De là-bas à ici?
M. Duhaime: Oui. Nous avons participé à 130
séminaires pour sensibiliser les agents de voyages aux produits
québécois. Nous allons mener des actions de promotion
auprès des professionnels du tourisme. Nous allons donner des
réceptions et des conférences à l'extérieur du
Québec, au nombre de 46 exactement, et nous allons, par l'entremise de
notre programme conjoint, collaborer financièrement avec des grossistes
qui mettent sur pied des forfaits à destination du Québec. En
gros, c'est ce que nous allons faire à l'étranger.
Pour ce qui est du Québec, nous innovons cette année.
M. Pagé: Est-ce que vous mettez encore l'accent sur le
voyage récompense?
M. Duhaime: Oui, à l'étranger, les congrès
et le voyage récompense également, bien sûr.
M. Pagé: Et ça réussit bien? Cela
évolue...
M. Duhaime: Nous avons publié, au cours du dernier
exercice financier, le premier manuel de voyages récompenses en
Amérique du Nord. C'est une première en Amérique du Nord.
Il a été tiré à 6000 exemplaires et remis à
tous les organismes américains, compagnies ou spécialistes
grossistes du domaine qui organisent des voyages récompenses ou
motivation pour les employés. Cet outil a provoqué
évidemment un accroissement très considérable de la
demande.
Pour ce qui est du Québec l'an passé on disait que
c'était beau chez nous cette année, on dit: Prenez le tour
du Québec. Alors, on va dire de quelle façon c'est beau chez nous
et par quels moyens on doit voyager au Québec.
Or, nous avons préparé une sélection...
M. Pagé: Avec un peu moins d'agressivité à
l'égard des autres provinces et des étrangers, non?
M. Duhaime: II n'y a jamais eu d'agressivité envers
personne.
Nous avons préparé, très agressivement, cependant,
une sélection de 46 voyages-vacances...
M. Pagé: II n'y a pas d'agressivité à
l'égard des autres.
M. Duhaime: Pas à l'égard des autres. ... Une
sélection de 46 voyages-vacances de 46 circuits à
l'intérieur du Québec et qui sont offerts dans la
publicité actuellement. Également, nous avons amené des
grossistes en voyages: Canaplan, Voyageur et Air Canada, à mettre sous
forme de voyages à forfait une vingtaine de ces circuits avec des prix
qui sont également offerts dans des brochures pertinentes aux touristes
québécois.
M. Pagé: Le ministre d'ailleurs s'est engagé hier
à déposer ces brochures. Pourrait-il le faire? J'inviterais quand
même le ministre à les déposer non pas seulement aux
membres de la commission parlementaire, mais également à ses
collègues ministres. Cela permettra d'éviter qu'ils se
promènent à Ogunquit, Kennebunk et un peu partout. Cela permettra
peut-être au premier ministre de prendre ses vacances et faire le tour du
Québec. C'est une bonne suggestion.
M. Duhaime: J'espère que vous allez l'imiter.
M. Pagé: Oui, je prends mes vacances ici, moi.
M. Duhaime: Parce que les informations m'indiquent que vous
êtes allé faire un tour dans le Sud après votre
congrès.
M. Pagé: Attention!
M. Chevrette: Après une amère défaite.
M. Pagé: Après avoir fait le tour du Québec
pendant tout le mois de décembre, janvier, février et mars, j'ai
fait le tour du Québec dans chacune des régions.
M. Duhaime: Mais je vous suggérerais, mon cher
collègue, de vous offrir ce tour.
M. Pagé: Les résultats seraient meilleurs avec
cela.
M. Duhaime: Mais vous allez trouver cette tournée moins
éreintante et plus agréable.
M. Pagé: Avec de meilleurs résultats.
M. Duhaime: La certitude de gagner quelque chose.
M. Pagé: Qu'est-ce que mon collègue...
M. Grenier: Décidez le gagnant...
Le Président (M. Boucher): Alors, nous devons ajourner
pour un vote. Il y a un vote en Chambre.
M. Pagé: J'aurais une dernière question, M. le
Président, sur ce sujet.
Une voix: II y a un vote, tant que M. Roy ne soulèvera pas
le quorum.
Le Président (M. Boucher): Êtes-vous prêts
à adopter le programme 2 avant...
M. Pagé: Non. Faites-vous toujours de la promotion sur
certains types d'activités comme le golf. Allez-vous en faire sur la
motoneige?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Je sais que mon comté a été
innovateur. Alors, est-ce que cela a été fait en collaboration
avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche? Est-ce
que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche met
l'accent sur cela cette année?
M. Duhaime: Oui, c'est-à-dire que tous ces programmes sont
mis sur pied par des grossistes en voyages. Évidemment, les
activités choisies au Québec sont en fonction de la
clientèle de ces grossistes et de ces agents de voyages.
Évidemment, s'ils ont une clientèle qui est
intéressée par les voyages de ski, par la motoneige, par le golf,
par la gastronomie, par une foule de produits que le Québec est en
mesure d'offrir, ils choisissent l'activité au Québec qui semble
être la mieux indiquée pour leur clientèle.
M. Pagé: Dans le cas de la motoneige, du projet qui a
été élaboré par le groupe de Portneuf, en
collaboration, si ma mémoire est fidèle, avec l'article 4, est-ce
que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
subventionné ce projet?
M. Duhaime: Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pèche a collaboré financièrement à ce projet par
l'entremise de sa direction du marketing, oui, en effet.
M. Pagé: Pour une somme de...
M. Duhaime: C'était $3100 environ, si ma mémoire
est...
À la demande des gens du milieu.
Le Président (M. Boucher): La commission permanente du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ajourne ses travaux à demain
10 heures.
(Fin de la séance à 17 h 57)