Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, March 18, 2025
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Vol. 47 N° 84
Clause-by-clause consideration of Bill 81, An Act to amend various provisions relating to the environment
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16 h (version non révisée)
(Seize heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte. La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 81, Loi
modifiant diverses dispositions en matière d'environnement.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce) et M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin) est
remplacé par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement de nos travaux, le 27 février dernier,
nous en étions à l'étude de l'article 62. Y a-t-il...
Le Président (M. St-Louis) : ...des
interventions sur cet article?
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Alors, oui, juste pour revenir, ça fait une couple de semaines,
alors c'est un peu loin dans nos têtes et ceux et celles qui nous écoutent à la
maison. Alors, on voudrait juste nous rappeler... si le ministre pourrait nous
rappeler, concernant l'article 62... juste nous rappeler quel a été le
besoin de cet ajout. Est-ce qu'on pourrait avoir un exemple de ce qui ne
fonctionnerait pas... tout ce qui ne fonctionnait pas avant? Alors, c'est quoi
la valeur ajoutée?
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : C'est vrai que
ça peut sembler loin. Bien, d'abord, bonjour, M. le Président. Bonjour, tout le
monde. Un plaisir de vous retrouver. Ce que j'allais mentionner, effectivement,
ça peut sembler loin, deux semaines sans travaux article par article. Ce qu'on
avait mentionné par contre, déjà à l'époque, c'était la loi sur la sécurité des
barrages, on l'avait revue, il y a quelques années maintenant, à travers un
premier omnibus législatif, et ce qu'on mentionnait pour cet article-ci en
particulier, c'était de permettre l'accès au terrain, le cas échéant, là, si le
ministère avait quelque besoin que ce soit, pour réaliser les travaux, là, qui
sont requis. Donc, c'est juste une garantie d'accès supplémentaire, là, pour
être sûrs que les travaux puissent se faire comme l'exigerait une condition
particulière.
Mme McGraw : Donc, pour
revenir... Oui, oui. Donc, en termes d'accès supplémentaires, est-ce qu'on
pourrait avoir des exemples concrets de ça serait quoi, ces accès
supplémentaires qui n'existent pas présentement?
M. Charette : Bien, c'est
pour enlever le doute, je dirais, pour s'assurer, là, si jamais on a... on doit
avoir accès, passer par un terrain privé, juste pour ne pas qu'il y ait de
doute sur les pouvoirs du ministère d'accéder à l'infrastructure pour pouvoir
faire soit l'évaluation ou encore les travaux nécessaires, là, pour s'assurer
de son bon état.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien l'exemple, c'est, par exemple, un terrain privé, accéder à un
terrain... via un terrain privé pour accéder soit pour faire une évaluation ou
des travaux.
M. Charette : Oui. Bien,
c'est vraiment... Et le texte n'est pas... n'est pas... je veux dire, n'est
pas... ne laisse pas place, là, à différentes interprétations. On peut le voir,
là, clairement, c'est indiqué : «Celui qui a la garde d'un terrain visé
par un avis d'exécution doit en permettre le libre accès à toute heure raisonnable
au tiers qui y accède ou qui y réalise des travaux pour se conformer à
l'avis...» Donc, c'est... Dans certains cas, on se dit : Comment
interpréter tel ou tel article, là?, mais celui-ci est plutôt clair, c'est
s'assurer qu'on puisse accéder ensuite à l'infrastructure, là, qui est visée
pour s'assurer, là, de son bon fonctionnement.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervenant, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 62. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous en serions maintenant à l'étude de l'article 63. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc :
63. L'article 23 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, après le paragraphe
1°, du suivant :
«1.1° un enquêteur administratif désigné
en vertu de l'article 13; »;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La sanction prévue au premier alinéa peut
également être imposée à toute personne qui a la garde d'un terrain et n'en
permet pas l'accès à un tiers tenu d'y accéder pour se conformer à un avis
d'exécution transmis en vertu de l'article 17.»
• (16 h 30) •
Et le commentaire : Cet article
ajoute au paragraphe 1.1° au premier alinéa de l'article 23 de cette loi
pour prévoir qu'une sanction administrative pécuniaire, du montant prévu à cet
article, peut être imposée à quiconque empêche un enquêteur administratif,
désigné en vertu de l'article 13 de cette loi, d'exercer les pouvoirs qui
lui sont confiés par celle-ci ou par les lois auxquelles elle s'applique, lui
nuit ou néglige d'obéir à tout ordre qu'il donne en vertu de ces lois.
De plus, il ajoute un deuxième alinéa qui
prévoit que la même sanction peut également être imposée à toute personne qui a
la garde d'un terrain et qui en empêche l'accès à un tiers tenu d'y accéder
pour se conformer à un avis d'exécution...
16 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...en
concordance avec la modification apportée par l'article 62 du projet de
loi à l'article 17 de cette loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Désolée. Alors, juste pour revenir au premier amendement, le 1.1.
Alors, est-ce que... La même question qu'avant pour l'autre article : Pourquoi
cet ajout est nécessaire? Dans la loi... on prévoit dans la loi 13 déjà
que le ministre peut désigner un enquêteur administratif. Je vais lire très
vite l'article en question, numéro 13, donc : «Le ministre peut
désigner toute personne à agir comme enquêteur administratif pour enquêter sur
toute matière relative à l'application de la présente loi et des lois
concernées autres qu'une matière pénale. Sur demande, l'enquêteur administratif
donne son identité et exhibe un certificat attestant sa qualité.» Alors, avec
ses pouvoirs supplémentaires, c'est quoi la valeur ajoutée?
M. Charette : Si... Et la
collègue n'avait pas eu le plaisir, là, de participer à l'omnibus législatif
précédent, où on avait justement précisé le rôle de l'enquêteur administratif
notamment. Et, dans le cas précis de l'article 63, c'est pour éviter, ou
se donner un pouvoir, ou une reconnaissance d'entrave si jamais on empêchait un
enquêteur administratif, là, de faire son travail. Donc, on vient préciser qu'il
y a possibilité de sanctions. Donc, on peut reconnaître une entrave, là, si
jamais l'enquêteur est empêché. L'inspecteur c'était mentionné, l'enquêteur
pénal aussi, et là c'est un enquêteur administratif, titre qu'on avait précisé,
là, lors du précédent omnibus législatif.
Mme McGraw : Alors s'ajoutent
des possibilités de sanctions.
M. Charette : Exact. Donc, une
personne qui empêcherait un inspecteur, un enquêteur pénal ou toute personne
chargée de les assister ou de les accompagner, ou spécifiquement un enquêteur
administratif désigné est susceptible de se voir remettre une sanction si
jamais cette personne-là empêchait, là, ces personnes autorisées de faire leur
travail.
Mme McGraw : On parle
toujours de l'article 13 parce qu'on va revenir à l'article 17 par la
suite. Donc, article 13, ça leur donne... c'est des pouvoirs additionnels,
effectivement, de sanctionner au besoin.
M. Charette : C'est-à-dire le
pouvoir de sanction existait déjà, mais là on vient préciser qui pourrait se
faire interpeler pour outrage. Donc, c'est l'inspecteur, c'est l'enquêteur pénal
mais c'est aussi l'enquêteur administratif, là. Donc, ce sont des personnes
dont le droit d'accéder à certains espaces est reconnu.
Mme McGraw : Donc, la définition
d'enquêteur administratif, on fait référence à l'article 13. Est-ce qu'il
y a d'autres définitions de ce rôle d'enquêteur ailleurs qui pourraient nous
être pertinentes?
M. Charette : Notre collègue
indique que dans la loi sur...
Une voix : ...
M. Charette : ...les commissions
d'enquête, voilà, le rôle de l'enquêteur administratif est précisé.
Mme McGraw : Parfait. Merci.
Sur l'article... donc, deuxième amendement, on parle de l'article 17,
alors on parle dans... avec cet ajout, encore une fois, c'est... bon, c'est avec...
Si je comprends bien, en ayant lu l'article 17, on parle surtout de délai
supplémentaire, si je comprends bien. Est-ce qu'il y a des délais qui ne
pouvaient pas être appliqués avant cet amendement?
M. Charette : Avec le... On a
le privilège, là, d'avoir des personnes encore plus qualifiées que moi pour
répondre à des questions plus légales, donc, avec consentement, on pourrait
tout simplement permettre à notre collègue, là, de répondre à la question.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
je comprends que nous avons consentement.
Mme McGraw : Tout à fait.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
si vous voulez...
Le Président (M. St-Louis) : ...bien
vous présenter, nom et titre, s'il vous plaît, pour le bénéfice de la
commission.
Mme Lasalle (Catherine) : Oui.
Bonjour. Catherine Lasalle, je suis directrice générale au contrôle
environnemental pour l'Est et l'application de la loi. Donc, pour l'article 17,
ce qu'on vient ajouter, c'est une sanction administrative pécuniaire en lien
avec le précédent article, soit un tiers doit permettre l'accès à son terrain
pour pouvoir permettre l'exécution d'un avis d'exécution, donc, entre autres,
là, pour des travaux de retrait de matières résiduelles. Donc, s'il y aurait
nécessité d'accéder au terrain d'un tiers qui n'est pas visé par l'avis
d'exécution, on doit nécessairement permettre d'utiliser ce terrain-là. Puis si
la personne refuserait, à ce moment-là, on pourrait lui imposer une sanction
administrative pécuniaire. C'est ce que l'article vient ajouter.
Mme McGraw : Merci. Très
clair.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
merci. Est-ce que vous avez d'autres interventions, Mme la députée?
Mme McGraw : Pas sur cet article-là.
Le Président (M. St-Louis) : D'accord.
À ce moment-là, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 63. Est-ce
que cet article est adopté? Adopté. Nous poursuivons donc à l'article 64. M. le
ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 32 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de, dans ce qui
précède le paragraphe 1°du premier alinéa, de «ou l'annuler, en tout ou en
partie, ou s'opposer à sa cession», par «, l'annuler ou s'opposer à sa cession,
en tout ou en partie,»;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Le gouvernement ou le ministre peut aussi
refuser si le demandeur ou le titulaire est une personne morale et que l'un de
ses administrateurs, dirigeants ou actionnaires a été dirigeant, administrateur
ou actionnaire d'une personne morale visée au premier alinéa.».
Et le commentaire. Cet article modifie le
liminaire de l'article 32 de cette loi en concordance avec les articles 79 et
996 du projet de loi, qui modifie respectivement les articles 3102 et 3175 de
la Loi sur la qualité de l'environnement, pour y introduire la possibilité de
procéder à la cession d'une partie d'une autorisation délivrée par le ministre
ou le gouvernement. La modification a pour effet de rendre applicables à la
cession partielle les pouvoirs octroyés au ministre et au gouvernement par cet
article. De plus, il ajoute un nouveau deuxième alinéa qui octroie au
gouvernement ou au ministre, selon le cas, un pouvoir de refus lorsque le
demandeur ou le titulaire est une personne morale et que l'un de ses
administrateurs, dirigeants ou actionnaires a aussi été dirigeant,
administrateur ou actionnaire d'une personne morale contrevenante au sens du
premier alinéa de cet article.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme McGraw : Oui... question.
Donc, si je comprends bien, là on parle du premier amendement, c'est pour...
c'est une question de concordance avec les articles 79 et 96, mais on n'a pas
encore discuté de ces articles-là. Je veux juste comprendre l'ordre, l'ordre
des amendements de concordance avec les articles qui n'ont pas été discutés.
M. Charette : On se souvient,
on étudie le projet de loi en fonction des lois du ministère. Donc, on est dans
le projet de loi... c'est-à-dire on est actuellement dans la Loi sur certaines
mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement et de
sécurité des barrages. Donc, c'est la raison pour laquelle on le traite ici.
Mais ce n'est pas un article de fond, on est réellement, à ce moment-ci, au
niveau de la concordance. Mais il y a un élément qui est intéressant, par
contre, lorsqu'on parle des - juste retrouver le bon article- et ça aussi on en
avait fait mention lors d'échanges précédents, c'est d'être plus vigilant au
niveau des autorisations lorsque les personnes en cause ont déjà été reconnues
ou responsables d'infraction. Donc, on se donne des outils supplémentaires de
refus, de transfert d'autorisation ou d'autorisation, là, tout simplement.
• (16 h 40) •
Mme McGraw : En regardant le
texte, on voit que «en tout ou en partie», on le déplace. Effectivement, c'est
le changement... l'amendement qui... En tout cas, les mots sont les mêmes, mais
on a changé l'ordre, on déplace «en tout ou en partie», ça vient suivre
«cession», tandis qu'avant, c'était... En tout cas, on l'a déplacé pour, si je
comprends bien, clairement qualifier «cession». Est-ce que c'est bien le...
Mme McGraw : ...le cas? Et, si
oui, c'est quoi, la différence légale entre les deux versions du texte?
M. Charette : Je le... je le
résumerai moins bien que l'explication qu'on vient de me fournir assurément. Si
je ne suis pas assez clair, on s'en remettra à une personne, encore une fois,
plus habile sur ces questions. On parle, dans certains cas, de cession
partielle ou, sinon, de cession complète, donc on permet, justement, les
deux... les deux possibilités, ou d'aborder ces deux possibilités là à travers
la modification qui est proposée.
Mme McGraw : Et on avait ces
mêmes mots avant, on avait «révoquer ou l'annuler, en tout ou en partie», et là
on déplace «en tout ou en partie» après «cession». Donc, je veux juste
confirmer ma compréhension. C'est pour... c'est une question d'être... de...
d'être plus clair que «tout ou»... «en tout ou en partie», ça vient qualifier
«cession», le déplacement de ce... de cette...
M. Charette : C'est
uniquement... ce volet-là, c'est uniquement en lien avec la cession. C'est vrai
qu'on a un texte qui est... qui est semblable mais c'est une petite... une
petite précision pour la cession, qui serait, elle, partielle.
Mme McGraw : Donc, avant, il
y avait «en tout ou en partie», donc complète ou partielle. C'était déjà dans
le texte. Là, on déplace ces mots-là après «cession». Je veux juste comprendre,
encore une fois : Est-ce que c'est vraiment pour être plus explicite que
ça vient qualifier «cession»? Et quel est l'impact légal de ce changement?
Mme Lasalle (Catherine) : Est-ce
que j'ai besoin de me renommer à nouveau? Ça va?
Le Président (M. St-Louis) : Non,
non, allez-y. Excusez-moi.
Mme Lasalle (Catherine) : Non?
Excellent, bon. Donc, c'est vraiment pour ajouter le concept de cession
partielle, qu'on va voir à l'article 79. Donc, auparavant, il y avait
possibilité uniquement de céder l'autorisation au grand complet dans tout ce
qui est l'intégration du concept d'autorisation unique. Donc là, on veut que,
si une personne souhaite scinder son autorisation, donc en céder juste une
partie, s'il y avait plusieurs activités d'exécutées, par exemple, bien,
qu'elle puisse céder juste un petit bout et non pas l'autorisation au complet,
sinon, ça nécessiterait une demande de modification. Donc, c'est vraiment juste
pour permettre une cession partielle qu'on est venu faire le changement, tout
simplement.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, si vous n'avez pas d'autre intervention... Vous en avez ici? Allez-y.
Mme McGraw : Oui, sur
l'article, mais pas pour cet enjeu-là. Donc, pour revenir au deuxième
amendement, c'est-à-dire, c'est un ajout, l'ajout, justement, «le gouvernement
ou le ministre peut aussi refuser si le demandeur», etc. Est-ce qu'on peut
avoir un exemple de refus, soit basé sur des cas réels ou potentiels?
M. Charette : Ce qu'on...
exprimer à travers ça... puis on s'était aussi donné des moyens, là, au
précédent omnibus législatif... c'est de dire : On nomme, dans le milieu
environnemental, des bons élèves, qui veulent s'améliorer, qui peuvent faire
des erreurs, mais qui ne le font pas de façon intentionnelle. Mais, en même
temps, on sait que, dans certains cas, on est en présence de moins bons élèves
et on veut se donner des outils, au niveau des autorisations qui leur sont
données, de dire : Bien, écoutez, vous avez un bilan X qui nous laisse
croire qu'il y aurait des problèmes à vous transférer... une autorisation à
vous permettre d'en transférer. On l'a évoqué précédemment, c'est de
dire : On se donne les moyens de refuser une demande, là, qui pourrait
être formulée à ce niveau-là.
Mme McGraw : Est-ce que vous
avez des... avec ce changement-là, est-ce qu'il y aurait... si ce changement-là
aurait existé déjà, donc, l'effet pratique, sur le terrain, est-ce qu'on a des
exemples concrets? J'imagine que, si on ajoute cette disposition-là, c'est
parce que le ministre a des exemples en tête. Est-ce qu'on pourrait avoir des
exemples?
M. Charette : Je ne veux pas
forcément nommer des cas précis, là, au micro, mais on peut, effectivement,
penser à des entreprises qui ont été reconnues coupables, qui se sont dissoutes
par la suite, et qui ont voulu reprendre des activités sous un nom différent. C'est
là où on se donne un pouvoir de vigilance et un pouvoir de refus
supplémentaire, pour éviter qu'on reproduise vraisemblablement, un cycle qui
était... qui était problématique, là, précédemment.
Mme McGraw : C'est un bon
exemple. Est-ce qu'il y en aurait d'autres en tête, sans nommer les...
Mme McGraw : ...une entreprise
ou... Ça, c'est un exemple d'une entreprise qui aurait changé de nom. Est-ce
qu'il y aurait...
M. Charette : C'est une
entreprise... Bien, en fait, c'est le cas le plus... ou l'exemple le plus
patent, là, qui pourrait être cité en vertu du texte que l'on étudie
présentement. C'est très évocateur, effectivement. C'est dire : Ce n'est
pas parce qu'on change de nom, si on a les mêmes administrateurs, si on a
essentiellement le même profil et qu'on veut faire la même chose, on peut se
douter, là, encore une fois, que ce ne sera pas fait selon les règles de l'art,
donc on se permet de couvrir, là, cette possibilité-là.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. S'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 64, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous allons poursuivre avec l'article 65. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 33 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «ou l'annuler en tout ou en partie, ou
s'opposer à sa cession» par «l'annuler ou s'opposer à sa cession en tout ou en
partie».
Le commentaire : Cet article modifie
l'article 33 de cette loi en concordance avec les articles 79 et 96
du projet de loi qui modifient respectivement les articles 31.02 et 31.7.5
de la Loi sur la qualité de l'environnement, pour y introduire la possibilité
de procéder à la cession d'une partie d'une autorisation délivrée par le
ministre ou le gouvernement. La modification a pour effet de rendre applicable
à la cession partielle les pouvoirs relatifs à la conclusion d'un contrat de
prêt d'argent... de prêt d'argent, plutôt, avec une personne déclaré coupable
de certains types d'infractions criminelles, octroyés au ministre et au
gouvernement par cet article. Donc, on est réellement, là, dans une perspective
de concordance ici et en lien avec ce qu'on s'est dit, là, dans les minutes
précédentes.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme McGraw : Je crois qu'on a
déjà eu la discussion sur ces... ce changement-là. Donc, dans ma tête, c'est
clair.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 65, est-ce que
cet article est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Comme l'article est adopté, poursuivons avec l'étude de l'article 66. M.
le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président, l'article 34 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
ce qui précède le paragraphe 1°, de «modifier ou de renouveler une autorisation
requise en application des lois concernées, la modifier, la suspendre, la
répliquer ou l'annuler, en tout ou en partie, au s'opposer à sa cession» par
«délivrer, de modifier ou de renouveler une autorisation requise en application
des lois concernées, la modifier, la suspendre, la révoquer, l'annuler ou
s'opposer à sa cession en tout ou en partie».
Et le commentaire : Cet article
modifie l'article 34 de cette loi en concordance avec les articles 79
et 96 du projet de loi qui modifient respectivement les articles 31.02 et
31.7.5 de la Loi sur la qualité de l'environnement, pour y introduire la
possibilité de procéder à la cession d'une partie d'une autorisation délivrée
par le ministre ou le gouvernement. La modification a pour effet de rendre applicables
à la cession partielle les pouvoirs octroyés au ministre et au gouvernement par
cet article. Il modifie également l'article 34 afin d'ajouter le pouvoir
de refuser de délivrer une autorisation, pouvoir octroyé au ministre et au
gouvernement par cet article. Là aussi, en partie, concordance, mais surtout
une suite à ce qu'on a pu discuter, là, précédemment.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le ministre. Mme la députée.
Mme McGraw : Alors, si je
comprends bien, un refus est ajouté. C'est quoi la différence? Dans un premier
temps, quelle est la différence légale entre ces deux versions?
M. Charette : C'est une
correction, un oubli, là, dans les faits, qui est corrigé avec le texte qui est
proposé. Et c'est aussi la beauté des omnibus législatifs, ça nous permet, là,
de corriger ici et là, soit des oublis ou des petites erreurs. Dans le cas
présent, là, c'est un oubli qui est corrigé avec le texte proposé.
• (16 h 50) •
Mme McGraw : Et l'oubli,
c'est au niveau de délivrer? Juste pour préciser.
M. Charette : C'était la
notion de refus qui n'était pas explicitée.
Mme McGraw : Donc, ce n'est
pas un refus, c'est un refus qui est ajouté, mais qui existait déjà, mais on
n'avait pas précisé dans la loi.
M. Charette : Ce n'était pas
suffisamment clair, je vais le dire comme ça, donc ça nous permet, là, de le
préciser avec l'article qui est étudié.
Mme McGraw : Donc, on ajoute
«délivrer», si je comprends bien, je suis en train de juste comparer, on enlève...
Mme McGraw : ...«renouveler»?
Non, on ajoute, pardon, «renouveler» aussi.
M. Charette : On a «délivrer,
de modifier ou de renouveler une autorisation requise en application des lois
concernées» et ensuite on a «la modifier, la suspendre et la révoquer,
l'annuler ou s'opposer à sa cession».
Mme McGraw : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Donc, je comprends qu'il n'y a pas
d'autre intervention. Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 66. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Nous poursuivons avec l'article 67. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Charette : Merci, M. le Président.
Et je précise qu'il y a des amendements, amendements qui ont déjà été déposés,
là, auprès du secrétariat, mais j'y vais avec la lecture de l'article original.
Donc : L'article 35 de cette loi
est modifié par le remplacement de «ou l'annuler, en tout ou en partie, ou
s'opposer à sa cession» par «, l'annuler ou s'opposer à sa cession, en tout ou
en partie,».
Le commentaire : Cet article modifie
l'article 35 de cette loi en concordance avec les articles 79 et 96
du projet de loi, qui modifient respectivement les articles 31.0.2 et
31.7.5 de la Loi sur la qualité de l'environnement pour y introduire la
possibilité de procéder à la cession d'une partie d'une autorisation délivrée
par le ministre ou le gouvernement. La modification a pour effet de rendre
applicables à la cession partielle les pouvoirs octroyés au ministre et au
gouvernement par cet article.
J'y vais de la lecture...
Une voix : ...
M. Charette : ...les
amendements vont intervenir tout de suite après dans le même article. Donc, on
pourrait y aller avec cette... ce premier volet là. Encore une fois, là, on est
dans la concordance de ce qui a déjà été discuté.
Le Président (M. St-Louis) : Juste
pour être bien certain, M. le ministre, on me dit qu'on n'a pas l'amendement
ou, en tout cas, du moins, qu'on ne l'aurait pas reçu. Je veux juste être
certain, là, que...
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : C'est
moi qui avais peut-être mal compris. En fait, l'amendement introduit la suite.
Donc, on va quand même voter sur... en tout cas... C'est bon.
M. Charette : ...particulier.Ensuite, on pourra discuter des deux amendements.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 67 tel que
présenté?
M. Charette : ...concordance
ici.
Mme McGraw : Oui. Je veux
juste clarifier l'ordre. Alors, on est en train de regarder l'amendement...
Non?
Le Président (M. St-Louis) :
Non, on commence... l'article...
Mme McGraw : On regarde
l'article dans son ensemble.
M. Charette : On est au
texte...
Mme McGraw : Après, on va
revenir. O.K.
M. Charette : Effectivement.
Et l'amendement va venir ajouter après l'article qui serait... qui serait
adopté.
Mme McGraw : ...encore une
fois, on déplace, en tout ou en partie, après cession, pour être plus
explicite, puis la notion de cession partielle, la même explication...
M. Charette : Et on est
vraiment, vraiment au niveau de la concordance, toujours pour les
articles 79 et 96.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, est-ce que je comprends que vous n'avez pas d'intervention à
l'article 67? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix puis...
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
D'accord. Donc, est-ce que l'article 67 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Donc, je vous laisse poursuivre avec l'amendement.
M. Charette : Amendement,
effectivement, qui vient insérer, là, un élément supplémentaire. Donc, on peut
le lire ainsi : Loi modifiant diverses dispositions en matière
d'environnement, article 67.1 :
Insérer, après l'article 67 du projet
de loi, l'article suivant :
67.1. L'article 37 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «Il peut, en outre, exiger les mêmes mesures de
compensation qu'il peut exiger en vertu de ces lois lors de la délivrance d'une
autorisation requise pour la réalisation de l'activité concernée.»
Le commentaire : Cet amendement
octroie au ministre le pouvoir d'exiger les mêmes mesures de compensation qu'il
aurait pu exiger au moment de la délivrance d'une autorisation en vertu d'une
loi visée par la loi modifiée lorsqu'il intervient sur une telle autorisation a
posteriori.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme McGraw : Oui. Merci, M.
le Président. Donc, on aimerait juste savoir un peu la motivation, qu'est-ce
qui a fait en sorte que le ministre a constaté qu'il y avait cet oubli ou que
c'est nécessaire de faire cet ajout à l'article 37...
M. Charette : ...dans tout le
volet des compensations. Si on devait constater des faits nouveaux, on se donne
la possibilité, le pouvoir d'ajouter des conditions a posteriori, donc après
l'autorisation initiale.
Mme McGraw : Oui, il
faudrait... Je suis en train de lire en même temps d'y réfléchir. Donc, si je
comprends bien, si on constate des faits nouveaux, on peut, par la suite...
Est-ce que le ministre pourrait répéter cette partie là de faits nouveaux
puis...
M. Charette : Oui. Si jamais
une seconde a déjà été octroyée, mais qu'on devait découvrir des faits
nouveaux, on peut revoir les conditions des... de la compensation, on peut exiger
une nouvelle compensation, on peut se donner un pouvoir a posteriori, même si
l'autorisation initiale avait déjà été accordée.
Mme McGraw : Est ce qu'on
pourrait avoir des exemples de faits nouveaux qui pourraient faire en sorte
qu'on va réévaluer la compensation a posteriori?
M. Charette : Un exemple très
concret : si, suite à une... après une autorisation, on devait réaliser
qu'il y a présence d'une espèce floristique menacée, on pourrait ajouter des
conditions, notamment de compensation qui n'avaient pas été précisées au
départ. Donc, on se donne le pouvoir d'être agile et de prendre acte des
nouvelles informations, là, qui nous seraient communiquées.
Mme McGraw : Donc,
l'intention, c'est d'être plus agile mais aussi tenir compte de nouvelles
informations, des faits nouveaux, comme dit le ministre, avec un objectif de
renforcer la conservation?
M. Charette : Mais clairement
c'est un outil, là, de renforcement des pouvoirs à notre disposition. Donc, je
résume, on a une autorisation qui a été délivrée, après coup, on a des
informations nouvelles qui nous permettent d'ajouter des conditions
supplémentaires à l'autorisation, notamment au niveau des compensations.
Mme McGraw : C'est quand même
important comme ajout. Et est ce que ça... est ce que ça vient de, par exemple,
un groupe qui l'a suggéré, c'était le ministère? Est-ce que ça a été inspiré
par les consultations, des mémoires?
Des voix : ...
M. Charette : Selon le
mémoire, notre mémoire comme ministère, ce n'est pas le mémoire d'un groupe en
particulier, c'est réellement l'expérience, là, qui nous propose d'ajouter
cette modalité-là. Et oui, c'est une amélioration à notre législation
environnementale.
Mme McGraw : Et est-ce qu'on
peut prévoir que ça va se refléter ailleurs dans le... d'amendements?
M. Charette : Mais réellement
ces articles-là touchent tout le régime des compensations, donc ça peut
effectivement toucher au régime des compensations, naturellement qui s'appliquent
au ministère de l'Environnement, on ne prend pas position pour d'autres
modalités de compensation dans d'autres ministères, mais par rapport à la
législation réglementation du ministère de l'Environnement où c'est
transversal.
Mme McGraw : Donc,
l'intention, c'est de renforcer le régime de compensation, être plus agile. Si,
par exemple, il y a des nouvelles informations, des faits nouveaux par rapport
à un espace floristique, c'est... l'objectif ou l'intention, c'est de renforcer
la conservation?
• (17 heures) •
M. Charette : Mais, dans le
cas de l'exemple donné, oui, mais dans d'autres régimes d'autorisation, ça
pourrait avoir un autre volet, là, naturellement.
Mme McGraw : Par exemple?
Des voix : ...
M. Charette : ...on va parler
davantage, là, dans les articles plus loin, des milieux humides, mais ça
s'appliquerait aussi aux milieux humides, ça s'appliquerait aux émissions
atmosphériques. Si on a des... En fait, c'est le régime, tout le régime de
compensation qui relève du ministère de l'Environnement...
17 h (version non révisée)
M. Charette : ...est touché,
là, par la modification qui est proposée.
Mme McGraw : Ce que j'essaie
de comprendre, c'est... On a toujours l'intention, il y a les impacts dans la
vraie vie. L'intention apparaît très bonne, c'est-à-dire de renforcer le
régime, de prendre en considération des informations nouvelles, des faits
nouveaux. Dans les impacts, on parle d'impacts qui sont bénéfiques pour la
conservation. Mais est-ce qu'il y aurait peut-être des impacts non souhaités?
Ou est-ce qu'il y aurait d'autres exemples qui seraient pertinents?
M. Charette : Bien là, on est
réellement... et on parle... Oui... exemple que je donnais dans un premier
temps était en lien avec la conservation. Mais, si on parle des émissions
atmosphériques, de contaminants atmosphériques, si on parle de milieux humides,
c'est d'autres volets qui sont couverts. Mais oui, c'est un outil
supplémentaire pour le ministère pour faire son travail, et surtout faire en
sorte que, si on a des informations nouvelles, qu'on puisse réagir à ces
informations-là bien qu'une autorisation ait déjà été délivrée.
Mme McGraw : Et, lorsqu'on
parle d'informations nouvelles, c'est scientifique, basé sur la science?
M. Charette : C'est-à-dire, c'est
des informations qui sont transmises ou qui sont collectées par le ministère,
mais qui sont vérifiées, naturellement, là. Donc, si on apprend qu'il y a
effectivement une espèce floristique menacée sur le terrain visé par une
autorisation, ou si une entreprise émet davantage de contaminants
atmosphériques que l'information qui nous était connue, c'est de pouvoir réagir
à ces nouvelles informations-là.
Mme McGraw : Donc, à date, le
type de nouvelles informations que le ministre donne comme exemple, c'est
vraiment d'ordre scientifique. Est-ce qu'il y aurait d'autres types d'informations
qui ne sont pas nécessairement scientifiques qui pourraient influencer le
régime de compensation?
M. Charette : Souvent, c'est
des informations nouvelles qui nous sont partagées. Notre collègue évoquait :
Si par exemple il y a des plaintes au niveau du bruit, des plaintes au niveau
des odeurs aussi? C'est de pouvoir réagir à une information qui nous est
transmise et qui est vérifiée, naturellement, et corriger au besoin une
autorisation qui n'en aurait pas pris compte. Donc, c'est s'assurer que l'autorisation
qui est délivrée le soit en vertu des informations, là, à notre disposition.
Mme McGraw : Donc, les
informations, ça pourrait être d'ordre... avec impact environnemental, mais
aussi social, économique?
M. Charette : Là, on est
vraiment en lien avec notre réglementation, en lien avec notre législation.
Donc, on a, naturellement, au niveau faunique, floristique, des
responsabilités; au niveau de la qualité de l'air, on a des responsabilités; au
niveau, au niveau, au niveau... Bref, c'est en lien avec notre réglementation,
là, ce n'est pas... Et la nuisance par le bruit, je ne sais pas si la collègue
l'interprète comme étant sociale, mais ça relève...
Mme McGraw : Non, ça peut
être... Oui, je comprends, sur... l'impact sur...
M. Charette : ...mais ça
relève aussi du ministère de l'Environnement.
Mme McGraw : Tout à fait,
oui.
M. Charette : Il y a des
balises en termes de décibels, en termes de... Donc, ça, c'est... ce n'est
pas... c'est des balises, là, qui sont aussi du... qui relèvent également, là,
de la compétence du ministère de l'Environnement.
Mme McGraw : Parfait. Est-ce
qu'elle, aussi, pourrait être utilisée par... pour une décision à l'encontre de
la conservation par un futur ministre? Parce que là, je comprends que l'intention
est bonne. Est-ce que ça pourrait être utilisé autrement?
M. Charette : On se donne des
pouvoirs supplémentaires pour améliorer la réglementation puis la législation
environnementale. Je ne vois pas de cas de figure où ce serait pour faire le
contraire, là. Au contraire, c'est réellement se donner des moyens, s'assurer
que nos autorisations ont... ou prennent en compte l'impact réel de telle ou
telle activité.
Mme McGraw : Donc vraiment, l'objectif,
l'intention, c'est de... bien, c'est le régime de compensation pour renforcer
la conservation, et on n'anticipe pas d'impact néfaste ou contraire?
M. Charette : Honnêtement,
avec beaucoup d'imagination — j'ai généralement beaucoup d'imagination — je
ne vois pas comment on pourrait l'utiliser de façon à contrer la mission ou les
missions du ministère. Et, on le dit ouvertement, hein, depuis le début... l'étude...
de l'étude du projet de loi, dans bien des cas il y a des améliorations, dans
certains cas il y a des assouplissements, mais là on vient réellement
renforcer...
M. Charette : ...forcer, là,
les moyens dont dispose le ministère, là, pour s'acquitter de ses mandats.
Mme McGraw : Parfait. Je me
suis attardée parce que, régime de compensation, on a eu beaucoup de
discussions là-dessus, puis je pense que c'est important de comprendre
l'intention, qui me paraît bonne, et les impacts... On ne peut pas anticiper
tout, mais ça clarifie. Je pense qu'une discussion importante... On a beaucoup
entendu, pendant les consultations, sur le régime, entre autres. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur... nous allons mettre aux voix l'amendement 67.1. Est-ce que
cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Donc, si je ne m'abuse, M. le ministre, il y a un second amendement à l'article
67, soit le 67.2. Donc...
M. Charette : Je peux faire
abstraction du préambule, je vais tout simplement y aller directement avec
l'amendement. Donc :
Insérer, après l'article 67.1 du projet de
loi, tel qu'amendé, l'article suivant :
67.2. L'article 38 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«4° exiger les mêmes mesures de
compensation qu'il peut exiger en vertu de ces lois lors de la délivrance d'une
autorisation requise pour la réalisation de l'activité concernée.»
Le commentaire. Cet amendement octroie au
gouvernement le pouvoir d'exiger les mêmes mesures de compensation qu'il aurait
pu exiger au moment de la délivrance d'une autorisation en vertu d'une des lois
visées par la loi modifiée lorsqu'il intervient sur une telle autorisation a
posteriori, de la même manière que l'article précédent le permet pour le
ministre.
Dit plus simplement... On se souvient, au
cours des dernières séances, on parlait des autorisations du ministre et des
autorisations du gouvernement. Dans certains cas, on avait discuté, là,
qu'est-ce qui pourrait être une autorisation gouvernementale versus une
autorisation du ministre. Donc, on vient faire exactement ce qu'on a fait à
l'amendement précédent, mais, cette fois-ci, pour les autorisations
gouvernementales. Donc, permettre que les autorisations gouvernementales aient
de nouvelles conditions, a posteriori, si de nouvelles informations, là, nous
étaient... nous étaient partagées.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, est-ce que vous avez des interventions? M. le
député?
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, c'est dans la même... c'est dans le même esprit que
l'amendement dont on vient de discuter?
M. Charette : C'est
exactement la même chose. Tout à l'heure, on était au niveau de
l'autorisation... des autorisations du ministre, et là ce sera pour les
autorisations gouvernementales. Exactement, exactement le même... le même
principe, effectivement.
Mme McGraw : Et une
question : Ce serait... a posteriori... du latin... ce serait jusqu'à
quand? Il y a-tu une date, un temps illimité, ou...
M. Charette : Tant que
l'autorisation est en vigueur, tout simplement. Et on se souvient, là... On a
un nouveau collègue de Québec solidaire. Juste pour l'aider à comprendre là où
on en est, les autorisations gouvernementales, c'était... l'exemple que l'on
donnait, c'était pour les éoliennes, notamment du côté des
Îles-de-la-Madeleine. Donc, lorsqu'une autorisation est donnée, tant qu'elle
est en vigueur, on se donne le droit de revoir les modalités de l'autorisation
si des nouvelles informations nous étaient transmises.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement introduisant l'article
67.2, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 67.2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, nous allons poursuivre avec l'article 68. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Charette : Merci, M. le
Président :
L'article 42 de cette loi est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Commet aussi une infraction et est
passible de la peine prévue au premier alinéa toute personne qui a la garde
d'un terrain et n'en permet pas l'accès à un tiers tenu d'y accéder pour se
conformer à un avis d'exécution transmis en vertu de l'article 17.»
• (17 h 10) •
Commentaires. Cet article ajoute un
deuxième alinéa à l'article 42 de cette loi, en concordance avec l'article 62
du projet de loi, qui prévoit, à l'article 17 de la loi modifiée, une
obligation de libre accès à un terrain visé par un avis d'exécution. La
modification à l'article 42 prévoit que toute personne qui a la garde d'un...
d'un tel terrain et n'en permet pas l'accès à celui qui est tenu d'y accéder
pour se conformer...
M. Charette : ...un avis
d'exécution est passible de la peine prévue. Donc, on est réellement dans un
article de concordance en lien avec ce qui a été discuté, là, quelques articles
plus tôt.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme McGraw : Donc, juste pour
clarifier. Je suis en train de regarder l'article 62. On a une bonne
discussion. Le ministre dit : C'est une question de concordance. Je crois
que... Est-ce qu'on aurait un exemple qu'on pourrait...
M. Charette : C'est une
concordance par rapport... et là, on est au niveau d'amendes, on est au pénal,
contrairement, les... juste... précédemment, on était au niveau des sanctions
administratives pécuniaires, là on est au pénal, mais c'est exactement la même
chose, là. C'est pour couvrir les deux volets, tout simplement.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 68. Est-ce qu'il est adopté? L'article 68 étant
adopté, nous allons poursuivre avec l'article 69. M. le ministre.
M. Charette : Si vous me
permettez, M. le Président, je vous proposerais deux choses. Un, de remercier
les équipes qui sont avec nous, mais qui vont nous quitter, et suspendre
quelques instants pour permettre à une autre équipe de se joindre à nous pour
nous appuyer, là, dans nos travaux.
Le Président (M. St-Louis) : Allons-y!
Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 12)
(Reprise à 17 h 20)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous en étions à
l'article 69. Donc, M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Juste pour nous aider à suivre, on change de loi, on est maintenant
au niveau de la Loi sur le ministère des Ressources naturelles et de la Faune.
Donc, article 69 : L'article 1712.16 de la Loi sur le ministère
des Ressources naturelles et de la Faune est modifié par le paragraphe deux du
premier alinéa :
1° par le remplacement de «et 128.8» par
«et 128.8 ou...
M. Charette : ...128.9»;
2° par l'insertion, après «faune», de «ou
en vertu du deuxième alinéa de l'article 31.5.1 de la Loi sur la qualité
de l'environnement».
Et le commentaire : Cet article
apporte une modification de concordance au paragraphe deux du premier alinéa de
l'article 17.12.16 de la Loi sur le ministère des Ressources naturelles et
de la Faune afin de s'assurer que les montants des compensations exigées pour
compenser la modification d'un habitat faunique sont portés au crédit du Fonds
des ressources naturelles.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Donc, comme il n'y a pas
d'intervention, je vais mettre l'article 69 aux voix. Est-ce que cet
article est adopté? L'article étant adopté, nous allons poursuivre avec
l'article 70. M. le ministre.
M. Charette : On change de
nouveau de loi. Nous sommes maintenant au niveau de la Loi sur le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et des Parcles... Et des Parcs, plutôt,
article... article 70 : L'article 15.4.40 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs est modifié
par une insertion, après le paragraphe sept du premier alinéa, du paragraphe
suivant :
«7.1. Les sommes perçues en application de
la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.»
Et le commentaire : Cet article
ajoute un paragraphe 7.1 à l'article 15.4.40 de la Loi sur le
ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Cette modification
confirme que les sommes perçues en application de la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables sont portées au crédit du Fonds de protection de
l'environnement et du domaine hydrique de l'État, comme le prévoyait déjà cette
loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 70? Mme
la députée.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Donc, pour bien comprendre l'évolution, le changement qui est amené
avec cet amendement, comment ça se passait avant? Est-ce que les sommes
n'étaient pas liées à la loi et au fonds? Comment ça se passait avant ce
changement?
M. Charette : Bien, en fait,
ce sont des sommes que l'on n'a pas perçues encore. On se donne le pouvoir
naturellement de le faire. Ça a été discuté, mais on précise que les sommes
perçues... en fait, on précise l'endroit où elles seront destinées. Donc, dans
le cas présent, là, on parle du Fonds de protection de l'environnement et du
domaine hydrique de l'État. Mais c'est un nouveau... c'est... c'est des
nouvelles modalités, en précisant naturellement ce qu'il est possible de faire,
là, avec ces sommes-là.
Mme McGraw : «Cette
modification confirme que les sommes», alors, avant cette confirmation,
qu'est-ce qui arrivait avec les sommes? Il n'y avait soit pas de sommes, ce
n'était pas adapté à la loi, ce n'était pas au crédit du fonds qu'est-ce qui
est nouveau? Les sommes, le fonds? Juste pour...
M. Charette : En fait,
c'est... c'était déjà prévu dans une autre loi, là, on le mentionnait à
l'instant, là, on est rendus dans la Loi, là, sur le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs. Donc, on vient de l'appliquer aux
lois concernées.
Mme McGraw : Donc, le
changement... juste pour être très clairs, l'impact de ce changement, c'est
quoi au juste?
Le Président (M. St-Louis) : Je
vais avoir besoin du consentement de la Commission pour permettre
l'intervention. Donc, est-ce que vous consentez? Consentement. Merci. Donc, je
vous demanderais, même si on vous connaît bien maintenant, de vous présenter,
nom et titre, s'il vous plaît.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Jean-Pierre
Laniel, directeur général des écosystèmes et les espèces menacées ou
vulnérables.
Pour répondre à la question, vous vous
rappelez que dans la Loi sur les espèces menacées et vulnérables, on est venus
se doter d'un pouvoir de compensation, mais on est en attente d'un règlement
qui va venir définir comment on va faire ça. Cet article-là vient simplement s'assurer
que les sommes qu'on va obtenir en compensation vont pouvoir être déposées,
donc, au Fonds de l'environnement et eu domaine de l'État, qui est géré, lui,
par la Loi sur le ministère. C'est qu'on s'assure d'avoir une place pour mettre
les fonds qu'on va aller chercher en compensation. Avant, on ne faisait pas
de...
M. Laniel (Jean-Pierre) : ...et,
si je vous reviens là-dessus, on n'émettait des autorisations que pour la
gestion, la... scientifique et de connaissances. Donc, on n'avait pas le pouvoir
d'autorisation ni le pouvoir d'aller chercher des compensations. Ça fait que là
on est venus modifier la loi pour pouvoir émettre des autorisations. S'il y a
destruction ou d'autre chose, on va pouvoir demander des compensations quand le
règlement va être fait. Et, cet argent-là, ils vont pouvoir la déposer au fonds
pour l'utiliser à des fins de sauvegarde des espèces menacées ou vulnérables.
Mme McGraw : Et le tout, par
la suite, va se faire par règlement. Donc, ça confirme un peu les intentions
réglementaires aussi.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Bien,
en fait, la compensation... l'intention réglementaire de la compensation pour
la loi sur les espèces menacées et vulnérables avait déjà été intégrée il y a
quelques années dans le projet de loi n° 88, je pense, en 2021, si je ne
me trompe pas, quelque chose du genre. On l'avait fait pour la faune puis on
avait aussi intégré la possibilité de le faire pour les espèces menacées
floristiques. Donc, c'est la suite logique. Il faut trouver un endroit, un
réceptacle pour mettre les montants.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Nous allons donc mettre
l'article 70 aux voix. Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons poursuivre avec l'article 71. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 15.4.40, du suivant :
«15.4.41. Les sommes perçues en
application du troisième alinéa de l'article 31.5.1 de la Loi sur la
qualité de l'environnement (chapitre Q-2) ou des articles 18 et 19 de la
Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) — et
je me promets, même après 18 ans, d'essayer de... un jour, de prononcer ces
têtes de chapitre là convenablement, je n'y suis pas parvenu, mes
excuses — sont affectées au financement d'un programme élaboré en vertu
de l'article 8.1 de cette dernière loi.»
Et le commentaire : Cet article
ajoute l'article 15.4.41 à cette loi. Cette modification confirme que les
sommes perçues à titre de compensation en vertu de la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables sont affectées au financement d'un programme élaboré en
vertu de l'article 8.1 de cette dernière loi. La modification a aussi pour
effet d'affecter aux mêmes fins les sommes perçues à titre de compensation pour
les mêmes atteintes, mais en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement
dans le cadre de la procédure d'évaluation et l'examen des impacts sur
l'environnement, en concordance avec la modification proposée à cet égard.
Et il y a un amendement qui est en lien
avec ceci. Vous me permettez d'en faire la lecture?
Le Président (M. St-Louis) :
Oui. Allez-y.
M. Charette : Parfait. C'est
un amendement qui est déjà disponible. Donc, remplacer, dans
l'article 15.4.41 de la Loi sur le ministère du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs, proposé par l'article 71 du projet de loi,
«d'un programme élaboré en vertu de l'article 8.1 de cette dernière loi»
par «de projets favorisant la conservation et la gestion des espèces
floristiques désignées menacées ou vulnérables, de celles susceptibles d'être
ainsi désignées et des habitats de ces espèces».
Et le commentaire : Cet amendement a
pour effet d'affecter les sommes perçues à titre de compensation pour des
atteintes à des espèces menacées ou vulnérables aux habitats de telles espèces
non seulement au financement du programme élaboré en vertu de
l'article 8.1 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, mais
également au financement de projets ayant les mêmes objectifs.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
Mme McGraw : Oui.
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y, Mme la députée.
• (17 h 30) •
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Donc, juste pour comprendre. Évidemment, il y avait déjà un
amendement. Là, on vient amender, ajouter. Est-ce qu'on pourrait comprendre un
peu le raisonnement ou le... qu'est-ce qui a inspiré cet ajout, cet amendement
additionnel?
Des voix : ...
M. Charette : ...si on le
voit, là, dans la dernière... dans la dernière partie, là, de la modification,
on parle des projets, là, qui favorisent «la conservation et la gestion des
espèces floristiques désignées menacées ou vulnérables, de celles susceptibles
d'être ainsi...
17 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...désigner des habitats
et ces aspects. Donc, on élargit les possibilités de financement de projets.
Mme McGraw : Dans le
commentaire, on parle de «également au financement des projets ayant les mêmes
objectifs», est-ce qu'on peut juste approfondir cet objectif-là, on va dire?
M. Charette : Comment le dire
autrement? Peut-être, vous y allez en d'autres mots.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Il
y a plusieurs... Oh, pardon.
Le Président (M. St-Louis) :
...
M. Laniel (Jean-Pierre) : Je
ne me nomme pas?
Le Président (M. St-Louis) : Une
fois par jour, ça suffit. Merci.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Il
y a différents types d'actions qu'on peut mettre en œuvre... oui, ça va, pour
réaliser des projets pour les espèces menacées ou vulnérables, mais on comprend
que cet argent-là va aller pour les espèces menacées ou vulnérables dans tous
les cas. Mais ensuite on a différents types d'actions qu'on peut mettre en
œuvre. Je vais vous en lire, par exemple, ça peut être plantation de spécimens,
la conservation d'habitats plus largement, qui contient les espèces menacées ou
vulnérables ou un habitat spécifique d'espèces menacées ou vulnérables, la
restauration d'habitats, le remplacement par des milieux aménagés de sites qui
auraient disparu, par exemple, la réduction de certaines menaces, c'est-à-dire
donc contrôlées, par exemple des espèces exotiques envahissantes qui risquent d'envahir
un habitat floristique important. Ça fait que ça aussi, ça pourrait être des
actions, là, qui contribuent à protéger.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. Laniel. Je me suis mal exprimé, je voulais dire une fois par séance, c'est
suffisant.
M. Laniel (Jean-Pierre) : O.K.
Bon, C'est parfait.
Le Président (M. St-Louis) : Mais
ce sont des règles que... c'est normal que vous ne connaissiez pas. Donc, est
ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Taschereau, la parole est
à vous.
M. Grandmont : Oui. Merci
beaucoup. D'abord, salutations aux collègues et aux personnes qui nous
accompagnent aujourd'hui. Cet article-là... oui, peut-être juste référer, là, à
l'article 8.1 de cette dernière loi, là, parce que, de la façon dont c'est
écrit, ça pourrait être interprété comme un resserrement, en fait, des
possibilités d'utilisation des sommes perçues. Or, vous laissez entendre que
cet élargissement. Peut-être, juste définir comme il faut ce que permettait l'article 8.1.
M. Laniel (Jean-Pierre) : L'article 8.1
permettait essentiellement la mise en place de programmes. Mais des programmes,
évidemment, la plupart du temps, c'est des gens qui viennent déposer des
projets, on les accepte, on les finance, mais ça peut être... si on veut faire
des initiatives, par exemple, plus ad hoc, parce qu'on a une belle proposition
qui n'a pas été déposée dans un programme, ou un projet du ministère lui-même
qui décide d'aller intervenir à un endroit, mais de passer par un programme, c'est
un petit peu plus contraignant. Donc, ça vient juste élargir un peu la portée
des capacités qu'on peut faire..
M. Grandmont : Mais donc
dans... Excusez moi, je n'avais pas compris que vous aviez fini.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Ah,
j'ai fini.
Mme Garceau : Merci. Donc, l'article 8.1,
on parle de programme, en fait, qui est donc dans le deuxième, dans la
proposition d'amendement qui est amené, c'est des projets qui favorisent la
conservation et la gestion des espèces. Donc, selon votre interprétation, c'est
que ça permet d'élargir le type d'intervention qui peut être fait, ça veut dire
qu'il y avoir des programmes qui pourraient continuer d'exister, pour lesquels
des partenaires pourraient éventuellement aller participer à un appel à projets
par exemple, mais ça pourrait être plus large que ça. Donc, ça pourrait être
quoi aussi?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Dans
un cas spécifique, par exemple, les choses que j'ai mentionnées tantôt, on a un
programme qui a été mis en place plus pour s'assurer de la relocalisation de
plants d'espèces, par exemple l'ail des bois, c'est une espèce vulnérable. Il y
a déjà des programmes qui existent pour faire de la relocalisation de ces plans-là
pour faire la protection de ces plans-là. Ça pourrait être un programme
spécifique à ça. Mais on reçoit un projet, par exemple, pour contrôler une
espèce exotique envahissante, ce programme-là ne fonctionne pas, mais le projet
est important et intéressant, bien, c'est un projet qu'on pourrait financer à
partir des sommes disponibles.
M. Grandmont : O.K. Puis donc
ce n'est pas le ministère qui va directement aller sur le terrain puis faire...
M. Laniel (Jean-Pierre) :
Mais ça pourrait arriver, mais ça va être rare.
M. Grandmont : Puis dans le
dans les partenaires qui peuvent être mobilisés, là, par les différents
programmes ou les initiatives qui peuvent être mises en place, je comprends qu'il
peut y avoir des organismes à but non lucratif, il peut y avoir des fondations
peut-être, des municipalités aussi. Est-ce que ça couvre plus large encore que
ça?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Ça
couvre pas mal tout ça, mais habituellement les programmes, eux, sont... s'adressent
à des organismes ou surtout à des organismes de protection sur le territoire.
Les projets plus spécifiques, on peut penser à une communauté autochtone qui
veut faire un projet chez elle pour protéger une espèce spécifique, bien, qui n'est
pas admissible au programme ou qui ne souhaite pas passer par un programme, ça
peut arriver à ce moment-là, on pourrait...
M. Laniel (Jean-Pierre) : ...trouver
des fonds, donc, à travers le fonds de compensation puis permettre de financer
ces projets-là.
M. Grandmont : O.K. Donc, ce
que vous nous dites, dans le fond, c'est qu'on vient élargir les possibilités,
avec cet amendement-là?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Oui.
On vient donc être un petit peu plus flexible dans notre capacité de
sauvegarder ces espèces-là puis d'en faire la restauration.
M. Grandmont : Parfait.
Peut-être juste une dernière question de compréhension. Quand on parle, là,
de... dans les commentaires, là, on parle de la Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables. Peut-être que je... c'est... en tout cas, c'est juste pour être
sûr, là, l'amendement, en fait, réfère aux espèces floristiques seulement, là,
qui sont désignées menacées ou vulnérables, alors que dans les commentaires, on
parle, là, d'espèces menacées au sens plus large. Donc, je comprends qu'on est
aussi dans la faune. Est-ce que... Est-ce que mon interprétation... Est-ce
que... En fait, est-ce qu'il y a un problème à... est-ce que je vois un
problème où il n'y en a pas finalement?
M. Laniel (Jean-Pierre) : En
fait, c'est surtout les espèces floristiques dans ce cas-ci, effectivement. Je
pense en tout cas...
M. Grandmont : Donc,
l'article, en fait, 71 traite uniquement d'espèces floristiques menacées ou
vulnérables?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Oui,
parce que les sommes... comme on a vu juste l'article un petit peu avant, les
sommes du côté faunique sont versées dans un autre fonds.
M. Grandmont : Excellent.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : C'est
bien. S'il n'y a pas d'autre intervention sur cet amendement, je vais mettre
l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. L'amendement
étant adopté, nous revenons donc à l'article 71 amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? S'il n'y en a pas, nous allons mettre l'article 71, amendé, aux
voix. Est-ce que cet article est adopté? L'article 71, tel qu'amendé, est
adopté. Nous poursuivons. L'article 72. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, 72, avec un amendement aussi. Vous allez me permettre de lire
l'article original dans un premier temps. Donc, l'article 15.4.41.1 de cette
loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «sont affectés au financement de projets admissibles à un programme
visant la restauration et la création de milieux humides et hydriques» par «ou
de la Loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages sont affectés au financement de
projets visant la restauration et la création de milieux humides et hydriques,
notamment ceux admissibles à un programme»; et
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «elles sont» et de «et d'un bassin versant qui est en tout ou en
partie compris» par, respectivement, «15 % de celles-ci sont» et «de la
zone de gestion intégrée de l'eau concernée».
Et l'amendement qui est proposé, c'est de
remplacer...
M. Grandmont : Juste une question
de précision, M. le Président, je m'excuse d'interrompre, mais M. le ministre
parlait de 15 % de celle-ci qui sont... alors, c'est 85%? Je veux juste
m'assurer qu'on ait le même libellé.
M. Charette : Juste être sûr
d'avoir... Peut-être que j'ai fait une erreur de lecture... juste être bien
certain. C'est 85%, oui, effectivement, puis on avait discuté au moment de la
consultation. On pourra y revenir, là, dans les explications. C'est réellement
un ratio de 15-85, donc, c'est réellement 85 %.
Et donc l'amendement serait de remplacer,
dans le paragraphe 2 de l'article 72 du projet de loi, «elles sont» par «elles
sont prioritairement».
Commentaires : l'amendement vise à
supprimer le mot «prioritairement», de sorte à éviter de la confusion par rapport
à l'objectif souhaité. 85 % des contributions qui proviennent de projets
réalisés sur le territoire d'une municipalité régionale de comté seront
affectés à des projets réalisés dans le même territoire de cette municipalité
régionale de comté ou dans le territoire de la zone de gestion intégrée de
l'eau concernée. Elles ne pourront pas être... elles ne pourront pas être
affectées autrement. Et voilà.
• (17 h 40) •
Et peut-être, pour le bénéfice du
collègue, c'est un des articles effectivement qui avait fait réagir, je vais le
dire de façon très transparente, au moment des consultations. Certains groupes
y voyaient une belle avancée, d'autres s'en inquiétaient, donc, je le dis très
ouvertement. La logique, derrière ça, on le sait. On a un régime qui est en
place, qui perçoit des compensations pour les milieux humides qui sont altérés.
Cependant, au fil des années, on voit bien que l'on encaisse des sommes
considérables, mais que la sortie d'argent n'est pas aussi efficace que...
M. Charette : ...l'on
souhaiterait, le but, à travers ces modalités-là, n'était pas d'engranger de
l'argent, mais réellement de rétablir ou de restaurer des milieux humides.
Donc, on se laisse la possibilité d'utiliser un 15 % sur un territoire
autre que le milieu humide qui peut avoir été affecté. Donc, c'est une certaine
souplesse. Plusieurs groupes ont salué la mesure, mais d'autres, en toute
transparence pour notre collègue qui n'était pas des consultations, préféraient
que 100 % des sommes perçues restent sur le territoire même de la MRC, où
le milieu humide a été altéré.
Le Président (M. St-Louis) :
M. le député - je ne sais pas, je m'excuse, dans l'ordre, dans le désordre, ça
va - allez-y.
M. Grandmont : Oui, merci.
Bien, merci pour les précisions et la transparence, M. le ministre. Bien, vous
avez quasiment formulé ma première question, vous avez dit : Il y a des
groupes qui voulaient que ça soit 100 % des sommes qui soient réinvesties
directement dans un même territoire. Pourquoi avoir choisi d'aller à 85 plutôt
qu'à 100 %, sachant que les impacts, souvent, on les mesure assez
localement, en fait, sur des milieux humides?
M. Charette : Comme je le
mentionnais, la formule actuelle ne fonctionne pas telle que souhaitée. Dans
certains cas, ça va permettre de réaliser des projets dans des milieux qui sont
déjà trop pauvres en milieu humide et qui ne reçoivent pas, conséquemment, de
revenus pour en restaurer ou en établir des nouveaux. On peut penser à des
milieux très urbanisés. Donc, ça va donner des moyens d'agir dans ces
territoires-là qui perçoivent trop peu ou sinon pas du tout de de compensations
liées au système de redevances. Mais, en même temps, même parmi les groupes
environnementaux, plusieurs ont salué cette souplesse-là parce que, dans les
faits, c'est reconnu de tous, et le gouvernement ne s'en est jamais caché. Le
régime actuel n'apporte pas les résultats escomptés d'où les changements qui
sont proposés.
M. Grandmont : Si... Supposons
qu'on achète ça, là, cette idée que le 15 %, dans le fond, qui pourrait
être affecté ailleurs, parce que ce n'est pas une limite, ce n'est pas un
minimum obligatoire, c'est-à-dire que s'il y a 85, on pourrait atteindre, dans
des endroits, 100 %, là, on s'entend, là. Mais donc ce 15 % là
pourrait servir dans des endroits où c'est plus pauvre. Vous avez parlé de
milieu urbain. Comment se fait l'arbitrage de l'endroit où ce sera... où ce
15 % pourra être distribué. Comment on s'assure finalement que ça sert
vraiment les bons endroits et que ce n'est pas juste envoyé dans un endroit où
finalement ça aura peut-être très peu d'impacts, mais ça dérangera aussi
peut-être très peu de gens aussi, là?
M. Charette : En fait, le
but, ce n'est pas de déranger ou pas les gens, c'est réellement de rétablir des
milieux humides. Donc, c'est le ministère qui a la possibilité, cette
expertise-là, à travers des projets qui peuvent être soumis par des promoteurs,
des municipalités. Donc, ça, ça ne change rien. Le ministère peut répondre à
une demande d'un promoteur X pour rétablir, ou restaurer, ou, au contraire,
créer un milieu humide dans un secteur donné. Mais la très, très grande part
reste dans le secteur touché par l'altération, 85 %, et ça peut être 100 %,
effectivement, comme le collègue le mentionnait. On se donne la possibilité
d'agir là où, peut-être, les sources de revenus ne le permettraient pas, compte
tenu qu'il y a déjà trop peu de milieux solides.
M. Grandmont : Vous pourrez,
en fait, répondre à ma question suivante sur... En fait, on peut créer un...
Est-ce qu'on peut, M. le ministre... est-ce qu'on peut créer de toutes pièces
un milieu humide, c'est-à-dire dans des endroits où il n'y en a juste pas, on
peut en créer de nouveaux? Ça, ce serait...
M. Charette : On peut créer
de nouveaux milieux humides, effectivement. Et ma collègue apportait une
précision importante, actuellement, compte tenu qu'on est sur des territoires
de MRC, les communautés autochtones ne sont pas reconnues comme telles et ne
peuvent pas demander ou proposer des projets au niveau de la restauration, de
la création de milieux humides. Avec cette modalité-là, on aurait... on
pourrait répondre à une lacune à ce niveau-là.
M. Grandmont : Le programme
qui va comme... contrôlera, en fait, superviser cette répartition-là des sommes
pour la création de milieux humides n'existe pas encore, mais, dans votre
esprit, est-ce que... En fait, j'aimerais vous entendre parler un peu de la
granularité du type de projet qui pourrait être réalisé. Je sais qu'il y a des
exemples intéressants qui apparaissent de plus en plus en ville aussi, des
espaces où on va capter, on va venir capter les eaux pluviales, par exemple.
Est-ce que c'est le genre de projet qui pourrait...
M. Grandmont : ...mise en
place à différentes échelles en milieu urbain. Est-ce que ça pourrait
potentiellement se qualifier?
M. Charette : Deux choses.
Les possibilités de financement sont déjà existantes, il y a déjà la
possibilité de réaliser. En fait, c'est un fonds qui est constitué depuis
quelques années, maintenant, qui est constitué, là... Je ne me souviens plus du
solde, à ce jour, là, mais on parle de sommes considérables, c'est plus de...
largement plus de 100 millions $. Donc, on reçoit ou on perçoit des sommes
plus rapidement que l'on en dépense. Le but, ce n'est pas d'en dépenser plus
qu'on en reçoit, mais c'est, à tout le moins, faire en sorte qu'on utilise bien
ce fonds-là. Et actuellement, clairement, il y a des lacunes. Ça a été reconnu
par le gouvernement, mais par plusieurs acteurs. Donc, on veut être plus
agiles.
Par rapport à l'exemple que le collègue
donc, en particulier, je ne suis pas sûr que c'est le bon programme ou c'est la
bonne avenue lorsqu'il est question de... en milieu très urbain, de permettre
collecte des eaux de pluie, et tout ça. On a d'autres programmes au niveau de
la résilience des milieux pour lutter contre les îlots de chaleur, si on est un
milieu très, très urbain, on s'entend, là. Et peut-être que je comprends mal la
question du collègue, mais, si on veut des villes plus résilientes avec.... Là,
je vais peut-être parler d'une autre initiative, là, qui est financée par le
Fonds d'électrification et de changements climatiques, plutôt que par les
redevances, là, en lien avec les milieux humides, mais, encore là, peut-être
que je saisis mal, que j'interprète mal l'exemple du collègue.
M. Grandmont : Oui,
effectivement, je fais... bien, d'abord, je faisais référence à des initiatives
comme des parcs éponges où... on voit ça aussi, j'oublie le nom, j'ai un blanc,
là, malheureusement, là, mais des installations qui permettent effectivement de
capter, là, les eaux pluviales pour éviter les débordements. Ça agit un peu
comme bassins de rétention qui viennent retarder, en fait, l'écoulement des
eaux jusque dans les cours d'eau, généralement, là.
M. Charette : ...bien saisi,
là, je m'en réjouis. Ce serait peut-être davantage la compétence du programme
Oasis, qui n'est pas financé, du tout, du tout par les milieux humides, là,
c'est réellement... on parle de milieux humides qui étaient altérés. On veut en
restaurer un autre ou en créer un autre, alors que le programme Oasis permet
aux municipalités de soumettre des projets qui vont leur permettre d'être plus
résilientes. Des parcs éponges, effectivement, on a des municipalités, là qui
développent des projets de cette initiative-là, ou revoir la façon de collecter
les eaux de pluie. Donc, c'est davantage le programme Oasis que les fonds, là,
qui sont collectés, là, à travers le programme sur les milieux humides
affectés.
M. Grandmont : Mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, que je remplace sur ce projet de loi là aujourd'hui,
me disait qu'à l'article 28... puis il m'a laissé des notes, là, je vais me permettre
de les lire : À l'article 28, le ministre a retiré la priorisation de la
restauration des milieux hydriques et humides dans les MRC où il y a eu des
structures de milieux humides. Alors, il demandait : Pourquoi cette
contradiction-là? Pourquoi avoir enlevé, en premier lieu, la priorisation si
c'est pour la ramener par la bande, dans le fond, 44 articles plus tard.
M. Charette : Je ne suis pas
certain de comprendre. Je vais juste relire ou regarder l'article. Vous me
dites l'article 28?
M. Grandmont : Oui, on avait
recoupé...
M. Charette : Juste retourner
dans le temps.
M. Grandmont : Excusez-moi,
on a un petit problème technique. Oui à l'article 28, donc, on a coupé le
premier paragraphe, qui disait : Les projets doivent être réalisés
prioritairement à l'intérieur du territoire de la municipalité régionale de
comté dans lequel le milieu sera détruit ou perturbé, ou dans le territoire
d'un bassin versant qui y est en tout ou en partie compris. Alors là,
maintenant, on ramène ça ici aujourd'hui. Pourquoi avoir fait cette coupure-là
à 28 puis la ramener ici, là, à 72?
M. Charette : Les journées
passent puis on finit par perdre le fil.
M. Grandmont : Bien oui, je
vous comprends. C'est pour ça qu'on est là.
M. Charette : Dans les faits,
les articles 27 et 28 ont tout simplement été suspendus pour aborder les
articles que l'on traite maintenant. Donc, on n'a pas... on va revenir aux
articles 27 et 28, là, c'est ce qui avait été convenu, là, au sein de la
commission.
M. Grandmont : Pour
l'instant, c'est ce qui est proposé, quand même, c'est de couper le premier
paragraphe de l'article 28.
• (17 h 50) •
M. Charette : Ce qui est
proposé, c'est... Je peux vous lire le commentaire, là, qui était... qui a été
lu, à ce moment-là. Donc, c'est un article qui supprime le paragraphe 1 du
premier alinéa de l'article 15.9 de cette loi afin de retirer la restriction
géographique qui y est prévue en tant que critère obligatoire d'admissibilité
des projets de restauration et de création de milieux humides et hydriques.
Cette modification est apportée en concordance avec les modifications proposées
à l'article 15.4.41.1 de la Loi sur le ministère du Développement durable par
l'article 72. Donc, c'est une concordance avec...
M. Charette : ...que 72. De
plus, il modifie le paragraphe deux du premier alinéa en lien avec la
modification apportée à l'article 13.2 de la Loi sur la qualité de
l'environnement par l'article 26 du projet de loi. Elle vise le
remplacement de «l'échelle du bassin versant» par celle de «la zone de gestion
intégrée de l'eau». Donc, ce qu'on a dit tout à l'heure, actuellement, c'est
100 %, là on va viser 85 %, minimalement, peut-être 100 % dans
certains cas. Mais on va permettre un 15 %. Mais, même dans le 85 %,
on va parler de la zone affectée et non pas uniquement du territoire altéré.
C'est la raison pour laquelle on avait suspendu et 27 et 28 pour aborder, là,
la question en 72, voilà, 72, oui.
M. Grandmont : Parfait. Bon.
Ça m'éclaire. Peut-être une dernière question... en fait, une avant-dernière
question. Bien, en fait, il y en aura peut-être d'autres, si vous en suscitez
d'autres. Mais, donc les projets, là, qui éventuellement sont... c'est un appel
à projets? Comment ça fonctionne? Parce qu'effectivement vous faisiez bien de
le ramener, là, ce projet-là, les sommes, disons, en compensation pour les
milieux humides, effectivement, là. Puis vous me l'avez rappelé, on l'avait
nous-mêmes critiqué évidemment, là. Comment... Comment ça fonctionne pour
les... Et qui sont les partenaires qui peuvent être appelés à développer ces
milieux humides là ou à les restaurer ou à les compenser?
Des voix : ...
M. Charette : Je demande la
précision, là, pour ne pourra pas transmettre une information, là, qui serait
incomplète ou erronée. C'est un programme qui est existant. Donc, il y a des
dates de dépôt de projets ou... à respecter. Mais les promoteurs,
effectivement, déposent, dans le cadre du programme, pour se faire financer une
initiative, là, qui correspondrait naturellement aux modalités, là, du fonds
lui-même.
M. Grandmont : ...les
partenaires qui peuvent aspirer ou traditionnellement répondre à l'appel à
projets?
M. Charette : Qui peuvent déposer
des projets. On élargit au fil des années. Les municipalités peuvent le faire.
Des promoteurs qui vont altérer un milieu humide peuvent être aussi en charge
ou responsables de la réhabilitation, là. On le disait tout à l'heure, on veut
l'élargir aux communautés autochtones, les MRC. Je ne sais pas si j'ai une
liste plus...
(Interruption)
M. Charette : Il y a les
organismes à but non lucratif, notamment, dont la mission vise la conservation
des milieux naturels, des organisations, des entreprises du gouvernement. Et
là, ça vient de changer de fiche, voilà, encore, comme je le mentionnais,
entreprises privées qui... ou des organismes à but non lucratif propriétaires,
là, des terrains visés par les projets soumis. Bref, il y a plusieurs... il y a
plusieurs catégories, là, de promoteurs potentiels, là, qui pourraient
soumettre des projets.
M. Grandmont : ...d'entreprises
privées qui perturbent ou qui détruisent un milieu humide qui vont elles-mêmes
participer à l'appel à projets puis restaurer des milieux hydriques et humides?
M. Charette : Ce n'est pas
l'entreprise qui détruit elle-même qui peut bénéficier des argents pour en
réhabiliter un autre. C'est... Encore une fois, je ne veux pas...
Des voix : ...
M. Charette : ...vous
permettez l'explication la plus complète au micro?
M. Grandmont : Consentement.
Consentement.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Toujours...
Toujours le même.
Règle générale, une entreprise qui détruit
le milieu, qui veut le réhabiliter lui-même, a déjà dans le règlement la
capacité de faire ça. Donc, il peut s'entendre avec le ministère, spécifier
qu'il ne paiera pas de compensation, mais déposer un projet en s'engageant à le
compléter une fois... une fois qu'il aura son autorisation ou même avant qu'il
aura son autorisation. Donc, il complète son projet de restauration et, à ce
moment-là, il peut procéder avec son projet, etc. Ici, on parle plus d'un
programme, donc quand on parle d'entreprises, ça peut...
M. Laniel (Jean-Pierre) : ...le
premier qui vient en tête, c'est des consultants privés, par exemple. Une MRC
veut engager GENIVAR à l'époque, ça fait peut-être trop longtemps, ça n'existe
peut-être plus, cette affaire-là, hein? Ça n'existe plus. Bon. Différentes
compagnies privées peuvent déposer des projets s'ils sont appuyés dans le
programme actuel, s'ils sont appuyés par une MRC, bien, ils peuvent donc
déposer au programme puis le projet se fait. Il faut comprendre qu'ici on n'est
pas dans la compensation. Une entreprise détruit, va chercher de l'argent
pour... parce que là, ça... ils se trouveraient à se fait payer la
réhabilitation, ça fait que ce n'est pas l'esprit de la loi. Une entreprise qui
veut faire ça peut le faire à travers le règlement actuel, payer de ses propres
deniers pour restaurer.
Une voix : ...
M. Laniel (Jean-Pierre) :
C'est arrivé à l'occasion. Je n'ai pas les chiffres, là. Il y en a
quelques-uns... quelques-unes qui l'ont fait.
M. Grandmont : On dirait que
c'est rare quand même.
M. Laniel (Jean-Pierre) : C'est
plus rare, mais il y en a, effectivement, il me semble, ça fait longtemps que
j'ai vu les chiffres, là, mais il me semble qu'il y en a quelques-unes.
M. Grandmont : Donc,
normalement, le modèle c'est une entreprise... parce que c'est... ou ça peut
être le gouvernement ou ça peut être le...
M. Laniel (Jean-Pierre) : Non,
c'est... bien, actuellement un projet soumis à la loi. Puis s'il y a une perte
de milieux humides, il doit payer une compensation, la compensation va dans le
fonds. Ici, on est beaucoup dans la loi sur le ministère, donc ça, ça vient
nous dire qu'est ce qu'on fait avec l'argent, hein? C'est les articles 27,
28 de la Loi sur l'eau qui expliquent un peu la notion de programme, qui est
autre chose. Mais donc l'entreprise... le promoteur qui détruit les milieux
humides donne la compensation. Et actuellement ça ne peut passer ou ça ne passe
que par un programme. Le programme, évidemment, il est approuvé par le Conseil
du trésor, donc il y a des normes, il y a des limitations, il faut qu'il dépose
les choses dans la bonne... de la bonne façon. Et puis ce programme-là permet
d'accepter des projets soit en étude, soit en réalisation de projets concrets,
donc en restauration ou en création. Actuellement, c'est beaucoup plus des
études qui sont faites, on doit l'avouer, c'est pour ça qu'on n'a pas décaissé
tant d'argent que ça. Il y a peut-être cinq, six projets de restauration, là,
qui ont été faits ou en cours, mais tranquillement pas vite, avec les demandes
de projets, d'analyses de projets, d'études, il y en a d'autres qui vont être
déposés pour la restauration et la création éventuellement. Donc, le processus
fonctionne. Là, je suis en train de me perdre dans mon explication, je n'espère
pas comme vous êtes perdu dans votre question.
M.
Grandmont : Très intéressant. Je prends ça comme un cours.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Puis
la question que vous aviez plus précisément?
M. Grandmont : Non, mais
c'est ça, là... Un, vous avez dit, là, qu'il y a cinq, six projets en
restauration qui sont en cours actuellement ou qui ont été... à partir de ce
programme là, qui ont été réalisés?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Il
faudrait vérifier. Ah, mais tiens, une quarantaine de projets de restauration
ont été faits par des promoteurs en remplacement de la contribution financière.
M. Grandmont : ... du
programme, une quarantaine de projets qui ont été faits.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Non,
en remplacement de projets. Donc, des promoteurs ont déposé un projet, ils se
sont fait dire : Vous détruisez des milieux humides, il faudrait payer une
compensation ou faire une restauration. Ils choisissent de faire une
restauration eux-mêmes avec leurs propres deniers. Il y en a une quarantaine
qui ont fait ça.
M. Grandmont : Et ça, c'est
depuis quand?
M. Laniel (Jean-Pierre) : Depuis
la loi... Depuis 2019, les... la loi n° 17, 2017. Puis l'application, un
peu plus là.
M. Grandmont : ...de projets
de compensation au total, là, depuis 2019, à peu près, le pouce, là.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Oh,
Seigneur que vous m'en posez des bonnes. Projets de compensation, je suis sûr
que les gens vont me le dire...
M. Grandmont : C'est ça, je
vais les laisser écrire.
M. Laniel (Jean-Pierre) :
...en quelques secondes, j'ai une grande confiance.
M. Grandmont : Je peux vous
poser une autre question en attendant que la réponse apparaisse sur votre écran
magique. Les municipalités sont assujetties aussi. Si une municipalité décide
de détruire aussi...
M. Laniel (Jean-Pierre) :
...oui, absolument. Même les autres ministères.
M. Grandmont : Le
gouvernement du Québec aussi.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Oui,
absolument.
M. Grandmont : Donc, une
route qui est construite.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Les
routes. Absolument.
M. Grandmont : Évidemment,
aussi. Donc, c'est le même mécanisme toujours, peut compenser sur la base de
ses propres deniers, mais sinon...
M. Laniel (Jean-Pierre) : Ou
choisir de payer une contribution financière en fonction des mètres carrés
perdus.
M. Grandmont : O.K. Parfait.Ah, c'est des mètres carrés.La réponse est apparue ou pas? Non, pas
encore. Je vais vous en poser une autre. C'est correct.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Depuis
ses débuts, 144 projets ont été déposés au projet... au programme,
55 projets ont été financés et représentent 31 MRC. Parmi ceux-ci, je
cherche, je cherche. Vous cherchiez la totalité de? Donc, c'est ça, si on met
la quarantaine de projets plus les 55 qui ont été financés, au total, il y a
actuellement à peu près une centaine de projets financés.
• (18 heures) •
M. Grandmont : Une centaine
de projets financés plus 40 qui ont été faits sur la propre base, là.
M. Laniel (Jean-Pierre) : 55
plus 40.
M. Grandmont : O.K. Au total,
une centaine de projets.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Au
programme, il y en a eu 144 projets de déposés, mais ils n'ont pas été
tous financés parce qu'il faut rencontrer les critères.
M. Grandmont : Donc, 55 qui
ont...
M. Laniel (Jean-Pierre) : Programmes.
M. Grandmont : Qui ont été
réalisés, déboursés, réalisés à partir du programme.
M. Laniel (Jean-Pierre) : 55 que
le promoteur a fait lui-même.
M. Grandmont : Non, c'était
une quarantaine.
M. Laniel (Jean-Pierre) : Oui,
mais je reviens un peu, là, on regarde ça. Depuis le début, 144 projets
ont été déposés au... au programme, 55 projets ont été financés
actuellement, c'est ça.
18 h (version non révisée)
M. Laniel (Jean-Pierre) : ...puis
là on mentionnait tantôt qu'il y avait une quarantaine de projets de
restauration que les promoteurs ont fait eux-mêmes.
M. Grandmont : Parfait. Merci
beaucoup. Très instructif. Je reviendrais peut-être à M. le ministre... à la
question là-dessus, parce que la précédente, c'était mon avant-dernière. J'ai
de la misère à comprendre, puis vous l'avez abordé un petit peu dans une de vos
explications tantôt, comment, pourquoi, en fait, on décide de choisir que le
lieu d'application d'une compensation de milieu hydrique et humide se fait à l'intérieur
d'un territoire MRC, sachant que souvent une MRC peut couvrir plusieurs bassins
hydriques, et donc que l'impact ne sera pas le même? Évidemment, si on recrée
un milieu humide sur un même bassin versant, bien, on s'assure que l'eau qui
coule à la fin de ce même bassin hydrique là, bien, va être de meilleure
qualité, alors que, si on les concentre toutes à un endroit plutôt qu'un
autre... Bien, vous voyez un peu ma question, là, j'aimerais comprendre le
choix, puis est-ce qu'il y a quand même une certaine finesse dans l'application
où on va quand même s'assurer d'essayer de garder le projet dans un même bassin
versant ou une autre unité, là, qui serait cohérente?
M. Charette : Si on remonte
un petit peu dans le temps, notamment, les élus municipaux étaient très
soucieux que l'argent prélevé dans un milieu puisse être utilisé dans ce même
milieu-là. Donc, nonobstant la question du lieu altéré, nonobstant le bassin
versant lui-même, c'est-à-dire, l'argent est perçu chez nous, il faudrait qu'il
soit utilisé chez nous. C'était une des logiques qui s'appliquait, logique qui
se défend parfaitement bien.
Là, on se dit : Pouvons-nous être
plus efficaces? Clairement, on peut être plus efficace, compte tenu,
justement... on a un certain nombre de projets, et c'est intéressant, des
projets qui se réalisent, mais on pourrait en faire certainement plus. Et c'est
d'ouvrir un petit peu en dehors du lieu affecté, d'une part, et dire : On
pourrait carrément changer de MRC si on a des projets valables qui nous
arrivent, d'autres MRC qui n'ont pas les fonds nécessaires pour réaliser leurs
projets. Mais la logique, à la base, c'était de dire : On perçoit sur un
territoire x, Il faudrait que l'argent perçu puisse servir à des projets sur ce
même territoire-là.
M. Grandmont : D'accord. Là,
vous me servez l'argument économique, puis je l'entends, puis je peux le
comprendre...
M. Charette : Pas tant
économique que de dire... c'est s'assurer que ce qu'on a fait...ce qu'on a
perçu puisse bénéficier au territoire qui a été altéré. Donc, je dirais plus
budgétaire qu'économique et je dirais même plus environnementale, d'abord et
avant tout, c'est-à-dire, c'est ce milieu-ci ou cette région-ci qui a été
altérée, donc c'est la région pour laquelle les efforts de restauration
devraient se faire.
Mais on se rend compte qu'il y a des
régions qui, en termes de réalité des milieux humides, sont très... c'est une
réalité qui est très, très disparate. On a des amis... des collègues autour de
la table, par exemple, de l'Abitibi, qui vont nous dire à juste titre : L'Abitibi
est un grand milieu humide en soi, alors que... là, on n'a pas de collègue de
Laval, présentement, notre collègue l'opposition officielle en est une lorsqu'elle
est avec nous, Laval, c'est le contraire, là, il ne reste plus beaucoup de
milieux humides, certainement pas assez, donc prélever des sommes à Laval, ça
devient conséquemment plus difficile.
Donc, avec des modalités différentes, on
pourrait financer certains projets, pas l'ensemble du fonds, on le dit, hein,
on limite à 15 %, mais donner des outils dans des régions qui,
actuellement, en manquent, et certains diraient cruellement.
M. Grandmont : Oui
effectivement. Puis je comprends bien l'argument, là, puis l'exemple que vous
donnez, par exemple, de Laval. Puis je confirme aussi qu'il y a beaucoup de
mouches en Abitibi. Ça dépend de la période, là, mais il me semble qu'ils vont
tard en hiver, elles sont grosses, hein? Mais vous comprenez aussi qu'une MRC
peut couvrir plusieurs bassins versants aussi, peut avoir plusieurs... Donc, si
on est en train de détruire un milieu humide sur une rivière ou sur un bassin
versant puis qu'après ça on compense ailleurs, bien, cette rivière-là ou... c'est
ça, ce bassin, ce petit bassin versant de rivière, potentiellement... si on
détruit tout le temps sur elle l'eau qui va couler à la fin va être moins bien
filtrée, va être de moins bonne qualité, puis ça risque d'avoir un impact aussi
sur la qualité de l'eau potable, par exemple, qui sera prélevée. Donc, comment
on se garde une espèce de... Tu sais, je l'entends bien, là, qu'on peut
déplacer un 15 % pour des milieux où on a peu de potentiel de...
M. Grandmont : ...de prélèvements,
mais, de l'autre côté, ne pas venir détruire non plus, même à l'intérieur d'une
même MRC, certains cours d'eau au profit de d'autres, par exemple? Je ne sais
pas si ma question est assez claire et assez précise, là?
M. Charette : Bien, on a
85 % sur le territoire même. Je comprends la référence aux cours d'eau,
mais là on est réellement au niveau des milieux...
M. Grandmont : Je parlais de
milieux humides, là...
M. Charette : ...des milieux
humides, effectivement...
M. Grandmont : ...mais... de
bassins versants, là.
M. Charette : ...qui sont
dans un bassin versant, effectivement. Et, si on regarde... là, je veux juste
être certain d'être revenu au bon article.... on parle du lieu... si on
regarde... si on regarde la modification qui est proposée, là, on parle de la
zone de gestion intégrée de l'eau concernée. Donc, on est aussi dans un secteur
qui est en lien avec le terrain ou la parcelle de terrain qui a pu être
altérée. Donc, le bénéfice va se faire aussi dans le secteur, là, qui a pu...
dans le secteur plus large qui a pu être affecté.
M. Grandmont : O.K. J'aurais
une dernière, dernière question. Quand vous dites que... Le 15 %, là, qui
pourrait être dédié, finalement, à des... à des milieux autres, ou, en fait, où
on a... on est, actuellement... peu de milieux hydriques, où on a peu de
potentiel de prélèvement pour en recréer, est-ce que, dans le fond, on
pourrait... est-ce qu'il y aurait une ouverture à ce qu'on dédie ce 15 %
là à des milieux où il y a une certaine pauvreté de milieux humides? Est-ce que
vous l'avez envisagé? Est-ce que c'est une possibilité?
M. Charette : C'est... c'est
beaucoup ça, se donner les moyens d'agir là où on a moins de moyens, parce
qu'on a collecté moins de sommes. Donc, oui, c'est une des... une des
possibilités qu'on se donne. Pas la seule, parce que ce n'est pas restrictif.
Dans le 15 %, on ne vient pas dire précisément que ce ne sera que ça. Mais
c'est ce qui est... c'est ce qui est visé, effectivement.
M. Grandmont : Est-ce qu'on
pourrait... est-ce que ce serait... est-ce qu'il y aurait de l'ouverture, du
côté du ministre, à l'ajouter à l'article 72, en mentionnant que le 15 %
restant pourrait être prioritairement consacré aux milieux de pauvreté de
milieux hydriques et humides?
M. Charette : Ce serait
difficile de le faire à travers le projet de loi, parce que c'est la
réglementation, là, qui nous donne ces précisions-là. Mais je veux juste
voir...
Donc, des exemples autres pour l'utilisation,
là, du fameux 15 %, donc, ça pourrait être des projets ciblés par un plan
régional des milieux humides et hydriques dont le financement au programme,
projet par projet, serait contre-productif. Donc, ça donne le moyen de financer
hors programme des projets, là, qui pourraient être plus ambitieux. Ça pourrait
être également, là, un accommodement d'une communauté... je le mentionnais tout
à l'heure, d'une communauté autochtone pour solutionner un enjeu
environnemental particulier lorsque certains projets de développement portent
atteinte aux droits ancestraux protégés... permet aussi de restaurer des
milieux humides et hydriques d'importance pour une communauté autochtone, là,
pour un territoire donné. Ça peut être un moyen de financement, par le ministre,
des travaux de restauration et de création de milieux humides et hydriques en
lieu et place de contraventions à la suite d'une ordonnance ou d'un avis
d'exécution. Il y a, enfin, le financement de projets de restauration ad hoc
qui peuvent avoir un intérêt national.
Ça fait que, bref, on se dit : on
veut financer en priorité des secteurs qui sont plus pauvres en milieux
humides. Mais je ne pourrais pas, un, le mettre dans le projet de loi, ce
serait dans la réglementation, mais, deux, on veut aussi se donner d'autres
possibilités, là, comme celles que je viens de souligner.
M. Grandmont : Ça, ce que
vous lisiez, c'est le programme, en fait, ou c'est...
• (18 h 10) •
M. Charette : Non. Bien,
c'est des notes qu'on se partage là, c'est le fameux écran magique que vous
mentionniez tout à l'heure, parce que nous n'avons... ma mémoire... à tout le
moins, je vais parler pour moi... je n'ai pas cette science infuse, j'ai besoin
d'appuis technologiques, par moments.
M. Grandmont : Mais donc,
sur, là, ces objectifs-là, là, ces différents milieux, contextes dans lesquels
vous voulez intervenir, éventuellement... puis je comprends l'intention, elle
est fort louable... comment on fait pour s'assurer que ça devient... disons,
que ces priorités-là deviennent prioritaires pour vrai? Est-ce que c'est à
travers des règlements qui vont être, éventuellement, adoptés? Est-ce que c'est
à travers le programme qui sert, finalement, à financer des organismes qui vont
créer ou restaurer des...
M. Grandmont : ...comment ça
s'opère? Parce que si ça demeure juste de l'information qu'on se partage en
personne, au ministère ou au cabinet, je ne vois pas comment ça va atterrir
finalement sur le terrain, puis atteindre l'objectif qui est de venir compenser
des milieux comme, par exemple, la ville de Laval.
M. Charette : Bien, c'est des
objectifs qu'on se donne, des orientations qu'on se donne, effectivement, au
niveau du ministère, comment être plus agile. Parce qu'encore une fois, et ça
n'a jamais été le but, on a beaucoup, beaucoup d'argent qui, certains diront,
qui dort, alors qu'on peut faire de belles choses avec ces sommes-là. Et, pour
le 15 %, ce sont des orientations, donc, que le ministère se donne ou des
idées, là, que le ministère se donne pour bien utiliser des sommes qui ont été
perçues à travers le Québec.
M. Grandmont : Parfait. Bien,
je me permettrais... Je ne ferai pas d'amendement, parce que je comprends les
contraintes avec lesquelles vous jouez à travers tout ça, mais je me permettrai
une suggestion, peut-être le clarifier dans le programme ou dans les objectifs
du ministère, que ça apparaisse clairement, là, que c'est les objectifs que
vous avez nommés, qui sont ceux poursuivis par l'utilisation du programme. Je
pense que ce serait vraiment une très, très bonne chose de le faire.
M. Charette : Et, encore une
fois, on a fait différentes communications, au cours des dernières années, pour
rendre plus efficace l'utilisation de ces sommes-là, et on le fera. Et la Commissaire
au développement durable a déjà eu à se pencher sur la gestion du fonds, à
l'utilisation qui en est faite, les modalités. Et je suis convaincue que la
Commissaire au développement durable va s'intéresser de nouveau aux changements
qu'on se propose de faire. Donc, non seulement on tentera d'être plus clair au
niveau des communications, mais convaincu qu'il y aura aussi des suivis de la
part de la Commissaire au développement durable pour être sûr qu'on continue de
s'améliorer dans l'utilisation et de la gestion de ces sommes-là. Merci.
Merci, M. le ministre, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions, Mme la
députée?
M. Grandmont : Merci. Ce sera
tout.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la
députée.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Donc, on va revenir sur le 15 %. On avait quand même plusieurs
groupes qui ont parlé justement de ce fonds-là, qui se sont... dans leur
mémoire, dans leurs commentaires, qui ont parlé de l'article 72, des
municipalités, des Premières Nations, Regroupement national des conseils
régionaux de l'environnement, le Centre québécois de droit sur l'environnement.
Mais juste une question plutôt générale, ça fait que là on parle de la
compensation. On sait que l'ordre et beaucoup d'autres ont dit «éviter,
minimiser, compenser». Là, on parle de compensation. On nous revient, on nous
arrive avec un pourcentage à 85, 15 % comme solution ou compromis. Bien
qu'il y a des groupes qui disent, le fait qu'on met l'emphase, tant d'emphase
sur la compensation, c'est déjà un compromis. Est-ce qu'il y a, dans la
réflexion, est-ce qu'il y a eu d'autres, dans vos réflexions, d'autres
possibilités pour répondre à la difficulté de fonctionnement du fonds? Parce
qu'on comprend que les fonds s'accumulent, là on arrive avec ce pourcentage-là.
Est-ce qu'il y a eu d'autres réflexions
avant de retourner la discussion sur le 85, 15%? Est- ce qu'on a pensé à
d'autres solutions pour justement s'attaquer aux problèmes de fonctionnement du
fonds?
M. Charette : Oui. Et
d'ailleurs il y a eu d'autres modifications de nature réglementaire au cours
des deux, trois dernières années, si je me souviens bien, pour rendre la
démarche encore plus claire, pour être sûr qu'on la reçoit parmi les groupes
admissibles de façon... sans équivoque. On a changé les modalités pour
soumettre des projets. Bref, il y a déjà eu des mesures ou des actions
d'entreprises pour être plus efficace. Il y a eu effectivement amélioration,
mais il faut s'améliorer encore davantage. Encore une fois, je ne dis pas qu'il
faut sortir l'argent dès qu'on le perçoit, ce n'est pas une mauvaise chose que
le fonds soit bien doté, mais, clairement, la réalisation de projets ne va pas
au rythme que l'on souhaiterait pour réellement... on arrive toujours à
l'objectif qui est maintenu, l'objectif de zéro perte nette.
Lorsque l'on sait qu'il y a des milieux
qui sont altérés, si on veut être, au final, à zéro perte nette, ça veut dire,
il faut en restaurer, il faut en créer. Pour ça, il faut pouvoir utiliser
intelligemment l'argent qui est à notre disposition. Et je rassurerais les
collègues, même au moment de la consultation, le but n'a jamais été d'engranger
de l'argent. C'est de l'argent qui est garanti. Il ne faut pas craindre que ce
soit versé au fonds consolidé...
M. Charette : ...ou quoi que
ce soit, c'est de l'argent qui est là, mais qui malheureusement, actuellement,
n'utilise... c'est-à-dire ne produit pas assez de résultats pour dire : On
se rapproche jour après jour de l'objectif de zéro perte nette.
Mme McGraw : Et le... Donc,
la réponse présentement, dans ce projet de loi du ministre, c'est de
dire : On va avoir ce partage de 85-15 %. Et la question... Est-ce
que... Je comprends qu'à date il y a peut-être eu des changements, des
améliorations, mais, regardant de l'avant, avec ce projet de loi, est-ce qu'il
y a eu d'autres réflexions de solution ou c'est vraiment le... la solution
qu'on propose, que le ministère propose, c'est vraiment ce 15 %, ce
85-15 %?
M. Charette : Ça devrait
aider. On respecte le principe original de dire : L'argent qui est perçu
sera très largement, majoritairement même, utilisé à l'endroit où il a été
perçu. Donc, ça vient rassurer en partie le milieu municipal. On se donne des
moyens d'utiliser le 15 %. Tout à l'heure, j'évoquais, là, certains...
certaines possibilités, là, que l'on veut réaliser à travers cette
modification-là, mais très conscient... et je me souviens très bien, là, des
représentations qui ont été faites par certains groupes. Plusieurs ont salué,
mais d'autres auraient voulu une orientation différente. Et, par exemple, on
parle du milieu municipal, qui est rassuré que l'essentiel soit préservé pour
le territoire où l'argent est perçu, mais le milieu municipal allait une coche
plus loin en disant : On voudrait avoir cet argent-là pour nous-mêmes
gérer les projets à réaliser. C'est là où, en tout respect avec nos
interlocuteurs du milieu municipal, on disait : Bien, l'expertise, elle
est au... elle est au ministère. Les villes peuvent participer très
certainement à la réalisation de projets, peuvent faire la promotion de
projets, mais la gestion du fonds reste... reste au ministère, là, bien que les
villes soient des partenaires, là, sur ces questions-là.
Mme McGraw : Donc, là-dessus,
je comprends que le ministère... donc l'idée avec le 15 %, le fonds géré
par le ministère, est-ce qu'on a réfléchi à... peut-être, aux MRC, qu'un
15 % pourrait être géré par les MRC? Est-ce que ça...
M. Charette : C'est une des
demandes qui avaient été formulées, là, par certains représentants du milieu
municipal, et elle est très légitime, là, cette demande-là. Mais, pour
s'assurer de la gestion, compte tenu que l'expertise, elle est réellement au
ministère, on maintient cette responsabilité-là, bien qu'on se donne des moyens
d'action différents, mais ça n'empêche absolument pas les municipalités, les
MRC d'être partenaires, là, dans la réalisation de projets de cette nature-là.
Mme McGraw : Et formule
85-15, pourquoi ces pourcentages, au lieu de 80-20 ou 75-25? Pourquoi ces
chiffres-là?
M. Charette : Bien, on
voulait garder la prépondérance au milieu affecté, et ça n'a pas été réitéré
comme tel, ou du moins pas directement, lors de la présente consultation, mais
le milieu municipal à la base était très, très soucieux que les sommes perçues
restent dans le milieu où elles ont été perçues. Et, d'un point de vue
environnemental, ça se défend très bien. Donc, on vient... ou on veut corriger
le milieu qui a pu être altéré ou affecté par un projet x. Donc, ça se défend
autant du point de vue municipal que du point de vue strictement
environnemental. Après, il fallait arriver à départager en quelque sorte un
pourcentage qui pourrait nous aider à être plus efficaces, mais on aurait pu se
dire ultimement : C'est 20-80 ou c'est 90 ou...
Mme McGraw : 90-10.
M. Charette : Donc, il
faut... il faut mettre la ligne ou la barre quelque part, mais 85-15, ça va
nous permettre, je pense, de se... On se donnera... On se donnerait plutôt, je
parle au conditionnel, des outils supplémentaires pour faire une différence.
• (18 h 20) •
Mme McGraw : Quand vous avez
dit : On s'était dit : Avec le 85-15, ça va nous donner... tu sais,
ça va être efficace, est-ce qu'il y a eu un calcul? Est-ce qu'il y a des études
derrière ça pour dire, par exemple... Je ne sais pas c'est quoi, la période de
temps où le ministère a une idée ou un plan qu'est-ce qui serait pour débourser
ces fonds-là. Est-ce qu'il y a un plan, une idée du «timeline», du... pour
vraiment, justement, utiliser, débourser le fonds?
M. Charette : Encore une
fois, on ne veut pas engranger de l'argent, donc on ne retient pas de l'argent.
On veut que les programmes, les modalités soient les...
M. Charette : ...plus efficace
possible. Donc, on...
Mme McGraw : Mais je pense
qu'il y a un lien entre le pourcentage et le déboursement du fonds. Est-ce
qu'on a une idée de qu'est-ce qui serait...
M. Charette : C'est-à-dire le
85-15 est réellement sur la géographie, en quelque sorte, où les sommes
pourraient être utilisées avec... permettre à des projets... Parce que si on
veut aider, par exemple, une communauté autochtone qui n'est pas une MRC, donc
c'est là où on fait de la communauté un partenaire, un promoteur potentiel. Et
les sommes... C'est-à-dire les sommes qui seraient utilisées ne proviendraient
pas forcément du même milieu. Donc, on se donne... on se donne des moyens supplémentaires,
là, tout simplement.
Mme McGraw : Mais est-ce
que... est-ce qu'on est d'accord pour dire que la formule, là, là on a choisi
85-15 parce que ce n'était pas un 100 %, il fallait quand même avoir un
compronis... compromis? Peut-être, le 90-10, le ministère a jugé que c'était...
c'était peut-être... ça n'allait pas être assez agile, mais est-ce qu'on a des
études, est-ce qu'on a des analyses derrière ce ratio?
M. Charette : Naturellement,
puis ça, on l'a évoqué souvent, il y a beaucoup de partenariats dans ces
actions-là. Donc, c'est au gré des discussions, là, avec les différents
partenaires, qu'on arrive avec cette proposition de 85-15. Mais ce n'est pas...
ce n'est pas... Le départage n'a pas été fait sur une base scientifique, de
dire pourquoi 15 % et non pas 14 %, et pourquoi 15 % et non pas
20 %. C'est ce qui a été discuté, là, avec les partenaires. Et c'est le
ratio qui nous permet de préserver autant la prépondérance régionale que de se
donner des moyens d'agir là où peut-être les moyens ne seraient pas... ne
seraient pas suffisants.
Mme McGraw : Donc, c'était un
processus plus qualitatif que quantitatif, si je comprends bien.
M. Charette : Oui. On
pourrait le... On pourrait le décrire comme ça.
Mme McGraw : Discussions,
partenariats, mais ce n'était pas vraiment quantitatif. Ce n'était pas... Bien
qu'on arrive avec une formule, on parle de chiffres, de pourcentages, derrière
cette formule, c'était vraiment un processus qualitatif plus... bien, c'est ça,
moins... moins scientifique. Mais je ne dis pas que c'est une mauvaise chose.
Mais c'étaient des discussions avec des partenaires pour informer cette
formule?
M. Charette : Je pense qu'on
arrive à un bon équilibre avec les objectifs, là, que l'on veut réaliser.
Mme McGraw : Est-ce qu'on...
juste pour revenir au... je vais dire le «time line», un peu, pour... Parce
qu'on voit que les fonds qui a comme gonflé. Et, un des enjeux, c'est qu'on a
la misère ou c'est un défi de dégonfler, on va dire, dégonfler le fonds. Est-ce
qu'on a une idée de l'impact du projet de loi sur le déboursement?
Ça fait que là, là j'ai posé une question
sur un peu qu'est-ce qui a informé cette formule-là. Mais, en termes de
l'impact, est-ce qu'on a fait une analyse sur l'impact de...
M. Charette : Sans dire
«corriger», mais apporter une précision. On ne veut pas faire une vente de feu,
là. C'est-à-dire, oui, il y a beaucoup d'argent, mais on tient à ce que cet
argent-là soit utilisé aux bonnes... aux bonnes fins, là. Donc, moi, je ne
serais pas plus heureux, si, demain, le fonds était à zéro, là. Mais, en même
temps, je veux qu'on respecte le principe de zéro perte nette. Et, pour ça, il
faut réaliser davantage de projets. Donc, juste une petite précision à ce
niveau-là.
Au niveau... Ma collègue demande quel
serait le rythme de décaissement suite à l'adoption du projet de loi. Je ne le
sais pas, je ne pense pas qu'on ait de données à ce sujet-là.
M. Charette : ...de... parler
de comment le décaissement ou à quelle vitesse le décaissement se ferait
différemment, ce qu'on disait tout à l'heure, là, une MRC qui n'a pas généré ou
n'a pas suffisamment d'argent pour un projet de plus grande envergure, bien,
actuellement, on a peut-être une idée de ses intentions, mais cette MRC là ne
peut pas déposer le projet parce que les fonds ne sont pas au rendez-vous.
Donc, c'est réellement lorsque les...
M. Charette : …seront connues
lorsqu'elles seront applicables, qu'on va voir peut-être des nouveaux projets,
là, se dessiner ou être développés. Et par la suite, ce serait peut-être
possible d'anticiper, bon, quelle sera dorénavant la fréquence ou, à tout le
moins la vitesse de décaissement. Mais là, c'est une option qui n'existe pas.
Donc, il y a des projets qui ne se développent pas parce que l'option n'est
tout simplement pas… n'est tout simplement pas là, mais ça devrait aider, là,
convaincu que ça va aider. Une MRC peut avoir le projet, mais n'ayant pas les
fonds, se dit : Bien, ce projet-là actuellement, ça ne sert à rien de le
développer. On ne pourra pas se le faire financer. Lorsque le projet de loi
serait adopté, s'il devait être adopté, bien là, ça devient un monde de
possibilités nouveau, là, en quelque sorte.
Mme McGraw : Et merci de nous
rappeler que l'objectif ultime, c'est vraiment zéro perte nette. On comprend
que c'est l'objectif. Est-ce qu'on a établi des objectifs intérimaires en lien
avec cette formule-là? Est-ce que… Je comprends que la méthodologie était
plutôt qualitative. Est-ce qu'on a quand même des… bon, des objectifs qu'on a
chiffrés en lien avec cette formule-là qui va dire : O.K., on va… on va
dans la bonne direction, on pense que d'ici x années, on va être arrivés à tel
pourcentage envers notre zéro perte nette? Est-ce qu'on a fait ces liens-là? Je
ne sais pas si c'est…
M. Charette : Avec le
ratio 15-85, c'est difficile, là, pour les mêmes raisons que j'évoquais.
Ça va générer des projets qui, actuellement, ne sont pas… ne sont pas
possibles, ne peuvent… qui ne peuvent pas pas être financés à travers le fonds
en question. Donc, c'est difficile, même pour un promoteur, même spécialiste en
la matière de penser à un projet lorsque son financement n'est pas… n'est pas
possible, là, avec les modalités actuelles. Ce sont des nouvelles modalités,
donc il y a forcément des projets nouveaux, là, qui vont… qui vont se
développer en fonction de ces modalités-là. Et on sera assez rapidement en
mesure de voir quel impact ça a sur le nombre de projets déposés, sur les
superficies couvertes, sur la qualité des projets déposés. Est-ce qu'on est
plus en restauration? Est-ce qu'on est plus en création? Est-ce qu'on… Donc,
c'est… c'est l'expérience, là, qui va nous permettre assez rapidement de
répondre à ces questions-là.
Mme McGraw : Et, avec cette
expérience, est-ce qu'on a… est-ce qu'on envisage comment mesurer, justement,
l'impact de cette nouvelle approche, de cette formule-là? Comment on va voir…
justement, est-ce que… On comprend que l'intention est là, mais est-ce que… au
niveau de l'impact, comment ce qu'on va mesurer puis à quelle fréquence pour au
besoin réajuster? C'est prévu?
M. Charette : Non, tout à
fait, et c'est dans les pratiques et la philosophie du ministère. D'ailleurs,
je le mentionnais, pour les milieux humides, au cours des dernières années, on
a fait des changements réglementaires pour être plus efficaces. Donc, le but,
si on devait réaliser ou si on constatait qu'une initiative ne fonctionne pas,
le but, ce n'est pas de la maintenir indéfiniment, là. C'est d'apporter les
corrections nécessaires pour arriver aux objectifs visés. On a la même… la
même… la même façon d'anticiper ou de voir les choses au niveau... Par exemple,
un exemple qu'on a eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises, au niveau du
plan de mise en œuvre, au niveau… au niveau de la lutte aux changements
climatiques, de façon périodique, on évalue la portée de nos mesures puis on
apporte les correctifs, le cas échéant, l'année suivante, là, si on voit que
les résultats ne sont pas au rendez-vous. Donc, on le fait aussi pour les
milieux humides, mais clairement, clairement, il faut retenir une approche
différente ou se donner des moyens différents, là, pour aller chercher les
meilleurs résultats encore.
• (18 h 30) •
Mme McGraw : Alors, avec
cette approche, ce qu'on envisage, c'est… le rythme, on va débloquer les fonds,
le rythme, bon, métabolique, ça va… ça va aller un peu plus vite, ça va aller
plus vite, on verra à quel point ça va aller plus vite, sans que ce soit
extrême, si je comprends bien. Puis aussi le ministre, il a souligné le fait
qu'une lacune… la lacune que les Premières Nations ne puissent pas faire,
présentement, des demandes pour des projets… des projets de restauration, si je
comprends bien le ministre, si j'ai bien compris le ministre.
M. Charette : Ce n'est pas
tant qu'elles ne peuvent pas du tout, mais ça leur ouvre un champ…
18 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...de
possibilités, là, différent, là, au niveau des communautés autochtones...
Mme McGraw : Donc...
M. Charette : ...ne serait-ce
que sur le lieu où les sommes ont été prélevées, versus le lieu où se
réaliserait un projet de restauration ou de création.
Mme McGraw : Donc, il y a les
municipalités qui ont exprimé des préoccupations, mais aussi les Premières Nations
qui ont souligné le fait que... Bien, on comprend que les Premières Nations ont
des réalités différentes que les municipalités, et toutes les Premières Nations
qui se sont exprimées via mémoire veulent garder le... tiennent au 100 %,
effectivement, puis même on demande, dans le cas des Premières Nations Québec
Labrador, qu'ils soient peut-être... justement, qu'ils soient... c'est ça,
que... Ils veulent qu'on développe en collaboration avec les Premières Nations
une approche standardisée pour déterminer la valeur des milieux humides et
hydriques guidée et par la science occidentale et les connaissances autochtones
et que les décisions, si on garde le 15 %... — encore une fois,
l'Assemblée des Premières Nations Québec Labrador — bon, d'ajouter à
cet article-là que les contributions financières résiduelles, c'est-à-dire le
15 %, doivent être affectées à des projets visant les milieux humides ou
hydriques de grande valeur, et lesquels seront déterminés en collaboration avec
les Premières Nations.
Donc, dans un premier temps, il y a des
Premières Nations, dont la nation Mohawk et aussi, je crois, Innue, qui
voudraient garder le 100 %. Mais, dans le cas où c'est un 15 %, l'Assemblée
des Premières Nations Québec Labrador propose qu'il soit... c'est avec eux autres
qu'on va déterminer la valeur des milieux... la valeur des milieux humides et
hydriques. Comment est-ce que le ministre réagit à ces suggestions?
M. Charette : Un petit peu
pour... Dans la même logique que la demande de certains acteurs du milieu
municipal, ça se défend et ça se... je veux dire, c'est une prétention ou un
souhait, là, qui est très, très légitime. Nous, on préfère... Plutôt que de
dire : On confie la gestion du 15 % aux communautés autochtones ou
sinon, par exemple, au milieu municipal — et je ne dis pas que les
deux sont semblables, là, mais je dis juste que c'est une revendication qui a
été partagée par les deux groupes — on dit plutôt : On va faire
des communautés autochtones et du milieu municipal des partenaires potentiels,
là, pour l'utilisation non pas uniquement du 15 %, mais du 100 %.
Dans les deux cas, autant les communautés autochtones que le milieu municipal
peuvent et ont intérêt à être des partenaires, là, pour les différents projets
qui peuvent être présentés pour financement. Mais on... Et c'est... Je veux
dire, c'est une position gouvernementale, compte tenu de l'expertise au
ministère, de dire : On ne confie pas la gestion, mais on sera partenaires
pour aider à réaliser, là, des projets qui pourraient être chers autant au
milieu municipal qu'au sein des communautés autochtones.
Mme McGraw : Donc, le fait
que les Premières Nations... Là, on parle de partenariats : municipalités,
Premières Nations. Les Premières Nations ont quand même des préoccupations différentes,
des réalités différentes qui réclament le 100 %. On comprend que ça ait
des partenaires. Mais, au niveau de la... de décisions de déterminer la grande
valeur des milieux humides hydriques, si je comprends bien le ministre, c'est
un peu la même approche avec les municipalités? Municipalités, Premières
Nations...
M. Charette : Bien, tout en
ne les mettant pas... Je veux dire, une municipalité puis une communauté
autochtone, ce n'est pas la même chose, là. D'ailleurs, et on l'a mentionné à
plusieurs reprises, il y a un processus de consultation spécifique aux
communautés autochtones, il y a un travail d'élaboration qui se fait de façon
spécifique et exclusive, là, avec les communautés autochtones. Donc, je ne les
mets pas sur un même pied d'égalité, je dis juste que dans les deux cas ce sont
des partenaires, là, qui peuvent être des partenaires naturels pour le
ministère, pour le gouvernement pour développer, là, des projets à l'aide du
fonds, là, qui est à notre disposition.
Mme McGraw : Mon collègue, il
a parlé déjà de... bon, des risques, on va dire, qui ont été soulignés par
certains groupes, des risques de... qu'avec cette modification-là... des
risques que les bassins versants qui sont très urbanisés vont... risquent d'être...
Mme McGraw : ...de moins
bénéficier... de moins de projets de restauration pour les... mais des
pressions... Là, je reviens au mémoire des Premières Nations Québec-Labrador.
Or, des pressions importantes sont déjà, évidemment, exercées sur les milieux
humides et hydriques de ces... justement, de ces bassins versants urbanisés,
alors il est d'autant plus important d'assurer leur protection et favoriser
leur restauration. Est-ce que le ministre... Donc, éviter un effet pervers,
effectivement. Donc, comment est-ce que le ministre réagit à cette observation
ou préoccupation de ce...
M. Charette : Je pense que
l'important, c'est réellement de garder cet espace de discussion puis de
collaboration, là, pour élaborer même des projets concrets, là. Le ministère a
réellement... Ça, on l'a mentionné aussi, et ce n'est pas en lien direct, là,
avec le projet de loi, mais ça démontre la philosophie dans laquelle... avec
laquelle on travaille, on a créé une direction nouvelle au ministère pour,
justement, favoriser les relations des communautés... avec les communautés
autochtones. Donc, on travaille dans cette logique-là de partenariat, et j'y
vois des applications très, très concrètes, à travers ce qui est discuté,
actuellement. Il y a des beaux projets qui pourraient émaner des communautés
autochtones, qui font place... dans certains cas, on parle de sciences plus,
conventionnelles, mais également de sciences... Le savoir autochtone est aussi
précieux, là, au niveau du patrimoine culturel autochtone. Donc, il y a des
projets, là, qui peuvent naître, là, de ces possibilités-là, puis on va,
naturellement, souhaiter qu'on va faire la promotion des possibilités, là, qui
s'offrent aux différentes communautés.
Mme McGraw : Vous avez
mentionné, bon, collègue, Laval. Je me permettrais de juste lire une section du
mémoire de la ville de Laval parce que je pense que... Je ne sais pas si j'ai
le droit de dire «si ma collègue était là», mais elle aurait souhaité justement
parler de ce mémoire-là. Alors, selon la ville de Laval, ils veulent vraiment
maintenir les règles en vigueur quant à l'affectation des sommes accumulées
dans le fonds de protection. Et leur préoccupation, c'est qu'ils disent que les
changements proposés au mode de répartition des sommes disponibles lui
apparaissent toutefois... question de prématuré, effectivement. On comprend que
le gouvernement veut débloquer ces fonds-là. En même temps, il y a des villes,
la ville de Laval, qui trouvent que c'est prématuré. «En effet, sauf exception,
peu de temps s'est jusqu'à maintenant écoulé entre le moment où les... ont été
déposés, ensuite autorisés par le ministère Or, mettre en œuvre des projets de
restauration cohérents et correspondant aux meilleures pratiques exige du
temps. Les municipalités sont également soumises à des règles d'octroi de
contrats strictes qui, bien que nécessaires, induisent les délais dans les
processus. Conséquemment, avant d'envisager tout changement, la ville juge
souhaitable qu'un délai soit accordé aux instances locales et régionales pour
permettre la mise en œuvre des...» On comprend que la réponse du ministre,
c'est cette formule-là, de 85-15 %, mais comment réagissez-vous à la
préoccupation que c'est prématuré?
M. Charette : Et c'est la
beauté de la vie, on n'est pas obligé d'être d'accord sur tout. Je ne pense pas
que la démarche soit prématurée. Moi, ça fait quelques années, là, que je suis
dans les mêmes fonctions, et, périodiquement, que ce soit à travers des
articles de journaux, des reportages de différents réseaux d'information, ou
sinon la Commissaire au développement durable, on se fait dire, et on est
d'accord, qu'on peut améliorer nos façons de faire.
• (18 h 40) •
Donc, c'est cette volonté de mieux faire
les choses en étant désireux de collaborer avec le milieu municipal, mais je
pense que ce n'est pas prématuré d'agir, là, au contraire, là, c'est une
problématique ou, à tout le moins, c'est une thématique qui est récurrente, et
on peut faire mieux. C'est ce que l'on souhaite faire, et on ne veut pas tarder
avant de faire mieux, mais, encore une fois...
M. Charette : ...tout à
l'heure, je ne veux pas en faire une vente de feu ou je ne veux pas que... que
le fonds soit épuisé, là, demain matin. Et encore là on est dans un
ratio 85/15, donc je pense qu'on va se donner des outils pour mieux faire
sans perdre le contrôle, là. Et on n'accepterait pas de... Ça demeure des
initiatives ou des appuis, là, qui sont normés, qui sont... Donc, il n'y a pas
d'inquiétude de voir le fonds se vider, là, du jour au lendemain.
Mme McGraw : Finalement,
j'aimerais juste citer... revenir au mémoire du Centre québécois pour le droit
de l'environnement, il souligne que les modifications qu'on propose... bien,
proposent une plus grande flexibilité dans l'utilisation des fonds, mais, selon
le centre, l'exercice du pouvoir discrétionnaire de l'État doit être encadré
afin d'éviter que les projets de restauration ne privilégient les gains en
superficie au détriment du maintien des fonctions écologiques. Et ils proposent
des ajouts ou des amendements, justement que la 15 % de celles-ci peuvent
être... le 15 %, peuvent être affectées à des projets réalisés à
l'extérieur de la municipalité régionale de comté et de territoire. Et là ils
proposent trois, on va dire, suggestions pour mieux encadrer : projet de
restauration, de création de milieux humides, hydriques dans des territoires
identifiés aux déficits des milieux hydriques ou humides... Deux, ensuite...
ça, c'était le premier point. Deux, le deuxième point, assistance à des projets
de restauration et de création présentant une plus grande complexité. Ou,
troisièmement, soutien aux organismes pour l'acquisition d'expertise en matière
de restauration et de création des milieux humides et hydriques. Donc ça, c'est
proposé pour mieux encadrer ces pouvoirs additionnels de l'État. Comment est ce
que le ministre reçoit?
M. Charette : Je ne le ferais
pas de façon restrictive, mais, si on se souvient, là, les différents exemples
que je lisais il y a quelques instants, ça répond à plusieurs, là, de ces
préoccupations, là, exprimées par la collègue. Mais je ne le mettrais pas, et
ce serait difficile d'ailleurs de le mettre parce que c'est aussi beaucoup
qualitatif, là, ce serait difficile de le mettre dans un... dans le texte de
loi, mais la réglementation balise ce qui est possible de faire, ce qui n'est
pas possible de faire. Mais je ne relirai pas, là, ce que je disais tout à
l'heure au niveau des intentions du gouvernement, mais on veut prioriser les
régions qui n'ont pas suffisamment de fonds pour réaliser leurs projets. Si
elles n'ont pas suffisamment de fonds, c'est qu'elles sont plus pauvres en
milieux humides, onc c'est un effet, là, de corrélation, là, qui est direct.
Donc, ça répond à ce qui est dit, mais on vient aussi offrir... ouvrir à
d'autres possibilités qui peuvent aussi être interprétées, là, en partie, dans
le sens des préoccupations, là, du Centre québécois du droit en environnement.
Mais je ne pourrais pas le mettre dans le projet de loi, tout comme le
85 %, toutes les modalités ou tout ce qui est possible de financer n'est
pas dans le projet de loi. Donc, c'est notre réglementation, là, qui nous guide
à ce niveau-là.
Mme McGraw : Donc, peut-être
ça pourrait rejoindre les intentions réglementaires, certains de ces points.
Par exemple, le soutien aux organismes pour l'acquisition d'expertise en
matière de restauration, de création des milieux humides et hydriques, est ce
que ça pourrait être... ça pourrait se retrouver dans un règlement?
M. Charette : Dans certains
cas, ce n'est même pas obligé de le faire, là, sous forme... Le détail n'est
pas non plus toujours, là, dans un règlement fin ou finement, finement
développé, c'est de dire : On a des balises qui rencontrent ces
objectifs-là et c'est des fonds qui sont vérifiés. Donc, ultimement, si
l'utilisation qui en était faite était contraire à la nature de nos échanges,
au contraire, à l'objectif du fonds, ce serait noté. Donc, et ce n'est pas dans
l'intérêt du ministère, là, d'aller à l'encontre de ces objectifs-là de toutes
les façons. Mais je ne peux pas tout mettre dans la loi. Et le règlement peut
donner des orientations, ce que l'on fait. Encore là, le règlement, on pourrait
nous demander : D'accord, le 15 %, maintenant, on...
M. Charette : ...ventilé,
5 % pour tel type de projet, 5 % pour tel autre type de projet, et
5 % pour tel autre type de projet, on ne veut pas aller dans ce... dans ce
fin détail là. On a des orientations, et c'est des sommes, là, qui sont... qui
sont utilisées et gérées en fonction, là, des orientations, et non pas du
microdétail, là, qui pourrait être intégré soit dans le projet de loi ou dans
la réglementation.
Mme McGraw : Juste pour
revenir à la discussion au tout début, formule, on comprend que la méthodologie
n'était pas nécessairement scientifique, mais plutôt qualitative. On comprend,
le ministre l'avait dit, s'il y a des... on peut évaluer, on va changer si on
voit qu'il y a quelque chose qui ne marche pas. Mais là on met, dans la loi,
85 %. C'est quand même très spécifique.
M. Charette : ...c'est
100 %.
Mme McGraw : Exactement,
c'est 100 %. Mais c'est quand même... mais on comprend que ce chiffre-là
ou cette formule-là... pour donner plus de flexibilité, on comprend, pour aller
plus vite, pour être plus agiles, mais pas trop vite, pas de vente de feu, on
comprend. Mais si on voit que ce pourcentage-là, cette formule-là n'est pas
très efficace? Là, c'est dans la loi. On ne voulait pas mettre ça en règlement?
On ne voulait pas... Puis là on va... on va évaluer...
Je veux juste... Parce que le ministre, il
insiste sur le fait que, si c'est trop détaillé ou spécifique, ça va être
peut-être en... se retrouver dans un règlement, ou même pas. Mais là on met
quelque chose... c'est très spécifique. On comprend qu'il n'y a pas eu d'étude,
d'analyse scientifique. Il y a eu des discussions, méthodologies plutôt
qualitatives. Ça fait que...
M. Charette : Non, je
comprends, je comprends le raisonnement de la collègue, mais, actuellement, la
loi, c'est 100 %. Donc, c'est législatif, ce n'est pas réglementaire. Là,
c'est de dire : on fait une ventilation. Mais si, à l'usage, le
85 %-15 % devait ne pas s'avérer efficace pour atteindre les
objectifs que l'on se donne, bien, ça nécessitera une autre intervention
législative, que ce soit à travers un omnibus, le prochain omnibus législatif.
Mais on va quand même se donner le temps, là, de voir quel est... quels sont
les résultats apportés grâce à cette modification-là. Mais des outils
législatifs, on en a tout plein. Et on n'est pas non plus obligés d'attendre le
prochain omnibus législatif, là, on peut l'insérer dans un autre projet de loi.
Nous, on veut que ça marche, mais si le
ratio 85 %-15 % n'était pas le bon, à terme, on saura... on saura
comment corriger la situation. Mais, personnellement, et avec toute l'expérience
du ministère, là, je suis convaincu qu'on va se donner des outils
supplémentaires qui devraient donner des résultats concrets. Et, encore une
fois, quand on... quand on travaille un projet de règlement ou une loi, il y a
beaucoup de travail qui se fait en amont, en co-création... c'est un terme
qu'on utilise là, sans que ce soit galvaudé... pour voir comment s'assurer que
l'on atteint les objectifs que l'on se donne. Alors, c'est pour ça qu'on...
Le projet de loi, je pense, est une base
très solide. À travers l'étude article par article, que l'on complète, là, tous
ensemble, de façon très constructive, on se donne le moyen de le bonifier.
Convaincu qu'on a une base qui est solide. Et le 85 %-15 %, même à
travers les groupes qu'on a reçus, là... Non, ce n'est pas unanime, parce que
certains auraient souhaité, oui, qu'on garde le 100 %, d'autres auraient
souhaité qu'on leur remette l'argent pour qu'eux gèrent les sommes. Puis,
encore une fois, tout ça peut être légitime comme position. Mais on a une base,
là, qui est assez solide et, je dirais même, consensuelle, là, sans être
unanimes, là, sur ces aspects là.
Mme McGraw : Et consensuelle
au niveau du ministère ou... Parce que ces discussions-là qu'on a eues, c'était
surtout au sein du ministère. Mais avec des groupes...
M. Charette : Ah! oui.
Même...
Mme McGraw : ...des
partenaires, avec, évidemment, les consultations particulières...
M. Charette : Non, exact.
Parmi les groupes qu'on a entendus, là, certains trouvaient... et autant les
groupes environnementaux que des groupes à d'autres vocations... on en a
plusieurs, là, qui trouvaient intéressante l'idée du 85 %-15 %.
Certains, et je le disais d'entrée de jeu, auraient préféré qu'on maintienne le
100 % mais le 100 % ne fonctionne pas actuellement. Donc, on se donne
des moyens supplémentaires, là, pour mieux faire, là, tout simplement.
• (18 h 50) •
Mme McGraw : Et le ministre,
il souligne le fait que, même si ça ne fait... si ce n'est pas...
Mme McGraw : ...il perçoit
qu'il y a un consensus autour de...
M. Charette : Je pense que
oui. Je pense qu'on a une base, là, qui est... qui est relativement solide, et
naturellement c'est tout le temps à l'usage qu'on va s'en convaincre. Ce sont
tous les groupes qui auront le droit de soulever : Après coup, bien,
voici, ça donne ou ça ne donne pas les résultats escomptés. Donc, on n'enlève
pas le droit d'analyse ou de critique suite à l'adoption, là, du projet de loi.
Et nous, on ne veut que mieux faire à partir des orientations qu'on se donne.
Mme McGraw : Et le ministre a
souligné que... on se rappelle que l'objectif dans tout ça, ultimement, c'est
zéro perte nette... perte nette zéro, pardon, éviter, minimiser et compenser.
Là, on parle de compensation. On veut avoir plus d'agilité. Le ministre a
dit : On va prendre le temps, on va voir avec le temps si ça fonctionne,
cette formule-là. Est-ce que le ministre a une idée, selon les bonnes pratiques
du ministère, c'est quoi, ce temps-là, c'est quoi, ce délai-là pour évaluer? Ça
va se faire au fur et à mesure, j'imagine, mais est-ce qu'on a une idée de...
M. Charette : Comme je le
mentionnais tout à l'heure, actuellement il y a des projets qui ne sont pas
développés parce que la possibilité n'existe pas. Donc, c'est difficile
d'anticiper l'impact final de tout ça. Mais, à partir du moment où la
possibilité va exister, ça va générer des idées, ça va générer des projets, ça
va générer une réponse de la part... la part de partenaires. Donc, je suis
confiant, là, qu'on se donne un moyen de plus pour mieux... mieux faire. Mais,
en même temps, quand je dis «consensuel», c'est qu'on a une base solide, mais
on ne rallie pas tout le monde. Si on se souvient les groupes qu'on a entendus,
il y a certains groupes qui ne souhaitent qu'il n'y ait aucune, aucune atteinte
à aucun milieu humide. Puis ça aussi, c'est très légitime de l'exprimer. Ce
n'est pas l'orientation que l'on juge, d'une part, réaliste, ce n'est pas
l'orientation que l'on retient, mais, quand même, il y a des avancées
importantes, là, qui sont... qui sont possibles grâce aux articles que l'on
aborde, là, présentement.
Mme McGraw : Et c'est très
vrai, et le ministre l'a dit, je le répète, l'unanimité, le consensus, ce n'est
pas la même chose. Le ministre perçoit qu'il y a un consensus. Il y a quand
même certaines opinions qui sont... bon, on va dire, qui ont une grande valeur,
et c'est pour ça que, pendant ces discussions d'étude détaillée, j'ai vraiment
pris le temps de me concentrer sur les Premières Nations, parce qu'on comprend
leur relation avec la nature, leurs droits qui leur appartiennent. C'est quand
même des préoccupations puis des... une perspective... sont très importantes.
Donc, voilà pour les questions sur cet article-là. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le député.
M. Grandmont : Oui. Merci.
J'aimerais revenir encore sur le 85-15. D'abord, pour le fixer, là, le 85-15,
là, vous dites... Bon, je comprends, là, qu'il y a eu comme discussion avec les
groupes, avec les intervenants qui sont venus ici pendant les audiences
particulières. Il y en a qui auraient aimé qu'on garde le 100 %. Il y en a
peut-être aussi, je ne sais pas si vous l'avez évoqué, qui auraient... qui
auraient voulu que ça soit plus proche de 50-50. Je ne sais pas si j'ai bien
compris ça. Non? Je ne pense pas, hein?
M. Charette : Je me souviens
qu'il y ait eu 50-50, non.
M. Grandmont : Non, non, non.
O.K. O.K. C'était pour vérifier. Je croyais avoir entendu ça.
M. Charette : Non, ce que je
disais : Il y a des groupes qui souhaiteraient... puis, encore une fois,
c'est légitime de l'exprimer, mais qu'il n'y ait aucune, aucune atteinte aux
milieux humides. Mais ça, c'est une approche, là, que l'on ne juge pas
possible, encore moins réaliste. Mais, 50-50, là, sauf erreur, il n'y a pas de
groupes qui ont proposé ça, alors...
M. Grandmont : Oui. Je
reviendrai tantôt, là, sur le... parce que la collègue a évoqué, là, le
«éviter, minimiser, compenser», qui est une formule que je ne connaissais pas
mais qui référait à d'autres choses en mobilité durable, un sujet que je
connais aussi beaucoup. On pourra en reparler tantôt. Mais, le 85-15, je veux
rester vraiment là-dessus. Donc, au ministère, comment vous l'avez fixée, cette
proportion-là? Est-ce que c'est... Est-ce que c'est appuyé sur des exemples que
vous avez vus ailleurs, par exemple, dans les provinces ou dans d'autres pays?
M. Charette : Bien, c'est...
Non, bien, c'est un petit peu comme je mentionnais tout à l'heure. Un, on
voulait garder une grande proportion sur le premier territoire visé, là où
l'altération ou l'atteinte a été... a été autorisée, donc tout le 85. En même
temps, on a des régions pour lesquelles recueillir des sommes est plus
difficile, et c'est souvent les régions qui sont, par définition...
M. Charette : ...plus pauvres
en milieux... en milieux humides, donc, non seulement leurs besoins sont plus
grands, mais elles ont moins de moyens. Donc, on se donne un outil, là, pour
les appuyer et une série d'orientations, là, comme celles que j'évoquais, que
ce soit avec les communautés autochtones, mais dans d'autres... dans d'autres
cas de situations pour des projets de plus grande envergure, mais ce n'est pas
un découpage qui est scientifique, de dire : C'est 85 % et non pas 90 %,
ou c'est... c'est 70 % et non pas 85 %. Mais c'est une proportion, là, qui nous
semble assez... assez... qui se justifie pour atteindre les objectifs, là, que
l'on s'est donné. Mais il n'y a pas... je ne peux pas dire que telles études
scientifiques nous disent : Ça doit être 85 % et 15 %.
M. Grandmont : Ou tel exemple
ailleurs dans le monde qui viendrait montrer que les ratios qu'on étudiait...
M. Charette : Non. Bien,
on...
M. Grandmont : Parce que
j'imagine qu'il y a des mécanismes similaires ailleurs, dans des provinces
canadiennes ou ailleurs?
M. Charette : Oui. Bien, il y
a différents modèles, mais on est quand même assez innovants, là. Quand cette
loi-là a été adoptée, c'était une belle innovation, qui était... qui était
réalisée à ce moment-là. Puis on veut juste se rapprocher, là, des objectifs
qui étaient... qui étaient présentés à l'époque de l'adoption de la loi.
M. Grandmont : O.K. Je
comprends. Vous dites : On va se donner du temps puis, si on a besoin de
faire des ajustements sur ce ratio de 85-15, on y reviendra, on fera un projet
de loi omnibus puis on le modifiera.
M. Charette : Bien, omnibus
ou, sinon, un papillon dans un autre projet de loi...
M. Grandmont : Oui. Peu
importe.
M. Charette : ...ou les
possibilités, là, sont... disons que ce n'est pas une contrainte majeure.
M. Grandmont : Puis vous vous
donnez combien de temps pour faire cette évaluation-là?
M. Charette : Moi, je pense
qu'assez rapidement on va voir des projets, qui actuellement n'étaient même pas
imaginables, se développer. Donc, je pense qu'assez rapidement on va pouvoir
voir les bienfaits de ces nouvelles possibilités là, tout en réitérant une
chose que je mentionnais. Je ne veux pas qu'on vide la case du jour au
lendemain non plus, là. Ce n'est pas... Ce ne sera pas non plus... Ce ne serait
pas non plus un gage de réussite. Mais je pense qu'on va générer des nouveaux
projets, là, assez rapidement avec l'application de ces nouvelles modalités là.
M. Grandmont : Oui. Est-ce
que le programme... en fai, comment le programme limite la capacité de vider la
caisse, là, si je peux m'exprimer ainsi, là? Est-ce que, dans le fond, il y a
des mécanismes pour s'assurer qu'il y a comme une réalisation, un étalement
dans le temps de la réalisation de projets de compensation?
M. Charette : Je vais être
prudent. On peut parler en termes d'argent, mais on peut parler aussi en termes
de projets. Actuellement, oui, la caisse, elle est très bien constituée, mais
ce qui est plus dommage, c'est qu'on ne réalise pas assez de projets. Donc,
moi, ce n'est pas tant de vider la caisse, mon souhait, que de dire : Je
veux qu'on ait davantage de projets qui se réalisent. Et, avec ces nouvelles
modalités là, on se donne un pouvoir d'action qu'on n'a pas présentement, donc.
Et c'est peut-être mon erreur de
dire : On a beaucoup, beaucoup d'argent. Ce n'est pas un défaut, que le
fonds soit bien constitué, mais de l'argent qui dort, ce sont des projets qui
ne se réalisent pas, et je veux qu'on ait des projets, là, qui se réalisent
davantage à ce niveau-là.
M. Grandmont : En fait, vous
dites que, selon vous, là, ça devrait susciter de l'intérêt? Je peux le
concevoir, effectivement, là, il y a des endroits au Québec, finalement, qui ne
pouvaient pas, disons, espérer aller chercher des sommes dans ce programme-là,
pour les raisons qu'on a évoquées plus tôt. Donc, il devrait y avoir de
l'intérêt, je suis bien d'accord. Donc, vous allez faire une évaluation de
cela. Est-ce que... J'ai comme l'impression que, sur le 85 %, ça se peut
qu'on reste avec une difficulté, la même que pour le 100 %, actuellement,
là, pour le 85, qu'on ait de la difficulté à réaliser des projets. Pour le
15 %, je suspecte, là, comme vous le laissez entendre aussi, là, qu'on va
avoir de l'intérêt qui va être assez manifeste. Donc, est-ce que... Comment
vous allez, disons, calibrer l'interprétation que vous allez faire des demandes
aux appels à projets?
• (19 heures) •
M. Charette : Chaque... Pour
le dire différemment, je crée une image, là, ce n'est pas tout à fait comme ça
que ça fonctionne, là, mais c'est comme si chaque MRC avait un compte de banque
avec l'argent qui, actuellement, leur est 100 % dédié. Là, ce que l'on va
se dire, c'est qu'il y a une portion, il y a un 15 %... des comptes de
banque des MRC qui pourraient être utilisés pour des projets hors territoire
pour lequel le compte de banque a été créé. Donc, il y a toujours des outils
pour les MRC elles-mêmes, qui sont... qui sont disponibles, à hauteur de
85 %, mais il y a une ponction qui pourrait se faire pour réaliser des
projets ailleurs. Actuellement, c'est juste...
19 h (version non révisée)
M. Charette : ...de pas
possible, mais on a évité le 50-50 ou 70-30 ou... parce que les milieux
eux-mêmes, encore aujourd'hui, malgré le fait que peut-être l'agilité du
programme à leurs yeux n'est pas assez grande. C'est quand même des milieux qui
tiennent à ce que les sommes perçues sur leurs territoires restent disponibles
pour leurs territoires. Donc, c'est pour ça qu'on n'est pas allés dans une
échelle plus grande que le 15-85, mais c'est déjà 15 % de plus que la
situation, là, qui prévaut actuellement.
M. Grandmont : Oui, mais, de
toute façon, je suis d'accord avec vous, là, il va falloir faire une
évaluation. Vous avez dit vous feriez une évaluation assez rapidement aussi,
puis on verra, rendu là, s'il ne faut pas aller vers 70-30 ou, en tout cas, ce
sera à vous ou à la personne qui occupera votre fonction à ce moment-là.
Évidemment, on ne sait pas si vous allez demeurer, je vous le souhaite, là, de
demeurer ministre de l'Environnement jusqu'à la fin de la présente... de la 43ᵉ
législature, mais.... Votre collègue n'a pas l'air d'accord.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire
ça aussi... on parlait d'unanimité et de consensus. Il y en qui trouvent que je
suis là depuis trop longtemps. Puis il y en a qui pourraient souhaiter que je
finisse le... montant. Donc, ce serait prétentieux de dire que ça fait l'unanimité,
mais j'espère que ça fait consensus, mais ça, je ne peux pas juger.
M. Grandmont : Je ne parlais
pas... c'est ça, on pourrait reparler encore de consensus. Non, mais ma question,
en fait, c'était : Est-ce que vous ne pouvez pas engager une personne qui
vous succéderait? Mais est-ce que vous pouvez vous engager à refaire une
évaluation d'ici la fin de la 43ᵉ, si toutefois vous demeurez ministre de l'Environnement,
là, refaire une évaluation d'ici la fin de la 43ᵉ puis apporter une
modification à la loi, vous verrez le moyen, là, avant la fin de 43ᵉ pour
apporter les ajustements nécessaires, le cas échéant, là, si, évidemment, on se
rend compte que ça.., il y a encore, tu sais... le ratio n'est pas le meilleur,
là?
M. Charette : C'est sûr qu'il
faut, lorsqu'on adopte une loi, lorsqu'on adopte un règlement, il y a tout le
temps un temps d'implantation. Là, mine de rien, le temps file, et je ne dis
pas non, là, mais je fais juste dire que, généralement, notre temps d'évaluation,
tant pour une loi que pour un règlement, c'est plus deux ans que 18 mois, ou
même moins, compte tenu... la loi n'est pas adoptée, elle n'est pas en vigueur,
s'il y a des changements réglementaires, ce n'est pas fait encore. Donc, si on
a des signaux très, très inquiétants, on saura réagir, mais, en même temps, il
faut se donner un temps d'implantation, là, pas parce que c'est cet article-là,
mais, de façon générale, lorsqu'on apporte des nouvelles possibilités, il faut
donner le temps d'implantation... de se faire, mais je suis le premier à ne pas
souhaiter à ce qu'on perde une année, ou deux, ou trois ans, là. Mais, encore
une fois, compte tenu des commentaires recueillis, compte tenu des modifications
déjà apportées aux conditions d'utilisation du fonds, je pense qu'on va avoir
des résultats intéressants, là, le plus rapidement possible, mais très
certainement avant la fin du présent mandat.
M. Grandmont : Parfait. Donc,
j'entends ça comme une espèce de oui, si jamais on se rend compte qu'il y a un
déséquilibre important, dans le fond.
M. Charette : C'est un «oui,
mais».
M. Grandmont : Un «Oui,
mais», d'accord.
M. Charette : Le «mais»
voulant dire : Il faut se donner un temps d'implantation aussi.
M. Grandmont : Je veux
revenir sur l'éviter, minimiser, compenser, là. Je comprends que c'est comme
des étapes qu'on veut... qui sont, en fait, l'idéal. On commence toujours par l'idéal,
c'est d'éviter de détruire des milieux humides, minimiser les pertes de milieux
humides, puis, sinon, si jamais c'est impossible de faire autrement, bien, on
va compenser. C'est un peu en mobilité, là, la politique de mobilité durable
parle de réduire, transférer, améliorer, là. Vous connaissez ça aussi, là, vous
avez été... vous êtes derrière le Plan pour une économie verte, ça fait que c'est
des concepts avec lesquels vous avez joué, c'est assez similaire.
Là, on parle beaucoup du compenser. Sur l'éviter
puis sur le minimiser, est-ce qu'on arrive quand même à des choses
intéressantes au Québec ou si on... Parce ce que c'est un peu ce qu'on
reproche, en fait, que j'ai reproché, avec le temps, là, du côté de la mobilité
durable, c'est qu'on se concentre beaucoup sur l'électrification des batteries,
alors que, sur le réduire, ça, ça touche beaucoup à l'aménagement du
territoire, puis le transférer vers les transports collectifs et actifs, on est
moins fort, c'est toujours plus facile de faire la dernière étape. Donc, est-ce
que sur le reste, quand même, il y a des efforts majeurs qui sont mis?
M. Charette : Je peux
rassurer mon collègue, je n'ai pas les tableaux de ma collègue des Transports,
là, que je pourrais exhiber, sur tout le chemin parcouru au niveau du transport
collectif, je ne les ai pas à ma disposition, mais au niveau... Par contre, c'est
une loi qui a quelques années, maintenant, et qui donne des résultats, qui peut
être, certainement, bonifiée. Je pense qu'on y parvient, là, avec les articles
que l'on propose, mais ce qu'il faut savoir, puis ça, on a discuté de ça, là,
au cours des dernières semaines, à travers les consultations, mais à travers l'étude
article par article... c'est vrai qu'on va accepter beaucoup, beaucoup de
demandes des promoteurs, dans une proportion assez élevée, mais ce que l'on ne
dit...
M. Charette : ...pas assez
souvent et qu'il faut dire, c'est que le ministère accompagne les promoteurs.
Ce n'est pas parce qu'il y a un projet x qui est demandé qu'il est autorisé
dans sa même forme. Le ministère a l'expertise et accompagne le promoteur pour
dire : Bien, voici, voulez réaliser tel projet. Vous avez, oui, des
milieux humides sur le le territoire où le terrain est visé, pourquoi ne pas
aménager le projet de sorte que l'atteinte soit moins grande, et ça, on le fait
dans une proportion importante. Donc, ce n'est pas 100 % évité, mais ce
n'est pas 100 % accepté dans la formule initiale. Puis, ultimement, il y a
la compensation, puis la compensation, elle peut être plus intéressante que
l'atteinte qui est réalisée. Ça, on travaille là-dessus aussi.
Si on arrive à faire... ultimement, si on
arrive à avoir un résultat plus intéressant que l'atteinte qui a été autorisée,
on est gagnant, puis ultimement, c'est le compenser, mais c'est le compenser.
Moi, je veux qu'on devienne plus efficace avec ce qu'on permet de faire avec
les sommes qui sont recueillies. Les articles que l'on aborde présentement, là,
visent cet aspect-là en particulier, mais ce n'est pas vrai que tout projet est
accepté dans la forme où il est déposé et dans... Ce qui est trompeur, ça, on
se le dit souvent au final, on dit : On accepte x % de projets, un, ça ne
dit pas combien de ces projets-là ont été modifiés et ça ne comptabilise pas
les projets qui n'ont tout simplement pas été déposés, parce que le promoteur
sait que la législation, la réglementation ne le permettraient pas de toutes
les façons. Donc, ce pourcentage-là peut être trompeur. Il y a plusieurs
projets, là, il y a des contacts avec le ministère. Le promoteur convient que
son projet est tout simplement irréalisable, donc, il n'est pas déposé.
Donc, on ne peut pas le comptabiliser dans
un projet qui a été accepté versus un projet qui a été refusé, tout simplement
parce que le projet n'a pas été déposé formellement. Et ça, la loi crée cet
aspect-là de dissuasion pour les projets qui n'ont aucune chance d'être
acceptés par le ministère.
Le Président (M. St-Louis) : Peut-être
juste. M. le député, si vous le permettez, vous mentionner qu'on a passé
beaucoup de temps sur l'amendement. Je sais que vous passez de l'amendement à
l'article, mais il ne reste à peu près plus de temps, donc, au moins que vous
le sachiez, le temps alloué pour l'amendement, on arrive vraiment à la fin.
M. Grandmont : Ah! O.K.
Parfait. Merci. Mais je peux arrêter là, puis on rejasera sur le 72. On est
rendus où...
Le Président (M. St-Louis) : Bien,
à votre guise, parce que, moi, je ne tiens pas à le mettre aux voix là, mais
sachez que la députée de Notre-Dame-de-Grâce n'a presque plus de temps.
M. Grandmont : Mais il me
reste combien de temps, en fait, je vais vous poser la question comme ça.
Le Président (M. St-Louis) : 7
min 15 s à la deuxième opposition, 3 min 30 s à l'opposition officielle.
M. Grandmont : Donc, j'ai le
temps de continuer. C'est correct. Merci. C'est ça, vous avez abordé... au
niveau de la compensation, on a parlé d'aspect économique dans le mécanisme de
compensation. J'aimerais savoir comment le calcul se fait, c'est-à-dire est-ce
que... est-ce que le programme paie en fonction de l'évaluation... de
l'évaluation financière ce ce qu'un mètre carré représente, en termes de
terrains détruits ou en termes de ce qu'il va nécessiter comme investissement
pour être restauré?
M. Charette : Comment on
collecte et sur quelle base, les fonds sont recueillis...
M. Grandmont : ...sont
utilisés, comment ils sont utilisés, sur la base...
M. Charette : Bien, sur
comment on les...
M. Grandmont : Puis est-ce
qu'à la fin... En fait, ma question, je vais vous la poser autrement. Est-ce
qu'à la fin on est sûr d'avoir pour un, je ne sais pas, je ne sais pas si mes
chiffres sont bons, là, mais un 30 000 mètres carrés de terrains humides
détruits, on a vraiment un 30 000 mètres de terrains humides restaurés?
M. Charette : Non. Déjà, je
rassure le collègue, là, des projets à 30 000 mètres carrés... C'est gros,
30 000 mètres carrés, on n'est pas en pieds... bien, c'est-à-dire il y en a des
plus gros que ça, mais on a des atteintes qui sont beaucoup plus petites que 30
000 mètres mètres carrés.
M. Grandmont : J'imagine.
• (19 h 10) •
M. Charette : Mais non, ce
n'est pas une adéquation entre la superficie atteinte et la superficie restaurée,
parce que celui qui fait l'atteinte n'est pas celui qui sera en charge de la
restauration systématiquement. Donc, l'atteinte, elle est calculée en mètre
carré, ça produit des sommes, et il y a des projets qui sont réalisés sans que
ce soit... Le projet qui est réalisé n'est pas...
M. Charette : ...la suite
logique toujours du projet qui a généré une atteinte. Je ne sais pas si je le
dis clairement, là.
M. Grandmont : Oui, oui, je
comprends.
M. Charette : Mais ce n'est
pas une adéquation 30 mètres à 30 000 mètres, je vais prendre
les chiffres du collègue, 30 000 mètres carrés d'atteinte équivaut à un
projet de 30 000... 30 000 le mètre carré de restauration. Ce n'est
pas comme ça que ça fonctionne.
M. Grandmont : Je comprends
que, de toute façon, un investissement... une compensation financière va aller
dans un pot commun. Puis après ça il va y avoir des arbitrages qui vont se
faire puis il va y avoir des projets qui vont se réaliser. Donc, évidemment, il
n'y a pas de lien systématique entre un projet puis...
M. Charette : Entre la
superficie... non, ce n'est pas comme ça que ça...
M. Grandmont : Mais est-ce
qu'avec le programme de compensation, on a zéro perte nette ou si on est
toujours en deçà de ce qui a été détruit en termes de compensation?
M. Charette : La perte nette,
c'est un objectif qui est visé, c'est un principe général, mais il n'y a pas
d'adéquation entre l'atteinte spécifique d'un projet et la réalisation
spécifique d'un autre projet parce qu'il n'y a pas de lien entre les deux, mais
ce que l'on dit, par contre, c'est que les projets devront... c'est déjà le
cas, là, 100 % réalisés sur un même territoire. Là, ce sera encore très
majoritairement à réaliser sur un même territoire, mais sans dire : On a
perdu à cause du projet 1 x mètres carrés. Le projet de
restauration 1 devra... Ce n'est pas... Le calcul ne pourrait pas se faire
comme ça.
M. Grandmont : Si on avait un
programme de compensation qui fonctionnait bien, là, qui n'aurait pas plus de
100 millions de dollars en fonds cumulé, là, si on avait un fonds qui
roulait, là, puis on avait autant de projets détruits que de projets compensés,
là, est-ce qu'on aurait moins de projets... de surface, de mètres carrés de
terrains humides compensés que de... de mètres carrés qui auraient été
détruits? Parce que, j'imagine... en fait, je vais vous dire le fond de ma
pensée, c'est que j'ai comme l'impression que ce qu'un entrepreneur va payer,
mettons qu'on parle d'un entrepreneur privé qui va bâtir un développement
résidentiel, sa terre vaut... je veux dire, il y a un prix pour la terre qu'il
va acheter puis il y a... Donc, ça donne un prix aussi à la terre qui est
détruite, au milieu humide qui est détruit. Compenser un milieu, j'ai comme
l'impression que créer un milieu humide, ça doit coûter plus cher globalement,
là. Ça fait que si on reporte ça, là, sur l'ensemble du fonds, dans le fond,
là, est-ce que, finalement, on a une perte nette, même avec un fonds qui
fonctionnerait bien, là, on a une perte nette de milieu sur le programme
compensation, là?
M. Charette : C'est assez
difficile d'établir le lien entre la compensation qui est facturée ou qui doit
être payée par le promoteur et les travaux de restauration qui sont faits. La
compensation, elle, est exigible pour des milieux humides de différentes
valeurs, là. Là, je caricature, là, mais c'est des choses qu'on entend et
certains l'utilisent, cet argument-là, comme un reproche à la loi ou à son
fonctionnement. Un remblai qui est laissé à lui-même pendant un certain temps
est susceptible de générer un milieu humide. Et ce milieu humide là, s'il est
reconnu comme tel, il devra être compensé en cas de destruction, mais on
s'entend que ça n'a pas la même valeur écologique qu'un véritable milieu humide
qui s'est développé au gré du temps, de façon naturelle, et pour lequel on peut
associer, là, une richesse écologique avec une présence faunique floristique de
valeur. Donc, on va quand même payer pour le milieu humide qui est artificiellement
constitué, mais c'est dire qu'avec cet argent-là on est susceptibles de créer
un milieu humide qui est de meilleure qualité que celui qui est détruit. Donc,
ce n'est pas uniquement la superficie, la qualité peut être meilleure à travers
la restauration, la qualité peut être meilleure aussi à travers la création
d'un nouveau milieu humide.
Le Président (M. St-Louis) : Désolé
de vous interrompre, M. le ministre. Le temps file, même, en fait, je vous
remercie tous pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commissaire
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 15)