Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, March 25, 2025
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Vol. 47 N° 86
Clause-by-clause consideration of Bill 81, An Act to amend various provisions relating to the environment
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie ce matin afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 81,
loi modifiant diverses dispositions en matière d'environnement.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Grandmont (Taschereau) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin) est
remplacé par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement, nous étions... nous allions débuter l'étude
de l'article 73. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Charette : Bonjour, M. le
Président, bonjour aux collègues. Peut-être juste me rappeler... je ne me
souviens plus, est-ce que la lecture de l'article avait été faite? Non?
Le Président (M. St-Louis) : Non,
juste avant de quitter, nous avions procédé à la mise aux voix à l'amendement,
et donc...
M. Charette : Voilà, voilà.
Merci du rappel. Donc, 73 : La Loi sur la qualité de l'environnement est
modifiée par l'insertion, après l'article 6.3, du suivant :
«6.3.1. Dans le cadre de la procédure d'évaluation
et d'examen des impacts sur l'environnement prévue à la sous-section 4 de
la section II du chapitre IV et de l'évaluation environnementale
sectorielle ou régionale prévue à la sous-section 5 de la section II
du chapitre IV, à la demande du ministre ou dans le cas prévu par
règlement du gouvernement, le bureau a pour fonctions, en plus de ses fonctions
d'enquête, d'informer le public, de recueillir ses préoccupations et
observations ainsi que de lui donner l'opportunité d'obtenir des réponses à ses
questions sur le projet, le plan ou le programme concerné. À cette fin, il doit
notamment assurer l'organisation et la bonne gestion de périodes d'information
incluant la tenue de séances d'information, le cas échéant»...
M. Charette : ...cas échéant.»
Et le commentaire. Cet article ajoute
l'article 6.3.1 à la Loi sur la qualité de l'environnement afin de formaliser
le rôle du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement dans le cadre des
procédures d'évaluation telles qu'elles sont modifiées dans le projet de loi.
Cet article prévoit que le bureau a, sur
demande du ministre ou dans le cas... dans les cas prévus par règlement du
gouvernement, pour fonctions, en plus de celle d'enquête, d'informer et de
recueillir... d'informer le public, de recueillir ses préoccupations et
observations, ainsi que lui donner l'opportunité d'obtenir des réponses à ses
questions sur le projet, le plan ou le programme concerné. Il doit notamment
assurer l'organisation et la bonne gestion de périodes d'information, incluant
la tenue de séances d'information, le cas échéant.
• (9 h 50) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci.
Peut-être nous expliquer pourquoi on a procédé à cet... à cet ajout-là de
fonctions au BAPE, qu'on a senti le besoin de faire cet ajout?
M. Charette : Dans les faits,
c'est un mandat que le BAPE pouvait, effectivement, assumer par le passé, mais
ce n'était pas formalisé dans le... dans la loi comme telle. On parlait
d'enquête, officiellement, mais là on voit, là... on confirme un rôle de
recueillir l'information pour le public, mais également d'informer le public,
d'écouter les doléances du public. Donc, on vient formaliser un rôle qui, je
pense, est important et qui sera maintenant, là, dûment mentionné dans la loi.
Mme Dufour : Et c'est arrivé
à combien de reprises que le BAPE soit sollicité pour... dans le cadre de la
procédure d'évaluation et d'examen des impacts?
M. Charette : À combien de
reprises le BAPE est intervenu?
Mme Dufour : Oui, on dit que…
M. Charette : Ah! mais à plusieurs,
plusieurs... Bien, je veux dire, on a plusieurs BAPE à chaque année. Est-ce que
vous souhaitez des…
Mme Dufour : Non, non, pas
les interventions du BAPE. Mais dans l'article 6.3.1, vous avez mentionné que
ça venait confirmer quelque chose qui était déjà fait. Donc, à quelle... à
combien de reprises c'est arrivé qu'ils interviennent à cette étape-là?
M. Charette : Bien, dans les
BAPE, de façon naturelle, les commissaires vont entendre le public, vont
également recueillir les doléances, les informer. Donc, c'est déjà pratique
courante, mais ce n'était pas... Si on regarde comment l'article était rédigé
versus l'ajout qui est proposé, on vient confirmer un rôle que le BAPE assumait
déjà dans les faits. Donc, je ne peux pas dire, est-ce que c'est... Je vous
dirais, dans tous les BAPE, il y a le public qui peut effectivement exprimer
ses inquiétudes. Il y a une volonté des commissaires de trouver des réponses au
public. Donc, par le passé, on avait réellement institutionnalisé, à travers la
loi, le volet enquête, mais là on lui reconnaît, là, sa responsabilité aussi
pour l'accompagnement des citoyens, s'assurer qu'il puisse partager leur point
de vue, mais surtout les aider à recueillir les informations qu'il souhaite
obtenir.
Mme Dufour : Je vais
peut-être préciser davantage ma question. L'article 6.3, qui était déjà
existant, disait que le BAPE avait pour fonction d'enquêter, effectivement,
mais aussi de tenir des audiences publiques et des consultations ciblées. Mais
on disait qu'il devait enquêter sur toute question relative à la qualité de
l'environnement, que lui soumet le ministre. Et là, maintenant, on vient
préciser, avec l'article 6.3.1 qu'on introduit, que c'est dans le cadre de la
procédure d'évaluation, d'examen des impacts, que là il a des pouvoirs très
clairs. C'est toujours à la demande du ministre, d'ailleurs. Mais c'était ce
que j'essayais de savoir, si c'était fréquent que ce soit dans le cas de la
procédure d'évaluation et d'examen des impacts que le BAPE était intervenu dans
le passé.
M. Charette : S'il y a
consentement, on pourrait permettre à notre collègue d'expliquer un petit peu
la procédure pour mieux s'y retrouver, voir la différence versus ce qui
s'applique maintenant versus ce serait formalisé, là, avec l'article en
question.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
que la commission consent...
Mme Dufour : ...consentement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Je vous demanderais de vous présenter, nom et titre, s'il vous plaît.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
Bonjour. Mélissa Gagnon, je suis directrice générale adjointe aux évaluations
environnementales et stratégiques. Donc, juste pour bien comprendre, en fait,
dans... aussitôt qu'un projet est assujetti à la procédure d'évaluation
environnementale, bon, il y a une série... une succession d'étapes. Tous les
projets vont faire l'objet d'une période d'information publique, mais, en ce
moment, le BAPE n'a pas le mandat officiel d'assurer cette fonction-là. Donc,
le BAPE a sa fonction d'enquête qui est très bien balisée. Et là le BAPE va
intervenir avec un mandat d'enquête s'il y a des demandes, si le ministre donne
ce type de mandat là. Mais, pour ce qui est des périodes d'information
publique, systématiquement, c'était le BAPE qui assurait l'organisation de ces
périodes-là, qui rendait les documents disponibles, qui tenait des séances
d'information.
Donc, on est vraiment dans un rôle
distinct de celui d'enquête. Mais ce rôle-là n'était pas officialisé, là, c'est
ce qu'on vient ajouter. On officialise ce rôle-là, surtout que le BAPE, en plus
de tenir... d'organiser les périodes d'information publique, telles qu'elles
existent maintenant, là, donc, une fois que l'étude est jugée recevable, on
ajoute aussi la fonction d'organiser les périodes d'information publique, les
nouvelles périodes d'information publique sur l'avis d'intention qui va prendre
place dès le début du processus.
Mme Dufour : Oui, ça, on va y
revenir, je pense, dans un article subséquent, là, l'avis d'intention. Mais,
pour revenir dans le cadre de la procédure d'évaluation et d'examen des
impacts, est-ce que c'est systématique que le BAPE intervenait dans ce
cadre-là?
Mme Gagnon (Mélissa) : Pour
l'organisation des périodes d'information publique, oui. Pour ce qui est des
mandats d'enquête, bien là, c'est bien balisé, c'est vraiment en fonction de
s'il y a des demandes qui sont déposées durant cette période d'information là
et à la demande du ministre. Il y a vraiment un mandat qui peut être octroyé
d'enquête, mais, systématiquement, le BAPE intervient pour la tenue des
périodes des périodes d'information publique.
Mme Dufour : O.K. Mais dans
le cadre de la procédure...
Mme Gagnon (Mélissa) : Dans
le cadre de la procédure, oui
Mme Dufour : ...d'évaluation
et d'examen des impacts, on dit d'ailleurs, plus le moins, là, que c'est à la
demande du ministre ou dans les cas prévus par règlement du gouvernement. Les
cas prévus par règlement, ce sont lesquels?
Mme Gagnon (Mélissa) : Je
peux y aller? O.K. En fait, comme je le disais tout à l'heure, la procédure est
très bien balisée, la succession d'étapes est bien balisée dans la loi et
précisée davantage par règlement. La distinction qui a été ajoutée, en fait,
c'est que, normalement, c'est à la demande du ministre, mais s'il y a des cas
où est-ce que c'est systématiquement... simplement pour simplifier, si on sait
que cette étape-là va avoir systématiquement lieu, puis ça pourrait être prévu
par règlement, et là ça évite une... d'avoir à faire intervenir le ministre si
le règlement est déjà précis à cet effet-là.
Mme Dufour : O.K. Mais le
règlement, est-ce qu'il existe présentement?
Mme Gagnon (Mélissa) : Le
règlement existe, mais il va naturellement être révisé suivant, le cas échéant,
l'adoption de la loi.
Mme Dufour : Et qu'est-ce
qu'il inclut présentement comme cas?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
le règlement vient baliser l'intervention du BAPE pour toute sa fonction
d'enquête, donc, dans quel cas un mandat peut être octroyé, la durée des
mandats, et tout ça. Là, c'est sûr que la période d'information n'est pas
balisée... Bien, en fait, il y a une période d'information qui existe dans le
cadre législatif et réglementaire, mais le rôle du BAPE n'est pas balisé parce
qu'il n'y a pas encore officiellement cette fonction-là.
Donc là, le règlement va venir préciser la
durée des périodes d'information puis à quel moment le BAPE intervient dans
cette séquence-là.
Mme Dufour : O.K. Et c'est
quoi... ce sont quoi, les intentions réglementaires ici, à ce moment-là?
M. Charette : Un petit peu
comme la collègue vient de le mentionner, baliser justement son rôle au niveau
de cet aspect qui vient... qui serait maintenant formalisé, et c'est laisser,
je pense, une plus grande place à la consultation citoyenne. Ce que l'on
réalise avec les années, à partir du moment où le milieu est bien informé, les
projets peuvent avancer plus rapidement par la suite. Et on va le voir dans les
articles subséquents, on va faire intervenir aussi, plus tôt dans le processus,
le public pour le rassurer plus rapidement. Donc, au final, on aura une
procédure d'évaluation qui, je pense, sera plus efficace, mais également avec
un public qui sera davantage interpelé, là, pour évaluer la portée ou les
impacts des projets.
• (10 heures) •
Mme Dufour : Oui, mais ma
question, c'était de savoir, c'est quoi, les intentions réglementaires par
rapport à «dans les cas prévus». Ce qu'on est venu ici écrire «dans les cas
prévus par règlement du gouvernement», ce sera...
10 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...quoi, les cas
qui vont être prévus?
M. Charette : C'est un petit
peu ce que la collègue mentionnait.
Mme Dufour : Où le BAPE va
devoir intervenir, là. Pas la façon, la longueur, etc., dans quel cas le BAPE
va intervenir.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
Bien, peut-être juste... En fait, en toute transparence, c'était vraiment pour
essayer de gagner plus d'agilité et de... Dans le fond, les cas sont quand même
prévus dans la loi. Donc, on le sait, que le BAPE va tenir des périodes d'information
au début du processus sur l'avis d'intention puis une seconde période d'information
sur l'étude d'impact lorsqu'elle va être déposée, puis on... Cet ajout-là vise,
en fait, à permettre que, exemple, à l'intérieur de 15 jours suivant une
action concrète, bien là, la période va pouvoir débuter plutôt que ce soit une
demande officielle à chaque fois du ministre. Donc, ça serait établi par
règlement pour que ça puisse débuter automatiquement dans chaque projet suivant
un délai, exemple, de 15 jours. Donc, c'était vraiment... ce n'est pas
pour ajouter des cas de figure, c'est simplement pour rendre un automatisme
dans les cas qui sont systématiques, chaque projet... appliquer
systématiquement dans chaque projet.
Mme Dufour : Oui. Je vous
avoue que j'ai de la misère à suivre. On vient écrire «dans les cas prévus par
règlement du gouvernement». Là, dans les réponses, j'entends que les cas sont
prévus dans la loi. Pourquoi on a besoin, d'abord, de les préciser dans le
règlement s'ils sont prévus dans la loi? Et, si on écrit ça, c'est parce qu'on
a l'intention peut-être d'élargir à d'autres choses s'ils ne sont pas prévus
dans la loi. C'est ça que j'essaie de cerner, là. Pourquoi on écrit ça dans les
cas prévus par règlements s'il n'y a pas de cas qu'on prévoit écrire par
règlement?
M. Charette : Le collègue a
bien, bien résumé, là, les intentions du ministère à travers... à travers son
propos. C'est formalisé, justement, là, le rôle du BAPE. La réglementation va
venir donner ce type de précision là. Mais nous avons déjà une réglementation à
ce sujet, il faudra juste la bonifier. Je ne sais pas si on a d'autres exemples
potentiels, là, qui pourraient être donnés au niveau des intentions, à tout le
moins, là, mais je pense que ça a été bien, bien résumé.
Mme Dufour : Bien, non, en
fait... je suis désolée, je suis en désaccord. J'ai posé la question :
Dans quel cas on va prévoir par règlement que le BAPE doit intervenir dans le
cadre de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts? J'ai reçu comme
réponse que les cas étaient prévus dans la loi. Est-ce qu'ils sont prévus dans
la loi ou dans un règlement? Sinon, pourquoi on vient écrire «dans les cas
prévus par règlement» ici?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, c'est ça, comme je le disais, la séquence est bien établie dans la loi
puis les périodes d'information que le BAPE doit tenir sont prévues dans la
loi. C'est déjà comme ça que c'est fait, sauf que la coutume est que c'est
toujours à la demande du ministre. Donc, ce n'est pas dans une... exemple, dans
un délai automatique ou un cadre automatique. Donc, pour donner plus de
prévisibilité et d'agilité, on a voulu se donner la possibilité de plutôt que
ce soit une demande formelle du ministre dans une étape qui est déjà établie,
donc les deux périodes d'information que je mentionnais tout à l'heure... Bien,
si on est capable de venir le baliser par le règlement et que ce soit un mandat
automatique qui soit fait dans des cas établis par règlement, bien, qu'à ce
moment-là ça soit fait.
Je vais vous donner un exemple. En fait,
là, c'est que, là, en ce moment, on recevrait un avis d'intention, puis là
on... bon, il y a toujours une mécanique administrative, puis, une fois que c'est
prêt à partir en période d'information, on aurait une lettre à la signature du
ministre pour demander au BABE de débuter son mandat. Mais là l'intention, c'est
de regarder si on a la possibilité de prévoir plutôt par règlement un début
systématique, exemple, après 15 jours, une fois que l'avis d'intention est
reçu officiellement et jugé complète. Donc, c'est vraiment une... Ce n'est pas
pour ajouter des cas, ce n'est pas pour... c'est vraiment juste pour ajouter de
l'agilité puis de la prévisibilité. Donc, c'était ça, l'objectif.
Mme Dufour : O.K. Donc, si on
n'ajoute pas de cas, pourquoi on a senti le besoin d'écrire «dans les cas
prévus par règlement»? C'est... Tu sais, je comprends qu'on est dans la
mécanique, mais pas dans les cas. La mécanique est déjà établie par règlement,
alors elle pourrait être modifiée par règlement. Mais là, ici, on a ajouté
«dans les cas prévus par règlement».
M. Charette : Si on regarde
6.3.1, ça n'existait pas dans la loi actuelle. Donc, le mandat au niveau de la
consultation, bien que ça puisse se faire actuellement, là, il y a un volet,
là, qui est... je veux dire, le BAPE s'acquittait déjà en partie de ce
volet-là. Là, on vient...
M. Charette : …l'institutionnaliser,
voilà. Donc, c'est normal que l'on puisse référer aussi à une réglementation,
là, qui va aussi venir établir les modalités. Mais pourquoi on le mentionne?
Parce que c'est un nouveau mandat qui est reconnu au BAPE, tout simplement.
Bien que, je le mentionne, là, la consultation publique, ou à tout le moins,
les échanges avec le public ont toujours fait partie, là, de… des façons de
faire, là, que le BAPE s'est données au fil des années.
Mme Dufour : O.K.Je
vais poser la question de Northvolt, projet Northvolt. Est-ce que ça aurait pu
faire partie d'un cas qui aurait été soumis au BAPE dans le cadre de la
procédure d'évaluation d'examen des impacts?
M. Charette : Bien, fait,
Northvolt, je l'ai répété à plusieurs reprises, une des… une des
caractéristiques de notre procédure d'évaluation environnementale, c'est
qu'elle est établie. Elle ne laisse pas place à l'aléatoire, elle est
prévisible, donc pour les promoteurs, peu importent les promoteurs, qu'ils
soient privés, que ce soient des ministères, que ce soient des municipalités,
les gens… les gens savent à quoi s'en tenir. Pourquoi il n'y a pas eu de BAPE
dans le cas de Northvolt pour le premier volet? Parce qu'il était question d'un
BAPE pour le recyclage de batteries, notamment, c'est que les déclencheurs
n'étaient pas rencontrés. Et ça, ça ne change rien à ce niveau-là. Quand… Ce
n'est pas le ministre qui décide sur un coup de tête : il y a un BAPE ou
il n'y en a pas. Les déclencheurs sont très bien établis, notamment à travers
la réglementation. Donc, lorsque les déclencheurs sont établis, c'est là que la
procédure s'enclenche, tout simplement. Et ça, ça ne change rien, là, avec ce
qui est discuté, là, présentement.
Mme Dufour : Non, mais vous
venez de parler des déclencheurs. Ça fait que, dans le fond, quand on
dit : Dans les cas prévus par règlement, ici, on réfère à ces
déclencheurs-là qui sont dans le… dans un règlement.
M. Charette : Bien oui, les
déclencheurs, selon le type d'activité, c'est établi dans la réglementation,
effectivement. Puis, pour répondre à une autre question, là, de la collègue,
les cas qui sont visés, là, c'est mentionné à l'annexe 1 du règlement, là,
relatif à l'évaluation, l'examen des impacts sur l'environnement de certains projets.
Donc, l'annexe réfère à ces cas-là. Et, bien, encore une fois, dans le cas de
Northvolt, les seuils n'étaient tout simplement pas rencontrés.
Mme Dufour : Non. C'est vrai,
ils ont été changés. C'est pour ça qu'ils ne les ont pas rencontrés.
M. Charette : Oui, suite à
une consultation en bonne et due forme avec des experts, en bonne et due forme,
pour une technologie, pour une activité qui n'avait pas lieu au Québec. Donc,
il a fallu effectivement adapter notre réglementation.
Mme Dufour : Mais on comprend
donc que tout ça était déjà dans un règlement, donc ce n'est pas un nouveau
règlement qui serait modifié. Mais est-ce que… parce que j'ai quand même
entendu la... Je suis désolée, je ne me rappelle pas de votre titre, mais que
vous avez mentionné qu'il allait être modifié suite à l'adoption du projet de
loi. Est-ce qu'on contemple la possibilité de modifier les déclencheurs,
justement?
M. Charette : À partir du
moment où on change la réglementation sur les seuils, c'est une procédure qui
aussi est établie avec une consultation, ou autre, mais à ce moment-ci,
l'article en question ne vise pas des seuils en particulier, il vise un rôle
que l'on reconnaît au BAPE dans l'avenir. Et l'avenir, c'est long, d'autres
l'ont dit avant moi. C'est sûr que la réglementation va être ajoutée dans
certains cas, elle est resserrée. Dans beaucoup, beaucoup de cas, elle est
resserrée en fonction de la connaissance qui se développe en fonction des
informations, là, qui nous parviennent. Dans certains cas, c'est créer
carrément de nouveaux seuils parce que l'activité qui est visée n'existait pas
en sol québécois ou n'avait pas cours en sol québécois. Dans certains cas, ça
peut être des assouplissements par rapport aussi à de nouvelles connaissances
scientifiques. Mais actuellement, le 6.3.1 ne vise pas à modifier des seuils,
c'est plutôt de préciser le rôle du BAPE, là, comme tel. Donc, c'est deux
choses. Le BAPE a un rôle à jouer, très clairement, un rôle qui est apprécié,
qui est maintenant reconnu dans les traditions québécoises, mais la
réglementation sur les seuils, c'est autre chose.
• (10 h 10) •
Mme Dufour : O.K. Le BAPE peut
enquêter aussi à la demande du ministre, c'est ce qu'on dit aussi, là, qu'il
peut intervenir dans le 6.3.1 à la demande du ministre.
M. Charette : Effectivement.
Et le BAPE…
M. Charette : ...le BAPE, en
fait, et ça aussi, j'anticipe peut-être la question. Dans la loi actuelle, le
ministre ou la ministre peut effectivement mandater un BAPE même si les seuils
ne sont pas rencontrés. On nous a posé la question dans le cas de
Northvolt : Pourquoi vous ne le faites pas? Pour les mêmes raisons que
j'ai mentionnées, la force de notre procédure d'évaluation environnementale,
c'est qu'elle est prévisible. À partir du moment où on demande un BAPE, ici et
là, sur des projets spécifiques alors que les seuils ne sont pas rencontrés,
c'est là que ça deviendrait complètement imprévisible, et pour les promoteurs
publics que pour des promoteurs privés, de développer des projets parce qu'ils
ne sauraient jamais à quoi s'en tenir en termes de délais et en termes
d'exigences.
Mme Dufour : Mais, à ce
moment-là, la portion qui dit «à la demande du ministre» est inutile dans cet
amendement-là...
M. Charette : Pas du tout...
Mme Dufour : ...dans cet
article-là.
M. Charette : ...c'est-à-dire,
c'est permis actuellement, ça le sera, mais ce n'est pas un pouvoir qui doit
être pris à la légère. Moi, personnellement, je ne l'ai jamais utilisé, je n'entends
pas l'utiliser, mais la possibilité est là. Si jamais un cas de figure très,
très particulier devait le commander, la possibilité sera là. Il faut
distinguer, par contre, des BAPE qui seraient demandés par le ou la ministre
sans que les seuils ne soient rencontrés d'un BAPE générique, par exemple. Des
BAPE génériques, ça, en effet, on en a fait un sur l'amiante, notamment. Donc
ça, c'est possible et ça ne nuit pas à la prévisibilité étant donné que ça ne
touche pas à un projet en particulier. C'est une réflexion qui est plus
générale sur une thématique qui déborde les frontières d'une seule région ou
d'un seul projet en particulier.
Mme Dufour : Comme un BAPE
sur la gestion des matières dangereuses qui sont... qui est demandé par
l'ensemble des groupes qui sont venus.
M. Charette : Oui, exact.
C'est quelque chose à quoi on réfléchit, là, du côté du ministère. Ça, c'est un
bel exemple, c'est quelque chose qui, effectivement, est dans les cartons du
ministère sur quoi on planche. Et ça, c'est possible parce que ça ne vise pas
un projet en particulier, ça ne vise pas un territoire uniquement, mais c'est
une réflexion plus générale. Des BAPE génériques, de mémoire... Bien,
récemment, plus récemment, il y a eu sur l'amiante; par le passé, si je me
souviens bien, il y en a eu aussi sur l'industrie porcine également. Donc,
c'est possible. Et dans le cas de la gestion de la matière dangereuse, c'est
quelque chose qui est étudié par le ministère, effectivement.
Mme Dufour : O.K. Pourtant,
il y avait un article, la semaine dernière, comme quoi que ça ne faisait pas
partie des plans du ministère. La réponse, du moins que Le Devoir avait reçue,
c'était à l'effet que ce n'était pas envisagé par le ministère.
M. Charette : Je vais le dire,
il faut faire attention à ce que l'on lit, ce n'est pas toujours exact.
Mme Dufour : Ou les réponses,
je ne sais pas...
M. Charette : Ça dépend
comment...
Mme Dufour : ...mais ça n'a
pas été clairement indiqué, en tout cas.
M. Charette : ...ça dépend
comment la question est posée, par qui elle est posée et comment c'est
rapporté.
Mme Dufour : Bon, d'accord.
Peut-être une dernière question, ma collègue va prendre la relève. Vous avez
dit que vous ne l'avez pas pris, ce pouvoir-là, de demander un BAPE dans les
dernières... depuis que vous êtes ministre, mais est-ce que ça a été utilisé
par d'autres ministres, ce pouvoir-là?
M. Charette : Non. Il faut
savoir que c'est une disposition qui est relativement récente. Ça date, je
pense, dans les dernières années du gouvernement précédent, donc, c'était
relativement récent. Mais non, pas avant et pas par mon entremise, mais la
possibilité est là, moi, je ne l'exclus pas. Mais, en aucun cas, ça ne devra
remettre en question la prévisibilité de la procédure d'évaluation
environnementale. C'est pour ça que le pouvoir est là, il est reconnu. Je suis
conscient qu'il est là et je suis reconnaissant qu'il soit là, parce que c'est
une possibilité supplémentaire, mais ce n'est pas un pouvoir qui peut être
utilisé à la légère, compte tenu... ça viendrait remettre en question...
Et j'en ai, des demandes de plusieurs...
de plusieurs collègues, je vais le dire comme ça, qui souhaiteraient que, mais,
dans chaque fois, dans chaque occasion, la réponse est la même, si, de façon
aléatoire, lorsque les seuils ne sont pas rencontrés, qu'on en déclenche ou on
n'en déclenche pas, la procédure d'évaluation, les seuils ne voudraient tout
simplement plus rien dire. Et ce serait… impossible de prévoir quoi que ce
soit, ne sachant pas les délais, les modalités, les conditions. Donc, il faut
s'assurer, là, de cette prévisibilité.
Mme Dufour : Je m'excuse, je
veux juste être sûre, j'ai bien compris, là. Vous n'avez jamais utilisé ce pouvoir,
même pour des BAPE génériques, c'est bien ça?
M. Charette : Non, non, ce
n'est pas ce que j'ai dit, pour des projets spécifiques.
Mme Dufour : O.K. Mais pour
des BAPE...
Mme Dufour : ...BAPE
générique.
M. Charette : Bien oui. Bien,
je vous ai parlé de l'amiante il y a quelques instants.
Mme Dufour : L'amiante, c'est
ça, ça a été fait.
M. Charette : Il y en a eu
par le passé aussi, je pense, sur le... si ma mémoire est exacte.
Mme Dufour : Mais, sous votre
gouvernement, il n'y en a eu qu'un seul et c'était l'amiante.
M. Charette : Ah! parce qu'il
n'y en a pas eu beaucoup non plus, là, sur les génériques. Mais c'est deux
éléments différents. Les BAPE génériques, c'est permis de tout temps. Les BAPE
à la discrétion du ministre sur des projets spécifiques, c'est plus récent, là.
Et je ne veux pas induire personne en erreur, mais c'est le souvenir que j'en
ai. Mais, si je dis quelque chose de faux...
Mme Dufour : Oui. Mais, dans
ce cas-là... je vais revenir au fait, excusez-moi, je n'arrête pas de revenir.
Mais pourquoi c'est écrit «à la demande du ministre» dans le 6.3.1 si on n'a
pas l'intention de s'en servir, si ça amènerait de l'imprévisibilité? Parce
que, dans les faits, le fait que ce soit écrit, ça veut dire qu'à tout moment,
peu importe le ministre, il pourrait y avoir une demande de BAPE. Et ce que
vous souhaitez, c'est qu'il y ait de la prévisibilité, et donc ça ne devrait
pas être écrit, cette ligne-là, «à la demande du ministre».
M. Charette : Oui, je pense
avoir répondu déjà. La disposition qui permet cette discrétion-là, elle est
dans la loi déjà depuis quelques années. Mais le discours gouvernemental, c'est
de dire : Il faut assurer la prévisibilité. Donc, on ne peut pas tout
anticiper comme possible projet ou comme possible développement. Et, je disais
à ma réponse précédente, je suis reconnaissant que la disposition soit là, mais
c'est une disposition qu'on ne peut pas prendre à la légère, justement, pour ne
pas compromettre la prévisibilité, là, de la procédure d'évaluation. Et je
répète ça essentiellement depuis... depuis six ans, là, donc ce n'est pas
nouveau dans le discours. Mais je ne demande pas à ce que cette possibilité-là
soit retirée. Parce qu'on ne connaît pas l'avenir, on ne connaît pas l'ensemble
des projets qui pourraient être soumis. C'est une disposition, là, dans le cas
de la discrétion qui revient au ministre, qui pourrait être un jour utilisée.
Mme Dufour : Je vais juste
souligner que ce n'est pas un retrait ici, c'est un ajout.
M. Charette : C'est ce que je
dis.
Mme Dufour : On vient de
l'ajouter. La demande du ministre n'était pas là avant le 6.3.1, il n'existait
pas, là.
M. Charette : Exact, mais le
6.3.1 est davantage pour reconnaître le rôle du BAPE auprès du public, qui n'en
est plus un rôle uniquement d'enquête. Donc, ça découle de ça. Ce que je disais
à ma réponse précédente : Je ne veux pas enlever la disposition qui
prévalait déjà. Et je suis content que cette disposition-là fasse également
partie du 6.3.1, pour garder justement toutes les portes ouvertes.
Mme Dufour : Je vais laisser
la parole à ma collègue.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Je cède la parole à la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Alors, bonjour aux collègues. On se retrouve en commission. Là,
juste pour enchaîner sur ma collègue, une petite période de... un peu, de
questions et réponses assez détaillées. Alors, moi, je... plus vu d'ensemble.
Encore une fois, pour les gens qui nous écoutent à la maison et qui ne sont pas
nécessairement des experts, j'aimerais... On fait tout le temps la distinction
entre les intentions et l'impact, règlement, la loi. Alors, dans un premier
temps, le ministre... Quelles sont les intentions législatives et
réglementaires avec cet ajout? Est-ce que ça élargit le mandat du BAPE et
l'impact sur l'indépendance du BAPE? Donc, on va prendre ça en séquence,
intention législative, réglementaire avec cet ajout.
• (10 h 20) •
M. Charette : Bien, en fait,
la question est pertinente, mais on y a déjà largement répondu. Dans la loi,
comme on la lit actuellement, le BAPE a essentiellement un pouvoir d'enquête.
Si on lit ce qui est proposé dans le 6.3.1, si on lit le commentaire, on vient
reconnaître un rôle, au niveau de l'information du public, de recueillir les
préoccupations et les observations du public. Mais ça se faisait déjà en
partie, mais ce n'était pas dans la loi. Donc là, on vient reconnaître ce
rôle-là. Il faut juste se rappeler, on est dans un omnibus législatif. Dans
toute l'histoire du ministère, c'est très rare que ça arrive. C'est le deuxième
omnibus législatif qui est présenté, donc c'est l'occasion de moderniser des lois
qui, dans certains cas... ou des dispositions législatives qui, dans certains
cas, n'ont pas été revues depuis des années. Dans le cas de la consultation du
public, donner justement ce rôle-là au BAPE, c'est déjà dans les pratiques du
BAPE. Cependant, ce...
M. Charette : ...n'était pas
dans la loi. Donc, on vient moderniser. En fait, on vient actualiser la... la
loi pour rendre compte davantage du rôle, là, qui... qui est reconnu à cette
instance-là.
Mme McGraw : Donc,
l'intention, c'est de moderniser. On comprend. Est-ce que l'intention, c'est
d'élargir le mandat du BAPE ou de le rétrécir avec cet ajout?
M. Charette : Bien, on ne le
rétrécit certainement pas parce qu'on lui reconnaît des... des applications
supplémentaires. En même temps, on ne vient pas révolutionner le BAPE parce que
ce rôle-là, là, si on regarde au niveau du commentaire lui-même, là, auquel
tous les collègues ont accès, c'est pour permettre justement au public — je
vais juste trouver l'aspect en question, ta-ta-ta — d'informer le
public, de recueillir ses préoccupations et observations, ainsi que de lui
donner l'opportunité d'obtenir des réponses à ses questions sur... sur un
projet, un plan ou un programme particulier. Mais le BAPE fait déjà ça, sauf
que ce n'était pas dans la loi comme telle.
Mme McGraw : L'intention,
sinon l'impact, c'est d'élargir le mandat du BAPE. On ajoute, avec cet ajout,
en plus des enquêtes, on ajoute la possibilité que ça soit fait par... sur
demande du ministre et selon le ministre, c'est un... c'est un élargissement du
mandat du BAPE.
M. Charette : À la lecture de
la loi, oui, mais dans l'application, si on suit les travaux minimalement du
BAPE, on voit, là, que ce rôle-là auprès du public, le BAPE s'en acquitte déjà.
Donc, réellement, on vient actualiser une loi, et ça, bien honnêtement, c'est
un article qui aurait pu être intégré dans un projet de loi bien avant. Mais,
comme je le mentionnais, des omnibus législatifs, c'est le deuxième dans
l'histoire du ministère, là. Donc, c'est vraiment, il y a plusieurs articles.
Oui, il y a des articles qui sont plus conséquents que d'autres. D'ailleurs, on
y consacre davantage de temps parce qu'on innove, on apporte des nouvelles...
des avenues, notamment l'électrification, là, des transports lourds. Mais, dans
d'autres cas, il a plusieurs articles, aussi une sorte de, je dirais «ménage»
ou d'actualisation de la loi, corriger des... des coquilles ou l'occasion
d'améliorer un texte légistique, occasion qui ne se présente pas, là, en temps
normal plus souvent qu'autrement.
Mme McGraw : Donc, on vient
corriger les coquilles, on vient moderniser, alors pratiquement parlant, si
c'est effectivement le cas, avant et après cet ajout, dans le concret, dans les
impacts, c'est quoi? Je comprends l'intention, ça fait que, là, on parle
d'impacts dans la vraie vie. L'impact réel ou potentiel de cet ajout, c'est
quoi?
M. Charette : En fait, c'est
un message qui est renforcé de dire : Le BAPE a un rôle à jouer auprès du
public, pas uniquement un rôle d'enquête sur un projet spécifique, mais il a
aussi le rôle de s'assurer que le public ait réponse à ses questions lorsque
c'est possible, rassurer, donner la parole au public. Donc, c'est un message
positif qui est envoyé comme quoi le public est pris en compte, là, de façon
plus, plus formelle dans une procédure d'évaluation environnementale. Mais,
encore une fois, je suis très franc avec... avec les collègues, on ne
révolutionne pas, là. Il y a des articles qui sont nettement plus conséquents,
puis on en parle de ces articles-là. Là, on vient officialiser quelque chose,
là, qui... qui, dans la pratique, est courant dans... dans le rôle que se donne
le BAPE.
Mme McGraw : Donc, au niveau
des impacts, il n'y a pas un gros changement. Le ministre, il dit que c'est
déjà dans les faits, dans la réalité. On vient formaliser, on va... on vient
corriger les coquilles.
M. Charette : Là, on vient
actualiser... on vient actualiser la... la Loi sur la qualité de
l'environnement, là, en matière de procédures d'évaluation d'impacts avec un
partenaire qui est incontournable, qui est le BAPE.
Mme McGraw : Alors, on vient
d'élargir de façon plus formelle, on va dire, le mandat du BAPE. Au niveau
de... au niveau de l'indépendance du BAPE, parce que, là, je reprends un peu ce
qu'on nous a dit pendant les consultations. Dans les mémoires, il y avait des
préoccupations au niveau de... et du mandat et de l'indépendance du BAPE. Selon
le ministre, au niveau des intentions, est-ce que l'intention, c'est de... de
renforcer l'indépendance du BAPE?
M. Charette : En fait, le
BAPE est une instance indépendante. Le BAPE doit demeurer une instance
indépendante. D'ailleurs, pour ce qui est de ses dirigeants...
M. Charette : ...je ne leur
parle pour ainsi dire pas. Il y a une évaluation par année qui est faite avec
son principal dirigeant. Sinon, le ministère est en communication avec le BAPE.
Le cabinet peut, à l'occasion, répondre à une interrogation ou communiquer avec
le BAPE, mais ces contacts-là sont minimaux. Et dans mon cas à moi, ils sont à
peu près nuls pour, justement, garder cette indépendance-là. Il faut savoir
que, dans la procédure d'évaluation environnementale, le BAPE intervient une
étape x et le ministère a un rôle aussi à jouer suite, notamment, par exemple,
à un rapport du BAPE. Donc, c'est une séquence, et on va avoir l'occasion
d'aborder cette séquence-là dans les prochains articles, mais c'est une
instance qui a un rôle reconnu, à des moments reconnus, et qui conserve, que ce
soit à travers le projet de loi, que ce soit avec la pratique courante, pour
que ce soit, dans les faits, une indépendance, là, qui est importante dans
notre procédure d'évaluation environnementale.
Mme McGraw : Donc, le
ministre, il souligne l'importance de l'indépendance du BAPE. Et l'impact net
sur l'indépendante du BAPE, positif, négatif, neutre, de cet ajout?
M. Charette : Moi, je pense
qu'on... je veux dire, c'est une indépendance qui est tout simplement maintenue
et qui est souhaitée. Je ne vois pas, là... je veux dire, c'est une
indépendance, là, qui continue, là, d'être nécessaire et qui n'est pas altérée,
là, par le projet de loi.
Mme McGraw : Donc, le
ministre confirme : l'intention, c'est de maintenir la dépendance du BAPE.
Et dans les impacts, dans le concret, est-ce qu'il y a un impact positif,
négatif, neutre sur l'indépendance du BAPE avec cet ajout?
M. Charette : Moi, je ne vois
pas d'impact positif ou négatif. L'indépendance étant déjà reconnue et
l'indépendance étant maintenue, là, avec le projet de loi en question.
Mme McGraw : Ça fait que,
dans le concret, dans les intentions réglementaires, l'idée, c'est
d'actualiser, de moderniser cet aspect de la loi. On vient corriger des
coquilles qui sont en ligne avec la réalité sur le terrain. Au niveau de... le
ministre souligne l'intention d'élargir le mandat et aussi... bien,
l'indépendance sur la... pardon, l'impact sur l'indépendance du BAPE est
neutre. Est-ce que ça résume bien?
M. Charette : Pour l'article
que l'on aborde présentement, oui, je pense qu'on pourrait le résumer en ces
mots, mais il y a d'autres articles qui ont des impacts, pas tant sur le BAPE
que sur la procédure. Bien, en fait, oui, ça implique le BAPE parce qu'il est
impliqué, c'est-à-dire il est partie prenante de la procédure d'évaluation
environnementale, mais ça, ce n'est pas un article majeur. Lorsqu'on va parler
des travaux préalables, par exemple, là, c'est plus conséquent dans les façons
de faire à travers l'approche qui est proposée par le gouvernement, mais dans
tous les cas, on ne remet pas en question, là, l'autonomie et l'indépendance du
BAPE. C'est une étape dans la procédure d'évaluation. On va travailler aussi,
par contre, à la rendre plus efficace toute cette chaîne-là, de la procédure
d'évaluation, mais ce n'est pas dans l'optique de remettre en question son
indépendance, là, au contraire.
Mme McGraw : Et le ministre a
tout à fait raison que dans des articles qu'on va étudier pendant l'étude
détaillée, il y a des impacts importants, beaucoup plus. Mon intention, c'était
de vraiment clarifier qu'à chaque fois on va... en tout cas, moi, je vais miser
beaucoup sur quel est l'impact sur le mandat du BAPE et l'indépendance du BAPE,
qui sont des préoccupations, des enjeux majeurs pour notre formation. Alors,
pour l'instant, c'est... ce sont mes questions, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée des
Mille-Îles?
• (10 h 30) •
Mme Dufour : Merci. Je suis
allée voir l'annexe 1 qu'on référait tout à l'heure. Je n'ai pas lu
tout en détail, elle est quand même assez longue, mais j'ai vu qu'il y avait de
nombreux cas. Par contre, je note que, dans le texte de l'article 6.3
existant, ça disait déjà : « cependant, le bureau ne peut enquêter dans le
cadre de la procédure d'évaluation et d'examen prévu au chapitre 2 et 3 du
titre 2». Et là je constate, parce qu'évidemment je me suis beaucoup
intéressée au rapport du BAPE dans le dossier Stablex récemment, et je constate
que c'est suite à 19 demandes de consultation...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...publiques qui
ont été adressées au ministre, que, là, le BAPE s'est vu confier un mandat d'enquête
et d'audience publique. Donc, je veux juste comprendre la mécanique, parce que
je ne l'ai pas trouvée dans l'annexe 1, la mécanique de... Quand on est à
une étape de procédure d'évaluation et d'examen, c'est quoi qui fait qu'on
déclenche, finalement, une... c'est ça, une commission d'enquête de la part du
BAPE? Est-ce que...
M. Charette : C'est une bonne
question. Le BAPE, naturellement, c'est une... fait partie de la procédure d'évaluation
environnementale. Il y a des déclencheurs au niveau des seuils, mais, dans son
propre rôle aussi, il peut y avoir des déclencheurs. Il y a des dossiers qui
sont assujettis à une procédure d'évaluation, mais qui ne génèrent pas de
questionnement de la part du public. Et ça, ça arrive assez régulièrement. Et,
dans ces cas-là, le BAPE passe tout simplement à l'étape suivante. Si le public
ne manifeste pas de besoin d'être entendu de façon particulière, le BAPE passe
à une étape suivante. Puis, encore une fois, ce n'est pas le... Je veux dire, c'est
le BAPE qui, dans sa procédure, prévoit qu'il y ait cette possibilité-là. Et,
si, par exemple, dans certains cas, un projet... ça aussi, ça arrive, s'il y a
un citoyen qui lève la main puis, bon, le BAPE détermine que le citoyen en
question peut avoir… peut être rassuré d'une façon autre, le BAPE passe aussi à
l'étape suivante. C'est déjà prévu comme ça, là, dans la loi et la
réglementation.
Mme Dufour : Donc, les cas qu'on
voit dans l'annexe 1 qu'on a référée et qui sont, dans le fond, en
lien avec l'article 6.3.1, bien, tous ces cas-là, ça déclencherait
normalement... du moins, le BAPE va commencer, il va faire une... dans le fond,
une... il va informer le public. Mais, pour ce qui est... pour qu'il y ait
commission d'enquête publique, là, le BAPE a ses propres déclencheurs, entre
guillemets, de leur côté, et, de ce que je comprends, des demandes de
consultation publique en font partie. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Charette : ...préféré. Je
sais que la commission là, c'est l'organigramme... pas l'organigramme, mais, en
quelque sorte, la procédure actuelle, celle qui est proposée à travers
différents articles, mais ça explique, effectivement, un petit peu quelle est
la séquence, que ce soit par exemple le dépôt, là, de l'avis de projet, ensuite
les directives, la consultation publique sur les enjeux, préparation de l'étude
d'impact, dépôt de l'étude d'impact. Donc, le tableau résume bien, là, cette
séquence-là. Et, si jamais il n'y avait pas cette demande du public, c'est le
ministère qui reprend... je ne veux juste pas induire la collègue en erreur.
Donc, si jamais il n'y a pas cette étape-là, s'il n'y a pas de demande de la
part du public, c'est l'analyse environnementale et le rapport, là, qui se
fait, là, par le ministère directement. Donc, ça, c'est dans la procédure
actuelle. Il y a des modifications dans la procédure, là, qui est proposée à
travers le projet de loi. Et on aura l'occasion d'y parler... d'y revenir, mais
c'est de faire en sorte qu'il y ait plus d'étapes qui puissent se faire en
parallèle pour gagner en efficacité, là, en termes de durée. Mais c'est, je
pense, disponible à travers le secrétariat.
Mme Dufour : Oui, je l'ai
devant moi. Merci de le rappeler. On l'avait reçu, effectivement. Ça reste que
je me pose toujours la question : Pour que le BAPE aille en commission d'enquête
publique, quel est son déclencheur en termes de demande de consultation? Parce
que, là, on a donné l'exemple, un citoyen qui peut être répondu autrement. Là,
on a l'exemple de Stablex que c'étaient 19 citoyens qui l'avaient demandé.
C'est à partir de combien de demandes que le BAPE déclenche une commission d'enquête
publique?
M. Charette : C'est assez
facile comme déclencheur, c'est s'il y a une seule demande qui n'est pas jugée
frivole, c'est là où le BAPE intervient, là, à cette étape-ci directement. Je
le disais, dans un certain nombre de projets, il n'y a pas de demande du tout, mais,
s'il en a qu'une seule qui n'est pas frivole, le BAPE…
M. Charette : ...d'intervenir
à cette étape-ci.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre l'article 73 aux
voix. Donc, est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
M. le ministre, je vous cède la parole pour la lecture de l'article 74.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 6.6 de cette loi est modifié par l'insertion, dans
le premier alinéa et après «déroulement», de «des périodes d'information,».
Et le commentaire, cet article modifie
l'article 6.6 de cette loi en concordance avec l'article 6.3.1 ajouté dans
cette loi par l'article qui précède. La modification a pour effet d'ajouter le
«déroulement des périodes d'informations» dans les éléments sur lesquels
doivent porter les règles de procédures que doit adopter le BAPE pour son bon
fonctionnement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Donc, ce
qu'on comprend, c'est qu'on vient ajouter quelque chose qui, en fait, dans la
pratique, était déjà existant. J'imagine que la régie interne prévoyait déjà le
déroulement des périodes d'information, si le BAPE en tenait déjà.
M. Charette : Ce n'était pas
officiellement établi dans la loi, mais, comme on le mentionnait, oui, il y a
de ces séances qui étaient... qui se tenaient par l'entremise du BAPE. Là, on
est réellement dans la logique, ce n'était pas dans la loi officiellement, on
l'a ajouté à 6.3.1, et l'article qui suit doit aussi... le 6.6 doit également y
faire mention.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 74.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, nous allons procéder à l'étude de l'article 75. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 6.7 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin de
l'alinéa suivant :
«Dans le cadre de la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue à la
sous-section 4 de la section II du chapitre IV et de l'évaluation
environnementale sectorielle ou régionale prévue à la sous-section 5 de la
section II du chapitre IV, ils sont publiés dans le même délai au registre des
évaluations environnementales constitué en vertu de l'article 118.5.0.1 avec
les mandats confiés par le ministre.».
Et le commentaire. Cet article ajoute un
deuxième alinéa à l'article 6.7 de cette loi afin de spécifier que les rapports
d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement qui sont élaborés
dans le cadre des deux procédures d'évaluation environnementale doivent être
rendus publics au registre des évaluations environnementales dans le même délai
de 15 jours que tout autre rapport d'enquête réalisé par le bureau.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, je vous cède la parole.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. Juste comprendre un peu la genèse de cet
article-là.'est que là il y avait déjà un délai de 15 jours, mais c'était comme
pour tous les rapports d'enquête du bureau. Mais là on rajoute la définition
pour d'autres rapports d'enquête, mais pourquoi il n'était pas inclus dans la
définition large de tous les rapports?
M. Charette : On vient
ajouter, en fait, ceux... Ça, on le voit dans l'article... dans le texte
proposé, c'est que, par le passé, on ne faisait pas notamment référence aux
évaluations environnementales, sectorielles ou régionales. Donc, on s'assure
que ça fasse partie de la même procédure, c'est-à-dire qu'il y a un dépôt, et,
dans les 15 jours qui suivent, ça doit être rendu public.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
M. Charette : Tout à l'heure,
on parlait de l'indépendance du BAPE, il y a aussi le ministère... Le ministre
n'intervient pas dans la rédaction du rapport, en prend connaissance, oui,
quelques jours avant, dans le fond, c'est le délai, en question, de 15 jours,
mais il n'est pas modifié, le rapport, dans cet intervalle-là. Le ministère
n'intervient pas sur la réaction, sur son contenu, mais il a le privilège de
choisir dans les 15 jours, est-ce que c'est le jour 1, est-ce que c'est le jour
2, est-ce que c'est le jour 3, juste pour pouvoir en prendre connaissance
lui-même, préparer sa réponse, au besoin, mais c'est systématiquement rendu
public dans un délai maximum de 15 jours.
• (10 h 40) •
M. Leduc : Mais donc, ce que
je comprends, c'est que ces autres catégories de rapport là n'avaient pas de
délai avant...
M. Charette : ...oui, c'était
15... c'était 15 jours aussi.
M. Leduc : Donc, ça ne change
rien?
M. Charette : Bien, ça
vient... Parce qu'on a maintenant une référence spécifique, là, aux évaluations
environnementales, sectorielles ou régionales. C'est vrai qu'on peut se dire,
bon, dans tout autre rapport, mais étant donné que c'est institué, ces
évaluations environnementales, sectorielles ou régionales, on les met de façon
précise. Et dans le cas des autres rapports, c'est aussi la même procédure, là,
de 15 jours qui s'applique.
M. Leduc : ...c'était écrit
ailleurs?
M. Charette : Pour le 15
jours?
M. Leduc : Quand vous dites
«les autres rapports», c'était aussi 15 jours avant?
M. Charette : Bien, en fait,
là, on le voit, là, dans le commentaire, c'est... en fait, c'était rendu et
c'est rendu public, là, au Registre des évaluations environnementales dans le
même délai de 15 jours que tout autre rapport d'enquête réalisé par le bureau.
C'était déjà, effectivement, applicable.
M. Leduc : Je vais le
reformuler, pour voir si j'ai bien compris, là. On avait 6.7 qui parlait des
rapports d'enquête du bureau, qui avaient un délai de 15 jours, ça, c'était
déjà le cas. Mais il existe d'autres types de rapports, mais vous me dites que
ces autres types de rapports là avaient déjà aussi un délai de 15 jours avant
même cet article-là. Est-ce que c'est une réécriture, finalement, c'est une
question de réécriture?
M. Charette : Le 6.7, tel
qu'il se lisait actuellement, là, précisait déjà que tous les rapports
d'enquête du bureau sont rendus publics par le ministre dans les 15 jours de
leur réception. Donc, c'était déjà le cas. Là, on vient... parce qu'on a parlé
plus récemment, là, des évaluations environnementales, sectorielles ou
régionales, on vient le nommer spécifiquement. Mais, de façon générale, tous
les rapports du BAPE sont rendus publics, là, dans un délai de 15 jours, et on
vient... important, là, j'oubliais de le mentionner, on vient préciser aussi le
lieu de publication, ce qui n'était pas contenu, là, dans la loi actuelle.
M. Leduc : Lieu de
publication étant?
M. Charette : Le registre.
M. Leduc : Le registre, le
fameux registre, c'est ça.
M. Charette : Effectivement.
M. Leduc : O.K., c'est plus
clair. Merci beaucoup.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'article 75. Est-ce que... Oh!
pardon, excusez, votre... Allez-y, Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Le
registre, justement, il y a eu des groupes qui nous ont mentionné qu'il y avait
des informations qui n'étaient pas versées au registre, alors que c'était prévu
par la loi depuis plusieurs années. Là, on comprend que le BAPE, bon, les
rapports d'enquête le seront. Mais est-ce que... tu sais, est-ce que... C'est
plus tard, peut-être, qu'on en parle, là, mais vu qu'on parle du registre, là.
M. Charette : ...y avoir deux
registres dans la loi. Le registre sur les autorisations, il est en
développement actuellement, mais l'autre registre est déjà en... est déjà en
application.
Mme Dufour : Le Registre des
évaluations environnementales, c'est... lui, il est déjà existant?
M. Charette : Depuis, même,
je pense, 2018, effectivement.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
c'est... celui que je vois en ligne, c'est celui-là, c'est ça? Celui...
M. Charette : Sur les
autorisations... bien, c'est-à-dire, sur les évaluations.
Mme Dufour : C'est ça. Et
c'est là que le BAPE irait verser, dans le fond, les... Mon Dieu, je ne sais
pas c'est quoi qu'on dit.
M. Charette : C'est,
effectivement...
Mme Dufour : Ils sont publiés
dans le même délai, oui, c'est ça.
M. Charette : Dans le
registre des évaluations, effectivement.
Mme Dufour : On parle des
rapports d'enquête, dans le fond, qui seraient... qui seraient publiés ici.
M. Charette : Les rapports...
Mme Dufour : Mais dans le cas
où il n'y a pas le déclencheur pour créer une évaluation environnementale... Tu
sais, on parlait, tout à l'heure, de Northvolt. Là, je veux bien comprendre. Si
Northvolt, il n'y a pas de déclencheur, est-ce qu'il se retrouve dans ce
registre-là ou...
M. Charette : S'il n'y a pas
de rapport du BAPE, il ne s'y retrouve pas, par la force des choses, mais dans
le cas de Northvolt, si le projet avance comme souhaité, le volet du recyclage
de batteries va faire l'objet d'un BAPE, et le rapport du BAPE serait,
effectivement, versé, là, dans le registre des évaluations.
Mme Dufour : Oui. Non, en
fait, ma question, c'est concernant le Registre des évaluations
environnementales. Il y a les rapports du BAPE, mais je veux juste
savoir : Les projets qu'on trouve dans ce registre, est-ce que ce sont
tous les projets qui ont des évaluations environnementales? Parce que Northvolt
devrait en avoir eues... on le souhaite.
M. Charette : On se souvient,
lorsque...
M. Charette : ...il y a BAPE,
c'est lorsque certains seuils sont atteints. Donc, ces projets-là font l'objet
d'un BAPE, font l'objet de rapport et les rapports sont déposés aux registres
en question. Mais les projets qui ne dépassent pas, c'est ceux-là qui ont des
autorisations environnementales, mais qui ne passent pas un dépassement de
seuil qui est un déclencheur, ça ne se retrouve pas, là, sur ce registre-là.
Mme Dufour : Donc, le
registre des évaluations environnementales, c'est seulement ceux qui ont des
déclencheurs du BAPE? Parce que, pourquoi qu'on l'appelle comme ça, à ce
moment-là? Les évaluations environnementales, ça semble être beaucoup plus
large que juste le BAPE.
M. Charette : Ce n'est pas
que les rapports du BAPE. Est-ce que vous voulez y allez avec un petit peu plus
de...
M. Gagnon (Marc) : Si vous me
permettez.
M. Charette : Avec le
consentement, effectivement.
Le Président (M. St-Louis) : On
a déjà le consentement, donc vous pouvez y aller. Allez-y.
M. Gagnon (Marc) : En fait,
le registre des évaluations environnementales rassemble toute l'information sur
les projets qui sont assujettis à la procédure d'évaluation environnementale,
donc aussitôt qu'un projet se trouve dans la liste que vous avez mentionnée
tout à l'heure, l'annexe du règlement, qui vient vraiment déterminer tous les
projets qui doivent faire l'objet d'une évaluation environnementale et dans
lequel intervient le BAPE, que ce soit par des périodes d'information ou des
mandats d'enquête s'il y a mandat, bien, tous ces projets-là sont... la
documentation est versée au registre des évaluations environnementales.
Mme Dufour : O.K. J'ai aussi
une question concernant les 15 jours de la réception. On dit : «dans
les 15 jours de la réception», mais est-ce que je me trompe ou, il me
semble... en tout cas, on a l'impression qu'on attend toujours à la fin des
15 jours pour les rendre publics?
M. Charette : C'est la règle,
je dirais, le 15 jours. En même temps, c'est une période de temps qui est
relativement courte, mais ça permet d'en prendre connaissance, ça permet de
préparer une réponse, le cas échéant, de mieux informer les promoteurs ou les
régions concernées, donc c'est pratique courante. Si c'étaient trois mois, on
dirait : Bien, pourquoi vous prenez tout ce temps-là? Mais deux semaines,
c'est déjà relativement court. Mais on pourrait, on pourrait, le lendemain, si
les conditions l'exigeaient, le publier aussi. Mais deux semaines, c'est déjà
relativement court.
Mme Dufour : Oui, je le
comprends, mais il y a eu des cas où, tu sais, ma collègue et moi, nous étions
dans un projet de loi où il allait avoir... le projet de loi avançait, c'était la
ligne Hertel-New York, si je ne me trompe pas. Le projet de la loi devait être
adopté dans la journée, puis avant même... tu sais, mais il y avait le BAPE, on
attendait le rapport du BAPE, puis il a fallu, finalement, permettez-moi
l'expression, là, mais faire du temps pour le... pour pouvoir prendre
connaissance du BAPE avant d'arriver dans l'étude détaillée du projet de loi.
Ça fait que, tu sais, à un moment donné, il y a une question aussi logique. Le
rapport devrait arriver avant que le projet de loi avance, là.
M. Charette : La logique veut
aussi que le ministère puisse prendre connaissance du rapport. Si le rapport
est déposé par le... est rendu public par le BAPE lui-même sans que le
ministère ait eu l'occasion de l'analyser, c'est difficile d'y répondre. D'où
cette période de deux semaines, c'est relativement court, là, pour analyser un
rapport et ses impacts et pouvoir mieux accompagner, là, les milieux qui sont
concernés.
Mme Dufour : Mais dans le cas
que je vous mentionnais, c'était... le délai de 15 jours s'arrêtait à
4 heures et c'est à 4 heures que le rapport a été publié. Ça fait que
c'était quand même particulier d'attendre à la dernière seconde pour le
publier. Dans des cas comme ça, en tout cas, je peux vous dire que vous aviez
un collègue ministre qui aurait aimé qu'il soit diffusé plus tôt. Ceux qui
étaient en face de nous, ils ne trouvaient pas ça drôle.
M. Charette : Je suis
convaincu que ça a permis des échanges amicaux, constructifs et qui a fait
évoluer la réflexion de tous.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée Notre-Dame-de-Grâce.
• (10 h 50) •
Mme McGraw : Oui, merci, M.
le Président. Juste pour enchaîner. Justement, on ne pouvait pas prendre une
décision éclairée en tant que législateurs, législatrices, parce qu'on n'avait
pas les informations. Finalement, c'est ça, il fallait continuer avec les discussions.
Oui, évidemment, des discussions très intéressantes, mais en fin de compte, on
était très préoccupés parce qu'on attendait ce rapport du BAPE et,
effectivement, il y avait deux choses, il y avait le rapport, mais aussi, il y
avait la P.D.G. du BAPE qui s'est désistée. Et, en fin de compte, il y avait
des préoccupations importantes soulevées par le BAPE par rapport à l'ensemble
de la transition énergétique pour avoir un rôle…
Mme McGraw : ...au plus
important du BAPE. En tout cas, est-ce que cet ajout... Là, je suis en train de
regarder la loi, la LQE, pour voir l'impact. Alors, le 6.7, on dit que «tous
les rapports d'enquête du bureau sont rendus publics par le ministre dans les
15 jours de leur réception». Et ici on vient… pardon, on vient ajouter ou
préciser que ça relève aussi des périodes d'informations. C'est une précision,
c'est un ajout pour... parce qu'avant, ce n'était pas le cas, si je comprends
bien?
M. Charette : Si on s'arrête
à l'article uniquement, le 15 jours était déjà applicable, mais on vient
préciser que ça inclut notamment, là, les rapports sur les évaluations
environnementales sectorielles ou régionales, et on vient préciser le lieu où
c'est déposé, c'est-à-dire le registre sur les évaluations, c'est essentiellement
là... il n'y a pas d'autre intention, là, que ces trois volets.
Mme McGraw : Donc, on vient
préciser. Mais juste comprendre, de façon générale, sans cette précision-là,
est-ce que le fait qu'on parle d'audiences publiques dans l'ensemble, consultations
ciblées, ce n'était pas le cas avant? Est-ce que...
M. Charette : Le
15 jours est applicable depuis un bon moment. Je ne sais pas ça fait
combien d'années, là, que c'est dans la législation, mais certainement depuis
avant mon entrée en fonction. Donc, ça fait un petit moment. Donc, c'est
vraiment les trois éléments, là, qui... qui constituent des ajouts et des
précisions, étant donné que c'était déjà public.
Mme McGraw : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
comme il ne semble pas y avoir d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article 75. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons poursuivre avec l'étude de l'article 76. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc : L'article 23 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le quatrième alinéa, de «règlement» par «la présente loi,
ses règlements ou une décision prise en vertu de ces derniers».
Le commentaire : cet article modifie
le quatrième alinéa de l'article 23 de cette loi pour prévoir que toute
demande qui ne comprend pas les renseignements et les documents que doit
fournir une personne au soutien de sa demande d'autorisation au ministre, n'est
pas recevable pour analyse par le ministre. La modification pour effet de
clarifier que les renseignements et les documents requis peuvent avoir été
déterminés par la loi elle-même, par ses règlements ou par une décision prise
en vertu de ces derniers.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Peut-être que nous expliquer d'abord le changement? Parce que, là,
on comprend que les... que c'était déjà déterminé par règlement, ce qui faisait
en sorte, là, qu'on pouvait donc refuser une analyse par le ministre. Mais là,
on rajoute aussi «la présente loi», mais surtout «ou une décision prise en
vertu des règlements». Donc ça, c'est le petit bout qui m'intrigue, là, «la
décision prise en vertu de ces derniers».
M. Charette : C'est le
commentaire, là, qui, je pense, fournit la meilleure explication. Ce que ça
dit, c'est que c'était une modification qui clarifie que les renseignements et
les documents requis pour avoir... peuvent avoir été déterminés par la loi
elle-même, par ses règlements ou par décision. Donc, ça précise un petit peu,
là, ce qui... ce qui est requis, là, pour... pour se conformer à la procédure.
Mme Dufour : Mais, je ne suis
pas sûre que j'ai compris, là. On vient préciser «la loi, les règlements», mais
là, «une décision prise», c'est... Est-ce qu'on peut me donner un exemple?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
En fait, bien, le meilleur exemple, ce serait probablement une décision prise
au terme de la procédure d'évaluation environnementale. Donc, au terme
d'évaluation, le gouvernement pourrait dans sa décision autoriser le projet,
mais avec des conditions qui pourraient, par exemple, porter sur des documents
complémentaires requis au moment des demandes d'autorisation ministérielle, par
exemple, un programme de suivi ou des documents complémentaires qu'il souhaite
voir analysés par le ministre au moment de l'analyse des demandes
d'autorisation ministérielle. Donc, ce n'était pas clair jusqu'à maintenant
qu'on pouvait refuser de... on pouvait juger une demande non recevable si ces
éléments-là, qui étaient exigés par décret du gouvernement, n'étaient pas
présents dans la demande au moment du son dépôt.
Mme Dufour : O.K. Mais... ça
fait que, là, on parle de...
Mme Dufour : ...d'éléments qui
seraient en dehors de ce qui est prévu par la loi et les règlements. Là, le
ministre parlait de prévisibilité tout à l'heure. Est-ce qu'il n'y a pas une
crainte, justement, que ça amène de l'imprévisibilité ici?
M. Charette : Dit autrement,
et encore une fois notre collègue est mieux habilitée que moi, là, pour le fin
détail, mais dans certains cas le règlement pouvait préciser qu'est-ce qui est
attendu, mais il pouvait y avoir des attendus dans la loi elle-même. Là, ce
qu'on vient dire, c'est : Que ce soit attendu dans la réglementation ou la
loi, ce qui est attendu est attendu, et c'est des renseignements, là, qui
doivent être fournis.
Mme Dufour : Oui. Mais je
vais reposer ma question. Là, je parlais des décisions prises. C'est... On est
venu dire «des règlements ou une décision prise en vertu de ces derniers». Une
décision, là, ça amène un côté aléatoire, puis on est dans l'imprévisibilité.
Un règlement, on le connaît; une loi, on la connaît. Là, une décision, ça peut
être arbitraire.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, je vous dirais que c'est déjà le cas. Donc, au terme de la procédure
d'évaluation environnementale, le gouvernement va établir des conditions s'il
autorise un projet. Donc, c'est généralement assorti de conditions. Ça fait que
l'initiateur reçoit son autorisation gouvernementale, et il a des conditions à
remplir pour pouvoir aller de l'avant avec son projet. Dans ces conditions-là,
on peut avoir des exigences de documents complémentaires à déposer avant le
début des travaux ou au moment des demandes d'autorisation. Donc là, on vient
simplement confirmer que l'initiateur, qui a ces obligations-là et qui... il
est au fait de ces obligations, parce qu'il a reçu son autorisation gouvernementale,
bien, quand il va déposer ses demandes d'autorisation, il doit s'assurer
qu'elles soient complètes, puis le ministère, si jamais les documents exigés ne
sont pas présents, peut juger la demande non recevable. Donc, c'est pour...
Pour confirmer l'effet qui était recherché avec la recevabilité des demandes,
on vient simplement préciser que, s'il y a des documents qui sont exigés par le
gouvernement au moment du dépôt de ces demandes-là, si les documents ne sont
pas présents, le ministre peut juger la demande non recevable. Donc, ce n'est
pas... je dirais que la prévisibilité, elle est déjà là, parce que c'est déjà
mentionné dans l'autorisation, l'initiateur est déjà au fait de ça, et c'est
vraiment juste un effet automatique si les documents ne sont pas présents.
Mme Dufour : Mais est-ce que
deux initiateurs avec des projets similaires à deux endroits différents
pourraient avoir des conditions différentes, à ce moment-là, à respecter? Parce
que...
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
c'est sûr que la procédure d'évaluation, c'est un examen qui est assez
rigoureux, donc les conditions peuvent... Généralement, on essaie... tu sais,
le ministère va, dans... le gouvernement, en fait, parce que c'est lui qui
décide, va essayer d'avoir des exigences similaires équitables pour les
initiateurs qui ont des projets similaires. Mais là, encore là, les conditions
peuvent varier en fonction de... du niveau de détail qui était présent dans
l'analyse, du milieu, des conditions propres au projet. Donc, c'est quand même
des éléments qui peuvent être variables d'un projet à un autre, là, d'où la...
le pouvoir que le gouvernement a déjà d'établir ces conditions-là. Donc ça, ça
ne change pas, le pouvoir est déjà là, les conditions sont... font déjà partie
du processus.
Ce qu'on vient changer, c'est vraiment
juste la possibilité, quand on reçoit les demandes d'autorisation ministérielle
qui découlent suite à ce processus-là, s'il y a des exigences qui doivent être
rencontrées, bien, de s'assurer qu'elles le sont.
Mme Dufour : O.K. Et quand on
dit : Ça devient non recevable parce que ça n'a pas été soumis, il y avait
une crainte, là, dans un autre article que finalement on... des projets soient
refusés puis qu'on ne les analyse pas, du fait qu'il manquerait des documents
qui peuvent être complexes à obtenir. Là, ici, ce n'est pas précisé, il n'y a
pas de délai qui est précisé. Donc, quand c'est statué que c'est non recevable,
est-ce que... parce qu'il manque un document, est-ce qu'il y a un moyen de, tu
sais, recommencer? Ça s'arrête complètement, ou... tu sais? Puis c'est... ce
sont quoi, les délais pour émettre les documents demandés en question?
M. Charette : Dans le projet
de loi, on va parler de délais pour que le promoteur dépose des documents, mais
il y a d'autres types de délais. Juste pour être bien certain, là, de quels
délais la collègue parle-t-elle?
• (11 heures) •
Mme Dufour : Bien, en fait,
je parle des documents qu'on vient ici, là... desquels on parle ici, on dit
«tout renseignement ou document déterminé par une décision prise en vertu des
règlements». O.K. Ça, c'est l'élément, là, je suis dans une décision, parce que
ça, il y a un élément nouveau, là, hein. Quand les...
11 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...promoteur, l'initiateur
du projet s'embarque, il peut prendre connaissance de la loi et des règlements,
mais la décision, le décret, les conditions additionnelles, elles sont
imprévisibles, parce que ça, c'est du nouveau. Et donc, des fois, ce qu'on nous
a dit, des groupes nous ont mentionnés, c'est que ça peut prendre du temps pour
certaines informations qui sont demandées à les obtenir. Des fois, ce sont des
études qui requièrent, tu sais, une grande expertise ou effectuées sur une
longue période de temps, etc. Donc, ici, on vient dire, bien, s'il n'y a pas
ça, ce qu'on vous a demandé, bien, la demande va être non recevable, mais on ne
précise pas à partir de combien de temps ces documents-là doivent être fournis
pour que ça devienne non recevable.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, mais je pense que je saisis un peu la question, on ne change vraiment pas
la mécanique, là, au niveau de la décision du gouvernement, des conditions, ça,
c'est déjà bien établi puis c'est des conditions que le gouvernement va
présenter dans sa demande... dans sa décision pour autoriser le projet. Et là l'initiateur
doit se conformer à ces conditions-là. Ça fait que ça, ça ne change pas. Ce qui
change, en fait, c'est qu'en ce moment, parfois, dans les conditions, il doit
déposer des éléments complémentaires, exemple, un programme de suivi. Tu sais,
si on dit : O.K. Ça prend un programme de survie, ou de surveillance, ou
de suivi du climat sonore, on n'a pas nécessairement besoin d'avoir le niveau
de détails au niveau de la décision gouvernementale, mais quand tu vas aller
chercher tes autorisations ministérielles, j'ai besoin d'avoir ce niveau-là
pour valider que c'est bien en place et que ça répond aux exigences, exemple. Ça
fait que là, tout ce qu'on vient faire, c'est ajouter une mention dans la loi
qui dit : Si l'initiateur doit déposer ça avec sa demande et qu'on reçoit
la demande et que c'est absent, bien, on ne débute pas l'analyse parce que là,
il manque une pièce qui est exigée par décret au même titre que si elle était exigée
par règlement ou par la loi. Ça fait que c'est vraiment juste pour venir
renforcer le pouvoir de juger de la recevabilité, la mécanique qui a été mise
en place en 2017-2018 pour s'assurer que lorsqu'on met les efforts sur l'analyse
d'une demande, elle est complète. Donc là, s'il y a un document qui est exigé,
est jugé requis pour faire traiter la demande d'autorisation, mais si ce
document-là n'est pas présent, la demande est non recevable, tu dois me
redéposer une demande recevable.
Mme Dufour : Donc, ça n'arrête
pas le processus, là, c'est-à-dire que ça fait juste dire qu'on ne commence pas
l'analyse du côté gouvernemental ou ministériel, mais que si la pièce manquante
est fournie par la suite, là...
Mme Gagnon (Mélissa) : Exact.
Mme Dufour : O.K. Ça complète.
Mais les conditions, est-ce qu'elles sont toujours en lien avec la
réglementation et la loi, ou ça peut sortir de ce cadre-là?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, la procédure d'évaluation environnementale, si c'était tout établi par
règlement, on n'aurait probablement pas besoin de faire une évaluation aussi
complète et rigoureuse. Ça fait que c'est le principe qui est appliqué quand on
est dans du risque élevé, c'est qu'on fait une évaluation environnementale
parce qu'il y a des enjeux qui débordent du cadre d'un seul... d'une seule
application réglementaire. Donc là, les conditions peuvent effectivement être
de différents types. Comme je le disais, au niveau de... ça peut être au niveau
des... pour des principes d'acceptabilité sociale au niveau… Donc, ça peut être
assez varié, donc on sort généralement du cadre réglementaire, mais on ne peut
pas être nécessairement plus… si c'est bien encadré au niveau réglementaire, mais
c'est ce qui s'applique. Donc, on est généralement dans l'encadrement d'éléments
qui ne sont pas encadrés au niveau réglementaire.
Mme Dufour : Mais c'est ça,
puis si ce n'est pas encadré, est-ce que ça laisse place à du discrétionnaire
de la part de ceux qui établissent ces conditions-là, là? Je ne sais pas c'est
à quel niveau, là, qui doit les établir, mais...
M. Charette : Souvent, dans
une procédure d'évaluation, il y a le jeu des questions-réponses. Ce n'est pas
que c'est aléatoire, ce n'est pas que c'est subjectif, c'est que la complexité
d'un projet peut commander des questions supplémentaires de la part, là, de la
direction qui évalue le projet en question. Tout à l'heure, la collègue disait :
deux projets pareils vont-ils être traités de la même façon? Objectivement
parlant oui, mais ces deux projets-là ne seront pas forcément dans deux milieux
pareils. Je peux vous donner un exemple au niveau de la pisciculture au Québec.
Il y a plusieurs projets et degrés de complexité ou c'est-à-dire, en principe,
on parle d'un projet semblable, mais le milieu récepteur n'est pas forcément le
même. La dégradation des bassins versants, l'utilisation ou les rejets des eaux
qui se feront n'auront pas le même impact...
M. Charette : ...si c'est
dans un cours d'eau, par exemple, à faible débit versus un cours d'eau à grand
débit, donc le projet est semblable, la réglementation est la même, mais
l'impact sur les milieux n'est pas forcément le même. Et c'est là où les
questions qui sont posées peuvent varier d'un projet à l'autre, pour s'assurer
qu'on a pris en compte le risque réel du projet, là, qui est présenté. Donc,
dans une région, ça peut être plus... plus rapide parce que le milieu n'est pas
le même que dans une autre région. Donc, pisciculture, c'est un exemple, mais
ça reflète le principe qu'on a une réglementation qui est appliquée
uniformément. Mais c'est l'impact qui peut être différent, là, selon le milieu,
si ce sont des projets semblables.
Mme Dufour : Mais est-ce que
les employés du ministère qui font l'analyse des dossiers puis qui émettent ces
conditions-là lors de la décision, est-ce qu'ils... est-ce qu'ils ont des
grilles d'analyse ou des... excusez, je cherche le nom en français,
«guidelines», des lignes directrices, voilà, des lignes directrices pour
s'assurer justement d'un traitement équitable entre différentes directions
régionales ou entre différentes personnes, là, qui traitent le dossier? Puis,
je vous dis, là, moi, j'ai vu, malheureusement, dans un autre cadre qu'il peut
y avoir du discrétionnaire. Donc, avec des lignes directrices, ça... Puis je ne
parlais pas en environnement, là, moi, je parlais en urbaniste. Je l'ai vu trop
souvent, que les... finalement, les valeurs personnelles d'une personne
pouvaient orienter un dossier dans un sens ou dans un autre ou des fois... en
tout cas, c'est... des fois c'est difficile de comprendre. Puis il peut y avoir
un sentiment d'injustice, le senti de la part de l'initiateur du projet, mais
il n'a pas le choix, là, il faut qu'il réponde à ces demandes-là. Donc, pour
s'assurer que tout le monde soit traité de façon équitable, est-ce qu'il y a
des lignes directrices, donc, lors de ce genre d'analyse là?
M. Charette : C'est une bonne
intervention. Parce qu'effectivement c'est quelque chose qui nous est apporté,
là, à... je ne dirais pas couramment, mais à l'occasion. Ce sentiment qu'un
projet ne serait pas traité de la même façon s'il avait été déposé dans une
autre région, on l'entend à l'occasion. Le premier principe, c'est
l'application de la réglementation. Cette réglementation-là est la même
partout. Un facteur qui peut expliquer ça, c'est... je le mentionnais tout à
l'heure, un projet semblable a peut-être été autorisé plus rapidement dans une
autre région, mais le milieu d'accueil, il n'est pas forcément le même, donc il
doit être pris en compte, et ça peut expliquer des questionnements
supplémentaires ou des délais supplémentaires. Mais, de façon générale, le
mandat qu'on s'est donné, comme ministère, là, au cours des dernières années,
c'est de remplir... de rencontrer les objectifs au niveau de la délivrance des
autorisations. Puis on le voit, dans certaines régions, c'est plus... c'est
plus long que d'autres. On a un tableau de bord, là, depuis quelques années qui
nous permet de voir l'évolution. On se rapproche dans plusieurs, plusieurs
régions. Maintenant, on est en conformité avec l'objectif qu'on s'est donné.
Dans d'autres régions, on voit que la progression, elle est intéressante, et ce
facteur-là peut être expliqué pour les... par les deux raisons que j'ai
expliquées précédemment. Mais aussi on a renforcé au cours des dernières années
les directions régionales. On avait, malheureusement, des effectifs, là, qui
n'étaient pas en nombre suffisant. Et il y a des effectifs supplémentaires, il
y a du renforcement qui s'est fait au niveau des directions régionales pour
s'assurer qu'elles puissent répondre au volume des demandes déposées. Dans
certains cas, il y avait un «backlog» que... moi aussi, je suis dans des expressions
dont je cherche l'équivalent, là, mais il y avait des dossiers qui étaient...
qui s'accumulaient depuis un certain temps. Donc, il y avait un retard à
combler en quelque sorte. Et on y parvient, on y parvient. Et l'objectif, c'est
d'être dans les délais qu'on s'est donnés, là, au niveau des objectifs, là,
pour délivrer les autorisations en question.
Mme Dufour : Mais je n'ai pas
entendu s'il y avait des lignes directrices pour établir les conditions qu'on
exige, les documents exigés, les analyses, les études.
• (11 h 10) •
M. Charette : Ah! exact. Mais
les... je pensais y avoir répondu, désolé si j'ai manqué de précision. Mais les
lignes directrices, c'est le respect de la réglementation. Les fonctionnaires
doivent s'assurer que la réglementation est respectée, mais, oui,
effectivement, les directions régionales, lorsque ce sont des dossiers qui sont
traités par les directions régionales ou, sinon, le ministère, là, au fil des
années...
M. Charette : ...se sont donné
un cadre d'analyse pour rendre la procédure encore plus efficace. Mais la
première grille d'analyse, c'est le respect de la réglementation.
Mme Dufour : Oui, mais, par
contre, ce qu'on vient préciser ici, ce n'est pas juste la réglementation. On
dit : «Aussi, une décision prise en vertu de ces derniers». Et ça, ça a
ouvert la voie, de ce que j'ai compris, à à peu près tout et n'importe quoi,
là. Ici, il n'y a pas de ligne directrice, c'est au bon vouloir du
fonctionnaire. C'est ça que je veux savoir. Tu sais, là, on a parlé d'un
exemple d'un plan de contrôle ou de suivi environnemental, c'est une chose,
mais, tu sais... Je vais te donner l'exemple que je connais le mieux en
urbanisme.
Tu sais, il y avait des études
d'ensoleillement. Bon, ça, c'est une chose, ça, c'était assez fréquent. Après
ça, on pouvait demander études de bruit, études de vent, mais ce sont des
études très coûteuses. Ça, c'est un exemple puis... Mais ce n'était pas
systématique, ça dépendait des projets et du bon vouloir du fonctionnaire. Et
c'est ça que je veux dire, qu'à un moment donné, puis ça peut aller plus loin
que ça, là, c'est des exemples d'études qui, à un moment donné, rajoutent des
coûts aux demandes. Mais s'il y a des lignes directrices ou, dans tel cas, on
sait que cette étude-là peut être demandée, bien là, à ce moment-là, on est
rassuré que ça ne peut pas être discrétionnaire selon le bon vouloir de
toutes... de... Tu sais, parce que, tout à l'heure, on parlait de la
prévisibilité, de l'importance, puis je suis à la même place que vous
là-dessus, mais à toutes les fois qu'on ouvre la porte à discrétionnaire, on
s'éloigne de la prévisibilité. Donc, c'est pour ça que je repose ma
question : Est-ce qu'il y a des lignes directrices pour la portion qui
dit : «Une décision prise en vertu de ces derniers-là»? Ce que je
comprends, c'est que ça peut aller en dehors des règlements, là.
M. Charette : Effectivement,
mais, comme je le mentionnais tout à l'heure, le milieu qui accueille un projet
peut faire toute la différence. Je vais me permettre de citer un dossier qui
est cher au collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, le dossier de Ray-Mont
Logistique. On est en milieu urbain, la réglementation générale, elle est très,
très, très claire. Les autorisations sont données en fonction de cette
réglementation-là, mais le milieu lui-même nous en voudrait si on ne prenait
pas en compte les impacts sonores, les impacts au niveau de la luminosité, les
impacts au niveau d'un quartier résidentiel qui est à proximité.
Le même projet... c'est un bel exemple,
très, très bel exemple, le même projet, il aurait été en périphérie extérieure
de Rimouski, par exemple là où il y a un autre... il peut y avoir d'autres
transbordements ou activités, d'autres activités portuaires, le même, même
projet, à l'extrémité des limitations territoriales de Rimouski, n'aurait pas
le même impact qu'en plein cœur de Montréal. Pourtant, c'est le même type
d'activités. Mais l'impact du milieu va déterminer le degré de questionnement
qui est posé au promoteur. Actuellement, et ça fait des mois que le ministère
est là-dessus, c'est de voir : Est-ce qu'on... le promoteur demande
d'étendre les heures d'activités sur le site. C'est une analyse qui est
toujours en cours, avec des questions qui sont posées au promoteur. Et je
devine que les gens du quartier s'attendent à ce que ce travail-là d'évaluation
soit fait par le ministère. Mais encore une fois, le même projet ailleurs
aurait pu être autorisé nettement plus... nettement plus rapidement.
Donc, ce n'est pas aléatoire, dans le sens
que c'est totalement, totalement subjectif, mais il faut prendre en compte
l'impact environnemental à tout point de vue, sur l'environnement,
biodiversité, faune, eau et tout ça, mais également l'environnement lui-même du
projet.
Mme Dufour : Oui, merci, et
je le comprends parfaitement qu'il y a des réalités différentes, mais tout ça,
toutes ces conditions-là peuvent être prévues dans un règlement. Dans le cas
d'un projet qui s'insère dans un cadre urbain bâti, bien là, il y a telle,
telle, telle étude qui peut être demandée en surplus de ce que d'habitude... tu
sais, tout ça peut être prévu, là.
M. Charette : Ce serait une
très, très longue énumération qui ne serait vraisemblablement jamais
exhaustive. Tant la multiplicité des projets est grande, on ne peut pas prévoir
ou baliser à l'avance toutes les formes possibles de projets...
M. Charette : ...qui nous
serait déposé. Mais, de façon générale, premier critère sur le respect de la
réglementation et, par la suite, c'est de voir l'impact réel, là, du projet sur
le milieu qui... Et c'est la même chose, on pourrait parler, là, de plein
d'activités qui, dans le milieu, ont des impacts différents, qu'ils soient...
qu'elles soient implantées à tel endroit plutôt qu'un autre.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Je n'ai pas
d'autre question.
Le Président (M. St-Louis) : Pas
d'interventions? Donc, M. le député... Comme il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 76. Est-ce que cet
article est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Nous allons poursuivre avec l'étude de l'article 77. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc : L'article 24 de cette loi est modifié par
l'insertion, après le paragraphe 4° du premier alinéa, du paragraphe
suivant : 4.1° lorsque le projet s'inscrit dans un plan ou un programme
ayant fait l'objet d'une évaluation environnementale, sectorielle ou régionale
la décision rendue par le gouvernement conformément à l'article 31.9.16,
notamment les balises qui y sont déterminées.
Et le commentaire : Cet article
ajoute un paragraphe 4.1° au premier alinéa de l'article 24 de cette loi,
en concordance avec la nouvelle évaluation environnementale, sectorielle ou
régionale ajoutée dans la Loi sur la qualité de l'environnement par
l'article 98 du projet de loi. Elle a pour effet d'obliger la prise en
considération par le ministre, dans le cadre de l'analyse qu'il fait, de toute
demande d'autorisation ministérielle de la décision rendue par le gouvernement
au terme de cette nouvelle évaluation lorsque le projet du demandeur s'inscrit
dans un plan ou un programme en ayant fait l'objet.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme McGraw : Oui. Merci, M.
le Président. Alors, il y a des groupes qui se sont prononcés en présentiel, en
virtuel et/ou via leur mémoire sur cet article là. Dans un premier temps, le
Centre québécois pour le droit de l'environnement, ils proposent justement
cette... d'enlever à partir de la décision rendue par le gouvernement. Ils
soulignent le fait, selon eux, cet article prévoit... que cette insertion, cet
ajout, on dirait, ils disent, pardon, que ça précise que l'analyse des impacts
doit prendre en considération la décision rendue en fonction du deuxième alinéa
de l'article. Et, selon eux, ne vise... l'analyse d'un plan au programme ne
vise pas à évaluer l'impact d'un projet spécifique à un endroit donné, mais
plutôt à examiner la nature, la portée et l'étendue du plan ou programme dans
son ensemble. Par sa nature, l'évaluation environnementale, stratégique,
régionale ne peut prévoir et encadrer des années à l'avance les impacts
spécifiques de projets, avec la même rigueur que l'évaluation environnementale
des impacts individuels des projets. Alors, dans un premier temps, comment le
ministre réagit à cet... ce constat du centre québécois?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
Mais en fait juste pour expliquer l'objectif, là, de la modification qui est
proposée à l'article 24, on vient simplement... donc on ajoute la nouvelle
procédure d'évaluation environnementale, sectorielle ou régionale qui va... qui
va demeurer quand même un exercice rigoureux, énergivore. Donc, les conclusions
qui vont être établies suite à ce processus là, on veut s'assurer qu'elles
soient prises en compte dans les processus d'autorisation subséquents. Ça fait
que là, c'est ce qu'on vient faire avec l'article 24, on vient simplement
ajouter que le ministre doit considérer les modalités qui auront été entérinées
par le gouvernement, s'il y a eu un processus comme ça et qu'un projet lui est
présenté et qu'il s'inscrit dans un plan programme en ayant fait l'objet.
• (11 h 20) •
Mme McGraw : Et que répondre
de leurs observations que l'évaluation stratégique... pardon, environnementale,
stratégique... régionale n'a pas la même rigueur que l'évaluation...
Mme McGraw : ...environnementale
des impacts individuels des projets.
M. Charette : On l'a
effectivement entendu. On... bon, personnellement et le ministère ne partage
pas, là, cette... cette inquiétude-là, en ce sens qu'il y a un travail qui va
se faire de façon concertée avec une région. Tout à l'heure, on disait que le
milieu pour deux projets semblables peut avoir... En fait, deux projets
semblables peuvent avoir un impact différent selon le milieu qui reçoit le
projet. Donc là, on permet une évaluation au niveau de la région, donc du... du
milieu. C'est un travail qui va bien se faire. Je n'ai pas d'inquiétude par
rapport au temps et à la rigueur que consacrera le BAPE. Je n'ai pas
d'inquiétude par rapport au temps et la rigueur que consacrera le ministère a ces
évaluations-là. Donc, pour ma part, là, c'est une façon d'être plus, plus
efficace tout simplement, et d'englober une portée réelle, là, sur une... sur
une région.
Mme McGraw : Et je reviens à
leur constat ou leur observation que, par la nature même de la nouvelle
évaluation environnementale stratégique régionale, par sa nature même, on ne
peut pas prévoir ou encadrer des années à l'avance les impacts spécifiques de
projets. Ça fait qu'ils préfèrent l'évaluation environnementale des impacts. Mais
par sa nature, est-ce que le ministre est d'accord avec ce constat ou en
désaccord?
M. Charette : Je pense que
c'est un outil supplémentaire qui va nous aider à être plus, plus efficaces
dans la procédure d'évaluation. Ce qu'on a mentionné depuis quelques années,
là, qu'on... qu'on réfléchit à cette question-là, le but n'est pas d'être...
d'assouplir pour assouplir, c'est d'être plus efficaces. Et si on regarde le
même tableau auquel on faisait référence tout à l'heure sur la procédure
générale, là, on sera... on sera plus, plus efficaces parce qu'on pourra
permettre des activités au niveau de l'évaluation, là, en parallèle. Donc, il y
a une quête d'efficacité, tout en étant extrêmement rigoureux sur l'évaluation
qui est faite. Et là aussi, je pense qu'on a un tableau spécifique, qui est
aussi déposé au niveau du secrétariat, qui explique en quelque sorte les... les
étapes, qu'est ce qui arrive dans telles... dans telles circonstances. Et le
tableau porte l'acronyme, là, EESR, là, pour évaluation environnementale
stratégique régionale, mais c'est aussi à la disposition, là, des... des
collègues.
Mme McGraw : Alors, le
ministre dit que c'est un outil supplémentaire. Est-ce que ça va remplacer
d'autres outils ou c'est un outil additionnel, supplémentaire?
M. Charette : C'est un outil
additionnel. Dans certains cas, on peut y aller avec l'évaluation par projet
spécifique. Dans d'autres cas, ce sera intéressant aussi d'opter pour cette
avenue-là. Donc, le spécifique par projet est encore possible et on a... on a
aussi cette option à notre... à notre disposition.
Mme McGraw : Donc, en termes
de l'évaluation environnementale des impacts individuels des projets, cet
ajout, quel est l'impact de cette... de cette évaluation qui existe déjà?
M. Charette : Bien, un ajout
positif. On a beaucoup parlé d'éolien, et certains parlaient ou auraient
souhaité un BAPE générique sur... sur l'éolien. Ce n'est pas... ce n'est pas
une avenue, là, qu'on a retenue, là, du côté du gouvernement. Avec une
évaluation environnementale stratégique régionale, on aura une portée plus
grande, c'est-à-dire une meilleure connaissance de l'impact sur la région
plutôt que sur le seul... le seul site, par exemple, des éoliennes elles-mêmes,
là. Donc, on aura un meilleur portrait à travers ce type d'évaluation là. Donc,
c'est un élément ou un atout supplémentaire, là, pour... pour la procédure
d'évaluation.
Mme McGraw : Alors, pour
revenir à la deuxième partie que le Centre québécois droit environnement propose
de l'enlever, de le soustraire. On propose un... on ne propose pas un
amendement en ce sens, mais on aimerait, sur cette section-là que le centre...
bien, ces experts-là, ils proposent d'enlever, c'est la partie... la décision
qui est rendue par le gouvernement conformément à l'article 31.9.16,
notamment...
Mme McGraw : ...des balises
qui sont déterminées», et on continue. Alors, comment la ministre répond à
cette recommandation de... du centre?
M. Charette : Je comprends
que certains groupes aimeraient ce retrait-là. C'est tout le temps le calcul
des avantages versus les inconvénients ou ce que... ou ce que le projet de
loi... ou... que le projet de loi apporte. Dans le cas... ne serait-ce qu'à
travers l'exemple que je viens de donner, je pense qu'on justifie la pertinence
là, de ce type d'option là ou de procédure là. Donc, il n'y a pas d'intention,
là, de la part du gouvernement, de retirer la possibilité.
Mme McGraw : J'imagine que ma
collègue va avoir des questions encore plus détaillées, mais je tiens à
souligner, encore une fois, l'importance des perspectives et des expériences
des peuples autochtones. Alors, le ministre, j'imagine qu'il a déjà pris note
du fait que dans le mémoire du Conseil mohawk de Kahnawake, ils déplorent le
fait qu'encore une fois, avec les amendements aux sections 24... et là on parle
de 24... que la Loi sur la qualité de l'environnement on manque encore une
belle opportunité de souligner... de... l'importance... bien, de l'impact sur
les droits des autochtones, des peuples autochtones, et leurs pouvoirs ou leur
valeur ajoutée, l'importance de leur rôle en tant que... prendre des décisions.
Parce que là, on parle de la décision rendue par le gouvernement. Ils auraient
souhaité reconnaître le droit des peuples autochtones en ce sens-là, donc je
tiens à le souligner. Et je vais le reciter :
«The amendments to
Sections 24 of the Québec Environment Quality Act is another missed opportunity
to include a requirement that the Minister considers impacts to the exercise of
indigenous rights, and knowledge, and decision-making.» Alors, voilà
leur... ce qu'ils ont écrit.
M. Charette : Ma réponse est
la même. J'apprécie ces communications-là. D'ailleurs, nous sommes en
communication aussi avec la communauté mohawk en question. Moi, ce que je peux
réitérer, il y a beaucoup d'efforts qui sont faits pour se rapprocher et avoir
un dialogue encore plus direct avec les communautés. Je vous parlais d'une
direction, maintenant, spécifique, au ministère, ce qui est relativement
nouveau, et, sans donner l'objet du... de la rencontre d'hier, je peux vous
dire qu'hier ça s'est très, très bien incarné, rencontre qui a duré une bonne
partie de la... d'une... de la journée, avec une communauté en particulier, sur
un sujet en particulier. Donc, le ministère a ce souci là d'avoir les
meilleures relations avec les communautés et de les intégrer, là, dans cette
réflexion-là qui est menée à différents sujets.
Mme McGraw : Merci. Comme
j'ai dit, j'imagine que ma collègue a des précisions sur la décision... en tout
cas, sur cet article-là clé, là. Donc pour moi, c'est tout pour l'instant.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. M. le député, la parole est à vous.
M. Leduc : Je veux bien...
Bonjour. Je veux bien comprendre, parce qu'on fait référence à un article qui
est nouveau, hein? C'est à dire, dans 4.1, on fait référence entre 31.9.16...
et qui va venir beaucoup plus tard, à 98.
M. Charette : Beaucoup plus
tard, oui, dans quelques... dans une vingtaine, ou un petit peu plus,
d'articles, effectivement.
M. Leduc : Je ne sais pas
dans combien de jours on va être rendus à 98. Je ne sais pas si le ministre
veut faire un pari ou...
M. Charette : Je vais... moi,
je ne fais que réitérer que ça va bien. Donc, on s'y rendra lorsque...
lorsqu'on y sera.
M. Leduc : D'accord. Blague à
part, peut-il nous résumer ce que constituera le 31.9.16?
• (11 h 30) •
M. Charette : On peut aller
faire un petit tour rapide au niveau du 98.9. En tout cas, je ne vais lire que
le commentaire, à ce moment-ci. Donc, c'est un article qui prévoit que, dans la
mesure où il a consenti à l'évaluation environnementale, sectorielle ou
régionale d'un plan ou d'un programme, le ministre doit demander au Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement d'annoncer le début de l'évaluation
et d'organiser une période d'information sur l'avis d'intention et la
proposition de cadrage transmis afin de recueillir les préoccupations du public
susceptibles de devenir des enjeux à évaluer, ainsi que les observations du
public sur les objectifs recherchés par cette évaluation, et sur sa nature, sa
portée et son étendue envisagée.
Le gouvernement détermine, par règlement,
dans quel délai cette demande doit être faite...
11 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...elle doit
être suivie de la publication au registre des évaluations environnementales des
documents que le ministre possède déjà à l'égard... pardon, du plan du
programme, soit l'avis d'intention, la proposition de cadrage et l'avis de
consentement à l'évaluation.
M. Leduc : Vous avez lu
31.1.5, je vous ai perdu, parce qu'il est gros, l'article 98, il y a
plusieurs...
M. Charette : Je vous ai fait
une belle lecture, mais je ne vous ai pas lu le bon commentaire.
M. Leduc : C'est ça que je me
disais.
M. Charette : Donc, mes
excuses.
M. Leduc : Il n'y a aucun
problème.
M. Charette : Donc, on va
pouvoir reprendre, si vous le souhaitez, avec le bon commentaire cette fois-ci.
Donc, cet article détermine la portée de la décision que doit rendre le
gouvernement au terme d'une évaluation environnementale, sectorielle ou
régionale. À cet égard, le gouvernement doit se prononcer pour déterminer les
balises à prendre en considération lors de l'autorisation à venir des projets
et des activités qui s'inscrivent dans un plan ou un programme ou qui
pourraient s'y inscrire comme des conditions particulières d'acceptabilité
environnementale et sociale, ainsi que la réalisation et d'exercices,
notamment, des mesures d'évitement, de minimisation, de compensation, de
surveillance, de suivi, de contrôle ou de consultation.
L'article prévoit aussi que le
gouvernement peut, par la même occasion, sur recommandation du ministre à cet
égard, prévoir que les projets ou les activités qui s'inscrivent dans le plan
ou le programme ou qui pourraient s'y inscrire sont soustraits, en tout ou en
partie, de l'application des dispositions qui rendent obligatoire l'obtention d'une
autorisation ministérielle ou gouvernementale pour les entreprendre et prévoir,
le cas échéant, qu'ils puissent plutôt faire l'objet d'une déclaration de
conformité, ou le tout aux conditions qu'il détermine et de manière à assurer
une protection adéquate de l'environnement, de la santé de l'être humain ou des
autres espèces vivantes. Il peut aussi déterminer les mesures de compensation
exigibles.
Finalement, l'article prévoit que cette
décision est communiquée au porteur dans les plus brefs délais, et que le
ministre publie au registre des évaluations environnementales d'analyses
environnementales réalisées au même moment où la décision du gouvernement est
rendue publique.
M. Leduc : C'est quand même
du costaud ici puis l'article 98 est beaucoup plus large. Je soumets que,
peut-être, qu'on pourrait mettre en dépôt 77, pour voir quand on va être rendu
à 98, ou, si vous voulez qu'on...
M. Charette : En fait, c'est
toujours mieux de ne pas avoir deux fois le même, le même... pas débat, mais le
même échange. Donc, on pourrait effectivement suspendre et revenir à l'article
77 par la suite. À la demande des collègues, on pourrait procéder de cette
façon-là.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
est-ce que nous avons consentement pour suspendre l'article 77? Consentement.
Donc, ça nous mènerait à l'étude de l'article 78. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 78. L'article 25 de cette loi est modifié par le remplacement du
paragraphe 10° du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«10° des mesures d'adaptation afin de
réduire la vulnérabilité des personnes et des biens face à une inondation ou à
la mobilité des cours d'eau.».
Et le commentaire. Cet article modifie le
paragraphe 10° du premier alinéa de l'article 25 de cette loi afin de clarifier
le pouvoir du ministre d'imposer des conditions pour la réalisation d'un projet
dans une zone inondable d'un lac ou d'un cours d'eau ou une zone de mobilité d'un
cours d'eau. La modification vise à remplacer le concept de «mesures d'immunisation»
par celui de «mesures d'adaptation», lequel est plus adapté si l'objectif est
de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens qui font face à une
inondation ou à la mobilité des cours d'eau.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 78? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Je
comprends donc qu'on veut se donner un petit peu plus de marge de manœuvre,
parce que... «mesures d'immunisation», pardon, c'est très spécifique, «mesures
d'adaptation», ça laisse plus de possibilités, là, donc. Mais comment on en est
venu à cette proposition-là?
M. Charette : C'est aussi
faire en sorte qu'on puisse s'adapter à une réalité, là, qui est changeante.
Les changements climatiques, naturellement, auront un impact, notamment sur nos
zones inondables. On avait un concept, à travers le concept de mesures d'immunisation,
qui est beaucoup plus restreint que lorsque l'on parle de mesures d'adaptation.
Donc, on va se donner un espace de...
M. Charette : ...possibilité
plus grande parlant de mesures d'adaptation et non pas ne serait ce qu'immunisé
à un bâtiment où, tu sais, ce sera plus général comme cadre, tout en ayant, et
ça, c'est très important de le rappeler, on le disait au départ, là, tout en
ayant comme objectif de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens
face à une inondation. Donc, ça, c'est le premier critère. Mais tout ne passe
pas par des mesures d'immunisation, il peut y avoir d'autres possibilités à ce
niveau-là.
Mme Dufour : Oui. On est
ici... juste revenir au début de l'article 25, donc, qui dit que le
ministre peut prescrire toute condition, restriction, interdiction. Donc,
restriction ou interdiction, lesquelles peuvent notamment porter... puis là on
ajoute des mesures d'adaptation afin de réduire la vulnérabilité des personnes
et des biens. Quel genre de condition, ou restriction, ou interdiction — vous
comprendrez qu'interdiction, ça peut faire peur — on pourrait
retrouver dans les mesures d'adaptation face à inondations?
M. Charette : À ces
questions-là, il faut savoir que dans l'article lui-même, essentiellement, là,
c'est le même article. Donc, ces pouvoirs-là, le ministère les détient
toujours. Donc, il y a un pouvoir de contrainte ou de limitation, là, qui est
réel et qui est déjà effectif, mais quelle forme ça peut prendre, c'est quelque
chose qui est d'actualité. Lorsqu'il est question d'adaptation, c'est vraiment
que de permettre que l'eau passe sans dommages. Donc, les maisons sur pilotis,
c'est un exemple, là, pourraient être acceptées dans certains secteurs alors
qu'on ne parle pas d'immunisation comme telle. Donc, c'est des avenues qui nous
permettront d'être plus agiles. Mais le pouvoir de contrainte, le ministère l'a
déjà, là, actuellement, à travers l'article 25.
Mme Dufour : Oui,
effectivement, mais on parlait de mesures d'adaptation, mais est-ce que... de
mesures, pardon, d'immunisation préalables. Là, ça va plus loin, ça élargit,
mais est-ce que cet article-là pourrait être utilisé pour, je ne sais pas, moi,
oblige une démolition, par exemple, d'un immeuble?
M. Charette : Actuellement,
le cadre réglementaire est en révision, là. On a eu l'occasion d'échanger à ce
sujet-là. Le cadre réglementaire peut protéger le bâti, donc on ne proposera
pas, on ne forcera pas de démolition. Cependant, il va y avoir des contraintes
dans l'éventualité où un bâtiment X est affecté un petit peu ou grandement
affecté. Ou si le bâtiment est une perte totale, dans certains secteurs, il est
possible que la reconstruction ne soit pas permise, tout dépendant... sans
revoir, là, dans le détail la réglementation qui est à l'étude et qui a fait
l'objet d'une large consultation, on vient instaurer des cotes de risque et si
on est en présence d'une cote de risque très élevée, dans certains cas, la
reconstruction ne sera pas permise. Mais dans tous les cas, il n'est pas
question de démolir un bâtiment, là, qui est existant s'il n'est pas atteint.
C'est au moment du prochain événement, selon l'emplacement, selon la gravité
des dommages, que les possibilités de reconstruction, d'agrandissement
pourraient être affectées. Mais on ne demande la démolition d'aucun bâtiment,
là, qui est en état.
Mme Dufour : Merci de me
parler des intentions réglementaires de ce que vous êtes en train de faire pour
les zones inondables, mais moi, je me réfère ici à l'article 25 de la LQE,
qu'on vient modifier. C'est bien ça, on est dans la LQE ici, en ce moment?
M. Charette : Oui.
Mme Dufour : Donc, cet article-là
donne... il va donner de nouveaux pouvoirs par rapport, justement, aux mesures
d'adaptation face à une inondation. Donc, ce que je veux savoir, c'est dans le
cadre de cet article, ici, ça semble laisser beaucoup de latitude, là. Peut
prescrire toute condition, restriction ou interdiction. Tu sais, c'est ce que
dit au début l'article, là : «Le ministre peut prescrire toute condition,
restriction ou interdiction en matière de mesures d'adaptation face à une
inondation». Donc, ce que je veux avoir une idée, c'est jusqu'où ça peut aller
cet article-là, l'utilisation de cet article-là.
• (11 h 40) •
M. Charette : Effectivement.
Bien, comme je mentionnais à la collègue...
M. Charette : ...mais il n'y a
pas de changement à ce niveau-là. C'est déjà en application au niveau de
l'article 25. Cet élément-là n'est aucunement modifié. La seule
modification intervient plus loin dans cette question de... d'adaptation, là,
par rapport à l'immunisation anciennement, là, des bâtiments. Mais ce que vient
de lire la collègue délivre une autorisation. Le ministre peut prescrire toute
condition, restriction ou interdiction. C'est déjà le cas actuellement, donc il
n'y a pas... il n'y a pas de changement à ce niveau-là. Et c'est là où, dans
certains cas, on peut carrément interdire, soit le... et c'est déjà le cas,
interdire le développement ou la construction d'un nouveau bâtiment ou, à
travers la réglementation, dire «la reconstruction dans l'éventualité d'un
dommage important, elle est permise selon telle, telle condition. Mais c'est
déjà... c'est déjà... Bref, la réforme que l'on est en train de faire au niveau
des zones inondables n'a pas besoin du projet de loi pour se faire, là. Elle
est déjà en respect de la législation telle qu'elle est aujourd'hui, et législation
que nous ne modifions pas pour l'occasion. On vient juste parler d'adaptation,
qui est un concept qui va offrir des outils supplémentaires, qui n'est pas plus
restrictif dans le cas présent, au contraire, là, qui va permettre, au
contraire, là, d'interpréter le tout avec une plus grande, une plus grande
ouverture.
Mme Dufour : Oui,
effectivement, je comprends que l'article 25 prévoyait déjà que «le
ministre peut prescrire toute condition, restriction ou interdiction». Mais il
y a quand même un ajout qui est les mesures d'adaptation, donc qu'il peut
prescrire, comme je le disais, toute condition, restriction ou interdiction,
mais par rapport aux mesures d'adaptation face à une inondation. Ça, ce n'était
pas là précédemment, ce bout-là. Et là, ce que je me demande, est-ce que c'est
nécessaire à ce moment- là, compte tenu du... du règlement qui s'en vient, le
règlement sur les zones inondables?
M. Charette : L'élément en
dixième... dans l'énumération, là, le 10ᵉ, là, comme solution, mettait de
l'avant essentiellement des mesures d'immunisation. C'est encore bon
aujourd'hui, là. Sauf que, les mesures d'immunisation, on les inscrit dans un
vocabulaire plus large où il est question, là, d'adaptation pour réduire la vulnérabilité
des personnes et des biens.
Donc, c'est encore bon, mais on se laisse,
on se laisse la possibilité d'évaluer de façon plus large. Dans un secteur, si
on voulait, par exemple, permettre à des maisons sur pilotis à travers le
simple vocable «mesures d'immunisation», là, on n'y serait pas. Donc, référer à
des «mesures d'adaptation», c'est plus large et ça va offrir un éventail de
possibilités plus grandes... plus grand éventail de possibilités qui lui est
précisé, là, dans... dans la réglementation.
Mme Dufour : On a... Puis là,
peut-être... peut-être que ce serait plus clair de savoir quand on est dans
quel type d'autorisation ici, là, tu sais, parce que, tout à l'heure, vous avez
donné l'exemple d'un... d'un édifice, là, qui est... qu'on pourrait dire :
Bien non, on interdit sa construction. Mais quel type de projet ou
d'autorisation, là, on réfère, là, que ça, ça pourrait être invoqué, là?
M. Charette : Début de
l'article 25, et même... et même de façon... de façon générale, là, ça...
ça couvre très large. Ça peut être des bâtiments, ça peut être pour la sécurité
des personnes aussi, donc je ne pourrais pas dire pour quel type de bâtiments
particulier, ça... ça couvre tout, tout, tout type d'autorisation en fonction
de la sécurité. En fait, dans... dans le vocable que l'on retient dans la
réglementation, là, qui est à l'étude présentement, on parle la protection des
biens et des personnes. Donc, c'est un bien physique. Ça peut être une maison
d'un particulier, ça peut être... ça peut être une école, ça peut être en fait
un bien physique, mais aussi la sécurité des personnes.
Pour ce qui est de la sécurité des
personnes par exemple, c'est un objet de la... un élément de la consultation
actuellement. On va dire dans un certain... dans certains secteurs, selon la
cote de risque, vous allez pouvoir vous reconstruire si vous avez été
endommagé. Vous allez pouvoir construire s'il n'y avait pas de construction.
Mais, par exemple, dans tel secteur avec telle cote de risque, dans le sous-sol,
il ne pourra pas y avoir de... de chambre. Ça pourrait être un salon, ça
pourrait être... mais il ne pourra pas y avoir de chambres parce que, dans
l'éventualité bris d'une digue ou d'une inondation subite. Et il y a des
exemples très, très précis sur le côté de Sainte-Marthe, ça a été inondé en
un... et on est... on...
M. Charette : ...peut être
chanceux qu'il n'y ait pas eu de mortalité, là, en lien avec ça parce que les
sous-sols se sont inondés, dans certains cas, extrêmement rapidement. Donc, ce
n'est pas une contrainte qui va interdire construction ou reconstruction, mais
ça va venir à être balisé dans la réglementation. Et, un élément simple,
Sainte-Marthe est une bonne école, mais ça s'est appliqué, ça s'est vu ailleurs
aussi, lorsqu'il sera question de construction ou de reconstruction, la boîte
électrique, on ne la voudra pas au sous-sol. Il pourra y avoir un sous-sol dans
certains cas, mais la boîte électrique devra être à l'étage. Dans l'éventualité
d'une inondation, que l'accès à cet outil-là ne soit pas compromis par un
sous-sol qui serait inondé par exemple. Donc, c'est le type d'élément qui se
retrouve dans la réglementation et qui fait état d'adaptation et non pas une
contrainte systématique de dire : On ne reconstruit plus dans n'importe
quelles conditions. Donc, c'est des balises, là, qui vont venir dire qu'est-ce
qui est permis de faire dans telle ou telle circonstance.
Mme Dufour : Et là
j'essaie... j'essaie de comprendre, tu sais, dans quel cadre l'article 25
est invoqué et la réglementation sur laquelle vous travaillez va être invoquée.
Est-ce que les deux sont complémentaires? Est-ce que ça va être l'un ou
l'autre? Est-ce que, tu sais, dans un cas ça pourrait dire une chose puis ici
le contraire?
M. Charette : Bien, pas le
contraire, mais des options supplémentaires. Si on parle d'immunisation, je
suis aussi... et la collègue à travers son expérience à la ville de Laval,
c'est un secteur, là, qui a été fortement touché, 2017, 2019, et quelques
secteurs plus spécifiques par la suite, bien, c'est de dire comment on peut
répondre à cette réalité-là de façon intelligente plutôt que de dire :
Dans toute circonstance, la reconstruction ou la construction n'est plus
permise. Mais, en retenant cette expression-là des mesures d'adaptation, ça
ouvre la place à plus d'imagination... d'innovation, plutôt, je vais le dire
comme ça, que de dire : On parle tout simplement, uniquement de mesures
d'immunisation. Et les mesures d'immunisation sont aussi un outil, mais ce n'est
pas le seul outil sur lequel on veut mettre l'emphase.
Mme Dufour : Oui. Non, je
comprends, mais là on est dans le discrétionnaire potentiel. Le règlement
devrait venir... avoir des balises plus claires. Ça fait que c'est ça, ma
préoccupation, là, c'est... Ici, on a des éléments qui peuvent laisser beaucoup
plus de latitude peut-être que le règlement. Parce qu'ici il n'y a pas de
balise, on dit que ça peut prescrire toute condition, restriction ou
interdiction. Ça fait que je veux juste comprendre le lien avec le règlement.
M. Charette : Mais la loi,
elle est toujours... La loi va permettre d'établir les grands principes, les
grands objectifs, mais, dans la loi, on ne pourrait pas préciser le fin détail
en toute circonstance parce que la loi ne reprend pas, par exemple, les codes
de risque, ne reprend pas le fin détail, qui, lui, se retrouve dans la
réglementation. Mais la réglementation, elle est bâtie autour... autour de la
loi en question. Donc, la loi le dit clairement, là, dès les premiers éléments
du... de l'article 25, on peut interdire, restreindre beaucoup, beaucoup
de choses. Mais ce n'est pas le but d'interdire et de restreindre tout. Donc,
c'est la réglementation qui vient donner ce type de détail là. Et c'est une...
Dans le cas de la réforme en question, elle est majeure. On travaille avec le
milieu municipal et scientifique depuis les lendemains de la dernière
inondation majeure de 2019. Donc, c'est complexe, mais c'est un travail qui
avance et qui est nécessaire compte tenu que ces épisodes-là, malheureusement,
vont survenir toujours plus souvent et avec une intensité toujours plus grande,
potentiellement.
Mme Dufour : Oui, tout à
fait. Ici, je vais reposer la question, tout à l'heure... parce que je ne suis
pas sûre que c'était... j'ai eu une réponse claire. Lorsqu'il délivre une
autorisation, on réfère à une autorisation dans quel type de projet? Parce que,
tu sais, si demain matin... excusez-moi, ma voix me lâche. Demain matin, vous
allez chercher une demande de permis à la ville, tu sais, comme citoyen, le
ministre n'est pas... n'intervient pas, là. Donc, ce n'est pas le ministre qui
va prescrire des conditions ici, là, ça va être les municipalités. Donc, quel
type... On parle de quel type de projet et d'autorisation aussi, là?
• (11 h 50) •
M. Charette : Dans le cas de
l'article 25, un complément d'information, là, pertinent, là, on est au
niveau des autorisations, là, principalement ministérielles, donc avec des...
M. Charette : ...là, de plus
grande envergure, alors que la réglementation nous permet, là, comme je le
mentionnais, là, d'aller toucher d'autres types de bâtiments, mais surtout
couvrir notre lien avec les zones inondables. En fait, la réglementation, là,
l'article 25 ne définit pas les zones inondables, mais la réglementation
va donner ce détail-là au niveau des zones inondables elles-mêmes.
Mme Dufour : O.K. Mais je
répète : Quels types de projets? On est dans des projets industriels,
projets... Parce que le ministre ne vient pas mettre des conditions dans les
projets résidentiels habituellement, ça, c'est les municipalités.
M. Charette : Bien non, la
réglementation, et c'est pourquoi on travaille depuis quelques années, là, la
réglementation qui fera l'objet d'une consultation, là, dans les prochaines...
pas d'une consultation, mais d'une précision suite à la consultation qui s'est
déjà tenue, va, oui, viser aussi le résidentiel..
Mme Dufour : ...l'article 25,
là. L'article 25, précisément, quand il est invoqué, lui, il réfère à quel
type de projet?
M. Charette : L'article 25,
le principe général est au niveau des autorisations ministérielles comme je
mentionnais, là, donc des bâtiments de plus grande importance, que ce soient
écoles, hôpitaux et autres.
Mme Dufour : Et donc
institutionnels. L'industriel, est ce que ça... est ce que ça, c'est... fait
partie?
M. Charette : L'institutionnel
est visé par le 25.
Mme Dufour : Industriel, j'ai
dit.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
mais je peux peut-être apporter un complément, en fait, là. Donc, on parle des
projets qui seraient d'abord visés par une autorisation en vertu de
l'article 22 de la loi, ça fait qu'une autorisation ministérielle. Oui, ça
peut être une industrie. Là, c'est sûr qu'il y a certains types. Quand on est
dans un risque élevé, on tombe dans la procédure. Là, on n'est pas dans ces
cas-là, on est dans un cas où est ce que ce serait une autorisation
ministérielle qui serait requise. Donc, différents types d'industries, ça peut
être l'ajout d'équipement dans une industrie existante aussi, qui peut
nécessiter, là, à ce moment-là, une autorisation. Donc, dans le cadre de
l'analyse d'une demande pour ce type d'activité là, mais on pourrait... C'est
là que ça deviendrait applicable, finalement. Donc, d'exiger des mesures
d'adaptation plutôt que de l'immunisation. Exemple, j'ai les équipements, je
veux ajouter les équipements, bien, plutôt que de les ajouter dans un étage
inférieur où est ce que je suis peut-être à risque d'inondation, mais je peux
exiger que ce soit mis à un étage supérieur. Donc, plutôt que d'aller vers de
la protection contre l'inondation, je vais plutôt réduire ma vulnérabilité puis
m'éloigner du risque.
Mme Dufour : O.K. Et dans l'institutionnel,
là, on est... des projets du gouvernement, généralement, là, parce qu'école,
hôpital. Donc, est-ce que... parce que là, c'est «lorsqu'il délivre une
autorisation», mais j'ose espérer qu'avant même que les projets se développent
et se rendent à la période de... tu sais, à l'autorisation qu'il y a ces
discussions-là, parce que, tu sais, on a vu récemment, vous vous rappelez, un
projet de logement social en pleine zone inondable. Bon, heureusement, ils ont
reculé, mais, tu sais, on a vu d'autres aberrations, des hôpitaux pas au bon
endroit aussi. Donc, à ce moment-là, c'est comment que le ministère intervient
dans ces projets-là en amont?
M. Charette : C'est tous des
éléments intéressants à discuter, mais on touche à différents concepts. Il y a
la loi, il y a la réglementation, mais il y a l'état des lieux aussi, et on
travaille sur tous ces aspects-là. Actuellement, les zones inondables, dans
certains cas, les cartes n'ont pas été mises à jour depuis 30 ans. Donc,
c'est difficile pour une municipalité, même pour un ministère ou pour une
entreprise, un citoyen, de dire : je veux développer ceci sans savoir si
le projet en question est dans zones inondables. Donc, ça, c'est un des
exercices qui est en cours actuellement, qui avance bien, mais qui offre des
défis techniques et scientifiques très importants, sans compter les impacts
humains également, mais à partir du moment où ces cartes-là seront mises à jour
et reconnues, c'est là où les balises de la réglementation vont trouver une
application, là, qui est concrète. Effectivement, une nouvelle école, un
nouveau... bien, en fait, peu importe le projet. Je ne dis pas qu'il n'y aura
plus rien, là, dans ces zones-là, mais ça va dépendre de la cote de risque qui
est associée à telle zone, mais actuellement le premier... l'élément le plus
urgent au niveau de la réglementation, là, et de l'application terrain, c'est
de mettre à jour les fameuses cartes des zones inondables, mais dans certains
cas, même de l'institutionnel avec des mesures d'adaptation, on pourra
s'assurer, là, que le bâtiment est le plus...
M. Charette : ...résilient,
mais on veut que la personne ou le promoteur, la ville, le ministère, peu
importe, s'il décide de réaliser un projet à tel endroit, qu'il connaisse le
risque qui est associé à cet endroit-là. Et, actuellement, ce n'est pas le cas.
Mme Dufour : Oui, mais je
vais revenir à l'article 25. Tout à l'heure, vous avez mentionné que ça
pourrait être un exemple sur pilotis. Là, on n'est pas nécessairement dans le résidentiel,
là, ici, dans cet article là, là, l'application de cet article-là. Admettons
que c'est une école, une école et... parce qu'il y en a, une, on a vu un
exemple d'école qui a été fait sur pilotis, au Québec, mais si les règlements
d'urbanisme, eux, ne permettent pas les pilotis — je sais qu'il y a
beaucoup d'urbanistes qui n'aiment pas voir ça, pourtant, c'est une mesure
effectivement qui permet de laisser couler les eaux librement — à ce
moment-là, est-ce que l'article 25 peut être utilisé pour l'imposer, même
si les règlements d'urbanisme l'interdisent?
M. Charette : Au niveau des
changements en cours, il y a encore des autorisations qui reviennent au niveau
de la MRC, au niveau de l'aménagement de la MRC. Donc, nous... et ça, c'est un
des principes qu'on va discuter aussi, la municipalité, la MRC peut avoir des
contraintes plus importantes que le ministère de l'Environnement. Ça, c'est
possible.
Au niveau du bâtiment, je suis en
discussion. Il n'y a pas un dossier... en six ans, là, il n'y a pas un dossier
qui m'a amené à être plus en lien étroit avec le milieu municipal, c'est à tous
les jours ou à peu près qu'on a des rencontres là-dessus avec bon nombre d'élus
municipaux. Je ne sens pas le milieu municipal désireux d'être plus sévère, ils
veulent avoir la possibilité d'agir en fonction de la réalité. Mais si c'est
permis de faire ceci, par exemple un bâtiment sur pilotis, je n'ai pas entendu
un maire, ou une mairesse, ou un élu municipal : Je veux avoir le droit de
le faire, mais je ne suis pas intéressé à considérer l'idée. Ce n'est pas la
nature des discussions que j'ai avec eux. Mais, oui, le municipal, à travers
les pouvoirs qu'ils ont déjà, pourrait ajouter des contraintes supplémentaires.
Ça, c'est déjà possible et ça le sera aussi dans ce cas en particulier.
Mme Dufour : Oui. En fait,
j'essaie de saisir comment le ministre peut utiliser ce pouvoir. Si une
municipalité sur son territoire ne permet pas les bâtiments sur pilotis pour
des raisons urbanistiques et qu'il y a un projet d'une école et que le
ministre... le ministère juge que la seule façon que cette école-là, ça puisse
être sécuritaire, c'est de la faire sur pilotis, est-ce qu'il... à ce moment-là
passerait par-dessus la norme urbanistique de la municipalité?
M. Charette : Je veux dire,
ce n'est pas pensé et prévu comme tel. Je veux dire, un gouvernement peut, je
veux dire, agir, mais ce n'est pas... je n'ai pas de projet ou je n'ai pas
entendu parler d'intention, autant de la part des municipalités que du gouvernement,
qui empêcherait de développer un milieu avec contraintes en lien avec les zones
inondables qui... Je veux dire, en théorie, en théorie, on peut tout faire ou
presque, mais le milieu municipal ne se positionne pas comme ça actuellement.
Il souhaite avoir la possibilité de répondre à ce qui sera proposé dans la
réglementation avec la plus grande marge de manœuvre possible.
Mme Dufour : Oui,
effectivement, le milieu municipal voudrait pouvoir faire des bâtiments sur
pilotis, en fait, sur le bord de l'eau, par exemple. Il y avait un exemple
d'une berge à l'aval, la berge aux quatre vents que vous connaissez peut-être,
qui est dans l'ouest de Laval, que, pour faire un bâtiment, un chalet de parc,
il fallait s'éloigner beaucoup, beaucoup, beaucoup de la zone de la plage. Et
ça, c'étaient des règles qui étaient un peu... tu sais, en fait, très
restrictives. Et donc, de permettre des bâtiments sur pilotis dans des zones
comme ça, ça amènerait de la flexibilité pour offrir des services aux citoyens.
Est-ce que ça, ça va être assoupli? Parce que, présentement, ce n'est pas
permis, là.
• (12 heures) •
M. Charette : Je ne peux pas
répondre pour tous les cas spécifiques, je ne les connais pas tous, mais, de
façon générale, ce sont les cotes de risques qui vont déterminer ce qui est
possible ou pas, en zones avec des cotes de risques très élevés, en zones à
fort courants...
12 h (version non révisée)
M. Charette : ...et ça, c'est
nouveau et c'est une belle innovation, on vient déterminer avec les nouvelles
zones, avec les nouvelles cartes, non seulement le risque d'inondation, mais l'intensité
de l'inondation. Si on a un centimètre dans le sous-sol versus un risque de six
pieds, on s'entend que ce n'est pas le même risque. Mais dans les zones à très
haut risque, il y a des interdictions, là, qui seront confirmées de
construction, justement, compte tenu du risque que ça court, même pour des bâtiments
sur pilotis. Et ça, c'est des modalités qui sont travaillées avec la sécurité
publique, ce n'est pas uniquement dire : Oui, mais c'est sur pilotis,
donc, il n'y a pas de danger. La sécurité publique nous dit : Ce n'est pas
uniquement le danger par rapport au bien lui-même, mais aussi au niveau des
personnes.
Si j'ai un secteur qui est inondé et que
mes pompiers, policiers ou intervenants en service d'urgence n'ont pas accès.
Là, on est en présence du concept de lien des personnes et non pas sécurité des
biens... non pas sécurité des biens... des personnes plutôt que des biens.
Voilà. Donc, oui, dans certains cas, il va y avoir des restrictions même pour
des bâtiments sur pilotis.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 78. Est-ce que cet article est adopté? Adopté. Nous allons
poursuivre avec l'article 79. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 31.0.2 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «la session», de «, en tout ou en partie,»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa» «la déclaration prévue à l'article 115.8 et, le cas échéant,» par «, le
cas échéant, une attestation selon laquelle il détient»;
3° dans le troisième alinéa :
a) par le remplacement de« 34» par «35»;
b) par la suppression de la dernière
phrase;
4° par l'insertion, après le troisième
alinéa, des suivants :
«De plus, dans un cas de cession
partielle, le ministre doit s'y opposer s'il juge que l'avis de cession ne
permet pas de déterminer quelles conditions, restrictions ou interdictions
seront applicables, au terme de la cession, à l'activité entreprise ou réalisée
par le... - on va le pratiquer ensemble... bon, vous le voyez, voilà - ainsi
que celles applicables à l'activité conservée par le cédant. Il peut aussi s'y
opposer s'il estime que les conditions, restrictions ou interdictions
applicables au terme de la cession partielle seraient insuffisantes afin d'assurer
une protection adéquate de l'environnement, de la santé, de la sécurité, du
bien être ou du confort de l'être humain, de protéger les autres espèces
vivantes ou d'éviter de porter atteinte aux biens.
«Si le ministre n'a pas envoyé un avis d'intention
à l'expiration du délai prévu au troisième alinéa, la cession est réputée
complétée. Dans un cas de cession partielle, le ministre peut prolonger ce
délai pour une période n'excédant pas 30 jours. Il doit alors en donner avis au
cessionnaire par écrit avant l'expiration du délai prévu au troisième alinéa.»;
5° dans le sixième alinéa :
a) par l'insertion, après «cédant», de
«pour l'activité dont l'autorisation a fait l'objet de la cession»;
b) par le remplacement de «conformément au
deuxième alinéa» par «en application de la présente loi ou de ses règlements».
Et le commentaire qui est plus long cette
fois-ci, vous m'en excuserez. Cet article modifie le premier alinéa de l'article
31.0.2 de cette loi qui porte sur la cession d'une autorisation ministérielle
délivrée en vertu de l'article 22 de cette loi. La modification ajoute la
possibilité de céder uniquement une partie d'une telle autorisation, c'est-à-dire
de céder une portion du projet visé par l'autorisation à un autre titulaire.
Une cession totale ou partielle se fait après avis de la part du cessionnaire,
sauf si le ministre s'y oppose pour les motifs qui sont prévus à l'article.
Sans cet avis d'opposition, la cession perd de plein droit par le simple
écoulement du temps.
Il modifie le deuxième alinéa pour
corriger une référence à un article qui est abrogé depuis 2022. Le contenu de l'article...
M. Charette : ...le 115.8 de
la Loi sur la qualité de l'environnement, auquel réfère l'article à l'étude,
est repris par un règlement, et la référence n'est plus requise.
De plus, la preuve à fournir pour toute
garantie ou assurance responsabilité requise par règlement pour l'activité
visée par la cession devra se faire par attestation du cessessionnaire. Il
modifie le troisième alinéa, d'abord, pour corriger la référence aux articles
de la loi sur certaines mesures permettant d'appliquer les lois en matière d'environnement
et de sécurité des barrages afin d'y inclure l'ensemble des articles sur
lesquels le ministre peut fonder son opposition à la cession complète ou
partielle.
Ensuite, le retrait de la dernière phrase
est une modification de concordance avec les autres modifications à l'article,
puisque son contenu est repris plus loin.
Il ajoute un nouveau quatrième alinéa,
lequel prévoit que le ministre est tenu de s'opposer à la cession lorsqu'elle
est partielle. Si l'avis de cession ne permet pas de déterminer quelles
conditions, quelles restrictions ou quelles interdictions seront applicables,
au terme de la cession, au cédant et au cessessionnaire, il y est aussi prévu
que le ministre peut s'y opposer dans les cas où il considère que la séparation
des conditions, des restrictions ou des interdictions ne permet pas d'assurer
une protection adéquate de l'environnement.
Il ajoute un nouveau cinquième alinéa,
lequel prévoit que le délai pour s'opposer à la cession en raison de ces motifs
est de 30 jours, comme pour les autres motifs. Dans le cas d'une cession
partielle, le ministre peut, avant l'expiration de ce délai, le prolonger pour
une période supplémentaire de 30 jours en avisant le cessessionnaire.
Il modifie l'avant-dernier alinéa en
concordance avec les modifications apportées aux alinéas qui précèdent,
notamment afin de clarifier que, dans le cas d'une cession partielle, le
nouveau titulaire a les mêmes droits et obligations que le cédant, mais pour
l'activité visée par la cession d'autorisation.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. D'abord, peut-être revenir sur le Conseil patronal de
l'environnement du Québec, qui avait... qui avait commenté la question de la
cession partielle, qui pourrait être, dans le fond... qui pourrait être
refusée, là, par le ministre. Ce qu'ils nous disaient... et là... et c'est un
mot que vous connaissez, on en a parlé tout à l'heure, et de... «Ce pouvoir
discrétionnaire aurait pour effet de créer un régime de cession imprévisible.»
Donc, on amène l'imprévisibilité. Ils disent : «En effet, il existerait
toujours un risque, pour le cessionnaire, que le ministre décide, sur la base
des critères proposés à l'article 31.0.2, de ne pas accepter la cession
partielle telle qu'elle a été décrite dans l'avis de cession. Une telle
imprévisibilité pourrait mener au désistement du cessionnaire et rendre
l'autorisation incessible sur le plan commercial.»
Puis là ils nous disent : «Dans ce
contexte, nous suggérons de retirer le pouvoir discrétionnaire du ministre de
refuser une cession partielle d'une autorisation, qu'il estime que les
restrictions ou interdictions applicables au terme de la cession partielle sont
insuffisantes afin d'assurer une protection adéquate de l'environnement, de la
santé, de la sécurité», blablabla, ils continuent.
Donc, j'aimerais vous entendre sur cette
affirmation du Conseil patronal de l'environnement du Québec.
M. Charette : Et peut-être
déjà corriger ce que j'ai dit à plusieurs reprises. On ne parle pas de
cessessionnaire, mais de cessionnaire. Donc, j'ai... j'ai repris une mauvaise
prononciation, on a un mot complètement différent, donc mon erreur.
Mais je comprends, je comprends le propos
du Conseil patronal de l'environnement, mais, à la base, lorsqu'une
autorisation est donnée, ce n'est pas dans une perspective de cession. Donc là,
on vient baliser ce qui est possible lorsqu'il est question de cession, donc de
cessionnaire. Et la cession, elle repose sur un mécanisme d'avis par le
cessionnaire. C'est à dire, le futur titulaire, il est... En fait, c'est
important que le ministre puisse s'assurer que les autorisations séparées
garantissent le même niveau de protection que l'autorisation initiale. C'est, à
la base... Nous, l'autorisation, elle est donnée dans un cadre X. Donc, cette
autorisation-là, elle est cédée. C'est juste normal que le ministère puisse
s'assurer, là, que les conditions d'autorisation initiales, là, soient
respectées. Et il faut que ce soit clair, pour la personne qui assume cette
nouvelle autorisation-là, quelles sont les obligations, là, qui lui... qui lui
incomberont par la suite.
• (12 h 10) •
Mme Dufour : Mais vous ne
voyez pas le risque qu'eux soulèvent de... du fait que ça ne deviendrait
pratiquement, peut-être, pas possible de faire des cessions partielles avec ce
degré...
Mme Dufour : ...d'imprévisibilité
là.
M. Charette : Bien, ce n'est
pas pour nous, ce n'est pas de l'imprévisibilité, au contraire, c'est
dire : Vous avez des conditions qui ont déterminé une autorisation
initialement. Il faut que ces conditions-là soient maintenues, et la personne
qui en assumera la responsabilité, il faut qu'elle sache à quoi s'en tenir.
Pour moi, c'est tout sauf de l'imprévisibilité. Mais, oui, c'est peut-être...
c'est peut-être contraignant, dans une certaine mesure, mais c'est des
obligations qui doivent être connues de la part de l'entité qui prendrait la
charge de cette autorisation, transférée partiellement ou complètement.
Mme Dufour : Mais, en fait,
c'est qu'ici on est dans un pouvoir discrétionnaire. Donc, je comprends qu'on
veut s'assurer que les restrictions qui avaient une certaine... tu sais,
lorsque le projet entier s'est fait, soient respectées lorsqu'il y a une
cession partielle, ça, je le comprends, mais ici, on ouvre la porte à beaucoup,
beaucoup de cas de figure. Comme dans à peu près tous les éléments du projet de
loi, là, on dit : S'il estime que... Il peut s'opposer s'il estime que les
conditions, restrictions et interdictions applicables au terme de la session
seraient insuffisantes, et là on rajoute : afin d'assurer une protection
adéquate de l'environnement, de la santé, de la sécurité, du bien-être... du
bien être, du confort de l'être humain, protéger les autres espèces vivantes,
bla, bla, bla.
Est-ce que... Tu sais, quand une
autorisation est donnée, je ne suis pas convaincue qu'on prenne toutes ces
considérations-là en compte, surtout, là, quand je vois le confort de l'être
humain, du bien-être et le confort de l'être humain, là. Ça c'est... tu sais,
je comprends... probablement, le ministre ne se baserait pas là-dessus, mais un
autre ministre arrive en poste, et là, il peut changer toutes les conditions.
Même si le projet a été autorisé sous certaines conditions, ça pourrait devenir
de nouvelles conditions parce que ça laisse la table, en fait, ça laisse la...
toutes les possibilités, là, de les changer. Donc, je comprends un peu le message
que le Conseil patronal d'environnement a envoyé, là, de dire : Bien, ça
amène vraiment une vraie... une réelle imprévisibilité potentielle.
M. Charette : En fait, si on
peut rassurer, là, que ce soit le Conseil du patronat ou toute personne qui nous
écoute, c'est normal qu'on puisse souhaiter et qu'on doive souhaiter que les
restrictions et les conditions soient connues de la part de la personne, ou de
l'organisation, ou de l'entité, là, qui assumerait cette responsabilité. Mais
pourquoi on a un vocabulaire qui est plus général, c'est qu'on ne peut pas tout
établir dans la Loi sur les milliers de possibilités qui pourraient s'offrir à
nous. Donc, c'est là où il y a place à une discrétion. Puis si on reprend les
exemples qu'on a déjà cités, un projet peut avoir un... un même projet peut
avoir un impact différent selon l'emplacement où il se réalise.
Donc, dans les... dans la session, ces
impacts différents là doivent aussi être pris en compte, mais ce n'est pas...
on ne veut pas se donner un pouvoir discrétionnaire pour se donner un pouvoir
discrétionnaire, c'est qu'on ne peut pas tout t'inscrire ou tout baliser dans
la loi tant les projets sont différents, tant leur portée peut être différente
aussi. Mais c'est juste de dire : On a une autorisation qui a été accordée
initialement. Si elle est cédée en tout et en partie, on veut s'assurer que
le... celui qui reprend la responsabilité le fasse en toute connaissance de
cause et surtout avec une volonté de respecter les conditions qui ont été
posées.
Mme Dufour : Oui. Et si on
fait... si on est devant un cas où l'autorisation a été émise, je ne sais pas,
il y a 30, il y a 40, 50, 60 ans et que, là, bien, arrive une cession
totale ou partielle, les conditions ont beaucoup changé depuis, comment c'est
traité à ce moment-là? Parce que, là, ce que j'ai compris, c'est qu'on veut...
l'objectif est qu'on veut s'assurer que les conditions d'émission soient
respectées, mais là, si les conditions ont changé depuis?
Des voix : ...
M. Charette : Une question
très, très pertinente, encore une fois...
M. Charette : ...encore une
fois, mais ce n'est pas dans ce contexte-là. La loi, actuellement, permet déjà
de recevoir des autorisations dans l'éventualité où de nouvelles connaissances,
de nouvelles données sont portées à l'attention du ministère. Donc, déjà,
nonobstant qu'il y ait cession ou pas, une autorisation n'est jamais éternelle,
donc une autorisation peut être modifiée si jamais justement cette
connaissance-là évolue. Donc, je rassure la collègue en disant ceci. Mais
l'article en question, c'est de permettre la cession, mais, lorsqu'il y a de
nouvelles informations, une autorisation, qu'elle soit cédée ou pas, peut
être... peut être resserrée, là, par le ministère.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Et pourquoi on se donne la possibilité de prolonger le délai de 30 jours
dans le cas de déterminer que la cession est réputée complétée? Pourquoi ce
serait plus long pour une cession partielle, le délai? Parce qu'on dit :
«Si le ministre n'a pas envoyé un avis d'intention à l'expiration du délai
prévu au troisième alinéa, la cession est réputée complétée.», mais :
«Dans un cas de cession partielle, le ministre peut prolonger ce délai pour une
période n'excédant pas 30 jours.» Pourquoi ça... l'avis... l'expiration du
délai d'émission de l'avis d'intention devrait être 30 jours plus long
pour une cession partielle que pour une cession complète?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
je peux y aller. En fait, c'est simplement parce que l'analyse est plus
complexe. Parce que, plutôt que de juste céder, où est-ce qu'on prend les
conditions applicables à un projet, on les cède à quelqu'un, là, on est dans un
départage de responsabilités, donc, ça peut être plus complexe et, à ce
moment-là, ça peut nécessiter plus de temps. Ça vient avec l'ajout de la
cession partielle.
Mme Dufour : .K. Puis là, ça,
on parle de délais de 30 jours, c'est bien ça, quand on réfère au
troisième alinéa?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, il y a déjà un délai de 30 jours dans le cas d'une cession, puis là,
pour les cessions partielles, on ajoute la possibilité de prolonger de
30 jours lorsque requis.
Mme Dufour : .K. Et là, ça,
le cessionnaire doit être avisé par écrit que ça va prendre un 30 jours
supplémentaire.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
exact. Donc, c'est vraiment utilisé juste lorsque nécessaire, mais ce n'est pas
automatique. Donc, si c'est requis, là, effectivement, le cessionnaire va être
avisé qu'il y a un 30 jours supplémentaire, là, qui est nécessaire. Donc,
c'est plutôt de se garder, tu sais, la possibilité, là, s'il y a plus de temps
qui est nécessaire plutôt que d'aller vers un refus ou... bien, c'est de
pouvoir compléter l'analyse, là, pour en arriver au traitement de la demande.
Mme Dufour : O.K. On a aussi
un commentaire par rapport à cet article-là. C'était par rapport... Ça venait
de l'Association québécoise des entrepreneurs en infrastructure qui nous
parlait du fait que l'obtention des autorisations qui sont requises préalablement
à l'appel d'offres, appel d'offres parce qu'eux travaillent beaucoup dans des
appels d'offres, devrait être une condition sine qua none pour permettre à un
donneur d'ouvrage public de lancer son appel d'offres. En fait, ce qu'ils nous
disaient, c'est qu'il demeure fréquent de voir des contrats octroyés suivant un
processus d'appel d'offres public qui, ultérieurement, seront annulés ou
reportés en raison de l'absence d'obtention des autorisations requises à la
mise en œuvre desdits contrats. Ils faisaient référence à cet article-là. Je ne
sais pas si vous l'avez regardé, ce commentaire. Je ne suis pas 100 %
certaine de voir comment la cession... Tu sais, est-ce que c'est une
autorisation qui doit être cédée au donneur ou au soumissionnaire de... ça, c'est
moins clair pour moi. Mais, dans le fond, ce qu'ils nous rappellent, c'est ça,
c'est que l'obtention des autorisations devrait être requise avant l'appel
d'offres pour éviter finalement que les soumissionnaires ne soumissionnent pour
rien, là. C'est ce que je comprends. Ça coûte cher faire une soumission. Mais
j'essaie... en toute franchise, j'essaie de voir le lien avec la cession, mais
je ne suis pas 100 % certaine, là.
• (12 h 20) •
M. Charette : Je comprends la
doléance du groupe en question. Je ne suis pas certain non plus que l'article
soit le bon, mais... comment dire... Lorsqu'un appel à projets... et sans faire
de lien avec la cession, là, juste pour répondre à la préoccupation plus
générale, lorsqu'un appel à projets qui est fait, c'est pour, par exemple,
faire réaliser tel, tel projet, mais le soumissionnaire va, dans sa propre...
dans sa proposition ou dans son offre, dans certains cas, indiquer la
technologie, va, dans certains cas, indiquer avec plus de précision ce qu'il
entend faire. Donc, c'est difficile de donner les autorisations, surtout à
l'avance. Dans certains cas, sur certains principes, c'est certainement
envisageable...
M. Charette : ...mais le...
celui qui fait la proposition de service apporte des éléments qui ne peuvent
pas être autorisés avant d'avoir été acceptés. Mais je comprends. C'est sûr que
pour un soumissionnaire, ce serait souhaitable de dire : Je soumissionne
donc je pourrai faire mon projet comme je l'entends par la suite. Mais il y a
des éléments qui ne peuvent pas être couverts à l'avance, ne sachant pas quelle
est exactement l'approche ou la façon dont le projet serait réalisé.
Mme Dufour : De ce que je
comprends, l'objectif du commentaire, ce n'est pas de dire je soumissionner,
donc je peux faire le projet comme je le veux, mais c'est plutôt de connaître
les... l'ensemble des conditions ou obligations qu'ils vont avoir pour faire
les travaux parce que ça peut jouer de façon importante sur le coût de la
soumission réelle, tu sais, puis ça, on l'a... moi, je l'ai vu là, il y a
finalement beaucoup d'échanges concernant des extra, puis là, des fois, ça se
ramasse en cour, alors que, si c'était connu à l'avance... Je ne sais pas s'il
y a des possibilités, dans certains cas, que peut-être les donneurs d'ordres
puissent avoir un genre d'avis préalable de la part du ministère pour
dire : Bien, pour ce type de projet là, ce n'est pas complet, mais au
moins vous allez avoir besoin de ça, ça, ça. Et là, ça permettrait peut-être
aux soumissionnaires d'avoir un meilleur portrait de ce qui va les attendre,
là, pour obtenir les autorisations.
M. Charette : Il y a des
discussions déjà entre les ministères. Un exemple que je peux donner avec le
ministère des Transports lorsqu'il y a une route qui doit être développée, s'il
y a présence d'érables noirs, par exemple, sur le tracé en question, ça, c'est
précisé au ministère des Transports, et le ministère des Transports va ensuite
l'intégrer dans son appel à projets. Ça, c'est quelque chose qui peut être
anticipé parce que ça peut affecter le tracé en question, mais c'est difficile.
Mais je comprends, là, je comprends la doléance puis elle est légitime, mais
c'est difficile de tout autoriser ne sachant pas ce qui sera, dans certains,
cas retenu comme approche par le promoteur. Mais sinon, entre les ministères,
si on parle de donneur d'ordre public, il y a ces discussions-là si c'est une
route, si c'est... On l'a vu dans certains cas construction d'écoles ou maisons
des aînés ou CPE avec... sur... sur des terrains qui peuvent contenir des
milieux humides. Donc, il y a ces échanges-là avec... avec... entre les
ministères. Mais on ne peut pas tout, tout préciser, ne sachant pas... parce
que le promoteur a quand même une certaine latitude dans le projet qu'il met de
l'avant ou qu'il présente, et c'est là où il y a certaines autorisations
supplémentaires qui peuvent être nécessaires.
Mme Dufour : Oui, mais
visiblement il manque...
M. Charette : Je comprends,
je comprends tout à fait.
Mme Dufour : ...en tout cas,
de coordination, même si les ministères échangent avec le vôtre, il semble
qu'il manque quand même d'information pour...
M. Charette : Je ne dirais
peut-être pas «manque de coordination», c'est encore une fois selon le projet
qui va être soumis par le promoteur, ce qu'on ne peut pas anticiper au
préalable et donner les informations au préalable pour réagir. Le ministère
réagit à un projet qui lui est soumis, donc on ne peut pas toujours anticiper
quel sera le projet qui est déposé. Mais c'est sûr, c'est plus facile pour
des... des projets publics. Étant donné que les ministères sont les donneurs
d'ordres, c'est là où la concertation entre les ministères est plus facile que
si c'était un projet qui est... qui est piloté, là, par... par ne serait-ce
qu'une municipalité, là. C'est... Il y a un interlocuteur supplémentaire,
c'est-à-dire, gouvernement, municipalités et promoteurs, mais on se veut
facilitant sans... et en étant conscient, là, des... des problématiques que ça
peut occasionner, mais on ne peut pas tout anticiper au niveau des... des
autorisations qui seront nécessaires.
Mme Dufour : Non,
effectivement. Mais dans le cas... si c'est une municipalité, est-ce qu'à ce
moment-là le ministère pourrait dire, bien... tu sais, comme un genre d'avis
préalable, justement dire : Bien là, vous pensez qu'il y a ça, ça, ça. Ça
fait que, là, au moins que l'appel... que la municipalité le mette dans son
appel d'offres. C'est... c'est sûr que les... les politiques d'achats de chacune
des municipalités varient, mais il reste que c'est si le plus de détails sur
les conditions de chantier au préalable sont connus, bien, plus les soumissions
vont être réalistes et qu'il y aura moins d'enjeux par la suite, là.
M. Charette : Donc, je
comprends, mais encore là, c'est difficile de tout anticiper. Si, par exemple,
une municipalité veut construire un centre communautaire, pour construire un
centre communautaire, la municipalité n'a pas à demander l'autorisation du
gouvernement. Donc, c'est difficile d'informer la celui qui fait l'appel... qui
répond à un appel à projets...
M. Charette : ...à ce
niveau-à. Cependant, la municipalité devrait savoir sur le terrain qu'elle
convoite pour son centre communautaire, s'il est en milieux humides. Si c'est
en milieux humides, il y a des autorisations, des compensations, mais ça, c'est
des autorisations et des compensations qui ne peuvent pas être déterminées à
l'avance, parce qu'on ne sait pas où sera l'emplacement exact sur un immense terrain,
on ne sait pas quel est l'emplacement communautaire, quel sera le nombre de
mètres carrés altérés ou détruits. Donc, c'est là où tout ne peut pas être
anticipé, bien que la municipalité ait elle-même, là, la possibilité de donner
des contrats de cette nature-là sans aucune autorisation requise, là, de la
part du gouvernement du Québec.
Mme Dufour : O.K. Je vais
revenir à l'article 79. Je l'ai mentionné tout à l'heure, là, on dit que
«le ministre peut s'opposer s'il estime que les conditions, restrictions ou
interdictions applicables au terme de la cession partielle soient insuffisantes
afin d'assurer une protection adéquate du bien-être et du confort de l'être
humain». Ça, d'abord, peut-être, qu'est-ce qu'on a en tête par «du bien-être et
du confort de l'être humain»? Ça peut inclure quoi? Puis, ensuite, mon autre
questionnement, c'est que ça ne semble pas être dans les dispositions pour une
session totale. Donc, je voudrais juste comprendre.
M. Charette : On fait une
vérification à l'instant, là, mais c'est probablement une terminologie, là, qui
est utilisée dans la loi, donc c'est une référence qui est qui est déjà
existante. On vous revient, là, dès que la réponse nous est confirmée.
Mme Dufour : Mais, en
attendant, je vais juste demander si c'est seulement... parce qu'ici on voit
pour la cession partielle, mais je ne le vois pas pour la session totale, tu
sais, que ça pourrait faire partie, là, des conditions, là, de s'assurer qu'il
y a une protection adéquate de l'environnement, de la santé, de la sécurité,
tout ce que j'ai nommé tout à l'heure, là, le bien-être, le confort de l'être
humain. Donc, c'est où qu'on le trouve, ça, pour une session totale?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, je dirais que c'est les éléments, c'est les principes de base de la Loi
sur la qualité de l'environnement, là. Ça fait que généralement une demande va
être analysée avec ces principes-là en trame de fond, puis là on reprend les
mêmes principes dans le cadre de l'analyse d'une cession, on veut s'assurer que
les mêmes objectifs sont rencontrés, finalement.
Mme Dufour : Oui, mais ici on
parle de plus dans un cas de cession partielle, donc on ne précise pas dans un
cas de cession totale. Tu sais, plutôt on parle en tout, une cession en tout ou
en partie, mais spécifiquement avec ces conditions-là, on réfère seulement à
une cession partielle.
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
que dans le cas de la cession totale, on reprend... l'analyse a déjà été faite,
l'autorisation est déjà délivrée dans des conditions, les responsabilités sont
entièrement transférées. Là, on vient possiblement... bien, on vient partager
les responsabilités, les activités, donc là on veut s'assurer que ce partage-là
permet d'atteindre les mêmes objectifs. Donc, comme je le dis, on se rattache
aux mêmes objectifs qu'au moment de la délivrance de l'autorisation, parce que
là on veut s'assurer que le partage ne vient pas réduire l'atteinte des
objectifs qui étaient initialement recherchés avec l'analyse de la demande.
Mme Dufour : Mais dans le cas
où la cession est totale, mais d'activités, comme je disais, qui ont été
autorisées il y a 60 ans, on ne refait pas l'analyse, là, on fait juste
dire : Bien, ce qui a été autorisé il y a 60 ans ou dans les mêmes
conditions, c'est correct, mais si c'est partiel, là, par contre, là, vous
allez avoir des contraintes. Pourquoi on ne le fait pas pour le total?
M. Charette : Ce que je
mentionnais tout à l'heure, et c'est important, là, de le rappeler : une
autorisation n'est jamais éternelle, qu'elle soit cédée ou pas, les conditions
peuvent être resserrées pour la maintenir en opération ou valide. Donc, qu'elle
soit cédée ou pas, s'il y a quelque chose qui cloche par rapport à une
autorisation qui a déjà été donnée, c'est modifié, là, les modalités de
l'autorisation sont modifiées. Donc, on n'a pas besoin d'attendre une cession
totale ou partielle pour modifier les conditions. Les conditions peuvent être
modifiées si les modalités ne s'appliquent plus. Par exemple, si on resserre
les obligations au niveau de la qualité de l'air, par exemple, il y a des
autorisations qui pourraient être revues au niveau de la gestion des déchets,
au niveau...
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre.
M. Charette : ...Donc, les
autorisations ne sont pas éternelles.
Le Président (M. St-Louis) : Je
suis désolé de vous interrompre. Merci à tous pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 30)