Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, March 27, 2025
-
Vol. 47 N° 88
Clause-by-clause consideration of Bill 81, An Act to amend various provisions relating to the environment
Aller directement au contenu du Journal des débats
14 h (version non révisée)
(Quatorze heures neuf minutes)
Le Président (M. St-Louis) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des transports et de l'environnement ouverte. La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 81,
Loi modifiant diverses dispositions en matière d'environnement. Mme la
secrétaire, il y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce); M. Grandmont (Taschereau) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); ainsi que M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin)
est remplacé par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement des travaux de la commission, la
députée de Notre-Dame-de-Grâce a indiqué son intention de déposer un amendement
à l'article 85 du projet de loi. Mme la députée, je vous invite à lire l'amendement.
La parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, M.
le Président. Alors, l'article 85, l'article 31.3.5 de la Loi sur la
qualité de l'environnement propose de :
Modifier le troisième alinéa proposé par
le paragraphe 1° de l'article 85 du projet de loi :
1° par la suppression de « quant à la
pertinence que lui soit confié l'un des mandats visés au troisième alinéa et,
le cas échéant, »;
2° par l'insertion après « type de mandat
», de « à lui confier ».
L'article modifié se lirait comme suit :
À la suite de... l'article 31.3.5 de la Loi sur la qualité de
l'environnement :
«À la suite de l'analyse des demandes
reçues et dans le délai fixé par règlement du gouvernement, le Bureau transmet
au ministre sa recommandation quant au type de mandat à lui confier.»
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Charette : C'est bien
gentil. Bonjour, tout le monde. Donc, merci, M. le Président. Merci à la
collègue aussi pour l'amendement proposé. Naturellement, on a eu l'occasion d'en
discuter hier. Ce serait bien difficile d'aller de l'avant avec l'amendement en
question, notamment lorsqu'on réfère à un alinéa en particulier qui a sa
pertinence dans le libellé. Il n'y aurait pas, bien honnêtement, de réelle plus-value,
là, à retenir ce libellé-là, mais nous avons eu l'occasion hier d'en discuter,
ce qui n'est jamais mauvais, et ça permet, là, de mieux saisir la portée du
projet de loi et voir un petit peu quelles sont les intentions du gouvernement
à travers sa présentation. Donc, ce n'est pas du tout, du tout, inutile et
contre-productif, mais on ne pourra pas appuyer l'amendement en question.
Mme McGraw : Merci pour
ces... cette réponse. Par contre, j'ai manqué d'expliquer un peu la... À
présent, en lisant l'amendement, je voulais prendre le temps d'expliquer un peu
notre approche, le raisonnement. Et justement, c'était vraiment pour comprendre
l'impact, effectivement, d'introduire la pertinence. Et justement, on s'est fié
sur deux mémoires en particulier. Alors, celui de l'Association québécoise pour
l'évaluation d'impact. Encore une fois, on a parlé de la frivolité qui est
remplacée par deux concepts celui de la conformité pour déposer une demande
évaluée par le ministre et celui de la pertinence de la demande évaluée par le
BAPE. Le bureau n'a pas, à leur avis...
Mme McGraw : ...n'avait pas à
évaluer la pertinence de lui confier un mandat après analyse des demandes
jugées conformes, ce qui ne peut que... pardon, que l'affaiblir face à
l'opinion publique. Ainsi, l'association suggère que le BAPE se limite à
identifier le mandat qui convient le mieux aux demandes conformes que lui
transmet le ministre. Et le ministre pourrait aussi conserver la formulation
antérieure.
Par la suite, le mémoire du Centre
québécois pour le droit de l'environnement souligne le fait que «le projet de
loi propose de remplacer l'analyse des demandes par le ministre fondé sur le
critère de la frivolité par une recommandation au ministre sur la pertinence
accordée... d'accorder un tel mandat. Alors, cette recommandation - il continue
- s'appuierait sur un cadre d'analyse publique prévu à l'article 31.6,
lequel serait uniquement soumis à l'approbation du ministre. Or, la notion de
pertinence impose un seuil beaucoup plus élevé que celui de la non-frivolité.
Étant donné qu'il s'agit d'un projet ayant des impacts environnementaux
majeurs, la consultation publique devrait... devrait être présumée justifiée.
Par ailleurs, le troisième alinéa manque de clarté quant à la portée de la
recommandation du BAPE. Il n'est pas... Il n'est pas précisé si le ministre y
est lié ou s'il conserve son pouvoir discrétionnaire pour statuer, comme le
soutient le BAPE dans son mémoire.»
Alors, ils ont... c'est... c'est dans cet
esprit-là qu'on a proposé cet amendement. Suite à ces explications-là, est-ce
que le ministre voudrait élaborer?
M. Charette : Pas davantage ce
que nous... que ce que nous avons déjà fait. Ce sont, encore une fois, là, des
commentaires que les différents groupes entendus avaient le loisir de partager
de façon très légitime. Mais, d'un point de vue... du point de vue du
gouvernement, il n'y a pas d'éléments nouveaux, là, par rapport à ce qui a déjà
été mentionné.
Mme McGraw : Alors, est-ce
qu'on peut, dans le concret, mieux comprendre c'est quoi, l'impact de cet ajout
de pertinence, concrètement?
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
pour le bénéfice des gens qui nous suivent, je vous demanderais de vous
présenter, nom et fonction, s'il vous plaît.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
Bonjour. Mélissa Gagnon. Je suis directrice générale adjointe aux évaluations
environnementales et stratégiques.
Donc, je crois qu'on l'avait mentionné,
là, le...
Le Président (M. St-Louis) : Ah!
excusez-moi. Je vais un peu vite. J'ai besoin du consentement aussi de la
commission. Ça allait de soi, mais bon, pour le bénéfice de ceux qui prennent
les notes, c'est important. Merci. Désolé. Allez-y.
Mme Gagnon (Mélissa) : Pas de
problème. Je me représente ou ça va?
Le Président (M. St-Louis) : Non,
non, non. Ça va. Ça va.
Mme Gagnon (Mélissa) : Donc,
c'est ça, on retire la notion de frivolité qui était... qui est en ce moment,
en fait, un jugement qui est fait par le ministre, là, quant aux demandes qui
sont déposées. Justement, dans le contexte où le BAPE est un organisme
indépendant, crédible, lui aussi, qui détient finalement l'expertise en matière
de consultations publiques et qui aura fait l'ensemble des démarches depuis le
début dans le processus, donc on s'en remet à son expertise, finalement, pour
avoir un avis sur la pertinence, là, qu'un mandat soit confié, et, si oui, le
type de mandat qui peut être confié.
Il faut aussi souligner que l'article
suivant du projet de loi prévoit que le BAPE devra établir des critères et les
rendre publics, là, donc un cadre général d'analyse des demandes pour justement
assurer une transparence et une équité dans le traitement des demandes qui
seront déposées.
Mme McGraw : L'explication
par l'association qui... C'est ça. On a retiré «la frivolité» puis c'est
remplacé par deux concepts, si je comprends bien, celle de la... pardon, celui
de la conformité pour déposer une demande, et ça, c'est évalué par le ministre,
et dans un deuxième temps, le concept de la pertinence qui... de la demande
évaluée par le BAPE. Alors, est-ce que c'est bien l'impact, dans le texte?
C'est ces deux concepts là qui remplacent «frivolité»?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
en quelque sorte. Les critères d'admissibilité, c'est vraiment... c'est...
c'est... c'est très factuel. Donc, c'est uniquement pour s'assurer que les
éléments sont contenus dans une demande transmise, notamment le fait qu'il...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...qu'il
s'agit d'une demande parce que, comme je le mentionnais hier, en fait, ça
arrive parfois qu'on reçoive des correspondances, mais on ne peut pas
clairement établir s'il s'agit d'une demande ou non. Donc, c'est vraiment des
critères très... c'est, exemple, le nom du demandeur et la nature de la demande
et le motif de la demande. Donc, c'est vraiment des présences, absences. Il n'y
a pas de jugement sur la valeur de ce qui est mentionné. L'ensemble des
demandes vont être transmises au BAPE qui va pouvoir émettre une recommandation
suite à ça. Mais la décision demeure la responsabilité du ministre. Ça, ça ne
change pas.
Mme McGraw : Donc, cet
aspect-là, et ça, c'est l'aspect de la conformité, au niveau de la pertinence
de la demande, on demande au BAPE d'évaluer la pertinence et, selon
l'association, ça risque d'affaiblir le BAPE dans l'opinion publique. Est-ce
qu'on juge que c'est un risque? Et quel est l'impact concret sur le process...
le processus décisionnel du BAPE? Je ne sais pas si je regarde le ministre ou
la...
Mme Gagnon (Mélissa) : Le
processus décisionnel?
Mme McGraw : Quel est
l'impact de ce changement sur le processus décisionnel du BAPE?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, on...
Mme McGraw : D'expliciter le
concept de frivolité finalement.
• (14 h 20) •
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, il y a quand même un changement dans le concept, là, la notion de
frivolité versus la... une recommandation quant à la pertinence. Ça fait que,
l'objectif, c'est que cette recommandation-là soit basée sur la nature des
demandes. Donc, les demandes peuvent être variées. Ça peut arriver qu'il y ait
une demande que, bon, on a l'ensemble des critères d'admissibilité, là, on a un
demandeur avec qui... qui présente des motifs, puis la nature de sa demande.
Mais sa demande peut porter sur des préoccupations qui n'ont aucun lien avec le
projet en question ou dans la portée du projet. Ils peuvent être de nature
différente ou... Et là, à ce moment-là, bien, ce ne serait peut-être pas
nécessairement justifié d'avoir un mandat d'enquête. Comme on est dans le
contexte d'une évaluation environnementale du projet, bien, ce... on ne
pourrait pas donner un mandat d'enquête en lien avec le projet comme les
préoccupations portent sur autre chose. Donc ça, c'est l'exemple... un exemple
d'élément où est-ce qu'il pourrait y avoir une demande qui soit admissible,
transmise aux BAPE, mais qu'il n'y ait pas nécessairement de pertinence avec le
mandat en question? Donc, à ce moment-là, il n'y aurait pas de... bien,
probablement que le BAPE recommanderait qu'il n'y a pas de mandat d'octroyé
dans un cas comme ça. C'est qu'on est vraiment dans un... puis tout ça est basé
sur le fait que, comme je le mentionnais, le BAPE est effectivement un
organisme indépendant qui sa crédibilité, le tout est public. Puis ça va être
basé aussi sur un cadre d'analyse qui va être rendu public. Donc, les critères
de... pour pour faire cette analyse-là et émettre une recommandation vont être
rendus publics.
Mme McGraw : Donc, la... on
vient de confirmer que la frivolité c'est vraiment on la remplace par la
pertinence. Mais selon l'association, il y a deux concepts qui remplacent la
frivolité, donc pertinence, et ça, c'est le BAPE, mais aussi le concept de la
conformité pour déposer la demande évaluée par le ministre. Est-ce qu'il y a un
impact sur le processus décisionnel du ministre?
M. Charette : Dans un projet
de loi ou dans la loi, le ministre, ce n'est naturellement pas le titulaire de
la charge, là. Ce n'est pas le ou la ministre qui est en poste au moment, mais
c'est... ça réfère au ministère avec une grille, une grille, naturellement
d'évaluation.
Et tout à l'heure, la collègue demandait,
dans le processus ultimement décisionnel du BAPE, quel est... quel est
l'impact. À partir du moment où le BAPE se saisit de cette... de cette
requête-là et il procède à l'évaluation, là, qui... ou la partie de
l'évaluation qui lui reviendrait, c'est là où il demeure qu'il a toujours été
complètement indépendant. Donc, il n'y a pas.. ça ne donne pas une orientation
au BAPE de dire faites ceci ou, dans telle... telle orientation, quand le BAPE,
il se saisit d'un dossier, c'est là où son indépendance est totale, et ça... et
ça lui permet d'utiliser, là, tous les outils qui sont à disposition.
Mme McGraw : ...pour
l'instant.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
S'il n'y en a pas, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement tel
que déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Est-ce que cet amendement est
adopté?
Mme McGraw : Par vote
nominal, s'il vous plaît!
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme McGraw, Notre-Dame-de-Grâce?
Mme McGraw : Pour...
La Secrétaire : ...M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire : M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'amendement tel que déposé est rejeté. Ce qui nous ramène à l'étude de
l'article 85. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée?
Mme McGraw : Oui, M. le...
Merci, M. le Président. Donc, il y avait quand même beaucoup de... pendant les
consultations, on a entendu beaucoup de groupes qui se sont prononcés sur ces
enjeux dans les mémoires. Alors, j'aimerais entendre le ministre davantage en
réaction aux mémoires. Évidemment, il y a eu des discussions pendant les
consultations particulières, alors, concernant l'article 85. Alors, bon,
le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, il, dans
leur mémoire, souligne le fait que le plus important d'entre eux est
l'incertitude qu'entraîne ce changement. Là, on parle de... tout cadre
d'analyse des demandes de consultations publiques devrait être restrictif en ce
qui a trait à la désignation des demandes comme étant non recevable. Donc, ça,
c'est l'enjeu qu'il souligne, et je cite : «Le plus important d'entre eux
est l'incertitude qu'entraîne ce changement quant à la sévérité des critères
qui seraient déployés dans le nouveau cadre d'analyse. Le critère de frivolité,
malgré son opacité, donnerait rarement lieu à des rejets de demandes de
consultations publiques. Il nous semble nécessaire d'éviter que d'éventuels
gains de transparence de la nouvelle procédure se fassent aux dépens de la
capacité des citoyens à faire entendre leur voix face aux projets ayant un
impact sur leur environnement».
Alors, cet impact potentiel sur... bien,
ces gains de transparence ne devraient pas se faire aux dépens de la capacité
des citoyens à faire entendre leur voix, effectivement. Donc...
M. Charette : En fait, je
lisais le commentaire, ça me rappelle effectivement celui, là, partagé à travers
un mémoire et lors de la consultation. On revient par contre aux mêmes échanges
que l'on a eus autant hier qu'il y a quelques instants. Le concept de
frivolité, pour bien des gens, est difficile à définir. Le mot «frivole» est
plus difficile à définir et à saisir que la formulation qui est retenue à
l'époque. Bien, c'est-à-dire, c'est encore le cas aujourd'hui, étant donné que
c'est toujours en application. Il n'y a pas beaucoup de projets qui ont été...
de dossiers qui ont été rejetés sur la base de la frivolité, et là, avec une
appellation et une formulation qui est plus actuelle, quant à moi, il n'y en
aura vraisemblablement pas davantage. Mais pour les gens qui veulent déterminer
ou qui veulent comprendre quel est le processus de décision, c'est certainement
plus facile de se retrouver dans les termes qui sont proposés qu'un concept qui
peuvent sembler très large et flou que de... que celui, là, de la frivolité.
Mme McGraw : Dans un deuxième
temps, le même organisme, le Front québécois... commun québécois pour la
gestion des... une une gestion écologique des déchets souligne un autre enjeu,
c'est que tout règlement définissant les modalités de transmission des demandes
de consultations publiques au ministre devrait faire preuve de flexibilité dans
la nature et le format des demandes... de demandes admises. Là, avant de
faire... continuer, bien, à nos yeux, tout règlement régissant les modalités de
transmission des demandes devrait s'appuyer sur des règles peu contraignantes
pour les demandeurs. Nous croyons qu'une grande flexibilité devrait être donnée
aux citoyens pour signifier leur désir qu'une consultation publique soit menée.
Est-ce que le ministre est d'accord avec ces propos?
M. Charette : Je pense que
les explications qui ont été données sont de nature à rassurer. Il y a quelques
critères objectifs qui permettent de déterminer si la demande... ou si on a pu
identifier clairement l'origine de la demande et, par la suite, l'évaluation
qui va s'ensuivre. Bien honnêtement, il n'y a pas d'inquiétude...
M. Charette : ...d'étude à ce
niveau-là quant au gouvernement.
Mme McGraw : Est-ce qu'on
peut s'attendre à... Bon. Avant, un seul commentaire non frivole, donc, avant
ce changement, si je comprends bien, un seul commentaire non frivole
pourrait... pouvait entraîner un déclenchement. Maintenant qu'il y a un aspect
de pertinence, il est possible de prévoir que plus de dossiers seront rejetés.
Est-ce que ce n'est pas à l'encontre du mandat du BAPE de ne pas entendre les
citoyens?
M. Charette : Bien, c'est une
question, là, qui est posée par la collègue, mais il n'y a strictement rien
dans le texte de loi qui est proposé qui laisse entendre qu'il y aurait plus de
refus. Si on regarde uniquement les mots proposés, ils sont de nature à être
interprétés plus directement. On poserait la question, là, aux gens qu'on
croiserait : Qu'est-ce qui, selon vous, est un critère ou un... ou tout
simplement et tout bonnement, qu'est-ce que ou que veut dire le mot «frivole»,
convaincu qu'on pourrait être surpris, là. Ce n'est pas... Ce n'est pas un mot
qui est courant dans le langage de tous les jours. C'est sans doute
difficile... difficile de l'associer à des concepts précis. Donc, la
formulation qui est proposée, elle est plus actuelle, elle est plus moderne,
elle est sans doute plus facile à comprendre du public. Et c'est aussi le but
recherché, que ce soit par le BAPE, que ce soit par le gouvernement, que les
citoyens puissent savoir et comprendre la procédure d'évaluation environnementale.
Mme McGraw : Donc,
l'intention, c'est de respecter les citoyens et de leur donner plus de
possibilités de participer, à faire entendre, faire valoir leur voix. C'est
l'intention, si je comprends bien?
• (14 h 30) •
M. Charette : Bien, on l'a
mentionné dans les différents articles, là, qui sont étudiés, le public va être
interpelé à plus de reprises qu'il ne l'est maintenant. Et il n'y a aucune
restriction pour permettre ces étapes-là de se vivre. Bien, c'est-à-dire, anciennement,
avec la formulation, si elle n'est pas changée de «frivolité», c'est flou.
Malgré tout, il y avait très peu de refus. La nouvelle formulation est
nettement plus précise et elle n'engendrera vraisemblablement pas plus de
refus, là. À partir du moment où un citoyen exprime clairement, qu'on arrive à
identifier le citoyen, qu'on arrive à confirmer que sa préoccupation puis son
questionnement est en lien avec l'objet du projet qui est en évaluation, bien,
la réponse, elle ne sera pas davantage négative, là. Donc, il n'y a pas... il
n'y a pas de frein à la participation du public à travers les articles, là, qui
sont à l'étude actuellement.
Mme McGraw : Donc, le
ministre, il souligne le fait que, par le passé, il n'y avait pas beaucoup de
refus, et, suite à cette loi, on n'anticipe pas plus de refus. Donc...
M. Charette : Ce n'est pas
le...
Mme McGraw : ...ni dans
l'intention mais ni dans l'impact. Est-ce que l'impact peut-être non souhaité,
ce serait qu'il y aurait plus de refus?
M. Charette : Il n'y a rien
qui laisse entendre que ce sera le cas, à moins... et là, je dis ça de façon
très, très théorique, à moins qu'il y ait une recrudescence de demandes que
l'on qualifiait autrement frivoles. Mais ça ne s'est pas produit par le passé.
Et je ne vois pas pourquoi ça commencerait à se produire maintenant. Ce n'est
pas une réforme qui vise à restreindre le rôle du public. On peut même
prétendre le contraire. Le public sera davantage interpelé, même plus tôt dans
le processus, donc il n'y a pas... il n'y a pas de frein, là, à cette
participation-là.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, est-ce que vous avez d'autres interventions?
Mme McGraw : ...d'autres
mémoires.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
pour l'article?
Mme McGraw : Mais, sur cet
enjeu-là...
Le Président (M. St-Louis) : Rien
d'autre pour l'article 85?
Mme McGraw : Donc, ça
concerne... comme j'ai dit, il y a beaucoup de groupes qui se sont prononcés.
Mais, sur cet enjeu-là, je ne crois pas qu'il y a d'autres qui se sont
prononcés. Ça se peut que ça revienne, mais je pense que les explications du
ministre et du ministère, effectivement, ça nous satisfait.
Au niveau du Regroupement national des
conseils régionaux de l'environnement, il soulève l'enjeu de... En l'absence de
clarté sur les avantages de cette modification, il recommande de ne pas adopter
la...
14 h 30 (version non révisée)
Mme McGraw : ...modifications,
et, bon, ils soulignent que la réglementation en vigueur prévoit que le BAPE
émette des recommandations sur le type de mandats à lui confier, mais pas sur
la pertinence. Ça fait qu'encore une fois on pose des questions sur la
pertinence, mais on nous répond que ça ne devrait pas avoir un impact sur l'opinion
publique, la capacité des citoyens de faire entendre leur voix.
Alors, je regarde pour voir s'il y a d'autres
enjeux qui sont soulevés face à l'article 85, pour ne pas revenir sur les mêmes
discussions. Je pense que ça... Pour l'instant, c'est tout, de mon côté, oui.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y en a pas, nous allons mettre l'article
aux voix. Est-ce que l'article 85 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Nous allons poursuivre l'étude avec l'article 86.
M. Charette : Merci, M. le
Président :
Les articles 31.3.6 et 31.3.7 de cette loi
sont remplacés par les suivants :
«31.3.6. Aux fins de l'application des
premier et deuxième alinéas de l'article 31.3.5, le Bureau élabore et rend
public un cadre général d'analyse des demandes de consultation publique ou de
médiation faites au ministre, qui prévoit notamment les critères qui doivent le
guider dans sa recommandation au ministre quant à la pertinence que lui soit
confié un mandat et, le cas échéant, quant au type de mandat.
«Le cadre d'analyse élaboré par le Bureau,
incluant toute modification subséquente qui lui est apportée, est soumis à l'approbation
du ministre avant sa publication.
«31.3.7. Au terme de son mandat, le Bureau
fait rapport au ministre sur la base du mandat qui lui a été confié et des
observations et des préoccupations qu'il a reçues du public et de... et de...
en fait, de ses constatations, ainsi que de l'analyse qu'il en a faite. Il
identifie aussi toute information sur le projet présentée par l'initiateur du
projet qui n'est pas abordée dans l'étude d'impact et que le Bureau juge
pertinente pour l'évaluation du projet.»
Commentaires. Cet article remplace l'article
31.3.6 de cette loi afin de retirer la possibilité que le ministre mandate le
Bureau d'audiences publiques sur l'environnement afin de tenir une consultation
publique, que ce soit une audience publique ou une consultation ciblée lorsque
la médiation n'a pas permis d'en arriver à une entente entre les parties. Le
nouvel article prévoit plutôt que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement
doit élaborer et rendre public un cadre général d'analyse des demandes de
consultation publique ou de médiation, notamment afin de le guider dans sa
recommandation au ministre quant à la pertinence que lui soit confié un mandat
et, le cas échéant, quant au type de mandat. Ce cadre, ainsi que ses
modifications subséquentes, devront être approuvés par le ministre et rendu
publics.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? M. le
député.
M. Leduc : Je veux bien le
comprendre. Donc, on veut restreindre la possibilité de faire des... C'est à
dire, le rôle de la médiation, d'habitude, c'est d'essayer de trouver des
compromis. Lorsque la médiation n'a pas permis d'en arriver à une entente entre
les parties, on s'empêche le droit de faire une intervention?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, en ce moment... La médiation, ça fait... ça fait quelque temps, là, que
ce type de mandat est possible, mais il a été officiellement introduit en 2018
dans la loi, puis là ce qui est prévu en ce moment, c'est que, si jamais il y a
un mandat de médiation qui est donné puis qu'il n'y a pas d'entente au terme du
mandat le ministre aurait la possibilité de donner un mandat d'audiences
publiques subséquent. Sauf que là, on vient vraiment... Tu sais, il y a
différents types de mandats, qui répondent à des besoins différents, donc, si
le besoin... si, sur la base des demandes qui sont transmises, c'est vraiment
un mandat de médiation qui est requis, c'est que ce n'est pas un mandat d'audiences
qui est requis, c'est que c'est vraiment des préoccupations d'une personne en
particulier ou d'un groupe de personnes, mais qui ne sont pas nécessairement de
l'intérêt du public en général ou pour... nécessairement, pour l'évaluation du
dossier.
Donc là, à ce moment-là, ce qu'on vient
dire, c'est que, si, au départ, c'est un...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...de
médiation qui est recommandée, bien, il n'y aurait pas de pertinence à aller
vers un mandat d'audience subséquent. Ce qui... Le produit du mandat de
médiation serait possiblement une entente, sinon le rapport, un rapport qui va
être produit par la commission, qui va être remis au ministre et qui va être
considéré dans le dossier.
M. Leduc : Pouvez-vous
essayer de me l'illustrer avec un cas?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
Exemple, si on est dans un dossier, puis là il y a des préoccupations d'un
résident ou d'un propriétaire adjacent au projet ou autre, puis que, là, les
préoccupations concernent vraiment cette personne-là, ne sont pas
nécessairement... sont par rapport à ses intérêts, ses intérêts à elle, bien
là, à ce moment-là, il pourrait y avoir plus un mandat de médiation qui permet
de trouver un terrain d'entente entre l'initiateur et la personne concernée.
Donc, on n'est pas dans un intérêt de commission d'enquête, exemple une
audience publique, où est-ce qu'on fait intervenir les citoyens en général avec
des préoccupations, on est vraiment dans les intérêts d'une personne. Donc là,
ce qu'on vient préciser, c'est que le mandat va être octroyé sur la base du
besoin au départ, qu'on ne voit pas la nécessité d'aller vers un mandat
d'audiences si la médiation n'a pas permis d'arriver à une entente parce que,
dans les faits, le résultat va être un rapport de la commission qui va être
remise au ministre pour qu'il en prenne considération dans l'analyse du
dossier, sa recommandation finale. Donc, le rendu...
• (14 h 40) •
M. Leduc : Là, c'est le... le
BAPE, il hérite d'une responsabilité dans ce scénario-là, non?
Mme Gagnon (Mélissa) : Dans
tous les cas, on parle d'un mandat au BAPE, donc que ce soit... Si, exemple, on
a une demande qui est transmise dans un projet, dans le cadre d'un projet, il y
a une demande qui est transmise, demande qui est admissible, qui est transmise
au BAPE, et là le BAPE dit : Bien, assurément, c'est un mandat de
médiation qui serait requis dans ce dossier-là considérant la nature de la
demande qu'on a reçu, ça fait que, là, c'est un mandat de médiation qui est
donné au terme de ce mandat-là, donc il y a une commission qui va s'assurer de
mener le mandat de médiation, puis, au terme du mandat, s'il n'y a pas eu une
entente entre le demandeur et l'initiateur du projet, s'ils ne sont pas arrivés
à une entente, ce qu'on vient dire, en fait, c'est qu'il n'y aura pas un... il
n'y a pas un mandat d'audience qui serait donné par la suite parce qu'un mandat
d'audience ne permettrait pas d'arriver plus à une entente. Donc, le résultat
demeure un rapport du BAPE remis au ministre.
M. Leduc : O.K. À moins que
ma collègue ait des choses à dire, j'aurais peut-être un amendement, mais
j'aurais besoin d'un temps de rédaction. Mais si la collègue veut embarquer...
Mme McGraw : Oui. Bien,
écoutez, ce sont des bonnes questions, une bonne discussion. L'Association
québécoise pour l'évaluation d'impact recommande de retirer, de supprimer parce
qu'ils pensent que cela ouvre la porte à des abus... là, je cite encore une
fois : «cela ouvre la porte à des abus à l'encontre de l'évitement
d'impact et au détriment de la protection de l'environnement, de la
préservation de la biodiversité si l'autorisation n'est pas délivrée. De plus,
cela dénature la raison d'être de la... et la participation du public. Alors,
c'est quand même fort comme réaction. Je sais que c'est... je sais que ce n'est
pas l'intention évidemment de... que le projet de loi soit au détriment de la
protection de l'environnement. Est-ce qu'on pourrait entendre ministre en
réponse à cette préoccupation?
M. Charette : Brièvement.
C'est un groupe, naturellement, là, qui est très, très intéressé par ces
questions-là. Donc leur éclairage est toujours le bienvenu. En même temps,
c'est un groupe qui, même aux précédents articles, avait des réticences pour
lesquelles, je pense, on a pu donner des clarifications satisfaisantes et même,
espérons-le, rassurer... rassurer le groupe en question. Mais ce n'est
évidemment pas la portée de l'article, ce n'est pas non plus l'intention du
gouvernement et ce n'est pas l'application, là, qui est anticipée, là, avec
l'interprétation qui se fera des articles en question.
Mme McGraw : Tant que la
ministre ne va pas retirer cet article, on ne va pas supprimer...
M. Charette : Votre
compréhension est bonne.
Mme McGraw : Alors, je
comprends la réponse. Il y a quand même d'autres préoccupations qui ont été
soulevées, par exemple... pardon, ça, c'est un autre groupe, le Front commun
québécois pour une gestion écologique des déchets, qui... l'enjeu pour eux,
c'est la possibilité de maintenir une nouvelle consultation publique en cas
d'échec d'une médiation organisée par le BAPE... bien, devrait être...
Mme McGraw : ...maintenu,
effectivement. Parce qu'à leurs yeux, cette abrogation n'a pas lieu d'être, et
devrait plutôt laisser place à un renforcement des mécanismes favorisant la
conciliation des intérêts de parties prenant part à une... prenant part à une
médiation. Alors...
M. Charette : L'échange
permet, là, de clarifier l'intention. Notre collègue a bien mentionné quels
étaient les cas de figure possibles d'une médiation. On est loin du fond du
sujet, plus souvent qu'autrement, lorsqu'il est question de médiation. Donc, la
procédure qui est décrite à travers les nouveaux articles proposés va aussi,
là, dans le sens de se concentrer sur l'étude réelle des projets, sans nier
que, pour des individus en particulier, il peut y avoir un impact personnel, et
non pas un impact au niveau du public ou de la région. C'est là où la
médiation, elle sera faite de bonne foi, avec toute la diligence nécessaire, et
on va s'en remettre à l'évaluation, là, qui sera faite de cette médiation-là
par la suite.
Mme McGraw : Merci. Comment
le ministre réagit à la suggestion du Conseil des entreprises en technologies
environnementales du Québec, le CETEQ, de fixer un délai maximal entre le dépôt
du rapport du BAPE et la décision gouvernementale pour réduire l'incertitude et
accélérer la mise en œuvre de projets... des projets? Là, ils continuent, mais
juste...
M. Charette : Bien, là aussi,
ce serait sans doute... ce ne serait pas souhaitable d'avoir ce type de délais
précis au fil des années. On a vu des projets d'une très grande complexité.
Dans certains cas, on peut donner suite rapidement, la décision du gouvernement
peut intervenir rapidement après un rapport du BAPE. Dans d'autres cas, c'est
des dossiers, là, qui sont très, très complexes, ce qui amène aussi un lot...
ou qui implique un lot de partenaires potentiels, tantôt privés, tantôt publics.
Et c'est aussi, souvent, public.
On se souviendra... hier, on en a parlé,
je pense... le BAPE sur le tramway ici, à Québec. Ça implique une ville, ça
implique non pas un, mais des ministères, ça implique d'évaluer les
propositions et les recommandations qui sont faites à travers le rapport. Donc,
ce serait difficile de dire : Après 15 jours, après 20 jours, après 30
jours, il faut absolument avoir une position établie. On comprend l'idée, mais
ce ne serait pas une bonne option à retenir quant au gouvernement.
Mme McGraw : Mais si ça
réduirait l'incertitude reliée à l'autorisation des projets, ils pourraient
accélérer la mise en œuvre de ces projets ainsi que l'attente... l'atteinte des
objectifs environnementaux. Le ministre trouve que ça va...
M. Charette : Si on regarde
toute la procédure elle-même, ce n'est pas l'étape qui prend le plus de temps,
là. Généralement, il n'y a pas... il n'y a pas de perte de temps, il n'y a pas
de... il n'y a pas... ce n'est pas une étape qui a laissé entendre au public, à
travers les années, ou même les commentateurs, de dire : Cette étape-là,
elle est, définitivement et systématiquement, trop longue. Il n'y a pas de
doléances véritables à ce... à ce niveau-là chez les acteurs du public en
particulier. Le promoteur va toujours souhaiter une réponse la plus rapide
possible. Ça, on le conçoit. Mais des intervenants extérieurs, il n'y a pas...
il n'y a pas véritablement de doléances à ce niveau-là.
Et le ministère et le gouvernement veulent
se donner la possibilité de bien évaluer les impacts qui sont relevés dans un
rapport. Je pense que le projet du tramway est un bel exemple. C'est un projet
qui était et qui demeure souhaité par par la ville de Québec, par le
gouvernement du Québec, donc ce n'était pas dans l'intérêt du gouvernement ou
de la ville de Québec de retarder la réponse du gouvernement. Mais tous
s'entendaient pour dire : Prenons le temps de bien considérer ce que ça
implique.
Et surtout — on le mentionnait
aussi hier — un rapport du BAPE, ce n'est pas décisionnel en soi. Ça
permet d'améliorer un projet, et, pour améliorer un projet, bien, il faut... il
faut aussi du temps. Donc, avant de donner une réponse, il faut pouvoir se
dire : On est encore intéressés à la réalisation de ce projet-là...
M. Charette : ...comment
pouvons-nous l'autoriser dans les meilleures conditions possibles? Puis, là
aussi, il y a un délai, là, qui peut être nécessaire et requis selon la
complexité, l'envergure du projet. C'est certain qu'il y a des projets, là, qui
ont une portée plus grande ou un impact plus grand, et c'est là où un seul
calendrier ou un nombre maximal, peu importe la nature du projet, c'est
difficile de concevoir, là. Donc, ce serait le même délai dans tous les cas.
Mme McGraw : Maintenant, le
ministre, il a souligné le fait que le promoteur ou, bon, l'initiateur voudrait
avoir les réponses plus rapidement. Alors, la suggestion du Conseil patronal de
l'environnement du Québec, qui suggère que, justement, que l'initiateur
reçoive, en même temps que le ministre, une copie du rapport préparé par le
BAPE à la suite de séances d'information préalable à la tenue des audiences
publiques, ainsi qu'une copie des comptes rendus produits en vertu de l'article
31.3.4.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Donc, effectivement,
c'est que l'initiateur reçoive rapport, compte rendu en même temps que le
ministère. Comment le ministre réagit à cette suggestion du Conseil patronal?
M. Charette : Je n'aurais pas
d'autre façon de répondre qu'à travers ce qui a déjà été mentionné à ce
niveau-là.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste pour être
clair, M. le Président, on traite, en même temps, la modification à 31.3.6 et
31.3.7, parce qu'il y a comme deux volets, c'est le même article encore une
fois?
• (14 h 50) •
M. Charette : Exact.
Le Président (M. St-Louis) : Tout
à fait.
M. Leduc : J'ai encore un peu
de... - ça rentre tranquillement, mais ça va finir par atterrir - à comprendre
ce qui change exactement. Est-ce que c'est la place du ministre qui change
entre l'ancien système et le nouveau système? C'est la place du BAPE qui
change?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, avec les modifications à ces deux articles-là, qui sont apportées par
l'article 86, la première chose, c'est qu'on demande... on prévoit, en fait,
que le BAPE va devoir élaborer un cadre général d'analyse. Donc, l'article précédent,
dont on a discuté, ça, c'est le cadre d'analyse. Ça, c'est la première chose
qui change.
M. Leduc : ...ça ne l'était
pas avant.
Mme Gagnon (Mélissa) : Exact,
ça, c'est nouveau, parce qu'avec le nouveau rôle qu'on lui confie, la nouvelle
responsabilité d'émettre une recommandation, là on vient préciser qu'il va
devoir élaborer un cadre général d'analyse pour évaluer la pertinence et aussi
le type de mandat recommandé, puis qu'il va devoir le rendre public. Ça, c'est
la première partie qu'on a à 31.3.6. Ensuite, 31.3.7, ce qu'on vient changer...
en fait, on mentionne que le BAPE au terme de chaque mandat, donc, que ce soit,
un peu comme j'expliquais tout à l'heure, que ce soit une médiation, une
consultation ciblée ou une audience publique va faire rapport au ministre sur
la base du type de mandat qui est donné.
M. Leduc : Ce qu'il ne
faisait pas avant non plus.
Mme Gagnon (Mélissa) : Mais,
en fait, il le faisait. On change un petit peu... On vient juste, en fait...
C'était déjà prévu comme ça, mais là on vient juste ajouter que c'est sur la
base du mandat. Entre autres, tout à l'heure, on parlait de la médiation, donc,
si c'est un mandat de médiation qui est requis, qui est recommandé, qui est
mené, bien, naturellement, le rapport va faire état de... dans un contexte de
médiation.
M. Leduc : Puis c'était le
seul des types d'intervention qui menait automatiquement à un rapport au
ministre?
Mme Gagnon (Mélissa) : Non,
tous les... Je m'excuse, hein...
M. Leduc : Pas de problème.
Mme Gagnon (Mélissa) : ...je
sais que c'est complexe. Donc, tous les types de mandat menaient à un rapport,
mais là on vient vraiment préciser qu'il y a un mandat qui est propre au type
de mandat... Il y a un rapport qui est propre au type de mandat octroyé et qui
fait état des recommandations. Puis le gros changement, en fait, qu'on vient
apporter, c'est qu'on demande aussi au BAPE d'identifier toute information qui
a été présentée par l'initiateur dans le cadre du mandat, que ce soit
médiation, consultation ciblée ou audiences. Ça fait que, s'il y a les
nouvelles informations qui sont apportées par l'initiateur, parce que ça
arrive, il se fait questionner par le public, il a des préoccupations, parfois,
va s'engager à changer les choses durant les consultations, durant le mandat.
Ça fait que là on veut s'assurer que le BAPE identifie les nouveaux éléments
d'information qui sont pertinents à l'analyse, justement, pour faire un
meilleur lien. Ça faisait partie des préoccupations, dont on a discuté, je
crois, hier. Ça fait que c'est justement pour assurer une meilleure intégration
des travaux qui sont faits. Si l'initiateur prend des engagements ou apporte
des nouvelles informations, on veut qu'elles puissent être considérées dans la
décision. Donc, favoriser un meilleur atterrissage dans la décision au terme
des relations environnementales.
Ça fait que c'est le gros changement qui
est apporté par cet article-là, à part ce qu'on a déjà mentionné, qu'on retire
la possibilité d'aller en audiences publiques suivant un mandat de médiation,
parce qu'on ne vise pas du tout le même objectif...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...on
trouvait qu'il n'y avait pas de valeur ajoutée à conserver cette
possibilité-là.
M. Leduc : Parce que ça arrivait
trop...
Mme Gagnon (Mélissa) : Ça ne
s'était jamais fait non plus.
M. Leduc : Ça ne s'était
jamais fait?
Mme Gagnon (Mélissa) : Non.
En fait, après un mandat de médiation, il n'y a jamais eu une audience publique
qui a été octroyée.
M. Leduc : De toute
l'histoire du BAPE?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui — c'est
ça?
M. Leduc : En tout cas,
récemment, de votre mémoire.
Mme Gagnon (Mélissa) : ...en
fait, c'est que le mandat officiel de médiation, ça s'était déjà fait avant,
mais il a été officialisé en 2018. Depuis 2018, c'est là que cette
disposition-là était apparue, on a inscrit officiellement la médiation puis on
a prévu la possibilité d'aller en audience s'il n'y avait pas d'entente, mais
ça, ça n'a jamais eu lieu. Mais, comme je le disais tout à l'heure, c'est deux
types de mandats qui ne visent pas le même objectif. Ça fait que, si un n'a pas
permis... si la médiation n'a pas permis d'arriver à une entente, il n'y a
pas... il n'y a pas de valeur à aller faire une audience publique, parce qu'on
ne vise pas du tout le même objectif. Ça fait que, là, on vient...
M. Leduc : Oui, je comprends.
Mme Gagnon (Mélissa) : Ça,
c'est l'autre changement qu'on fait avec l'article en question.
M. Leduc : Mais le fait qu'on
ait inséré une possibilité puis qu'elle n'ait jamais produit sa possibilité, en
quoi c'est un argument pour dire : On se retire, on retire cet outil-là?
Je le formule différemment : En médiation, je connais plus la médiation du
milieu du travail, là, syndical-patronal, etc., le fait qu'il y ait la
possibilité d'une suite est un élément qui favorise le rapprochement de la
médiation, je pourrais dire ainsi. Si on retire ça, même la possibilité de, on
n'est pas en train de favoriser la médiation.
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
en toute transparence, on y a pensé. C'était un élément qui a été...
effectivement, qui est ressorti aussi dans les mémoires, mais, dans les faits,
tu sais, c'est comme un peu une menace de dire : Bien, si on n'arrive pas à
une entente, là, il y a un risque d'audience publique, mais l'audience
publique, en tant que telle, n'est pas nécessairement justifiée, parce qu'elle
ne vise pas à répondre aux mêmes objectifs. Ça fait que ça crée beaucoup
d'imprévisibilité, puis pour un effet qui n'est pas... qui n'est pas celui
recherché, tu sais. L'effet, c'est d'avoir un mandat de médiation pour arriver
à une entente. S'il n'y a pas entente, il y a quand même le rapport qui est
produit par la commission pour que ce soit considéré dans le dossier. Donc, à
l'ultime, la décision... la recommandation et la décision qui va suivre va
s'appuyer sur le fait qu'il y avait... il y a eu des préoccupations, il y a eu
un mandat de médiation, il y a un rapport du BAPE qui fait état du résultat de tout
ça pour que ça soit pris en considération. Donc, même contexte que s'il y a une
consultation publique, c'est le même principe : il y a une consultation
publique, il y a un rapport pour que ça fasse partie de l'analyse du projet et
de la décision. Donc, là, il n'y avait pas de plus-value de faire un nouveau
mandat qui ne vise pas le même objectif, qui ne vise pas l'objectif de départ.
Je ne sais pas si c'est clair.
M. Leduc : Je comprends. Je
ne suis pas sûr que je suis d'accord, mais je comprends.
M. Charette : La prémisse de
base, c'est qu'on est sur un objet différent. Si c'était sur un impact réel
d'un projet x, ce serait certainement intéressant de poursuivre après la
médiation, mais on est sur un sujet autre ou des préoccupations ou des impacts
autres.
Et le fait que c'est la chance aux deux
parties d'arriver à une entente, ça peut être un incitatif aussi pour redoubler
d'efforts, là, pour arriver à ce type de vision commune là, mais, ultimement,
si ce n'est pas le cas, comme notre collègue le mentionnait, ce n'est pas vain,
là, comme exercice, ça va faire partie de ce qui est colligé par le BAPE, à
prendre en considération, là, à travers les étapes qui vont suivre.
M. Leduc : J'essaie de
prendre votre logique, là, tu sais, de dire : On ne l'a jamais utilisée,
donc on n'est peut-être pas obligé de le garder. Sauf erreur, M. le ministre,
un ministre en Environnement, au Québec, a un pouvoir discrétionnaire de
déclencher un BAPE. Je pense que ça n'a jamais été fait, peu importe les
gouvernements, là.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, ce que j'ai mentionné, sur un projet spécifique, ça n'a jamais
été fait, mais il y a eu des BAPE plus génériques. J'ai parlé du BAPE,
notamment, sur l'amiante, sur la... le terme exact, c'était... sur les résidus
ultimes, je ne me souviens plus... Je ne me souviens plus du terme qu'on avait
donné, mais ça a été fait, là, ces dernières années, à l'initiative du
gouvernement.
Ce qu'on a mentionné aussi hier : il
y a des entreprises qui ont demandé elles-mêmes d'être assujetties, même si
elles ne l'étaient pas, on donnait l'exemple de... mais, sur un projet
spécifique, effectivement, je ne l'ai pas fait, mes prédécesseurs ne l'ont pas
fait...
M. Charette : ...non plus
pour assurer justement la prévisibilité de la démarche de la procédure
d'évaluation, mais ça aussi c'est une disposition, là, qui n'a pas... qui n'a
pas 40 ans, là, qui n'a pas l'âge du BAPE. C'est relativement récent, mais
ça n'a jamais été utilisé.
M. Leduc : Bien, c'est un
peu l'argument, vous devinez, où j'allais atterrir. Si vous ne l'avez jamais
utilisé, vous n'allez pas non plus insérer dans votre projet de loi le fait de
le faire disparaître.
M. Charette : Je suis
convaincu qu'il aurait eu beaucoup plus d'opposition si j'avais proposé...
M. Leduc : Ah! moi aussi.
Moi aussi. Mais ce que je veux dire, ce n'est pas parce que vous en avez...
M. Charette : ...si on
avait proposé de retirer cette option-là.
M. Leduc : Oui, tout à
fait. Ce n'est pas parce que vous ne vous en êtes pas servi que ça vaut la
peine de vous retirer cette possibilité-là.
M. Charette : Effectivement,
mais il faut vraiment comprendre qu'on n'est pas sur le même objet. Donc, c'est
difficile d'établir... Je comprends la question du collègue, mais c'est
difficile d'établir un parallèle. Le ministre aura toujours la possibilité de
demander un BAPE sur un projet spécifique s'il y a réellement des circonstances
exceptionnelles. Mais c'est un pouvoir exceptionnel que l'on conserve, que je
n'ai pas l'intention d'utiliser, à moins de circonstances exceptionnelles qui
ne se sont pas produites, là, au cours des dernières années pour un projet
spécifique. Mais la possibilité demeure présente, là, si jamais la circonstance
ou les circonstances devaient le justifier. Mais on est très, très loin, là, de
ce qui est proposé, là, dans les articles présentement à l'étude.
• (15 heures) •
M. Leduc : Mais je vous
soumets une autre suggestion peut-être. Ce matin, il y avait une motion sur
l'évaluation de la gestion des déchets des matières dangereuses... dossier
Stablex. Ça pourrait certainement être une, comment je dirais ça, une partie de
fin heureuse à la nuit que nous passerons ici, vous et... vous et... vous...
nous... nous passerons ici. Vous n'êtes pas obligé de répondre, M. le ministre.
M. Charette : J'ai
répondu déjà hier que c'est... C'est une avenue qui est évaluée. Mais il faut
regarder aussi tout ce qui a été fait et tout ce qui est en préparation
justement sur cette question-là et déterminer est-ce qu'il y a une réelle
plus-value par rapport à ce qui est en branle? Mais la porte n'a pas été
fermée. Ça a été mentionné aussi hier.
M. Leduc : O.K. La motion
a été battue, elle, par exemple.
M. Charette :
C'est-à-dire, vous vous souvenez, souvent. Et souvent, c'est dommage, il y a
très peu de place aux modifications proposées ou souhaitées. Vous demandiez
dans le libellé que ça soit fait avant la fin de l'année 2025? Mine de
rien, on se rapproche du quatrième mois de l'année 2025. Ça prend quelques
mois à rédiger et à convenir d'un mandat. Réaliser un BAPE prend aussi
plusieurs mois. Donc l'échéancier qui était proposé dans la motion,
malheureusement, était tout simplement irréaliste.
M. Leduc : Donc, si on
dépose une autre motion ce soir à la période des questions avec une échéance
plus proche de la vôtre, vous seriez prêt à l'accepter?
M. Charette : Je ne suis
pas certain qu'il y a un dépôt de motion lorsqu'il y a une période de questions
en séance extraordinaire.
M. Leduc : Mais de consentement,
tout est possible, M. le ministre.
M. Charette : Bien, dans
ce cas-là, je vais demander aux collègues de s'en remettre aux échanges que
nous avons maintenant.
M. Leduc : Parfait.
M. Charette : En fait,
là, c'est en évaluation. En fait, là, vous déposeriez une motion semblable
aujourd'hui. Compte tenu que l'évaluation est à se faire, la réponse serait
vraisemblablement la même. C'est difficile de trancher avant que l'évaluation
soit faite. C'est d'ailleurs très sage de le dire, et je sais que la formation
politique du collègue a souvent refusé des motions sur cette base-là. Donc, on
s'inspire de la sagesse de Québec solidaire.
M. Leduc : J'en aurais
long à dire sur les motions sans préavis dans ce Parlement, M. le ministre. Ce
sera pour un autre... un autre éditorial.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Merci de revenir à nos...
M. Leduc : Vous aimeriez
qu'on revienne, M. le Président, sur...
Le Président (M. St-Louis) :
...à nos moutons, s'il vous plaît, oui.
M. Leduc : ...sur
l'article 86. Et j'y arrivais.
Le Président (M. St-Louis) :
En tout respect.
M. Leduc : J'y arrivais,
M. le Président. On fait référence à des médiations, on fait référence au fait
qu'on n'a jamais utilisé le pouvoir. Parce que c'est bien écrit «peut», hein,
qui est écrit dans l'article original du ministre, de transformer donc la
médiation en audience ou en consultation. Je comprends que ça n'ait jamais été
fait. Par curiosité, environ combien de médiations de ce genre-là sont... sont
traitées par année à travers le ministère?
M. Charette : Si le
collègue le permet...
M. Leduc : Bien sûr.
M. Charette : ...on lance
la question, et dès qu'on a la réponse, on vous revient.
M. Leduc : O.K. C'est
parce qu'encore une fois, bien là, on peut... on peut attendre, bien sûr. Je
peux... Je ne veux pas meubler du temps pour meubler du temps.
M. Charette : On aurait déjà
la réponse.
M. Leduc : On a déjà la
réponse.
Mme Gagnon (Mélissa) : Une
seule depuis 2018.
M. Leduc : Une seule. Une
seule. C'est sur quoi?
Mme Gagnon (Mélissa) :
J'imagine qu'on peut le dire.
M. Leduc : C'était pour
vérifier avec le service légal avant de le dire. Bonne idée. Bonne idée.
Mme Gagnon (Mélissa) :
C'était sur... Le projet, là, dans son ensemble, je vais vous donner le vrai
nom, projet de construction d'un pont au-dessus la rivière Batiscan.
M. Leduc : O.K. Donc, il
y avait une médiation qui était prévue, là. Et comme on le disait tantôt, ça
n'a pas été transformé en audience...
15 h (version non révisée)
Mme Gagnon (Mélissa) : ...non,
effectivement, c'était un enjeu d'accès d'un citoyen à son stationnement. C'est
un exemple de cas où est-ce qu'une audience publique n'aurait pas
nécessairement apporté de plus-value à l'entente ou à la préoccupation du
citoyen.
M. Leduc : Et là le nouveau
cadre général, qui n'existait pas et que le bureau aura à élaborer, c'est le
terme qui est utilisé, «élabore et rend public». On s'attend à ce qu'il fasse
ça dans un délai de combien de temps? Est-ce qu'il existe déjà ou à peu près?
Mme Gagnon (Mélissa) : L'élaboration
du cadre?
M. Leduc : Oui.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, c'est une très bonne question.
M. Leduc : Quand on dit «le
bureau élabore et rend public un cadre général d'analyse».
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
sûr que le cadre devra être rendu disponible avant que tout ça soit en vigueur.
M. Leduc : Est-ce que ça veut
dire qu'il y a des articles d'application qui sont différés dans les notes
transitoires ou c'est implicite? Parce que, des fois, on dit qu'un article
entre en fonction à une telle date ou à tel moment. Peut-être que ce n'est pas
assez important pour avoir fait ça, je ne sais pas.
Mme Gagnon (Mélissa) : Différé
par décret.
M. Leduc : Par décret?
M. Charette : ...on peut
donner une lunette clairement plus juridique à la... à la réponse, plutôt.
M. Leduc : Pas de problème.
Le Président (M. St-Louis) : ...consentement
de la commission pour revenir vous déranger par la suite. Est-ce qu'il y a
consentement? Merci. Donc, je vous invite à vous présenter, nom et fonctions, s'il
vous plaît.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Merci.
Gulia Côté Bioli, avocate au ministère de la Justice. Donc, oui, le dernier article
du projet de loi, en fait, là, prévoit les dates d'entrée en vigueur des
différents articles. Ces articles, spécifiquement, vont être visés par une
entrée en vigueur par décret. Par décret, ça veut dire, dans la pratique, là...
concrètement, ce qui va arriver, c'est que la plupart de ces mesures qui
concernent la procédure d'évaluation qu'on étudie en ce moment ont besoin de
modifications réglementaires. Quand les modifications réglementaires vont être
prêtes pour permettre la mise en œuvre des modifications qui sont à l'étude en
ce moment, l'ensemble des articles vont entrer en vigueur, là, de manière
concomitante, avec un décret qui devrait accompagner ce règlement-là, là.
M. Leduc : Et le décret sera
le règlement, dans le fond, c'est la même chose.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Bien,
techniquement, il y aura un décret pour le règlement et un décret pour l'entrée
en vigueur, là, mais tout ça peut se faire au même moment.
M. Leduc : Ah! O.K., dans la
même batch, en bloc.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Exactement.
Oui.
M. Leduc : O.K. Parfait.
Parfait. Bien, écoutez, merci pour les explications, ça rend la chose beaucoup
plus limpide pour le néophyte que je suis. Dans les prochaines secondes, je
vais réfléchir si vous m'avez convaincu ou pas ou si je reste, sur mon aspect,
un peu dubitatif. Parce qu'il y a quand même, comme vous le disiez tantôt, M.
le ministre, quand même, quelques organisations qui ont émis des critiques à l'égard
de ces deux articles-là. Il y en a qui... la CSQ, notamment, parle de critères
restrictifs par rapport à la médiation. Des gens disent que ça affaiblit le
rapport de force d'une médiation.
C'est sûr que j'ai mon bagage de droit du
travail qui fonctionne un peu de cette manière-là, manière implicite, là. Puis
je vous donne peut-être un dernier exemple : dans le Code du travail, il y
au ne disposition importante, que lorsqu'une première convention collective est
à négocier, une des deux parties, si ça bloque trop longtemps, peut exiger l'arbitrage
automatique... exécutoire de la convention collective. Donc, c'est un arbitre
qui va entendre les deux parties et trancher. Et c'est l'espèce de l'épée de
Damoclès par-dessus les deux têtes, en fait, patronale et syndicale qui les
force à trouver une entente, si possible, plutôt que de laisser ça partir dans
les mains d'une tierce personne, étant l'arbitre.
Je voyais, dans la création originale, de
2018, si j'ai bien retenu de la présentation de la collègue, un peu l'échafaudage
d'une logique similaire, que, là, je ne suis pas sûr que je retrouve dans votre
nouveau système. À une médiation par année, je pense que ce n'est pas ça qui va
faire que le dossier de l'environnement va s'effondrer, au Québec, visiblement.
Néanmoins, philosophiquement, je me mets en dissidence, peut-être, sur l'objectif
recherché. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
est-ce qu'on doit comprendre que, pour le moment, vous n'avez pas l'intention
de déposer d'amendement? D'accord. Est-ce que nous avons d'autres interventions?
Mme la députée?
Mme McGraw : Non... cet
article.
Le Président (M. St-Louis) : Non,
ça va? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre l'article 86
aux voix. Est-ce que cet article est adopté? Adopté. Nous allons poursuivre
avec l'article 87. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc : L'article 31.4 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «des renseignements» et de «complètement les conséquences sur l'environnement
du projet proposé» par, respectivement, «tout renseignement supplémentaire» et
«les impacts...
M. Charette : …possible du
projet proposé sur l'environnement, d'analyser les enjeux relatifs à celui-ci
et de compléter son analyse en vue de formuler sa recommandation au
gouvernement à l'égard de l'autorisation ou non du projet, ainsi que des
conditions, des restrictions et des interdictions qu'il faut y assortir, le cas
échéant.
2° par la suppression du deuxième alinéa.
Et le commentaire, cet article modifie le
premier alinéa de l'article 31.4 de cette loi afin de clarifier que le
ministre peut notamment demander à l'initiateur de fournir tout renseignement
supplémentaire à tout moment et dans le délai et selon les conditions qu'il
fixe dans sa demande, lorsqu'il estime nécessaire, afin d'évaluer les impacts
possibles du projet sur l'environnement, afin d'analyser les enjeux qui lui
sont propres et afin de compléter son analyse en vue de formuler sa
recommandation au gouvernement à l'égard de l'autorisation ou non du projet. Il
supprime le deuxième alinéa en concordance avec l'ajout de
l'article 31.4.1 à la Loi sur la qualité de l'environnement par
l'article 88 du projet de loi, puisque la conséquence du défaut de
l'initiateur du projet de loi de répondre aux demandes du ministre est
maintenant prévue à l'article 31.4.1.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, M. le Président.
Alors, est-ce qu'avec l'article 87 on vient permettre de plus… avec le
terme… Qu'est-ce qu'on vient permettre de plus avec le terme, et je cite, «tout
renseignement supérieur» contrairement à «tout… tout renseignement», donc avec
le mot «supplémentaire».
• (15 h 10) •
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
je peux apporter un éclairage à ce sujet. En fait, on vient rassembler… Il y
avait différents pouvoirs de questionner dans la loi, là, on rassemble le
pouvoir de questionner dans un même article, mais on vient préciser les motifs.
Donc, on rattache toute demande de renseignement supplémentaire à l'objectif
ultime qui est de faire l'évaluation du projet, puis de soumettre une
recommandation quant à son acceptabilité et possiblement des conditions s'il y a
une recommandation favorable.
Mme McGraw : O.K. sur cet
aspect-là. Quel est l'impact concret de cet... de cet article, du texte
proposé? Des exemples…
Mme Gagnon (Mélissa) : Concrètement,
en fait, ça vient simplement clarifier, ça enlève peut-être de
l'imprévisibilité parce qu'on rattache vraiment les demandes de renseignements
à l'objectif de l'évaluation environnementale. Puis on vient aussi rassembler
le pouvoir de questionner, comme je le disais tout à l'heure, dans un même… une
même possibilité, parce qu'on a une principale étape d'évaluation,
contrairement à ce qui était fait antérieurement. Ça fait que ça clarifie
vraiment, c'est à quel moment on peut questionner et pour quel motif. Alors
qu'avant il y avait différents articles qui donnaient ce pouvoir-là.
Mme McGraw : Est-ce qu'on…
Donc, à quel moment? Et le deuxième… c'est… ça vient…
Mme Gagnon (Mélissa) : Les
motifs.
Mme McGraw : Les motifs.
Donc, à quel moment… Si je comprends bien, donc on prescrit un délai de réponse
aux renseignements demandés. Et comment ce délai va être déterminé?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
c'est une très bonne question. C'était… C'est déjà le cas, en fait, le ministre
peut déjà établir, délais, conditions pour les réponses attendues à des questions.
Puis on a déjà… on a quelque chose de similaire dans le régime d'autorisation
en général, mais quand on est dans la procédure d'évaluation environnementale,
bien là, on est dans un… des projets qui sont plus complexes, ça donne la
possibilité de mettre un délai qui est adapté aux projets puis aux enjeux, à la
complexité, finalement, du projet.
Ça fait qu'un exemple concret, si c'est
des demandes sur des faits que l'initiateur devrait déjà avoir en sa
possession, on veut juste préciser, clarifier, on pourrait, exemple, lui
demander de déposer les renseignements à l'intérieur de 30 jours, mais, si
ça implique qu'il doit retourner sur le terrain, faire des études terrain, bien
là, à ce moment-là, on pourrait lui donner un délai de six mois. Puis tout ça
est dans un contexte où, historiquement, il y a souvent des demandes pour qu'il
y ait des délais d'imposés globalement à la procédure, ce qui… ce qui est
difficile, parce qu'il y a quand même du cas par cas. Ça fait qu'on a un délai
qui est applicable au ministre, au ministère dans son analyse…
Mme Gagnon (Mélissa) : ...global
maximal à respecter. Là, ça permet quand même d'assurer cet objectif-là,
d'avoir un délai qui est acceptable pour toutes les parties, initiateur et
l'ensemble des parties qui participent, pour garder une évaluation qui est
pertinente, qui est efficiente, mais de le faire au cas par cas, en fonction du
contexte du projet puis des enjeux.
Mme McGraw : Alors, il y a un
délai maximal, mais on vient préciser que les critères entre ce qui va avoir un
impact sur le délai, entre autres, c'est la complexité d'un projet, l'étendue.
Est-ce qu'il y a d'autres facteurs...
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
vraiment la nature des renseignements nécessaires, si ça implique d'aller faire
des caractérisations ou des des études plus... Tu sais, une modélisation, par
exemple, peut prendre un certain temps, avec la cueillette de données, mais là
c'est sûr que le délai va être adapté à ce contexte-là. Si on est dans un
élément plus factuel de clarification, mais le délai pourrait être beaucoup
plus court pour que l'évaluation puisse se poursuivre dans des délais
raisonnables.
Mme McGraw : Donc, c'est
vraiment le cas par cas, si je comprends bien, c'est adapté selon le cas, mais
il y a quand même un délai maximal.
Mme Gagnon (Mélissa) : Le
délai maximal du ministère, lui, ne change pas. Donc...
Mme McGraw : Parfait. «Est
raisonnable», on entend quoi par «raisonnable», «un délai raisonnable»?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
c'est une très bonne question.
M. Charette : C'est en
fonction du dossier lui-même, comme mentionné par notre collègue. À partir du
moment où ce qui est attendu est facile à fournir, le délai demandé sera plus
court, on peut le deviner, mais, si c'est plus complexe, ça nécessite des
évaluations sur le terrain. On ne fera pas exprès pour fixer un délai qui est
impossible à respecter.
Mme McGraw : Je sais
qu'Équiterre, ils ont amené des suggestions de conserver le deuxième alinéa de
l'article 31.4, et leur explication, c'est que «le ministre peut, à tout
moment, dans le délai et selon les conditions qu'il fixe, demander à
l'initiateur du projet de fournir tout renseignement supplémentaire,
d'approfondir certaines questions ou d'entreprendre certaines recherches du
projet - pardon - certaines recherches qu'ils estiment nécessaires afin
d'évaluer les impacts possibles du projet proposé sur l'environnement,
d'analyser les enjeux relatifs à celui-ci et de compléter son analyse en vue de
formuler sa recommandation au gouvernement à l'égard de l'autorisation ou non
du projet, ainsi que des conditions, des restrictions, des interdictions qu'il
faut y assortir, le cas échéant». Et là on souligne «à défaut par l'initiateur
du projet de répondre aux demandes du ministre dans le délai, et, selon les
conditions qu'il fixe, ce dernier peut transmettre une recommandation
défavorable au gouvernement».
Alors, comment est-ce qu'on réagit à ce
constat ou cette préoccupation soulignée par Équiterre?
M. Charette : Deuxième
alinéa, on propose de le supprimer à travers l'article qui est proposé. Et, on
le disait, dans le commentaire à l'article suivant, je pense bien, dans le 88,
on va venir expliciter davantage les attendus. Donc, on ne peut pas ne pas le
supprimer si on veut considérer le 88, qui nous semble plus adéquat dans a
proposition actuelle.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : La fin de 31.4 qui
est biffée, je veux comprendre, vous nous dites que c'est en concordance avec
le 88 qui viendra juste après. Pouvez-vous nous expliquer un peu plus?
M. Charette : Et ce que l'on
pourrait faire, c'est de faire 88, parce que les explications vont forcément se
chevaucher. Mais effectivement, dans le 88 - je veux juste retrouver le bon
endroit - dans le commentaire, là ce que l'on sait, c'est que la conséquence du
défaut de l'initiateur du projet de répondre aux demandes du ministre est
maintenant prévue à l'article... Dans le fond, on le déplace au 31.4.1 qu'on va
voir à l'article 88.
M. Leduc : Vous le déplacez
intégralement...
M. Charette : Est-ce que
c'est mot pour mot...
M. Leduc : ...ou à peu près,
là.
M. Charette : Juste voir...
M. Leduc : À quel alinéa de
31.4.1...
M. Charette : ...pas mot pour
mot, mais c'est... c'est adapté, mais c'est réellement au 31... 31.1...
c'est-à-dire 31.4.1, à l'article 88.
M. Leduc : Mais il y a,
genre, sept, huit, neuf alinéas, c'est lequel? C'est-tu le deux?
M. Charette : Exactement. «L'initiateur
du projet ne répond pas à ses demandes dans le délai ou aux conditions fixées,
ou ses réponses sont jugées insuffisantes, incomplètes ou insatisfaisantes.»
M. Leduc : Là, il y avait des
groupes qui nous avaient dit, qui n'étaient pas contents que ça disparaisse. Ce
que je comprends, c'est qu'ils n'avaient pas nécessairement vu que ça
réapparaissait ailleurs. Le concept reste le même, là. Il n'y a pas de
modification de fond ici. C'est vraiment un déplacement de forme.
M. Charette : Je ne voudrais
pas dire que c'est mot pour mot, sans en être certain. Est-ce que c'est mot
pour... Est-ce qu'on permet à notre spécialiste de répondre à la question?
M. Leduc : Oui, bien sûr,
bien sûr. Oui, oui.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, il y a une petite modification quant au pouvoir quand même, là, dans le
sens que oui, le fait de ne pas répondre aux demandes du ministre dans le délai
ou selon les conditions fixées va être traité à l'article suivant 31.4.1.
Toutefois, dans cet article- là, on prévoit deux pouvoirs dans ce scénario-là
et les autres qui sont listés à l'article. Donc, le ministre pourra mettre fin
à la procédure ou pourra exiger de l'initiateur de revenir à une étape
antérieure selon où est-ce qu'il est rendu dans la procédure.
Dans l'article tel qu'il se lit
actuellement, le 31.4, ce qu'on avait comme option pour le ministre, en fait
c'était de recommander de transmettre une recommandation défavorable au
gouvernement, donc de lui recommander de refuser l'autorisation dans son
entièreté.
• (15 h 20) •
M. Leduc : Est-ce que c'est
la même chose que de mettre fin à la procédure?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Ce
n'est pas exactement la même chose parce qu'il n'y a pas de décision du
gouvernement que de refuser l'autorisation. Mais, dans les faits, le projet ne
pourra pas aller de l'avant dans les deux cas.
M. Leduc : Mais pourquoi on
change le mot d'abord si c'est la même chose?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Ce
n'est pas tout à fait... Ce n'est pas exactement la même chose. Dans le fond,
quand on met fin à la procédure, les autres étapes n'auront tout simplement pas
lieu, et l'initiateur qui veut continuer son projet devra recommencer
l'entièreté du processus.
M. Leduc : Mais si on met
fin... Mais si on met fin à une procédure contrairement à faire une
recommandation défavorable, dans le fond, mettre fin, il n'y a pas de
qualification.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Il
n'y aura pas de refus du gouvernement.
M. Leduc : Mais de facto,
oui. Si on met fin à la procédure, c'est de facto.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Il
ne pourra pas continuer son projet, ça, c'est certain.
M. Leduc : Mais c'est-tu
parce qu'on ne veut pas utiliser le mot «refus» pour ne pas comme mettre une
tache d'huile à un projet en particulier?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : En
fait, dans ce contexte-ci, le ministre va poser un geste administratif un
peu... Il y a eu un défaut, et c'est, c'est comme une sanction, une
intervention.
M. Leduc : Oui.
Mme Côté-Bioli (Giulia) :
Alors que, dans l'autre cas, ça s'apparentait plus à une décision un peu plus
d'opportunités du gouvernement avec une recommandation du ministre.
M. Leduc : Une qualification.
On propose de refuser pour X, Y raisons, mais on refuse. O.K. Je ne suis pas
sûr de comprendre l'intérêt de basculer, de refuser vers mettre fin. Je
comprends, à la limite, qu'on rajoute une autre possibilité qui est d'exiger de
revenir à une étape antérieure. Ça, c'est nouveau.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Oui.
M. Leduc : Mais je m'étonne.
Ce n'est pas parce que c'était dans la loi que ce n'était jamais fait,
j'imagine, quand on avait des discussions sur l'informel qui pouvait avoir lieu
avant l'initiation d'une démarche. Vous ne pouviez pas, au moment où on se
parle dans la loi actuelle, faire rétropédaler une demande. C'est impossible
logistiquement.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : On
n'avait pas les pouvoirs de revenir à une étape antérieure dans les cas qui
sont nommés ici, là. Donc, par exemple, propre dans le cas qui nous occupe, là,
un initiateur qui ne répond pas dans les délais fixés à une demande, ça n'avait
pas nécessairement pour effet de ramener une étape antérieure. On ne pouvait
tout simplement pas continuer, mais on ne pouvait pas le forcer à dire, bien,
par exemple, on va recommencer l'entièreté de la consultation publique. J'ai un
exemple fictif parce que la documentation était incomplète.
M. Leduc : Je comprends. Ça
fait que, ça, c'est clair. Moi, j'aimerais peut-être entendre le ministre sur
l'opportunité de bouger de recommandation défavorable à mettre fin. C'est quoi
l'intérêt politico-administratif de ce changement-là?
M. Charette : Davantage vers
une application plus concrète. Si on me permet.
M. Leduc : Pas de problème.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
En fait, peut-être... peut-être un ajout, là. On avait déjà cette
possibilité-là dans la loi. Donc, c'était déjà prévu que... Mais avant, il y
avait... Actuellement, il y a l'étape de recevabilité qu'on appelle. Donc, si
le ministre posait des questions, puis que, malgré les réponses, l'étude
demeurait non recevable, là, à ce moment-là, il y avait une possibilité...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...possibilité
de mettre fin à la procédure. Puis il y avait aussi la possibilité d'aller
vers... peu importe à quel moment dans l'évaluation environnementale, s'ils
posaient des questions puis que l'initiateur ne répondait pas dans les délais,
aux conditions fixées, là, ils pouvaient aller vers une recommandation défavorable.
Comme ça a été expliqué tout à l'heure, la recommandation défavorable, tu sais,
à l'ultime, c'est plus une... est-ce qu'on autorise ou pas le projet sur une
base environnementale? Ça fait que, là, si c'est un défaut, d'avoir des
éléments demandés dans des délais fixés, c'est plus le cas qu'on propose qui
est applicable, soit de retourner en arrière ou de mettre fin à la procédure
parce qu'on n'a pas ce qu'il faut pour faire la procédure. Donc, ce n'est pas
nécessairement un refus parce que ce n'est pas acceptable au niveau
environnemental, c'est simplement parce qu'on n'a pas l'information. Donc, la
fin semble beaucoup plus appropriée pour gérer cette situation-là. ÇA fait que
l'option d'aller vers une recommandation défavorable, elle demeure possible si...
au terme de l'analyse, le projet... la recommandation serait... pourrait être
défavorable si le projet ne semble pas acceptable. Ça fait que ça, ça demeure
possible, mais aux termes de l'évaluation environnementale.
Là, ici, on est vraiment dans les pouvoirs,
où est-ce qu'on a... il y a des demandes d'information qui sont faites avec des
délais, des conditions établies, puis que ces éléments-là ne sont pas transmis.
Des fois, simplement parce qu'on n'a pas la réponse, parce qu'il y a...
M. Leduc : Je comprends. Si
vous me permettez l'expression bien québécoise : Vous ne voulez pas tirer
la plogue trop vite.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, c'est deux objectifs distincts, là. Un refus est plus dans un contexte
de : on a fait l'ensemble de la procédure d'évaluation environnementale
puis il y a une recommandation défavorable.
M. Leduc : Oui.
Mme Gagnon (Mélissa) : Versus,
là, on est dans un contexte où on est dans le processus, mais on n'a pas les...
on ne reçoit pas ce qu'on demande pour compléter.
M. Leduc : J'ai bien compris
ce bout-là, mais dans ce que j'entends de votre explication, c'est que, selon
vous... bien, selon ce qui est appliqué, la recommandation défavorable, c'est
comme la fin, c'est la guillotine puis c'est fini, il n'y a plus de projet, et
ça, vous êtes mal à l'aise à ce que ça vienne tôt dans le processus s'il y a
des trucs qui manquent. Vous dites : Ça, ce genre de décision là, doit
venir vraiment à la fin.
Mme Gagnon (Mélissa) : À la
fin du processus, sur la base d'une recommandation, sur l'acceptabilité qui ne
serait pas favorable. Donc, ce n'est pas la même... pas les mêmes raisons qui
justifient d'en arriver là.
M. Leduc : Parfait. Mais,
concrètement, dans le nouvel article qu'on regardera tantôt, mais qui est...
bon, il est lié à celui-là, quand même, mettre fin à la procédure prévue, c'est
la fin du projet pareil. Il y a juste... on ne lui a pas juste mis le sceau de
désapprobation, là.
M. Charette : ...voulaient...
initiateur voulait revenir avec un... le même projet, ils auraient à refaire
les étapes, on s'entend, mais on s'entend aussi qu'il n'aurait pas à justifier
en quoi il est différent, suite à un refus. C'est que ça s'est interrompu parce
qu'on n'arrivait pas à trancher pour donner une autorisation. Les informations
étaient incomplètes. Peut-être que le projet n'était pas suffisamment bien
ficelé, à ce moment-là, mais s'il revient sans qu'il ait à justifier, bien là,
c'est quoi qu'il y a de différent, versus au refus que vous avez déjà reçu,
bien, ce sera de dire : Bien, écoutez, au moment où il avait été soumis,
il y a x mois, on n'avait pas certaines informations, on a pu refaire ou
compléter nos devoirs, on arrive mieux préparés. Voici pourquoi on refait en
quelque sorte une demande et une nouvelle évaluation.
M. Leduc : C'est une forme de
politique diplomatique de porte ouverte, en disant : On a refusé votre
projet... bien, c'est-à-dire, on a mis fin à votre projet, mais on n'est pas en
train de vous dire qu'on ne veut plus jamais en entendre parler.
M. Charette : Et même un
refus... mais, si c'est un refus, naturellement, il aura à justifier encore
beaucoup plus, à savoir pourquoi ce n'était pas bon et pourquoi, maintenant,
c'est bon.
Dans le cas que le collègue soulève, ce
sera de dire : Bien, écoutez, on n'avait pas suffisamment... on n'avait
pas toutes les réponses qui étaient nécessaires et, maintenant, on vous revient
avec un projet qui est mieux ficelé et on pense pouvoir répondre à toutes les
conditions qui pourraient être posées ou aux questions qui pourraient être
soulevées.
M. Leduc : O.K. Encore une
fois, je réfléchis avec mon passé de droit du travail, mais c'est comme, il
faut... parce que la distinction entre être mis à pied ou être renvoyé, dans
les deux cas, on a perdu notre emploi, mais pas pour les mêmes raisons. Là, on
a mis fin à la procédure, mais soit d'un point de vue administratif, avec
mettre fin à la procédure, ou soit avec une lecture puis un éditorial, dans le
fond, une analyse qui dit : Non, non, nous avons refusé le projet. Je vous
balance plein de références en droit du travail depuis....
M. Leduc : …tantôt.
M. Charette : Et c'est là où
je ne peux pas… je ne peux pas...
M. Leduc : Je sais que c'est limité,
mais…
M. Charette : Je ne peux pas
dire si c'est ça, avec une comparaison aussi précise, mais c'est une logique
qui pourrait se défendre.
M. Leduc : C'est beau pour
moi, M. le Président. Merci pour les explications. C'est apprécié.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député, merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Comme il n'y en a pas, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 87. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Nous allons donc poursuivre avec l'article 88. M. le ministre.
M. Charette : C'est bien
gentil, et contrairement à hier, ce que je nous proposerais, parce qu'ils sont
assez volumineux, c'est réellement d'y aller par bloc, et ça va permettre des
échanges sans doute plus précis, moins abstraits, mais c'est l'invitation, là,
que je fais aux collègues.
M. Leduc : …
M. Charette : On irait par… ou
c'est-à-dire je peux le lire dans un premier temps au complet, mais, l'étude,
on irait de façon chronologique, là, pour éviter d'aller un petit peu partout.
M. Leduc : Ce serait plus
simple.
M. Charette : Ça vous va comme
ça?
Le Président (M. St-Louis) : …excellent
comme ça. Merci. Allez-y.
• (15 h 30) •
M. Charette :
C'est gentil. Donc, 88 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 31.4 des
suivants :
«31.4.1. Le ministre peut mettre fin à la
procédure prévue à la présente sous-section ou exiger de l'initiateur du
projet, aux conditions et dans le délai qu'il détermine, de revenir à une étape
antérieure de la procédure dans les cas suivants :
«1° il juge que l'étude d'impact sur
l'environnement n'est pas admissible;
«2° l'initiateur du projet ne répond pas à
ses demandes dans le délai ou aux conditions fixées ou ses réponses sont jugées
insuffisantes, incomplètes ou insatisfaisantes;
«3° l'initiateur du projet fournit une
information fausse ou trompeuse;
«4° selon les renseignements fournis par
l'initiateur du projet, le projet ne peut être conforme à la présente loi ou à
ses règlements;
«5° les renseignements fournis par
l'initiateur du projet ont pour effet de modifier substantiellement la nature,
la portée ou l'étendue de l'étude d'impact ou les enjeux qui y sont présentés;
«6° des travaux préalables faisant l'objet
d'une décision en vertu de l'article 31.4.3 n'ont pas débuté dans le délai
imparti par le gouvernement;
«7° les autres cas prévus par règlement du
gouvernement.
«Avant que le ministre ministre ne prenne…
ne prenne une décision en vertu de la… du premier alinéa, il doit notifier à
l'initiateur du projet le préavis prescrit par l'article cinq de la Loi sur la
justice administrative et lui accorder un délai d'au moins 15 jours pour
présenter ses observations. Dans le cas où le ministre met fin à la procédure,
la personne qui a encore l'intention d'entreprendre le projet doit déposer un
nouvel avis d'intention, conformément à l'article 31.2.
«31.4.2. Sauf si un délai pour transmettre
un document ou un renseignement au ministre court, le défaut de l'initiateur du
projet de communiquer par écrit avec le ministre pendant 365 jours
consécutifs met fin à la procédure prévue à la présente sous-section. Dans un
tel cas, la personne qui a encore l'intention d'entreprendre le projet doit
déposer un nouvel avis d'intention, conformément à l'article 31.2.
«31.4.3. Dans le cas où un projet d'un
ministère participe à l'atteinte des cibles gouvernementales en matière de
lutte contre les changements climatiques ou relatives aux objectifs de la
transition énergétique, le gouvernement peut de manière exceptionnelle, et si
le ministre lui en fait la recommandation dans les 90 jours de la
réception du compte rendu de la période d'information, transmis par le bureau
en application de l'article 31.3.1, permettre que certains travaux
préalables requis dans le cadre du projet soient entrepris malgré les
articles 31.1 ou 31.1.1, selon le cas, sans suivre la procédure prévue à
la présente sous-section et obtenir une autorisation du gouvernement, pourvu
que ces travaux ne soient pas à eux seuls assujettis à cette procédure en vertu
de l'article 31.1.
«Le gouvernement peut en décider ainsi
uniquement s'il est d'avis que l'intérêt public le justifie, qu'il est démontré
dans l'avis d'intention :
«1° que l'encadrement indépendant des
travaux ne compromet pas une protection adéquate de l'environnement, de la
santé et de la sécurité ou du bien-être…
15 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...du bien-être
ou du confort de l'être humain;
«2° que les travaux doivent être réalisés
dans des délais plus courts que ceux requis pour l'application de la procédure
prévue à la présente sous-section afin de ne pas compromettre l'atteinte des
cibles gouvernementales en matière de lutte contre les changements climatiques
ou relatives aux objectifs de la transition énergétique.
«Le gouvernement peut assortir la
réalisation de ces travaux des conditions, des restrictions ou des interdictions
qu'il détermine, notamment exiger une garantie assurant la remise en état des
lieux ,le cas échéant.
«Ces travaux doivent faire l'objet d'une
autorisation ministérielle conformément à la sous-section 1. Le ministre n'est
lié qu'à l'égard des conditions, des restrictions ou des interdictions
déterminées par le gouvernement en vertu du troisième alinéa lorsqu'il exerce
les pouvoirs prévus par la présente loi. Si ces travaux ne sont pas réalisés
dans le délai imparti par le gouvernement dans sa décision, ils doivent faire l'objet
de la procédure prévue à la présente sous-section dans le cadre de l'évaluation
du projet.
«La décision de permettre la réalisation
de certains travaux préalables est communiquée à l'initiateur du projet dans
les plus brefs délais. Le cas échéant, le ministre met à jour la directive
transmise en vertu de l'article 31.3.2.
«Aucun préjudice subi par l'initiateur du
projet si une remise en état totale ou partielle des lieux est ultérieurement
requise ne donne droit à une indemnité, à une compensation ou à une réparation
par l'État.
«Le présent article s'applique aussi
lorsqu'Hydro-Québec est initiateur du projet.».
Et commentaire, je peux y aller par
section. Pour ce qui est des commentaires, on pourrait commencer par le 31.4.1.
L'ajout de cet article dans la Loi sur la qualité de l'environnement attribue
au ministre le pouvoir de mettre fin à l'évaluation d'un projet et ainsi
contraindre celui qui a encore l'intention de l'entreprendre de déposer un
nouvel avis d'intention. Le ministre peut aussi exiger d'un initiateur, à
certaines conditions, qu'il revienne à une étape antérieure de la procédure d'évaluation
environnementale de son projet. Un mécanisme de préavis, avec un délai de 15
jours, pour faire valoir des observations, est aussi prévu. Le ministre pourra
utiliser ses pouvoirs, principalement lorsque l'initiateur fait défaut de
respecter une exigence prévue par la loi lorsqu'il fournit une information
fausse ou trompeuse ou lorsqu'il modifie substantiellement son projet en cours
d'évaluation, mais aussi dans des cas à fixer par règlement du gouvernement.
Et c'est un volet qu'on a couvert à
travers les précédents échanges, mais tout à fait intéressé à les poursuivre,
au besoin.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des les interventions dans l'ordre
où nous avons... vous avez convenu d'étudier cet article, donc le... l'article
88, 34.4.1?
M. Charette : Peut-être juste
un petit commentaire. C'est plutôt rare que ça se produit, mais des amendements
ont été déposés pour le 31.4.1 et aussi, je pense, le 31.4.2, 31.4.3, pour ce
qui est de la version anglaise. On pourra le voir par la suite, mais on peut
commencer par la version française naturellement.
Le Président (M. St-Louis) : Est
ce que vous souhaitiez... Oui, M. le député.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. Donc là, si je comprends bien, on ne traite uniquement que de 31.4
.1. Parfait. Peut-être juste je comprends, là on a eu un bon échange tantôt sur
le rajout qu'on a fait pour modifier la recommandation défavorable, la
transformer un peu... mettre fin à la procédure, rajouter le retour en état
antérieur. Sauf que là on rajoute un deux... sept éléments. Est-ce que ce sont
des éléments distincts, c'est-à-dire on n'a pas besoin d'avoir les sept au
complet pour exercer soit la fin de la procédure ou le retour, ça peut être une
seule de ces sept-là...
M. Charette : Exact.
M. Leduc : ...peu importe
lesquels? Il peut y avoir, bien sûr, deux ou trois éléments en même temps.
M. Charette : Aussi. Tout à l'heure,
on a abordé spécifiquement le deux, qui aurait été un motif en soi, mais il y
en a d'autres effectivement, qui, pris isolément, pourraient être suffisants,
là, pour procéder.
M. Leduc : Ces sept
éléments-là, de ce que je vois, n'étaient pas dans l'article original...
M. Leduc : ...des fois, quand
on rajoute des éléments, c'est intéressant, mais ça peut... ça peut devenir
limitatif aussi. Est-ce que vous êtes confiant d'en avoir mis assez? Et, si
d'emblée il y a d'autres choses qui pourraient arriver comme éléments qui
pourraient vouloir pousser le ministre à mettre fin ou faire reculer un... mais
qui ne se retrouvent pas, il n'y a pas d'alternative. C'est soit un de ces
sites-là ou il ne se passera rien.
M. Charette : En même temps,
si on regarde le 7, les autres cas prévus par règlement offrent une porte, non
pas de sortie, mais des avenues supplémentaires, là, si, avec l'expérience, on
devait conclure que, dans les six autres, on n'a pas les marges de manœuvre
suffisantes, la septième a la possibilité de couvrir passablement plus large.
M. Leduc : Dans le fond, dans
l'exercice précédent, quand on disait... peut-être que je me contredis moi-même
en ce moment, mais, si on disait dans 31.4 original, «à défaut de
l'initiateur du projet de répondre aux demandes du ministre dans les délais et
les conditions qu'il fixe»... ça fait qu'il y avait comme une condition,
c'était de répondre aux délais puis les conditions qu'il fixe. Mais, si, ça, ça
se retrouve au deuxième alinéa, ça veut dire, dans le fond, ce n'est pas tant
que vous limitez, vous agrandissez les... Parce que la façon que 31.4 était écrit,
il n'était pas ouvert à l'infini, là. Il y avait juste une condition pour
exercer ce pouvoir-là de faire une recommandation défavorable, c'était la
question des délais.
• (15 h 40) •
M. Charette : Et là, on a la
possibilité, on couvre plus large avec les six éléments, plus la réglementation
qui pourrait être adoptée en conséquence.
M. Leduc : Exact. Donc,
l'étude d'impact n'est pas admissible, on en a parlé hier, à trois :
«L'initiateur du projet fournit une information fausse ou trompeuse - on
imagine qu'en effet c'est un motif intéressant pour mettre fin à une démarche
ou le faire reculer - peut être conforme», na, na, na. Numéro cinq :
«Modifier substantiellement la nature ou la portée de l'étendue de l'étude
d'impact.» Si vous le rajoutez à chaque fois, là, des nouveaux éléments, c'est
parce que vous basez sur une expérience vécue au ministère?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
partie, mais c'est aussi parce que là, on ajuste les étapes de la procédure.
Donc, au... en ce moment, en fait, on... il y a une possibilité de mettre fin à
la procédure, si, suivant les questions, l'étude d'impact demeure non
recevable. Là, maintenant, on retire cette étape-là du processus, là. On va sur
des attentes plus claires au départ avec une étude d'impact qui doit répondre à
des éléments propres au projet. Et on va se baser sur... pour que ce soit
vraiment efficient, on va se baser sur une attestation de l'initiateur. Ça fait
que là, ce que ça fait, en fait, une des... une des possibilités, exemple, la
première, c'est que, si jamais l'initiateur dépose son étude avec son
attestation, puis que là, bien là, il manque deux éléments sur 10, bien là, je
dois... je dois avoir la possibilité de lui dire : Bien, tu dois juste
redéposer ton étude, donc tu ne dois pas refaire ton étude, mais tu dois
revenir me voir et faire un dépôt qui... où est-ce que toutes les cases sont
cochées. C'est vraiment dans l'attestation, exemple. Ça fait que là, c'est
vraiment une qualité, mais on devait pouvoir demander de... c'est comme une
étape antérieure, en fait, c'est : Redépose ton étude. Ça fait que, ça,
c'est, exemple, le premier cas.
Puis d'autres cas, exemple, l'attestation.
Si... Parce qu'on se fie sur cette attestation-là, donc s'il y a une fausse
déclaration, fausse attestation, puis que nous, on a quand même... on s'est
basé là-dessus, l'analyse a débuté, puis qu'on constate, exemple, deux mois
après avoir débuté l'analyse, que là, l'attestation était fausse, bien, on doit
avoir la possibilité de dire : Non, on cesse le processus parce qu'il y a
eu une fausse déclaration, une fausse attestation, finalement. Donc, on ne veut
pas que ça devienne une possibilité pour faire l'analyse, parce que l'objectif,
c'est de s'assurer que l'initiateur atteste que les pièces sont présentes.
M. Leduc : Je comprends.
Mme Gagnon (Mélissa) : Si,
exemple, ça prend une modélisation atmosphérique, là j'ai coché que la
modélisation était là, j'ai tout initié le processus, finalement, ce n'est pas
vrai, elle n'était pas présente, c'est une fausse attestation. Donc là, je dois
pouvoir retourner l'initiateur à l'étape du dépôt avec l'attestation. Donc,
c'est... c'est les cas qui s'ajoutent. Ça fait que ça, il fallait... il fallait
pouvoir les préciser dans les cas de figure.
Et puis, il y avait aussi peut-être un
dernier élément complémentaire, là. C'est qu'on voulait aussi donner de
l'agilité. Parce qu'en ce moment, s'il y a un changement en cours d'évaluation
ou projet, tu sais, des fois, littéralement, une modification pour répondre à des
préoccupations ou autre, bien, plutôt que de poursuivre avec des modifications
sans... exemple, suivant les consultations publiques. Puis là, il y a une
modification. Bien là, les consultations étaient derrière nous. Ça limitait la
possibilité...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...pouvoir
poursuivre l'analyse, mais en s'assurant qu'on pouvait refaire les
consultations avec cette modification-là, apportée dans l'évaluation. Donc, ça
donne juste un peu d'agilité pour dire : Bien, si on a vraiment un cas où
est-ce qu'il y a une modification substantielle qui nécessite un retour en
arrière, bien, qu'on est capable de le faire plutôt que de redémarrer
complètement.
M. Leduc : Exact. Ce qui ne
sert personne.
Mme Gagnon (Mélissa) : Non,
c'est ça.
M. Leduc : Parfait. Merci
pour les explications. À 6, on dit : «Des travaux préalables faisant
l'objet d'une décision en vertu de l'article 31.4.3--qu'on discutera un peu
plus tard--n'ont pas débuté dans les délais impartis par le gouvernement. Donc,
ça, ça veut dire qu'à 31.4.3, c'est le débat qu'on aura tantôt sur les fameux
travaux préalables, qui ont fait couler beaucoup d'encre depuis le début du
dépôt du projet de loi. Et là on pourrait dire qu'on met fin ou qu'on retourne
en étapes antérieures si quelqu'un a démarré ses travaux avant ou après? C'est
ça que je ne comprends pas, «n'ont pas débuté dans les délais impartis». Ils
n'ont pas respecté, ils ont commencé plus tôt que prévu?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, bien, effectivement, on va revenir sur cette nouvelle disposition là,
mais, dans les faits, c'est qu'on comprend que, là, on est dans la procédure.
Il pourrait y avoir, exceptionnellement, décision du gouvernement puis
permettre la réalisation de certains travaux qui devraient être autorisés
indépendamment, mais... Puis là, si, admettons, ça n'a pas lieu, les travaux
n'ont pas débuté pour différentes raisons, ça demeure des travaux prévus dans
le projet, donc là on veut pouvoir reprendre, tu sais. Si ça implique... O.K.,
bien, tu dois redéposer ces informations-là avec ton étude d'impact parce que,
là, on les réintègre dans l'analyse... donc de pouvoir revenir à cette étape-là
avec la réintroduction des travaux dans le projet global.
M. Leduc : Mais la... juste
pour être vraiment précis, la faute, c'est que les travaux auraient commencé
avant la date prévue?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, si, exemple, il y a eu une autorisation particulière du gouvernement de
pouvoir débuter ces travaux-là pendant qu'on fait l'évaluation environnementale
du projet global, et là...
M. Leduc : Oui, à une date x.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
exemple, c'était prévu que ce soit fait dans un délai, et là, finalement, les
travaux n'ont pas eu lieu, n'ont pas débuté, ils vont finalement réintroduire
le projet global pour être fait ultérieurement. Donc, si, finalement, ça...
c'est comme si cette possibilité-là n'avait pas été utilisée. On doit pouvoir
réintroduire les travaux dans le projet avant d'arriver à la fin de
l'évaluation environnementale, donc c'est simplement de pouvoir se donner la
possibilité de réintroduire ces travaux-là dans l'évaluation globale.
M. Leduc : Qu'il n'ait pas
besoin de refaire la procédure encore, c'est ça que je comprends.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
bien, on demeure dans la même procédure, mais, s'il y a lieu, de revenir à une
étape précédente pour s'assurer que ça demeure cohérent et pertinent, bien...
M. Leduc : Mais, s'ils n'ont
pas fait les travaux, par définition, ce n'est pas qu'on est un peu «stallés» à
l'étape en cours? C'est-à-dire que, s'ils ont eu une autorisation de faire des
travaux préalables, ils ne les ont pas faits, on reviendrait à quelle étape?
C'est parce qu'ils n'ont pas procédé à l'étape suivante. À moins qu'il y ait
quelque chose qui m'échappe.
M. Charette : Je peux le
résumer, peut-être, à l'extrême, et naturellement je ne suis pas l'expert en la
matière, là, on a une procédure d'évaluation étendue, on veut permettre la
réalisation de travaux préalables, mais, si ces travaux préalables là débutent
plus tard qu'ils n'ont été autorisés et qu'on arrive à cette étape-là dans la
procédure d'évaluation qui est généralement convenue, bien, il faut que ça
s'insère dans l'évaluation elle-même, là. Donc, on revient, dans ce cas-là, non
plus en travaux préalables mais dans une évaluation qui suit son cheminement
normal. J'ai peut-être résumé à l'extrême, mais je le résumerais comme ça.
M. Leduc : Et qu'est-ce qui
se passe si les travaux démarrent avant la date?
M. Charette : Ils ne peuvent
pas. Il y a une autorisation. En fait, ce que le 6 mentionne aussi, oui, c'est
un principe nouveau, celui des... c'est-à-dire, des travaux préalables, mais ça
doit quand même être autorisé, là, ce n'est pas à la discrétion de l'initiateur,
ce n'est pas au bon vouloir de l'initiateur, c'est balisé. Donc, il se doit
d'attendre qu'il ait la possibilité d'entreprendre ces travaux préalables là.
M. Leduc : J'entends, mais
s'il ne le fait pas, s'il commence plus tôt?
M. Charette : Là, c'est des
sanctions qui peuvent s'appliquer. En fait...
M. Leduc : Ça, je comprends
qu'il y a des sanctions, mais ça veut dire qu'il n'y a pas de conséquence sur
la procédure?
M. Charette : Bien, on dit
même : Il peut y avoir des obligations de remettre en état, et tout ça.
C'est balisé, les travaux préalables, là, ce n'est pas...
M. Leduc : O.K., ce serait
plus tard qu'on aurait les conséquences de ça. Parce que de la façon que c'est
écrit, là, je le simplifie, moi-même, là... de la façon que c'est écrit, «dans
les délais impartis», ça laisse entendre que ça peut être avant ou après les
délais impartis.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, toute la disposition sur les travax...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...c'est
l'article qu'on va voir subséquemment, ça fait que, là, je pense que, là, on
pourra vraiment mieux l'expliquer avec ça. Ici, c'est vraiment juste... on est
dans les pouvoirs d'exiger de l'initiateur de reprendre une étape antérieure.
Donc, c'est vraiment ça l'effet ici. Ça fait que, là, exemple, on est dans un
projet où est ce qu'on a utilisé ce pouvoir d'exception là. L'initiateur a eu
une autorisation d'aller chercher des autorisations, ça fait beaucoup
d'autorisations, l'initiateur a eu le go du gouvernement pour pouvoir débuter
des travaux préalables suivant une autorisation qu'il doit aller chercher quand
même, comme ça a été mentionné. Là, admettons que cette décision-là dit :
Parfait, tu as la possibilité d'aller réaliser ces travaux-là, mais ils doivent
être initiés avant un délai x, parce que tout ça est basé... je ne veux pas
aller trop loin, mais tout ça va être basé sur aussi la notion de temps. Il y a
une question de délais parce qu'il y a une urgence, en quelque sorte, là, de
débuter ces travaux-là. Ça fait que, là, l'idée, c'est qu'il y a un délai qui
va être associé à cette possibilité-là.
Si, admettons, les travaux, pour diverses
raisons, n'ont pas été faits dans les délais impartis, on veut avoir la... mais
qu'entre temps, exemple, on a eu l'étude d'impact du projet global, bien là, on
pourrait dire à l'initiateur : Tu dois redéposer l'étude qui intègre ces
travaux-là et tout ajustement nécessaire parce qu'on les réintroduit dans le
processus. Donc, en quelque sorte, il ne s'est pas prévalu de cette possibilité-là...
M. Leduc : Je comprends.
Mme Gagnon (Mélissa) : ...et
là on veut pouvoir réintégrer les travaux et, au besoin, demander de revenir au
dépôt de l'étude d'impact qui devra réintégrer ces travaux-là.
• (15 h 50) •
M. Leduc : Tout ce qui se
passe si les travaux ont débuté après la date, c'est très clair pour moi. Ce
qui est moins clair, c'est, mettons qu'on a donné des autorisations de démarrer
les travaux le 1ᵉʳ juin, mais qu'il les démarre deux semaines plus tôt à
mi-mai, est-ce que ça a un impact en vertu... Est-ce que ça a une conséquence?
Est-ce que ça active quelque chose à 31.4.1 s'il débute deux semaines plus tôt
et qu'il ne respecte pas le délai imparti?
Mme Gagnon (Mélissa) : Plus
tôt?
M. Leduc : Oui, parce que,
démarrer deux semaines plus tôt, ce n'est pas respecter le délai imparti non
plus.
Mme Gagnon (Mélissa) : Non,
en fait... bien, il ne pourra définitivement pas... S'il débutait les travaux
sans avoir été autorisé, bien là, à ce moment-là, il est en contravention avec
la loi. Donc, ça, c'est clair.
M. Leduc : C'est clair pour
moi aussi, mais est-ce que ça a un impact au regard de 31.4.1 sur sa procédure?
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
un autre... ce n'est pas le même effet. Ici, on est vraiment dans un pouvoir
d'exiger à l'initiateur de reprendre une étape si c'est nécessaire. Ça fait
que, généralement, on comprend que c'est un besoin associé à de l'information.
Mais là, s'il y a un manquement par rapport à la loi, on est dans un autre niveau
d'intervention.
M. Leduc : On parle... on
faisait référence à des sanctions potentiellement pécuniaires, ça, j'ai bien
compris aussi, mais...
M. Charette : Sanctions, on a
la possibilité de devoir remettre en état, la possibilité de mettre fin aux
travaux.
M. Leduc : Je comprends tout
ça.
M. Charette : Ça, c'est tout
la... ce qui est déjà prévu.
M. Leduc : Je comprends tout
ça, mais est-ce qu'au regard de 31.4.1, est-ce que ça peut mettre... est-ce que
ça vous permet d'activer la clause pour mettre fin à la procédure s'il commence
deux semaines plus tôt, par exemple?
M. Charette : Je comprends
des explications de la collègue qu'on n'est pas là du tout, du tout, là, ce
n'est pas la même chose, on n'est pas là. Je ne sais pas comment je pourrais le
dire autrement. Est-ce que... C'est parce que ce n'est pas la même chose.
M. Leduc : Je reformule
encore. Est-ce que, s'il commence plus tôt et qu'il triche, là, qu'il n'a pas
respecté son délai imparti pour des travaux préalables, je comprends qu'il y a
des conséquences pécuniaires, remise en état, etc., mais ça voudra dire qu'il
pourrait avoir toutes ces conséquences-là, mais que les étapes d'adoption
continuent comme si de rien n'était.
M. Charette : Pour ce qui est
de l'évaluation générale?
M. Leduc : Oui.
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
je peux peut-être... en fait, ici, on est vraiment dans... c'est précisément
cet élément-là, le point six, c'est... on parle plus d'un délai imparti qui va
être maximum. Donc, parce qu'à la base, si jamais il y a une possibilité
d'aller vers la réalisation de travaux et qu'il doit aller chercher ces
autorisations ministérielles, et ce qui s'applique, en fait, le délai minimum,
c'est d'avoir l'autorisation, d'avoir d'abord la permission, ensuite
l'autorisation. Si ça, ce n'est pas respecté, il est en non-conformité. Ça fait
que l'objectif ici, ce n'est pas d'intervenir à ce niveau-là, c'est vraiment
plus dans un délai maximum. Si les travaux n'ont pas été entrepris ou réalisés
à ce délai-là, bien là, tu dois les réintégrer dans la procédure d'évaluation
environnementale de ton projet global, et possible que je te demande de revenir
à un état antérieur si c'est requis.
M. Leduc : Ça, c'est clair,
sauf que le vocable que vous utilisez, c'est «débuter dans les délais impartis»
et non «compléter dans les délais impartis».
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
débuter. Je m'excuse, j'ai dit les deux, mais c'est débuter.
M. Leduc : Il n'y a pas de
problème. Bien, parce que, dans ma lecture, puis peut-être qu'on aurait
l'opinion... de juristes, «débuter dans les délais impartis», ça fait autant
référence à «débuter après»...
M. Leduc : ...qui a débuté
avant la date. Si je commence les travaux avant la date prévue, je n'ai pas
débuté dans les délais impartis.
M. Charette : ...je vais
essayer de le formuler encore différemment. Les travaux préalables sont
autorisés parce qu'on veut aller plus vite au final, commencer des trucs qui
autrement seraient autorisés en même temps que le projet dans son ensemble.
Mais s'il n'arrive pas à sauver les délais qui étaient... qui étaient présentés
comme étant un avantage, là, il s'intègre dans la procédure régulière. Donc,
ces travaux-là devront être justifiés non pas comme travaux préalables, mais
comme travaux à prendre en compte dans l'évaluation complète du projet. S'il
devait et un tout à lorsqu'une autorisation, parce que ça fait l'objet d'une
autorisation, si en tout temps il y a défaut par rapport à une autorisation
donnée, c'est là qu'il y a un régime de conséquences, de sanctions qui
s'applique? Mais si on ne respecte pas les délais, on va tout simplement ne
plus parler de travaux préalables, et ça va être intégré dans l'évaluation
complète du projet.
M. Leduc : Mais ça...
Dans l'étalage des sanctions de quelqu'un qui ne respecte pas le délai parce
qu'il commence trop vite, ne devrait-il pas y avoir la possibilité de mettre
fin à sa procédure?
M. Charette : C'est tout
le temps : Quelle est la nature de la faute qui serait... qui serait
commise? On peut toujours mettre fin à un projet. Ça, il n'y a pas, je veux
dire, peut-être pas à travers ces articles-là, mais on peut toujours mettre fin
à un projet. Et d'ailleurs les articles précédents nous en donnent
l'illustration, mais ce n'est pas nécessaire de le rappeler à travers ces
articles-là. Lorsqu'il y a une non-conformité, un non-respect des
autorisations, ça fait partie de la gamme des possibilités de dire : Vous
êtes soit sanctionné ou vous perdez l'autorisation que vous avez obtenue pour x
raisons que ce soit. Dans le cas présent, je dirais qu'il est très peu probable
que ça se produise parce qu'on parle d'organismes publics. Donc, on parle
d'organismes, essentiellement ministères, essentiellement Hydro-Québec. Donc,
on peut penser, là, je veux dire, oui, c'est sanctionnable, il y a des
ministères d'ailleurs qui reçoivent des avis de non-conformité qui sont sanctionnables,
mais là on ne parle pas de privés qui ont peut-être une connaissance moindre,
la nécessité de respecter la réglementation, législation, on parle du
gouvernement essentiellement. Donc, on peut penser que le gouvernement va
respecter la législation et la réglementation, mais malgré tout, c'est
sanctionnable, le ministère peut se voir délivrer un avis de non-conformité.
M. Leduc : C'est bon pour
moi. Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le député. Merci, M. le ministre. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, le ministre, il précise que le ministère peut mettre à
un projet. Puis ce n'est pas juste à travers ce nouveau projet de loi. Ça
existe déjà. Il y a des préoccupations qui ont été soulevées des deux côtés,
hein, face à cet article, d'autres par le Conseil patronal de l'environnement
du Québec. Et je voulais entendre le ministre là-dessus. Ils soutiennent qu'il
y a une crainte, effectivement, d'accorder trop de... une trop grande
discrétion au ministère et que, si on ne retire pas ce droit-là, qu'il y a des
balises plus claires qui devraient être élaborées. Puis ils citent aussi que
s'il n'existe pas de seuil précis, cela pourrait conférer une grande, une
grande discrétion au ministre pour mettre fin à une procédure. Donc, juste la
réaction à cette préoccupation du pouvoir discrétionnaire, baliser, clarifier.
M. Charette : Ce serait
sans doute non nécessaire, là, de reprendre les six éléments eux-mêmes, mais
c'est assez facile de démontrer, par exemple, qu'il y a eu une information
erronée qui a été transmise ou trompeuse. C'est facile aussi de démontrer, là,
qu'un projet n'est pas conforme à la présente loi ou à ses règlements. C'est
sans doute assez facile de démontrer, là, que...
M. Charette : ...les
renseignements qui sont fournis par l'initiateur auront pour effet de modifier
substantiellement la nature du projet. Donc, ce n'est pas subjectif, là, c'est
très, très objectif au contraire. Le seul élément qui actuellement peut
peut-être ouvrir la... la porte à une certaine... une certaine incertitude,
c'est le septième, lorsque l'on dit «prévu par règlement du gouvernement». Mais
encore, là, on peut rassurer le conseil en disant : On parle d'un
règlement. Ça veut dire que ça va faire l'objet d'une consultation,
consultation auquel le conseil et ses membres pourront prendre part. Et
ultimement, il y a une période d'édiction qui va suivre pour officialiser le
tout. Donc, ce n'est pas comme si du jour au lendemain, on arrivait avec
quelque chose de nouveau, là, c'est aussi très balisé. Donc, six éléments très
balisés déjà à la base, et un septième qui ouvre la voie à des possibilités
supplémentaires, mais qui, elles aussi, sont balisées, là, par un processus de
consultation et d'édiction en bonne et due forme.
Mme McGraw : Donc, selon la
réponse du ministre, c'est que les balises sont là qui sont claires, les
critères sont là, donc ça répond à cette préoccupation-là.
Ils soulèvent un cas où ils disent
effectivement qu'ils aimeraient voir plutôt des critères... de baliser plutôt
un mécanisme de permettre de bonifier une étude d'impact environnemental et non
des critères permettant au ministre de mettre fin à une PÉEE. Et ils parlent...
ils soulignent la situation de préciser la fermeture d'un dossier en raison du
fait que, selon le ministre, un projet ne respecte pas la loi ou un de ses
règlements, et que ça ne devrait pas s'appliquer que dans la mesure où ce
non-respect de la réglementation survient même après la mise en place des
mesures d'atténuation. Alors, c'est très spécifique.
• (16 heures) •
M. Charette : C'est... c'est
des éléments, là, qu'on a pu discuter dans les derniers instants. Dans les
faits, c'est une évaluation qui est... qui cesse parce que le processus n'a pas
été complété, on le dit comme ça, avec naturellement plein de critères très
objectifs. Un promoteur pourrait être insatisfait que ça lui soit imposé, mais
un promoteur pourrait aussi demander à mettre fin à l'évaluation de son projet.
Donc, ce n'est pas un refus. Donc, avec la possibilité, on le mentionnait tout
à l'heure, là, si on arrive avec des... des informations supplémentaires, un
projet qui est dorénavant mieux ficelé, qui... l'initiateur pourra toujours
revenir par... par la suite. On a quand même des motifs très sérieux qui
donnent droit, à travers ce qui est proposé là, à mettre fin, là, à
l'évaluation, là, qui est en cours.
Mme McGraw : Et la Fédération
québécoise des municipalités s'attarde en particulier au paragraphe 2° :
«L'initiateur du projet ne
répond...» En tout cas, ils demandent : «À cause de l'impact de cet
article sur les initiateurs de projets, il nous paraît nécessaire de préciser
certains des termes utilisés afin d'en limiter le caractère discrétionnaire.»
Mais on ne précise pas les termes. Est-ce que, selon le ministre, les termes
sont clairs, sont bien définis? On parle de, par exemple, les réponses jugées
insuffisantes, incomplètes et insatisfaisantes. Est-ce qu'on aurait des
exemples concrets pour mieux clarifier?
M. Charette : Quand on est à
31.4. On parle de délais encore une fois ou des réponses qui ne donnent pas
suite aux questions posées. C'est assez facile à démontrer et souvent, je veux
dire, le ministère n'est pas dogmatique, là, il aura l'occasion de préciser le
sens qu'il donne à ses questions. Donc, assez facile de... de juger, là, si la
réponse est convenable ou pas.
Et je ne les lirai pas de nouveau là, mais
ce sont les trois, quatre, cinq, six des éléments aussi faciles à démontrer. Et
comme je le mentionnais pour le sept, on parle d'une réglementation qui
pourrait être développée. Si c'est le cas, processus de consultation. Si c'est
une réglementation qui est déjà...
16 h (version non révisée)
M. Charette : ...en vigueur,
naturellement, elle est déjà réputée comme étant connue par les parties
prenantes. Donc, c'est balisé, ça ne laisse pas de place à trop... En fait, ça
ne laisse pas place à trop d'objectivité.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Si ceci met fin aux échanges sur l'article
34.4.1, je demanderais au ministre peut-être de lire l'amendement qui s'y
rattache, à moins...
M. Charette : Parfait. Juste
une petite précision, et ça m'arrive régulièrement, là, mais on est bel et bien
à 31.4.1, et non pas 34... hein?
Le Président (M. St-Louis) : 30...
Excusez-moi, oui, parce que j'ai dit 34, c'est 31.4.1. Désolé.
M. Charette : Et ce n'est
certainement pas un reproche, je fais pareille erreur régulièrement. Donc, on y
va...
Le Président (M. St-Louis) : Dyslexie
numérique.
M. Charette : Possiblement,
possiblement. Et moi, c'est visuel en plus. Donc, plein de formes possibles qui
peuvent justifier ces écarts-là.
Donc, on y va avec la version anglaise. C'est
ce que vous me proposez de faire? Parfait.
Le Président (M. St-Louis) : L'amendement
que j'ai en main, c'est...
M. Charette : Tout à fait.
Donc : Remplacer...
Le Président (M. St-Louis) : ...Remplacer,
dans le texte... Oui.
M. Charette : ...dans le
texte anglais du paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 31.4.1 de la Loi
sur la qualité de l'environnement, proposé par l'article 88 du projet de loi,
«preparatory work» par «preliminary work».
Et là, ce n'est même pas de la dyslexie, M.
le Président, c'est un problème de prononciation, tout simplement.
Donc, commentaire. Cet amendement à la
version anglaise du texte remplace — et là, on me donne l'occasion de
le pratiquer de nouveau, c'est formidable — le concept de
«preparatory work» par celui de «prelimary...»... «prelimary...» «preliminary
work»...
Des voix : Ha! Ha! Ha!
M. Charette : ... — merci,
merci, j'attendais cette marque de reconnaissance — afin que le
libellé soit conforme avec la version française. Merci, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement?
M. Leduc : Je comprends que
la politique fédérale, ce n'est pas...
Le Président (M. St-Louis) : Quoi?
M. Charette : Pays bilingue,
semble-t-il. Donc...
Le Président (M. St-Louis) : Comme
il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement.
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Leduc : Peut-être juste
comprendre, parce qu'on... entre deux termes différents. C'est quoi, la nature
du changement? Qu'est-ce que ça inclut ou exclut, l'un ou l'autre?
M. Charette : Je pense qu'on
est venu corriger plutôt, là, de façon générale, des... au niveau légistique...
M. Leduc : Je ne veux pas
forcer le ministre à reprononcer les mots, là, je veux juste comprendre.
M. Charette : Donc, c'est
tout simplement un ajustement de termes.
M. Leduc : C'est du style,
rendu là. Parce que d'habitude, c'est rare qu'on change les mots juste pour le
style dans cette enceinte.
M. Charette : Il faut que ce soit
conforme à l'interprétation que l'on veut donner à la version française,
naturellement. Donc, c'est des termes tout simplement plus adéquats.
M. Leduc : Nous, on dit
«préalable», puis «preliminary», c'est plus proche de «préalable» que «preparatory».
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Je
peux peut-être compléter. Bon. Pardon. Je peux peut-être compléter. En fait,
avec «preparatory», on référait plus à «préparatoire», en français, versus
«préliminaire», «preliminary», puis c'est vraiment une question de traduction,
pour que le texte anglais suive.
M. Leduc : O.K. Mais on ne
dit pas «préliminaire». Mais est-ce que nous, on dit : En français,
«préliminaire» et «préalable», c'est la même chose?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Pardon,
oui. Là, c'est moi qui faisais un peu de dyslexie. Donc, oui, «préalable».
Pardon.
M. Leduc : «Préparatoire».
Là, ce n'était pas une question de types de travaux qui allaient être inclus ou
exclus avec tel ou tel mot.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Justement,
pour s'assurer que dans les deux langues ça veuille dire la même chose. C'est
vraiment...
M. Leduc : O.K.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : ...pour
bien camper le concept, là.
M. Leduc : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Mme la députée.
Mme McGraw : Juste une
question. Parce que je suis d'accord, la... au niveau de la traduction,
«preliminary» et «préalable», c'est différent de «preparatory», «préparatoire».
Mais, juste peut-être pour comprendre même en français, quelle serait la
différence entre «travaux préalables» et »préliminaires», ou c'est juste...
«préliminaires», on ne l'utilise pas dans ce contexte-là? Est-ce qu'on parle de
«travaux préliminaires»? Pas vraiment, dans ce contexte-là, c'est vraiment
«préalables».
M. Charette : C'est pour
avoir la même... Il faut se référer à la version française, où il est question,
là, de «travaux — justement — préliminaires».
Là, la question, c'est de savoir :
Est-ce qu'ailleurs dans le texte on parle de «travaux préparatoires» aussi, et
non pas de «travaux préliminaires»?
Mme McGraw : Il me semble que
les termes qu'on utilise en lien avec ce projet de loi... on parle seulement
de...
Mme McGraw : ...travaux
préalables. C'est... C'est l'impression que j'ai. Puis on ne parle pas de
travaux préliminaires. Donc là, c'est parce qu'avec la traduction anglaise, ça
soulève ce point. Ça me fait penser à ce point-là. Puis, justement, c'est le
terme qu'on utilise, c'est «travaux préalables». Est-ce que c'est ailleurs dans
le texte? C'est la seule fois? Et on ne parle pas vraiment de «travaux
préliminaires» en français.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Non,
c'est ça, l'expression. C'est vraiment «travaux préalables», là, dans le reste
du texte, là.
Mme McGraw : Et, dans le
reste du texte, est-ce qu'on... est-ce qu'on... Est-ce que c'est la seule fois
où le mot... où le terme «travaux préalables», ça apparaît? Est-ce qu'il va...
Est-ce qu'on va avoir d'autres? Ça apparaît une seule fois dans le projet de
loi?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Il
y a d'autres occurrences dans les articles qui vont traiter de ce type de
travaux là. Le terme en anglais devra suivre aussi, là, dans tous ces cas-là,
mais à l'article notamment 31.4.3, là, dont... duquel on approche, là.
Mme McGraw : O.K. Donc, il va
falloir y revenir à chaque fois?
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Par
amendement, vous voulez dire? Oui.
Mme McGraw : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Alors, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement. Est-ce que cet
amendement est adopté? Merci. Donc, nous allons revenir à l'étude de
l'article 88. Donc, je vous laisse... Est-ce qu'il y a des interventions?
Parce que ça vient clore le bloc 31.4.1, puis s'il y a toujours des
interventions sur 31.4.1?
• (16 h 10) •
M. Leduc : ...dessus, mais on
passe au prochain?
Le Président (M. St-Louis) : Oui.
M. Leduc : On va faire un
seul vote à la fin?
Le Président (M. St-Louis) : Exactement.
M. Leduc : Ça me va. Non, ça
va, moi, c'est correct.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur le 34.4.2?
M. Charette : ...pas lu le
commentaire. Je pourrais lire le commentaire si vous le permettez.
Le Président (M. St-Louis) : Ah!
allez-y. C'est vrai.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, cet article prévoit la fin automatique de l'évaluation d'un
projet lorsque l'initiateur fait défaut de communiquer par écrit avec le
ministre pendant 365 jours consécutifs. Ce délai ne court pas lorsqu'un
délai pour transmettre un document ou un renseignement au ministre court. Un
nouvel avis d'intention est requis pour celui qui souhaite encore entreprendre
le projet après l'application de cet article. C'est juste pour éviter... Je le
résume encore plus simplement, là. Si on n'a plus de nouvelles de l'initiateur
pendant une année, malgré peut-être même relance ou quoi que ce soit, bien, on
prend pour acquis, là, que le projet ne tient plus.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Pourquoi un an?
C'est long quand même.
M. Charette : En même temps,
on se souvient des commentaires, là, justement rapportés par notre collègue de
l'opposition officielle. Si c'est trop court, on aurait aussi certains groupes,
là, qui s'en inquiéteraient. C'est... C'est sans doute... bien, pas «sans
doute», là, mais c'est... c'est suffisamment long pour dire qu'il n'y a plus
d'intérêt et ce n'est pas trop court pour permettre justement à l'initiateur,
là, de peut-être poursuivre des démarches de son côté.
M. Leduc : Est-ce que, quand
on a un genre de système comme ça, le ministère est en mode attente ou est-ce
que, des fois, il va y avoir comme une relance pour dire : Aïe! On n'a pas
entendu parler de vous depuis trois mois, que se passe-t-il?
M. Charette : Naturellement,
c'est toujours à l'initiateur, là, de démontrer la pertinence et la volonté de
poursuivre dans sa demande d'autorisation. Mais ce qu'on a eu... ce qu'on a pu
mentionner à quelques reprises, là, au cours des dernières séances, c'est de
dire : Il y a un travail d'accompagnement qui est fait entre le ministère
et le promoteur, bien, la première responsabilité reviendra toujours à
l'initiateur lui-même.
M. Leduc : Je comprends. Et
pourquoi de manière... en matière d'écriture, on en fait une espèce d'article
distinct plutôt que de le rajouter dans la liste de 31.4.1 de tantôt? Parce que
c'est... Quand on dit : On peut... On met... On met fin à la procédure,
c'est la même chose que 31.4.1, «le ministre peut mettre fin à la procédure.»
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Dans
le cas de 31.4.2, c'est un effet automatique par le simple écoulement du temps.
Le ministre ne décide pas de mettre fin à la procédure, là. Donc, c'est l'effet
du temps qui arrive... qui génère cette conséquence.
M. Leduc : O.K. Il n'y a pas
de décision à prendre. C'est une constatation.
Mme Côté-Bioli (Giulia) : Exact.
M. Leduc : O.K...
M. Leduc : ...puis là, il doit
recommencer à zéro, si, finalement il se rend compte son un an est épuisé, et
là, j'imagine que vous le notifiez, là, si c'est un an d'épuisement : Allô,
vous avez épuisé un an, puis c'est fini, ou tout ça est dans les limbes, et
puis, si la personne se réveille un an et un jour, il dit : Woups! Il faut
qu'il recommence, mais est-ce qu'il y a une notification qui va être envoyée
par la... par le ministère?
M. Charette : Quelques jours
avant l'échéance du un an, je ne sais pas si... Bien, comme je mentionnais, le
ministère ne souhaite pas l'échec ou le refus des projets, là.
M. Leduc : On se comprend.
M. Charette : C'est un
mode... Le ministère va faire des... Son rôle d'accompagnateur. Mais je ne peux
pas prendre un engagement que 24 heures avant l'échéance, on fasse un
ultime... une ultime relance, là, mais le ministère est là pour accompagner le
projet, mais il y a des relances, là, qui se font, là, en cours de route.
M. Leduc :
O.K., merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le bloc 31.4.2?
Mme McGraw : Oui. Alors,
question pour enchaîner, est-ce qu'on connait combien de projets ont dépassé
une réponse de trois... bien, d'un an?
M. Charette : Combien de?
Mme McGraw : De projets ont
dépassé dans les faits à date.
M. Charette : Au fil des
années, est-ce que c'est des données que nous?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui.
On a environ 17 projets dont l'étude d'impact aura été déposée et puis
on... pour lesquels on est en attente de compléments d'information depuis plus
d'un an. Puis ça inclut quatre projets qui ont été suspendus à la demande de
l'initiateur. Donc, ça aussi c'est des cas qui peuvent se produire.
Mme McGraw : Et par le
passé... est-ce que 17 c'est une moyenne?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
il faut comprendre qu'en ce moment il n'y a pas d'outil pour mettre fin, donc,
ces dossiers-là peuvent... Exemple, s'il y a une faillite, on n'a plus de
répondant au bout du fil, mais là on n'a aucun outil pour mettre fin à la
procédure. Donc, ça demeure des dossiers actifs, même si on fait une fermeture
administrative, dans les faits, ils sont encore officiellement légalement dans
le système.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : C'est
complet?
Mme McGraw : Oui, merci.
Le Président (M. St-Louis) : D'accord,
merci. Nous allons donc poursuivre avec le bloc 31.4.3. Un amendement a été
déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Par contre, il y a les
commentaires du ministre, je pense, avant, peut-être, la lecture de
l'amendement. Donc, M. le ministre.
M. Charette : Parfait. Donc,
le 31.4.3. Le commentaire. Cet article accorde le pouvoir au gouvernement... au
gouvernement, pardon, de permettre... juste, oui, je suis au bon endroit. Cet
article accorde le pouvoir au gouvernement de permettre, dans certaines
circonstances et selon certaines conditions, que des travaux préalables requis
dans le cadre d'un projet soient entrepris sans suivre la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement et obtenir
l'autorisation requise du gouvernement, et ce, s'il est d'avis que l'intérêt
public le justifie. Ces travaux doivent toutefois obligatoirement faire l'objet
d'une autorisation ministérielle avant de débuter. Ce pouvoir peut uniquement
être utilisé si le projet participe à l'atteinte des cibles gouvernementales en
matière de lutte contre les changements climatiques ou relatives aux objectifs
de la transition énergétique, et qu'il est démontré dans l'avis d'intention que
l'encadrement indépendant de ces travaux ne compromet pas une protection
adéquate de l'environnement... de l'environnement.
Et il doit également être démontré dans
l'avis d'intention que les travaux Ppéalables doivent être réalisés dans des
délais plus courts que ceux requis pour l'application de la procédure afin de
ne pas compromettre l'atteinte des cibles gouvernementales. De plus, les
travaux ne peuvent à eux seuls être assujettis à la procédure d'évaluation et
l'initiateur du projet doit être un ministère du gouvernement ou encore
Hydro-Québec. En sus de ce qui sera exigé par le ministre dans son autorisation
subséquente, le gouvernement peut assortir la réalisation de ces travaux de
conditions qu'il détermine, notamment celles relatives à la mise en état, le
cas échéant.
Si le ministre a déjà transmis ses
directives pour la préparation de l'étude d'impact et que le gouvernement
permet la réalisation de travaux préalables, le ministre doit la mettre à jour.
Si les travaux ne sont pas réalisés dans le délai imparti par le gouvernement,
ils doivent faire l'objet de la procédure d'évaluation alors en cours pour le
projet concerné. La remise en état...
M. Charette : ...totale ou
partielle des lieux ne peut pas donner droit à une indemnité, à une
compensation ou à une réparation par l'État.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Leduc : ...
Le Président (M. St-Louis) : Bien,
si c'est toujours votre souhait de le déposer à ce stade-ci, sinon, vous avez
peut-être des questions.
M. Leduc : Bien, peut-être
qu'on peut commencer par un échange puis on verra si c'est pertinent. On arrive
au cœur, je pense, du débat. C'est certainement l'article qui a fait le plus...
qui a généré le plus de commentaires. Peut-être, d'abord, pour préciser, là, je
ne vois pas dans la liste des amendements à venir du ministre quelque chose
là-dedans. Puis c'est encore le truc en anglais, là, qu'on a ici. Donc, quand
les groupes passaient, ils disaient : On veut élargir à toute l'industrie
la possibilité de faire des travaux préalables. Ce n'est pas ça qui se passe
aujourd'hui.
M. Charette : ...dans le
texte et dans les intentions du gouvernement. Le collègue a raison, c'est un
enjeu qui a fait parler beaucoup au cours des consultations, à travers les
mémoires reçus aussi. Je dirais qu'on a trois groupes : un premier qui se
dit extrêmement satisfait, on peut penser à Hydro-Québec, notamment, qui y voit
une belle opportunité, là, de nous aider à décarboner l'économie; on a le
groupe de ceux qui aimeraient être visés parce qu'ils pensent pouvoir
contribuer aussi à cet exercice de décarbonation de l'économie, mais qui ne
sont pas visés; et enfin ceux qui sont complètement contre cette possibilité.
Je pense qu'on est à la bonne place de
dire : Ce sont des ministères et Hydro-Québec qui permettront d'évaluer,
là, cette possibilité-là à l'exercice, mais le projet de loi et le
gouvernement, à ce moment-ci, n'a pas l'intention, là, d'élargir à des
entreprises privées qui feraient exactement la même chose. On veut réellement
permettre aux ministères, là, et à Hydro-Québec de démontrer, là, que c'est
raisonnable de procéder de cette façon-là.
• (16 h 20) •
M. Leduc : Je suis content
que vous n'élargissiez pas ça aux entreprises privées. J'aimerais comprendre,
par contre, pourquoi vous avez pris cette décision-là.
M. Charette : On a des gros,
gros défis en matière d'énergies renouvelables. On le voit à travers le projet
de loi qui est à l'étude, on se propose d'adopter une procédure d'évaluation
qui est plus efficace, qui va nous permettre... qui va certainement nous
permettre de sauver quelques délais. Mais, dans certains cas, lorsque l'urgence
de la situation le commande, on pourra sans doute aller encore un petit peu
plus rapidement pour les projets spécifiques de développement d'énergie durable
ou d'atteinte à nos objectifs, là, de lutte aux changements climatiques.
M. Leduc : Donc, pas
d'entreprises privées, très bien. Vous ciblez les ministères de l'État et
Hydro-Québec. C'est nommément, hein, Hydro-Québec, c'est à la toute fin.
M. Charette : Oui, exact.
M. Leduc : Puis les
ministères.
M. Charette : En fait,
organismes publics, mais on doit lire, à travers ça, là, le gouvernement du
Québec à travers ses ministères. Et peut-être juste une petite
parenthèse : ce n'est pas un désaveu à l'endroit des entreprises privées
qui travaillent dans ce domaine-là, mais c'est un concept nouveau qu'on balise,
tout simplement, pour les organismes publics et Hydro-Québec. Donc, les groupes
qui ont une mission semblable n'ont pas à se sentir dévalorisées ou jugées.
M. Leduc : Ce n'est pas ça la
question. Je comprends.
M. Charette : Non, mais je le
précise, tout simplement, là, pour la compréhension de tout le monde. C'est un
concept nouveau, et on se fait la main, en quelque sorte, là, avec les
organismes du gouvernement du Québec et Hydro-Québec, mais, encore là, on
n'élargit pas. Je me souviens, on a eu l'échange, et ma réponse n'était
peut-être pas suffisamment claire, et ce n'était peut-être même pas à micro
ouvert, mais ce n'est pas tous les projets non plus du gouvernement du Québec,
on est réellement lutte aux changements climatiques, production d'énergie
renouvelable. Donc, même au niveau du gouvernement du Québec, c'est très
balisé, ce qui sera admissible aux travaux préalables.
M. Leduc : Les entreprises
privées qui voulaient être incluses disaient : Nous aussi, on veut
contribuer aux changements climatiques, on veut, dans le fond, cadrer dans
l'incise, là, de la première phrase, «dans un cas où un projet d'un ministère
participe à l'atteinte des cibles gouvernementales en matière de lutte contre
les changements climatiques», etc. Vous, vous dites : On en a déjà
beaucoup à faire, commençons par Hydro-Québec et les organismes. Est-ce qu'il y
a une porte...
M. Leduc : ...dans un futur
de cinq ou 10 ans ou...
M. Charette : Ce que j'ai
mentionné, l'avenir, c'est long. Ce n'est pas l'intention du gouvernement dans
un avenir prochain ou prévisible, mais ce que le gouvernement établira comme
expérience de cette nouvelle avenue dans x temps, ça, je ne peux pas présumer.
M. Leduc : Je comprends.
M. Charette : Mais je peux
vous confirmer que, nous, on ne travaille pas un scénario parallèle qui, dans
deux semaines, nous amènerait... On veut se faire la main avec cette nouvelle
possibilité. Mais je ne peux pas m'engager pour les prochains gouvernements.
M. Leduc : Mais vous le dites
vous-même à l'instant, on veut se faire la main, ça veut dire que c'est un
système qu'on essaie.
M. Charette : Et, si ça
fonctionne, honnêtement, je serais le premier heureux que, dans x temps, on
puisse avoir d'autres partenaires qui puissent bénéficier de cette
éventualité-là. Mais il faut se donner la possibilité d'évaluer les bénéfices,
et ça ne se fera pas en quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Ce
n'est pas l'objectif du gouvernement actuel. Le prochain pourra évaluer s'il a
suffisamment de données à sa disposition, mais il n'y a pas d'objectif à court
terme.
M. Leduc : Je comprends, mais
si, moi, je suis inquiet qu'on ouvre la porte de trois pouces, puis il y des
gens qui vont vouloir l'ouvrir de trois pieds, j'ai peut-être un peu raison
d'être inquiet, parce que vous dites : On se fait la main puis on verra
bien ce que le futur nous amènera.
M. Charette : Bien, ce sera
balisé. Si les prochains gouvernements vont dans ce sens-là, ce sera balisé
comme ça l'est maintenant avec des conditions précises pour un type de projet
en particulier. Mais ce n'est pas le gouvernement actuel, là, on veut se donner
la possibilité. Pour voir si c'est pertinent, il faut se donner un temps
d'évaluation, mais je ne peux pas prédire dans x...
M. Leduc : Non, je comprends,
de toute...
M. Charette : Et si jamais ça
devait être une avenue envisagée par un prochain gouvernement, c'est
législatif, ce n'est pas réglementaire, c'est-à-dire il faudra réouvrir la loi
pour apporter les modifications en question avec avec le concours de l'ensemble
des parlementaires de l'Assemblée nationale. Donc, ce n'est pas une porte qui
pourrait être ouverte, pour reprendre l'expression du collègue, par un simple
règlement du gouvernement.
M. Leduc : Exact.
M. Charette : C'est
législatif, cette disposition-là.
M. Leduc : Vous devinez où...
J'allais exactement là. Ça veut dire que ça, c'est tel quel puis... dans le
futur règlement adopté dans deux décrets différents. Il n'y a pas de
possibilité d'aller jouer là-dedans, là.
M. Charette : Non, parce que
c'est une disposition législative qui est législative à ce niveau-là.
M. Leduc : Puis qui est
claire et précise puis qui... O.K. Ça, c'est réglé.
M. Charette : C'est
clairement mentionné dans le texte lui-même... On le voit... J'essaie de voir.
Bien, ça précise, là, qui était admissible, bien, notamment le dernier élément,
comme quoi, c'est Hydro-Québec qui peut être... C'est notamment Hydro-Québec
qui peut aussi être considéré comme initiateur. Et on voit un petit peu plus
haut, là, que ça s'adresse aussi au ministère.
M. Leduc : Est-ce que ça
arrive, des fois, qu'Hydro-Québec... le ministère démarre des travaux de ce
type-là en mode consortium avec un privé?
M. Charette : Il y a des
partenariats, oui. Et, comment dire, Hydro-Québec a des partenaires, mais il
est initiateur du projet dans pareil cas ou il y a des compagnies privées qui
peuvent être initiatrices aussi en bonne et due forme. Donc, on a les deux
modèles. Là, on parle d'initiateur, ça, c'est une responsabilité ou une
possibilité qui est offerte à un initiateur. Et tous les travaux, je dirais, du
gouvernement du Québec ont des partenariats avec le privé, mais si c'est le
ministère des Transports, il y a de la... je vous dirais, il y a certains
aspects de ces travaux-là qui ne sont pas réalisés par des fonctionnaires du
ministère des Transports. Donc, chaque projet même par des ministères ont des
partenaires privés. Mais on fait référence réellement à l'initiateur,
c'est-à-dire le responsable du projet, c'est ce qui est visé. Mais un
partenaire d'Hydro-Québec, dans certains projets, pourrait être un initiateur
pour un autre projet. Et là la possibilité ne serait pas offerte à ce type de
projet là.
M. Leduc : Donc, si c'est un
initiateur privé, mais qui a comme partenaire un ministère ou Hydro-Québec, ça
ne marche pas.
M. Charette : Non, mais, en
fait, cette avenue-là, elle est moins présente...
M. Leduc : Commune.
M. Charette : ...moins
commune. Les initiateurs, si le gouvernement du...
M. Charette : ...peut-être
un ministère qui peut avoir des partenaires privés dans...
M. Leduc : Et non
l'inverse.
M. Charette : ...dans la
réalisation d'un projet. Je crois que ça n'existe pas, là. Je ne peux pas avoir
en tête, là, tout l'ensemble des projets, mais ce que je veux dire par là, un
partenaire d'Hydro-Québec dans un projet où Hydro-Québec est l'initiateur,
c'est Hydro-Québec qui est l'initiateur. Mais ce partenaire-là, c'est une
compagnie privée qui peut avoir... qui peut avoir d'autres projets en
parallèle. Et ces autres projets-là, en parallèle, ne sont pas visés, là...
M. Leduc : Ça, je
comprends.
M. Charette : ...par l'article
en question.
M. Leduc : Donc... Mais
pour activer 31.4.3, il faut que l'initiateur soit Hydro-Québec ou un
gouvernement.
M. Charette : Exact. Ça
veut dire...
M. Leduc : Ça, c'est
clair.
M. Charette : ...que ça
doit être l'initiateur, donc, Hydro-Québec ou un ministère qui fait une
demande.
M. Leduc : Peu importe le
nombre de partenaires privés, c'est l'initiateur qui compte.
M. Charette : Exact. Mais
le responsable du projet est l'initiateur, donc Hydro-Québec ou un ministère.
M. Leduc : C'est très
clair. Et dans un cas qui peut être fictif, mais un cas théorique d'un
partenaire privé initiateur, mais qui aurait comme partenaire Hydro-Québec ou
un gouvernement, qu'est ce qui se passerait? Est-ce qu'on... Est-ce qu'il
serait capable d'activer 31.4.3?
M. Charette : Non, c'est
l'initiateur, c'est le responsable, c'est le répondant du projet. C'est lui qui
est visé par les obligations, là, qui sont fixées. Naturellement, ces
sous-traitants sont tenus de respecter les obligations qui lui sont... qui lui
sont imposées, l'initiateur, là, mais c'est l'initiateur qui permettrait, là,
de recourir à cet article-là.
Le Président (M. St-Louis) :
Je vous remercie beaucoup, M. le ministre. En fait, merci, tout le monde, pour
votre collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux
au mardi 1ᵉʳ avril 2025 à 9 h 45, et ceci n'est pas un poisson
d'avril.
(Fin de la séance à 16 h 30)