Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
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Tuesday, April 8, 2025
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Vol. 47 N° 92
Clause-by-clause consideration of Bill 81, An Act to amend various provisions relating to the environment
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-sept minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 81, Loi modifiant
diverses dispositions en matière d'environnement.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) est remplacée par Mme Lachance
(Bellechasse); M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce); M. Grandmont (Taschereau) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); et M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin) est
remplacé par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement, les échanges portaient sur l'article 31.9
point sept proposé à l'article 98 du projet de loi. Y a-t-il d'autres
interventions sur cet article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Je vous avais posé des questions... Bonjour à tous. Bon... Bon
début de semaine... bien, «semaine»... de semaine parlementaire, évidemment,
parce qu'on travaillait hier. Donc, la semaine dernière, j'avais posé des
questions sur le terme «cadrage», ce qui n'était pas tout à fait clair, là,
dans mon esprit. Et on a... ma collègue a eu le réflexe de regarder la version
anglaise du projet de loi pour comprendre... peut-être pour essayer de
comprendre mieux le sens qu'on voulait lui donner. Je vais lui céder la parole,
mais de ce que je comprends, c'est qu'on utilise le mot «scoping» en anglais.
Et, pour être certifié PMP, gestionnaire de projets, «scoping», ça a un sens
peut-être différent de ce qu'on entend ou en tout cas de ce qu'on a parlé ici,
le cadrage. Ça fait qu'en tout cas je vais laisser ma collègue mieux le
détailler. Mais je voulais, c'est ça, amener ce point-là ce matin.
Mme McGraw : Bien,
effectivement, ma collègue, elle a bien décrit la situation. On utilise le
mot... on parle de... bien, c'est ça, «cadrage» et «scoping». Je... Peut-être,
la question. On va commencer avec une question. «Scoping» et «cadrage», je ne
vois pas la... Est-ce que c'est considéré l'équivalent? Est-ce qu'il y
aurait... Oui.
Le Président (M. St-Louis) : J'aurais
besoin du consentement de la commission pour que notre collègue puisse
intervenir. Donc, est-ce que nous avons consentement? Merci. Alors, je vous
invite à vous présenter, nom et un titre, s'il vous plaît.
• (9 h 50) •
Mme Gagnon (Mélissa) : Bonjour!
Mélissa Gagnon, directrice générale adjointe aux évaluations environnementales
et stratégiques.
Donc, effectivement, ce sont des termes qu'on
retrouve souvent dans le domaine des évaluations environnementales. Donc, le
«scoping» et le «cadrage», pour nous, c'étaient des termes qui étaient
adéquats, là, pour représenter l'intention de... ce qui est visé finalement par
le cadrage lui-même, là. Donc, peut-être juste pour réitérer ce que ça vise,
là, c'est qu'on vient préciser c'est quoi la portée, l'étendue, la nature de l'évaluation
qui va être à réaliser. Donc là, bien, je ne suis moi-même pas traductrice,
mais, tu sais, pour nous, le «scoping» représentait quand même bien cette même
intention là, là, de venir cadrer l'évaluation, le «scope» de...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...de
l'évaluation.
Mme McGraw : Et
effectivement, ce n'est pas juste le «scope», parce qu'on parle de «nature,
portée, étendue» et, en anglais, c'est «nature, «scope and extent». Il y a
trois... Il y a trois aspects qu'on essaie de regarder quand on parle en
français, «nature, portée, étendue». «Cadrage», si je comprends bien, on essaie
de venir... Bien, «cadrage», ce serait plutôt «framing», «the framing
documents». Cadrer, c'est «framing». Mais, si c'est déjà utilisé, c'est un mot
qui est déjà utilisé, on comprend que ça inclut ces trois éléments... ces trois
éléments, et pas juste... parce qu'en anglais, «scoping», c'est vraiment...
«scoping», c'est la portée. Mais, dans ce contexte-là, je veux juste clarifier
que «cadrage» c'est vraiment les trois aspects, pas juste «l'étendue»... ou,
pardon, «la portée... «la portée», c'est «scope» en anglais, que le «cadrage»,
c'est les trois, bien que «scoping», c'est plutôt... «la portée», pardon. Mais
on... Et c'est le terme qui est utilisé déjà. Déjà, c'est dans... fréquemment
dans les évaluations. C'est ça le terme qu'on utilise?
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
le terme effectivement qu'on retrouve. D'ailleurs, ça avait été regardé avec
les traducteurs, là, puis ce qui avait... ce qui avait été donné comme élément
de réponse, c'était que le terme était jugé adéquat puis qu'il était
correspondant à la pratique.
Mme McGraw : Tout à fait.
Alors...
Mme Gagnon (Mélissa) : «Scoping
exercise», «exercice de cadrage».
Mme McGraw : D'ailleurs, le
terme «cadrage», ça pourrait être plus large que «scoping. Parce que «scoping»,
c'est un des trois aspects qui est souligné. Peut- être il faudrait changer
l'anglais mais... tu sais, «the framing documents». Mais, merci. Avec ces
explications-là, on comprend que «cadrage», ça inclut vraiment les trois
aspects. Puis, le terme, c'est déjà le terme qui est déjà fréquemment utilisé.
Ça fait que ça nous convient. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 31.9,7?
Comme il n'y en a pas, nous allons poursuivre. M. le ministre, à l'article
31.9.8, proposé à l'article 98.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Tout d'abord, salutations à vous, mais également à toutes les
personnes qui nous accompagnent aujourd'hui. Donc. 31.9.8 : «Le défaut du
porteur du plan ou du programme de transmettre le rapport d'évaluation
environnementale sectorielle ou régionale dans le délai imparti par le cadrage
met fin à l'évaluation environnementale prévue à la présente sous-section. Dans
un tel cas, la personne qui a encore l'intention de soumettre son plan ou son
programme à une telle évaluation doit déposer un nouvel avis d'intention et une
nouvelle proposition de cadrage, conformément à l'article 31.9.2.»
Commentaires : Cet article prévoit
que l'évaluation environnementale sectorielle ou régionale prend
automatiquement fin si le porteur du plan ou du programme fait défaut de
transmettre le rapport d'évaluation dans les délais impartis par le ministre
dans le cadrage. La personne qui souhaite encore soumettre son plan ou son
programme à une telle évaluation doit déposer un nouvel avis d'intentions et
une nouvelle proposition de cadrage, conformément à l'article 31.9.2.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles?
Mme Dufour : Bien, en fait,
non... Attendez. As-tu une question?
Mme McGraw : ...c'est clair,
ça fait que...
Le Président (M. St-Louis) : Si
vous ne souhaitez pas intervenir, nous allons poursuivre avec l'étude de
l'article 31.9.9, tel que proposé à l'article 98.
M. Charette : Merci, M. le
Président. «31.9.9. Lorsque le ministre estime que le rapport d'évaluation
environnementale sectorielle ou régionale ne traite pas de manière
satisfaisante des sujets qu'il doit aborder selon le cadrage, il en informe le
porteur et lui indique comment il doit y remédier ainsi que dans quels délais.»
Commentaires : Cet article prévoit
que, dans le cas où le ministre considère que le rapport d'évaluation ne traite
pas de matière... de manière satisfaisante de ce qu'il doit aborder selon le
cadrage transmis, il doit en informer le porteur et lui indiquer comment il doit
y remédier ainsi que le délai dont il dispose pour le faire.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci....
Mme Dufour : ...merci, M. le
Président. Alors, ici, on dit «lorsque le ministre estime que le rapport ne
traite pas de manière satisfaisante les sujets qu'il doit aborder», est-ce
qu'il y aura... Comment, en fait, on détermine... Parce que c'est quand même
subjectif de savoir s'il traite ou pas de manière satisfaisante, pour pas qu'il
n'y ait pas d'apparence de conflit d'intérêts d'une manière ou d'une autre,
comment on pense baliser ça?
M. Charette : Effectivement,
la question est intéressante et, dans les faits, c'est un petit peu ce que fait
déjà le ministère lorsqu'une demande d'autorisation lui est faite. On analyse
les documents, les informations transmises, on s'assure que ça correspond
naturellement à la réglementation. Et là on a le cadrage qui vient déterminer
un petit peu les attentes, ce que le porteur doit soumettre comme information.
Donc, si ça ne correspond pas aux informations nécessaires à la décision, on va
tout simplement lui demander des compléments d'information et lui préciser
quels seraient les délais qui lui seraient consentis, là, pour se conformer.
Mais c'est dans la procédure d'autorisation, lorsqu'il y a une évaluation,
c'est de voir si on a les informations requises pour procéder. Mais, oui, selon
les dossiers ou les projets, il y a des cadres de référence, là, qui... nos
gens au ministère pour s'assurer que ça ne se fait pas de façon... que ça ne se
fait pas de façon aléatoire, il y a réellement un cadre d'analyse qui les
guide.
Mme Dufour : O.K. Et cette
période d'échange là peut durer combien de temps... pourrait durer jusqu'à
combien de temps? Parce qu'on a vu que, dans d'autres articles, on venait
limiter, là, certains délais, ça, est-ce que ça va être encadré?
M. Charette : Pour ce qui est
de l'application, on laisserait notre collègue expliquer comment ça fonctionne.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, pour... Bien, juste pour réitérer que, quand on vérifie.. Bien, d'abord,
je vais dire bonjour, parce que je crois que tout à l'heure je suis allée dans
le vif du sujet puis je ne l'ai pas dit, donc... bien, bonjour. Ensuite, cette
vérification-là permet de valider si les éléments convenus... bien, établis
selon le cadrage. Donc, le cadrage va venir identifier les éléments qui doivent
faire partie du rapport du porteur. Et là cette première vérification-là vise à
s'assurer que tous les éléments sont présents, qu'on va regarder si, en
fonction du cadrage, si les éléments attendus sont présents, et que cette
vérification-là, il n'y a pas de délai établi, parce qu'encore une fois on est
dans les... c'était difficile de prévoir un délai comme c'est relativement
nouveau et aussi parce qu'on a des cas de figure qui peuvent être plus
circonscrits, d'autres peut-être de plus large portée, mais c'est fait quand
même dans des délais relativement courts. Il n'y a pas de consultation à cette
étape-là. C'est vraiment une vérification qui est faite par le ministère pour
s'assurer que les morceaux sont présents pour initier l'évaluation du plan au
programme sur la base de ce rapport-là.
Mme Dufour : O.K. Mais les
délais, eux autres, est-ce que ça va être normé ou si ça va être selon ce qu'on
demande d'informations supplémentaires?
Mme Gagnon (Mélissa) : Pour
le délai attribuable au ministre pour faire cette vérification...
Mme Dufour : Non, pas le...
excuse-moi, excusez-moi, mais celui... le délai pour remédier.
Mme Gagnon (Mélissa) : Le
délai pour remédier va être établi en fonction de l'élément qui est manquant.
Ça fait que l'idée, c'est de permettre à l'initiateur de lui donner
suffisamment de temps pour remédier à la situation, donc, fournir l'information
demandée, mais ne pas non plus se retrouver dans un processus qui s'étire.
Donc, c'est vraiment un délai qui va être établi au cas par cas, au même titre
qu'au départ le délai, pour soumettre le rapport, va être basé sur, justement,
on parle de quel type, quelle ampleur de plan de programme, c'est quoi,
l'ampleur des études qui sont attendues. Ça fait que là si, exemple, ça lui
prend une étude puis qu'il a besoin de retourner faire des travaux terrain ou
autre pour remédier à la situation, bien, on va considérer le temps que ça lui
prend dans le délai qui va lui être donné, le temps que, normalement, ça
devrait lui prendre.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
ça peut varier.
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
ça va être variable.
Mme Dufour : Puis est-ce
qu'il y a des délais maximaux? Parce qu'on l'a vu dans d'autres articles, si
les délais n'étaient pas respectés, le ministre pouvait comme, disons, mettre
fin au processus. Est-ce que c'est quelque chose qu'on pourrait voir ici aussi?
C'est peut-être dans les articles qui suivent, là.
• (10 heures) •
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
effectivement, on a des pouvoirs qui sont similaires. L'objectif, c'est
toujours de cadrer quand même - ce n'est pas le bon terme, là - de limiter, tu
sais, on veut, à partir du moment où on se lance dans un processus comme...
10 h (version non révisée)
Mme Gagnon (Mélissa) : ...on
demeure dans un processus qui est d'actualité, puis de limiter aussi les délais
où est-ce qu'il n'y a rien qui se passe, parce que ça, c'est coûteux pour tout
le monde, tu sais, pour... autant pour le public, les gens qu'on consulte. Ça
fait qu'on veut que... D'où la vérification initiale, là, s'assurer que toutes
les pièces sont là avant d'initier le processus d'évaluation. Puis à partir du
moment où le processus est initié, bien, on ne veut pas qu'il y ait, exemple,
un an, deux ans de délai. On s'attend à ce qu'à partir du moment où on lance l'évaluation,
on est prêt à faire l'évaluation. Donc normalement, c'est l'objectif de mettre
des délais maximums aussi, là, c'est qu'on ne se retrouve pas dans un processus
où, finalement, deux ans plus tard, on reçoit l'information qui était attendue
et là on doit repartir l'évaluation de... alors que ça fait deux ans qu'on n'en
a pas entendu parler, là. Ça fait que c'est... vraiment, l'idée, c'est de dire :
O.K., on se lance dans le processus, on a ce qu'il faut puis on est en mesure
de le compléter assez rapidement pour toutes les parties prenantes.
Mme Dufour : O.K., et
peut-être que c'est plus loin, mais est-ce qu'il y a quelque chose dans l'article
98 qui vient dire que, si un des délais imposés, là, au requérant n'est pas
respecté, que le ministre peut mettre fin au processus?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui, c'est
l'article 31.9.14, puis c'est le même principe que dans la procédure d'évaluation.
Donc, ça vient avec un préavis. Tu sais, l'idée, c'est que les délais viennent
permettre de cadrer, quand même, de limiter, quand même, là, l'étendue de tout
ça, que ça demeure réaliste, mais aussi d'actualité. Puis chaque fois qu'il y a
ce pouvoir-là, ça vient avec un préavis et ça donne l'opportunité aux porteurs
de... tout comme dans la procédure pour l'initiateur, de présenter, quand même,
tu sais... s'il y a une raison qui explique qu'il n'a pas pu respecter le délai
puis que, finalement, il est sur le point de le faire, bien, naturellement, on
va lui donner l'opportunité de compléter. Donc, chaque fois que c'est prévu, ça
vient avec un préavis puis l'opportunité pour l'initiateur ou le porteur de
présenter, là, des explications puis exiger, là... demander un sursis, disons
ça comme ça.
Mme Dufour : O.K. C'est
clair. Peut-être une dernière question pour moi, là. Est-ce qu'il y a un nombre
maximal d'échanges ou... tu sais, parce que c'est ça, la question, c'est... Là,
on comprend que ce n'est pas satisfaisant, mais là il y a un retour, tu sais,
jusqu'à jusqu'à quel point on peut aller? Parce qu'il pourrait y avoir aussi
une perception que les exigences sont toujours plus grandes de la part du
ministère. Moi, j'ai vu la situation au niveau urbanistique dans une certaine
ville, où est-ce qu'à un moment donné les promoteurs disent : O.K., là,
vous m'en demandez toujours, à chaque fois, davantage. Est-ce qu'il y a un
risque qu'on voie ça ici ou ça va être encadré?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
ça va être encadré de part et d'autre. Donc, tu sais, tous les pouvoirs dont on
discute, en fait, là, on va les voir à l'article 31.9.14 donc, ces pouvoirs-là
sont mis en place pour éviter... Tu sais, quand on est dans ces processus-là, c'est
des processus qui sont énergivores pour l'ensemble des parties prenantes,
autant pour l'initiateur, le porteur, que pour toutes les personnes qui
participent à l'évaluation. Ça fait que l'objectif, c'est vraiment d'éviter d'être
dans un cas où est-ce qu'on n'est pas capable d'avoir l'information, où est-ce
qu'on n'a plus de réponses, où est-ce que la démarche n'est pas sérieuse. Bien
là, à ce moment-là, il y a une possibilité d'y mettre fin. Ça vient toujours
avec des préavis puis avec le pouvoir pour l'initiateur ou le porteur de
contester ça, en quelque sorte. Mais, après ça, tu sais, l'objectif, surtout
dans le contexte où on est dans une EESR, donc, les retombées visées sont aussi
pour le porteur qui s'embarque dans ce processus-là.
Donc, à partir du moment où il s'embarque,
il est dans une démarche sérieuse, bien, normalement, on ne devrait pas avoir
de nombreux allers-retours, là. On s'attend à ce que... tu sais, l'objectif, c'est
d'avoir l'information pour qu'il y ait une décision qui atteigne les objectifs
visés au départ.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons poursuivre à l'article
31.9.10. M. le ministre.
M. Charette : M. le Président,
donc 31.9.10 : «Lorsque le ministre estime que le rapport d'évaluation
environnementale sectorielle ou régionale traite de manière satisfaisante des
sujets qu'il doit aborder selon le cadrage, il le publie au registre des
évaluations environnementales.»
Commentaires : Cet article prévoit
que, dans les cas où le ministre considère que le rapport d'évaluation traite
de manière satisfaisante de ce qu'il doit aborder selon le cadrage transmis, il
doit le publier au registre des évaluations environnementales.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme McGraw : Donc, juste pour
bien comprendre une notion plutôt subjective...
Mme McGraw : …satisfaisante,
parce qu'il y a des critères qui sont associés avec… de manière satisfaisante.
M. Charette : C'est un petit
peu ce qu'on mentionnait, tout à l'heure, à l'article précédent, naturellement,
il y a toujours une dynamique que l'on peut comparer aux demandes
d'autorisation. Là, on a un cadrage de… du coût, là, qui venait aborder, là, le
minimum attendu. Donc, c'est un petit peu la même procédure. Il y a une
évaluation qui est faite. Lorsque c'est satisfaisant, on peut passer à l'étape
suivante. Dans le cas présent, c'est une publication au niveau du registre des
évaluations environnementales. On avait eu l'occasion d'en parler, là, lors des
articles précédents. Ça contribue aussi à la transparence de la démarche.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Mme la députée.
Mme Dufour : Oui, merci. On a
parlé, à l'article précédent, là, qu'il y avait différents échanges. Donc,
qu'est-ce qui va être publié au registre? Est-ce que c'est seulement la version
finale ou les différentes versions échangées, là, avec le ministère vont l'être
aussi?
M. Charette : En fait, c'est
la version finale. C'est la version complète, là, qui aura été autorisée, dans
le fond, qui sera publiée.
Mme Dufour : O.K. Et le
porteur du projet, dans le fond, il doit… tu sais, dans quel ordre ça va être
pu… il reçoit l'autorisation ou en tout cas l'approbation, comment dire? Il
reçoit comme l'avis que le rapport est satisfaisant, et là automatiquement ça
va au registre. Est-ce que ça implique… tu sais, où est-ce que ça va au
registre? C'est… parce que ça va au registre, là, le… Tu sais, comment est… est
notifié, finalement, le porteur?
M. Charette : Comment c'est…
Mme Dufour : Comment le
porteur est notifié qu'enfin c'est… le rapport est conforme aux attentes?
Est-ce que c'est par la publication au registre? Est-ce qu'il est avisé que la
publication va se faire au registre?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, il n'y a pas de mécanisme officiel, là, d'informer l'initiateur, ça fait
qu'il va être avisé par la publication au registre. Mais il faut comprendre aussi
qu'on est dans… du porteur. Il faut comprendre qu'on est quand même dans une
dynamique où on est en communication avec le porteur, là, donc il va être avisé
d'une certaine façon. Mais effectivement, s'il n'y a pas de demande puis si on
juge que c'est satisfaisant, on publie. C'est comme… dans le fond, il faut le
voir comme à partir du moment où il dépose son rapport, il doit s'attendre à ce
que ce soit publié sous peu au registre, parce que normalement ça devrait être
complet. Si jamais il a des questions, bien là, naturellement, il va falloir
qu'il remédie pour compléter son rapport. Mais dans tous les cas, normalement
c'est vu comme un automatisme : Je dépose et on s'attend à ce que ce soit
publié s'il est bien complet et répond aux attentes.
Mme Dufour : C'est bon. Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons poursuivre l'étude
avec l'article 31.9.11. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 31.9.11 : «Au plus tard six semaines suivant la publication du
rapport au registre, le ministre confie au bureau un mandat pour tenir une
audience publique.»
Commentaires. Cet article prévoit que,
dans un délai maximal de six semaines suivant la publication du rapport d'évaluation
registre, le ministre doit confier un mandat au Bureau d'audiences publiques
sur l'environnement pour tenir une audience publique sur le plan ou le
programme.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Merci, M.
le Président. Donc, on a soulevé dans les… dans les mémoires, effectivement,
l'Association québécoise pour l'évaluation d'impact, ils ont souligné la
possibilité d'élargir les… bien, élargie les possibilités dans le type de
consultation que le ministre pourrait confier au BAPE. Puis effectivement ils
soulignent que le BAPE a acquis de l'expérience en audience générique et, comme
dans la… le PÉEIE, l'avis du BAPE pourrait être sollicité. Comment le ministre
réagissait à cet… ce constat?
• (10 h 10) •
M. Charette : J'ai
malheureusement mal compris la fin de la question. L'avis du BAPE doit…
Mme McGraw : C'est ça,
justement, ils recommandent que, dans le cadre du plan… bien, le PÉEIE, que
l'avis du BAPE doit être sollicité. Est-ce que c'est le cas? Est-ce que c'est
déjà prévu dans ce cas-là? Et c'est la notion justement d'élargir les
possibilités dans le type de consultation. Est-ce que, selon le ministre, la…
l'article…
Mme McGraw : ...répond à
ce constat de l'association.
M. Charette : Dans les
faits, oui, on a eu la publication du rapport tel que mentionné à l'article
précédent, et il y a un mandat dans tous les cas de figure, là. À partir du
moment où ces sujets recevables, que c'est publié, il y a un mandat qui est
donné au BAPE pour tenir une audience publique. Et c'est là où je saisissais
mal, peut-être, la question. Le BAPE va procéder à ce mandat-là, bien
évidemment, mais le BAPE ne devient pas plus décisionnel. Comme on l'a déjà
mentionné par le passé, c'est une étape importante de la procédure
d'évaluation, oui, mais ce n'est pas un rôle qui est décisionnel en bout de
ligne. Je ne sais pas si c'était le sens de la question, là, du groupe en
question.
Mme McGraw : Bien, peut-être.
Écoutez, je ne peux pas... Ce que je... Ce que je constate, c'est que... Est-ce
que le ministre... Est-ce que cet article et peut-être ces articles vont dans
le sens d'élargir les possibilités lorsque... Dans le type de consultation,
est-ce que c'est un élargissement, un retrait ou si c'est le statu quo dans
les...
M. Charette : Oui, c'est
une nouvelle procédure d'évaluation que l'on introduit, là, avec ce type
d'évaluation le BAPE aura un rôle et le mandat sera confirmé à travers, à travers
l'étape à laquelle on se trouve présentement. Et par la suite, rapports, ceux
du BAPE. Puis les rapports du BAPE sont rendus publics également, mais le
rapport du BAPE, encore une fois, n'est pas la dernière étape d'une procédure
d'évaluation, comme c'est le cas présentement, comme ce serait le cas aussi
avec cette nouvelle formule que l'on souhaite introduire, mais c'est des
démarches qui sont publiques et qui vont nous offrir des outils
supplémentaires, là, tout simplement. Donc, je ne pense pas qu'on... En fait,
on ne rétrécit pas. Je ne pense pas qu'on élargit. On est dans un contexte tout
simplement différent, là, avec une nouvelle procédure d'évaluation qui va nous
donner des moyens supplémentaires, là, pour répondre aux besoins, là, qui
avaient été exprimés.
Mme McGraw : Donc, c'est
justement... Il souligne le fait que c'est vraiment l'avis du BAPE qui va
pour... pour informer la décision ultime. C'est justement leur avis. Et on
parle du type de consultation. Donc, on lance quelque chose qui est nouveau.
Mais est-ce qu'on prend en considération le fait que le BAPE a toute cette
expérience, et en consultation, en audience générale, mais... générique, et
aussi en des consultations particulières? Selon la ministre, tout ça, ça
reste... Il y a... Ça demeure.
M. Charette : Là, on se
souvient à l'étape où on est rendu. Ce n'est pas la première fois dans le
processus en continu, là, ce n'est pas la première fois que le public, en
quelque sorte, sera sollicité ou invité à participer à la réflexion, je vais le
dire comme ça, mais le BAPE, avec le mandat reçu, a l'expertise, et c'est sûr,
la... C'est son mandat. C'est son... C'est son habitude, là, de procéder avec
un rapport qui interviendra, là, à la fin de cette étape-là, étape qui n'est
pas la dernière, là, mais qui confirme que le processus va de l'avant. Mais
j'ai de la misère à... En fait, ce n'est pas un rétrécissement, ce n'est pas un
élargissement, c'est le BAPE qui intervient dans un... dans un type de
procédure nouvelle qui va nous offrir des nouvelles opportunités, là, tout
simplement.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Si vous n'avez pas d'autre intervention, nous allons poursuivre avec l'article
31.9.12.
M. Charette : Merci, M.
le Président.
«31.9.12 Au terme de son mandat, le Bureau
fait rapport au ministre sur la base du mandat qui lui a été confié, des
observations et des préoccupations qu'il a reçues du public. De ces
constatations ainsi que de l'analyse qu'il en a faite, il identifie aussi toute
information sur le plan ou sur le programme présenté par le porteur, qui n'est
pas abordée dans le rapport d'évaluation environnementale, sectoriel ou
régional, et que le Bureau juge pertinente pour l'évaluation du plan ou du
programme.»
Le commentaire. Cet article prévoit que le
Bureau d'audiences publiques sur l'environnement doit, après avoir tenu
l'audience publique, produire et transmettre au ministre un rapport de ces
constatations ainsi que des préoccupations qu'il a reçues du public. L'article
prévoit aussi que, dans son rapport, il identifie également toute information
sur le plan ou le programme présenté par le...
M. Charette : ...qui n'est
pas déjà traitée par le rapport d'évaluation du porteur et qu'il juge
pertinente pour son évaluation.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Un délai
standard, ce serait quoi?
M. Charette : Le?
Mme Dufour : Un délai...
Excusez-moi. Quel serait le délai standard qui pourrait être demandé au BAPE
pour émettre son rapport?
Des voix : ...
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, le... à partir du moment où il y a un mandat d'enquête et d'audience qui
est donné au BAPE, il y a une commission qui est créée, puis la commission doit
remettre son rapport au terme de son mandat au plus tard, parce qu'après ça la
commission est dissoute. Donc, le délai pour remettre le rapport est en
fonction du délai pour réaliser le mandat. Donc, on comprend qu'il faut que ce
soit remis à la limite le dernier jour du mandat. Puis, ce délai-là,
normalement, une audience publique, un mandat d'audience publique, quand on est
dans la procédure par projet, c'est quatre mois. Mais là, comme on est dans une
nouvelle procédure puis que la portée peut être variable, dépendamment de...
est-ce que c'est un plan qui couvre quelque chose de plus circonscrit ou
quelque chose de beaucoup plus large, ça fait que, là, le mandat pourrait... le
délai du mandat pourrait être ajusté. Exemple, ça pourrait être un six mois si
on considère que ça implique des consultations, des séances dans différentes
communautés à différents endroits, bien là, naturellement, ça va prendre un
petit peu plus de temps pour la commission de réaliser son mandat. Ça fait
qu'on va considérer ça dans le délai qui va être accordé. Mais, au terme de son
mandat, la commission doit remettre son rapport.
Mme Dufour : O.K. On dit que
le rapport identifie les... toute information sur le plan ou le programme qui
n'est pas abordée dans le rapport d'évaluation environnementale et que le
Bureau juge pertinente pour l'évaluation du plan. Ça, ça veut dire que ça va
au-delà de ce que le ministère va avoir regardé. Si ça va au-delà, ça veut dire
que ce n'est pas nécessairement dans le cadrage initial?
M. Charette : C'est déjà une
latitude qu'a le BAPE dans une procédure d'évaluation traditionnelle,
c'est-à-dire il y a des consultations, il y a des éléments qui sont transmis,
que ce soit, dans le cas présent, par le porteur ou, dans d'autres
circonstances, on va parler d'initiateur. Le BAPE a toujours la possibilité de
dire : On n'a pas... c'est-à-dire : On n'a pas reçu d'élément
particulier, par exemple de l'initiateur ou du porteur, mais, dans tel type de
projet, on considère que telle considération doit être... doit être évoquée.
Donc, c'est une latitude, là, que le BAPE a déjà, à ce moment-ci, qui va
pouvoir aussi se vivre à travers cette nouvelle formule d'évaluation là.
Mme Dufour : O.K. O.K. Ça
fait que les porteurs, c'est ça, ça peut être... puis... ça peut être une
surprise. Puis ça, c'est ce qui va ensuite être soumis en consultation
publique, les informations supplémentaires?
M. Charette : C'est-à-dire la
consultation se fait par le BAPE. Donc, son rapport va tenir compte de la
consultation. Donc, ce rapport-là... Si on regarde la séquence, là, que l'on
décline à travers les différents articles, là, à l'étape où on est, la
consultation s'est tenue, le mandat du BAPE a été, donc, accompli à travers la
remise de ce rapport-là, mais le public a déjà été interpelé, là, à ce
moment-ci.
Mme Dufour : O.K. Donc,
l'information, à ce moment-là, qui pourrait être jugée pertinente pour
l'évaluation du plan ou du programme, elle va... l'information supplémentaire,
elle va servir comment? Comment le ministère va s'en servir, de cette
information-là?
M. Charette : Elle va se
retrouver dans le rapport. Ce qu'on mentionnait tout à l'heure, un rapport du
BAPE, ce n'est jamais décisionnel. Donc, par la suite, il y a... il y a une
responsabilité, là, qui revient au ministère pour toutes prendre en compte, là,
les informations qu'il a obtenues. Et, de façon générale, là, cette phrase-là,
qui permet, là, de prendre en considération des éléments qui n'avaient pas été
autrement, là, présentés, notamment par l'initiateur, c'est pour respecter le
principe d'autonomie du BAPE, pratique courante déjà, qui va s'appliquer aussi
et qui pourra se retrouver dans le rapport, et, par la suite, le ministère,
là... on va le voir un petit peu plus loin, quelles sont les étapes
subséquentes, là, pour terminer l'évaluation, là, de cette démarche-là.
• (10 h 20) •
Mme Dufour : C'est bon.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme...
Le Président (M. St-Louis) : ...nous
allons poursuivre avec l'article 31.9.13, M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. «31.9.13. Le ministre peut, à tout moment, dans le délai, selon les
conditions qu'il fixe, demander au porteur de fournir tout renseignement
supplémentaire, d'approfondir certaines questions, d'entreprendre certaines
recherches qu'il estime nécessaires afin d'évaluer les impacts sur
l'environnement du plan ou du programme proposé, d'analyser les enjeux relatifs
à ce plan ou à ce programme et d'appuyer sa recommandation au gouvernement.»
Le commentaire. Cet article octroie au
ministre le pouvoir de demander au porteur de fournir, dans le délai et selon
les conditions qu'il fixe, tout renseignement supplémentaire, d'approfondir des
questions ou d'entreprendre des recherches qu'il estime nécessaires pour
l'évaluation du plan ou du programme proposé, pour analyser les enjeux qui y
sont relatifs et pour appuyer sa recommandation à faire au gouvernement au
terme de l'évaluation.
Je le mentionnais tout à l'heure, le BAPE est une
étape qui n'est pas finale et qui n'est pas non plus décisionnelle. Par la
suite, le ministère a un rôle à jouer avant de faire sa recommandation au
niveau gouvernemental.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, mais est-ce
qu'on peut avoir une idée du genre d'information supplémentaire qu'on pourrait
demander? Parce que là on comprend qu'on est après la fin du processus du BAPE.
Donc, est-ce que c'est en lien avec les informations supplémentaires qui sont
recommandées de regarder par le BAPE ou c'est autre chose, là? Qu'est-ce qui
pourrait amener une nouvelle information nécessaire à ce stade-ci?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, c'est le pouvoir du ministre de questionner à tout moment dans le
processus. Il faut départager le premier pouvoir qu'on a déjà regardé, qui
était à 31.9.9, qui était seulement de valider, en quelque sorte, l'admissibilité.
Ça fait que c'était plus une présence, absence, est-ce qu'on a tous les
morceaux qui étaient exigés, selon le cadrage, pour lancer l'analyse. Ici, on
est... C'est le pouvoir de questionner dans le cadre de l'évaluation du plan ou
du programme qui va être faite par le ministère. IL y a les consultations, il y
a les consultations publiques sont menées par le BAPE et il y a aussi les
consultations des communautés autochtones, consultation des experts pour porter
un jugement sur le plan ou programme et surtout sur... en lien avec les
objectifs établis dès le départ. Est-ce qu'on est dans... On veut valider des
balises.
Ça fait que, s'il y a besoin... si on a
besoin d'informations supplémentaires pour arriver à valider ces balises-là,
s'il manque de l'information finalement pour en arriver à la recommandation du
ministre au terme du processus, bien, c'est là... c'est ce pouvoir-là qui
permet de compléter l'information, d'aller chercher les informations manquantes
finalement. Ça fait que ça peut venir, au final, ça peut venir de, oui, des
consultations publiques, mais ça peut venir des consultations des experts, des
consultations des communautés autochtones, puis de l'analyse du ministère.
Mme Dufour : Oui. L'article
qui a initié, c'est l'article 98, fait part que l'objectif, c'est de déterminer
les balises d'acceptabilité environnementale et sociale applicables au projet.
Ici, on ne parle plus que d'évaluer les impacts sur l'environnement des... en
fait, des recherches qu'il estime nécessaires afin d'évaluer les impacts sur
l'environnement. Est-ce qu'on aurait pu l'élargir et il y aurait pu avoir des
éléments supplémentaires concernant l'acceptabilité sociale?
M. Charette : Le volet
d'acceptabilité sociale, c'est réellement la possibilité, là, pour le ministère
d'intervenir à tout moment. Mais, dans la procédure elle-même, pour ce qui est
de ce type d'évaluation là, on se souvient, c'est volontaire, c'est
l'initiateur qui le propose. Ce n'est pas une démarche qui est obligatoire.
Mais il y a quand même deux consultations à deux moments distincts où le public
est sollicité pour justement exprimer ses doléances. Donc, le volet social, il
est bien pris en compte à ce niveau-là et ça fera partie aussi, on peut le
deviner, du rapport du BAPE. Là, c'est réellement, la mission du ministère de
dire : À tout moment, si jamais il y avait des éléments supplémentaires
qui étaient requis au niveau environnemental. On a vu aussi que le mot
«environnement», c'est l'environnement, donc, ça peut être interprété de façon
assez générale.
Mais pour ce qui est du volet
acceptabilité sociale ou préoccupations sociales en particulier, à deux moments
de la procédure, le public va être sollicité.
Mme Dufour : Oui, bien, je ne
suis pas certaine qu'on l'interpréterait comme ça, là, d'évaluer les impacts
sur l'environnement...
Mme Dufour : ...voulant dire
l'environnement dans son ensemble. Et plus tôt on a... tu sais, on est venus
préciser qu'on parlait d'acceptabilité environnementale et sociale. On l'a dit
et on les a distinguées. Ici, on ne les distingue pas. Je vais donner un
exemple que j'ai vu souvent des projets qui... qui... qui requéraient, par
exemple, une analyse de circulation supplémentaire par exemple. Je ne sais pas
si, dans des projets soumis au BAPE, c'est ce genre de choses là qui pourraient
arriver. Mais je peux imaginer, une grande industrie s'implante. Là, il y a du
camionnage important qui pourrait être prévu et là ça ferait partie des
préoccupations des citoyens. Ce n'est pas... ce n'est pas des impacts sur
l'environnement, mais ça peut devenir la clé de l'acceptabilité sociale de
certains projets. Donc ici, est-ce qu'on ne se ferme pas la possibilité de
demander ce genre d'études là en précisant seulement les... les impacts sur l'environnement.
M. Charette : Comme je le
mentionnais tout à l'heure, il y a ce rôle-là qui est confié au BAPE d'aller
chercher les inquiétudes ou les préoccupations du... du public, et le BAPE sera
tout à fait libre de l'inclure. Et on devine, là, c'est dans sa mission qu'il
va l'inclure dans... dans son rapport, là, que cette question-là, elle est...
elle est importante dans la compréhension du... du projet. Donc, ce n'est pas
évacué, et là on est réellement, là. Ce n'est pas à une étape, hein? Le 31.9.13,
ce n'est pas une étape en particulier, c'est un pouvoir général, là, qui est...
qui est confié au ministère, là, mais le public est sollicité, là, dans la
démarche, et le BAPE peut... peut aussi demander des précisions aux promoteurs
à ce niveau-là.
Mme Dufour : O.K. Donc, le
BAPE, lui, il pourrait faire cette demande-là si ça devenait un enjeu qui était
soulevé de façon importante. D'ailleurs, il pourrait... ce qu'on a vu, là, la
section précédente, il pourrait donc le mettre dans son rapport que le plan ou
le programme devrait prévoir, par exemple. Une étude de circulation. Mais le
ministère ici ne se donne pas cette possibilité-là de... de le mettre. Ça fait
que le BAPE peut le faire, mais le ministère se limite à ce qui touche
l'environnement.
M. Charette : Encore là, ce
n'est pas une étape précise, c'est à tout moment, c'est des compléments
d'information qui pourraient être sollicités à partir du moment où le BAPE,
dans son rapport, à la fin de son mandat, précise : Voici un enjeu social
qu'il faut traiter, qu'il faut aborder. Je le disais aussi, le rapport du BAPE
n'est pas l'étape décisionnelle finale, là. En fait, ce n'est pas une étape
décisionnelle et ce n'est pas l'étape finale. Par la suite, le ministère
reprend en quelque sorte le... le dossier, et c'est des questions qui peuvent
être... qui peuvent être abordées, là, suite au rapport du... du BAPE
notamment.
Mme Dufour : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Nous allons poursuivre l'étude avec
l'article 31.9.14.
M. Charette : Merci. Article
que l'on a abordé un petit peu plus tôt. Donc, 31.9.14 :
«Le ministre peut mettre fin à
l'évaluation prévue à la présente sous-section dans les cas suivants :
«1° le rapport d'évaluation
environnementale sectorielle ou régionale ne traite toujours pas de manière
satisfaisante des sujets qu'il doit aborder selon le cadrage malgré l'occasion
d'y remédier accordée au porteur en application de l'article 31. 9.9;
«2° le porteur ne répond pas à ses
demandes dans le délai ou selon les conditions fixées ou ces réponses sont
jugées insuffisantes, incomplètes ou insatisfaisantes;
«3° les renseignements fournis ont pour
effet de modifier substantiellement la nature, la portée, l'étendue ou les
objectifs d'une évaluation environnementale sectorielle ou régionale;
«4° les autres cas prévus par le règlement
du gouvernement.
«Avant que le ministre ne prenne une
décision en vertu du premier alinéa, il doit notifier au porteur le préavis
prescrit par l'article5de la Loi sur la justice administrative et lui accorder
un délai d'au moins15 jours pour présenter ses observations.
«Dans le cas où le ministre met fin à
l'évaluation, la personne qui a encore une intention de soumettre son plan ou
son programme à une évaluation environnementale sectorielle ou régionale doit
déposer un nouvel avis d'intention et une nouvelle proposition de cadrage
conformément à l'article 31.9.2.»
• (10 h 30) •
Le commentaire : cet article attribue
au ministre le pouvoir de mettre fin à l'évaluation environnementale
sectorielle ou régionale d'un plan ou d'un programme...
10 h 30 (version non révisée)
M. Charette : …mais si
contraindre celui qui a encore l'intention de soumettre son plan ou son
programme à une telle évaluation, de déposer un nouvel avis d'intention et une
nouvelle proposition de cadrage. Un mécanisme de préavis avec un délai de 15 jours
pour faire valoir ses… des observations est aussi prévu. Le ministre pourra
utiliser ce pouvoir principalement lorsque le porteur fait défaut d'aborder de
manière satisfaisante les sujets dont il doit traiter selon le cadrage dans son
rapport d'évaluation, lorsqu'il fait défaut de répondre adéquatement aux
demandes du ministre ou lorsqu'il modifie substantiellement son plan ou son
programme en cours d'évaluation, mais aussi dans des cas à fixer par règlement
du gouvernement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci. Donc,
ça, c'est ce qu'on parlait tout à l'heure, là, l'article qui permet de mettre
fin à l'évaluation. Donc là, on dit : Si ça ne traite toujours pas de
manière satisfaisante, ou que les renseignements fournis ont pour effet de
modifier substantiellement la nature, les autres cas prévus par règlement… Ça,
ça m'a… ça m'intrigue un peu. C'est que… parce qu'on couvre déjà plusieurs
options, là, avec les un, deux et trois. J'ai sauté le deux en plus en
énumérant. Quels autres exemples on pourrait prévoir par règlement?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, effectivement, les principaux cas sont déjà prévus à la loi, on a toujours
la… L'objectif, c'est de se garder une marge de manœuvre, de le prévoir par
règlement si jamais il y a un cas. Tu sais, il faut se rappeler qu'on est dans
une nouvelle procédure, donc on veut quand même se donner une marge de manœuvre,
s'il y a d'autres qui surviennent, qui méritent d'être précisés, à ce moment-là,
pourront l'être par règlement plutôt que de venir modifier la loi. Puis on peut
penser, exemple, s'il y avait une certaine tarification, puis que, là, il y a
défaut de… du porteur de payer les frais exigibles, bien là, à ce moment-là, ça
pourrait être un des cas qui serait prévu par règlement, parce qu'on est plus
dans de l'ordre aussi de la… de l'application réglementaire à ce niveau-là.
Mme Dufour : O.K. Puis comment
on… Comment dire? C'est à quel moment on juge que, bon, là, là, ça fait… tu
sais, ça suffit, les échanges. On vous a donné la chance de nous revenir. Tu
sais, à… combien d'échanges, disons, on se donne pour juger que, là, ça suffit?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien, c'est
une bonne question. Comme je le disais tout à l'heure, tu sais, il faut… Au
départ, on est dans un processus qui est volontaire, ça fait que juste la bonne
volonté du porteur d'arriver à terme de cette évaluation-là, tu sais, on ne s'attend
pas à devoir utiliser ces pouvoirs-là. En termes d'échange, tu sais, l'objectif
c'est, comme je le disais tout à l'heure, là, de ne pas être dans une
succession d'échanges. Ça fait que, là, tout dépend, si c'est de l'information
qu'on demande puis qu'on n'est pas capable d'obtenir, bien là, à ce moment-là,
on va vouloir à un moment donné utiliser les pouvoirs ici, mais, si c'est des
échanges qui permettent vraiment d'atteindre les objectifs recherchés, bien,
on… c'est sûr qu'on va… on va aller de l'avant avec la demande d'information.
Mais la pratique, c'est que, dès le départ, on demande les informations qui
sont nécessaires puis on n'arrive pas avec des nouvelles demandes avec une
troisième série, là, de renseignements, là. Donc, dès le départ, on s'assure d'avoir
toute l'information. On questionne si on a besoin de renseignements
supplémentaires pour essayer d'éviter, là, ces itérations-là, en quelque sorte,
là.
Mme Dufour : O.K. Puis… oui,
puis la nouvelle information qui change, là, ça, c'était le 3.3, jusqu'à quel
point on dit : Bon, là, ça change substantiellement la nature, la portée,
comment on le juge? Est-ce que ça va être établi par règlement? Tu sais, encore
une fois, je reviens toujours à… C'est subjectif. Est-ce qu'on se donne des
balises pour juger puis de dire : Non, ça, ça suit? Parce que je peux
imaginer qu'à ce stade-ci les promoteurs vont avoir engagé quand même des sous de…
assez importants. Ça fait que, si, à ce moment-là, on ferme puis on dit :
On arrête, on se met à risque aussi de poursuites. Donc, avoir une idée, là, de
comment on va baliser ça.
M. Charette : Ce type de
modalités là, on les avait vues aussi pour la procédure standard. Là, au…
M. Charette : ...en fait, pour
les risques de poursuites, personnellement, je n'ai pas d'inquiétude pour les
raisons, là, qu'on évoquait. C'est une démarche qui est volontaire, qui n'est
pas imposée et qui servirait sans doute la vision, les intérêts, là, de
l'initiateur, ou, à tout le moins, il se reconnaît, là, dans ses obligations,
là, qu'il accepte volontairement, là, de reconnaître, mais c'est normal que ce
type de balises là, mais on les avait, dans bien des cas, là, je ne pourrais
pas dire si c'est mot pour mot, mais je me souviens que, dans des articles précédents,
on avait ce type de référence là. Donc, ne répond pas aux demandes, c'est une
chose, mais c'est aussi s'il n'y a pas de réponse de la part du porteur, c'est
aussi si c'est en infraction ou à tout le moins en contradiction avec certains
des règlements, là, qui ont pu être adoptés. Donc, c'est assez standard, mais,
dans le cas présent, c'est le... l'initiateur, le porteur, je confonds les
termes à l'occasion, je vais dire le porteur qui volontairement ne se soumet à
cette procédure-là.
Mme Dufour : O.K.Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Nous allons donc poursuivre l'étude avec
l'article 31.9.15.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, 31.9.15. Le ministre transmet sa recommandation au
gouvernement après analyse du plan ou du programme à la fin de l'évaluation
environnementale. Aucune recommandation n'est requise si le ministre a mis fin
à l'évaluation en vertu de l'article 31.4.14. La recommandation doit
notamment porter sur les balises à prendre en considération lors de
l'autorisation subséquente des projets et les activités qui s'inscrivent dans
le plan ou le programme ou qui pourraient s'y inscrire, notamment des... des
conditions particulières d'acceptabilité environnementale et sociale — on
revient avec le terme social ici — ainsi que de réalisation et
d'exercice. Ces conditions peuvent notamment inclure des mesures d'évitement,
de minimisation, de compensation, de surveillance, de suivi, de contrôle ou de
consultation. De plus, la recommandation du ministre peut aussi porter sur les
éléments visés au deuxième alinéa de l'article 31.9.16.
Le commentaire : Cet article indique
que le ministre doit faire une recommandation au gouvernement après analyse du
plan ou du programme, à la fin de l'évaluation environnementale, sectorielle ou
régionale, sauf s'il y a mis fin en vertu de l'article 31.9.14. L'article
prévoit que la recommandation du ministre doit porter sur des éléments précis,
c'est-à-dire sur les balises à prendre en considération lors de l'autorisation
subséquente des projets et des activités qui s'y inscrivent dans le plan ou le
programme évalué ou qui pourrait s'y inscrire comme des conditions
particulières d'acceptabilité environnementale et sociale, ainsi que de réalisation
notamment des mesures d'évitement, de minimisation, de compensation, de
surveillance, de suivi, de contrôle ou de consultation. La recommandation du
ministre peut en plus porter sur les éléments visés au deuxième alinéa de
l'article 31.9.16 qui traite de l'aménagement possible du régime
d'autorisation des projets ou des activités à venir, ainsi que des mesures de
compensation exigibles.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. On dit que
le... «aucune recommandation n'est requise si le ministre a mis fin à
l'évaluation». J'essaie de voir à quel endroit la fin de la recommandation est
comme notifiée. Est-ce qu'elle, elle est versée à quelque part dans le registre
des évaluations, la lettre de fin ou...
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
en fait, bien, on a vu plus tôt qu'il y a le préavis, donc le porteur, lui, va
être notifié naturellement. Puis oui, là, ça va être versé au registre des évaluations
environnementales.
Mme Dufour : O.K. Ça fait
qu'à ce moment-là c'est transmis là, mais ce n'est pas transmis au... Puis là,
quand on dit «transmet sa recommandation au gouvernement», ici, le
gouvernement, on réfère à qui?
• (10 h 40) •
Mme Gagnon (Mélissa) : Là,
dans un cas où il n'y a pas mis fin à la procédure, là, on a une
recommandation, en fait, le ministre qui transmet une recommandation au Conseil
des ministres, qui est l'entité responsable de rendre une décision au terme de
l'EESR. C'est très, très similaire à la procédure par projet.
Mme Dufour : O.K. Puis est
qu'il est possible que...
Mme Dufour : ...le Conseil des
ministres, lui, aille finalement à l'encontre de la recommandation du ministre?
Tu sais...
M. Charette : De?
Mme Dufour : De la
recommandation du ministre.
M. Charette : Généralement,
c'est... naturellement, il y a une cohérence gouvernementale à ce niveau-là.
Par rapport au BAPE, je le mentionnais, le BAPE n'est pas décisionnel. Donc, le
ministère peut poursuivre sa réflexion au-delà de ce que le BAPE va inclure
dans son rapport. Mais, à partir du moment où on est à la dernière ou dans les
dernières étapes, là, il y a une cohérence gouvernementale, là, généralement.
Moi, je n'ai pas vu, avec les quelques années de pratique dans ces
fonctions-là, une recommandation du ministère qui n'avait pas... qui avait été
rejetée ou que le gouvernement décidait d'aller dans une direction opposée, là.
On est réellement dans les dernières étapes de la procédure, donc il y a
plusieurs étapes de validation derrière nous, à ce moment-ci. Donc, ça... Il y
a... Je ne vois pas, là, comment le gouvernement pourrait aller à l'encontre
d'une autorisation qui est délivrée.
Mme Dufour : O.K. Puis on
parle aussi des conditions. Et là on revient avec «acceptabilité
environnementale et sociale». Donc là, est-ce que le fameux... le fameux plan
de circulation que je parlais, ce serait ici? Ça pourrait apparaître à ce
moment-là, les conditions, par exemple?
M. Charette : Oui. Bien, tout
à large, je le mentionnais, l'article où la question avait été abordée, là,
c'était de façon générale où des compléments d'information devaient être
nécessaires. Par la suite, il y a un rapport du BAPE, des considérations
sociales qui sont prises en compte. Et, à ce moment-ci, effectivement, le
ministère peut aussi inclure des conditions d'acceptabilité et
environnementales et sociales dans son... dans l'autorisation, là, qu'il
s'apprête à recommander ou à délivrer.
Mme Dufour : Puis on
mentionne par la suite les conditions. C'est ça. Ça peut inclure des mesures
d'évitement, minimisation, compensation, surveillance, suivi, contrôle,
consultation. On vient de passer une consultation. Donc, à quel genre de
consultation qu'on fait référence, ici?
M. Charette : Là, on est au
niveau des étapes subséquentes, parce qu'on est sur la réalisation d'un plan,
là, qui peut se vivre en différentes étapes. S'il y avait, par exemple, des
enjeux particulièrement sensibles au niveau de l'acceptabilité sociale, il
pourrait y avoir auprès du porteur une demande de dire : Bien, rester en
communication, en contact avec la population pour telle ou telle étape, veiller
à ce qu'elle ait l'information exacte, veiller... avoir ce canal de
communication. Donc, c'est une possibilité, là, qui demeure possible avec
l'article en question.
Mme Dufour : O.K. Et les
suivis, les contrôles, est-ce que le ministère peut demander à... ou, en
fait... en fait, la question c'est le suivi et contrôle général, ce que je
comprends, c'est fait par l'initiateur ou le promoteur. Mais est-ce qu'il
pourrait y avoir des cas où on dirait : Bien, pour assurer l'acceptabilité
sociale, il faut que le suivi, le contrôle soient faits par une instance
indépendante ou par le ministère lui-même? Est-ce que, ça, ça peut arriver?
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
une très bonne question. En fait, on est dans le cadre d'évaluation d'un plan
au programme, effectivement, duquel pourraient découler plusieurs projets. Ça
fait que ça pourrait être que... tu sais, ça pourrait inclure des balises pour
permettre ce développement-là. On pourrait, au terme de l'évaluation, établir
que certains... certains suivis doivent être faits par, non pas chacun des
initiateurs, mais, exemple, par le porteur. Donc là, surtout si on est dans un
contexte, exemple, de modulation, parce que ça, c'est la deuxième possibilité,
là, il y a l'obligation de déterminer les balises, mais il y a aussi la
possibilité de venir moduler le régime, mais là, ça pourrait être conditionnel
à ce qu'il y ait une mise en place d'un suivi de ce type-là par exemple. Donc
là, si le suivi se met en place puis qu'on a le résultat, bien là, ça
permettrait d'aller de l'avant, peut-être, avec la modulation, mais ça pourrait
être une condition, là, d'application. Ça fait que ça pourrait être des
éléments qui s'appliquent non pas juste aux initiateurs, mais peut-être,
exemple, au porteur ou une entité qui a des responsabilités en la matière.
Mme Dufour : O.K. Mais est-ce
que le ministère, ça pourrait... il pourrait dire : Bien, nous, on veut...
on a... pour assurer l'acceptabilité sociale, il faut qu'on soit présent, il
faut qu'on s'implique dans ce suivi-là? Est-ce que ça... c'est déjà arrivé dans
le passé?
Mme Gagnon (Mélissa) : Bien,
je pense que le ministère a quand même des responsabilités. Puis, tu sais, il y
a des différents mécanismes, là, de prise...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...de
données, de surveillance, de suivi qui se fait dans différents secteurs
d'activité. Mais, tu sais, c'est sûr qu'au terme de l'évaluation d'un plan ou
programme, si ça faisait partie des recommandations, bien, tu sais, je pense
qu'on serait le premier à considérer ces recommandations-là en fonction des...
en fonction des besoins.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, nous allons poursuivre l'étude avec l'article 31.9.16. M. le
ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président.
«31.9.16.Le gouvernement
doit, à l'égard du plan ou du programme, déterminer les balises à prendre en
considération lors de l'autorisation subséquente des projets et des activités
qui s'y inscrivent ou qui pourraient s'y inscrire, notamment des conditions
particulières d'acceptabilité environnementale et sociale ainsi que de
réalisation et d'exercice. Ces conditions peuvent notamment inclure des mesures
d'évitement, de minimisation, de compensation, de surveillance, de suivi, de
contrôle ou de consultation.
«De plus, sur recommandation du ministre à
cet effet, il peut, pour les projets ou les activités qui s'inscrivent dans le
plan ou le programme ou qui pourraient s'y inscrire :
«1° les soustraire, en tout ou en partie,
de l'application de la sous-section 1 ou 4, sous réserve des conditions,
des restrictions et des interdictions qu'il détermine de manière à assurer une
protection adéquate de l'environnement, de la santé de l'être humain ou des
autres espèces vivantes;
«2° permettre qu'ils puissent faire
l'objet d'une déclaration de conformité en application de la sous-section 2, sous réserve
des conditions, des restrictions et des interdictions qu'il détermine en... de
manière à assurer une protection adéquate de l'environnement, de la santé de
l'être humain ou des autres espèces vivantes;
«3° déterminer les mesures de compensation
exigibles conformément à l'article 31.5.1, avec les adaptations
nécessaires.
«La décision est communiquée au porteur
dans les plus brefs délais et l'analyse environnementale du ministre est
publiée au registre des évaluations environnementales au même moment que la
décision est rendue.»
Et le commentaire : Cet article
détermine la portée de la décision que doit rendre le gouvernement au terme
d'une évaluation environnementale sectorielle ou régionale. À cet égard, le
gouvernement doit se prononcer pour déterminer les balises à prendre en
considération lors de l'autorisation à venir des projets et des activités qui
s'inscrivent dans un plan ou un programme ou qui pourraient s'y inscrire, comme
des conditions particulières d'acceptabilité environnementale et sociale ainsi
que de réalisation et d'exercice, notamment des mesures d'évitement, de
minimisation, de compensation, de surveillance, de suivi, de contrôle ou de
consultation.
L'article prévoit aussi que le
gouvernement peut, par la même occasion et sur recommandation du ministre à cet
égard, prévoir que les projets ou les activités qui s'inscrivent dans le plan
ou le programme ou qui pourraient s'y inscrire sont soustraits, en tout ou en
partie, de l'application des dispositions qui rendent obligatoire l'obtention
d'une autorisation ministérielle ou gouvernementale pour les entreprendre et
prévoir, le cas échéant, qu'ils puissent plutôt faire l'objet d'une déclaration
de conformité, le tout aux conditions qu'il détermine et de manière à assurer
une protection adéquate de l'environnement, de la santé de l'être humain ou des
autres espèces vivantes. Il peut aussi déterminer les mesures de compensation
exigibles.
Finalement, l'article prévoit que cette
décision est communiquée au porteur dans les plus brefs délais et que le
ministre publie au registre des évaluations environnementales l'analyse
environnementale réalisée au même moment où la décision du gouvernement est
rendue publique.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
• (10 h 50) •
Mme McGraw : Oui, merci, M.
le Président. Donc, il y a de nombreux groupes qui ont soulevé des
préoccupations face à cet article-là, des communautés autochtones,
municipalités, des organismes environnementaux. Donc, on va prendre le temps de
mettre de l'avant certaines préoccupations pour voir comment le ministre
réagit, comment il leur répond.
Donc, dans un premier temps, peut-être
aller avec l'Union des municipalités du Québec, et ils s'inquiètent du fait
qu'avec l'introduction de cet article, bien, il faudrait que... il y a une
préoccupation que le décret du gouvernement, pris à la suite d'une évaluation...
il faudrait clarifier que ça n'a pas préséance sur les décisions en aménagement
du territoire.
Donc, dans un premier temps, est-ce que,
selon le ministère, cette... une décision, là, un décret du gouvernement aurait
priorité sur...
Mme McGraw : …sur une décision
en aménagement du territoire, oui ou non?
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
une bonne question. En fait, ça n'a pas de préséance. À la limite, c'est… on
voit ce processus-là, cette nouvelle procédure là comme étant plutôt bénéfique
pour assurer, justement, la prise en compte de ce qui existe déjà. Donc, tout
ce qui est… tu sais, l'objectif, c'est de donner un cadre d'évaluation d'un
plan ou d'un programme pour le développement qui pourrait se faire, là, dans ce
cadre-là. Donc là, ça vise justement à s'assurer qu'il y a une prise en compte
adéquate des… tu sais, que ce soit au niveau de l'aménagement ou des
préoccupations du milieu, des intentions par rapport au milieu, puis qu'il y
ait une certaine harmonisation avec tout ça. Donc, il n'y a pas de préséance.
Puis rappelons que la décision aussi vise à venir entériner des balises qui
vont être considérées dans les régimes d'autorisation subséquents. Donc, il n'y
a pas de… ça n'amène pas une obligation, en quelque sorte, là, il n'y a pas de…
ça ne vient pas affecter finalement les autres régimes applicables.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, l'intention est de justement respecter, de prendre en
considération l'aménagement du territoire, des décisions antérieures. Par contre,
l'Union des municipalités du Québec, ils ont une préoccupation. Ils soulignent
juste le fait, justement… que l'impact potentiel important du décret
gouvernemental sur le tissu social et les décisions en aménagement du
territoire. Ils aimeraient voir de façon explicite et pas juste implicite cette
intention, donc se… de se concrétiser dans le projet de loi pour justement
préciser que le décret n'aurait pas préséance. Est-ce qu'il y a façon de rendre
explicites ces bonnes intentions du ministère?
M. Charette : C'est difficile
de trouver un libellé, là, qui pourrait répondre à toutes les interrogations.
Encore une fois, on est dans une démarche où le milieu municipal va avoir eu
l'occasion de participer à plusieurs… plusieurs étapes, à plusieurs occasions.
Donc, il sera acteur, s'il le souhaite, là, de l'évaluation sectorielle ou
régionale. Donc, c'est une préoccupation, là, qui pourra… qui pourra être
réitérée. Encore une fois, ce n'est pas une question de préséance, ce n'est pas
une question non plus d'aller à l'encontre de ce que le milieu a déjà retenu
comme approche, ça se veut complémentaire. Mais, si, malgré tout, il devait y
avoir des inquiétudes, le milieu municipal concerné aurait plusieurs occasions,
là, de signifier son malaise ou ses inquiétudes.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, les intentions, c'est de ne pas prendre préséance sur les
décisions à l'aménagement du territoire, c'est justement de les respecter.
L'UMQ disait… dit qu'on aimerait que ce soit explicite. Le ministre répond que
c'est notre intention. Donc, je comprends qu'il n'y aurait pas ouverture à un
amendement pour rendre cette intention explicite.
M. Charette : Ce serait
difficile, à travers un amendement, là, de couvrir tous les cas de figure
possibles. Mais non, un amendement, à ce moment-ci, ne serait pas… ne serait
pas… ne faciliterait pas l'interprétation que l'on doit en faire et surtout
pourrait être… En fait, ça n'apporterait rien de plus à la démarche, là, compte
tenu du rôle que le milieu municipal aura joué déjà à ce moment-ci de la
procédure.
Mme McGraw : Alors, si jamais
des villes ont des préoccupations à ce niveau-là, on va leur référer à cette
discussion-là qui clarifie que l'intention, c'est de respecter les décisions en
aménagement du territoire, c'est l'intention, même si ce n'est pas,
pratiquement parlant, concrétisé dans le texte.
M. Charette : Et C'est un
canal de communication avec le milieu municipal, là, qui est toujours ouvert,
donc toujours disposé à échanger avec nos élus municipaux, là, pour voir
comment mieux collaborer.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet article? Mme la députée
de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci. M. le
Président, c'est effectivement une préoccupation des municipalités, là, que le
principe de subsidiarité, je pense que… c'est-tu ça le… oui, le terme qui a été
utilisé, qu'on a parlé précédemment, soit respecté ici. J'ai des questions, là,
concernant les deux… on dit, là, il y a trois, en fait, trois éléments qu'on
mentionne, là, qui pourraient faire en sorte que… inscrits dans le plan, en
tout cas, ce que…
Mme Dufour : ...ce que je
comprends, c'est qu'on pourrait s'y soustraire à la procédure d'évaluation des
impacts, là. C'est ce que... Tu sais, on a... on avait déjà regardé cet
article-là, c'est le deuxième alinéa, là, et tous les... en fait, les éléments
qui viennent. On dit... C'est ça. Non, en fait, c'est le numéro 1, «les
soustraire», c'est ça, «la section... la sous-section 1 ou 4, sous réserve
des conditions, restrictions et des interdictions.».
Mais qu'en est- il si le programme a été
regardé dans un... dans son ensemble, a été... a passé à travers le processus
de le... du EESR. C'est-tu ça, l'acronyme? L'évaluation. En tout cas, bref,
vous me suivez. Et là, le projet... les projets individuels arrivent et ils
sont un peu différents, la portée par exemple, puis... puis on parlait des
seuils de... les seuils admissibles pour déclencher un BAPE. Admettons qu'au
niveau du programme, c'était supposé d'être, je ne sais pas, moi, 45 000
tonnes, et puis ça adonne finalement le projet abouti à 65 000 tonnes. Est-ce
qu'à ce moment-là, c'est-tu... ça leur permet toujours d'être soustraits ou là
on repart le processus s'ils dépassent les seuils qui étaient établis?
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, les conditions pour pouvoir se prévaloir d'une soustraction, là, donc
dans... Si on a un plan programme, on arrive à obtenir un certain niveau de
confort puis on est capables de venir moduler le régime pour possiblement
soustraire des projets, on va avoir des conditions... des prérequis. Donc si,
exemple, on vient dire : Bien, tous les projets qui sont au maximum à
telle capacité et qui respectent l'ensemble des conditions suivantes, on n'a
pas besoin de les revoir parce qu'on a été capable avec... dans la... avec
l'évaluation environnementale sectorielle, régionale de venir encadrer ces
projets-là dans ces limites-là.
Ça fait que c'est sûr que, s'il y a un
projet qui arrive, qui ne respecte pas les conditions établies pour se
prévaloir de la soustraction, bien, il ne pourra pas s'en prévaloir. Ça, ça va
être vraiment au cas par cas selon... Donc, si le porteur dit : Bien, moi,
mes projets, tous les projets qui sont en dessous de cette capacité-là, je suis
capable de dire c'est comment, comment ils doivent se réaliser puis je suis
capable de proposer un cadre d'autorisation en quelque sorte, là, mais ces
conditions-là vont être établies en fonction de l'évaluation qui est proposée,
en fonction de ce qu'est le porteur présente. Ça fait que c'est sûr que si un
projet qui arrive quelques années plus tard, qui n'est pas dans ces limites-là,
bien, on ne pourra pas dire que l'évaluation l'a couvert puis on ne pourra pas,
à ce moment-là, appliquer la soustraction. Ça fait que c'est quand même la
limite de, tu sais, de l'outil, là. L'outil sert à si on a été capable de
venir... bien, de venir encadrer ce type d'activité là dans des limites
précises, mais on ne veut pas refaire l'exercice. Mais c'est sûr que, là, si, à
ce moment-là, l'évaluation n'est pas allée au-delà de ces limites-là, mais on
ne pourra pas dire que la soustraction s'applique. Je ne sais pas si je suis
argumentée, donc.
Mme Dufour : Oui. Mais il
peut s'écouler un certain délai entre le moment que... que le plan programme va
avoir été soumis à la... à la consultation et le moment où le projet va se
réaliser. Là, on peut parler de 10 ans facilement, là, entre les deux dans
certains cas. L'environnement change beaucoup, est-ce que... Puis on l'a vu en
disant comment tout a changé. Est-ce qu'à ce moment-là les conditions
pourraient être modifiées? C'est ça aussi la crainte, je pense, de plusieurs
groupes, là, qu'on revienne rétroactivement changer les conditions. Donc,
peut-être vous entendre là-dessus, là.
Mme Gagnon (Mélissa) : Il n'y
a pas de mécanique, là, de modification de la décision une fois qu'elle est
rendue, puis il faut... En fait, dès le départ du processus, c'est ça, l'idée
de demander au porteur de présenter c'est quoi les objectifs. Ça fait que si
on... dès le départ, c'est qu'on... c'est établi qu'on souhaite aller jusqu'à
la modulation du régime, mais ça va être considéré dans le cadre de l'évaluation,
puis c'est sur cette base-là qu'on va être capable de mettre des limites à la
modulation du régime. Ça fait que, tout à l'heure, je parlais des conditions,
ça peut être justement dans un horizon de temps déterminé aussi, mais
l'évaluation va être faite dans cette optique-là, dans l'optique de, dès le
départ, j'annonce que j'aimerais avoir une modulation du régime et je...
l'objectif, c'est de mettre des... à terme, de venir à limiter aussi cette
possibilité-là avec des conditions. Ça fait que tous les projets qui ne
respecteraient pas ces conditions- là, qui ne rentreraient pas dans le moule,
dans le fond, du... pour la modulation, bien, eux, c'est le régime habituel qui
va s'appliquer.
• (11 heures) •
Mme Dufour : O.K. Puis, dans
le paragraphe suivant, on parle d'une déclaration de conformité en application
de la sous-section 2. Là, ici, ça, ça soulève des craintes de la part des
municipalités. Est-ce que... parce que ce n'est pas précisé, là, mais dans le
fond, ce qu'elles...
11 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...c'est
qu'il faudrait que ça ait préséance. Les modalités prévues ne peuvent avoir
préséance, pardon, sur la réglementation municipale ou une résolution d'un
conseil municipal. Comment on va gérer ça, ici?
Des voix : ...
M. Charette : Peut-être
juste un petit rappel dans le temps. Il y a quelques années, pour encore une
fois rendre plus efficace notre procédure d'évaluation, on est venu à
introduire la notion de déclaration de conformité. Ça évitait à l'initiateur de
devoir obtenir une autorisation ministérielle parce que c'est balisé. On le fait
pour tel, tel, tel type. En fait, on venait identifier, on venait catégoriser
le risque. Et les autorisations qui étaient à risque moins important pouvaient
passer par la déclaration de conformité avec les mêmes obligations, c'est-à-dire,
de s'y conformer avec la même possibilité de sanction si les modalités
n'étaient pas respectées. Donc là, on viendrait confirmer aussi ce qui
passerait par, ou ce qui pourrait passer par déclaration de conformité plutôt
qu'une autorisation ministérielle. Donc, c'est une suite logique de ce qu'on
avait initié il y a quelques années, là. Pour les gens qui avaient suivi ça, on
appelait ça le RAFI. En fait, c'était toute la procédure d'évaluation qui avait
été évaluée à travers un exercice qu'on avait nommé et appelé le RAFI à
l'époque. Donc, c'est une suite logique. Donc, ce qui ne nécessitera pas une
autorisation ministérielle pourrait être autorisé à travers une déclaration de
conformité. Et ce serait aussi balisé, là, dans... dans la suite de
l'évaluation qui aura été menée.
Mme Dufour : O.K. Mais je
suis certaine que les municipalités ont suivi les échanges dans le passé, et
aujourd'hui ils ont quand même une crainte parce qu'ils nous soulèvent cet
élément-là. Et d'ailleurs ils nous... ils nous recommandaient, mais on l'avait
déjà... on l'a déjà passé, mais que l'avis... qu'une la copie de l'avis
d'intention et la proposition de cadrage soit transmise aux municipalités
locales et les MRC dans le territoire visé par le plan ou le programme. Je crois
que c'est quelque chose qui est prévu, mais, tu sais, de le mettre dans le
registre des évaluations environnementales, ce n'est pas suffisant pour
notifier les municipalités, là. C'est quelque chose qui pourrait se dérouler
sur leur territoire, là.
M. Charette : ...procédure
qui était volontaire, qui aussi précise les milieux qui pourraient être affectés,
des municipalités qui auraient vraisemblablement participé elles-mêmes à cette
procédure-là. Donc, lorsqu'il y a un projet qui a un programme, un plan, là, qui
les toucheraient, les villes en seraient informées par le fait même. Et, une
fois l'autorisation donnée, c'est aussi mis publiquement sur le registre. Donc,
les villes sont informées. Mais par rapport à la déclaration de conformité et
tous les échanges qu'on avait eus à l'époque sur le RAFI, les villes étaient
très intéressées par cette formule-là et leur déception, je dirais, c'était
beaucoup, comment la résumer, c'est qu'elles auraient aimé qu'il y ait plus
encore d'autorisations qui soient données par déclaration de conformité que ne
le permettaient et ne le permettent les balises actuelles. Donc, c'est une
formule qu'elles avaient appréciée à l'époque, et la frustration aurait peut-être
été : Bah! Pourquoi ne pas y aller encore plus largement avec les
déclarations de conformité? Mais c'est là où, selon le niveau de risque, on
déterminait ce qui était admissible à la déclaration de conformité versus
l'autorisation ministérielle.
Mme Dufour : Merci. J'ajouterais
qu'elles seraient d'accord qu'il y en ait plus...
Mme Dufour : ...en autant que
ça respecte la réglementation municipale. Et donc c'est cette crainte-là qui a
été soulevée, là, que l'attestation de conformité ne prenne pas en compte la
réglementation municipale.
M. Charette : Oui, mais, en
même temps, les déclarations de conformité, c'est par rapport à des projets.
Ça, on l'a vu, puis on va le revoir, je pense, dans les articles 150, on
viendra reconnaître un rôle aux municipalités. Encore une fois, ce sera balisé
à travers la réglementation, ce qui peut être convenu par les municipalités
elles-mêmes, être plus sévère que la réglementation environnementale. Ce ne
sera pas à tous les niveaux, il faudra que ce soit balisé. Mais ce n'est pas un
article qui a pour but d'aller contre la réglementation en place au sein des
municipalités.
Mme Dufour : Bien, écoutez,
on va déposer un amendement pour s'assurer que ça va le respecter, mais, en
attendant qu'on soit en mesure de l'envoyer, je voudrais peut-être poser
d'autres questions. On dit, à la fin, on dit que «la décision est communiquée
dans les plus brefs délais publiés au registre des évaluations
environnementales au même moment que la décision est rendue publique». Ça, ce
que je me demandais, c'est les délais qu'il peut y avoir pour que la décision
soit rendue publique.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, comme c'est une décision qui est prise par le Conseil des ministres, par
le gouvernement, là il y a une mécanique de publication à la Gazette
officielle. Donc, dès que c'est publié à la Gazette officielle, c'est publié au
registre. Mais tant que ce n'est pas rendu public par la Gazette officielle, on
ne peut pas le publier, naturellement, au registre.
Mme Dufour : O.K. On peut...
tout le reste, on peut le publier dès que c'est envoyé au requérant, mais
celui-ci en particulier... celle-là, on doit attendre que ça soit publié dans
la Gazette officielle.
Mme Gagnon (Mélissa) : Pour
la décision, effectivement, parce que c'est... bien là, c'est une mécanique, je
pense, qui est très bien établie. Donc, la décision est rendue publique par le
biais de la gazette officielle. Donc, le temps qu'elle n'est pas publique,
nous, on ne peut pas... On reçoit la décision... la décision officielle
publique quand elle est publiée à la Gazette.
Mme Dufour : O.K. Mais
pourquoi celle-ci en particulier? Parce que ça n'autorise rien, ça ici, tu
sais, on est dans un plan ou un programme, il y aura une autre demande qui
viendra par la suite.
M. Charette : C'est-à-dire
c'est une procédure d'évaluation avec des autorisations qui sont balisées.
Donc, oui, il y a des... c'est-à-dire il y a des choses qui seront rendues
possibles suite à la conclusion, là, si c'est positif, de cette formule
d'évaluation. Et la mécanique, on l'avait déjà évoqué, là, dans des échanges
passés, il y a le comité ministériel qui peut être interpelé. Il y a un délai
entre le comité ministériel et le Conseil des ministres. Donc, c'est une
mécanique qui est déjà prévue, là, qui est déjà encadrée, ce qui peut expliquer
des délais. Et, par la suite, la décision, là, qui est officialisée par la
Gazette. Mais oui, si on dit, par exemple, ce qui sera possible et encadré,
notamment à travers les déclarations de conformité et autres, donc, il y a des
autorisations, là, qui... Il y a des possibilités qui seront confirmées à
travers cette procédure d'évaluation.
Mme Dufour : O.K. Puis les
mesures de compensation exigibles, là on parle de financière... des mesures
financières de compensation.
M. Charette : On est dans les
mêmes eaux, c'est-à-dire, dans certains cas, on parle de compensation
financière. Il y a des compensations qui peuvent se faire sous forme de travaux
également, un petit peu comme on a pu en discuter lors d'articles précédents.
Mme Dufour : O.K.
• (11 h 10) •
Mme McGraw : Alors, juste
pour enchaîner, le BAPE, il prend le temps de... Donc, il y a plusieurs
préoccupations sur le fait qu'il faudrait baliser ces pouvoirs. Il y a des
préoccupations, par exemple, avant de venir au BAPE, Nature Québec, ils se
préoccupent... On avait dit, au début, qu'il faut mettre, avec cette transition
énergétique, il faut mettre en place les conditions gagnantes pour bien faire
les choses, pour justement ne pas affaiblir la confiance du public dans cette
transition qu'il y a... Ce qui est primordial, c'est d'avoir l'acceptabilité
sociale, mais aussi que ça ne nuit pas à l'environnement. On comprend qu'on
a...
Mme McGraw : ...en matière de
changements climatiques, on a aussi des objectifs en matière d'environnement et
de biodiversité et qu'ils sont très interreliés, il ne faut pas faire
abstraction de nos engagements.
Alors, la préoccupation qui ont été
soulevées par plusieurs groupes, notamment... mais pas juste, mais notamment
Nature Québec, c'est que, justement, la façon que c'est écrit, c'est que ça
pourrait que des... il y a des dispositions qui pourraient être perçues par les
promoteurs comme un outil supplémentaire pour éviter de passer par les
processus d'évaluation les plus exigeants, de contourner, etc., le régime
d'autorisation environnementale. On ne comprend... On comprend que ce n'est pas
l'intention du projet de loi, mais c'est une des préoccupations qui a été
soulevée. Le ministre, il répond qu'on va mieux baliser via des... les
règlements. Et là je crois qu'on va amener un amendement pour voir si on
pourrait mieux baliser au sein de la loi même, pas juste attendre les
règlements sans même savoir c'est quoi ou juste les intentions réglementaires.
Donc, juste dans un premier temps, avant
de passer au BAPE, est-ce que le ministre peut rassurer le public et les
organismes qui ont ces préoccupations-là que... des intentions réglementaires
puis des intentions face à cette préoccupation soulignée en termes des
promoteurs, que justement ce n'est pas... ce n'est pas d'éviter, ce n'est pas
comme... encore une fois, je vais le citer, que ça ne serait pas comme... ces
dispositions ne seraient pas utilisées comme un outil pour les promoteurs de...
d'éviter un processus d'évaluation plus exigeant ni de contourner, le fait
même... par le fait même, l'esprit du règlement sur le régime d'autorisation
environnementale?
M. Charette : Naturellement,
on est à la fin d'une procédure à l'article où nous sommes. Donc, ce sont
toutes des préoccupations, là, qui ont été exprimées, là, dans les articles
précédents. Je vais juste résumer très simplement. C'est une démarche
volontaire qui viendra permettre de baliser des projets qui pourront s'étendre
dans un secteur en particulier ou une région en particulier, qui permettra
d'autoriser certaines actions, très certainement, mais qui... et qui donnera
largement place au public, laissera place au public, là, pour exprimer ses
inquiétudes ou doléances. Mais, on l'a aussi dit à plusieurs reprises, lorsqu'il
y a des déclencheurs particuliers, ça va faire l'objet d'une évaluation en
bonne et due forme. Ça ne vient pas dédouaner l'ensemble des travaux qui auront
à être réalisés dans la durée, là, pour réaliser ce plan-là ou ce programme-là,
baliser un certain nombre de choses, autoriser un certain nombre de choses,
mais, dès qu'on est en présence de déclencheurs spécifiques, la procédure telle
qu'on la connaît actuellement va continuer à s'appliquer, et on ne vient pas
soustraire le BAPE de cette démarche-là. Au contraire, là, il aura un rôle très
actif pour ce type d'évaluation là.
Mme McGraw : ...je poursuis.
Des comités consultatifs, des communautés autochtones qui ont des
préoccupations que... oui, je comprends que c'est à la fin d'une procédure, mais
les groupes prennent le temps de vraiment souligner cet article-là. Il y a
beaucoup de mémoires qui se sont prononcés sur cet article et cet... justement,
le 31.9.16, qui ont vraiment... ça rejoint beaucoup les préoccupations de
balises, de manque de balises. L'AQPER, par exemple, «recommande d'introduire
des balises pour limiter l'utilisation des EESR, les... à des secteurs ou des
régions présentant des enjeux environnementaux ou sociaux majeurs, afin de les
concentrer, les efforts, sur les cas les plus critiques et d'éviter une
surcharge administrative inutile pour des projets de moindre impact». Le Comité
consultatif de l'environnement Kativik, l'Innu... l'ITUM, on va dire, ils ont
des préoccupations dans ce sens-là aussi.
Je ne vais pas faire répéter le ministre,
mais, donc, je vais prendre le temps de souligner leurs préoccupations. Est-ce
que le ministre... Je peux les lire. Est-ce qu'il a des ajouts? Sinon, je vais
passer au BAPE, les préoccupations du BAPE.
M. Charette : En fait,
c'est... c'est des préoccupations qui sont...
M. Charette : ...légitimes et
qui peuvent être exprimées, mais ce sont des préoccupations qui avaient aussi
été présentées lors des articles précédents. Donc, c'est un article qui permet
de réitérer des inquiétudes, mais je pense qu'à travers ce qui a été vu au
cours des dernières séances, on a pu bien expliquer quel est l'objectif de
cette nouvelle formule d'évaluation, quels sont les avantages, surtout, qu'elle
apportera. Je comprends que certains groupes peuvent s'en inquiéter malgré
tout, mais ça a été... ça a été, je pense, bien, bien présenté, là, au cours
des dernières séances. C'est une option, elle est volontaire, hein? Il ne faut
pas oublier. Elle est volontaire. Et, lorsque les déclencheurs ou les seuils
pour des projets spécifiques seront rencontrés, on retourne à la procédure qui
est en place. Donc, c'est peut-être cet élément-là qui peut être rappelé, là,
pour rassurer les groupes qui ont manifesté des inquiétudes.
Mme McGraw : Alors là, je reviendrais
aux préoccupations du BAPE, quand même un organisme objectif avec beaucoup
d'expérience. Et ils prennent le temps «d'attirer»... c'est leurs mots,
«d'attirer l'intention des... l'attention, pardon, des parlementaires à cet
article. Le BAPE estime que dans le cas où un projet est soustrait de la
procédure au terme d'une évaluation environnementale, sectorielle et régionale,
un mécanisme d'information et de consultation du public simplifié devrait être
mis en place pour recueillir les préoccupations et les enjeux locaux découlant
d'un projet spécifique avant son autorisation.» Ils continuent mais j'aimerais
entendre le ministre là-dessus.
M. Charette : Et, ça aussi,
on l'a abordé. On se souvient qu'il y a possibilité, là, de demander de nouvelles
consultations. On le voit, là, c'est inscrit, là, noir sur blanc : «Ces
conditions peuvent notamment inclure des mesures d'évitement, de minimisation,
de compensation, de surveillance, de suivi, de contrôle ou de consultation.»
Donc, la possibilité, elle est là. Il n'est pas dit qu'elle sera utilisée à
chacune des fois. Et pourquoi on ne peut pas le préciser, c'est que ça dépend
de la nature des projets eux-mêmes. Et on est à une étape où le public aura
déjà été consulté à quelques occasions et ce n'est pas exclu qu'il le soit
encore une autre fois ou d'autres fois selon les étapes à venir. Donc, il n'y a
pas... ce serait difficile, là, d'aller chercher des garanties supplémentaires
à ce niveau-là.
Mme McGraw : Le ministre, il
souligne que ce n'est pas exclu puis ça va dépendre de la nature des projets.
Est-ce qu'on peut juste nous rappeler, par exemple, d'un projet dont la nature
ferait en sorte qu'on aurait recours... on pourrait faire appel à cette
recommandation du BAPE?
M. Charette : Je n'ai pas de
projet que je pourrais nommer, là, la procédure étant nouvelle. Mais ce qu'on a
eu l'occasion de mentionner, c'est qu'il peut y avoir des étapes subséquentes.
Oui, dès le départ, suite à une autorisation, il y a des éléments, là, qui
seraient... qui seraient possible de réaliser, tout en sachant fort bien que ça
peut se décliner. La collègue de...
Mme McGraw : L'opposition
officielle.
M. Charette : ...bien, en
fait, votre collègue, juste... il y a quelques... notre collègue à nous tous,
je vais le formuler comme ça, le mentionnait un petit peu plus tôt, ça peut se
décliner sur quelques... quelques années, là, un plan ou un programme. Donc, il
est tout à fait possible qu'il y ait d'autres consultations qui se tiennent, si
c'est nécessaire de le faire. Et c'est écrit, noir sur blanc, là, que la
possibilité y est. Mais je ne peux pas dire que tel type de projets va amener
forcément plusieurs consultations dans le temps. Ça dépend de la portée, ça
dépend de la nature du projet ou de l'étape où on serait rendu. Mais on s'offre
cette option-là à travers l'article en question.
• (11 h 20) •
Mme McGraw : Alors, c'est une
option. On ne va pas être explicite. Ça va dépendre, si je comprends bien, de
la nature de l'étape, certains éléments d'un projet, d'un plan ou d'un
programme. Est-ce que... sans donner des exemples concrets, est-ce que le
ministre pourrait nous parler davantage sur quelle serait la nature... nous
rappeler la nature d'un projet ou une étape qui ferait en sorte que la
recommandation du BAPE...
Mme McGraw : ...d'avoir
justement un mécanisme d'information et de consultation du public serait
pertinent?
M. Charette : Ça ressemble
beaucoup à la question que la collègue m'avait posée il y a quelques...
quelques instants.
Mme McGraw : Oui. Mais pour
avoir plus d'information sur la nature. Oui.
M. Charette : Bien, c'est
difficile de donner un... Souvent, on peut se référer à un projet qu'on a...
qu'on a suivi, là, au cours des dernières années. C'est une nouvelle procédure,
donc je ne peux pas y aller de cas d'espèce particuliers, ça n'existe pas
encore, cette possibilité-là. Tout ce que l'on dit, malgré les activités qui
seraient rendues possibles, malgré les autorisations qui seront nécessaires
pour des volets en particulier, parce que les déclencheurs seraient requis et
qu'on aurait de nouveau un BAPE dans certains cas, il y a, et on se donne la
possibilité de tenir des consultations supplémentaires pour s'assurer, là, de
l'adhésion des milieux et permettre aux gens, là, de se positionner, là, par
rapport à ce qui est proposé. Mais c'est... c'est difficile d'y aller plus
précisément que ça, sinon qu'on dit : C'est possible. Et on va se donner
le droit, là, d'exercer cette possibilité-là, si la situation se présente.
Mme McGraw : Alors, je crois
qu'on a un amendement qu'on va vouloir déposer. Ma collègue va peut-être
vouloir le présenter.
Mme Dufour : ...M. le
Président.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y.
Mme Dufour : Oui. Merci. Il
est déjà à l'écran. Donc, l'article 98 : Ajouter, après le deuxième
alinéa de l'article 31.9 point 16 de la Loi sur la qualité de
l'environnement introduit par l'article 98 du projet de loi, l'alinéa
suivant :
«Les modalités prévues aux premier et
deuxième alinéas ne peuvent avoir préséance sur la réglementation municipale ou
une résolution d'un conseil municipal.»
Je ne vais pas... Je vais vous épargner de
relire le paragraphe au complet. Mais si on peut juste dérouler pour montrer où
il s'insère? Voilà. Exactement à cet endroit. On le voit en gras, pour les
collègues.
Donc, bien, écoutez, je ne referai pas le
débat, là. Je l'ai déjà mentionné, ma collègue aussi l'a mentionné, qu'on veut
s'assurer que, dans le fond, la préséance de la réglementation municipale soit
respectée ici.
M. Charette : Je comprends
tout à fait la volonté derrière l'amendement. Je remercie la collègue, là, de
permettre un échange à ce niveau-là. On ne peut pas accepter un amendement de
cette nature pour différentes raisons qu'on pourra notamment expliquer plus en
détail, là, à travers des articles, un petit peu plus loin. Là, je ne me
souviens plus du numéro, mais 150 quelques, si je me souviens bien, qui est une
avancée majeure, on se souvient. Et l'UMQ et la FQM avaient salué cet
amendement-là, c'est-à-dire de permettre aux municipalités, là, d'aller plus
loin en matière d'environnement. Ce que dit l'article ou les articles en
question, par contre, c'est que c'est aussi à baliser à travers la
réglementation. Donc, si on devait adopter l'amendement à ce moment-ci, ce
serait en contradiction avec ce qui sera discuté plus loin, d'une part. Et ça
ne peut pas être uniquement à travers une résolution de conseil municipal ou
sinon un règlement. Par moments, en tout respect avec nos collègues du milieu
municipal, souvent, il peut y avoir une résolution qui est adoptée sans que
l'analyse aussi approfondie que peut faire le ministère de l'Environnement ou
sinon d'autres ministères ait été faite. Mais je rassure la collègue, je
rassure le milieu municipal, c'est une doléance de plusieurs, plusieurs années,
voire quelques... quelques décennies, et on y donne enfin une suite dans des
articles que l'on pourra voir, là, un petit peu plus tard, là, dans l'étude
détaillée. Et autant UMQ que la FQM, là, se disaient... bien, je ne pouvais pas
dire le mot «reconnaissantes», parce que je veux... je veux les laisser encore
retenir le choix des mots qui est le leur, mais elles appréciaient cette
avancée-là à travers les articles en question.
Mme Dufour : Écoutez,
l'amendement, il a été proposé par le monde municipal. Donc, on ne l'a pas
inventé, là. C'est une proposition qui nous a été soumise par le milieu
municipal. Donc, visiblement, là, ce n'étaient pas suffisant, les...
M. Charette : Je comprends la
volonté d'ajouter les bretelles et la ceinture, et tout ça, mais on a un
article qui nous permettra d'aborder la question. Et ça ne pourra pas être «en
toute circonstance». Parce que, si on le lit comme ça, c'est «en toute
circonstance» et c'est là...
M. Charette : ...ça ne
permet pas de prendre la mesure de certaines situations.
Mme Dufour : Parfait.
Bien, écoutez. Moi, je pense que le débat a été fait, là, avant. Donc, on peut
procéder à un vote par appel nominal.
Le Président (M. St-Louis) :
Donc, la mise aux voix de l'amendement déposé par la députée de Mille-Îles,
est-ce que cet amendement est adopté?
Mme Dufour : Par appel
nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. St-Louis) :
Par appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) :
Abstention. L'amendement tel que déposé est rejeté. Ce qui nous ramène à
l'étude de l'article 39... pardon, 31.9.16. Est ce qu'il y a d'autres
interventions?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
M. le député.
M. Leduc : Très
rapidement, parce que je dois quitter dans une petite minute ou deux, mais est-ce
que le ministre pourrait m'expliquer ce que ça veut dire l'alinéa un, là, «les
soustraire en tout ou en partie de l'application des sous-sections 1 ou
4»? Concrètement, on parle de quoi ici?
M. Charette : ...entre
autres abordés, là, mais on peut résumer sans problème de nouveau.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, c'est la possibilité de soustraire d'une autorisation ministérielle ou de
la procédure d'évaluation environnementale au terme de l'EEIE pour les
activités qui pourraient s'inscrire dans ce plan ou programme-là en question.
M. Leduc : Pouvez-vous
répéter? De soustraire, de?
Mme Gagnon (Mélissa) :
Soustraire de l'obligation d'aller chercher une autorisation ministérielle ou
une autorisation gouvernementale, là, qui est délivrée dans le cadre de la
procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement. Donc là,
peut-être juste pour redonner un petit peu de contexte, là. Si au terme de
cette évaluation-là, on est capable d'arriver au même encadrement des activités
ou des projets en question...
M. Leduc : Oui.
Mme Gagnon (Mélissa) :
...bien là, à ce moment-là, on ne va pas demander à ce que l'évaluation soit
refaite, mais dans le respect des conditions établies. Ça fait que, là, on va
venir déterminer dans quels cas ça peut s'appliquer. Donc là, l'ensemble des
conditions qui doivent être respectées pour se prévaloir de cette
soustraction-là. Puis tout projet qui ne respecterait pas les conditions
établies par la décision du gouvernement ne pourrait pas se prévaloir de la
soustraction en question. Puis ça, c'est vraiment pour des cas où est-ce qu'on
était capable d'aller jusque dans le même niveau d'évaluation, là... spécifiquement à ce qui a été fait.
M. Leduc : Oui, parce
qu'il y a comme une partie...
Mme Gagnon (Mélissa) :
...spécifiquement à ce qui a été fait.
M. Leduc : Parce qu'il y
a une partie du rapport qu'on ferait en double si on avait à refaire
l'exercice.
Mme Gagnon (Mélissa) :
Exact.
M. Leduc : Quel genre de
partie, par exemple?
Mme Gagnon (Mélissa) :
Bien, en fait, je m'excuse, si vous... Si on... Je pense que ça vaut la peine
peut-être de résumer rapidement, là. Dans le fond, au terme de l'EESR, il y a
deux effets possibles avec la décision du gouvernement, là. D'abord, il doit
déterminer les balises qu'il entérine. Ça, c'est une obligation. Ensuite, il y
a la possibilité de venir moduler le régime d'autorisation. C'est un pouvoir
qu'il peut utiliser uniquement s'il y a une recommandation du ministre à cet
effet-là. Puis là, exemple, si on est dans un cadre... Je vais reprendre
l'exemple du parc industriel parce que, bon, des fois, ça permet, c'est plus
circonscrit, là, ça permet de bien visualiser. Ça fait que si dans le plan de
développement du parc industriel, le porteur a été capable de dire : Bien,
voici le type d'activité que je pourrais voir. Voici comment répondre à
l'ensemble des enjeux et qu'il est capable de mettre toutes les balises
applicables pour répondre à ces enjeux-là, ce qu'on aurait normalement fait
dans le cadre d'une évaluation environnementale de projet, si on est capable de
venir prévoir cet encadrement-là dans la décision du gouvernement, donc les
fameuses conditions dont je parlais tout à l'heure, là, exemple, une capacité
maximale, pas de... pas d'émission de tel contaminant, pas un prélèvement d'eau
qui excède telle capacité, j'ai mis en place toutes les mesures d'atténuation
établies à l'intérieur de ce qui a été fait par l'EESR, là, l'évaluation environnementale
sectorielle ou régionale. Donc là, à ce moment-là, un projet qui respecte
l'ensemble des conditions, lui, pourrait aller, exemple, directement en
autorisation ministérielle parce qu'il n'y aurait pas de plus-value à refaire
l'évaluation environnementale...
M. Leduc : Je comprends.
Mme Gagnon (Mélissa) :
...surtout qu'on a eu aussi les consultations publiques avec un mandat
d'audience du BAPE systématiquement dans ce processus-là.
M. Leduc : O.K. Puis est
ce qu'il y a comme un espace temps qui dit : Bien là, même si ça fait,
mettons, trois, quatre, cinq, six mois que ça a été fait, ça serait... ça
vaudrait peut-être la peine de le refaire?
• (11 h 30) •
Mme Gagnon (Mélissa) :
L'application... La durée de validité, tout ça va être établi par la décision.
Ça fait que, là, ça va faire partie des conditions. Donc, les conditions à
respecter dans un horizon de temps déterminé en fonction de tout ça, vont
dépendre de la nature des activités, des enjeux, de la capacité à se projeter
dans le temps. Ça fait qu'on... Il y a une validité de tout ce qui va être
établi par la décision.
M. Leduc : Ce n'est
pas... Mais ce n'est pas précisé. Il n'y a pas un danger d'être accusé un peu
d'arbitraire en disant : Bien là, cette fois-ci, on considère que deux
ans, c'est bon. L'autre d'après, c'est six mois. L'autre... Ce n'est pas...
11 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...ça fait mettons
trois, quatre, cinq, six mois que ça a été fait, ce serait... ça vaudrait peut-être
la peine de le refaire.
Mme Gagnon (Mélissa) : L'application,
la durée de validité de tout ça va être établie, là, par la décision, ça fait
qu'on... ça va faire partie des conditions. Donc, les conditions à respecter
dans un horizon de temps déterminé, en fonction de... tu sais, tout ça va
dépendre de la nature des activités, les enjeux, de la capacité à se projeter
dans le temps. Ça fait qu'on... il y a une validité de tout ce qui va être
établi par la décision.
M. Leduc : Ce n'est pas... si
ce n'est pas précisé, il n'y a pas un danger d'être accusé un peu d'arbitraire
en disant : Bien là, cette fois-ci, on considère que deux ans, c'est bon, l'autre
d'après, c'est six mois, l'autre... Ce n'est pas un danger politique en quelque
sorte?
M. Charette : À partir du
moment où les balises sont précisées, que ces balises tiennent toujours, il n'y
a pas d'inquiétude, mais s'il y a des éléments nouveaux, s'il y a une réalité
qui a changé, ça peut faire partie des conditions, justement. Mais à cette
étape-ci, c'est de dire : Tout ce que vous auriez fait autrement a déjà
été fait. Donc, on ne vous imposera pas de refaire la même démarche. Mais ce qu'on
a mentionné aussi, ce n'est pas l'ensemble du plan ou du programme, là, qui est
accepté sous cette forme-là. Lorsqu'il y a des éléments spécifiques qui
rencontrent les déclencheurs de la procédure d'évaluation, c'est à compléter et
ce n'est pas soustrait, on parlait de tonnage dans certains cas ou autre. Donc,
ça n'évacue pas ces obligations-là et ce n'est pas valable pour toutes les
étapes du plan ou du programme, c'est juste des balises précises pour certains
aspects.
M. Leduc : Puis lesdites
balises, ce ne sera pas un dans un règlement non plus, ça va être une espèce de
pratique interne du ministère.
M. Charette : Mais c'est-à-dire
ça va être propre à chaque plan ou programme de dire : là, il y a tel plan
ou programme qui nous est proposé, voici ce qui peut aller en autorisation à ce
moment-ci selon... parce qu'il y aura eu consultation publique du BAPE, il y
aura eu... On a beaucoup parlé, là, au cours des derniers instants et de la
séance précédente, tout le cadrage, c'est-à-dire toutes les informations qui
auront été fournies par le porteur, qui auront été prises en compte par le BAPE.
On a même dit dans un article : Le BAPE peut aller au-delà de ce que le
cadrage exigeait pour ce qui est des éléments à prendre en compte pour se
réellement dire : le travail a été fait, on ne veut pas le refaire de
nouveau, là, pour certains aspects à tout le moins, là, du plan ou du
programme.
M. Leduc : Merci beaucoup.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
cet article? S'il n'y en a pas, nous allons poursuivre avec l'article 31.9.17. M.
le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 31.9.17. Le cas échéant, quiconque se prévaut des aménagements au
régime d'autorisation déterminé en application du deuxième alinéa de l'article 31.9.16,
mais ne respecte pas les conditions, les restrictions et les interdictions
déterminées en application de cet article est réputé réaliser son projet ou
exercer son activité sans l'autorisation requise en vertu de la présente loi
est passible des recours, des sanctions, des amendes et des autres mesures
applicables dans ce cas.
Le commentaire : Cet article prévoit
que, dans le cas où le gouvernement, dans sa décision suivant une évaluation
environnementale, sectorielle ou régionale, prévoit un aménagement au régime d'autorisation,
quiconque s'en prévaut doit respecter les conditions, les restrictions et les
interdictions déterminées par le gouvernement et, à défaut, est réputé réaliser
son projet ou exercer son activité sans l'autorisation requise en vertu de la
Loi sur la qualité de l'environnement est passible des recours, des sanctions,
des amendes ou de toute autre mesure applicable.
Je vais le résumer encore plus simplement :
Il y a des autorisations qui sont données ou un pouvoir d'action qui est donné,
ça ne décharge pas le porteur, naturellement, de les respecter. S'il ne les
respecte pas, elles ne sont pas... je veux dire, elles ne sont pas éternelles,
elles peuvent être révoquées et il y a un régime de sanctions qui s'applique
dans ces circonstances-là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Est-ce qu'on
peut avoir une idée des sanctions ou amendes qui pourraient ou même des recours
qu'on pourrait voir?
M. Charette : C'est une
variété de possibilités. Il peut y avoir des recours, c'est-à-dire le plus
simple, c'est dire : on ne vous permet plus de faire ce que vous pouviez
faire, il peut y avoir... on a un régime de sanctions, là, qui détermine un
petit peu les marges d'action que nous avons. Tout ça est exercé par le
contrôle, là, au ministère...
M. Charette : …un régime de
sanctions, là, qui détermine un petit peu les marges d'action que nous avons.
Tout ça est exercé par le contrôle, là, au ministère, donc, selon la gravité,
selon le manquement, c'est… c'est telle ou telle démarche, là, qui va être
entreprise, mais on a un éventail de possibilités, là, au ministère, là, à ce
niveau-là.
Mme Dufour : Puis, quand on
dit «est passible», c'est-tu… comment dire? C'est-tu… Ça s'applique
automatiquement ou c'est… tu sais, peut être passible. Ici, on ne le précise
pas, là.
M. Charette : Lorsqu'il y a
une infraction, il y a forcément une conséquence, mais ce n'est pas… on ne va
pas à la conséquence la plus grave dès le départ. Si c'est un document qui n'a
pas… qui est en retard ou qui n'a pas été transmis correctement, bien, ça peut
prendre dans un premier temps la forme d'un rappel. Et, si le porteur se
corrige rapidement, bien, il se sera… il se sera amendé de façon satisfaisante,
mais si la portée du manquement est plus importante, c'est là où il peut y
avoir d'autres actions d'entreprises. On ne va pas à la... à la pire réprimande
pour l'infraction qui est plus secondaire ou qui est vite corrigée parce que
c'est un oubli, ou autres, mais chaque manquement doit être… doit être corrigé,
là, dans tous les cas.
Mme Dufour : Puis est-ce que
le projet peut être arrêté dans un cas comme ça?
M. Charette : Ultimement, une
autorisation peut être retirée. C'est un petit peu ce que mentionne aussi
l'article. Lorsqu'on lit que c'est… ce serait réputé réaliser son projet ou
exercer son activité sans l'autorisation requise, donc si l'autorisation est
retirée, le projet peut être effectivement suspendu.
Mme Dufour : O.K. C'est bon.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y en
a pas, nous allons poursuivre à l'article 31.9.18. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 31.9.18 : «Le ministre peut soustraire à une consultation publique
des renseignements concernant des procédés industriels, la sécurité de l'État
ou la localisation d'espèces menacées ou vulnérables.»
Commentaires. Cet article peut…
c'est-à-dire cet article donne au ministre le pouvoir se soustraire d'une
consultation publique prévue dans le cadre de l'évaluation environnementale,
sectorielle ou régionale certains renseignements sensibles, c'est-à-dire ceux
qui concernent des procédés industriels, la sécurité de l'État ou la
localisation d'espèces menacées ou vulnérables, et ce, en cohérence avec ce qui
est prévu à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement. C'est des éléments qu'on avait déjà discutés et qui font du
sens, là. Le ministère a l'information. Sinon, le porteur est tenu de les transmettre,
c'est à la demande du ministère, mais sans que ce soit tout dévoilé
publiquement s'il pouvait y avoir un préjudice, que ce soit pour les
entreprises visées lorsqu'il est question de secret industriel, ou encore on
parle de sécurité d'État. Et, pour ce qui est de l'emplacement d'espèces
menacées ou vulnérables, c'est que… on sait bien, là, toute personne n'est pas
bien intentionnée. Si on devait les localiser au départ, il y a des gens qui
pourraient dire : Bien, on va régler le problème, puis on s'assurera qu'il
n'y en a plus. Bien, l'information… c'est-à-dire le ministère, détient cette
information-là dans tous les cas.
Le Président (M. St-Louis) :
Mme la députée. C'est… D'accord. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention…
Mme Dufour : …
Le Président (M. St-Louis) :
Ah! excusez-moi, je…
Mme Dufour : Merci. J'ai
maintenant le micro. Donc, je veux juste bien comprendre, quand on dit… O.K.,
la localisation d'espèces menacées, c'est une chose, mais qu'on ne les… qu'on
ne mentionne pas leur présence. Est-ce que... Est-ce que ça, ça pourrait être…
ça pourrait aller jusque-là? Parce qu'une étude de caractérisation faunique va
mentionner ça, ou floristiques… va mentionner qu'il y a des espèces. Donc,
j'essaie de comprendre la portée de cette… de cette dernière ligne là.
Mme Gagnon (Mélissa) : En
fait, bien, tu sais, toute l'information qui est déposée est rendue publique,
là, on est vraiment dans des informations précises qui sont retirées de ce qui
va être rendu public. Donc, c'est vraiment la localisation. On n'enlève pas le
fait qu'il y en a, puis ça vient avec des mesures. Donc, il doit y avoir une
présentation de ce qui va être fait pour répondre à cet enjeu-là dans le cadre
du plan ou du programme. Ça fait qu'on est…
Mme Gagnon (Mélissa) : ...ça
vient avec des mesures. Donc, il doit y avoir une présentation de ce qui va
être fait pour répondre à cet enjeu-là dans le cadre du plan ou du programme.
Ça fait qu'on est vraiment dans la localisation, là, exemple, si on a une
carte, le ministère va avoir cette information-là, mais il ne va pas la rendre
publique, parce que c'est de l'information sensible, au même titre que les deux
autres éléments, là, qui sont par rapport à la sécurité d'État puis sécurité
industrielle.
• (11 h 40) •
Mme Dufour : O.K. Mais
comment on fait une consultation publique si on ne parle pas du procédé
industriel, si le procédé industriel est au cœur des enjeux potentiels
environnementaux?
Mme Gagnon (Mélissa) : C'est
une bonne question. En fait, ce n'est pas le procédé en tant que tel, c'est
plus, exemple, s'il y a, au niveau de la confidentialité, des quantités ou...
Donc, parfois, ils ont des secrets industriels, qu'ils ont une recette,
exemple, ils ne vont pas nécessairement mettre la recette, mais ça ne veut pas
dire qu'on n'aura pas la nature des intrants, des extrants. Donc, l'information
nécessaire à l'évaluation de l'impact au niveau environnemental va être quand
même rendue publique, mais c'est certains éléments plus confidentiels par
rapport aux procédés qui, eux, vont être, exemple, mis sous pli ou, tu sais,
mis à part. Et le ministère va avoir cette information-là pour compléter son
analyse, mais ça ne sera pas rendu public.
Mme Dufour : O.K. Mais les
quantités, c'est aussi une information. Je comprends qu'on ne veut pas dévoiler
la recette, ça, c'est une chose, mais les éléments chimiques, par exemple, qui
font partie d'une de la recette, ça, dans certains cas, c'est nécessaire. Et la
quantité totale, tu sais, d'utilisation ou, tu sais, les risques que ce soit...
ça se retrouve dans l'air, dans l'eau, etc., mais c'est au cœur de ce genre de
consultation là. Donc, il faut quand même un minimum d'information pour être
capable de juger, non?
Mme Gagnon (Mélissa) : Oui,
effectivement, les informations sur les contaminants, les quantités de
contaminants, ce n'est pas des informations qui vont être considérées comme la
nature de la sécurité par rapport... ou de la confidentialité par rapport aux
procédés industriels. Donc, on est vraiment plus dans, comme je le disais et
spécifiquement, la recette de comment ils vont arriver aux produits, si c'est
de nature confidentielle, si ça leur appartient, puis ils ne veulent pas donner
leur recette à des compétiteurs, exemple. Donc, on est dans ce type
d'information là. Mais les intrants, les quantités d'intrants requises,
généralement, c'est de l'information qui n'est pas considérée confidentielle.
Donc, on est vraiment plus au niveau du
détail du procédé, parce que, parfois, pour valider justement les informations
quant aux impacts possibles puis aux contaminants possibles, les experts vont
vouloir avoir le détail du procédé plus finement pour valider ces
informations-là. Mais ce n'est pas des informations qu'on va rendre publiques,
parce qu'on est vraiment dans le procédé propre à l'entreprise, ce qui peut
être de nature confidentielle.
Mme Dufour : O.K. Puis, dans
les intrants, vous avez dit, les contaminants, c'est sûr, mais, parfois, il y a
des intrants qui ne sont pas encore des contaminants au sens de... on ne les a
pas encore réglementés. Tu sais, est-ce qu'on va voir la nature des intrants
dans leur totalité, considérant qu'il y en a qui pourraient devenir des
contaminants, mais qui ne le sont pas encore?
Mme Gagnon (Mélissa) : Normalement,
ce qui est considéré confidentiel, ce n'est pas la nature des intrants et des
extrants, c'est vraiment plus comment on les mélange, on les amalgame,
comment... donc vraiment plus une recette qui permet de... tu sais, qui a été
souvent acquise au terme de nombreuses expériences pour avoir la bonne recette,
pour avoir le produit recherché. Ça fait qu'on n'est pas au niveau de... Tout
ce qui est nécessaire pour bien comprendre les impacts possibles au niveau
environnemental, ce n'est généralement pas dans les éléments confidentiels. On
est vraiment plus dans le procédé qui, lui, est confidentiel, donc, le dosage
de tout ça en quelque sorte.
Mme Dufour : O.K. Et la
sécurité d'État, comment on détermine ce qui fait partie de la sécurité de
l'État Tu sais, je pense, par exemple, éventuellement, on va peut-être avoir
des conversations sur le nucléaire à titre, tu sais, de transition énergétique.
Je ne dis pas qu'on veut aller là nécessairement, mais ça fait... tu sais, c'est
dans l'air. Donc, il pourrait, dans le futur, avoir des conversations
là-dessus. Il y a aussi... On parle de réarmement du Canada, en ce moment,
beaucoup, le Québec produit des armes. Est-ce que c'est le genre d'information
qui pourrait être soustrait, parce qu'on ne voudrait pas savoir où sont
produites certaines armes, par exemple, ou... bref, avoir une idée de comment
on peut... comment ce serait balisé, la sécurité de l'État.
Mme Gagnon (Mélissa) : On
n'est pas en termes de... Mais, en tout cas, de mon expérience, on n'a pas eu
ce genre de cas là, on est plus dans... On a un plan ou un programme qui
pourrait comprendre des activités qui... où est-ce que là, exemple, on a une
séquence, la séquence d'intervention puis on ne veut pas rendre cette séquence-là,
parce qu'on ne voudrait pas qu'elle puisse être coupée ou...
Mme Gagnon (Mélissa) : ...comprendre
des activités qui... où est-ce que là, exemple, on a une séquence, la séquence
d'intervention, puis on ne veut pas rendre cette séquence-là parce qu'on ne
voudrait pas qu'elle puisse être coupée ou qu'il y ait un risque qui soit
associé au fait que cette information-là est rendue publique. Donc, parfois, le
ministère va vouloir avoir l'information pour s'assurer qu'il a les arrimages
ou autres avec d'autres instances, mais, certaines informations, là, c'est
vraiment le porteur ou, dans le cas de la procédure, l'initiateur du projet qui
va cibler ces informations-là. Ça fait qu'il y a un certain jugement qui peut
être... qui peut être rendu. Mais souvent, exemple, si on a un initiateur comme
Hydro-Québec ou, tu sais, quand on est dans les infrastructures publiques, bien
là, il peut y avoir une notion de la sécurité de l'État, là, qui est
mentionnée. Ça fait que certaines informations sensibles qui pourraient mettre
en... à risque les infrastructures.
Mme Dufour : O.K.
M. Charette : On ne s'était
pas coordonnés, mais c'est l'exemple que j'avais en tête, celui d'Hydro-Québec.
Il y a des plans qui ne sont pas connus du public, qui peuvent être connus
du... de la part du ministère de l'Environnement, naturellement des autres
ministères, Sécurité publique notamment, pour pallier à certaines circonstances
qu'on ne veut pas voir se réaliser. Mais c'est effectivement une belle façon
d'illustrer, là, ce que peut être un enjeu de sécurité d'État.
Mme Dufour : Oui.J'ajouterais
aussi les centres de données. Les centres de données où il y a de la
redondance, souvent, on va avoir... Bien, en tout cas, idéalement, il ne
faudrait pas qu'on sache où ils sont.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Comme il ne semble pas y en avoir,
nous allons poursuive avec l'étude de l'article 31.9.18. M. le ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
31.9.19, pardon.
M. Charette : 31.9.19. Je
pensais avoir mal suivi.
Le Président (M. St-Louis) :
Non, non, non, c'est... c'est mon curseur.
M. Charette : 31.9.19. Merci,
M. le Président.
«Le gouvernement peut adopter des
règlements pour :
«1° prévoir tout autre document ou
renseignement que doit contenir l'avis d'intention transmis au ministre par la
personne qui a l'intention de soumettre son plan ou son programme à une
évaluation environnementale sectorielle ou régionale;
«2° prévoir tout autre renseignement que
doit contenir la proposition de cadrage transmise au ministre par la personne
qui a l'intention de soumettre son plan ou son programme à une évaluation
environnementale sectorielle ou régionale;
«3° déterminer le délai dans lequel le
ministre avise le porteur de sa décision de consentir ou non à l'évaluation
environnementale sectorielle ou régionale de son plan ou de son programme;
«4° déterminer le délai dans lequel le
ministre demande au Bureau d'organiser une période d'information conformément à
l'article 31.9.5;
«5° prescrire les modalités de
l'information et de la consultation publique relatives à tout plan ou à tout
programme soumis à une évaluation environnementale sectorielle ou régionale;
«6° prévoir les autres cas dans lesquels
le ministre peut mettre fin à l'évaluation prévue à la présente sous‑section;
«7° prévoir tout autre document ou
renseignement que le ministre rend accessible au public dans le registre des
évaluations environnementales;
«8° déterminer les modalités relatives à
la transmission au ministre des documents et des renseignements requis en vertu
de la présente sous‑section.
«Et le gouvernement peut, à l'égard d'un
plan ou d'un programme où il est d'avis que les circonstances le justifient,
prolonger tout délai prescrit en application du premier alinéa.»
Et le commentaire : Cet article
prévoit les éléments pour lesquels le gouvernement peut adopter un règlement
afin d'assurer la mise en oeuvre complète des dispositions relatives à
l'évaluation environnementale sectorielle ou régionale. Le gouvernement peut
ainsi prévoir tout autre document ou renseignement que doit contenir l'avis
d'intention ainsi que la proposition de cadrage, déterminer le délai dans
lequel le ministre avise le porteur de sa décision de consentir ou non à
l'évaluation environnementale sectorielle ou régionale de son plan ou de son
programme ainsi que celui dans lequel il demande au Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement d'organiser une période d'information, de
prescrire les modalités de l'information et de la consultation publique, de
prévoir les autres cas dans lesquels le ministre peut mettre fin à l'évaluation
et de déterminer les modalités relatives à la transmission au ministre des
documents et des renseignements requis dans le cadre de cette évaluation.
L'article prévoit aussi que le
gouvernement peut, lorsqu'il est d'avis que les circonstances le justifient,
prolonger un des délais déterminés par règlement en application de cet article
à l'égard d'un plan ou d'un programme.
Bref, c'est le dernier élément de
l'article 98 et ça vient mettre en place, là, les différentes... en fait,
les...
M. Charette : ...bref, c'est
le dernier élément de l'article 98, et ça vient mettre en place, là, les
différentes... en fait, les possibilités, là pour la mise en place complète
des dispositions, là, prévues aux articles précédents.
• (11 h 50) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : C'est-tu tous
les cas qu'on a vus dans les articles précédents, donc on ne reposera pas les
questions, là, sur ça... sur ceux- là, là. Donc, on peut passer à, enfin...
Le Président (M. St-Louis) : À
la mise au point de ce volumineux article qui est l'article 98. Donc,
est-ce que l'article 98 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Dufour : Appel nominal,
s'il vous plaît.
Le Président (M. St-Louis) : Par
appel nominal, s'il vous plaît. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charrette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : Mme Blouin
(Bonaventure)?
Mme Blouin : Pour.
La Secrétaire : M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire : Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce)?
Le Président (M. St-Louis) : ...
La Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'article 98 est adopté, qui nous permet de poursuivre à l'étude de
l'article 99.
M. Charette : ...M. le
Président, de revenir à l'article 77? On l'avait suspendu en attendant
justement l'adoption du 98.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
est-ce que nous avons consentement des membres de la commission pour revenir à
l'article 77?
Des voix : Consentement.
Mme Dufour : Il y avait un
autre article qui était suspendu avant ça.
M. Charette : Aussi le 96.
D'ailleurs...
Mme Dufour : O.K. c'est
soit... 96, O.K.
M. Charette : ...ce serait un
amendement que vous pourriez déposer en 96 suite à nos échanges, mais on
revient au préalable.
Mme Dufour : Mais je n'ai pas
77.
Le Président (M. St-Louis) : Et
donc, nous avons consentement pour revenir à l'étude de l'article 77. M.
le ministre.
M. Charette : Dont j'avais
fait la lecture. Je peux le relire parce qu'il est court. Je ne relirai pas le
commentaire qui reprend essentiellement, là, l'article lui-même.
Donc, 77 : L'article 24 de cette
loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 4° du premier alinéa, du
paragraphe suivant :
«4.1° lorsque le projet s'inscrit dans un
plan ou un programme ayant fait l'objet d'une évaluation environnementale,
sectorielle ou régionale, la décision rendue par le gouvernement, conformément
à l'article 31.9.16, notamment les balises qui sont déterminées;».
Donc, c'est des éléments qu'on a discutés,
mais qui étaient évoqués avant même l'étude des articles concernés.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
que nous avons des interventions à l'article 77?
Mme Dufour : J'essaie...
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la députée.
Mme Dufour : ...juste
comprendre, là. On l'a suspendu puis on ne le modifie pas?
M. Charette : Non. En fait,
on l'avait suspendu parce que ça référait à des articles que l'on n'avait pas
encore abordés.
Mme Dufour : Ah! oui, c'était
à la demande du collègue, je pense.
M. Charette : Possiblement,
je ne me souviens plus. C'était... c'était logique de le faire. Donc maintenant
que ces articles-là ont été discutés, on revient, là, avec la...
l'article 77 lui-même.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Parce qu'il y en avait un autre qui était suspendu pour...
M. Charette : Oui, le 96...
Mme Dufour : Pour analyse de
votre part, mais je pense que c'est le 72.
M. Charette : Oui à ça. Oui.
Et 92, ça, on va y revenir parce que ça nécessite des validations de notre
côté.
Mme Dufour : O.K.
M. Charette : On avait
suspendu le 96 également pour un amendement potentiellement, là, déposé par
l'opposition officielle et c'est.
Mme Dufour : Excellent.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 77? Comme il n'y en a
pas, nous allons mettre aux voix l'article. Est-ce que l'article77 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
M. Charette : Et là, avec
votre permission, on retournerait à l'article 96, mais je demanderais une
petite suspension si c'est possible.
Le Président (M. St-Louis) : Avant
la suspension, je voulais juste demander le consentement de la commission pour
retourner à l'étude de l'article 96. Est-ce que nous avons consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) : Consentement,
merci. Nous allons suspendre quelques...
Mme Dufour : J'espère que ça
va pouvoir procéder parce que je dois quitter à midi pour... O.K. Merci.
M. Charette : ...suspension
de quelques secondes.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons suspendre. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 54
)
(Reprise à 12 h 03)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, il y avait dépôt
d'un amendement de la part de la députée de Mille-Îles. Donc, Mme la députée,
je vous cède la parole.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Peut-être faire juste un rappel d'où on est, là. Dans le fond,
c'est un article, l'article 96, où on parlait de délais et qu'une session
était réputée complétée, mais c'était à la fin du délai de 120 jours, et,
tu sais, que, dans le fond, il fallait que le temps s'écoule pour que ça
devienne effectif. Alors, j'avais posé la question, si on n'aurait pas moyen de
raccourcir ces délais-là, si on savait d'emblée que ce serait... il n'y aurait
pas d'opposition de la part du gouvernement, et le ministre, donc, a accepté cette
suggestion. Et je comprends, là, que c'est ses équipes qui ont écrit
l'amendement, mais que je dépose. Donc : Remplacer le quatrième... À
l'article 96, remplacer le quatrième alinéa de l'article 31.7 point
cinq de la Loi sur la qualité de l'environnement proposé par l'article 96
du projet de loi par les alinéas suivants :
«La cession est réputée complétée à la
date indiquée dans son avis si le ministre notifie au cédant et au cessionnaire
sa décision de ne pas s'y opposer ou à l'expiration du délai prévu au deuxième
alinéa si le ministre n'a pas envoyé un avis d'intention dans ce délai.
«Dans un cas de cession partielle, le
ministre peut prolonger le délai prévu au deuxième alinéa pour une période
n'excédant pas 120 jours. Il doit alors en donner avis au cessionnaire
par... au cessionnaire par... dans ce délai.» Là, il y a peut-être quelque
chose, ici. C'est... C'est... C'est ça, «dans ce délai», donc oubliez le «par»,
«dans ce délai».
Donc, voilà. Alors, ce qu'on a enlevé,
dans le fond, là, juste pour les gens qui nous écoutent, les deux, trois qui
nous écoutent, c'est le paragraphe qui disait : «Si le ministre n'a pas
envoyé un avis...
12 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...Voilà. Alors,
ce qu'on a enlevé, dans le fond, là, juste pour les gens qui nous écoutent, les
deux, trois qui nous écoutent, c'est le paragraphe qui disait : «Si le
ministre n'a pas envoyé un avis d'intention à l'expiration du délai prévu au
deuxième alinéa, la cession est réputée complétée.» Et c'est ça qui a été
changé, finalement, que... C'est ça. Voilà.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée.
Mme Dufour : Alors, je ne
sais pas s'il faut que j'explique davantage l'amendement, là.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons... Bien, en fait, je vous indique qu'on va apporter, là, une correction
au niveau de la forme, là, mais sans plus. Mais... Puis comme c'est le résultat
de discussions et d'ententes de part et d'autre, à moins qu'il y ait d'autres
interventions, je mettrais l'amendement aux voix. Est-ce que cet amendement est
adopté? Adopté. Merci. Ce qui nous ramène à l'article 96 lui-même. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 96 tel qu'amendé? Comme il n'y
en a pas, nous allons mettre l'article 96 aux voix. Est-ce que cet
article... en fait, l'article 96, tel qu'amendé, est-ce que cet article
est adopté? Adopté. Merci. Ce qui nous amène à poursuivre dans l'ordre
chronologique. L'article... Avec une suspension pour changement d'équipe
ministérielle. Merci.
Donc, nous allons suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 06)
(Reprise à 12 h 08)
Le Président (M. St-Louis) : ...au
moment de la suspension, nous en étions à l'étude de l'article 99. Est-ce
que nous avons des interventions à cet article? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, je vous cède la parole.
Mme McGraw : Merci. Alors,
juste pour bien comprendre l'article, est-ce qu'on pourrait... Juste le
premier... les premiers mots, «la personne», par exemple. On pourrait avoir des
précisions?
M. Charette : ...me
permettez, c'est un article qui n'a pas été lu.
Mme McGraw : Ah! mon Dieu!
M. Charette : Donc, moi,
très, très volontaire pour...
Le Président (M. St-Louis) : Moi,
je suis tellement content de voir qu'il y a des gens qui suivent. C'est un test
qu'on faisait, hein?...
Mme McGraw : Oui. J'étais
trop prête à...
M. Charette : Oui. Non, non,
j'en suis convaincu. En fait, je...
Le Président (M. St-Louis) : Non,
non, mais vous m'en excuserez. J'étais certain que...
M. Charette : Bien non. Il n'y
a pas de problème.
Le Président (M. St-Louis) : Parce
qu'on s'est promenés d'un article à l'autre. Donc, nous allons revenir, M....
M. le ministre. Je vous cède la parole pour la lecture...
M. Charette : Et j'ai testé
mon propre souvenir...
Le Président (M. St-Louis) : ...la
première lecture de l'article 99.
M. Charette : ...M. le
Président. Donc, 99 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
le 31.47, du suivant :
«31.47.1. La personne qui inscrit au
registre foncier, conformément à l'article 31.47, un avis de restriction d'utilisation
qui découle d'un plan de réhabilitation qui prévoit un programme d'inspection
et d'entretien des mesures de mitigation ou un suivi environnemental ou tout
acquéreur subséquent du terrain constitue un registre des résultats, voilà, des
inspections des mesures...
M. Charette : …ou un suivi
environnemental où tout acquéreur subséquent du terrain constitue un registre
et… des résultats, voilà, des inspections, des mesures correctives mises en
œuvre et des suivis effectués. Les renseignements consignés au registre doivent
être conservés pour une période minimale de cinq ans à compter de leur
inscription, ainsi que pour une période supplémentaire de cinq ans suivant
l'inscription au registre foncier d'un avis de décontamination. La personne qui
tient un tel registre doit fournir au ministre, sur demande et dans le format
et dans le délai qu'il fixe, tout renseignement consigné au registre.»
• (12 h 10) •
Et le commentaire. Cet article ajoute
l'article 31.47.1 à cette loi. Le premier alinéa rend obligatoire la
constitution d'un registre des résultats des inspections, des mesures
correctives et des suivis par toute personne qui doit inscrire au registre
foncier, conformément à l'article 31.47 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, un avis de restriction d'utilisation qui découle d'un plan de
réhabilitation qui prévoit un programme d'inspection et d'entretien des mesures
de mitigation ou suivi… voilà, ou un suivi environnemental. Il prévoit aussi
que les renseignements consignés au registre doivent être conservés pour au
moins cinq ans à compter de leur inscription. si un avis de décontamination est
inscrit au registre foncier, les renseignements doivent être conservés pour une
période supplémentaire de cinq ans qui court à compter de la date d'inscription
de l'avis de décontamination. Le premier alinéa prévoit également que ces
obligations s'appliquent à tout acquéreur subséquent du terrain. Le deuxième
alinéa permet au ministre d'exiger de celui qui tient le registre de lui fournir
tout renseignement qui y est consigné dans le format et dans le délai qu'il
fixe.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Maintenant que l'article a été dûment lu, Mme la
députée, je vous cède la parole.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Alors, est-ce qu'on prévoit des dispositions transitoires? C'est une
préoccupation du Centre québécois… pardon, c'est… non, c'est le… C'est… c'est
une préoccupation du Conseil patronal de l'environnement du Québec afin de
s'assurer qu'avec les dispositions transitoires… qu'il y a… par exemple, il y a
des avis qui ont été demandés ou émis en amont de ce projet de loi. Ils veulent
s'assurer que, justement, ces dispositions ne s'appliquent pas avant l'entrée
en vigueur du projet de loi. Est-ce qu'on prévoit des dispositions… pardon,
transitoires?
M. Charette : Avec le
consentement, on pourrait donner la parole à notre collègue.
Le Président (M. St-Louis) :
Est-ce que nous avons consentement de la… des membres de la commission pour
l'intervention du collègue? Consentement. Merci. Donc, je vous invite à vous
présenter, nom et fonction, s'il vous plaît.
M. Létourneau (Martin) : Oui,
bonjour, Martin Létourneau, directeur général des politiques en milieu
terrestre au ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs. Donc, votre question est tout à fait à
propos. Ce qui est important de savoir ici, c'est que cette obligation-là est
déjà en vigueur par les façons de faire au niveau du ministère. Donc, ce
registre-là est demandé dans le cadre de… dans le cadre de l'analyse de risques
qui est faite au cas par cas. Là, maintenant, on voulait juste donner plus de
prévisibilité aux administrés, puis on vient intégrer dans la loi ce qui se fait
déjà actuellement. Donc, pour les administrés, pour ce volet-là, il n'y a pas
vraiment rien de nouveau, c'est juste qu'on vient inscrire dans la loi des
obligations qu'on fait au cas par cas maintenant, puis ça va permettre de
donner un peu plus de prévisibilité.
Et, pour répondre directement à votre
question, il n'y a pas de mesures transitoires qui sont prévues pour les cas
qui sont présentement en analyse, parce que, si le cas aboutit à une
autorisation, bien, les mesures vont être exigées dans le cas de l'autorisation
et non dans le cadre de l'obligation de la loi. Mais c'est la même chose qui va
s'appliquer dans les deux cas, que ce soit dans le régime actuel ou dans le
cadre de la LQE modernisée. Donc, il n'y a pas de changement pour les administrés,
c'est ça qui est important à retenir.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, dans les faits, dans la réalité, dans le concret, c'est déjà le
cas. C'est la façon de faire, c'est du cas par cas, mais c'est dans les
pratiques, donc, dans le concret, il n'y a aucun changement, mais on vient
s'inscrire dans la loi pour que ce soit plus clair, plus prévisible. C'est bien
ça la…
M. Létourneau (Martin) : Vous
avez tout à fait compris.
Mme McGraw : O.K. Donc, la
préoccupation du conseil, le fait que c'est… donc cette préoccupation est non
fondée?
M. Létourneau (Martin) : Je
ne dirais pas non fondée. Je comprends que ça ne s'inscrit pas présentement
dans la loi. Et peut-être que… comment je pourrais dire? Il faut être familier
avec les cas, les pratiques courantes au niveau des autorisations. C'est des
cas, des analyses de risques, on parle d'une poignée d'autorisations par année,
on parle de moins de 10 autorisations qui sont regardées…
M. Létourneau (Martin) : ...il
faut être familier avec les cas et les pratiques courantes au niveau des
autorisations. Si c'est des cas, des analyses de risques, on parle d'une
poignée d'autorisation par année, on parle de moins de 10 autorisations
qui sont regardées individuellement. Donc, les cas qui... un petit peu moins de
10, ça varie d'une année à l'autre, là, mais oui, un peu moins que 10 par
année, oui.
Mme McGraw : Présentement ou
par année, pardon, juste présentement il y a combien qui sont...
M. Létourneau (Martin) : Par
année.
Mme McGraw : Par année.
M. Létourneau (Martin) : Oui,
par année. Donc, ce n'est pas énormément de cas et tous ces cas-là sont
regardés de manière individuelle. Donc, le conseil patronal a assurément des
bonnes raisons de le mettre en lumière, mais je crois qu'il faut faire une
démarche d'explication pour les rassurer par rapport à ce qui se fait
actuellement et ce qui est prévu. Le but est vraiment de donner plus de
prévisibilité aux administrés, là, dans le cas présent, là.
Mme McGraw : Donc, il ne va
pas avoir un fardeau ou... rien ne va changer dans les faits, c'est vraiment
pour clarifier et mettre dans la loi ce qui est déjà dans le concret, dans la
réalité.
M. Létourneau (Martin) : Exactement.
Mme McGraw : Parfait. Là, j'ai
des questions juste sur la... le texte même. Alors, la personne qui inscrit au
registre foncier, la personne, par exemple, ce serait... ce serait qui, par
exemple? Ce serait un exemple de la personne.
M. Charette : Dans le fond,
ce serait des précisions sur qui est cette personne-là, selon la nature de
l'article?
Mme McGraw : Exact. Pardon,
je...
M. Charette : Dans le fond,
la question c'est de savoir ça vise qui?
Mme McGraw : J'ai de la misère
à attendre. La photocopieuse.
M. Charette : Ce serait de
savoir ça vise qui comme au niveau de l'article.
Une voix : ...
M. Charette : C'est le
propriétaire du terrain, là, dans le cas présent.
Mme McGraw : Parfait. Avis de
restriction d'utilisation, est-ce qu'on peut avoir plus de détails? Ça a l'air
de quoi?
M. Létourneau (Martin) : C'est...
Dans le fond, et qu'est ce qu'il est important de comprendre ici, c'est quand
on a une analyse de risque, c'est on permet de laisser en place certains
contaminants, et c'est étudié au cas par cas, en fonction du type de
contaminant qui va être présent. Des fois, il n'y a pas vraiment de
restriction, des fois il peut y en avoir un petit peu plus, par exemple
maintenir une surface étanche quand on a, par exemple, de l'asphalte qui vient,
comment je pourrais dire, freiner l'exposition du contaminant. Quand on a un
type de contaminant qui est susceptible d'être évaporé, mais il va y avoir des
obligations au niveau de la ventilation ou il peut y avoir des obligations
aussi au niveau du suivi de la qualité de l'eau souterraine. Quand je veux
disais que c'est une poignée de cas, c'est chaque cas de manière individuelle
qui est regardé et qui, en fonction des types de contaminants, peut avoir certaines
restrictions, mais c'est vraiment une démarche au cas par cas qui est
effectuée.
Mme McGraw : Merci. Plus
tard, on parle d'un registre, est-ce qu'on parle du même registre foncier dans
la première ligne, un autre registre, par exemple environnemental?
M. Létourneau (Martin) : Non,
ce n'est pas comme un registre foncier, c'est la personne qui a la permission
de maintenir en place certains contaminants. Donc, c'est encore une fois des
cas d'exception. Doit dans son registre consigner des interventions qu'elle
fait pour s'assurer de la protection de l'environnement. L'exemple que je vous
donnais, par exemple s'il y a de l'asphalte, c'est s'assurer que l'asphalte
demeure étanche. Donc, dans son registre, mais va dire : Mais, j'ai fait
une inspection visuelle, je n'ai pas de fissures dans mon asphalte, c'est
correct, ou il y a une fissure, je l'ai réparée, puis maintenant ma surface
demeure étanche, ou si j'ai un système au niveau de la ventilation, j'ai
inspecté, mon système est encore en bon état de fonctionner. Donc, c'est juste
pour s'assurer que les contaminants qu'on mette en place ne puissent pas porter
atteinte à l'environnement ou à la santé des personnes. Mais je vous rassure,
ce n'est pas un nouveau registre, c'est quelque chose qui est déjà exigé au cas
par cas et qui est dans les bonnes pratiques. Puis il faut se mettre dans la
peau d'un propriétaire de terrain, tu as un contaminant sur ton terrain, donc
tu veux bien démontrer qu'est-ce que tu as fait pour maintenir la contamination
en place. Et que si tu vends à ton terrain, mais tu es capable de fournir le
registre : Voici tout ce que j'ai fait pour maîtriser la contamination.
C'est... il faut le voir comme une, comment je pourrais dire, comme une
permission de maintenir en place des contaminants dans un terrain de manière
exceptionnelle, donc de ne pas appliquer la loi dans certains cas, parce que
c'est plus logique, là, dans le respect des trois piliers du développement
durable.
Mme McGraw : Mais c'est très
clair. Puis je me demande avec cette explication explicite : Est-ce qu'il
y aurait intérêt de clarifier le registre? Parce qu'au même paragraphe on parle
d'un registre foncier, ça pourrait porter à confusion, je me demande si ça
vaudrait la peine. Présentement, dans les faits, on dit que ça existe déjà. Ça
s'appelle quoi, le registre de? Donc, les renseignements consignés au registre
doivent être conservés. Je me demande : Si ça existe déjà, on l'appelle
quoi? Est-ce qu'on aurait intérêt à le spécifier au sein de cet article?
M. Létourneau (Martin) : C'est
le registre de suivi des inspections, son nom. Là, on tombe un peu dans le
technique, donc il faut vraiment le différencier du registre foncier qui, lui,
est un registre bien connu. Là, le registre, c'est un registre, dans le fond,
dans le cadre de la LQE, où on demande différents registres aux administrés.
Dans ce cas-là...
M. Létourneau (Martin) : ...il
faut vraiment le différencier du registre foncier, qui lui est un registre bien
connu. Là, le registre, c'est un registre... Dans le fond, dans le cadre de la
LQE, on demande différents registres aux administrés. Dans ce cas-là, c'est le
suivi des inspections... pour répondre à votre question.
• (12 h 20) •
Mme McGraw : Donc, je
comprends que ce n'est pas le registre foncier. Mais c'est parce qu'au sein du
même article on parle d'un registre foncier, là. Même paragraphe, on parle de
«les renseignements consignés au registre», mais on ne spécifie pas quel
registre. Est-ce qu'il y aurait une ouverture à spécifier le registre pour être
explicite que ce n'est pas le même registre? C'est une suggestion.
M. Charette : Naturellement,
on isole un article d'une loi, là, qu'on n'a pas... qu'on n'a pas abordé, mais
c'est dans la... Dans la somme des articles, il n'y a pas de confusion
possible. C'est sûr, si on isole cet article-là, peut-être qu'on se pose la
question, là, mais, quand on lit la loi elle-même, dans la séquence des
articles, là, il n'y a pas de... il n'y a pas de confusion possible, là, les
légistes nous le confirment.
Mme McGraw : Donc... j'étais
juste en train de regarder l'article. Je cherche les mots «registre du suivi
des inspections». C'est ça, le titre, là, le registre des suivis des
inspections?
M. Létourneau (Martin) : Le
registre des résultats des inspections.
Mme McGraw : Des résultats.
C'est dans la loi. Là, je suis juste en train de confirmer. Mais ce que... Si
je comprends bien, c'est dans la loi, ça existe... ce titre, au complet, est
déjà dans la loi.
M. Charette : Dans cet
article-là lui-même, le nom figure, effectivement.
Mme McGraw : «Cet
article-là», on parle de... Ah! Est-ce qu'on peut juste me rappeler où
exactement? C'est dans quel article, ou l'ancien article?
M. Charette : En fait... cet
article-là, si on regarde, là, «constitue un registre des résultats des
inspections», c'est dans l'article qu'on étudie présentement.
Mme McGraw : Ah! voilà. O.K.
M. Charette : Et, par la
suite, on reparle de ce même registre sans le nommer, là, dans toute sa...
Mme McGraw : O.K. Parfait.
Donc, on parle de deux registres dans cet article.
M. Charette : Et d'abord le
registre foncier...
Mme McGraw : Foncier et
ensuite...
M. Charette : ...et le
registre des résultats des inspections.
Mme McGraw : Exact. Ça fait
qu'on fait appel, puis je comprends le contexte, on fait appel au dernier
registre qui a été nommé.
M. Charette : Qui a été
nommé, effectivement, pour éviter de reprendre son nom en entier. Et, par la
suite, on revient au registre foncier et là on le nomme en entier étant donné
qu'on avait nommé un autre registre dans l'intervalle.
Mme McGraw : Parfait. O.K. Je
pense que c'est assez clair. Peut-être une autre question. Deuxième paragraphe,
donc : «La personne qui tient un tel registre — on comprend que c'est...
on parle du registre des... bien, on parle des registres... pardon, des
inspections, résultats des inspections — sur demande et dans le format et dans
le délai qu'il fixe», le ministre. Alors, ça, ça va se faire par règlement.
Comment est-ce qu'on va être... déterminer le format puis le délai? Vous allez
par règlement?
M. Létourneau (Martin) : Oui.
Dans le fond, cet élément-là, c'est dans le cadre des activités de contrôle du
ministère. Donc, par exemple, si l'administré se fait inspecter dans les
discussions au niveau du contrôle, bien, ils vont lui demander de fournir ce
registre-là, sur demande, dans les délais, en fonction de la situation, au cas
par cas qui pourrait être demandé, là. Donc, ce ne serait pas précisé dans un
règlement : Vous devez, à tel moment, tel élément. C'est vraiment au cas
par cas.
Mme McGraw : Donc, c'est du
cas par cas. Mais est-ce qu'on pourrait avoir une idée de... Parce que ça va...
pas dans la loi ni dans les règlements, c'est vraiment le cas par cas. Est-ce
qu'on peut avoir une idée du format, un délai potentiel, un peu... un mois, un
an? Est-ce qu'on a... bien, pas des balises, mais une idée de quoi ça aurait pu...
bien, ça peut avoir l'air?
M. Létourneau (Martin) : On
me dit : C'est dans les meilleurs délais que ce registre-là doit être
fourni. Évidemment, la situation... je sais que la situation est différente une
de l'autre. Habituellement, ça se fait en toute collégialité. Au niveau du
format, ça peut être généralement électronique, mais, s'il y a des éléments
papier... Donc, ça peut être quand même plus flexible. C'est ce qu'on veut au
niveau de la réglementation.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Excusez-moi,
il y a un point technique qui m'échappait, donc j'étais sur autre chose,
pardonnez-moi.
Donc, ceci termine les interventions, de
ce que j'en comprends. Donc, est-ce que cet article est... en fait, je passe à
la mise aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Ce qui nous amène à l'article 100.
M. Charette : Et je...
Le Président (M. St-Louis) :
...En fait, je passe que la mise aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Ce qui nous amène à l'article 100.
M. Charette : Et je
soupçonne, M. le Président, que l'aspect technique que vous souhaitiez valider,
c'était de voir si j'avais lu l'article 100, et je vous confirme qu'il n'a
pas été lu encore.
Le Président (M. St-Louis) :
Ce n'est pas exactement ça, mais allez-y. Et préférablement le lire avant de
l'étudier.
M. Charette : Voilà.
Voilà. Donc 99 : Cette loi est modifiée... C'est-à-dire non le prochain
plutôt, le 100 : L'article 31.48 de cette loi est modifié par la
suppression, dans le paragraphe 1°, de « et ont permis l'atteinte des
valeurs limites réglementaires prévues par ce dernier ».
Et le commentaire. Cet article modifie
l'article 31.48 de cette loi afin de retirer, dans le paragraphe 1°,
la confirmation de l'atteinte des valeurs limites réglementaires comme objectif
du rapport à transmettre au ministre par la personne tenue de réaliser des
travaux ou des ouvrages requis pour la mise en œuvre d'un plan de
réhabilitation approuvé par le ministre dans les 90 jours de leur
achèvement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme McGraw : Oui. Donc,
la question qu'on pose, c'est pourquoi? C'est quoi, là... Pourquoi on vient
retirer justement un aspect sur les valeurs limites réglementaires prévues?
C'est quoi le...
M. Létourneau (Martin) :
Oui. Il y a deux cas possibles, là. Dans le fond, lui qu'on vient de discuter,
qui est au niveau de l'analyse de risque, donc une intervention dans laquelle
on ne réhabilite pas aux valeurs limites réglementaires, mais qu'on met en
place d'autres mesures de mitigation pour contrôler ce risque-là. Donc, premier
cas de figure. Deuxième cas de figure, on appelle ça l'impraticabilité
technique. J'ai une contamination, à savoir tout ce bâtiment, on ne peut pas
démolir le bâtiment pour aller enlever de la contamination. Donc, on va venir
mettre en place d'autres mesures de mitigation pour contrer le risque. Donc, au
sens de la loi, on ne vient pas réhabiliter aux valeurs limites, mais on vient
quand même contrôler le risque. Mais c'est juste que c'est impossible
d'atteindre des limites-là dans ces cas de figure là. Donc, c'est une
correction, je vous dirais, au niveau de la loi.
Mme McGraw : Donc, c'est
une correction qu'on vient amener, encore une fois, basée sur le contrat des...
le concret, pardon, des cas pratiques. Est-ce qu'il y a des... C'est ça, il y a
un changement ailleurs qui vient avoir un impact sur cet article. Si je
comprends bien, c'est dans les faits, c'est dans la réalité, puis on vient...
pas corriger mais... bien, effectivement, corriger ou répondre à cette réalité.
M. Létourneau (Martin) :
Exactement. Il n'y a pas une autre modification dans le projet de loi qui vient
nécessiter cet ajustement-là. Cet ajustement-là, elle a été modifiée voilà
quelques années, quand on avait dans le temps un régime d'experts qu'on
appelait, qui venaient attester de la validité des travaux. Donc, ça avait été
corrigé avec l'évolution de ce régime-là, mais avec la pratique et en quelques
années, on s'est rendu compte que le libellé pouvait gagner en précision par
rapport aux deux cas de figure que je vous ai expliqués.
Mme McGraw : Parfait.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Alors, merci. Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre
l'article aux voix. Est-ce que l'article 100 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Il reste quelques minutes. Nous allons procéder à l'étude de
l'article 101. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Charette : Merci, M.
le Président.
101. L'article 31.58 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après « loi », de « ou transmise au ministre en application de celle-ci »;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
« Cette inscription n'est pas requise dans
les cas déterminés par règlement du gouvernement. ».
Et le commentaire. Cet article modifie le
premier alinéa de l'article 31.58 de cette loi afin de clarifier que
l'obligation qui est prévue de requérir l'inscription d'un avis de
contamination sur le registre foncier s'applique aussi lorsqu'une étude de
caractérisation révélant la présence, dans un terrain, de contaminants dont la
concentration excède les valeurs limites réglementaires est transmise au
ministre en application de la loi, et non seulement lorsqu'une telle étude est
effectuée en application de celle-ci.
En outre, cet article ajoute un dernier
alinéa à l'article 31.58 afin de prévoir qu'un règlement du gouvernement
peut déterminer des cas dans lesquels cette inscription au registre foncier
n'est pas requise.
Le Président (M. St-Louis) :
Alors, compte tenu de l'heure, je me dois de suspendre les travaux. Merci à
tous pour votre collaboration.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 81, Loi modifiant
diverses dispositions en matière d'environnement.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article... en fait, l'article 101
avait été lu, mais il n'y avait pas eu encore d'intervention. Donc, est-ce qu'il
y a des interventions à l'article 101?
Mme Dufour : Je suis en train...
Je suis en train d'en prendre connaissance. M. le Président, je suis en train d'en
prendre connaissance. Comme vous le savez, je n'étais pas présente lors de...
Le Président (M. St-Louis) :
D'accord. Est-ce que vous souhaitez qu'on suspende un petit moment?
Mme Dufour : Bien, si... oui,
si ça ne vous dérange pas. 30 secondes...
Le Président (M. St-Louis) : ...suspendre
quelques instants pour vous laisser le temps de prendre...
(Suspension de la séance à 15 h 32)
(Reprise à 15 h 34)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la commission reprend ses travaux. Comme je le disais au moment de la
suspension, nous en étions à l'étude de l'article 101. L'article avait été
lu par M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des interventions?
Mme McGraw : ...Alors, en
termes de l'inscription qui n'est pas requise, est-ce qu'on pourrait avoir des
exemples de cas qui pourraient se retrouver dans un éventuel règlement?
M. Létourneau (Martin) : Oui,
avec grand plaisir. En fait, même dans la mesure transitoire 171, on est
venus clarifier un petit peu de l'intention qu'on a en arrière de la tête. Et
ce qu'on veut, c'est pas d'inscription pour les cas de réhabilitation in situ,
qu'on appelle. La réhabilitation in situ, c'est, dans le fond, une
décontamination — vous connaissez? — sur place. Donc, on
voulait favoriser ce type de décontamination là puis on ne voulait pas qu'il
soit pénalisé par rapport à...
15 h 30 (version non révisée)
M. Létourneau (Martin) : ...donc,
c'est justement pour favoriser les choses qu'on peut encourager, qu'on vient
prévoir ça. ça fait que ça va être dans un règlement,qu'on va discuter avec des
administrés dans un second temps.
Mme McGraw : Et c'est l'intention
qui va être... justement, ça va être réglé par... déterminé par règlement. Mais
ça, c'est un exemple, ou c'est spécifiquement cet exemple-là de cas de
réhabilitation in situ qui va être le seul exemple ou c'est un exemple.
M. Létourneau (Martin) : Il y
a d'autres exemples qui est en réflexion présentement. Pour le moment, c'est le
seul exemple qui est à l'article 171 du projet de loi, dans la mesure
transitoire. On a des réflexions par rapport à des infrastructures linéaires.
Par exemple, quand on fait la réfection d'aqueduc, d'égout, il peut avoir des
sols qui peuvent être contaminés parfois, mais c'est difficile de déterminer,
est-ce que c'est telle portion ou telle portion de sol qui était contaminée, ou
des travaux avec Hydro-Québec aussi, que ça pourrait peut-être être intéressant
d'utiliser cette disposition-là. On a des réflexions, dans ce sens-là, pour le
moment, pour ajouter des possibilités, pour ne pas obliger une inscription au
registre foncier d'un avis de contamination.
Mme McGraw : Donc, merci de
partager les réflexions. Est-ce qu'il y a d'autres réflexions qui seraient
pertinentes à partager ou si vraiment vous êtes...
M. Létourneau (Martin) : Pas
à ma connaissance. C'est tous les cas qui ont été évoqués, jusqu'à présent, au
niveau des réflexions réglementaires.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, merci, M.
le Président. Bonjour. Donc, vous avez dit que, dans les cas... un des cas que
vous avez mentionné, ça pourrait être des... Vous avez dit «décontamination in
situ», quelque chose comme ça...
M. Létourneau (Martin) : Exactement.
Mme Dufour : ...c'est ce que
vous avez dit. Donc, si on comprend bien, on est dans une étude de
caractérisation qui révèle la présence de contaminants dans un terrain. Quand
ça, ça arrive, il faut qu'il y ait un avis de contamination qui est mis au
registre foncier. Ça, c'est ce que je comprends que l'article fait. Mais on dit :
Ça, ce n'est pas nécessaire s'il y a une réhabilitation in situ ou
décontamination in situ. Mais, en fait, pourquoi on ne peut pas juste faire un
genre de processus de retrait du registre foncier s'il y a eu réhabilitation?
M. Létourneau (Martin) : L'article,
qu'est-ce qu'il vient dire, il vient dire que, s'il y a une caractérisation qui
est effectuée, il y a un avis d'inscription qui doit automatiquement être fait.
L'article d'après, qui n'est pas à l'étude présentement, qu'est-ce qu'il vient
dire - c'est justement des cas de figure que vous évoquez - qui vient dire
quand est-ce qu'on peut faire lever l'avis d'inscription. Là, maintenant, ce qu'on
veut faire, c'est juste éviter l'étape d'inscription, désinscription dans des
cas dans lesquels on sait qu'il y a une réhabilitation qui est en cours, qui va
atteindre le critère pour reconnaissance, c'est le critère B, pas besoin de
faire une inscription. Donc, on ne voulait pas... on voulait favoriser ces cas
de figure là et éviter une inscription qui allait être désinscrite quelques
semaines après ou quelques mois après la réhabilitation.
Mme Dufour : Mais oui, mais s'il
arrive quelque chose à l'entreprise qui est en train de réhabiliter puis là on
ne l'a pas inscrit, il peut y avoir un risque pour ceux qui sont aux alentours.
Je ne comprends pas pourquoi on ne l'inscrirait pas puis on ne le désinscrirait
pas. C'est-tu si compliqué que ça, inscrire et désinscrire?
M. Létourneau (Martin) : Ce n'est
pas si compliqué que ça, c'est une étape administrative qu'on tentait d'éviter.
Mais je tiens quand même à vous rassurer que le processus de réhabilitation in
situ est encadré par un article 22, par un 22 de la LQE, donc, il est suivi
dans le cadre de son autorisation. Ça fait que si, jamais, il arrivait quelque
chose, que l'entreprise ne procédait pas à la réhabilitation telle que prévue à
son autorisation, mais là le terrain resterait contaminé. C'est là les cas qui
pourraient avoir une inscription suite à la caractérisation.
Mme Dufour : Mais si on l'a
déjà pas inscrit, parce qu'il était supposé d'être décontaminé, comment on a l'assurance,
vu qu'il n'a jamais été inscrit, qu'on va vraiment en faire le suivi? Tu sais,
c'est quelque chose qui ... En tout cas, il y a quelque chose d'un peu... J'ai
de la misère à comprendre pourquoi on fait ce changement-là. Est-ce que vous
pouvez nous donner des cas où ça a été problématique, la façon que l'article
est écrit en ce moment?
M. Létourneau (Martin) : En
ce moment, le pourquoi qu'on fait cette proposition-là, c'est les administrés
qui venaient mettre en lumière le fait que la réhabilitation in situ était
défavorisée par rapport à une réhabilitation volontaire ex situ qu'on appelle.
Donc, une entreprise qui ne fait pas une caractérisation en application de la
loi n'a pas l'obligation de faire l'inscription au registre et peut faire une
réhabilitation qui est moins environnementale. Donc, on voulait que les deux
cas de figure aient les mêmes avantages par rapport à leur obligation d'inscription
au registre. Mais je vous rassure que ça va être encadré dans l'autorisation
22, puis on pourra réfléchir sur des dispositions réglementaires justement pour
la transmission de la réhabilitation, pour s'assurer que le terrain soit bel et
bien réhabilité. Si jamais ce n'est pas le cas, c'est certain qu'il va avoir un
mécanisme pour avoir une inscription au registre foncier.
Mme Dufour : Mais ce
mécanisme-là, il va se retrouver où?
M. Létourneau (Martin) : Là,
dans le fond, dans l'article 31.52, c'est une habilitation réglementaire, ça
fait que ça va être dans des dispositions réglementaires. Votre collègue me
posait la question sur des cas de figure, maintenant, toute la mécanique
réglementaire sur le suivi, sur...
M. Létourneau (Martin) : ...inscription
ou sur... considérer le terrain comme réhabilité, ça va être des dispositions
réglementaires, dans un deuxième temps.
• (15 h 40) •
Mme Dufour : O.K. Je vous
avoue que je ne suis pas rassurée, là, encore une fois. Parce qu'on parle de
contamination de type c, là, tu sais, qui va registrer... tu sais, qui va
nécessiter d'être enregistrée. Et c'est au moins c qu'il faudrait... C'est ce
genre... Excusez. J'ai de la misère à m'exprimer. Les sols contaminés de type c
et plus... bien, b, c'est... il n'y a pas d'inscription, mais c, d, e, là, on
les inscrit. C'est bien ce que je comprends?
M. Létourneau (Martin) : B et
plus, de mémoire.
Mme Dufour : Bien, A et B,
c'est presque pas contaminé.
M. Létourneau (Martin) : Oui.
Bien, il faut voir. Vous avez raison, la plage AB, c'est presque pas contaminé.
Mme Dufour : C'est ça.
M. Létourneau (Martin) : Quand
on arrive au niveau B et plus, donc c'est pour ça que j'utilise le... en haut
du seuil B, donc la plage BC, la plage cd, et plus que d.
Mme Dufour : O.K. Bien, en
haut du seuil B, c'est c. Ça fait que là, si vous me dites c'est B et plus,
moi, j'avais compris en haut du seuil B. Mais là vous me dites, à partir de B,
c'est inscrit.
M. Létourneau (Martin) : Oui.
Si je peux vous donner un exemple, par exemple, pour une contamination, le
niveau B peut être 20, le niveau C peut être 100. Si on a 25, on est dans la
plage BC, qu'on appelle, donc on est en haut de B, mais on n'atteint toujours
pas le critère C. Ça fait que c'est pour ça, quand on utilise des sols, on
parle de plage de contamination. La plage AB, la plage BC, mais des critères,
des déclencheurs, c'est le critère B, le critère C, qui change la catégorie de
gestion.
Mme Dufour : Bon. Donc, BC, à
partir de là, on doit les inscrire au registre. Là, il y a une... On ne les
inscrit pas parce qu'il y aurait une opération de décontamination en cours.
Arrive quelque chose... Puis, ça, c'est l'autre élément. C'est qu'on... Est-ce
qu'on vient requalifier après la décontamination? Tu sais, si ça n'a jamais été
inscrit, c'est ça, mon inquiétude. C'est à quel point un suivi va être
effectué. On le sait, là, décontaminer des terrains, ça coûte extrêmement cher.
Plus qu'ils sont contaminés, plus ça coûte cher. Donc, tu sais, on peut
avoir... En tout cas il peut y en avoir, des groupes qui vont dire : Bien,
regarde, je vais faire juste cette petite strate-là, ça ne paraîtra pas que le
reste, je ne l'ai pas fait. Ça fait que je veux juste savoir, parce que là, là,
on tombe dans du réglementaire, où, dans le fond, on va moins le voir, là,
contrairement à ce qui est écrit dans la loi, donc bien comprendre comment ça
va s'opérer.
M. Létourneau (Martin) : Oui.
Si je peux me permettre de vous rassurer, on parle au niveau de l'application
de la caractérisation. Donc, oui, c'est l'entreprise qui fait la
caractérisation, mais ensuite de ça, c'est validé par les experts du ministère.
Donc, on prend... on ne prend pas pour du cash. Il y a cette étape-là de
validation au niveau de l'application, là, tu sais, au niveau de la
réhabilitation.
Mme Dufour : O.K. Dans
l'article, quand on lit l'article complet, là, pas seulement la modification,
ici, on parle qu'il y a un résumé de l'étude de caractérisation qui est signée
par un professionnel. Là, ici, on parle du professionnel du propriétaire du
terrain. Là, on n'est pas dans l'expert du ministère, ici.
M. Létourneau (Martin) : C'est
ça. C'est l'entreprise ou le professionnel qu'ils ont embauché pour faire la
caractérisation.
Mme Dufour : Puis
systématiquement, le ministère va aller caractériser aussi les sols, faire des
carottes pour aller voir que tout est décontaminé?
M. Létourneau (Martin) : On
valide la documentation qui est effectuée pour s'assurer que les protocoles ont
été respectés et que le nombre d'échantillons... Mais, souvent, c'est des
professionnels aussi, qui sont régis par un ordre professionnel, qui effectuent
ces manipulations-là. Donc, on a quand même ce niveau de sécurité là. Mais il n'y
a pas de double vérification d'analyse sur le terrain pour double-confirmer les
résultats. On a d'autres mécanismes de contrôle par rapport à ces
vérifications.
Mme Dufour : O.K. Donc, on
contrôle l'information qui est transmise au ministère?
M. Létourneau (Martin) : Oui.
Puis, par exemple, les laboratoires d'analyses, bien, on s'assure que c'est des
laboratoires d'analyses certifiés par le CEAQ du ministère, notamment, pour
s'assurer que c'est des méthodes standards reconnues et auditées aussi.
Mme Dufour : O.K. O.K.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 101? Comme il n'y en a
pas, nous allons mettre l'article aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
On poursuit avec l'article 102. M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Article pour lequel j'aurai un amendement qui est déjà déposé. Donc,
je lis la version initiale. 102. L'article 31.69 de cette loi est
modifié :
1 par la suppression du paragraphe un;
2 par l'insertion, après le paragraphe
trois, du suivant :
«4 déterminer les cas et les conditions
dans lesquels il est interdit de prévoir le maintien dans un terrain de
contaminants dont la concentration excède les valeurs limites réglementaires
dans un plan de réhabilitation.»
3 par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le ministre peut, par règlement, fixer
pour les contaminants qu'il détermine les valeurs limites de concentration...
M. Charette : …au-delà desquelles
ces contaminants, lorsque présents dans un terrain, pourront donner ouverture à
l'application des mesures de caractérisation, de réhabilitation ou de publicité
prévues à la présente section. Ces valeurs limites peuvent varier en fonction,
notamment, de l'utilisation des terrains. »
Et le commentaire. Cet article modifie
l'article 31.69 de cette loi qui octroie au gouvernement divers pouvoirs
réglementaires en matière de protection et réhabilitation des terrains. Il
ajoute un paragraphe 4° au premier alinéa pour permettre au gouvernement de
déterminer les cas et les conditions dans lesquelles un plan de réhabilitation
ne peut prévoir le maintien dans un terrain de contaminants dont la
concentration excède les valeurs limites réglementaires. Il supprime le
paragraphe 1° du premier alinéa, de pair avec l'ajout d'un dernier alinéa pour
transférer du gouvernement au ministre le pouvoir de fixer par règlement les
valeurs limites de concentration des contaminants visés au-delà desquelles ces
contaminants, lorsque présents dans un terrain, pourront rendre applicables
diverses mesures de protection et de réhabilitation des terrains.
C'était l'article original. Je pourrais
faire la lecture de l'amendement. Merci, M. le Président. Donc : Remplacer
le paragraphe 3° de l'article 102 du projet de loi par les paragraphes
suivants :
3° par la suppression, dans le
sous-paragraphe a du paragraphe 5° de «les sols contaminés ou les matières qui
en contiennent, en fonction notamment de l'origine, de la nature et de la
concentration des contaminants, ainsi que»;
4° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le ministre peut, par règlement :
«1° fixer, pour les contaminants qu'il
détermine, les valeurs limites de concentrations au-delà desquelles ces contaminants,
lorsque présents dans un terrain, pourront donner ouverture à l'application des
mesures de caractérisation, de réhabilitation et de publicité prévues à la
présente section. Ces valeurs limites peuvent varier en fonction notamment de
l'utilisation des terrains;
«2° répartir en catégories les sols
contaminés ou les matières qui en contiennent, en fonction notamment de
l'origine, de la nature et de la concentration des contaminants-là aux fins de
l'application du paragraphe 5° du premier alinéa.»
Et le commentaire. Cet amendement a pour
objectif de transférer du gouvernement au ministre, notamment, le pouvoir de
répartir en catégories les sols contaminés afin que le gouvernement en régisse
le traitement, la récupération, et la valorisation, et l'élimination par
règlement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce que nous avons des interventions sur cet
amendement? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le
Président. On avait plusieurs commentaires dans différents mémoires sur
l'article 102, avant l'amendement, notamment, là, la ville de Longueuil,
qui parlait des valeurs limites du critère a qui étaient… qu'on parlait tout à
l'heure, qui était très faible, pour plusieurs paramètres, ils nous disaient
que… et ce qui fait en sorte qu'une grande quantité de sols de surface des
terrains urbains sont contaminés dans la plage A, B sans toutefois constituer
un risque significatif pour la santé humaine, la faune, la flore. De plus,
cette contamination est très fréquemment naturelle lorsqu'il s'agit de
contamination en métaux. Bref, ils disaient que le gain environnemental
résultant de la disposition des sols a, b plutôt que leur valorisation est nul,
voire négatif.
Bref, je veux juste comprendre ce qu'on propose
ici. Est-ce que ça répond à ça? Parce que, là, ce que je comprends, c'est qu'on
enlève finalement le paragraphe «déterminer les cas et les conditions dans
lesquels il est interdit de prévoir le maintien dans un terrain de contaminants
dont la concentration excède des valeurs limites réglementaires dans un plan de
réhabilitation». Ça, ça a été enlevé, puis ça, ça semblait être problématique
pour d'autres groupes aussi.
M. Létourneau (Martin) :
Peut-être un élément, ça a été resté, ça, on n'en parle plus dans l'amendement,
mais c'est toujours là dans l'article complet. Donc, l'amendement, c'est juste
un déplacement de texte supplémentaire, cet élément-là, pour donner un pouvoir
supplémentaire d'enlever la possibilité de prévoir le maintien en place de
certains contaminants reste toujours. Puis, dans le fond, on tient à la… cette
proposition-là pour un souci de prévisibilité pour les administrés, parce qu'il
y a certains types de…
Mme Dufour : O.K. Je vais
juste vous arrêter parce que je n'ai pas l'impression qu'on voit l'article tel
qu'il serait modifié, complet, ou, en tout cas, on… la façon que l'amendement a
été écrit à la fin, j'ai l'impression qu'il nous… soit qu'il nous… O.K., c'est
parce que le 4°, il est là, remontez juste un peu, remontez encore, il est à
droite. O.K.
M. Létourneau (Martin) : Ça
fait que, dans le fond, il demeure dans l'amendement, vu qu'il était là dans la
proposition d'article initial.
M. Charette : Dans la colonne
de gauche, on a…
M. Charette : ...l'article 102,
avec ce qui est biffé et amendé au bas de la colonne de droite.
• (15 h 50) •
Mme Dufour : O.K. C'est celui
de la fin. O.K. Ça fait qu'on ne règle pas cette problématique-là, mais la
question, c'est : «Le ministre peut, par règlement, fixer, pour les
contaminants qu'il détermine, les valeurs limites de concentration au-delà
desquelles ces contaminants, lorsque présents dans un terrain, pourront donner
ouverture à l'application des mesures de caractérisation...», c'est ça, à ce
moment-là, qu'on a... qu'on a changé?
M. Létourneau (Martin) : Peut-être...
Je me permets de vous l'expliquer dans mes propres mots. Qu'est-ce qu'on vient
faire pour les... le pouvoir du ministre, c'est un nouveau pouvoir qu'on
propose d'introduire dans la loi pour que les valeurs limites réglementaires
qu'on discutait tantôt puissent évoluer en fonction d'un règlement du ministre
et non d'un règlement du gouvernement, parce qu'il y a des intentions de faire
évoluer de manière plus agile ces valeurs-là en fonction de la lumière des
connaissances.
À titre d'exemple, on a un projet
d'acquisition de connaissances avec l'INSPQ, justement, pour revoir les
critères B et C présentement pour les faire évoluer à la lumière de l'évolution
des connaissances. Puis on veut avoir un maximum d'agilité dès qu'on a une
nouvelle information, parfois resserrement pour baisser, parfois peut-être
allègement, mais c'est une évolution qui pourrait être souhaitable.
Pour l'autre partie de votre introduction,
vous parliez des critères A, les teneurs de fond au niveau des métaux,
métalloïdes, ça va être quelque chose qui pourrait possiblement évoluer aussi.
On a une réflexion en ce moment pour justement mettre à jour l'ensemble des
critères, notamment au niveau des métaux, métalloïdes, pour que ça reflète un
peu plus l'image du Québec, là. Actuellement, tu sais, on parle de province
géologique, c'est fait de manière très large, mais on a des nouvelles
connaissances qui nous permettraient peut-être de raffiner certains de ces
contaminants-là... pas «contaminants», mais présence naturelle de métaux, là.
Mme Dufour : O.K.Mais
là, les A-B, de toute façon, ce que je comprends de nos échanges tout à
l'heure, il n'y a pas... Y a-tu une obligation de décontaminer des A-B?
M. Létourneau (Martin) : Il
n'y a pas d'obligation de décontaminer, mais, lorsqu'on excave des sols A-B,
les possibilités de valorisation sont limitées parce qu'on ne voudrait pas le
mettre sur un sol qui est complètement propre. Mais je vous rassure,
actuellement, selon les plus récentes statistiques de notre système de
traçabilité, 99 % des sols A-B sont valorisés. Il y a beaucoup d'options
de valorisation, puis on travaille à en ajouter d'autres, des options de
valorisation. Ça fait qu'il n'y a pas vraiment un enjeu au niveau de la
valorisation des sols A-B, mais on contrôle les endroits où ce qu'on peut les
disposer pour s'assurer de ne pas mettre des sols, même faiblement contaminés,
sur des sols non contaminés. C'est l'esprit, un peu, de la politique de ne pas
mettre de plus... de contaminé sur du moins contaminé.
Mme Dufour : Mais, si
99 % des sols sont valorisés, pourquoi, à ce moment-là, on nous dit dans
un... dans un mémoire, on nous fait part que le gain environnemental résultant
de la disposition plutôt que la valorisation est nul, voire négatif? Ça doit
être qu'ils ont vécu l'obligation d'en disposer, des sols A-B, là.
M. Létourneau (Martin) : C'est...
Ça vient avec un coût, évidemment. 99 % sont valorisés. Maintenant, on
travaille à ajouter plus d'options de valorisation. Si on ajoute plus
d'options, possiblement les coûts de gestion pourraient être appelés à diminuer
un petit peu. Ça fait que j'imagine que les administrés qui ont fait ces
représentations-là, c'était aussi dans un souci d'avoir moins de pression
économique. Mais, au niveau des sols A-B, habituellement, beaucoup d'options.
Puis on travaille à d'autres options de valorisation.
Mme Dufour : Généralement,
quand les villes mettent de quoi dans leurs mémoires, c'est parce qu'ils l'ont
vécu. Par expérience, pour avoir participé à la rédaction de mémoires, là, généralement,
c'est parce qu'on l'a vécu, le problème. Ça fait que probablement que la ville
a eu des enjeux et a dû disposer de sols A-B qui auraient pu être valorisés
autrement. Donc, le 99 %... peut-être que le 1 %, c'était chez eux,
là, pour qu'ils nous en parlent, mais j'ai des doutes, là, c'est ça... par
rapport à ce qu'ils disent.
M. Létourneau (Martin) : Bien,
peut-être qu'ils ont payé pour les valoriser, parce qu'ils veulent faire les
bonnes choses, assurément, mais actuellement, avec le système de traçabilité,
c'est des données qu'on a de notre côté. Puis c'est peut-être des expériences
passées aussi. C'est quelque chose qui se veut très évolutif. Puis c'est
d'ailleurs pour ça qu'on propose les modifications dans le projet de loi au
niveau du règlement du ministre, c'est pour avoir encore plus d'agilité, parce
qu'on sait que, dans les années à venir, on veut donner plus d'options de
valorisation, parce que les représentations qui vous ont été faites, ils nous
ont fait aussi, puis on veut vraiment en permettre plus. Puis le système de
traçabilité implanté nous permet un certain niveau de sécurité et de confort,
de permettre plus d'options de valorisation. L'exemple que je donne
souvent, c'est au niveau des sablières. Actuellement, on permet la valorisation
des sols A-B dans les carrières. On ne le permettait pas dans le temps au
niveau des sablières parce qu'il y en a des milliers à l'échelle du Québec.
Mais, maintenant, avec le système de traçabilité, il y a une réflexion
sur : Est-ce qu'on devrait permettre les sablières maintenant qu'on est
capable de les tracer puis... avec un niveau de sécurité pour l'environnement?
Ça fait que c'est quelque chose qui est réfléchi.
Mme Dufour : O.K. Il y a
aussi le Conseil patronal de l'environnement du Québec qui avait fait... qui
disait... il craignait que... bien, l'article 102, là... il disait :
«Nous craignons que l'éventuel cadre réglementaire ne limite indûment la possibilité
de recourir à l'analyse de risques, notamment en ce qui concerne la
contamination par les produits pétroliers sur des sites industriels tels que
les raffineries. En effet, nous rappelons qu'en raison des équipements
installés...
Mme Dufour : ...sur place,
il peut être impossible de procéder au traitement des sols jusqu'à ce que
l'installation mette fin à ses activités et soit démantelée. Dans ce contexte,
il est essentiel, à notre avis, de prévoir des exceptions dans le cas où il
existe une impossibilité technique de procéder au traitement des sols. Est-ce
que c'est quelque chose qui est prévu dans le règlement?
M. Létourneau (Martin) : C'est
déjà quelque chose qui est en place. En fait, deux cas de circonstances :
analyses de risque pour, dans le fond, y laisser des sols contaminés en place.
Mais il y a ce qu'on appelle aussi l'impraticabilité technique. Désolé. Donc,
quand il y a par exemple de l'exemple qu'il donne au niveau d'un équipement qui
est en place qu'on ne peut pas aller en dessous ou des transformateurs
d'Hydro-Québec qu'on ne peut pas aller en dessous, mais là, ça va être dans une
impraticabilité technique qui va s'appliquer dans ce cas de figure là. Donc, il
va avoir un maintien en place de certains contaminants pour ce volet-là. Donc,
je tiens à vous rassurer que, si ce n'est pas possible, mais on ne force pas
l'impossible dans la réglementation.
Pour l'analyse de risque, c'est l'autre
cas de figure. Donc oui, il y a des... parfois des hydrocarbures pétroliers qui
peuvent être en place. On a des demandes, mais pour le moment, c'est tout le
temps refusé. Dans le cas de l'analyse de risque, on a moins d'une dizaine
d'analyses de risque par année, c'est à cause des considérations de santé.
C'est le ministère de la Santé qui refuse l'analyse de risque pour les
hydrocarbures pétroliers à cause que c'est un mélange hétérogène de différents
contaminants pour lesquels on n'a pas une image claire, là, de l'impact au
niveau de la santé. Donc, dans le cadre de ces dossiers-là, c'est pour le
moment tout le temps refusé.
Puis il y a aussi les autres éléments
qu'on a en tête au niveau des composés volatils, il y a un risque pour la santé
qui est difficilement mesurable, qu'habituellement c'est tout le temps refusé
pour le moment. Ça fait que ce qu'on veut faire ici, on jongle entre le concept
de prévisibilité pour les administrés, leur dire dans ces cas-là, c'est refusé,
donc on vous invite à décontaminer le terrain parce qu'il y a un enjeu pour la
santé. Mais, dans ces autres cas-là, vous pouvez venir nous voir en analyse de
risque, puis on va le considérer, on va l'analyser, on va regarder avec vous
s'il y a des mesures de mitigation qui peuvent être mises en place pour éviter
une décontamination, dans le respect de l'environnement, mais aussi pour le
volet économique et le volet social.
Mme Dufour : Oui. Hier, il y
avait le sommet de l'Est et c'est un des grands enjeux dans l'Est de Montréal
la décontamination de terre industrielle. Est-ce que ce que vous venez dire que
la Santé publique refuse d'y aller par analyse de risques? Est-ce que ça
retarde des projets dans la l' Est... de décontamination dans l'Est de
Montréal?
M. Létourneau (Martin) : Non,
je ne dirais pas que ça retarde. Là, au contraire, on a eu des ententes spécifiques
pour la décontamination de l'Est de Montréal, justement pour les accompagner
dans la réhabilitation des terrains. Et au niveau, un terrain industriel, c'est
beaucoup mieux de le réhabiliter complètement que de maintenir des
décontaminants en place avec un système d'analyse de risques, avec des systèmes
de suivi pour garder certains contaminants en place, et le fardeau de suivi va
s'appliquer au propriétaire suivant, parce qu'il y a quand même certains
risques inhérents de laisser en place certains contaminants. On ne veut pas se
fermer toutes les portes. Ça, ça peut être juste dans certains cas de figure.
Puis l'exemple que je donne souvent, on a eu un cas dans une ville où il y
avait eu un parc qui avait été réhabilité aux critères C. Mais ensuite de ça,
il y eu un projet d'école qui avait besoin d'une petite partie du parc pour
faire partie de la cour d'école, puis une cour d'école, c'est le critère B.
Donc là, on a eu... on a procédés à une analyse de risques. Est-ce qu'en
fonction des contaminants présents, c'est correct de laisser les contaminants
en place? Puis, dans ce cas-là, ça a été possible, il n'y avait pas de risque
pour... pour la santé, et on a pu éviter une réhabilitation. Ça fait que des
genres de cas de figure qui peuvent être utilisés. Mais des sites industriels,
habituellement, c'est plus une décontamination, là.
Mme Dufour : Oui, mais...
mais cette décontamination-là, ce que je comprends par le commentaire du
Conseil patronal d'environnement du Québec, c'est que ça implique de tout
enlever sur le terrain pour pouvoir procéder. Mais tant qu'il y a encore des...
ce que je comprends, là, ils parlent de... de... Voyons! Comment ils ont dit
ça? Des équipements installés, voilà. Tant qu'il y en a qui sont dans sur le
site, là, à ce moment-là, c'est ne pas possible de procéder à la... à la
décontamination.
M. Létourneau (Martin) : Exactement.
Dans ce cas de figure là, on serait dans un concept d'in praticabilité
technique. Donc, les contaminants, ce que laisser en place avec des mesures de
mitigation nécessaires, puis ça serait un qu'on appelle un G2 qu'on appelle, un
groupe qui viendrait évaluer les risques et les mesures de mitigation à faire
pour s'assurer que ce soit conforme pour la santé surtout et pour
l'environnement aussi, évidemment, dans ce cas de figure, quand c'est
impossible. Mais quand c'est possible de réhabiliter, mais qu'il y a un enjeu
pour la santé, mais c'est ces cas-là qui ne sont pas permis, puis qu'on veut
donner un maximum de prévisibilité aux administrés pour ne pas qu'ils se
lancent dans une démarche qui, finalement, on sait que ça ne sera pas possible.
Mme Dufour : Par rapport à
l'amendement, à ce que je remarque, c'est qu'auparavant on avait un article...
un paragraphe qui disait, c'était le a, là, qui disait répartir en catégories
les sols contaminés ou les matières qui en contiennent, en fonction notamment
de l'origine, la nature, la concentration des contaminants ainsi que les
installations de traitement de récupération, valorisation, élimination de ces
sols ou matières. Là, on a séparé ça en répartir en catégories les
installations de traitement, etc. Et on a ajouté, à la fin, «répartir en
catégories les sols contaminés». Pourquoi on a eu besoin de faire...
Mme Dufour : ...cette
séparation-là?
• (16 heures) •
M. Létourneau (Martin) :
Très bonne question. Initialement, on avait vu dans le règlement du ministre
les critères a, b, c qu'on discutait tantôt. Donc, c'est le premier paragraphe
qu'on retrouvait. C'était vraiment pour cet élément-là. Mais l'élément qui
s'ajoute par l'amendement, c'est les possibilités de valorisation, si vous le
permettez, au niveau de ces sols-là, a, b, c. Donc, dans le règlement du
ministre, on va pouvoir dire que les sols, par exemple, a, b peuvent être
valorisés dans une carrière, mais aussi dans une sablière. Donc, c'est d'usage
des sols, pas le type de sol contaminé, mais qu'est ce qu'on va pouvoir faire
au niveau... avec ces sols contaminés là, une fois qu'ils vont être sortis du
terrain d'origine pour maximiser leurs options de valorisation?
Mme Dufour : O.K. Vous me
permettrez peut-être de demander, mais c'est où que ça dit qu'on vient indiquer
la façon de les utiliser? Parce que je ne le vois pas.
M. Létourneau (Martin) :
C'est réparti dans les catégories.
Mme Dufour : C'est...
J'ai «répartir en catégories les installations de traitement, de récupération,
de valorisation ou d'élimination», puis après ça,« répartir en catégories les
sols contaminés». Ça ne dit pas comment les utiliser.
M. Létourneau (Martin) :
Ce niveau de précision là va être dans le règlement subséquent. Là, c'est de la
catégorie. On vient prévoir ce pouvoir-là pour écrire le règlement subséquent
qui va avoir l'effet que je vous expliquais, mais c'est cette répartition-là,
par catégories, par exemple, les sols a, b, qui est nécessaire pour, ensuite de
ça, pouvoir l'écrire dans le règlement dans un deuxième temps.
Mme Dufour : O.K. Il me
semble qu'il manque un mot, là, leur utilisation ou comment. En tout cas, ici,
on dit juste «les répartir en catégories», on ne dit pas comment on pourra les
utiliser. Et il me semble manquer quelque chose. Mais bon, je ne suis pas
juriste, là.
Le Président (M. St-Louis) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention
sur l'amendement, nous allons mettre l'amendement aux voix. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Donc, nous sommes de retour à l'article 102 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions sur cet article? Donc, s'il n'y a pas
d'intervention sur l'article 102 tel qu'amendé, nous allons le mettre aux
voix. Est-ce que l'article 102 tel qu'amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous allons poursuivre avec l'article 103. M. le ministre.
M. Charette : M. le
Président, peut-être vous proposer une petite suspension pour changer les
équipes du ministère.
Le Président (M. St-Louis) :
Parfait. Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 02)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 06)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous en étions à
la lecture de l'article 103, M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc : 103. L'article 31.81 de cette loi est modifié par l'ajout,
à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante :
«Toutefois, elle est de 30 ans
lorsque le prélèvement d'eau vise le maintien à sec d'une infrastructure d'utilité
publique de transport.»
Les commentaires : Cet article
modifie l'article 31.81 de cette loi afin de prolonger la période de
validité de 10 à 30 ans pour les autorisations de prélèvement d'eau lorsqu'elles
visent à... pardon, lorsqu'elles visent le maintien à sec d'une infrastructure
d'utilité publique de transport.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la députée.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Le commentaire ne nous éclaire pas vraiment sur le changement. Tu
sais, je comprends, là, mais on nous relit, le commentaire redit la même chose
que le changement. Donc, si ce serait possible de nous expliquer le pourquoi.
M. Charette : Avec grand
plaisir. Et vous aurez constaté que nous avons changé d'équipe au niveau du
ministère, donc d'experts en la matière, donc, avec le consentement, on pourra
obtenir des exemples d'applications plus concrètes. Mais on peut certainement,
lorsqu'il est question en transport collectif, parler d'infrastructures comme
le métro, le REM ou autre, mais, avec le consentement, on s'en remettra à notre
spécialiste.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
avons le consentement de la commission?
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
pour le bénéfice des autres membres et des gens qui nous écoutent, je vous
demanderai de vous présenter, nom et titre, s'il vous plaît.
Mme Robert (Caroline) : Parfait.
Bonjour, Caroline Robert, directrice générale des politiques de l'eau au
ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques,
de la Faune et des Parcs.
Donc, par rapport à la question, en fait,
des infrastructures, ici on est dans les prélèvements d'eau et pour des
infrastructures souterraines, par exemple un métro ou des systèmes de transport
en commun. Pour éviter que les stations soient inondées, il faut prélever de l'eau
pour... finalement, pomper de l'eau pour éviter... pour les maintenir à sec.
Donc, ici, ce qu'on vise à faire, c'est donner plus de prévisibilité pour la
durée de l'autorisation du prélèvement d'eau pour ce type d'infrastructure là.
Donc, typiquement, un prélèvement d'eau, la durée de validité de l'autorisation,
c'est 10 ans, mais, étant donné que c'est des projets qu'on finance, c'est
des projets qu'on veut qu'ils servent à long terme, en leur donnant 30 ans,
ça évite de devoir se reposer la question trop rapidement : Est-ce que ce
prélèvement-là est toujours requis? Évidemment, il est toujours requis puisqu'on
veut garder à sec les infrastructures. Donc, c'est plus de prévisibilité pour
une catégorie particulière de travaux qui se font et qui nécessitent, pour être
fonctionnels, d'être à sec et non pas les pieds dans l'eau.
Mme Dufour : O.K. Prélèvement
d'eau. On parle de prélever de l'eau d'une source où il y a de l'eau. Donc,
rivière, fleuve, c'est ça?
Mme Robert (Caroline) : Ou
souterraine, tout à fait.
Mme Dufour : Eau souterraine...
Mme Robert (Caroline) : Toutes
eaux confondues.
Mme Dufour : O.K. Le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine,
il arrive de l'eau à l'intérieur. On doit l'enlever parce que c'est une... une
forte pluie, ou importe, ou... tu sais, même dans le déluge, ils enlevaient,
ils pompaient l'eau. Ça ne demande pas une autorisation de prélèvement d'eau
pour ça, j'imagine.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
s'il y a une action de pomper de l'eau pour la retirer, oui.
Mme Dufour : Du tunnel qui n'est
pas un endroit où il y a de l'eau normalement, ça demande une autorisation?
Mme Robert (Caroline) : Oui,
c'est...
Mme Robert (Caroline) : ...rabattre
la nappe par rapport à son niveau naturel finalement.
• (16 h 10) •
Mme Dufour : Je ne suis pas
sûre. On ne parle pas de la nappe. On parle de, tu sais... Mettons, le métro de
Montréal. Ça, c'est l'autre exemple. On parlait d'infrastructures d'utilité
publique. On est dans le... dans le métro de Montréal. S'il y a de l'eau qui
s'infiltre dans le métro, c'est... on ne parle pas de la nappe phréatique, ici,
là. C'est dans le métro. Ça fait que, retirer l'eau du métro, c'est considéré
comme un prélèvement d'eau? Ça, je vous avoue que c'est ce bout-là que... Tu
sais, s'il y a de l'eau qui rentre dans mon sous-sol, je veux dire, on ne
demande pas l'autorisation au ministère, là, pour sortir l'eau du sous-sol, là.
Mme Robert (Caroline) : Vraisemblablement,
vous n'aurez pas les seuils... vous n'atteindrez pas les seuils qui sont
requis. Ici, on parle des volumes importants qui sont prélevés parce que les
tunnels couvrent des surfaces importantes, donc qui nécessitent au total des
volumes importants. Mais évidemment, le ministère, là, limite son autorisation
à des seuils, par exemple 75 000 litres. On peut espérer que ça ne se
retrouvera pas dans un sous-sol, ça. Par jour.
Mme Dufour : Non. Mais ça
doit être des quantités comme ça qui se sont retrouvées dans les sous-sols du
Québec quand il y a eu le geyser de la ville de Montréal qui a... qui a
explosé. Tu sais, ça reste, c'est des dégâts d'eau, c'est des infiltrations
d'eau, tu sais. Prélèvement d'eau, pour moi, c'est on retire de l'eau, comme
vous dites, de la nappe phréatique. Mais là, on est dans un endroit qui ne
devrait pas y avoir d'eau normalement. Ça fait qu'on fait juste la retirer pour
l'envoyer à l'extérieur. Ça fait que je suis surprise, là, que ça exige une
autorisation. J'imagine que Qualinet n'a pas demandé une autorisation quand ils
sont allés vider le sous-sol de Télé-Québec, là.
M. Charette : ...des petites
précisions à ce niveau-là parce que c'est vrai que ça peut sembler surprenant.
On ne parle pas de l'eau qui s'écoule de la surface, mais bien de l'eau
souterraine qui reprend ses droits à travers des infrastructures d'utilité
publique. Donc, c'est cette eau-là qui est... qui est prélevée pour
s'assurer... Et c'est en continu, là. Souvent, c'est un système de pompage qui
est en continu pour éviter que le métro soit inondé. Dans les faits, si on
n'avait pas ces systèmes-là, il y a plusieurs stations du métro de Montréal qui
seraient... qui seraient en permanence inondées, non pas de l'eau
ruissellement, mais de l'eau qui...
Mme Dufour : Qui remonterait
par en dessous. Ça fait que c'est comme en dessous de la station. Ce n'est pas
sur les rails, là, qu'on enlève l'eau. C'est... C'est comme en dessous pour ne
pas qu'elle arrive.
M. Charette : Bien, c'est pour...
c'est pour éviter que ça se rende sur les rails. Et, dans les faits, comment
dire, on est réellement dans des infrastructures d'utilité publique à ce
niveau... à ce niveau-ci, pour permettre... Et c'est pour ça que c'est précisé,
que c'est libellé avec autant de... de façon chirurgicale, là. C'est réellement
libellé afin, là, de maintenir à sec une infrastructure d'utilisation publique
de transport. Il ne faut pas laisser entendre, là, que c'est quelque chose, là,
qui est à portée générale. Et, si oui, c'est surprenant. On veut aussi
simplifier la tâche, étant donné que c'est récurrent et que c'est constant,
plutôt que de devoir recommencer aux 10 ans. On sait que le métro de
Montréal sera encore là avec autant de pertinence dans 20, 30 ans, et que
l'eau sera toujours une force présente dans l'infrastructure. C'est la raison
pour laquelle on passe de 10 à 30 ans à travers l'article, là, qui est
proposé.
Mme Dufour : Puis, quand il y
a une autorisation de prélèvement d'eau comme ça qui est délivrée, il y a,
j'imagine, des études qui sont... Parce que là, il y a le «toutefois», là, mais
juste avant, on parle... tu sais, c'est quand même... c'est... c'est une
validité de 10 ans, une autorisation de prélèvement d'eau. Là, ça, ici, on
fait référence à «tout type de prélèvement d'eau». Est-ce que... Dix ans, ça
peut être long, selon le type de prélèvement. On parlait, à un moment donné,
des redevances de l'eau, là. Il y avait les embouteilleurs. Est-ce que, eux, ça
fait partie... Les autorisations sont de 10 ans. Est-ce qu'ils rentrent
dans cette catégorie-là?
M. Charette : À savoir si,
par exemple, le métro de Montréal va payer une redevance sur...
Mme Dufour : Non, non, non.
Je suis juste dans la phrase avant : «La période de validité d'une
autorisation de prélèvement d'eau délivrée par le ministre est de 10 ans.»
Ce type d'autorisation là, est-ce que ça s'applique aux embouteilleurs, par
exemple, ceux qui font les bouteilles d'eau, là?
M. Charette : Les autorisations
pour prélèvement d'eau pour consommation ont aussi une durée, là, qui est...
qui est déterminée. Est-ce que c'est systématiquement 10 ans, je ne
pourrais pas le dire.
Mme Dufour : Bien, c'était...
c'était ça, ma question, s'ils rentraient dans cette catégorie-là, ici, de ces
10 ans là.
Mme Robert (Caroline) : Dix
ans, c'est la période standard. Dans un alinéa plus bas dans l'article, on
prévoit que pour les systèmes d'aqueduc, il n'y a pas cette durée-là,
évidemment, puisque...
Mme Robert (Caroline) : …on ne
veut pas placer les municipalités dans des situations d'incertitude, mais
sinon, c'est la durée standard. Cependant, il y a une possibilité dans la loi,
pour des cas particuliers, de prévoir… de moduler la durée vers le bas. Par
exemple, si on est dans une situation où il y a des enjeux appréhendés. Donc,
on peut… on peut jouer, mais le 10 ans, effectivement, c'est le standard.
Mme Dufour : O.K., parfait,
merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 103, nous
allons mettre l'article aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. On poursuit avec l'étude de l'article 104. M. le ministre.
M. Charette : Article pour
lequel j'aurais aussi un amendement, M. le Président. Donc, j'y vais avec
l'article original, 104 : L'article 31.92 de cette loi et
modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante :
«Dans les autres cas, le transfert d'eau hors bassin visé est subordonné à cet
examen sur demande de l'une des parties à l'entente lorsqu'il implique une
proposition d'une importance régionale ou susceptible de créer un précédent.»
Je vous fais la lecture de l'amendement, qui
est un petit peu plus long, vous m'en excuserez. Donc : Remplacer
l'article 104 du projet de loi par le suivant : 104 :
L'article 31.92 de cette loi est remplacé par le suivant :
«31.92. Tout transfert hors bassin des
eaux provenant de nouveaux prélèvements ou de l'augmentation d'un prélèvement
visé à l'article 31.91, qui est destiné à alimenter un système d'aqueduc
desservant une municipalité visée au sous-paragraphe a du paragraphe 1° du
premier alinéa de cet article, est subordonné à l'examen du Conseil régional
des ressources en eau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, sur demande
de l'une des parties à l'entente, lorsqu'il implique une proposition d'une
importance régionale ou susceptible de créer un précédent.
«Si un tel transfert d'eau hors bassin
implique une quantité moyenne d'eau de 379 000 litres ou plus par
jour, ou une quantité moindre déterminée par règlement du gouvernement, il ne
peut être autorisé que si les conditions suivantes sont respectées :
«1° le transfert ne peut raisonnablement
être évité ou diminué par une utilisation efficace de l'eau, ni par la
conservation de l'eau provenant d'approvisionnements existants;
«2° la quantité d'eau transférée est
raisonnable compte tenu de l'usage auquel est destiné cette eau;
«3° le transfert ne cause aucun impact
négatif, significatif, individuel ou cumulatif sur la quantité, sur la qualité
ou la quantité des eaux du bassin, des ressources naturelles qui en dépendent;
«4° le transfert est soumis à des mesures
de conservation de l'eau déterminées par règlement du gouvernement ou par le
ministre en vertu d'autres dispositions de la présente loi.
«Si un tel… si un tel transfert d'eau hors
bassin implique une consommation moyenne d'eau de 19 millions de litres ou
plus par jour, il est également obligatoire… et il est également
obligatoirement subordonné à l'examen du Conseil régional des ressources en eau
des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent créé en vertu de l'entente.»
Et le commentaire. Cet amendement a pour
objectif de consacrer dans la Loi sur la qualité de l'environnement certaines
obligations du Québec prévues à l'entente sur les ressources en eau durable du
bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, notamment celle d'assurer
que les transferts d'eau hors bassin du fleuve Saint-Laurent visant à alimenter
un système d'aqueduc d'une municipalité dont le territoire est situé en partie
dans le bassin ou d'une municipalité située à l'extérieur du bassin, mais dans
une MRC dont le territoire est situé en partie dans le bassin, soient
subordonnés à l'examen du Conseil régional des ressources en eau des Grands
Lacs et du fleuve Saint-Laurent, à la demande d'une des parties lorsqu'il
implique une proposition d'une importance régionale ou susceptible de créer un
précédent.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, on peut nous
expliquer pourquoi le changement, là, ce que je comprends, c'est principalement
le premier paragraphe du 31.92, là, qui est modifié. Est-ce qu'on peut nous
expliquer pourquoi on a eu besoin de le modifier?
Mme Robert (Caroline) : Tout
à fait. Donc, bien, la volonté de le… de le structurer autrement, c'était pour
le rendre plus facile à suivre, parce qu'il y a différents seuils qui
impliquent différentes obligations. Et il y a une… il y a une possibilité
générale qui est la possibilité qu'une partie à l'entente fasse une demande.
Donc, cet…
Mme Robert (Caroline) : ...cette
possibilité-là qu'une partie à l'entente fasse une demande d'examen régional,
c'est peu importe les volumes, parce que la notion en arrière, c'est
l'importance régionale ou l'aspect de précédent. Donc, on l'a mis au début
puisque c'est sans égard au volume. Après, l'entente prévoit que, selon
l'atteinte de différents seuils, il y a des obligations qui s'appliquent. Donc,
un premier seuil, c'est celui de 379 000 litres ou plus par jour. Et,
dans ce cas-là, l'entente prévoit que différentes obligations s'appliquent,
donc que c'est... la délivrance de l'autorisation implique le respect de
conditions. Donc, le ministère doit s'assurer du respect de ces conditions-là.
Et il y a le cas où il y a un transfert et une consommation moyenne d'au moins
de 1 million... 19 millions de litres ou plus par jour. Et là, à ce
moment-là, c'est l'atteinte du seuil qui amène l'examen régional par le Conseil
régional, là, de l'entente. Donc, le structurer comme ça permettait de bien
déterminer quelles obligations s'appliquent à partir de quel seuil, la
formulation initiale était plus... rendait la chose plus difficile, là.
• (16 h 20) •
Mme Dufour : O.K. À l'époque,
comment les... le 379 000 litres et le 19 millions de litres ont été
établis?
Mme Robert (Caroline) : C'est
une entente qui a été signée en 2005, et je n'ai pas tous les détails sur le
choix des valeurs de l'époque qu'est-ce qui a modulé les choix des... du
379 000 et du 19 millions, on peut penser que, comme il y a plusieurs
parties américaines, il y a probablement des valeurs en gallons qui doivent
arriver peut-être plus juste que les litres, là.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
là, si on atteint... s'il y a un transfert d'eau, puis là peut-être nous
définir qu'est-ce qu'un transfert hors bassin des eaux, c'est un prélèvement?
C'est-tu un barrage qui vient niveler? Peut-être juste nous orienter qu'est-ce
qu'on...
Mme Robert (Caroline) : Mais
la notion de transfert d'eau, c'est vraiment ...il y a une... l'entente
finalement est située géographiquement, donc elle couvre une portion de huit
États américains plus une portion de l'Ontario et du Québec qui constituent
finalement le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Pour le Québec, ça va
jusqu'à environ Trois-Rivières, là. Donc, la limite est fixée, là. Et la notion
de transfert hors bassin, finalement, ce serait, par exemple, de mettre un
tuyau dans un des Grands Lacs et de l'amener dans le Midwest américain. Ça
pourrait être un transfert. Donc, c'est vraiment prendre de l'eau et la sortir du
bassin tel qu'il a été délimité géographiquement.
Mme Dufour : O.K. Donc,
ouvrir les vannes d'un barrage pour faire s'écouler, ça, ce n'est pas calculé
là-dedans, là.
Mme Robert (Caroline) : Non,
c'est ça, l'eau qui s'écoule des Grands Lacs et qui va vers le Saint-Laurent,
c'est son cours naturel. Donc, ce n'est pas un transfert hors bassin. Ce serait
vraiment de prendre l'eau à tous points sur le territoire de l'entente et
l'amener hors du territoire de l'entente pour répondre à d'autres besoins.
Mme Dufour : O.K. Il y avait
un commentaire dans un mémoire du Regroupement national des conseils régionaux
de l'environnement par rapport à cet article-là qui disait : «Le projet de
loi prévoit de soumettre de tels projets à l'examen du Conseil régional. Si la
demande est faite par l'une des parties de l'entente sur les ressources en eau
durable du bassin des Grands Lacs, du fleuve Saint-Laurent», mais ils disent
qu'ils sont en accord avec la modification, «mais nous sommes cependant d'avis
que ce droit de regard du Conseil régional devrait s'appliquer de manière égale
aux autres parties de l'entente». Je ne sais pas si vous comprenez. Moi, je
vous avoue que je ne suis pas certaine de quoi on parle ici. Est-ce que c'est
quelque chose qu'on adresse avec la modification?
Mme Robert (Caroline) : Mais
le principe de l'entente, c'est que les 10 parties, évidemment, ont signé
l'entente transposent dans leurs lois et règlements respectifs les obligations
de l'entente. Donc, c'est inhérent à l'entente que chaque partie transpose dans
sa réglementation et dans sa législation, ce qu'on est en train de faire
aujourd'hui, les obligations fixées à l'entente. Et il y a un mécanisme, le
Conseil régional fait une évaluation à tous les cinq ans du contenu de la
législation, de la réglementation de chacune des parties pour s'assurer qu'elle
reflète bien l'état des... les obligations faites à l'entente. Donc, le
mécanisme miroir qu'ils recherchent, il ne se retrouve pas dans notre
législation, mais il se retrouve dans la législation de chacune des parties.
Mme Dufour : Mais quand ils
disent «aux autres parties... tu sais, «le droit de regard devrait s'appliquer
de manière égale aux autres parties de l'entente», est-ce qu'il parle aux
autres sections de l'entente ou il parle vraiment des autres partenaires de
l'entente? Parce que moi j'avais l'impression qu'il parlait d'autres sections
de l'entente, mais...
Mme Robert (Caroline) : Mais
nous on l'a interprété davantage que c'étaient les parties...
Mme Robert (Caroline) : ...les
parties à l'entente, et évidemment, bien, c'est sûr qu'on veut la réciproque,
tout le monde. C'est la notion d'entente, justement, que tout le monde applique
les mêmes règles.
Mme Dufour : O.K. Puis c'est
sûr que peut-être que ce qui se passe au sud de la frontière, ça inquiète un
petit peu. Il y a eu des commentaires d'un certain président qui a dit qu'il
pourrait prendre l'eau des Grands Lacs puis l'envoyer en Californie ou un
peu... un peu partout aux États-Unis. Comment on est protégé avec cette
entente-là? Nous, on la respecte, mais qu'est-ce qui nous assure qu'elle va
être respectée des deux côtés de la frontière?
Mme Robert (Caroline) : Chacune
des parties à l'entente, donc les huit États américains notamment, doivent
transposer, ont transposé dans leur législation les obligations, les
contraintes, les conditions qui sont faites, qui sont prévues dans l'entente.
Donc, à moins qu'ils ne modifient leur... leur législation ou se retire de
l'entente, tout ça ne tient, finalement, donc tout le monde... tout le monde
l'a intégrée depuis la signature de l'entente.
Mme Dufour : O.K. Ça a été
signé, vous avez dit, en 2005.
Mme Robert (Caroline) : Oui.
Il y a eu des modifications dans les modalités d'application de l'entente en
2020, ce qu'on est en train de refléter maintenant dans le cadre législatif,
là, notamment la notion de prélèvement d'importance régionale, qui crée un
précédent qui n'était pas là dans la version de 2005.
Mme Dufour : Et, à part...
là, on sait que le Québec en fait partie. Moi, j'étais... j'ai été membre de
l'alliance des Grands Lacs, mais je ne connais pas le Conseil régional des
ressources en eau des Grands Lacs. Est-ce que ça se ressemble, que...
l'alliance? Puis pour avoir une idée de qui fait partie de ce Conseil régional
des ressources en eau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent.
Mme Robert (Caroline) : Donc,
le conseil régional est constitué d'un représentant ou d'une représentante de
chacune des parties, donc chacun des huit États américains, de l'Ontario et du
Québec. Pour le Québec, il y a un représentant du gouvernement du Québec qui
est un représentant du ministère qui siège, donc un représentant par partie.
Ils se rencontrent deux fois par année pour faire le point, assurer le bon
fonctionnement de l'entente, faire les redditions de comptes qui sont exigées.
Donc, c'est vraiment un fonctionnement... c'est strictement les États parties à
l'entente qui siègent au Conseil régional, contrairement à l'alliance, qui est
plus, finalement, une association de villes qui sont dans le bassin.
Mme Dufour : Oui. Et là on
dit qu'ici c'est plus de 19 millions de litres ou plus par jour. C'est
l'examen du Conseil régional des ressources. Mais comment ça s'opère dans la
pratique? S'il y a une demande demain matin, le conseil se réunit, il en
discute, il y a une attestation? Tu sais, si un État décide : Moi, je mets
mon tuyau puis je ne respecte pas l'entente, il se passe quoi? Je veux juste
comprendre.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
il y a plusieurs, plusieurs éléments. Donc, d'abord, il y a... la procédure est
décrite à l'entente, donc il y a des modalités. Une partie à l'entente qui
aurait une demande d'autorisation pour un transfert d'eau doit d'abord
signifier que cette situation-là se présente, faire une préanalyse de son côté,
doit fournir une série de documents fournis par le promoteur qui sont examinés
par les parties à l'entente. Il y a une consultation publique, une consultation
autochtone également et une analyse de tous les commentaires. Ensuite, il y a
une décision, ultimement, qui est communiquée à la partie par le conseil
régional, par les membres et qui peut être transposée en autorisation.
Dans les faits, il y a une seule demande
de transfert au bassin qui s'est faite, qui a été traitée depuis 2005, aucune
au Québec. La seule, c'est au Wisconsin, donc, une municipalité qui voulait
prélever de l'eau avec un transfert hors bassin parce que son eau souterraine
était contaminée. Ça a pris plus de 10 ans passer à travers. Ils ont reçu
11 000 commentaires à traiter. Donc, pour un petit prélèvement, c'est toute une
procédure.
Donc, il y a vraiment un aspect de ticket
modérateur, si on veut, parce que c'est vraiment des grosses implications. Ça
ne se fait vraiment pas à rabais ou à brève échéance, là.
Mme Dufour : O.K. Ça fait
qu'on fait un changement, mais ça se peut que ça ne serve jamais. C'est ce
qu'on comprend.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
on pourrait... on pourrait souhaiter que, finalement, ça favorise le maintien
dans le bassin des Grands Lacs de l'ensemble de l'eau qui s'y trouve, là.
Mme Dufour : Parfait, merci.
Bien, il y a des périodes de l'année... bien là, des... il y a des moments où
on aurait aimé qu'il y ait moins d'eau des Grands Lacs, lorsqu'il y a eu des
grandes inondations notamment.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Donc, nous allons revenir à l'étude de...
Le Président (M. St-Louis) :
...de l'article 104 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 104 tel qu'amendé? Nous allons passer à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 104 tel qu'amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous poursuivons l'étude avec l'article 105. M. le ministre, la
parole est à vous.
• (16 h 30) •
M. Charette : Merci, M.
le Président.
105. L'article 31.94 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de « ou 31.93 » par « , 31.93 ou 31.95 »;
b) par l'insertion, dans le paragraphe 2°
et après « 31.93 », de « ou 31.95 et 31.96 »;
2° par le remplacement, dans le quatrième
alinéa, de « tient compte de la déclaration du Conseil lorsqu'il prend sa
décision relativement à cette demande » par « prend sa décision relativement à
cette demande après avoir reçu la déclaration du Conseil et en tenant compte de
celle-ci ».
Et le commentaire. Cet article modifie le
premier alinéa de l'article 31.94 de cette loi, en concordance avec les
modifications proposées aux articles 31.95 et 31.96 de la loi. Il modifie
le deuxième alinéa afin de clarifier la séquence de la prise de décision du
ministre ou du gouvernement saisi d'une demande d'autorisation de transfert
d'eau visée aux articles 31.92, 31.93 ou 31.95 de la loi. Il importe en
effet que celui-ci ait reçu et tenu compte de la déclaration du conseil prévue
au troisième alinéa pour prendre cette décision.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui.
Auparavant, on disait : «tient compte de la déclaration». Là, maintenant,
il «prend sa décision». En fait, ça change-tu quelque chose? On va dire ça de
même. Parce qu'on semble... C'est de la nuance, là. Je veux comprendre qu'est-ce
qu'on change.
Mme Robert (Caroline) : C'est
effectivement une précision qui vient vraiment préciser la séquence, dans le
sens où la décision doit nécessairement être prise après avoir obtenu la
déclaration du conseil. Donc, évidemment, c'était... On pourrait penser que
c'était implicite auparavant puisqu'il devait en tenir compte, mais ce n'était
pas explicitement énoncé. Donc, on vient de clarifier, encore là, dans une
perspective, là, de démontrer qu'on se conforme à l'ensemble des obligations de
l'entente.
Mme Dufour : C'est ça.
Puis on en tient compte, mais ce n'est pas une obligation de l'appliquer telle
quelle, là aussi. C'est ce que je comprends, là.
Mme Robert (Caroline) : C'est
une... Effectivement, ça nous est partagé, et on doit en tenir compte. Ça doit
nous alimenter dans notre décision.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Est-ce qu'il y a... Il ne semble pas y avoir d'autre intervention. Mme
la députée, ça terminait votre intervention?
Mme Dufour : Oui. Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
D'accord. Nous allons donc mettre l'article aux voix. Est-ce que
l'article 105 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous allons poursuivre à l'article 106. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M.
le Président. Donc :
106. L'article 31.95 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le premier alinéa, du suivant :
«S'il implique une consommation moyenne
d'eau de 19 millions de litres ou plus par jour, le prélèvement visé au
premier alinéa est également subordonné à l'examen du Conseil régional des
ressources en eaux des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent créé en vertu de
l'Entente. Dans les autres cas, le prélèvement visé est subordonné à cet examen
sur demande de l'une des parties de l'entente... à l'Entente lorsqu'il implique
une proposition d'une importance régionale ou susceptible de créer un
précédent.».
Et le commentaire. Cet article modifie
l'article 31.95 de cette loi afin d'encadrer le prélèvement des eaux dans
le bassin du fleuve Saint-Laurent, qui n'implique pas de transfert hors de
celui-ci. La modification proposée à cet article vise d'abord à améliorer la
cohérence et à faciliter la lecture de la sous-section dans laquelle s'insère
la disposition. Le contenu de l'article 31.97 est en effet inséré à
l'article 31.95.
Cette modification vise ensuite à intégrer
la possibilité qu'un examen régional pour tout prélèvement sans transfert d'eau
impliquant une proposition d'une importance régionale ou susceptible de créer
un précédent puisse avoir lieu lorsqu'une partie à l'entente le demande.
Et j'ai aussi un amendement...
Le Président (M. St-Louis) :
Vous avez un amendement.
M. Charette : ...pour cet
article. Vous me permettez d'en faire la lecture. Merci, M. le Président.
Donc : Remplacer l'article 106 du projet de loi par le suivant :
106 L'article 31.95...
16 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...de cette loi
est remplacé par le suivant :
«31.95. Tout nouveau prélèvement dans le
bassin du fleuve Saint-Laurent ou toute augmentation de ce prélèvement ou d'un
prélèvement existant dans ce bassin le 14 août 2014 qui n'est pas destiné
à un transfert hors bassin est subordonné à l'examen du Conseil régional des
ressources en eau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, sur demande de l'une
des parties à l'entente lorsqu'il implique une proposition d'une importance
régionale ou susceptible de créer un précédent. Si un tel prélèvement implique
une quantité de ou consommation moyenne d'eau de 379 000 litres ou plus par
jour ou une quantité ou une consommation déterminée par règlement du
gouvernement, il ne peut être autorisé que si les conditions suivantes sont
respectées, en outre de celles que peut prescrire le gouvernement ou le
ministre en vertu d'autres dispositions de la présente loi :
«1 les eaux prélevées sont retournées en
totalité au bassin, préférablement dans le bassin de l'affluent direct du
fleuve ou d'elles... d'où elles proviennent, le cas échéant, moins la quantité
d'eau allouée pour des fins de consommation;
«2 la quantité d'eau prélevée ou consommée
ne cause aucun impact négatif, significatif, individuel ou cumulatif sur la
quantité ou la qualité des eaux du bassin et des ressources naturelles qui en
dépendent;
«3 le prélèvement ou la consommation d'eau
est soumis à des mesures de conservation de l'eau déterminées par règlement du
gouvernement ou par le ministre en vertu d'autres dispositions de la présente
loi;
«4 la quantité d'eau prélevée ou consommée
est raisonnable, compte tenu notamment :
«a) de l'usage auquel est destinée l'eau;
«b) des mesures prises pour utiliser
efficacement... efficacement et conserver l'eau, dont celles provenant des
approvisionnements existants;
«c) de l'équilibre entre le développement
économique, social et environnemental;
«d) des impacts prévisibles sur l'environnement
et sur les autres usages, ainsi que des moyens prévus pour éviter ou atténuer
ces impacts du potentiel d'approvisionnement de la source d'eau et des autres
sources qui sont interconnectées.
«Ces prélèvements impliquent une
consommation moyenne d'eau de 19 millions de litres ou plus par jour. Il
ne peut être autorisé sans que le ministre, après en avoir informé le
demandeur, avise chacune des parties à l'entente de la demande, leur donne l'occasion
de présenter leurs observations et leur répondre à l'égard de celle-ci.
«Aux fins du présent article, le nouveau
prélèvement s'entend de tout prélèvement autorisé après le 14 août 2014.
Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas aux eaux prélevées pour
les fins mentionnées aux paragraphes trois et quatre du troisième alinéa de l'article 31.90.»
Commentaires : Cet amendement a pour
objectif de s'assurer du respect d'un mécanisme d'avis des parties à l'entente
afin de recueillir leurs observations lorsque le prélèvement visé implique une
consommation moyenne d'eau de 19 millions de litres ou plus par jour,
ainsi que de clarifier qu'un tel prélèvement est subordonné à l'examen du
Conseil régional des ressources en eau des Grands Lacs et du fleuve
Saint-Laurent sur demande de l'une des parties lorsqu'il implique une
proposition d'une importance régionale ou susceptible de créer un précédent.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. On avait, avant la modification, l'amendement, il y avait des commentaires
sur l'article... c'est ça, l'article 106. On nous disait qu'on... «ça ne
limite pas géographiquement ou par projet la notion même d'établissement.» Je
ne sais pas si c'est... je parle de la bonne chose, là. C'est bien ça, ici,
106? Parce qu'on dit, en fait : «La notion de connectivité et de
complémentarité serait retirée.» Je ne suis pas sûre que l'article que je vous
lis là... le commentaire que je vous lis là est relié au bon article, là, en
fait.
Mais je vais revenir à une autre
modification. On nous dit... C'est l'Association québécoise des entrepreneurs
en infrastructure. Un autre commentaire, pardon, qui dit que : «Le cumul
des deux modifications entraîne une hausse importante des coûts pour certains
acteurs en environnement qui voient ainsi le volume déterminé par règlement
être nettement augmenté.» Est-ce que... Est-ce que vous avez regardé ce
commentaire?
M. Charette : On pourra
compléter, au besoin, mais je serais étonné que ce soit en lien avec l'amendement
parce que l'amendement n'était pas connu au moment de...
Mme Dufour : Non. C'était en
lien avec l'article tel qu'il était rédigé. Est-ce que l'amendement le modifie
ou on...
Mme Dufour : ...on modifie
cet enjeu-là? Je n'ai pas l'impression, là.
M. Charette : L'amendement le
modifie, mais il y a une partie qui demeure... En fait, non. «Remplacer
l'article 106 du projet de loi par le...» En fait, le 106, tel qu'il se
lisait, est remplacé entièrement par l'amendement qui est proposé, là, pour le
106.
• (16 h 40) •
Mme Dufour : Oui, mais ce
qu'on a changé, ça ne semble pas être... corriger cet enjeu-là. Puis, tu
sais... C'est ça. Dans le fond, je vous avoue que ce n'est pas simple pour moi
de comprendre, là, c'est un enjeu que je connais moins bien, mais de ce que je
comprends, si des entrepreneurs auraient des projets qui iraient... qui
feraient que le volume total serait... atteindrait le seuil, là, on peut
imaginer, par exemple, 379 000 litres, mais que c'était à des
endroits géographiquement divers sur le territoire, bien là, ils arriveraient à
ce seuil-là, et ce qu'ils... ce qu'ils semblent dire, c'est ça, c'est que c'est
problématique. Est-ce que... Est-ce que c'est comme ça que ça fonctionne dans
la pratique, s'il y a plusieurs projets pour un même individu ou une même
entreprise?
M. Charette : Pour la réponse
précise, notre spécialiste pourra y répondre, mais juste rappeler qu'on est
présentement dans des règles de réciprocité, donc on ajuste nos lois. Comme
chacune des parties prenantes est en train de faire un exercice similaire, ce
n'est pas déjà complété. Mais, pour répondre à la question précise, notre
spécialiste sera plus à même que moi d'y donner suite.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
en fait, là, l'article puis l'amendement qui est proposé n'a pour effet de
changer cette logique-là. On ne vient pas changer les seuils, on ne vient pas
changer la... Est-ce que c'est... c'est... En tout cas, ça m'apparaît possible
que ce soit plus en lien avec les projets de règlement. Il y a des projets de
règlement qui ont fait l'objet d'une consultation publique, peut-être qu'il y a
eu confusion, mais ici, on ne vient pas changer fondamentalement la façon dont
les autorisations sont délivrées. On vient juste intégrer les notions qui sont
prévues à l'entente pour notifier, par exemple, les parties à l'entente lorsque
les seuils sont... sont atteints, mais on ne vient pas changer les seuils.
Mme Dufour : O.K. Mais, s'il
y a deux... s'il y a une même entreprise de deux projets qui impliquent, là, de
sortir de l'eau, là, de...
Mme Robert (Caroline) : Prélever.
Mme Dufour : ...prélever de
l'eau, voilà, 200 000 litres chacun par jour, est-ce que ça
s'additionne ou chacun de ces projets-là, même si c'est la même entreprise,
sont considérés distincts s'ils sont dans des lieux géographiques distincts?
Mme Robert (Caroline) : Dans
les projets de règlement, effectivement, il y a cette notion... dans les
projets de modification au règlement, effectivement, lorsqu'il y a des
établissements, là, qui sont adjacents ou... bref, c'est deux tuyaux, mais ça
vise la même entreprise, oui, effectivement, il y a un cumul qui est fait, mais
ça n'intervient pas dans l'article de la loi.
Mme Dufour : Mais, s'il y en
a un qui est dans le fleuve Saint-Laurent puis l'autre est dans, je ne sais
pas, moi, la rivière des Outaouais... Est-ce que ça fait partie, la rivière des
Outaouais, de ce...
Mme Robert (Caroline) : Oui,
la... il y a une portion de la rivière des Outaouais, effectivement, qui est...
qui est couverte.
Mme Dufour : Bon. Bien là, à
ce moment-là, est-ce qu'ils sont considérés comme un cumul ou c'est distinct?
Mme Robert (Caroline) : La
logique est effectivement qu'il y aurait un cumul et qu'on...
Mme Dufour : Même s'ils sont
dans deux endroits géographiques différents? Comme je disais, un dans le fleuve
Saint-Laurent puis l'autre dans la rivière des Outaouais, même entreprise, mais
ils sont à deux endroits différents, c'est cumulé, c'est ça?
Mme Robert (Caroline) : C'est
le principe. Maintenant, dans l'application fine, c'est vraiment les règlements
qui vont... qui interviennent et non pas l'article de loi.
Mme Dufour : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'amendement. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Ce qui nous ramène à l'article 106 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a
des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Non.
Le Président (M. St-Louis) :
Non? Ça va? Parfait. Donc, nous allons poursuivre, mettre l'article 106,
tel qu'amendé, aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Alors, on poursuit avec l'article 107. M. le ministre.
M. Charette : Article qui ne
devrait pas susciter de longs débats, M. le Président. Donc :
L'article 31.97 de cette loi est abrogé.
Et le commentaire : Cet article
abroge l'article 31.97 de cette loi en concordance avec la modification
proposée à l'article 31.95 de la loi par l'article 106 du projet de
loi. Le contenu de l'article 31.97 a en effet été déplacé à l'article 31.95
en vertu d'améliorer la cohérence et de faciliter la lecture de la...
M. Charette : …dans laquelle
s'insèrent ces dispositions.
Le Président (M. St-Louis) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, moi, j'ai trois
amendements pour cet article. Non, c'est une blague, évidemment, je n'ai rien à
dire.
Le Président (M. St-Louis) :
Donc, est-ce que, mise à part blague, est-ce qu'il y a une intervention ou pas?
Mme Dufour : Non, pas du tout.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Non, mais c'est parce que d'habitude, les blagues viennent de l'autre
côté de la table, donc, mais…
M. Charette : Elles souvent
moins drôles que celles de la collègue.
Le Président (M. St-Louis) :
Ah! Ça, la présidence n'est pas à même de juger de… Alors, nous allons mettre
l'article aux voix. Est-ce que l'article 107 est adopté? Adopté. Nous
allons poursuivre avec l'article 108.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 31.98 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa de «aux
articles 31.95 ou 31.97» par «à l'article 31.95».
Cet article modifie l'article 31.98
de cette loi en concordance avec les modifications proposées aux
articles 31.95 et 31.97 de la loi, respectivement par les
articles 106 et 107 du projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions-là? Pas
d'intervention. Nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 108 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Nous allons poursuivre avec l'article 109. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 31.99 de cette loi est modifié par la suppression,
dans le deuxième alinéa de «ou sur un prélèvement nouveau ou augmenté visé à
l'article 31.95».
Commentaires. Cet article modifie
l'article 31.99 de cette loi afin d'alléger la procédure relative à la
prise de décision concernant une demande d'autorisation ayant fait l'objet d'un
examen par le conseil régional et celle sur une demande d'autorisation portant
sur un transfert d'eau hors bassin visés à l'article 31.92 de la loi ou
sur un prélèvement nouveau ou augmenté visé à l'article 31.95 de la loi.
Cette obligation de notification aux parties à l'entente n'est en effet pas
prévue dans ladite entente et ne nécessite donc pas de disposition de mise en
œuvre dans la Loi sur la qualité de l'environnement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme Dufour : Donc, je
comprends que c'est une concordance avec l'entente, que l'entente ne prévoit
pas cet élément-là. Par curiosité, on dit : Le ministre doit notifier au
conseil toute décision qu'il prend, est-ce que c'est communiqué en français ou
en anglais, ou… l'entente, est-ce qu'elle prévoit que c'est bilingue? Comment
c'est établi dans l'entente?
Mme Robert (Caroline) :
L'entente existe en version française et anglaise. Donc, on communique dans…
les deux langues sont possibles, là, on communique en français au conseil
régional, là.
Mme Dufour : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 109. Est-ce que cet
article est adopté? Adopté. Nous poursuivons l'étude avec l'article 110.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 31.100 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe un du premier alinéa et après31.99 de «ou portant sur un prélèvement
nouveau ou augmenté visé à l'article 31.95»;
2° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après 31.99 de «ou portant sur un prélèvement nouveau ou augmenté
visé à l'article 31.95».
Cet article modifie l'article 31.100
de cette loi en concordance avec les modifications proposées à
l'article 31.99 de cette loi par l'article 109 du projet de loi. En
effet, l'abrogation de l'obligation prévue à l'article 31.99 de notifier à
chacune des parties à l'entente toute décision prise sur une demande
d'autorisation portant sur un prélèvement nouveau ou augmenté visée à
l'article 31.95 emporte l'impossibilité, en application de
l'article 31.100, de contester devant la Cour supérieure une décision du
gouvernement portant sur ce type de prélèvement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? On va donc porter
l'article 110 aux voix. Est-ce que cet article est adopté? Adopté. Nous
allons poursuivre avec l'article 111. M. le ministre, je vous cède la
parole.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 111 : L'article 31.101 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le…
M. Charette : ...le
paragraphe 1° du premier alinéa, de «pour» par «et qui reposent sur les buts
suivants»;
2° par le remplacement des deuxième et
troisième alinéas par le suivant :
«Le ministre effectue annuellement une
évaluation des résultats atteints par les programmes sur l'utilisation efficace
et la conservation de l'eau qu'il a mis en œuvre en vertu du présent article et
la rend publique sur le site Internet de son ministère. Il fait rapport au
Conseil, le 1er septembre 2027 et, par la suite, tous les cinq ans, des
résultats obtenus par ces programmes.»
Le commentaire : Cet article modifie
l'article 31.101 de cette loi afin de clarifier le libellé de cette
disposition en se calquant davantage sur le texte de l'Entente concernant le
développement des programmes sur l'utilisation efficace et la conservation de
l'eau sur le territoire du Québec, concernant l'évaluation annuelle de ces
programmes ainsi que sur l'obligation de faire rapport au Conseil régional
concernant les résultats obtenus par ceux-ci.
• (16 h 50) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Là, on dit
qu'on simplifie le libellé de l'entente ou, plutôt, en fait, on simplifie pour
se calquer sur le texte de l'entente. À la fin, on dit que «le ministre
effectue annuellement une évaluation des résultats... Il fait rapport au
Conseil, le 1er septembre 2027 et, par la suite, tous les cinq ans.» Ça,
ce n'était pas prévu à l'entente? Parce qu'on voit qu'on a biffé 2012 au
préalable. Donc, il y avait déjà cette obligation-là de faire rapport à tous
les cinq ans. Pourquoi on fait ce changement-là?
Mme Robert (Caroline) : Il y
a des... Dans l'article, il y a d'abord des éléments qu'on retire puisque c'est
des objectifs qui sont révisés régulièrement, donc de les mettre dans une loi
les rendait caduques rapidement. Donc, ça, ça explique une partie de la
portion... de la plus grande portion, là, qu'on propose de retirer. Et, pour ce
qui est, effectivement, de la reddition de comptes, on vient en fait
actualiser. Donc, oui, il y avait l'obligation à tous les cinq ans de faire
rapport, mais, comme on vient changer la loi ici à ce moment-ci, bien, on
prévoit de décaler pour permettre de faire rapport sur les résultats obtenus.
Donc, c'est une question, là, d'éviter de se retrouver... On est dans... comme,
dans la période charnière. Donc, on veut s'assurer de faire rapport sur les
nouvelles obligations telles qu'elles vont avoir été formulées.
Mme Dufour : O.k. C'est bon.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, comme il n'y a plus... pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'article 111. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons poursuivre avec l'article 112. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président.
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 31.101, du suivant :
«31.101.1. Le ministre effectue, tous les
cinq ans, un examen des programmes de gestion de l'eau et fait rapport au Conseil
régional des ressources en eaux des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent sur
les mesures mises en place... mises en œuvre pour assurer une gestion de l'eau
conforme à l'Entente.»
Et le commentaire : Cet article
ajoute l'article 31.101.1 à cette loi afin de distinguer, conformément aux
termes de l'Entente, l'obligation de faire état au Conseil régional des
résultats obtenus par les programmes sur l'utilisation efficace et la
conservation de l'eau mis en place au Québec, prévue à l'article 31.101
tel que modifié par l'article 111 du projet de loi, de l'obligation de
faire rapport au conseil sur les mesures qui ont été mises en œuvre pour
assurer une gestion de l'eau conforme à l'Entente.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Juste pour
comprendre, ce qu'on rajoute, on parle d'effectuer, tous les cinq ans, un
examen des programmes de gestion de l'eau et faire rapport au Conseil régional
des ressources en eaux, mais, juste le paragraphe avant, on dit que le ministre
effectue annuellement une évaluation des résultats atteints par les programmes
qu'il a mis en œuvre et il transmet au conseil, là, j'imagine qu'on parle du
conseil régional, le 1er septembre 2012, puis là on dit «à tous les cinq
ans, un rapport faisant état de ces programmes». Ça me semble redondant, les
deux, ici. Je veux juste comprendre.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
il y a effectivement deux obligations, donc, l'obligation d'effectuer un examen
des programmes de gestion de l'eau...
Mme Robert (Caroline) : ...qui
sont mis en œuvre puis un rapport sur les programmes de gestion de l'eau. Donc,
il y a l'examen que nous on fait et le rapport qu'on soumet. Donc, c'est deux
éléments effectivement complémentaires, ça vise les programmes qu'on a mis en
place pour la... assurer une gestion de l'eau conforme à l'entente.
Mme Dufour : O.K. Et les
autres parties font ce même exercice-là et le soumettent?
Mme Robert (Caroline) : Oui.
Mme Dufour : Donc, le Québec a
le rapport des huit États américains et de l'Ontario?
Mme Robert (Caroline) : C'est
quelque chose qu'on peut assurément obtenir auprès du Conseil régional. Il
faudrait que mes collègues m'aident, à savoir s'il y a une obligation de le
publier, mais c'est effectivement... le conseil régional travaille dans la
transparence, donc les rapports sont rendus disponibles sur son site notamment.
Mme Dufour : Puis est-ce que
le gouvernement les rend publiques, ses propres... ses rapports, ses
évaluations, ses programmes?
Mme Robert (Caroline) : Pas
tout à fait, on a fait un rapport... je vais juste... on fait des rapports
périodiquement et on les rend disponibles soit sur notre site ou via le site du
Conseil régional selon le cas, là.
Mme Dufour : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup. Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'article 112.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Nous allons poursuivre avec l'article 113. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 113. L'article 31.102 de cette loi est modifié : 1° dans
le premier alinéa : a) par le remplacement de «réalisé en conformité avec
les exigences de l'entente» par «participé en collaboration avec les autres
parties à l'entente et en conformité avec les exigences de celle-ci à»; b) par
la suppression de la deuxième phrase; 2° par la suppression du deuxième alinéa;
3° par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «que prescrit le présent
article doit être fait par visée au premier alinéa a lieu».
Et commentaires : Cet article modifie
l'article 31.102 de cette loi afin d'assurer son meilleur arrimage avec
les termes de l'entente. Le texte actuel de l'article 31.102 laisse en
effet entendre que l'obligation du ministre est d'évaluer seul les impacts
cumulatifs des prélèvements ou des consommations d'eau, alors que cette
évaluation devrait, selon les termes de l'entente, être réalisée en collaboration
avec les autres parties à celle-ci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Tout à
l'heure, on parlait d'un cas, Wisconsin, qui avait fait une demande qui avait
passé à travers toutes les étapes pour obtenir l'autorisation de prélever de
l'eau. Là, ici, on parle de participer à une évaluation des impacts cumulatifs.
Est-ce que, dans un cas comme Wisconsin, est-ce que c'est là qu'on aurait
participé? Puis peut-être comprendre comment ça s'opère, qui est responsable de
l'évaluation des impacts cumulatifs? Si c'est le conseil, ça veut dire qu'il y
a des employés dédiés au conseil? Comment... Juste pour bien comprendre.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
tout à fait, il y a des... toutes les parties de l'entente apportent une
contribution pour maintenir un secrétariat qui, finalement, assure la
coordination, le bon fonctionnement du conseil régional. C'est ce
secrétariat-là qui assure, justement, la bonne marche des demandes d'examen,
etc., disons, qui fait les liens avec les parties parce que les parties à
l'entente ont une responsabilité. L'évaluation des impacts cumulatifs, en fait,
c'est la somme de tous les prélèvements d'eau qui sont faits, pas nécessairement
des transferts hors bassin, mais des prélèvements. Donc, finalement, c'est la
somme des données de toutes les parties à l'entente qui contribuent à cette
appréciation là des impacts cumulatifs des prélèvements d'eau. Donc, il y a des
données qui sont fournies par toutes les parties à l'entente pour contribuer à
cette évaluation-là. Donc, c'est dans l'esprit de cette participation commune
que, justement, le texte, on propose de modifier le texte pour refléter que
c'est une contribution de chacun qui fait qu'on peut avoir un impact cumulatif.
Si on ne le faisait que pour le Québec, on n'aurait pas la vue de l'ensemble du
territoire de l'entente.
Mme Dufour : Puis ça,
présentement, ça se fait déjà, là.
Mme Robert (Caroline) : Tout
à fait. C'est simplement une clarification.
Mme Dufour : C'est juste
qu'on réécrit la façon qu'on le fait. On fait juste clarifier le libellé, mais
on le fait déjà. Dans la pratique, est-ce que les... Parce qu'on parlait des
seuils, là, pour que ce soit déclaré. Une municipalité qui prélève de l'eau
pour de l'eau potable...
Mme Dufour : ...elle, elle
doit être... ça doit être déclaré dans cette évaluation des impacts cumulatifs?
Mme Robert (Caroline) : Tout
à fait. Les prélèvements qui sont réalisés, qui sont autorisés font partie de
notre... des statistiques que l'on fournit pour alimenter l'évaluation des
impacts cumulatifs.
Mme Dufour : O.K. C'est bon.
Merci.
• (17 heures) •
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 113? On va mettre l'article
aux voix. Est-ce que cet article est adopté? Merci. Nous allons poursuivre avec
l'article 114.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 114. L'article 31.103 de cette loi est abrogé.
Commentaires : Cet article abroge
l'article 31.103 de cette loi en concordance avec les modifications
apportées aux articles 31.101 et 31.102 de cette loi, respectivement par
les articles 111 et 113 du projet de loi, ainsi qu'avec l'ajout du nouvel
article 31.101.1 par l'article 112 du projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. On dit
qu'on est... Dans le fond, tout ce qui est dans 31.103 n'est plus nécessaire
parce qu'on dit que ça se retrouve dans les articles précédents, qu'on vient de
regarder. Question. Je vois que dans ce qui est enlevé, on parle de...
Attendez. Je le recherche, là. Il me semble qu'il y avait de la consultation.
«Invite la population - voilà - à lui communiquer par écrit ses observations.»
Ça, c'est... ça se retrouvait dans les articles précédents? Parce que je n'ai
pas souvenir qu'on ait vu ça dans les modifications, là.
Mme Robert (Caroline) : Il y
a... À certains égards, il y a des articles qui avaient été inscrits à la loi
et qui allaient plus loin que l'entente. Donc, cet élément-là que vous nommez
ne faisait pas partie... ne fait pas partie des obligations de l'entente. Et,
la façon dont on le formulait, c'est qu'on devait, nous, rendre publique
l'information. Mais, en fait, c'est... on doit la communiquer au conseil
régional qui lui la rend publique. Donc, on vient rectifier le mécanisme pour
se conformer à l'entente. Et la consultation des parties, effectivement, n'est
pas une obligation, LÀ, dans ce cas-ci, pour les... qu'on l'amène nous-mêmes.
Mme Dufour : Mais, dans la
pratique, est-ce qu'on le faisait, inviter la population à communiquer par
écrit ses observations?
Mme Robert (Caroline) : Je suis
embêtée de vous répondre à savoir s'il y a des cas qui se sont présentés.
Attendez juste un instant. Je pense qu'on rendait disponible l'information puis
on accueillait des commentaires qui nous auraient été partagés du public, là.
Je vais peut-être attendre une confirmation de mes collègues.
Mme Dufour : O.K. Bien,
c'était... c'était principalement ça.
Mme Robert (Caroline) : Ça
suscitait peu d'intérêt. C'est ce qu'on nous mentionne. Et qu'il y a
essentiellement peu de commentaires qu'on recevait.
Mme Dufour : O.K. Donc on l'a
déjà fait?
Mme Robert (Caroline) : Oui.
Mme Dufour : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y en a pas, nous allons mettre
l'article 114 aux voix. Est-ce que cet article est adopté? Merci. Nous
allons poursuivre avec l'article 115.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 45.5 point un de cette loi est modifié dans le
deuxième alinéa :
1 par le remplacement, dans le paragraphe
un, de «31.103» par «31.102»;
2 par le remplacement, dans le paragraphe
trois, de «31.97» par «31.96».
Cet article modifie l'article 45.5
point un de cette loi en concordance avec les modifications proposées par les
articles 107 et 114 du projet de loi qui abrogent respectivement les
articles 31.96 et 31.103 de cette loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Il n'y a pas
d'intervention. Je mets l'article aux voix. Est-ce que l'article 115 était
adopté? Merci. Nous allons poursuivre avec l'article 116.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, 116 : L'article 46.0 point un de cette loi est
modifié :
1 par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «et de leur bassin versant» par «de leur zone d'alimentation en eau
du bassin versant dans lequel ils se trouvent»;
2 par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «diminuer la vulnérabilité des personnes et des biens exposés aux
inondations» par «réduire la vulnérabilité des personnes et des biens face à...
17 h (version non révisée)
M. Charette : ...une
inondation ou à la mobilité des cours d'eau.»
Commentaire. Cet article modifie le
premier alinéa de l'article 46.0.1 de cette loi afin de préciser que la
gestion intégrée des milieux humides et hydriques considère, en plus de la
capacité de support de ces milieux et de leurs bassins versants, la capacité de
support de leur zone d'alimentation en eau. Il modifie le deuxième alinéa de
cet article pour ajuster l'objectif de réduction de la vulnérabilité des
personnes et des biens qui font face à une inondation ou à la mobilité des
cours d'eau en concordance avec les modifications apportées à l'article 25
de cette loi par l'article 78 du projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Un
commentaire général. Là, ici, on est... Non, ça va venir dans 2. Je m'excuse.
M. Charette : J'aurais dû
le mentionner plus tôt, si vous permettez, on suspendrait quelques instants pour
charger...
Mme Dufour : Oui, les
équipes.
M. Charette : ...d'équipe
également...
Le Président (M. St-Louis) :
Bien, comme nous sommes presque à mi-chemin de cette séance, je pense que la
pause arrive à point. Donc, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 06)
(Reprise à 17 h 14)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous en étions à
l'étude de l'article 116. M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Charette : Article que
j'avais lu, sauf erreur. Donc, on pourrait commencer avec les échanges, tout
simplement.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a d'autres... Est-ce qu'il y a des interventions, pardon, à l'article
116? Allez-y.
Mme Dufour : Bon, d'abord, on
vient rajouter... on parle de zones d'alimentation en eau et du bassin versant
dans lequel ils se trouvent. Et là on parle de la capacité de support des
milieux, ça, c'est...
Mme Dufour : ...la zone
d'alimentation en eau. Pourquoi on a besoin d'ajouter ça, parce qu'il y avait
déjà «bassin versant», là, est-ce que c'est par rapport à l'entente qu'on
parlait tout à l'heure ou là on est complètement ailleurs?
Mme Robert (Caroline) : Non. On
vise, en fait, plus à refléter que les eaux de ruissellement sont un apport...
doivent être prises en compte. Donc, c'est la zone d'alimentation, ça, reflète
les eaux de ruissellement au-delà des cours d'eau qui constituent le bassin
versant. Donc, c'est ce que... On veut enrichir, finalement, la disposition.
Mme Dufour : Les eaux de
ruissellement d'un milieu naturel qu'on parle, parce que des eaux de
ruissellement, ça peut être dans la rue.
Mme Robert (Caroline) : Tout à
fait. Donc, on est dans un contexte ici de milieu naturel. Donc, les eaux qui
ruissellent, la pluie finalement et la façon dont elles circulent sur le sol.
Mme Dufour : O.K. Puis, par
la suite, plus bas, on parle de réduire la vulnérabilité des personnes et des
biens face à une inondation ou à la mobilité des cours d'eau. Ça aussi, c'est
un ajout «mobilité des cours d'eau». Est-ce qu'on peut l'expliquer?
Mme Robert (Caroline) : C'est un
nouveau... En fait, c'est un concept qui est dans d'autres articles de la loi
et, en fait, c'est complémentaire. Donc, la mobilité des cours d'eau, c'est le
fait que les cours d'eau peuvent se déplacer dans l'espace, donc, changer de
lit après une crue par exemple. Donc, l'aspect mobilité, c'est, par exemple, ce
qui est survenu dans Charlevoix en 2023. Le cours d'eau, après la crue, ne
coule plus au même endroit qu'il coulait avant. Donc, on vient finalement
intégrer un concept supplémentaire qui nous manquait, parce que l'inondation,
oui, ça peut amener des dommages, mais le fait que le cours d'eau change de
lit, bien, ce qui se trouve dans son chemin peut être grandement affecté. Donc,
on vise à réduire la vulnérabilité des personnes qui sont face à une mobilité
possible de cours d'eau.
Mme Dufour : O.K. Mais là une
mobilité de cours d'eau, c'est plus difficile à prévoir. Il y a des exemples
qui m'ont été relatés, par exemple, des roches qui s'accumulent, à un moment
donné, dans le fond de l'eau, puis là ça ait que l'eau va aller... va aller
ailleurs. Bon, c'est une chose, mais Charlevoix, 2023 si je ne me trompe pas,
c'était vraiment de l'eau de façon très impressionnante. Et là il y a un muret
qui cède, là il y a de l'eau qui se met à couler ailleurs, un peu comme ce qui
est arrivé avec le déluge du Saguenay. Le bassin change l'eau, mais prévenir
ça, réduire la vulnérabilité de la mobilité des cours d'eau, je vous avoue que
j'ai de la misère à voir comment on peut faire ça.
Mme Robert (Caroline) : Depuis
2021, en fait, c'est un concept qu'on a introduit. Quand on fait la
cartographie des zones inondables, on s'engage aussi à faire la cartographie de
la mobilité des cours d'eau. Donc, il y a toute une science derrière, qui,
effectivement, s'est grandement développée. Donc, oui, on peut prévoir
finalement comment... Est-ce que le cours d'eau est mobile, un? Parce que tous
les cours d'eau ne sont pas mobiles. Et, en deuxième lieu, comment il est
susceptible et à quel rythme il est susceptible de bouger dans le temps. Donc,
des cours d'eau, par exemple, qui ont beaucoup de méandres, au fil du temps,
c'est propice à changer de vie, ça fait des bras morts. Ça fait donc des îles
qui se créent dans certains cas. Donc, c'est vraiment des phénomènes qui se
produisent, qui sont plus présents dans certaines... sur certaines rivières que
d'autres. Mais c'est un concept et ça amène des risques importants pour la
population, des risques de dommages aussi à des propriétés, à des bâtiments.
Donc, s'assurer qu'on peut se prémunir...
prévenir finalement des impacts d'une mobilité de cours d'eau, c'est ce qu'on
vise à faire. Et on veut s'assurer que - c'est un article plus loin - mais que
la cartographie les représente aussi, les situations où il y a des mobilités de
cours d'eau attendues.
Mme Dufour : Et là on parle
de mobilité qu'on peut prévoir, mais il y a des mobilités qui sont soudaines,
inattendues. Arrive un déluge, il y a des débris qui s'accumulent à un endroit,
et là le cours d'eau, naturellement, s'en va ailleurs. Mais on ne peut pas
prévoir qu'il y aurait des débris à cet endroit-là, que le cours d'eau allait
dévier. Tu sais, puis, à un moment donné, on peut les enlever, ces débris-là,
puis le cours d'eau reprend son cours. Donc...
Mme Robert (Caroline) : On peut
prévoir, effectivement, c'est une science qui s'appelle l'hydrogéomorphologie,
donc, comment les cours d'eau sont susceptibles d'évoluer. Puis effectivement
on ne peut pas savoir si c'est... est-ce que c'est l'année prochaine que ça va
se produire, mais on peut être dans des laps de temps dans les 50 prochaines
années ou les 100 prochaines années...
Mme Robert (Caroline) : ...voici
comment le cours d'eau est susceptible d'évoluer et s'assurer, par exemple, qu'on
ne construit pas des nouvelles maisons dans ces... dans ces secteurs-là.
• (17 h 20) •
Mme Dufour : Mais ça devient
beaucoup, beaucoup plus large que les zones inondables, parce que ça peut...
Des débris, il peut s'en accumuler à bien des endroits sur une rivière et ça
peut avoir des impacts majeurs. C'est-à-dire que ça peut s'accumuler à tous...
tu sais, à bien des endroits, donc de prévoir exactement où va déborder le lit
et interdire toute construction tout le long, ça peut faire une grande partie
du territoire parce que des risques comme ça, ça peut être... il peut y en
avoir, mais ça ne veut pas dire que ça va s'opérer, surtout si on prévient
l'accumulation de ces débris-là. Tu sais, si on intervient, par exemple,
rapidement, mais il n'en y aura pas, il n'y aura pas de sortie du cours d'eau.
Mme Robert (Caroline) : On parle
de phénomènes à un peu plus grande échelle, des phénomènes d'érosion, parce que
des érosions, il s'en produit, puis on a l'impression que... que, bon, ça
s'arrête et, à un moment donné, ça peut s'accélérer. En fait, on estime qu'il y
a 10 % à 15 % des cours d'eau qu'on a à Québec qui pourraient avoir
des tronçons mobiles. Donc, c'est vraiment des conditions qui sont plus
propices. Donc, si on est dans du roc ou si on est dans des sédiments, la
possibilité de mobilité est beaucoup plus grande dans les sédiments que dans le
roc par exemple. Donc, c'est... c'est une science qui est en développement,
mais qui a vraiment fait des avancées importantes, et qui va nous permettre de
refléter ces cartographies-là. En fait, il en existe déjà certaines sur le
territoire. Certains territoires ont cartographié la mobilité de leurs cours
d'eau. Mais ce qu'on veut, c'est que s'assurer que ça soit davantage connu et
davantage pris en compte dans les développements qui se font.
Mme Dufour : Et qu'en est-il
des.. des embâcles hivernaux qui font sortir les cours d'eau aussi? Le frasil
aussi fait ça, est-ce que, là, ça rentre dans cette catégorie-là aussi?
Mme Robert (Caroline) : Ça rentre
dans la portion inondations. C'est des inondations par embâcle effectivement.
C'est un phénomène.
Mme Dufour : Mais ce n'est
pas de la mobilité de cours d'eau, c'est le cours d'eau dévie parce qu'il y a
un embâcle.
Mme Robert (Caroline) : Non, en
fait ce qui est susceptible de se produire, c'est que l'eau et les glaces vont
circuler sur un terrain, mais à la fin de la crue, l'eau va recommencer à
circuler dans son... dans son lit initial.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y en a pas, je vais mettre
l'article... Vote nominal? Mme la secrétaire.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Article 116.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charrette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire : M. Montigny (René-Lévesque)?
M. Montigny : Pour.
La Secrétaire : M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire : Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Abstention.
La Secrétaire : M. Leduc (d'Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, cet article est adopté. Nous allons poursuivre avec l'article 117.
M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 46.0.2 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «section» par «loi et de ses règlements».
Commentaire : cet article modifie
l'article 46.0.2 de cette loi afin de clarifier la portée de l'expression
«milieux humides et hydriques» pour qu'elle s'applique à l'ensemble de la Loi
sur la qualité de l'environnement et de ses règlements.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Non. Nous allons mettre
l'article aux voix. Est-ce que l'article 117 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
poursuivons avec l'article 118. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. L'article 46.0.2.1 de cette loi est modifié : 1° dans le
deuxième alinéa :
a) par le remplacement de «l'impact d'un» par la
protection qu'offre un»;
b) par la suppression de «qu'il protège»;
2° par l'ajout à la fin de l'alinéa suivant :
«Les limites des zones inondables des lacs
et des cours d'eau ainsi que des zones de mobilité des cours d'eau établis
conformément à la présente section, en précisant sur toute autre la
délimitation de telle zone faite en vertu d'une autre loi ou d'un règlement.».
Et le commentaire : cet article
modifie le deuxième alinéa de l'article 46.0.2.1...
M. Charette : ...46.0.2.1 de
cette loi afin de clarifier que le ministre considérera, lorsqu'il établira les
limites des zones inondables des lacs et des cours d'eau et les zones de
mobilité des cours d'eau, la protection qu'offrent les ouvrages de protection
contre les inondations sur une zone inondable uniquement dans le cas où cet
ouvrage est visé par un décret pris en application de l'article 46.0.13 de
cette loi.
Il ajoute un dernier alinéa pour préciser
que les limites des zones inondables des lacs et des cours d'eau et des zones
de mobilité des cours d'eau ont préséance sur toute autre délimitation faite en
vertu d'une autre loi ou d'un règlement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Je crois que vous aviez un amendement pour... après.
M. Charette : En fait, c'est
un ajout. En fait, ce sera insérer un 118.1. On pourra le faire par la suite.
Le Président (M. St-Louis) : O.K.,
pour introduire un... d'accord. Excellent. Donc, est-ce que nous avons des
interventions sur l'article 118? Mme la députée.
Mme Dufour : Oui, il y a un
changement, où on dit que... Bien, en fait, pourquoi on change «l'impact d'un
ouvrage» par «considère la protection qu'offre un ouvrage»? Pourquoi on a eu
besoin de faire ce changement de mots là ici, dans le deuxième paragraphe.
Mme Robert (Caroline) : Bien,
ici, ce qui est... ce qu'on vise, c'est les... En fait, la présence d'un
ouvrage de protection contre les inondations amène une protection. Donc, c'est
vraiment dans l'optique de la protection qu'offre l'ouvrage qu'on veut
s'assurer que les règles s'appliquent, donc pas dans l'impact qu'on... On
aurait pu comprendre comme étant l'impact environnemental, par exemple. Donc,
on vient préciser que c'est l'aspect de protection et... Donc, ça vient
finalement, peut-être, ajouter de la précision au cas qui est visé par le
décret.
Mme Dufour : O.K. Puis on
rajoute que les limites des zones inondables ont préséance, en fait, «établies
conformément à la présente section ont préséance sur toute autre délimitation
de telles zones faites en vertu d'une autre loi ou d'un autre règlement». Quels
autres lois ou règlements pourraient délimiter des zones inondables?
Mme Robert (Caroline) : Jusqu'à
présent, il y a eu, dans les dernières décennies, plusieurs délimitations de
zones inondables qui se sont faites et qui se sont, par exemple, intégrées dans
le schéma d'aménagement et de développement des MRC ou dans des règlements de
contrôle intérimaire. Donc, ces cartographies-là qu'on appelle des
cartographies d'anciennes générations, là, d'ici à ce qu'on amène une
cartographie de nouvelle génération, ces cartographies-là existent, elles
existent dans des documents. Mais ce qu'on veut établir, c'est que les
nouvelles cartographies vont avoir préséance sur ces anciennes cartographies là.
Donc, on veut s'assurer qu'il n'y a pas d'ambiguïté, parce que le schéma
d'aménagement ou le règlement de contrôle intérimaire, tant qu'il n'est pas
changé, est susceptible de contenir une carte que certains pourraient confondre
avec... considérer comme étant la carte actuelle, alors que ce ne serait pas le
cas.
Mme Dufour : Mais, s'il y a
contestation des limites parce que... En fait, ici on vient dire : Bien,
ça l'a préséance sur tout, sur toute autre carte d'un règlement. Est-ce que des
contestations vont être possibles? Parce que moi, j'ai souvenir qu'à Laval, à
l'époque, quand je venais juste d'être élue, le ministère, à l'époque, imposait
des nouvelles cotes de crue, c'était... à l'époque, c'était des cotes de crue,
qui avaient été contestées et qui avaient été démontrée que le ministère était
dans l'erreur. Donc, ça a quand même coûté 1,5 million à la ville pour le
démontrer, mais quand même, ça a été démontré. Là, ici, est-ce... tu sais,
est-ce qu'il va y avoir possibilité de contester pour une municipalité, par
exemple?
Mme Robert (Caroline) : Bien,
le ministre va établir les cartes, va les publier, les cartes de nouvelles
générations. Et effectivement, d'une part, il y a une mécanique qui prévoit une
mise à jour selon les besoins ou, au plus tard, à tous les 10 ans et il y
a... Effectivement, on va accueillir les commentaires ou les études qui
démontreraient par exemple qu'on a malencontreusement fait une erreur et on
pourra corriger et republier les cartes, donc faire des mises à jour selon les
besoins, à la lecture de ce qui nous sera partagé, effectivement.
Mme Dufour : Oui, mais
10 ans, c'est très, très long pour corriger des erreurs, des erreurs qui
peuvent...
Mme Dufour : ...causer des
préjudices importants à la population touchée.
Mme Robert (Caroline) : Ça, c'est
au plus tard. C'est une mécanique, mais effectivement, s'il y a des nouvelles
connaissances qui sont portées à notre attention, c'est... La mécanique, ce
n'est pas contraignant, là, 10 ans, on peut le faire avant, mais c'est au plus
tard à tous les 10 ans. On va le faire, ça va éviter qu'il y ait des cartes,
par exemple, qui restent applicables pendant plusieurs décennies alors qu'elles
sont désuètes. C'est la situation actuelle, malheureusement, qu'on vit dans
certains secteurs.
Mme Dufour : Je vais demander
un vote.
• (17 h 30) •
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 118 par vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Pour.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Contre.
La Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Contre.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
L'article est donc adopté. Nous allons poursuivre avec l'article 119. M. le
ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Non, en fait, on fait le 118.1.
Le Président (M. St-Louis) : Vous
avez un amendement qui introduit...
M. Charette : Exact.
Le Président (M. St-Louis) : ...excusez-moi.
Allez-y.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, insérer, après l'article 118 du projet de loi, l'article
suivant :
118.1. L'article 46.0.2.2 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «son territoire» par
«le territoire qu'il fixe».
Le commentaire. Cet amendement permet au
ministre de déléguer à une municipalité la responsabilité d'établir les limites
des zones inondables des lacs et des cours d'eau et des zones de mobilité des
cours d'eau qui se trouvent sur le territoire qu'il fixe lors de cette
délégation, que ce soit ou non le territoire de la municipalité concernée.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement
introduisant l'article 118.1? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. On dit que
l'amendement permet au ministre de déléguer à une municipalité la
responsabilité d'établir les limites des zones, mais l'article, à l'origine,
disait déjà qu'il pouvait... le ministre pouvait déléguer à une municipalité la
responsabilité d'établir les limites des zones inondables. Donc, j'aimerais ça
qu'on m'explique en quoi le changement de «son territoire» par «le territoire
qu'il fixe» change la portée complète de l'article.
M. Charette : Peut-être
mentionner que c'est une demande... en fait, une proposition d'amendement qui
nous vient notamment de la CMM. C'est pour... Ça vise, particulièrement les
communautés métropolitaines, que ce soit Montréal, que ce soit Québec, que ce
soit l'Outaouais, pour qu'ils puissent avoir ce type de délégation là sur un
territoire qui est précisé selon la délégation par le ministre. Donc, dans
l'exercice qui est en train de se faire, on parlait de mise à jour importante
au niveau des cartes sur les zones inondables. Les communautés métropolitaines
sont naturellement des partenaires de premier plan, avec une infrastructure et
une expertise qui leur permettraient de recevoir certaines responsabilités.
Donc, on vient clarifier cette possibilité-là.
Mme Dufour : O.K. C'est juste
un changement de mot, parce que c'était déjà possible. Là, ce que je comprends,
on disait sur son territoire...
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire si, par exemple, on parle... On peut déborder, et lorsqu'on
précise «le territoire qu'il fixe», ça peut déborder les territoires d'une
municipalité, si c'est la CMM ou si c'est plusieurs municipalités, un
territoire qui est beaucoup plus large. Donc, ce n'est pas forcément le
territoire d'une municipalité, mais c'est le territoire qui serait reconnu
parle ministre. C'est dans cette perspective-là.
Mme Dufour : O.K. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'amendement introduisant l'article
118.1? Nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que cet amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Merci. Cette fois-ci est la bonne, nous allons poursuivre avec l'article 119.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 119. L'intitulé de la sous-section 3 qui précède l'article 46.0.3 de
cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de «ministérielle».
Et le commentaire. Cet article modifie
l'intitulé de la sous-section 3 qui précède l'article 46.0.3 afin de clarifier
que les dispositions de cette sous-section s'appliquent également au régime
d'autorisation ministérielle en concordance avec la progression de...
17 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...46.0.11 par
l'article 125 du projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 119? Nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
On poursuit avec l'article 120.
M. Charette : Avec une petite
suspension...
Le Président (M. St-Louis) :
Une courte...
M. Charette : ...le temps de
changer les équipes.
Le Président (M. St-Louis) :
Nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous en étions à l'étude
de l'article 120. Donc, la lecture était à faire. M. le ministre, je vous
cède la parole.
M. Charette : Merci,M.
le Président. Donc, article 120 :
L'article 46.0.3 de cette loi est
modifié :
1° dans le paragraphe 1° :
a) par l'insertion, dans ce qui précède le
sous-paragraphe a et après
«biologie,», de «en géographie,»;
b) par l'insertion, dans le
sous-paragraphe a et après «affectés», de «et, le cas échéant, de leur zone
d'alimentation en eau,»;
c) par le remplacement, dans le
sous-paragraphe d, de «, dont la connectivité de ces milieux avec d'autres
milieux humides et hydriques ou d'autres milieux naturels» par «et en prenant
en considération les milieux
naturels adjacents»;
d) par le remplacement du paragraphe 2°
par les suivants :
«2° une démonstration que les milieux
humides et hydriques d'importance pour la conservation connus dans la
municipalité régionale de comté concernée ont été considérés lors du choix du
lieu où sera réalisé le projet, de sorte qu'ils soient évités;
«2.1° un document démontrant que le projet
a été conceptualisé de sorte à éviter au maximum l'atteinte à des milieux
humides et hydriques, lequel comprend :
«a) une description des scénarios
alternatifs étudiés, incluant notamment les autres localisations considérées,
et une explication selon laquelle le scénario choisi est celui qui porte le
moins atteinte à des milieux humides et hydriques;
«b) une justification expliquant que le
projet porte encore atteinte à des milieux humides et hydriques malgré l'effort
d'évitement, le cas échéant;»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Malgré le premier alinéa, le demandeur
n'a pas à fournir le document mentionné au paragraphe 2.1° du premier alinéa
lorsqu'il démontre que la nature du projet nécessite qu'il soit réalisé dans
des milieux humides et hydriques.»
Et le commentaire, qui est tout aussi long
que l'article : Cet article modifie le liminaire du paragraphe 1° de
l'article 46.0.3 de cette loi pour permettre que l'étude de caractérisation des
milieux humides et hydriques qui doit être déposée au soutien d'une demande
d'autorisation ministérielle puisse être signée par un titulaire d'un diplôme
universitaire en géographie.
Il modifie le sous-paragraphe a du
paragraphe 1° pour prévoir que cette étude de caractérisation des milieux
humides et hydriques contienne une délimitation de la zone d'alimentation en
eau des milieux humides et hydriques affectés par les travaux lorsqu'une telle
zone existe.
Il modifie le sous-paragraphe...
M. Charette : …du paragraphe 1°
pour supprimer le libellé… du libellé la notion de connectivité. Cette
modification est en concordance avec celle proposée à l'article 13.1 de la
Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une
meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés par l'article 25 du
projet de loi, laquelle propose d'ajouter comme fonction écologique des milieux
humides et hydriques la connectivité écologique. Par conséquent, comme le
sous-paragraphe réfère à cet article, il n'y a plus lieu d'y mentionner
expressément la notion de connectivité. Il remplace le paragraphe 2° par les
paragraphes 2° et 2.1° et il ajoute un dernier alinéa pour préciser et
détailler davantage la démonstration de l'évitement des milieux humides et
hydriques qui doit accompagner une demande d'autorisation ministérielle.
• (17 h 40) •
Cette proposition précise que le demandeur
doit démontrer que les milieux humides et hydriques d'importance pour la conservation
connue dans la municipalité régionale de comté concerné ont été considérés lors
du choix du lieu, de sorte qu'ils soient évités. Ensuite, il doit démontrer que
le projet a été conceptualisé de manière à éviter au maximum l'atteinte à des
milieux humides et hydriques en décrivant les scénarios alternatifs étudiés, en
justifiant le choix final du lieu et en expliquant, le cas échéant, pourquoi le
projet affecte encore des milieux humides et hydriques après l'effort
d'évitement.
Le dernier alinéa précise que, si le
demandeur démontre que la nature du projet nécessite qu'il soit réalisé dans
des milieux humides et hydriques, il n'a pas à démontrer que son projet a été
conceptualisé de manière à éviter au maximum les atteintes.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 120?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, M. le
Président. Je vais en avoir quelques-unes. D'abord, peut-être, on dit dans le
fond que «toute demande d'autorisation doit être accompagnée d'une
démonstration que les milieux humides et hydriques d'importance pour la
conservation connus dans la MRC ont été considérés lors du choix du lieu où
sera réalisé le projet, de sorte qu'ils soient évités». C'est une drôle de
tournure de phrase, de un. Pourquoi ne pas dire que… démonstration qu'on a
tenté d'éviter les lieux… les milieux humides d'importance? En tout cas, ça,
c'est le premier commentaire. De deux, est-ce que les MRC vont être avisées?
Parce que… parce que, présentement, les villes ne sont plus avisées, les
municipalités, les MRC ne sont plus avisées lorsqu'il y a des demandes de CA22
qui concernent leur territoire.
Le Président (M. St-Louis) :
J'aurais besoin du consentement de la commission pour la collègue puisse
intervenir. Donc, consentement, merci. Je vous demanderais de vous présenter,
en nom et fonction, s'il vous plaît.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Merci, M. le Président. Bonjour, Isabelle Bergeron, directrice principale des
territoires fauniques et des milieux humides. Donc, je vais répondre à votre
première question, vous posez... Dans le fond, il y a une tournure de phrase où
vous dites… Je veux juste la retrouver, là, «la démonstration que les milieux
humides et hydriques d'importance pour la conservation, connus dans la
municipalité régionale de comté concernée, ont été considérés lors du choix du
lieu où sera réalisé le projet de sorte qu'ils soient évités», il va y avoir
une cartographie dans le fond des… la cartographie des milieux humides
d'importance, elle est en cours. Donc, on va… on demande à ce que les gens, les
promoteurs tiennent compte de la cartographie des milieux humides qui sont déjà
connus et existants, donc d'en tenir compte dans leur démarche, principalement.
C'est ce qui était visé par ça. Puis aussi dans certains milieux qu'on ne
touche pas nécessairement, comme dans les OGAT ou qu'on est en milieux publics,
bien, éventuellement, ça aussi on pourrait penser que c'est important d'en
tenir compte.
Mme Dufour : O.K. Mais les
plans régionaux milieux humides et hydriques ne sont pas tous approuvés
présentement.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Non.
Mme Dufour : Et les MRC
dépendent du ministère pour les approuver. Tu sais, s'ils ne sont pas
approuvés, ce bout-là, il n'est pas applicable, je comprends… ce que je
comprendrais, là.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Les… la cartographie… non, la cartographie, elle est en cours aussi au
ministère. Les plans régionaux, oui, on a eu les dépôts de… la majorité des
plans régionaux sont chez nous, sont…
Mme Bergeron (Isabelle) :
...en analyse, on en a quand même une bonne partie qui est faite. C'est sûr que
dès que cette information-là est rendue disponible, elle va être considérée
dans cet article-là comme... Mais c'est sûr que ce n'est pas une valeur légale,
un PRMHH, il ne faut pas l'oublier, là, un plan régional pour les milieux
humides ou hydriques, ça n'a pas de valeur légale, mais c'est une planification
territoriale, puis ça permet de les identifier puis d'en tenir compte lorsqu'on
veut aller faire un projet, là, sur le territoire.
Mme Dufour : Oui, mais si
c'est le plan régional pour milieux humides et hydriques n'a pas été approuvé, évidemment
que le promoteur ne peut pas démontrer qu'il a tenu compte des milieux humides
d'importance pour la conservation connue dans la municipalité, dans la MRC.
Donc, je ne sais pas c'est quoi les délais qui sont prévus d'adoption de
l'ensemble des plans, mais de ce que je comprends par le milieu, ça commence à
faire un moment, là, et on se demande si ça va finir par être approuvé, ces
plans-là. Parce qu'autrement, c'est difficile pour les promoteurs, là, de
répondre à cette exigence-là, ici.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Je vais devoir poser une question à mon groupe pour voir le délai. Je ne sais
pas si... Je ne suis pas certaine qu'on en a un, mais je vous laisserai
répondre, là. Oui.
M. Charette : Peut-être.
Sinon, si vous avez d'autres questions dans l'intervalle, on va pouvoir
valider, là, avec le ministère entre temps, là.
Mme Dufour : Oui, mais,
il faut avoir d'autres questions.
Le Président (M. St-Louis) :
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve veut aussi intervenir. Donc, peut-être
qu'en attendant la... M. le député.
M. Leduc : Peut-être ça.
Merci, M. le Président. On vous envoyer des amendements au Greffier. On peut
peut-être commencer par ça.
Le Président (M. St-Louis) :
Je doute qu'on l'ait reçu, là. Est-ce qu'on l'a reçu? Là, on est à la lecture
de l'amendement reçu, M. le député. Donc, juste s'assurer de la recevabilité
puis on va revenir. Donc, est-ce que vous aviez une intervention outre que l'amendement?
M. Leduc : Bien, alentour
de l'amendement. Ça fait qu'on peut attendre.
Le Président (M. St-Louis) :
D'accord. Donc, je ne sais pas si, entre temps, on a la réponse pour Mme la
députée de Mille-Îles, ou peut suspendre en attendant.
M. Charette : On peut
suspendre en attendant, là, quelques instants.
Le Président (M. St-Louis) :
Donc, ça va permettre aux réponses de rentrer et de vérifier l'amendement.
Donc, quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 52)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, il y avait eu dépôt
d'amendement de la part du député d'Hochelaga-Maisonneuve, mais il y avait
aussi une question en suspend pour la députée de Mille-Îles. Je crois que la
réponse vous serait disponible, donc je cède la parole à la banquette
gouvernementale.
M. Charette : Oui. Merci, M.
le Président. On a pu valider l'information. D'abord sur l'état de situation,
on a reçu actuellement la moitié ou à peu près des plans. Les derniers reçus
nous ont été communiqués, là, dans les dernières semaines, donc c'est
relativement récent. Ce qu'il faut savoir, par contre, pour... dans la foulée
de l'article 120 qui est à l'étude, c'est un outil supplémentaire ces
plans-là, on entendait les municipalités : quoi faire si le plan n'est pas
encore officialisé. C'est un outil supplémentaire qui pourra à terme être
considéré, mais il y a d'autres outils aussi, que ce soit les RCI qui sont
déposés, là, par le milieu municipal, d'ailleurs tout comme les schémas
d'aménagement. Donc, ce n'est pas une obligation de se référer aux plans, mais
bien aux outils, là, qui sont actuellement disponibles. Et lorsque les plans le
seront sur tout le territoire, ce sera une possibilité supplémentaire. Mais
déjà, là, on résume, on a la moitié des plans, là, qui ont été non pas
seulement déposés, mais qui ont été approuvés, là, par le ministère.
Mme Dufour : O.K. La moitié
des plans ont été approuvés parce que j'ai entendu qu'ils avaient été reçus.
M. Charette : Non, approuvés...
bien, reçus et approuvés.
Mme Dufour : Puis le délai
entre la réception puis l'approbation.
M. Charette : C'est variable,
là, parce que, dans certains cas, il y a des informations complémentaires qui
sont nécessaires. On a reçu les derniers récemment. Dans certains cas, ça peut
être rapide de passer à l'étape suivante, dans d'autres cas, c'est des plans
qui peuvent sembler incomplets ou pour lesquels on a besoin, là, d'informations
supplémentaires. Donc, c'est difficile de dire : cette autre moitié-là,
quel est le calendrier précis?
Mme Dufour : Pour ce qui est
des RCI, ce n'est pas toutes les régions, loin de là, qui en ont, là, pour
avoir été la première municipalité à en mettre un, à l'époque, là, sur les
milieux humides et hydriques, maintenant, au moins, la CMM en a, mais c'est...
M. Charette : Exact.Mais
les schémas d'aménagement par contre, on en a, là, sur le territoire, donc
c'est des outils, là, qui sont disponibles, là, pour...
Mme Dufour : Mais les schémas
n'incluent pas nécessairement des identifications de milieux humides et
hydriques, là. Si les schémas n'ont pas été mis à jour depuis plusieurs années,
ce qui est le cas de plusieurs schémas, ça ne sera pas...
Mme Dufour : ...ce ne sera
pas inclus. Donc, c'est sûr que le plan régional des milieux humides et
hydriques est essentiel, là, pour répondre aux critères ici, là, pour pouvoir
démontrer que les milieux humides d'importance ont été considérés. Autrement,
c'est...
M. Charette : Sinon, à partir
du moment où un projet... si on revient à des articles qui ont déjà été étudiés
et adoptés, à partir du moment où on est dans... où on a un projet qui
nécessite une autorisation parce qu'on est en milieux humides ou hydriques, il
y a cette validation-là qui se fait là, la caractérisation doit être faite par
le promoteur. Donc, il y a une évaluation, là, qui est faite, donc on ne part
pas avec aucune base. Mais les plans, éventuellement, et c'est là où ça devient
un outil intéressant, seront des éléments supplémentaires à considérer qui
pourraient même faciliter le travail, là, des initiateurs de projet.
Mme Dufour : Oui. Une
caractérisation, ça ne répond pas aux critères de démontrer que les milieux
humides d'importance pour la conservation dans la MRC ont été considérés. Ça
fait juste caractériser celui-là, mais on ne sait pas si celui-là, il est
d'importance pour la MRC. C'est pour ça qu'un plan régional est nécessaire,
parce qu'autrement on n'a pas de vue d'ensemble.
M. Charette : Ce sera
indéniablement un outil intéressant lorsque... disponible partout sur le
territoire, mais n'oublions pas, là, que ça l'est déjà pour une vaste partie du
territoire. Autant RCI, c'est un élément d'information pertinent, les schémas
d'aménagement, il y a tout le travail qui est fait aussi à travers... à travers
les organismes de bassins versants. Donc, c'est de l'information qui est
disponible. Mais le plan, le PRMHH, j'ai toujours eu de la difficulté, là, ma
collègue l'a écrit en gros juste pour que j'arrive à le prononcer sans trop
m'accrocher, ça va être un outil supplémentaire indéniablement intéressant,
mais ça vient colliger de l'information, dans certains cas, qui est disponible
ailleurs.
Mme Dufour : Je ne peux pas
m'empêcher de mentionner qu'il y avait un RCI sur le terrain de la ville de
Blainville que le p.l. n° 93 est venu céder.
M. Charette : ...de le
mentionner.
Mme Dufour : Hein?
M. Charette : C'est tout à
fait dans votre droit de le mentionner.
Mme Dufour : J'ai beaucoup
d'autres questions, M. le Président, mais là je sais que vous avez dit que M.
le député allait déposer son amendement. C'est dommage qu'il soit déposé avant
qu'on ait des conversations sur l'article lui-même, là, mais bon.
Le Président (M. St-Louis) : Vous
savez qu'avec consentement on peut tout faire. Donc, M. le député, si...
M. Leduc : ...
Mme Dufour : O.K., excellent.
M. Leduc : Pas de problème,
non.
Mme Dufour : Bon. Merci
beaucoup.
M. Leduc : Il n'y a aucun
problème.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Mme Dufour : J'ai une
question un peu plus... Plus tôt dans l'article, on mentionne qu'«une
délimitation de l'ensemble des milieux humides et hydriques et, le cas échéant,
de leur zone d'alimentation en eau», O.K., qu'on doit donc prévoir une... en
fait, une étude de caractérisation qui doit prévoir ça. La zone d'alimentation
en eau, on nous indique qu'il n'existe pas de méthode pour délimiter une zone
d'alimentation en eau d'un milieu humide. Le ministère, comment prévoit-il que
ça se fasse?
M. Charette : On va juste
changer son d'interlocutrice le temps d'une réponse.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
nous avons le consentement de la commission pour cette prochaine intervention.
Je vous demanderais de vous nommez, nom et fonction, s'il vous plaît.
Mme Dufour Tremblay (Geneviève) :
Oui. Bonjour, Geneviève Dufour Tremblay, conseillère experte en
conservation des milieux humides.
Donc, effectivement, il n'y a pas de... il
n'y a pas de définition comme telle dans le projet de loi concernant la zone
d'alimentation en eau. Ceci étant, ce sont des méthodes qui sont connues dans
la littérature, qui existent. Et, bien, l'objectif, évidemment, c'est d'aller,
nous, dans notre documentation, nos directives qui sont disponibles pour les
clientèles externes, de venir préciser, de un, qu'est-ce qu'on entend par zone
d'alimentation en eau puis aussi de quelle façon est-ce qu'on peut le
délimiter... la délimiter. Puis l'idée, bien, c'est de faire un portrait de
l'aire à partir desquelles les eaux de surface qui sont issues du
ruissellement, donc précipitations et fontes comme on parlait tout à l'heure,
et des milieux humides... pardon, et des milieux hydriques, dont les cours
d'eau permanents et intermittents, et la plaine inondable, donc tous ces...
tous les... toutes les sources d'eau, finalement, qui peuvent atteindre le
milieu humide et contribuer à son maintien puis à sa juste... à son...
voyons... bref, à son bon maintien. Donc, on parle ici essentiellement de l'eau
de surface et non pas souterraine. Puis c'est avec... à partir des outils
géomatiques existants. Donc, on va synthétiser...
Mme Dufour Tremblay (Geneviève) :
...dans toute la documentation qui est disponible, là, un peu pour... comme
pour... comme on le fait pour d'autres notions, là, dans nos documents,
finalement, administratifs.
• (18 heures) •
Mme Dufour : Donc, ce n'est
pas par règlement que ça va être précisé comment établir la zone d'alimentation
en eau?
Mme Dufour Tremblay (Geneviève) :
Non. Bien, c'est un peu... Comme on a, par exemple, un guide pour
identifier les milieux humides et les délimiter, donc, qui est disponible, en
plus de nos directives. Donc, ce genre de concept là sont habituellement campés
dans des documents administratifs en ligne.
Mme Dufour : O.K. Et est-ce
que ça rentre... tu sais, le guide rentre en vigueur ou sort en même temps que
l'adoption ou l'entrée en vigueur de cette demande-là, là, d'avoir une étude de
caractérisation qui inclut ça?
Mme Dufour Tremblay (Geneviève) :
Oui, on pourra le voir dans les articles Dispositions transitoires et
finales, là. Il y aura un délai, probablement, dans l'adoption de certains...
certains articles, là. Et donc il y a un délai qui est prévu pour ça,
effectivement, le temps qu'on adapte toute la documentation disponible, les
formulaires également pour les demandeurs qui sont en ligne.
Mme Dufour : O.K.Parce
que, c'est ça, on nous dit, en fait, que... puis ça, je le mentionne, là, que
ça pourrait avoir l'effet... l'effet d'alourdir le fardeau administratif des entreprises.
Ça, c'est le Conseil patronal de l'environnement du Québec. Donc, je ne sais
pas si on l'a envisagé, mais, en tout cas, je voulais... je voulais le
souligner, mais c'est eux qui nous ont mentionné qu'il n'y avait pas de méthode
pour délimiter une zone actuellement. Voilà.
Des voix : ...
Mme Dufour : Il y a aussi la
FQM qui nous soulignait que... qu'il serait peut-être souhaitable, en fait...
Ils nous disaient : «Afin d'assurer une consultation adéquate des MRC et
des municipalités en amont... en amont du processus de délivrance des
autorisations gouvernementales, nous sommes toutefois d'avis que cette
démonstration...» Puis là c'était justement ce que je parlais tout à l'heure,
là, la démonstration, là, que les milieux humides d'importance avaient été
considérés. Donc, ils disent : «...nous sommes toutefois d'avis que cette
démonstration devrait notamment nécessiter un avis de conformité au plan
régional des milieux humides et hydriques.» C'est ce que je parlais tout à
l'heure. Et ça permettrait également «une prise en compte des obligations de
résultat découlant des nouvelles OGAT et des vulnérabilités identifiées au plan
climat». Est-ce que ça, on l'a regardé, cette recommandation-là de la FQM?
M. Charette : ...supplémentaire
qui soit exigé, naturellement, et je sais que c'est une préoccupation, là,
chère à la collègue d'éviter d'alourdir continuellement la démarche. On a quand
même des balises qui sont intéressantes, qui sont quand même bien précises
aussi. Donc, ce n'est pas dans l'optique d'aller chercher une étape
supplémentaire ou un avis supplémentaire, là. À partir du moment où la
démarche, elle est bien complétée et à partir du moment où elle respecte,
justement, notre réglementation, on serait... on serait confortables, là, à
pouvoir procéder.
Mme Dufour : Oui. L'enjeu
ici, c'est comment démontrer que les milieux humides ont vraiment été pris en
considération. Et c'est là qu'un avis ou une attestation de conformité pourrait
venir le démontrer. Dans le passé, c'était... il y avait une attestation de
conformité que les municipalités devaient fournir mais par rapport aux
règlements municipaux. Ça, c'était avant la modification de la loi en 2017. Par
la suite, c'est tombé. Et là, bien, c'est comme si les municipalités sont un
peu dans le néant, là, par rapport à toutes les demandes de C.A. 22, notamment.
Donc ça, ça pourrait venir corriger cet effet-là, de ne pas être au courant,
mais aussi ça pourrait permettre à l'entreprise ou au promoteur de démontrer
vraiment... parce que ce n'est pas clair, pour moi, comment ils vont le faire.
Actuellement, une des critiques, c'est que, dans le fond, ils font juste
dire... tu sais, ils ont juste à dire : On a tenté de minimiser, pour
qu'on assume qu'ils ont tenté de minimiser. Ça fait que, tu sais, une
démonstration que, ah! bien, on les a considérés, mais malheureusement on est
obligé de rentrer dedans, tu sais, c'est... ce n'est pas clair, là.
M. Charette : Je comprends,
et le questionnement est légitime. En même temps, ce serait d'alourdir
passablement la démarche si on devait aller chercher un degré supplémentaire...
sans dire d'approbation, mais de validation. Et le ministère est tout à fait en
droit et a les outils et les moyens de vérifier les...
18 h (version non révisée)
M. Charette : ...qui sont
transmis, et on l'a vu à travers plusieurs articles. Il y a un jeu de questions
et réponses aussi qui suit une demande d'autorisation. Donc, à partir du moment
où les explications ne sont pas satisfaisantes, le ministère est tout à fait en
droit d'exiger des compléments d'information. Donc, ce n'est pas une procédure
qui est prise à la légère, mais si on devait aller chercher un avis
supplémentaire en provenance, par exemple, du milieu municipal, c'est là où,
pour les promoteurs, là, ce serait nettement plus contraignant.
Et n'oublions pas que ça a été mentionné à
plusieurs reprises par différents intervenants. Le milieu municipal n'a pas,
dans toutes les régions, aussi le même degré d'expertise. Donc, s'il y a un
avis qui devait être requis à ce niveau-là dans certains cas et dans plusieurs
cas, peut-être que c'est un avis qui ne pourrait tout simplement pas être
délivré faute d'expertise requise. Et en disant ça, je n'enlève rien au milieu
municipal, mais je reconnais l'expertise, là, qui est au sein du ministère pour
questionner les projets qui sont présentés et s'assurer, là, que c'est en
respect de la réglementation.
Mme Dufour : Oui, mais l'attestation,
ce n'est pas en respect de la réglementation, mais bien en conformité du plan
régional des milieux hydriques qui... qui a été produit par la MRC et approuvé
par le ministère. Donc... donc, c'est la recommandation. Moi, je vous le dis
tout de suite, on va déposer un amendement là-dessus.
Mais j'ai une autre question, ça concerne
le changement d'ajouter, là, dans les professionnels qui peuvent signer une
étude de caractérisation des milieux visés, des gens en géographie, puis là, on
dit «signé par un professionnel au sens du Code des professions ou un titulaire
d'un diplôme universitaire en biologie et en géographie. «Géographie», ce n'était
pas là. Pourquoi on a senti le besoin d'ajouter... pourquoi on a eu besoin d'ajouter
«géographie»?
M. Charette : D'abord,
mentionner que c'était déjà possible. Quand qu'on... quand on regarde la
continuité, là, de la phrase, là, lorsqu'on lit «ayant les compétences
déterminées par règlement du gouvernement, lequel doit notamment contenir les
éléments suivants», et là je ne referai pas la lecture, là, de la suite de l'article,
mais c'était déjà possible, et très très conscient que les biologistes eux-mêmes
ont fait des représentations, là, pour... pour garder une certaine exclusivité.
Encore là, ça... on n'enlève strictement rien à leurs compétences qui sont bien
réelles dans plusieurs cas de figure d'évaluation, notamment en milieux
humides. Et si on parle, par exemple, de milieux hydriques, c'est là où l'expertise
des géographes peut être intéressante. Et il y a quand même aussi différentes
spécialités qui relèvent de la géographie, notamment, là, au niveau des
hydrogéomorphologueslorsqu'il est question de milieux hydriques. Ils ont une
expertise, là, qui est... qui est incontournable dans... dans l'évaluation de
certains projets. Donc, ce n'est pas exclusif aux bios... aux géos... aux
biologistes, pardon, sans rien leur enlever, mais c'est de reconnaître aussi qu'il
y a d'autres... d'autres compétences, là, dans des domaines particuliers, qui
peuvent être intéressantes. Mais ce n'est pas totalement nouveau. À travers l'article
tel qu'il se déclinait, on pouvait aussi considérer les géographes. ; là, pour
certaines évaluations.
Mme Dufour : Oui, mais la
connaissance profonde d'un milieu humide et hydrique, ce n'est pas un
géographe, là.
M. Charette : Au niveau
hydrique, c'est peut-être davantage, dans certains cas les géographes que les
biologistes lorsqu'il est question de courants, entre autres, et cette
spécialité que je nommais, elle relève de la géographie bien plus que de la
biologie, mais c'est dans... Encore une fois, ce n'est pas pour dénigrer une
profession au profit d'une autre, c'est... ça dépend des projets, et les
biologistes ne sont pas les seuls à avoir cette compétence-là.
Ceci dit, c'est une évaluation qui a été
faite au niveau du ministère. On a rencontré les biologistes, on a pu aussi
entendre leurs doléances. Mais avec la pratique, avec les besoins du ministère,
on comprend, là, que l'expertise des géographes à travers cette spécialité, l'hydrogéomorphologie,
donc les hydrogéomorphologues, un autre bel exercice de prononciation, c'est
une spécialité qui relève de la... de la géographie.
Mme Dufour : Mais...
Mme Dufour : …vous avez dit
tout à l'heure, en répondant, que c'était déjà prévu par règlement.
M. Charette : C'était
possible, effectivement.
Mme Dufour : C'était possible,
mais ce n'était pas inclus. Si on…
• (18 h 10) •
M. Charette : Ce n'était pas
nommément… en fait, les biologistes, on le voit, là, c'était… c'était aussi
mentionné, le reste de la déclinaison est beaucoup plus vague. Donc, on vient
mettre les formations en géographie sur un pied exposé, là, comme en biologie,
avec aussi d'autres formations qui pourraient être reconnues. Ce sont deux…
C'est probablement les deux formations ou les deux compétences les plus… les
plus probantes pour ce type… ce type d'étude de caractérisation. Donc, si on
dit : Les biologistes, on les met de façon spécifique dans l'énumération,
c'est pertinent de faire de même aussi pour les géographes. Je dis
«biologiste», là, mais on lit plutôt biologie et géographie dans le libellé de
l'article, là.
Mme Dufour : Oui, mais ça
reste que ça aurait pu être changé dans le règlement, mais on ne l'avait pas
fait. Là, on s'en le besoin de le faire dans l'article. En tout cas, quand on
regarde, là, les… disons, des connaissances de chacun, tu sais, puis la
connaissance approfondie de l'écologie, de la biologie, des espèces,
l'évaluation des fonctions écologiques, je suis loin d'être convaincue que les
géographes ont cette connaissance-là, et ça, c'est vraiment essentiel pour
caractériser le milieu humide.
M. Charette : Encore là, on
s'en remet au besoin et à l'expertise du ministère qui compose avec ces
spécialités-là, c'est de dire… encore une fois, ce n'est pas… ce n'est pas au
détriment de l'autre. On a pris le soin de nommer une formation qui est
centrale, mais une autre est aussi centrale, qui mérite d'être nommée, là, à
travers cette spécialité, en particulier pour les milieux humides, avec la faune,
la flore qui se développe. Effectivement, les biologistes ont une expertise,
là, qui est bien, bien réelle, mais si on est en milieu hydrique, c'est là où
l'apport des hydrogéomorphologues est capital aussi.
Mme Dufour : Oui. Et est-ce
qu'on aurait pu les séparer, milieux humides, biologistes, milieux hydriques,
géographes, par exemple?
M. Charette : Ah! bien, pas
forcément, là, c'est… c'est présenté comme étant des… Les formations qui sont
reconnues pour les études de caractérisation, avec la possibilité d'avoir aussi
d'autres formations, là, qui seraient... qui seraient précisées, là, à travers
la réglementation.
Mme Dufour : Oui. Un des
grands enjeux des études de caractérisation, c'est souvent, justement, que
c'est perplexe… on peut être perplexe devant le résultat, deux individus qui
font des études peuvent arriver avec des résultats complètement différents.
Donc, c'est sûr que c'est important d'avoir des professionnels qui, idéalement,
ont un ordre professionnel. Et c'est pour ça d'ailleurs que l'ordre des… que
les biologistes demandent d'avoir un ordre. Ça, c'est la première chose. Mais
il y a un enjeu de crédibilité quand… c'est signé par… Ça peut être signé par
tellement de gens de métiers différents que ça peut laisser des doutes. Tu
sais, un ingénieur, c'est le seul qui peut signer certaines études, par
exemple, d'ingénierie. Mais là, ici, on a ouvert à vraiment beaucoup, beaucoup
de monde, là, possible. Donc, ça amène… ça amène des contestations possibles de
la validité des études. Je vous dis, je l'ai vécu, je l'ai vécu à la ville de
Laval, où des promoteurs arrivaient avec des études, qui franchement… ça ne
représentait pas du tout la réalité du terrain, là.
M. Charette : Peut-être
mentionner, à ce niveau-là, naturellement, l'ordre… les ordres professionnels
ne relèvent pas du ministère de l'Environnement, mais notre collègue qui s'en
occupe a déjà, là, confirmé qu'un grand ménage est en cours à ce niveau-là.
Donc, quelles seront les suites et dans quel calendrier, là? Ça reste à
préciser, mais oui, il y a un travail de modernisation des ordres
professionnels qui est dans le… sur le radar de notre collègue au Trésor,
notamment. Pour ce qui est de la validité des études elles-mêmes, il ne faut
pas encore minimiser le rôle que se donne le ministère de l'Environnement. Une
firme qui, de façon fréquente, devait produire des études dont la validité est
mise en doute…
M. Charette : ...ça va sonner
des cloches supplémentaires au niveau du ministère. Et le ministère est
toujours en droit de demander des compléments d'information. S'il y a des
doutes sur l'étude qui a été fournie, le ministère peut contre-valider aussi.
Donc, ce n'est pas une étude qui est prise sans analyse, là, de la part du
ministère.
Mme Dufour : Oui. Je vais...
Je vais passer la parole.
Mme McGraw : Juste pour
enchaîner... Oh...
Le Président (M. St-Louis) : Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme McGraw : Oui. Pour
enchaîner, ma collègue, elle a parlé de la possibilité d'avoir deux études,
deux experts ou deux expertises qui sont différentes. Et ça me rappelle, dans
un cas extrême, là, je parle... que ce n'est pas... ce n'est pas le cas ici,
mais je me souviens, les changements climatiques, les rapports, le GIEC, on avait
des... comme des contrepoids, qu'ils avaient des experts qui contestent, le
GIEC, mais c'est... l'expertise n'était pas du tout pertinente. C'est des
économistes. Rien contre les économistes, moi-même, je suis formée en économie,
mais ce n'est pas l'expertise qui était pertinente. Là, on est loin de là. Je
comprends, avec les... en géographie, biologie. Est-ce qu'il y aurait une
ouverture à reconnaître que, bien que c'est bien d'avoir des équipes
transdisciplinaires, c'est bien d'avoir des disciplines différentes? Mais le
risque, en fin de compte, s'il y a des données ou des études qui se
contredisent ou qui ne sont pas tout à fait alignées... Est-ce qu'il y aurait
moyen de reconnaître l'expertise particulièrement appropriée des personnes avec
une formation approfondie en biologie? Que ce soient ces experts qui, en fin de
compte, vont signer? Ça veut dire qu'il peut y avoir des équipes avec des
expertises qui sont complémentaires, mais qu'en fin de compte ça demeure... ça
demeure, ces personnes avec cette expertise approfondie en écologie, en
biologie, à cause de tout ce que ma collègue avait expliqué, les fonctions...
les fonctions écologiques, et que des géographes fassent partie de ces équipes,
mais qu'en fin de compte, pour avoir l'expertise la plus pertinente, ce serait
signé par des biologistes?
M. Charette : L'expertise la
plus pertinente n'est pas forcément la biologie. Mais, ceci dit, lorsqu'il est
question d'études ou d'équipes multidisciplinaires, on encourage ça au niveau
du ministère, c'est bien certain. Donc, au niveau des études de caractérisation
qui sont demandées, une firme sérieuse qui veut faire un travail intéressant
peut très, très bien, pour parvenir à sa caractérisation, retenir les services
de biologistes et de géographes ou de d'autres compétences qui seraient... qui
seraient reconnues. Mais je sais que c'est une revendication, ça nous a été
dit, puis c'est bien, bien valable, les biologistes aimeraient être, dans le
fond, ceux ultimement qui signent. C'est à travers ça. Il ne faut pas... Il ne
faut pas se perdre dans la conjoncture. Il y a des revendications pour les
biologistes, il y a des revendications pour un ordre professionnel, et autre.
Encore une fois, on n'enlève strictement rien à la formation, on n'enlève
strictement rien à leurs compétences, mais ce n'est pas la seule compétence qui
peut être pertinente et utile, là, pour faire un certain de ces... certaines de
ces études-là.
Et, encore une fois, lorsqu'on est en
milieu hydrique, donc dans l'eau avec courant, c'est là où l'expertise des
hydromorphologues... hydrogéomorphologues... je ne sais pas si j'ai oublié...
j'ai oublié un mot, hydrogéomorphologues est... est pertinente. Il me manquait
une syllabe.
Mme McGraw : Pertinente au
point où ce serait la signature ou l'expertise qui serait comme prioritaire,
qui prendrait le dessus, si jamais il y a des...
M. Charette : C'est-à-dire,
dans la formulation actuelle, on mettait l'emphase sur la biologie au détriment
de d'autres formations qui peuvent être pertinentes aussi. Donc là, on dit
«biologie et géographie, mais aussi en sciences de l'environnement ou en
écologie du paysage et, le cas échéant, ayant les compétences déterminées.»
Donc, ce n'était pas exclusif aux biologistes, mais il y avait une prépondérance,
à tout le moins à la lecture, étant donné que c'était nommé, là, de façon plus
exclusive, contrairement aux autres formations, on dit «biologie», c'est
toujours nommé, mais «géographie», également. Et on regarde...
Une voix : ...
M. Charette : Oui...
M. Charette : ...et pour ce
qui est des autorisations, là, avec compétences spécifiques, on le rappelait,
les biologistes ne le sont pas. Donc, si on demandait, ça doit être signé
absolument par un biologiste, ce n'est pas un acte dédié actuellement. Ça
l'est, par exemple, pour les ingénieurs, les agronomes. Mais oui, il y a des
revendications pour les biologistes. Comme je le mentionnais, notre collègue
est en train de regarder comment moderniser la question des ordres professionnels
actuellement.
• (18 h 20) •
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, le ministère ne s'inquiète pas des préoccupations qui ont été
soulevées par l'Association des biologistes du Québec, par exemple, notamment
leur inquiétude que les études se fassent au détriment d'un encadrement
rigoureux des compétences requises pour poser de tels gestes. En tout cas,
donc, ce n'est pas une inquiétude qui est partagée par le ministère.
M. Charette : Sans rien
enlever encore, ce n'est pas parce que c'est signé par un biologiste que ça ne
pourrait pas être contredit par un autre biologiste, comme notre collègue le
mentionnait. Donc, ce n'est pas une assurance de qualité. L'assurance de
qualité vient du processus d'évaluation de la documentation transmise au
ministère. Le ministère s'acquitte de ce mandat-là, s'assure que l'étude qui
est fournie est crédible, qu'elle est valable. Et si des questions
supplémentaires étaient nécessaires, c'est dans le droit... dans les droits du
ministère de demander des compléments d'information.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la députée.
Mme Dufour : Merci. Mais je
voudrais juste répondre à ce qui vient d'être affirmé que l'assurance de
qualité viendrait du fait que le ministère regarde l'étude, et valide qu'elle
est bien faite. L'enjeu, c'est les données qui sont utilisées pour faire
l'étude, et c'est là que tout l'enjeu... Tu sais, l'étude peut avoir l'air
d'être très bien faite, mais si les intrants... On dit «Garbage in, garbage
out», donc, si ce qui a été rentré comme données n'ont pas été bien captées,
bien, l'étude va avoir l'air bien correcte, mais elle ne représentera pas la
réalité. Donc, c'est là, en fait, que je pense qui est le noeud, là, c'est...
en tout cas.
M. Charette : Et ce risque-là
est présent, peu importe la formation. Ce risque-là est présent si c'est signé
par un biologiste. Ce risque-là est présent si c'est signé par une autre
profession reconnue. C'est là où le ministère a vu neiger, là, je vais le dire
comme ça, sans dire que la science absolue s'y retrouve, mais il y a une
expertise qui est réelle au niveau du ministère. À partir du moment où il y a
des soupçons sur la qualité du rapport de caractérisation qui est fourni ou de
sa validité, le ministère peut demander des compléments d'information.
Mme Dufour : Mais, en fait,
si le ministère n'est pas sur le terrain, il ne peut pas vraiment valider ici
ce qui est dans le rapport et...
M. Charette : Le ministère
peut aller sur le terrain, peut demander des compléments d'information. Le
ministère ne va pas contre-valider, sur le terrain, l'ensemble... Ce serait
mission impossible, ce serait certainement contre-productif également. Mais à
partir du moment où il y a un doute ou des besoins supplémentaires d'information,
on est en mesure de les obtenir.
Mme Dufour : Mais ça reste
que le ministère ne peut pas vraiment savoir que les données de base qui ont
été utilisées, pour faire le rapport, l'étude, sont les bonnes. Et s'il n'est
pas sur le terrain, s'il n'est pas là... Ça fait que la seule, disons,
assurance, ce serait s'il y avait un autre professionnel qui pouvait signer,
là. Ça, disons généralement, en tout cas, ceux qui signent des rapports d'un
ordre, tu sais, qui sont... qui relèvent d'un ordre professionnel hésitent
avant de signer quelque chose qui n'a pas été bien fait, là.
M. Charette : Encore là, je
ne veux pas être cynique, mais ce n'est pas une garantie absolue. Dans les
ordres professionnels reconnus, on voit régulièrement de leurs membres qui sont
sanctionnés, parce que, justement, ce n'était peut-être pas l'intégrité
recherchée qui était démontrée. Donc, ce n'est pas une garantie absolue. Il y a
un travail qui se fait au niveau du ministère de l'Environnement, mais il y a
un travail qui se fait au niveau des ordres professionnels. Dans l'intervalle,
c'est l'expertise du ministère, là, qui peut confirmer le sérieux d'une étude,
et on finit par connaître les joueurs de l'industrie aussi. Donc, c'est une
expertise, là, qui...
M. Charette : ...au
ministère, et on s'en prévaut, là, pour justement reconnaître ou non une étude
de caractérisation qui est fournie.
Mme Dufour : Oui. S'il y a
des membres d'ordres professionnels qui sont sanctionnés, c'est parce qu'il y a
des ordres professionnels. Dans tous les autres, on n'a aucune idée, on n'a
aucune idée parce qu'il n'y a personne qui évalue leur travail, il n'y a
personne qui peut les sanctionner. Donc, en tout cas, moi, ça, là, c'est sûr
qu'on va continuer à mettre de la pression pour qu'il y ait un ordre
professionnel des biologistes. C'est mon collègue... mon collègue le député de
l'Acadie qui porte le dossier. Mais, bon, en tout cas, on... vous comprendrez
qu'on s'en vient avec un amendement aussi à ce sujet.
Vas-y.
Mme McGraw : Juste pour
enchaîner. Est-ce que... Le ministre, il répond en partie qu'on pourrait déjà
avoir ces problèmes avec le même... les mêmes experts en biologie ou en
écologie. Est-ce que c'est le cas présentement? Est-ce qu'on... Est-ce qu'il y
a des problèmes à ce niveau-là au ministère? Est-ce que ça existe des cas où
soit il y a des contradictions, des études même au sein d'une même... d'un même
groupe d'experts? Est-ce que... Est-ce que c'est le cas?
M. Charette : C'est...Ça
arrive que des études de caractérisation nécessitent des compléments
d'information. Ça arrive qu'un rapport ou une étude nous semble de moins
bonne... de moins bonne qualité. Et c'est là où l'oeil aguerri du ministère,
là, arrive à s'y retrouver. Mais oui, c'est... Sans dire... Sans être en mesure
d'identifier un pourcentage ou un ratio, ce ne sont pas toutes les études de
caractérisation qui ont la même... la même valeur, et c'est là où le ministère
est vigilant pour s'assurer, là, d'avoir les informations dont il a besoin pour
octroyer les autorisations, là, qui seraient requises.
Mme McGraw : Un des objectifs
qui a été souligné par le ministère avec ce projet de loi, c'était de... bien,
c'était en termes d'efficacité. Est-ce que cet ajout-là ou ces changements-là
viennent rendre le processus plus efficace?
M. Charette : Bien, c'est-à-dire,
oui, c'est le... c'est le but. Et c'est là où, tout à l'heure, je disais :
Si on devait aller chercher un avis supplémentaire, par exemple de la MRC et
autres, c'est là où on viendrait alourdir le processus. Donc, le but, ce n'est
pas de l'alourdir, là, au contraire.
Mme McGraw : Comment ça... Je
veux juste comprendre l'impact d'avoir plus d'experts ou de disciplines qui
sont représentées sur MRC... Je veux juste comprendre cet aspect-là.
M. Charette : Non, mais je
répondais àla question de la collègue, qui demandait : Est-ce
qu'on alourdit ou on allège à travers ça?
Mme McGraw : Exact.
M. Charette : On vient
faciliter l'interprétation d'un article en particulier, mais il y a certaines
des modifications proposées qui, elles, alourdiraient, et c'est là où je
faisais référence... Si on devait demander une validation de la MRC, donc un
avis en bonne et due forme, ça, ça viendrait alourdir la démarche, mais ce
n'est pas une modification, là, qu'on a retenue, là, du côté du projet de loi.
Mme McGraw : Je comprends,
mais, avec ce changement-là, est-ce que... selon le ministre, est-ce que ça
vient alourdir, complexifier, des coûts supplémentaires avec... Quel est
l'impact pratique, concret?
M. Charette : Ça vient
préciser, ça vient préciser la portée de l'article, ça vient préciser aussi les
formations ou les diplômes qui peuvent être reconnus. Et, encore là, ce n'est
pas exclusif, là. On mentionne qu'il peut y avoir aussi d'autres... d'autres
formations, là, qui seraient également valables. Mais, dans le cas des
géographes ou des formations en géographie, pour certaines études, c'est un
apport, là, qui est... qui est important et qui est digne de mention.
Mme McGraw : Merci. Il y a
plusieurs groupes qui se sont prononcés sur leurs préoccupations, qui se
préoccupent effectivement de parler... beaucoup ont souligné «éviter au
maximum», que c'est... effectivement, ça se contredit, on parle d'éviter au
maximum, qu'effectivement il faudrait parler soit d'éviter ou minimiser, mais
on ne peut pas dire les deux en même temps. Donc, il y a plusieurs groupes qui
ont suggéré des amendements, puis nous, on va déposer des amendements dans ce
sens-là. Mais les préoccupations de fond, c'est justement qu'il y a des
modifications qui visent à éviter au maximum les milieux hydriques et humides
qui ne sont pas considérés comme d'importance. Ça fait que là il y a tout un...
une discussion sur qu'est-ce qui est considéré d'importance, mais ceux qui ne
sont...
Mme McGraw :
...reconsidérer, on modifie les... Bien, on modifie effectivement les
démarches. Et le mot «évitement», ça veut dire on prévient à 100 %. Est-ce
qu'on est d'accord pour dire qu'évitement ça veut dire qu'on évite. C'est
100 %, versus minimiser, c'est... On vient atténuer, on vient réduire.
C'est une prévention partielle. Mais éviter, ce n'est pas la même chose. Si on
comprend, on... C'est éviter, minimiser, compenser. Alors, les mots, il y a
plusieurs groupes qui ont parlé, qui ont... qui ont des préoccupations suite...
face à éviter au maximum. C'est comme une contradiction. Pourquoi ne pas juste
utiliser «éviter»?
• (18 h 30) •
M. Charette : Je
comprends le questionnement de la collègue, ça permet de réitérer. Là, on est
dans un processus où une autorisation serait requise. Si on évite complètement,
il n'y a pas d'autorisation qui est requise, là. Donc, si c'était totalement
évité, on n'aurait pas à devoir interpréter un article, il n'y aurait pas
d'autorisation nécessaire. C'est là où il y a cette précision qui est apportée.
Mme McGraw : Mais
pourquoi? Ça porte à confusion. C'est ambigu. Éviter au maximum, pourquoi ne
pas utiliser le mot «minimiser» ou... Pourquoi reprendre le mot «éviter»?
Éviter, minimiser, compenser. On sait qu'éviter, ça veut dire qu'on prévient à
100 %. Là, on parle d'éviter au maximum. Ça porte à confusion. On essaie
d'avoir un projet de loi qui est plus clair, qui est plus... On vise la clarté,
la transparence, mais en tout cas, il y a beaucoup de groupes, plusieurs
groupes, je vais dire, qui se sont vraiment posé des questions sur cette
formulation ambiguë.
M. Charette : Et nos
échanges permettent, là, souhaitons-le, d'apporter un éclairage supplémentaire,
mais on reprend le libellé ou l'appellation «éviter» parce que c'est
effectivement un concept, là, qui est repris. Encore une fois, si on évitait
totalement, il n'y a pas d'autorisation qui serait requise. D'où cette précision
qui est... qui est faite, de dire éviter au maximum, là, pour aller chercher
l'autorisation qui serait nécessaire.
Mme McGraw : Je
comprends, mais on dirait que c'est... Ça... Dans la... Je comprends bien, dans
la loi, la loi originale sur la qualité de l'environnement, on a été très clair
sur la notion d'évitement. Là, ça représente comme un recul selon... Est-ce
que... Ça fait que c'est comme on utilise par exprès le «éviter au maximum»
pour... Je comprends que si c'était vraiment «éviter», si ça a été évité dans
le sens, le vrai sens du mot, c'est-à-dire prévenir à 100 %, pas besoin
d'autorisation. Ça fait que, là, on ne parle pas de «éviter», on parle de
minimiser ou on parle d'autre chose. Alors, pourquoi reprendre le mot «éviter»
dans un sens qui n'appartient vraiment pas à «éviter», qui est une prévention à
100 %, une prévention complète et non partielle?
M. Charette : Je
comprends, mais là on en revient à des échanges que nous avons eus. Ce n'est
pas... Et c'est à la demande de certains groupes. Certains groupes aimeraient
que ce soit en tout temps refusé s'il y a une atteinte. Donc, c'est un
évitement complet. Le gouvernement, et c'est un choix délibéré, là, c'est un
choix qui pourrait être différent, là, de la part d'un autre gouvernement, mais
on se donne cette possibilité-là en évitant au maximum, mais ailleurs, dans nos
lois et règlements, lorsqu'on parle des principes généraux, on va parler
d'éviter dans un premier temps, lorsque c'est possible. Donc, c'est une
appellation, c'est une phraséologie, ou un libellé plutôt qui est courant et
qui demeure la séquence idéale souhaitée. Mais ce n'est pas toujours possible
d'éviter totalement. D'où la nuance qui est apportée.
Mme McGraw : Donc, avec
ces explications, l'idée de l'amendement, c'est... On va repenser cet
amendement-là, mais je souligne le fait que ça porte à confusion. C'est ambigu.
M. Charette : Parce que
dans la séquence que la collègue mentionne, on évite pour ensuite minimiser,
mais il y a d'abord l'évitement, là. Et je veux dire, je comprends les
questionnements, je comprends les besoins de certains de souhaiter un
amendement et les...
18 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...amendements,
on va les étudier au mérite, là. Si la collègue ou les collègues souhaitent en
présenter, il n'y a aucune restriction à ce niveau-là, mais la base ou la
réflexion derrière l'article est celle, là, que je partage à la collègue.
Mme McGraw : Dans un deuxième
temps, il y a des groupes qui ont souligné leur préoccupation, qui... bien, de
respecter l'approche de précaution, et que le fardeau de preuve devrait être
contraire, et de s'inspirer de la commissaire à l'environnement de l'Ontario,
où on approche... l'approche est inversée, c'est-à-dire que le fardeau de la
preuve pour les milieux humides et hydriques non évalués serait présumé comme
étant d'importance provinciale jusqu'à preuve du contraire. Ainsi, tous les
milieux seraient automatiquement considérés comme ayant une importance, à moins
qu'il soit démontré que leur contribution au sein d'un territoire est limitée.
On a l'intention de déposer un amendement dans ce sens, mais comment le
ministre réagit à cette... bien, cette approche de précaution, effectivement,
qui a été suggérée par certains groupes?
M. Charette : C'est l'étude
de caractérisation qui vient déterminer, justement, l'importance ou les
caractéristiques, ça le dit, du milieu en question. Donc, c'est difficile de
dire, et je ne connais pas honnêtement, la procédure ontarienne, là, c'est
difficile pour moi de comparer, mais de dire : Il faut d'abord savoir
quelle est l'importance d'un milieu avant de donner une autorisation, c'est
exactement le but de l'étude de caractérisation. L'étude de caractérisation va
présenter, justement, ce qui rend distinctif ce milieu humide là. Et, par la
suite, là, on peut convenir de son importance et on voit là aussi, dans le b,
et on en parlait tout à l'heure, la délimitation de l'ensemble des milieux
humides et hydriques affectés, la zone d'alimentation, on en a parlé tout à l'heure,
la localisation des milieux dans le réseau hydrographique du bassin versant.
Donc, c'est des informations qui sont prises en compte, là, avant de procéder à
une autorisation.
Mme McGraw : Alors, on
parle... Dans ce cas-là, si je comprends bien, c'est une présomption légale
visant à assurer la protection des milieux non cartographiés. Donc, on présume
que ces milieux ont une valeur, et il faut faire la preuve du contraire.
M. Charette : Là, je ne les
relirai pas tous, mais, si on regarde le a, le b, le c, le d, ça donne... le e,
même, en fait, principalement, là, a, b, c, d, ça donne une très, très bonne
idée des informations qui sont requises et de la valeur, justement, du milieu
humide ou hydrique, là, qui est concerné.
Mme McGraw : Alors, juste sur
ça, on a l'intention, si ce n'est pas déjà fait, de déposer un amendement dans
le sens de... pour vraiment prendre l'approche de précaution et essayer de s'assurer
que les milieux humides qui ne sont pas cartographiés sont présumés d'importance
sans preuve contraire. Donc, pour l'instant, c'est...
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons suspendre quelques instants, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
(Reprise à 18 h 41)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de suspendre, il y a eu dépôt d'amendement
de la part de l'opposition officielle. Donc, un premier amendement sera
présenté. Je cède la parole à la députée de Mille-Îles pour ce faire. Merci.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Puis ce premier amendement concerne l'échange qu'on a eu sur les
biologistes, et donc je vais le lire. L'article 120 : Modifier le
sous-paragraphe a) du paragraphe 1° de l'article 120 du projet de loi par
le remplacement de «biologie,», de «en géographie» par «gouvernement,»... O.K.,
je vais recommencer, par le remplacement «biologie,», de «en géographie» par
«gouvernement,», de «ou une personne avec une formation apparentée exerçant
sous la responsabilité et avec la validation d'une personne mentionnée au
présent paragraphe,».
Je vais lire la phrase modifiée, qu'«une
étude de caractérisation des milieux visés, signée par un professionnel au sens
de l'article 1 du Code des professions ou un titulaire d'un diplôme
universitaire en biologie, en sciences de l'environnement ou en écologie du
paysage et, le cas échéant, ayant les compétences déterminées par règlement du
gouvernement, ou une personne avec une formation apparentée exerçant sous la
responsabilité et avec la validation d'une personne mentionnée au présent
paragraphe, laquelle doit notamment contenir les éléments suivants :».
On a eu les échanges. Là, je ne vais pas
prolonger davantage, là, pour procéder au vote, parce que... j'imagine que le
ministre ne refuse pas, là.
M. Charette : Je remercie ma
collègue pour l'amendement. Effectivement, on a pu en débattre avant même qu'il
ne soit déposé. Et l'échange était tout à fait pertinent, mais on ne serait pas
en mesure, là, d'appuyer l'amendement en question.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous allons mettre l'amendement aux voix. C'est bien ça, Mme la députée? Oui.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire : Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire : Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté, ce qui nous ramène à l'article comme tel, à
moins que...
Mme Dufour : ...M. le
Président, qui ont été déposés.
La Secrétaire : Souhaitez-vous
que je suspende?
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Le
second amendement vous apparaîtra à l'écran sous peu.
Merci. Donc, l'amendement étant déposé, je
demanderais à la députée de...
Le Président (M. St-Louis) : ...Mille-Îles
de bien vouloir nous le présenter, s'il vous plaît.
Mme Dufour : Oui, je peux le
lire, mais il est au nom de ma collègue, mais ça me fait plaisir, là, de le
lire.
Le Président (M. St-Louis) : Ah,
bien, excusez, ça...
Mme Dufour : Non, mais c'est
correct, on s'était... on avait convenu que j'allais le lire.
Le Président (M. St-Louis) :
C'était conjoint.
Mme Dufour : Donc,
article 120 : Modifier l'article 120 du projet de loi par :
1° par le remplacement dans le paragraphe 2° de «considéré lors du choix du
lieu où sera réalisé le projet, de sorte qu'il soit évité» par «évité»; 2° par
l'insertion dans le sous-paragraphe a) du paragraphe 2.1° après
«considéré» de «les autres façons possibles de réaliser le projet»; 3° par
l'insertion à la fin de l'article de l'alinéa suivant : pour l'application
du présent article, les milieux humides et hydriques non cartographiés sont
présumés d'importance, sauf preuve contraire.
Donc, je pense, je vais devoir lire au
moins les deux paragraphes, là, une démonstration... dans le fond, l'article se
lirait ainsi : Une démonstration que les milieux humides et hydriques
d'importance pour la conservation connue dans la municipalité de comté ont été
évités... Ce n'était pas au maximum, par exemple? Ah non, c'est plus loin. O.K.
C'est ça, ont été évités. Par la suite, une description des scénarios... là, je
saute un paragraphe, une description des scénarios alternatifs étudiés,
incluant notamment les autres localisations considérées, les autres façons
possibles de réaliser le projet et une explication selon laquelle le scénario
choisi est celui qui porte le moins atteinte à des milieux humides et
hydriques. Puis, à la toute fin de tout ce long article, pour l'application du
présent article... ici, il y a une faute, là, c'est du présent article, les
milieux humides et hydriques non cartographiés sont présumés d'importance, sauf
preuve contraire. L'enjeu, c'est qu'effectivement il y a une méconnaissance. Il
y a beaucoup de milieux humides et hydriques. Et malgré des plans qui
pourraient avoir été faits, il pourrait y avoir des milieux humides et
hydriques qui ne sont pas cartographiés. Alors, au risque d'en perdre, ce qu'on
dit, c'est : prévoyons qu'ils sont en importance sinon démontrons le
contraire pour éviter de perdre d'autres milieux humides qui pourraient être d'importance,
mais simplement pour avoir été encore cartographiés. Ce serait vraiment dommage
considérant les pertes qu'il y a eu déjà dans les dernières années. Pour le
reste, là, je pense qu'on en a discuté abondamment, qu'il fallait éviter
réellement au maximum d'atteindre de nouveaux milieux humides hydriques.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci aux
collègues. En fait, je dis au pluriel, le collègue qui nous présente cet
amendement. On a aussi eu l'occasion d'en discuter, là, avant sa présentation.
Ce serait difficile, là, d'aller de l'avant avec une preuve inversée compte
tenu... et moi, j'invite, pour rassurer les collègues, à relire ce qui est
exigé en a, en b, en c, en d. On vient chercher les informations sur la... pas
la pertinence, mais sur l'importance de ce milieu humide ou hydrique, là, qui
est visé, là, par une demande d'autorisation. Donc, on aura une bonne idée de
son importance, mais, sinon, et ça je le dis depuis le début, c'est un projet
de loi qui vise l'équilibre. Très conscient qu'il y a des groupes qui nous
demandent de ne pas toucher d'aucune façon aux milieux humides et hydriques,
que d'autres nous trouvent déjà beaucoup trop contraignants. Donc, on arrive
avec une position qui qui est bien équilibrée, mais à chacune des fois le
ministre a les outils à cette disposition, là, pour s'assurer, là, de bien,
bien évaluer les différentes demandes, là, qui lui sont proposées.
Mme McGraw : Bien, peut-être
juste pour ajouter, je sais que... le Québec, et le ministre le sait très bien
parce qu'il représente le Québec sur des groupes de hautes ambitions en matière
de biodiversité et de changements climatiques, le Québec est considéré au sein
du Canada et du monde comme avant-gardiste. Je sais aussi que le Québec aime se
comparer avec l'Ontario. Là, on a un cas où l'Ontario risque d'être plus
avant-gardiste que le Québec. Est-ce que le ministre... parce qu'il avait dit
dans ses commentaires, qu'il connaît moins bien le modèle Ontario, je précise
que c'est des recommandations de la commissaire à l'Environnement, est ce que
le ministère pourrait s'engager à peut-être étudier ce que... cette approche-là
d'Ontario pour voir? Parce qu'évidemment on le propose, mais si c'est rejeté,
au cas où c'est rejeté, est ce que le ministère pourrait faire des... effectivement,
étudier comment ils approchent ça en Ontario, ou les recommandations de la
commissaire pour voir? Parce que c'est quand même important, il y a des groupes
qui parlent beaucoup des effets irréversibles et cette approche de précaution
est primordiale...
Mme McGraw : …est-ce qu'il y
aurait… Est-ce qu'on pourrait avoir un engagement du ministère?
• (18 h 50) •
M. Charette : …toujours, ce
qui se fait ailleurs? Mais il faut en même temps éviter de prendre une mesure
isolée pour en faire… pour en faire un tout. La collègue mentionnait que le
Québec est soucieux, là, de ces… de ces mesures en matière de biodiversité, et
on ne s'assoit pas sur nos lauriers pour autant. Mais la SNAP, tout récemment,
au cours des dernières semaines, a décerné la plus haute note au Québec à
l'échelle canadienne, bien devant l'Ontario, notamment, là, qui est citée en
exemple ici pour ce qui est de ses mesures de protection de la biodiversité. À
travers ça, je ne dis pas qu'on est parfait, je ne dis pas qu'il n'y a pas
matière à s'améliorer, je ne dis pas qu'il n'y a pas de compromis qui sont
faits, mais on a, de loin, là, au dire d'une organisation, qui n'est pas
complaisante, qui est… qui garde son esprit critique, mais qui reconnaît le
Québec fait beaucoup, là, en matière de protection de biodiversité.
Mme McGraw : Et on le
reconnaît, on… j'ai commencé par dire que le Québec est reconnu au sein du
Canada et du monde pour être avant-gardiste et, dans ce contexte-là, s'arrêter
pour… pour demeurer un chef de file, il faut toujours se poser la
question : C'est quoi, la prochaine chose que je puisse faire qui est
difficile? C'est… la réponse est différente pour le Québec, que pour l'Ontario,
que pour l'Alberta, c'est toujours : Qu'est-ce qui va être difficile à
faire pour le Québec. Et, dans tous les contextes, changements climatiques,
biodiversité. Alors, il me semble que c'est fondamental, cette approche de
précaution lorsqu'on parle de la biodiversité avec des objectifs assez
ambitieux. Le 30 par 30, le Québec a été hôte de la COP, qui est effectivement
le siège social de la Convention sur la biodiversité. Donc, je ne dis pas que
le Québec est complaisant, du tout, mais je dis qu'il faut continuer à toujours
se dépasser et de chercher à faire… c'est quoi? Qu'est-ce qui va être un défi?
C'est quoi, le prochain défi? Alors, dans ces… dans ce contexte-là qu'on
propose cet amendement-là. Je crois que ma collègue avait quelque chose aussi à
ajouter.
M. Charette : …le contraire,
là, la SNAP, dans son évaluation récente, ne parlait pas spécifiquement des
milieux humides et hydriques, là. Ce serait mentir que de prétendre le
contraire, mais la protection de la biodiversité, la note accordée au Québec, a
moins, la note accordée à l'Ontario, f, en situation largement d'échec. Je ne
dis pas que l'Ontario… je ne dis pas que le Québec a tout bon et que l'Ontario
a tout faux, mais j'aime mieux nous comparer avec… avec une note à a moins
qu'avec une note à F.
Mme McGraw : Je précise que
c'est la commissaire à l'environnement qui a fait des recommandations. Je ne
dis pas que le gouvernement de l'Ontario a mis en place ces recommandations,
mais peut-être que le Québec devrait le faire.
M. Charette : Je comprends.
Alors, on continue à regarder comment s'améliorer en ayant… et ça, on ne s'en
cache pas, une position qui est équilibrée, là, à tous… à tous les points de
vue.
Le Président (M. St-Louis) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, mais,
comme le ministre a ouvert la porte, en mentionnant que la SNAP avait attribué
une note quand même intéressante pour la protection de la biodiversité, bien,
lors des audiences du projet de loi n° 93, la SNAP est venue et je leur ai
posé la question s'ils auraient attribué cette note-là s'ils avaient connu le
projet de loi n° 93, ils m'ont dit : Le projet de loi n° 93,
c'est un échec en matière de protection de biodiversité. Je ferme la
parenthèse.
Le Président (M. St-Louis) :
M. le ministre.
M. Charette : …et je ne
rentrerai pas dans le débat du projet de loi en question, mais le ministère, il
ne faut pas l'oublier, a plusieurs missions, il n'a pas qu'une mission à
l'égard de la biodiversité, il a aussi une mission à l'égard de la gestion des
matières résiduelles. Et le ministère s'acquitte de chacune de ses missions.
Et, comme un bon parent, il n'a pas d'enfant préféré. Chaque enfant est
important.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. S'il n'y a pas d'autre intervention, je mettrais
l'amendement aux voix.
Mme Dufour : Par appel
nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. St-Louis) :
Par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) :
Abstention. Donc, l'amendement tel que déposé est rejeté. Ce qui nous amène au
troisième amendement, si je ne m'abuse…
Le Président (M. St-Louis) : ...donc,
cette fois-ci, je cède la parole à la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Il s'agit d'un article... d'un amendement, cette fois-ci, pour la
question des attestations de conformité des... par les municipalités régionales
de comté. Donc, vous l'aurez compris, là, que c'est une recommandation qui
venait de la FQM, à laquelle j'adhère. Et, c'est pour ça, j'ai eu le débat tout
à l'heure. Donc : Modifier l'article 120 du projet de loi par
l'ajout, après le sous-paragraphe b) du paragraphe 2.1, du paragraphe suivant :
«2.2. Une attestation de conformité au
plan régional des milieux humides et hydriques délivrée par la municipalité
régionale de comté dans le territoire est visé par la demande.».
C'est... C'est comme je le disais, c'est
pour s'assurer qu'on respecte vraiment. Puis ça faciliterait... Je vous
comprends que ce ne sera pas accepté, mais ça faciliterait la démonstration que
les milieux humides et hydriques d'importance, pour la conservation, connus
dans la municipalité régionale de comté, ont été considérés lors du choix du
lieu où sera réalisé le projet, qui est une démonstration que doivent faire les
promoteurs qui feront appel à cette portion de la loi. Voilà. On peut... On
peut...
Le Président (M. St-Louis) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci à la
collègue, là, pour cette proposition. Mais on a effectivement eu l'occasion
d'échanger là-dessus. Difficile, là, d'y donner suite favorablement. Ça
viendrait alourdir passablement les démarches, là, pour les initiateurs de
projets. Et, bien que ce soit... la collègue mentionnait la FQM, qui avait
évoqué... c'est la FQM ou l'UMQ... la FQM, le milieu municipal a quand même
mentionné, là, à travers ses interventions au moment de la consultation, qu'ils
ont des défis au niveau de l'expertise, au niveau également de la disponibilité
de leur personnel. Certaines municipalités n'ont qu'un seul, et c'est un petit
peu l'image que, je pense, c'est M. Demers qui mentionnait ça, dans certaines
municipalités, le directeur général, c'est tout juste si ce n'est pas lui qui
s'occupe de déneiger lui-même les rues de la municipalité. Donc, aller en plus
chercher une obligation supplémentaire auprès d'une municipalité, là, ce
serait... ce serait malheureusement d'une MRC. Ce ne serait pas adéquat, là,
dans la position d'équilibre que l'on souhaite... que l'on souhaite établir.
Mais, encore une fois, le travail d'analyse est fait sérieusement par le
ministère à travers les différents critères, là, qui sont notamment repris à
l'article 120, mais aussi d'autres articles qu'on a eu à aborder, là,
précédemment.
Mme Dufour : Oui. Bien,
écoutez, M. le Président, je veux juste que, des attestations de conformité,
c'est assez fréquent que les MRC ou les municipalités doivent en émettre. Et,
bien qu'elles n'aient qu'un employé, elles le font malgré tout.
Ceci dit, la FQM offre des services
d'accompagnement aux MRC et lorsqu'il y a du genre de «pooling» de ressource,
donc, c'est quelque chose qu'elles auraient pu faire pour les rares MRC qui
n'auraient pas la capacité de le faire elles-mêmes. Ceci dit, ça ne demande pas
une grande analyse, là. C'est une attestation de conformité au plan régional
des milieux humides et hydriques. C'est bien plus la création du parc... du
plan régional des milieux humides et hydriques qui demande des ressources
substantielles aux MRC, pas tant d'émettre l'attestation de conformité. Mais,
malgré tout, ça n'a pas empêché le ministère de le demander. Ils l'ont fait.
Et donc, maintenant, dans le fond, cet
amendement-là, ce que ça vient dire, c'est qu'on respecte ces plans-là, qu'ils
ont mis beaucoup de temps à réaliser. Voilà. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre
l'amendement aux voix. Par appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
M. Montigny : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'amendement, tel que déposé, est rejeté. Ce qui nous ramène à l'étude de
l'article lui-même. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Question
d'éclaircissement dans le... Mon Dieu! L'élément d) de l'étude de
caractérisation. On a biffé, à la fin, «dont la connectivité de ces milieux
avec d'autres milieux humides et hydriques ou d'autres milieux...
Mme Dufour : ...pour
remplacer par «en prenant en considération les milieux naturels adjacents». On
parlait de connectivité. Connectivité, ça peut être plus large. On l'enlève
puis on dit : Bien non, on veut considérer les milieux adjacents. Ce n'est
pas du tout la même chose. Donc, j'aimerais comprendre pourquoi on a fait ce
changement-là.
• (19 heures) •
M. Charette : Ça ne sera pas
long. On vérifie et on vous revient.
Des voix : ...
M. Charette : ...d'autres
questions dans l'intervalle...
Des voix : ...
Mme Dufour : Oui. Bien oui, je
vais aller plus loin. Donc, 2.1, on parle d'«un document montrant... démontrant
que le projet a été conceptualisé de sorte à éviter au maximum l'atteinte des milieux
humides et hydriques», «conceptualisé». Comment... Comment ils vont démontrer
que le concept évite au maximum l'atteinte? Ça...
M. Charette : On a eu
l'occasion, à travers d'autres articles, de parler de bon nombre de projets qui
ont pu être déposés dans une forme x et qui, au final, étaient approuvés dans
une forme y, et c'est là où la conceptualisation du projet peut évoluer en
cours de route. On a un haut taux d'acceptation des demandes qui nous sont
présentées. Ça s'explique de deux façons. Il y a plusieurs projets qui ne
voient pas le jour parce que les initiateurs réalisent qu'ils ne se
conformeraient pas, donc ce n'est pas comptabilisé comme étant un refus ou une
acceptation, c'est tout simplement un projet qui n'est pas déposé, ou, au
final, le projet est accepté dans une forme différente de ce à quoi il pouvait
ressembler au départ, parce que, justement, une meilleure prise de conscience
des secteurs plus sensibles ou de plus grande valeur, donc un réaménagement sur
un même terrain ou à proximité du bâtiment ou du projet, là, qui devait se
réaliser. Donc, c'est là où il est question de conceptualisation, là,
comment... comment le concept a été développé pour prendre en compte ce qui est
davantage d'intérêt, là, sur le territoire visé.
Mme Dufour : Même élément,
là, qui me préoccupe, c'est les scénarios alternatifs étudiés. Une
description... On demande une description des scénarios alternatifs étudiés. Je
peux imaginer, si on veut faire le projet à une place précise, on va bien
aisément démontrer que les autres scénarios ne fonctionnent pas, parce qu'on va
choisir... Tu sais, on dit... C'est quoi, l'expression? Quand on veut...
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, mais il y a
aussi une expression... Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage,
c'est-tu ça, l'expression? Bref, je ne suis pas sûre que c'est le bon... le bon
usage ici, mais, bref, il suffit que les scénarios soient les pires pour démontrer
qu'il y a... que c'est le seul possible si c'est là qu'on veut... en évitant
les autres possibles. Vous comprenez ce que je veux dire? Ça fait que comment
on va vraiment pouvoir valider au ministère? Moi, je suis très dubitative, là,
par cet élément-là, là, que les scénarios alternatifs sont vraiment les plus
sérieux.
M. Charette : Ça revient à ce
que je mentionnais et qu'on a eu l'occasion de dire à travers différents
articles, un projet peut ne jamais être déposé parce que l'initiateur réalise
qu'il ne se qualifierait pas ou un projet peut évoluer en cours de route pour
s'améliorer, pour limiter ses impacts. Donc, les scénarios alternatifs ou des
modulations ou des changements peuvent être apportés au concept initial pour
qu'il soit enfin accepté. Donc, c'est dans cette... dans cette même veine là,
là, qu'on peut parler de scénarios alternatifs, voir quelle est la... les
efforts qui ont été mis pour limiter les impacts ou carrément faire en sorte,
là, que le projet soit... soit réaménagé et maintenant admissible et
susceptible d'être autorisé en bout de ligne.
Mme Dufour : Mais, quand on
parle de scénarios alternatifs, est-ce qu'on parle de terrains différents ou on
parle de dispositions différentes?
M. Charette : Ça peut être...
Ça peut être ça. Ça peut être une disposition différente sur un même terrain.
J'ai...
19 h (version non révisée)
M. Charette : ...sans les
nommer, j'ai en tête, là, des terrains assez vastes où c'était de bâtir un
édifice, un bâtiment, mais le terrain permettait justement des réaménagements
pour arriver aux mêmes fins, mais avec un impact moindre, ultimement, sur les
milieux, là, qui étaient davantage d'intérêt. Et je le nomme sans vouloir faire
controverse, les collègues ont souvent fait référence à Northvolt entre autres,
les autorisations aussi limitaient. Par exemple, il y a une autorisation pour
développer ou permettre la construction de bâtiments, mais avec beaucoup de
contraintes sur les emplacements où ce bâtiment ou ces bâtiments-là pouvaient
être construits parce que, dans les autorisations, c'était précisé qu'on
préservait tel ou tel aspect, là, du terrain en question. Donc, c'est un
travail qui se fait avec les initiateurs de projet, avec les promoteurs eux-mêmes,
voir comment limiter le plus possible l'atteinte aux milieux, là, d'intérêt.
Mme Dufour : Mais est-ce
que le ministère fait des validations des scénarios, surtout si on regarde des
terrains différents, là?
M. Charette : Donc, le
ministère n'est pas un courtier immobilier ou un prospecteur foncier, mais il y
a un accompagnement, là, qui est assuré, là, pour voir dans quelle mesure des
efforts ont été faits pour limiter les impacts.
Mme Dufour : Bon. Bien,
en tout cas, moi, je suis très dubitative sur la façon que ce sera présenté,
ces éléments-là. Tu sais, on va prendre l'exemple des écoles. Les écoles, ils
ont... Puis pour l'avoir vécu, là, école dans un parc. On n'est pas dans un milieu
humide, mais on est dans un parc. Une commission scolaire cogne à la porte. Ils
disent : On veut faire une école et on... et on veut s'installer dans le
parc qui est là. Mais n'y a pas nécessairement... Il n'y avait pas
nécessairement à l'époque le souci de dire : Bien, on va densifier, on va
construire en hauteur, on va limiter les stationnements. Et on en a parlé, des
enjeux de coût parce que, ça, ça coûte davantage. Donc, comment, dans des cas
comme ça, on va démontrer que, tu sais, qu'il y a des scénarios alternatifs
puis est-ce que la portion dollar va venir prendre tout son sens ici? Parce que
ça coûte nécessairement plus cher si on limite l'étalement, on fait du
stationnement souterrain, on monte en hauteur. Bien, monter en hauteur, pas
tant, mais stationnement souterrain définitivement.
M. Charette : ...reprendre
tous les échanges que l'on a eus. En fait, là, c'est un article distinct, l'article 120.
Mais ces mêmes questions-là ont été abordées, là, à travers d'autres... d'autres
échanges à d'autres étapes du projet de loi. Lorsqu'on évalue une contrainte,
la question de coût peut en être une. Ça, c'est indéniable. On parlait... La collègue
parle d'école. On est en... On a différents défis. On est en déficit au niveau
du maintien des actifs, mais on a aussi un besoin de nouvelles écoles. Ça crée
énormément de pression sur le PQI, on en parle tous les jours. Si tout finit
par coûter plus cher, il y a des projets qui ne se réalisent pas. Donc, moi, j'aime
mieux une école avec laquelle on a accompagné... pour laquelle on a accompagné,
par exemple, le centre de services scolaire pour qu'elle se réalise avec le
moins d'atteintes possible, qu'il n'y ait pas d'école du tout, là. Donc, la
question de coûts peut avoir une incidence au final. Mais c'est là, encore une
fois, où l'accompagnement qui est assuré par le ministère... Le ministère n'est
pas là pour... C'est un gardien de la réglementation. C'est un gardien de la
législation. En même temps, c'est un rôle qu'on s'est donné, d'accompagner les
promoteurs, les initiateurs, pour voir dans quelle mesure on peut se conformer
avec la... à la réglementation, obtenir des autorisations avec le moindre
impact possible lorsqu'il est question naturellement, là, des milieux humides
ou hydriques.
Mme Dufour : Oui. Et il
reste cinq minutes, M. le Président. Je ne sais pas si on a une réponse à la
question que j'avais posée précédemment.
M. Charette : Désolé.
Mme Bergeron (Isabelle) :
Parfait. Désolée. C'était... C'est... Dans le fond, c'est... Cette modification-là,
on est au niveau du d. C'est une modification de concordance qu'on ajoute parce
qu'on a introduit avec l'article 13.1 dans la Loi affirmant le caractère
collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l'eau
et des...
Mme Bergeron (Isabelle) : ...on
a ajouté le concept de connectivité, donc on veut venir le reprendre ici. Donc,
c'est vraiment de la concordance qu'on vient apporter avec cette
modification-là.
• (19 h 10) •
Mme Dufour : Ici, on ne
l'ajoute pas, le concept, on l'enlève. On enlève le concept de connectivité.
Mme Bergeron (Isabelle) : On
l'enlève.
Mme Dufour : Donc...
Mme Bergeron (Isabelle) : Il
n'est pas nécessaire de le mentionner ici parce qu'on l'a mentionné dans... on
le mentionne dans notre 13.1
Mme Dufour : Pardon, on le
mentionne, vous dites, dans? Je n'ai pas compris où on le mentionne.
Mme Bergeron (Isabelle) : La
fonction de la connectivité écologique étant ajoutée à l'article 13.1 de
la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et en favorisant
une meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés, il n'est donc pas
nécessaire de le mentionner ici dans le fond. De plus, il... De plus, le
présent sous-paragraphe réfère à l'article 13.1 où cette fonction a été
intégrée. Donc, on souhaite le conserver les milieux... on... Le souhait de
conserver les milieux adjacents comme faisant partie de l'analyse, donc on...
Mme Dufour : En toute
franchise, je ne vois pas où le 13.1 est invoqué dans cet article, aucunement,
et je ne comprends pas pourquoi on voudrait enlever. Puis je vais... je vais
juste mentionner quand même parce que, comme je disais, il reste maintenant
moins de quatre minutes, un élément du mémoire du Comité consultatif pour
l'environnement de la Baie-James qui nous dit : «En limitant...» En fait,
c'est ça, l'article 120 modifie la notion «connectivité des écosystèmes»
en limitant l'analyse à la connectivité avec les milieux naturels adjacents.
Cela pourrait poser problème dans des régions riches en milieux humides et
hydriques interconnectés, comme c'est le cas sur le territoire de la Baie-James
en sous-estimant les impacts sur les écosystèmes plus vastes.» Et là, par la
suite, je pense qu'il parle de l'autre article, mais, bref, tu sais, je l'ai vu
après, là, la portion de leur mémoire, là, après que j'aie posé la question.
Mais... mais moi je ne vois pas la référence à l'article 13.1.
Mme Bergeron (Isabelle) : Dans
le d, au début. Si vous lisez d, c'est une description des fonctions
écologiques des milieux qui seront affectés par le projet en se référant aux
différentes fonctions qui sont énumérées au deuxième alinéa de
l'article 13.1 de la loi.
Mme Dufour : O.K. C'est ça
que je ne voyais pas.
Mme Bergeron (Isabelle) : C'est
juste au début, donc on n'a pas besoin de le répéter vu qu'on l'a introduit, dans
le fond, la fonction de la connectivité dans la loi, dans le 13.1.
Mme Dufour : O.K. Mais on
aurait pu ne pas l'enlever. Tu sais, c'est... je ne sais pas... je ne sais pas
pourquoi on a besoin de l'enlever, c'est qu'à chaque fois qu'on doit référer à
un autre article, c'est... ça devient dur à suivre pour le monde, là. Je ne
vois pas le gain, en toute franchise, de l'enlever, mais merci pour
l'explication, je viens de le trouver.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je n'ai pas suivi,
là, je viens juste d'arriver, là.
Le Président (M. St-Louis) : On
en serait au dépôt de votre amendement, toujours au même article, avant que
vous quittiez un peu plus tôt.
M. Leduc : O.K. Vous n'avez
pas déposé les vôtres?
Le Président (M. St-Louis) : Oui,
oui, oui.
Mme Dufour : Oui, oui...
M. Leduc : Bien, laissez-moi
une seconde, là, pour me concerter.
Le Président (M. St-Louis) : Il
faut être équitable.
M. Leduc : Comme il y a une
partie de l'amendement qu'on avait mis séparément puis, là, après ça, on les a
fusionnés. Mais là, il y a certains aspects qui ont été traités, il faudrait le
défusionner. Ça fait que, là, compte tenu de l'heure, je ne sais pas si vous
voulez...
Le Président (M. St-Louis) : Avec
le consentement de la commission, nous pourrions... En fait, je pourrais... je
peux très bien ajourner la séance, puis on pourra poursuivre ensemble demain
matin.
Donc, je vous dirais que, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci pour votre
collaboration.
(Fin de la séance à 19 h 14
)