Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, April 9, 2025
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Vol. 47 N° 93
Clause-by-clause consideration of Bill 81, An Act to amend various provisions relating to the environment
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11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
bonjour à tous! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 81, Loi modifiant
diverses dispositions en matière d'environnement.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Montigny (René-Lévesque) est remplacé par Mme Jeannotte
(Labelle); M. Derraji (Nelligan) est remplacé par Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce); M. Grandmont (Taschereau) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); et M. St-Pierre Plamondon (Camille-Laurin) est
remplacé par M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement des travaux d'hier, nous étions à l'étude de l'article 120
du projet de loi. Y a-t-il d'autres interventions sur cet article? M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : ...on s'est
quitté, hier, M. le Président, j'en étais à déposer un amendement qui a été
complété entre-temps. Il est dans Greffier. Je ne sais pas si vous pouviez le
mettre à l'écran.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
• (11 h 20) •
M. Leduc : On a dû le
retravailler au regard de ce qui avait été discuté au préalable par mes
collègues de l'opposition officielle et en retirer certains éléments qui ont
été tranchés pour n'en garder qu'un seul. Ça va comme suit : À l'article 46.0.3
de la loi modifié par l'article 120 du projet de loi, retirer, au premier
paragraphe introduit par le deuxième paragraphe, les mots «au maximum».
Donc, on à 2.1, qui dit la chose suivante,
là, «un document démontrant que le projet a été conceptualisé de sorte à éviter
au maximum l'atteinte à des milieux humides et hydriques, lequel comprend»,
puis là, il y a une description en A et B. Et nous, on veut retirer le «au
maximum». Pourquoi on fait ça? Ça fait un peu écho à un débat qu'on a eu plus
tôt dans le projet de loi sur toute la... D'ailleurs, c'est une suggestion d'Eau
secours, l'organisme Eau secours qui nous rappelle les fondements de la
doctrine, en quelque sorte, éviter, minimiser et compenser, qui dit que, dans
ce genre de dossier là, où est-ce qu'on a des projets, on devrait toujours
faire la chose suivante, donc tenter d'éviter, minimiser et compenser, mais on devrait
le faire dans cet ordre-là...
M. Leduc : ...donc, on devrait
tout faire pour, d'abord, éviter ensuite tout faire pour minimiser et tout
faire pour... à la fin, donc, compenser s'il n'y a absolument aucune
alternative. Et la manière dont c'est écrit dans l'article du projet de loi du
ministre, c'est comme si tout cela s'équivalait puis qu'on passait directement
à la compensation, en disant «de sorte à éviter au maximum». C'est le «au
maximum» qui, clairement, laisse entendre que, oui, bien, tu sais, si ça marche
plus ou moins, ce n'est pas grave, on fera autre chose. Ça ne nous semble pas
le bon message envoyé, en particulier, dans la loi. C'est rare qu'on donne des
affaires comme ça «au maximum». D'habitude, on a des trucs plus clairs, plus
concis. Donc si on dit que «de sorte à éviter l'atteinte à des milieux humides,
hydriques», le cadre conceptuel me semble plus rigoureux, plus solide, et c'est
quelque chose, je pense, qui mériterait donc l'attention du ministre d'où notre
amendement. Merci, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Merci. Bonjour,
d'abord, à M. le Président, bonjour aux collègues également. On a eu cet
échange-là, avec l'opposition officielle, hier notamment, mais j'apprécie
l'échange qui le permet aujourd'hui. On ne peut pas accepter l'amendement pour
une raison fort simple, si c'était évité, donc si on enlevait «éviter au
maximum», si on devait uniquement se limiter «à éviter», bien, il n'y aurait pas
de demande d'autorisation nécessaire. Une atteinte qui est évitée est une
atteinte qui n'existe pas et qui ne nécessite pas de demande d'autorisation.
Donc, c'est la raison pour laquelle on ne pourrait pas retenir cette
proposition du collègue.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député.
M. Leduc : Oui, bien, c'est
parce qu'on se fait indiquer, dans certains mémoires, qu'il y a vraiment un
nombre élevé d'autorisations, là, de projets en milieux humides qui obtiennent
une autorisation en échange d'une compensation monétaire. Ça fait que c'est...
c'est ce qu'on nous livre comme impression, que visiblement c'est trop facile,
la compensation monétaire, c'est trop... la piste d'atterrissage, je vous
dirais quasiment cliché d'un projet : Oui, oui, c'est bon, on va faire la
compensation, puis que c'est comme si se... collectivement, là, je n'accuse pas
des personnes en particulier, mais c'est comme si collectivement on ne se mettait
pas la barre plus haute pour dire : Non, non, non, il faut vraiment mettre
un effort supplémentaire pour éviter que ce soit la compensation.
Je lis un extrait d'un rapport, là :
«De manière contemporaine, malgré l'adoption de la Loi concernant la conservation
des milieux humides et hydriques en 2017, un nombre élevé d'autorisations pour
des projets impactant les milieux humides continuent d'être accordés. Entre
2017 et 2022, le ministère aurait accordé 1331 autorisations pour des
projets en milieux humides contre une compensation monétaire, et seulement 29
auraient été refusés, ce qui représente un taux d'acceptation de 98 %.»
Puis, pour des chiffres plus contemporains, «de janvier 2023 à octobre 2022, le
ministère aurait accordé 1114 autorisations ministérielles permettant
d'empiéter sur des milieux humides et hydriques. Il n'y a donc pas de
ralentissement au niveau de la destruction des milieux humides et hydriques de
la part du Québec.» Donc, je citais un extrait du mémoire qui, je pense,
toujours, était d'Eau secours.
C'est un peu contre cette tendance forte
là qu'on en a, M. le Président, et qu'on propose cette manière-là de procéder.
Si le ministre trouve qu'il y a une autre façon de l'écrire qui atteindrait le
même objectif, je suis bien sûr ouvert à le retirer et à le réintroduire rédigé
d'une manière différente.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Encore une fois, l'échange est pertinent. Donc, on ne pourrait pas
accepter l'amendement, là, pour les raisons que j'ai évoquées. On ne saurait en
proposer un autre, compte tenu que le libellé nous semble bon. Mais, les
chiffres qu'utilise le collègue, il ne le fait pas à mauvais escient, là, je
suis convaincu, peuvent être trompeurs.
Par contre, ce qu'on a mentionné à
plusieurs reprises, se limiter au nombre de projets acceptés versus le nombre
de projets refusés est trompeur. En ce sens qu'il y a plusieurs projets qui ne
sont tout simplement pas déposés parce que les initiateurs potentiels savent
qu'ils ne seraient pas conformes. Donc, on évite beaucoup de projets à travers
la réglementation et la législation, là, qui a été développée au cours des
dernières années. Et, même lorsqu'un projet est accepté, ça ne veut pas dire
qu'il ne l'est dans la forme qu'il avait été déposé initialement. On parlait,
encore hier, de l'accompagnement qui peut être offert aux initiateurs de
projets pour les amener à minimiser les impacts de leurs initiatives sur les
milieux humides et hydriques. Donc, oui, des projets acceptés, mais des projets
acceptés...
M. Charette : ...après qu'ils
aient été bonifiés pour limiter leur impact sur les milieux, là, que l'on
souhaite... pour lesquels on souhaite assurer, là, une surveillance
particulière.
M. Leduc : Bien, on a
peut-être une discussion méthodologique en ce moment, M. le ministre, dans le
sens où vous dites : il y a plein de projets qui n'aboutissent pas puis
qui ne font pas partie de votre calcul. Bien, en effet, là, ça veut dire qu'ils
n'ont pas une autorisation avec une compensation plutôt qu'une autre mesure. On
peut échanger longtemps sur ce débat-là, mais, à la limite, moi, ce qui
m'intéresse, M. le ministre, c'est de savoir : Est-ce qu'il y a un
objectif, ne serait-ce qu'un objectif philosophique chez vous et votre
ministère de dire : Bien, c'est vrai qu'on y va beaucoup par compensation,
il y a-tu moyen de faire des efforts pour qu'il y ait plus souvent les autres,
l'évitement et... c'est quoi le troisième, minimiser, éviter, minimiser? Est-ce
que c'est... Est-ce qu'il n'y aurait pas un objectif d'avoir au
ministère : Il faudrait qu'on ait plus souvent ces deux-là plutôt que
systématiquement tomber ou presque systématiquement tomber dans la
compensation?
M. Charette : Peut-être,
juste nous inviter et nous rappeler qu'on a eu l'occasion d'aborder ces
questions-là, et c'est des échanges qui étaient et qui demeurent légitimes,
mais largement à travers des articles qui ont été adoptés déjà. Donc, ce n'est
pas parce qu'on reparle des milieux humides et hydriques que l'on doit
reproduire ou refaire les mêmes échanges que l'on a eus. La stratégie et
l'approche gouvernement a été largement présentée, elle a été aussi, cette
approche, bonifiée au cours des dernières années à travers des modifications au
niveau des systèmes d'approbation, et elle est de nouveau modifiée à travers
d'autres articles de l'actuel projet de loi. En même temps, ce que l'on a eu
l'occasion de réitérer à plusieurs reprises, c'est que la proposition du
gouvernement en est une qui est équilibrée. Très conscient que certains groupes
font la promotion d'un refus complet de projets lorsqu'ils sont en milieux
humides et hydriques, ce n'est pas à la perspective gouvernementale, parce
qu'on se... on se refuserait, pardon, à des projets importants. Mais, malgré
tout, ce n'est pas non plus un bar ouvert. Il y a des... un encadrement qui est
quand même très bien établi à ce niveau-là. Et, au final, on a une approche qui
est équilibrée, qui nous permet de démontrer l'importance, là, qui est accordée
aux milieux humides et hydriques, mais on ne va pas dans une approche de
refuser toute possibilité dans des secteurs avec milieux humides et hydriques.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. S'il n'y a pas d'autres interventions sur l'amendement déposé
par le député d'Hochelaga-Maisonneuve, je le mettrais aux voix. Donc, est-ce
que cet amendement...
M. Leduc : ...
Le Président (M. St-Louis) : Par
appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : ...
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Oui, j'attends
le micro. Abstention.
La Secrétaire : Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Abstention.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) :
Abstention. Donc, l'amendement tel que déposé est rejeté, ce qui nous ramène à
l'étude de l'article lui-même. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
• (11 h 30) •
Mme Dufour : Donc, là on
retourne sur l'article principal?
Le Président (M. St-Louis) : Absolument.
Oui.
Mme Dufour : Une question.
J'en ai posé déjà beaucoup, ça fait que ça devrait être une des dernières. Le
dernier paragraphe complètement de cet article, on dit : «Malgré le
premier alinéa, le demandeur n'a pas à fournir le document mentionné au
paragraphe 2.1». Et le document en question, c'est celui qui démontre que
le projet a été conceptualisé de sorte à éviter au maximum l'atteinte des
milieux humides et hydriques. Et là on dit : «lorsqu'il démontre que la
nature du projet nécessite qu'il soit réalisé dans des milieux humides et
hydriques». Quel genre de projet...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...nécessitent qu'ils
soient réalisés dans les milieux humides et hydriques?
M. Charette : Naturellement,
il y a des projets qui ont besoin de milieux particuliers, là, pour se
développer ou se réaliser. Un exemple que l'on pourrait donner, c'est l'exploitation
de la tourbe, par exemple. Donc, on a besoin, pour ce type de projet là, de
présence de milieux humides. Donc, on ne saurait demander, pour un projet de
cette nature-là, comment éviter d'aller en milieux humides, alors que c'est la
caractéristique qui est nécessaire.
Mme Dufour : Vous avez parlé
des... d'exploitation de tourbe. D'ailleurs, ça a fait l'objet, là, de
toutes... plusieurs discussions lors du projet de loi sur les mines, parce qu'il
y avait des dispositions qui touchaient, là, les producteurs de tourbe. Mais
ici, je peux... en tout cas, je me pose la question : Est-ce que tous les
projets d'exploitation de tourbe sont... sont octroyés ou autorisés? Si, par
exemple, on se retrouve dans une région qui a été fortement altérée, qu'il ne
reste presque plus de milieux humides, est-ce qu'on va aller... on va donner
une autorisation pour exploiter de la tourbe?
M. Charette : Ça ne veut pas
dire qu'il n'y a pas de questionnement ou que le projet est automatiquement
accepté, là, au contraire, ça dit juste que ce document-là ou cette
démonstration-là n'a pas à être fait, mais tous les autres critères continuent
à s'appliquer. Essentiellement, ce que dit l'article : En temps normal, le
promoteur, l'initiateur doit fournir une démonstration qu'il a tenté d'éviter,
mais, lorsque c'est un projet qui doit se réaliser en milieux humides, on
comprend que cette démonstration-là n'est pas... n'est pas à faire, mais ça ne
veut pas dire que le projet est accepté pour autant. Donc, il y a les mêmes
conditions qui vont s'appliquer, les mêmes validations, les mêmes... les mêmes
critères au niveau de la caractérisation, là, qui devra se faire malgré tout, sauf
que le document en question ne serait pas pertinent compte tenu qu'il a besoin
de milieux humides. Ça, c'est un exemple que je donnais en milieux humides.
Mais, par contre, si on parle de milieux hydriques, si c'est de bâtir un pont,
naturellement on n'a pas démontré qu'on a évité la rivière parce qu'on veut la
traverser, cette rivière-là. Donc, c'est dans cette perspective-là.
Mme Dufour : Mais il reste
que, quand il y a un pont, par exemple, il y a quand même des empiétements en
rive qui sont... qui sont compensés, qui peuvent être... avoir à être compensés.
Donc, il y a des scénarios, quand même, alternatifs qui peuvent être discutés,
là. Je me souviens, l'autoroute 19, là, ça faisait partie des questionnements,
là, on empiétait dans l'habitat du poisson, par exemple.
M. Charette : Bien, c'est...ce sont deux choses. Les compensations se font malgré tout. On parle
réellement de la démonstration où on a voulu éviter le milieu en question qui n'a
pas à être faite étant donné qu'on est en milieu hydrique, si on veut traverser
une rivière, ou, pour un milieu humide, l'exemple d'une exploitation de tourbe.
Mais, encore là, ce n'est pas parce que ce document-là en particulier n'est pas
requis que la... le reste de la démonstration ne doit pas être fait.
Mme Dufour : Oui. Bien, en
fait on parle du document qui démontre «que le projet a été conceptualisé de
sorte à éviter au maximum l'atteinte des milieux humides et hydriques». ...donnait
l'exemple d'un pont. Bien, il y a des endroits que le pont peut traverser puis
il peut y avoir plusieurs scénarios et plusieurs types de conception. Donc,
selon le type... Puis ça, c'est quelque chose que le BAPE regardait, de mémoire.
Donc, je me pose la question s'il n'y a pas des cas où c'est quand même
nécessaire, même si ça veut dire que le projet se fait naturellement en milieu
humide et hydrique.
M. Charette :
Mais les
autres éléments, on parlait, là, des critères en a, en b, en c, en d, vont
continuer de s'appliquer, et les subséquents également. Donc, c'est juste :
le type de milieu qui est requis pour ce type de projet là ne peut pas être
évité complètement. Ça ne veut pas dire que l'impact ne peut pas être minimisé.
Lorsqu'il est question d'un pont, effectivement, peut-être, si un type de
construction peut avoir moins d'impact que d'autres, ça, ça peut... ça peut
faire partie des autres critères, mais c'est sur l'évitement ou la
conceptualisation ou le lieu retenu, ça fait partie de la caractéristique même
ou de la finalité ou du pourquoi du projet. Mais, encore une fois...
M. Charette : …toutes les
autres étapes de validation et toutes les autres formes de démonstration
doivent être faites au même type… au même titre que les autres… les autres
projets.
Mme Dufour : O.K., c'est bon.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Merci, Mme la députée. S'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 120, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Donc, nous allons poursuivre…
Une voix : …
Le Président (M. St-Louis) :
Sur division. Merci. Nous allons poursuivre avec l'étude de l'article 121.
M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 121 : L'article 46.0.4 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le paragraphe 1°
et après «visé» de « de leur zone d'alimentation en eau, le cas échéant»;
2° par le remplacement du paragraphe 2°
par les suivants :
«2° la possibilité d'éviter de porter
atteinte aux milieux humides et hydriques dans le cadre de la réalisation du
projet;
«2.1 La possibilité de minimiser
l'atteinte aux milieux humides et hydriques dans le cadre de la réalisation du
projet.»
Et le commentaire. Cet article modifie
l'article 46.0.4 de cette loi afin de préciser les éléments que le
ministre doit prendre en considération lors de l'analyse d'une demande
d'autorisation ministérielle en concordance avec les modifications apportées à
l'article 46.0.3 de cette loi par l'article précédent du projet de loi.
Ces modifications prévoient que le ministre doit considérer, lors de son
analyse, les caractéristiques et les fonctions écologiques des zones
d'alimentation en eau des milieux humides et hydriques lorsque ces zones
existent. Ces modifications clarifient que le ministre doit considérer la
possibilité d'éviter que le projet porte atteinte à des milieux humides et
hydriques, ainsi que la possibilité de minimiser l'atteinte du projet sur de
tels milieux.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, M. le
Président. J'aimerais comprendre, là, à... au deuxième alinéa, vous retirez la
référence aux espaces disponibles. Tu sais, l'original, en fait, là,
disait : «La possibilité d'éviter de porter atteinte aux milieux humides
et hydriques dans le cadre de la réalisation du projet et, le cas échéant, les
espaces disponibles pour les fins du projet ailleurs sur le territoire de la
MRC concernée.» Les espaces disponibles ailleurs disparaissent, parce que, là,
vous faites… vous remodelez, là, ce 2 en un 2 plus court, puis vous faites
un 2.1, mais qui ne reprennent pas cette… cette référence-là à… d'un espace
disponible ailleurs. Pourquoi?
M. Charette : Le projet peut
se réaliser tout simplement ailleurs, sans que ce soit précisé, là, que ce soit
sur le territoire de la MRC elle-même concernée. C'est la raison pour laquelle
on lit plutôt «la possibilité d'éviter de porter atteinte à des milieux humides
et hydriques dans le cadre de la réalisation du projet». Et 2.1 : «La
possibilité de minimiser l'atteinte aux milieux humides et hydriques dans le
cadre de la réalisation du projet.» Donc, on n'a pas mentionné que ça doit
forcément être ailleurs sur le territoire de la même MRC. C'était… c'était un
ajout qui… bien, dans les faits, on arrive à la même finalité, possibilité
d'éviter, mais on n'a pas précisé que ça doit être sur le territoire d'une même
MRC, si le projet peut se réaliser dans un autre environnement, ou autres.
Donc, c'est un ajout, là, qui n'était pas indispensable à la portée visée, là,
de l'article.
M. Leduc : Bien, vous
comprendrez, M. le ministre, que, dans le cadre des discussions houleuses que
nous avons eues ici sur le projet Stablex, le fait qu'il y avait un projet
alternatif, c'est… quasiment sur le site même, là, on n'est peut-être plus dans
le cadre de la MRC, mais évidemment, c'était dans… c'était sur la MRC, même si
c'était juste à côté. Le fait que, là, ça disparaisse, qu'on n'a plus besoin de
prendre en compte le fait qu'il y aurait peut-être une alternative pour ce
projet-là dans un territoire donné, ce n'est plus une variable sur lequel on se
penche, ça me fait sourciller, on va le dire comme ça.
• (11 h 40) •
M. Charette : Honnêtement,
avec beaucoup, beaucoup d'efforts, je n'arrive pas à établir de parallèle avec
Stablex et cet article-là. Mais on peut aussi mentionner que
l'article 120, qu'on a adopté précédemment, doit être aussi pris en
compte. On ne peut pas prendre un article isolément, c'est un effet cumulatif,
et tous les efforts pour éviter — d'ailleurs, c'était l'objet, là, de
l'amendement du collègue — sont faits, mais si un projet peut être
évité ou déplacé, que ce soit sur un même territoire ou ailleurs, c'est bien
tant mieux. Mais on n'a pas à préciser où que ce… où ce projet…
M. Charette : ...doit être
relocalisé pour autant, là. Mais ça peut... ça n'exclut pas, ça peut être sur
le territoire d'une même MRC, mais ça peut être complètement ailleurs aussi que
le projet se réalise.
M. Leduc : Bien, soyons
concrets, là, d'un point de vue législatif, le deux original faisait référence
à porter atteinte et le fait d'avoir des alternatives, là, des espaces
disponibles pour mettre le projet ailleurs. Vous, vous dites : On refait
le deux. Vous gardez le «porter atteinte», vous rajoutez la référence à
minimiser l'atteinte, ça, c'est très bien, mais vous retirez la référence aux
espaces disponibles ailleurs. Il y a comme une intention législative là. Vous
me dites : Non, ce n'est pas grave, on va le faire pareil. O.K., mais
pourquoi vous le retirez de la loi si vous dites qu'on va le faire pareil?
C'est un peu particulier.
M. Charette : Échange
intéressant, mais on ne veut plus uniquement faire l'évitement sur la base du
projet lui-même, mais c'est aussi sur la base de la conceptualisation du
projet, sur la base locale, donc, mais le principe est le même, là. On veut
d'abord et avant... d'abord et avant tout éviter. Mais je nous rappelle ce
qu'on vient juste d'être adopté aussi, c'est la suite de ça. Donc, un projet
peut... peut être pensé dans un milieu x mais pourrait très bien être aussi
implanté dans un milieu qui est... qui est tout autre, sur un autre territoire
de MRC, là, tout simplement.
M. Leduc : M. le Président,
on a un amendement. Je voulais d'abord un peu comprendre la philosophie du
ministre, mais je vais... mais je le remercie pour l'échange, je vais déposer
l'amendement, à ce moment-ci, en lien avec ce qu'on est en train de discuter.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Mme la députée de Mille-Îles, aviez-vous des questions à cet article? Parce
qu'on... durant la réception de l'amendement, on pourrait poursuivre.
Mme Dufour : Oui.
M. Leduc : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Ah! on l'a déjà? Parfait. O.K. Bon, bien, on va... Bon, il est déjà à l'écran.
Merci. Désolé, je pensais qu'il était à venir.
M. Leduc : Alors, à
l'article 46.0.4 de la loi, modifié par l'article 121 du projet de
loi, ajouter, à la fin du paragraphe deux du premier alinéa, les mots
suivants : «et, le cas échéant, des espaces disponibles pour les fins de
projet ailleurs sur le territoire de la municipalité régionale de comté concernée;»
Le ministre vient nous dire que c'est
quelque chose qui va être fait de toute manière. Donc, pourquoi le retirer si
ce n'est pas... si ça ne pose pas problème? On préfère ne pas avoir une drôle
d'interprétation de l'intention du législateur, qu'on vient de se faire
confirmer que c'était correct, qu'il n'y avait pas de malaise avec le texte
original. Parfait. Gardons-le alors. Il n'y aura pas de mésinterprétation quant
au fait que, pour éviter de porter atteinte aux milieux hydriques, bien, on
peut, en effet, se pencher sur les espaces disponibles pour les fins du projet
ailleurs sur le territoire de la MRC concernée. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Charette : Ce que je
mentionnais tout à l'heure continue de s'appliquer. Pour cette raison-là, on ne
pourra pas accepter l'amendement. Dans le fond, le collègue propose d'enlever
la modification que nous proposons. Cependant, cette formulation-là, elle est
beaucoup... plus limitative en termes de capacité de limiter, ultimement, ou
d'éviter que ce que nous proposons. Donc, pour cette... pour ces raisons, en
fait, on ne pourrait pas appuyer l'amendement en question.
M. Leduc : En quoi il est
limitatif? J'ai mal compris.
M. Charette : Bien, vous proposez,
encore une fois, de regarder sur... que le projet... les possibilités que le
projet se réalise ailleurs sur le territoire de la municipalité régionale de
comté concernée, mais ça peut être ailleurs sur le territoire de la MRC
régionale de comté concerné, mais ailleurs complètement aussi de la MRC.
M. Leduc : Parfait.
M. Charette : Donc, c'est pour
ça que c'est une limitation, là, qui n'est pas... qui ne sert pas l'exercice de
vouloir, à la base, éviter.
M. Leduc : Dans ce cas-là, on
va le... on va le retirer, M. le Président, puis on va arrêter à «ailleurs». On
va dire : «et, le cas échéant, les espaces disponibles pour les fins du
projet ailleurs».
M. Charette : Et ce sera...
Bien, c'est-à-dire, vous avez tout à fait la possibilité de le faire, mais ce
sera aussi un refus, parce qu'on arrive avec une formulation, celle qui est
proposée, qui arrive à ces fins-là sans que le texte ne soit inutilement
alourdi. Mais je ne restreins pas la possibilité du collègue de déposer un
autre amendement, mais j'indique déjà, là, que c'est un amendement qui ne
pourrait pas être accepté.
M. Leduc : Bien, c'est parce
que, là, vous me donnez des pistes d'atterrissage que, finalement, ce n'est
plus des pistes d'atterrissage. Expliquez-moi, dans ce cas-là, pour que je
comprenne bien. Dans votre nouveau deux, vous dites : Ça, ce n'est plus
pertinent. Mais en quoi votre nouveau deux vous donne l'obligation, en quelque
sorte, de considérer les autres sites disponibles si on n'y fait pas du tout
référence? Dans le nouveau deux, vous dites... vous reprenez un peu l'original
mais à moitié, vous dites : «la possibilité d'éviter de porter atteinte à
des milieux humides et hydriques dans le cadre de la réalisation du projet»,
point. Ça ne vous oblige pas à regarder s'il y a des sites ailleurs ou à
prendre...
M. Leduc : ...en considération
qu'il y a des sites ailleurs.
M. Charette : Mais, encore
une fois, je comprends que c'est souvent nécessaire, là, de revenir aux
articles précédents, mais c'est dans l'article 120 qu'on a adopté,
là, il y a quelques instants.
M. Leduc : Bien, je vais
peut-être laisser la collègue pendant que je vérifie la référence à 120.
Pouvez-vous me pointer exactement où à 120, M. le ministre.
Le Président (M. St-Louis) : Je
cède la parole à la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Je vais attendre
la réponse. Je veux l'entendre. C'est quel... quel bout de l'article 120?
M. Charette : Dans le deux.
Est-ce qu'on revient sur l'amendement du collège?
Mme Dufour : ...répondre à la
question.
Le Président (M. St-Louis) :
Oui, on va revenir.
M. Charette : Mais si on
retourne à 120, le deuxième : «une démonstration que les milieux humides
et hydriques d'importance pour la conservation connue dans la MRC concernée ont
été considéré lors du choix du lieu où sera réalisé le projet, de sorte qu'il
soit évité».
Mme Dufour : Moi, ce n'est
pas du tout la même chose, là. Je vais juste souligner, là. Ce qu'on parle ici
c'est qu'on démontre qu'on a pris en compte les milieux humides d'importance,
alors que dans l'autre paragraphe, et ce que l'amendement du collègue tente de
faire, c'est plutôt de dire, mais qu'on a vraiment tenté d'éviter de porter
atteinte au milieu humide en question qui est touché en regardant ailleurs sur
le territoire. Alors que, dans l'article 120, on ne parle que des milieux
humides d'importance. Ce n'est pas la même chose.
M. Charette : De sorte qu'ils
soient évités.
Mme Dufour : Oui, mais
seulement ceux d'importance. Il n'y a pas que ceux-là qu'il faut préserver, M.
le ministre. Avec toutes les pertes qu'on a déjà eues, on ne peut pas se
limiter à ceux d'importance, sinon il n'y aura plus rien.
M. Charette : Encore une fois,
c'est cumulatif : «2.1. Un document démontrant que le projet a été
conceptualisé de sorte à éviter au maximum l'atteinte des milieux humides et
hydriques», lequel comprend ce qui a été lu précédemment à travers a et b.
Donc, c'est cumulatif.
Mme Dufour : On n'est pas
dans la conceptualisation ici, on est dans l'analyse des terrains disponibles
sur un énorme territoire. Est-ce qu'on s'est assuré que le projet s'insère dans
l'endroit, le seul endroit possible ou il y avait d'autres possibilités? On
n'est pas dans ça non plus, dans le 2.1, là, on parle juste sur le terrain, là,
est-ce qu'on l'a conceptualisé, s'assurer qu'on réduit l'atteinte dans ce
milieu-là. Mais là c'est la démonstration puis c'est ce que la VG, la
Vérificatrice générale a dit, il faut démontrer qu'il n'y a vraiment aucune
autre option sur le territoire. Et ça, cette démonstration là, dans le passé,
n'a pas été faite. En venant enlever, et je partage absolument, là, la
préoccupation du collègue, en venant enlever, tu sais, le territoire de la MRC,
bien, on le laisse à dire : Bien, la possibilité d'éviter de porter
atteinte aux milieux... à des milieux humides dans le cadre de la réalisation
du projet. Mais le projet, c'est quoi? C'est celui qui est présenté, on n'est
pas en train de dire : c'est le projet en regard de tous les terrains d'un
secteur donné. Donc, et évidemment, quand on parle de propriétaires terriens,
ils vont dire : Bien, moi, le seul terrain que je possède, c'est celui-là,
puis ça adonne qu'il y a un milieu humide là, ça fait que c'est là qu'il faut
que je fasse mon projet. Et donc la... ce qu'il y avait précédemment, au
minimum, il y avait une note qui disait qu'il fallait qu'il regarde ailleurs
sur le territoire, même si ce n'était pas démontré, là, dans les faits. En tout
cas, je pense qu'on a un recul ici, là.
M. Charette : Et, pour
revenir à la préoccupation, je ne dis pas qu'elle n'est pas légitime, je dis
juste qu'elle est déjà couverte. Si on relit le a dans le 120 : «une
description des scénarios alternatifs étudiés, incluant notamment les autres
localisations considérées. Une explication selon laquelle le scénario choisi
est celui qui porte le moins atteinte à des milieux humides et hydriques».
Donc, je veux bien, et l'échange est pertinent, mais c'est déjà largement
couvert et avec la même intention, là, qui est voulue par les collègues, je
pense bien.
• (11 h 50) •
Mme Dufour : Donc, ici, on
est dans les autres localisations considérées. Comme je disais hier et j'ai
posé la question : Comment on valide que les autres scénarios sont
vraiment ceux qui puissent être considérés pour une alternative? Si on veut
absolument faire notre projet à un endroit, comme propriétaire, c'est normal,
on va donner les scénarios qui ne seront pas réalisables. Mais alors qu'ici,
l'article 121, on est plutôt dans le fait de dire, de démontrer qu'on a
regardé l'ensemble de territoire, pas juste les scénarios alternatifs...
Mme Dufour : …choisi. Moi, à
mon avis, il y a une distinction.
M. Charette : C'est tout à
fait correct… correct de le penser. À ça, je répondais aussi qu'il y a un
travail d'accompagnement avec le ministère, là. On ne prend pas tout pour
acquis lorsque des dossiers nous sont présentés. Donc, il y a une possibilité
d'analyse, il y a une possibilité de contre… non pas contre-questionner, mais à
tout le moins de contre-valider des informations transmises, d'en demander de
nouvelles et, au final, prendre la décision, là, qui se veut la plus éclairée
possible.
Mme Dufour : Oui, mais on l'a
vu où ça nous a menés jusqu'à maintenant. Les pertes sont immenses, immenses,
et donc, si on réduit encore plus les barrières, je crains que ça ne dégénère
encore… tu sais, qu'on en perde encore plus, alors qu'on ne peut plus se
permettre d'en perdre dans certaines régions.
M. Charette : Bien, encore là…
Mme Dufour : En tout cas, moi,
je vais appuyer, si le collègue redépose un nouvel amendement. Je vais
l'appuyer, définitivement.
M. Leduc : …
Mme Dufour : …
M. Leduc : …en effet, M. le
Président, on va retirer puis redéposer. Le courriel est en train d'être
acheminé à l'instant.
Le Président (M. St-Louis) :
Pour le retrait de l'amendement, j'ai besoin du consentement des membres de la
commission. Consentement. Donc, nous allons retirer cet amendement. Nous allons
suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 52)
(Reprise à 11 h 58)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, la commission reprend ses travaux. Messieurs,
je vous demanderais, s'il vous plaît, de bien vouloir nous rejoindre. Alors, au
moment de la suspension, il y avait dépôt d'un amendement. M. le député,
voulez-vous nous le présenter, s'il vous plaît?
M. Leduc : Bien sûr. À
l'article 46.0.4 de la loi, modifié par l'article 121 du projet de
loi, ajouter, à la fin du paragraphe deux du premier alinéa, les mots suivants
«et notamment, le cas échéant, les espaces disponibles pour les fins du projet
ailleurs au Québec.»
Je suis un bon élève. J'écoute ce que le
ministre m'a dit et je l'applique. Il faut donc élargir à la réalité des MRC,
immédiate, alors ailleurs au Québec. Il faut aussi élargir, pas juste l'enjeu
des projets d'espaces disponibles, d'où le «notamment». Je pense que j'ai une
note A en matière d'écoute du ministre. Je ne sais pas s'il va me mettre un
petit collant dans mon cahier. On va voir.
M. Charette : En fait, je ne
sais pas si...
Le Président (M. St-Louis) : ...M.
le ministre.
M. Charette : Je ne sais pas
si je peux accorder une note, parce que j'avais mentionné qu'il serait refusé
si on était dans les mêmes... dans les mêmes eaux, et on est dans les mêmes
eaux.
Ce que l'on va proposer, par contre, dans
les prochains instants... et malheureusement, on ne peut pas le projeter à
l'écran, mais c'est une belle illustration. Parce qu'un terrain ailleurs...
c'est-à-dire un terrain ou un emplacement ailleurs, ça peut être sur le même
terrain qui était initialement visé. Et c'est là où le travail du ministère
peut faire toute la différence. Et c'est ce sur quoi on veut mettre l'emphase,
autant l'article 120 qu'on a étudié que l'article 121 qui est
présentement à l'étude. Donc, j'avais souhaité que l'on puisse l'imprimer dans
les prochains instants. Donc, je pense que c'est envoyé au secrétariat. Mais
c'est de dire : C'est dans la conceptualisation qu'on peut arriver avec un
impact beaucoup moindre dans certains cas. Et, sinon, lorsqu'on parle d'éviter,
ça peut être évité dans une autre région ou ramené dans une autre région, ça ne
l'interdit pas. Mais il faut lire 120 et 121 dans son ensemble. Et, quand je
fais référence à 120, les paragraphes deux et 2.1 ont toute leur pertinence
à ce niveau-là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, est-ce que vous aviez...
• (12 heures) •
M. Leduc : ...ce n'est pas un
autre amendement, là. C'est comme une espèce de présentation de la manière dont
fonctionne le ministère.
M. Charette : Exact. De façon
plutôt pédagogique. Parce que, dans les faits, à notre sens, un nouvel
amendement, là, ne serait pas... ne serait pas nécessaire ou n'apporterait pas
les changements recherchés. Mais c'est davantage le petit tableau, là, qui
pourrait être intéressant à partager. Si jamais on n'est pas prêt à l'imprimer
maintenant, on peut poursuivre les échanges et revenir à cette question-là par
la suite.
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
que... sur l'amendement?
Mme Dufour : ...
12 h (version non révisée)
Le Président (M. St-Louis) : ...O.K.
Bon. C'est en lien avec l'amendement, donc allez-y, oui.
Mme Dufour : Bien, ce n'est
pas tant, mais c'est avec le schéma qu'on nous dit qu'on va nous présenter.
Est-ce que c'est... c'est ce qui va s'appliquer après l'adoption du projet de
loi ou on voit... on va voir ce qui se passe actuellement?
M. Charette : Je dirais qu'actuellement,
au niveau des échanges avec l'initiateur, c'est déjà possible de le faire. Mais
là, les articles 120 et 121 vont nous aider à mettre l'emphase sur ce type
d'accompagnement là, compte tenu des obligations.
Mme Dufour : O.K. Donc, le
schéma va nous montrer... va nous montrer ce que... le potentiel, une fois ces
articles adoptés?
M. Charette : C'est déjà
possible. Mais, avec un renforcement, là... là, je ne le relirai pas, mais ce
que j'ai relu déjà pour 120 et ce que l'on apporte à 121 va nous aider à mettre
l'emphase sur ces possibilités-là. Naturellement...
Mme Dufour : Bien, si c'est
déjà possible... si c'est déjà possible, je ne comprends pas pourquoi on en
perd autant depuis que... depuis l'adoption de la loi, là, depuis 2018, en
fait, on doit dire?
M. Charette : Comme?
Mme Dufour : Si c'est déjà
possible de les accompagner pour limiter, éviter et minimiser, comment ça se
fait qu'on a autant de pertes?
M. Charette : Ça va nous
mettre... Ça va nous permettre de mettre l'emphase sur cette possibilité-là.
Ou, sinon, cette obligation de la part... parce que la... au niveau de la
conceptualisation, au niveau des évitements qui... ou des impacts moindres, c'est
des nouveaux libellés, là, qui sont apportés à travers les articles que l'on
propose en 120 et 121. Donc, il y a une portée plus grande. Je ne dis pas que c'était
impossible avant, mais ça va nous aider à réaliser ce potentiel-là avec ce qui
est proposé. Encore une fois, c'est un cas de figure, là, pour un... ou un type
de terrain en particulier, mais ça illustre bien le type d'accompagnement, là,
que le ministère pourra faire en renforcement aux articles s'ils devaient être,
les deux, adoptés.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Ma compréhension, puis corrigez-moi si je me trompe, même l'explication,
avec le tableau qui sera distribuée, ne change en rien l'adoption ou pas de l'amendement
déposé. Donc...
M. Charette : Exact. Ça ne
change rien et ça n'enlève rien à toute l'estime que j'ai pour le collègue qui
a présenté l'amendement aussi.
Le Président (M. St-Louis) : Ceci
dit, je... s'il n'y a pas d'autre intervention, je... Allez-y, M. le député.
M. Leduc : ...rapide, là, M.
le Président. C'est que je suis tombé sur un extrait de mémoire qui faisait...
qui citait lui-même le Commissaire au développement durable qui disait :
«Le Commissaire au développement durable a observé que le ministère n'applique
pas cette séquence, là, la séquence en trois temps qu'on évoquait tantôt, dans
l'ordre. Lors de l'analyse des demandes d'autorisation, près de 70 % des
autorisations ministérielles auditées étaient accompagnées d'une justification
de réaliser le projet à l'endroit prévu, plutôt qu'une réelle démonstration de
l'impossibilité d'éviter l'atteinte aux milieux humides.» C'est... Ça reprend
les propos de ma collègue de l'opposition officielle à l'instant. C'est un gros
chiffre, quand même, 70 %. Ça fait que c'est un peu là qu'on... il y a
comme une fatigue, je pense, du milieu alentour de ces genres de chiffres là,
où on dit : Oui, oui, il y a une... il y a une volonté de volonté, mais
les résultats sont... ne sont pas au rendez-vous.
M. Charette : À ça, je
répondrai, sans les relire, que l'article 120 apporte des précisions,
voire des obligations importantes, l'article 121 est complémentaire et
intéressant aussi à cet effet-là. Donc, on vient renforcer justement le
mécanisme qui est... qui est actuellement en place.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
comme il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
je vais le mettre aux voix. Est-ce que cet amendement est adopté? Rejeté...
Rejeté sur division?
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. St-Louis) : Non.
Il est rejeté. Je m'excuse! Donc, l'amendement est rejeté. Nous allons revenir
à l'article. Mais il y avait les explications qui devaient venir de la
banquette gouvernementale.
M. Charette : ...les échanges
entre-temps. Je comprends que ça a été envoyé. Il faut se laisser le temps de l'imprimer
maintenant. Mais on peut poursuivre, là, les échanges dans l'intervalle ou, s'il
n'y en a plus, suspendre quelques instants. C'est pour... C'est pour vous.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
on nous dit que le tableau va être projeté plutôt que distribué.
Donc, nous allons suspendre quelques
instants. Merci!
(Suspension de la séance à 12 h 05)
(Reprise à 12 h 16)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, il y a des
discussions qui ont eu lieu hors micro, donc, de part et d'autre. Je vous
demanderais peut-être de résumer brièvement, pour le bénéfice des gens qui nous
écoutent et le bénéfice de la commission, les discussions, M. le ministre.
M. Charette : Sans problème
et avec plaisir, M. le Président. Ce que l'on mentionnait à l'appui,
c'est-à-dire avec l'aide d'une illustration que, malheureusement, on ne peut
pas projeter à l'écran pour celles et ceux qui nous écoutent, c'est le type
d'accompagnement que le ministère offre qui est renforcé avec les études...
c'est-à-dire avec l'étude et l'adoption de l'article 120 et l'adoption
possiblement prochaine de l'article 121, c'est-à-dire des obligations
supplémentaires de la part... pour les initiateurs de projet, pour les promoteurs
de projet, mais avec un même accompagnement.
Et, au final, ce que l'on voit comme
potentiel, c'est une atteinte nettement imitée ou sinon complètement évitée au
niveau de certains milieux humides. Cet accompagnement-là était déjà proposé
par le ministère, mais il est renforcé justement avec les modifications, là,
qui sont présentement apportées à travers le projet de loi n° 181.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que, du côté de l'opposition officielle et de la
deuxième opposition, vous aimeriez ajouter des commentaires aux discussions
hors micro?
Mme Dufour : Bien, je pense
qu'on a bien exprimé nos craintes. En tout cas, moi, j'ai exprimé que j'étais
loin d'être rassurée, là, par ce qu'on nous a présenté. On dit : Le passé
est garant de l'avenir, là, je vous avoue que le passé n'est pas glorieux de ce
côté-là, et ça... j'ose espérer que ça va changer. Mais quand on me dit qu'il y
a des choses qu'on pouvait déjà faire, malheureusement, ça n'a pas donné
d'excellents résultats. Alors, j'espère, j'espère que ça va s'améliorer, mais
je n'en suis pas convaincue à ce stade-ci.
Le Président (M. St-Louis) : D'accord.
Donc, nous allons revenir aux interventions reliées directement à l'article.
Donc, nous poursuivons l'étude de l'article 121. Suite aux explications, est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y en a pas, je vais mettre
l'article 121 aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
On poursuit l'étude avec l'article 122. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 46.0.5 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après le deuxième
alinéa, du suivant :
«Malgré les premier et deuxième alinéas,
dans le cas d'une demande d'autorisation relative à une activité découlant d'un
projet pour lequel le gouvernement a pris une décision à l'égard de mesures de
compensation en vertu du premier alinéa de l'article 31.5.1, le ministre est
lié par cette décision.»;
2° par la suppression du quatrième alinéa.
• (12 h 20) •
Et le commentaire. Cet article ajoute un
nouveau troisième alinéa à l'article 46.0.5 de cette loi pour clarifier que,
pour une activité assujettie à une autorisation ministérielle qui découle d'un
projet assujetti à la procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement pour lequel le gouvernement a pris une décision quant aux
mesures de compensation exigibles en vertu du nouvel article 31.5.1 de cette
loi, telle que modifiée par l'article 90 du projet de loi, le ministre doit
appliquer cette décision dans le cadre de la délivrance de l'autorisation
ministérielle, et ce, malgré les premier et deuxième alinéas de l'article
46.0.5 de cette loi. Il supprime le dernier alinéa afin de corriger une
redondance, puisque le paragraphe 10 de l'article 15.4.40 de...
M. Charette : ...la Loi sur
le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs prévoit
déjà que les sommes perçues en application de la Loi sur la qualité de
l'environnement ou de l'un de ses règlements sont versées au Fonds de
protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. De plus,
l'article 15.4.41.1 de cette loi, tel que modifié par l'article 72 du
projet de loi, prévoit également que les contributions financières perçues à
titre de compensation pour l'atteinte à des milieux humides et hydriques en
application de la Loi sur la qualité de l'environnement sont affectées au
financement de projets visant la restauration ou la création de milieux humides
et hydriques, notamment ceux admissibles à un programme élaboré en vertu de la
Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une
meilleure gouvernance de l'eau et des milieux associés.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 122? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui.Merci.
Le Centre québécois du droit de l'environnement soulignait que... bon, on dit
que «l'article 46.0.5 énonce les situations dans lesquelles l'autorisation
est subordonnée à la compensation. Il ne s'agit... Il ne s'agit pas d'un
pouvoir discrétionnaire. Les modifications proposées... proposées font en
sorte, là, que le ministre serait lié par cette décision et incapable d'exiger
la compensation lors de la délivrance des autorisations ministérielles.» Est-ce
que vous pouvez commenter cette affirmation?
M. Charette : J'ai un
complément, là, de note. C'est par cohérence, essentiellement. Donc, ce que
la... ce que ça dit, c'est : À partir du moment où il y a une décision qui
est rendue par le gouvernement en vertu d'un des articles, là, 31 et... 31.5,
31.7.1 et 31.7.2, ça lie le ministre. On ne peut pas aller à l'encontre d'un
décret gouvernemental. Naturellement, nous sommes liés aux... nous sommes tous
liés aux décrets gouvernementaux. Et, par la suite, ça... je continue de lire
la notre... la note, c'est-à-dire... exerce, par la suite, les pouvoirs dans le
cadre du régime d'autorisation ministérielle et des déclarations de conformité.
Donc, il y a un décret. Le ministère de l'Environnement est assujetti à ce
décret-là par la force des choses. Mais, par la suite, il y a quand même les
pouvoirs, là, qui s'appliquent en vertu, là, du régime d'autorisation
ministérielle et des différentes déclarations de conformité.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Mais, en
fait, ce que je lis, puis je veux juste bien comprendre... parce que ce qu'on
nous dit ici, c'est qu'il semble que ce ne serait pas possible d'exiger de
compensation lors de la délivrance des autorisations ministérielles. Là, on
parle de décret. Est-ce que c'est l'intention que, par décret, on détermine que
des projets ne soient pas admissibles à une compensation financière?
M. Charette : C'est-à-dire,
si le décret précise qu'il n'y en a pas, on ne peut pas aller à l'encontre du
décret, mais ça dépend quelle est la portée du décret. On peut, par exemple,
autoriser un projet sans qu'il y ait d'exclusion par rapport aux compensations
qui seraient à verser. Mais tout ça pour dire que le ministère de
l'Environnement ne peut pas aller à l'encontre d'un décret gouvernemental. Mais
ce n'est pas tout décret qui exclurait d'emblée toute forme de compensation.
Là, naturellement, c'est une formulation qui est générale, qui peut couvrir
différents types de projets, mais je ne peux pas... je ne peux pas répondre par
l'affirmative, ne sachant pas, là, quelle serait la portée d'un éventuel
décret.
Mme Dufour : Pourquoi on
enlève le dernier paragraphe?
M. Charette : Ça, dans les
faits, on a le... c'est mentionné dans le commentaire, là, on supprime le
dernier alinéa afin de corriger une redondance. C'est qu'on a ces
dispositions-là ailleurs dans le... dans la loi ou dans le projet de loi. Je ne
relirai pas le commentaire, là, mais c'est tout simplement prévu où sont
destinées les sommes qui sont... qui sont recueillies, là, à travers les...
Mme Dufour : ...parce que le
Centre québécois du droit à l'environnement nous recommandait de retrancher
cet... en fait, le deuxième alinéa qui supprime cet article... ce bout de
paragraphe là. Je comprends que, peut être, qu'il n'avait pas les notes, là,
qui nous disent que c'est de la redondance parce que ça se retrouve ailleurs.
M. Charette : Juste, sans
relire en entier, juste une petite, petite portion du commentaire. Le
paragraphe 10 de l'article 15.4.40 de la Loi sur le ministère du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs prévoit déjà que les sommes perçues en
application, et là ça décline le reste, mais c'est déjà... c'est que ça se
retrouve ailleurs, tout simplement. Donc, ce volet-là en est réellement un, là,
de correction de redondance.
Mme Dufour : Oui, je pense,
c'est vraiment... La plus grande inquiétude, évidemment, c'est l'article qui
dit... bien, la portion qui dit : «Malgré les premier et deuxième alinéas,
dans le cas d'une demande d'autorisation...», bon, en fait, le ministre est
lié par cette décision. C'est la crainte que, finalement, on utilise cette
disposition pour éviter d'avoir à exiger des compensations financières, là.
C'est ce que je comprends.
M. Charette : Naturellement,
on parle de mesures... Ce serait exceptionnel de dire : Le gouvernement
passe outre un cadre établi par décret, c'est exceptionnel. Et même s'il y
avait pareil décret, ça ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas de compensation
qui serait exigée. Et, pour le premier volet de la collègue, là, l'article 72
du projet de loi précisait justement la direction des sommes recueillies à
travers les compensations. Donc, c'est réellement pour éviter une redondance.
Mme Dufour : C'est bon.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 122. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Poursuivons avec la lecture de l'article 123. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 123. L'article 46.0.6 de cette loi est modifié :
1° par l'ajout, au début, de l'alinéa suivant :
«Le ministre refuse de délivrer ou de
modifier une autorisation relative à un projet dans des milieux humides et
hydriques lorsque le demandeur refuse de payer la contribution financière
exigée en vertu du premier alinéa de l'article 46.0.5.»;
2° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «Outre» et de «une autorisation relative à un
projet dans des milieux humides et hydriques» par, respectivement, «De plus,
outre» et «ou de modifier une telle autorisation»;
3° par le remplacement, dans le
paragraphe1° de ce... dans le paragraphe 1° - pardon - de «qu'il ne peut, pour
les fins de son projet, est par le paragraphe un qu'il ne peut, pour des fins
de son projet, éviter de porter atteinte aux milieux» par «que son proje, évite
au maximum l'atteinte à des milieux humides et hydriques»;
4° par le remplacement, dans le paragraphe
2°, de «d'atténuation proposées par le demandeur ne permettent pas de réduire
au minimum» par «proposées par le demandeur ne permettent pas de minimiser»; et
5° par la suppression du paragraphe 4°.
Et le commentaire. Cet article modifie à
l'article de cette loi pour clarifier que le ministre doit - et non peut -
refuser une demande d'autorisation lorsque le demandeur refuse de payer la
contribution financière exigée en vertu de l'article 46.0.5 de cette loi. Les
modifications proposées clarifient également que les motifs de refus prévus par
le deuxième alinéa sont applicables à une demande de modification d'une
autorisation ministérielle. Les modifications aux paragraphes 1° et 2° du
deuxième alinéa découlent de celles apportées à l'article 46.0.3 et à l'article
46.0.4 de cette loi. Il vise à clarifier les motifs de refus relatifs à
l'effort d'évitement et aux mesures de minimisation proposées.
• (12 h 30) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. On constate... On nous dit, là, à l'article : «Outre les
motifs de refus prévus par d'autres dispositions, le ministre peut refuser de
délivrer.» Puis là il y avait une option qui était... si le demandeur refuse,
de payer la contribution financière. Ça, ce n'est pas expliqué dans la note
explicative. Pourquoi on enlève ça...
12 h 30 (version non révisée)
Des voix : ...
M. Charette : ...j'entends les
explications de ma collègue et je les valide aussi en même temps, c'est qu'on l'a
juste plus haut, dans le premier... dans le premier paragraphe, c'est mentionné :
«Le ministre refuse de délivrer ou de modifier une autorisation relative à un
projet dans des milieux humides et hydriques lorsque le demandeur refuse de
payer la contribution financière en vertu du premier alinéa.» C'est juste pour
une meilleure... une meilleure disposition, là, du texte, mais on a la même
finalité, là, juste un petit peu plus haut.
Mme Dufour : Excusez-moi, M.
le ministre, c'est où que vous voyez que ça dit : Lorsqu'il refuse de
payer?
M. Charette : En fait, le
premier, premier paragraphe de 46.0.6 du nouveau texte proposé.
Mme Dufour : Ah! O.K., O.K., O.K.
Excusez-moi, je ne l'avais pas vu. O.K. Donc, ça, c'est la première raison de refus.
Puis là, en plus, on dit : Il peut refuser... mais je ne sais pas pourquoi
qu'on l'a changé, mais en tout cas. O.K. Ensuite, on dit... on a changé le fait
qu'il ne peut, pour les fins de son projet, éviter de porter aux milieux... il
ne peut éviter de porter atteinte, c'est ça, aux milieux, on l'a changé par «que
son projet évite au maximum l'atteinte». Ça, pourquoi on a fait ce changement-là?
Parce que c'est un peu la crainte, je pense, qui est évoquée, c'est de dire :
Bien, avant, c'était... il fallait éviter de porter atteinte, là on dit :
Bien, éviter au maximum. C'est moins, c'est... on baisse la barre.
M. Charette : Pas du tout. C'est
un petit peu ce qu'on a mentionné, et c'est par souci de cohérence, dans les
articles précédents aussi. À partir du moment où c'est totalement évité, il n'y
a pas d'autorisation qui est requise. Là, on est dans un contexte d'autorisation.
Donc, pour autoriser, il faut démontrer, là, qu'on a tenté d'éviter au maximum.
Mais, si c'est totalement évité, bien, il n'y a tout simplement pas d'autorisation,
là, requise.
Mme Dufour : D'accord. Écoutez...
En tout cas, je... tu sais, je pense, le Centre québécois du droit de l'environnement
l'a mentionné, là, que c'était un... c'était un enjeu, là, la façon que c'était
écrit. Je suis consciente qu'il y a parfois des moments où on ne peut pas... ce
n'est pas possible d'éviter à 100 %, c'est pour ça que je n'ai pas proposé
l'option d'enlever «au maximum», parce que ça, ça voudrait dire : Bien, un
centimètre ne serait pas possible, mais ça reste que, comme je disais, on... j'ai
hâte de voir les résultats, mais jusqu'à maintenant on n'est pas impressionnés des
résultats.
M. Charette : Mais, pour cet
article-là, comme pour les 120 et 121 discutés précédemment, on est dans un
contexte d'autorisation, et, si c'est 100 % évité, il n'y a pas d'autorisation
nécessaire. Donc, c'est la raison pour laquelle la précision est faite.
Mme Dufour : C'est bon.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, est-ce que vous avez d'autres interventions?
Mme Dufour : Pas pour cet
article.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vais mettre l'article aux voix. Donc, est-ce que l'article 123 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Nous poursuivons avec l'article 124. M. le ministre.
M. Charette : Article pour
lequel nous aurions un amendement, M. le Président. Je vais d'abord lire la
version originale. Donc :
124. L'article 46.0.9 de cette loi
est modifié :
1° par la suppression de la dernière
phrase du premier alinéa;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«À défaut, l'autorisation pour l'activité
qui porte atteinte à des milieux humides et hydriques est annulée de plein
droit. Le ministre rembourse, sur demande du titulaire, toute contribution
financière que ce dernier a versée en vertu du premier alinéa de l'article 46.0.5,
sans intérêts, dans les 30 jours de sa demande.»
Et le commentaire : Cet article
modifie l'article 46.0.9 de cette loi afin, notamment, de clarifier que la
période de validité prévue à cet article ne s'applique qu'à l'égard de
l'activité à être réalisée dans les milieux humides et hydriques et ne
s'applique pas à la réalisation des autres activités visées par l'autorisation,
le cas échéant.
De plus, les modifications proposées
prévoient que, pour obtenir le remboursement de la contribution financière dans
le cas d'une annulation de plein droit, le titulaire de l'autorisation doit en
faire la demande. Et les modifications prévoient également que le ministre aura
30 jours suivant la demande de remboursement pour effectuer le remboursement.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie, M. le ministre, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Me
laissez-vous le temps de prendre connaissance...
M. Charette : Et je vais
lire...
M. Charette : ...
Mme Dufour : ...l'amendement?
Le Président (M. St-Louis) : Oui.
Allez-y. On va...
Mme Dufour : Oui. Bien, c'est
ça, moi, je suis... j'étais rendue à essayer de lire l'amendement. Ça fait
que...
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre quelques instants. Merci.
Mme Dufour : Bien non.
Le Président (M. St-Louis) : Non?
Mme Dufour : Non, non. Je
pense qu'il va le lire.
M. Charette : Je fais la
lecture de l'amendement? On pourra...
Mme Dufour : C'est ça.
Pendant qu'il va le lire, je vais pouvoir...
Le Président (M. St-Louis) : O.K.
Je pensais que c'était... Excusez-moi. Je pensais que c'était fait. Allez-y.
M. Charette : Parfait. Non.
Donc, remplacer le paragraphe un de l'article 124 du projet de loi par le
suivant :
«1 dans le premier alinéa :
«a) par le remplacement de "relative
à un projet dans des milieux humides et hydriques que doit débuter l'activité
concernée" par "délivrée en vertu de l'article 22 doit débuter
l'activité portant atteinte à des milieux humides et hydriques";
«b) par la suppression de la dernière
phrase.»
Et le commentaire : C'est une
question de concordance, donc en concordance avec la modification proposée par
le projet de loi au deuxième alinéa de l'article 46.0.9 de la loi.
L'amendement vise à clarifier que cet article ne s'applique pas à l'égard de
toutes les activités composant le projet autorisé par le ministre en vertu de
l'article 22 de la loi, mais uniquement à l'égard de l'activité réalisée
dans les milieux humides... dans les milieux humides et hydriques.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. J'ai quelques
questions, peut-être, par rapport au changement. On dit que «le ministre
rembourse toute contribution financière sans intérêt.» Ça, c'est. Si la... dans
le fond, là, l'activité est annulée, là, l'autorisation de plein droit est
annulée. Actuellement...
M. Charette : Et je n'ai pas
de difficulté à voir... à avoir cet échange-là. Mais on peut se concentrer sur
l'amendement, dans un premier temps, parce...
Mme Dufour : Sur
l'amendement. O.K. C'est parce que je le regardais... Bien, c'est... c'est
difficile de le prendre juste sur l'amendement, parce que là, on doit discuter
de l'article et de l'amendement. On n'a pas fait ni l'un ni l'autre comme...
M. Charette : Effectivement.
Mais pour... Et l'échange se déroule bien, là, je n'ai pas de problème avec ça.
Cependant, l'amendement n'aborde pas la question soulevée par la collègue, là.
C'est réellement une petite précision, là, de concordance. Mais, après, on
pourrait revenir à l'article, là, comme tel sans problème.
Mme Dufour : Bon. Bien,
peut-être expliquer la... en vertu de l'article 22, on parle de
l'article 22 de quoi? De la LQE?
M. Charette : C'est
l'article 22 de la LQE.
Mme Dufour : Oui. C'est ça.
Généralement, on le... on le précise. Là, c'est parce qu'on est à l'intérieur
de la même loi qu'on ne le précise pas? O.K. J'ai vu la juriste en arrière qui
a dit oui. D'accord.
M. Charette : En fait,
c'est... c'est formidable, vous avez une vue que moi, je n'ai pas. Je comprends
qu'il y a plein de têtes qui hochaient va dans le bon sens.
Mme Dufour : O.K. C'est ça.
Puis on enlève «relatives à un projet... des milieux humides... doit
débuter...» Ça fait que, quand c'est délivré en vertu de l'article 22,
c'est nécessairement un projet dans les milieux humides et hydriques?
M. Charette : Que c'est
l'atteinte uniquement, là, aux milieux humides et hydriques, là, qui est... qui
est visée, là, par...
Mme Dufour : Parfait. Je n'ai
pas d'enjeu avec l'amendement. Tu sais, je ne sais pas pourquoi qu'on a senti
le besoin de le changer parce qu'on dit sensiblement la même chose, là.
M. Charette : Sans doute des
clarifications légistiques de concordance, là, comme ça le mentionne dans le
commentaire.
Mme Dufour : C'est ça. Mais
ça veut dire la même chose?
M. Charette : Oui. Non,
effectivement. C'est... C'est l'avantage...
Mme Dufour : Parce que...
Parce que je vous ai entendu souvent dire : Quand ça ne change pas le
sens, ne n'est pas nécessaire de le faire, le changement.
M. Charette : Non. Mais,
c'est-à-dire, c'est une question de concordance. C'est ce qu'on a aussi souvent
dit des omnibus législatifs. C'est rare, donc ça permet de faire le ménage, un
petit peu, là, dans les articles de loi.
Le Président (M. St-Louis) : ...adopté?
Merci. Nous allons retourner à l'article 124 tel qu'amendé. Mme la
députée.
• (12 h 40) •
Mme Dufour : Oui. Donc, je
repose ma question. Donc là, on est dans le remboursement. Ça, c'est quelque
chose qu'on dit. Avant... Avant... Précédemment, ça disait, bon, l'autorisation
est annulée de plein droit. Là, on change... ça semble être sensiblement la
même chose, là, où on dit que, si, dans les deux ans de la délivrance de
l'autorisation, les travaux ne sont pas effectués, bien là, l'autorisation est
annulée de plein droit. Puis, ça, est-ce que c'est l'annulation... est-ce qu'il
y a cette annulation pour l'article 22 ou c'est... Parce qu'en fait, ça,
c'était un des enjeux. C'est que les certificats... les certificats d'autorisation,
en vertu de l'article 22, dans le passé, ils n'avaient pas de date
d'échéance. Là, est-ce qu'on comprend avec ça que c'est après deux ans, il y a
échéance?...
Des voix : ...
M. Charette : En fait, c'est
uniquement au niveau de l'intervention dans les milieux humides qui doit se
faire dans les deux ans et non pas... si jamais il y avait d'autres volets à
l'autorisation, là, ça n'implique pas les autres volets, c'est uniquement le
volet milieux humides et hydriques a une période, là, de deux ans pour
maintenir sa validité.
Mme Dufour : Oui, mais c'est
ça. Donc, ça vient me confirmer... et s'il y a une autorisation de destruction
de milieux humides, si ce n'est pas fait dans les deux ans, ça vient à
échéance, cette autorisation, ce qui n'était pas le cas avant. Là, ça... je ne
sais pas à quel moment ça a été changé, là, la loi, ici, l'article 46.0.9
avant, mais, de mémoire, à Laval, on avait des autorisations qui datait de 10,
11, 12 ans puis qui étaient encore en vigueur.
M. Charette : Si on
regarde... Par contre, il y avait quand même une période qui était précisée. Si
on regarde dans le texte actuel, celui qui est en vigueur, là, au début du
46.0.9, c'est quand même indiqué, là, que le titulaire d'une autorisation relative
à un projet dans des milieux humides et hydriques doit débuter l'activité
concernée dans les deux ans de la délivrance de cette autorisation ou, le cas
échéant, dans un tout autre délai prévu à l'autorisation.
Mme Dufour : Et c'est ce que
je disais, je demandais : ça, ça date de quand, cette disposition-là?
Parce que ça n'existait pas avant, là. Mais quand je dis avant, je parle il y a
longtemps, là.
M. Charette : Ça date de
2017, mais avec l'entrée en vigueur en 2018.
Mme Dufour : O.K. Donc, ça
explique. O.K. Puis là on dit «sans intérêt... toute contribution, là,
rembourse toute contribution financière sans intérêt». Juste une question,
parce que là, on... on a fait référence un peu plus tôt au fonds, le fonds pour
les milieux humides et hydriques, là, le nom exact, là, je ne m'en rappelle
pas, mais si une contribution versée au fonds, prenons l'exemple que les fonds
ont été utilisés, là, ce n'est pas le cas actuellement, mais prenons l'exemple
qu'enfin les fonds sont utilisés, là, il y a une contribution qui faite, qu'il
y a plein de projets puis que là ça bouge, est ce que ça veut dire qu'il faut
attendre deux ans avant d'utiliser les sommes de chacun des projets? Qu'est ce
qui arrive si les sommes ont été utilisées dans des projets mais que,
finalement, la destruction n'a pas eu lieu et qu'on rembourse, là, il y a plus
d'argent dans le fonds? Tu sais, c'est hypothétique, parce que, comme j'ai dit,
il ne manque pas d'argent actuellement, mais advenant le cas où est-ce que toutes
les sommes étaient utilisées, c'est comment la mécanique de ça?
M. Charette : Ce n'est pas
une situation, là, qui est susceptible d'inquiéter le ministère. Ce sera
remboursé selon le montant payé. Si jamais c'était deux ans après, bien, ce sera
le montant payé et non pas les intérêts qui auraient pu courir entre temps, là.
Mais il n'y a pas d'inquiétude au niveau du ministère à ce niveau-là.
Mme Dufour : O.K. Mais si le
fonds n'a plus de sous à ce moment là, tu sais, je comprends qu'éventuellement
il va se renflouer avec des nouvelles demandes, mais...
M. Charette : C'est un fonds
qui est continuellement alimenté par les autorisations, là, qui sont délivrées.
Mme Dufour : O.K. Ça fait
qu'on pense qu'il n'y aura pas d'enjeux, mais s'il n'y avait pas d'argent dans
le fonds, on trouverait une autre source, j'imagine, pour rembourser.
M. Charette : Oui, mais il
n'y a pas d'inquiétude, effectivement, là, du côté du ministère.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, ça concluait vos interventions? Donc, je vais
mettre l'article aux voix, est-ce que l'article 124 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
On poursuit avec l'article 125, M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 125. L'article 46.0.11 de cette loi est abrogé.
Commentaires : Cet article supprime
l'article 46.0.11 de cette loi. Cette suppression est requise puisque son
contenu est modifié et déplacé dans la section applicable à la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement au nouvel
article 31.5.1 proposé à... par l'article 90 du projet de loi. Et
j'ajouterai : article qui a été adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
Des voix : ...
Mme Dufour : Ici.
Mme Dufour : ...ce qu'on
abroge, ça... en fait, je vais vous lire les mots du Centre québécois du droit
de l'environnement. Le 46.0.1 qu'on abroge dit que le gouvernement peut déterminer
si une contribution financière est exigible ou si des travaux de compensation
peuvent la remplacer. Ce qu'on nous dit, c'est que le 31.5.1, ce n'est pas tout
à fait du même ordre. On donne plutôt au gouvernement le pouvoir de décider
qu'aucune compensation n'est requise, ni en argent ni en nature. Ce n'est pas
la même portée, qu'un cas on dise qu'on peut déterminer si une contribution
financière est exigée ou des travaux de compensation puis, dans l'autre cas,
c'est décider qu'aucune compensation n'est requise. Comment on juge que c'est
équivalent, les deux, là?
Des voix : ...
M. Charette : 31.5.1 a déjà
été adopté.
Mme Dufour : ...
M. Charette : Donc, c'est...
Mme Dufour : Peut-être juste
vous lire, là, le 31.5.1, là, un résumé, là, ce que ça dit, c'est :
Lorsque le projet porte atteinte à des milieux, le ministre décide si des
mesures de compensation sont exigibles, alors que l'article qu'on vient abroger
ici disait finalement que... on dit que, si une contribution financière est
exigible ou si le paiement peut être remplacé, en tout ou en partie, par
l'exécution de travaux visés au deuxième alinéa... Ce n'est pas la même chose,
là.
Des voix : ...
M. Charette : En fait, il
faut aussi y aller, là, en vertu de l'application des articles 46.0.4 et
46.0.6, selon les objectifs de 46.0.1, donc dans une perspective où les cas,
là, sans compensation ne sont pas... ne sont pas fréquents, mais c'est des
éléments, là, qui avaient été déjà discutés, là, précédemment.
Mme Dufour : Vous avez dit
quels articles?
M. Charette : 46.0.4 et
46.0.6, selon les objectifs qui, eux, étaient précisés en 46.0.1. Et
l'article 46.0.11 indiquait, là, que le gouvernement déterminait si
contribution financière était... si la contribution financière était requise.
Donc, c'est réellement, là, des questions qui avaient été abordées, là, dans
les articles précédents.
Mme Dufour : Oui. C'est juste
que je me réfère au commentaire qui est ici, et le commentaire nous dit que,
bien, tout ça n'est plus nécessaire parce que c'est prévu au nouvel
article 31.5.1. Moi, ce que je dis : 31.5.1 ne fait pas la même
chose. 31.5.1 dit que le ministre détermine si des mesures de compensation sont
exigibles, alors qu'ici on dit que, s'il y en a une, ça peut être remplacé,
c'est soit un ou soit l'autre. On n'est... On n'est pas à la même place, là.
M. Charette : Oui. En fait,
on est à la place, parce que je mentionnais, en 31.5.1, à travers les articles
qui ont déjà été adoptés, les circonstances dans lesquelles ça s'appliquait.
C'est rare, mais ça peut arriver, et ça avait été discuté, là, lors de ces
articles-là.
Mme Dufour : Je devais... Je
ne devais sûrement pas être d'accord. Ça fait qu'on va... on va passer au vote
pour ça.
M. Charette : Et c'est la
beauté de la chose. On n'est pas obligés d'être d'accord sur tout,
l'important...
Mme Dufour : Je vais prendre
un vote par appel nominal, M. le Président.
• (12 h 50) •
Le Président (M. St-Louis) : D'accord.
Juste avant de procéder à la mise aux voix de l'article 125, juste...
précision, l'article 124 avait été adopté tel qu'amendé. Donc, maintenant,
nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal pour
l'article 125. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme...
La Secrétaire : ...Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Oui... Pour.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'article est adopté. Nous allons poursuivre l'étude avec l'article 126,
M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, 126. L'article 46.0.22 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 4°, de «par le ministre en vertu de la Loi sur
les espèces menacées ou vulnérables à l'égard d'une espèce floristique menacée
ou vulnérable ou par le ministre responsable de la Faune, notamment lorsqu'une
activité est réalisée dans un habitat faunique visé par» par «en vertu de la
Loi sur les espèces menacées ou vulnérables».
Et le commentaire. Cet article modifie le
paragraphe 4° de l'article 46.0.22, en concordance avec les modifications
proposées à l'article 18 de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables par
l'article 58 du projet de loi. La modification vise à préciser les lois en
vertu desquelles une contribution ou une compensation d'un autre type pourrait
être exigée plutôt que de verser... de viser par quel ministre elles sont
exigées.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Dufour : Non, je n'ai pas
de commentaire, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons mettre cet article aux voix. Est-ce que l'article 126 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Nous allons poursuivre à l'article...
M. Charette : ...on suspendrait,
avec la permission des collègues, pour changer les équipes.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre brièvement. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 53)
(Reprise à 12 h 55)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous en étions à
l'étude de l'article 127. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc, 127. L'article 46.8.1 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «ou la recherche et le développement
dans ce domaine» par «, le retrait de tels gaz de l'atmosphère ou la recherche
et le développement dans ces domaines ».
Et le commentaire. Cet article modifie le
troisième alinéa de l'article 46.8.1 de cette loi afin de permettre que des
projets pouvant être réalisés par un émetteur assujetti au système de
plafonnement et d'échange de droits d'émission avec les normes recueillies en
application de cette disposition. Il vise aussi le retrait des gaz à effet de
serre de l'atmosphère.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Il y avait
un commentaire dans le mémoire du...
Mme Dufour : …Conseil patronal
de l'environnement du Québec. Je ne sais pas si vous en avez pris connaissance,
mais ils disaient… Parce que, là, on parle d'ajouter, dans le fond, le retrait
des gaz de l'atmosphère. On dit, là, que, les sommes, dans le fond, ça fait
référence ici l'article, là, aux sommes qui sont utilisées, là, du fonds… en
fait… du carbone, là, ce que je comprends, de ce qui… de ce qui vient de là. Et
là on nous dit : «L'expression retrait de l'atmosphère ne semble pas a
priori permettre d'utiliser les sommes mises en consigne pour la réalisation de
projets de captation à la cheminée des GES en vue de permettre leur stockage ou
une utilisation future.» Ils disent : «En effet, considérant que les gaz
captés à la cheminée ne sont jamais rejetés dans l'atmosphère, ils ne peuvent pas
être… ils ne peuvent être techniquement retirés. Si bien qu'aucun indicatif…
incitatif financier ne serait disponible pour favoriser la réalisation d'un tel
projet, faisant des projets de captation directe du carbone dans l'air les
seuls couverts dans… par le nouveau libellé.» Je… Loin de moi d'être une
experte, là, ça fait que je le lis, mais je ne suis pas certaine, là, de…
M. Charette : …il y a
consentement?
Mme Dufour : Oui, oui, tout à
fait.
Le Président (M. St-Louis) :
Consentement pour l'intervention de notre collègue. Donc, je vous demanderais
simplement de vous présenter, nom et fonction, s'il vous plaît.
M. Gibeault (Jean-François) :
Oui. Bonjour, Jean-François Gibeault, sous-ministre adjoint responsable de la
transition climatique et énergétique. C'est simplement que les dépenses
admissibles pour l'utilisation de la consigne vont être définies dans le projet
de règlement. Donc, normalement, il va y avoir un élargissement aussi pour
l'utilisation afin que les activités de retrait de l'atmosphère, capturées à la
cheminée par exemple, enfouissement géologique également, puissent être
admissibles. Donc, ça va… Il y aura des consultations à cet effet-là,
notamment, là, du CPEQ, pour préciser par exemple sur les questions où les
retraits de carbone ne sont pas permanents, parce qu'on fait, par exemple, des
biocombustibles avec, évidemment, il y a réémission du carbone à l'émission.
Donc, ça va demander des… je dirais, des précisions, puis des définitions qui
vont être à discuter de manière plus détaillée, je dirais, là, mais donc, là,
en gros, ça va venir via la réglementation et non pas la législation.
Mme Dufour : O.K., donc ça, je
pense que ça va les rassurer, là. Puis là je comprends que vous allez les
consulter. L'échéancier qui est prévu ou qu'on estime, là, possible pour ce
règlement, une fois l'adoption du projet de loi?
M. Gibeault (Jean-François) :
Bien, pour son édiction, là, on a une période, je pense… mais on pense que,
dans environ deux ans, l'ensemble des changements vont… pourront être
complétés.
Mme Dufour : Mais le règlement
qui va venir préciser la notion de retrait de l'atmosphère, ça, ce serait
quand?
M. Gibeault (Jean-François) :
Il faudrait qu'on précise l'échéancier, là.
Mme Dufour : Mais on est-tu
dans un échéancier de deux ans, quatre ans, six ans?
M. Gibeault (Jean-François) :
Bien, comme je vous disais, environ deux ans.
Mme Dufour : O.K. Avant… d'ici
deux ans, O.K., parfait. Parfait, je pense que ça répond à leurs
questionnements, là.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je mettrais… je vais mettre
l'article 127 aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Alors, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
la Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 81, Loi modifiant
diverses dispositions en matière d'environnement. Lors de la...
Le Président (M. St-Louis) : ...suspension
de nos travaux cet avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 128.
Est-ce qu'il y avait lecture, interventions, je me...
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. Donc, 128. L'article 53.28 de cette loi
est modifié : 1° dans le premier alinéa : a) par le remplacement,
dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «des contenants, emballages, matériaux
d'emballage, imprimés ou autres produits qu'il désigne» par «l'offre de vente,
à la vente, à la distribution ou à toute autre forme de mise à la disposition
des contenants, emballages, imprimés ou autres produits qu'il désigne, ainsi
que des matériaux de ces derniers»; b) par le remplacement des paragraphes 1° et
2° par les suivants : 1° fixer la proportion minimale de matériaux ou
d'éléments récupérés, recyclés ou autrement valorisés, qui doit être respectée
dans la fabrication, l'offre de vente, la vente, la distribution ou dans toute
autre forme de mise à disposition des contenants, emballages, imprimés ou
autres produits désignés, ainsi que des matériaux de ces derniers; 2° interdire
pour la fabrication, l'offre de vente, la vente, la distribution ou pour toute
autre forme de mise à la disposition des contenants, emballages, imprimés ou
autres produits désignés, ainsi que des matériaux de ces derniers, certains
matériaux ou certains mélanges ou association avec d'autres matériaux ou
éléments; c) par le remplacement dans le paragraphe 3° de «ou emballages» par
«emballages, imprimés ou autres produits»; 2° par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «ou emballages» par «emballages ou autres produits».
Et le commentaire : Cet article
modifie l'article 53.28 de cette loi pour permettre au gouvernement de
déterminer par règlement les conditions ou les prohibitions applicables non
seulement à la fabrication des contenants, des emballages, des imprimés ou
d'autres produits que le gouvernement désigne mais également à l'offre de
vente, à la vente, à la distribution ou à toute autre forme de mise à la
disposition de ces derniers, et ce, dans le but de réduire davantage la
production de matières résiduelles. Ainsi, le pouvoir réglementaire prévu au
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 53.28 s'appliquera, d'une
part, non seulement aux matériaux ou aux éléments récupérés, comme c'est le cas
actuellement, mais également à ceux qui sont recyclés ou autrement valorisés.
Et d'autre part, il ne se limitera pas à la fabrication de ces derniers.
L'offre de vente, la vente, la distribution ou toute autre forme de mise à la
disposition des produits désignés, des matériaux dont ils sont composés seront
elles aussi visées. Quant à l'interdiction prévue au paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 53.28, elle visera aussi l'offre de vente, la vente,
la distribution ou toute autre forme de mise à la disposition des produits
désignés et des matériaux dont ils sont composés.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? Mme la
députée.
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Alors, d'abord, peut-être des questions : Pourquoi on ajoute
«à l'offre de vente et à la vente»? Parce qu'en toute franchise, ça se
ressemble beaucoup.
M. Charette : Avec le
consentement, on pourrait céder la parole à notre collègue.
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) : ...de
la commission. Je vous invite à vous présenter, nom et titre, s'il vous
plaît... fonction.
Mme Boivin (Gitane) : Gitane
Boivin, directrice principale des matières résiduelles. En fait, pour répondre
à votre question, on a voulu viser le plus large possible, ça fait que l'offre
de vente et la vente, c'est vraiment dans l'objectif de viser le plus large
possible, couvrir toutes les possibilités. C'est aussi plus large que la
fabrication puis c'est dans le but que ce soit uniforme sur tout le territoire
du Québec, pas juste les fabricants qui fabriquent au Québec mais c'est aussi
ceux qui peuvent importer des produits, par exemple, puis que ce soit aussi
l'offre de vente de ces produits-là qui soit dans le pouvoir qu'on se donne
dans cet article-là.
Mme Dufour : Est ce que ça
peut couvrir... puis, tu sais, en toute franchise, offre de vendre puis vente,
pour moi, ça... j'ai l'impression que c'est pas mal la même chose. Mais,
mettons, je comprends que pour offre de vente, c'est plus large, est ce que ça
voudrait dire des sites à l'étranger par exemple, que les gens commandent?
Puis, tu sais, je vais être directe, là, Shein, Temu, c'est deux ce genre de
site là qui envoient beaucoup, beaucoup, beaucoup de vêtements...
Mme Dufour : ...de gamme qui
finissent dans nos rebuts. Est-ce que, ça, c'est le genre de choses qui
pourraient être couvertes par «offre de vente»?
Mme Boivin (Gitane) : Ça
pourrait être couvert aussi. Oui, en fait, là, des sites Web transactionnels,
par exemple, des gens au Québec qui achètent via des sites Web transactionnels,
ça pourrait être inclus là-dedans. Oui.
Mme Dufour : O.K. Excellent.
Donc, Amazon aussi?
Mme Boivin (Gitane) : Pardon?
Mme Dufour : Amazon aussi?
Mme Boivin (Gitane) : Oui,
peu importe le site Web transactionnel, ça pourrait. Oui.
Mme Dufour : O.K. Excellent.
Peut-être une autre question. On a... On a transformé la façon, là, qu'on écrit
certains paragraphes, là... on les a réécrits, plutôt. Puis on a rajouté, dans
«fixer la proportion minimale de matériaux». Avant, on disait «ou d'éléments
récupérés». Là, on a rajouté «d'éléments récupérés, recyclés ou autrement
valorisés». Pourquoi on a... on a eu besoin de rajouter ces deux éléments là,
«recyclés» puis «autrement valorisés»?
Mme Boivin (Gitane) : C'est
aussi pour couvrir, là, le plus large possible pour ne pas échapper, si je peux
dire, certains... certains produits. Ça fait que c'est vraiment dans cet
esprit-là. Oui. C'est pas mal ça.
Mme Dufour : Pour faire le
plus large.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Il y a eu
beaucoup, beaucoup, beaucoup de commentaires dans les mémoires concernant cet
article-là. Donc, ça a généré beaucoup d'intérêt, parfois du positif, parfois
moins. Est-ce que... Peut-être mentionner d'abord le premier commentaire, qui
venait de l'Association canadienne du médicament générique, qui nous
disait : «Les fabricants ne peuvent pas développer des emballages uniques
uniquement pour le marché québécois. Si cette disposition s'appliquait aux
produits pharmaceutiques, elle perturberait la chaîne d'approvisionnement
internationale et augmenterait les risques de pénurie ou de rupture de stock au
Québec.» Quand je lis, j'avoue que je ne pense pas que ça... c'est modifié, à
«outre offre de vente et la vente», mais tout le reste était déjà... il y avait
déjà la possibilité de régir les emballages. Est-ce qu'actuellement le Québec
se distingue des autres provinces canadiennes dans ses normes d'emballage?
Mme Boivin (Gitane) : C'est
une question large que je n'ai pas la réponse exacte. Mais c'est vraiment dans
l'objectif que tout le monde soit égal sur le territoire du Québec, que la
portée de ce qu'on mettrait dans un futur règlement s'appliquerait à tout le
monde. Ça fait qu'est-ce que ces entreprises-là pourraient être touchées? Ça se
pourrait. Oui.
Mme Dufour : O.K. Mais ça va
être par règlement.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Donc, on...
Avant. Mais là, actuellement, est-ce qu'il existe, ce règlement-là?
Mme Boivin (Gitane) : Non. Il
n'y a pas de règlement pris en vertu de cet article-là actuellement.
Mme Dufour : O.K. Donc,
l'article 53.28, jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de règlement. Mais,
la crainte c'est que... je pense, c'est qu'il vienne en place. Mais, s'il
venait en place, à ce moment-là, il serait consulté.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Il y a la
Fédération québécoise des municipalités qui suggérait de «prévoir un mécanisme
de certification et de normalisation afin d'assurer que la proportion minimale
fixée soit respectée.» Est-ce que, ça, c'est quelque chose que vous avez
regardé? Ça peut être, j'imagine, dans le règlement, là.
Mme Boivin (Gitane) : Pouvez-vous
répéter votre question? Juste pour être sûre que j'ai bien compris.
Mme Dufour : La... Ils
demandent de «prévoir un mécanisme de certification et de normalisation afin
d'assurer que la proportion minimale fixée soit respectée.»
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Tu sais, parce
qu'on parle... c'est le un, là, «fixer la proportion minimale de matériaux
recyclés... récupérés, recyclés ou autrement valorisés.» Je comprends
qu'actuellement ça n'a pas été fait. Mais, si c'était mis en place, une
telle... si on fixait une norme, c'est... la question, c'est : Comment on
fait pour s'assurer que c'est respecté? Et je comprends que ce n'est pas
simple. Donc...
Mme Boivin (Gitane) : Il y a
déjà des travaux qui ont été faits avec le Bureau de normalisation du Québec
pour développer une certification sur le contenu recyclé. Ça fait qu'on est
vraiment en lien avec eux puis on travaille avec eux là-dessus.
• (15 h 20) •
Mme Dufour : O.K. Donc, ça
pourrait faire partie du règlement, qu'il y ait une... que la norme soit en
vertu de... Bien, en fait, est-ce que ça deviendrait une norme du... c'est
BANQ. C'est-tu ça? Non...
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, de la façon qu'on le ferait, ce serait probablement... puis là, c'est
utopique, mais on le ferait dans le règlement puis on référerait probablement à
la norme BNQ qui existe sur un pourcentage x de contenu recyclé à introduire
dans un produit.
Mme Dufour : O.K. Donc, ce
seraient eux qui seraient responsables à ce moment-là de valider. Est-ce que ce
serait l'organisme... tu sais, on... de certification? Parce que là, on parle
de normalisation, mais ils parlent aussi d'un mécanisme de certification.
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, ce que ça pourrait faire, c'est un producteur, quelqu'un qui met en
marché un produit pourrait vouloir être reconnu pour la norme. Ça fait que
c'est lui qui aurait à faire les démarches auprès du BNQ, dans l'exemple qu'on
prend, pour avoir la certification...
Mme Dufour : …O.K. Ici, on
dit… là, on fixe la proportion minimale de matériaux récupérés ou recyclés,
mais est-ce qu'on peut interdire certains éléments? Je pense que oui, ici,
c'est le deux, hein? Interdire… Oui, pour la fabrication, certains matériaux ou
certains mélanges. Est-ce qu'on a déjà des choses en tête ici?
Mme Boivin (Gitane) : On
commence à avoir des choses en tête. Mais, oui, vous avez raison, c'est le
paragraphe 2 qui viendrait interdire la mise en marché de certains
produits. On pourrait penser à des produits en plastique à usage unique, qui se
fait sur certains… dans certaines municipalités du Québec, où on viendrait, là,
faire la même chose dans un règlement qui serait applicable sur l'ensemble du
territoire du Québec. Ça fait que ça, ça pourrait être un exemple, produit à
usage unique, on peut penser à des fourchettes en plastique, là, pour consommation
d'aliments.
Mme Dufour : Là, mais là, on
est dans un produit qui pourrait être interdit, mais est-ce qu'on pourrait
interdire, de la façon que c'est écrit, des éléments dans la fabrication de
certains produits?
Mme Boivin (Gitane) : Je
crois que oui, parce qu'il me semble que c'est… «ainsi que des matériaux de ces
derniers».
Mme Dufour : …ainsi que des
matériaux de ces derniers. Ça fait que ça, c'est considéré comme des
ingrédients d'une recette, ça pourrait être ça.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Les matériaux.
M. Charette : Peut-être une
autre illustration aussi. On sait que certains types de plastique peuvent être
plus facilement valorisés que d'autres. Sans faire la nomenclature des numéros
de plastique, il y en a qui sont plus problématiques. Et, à travers la REP sur
la modernisation de la… de la collecte sélective, à travers d'autres règlements
aussi qui pourraient être développés, on pourrait faciliter la… justement, la
connaissance par rapport à ces types de produits là et faire en sorte que ceux
qui ne peuvent pas être recyclés ou valorisés ne soient tout simplement pas mis
en marché.
Mme Dufour : Mon Dieu! Ça fait
des années que j'en rêve.
M. Charette : C'est quelque
chose qu'on vivra peut-être ensemble, qui sait?
Mme Dufour : Tu sais, ceux,
là, qui… le six, le six et le sept.
M. Charette : Oui, déjà, déjà,
et là, je déborde un petit peu de l'étude de l'article en question, avec la
modernisation de la collecte sélective, dont une nouvelle étape a été franchie
le 1er janvier dernier, il y a cette responsabilité qui est donnée aux
producteurs, et ils ont moins en moins d'intérêt à mettre en marché des
produits, justement, qui ne se recyclent pas, parce que ça devient de plus en
plus pénalisant pour eux, mais la réglementation, notamment à travers cet
article-ci, nous permettrait d'être encore plus directifs.
Mme Dufour : Et justement,
Éco-entreprise Québec, c'était le prochain commentaire que j'allais mentionner,
les deux… ils nous disent : «Les deux modifications proposées pourraient
être utilisées comme véhicule pour implanter des mesures touchant à plusieurs
produits visés par la REP, collecte sélective, ce qui pourrait entraîner des
répercussions importantes sur la modernisation du système déjà bien entamée.
Pour ces raisons, EEQ recommande que des précisions additionnelles soient
apportées aux articles modifiés afin d'en préciser la teneur ou pour
circonscrire la nature des mesures qui pourraient être prises.» Là, on a eu des
exemples, mais je comprends que c'est… Est-ce que… est-ce que vous avez eu des
échanges avec eux depuis qu'ils ont soumis ce mémoire?
M. Charette : Régulièrement,
nous sommes en contact avec éco-entreprise Québec, notamment sur la question de
la modernisation de la collecte sélective, mais c'est réellement… on doit lire
l'article 128 comme étant un pouvoir habilitant pour développer de la
réglementation, donc c'est une réglementation qui va suivre, et, dans tout
processus de développement de réglementation, il y a des discussions en amont,
qu'on peut appeler de la… de la cocréation, pardon, et définitivement
Éco-Entreprise Québec sera de la partie, là, pour ces volets-là.
Mme Dufour : Mais est-ce que
vous avez eu des échanges précisément suite à leur mémoire sur cette crainte-là
qu'ils ont émise par rapport à l'article tel qu'il est rédigé?
M. Charette : Personnellement,
non, au niveau du ministère, là, certainement.
Mme Dufour : Certainement.
Donc, à…
M. Charette : Je confirme
qu'il y a des échanges par rapport au projet de loi, et il y en a eu avant même
leur… le dépôt de leur mémoire.
Mme Dufour : Oui, mais ça ne
les pas empêchés de faire ce commentaire-là, donc, visiblement, les échanges au
préalable ne les ont pas rassurés.
M. Charette : On parle, et on
l'a évoqué encore hier, du principe des bretelles et de la ceinture. Donc,
chaque occasion est bonne pour réitérer les points de vue des uns et des
autres, mais je les rassure, tout comme je nous rassure…
M. Charette : ...c'est un
pouvoir habilitant avec une réglementation à développer. Donc, Éco Entreprises
Québec sera forcément mise à contribution à ce niveau-là.
Mme Dufour : O.K. Le Conseil
patronal de l'environnement du Québec, lui, il disait... il se demandait
l'objectif que le gouvernement poursuit lorsqu'il propose de réglementer la
composition, la forme, le volume, la dimension et le poids. Moi, je n'ai pas vu
le volume, la dimension, le poids là-dedans. Est-ce que c'est l'intention qui
est visée?
M. Charette : C'est-à-dire
c'est une extrapolation, à partir du moment où on parle de contenants
d'emballage, imprimés ou autres produits... suppose qu'il peut y avoir
justement des conditions posées au poids des emballages ou des contenants et
autres. Mais, encore là, c'est un pouvoir qui serait confirmé à travers le 128,
mais il n'y a rien d'applicable sans l'édiction préalable de règlements à ce
niveau-là.
Mme Dufour : Et ma
compréhension, c'est que ça aurait été possible de le faire avant, vu qu'il
était déjà... il y avait déjà la possibilité de déterminer les conditions
applicables à la fabrication des contenants et emballages. Donc, c'est...
M. Charette : Effectivement.
Tout à fait.
Mme Dufour : O.K. Parfait. Ma
compréhension est la même que la vôtre. Le Front commun québécois pour une
gestion écologique des déchets, ce qu'ils nous disent, puis ils l'ont dit en
commission, qu'il faut faire attention dans le fond... Je résume, là :
Avant d'interdire des plastiques à usage unique, c'est de s'assurer qu'il y ait
une alternative. Puis là ils donnaient comme exemple, leur mémoire, «d'exclure
notamment des secteurs comme le domaine médical, où il n'y a pas d'alternative
convenable aux produits à usage unique».
M. Charette : Entièrement
d'accord. Je pense qu'à travers un article on avait aussi évoqué la crainte que
nous partageons, si le produit de remplacement est aussi dommageable ou sinon
pire que l'effet causé par le produit lui-même, on ne fait pas de gain si on
remplace des produits par d'autres qui sont, par exemple, imperméabilisés avec
des PFAS, on n'a pas fait de gains a priori. Donc, c'est là où il faudra être
prudent et c'est là où la réglementation va guider les actions à poser.
Mme Dufour : Oui,
effectivement. Est-ce qu'on prévoit interdire la fabrication ou l'utilisation
de PFAS dans certains produits?
M. Charette : En fait, c'est
toutes des considérations qui sont possibles et qui le seront aussi à travers
les articles en question. Et c'est un...
Mme Dufour : Mais est-ce que
c'est déjà envisagé?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire il y a des réflexions, au ministère, sur la gestion des PFAS, très
certainement.
Mme Dufour : Mais dans la
fabrication des emballages, par exemple.
M. Charette : Ça peut aller
aussi loin que ça. Je ne serais pas en mesure aujourd'hui de vous parler de
calendrier, quelle forme exacte que ça prendrait. Mais, oui, il y a des
réflexions à ce niveau-là.
Mme Dufour : Et ce
règlement-là, on le prévoit sur quel horizon? Parce que je ne sais pas de quand
date l'article d'origine, mais, s'il n'y avait pas encore de règlement...
Est-ce que là il est en rédaction?
M. Charette : On n'est pas en
mesure de préciser un calendrier arrêté, là. On a eu l'occasion d'en parler
avec... à travers les différents articles. On a beaucoup, beaucoup de dossiers
en cours, mais on peut se donner à peu près le même échéancier qui a été évoqué
ce matin, un horizon de deux ans ou à peu près.
Mme Dufour : O.K. Il y a un
commentaire qui nous est venu de la Ville de Montréal, «le contenu recyclé
postconsommation ici d'un même produit doit être privilégié puisqu'il est l'un
des meilleurs moyens de stimuler la création de débouchés locaux et
circulaires». Donc... Puis là ils parlent même de la collecte des textiles.
Est-ce qu'il y a quelque chose d'envisagé pour les textiles à travers ce
règlement-là?
• (15 h 30) •
M. Charette : Pour la
collecte des...
Mme Dufour : Bien, eux, ils
parlaient de «contenu recyclé postconsommation issu d'un même produit doit être
privilégié parce que c'est un meilleur – ils disent, c'est -le meilleur moyen
pour stimuler la création de débouchés locaux et circulaires», là ils disent
«notamment pour les produits de plastique issus de la collecte sélective ou de
la collecte des textiles».
M. Charette : Dans le cas des
textiles, il y a... En fait, je ne nommerai pas de secteur en particulier. Je
vais vous parler d'un principe. On a ajouté, au cours des dernières années, des
nouvelles REP, des nouvelles responsabilités élargies des producteurs. Certains
dossiers sont en réflexion à ce sujet-là. On a ajouté de nouvelles REP.
Textile, c'est difficile, là, de l'associer directement à...
15 h 30 (version non révisée)
M. Charette : ...une REP à ce
moment-ci, mais c'est un des outils, là, à notre disposition, mais je ne serai
pas en mesure d'aborder la question précise des textiles aujourd'hui.
Mme Dufour : O.K. Mais ce
temps réflexion.
M. Charette : D'ajouter des
nouvelles REP, oui, très, très clairement.
Mme Dufour : O.K. Mais peut-être
pas... textile.
M. Charette : Comme je vous
dis, les textiles, c'est un domaine qui peut être très, très vaste.
Mme Dufour : Effectivement. Peut-être,
une question aussi, puis c'est toujours avec la question des plastiques à usage
unique, si on veut les interdire, puis il y a... plusieurs municipalités l'a
fait... l'ont fait déjà. Par contre, ce qu'on se rend compte, c'est que celles
qui ont le meilleur effet, puis il y en a que c'est ça qu'ils nous mentionnent,
ils disent, je pense, c'est regroupement national des conseils régionaux de l'environnement,
ils disent : Bien, tu sais, c'est bien beau, là, si on finit par interdire
quelque chose qu'au bout du compte c'est juste un autre produit jetable qui...
tu sais, le plastique qui est juste remplacé par un autre produit jetable. L'exemple,
c'est... tu sais, on voit, là, ici, au... le café Le parlementaire, on a des
petites cuillères en bambou, tu sais, que c'est absolument impossible de manger
avec ça, de la soupe, là. Moi, je m'en vais toujours chercher celle-là en métal
parce que c'est impossible. Ça fait que, tu sais, on développe des choses que,
finalement, ça se jeter dans... être dans les poubelles aussi. La Ville de
Terrebonne... Mascouche? Mascouche, si je ne me trompe pas.
M. Charette : Terrebonne.
Mme Dufour : Terrebonne.
Terrebonne a mis en place un système, tu sais, de... en fait, de réutilisation
qu'on sait que c'est le meilleur système. Est-ce que le gouvernement, s'il
arrive avec une interdiction comme ça, va accompagner les commerces pour faire
une transition puis aller, tu sais, faire un peu comme la ville de Terrebonne,
avoir finalement un système de récupération plutôt que de juste du jetable?
M. Charette : Bien, trois
éléments, peut-être, de réflexion à se partager. Et ce n'est pas de la mauvaise
volonté, mais il faut faire attention aux fausses bonnes idées. Mais, justement,
si on interdit un produit et que son équivalent, on le mentionnait tout à l'heure,
et aussi sinon plus dommageable, là, on est... on ne s'est pas aidé. Donc, avant
de parler d'interdiction, bien, il faudra s'assurer, justement, que l'alternative,
elle existe, qu'elle est applicable, cette solution-là, et qu'elle est réaliste
aussi. Je ne pense pas que le gouvernement lui-même ait la possibilité et même
l'intention de mettre en place un vaste système, là, de retour de contenants.
Les municipalités, par contre, et des commerces... les commerces eux-mêmes ont
la possibilité de le faire et plusieurs ont commencé à intégrer des pratiques
semblables. Donc, c'est certainement des initiatives qui peuvent être
encouragées et peut-être même éventuellement supportées financièrement, mais ce
n'est pas le gouvernement du Québec qui va se mettre à gérer ce type d'initiative
là, mais elles peuvent être encouragées et même soulignées, là, certainement.
Mme Dufour : Mais en fait ce
qui est intéressant avec la ville de Terrebonne, c'est qui ont pu démontrer que,
pour une majorité de restaurateurs, ça s'est avéré plus économique à long terme
parce qu'ils ont réduit leur facture de rebuts. Puis c'est quand même assez
cher, là, la gestion, les coûts de gestion des déchets. Mais pour la société en
général, c'est aussi un gain si on réduit réellement ce qui va à l'enfouissement.
Donc, on a un intérêt. Peut-être que la redevance pourrait servir, la redevance
sur l'enfouissement pourrait servir à financer une partie de ce genre d'initiatives
là, par exemple.
M. Charette : Les redevances
d'enfouissement ont été augmentées ces dernières années avec l'intention
confirmée de les augmenter de nouveau. En fait, il y avait une certaine
stagnation depuis des années. Donc là, il y a une indexation qui est prévue. Et
les revenus de ces redevances-là peuvent être utilisés à différentes fins. On
regarde avec Recyc-Québec, justement, actuellement, là, comment être plus
efficace sur ces questions-là. Mais oui, c'est un outil de financement
possible.
Mme Dufour : O.K. C'est
intéressant. On parle de combien que c'est que c'est rendu, la redevance?
M. Charette : Mais il y a
différents types de redevances à l'enfouissement. On pourrait... je n'ai pas l'information,
là, en tête, là, mais on pourrait déposer l'information, là, à travers le
secrétariat sans problème, en fait, c'est l'engagement qu'on prend.
Mme Dufour : Merci. On va se
sauver du temps aux crédits. Ce sera déjà demandé.
M. Charette : Pardon?
Mme Dufour : J'ai dit :
On va sauver du temps aux crédits, on l'aura déjà demandé.
M. Charette : Et on aura les
réponses aux crédits également.
Mme Dufour : Merci.
M. Charette : Mais c'est un
beau sujet de discussion aux crédits. On peut faire le...
M. Charette : ...là-dessus
sans problème.
Mme Dufour : Je pense, ça
complète, M. le Président, mes questions.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre
l'article 128 aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous allons poursuivre avec l'article 129. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc :
L'article 53.29 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe
1°, de «, des matériaux d'emballages, des imprimés ou d'autres produits» par «,
des imprimés ou d'autres produits désignés ainsi que des matériaux de ces
derniers»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe
2°, de «ou les emballages» par «, des emballages ou d'autres produits».
Commentaire : Cet article modifie
l'article 53.29 de cette loi afin que l'interdiction qui est prévue au
paragraphe 1° soit applicable à davantage de produits désignés et aux matériaux
qui les composent et que celle qui est prévue au paragraphe 2° soit applicable
non seulement aux produits qui sont dans des contenants et des emballages, mais
à d'autres produits que le gouvernement pourra déterminer par règlement en
application du premier alinéa de l'article 53.28 de cette loi. Ces
modifications assurent de plus la concordance avec celles proposées à
l'article 53.28 par l'article 128 du projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Là, il y
a quand même un ajout majeur, qui est : on élargit beaucoup à d'autres
produits, ce qui n'était pas le cas. Avant, c'était limité aux contenants ou
emballages, ce qui pouvait être, pardon, interdit de vente si ça ne respectait
pas les normes réglementaires. Qu'est-ce qu'on a en tête? Parce que, là, c'est
beaucoup, beaucoup plus large.
Mme Boivin (Gitane) : On
vient, en fait, vraiment élargir, là, vous avez raison, la portée de cet
article-là, oui, par concordance avec 53.28 qu'on vient... qu'on vient
d'ajuster, mais on pourrait viser des produits dans des produits, par exemple,
ça fait que couvrir large. Pour vous donner un exemple plus précis, là, on
pourrait... Tu sais, il y a des vapoteuses qui ont une batterie à l'intérieur
de la batterie qui est indissociable, là, de la vapoteuse. Ça fait qu'on vient
ajouter ça pour élargir ou pour venir viser, par exemple, ce type de produit
là, des... tu sais, un produit, qui est une batterie, dans la vapoteuse, qui
est un autre produit.
Mme Dufour : Mais est-ce que
c'est parce qu'on voudrait interdire la vente, par exemple, d'une batterie qui
serait... En fait, j'essaie de comprendre comment la batterie, elle serait
traitée dans la vapoteuse. La vapoteuse serait interdite de vente parce que la
batterie ne serait pas conforme?
Mme Boivin (Gitane) : Non,
mais on pourrait venir dire que ce qu'on souhaite, c'est que la batterie soit
amovible, par exemple.
Mme Dufour : O.K. Donc...
O.K. Les normes pourraient dire que la batterie est amovible. O.K.
Mme Boivin (Gitane) : L'article 129,
en fait, ce qu'il vient faire c'est comme... comment je... j'ai de la misère à
formuler ce que je veux dire, mais ce qu'il vient dire c'est comme obliger les
gens qui seraient visés par l'article 53.28, on vient leur dire que ce
qu'ils doivent... ce qu'ils ne doivent pas faire parce qu'ils sont visés par
53.28.
Mme Dufour : O.K.
Mme Boivin (Gitane) : Est-ce
que c'est clair?
Mme Dufour : Non.
Mme Boivin (Gitane) : Non? Je
peux-tu demander à mes... nos juristes d'expliquer?
M. Charette : Sans problème.
Soit micro ou à travers l'écrit, comme vous le souhaitez. Donc, on va avoir
besoin d'un autre consentement pour quelques instants.
• (15 h 40) •
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
est-ce que j'ai le consentement de cette commission?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous inviterais à vous présenter, nom et fonction, s'il vous plaît.
Mme Fortin (Hélène) : Hélène
Fortin, avocate au ministère de la Justice.
Alors, l'article 53.29, pardon,
actuel est un article qui s'inscrit dans une dynamique d'interdiction de
distribuer... en fait, c'est complémentaire à 53.28, qui vient... qui vient
s'adresser à la fabrication...
Mme Fortin (Hélène) : …l'offre
de vente ou la vente de certains produits. Donc, on est à un stade de début de
production dans le fond des produits. Ça, c'est pour 53.28 dont vous avez parlé
il y a quelques instants.
Maintenant, à 53.29 actuel, on vient
prévoir une interdiction de… qui n'est pas réglementaire, là, qui est prévue
dans la loi, d'offrir en vente certains produits. L'amendement… l'amendement…
pardon, je vais aller chercher le texte. L'amendement vient élargir
l'interdiction actuelle aux imprimés et aux autres produits, comme l'a indiqué
ma collègue tout à l'heure, pour assurer, en fait, la cohérence avec l'article 53.28
qui précède, mais ça… outre le fait que ça s'étend à davantage de produits ou
des matériaux qui composent ces produits-là, l'interdiction demeure la même que
celle qui était déjà prévue.
Mme Dufour : Ça, je le
comprends. Mais on était limité à l'emballage. Là, on est dans beaucoup plus
de… tu sais, on élargit beaucoup. C'était vraiment… tu sais, on était dans
contenants, emballages, matériaux d'emballage, imprimés. Là, on est dans
d'autres produits désignés, donc c'est beaucoup plus large. À un point que ça a
soulevé la question, là, par… à l'Association canadienne du médicament
générique qui croit que ça pourrait donner la capacité de réglementer pour
limiter les produits invendus. Ils disent : Ces mesures ne sont pas
nécessaires dans l'industrie pharmaceutique, car tous les produits invendus
dans la chaîne d'approvisionnement sont retournés aux fabricants pour une
élimination sécuritaire. Mais moi, je ne le comprends pas comme ça. Mais
pourquoi… tu sais, est-ce que ça pourrait aller jusque-là, de limiter les
produits invendus?
Mme Fortin (Hélène) :
Effectivement, ça pourrait être réglementé, là, puis s'appliquer à des produits
invendus.
M. Charette : Et, encore une
fois, on est dans des pouvoirs habilitants qui sont très, très généraux, mais
c'est la réglementation qui va en faire foi. On a un calendrier très serré, je
vais le dire comme ça, pour ce qui est de la préparation, la prépublication,
l'édiction de règlements. On ne couvrira pas tout en même temps, c'est clair.
Donc, beaucoup de travail préalable, beaucoup de travail en amont,
éventuellement des consultations. Donc, ça couvre potentiellement très, très
large, mais la réglementation ne couvrira pas tout d'un coup, là, c'est
certain.
Mme Dufour : Mais est-ce que
l'intention, c'est qu'ici on vienne…
M. Charette : Au niveau
pharmaceutique?
Mme Dufour : Non, non, non,
pas pharmaceutique. Mais, tu sais, l'article, juste, précédent, là, qu'on
voyait, là, 128, là, ce ce que j'ai compris, d'ici deux ans, il pourrait y
avoir un règlement pour le… restreindre, là, dans le fond, les matériaux qui
pourraient être utilisés. Ici, est-ce que... Est-ce que c'est l'intention
éventuellement d'en… de restreindre les produits invendus ou limiter les
produits invendus?
Mme Fortin (Hélène) : Si vous
permettez, c'est l'article suivant qui va plus viser les produits invendus. Je
m'excuse, là, je reviens un peu sur ma réponse. Ce n'était pas assez clair, là,
mais l'article suivant qui est ajouté par l'article 130 du projet de loi.
Mme Dufour : Vous avez raison.
Vous avez raison, c'est... le commentaire concerne l'article suivant, c'est moi
qui s'est trompée. Donc, voilà, c'est pour ça que je comprenais mal. O.K.,
excellent. Mais… O.K. c'est bon. Ça fait que, là, ce que je comprends, c'est
que les batteries, ça, c'est un exemple. Est-ce qu'il y en a d'autres qu'on…
qu'on sait déjà que c'est ça qu'on entend mettre dans le règlement, pour
rassurer ceux qui ont peur que ce soit trop large?
Mme Fortin (Hélène) : C'est
une question d'intention, là, du gouvernement.
M. Charette : …le calendrier
qui nous est offert, là, d'opportunités. Je ne pourrais pas à ce moment-ci y
aller de façon précise pour chaque possibilité, mais on parle réellement, là,
ici, emballages, notamment, autres produits, les contenants, la composition,
comme on l'abordait à l'article précédent. C'est beaucoup ce qui est… ce qui
est envisagé. On va parler d'invendus bientôt. Il a été question beaucoup
d'invendus, au cours des derniers mois, à travers l'actualité des chaînes, des
grandes chaînes qui se débarrassent d'invendus pourtant encore totalement
fonctionnels, sinon bons. C'est peut-être ça, davantage, que de couvrir tout,
sans avoir pris le temps, là de mesurer les impacts des mesures en question.
Mme Dufour : Oui. Bien, j'ai…
on...
Mme Dufour : ...on va en
parler au prochain article, des invendus. O.K., merci.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie beaucoup. Comme il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre
l'article aux voix. Est-ce que l'article 129 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Nous poursuivons avec l'article 130. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 53.29, du suivant :
«53.29.1. Le gouvernement peut, par
règlement, prescrire toute mesure afin de limiter la génération de matières
résiduelles et afin d'assurer leurs éventuelles récupération et valorisation.»
Cet article... ça, c'est le commentaire,
cet article ajoute l'article 53.29.1 à cette loi pour permettre au
gouvernement de réglementer afin de limiter la quantité de matières résiduelles
générées par toute personne et d'assurer, lorsque de telles matières sont générées,
qu'elles soient éventuellement récupérées et valorisées.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Ici, il y a
quand même beaucoup de commentaires et... qui sont venus dans les mémoires,
puis une chose qui ressort, c'est qu'on semble trouver que... là, on l'a
mentionné, là, ça... on parle des invendus, mais de la façon que c'est rédigé,
de ce que je comprends, c'est qu'on trouve que c'est très, très large. Et il y
a plusieurs, même, groupes qui se demandent si ce n'est même pas en
contradiction avec le 53.28 qu'on a adopté juste deux... deux articles avant.
Mme Boivin (Gitane) : Je peux
y aller?
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y, oui.
Mme Boivin (Gitane) : O.K. En
fait, dans la section de la Loi sur la qualité de l'environnement, on est à la
section de limiter la génération des matières résiduelles. Ça fait que, de la
façon qu'il a été libellé, c'est vraiment dans cet esprit-là, ça fait que c'est
avant que ce soit rendu une matière résiduelle, ça fait que c'est presque... ou
presque, là. C'est... C'est vraiment dans cet esprit-là. Ça fait que, tu sais,
ce n'est pas écrit «invendus» dans le libellé, mais c'est vraiment dans
l'esprit de lequel ça a été écrit qu'il faut le voir. C'est vraiment le...
voilà, de la façon qu'on... que ça a été fait.
Mme Dufour : Mais c'est... le
point, c'est que ça semble aller beaucoup plus large que juste des invendus,
là, c'est... Ce n'est pas écrit, c'est... ce n'est pas précisé. Donc, est-ce
que ça pourrait aller plus loin? Tu sais, si... de la façon que c'est rédigé,
si quelqu'un d'autre écrivait le règlement, est-ce qu'il pourrait aller plus
loin que ça?
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
je comprends que ça a été écrit vraiment pour être large, justement, mais pour
viser principalement les invendus. Ça fait que c'est vraiment dans cet
esprit-là qu'il faut... qu'il faut le voir. Tous les produits qui pourraient
être visés par ça vont vraiment... tu sais, la réflexion va se faire quand on
va être rendus à l'étape d'écrire le règlement, mais c'est... Voilà.
Mme Dufour : Oui, bien, c'est
ça. Ça va être effectivement dans le règlement, j'imagine, que ça va se
préciser. On nous souligne que le concept de réduction à la source et de
réemploi aurait pu être visé. Est-ce que... Est-ce qu'on l'a regardé? Parce
que, là, on est dans... on voudrait... on voudrait limiter ce qui, finalement,
s'en va au rebut alors que c'est encore utilisable, mais qu'en est-il de la
réduction à la source? Ça, ça vient de la Fédération québécoise des
municipalités.
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, à l'étape des réflexions réglementaires, ce qu'on pourrait venir faire,
c'est dire qu'il y a certains invendus qui pourraient être réutilisés ou qui
pourraient être... bien, réduits à la source, ça va peut-être être plus
difficile dans le cas des invendus, mais c'est vraiment dans l'esprit d'y aller
avec la hiérarchie des 3RV-E. Quand on va arriver dans l'écriture
réglementaire, ça va être ça. Ça fait que, des fois, ça va peut-être être le
réemploi, ou sinon le recyclage ou la réutilisation, là. Tu sais, dans le cas
de... on a vu... on a vu certains cas dans les journaux, par exemple, là, de
lots de vêtements qui avaient été invendus, déchirés ou coupés pour que... pour
qu'ils ne soient plus réemployés. Ça fait que c'est vraiment dans cet esprit-là
qu'on pourrait le faire à l'étape réglementaire, ça fait que vraiment favoriser
la hiérarchie des 3RV-E.
• (15 h 50) •
Mme Dufour : Oui. Il y a...
Il y a une crainte qui avait été soulevée en commission, puis c'était dans un
mémoire, la crainte qu'on force des organismes à accepter des biens alors qu'il
y en a qui déjà croulent sous... Tu sais, l'exemple des...
Mme Dufour : ...textile, là,
je pense que c'est... c'est un bon exemple, là. Beaucoup, beaucoup de gens
amènent de leurs vêtements à des bazars, par exemple, puis ils n'arrivent pas à
vendre. Puis finalement, ça s'accumule à d'autres endroits qui... ça finit par
aller à l'incinérateur ou envoyé à l'étranger. Donc, comment on pense gérer ça
ici, de ce côté-là, pour protéger les organismes qui travaillent souvent avec
très, très peu de moyens, là?
Mme Boivin (Gitane) : Ce
serait vraiment réfléchir dans le règlement. Mais, tu sais, évidemment, on ne
forcera pas les gens à accepter des choses qu'ils ne voudraient pas reprendre,
là. Dans l'exemple que vous donnez, un organisme communautaire, par exemple,
là, on ne le forcera pas à accepter des lots de vêtements qu'il ne voudrait
pas. Ça va vraiment se faire sous forme volontaire, via des contrats, par
exemple, là, tu sais. On viendrait préciser ça dans le règlement, qu'il
pourrait y avoir des ententes, par exemple, entre un fournisseur de vêtements
et un organisme, que ça se passe par entente, là.
Mme Dufour : C'est ça. Mais
rien de forcé, là. Puis là, dans le fond, celui qui serait responsable de la
matière serait qui à ce moment-là? Parce que là, on parle de produits invendus,
mais souvent, tu sais, pensons à une pharmacie, il y en a... C'est arrivé, là,
on a trouvé des produits très intacts dans les conteneurs de déchets. Mais qui
est responsable des invendus, tu sais, alors qu'eux autres, dans le fond, ils
vendent des produits d'une autre entreprise, là?
Mme Boivin (Gitane) : Ils
vendent des produits d'une autre entreprise, vous avez raison, mais ils ont
quand même eu... ils ont fait l'achat de ces produits-là à un moment ou à un
autre. Ça fait que probablement que ce serait le commerce qui a acheté le
produit puis qui a un invendu. Mais ça va vraiment... ça va vraiment être
précisé dans le règlement. Mais, de la façon que je pourrais... qu'on pourrait
l'envisager, ce serait effectivement celui qui veut enlever un produit d'une
tablette parce qu'il décide de ne plus le vendre, qu'il est désuet, qu'il est
brisé, par exemple, là, ça pourrait être aussi ça, des produits qui sont
brisés, bien, ce serait lui qui serait le responsable à ce moment-là. Mais à
voir dans la réflexion réglementaire.
Mme Dufour : O.K. Ça fait
que, ça, on... Bien là, ça, ça peut aller... C'est-tu vraiment... Ça, est-ce
qu'on va couvrir ça d'ici deux ans? Ça fait-tu partie des intentions de couvrir
cet aspect-là d'ici deux ans?
M. Charette : C'est
difficile. C'est difficile de se prononcer sur chacun des volets. Et, notre
collègue le mentionnait, là, c'est... c'est ambitieux aussi. Et je me mets à la
place des gens qui nous écoutent. Ils doivent se dire : Deux ans, c'est...
c'est long. Mais il y a beaucoup, beaucoup de travail derrière ça. On l'a vu
plus récemment avec la consigne. Ce n'est pas uniquement de dire : On veut
faire ça. C'est de le mettre en application par la suite. Il y a tous des
réseaux de distribution, ce sont des ententes. Il y a des ententes par la suite
qui doivent être... qui doivent être signées. Donc, il y a la préparation du
règlement qui prend du temps, mais il y a l'implantation de cette
réglementation-là par la suite. Donc, je comprends les gens qui souhaiteraient
que ce soit demain matin, mais généralement, c'est des réformes, là, qui
s'installent, là, sur quelques années.
Mme Dufour : Oui. On l'a vu
avec la consigne. Ça s'étale sur plusieurs années.
M. Charette : Oui.
Exactement. Puis il faut surtout bien faire les choses parce qu'on n'a pas...
on n'a pas souvent deux occasions de plaire ou à tout le moins de mettre en
confiance un client ou une cliente qui pourrait être... dans le cas de la
consigne, là, qui pourrait être frustrée par son expérience. Donc, c'est
assumé, c'est une très grosse réforme qui produit de beaux résultats, mais il
faut se donner le temps de faire les choses dans l'ordre.
Mme Dufour : Le Regroupement
national des conseils régionaux de l'environnement pose des questions sur la
mise en œuvre de la récupération des invendus : Est-ce que ça va être
surveillé? Est-ce qu'il y aurait un registre? Est-ce qu'il y aura des
inspections pour valider les informations déclarées? Là, je ne m'attends pas à
des réponses, là, je vous le souligne, parce que ce sera des choses à prendre
en compte, là.
M. Charette : Exactement, qui
seront... qui seront considérées au moment du développement de la
réglementation, mais qui devront être bel et bien mises en place, avant, de
leur application, pour expliquer... pour éviter, là, les... les problématiques
potentielles.
Mme Dufour : Tout à fait. Ça
me va. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. Nous allons donc mettre
l'article 130 aux voix. Est-ce que cet article est adopté? On poursuit
avec l'étude de l'article 131. M. le ministre.
M. Charette : Et déjà mes
excuses pour la longue lecture que je vous impose. 131. L'article 53.30 de
cette loi est modifié :
1 dans le premier alinéa :
a) dans le...
M. Charette : ...paragraphe 6°...
et là, moi, ça fait 18 ans que je suis à l'Assemblée nationale et je n'ai
appris comment prononcer, est-ce que je dis i, ii? Ou, bref, vous m'excuserez,
c'est très, très probable que je change à chacune des fois. Donc, un jour, je
me promets ça, un petit exercice de fin de semaine que je me promets
éventuellement de pratiquer, comment prononcer ces éléments-là. Donc, par
l'insertion dans ce qui précède le sous paragraphe a et après «fabrique» de
«commercialise»; par le remplacement dans ce qui précède le sous paragraphe a
de «des matériaux d'emballage, des imprimés ou d'autres produits» qui
commercialisent des produits dans des contenants ou emballage» par «des
imprimés ou d'autres produits, ainsi que des matériaux de ces derniers ou des
produits dans ces derniers»; par le remplacement dans le sous-paragraphe a de
«contenants, emballages, matériaux d'emballage, imprimés ou autres produits»
par «dernier»; par le remplacement dans le sous-paragraphe b de «des matières
résiduelles générées par ces contenants, emballages, matériaux d'emballage,
imprimés ou autres produits» par «incluant notamment le réemploi des matières
résiduelles générées par ces derniers»; par le remplacement dans le
sous-paragraphe c de «contenants, emballages, matériaux d'emballage, imprimés
ou autres produits» par «dernier», par l'insertion, à la fin du sous paragraphe
c, de «incluant notamment le réemploi»; par le remplacement, dans ce qui
précède le sous-paragraphe a du paragraphe 7°, de «ou 53.30.2» par «53.30.2 ou
53.30.2.1»; 2° par la suppression du deuxième alinéa; 3° par le remplacement
dans le troisième alinéa de «ministre peut» par «le gouvernement peut par
règlement»; 4° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant : le ministre
peut, par règlement : 1° déléguer à la Société québécoise de récupération
et de recyclage diverses responsabilités relativement à l'application de toutes
dispositions réglementaires prises en vertu du paragraphe 6° du premier alinéa;
2° déterminer les montants devant être investis dans la mise en œuvre de plans
de redressement en cas de non atteinte de taux de performance prescrits»; 3° déterminer
les paramètres permettant d'établir les quantités de produits disponibles pour
la récupération telle que la durée de vie des produits ou les quantités de
produits perdus à l'usage, ainsi qu'établir ces quantités.
• (16 heures) •
Et j'ai une petite pensée pour mes collègues,
le commentaire est aussi long. Donc, commentaires : Cet article apporte
diverses modifications à l'article 53.30 de cette loi. Il modifie le
paragraphe 6° du premier alinéa afin d'ajouter la commercialisation à la liste
des actions qui permettent au gouvernement de soumettre par règlement toute
personne qui exerce l'une de ces actions à certaines obligations prévues par
les sous-paragraphes a et b de ce paragraphe, d'ajouter... d'ajuster, pardon,
le libellé afin qu'il soit conforme aux modifications proposées aux
articles 53.28 et 53.29, respectivement par les articles 129 et 132
du projet de loi en ce qui a trait aux matériaux, dont les produits sont
composés et de préciser que non seulement les produits commercialisés dans les
contenants ou emballages soient visés, mais également la commercialisation des
matériaux dont les produits sont composés ou la commercialisation des produits
dans d'autres produits. Il modifie les sous paragraphes a, b et c de ce
paragraphe 6° afin d'en simplifier la rédaction et il précise dans les sous
paragraphes b et c que le réemploi est une mesure de valorisation. Cette
précision met l'accent sur cette mesure qui, dans le traitement des matières
résiduelles, doit être priorisée. Il implique que l'exemption prévue au paragraphe
7° du premier alinéa au nouvel article 53.30.2.1, ajouté par
l'article 132 du projet de loi, il déplace le contenu du deuxième alinéa
dans un nouvel alinéa, soit le quatrième qui donne au ministre divers autres
pouvoirs. Il modifie le troisième alinéa pour confier au gouvernement, plutôt
qu'au ministre, le pouvoir de prévoir des conditions d'approbation de toute
entente visée au paragraphe 7° du premier alinéa par règlement...
16 h (version non révisée)
M. Charette : ...ce qui n'est
pas le cas actuellement. En effet, l'encadrement de telles ententes est
actuellement fait au moyen de directives élaborées par le ministre. La
modification permettra de clarifier les pouvoirs du gouvernement pour l'encadrement
des organismes qui sont signataires de ces ententes.
Enfin, il ajoute un quatrième alinéa afin
de confier au ministre, outre le pouvoir de délégation dont il dispose déjà en
vertu de la loi actuelle, des pouvoirs de nature très technique. La détermination
des montants et des paramètres concernés par ces pouvoirs fait habituellement l'objet
de dispositions réglementaires édictées par le gouvernement, mais leur nature
ne nécessite pas qu'elles soient prévues par ce dernier. Par ailleurs, il est parfois
nécessaire d'y apporter rapidement des ajustements pour tenir compte de l'évolution
des marchés et de la disponibilité de nouvelles données à jour. C'est ce que
ces nouveaux pouvoirs permettront de faire.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous remercie beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Je félicite le ministre pour cette...
M. Charette : ...interrompre
la collègue. Juste mentionner qu'on aura un amendement pour corriger une petite
coquille. Donc, dans les... prochains instants, ce sera transmis au
secrétariat, mais rien de majeur sur le fond.
Le Président (M. St-Louis) : Si
vous... Comme c'est une coquille, et l'amendement est reçu, on pourrait l'afficher
puis régler ça d'emblée.
M. Charette : ...vous voulez
l'aborder maintenant? Désolé si j'ai interrompu la collègue. Je dis «coquille»,
mais une précision de mots aussi, là, qui serait à faire. Est-ce que vous
voulez l'aborder maintenant?
Mme Dufour : Bien oui.
M. Charette : Parfait.
Donc...
Mme Dufour : Mais j'étais en
train de vous féliciter pour la lecture. Vous m'avez arrêtée pendant ce
temps-là.
M. Charette : Ah! mais, en
fait, ce qu'on devrait convenir, on devrait se partager les lectures des
articles. Ce serait très, très aidant!
Mme Dufour : Je veux choisir
lesquels!
M. Charette : Les plus longs!
Donc, l'article 131 du projet de loi :
1 insérer, à la fin du paragraphe un, le
sous-paragraphe suivant :
«c) par le remplacement, dans le
sous-paragraphe a) du paragraphe sept de "du dernier" par "de l'avant-dernier".»;
Supprimer, dans le paragraphe deux du
dernier alinéa de l'article 53.30 de la Loi sur la qualité de l'environnement,
proposé par le paragraphe quatre, «de performance».
Et le commentaire : Cette
modification a d'abord pour but de corriger, dans le sous-paragraphe a) du
paragraphe 7 du premier alinéa de l'article 53.30 de la Loi sur la
qualité de l'environnement le renvoi au dernier alinéa de cet article, qui
devient l'avant-dernier, puisqu'un alinéa était ajouté à la fin de cet article.
Elle a ensuite pour but de généraliser les
taux concernés. En effet, l'expression «taux de performance» n'est utilisée
nulle part dans les dispositions de la Loi sur la qualité de l'environnement ni
dans celle des règlements applicables aux programmes ou aux mesures dans
lesquelles des plans de redressement sont exigés lorsque les taux prescrits ne
sont pas atteints. Et ces taux sont qualifiés selon l'objectif qu'ils visent et
le règlement qui les prescrit, de «taux de récupération», de «taux de
valorisation», de «taux de valorisation locale», de «taux de recyclage» ou tout
simplement de «taux», ce dernier terme permettant de viser l'ensemble de
ceux-ci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Juste un
instant. On est en train... Vu qu'on ne l'avait pas à l'écran, on est en train
de le regarder, là, de voir c'est où exactement, les changements. Oui. J'ai des
questions. Pourquoi on enlève «de performance»... «taux de performance»? C'était
très clair. Pourquoi on enlève «de performance»?
M. Charette : En fait, ce que
le commentaire précise en disant «par les taux», ça couvre tous les types de
taux. Je veux juste être certain de donner la bonne...
Mme Dufour : Quels autres
types de taux qu'on a?
M. Charette : On peut
peut-être aller chercher un complément auprès de notre collègue.
Mme Dufour : Oui.
Certainement.
Mme Fortin (Hélène) : Alors,
l'expression «taux de performance» n'est pas utilisée dans les sections de la
LQE qui concernent par exemple des plans de redressement. On trouve ces taux,
en fait, qui sont visés ici dans la réglementation, particulièrement le
Règlement sur le système de... je le dis au raccourci, là, le système de
consigne, le règlement sur...
Mme Fortin (Hélène) :
…sélective et le règlement sur ce qu'on appelle le RRVPE, la récupération et la
valorisation de produits par les entreprises. Dans ces trois règlements,
l'expression qui est utilisée, qui sont… pour les taux qui sont les mêmes que
ceux ici visés, c'est taux de… taux de récupération, taux de valorisation, taux
de valorisation local… pardon, et taux de recyclage ou simplement dans le
RRVPE, des taux, tout simplement. Donc, l'expression… puis, et j'ajouterai que
de performance, c'est un anglicisme. Donc, on a raccourci l'expression pour les
viser tous...
Mme Dufour : O.K. C'est très,
très clair. Merci. Moi, ça me convient pour l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) :
Donc, je vais mettre l'amendement aux voix. Est-ce que cet amendement est
adopté? Adopté. Donc, de retour à l'article tel qu'amendé. Mme la députée.
Mme Dufour : Donc, première…
première question. On nous souligne que… en fait, on nous dit que… il y aurait
pu… est-ce qu'il y aurait pu… Tout ça aurait pu se faire par arrêté ministériel
pour accorder plus de flexibilité. C'est le Conseil patronal d'environnement du
Québec qui nous disait, ça, c'est une question plus générale, là.
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
en fait, ce qu'on vient faire… Je ne demande pas la permission à personne. Ce
qu'on vient faire dans cet article-là, c'est qu'on vient… deux choses. On vient
dire qu'il y a déjà des directives du ministre. Le ministre le disait tantôt,
il y a… ou c'est… c'était comme des directives qui étaient écrites puis en fait
publiées par le ministre, qui découlaient, qui étaient associées avec le RRVPE,
que ma collègue vous a parlé tantôt, le règlement sur la récupération et la
valorisation des produits par les entreprises. Ça fait que les entreprises qui
étaient assujetties à ce règlement-là devaient regarder dans le règlement. Ils
devaient aussi lire en parallèle les directives du ministre pour pouvoir savoir
à quelles obligations il devait faire… se conformer.
Ça fait que ce qu'on veut faire dans cet
exercice-là, c'est de venir… plutôt que ce soit par un règlement du ministre,
bien, que ce soit par un règlement du gouvernement. Ça fait qu'on viendrait
intégrer les directives du ministre dans le RRVPE, qu'on vous parlait, ça fait
que c'est vraiment dans cet esprit-là.
Le commentaire que vous soulevez, c'est
pour donner de la flexibilité. Ça, c'est quelque chose d'autre qu'on ajoute
aussi à cet article-là. On vient se donner de la flexibilité pour des choses
qui sont très techniques. Ça fait que c'est ce que le ministre a lu à la fin, là,
c'est le dernier alinéa qui est ajouté. Ça fait que c'est des éléments qui sont
vraiment très techniques, qu'on vient se donner plus de latitude, plus de
flexibilité pour le faire par règlement du ministre plutôt que dans une forme
règlement du gouvernement.
Mme Dufour : Parfait. Il y a
un questionnement qui a été soulevé par Équiterre puis… Mais d'autres groupes
aussi se sont posé la question, sur le réemploi. On demande, tu sais, c'est ça,
quelle place aura le réemploi dans tout ça. On l'ajoute, mais, en même temps,
on ne le met pas partout. Donc, c'est de comprendre, tu sais, est-ce que c'est
la même… sous le même pied d'égalité que les autres?
Mme Boivin (Gitane) : Ce
qu'on a voulu faire, en l'ajoutant au paragraphe b, c'est mettre, oui, l'emphase
sur le réemploi. Ça fait que c'est vraiment dans le… encore une fois, le RRVPE,
on pourrait venir obliger des entreprises à favoriser le réemploi, par exemple,
dans une situation à déterminer, là, dans le règlement, mais ce serait… ce
serait, en fait, ce qui serait… ce qui pourrait être… ce qui pourrait être
fait.
• (16 h 10) •
Mme Dufour : O.K. Mais on le…
on semble l'inclure, parce que c'est un peu étrange comme… à la… je ne sais pas
comment l'expliquer, mais, au paragraphe six, en tout cas, numéro six, juste…
c'est-tu un six? Non, c'est un c. En tout cas, on ajoute… à la fin, on dit
«obtenu en matière de réduction, de récupération ou de valorisation, incluant…
incluant notamment le réemploi», c'est comme si ça faisait partie de la
valorisation, alors que le réemploi devrait être la première étape.
Mme Boivin (Gitane) : Dans la
LQE, dans la définition de valorisation, le réemploi est inclus dans cette
définition-là. Ce qu'on a voulu faire ici, c'est mettre l'emphase sur le
réemploi à cet article-là, mais c'est déjà inclus dans la définition actuelle
dans la LQE…
Mme Dufour : ...oui, mais ce
n'est pas dans l'ordre, donc. Parce que, c'est ça, réemploi, tu sais. Le
recyclage vient comme à la fin, finalement, tout ça, tu sais, de retransformer.
Mais là, on le met à la fin, le réemploi, alors que ça devrait être comme la
première étape. C'est ce que je comprends, là, des commentaires.
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
en fait, il a été ajouté à la fin, là, mais ce n'est pas parce qu'on voulait
qu'il... on voulait dire qu'il allait arriver plus vers la fin. C'est... On
voulait nous dire que, notamment, ça pourrait être des mesures concernant le
réemploi qui soient intégrées dans le règlement.
Mme Dufour : Il y a une
question. Quand je l'ai lu, je n'ai pas compris. C'est le dernier, dernier
paragraphe. On parle des «quantités de produits perdus à l'usage». Puis, ça, ça
a été soulevé aussi comme question. Mais, moi, quand je l'ai lu, j'ai
dit : Hein? De qu'est-ce est? C'est quoi, ça, «des produits perdus à
l'usage»? Est-ce qu'il y a une définition en quelque part?
Mme Boivin (Gitane) : Je
vais... Je n'ai pas la réponse là, mais je pourrais vous trouver un exemple,
là. Ah! j'en ai. De l'huile. L'utilisation, par exemple, de l'huile, j'imagine.
Donnez-moi une seconde. Je vais aller trouver un vrai exemple.
Mme Dufour : Bien, c'est une
définition que j'aimerais avoir, s'il vous plaît.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Ah! une définition de «perdus à l'usage»? O.K.
Mme Dufour : Bien, qu'est-ce
qu'un... qu'est-ce que «des produits perdus à l'usage»?
Mme Boivin (Gitane) : Je vais
vous donner l'exemple de la peinture. Quand on achète un contenant de peinture,
on utilise de la peinture dans le gallon de peinture. Il en reste, des fois,
dans le fond. Ça fait que le calcul va permettre de savoir qu'est-ce qui est
disponible à la récupération et la partie qui est perdue à l'usage. Parce que
la partie qui est perdue à l'usage va servir à mettre sur un mur.
Mme Dufour : O.K. Donc, on
veut déterminer... puis, ça, c'est nouveau, là, parce que ce n'était pas... ce
n'était pas là avant, là. Ce n'est pas un... C'est vraiment un nouveau pouvoir.
On veut pouvoir «déterminer par règlement les paramètres permettant d'établir
les quantités de produits disponibles pour la récupération telle que la durée
de vie des produits ou les quantités de produits perdus à l'usage.» Je veux
dire, on ne va pas venir forcer les gens à mettre de la peinture sur leurs murs,
là. Ça fait que j'essaie de comprendre, là, c'est quoi qu'on veut déterminer
comme quantités, ici.
Mme Boivin (Gitane) : L'objectif,
c'est vraiment de venir préciser, pour les... pour ceux qui mettent en marché
la peinture, pour reprendre cet exemple-là, qu'on puisse faire les calculs pour
que les quantités qui vont être disponibles à la récupération soient les bonnes
quantités. Ça fait qu'on ne veut pas les obliger à récupérer un gallon de
peinture qui a été mis à la vente, mais juste la partie qui n'a pas été
utilisée. Ça fait que c'est vraiment dans cet esprit-là. C'est dans la
flexibilité. Puis pas les obliger à récupérer quelque chose qu'ils ne peuvent
pas récupérer parce que justement, il a été mis sur le mur, sur la... la
peinture a été mise sur le mur. Ça fait que c'est vraiment, tu sais, dans cet
esprit-là.
Mme Dufour : Est-ce qu'il y
a... Je me pose la question si on n'aurait pas pu l'écrire autrement, là. Parce
que, franchement, ça amène beaucoup de confusion, la façon que c'est écrit, et
c'est difficile à comprendre, là. Puis, je vous dis, il y a eu plusieurs,
plusieurs commentaires là-dessus. Ça fait que c'est sûr qu'il faudrait qu'il y
ait une définition en quelque part, de un.
M. Charette : C'est surtout
au niveau de l'application à travers la réglementation que l'on va pouvoir
donner ce type de précision là. Il faut un vocable à ce moment-ci qui est le
plus général possible pour que la réglementation puisse, elle, y aller de façon
plus chirurgicale. Mais, bien d'accord avec la collègue. À la lecture, comme
ça, ça peut susciter des questionnements. Mais la réglementation, lorsqu'elle
viendra, sera en mesure, là, d'apporter les précisions nécessaires.
Mme Dufour : Oui. Mais ceux
qui ont lu la loi et qui y sont habitués de l'appliquer n'ont pas compris non
plus. Donc, ce n'est pas juste moi, là.
M. Charette : Oui. Mais,
c'est-à-dire, elle ne peut pas être appliquée tant que la réglementation n'est
pas développée. C'est là, là, que les précisions vont intervenir.
Mme Dufour : Oui. Je pense
qu'il va falloir l'expliquer, ce que c'est. Ça, c'est clair. Puis c'est de la
façon qu'on dit. On dit : On vient déterminer les paramètres ou les
quantités de produits perdus à l'usage. C'est... C'est là qu'il y a... qu'il y
a comme un enjeu. Parce que, si on prend l'exemple de la... le gallon de
peinture puis on dit : Bien, ce qui a été mis sur le mur, ça, c'est ce qui
a été perdu à l'usage, donc, ça, ça ne peut pas être récupéré, bien, on ne peut
pas... on ne peut pas réglementer cette quantité-là...
Mme Dufour : …parce que c'est…
on ne peut pas savoir quelle va être la portion qui aura été utilisée par
l'utilisateur. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas la quantité de produit perdue
à l'usage, c'est plutôt le restant après qu'on... Mais même là, on ne peut pas
le réglementer. C'est de la façon que c'est écrit. On vient dire qu'on va
réglementer ces quantités-là, ce qui va rester dans la canisse ou pas.
M. Charette : …questionnement,
à ce moment-ci, mais la réglementation et surtout les consultations préalables
vont pouvoir déterminer un petit peu ce qui pourrait être couvert et dans
quelle mesure c'est applicable aussi. Sans dire qu'il est trop tôt pour y
réfléchir, il est trop tôt pour avoir réponse à toutes ces questions. Mais
c'est réellement un travail qui va se faire avec les parties concernées, les
parties prenantes. Et ce n'est pas forcément le prochain règlement qui sera
présenté non plus.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
vous allez faire durer le suspense pour savoir ça va être quoi, les quantités
de produit perdues à l'usage qui vont être réglementées.
M. Charette : Et je suis
convaincu que les gens pourront bien dormir dans l'intervalle aussi.
Mme Dufour : Les… Là, on parle
aussi de la durée de vie des produits qui pourraient être réglementés. Est-ce
qu'on a déjà une idée de qu'est-ce qu'on pourrait régir ici?
M. Charette : Bien, encore…
Pour ce même troisième élément, le même dernier, là, il faut comprendre qu'on
est réellement… les occasions d'y aller au niveau législatif sont plutôt rares.
Donc, on se donne le cadre législatif le plus large possible pour ensuite, avec
la réglementation, apporter ce type de détails là. Mais je ne serais pas en
mesure maintenant de vous dire quel sera le prochain produit qui serait
susceptible d'être touché, ou le premier produit qui serait susceptible d'être
touché, ou la première gamme de produits qui serait susceptible d'être touchée,
là, par cette disposition-là.
Mme Dufour : Mais c'est…
quelles sont les intentions, par exemple, pour les paramètres? Tu sais, est-ce
qu'on a une idée de qu'est-ce qu'on viserait ou pas du tout?
M. Charette : Je ne serais pas
en mesure aujourd'hui, là, de donner des détails plus précis. On se donne le
pouvoir de couvrir ce type d'intervention là, mais sans pouvoir parler de
calendrier plus précis ou de types de produit, mais c'est, encore une fois,
plutôt… on saisit l'opportunité du projet de loi, là, pour se donner la
possibilité d'y réfléchir avec plus d'acuité, là, dans un avenir prochain.
Mme Dufour : O.K. On ajoute
aussi «de déterminer les montants devant être investis dans la mise en œuvre de
plans de redressement en cas de non-atteinte de taux prescrits». Est-ce que… ce
n'était pas déjà régi, ça, les montants si les taux ne sont pas atteints?
M. Charette : C'est une
précision importante. C'était précisé, là, dans une réglementation
gouvernementale. Ce sera dans la réglementation du ministère, là, pour la suite
ou les prochaines étapes. Effectivement, il y avait déjà cette possibilité-là
dans la réglementation.
Mme Dufour : Mais
actuellement, il n'y a pas de montants qui sont mentionnés dans la
réglementation? C'est ça, ma question.
Mme Boivin (Gitane) : Oui,
c'est déjà dans le règlement, RRVPE qu'on parle depuis tantôt. Il y a déjà des
montants, il y a des calculs qui sont mis dans le règlement. Pour le calcul des
plans de réinvestissement obligatoires, le règlement du ministre, dans ce
cas-là, est moins flexible parce que ça pourrait changer. On pourrait vouloir
faire évoluer des taux par… les montants par produit, par exemple, ça fait
qu'en le faisant de façon… avec un règlement du ministre, ça viendrait ouvrir,
en fait, la possibilité que ce soit davantage adaptable en fonction de
l'évolution.
• (16 h 20) •
Mme Dufour : Les montants par
produit, que vous mentionnez, ça, c'est ce qui est déjà prévu ou c'est ce qu'on
aimerait pouvoir faire?
Mme Boivin (Gitane) : Il y a…
il y a déjà des… bien, en fait, pas des montants de… de plan de redressement,
mais il y a déjà des calculs dans le règlement qui font que les organismes de
gestion désignés doivent faire un plan de redressement, un plan de
réinvestissement obligatoire s'ils n'atteignent pas les taux de performance qui
sont dans le règlement. Ça fait que ça, c'est déjà actuellement ce qui se fait.
Là, ce qu'on vient… En fait, ce qu'on voudrait qu'il se passe, c'est qu'on
viendrait sortir cet élément-là du règlement du gouvernement…
Mme Boivin (Gitane) : ...pour
le mettre dans un règlement du ministre. Ça fait que pour se donner de la
flexibilité. Mais ça existe déjà. Il y a déjà des organismes qui doivent... qui
n'atteignent pas leurs taux puis qui doivent faire des réinvestissements dans
leur programme pour atteindre leurs taux de récupération.
Mme Dufour : Et, ça... Et
donc, le montant, c'est... c'est basé sur quoi? Sur... En fait, comment c'est
établi? C'est sur un pourcentage de matières qu'ils produisent puis qu'ils
n'atteignent pas?
Mme Boivin (Gitane) : Ça
dépend des produits, en fait. Pour vous donner un exemple, que j'ai, là, dans
mes exemples, c'est 50 sous par téléphone cellulaire qui est non récupéré.
Ça fait qu'à partir du moment où... c'est un calcul, là, 50 sous par
appareil fois le nombre d'appareils qu'ils n'ont pas récupérés pour atteindre
le taux... le taux requis. Ça fait que, ça, c'est les... ça donne le montant
qu'ils doivent réinvestir dans leur programme.
Mme Dufour : Mais l'exemple
qui est superintéressant. Comment c'est calculé, le nombre d'appareils non
récupérés? Ils se retrouvent où, ces appareils téléphoniques là, tu sais, pour
qu'on puisse savoir qu'ils n'ont pas été récupérés?
Mme Boivin (Gitane) : C'est
dans... En fait, on se base sur les quantités qui sont mises en marché trois
ans avant. D'habitude, les téléphones cellulaires, la durée de vie d'un
téléphone cellulaire, c'est trois ans. Ça fait que trois ans après, la quantité
qui a été mise en marché devrait être la... si c'est 50 %, par exemple, le
taux de récupération, ça fait que, s'ils doivent atteindre 50 %, bien, ça
donne un montant... pas un «montant», pardon, mais une quantité d'appareils qui
a été mise en marché. Ça fait que c'est dans... c'est de la façon qu'on le fait.
Mme Dufour : Mais, s'ils sont
revalorisés, tu sais, par exemple, remis sur le marché, mais le marché
secondaire, ça, on voit ça beaucoup, Marketplace, c'est plein, plein, plein de
cellulaires usagés, ça, ce n'est pas calculé, ça veut dire?
Mme Boivin (Gitane) : Ça peut
être calculé, oui, si les entreprises, en fait, qui font du réemploi dans ce
cas-là ou du réusinage d'appareils, ils peuvent être calculés, ils peuvent
devenir membres de l'organisme et que ces quantités-là soient calculées dans
les taux de performance.
Mme Dufour : En fait, je
parlais de M., Mme Tout-le-monde qui remet en vente son ancien appareil pour le
remettre sur le marché. Ça, ce ne sera pas calculé, là?
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
ce n'est peut-être pas calculé après un an ou deux, mais après trois ans,
quatre ans, à un... tu sais, à ce moment-là, l'appareil va être désuet puis là,
il va être disponible à la récupération pour des entreprises qui vont... qui
vont pouvoir le faire. Il y a un grand réseau quand même, là, au Québec, là, de
récupération de téléphones cellulaires, entre autres, là, bien établi. Vous
devez voir, des fois, les boîtes, là, à l'entrée des centres commerciaux, par
exemple. Ça fait qu'il y a vraiment un grand réseau qui est établi. Ça fait que
les taux de performance sont... sont quand même intéressants.
Mme Dufour : Oui. Bien, je
fais juste préciser, là. Les cellulaires fonctionnent après trois ans. Et je
peux vous dire que les quatre enfants de notre famille, ils ont tous des
cellulaires qui ont plus que trois ans, qui ont été achetés sur le marché usagé
Marketplace. Et, ça, c'est sûr que ce n'est pas dans aucun chiffre de nulle
part. Mais là, si je comprends, si quelqu'un ramène un ancien cellulaire, un
cellulaire, là, qui a, exemple, 10 ans, il le ramène, il le met dans un
site, là ça va être calculé, mais sur la récupération d'il y a trois ans. C'est
de même que ça va être calculé?
Mme Boivin (Gitane) : Sur les
quantités qui ont été mises en marché. Oui.
Mme Dufour : Trois ans avant.
Mme Boivin (Gitane) : Là, je
dis «trois ans», là, ce n'est peut-être pas le bon nombre d'années, là, mais
oui, ça va être... le taux est calculé sur les quantités mises en marché de
l'année de référence.
Mme Dufour : O.K. O.K.
D'accord. Merci. Puis peut-être une dernière question. La Société québécoise de
récupération et recyclage, ça, c'est RecycQuébec?
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Parfait. Je veux
juste voir si je n'ai pas une autre question. Non, je pense, c'est tout.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Comme il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre
l'article aux voix. Est-ce que l'article 131 est adopté? Merci. Nous
allons poursuivre l'étude avec l'article 132.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Une autre...
Le Président (M. St-Louis) : ...tel
qu'amendé. Merci.
M. Charette : Exact.
Le Président (M. St-Louis) : C'est
important.
M. Charette : Voilà. Donc,
132, une autre lecture qui pourrait être plus brève. Donc, 132 : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 53.30.2, du suivant :
«53.30.2.1. Règlement pris en application
du sous-paragraphe b) du paragraphe six du premier alinéa de l'article 53.30,
qui oblige certaines personnes à élaborer, à mettre en œuvre et à soutenir
financièrement des programmes ou des...
M. Charette : …les mesures de
réduction, de récupération, de valorisation des matières résiduelles, outre les
mesures édictées en application de l'article 53.30.1 ou 53.30.2, peut
notamment :
«1° déterminer les produits visés;
2° prévoir les délais, les conditions et
les modalités applicables à la conclusion, le cas échéant, de contrats entre
les personnes, les municipalités, les groupements de municipalités ou toute
communauté autochtone représentée par son conseil de bande qui y sont
déterminés, ainsi que le contenu minimal de ces contrats;
«3° déterminer les conditions et les
modalités applicables au retour à la collecte, au transport, au tri et au
conditionnement des produits visés, incluant leur entreposage, en vue d'en
assurer la récupération et la valorisation;
«4° outre les personnes tenues aux
obligations d'élaboration, de mise en œuvre et de soutien financier des programmes
ou des mesures, déterminer les autres personnes, municipalités, groupements de
municipalités ou communautés autochtones représentées par leur conseil de bande
qui sont visés par ces derniers;
«5° déterminer les obligations, les droits
et les responsabilités des personnes, des municipalités, des groupements de
municipalités et des communautés autochtones représentées par leur conseil de
bande qui sont visés par ces programmes ou ces mesures;
«6° fixer l'indemnité payable pour les
frais de gestion des programmes ou des mesures ou les paramètres permettant à
un organisme désigné en vertu d'un règlement pris en application de
l'article 53.30.3 de la fixer;
«7° prévoir un mécanisme de règlement des
différends qui peuvent survenir lors de la conclusion ou de l'exécution de
contrats visés au paragraphe deux ou l'obligation de prévoir un tel mécanisme
dans ces contrats.»
Et le commentaire. Cet article ajoute
l'article 53.30.2.1 à cette loi afin de prévoir un encadrement général
similaire à celui prévu par les articles 53.30.1 et 53.30.2. Pour les
systèmes de collecte sélective et de consigne pour un programme ou une mesure
visant d'autres matières que celles prévues par ces deux systèmes,
l'article 53.30.2.1 permettra, grâce à cet encadrement, d'améliorer l'applicabilité
et la cohérence des programmes et des mesures visant à la responsabilité
élargie des producteurs, qui est l'objectif qui doit être atteint par ces
derniers, comme le prévoit le sous-paragraphe b du paragraphe 6° du premier
alinéa de l'article 53.30.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci. C'est
ça, vous n'aviez pas précisé qui. Peut-être juste une question de forme, on est
dans le 53.30.2. Ça commence par un règlement pris en application du
sous-paragraphe b, non du… oui, du sous paragraphe b du paragraphe 6° du
premier alinéa de l'article 53.30. Et là, ici, c'est la même chose. On
dit… c'est comme si on ajoutait des conditions à quelque chose qu'on avait déjà
commencé à élaborer au 50.30.2. Je veux juste comprendre pourquoi on l'a mis en
exergue dans un autre point séparé.
Mme Boivin (Gitane) : C'est
complémentaire. En fait, quand… à... C'est complémentaire, c'est qu'on est
venu… bien, ce qui existe déjà dans 53.28 au paragraphe 6° b, c'est le principe
de l'habilitation qui donne le principe de responsabilité élargie des
producteurs, avec le RRVPE que je vous parlais tantôt. Ici, c'est une autre
forme de responsabilité élargie des producteurs où on vient en fait ajouter des
REP, des… je vais dire l'acronyme, là, mais des responsabilités élargies des
producteurs de types sectoriels, comme… Puis c'est pour ça qu'on l'ajoute après
les articles qui parlent de la consigne et de la collecte sélective. Ça fait
que c'est dans cet esprit-là que ça a été fait, ajouté là, ça fait que ça
découle de 53.28.
• (16 h 30) •
Mme Dufour : Ça fait que, là…
mais ma question est en lien avec 53.30.2. Mais là ce que je comprends, c'est
que celui-là, il… c'est un règlement qui vient mettre en place un système… qui
oblige certaines personnes à mettre en place un système de consigne. Et ici, on
est plutôt à mettre…
16 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...en oeuvre et
soutenir financièrement des programmes, des mesures de réduction.» C'est la
distinction, là, que je viens de comprendre entre les deux, là.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Puis je référais à 53.28, mais c'est plutôt 53.30, là. Je m'excuse. Mais, oui,
celui que vous avez nommé, là, 53.30.2, c'est une responsabilité élargie des
producteurs, mais pour le système de consigne. Ça fait que c'était vraiment...
ça a été amené avec le projet de loi n° 65, cette habilitation-là, qui a
découlé le nouveau système de consigne qui existe maintenant, dont vous parliez
tantôt. Là, on vient se donner le pouvoir d'ajouter d'autres systèmes ou... et
mesures, en fait, qui pourraient... qui pourraient viser d'autres produits. Ça
fait que c'est vraiment un ajout de d'autres REP, de d'autres systèmes de
responsabilité élargie des producteurs de type sectoriel.
Mme Dufour : Mais il existe
déjà d'autres REP?
Mme Boivin (Gitane) : Il existe
déjà d'autres REP, mais les autres REP, ils sont plus de type individuel, si on
peut dire, là, de type traditionnel, où on vient viser vraiment un produit.
Tandis que là, avec le système de consigne par exemple, on est venus donner des
responsabilités à d'autres personnes, à des tiers. Par exemple, on est venus
donner des responsabilités aux détaillants. Dans le règlement sur la consigne,
les détaillants ont l'obligation de reprendre les contenants consignés qu'ils
ont vendus. Ça fait que c'est vraiment différent des REP qui sont plus
traditionnels, où on ne vient pas donner de responsabilités à d'autres
personnes que ceux qui ont mis en marché les produits. Là, c'est vraiment un
autre type, plus évolué, si je peux dire, où on vient donner des responsabilités
à d'autres personnes de collaborer à la mise en place de ces systèmes-là.
Mme Dufour : Là, je pense
qu'il y a des détaillants qui doivent être nerveux, là, à vous avoir entendue,
là, parce que l'intention, c'est qu'ils deviennent responsables de la consigne.
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
en fait, les détaillants qui vendent des contenants consignés ont déjà la
responsabilité de reprendre les contenants consignés, là, ça fait que ça...
Mme Dufour : Jusqu'à une
certaine taille.
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
qui sont consignés, mais oui, vous avez raison, mais ça, on est venu le définir
dans le règlement, ça fait que ça, ils ne devraient pas faire de saut, là, je...
On ne vient pas… on ne vient pas bouger cet élément-là du tout, c'est vraiment
qu'on vient ajouter une habilitation pour pouvoir éventuellement cibler d'autres
produits qui pourraient être ciblés par la responsabilité élargie des
producteurs de type sectoriel, qu'on appelle, parce que ça deviendrait… ça
touche… Ça viendrait toucher d'autres personnes.
M. Charette : Si je peux me
permettre, dans la même veine, le degré de responsabilité est aussi déterminé
dans la réglementation. Dans le cas de la consigne, par exemple, pour répondre
aux commentaires de la collègue. Les plus petits détaillants n'ont pas à
collecter eux-mêmes les contenants, mais ils ont tout de même une
responsabilité, soit d'afficher ou est lieu… où est le lieu de reprise le plus…
le plus les plus près. Donc, le degré de responsabilité peut aussi être
déterminé, là, dans la réglementation. Donc, ce n'est pas tant pour tout le
monde une obligation de récupérer que de dire : Si moi, je ne suis pas
tenu de récupérer, bien, voici quel est à proximité le lieu qui sera en mesure
de reprendre les contenants, là, des consommateurs.
Mme Dufour : Il y a un
commentaire qui a été émis concernant… puis là ils nous disent : «Si l'intention
du gouvernement consiste à imposer aux actuels OGR un système semblable à ceux
conçus pour la collecte sélective et la consigne, des ajustements devront être
apportés…» à l'article qu'on est en train de discuter, parce qu'ils disent :
«Le paragraphe 2° est extrêmement limitant et enlève toute la flexibilité dont
disposent présentement les OGR pour transiger avec les municipalités.»
M. Charette : Même là, les
ententes dans le cas de la modernisation de la collecte sélective, par exemple,
ou sinon, même, de la consigne dans une moindre mesure, il y a eu des ententes
avec les municipalités. Dans le cas de la collecte sélective, les municipalités
elles-mêmes étaient partenaires signataires. Dans le cas de la consigne, ils ne
sont pas visés directement par la réglementation, mais invités à participer à
son application, ne serait-ce qu'en adaptant, là, certains de leurs règlements
municipaux. Mais on a cette possibilité-là, là. Je comprends… En fait, là, le
commentaire suscite une question qui est légitime, mais peut-être rassurer leurs
auteurs, là, il n'y a pas… il n'y a pas d'inquiétude à ce niveau-là.
Mme Dufour : Donc, il y aurait
la possibilité de transiger avec des municipalités si les municipalités le
souhaitaient et que c'est un avantage pour tout le monde.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire
le meilleur exemple, c'est la collecte sélective, dans la réglementation, les
villes étaient même plus que… bien, je dirais, avantagées, là… le mot est
peut-être fort, là, mais les municipalités…
M. Charette : ...souhaitaient
cette réforme-là, ils étaient signataires des ententes.
Mme Dufour : Oui, je parlais
de futures REP.
M. Charette : Bien, on peut
se baser sur le même, le même modèle auprès du milieu municipal, effectivement.
Mme Dufour : O.K. On n'a pas
créé... introduit le concept de réemploi qu'on a mis dans les autres articles
précédemment ici. Est-ce que c'est un oubli?
M. Charette : À quel... Vous
voulez dire par rapport au texte actuel versus le texte proposé?
Mme Dufour : Le 53.30.2.1
qu'on est venu introduire n'a pas le concept de réemploi dedans.
M. Charette : C'est inclus
dans valorisation, mais c'est vrai, effectivement, que le terme, lui-même,
n'est pas revenu, là, mais c'est...
Mme Dufour : Ça fait qu'on va
déposer un amendement, M. le Président, pour l'introduire.
M. Charette : ...dans le
terme «valorisation». On peut considérer l'amendement sans problème.
Mme Dufour : C'est de la
concordance.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous allons en profiter pour suspendre un moment. On est presque à mi-chemin de
notre séance, donc je pense que le moment est bienvenu pour tous.
Suspension quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 47)
Le Président (M. St-Louis) :
Alors, la commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, il y a eu
dépôt d'un amendement de la part de la députée de Mille-Îles. Mme la députée,
je vous laisse nous présenter cet amendement.
Mme Dufour : Oui. Merci, M. le
Président. Je vais lire à l'écran l'article 132. Modifier le premier
alinéa de l'article 53.30.2.1 introduit par l'article 132 du projet
de loi par le remplacement de «ou de valorisation» par «, de valorisation ou de
réemploi».
L'article modifié se lirait ainsi. Je ne
vais pas tout lire, mais, dans le fond, qu'on parle de soutenir financièrement
des programmes, des mesures de réduction, de récupération, de valorisation ou
de réemploi des matières résiduelles, outre les mesures édictées en application
de l'article 53.30.1 ou 53.30.2.
Dans le fond, c'est le même libellé, là,
qu'on a trouvé dans l'article précédent, où on a intégré le mot «réemploi». On
avait aussi «incluant notamment le réemploi.» Ça aurait pu aussi être une autre
façon de l'écrire. J'essaie de trouver, là, un exemple, là, qu'on a parlé.
C'est ça, on parlait d'«incluant notamment réemploi». Ça pourrait aussi être la
façon. On peut le modifier aussi, là, s'il y a un enjeu juste de la façon qu'il
est écrit, là.
• (16 h 50) •
M. Charette : Tout d'abord,
merci à la collègue pour la proposition d'amendement. Et je souscris et partage
entièrement sa préoccupation, cependant, l'amendement, lui-même, on ne le
retiendra pas, pour une raison fort simple, c'est que c'est convenu et contenu
dans la loi. Et, pour mieux comprendre le lien avec les articles en cause, on
céderait la parole à notre juriste au dossier notamment. Et je rassure la
collègue, là, on est tout à fait à la même place sur la finalité.
Mme Fortin (Hélène) : Je vous
explique la façon dont c'est... sont montés... en fait, cette partie de la loi.
L'article habilitant, le gouvernement, à prendre une mesure de la nature du
système de consigne ou de collecte sélective, c'est l'article 53.30,
premier alinéa, paragraphe 6°, sous-paragraphe b, dont on a parlé tout
à l'heure, pour le modifier en ajoutant «incluant notamment le réemploi», qui
est un des volets de la valorisation. Ça n'en fait partie. En fait, il y a
plusieurs éléments qui sont compris dans la valorisation des matières résiduelles.
D'ailleurs, vous pourrez... vous pouvez, pardon, vous référer à la définition
prévue à l'article 1 de Loi sur la qualité de l'environnement, qui définit
ce qu'est la valorisation des matières résiduelles. Vous allez constater que ça
comprend le recyclage, le réemploi et d'autres mesures. Donc, premier élément
habilitant, le... ce qui pourrait être pris en application de 53.30.2.1, le
nouvel article, c'est l'article dont je viens de vous parler. Maintenant,
pourquoi on ajoute des articles à la suite de cette habilitation, c'est pour
encadrer les... ce qui pourrait être prévu dans un règlement qui vise le
système ou la mesure, qui est une mesure, en fait, ou un programme. Donc, on
vient encadrer le contenu des règlements. Je vous souligne que, dans ces articles 53.30.1...
pardon...
Mme Fortin (Hélène) : ...pardon,
.30.2 et .2.1, on a un «notamment» au début. Donc, le gouvernement peut, en
application de 53... là, je le dis de mémoire, là, 53.30, premier alinéa,
paragraphe six, sous-paragraphe b, prévoir les éléments suivants. Là, je ne
l'ai pas devant les yeux, je vais aller chercher la mesure. Donc, on vient dire
que «...peut, outre les mesures édictées...». Bon, on est venus exclure,
évidemment, celles qui visaient la consigne et la collecte sélective, qui
étaient déjà prévues dans les deux habilitations qui précèdent. Donc, on en a,
d'autres systèmes, comme ma collègue vous a expliqué tantôt, qui pourraient
être visés, d'autres REP qu'on appelle, dont la consigne et la collecte
sélective font partie, je vous le souligne. Donc, «peut notamment». Puis là on
s'est alignés sur les mêmes... ou presque, les mêmes paragraphes que ceux qui
sont prévus pour la consigne et la collecte sélective, mais c'est un complément
des articles, deux articles, .30... .30, paragraphe six, sous-paragraphe b plus
.30.2.1, 53.
Mme Dufour : «Valorisation»,
il était déjà là. On a ajouté «incluant notamment le réemploi» dans
l'article...
Mme Fortin (Hélène) : 53.30.
Mme Dufour : ...53.30.
Pourquoi on a eu besoin d'ajouter «notamment», «incluant notamment le
réemploi», si la définition le couvrait déjà?
Mme Fortin (Hélène) : Parce
que le réemploi, dans l'ordre de priorité des... les... ce qu'on appelle les
3RV, c'est le premier... la première mesure qui devrait être priorisée. Je vous
renvoie, pour exemple, une disposition de la LQE qui est prévue à l'article,
là, je vous... encore de mémoire, 53.4.1, si je ne m'abuse, où on établit le
rang des mesures de valorisation en ordre de priorité, et le réemploi apparaît
en premier. Donc, on considère que cette mesure doit être soulignée parce
qu'elle doit être priorisée, là, dans l'application des dispositions. C'est ce
qui devrait être fait en premier.
Mme Dufour : Oui, bien, c'est
la même chose ici. Il y a une considération... Comme je l'ai dit tout à
l'heure, la façon qu'on l'a écrit, ce n'est probablement pas identique. Ça fait
que je vais proposer un autre amendement, où on va dire : «valorisation,
incluant notamment le réemploi, des matières résiduelles», juste pour être en
concordance avec ce qu'on vient de discuter et pour le mettre de l'avant. Donc,
si vous permettez, M. le Président, je retirerais celui-là. Je vais en déposer
un autre.
Le Président (M. St-Louis) : J'ai
besoin du consentement de la commission pour retirer cet amendement. Merci.
Donc, l'amendement est maintenant retiré.
Nous allons suspendre quelques instants,
le temps de recevoir le nouvel amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 54)
(Reprise à 17 h 01)
Le Président (M. St-Louis) : La
commission reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous avons retiré
un amendement pour en déposer un second. Mme la députée…
17 h (version non révisée)
Le Président (M. St-Louis) : …de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M. le
Président. Bien, vous l'aurez compris, je l'ai… on redépose l'amendement, puis
avec exactement la même façon que c'est écrit dans l'article 53.30, pour
mettre l'emphase sur le réemploi, mais qui fait partie de la valorisation.
Donc, article 132 : Modifier le
premier alinéa de l'article 53.30.2.1, qui est introduit par l'article 132
du projet de loi, par l'ajout après «ou de valorisation» de «, incluant
notamment le réemploi,».
Donc, la phrase, là, en gros, ça se lit :
«Soutenir financièrement des programmes, des mesures de réduction, de
récupération ou de valorisation, incluant notamment le réemploi des matières
résiduelles.»
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre…
M. Charette : Merci, M. le
Président, merci à la collègue. On regardait les possibilités. Dans les faits,
c'est déjà couvert. Ce n'est pas… ce n'est pas un refus systématique, là, la
collègue sait fort bien, là, que les amendements sont toujours bien reçus, et
on peut les approuver, là, lorsqu'il y a une modification ou un apport
particulier. Et là c'est réellement couvert. Mais, si on devait accepter ça, ça
nous embarque aussi dans une dynamique d'ajustements et d'amendements à
différents endroits du projet de loi. Et, bien honnêtement, on ne s'y engagera pas,
mais cet aspect-là, il est… il est couvert, comme notre collègue juriste le
mentionnait un petit peu plus tôt.
Mme Dufour : …et ça a été
inclus dans le 53.30, ça a été ajouté comme j'ai posé la question si ça l'incluait,
valorisation incluait réemploi, mais on a senti le besoin de mentionner, «incluant
notamment le réemploi» pour le mettre en évidence. Ce n'était pas nécessaire, on
l'a fait pareil. On aurait pu le faire ici. C'est dommage qu'on n'accepte pas
de le mettre en évidence.
M. Charette : Mais, comme je
disais à la collègue, sur le principe, on se rejoint sur toute, toute la ligne,
mais, à partir du moment où on accepte cet amendement-là, il faudrait faire une
série d'autres amendements pour corriger le libellé, pour qu'il soit uniforme
partout, et il n'y aurait pas de plus-value, là, mais, sur le principe et sur l'applicabilité,
je la rassure, on se rejoint entièrement et c'est totalement couvert, là, par
les libellés actuels.
Mme Dufour : On va procéder au
vote, M. le Président, par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. St-Louis) : D'accord.
Donc, mise aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire
: M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'amendement, tel que déposé, est rejeté, ce qui nous ramène à l'étude de
l'article. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Charette : M. le Président,
si vous me permettez, c'est mon erreur, là, J'en prends l'entière
responsabilité. Il y a un petit amendement aussi de notre part à 132, que
j'aurais dû mentionner dès le départ, mais là aussi, c'est une question, là, de
correction plus qu'autre chose. On peut l'aborder maintenant, si vous le
souhaitez, mais réellement, là, ça nous permet… C'est un exercice qui nous
permet, là, d'apporter des petites corrections.
Donc : Remplacer, dans le paragraphe 6°
de l'article 53.30.2.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement,
proposé par l'article 132 du projet de loi, «des programmes ou des mesures»
par «des produits visés au paragraphe 1°».
Commentaires. Cette modification a pour
but de préciser que l'indemnité prévue par le paragraphe 6° de l'article 53.30.2.1,
proposé par l'article 132 du projet de loi, concerne les frais encourus
pour la gestion des produits visés par le programme ou les mesures. Donc, une
petite précision, là, qui semble importante à ce moment-ci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement déposé par
la banquette gouvernementale? Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Donc, on l'avait
écrit, frais de gestion des programmes. Est-ce que, dans l'autre… article d'origine,
c'était comme ça? J'essaie de retrouver, là… O.K., l'article qui était juste
avant, on parlait de fixer l'indemnité payable pour les frais de gestion. On
parlait, effectivement, des produits visés. Donc…
Mme Dufour : ...que c'est
un oubli, c'est quand on l'a rédigé, on...
M. Charette : ...effectivement,
ce n'est pas... Sur le fond, là, il n'y a pas de... il n'y a pas de... C'est
une question de précision essentiellement, là.
Mme Dufour : Non, ce n'est
effectivement pas la même chose. Ce n'est pas juste de la précision. Je pense
que sans ce changement-là, ça pourrait effectivement avoir causé des enjeux.
M. Charette : C'est au
niveau de... Il ne faut pas qu'il y ait de confusion au niveau de l'interprétation.
Mme Dufour : Oui. C'est
bon.
Le Président (M. St-Louis) :
Parfait. Donc, nous allons mettre l'amendement aux voix. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Donc, nous revenons à l'article. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article? Alors, mettre l'article 132 aux voix. Est-ce
que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Nous allons poursuivre avec l'article 133. M. le ministre.
M. Charette : M. le
Président, avec un amendement aussi qui sera présenté. Donc :
133. L'article 53.30.3 de cette loi
est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de « ou 53.30.2 » par « , 53.30.2 ou 53.30.2.1
»;
2° par le remplacement, dans le
paragraphe 1°, de « organisme à but non lucratif désigné » par « ou à
plusieurs organismes à but non lucratif désignés ».
Et commentaire. Cet article modifie le
liminaire de l'article 53.30.3 de cette loi afin de rendre cet article
applicable à l'article 53.30.2.1. Comme c'est le cas pour les systèmes de
collecte sélective et de consigne qui sont encadrés par un règlement du
gouvernement, il modifie le paragraphe 1° afin qu'il soit clair que le
gouvernement peut confier à un seul ou à plusieurs organismes à but non
lucratif désignés la responsabilité d'élaborer, de mettre en œuvre et de
soutenir financièrement une mesure imposée par un règlement pris en application
notamment du sous-paragraphe b du paragraphe 6° du premier alinéa de
l'article 53.30.
Et l'amendement donc : Remplacer le
paragraphe 2° de l'article 133 du projet de loi par le paragraphe
suivant :
« 2° par l'insertion, dans le paragraphe 1° et après
"financièrement", de "un programme ou" ».
Commentaire. Cette modification a pour but
de supprimer, dans le paragraphe 1° de l'article 53.30.3, la
modification proposée par le paragraphe 2°de l'article 133 du projet
de loi, qui pourrait avoir pour effet de confier à deux organismes à but non
lucratif désignés par le ministre le mandat d'élaborer, de mettre en œuvre et
de soutenir financièrement une même mesure imposée par règlement du
gouvernement dans les domaines concernés par la disposition, ce qui n'est pas
souhaité. Elle a également pour but d'ajouter aux mesures les programmes en
concordance avec le liminaire de l'article 53.30.2.1 de la loi proposée
par l'article 132 du projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles?
Mme Dufour : Oui. Merci,
M. le Président. Bien, il y avait plusieurs... On avait reçu plusieurs
commentaires de différents groupes qui craignaient, là, le fait qu'on dise
qu'on parle de plusieurs organismes à but non lucratif désignés. Là, je
comprends que, ça, c'est enlevé. Donc là, on parle tout juste d'un programme.
Et ce que je comprends, c'est que c'était ça qu'on visait quand on disait
«plusieurs organismes à but non lucratif désignés» puis qu'on voulait parler
de... à l'intérieur de programme, il aurait pu y avoir plus qu'un organisme?
• (17 h 10) •
M. Charette : Bien, en
fait, il peut... Il pouvait effectivement y en avoir plus, mais on s'assure
d'une... d'un libellé, là, qui soit davantage reçu de la même façon par tout le
monde. Effectivement, c'est en droite ligne avec les commentaires qu'on a pu
recevoir, là, suite à la consultation.
Mme Dufour : Parfait. Ça
m'évite de faire un amendement. Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Parfait. Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement tel que
déposé. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Adopté. Donc, nous retournons à l'article 133, tel qu'amendé. Est-ce qu'il
y a des interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 133, tel qu'amendé. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Nous allons poursuivre l'étude avec l'article 134. M. le
ministre...
M. Charette : ...Merci, M. le
Président.
134. L'article 53.31.0.1 de cette loi
est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «ou 53.30.2» par «,
53.30.2 ou 53.30.2.1».
Et le commentaire : Cet article
modifie l'article 53.31.0.1 de cette loi afin de le rendre applicable au
nouvel article 53.30.2.1, comme c'est le cas pour les
articles 53.30.1 et 53.30.2, qui sont de même nature.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, est-ce que vous avez une intervention?
Mme Dufour : Non.
Le Président (M. St-Louis) :
Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'article 134. Est-ce que
cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Nous poursuivons avec l'étude de l'article 135. M. le ministre.
M. Charette : Merci. Et peut-être
pourrons-nous y aller par sous-section.
Le Président (M. St-Louis) :
Pour ce qui est des interventions, je pense qu'on pourrait. Mais c'est une
formule qui fonctionne bien pour tout le monde, donc...
M. Charette : Il est déjà
mentionné que, pour le 53.31.0.5.1, donc, il y aura un amendement de proposé également.
Donc, j'y vais avez la lecture du
53.31.0.4 : «Les personnes visées au paragraphe 6° du premier alinéa
de l'article 53.30 sont tenues, dans le cadre et aux conditions prévues
par règlement du gouvernement, de payer une compensation aux personnes
déterminées par règlement du gouvernement pour les services que celles‑ci fournissent en vue
d'assurer la récupération et la valorisation des matières résiduelles, ou de
catégories de celles‑ci,
désignées par règlement du gouvernement.»
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Dufour : Est-ce qu'on peut
nous expliquer, peut-être, l'ensemble de l'article, dans son ensemble? Parce
que, là, y aller par blocs sans comprendre de quoi on parle dans son entièreté,
c'est... je vous avoue que, là, ce n'est pas simple. Parce qu'on a des mémoires
qui ont parlé de cet article-là. Mais, souvent, ils nous ont parlé de
plusieurs... plusieurs des sous-articles... là, en tout cas, je ne sais pas
comment les appeler.
M. Charette : Si les collègues
sont suffisamment patients à mon endroit, je pourrais faire la lecture, donc
quelques minutes moins agréables, et ensuite une présentation générale. Ça nous
permettra d'avoir une vue d'ensemble.
Mme Dufour : Donc, on lirait
tous les articles.
M. Charette : Si vous avez
suffisamment d'indulgence à mon droit, ce serait fait. On y va?
Mme Dufour : O.K., c'est bon.
C'est bon.
M. Charette : Si vous de la
musique, dans l'intervalle, vous pouvez mettre vos écouteurs.
«53.31.0.5. Le montant de la compensation
est déterminé annuellement par la Société québécoise de récupération et de
recyclage conformément à la méthode de calcul et aux critères de performance et
d'efficacité fixés par règlement du gouvernement et est établi sur la base des
services fournis dans une année relativement aux matières ou aux catégories de
matières désignées, soit notamment les coûts de collecte, de transport, de tri
et de conditionnement, inclusion faite des frais destinés à indemniser les
personnes déterminées par règlement du gouvernement en application de
l'article 53.31.0.4 pour la gestion de ces services.
Aux fins de la détermination du montant de
la compensation annuelle, le gouvernement prévoit par règlement les
renseignements ou les documents que toute personne déterminée par règlement du
gouvernement doit transmettre à la Société.
«53.31.0.6. Les demandes d'agrément pour
représenter les personnes sujettes à une obligation de compensation en vertu de
l'article 53.31.0.4 sont adressées à la Société québécoise de récupération
et de recyclage.
Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer le nombre d'agréments possibles, notamment en fonction des matières
ou des catégories de matières désignées. Il détermine de la même manière les
critères minimaux devant être pris en compte par la Société québécoise de
récupération et de recyclage pour agréer un organisme ainsi que les modalités
de présentation des demandes d'agrément.
«53.31.0.7. Tout organisme agréé peut
percevoir auprès de ses membres et des personnes qui, sans en être membres,
exercent, au regard de la matière ou de la catégorie de matières désignée, des
activités semblables...
M. Charette : ...à celle de
ses membres, les contributions nécessaires pour acquitter le montant de
compensation exigé, y compris les intérêts et les autres pénalités applicables,
le cas échéant, ainsi que pour l'indemniser... ainsi que pour l'indemniser de
ses frais de gestion et de ses autres dépenses liées à la compensation visée à
l'article... 53, pardon, .31.0.5.
«L'organisme agréé peut pareillement
percevoir le montant payable à la Société québécoise de récupération et de
recyclage en vertu de l'article 53.31.0.8.»
Et : «53.31.0.8. Le gouvernement
détermine par règlement le montant qui est payable à la Société québécoise de
récupération et de recyclage pour l'indemniser de ses frais de gestion et de
ses autres dépenses liées à la compensation visée à l'article 53.31.0.5, y
compris pour des activités d'information, de sensibilisation et d'éducation et
pour des activités de développement liées à la réduction, à la récupération ou
à la valorisation des matières ou des catégories de matières désignées,
incluant notamment le réemploi.»
Et, à ce compte, je pourrais faire la
lecture de l'amendement également, donc tout serait lu, et on pourrait aborder
l'article dans son ensemble.
Donc, insérer, avant l'article 53.31.0.6
proposé par l'article 135 du projet de loi, l'article suivant :
«53.31.0.5.1. Un organisme agréé en
application de l'article 53.31.0.6 peut représenter toute personne sujette
à une obligation de compensation en vertu de l'article 53.31.0.4.»
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement
déposé ou si...
Mme Dufour : Vous allez me
donner le temps de le regarder...
Le Président (M. St-Louis) : On
pourrait aller sur le fond de l'article, peut-être, je...
Mme Dufour : Mais, avant
qu'on l'adopte, j'aimerais ça pouvoir le lire.
Des voix : ...
Mme Dufour : ...aller avec les
explications générales, là. On va aller... les explications dans leur ensemble
avant d'approuver l'amendement.
M. Charette : On peut y aller
avec une explication générale.
Mme Dufour : Oui, pour tout,
tout, tout.
M. Charette : Sans problème.
Le Président (M. St-Louis) : ...
Mme Dufour : C'est ça.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
allez-y.
Mme Boivin (Gitane) : J'y
vais?
Mme Dufour : Oui, s'il vous
plaît.
• (17 h 20) •
Mme Boivin (Gitane) :
Parfait. En fait, ce bloc d'articles là est ajouté pour se donner des pouvoirs
habilitants qui existaient dans le passé mais qui étaient ciblés pour la
collecte sélective. Ça fait que c'est il y a 20 ans à peu près. C'est de ces
habilitations-là que la... le régime de collecte sélective est né, si on peut
dire. Ça fait que c'était vraiment un régime de compensation, dans son petit
nom, si on peut l'appeler comme ça, où on venait, en fait, obliger ceux qui
mettent en marché les contenants, les emballages, les imprimés et les journaux
à compenser financièrement les municipalités pour les services qu'ils donnaient
aux citoyens. Ça fait que, tu sais, le... la collecte du bac bleu, là,
communément appelé le bac bleu, ça fait que c'étaient vraiment les
municipalités qui donnaient ce service-là, collecte, transport, le tri aussi
dans les centres de tri et le conditionnement. Ça fait que c'étaient les
municipalités qui payaient pour ça initialement. On est venu introduire le
régime de compensation pour donner une première responsabilité, si je peux
dire, à ceux qui mettent en marché les produits pour qu'ils paient. Ça fait
que, tantôt, on parlait de responsabilité élargie des producteurs. C'est comme
le premier pas vers une responsabilité des producteurs, ça fait qu'ils paient
pour le transport, le tri, la collecte et le conditionnement des matières. Ça
fait que c'est comme ça que le système de collecte sélective est né, le régime
sous la forme d'un régime de compensation. Ça fait que c'est des habilitations
comme un nouveau régime, ça fait que c'est comme si on ajoute une corde à notre
arc pour gérer d'autres produits éventuellement avec ce régime-là. Ça fait que,
là, on n'est pas venu cibler un...
Mme Boivin (Gitane) : ...secteurs
précis, comme ça avait été fait dans le passé avec la collecte sélective, là.
C'étaient vraiment contenants... contenants, emballages, imprimés et journaux.
Là, on vient se donner un pouvoir, qui est plus général, de cibler d'autres
secteurs, d'autres... d'autres produits principalement qui pourraient être
assujettis à cette nouvelle habilitation là. Je dis «nouvelle» parce que, quand
le régime de compensation de la collecte sélective est mort, au
31 décembre 2024... ça fait que c'est récent, ça fait qu'on est vraiment
dans la modernisation du système de collecte sélective. Ça fait que l'ancien
régime est mort, puis en mourant, bien, il n'y avait plus d'habilitations qui
existaient. Ça fait qu'on vient se redonner des pouvoirs d'agir avec ces
articles-là.
Mme Dufour : O.K. Donc, dans
le fond, on veut élargir ce qui existait déjà pour les municipalités, mais là,
on ajoute quand même beaucoup d'articles. Donc, tous ces articles-là, c'est
pour d'autres... d'autres types de matière. C'est ce que je comprends de votre
explication?
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
c'est pour potentiellement d'autres types de matière, vous avez raison. Puis
chaque article a sa fonction, en fait, pour que le régime puisse fonctionner.
Ça fait que le 0.4, lui, c'est le pouvoir d'instaurer le régime. Le 0.5, c'est
le calcul de la compensation qui serait faite et les informations qui seraient
transmises à RecycQuébec pour que RecycQuébec puisse calculer la compensation
annuelle. Le nouvel article, là, l'amendement que le ministre a nommé, lui,
c'est pour donner le droit au producteur d'être représenté par un organisme,
parce que sinon c'est une responsabilité qui est individuelle. Ça fait que là,
on vient ajouter cette habilitation-là. Le 0.6, c'est les demandes d'agrément
qui sont adressées à RecycQuébec. Ça fait que, si les producteurs veulent se
regrouper, bien, ils ont le droit de se regrouper, puis la demande d'agrément
ou la demande d'autorisation, si je peux dire comme ça, à RecycQuébec, bien, on
vient encadrer de la façon que c'est fait dans cet article-là. Le 0.7, lui,
c'est la perception par l'organisme des sommes qui seraient exigées auprès des
producteurs. Ça fait que, lui, il va pouvoir venir chercher auprès des
producteurs les montants pour, après ça, venir compenser les municipalités
dans... si on peut... si on peut donner un exemple plus précis. Puis le 0.8,
lui, c'est pour venir ajouter une habilitation pour pouvoir indemniser
RecycQuébec, à faire le calcul annuel de la compensation qui serait due.
Mme Dufour : Mais ce qui
suit... Ça parle par exemple de frais de gestion ici.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Frais de gestion, en fait, à cet article-là, c'est que l'organisme qui serait
agréé, il pourrait avoir des frais de gestion, lui. Ça fait que c'est... ce
serait un peu au même titre qu'Éco Entreprises Québec dans la collecte
sélective. C'est un organisme à but non lucratif. Il engage du personnel. Il va
y avoir des frais de gestion pour gérer le transfert d'argent entre les
personnes.
Mme Dufour : Oui, mais sauf
qu'on ne parle pas des frais de gestion de l'organisme. On parle des frais de
gestion payables à la société de récupération, donc des frais de gestion de
RecycQuébec, ici.
Mme Boivin (Gitane) : Oui, à
cet article-là, c'est des frais de gestion de RecycQuébec. Ça fait que, tu
sais, RecycQuébec a besoin de ressources humaines pour faire les calculs, par
exemple, des audits qui pourraient être faits sur les calculs qui sont, bien,
c'est des frais de gestion qui pourraient être payés par leurs... par ceux qui
mettent en marché les produits qu'on viserait éventuellement.
Mme Dufour : O.K. C'est quand
même un gros article. Peut-être m'expliquer comment fonctionne... Tu sais, là,
le premier, là, article, c'est : «Les personnes visées sont tenues...
tenues de payer une compensation aux personnes déterminées par règlement.» Ces
«personnes déterminées par règlement», est-ce que, là, ça, c'est RecycQuébec?
Qui reçoit la compensation?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, évidemment, tout ça découlerait d'un règlement qui serait spécialisé, tu
sais, vraiment développé pour viser un produit vraiment particulier. Pour
répondre à votre question, ce ne serait pas RecycQuébec qui serait compensé.
RecycQuébec serait un intermédiaire dans ça.
Mme Dufour : O.K. Donc, à qui
on fait référence quand on dit «aux personnes déterminées»... «payer une
compensation aux personnes déterminées par règlement»?
Mme Boivin (Gitane) : Pour
vous donner un exemple plus concret, ça pourrait être des résidus de CRD, par
exemple, qui sont amenés dans un écocentre. Ça fait que quelqu'un arrive
avec... quelqu'un arrive avec son chargement de résidus de construction,
rénovation, démolition, s'en va à l'écocentre, l'écocentre... la municipalité a
des frais associés à la...
Mme Boivin (Gitane) : …gestion
de ces résidus-là. Puis, en fait, ce serait ceux qui me mettent en marché, ça
fait que, s'il y avait du béton, de la brique ou de l'asphalte, bien, ce
seraient ceux qui mettent en marché le béton, la brique, l'asphalte qui
payeraient ultimement la municipalité pour les frais associés à la gestion de
ces résidus-là dans les écocentres.
Mme Dufour : O.K., bien,
c'était justement une demande de la FQM, là, que les frais liés à l'écocentre
devraient être compensés aux organismes municipaux. Parce que, présentement…
puis là ils parlent aussi «infrastructures personnelles, communication», tu
sais, c'est… faire fonctionner un écocentre, ça coûte quand même cher. Puis
c'est ça, ils disent que… ils disent que «certains organismes municipaux dénoncent
d'ailleurs que des organismes de gestion désignés ont tendance à reléguer aux
écocentres l'élaboration de stratégies de collecte».
Mme Boivin (Gitane) : Bien
oui, ça pourrait être en… en effet, là, cet exemple-là que la FQM apportait,
c'est vraiment pour agir dans cette sphère-là qu'on vient se donner ces
habilitations-là.
Mme Dufour : O.K., donc ça, ça
répond à leurs… à leurs craintes. Mais ici, quand on parle des «personnes
déterminées par règlement», là, on ne parle pas de l'OGD, là.
Mme Boivin (Gitane) : Non,
c'est vraiment un autre type de façon de gérer les produits. Tantôt, on avait
l'OGD avec l'exemple de la consigne ou de la collecte sélective. Là, c'est
vraiment un autre système qui existe. Comme je vous disais, c'est comme le premier
pas vers une responsabilité élargie des producteurs. Ça fait comme qu'on ne
leur donne pas toute la gestion du système, comme la consigne, par exemple, on
ne leur donne pas tout ça au complet, on leur donne… on leur dit : Vous
allez devoir payer pour la gestion de ces produits-là. Ça fait que c'est comme
une première étape.
Mme Dufour : O.K. Peut-être
juste pour l'illustrer, on parlait des matériaux de construction. Admettons que
c'était ça, l'exemple, comment ça s'opérerait? Pour bien comprendre
l'application de l'ensemble de l'article, là. On détermine par règlement que
les écocentres reçoivent une compensation, mais qui gère ça? Comment c'est
payé, là?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, on détermine que c'est les résidus de CRD… pardon, construction,
rénovation, démolition, qui s'en vont dans les écocentres des municipalités. Ça
fait que ça, c'est notre produit visé, on l'a. Ensuite, le calcul de la… de la
compensation, il serait fait par Recyc-Québec. Ça fait que ça, on est à 0.5.
L'amendement, on donne le droit à ceux… Oui?
Mme Dufour : …peut-être juste
nous dire, 0.5, il parle de comment il serait… il parle de la méthode de
calcul, etc., les… de parler des coûts de collecte, de transport, de tri, de
conditionnement, tu sais…
Mme Boivin (Gitane) : Plus
dans le détail.
Mme Dufour : Oui, mais c'est
ça. Peut-être nous donner plus de détails de qu'est-ce qu'on peut… pourrait
s'attendre de voir, là.
Mme Boivin (Gitane) : C'est
sûr que toutes ces réflexions-là vont se faire dans le cadre d'un règlement. Ça
fait que, là, je les imagine, en parlant un peu, quand même.
Mme Dufour : …c'est
hypothétique.
Mme Boivin (Gitane) : Oui, ça
fait que 0.5… en fait, Recyc-Québec viendrait faire le calcul, ce serait basé
sur des coûts réels que les municipalités auraient déclarés auprès de
l'organisme et de Recyc-Québec. Ça fait que si ça a pris une personne pendant
une année à temps complet, c'est un exemple, bien, ça pourrait être un coût qui
est déclaré, puis que Recyc-Québec calcule avec toutes les autres municipalités
qui ont eu aussi à déclarer leurs coûts.
Mme Dufour : O.K. Mais ici, on
parle aussi de «frais destinés à indemniser les personnes déterminées par
règlement».
Mme Boivin (Gitane) : Là, on
est à…
Mme Dufour : Toujours à 0.5.
• (17 h 30) •
Mme Boivin (Gitane) : Bien
là, je n'ai pas de réponse à toutes vos questions, très précisément, parce que
c'est justement dans le règlement qu'on viendrait tout détailler ça, mais tu
sais, il faut vraiment le voir de la façon qu'on se donne l'habilitation pour
agir dans ce secteur-là. Dans l'exemple, tu sais, peut-être que je n'ai pas la
réponse précise, mais ce serait quand même tous les coûts reliés au transport,
par exemple à la collecte, au tri, qui pourraient être envoyés comme frais
déclarés pour la gestion de ces résidus-là, qui pourraient être envoyés à
Recyc-Québec. Recyc-Québec calculerait le montant total sur le territoire du
Québec, par exemple, que ça monterait à… je ne le sais pas, mais 1 million de
dollars. Puis là, après ça, Recyc-Québec se tournerait vers ceux qui mettent en
marché ces produits-là. Ça fait que, tantôt, je vous donnais l'exemple de ceux
qui mettent en marché du béton, de la brique, de l'asphalte, ça fait qu'ils
iraient, se tourneraient vers ces producteurs-là qui mettent en marché les
produits, puis ils diraient : Bien, vous devez compenser les municipalités
à hauteur de 1 million de dollars, parce que ça leur a coûté ça,
l'année dernière, par exemple, pour gérer vos produits que vous avez mis en
marché.
Mme Dufour : O.K. Donc là, à
ce moment-là, c'est Recyc-Québec qui devient responsable d'établir…
17 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...la
manière, le calcul, le collecter. Contrairement à une OGD où, là, c'est l'organisme
désigné qui est responsable de tout ça. Est-ce que je comprends bien?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, on viendrait mettre tous les paramètres qui doivent être pris en compte,
là, dans ce calcul-là puis qu'est ce qu'on vise. Est-ce qu'on vise vraiment le
transport ou on décide de ne pas viser le transport? Ça, ce serait dans la
phase réglementaire qu'on viendrait de décider qu'est ce qu'on souhaite qui
soit compensé. Et après ça, une fois que tout ça est déterminé, le calcul aussi,
bien reviendrait à laisser Québec d'additionner tous les montants, puis de se
tourner vers les ceux qui mettent en marché. Via aussi l'organisme parce qu'ils
peuvent se regrouper s'ils le souhaitent, plutôt que d'avoir des contacts, par
exemple, un à un avec le Québec.
Mme Dufour : O.K. Puis
là, après ça, on est dans les demandes d'agrément. Là, à ce moment-là, ce
serait, par exemple, les producteurs. Là, on a parlé des CRD. Mais là vous avez
dit le béton, etc. Mais là, ça pourrait-tu être les producteurs de béton
veulent une demande d'agrément. Les producteurs de bois veulent une demande d'agrément.
Les producteurs... Tu sais? Mais c'est tous des CRD. Comment c'est géré à ce
moment-là? Ça... Parce que... Parce que c'est le RECYC-QUÉBEC, là, ici?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, on pourrait venir déterminer dans le règlement combien d'organismes
agréés on souhaite dans ce secteur-là. Est-ce que c'est un? Est-ce que c'est
trois? Ça, ce serait à déterminer. Mais si on ouvre à ce qu'il pourrait y avoir
plusieurs organismes agréés, bien, ça pourrait être un pour tous ceux qui
mettent en marché le béton, par exemple. Un autre, c'est... Tous les cas de
figure seraient possibles. À ce moment-là, il va vraiment falloir le déterminer
quand on va écrire le règlement en sachant quels produits on veut viser.
Mme Dufour : Mais quand
on détermine par règlement les produits, est-ce qu'on a comme ministère une connaissance
fine de tous ces produits? On n'est pas...
Mme Boivin (Gitane) : Bien...
Mme Dufour : Le ministère
ne peut pas être un spécialiste dans l'ensemble de ces produits-là.
Mme Boivin (Gitane) : On
n'est pas... On n'a pas la science infuse. On ne connaît pas tout,
effectivement. Mais c'est sûr que quand on souhaite développer un règlement
pour viser un type de produit, évidemment, on fait des études, on fait des
appels d'offres pour aller chercher de l'information, voir ce qui se fait
ailleurs. On regarde en Europe, ailleurs au Canada, ailleurs dans le monde. Ça
fait qu'on se base vraiment sur tout ce qui s'est fait. Tout ça fait partie de
nos réflexions puis c'est là qu'on décide de viser ce produit-là en
particulier.
Mme Dufour : O.K. mais le fait
d'établir, bien, c'est maximum x nombre de demandes possibles d'agrément, c'est
là que je me dis : Est ce qu'on peut vraiment venir les limiter sans avoir
l'étendue des connaissances pour l'ensemble des produits CRV, par exemple, c'est
un bel exemple, là, c'est très vaste, il y a beaucoup de choses.
Mme Boivin (Gitane) :
Oui, c'est très vaste puis on est justement en appel d'offres pour aller
chercher beaucoup d'informations sur ce secteur-là actuellement. Mais c'est sûr
qu'il faut viser aussi quand on veut développer un règlement, par exemple, dans
le secteur des CRV, viser à ce que le système qui soit mis en place soit quand
même relativement simple. Si dans votre exemple, d'avoir plusieurs organismes
agréés, si on en avait 10, ça viendrait complexifier les choses. Ça fait qu'on
va voir, on va évaluer s'il n'y a pas quelques, tu sais, si ça ne peut pas être
deux ou trois organismes, par exemple, qui pourraient être agréés. Ça va
vraiment être des réflexions qui vont se faire au niveau réglementaire.
Mme Dufour : Excusez-moi,
j'ai eu un flash, il faut que je me prenne une note. Mais ça risque... Même si
on va en appel d'offres et qu'on acquiert de l'information, ça évolue dans le
temps. Puis la connaissance va évoluer dans le temps. Et peut-être que ce que
vous allez recevoir comme information va concerner une portion du domaine, mais
qu'il y aura une portion qui ne sera pas encore connue, tu sais. Ça fait que...
Ça fait qu'en tout cas, moi, j'invite le ministère à avoir beaucoup de
flexibilité ici parce que je pense qu'on... En se limitant, on pourrait perdre
des opportunités, tu sais, en se disant : Bien, O.K., maximum trois, un pour
le béton, un pour ci, pour ça, bien, on aura peut-être perdre une opportunité
de valorisation super intéressante, là. Ça, c'est un point.
Là, après ça, on s'en va. Puis là, on dit :
«tout organisme agréé peut percevoir auprès de ses membres les contributions
nécessaires pour acquitter le montant de la compensation exigée». Puis là, on n'est
plus. C'est ce point-là, OGD. Là, on est dans ceux qui sont agréés. Tout à l'heure,
on parlait que ce serait le règlement qui établirait la façon de calculer la
compensation. Mais là, RECYC-QUÉBEC peut demander des...
Mme Dufour : ...les frais de
gestion. L'organisme agréé, je comprends qu'il peut aussi demander des frais de
gestion?
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Pour sa gestion interne, là, oui. Oui.
Mme Dufour : Pour sa gestion
interne. Et la perception, là, le montant qui... la contribution nécessaire,
elle, est-ce qu'elle est établie par règlement ou c'est géré par eux?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, ce serait... En fait, c'est le même... c'est le même élément. La
compensation, ce serait la même chose. C'est que RecycQuébec calcule sur la
base des frais qui sont envoyés par les municipalités. Pour reprendre l'exemple
qu'on avait tantôt, Recyc calculerait ça. L'organisme agréé, lui, il saurait
qui lui doit combien, ça fait que là, il se tournerait vers ceux qui mettent en
marché les produits, puis ils diraient : Bon, bien, toi... tu sais, on a
l'habilitation, on lui a donné le droit de pouvoir réclamer ces montants-là
comme organisme agréé pour venir ensuite l'envoyer à RecycQuébec, qui, lui,
l'enverrait aux municipalités, dans l'exemple encore où on est.
Mme Dufour : Là, on va
reprendre notre exemple de CRD, là. Là, on a les producteurs de béton puis les
producteurs de bois, mettons, puis on en aurait un autre, puis là, je ne sais
pas. Là, chacun d'eux, on démembre la portion qui leur revient à eux comme
organismes agréés. Ils la calculent, ils l'envoient à RecycQuébec, et
RecycQuébec calcule, ajoute les frais pour les municipalités, ajoute ses
propres frais de gestion et arrive à une formule et retourne ça à chacun des
organismes agréés qui, eux, demandent à leurs membres le montant? C'est...
C'est ça que j'essaie de comprendre, la...
Mme Boivin (Gitane) : Oui. De
ce que j'ai compris de votre explication, ce serait ça.
Mme Dufour : Ce serait
exactement ça?
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Donc, c'est
RecycQuébec qui établit les montants?
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : Ce ne sont pas
l'organisme. Parce qu'ici on dit : «Tout organisme agréé peut percevoir
auprès de ses membres les contributions nécessaires.» Mais les montants...
l'établissement des montants, ça, c'est RecycQuébec qui le fait. C'est bien ça?
Mme Boivin (Gitane) : Là, je
ne sais pas si c'est parce que la distinction entre contributions, ce serait...
c'est la contribution, en fait, qu'ils doivent verser à RecycQuébec pour payer
la compensation, si je ne me trompe pas, là. Mais... Est-ce que je suis
correcte dans mon explication? Oui. Bon. Je suis correcte dans mon explication.
Mme Dufour : O.K., donc,
pouvez-vous le répéter?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, la contribution de chacun des producteurs qui doit verser à l'organisme
agréé, qui... l'organisme se tourne vers RecycQuébec qui lui calcule.
Mme Dufour : Bien, on peut-tu
le faire à l'envers? Je m'excuse, c'est parce que là, vous me perdez en partant
de celui qui est en bas, qui est le producteur. Mais, dans le fond, c'est...
moi, c'est... je veux savoir, RecycQuébec, là, ils font quoi comme calcul eux
autres en partant.
Mme Boivin (Gitane) : RecycQuébec,
ils calculent le montant à partir des frais des factures qu'ils ont reçues.
Mme Dufour : De tout le
monde?
Mme Boivin (Gitane) : Oui. De
tout le monde. Ça, ça fait un montant, qui est la contribution annuelle. Il se
tourne vers l'organisme agréé puis il dit à l'organisme : Voici la
contribution annuelle. Puis lui, il se tourne vers ses membres, qui ont chacun
une contribution individuelle à payer dans la contribution annuelle totale.
Mme Dufour : Oui. Ici, il y a
plusieurs organismes agréés. Ce n'est pas... On ne divise pas en trois ou en
deux. J'imagine, ça va en fonction du volume, en fonction de la matière. Tu
sais, il y a des matières qui se revalorisent plus facilement que d'autres.
Donc, comment c'est établi, après ça, la portion qui revient à chacun?
Mme Boivin (Gitane) : Ce
serait probablement... quand on développerait le règlement, ce serait
probablement sur les quantités qui ont été envoyées à l'écocentre, par exemple,
là, tu sais, qu'on baserait ce calcul-là, probablement, là. Mais là, c'est un
exemple hypothétique, là, mais ça pourrait être ça.
Mme Dufour : O.K. Je vous
invite quand même à regarder une option, peut-être, de mettre un facteur de
complexité selon la matière, parce qu'elles ne sont pas toutes valorisables de
la même façon. Il y en a que c'est beaucoup plus complexe.
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : O.K. Puis là, si
on veut juste finaliser, j'ai-tu fait le tour de l'article? Ah oui. C'est ça.
Puis là, c'est le gouvernement... Pardon?
• (17 h 40) •
Le Président (M. St-Louis) : ...une
petite question. Parce qu'au départ, puis loin de moi l'idée de vous dire de
revenir à... mais on s'est entendus sur une façon de... article par article.
Est-ce qu'on est toujours sur le fond de l'article?
Mme Dufour : Oui. Oui. Il
faut comprendre la mécanique de l'ensemble.
Le Président (M. St-Louis) : Non,
non, non... Ce n'est pas là que je vais pantoute. Je veux juste être sûr que je
suis bien ce que vous souhaitez. Parce qu'une fois qu'on a lu l'amendement, une
question de règlements qui ne sont pas des règlements que moi j'ai écrits, il
faudrait éventuellement arriver à discuter de l'amendement en soi. Mais, pour
le reste, je vous laisse gérer le temps à votre façon. Mais je voulais juste
être certain que je suivais bien ce que... vos souhaits.
Mme Dufour : Oui. Bien,
lui... c'est parce que lui s'insère à l'intérieur d'un gros article.
Le Président (M. St-Louis) : Oui.
Tout à fait.
Mme Dufour : Donc, c'est de
comprendre toute la...
Mme Dufour : ...toute la
mécanique. Donc là, on est à la fin... je pense bien que c'est le dernier, oui.
Ça dit que le gouvernement détermine par règlement le montant qui est payable à
la... à RECYC-QUÉBEC. Puis là, ça, c'est ces fameux frais de gestion. Donc, ce
n'est pas... ce n'est pas RECYC-QUÉBEC, à ce moment-là, qui détermine ces frais
de gestion, c'est le gouvernement. C'est ce bout-là aussi qui est curieux.
Mme Boivin (Gitane) : On pourrait
venir ajouter dans le règlement un maximum, par exemple, de frais de gestion
qui pourraient être payés par ceux qui mettent en marché à RECYC-QUÉBEC. Dans
la collecte sélective, si je ne me trompe pas, c'était maximum 2 %, puis
ça l'a plafonné à 3 millions par année, par exemple, de frais de gestion
de RECYC-QUÉBEC.
Mme Dufour : 2 % de quoi?
Mme Boivin (Gitane) : 2 %
de la contribution.
Mme Dufour : O.K. Ça fait que
les frais de gestion dans ce qui avait été fait étaient limités à 2 %, RECYC-QUÉBEC?
Mme Boivin (Gitane) : Oui.
Mme Dufour : O.K., c'est
intéressant. On peut adopter l'amendement, M. le Président, puis par la suite
je vais commencer avec les commentaires sur les groupes.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Je vous remercie. Donc, je mets l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement,
tel que déposé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Donc, nous revenons à l'étude de l'article, et, tel que convenu au départ,
c'est l'article 53.31.0.4.
Mme Dufour : Parfait. Donc,
ça va être...
Le Président (M. St-Louis) :
Ou vous êtes toujours sur le fond?
Mme Dufour : ...ça va être sur
la totalité
Le Président (M. St-Louis) :
Dans l'ensemble.
Mme Dufour : Parce que les
commentaires qu'on a reçus c'est...
Le Président (M. St-Louis) :
Sont globales.
Mme Dufour : ...c'est globaux
souvent. Ça va être difficilement autrement, là, de le faire.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait,
aucun problème. C'est bon, allez-y. Je vous cède la parole.
Mme Dufour : Oui, donc, on
commence. Ce qu'on nous souligne... Puis, tu sais, je pense que l'intention,
elle est très intéressante, mais il faut être prudent. Et ce qu'on nous
souligne, c'est que les produits visés par l'arrêt sont très différents et
comportent des particularités qui empêcheraient une application mur à mur d'un
régime de compensation. Ça, c'est écrit dans un mémoire. Cette situation
impliquerait que le ou les règlements imposant un tel régime soient modulés
pour chacun des produits visés, ce qui aurait pour effet d'alourdir le fardeau
des producteurs, des organismes de gestion reconnus, du ministère, de RECYC-QUÉBEC.
Est-ce que l'intention, c'est d'y aller selon chaque produit? Comment...
Comment on répond à ce commentaire?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, ce qu'on... On ne viserait pas les produits qui sont déjà visés par le
type par la RRVPE par la REP, ce seraient des nouveaux produits qu'on viendrait
viser avec ces habilitations-là. Ça fait que la crainte est non fondée de
l'organisme. Parce que ce ne seraient pas ces produits-là qu'on viendrait
viser, ce seraient des produits qui... il ne se passe rien, comme les CRD, où
on n'a pas, actuellement, de réglementation qui vient encadrer les CRD. Ça fait
que ce seraient des nouveaux produits.
Mme Dufour : Oui, mais je
pense que la crainte, elle est quand même fondée, parce que ce qu'ils disent,
c'est que, tous ces autres nouveaux produits là, il ne faut pas faire du
mur-à-mur. C'est ce qu'ils nous disent, là., ils ne sont pas tous de la même
façon. Puis on ne peut pas appliquer le même régime qui a été utilisé dans
d'autres REP de la même façon. C'est ça qu'ils nous disent, là.
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
en fait, de la façon qu'on le voit, c'est... Quand on souhaite intervenir dans
un secteur, on voit le meilleur chemin possible. Est-ce que ce serait le régime
de compensation dont on discute là? Est-ce que ce serait de faire des REP plus
traditionnels? Est-ce que ce serait de faire des REP sectorielles comme la
consigne? On regarde vraiment le meilleur moyen en fonction du produit qui
serait visé.
Mme Dufour : Puis on
consulte? J'espère, pas juste regarder, mais j'espère qu'on consulte avant de
le mettre en place.
Mme Boivin (Gitane) : On
consulte beaucoup, oui.
Mme Dufour : O.K., un autre
commentaire. O.K., ça, c'est l'association de récupération des produits de
santé. Ils soulignent que le principe de REP est de laisser la responsabilité
aux producteurs, qui pourraient s'entendre via des contrats de droit privé avec
les municipalités, au besoin, et qui devraient être en dehors de la
responsabilité du gouvernement. Ça, vous répondez quoi à ça? Et puis d'ailleurs
il y a eu une REP qui s'est mise en place sans que le Québec intervienne, là,
sur les produits de santé.
Mme Boivin (Gitane) : Bien,
en fait, c'est le même... le même commentaire. Tu sais, les produits de santé,
ce ne seraient probablement pas ceux qui seraient visés par un régime... par
une REP, ça fait que je suis... ce serait à voir, dépendamment, là, de
qu'est-ce qu'on ferait dans le règlement. Mais ce ne serait pas, à prime abord,
un secteur qu'on viserait, là.
Mme Dufour : Non, mais est-ce
qu'on pourrait laisser la latitude dans certains secteurs de dire : Bien,
tu sais, le privé le gère bien...
Mme Dufour : …puis ils peuvent
s'entendre directement avec la municipalité, au lieu que Recyc-Québec se mette
là-dedans et commence à gérer tout ça. Ce n'est pas toujours un ajout du… tu
sais, ce n'est pas… tu sais, comme j'ai dit, les produits de santé, ils l'ont
mis en place, ils n'ont pas eu besoin de Recyc-Québec, là, pour le faire. Puis
ça fonctionne, à date, en tout cas, ça semble bien fonctionner, mais c'est
pancanadien, ça fait que je peux comprendre qu'ils ne veulent pas qu'un autre…
tu sais, qu'un organisme, tu sais, désigné par Québec commence à rentrer
là-dedans, alors qu'ils l'ont mis en place puis que ça fonctionne. Donc, je… tu
sais, que cette préoccupation-là va être présente dans le règlement, puis
s'assurer de ne pas alourdir quelque chose qui fonctionne déjà.
Mme Boivin (Gitane) : C'est
sûr que ça va faire partie des réflexions, là, de ne pas alourdir. Puis, tu
sais, c'est sûr que de façon… dans les réflexions, on vient… on ne vient pas à
intervenir dans un premier temps dans des secteurs où il y a déjà des choses en
place, où il y a déjà un système de récupération qui est en place. C'est moins
dans ces filières-là qu'on souhaite intervenir, c'est plus dans les filières où
il ne se passe rien. Ça fait que… C'est sûr que ça va être pris en compte dans
la réflexion, oui.
Mme Dufour : Non, c'est ça.
S'il y a quelque chose, mais, tu sais, par exemple, les produits de santé,
bien, il y a quand même… tu sais, ça couvre certains éléments. Peut-être c'en
exclu d'autres… quelques-uns, mais ça ne veut pas dire que ça ne va pas dire
que ça ne va pas s'en venir dans une phase subséquente pour eux. Donc, avant de
mettre ça dans les mains de… c'est ça, à chaque fois qu'on met l'État, ça
complexifie les choses.
Mme Boivin (Gitane) : Les
produits pharmaceutiques sont déjà visés par le RRVPE actuellement, puis je
pense que l'organisme de gestion est pancanadien, ça fait que c'est déjà… c'est
déjà un secteur où il y a des actions qui sont faites puis qui sont visées par
le règlement sur la récupération et la valorisation par les entreprises.
Mme Dufour : C'est ça.
Mme Boivin (Gitane) : Ça fait
que ce ne serait pas le régime de compensation qu'on viendrait appliquer à ce
secteur-là, vraiment… vraiment pas.
Mme Dufour : Parfait. Le CTEQ
nous… J'essaie de voir de quoi qu'ils parlent… Ah oui! Les petits appareils
ménagers... nous soulignent que les cafetières, les micro-ondes, les mélangeurs
pourraient être une avenue d'une nouvelle REP, ils nous le disent. Ils disent
que les entreprises membres déplorent que les parties prenantes impliquées dans
la gestion de fin de vie de ces appareils demeurent dispersées, car aucun
programme ne prend en charge ce type de produits. Tu sais, on le sait qu'il y
en a pour les plus gros, les frigos, tout ce qui est appareils réfrigérants,
mais visiblement, là, il n'y a rien pour ces petits appareils là. Donc, ça,
c'est une suggestion du… je ne sais pas si c'était dans la mire, si on l'avait
envisagé, de… oui, de l'élargissement. J'ai compris que les CRD étaient dedans,
mais qu'en est-il des autres?
Mme Boivin (Gitane) : Pour le
commentaire du CTEQ, en fait, ce qu'on travaille actuellement, c'est à mettre à
jour la liste des produits prioritaires à désigner sous REP, ça fait que c'est
une liste de produits qui a été publiée dans… en 2015, je crois, la dernière
fois, qui venait identifier des secteurs, des produits qu'on pourrait mettre
sous REP éventuellement. Ça fait que, là, on travaille sur une mise à jour de
cette liste-là. Puis les petits électroménagers, que le CTEQ amenait, fait
partie des réflexions dans la mise à jour de cette liste-là.
Mme Dufour : O.K., parfait. Je
vais soulever un commentaire de l'Association québécoise des entrepreneurs en
infrastructures. Ils ont une crainte que ça pourrait… que, s'il y avait une REP
sur les résidus de chantier, notamment les CRD… que ça pourrait se refléter
dans la compétitivité des soumissionnaires. L'expérience, tu sais, vous disiez
que vous étiez en acquisition de connaissances jusqu'à maintenant. Est-ce que
c'est démontré? Parce qu'il y a des initiatives super intéressantes de
revalorisation qui finissent par faire baisser la facture, vu qu'on n'achète
pas des nouveaux matériaux dans certains cas, mais est-ce que ça… tu sais,
est-ce que ça fait partie des éléments que vous regardez, le coût? Puis, on
sait, la construction, les coûts ont beaucoup monté dans les dernières années,
mais est-ce que ça ne pourrait même pas avoir un effet à la baisse pour
certains matériaux, si on les réutilise, par exemple?
• (17 h 50) •
Mme Boivin (Gitane) : C'est
sûr que l'impact financier d'un règlement qu'on propose est toujours, toujours
analysé. Ça fait que c'est sûr que ça va faire partie de l'analyse qui va être
faite. Puis il y a toujours, avec un projet de règlement, une analyse d'impact
réglementaire, ça fait que c'est là qu'on vient chiffrer l'impact potentiel des
mesures qu'on propose. Ça fait que c'est sûr que ça va être pris en compte à
l'élaboration du règlement.
Mme Dufour : Bien, c'est ça,
mais cette étude-là ou cet impact financier là, il faut aussi calculer combien
ça pourrait sauver en réutilisant les matériaux au lieu d'en acheter des nouveaux.
Puis, tu sais, l'exemple que j'ai en tête, vous l'avez sûrement vu, là, c'est
Recycle brique ou quelque chose comme ça, là, celui à Montréal qui recycle des
briques de façades à Montréal puis qui réutilise...
Mme Dufour : ...puis là il
réduit, il n'a pas besoin de racheter des nouvelles briques dans ses nouvelles
constructions. On sait que la brique coûte cher. Donc, il y a une économie
substantielle. Tu sais, ça fait qu'il faut juste les... s'assurer de démontrer
que, finalement, il y a aussi des économies à faire.
Mme Boivin (Gitane) : Oui,
c'est... dans l'impact... l'analyse d'impact réglementaire, c'est toujours les
impacts positifs et négatifs qui sont pris en compte à cette étape-là. Ça fait
que vous avez raison que cette étape... cette... ce coût-là positif, en fait,
serait... pourrait être tenu en compte.
Mme Dufour : O.K.Les
demandes d'agrément, je vais venir là-dessus, c'est la... c'est... c'est qui
qui détermine? Je pense, c'est RECYC-QUÉBEC, hein, qui détermine l'autorisation
d'un regroupement... une autorisation pour un regroupement.
Mme Boivin (Gitane) : Oui, ce
serait RECYC-QUÉBEC qui ferait ça.
Mme Dufour : Puis eux, ils
vont sur quelle base? Comment ils déterminent qui peut être un... actuellement
un OGD mais qui peut être... qui peut avoir l'agrément?
Mme Boivin (Gitane) : En
fait, dans le règlement, on pourrait venir mettre certains paramètres qui
seraient à remplir pour l'organisme qui ferait une demande d'agrément auprès de
RECYC-QUÉBEC, puis là RECYC-QUÉBEC analyserait la demande d'agrément en
fonction de ce qu'on avait mis dans le règlement puis là pourrait dire :
Oui, ça convient, ou : Non, ça ne convient pas.
Mme Dufour : Mais
actuellement ils vont par appel d'offres?
Mme Boivin (Gitane) : Sans
vouloir vous corriger, non.
Mme Dufour : Non?Ils
vont par... pas par appel de propositions pour des OGD?
Mme Boivin (Gitane) : Non, ce
n'est pas... ce n'est pas par appel de propositions. Ça fait que c'est :
les OGD déposent un plan puis RECYC-QUÉBEC l'analyse et l'approuve en fonction
des paramètres qui sont dans le règlement.
Mme Dufour : O.K. Mais, si...
O.K. Je pense que je vais y aller direct avec le cas, là, que j'ai en
tête : les batteries. Il y a un OGD qui gère les batteries présentement,
c'est Appel à recycler, il gère les batteries d'une certaine catégorie depuis
très, très, très longtemps. Là, récemment, ils ont élargi ça à des batteries
qui n'étaient pas du tout du même type, mais là c'est... j'imagine, c'est RECYC-QUÉBEC
qui leur a donné, à ce moment-là, le pouvoir d'aller traiter ces autres types
de batteries, des batteries à l'acide notamment, mais ce n'est plus du tout la
même chose. Et là il y avait pourtant d'autres... d'autres groupes qui auraient
pu... bien, qui les traitaient déjà, en fait, puis là on leur a enlevé sans
qu'il y ait... Ça fait que, là, ce que je comprends, c'est qu'il n'y aurait pas
eu d'appel d'offres, ça aurait été fait... une décision unilatérale?
Mme Boivin (Gitane) : Là, je
n'ai pas les détails de ce que... de l'exemple que vous amenez, là, ça fait que
j'ai de la misère à vous répondre vraiment précisément. Mais, si les batteries
qu'ils ont décidé de prendre la charge étaient dans la sous-catégorie qui était
déjà visée puis qu'ils étaient déjà l'organisme reconnu pour gérer ces
produits-là, c'était comme déjà inclus dans leur mandat, si je peux dire. Ça
fait que, dans ce cas-là, il n'y avait pas comme à demander la permission parce
que ça faisait déjà partie des produits qu'ils devaient prendre en charge. Si
c'est des... si c'est des produits qui n'étaient pas dans leur sous-catégorie,
en effet, là, il faut qu'ils se tournent vers RECYC-QUÉBEC. RECYC-QUÉBEC
analyse la demande puis accepte ou non. Il peut y avoir d'autres organismes qui
peuvent être mis en place pour gérer ce type de batterie là. Ça fait qu'il n'y
a pas d'exclusivité.
Mme Dufour : O.K. Donc, si RECYC-QUÉBEC
a accepté qu'Appel à recycler traite les batteries à l'acide, par exemple, mais
qu'un autre organisme dit : Non, mais c'est nous les plus aptes... parce
qu'ils ne sont pas allés en appel d'offres, donc ils n'ont pas pu dire :
Bien, levez la main, puis nous, on veut les traiter, mais, si c'est nous qui
les traitons depuis toujours, c'est nous qui sommes les plus aptes, est-ce qu'à
ce moment-là RECYC-QUÉBEC peut dire : Bien, O.K., les deux, vous pouvez
les traiter?
Mme Boivin (Gitane) : Oui, il
pourrait y avoir deux organismes de gestion.
Mme Dufour : O.K. O.K. C'est
intéressant, parce que ce n'est pas... ce n'est pas la situation actuelle,
mais, tu sais, ça illustre... cet exemple-là illustre le fait qu'il faut faire
attention sur la façon de déterminer qui peut ou pas s'occuper de matières,
parce que, vous l'avez dit, le gouvernement n'a pas la science infuse, mais RECYC-QUÉBEC
non plus et ils peuvent faire des mauvais choix. Et donc, si... ce serait bien
qu'il y ait des appels... des appels, je ne sais pas, de propositions,
peut-être. Puis ça, je suis surprise, je pensais sincèrement que ça allait par
appel de propositions, là. Mais est-ce que ce n'est pas quelque chose qui
devrait être prévu, à ce moment-là? J'essaie de voir, parce que, là, la façon
que l'article est écrit, c'est : «Tout organisme agréé...
Mme Dufour : ...en fait, il
va... bien, en fait, c'est plutôt... Ce n'est pas ici. C'est ça. C'est... C'est
RecycQuébec qui détermine... Les demandes d'agrément viennent sans qu'elles
aient été provoquées, là. C'est ce que je comprends. En tout cas ici, là,
j'inviterais peut-être... que le gouvernement... à prévoir peut-être que le
règlement prévoit quelque chose, que RecycQuébec fasse des appels de
propositions pour s'assurer que... c'est ça, que les bons organismes reçoivent
les autorisations.
Mme Boivin (Gitane) : Je ne
sais pas si c'est prévu dans le règlement. Si ça peut vous donner des
explications, mettons, comme dans le cas d'Appel à Recycler, on est... on est
dans une... dans une responsabilité élargie des producteurs. Ça fait que, dans
ce principe-là, on vient vraiment donner la responsabilité aux producteurs de
se mettre... de se prendre en charge, de... tu sais. Ça fait que c'est... c'est
à eux que revient le fardeau, si je peux dire, de se regrouper, s'ils le
souhaitent. Ça fait que c'est vraiment une responsabilité qu'on remet sur les
épaules des producteurs. Mais ça pourrait éventuellement être envisagé
peut-être dans un règlement, là. Je vois... Bien, tu sais, je ne vois pas
pourquoi ça ne pourrait pas être envisagé. Mais, en même temps, il y a peut-être
plein d'angles morts que je ne vois pas actuellement, là.
Mme Dufour : Bien, je vous le
confirme, que dans le cas que vous donnez exactement, les producteurs de ce
type de batterie là, les batteries acides, ils étaient déjà regroupés, ils les
géraient déjà. Il n'y avait aucune... dans la nature ou même... ou à
l'écocentre, parce que c'est des revenus, c'est... c'était de l'économie
circulaire pure. Ils récupéraient l'acide et la réutilisaient. Ça évitait des
frais. Et là, Appel à Recycler, ils les enlèvent tous de la chaîne et il n'y a
plus d'économie circulaire. On a brisé la chaîne en passant par un autre
organisme, alors que tout ça fonctionnait super bien. Puis là, RecycQuébec est
arrivé, puis pouf! Il donne ça à Appel à Recycler, puis là, pouf! La chaîne est
brisée alors qu'elle fonctionnait. Tu sais, on dit «Dont...» C'est quoi? «Don't
fix if it ain't broke, but" celui-là, il ne l'était pas, il n'a vraiment
pas besoin d'être corrigé. Donc, définitivement, il y a... il y a un enjeu. Je
pense que le règlement devrait prévoir des cas de figure, là, s'il y a... il y
a une erreur comme ça.
Mme Boivin (Gitane) : L'entreprise
que vous parlez ou l'organisme pourrait devenir membre d'Appel à Recycler, là.
Dans ce cas-là, ça pourrait être une possibilité pour eux.
Mme Dufour : Bien, c'est
parce que l'organisme qui devient le gestionnaire, lui, il va vouloir faire des
revenus avec la revente des matières. Quel est son intérêt à redistribuer
gracieusement à ses membres? Tu sais, ça ne marche pas, là, en toute franchise.
Mais, en tout cas, ça, j'en... j'y reviendrai plus tard, dans un autre cadre.
Moi, je dirais, M. le Président, que ça
complète mes interventions sur l'article 135.
Le Président (M. St-Louis) : 135.
Parfait. Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 135.
Est-ce que cet article est adopté? Par appel nominal, s'il vous plaît, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Alors, pour,
contre, abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
La Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Abstention.
La Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
• (18 heures) •
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Donc, l'article est adopté, tel... l'article, tel qu'amendé, est adopté. Nous
allons poursuivre avec l'article 136. M. le ministre.
M. Charette : Merci, M. le
Président. Donc. 136. 136. La sous-section trois de la section 7.1 du
chapitre quatre du titre un de la loi, comprenant les articles 70.6 à
70.7, est remplacée par la sous-section suivante.
«3 Bilan annuel de gestion. 70.6. Toute
personne visée par règlement du gouvernement qui a en sa possession une matière
dangereuse résiduelle déterminée par règlement du gouvernement doit transmettre
au ministre, aux périodes prévues par ce règlement, un plan annuel de gestion
contenant les renseignements prévus par ce règlement. On entend par matières
dangereuses résiduelles l'une des matières suivantes : une matière
dangereuse ayant été produite ou utilisée mais mise au rebut, une matière
dangereuse ayant été utilisée, mais qui ne l'est plus pour la même fin que
l'utilisation initiale...
18 h (version non révisée)
M. Charette : ...une
l'utilisation initiale ou pour une fin similaire à celle-ci;
«3° une matière dangereuse ayant été
produite ou détenue en vue de son utilisation, mais qui est périmée;
«4° une matière dangereuse ayant été produite
ou utilisée et qui apparaît sur une liste établie par règlement du gouvernement
ou qui appartient à une catégorie mentionnée sur cette liste.
«Le bilan annuel de gestion doit être
accompagné d'une attestation de l'exactitude des renseignements donnés signée
par la personne qui le transmet ou, s'il s'agit d'une personne autre qu'une
personne physique, d'une personne autorisée à cette fin.»
Et le commentaire : Cet
article modifie la sous-section 3 de la section VII.1 du chapitre IV
du titre I de cette loi, comprenant les articles 70.6 et 70.7, par une
sous-section concernant un seul article, l'article 70.6, qui, au premier
alinéa, regroupera dans un bilan annuel de gestion tous les renseignements qui
seront déterminés par règlement du gouvernement relativement à toute matière
dangereuse. Ce bilan devra être transmis au ministre par toute personne qui en
a... qui a en sa possession, plutôt, une ou plusieurs des matières dangereuses
résiduelles qui seront déterminées par ce même règlement.
Cet article élimine les registres... le
registre, plutôt, prévu au premier alinéa de l'article 70.6, qui s'est révélé
être de peu d'utilité pour contrôler les activités qui ont un lien avec des matières
dangereuses résiduelles.
Le deuxième alinéa définit ce que l'on
entend par une matière dangereuse résiduelle. Son contenu est le même que celui
actuellement prévu au deuxième alinéa de cet article.
Enfin, le troisième alinéa oblige toute
personne qui transmet un bilan annuel de gestion au ministre à l'accompagner
d'une attestation de l'exactitude des renseignements qui y sont contenus, comme
c'est le cas présentement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Peut-être comprendre. D'abord, on veut que toute personne qui a en
sa possession une matière dangereuse résiduelle fasse un bilan annuel de
gestion. C'est bien ça, ce qu'on vise?
M. Charette : Avec le consentement,
on a une nouvelle ressource pour répondre à ces questions.
Mme Dufour : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Nous avons consentement. Donc, je vous demanderais de vous présenter,
nom et fonction, s'il vous plaît.
M. Létourneau (Martin) :
Martin Létourneau, directeur général des politiques en milieu terrestre au ministère
de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la
Faune et des Parcs.
Donc, oui, vous avez raison, la
réglementation actuelle et celle à venir prévoient certaines obligations pour
la déclaration au niveau des bilans annuels. Ce n'est pas nécessairement toutes
les entreprises. Il y a des seuils qui sont prévus par règlement. Là, on réfère
ici aux annexe III et annexe IV du règlement, soit par catégorie
d'activités ou soit par type de matières aussi. Donc, on vient prévoir qui fait
les obligations. Habituellement, c'est environ 350 entreprises par année
qui ont, bon an, mal an, l'obligation de faire une déclaration de bilan annuel.
Mme Dufour : O.K. Mais
pourquoi on le limite? Pourquoi on ne veut pas savoir le bilan complet?
M. Létourneau (Martin) :
Bien, la modification qu'on vient faire ici, justement, c'est parce qu'on veut
aller plus loin. Avant ça, le règlement qui avait été établi dans les
années 90 venait prévoir deux choses. Il y avait un registre papier dans
les entreprises, qui visait plusieurs milliers d'entreprises, qui venait
confirmer lesquelles avaient l'obligation ou non de faire un bilan. Et les
seuils qui ont été déterminés à l'époque faisaient en sorte que, tout dépendant
de l'année, il y avait environ 350 entreprises, là, aujourd'hui, qui
faisaient un bilan. Dans... vers où est-ce qu'on s'en va au niveau de la
modernisation du RMD, on veut élargir ces entreprises-là qui vont être visées
et on vient implanter, surtout, un nouveau système de traçabilité qui va nous
permettre, justement, d'avoir l'information des entreprises mais aussi en
amont. Ça fait qu'on n'a pas nécessairement besoin de tout viser les
entreprises étant donné que le système de traçabilité va être capable de nous
donner la provenance de la matière. Ça fait qu'on tente de trouver l'équilibre
sur quelles grosses entreprises qu'on doit viser et quelle information on va
pouvoir avoir indirectement au niveau du système.
Mme Dufour : O.K. Là, on
parlait qu'il y avait environ 350 entreprises actuellement qui doivent
déclarer. On a dit : On va élargir. On pourrait se rendre à combien
d'entreprises?
M. Létourneau (Martin) : Ça
reste à raffiner dans le règlement, mais on devrait tourner aux alentours de
1 000 entreprises. Avec les 1 000 entreprises, on devrait
avoir le portrait du secteur de... à très bonne... avec un très bon niveau de
précision.
Mme Dufour : O.K. Là, on se
limite aux entreprises. Il n'y a pas d'intention d'aller vers des matières
dangereuses pour des fins domestiques?
M. Létourneau (Martin) : Non.
Je vous rassure, je vous rassure, c'est... on veut aller ou est-ce qu'il y a du
volume significatif, là. Donc, le règlement actuel, deux annexes, annexe III,
annexe IV, qui réfèrent aux types de matières mais aux catégories
d'entreprises... (Interruption) ...pardon, qui sont visées. Donc, non, on...
M. Létourneau (Martin) : ...on
ne va pas régir le transport de ce qu'on retrouve sur notre...
Mme Dufour : O.K., c'est
parfait. Non, c'est parce que c'est un commentaire. Il y a un groupe qui avait
l'impression que ça pourrait être interprété comme ça de la façon que c'est
écrit. Donc, O.K., mille entreprises. Là, on dit selon le volume, selon le
volume. Type de matière?
M. Létourneau (Martin) :
Volume et type de matière. Par exemple, sur un volume de BPC qui ne vaut pas la
même chose qu'un volume par exemple, de... Actuellement, la bière périmée peut
être considérée comme une matière dangereuse. Donc, ce n'est pas partout la
même chose. Ça fait qu'on vient justement faire l'adéquation entre le type de
matière et le volume pour justement suivre ce qu'on veut réellement suivre,
qu'est ce qui peut avoir un danger pour l'environnement.
Mme Dufour : Mais c'est
ça. Est-ce qu'il y a des matières qu'on pourrait vouloir que 100 % des
entreprises qui utilisent ces matières-là le déclarent, peu importe la taille?
M. Létourneau (Martin) :
Fort probablement, comme par exemple, là, je ne peux pas vous l'affirmer hors
de tout doute, mais un exemple qui me vient en tête, c'est les matières
nucléaires. Ça, c'est quelque chose que je ne crois pas qu'on va vouloir avoir
une exception, même si c'est un petit volume.
Mme Dufour : O.K.,
parfait. Les cendres. Parce que là, ce que je lis, c'est une matière qui a été
produite ou utilisée mais mise au rebut. Une matière qui a été utilisée mais
qui ne l'est plus, pour la même fin que l'utilisation initiale, c'est une
matière qui a été produite ou détenue en vue de son utilisation, mais qui est
périmée. C'est une matière qui a été produite ou utilisée, qui apparaît sur une
liste établie par règlement. Les cendres, ça se retrouverait où?
M. Létourneau (Martin) :
Les cendres, j'imagine que vous faites référence aux cendres d'incinérateurs,
les cendres volantes pourraient être là plus précisément. Actuellement, c'est
exclu de la réglementation de manière volontaire pour permettre différents
types de gestion. Donc, ça peut être une matière résiduelle assimilable à une
matière dangereuse, mais ce n'est pas une matière dangereuse. Puis on a cette
information-là de manière indirecte présentement. Donc, ça ne serait pas suivi
a priori au niveau du système de traçabilité des matières dangereuses, étant
donné que ce n'en est pas une au sens du règlement.
Mme Dufour : Parfait.
Puis la déclaration se fait comment actuellement?
M. Létourneau (Martin) :
Actuellement, c'est une des raisons pourquoi on vient moderniser ça, c'est un
système qu'on appelle GMDR, gestion des matières dangereuses résiduelles. C'est
un système, laissez-moi le dire comme ça, qui a accompli ce qu'il y avait à
accomplir, un système informatique qui est en fin de vie. Ce qu'on voudrait
faire, c'est avoir un nouveau système de traçabilité, un peu analogue à ce
qu'on a fait au niveau des sols contaminés. Donc...
Mme Dufour : Trace Québec.
M. Létourneau (Martin) :
Trace Québec, c'est ça. Mais je ne veux pas présumer que ce serait le choix du
gouvernement d'aller exactement avec ce système-là. Il doit y avoir des
processus d'appel d'offres, mais ce serait un système similaire qui nous
donnerait de l'information de manière un petit peu plus digeste et qu'on pourrait
avoir presque en temps réel, mais aussi beaucoup plus d'informations de
gestion. Pour le moment, les bilans qu'on reçoit, il y a un gros décalage dans
le temps. Même le système n'est même plus supporté par Microsoft et fait en
sorte qu'il y a un défi pour rassembler toute l'information. Un nouveau système
va nous donner beaucoup plus d'information de gestion plus précise et en temps
beaucoup plus réel.
Mme Dufour : Quel genre
de traçabilité on vise?
M. Létourneau (Martin) :
Ce n'est pas comme les sols contaminés. Les sols contaminés, on voulait une
traçabilité géolocalisée pour s'assurer qu'il n'y ait pas de déversement
illégal. Au niveau des matières dangereuses, on n'a pas cet enjeu-là. C'est
surtout une traçabilité pour pouvoir faire l'adéquation entre le producteur, et
le site récepteur, et le type d'utilisation qui est fait. Donc, ça ne serait
pas aussi en temps réel que les sols, mais c'est une traçabilité de, comment je
pourrais dire, de surtout des bilans de masse, donc, que telle entreprise a
envoyé ça à telle entreprise. Ça, sur valorisation, où il envoie ça en
élimination, tant à la valorisation, il fabrique tant de produits. Ça fait que
ça va nous donner beaucoup d'intelligence d'affaires pour la gestion des
matières dangereuses résiduelles.
Mme Dufour : O.K., mais
là on parle d'une traçabilité des produits. Est-ce qu'on va faire une
traçabilité des matériaux utilisés dans les produits?
M. Létourneau (Martin) :
Ça pourrait se faire. Dans le fond, toutes les matières dangereuses seraient
suivies. Je ne veux pas présumer du système, comment il va être monté, mais on
peut penser que, par exemple, j'ai une batterie au plomb qui s'en va chez... à
Sainte-Catherine, dans le coin de Montréal. La batterie au plomb, elle va être
recyclée, mais il va y avoir certains autres produits qui vont sortir. Le
plastique, matière non dangereuse, lui ne sera pas dans le système de matières
dangereuses, mais par exemple, les électrolytes ou d'autres produits dangereux
pourraient être classifiés...
Mme Dufour : Les PFAS?
• (18 h 10) •
M. Létourneau (Martin) :
Possiblement. Possiblement. Donc là les PFAS, et entre autres tout ce qui va
sortir de cette entreprise-là de manière individuelle qui sont des matières
dangereuses, vont être tracés. Ça va nous permettre de faire le bilan de masse,
de savoir où est-ce que les matières dangereuses proviennent, où est-ce qu'ils
s'en vont pour justement avoir une idée beaucoup plus précise, là.
Mme Dufour : Et puis
est-ce qu'on va tracer où elles s'en vont en fin de vie?
M. Létourneau (Martin) :
C'est quelque chose qu'on... Oui. Oui, oui, qu'on va souhaiter avoir assurément
et qui pourrait nous permettre aussi d'avoir un peu plus d'information quand on
exporte nos matières dangereuses, résiduelles, la finalité pour laquelle on
exporte. Pour le moment, on n'a pas d'encadrement sur, on n'a pas d'information
sur ce qui se fait, un coup qu'on l'envoie outremer. Mais là on va être capable
d'avoir un petit peu l'information, du moins au premier niveau outremer. Ce
serait un peu comme on a fait avec les sols contaminés.
Mme Dufour : C'est
intéressant. Quand vous dites outremer, on veut savoir, tu sais, dans le fond,
celui qui les récupère puis qui les gère, là, la matière, il les... il les vend
où...
Mme Dufour : ...c'est ça?
M. Létourneau (Martin) : C'est
quelque chose qu'on va pouvoir avoir jusqu'au premier point qui va sortir de la
juridiction. Après ça, on ne peut pas évidemment intervenir dans...
Mme Dufour : Oui. Le port.
M. Létourneau (Martin) : Soit
au port, mais il y a beaucoup de centres de transbordement où il y a d'autres
sites au niveau des États-Unis. Nous, on a répertorié actuellement
21 sites nord-américains où est-ce que nos entreprises envoient de la
matière. On sait qu'il y a des incinérateurs, on sait qu'il y a des centres de
transbordement là-dedans, mais on perd un petit peu l'information. Mais, avec
le nouveau système de traçabilité, on va avoir de l'information beaucoup plus
précise sur le devenir de nos propres matières quand on les envoie à l'externe,
là.
Mme Dufour : O.K. O.K. Il y
a... Voilà. Ici. Non. Ce n'est pas à la bonne place. Moi, ce que je cherche,
c'est... Je cherche est-ce qu'on prévoit des exceptions. Je cherche celui du...
Est-ce qu'on prévoit des... Parce qu'en fait, de mémoire, là, c'est Propulsion
Québec qui nous a fait une recommandation de prévoir... Voilà. Il est là. De se
donner des... le pouvoir d'exempter certaines matières résiduelles dangereuses
d'intérêt. Là, je ne pense pas qu'on se donne ce pouvoir-là, ici.
M. Létourneau (Martin) : Là,
dans la section où est-ce qu'on est, c'est une question simplement de bilan. On
a des pouvoirs, dans le fond, qui... on vient déterminer qu'est-ce qu'une
matière dangereuse résiduelle. En fait, le règlement sur les matières
dangereuses vient préciser qu'est-ce qu'une matière dangereuse résiduelle puis
qu'est-ce qui ne l'est pas. Donc, on a déjà cette habilitation-là de pouvoir
venir exclure certains produits qu'on pourrait considérer comme dangereux ou
non dangereux. L'exemple qu'on donnait tantôt au niveau des cendres, on le
considère comme une matière non dangereuse mais c'est une matière résiduelle...
à une matière dangereuse. Ça fait qu'on a quand même cette capacité-là.
L'autre exemple que je donnais tantôt, qui
m'a toujours fait rire, c'est la bière périmée. Selon notre règlement,
actuellement, c'est une matière dangereuse résiduelle. Ça n'a pas de sens que
ce soit une matière dangereuse résiduelle, ça fait qu'on va venir l'exclure
dans le cadre de la réglementation à venir. Donc là, s'il y a une réflexion
sur, par exemple, des batteries parce que Propulsion... Propulsion ou Mobilité
électrique, c'est probablement ça qu'ils réfèrent, on pourra avoir cette
réflexion-là, mais ultimement, une batterie de véhicule électrique, c'est une
matière dangereuse, c'est dangereux.
Mme Dufour : Oui. En fait, je
pense que c'est plutôt... Parce qu'on parle ici... puis le deuxième point, là,
parle d'«une matière dangereuse ayant été utilisée, mais qui ne l'est plus pour
la même fin que l'utilisation initiale.» Tu sais, l'exemple du véhicule
électrique, ça en est un. La batterie, il y a des batteries qui sont
réutilisées pour faire... c'est-tu des accumulateurs de chaleur ou quelque
chose comme ça, là, il me semble que j'ai vu ça. Il y a effectivement un...
puis c'est ça qu'ils nous disent, il y a un potentiel très important. «Les
batteries en fin de première vie, c'est comme ça qu'ils le disent, sont des
éléments hautement stratégiques et précieux.» Je pense qu'Hydro-Québec va s'y
intéresser beaucoup. Ça fait que, tu sais, là, ici, on va les calculer, mais
ils ne sont pas en fin de vie, ici, tu sais. Ils sont en fin de vie, mais de la
première utilisation. Ils vont continuer. Ça fait qu'à quel moment on les
calcule pour s'assurer que ce n'est pas doublement calculé, évidemment, là?
M. Létourneau (Martin) : Oui.
Vous avez raison qu'il y a un gros intérêt stratégique pour la fin de la
première vie utile des batteries de véhicules électriques. C'est surtout dans
les usines de stockage d'énergie que ça peut être utilisé, là, environ une
dizaine d'années, la première durée de vie, environ une dizaine d'années, la
seconde durée de vie. Les batteries, leur caractère dangereux, là, les
électrolytes, le lithium, le fait que ce soit une inflammable, demeure quand
même, peu importe le type d'utilisation. Suivent, avec les registres, les
bilans. Ces batteries-là, c'est qu'il y a une information ultra stratégique qui
va être intéressante à avoir. Maintenant, il ne faut pas que la réglementation
soit un frein à ces utilisations-là. Ça fait que là, ça va être dans les
discussions sur le comment, le règlement, on va le bâtir pour justement que ce
soit vivable pour les administrés, mais qu'on aille l'information stratégique
qu'on souhaite avoir... vraiment dans le cadre du bilan... dans le cadre des
bilans pour avoir cette info-là : nos batteries s'en vont où, est-ce
qu'elles s'en vont aux États-Unis, est-ce qu'elles s'en viennent ici dans les
usines de recyclage. Il doit y avoir quand même de l'information d'intérêt.
Puis, quand on les recycle, c'est quoi, nos taux de performance, c'est quoi, le
taux de valorisation. Ça fait que cet élément-là, on va être capables de
l'avoir grâce à notre système de traçabilité à venir. Mais on va être capables
de raffiner pour vous rassurer.
Puis peut-être un petit complément qu'on
me chuchote à l'oreille. Au niveau de l'exportation, ça nous... ça permet aussi
de s'assurer que le lieu de réception est autorisé à les recevoir. Donc, on est
capables de faire des liens pour s'assurer qu'il n'y ait pas, des fois, des
choses douteuses qui soient faites quand on... quand on les envoie à
l'extérieur.
Mme Dufour : O.K.
L'Association québécoise des entrepreneurs en infrastructures ont une crainte
et ils aimeraient qu'on précise l'identité des personnes qu'on... c'est ça,
«des personnes tenues de produire un bilan annuel de gestion des matières
dangereuses résiduelles», les délais pour le faire. Ça, c'est... j'avoue que ce
n'est pas écrit, les délais. Parce qu'en fait leur crainte, ils disent que,
bien, ça pourrait créer une incertitude parmi leurs membres, là.
M. Létourneau (Martin) : Bien,
c'est quelque chose qu'on considère vraiment puis qu'on discute dans le cadre
de l'élaboration du projet de règlement. Puis c'est d'ailleurs pour ça que le
registre...
M. Létourneau (Martin) : ...on
parlait, là, qui visait toutes les entreprises, qui nous permettait de
déterminer lesquelles étaient visées pour produire un bilan, qu'on le fait
enlever, parce que c'était un fardeau administratif un peu trop important pour
nos entreprises. Donc, ces seuils-là, les modalités opérationnelles, le quand,
ça pourra être précisé par règlement. Il y a un souhait que ce soit quasi en
temps réel, dans le sens qu'au niveau où je fais un envoi de matières
dangereuses à telle entreprise... que ce soit quand même rapproché, là, donc ne
pas faire un bilan annuel dans lequel on doit tout retracer qu'est-ce qu'on a
fait dans l'année, mais avoir un système qui gère en même temps le transfert
d'un inventaire d'un vers l'autre. Donc, moi, j'envoie vers telle personne, là
la matière dangereuse est en transit, puis l'autre reçoit cette matière-là,
puis on est capable de faire, si vous me permettez l'expression, le transfert
d'inventaire d'une matière dangereuse d'un, qui est réduit, puis l'autre est
augmenté dans son inventaire pour le suivre, puis le but, c'est que ce soit
facilitant pour les entreprises. Puis je nous réfère au système de traçabilité
qu'on a fait, où est-ce qu'on a des... dans le fond, des comités avec les
utilisateurs pour améliorer en temps réel le système. On n'a pas la prétention
que ça va être parfait en partant, mais je peux vous garantir qu'il va y avoir
des discussions avec les administrés pour l'améliorer en continu, là.
Mme Dufour : Puis c'est comme
ça que ça fonctionne avec Traces Québec actuellement? Si quelqu'un a des sols
et les envoie à une place, c'est transmis automatiquement dans le système?
M. Létourneau (Martin) : Automatiquement
et géolocalisé durant le transport. Donc, on a, par exemple, un site contaminé,
là. Il crée un... comme son site dans le système avec l'estimation du volume
total de sol, puis ensuite de ça, on a individuellement les transports, qu'on
suit en temps réel sur la route jusqu'au site qui est autorisé à les recevoir
dans le système pour, justement, après ça, faire la conciliation de : Il y
avait 1 000 mètres cubes, puis il y a 200 mètres cubes là, 200 mètres cubes là,
600 mètres cubes là. On est capables de dire : Bon, bien, l'ensemble des
sols ont été traités et reçus à des endroits autorisés à le recevoir.
Mme Dufour : Oui. Là, on est,
par contre, devant quelque chose de beaucoup plus complexe, là, c'est... on
n'est plus juste dans des sols ici, là. Ça fait que c'est sûr que la
traçabilité va être plus complexe à valider, c'est ce que je veux dire. Je ne
sais pas comment le ministère envisage de le faire, là, d'ailleurs.
M. Létourneau (Martin) : En
tout respect, je pense que ça va être plus simple qu'au niveau des sols. On a
des besoins... moins de besoins au niveau de la géolocalisation dans celui-là,
puis il y a moins de joueurs qu'au niveau des sols contaminés, puis c'est des
entreprises plus spécialisées. Donc, on va probablement être capables de faire
un accompagnement encore plus précis au niveau des entreprises de manière
individuelle et de faire la conciliation entre ce qu'il... ce qu'il envoie et
ce que l'autre reçoit, puis je nous réfère à versus la situation actuelle, où
ce que ça prend... il faut que les entreprises, littéralement, gardent un vieil
ordinateur pour transmettre leur bilan. Je crois qu'il va y avoir une grosse
amélioration versus la situation actuelle. Mais, encore une fois, je réitère,
on n'a pas la prétention de dire que le système qu'on va développer va être
parfait, mais ça va être assurément trois, quatre pas vers l'avant, puis on va
être ouverts à faire les adaptations nécessaires s'il y a lieu, là.
Mme Dufour : O.K. Puis le
système que... informatique que vous envisagez pour ça... puis là, je ne sais
pas, en fait, on vise que ça soit en place quand, là, le règlement pour ça,
parce qu'on n'arrêtait pas de parler des règlements, puis il manquait de
juristes pour les écrire, là. Ça fait que je ne sais pas si celui-là, il est
déjà en rédaction. C'est-tu une mise à jour?
M. Létourneau (Martin) : Il y
a déjà eu une consultation de ce projet de règlement là en 2022. Là, après ça,
on rentre dans les questions d'opportunité, mais ça avance quand même de
manière intéressante, et c'est quelque chose qu'on souhaiterait dans les...
dans un avenir rapproché, je vais le dire comme ça.
Mme Dufour : O.K. Donc, le
règlement a été écrit avant que la loi soit changée?
M. Létourneau (Martin) : Le
processus de modernisation du... est entamé depuis quelques années. Il y a déjà
eu une modification de la loi en 2017 qui prévoyait justement ces avancées-là à
venir. Maintenant, on est en train de raffiner le projet de loi, Donc, c'est juste
un petit ajustement qu'on vient faire à la LQE par rapport à un registre, un
bilan, par rapport aux avancées de réflexion qu'on a faites avec les sols
contaminés. Donc, les modernisations de la LQE pour aller là où ce qu'on veut
aller ont déjà été faites en 2017, mais là on vient juste raffiner certains
éléments, là, question registre et bilan, pour aller un petit peu plus loin,
là.
Mme Dufour : O.K.Donc,
celui-là, ça ne devrait pas prendre deux ans avant qu'on le voie sortir, ce que
je comprends.
M. Charette : ...les délais
les plus... les plus courts possible, sans pouvoir se commettre sur un
échéancier précis.
Mme Dufour : Mais le système
informatique, lui, il n'est pas développé encore, c'est juste... le règlement
va rentrer en vigueur, mais le système n'est pas encore développé. Donc là, le
bilan va rentrer en vigueur quand le système va être développé ou...
• (18 h 20) •
M. Létourneau (Martin) : Exactement.
Le système, on est rendus à l'étape du dossier d'opportunité présentement.
Après ça, il va y avoir le dossier d'affaires, il va y avoir processus d'appel
d'offres pour développer le système. Donc, évidemment, ça va prendre quelque
temps. On a déjà un système gouvernemental qui est bâti, dans le fond, avec
Traces Québec, puis je ne veux pas présumer qu'on va aller vers ce système-là,
il y a des réflexions à faire en amont. Il y a des dispositions transitoires
qui sont prévues dans le projet de loi, justement, pour que cette
modification-là rentre en vigueur au moment déterminé par le gouvernement.
Donc, tout dépendant comment qu'on écrit le projet de règlement qui va activer
la disposition transitoire, est-ce que c'est au moment de l'entrée en vigueur
du règlement ou est-ce que c'est au moment où ce qu'on estime que le nouveau
système de traçabilité sera en vigueur? Mais on veut juste s'assurer qu'il n'y
ait pas d'interlude entre les deux, donc...
Mme Dufour : Oui. Ces
temps-ci, le gouvernement a des enjeux avec certains systèmes informatiques. Ça
fait que, je pense, ça serait préférable que...
Mme Dufour : …le système soit
en place avant et que le règlement ne présume pas à quel moment ça va être
fait. Parce qu'il y a beaucoup de retard dans les différents projets
informatiques du gouvernement.
M. Charette : Personnellement,
je ne vois…
Mme Dufour : Puis, en passant,
j'étais gestionnaire de projet en TI, ça fait que je… il n'y a pas un projet ou
presque qui se livre à temps, là.
M. Charette : Je ne vois pas
du tout à quoi la collègue fait référence.
Mme Dufour : Je… Il y en a
plein. Les exemples sont nombreux, mais il reste que je pense que le système,
s'il n'est pas en place, ça va être ingérable pour les entreprises, là,
déclarer autant d'affaires, là.
M. Létourneau (Martin) : …la
suggestion, assurément.
Mme Dufour : Merci. Ça
complète.
Le Président (M. St-Louis) :
Donc, ceci complète votre intervention, Mme la députée?
Mme Dufour : Oui. Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 136? Est-ce que
l'article est adopté?
Des voix : …
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Nous allons poursuivre à la lecture de l'article 137.
M. Charette : Merci, M. le
Président. 137 : L'article 70.19 de cette loi est modifié par le
remplacement du paragraphe 5° du premier alinéa par le paragraphe
suivant :
«5° déterminer les cas dans lesquels un
bilan annuel de gestion et un plan de gestion relatif aux matières dangereuses
résiduelles doivent être transmis… transmis au ministre, ainsi que les périodes
de leur transmission.»
Et le commentaire, cet article modifie le
paragraphe 5° du premier alinéa de l'article 70.19 de cette loi afin
d'assurer la concordance avec les modifications proposées aux
articles 70.6 et 70.7 de la loi actuelle par l'article 136 du projet
de loi.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. On prévoit
les cas dans lesquels un bilan annuel doit être transmis au ministre, mais
est-ce que… Puis là, je ne suis pas sûre si ça se retrouve dans le reste de
l'article, là, mais est-ce qu'il y a des cas où c'est rendu public, le
registre… le bilan, du moins?
M. Létourneau (Martin) : Je
ne pourrais pas vous dire si les bilans sont rendus publics. Je peux toutefois
vous dire qu'on fait des bilans de gestion au niveau de la matière dangereuse
résiduelle sur une certaine fréquence. Avec le nouveau système de traçabilité,
ça va nous permettre assurément de faire des bilans sur une fréquence
additionnelle. Le défi au niveau de rendre publics certains de ces bilans,
c'est quand il y a des secrets industriels qui ne sont… qu'on ne peut pas dévoiler.
Donc, il y a… je sais qu'il y a… parfois, ça affecte un peu notre capacité à
rendre certaines informations publiques. On est venu… Là, je m'en vais au
niveau des matières, plus, résiduelles, les bilans annuels au niveau des LET,
on est venu leur donner un caractère public, parce que, ceux-là, on pouvait.
Lui, là, je me garderais une petite réserve.
Mme Dufour : Mais, tu sais,
d'avoir voir le tonnage qu'une entreprise utilise ou produit de certaines
matières dangereuses, ce n'est pas un secret… ce n'est pas un secret
industriel. Parce que ça, on l'a eue, la discussion avec une autre direction,
là, du ministère qui disait que c'était de l'information…
(Interruption)
Mme Dufour : Excusez…
M. Létourneau (Martin) : Ah!
oui, on me chuchote à l'oreille qu'ils sont de nature publique en vertu,
actuellement, de la loi, 118.4, donc, oui, ils sont de nature publique,
présentement, ces bilans.
Mme Dufour : O.K. Donc, le
registre actuellement est de nature publique?
M. Létourneau (Martin) : Les
bilans.
Mme Dufour : Les bilans.
M. Létourneau (Martin) : Le
registre, on l'abroge, ce registre-là, c'est un registre au niveau des
entreprises.
Mme Dufour : O.K. Mais le
bilan, c'est un bilan global ou c'est par entreprise?
M. Létourneau (Martin) :
C'est par entreprise, le bilan des entreprises.
Mme Dufour : O.K. Et ce
nouveau… et ce bilan-là va le rester, là, tu sais, parce que, là, il va y avoir
beaucoup plus d'informations, puis ça va rester public.
M. Létourneau (Martin) : Oui,
ça va public.
Mme Dufour : C'est versé où,
c'est diffusé où?
M. Létourneau (Martin) : Je
ne pourrais pas vous dire, on va attendre qu'on me chuchote à l'oreille la
réponse, mais je ne peux pas vous dire exactement c'est diffusé où, ces
bilans-là.
Mme Dufour : O.K. Je vais en
profiter peut-être pour poser une autre question, en attendant qu'on vous
chuchote à l'oreille, on vient biffer qu'on... «déterminer les activités qui
obligent ceux qui les exercent à préparer un plan de gestion de toute matière
dangereuse». Le plan de gestion, ça ne nous intéresse plus?
M. Létourneau (Martin) : Oui,
un plan de gestion, c'est des cas d'exception, des plans de gestion de matières
dangereuses résiduelles, c'est quand une entreprise, pour une raison x, y, z,
est obligée d'entreposer sur plus de deux ans ses matières dangereuses
résiduelles, pour différentes raisons, mais c'est rare, là. En 2021-2022, on
n'a eu aucun cas. En 2022-2023, on a eu deux cas que c'est arrivé, puis c'est
souvent des cas d'exception. Par exemple, une entreprise du Grand Nord qui n'a
pas pu tout envoyer sa matière par bateau pour la rapatrier vers le sud. Donc,
elle ne pouvait pas la gérer à l'intérieur du deux ans. Dans ce cas-là, elle
doit déposer au ministère un plan de gestion…
M. Létourneau (Martin) : ...qu'est-ce
que je vais faire pour assurer la sécurité liée à l'entreposage de cette
matière-là, puis c'est quoi, mon plan pour le retour à la conformité.
Mme Dufour : O.K. Mais
pourquoi on l'enlève? Pourquoi on s'enlève le droit de demander ça?
M. Létourneau (Martin) : On
ne s'enlève pas : «Déterminer les cas dans lesquels le bilan annuel de
gestion et un plan de gestion relatif aux matières dangereuses...»
Mme Dufour : O.K. On l'a
inclus dans le deuxième.
M. Létourneau (Martin) : Oui.
C'est ça. On a juste légèrement reformulé par concordance de l'autre article
d'avant.
Mme Dufour : «...un bilan et
un plan doivent être transmis.» O.K. Mais on parlait avant des activités qui
obligent à préparer un plan de gestion. Là, ça, ça va être dans le règlement?
M. Létourneau (Martin) : Pardon?
Mme Dufour : Auparavant, ça
disait «déterminer les activités qui obligent à préparer un plan de gestion».
Là, on est plutôt dans «déterminer les cas dans lequel un bilan annuel de
gestion et un plan de gestion relatif aux matières dangereuses doit être
transmis». Ça fait que ça être les activités qui... Ça va être dans le
règlement.
M. Létourneau (Martin) : Exactement.
Ça va être précisé dans le règlement. Ça va être des activités, là, exactement.
Mme Dufour : C'est ça.
M. Létourneau (Martin) : Puis
il y a un lien Web, là, pour répondre à votre question de tantôt, registres
publics, là, de la Loi sur la qualité de l'environnement. Ça fait que c'est
déjà accessible, ces registres-là.
Mme Dufour : O.K. Puis, ça,
on va le retrouver... tu sais, le bilan annuel, c'est là qu'il va aller. Parce
que, le registre, on a dit qu'il serait plus...
M. Létourneau (Martin) : Bien,
le registre... un registre individuel dans les entreprises, là, qui ne donne
pas grand-chose. Mais, le bilan, c'est... c'est dans ce lien-là.
Mme Dufour : O.K. O.K. Ça
complète mes questions.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, comme il n'y a pas d'autres interventions, nous allons mettre l'article
aux voix. Est-ce que l'article 137 est adopté? Merci.
M. Charette : Et, compte tenu
de l'heure, je vous laisse prendre la décision, mais il y a un petit changement
d'équipe qui serait requis de notre côté.
Le Président (M. St-Louis) : Je
vous dirais que, compte tenu de l'heure, je vous remercie pour votre
collaboration.
M. Charette : Je n'osais pas
proposer la...
Le Président (M. St-Louis) :
Oui. La commission ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 28)