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Commission permanente du travail,
de la main-d'oeuvre
et de l'immigration
Projet de loi no 47
Loi constituant l'Office de la construction du
Québec
et modifiant de nouveau la Loi
sur les relations du travail dans l'industrie de la
construction
Séance du jeudi 26 juin 1975
(Vingt heures quarante minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente du
travail et de la main-d'oeuvre et de l'immigration): A l'ordre,
messieurs!
La commission du travail et de la main-d'oeuvre étudie, article
par article, le projet de loi no 47, Loi constituant l'Office de la
construction du Québec et modifiant, de nouveau, la Loi sur les
relations du travail dans l'industrie de la construction.
En ce qui concerne le projet de loi no 47, parce que je fais une marge,
messieurs... puisque nous devons, ce soir, en réalité,
étudier le projet de loi no 52, aussi bien que le projet de loi no 47,
si c'est possible, je me réserve le droit, par exemple, quand nous
aurons terminé si nous la terminons l'étude du
projet de loi no 47, de faire la modification que les partis voudront parmi les
membres de la commission. Si vous êtes d'accord sur cette
procédure, puisque c'est, en réalité, le même
ministère, mais une commission différente... Cela peut être
le même.
M. Bellemare (Johnson): Quand on va avoir digéré
cela...
Le Président (M. Séguin): Je comprends, mais il y a
tout de même l'ordre de la Chambre qui disait: Commencez par le projet de
loi no 47 et continuez avec le projet de loi no 52.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
Le Président (M. Séguin): Les membres de la
commission pour la séance de ce soir: MM. Bellemare (Johnson),
Bérard (Saint-Maurice), Boudreault (Bourget), Burns (Maisonneuve),
Charron (Saint-Jacques), Vallières (Richmond), Cournoyer
(Robert-Baldwin), Déziel (Saint-François), Chagnon
(Lévis), Lachance (Mille-Iles), Lecours (Frontenac), Malépart
(Sainte-Marie), Roy (Beauce-Sud), Verreault (Shefford). Nous continuons
naturellement avec le même rapporteur, qui est M. Lachance
(Mille-Iles).
Je n'ai qu'à appeler, à ce moment-ci, l'article 1.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 1, M. le Président,
je... Le voici, l'agneau si doux!
M. Burns: Ah bien non! Allez-y!
M. Bellemare (Johnson): Non, allez!
M. Bums: Non, allez-y!
Définitions
M. Bellemare (Johnson): Dans l'article 1, M. le Président,
je n'ai pas grand-chose à ajouter, sauf que quand je le compare à
l'article du bill 290... Soit dit en passant, M. le Président, le bill
290, on a presque de la misère à le retrouver après tous
les amendements qui sont apportés, parce qu'on aurait pu refaire le bill
290 au complet, tel qu'il est là. Avec les références qui
sont dans le bill 290 et avec ce qu'on ajoute, on améliore quasiment une
foule de... A cause d'abord des nouvelles définitions au mot
"association", de la nouvelle définition d'"association
représentative" et l'association des employeurs qu'on n'avait pas
autrefois; comme d'ailleurs on définit, dans le nouveau texte,
l'office", qui n'existait pas et aussi le "comité". C'est dans l'article
1. On retrouve ces nouvelles définitions qu'on n'avait pas dans
l'article 1 du bill 290.
Je viens de lire l'article 1 a). L'article 1 b), M. le Président,
c'est la concordance, suite à la création d'une association
unique d'employeurs. Le paragraphe c), c'est pareil.
L'article 1 a), c'est réglé. A l'article 1 b), on
introduit, je pense, en remplaçant les deux dernières lignes du
paragraphe f), par les mots, en bas, comparativement avec le bill 290, "une ou
plusieurs associations d'employeurs représentatives", par les mots,
"l'association d'employeurs". Je pense que c'est de la concordance pour arriver
avec la définition de l'article 1. Le reste, M. le Président,
dans l'article 1, je n'ai pas d'autre remarque.
Le Président (M. Séguin): L'article 1 et les
sous-articles a), b), c), d), ainsi que d 1 ou...
M. Lachance: C'est d 1.
Le Président (M. Séguin): ... ensuite de cela, le
sous-paragraphe b), tous faisant partie de l'article 1, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 2.
M. Bellemare (Johnson): Non, il y a l'article 1 b).
Le Président (M. Séguin): Pardon?
M. Bellemare (Johnson): L'article 1 b), qui change, à la
convention collective, l'ancien f) du bill 290...
Le Président (M. Séguin): Excusez. J'avais
l'impression que c'était adopté.
M. Bellemare (Johnson): Ah bon!
M. Cournoyer: ... avec la concordance.
Le Président (M. Séguin): J'ai tout
nommé...
M. Bellemare (Johnson): Du moment que c'est adopté,
d'accord.
Le Président (M. Séguin): Article 2.
M. Cournoyer: C'est là qu'on a un projet de modification
avec l'article 3.
Office de la construction et Comité mixte de la
construction
M. Burns: Oui. Cela ne sera pas long, je vais retracer mes
papiers.
M. le Président, à l'article 2, il y a tellement de choses
qui ont été dites relativement à la commission de
l'industrie de la construction, qu'il me semble qu'on devrait prendre toutes
les précautions. A l'article 2, où on parle véritablement
de l'office et de ses pouvoirs pas enocre de ses pouvoirs, mais en tout
cas, de ses devoirs il me semble qu'on devrait ajouter le fait que
l'office doit maintenir un service de vérification des livres de
comptabilité des entrepreneurs, afin de contrôler et de
vérifier l'encaissement des cotisations et des
prélèvements prévus par la loi ou par une convention
collective ou un décret adopté en vertu de la présente
loi. Vous êtes d'accord là-dessus?
M. Cournoyer: Sur le premier paragraphe, je n'ai aucun
problème.
M. Burns: Sur le deuxième, vous êtes moins
d'accord...
M. Bellemare (Johnson): ... je pense que le député
de Maisonneuve a parfaitement raison, parce qu'on le trouve presque
intégralement dans le rapport Cliche au paragraphe h)...
M. Burns: C'est le rapport Cliche effectivement en vertu... Il me
semblerait aussi que l'office doit également organiser et maintenir tout
fonds d'indemnisation nécessaire pour assurer à chaque
travailleur le paiement de son salaire et de tous les avantages sociaux. Je ne
sais pas si cet amendement est acceptable au complet ou en partie par le
ministre, mais en tout cas, c'est la proposition que je fais, je viens d'en
distribuer copie à tout le monde.
M. Cournoyer: Disons que le premier amendement, je pense qu'il
s'inspire de l'office. Je ne vois pas d'objection, et, si le Parti
québécois en fait une proposition, je pense bien qu'à la
lecture, il a peut-être été trouvé que ce
n'était pas explicite et que cela devrait l'être. Donc, pour
autant que je suis concerné et comme c'est déjà dans
l'intention quand on confère les obligations de la CIC à
l'office, et que pour vérifier elle a besoin de vérifier
je n'ai aucune forme d'objection au premier paragraphe. Au
deuxième paragraphe, cependant, je me pose des questions quant à
savoir si l'office doit également organiser et maintenir tout fonds
d'indemnisation, si je pose une obligation dans la négociation de la
convention collective proprement dite, puisque c'est déjà
prévu, le fonds d'indemnisation est établi par convention
collective. Je ne sais pas si c'est cela que le député de
Maisonneuve cherche, mais...
M. Burns: Non, vous savez, la commission Cliche a
recommandé la première partie de mon amendement auquel vous
agréez. La deuxième partie se retrouve à la recommandation
48 i), qui recommande d'organiser et de maintenir tout fonds d'indemnisation
nécessaire pour assurer à chaque travailleur le paiement de son
salaire et de tous les avantages sociaux. Il me semble que c'est dans ce sens
qu'on fait cet amendement.
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, M. le Président, si
vous vous souvenez bien...
M. Cournoyer: J'essaie de poser une question au juste. Oui?
M. Bellemare (Johnson): Cela a été votre promesse,
quand on a étudié le bill des entrepreneurs...
M. Cournoyer: Non.
M. Bellemare (Johnson): Vous nous avez dit: On va faire cet
amendement dans le bill 290 pour qu'il soit véritablement à sa
place.
M. Cournoyer: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Là, on arrive justement sur ce
fonds d'indemnisation parce qu'on voulait répéter, dans le projet
de loi 33, la partie du projet de loi 51 où il était question des
faillites. A ce moment, vous nous avez dit: Ecoutez, je pense que ce n'est pas
là que cela doit aller. Cela doit aller dans le bill 290 sur la
construction. On va prévoir cela. Quand on arrive à l'article 29
de votre projet de loi d'ajourd'hui, il est question sûrement dans les
cas visés au paragraphe...
L'office rembourse au salarié le salaire qu'il a perdu et le seul
fait de ce remboursement... est subrogé aux droits du salarié."
Là, par exemple, c'est uniquement pour l'employeur et cela est
différent du fonds. Toute la différence du fonds, parce que
lorsque vous prévoyez à l'article 29 d) 8e paragraphe, dans le
cas visé par le paragraphe 7: "L'office rembourse au salarié le
salaire qu'il a perdu du seul fait que ce remboursement est subrogé aux
droits de ce salarié". C'est pour l'entrepreneur; mais, cela ne concerne
pas le fonds d'indemnisation dont vous avez parlé. Je pense que cela
serait l'endroit idéal pour le...
M. Cournoyer: C'est justement la question que je voulais poser au
député de Maisonneuve. S'il y a un fonds, recherche-t-il de
déterminer par convention entre les parties, comme c'est le cas
actuellement, que ce fonds soit nécessairement organisé...
M. Burns:... et maintenu...
M. Cournoyer: ... et maintenu...
M. Burns: ... donc, administré...
M. Cournoyer: ... donc, administré par l'office?
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: Je pense que je suis d'accord sur cette intention
du député de Maisonneuve qu'avant d'être subrogé, il
faut avoir payé; mais la promesse que j'avais faite au
député de Johnson était que la subrogation arriverait dans
cette loi. Donc, on la retrouve à l'article 29 d).
M. Bellemare (Johnson): C'est cela.
M. Cournoyer: C'est l'existence du fonds et quand le
député de Maisonneuve nous dit que l'office doit également
organiser et maintenir tout fonds d'indemnisation nécessaire pour
assurer à chaque travailleur le paiement de son salaire et de tous les
bénéfices sociaux, j'ai l'impression que le député
de Maisonneuve... Je sais ce qu'il recherche, mais est-ce que nous disons,
à ce moment, que l'office pourrait, d'autorité, imposer aux
parties une taxe qu'elle n'aurait pas prévue dans leur convention.
Disons que je prends la situation actuelle pour ne pas mêler les cartes;
la situation actuelle, c'est que les parties ont convenu de mettre $0.01
l'heure dans un fonds d'indemnisation des salariés victimes de faillite.
Jusque-là, ce sont les parties qui ont décidé que
c'était $0.01 l'heure qu'elles mettaient.
Si j'ajoute le paragraphe tel que suggéré par le
député de Maisonneuve, ce n'est plus aux parties de
décider. L'office doit considérer ce qui lui est
nécessaire pour assurer les salaires et les avantages sociaux.
Je comprends l'intention du député de Maisonneuve. Ce
qu'il veut, c'est que s'il y a un fonds, qu'il soit administré par
l'office.
M. Burns: Exactement. Exactement cela.
M. Cournoyer: Si les parties disent que ce fonds est à
$0.01 l'heure, il reste à $0.01 l'heure. Ce sont les parties qui le
négocient. Si je prends la teneur de la suggestion du
député de Maisonneuve telle qu'elle est écrite,
indépendamment d'intentions recherchées, l'office sera
obligé de réduire ce fonds, parce qu'il devrait juger
nécessaire, par exemple, s'il y a un surplus de $1 million, parce qu'il
n'y a pas eu de faillite, il devrait dire: L'année prochaine, il n'y
aura plus d'un cent...
M. Burns: M. le ministre, vraiment vous charriez. Là, vous
charriez.
M. Cournoyer: Je devrais dire: S'il manque un demi-cent, il faut
que...
M. Burns: Pensez-vous, par exemple, que la Régie des
rentes réduit d'année en année...
M. Cournoyer: Non. On sait que ce n'est pas possible.
M. Burns:... à cause du fait qu'il y a moins de monde qui
atteint l'âge de la retraite. Voyons donc!
M. Cournoyer: Ce n'est pas la même chose. M. Burns: C'est
un calcul actuariel.
M. Cournoyer: Le calcul actuariel des faillites et le calcul
actuariel des gens qui vont prendre leur pension, à un certain moment,
ce n'est pas tout à fait pareil. On sait combien de personnes seront
nées à un certain moment.
M. Burns: Bien oui, c'est cela.
M. Cournoyer: On a un registre pour cela. Mais le nombre des
faillites, on l'a à chaque année.
M. Burns: Que voulez-vous faire à l'égard des
faillites?
M. Cournoyer: Pardon?
M. Burns: Que voulez-vous faire à l'égard des
faillites?
M. Cournoyer: Je ne veux faire rien de plus. M. Burns:
Rien...
M. Cournoyer: Ne faites pas exprès! On parle
discrètement et doucement là, ne me faites pas choquer.
M. Burns: C'est cela, on est bien gentil là. Cela va.
M. Cournoyer: Moi aussi, je suis gentil avec vous. Je regarde
votre intention. Votre intention, c'est de donner à l'office le soin de
décider combien cela prend dans son fonds...
M. Burns: C'est cela!
M. Cournoyer: ... alors que jusqu'ici ce sont les parties qui ont
décidé combien elles mettraient dans le fonds.
M. Bellemare (Johnson): Mais en vertu de
l'article 36 du projet de loi 47 vous leur donnez ceci: L'Office de la
construction du Québec remplace la Commission de l'industrie de la
construction et devient le comité des avantages sociaux de l'industrie
et de la construction, lesquels sont abolis et il assume tous les droits et
obligations. Cela en vertu de l'article 36.
M. Cournoyer: C'est cela. M. le Président, en vertu de
cela, les droits et obligations du CASIC ou de la CIC sont limités parce
que les parties ont négocié entre elles. Les parties ont
négocié $0.01 l'heure. Si elles décident de mettre $0.02
l'heure, ce sont les parties qui font cela. Ce n'est pas l'office qui va
décider cela. Ce n'est pas la Commission de l'industrie de la
construction qui a l'obligation de déterminer combien cela lui prend
dans le fonds d'indemnisation actuellement, ce sont les parties qui ont
décidé qu'au lieu de donner $0.01 de salaire, elles prenaient
$0.01 et elles la mettaient dans un fonds d'indemnisation.
M. Bellemare (Johnson): C'est la responsabilité de
l'office.
M. Burns: C'est cela!
M. Bellemare (Johnson): C'est la responsabilité de
l'office de l'établir. Vous lui donnez des droits, vous lui donnez des
responsabilités, vous l'annexez partout en cours de route avec des
obligations...
M. Cournoyer: Je la rends...
M. Bellemare (Johnson): ... réelles. Quand arrive le fonds
d'indemnisation, c'est-à-dire le temps de pourvoir à ce fonds, en
vertu de l'article 29, vous prévoyez ici la subrogation. En vertu de
l'article 36, vous assumez tous les droits et toutes les obligations de la CIC,
plus ceux du comité. Vous transférez tout cela et, quand il
s'agit de pourvoir au fonds, vous dites non. Ecoutez...
M. Cournoyer: II faut se comprendre. Je suis d'accord sur
l'intention poursuivie par le député de Maisonneuve. Il s'agit de
savoir si l'office va déterminer ce dont il a besoin ou si ce sont les
parties en négociation qui vont déterminer la valeur du
fonds.
M. Bellemare (Johnson): Si vous leur transférez les
mêmes obligations qu'avaient autrefois la CIC...
M. Cournoyer: C'est exactement l'intention actuelle.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela que le député de
Maisonneuve demande.
M. Burns: Ce qu'on vous demande, c'est tel que le recommande la
commission Cliche et dites-vous pourquoi ce ne serait pas applicable. Ce qu'on
vous demande, c'est que l'office soit possiblement placé dans une
situation où il puisse organiser et maintenir un fonds
d'indemnisation.
M. Cournoyer: II n'y a pas de problème là-dessus.
Le mot "nécessaire" cependant... C'est sur le mot "nécessaire"
que j'en ai.
M. Burns: D'accord. Cela marche. On va jouer là-dessus.
C'est quoi?
M. Cournoyer: Qui décide que c'est nécessaire?
M. Burns: C'est la situation qui le décide. M.
Cournoyer: C'est la situation pour vous. M. Burns: Bien oui.
M. Cournoyer: Pour moi, jusqu'ici, ce sont les parties qui ont
décidé ce qui était nécessaire. Elles ont
décidé que c'était $0.01 l'heure.
M. le Président, on a trois ans de décret au maximum, ou
deux ans. C'est possible que les parties décident que c'est un
décret de deux ans. Si le député de Maisonneuve acceptait
"L'office doit également organiser et maintenir tout fonds
d'indemnisation que les parties jugent nécessaire pour assurer à
chaque travailleur le paiement de son salaire et de tous les
bénéfices sociaux", je ne me querellerais plus. J'en laisse
encore à la négociation des parties.
M. Burns: D'accord.
M. Bellemare (Johnson): La commission Cliche...
M. Cournoyer: Vous comprenez ce que je voulais dire, ce n'est
pas...
M. Bellemare (Johnson): ... emploie les mêmes termes.
M. Cournoyer: La commission Cliche ne dit pas "qui juge
nécessaire".
M. Bellemare (Johnson): "... organiser et maintenir tout fonds
d'indemnisation nécessaire pour assurer à chaque travailleur le
paiement de son salaire et de tous les bénéfices marginaux."
M. Cournoyer: M. le Président, j'essaie de maintenir une
certaine liberté aux parties de décider ce qu'elles vont faire
avec leur argent.
M. Bellemare (Johnson): C'est dans les responsabilités de
l'office qu'on retrouve cela.
M. Cournoyer: De l'organisation. Ce que le député
de Maisonneuve ne veut pas, c'est qu'on le fasse ailleurs que là.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela. M. Burns: C'est
cela.
M. Bellemare (Johnson): Comme la CIC le faisait avec l'entente
des parties.
M. Cournoyer: Oui, mais l'entente des parties était la
maîtresse, dans le meilleur sens du terme. C'était elle. Avec
l'entente des parties, la CIC administrait $0.01 l'heure. Elle n'administrait
pas $0.02, parce qu'elle avait décidé que c'était
$0.02.
M. Bellemare (Johnson): Mais, il y a tellement de
changements!
M. Cournoyer: M. le Président, je pense bien que le
député de Johnson peut comprendre que, si nous ajoutions à
la proposition du député de Maisonneuve "que les parties jugent
nécessaire", au lieu du seul fait du mot "nécessaire" tel qu'il
est là, nous réglerions le problème; "que les parties
jugent nécessaire".
M. Bellemare (Johnson): Quant à moi, c'est d'accord.
Le Président (M. Séguin): J'aimerais bien ne pas en
faire un sous-amendement, messieurs. Si on pouvait tout simplement...
M. Burns: Je pourrais intégrer cette suggestion à
mon amendement, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Si vous voulez me donner
la correction, cela va éviter un sous-amendement à l'amendement
fait.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Donnez-moi ce qu'il faut
pour modifier le texte déjà présenté. Dans le
troisième paragraphe, on ajoutera, après le mot "indemnisation",
à la deuxième ligne du troisième paragraphe, "que les
parties jugent" et on continuerait "nécessaire".
Une Voix: C'est cela. M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Je ne le prends pas comme
sous-amendement.
M. Cournoyer: Tu le prends comme si c'était proposé
par le député de Maisonneuve au complet.
M. Burns: J'accepte de l'intégrer. M. Cournoyer: Je
ne l'ai pas.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que l'amendement
proposé à l'article 2 par le député de Maisonneuve
est adopté? L'amendement, adopté?
M. Burns: M. le Président, voulez-vous, s'il vous
plaît, pour les fins du journal des Débats, lire l'ensemble de
l'amendement?
Le Président (M. Séguin): L'ensemble. A l'article
2, l'amendement proposé est le suivant: Que l'article 2 soit
amendé en insérant, après le deuxième alinéa
de l'article 1 a), les alinéas suivants: "L'Office doit maintenir un
service de vérification des livres de comptabilité des
entrepreneurs afin de contrôler et vérifier l'encaissement des
cotisations et des prélèvements prévus par la
présente loi ou par une convention collective ou par un décret
adopté en vertu de la présente loi. "L'office doit
également organiser et maintenir tout fonds d'indemnisation que les
parties jugent nécessaire pour assurer à chaque travailleur le
paiement de son salaire et de tous les avantages sociaux.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 2
adopté.
M. Cournoyer: A l'article 1 d), M. le Président,
j'aurais... On peut passer à l'article 1 b), il s'agit de pouvoirs
généraux.
Le Président (M. Séguin): On revient donc à
l'article 1 b), parce que nous sommes à l'article 2, M. le ministre.
M. Burns: D'ailleurs, c'est une technique législative
c'est ce que j'ai cet après-midi qui est absolument
impossible; on ne se retrouve pas dans un projet de loi comme
celui-là.
Je ne vous blâme pas, M. le ministre, ce n'est peut-être pas
vous qui avez voulu cela, mais ce n'est pas la façon de
légiférer.
Le Président (M. Séguin): On lirait à
l'article 1 b): "L'office est une corporation au sens du code civil". C'est
cela?
M. Burns: C'est cela, oui.
Le Président (M. Séguin): Alors, il y a un
amendement ici?
M. Cournoyer: Moi, je n'en ai pas. C'est à l'article 1 d)
que j'en ai un.
Le Président (M. Séguin): Article 1 d)? M.
Burns: Article 1 d) adopté.
Le Président (M. Séguin): Je passe à
l'article 1 d). L'article 1 d) accepté...
M. Burns: Non, il faut dire l'article 2-1 d) adopté. C'est
ce qui est stupide dans toute l'affaire.
M. Cournoyer: II faudra faire une refonte par la suite. Que
veux-tu que je fasse?
Le Président (M. Séguin): C'est parce que je fais
adopter tout l'ensemble de l'article.
M. Burns: Ce n'est pas vous, M. le Président, non plus,
que je blâme. C'est mal fait comme projet de loi. Est-ce qu'ils peuvent
m'entendre, ceux qui rédigent les projets de loi? C'est mal fait.
M. Bellemare (Johnson): J'espère que cela s'est rendu.
Le Président (M. Séguin): Article 1 d),
accepté.
M. Cournoyer: Les articles 1 b) et 1 c) sont
réglés?
Le Président (M. Séguin): Je n'ai pas eu de
commentaires.
M. Cournoyer: A l'article 1 d), M. le Président, les
conditions de travail du personnel de l'office sont déterminées
à l'échelle provinciale.
M. Burns: Attendez un peu. Voyez-vous comment on se perd? On
vient d'adopter l'article 1 b). Que fait-on avec l'article 1 c)?
Le Président (M. Séguin): L'article 1 b) et on voit
immédiatement après les sous-paragraphes a), b), c), d) et e). On
passe à 1...
M. Burns: C'est là qu'on se rend compte comment c'est mal
fait, ce projet de loi-là. Cela ne se peut pas. On passe à 1c)1,
1c)2, 1c)3...
Le Président (M. Séguin): On passe à
l'article 1 c) 1 ensuite...
M. Burns: On est toujours dans l'article 2, M. le
Président, vous savez cela?
Ce n'est pas une façon de légiférer.
M. Cournoyer: Tu as bien raison.
M. Burns: Personne ne va se comprendre dans cela.
Le Président (M. Séguin): Nous sommes à
quelle page, M. le ministre?
M. Cournoyer: A la page que vous choisissez. J'avais compris que
nous étions à 1 b) de l'article 2, dans le projet de loi, qui
amende une autre loi.
M. Burns: M. le Président, savez-vous ce que j'ai fait,
moi, pour me comprendre? J'ai paginé.
Le Président (M. Séguin): Voici le projet de
loi.
M. Burns: Nous sommes rendus à la page trois. Nous avons
adopté la page trois... Avez-vous déjà vu cela? Avez-vous
déjà vu des députés qui disent: On adopte la page
trois? C'est la seule façon de se comprendre. La page trois est
adoptée.
Le Président (M. Séguin): Vous comprendrez la
façon dont je procède, c'est sans énumérer chacun
des sous-paragraphes.
M. Burns: Vous n'avez pas le choix. Le projet de loi vous est
soumis comme cela.
M. Bellemare (Johnson): II faut faire attention, parce qu'il y a
deux pages 23. C'est fort en maudit.
Le Président (M. Séguin): II ne faudrait quand
même pas se distraire trop du projet.
M. Burns: Est-ce que le député de Frontenac veut
nous aider à ncus comprendre là-dedans? Pouvez-vous nous faire
l'autopsie de ce projet de loi.
M. Lecours: Je n'y tiens pas.
M. Cournoyer: Je suis toujours à la page trois et je suis
d'accord sur l'article 1 b).
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Séguin): Article 1 b) à la
page trois. Cet article 1 b), d'après le texte que j'ai, se lit:
"L'office est une corporation au sens du code civil".
M. Burns : Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 1 d)
maintenant.
M. Burns: La page trois est adoptée.
Le Président (M. Séguin): La page trois est
adoptée. Et cela continue. Article 1 c), page 4.
M. Bellemare (Johnson): II y a une recommandation no 48 de la
commission Cliche qui disait: Cette corporation sera formée de trois
membres nommés pendant une période de dix ans, ne pouvant
être destitués que pour cause.
Le président devra être un juge de la cour Provinciale.
Je comprends que la nomination du nouveau président exclut la
"jugerie" et je suis bien content de cette nomination. Mais si c'est la seule
et unique raison, elle est bonne.
M. Cournoyer: C'est une argumentation que je pourrais faire et
refaire et que j'avais entendue lorsque j'étais jeune
député, vers le mois de décembre I969. Nous parlions
à cette époque, de l'obligation d'être juge, pour
présider la Commission des accidents du travail.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est cela.
M. Cournoyer: J'avais entendu une argumentation fort
intéressante, à l'époque, qui avait été
faite par un excellent ministre du Travail à l'époque.
M. Bellemare (Johnson): Qui, lui, avait comme
arrière-pensée non pas sa nomination à lui, mais celle de
M. Mathieu...
M. Cournoyer: Non, mais la nomination d'une personne...
M. Bellemare (Johnson): ... qui est aujourd'hui à la
commission.
M. Cournoyer: M. le Président, je n'ai jamais
prêté d'intention...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, il n'est pas
vice-président.
M. Cournoyer: ... au député de Johnson. Tout ce que
je sais, c'est qu'il fut, par la suite, nommé président de la
Commission des accidents du travail.
M. Bellemare (Johnson): C'est arrivé accidentellement.
M. Cournoyer: C'est une autre affaire.
M. Bellemare (Johnson): Cela n'avait pas été
prémédité.
M. Cournoyer: De toute façon, ce que j'essaie de dire,
c'est que l'argumentation était bonne à l'époque.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que l'ancien ministre n'a pas fait
un bon président?
M. Cournoyer: Vous me permettrez de réserver mon jugement
jusqu'à ce que nous puissions étudier les activités de la
Commission des accidents du travail en commission parlementaire...
M. Bellemare (Johnson): Là, je vais avoir encore plus de
mérite.
M. Cournoyer:... si on retourne dans le passé. Ce qu'il y
a ici, c'est que j'ai eu l'impression, de bonne foi probablement, la Commission
d'enquête sur l'exercice de la liberté syndicale nous disait un
juge, mais qu'elle limitait forcément la recherche ou l'utilisation
d'une personne comme président aux seules personnes qui étaient
des avocats et qui étaient susceptibles de devenir juges.
Là-dessus, tout en respectant le voeu de la commission d'enquête,
j'en suis venu à la conclusion que ce serait me limiter à des
personnes qui n'avaient pas, parce qu'elles étaient avocats,
nécessairement la capacité d'administrer un office comme
celui-là.
M. Bellemare (Johnson): II y a des...
M. Cournoyer: J'ai donc ouvert le champ à ceux qui
étaient capables sans mettre des restrictions en parlant de juges. Si
c'est un juge, c'est une chose. Il n'y a rien qui empêche le gouverne-
ment de nommer un juge, mais ce n'est pas nécessairement un juge.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela. Il y a des corporations qui
s'appellent RIN...
M. Cournoyer: RIN?
M. Bellemare (Johnson): ... qui comprennent d'excellents
citoyens. Très bien. Je n'ai rien d'autre.
Le Président (M. Séguin): Article 1 c), paragraphe
1, paragraphe 2, page 4, adopté? Article 1 c), paragraphe 3, paragraphe
4, paragraphe 5, paragraphe6, paragraphe 7, paragraphe 8, paragraphe 9. La page
5 est-elle adoptée?
M. Lachance: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 1 d).
M. Cournoyer: Article 1 d), M. le Président, page 6.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 1 d), M. le Président,
je vois que "les conditions de travail du personnel de l'office sont
déterminées à l'échelle provinciale". Si je compare
ce texte à la réglementation 48, l'organisme ne serait pas soumis
aux normes d'une agence gouvernementale pour sa gestion administrative ou
financière, mais établirait la sienne propre. Si je comprends
bien cet article 1 d), les conditions de travail du personnel de l'office, qui
sera très nombreux, seront dans une convention collective à part,
à l'échelle provinciale.
M. Cournoyer: Je pense que le premier paragraphe 1 d) signifie
qu'il n'y aurait pas possibilité d'accréditation, par exemple, du
bureau de l'office situé à Sept-lles.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que c'est à
l'échelle provinciale que va se faire la convention collective pour le
personnel.
M. Cournoyer: S'il y en a une. Les conditions de travail sont
établies à l'échelle provinciale.
M. Bellemare (Johnson): Tel que veut la recommandation, pour sa
gestion administrative ou financière...
M. Cournoyer: Non.
M. Bellemare (Johnson): ... elle établirait la sienne
propre.
M. Cournoyer: Non, cela n'a rien à voir là-dedans.
Dans ce sens, le texte qui est là, particulièrement les deux
premières lignes de l'article 1 d), tout ce qu'elles disent, en
définitive, c'est qu'on ne pourrait pas obtenir une accréditation
pour le bureau de Sept-lles.
M. Bellemare (Johnson): Une seule et unique convention collective
pour tout l'office.
M. Cournoyer: C'est un seul ensemble, établi à
l'échelle provinciale.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela que je dis. D'accord.
M. Cournoyer: Le deuxième paragraphe, cependant, fait
intervenir autre chose.
M. Bellemare (Johnson): Si les conditions de travail ne sont pas
déterminées par négociations, elles le seront par voie de
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil. S'il n'y a pas de
convention collective, c'est là que cela s'applique.
M. Cournoyer: Oui, mais ici, par exemple...
M. Bellemare (Johnson): Dans l'article 1 d), troisième
paragraphe?
M. Cournoyer: Là-dessus, je pense bien que mes officiers
ici ont déterminé ou ont décelé une
possibilité d'abus. C'est que cela pourrait vouloir dire, à
toutes fins utiles, que, s'ils ne s'entendent pas sur une convention
collective, elles sont déterminées par le lieutenant-gouverneur
en conseil. Telle n'était pas l'intention. Mes officiers m'ont
suggéré un amendement que je vous demanderais de distribuer, s'il
vous plaît.
Il dit: "Les conditions de travail du personnel non régi par une
convention collective, pour éviter que le lieutenant-gouverneur en
conseil, si nous appliquions cet article, ne s'instaure arbitre et dise: Voici
les conditions de travail, parce qu'elles ne sont pas établies par une
convention collective. La modification que vous aurez veut simplement dire que
tous ceux qui ne sont pas régis par une convention collective sont
déterminés par règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil. Ce n'est pas tellement différent, mais l'intention, ici, ne
touchait pas le personnel régi par une convention collective.
Je vous passe la liasse des remarques qui ont été faites
par les officiers.
M. Bellemare (Johnson): Tout cela ne revient-il pas à la
même chose s'il n'y a qu'une convention collective?
M. Cournoyer: Dans tout personnel, il y a le personnel de cadre
qui, non pas nécessairement, mais dans les circonstances qui nous
intéressent, n'est pas régi par une convention collective et tout
le personnel qui est soumis à l'accréditation actuelle. Il y a un
syndicat d'employés de bureau qui existe et qui a effectivement
négocié, il y a environ une semaine, une convention collective
avec la Commission de l'industrie de la construction et le Comité des
avantages sociaux. Il arrive que ce personnel régi par une convention
collective a ses règles qui sont la convention collective; mais, s'il
n'y a pas de convention collective, les conditions de travail de ces gens sont
déterminées par voie de règlement du lieutenant-gouverneur
en conseil.
Prenons le personnel de cadre ou de cadre intermédiaire qui ne
serait pas dans l'unité d'accréditation telle que définie
par les commissaires-enquêteurs, chez nous. Leurs
rémunérations, leurs conditions de travail sont soumises à
un règlement du lieutenant-gouverneur en conseil. Ici, nous touchons, en
fait, certains abus qui ont pu être perpétrés par certains
officiers de l'ancienne Commission de l'industrie de la construction, qui
donnait peut-être des conditions de travail à des gens qui
étaient en dehors du contexte de la convention collective et qui ne
correspondaient pas du tout à la réalité.
Cela veut dire qu'il faudra maintenant un règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil pour pouvoir donner des conditions
particulières à des individus.
M. Burns: C'est-à-dire que vous ne pouvez pas imposer, par
voie de règlement du lieutenant-gouverneur en conseil, des conditions de
travail pour des personnes qui sont autrement régies par le code du
travail.
M. Cournoyer: C'est exact. Le nouveau texte que nous
présentons pour changerce paragraphe, cela veut dire que nous n'agirons
pas comme arbitres là-dedans; cela va se négocier, point. C'est
seulement le troisième paragraphe de l'article 1 d) qui est
modifié par le texte que je vous ai soumis; je change le
troisième paragraphe.
M. Bellemare (Johnson): C'est que j'arrive au quatrième
paragraphe et je vois une modification qui...
M. Cournoyer: Vous en avez une? La modification est-elle
correcte, M. le Président?
Le Président (M. Séguin): A l'article 2, paragraphe
1 d), page 6, le ministre suggère l'amendement suivant: Le paragraphe 1
d) est modifié par le remplacement du troisième alinéa par
le suivant. Le troisième alinéa commençant, dans le texte
original, par: Si les conditions de travail ne sont pas
déterminées par négociations, etc., sera remplacé
par: "Les conditions de travail du personnel non régi par une convention
collective sont fixées par l'office conformément aux normes
établies par règlement du lieutenant-gouverneur en conseil."
M. Burns: Cela veut-il dire, M. le ministre, que vous avez
définitivement mis de côté la possibilité d'un
syndicalisme de cadre?
M. Cournoyer: On ne peut pas dire cela. Dans ce cas en
particulier, la seule recherche que nous faisons ici est de ne pas permettre
que des conditions discriminatoires par rapport à d'autres
employés soient établies sans la permission du
lieutenant-gouverneur en conseil; c'est la responsabilité du
lieutenant-gouverneur en conseil, compte tenu du genre d'abus que nous avons
vus.
M. Bellemare (Johnson): Si je comprends bien, maintenant...
M. Cournoyer: Ce qui devra être corrigé, ce sont les
conditions de travail de certains employés de l'actuelle CIC.
M. Bellemare (Johnson): Ceux qui sont présentement dans la
CIC et qui ont eu des conditions spéciales de travail vont
sûrement être obligés de reprendre le rang parmi ceux qui
feront une nouvelle convention collective; sinon, il n'y aura pas de traitement
de faveur, sauf s'il y a une réglementation approuvée par le
lieutenant-gouverneur en conseil, parce qu'il y a eu un certain nombre de
membres du personnel, dans la CIC, au bureau de Montréal, qui ont
bénéficié de certaines réglementations d'emploi,
contrairement à l'ancienne convention collective qui ne prévoyait
pas cela.
M. Cournoyer: Je ne crois pas que l'ancienne convention
collective prévoyait des conditions particulières pour le
personnel.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais ils en ont ajouté.
M. Cournoyer: Non, c'étaient habituellement des gens qui
étaient au-delà de l'ancienne convention collective. Ils
n'étaient pas assujettis à l'ancienne convention collective.
Alors ces personnes se trouvent dans différentes situations: Ou bien
c'est un règlement général qui leur a été
octroyé de la part de la Commission de l'industrie de la construction,
ou bien il y a eu des décisions particulières, dans certains cas,
qui sont notées dans des contrats particuliers.
A l'expiration de ces contrats, il faudra se conformer aux
règlements. Je ne peux pas dire autrement, si l'office doit remplacer la
commission, il doit prendre les obligations de la commission.
M. Bellemare (Johnson): Très bien.
Le Président (M. Séguin): L'amendement tel que
présenté par le ministre est-il adopté?
M. Bellemare (Johnson): Adopté. C'est le paragraphe 1
d).
Le Président (M. Séguin): Un instant s'il vous
plaît. J'ai des modifications à faire au texte ici.
M. Cournoyer: C'est l'autre paragraphe suivant, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Alors nous avons un autre
amendement, article 2, le paragraphe 1 d), encore à 1 d), est aussi
modifié par le remplacement du quatrième alinéa par le
suivant. Alors nous retombons à l'alinéa suivant.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'ai une
question, je n'ai pas d'objection à l'amendement, parce qu'il dit que
les fonctionnaires em- bauchés par l'office bénéficient
d'un congé sans solde pour la période durant laquelle ils sont
à l'emploi de l'office. Mais, s'il y a des fonctionnaires du
gouvernement qui sont affectés à l'office, le président
exerce à leur endroit, à leur égard les pouvoirs d'un vrai
sous-chef au sens de la Loi de la fonction publique. Pourquoi est-ce qu'on
enlève cela?
M. Cournoyer: J'aimerais bien le savoir, parce qu'on ne m'a pas
avisé de l'enlèvement. Est-ce qu'il y a une raison
particulière, M. le Président, M. le sous-ministre?
M. Burns: Ah! Vous allez vite là! Voilà, M.
Réal Mireault vient d'être nommé président de
l'office. Est-ce qu'on peut le dire publiquement?
M. Cournoyer: C'est le président de la régie des
entrepreneurs.
M. Burns: Ah bon!
M. Bellemare (Johnson): Ah bon! Moins d'ouvrage. Moins d'ouvrage.
Certainement, ils peuvent le garder puis ajouter simplement cela.
M. Cournoyer: Est-ce que le député de Johnson avait
un amendement sur le texte tel qu'écrit?
M. Bellemare (Johnson): L'amendement c'était que je le
gardais dans le texte, plus votre amendement à vous. C'était cela
mon amendement. Je gardais dans le texte exactement, parce que...
M. Cournoyer: Voulez-vous me faire votre amendement?
M. Bellemare (Johnson): Je dis que, si les fonctionnaires du
gouvernement sont affectés à l'office, le président de
l'office doit exercer à leur égard, véritablement,
l'autorité d'un sous-chef telle que le veut la Loi de la fonction
publique. J'ajouterais: demeure sans solde...
M. Cournoyer: Demeure sans solde de la part du gouvernement.
M. Bellemare (Johnson): Oui, on peut dire que le paragraphe 1 d)
est aussi modifié en ajoutant après le quatrième
alinéa; les fonctionnaires embauchés par l'office
bénéficient d'un congé sans solde pour la période
durant laquelle ils sont à l'emploi de l'office. Cela ce serait
complet.
M. Cournoyer: En fait, vous ajoutez le quatrième...
M. Bellemare (Johnson): J'ajoute votre amendement au
quatrième, parce qu'il faut que l'office ait l'autorité sur ces
gens qui sont sans solde, qui viennent...
M. Cournoyer: Si cela convient au député de
Maisonneuve, j'ajouterais l'autre paragraphe; au
lieu de prendre la modification que j'ai faite, je prendrais la
modification faite par le député de Johnson.
M. Burns: D'accord...
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire qu'on ajoute votre
paragraphe.
M. Cournoyer: On ajoute l'autre paragraphe ensuite.
Le Président (M. Séguin): Alors, messieurs, pour
m'aider ici, on modifierait dans l'amendement proposé par le ministre:
"1 d) est aussi modifié", et là on enlèverait "par le
remplacement du quatrième alinéa par le suivant" ; on ajouterait
après le mot "modifié": En ajoutant...
M. Cournoyer: Le cinquième alinéa suivant:
M. Bellemare (Johnson): Après le quatrième
alinéa.
Le Président (M. Séguin): Un cinquième
alinéa.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas nécessaire de dire le
cinquième.
M. Burns: On peut dire par les suivants.
Le Président (M. Séguin): En ajoutant les suivants.
Attendez un peu, ça ne fonctionne pas. Le paragraphe 1 d) est aussi
modifié en ajoutant...
M. Cournoyer: L'alinéa suivant. On n'en a pas d'autre, il
n'y a qu'un alinéa à ajouter.
Le Président (M. Séguin): On ne mentionne pas quel
paragraphe. Il faut marquer le quatrième alinéa, n'est-ce
pas?
M. Cournoyer: Bien non. On ne le remplace pas, on ajoute un
alinéa.
Le Président (M. Séguin): Le paragraphe 1 d) est
aussi modifié en ajoutant...
M. Cournoyer: Après le quatrième alinéa,
l'alinéa suivant.
M. Lachance: Après le quatrième alinéa,
l'alinéa suivant.
M. Cournoyer: La technique législative, M. le
député de Maisonneuve. L'alinéa suivant, cela règle
tout.
M. Burns: C'est vrai, c'est vrai.
Le Président (M. Séguin): L'alinéa suivant.
Cela se lirait: Les fonctionnaires embauchés par l'office
bénéficient d'un congé sans solde pour la période
durant laquelle ils sont à l'emploi de l'office. L'amendement est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
Deuxième article, 1 e).
M. Bellemare (Johnson): Le ministre a un amendement.
M. Cournoyer: On ajouterait le mot "conforme" après le mot
"certifié" pour faire "certifié conforme", à la
deuxième ligne.
Le Président (M. Séguin): L'office est
certifié. Là, on insérerait...
M. Cournoyer: Le mot "conforme".
Le Président (M. Séguin): Est certifié
conforme par le président ou le secrétaire. Cet amendement est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Toujours
l'article 2, paragraphe 1 f).
M. Bellemare (Johnson): Non, 1 h). Où est-il?
Le Président (M. Séguin): Page 7, dans le haut, 1
f).
M. Bellemare (Johnson): Oui.
Le Président (M. Séguin): Paragraphe 1 g).
Paragraphe 1 h).
M. Bellemare (Johnson): Au paragraphe 1 h), dans la
recommandation 48, il était suggéré au ministre de nommer
des vérificateurs externes.
M. Cournoyer: Nous avons opté pour le vérificateur
de la province.
M. Bellemare (Johnson): Je ne vois rien ici.
M. Cournoyer: On le retrouve un peu plus loin, c'est le
vérificateur de la province qui est chargé d'examiner les
livres.
M. Bellemare (Johnson): Je pense que dans le rapport de la
commission Cliche on recommandait les deux. On recommandait d'abord que le
ministre nomme des vérificateurs externes.
M. Cournoyer: L'office.
M. Bellemare (Johnson): Que l'office nomme des
vérificateurs externes et soumette son budget, son rapport annuel, ses
états financiers et le rapport des vérificateurs au ministre du
Travail qui devrait immédiatement les déposer à
l'Assemblée nationale si elle est en session ou quinze jours de son
ouverture. Là, on dit: L'office, au plus tard le 30 juin de chaque
année, doit soumettre au ministre un rapport de ses activités. Il
n'est pas question que l'office fasse une vérification par des
véri-
ficateurs externes. Il est question, sûrement, plus loin, du
vérificateur de la province.
M. Cournoyer: Nous avons décidé, au paragraphe 1
j), que les comptes de l'office soient vérifiés par le
Vérificateur général une fois l'an et, en outre, chaque
fois que le décrète le lieutenant-gouverneur en conseil, non pas
les vérificateurs externes. Nous croyons que c'est un organisme public
et qu'en conséquence il doit être astreint aux mêmes normes
de vérification qu'il est plausible actuellement de croire comme un
organisme totalement indépendant des fonds publics.
M. Bellemare (Johnson): Dans la recommandation 48, il est dit: II
devrait nommer des vérificateurs externes et soumettre son budget, son
rapport annuel...
Et tout de suite dans la continuation, on disait: Le vérificateur
sera soumis au comité mixte de l'industrie de la construction; la
gestion financière sera toutefois soumise au contrôle du
Vérificateur général du Québec. Dans le même
article, on commence par recommander, d'abord, que cela se fasse par un
vérificateur externe qui sera soumis au comité mixte de
l'industrie de la construction. On dit, ensuite, que la gestion
financière sera toutefois soumise au contrôle du
Vérificateur général du Québec. Je pense qu'il y a
une suite logique dans cela.
M. Cournoyer: Prenez un cas, M. le Président, le
député de Johnson, si je puis dire. L'office doit transmettre au
comité un rapport trimestriel certifié conforme par un comptable
agréé résidant au Québec de toutes les sommes qu'il
a perçues et de leur emploi. C'est un comptable agréé que,
j'imagine, l'office va choisir lui-même. Mais, pour les fins de
l'administration publique, c'est le Vérificateur général.
C'est une composition des deux recommandations que vous retrouvez ici. Il y a
un vérificateur qui est choisi par l'office et l'autre, pour les fins
publiques, c'est le Vérificateur général. On retrouve
la...
M. Bellemare (Johnson): Je ne me chicanerai pas mais avec ce
qu'on a connu dans la CIC...
M. Cournoyer: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Je ne me chicanerai pas avec le ministre
mais avec ce qu'on a connu dans la CIC: trop fort ne casse pas.
M. Cournoyer: Ils sont là tous les deux. M. le
Président, vous les retrouvez à l'article 1 j), le
vérificateur de la province, et à l'article 1 k), un
vérificateur nommé, un comptable agréé
résidant au Québec...
Une Voix: Qui est externe.
M. Cournoyer: ... qui n'est pas le vérificateur
général.
M. Bellemare (Johnson): Cela existait dans le projet de loi no
290, cela.
M. Cournoyer: Même chose. M. Bellemare (Johnson):
Oui.
M. Cournoyer: Mais ce qui n'existait pas dans le projet de loi no
290, c'est le Vérificateur général.
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Cournoyer: Mais dans les recommandations de la commission
Cliche, vous retrouvez les deux. Les comptes généraux sont
vérifiés par le vérificateur général.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, pour ne pas
retarder, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Séguin): Où en
était-on rendu?
M. Lachance: Article 1 h).
Le Président (M. Séguin): A l'article 1 h), il n'y
a pas de modification.
Article 1 i), toujours l'article 2, page 7.
M. Bellemare (Johnson): Oui, on sait cela.
Le Président (M. Séguin): Article 1 i)?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 1 j)?
M. Cournoyer: L'article 1 i) est-il adopté?
Le Président (M. Séguin): Oui. Article 1 j)?
M. Bellemare (Johnson): C'est là qu'on retrouve le
Vérificateur général.
Une Voix: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 1 K)?
M. Burns: Comme projet de loi, c'est un casl
Le Président (M. Séguin): Article 1 I)?
M. Burns: Je n'ai jamais vu cela. En tout cas, s'il y a du monde
qui se comprend, éventuellement, tant mieux pour eux autres!
M. Bellemare (Johnson): Envoyez-nous-les pour qu'ils nous
expliquent comment ils ont fait.
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Séguin): Article 1 I)? Maintenant,
article 1 m)?
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): A l'article 1 m), nous
avons deux sous-paragraphes, a) et b).
M. Burns: C'est que vous voulez compliquer l'affaire, M. le
Président? C'est que vous voulez que ce soit pire que c'est?
Le Président (M. Séguin): Non. Je vous demande, au
fur et à mesure, messieurs, après avoir
énuméré le contenu de la page, d'adopter la page ou de
l'amender.
M. Burns: D'accord. Je sais que c'est partant d'un bon motif que
vous faites cela.
Le Président (M. Séguin): Oui, c'est à peu
près la seule façon.
M. Burns: Oui, vous avez bien raison. Le Président (M.
Séguin): Article 1 n). M. Burns: Article 1 n),
adopté.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 1 n), M. le Président,
pourquoi n'a-t-on pas prévu que ces règlements entrent en vigueur
après publication dans la Gazette officielle?
M. Cournoyer: Parce qu'il s'agit de régie interne.
M. Bellemare (Johnson): La commission Cliche le recommandait:
L'Office aurait tout pouvoir pour faire des règlements de régie
interne et tous autres utiles à l'accomplissement de son mandat et tels
règlements entreraient en vigueur dès la date de leur publication
dans la Gazette officielle. Cependant, dans les 30 jours de leur adoption et de
leur publication, le lieutenant-gouverneur en conseil pourrait les
désavouer.
Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas spécifié que ces
règlements devraient être publiés dans la Gazette
officielle.
M. Cournoyer: La régie interne.
M. Bellemare (Johnson): Dans le rapport Cliche, c'est la
recommandation 48.
M. Cournoyer: Voyons!
M. Bellemare (Johnson): Bien oui! On vous le fait lire souvent
mais... L'office aurait tout pouvoir pour faire des règlements de
régie interne et tous autres utiles à l'accomplissement de son
mandat et tels règlements entreraient en vigueur dès la date de
leur publication dans la Gazette officielle. C'est à la page 521,.
M. Cournoyer: M. le Président, mes conseillers juridiques
m'avisent que l'article 58 de la loi actuelle n'est pas modifié. En
conséquence, ce que le député de Johnson suggère
est déjà prévu à l'article 58.
M. Bellemare (Johnson): Un instant que j'aille voir cela.
M. Cournoyer: L'article 58, M. le Président, se lit comme
suit: Le lieutenant-gouverneur en conseil peut faire tout règlement
jugé nécessaire pour donner effet aux dispositions de la
présente loi. Ce règlement ou tout autre règlement
adopté en vertu de la présente loi entre en vigueur à la
date de sa publication dans la Gazette officielle du Québec ou à
toute autre date ultérieure qui y est fixée. Il s'agit d'un
règlement. Il peut adopter des règlements.
M. Bellemare (Johnson): C'est en vertu de 290 que vous nous
parlez.
M. Cournoyer: Oui, oui.
M. Bellemare (Johnson): En vertu de 290, article 58, où il
est question de réglementation.
M. Cournoyer: Comme elle n'est pas enlevée, la
réglementation, quand on donne un pouvoir de règlement, le
pouvoir, l'obligation de l'article 58 s'appliquent à tout
règlement.
M. Bellemare (Johnson): Voyez-vous s'il faut aller piger dans
bien des lois pour trouver...
M. Cournoyer: J'eus aimé...
M. Bellemare (Johnson): J'eus...
M. Cournoyer: ... faire la loi au complet mais comme mon
prédécesseur en a fait une grande partie, je ne peux que
l'amender.
M. Bellemare (Johnson): Quelle philosophie!
M. Burns: Vous auriez le droit de refondre le projet de loi,
quand même.
M. Bellemare (Johnson): Au moins, permettez-nous de vous suivre
quand vous l'amendez. Vous pigez dans l'une et vous vous référez
à l'autre. Là, je viens de le retrouver. C'est sûr.
C'était bien fait, c'était très bien fait, ce
règlement. Magnifique!
M. Cournoyer: II était bien fait, n'est-ce pas? M.
Bellemare (Johnson): Oui, c'était bien fait.
M. Cournoyer: Avez-vous remarqué qu'il a été
amendé en 1973?
M. Bellemare (Johnson): En 1973, ce n'est pas cela qu'ils ont
amendé.
M. Cournoyer: Ah oui!
M. Bellemare (Johnson): Ah! c'est votre fa-
meux projet de loi. Quand vous avez accordé le monopole.
M. Cournoyer: Oui, un drôle de monopole.
M. Bellemare (Johnson): Les petites amitiés de la page
497.
M. Cournoyer: Les amitiés particulières.
M. Bellemare (Johnson): Les amitiés particulières
de 497, en temps illicite et illégal.
M. Cournoyer: Est-ce qu'on continue, M. le Président,
avant que le député de Johnson parte?
M. Bellemare (Johnson): Je l'ai trouvé, 493.
M. Burns: Est-ce qu'à ce stade-ci je peux vous poser la
question suivante? N'aurait-il pas été possible de refaire le
projet de loi?
M. Cournoyer: C'est-à-dire de refaire la loi.
M. Burns: Le projet de loi intégrant la loi actuelle.
M. Cournoyer: Je me suis posé la question à cause
de l'ampleur des amendements, à savoir si nous pourrions reprendre 290,
tel qu'amendé depuis l'adoption de 290, et refaire le tout. On m'a
indiqué que, comme technique d'amendement des lois, cela ne se faisait
pas ou cela se faisait très difficilement parce qu'on remettait,
à ce moment-là, tout en question, le 290...
M. Burns: Tout est remis en question, remarquez.
M. Cournoyer: Pratiquement.
M. Burns: On peut amender des textes de la loi actuelle n'importe
quand.
M. Bellemare (Johnson): Voici une loi qui va être
continuellement entre les mains des patrons, des syndicalistes et de tout le
monde des affaires et là, on ne se comprendra plus. Nous autres, qui
vivons dans ce jardinage à l'année, on a de la misère
à retrouver nos rangs.
M. Cournoyer: Vous avez compris, tantôt, que lorsque je
vous ai cité l'article 58, il vous paraît, dans le livre que vous
avez comme codification administrative, totalement différent de celui
que vous aviez adopté en 1969. Il y a une raison bien simple: il a
été amendé depuis et on a incorporé l'amendement
dans une codification administrative pour aider ceux qui ont effectivement
à se servir du texte.
M. Bellemare (Johnson): ... le député de
Maisonneuve.
M. Cournoyer: On va le faire immédiatement après
que les amendements seront apportés à la loi. J'aurais
préféré qu'on refasse la pagination, qu'on replace les I
a), I b), I c), etc.
M. Burns: C'est fait pour du monde, cette loi, ce n'est pas fait
pour des machines IBM.
M. Cournoyer: Oui, on comprend cela.
M. Burns: C'est fait pour que le monde comprenne. Là, je
vous dis bien honnêtement que cela fait cinq ans pour le
député de Johnson, cela fait plus longtemps que moi qu'il est
habitué à voir des projets de loi que je travaille
là-dedans et je ne m'y comprend strictement pas. D'accord? Je fais mon
possible.
M. Bellemare (Johnson): Avant d'en sortir ce matin, à
quatre heures du matin, on était où? On cherchait. Je n'ai jamais
vu une loi aussi mal faite.
M. Cournoyer: Sachant votre connaissance de la loi actuelle, M.
le Président, je ne pouvais m'empêcher de savoir quels sont les
articles que nous amendions et de penser que vous les retrouveriez.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais regardez l'ouvrage que vous
nous donnez à nous autres, qui sommes des gens plutôt
habitués, et ce que vous allez donner à des gens qui ne sont pas
habitués, des petits hommes qui sont dans la construction et qui vont
arriver sur une foule de choses comme cela. C'est impensable pour un homme qui
a été professeur à l'université!
M. Cournoyer: Moi, je n'ai jamais été professeur
à l'université, vous le fûtes.
M. Bellemare (Johnson): Non, je ne le "fûtes" pas, non.
Lâchez-moi le "fûtes". Ce qui nous "arrivâmes" cette nuit, M.
le Président, c'est que nous "fûtes" en retard dans notre lit!
Une chose certaine, M. le Président, c'est que le
député de Maisonneuve a parfaitement raison et je vous dis que
c'est impensable de faire une loi comme cela. Impensable. Que celui qui l'a
faite, M. le Président, ne se réjouisse pas trop.
M. Cournoyer: Je ne me réjouis pas. Je sais que lorsque
cette loi sera intégrée au texte actuel du bill 290 tel
qu'amendé, cela aura une tout autre apparence et j'imagine que pour les
légistes, on a prévu qu'il s'agit d'un certain nombre d'articles
qui amendent d'autres articles. S'il avait fallu refaire le texte de loi au
complet, on aurait peut-être une autre loi devant nous, qui serait plus
claire, parce que tout le monde comprendrait. Mais quand on dit: On amende tel
article, que voulez-vous que j'y fasse? On amende tel article et c'est la loi
qui dit qu'on amende tel article. C'est l'article 2 de la loi. On est encore
à 1 j), à 1 k) et à 1 I) mais on est toujours à
l'article 2.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Ce sont des morceaux de Cadillac
après des charettes.
M. Burns: On est toujours, M. le Président, à
l'article 2, paragraphe n)... En tout cas, c'est bien le "fun"! Si on veut
mêler le monde, c'est parfait. On a le projet de loi par excellence pour
le faire.
Le Président (M. Séguin): Nous sommes à
l'article 2,1 n), page 8.
M. Cournoyer: Vous n'êtes pas mêlable!
M. Burns: Je suis mêlable certain, je suis
mêlé.
M. Cournoyer: Si nous avons réussi à vous
mêler, on a réussi un grand coup.
M. Burns: Non, non mais en tout cas, moi, je me sens
mêlé.
M. Cournoyer: Ne soyez pas aussi humble! M. Burns:
Emmêlé.
M. Cournoyer: Ah! vous n'êtes pas mêlé, vous
êtes emmêlé.
M. Burns: Je suis emmêlé.
Le Président (M. Séguin): En tout cas, vous avez
trouvé la façon par excellence de m'empêcher de vous
interrompre!
Article 1 n).
M. Bellemare (Johnson): Ces règlements sont soumis au
lieutenant-gouverneur en conseil sans être publiés dans la Gazette
officielle, sauf si on retourne au bill 290, article 58.
Vous n'avez pas l'intention d'ajouter "et publiés dans la Gazette
officielle", après le dernier paragraphe? Les règlements sont
soumis à l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil...
M. Cournoyer: C'est dans l'article 58, M. le
Président.
M. Bellemare (Johnson): Ce l'est. Il va falloir le deviner.
M. Cournoyer: Mais non. Quand vous allez revoir tout cela, les
règlements sont soumis à l'article 58.
M. Bellemare (Johnson): Ah! vous allez ajouter cela.
M. Cournoyer: C'est tout ajouté dans le bill 290 que vous
avez si bien conçu il y a quelques années.
M. Bellemare (Johnson): Je me méfie de ce renard qui dit
que vous avez le plus beau ramage et le plus beau plumage. Vous cherchez le
fromage, mon ami!
Le Président (M. Séguin): Page 8, adopté?
Donc, article 1 n). Article 1 o).
M. Burns: La page 8 est adoptée, M. le
Président?
Le Président (M. Séguin): Oui, adopté!
M. Burns: Je trouve cela vraiment "au boutte"! C'est la
première fois qu'on adopte cela page par page.
M. Lachance: C'est historique! M. Cournoyer: Cela va
s'ajuster.
M. Burns: II faudrait l'enregistrer. C'est absolument "au
boutte"!
M. Cournoyer: C'est enregistré!
Le Président (M. Séguin): II n'y a même pas
d'image!
M. Burns: La page 9, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Page 9, article 1 o). Le
2, en haut, je ne sais pas ce que cela veut dire.
Une Voix: C'est l'article 2.
M. Cournoyer: Chapitre 1 A, 1 et 2.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, si vous
voulez, on va tenter de procéder avec autant de diligence...
M. Bellemare (Johnson): On collabore, M. le Président, on
collabore! C'est pénible de trouver toutes ces erreurs!
Le Président (M. Séguin): C'est parce que j'essaie
de suivre la conversation, à savoir au juste où on en est et on a
des petits problèmes.
M. Bellemare (Johnson): C'est vrai, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Article 1 o). Article 1
p).
M. Burns: M. le Président, à l'article 1 o), le
paragraphe commençant par "Le", adopté; le paragraphe
commençant par "Ce", adopté; le paragraphe commençant par
"II", adopté.
Le Président (M. Séguin): Bon. Article 1 p) 1.
M. Burns: Page 9.
Le Président (M. Séguin): Page 9.
M. Burns: Je te dis qu'on en fait de la législation
ici!
M. Cournoyer: La moitié de la page 9 est
adoptée!
M. Burns: M. le Président, on est rendu au tiers de la
page 9.
Le tiers de la page 9, adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 1 p) 1.
M. Cournoyer: A l'article 1 p 1, il y a un amendement, M. le
Président.
M. Burns: Ne me mêlez pas, M. le Président. Article
1 p) 1, à huit pouces et quart du haut de la page!
M. Bellemare (Johnson): L'amendement du ministre, c'est seulement
à l'article 4!
Le Président (M. Séguin): Un instant, on a un
problème, ici, avec l'amendement.
M. Bellemare (Johnson): L'amendement, ce n'est pas ici. C'est
à l'article 1 p) 4... puis 1 p) 4.
M. Burns: II y a un péquiste!
M. Bellemare (Johnson): Ah cela je n'ai jamais vu cela! Cela on
va mettre cela dans nos notes historiques.
M. Burns: Je n'ai jamais vu un projet de loi comme cela. Ce n'est
pas possible. Je n'ai jamais vu cela.
M. Bellemare (Johnson): 1 p) 4.
M. Burns: Moi je cherche un péquiste.
M. Bellemare (Johnson): Diogène avec sa lanterne. Je n'ai
jamais tant partagé un débat.
M. Cournoyer: M. le Président, c'est 1 p) 4.
Le Président (M. Séguin): Sur cela.
M. Cournoyer: L'amendement c'est 1 p) 4.
Le Président (M. Séguin): L'amendement 1 p)1, 1 p)
2, page 9, adopté? Ne m'arrêtez pas quand cela va bien.
M. Cournoyer: Non, cela va bien.
M. Burns: Alors, M. le Président, il faut dire 1 pe)1, 1
pe)2, 1 pe)3, 1 pe) 4.
Le Président (M. Séguin): Non. 1 p) 1, 1 p) 2, 1 P)
3, 1 p) 4.
M. Cournoyer: 1 p) 4, changé.
Le Président (M. Séguin): Amendement ici.
M. Burns: D'accord. A là page 10, trois pouces et demi en
haut de la page.
M. Bellemare (Johnson): Alors le p) 1 c'est détruit. On
garde le 1 p) 4.
M. Cournoyer: 1 p) 4, mais le 1 p) 4 est changé par...
M. Bellemare (Johnson): Non le premier qu'on avait n'est pas
bon.
M. Cournoyer: Celui-là est bon.
M. Bellemare (Jonhson): Celui-là n'est pas bon.
M. Burns: 1 p) 1, paragraphe 4.
M. Cournoyer: Mettez 4 au lieu de 1 p) 1.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, on va le jeter.
M. Cournoyer: C'est 1 p) 4, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Ils se sont donné bien du travail
pour rien.
M. Cournoyer: Alors 1 p) 4.
M. Bellemare (Johnson): Alors 1 p) 4, association désigne
par le mot...
M. Cournoyer: Regardez, 1 p) 4...
Le Président (M. Séguin): Est remplacé.
M. Cournoyer: La modification que j'ai suggérée,
c'est 1 p) 4 et non pas 1 p) 1. C'est 1 p) 4 qui est remplacé par le
suivant.
M. Burns: Ce n'est pas 1 p) 1, paragraphe 4, c'est 1 p) 4, pas de
paragraphe. Très bien.
M. Cournoyer: Oubliez le paragraphe; 1 p) 4 est remplacé
par le suivant.
M. Burns: Oui. D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): L'amendement
adopté.
M. Burns: Maintenant qu'on a retrouvé l'affaire, oui, oui
très bien.
M. Bellemare (Johnson): Là on s'en va.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Cournoyer: J'en ai encore un autre. M. Burns: Vous avez
l'article 2, 1 p) 4.
Le Président (M. Séguin): Un instant. Un
instant.
M. Bellemare (Johnson): La même chose, seulement il
était...
M. Burns: C'est effrayant! J'ai, dans ma liste d'amendement, un
projet que vous nous soumettez, M. le ministre, à l'article 2, 1 p) 4:
L'alinéa no 4
est modifié on ne sait pas en ajoutant dans la
première ligne, après le mot "association", les mots
"représentative et l'association d'employeurs".
Le Président (M. Séguin): C'est un sous-amendement
à l'amendement.
M. Burns: Et aussi, bien oui, mais est-ce que le ministre
sous-amende son amendement? Est-ce qu'on veut dire?
M. Cournoyer: C'est cela. M. Burns: Je ne sais pas.
M. Cournoyer: C'est-à-dire le deuxième
amendement...
M. Burns: II faudrait revenir à l'article 1 p) 4,
paragraphe 4, p) 4.
M. Cournoyer: Cela n'a rien à voir.
M. Bellemare (Johnson): II a dit cela tout à l'heure, puis
il n'a rien dit.
M. Cournoyer: Le deuxième amendement n'a pas d'allure.
M. Burns: Non, il n'a pas d'allure.
M. Bellemare (Johnson): On l'a. On l'a.
M. Burns: Très bien.
Le Président (M. Séguin): Le deuxième,
l'alinéa no 4.
M. Burns: M. le ministre...
M. Bellemare (Johnson): Demain matin, s'il avait
été ministre.
M. Burns: 1 p) 4, article 2, 1 p) 4 adopté.
Le Président (M. Séguin): Attendez un peu, 1 p) 5,
1 p) 6.
M. Bellemare (Johnson): 1 p) 7.
M. Burns: Est-ce que je peux demander au député de
Johnson de retirer ses paroles?
M. Bellemare: C'est l'intention qui compte.
Le Président (M. Séguin): 1 p) 7, page 10,
adopté. Page 10, amendée au quatrième...
M. Burns: Page 10, cela va.
Le Président (M. Séguin): Au no 4, adopté
avec l'amendement.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 2, paragraphe 1
p), alinéa 7? L'article 1 p) 8 nous sommes à la page 11
? Le paragraphe 1 p) 9? Le paragraphe 1 p) 10?
M. Burns: Le paragraphe 1 p) 10 n'est pas encore canonisé,
mais ça s'en vient.
Le Président (M. Séguin): Page 11, adopté?
Page 12, paragraphe 1 p) 11.
M. Burns: Je m'excuse, à 1 p) 10, vous avez un
amendement.
M. Bellemare (Johnson): "Sa décision est sans appel." Doit
être motivée par écrit et sans appel, c'est bien mieux.
M. Burns: A la page 11, deux pouces et demi du bas de la
page.
Le Président (M. Séguin): Le paragraphe 1 p) 10,
messieurs.
M. Bellemare (Johnson): L'amendement. Le Président (M.
Séguin): Oui, l'amendement.
M. Burns: C'est à deux pouces du haut de la page 12.
Le Président (M. Séguin): II faut rester au
paragraphe 1p)10 en attendant qu'on l'adopte, qu'on le rejette ou qu'on le
modifie. On propose, au paragraphe 1 p) 10, de remplacer la dernière
phrase: "Sa décision est sans appel", par la phrase suivante: Sa
décision doit être motivée par écrit et est sans
appel. Cet amendement est-il adopté?
M. Burns: D'accord pour 1 p) 10.
M. Cournoyer: M. le Président, voulez-vous oublier
l'amendement au complet?
Le Président (M. Séguin): 1 p) 10?
M. Burns: J'aimerais que le ministre nous dise pourquoi.
M. Cournoyer: Nous voulons quand même
accélérer le processus; on ne peut pas faire exprès pour
dire que nous demanderons des décisions par écrit, de toute
façon, ces décisions sont sans appel. L'Office peut
décider immédiatement du rejet ou de l'adoption de la
proposition. Cela veut dire que, si l'Office doit écrire sa
décision, la motiver par écrit, nous sommes placés dans la
situation où cela retarde davantage; cela ne veut pas dire qu'il ne
motivera pas sa décision, mais, de toute façon, c'est une
décision qui est sans appel.
M. Burns: J'étais particulièrement d'accord avec
votre amendement pour la simple raison que, lorsqu'une décision est sans
appel, au moins, on
explique aux gens pourquoi ils ont perdu ou gagné. S'il n'y a pas
d'appel, je suis d'accord, mais au moins ils savent pourquoi. Je me demande
pourquoi vous ne devriez pas maintenir votre amendement à l'article 2,
paragraphe 1 p)10. Je trouve cela particulièrement important, surtout
à partir du moment où il n'y a pas d'appel. S'il y avait appel,
d'autres personnes pourraient dire à ces gens: Vous avez perdu en
première instance pour la raison suivante, c'est tout.
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, dans la loi 290, quand il
s'agissait de griefs, où les commissaires-enquêteurs sont
obligés, par écrit...
M. Cournoyer: Etes-vous d'accord sur l'amendement?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Burns: Prenons-le et c'est fini cette histoire.
M. Bellemare (Johnson): Bon, deux fois on va le...
M. Burns: L'amendement à l'article 2.
Le Président (M. Séguin): L'amendement à
l'article 2, 1 p) 10 se lira comme suit: L'article 1 p) 10 est modifié
en remplaçant la dernière phrase "sa décision est sans
appel" par la phrase suivante "sa décision doit être
motivée par écrit et est sans appel". Un instant, s'il vous
plaît. 1 p) 11, à la page 12, c'est adopté?
M. Burns: C'est certain qu'on adopte cela. Est-ce assez fort?
Le Président (M. Séguin): 1 p) 12.
M. Bellemare (Johnson): Pie XII.
Le Président (M. Séguin): 1 p) 13.
M. Burns: C'est cela. Quel est l'autre après, M. le
Président?
Le Président (M. Séguin): 1 q).
M. Boudreault: FTQ.
Le Président (M. Séguin): Page 12, adopté.
Article 3, page 13.
Loi des relations du travail dans l'industrie de la
construction
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a une raison de modifier,
M. le Président, les articles 4 à 8 de la loi 290 en apportant un
seul article?
M. Cournoyer: Pardon.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a une raison
particulière de modifier par un seul article, les articles 4 à 8
de la loi 290? "Ladite loi est modifiée par le remplacement des articles
4 à 8 par les suivants..."
M. Cournoyer: Vous demandez pourquoi on n'a rien que l'article 3
qui remplace 4 à 8.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Chacun des articles est remplacé par les
articles 4, 5, 6, 7, 8, mais c'est l'article 3 qui traite de cela. Je pense que
c'est parce qu'il s'agit de question de représentativité,
d'obtenir sa représentativité.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que...
M. Cournoyer: Si j'en mettais plus que cela, cela compliquerait
davantage les choses. L'article 3...
M. Bellemare (Johnson): Puis...
M. Cournoyer: ... est remplacé par l'article 4 suivant...
L'article 4 est remplacé par cet article 5 suivant.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que dans l'article 3,
quatrièmement, c'est les huit mois... "dans le cours du huitième
mois qui précède la date d'expiration du décret". Dans
l'article 5, c'est la publication dans la Gazette officielle, au plus tard le
dernier jour du septième mois, de la liste des associations qui ont fait
leur demande en vertu de l'article précédent. L'article 4, c'est
bien cela?
M. Cournoyer: Article 5.
M. Bellemare (Johnson): Article 5: établir des
mécanismes pour déterminer la représentativité des
associations qui ont fait cette demande en vertu de l'article 4. L'article 6.
L'office doit dresser une liste de tous les salariés dont les noms
apparaissent sur les rapports mensuels... D'accord. L'article 7.
M. Burns: L'article 6?
M. Bellemare (Johnson): L'article 6. L'office doit dresser une
liste de tous les salariés dont les noms...
M. Burns: D'après l'article 6, deuxième
alinéa, cette liste établit de façon irréfragable
le nom des seuls salariés pouvant se prévaloir de l'article 7 a.
Est-ce que le ministre peut nous donner une définition du mot
"irréfragable"?
M. Cournoyer: C'est une présomption juris tantum.
M. Burns: C'est la première fois que je vois cela dans une
loi.
M. Cournoyer: Non, non... M. Burns:
Irréfragable.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, cela l'a déjà
été dans l'une de mes lois.
M. Burns: Ne me dites pas que vous êtes pire que lui, vous
l'avez précédé.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais j'ai peur qu'il me le dise.
M. Bums: J'aimerais que le ministre me dise...
M. Cournoyer: C'est qu'on ne peut pas contester cette liste.
M. Burns: Irréfragable.
M. Cournoyer: C'est-à-dire qu'on ne peut pas contester
cette liste.
M. Burns: Ce n'est pas juris tantum, à ce
moment-là, c'est juris et de jure.
M. Cournoyer: C'est juris et de jure. Je me suis trompé.
Cela fait longtemps.
M. Burns: Bien oui.
M. Cournoyer: De toute façon, vous avez raison.
M. Burns: Bon.
M. Cournoyer: Pour ceux qui veulent comprendre, c'est une
présomption juris et de jure.
M. Burns: Mais les travailleurs de la construction, ils vont
s'amuser avec un texte comme cela.
M. Cournoyer: Les travailleurs de la construction, on va leur
expliquer ce que cela veut dire. A moins que vous vouliez qu'on fasse un dessin
différent, c'est-à-dire qu'on utilise des termes qui ne sont pas
des termes juridiques pour des textes juridiques, je pourrais dire ici: Cette
liste établit de façon non contestable le nom de ceux...
M. Burns: Pourquoi ne dirait-on pas cela de cette
façon?
M. Cournoyer: Cela ne fait rien aux légistes. Si cela
satisfait le député de Maisonneuve...
M. Burns: Ce n'est pas mon problème à moi.
M. Cournoyer: C'est-à-dire pour la compréhension
des gens.
M. Burns: Je ne serai probablement jamais régi par cette
loi.
M. Cournoyer: On ne sait jamais.
M. Burns: Ce n'est pas mon problème. M. Cournoyer:
Parfois...
M. Burns: Parfois, si je me lance dans le "contractage" dans la
construction.
M. Cournoyer: II y en a d'autres qui se sont lancés dans
le "contractage" récemment.
M. Burns: Cela me surprendrait bien gros parce que j'ai de la
misère à planter un clou.
M. Cournoyer: J'accepterais cela, les mots "non contestable".
M. Burns: Ce n'est pas parce que ce n'est pas français,
"réfragable", mais c'est moins compréhensible que non
contestable.
M. Cournoyer: Non contestable, malgré le fait que mon
prédécesseur ait utilisé le mot...
M. Bellemare (Johnson): Je le savais, je l'ai vu venir.
C'était un grand juriste qui me l'avait suggéré, un
dénommé Sauvé.
M. Cournoyer: Ah bon! Il était probablement inspiré
par le même français que M. Auclair.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Irréfragable, c'est très
français.
M. Burns: C'est très français.
M. Cournoyer: Mais non contestable, c'est plus
compréhensible.
M. Burns: Cela a l'air d'une maladie, à la façon
dont on le dit.
M. Cournoyer: Une maladie industrielle. Alors, on changerait, au
deuxième paragraphe de l'article 6, le mot "irréfragable" par les
mots "non contestable".
M. Bellemare (Johnson): Au septième mois qui ne
précède pas le neuvième mois, mais au septième mois
qui précède l'expiration du décret.
M. Cournoyer: Un instant!
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît! A la page 13.
M. Cournoyer: II est rendu là, lui, en bas de la page
13.
Une Voix: II est rendu à la fin de la page 13.
Le Président (M. Séguin): L'amendement ou la
correction du mot "irréfragable", est-ce adopté, pour "non
contestable"?
M. Bellemare (Johnson): Oui, parfait.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Le paragraphe suivant...
M. Burns: La page 13 est à moitié
adoptée.
M. Bellemare (Johnson): Au paragraphe suivant, il est dit
qu'à l'expiration du décret l'office transmet à chaque
salarié dont le nom apparaît sur la liste établie suivant
l'article 6 une carte qui l'identifie comme votant. On verra au paragraphe 7 a)
que c'est par voie de scrutin secret. Il n'est pas question que cette carte,
qui va l'identifier, puisse lui être envoyée par la poste, lui
être remise de la main à la main par poste recommandée.
Non, je sais, mais là il peut y avoir tout un imbroglio.
M. Cournoyer: II s'agit d'une carte qu'il détient d'une
façon permanente.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que l'office va pouvoir
déterminer si la carte est envoyée par poste recommandée
ou...
M. Cournoyer: II va prendre le meilleur moyen à sa
disposition à l'époque.
M. Bellemare (Johnson): Habituellement, quand on arrive à
un article de loi où il est question de ne jamais défranchiser un
électeur, on prend la précaution de dire que c'est par lettre
recommandée, sous pli recommandé qu'on devrait lui faire parvenir
cette identification.
Là, cela devient un trafic possible de cartes qui peuvent
être envoyées, dans la même maison, à trois hommes
différents, alors qu'ils ne restent pas là du tout. M. le
Président, si le ministre voulait simplement ajouter, après "au
cours du septième mois qui précède l'expiration du
décret, l'office transmet, sous pli recommandé simplement
cela à chaque salarié dont le nom apparaît sur la
liste. Sous pli recommandé, cela règle le problème.
M. Cournoyer: Nous serions limités, à ce
moment-là, M. le Président, à la poste recommandée.
Remarquez qu'on a des délais assez restreints ici. Si par
hypothèse, il y avait une grève des postes à cette
époque, cela ne fonctionnerait plus. La période, c'est une
période de vote.
M. Bellemare (Johnson): A l'impossible nul n'est tenu, c'est
sûr.
M. Cournoyer: Mais la période reste la même, par
exemple; c'est toujours dans le courant de ce mois-là. Vous savez, s'il
ne s'agissait pas d'un droit de l'individu...
M. Bellemare (Johnson): Dans toutes les autres lois, où il
est question d'accorder à un individu un droit particulier
d'électeur, que ce soit dans la Loi électorale, que ce soit dans
la Loi municipale ou que ce soit dans la Loi de la révision, il est
toujours question que ce soit sous pli recommandé. Mais cela existe dans
toutes les autres lois et là cela va arriver là?
M. Cournoyer: Dans le cas des électeurs je
m'excuse, je pose la question, peut-être qu'il a passé des choses
que je n'ai pas vues le certificat est remis par le recenseur,
j'imagine.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, dans la révision, M. le
Président, quand on fait ôter un nom...
M. Cournoyer: II ne s'agit pas de révision ici; il s'agit
de mettre des noms ici. Il ne s'agit pas d'en enlever.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, quand il s'agit
d'un tribunal de révision, on est obligé d'envoyer, sous pli
recommandé, un avis disant qu'on va faire enlever le nom.
M. Cournoyer: Ici, il s'agit d'établir...
M. Bellemare (Johnson): On peut le faire liver aussi.
M. Cournoyer: On peut bien le faire livrer. Je présume
qu'il y a une grève des postiers...
M. Bellemare (Johnson): Cela, c'est l'impossible.
M. Cournoyer: Oui, c'est impossible?
M. Bellemare (Johnson): Non, mais je dis que c'est à la
limite de l'impossible; cela peut arriver.
M. Cournoyer: Je présume cela pour le moment, disons.
M. Bellemare (Johnson): Vous ne voulez pas? On ne vous
tourmentera pas plus. Mais je dis que ce serait raisonnable que cela y soit.
Très bien, on a assez de misère mon cher...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Saint-François.
M. Déziel: Juste une question, M. le Président. A
l'article 4, ici, on dit: "Toute association qui désire faire constater
sa représentativité, etc."
M. Cournoyer: II est adopté.
M. Déziel: Oui, on discute les articles 4 à 8
présentement. On avait dit, tout à l'heure, qu'on discutait les
articles 4 à 8. C'est juste pour une information, en fait, si vous
n'avez pas d'objection.
M. Cournoyer: On va vous donner l'information, mais il est
adopté.
M. Burns: Adopté.
M. Déziel: Si une association ne fait aucune
représentation, n'avise pas en conséquence dans les huit
mois, est-ce que cela veut dire que, si une association syndicale le fait et
qu'il n'y a aucune représentativité de la part du patronat
concernant le renouvellement de la convention collective, ils consentent
automatiquement au renouvellement de cette convention collective?
M. Cournoyer: Parlez-vous des patrons? M. Déziel: Oui.
M. Cournoyer: Des patrons? Il n'y a qu'une association en vertu
de la loi. La loi, ici, dit une association patronale.
M. Déziel: Oui, mais s'ils n'avisent pas en dedans de huit
mois, cela veut dire qu'ils consentent.
M. Cournoyer: Eux sont automatiquement reconnus. Il n'y a qu'une
association. Du côté des syndicats, il peut y avoir plusieurs
associations. Il y a donc le processus de reconnaissance d'associations
représentatives en fonction de la définition qui est
donnée là. Ils doivent demander d'être reconnus comme
association représentative et, à la fin du septième mois,
à la fin de la période, on établit le degré de
représentativité d'une association qui a été
déclarée comme étant représentative au point de
départ.
Dans le cas des associations patronales, ce n'est pas la même
chose; il n'y a pas d'établissement de degré, c'est 100%
représentatif.
M. Déziel: Oui.
M. Burns: Qu'est-ce qui arrive si jamais une autre association
patronale décide de marauder l'association patronale en place?
M. Cournoyer: Ce n'est pas possible. M. Burns: Ce n'est
pas possible.
M. Cournoyer: II n'y a qu'une association et c'est l'Association
des entrepreneurs en construction.
M. Burns: Mais si jamais une autre association décide de
la remplacer.
M. Cournoyer: Ce n'est pas possible. M. Burns: Elle n'est
pas reconnue.
M. Cournoyer: II n'y a qu'une association reconnue par la loi.
Tel que c'est actuellement, il y a toujours possibilité de naissance
d'autres associations. Même à l'intérieur des associations
actuelles, il y a possibilité de maraudage, c'est-à-dire qu'on
peut voler, mais ne parlons pas de voler dans ces affaires-là, mais on
peut...
M. Burns: Marauder.
M. Cournoyer: On peut marauder. Mais lors- qu'on dit qu'il n'y a
plus qu'une association patronale, c'est celle-là qui est reconnue par
la loi comme la seule association patronale, et tout le monde doit en faire
partie.
M. Burns: Nous y arriverons.
Le Président (M. Séguin): La page 13 est-elle
adoptée?
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Avec l'amendement de
changement des mots "non contestable".
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): La page 13 est
adoptée. Page 14?
M. Burns: Au lieu de dire "irréfragable".
Le Président (M. Séguin): C'est exact. L'article
7...
M. Bellemare (Johnson): Ah oui, il faut faire cela sur papier.
C'est le maraudage, un mois, tel que le veut la commission Cliche.
M. Burns: D'accord.
M. Bellemare (Johnson): L'article 15, 30 jours.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 7 a)?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): La page 14 est
adoptée. L'article 7 b)?
M. Lachance: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 7 c)?
M. Burns: Un instant, s'il vous plaît.
Le Président (M. Séguin): Je fais adopter la page
et c'est pour cela que je les passe ainsi. J'ini-tialerai chacun des
paragraphes.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 7 c)?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 7 d)?
M. Burns: On enlève, je pense, M. le Président, un
des critères qui existait autrefois quant au calcul de la
représentativité. Le ministre voudrait-il nous faire quelques
commentaires là-dessus?
M. Cournoyer: C'est une recommandation de
la commission Cliche et je l'ai prise comme telle; elle disait que, des
trois critères, il y en avait un qu'elle a jugé bon
d'enlever.
M. Burns: C'était les salaires.
M. Cournoyer: C'étaient les salaires à
l'époque. Même si j'avais fait une argumentation pour cette chose
lors du bill 9, je me conforme à la recommandation de la commission
Cliche.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): La page 15 est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Sans amendement.
L'article 7 d) b)?
M. Bellemare (Johnson): C'est 7 d) a). M. Burns: Nous
venons de le passer.
Le Président (M. Séguin): Nous avons passé
l'article 7 d) a); la page 15 est adoptée; c'est la page 16, l'article 7
d) b).
M. Burns: Ce sont les autres critères.
M. Bellemare (Johnson): Le numéro d'assurance sociale, le
nom de l'association.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 7 e) a), b),
c).
M. Burns: En ce qui me concerne, M. le Président,
l'article 7 e) est adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 7 f)?
M. Burns: C'est nouveau, encore irréfragable.
Le Président (M. Séguin): Alors, voulez-vous que
l'on change par les mots non contesté?
M. Burns: Non contestable. C'est peut-être moins
précis et moins français, mais c'est mauditement plus
compréhensible.
M. Cournoyer: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Vous ne voulez pas que je
mette de note pour expliquer pourquoi on a fait le changement.
M. Cournoyer: Non, non, il est fait. Le Président (M.
Séguin): Article 7 f). M. Burns: Adopté. Le
Président (M. Séguin): Article 7g).
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Page 16, adopté
avec l'amendement, "irréfragable" remplacé par non
contestable.
Page 16, adopté.
Page 17, 7 h).
M. Burns: Un amendement?
M. Cournoyer: Pas de changement, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): ... le mot "employer". "Ne peut
employer," vous le laissez?
M. Burns: ... par le mot "embaucher".
M. Cournoyer: Le mot "employer" est très bon.
M. Burns: Quelle était la raison, M. le Président
je ne veux pas vous embêter avec cela...
M. Cournoyer: Vous m'embêtez un peu mais cela ne fait
rien.
M. Burns: Même si je vous embête, de toute
façon, je suis habitué. Ce n'est pas la première fois que
je vous embête. Quelle était la raison pour laquelle vous nous
avez soumis une modification de l'article 7 h), à l'effet de changer le
mot "employer" par "embaucher", ce qui, à première vue, me
paraissait comme très louable comme amendement? Comment se fait-il que
maintenant, vous ne veuillez point changer ce mot?
M. Cournoyer: C'est que le mot "embaucher", selon les juristes
et il y a des distinctions entre les juristes, n'est-ce pas?
M. Burns: Oui, je vois, parce que les projets de loi...
M. Cournoyer: II s'agit de l'acte d'embaucher.
M. Burns: ... se suivent mais ne se ressemblent pas.
M. Cournoyer: C'est parce que les juristes ne sont pas toujours
les mêmes.
M. Burns: C'est cela.
M. Cournoyer: Disons qu'ici, le mot "embaucher", c'est l'acte
d'embaucher quelqu'un, c'est-à-dire que ce n'est pas employer quelqu'un
mais l'embaucher. J'embauche quelqu'un. Tandis que l'employé, vous
pouvez l'avoir à votre emploi sans que, pour autant, vous fassiez l'acte
à tous les jours de l'employer. Mais embaucher, c'est un acte
précis, c'est-à-dire: Je l'embauche. Alors en utilisant le mot
employer ici, c'est mieux que embaucher, pour certains juristes, et c'est moins
bien que embaucher, pour certains autres juristes.
M. Burns: C'est une très bonne réponse. Je pense
que cela me satisfait.
M. Bellemare (Johnson): II ferait un bon juriste!
M. Burns: Vous devriez continuer vos cours de droit!
M. Cournoyer: Cela ne sera pas long. J'achève là.
Je vais être diplômé bientôt, avec le nombre de
projets de loi. J'ai hâte que vous me décerniez un diplôme
pour que je sorte de l'université.
Le Président (M. Séguin): ... 8.
M. Bellemare (Johnson): Un autre amendement.
Le Président (M. Séguin): A l'article 8, il y a un
amendement de suggéré par le ministre, au deuxième
paragraphe.
M. Burns: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
précisions sur l'intention qui l'anime de changer le deuxième
paragraphe, tel qu'il le fait? Au lieu de dire: "Toutefois, une condition de
travail qui n'affecte que les membres", il dit tout simplement: "Toutefois, une
condition de travail qui n'affecte qu'un secteur de l'industrie"? Est-ce que le
ministre voudrait nous donner des précisions à savoir pourquoi il
fait cette modification?
M. Cournoyer: Disons que les membres, cela signifie quelque chose
dans le temps, tandis que le secteur n'est pas identifié dans le
temps.
M. Burns: Oui, d'accord.
M. Cournoyer: Est-ce que...
M. Burns: Je comprends cela, oui. Cela va.
M. Cournoyer: Donc, quand on parle de secteur, c'est correct.
M. Burns: Oui, cela va.
M. Cournoyer: Et quand on dit "par les employeurs de ce secteur",
c'est que le représentant lui-même du secteur, s'il arrive qu'il y
a un représentant du secteur, n'est pas autorisé, sauf par la
démocratie, à l'intérieur du secteur. Donc, on dit que
c'est par les employeurs de ce secteur, le mandant ayant donné un mandat
à son représentant.
M. Burns: Mais ce que je voudrais savoir en tout cas, vous
n'avez pas répondu à ma question; dans les autres cas, vous avez
répondu très bien, alors j'aimerais que vous répondiez
aussi très bien à cette question...
M. Cournoyer: Je vais faire mon possible.
M. Burns: Je ne suis pas convaincu que vous ayez répondu
à la question à savoir pourquoi on passe tout à coup de
l'expression "les membres d'un des secteurs" à "un secteur de
l'industrie de la construction". On enlève les membres? Je n'ai pas
compris encore. Peut-être que je ne suis pas assez brillant.
M. Cournoyer: Quand on parle des membres, au moment où
nous arriverions par exemple à la conclusion d'une convention
collective, si nous n'affectons que les membres, nous n'affectons pas les
futurs membres.
M. Burns: C'est une condition de travail qui n'affecte que les
membres, parce que les conditions de travail cela n'affecte pas un secteur,
cela affecte des membres d'un secteur. Cela affecte des individus, des
conditions de travail. Je doute fort que vous établissiez des conditions
de travail qui affectent un secteur.
M. Cournoyer: Oui, c'est peut-être une mauvaise expression
selon votre opinion. Moi, en tout cas, si je me fie à ce qu'on m'a dit,
les membres du secteur c'est que, dans le temps, ce sont les membres, ceux qui
sont membres dans ce temps-là. Cela n'affectera pas les autres qui
viendront après; tandis que, si vous dites le secteur, dans le temps
cela reste un secteur, tandis que les membres, eux, peuvent changer.
M. Burns: Bien vous savez que toute législation est faite
normalement au présent et affecte le futur aussi.
M. Cournoyer: C'est vrai. C'est quoi?
M. Burns: Je ne sais pas pourquoi, je veux savoir.
M. Bellemare (Johnson): Parce que dans le projet de loi, à
33, quand il va être question des statuts et règlements de
l'association visée par l'article 32, on devra prévoir a), b),
c), d), e), f). Dans f), on dit que chacun des membres de l'association, selon
le genre d'entreprise qu'il exploite, est réparti dans l'un des quatre
secteurs suivants c'est là qu'on retrouve le mot "secteur"
secteur de la construction résidentielle, secteur de la construction
industrielle, secteur de la voirie et des travaux de génie, secteur
général comprenant tous les employés non identifiés
aux secteurs 1, 2 et 3. Je pense que c'est pour cette raison. Oui, cela doit
être cela, M. le Président, ce à quoi on se
réfère, probablement à cet article 32; 33 se
réfère à 32.
M. Cournoyer: M. le Président, je pense que l'explication
vient du fait que nous avons une modification qui est assez sensible quant aux
pouvoirs des associations ou des patrons de se former en association d'une
façon différente de celle-là. Il est possible que les
secteurs ne soient qu'une dé-
cision d'une association patronale qui ne serait pas constituée
comme cela. Si l'association patronale devait être constituée
comme nous le faisons actuellement, c'est-à-dire comme il est
proposé dans cette loi, dans l'éventualité où les
patrons ne pourraient pas trouver une formule eux-mêmes, il est possible
par exemple je donne cela comme hypothèse seulement qu'en
n'obligeant pas les associations patronales à se diviser en secteurs,
mais en les obligeant à avoir une association patronale unique quand
même, que l'association patronale se trouve, avec le consentement des
syndicats impliqués, à déterminer des secteurs, qu'il n'y
a pas de membres des secteurs. C'est-à-dire que dans le décret,
cela pourrait être divisé en secteur, mais l'association patronale
elle-même ne serait pas divisée en secteurs à ce
moment-là, si l'association patronale n'était pas divisée
en secteurs.
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: Ce que nous disons ici, c'est que, si les
associations patronales n'arrivent pas à une conclusion à
l'intérieur d'un certain délai, l'association patronale sera
divisée en secteurs, selon le projet que nous avons ici. Mais si les
associations patronales disaient: Nous restons telles quelles et nous
continuons d'exister comme cela, mais en une association unique, ce serait aux
associations patronales à ce moment-là, avec les syndicats, de
déterminer les secteurs de décret.
M. Bellemare (Johnson): C'est pour cela qu'à l'article 33,
vous changez tout votre article, en apportant un amendement qui rebâtit
complètement cet article. C'est pour cela qu'à l'article 33 vous
apportez un amendement qui rebâtit tous les secteurs au point de vue de
la position de l'association patronale. Article 33, vous avez un
amendement...
M. Cournoyer: Ce que nous disons... Nous définissons les
secteurs.
M. Bellemare (Johnson): Vous définissez les quatre
nouveaux secteurs.
M. Burns: II définit tous les secteurs à l'article
33.
M. Bellemare (Johnson): Les quatre nouveaux secteurs.
M. Burns: Le secteur de la construction résidentielle, le
secteur de la construction industrielle, le secteur de la voirie et des travaux
de génie civil, le secteur de la construction commerciale et
institutionnelle.
Vous dites, M. le Président, soit dit en passant, à
l'article 33, dans votre amendement, que chacun des membres de l'association,
selon le genre d'entreprise qu'il exploite, est réparti dans l'un des
quatre secteurs. Alors vous avez des membres de secteurs, quand même.
M. le Président, je remarque que c'est difficile de
répartir un membre.
M. Cournoyer: II peut être réparti, le membre.
M. Burns: On répartit un membre dans l'un des quatre
secteurs?
M. Cournoyer: II peut être dans plusieurs secteurs, le
même membre.
M. Burns: Mais on le répartit?
Le Président (M. Séguin): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Bellemare (Johnson): Non, j'attendais la réponse.
Est-ce qu'on garde "les membres de ce secteur"?
M. Burns: Le député de Johnson et moi étions
en train de dire comme c'est affreux, ce projet de loi, pas pour le fond mais
pour la forme.
M. Cournoyer: M. le Président, je peux accepter le
blâme.
M. Burns: Non, non, je ne vous demande pas de vous
défendre. Je sais bien que ce n'est pas vous qui...
M. Cournoyer: Je peux accepter le blâme. De toute
façon, c'est moi qui suis responsable.
M. Burns: Non, non. Vous en avez assez sur le dos, on ne vous en
mettra pas plus.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne vous aide pas!
M. Cournoyer: Non, je le sais.
M. Bellemare (Johnson): L'air est plus rare.
M. Cournoyer: Je suis probablement plus enragé que vous
mais je me retiens!
M. Bellemare (Johnson): Mais demain matin, moi, si j'étais
ministre, monsieur...
Le Président (M. Séguin): Cela, c'est
irréfragable!
M. Bellemare (Johnson): La meilleure! M. Burns: The
understatement of the year!
M. Cournoyer: C'est parce que compte tenu de ce dont nous parlons
j'essaie d'être le plus précis possible nous en
arrivons à la conclusion que ce ne sont pas des membres d'un secteur.
Cela peut ne pas être des membres d'un secteur. Cela peut être des
membres de l'association ou d'une des associations constituantes qui
travaillent dans un secteur, qui ont des contrats dans un secteur en
particulier. Il est possible que les gars qui travaillent dans un secteur ne
soient pas limités à ce secteur. Alors ce ne sont pas les membres
de ce secteur, ce sont les gens, les employeurs qui
travaillent dans tel et tel secteur qui sont définis par ailleurs
dans le décret ou dans la convention collective. Alors je dis que ce
sont des conditions qui n'affectent qu'un secteur. Le terme n'est
peut-être pas approprié, "n'affecte qu'un secteur." Je pense que
la recherche du député de Maisonneuve, ce sont les conditions de
travail applicables à un secteur plutôt qu'applicables à un
seul secteur.
M. Burns: Ce serait déjà mieux.
M. Cournoyer: Je pense que c'est plutôt cela...
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer:... que "qui n'affecte qu'un secteur."
Alors, si les juristes nous disent...
M. Burns: Parce que les conditions de travail n'affecteront
jamais un secteur.
M. Cournoyer: C'est cela, c'est-à-dire qui ne sont
applicables qu'à un secteur. En réalité, vous avez raison
en disant qu'il n'affecte pas un secteur. Ils peuvent affecter un employeur
mais pas un secteur. Vous avez raison là-dedans.
Mais, l'idée qu'on en retire ici, c'est qu'une condition de
travail qui ne serait applicable que dans un secteur doit être
approuvée par ceux qui sont les employeurs de ce secteur.
J'ai mon linguiste aussi. J'ai des avocats, mais j'ai mon linguiste.
M. Burns: Me Auclair, vous êtes demandé à la
barre.
M, Cournoyer: Est-ce qu'il serait possible de mettre des
conditions de travail applicables à un seul secteur? Est-ce que cela
satisferait les soucis linguistiques de l'Opposition? Cela satisferait les
soucis linguistiques du ministre. Si cela satisfaisait les soucis linguistiques
de l'Opposition, on mettrait "les conditions de travail applicables à un
seul secteur", au lieu de "qui n'affectent qu'un secteur". "Toutefois, une
condition de travail qui n'est applicable qu'à un secteur de l'industrie
de la construction doit, pour être négociée, avoir
été acceptée par les employeurs de ce secteur."
M. Bellemare (Johnson): Toutefois, une condition de travail qui
est applicable à un seul secteur?
M. Cournoyer: Qui n'est applicable qu'à un seul
secteur.
M. Bellemare (Johnson): Qu'à un seul secteur.
M. Burns: Qui n'est applicable qu'à un secteur.
M. Cournoyer: Qu'à un secteur.
M. Bellemare (Johnson): Qu'à un secteur. M. Burns:
C'est mieux.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne dit rien pareil.
M. Cournoyer: Ce n'est pas parfait, mais c'est mieux.
Le Président (M. Séguin): Je relis l'amendement. Le
deuxième alinéa du paragraphe 8, toujours à l'article 3,
page 17, est remplacé par le suivant: "Toutefois, une condition de
travail qui n'est applicable qu'à un secteur de l'industrie de la
construction doit, pour être négociée, avoir
été acceptée par les employeurs de ce secteur."
Cet amendement est-il adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Les deux
derniers paragraphes de la page 17 sont-ils adoptés? Page 17,
adoptée?
M. Burns: Page I7, article 8?
Le Président (M. Séguin): Oui. Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Là,
je pense que nous sommes...
M. Burns: Là, de façon absolument ambiguë,
nous nous dirigeons...
Le Président (M. Séguin): ... à l'article 4.
M. Burns: ... vers l'article 4, article 9.
M. Bellemare (Johnson): Qui amende l'article 9.
M. Burns: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): De 290.
Le Président (M. Séguin): Article 4, au haut de la
page 18.
M. Burns: Là, on commence à se comprendre.
Le Président (M. Séguin): Au haut de la page 18,
nous sommes à l'article 4 de la loi, lequel article commence par le
sous-article 9 de ladite loi. C'est pour l'identification seulement. Ainsi que
le sous-article numéroté 9.
M. Bellemare (Johnson): Dans la recommandation de la commission
Cliche, on demandait que chacune des parties négociatrices puisse
adresser un avis de négociation. Cet avis doit être
communiqué au conciliateur en chef qui convoque les parties à la
table unique de négociations. Selon la commission Cliche...
Le Président (M. Séguin): II y a un amendement.
M. Burns: Mais l'amendement ne change pas grand-chose au fond de
l'affaire. Cela ne modifie par l'argumentation du député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Dans l'hypothèse de plusieurs
parties, chacune cherchant à organiser sa table de négociation
plutôt que de travailler avec ses partenaires à former une table
unique, la commission Cliche, pour éviter ces embarras recommandait que
l'organisation de la table et la convocation des parties soient confiées
au conciliateur en chef du ministère du Travail. Il n'interviendrait,
cependant, à cette étape des débats, que pour recevoir les
avis des négociations et convoquer toutes les parties à
s'associer ensemble pour entamer des pourparlers.
Dans l'amendement qui est apporté à l'article 4, qui
amende l'article 9 de la loi 290......à compter du... cela ne change pas
grand-chose.
M. Burns: Les mots "au plus tard", cela ne change rien à
l'argumentation du député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Non. Cet avis doit être
donné à compter du troisième mois qui
précède la date... "Une ou plusieurs associations
représentatives c'est le nouvel article 9 peuvent aviser
par écrit l'association des employeurs ou l'association des employeurs
peut aviser par écrit une ou plusieurs associations
représentatives que ses ou leurs représentants sont prêts
à négocier pour la conclusion d'une convention collective."
C'est bien loin de la clarté de la loi 290 au sujet de la
négociation quant à la recommandation de la commission pour la
formation d'une table unique. Je me demande si cela sera assez convaincant
puisqu'il n'y a pas d'appel au conciliateur en chef qui pourrait rapprocher les
parties pour former la table unique.
M. Cournoyer: II n'y en a qu'une table.
M. Bellemare (Johnson): Mais qui va les emmener là? Vous
les connaissez mieux que moi. Ne vous impatientez pas.
M. Cournoyer: Non.
M. Bellemare (Johnson): Vous savez comme c'est difficile de les
emmener à la table. Il n'y aura qu'une table unique mais il y aura trois
centrales syndicales.
M. Cournoyer: Mais il n'y aura qu'une association
d'employeurs.
M. Bellemare (Johnson): II n'y aura qu'une association
d'employeurs mais qui sera subdivisée.
M. Cournoyer: Non.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Dans le contexte actuel, il n'y a que l'association
d'employeurs qui peut négocier.
M. Bellemare (Johnson): Je vais vous faire une petite
prophétie. Lorsqu'arrivera la Corporation des maîtres
électriciens et la Corporation des maîtres mécaniciens en
tuyauterie, vous verrez cela à côté des grands travaux et
des constructions d'habitations. Le ministre est bien plus réaliste que
cela pour avoir passé des nuits blanches au bureau de l'organisation de
Montréal, avoir changé d'appartement plusieurs fois.
M. Cournoyer: De corridor.
M. Bellemare (Johnson): Seriez-vous d'accord de vous rallier
à l'hypothèse que la commission Cliche donne, dans sa version de
plusieurs parties, chacune cherchant à organiser sa table de
négociations plutôt que de travailler avec ses partenaires
à former une table unique? Dans ce cas, pour éviter ces embarras,
l'organisation de la table ou la convocation des parties devrait être
confiée au conciliateur en chef du ministère du Travail.
Ecrire des lois, M. le Ministre, c'est facile.
M. Cournoyer: Ah oui?
M. Bellemare (Johnson): Surtout, demain, lorsqu'on arrivera avec
le bétail lui-même pour le faire se ranger dans l'étroit
corridor dans lequel il faut qu'il passe. Il n'est entré là! Je
sais qu'ils se sont promenés avec une vache, un boeuf, pendant des jours
et des jours, et ils m'ont fait brûler cinq fois devant le Parlement. Ils
sont tout de même entrés dans le corridor, mais cela a pris du
temps.
M. Cournoyer: Ils ne sont pas entrés pour longtemps.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais ils n'en sont jamais ressortis,
ils ont signé.
M. Cournoyer: Aussitôt que vous êtes parti.
M. Bellemare (Johnson): Après que j'ai été
parti, ce n'était plus mon problème, c'était à un
autre. Other days, other ways. Autres temps, autres moeurs et autres
hommes.
M. Cournoyer: II s'agit ici d'une association patronale unique
qui aura sa constitution selon le voeu des parties patronales. Si la partie
patronale parle de table unique, et que même dans la commission Cliche on
parle de sous-table, la méthode de négociations proprement dite,
à mon sens à moi, appartient aux parties, au premier chef. Il est
sûr cependant, si on ne s'entendait pas, que l'autre partie du bill 290
dit: Vous allez demander un conciliateur. Mais il y va le conciliateur
lorsqu'on a besoin de lui. Disons qu'on peut toujours penser qu'au point de
départ les parties veuillent ne pas avoir la présence
gouvernemen-
tale dans leurs affaires on est déjà assez dedans
et qu'elles veuillent tout simplement dire: La loi c'est la loi, on va
essayer de l'observer le mieux possible. Il est possible que les
négociations achoppent à la première journée. Les
autres dispositions du bill 290 qui avaient été prévues
dans le temps continuent de s'appliquer. On va demander un conciliateur
à ce moment et le conciliateur va dire: Comment je fais la table? Il n'a
devant lui qu'une association patronale, il n'y en a pas cinq ou six comme
c'était le cas dans le bill original, il n'y en a qu'une maintenant.
M. Bellemare (Johnson): II y en a trois de l'autre bord.
M. Cournoyer: II y en a trois de l'autre bord. J'en conviendrai,
M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Ce sont trois qui ne s'entendent pas.
M. Cournoyer: Vous conviendrez, M. le Président, que les
mettre tous les trois à la même table, on en discutera plus tard
de cela, pour voir s'il faut les mettre tous les trois en même temps et
les forcer à faire cela s'ils ne veulent pas le faire. J'ai
déjà vu des négociations dans ma petite expérience
où les gens ne voulaient pas se parler et on faisait la navette et vous
faisiez la navette vous, M. l'ancien ministre...
M. Bellemare (Johnson): C'est vous qui vous promeniez, ce n'est
pas moi; c'est vous qui veniez me voir.
M. Cournoyer: Dans ce temps, mais cela a changé. Other
times, other worlds, comme vous avez dit tantôt; là ce sont les
ministres qui se promènent entre les tables. Dans ce sens, je vous dis:
Quand les employeurs ne peuvent pas voir les employés, comme le disait
le député de Maisonneuve cet après-midi, c'est
déjà un problème. On a cela régulièrement;
chez nous au ministère du Travail, on l'a régulièrement.
Finalement ils ne savent pas pourquoi ils s'engueulent par exemple, mais ils
s'engueulent. On fait la navette. Nos conciliateurs font cela et on fait cela
tout le temps. Les parties sont parfaitement consentantes, elles savent
qu'elles ne sont pas capables de faire autrement et s'asseoir à la
même table. On va arriver dans d'autres domaines tantôt. Là,
il y a une place, il y a une structure qui devra être rétablie
pour régler les problèmes entre employeurs. Cela s'appelle une
association patronale unique. Les difficultés qui ont peut-être eu
cours aux autres voyages, c'est qu'il y avait des associations en
majorité ou en minorité qui ne voyaient pas comme les autres. On
l'a vu avant le bill 9, du côté patronal. Il va falloir que les
patrons s'entendent parce qu'il n'y a qu'une position, cela s'appelle
l'association patronale unique. Ce n'est, en fait, qu'une reformulation du
côté patronal seulement du bill 290, tel qu'il a été
écrit, en oubliant les associations existantes. C'est ce que c'est du
côté patronal. On retourne au bill original, sans nommer des
associations; on dit: vous êtes tous dans la même. Arrangez-vous
ensemble pour faire une proposition unique ou avoir une position unique. Ce
n'est pas possible, à cause de cette suggestion qui a été
faite par la commission Cliche, qu'il y ait autre chose que cette association
patronale qui négocie. Il y a donc, du côté patronal,
l'unification. On se dit que ce n'est pas possible d'avoir plusieurs
tables.
M. Bellemare (Johnson): II va y avoir seulement deux tables.
M. Cournoyer: II n'est pas possible d'avoir plusieurs tables
à moins...
M. Bellemare (Johnson): II va y avoir deux tables.
M. Cournoyer: A cause des conséquences du
côté syndical, qui est multiple, et du côté patronal,
qui est unique, il y a toujours possibilité que l'association patronale
dise: Ce n'est qu'une table. Cela dépendra aussi. Je ne le sais pas du
tout, et il y a une chose qu'il ne faudra jamais oublier dans nos
considérations; c'est que je ne sais pas du tout quel sera le choix des
travailleurs au mois d'octobre lorsqu'il sera exprimé librement. C'est
après qu'on va avoir l'image, ce n'est pas aujourd'hui, parce qu'il y a
bien du monde qui est assis sur l'image d'aujourd'hui avec l'histoire des gens
d'aujourd'hui. Je ne m'assieds pas sur l'image d'aujourd'hui, je suis
obligé de penser qu'avec la campagne de maraudage qui va arriver les
chiffres peuvent être tous changés.
M. Bellemare (Johnson): Le contraire peut se produire.
M. Cournoyer: Cela peut être maintenu tel que c'est. Cela
peut être 80% CSN, comme cela peut être 80% FTQ. Je ne le sais pas.
C'est le choix des travailleurs, apparemment, qui va présider pour la
première fois, c'est-à-dire qu'ils ne seront pas forcés,
ils vont exprimer leur choix librement et ils vont avoir une carte
différente. Ils n'auront pas trois cartes dans leur poche comme
c'était le cas la dernière fois.
Ceci étant dit, l'organisation des tables procède de la
nature même de la structure patronale: elle est unifiée.
M. Bellemare (Johnson): Vous y croyez?
M. Cournoyer: J'y crois... Je ne changerai pas les hommes; ni
vous ni moi ne pouvons les changer.
M. Bellemare (Johnson): Pas moi, je n'en suis pas encore à
avoir confiance.
M. Cournoyer: Je ne peux pas exprimer ma non-confiance dans les
hommes, mais je ne changerai pas les hommes.
M. Bellemare (Johnson): Mais leur mentalité,
lorsqu'il s'agira de les unifier, surtout là, avec six grandes
associations différentes.
M. Cournoyer: Nous disons, à ce moment-ci, que, s'ils
n'ont pas trouvé une formule d'unification le 1er octobre, il y en aura
une qui sera imposée.
M. Bellemare (Johnson): Cela donnera quoi?
M. Cournoyer: Nous allons l'imposer.
M. Bellemare (Johnson): Cela donnera le 201.
M. Cournoyer: Avez-vous une autre suggestion, M. le
Président? Voulez-vous maintenir les associations telles qu'elles
sont?
M. Bellemare (Johnson): Non. J'ai souhaité longtemps que
le patronat...
M. Cournoyer: Soit unifié.
M. Bellemare (Johnson): ... je l'ai répété
souvent; s'il y avait eu moyen.
M. Burns: M. le ministre, pendant que nous sommes à
l'article 9, pouvez-vous me dire pourquoi vous avez laissé tomber, dans
cet article, tant dans le texte que dans votre amendement, l'article qui dit
que les négociations doivent commencer je comprends que c'est
entre une ou plusieurs associations patronales et qu'il y avait un ajustement
à faire et se poursuivre avec diligence et bonne foi? Y a-t-il
une raison pour laquelle vous avez laissé tomber cet
alinéa...
M. Bellemare (Johnson): Nous avions eu de la difficulté
à le faire mettre dans la loi.
M. Burns: ... qui a été adopté par le projet
de loi no 9, en 1973?
M. Cournoyer: C'est exact. Je crois, M. le Président, que
c'est un oubli des légistes et je le réintroduirais
immédiatement, avec votre permission, bien sûr.
M. Bellemare (Johnson): Le code du travail le dit.
M. Burns: II faudrait l'ajuster au fait qu'il n'y a plus qu'une
seule association patronale, car on dit que: "Les négociations doivent
commencer entre une ou des associations de salariés
représentatives à un degré de plus de 50%...
M. Cournoyer: II faudrait demander aux légistes
d'écrire cela...
M. Burns: ... et entre une ou des associations d'employeurs.
M. Cournoyer: ... la bonne foi et la diligence Je le ferai
ajouter par les légistes.
M. Burns: II y aurait moyen...
M. Cournoyer:... de rédiger un texte de bonne foi et de
diligence dans le contexte d'une seule association patronale. M. Dufour, y
aurait-il moyen de réintroduire cela, mais en paragraphe?
M. Burns: Et, si possible, à ce stade-ci, il ne faudrait
pas mentionner l'aspect 50% pour éviter un débat que nous
pourrions avoir ailleurs, à moins que vous ne vouliez qu'on le tienne
tout de suite?
M. Cournoyer: De toute façon, nous savons que nous
l'aurons. Si vous voulez, nous suspendrons l'article 9.
M. Bellemare (Johnson): Que les légistes regardent
l'article 41 du code du travail, vous aurez la définition: poursuivre
avec diligence et bonne foi. Alors, celui-ci est en suspens.
M. Cournoyer: Le débat est à l'article suivant, M.
le Président.
M. Bellemare (Johnson): L'article 9 est-il en suspens?
M. Burns: Suspendons-le, il n'y a pas de problème.
M. Cournoyer: Le débat dont vous parliez est à
l'article suivant.
Le Président (M. Séguin): Je cherchais les mots qui
devaient être remplacés. Cette modification est-elle
adoptée?
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est
adopté, c'est-à-dire le remplacement des mots "à compter
du" par les mots "au plus tard le".
M. Bellemare (Johnson): C'est dans cet article qu'il faut que
vous mettiez les mots faire diligence.
M. Cournoyer: II est suspendu pour revoir le texte.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
Le Président (M. Séguin): L'article 4 est
suspendu.
M. Cournoyer: C'est exact.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est
adopté. L'article 5?
M. Burns: A l'article 5, j'aimerais que le ministre nous explique
le but de l'article 11, tel que rédigé.
M. Cournoyer: Le but de l'article 11?
M. Burns: Oui. Pourquoi ce changement?
M. Cournoyer: Y a-t-il un changement?
M. Burns: Oui. Excusez. Pourquoi ce changement par rapport
à la recommandation de la commission Cliche? Je m'excuse. Je n'ai pas
été assez clair.
M. Cournoyer: D'accord.
M. Burns: Oui. D'accord, c'est cela. Pourquoi ne retient-on pas
la recommandation de la commission Cliche?
M. Cournoyer: Je l'ai expliqué, cet après-midi,
dans mon discours de deuxième lecture. Cette recommandation de la
commission Cliche me paraît arbitraire. On dit 75%. C'est là, les
3/4? On doit commencer seulement avec les 3/4. Cela me paraît arbitraire
et ne répondant pas à ce souci de ce qu'on appelle la
majorité.
Je comprends l'argumentation du député de Maisonneuve, cet
après-midi, qui dit qu'il peut arriver que seulement 10% des
assemblées règlent le problème de tout le monde.
J'en suis arrivé à la conclusion que les 75% dont il est
question, d'abord, ne s'inspirent pas nettement des recommandations qui ont
été faites à la commission Cliche par Me Bernier et que
c'est un chiffre qui est sorti... Cela aurait pu être 80% comme cela
aurait pu être 65% ou comme cela aurait pu être 66 2/3% et, pour
moi, ces 66 2/3% ne répondent pas à la règle
généralement observée qui, pour moi, reste la règle
de la majorité.
Je comprends que la situation actuelle identifie très facilement
les 75% avec l'état de la FTQ dont on a voulu, en grande partie, avec
les autres, faire le procès dans l'étude de la commission Cliche.
Strictement, une telle règle ne répond même pas à ce
qui se passe dans d'autres cas où nous utilisons la
représentativité, cas qu'on ne trouve pas beaucoup.
Remarquez bien qu'on sait que les textes que nous avons, comme le disait
le député de Maisonneuve aujourd'hui, sont peut-être
difficiles à écrire parce qu'on ne peut pas les copier à
beaucoup d'endroits et qu'on est obligé de les créer à
chaque fois. L'inspiration de la représentativité vient, bien
sûr, du système français et, dans les cas du système
français où on retrouve l'existence de plusieurs syndicats, on
établit normalement que celui qui représente le plus, dont on a
établi le degré de représentativité est celui qui
négocie. Il représente la majorité.
Maintenant, la majorité, encore une fois, si nous l'identifions
à une situation que nous observons et qui n'est peut-être pas
l'identification réelle à cause des impondérables que nous
avons connus au début du décret actuel, où on voit que 72%
ont donné une force assez considérable à une centrale
syndicale par rapport aux deux autres, on peut, théoriquement, parce
qu'on va rester dans la théorie si on parle de projection,
dépendant du choix des travailleurs qui va être fait, arriver
à une situation où il sera nettement difficile d'arriver
même à 50%.
M. Burns: C'est cela. D'accord. Alors, on parle de la même
chose.
M. Cournoyer: Je dis que s'il est difficile d'arriver à
50%, s'il est possible que cela soit difficile d'arriver à 50%, donc
à l'expression de la majorité, si je la rends encore plus
difficile en mettant 75%. Je suis convaincu que je rends presque impossible la
négociation au prochain...
Cela serait penser que les travailleurs sont
irrémédiablement dans les centrales syndicales qu'ils ont
choisies dans un système différent avant le bill 9 et
après le bill 9, qu'il n'y aurait pas eu ces découvertes de la
commission Cliche qui ont été à l'oreille de tous les
travailleurs et qui vont peut-être leur permettre de changer de syndicat.
L'amalgame nécessaire, c'est qu'au moins les centrales syndicales qui
doivent aller négocier représentent la majorité des
travailleurs. Elles les représentent parce qu'ils ont fait un choix,
à un certain moment, librement. Si j'ai pensé à 75% et
même à 66%, cela reste des chiffres qui pourraient être
corrects dans un système qui serait un système comme le disait le
député de Maisonneuve, cet après-midi, différent
parce que c'est l'industrie de la construction.
Je considère que c'est déjà suffisamment difficile
de négocier une convention collective dans cette industrie sans demander
aux syndicats, qui avaient fait une campagne de maraudage extrêmement
dure et qui auront probablement une campagne de maraudage extrêmement
dure au prochain voyage, de s'asseoir à la même table.
Déterminer dans la loi qu'ils soient assis à la même table,
c'est demander à deux personnes qui se détestent de s'aimer
d'abord avant d'aimer le voisin. Je ne suis pas psychologue. Par ailleurs,
comme je ne connais pas ce qui sera le choix des travailleurs, je me dis: Je
dois prendre les risques les plus plausibles possible compte tenu de la
démocratie, soit prendre le risque qu'à 50% plus 1 on ait une
expression d'une majorité de travailleurs, plutôt que de rendre la
chose difficile en mettant 75% ou un chiffre qui diffère de la
démocratie habituelle.
Remarquez bien que je ne rejette pas les 75%; probablement qu'il serait
plus plausible d'avoir l'unanimité. On avait l'unanimité,
à un moment donné. La commission Cliche a rejeté avec
raison je l'avais fait avant elle le principe de
l'unanimité. Mais, en rejetant le principe de l'unanimité, elle
n'a pas été jusqu'au bout en réclamant le principe de la
majorité. Elle a établi une majorité que je
considère, à ce moment-ci, d'une façon arbitraire et qui
me semble identifiable à une centrale particulière. Je ne
pourrais pas prendre ce risque, à ce moment-ci.
Si je n'avais pas de précédents ailleurs, si le rapport de
M. Bernier qui est une étude... Les choix faits par la commission
Cliche, ce sont des
choix de la commission Cliche. On dit 75%. C'est une opinion qu'elle a
exprimée et une recommandation qu'elle a faite. Mais, quand je lis le
rapport Bernier, il parle de la majorité. Dans ce sens, il est plausible
d'espérer une convention collective au prochain voyage. Autrement...
J'ai fait le parallèle cet après-midi, tout en pensant, comme le
député de Maisonneuve, qu'il y avait des différences quand
même.
Dans le cas du code du travail, il n'y a qu'un syndicat. Il n'y a pas de
pluralisme syndical dans les entreprises. Il y a donc une obligation qui
découle de l'accréditation de 50% plus 1. Cela peut se limiter
à cela et, très souvent, vous le savez, M. le
député de Maisonneuve, on arrive à seulement 50% plus
quelques voix pour obtenir l'accréditation. Il y a donc l'obligation
pour l'employeur de négocier avec ce syndicat. Nous avons
déjà des difficultés dans le code du travail, même
si un syndicat est accrédité, lorsqu'il ne représente que
très peu la majorité ou une petite majorité.
Or, je me dis que, dans un contexte de pluralisme syndical,
nécessairement, malgré nous et probablement malgré le voeu
du Parlement, dès que nous reconnaissons l'existence de plusieurs
syndicats, nous reconnaissons l'existence de groupes qui sont en
compétition les uns avec les autres. Autrement, cela ne vaudrait pas la
peine de reconnaître plusieurs syndicats. A cause de la nature
particulière de l'industrie de la construction, nous avons reconnu le
pluralisme syndical. Mais si nous allons obliger des gens qui ne s'aiment pas
à former 75%, quand nous tes obligeons à former au moins la
majorité, je pense que nous nous faisons un rêve merveilleux
d'espérer qu'on puisse forcer les employeurs à négocier
avec des gens qui ne s'entendent pas. Je répète
l'expérience que j'ai moi-même vécue dans un contexte
différent où il n'était pas question de majorité,
d'un côté, ou de majorité, de l'autre côté,
dans le temps où la syndicalisation n'était pas aussi
poussée qu'elle ne l'est aujourd'hui dans le domaine de la construction,
dans le temps où la CSN et la FTQ, dans la région de
Montréal en particulier, vivaient ou vivotaient ensemble, avec les
moyens du bord, existaient ensemble avec les moyens du bord. Dans ce temps, la
compétition était pour obtenir des membres qui ne
l'étaient pas.
Aujourd'hui, la concurrence se situe au degré d'obtenir des
membres qui sont dans l'autre syndicat. Comme on essayait dans ce temps...
Comme le disait le député de Johnson cet après-midi, il y
avait à peu près 15,000 membres dans la région de
Montréal en particulier de ces deux centrales composées.
M. Bellemare (Johnson): ... syndicats catholiques.
M. Cournoyer: II n'y avait pas 15,000 membres des syndicats
catholiques en 1962.
M. Bellemare (Johnson): Non, je veux dire des syndicats
catholiques et de la FTQ.
M. Cournoyer: Dans la province?
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est cela que je dis.
M. Cournoyer: Dans la province, sur 80,000. Dans ce sens, je sais
que, par exemple, lorsque l'Association de la construction de Montréal,
qui s'appelait Builders Exchange à l'époque, a consenti une
formule de sécurité syndicale, il y avait, selon l'affirmation du
représentant des journaliers, cinq membres en règle dans ce
syndicat qui négociait avec l'association patronale. Il va de soi que
ces cinq membres en règle qui formaient l'Union internationale des
journaliers, et le syndicat des journaliers de l'autre côté, la
bataille n'était pas l'un avec l'autre. Elle était pour recruter
des tiers. Avec la syndicalisation obligatoire telle qu'elle est décrite
dans le décret, tout le monde est membre du syndicat et la bataille est
entre trois grosses structures, la CSD, la CSN et la FTQ, qui vont s'arracher
des membres et qui vont prendre les moyens du bord pour s'arracher des membres.
Nous tentons, en appliquant un certain nombre de recommandations de la
commission Cliche, de civiliser la campagne de maraudage. On a
déjà tenté de civiliser les campagnes politiques et cela
ne veut pas dire qu'elles sont pour autant civilisées et qu'on s'adore
le lendemain matin d'une campagne électorale.
La tradition veut qu'au Parlement, on soit tous assis là. C'est
la tradition. L'Opposition se manifeste là. Nous sommes tous des
députés à l'Assemblée nationale et nous n'avons pas
à négocier avec un tiers. C'est donc possible qu'on puisse non
pas s'entendre, mais se comprendre en fonction d'un certain nombre de
règles qui existent à l'Assemblée nationale, parce que
c'est là qu'on s'en va siéger. S'il fallait s'entendre avant de
discuter avec le lieutenant-gouverneur, il est fort possible que le
lieuteunant-gouverneur rie de nous autres de temps en temps, s'il fallait qu'on
ait obtenu un consentement unanime de la Chambre pour lui parler ou encore un
consentement à 75%. L'époque actuelle nous donne peut-être
un certain nombre de députés supérieurs. Pardon?
M. Burns: Cela existe.
M. Cournoyer: Pour aller voir le lieutenant-gouverneur, pour
négocier avec lui?
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: Pour négocier avec lui?
M. Burns: Vous avez des cas où des projets de loi ne
peuvent être adoptés qu'en vertu de l'appui des deux tiers.
M. Cournoyer: Un certain nombre, mais ce sont des projets de loi
de type nécessairement exceptionnel.
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: II reste que ce sont les deux tiers qui sont
là.
M. Burns: On est en milieu exceptionnel.
M. Cournoyer: Oui, mais ici on est en milieu exceptionnel, j'en
conviens. Ce milieu exceptionnel est de nature telle à cause du fait
qu'il s'agit essentiellement, dans le domaine des relations
patronales-ouvrières, d'un affrontement correct, normal,
prévisible entre un groupement d'employeurs et un groupement de
salariés. C'est cela, la nature de nos relations de travail sur le
continent nord-américain. Ce sont les employeurs et les employés.
Dans le cas qui nous occupe malheureusement, c'est que l'employeur
bénéficie de la division de l'autre côté. On ne la
veut pas de la division de l'autre côté, mais c'est
d'eux-mêmes qu'elle doit venir, l'absence de division. Nous tentons ici,
au moins, de ne pas forcer et je tente de peser mes mots un
maraudage ou une campagne de maraudage qui visera essentiellement, au mois
d'octobre, à obtenir les 75% en permettant qu'on puisse se satisfaire de
50% plus un. Si je vise cette majorité à 75%, je n'enlève
pas la volonté de chacune des centrales syndicales d'obtenir les 75%. Je
réserve à la population du Québec des lendemains
extrêmement douloureux, seulement à cause de la recherche des 75%.
Là, il est possible, la démocratie est telle qu'on s'habitue
à la majorité. Ce n'est pas le groupe le plus
représentatif qui négocie. C'est un amalgame de groupes qui
représentent la majorité suivant le voeu exprimé par les
gens. C'est un amalgame. Si jamais on est obligé d'avoir un amalgame,
s'il y avait une division en trois syndicats identiques, il faut qu'il y ait un
amalgame quelque part, que nous ayons l'obligation de l'amalgame.
Je suis d'avis, M. le Président, qu'il est déjà
difficile de faire à 50% plus l%, il représente la
majorité des travailleurs, parce que cela sera, pour la première
fois peut-être, le choix librement consenti par les travailleurs,
à cause du système que nous établissons par cette loi. Je
devrais, au moins, reconnaître que cette majorité peut être
difficilement obtenue, ait la possibilité de conclure une entente, non
pas après avoir fait sa paix et avoir consenti des choses avec l'autre
centrale syndicale pour pouvoir se présenter devant le mouvement des
employeurs, à moins qu'on ne représente pas la majorité. A
mon sens, moi, je m'inspire, M. le Président, et je le
répète, des autres expériences de multiplication, de
pluralisme syndical. Je les retrouve en Europe. Je ne les retrouve pas ici, sur
le continent nord-américain, et les retrouvant en Europe, on parle du
syndicat qui a le plus haut degré de représentativité,
quand on ne parle pas des syndicats dont le degré de
représentativité est établi à la majorité.
C'est cela que je recherche ici. En n'acceptant pas, je ne rejette pas
d'emblée le rapport de la commission Cliche. Je dis: II me rendra, ainsi
qu'à la population du Québec, à mon sens, et surtout aux
travailleurs de la construction, de mauvais services, parce que les
travailleurs de la construction, à la recherche des 75%, ne se
satisferont pas des 75% et la bataille va être forte lors de la campagne
de maraudage.
M. Bellemare (Johnson): M. le ministre, certaines
précisions quant au... Je ne veux pas dire des chiffres officiels. Mais
est-ce qu'il y a des prévisions possibles dans ce qui peut se produire
dans le maraudage, d'ici le mois d'octobre?
M. Cournoyer: Je n'ai aucune possibilité de
prévoir. C'est un comportement qui, pour la première fois, M. le
Président, sera individuel et librement exprimé devant
l'office.
M. Bellemare (Johnson): Parce que là, à la suite de
ce maraudage pour le 30 octobre, il peut se produire bien des choses
différentes de ce qu'on pense aujourd'hui...
M. Cournoyer: Oui, monsieur.
M. Bellemare (Johnson):... quant aux 50% et quant aux 75%.
M. Cournoyer: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Parce qu'à 72% de la FTQ, si cela
ne baissait que de 10%, on aura peut-être des surprises
désagréables aussi ou agréables.
M. Cournoyer: Je suis parfaitement conscient de cela, mais je ne
peux prévoir, parce que le contexte dans lequel nous voulons situer la
prochaine campagne de maraudage est totalement étranger au contexte de
I973. Pour la première fois, les travailleurs vont être en mesure
de s'exprimer on peut l'espérer, du moins librement...
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire...
M. Cournoyer: Ce qu'ils n'ont pas eu l'occasion de faire au
dernier voyage, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): ... avec une seule carte.
M. Cournoyer: Emise par la commission...
M. Bellemare (Johnson): ... et dans un scrutin secret.
M. Cournoyer: Entre vous et moi, je pense bien que je suis
obligé d'accepter le raisonnement de la FTQ et celui de la CSN. C'est
que c'est une décision qui est secrète, mais la minute que le
gars a une carte dans ses poches qui dit: J'ai la CSN, elle n'est plus
secrète.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: II faut s'entendre sur le mot secret ici.
M. Bellemare (Johnson): Non, je comprends, mais...
M. Cournoyer: C'est que le jour où il le fait, on veut
essayer de lui donner la liberté et non pas de signer une carte, parce
qu'on demande au gars d'en signer une, et après, on remet la carte au
ministre ou à l'office et on dit: II est membre de mon association. Le
lendemain, il en signe une autre de la CSN, le surlendemain, une de la CSD,
parce que le dernier qui s'est présenté, c'est la CSD. A ce
moment, M. le Président, je pense que le nouveau système de choix
du travailleur et surtout l'autre partie du système, celui qui est
inscrit dans l'un ou l'autre des articles de la loi, qui veut qu'à
toutes fins utiles, la cotisation syndicale soit toujours remise au syndicat
que l'employé a choisi au moment où il avait le droit de choisir.
Cela ne donnera plus rien aux unions d'essayer de voler les membres de l'autre
pendant...
M. Bellemare (Johnson): Mais ce que je dis et que je
répète, sans être un prophète de malheur, c'est
qu'après le maraudage du 30 avril, il peut y avoir des surprises
douloureuses pour bien des gens. Cela peut particulièrement affecter ce
secteur des 50%, tel que l'a décrit...
Je pense que le ministre... Je ne sais pas, mais moi, personnellement,
je pense que, même si la commission Cliche recommande 75%, après
les explications qui nous ont été données, je serais bien
d'accord. Je ne sais pas ce que pense...
M. Burns: M. le Président, j'étais prêt
à vous proposer un amendement et je suis prêt... Non, à cet
article.
Le Président (M. Séguin): Article 5.
M. Burns: Je suis prêt à courir le risque sur le
texte actuel et à ne pas vous proposer d'amendement en me disant que
j'espère que ce que vient de nous décrire le ministre va se
passer. Il est possible qu'on se retrouve avec un problème très
sérieux. Je ne le souhaite pas, mais il est possible qu'on se retrouve
avec trois associations qui, à elles trois, représentent 50%,
mais individuellement ne représentent pas 50% . Je ne le souhaite pas,
je ne souhaite à aucune association d'être prise dans cette
position, mais c'est fort possible que cela arrive. Personnellement, je prends
le risque et, encore une fois, je pense que la loi des relations de travail
dans l'industrie de la construction devra constamment être
révisée, devra s'ajuster régulièrement. Si on
s'entend de ce côté, on peut courir le risque pour cette
année.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre, suivant les faits
et gestes qui vont se produire en octobre, devant le problème qui peut
surgir, est-ce qu'il peut nous assurer que, si c'était
nécessaire, le ministre apporterait un amendement?
M. Cournoyer: Je ne sais pas quelle sorte d'amendement je
pourrais apporter à ce moment-là. On m'a déjà
accusé de changer les règles du jeu en cours de route.
M. Burns: Surtout pas pendant une négociation.
M. Cournoyer: Même pas pendant la campagne de
maraudage.
M. Burns: Le bill 9.
M. Cournoyer: Ce que nous essayons de faire ici, M. le
Président, c'est de prévoir. On a prévu la campagne de
maraudage dans un autre chapitre. Ce n'est certainement pas à ce
moment-là que nous pourrons changer les règles. Je pense que ce
sera une campagne dure. De toute façon, elle va être dure.
Mettez-la à 75, elle va être plus dure que...
M. Bellemare (Johnson): II faut, je pense,
légiférer pour l'avenir en acceptant les risques que cela
comporte. Là, il y a un risque extraordinaire et, comme dit le ministre
je pense que c'est un des bons raisonnements que j'ai entendus ce soir
c'est celui de trouver les 50 plus un qui va devenir même
difficile.
M. Cournoyer: Cela va être plus difficile cette
année que cela l'a été la dernière fois. Beaucoup
plus difficile.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
Le Président (M. Séguin): Alors, messieurs, est-ce
que je dois considérer que l'article 5, avec les sous-articles 11 et 12,
sont adoptés?
M. Bellemare (Johnson): On accepterait...
Le Président (M. Séguin): Adopté. Page 18,
adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Lachance: ... suspendu.
Le Président (M. Séguin): Oui, à l'exception
de l'article 9.
M. Cournoyer: M. le Président, je pourrais distribuer les
amendements qui ont été rédigés par les officiers
légistes sur l'article 9.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Cournoyer: C'est un paragraphe à ajouter.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que vous voulez
que je revienne à l'article suspendu? Nous revenons, messieurs, si vous
le voulez, en avançant par en arrière, à la page 18,
article 4, lequel article a été suspendu et le ministre propose
ici ce qui suit: Les négociations doivent commencer entre l'association
des employeurs et une ou plusieurs associations de salariés
représentatives à un degré de plus de 50% et elles doivent
se poursuivre avec diligence et bonne foi.
M. Burns: Cela deviendrait, M. le Président, le
quatrième alinéa de l'article 9, promulgué par l'article
4. N'est-ce pas?
Le Président (M. Séguin): Un instant. Cela devient
l'alinéa 4.
M. Burns: De l'article 9.
Le Président (M. Séguin): Juste avant cinq.
M. Burns: Qui est édicté par l'article 4.
Le Président (M. Séguin): Le nouvel amendement
viendrait après le paragraphe qui se lit: Toute autre association
représentative doit en être informée sans délai. Cet
amendement se poserait là. C'est ça?
M. Cournoyer: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Article 4. Adopté.
Article 6.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 6, je voudrais simplement
demander au ministre ce qu'il entend par les tables de négociation
spécialisées, tel que le recommandait le rapport Cliche?
Le ministre peut-il dire ce qu'il pense de ces tables qu'on appelle de
négociation spécialisées par secteur et non pas par
métier, tel que le veut le rapport Cliche, à la recommandation
73. Je pense que le ministre veut laisser aux parties de décider qu'il y
ait plutôt des sous-tables ou qu'il ait des secteurs
spécialisés dans la discussion, dans la négociation.
M. Cournoyer: C'est ça, c'est d'ailleurs ce qui est
inscrit dans la recommandation de la commission Cliche, les sous-tables...
M. Bellemare (Johnson): Que les parties puissent former des
tables de négociation spécialisées.
M. Cournoyer: Les parties qui peuvent le former. Je ne crois pas
qu'il faille une disposition de la loi pour le permettre. Le texte ou le
contenu de la convention collective ou la façon dont est écrite
la convention collective, il me semble que c'est la propriété
originale des parties. On peut dire: Voici, comment est-ce qu'on va arriver, il
faut s'entendre d'abord entre les parties pour dire: On va avoir des
sous-tables. Je pense qu'on dit de permettre des sous-tables.
Permettre des sous-tables dans les limites qui sont fixées par le
rapport de la commission Cliche, c'est une chose.
M. Bellemare (Johnson): Là, il est question de ne pas les
faire par métier.
M. Cournoyer: C'est une prohibition. Je prendrai par exemple...
Pour une raison ou pour une autre, disons qu'il y a des métiers qui sont
totale- ment intégrés. Je vais prendre l'exemple des ascenseurs,
pour prendre un exemple ennuyant, prenons celui-là.
M. Bellemare (Johnson): Cela n'a pas coûté cher dans
la négociation.
M. Cournoyer: Ce n'est pas nécessairement un
métier, c'est une industrie, les ascenseurs. On s'est souvent
posé la question à savoir si l'ascenseur était dans
l'industrie de la construction ou non, ou si c'était une pièce de
mécanique automobile que certains avaient appelée du transport
vertical. Je ne sais pas si ceux qui ont vécu cette expérience
avec le comité paritaire du camionnage ou du transport traitaient les
élévateurs comme des transporteurs verticaux.
Si vous dites que je dois avoir fini, j'ai fini, M. le
Président.
Le Président (M. Séguin): Non, je n'ai pas
osé suggérer ça. On discutait d'une question
d'ajournement. On ne peut pas finir ce soir.
M. Burns: C'est évident qu'on ne peut pas finir ce
soir.
M. Cournoyer: Moi, c'est quand vous voudrez, de toute
façon si on ne peut pas finir ce soir, on va reprendre demain.
Le Président (M. Séguin): On peut ajourner
n'importe quand avant minuit.
M. Burns: Je pense qu'à 11 h 30, on peut ajourner, on peut
se rendre à minuit, si vous voulez. Vu qu'on recommence à dix
heures demain matin. En fait, on est en Chambre à dix heures.
M. Bellemare (Johnson): On ne peut pas commencer à dix
heures, c'est certain. Cela ira à 11 h 30.
M. Cournoyer: Vers 11 heures ou 11 h 30.
M. Bellemare (Johnson): A cause de la période des
questions.
Le Président (M. Séguin): Cela finit à 13
heures.
M. Cournoyer: En tout cas, on a du pain sur la planche pour toute
la journée de demain.
M. Burns: On peut continuer demain après-midi.
M. Cournoyer: On peut continuer et finir demain
après-midi, M. le Président?
Le Président (M. Séguin): Si le règlement de
la Chambre est modifié. Cela prend un ordre de la Chambre ou un
amendement à notre règlement.
M. Burns: Pour autant qu'on s'entende.
M. Bellemare (Johnson): Comme ce soir, on pouvait arrêter
à 23 heures en vertu de notre règlement, mais avec le
consentement unanime...
Le Président (M. Séguin): Mais on a
continué...
M. Bellemare (Johnson): D'accord, mais en vertu du
règlement on doit arrêter à 23 heures.
M. Cournoyer: Disons que nous allons jusqu'à 23 h 30 et on
verra ce qu'on peut faire après.
M. Bellemare (Johnson): Non, pas après dix heures. Je suis
obligé...
M. Cournoyer: De toute façon, j'espérerais finir
avant qu'on parte.
Le Président (M. Séguin): A la période des
questions, il faut attendre l'ordre du jour.
M. Bellemare (Johnson): Cela va aller à onze heures.
Une Voix: L'ordre du jour.
M. Lachance: L'ordre de la Chambre.
M. Cournoyer: Je disais donc au député de Johnson
que ces limitations de sous-table, à tel secteur en oubliant les
métiers sont susceptibles d'enfarger les parties. Je pense bien que les
parties ont, comme le gouvernement, lu le rapport de la commission Cliche et
que cela peut les inspirer dans la façon de mener leur propre
négociation, lorsqu'il n'y a pas de dispostion législative.
Pour ma part, je donne l'exemple d'un métier qui pourrait
être une industrie. Je ne sais pas si vous vous souvenez, M. le
député de Johnson, des conflits entre le transport vertical et le
transport horizontal c'est de votre temps où le
comité paritaire du transport...
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: ... disait que les ascenseurs et les grues,
c'était dans sa juridiction.
M. Bellemare (Johnson): Vertical.
M. Cournoyer: On parlait de transport vertical. En fait, cette
industrie, en soi, c'est une industrie qui pourraît être
considérée comme telle. Si les parties, pour un meilleur
entendement, décidaient qu'on fasse une sous-table des ascenseurs et que
les deux parties s'entendent, cela n'est pas une sous-table des constructeurs
d'ascenseurs dans le sens du terme métier. Le constructeur d'ascenseurs,
pour moi, c'est un "Jack of all trades".
M. Bellemare (Johnson): Mais cela peut être...
M. Cournoyer: Un électricien, c'est un
électrotechnicien, c'est un mécanicien, c'est un "millwright".
C'est tout cela le cas de l'ascenseur.
M. Bellemare (Johnson): Cela peut devenir une table de
négociation spécialisée.
M. Cournoyer: Mais si nous disons: II n'y a pas de sous-table de
métiers...
M. Bellemare (Johnson): On ne le dit pas.
M. Cournoyer: ... en ne le disant pas c'est pour cela
qu'on n'a pas limité cela on laisse aux parties le soin de
déterminer comment elles vont négocier. Si elles veulent faire 25
sous-tables, si, par exemple, les parties parlaient de sous-tables
régionales...
M. Bellemare (Johnson): Ne me recommencez pas cela.
M. Cournoyer: Ce serait un voeu des parties. C'est-à-dire
que l'association patronale unique déciderait de le faire.
M. Bellemare (Johnson): Cela a été un
problème épouvantable d'y revenir.
M. Cournoyer: Je le sais, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Ne suggérez jamais cela. On a eu
assez de misère à en sortir de ces négociations
régionales.
M. Cournoyer: Je pense qu'on doit en laisser un peu aux
parties.
M. Bellemare (Johnson): II y a un amendement à l'article
6, au deuxième...
M. Cournoyer: C'est restrictif à mon sens.
M. Bellemare (Johnson): "Toute entente écrite".
M. Cournoyer: Je préférerais, M. le
Président, seulement parce que ce texte du deuxième paragraphe de
l'article 13 vise essentiellement à toucher à deux
recommandations de la commission Cliche... La première dit: C'est un
maximum et un minimum.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela.
M. Cournoyer: L'autre dit que les taux sont d'ordre public ou une
chose comme celle-là. L'idée générale que j'ai ici
du deuxième paragraphe de l'article 13, c'est d'éviter que les
syndicats, directement ou indirectement, par entente écrite ou par
entente verbale, négocient des conditions de travail avec les employeurs
en particulier, autrement que conformément à la loi actuelle.
Il y a donc deux possibilités ici. La première
possibilité qui s'offre, c'est une entente verbale que l'employeur n'est
pas libre d'accepter ou de refuser... A cause des pressions qu'on a connues
déjà dans le passé, l'employeur n'a pas toujours
été libre d'accepter ou de refuser. Donc, le mot "écrite",
pour moi, serait une restriction qui ferait
que les ententes verbales seraient permises. Je prends donc l'amendement
qui était suggéré et je le mets de côté.
D'autre part, il y a une chose que je voudrais protéger
cependant. Je pense que, même si les employeurs ne sont pas d'accord avec
moi, il y a des situations où un employeur en particulier peut vouloir
rémunérer un salarié, un particulier, plus que le
décret. Je prends la situation de certaines régions de la
province, par exemple, où, à cause de la Loi de l'offre et la
demande, sans qu'il y ait besoin d'y avoir des ententes entres les unions et
les syndicats, les employeurs paient plus que le décret à cause
de la nature du marché dans lequel ils évoluent.
M. Bellemare (Johnson): C'est de la corruption.
M. Cournoyer: Vous appelez cela de la corruption?
M. Bellemare (Johnson): Oui, cela est de la corruption.
M. Cournoyer: Allez donc dire aux employeurs de Hull que c'est de
la corruption pour obtenir de la main-d'oeuvre que d'essayer de les payer $l de
plus pour les maintenir à Hull plutôt qu'à Ottawa.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne fait rien. Parce qu'ils sont dans
la province de Québec, ils sont assujettis à la loi. Ce sont tous
les mêmes travailleurs.
M. Cournoyer: C'est parce que les travailleurs ont la
possibilité de s'en aller à Ottawa.
M. Bellemare (Johnson): Faisons la loi pour Ottawa. Ne la faisons
pas pour Québec. On en fait une pour...
M. Cournoyer: Si nous ne donnons pas cette possibilité, je
peux d'ores et déjà vous assurer qu'il y aura grève au
mois de mai l'année prochaine et elle va être difficile à
arrêter, à cause du principe qui n'existait pas en I970, du
principe maintenant appliqué de la parité de salaire dans
l'industrie de la construction dans toute la province.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: A partir du moment où la parité de
salaire est appliquée et que c'est la convention collective et que c'est
le décret qui fixent les salaires partout, il faudra maintenant penser
que la partie syndicale va tenter de négocier un salaire qui permettra
aux employés de Hull d'avoir le même salaire qu'à Ottawa,
et comme le salaire est paritaire dans toute la province, on s'attend et je
m'attends personnellement, que la demande soit extrêmement forte à
cause de Hull alors que, effectivement, en Gaspésie, on pourra
peut-être être très heureux du genre de salaire que nous
avons et qui est paritaire avec le reste de la province.
M. Bellemare (Johnson): C'est là que, dans la
négociation de la convention collective, il pourra y avoir une provision
spéciale pour couvrir ces cas, ne pas donner l'occasion de la
créer de toutes pièces parce que cela pourrait entraîner
des abus. La raison d'Ottawa est valable, mais est-ce que la raison du
Nouveau-Brunswick l'est parce qu'elle est moins chère?
M. Cournoyer: J'ai des nouvelles pour vous. Au Nouveau-Brunswick,
on me dit qu'on paie plus cher qu'au Québec.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais supposons que la province
limitrophe est moins payée. Qu'est-ce qui se produit?
M. Levesque: Je n'ai pas le droit de parler...
M. Cournoyer: Ce que j'essaie de faire, c'est de ne pas
permettre...
M. Bellemare (Johnson): Alors, vous enlevez le mot
"écrite".
M. Cournoyer: J'enlève le mot "écrite". Il n'est
pas question de limiter cela aux seules ententes écrites. "... toute
entente...", donc, cela peut être verbal.
M. Bellemare (Johnson): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Alors, la modification
est retirée? C'est cela?
M. Bellemare (Johnson): C'est vrai que cela fait 50 ans tous les
deux. Comme parlementaires, le leader parlementaire et moi, faisons 50 ans ici
au Parlement.
M. Cournoyer: La proposition est retirée.
M. Levesque: Je n'ai pas le droit de parler, mais je
confirme.
M. Bellemare (Johnson): C'est vrai. Trente ans et vingt
ans...
Le Président (M. Séguin): Article 6. Adopté?
M. Bellemare (Johnson): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Cela inclurait l'article
13. Article 7 avec l'article 14.
M. Cournoyer: Attendez un peu.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, je m'excuse.
J'ai appelé l'article 7. Adopté?
M. Bellemare (Johnson): Cela correspond à l'article 14 de
290 multiplié par-Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
8.
M. Bellemare (Johnson): C'est exactement l'article 16 de la loi
290 multiplié par 9.
Le Président (M. Séguin): Alors, la page 19 est
adoptée?
M. Bellemare (Johnson): Adopté. L'autre, c'est pareil.
Cela correspond exactement à 18...
Le Président (M. Séguin): Et je vais à
l'article 9 et le haut de la page 20.
M. Bellemare (Johnson): Le député de Maisonneuve a
un amendement.
M. Lachance: A l'article 9.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 9, il a un amendement sur...
Ajouter le...
Le Président (M. Séguin): On va suspendre l'article
9 pour le moment.
M. Bellemare (Johnson): On va attendre Robert.
Le Président (M. Séguin): L'article 9 est
suspendu.
M. Bellemare (Johnson): Pour ne pas retarder parce qu'on a un bon
air d'aller.
M. Cournoyer: Mais l'article 8 est adopté? M. Bellemare
(Johnson): Oui.
Le Président (M. Séguin): Alors, la page 20 est
adoptée, exception faite de l'article 9. Page 21.
M. Cournoyer: C'est l'article 9 encore.
Le Président (M. Séguin): C'est le cas de
suspension de l'article 9. Article 10, page 22.
M. Bellemare (Johnson): Cela groupe dans un seul article les
articles 28 et 29 de la loi 290.
Le Président (M. Séguin): Adopté?
M. Bellemare (Johnson): Je ne vois pas d'objection.
Le Président (M. Séguin): Page 22, adopté.
Page 22 a), article 11.
M. Bellemare (Johnson): Regardez, à l'article 11 :
L'article 30 de ladite loi est modifié par le remplacement dans la
huitième ligne des mots "d'office par le ministre" par les mots
"l'office". Je pense qu'il manque un mot, il devrait être écrit:
"par l'office". Dans l'article 30 de la loi 290, on dit: Les
négociations à défaut d'entente, il est nommé
d'office par le ministre. Je pense qu'il manque un mot, on a oublié les
mots, ils devraient être écrits: "par l'office". Ce n'est pas une
grosse erreur, mais on pourrait peut-être ajouter "par l'office". A
l'article 11...
Le Président (M. Séguin): C'est le dernier
office.
M. Bellemare (Johnson): Par les mots "par l'office".
M. Lachance: On ajoute "par".
Le Président (M. Séguin): C'est cela. Article
12.
M. Bellemare (Johnson): L'article 12, c'est un article de longue
main. Il y a les paragraphes 31 g), k), I), q)...
Le Président (M. Séguin): On va y passer, si vous
voulez commencer...
M. Bellemare (Johnson): II y a 14 paragraphes.
Le Président (M. Séguin): A la page 22 a), articles
12, 13, 31 et 31 a).
M. Bellemare (Johnson): C'est un article qui
énumère les pouvoirs des arbitres, qui contient quatorze
paragraphes et qui leur donne les pouvoirs.
Le Président (M. Séguin): C'est cela. Est-ce qu'il
y a objection à ce qu'il y a sur la page 22 a)...
M. Bellemare (Johnson): II n'y a aucune objection... des
arbitres.
Le Président (M. Séguin): Page 22 a),
adoptée. Page 23, c'est la continuation...
M. Bellemare (Johnson): Oui.
Le Président (M. Séguin): Page 23, adopté.
Page 24?
M. Lachance: Le paragraphe 31 d).
Le Président (M. Séguin): Le paragraphe 31 d).
M. Lachance: Un amendement.
M. Cournoyer: Ici, nous ajoutons, au lieu d'être seulement
aux parties signataires: "Au salarié, à son association et
à l'employeur", plutôt que les seules parties signataires qui ont
le droit d'être entendues. Ici, on parlait de parties signataires, mais
il est préférable de donner un droit au salarié, à
son association et à l'employeur d'être...
M. Bellemare (Johnson): D'accord, oui. A la sixième ligne,
oui, aux parties signataires...
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): II y avait un amendement à 31 c)
aussi.
M. Cournoyer: M. le Président, les mots "ou demande de la
commission d'arbitrage des griefs"
doivent être enlevés, parce qu'il s'agit d'arbitre unique
ici.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Je note au passage que ces dispositions sont des
dispositions qui sont inspirées du projet de code du travail. On parle
dans le code du travail de commission d'arbitrage des griefs, tandis qu'ici, il
n'est pas question de commission d'arbitrage des griefs. Alors, au paragraphe
31 c), on devrait rayer "ou demande de la commission d'arbitrage des
griefs".
Le Président (M. Séguin): Oui, l'arbitrage des
griefs.
M. Cournoyer: "Ou demande de la commission d'arbitrage des
griefs".
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Cournoyer: Vu qu'on est dans le même ordre
d'idées, au paragraphe 31 e), la même chose.
M. Bellemare (Johnson): Au paragraphe 31 e), la même
chose.
Le Président (M. Séguin): Alors, après
griefs, cela continuerait en ajoutant: "ne peut être poursuivi", c'est
cela?
M. Bellemare (Johnson): C'est cela. M. Cournoyer: C'est
cela.
Le Président (M. Séguin): Au paragraphe 31
e)...
M. Cournoyer: "Ou la commission d'arbitrage des griefs", enlevez
cela.
Le Président (M. Séguin): La page 24,
adopté?
M. Cournoyer: L'amendement... Il y a trois amendements.
Le Président (M. Séguin): Un instant, j'en ai deux.
Quel est le troisième?
M. Lachance: Celui-là ici, au paragraphe 31 d), aux mots
"salarié à son association et à son employeur".
Le Président (M. Séguin): Au salarié,
oui.
M. Lachance: "Et à son association et à son
employeur".
Le Président (M. Séguin): Ecoutez, j'ai un
amendement au paragraphe 31 c), où il s'agissait de régler? "Ou
de membres de la commission d'arbitrage de griefs", c'est au paragraphe c).
Ensuite, le même amendement s'applique aux paragraphes 31 e) et 31
d).
M. Lachance: "Au salarié...". C'est le troisième
amendement.
Le Président (M. Séguin): "Au salarié...",
c'est le troisième?
M. Lachance: "Au salarié, à son association et
à l'employeur".
Le Président (M. Séguin): C'était le
précédent. D'accord.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre pourrait me dire
s'il a l'intention de...
Le Président (M. Séguin): Page 24,
adopté?
M. Bellemare (Johnson): Oui. C'est parce qu'il y avait une
recommandation dans le rapport Cliche, où il était dit que la
juridiction des arbitres serait étendue. Est-ce que c'est l'intention du
ministre de l'étendre, cette juridiction?
M. Cournoyer: Non.
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Cournoyer: D'ailleurs, les dispositions que nous avons
déjà réglées... En créant l'office, on a
donné l'administration des décrets ou de la convention
collective.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Les pouvoirs des arbitres sont maintenant
fixés par le décret.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Ce sont les parties qui ont déterminé
cela. Mais les pouvoirs sont limités à ce qui n'est pas de la
juridiction de la Commission de l'industrie de la construction actuellement, et
on a déterminé, maintenant, que ce qui est de la juridiction de
la Commission de l'industrie de la construction, c'est-à-dire les
salaires...
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais l'interprétation, par
exemple, de la convention elle-même...
M. Cournoyer: Ce sont les parties.
M. Bellemare (Johnson): Ce seront les parties?
M. Cournoyer: C'est-à-dire qu'on a un système... Je
ne sais pas si nous l'avons vu. Cela revient plus tard, je pense. C'est le
comité mixte.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Le comité mixte qui fait
l'interprétation.
M. Bellemare (Johnson): On l'a étudié,
l'article...
M. Cournoyer: Le comité mixte faisant
l'interprétation, il n'est pas approprié...
M. Bellemare (Johnson): C'est l'article 2, a), b), c), d), e),
h), i), j), k), I).
M. le Président, est-ce que le ministre me répond... Une
question incidente, je n'en ai pas d'autres après.
Est-ce que c'est l'intention du ministre d'établir un greffe?
M. Cournoyer: II n'est pas prévu? Il me semble que le
greffe est prévu.
M. Bellemare (Johnson): Un greffe central chargé de
dresser les fichiers de tous les griefs pendants.
M. Cournoyer: II me semble qu'il est prévu, mais...
M. Bellemare (Johnson): Je ne l'ai pas vu, moi.
Est-ce qu'il y a un greffe central prévu? Dans le rapport Cliche,
c'est à la recommandation 65.
M. Cournoyer: M. le Président, il ne s'agit pas ici d'une
décision d'autorité, mais remarquez bien que, dans le cas des
recommandations de la commission Cliche, le greffe était
nécessaire à cause de l'importance qu'on donnait aux arbitres et
qu'ils administraient, comme arbitres, les dispositions qui doivent maintenant
être administrées par l'office. Comme nous n'avons pas pris la
recommandation de l'office de confier aux arbitres l'interprétation du
décret, les conflits de juridiction de métiers, nous n'avons pas
cru bon d'ajouter un greffe sur des griefs qui sont de nature essentiellement
privée.
M. Bellemare (Johnson): II y avait bien un greffe, autrefois,
dans la constitution de la CIC.
M. Cournoyer: Non.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'en aviez pas, pour établir
les griefs sur les questions normatives?
M. Cournoyer: II y a tellement peu de questions qui sont soumises
aux griefs. Je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup de griefs non plus,
étant donné l'action des parties et surtout l'action de la CIC.
Vous savez, dans le domaine de la convention collective ordinaire...
M. Bellemare (Johnson): C'est l'interprétation...
M. Cournoyer:... c'est toute la convention qui est soumise
à l'arbitrage des griefs, tandis que, dans le cas actuel, il reste
très peu de place, en définitive, à l'arbitrage des
griefs. L'établissement d'un greffe, ce serait exclusivement de dire: On
fait des mots...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, l'article 31,
paragraphes e), f), g), h), i), j), k), I)...
Le Président (M. Séguin): Oui... M. Bellemare
(Johnson): ... m), n)...
Le Président (M. Séguin): Oui, d'accord. Page 25,
adopté.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas de...
Le Président (M. Séguin): Page 26, jusqu'au
paragraphe k), oui. Article 31, I), adopté. Page 26, adopté. Page
27, article 31 m), n), adopté?
M. Cournoyer: Un instant, M. le Président! A la page 27...
D'acccord.
Le Président (M. Séguin): Adopté? M.
Bellemare (Johnson): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 27,
adopté. Page 28, article 13?
M. Bellemare (Johnson): Là, M. le Président, on
pourra faire un gros débat. C'est le placement des salariés de la
construction, mais on l'a fait en Chambre cet après-midi. On n'est pas
pour répéter les mêmes arguments, mais j'ai seulement
quelques questions.
Le Président (M. Séguin):... que le
député de Maisonneuve a deux amendements à proposer
à l'article 13. Est-ce qu'on pourrait suspendre...
M. Cournoyer: Suspendons l'article 13.
Le Président (M. Séguin): Probablement que vos
commentaires s'appliqueront, de toute façon à ce
moment-là.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, M. le Président, je suis
bon garçon.
Le Président (M. Séguin): Suspendu. M.
Cournoyer: Article 13, suspendu. M. Bellemare (Johnson): L'article
14...
Le Président (M. Séguin): Article 13, 32.1, a), b),
c), d)...
M. Bellemare (Johnson): Non, tout l'article 13 au complet.
M. Cournoyer: Tout l'article 13 est suspendu. Le
Président (M. Séguin): Article 14.
M. Bellemare (Johnson): L'article 14, c'est exactement la
recommandation 48 du rapport Cliche.
M. Cournoyer: M. le Président, au deuxième
paragraphe de l'article 32 a), l'article 14, il faudrait enlever le
deuxième alinéa du paragraphe 1 et le paragraphe 2 de l'article
32 s'applique. C'est: L'article 32 s'applique, mutatis mutandis, en
matière se sécurité des salariés de la
construction.
Le Président (M. Séguin): "S'applique" au
singulier.
M. Cournoyer: Au singulier, oui.
Le Président (M. Séguin): Alors, article 14,
adopté. Article 15, 32 b).
M. Bellemare (Johnson): II y a un amendement à l'article
15.
Le Président (M. Séguin): 32 b) 1, oui, article 15,
il y a un amendement de proposé.
M. Bellemare (Johnson): On met "professionnelles" au pluriel.
Mais il y a à noter que le paragraphe 1 de cet article, M. le
Président, entrera en vigueur à la date qui sera fixée par
le lieutenant-gouverneur en conseil. C'est l'article 41 du projet de loi actuel
qui le prévoit.
Le Président (M. Séguin): On demande de
répéter, M. le député.
M. Bellemare (Johnson): L'article 41: Le paragraphe 1 de
l'article 32 b) de la Loi sur les relations de travail dans l'industrie de la
construction tel qu'édicté par l'article 15 de la présente
loi, entrera en vigueur à la date qui sera fixée par proclamation
du lieutenant-gouverneur en conseil. Pourquoi, M. le Président?
L'article 41 de la loi qui est devant nous...
M. Cournoyer: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... le paragraphe 1, justement que nous
sommes à étudier, de l'article 32 b), qui est devant nous, sur
les relations de travail dans l'industrie de la construction tel
qu'édicté par l'article 15, c'est donc cela, entrera en vigueur
à la date qui sera fixée par proclamation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Pourquoi?
M. Cournoyer: C'est parce qu'actuellement, M. le
Président, nous avons un règlement no 1 on parle toujours
de la formation et de la qualification professionnelles, à 32 b) 1
qui est administré par la direction générale de la
main-d'oeuvre, chez nous, au ministère du Travail. Tant et aussi
longtemps que nous n'avons pas remplacé ce règlement par celui
qui suivra l'avis qui a déjà été publié il y
a un mois et demi ou deux mois, au commencement de mai, lorsque nous aurons
adopté ce règlement, nous proclamerons l'application de ceci pour
le donner, le confier à l'office.
Le Président (M. Séguin): II y a un amendement de
proposé à l'article 15, 32 b) 1. Il s'agit de mettre le mot
"professionnelles" au pluriel.
M. Cournoyer: Le deuxième paragraphe de 32 b) 1 : Enlever
la phrase qui dit: Le deuxième alinéa du paragraphe 1 et le
paragraphe 2 de... Cela est à enlever, comme on l'a fait
précédemment. Précédemment, ce que nous avons fait,
M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Le deuxième
alinéa du paragraphe 1.
M. Cournoyer: Et le paragraphe 2 de... En fait, pour commencer le
paragraphe par: L'article 32 s'applique...
Le Président (M. Séguin): Au singulier.
M. Cournoyer: Et mettre "professionnelles" au pluriel parce qu'il
s'agit de formation et de qualification professionnelles.
Le Président (M. Séguin): "Professionnelles" au
pluriel des salariés.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on revient. M. Cournoyer:
Un instant, s'il vous plaît.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Cournoyer: ... avant qu'on ait réglé
celui-là.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a un autre amendement?
C'est l'article 32, ça?
M. Cournoyer: M. le Président, j'aurais à ajouter
à l'article 32 b) un troisième paragraphe.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que ce serait le
paragraphe 3?
M. Cournoyer: Cela deviendrait le paragraphe 3, en effet.
M. Bellemare (Johnson): Dans ce cas, il faudrait le
numéroter.
M. Cournoyer: Je le numéroterai, paragraphe 3.
Le Président (M. Séguin): Nous sommes rendus
à 3. Il y a 1, 2 et il viendra...
M. Bellemare (Johnson): Paragraphe 3, en bas.
M. Cournoyer: Dans l'espace vert.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, "tout règlement...
M. Cournoyer: M. le Président, cet article confie
formellement dans cette loi, au Conseil d'arbitrage institué en vertu de
l'article 41 de la Loi sur la formation et la qualification professionnelles de
la main-d'oeuvre, le soin de régler les conflits de compétence
relatifs à l'exercice d'un métier ou d'un emploi commun, ainsi
que d'entendre et de disposer de l'appel de toute personne qui se croit
lésée dans l'application de toute loi ou règlement relatif
à la formation et à la qualification professionnelles de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction.
M. Bellemare (Johnson): C'est en vertu du projet de loi 49 de la
main-d'oeuvre? Loi professionnelle de la qualification.
M. Cournoyer: Loi de qualification professionnelle.
M. Bellemare (Johnson): C'est ça, projet de loi 49.
M. Cournoyer: Ce conseil a été institué en
fonction de ça, en vertu de cette loi.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Burns: Un instant.
M. Bellemare (Johnson): Un instant, un instant.
Le Président (M. Séguin): D'accord, je n'essaie
pas...
M. Cournoyer: Le conseil d'arbitrage est déjà dans
le projet de loi 49. C'est parce qu'on ne veut pas donner l'impression que ce
conseil n'a plus juridiction dans la construction.
M. Bellemare (Johnson): C'est un pouvoir qui existait à
l'article 41...
M. Cournoyer: On est parti pour la nuit, Fabien arrive.
Est-ce qu'on peut en faire un double?
Le Président (M. Séguin): On peut continuer
là-dessus....
M. Cournoyer: M. Lessard est-il arrivé? Alors, l'article
32 b) 1 avec l'amendement est-il adopté, M. le Président?
Le Président (M. Séguin): J'ai demandé tout
à l'heure pour...
M. Cournoyer: Article 32 b) 1 est adopté avec
l'amendement. Pas de problème sur ce point. D'accord.
Le Président (M. Séguin): Article 32b)1, le
troisième paragraphe. Je pense que je vais suspendre la séance.
Cela fait déjà quelques heures que vous êtes assis en
place. Etirez-vous les jambes pendant cinq minutes. La commission suspend ses
travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 46)
Reprise de la séance à 23 h 51
M. Séguin (président de la commission du travail et de
la main-d'oeuvre et de l'immigration): A l'ordre, messieurs!
Je prends la page 30 avec les amendements proposés et le nouveau
paragraphe no 3 Inséré dans l'article 32 b). Il y a un nouveau
paragraphe no 3.
M. Burns: C'est celai
Le Président (M. Séguin): Alors, est-ce
adopté avec les amendements?
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Article 16. C'est juste
au bas de la page.
M. Bellemare (Johnson): Si c'était permis, on reviendrait
aux deux amendements de l'honorable député de Maisonneuve sur
l'article 9 et sur l'article 13...
Le Président (M. Séguin): Bien.
M. Bellemare (Johnson): Avant de continuer plus loin, ce sont les
deux articles qui sont restés en suspens.
Le Président (M. Séguin): Oui, oui.
M. Bellemare (Johnson): On nettoierait cela on aura plus de
facilité pour terminer.
Le Président (M. Séguin): Je comprends, il y a la
page 30 et au bas de la page 30 il y a l'article 16. L'article 16, c'est tout
ce qu'il y a. Y a-t-il quelque chose à ces deux paragraphes?
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai absolument rien.
M. Cournoyer: M. le Président, à l'article 14, je
vous ai fait biffer tantôt le deuxième alinéa du premier
paragraphe. Le deuxième paragraphe de l'article 32 s'applique. Ce que
j'aurais dû dire, c'est que le deuxième alinéa de l'article
32 s'applique.
Le Président (M. Séguin): A quelle page? M.
Cournoyer: A la page 29.
Le Président (M. Séguin): Oui, vous m'avez fait
biffer le deuxième alinéa de l'article 32 a).
M. Cournoyer: Oui, cela devait être: ... le dernier
alinéa de l'article 32 s'applique, et non pas: l'article 32
s'applique.
Le Président (M. Séguin): Le premier et le
deuxième paragraphe de l'article 32.
M. Burns: M. le ministre, je ne comprends pas encore.
M. Cournoyer: M. le Président, je vais me le faire
réexpliquer à nouveau et je vais vous l'expliquer à
nouveau. Je commence à avoir mon douloureux voyage. Qu'est-ce que cela
veut dire?
M. le Président, ce que nous voulons prévoir par cet
article ou par le dernier alinéa de l'article 32, c'est de permettre au
ministre de verser les subsides au titre de la sécurité des
salariés dans la construction. C'est-à-dire que, si vous vous
souvenez non, je pense que les députés de l'Opposition n'y
étaient pas lors d'une discussion avec le président de la
CSN, je disais que si une partie des obligations qui incombent maintenant au
ministre était absorbée par l'office qui se finance à
même les 0.5%, venant des deux sources, employeurs et salariés,
à ce moment, je croirais opportun de compenser, l'obligation que nous
assumons comme ministre, l'office qui prendra l'obligation à son compte
en vertu de cette loi.
Ce sont des subsides additionnels au 1/2% et 1/2% de 1% qui se trouvent
à financer l'office dans sa fonction première qui est celle de
surveiller l'application du décret et de la convention collective.
Comme, dans le cas de l'article 32 a), nous ajoutons que l'office est
chargé de la mise en application de toute disposition législative
réglementaire concernant la sécurité des salariés
de la construction, je crois opportun d'avoir le pouvoir de verser à
l'office les subsides correspondant à la diminution des obligations du
ministère. Cela serait prévu au budget du ministère, donc
discuté ici en commission parlementaire lors de l'étude des
crédits et c'est un pouvoir que je veux obtenir pour le ministre pour
verser un subside.
Si vous regardez le dernier alinéa de l'article 32, il est dit:
"Le ministre peut verser à l'office des subventions aux fins du
présent article."
M. Burns: M. le ministre, on est d'accord.
M. Bellemare (Johnson): On sympathise. Cela ne sera pas nous qui
allons vous "achaler". C'est l'article 32 et non pas l'article 32 a). "Le
ministre peut verser à l'office..." C'est l'article 32.
M. Cournoyer: Je vais le régler à ma façon,
à ma façon à moi. Vous allez répéter,
après l'article 32 a)... Enlevez-moi tout ce qui est écrit
là et mettez donc: "Le ministre peut verser à l'office des
subventions aux firfs du présent article". Cela va être
simple.
Le Président (M. Séguin): C'est déjà
là, à 32.1.
M. Cournoyer: 32.1. Il est là. Je suis à l'article
14, 32 a). Je vais répéter le texte qu'on trouve en dessous du
paragraphe c) de la page 28.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 32 a).
M. Cournoyer: "Le ministre peut verser à l'office des
subventions aux fins du présent article."
M. Bellemare (Johnson): Et la même chose aussi à
l'article 32 b)?
M. Cournoyer: La même chose, en rayant le paragraphe qui
est là.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 32 b) aussi. L'article 15, 32
b). On se comprend. Je me comprends.
M. Burns: M. le ministre, je ne veux pas vous compliquer la vie,
mais pourquoi ne diriez-vous pas cela à l'article 32 tout court? Cela ne
fait rien. J'en ai un autre.
M. Bellemare (Johnson): Solidarité! Egalité!
Fraternité!
M. Burns: Je ne fais pas de blague. Sur le plan de la technique
législative, cela serait beaucoup plus simple si, à la fin de
l'article 32, tout nu tel qu'il est, vous donniez le texte suivant: "Le
ministre peut verser à l'office des subventions aux fins du
présent article." Cela viserait l'article 32.1, 32 a) 1,32 b).
M. Cournoyer: Cela s'appliquerait aussi à l'article 32
c).
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: Je ne veux pas que cela s'applique à
l'article 32 c).
M. Burns: Ah!
M. Bellemare (Johnson): Ah! Je pense que la solution est
trouvée. On va accepter la suggestion que vient de trouver le ministre,
celle de se libérer des attaches qui l'environnent et de faire
lui-même sa loi. Avec tout le respect que je dois à
l'autorité, j'acquiesce à sa requête. L'article 32 a).
Adopté. L'article 32 b). Adopté.
Le Président (M. Séguin): Un instant. Si c'est
simple pour vous autres, messieurs de la commission, de comprendre...
M. Bellemare (Johnson):... compris.
Le Président (M. Séguin): ... ce n'est pas
tellement clair pour moi. Je suis à l'article 14.
M. Burns: Qui est le rapporteur à cette commission?
M. Lachance: Moi.
M. Burns: Vous aurez du plaisir à rapporter cela.
M. Lachance: Je me comprends.
Le Président (M. Séguin): Je suis obligé de
parapher et de garder une copie originale.
M. Burns: Très bien.
Le Président (M. Séguin): A l'article 14, je biffe
l'article 32 a) et je le remplace par: "Le ministre peut verser à
l'office des subventions aux fins du présent article."
M. Burns: Ce n'est pas cela.
M. Bellemare (Johnson): Non. Ce n'est pas cela. Le premier
alinéa demeure, mais on ajoute ce que le ministre vient de nous
demander.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que vous parlez de
l'article 14?
M. Burns: Oui. On parle de l'article 14 à la page 30.
Le Président (M. Séguin): A la page 30?
M. Burns: Oui. C'est parce que vous n'avez pas la bonne
pagination. Vous êtes à la page 29.
M. Lachance: C'est à deux endroits, à la page 29 et
à la page 30.
M. Bellemare (Johnson): Alouette!
Le Président (M. Séguin): Je m'excuse. Il n'y a pas
d'article 14 à la page 30.
M. Bellemare (Johnson): Alouette! M. Cournoyer: Je suis
à la page 29.
M. Burns: Moi aussi. Combien y a-t-il de pages 23 dans votre
texte?
M. Cournoyer: II y en a deux. M. Burns: Deux?
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Burns: On est rendu à la page 30. Il y a deux pages
23.
M. Cournoyer: Je n'ai qu'une page 23.
M. Bellemare (Johnson): II y en a deux dedans.
M. Burns: Voulez-vous vérifier? On l'a appelée 22
a).
M. Cournoyer: II y en a une qui s'appelle 22 a), 23, 24.
M. Bellemare (Johnson): 22, 22 a).
Le Président (M. Séguin): Messieurs, s'il vous
plaît!
M. Burns: II n'y a pas de s'il vous plaît. Ecoutez. On
n'est même plus rendu avec les mêmes textes.
M. Cournoyer: Article 14.
Le Président (M. Séguin): C'est cela. A la page 29,
d'après le texte que nous avons.
M. Bellemare (Johnson): Puis-je poser une question?
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Bellemare (Johnson): L'article 32 a) se lirait comme suit:
"L'office est chargé de la mise en application de toute disposition
législative ou réglementaire concernant la sécurité
des salariés de la construction..." et on ajouterait "... le ministre
peut verser à l'office des subventions aux fins du présent
article."
M. Lachance: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela, M. le Président, 32
a)?
M. Lachance: C'est cela.
M. Burns: Le deuxième alinéa qui dit: " Le
deuxième alinéa...
Le Président (M. Séguin): Un instant!
M. Burns: ... du paragraphe 1 et le paragraphe 2 de l'article 32
s'appliquent, mutatis mutandis, en matière de sécurité des
salariés de la construction", vous le faites sauter.
M. Lachance: On le fait sauter. M. Burns: C'est cela?
Très bien.
Le Président (M. Séguin): Alors, celui qu'on a
amendé tout à l'heure, on le fait sauter.
M. Lachance: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): Le deuxième
alinéa du paragraphe 1...
M. Burns: On a perdu beaucoup de temps pour rien tout à
l'heure.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît. Un instant! L'article 32 a) se lit comme suit: "L'office est
chargé de la mise en application de toute disposition législative
ou réglementaire concernant la sécurité des
salariés de la construction." On continue avec une nouvelle phrase: "Le
ministre peut verser à l'office des subventions aux fins du
présent article." Et le paragraphe qui suit commençant par "Le
deuxième alinéa du paragraphe 1..." est rayé
totalement.
M. Lachance: La même chose s'applique à la page 30,
32 b) 1.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire que c'est à
l'article 15.
Une Voix: On va prendre l'article 15 après.
Le Président (M. Séguin): Un instant! Un instant!
Un instant! C'est terminé pour l'article 14. Qu'est-ce qu'il en est pour
l'article 15? Ce sont des articles qui ont déjà été
adoptés et amendés.
M. Cournoyer: Je demande qu'on raye le deuxième paragraphe
de l'article 32 b) 1.
Le Président (M. Séguin): Oui. M. Cournoyer:
Rayez-le.
M. Bellemare (Johnson): Première opération:
Otez.
M. Cournoyer: Rayez. Ecrivons... M. Beilemare (Johnson):
Ajoutez.
M. Cournoyer: "Le ministre peut verser à l'office des
subventions aux fins du présent article."
M. Bellemare (Johnson): Point.
M. Cournoyer: Point.
M. Bellemare (Johnson): Alouette!
M. Burns: Peut-on adopter cela? Adopté. Si c'est
possible.
Le Président (M. Séguin): Je l'écris.
M. Burns: Je veux simplement faire une remarque incidente parce
que je viens de voir le député de Beauce-Sud arriver qui, lui,
avait l'impression que nous discuterions du projet de loi no 52, ce soir.
Est-ce que vous voulez dire, non seulement au député de
Beauce-Sud, mais surtout aux gens qui attendent, si le projet de loi 52 sera
étudié ce soir ou cette nuit? Peut-on dire à ces gens et
aux gens qui sont ici pour le projet de loi 52 et au député de
Beauce-Sud si on va étudier le projet de loi 52 cette nuit?
M. Lévesque: Cela dépend du consensus.
M. Cournoyer: Cela dépend beaucoup plus du consentement
unanime que de moi. Si le consentement est là, le député
de Saguenay nous le...
M. Burns: Le député de Saguenay, jusqu'à
maintenant, s'est occupé de ce dossier. Malheureusement, je n'ai pas pu
le rejoindre, même si la commission de l'agriculture vient de se terminer
et qu'il vient de quitter cette commission. J'ai tenté de le rejoindre
tout à l'heure.
M. Cournoyer: Je préférerais qu'on reprenne demain
matin le projet de loi 52...
M. Burns: Demain matin, le projet de loi 52.
M. Cournoyer: ... dont je vous ai remis copie tantôt.
M. Lévesque: On pourrait disposer du projet de loi 47 ce
soir. On pourrait terminer le projet de loi 52 demain. Est-ce le concensus?
M. Cournoyer: Oui.
M. Roy: M. le Président, si on me le permet à ce
moment-ci, en ce qui me concerne, j'ai été chercher mon dossier.
J'aurais été prêt, mais mon collègue, le
député de Saguenay et moi, avons travaillé
particulièrement sur ce projet de loi. J'aurais été bien
prêt ce soir, mais puisque le député de Saguenay n'y est
pas, je ne veux pas m'imposer outre mesure. Si on convient d'avance que c'est
demain matin qu'on reprend l'étude de ce projet de loi, il faudrait
quand même que les gens qui sont ici le sachent, pour ne pas les obliger
à passer une partie de la nuit ici, à l'Assemblée
nationale.
M. Lévesque: On procédera au projet de loi 47 ce
soir et au projet de loi 52 demain matin. D'accord.
Le Président (M. Séguin): Pendant que nous y
sommes, y a-t-il consentement unanime pour terminer ce soir le projet de loi
47?
M. Bellemare (Johnson): Excepté si on ne tombe pas
d'épuisement.
Le Président (M. Séguin): Même avec
l'épuisement, finissez-vous ce soir le projet de loi 47?
M. Bellemare (Johnson): On va essayer. On va faire comme le
leader, on va garder la petite restriction.
M. Cournoyer: Bonne chance.
Le Président (M. Séguin): II y a un rapport
à faire en Chambre là-dessus.
M. Bellemare (Johnson): A 99%.
Le Président (M. Séguin): II y a un rapport
à faire en Chambre sur le projet de loi 47, il doit être
rédigé.
M. Beliemare (Johnson): Votre amendement à l'article 15
est-il prêt?
M. Cournoyer: Oui, M. le Président. Cela nous a pris pas
mal de temps?
M. Bellemare (Johnson): II y a aussi un troisième
paragraphe à l'article 15?
Le Président (M. Séguin): Oui, qui a
été ajouté. Comme tout à l'heure, à la page
30, l'article 16 dans votre texte, l'article 32 c) adopté?
M. Bellemare (Johnson): Oui, il n'y a rien dans cela.
Le Président (M. Séguin): Page 30,
adopté.
M. Bellemare (Johnson): On va revenir aux deux amendements.
Le Président (M. Séguin): Je reviens maintenant aux
articles que nous avons suspendus. Cela nous ramène à la page 28
du texte de votre projet de loi, article 13. M. le député de
Maisonneuve.
M. Burns: A l'article 9, M. le Président, ce n'est
pas...
Le Président (M. Séguin): Vous voulez commencer par
l'article 9?
M. Burns: Oui, si vous voulez, on va les prendre dans
l'ordre.
Le Président (M. Séguin): Article 9?
M. Burns: A la page 20, on a la même page? Vous avez
remarqué qu'avant la page 23 on s'entend sur la numérotation des
pages. Après la page 23, on ne s'entend plus, parce qu'il y a deux pages
23. En tout cas, M. le Président, ce n'est pas cela qui est le but de
mon propos. Cela va être bien simple, M. le Président. L'article
9, tel que proposé, reconduit, à toutes fins pratiques, le
pouvoir du lieutenant-gouverneur en conseil de prolonger ou d'abroger le
décret, avec le consentement de l'association d'employeurs et celui des
associations de salariés représentatives à un degré
de plus de 50%. C'est le premier alinéa.
Le deuxième alinéa nous dit: II peut aussi sur la
recommandation du ministre, modifier le décret avec le consentement de
l'association d'employeurs et celui des associations de salariés
représentatives à un degré de plus de 50% et après
publication d'un avis à cet effet dans la Gazette officielle.
Le paragraphe suivant, M. le Président, je n'ai pas besoin de le
lire. Il nous parle des dispositions de l'article 17 qui s'appliquent au
décret et du délai de publication dans la Gazette officielle.
Le quatrième alinéa: "Le lieutenant-gouverneur en conseil
peut aussi, sur la recommandation du ministre, prolonger, abroger ou modifier
le décret sans le consentement de l'association d'employeurs ou des
associations de salariés quand il est d'avis que, dans
l'intérêt public... C'est la seule solution qui puisse
remédier à la situation existante".
M. le Président, c'est le projet de loi no 201 justement qui est
reproduit au quatrième alinéa. Mon amendement, à toutes
fins pratiques, est une concordance avec la recommandation no 75 du rapport de
la commission Cliche, recommandation qui se lit comme suit: "Que les
dispositions de la
loi 201, qui prévoient l'intervention, sans le consentement des
parties, du lieutenant-gouverneur en conseil pour modifier en tout temps les
conditions de travail librement négociées, soient
abrogées.
M. le Président, je propose non pas parce que la commission
Cliche le dit, mais parce que je suis convaincu que c'est une dispositon
malsaine, j'ai bien pesé le mot, c'est une disposition malsaine dans un
projet de loi qui se veut une espèce de réforme du domaine de la
construction, d'admettre que le lieutenant-gouverneur en conseil, soit le
cabinet des ministres, puisse sans le consentement des parties, prolonger,
abroger ou modifier le décret. Je pense qu'il est absolument malsain
qu'on maintienne cette disposition. Je pense que la commission Cliche s'en est
rendu compte à la page 534 dans sa recommandation no 75. Je propose que
le quatrième alinéa de l'article 9 soit abrogé. Ce n'est
pas plus que cela.
En somme, ce que nous visons, tant pas la loi 290que par ces amendements
que nous nous apprêtons à adopter, c'est, le plus possible, de
laisser aux parties la possibilité d'établir des règles du
jeu entre elles. Ce pouvoir, cette épée de Damoclès, si je
peux m'exprimer ainsi, qu'on laisse au-dessus de la tête des parties
représentatives au décret et qu'on maintient par le
quatrième alinéa de l'article 9, il me semble que c'est, à
tout le moins, ne pas faire confiance aux parties; c'est, à tout le
moins, leur laisser au-dessus de la tête cette épée de
Damoclès qui a été adoptée très
récemment, qui jusqu'à maintenant a démontré
jusqu'à un certain point que l'intervention du lieutenant-gouverneur en
conseil n'était pas la solution valable, puisque par la suite, il y a eu
encore des problèmes dans le domaine. Je vous l'ai dit. Bien oui, il y a
eu d'autres problèmes. Vous avez eu d'autres problèmes dans le
domaine de la construction. Vous avez eu le site olympique à
Montréal... le chantier du site olympique à Montréal qui a
été en grève par la suite. Cela n'a pas
réglé tout le problème. Vous l'avez eu, aussi
récemment qu'il y a un mois et demi. Ce n'est pas par des choses comme
celles-là qu'on va réussir à remettre de l'ordre dans la
construction.
Je pense, en tout cas, que c'est une mesure qui est absolument malsaine
dans un projet de loi qui veut refaire l'atmosphère dans les relations
de travail dans l'industrie de la construction. Je pense que, par concordance,
on devrait peut-être abroger aussi l'alinéa 5, mais
l'alinéa 4 qui est substantif là-dedans devrait être
abrogé et possiblement l'alinéa 5 aussi qui se
réfère à l'alinéa précédent. C'est ma
proposition.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'appuierai la
motion pour plusieurs raisons. D'abord, la première, c'est que lorsque
le ministre nous a présenté le bill 201 en décembre 1974,
il nous avait dit: C'est pour couvrir des cas d'exception. Au cas où la
session ne serait pas en cours, on pourrait se servir de ce pouvoir
discrétionnaire qu'on vous demande. Encore là, c'était
à la toute fin de la session; ce projet contentieux nous a
été apporté la veille ou l'avant-veille, où l'on
accor- dait au ministre un pouvoir discrétionnaire et au
lieutenant-gouverneur en conseil, celui de sanctionner. Oui, le ministre nous
avait dit: Ecoutez, je vous donne ma parole oui, c'est dans le journal
des Débats que je ne m'en servirai que dans un temps
d'extrême nécessité et que cela sera temporaire. Oui, et de
mes deux oreilles... Le ministre ne niera pas cela, je vais sortir le journal
des Débats et je vais lui lire.
M. Cournoyer: Temporaire. Je voudrais vous l'entendre le
lire.
M. Bellemare (Johnson): Oui, et après cela, vous direz: Je
ne pensais pas que j'avais dit cela. C'est cela que vous allez nous dire.
M. Cournoyer: Je vous dirai: Je ne pensais pas que j'avais dit
cela. Vous allez me dire comment vous l'avez lu, vous.
M. Bellemare (Johnson): L'attitude du ministre, à ce
moment, était très conciliante, à savoir que ce
n'était que pour un temps limité. Je persiste à dire que
je ne suis pas sourd ni muet, que je ne suis pas dépourvu de bon sens,
ni de jugement, et, à ce moment, j'ai compris cela.
M. Cournoyer: Vous avez quand même voté contre.
M. Bellemare (Johnson): Oui, j'ai voté contre et je m'en
glorifie.
M. Cournoyer: Glorifiez-vous-en.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Je lisais dernièrement dans
une revue que c'était un des gestes les plus autocratiques qu'une
législature ait jamais posés.
M. Cournoyer: C'est vrai.
M. Bellemare (Johnson): Certainement, c'est un des gestes les
plus autocratiques.
M. Cournoyer: Au nom de l'ordre public.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, cela ne nous a
pas été mis dans les mains comme cela.
M. Cournoyer: II est inscrit dans la Loi et dedans aussi
que je dois passer... C'est une suggestion de l'Opposition...
M. Bellemare (Johnson): Devant une commission parlementaire.
M. Cournoyer: Devant une commission parlementaire, pour entendre
les...
M. Bellemare (Johnson): Nous avons réussi à avoir
une bribe.
M. Cournoyer: Et c'est là où j'ai
créé le précédent que le député de
Maisonneuve n'a pas voulu
invoquer dans d'autres circonstances, dernièrement. De toute
façon, il s'agit d'une situation exceptionnelle et nous disons: Nous
demandons la convocation de la commission parlementaire. Je vais
répondre quand même à la suggestion du député
de Maisonneuve...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je vais finir mon
intervention; le ministre pourra relaxer, je vais baisser d'un demi-ton ou il
pensera que je suis encore en maudit. M. le Président, je voudrais faire
comprendre au ministre que, maintenant que le projet de loi 290 est
amélioré, d'après ce qu'il en dit cet après-midi,
nous amener une nouvelle panacée pour régler tous les
problèmes de la construction...
M. Cournoyer: M. le Président, il me fait dire des choses
alors que j'ai dit le contraire.
M. Bellemare (Johnson): II nous a récité: Voici un
projet de loi qui réglera presque tous les problèmes dans la
construction. Le ministre, pour une fois, sera heureux d'être ministre du
Travail, avec beaucoup moins de problèmes sur les bras dans le domaine.
Je voyais ce matin, le ministre jouir déjà de son exposé
mirobolant. Il nous a dit que c'était une des meilleures lois qu'il
apportait devant la législature, et...
M. Burns: On vous interprète.
M. Bellemare (Johnson): ...il jouissait en
énumérant que l'Office avait de nouveaux pouvoirs et que,
maintenant, ce sera fait avec toute la discrétion,
l'honnêteté, la bienveillance, la conciliation, tous les griefs,
compensations. Tout cela était réglé. Le ministre,
maintenant que son problème est réglé, n'a pas besoin du
201, c'est ce que je veux lui dire. La loi qu'il nous présente
aujourd'hui est tellement bonne qu'il n'a pas besoin du 201.
Je lui demande, au nom des travailleurs, d'arrêter de leur faire
peur. Le 201, il n'en a plus besoin; le problème des travailleurs, des
syndiqués, de la convention collective, dans le domaine de la
construction, n'existe plus. Le ministre nous a dit ce matin combien il
était heureux de voir que ce projet de loi réglait d'immenses
problèmes. Je lui ai répondu, cet après-midi, qu'il
n'était qu'à la porte de ses troubles, il ne l'a pas encore
ouverte; c'est lorsqu'il l'ouvrira qu'il verra le vacuum qu'il a
créé, comme la tempête sera terrible.
Je dis donc que le 201, maintenant que le projet de loi est si
excellent, le ministre n'en a pas besoin de ce pouvoir discrétionnaire.
Pourquoi se promener dans la province, non seulement avec un casque de pompier,
mais avec une massue, et dire: Vous autres, les petits frères, vous avez
besoin de vous ranger, parce que j'ai encore le 201 dans mon tiroir; la
"strap", vous allez y goûter.
M. Cournoyer: ...intérêt public.
M. Bellemare (Johnson): Oh! le petit mot d'intérêt
public, cela ne m'impressionne pas.
M. Cournoyer: ...dans la loi, non? ...
M. Bellemare (Johnson): Le ministre a une qualité
extraordinaire qui est de pouvoir ressou-dre, dans la même
journée, et de pouvoir dire: Je ne l'ai pas dit. M. le Président,
nous lirons ensemble le journal des Débats, et vous verrez comment,
toutes les dix ou douze phrases, il disait: Moi, je suis heureux; je suis donc
un ministre compétent d'avoir réalisé ce magnifique
projet. Je le voyais dans toute sa plénitude, dans sa grandeur de Louix
XIV qui disait: L'Etat, c'est moi. Jouissant alors de cette concupiscence
naturelle, il pouvait dire avec tout l'éclat d'un orateur
distingué: J'ai sauvé la démocratie!
S'il a sauvé la démocratie, qu'il enlève donc le
201 ce soir; il n'en a plus besoin dans son projet de loi. Je pense que ce
serait faire oeuvre de bien et prouver que son bill est bon, prouver que les
intentions qu'il a manifestées dans son allocution de ce matin et dans
son interprétation de la loi que nous faisons depuis 8 heures, que c'est
vrai que son projet de loi est bon. L'Opposition l'a amélioré
sensiblement? D'accord. Nous avons le mérite de l'avoir
amélioré; mais nous vous disons et vous répétons
que, si vous vouliez vous rendre, véritablement, vis-à-vis de
l'opinion publique "crédibile" comment dites-vous cela?
crédible...
M. Burns: C'est un bill crédible.
M. Bellemare (Johnson): A l'heure qu'il est là,
"crédibile" va faire. ... mais crédible, mais "créyable",
d'abord, si vous aimez mieux, si vous voulez vous rendre "créyable"
parmi les ouvriers, n'oubliez pas que le bill 201 joue encore un
rôle.
Vous parlez des négociations qui vont se faire de bonne foi et
des gens qui vont s'entendre. Enlevez le 201 avant, et là, vous aurez
posé un geste qui sera véritablement un geste de
coopération et de bonne entente. Vous n'avez pas besoin du 201 et je
vous défie de vous en servir, et vous ne vous en servirez jamais. Je
suis convaincu de cela parce que la commission parlementaire va vous faire une
bataille rangée et il faudra que l'intérêt public prime
avant que vous n'appliquiez votre 201.
M. Cournoyer: C'est la condition essentielle.
M. Bellemare (Johnson): Pourquoi lavez-vous alors?
M. Cournoyer: Parce que c'est l'intérêt public qui
prime.
M. Burns: Puis-je poser une question au député de
Johnson?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Burns: II m'a permis, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Burns: Le député de Johnson ne serait-il pas
prêt avec moi à faire un marché avec le minis-
tre qui se résumerait un peu de la façon suivante: Si le
ministre a, effectivement, dit que son bill 201 était temporaire, et
qu'on lui prouve qu'il a dit cela, qu'il accepte de biffer...
M. Bellemare (Johnson): Ah oui! On va aller chercher cela tout de
suite. Est-ce qu'on peut faire le marché?
M. Cournoyer: Un marché de dupes?
M. Bellemare (Johnson): De deux?!!! Oui, certainement de
deux.
M. Burns: Est-ce qu'on pourrait faire ce marché?
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas compris de dupes. J'ai
compris de deux. Voulez-vous accepter cette proposition? On va aller chercher
le journal des Débats.
M. Cournoyer: M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Ah non? Est-ce que le ministre
recule?
M. Cournoyer: Est-ce que la réciproque est là?
Est-ce que vous acceptez d'emblée le 201 si je n'ai pas dit qu'il
était temporaire?
M. Burns: Si vous n'avez pas dit cela, j'accepte que vous
laissiez les alinéas 3 et 4.
M. Cournoyer: Vous acceptez cela? M. Burns: Oui. Si vous
n'avez pas dit cela. M. Cournoyer: C'est un mauvais "deal". M. Burns:
C'est un mauvais "deal"?
M. Cournoyer: Oui, mais vous allez chercher le bill parce que
c'est une accusation que vous faites, celle d'avoir dit quelque chose
que...
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas une accusation.
M. Cournoyer: Oh oui!
M. Bellemare (Johnson): On vous dit que vous l'avez dit, non pas
seulement une fois, mais deux fois.
M. Cournoyer: Si j'avais eu l'intention à l'époque
de faire un bill temporaire, je n'aurais pas amendé une loi
générale.
M. Bellemare (Johnson): Ah bien! M. Cournoyer: C'est
clair.
M. Bellemare (Johnson): Vous aviez peur à ce moment...
M. Cournoyer: C'était une mesure...
M. Bellemare (Johnson): ...temporaire...
M. Burns: ... temporaire...
M. Cournoyer: ... exceptionnelle.
M. Bellemare (Johnson): Non. ... temporaire.
M. Cournoyer: En tout cas...
M. Bellemare (Johnson): Alors, vous êtes d'accord. Vous
acceptez le "deal" du député de Maisonneuve?
M. Cournoyer: Non. Pas de "deal". Pas une miette.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'acceptez pas le "deal" du
député de Maisonneuve?
M. Cournoyer: II est beau être 12 h 30. Je ne ferai pas de
"deal" avec vous autres, pas une miette, ce matin. Pas une miette.
Je n'essaie pas de mettre en doute votre parole...
M. Burns: Vous n'êtes pas sûr de ne pas avoir dit
cela?
M. Cournoyer: Je suis sûr de ne pas avoir dit cela, mais je
ne suis pas sûr que ce n'est pas écrit de même, que cela
n'est pas interprété comme cela. Je vais le voir dans les
écrits et, quand j'aurai vu les écrits, j'aurai une autre
attitude. Pour le moment, je ne pense pas avoir dit cela. Je ne ferai pas de
"deal" sur des choses que je ne pense pas.
M. Burns: Si vous étiez tellement sûr de votre
affaire, vous accepteriez le marché qu'on vous offre.
M. Cournoyer: M. le Président, on a écrit et c'est
écrit ce que j'aurais dit...
M. Burns: Je suis prêt à le prendre...
M. Cournoyer: Un instant. Je ne suis pas ici pour faire des
"deals".
M. Burns: Ce n'est pas un "deal". C'est pour vous donner un peu
de suite dans vos idées.
M. Cournoyer: Ni avec les vôtres. M. Burns: Pour
vous aider à en avoir.
M. Cournoyer: Compte tenu des textes que j'ai devant moi,
peut-être que les textes indiquent que j'ai de la misère avec les
suites...
M. Burns: Oui, bien de la misère avec vos suites.
M. Cournoyer: Maintenant, je vais vous rap-
porter ce qui est écrit dans le rapport Cliche, que vous avez lu
en partie seulement... 75... Vous ne l'avez pas lu avec 77.
M. Burns: Oui.
M. Cournoyer: II serait peut-être bon que vous le lisiez en
même temps. Qu'est-ce qu'il dit 77?
M. Bellemare (Johnson): On l'a certainement, lu.
M. Burns: Bien oui. Lisez-nous cela.
M. Bellemare (Johnson): ... continue de s'appliquer après
son expiration..." C'est ce que cela veut dire.
M. Cournoyer: Oui.
M. Bellemare (Johnson): C'est ce qui est 77.
M. Cournoyer: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... on l'a lu.
M. Cournoyer: Je sais que vous l'avez lu.
M. Bellemare (Johnson): Ah bon!
M. Cournoyer: Va-t-on se donner une image?
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez. Entre nous...
M. Cournoyer: Est-ce à mon tour?
M. Bellemare (Johnson): Demandez au président.
M. Cournoyer: M. le Président, est-ce à mon
tour?
M. Burns: On peut bien vous laisser un tour.
M. Cournoyer: La commission Cliche recommande de rayer le bill
201. En même temps, elle recommande que le décret continue de
s'appliquer après son expiration jusqu'à la promulgation du
suivant, sans préjudice, cependant aux droits de grève ou de
lock-out.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Cournoyer: Cela semble simple et cela semble sortir d'un
excellent naturel, c'est-à-dire qu'on va continuer l'application du
décret.
Je ne sais pas si je ferais insulte aux membres de cette commission en
leur demandant ce que veut dire, dans la réalité de tous les
jours, l'article 77, quant à la possibilité, par exemple, de
régler une convention collective au prochain voyage.
Je ne sais pas si on peut se souvenir particulièrement le
député de Johnson devrait s'en souvenir que le
décret comme tel, si nous étions pour le prolonger par la loi,
c'est encore pire que de donner le pouvoir au ministre de le prolonger,
seulement par la loi.
C'est qu'effectivement les employeurs que je connais relativement bien,
les conditions de travail étant fixées... Nous nous retrouverions
probablement dans une situation extrêmement difficile lorsqu'à la
date prévue pour l'expiration, c'est-à-dire le 1er mai 1976 dans
la conjoncture actuelle, les conditions de travail continueraient de
s'appliquer à travers la province.
Qui aurait intérêt à les modifier? Pensons-y, si
vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours penser ce que vous voulez, mais qui
du côté patronal aurait intérêt à modifier des
conditions de travail? On pourrait probablement régler le
problème en disant: Le décret continue de s'appliquer, mais, dans
toute la philosophie du bill 290, vous avez une expiration et une absence de
décret, point. Pourquoi ça? C'était que, dans
l'économie des relations de travail dans l'industrie de la construction,
il est à l'avantage réciproque des employeurs entre eux qu'un
décret existe. Je pense bien que l'expérience de 1969 en
particulier, la disparition le député de Johnson s'en
souviendra du décret, son remplacement par l'ordonnance no 12 en
1970, on se souvient de la Commission du salaire minimum qui a
administré l'ordonnance no 12, cette méthode de sortir des
parties et de faire une ordonnance au lieu et place du décret, c'est
arrivé en 1970. Il n'y avait plus de décret, mais il y avait une
ordonnance; cela a fait que pendant une période assez prolongée,
on a eu un tout autre système dans l'industrie de la construction.
Je vois je le dis devant les représentants des
associations patronales, parce qu'ils le savent une volonté de la
plupart des entrepreneurs, voyant les conditions de travail, non
modifiées par décret, se prolonger dans le temps, un manque
d'inspiration total quant à la discussion d'une modification possible au
décret au 1er mai 1976... La plupart des employeurs n'aiment pas les
augmentations dans le décret. La plupart d'entre eux aiment les retarder
de plus en plus, c'est normal, c'est naturel, ce sont eux qui payent. Il nous
est arrivé en 1973 d'avoir pensé, même en appliquant le
bill 9, que la reproduction intégrale de la convention collective ferait
en sorte qu'on aurait de la rétroactivité dans l'industrie de la
construction. On l'a exprimé en Chambre, qu'on interprétait le
bill 9 comme ça.
M. Burns: ... qu'on vous a faite d'ailleurs.
M. Cournoyer: Oui, mais disons que je croyais, de bonne foi, que
la rétroactivité, à cause de la nature de la convention et
parce que c'était marqué le 1er mai dedans, s'appliquait
rétroactivement, une fois qu'elle était inscrite comme
ça.
M. Burns: Les tribunaux vous ont donné tort.
M. Cournoyer: Les tribunaux ne m'ont pas donné tort, ils
n'ont pas eu le temps.
M. Burns: Ils n'ont pas eu le temps encore.
M. Cournoyer: Cela n'a pas été contesté, on
a passé une loi.
M. Burns: Combien y a-t-il de gens qui n'ont pas reçu leur
rétroactivité à ce moment?
M. Cournoyer: Je ne le sais pas. M. Burns: Ah!
M. Cournoyer: Ils ne l'ont pas reçue à ce moment,
mais l'ont-ils reçue depuis?
M. Burns: Je pense que...
M. Cournoyer: Disons que je ne me poserais pas trop de questions
là-dessus.
M. Burns: ... ce serait bien le "fun" de faire le
recensement.
M. Cournoyer: De toute façon, M. le Président,
placez-vous dans le contexte de 1970, placez-vous dans le contexte de 1973,
placez l'absence totale de décret au mois de mai et dites-vous bien que,
s'il n'y a pas de décret au mois de mai, à cause des
circonstances dans lesquelles on est, il pourrait arriver que, pour
l'intérêt public, nous soyons tenus, parce que les gens vont
continuer de travailler quand même, ça ne veut pas dire qu'ils
vont aller en grève... Vous savez, les gens vont continuer de travailler
pareil sans conditions, et cela est arrivé deux ou trois fois dans
l'industrie de la construction où les gens ont travaillé sans
conditions, M. le Président. Quand ils ont travaillé sans
conditions, c'est à partir de ce moment que nous avons eu des troubles
pour régler des conventions collectives à cause de l'absence de
rétroactivité qu'il y a dans cette industrie d'une façon
traditionnelle.
A ma connaissance, la seule fois où il y a eu
rétroactivité, cela a été quand on l'a
imposé par la loi. On l'a imposé au mois de décembre alors
qu'effectivement on aurait pu l'imposer, si le texte avait été
clair, au mois de mai. Je me dis: II n'y a pas de rétroactivité,
naturellement, dans l'industrie de la construction. Les gens vont continuer de
travailler, s'il n'y a pas de décret, parce qu'ils n'iront pas
nécessairement en grève et ils vont continuer de travailler sans
conditions de travail. C'est pourquoi la commission Cliche, qui demande
d'enlever le projet de loi 20I, dit,en même temps: Maintenez le
décret.
Le maintien du décret, sans modification, à mon sens,
c'est une inspiration pour les patrons en particulier de ne pas modifier les
conditions. Mais l'épée de Damoclès dont vous parlez ici,
qui permet au lieutenant-gouverneur en conseil de modifier, sans le
consentement des parties, quand c'est de l'intérêt public, cela ne
veut pas dire qu'on va l'utiliser au mois de mai prochain, mais si, par hasard,
au mois de juin, I année prochaine, les gens travaillent encore sans
décret, parce qu'ils ne s'entendent pas sur une convention collective,
il pourra arriver que, d'un commun accord, vous demandiez, comme
député de l'Opposition, que le lieutenant-gouverneur exerce ce
pouvoir ou encore, que vous demandiez que le gouvernement convoque le Parlement
pour justement donner le même pouvoir qui est inscrit là et cela,
compte tenu des changements radicaux que tout le nouveau système
apporte, dans un délai qui est très court, selon l'expression
même des associations qui sont en face de nous. Nous changeons plus que
la nature des choses dans l'industrie de la construction au point de vue des
relations de travail, avec le bill que nous déposons actuellement. Les
gens n'y sont pas encore habitués, parce qu'ils n'ont pas encore appris
à vivre en vertu du bill 290. Il ne l'ont pas vécu une seule
fois, à ma connaissance, sauf temporairement en 1969. Comme je vois des
difficultés d'organisation et de structures, même avec
l'association patronale, je sens ces difficultés parce qu'elle me les
exprime sous des thèmes qui ne sont même pas voilés. Je me
dis: Est-il possible qu'à ce moment-ci j'enlève le pouvoir de
prolonger, en modifiant le décret de la construction, au mois de mai
l'année prochaine, alors que les parties seront peut-être encore
au stade de l'organisation et de leur propre compréhension? Je sais que
c'est un pouvoir qui est exorbitant. Il ne doit être utilisé que
si l'intérêt public est en jeu et il comporte un certain nombre de
conditions. Admettons qu'au mois de mai, l'an prochain, on soit obligé,
à cause de ce développement nouveau que nous aspirons au mois de
juillet de cette année... On voudrait espérer que le texte de loi
que nous produisons marche sur des roulettes, mais, déjà, nous
entrons, de plein fouet, du côté syndical, contre certaines
traditions. Je ne parie pas de la tradition des 50%, mais, dans la tradition
des bureaux de placement, dans la tradition du recrutement au mois d'octobre,
on ne sait pas ce qui va survenir. Dans la tradition patronale, vais-je
redécrire les différences entre les différentes
associations patronales qui sont, aujourd'hui, en contestation contre le projet
de loi qui est devant vous? Qu'ils nous disent que cela n'a pas d'allure de
former une association patronale unique, qu'ils nous disent que c'est de la
foutaise, vais-je me permettre de penser que ces gens vont bien vivre ensemble
et rapidement pour présenter une proposition décente pour le mois
de mai, l'année prochaine, quand, aujourd'hui, je n'ai même pas
l'assurance qu'ils vont être capables de former une association patronale
unique? Je peux bien décréter par la loi qu'il va y en avoir une.
La commission Cliche a bien pu recommander qu'il y en ait une, mais, s'ils ne
veulent pas la faire et s'ils ne veulent pas vivre dedans, que vais-je faire au
mois de mai l'année prochaine?
M. Bellemare (Johnson): ... cet après-midi. Je sais cela,
M. le Président.
M. Cornellier: C'est pourquoi le projet de loi 20I ne fait pas
partie des retraits du projet de loi que vous avez devant vous. C'est une
précaution
additionnelle. Que vous appelez cela une épée de
Damoclès ou de Démosthène, je dis: Je la garde cette
épée pour la simple raison qu'elle est au nom de
l'intérêt public, premièrement, et, deuxièmement,
parce que les parties viendront l'expliquer ici. Vous m'avez dit tantôt,
en plus de cela, que vous nous ferez une bataille monumentale le jour où
j'utiliserai le pouvoir qui est là-dedans. J'espère que vous
allez continuer d'exister.
Mais, tant et aussi longtemps que nous sommes parties dans une
évolution qui est une révolution jusqu'à un certain point
dans l'industrie de la construction, je dois me garder le pouvoir de
régler le problème avec une commission parlementaire ou
après une commission parlementaire au prochain voyage, parce que, si ce
n'est pas cela, la seule précaution, le seul pouvoir que j'ai, qu'il
reste encore au gouvernement de régler un problème
d'intérêt public, c'est celui-là, et je l'oterais à
ce moment-ci?
M. le Président, je comprends le souci de démocratie, mais
je tiens à dire une chose, c'est que la démocratie commence ici.
Je ne suis pas, parce que je suis au gouvernement, un antidémocrate,
loin de là. J'ai peut-être été élu avec une
très grosse majorité, mais tout le monde au Parlement a
été élu pour représenter les intérêts
d'une population globale. Je respecte tous les députés de ce
Parlement comme étant des représentants légitimement
autorisés au nom de l'intérêt public. J'assume, comme
membre du gouvernement, une part de responsabilités et je demande au
Parlement de maintenir le pouvoir qui est là. C'est tout ce que je fais.
C'est au nom de l'intérêt public, ce n'est pas au nom des
mesquineries personnelles de Jean Cournoyer, c'est au nom de
l'intérêt public. C'est vérifiable au moment où les
événements se produisent. Je comprendrais qu'on dise: Si tu
gardes ce pouvoir, c'est une inspiration pour les parties de ne pas
négocier. Elles vont tout simplement te demander de régler le
problème aux lieu et place des parties.
M. le Président, la dernière fois, il y a eu des gens qui
ont été malheureux de l'utilisation de ce pouvoir. Il y en a une
très grande partie qui ont été heureux aussi. Comme
l'utilisation de ce pouvoir a été jugée par le groupement
patronal en particulier comme étant abusive, comme il a
été jugé abusif, j'ai l'impression que les parties
patronales vont espérer régler leur problème
elles-mêmes plutôt que de le confier au gouvernement ou au
ministre, quel qu'il soit. Du côté syndical, cela peut avoir un
certain effet, mais n'oublions pas que l'absence traditionnelle de
rétroactivité, l'abolition ou la disparition du décret au
mois de mai l'année prochaine, s'il n'y a pas entente, nous replacerons
tous devant une possibilité de réintervention de l'Etat, si,
effectivement, il y avait au nom de l'intérêt public des gestes
à poser.
M. le Président, se retirer ce pouvoir aujourd'hui pour le
reprendre dans des situations exceptionnelles à cette époque, ce
sera peut-être encore une fois interprété par l'Opposition,
et à juste titre, comme un changement des règles du jeu pendant
que la partie de hockey se déroule. Je dois prévoir aujourd'hui,
on m'a assez reproché de ne pas prévoir, je dois prévoir,
dis-je l'éventualité où il n'y a pas d'entente au mois de
mai prochain et qu'il soit de l'intérêt public de prolonger le
décret en le modifiant ou en ne le modifiant pas, mais qu'il soit de
l'intérêt public de le faire. S'il faut le modifier, ce sera
encore au nom de l'intérêt public. Je mets encore une fois
l'article 75 des recommandations de la commission Cliche en parité avec
l'article 77 et, au moment où nous acceptons l'article 77, je comprends
le raisonnement de la commission Cliche en disant: II est prolongé le
décret. En conséquence, pourquoi le lieutenant-gouverneur en
conseil devrait-il garder le pouvoir de le prolonger?
D'autre part, si j'avais le pouvoir seulement de le prolonger, c'est un
pouvoir qu'on pourrait inscrire dans la loi tel qu'il est écrit
là, mais le prolonger d'autorité, sans le modifier, serait
peut-être causer préjudice aux travailleurs en bas, parce que,
prolonger d'autorité, c'est peut-être plus grave dans les
circonstances. C'est un choix. Je suis convaincu que cela ne règle pas
le problème. Je ne veux pas reprendre les propos du député
de Johnson, mais l'idée de la commission Cliche, vous l'avez voulue
globale déjà, mariez-les, 75 et 77, de temps en temps, parce que
cela, c'est dans le global. Refuser l'article 77 pour les raisons que je vous
ai données de prolonger par la loi l'existence du décret, ce sont
des raisons qui peuvent apparaître non valables. Mon expérience me
dit qu'elles sont valables. En refusant l'article 77, je dis: Au moins, il y
aura un geste politique posé par l'autorité gouvernementale au
nom de l'intérêt public en vertu de la loi 201. On verra au moment
où je l'utiliserai. La bataille que vous m'avez promise, je souhaite que
vous la fassiez lorsque je voudrai utiliser la loi 201.
M. Bellemare (Johnson): Qui vivra verra.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, messieurs!
M. Burns: Je demande le vote sur mon amendement.
Le Président (M. Séguin): Oui, sur l'amendement.
Que ceux qui sont en faveur de l'amendement proposé par le
député de Maisonneuve veuillent bien l'indiquer en levant la
main.
M. Séguin: Je veux savoir quels sont les membres de la
commission.
Le Président (M. Séguin): Les membres de la
commission? C'est peut-être une bonne chose que vous demandiez cela.
Une Voix: Y a-t-il quorum?
Le Président (M. Séguin): Les membres de la
commission pour le vote qui va se prendre sont les suivants: M. Bellemare
(Johnson), M. Bérard (Saint-Maurice), M. Boudreault (Bourget), M. Burns
(Maisonneuve), M. Charron (Saint-Jacques), M.Vallières (Richmond), M.
Cournoyer (Robert Baldwin),
M. Déziel (Saint-François), M. Chagnon (Lévis), M.
Lachance (Mille-Iles), M. Lecours (Frontenac), M. Malépart
(Sainte-Marie), M. Roy (Beauce-Sud), M. Verreault (Shefford).
Il est entendu qu'en cas d'égalité des voix, le
président a le droit de vote.
M. Burns: On va voir si cela va être égal.
Le Président (M. Séguin): Je le dis tout simplement
pour prévenir, au cas où il y aurait des discussions
là-dessus.
M. Burns: Vous avez des doutes?
Le Président (M. Séguin): Que ceux qui sont en
faveur de la motion d'amendement du député de Maisonneuve
veuillent bien lever la main.
M. Burns: Voulez-vous nommer les députés, s'il vous
plaît, M. le Président?
Le Président (M. Séguin): Les députés
de Johnson et de Maisonneuve sont en faveur.
Que ceux qui sont contre veuillent bien l'indiquer.
M. Burns: Voulez-vous nommer les députés, s'il vous
plaît, M. le Président? Pourriez-vous nommer les
députés qui ont voté contre, s'il vous plaît?
Le Président (M. Séguin): Les députés
qui ont voté contre l'amendement sont MM. Cournoyer (Robert Baldwin),
Lachance (Mille-Iles), Bou-dreault (Bourget), Lecours (Frontenac),
Malépart (Sainte-Marie), Déziel (Saint-François).
L'amendement est rejeté et cela nous ramène à
l'article 9, qui n'est pas adopté. Il avait été suspendu
durant votre absence, M. le député de Maisonneuve.
M. Burns: Sur division.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Burns: Adopté sur division.
Le Président (M. Séguin): Bien... Il y avait un
autre article, l'article 13, c'est à la page 28 de votre texte et,
encore ici, on m'a prévenu que le député de Maisonneuve
avait un amendement à proposer.
M. Burns: Oui.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: J'ai mentionné cet après-midi, en
deuxième lecture, que l'article 32.1, tel que rédigé, est
piètrement rédigé et on a qu'à voir la façon
dont on utilise le mot "peut" dans cette loi. C'est rendu "peut", "peut" et
"peut". L'office est responsable du placement des salariés de la
construction... C'est bien beau comme énoncé au départ.
Ensuite, on nous dit qu'il peut cet office à cette fin,
adopter tout règlement qui, no- nobstant toute disposition
législative ou réglementaire contraire, peut prévoir
l'établissement par l'office de ses propres bureaux, peut prévoir
toute mesure y compris leur réglementation, etc., peut contenir des
clauses quant à la préférence d'emploi, et le ministre
peut verser à l'office des subventions aux fins du présent
article, ce sur quoi on s'est enfargé tout à l'heure et qu'on
essayait de transférer. On l'a d'ailleurs transféré
à un autre paragraphe de l'article 32.
Il me semble que c'est à peu près le point central
où cette loi devrait affirmer, de façon claire, ce que le
gouvernement a et ce que le Parlement, en général, a l'intention
de faire avec le problème du placement.
Il est bien sûr qu'il peut adopter un règlement qui peut
prévoir l'établissement par l'office de ses propres bureaux de
placement, qu'il peut adopter, cet office, un règlement qui peut
prévoir toute mesure, y compris la réglementation de l'abolition
à l'égard des bureaux de placement privés existants. C'est
bien sûr que le texte nous dit que l'office peut adopter un
règlement qui peut contenir des clauses quant à la
préférence d'emploi. J'aimerais davantage qu'on se rapproche de
l'idée qui nous a été suggérée en
particulier par la recommandation no I32 de la commission Cliche où on
lit, entre autres, ceci. Que la préférence d'emploi soit
accordée en vertu des critères et selon l'ordre suivant:
Préférence d'emploi accordée aux salariés
qualifiés, détenteur d'un certificat de qualification. Pour
plusieurs métiers, l'office devra tenir compte dans la mesure du
possible des différentes spécialités,
préférence d'emploi accordée aux travailleurs ayant
enregistré au moins 500 heures de travail, etc.
J'aimerais, M. le Président, qu'on soit un petit peu plus ferme
dans la rédaction de l'article 32 I), de sorte que je proposerais que
l'article 13 soit amendé en remplaçant le sous-paragrahe c) du
paragraphe i) de l'article 32 par l'alinéa suivant, et je cite:
"L'office doit, au plus tard, le 1er janvier 1976, adopter un règlement
établissant des critères de préférence d'emploi
suivant l'ordre suivant: premièrement, la détention d'un
certificat de qualification en tenant compte, s'il y a lieu, des
différentes spécialités de métiers;
deuxièmement, l'accomplissement d'au moins 500 heures de travail
enregistrées à l'office au cours de l'année
précédente; troisièmement, la localité ou la
région, sauf dans le cas où l'office détermine que le
marché du travail d'un métier ou d'une occupation est
provinciale; quatrièmement, l'ancienneté de chômage, et en
relation inverse, le total des heures travaillées durant l'année
en cours; cinquièmement, l'ancienneté dans l'industrie.
M. le Président, il me semble que cela donnerait un petit peu
plus de corps au paragraphe c) qui nous dit que non seulement l'office peut
adopter un règlement qui peut contenir des clauses, mais de dire
carrément ce qu'on veut dire là-dedans. Cela est tout à
fait en concordance avec la recommandation no 132. Je passe rapidement et
j'espère que le ministre refera son texte. J'espère que ses
officiers légistes lui conseilleront de refaire son texte, parce qu'il
est très mal rédigé,
dans sa forme actuelle, quand on dit que l'office peut adopter un
règlement qui peut prévoir, etc... qui peut prévoir et qui
peut contenir. C'est au point de vue de la forme. Au moins, au point de vue du
fond, j'aimerais bien que le paragraphe c) soit modifié de la
façon que je viens de le mentionner. Je vous en donne une copie. J'ai
des copies, non pas pour tous les membres de la commission, mais, en tout cas,
pour la majorité,
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, on est rendu, je
pense, à un point tournant de tous les conflits de travail qu'ont
suscités ces bureaux de placement. La commission Cliche a passé
au-delà de trois jours à entendre les dépositions et,
particulièrement sous le serment, pour apprendre des choses
extraordinaires qui se sont produites dans ce domaine du placement. Nous avons,
pendant des mois et des mois, au ministère du Travail, recherché
une formulation meilleure pour essayer d'empêcher ce trafic d'influence
qui se fait dans les bureaux de placement privés et
particulièrement dans les bureaux de placement des syndicats. Il y a
là pour l'office une responsabilité de premier ordre, celle
d'être au-dessus de tout soupçon. Pour être au-dessus de
tout soupçon, il faut qu'à la base il y ait des critères
absolument défendables et particulièrement très
sélectifs quant au choix, quant à la manière de
procéder et surtout quant à la qualification que va exiger la
délivrance d'un certificat.
M. le Président, je pense que nous devons, comme bons
législateurs que nous sommes tous ici, apporter le plus de soins
possible à la rédaction de cet article 13.
C'est encore un point chaud dans le domaine des relations
patronales-ouvrières et particulièrement dans le domaine de la
construction, celui où certaines centrales syndicales possèdent
un monopole dans un certain endroit particulier, là où d'autres
unions possèdent elles aussi un monopole. Est-ce que je pourrais vous
citer, M. le Président, ce qui est arrivé ici, dans la ville de
Québec, à Saint-Romuald, à deux pas, au sujet des bureaux
de placement?
Il y a eu des affrontements épouvantables dans la construction de
la compagnie Irving Oil. Il y en a eu aussi, M. le Président, à
la baie James, il y en a eu aussi dans la construction de Manic où il y
a eu des affrontements épouvantables dus à ces bureaux de
placement. J'ai passé personnellement des jours et des jours et des
nuits à essayer de faire comprendre aux syndicats l'opportunité
qu'il y aurait de décentraliser les bureaux de placement et que ce soit
fait ailleurs que dans les centrales syndicales, parce que, quand cela se fait
dans les centrales syndicales, il y a toujours, au bout d'une position, une
carte de membre; cela est dangereux et cela crée un état de
panique et particulièrement un état de corruption, de maraudage;
s'il faut qu'il dure encore plus longtemps, ce serait néfaste à
l'application du décret. M. le Président, on a la chance, ce
soir, de dire au ministre que c'est un point chaud, qu'on ne sera jamais trop
prudent pour que l'office soit véritablement d'abord celui qui jugera de
l'opportunité de délivrer des permis de travail, mais aussi qui
jugera de l'individu avec certains critères qui lui permettront de
faciliter sa tâche, mais d'avoir aussi un bon service. L'entrepreneur, M.
le Président, qui veut avoir des hommes qualifiés, s'adresse aux
centrales syndicales présentement et je n'ai pas besoin de vous dire
quel marchandage se fait présentement dans les bureaux de placement.
C'est devenu, M. le Président, une honte de voir comment certains agents
de bureau de placement des syndicats traitent cette question.
L'honorable député de Maisonneuve a parfaitement raison.
Je ne dis pas que tout ce qu'il demande dans l'article pourrait être mis
là ou si autre chose ne pourrait pas être ajouté, mais la
suggestion qu'il a faite au ministre tout à l'heure de dire à ses
officiers légistes de détecter les meilleurs moyens pour la
délivrance d'un certificat de qualification, pour établir
véritablement des critères qui ne seront pas comme au paragraphe
c) des préférences, d'emploi... Qu'est-ce que cela veut dire? On
donne à l'office, en vertu du paragraphe c): Peut contenir des clauses
quant à la préférence d'emploi.
M. le Président, c'est loin de ce que recommande l'honorable
député de Maisonneuve et que je voudrais voir dans la loi sous
forme d'un article qui aurait véritablement la responsabilité
avec certains critères de pouvoir émettre un certificat. C'est
pourquoi, M. le Président, je pense que l'honorable ministre pourrait
sûrement considérer cette motion, qui n'est pas une motion de
blâme, M. le Président, qui est une motion de prévoyance et
de prudence. On ne dit pas au ministre que ce n'est pas bien, on dit que sa loi
est bonne. On dit qu'on l'a grandement améliorée jusqu'à
maintenant.
On dit, M. le Président, qu'on arrive là à un point
difficile pour l'office si on ne lui reconnaît pas un règlement
établissant des critères quant à la
préférence d'emploi. Ce qu'on lui demande, c'est la
détention d'un certificat de qualification, s'il y a lieu, pour
différentes spécialités de métiers. On dit
l'accomplissement d'au moins 500 heures de travail enregistrées à
l'office, au cours de l'année précédente; mais c'est
nécessaire de l'établir. On dit que la localité ou la
région, sauf dans le cas où l'office détermine que le
marché du travail d'un métier ou d'une occupation est
provinciale... D'accord.
Mais on dit aussi que l'ancienneté de chômage est en
relation inverse, le taux des heures travaillées durant l'année
doit motiver l'office. On reconnaît ce qu'on reconnaît partout, une
certaine séniorité dans l'industrie. Qu'est-ce qu'il y a de mal
à donner ça à l'office? Ce sont des critères qui
sont remplis de bon sens, de logique. Quand on connaît le domaine de la
construction, on devrait dire: Vous avez fait là une suggestion
heureuse, même, je vais ajouter un ou deux autres articles pour
protéger véritablement l'office.
M. le Président, je pense qu'en appuyant cette motion, le
ministre rendrait service a l'office en prévision des nombreux autres
problèmes qu'elle va avoir à résoudre.
M. Burns: Est-ce que je peux ajouter un point, M. le
Président, pendant que le ministre réfléchit? Non
seulement ce sont des choses, dans ma motion, qui sont extraites de la
recommandation 132 de la commission, mais ce sont aussi, je pense, des
critères objectifs. Et c'est surtout ça qu'il faut installer dans
un texte, peu importe la mauvaise rédaction de l'article 31 -1 et en
particulier du deuxième alinéa qui dit: "qui peut passer un
règlement qui peut prévoir...", etc. Peut importe ce
phénomène.
Au paragraphe c), ça ne me satisfait pas, comme
législateur, d'entendre, dans un projet de loi, que l'office peut faire
un règlement qui peut contenir des clauses quant à la
préférence d'emploi. Il me semble qu'on a l'occasion
rêvée d'établir les critères. Les critères,
à moins qu'on me dise qu'ils sont absolument impossibles à
appliquer, à moins qu'on me dise que ces critères soient
parfaitement stupides... Si on me convainc que ces critères ne se
tiennent pas, ne sont pas vérifiables, ne sont pas utiles dans le
domaine de la construction, je vais dire: Nommez-moi les critères qui
vont l'être, mais qu'on en mette, au moins.
On ne peut pas donner le pouvoir de réglementation à
l'office en lui disant tout simplement, au sens large: Vous pouvez faire un
règlement, lequel peut contenir des clauses de préférence
d'emploi. Il faut lui donner une indication d'un certain nombre de
critères. Il faut aussi, parce que la façon dont le texte actuel
est rédigé, ça peut être un voeu pieux
exprimé qui va rester dans la loi pour les dix prochaines années,
mettre un délai où ça va s'appliquer. C'est pour ça
que je dis: Le 1er janvier 1976, adoptez ce règlement et imposez un
certain nombre de critères qui sont, il me semble, à
première vue, des critères parfaitement acceptables, comme la
détention du certificat de qualification, le nombre d'heures minimum
enregistrées auprès de l'office, c'est-à-dire 500 heures,
la localité ou la région, dans le cas où le travail n'est
pas provincial, l'ancienneté de chômage et finalement,
l'ancienneté dans l'industrie.
Il me semble que ce sont des critères normaux. Cela aiderait
véritablement à l'office d'établir son règlement de
façon qu'il ne soit pas pris, l'office, à dire: Je choisis l'un
ou l'autre des critères prévus à la recommandation 132; ou
encore: On va mettre des critères très vagues. Je pense qu'il est
important, à ce stade-ci, de se rendre compte que la
préférence d'emploi est un phénomène de
sécurité d'emploi pour les travailleurs de la construction. C'est
un des éléments du règlement global du problème, en
plus du placement lui-même, qui est relié à ça.
Je pense, M. le Président, qu'on n'a pas le droit comme
législateur de laisser à ce point ouvert le paragraphe c) que
cela puisse devenir purement et simplement un voeu pieux, en ce sens qu'il n'y
a aucune obligation auprès de l'office de mettre en vigueur un tel
règlement qui peut être adopté et qui peut contenir un
certain nombre de choses sans lui imposer une date. Il me semble que ce sont
les deux points importants concernant le paragraphe c).
M. Cournoyer: M. le Président, je crois bien que je
pourrais régler, si cela réglait quelque chose, remplacer le mot
"peut", au début, par "l'office doit", au début de tout le
paragraphe 32.1: "L'office est responsable du placement des salariés de
la construction. Il doit, à cette fin...", compte tenu des obligations
qu'on donne à l'office et qu'on est rendu au mois de juillet, je
pourrais régler pour décembre 1976 ou janvier 1977, "il doit,
à cette fin, adopter tout règlement".
M. Burns: Pourquoi pas janvier 1976?
M. Cournoyer: Janvier 1976, M. le Président, c'est dans
six mois.
M. Burns: L'office va être créé dans quelques
semaines.
M. Cournoyer: Etes-vous conscient du nombre de choses qu'on va
donner à ces trois gars?
M. Burns: Bien oui!
M. Cournoyer: J'en suis conscient aussi.
M. Bellemare (Johnson): II les déléguera...
M. Cournoyer: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): II déléguera ses
pouvoirs.
M. Cournoyer: Ah oui!
M. Bellemare (Johnson): II pourra les faire préparer.
M. Cournoyer: M. le Président, cela dépend de ce
que vous voulez mettre dans le règlement. Je vais tout simplement
analyser avec vous les préférences d'emplois qui sont
suggérées par la commission Cliche et reproduites par le
député de Maisonneuve.
M. Burns: Puis-je vous arrêter tout de suite, M. le
ministre? Vous avez dit que le mot "peut", dans le deuxième
alinéa...
M. Cournoyer: Je pourrais le changer par "doit".
M. Burns: C'est-à-dire que "il peut, à cette fin",
vous êtes prêt à le changer pour le mot "doit"?
M. Cournoyer: II n'est pas question qu'il ne fasse pas de
règlement, il est question qu'il en fasse un règlement.
M. Burns: D'accord. Etes-vous prêt également
à enlever, partout dans les sous-alinéas a), b) et c), le mot
"peut"...
M. Cournoyer: Non.
M. Burns:... et à changer le mot "prévoir" par
"prévoyant" et le mot "contenir" par "contenant"? Cela se lirait comme
suit: "II doit, à cette fin, adopter tout règlement qui,
nonobstant toute disposition législative ou réglementaire
contraire: a) prévoyant l'établissement... b) prévoyant
toute mesure... et c) contenant des clauses..." etc.
M. Cournoyer: C'est-à-dire que ce serait tout simplement
présumer des capacités de l'office et des décisions qu'il
fera...
M. Burns: Non, on leur ordonne de faire une
réglementation.
M. Cournoyer: Un instant, M. le Présidentl Je peux bien
vouloir ordonner à l'office de faire cela, je peux bien dire: Vous allez
faire un règlement, mais de dire ce qu'il y a dedans, c'est une autre
histoire. Ou bien, je sais ce qu'il va mettre dedans, je le fais dans la loi,
et je ne le sais pas actuellement.
M. Burns: On regarde sur quoi il va réglementer.
M. Cournoyer: M. le Président, vous allez plus loin que de
leur dire sur quoi il va réglementer.
M. Burns: Non.
M. Cournoyer: Vous le savez, cela.
M. Burns: Non.
M. Cournoyer: Prenez le premier article où vous dites que
vous allez établir vos propres bureaux de placement.
M. Burns: Oui, prévoyant l'établissement par
l'office.
M. Cournoyer: II est possible que l'office décide qu'il
n'établit pas de bureaux de placement. C'est possible qu'il dise: Je ne
suis pas capable d'établir des bureaux de placement et il n'y a pas lieu
d'en établir des bureaux de placement. C'est possible que l'office dise
cela.
M. Burns: Ce n'est pas normal si l'office dit cela.
M. Cournoyer: Un instant!
M. Burns: Vous allez me dire pourquoi ce serait normal que
l'office dise cela.
M. Cournoyer: M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): C'est une loi échappatoire...
M. Burns: Cela ne veut rien dire à ce moment.
M. Cournoyer: Non, ce n'est pas une loi échappatoire, M.
le Président.
M. Burns: Enlevez 32.1. Dites tout simplement que vous ne voulez
pas légiférer en matière de placement et c'est tout.
M. Cournoyer: M. le Président, n'allons pas si vite pour
me faire conclure des choses que je n'ai pas conclues.
M. Burns: C'est cela que dit votre texte actuellement.
M. Cournoyer: Le texte dit qu'il peut prévoir...
M. Bellemare (Johnson): Vous interprétez qu'il ne
prévoira pas?
M. Cournoyer: C'est-à-dire que, s'il peut prévoir,
il peut bien arriver qu'avant le 1er janvier 1977, le règlement n'ait
pas prévu cela. S'il ne le prévoit pas, ce ne sera pas
nécessairement une infraction. S'il ne prévoit pas, par exemple,
de mesures pour l'abolition des bureaux de placement syndicaux ou des bureaux
de placement privés, cela ne veut pas dire que le règlement
serait pour autant un règlement qui n'est pas en vigueur. On pourrait
peut-être y aller par étape aussi. C'est une autre façon
d'envisager le problème. Mais les étapes, je ne suis pas capable
de les déterminer au moment où je vous parle.
Je ne sais pas si, à un moment donné, je prends le texte
que vous avez originalement proposé, M. le Président, celui qui
vient directement de la commission Cliche...
M. Burns: Oui, quant au paragraphe c).
M. Cournoyer: Le paragraphe c), c'est la proposition que vous
aviez faite?
M. Burns: Oui, seulement sur...
M. Cournoyer: De toute façon, vous aviez demandé
une nouvelle rédaction sur le "doit" et sur le "peut".
M. Burns: D'accord. Sur l'ensemble.
M. Cournoyer: Vous aviez demandé cela. Je prends le
paragraphe c), en particulier. Vous me dites: Les critères de
préférence d'emploi sont selon l'ordre suivant. Le premier
article, dans l'ordre de préférence, est en nette contradiction
avec la volonté que nous avons, par ailleurs, d'assurer des apprentis et
la relève, parce qu'il y a dans les règlements, le no 1, par
exemple, un rapport apprenti-compagnon. C'est 1-1. Il n'y en a qu'un des deux
de qualifié. Il s'agit de celui qui effectivement est le compagnon.
Quand je viens pour l'écrire comme cela, la détention d'un
certificat, c'est un critère d'embauche, de préférence
d'embauche. A ce moment, le gars qui a un certificat de qualification a
préférence d'embauche en premier lieu sur les apprentis et a
préférence d'embauche aussi sur les journaliers qui ne sont pas
détenteurs d'un certificat de qualification. C'est ne pas comprendre les
réactions des travailleurs de l'in-
dustrie de la construction que d'écrire ce texte, pas
bêtement, mais sans le qualifier. C'est très difficile à
écrire, un texte comme celui-là. Pourtant, l'intention est bonne,
c'est-à-dire qu'on doit quand même avoir nos ouvriers
qualifiés et les employer avant les apprentis. Mais demander à un
travailleur électricien d'avoir préférence d'emploi sur un
journalier, c'est ne lui demander rien du tout, c'est ne lui offrir rien du
tout, à mon sens. Si je lisais le texte tel qu'il est
écrit...
M. Burns: Ce n'est pas ce que dit le texte.
M. Cournoyer: Je le lis: Un règlement établissant
des critères de préférence d'emploi selon l'ordre suivant:
La détention d'un certificat de qualification en tenant compte, s'il y a
lieu, des différentes spécialités de métiers. Il
n'y a pas que des spécialités des métiers.
M. Burns: Je suis d'accord avec vous là-dessus, il n'y a
pas de problème là-dessus. On ne s'obstine pas.
M. Cournoyer: Est-ce qu'il y a un problème pour
l'apprenti?
M. Burns: Non, il n'y a pas de problème pour
l'apprenti.
M. Cournoyer: Donc, le gars qui est qualifié n'a pas de
préférence d'emploi sur l'apprenti?
M. Burns: II n'en a pas, parce qu'il est dans un métier.
C'est cela qui est toute la différence.
M. Cournoyer: Oui, il a une préférence d'emploi sur
l'apprenti.
M. Burns: Vous n'avez pas besoin d'un certificat de qualification
pour un journalier.
M. Cournoyer: Je vous parle d'un apprenti qui n'est pas...
M. Burns: Un apprenti, c'est la même chose, non?
M. Cournoyer: Tu n'as pas besoin de certificat de qualification
pour être apprenti, je le sais. Il est en voie d'obtenir un certificat de
qualification.
M. Burns: C'est cela, il est en train de l'obtenir.
M. Cournoyer: Cela veut dire que si j'appliquais
intégralement cela, quand il y a des apprentis qui, en vertu d'un
système d'apprentissage, sont en disponibilité, ils ne peuvent
pas avoir une "job" tant qu'il y a des gars qualifiés qui ne travaillent
pas.
M. Burns: Je vous ai dit, M. le ministre: Si le texte manque de
précision, allez-y, apportez vos questions, vous savez ce que je veux
dire là- dedans. Vous le savez bien plus que moi, à part
cela.
M. Cournoyer: M. le Président, si c'était aussi
simple que cela, les parties auraient trouvé une formule, j'en suis
convaincu, elles-mêmes, parce qu'elles connaissent leur industrie
beaucoup mieux que moi. Ici, cela me saute aux yeux. Pardon?
M. Burns: Vous ne pensez pas qu'on doive établir des
critères?
M. Cournoyer: On doit établir des critères.
L'office doit établir des critères.
M. Burns: Je vous en suggère. Ce n'est pas moi qui vous le
suggère, c'est la commission Cliche qui vous le suggère.
M. Cournoyer: Oui, je le sais.
Le Président (M. Séguin): Un instant. Je vais vous
demander un peu de coopération. Tout à l'heure, durant
l'exposé ou l'explication de l'amendement, il n'y a pas eu
d'interruption, le député de Johnson a parlé sans
interruption...
M. Bellemare (Johnson): Non, le ministre m'a plusieurs fois
interrompu, mais cela me fait plaisir.
Le Président (M. Séguin): On devrait permettre au
ministre de faire son exposé sans l'interrompre.
M. Burns: II est capable de prendre soin de lui-même.
M. Cournoyer: Je suis tellement habitué. M. le
Président, je pense que si nous prenons les critères qui sont
suggérés comme des critères qui doivent être
inscrits, parce que, si je le comprends bien, ils doivent être inscrits
dans le règlement que l'office a, par ailleurs, le devoir d'adopter, si
nous inscrivons ces critères aujourd'hui, nous limitons l'office
à ces critères qui sont très précis, mais qui ne
sont pas généraux. Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Si on ne définit pas les
critères, est-ce que vous seriez d'accord que la loi contienne le mot,
qu'on pourrait ajouter ceci, après l'article, "peut contenir des clauses
quant à la préférence d'emploi et que la commission ait
l'obligation d'établir des critères pour définir..." Au
moins, qu'il y ait cela dans la loi.
M. Cournoyer: Pour définir la préférence
d'emploi?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Burns: Les critères de préférence
d'emploi.
M. Cournoyer: On peut en parler, au lieu de "clause".
M. Bellemare (Johnson): L'office doit définir des
critères à cet effet avant le 1er janvier 1976 quant à la
qualification. Au moins, il y aurait quelque chose dans l'amendement qui
vaudrait quelque chose pour la loi. L'amendement du député de
Maisonneuve est d'établir des critères. Il en a
suggéré, mais si, dans la loi, comme il le disait et comme je
l'ai répété, rien n'est prévu pour établir
des critères, je pense que nous ne sommes pas de bons
législateurs.
La seule chose qu'il y a dans l'amendement du député de
Maisonneuve, c'est qu'il est allé l'expliciter un peu plus loin, en les
tenant, en faisant des suggestions qui devraient être minimales.
M. Cournoyer: Je pense bien que, si au lieu de parler des clauses
de préférence d'emploi qu'il doit contenir parce que c'est
là que c'est difficile les clauses de préférence
d'emploi mais qu'il doit contenir des critères d'embauche, il
peut contenir des clauses de préférence d'emploi, quant à
l'emploi, parce que les clauses de préférence d'emploi sont
extrêmement difficiles à définir...
Les problèmes que nous avons dans le placement ne se situent pas
au niveau de la majorité des employeurs et l'organisation du placement
causera des problèmes à la majorité des employeurs.
Je prends, par exemple, l'employeur qui fait affaires, habituellement,
avec deux employés. Immédiatement, ces deux employés
peuvent être en mise à pied pendant quatre jours et il les
réemploient immédiatement après. Doit-on forcer cette
personne à aller faire affaires avec du monde qu'elle ne connaît
pas quand vous avez un groupe d'amis. Remarquez bien que la plupart du temps,
les petits employeurs que nous avons sont un menuisier qui a commencé
avec deux autres menuisiers; ils ont commencé à faire des petits
travaux, des formes la plupart du temps ou encore ils faisaient de la
finition.
Ce sont des gens qui travaillent ensemble et les critères
d'embauche, ceux qui ont causé des problèmes se situent beaucoup
plus sur les gros chantiers de construction et ces problèmes sont
là strictement à cause de difficultés intersyndicales. Il
faut toujours resituer cela dans le contexte des difficultés
intersyndicales, l'existence de bureaux de placement parallèles.
Si nous disons "... peut contenir des clauses quant à la
préférence d'emploi et doit contenir des critères
d'embauche...", j'ai l'impression que les critères d'embauche dont le
député de Maisonneuve parle dans sa motion peuvent se retrouver
sous une forme ou sous une autre à la lecture, par exemple, de tout le
rapport de M. Sexton. Il y a toute une philosophie dans le rapport de M.
Sex-ton qu'on ne retrouve pas nécessairement dans les recommandations de
la commission Cliche. J'espère que vous me comprenez.
M. Burns: Oui, d'accord.
M. Cournoyer: C'est très parcellaire et c'est
intentionnellement parcellaire que la commission
Cliche ait d'abord mis ses recommandations et ensuite, publié le
rapport des différentes études qui ont été faites
par les spécialistes en la matière. Ce que nous voulons
éviter ici, c'est de restreindre aux seules recommandations de la
commission Cliche la capacité de l'office de réglementer le
placement et de le diriger, si elle juge que c'est comme cela qu'elle doit
fonctionner.
M. Cournoyer: Mais vous ne les obligez même pas à le
faire. C'est cela qui m'inquiète dans votre texte actuel. Vous leur
dites: Vous devez faire une réglementation qui peut contenir ceci, qui
peut contenir cela...
M. Cournoyer: II n'y a pas de critères.
M. Burns: Vous ne leur imposez même pas l'obligation de
détenir des critères, vous ne leur donnez même pas une date
limite pour appliquer cela.
M. Cournoyer: M. le Président, si je dis: II doit, au lieu
de: II peut, dans la première ligne en haut, je parlais du 1er janvier
1977, je peux parler du 1er juillet 1976 parce que, quand même ce sont
des choses qui doivent être mises en place il faut se comprendre
pour être capable de faire une chose, pour ne pas juste
décider de la faire. Il y a une différence entre les deux.
M. Burns: Ils auraient un an pour se retrouver.
M. Cournoyer: Organisez-vous, vous avez un an pour le faire. Il
doit, au plus tard le 1er juillet 1976...
M. Burns: D'accord, je vais marcher là-dedans. Je leur
donne un an.
M. Cournoyer: Adopter tout règlement qui, nonobstant toute
disposition législative ou réglementaire contraire... Pourquoi
avons-nous fait cela? D'abord parce qu'il y a la loi de bureaux de placement
privés.
M. Burns: Oui, cela je le sais, paragraphe b)
M. Cournoyer: C'est cela. Cette loi des bureaux de placement
privés fait que si on donne le pouvoir à l'office
d'établir ses propres bureaux de placement et d'abolir d'autres bureaux
de placement qui sont des bureaux de placement de type privé, nous
devons dire: Toute disposition législative ou réglementaire
contraire. Quand on dit qu'il peut prévoir toute mesure, y compris leur
réglementation et leur abolition à l'égard des bureaux de
placement privés existants, ce qu'on veut dire par là, M. le
Président, c'est qu'effectivement on dit dans quelle mesure, nonobstant
toute disposition législative, le pouvoir de l'office s'étend.
C'est cette partie d'une façon générale.
M. Burns: M. le ministre...
M. Cournoyer: Là, j'arrive à la partie c). Je
dis:
Le règlement peut contenir des clauses quant à la
préférence d'emploi et doit contenir des critères
d'embauche.
M. Burns: C'est le "fun", c'est d'accord. Mais vous rendez-vous
compte, M. le ministre, que si vous ne le dites pas ailleurs, le "doit" et que
vous laissez le "peut" un peu partout, comme vous le laissez, ce qu'on impose
comme obligation à l'office, c'est d'adopter un règlement. C'est
seulement cela qu'on lui impose, et on lui dit que ce règlement peut
prévoir rétablissement par l'office de ses propres bureaux de
placement, peut prévoir toute mesure, y compris leur
réglementation et leur abolition à l'égard des bureaux de
placement privé existants et peut contenir des clauses quant à la
préférence d'emploi, mais "doit". Il me semble que c'est vide de
sens comme formulation de réglementation. D'accord, peut-être
qu'il ne faut pas leur dire tout de suite les critères, peut-être
qu'à l'expérience ils vont se rendre compte qu'il y a un certain
nombre de ces critères qui doivent être mis de
côté.
M. Cournoyer: M. le Président, je sais bien que tout ce
dont on parle, ce sont les bureaux de placement syndicaux, si je comprends
bien. On veut abolir les bureaux de placement syndicaux. Quand même
j'obligerais l'office à prévoir l'établissement par
l'office de ses propres bureaux de placement, je l'obligerais à faire
d'énormes dépenses alors que peut-être l'office pourrait
décider que le placement, suivant les critères d'embauche qu'il a
déterminés lui-même en bas, on va mettre le doigt
fait affaires avec les centres de main-d'oeuvre du Québec, parce
qu'ils ne sont pas fermés les centres de main-d'oeuvre du Québec.
Si j'oblige l'office à faire ses propres bureaux de placement...
M. Burns: Sauf, M. le ministre, que vous allez admettre avec moi
que les centres de main-d'oeuvre sont en train de devenir des centres
d'information bien plus qu'autre chose, selon le rapport Sainte-Marie. Je n'ai
pas senti...
M. Cournoyer: Non, je pense que...
M. Burns:... depuis quelque temps que c'était autre chose
que cela que le ministre en pensait.
M. Cournoyer: Vous pouvez penser ça, mais, en
définitive, les centres de main-d'oeuvre conservent leur pouvoir de
placement et vont continuer de le conserver.
M. le Président...
M. Burns: Quels pouvoirs avaient-ils? En compétition avec
les centres de main-d'oeuvre du Canada?
M. Cournoyer: Oui. Et pourquoi, par exemple, l'office ne se
servirait-il pas des centres de main-d'oeuvre du Canada? Pourquoi pas?
M. Burns: Je suis bien d'accord, moi. Encore là, je vous
dis que vous n'avez même pas l'équipement pour le faire
actuellement.
M. Cournoyer: Je veux dire: Pourquoi l'office ne se servirait-il
pas des centres de main-d'oeuvre du Canada?
M. Burns: Des centres de main-d'oeuvre du Canada? Pourquoi s'en
servirait-il?
M. Cournoyer: Parce qu'on paye pour, comme tout citoyen
québécois et tout citoyen canadien.
M. Burns: Ce n'est pas ça que vous disiez il y a deux ans.
Vous étiez en concurrence avec les centres.
M. Cournoyer: Je vous posais la question: Pourquoi?
M. Burns: Pourquoi s'en serviraient-ils?
M. Cournoyer: Pourquoi ne s'en serviraient-ils pas?
M. Burns: Pourquoi ils ne s'en serviraient pas? Personnellement,
je n'ai pas d'objection. Je suis bien d'accord qu'à un moment
donné...
M. Bellemare (Johnson): Les syndicats ont eu ce choix et ne l'ont
pas pris.
M. Burns: ... ce serait utile.
M. Cournoyer: Je ne parle pas des syndicats ici, je parle de
l'office, M. le Président, des fonds public.
M. Burns: Pour alléguer, encore une fois, un autre...
M. Bellemare (Johnson): Vous ne réglerez pas le
problème des syndicats, mon cher ami.
M. Burns: Bien voyons, vous allez donner ça.
M. Bellemare (Johnson): Voyons donc, jamais dans 100 ans!
M. Burns: Les centres de main-d'oeuvre du Canada, envoyez
fort.
M. Bellemare (Johnson): Restons dans la loi. Il y a l'office et
c'est bon, qu'il ait des critères, qu'il doive imposer des
critères. Restons avec l'office.
M. Cournoyer: C'est ça.
M. Bellemare (Johnson): On a bâti une loi pour
ça.
M. Cournoyer: Je suis prêt à faire ça, mais
ce que j'essaie de dire au député de Maisonneuve, c'est: Pourquoi
obliger l'office à avoir ses propres bureaux de placement, si l'office
juge qu'il n'y a pas lieu qu'elle ait ses propres bureaux de placement?
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, je connais assez le domaine de
la construction. L'office doit en avoir et bien différents des bureaux
de placement fédéraux ou provinciaux, parce que l'office doit
contrôler quelque chose. Si vous voulez que l'office soit
écouté et respecté par les centrales syndicales comme par
les patrons, il va falloir absolument que l'office ait des dents, impose ses
bureaux et ait des critères. Ne sortez pas de votre loi, surtout ne
sortez pas du rapport. On a, jusqu'à aujourd'hui,
légiféré avec le rapport et là, on sortira du
rapport. C'est l'office qui est responsable. C'est écrit en toutes
lettres: "... est responsable du placement des salariés de la
construction. Ce n'est pas de passer le crachoir à un autre.
Le député de Maisonneuve a fait une suggestion qui
rencontrerait l'assentiment général: "II doit, à cette
fin, d'ici le 15 juillet 1976," vous avez ajouté "adopter tout
règlement nonobstant les dispositions législatives
élémentaires". Parfait, il doit prévoir aussi
l'établissement, de ses propres bureaux de placement, par l'office.
Vous le dites déjà dans un article. Au lieu de dire
"peut", on dit: "doit prévoir toute mesure, y compris la
réglementation de la résolution". A l'article 4, vous ajouteriez:
"doit contenir des clauses concernant la préférence d'emploi et
doit établir aussi ses critères", c'est la motion du
député de Maisonneuve.
M. Burns: Je suis prêt à la modifier dans ce
sens.
M. Bellemare (Johnson): Vous auriez la paix, la grande paix que
vous recherchez. C'est bien drôle, en changeant un mot, M. le
Président, on rétablit l'ordre. Il ne s'agit pas de rechercher
des solutions de midi à quatorze heures, l'office prendra sa
responsabilité, mais le législateur lui, lui donne un ordre.
C'est au législateur de travailler. Après ça, il fera "son
job".
M. Burns: Pour ne pas légiférer, c'est cela
l'idée, c'est seulement cela qu'on vous demande: Ne
légiférez pas à moitié.
M. Bellemare (Johnson): Surtout dans un article aussi crucial que
celui-là.
M. Cournoyer: M. le Président, je vais faire la suggestion
suivante.
M. Bellemare (Johnson): M. le député de
Maisonneuve, vous êtes demandé à la console, au
parloir.
M. Cournoyer: Si nous disions: "II doit, au plus tard, le 1er
juillet 1976, à cette fin, adopter tout règlement qui, nonobstant
toute disposition législative ou réglementaire contraire,
prévoyant toute mesure, y compris la réglementation je
tombe immédiatement au paragraphe b) ou leur abolition à
l'égard des bureaux de placement privés existants, le 25 juin
1975, et concernant les salariés de la construction et leur remplacement
par un système de placement qu'il contrôle."
M. Bellemare (Johnson): "Par un système..."
M. Cournoyer: "Leur remplacement", les bureaux privés
existants, "par un système de placement qu'il contrôle."
M. Burns: Cela se lirait: "II doit, au plus tard..."
M. Cournoyer: ... règlement, au plus tard, le 1er juillet
1976, qui prévoit toute mesure y compris la réglementation ou
l'abolition à l'égard des bureaux de placement privés
existants, concernant les salariés de la construction et leur
remplacement par un système de placement qu'il contrôle.
L'expression "bureau de placement", c'est pour un emplacement physique.
En fait, ce qu'on recherche, c'est le contrôle du placement par l'office
beaucoup plus que des emplacements physiques situés un peu partout dans
la province. Ce n'est pas cela?
M. Bellemare (Johnson): Oui, oui, je pense qu'on s'approche.
M. Burns: On n'est pas loin, là.
M. Bellemare (Johnson): On n'est pas loin. Il reste deux
virgules.
M. Cournoyer: L'autre paragraphe, qui vient immédiatement
après...
M. Bellemare (Johnson): Les critères.
M. Cournoyer: ...dit: " peut contenir des clauses quant à
la préférence d'emploi et doit contenir des critères
d'embauche.
Une Voix: On fait disparaître a).
M. Cournoyer: Oui, le a) disparaît. On a dit: On va abolir
les autres mais on va le remplacer par celui-là.
M. Bellemare (Johnson): Ma suggestion était bonne. M.
Laporte l'a quasiment prise au complet.
Le Président (M. Séguin): Ne votez pas contre!
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que, dans le c), cela doit
être "doit contenir"...
M. Cournoyer: Doit contenir des critères d'embauche...
M. Bellemare (Johnson): Doit contenir.
M. Cournoyer:... mais peut contenir des clauses...
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Cournoyer: ... quant à la préférence
d'emploi.
M. Bellemare (Johnson): D'accord. C'est parce que je n'avais pas
saisi le "peut".
Une Voix: Doit contenir des clauses...
M. Cournoyer: "Peut contenir des clauses quant à la
préférence d'emploi et doit contenir des critères
d'embauche". En fait, on pourrait enlever "contenir des clauses quant à
la préférence d'emploi" et ne dire que "doit contenir des
critères d'embauche". Des clauses de préférence d'emploi,
M. le Président, c'est en fait des critères d'embauche.
M. Burns: Mais il doit contenir des critères, quand
même.
M. Cournoyer: Oui, il doit contenir. Cela, j'en ai
déjà convenu avec vous...
M. Burns: Pourriez-vous, M. le ministre, nous relire ce qui
deviendrait l'alinéa a). Laissez faire le début, je le
comprends.
M. Cournoyer: Peut prévoir toute mesure y compris leur
réglementation ou leur abolition...
M. Burns: Non, non, pas "peut prévoir" mais
"prévoyant."
M. Cournoyer: Oui, prévoyant.
M. Bellemare (Johnson): Prévoyant.
M. Cournoyer: "Prévoyant toute mesure, y compris leur
réglementation ou leur abolition, a l'égard des bureaux de
placement privés existant le 25 juin 1975 et concernant les
salariés de la construction et leur remplacement par un système
de placement qu'il contrôle.
Une Voix: De I'office.
M. Bellemare (Johnson): Concernant les salariés de la
construction.
M. Cournoyer: Je vais le faire réécrire, M. le
Président, par les légistes.
Le paragraphe c) serait: doit contenir des critères d'embauche.
Il doit contenir des critères d'embauche, mais j'enlèverais
l'autre.
M. Burns: M. le Président, suggestion constructive de la
part de l'Opposition: Peut-être pourrions-nous suspendre cet article
quitte à ce que demain, on n'ait que cela à discuter.
Le Président (M. Séguin): A moins, qu'on ne l'ait
ce soir.
M. Burns: Ou à moins que d'ici la fin de la
séance...
M. Cournoyer: Le texte écrit? Bon.
M. Bellemare (Johnson): D'ici six heures, il nous reste encore
quatre heures.
Le Président (M. Séguin): Article 13, suspendu
temporairement, à la page 28. Nous passons à la page 31, soit
l'article 17, et aux sous-paragraphes suivants: a), b), c), d) et e). Est-ce
qu'il y a des observations? Adopté?
M. Burns: Article 17, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Page 31,
adopté.
M. Burns: Vous avez l'article 18 en bas aussi.
Le Président (M. Séguin): Oui, un instant. Article
18?
M. Burns: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Page 3l,
adopté.
Je voudrais, pour le journal des Débats, puisqu'on a
procédé toute la soirée en adoptant des pages, revenir aux
pages 20 et 21, à l'article 9 sur lequel on a voté oui.
Puisque l'amendement a été rejeté, la page ou
l'article a été adopté sur division. Je voudrais que la
page soit adopté sur division.
M. Bellemare (Johnson): Non, non. Dans la même page, il y a
des choses que l'on accepte sans division.
M. Burns: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): D'accord, je
comprends.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est sûr. Article 19.
Le Président (M. Séguin): C'était beaucoup
plus facile de garder le contrôle sur ce qui a été
approuvé.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 19...
Le Président (M. Séguin): Page 32, article 19.
M. Bellemare (Johnson): ... c'est de la concordance. Changer les
mots "la commission" par "l'office".
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a rien, dans cela. C'est encore la
même chose, de la concordance.
Le Président (M. Séguin): Article 20?
M. Bellemare (Johnson): La même chose, concordance. Changer
la "commission" par "l'office".
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
21?
M. Bellemare (Johnson): Concordance. Changer "la commission" par
"l'office".
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
22?
M. Burns: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): A l'article 22, le chapitre 28 des Lois
de 1973 est abrogé.
Le Président (M. Séguin): L'article 23, ainsi que
le sous-article 33?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Bellemare (Johnson): L'article 23, c'est le pluralisme
syndical. Cela le consacre officiellement.
Le Président (M. Séguin): La page 32 est
adoptée. Page 33, article 24?
M. Bellemare (Johnson): C'est le chapitre 4 qui est
abrogé. D'accord.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
25?
M. Burns: Soit dit en passant, M. le ministre, c'était une
mesure temporaire à l'article 33-a), je pense.
Le Président (M. Séguin): Article 25?
M. Bellemare (Johnson): A l'article 25, il y a un délai
qui est court, très court pour se constituer en corporation. "Tout
groupement de salariés de la construction non constitué en
corporation qui fait affaires au Québec doit déposer une
déclaration faite par écrit signée par le
président... le 1er septembre 1975;" sinon il y a des amendes terribles,
assez pesantes à l'article 56. Vous ne trouvez pas que le délai
est court, le 1er septembre 1975?
M. Cournoyer: S'il s'agissait ici d'un ordre qu'il nous est venu
à l'idée de faire, c'est-à-dire l'incorporation, ce serait
peut-être un peu différent. Il reste que nous n'avons pas
décidé que les syndicats devraient tous être
incorporés, mais que nous réservons cela pour une loi
générale. En disant qu'on ne voit pas pourquoi les syndicats de
la construction seraient incorporés alors que les autres ne le seraient
pas, compte tenu des délais qui nous sont impartis, nous nous contentons
ici de dire qu'ils doivent remettre cette déclaration avant le 1er
septembre.
M. Bellemare (Johnson): C'est l'article 40 de votre loi qui
pourvoit à cela. C'est là qu'on voit des amendes de $500 par jour
et jusqu'à $2,000. A l'article 40, on dit: Les associations existantes
lors du dépôt du présent projet, auxquelles s'applique
l'article 33 b) de la Loi sur les relations du travail dans l'industrie de la
construction, édicté par l'article 25 du présent projet de
loi doivent se conformer à cet article 33 b) au plus tard le 1er
septembre 1975, sous peine d'encourir, pour chaque jour ou partie de jour que
dure le départ, la pénalité prévue à
l'article 56, "qui est de $500 jusqu'à $2,000 par jour.
M. Cournoyer: II s'agit d'une déclaration; il ne s'agit
pas d'une incorporation. Il s'agit d'une déclaration que doit fournir le
syndicat en question.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Cette déclaration, on dit: Vous devez
l'avoir faite, parce que vous commencez la campagne de maraudage au mois
d'octobre. Si vous n'avez pas rempli cette condition, si vous la remplissez
plus tard, vous avez oublié de remplir une condition essentielle.
M. Bellemare (Johnson): Très bien. Adopté. Le
Président (M. Séguin): Article 25. M. Bellemare (Johnson):
Adopté.
M. Cournoyer: Je note en passant au départ, que dans
d'autres lois et à l'occasion d'autres lois, nous parlerons
d'incorporation ou de syndicats incorporés.
Le Président (M. Séguin): Article 33 b) 1.
Adopté. 2, a), b), c) la page 33. Article 33 adopté.
M. Burns: Adopté. M. Cournoyer: Article 33. M.
Burns: Article 33 b) 2. M. Lachance: L'article 25.
Le Président (M. Séguin): Alors la modification est
à l'article 32.
M. Lachance: On n'est pas rendu là on est rendu à
l'article 25.
Le Président (M. Séguin): A la page 34, d) e)
continuant l'article 25 adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): 3, 4, 5, 6.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): 33, c'est 1, 2
jusqu'à la page 35, toute la page 35, j'énumère les...
J'énumère la page 34, les différents paragraphes.
M. Burns: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): Page 34
adoptée?
M. Bums: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): 35, a), b), c), d), e),
33 d).
M. Bellemare (Johnson): 33 d), M. le Président, je pense
que c'est une amélioration extraordinaire dans la philosophie du
syndicalisme. Une copie des états financiers pour l'année
précédente certifiée conforme par un comptable
agréé résidant au Québec, je pense que c'est le
temps que cela paraisse dans nos lois ouvrières. Pendant des
années, on a fait des amendements, on a présenté le bill
5, en 1946. On a été obligé de le retirer justement parce
qu'à ce moment-là, on décrétait, dans un article de
la loi, que les états financiers de tous les syndicats devaient
être déposés, une fois par année, entre les mains du
trésorier de la province. C'est M. Loubier qui, en 1973, avait fait en
Chambre, une intervention qui avait été ridiculisée.
C'était justement pour que cet article paraisse dans les lois
ouvrières. Il avait même présenté un bill
privé qui avait été rejeté par la Chambre. Mais
là, je suis heureux de constater que tous les syndicats sont
obligés, par la loi, de déposer une copie conforme de tous les
états financiers pour l'année précédente.
M. Burns: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Maisonneuve.
M. Burns: Moi, je me pose des questions relativement à cet
article. D'une part on parle de tout syndicat ou groupement visé
à l'article 33 b) or, à l'article 33 b) on ne parle que des
syndicats professionnels, si je comprends bien.
M. Cournoyer: Non, on parle de tout groupement de salariés
de la construction immédiatement après.
M. Burns: Ecoutez, 33 b) dit: Tout syndicat professionnel
représentant des salariés de la construction ou tout groupement
de salariés de la construction non constitué. C'est vrai,
d'accord.
En tout cas, ce n'était pas surtout cela, mon problème,
c'était la fin de 33 d). "Certifié conforme par un comptable
agréé résidant au Québec". Vous savez qu'il y a
certains syndicats pour qui cela va représenter un coût assez
important, eu égard à leur nombre, eu égard aux fonds qui
sont disponibles. Ce ne sont pas tous les syndicats de la construction qui sont
riches, vous savez.
M. Cournoyer: Ce n'est pas riche.
M. Burns: Je veux dire: Pourquoi ne demanderait-on pas tout
simplement une copie de ces états financiers pour l'année
précédente, point? Pourquoi faut-il que ce soit certifié
conforme par un comptable agréé résidant au
Québec?
M. Cournoyer: Cela veut dire quoi, les états
financiers...
M. Burns: Cela veut dire tout simplement une personne
responsable, au syndicat, qui va faire cela. Le trésorier, dans un
syndicat, est obligé de faire son rapport à son assemblée
générale. Ce n'est peut-être pas certifié conforme
par un comptable agréé mais, en bonne démocratie
syndicale, je peux vous dire, M. le ministre, même si votre
expérience est surtout patronale, dans le domaine des relations
patronales-ouvrières, que c'est la plupart des syndicats qui soumettent
leurs états financiers à leur assemblée
générale. Moi, en tout cas, ceux que je connais...
M. Cournoyer: On ne veut pas accrocher ceux qui le font, on veut
accrocher ceux qui ne le font pas.
M. Burns: Oui, je sais, mais...
M. Cournoyer: Remarquez bien que tout cela s'inspire de
l'expérience assez malheureuse que nous avons vécue il n'y a pas
tellement longtemps. Remarquez bien que ce qui a été
rapporté devant la commission Cliche, ce sont certains abus d'argent au
détriment des membres, particulièrement de certains locaux. Ce
n'est pas une opinion d'employeur, c'est ce que j'ai entendu au moins en
même temps que vous. Pour certaines choses, on n'était même
pas capable de trouver les livres, il y a des pages qui étaient parties.
Je ne vois pas en quoi si c'est certifié conforme par une personne
intègre... Même si le secrétaire trésorier en
question était probablement intègre, il ne trouvait pas les
pages, par exemple. Sa petite fille les avait mangées, apparemment. J'ai
entendu cela. Ce n'est peut-être pas vrai, mais disons qu'il y avait des
pages qui manquaient.
M. Burns: C'est que je me demande jusqu'à quel
point...
M. Cournoyer: Ce ne sont pas ceux-là qu'on vise. On ne
vise pas le petit syndicat, M. le Président.
M. Burns: C'est cela, mais vous les visez tous, là, vous
les "poignez" tous par la tête.
M. Cournoyer: On les vise tous parce que tous étaient
frappés. Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient
frappés!
M. Burns: C'est cela. Vous les frappez tous mais ils
n'étaient pas tous malades. C'est cela l'affaire, si on renverse la
fable de La Fontaine.
M. Cournoyer: Si on la renverse, ils n'étaient pas tous
malades, mais d'un autre côté...
M. Burns: Ils n'étaient pas tous malades.
M. Cournoyer: ... les recommandations de la commission
Cliche...
M. Burns: II y en avait quelques-uns, quelques rares de malades.
N'oubliez pas cela. Là, vous les inoculez tous.
M. Coumoyer: Non, on a inoculé certains syndicats d'une
façon antitétanique, d'une façon totalement
différente des autres.
M. Burns: Les quatre que vous avez mis en tutelle.
M. Cournoyer: C'est pas mal plus fort que le rapport financier
annuel.
M. Burns: Oui, je sais, mais...
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, ils ne seront pas
choqués, M. le Président. Ils n'ont jamais été
forcés directement de le faire. Dans l'article de la loi, c'est bien...
Je ne pense pas qu'ils soient...
M. Cournoyer: Je ne crois pas que ce soit...
M. Bellemare (Johnson): Ils seraient probablement très
heureux de le faire.
M. Cournoyer: Bien sûr.
M. Burns: Je ne le pense pas, moi, M. le Président.
M. Cournoyer: M. le Président, je sais bien qu'ils
n'aiment pas voir un étranger dans leurs livres, mais ce n'est pas un
représentant du gouvernement, dans leurs affaires, c'est un comptable
agréé certifié comme tel...
M. Burns: M. le Président, en tout cas, je vous demande
d'inscrire ma dissidence à l'article 33 d).
M. Cournoyer: Dissidence.
Le Président (M. Séguin): Exigez-vous un vote
là-dessus, messieurs?
M. Bellemare (Johnson): Non, non.
M. Burns: Non, non. Je vous demande d'inscrire ma dissidence tout
simplement.
Le Président (M. Séguin): C'est déjà
fait au journal des Débats.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Séguin): Page 35, adopté.
Page 36, article 26.
M. Bellemare (Johnson): C'est l'employeur qui a le droit
d'appartenir à l'association de son choix. Aboli.
M. Burns: Vous voyez la première page de la Presse, M. le
ministre: "Cournoyer conserve des pouvoirs extraordinaires". C'est ce qu'on
vous a dit tout à l'heure. Là, la Presse le dit aussi.
M. Cournoyer: C'est normal. Ce sont des pouvoirs extraordinaires.
Les pouvoirs ordinaires, on les a.
M. Burns: Vous légiférez, soi-disant, vous faites
une loi générale, là.
M. Cournoyer: Oui, avec des pouvoirs extraordinaires.
M. Burns: Vous conservez des pouvoirs extraordinaires. En
première page de la Presse.
M. Cournoyer: Que voulez-vous que je fasse? La Presse...
M. Bellemare (Johnson): Qu'on parle de vous, pourvu qu'on en
parle, en bien ou en mal, pourvu qu'on en parle...
Le Président (M. Séguin): Messieurs, sur la page,
devant moi, j'ai l'article 26.
M. Burns: L'article 26, qui abolit l'article 36. M. Bellemare
(Johnson): Oui, celui qui a été... Le Président (M.
Séguin): Adopté?
M. Burns: C'est évident que les employeurs n'ont plus le
choix d'appartenir à l'association de leur choix. Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 27.
M. Bellemare (Johnson): "... l'autorisation écrite et
irrévocable donnée par tout salarié de précompter
chaque semaine sur son salaire le montant de la cotisation..." D'accord, c'est
déjà prévu à un autre article.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 28 et ses suites?
Article 56, a), b), c), d).
M. Bellemare (Johnson): Ah, de nouvelles amendes! Au moins $200
et au plus $600. Bon. $500 jusqu'à $2,000. C'est bien.
Le Président (M. Séguin): Article... La page...
M. Burns: Une minute, s'il vous plaît, M. le
Président. M. le ministre, pourquoi ne laissez-vous pas l'ancien
critère, pour l'individu, qui était de $100 à $500 pour un
premier délit? Vous mettez $200 à $600 pour un individu. Le
critère était général avant, je l'admets. Mais,
pour un individu $100, vous savez, c'est une amende qui est quand même
imposante. C'est quand même un minimum.
M. Bellemare (Johnson): Le rapport Cliche demande que les amendes
soient majorées dans tous les cas.
M. Burns: Là, vous faites la distinction à
l'endroit de l'individu, distinction que j'apprécie, que je trouve
bonne, mais c'est bien évident que cela touche plus fort un individu
qu'une corporation.
M. Cournoyer: Etant donné, M. le Président, qu'il
s'agit d'une amende qui va de jusqu'à... je garderais $100 plutôt
que $200. Cela dépend de la gravité de l'infraction.
M. Burns: C'est cela. Vous laisseriez cela à $100 comme
minimum.
M. Cournoyer: $100 et d'au plus $600. M. Burns:
D'accord.
M. Cournoyer: D'au moins $100 et d'au plus $600.
Le Président (M. Séguin): Alors, au sous-article
a), ce serait $100, c'est cela?
M. Burns: Oui, parce que là on parle d'un individu; c'est
quand même quelque chose d'imposant pour un individu, une amende de
$100.
Le Président (M. Séguin): Et d'au plus $600. M.
Burns: Vous laisseriez le maximum à $600.
M. Cournoyer: C'est seulement le 2 qu'on enlève.
Le Président (M. Séguin): Page 36, c'est
adopté, ainsi que le d)...
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): ... au bas de la page 37.
Article 29...
M. Bellemare (Johnson): Cela est de la concordance.
Le Président (M. Séguin): ... et ses suites.
M. Bellemare (Johnson): Concordance, M. le Président,
commission pour l'office et l'autre c'est...
M. Burns: C'est de la concordance, adopté.
Le Président (M. Séguin): Page 37, c'est
adopté. Page 38, article 30.
M. Burns: M. le Président, j'aimerais que le ministre nous
explique le sens et l'importance de l'article 30.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on va pouvoir aller chercher
les chèques de paie ou de vacances?
M. Cournoyer: C'est qu'il y a...
M. Bellemare (Johnson): II y a eu des chèques de la
cotisation syndicale qui ont été pris.
Le Président (M. Séguin): On ne parlait pas des
mêmes chèques.
M. Bellemare (Johnson): C'est dans 481) qu'on trouve cela, M. le
Président.
M. Burns: Comme principe, c'est la possibilité pour
l'office d'adopter un règlement l'autorisant lui-même à
utiliser pour son administration une partie des sommes qu'il perçoit au
titre d'avantages sociaux. On n'est pas sûr que ce soit un principe
parfaitement défendable.
M. Cournoyer: M. le Président, je vais tenter de
l'expliquer. La première partie de la phrase qu'il y a là est un
des pouvoirs du Comité des avantages sociaux, actuellement, d'utiliser
les intérêts des sommes pour son administration courante; c'est
déjà une façon de financer le Comité des avantages
sociaux.
La deuxième partie, il y a des fonds, gardés en
fidéicommis, qui sont des résidus de vacances, par exemple, qui
n'ont pas été payés mais qui sont toujours une dette que
l'office a vis-à-vis d'un individu qui a une réclamation contre
ces fonds. Ces fonds peuvent être utilisés pour l'administration
courante tout en conservant la dette que l'office a vis-à-vis de ces
gens.
Lors de l'administration de cette année, en particulier, il y a
eu conflit là-dessus. Le décret n'était pas clair et on a
été obligé de recourir à une interprétation
du président. Les deux centrales syndicales ont dit: Ecoutez, les fonds
qu'il y a là, le comité des avantages sociaux ne peut se servir
que des intérêts. Donc, qu'on nous dise ce que cela coûte et
qu'on remette aux ouvriers le montant d'argent auquel ils ont droit. C'est, en
fait, une difficulté technique épouvantable de remettre des
tranches de $0.05 et de $0.10 à des ouvriers qu'on ne retrouvera
peut-être pas.
Quand nous donnons le pouvoir de l'utiliser, nous donnons tout
simplement le pouvoir d'utiliser les fonds comme ils devraient le faire sans,
pour autant, obliger les gens à retourner, par chèque, tous les
montants d'argent susceptibles d'être retournés.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que la Caisse de
dépôt et placement continue à administrer les fonds du
comité des avantages sociaux?
M. Cournoyer: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Oui?
M. Cournoyer: Toujours. Il y a un bill, par exemple, que vous
avez sur la table actuellement, le bill 20, qui ne change pas la caisse de
dépôt. La Caisse de dépôt va continuer d'être
le possesseur des sommes d'argent, même si cela parle du comité
des avantages sociaux. Notre intention est
de repasser cela parce qu'on veut régler le problème qu'il
y a entre la Régie des rentes et le comité d'avantages
sociaux.
M. Bellemare (Johnson): De repasser cela?
M. Cournoyer: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): De repasser?
M. Cournoyer: De faire administrer les régimes par
l'office plutôt que par la Régie des rentes. C'étaient
d'énormes difficultés qui sont survenues, pas au titre de
l'argent et de l'administration de l'argent, la Caisse de dépôt a
cela, mais la Régie des rentes se trouve à administrer une seule
partie, la partie des rentes. Le comité des avantages sociaux a les
autres avantages sociaux à administrer. Je pense bien que si vous lisez
le bill 20 il me semble que le numéro du bill est 20 il
règle au moins un problème, avec l'accord de la Caisse de
dépôt, de la Régie des rentes et du comité des
avantages sociaux et des parties contractantes, qui fait en sorte que
l'administration de tous les régimes pas des fonds mais de tous
les régimes est centralisée au comité des avantages
sociaux.
Là, le comité des avantages sociaux disparaissant, nous
devrons réviser le bill 20 pour dire "l'office" au lieu du
"comité des avantages sociaux".
M. Bellemare (Johnson): Le ministre peut-il nous dire quel est le
montant, en fidéicommis, des sommes non réclamées?
M. Cournoyer: Les sommes non réclamées? A tous les
ans, il y a un certain nombre de travailleurs de la construction, par exemple
au titre des vacances, qu'on ne retrouve pas. Ce sont parfois de très
petits montants, mais on ne retrouve pas ces gens-là. Il y a des gens
qui viennent travailler trois jours dans l'industrie de la construction. Ils
sont essentiellement de passage, ils ne laissent pas d'adresse nulle part.
S'ils ont travaillé trois jours, 8% de vacances, cela donne $5, $6 ou
$10, je ne sais pas combien. De toute façon, ce sont de petits montants
II n'est pas intéressé à donner son adresse à la
Commission de l'industrie de la construction et on ne peut pas dépenser
$300 pour essayer de le retrouver afin de lui donner un montant de $10. C'est
à chaque année que s'accumulent ces fonds.
Vous dire combien, je ne suis pas capable à ce moment-ci, mais je
suis convaincu que le rapport des auditeurs nous dit combien il y en a.
Le Président (M. Séguin): Est-ce qu'il y a autre
chose?
M. Burns: Article 30, adopté.
M. Bellemare (Johnson): Article 31.
Le Président (M. Séguin): Article 30,
adopté. Article 31.
M. Burns: A l'article 31, je me pose tout simplement une question
relativement à l'article... Ah non! l'article 59 n'est pas
abrogé. D'accord.
Le Président (M. Séguin): Article 31,
adopté.
M. Bellemare (Johnson): L'article 62, ce sont les bureaux de
placement.
M. Burns: L'article 62 et les suivants, d'accord.
Adopté.
Le Président (M. Séguin): Article 32 1). Je pense
qu'il y a un amendement présenté par le ministre.
M. Bellemare (Johnson): En vertu de la loi.
M. Cournoyer: La proposition? C'est parce qu'il s'agit ici des
associations patronales représentatives et non pas des employeurs de
l'industrie de la construction.
M. Bellemare (Johnson): Ce ne sont pas les employés; ce
sont les associations. Comme il n'y en a plus qu'une.
M. Cournoyer: Non, mais celles qui sont représentatives au
moment de l'entrée en vigueur de la présente loi.
M. Bellemare (Johnson): Très bien. Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 32,
adopté tel qu'amendé?
M. Bellemare (Johnson): C'est celui-là, ici.
Le Président (M. Séguin): Article 32, adopté
tel qu'amendé.
M. Cournoyer: Article 32.1, tel qu'amendé.
Le Président (M. Séguin): Article 32,
deuxièmement; est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): La page 38 est
adoptée.
M. Burns: Excusez, M. le Président, vous nous passez
un...
Le Président (M. Séguin): Non, non, je n'avais pas
l'intention.
M. Cournoyer: C'est l'article 32.1), mais on réfère
à l'article 9, des bureaux de placement.
M. Burns: Très bien. On va y revenir.
Le Président (M. Séguin): Article 32.1) et 32.2),
la page 38, adopté. La page 39, article 32.3)?
M. Burns: Adopté. Cotisation uniforme. M. Bellemare
(Johnson): Article 33 a).
Le Président (M. Séguin): Je pense qu'il y a un
amendement.
M. Burns: Dans le fond, M. le Président, à cet
article, l'amendement force, dans les statuts et règlements,
l'association éventuelle à établir les quatre secteurs:
résidentiel, industriel, travaux de génie civil, construction
commerciale et institutionnelle. C'est cela, le changement? Le seul changement,
c'est l'institution des quatre secteurs?
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'article 33, j'ai deux amendements qui semblent non pas
identiques, mais qui disent à peu près la même chose. Je
voudrais avoir la copie qui est valable là-dedans, celle qu'on doit
accepter. Il y en a deux.
M. Cournoyer: C'est celui qui est en italique.
Le Président (M. Séguin): Celui qui est en italique
qui est le dernier. Alors, c'est cette copie-ci et non pas celle-là.
M. Burns: Oui, je l'ai. D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): Sur l'amendement
proposé par le ministre l'article 33 serait remplacé par... Vous
avez le texte.
M. Burns: En somme, M. le Président, on a pris l'ancien f)
on l'a mis à a) c'est cela et le paragraphe g), on l'a
changé sensiblement.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Cournoyer: Oui, c'est-à-dire qu'on donne le pouvoir
à l'association d'établir des mécanismes permettant de
déterminer l'importance relative de chaque employeur plutôt que de
déterminer quel sera le mécanisme ou l'importance relative.
M. Bellemare (Johnson): Dans les secteurs, on change le secteur
général, comprenant tout employeur non identifié aux
secteurs, 1,2 et 3, pour inscrire secteur de la construction commerciale et
institutionnelle. On change cela.
M. Cournoyer: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Très bien.
M. Burns: C'est court.
Le Président (M. Séguin): L'amendement,
adopté? L'article 33, tel qu'amendé, adopté. Page 39,
adopté.
M. Burns: Page 40.
Le Président (M. Séguin): Oui. Tout semble revole,
à cette heure-ci. Page 40.
M. Bellemare (Johnson): II faut changer l'amendement. Il y a un
amendement à l'article 34.
Le Président (M. Séguin): Article 40,
adopté. Il faut changer "des" par "de". Nous arrivons donc à
l'article 34, page 41. Adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Avec l'amendement.
M. Burns: Avec l'amendement.
M. Bellemare (Johnson): II y a un amendement, là.
Le Président (M. Séguin): Ah! excusez. A l'article
34, il y a un amendement.
M. Bellemare (Johnson): Deuxième ligne.
Le Président (M. Séguin): Changer "des " par "de"
à la deuxième ligne. Article 34, tel qu'amendé,
adopté. Nous passons à l'article 35.
M. Bellemare (Johnson): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. Article
36.
M. Burns: L'article 36, je suis prêt à l'adopter, en
ce qui me concerne, mais j'aimerais que le ministre se rappelle certaines de
mes remarques en deuxième lecture cet après-midi sur le manque de
surveillance qu'il y a eu à l'endroit de la CIC par le ministre
responsable.
M. Cournoyer: J'ai déjà entendu ces remarques et
j'aimerais, étant donné que nous sommes à l'article en
question, que le député de Maisonneuve explicite davantage sa
suggestion parce que je ne suis pas opposé à avoir plus de
contrôle sur l'office. Remarquez bien que c'est pratiquement une
obligation que j'assume de toute façon devant le Parlement, devant la
population. Cette obligation, même si elle n'est pas légale, je
l'assume quand même parce que je réponds de cet office.
Par exemple, lorsque vous l'avez confié à un office,
quelle sorte de contrôle un ministre doit-il exercer sur chacune des
commissions? C'est cela que j'aimerais savoir.
M. Burns: Le ministre est responsable ou n'est pas responsable
d'un tel organisme.
M. Cournoyer: Précisément, je me pose la question:
Est-ce que je suis responsable de ou responsable pour?
M. Burns: Vous êtes responsable de et pour, je pense. Je ne
sais pas si je commets une hérésie administrative.
M. Cournoyer: Non, non, je ne crois pas. Je prends l'exemple de
la Commission des accidents du travail. Elle a son autorité constitutive
en vertu de la loi; est-ce que je dois surveiller cette commission dans les
gestes administratifs qu'elle pose à l'intérieur de son
autorité administrative? Est-ce que je dois surveiller la Commission du
salaire minimum?
M. Bellemare (Johnson): Au sujet de la Commission des accidents
du travail il y a un article spécifique où il est dit: Sous la
responsabilité pleine et entière du ministre du Travail.
M. Coumoyer: Oui, c'est écrit aussi dans la Loi des
relations de travail dans la construction.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Cournoyer: Mais les mécanismes de
responsabilité, cela se limite à quoi? Comment se fait-il que je
peux être responsable dans le sens où l'emploie ordinairement le
député de Maisonneuve, dans le sens où je voudrais
personnellement l'employer? C'est-à-dire que comme ministre je me sens
responsable mais je n'ai aucune forme de contrôle. Quelle sorte de
contrôle devrais-je avoir?
Dans le cas, par exemple, de la Commission des accidents du travail, le
député de Johnson sait quelle sorte de contrôle j'ai
là-dessus.
M. Bellemare (Johnson): On ne faisait jamais rien sans vous le
dire. Quand ce n'était pas moi, c'étaient des
vice-présidents qui étaient zélés et qui allaient
vous voir. Assez souvent, ils passaient par-dessus la tête du
président et ils allaient "concubiner" avec vous. De cela, je ne tenais
pas compte.
M. Cournoyer: Parce que le président n'était pas
toujours disposé à me parler au moment où les choses se
produisaient; il était toujours disposé à me les dire dans
sa responsabilité comme président, mais au moment qu'il
choisissait et non pas au moment que le ministre aurait espéré
qu'il eût choisi.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'était pas tout à fait
cela. Vous étiez peut-être difficile à rejoindre.
M. Cournoyer: Ah, désespoir!
M. Bellemare (Johnson): Dans une loi comme celle-là...
M. Cournoyer: Elle n'est pas différente de la
responsabilité que vous aviez à la Commission des accidents du
travail. Il s'agit de l'office, il ne s'agit pas de l'ancien comité
paritaire. Dans le fond, quand on regarde les comités paritaires, j'en
suis responsable aussi en vertu de la Loi des décrets de convention
collective, mais quand on parle de comité paritaire, c'est d'abord et
avant tout la propriété des parties. Chacun des membres du
comité paritaire est habituellement responsable devant les
autorités qui l'ont délégué pour l'administration
d'un décret. Bien sûr, ils sont nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Burns: Ce que je veux dire, c'est que le ministre a quand
même une autorité morale, au moins, très importante sur ces
organismes.
M. Cournoyer: Sur celui-là.
M. Burns: Je ne vous dis pas... Oui, des organismes de ce genre
dont le ministre est responsable. J'admets au départ que peut-être
il y aura moins de problèmes, et je souhaite d'ailleurs qu'il y ait
moins de problèmes. Il est à prévoir qu'il y en aura
moins, parce que vous avez une commission qui sera, à toutes fins
pratiques, formée de trois personnes qui seront des administrateurs.
J'admets qu'au départ cela risque de prévoir un certain nombre de
problèmes. Je ne demande pas au ministre d'être présent
tous les jours à l'Office de la construction, il ne ferait pas son
travail comme ministre ici; mais si, à la connaissance du ministre, il y
a des irrrégularités qui se passent à l'intérieur
du futur office, moi, je pense que le ministre doit intervenir, tant par son
autorité morale que par son autorité réglementaire via le
lieutenant-gouverneur en conseil. C'est cela que je veux dire. A partir du
moment où ces pouvoirs sont délégués à trois
personnes qui forment l'office, je ne pense pas qu'on doive s'attendre que le
ministre se lave les mains complètement de ce qui se passe dans
l'industrie de la construction.
M. Cournoyer: Non.
M. Burns: C'est dans ce sens que je le dis.
M. Cournoyer: D'accord.
M. Burns: Je ne veux pas non plus qu'on me comprenne bien
que le ministre intervienne de façon quotidienne dans
l'administration de cet office. On se comprend?
M. Cournoyer: On se comprend parfaitement.
M. Bellemare (Johnson): Dans la loi du ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre, qui donne toutes les responsabilités du
ministre c'est le chapitre 43 il est bien dit que le ministre est
responsable de l'administration de tous les différents services sous son
contrôle et aussi de l'application de toutes les lois qui
dépendent directement du ministère. Cela est dans les pouvoirs,
dans les pouvoirs généraux.
M. Cournoyer: Dans le pouvoir général de
surveillance. Oui.
M. Bellemare (Johnson): Alors, à partir de là, le
ministre est responsable de l'application de la loi...
M. Cournoyer: Je n'ai jamais dit que je n'étais pas
responsable. Je parlais de la méthode d'assumer cette
responsabilité avec les commissions, par exemple.
M. Bellemare (Johnson): Les pouvoirs
délégués.
M. Cournoyer: Je peux dire que dans le ministère du
Travail, à cause des gestes administratifs que le chef du
ministère est obligé de poser dans son ministère, ces
gestes administratifs nous amènent à conclure que je doive
être responsable de tout ce qui se passe en dessous.
M. Bellemare (Johnson): Adopté.
M. Cournoyer: Mais, dans le cas des commissions, il y a des
gestes administratifs qui sont réservés aux commissions. Je vous
dirai, par exemple, que dans le cas des commissaires-enquêteurs je ne
peux pas intervenir chez les commissaires-enquêteurs.
M. Burns: Non, parce que c'est un pouvoir quasi judiciaire.
M. Cournoyer: C'est un pouvoir quasi judiciaire qu'ils ont.
M. Burns: D'accord.
M. Cournoyer: Dans le cas de la Commission des accidents du
travail, ils avaient aussi un pouvoir quasi judiciaire. Dans le cas de l'office
ici, il y a très peu de pouvoirs quasi judiciaires, ce sont des pouvoirs
réglementaires et d'administration.
M. Bellemare (Johnson): Administratifs.
M. Cournoyer: Je me sentirais probablement plus responsable, sauf
dans la partie qui est réservée exclusivement à l'office
par exemple, dans le cas où on dit que c'est l'office qui
interprète le décret.
M. Burns: Je pense surtout, M. le ministre, à l'aspect
administratif.
M. Cournoyer: Oui, c'est vrai.
M. Burns: Dans le fond, il n'y a pas de méthode que je
peux vous suggérer. Peut-être que vous en connaissez mieux que
moi, mais en tout cas je n'en ai pas à vous suggérer. C'est
beaucoup plus un état d'esprit que j'appellerais de la vigilance de la
part du ministère du Travail. Pas du paternalisme, pas de la fausse
intervention. De la vigilance quand c'est nécessaire.
M. Cournoyer: Voilà!
M. Bellemare (Johnson): Adopté.
Le Président (M. Séguin): Alors 36,
adopté.
M. Burns: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): L'article 37 c'est de la concordance.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Un instant, s'il vous
plaît, messieurs. Pas trop vite. La page 41 est adoptée. Article
37, adopté.
M. Burns: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Article 38, c'est pour assurer...
Le Président (M. Séguin): Article 38.
M. Bellemare (Johnson): ... la continuation.
Le Président (M. Séguin): L'article 38 est
adopté.
M. Bellemare (Johnson): Oui. M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 39. Dans les
deux paragraphes, tout ce qu'il y a à la page 42.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté. La page
42, c'est adopté. Page 43, article 40.
M. Burns: A l'article 40, je pense que le député de
Johnson a fait des remarques tout à l'heure...
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Burns: ...et je pense qu'on a eu la réponse du ministre
qui nous satisfait.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela. Parce que le maraudage
commence en octobre. C'est bien sûr qu'il faut qu'il soit
incorporé avant le premier septembre. C'est compris.
M. Burns: Est-ce que, M. le ministre...
Le Président (M. Séguin): Article 40...
M. Burns: ... il y aura une méthode qui sera
utilisée pour éviter que des associations soient placées
dans une position où elles sont en défaut de fournir la
déclaration en question. Est-ce que, du côté de l'office ou
du ministère, on prendra...
M. Cournoyer: Du côté de l'office.
M. Burns: ... les précautions nécessaires pour
aviser les gens de l'existence de ce texte, afin d'éviter que, par pur
et simple oubli, certaines associations soient placées dans une position
où elles soient prises en défaut?
M. Cournoyer: Etant donné que l'office administrera cette
partie-là il s'agit de la représentativité
il faut tout d'abord déterminer que telle centrale est
représentative. Elle doit, pour être représentative,
être formée d'un certain nombre de syndicats, et chaque syndicat
doit donner ces choses-là.
Ce que je ferais, si j'étais l'office parce que c'est un
geste administratif c'est l'information totale à la centrale, car
ce sont des organismes centraux qui devraient normalement accéder au
caractère d'association représentative avant de faire
établir leur degré, de mettre les conditions pour pouvoir, au
mois d'octobre...
M. Burns: Au mois de septembre.
M. Cournoyer: Ils ont jusqu'au mois de septembre pour faire cela,
mais il s'agit de laisser un délai, après que les associations
ont été déclarées représentatives; on dit
qu'ils ont jusqu'au mois d'août pour nous fournir les documents ou les
informations que la loi les oblige à faire; cela devient de la
procédure journalière, M. le Président.
Le Président (M. Séguin): L'article 41 est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): L'article 42. Le ministre
propose un amendement.
M. Bellemare (Johnson): Le régime de retraite.
Le Président (M. Séguin): On propose, à
l'article 42, un deuxième paragraphe et peut-être plus je
crois que vous avez le texte en ajoutant, après l'article 42,
l'article 43 suivant...
M. Cournoyer: Cela relève du ministre de la Fonction
publique et non pas de moi.
Le Président (M. Séguin): Alors, vous enlevez cela
complètement?
M. Cournoyer: Ce grand texte? Oui.
Le Président (M. Séguin): Alors, il n'y a pas
de...
M. Bellemare (Johnson): Lisez-nous le donc, M. le
Président, avant de le rejeter, s'il vous plaît.
Le Président (M. Séguin): Vous lire ces deux pages?
Voulez-vous avoir le texte? Je pense bien que mutatis mutandis...
M. Burns: C'est la même chose qu'habeas corpus.
Le Président (M. Séguin):... corpus delicti. Une
Voix: Nous vous l'enverrons par la poste.
Le Président (M. Séguin): Alors, cela est
retiré. L'article 42 est adopté, à la page 43. A la page
44, l'article 43.
M. Bellemare (Johnson): Deo gratias. M. Burns:
Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Non, il reste l'amendement.
Le Président (M. Séguin): J'y reviens tout de
suite, page 32...
M. Bellemare (Johnson): 32.
Le Président (M. Séguin): Nous revenons à la
page 28, à l'article suspendu, je crois que vous avez le texte
proposé.
M. Bellemare (Johnson): Ils ont enlevé les clauses de
préférence d'emploi.
M. Cournoyer: Ils peuvent toujours en prévoir; là
on dit: Vous devez prévoir des critères d'embauche.
M. Bellemare (Johnson): Mais là on a enlevé les
clauses de préférence d'emploi.
M. Cournoyer: Oui. Les critères d'embauche, cela peut
être une préférence d'emploi, s'ils établissent que
500 heures faites l'année précédente sont un
critère d'embauche pour travailler dans l'industrie de la
construction.
M. Bellemare (Johnson): "Le ministre peut verser à
l'office des subventions aux fins...
Le Président (M. Séguin): L'amendement est-il
adopté?
M. Burns: Le paragraphe a), M. le Président, je le trouve
particulièrement mal rédigé.
M. Cournoyer: Moi aussi. "Et leur remplacement", on dirait que ce
sont les salariés de la construction.
M. Burns: Ce sont les salariés de la construction, on
dirait, qu'on va remplacer par un système de placement qu'ils
contrôlent. Si on le lit d'un seul souffle: "Prévoyant toute
mesure, y compris leur réglementation ou leur abolition à
l'égard des bureaux de placement privés existant le 25 juin I975
et concernant les salariés de la construction et leur remplacement par
un système de placement qu'ils contrôlent".
Je ne sais pas mais il me semble qu'il y aurait peut-être une
autre formule.
M. Cournoyer: Cela devrait être mieux que cela.
M. Burns: Puis-je vous suggérer, M. le Président,
à tout hasard...
M. Cournoyer: A tout "bazar"...
M. Burns: ... le texte suivant: "Prévoyant, à
l'égard des bureaux de placement privés existant le 25 juin 1975,
toute mesure, y compris leur réglementation, leur abolition ou leur
remplacement par un système de placement que l'office
contrôle".
M. Cournoyer: II s'agit, bien sûr, de ceux qui concernent
les salariés de la construction. Vous l'avez oublié, cela.
M. Burns: On peut le mettre à la fin, si vous voulez, ou
au début.
M. Cournoyer: ... s'il vous plaît, votre propre phrase.
M. Burns: Paragraphe a), prévoyantje ne sais pas
à quel endroit on pourrait insérer les travailleurs de la
construction mais on peut les mettre là-dedans...
M. Cournoyer: Mon conseiller prenait "concernant les
salariés de la construction" et mettait l'expression avant "existant le
25 juin" et laissait la phrase comme cela.
M. Burns: Bon, alors moi, je dirais: Prévoyant, à
l'égard des bureaux de placement privés existant le 25 juin 1975,
toute mesure, y compris leur réglementation, leur abolition ou leur
remplacement par un système de placement que l'office
contrôle.
M. Cournoyer: C'est cela. Je pense que je prendrai votre texte.
Vous l'avez entendu?
M. Burns: Je pense que c'est une loi de la construction,
cela.
M. Cournoyer: Cela ne s'applique pas à d'autres choses
qu'à la construction. Vous avez la juridiction au début.
Le Président (M. Séguin): C'est là qu'elle
est importante.
M. Burns: C'est cela. Je ne pense pas que cela cause un
problème.
M. Cournoyer: N'ajoutez pas cela pour rien.
Le Président (M. Séguin): Dans l'amendement
suggéré par le député de Maisonneuve, il y avait la
petite variation ou un changement dans la dernière phrase. Le texte
original, c'était "par un système de placement qu'il
contrôle" et la suggestion du député de Maisonneuve, c'est
que "l'office" contrôle.
M. Cournoyer: Que l'office contrôle, c'est mieux.
M. Burns: C'est cela.
Le Président (M. Séguin): Alors, au lieu de
qu'il...
M. Burns: Puis, il y a cela ici, j'avais mis entre
parenthèses jusqu'à, mais on ne le mettra pas.
Le Président (M. Séguin): Non, non. M. Burns:
C'était une variante possible.
Le Président (M. Séguin): L'amendement est-il
adopté?
M. Burns: Voulez-vous le relire, M. le Président? Ce n'est
pas parce que je n'ai pas confiance en vous.
Le Président (M. Séguin): Seulement cette
partie.
M. Burns: Seulement cette partie-là.
Le Président (M. Séguin): "A l'égard des
bureaux de placement privés existants le 25 juin 1975, toute mesure, y
compris leur réglementation, leur abolition ou leur remplacement par un
système de placement que l'office contrôle".
M. Burns: D'accord, M. le Président.
M. Cournoyer: M. le Président, je veux remercier
l'Opposition de m'avoir permis...
Le Président (M. Séguin): Un instant. M.
Cournoyer: On n'a pas encore fini?
Le Président (M. Séguin): Non. Pour le projet de
loi no 47, est-ce que le court préambule de Sa Majesté est
adopté?
M. Burns: Sa majesté qui?
Le Président (M. Séguin): II n'en est pas question
ici.
M. Burns: On recommence?
Le Président (M. Séguin): "Sa Majesté, de
l'avis et du consentement de l'Assemblée nationale du Québec,
décrète ce qui suit", adopté? Projet de loi no 47...
M. Burns: On ne s'enfargera pas dans les fleurs du tapis et dans
les symboles.
Le Président (M. Séguin): Le titre de la loi,
est-ce que c'est adopté?
M. Burns: II le faut bien, M. le Président.
M. Cournoyer: On recommence à l'envers.
Le Président (M. Séguin): Le projet de loi no
47.
M. Burns: Que vous êtes formaliste, M. le Président?
A 2 h 35 le matin.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît! Le projet de loi no 47, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Séguin): Adopté.
M. Cournoyer: Je veux remercier tous les...
Le Président (M. Séguin): La commission ayant
terminé ses travaux...
M. Burns: M. le Président, laissez donc le ministre nous
dire quelque chose de fin.
Le Président (M. Séguin): ... devra faire rapport
en Chambre.
M. Burns: Le ministre veut nous dire quelque chose de fin.
M. Cournoyer: M. le Président, je veux remercier les
députés qui ont participé d'une façon aussi active
à l'étude de ce projet. Si j'ai dit des gros mots, je m'en excuse
vis-à-vis de mes officiers, en même temps. Je suis habituellement
doux et humble de coeur, mais cela m'arrive de me choquer, mais je m'excuse
devant les gestes que j'ai pu poser et qui ont peut-être
été mal interprétés par les gens. Je ne voudrais
pas que vous pensiez que je suis choqué; je ne suis jamais
choqué, je suis enragé parfois.
Je remercie particulièrement le député de
Maisonneuve qui, encore une fois, m'a aidé à bonifier un projet
de loi que nous avions conçu. Malgré le fait que la texture du
projet de loi était lourde, je pense bien que nous avons réussi,
encore une fois, à bonifier nos lois, tout en pensant cela, je le
répète pour le député de Johnson et pour les
minutes que le texte de loi que nous avons adopté n'a pas l'heur
de régler tous les problèmes dans l'industrie de la construction
et ce n'est pas là la prétention du ministre.
M. le Président, je vous remercie.
M. Burns: Je remercie également le ministre d'avoir
accepté de nous entendre sur certains points et de modifier son projet
de loi, nous permettant ainsi de l'aider à le bonifier.
Le Président (M. Séguin): Je vous remercie de la
précision apportée dans chacune de vos discussions au cours de la
soirée et la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 2 h 29)