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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du mardi 29 avril 1975
(Dix heures trente-sept minutes)
M. Lafrance (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
Nous commençons, ce matin, l'étude des crédits du
ministère des Transports. Mais, avant de donner la parole au ministre
des Transports, j'aurais une suggestion à faire aux membres de la
commission. Ce serait de nommer un rapporteur. Je vous suggérerais le
nom de M. Benjamin Faucher, comme rapporteur.
Est-ce que les membres sont d'accord?
Une Voix: Très bon rapporteur.
Politique générale du
ministère
Le Président (M. Lafrance): La parole est au ministre des
Transports.
M. Raymond Mailloux
M. Mailloux: M. le Président, MM. les membres de la
commission, plutôt qu'une déclaration d'ouverture, comme nous
aurons l'occasion à chaque programme de parler assez laborieusement des
problèmes concernant chacun des articles en discussion, je voudrais,
avant de commencer la discussion, déposer d'abord et l'organigramme dont
on vous a remis copie, je pense, de même que la structure des
programmes.
Si vous me le permettez, je vais d'abord vous présenter ceux qui
m'accompagnent. On connaît, j'imagine, mon cabinet. M. Berthiaume,
député de Napierville-Laprairie, qui est ministre d'Etat; M.
Jean-Marcel Bédard, qui est présentement conférencier au
Château Frontenac, qui nous accompagnera plus tard; M. Jean-Marc Bard,
qui est mon chef de cabinet. Je ne sais pas s'il est revenu du Maroc.
Il est au bureau.
Mon attaché de presse, M. Gordon Smith, est là, il vient
justement de se faire la barbe. On connaît également le
sous-ministre principal, M. Rouleau, qui est à ma gauche.
M. Bellemare (Johnson): M. Claude?
M. Mailloux: M. Claude Rouleau.
C'est pour ne pas avoir à faire l'inventaire des
sociétés d'Etat ou des commissions, comme la Commission des
transports, qui est sous la gouverne du juge Adolphe Provost, du Conseil
consultatif des transports, où M. Jean-Pierre Hogue est président
du fonds d'indemnisation des victimes d'accidents d'automobile; M. Jean-Pierre
Gauthier, je pense, n'est pas ici. A l'office des autoroutes, mes
collègues de l'Assemblée connaissent l'ex-député,
M. Georges Tremblay. A la Société des traversiers du
Québec, M. Marcel Latouche qui a remplacé quelqu'un qui a
donné sa démission, M. Vandry.
Vous avez au contentieux M. Michel Crevier, qui n'est pas ici; à
la gestion financière, le chef du budget, M. Pierre Michaud, qui est
à ma droite; au service aérien, c'est M. Benoît
Sainte-Marie qui est en charge du service; aux relations
extraministérielles, c'est M. Pierre-E. Tremblay, qui n'est pas ici;
à la comptabilité, M. Létourneau, qui n'est pas ici non
plus, je pense.
Vous avez les directions générales. En commençant
par la gauche, M. Jacques Charland, sous-ministre à la Direction des
transports des personnes et des marchandises; vous avez M. Henri Perron,
directeur du génie; M. René Blais, à la Direction
générale des routes; à la Direction générale
du Bureau des véhicules automobiles, M. Ghislain La-flamme; à la
Direction générale de l'administration, M. Benoît Deshaye;
à la Direction générale du personnel et des
communications, le sous-ministre, M. Raymond Conti.
Quant aux sous-chefs, ils ne sont pas ici présentement. MM.
Bonneau et Beauregard sont ici. M. Bonneau est en charge de l'entretien et M.
Beauregard en charge de la construction.
Quant aux structures de programmes au ministère des Transports,
vous avez: Systèmes de transports terrestres, Information,
contrôle et sécurité, avec les boîtes
correspondantes, Construction du réseau routier, Conservation du
réseau routier et Gestion interne et soutien.
Le transport maritime et aérien, on en a parlé
tantôt. Le transport aérien gouvernemental, c'est la même
chose, est dirigé par M. Benoît Sainte-Marie. Le transport
scolaire est sous la direction d'un exfonctionnaire du ministère de
l'Education, M. Lois Lachapelle.
Quant aux programmes de voirie actuelle, le député de
Johnson faisait remarquer tantôt qu'il veut faire une intervention
relativement à la voirie rurale régionale.
Il est vrai que dans le programme actuel du ministère, budget de
l'année financière 1975/76, les montants qui s'adressent au grand
réseau routier et à la voirie régionale sont sensiblement
les mêmes dans les proportions de ceux qu'on rencontrait l'année
précédente. Malgré notre désir de vouloir accentuer
la voirie régionale et la voirie rurale, il y a quelques contraintes que
nous sommes obligés de respecter et ces grandes contraintes viennent
principalement des conclusions qu'il faut apporter à des routes comme
celle de Mirabel, l'autoroute entre l'aéroport de Dorval et de Mirabel,
l'autoroute de l'acier, qu'il faut compléter cette année, je
pense, également. Il y a la desserte de la région
métropolitaine de Québec, où plusieurs millions sont
également investis sur le boulevard Dufferin-Montmorency. Il y a
l'autoroute de la rive nord, où des montants importants sont
également en cause. Il y a le début de l'autoroute de la Beauce,
où au-delà d'une dizaine de millions sont dépensés
également,
et il y a des montants importants dans la région de la A-50 et de
la A-25. Nous espérons quand même que l'année en cours...
Nous avons retranché tous les montants qui pourraient être
dépensés dans le cours de l'année financière
actuelle sur l'est-ouest, à Montréal, pour les raisons qui ont
été indiquées, d'ailleurs, dans les media
d'information.
C'est donc dire qu'avec la fin de la présente année,
plusieurs des grands réseaux de communication seront à peu
près terminés, ce qui nous permettra de revenir avec plus de
force dans le réseau routier rural régional.
Je voudrais quand même dire devant les membres de la commission
que depuis quelques semaines, je suis, en raison de l'inflation que nous
connaissons, à discuter, alors que le budget général n'est
pas encore accepté, d'un budget supplémentaire qui pourrait
être voté dans le cours de la présente session, ceci pour
des raisons d'inflation et d'autres raisons de parcours que nous connaissons.
Ainsi, la semaine dernière, la Commission des transports du
Québec s'est prononcée sur une augmentation assez importante des
taux de transport des matières en vrac. Nous estimons qu'au moment
où la commission s'est prononcée de cette façon, elle a
grevé notre budget d'une somme d'environ $20 millions.
M. Bellemare (Johnson): Combien?
M. Mailloux: $20 millions, qui seront accordés en
supplément sur l'importance du budget de la voirie aux camionneurs
artisans qui font le transport des marchandises en vrac.
Ce sont des montants qui nous manquent. L'ensemble des montants
supplémentaires que nous sommes à plaider, actuellement,
auprès des instances gouvernementales, ne s'adressent pas, d'aucune
façon, à la voirie provinciale, aux grandes artères, mais
s'adressent essentiellement à la voirie rurale et régionale.
D'ici quelques mois, nous serons en session et il nous sera possible
d'avoir quelques observations valables de la Trésorerie et du conseil
des ministres pour que nous puissions ajouter aux préoccupations de
l'ensemble des députés qui viennent des régions
rurales.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, M. le Président, M.
le ministre, il n'est pas question pour moi non plus de fai re un long
exposé au début des travaux de cette commission. Je pense
qu'à l'occasion de chacun des programmes nous aurons l'occasion, soit
par des questions ou autrement, de vider les sujets qui nous intéressent
tout particulièrement.
Simplement, au début de la commission, j'aurais quand même
peut-être quelques réflexions dont je voudrais faire part au
ministre, je dis bien réflexions et non pas orientations
définitives, qui pourraient permettre une discussion de fond sur un
problème qui est urgent non seulement dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean mais également au niveau de chacune des
régions du Québec, à savoir le transport régional
en commun.
Les quelques réflexions, encore une fois, que nous voulons livrer
à l'attention de la commission sont dans le but, je l'espère, de
poursuivre une discussion au programme indiqué avec le ministre. Mais je
crois, étant donné l'urgence, les difficultés qui
assaillent à l'heure actuelle les dirigeants municipaux, et, par le
biais, également toutes les populations régionales concernant le
transport en commun, sont de telle nature, en tout cas en ce qui regarde
l'Opposition, que nous essaierons d'avoir, encore une fois, une discussion
peut-être plus élaborée sur ce point-là que sur
d'autres.
Concernant le transport régional, je sais que des formules ont
déjà été lancées, entre autres la
municipalisation; je crois que ce n'est pas la seule formule qu'il faut
envisager dans une discussion de fond, nous partons d'un principe
économique généralement vérifiable partout au
Québec.
Premièrement, on peut remarquer, et c'est la constatation que
nous faisons, que les voyages no-lisés ou à charte-partie sont
une activité assez payante du moins rentable au niveau du transport. Il
en va de même pour les voyages interurbains et les liaisons de ville
à ville. A titre d'exemple, ils ont des liaisons entre
Saint-Jérôme et Montréal, Québec et Chicoutimi.
D'autres sont des activités très payantes, et on comprend
facilement. Plusieurs de ces compagnies, c'est le cas pour le Voyageur dans la
région Saguenay-Lac-Saint-Jean, sont la propriété de Power
Corporation ou d'autres grosses compagnies. Les intérêts de ces
compagnies sont de s'y accrochersolidement, entre autres avec le Voyageur que
je mentionnais tout à l'heure et une autre compagnie comme
Métropolitain Sud.
D'autre part, on peut constater que le transport scolaire est payant
mais moins que raisonnablement pour ceux qui l'exploitent. Les taux aux 1,000
élèves payés par les commissions scolaires et le
ministère de l'Education sont quand même intéressants. Par
contre, sauf exception, le transport interurbain à l'intérieur
des municipalités moyennes et grosses est déficitaire et non
rentable à moins de demander des tarifs qui deviendraient tout à
fait inacceptables aux usagers de ce service. Le transport municipal, je pense
qu'on peut le dire, est plutôt malade et on a vu des nombreux cas pourrir
ici et là, entre autres les autobus jéromiens, Chambly Transport,
etc. Je pourrais citer également certaines compagnies de transport au
niveau de la région Saguenay-Lac-Saint-Jean et d'autres
régions.
Face à cette situation qui fait que le transport interurbain
à l'intérieur des municipalités est déficitaire et
que, d'autre part, il y a d'autres modes de transport qui sont les voyages
nolisés ou à charte-partie, ou encore les voyages interurbains
sur de longues distances, qui sont des modes de transport payants, il y a des
solutions, comme je l'ai dit tout à l'heure, qui ont été
mises de l'avant.
Cela avait été fait dans notre région par un
représentant du ministère, entre autres, la
municipalité...
Cependant, nous croyons que la solution la plus limitée est de
municipaliser ou subventionner les compagnies privées intramunicipales.
En deux mots, la municipalité ou plusieurs payent la note pour garder
les tarifs à des taux civilisés et souvent
ont à assurer des profits à des intérêts
privés, dans un secteur considéré par tous comme
public.
Mais il reste que, financièrement, le transport continue à
être déficitaire et, surtout, tout le monde est un peu trop
convaincu qu'il est normal qu'il en soit ainsi. C'est d'ailleurs l'affirmation
que nous avait faite le ministre d'Etat aux Transports lorsqu'il est venu dans
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean disant qu'il fallait se faire une
idée une fois pour toutes, à savoir que le transport
régional, il fallait s'habituer à comprendre qu'il ne pouvait
être que déficitaire.
A ce moment-là, directement par voie de conséquence, face
aux déficits de ces compagnies de transports, ce sont les
municipalités et les citoyens qui sont obligés d'assumer les
déficits en ayant à payer des taxes nouvelles pour les combler.
Malgré le fait que 50 % de subventions soient données dans
certaines régions par le gouvernement du Québec, il reste quand
même que cette politique de subventions à 50 % et le
ministre l'a déjà affirmé à la suite de q uestions
en Chambre est une solution de cataplasme, face au problème
global du transport qui mérite une politique globale, tel que d'ailleurs
l'avait promis le gouvernement.
Il y a une autre solution pour régler la question du transport
régional. Il est clair qu'on peut penser que régler le
problème du transport en commun par autobus, en s'attaquant à une
seule activité à la fois, par du pièce à
pièce, ne mène pas à grand-chose.
Par exemple, après avoir été le premier à
endosser, par exemple, la fragmentation des systèmes en trois
catégories, le Québec vient de tenter d'intégrer le
transport scolaire au transport interurbain dans 40 municipalités
où le transporteur est le même. C'est une initiative, à
notre humble opinion, louable mais qui s'est arrêtée trop vite,
peut-être parce qu'on était placé dans la situation
d'être obligé de déranger trop d'intérêts qui
étaient en place. Il reste que la direction de l'effort qui a
été fait déjà, que j'ai mentionnée au niveau
de 40 municipalités, est quand même significative.
Toute solution à long ternie, au niveau de notre
réflexion, qui ne voudrait pas être une solution de placage doit
passer par un effort d'intégration des quatre systèmes, entre
autres, du système de transport en commun à l'intérieur
des municipalités, du transport scolaire, du transport interurbain et
également du transport nolisé ou à charte-partie. Comme je
l'ai dit tout à l'heure, comme il y a des lignes qui sont
carrément déficitaires par rapport à d'autres plus
payantes, il est assez difficile d'accepter la situation qui existe à
l'heure actuelle, qui démontre que les lignes déficitaires sont
entre les mains des municipalités, qui sont obligées de combler
les déficits par de nouvelles taxes aux citoyens. Les lignes payantes,
elles, sont, d'une façon systématique, à l'entreprise
privée, entre autres Power Corporation et d'autres compagnies, qui y
trouvent leur profit.
Il me semble que dans l'intérêt de l'ensemble de la
collectivité et c'est dans ce sens-là qu'on doit
légiférer si on parle d'une politique globale il est
normal de penser au moins, et c'est pour cela que je la livre comme
réflexion, à une solution. Les lignes, à
l'intérieur d'une région, on doit trouver le moyen, dans
l'intérêt des citoyens, d'intégrer les quatre
systèmes de manière que les lignes payantes soient payantes non
seulement pour l'entreprise privée mais qu'elles soient également
payantes pour les contribuables des municipalités qui ont à
défrayer les déficits.
Je comprends qu'il y a sûrement des inconvénients. C'est
peut-être facile à dire, je sais que ce n'est pas facile à
faire. On aura l'occasion d'en discuter plus longuement, mais il reste quand
même que je voudrais citer, le plus rapidement possible, certains
avantages que nous voyons au système d'intégration de ces quatre
systèmes de transport.
Il y a un avantage je l'ai dit financier dans le respect
des intérêts des citoyens qui fait que les lignes payantes, au
moins que les citoyens en profitent, étant donné qu'ils sont
obligés de contribuer pour les lignes déficitaires.
Quant à une étude approfondie sur l'intégration des
quatre systèmes, je pense que l'élaboration d'une politique
globale des transports ne peut pas se faire si on ne fait pas une
réflexion, si on n'envisage pas la possibilité de voir
jusqu'à quel point cette intégration peut se faire. Une politique
globale qui irait vers l'intégration, à notre humble opinion,
aurait plusieurs avantages à l'intérieur de régions.
Par exemple, premièrement, cela pourrait d'abord permettre au
transport interurbain nolisé à charte-partie et scolaire
d'amortir la non-rentabilité du système intra-urbain. Sans avoir
de chiffres, on peut sûrement avancer que les déficits, s'ils
persistaient après l'intégration, n'auraient plus le
caractère crucial actuel dans les budgets municipaux. La présence
d'intérêts très puissants dans le transport interurbain
comme Power Corporation est sûrement un des obstacles principaux pour une
action libérale dans ce secteur. Dans notre optique, ce sont les profits
de certaines de ces compagnies et autres qui accroissent, par le biais
mentionné, les charges financières des contribuables
municipaux.
Un des autres avantages est que nous croyons que l'intégration
permettrait, à partir d'un seul parc d'autobus, dans une région,
d'affecter les ressources de meilleure façon, ce qui accroîtrait
encore la rentabilité de tout le système. Que les autobus
scolaires servent aussi au transport intra et intermunicipal, en même
temps, avec des horaires en conséquence, ceci pourrait améliorer
le transport scolaire en le rendant plus flexible sur ses parcours et pour ses
heures. Egalement, ceci pourrait améliorer la rigidité actuelle,
qui est à juste titre critiquée mais qu'il demeure impossible de
briser sans intégration générale des systèmes,
à moins d'y mettre un coût irraisonnable.
Un autre des avantages de l'intégration est que ceci pourrait
permettre de boucher des trous financiers béants, on le sait, dans les
budgets du transport interurbain. Sans compter que beaucoup de petites
municipalités du Québec n'ont même pas de système de
transport interurbain, alors que, souvent, les autobus sont là, par
exemple, durant l'été, durant les vacances scolaires et les fins
de semaine, mais demeurent inutilisés à cause du système
qui est fragmenté. Ainsi, il est absurde que, dans un rang de campagne,
on puisse voir des autobus scolaires qui sont stationnés, qui ne servent
absolu-
ment à rien. Cela surtout durant l'été et dans le
temps des vacances, lorsqu'il n'y a pas de transport scolaire.
Les autobus ne servent absolument à rien. Le transport n'est pas
donné d ' une façon efficace à ces mêmes citoyens
qui sont situés dans des rangs mais qui méritent, comme n'importe
qui, d'être desservis équitablement.
Il va de soi que plusieurs des effets plus secondaires de
l'intégration iraient aussi dans un sens bénéfique.
Citons, par exemple, la possibilité des économies
d'échelle appréciables dans l'achat des véhicules, l'achat
des pneus, de l'essence, des frais d'entretien et de réparation, des
frais de garage, etc. Egalement, ceci permettrait des économies
appréciables, nous le croyons, du point de vue des frais
d'administration qui seraient plus bas. Egalement, je pense que
l'intégration, tout au moins cela vaut sûrement la peine d'en
discuter, rendrait l'inspection des véhicules plus facile,
améliorant la sécurité des véhicules.
M. le Président, même si c'est au niveau de la
réflexion, il faut quand même rester pratique, je sais que ce
n'est pas une chose qui peut se faire du jour au lendemain. Mais si on parle
véritablement d'une politique globale des transports, on ne peut pas
faire autrement que d'analyser cette possibilité d'intégration
des quatre systèmes.
Cette visée vers un seul système intégré
d'autobus dans une région, il y a possibilité, je pense, de la
rédiger. Je sais qu'il y a des difficultés. Comment pourrait-elle
s'effectuer? Par étapes sûrement. La première est la plus
facile des étapes possibles; elle serait de donner l'exclusivité
des voyages nolisés et à charte-partie à des compagnies
municipales ou intermunicipales. La CTCUM et la CTCUQ avaient d'ailleurs
demandé cela, à Québec, sans l'obtenir, devant le lobby de
Murray Hill en particulier.
Egalement, cela pourrait s'effectuer à condition que la
Commission des transports du Québec, prioritairement, accorde des permis
interurbains à ces compagnies municipales, concurremment ou
exclusivement vis-à-vis des transporteurs privés existants, selon
les routes.
Ainsi, je prends l'exemple d'une région comme le
Saguenay-Lac-Saint-Jean remarquez que c'est le même
problème dans chacune des régions, on sait que c'est un
problème qui se situe à la grandeur du Québec. Ainsi,
quoiqu'une future compagnie du Saguenay devrait avoir l'exclusivité du
transport de passagers de Chicoutimi vers Québec, je crois que pour
effectuer cette intégration, dans le cas du transport scolaire, il n'est
pas nécessaire d'exproprier il faut bien qu'on se comprenne
tous les propriétaires existants.
Ceux-ci, on le sait, vont du gros propriétaire, avec une
trentaine d'autobus, jusqu'au cultivateur qui arrondit ses fins de mois avec un
petit autobus jaune de type Volskwagen. Ou, en tout cas, du transporteur le
plus important au transporteur peut-être avec moins d'envergure mais qui
a sa place, à l'heure actuelle, dans le système, lorsqu'on parle
de transport en commun.
Je sais, M. le Président, que les situations doivent être
même si le problème est urgent à travers tout le
Québec différentes d'une région à l'autre.
Mais, selon le cas, je crois qu'on peut concevoir que la compagnie qui serait
intégrée pourrait posséder ses propres autobus servant au
transport scolaire comme à d'autres. Toutefois, la compagnie publique
pourrait conserver un secteur tributaire privé s'occupant d'une partie
variable du secteur scolaire, à contrat avec la compagnie privée
comme il l'est maintenant avec les commissions scolaires.
M. le Président, ce sontquelques réflexions que nous
voulons livrer à l'attention du ministre. Je sais bien qu'il est
conscient du problème qui existe dans chacune des régions du
Québec, à l'heure actuelle. Je sais que notre région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean a été une région pilote dans le
domaine. Les problèmes sont pilotes, quoiqu'ils sont loin d'être
réglés à l'heure actuelle. Je ne veux pas prétendre
que la solution de ce problème puisse être facile. Mais, encore
une fois, M. le Président, si nous nous permettons au début de la
commission de livrer certaines réflexions, entre autres sur le transport
en commun, c'estqu'il nefautquand même pasoublier que le gouvernement
avait promis, il y a déjà plus d'un an, une politique globale du
transport en commun au Québec, que nous attendons encore.
M. Maurice Bellemare
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, M. le ministre,
d'abord un témoignage bien mérité au ministre des
Transports, pour son intégrité à administrer un des plus
gros ministères de la province puisqu'un budget de $885 millions sera
mis à sa disposition, ce qui en fait le troisième plus gros
ministère de la province. Je reconnais en lui ur homme
d'expérience et surtout un homme fort sympathique. Il a établi,
au ministère des Transports, je crois, une nouvelle politique qui me
réjouit profondément. J'ai été sûrement un de
ceux qui. pendant de nombreuses années, ont assisté à
l'évolution de la voirie en général, des travaux publics
et des transports. Je pense que ce superministère, aujourd'hui, peut
être cité en exemple à bien d'autres ministres.
L'intégrité du ministre vient du fait qu'il s'est entouré
d'hommes d'une grande compétence. Je voudrais signaler d'une
manière toute spéciale une intervention qui a été
faite par l'honorable ministre d'Etat, le député de Laprairie,
à l'occasion d'une difficulté qui représentait
énormément pour toute une région. L'honorable
député de Laprairie lors de ma première visite au bureau
de l'honorable sous-ministre, où je suis allé lui
présenter une requête au sujet d'une route qui était fort
contestée, celle de Melbourne, l'honorable ministred'Etat, prit, avec
les autres fonctionnaires, une décision qui est tout à son
honneur.
Ils ont décidé de réétudier toute
l'écologie et particulièrement les protestations qui se faisaient
à la route de Melbourne.
Après une longue étude, le ministère, par la voix
du ministre adjoint, le député de Laprairie, m'a avisé
qu'une décision avait été prise de répondre un peu
mieux à la demande populaire et aux requêtes qui avaient
été faites.
Je le remercie parce que c'est le temps de dire
merci. Quand ce sera ie temps de critiquer, vous me trouverez
sûrement sur votre chemin aussi, sur d'au-tres sujets.
Particulièrement là...
M. Saint-Hilaire: Vous avez encore besoin de chemins?
M. Bellemare (Johnson): Oui, oui, et ce n'est pas un moyen
détourné, parce que vous allez voir tout à l'heure qu'il y
a d'autres choses. Ce sont les fleurs, il y aura le pot tout à
l'heure.
Mais j'ai un exemple assez frappant parce que j'ai un comté qui
est un des plus grands de la province. Il a 142 milles de longueur sur 32 de
largeur et il comprend 39 paroisses rurales qui ont été, par la
nouvelle division des collèges électoraux, remises ensemble,
quatre paroisses du comté de Drummond, sept paroisses du comté de
Richmond, huit paroisses du comté de Shefford, plus le vieux Bagot qui
existe. De là est née une drôle de juridiction. C'est que
dans ce comté-là j e ne sais pas s'il y a beaucoup de
comtés qui peuvent en dire autant nous avons quatre districts.
Nous avons un district à Richmond, un à Waterloo, un à
Saint-Hyacinthe et un à Drummond. C'est beaucoup de travail pour un
député, dans un comté rural, d'avoir affaire à ces
quatre bureaux là.
Mon propos ce matin, M. le Président, portera
premièrement, sur le développement de la voirie rurale que nous
étudierons au programme no 3.
Deuxièmement, sur le transport scolaire que nous
étudierons au programme no 8. Troisièmement, sur le transport en
commun dans les régions urbanisées, comme vient de le dire le
député de Chicoutimi, que nous étudierons en partie au
programme 1 et au programme 5.
Le développement de la voirie rurale, le ministre en a dit un mot
tout à l'heure. Les gens de la campagne vivent aujourd'hui au même
rythme que tous les citadins; seulement, ils ne jouissent pas
présentement des mêmes avantages et de là vient
probablement une désertion de nos campagnes.
Les gens de la campagne ont aussi un besoin urgent de routes locales et
régionales, surtout pour leur permettre de jouir de la vie au même
titre q ue les autres; c'est un besoin d'accès aussi pour la livraison
de leurs produits. Mais particulièrement ces routes d'accès
aujourd'hui nous amènent à un autre problème qui se veut
attaché à la vie sociale.
Nos ruraux, aujourd'hui, considèrent comme d'une importance
extraordinaire le fait pour eux et pour leur famille de pouvoir
bénéficier de tous les avantages sociaux, par exemple au point de
vue des arts, du développement artistique, mais aussi au point de vue de
la régionalisation par secteur ou par zone administrative qu'a faite le
gouvernement. Il y a, dans un comté comme le mien, des bureaux, soit
ceux du service social, soit ceux des accidents du travail, ou d'autres
services comme l'agriculture, qui sont logés dans quatre districts
différents parce que nous appartenons à des zones
différentes, à la zone administrative no 5 et à la zone no
6.
Alors, toute cette régionalisation des bureaux de la province
pour que les services puissent être adé- quats, pour que le
député puisse être soulagé de toutes ces demandes
bien nécessaires que font les électeurs d'un comté, au
point de vue social, au point de vue du crédit agricole, du drainage des
terres, des accidents de travail, obligent ces gens-là à
parcourir des distances assez étendues.
Quand cette année on annonce des crédits de $256 millions
pour des autoroutes dans la province, je ne m'oppose pas à cela; au
contraire, M. le Président, il y a là un développement
assez pressant, malgré qu'il y a eu énormément de fait
dans le passé.
Mais, M. le Président, $44 millions $45 millions en
chiffres ronds pour des routes régionales et $84 millions pour
des routes locales, quand je considère le budget qui est mis à la
disposition de l'honorable ministre au montant de $885 millions, je trouve que
c'est peut-être comme dit le ministre un manque à
distribuer cette année à cause des impératifs et surtout
des montants engagés à la confection des routes, du grand
système des autoroutes. Mais je dis que je suis fier d'entendre le
ministre dire qu'il y aura un budget supplémentaire,
particulièrement pour ces routes régionales et locales.
Je ne voudrais pas non plus parler inutilement de la mentalité
qui existe au ministère. J'ai eu l'occasion de présenter
moi-même des requêtes pour le bien de la population de mon
comté et j'ai reçu un accueil très bienveillant. Je ne
suis pas ici pour blâmer ceux qui distribuent le montant, mais je
voudrais attirer l'attention du ministre sur des déclarations qui sont
faites de temps à autre par des gens qui, dans le comté, se
croient les véritables mandataires des requêtes des gens de chez
nous.
Je n'ai pas d'objection à ce que les libéraux de chez nous
prêtent main forte au député en place pour obtenir le plus
possible; au contraire, je ne m'offusque pas de cela. C'est une vieille
tradition qui existe depuis longtemps et ce n'est pas encore passé chez
nous. Ce sont des choses qui existent et qui vont exister encore longtemps, ce
qu'on appelait autrefois le bon et le mauvais patronage. Mais que quelqu'un
s'autorise à dire que telle route lui sera accordée parce que
c'est monsieur Untel, ou telle autre route, j'y verrais peut-être un
chatouillement qui me ferait bondir contre ces gens.
J'ai présenté, cette année, à l'honorable
sous-ministre de la Voirie, une liste de priorités dans chacun des
districts, et j'ai demandé qu'on les étudie. Je ne veux pas
croire que toutes les priorités dans chacun des districts exposés
par le député du comté seront accordées telles
quelles, je ne suis pas assez naïf pour le croire. Mais je pense, M. le
Président, que c'était du devoir du député, qui
entrait dans un comté nouveau, d'écrire à chacun des
maires. Et il y a 40 maires dans mon comté. Je leur ai écrit pour
leur demander s'ils voulaient collaborer pour qu'on puisse, ensemble, regarder
un plan d'ensemble où l'on étudierait, premièrement, les
priorités les plus urgentes et, après cela, qu'on
procéderait par ordre.
C'est'de ce fait, M. le Président, que nous avons établi
dans chacune des paroisses, avec la collaboration des maires qui se sont rendus
de bonne grâce à ma requête, dans chacun des districts, des
priorités. J'ai immédiatement transmis à l'honorable
sous-ministre la liste de ces priorités par district et je suis
bien convaincu qu'on va avoir un regard très sympathique, pas pour le
député qui le demande, mais pour la population qui en a besoin.
Je pense que c'est la meilleure manière de procéder.
Dans Champlain, M. le Président, lorsque j'ai été
élu en 1944, j'ai procédé de la même manière
pour établir les priorités. Et nous sommes allés,
d'année en année, priorité par priorité. Ce qui
fait qu'après un certain nombre d'années nous avons chez nous,
dans Champlain, le meilleur comté rural, qui est organisé presque
au complet, sauf quelques petits bouts de routes, mais qui est organisé
à la perfection. Ah! M. le Président, j'ai eu des
difficultés comme député de Champlain, je n'ai pas besoin
de vous raconter cela à vous, surtout quand la priorité, dans
Saint-Narcisse, avait été établie en faveur du
troisième rang où c'étaient presque tous des organisateurs
libéraux; le deuxième rang, où c'étaient tous des
conservateurs, a protesté avec véhémence. On nous a dit:
Cela n'a pas de bon sens, vous ne vous laisserez pas faire par les
organisateurs libéraux. J'ai dit: Vous allez comprendre une chose; le
député représente, après une élection, toute
la population; il est élu par un parti, c'est vrai, mais il ne faudrait
pas que vous oubliiez que les priorités qui sont établies
là ne le sont pas par vous autres, les organisateurs, mais par le
conseil municipal, par ceux qui sont responsables vis-à-vis du peuple de
l'administration d'une paroisse et...
Une Voix: Pour une paroisse.
M. Bellemare (Johnson): ...et c'est pour cela que j'avais
demandé aux autorités municipales de faire des priorités.
Ce qui est arrivé, c'est que dans Saint-Narcisse, on a suivi la
priorité no 1, le troisième rang de Saint-Narcisse. Pas besoin de
vous dire que les gens du deuxième rang m'ont chanté pouilles.
L'année suivante, la priorité no 2 a été suivie, le
deuxième rang a été fait, mais, en 1948, ceux qui avaient
bénéficié de la deuxième priorité ont tous
voté contre moi, parce que je n'avais pas passé les bleus avant
les rouges.
Ce sont là des accidents de parcours qui peuvent arriver dans un
budget.
M. Berthiaume: Les rouges, qu'est-ce qu'ils ont fait?
M. Bellemare (Johnson): Les rouges, ah bien, il n'ont pas
été mauvais, M. le Président. Je voudrais continuer
simplement en disant que le développement de la voirie rurale appelle
sûrement une générosité toute particulière,
surtout à l'époque où nous vivons, où les relations
familiales, les relationssocia-les, les relations d'affaires, les relations du
point de vue du commerce et de l'industrie, exigent que nos routes rurales
aient un avantage marqué.
Je ne sais pas si je peux exprimer un voeu, qui sera un voeu pieux
si le ministre ne veut pas, je continuerai à travailler avec les
quatre bureaux qui sont situés aux quatre coins de mon comté,
à Richmond, Waterloo, Drummond et Saint-Hyacinthe savoir s'il n'y
aurait pas moyen, pour faciliter le travail, d'avoir au centre du comté,
où vous voudrez, un bureau composé peut-être d'une
secrétaire et d'un officier, qui, lui, ferait les relations entre les
quatre bureaux pour permettre une meilleure accommodation quant il s'agit de
faire une réclamation. Quand il s'agit d'aller au ministère, au
lieu de courir à Waterloo, à Richmond, à Drummondville ou
à Saint-Hyacinthe, je pense que si on avait un secrétariat avec
un officier du ministère cela pourrait nous faciliter la tâche,
faciliter la tâche à bien des gens qui, vous le savez, ne savent
pas à quel district ils appartiennent. Je pense que c'est une suggestion
qui pourrait être etudiéed'une manière très
objective de la part du ministre et de ses officiers.
Deuxièmement, M. le Président, le transport scolaire.
Celui-ci a coûté, pour 1972/73, $75 millions; pour 1973/74, $77
millions; pour 1974/75, $98 millions et, cette année, il nous
coûtera $115 millions. Malgré tout cet argent, je pense qu'il y a
beaucoup de mécontentement, de grèves, de critiques
sévères, tant des commissions scolaires elles-mêmes que des
comités de parents qui s'inquiètent pour la
sécurité de leurs enfants.
Le ministre devra répondre, je pense, à plusieurs de mes
questions lorsque nous arriverons à cet article capital des
responsabilités qui sont dévolues à son ministre.
Maintenant, est-ce que le ministre a l'intention de répondre
à la demande de l'Association destransporteurs d'écoliers et de
prendre des mesures énergiques? Un mémoire rédigé
par la Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec a en effet été déposé à son
bureau, recommandant certaines choses qui me semblent absolument d'une
nécessité évidente.
Premièrement, certificat annuel de conformité
mécanique pour les autobus scolaires. Deuxièmement, pouvoirs aux
commissions scolaires pour interdire tous les véhicules
défectueux. Troisièmement, pouvoirs aux commissions scolaires
pour imposer des sanctions valables aux entrepreneurs qui seraient pris en
faute. Quatrièmement, augmenter le nombre de mécaniciens
d'inspection. Cinquièmement, établir des centres régionaux
d'inspection accrédités qui seraient sous le contrôle du
ministère des Transports. Sixièmement, interdire toute
négociation possible sur des clauses relatives à la
sécurité après la signature d'un contrat entre une
commission scolaire et les entrepreneurs. Septièmement, rendre
obligatoire un cours annuel de recyclage pour les chauffeurs de
véhicules affectés au transport scolaire.
Ici, je ne voudrais pas rappeler au ministre un accident pénible
qui est arrivé dans sa région, celui de l'autobus scolaire qui
transportait des gens de l'âge d'or qui sont allés se tuer dans la
grande côte qui arrive à la Malbaie. Il y a eu treize morts et
plusieurs blessés, à cause justement d'une
défectuosité mécanique qui a été
prouvée lors de l'accident.
On a prétendu que les freins n'avaient pas fonctionné en
bonne et due forme. Je sais que le ministre va probablement me dire qu'il y
avait une annonce en haut de la côte pour empêcher cet accident
malheureux d'arriver. L'annonce disait: Côte dan-
gereuse, pente raide, appliquez la troisième vitesse. Quand je
regarde les recommandations faites ici, par la Fédération des
commissions scolaires du Québec, je pense qu'il y a peut-être
là des choses qui ne coûteraient pas très cher, pour
organiser le certificat annuel et les inspections.
Troisièmement, je n'ai pas vu, dans le discours du budget
même, l'amorce d'une véritable politique pour trouver des
solutions réalistes au problème que pose le transport en commun
dans nos régions urbaines, comme vient de le dire le
député de Chicoutimi. On prévoit des crédits de
$256 millions pour les autoroutes, mais à peine $10 millions pour le
transport des personnes, voir le programme no I et l'élément 2.
Je pense qu'il serait peut-être temps, comme le disait tout à
l'heure le député de Chicoutimi, d'établir un plan
d'ensemble, une politique globale qui donnerait une priorité
certainement évidente et nécessaire au transport en commun.
Je pense que ces priorités devraient être
immédiatement mises d'avant ou élaborées durant
l'année en cours pour qu'une politique de transport en commun soit plus
favorable. Je voudrais simplement souligner au ministre qu'il y aurait
peut-être aussi lieu, pour le ministère, d'établir un
programme spécial de subventions aux municipalités qui seraient
intéressées à introduire le transport gratuit pour les
personnes âgées qui utilisent le transport en commun.
Peut-être que ce serait une très bonne chose. Si les
municipalités veulent introduire dans leur budget un service gratuit ou
un service à prix réduit pour le transport en commun des
personnes âgées, je pense que ce serait rendre service à un
secteur bien particulier de notre économie.
Je terminerai en vous parlant de ce que le ministre nous a
annoncé tout à l'heure. Il a prétendu que le transport en
vrac des camionneurs artisans pourrait coûter environ $20 millions de
plus. Je pense qu'ils attendent véritablement des réponses
à la suite du congrès qu'ils ont tenu ces jours derniers. On
reçoit je sais que le ministre doit en avoir et d'autres
députés aussi des plaintes; c'est incroyable le nombre de
plaintes qu'on reçoit au sujet de ce transport des camionneurs artisans.
Ils veulent des réponses et j'espère que pendant cette commission
parlementaire nous pourrons peut-être élucider plusieurs de ces
problèmes.
Dans toutes les critiques que j'apporterai, le ministre y verra une
attention très positive pour améliorer le service et
particulièrement ce domaine vital pour tout le secteur rural, pour les
gens de nos campagnes
Le Président (M. Lafrance): L'honorable ministre des
Transports.
M. Mailloux: M. le Président, si vous me permettez, je
voudrais faire quelques commentaires généraux suite à la
déclaration du député de Chicoutimi et de celui de
Johnson. Je regrette, mais je voudrais, en quelques mots, ramener le
député de Chicoutimi les pieds sur terre, pour ne pas dire les
pieds sur la neige du Québec. Le député de Chicoutimi,
dans son propos, nous adirigés versla nationalisation du service des
transports des personnes ou vers une forme de nationalisation du service de
transport en commun. Si je fais erreur...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le ministre, vous me permettrez
de...
M. Mailloux:... par la suite le député de
Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi):... corriger parce que j'ai
très bien dit, à la fin de l'exposé, que j'y voyais
l'entreprise privée. Je ne voulais pas...
M. Mailloux: De toute façon, le député de
Chicoutimi pourra me corriger à la suite de mes propos. Nous arrivions,
il y a quelques jours, d'une visite en Europe, plus particulièrement en
France.où notre attention était attirée par le
problème du transport en commun.
Certains exemples nous permettraient de faire avancer un dossier sur
lequel nous nous sommes penchés depuis assez longtemps, ce qui
entraîne des maux de tête à la Trésorerie, au
gouvernement, au ministère des Transports, à tout le monde et
à toutes les collectivités où il y a du transport en
commun organisé.
Quand je dis que je voudrais ramener le député de
Chicoutimi un peu dans le Québec, c'est en faisant le parallèle
entre ce que nous avons vu et ce que nous avons ici. On a vu le gouvernement du
Québec, pour tâcher d'épauler l'effort des
municipalitésou des collectivités où il yavait une
nécessité d'organiser un transport en commun, combler des
déficits. Le gouvernement dans la région de Chicoutimi, dans la
région de Trois-Rivières, un peu partout dans le Québec,
à Lévis, et à Lauzon, sans que ce soit basé sur des
critères déterminés à l'avance, a payé
jusqu'à environ 50% des déficits qu'assumaient les transporteurs
de ces milieux.
Année après année, nous voyons également le
gouvernement du Québec être obligé d'assumer la
responsabilité des déficits des commissions de transport. On sait
jusqu'à quel niveau le gouvernement du Québec, les tarifs
augmentant et la clientèle baissant, a dû payer la
différence de la note. Le parallèle est le suivant: en France,
plus précisément à Paris, 20% seulement des automobilistes
peuvent se rend re à leur lieu de travail, 80% doivent se servir des
transports en commun. Il y a une collectivité de 11 millions
d'habitants. C'est donc dire que, si nous avons un manque de clientèle
ici dans les autobus que l'on voit circuler vides ou à peu près,
là-bas, il y a surcharge continue; d'où quand même un
rendement meilleur.
Ce qui m'a estomaqué en écoutant et la SNCF et la RATP qui
font Paris même, c'est qu'alors qu'actuellement, en France, on va
chercher dans les communes 30% de la note à payer, l'Etat n'a jamais
dépassé 30%, malgré ces revenus accrus. Le gouvernement
français n'a jamais dépassé 30% de la note à payer.
On va chercher 40% des revenus chez l'employeur dont le nombre
d'employés excède neuf personnes, 1.7% sur la base des salaires,
ce qui donne les 40% mentionnés. C'est donc dire que, malgré une
clientèle à peu près la plus importante
dont puisse bénéficier un transport en commun,
malgré une température exceptionnelle, puisqu'à Paris il y
a peut-être un hiver, mais un hiver qui n'apporte pas de gelée
comparativement au Québec où l'on rencontre un des climats les
plus rigoureux, avec l'éparpillement des populations que l'on
connaît, dont il n'est pas besoin de faire un portrait, des pays aussi
avancés que la France n'ont pas été en mesure,
après des centaines et des centaines d'années, de trouver
d'autres moyens que celui que je viens de mentionner.
Quand je regarde, pour l'ensemble de la France, les systèmes de
transport par voie ferrée que nous avons rencontrés et les
systèmes de transport interurbain par autobus, il est indiscutable
qu'ils sont avantagés et par la température et par l'ensemble des
densités des populations qui, à quelques milles près,
peuvent leur apporter toute la clientèle nécessaire et même
un surplus de clientèle dont ils ne seront pas capables d'assumer le
transport normal.
Ici, dans le Québec, qu'on le veuille ou pas, quand je regarde
les tentatives comme celles qui ont été faites dans les villes
pour privilégier une partie d'une autoroute ou conserver un corridor
privilégié pour la desserte... Les Etats-Unis ont tenté,
en dehors du système d'autobus, de privilégier également
l'automobile qui est remplie; s'il y a quatre personnes et plus, elle a le
droit de circuler sur ces corridors privilégiés. On voudrait
tenter cela ici dans le Québec. Immédiatement, vous nous diriez:
En période hivernale, vous faites quoi, alors que sur les routes, on
sait comment la signalisation est embarrassée par la neige et par la
glace que l'on y rencontre?
Ici même dans le Québec, on a tenté des
expériences. Le député de Chicoutimi dit:
Forcément, le gouvernement s'en est
désintéressé.
Quand je regarde le budget de la mise de fonds pour le transport des
personnes, qui, de 1972/73 à l'année financière actuelle,
va de $3 millions à $14 millions cette année, c'est une
indication, je pense, assez marquée du désir du gouvernement de
vouloir faire un effort supplémentaire dans le but d'épauler tous
les besoins des transports en commun dans le Québec.
Il faudrait quand même ajouter que mon collègue des
Affaires municipales verse, dans le même laps de temps, également
$34 millions pour déficit en subventions aux différentes
commissions de transport en commun.
On a mentionné tantôt la tentative qui avait
été faite par le ministère des Transports pour fusionner,
dans 40 villes du Québec, le transport en commun et le transport
scolaire. Cela n'a pas rejoint dans mon esprit ou dans l'esprit de mes
fonctionnaires des intérêts en place, puisque les 40 villes, qui
ont été acceptées, plus les commissions de transport qui
le faisaient déjà, sont incidemment les 40 villes où on
avait affaire au même transporteur et pour le transport scolaire et pour
le transport en commun. C'est la raison qui a motivé le ministère
de prendre d'abord ces 40 villes, étant donné que nous n'avions
affaire qu'à un seul transporteur et que cela n'amenait pas
d'équipements supplémentaires.
On voulait rentabiliser davantage les autobus qui faisaient la desserte
des deux systèmes. On n'a pas dit, à ce moment-là, que
cela ne s'agrandirait pas dans d'autres villes où il serait logique de
penser que la note en déficit serait moins élevée si on
pouvait fusionner également les deux transports.
Le député de Chicoutimi a mentionné que, pour
rentabiliser davantage l'industrie du transport scolaire ou du transport urbain
dans des municipalités ou dans des villes, il serait nécessaire
que le gouvernement s'efforce de faire en sorte que le transport interurbain,
qui est plus payant je l'avoue soit également la
responsabilité de certaines de ces collectivités.
Je conviens que, pour ce faire, il s'agirait peut-être d'amender
la législation parce que, aujourd'hui, pas plus dans les
communautés urbaines que dans les municipalités, la loi ne leur
permet de faire du transport en commun en dehors du territoire qui leur est
dévolu, d'aucune façon. Cela pourrait être un amendement
assez facile à la loi.
Est-ce que, en apportant un tel amendement, il serait possible de penser
que l'administration municipale, l'administration des commissions de transport
en milieu urbain pourraient aller chercher les mêmes revenus qu'ont
été chercher les compagnies de transport et il en a
mentionné une, Power Corporation quand je constate les tentatives
que nous faisons dans le transport maritime et que nous remplaçons
l'entreprise privée? Je n'ai pas l'assurance, quelques mois après
ou quelques années après, qu'on a donné une direction qui
pouvait remplacer l'entreprise privée. Pour toutes sortes de raisons,
à chaque fois que l'Etat ou la collectivité municipale ou autres
s'emparent de quelque chose, on dirait que les gens disent: Maintenant que
c'est l'Etat qui paie, on peut demander n'importe quoi.
Je fais simplement référence à une nationalisation
qui a été concrétisée récemment, celle de
Matane-Godbout, où les employés étaient à l'ouvrage
21 jours et étaient 7 jours en congé, au moment où la
nationalisation s'est effectuée, où l'expropriation s'est
effectuée. Comme l'on sait que la convention de travail, qui peut
être en vigueur pour encore deux ans ou deux ans et demi, vient de tomber
au moment de la prise en charge et que le syndicat a le droit de
renégocier toutes les conventions de travail, on nous a demandé:
7 jours d'ouvrage, 7 jours de congé, 7 jours d'ouvrage, 7 jours de
congé.
J'ai entendu un commentaire sur la rive-sud du Saint-Laurent, où
le ministère des Transports manquait d'argent pour mettre le
Camil-Marcoux en marche. Je dois immédiatement dire que c'était
la plus grande erreur possible, il n'y a jamais eu une question
budgétaire là-dedans. Il y avait la question d'un syndicat qui
exigeait du gouvernement qu'ils soient aussi souvent en congé qu'ils
étaient à l'ouvrage. Je pense qu'il n'y a pas une entreprise
privée et il n'y a pas un gouvernement sérieux qui auraient pu
accepter des conditions semblables. Cela a été la seule raison du
retard qui a duré, je pense, au-delà de deux mois, où,
avec le syndicat en question, il a fallu négocier une convention de
travail plus dispendieuse que celle que les détenteurs du permis
précédents avaient, mais où, devant l'Etat, il fallait
quand même un jouren venir à une entente qui nous permettait de
mettre le navire en circulation.
Alors, à chaque fois qu'on négocie, l'Etat versus
les syndicats, on sait forcément que les revendications sont
beaucoup plus profondes.
On a également, au ministère des Transports,
peut-être pas par loi ou par règlement, dans toutes les
commissions de transport qu'il y a dans le Québec, c'était la
première fois qu'un ministère des Transports indiquait sa
volonté bien nette de faire en sorte que les permis de transport de
passagers ne soient pas accordés à des individus mais aux
commissions de transport existantes. Cela a été fait à
Montréal, pour la desserte de Mirabel, et ici même, il y a un
jugement qui est pendant devant la Commission de transport. Je ne voudrais pas
préjuger de la décision et embarquer dans le sub judice, mais il
ressort que le voeu qui a été exprimé par le
ministère des Transports, j'espère que la Commission de transport
en tiendra compte également. Mais cela a été un voeu bien
manifeste du ministère des Transports de faire en sorte d'ajouter
à la clientèle des commissions de transport afin de
réduire, autant que faire se peut, la note de déficit.
Ce sont quand même des indications qui démontrent que le
ministère des Transports a voulu faire le nécessaire pour que
nous puissions aider à la solution des déficits constants. Est-ce
qu'il sera possible d'arriver à une politique à long terme? Ce
n'est pas pour renvoyer la balle à un autre ordre de gouvernement, mais
lors de la dernière campagne électorale, on avait, je pense,
écouté un parti qui se présentait, qui est devenu le parti
ministériel, nous dire qu'il s'apprêtait, et dans le transport en
commun et dans le transport de banlieue, à amener certaines politiques
en discussion avec les provinces qui nous permettraient peut-être de voir
plus clair un peu dans le dossier et savoir de quelle façon nous
pourrions être épaulés par ceux qui occupent une grande
partie du champ de la fiscalité. Malheureusement, malgré de
nombreuses discussions que nous avons eues jusqu'à maintenant, nous
attendons encore. Mais nous espérons que, dans un délai quand
même assez court, il sera possible de connaître les
véritables intentions dont a voulu parler le gouvernement, en campagne
électorale, mais qui, j'espère se matérialiseront dans un
avenir prochain.
C'étaient les quelques remarques que je voulais faire, et
établir principalement le parallèle qu'il y a entre la France et
le Québec. Dans des collectivités aussi dispersées que
celles que nous avons et aussi dispersées que celles que connaît
le député de Chicoutimi, dans la région de
Chicoutimi-Lac-Saint-Jean, on a des autobus dont on a voulu rafraîchir,
je pense, l'année, en établissant une politique de soutien
à l'achat d'équipement. Ici, dans le Québec l'âge
moyen d'un autobus est d'environ huit années, dans les commissions de
transport, alors qu'on nous dit qu'en Europe, on a réussi à
atteindre un âge moyen de quatre ans. C'est induscutable qu'avec la
densité de leur circulation, ils ont des véhicules de
qualité, pour ne pas dire de luxe, mais qui leur permettent quand
même, dans des voyages à charte-partie ou autrement, d'aller vers
des pays qui, à quelques dizaines de milles, sont sur la
frontière et leur permettent de rentabiliser davantage leur
industrie.
On me dit qu'on a subventionné, en 1974/75, 149 autobus neufs et
304 cette année, alors que nous avons additionné une subvention
de 20% pour la valeur ajoutée, au Québec. Le parc automobile,
forcément, rajeunit d'autant.
Je veux croire qu'avec les discussions qui se poursuivent actuellement,
on arrivera peut-être à avoir une politique définie pour
tous ceux qui veulent organiser du transport en commun. On remarque quand
même je le signale à l'attention de tous les parlementaires
qu'à chaque fois qu'on discute avec des municipalités ou
une collectivité qui veut s'organiser, dès l'instant où
l'on parle de responsabilité à l'intérieur de la
collectivité, on nie également, immédiatement, presque
toute responsabilité, en disant au gouvernement que la
collectivité paie les frais de la note. Il faudrait quand même
penser que ce n'est pas dans tout le Québec qu'il y aura des transports
en commun. Il y a quantité de régions, dans le milieu rural, qui,
actuellement, paient une partie de la note du transport en commun et qui ne
s'en serviront jamais parce qu'ils ne résident pas dans ces
régions. Il faudrait que les municipalités, les
collectivités où le transport en commun est organisé,
sachent qu'à l'intérieur de leur note à payer, ils devront
faire comme en France: payer par le biais de la taxe, foncière ce qu'eux
paient, 30%, alors que l'Etat ne va pas au-delà des 30%.
Je voudrais également revenir sur quelques observations qu'a
faites l'honorable député de Johnson. Il a commencé par me
lancer quelques compliments. Je les prends bien humblement parce que je sais
qu'ultérieurement les roches pourront suivre également. Je
voudrais lui dire qu'il est indiscutable que les hommes publics doivent tendre
vers la plus grande intégrité possible, et demander la plus
grande intégrité possible à leurs principaux
collaborateurs. J'avouerai au député de Johnson que dans la
relativité de mes moyens, je ne trouve pas facile d'administrer un
budget qui, avec les travaux publics, dépasse le milliard.
Je vous donnerai seulement un exemple où, devant le tollé
d'accusations, d'insinuations, de scandales qu'on étale dans les
journaux, les hommes publics vont être placés tantôt, et
à quelque niveau que ce soit, dans une position où il ne sera pas
facile de s'endormir tranquillement. Je vous mentionne un seul exemple, en
particulier. Je me rappelle avoir, dans le cours de l'année qui vient de
s'écouler, fait venir à mon bureau, à quelques occasions,
le chef du service des expropriations, qui n'est pas ici, M. André
Dionne, un fonctionnaire dont je ne connais même pas l'allégeance
politique mais qui est un fonctionnaire, je pense, des plus intègres de
la province et qui est assez âgé. Je lui disais ceci : Vous me
faites signer et je pense que l'on sait que pour un milliard de travaux
on signe, deux, trois ou quatre heures par jour et souvent en regardant en
diagonale ce que l'on signe en blanc des dossiers d'expropriation pour
lesquels des professionnels, notaires, avocats, évaluateurs,
estimateurs, ont oeuvré pendant parfois cinq pour ne pas dire dix ans
je voyais l'autre jour un règlement de dix ans et l'on
demande à un responsable d'un ministère de signer, en quelques
minutes, un dossier. Je ne peux savoir d'aucune façon, si
c'est dans la région de Montréal, où je ne connais
pas, peut-être 1% de la population ou peut-être 1/10 de 1%, s'il y
a des intérêts louches qui sont associés à un tel
dossier. Quelle que soit la bonne volonté qu'ont pu mettre l'ensemble de
ceux qui, pendant cinq ou dix ans, ont participé à une
négociation d'expropriation, l'on sait fort bien qu'il a pu se glisser
une erreur, et celui qui va devenir responsable de l'erreur, si jamais c'est
étalé dans le journal, c'est celui qui, en dernier ressort,
signe.
C'est pour vous dire que la position des hommes publics dans un concert
d'insinuations comme nous en avons connu devient de moins en moins facile, et
le travail en est d'autant paralysé.
M. Bellemare (Johnson): Sauf pour les médecins qui
enterrent leurs erreurs.
M. Mailloux: Pour nous, il n'y a pas cette
possibilité.
M. Saint-Hilaire: ...de la misère à les enterrer
cette année.
M. Mailloux: Le député de Johnson a parlé
des priorités et j'avais fait mention un peu du partage du budget de la
voirie. Je voudrais quand même ajouter qu'en dehors des montants que nous
espérons pouvoir ajouter aux comtés ruraux, il ressort que pour
certaines routes qui sont à l'intérieur des programmes de voirie
provinciale, certaines grandes artères, quand je regarde les sommes
affectées à l'autoroute de la Beauce et les sommes
affectées à l'autoroute de la rive-nord, comme une partie de
celles qui sont affectées à la région de l'Outaouais,
c'est en raison du numérotage des routes que ça paraît
plutôt au programme des autoroutes, mais ça devrait
paraître, dans notre conception, dans les programmes régionaux. En
effet, je connais un peu l'économie des comtés de Portneuf et de
la région où vit le député de Johnson et je pense
que quand on met un impact sur une route principale dans ce coin-là,
ça a des effets directs sur l'économie de la région, comme
c'en a eu quand laTrans-canadienne est passée dans les comtés de
la rive sud en aval de Québec.
Le député de Johnson a parlé également du
problème des autobus scolaires. Il est indiscutable que dans les
préoccupations du ministère, cette année l'on sait
que l'on s'en va vers une mise de fonds de près de $24 millions dans la
sécurité routière le ministère des
Transports, dans son programme de sécurité routière, porte
une attention particulière au transport scolaire. Nous avons eu
plusieurs consultations avec la Fédération des commissions
scolaires, avec les différentes régionales. Quant aux
différents points, sur lesquels nous pourrons d'ailleurs revenir, comme
la conformité mécanique, etc...
M. Bellemare (Johnson): Des recommandations.
M. Mailloux: ...je donnerai forcément le programme qui est
en place actuellement et qui rejoint en partie les préoccupations dont a
parlé le député de Johnson. Cela lui indiquera de quelle
façon nous allons tâcher d'aller de l'avant dans le cours de
l'année. Je voudrais faire référence, par contre, à
l'exemple qu'a mentionné le député de Johnson d'un autobus
qui venait de sa région et qui a eu un accident malheureux dans le
comté de Charlevoix. C'est un comté où je connais chacun
des pouces de terrain et où, avant de faire de la politique, j'ai
circulé à raison de 50,000 milles par année pendant 20
ans. La côte des Eboulements est probablement une des côtes les
plus abruptes que l'on connaisse. Je me rappelle qu'au moment où elle
avait été construite, sous le gouvernement dont faisait partie le
député de Johnson, on avait dit aux ingénieurs qu'ils
faisaient une erreur étant donné la manière dont le projet
était conçu.
Je dois dire que quand on part de l'altitude 0 et qu'il faut monter
à 3,400 pieds sur un mille de distance, à un moment donné,
il faut que ça monte quelque part. Effectivement ç'a dû
monter. Sinon, on ne se serait jamais rendus sur les hauteurs.
L'autobus en question, à ce que je sache, est partie de La Tuque
en très bonne condition. Je ne voudrais pas revenir sur certains
verdicts des coroners, je les pense plus compétents que moi pour
prononcer des jugements, mais il ressort que, quand l'autobus est entrée
dans Charlevoix, personne ne pouvait prétendre que l'autobus
n'était pas en parfaite condition.
Mais quand un autobus circule de la hauteur des caps, à
Saint-Tite-des-Caps jusqu'à Baie Saint-Paul, en abusant de ses freins,
quelle que soit l'inspection qui aurait pu être faite 24 heures
auparavant, l'autobusviendraàdescendre.surunedis-tance de 20 milles de
long, dans un état lamentable si, au lieu de faire la compression
nécessaire, on pense que c'est toujours la dernière côte
à laquelle on fait face. Je me rappelle que certaines personnes qui
avaient vu passer ces autobus dans la ville de Baie-Saint-Paul, qui est
également à zéro pied d'altitude, se demandaient quel
usage on en avait fait en venant de Saint-Tite-des-Caps vers
Baie-Saint-Paul.
Voici ce qui m'a estomaqué dans le verdict qu'a rendu le coroner.
C'est qu'une personne qui est à la tête de la côte des
Eboulements et qui regarde la mer en bas, vis-à-vis de
l'Ile-aux-Coudres, voit un précipice que personne ne peut nier. Je n'ai
jamais vu on a parlé d'un chauffeur prudent un chauffeur
de Charlevoix qui s'engage dans une côte semblable ne pas d'abord aller
au "beu" quitte à revenir au fur et à mesure, alors que c'est
l'inverse qu'on a fait. Quand on fait l'inverse, il y a une forte chance, si
vous avez déjà conduit des camions, qu'à un moment
donné, il ne soit pas possible de réduiredavan-tage la vitesse
à cause de l'embrayage. Alors, c'est ce qui s'est produit. Les
indications qu'a mis le ministère à cet endroit, bien ce sont
peut-être les indications qu'on rencontre un peu partout dans la
province. J'accepte qu'on aurait peut-être dû mettre des
indications aussi fortes que celles que j'ai fait mettre dans la côte
à Godin, qui est à quelques milles de celle dont on parle...
M. Bellemare (Johnson): En haut et en bas, oui.
M. Mailloux: ... où peut-être l'attention d'un
chauffeur aurait été davantage attirée. Mais, quand un
chauffeur a réellement l'expérience dont on a parlé, il ne
devrait pas prendre les risques qui ont entraîné l'accident qu'on
a connu.
De toute façon, il y avait un autre problème sur lequel je
voulais attirer l'attention de tous les députés, le
congrès, qui vient de se tenir, des camionneurs artisans, en vrac,
l'ANCAl, sur l'ultimatum qui m'avait été lancé il y a
quelques jours et sur la réponse négative que j'ai donnée.
Voici les raisons: On a, depuis 1962, aidé directement une association
à prendre corps partout au Québec, qui a fait la preuve de sa
majorité. Cela avait été commencé à
Manicouagan avec M. Lévesque, je l'ai poursuivi c'est de Charlevoix
qu'est née l'ANCAl. A un moment donné, mon
prédécesseur leur a dit de faire la preuve de leur
majorité; ils l'ont faite dans presque tous les comtés du
Québec, sauf dans l'île de Montréal et l'île
Jésus. M. Pinard leur avait dit qu'au moment où il y aurait une
preuve de majorité ils seraient reconnus. Tous les partis politiques,
l'Union Nationale ou autres, ont accepté que nous appuyions cette
association et donnions un secteur de travail réservé.
Nous avons, en fait, accordé...
M. Bellemare (Johnson): Parlez-vous de l'association de
Dufour?
M. Mailloux: Oui, l'ANCAl, c'est cela, les artisans qui viennent
d'avoir leur congrès et qui nous ont envoyé un ultimatum...
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Mailloux: ... en disant qu'ils voulaient un secteur
réservé dans la forêt, qu'ils voulaient davantage.
M. Bellemare (Johnson): Oui. M. Mailloux: Bon.
M. Bédard (Chicoutimi): On avait déjà
soulevé le problème au niveau de l'Assemblée
nationale.
M. Mailloux: Oui, alors je voudrais que les députés
comprennent bien le problème. Ces camionneurs rejoignent environ 4,000
unités alors que ceux qui sont artisans et n'ont pas voulu faire partie
de l'association, qui ont deux camions, ou trois camions, parce qu'ils ont
peut-être travaillé plus fort, qui sont exclus de l'association
également, représentent environ 5,000 ou 6,000
propriétaires mais ils ont environ 12,000 ou 13,000 unités. Quand
j'ai donné une réponse, l'an passé, à l'effet qu'il
n'y aurait pas, à mon sens, de recommandation pour ouvrir le secteur des
forêts à l'ANCAl, c'est qu'on disait: Vous avez été
privilégiés et vous avez la crème du gâteau, je
pense que les autres méritent de vivre également. Quand j'ai
répondu non à l'ultimatum l'autre jour, j'ai fait remarquer quand
même que l'ANCAl bénéficiait de 75% de tout le transport
des matières en vrac au-delà de la ligne d'infrastructure:., sur
tous les contrats de voirie. Elle a 100% de toutes les matières à
transporter sur tous les travaux d'entretien du ministère ou tous les
travaux en régie. Elle a 100% de tout le transport des matières
en vrac sur les travaux des chemins des Richesses naturelles, des Terres et
Forêts et de l'Agriculture. On a ajouté à cela tout le
transport du sel, qui, auparavant, était fait par des transporteurs
à longue distance, là où il y a des gains pour $6 millions
et transport qui est fait en majeure partie en période creuse pour ces
gens-là.
Je sais pertinemment, que, depuis que le gouvernement et les partis
politiques ont appuyé cette association, alors que l'unité de
travail valait $10,000 à $12,000, on rencontre aujourd'hui des gens qui
ont des unités de travail, des camions qui valent $30,000, $40,000 et
$50,000.
Il y a eu un gain net assuré dont n'ont pu
bénéficier les autres qui veulent vivre également. Et
c'est la raison pour laquelle on a dit: Ceux qui ne sont pas
protégés par un secteur de travail privilégié, on
ne peut pas les laisser tomber non plus, il faut quand même qu'ils vivent
également.
Si on dit aux municipalités, c'est seulement par l'ANCAl, alors
qu'eux-mêmes avouaient qu'ils transportaient déjà 80% des
matières qui venaient du secteur forestier, si on leur dit: On vous
donne un secteur privilégié, qui en transporte déjà
80%. La réponse a été non.
Ce n'est pas pour leur faire un déplaisir, c'est parce qu'ils ont
été privilégiés, et je pense que ce sont les gens
qui ont été gavés dans le système du camionnage.
J'ai consulté, avant le congrès, certaines personnes qui ont eu
accès aux chantiers de la baie James sur lesquels il y avait plusieurs
centaines de camions artisans. Ils en ont même manqué, l'an
passé, et la Société de développement de la baie
James a donné la même entente, sans qu'elle soit obligée,
même entente que les ministères avaient accordée à
l'ANCAl.
Il y a plusieurs camionneurs qui ont avoué avoir gagné
$95,000 l'an passé à la baie James. Alors il ne faudrait pas
qu'on me fasse pleurer non plus pour ceux qui disent que le gouvernement
cherche à les ramener au patronage. Il en sera sorti du patronage, de
toute façon. S'il y a un patronage qui s'exerce actuellement, il
s'exerce par des administrateurs de comté qui ne sont pas des
politiciens d'aucun parti politique.
Alors je voudrais que ce soit clair dans l'esprit de tout le monde, s'il
y a un patronage qui a continué là-dedans, il ne se fait pas par
des députés, d'aucun parti politique, parce que personne ne s'en
mêle. Il faudrait quand même être prudent dans les
revendications qu'ils pourront ajouter. Pour ne pas être malhonnête
à l'endroit des autres qui possèdent beaucoup plus de camions
qu'eux en ont, il faudrait tout leur donner et dire aux autres: Vendez,
liquidez vos unités. Ce n'est pas, dans mon esprit, dans ce sens que
cela doit aller.
Le Président (M. Lafrance): Etant donné
l'heure...
M. Bédard (Chicoutimi):... nos remarques au ministre, mais
je pense que l'heure...
Le Président (M. Lafrance): D'accord. La commission
permanente des transports ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à II h 58)
Reprise de la séance à 20 h 15
M. Picard (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs! La commission continue ce soir l'étude des crédits du
ministère des Transports pour 1975/76. Est-ce qu'il y avait eu des
changements dans la composition de la dernière commission?
M. Mailloux: Non, il n'y a pas eu de changement ce matin. Le
rapporteur est nommé. Il est absent, mais j'imagine qu'il va être
là tantôt.
Le Président (M. Picard): Alors, nous continuons avec des
commentaires à caractère général. Le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ce matin,
faisant état de la situation d'urgence qu'il y avait au niveau du
transport en commun dans toutes les régions du Québec, nous
avions énoncé d'ailleurs, cela avait déjà
été promis par le gouvernement la nécessité
d'une politique globale des transports. A cet effet, nous avions livré
certaines réflexions, pour autant qu'on parle de l'élaboration
d'une politique globale, sur la nécessité d'envisager la
possibilité de l'intégration de certaines lignes qui sont
payantes, d'une part, avec celles qui ne sont pas payantes et de tous les modes
de transport, que ce soit le transport nolisé ou à charte-partie,
les voyages interurbains, le transport scolaire, le transport intra-urbain,
à l'intérieur des municipalités, et le ministre a eu une
attitude qui m'a surpris, un peu agressive. J'avais bien dit au départ
que c'étaient des réflexions, je n'ai pas voulu le
présenter comme étant la mise...
M. Mailloux: J'avais le sourire aux lèvres.
M. Bédard (Chicoutimi): ...sur la table d'une politique
définitive, que ce soit au niveau de l'Opposition ou de qui que ce soit.
Entre autres, le ministre nous a apporté comme exemple certaines
observations qu'il a pu faire, suite au voyage qu'il a fait en France,
où il nous disait, si ma mémoire est bonne, que le gouvernement
contribuait au maximum à 30%.
Je dois dire je pense que le ministre sera d'accord avec nous
là-dessus qu'il a pris quand même l'exemple d'un pays
où la lourdeur adrninistrative est bien connue et où les
conditions de climat sont idéales par rapport à celles du
Québec.
M. Mailloux: Mon sous-ministre n'a pas parlé de la
lourdeur administrative là-bas, mais il a failli créer un
incident diplomatique quand même.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut direque les 30% de
contribution que le ministre a pu constater de la part du gouvernement,
étant donné ces conditions à peu près
idéales, sont facilement comparables aux 50% donnés à
l'heure actuelle par le gouvernement au niveau du transport régional,
pour aider les municipalités à financer le transport
régio-
nal. ll reste quand même que c'est le ministre qui, en
réponse à nos questions en Chambre concernant le système
de subventions, était d'accord pour dire que c'était quand
même une politique de cataplasme et qu'il fallait nécessairement
tendre vers l'élaboration d'une politique globale.
Entre autres, à une occasion, et ce matin encore une fois, il a
parlé de certaines négociations qui se font à l'heure
actuelle avec le fédéral pour certaines promesses qui avaient
été faites en temps d'élection par aussi bien le
dire directement le Parti libéral fédéral afin
d'aider les municipalités, via le gouvernement du Québec, face au
problème des déficits qu'elles connaissent dans le transport en
commun. J'imagine que ceci veut dire qu'à l'heure actuelle, lorsque le
ministre parle de négociations avec le fédéral,
espérant avoir une aide qui adéjàété promise
est que tout cela se concrétise, cette entente se ferait par le biais
d'une entente intermédiaire, Est-ce exact, une entente auxiliaire?
M. Mailloux: Je ne sais pas quelle forme prendra l'entente qui
pourrait être éventuellement proposée par le gouvernement
fédéral. Tant qu'on n'aura pas précisé la forme
d'aide que voudra apporter le gouvernement fédéral au
gouvernement provincial et aux municipalités, autant dans le transport
urbain que dans le transport de banlieue, je ne pense pas que l'on puisse se
prononcer pour un autre ordre de gouvernement.
A présent, je parle moi-même, depuis deux ans,
d'établir des barèmes précis sur lesquels l'ensemble des
commissions de transport ou les municipalités qui désirent faire
du transport en commun pourraient se baser pour connaître la partie qui
devrait être demandée à l'usager et celle qui pourrait
venir de différentes sources, de tout gouvernement possible.
Quand j'ai présenté, il y a peut-être un an, un
mémoire de programme qu'avaient préparé mes fonctionnaires
sur une politique de soutien à l'ensemble des transports en com mun dans
le Québec et la politique d'immobilisation pour la région de
Montréal, le prolongement du métro et d'autres transports
intermodaux à mettre en place dans d'autres régions du
Québec, le Conseil du trésor a sursauté devant la note
à payer pour les dix prochaines années. Je ne voudrais pas,
d'aucune façon, la jeter dans le public, parce que, si on ne trouve pas
des moyens que d'autres viennent aider à mettre une politique bien
établie en place, il va falloir sûrement trouver des sources de
financement qui sont autres que les tarifs augmentés. Parce que tout le
monde sait que les tarifs augmentés découragent davantage la
clientèle.
Je conviens qu'actuellement les municipalités, les
communautés urbaines, de même que le gouvernement, c'est un peu
des politiques de cataplasme qu'on établit, que ce soit dans les
localités telles que dans la région du Haut-Saguenay ou que ce
soit Lévis-Lauzon. Je ne pense pas que dans l'immédiat le
gouvernement puisse faire davantage. Le problème demeure la
priorité numéro 1 de presque tous les pays industrialisés
du monde. On a construit des autoroutes, je pense qu'il y avait quand
même un certain besoin. Aujourd'hui, les gens sont rendus au
centre-ville. J'avais moi-même demandé à faire une
étude d'une prime à accorder dans les conventions de travail aux
employés qui voudraient se servir des transports en commun plutôt
que venir encombrer le milieu urbain, amener de la pollution
supplémentaire et congestionner les artères de tout ce que nous
amène un véhicule américain dans les centre-ville. Mais je
pense que, quoi qu'on fasse, les habitudes qu'ont prises les Canadiens de
rouler eux-mêmes dans leur propre véhicule, avec tous les
avantages que cela apporte, ce ne sera pas facile de faire un retour en
arrière.
Je faisais référence, ce matin, à la France; je
pense que là-bas, même si les gens voulaient, au-delà de
20%, entrer dans le centre-ville de Paris, il n'y aurait pas les terrains de
stationnement nécessaires. Ce serait un blocus complet.
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce qu'ils font avec le
tourisme?
M. Mailloux: Bien le tourisme voyage...
M. Bédard (Chicoutimi): II descend directement aux
hôtels, il se promène en taxi.
M. Mailloux: Ils voyagent dans les transports en commun ou en
taxi.
Une Voix: Ils se promènent en taxi.
M. Mailloux: D'ailleurs, dans les taxis il ne reste pas
grand-place parce que le chien occupe la moitié de la banquette
arrière. Les véhicules ne sont pas tellement gros; donc, quand on
est accompagné de M. Bédard, on est seulement deux dans un
taxi.
M. Bellemare (Johnson): J'ai déjà été
dans le même avion que lui...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour préciser pour le
journal des Débats, vous parlez de M. Bédard, de Montmorency.
M. Mailloux: M. Bédard, de Montmorency.
M. Bellemare (Johnson): Vous en aviez un pas moins gros avec
vous.
M. Mailloux: Dont on dit qu'il est mon garde du corps.
M. Bédard (Montmorency): Le ministre n'a pas
mentionné que, dans certaines rues, il était content d'avoir M.
Bédard en arrière de lui. Dans un taxi c'est nuisible.
M. Mailloux: Pas d'allusion mauvaise.
M. Bellemare (Johnson): Vous sortiez le soir tous les deux?
M. Bédard (Montmorency): Cela arrivait.
M. Mailloux: De toute façon, le gouvernement continue,
avec !e gouvernement fédéral et les commissions de transport,
à faire l'étude du problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut dire qu'à
l'heure actuelle, face aux négociations avec Ottawa, le gouvernement du
Québec a une politique précise de demandes à soumettre au
gouvernement fédéral ou s'il attend le premier mouvement du
gouvernement fédéral pour aligner ses demandes ou sa
politique?
M. Mailloux: Si vous permettez, M. le Président, je n'en
avais pas fait la demande ce matin, je pourrais peut-être permettre au
spécialiste en transport des personnes, le sous-ministre, M. Charland,
de donner une réponse en mon nom, ça pourra servir pour le temps
des débats.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'à la
séance de ce matin il y a eu une...
M. Mailloux: Non, il n'y a pas eu d'intervention des
fonctionnaires.
Le Président (M. Picard): Alors, les propos tenus par le
haut fonctionnaire seront enregistrés au nom du ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Ce n'est pas la chose la plus
recommandable, mais il reste tout de même que...
M. Bellemare (Johnson): Cela ne me fait rien. Arrêtez vos
caucus.
M. Mailloux: Les deux ministères des Transports sont
continuellement en tractation justement sur le développement de
politiques. Il y a eu beaucoup d'énoncés au niveau
fédéral, et je pense qu'actuellement ils cherchent à
développer une politique qui serait adaptable aux besoins de toutes les
provinces canadiennes, ce qui, par définition, n'est pas facile au
départ.
Il y a des consultations qui se font. Et ils tentent de
développer une approche par laquelle ils espèrent être en
mesure de mettre des crédits à la disposition des provinces pour
la solution de problèmes en milieu urbain d'abord.
Il y a au moins le ministère des Transports et aussi le
ministère d'Etat aux affaires urbaines qui s'intéressent à
la question. C'est par le biais du développement de systèmes de
transport à capacité intermédiaire, par exemple, par des
études subventionnées ou encore par le biais de propositions, qui
sont encore trop floues pour être énoncées, sur des
subventions à l'achat d'équipement, par exemple.
On ne sait pas du tout à ce jour dans quel pourcentage le
gouvernement fédéral voudrait, s'il le veut bien, contribuer
à ça. Est-ce qu'il va contribuer au développement des
infrastructures? Est-ce qu'il va contribuer au développement du
système à capacité intermédiaire ou en site propre
par exemple? Est-ce qu'il va aller jusqu'au point de vouloir contribuer aussi
à des subsides d'achat aux autobus,qui seraient des autobus
canadiens?Tout ça reste flou, on sent que tout le champ est en mouvement
et on voudrait adapter la politique québécoise pour soit
compléter la leur ou y suppléer, si jamais elle ne venait pas.
C'est pour ça que les études sont...
M. Bédard (Chicoutimi): II semble ressortir très
clairement de vos propos que la politiq ue fédérale, à
l'heure actuelle, on peut dire que c'est flou, c'est à l'état de
recherche d'une solution qui peuts'adapter à l'ensemble des
différentes provinces.
De la part du gouvernement du Québec, est-ce qu'il y a une
politique définie face au flou de la politique
fédérale?
M. Mailloux: C'est-à-dire que le rôle du
ministère desTransports du Québec jusqu'à présent a
été d'identifier très exactement les problèmes. On
l'a fait à la lueur des expériences, soit au Saguenay, justement,
à Lévis, â Trois-Rivières et ailleurs, et aussi par
l'étude des dossiers des différentes commissions de transport du
Québec et de leurs besoins très particuliers les unes par rapport
aux autres. Je pense qu'on est en mesure de pouvoir refléter très
rapidement au fédéral dans la mesure où il pourra nous
énoncer quelque chose.
Maintenant, je crois qu'au niveau fédéral on est dans la
dernière période de gestation parce que, de plus en plus, le
ministre fédéral a incité ses fonctionnaires à
accélérer la ronde de consultation.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a des provinces où
le système en commun est mieux organisé que le nôtre,
où on a moins de troubles, par exemple, la Colombie-Britannique,
à Vancouver, et la province de l'Alberta, à Calgary? A Calgary,
on dit qu'il y a un système de transport en commun qui est parfait, je
ne sais pas si vous en avez des nouvelles à ce sujet. Voici la question
que je pose, à la suite du député de Chicoutimi: Est-ce
qu'il y a des provinces qui ont un système qui est moins sujet à
récrimination?
M. Mailloux: Je pense que dans le développement des
dossiers de transport en commun, de transport collectif, toutes les provinces,
comme d'ailleurs tous les Etats américains, ont saisi le problème
presque simultanément. Certaines ont eu plus de chance de
résoudre leurs problèmes ou de les identifier parce qu'elles
avaient moins de grandes villes. Je pense à la Colombie-Britannique, par
exemple, où, quand on a parlé de Vancouver, on a parlé de
la grande ville, il n'y en a tout simplement qu'une.
M. Bellemare (Johnson): II y a Victoria. M. Mailloux: II y
a Victoria, mais c'est...
M. Saint-Hilaire: Cela prend des bateaux pour y aller.
M. Mailloux: Oui, cela prend des bateaux.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne gèle pas l'hiver.
M. Mailloux: C'était beaucoup plus facile pour la
Colombie-Britannique, peut-être pour l'Alberta aussi. Pour le Canada, la
province qui a sonné le gong là-dedans, c'est l'Ontario qui a mis
une politique en route très rapidement. Maintenant, dans le domaine de
la recherche, elle s'est trompée aussi.
M.Saint-Hilaire: Est-cequ'en négociant dans le domaine des
transports de cette façon vous négociez en même temps le
transport maritime?
M. Mailloux: Si vous faites une référence au
très vaste transport maritime qui est effectué en
Colombie-Britannique, on constate que c'est une entreprise qui a
été nationalisée...
M. Bellemare (Johnson): Dernièrement.
M. Mailloux:... et l'usager en paie une très forte
partie.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Mailloux: Et quand on est à Vancouver, pour approcher
des bateaux passeurs, il faut payer $7. C'était il y a deux ou trois
ans, peut-être que cela a augmenté depuis.
M.Saint-Hilaire: C'est moins cher qu'à Matane.
M. Mailloux: C'est simplement pour l'approche en taxi, non pas
pour la traverse.
M. Saint-Hilaire: Combien le gouvernement fédéral
a-t-il payé pour le British Columbia Ferry?
M. Mailloux: Le gouvernement fédéral a aidé,
comme il a aidé dans le Québec.
M. Saint-Hilaire: II a payé pour les ports et le
déficit des bateaux.
M. Mailloux: Pour certains ports. Je pourrais répondre au
député de Rimouski qu'actuellement...
M. Saint-Hilaire: Nous aurons l'occasion d'y revenir.
M. Mailloux:... on est en train de faire le sommaire de ce que le
gouvernement fédéral a versé au régime de la
Colombie et de ce qu'il a versé dans le Québec. Nous ferons la
différence par la suite et, s'il y a une note à payer au
Québec, on fera les revendications qui s'imposeront.
M. Bellemare (Johnson): Le ministre a-t-il une politique bien
définie chez nous en considération de ce qui peut arriver avec le
fédéral?
M. Mailloux: Dans le domaine du transport des personnes...
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Mailloux:... en milieu urbain? Je pense que ce qu'a dit
tantôt M. Charland indique que le gouvernement du Québec a une
plitique assez bien articulée, qu'il serait en mesure de soumettre dans
un échange de vues avec le gouvernement fédéral et les
municipalités, de même que les commissions de transport. Mais le
problème qui se pose actuellement à notre attention, c'est de
quelle façon va-t-on payer la note. Si c'est le gouvernement du
Québec seul, ça dépasse ses moyens; si c'est simplement
avec l'aide des municipalités, ça dépasse les moyens des
municipalités, comme ça dépasse les moyens des usagers si
la note augmentait et la clientèle tombait d'autant.
Je pense qu'il y a un impératif et pour le gouvernement
fédéral et pour les provinces. C'est l'impératif dont je
parlais tantôt auquel font face tous les pays industrialisés du
monde. C'est quasiment le problème no 1 à travers le monde,
actuellement, le transport en commun.
Il se règle plus facilement quand la densité de la
population est ce qu'on a rencontré là-bas et quand le climat est
tel que celui qu'ils ont. Dans le domaine des métros, on a vu le VAL
là-bas qui pouvait être organisé à Lille en surface
presque au complet, alors que même si on voulait organiser un
métro en surface dans le Québec, avec les problèmes,
l'hiver, vous vous imaginez que ce serait de la foutaise.
Il faut bien le subir, le climat rigoureux du Québec, avec toutes
ses contraintes; je pense que ça ne nous donne pas les facilités
qu'ont d'autres pays.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, comme vous le disiez tout
à l'heure, vous vivez l'expérience et le problème dans
plusieurs régions, au niveau du transport en commun;
nécessairement, les solutions peuvent varier d'une région
à l'autre, en tout cas il y a quand même des nuances à
apporter d'une région à l'autre. Vous nous dites que, face au
fédéral, vous avez déjà une politique qui est assez
bien articulée. Serait-il possible à partir justement de
l'expérience que vous avez pu vivre au niveau des problèmes de
transport en commun dans certaines régions, d'avoir au moins certaines
lignes de force que vous avez dégagées de ces
expériences-là?
M. Berthiaume: M. le Président, je rappelle au
député de Chicoutimi que nous avons toujours dit la même
chose aux municipalités, que ce soit chez le député de
Chicoutimi ou à Trois-Rivières ou à
Lévis-Lauzon.
M. Bédard (Chicoutimi): Le problème peut avoir des
nuances. Ce n'est jamais tout à fait le même problème
qu'une région, les solutions...
M. Berthiaume: L'accouchement se présente
différemment mais la solution est toujours la même.
M. Bellemare (Johnson):... 50%.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le but de ma question,
à travers toutes ces nuances, au niveau
des problèmes qui se posent dans chacune des régions, d'au
moins connaître si c'est dégagé à l'heure actuelle.
On nous dit qu'on a une politique assez articulée vis-à-vis du
fédéral; il s'est certainement dégagé une ligne de
force à faire valoir vis-à-vis du fédéral et on
aimerait la connaître.
M. Mailloux: En fait...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que vous allez faire
respecter la juridiction provinciale, je n'en doute pas. Maintenant, pour le
reste...
M. Mailloux: En fait, pour développer une politique dans
le transport en commun, il y a peut-être un ou deux moyens de l'attaquer:
soit par le biais ou l'un et l'autre d'une aide aux
immobilisations, soit aider au remplacement du parc; par exemple, si c'est un
parc d'autobus, mettre en place des systèmes de transport en commun et
payer pour. C'est une manière de faire. D'aucunes provinces, d'aucuns
Etats américains, ont opté pour ce faire et ils laissent
l'exploitation du système à la commission de transport ou
à la municipalité concernée.
L'autre moyen, c'est de ne pas contribuer à la capitalisation
mais d'apporter une aide soutenue, continue, au déficit qui devient de
plus en plus chronique à l'exploitation de ces systèmes de
transport collectif. Chronique parce qu'on est dans l'impossibilité
d'augmenter, à un moment donné, les péages, parce que
rendus à saturation, et que toute autre augmentation amènerait
une désaffection de la clientèle.
Alors, si le but précis d'encourager le transport collectif en
milieu urbain c'est de faire en sorte d'augmenter l'achalandage et
d'éviter que les gens atteignent le centre des villes avec l'automobile,
qui, elle, cause ses propres problèmes de stationnement, de pollution,
etc., il y a deux choix; c'est l'un ou l'autre ou une combinaison des deux. Si
on regarde certains Etats américains, il y a des contributions
d'apportées, parfois à 100%, à la mise en place de
systèmes de transport collectif nouveaux, transport collectif à
capacité intermédiaire ou à grande capacité comme
les métros. Puis, on dit à l'exploitant, soit la ville ou la
commission de transport: Vous vous chargez dorénavant des
déficits parce que vous n'avez plus à la charge d'exploitation
cet élément d'amortissement qui, habituellement, vient ronger
le service de la dette autrement dit les frais
d'exploitation.
Autrement dit, le péage perçu des usagers suffit pour
payer les frais de fonctionnement.
M. Saint-Hllaire: Vous admettrez avec moi que, de plus en plus,
il y a certaines villes qui vont être confrontées avec le
problème.
Je prends comme exemple la ville que je représente, la ville de
Rimouski, qui, à l'heure actuelle, est administrée par
l'entreprise privée, quant au transport. Mais on sait qu'ils veulent
nous retourner la boule à un moment donné, parce que justement il
y a une non-rentabilité. S'il y avait une politique
générale d'établie, on pourrait dès maintenant, en
tant que ville, étudier le phénomène puis dire de quelle
façon on pourrait le régler.
On ne peut pas le faire exactement parce qu'il n'y a pas de politique
d'établie et on va se réveiller un bon matin avec le même
problème que dans d'autres parties du Québec.
M. Mailloux: Je pense que tantôt, j'ai dit que s'il n'y
avait une politique de fond d'établie, sur laquelle s'appuieraient tous
ceux qui sont intéressés dans le transport en commun ou qui
veulent en organiser ou qui veulent ou qui sont obligés, faute
d'entreprise privée, de remplacer ces entreprises, c'est parce que la
note à payer dépasse la capacité de paiement et du
gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral et des
municipalités. Je constate que s'il y a des gouvernements qui ont
été aidés, je fais encore référence aux
mêmes, dans des situations tout à fait spéciales, à
rentabiliser le transport en commun, je fais simplement référence
à deux raisons qu'on nous a données là-bas.
Après la guerre, il y a eu d'abord un vide profond où tout
le monde a dû s'adresser au transport en commun. Le carburant
était à $1.65, alors j'imagine que cela
désintéresse les gens de se servir de leur propre automobile.
Mais comme ministre des Transports, je ne peux souhaiterque le carburant vienne
à $1.65 pour que les gens se désintéressent de
l'automobile et rentabilisent davantage le transport en commun.
Le problème demeure entier, c'est indiscutable. Les solutions
miracles il n'y en a pas là-dedans actuellement. Je voudrais, pour mon
collègue des affaires municipales, qui a la responsabilité
aujourd'hui de donner des subventions au transport en commun, que ce soit dans
les communautés urbaines, comme dans les municipalités où
il y ades transports organisés. Ce n'est pas une politique à 50%
automatique qui est en force actuellement. Mon collègue a suivi cette
ligne de pensée. On a eu tendance, dans les derniers mois ou dans les
deux dernières années, à se rendre jusqu'à un
maximum de 50% des déficits à combler, en demandant aux usagers,
par le biais des taxes municipales ou autres, de combler la
différence.
A présent, j'aimerais bien dire à l'Opposition que les
éléments de solution, qui sont dans les livres mais qui nous
amènent une note à payer trop difficile à accepter, on est
prêts à les mettre en place, mais ce serait mentir à tout
le monde. L'agglomération québécoise est dispersée,
et elle est dispersée dans un climat où il est difficile
d'obtenir les facilités qu'on trouve ailleurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce matin, j'ai livré
quelques réglexions à l'effet d'étudier la
possibilité d'intégration des quatre systèmes. Le ministre
m'a ramené les pieds sur terre ou les pieds sur la neige, j'ai compris
par après qu'il avait employé...
M. Mailloux: Oui c'était surtout le climat. C'était
pour faire la référence.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai compris, vous avez
employé cette expression, parce que...
M. Mailloux: C'est le climat.
M. Bédard (Chicoutimi): ... Je pense qu'on m'avait mal
interprété, d'une part. En faisant ces suggestions, ces
réflexions, je ne voulais pas nécessairement arriver à la
conclusion de la nationalisation. Je crois que s'il y a des entreprises
privées qui font très bien l'affaire, il n'y a rien qui
empêche qu'elles continuent à assurer les services. Le ministre
avait mentionné que j'avais peut-être laissé entendre que
le gouvernement se désintéresse du problème. Loin de
là, ce n'est pas ce que je voulais laisser entendre. Au contraire, je
medisaisqu'à partir du moment où c'est dans les chiffres
presque une centaine de millions, $70 millions qui commencent à
être affectés pour essayer de régler ce problème,
que ce soit au niveau de subventions ou autrement la
nécessité, de plus en plus, se fait sentir d'une politique
globale, pour employer équi-tablement cet argent.
Dans la manière d'étudier le problème, est-ce qu'on
a étudié, au moins, la possibilité de cette
intégration des quatre modes de transport, dont deux sont payants et
deux ne le sont pas?
M. Mailloux: Elle a été inventoriée
également, parce que je l'ai affirmé ce matin on
sait que le transport interurbain amène des profits. Peut-être
qu'avec l'entreprise privée c'est plus facile d'obtenir des profits
qu'on n'obtiendrait pas avec l'entreprise municipale ou l'entreprise d'Etat.
Mais je ne peux pas dire qu'actuellement le gouvernement est prêt
à s'engager dans le retrait de ces permis sans que l'on puisse trouver
une solution de rechance qui nous permette d'espérer qu'en fusionnant de
tels systèmes de transport l'administration sera telle qu'on ira
chercher des bénéfices qui, actuellement, sont rencontrés
dans ces organisations par l'entreprise privée.
D'autres avenues ont également été
inventoriées. J'ai dit ce matin quel avait été le voeu que
nous avions exprimé devant la Commission des transports, celui de faire
en sorte que les dessertes des aéroports ou les permis spéciaux
qui seraient donnés soient accordés aux commissions de transport.
Je me rappelle qu'après l'accident des Eboulements on discutait des
voyages à charte-partie dans le Québec. Avec mes hauts
fonctionnaires, on se demandait de quelle façon on pourrait aider
davantage les commissions de transport à faire des voyages à
charte-partie. On rencontrait, d'un autre côté, des
véhicules qui, souventefois, n'avaient pas les freins Johnson, pour en
nommer une sorte; c'étaient des véhicules de type plutôt
scolaire avec ce que cela a entraîné dans des coins montagneux
comme le mien.
Avant d'en faire une politique générale, il faudrait quand
même s'assurer que les véhicules, qui servent actuellement dans
des municipalités ou des centres urbains et au transport scolaire et au
transport des personnes souventefois, à longue distance, assurent la
complète sécurité qu'espère le touriste. Ici, qu'on
le veuille ou pas, le parc automobile a drôlement vieilli. C'est pour
cela que le gouvernement fédéral avait accordé une
subvention de 10% et que nous avons ajouté 20%. On discute actuellement
dans le même sens pour voir si on ne pourra t pas ajouter à cette
politique. Le gouvernement de l'Ontario est rendu, lui, à 75%, je pense,
de la construction des garages. Les deux sont provinciales, 10% et 20%. On me
dit que l'Ontario est rendue à 50% dans les déficits à
combler, 75% dans les équipements et 90% dans les politiques
d'étude sur le soutien. Ils sont plus avancés que nous autres,
c'est indiscutable.
M. Bédard (Chicoutimi): Assurément.
M. Mailloux: Je pense qu'ils ont les reins plus forts que le
Québec.
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): J'ai deux questions, pour ne pas
déranger ceux qui ont d'autres questions. La première: Quelle est
la position du gouvernement provincial vis-à-vis de la juridiction
fédérale dans ce domaine? Deuxième question: L'honorable
ministre d'Etat aux Transports, le député de Laprairie,
déclarait, le 5 avril 1975, qu'il "souhaitait ardemment une
conférence des ministères provinciaux des Transports afin
d'établir un consensus des différentes législations en
matière de transport à travers tout le pays.
M disait qu'à son avis une conférence interprovinciale
devrait coordonner toutes les politiques dans ce domaine. Je ne sais pas si une
telle rencontre est souhaitable ou si elle est dans les vues du ministre
très prochainement. C'était annoncé le 15 avril: Le
ministre Berthiaume préconise la tenue d'une conférence
fédérale-provinciale sur tous les transports. Il disait ceci:
"Aux impératifs d'ententes fédérales-provinciales et
même internationales, puisque l'industrie du transport constitue le point
de rencontre de tous les secteurs économiques..."
M. Berthiaume: Une première rectification que je voudrais
faire: Je n'ai pas parlé d'une conférence
fédérale-provinciale, mais bien d'une conférence
interprovinciale.
M. Bellemare (Johnson): D'une conférence des
ministères provinciaux des Transports...
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): ... dont les objectifs seraient
d'établir un consensus des différentes législations en
matière de transport dans le pays.
M. Berthiaume: Pour l'information du député...
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, cela a été
écrit.
M. Berthiaume: Oui, oui, c'est bien cela, une conférence
interprovinciale, ce qui est différent d'une conférence
fédérale-provinciale.
M. Bellemare (Johnson): Le système de transport
évolue et c'est pour cela que le ministre demande que cela soit soumis
aux impératifs d'ententes fédérales-provinciales.
M. Berthiaume: Je ne sais pas ce que le journal a
rapporté, mais ce que j'ai dit, je pourrais vous envoyer une copie de
mon discours.
M. Bellemare (Johnson): Non, j'ai assez de lire les journaux.
M. Berthiaume: De toute façon, je parlais d'une
conférence interprovinciale...
M. Saint-Hilaire: Ce ne serait pas toujours correct.
M. Bellemare (Johnson): Je sais que M. Lacroix dit cela de temps
en temps.
M. Berthiaume: Je ne veux pas faire une chicane, je pense bien
que dans l'ensemble...
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas une chicane, simplement il y
a deux questions qui se rapportent à la même réponse.
Quelle est la juridiction fédérale dans ce domaine, et quelle est
la nôtre? Particulièrement, quand il s'agit de conférence
fédérale-provinciale ou interprovinciale , je veux savoir
où l'on se situe nous autres.
M. Mailloux: Au sujet du transport en commun à
l'intérieur des municipalités ou d'une ville d'une province,
c'est essentiellement de caractère provincial. Cela est
indiscutable.
Si l'on parle d'une aide qui viendrait d'un gouvernement autre que le
nôtre, c'est pour nous aider à payer une note, parce qu'ils
occupent un champ de taxation probablement assez grand. Je pense bien que
là se limite l'aide qu'on demande à l'autre ordre de
gouvernement.
M. Bellemare (Johnson): Ils ne sont jamais bien bien
pressés.
M. Mailloux: Est-ce que mon ministre d'Etat ou moi-même
nous n'avons pas parlé par contre des politiques de transport de
marchandise ou autres où il y a des juridictions qui sont souventefois
compliquées à expliquer? Je pourrais peut-être demander
à M. Charland de nous dire quelles sont les négociations qui sont
en cours de route et quels sont les organismes qui sont en place qui,
actuellement, tâchent de faire un tour d'horizon de ces
problèmes.
Je pense que, encore là, la concertation habituelle qui se passe
entre les ministères des Transports au niveau fédéral et
au niveau provincial, cela se fait, soit par le biais de contacts directs, ou
encore, les provinces entre elles décident de certaines politiques
d'appoint. Quand on parle de transports, on pense souvent à des
systèmes de transport, mais on pense aussi aux lois et
réglementations pertinentes à l'exploitation des véhicules
sur route ou, par ailleurs, au transport des marchandises, aux connaissements,
par exemple, d'expédition. Dans ce temps, on pense à des
associations de concertation et il y en a une, en fait, qui s'appelle le CCMTA,
qui est le Canadian Counsil of Motor Transportation Authorities. Cela comprend
les représentants et les directeurs de bureaux de véhicules
automobiles ou de ceux qui sont concernés par la loi et qui se
concertent de façon annuelle pour développer des politiques
communes.
Sur cette tribune, on voit paraître des problèmes, par
exemple, qui peuvent concerner des juridictions interprovinciales ou
d'habilité des transporteurs, par exemple, à expédier des
marchandises à l'intérieur d'une province vers une autre
province, laquelle juridiction est souventefois mise à contribution par
le niveau fédéral, qui prend toujours prétexte du
transport interprovincial, pour prétendre à une juridiction
d'ordre national.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous me permettez juste une
remarque?
M. Mailloux: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que les pesanteurs, comme les
...
M. Mailloux: Les charges axiales.
M. Bédard (Montmorency): Les charges axiales.
M. Bellemare (Johnson): Les charges axiales, est-ce que cela est
de juridiction provinciale?
M. Mailloux: C'est de juridiction strictement provinciale.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que cela s'applique aussi dans
toutes les autres provinces aux mêmes égards...
M. Mailloux: Mêmes normes?
M. Bellemare (Johnson): Aux mêmes normes? Il va falloir que
je traverse l'autre bord.
M. Saint-Hilaire: C'est parce qu'on devine votre pensée,
cher collègue.
M. Bellemare (Johnson): C'est donc bien...
M. Bédard (Montmorency): C'est plus sévère
dans les autres provinces.
M. Bellemare (Johnson): Alors, le fédéral ne
contrôle aucunement cela?
M. Mailloux: Le fédéral ne contrôle
aucunement cela. Maintenant, les provinces...
M. Bellemare (Johnson): Ni pour la pesanteur, ni pour...
M. Mailloux: Ni pour la pesanteur.
En fait, dans le transport des marchandises, l'implication
fédérale, actuellement, se fait par le biais de lois du travail.
Il cherche à réglementer la capacité d'un individu
à conduire un véhicule de transport de marchandises. C'est par ce
biais qu'il tâche de réglementer la circulation des
véhicules, ou des camions sur les routes. C'est cette juridiction que le
Québec conteste. On prétend qu'il cherche à faire
indirectement ce qu'il ne peut faire directement. C'est pour cela d'ailleurs
que les provinces se concertent entre elles pour tâcher d'uniformiser le
plus possible les charges axiales. Ici, par exemple, la charge axiale au
Québec est de 22,000 livres; en d'autres provinces elle est de 18,000,
ou 19,000, ou 20,500, etc. C'est cependant au Québec, actuellement, que
nous avons la charge la plus élevée. Elle est cependant
très contrôlée.
Ailleurs, on voit parfois des charges axiales plus resserrées,
plus restrictives, mais le contrôle fait pitié un peu.
Le Président (M. Picard): Le député de
Rimouski.
M. Saint-Hilaire: Etant donné qu'on est dans l'ordre
général, il se pose un problème, à l'heure
actuelle, sur lequel le ministère des Transports devrait se pencher
alors que ses inspecteurs se promènent à la grandeur de la
province. Je pense que cela n'a pas d'implication tellement grave au niveau de
Québec et Montréal, mais au niveau des régions
excentriques cela cause énormément de problèmes. Vous
parliez tout à l'heure du problème des limousines pour les
aéroports. Vos inspecteurs, à l'heure actuelle, se
promènent à la grandeur de la province pour dire qu'à
partir de 1976, en février, il va y avoir un changement à la loi,
soit le bill 6.
A partir de là, la limousine servant à l'aéroport
sera exclusivement limousine et non, comme ça se fait à l'heure
actuelle, avec des permis spéciaux, tel qu'il en existe dans une
région comme la mienne où, pour partir de Rimouski et aller
à Mont-Joli en taxi le type paie $3 par tête.
La différence est que l'usager va être impliqué. Si
le ministère veut appliquer une politique semblable dans des
régions autres que Québec et Montréal, assurément,
ça va être l'usager qui va être pénalisé, pas
d'autre. A partir de ce moment, il est absolument impossible, dans la
région du Bas Saint-Laurent particulièrement, où on a un
aéroport municipal, de penser à un autre système de
limousine que le système de taxi qui le fait
régulièrement.
Aujourd'hui, vos inspecteurs avisent les limousines en question que leur
permis devra être révoqué en février 1976, ce qui
fait que par un nouveau bill 6, si la chose se produit, pour votre information,
pour partir de Rimouski et aller prendre l'avion à Mont-Joli, qui est un
aéroport régional, ça coûtera $14 à un
passager au lieu de $3 par personne.
Je pense que le ministère devrait immédiatement prendre
les moyens nécessaires pour laisser le système actuel tel qu'il
existe, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen. Les avions partent de Mont-Joli
pour Québec tous les soirs. Cela veut dire que si vous avez un
véhicule qui sert de limousine, il va servir uniquement pendant deux
heures dans la journée et vous allez être obligé de le
laisser en stationnement. Si ce n'est pas votre politique, je pense que ce
serait bon que ce soit rectifié dès maintenant pour éviter
la panique, comme ça commence déjà à exister dans
notre région.
M. Mailloux: Le règlement no 6 est celui qui régit
le taxi au Québec et il est en instance de révision sur des
points mineurs et non pas sur des q ues-tions fondamentales. On s'est
interrogé beaucoup pour la région de Montréal, Dorval,
Mirabel, Québec, peut-être, pour l'Ancienne-Lorette, sur
l'existence de systèmes parallèles de limousine,
c'est-à-dire la voiture de grande livrée avec chauffeur qui,
habituellement, fournit des services à l'heure. Le taxi le
règlement no 6 l'exige dans les villes de 25,000 de population et
plus, doit, quant à lui, fonctionner avec taximètre, sinon
moyennant une convention entre le chauffeur et l'individu qui monte, mais le
tout suivant un tarif approuvé par la Commission des transports du
Québec.
Actuellement, nous avons deux études en cours; celle de la
révision du règlement no 6 sur des points mineurs et,
deuxièmement, la question de la desserte des aéroports du
Québec, et là, j'ajoute le qualificatif "majeurs". Cela ne
touchera peut-être pas l'aéroport de Mont-Joli, parce qu'on ne
peut concevoir justement une distinction à Mont-Joli entre la limousine
de grande livrée comme telle et le taxi lui-même.
La distinction et la raison de votre remarque, j'imagine, c'est que
certains comptent au taximètre et d'autres à tant par tête
lorsqu'ils partent de l'aéroport. Il y aura des considérations
pour les aéroports du Québec, mais plus particulièrement
pour les aéroports majeurs où les deux services pourraient
exister et faire leur profit.
M. Saint-Hilaire: Est-ce que nous pouvons avoir la certitude
dès maintenant parce qu'il n'y a pas seulement Rimouski, je pense
que ça doit être la même chose à Chicoutimi
que les limousines vont continuer à fonctionner de la même
façon qu'à l'heure actuelle avec les permis spéciaux
qu'elles ont depuis 1969?
M. Mailloux: La préoccupation d'existence de services
parallèles de taxi et de limousine bien distincts, c'est pour les
aéroports majeurs du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la même plainte, nous
voulions en parler au programme 1, qui existe à Chicoutimi comme
à Rimouski, nous aurons l'occasion d'y revenir. Si le ministre avait
à faire le bilan des quelque 40 municipalités où on a
procédé à l'intégration du transport en commun et
du transport scolaire, quel serait-il? Est-ce que ce serait positif?
M. Mailloux: Pour faire le bilan, il faudrait que l'année
soit écoulée et, malheureusement, elle ne l'est pas. J'imagine
mal qu'on puisse avoir ces chiffres avant le mois de juin. C'est la fin de
l'année scolaire d'abord. Est-ce que ça va cadrer avec
l'année de comptabilité? Ce n'est sûrement pas avant la
fin de juin qu'on pourra savoir de quelle façon on a
rentabilisé davantage les transports en commun qui, en même temps,
font le transport scolaire dans les 40 municipalités. Je sais que M.
Lachapelle, qui s'en occupe plus particulièrement, va produire un
rapport de toutes ces organisations à la fin de l'année.
Mais c'est prématuré actuellement, parce que
l'année n'est pas terminée.
M. Saint-Hilaire: L'expérience que les chauffeurs ont chez
nous, parce que c'est conjoint à Rimouski, est que ce sera difficilement
rentable.
C'est pour cela que je demandais tout à l'heure si on va tomber
dans les mêmes problèmes s'il n'y a pas de politique
générale d'établie. Il semble qu'ils craignent que le
système ne sera pas plus rentable.
M. Mailloux: On évite quand même un double
équipement.
M. Saint-Hilaire: Oui, cela, c'est certain. M. Mailloux:
Alors, c'est un élément.
M. Saint-Hilaire: Cela a sûrement des avantages.
M. Mailloux: Forcément, devant n'importe quelle
entreprise, on peut dire: Bien, c'est le premier élément sur
lequel on peut espérer rentabiliser, que les mêmes
véhicules servent à une double clientèle. Maintenant, je
ne veux q uand même pas espérer des miracles par cela, mais je
pense que c'est un élément qu'on devait mettre en place.
M. Bédard (Chicoutimi): Que ce soit au niveau des contrats
ou au niveau des horaires, est-ce que cela s'est, quand même, fait avec
assez de facilité, cette intégration du transport scolaire et du
transport en commun?
M. Mailloux: Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous nous dites qu'il va falloir
finir l'année pour voir jusqu'à quel point cela a
été rentable ou cela a diminué les déficits.
M. Mailloux: On pourra le faire sûrement à la fin de
novembre.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, au niveau des contrats, des
horaires, des ajustements qui étaient nécessaires, est-ce que
cela a amené des difficultés ou si cela s'est fait assez
facilement?
M. Mailloux: Cela s'est fait très facilement. En fait, on
peut dire que l'expérience s'est très bien
déroulée, que les commissions scolaires n'ont pas eu de
difficulté à négocier avec le transporteur en commun pour
l'ajustement de certains circuits afin de récupérer le plus
possible d'élèves dans un milieu donné. Jusqu'à
présent, on doit dire, au niveau du devis technique, que le tout s'est
très bien déroulé. Ce qu'il faut voir, c'est à la
fin de l'année. Il est certain que l'apport financier
d'élèves qui montaient dans les systèmes de transport en
commun aura rendu la situation certainement moins pire qu'elle aurait pu
l'être sans cela, malgré l'inflation que l'on rencontre
actuellement.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, là cela
s'applique peut-être la réponse que vient de donner le ministre au
député de Chicoutimi, mais là, par exemple, où il y
a trois grandes villes qui font partie d'un tout et qui ont, en même
temps...
M. Mailloux: On l'a.
M. Bellemare (Johnson): II y a trois villes chez vous?
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous voulez parler du
Saguenay-Lac-Saint-Jean...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, je veux parler de
Trois-Rivières, Trois-Rivières Ouest, Cap-de-la-Madeleine.
M. Mailloux: C'est un peu le problème que l'on rencontre
dans le Haut-Saguenay alors que des villes sont ensemble; il y a à peu
près trois ou quatres villes.
M. Bellemare (Johnson): Ce qui arrive, c'est que l'entrepreneur
de Saint-Maurice Transport veut complètement abandonner le
système. A ce moment, est-ce que cela va être la
responsabilité des municipalités d'étatiser ou de
municipaliser le système dans les trois villes? L'honorable ministre est
venu apporter $400,000 aux trois villes et il y a un déficit de $800,000
et puis...
M. Saint-Hilaire: Si on lui en a trop donné, on va lui en
redemander.
M. Bellemare (Johnson): Non, non, c'est à peu près
les 50% dont il a parlé tout à l'heure; c'est $800,000 en tout et
partout et, là, ils ont eu de la misère à s'entendre parce
qu'une municipalité ne le voulait pas, alors que pour l'autre
c'était trop. Finalement, cela fonctionne. Mais je pense qu'il va y
avoir sous peu un bris de contrat; la compagnie semble se
désintéresser complètement de ce système.
M. Mailloux: Je pense que le député de Johnson sait
pertinemment bien que l'ancienne Régie des transports et la Commission
des transports étaient habilitées à donner des permis
à des transporteurs qui, dans un milieu donné, voulaient obtenir
un permis de transport en commun. Cela, ce n'est pas le ministère des
Transports; ce sont des corps juridiques; la commission...
M. Bellemare (Johnson): C'est cela.
M. Saint-Hilaire: On ne discutera pas, au moins, de
l'ancienne.
M. Mailloux : Oui, mais l'une ou l'autre, ce n'était quand
même pas le ministère des Transports; c'étaient et la
régie et la commission qui donnaient les permis de transport dans un
milieu donné. Cela a fait des profits pendant un certain temps.
Aujourd'hui on constate, avec le coût prohibitif des véhicules,
avec l'augmentation des carburants, mais principalement à cause de
l'augmentation des salaires...
M. Bellemare (Johnson): Ah oui!
M. Mailloux:... que cela devient déficitaire partout. On
a, de ce fait, créé un besoin de transport en commun qui
n'existait pas avant que les permis soient donnés par la commission ou
par la régie. Au moment où les municipalités et le
gouvernement provincial se retrouvent devant ce besoin qui est
créé et qu'il y a un désintéressement de la part de
celui qui offrait le service, bien il y a sûrement quelqu'un qui est
obligé de poursuivre ce service. La municipalité, à ce
moment, se tourne vers le gouvernement provincial et dit qu'elle n'a pas les
moyens de municipaliser un tel service et demande dans quelle proportion on
peut l'aider. C'est le même phénomène qui se produit
partout, mais il s'agit de besoins qui sont nés à cause des
permis qui ont été accordés par la régie ou par la
Commission des transports; on ne les a pas créés
nous-mêmes, mais ce sont quand même des besoins à satisfaire
dans un milieu donné.
M. Saint-Hilaire: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen qu'une partie
des sommes perçues pour la vente des plaques d'immatriculation des
automobiles revienne aux municipalités au pro rata des véhicules
qui se promènent dans cette municipalité? .
A partir de ce moment-là on pourrait peut-être
établir quelque chose, au municipal.
M. Mailloux: Mais, pour bien d'autres besoins financiers des
municipalités on pourrait également demander à l'Etat
provincial de retourner une partie, peut-être de la taxe sur les
carburants, des plaques d'immatriculation des automobiles ou n'importe quoi.
C'est l'éternel partage entre les municipalités, le provincial et
le fédéral. On ne le réglera pas dans ces quelques
minutes-là, je ne le pense pas.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Face au déficit qu'on voit
dans le transport en commun, et même lorsqu'il y a intégration
avec le transport scolaire, le ministre est-il d'accord pour dire que, d'une
façon globale, les lignes qui sont payantes appartiennent ou sont
systématiquement exploitées par l'entreprise privée
à l'heure actuelle?
M. Mailloux: Je n'oserais pas affirmer ça. Si on trouve
des endroits où forcément c'est plus payant, c'est
peut-être que l'administration laisse moins à désirer que
l'administration municipale ou l'entreprise d'Etat. Mais on a beau faire le
procès, si vous voulez, de l'entreprise privée, je ne suis pas
prêt à lui jeter toutes les pierres parce que quand même,
elle s'est peut-être servie de moyens que d'autres n'aimaient pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Sans faire le procès de
l'entreprise privée comme telle, j'aimerais quand même, en autant
que le ministre peut nous fournir ces renseignements, savoir jusqu'à
quel point une compagnie comme Power Corporation peut être
présente au niveau du transport et de quelque transport que ce soit, pas
seulement le transport en commun. Par exemple, la compagnie
Métropolitain-Sud, Colonial Coach Line, la compagnie Voyageur
provincial, qui dessert Montréal, Rimouski, Chicoutimi, l'ensemble
presque du Québec appartient, d'une certaine façon, à
Power Corporation. C'est dans ce sens-là que je voudrais avoir, en
autant que c'est possible, des renseignements encore plus explicites.
Statistique-Canada, entre autres, traite de la parenté de certaines
firmes et compagnies, et on s'aperçoit que, directement ou
indirectement, lorsqu'on parle de transport, de quelque nature que ce soit, on
y trouve d'une façon omniprésente, je dirais, une compagnie comme
Power Corporation. Ce n'est que j'en aie contre Power Corporation comme telle,
mais j'aimerais bien savoir jusqu'à quel point elle est présente
partout et jusqu'à quel point, lorsque le ministère a des
politiques à élaborer en fonction du transport, il ne retrouve
pas toujours comme interlocuteur, je ne dirais pas adversaire, soit directement
ou indirectement, les mêmes compagnies?
M. Mailloux: Je pense qu'il faut faire un rappel historique de
l'évolution des systèmes de transport en commun interurbains.
Sans faire allusion à la compagnie que vous avez soulignée, on
peut peut-être parler, par exemple, de Greyhound, aux Etats-Unis, ou
d'autres grandes entreprises comme ça qui, ayant commencé
petitement sur un circuit ou une liaison, ont ajouté des liaisons les
unes après les autres, toujours sous l'empire d'un tarif approuvé
par une régie publique. Ici, au Québec, ce fut la Régie
des transports; maintenant, c'est la Commission des transports, et
l'approbation du tarif se fait toujours, en fait, sur preuve de
rentabilité à certainement acquérir, par une compagnie,
pour continuer à opérer.
Lorsqu'elle fait la preuve qu'il y a un déficit ou qu'elle
envisage un moindre bénéfice qui serait en bas d'une moyenne
normale, elle retourne, demande à ce que le tarif soit haussé. Et
c'est à l'examen par des experts-comptables et suivant aussi des
oppositions qui sont inscrites à ce moment-là que le tribunal,
bien indépendamment du ministère, adjuge, accorde ou n'accorde
pas une augmentation.
M. Saint-Hilaire: Pas toujours indépendamment du
ministère, parfois le ministère intervient.
M. Mailloux: C'est-à-dire que le ministère peut
intervenir.
M. Saint-Hilaire: II ne faudrait pas...
M. Mailloux: C'est tout de même une
prérogative...
M. Saint-Hilaire: On a des cas récents où le
ministère a fait certaines interventions.
M. Bédard (Chicoutimi): Ma demande n'est pas, à
priori, de dire qu'il y a une exploitation systématique de l'usager par
Power Corporation ou une autre compagnie privée de transport. Je pense
que c'est important lorsqu'on parle de l'élaboration d'une politique des
transports globale, c'est important de savoir qui exploite, dans le domaine,
à l'heure actuelle, les lignes payantes ou pas payantes.
M. Mailloux: Oui, en fait, parmi les grandes lignes,
Québec-Montréal s'il y en a une qui est achalandée
ici, autour de Québec, c'est bien celle-là elle est
possédée par Voyageur. Maintenant, il y a des lignes qui
appartiennent à d'autres; il y a d'autres transporteurs sur la rive sud
qui...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez me
fournir...
M. Mailloux: Oui, certainement.
M. Bédard (Chicoutimi): Serait-il possible d'avoir ces
renseignements-là?
M. Bellemare (Johnson): Est-il vrai que dans la province de
Québec, il y a 36 compagnies de transport actuellement qui
représentent 3,500 détenteurs de permis, dont 2,506 ont leur
siège social au Québec, qui représentent $497 millions de
revenus. Et...
M. Saint-Hilaire: Tu es rendu aussi pire que le PQ, tu as toutes
les informations.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez qu'à lire les
journaux, c'est tout là. Faites comme moi.
Une Voix: ... pour vous.
M. Bellemare (Johnson): Ah! non, non, non. Tiens monsieur! Non,
non, non.
Le Président (M. Picard): A l'ordre! Est-ce que vous aviez
des questions à poser?
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, il me prête
de mauvaises intentions. Je jure sur la tête de ma mère, comme
Martha...
M. Saint-Hilaire: Elle est morte, cela fait longtemps.
M. Bellemare (Johnson): II y en a 994 qui n'ont pas leur
siège social dans la province de Québec et qui
représentent un pourcentage assez élevé...
M. Mailloux: Ici, si vous le permettez, le nombre d'entreprises
de transport en commun urbain, c'est 41 en 1975/76...
M. Berthiaume: M. le Président, je présume qu'on ne
parle pas de la même chose.
M. Mailloux: On ne parle pas...
M. Berthiaume: On parle du transport des marchandises; le
député de Chicoutimi parle du transport en commun.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, quand vous allez me fournir
les renseignements...
M. Bellemare (Johnson): On pensait qu'il avait fini la sienne,
écoutez un peu le frère directeur...
M. Bédard (Chicoutimi): J'avais fini, M. le
Président.
M. Bellemare (Johnson): Je pensais qu'on revenait à ma
question, à moi.
M. Bédard (Chicoutimi): ... encore.
M. Bellemare (Johnson): On va commencer bien vite, là.
M. Mailloux: Les documents seront fournis incessamment. Il est
possible que la commission les fournisse après l'étude des
crédits à chacun des partis de l'Opposition. On transmettra une
liste complète des entreprises concernées.
M. Bellemare (Johnson): Brillant, brillant!
M. Bédard (Chicoutimi): Puisqu'on en est au niveau des
affaires... Est-ce que vous voulez...
Le Président (M. Picard): Est-ce que l'honorable
député de Johnson a fini la lecture du journal?
M. Bellemare (Johnson): Non, j'ai lu le journal, M. le
Président, j'ai surtout retenu des chiffres qui m'angoissent. Quand je
vois qu'il y a 994 propriétaires qui n'ont pas leur siège social
dans la province de Québec, cela m'étonne
énormément...
M. Mailloux: Transport des marchandises. M. Bellemare
(Johnson): Oui, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine que vous allez nous
fournir ces chiffres également?
M. Mailloux: Je vais vous les donner également.
M. Bellemare (Johnson): Cela, c'est dans les statistiques.
M. Mailloux: Cela va ajouter un peu au travail de la commission
des transports; cela prendra quelques jours de plus, mais je n'ai pas
d'objection à cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisqu'on en est au niveau de la
possibilité de produire des documents,
pour autant que ce soit possible, est-ce qu'on pourrait avoir la liste
des membres du personnel du cabinet du ministre, au niveau des
secrétaires particuliers...
M. Mailloux: Je peux la donner immédiatement.
M. Bédard (Chicoutimi): ... le personnel
occasionnel...
M. Mailloux: Je peux la donner immédiatement. M.
Bédard (Chicoutimi): D'accord. M. Mailloux: M. Bard...
M. Bédard (Chicoutimi): Avec le rôle et la
fonction.
M. Mailloux:... qui n'est pas ici, est mon chef de cabinet. Si
vous voulez les salaires et ces choses-là...
M. Mailloux:... il faudra que je vous fasse faire un document
particulier.
M. Bédard (Chicoutimi): Egalement les salaires. Vous
pouvez donner les informations qui sont possibles, quitte à
compléter.
M. Mailloux: On vous fournira les informations sur les salaires
parce que je ne voudrais pas errer et donner des chiffres approximatifs aux
membres de la commission. De toute façon, M. Bard est mon chef de
cabinet; M. Marcel Bélanger, est mon chef de cabinet, principalement aux
travaux publics; étant donné sa grande expérience au
ministère des Transports, il rend également des services au
ministère des Transports; M. Gordon Smith, qui était ici cet
après-midi, est mon attaché de presse; il vient d'ailleurs de la
tribune de la presse. A mon cabinet même, il y a M. Fréchette, qui
était sur les tablettes il y a quelques années et que j'ai
approché de mon cabinet pour s'occuper des problèmes du
ministère et des problèmes de comtés. M. Fréchette
travaillait précédemment pour M. Courcy et pour M. Vincentr c'est
un fonctionnaire qui approche de l'âge de la retraite et qui a
remplacé M. Armand Simard qui, incidemment, est arrivé à
la retraite. J'ai ici, à Québec également, Mme Monique
Fradette qui est secrétaire particulière adjointe. Bien, il y a
des téléphonistes...
M. Bédard (Chicoutimi): Du personnel occasionnel?
M. Mailloux: II y a neuf téléphonistes qui sont
permanentes...
M. Bellemare (Johnson): II ne doit pas y avoir
d'occasionnels?
M. Mailloux: II n'y a aucun occasionnel, sauf en période
d'été où, parfois, une étudiante vient remplacer en
période de vacances. Je pense qu'il y en avait une l'été
passé.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il arrive que des
fonctionnaires puissent être prêtés d'un ministère
à l'autre?
M. Mailloux: Non, disons qu'avec l'importance des budgets des
transports on remarquera que je suis obligé de demander des services
à quantité de hauts fonctionnaires. Incidemment ils sont des
fonctionnaires et non pas des attachés à mon cabinet, tels que M.
Marcel Grondin, qui est un ex-agent de district, qui est à Québec
actuellement; M. Désy, qui vient de changer de poste.
M. Saint-Hilaire: Les juges, les fonctionnaires de la Commission
des transports sont payés par qui?
M. Mailloux: Pas par le ministre desTransports. Moi je pense que
cela fait un tour d'horizon de mon cabinet. A Baie-Saint-Paul, j'ai un
secrétaire de comté.
Une Voix: Ils ne sont pas payés?
M. Mailloux: Et une téléphoniste et une
sténo.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors j'imagine que vous pourrez
compléter par, ce qu'on demandait, le rôle, la fonction, le
travail.
M. Mailloux: Oui, je pourrai vous donner le rôle, la
fonction, ainsi que les salaires. M. Berthiaume peut compléter à
son cabinet, si...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous en avez dans votre
ministère qui font des stages d'étude à
l'étranger?
M. Mailloux: A l'étranger, il y en a un,
c'est-à-dire pas de mon cabinet. Il y a M. Grégoire...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, de votre ministère.
M. Mailloux:... qui était avant cela à la section
de la circulation, qui actuellement est en stage de trois mois à Paris,
pour le système de transport.
M. Bellemare (Johnson): Comment son premier nom?
M. Mailloux: Robert Grégoire.
M. Saint-Hilaire: Comme cela il n'y a aucun employé de la
Commission des transports qui est payé par le ministère des
Transports?
M. Mailloux: C'est-à-dire que le budget de la Commission
des transports est à l'intérieur de notre budget, à
l'élément 2, catégorie 5.
M. Saint-Hilaire: Mais c'est dans votre...
M. Mailloux: Oui, à l'intérieur des crédits
du
ministère pour la section Commission des transports. M.
Berthiaume.
M. Berthiaume: J'ai un chef de cabinet qui gagne $23,000, j'ai un
secrétaire particulier adjoint qui gagne $11,500. Chacune de ces deux
personnes a une secrétaire comme moi. C'est tout.
M. Bellemare (Johnson): Une secrétaire principale?
M. Berthiaume: Aucune secrétaire principale. Même
pas. Et je n'ai personne dans le comté sauf une
réceptionniste.
M. Mailloux: Et M. Bédard a une secrétaire, est-ce
qu'elle est secrétaire principale?
Le Président (M. Picard): Est-ce que je dois comprendre
que les honorable députés ont terminé leurs questions
à caractère général? On pourrait peut-être
revenir au programme. Alors programme no... Le député de
Bellechasse.
M. Mercier: M. le Président, s'il vous plaît, sur
les commentaires d'ordre général, à mon tour je voudrais,
à l'instar du député de Johnson ce matin, mentionner au
ministre des Transports notre appréciation pour lui et ses principaux
collaborateurs, quant au règlement, si...
M. Mailloux: Pas trop de fleurs là.
M. Mercier: ...vous voulez, qui est survenu il y a quelques
semaines relativement aux transporteurs de bois de pulpe. Cela affectait
particulièrement nos régions de Beauce-Nord, Bellechasse,
Montmagny-L'Islet. Je dois dire que le ministre des Transports avait
annoncé à ce moment-là une révision des normes sur
les changements de bois de pulpe et aussi une révision quant aux
possibilités de faciliter la pesanteur et de permettre enfin de
légaliser les cargaisons au point de chargement.
C'est à l'honneur du ministère des Transports. Je
voudrais, au nom de mes électeurs, le remercier bien sincèrement
de cette prise de position, tout comme évidemment, quant aux
problèmes qui sont survenus, de la diligence avec laquelle on les a
traités au ministère des Transports, problèmes touchant
les transporteurs qui agissent dans l'Etat du Maine. Et je penseque
ç'aété à la satisfaction de ces transporteurs, qui,
en grande partie, sont des Québécois, mais travaillant dans les
exploitations forestières de l'Etat du Maine et transportant ainsi du
bois de pulpe et du bois en longueur dans des scieries
québécoises.
Comme on l'a mentionné ce matin, pour nous également c'est
important, M. le Président, ce que le ministre a annoncé dans ses
commentaires d'introduction, des budgets additionnels possibles pour la voirie
rurale. On a eu l'occasion dans le passé de faire état de nos
besoins et Bellechasse, comme les autres comtés, n'échappe pas
à cette urgence et à ces priorités de budgets
additionnels, pour améliorer de façon générale et
en profondeur notre réseau routier tertiaire. C'est pourquoi je voudrais
joindre ma voix aux autres qui se sont exprimées ce matin sur
l'importance que revêtent pour nous ces budgets additionnels, afin
d'améliorer de façon sensible ce réseau routier. Si l'on
tient compte que dans un comté comme celui de Bellechasse, qui comprend
près de 1,000 milles de route et que nous avons au-delà de 800
milles ou près de chemins dits de gravier, vous comprendrez avec moi la
nécessité d'une telle action.
Je voudrais remercier le ministre des Transports de sa
déclaration. Je sais qu'il est conscient de ces besoins puisque lui
aussi représente une région rurale. Comme l'a mentionné le
député de Johnson, ce matin, nos comtés ruraux sont
maintenant envahis, semaine et dimanche, par les citadins qui viennent nous
visiter, d'où la nécessité, pour eux et pour nos
producteurs agricoles, d'avoir des routes plus que carossables, de bons chemins
pour pouvoir non seulement exporter la production de leur ferme mais aussi
apporter sur leur ferme toute la matière première
nécessaire à leur exploitation.
Considérons également le transport des écoliers,
qui emprunte les routes à caractère régional, d'une part,
mais aussi les routes secondaires et les routes de rang, afin de cueillir les
élèves ici et là. Nous avons eu, dans le passé,
à déplorer des situations plus ou moins acceptables,
particulièrement à la période du dégel où,
c'est compréhensible, il peut se produire certains bris. Lorsque les
chemins sont fermés pendant deux ou trois jours, à cause des
routes impraticables, je pense qu'il y a urgence de remédier à
cette situation.
Les municipalités de mon comté, comme celles d'autres
comtés, ont exprimé le désir d'avoir un programme à
court terme, à moyen terme ou à long terme qui les assurerait
d'une action permanente de rénovation et d'amélioration de leur
réseau routier à l'intérieur des municipalités.
Plusieurs municipalités n'ont pas les moyens, financièrement,
d'assurer cette amélioration, et considérant que la majeure
partie des routes, à l'intérieur de leur territoire,
relèvent de la Voirie, elles seraient désireuses d'avoir un
programme permanent qui viendrait s'ajouter au programme quinquennal et au
programme triennal, les deux programmes sur lesquels la Voirie base toute son
action au niveau du terrassement, grave-lage et construction de routes. Ce
programme verrait un état détaillé des travaux
amorcés à compter de la première année et sur une
période de cinq ans ou de dix ans, mais qui leur confirmerait tout de
même une action en profondeur et globale de l'amélioration du
réseau routier.
J'ai eu l'occasion de constater, lors de mes rencontres avec les 37
corporations municipales de mon comté, que certaines
municipalités avaient été, pendant sept ou huit ans, sans
travaux d'amélioration de leur réseau routier. Je ne veux pas
juger mes prédécesseurs, c'était probablement dû
à ces changements de critères, si vous voulez, d'affectation de
budget au niveau de la construction. Il est important, en 1975, d'assurer des
priorités à tous ces citoyens à part entière, que
ce soit des citadins ou des ruraux. Concernant, évidemment, le
parc-automobiles et aussi l'utilisation de ces routes secondaires ou de ces
routes tertiaires, je suis conscient des budgets que cela requiert si on
considère qu'un mille de route, de terrassement et de gravelage
peut représenter, dans certains cas, $125,000 de
déboursés.
Je pense qu'on pourrait établir des normes moins rigides au
niveau de la construction pour assurer à nos populations une
amélioration du réseau routier qu'elles empruntent
quotidiennement et, si possible, les sortir un jour de la poussière.
Dans un autre ordre d'idées, j'ai déjà fait
état de l'importance d'assurer, à nos populations rurales, les
services gouvernementaux auxquels elles ont droit comparativement à ceux
qui habitent les cités et villes. Dans certains cas, nous sommes
obligés de parcourir 50,60,70 milles, selon les lieux, pour l'obtention,
par exemple, d'un permis de conduire, pour les examens de ces candidats au
permis de conduire. Dans les comtés de Bellechasse et Dorchester, nous
n'avons aucun bureau pour faire passer les examens à ces candidats pour
l'obtention d'un permis de conduire. Je pense qu'il serait justifié
d'offrir à ces gens la possibilité d'avoir un service dans la
région.
Nous aurons l'occasion, M. le Président, de revenirsur les
programmes particuliers. Je suis particulièrement
intéressé par le domaine de la sécurité
routière, y ayant oeuvré pendant plusieurs années et ayant
suivi également de très près les
délibérations de la commission d'étude sur le rapport
Gauvin. Je pense que le ministre des Transports a fait état, au cours
des derniers mois, de mesures fort intéressantes qui viendront
compléter l'action entreprise par le ministère, dans le domaine
de la sécurité routière et de la prévention des
accidents.
Je voulais, en terminant, sur ces commentaires d'ordre
général, réitérer nos remerciements au ministre des
Transports pour l'attention qu'il apporte à nos doléances et
à nos représentations particulièrement des comtés
ruraux, puisqu'il est conscient des besoins que nous avons. J'espère que
le budget 1975/76, tel qu'il l'a dit, saura satisfaire au moins les
priorités que nous avons actuellement. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le ministre a des
commentaires?
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais revenir sur un
des articles dont le député de Bellechasse a parlé au
début de son intervention, quitte à revenir durant les
discussions article par article sur les autres points qui ont été
soulevés.
Je veux parler de la rencontre qui avait eu lieu avec certains
transporteurs de la rive sud, rencontre qui faisait suite à des
doléances que nous avions eues à nos bureaux, durant les mois
précédents, par l'ANCAl et d'autres transporteurs qui oeuvrent
dans le domaine du transport des matières premières venant de la
forêt. Il est vrai que, dans les jours prochains, je me
présenterai en Chambre pour demander un amendement mineur au code de la
route et pour la charge axiale et pour les infractions dont on a parlé
à ce moment, quitte à revenir à la période
d'automne pour un amendement majeur au code de la route.
Je voudrais quand même dire qu'à la lumière des
discussions que nous avons eues avec le ministère de la Justice et avec
les fonctionnaires du ministère des Transports depuis, nous avions dit
notre intention de réévaluer, et la charge axiale et la
philosophie qui prévaut dans le système des infractions.
Quant à la charge axiale, il est indiscutable qu'elle
disparaîtra sur les camions à deux et trois essieux, qui sont les
camions les plus nombreux, où il est difficile de mettre en place une
charge axiale que peut facilement respecter un transporteur, alors qu'il est en
forêt. Ce sera plutôt, sur ces véhicules, une hauteur
à ne pas dépasser pour le bois mou et une hauteur à ne pas
dépasser pour le bois franc, le bouleau ou autres transports de bois
semblables.
Quant aux trains ou aux véhicules avec "trailer", la charge
axiale demeurera. Si nous la faisions disparaître, nos fonctionnaires
craindraient des bris considérables sur certains ponts. Il est
impensable, après avoir regardé les lois des autres provinces
canadiennes, que la charge axiale disparaisse sur les trains ou quand il y a
plusieurs véhicules un à la remorque de l'autre.
Quant aux infractions, il y aura une réduction sensible des
infractions, mais nous garderons quand même un caractère assez
punitif, puisqu'il y a quand même des gens qui sont des violateurs de la
loi. Je regardais ce matin une infraction où on constatait un
dépassement de 40,000 livres sur une charge qui ne devait pas
dépasser 55,000. On comprendra qu'à ce moment-là, ce n'est
pas une erreur qui a été faite; c'est une volonté de
surcharger et de briser le réseau routier. Les députés
seront appelés à regarder les suggestions qui leur seront faites
dans les jours prochains. Mais, je me présenterai probablement d'ici la
semaine prochaine, avant la fin de la période de dégel, pour
indiquer de quelle façon le ministère de la Justice et le
ministère des Transports entendent répondre à
l'argumentation et aux informations qu'on avait données, à ce
moment, aux transporteurs.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on me permettrait juste une
remarque? Puisqu'il parle de ces charges qui sont extrêmement dangereuses
sur les grandes routes, quand il y a beaucoup de trafic, est-ce que le ministre
pense aussi, au point de vue de la sécurité, d'exiger des
chaînes supplémentaires pour protéger, surtout pour le
transport du bois? Il est arrivé bien souvent qu'une charge a
frappé un camion ou une automobile. Une personne est morte dans mon
comté, à Saint-Louis-de-France, parce qu'une bille s'est
détachée. La personne a été frappée, puis
elle est morte. Est-ce que le ministre prévoit dans cette
réglementation aussi la sécurité maximale?
C'est extrêmement dangereux, à la vitesse où vont
ces gens, avec la charge qu'ils ont, s'il fallait que la charge se
déplace, il faudrait qu'il y ait absoIument des chaînes de
sécurité. Vous avec des grosses charges de billes de bois franc,
c'est énorme, avec deux remorques l'une à la suite de l'autre.
Imaginez-vous, quand une chaîne se casse ou qu'arrive un bris, ce qui se
produit pour celui qui s'en vient en sens inverse, c'est sûrement sa
vie...
M. Mailloux: II y a des contraintes qui actuellement sont en
place qui les obligent à faire une attache qui devrait réellement
donner toute la protection nécessaire, mais je comprends que certains
transporteurs n'assument pas toutes les responsabilités qui leur sont
dévolues.
Je prends note de la suggestion de l'honorable député de
Johnson pour en faire part à M. Normand, de manière qu'il
précise la pensée du ministère des Transports sur les
modifications qu'on apportera à certains règlements. Sauf que je
n'ai pas cru constater, dans les chiffres qui nous sont donnés par le
Bureau des véhicules automobiles sur les causes des accidents, le nombre
de blessés, les pertes matérielles ou autres, une indication
tellement probante à l'effet que le bois était un facteur
d'accident important, malgré les dizaines et les centaines de milliers
de cordes qu'on promène sur les routes du Québec.
De toute façon je prends note de la suggestion du
député de Johnson et je sais que...
M. Bellemare (Johnson): II devrait y avoir des amendes
considérables pour ceux qui se promènent avec une chaîne
sans avoir la chaîne de sécurité qui est obligatoire. Le
type fait sa chaîne et s'en va avec son voyage. Quand elle se brise,
imaginez-vous le dommage que ça peut causer.
M. Mailloux: J'en prends note, de manière que l'on puisse
revérifier.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, à
l'élément 1 du programme 1, à moins qu'il y en ait
d'autres qui aient des...
Le Président (M. Picard): Justement, j'aimerais faire
remarquer au député que vous allez dans des questions de
détail. Le député de Johnson parlait justement de la
sécurité routière. C'est couvert à
l'élément 4 du programme 2. On devrait terminer sur...
M. Bellemare (Johnson): D'accord, mais j'avais demandé au
ministre s'il me permettait cette intervention, parce que je répondais
au député de...
Le Président (M. Picard): Alors, le programme I.
M. Mailloux: M. le Président...
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre.
M. Mailloux:... étant donné que vous aviez un
prédécesseur qui était ici ce matin, nous avions
discuté aimablement, des deux côtés de la table, à
savoir que la discussion préliminaire serait peut-être assez
longue, mais que, par contre, ça éliminerait des questions qui
viendraient au fur et à mesure des programmes. Je sais que je n'ai
aucune directive à vous donner, mais la discussion ayant
été plus longue que prévue, ça permettra
sûrement, au fur et à mesure que se dérouleront les
articles devant vous, d'abréger certaines questions auxquelles nous
aurons déjà répondu.
Si vous me le permettiez, je ferais simplement une courte entrée
en matière à l'instant où vous annoncerez le
programme.
Le Président (M. Picard): J'aimerais avoir vos
instructions au sujet de l'étude des programmes. Est-ce que vous voulez
procéder, à l'intérieur des programmes, à tous les
éléments ou les prendre un à un? C'est pour la bonne
marche...
M. Bédard (Chicoutimi): Un à un.
Le Président (M. Picard): ... de nos travaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Sans être plus formaliste
qu'il le faut si quelqu'un...
Systèmes de transports terrestres
Le Président (M. Picard): Programme I, Systèmes de
transports terrestres, élément I, Inventaires et recherches.
Est-ce que vous avez...
M. Mailloux: Oui, une courte note. L'augmentation des
crédits alloués au programme I, Systèmes de transports
terrestres, serait de $5.8 millions, soit une augmentation de 69.8% par rapport
aux crédits de 1974/75. Le principal facteur d'augmentation est au
niveau des études sur le transport des personnes, élément
2, et sur l'aide aux commissions de transport, où il y a une
augmentation de plus de $3 millions au niveau de la catégorie 10,
Transferts.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'élément I,
Inventaires et recherches, je voudrais aborder une question qui a
déjà été abordée dans d'autres
crédits, mais pas dans ceux que nous discutons présentement, et
qui concerne le port obligatoire de la ceinture de sécurité.
Comme le ministre le sait, il y a un nombre impressionnant
d'associations, de comités d'étude, même de pays et de
provinces qui en sont venus à la conclusion que le port obligatoire de
la ceinture de sécurité ferait épargner des millions de
vies humaines et des millions de dollars en termes de frais médicaux.
Entre autres, l'Association des consommateurs du Canada estimait que si toutes
les provinces adoptaient des mesures législatives visant à forcer
le port de la ceinture de sécurité en automobile, cela
représenterait pour le Canada, selon elle...
M. Mailloux: Je pourrais répondre tout de suite, sauf que
si l'on va par élément, ce serait à 2-4,
Sécurité routière.
Le Président (M. Picard): C'est justement ce que j'ai dit
tantôt. Vous êtes à l'élément 4 du programme
2.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais Inventaires et recherches...
c'est parce que ma question, si vous me permettez, M. le
Président...
M. Mailloux: Je peux répondre immédiatement.
M. Bédard (Chicoutimi): Voici ma question: Est-ce qu'il y
a des recherches qui ont été faites? On est, en effet, devant
certains rapports de recherches.
M. Mailtoux: On aura répondu à cette question.
Le Président (M. Picard): Ce sont des recherches sur les
systèmes de transport, c'est pi utôt cela.
M. Mailloux: La réponse sera donnée un peu plus
tard.
M. Bédard (Chicoutimi): On parlait, selon l'Association
des consommateurs du Canada, d'une épargne de $260 millions en frais
médicaux et d'assistance sociale au niveau du Canada, si c'était
appliqué. Egalement, on prétendait, qu'au moins 1,300 à
1,500 lits seraient épargnés. On faisait état, entre
autres, dans ce rapport, du fait que six Etats d'Australie ont adopté le
port de la ceinture de sécurité et ont adopté une loi dans
ce sens et que, selon eux, les décès ont diminué de 20%
dans ce pays et même de 25% en ce qui regarde les zones urbaines.
Je sais que le ministre s'est déjà prononcé
contre...
M. Mailloux: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je vous interprète mal,
vous allez me corriger. Vous vous êtes prononcé contre le port
obligatoire de la ceinture de sécurité, mais vous vous êtes
prononcé pour des mesures incitant à son emploi. D'ailleurs, le
rapport Gauvin aussi, je pense, s'est prononcé en faveur du port
obligatoire de la ceinture de sécurité. Je voudrais savoir si, le
ministère a fait effectuer des recherches ou des études sur ses
avantages et ses désavantages.
M. Mailloux: En quelques mots, M. le Président, si vous me
le permettez, je voudrais d'abord faire référence à ce que
j'avais dit comme ministre des Transports. Je n'étais pas contre;
j'avais dit: Latins que nous sommes, j'ai des réserves profondes
à l'effet que les gens suivront une telle obligation. De toute
façon, depuis ce temps, j'ai dit, à plusieurs occasions, devant
le public qu'en regardant de plus près tous les rapports qui nous sont
soumis par les pays où l'obligation a été faite de porter
la ceinture de sécurité, on constate qu'il y a une baisse assez
marquée des accidents mortels, des pertes de vie, de même qu'il y
a des accidents où les blessures corporel les sont moins graves qu'elles
ne le seraient et les pertes matérielles également moins
lourdes.
Maintenant, selon les rapports qui nous ont été soumis par
certains pays, on constate cependant qu'il est assez difficile de dire
exactement que l'obligation de porter la ceinture de sécurité a
ap- porté une réduction de 20%, 25% ou 30%, parce que cela a
été assorti d'autres mesures de sécurité qui, en
même temps, ont été mises en place. Alors, cela a
été une raison principale pour laquelle on a eu,
forcément, des gains assez considérables. On doit avouer
carrément que la personne qui est protégée par le
baudrier, dans quantité d'accidents, peut sauver sa vie ou avoir des
blessures moins graves. Je regrette, encore une fois, de faire
référence à la France où c'est obligatoire, mais,
la semaine passée ou il y a quinze jours, j'ai regardé ce qui se
passait là-bas avec une mesure obligatoire et, à mon grand
étonnement, il n'y en a à peu près pas de ceintures de
sécurité sur le dos des gens! Alors, c'est un peu ce qu'on avait
dit. C'est difficile pour la Sûreté du Québec, les corps
policiers de faire observer une loi où quantité de gens, que ce
soit une femme enceinte ou une personne souffrant de maladie nerveuse, pour
toutes sortes de raisons, iraient chez le médecin pour avoir un
certificat qui leur permettrait de se dégager de l'obligation qu'on
ferait. On ne peut mettre cette obligation sans que ces exceptions soient
prévues. J'avais préféré, comme titulaire du
ministère des Transports, dire à nos services: Faites le
nécessaire pour que, par des mesures non pas coercitives, mais
incitatrices, on fasse voirsesavantages aux gens, par la simulation
d'accidents, par les quelques véhicules que nous avons et qui se
promènent partout dans la province. Les rapports semblent bons
jusqu'à présent de gens qui, après avoir essayé le
véhicule qui simule un accident à la vitesse d'environ 14 ou 15
milles à l'heure, se sentent protégés. Nos indications
sont à l'effet qu'un peu partout dans la province les gens, de plus en
plus, constatant une meilleure sécurité, se servent du baudrier
en question.
Si dans une période d'une année on a la preuve que les
pays continuent d'avoir des pertes moins grandes et que ça devient
nécessaire d'avoir des mesures coercitives, à ce moment-là
on verra si l'on ne doit pas se rendre plus loin. Mais, dans le moment
présent, je dois dire que je ne suis pas prêt...
M. Bellemare (Johnson): J'ai rencontré le ministre deux
fois la semaine dernière et il ne l'avait pas. Il n'était pas
attaché. Il souffre de claustrophobie.
M. Mailloux: Le ministre demande à son chauffeur de ne pas
faire d'abus de vitesse.
M. Bellemare (Johnson): C'est pour éviter un abus de
vitesse.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je comprends bien on peut dire
qu'à l'heure actuelle la position du ministre c'est qu'en principe il
serait bien pour le port obligatoire de la ceinture mais qu'en pratique il ne
voit pas la possibilité que ce soit tellement...
M. Mailloux: Je voudrais que les gens se convainquent
eux-mêmes, plutôt que de les obliger. Quand j'en discute avec
quantité de gens ce sont un peu les mêmes réflexions que
nous retrouvons un peu partout. On prétend que les libertés sont
bri-
mées partout, c'est une des dernières libertés
qu'on attacherait.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'effectivement il y a des
études là-dessus?
M. Mailloux: II y a des journalistes qui me blâment de ne
pas en faire une obligation qui me disent: On est bien prêts à
vous blâmer mais on n'est pas prêts à la porter.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que des études ont
été faites là-dessus?
M. Mailloux: Je ne dirais pas que c'est une étude mais
nous poursuivons une campagne intensive de promotion de la ceinture de
sécurité. Nous étudions les rapports qui nous viennent de
certains pays, Australie, Nouvelle-Zélande, France, où il y a eu
imposition de la ceinture de sécurité. Les opinions sont
divergentes. Comme je le disais tantôt il faudrait avoir une armée
de policiers; il y a quasiment une armée de policiers en France et il y
a 50% des gens et au-delà qui ne le portent pas.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez un autre facteur aussi, combien
y a-t-il d'automobiles qui ne l'ont pas?
M. Mailloux: De moins en moins.
M. Bellemare (Johnson): A cause du recul de dix ou de quinze
ans.
M. Mailloux: De moins en moins.
M. Bellemare (Johnson): Je comprends mais il y a une proportion
d'au moins 10% ou 12% d'automobiles qui ne l'ont pas. Cela aussi c'est un
facteur.
M. Mailloux: Mais je pense que la campagne d'information qui est
actuellement en cours partout dans la province, et qui va s'accentuer, qui va
suivre toutes les expositions qui vont se faire partout en province et qui va
aller dans tous les milieux, va permettre aux gens de se convaincre
eux-mêmes qu'ils ont une protection accrue s'ils désirent la
porter. Il nefait pas tellement chaud au Québec, ce n'est pas...
Le Président (M. Picard): Le député de
Bellechasse.
M. Mercier: Sur cette question du port de la ceinture de
sécurité, est-ce que le ministre est informé actuellement
de la position des autres provinces canadiennes relativement à cette
éventualité de rendre obligatoire le port de la ceinture de
sécurité?
M. Mailloux: Je constate, depuis ma venue comme titulaire de ce
ministère-là, que les autres provinces attendent l'exemple du
Québec avant de se prononcer, et je remarque ça dans plusieurs
domaines à la fois. Je pense que mon sous-ministre, attaché au
transport des personnes, pourrait dire la même chose.
D'ailleurs le ministre d'Etat pourrait vous dire ce qui s'est
passé à la dernière conférence
fédérale-provinciale; c'est lui qui y a assisté. Il y
avait un voeu unanime qu'il n'y ait pas d'obligation avant une année.
C'est l'opinion qui a été exprimée par toutes les
provinces. C'était un des articles au programme.
M. Bellemare (Johnson): Soixante-dix-sept.
M. Mercier: Doit-on conclure, M. le ministre que la campagne
d'information et de sensibilisation du public entreprise par votre
ministère sur le port de la ceinture de sécurité va se
prolonger encore un certain temps?
M. Mailloux: Oui, la mesure va se prolonger durant toute
l'année. Le ministère des Transports, dans sa campagne de
sécurité, si on me permet d'ajouter, l'impératif premier
qu'il a en tête, c'est de faire disparaître des routes du
Québec ceux qui consomment des boissons alcooliques. Ce sera sans
arrêt et avec une guerre de tous les instants, et qu'on ne s'en fasse pas
parce que l'ancien système de points de démérite ne
s'ajoute pas. Pour une seule infraction on peut retirer de la route n'importe
quelle personne qui a 0.8 parce qu'on sait que presque à chaque occasion
il y a neuf points à ce moment-là. En même temps c'est bien
rare qu'il ne se commet pas une double infraction; alors c'est douze points,
c'est le permis qui vient d'être retiré.
M. Mercier: Cette démonstration, M. le Président,
est réservée strictement aux grands centres commerciaux ou si
dans les comtés ruraux on peut avoir la visite de...?
M. Mailloux: Non, non. Partout. J'ai dit tantôt lors
d'expositions mais c'est aussi pour toute organisation qui en ferait la
demande. On a, je pense, un ou deux véhicules de plus dont on s'est
porté acq ué-reurs pour donner le plus de facilités
possible à tous les organismes, chambres de commerce, clubs Kiwanis,
etc.
M. Mercier: J'ai cru comprendre que mon collègue de
Beauce-Nord serait intéressé également, lorsque la
roulotte reviendra de Bellechasse, qu'elle arrête dans Beauce-Nord.
M. Mailloux: Oui, j'ai d'ailleurs...
M. Bellamare (Johnson): Vous avez un porte-parole.
M. Mailloux: ...promis à mon collègue de
Beauce-Nord de faire essayer à sa jolie épouse le simulateur.
M. Sylvain: Je n'ai pas le moyen d'avoir d'attaché de
presse ou de recherchiste mais j'ai le moyen d'être aimable avec mes
collègues pour qu'ils puissent m'aider.
M. Mercier: Ce sont des relations de bon voisinage.
M. Bellemare (Johnson): Vaut mieux faire envie que
pitié.
M. Sylvain: C'est un concubinage qu'on endure facilement.
M. Mercier: On aime mieux faire notre possible que faire dur.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, est-ce que c'est
à cet élément que je dois demander au ministre s'il y a
des automobiles qui sont prêtées par la compagnie Ford? Est-ce que
c'est à cet élément?
Le Président (M. Picard): Ce n'est pas plutôt
les...
M. Bellemare (Johnson): Non, je ne sais pas, c'est parce qu'il
parle d'automobile.
Le Président (M. Picard): Au ministère de
l'Education, l'aide aux étudiants...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, non.
M. Mailloux: Est-ce que cela fait référence
à la question qui avait été posée?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Mailloux: D'ailleurs, je l'ai déposé.
M. Bellemare (Johnson): Oui, je l'ai lu, oui.
M. Mailloux: Je l'ai déposé.
M. Bellemare (Johnson): Je l'ai lu. Mais, est-ce que vous en avez
plusieurs, au ministère, de ces automobiles?
M. Mailloux: A ma connaissance, non, on n'en a pas.
On m'informe qu'on ne pense pas en avoir. C'est parce qu'à la
suite d'une tentative, l'an passé, je pense que la compagnie Ford avait
offert à un certain ministère ...
M. Bellemare (Johnson): Oui, oui.
M. Mailloux: ... de se porter acquéreur de certains
véhicules et je pense que c'est aux richesses...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, pas propriétaire,
simplement mis à leur disposition pour la valeur de $1. En tous cas, le
ministère prétend...
M. Mailloux: C'est le ministère des Richesses
naturelles.
M. Bellemare (Johnson): Vous autres, vous n'en avez pas?
M. Mailloux: Non.
M. Mercier:... placement étudiants. Demandez cela aux
patroneux de Bellechasse, ils vont vous le dire.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
A l'ordre, s'il vous plaît, messieurs! Un peu de silence! Le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, toujours
à l'élément I, je l'espère: comme le ministre le
sait, il y a certaines firmes québécoises qui ont entrepris des
études sur la fabrication et la mise au point de voitures
électriques qu'on considère généralement comme
étant une solution enviable. Je ne fais pas là un jugement de
valeur, je me réfère simplement à un jugement qui a
été porté, à savoir qu'on considère ces
voitures électriques comme étant une solution enviable au
problème du transport privé urbain. Est-ce que le
ministère a des crédits à l'heure actuelle pour encourager
ce type de recherches?
M. Mailloux: C'est-à-dire que le ministère a des
crédits de recherches et commandite certaines études mais il n'y
en a pas dans le domaine de la voiture électrique pour l'instant. On
sait que c'est à titre expérimental, en développement; on
tente de faire des adaptations de l'énergie électrique aux
autobus ou à certains véhicules de livraison urbaine, par
exemple, pour les laitiers, les boulangers, etc., et aussi quelques petites
automobiles, qui pourraient être utilisées en milieu urbain, de
moindre dimension et qui feraient justement appel à l'énergie
électrique comme telle.
Mais le ministère n'est pas impliqué dans une commandite
pour l'instant.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il a l'intention de
s'intéresser à ce type de recherches, soit directement ou
indirectement? Par exemple, via l'INRS qui pourrait faire ce genre de
recherche?
M. Mailloux: Ou encore peut-être même
l'Hydro-Québec directement par l'IREC, parson organisme de recherche,
parce que l'Hydro-Québec verrait un avantage immédiat à
cela.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a au ministère un
groupe d'ingénieurs spécialisés, par exemple, en
recherche?
M. Mailloux: Des recherchistes, pas comme tels. En fait, on a des
unités où les gens s'appliquent à faire des études
plutôt d'ordre fondamental. Dans le groupe des systèmes et
méthodes, au programme 1 en fait, il y a tout le groupe des politiques
et programmes, politiques et développements où les gens font des
études surtout de base, des études fondamentales.
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce que vous entendez par des
études fondamentales?
M. Mailloux: C'est de traiter les problèmes, plutôt
que de les voir du côté de l'application directe.
Pour un projet, par exemple, qui fait l'objet d'un design ou d'une
conception de plans comme tels, pour réalisation immédiate, ils
vont travailler plutôt sur les hypothèses de travail, à
savoir est-ce qu'on va développer une alternative plutôt que
l'autre et faire des études économétriques ou de
comparaison, pour faire des recommandations au ministre.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministère donne
beaucoup de contrats à des bureaux d'ingénieurs pour faire ces
études-là aussi?
M. Mailloux: Le ministère fait appel parfois à des
firmes spécialisées dans le domaine des systèmes, à
des consultants en administration comme tels ou à des économistes
conseils. On pense à cela dans le développement des
systèmes, ou la perception du développement de la
législation et de la réglementation concernant des
systèmes de transport comme tels et des impacts économiques que
peuvent susciter par exemple certaines réglementations.
Je donne un exemple. Sur le développement du devis de transport
scolaire ou du règlement de transport scolaire, nous avons fait
développer par la firme SMA une matrice d'analyse des différents
circuits qui nous étaient présentés par les
différentes commissions scolaires, de façon à pouvoir
viser à l'optimum là-dedans.
Pour pouvoir traiter les présentations de quelque 65 commissions
scolaires, cela nous prenait un modèle ou une matrice sur ordinateur, de
façon à optimiser le tout suivant exactement les mêmes
critères. A ce moment-là, on a fait appel à la firme
spécialisée de la Société de mathématiques
appliquées.
M. Bellemare (Johnson): Mais quand je vois ici Inventaires et
recherches, est-ce que le ministère demande aussi à des bureaux
de consultants de préparer certains travaux qui sont
exécutés par contrats généraux ou par des
soumissions publiques?
M. Mailloux: Oui, là, certainement que cela fait appel
plutôt à un autre programme.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que c'est dans Inventaires et
recherches?
M. Mailloux: Ce n'est pas dans Inventaires et recherches, ce
serait plutôt dans le domaine de la confection des plans comme tels. Cela
paraîtrait soit directement à l'élément
construction, si c'est pour être de la construction, ou si ce sont des
études destinées par exemple à des applications dans le
domaine de l'entretien, cela paraîtrait au domaine de l'entretien comme
tel. Mais la plupart des devis ou des plans qui sont réalisés
pour fins de construction, par exemple je prends la construction
routière, cela apparaît à l'élément no 3, qui
est l'élément construction.
M. Bellemare (Johnson): Je reviendrai sur cela à
l'élément no 3.
M. Mercier: Sur le même sujet...
Le Président (M. Picard): Le député de
Bellechasse.
M. Mercier: Est-ce que le ministre pourrait nous informer s'il y
a des ententes au niveau des échanges suite aux recherches
effectuées actuellement par le ministère des Transports, avec un
organisme comme l'OCDE?
M. Mailloux: L'échange? Au niveau de l'échange
comme tel, je ne pourrais pas le dire dans le sens d'échanges mais, en
termes de participation, oui. Je pense, par exemple, au sous-comité de
l'OCDE sur les effets du gel, par exemple, où il y a une participation
constante et très active du Québec à ce comité qui
groupe la plupart des pays nordiques, auxquels on ajoute les Etats-Unis, la
France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Autriche. Le Québec,
là-dessus, est un élément moteur du
sous-comité.
M. Bellemare (Johnson): Dans ce domaine de recherches, avez-vous
un organisme qui fait des tests, actuellement, de calcium, sable et un autre
procédé pour faire disparaître la glace ou le gel sur
certaines grandes routes? Voici pourquoi je vous dis cela. J'ai lu une
nouvelle, dernièrement, où on annonçait que le
ministère faisait une étude pour faire disparaître le plus
possible le calcium, pour le rendre liquide ou autrement. Ceci a
apporté, dans d'autres provinces, une amélioration
considérable d'abord sur... C'est dans ces recherches-là?
M. Mailloux: Ce ne serait pas dans les recherches qui paraissent
ici, ce serait plutôt relié au domaine de l'entretien des routes.
L'entretien du réseau routier.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez rien dans les recherches,
actuellement, aucun organisme qui étudie spécifiquement le
changement de la méthode du calcium, sable et eau, liquides?
M. Mailloux: Non, on parle simplement du système de
transport.
M. Bellemare (Johnson): Mais la réponse pourrait
m'être donnée quand même et dire:Oui, il y a un
comité de recherche pour faire disparaître le calcium, le sable et
l'eau, ou les mettre liquides. Quelqu'un doit savoir, au ministère, s'il
y a quelqu'un qui s'en occupe.
M. Mailloux: En fait, il y a toujours l'utilisation de calcium
liquide, surtout pour des fins de consolidation de sol.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Mailloux: Où on fait des épandages. Là,
vous voulez dire contre le gel?
M. Bellemare (Johnson): Oui. Au lieu d'avoir le calcium...
M. Mailloux: Habituellement, et en grande proportion, c'est le
sodium, c'est le sel qui est utilisé comme tel et c'est en très
petite proportion qu'on utilise le calcium aussi comme tel.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il n'y a pas des études
qui se poursuivent actuellement chez vous pour trouver un système qui
soit moins corrosif pour les automobiles?
M. Mailloux: En fait, je pourrais penser, s'il y a des
études qui se font à l'entretien, que ce serait surtout sur le
dosage du mélange sel et calcium. Diminuer le plus possible le calcium
et laisser le sel comme agent actif.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez aucun bureau de recherche qui
le fait méthodiquement.
M. Mailloux: Ce serait à la Direction de l'entretien de le
faire et je pense qu'ils ont tous les gens compétents sur place.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours au niveau de la
recherche, l'élément I, je me pose des questions. Je ne veux pas
être injuste envers le ministère, mais, au niveau de la recherche,
on a l'impression c'est peut-être qu'on ne pose pas les bonnes
questions qu'il ne s'en fait pas plus qu'il ne le faut. Cependant, on
remarque, dans les traitements, que cela représente $2,146,000 sur le
budget de $3,600.000.
Ce secteur regroupe quand même pas moins de 174 employés.
On est porté à se poser la question: Qu'est-ce qu'ils font au
juste?
M. Mailloux: Je vais demander à mon chef du budget, si
vous le permettez, de vous donner quelques détails et on ajoutera, si
nécessaire.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: Dans la catégorie 04 à
l'élément 1, vous avez un montant de $686,000. Cela comporte
principalement des études de comportement des chaussées ainsi que
des études de circulation pour $400,000, ainsi que la fabrication de
cartes municipales au niveau des régionales, $250,000 et autres
études de $36,000. Cela forme le total de $686,400.
A l'élément 2, les services professionnels se chiffrent
par $1,646,500. C'est principalement dû à l'étude sur
TRRAMM de la région de Montréal: l'accès à
l'aéroport de Mirabel, $500,000; l'étude de la rive sud de
Montréal, $500,000; l'étude de la région de Hull, au
niveau du transport des personnes, $400,000 et autres études
$246,500.
M. Bellemare (Johnson): ...l'augmentation du $2,171,000.
M. Mailloux: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Dû à TRRAMM.
M. Mailloux: Dû à TRRAMM et aussi...
M. Bellemare (Johnson): Les $2,171,000 viennent de l'étude
de Mirabel.
Une Voix: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Pas spécifiquement...
M. Mailloux: Non, mais Mirabel est de $500,000. C'est une
nouvelle initiative. L'étude de la rive sud aussi est une nouvelle
étude qui a été mise de l'avant pour $500,000, et
l'étude de la région de Hull $400,000.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait savoir,
puisque cela représente un montant quand même assez important,
où on en est rendu au juste dans les études du projet TRRAMM? En
fait, c'est un projet qui avait été annoncé, il y a
à peu près un an, avec celui qui était responsable, un M.
Fullerton. C'est toujours le même?
M. Mailloux: Oui, M. Fullerton est encore en poste. Par contre,
on a commencé à grossir les effectifs un peu, on a engagé
M. Gravel, qui était l'assistant de M. Baribeau qui s'occupait de
l'aéroport de Mirabel, et nous avons engagé M. Phaneuf, qui est
un expert en électricité pour les trains électriques.
Actuellement, nous voulons compléter les études
préliminaires et faire rapport au gouvernement pour connaître la
décision gouvernementale sur l'ensemble du projet.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, est-ce que
l'étude se fait toujours sur les deux voies d'accès possibles
à Mirabel, à partir du centre de Montréal?
M. Mailloux: Les deux voies: la voie du CP et la voie du CN.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le CP n'a pas annoncé,
dernièrement, quelque chose qui concernait particulièrement cette
compagnie, qu'ils étaient eux...
M. Mailloux: Voici, c'est que...
M. Bellemare (Johnson): ...qu'ils devenaient eux le principal
agent?
M. Mailloux: Voici ce qui est arrivé. Nous avons
donné des sous-études...
M. Bellemare (Johnson): II y a une déclaration du CPR.
M. Mailloux: ...dont une, entre autres, au CPR pour
étudier leurs voies pour qu'elles soient carrossables à une
vitesse donnée pour Mirabel.
M. Bellemare (Johnson): Voies doubles?
M. Mailloux: Pas nécessairement doubles, mais au moins
avoir un enlignement où on peut avoir des
vitesses et un confort certain. Nous avons aussi donné des
études au service d'urbanisme de la ville de Montréal, et une
étude complémentaire aussi au CNR, que nous attendons dans le
courant de l'été.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il est question de
monorail?
M. Mallloux: Actuellement, l'étude préliminaire que
nous avons faite, ce serait des trains électriques sur rails.
La déclaration dont parle le député de Johnson
rejoint une étude de $24,000 qui a été confiée au
Canadian Pacific Consulting pour le projet dont on vient de parler.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est ça. Mais le Canadien
Pacifique a déclaré qu'il était le détenteur d'une
franchise unique pour Mirabel. Cela m'a surpris énormément quand
je vois un plan fédéral... Le Canadien national, non? Le
protocole d'entente n'a pas été finalisé?
M. Mailloux: II n'y a aucun protocole d'entente de signé.
D'ailleurs, il y a deux couloirs possibles, soit le couloir du CP ou celui du
CN. A ce jour, il n'y a pas de protocole d'entente et aucune tentative de
protocole n'a été amorcée avec aucune des deux compagnies,
parce que les études ne sont pas complétées.
M. Bellemare (Johnson): S'il y en avait un, un jour ou l'autre,
est-ce que ce ne serait pas recommandable qu'il y ait une voie double?
M. Mailloux: C'est sûr que ce sera une voie double, avec le
nombre de trains qui passeront.
M. Bellemare (Johnson): Avec un système de
lumières?
M. Mailloux: Un système de signalisation adéquat.
Nous ne sommes qu'à l'étude préliminaire, comme disait le
ministre.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le préliminaire va
devenir permanent? Non.
M. Mailloux: Vous voulez dire les études
préliminaires?
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Mailloux: Pas forcément, parce que ça prend
quand même des études préliminaires avant.
M. Bellemare (Johnson): Mais ça va être
finalisé très prochainement.
M. Mailloux: II y a un corridor qui, pour la première
instance, retient davantage l'attention que le second corridor.
On pourrait peut-être dire qu'ultérieurement ça fera
peut-être la boucle également, par les deux voies. Cela prendra
combien d'années? Il faudra que le trafic le justifie.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais pour donner un service
adéquat à Mirabel, c'est sur et certain qu'il va falloir qu'il y
ait...
M. Mailloux: En raison des trains de marchandises et autres.
M. Bellemare (Johnson): C'est ça. M. Bédard
(C icoutimi): Est-ce que...
Le Président (M. Picard): Le député de
Bellechasse.
M. Mercier: Sous la même rubrique, est-ce que des montants
sont compris je sais que c'est une question qu'a à coeur
particulièrement l'adjoint parlementaire du ministre des Transports
au niveau du lien direct de la rive sud via l'axe île
d'Orléans, à la côte nord du fleuve Saint-Laurent,
près de Québec?
M. Mailloux: C'est au programme 3, construction.
M. Mercier: Je n'ai pas saisi, M. le ministre.
M. Mailloux: C'est au programme 3, construction.
M. Mercier: D'accord. Alors, ma deuxième question: Est-ce
que ces montants prévus au programme I concernent strictement la
construction de routes, les études ou recherches relativement à
ces constructions, ou si ça inclut également des sommes visant
des projets de recherche relativement à la sécurité
routière?
M. Mailloux:... de transport terrestre, principalement des
systèmes de transport de personnes et marchandises. Et quand on parle de
la rive sud de Montréal, l'agglomération de mon assistant
parlementaire, TRRAMM, ce sont pour les études sur des systèmes
de transport de personnes et marchandises, essentiellement.
M. Mercier: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur ce même sujet, à
un moment donné, on voyait que M. Charland, le sous-ministre, avait
précisé je ne sais pas si ce sont ses paroles, il s'agira
de nous le confirmer ou pas que le ministère provincial des
transports, je le cite textuellement: "...n'a rien contre les nouveaux gadgets
technologiques des transports, mais qu'aucun de ces moyens
révolutionnaires ne donnait l'assurance de fonctionner efficacement
avant 1982, date à laquelle la population de Montréal aura besoin
d'une liaison rapide avec son nouvel aéroport."
Je comprends que...
M. Mailloux: C'est bien rapporté.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est bien rapporté,
ça ne sert à rien d'y penser avant cette date.
M. Mailloux: On a bien rapporté mes paroles.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, ça a l'air qu'on
patine un peu, est-ce que je pourrais poser des questions moi aussi sur le
programme 3? Sommes-nous rendus là? Ou allons-nous y revenir ou y
retourner?
Le Président (M. Picard): Programme I. M. Bédard
(Chicoutimi): Nous sommes à I. M. Mailloux: Programme I.
M. Saindon: Programme I encore, alors au lieu d'avancer, on
recule.
M. Bédard (Montmorency): C'est pour vendredi...
M. Bédard (Chicoutimi): On ne commencera toujours pas
ça, franchement, là. A l'élément 1 du programme 1,
toujours, à moins que... A dix heures?
M. Mailloux: Est-ce qu'il y a encore plusieurs questions à
ce programme?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, il reste deux questions.
M. Mailloux: Est-ce qu'on pourrait terminer ce programme, s'il
vous plaît?
M. Bédard (Chicoutimi): Je vais y aller le plus rapidement
possible. Je voudrais savoir quel les sont les perspectives d'avenir de l'usine
de montage d'autobus de Saint-Laurent. Et est-ce que le ministère des
Transports exerce certaines pressions auprès des transporteurs
subventionnés afin qu'ils s'approvisionnent au Québec?
M. Mailloux: A dix heures demain matin. M. Bédard
(Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: En fait, General Motors s'est établie
à Saint-Laurent justement à l'occasion d'un contrat assez
important pour lequel ils ont été le plus bas soumissionnaire et
pour lequel le Québec exige un contenu québécois, qui va
aller chercher jusqu'à 40%, pourque les commissions de transport des
communautés urbaines puissent profiter de la subvention
québécoise, qui peut aller chercher jusqu'à 30% du
coût d'achat.
Alors, ils sont établis là et ils font l'assemblage
actuellement. C'est le rôle du ministère des Transports, du
ministère de l'Industrie et du Commerce et du Vérificateur
général du Québec de voir à ce que le contenu soit
bien atteint.
Maintenant, nul doute qu'après la période de construction
qui va s'étaler jusqu'à deux ans et plus, il y aura certainement
d'autres commandes à GM qui viendront de l'Est du Canada ou de la
région périphérique de Montréal, même de
I'Ontario, et où General Motors pourra trouver avantage à faire
le montage à Montréal.
On pourra peut-être ajouter que lors de l'attribution d'une
commande de 500 véhicules dont la Commission de transport de
Montréal avait besoin, n'eût été de la
différence de quelques milliers de dollars je pense que c'est
$6,000 par autobus entre les prix de General Motors et de Man
ç'aurait probablement été l'occasion unique
rêvée de faire organiser un concurrent. Cela aurait
peut-être permis, pour des commandes moins importantes dans l'avenir,
d'avoir une concurrence valable et qui aurait apporté probablement une
technologie plus avancée que celle que l'on connaît actuellement,
malgré que je ne veux pas mépriser les véhicules
fabriqués au Québec à Sainte-Thérèse. Mais
je pense que ç'aurait peut-être été avantageux qu'on
étudie davantage le choix et implante un nouveau fabricant au
Québec.
Est-ce que l'occasion rêvée se présentera de
nouveau?
M. Bédard (Chicoutimi): On va espérer que
l'occasion se représentera. Le contrat à l'heure actuelle c'est
à peu près quoi, 540, 500...
M. Mailloux: Un peu plus de 500 autobus. Une Voix:
Adopté.
Une Voix: Je pense qu'au programme I...
Le Président (M. Picard): Est-ce que c'est tout pour le
programme I?
M. Bédard (Chicoutimi): Pour l'élément I, M.
le Président.
Le Président (M. Picard): Seulement
l'élément 1 ?
Alors, élément I du programme I, adopté, La
commission suspend ses travaux jusqu'à demain dix heures, même
salle.
(Fin de la séance à 22 h 4)