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Séance du mercredi 7 mai 1975
(Douze heures)
M. Picard (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission qui étudiera les crédits du ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement suspend ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
Reprise de la séance à 16 h 43
minutes
M. Picard (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement commence cet après-midi l'étude des
crédits du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement.
J'aimerais suggérer le nom de M. Mercier, député de
Bellechasse, comme rapporteur de la commission.
Est-ce agréé?
Une Voix: Agréé.
Le Président (M. Picard): Nous procéderons comme
nous avons l'habitude de le faire, c'est-à-dire les commentaires
préliminaires du ministre suivis des commentaires du...
M. Mailloux: Mes commentaires seront très brefs.
Le Président (M. Picard): Auparavant, j'aimerais inviter
le ministre à nous présenter ses hauts fonctionnaires ou ses
principaux collaborateurs pour...
Remarques générales
M. Mailloux: Si vous le permettez, je voudrais donner un court
aperçu des quatre programmes que la commission aura à discuter et
je vous présenterai également les fonctionnaires qui
m'accompagnent de même que les membres du cabinet du ministre. Cela sera
très bref.
Alors, les quatre programmes en question. Le premier: Allocation de
l'espace et de l'équipement. Les objectifs de ce programme sont
l'acquisition, soit par construction, achat ou location, des immeubles
nécessaires aux besoins des ministères, leur aménagement
et leur ameublement.
Le deuxième programme: L'exploitation des immeubles. Ce programme
vise à entretenir et à gérer les immeubles
gouvernementaux, à assurer leur sécurité et celle de leurs
occupants, à fournir aux occupants un service de postes et de
messageries et les autres services requis, tels les services alimentaires et
les services de stationnement.
Le troisième programme: L'approvisionnement. L'objectif de ce
programme est d'effectuer les achats du gouvernement aux meilleures conditions
pour l'économie du Québec.
Le quatrième programme: Gestion interne et soutien. Ce programme
vise à planifier, diriger et coordonner les ressources humaines,
physiques et financières essentielles à la gestion des programmes
du ministère.
Quant à l'organigramme du ministère, je pense que tout le
monde connaît dans mon cabinet le député de Rimouski, qui
est mon adjoint parlementaire, M. Claude Saint-Hilaire, et j'ai fait
référence, l'autre jour, comme ministre des Transports, à
ceux qui sont attachés à mon cabinet. Je
dois ajouter ici, dans la nomenclature qui avait été
faite, que M. Marcel Bélanger était également
présent, mais il n'y a aucune autre personne qui est attachée
à mon cabinet. C'est M. Marcel Bélanger qui agit aux deux titres
et je n'ai aucune autre personne attachée au ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement pour les fins de la suite
ministérielle, sauf les téléphonistes
nécessaires.
Le sous-ministre en titre est connu. C'est M. Roger Trudeau, qui est
à ma gauche, et pour les quatre directions, je demanderais aux personnes
qui seront mentionnées de s'identifier pour être connues des
membres de la commission.
A la direction générale d'allocation d'espace et
d'équipement, c'est M. Louis-Philippe Désy, ici, à ma
droite; à la direction générale de l'exploitation des
immeubles, c'est M. Richard Dumas; à la direction générale
de l'approvisionnement, c'est M. Jean-Claude Careau; à la direction
générale de la gestion, M. Sarto Fiset. Il y a également
quelques directeurs qui sont ici. A la direction de la construction, M. Bernard
Dupont; direction de l'aménagement, M. André Bédard; le
directeur de la planification, M. Gaston Ouimet; il y a, à la direction
de l'acquisition de l'espace, M. Jean Ro-chette; à la direction des
opérations, M. Paul Plamondon; à la direction des contrats, M.
Raymond Baillargeon; à la direction du budget, M. Gilles Demers. Je vois
M. Pettigrew là-bas qui est directeur de la coordination, M. Paul
Saint-Denis, directeur de l'ameublement et de la décoration.
M. le Président, je voudrais simplement ajouter les remarques
préliminaires aux quelques brèves définitions que j'ai
données des quatre programmes en question. Durant l'année
1975/76, le ministère des Travaux publics devra mettre à la
disposition des besoins gouvernementaux des espaces supplémentaires qui
sont requis suivant les conventions de travail, suivant les espaces
nécessaires que chaque ministère sollicite pour ses besoins. Il
faudra mettre à la disposition de tous les ministères, les
commissions gouvernementales et les régies gouvernementales, d'ici 1981,
des espaces de plancher supplémentaires de 3,500,000 pieds carrés
dans la région métropolitaine de Québec. C'est donc dire
que, pour les profanes, si l'on fait référence à une
construction, si on dit que le complexe G donne 750,000 pieds d'espace de
plancher, c'est près de cinq fois l'édifice G, en
différentes constructions, qui devra être mis en construction dans
le Québec métropolitain, dans la ville de Québec, et
l'option qu'a retenue le ministère des Travaux publics est la
suivante.
On sait que la colline parlementaire est présentement
déjà assez chargée. Il y a une négociation qui se
poursuit depuis plusieurs mois avec deux compagnies d'assurance qui ont
déjà été mentionnées
précédemment. On espère que dans les semaines qui vont
suivre, les propositions qui nous ont été faites par ces deux
compagnies d'assurance, qui ont été
réétudiées par des bureaux professionnels que nous avions
mandatés, pourront être présentées au Conseil du
trésor afin que l'on sache si le Conseil du trésor accepte comme
condition acceptable des espaces à plancher qui nous donneraient environ
700,000 pieds à la pointe ouest de Sainte-Foy et 250,000 pieds
très près de la colline parlementaire.
Malgré notre désir de ne pas congestionner davantage la
colline parlementaire, il ressort quand même que quelques constructions
étaient déjà en place près de l'hôtel Hilton
ou l'Auberge des Gouverneurs. Le ministère va peut-être occuper
quelques centaines de mille pieds de plancher dans cet arrondissement.
Nous avions discuté avec la Commission d'aménagement de la
ville de Québec, de même qu'avec les autorités de la ville
de Québec des lacunes que l'on constate dans la basse-ville de
Québec. On sait que l'économie de la basse-ville de Québec
est en régression comparativement à la haute-ville et
c'était l'intention du gouvernement, pour tâcher de donner un coup
de main à toute la basse-ville de Québec, de mettre en
construction dans les deux prochaines années, possiblement deux ou trois
bâtisses qui seraient réparties dans différents quartiers
de la basse-ville de Québec, où on pourrait éventuellement
mettre en construction, entre 800 et I million de pieds de plancher. Ceci sera
fait en accord avec la ville de Québec et la Commission
d'aménagement.
Cela vous donne un peu dans les grandes lignes les besoins en espace qui
nous sont imposés chaque fois que l'on renouvelle des conditions de
travail, par certaines bâtisses où nous étions en location
ou qui nous appartiennent et qui sont devenues désuètes et
où les conditions de travail ne sont pas jugées acceptables. Ce
sera probablement l'année de décision pour le ministère
des Travaux publics pour la mise en marche de tous ces projets.
Quant aux deux premiers dont j'ai parlé tantôt, on pourra
peut-être dire prochainement publiquement de quelle façon et
à quel moment la fin de la transaction sera complétée.
Quant aux autres projets, plusieurs offres sont faites au gouvernement et il y
a plusieurs types de négociations possibles.
Le ministère des Travaux publics, par contre, retiendra, pour
construire par ses propres services et par les budgets du ministère,
possiblement une construction sur le boulevard Saint-Cyrille d'environ 400,000
pieds de plancher pour le ministère des Affaires municipales, si ma
mémoire est fidèle. Dans la région de Vanier, sur le
boulevard Pierre-Bertrand... Quant à un entrepôt dont nous avons
besoin également les discussions devraient s'amorcer dans les
jours suivants c'est dans la région de Duberger que cet
entrepôt sera construit.
En quelques mots, ce sont les grandes lignes d'action du
ministère des Travaux publics durant les prochains douze mois où
il nous faudra négocier, pour l'ensemble, des constructions qui seront
échelonnées sur quelques années, mais qui devront
commencer, dans le cas de trois ou quatre, au cours de la prochaine
année. Elles seront mises en chantier, et de ce fait, aideront à
revaloriser, peut-être, la construction dans la région de
Québec qui est à son plus bas niveau actuellement, à ce
qu'on me dit.
M. le Président, c'étaient les remarques préli-
minaires que je voulais apporter, quitte à répondre
ultérieurement aux questions que l'Opposition voudra poser.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
Remarques de l'Opposition
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, au niveau
de l'étude des crédits du ministère des Travaux publics,
j'aurais peut-être une question d'ordre général qui
concernerait la politique du gouvernement en matière d'expropriation. On
sait que le gouvernement a souvent à faire certaines expropriations,
étant donné les projets qu'il doit réaliser. C'est la
même chose pour certaines grandes villes où l'on sait que cela
pose des problèmes tout à fait particuliers, entre autres, dans
le cas de la ville de Montréal. Je l'apporte simplement à titre
d'exemple. Un citoyen de Montréal se plaignait de la manière dont
les expropriations étaient faites par la cité de Montréal.
Je ne porte pas de jugement de valeur, c'est simplement pour demander des
explications au ministre. Le citoyen en question se plaignait en disant que la
ville de Montréal faisait certaines expropriations et, pas longtemps
après, on s'apercevait que les terrains qui avaient été
expropriés pour des fins très précises, soit à
cause d'un changement de politique ou pour d'autres raisons, étaient
effectivement employés pour des fins autres que celles pour lesquelles
ils avaient procédé à l'expropriation.
Je pense que c'est un problème qui est quand même assez
important, parce que, si on part du principe que la propriété est
quand même un droit sacré et qu'on se doit de la respecter, je
crois que l'économie du code civil vise à considérer la
mesure de l'expropriation comme étant une mesure d'exception qui se doit
d'être employée que lorsqu'on peut prouver que cette mesure est
nécessaire aux fins de servir l'intérêt public.
Cette situation qui était dénoncée, d'une certaine
façon, par le citoyen de Montréal, en l'occurrence par M. Peter
Greenberg, est quand même une situation qui peut se présenter
aussi face aux expropriations qui sont faites par le gouvernement.
Je suis convaincu qu'il arrive cela, sans vouloir alléguer
qu'il y a de la mauvaise foi de la part du gouvernement que le
gouvernement procède à des expropriations en fonction de projets
très précis et que, par après, le processus
d'expropriation étant terminé, le ministère, pour les
raisons qui lui appartiennent, change ses projets et est placé dans la
situation qu'il n'a plus besoin de ces terrains ou, encore, qu'il en a besoin
pour des fins autres que celles pour lesquelles il les a expropriés.
Je voulais connaître l'opinion du ministre, à
savoir, lorsque cette situation se produit, et ce, je pense, dans le plus
profond respect du droit de la propriété, pour ces gens qui sont
frappés par l'expropriation, s'il n'y aurait pas possibilité de
prévoir, dans la loi, des dispositions à savoir, quand cette
situation se présente, qu'il y ait obligation, de la part du
gouvernement, d'offrir les terrains non employés, après qu'ils
ont été appropriés... que le gouvernement se fasse une
obligation de les offrir quand même à la personne qui a
été expropriée avant d'en faire la vente à d'autres
personnes, d'en faire un usage qui ne soit pas conforme aux motifs de
l'expropriation.
M. Mailloux: M. le Président, il est indiscutable
qu'à chaque fois que le ministère des Travaux publics ou le
service de la voirie, doit procéder à une expropriation, chaque
personne qui se sent dépossédée d'un bien, qui a une
valeur certaine pour l'exproprié, à qui souventefois on peut
rattacher des valeurs sentimentales qui sont assez difficiles à
évaluer pour les professionnels même de l'expropriation, je sais
que c'est toujours difficile pour celui qui doit céder pour des fins de
construction publique, pour des fins publiques, des terrains qui lui
appartiennent ou des constructions lui appartenant.
Il ressort, cependant, que pour protéger l'intérêt
public, ce ministère doit, souventefois des années à
l'avance, exproprier pour éviter des spéculations possibles. Je
pense qu'on pourrait donner quantité d'exemples dans le Québec;
si les ministères intéressés ne se protégeaient pas
ou ne protégeaient pas les fonds publics, on serait obligé pour
toute construction de bâtisses ou d'autoroutes, de payer beaucoup plus
d'expropriations qu'on le fait réellement quand il y a eu
dépôt de plans.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous feriez face, autrement dit,
à une spécilation foncière
généralisée.
M. Mailloux: Oui, c'est pour cette raison que parfois, à
l'instant où le public entend parler... Prenons le service de la voirie,
il est plus connu dans l'ensemble de la province de Québec, on sait
qu'une route va être en construction. Si on ne dépose pas les
plans dans un assez bref délai, après que la décision est
connue, même officieusement, on risque que quantité de personnes
aillent faire certains investissements qui n'ont pas tellement de valeur
réelle, mais pour lesquels on espère obtenir des montants
importants. Je n'ai pas d'exemples à donner, il y en a partout dans le
Québec.
Par contre, quand il y a rétrocession... étant
donné que la décision peut différer, pour changement d'un
lieu de construction d'édifice ou changement de tracé d'une
route, et que la rétrocession se fait, quand le terrain est
cadastré de telle sorte qu'on ne peut aller en enchère publique,
on a tendance, principalement à la voirie à aller vers la
rétrocession à l'individu qui a été
exproprié et d'un terrain qui peut se rattacher à sa
propriété.
Par contre, cela devient assez délicat quand c'est un terrain qui
a des accès sur des voies publiques, s'il n'y a pas... après
avoir payé un prix donné, il serait assez difficile d'aller
chercher le même prix de l'exproprié. Souventefois, il n'est pas
intéressé à payer ce prix.
Vous vous imaginez devant quelle accusation serait placé le
ministre des Travaux publics ou de la voirie s'il ne demandait pas une
enchère publique vendant au plus haut enchérisseur. C'est
extrêmement difficile de ne pas revendre à celui qui donne le
meilleur prix possible, qui est ia province.
Par contre, dans quantité de cas où certains
résidus ne peuvent loger une maison d'habitation familiale, où
c'est un résidu de terrain dont l'espace est assez restreint, on
s'efforce de transiger avec celui qui a été exproprié ou
à qui, évidemment, cela pourrait ajouter à une superficie
qu'il possède déjà.
On sait également que, depuis deux années, mon
prédécesseur avait fait accepter par la Chambre le projet de loi
88, qui permettra à tous les expropriés d'avoir des délais
de défense dont le minimum sera d'environ six mois et dont le maximum
pourra être d'environ neuf mois. Mais si l'on fait
référence à l'ancienne mesure d'expropriation, la loi
actuelle, qui permet à un ministère comme la voirie d'occuper un
terrain avec sa machinerie ou la machinerie de son entrepreneur dans les 30
jours qui suivent le dépôt des plans, il est indiscutable que,
pour l'exproprié, souvente-fois des phénomènes qu'il
aurait voulu faire constater aux expropriateurs et aux évalua-teurs, ont
été changés, brisés par le début des
travaux. Certains faits qu'il voudrait avancer devant ces services
d'expropriation sont alors disparus, et cela le place dans une situation
délicate. Je n'ai rien annoncé officiellement encore, mais je
pense que c'est vers le 20 juin que la nouvelle loi d'expropriation sera en
application dans tous ses articles, permettant à ce moment-là,
aux expropriés de pouvoir obtenir et faire valoir une défense
beaucoup plus efficace que celle que l'on rencontre actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Plus rapide.
M. Mailloux: Plus rapide.
Il y a des contestations qu'on a connues dans le Québec sur les
fins d'expropriation. L'honorable député de Chicoutimi m'a
posé des questions récemment. J'ai pris connaissance, en fin de
semaine, du dernier jugement de la cour d'Appel. C'est mon intention de
soumettre quelques considérations à mes collègues à
la prochaine assemblée du conseil. Je pense que le gouvernement devra se
prononcer à ce moment-là, étant donné que, suite
aux expertises faites par des professionnels des Travaux publics, il y a quand
même eu une décision du tribunal de l'expropriation et de la cour
d'Appel du Québec.
J'apporterai, dans mes considérations au conseil des ministres,
certains arguments, mais je pense que, dans les huit ou neuf jours qui
suivront, on pourra dire de quelle façon le gouvernement entend
procéder.
M. Saint-Hilaire: Parlez-vous de...
M. Bédard (Chicoutimi): ... naturellement.
M. Mailloux: J'ajoute ceci relativement à la
dernière observation que j'ai faite concernant le parc Forillon.
Actuellement, il y a 360 cas de personnes qui sont déjà
réglés, ces personnes ont été payées, et
où il y a certaines discussions devant le Protecteur du citoyen pour
considérations supplémentaires à apporter, malgré
le règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque le ministre a fait
allusion au jugement qui a été rendu en cour d'Appel...
M. Mailloux: J'espère que cela n'est pas sub judice,
là où il est rendu.
M. Bédard (Chicoutimi): II est rendu, après quand
même pas mal de délais. Puisque vous y avez fait allusion,
à l'intérieur de ce jugement, il y avait des remarques
très précises du tribunal, concernant la manière dont
certains fonctionnaires du gouvernement et la manière...
M. Mailloux: J'aimerais corriger, immédiatement, le
député. Les remarques qui sont faites, si ma mémoire est
fidèle, ne sont pas sur nos fonctionnaires, mais sur certains
professionnels que nous avions.
M. Bédard (Chicoutimi): J'y ajoutais... M. Mailloux:
Très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pourrez faire la
rectification.
M. Mailloux: Je me dois de défendre les fonctionnaires qui
sont sous mes ordres.
M. Bédard (Chicoutimi): Sûrement. Il y avait
certaines remarques qui étaient faites, entre autres, sur la
façon dont certains ingénieurs ou certaines personnes en
autorité avaient procédé à cette évaluation,
entre autres, leur manière très expéditive
d'évaluation, leur manière de chasser les gens de leur
propriété. Le ministre a-t-il certaines remarques concernant
ce...
M. Mailloux: La philosophie qui anime le ministre pourrait se
résumer en quelques mots. Je pense qu'à chaque fois qu'il s'agit
d'exproprier quelqu'un, on devrait porter une attention très grande,
quelle que soit la valeur de la construction, de la maison d'habitation ou du
terrain qui est exproprié, parce que, souventefois, même si les
raisons qui sont apportées par l'exproprié semblent, à des
professionnels de l'expropriation, jugées non valables, je pense qu'on
devrait quand même peut-être se placer dans la position de celui
qui est exproprié, se placer davantage à sa place.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un peu le même
raisonnement que j'emploierais également, concernant les causes
judiciaires. Il n'y a jamais de petites causes ni de grandes causes dans le
sens que, pour celui qui a à faire affaires avec la
justice et qui a un problème particulier, pour lui, c'est
important. De la même manière, pour les expropriations, il n'y a
pas de petites ni de grandes expropriations en soi, dans le sens que celui qui
a un droit de propriété très clair est chatouilleux; il ne
peut faire autrement, c'est son droit d'être chatouilleux. Je pense que
cela oblige, nécessairement, à y aller, comme le ministre l'a
dit, avec beaucoup de doigté et je dirais même avec beaucoup de
respect.
M. Mailloux: Ce n'est pas un reproche que je fais, mais je pense
que la remarque que j'ai faite tantôt s'adresse principalement à
ceux qui ont moins le moyen de se défendre devant l'action
gouvernementale.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le problème que je
soulevais tantôt, à l'effet de penser à avoir une mesure
légale qui oblige le ministère qui a fait des expropriations,
lorsqu'il ne procède pas aux travaux pour les fins pour lesquelles il a
fait une expropriation, à réoffrir ces terrains en
priorité à celui qui a été exproprié, je
sais que c'est délicat. C'est clair que l'exproprié, lorsqu'il
est exproprié, a tendance à vouloir avoir le plus possible; s'il
est face à la rétrocession, et va probablement avoir le
réflexe qui peut être contraire, parce qu'il y va de son
intérêt. Mais je crois, même si le gouvernement actuel, le
ministère a tendance à revenir vers l'exproprié dans ces
cas, que ce serait une bonne mesure de le confirmer dans la loi et que la loi
oblige le ministère à offrir en priorité à celui
qui est exproprié les terrains qui ne sont pas employés, mais de
les lui offrir au prix que le gouvernement a dû payer. Cela peut
très bien se faire.
M. Mailloux: M. le Président, je pense qu'on pourrait
ajouter, et cela donnerait également justice au gouvernement, que s'il
fallait demander à tous les expropriés de racheter du
gouvernement au prix reçu, il n'y en aurait pas beaucoup qui y seraient
consentants, ce qui prouve qu'il y a peut-être dans 5%, 6% ou 10% des
cas, des gens qui peuvent prétendre peut-être avec raison ne pas
avoir eu la juste...
M. Bédard (Chicoutimi): Compensation.
M. Mailloux: ... compensation. Je pense qu'on en trouverait
au-delà de 90% des gens qui ne seraient pas prêts à
revendre aux conditions qu'on leur a faites. J'ajoute de nouveau que ce serait
extrêmement difficile dans tous les cas qu'on en fasse une mesure
à suivre de remettre à l'exproprié le terrain alors...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire de lui offrir
au moins en priorité.
M. Mailloux: Je n'ai presque jamais vu d'expropriés
vouloir offrir pour un terrain rétrocédé le prix qu'ils
avaient reçu. Dans cinq ou six ans d'expérience, je n'ai presque
jamais vu cela.
M. Saint-Hilaire: Sauf dans le parc Forillon.
M. Mailloux: Peut-être. Mais il ressort que...
M. Bédard (Chicoutimi): S'ils sont prêts à
payer plus.
M. Mailloux: Oui. On voit quantité de gens qui viennent
dans nos bureaux demander qu'une partie de rétrocession qui est faite et
qui ne peut servir à d'autres voisins leur soit
rétrocédée. A ce moment-là, le prix qu'ils offrent
est à peu près le dixième ou le centième de ce
qu'ils ont reçu. C'est assez facile à comprendre. Ils savent que
personne ne pourra reprendre ou ne pourra faire une offre sur un tel terrain.
Ils cherchent à l'avoir à des conditions ridiculement basses.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, les remarques du ministre
sont juste sur ce point, j'en conviens, mais si on prenait comme obligation
d'offrir en priprité à l'exproprié lui-même, des
terrains expropriés qui ne sont pas employés, cela donnerait
simplement comme résultat qu'il y en aurait peut-être seulement
10% qui seraient intéressés à récupérer
leurs propriétés, mais, au moins, on éliminerait toute
possibilité de récrimination, même d'injustice dans
certains cas.
M. Mailloux: Je ne l'affirme pas, mais je pense que, dans tous
les cas où l'enchère serait égale entre deux ou trois
parties, c'est toujours à la personne qui a été
expropriée ou celle à qui on revend.
M. Saint-Hilaire: II faudrait peut-être faire attention
dans ce domaine, parce que selon ce que le gouvernement lui-même aura
fait du terrain ou d'une partie du terrain dont il ne se serait pas servi, il
aurait peut-être donné une plus-value au terrain et il y aurait
peut-être le danger que l'Opposition accuse le gouvernement de vouloir
favoriser quelqu'un dans son développement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas parlé des
terrains employés, j'ai parlé des terrains...
M. Saint-Hilaire: Le reste d'un terrain employé.
M. Bédard (Chicoutimi):... qui sont expropriés et,
parce qu'il y a un changement d'attitude de la part du gouvernement...
M. Saint-Hilaire: Le reste d'un terrain employé, c'est la
même chose.
M. Bédard (Chicoutimi): ... ne sont pas
employés.
M. Mailloux: C'est parce que souvent, sur un terrain sur lequel
un résidu pourra être remis en vente, on a appliqué des
services publics et il n'en possédait pas auparavant. Il y a eu une
plus-value importante qui a été donnée au terrain, il n'a
pas la même valeur comme dit le député de Rimouski.
M. Saint-Hilaire:... c'est pas mal...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Mailloux: II faudrait tenir compte de tous ces
éléments.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ferais une distinction entre le
terrain qu'on a employé presque aux trois quarts et dont on ne dispose
que d'un résidu et le terrain qu'on a exproprié et qui n'a pas
été employé du tout à cause d'un changement
d'optique de la part du gouvernement.
M. Mailloux: Je ne serais pas prêt à en faire une
directive parce qu'il demeure que ça prêterait trop à
discussion et à critique, mais je pense que les fonctionnaires des deux
ministères ont déjà à l'esprit la
possibilité de le rétrocéder à la personne, pour
autant qu'elle est prête à offrir un prix semblable à celui
d'un autre renchérisseur.
M. Saint-Hilaire: Confiance.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas une question de faire
confiance ou de ne pas faire confiance, c'est une question d'en discuter parce
qu'il peut peut-être y avoir possibilité d'injustice. Elles
existent toujours, les possibilités d'injustice, quelles que soient les
lois, quelles que soient les structures, tout dépend de la bonne foi des
hommes qui oeuvrent à l'intérieur. Mais il reste que, dans
l'autre manière de procéder, il y a aussi des injustices qui
peuvent se créer et il y en a eu. Je vous mentionnais, entre autres, le
cas du citoyen de Montréal, M. Greenberg, qui a vu ses terrains
achetés par la ville de Montréal, non employés pour les
fins auxquelles ils avaient été expropriés. A un moment
donné, la ville a décidé de revendre à d'autres
personnes les terrains qui avaient pris une plus-value tout de même assez
considérable. Cela aussi, ça peut venir à créer...
L'autre méthode peut créer des injustices et c'est dans ce sens
que j'en ai parlé d'une façon globale.
Il y a également le problème de la relocalisation des
expropriés eux-mêmes. On sait qu'à l'occasion de
l'expropriation d'un grand nombre de maisons ou de fermes dans une
région donnée, je ne me réfère pas
particulièrement au cas de Foril-lon, mais lorsque cette situation se
présente, il s'ensuit inévitablement une hausse de la demande de
logements ou de maisons. Cela a comme effet de créer, souvent
artificiellement, une pénurie qui empêche certains
expropriés de se relocaliser. Ou encore, ceci a comme conséquence
que les gens qui sont obligés de se relocaliser, à cause de cette
pénurie, doivent payer pas mal plus cher qu'ils ne s'y attendaient, et
que la valeur de remplacement est beaucoup plus élevée qu'ils ne
l'avaient prévu auparavant.
Le ministère, lorsqu'il fait une expropriation massive, cela
s'est présenté dans certains cas, et qu'il fait
l'évaluation au niveau de l'expropriation, prévoit-il cette
hausse qui peut être occasionnée à ceux qui doivent se
relocaliser?
M. Mailloux: Dans le jugement dont j'ai pris connaissance et dont
je parlais tantôt, il y a une remarque qui est faite par les honorables
juges. Les professionnels qui ont oeuvré pour le ministère
n'auraient, semble-t-il, pas assez tenu compte des facilités de
relocalisation dont pouvaient disposer les expropriés de Forillon. Ce
sont des remarques dont, j'imagine, le ministère des Travaux publics
devra tenir compte, ainsi que la voirie, soit le phénomène de
déplacements importants de population pour des expropriations aussi
importantes que Forillon, que pour l'autoroute Est-Ouest à
Montréal, que pour les régions où nous avons construit des
routes, à Trois-Rivières...
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est au courant que,
dans notre région, on parle beaucoup d'un parc fédéral,
d'expropriations qui sont nécessairement obligatoires...
M. Mailloux: Disons que ces remarques tiennent, je pense, et
qu'il faudra en tenir compte. Chaque fois qu'il y a un exode nécessaire
important, normalement, le ministère en question prévoit des
banques de logements et de terrains et organise des comités qui y
pourvoient, tel que cela s'est fait pour l'autoroute Est-Ouest, à
Montréal. Malgré certaines critiques faites, je pense qu'il y
avait quand même des banques de logements assez importantes qui
étaient à la disposition des expropriés. A
Trois-Rivières, le même phénomène s'est produit et
on n'a pas eu de problème d'envergure, je crois. Il y a un
problème particulier à Forillon dont on va regarder les
conclusions des recommandations. Il y avait un danger dans la ville de
Québec même; j'ai demandé qu'on mette de côté
ces études, étant donné que cela pouvait apporter les
mêmes problèmes qu'on avait connus sur le projet d'autoroute
Est-Ouest à Montréal. J'imagine qu'avant qu'on entreprenne la
région de Chicoutimi-Lac-Saint-Jean pour des constructions importantes
d'artères à quatre voies, on fera le nécessaire pour parer
aux difficultés des gens qui seront déplacés.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les délais
d'expropriation, on a vu, à un moment donné, qu'à Hull la
ville avait donné un délai de relocalisation de dix-huit mois. Je
pense que c'est un délai beaucoup plus long que celui normalement
donné par le ministère.
M. Mailloux: Parlant plus particulièrement pour la voirie,
je constate quand même que, malgré certains délais assez
courts qui sont donnés par la loi actuelle de l'expropriation, quand il
s'agit de déplacer des personnes qui habitent une maison, on est quand
même assez prudent. On n'a qu'à signaler l'exemple de
Saint-Tite-des-Caps. La construction était presque
complétée à 95% depuis deux ans et une seule famille a
retenu la livraison d'une certaine route de quatre milles de longueur pendant
une période de 24 mois. Quand c'est un terrain occupé, il est
possible que notre action soit un peu trop brutale avec la loi actuelle. Avec
la nouvelle loi, il faudra bien avoir toute la
prudence requise, étant donné qu'on a toujours
occupé avant six mois après le dépôt des plans; cela
permettra quand même aux gens de pourvoir à la relocalisation ou
au relogement éventuel.
Je pense que la nouvelle loi corrigera une partie des lacunes que notre
système actuel a connues, autant pour l'expropriation que doivent faire
Hydro-Québec, les ministères dont on parle, des villes ou
d'autres qui ont exproprié pour des fins de services publics.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, la prochaine loi,
dans l'esprit du ministre, sera sûrement moins brutale que
l'ancienne?
M. Mailloux: Sûrement et c'est pour cela q u'elle est
attendue par tout le public.
M. Saint-Hilaire: Le problème, M. le ministre, qui existe,
dans des régions comme Rimouski, où on a un bureau central du
gouvernement, c'est que vous avez des évaluateurs attitrés qui
prennent des ententes avec des bureaux d'évaluateurs qui évaluent
pour la personne à évaluer. Il est arrivé quelquefois
où, à notre bureau, à Rimouski, il y a eu des ententes
faites entre l'évaluateur régional et l'évaluateur local
représentant la partie expropriée.
Or, lorsque c'est revenu à Québec, à un moment
donné, l'évaluateur central, ici à Québec, a
défait le mandat de son type de Rimouski pour effectivement ne pas
accepter l'évaluation. Est-ce que cela se produit assez souvent ou si...
C'est seulement pour savoir si cela se produit assez souvent, parce qu'on
aimerait bien que nos régions soient autonomes par
elles-mêmes?
M. Mailloux: II peut y avoir des divergences d'opinions entre
deux avocats, comme entre des évaluateurs et des expropriateurs.
M. Saint-Hilaire: Oui, mais le problème qui arrive
à ce moment, c'est que, le type, qui avait engagé un bureau local
ou un bureau qu'il avait mandaté pour discuter avec le gouvernement,
rencontre le représentant du gouvernement, qui est le
représentant régional, tout de même, et discute. Ils font
une entente globale ensemble. L'exproprié est au courant de l'entente
globale qui a été faite et, lorsque cela arrive à
Québec, l'entente ne tient plus. Il y aurait peut-être lieu que le
type ne le dise pas ou, purement et simplement qu'ils ne fassent pas
d'entente.
M. Mailloux: Mais, il y a un autre problème qui se pose.
C'est possible que le bureau central de Québec, pour une raison ou une
autre, mette en doute la valeur de l'expropriation qui est donnée, mais
il y a également le Conseil du trésor, qui, en dernier ressort,
peut accepter ou refuser.
D'ailleurs, dans la lettre qui est envoyée à chaque
exproprié, il est bien dit que l'offre qui est faite est conditionnelle
à ce qu'elle soit acceptée par le Conseil du trésor et,
souventefois, elle est refusée.
Comme membre du Conseil du trésor, je sais qu'il arrive,
souventefois, que l'offre qui est faite ne soit pas acceptée par le
conseil, parce que le conseil lui-même, pour des raisons qui lui sont
propres, fait faire une enquête supplémentaire et juge à
propos que l'offre a dépassé les estimations ou est
inférieure.
M. Saint-Hilaire: A partir de ce moment, le type, qui agit au
niveau régional, ne devrait pas parler du tout.
M. Mailloux: II devrait dire...
M. Saint-Hilaire: Imaginez-vous le type qui dit: J'ai
réglé avec le gars, pour $9,000, par exemple, un chiffre
approximatif, mais que, le lendemain, il arrive et dise: Québec refuse
et, au contraire, ce n'est pas $9,000 qu'il veut donner, c'est $6,000. Je pense
que, à ce moment, il serait mieux de ne pas avoir de...
M. Mailloux: Je pense que la prudence exigerait qu'à
chaque fois qu'une offre préliminaire est faite, même si elle
semble finale, dans l'esprit de l'expro-priateur ou de l'évaluateur, il
doit être dit qu'elle est sujette à acceptation de la part du
Conseil du trésor. C'est d'ailleurs indiqué sur la formule.
M. Saint-Hilaire: Je comprends que c'est indiqué sur la
formule, mais, quand vous avez affaire à un gars que vous allez
exproprier qui a une cinquième année ou bien des fois, il ne sait
pas lire, il se fiche bien si cela est inscrit. Le gars qui fait de l'argent,
l'évaluateur privé qui fait de l'argent avec lui, dit simplement
au gars: On va t'avoir $9,000, c'est réglé. Après cela, ce
n'est plus réglé. Je le dis seulement pour renforcer nos
structures régionales, c'est tout.
M. Mailloux: Mais, cela s'applique, ce dont vous parlez...
M. Saint-Hilaire: C'est pour prouver, parfois, que, dans des
régions comme la nôtre, il y a des hommes aussi bons qu'à
Québec.
M. Mailloux: Mais cela s'applique, principalement, à
l'autre ministère, pour les mêmes fins, au ministère des
Transports.
M. Saint-Hilaire: Non, je ne parle pas seulement du
ministère. Je pense qu'on peut trouver d'aussi bons hommes dans des
bureaux régionaux qu'on peut en trouver au bureau central, à
Québec. N'en déplaise à tous nos savants confrères
qui sont ici.
M. Mailloux: On s'en sert également.
M. Saint-Hilaire: Seulement une autre question. Est-ce que pour
l'expropriation du parc du Bic, au moins, l'expérience du parc Forillon
va servir? Parce qu'il y a déjà des...
M. Mailloux: J'imagine que, après les deux jugements
rendus sur le travail du parc Forillon, cela devrait servir à quelque
chose, à moins que le gou-
vernement décide de contester les deux jugements
déjà rendus. Mais, je suis loin d'affirmer une telle chose.
Le Président (M. Picard ): Adopté?
M. Saint-Hilaire: Adopté.
M. Mailloux: Les principes généraux sont
adoptés.
Allocation de l'espace et de
l'équipement
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. A l'élément 1,
j'imagine que c'est peut-être général, je voudrais poser
certaines questions au ministre, concernant le mode de subventions des contrats
de services professionnels. Sans détour, je fais allusion naturellement
au rapport...
M. Mailloux: Gans?
M. Bédard (Chicoutimi):... Gans. Je veux également
faire allusion d'une façon précise aussi aux remarques faites par
le Vérificateur général, à la page 201, entre
autres. Sur les services professionnels, le Vérificateur
général exprimait ceci concernant les contrats et
l'exécution des travaux: "Bien que chacun des contrats contienne une
clause de responsabilité professionnelle et civile de la part des
professionnels, nous avons remarqué que le ministère ne va pas
jusqu'à exiger une copie de la police d'assurance dûment
certifiée à cette fin. Cependant, on nous a informé que le
service des contrats exigeait cette copie pour tous les nouveaux contrats
accordés depuis mars 1974. D'autre part, nous avons constaté que,
dans le cas de certains contrats, les travaux ont débuté avant
que les contrats ne soient signés. Même si ces contrats comportent
habituellement une clause de rétroactivité à cet effet,
les gestes administratifs posés au départ n'en sont pas moins
irréguliers pour autant, c'est-à-dire non conformes aux
dispositions des lois de l'administration financière et des travaux
publics. Il importe que des mesures soient prises afin de prévenir la
répétition de telles irrégularités."
Le Vérificateur général poursuivait en ces termes,
concernant l'approbation, une fois le travail exécuté: "Les
travaux exécutés par les professionnels tels que plans et devis
ne font pas l'objet d'une attestation écrite de la part d'un
représentant du ministère à l'effet que l'exécution
du travail est conforme au mandat confié."
Ce qui est alarmant dans tout cela, dans les remarques qui ont
été faites, c'est qu'une fois que le ministère a
donné un contrat de services professionnels, il semble que plus aucun
fonctionnaire ne se préoccupe de la qualité du service fourni, ni
des conséquences ou d'erreurs possibles de la part du professionnel dont
les services ont été retenus. Je n'affirme rien, mais je fais
simplement, en me référant au rapport Gans, que rappeler que dans
son rapport, on est allé jusqu'à dire en parlant des contrats de
services de professionnels que ce travail était donné à
tel point par patronage que les professionnels prenaient la liberté de
commencer l'ouvrage avant que le contrat même ne soit signé. C'est
une des remarques que sous-tendait le rapport Gans. Alors, je veux simplement
fournir au...
M. Saint-Hilaire: Question de règlement, ici. Je ne
voudrais pas que le député de Chicoutimi considère que le
rapport Gans est un rapport provenant de la Corporation des ingénieurs
professionnels...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai rien dit.
M. Saint-Hilaire: ... et je pense que là on sort des
extraits d'un rapport qui n'a trouvé aucune véracité. Il a
été admis par la Corporation des ingénieurs professionnels
que c'est un rapport uniquement interne. Je ne voudrais pas qu'on attaque
directement les professionnels.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
Le Président (M. Mercier): La parole est au
député de Rimouski.
M. Bédard (Chicoutimi): ... je n'ai pas cité
d'extraits en particulier. Je n'ai dit à aucun moment que c'était
là...
M. Mailloux: Comme cela fait quinze heures que j'attends cette
question, je voudrais bien qu'on la pose.
Le Président (M. Mercier): A l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous voulez, on va laisser le député de
Chicoutimi terminer ses commentaires. Après cela, vous pourrez avoir la
parole.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que je n'ai fait en
aucune façon allusion au fait que c'étaient là des
remarques explicitées par l'ensemble de la corporation professionnelle
dont parle le député de Rimouski. Je sais que l'intervention du
député de Rimouski est de bonne foi, mais effectivement je n'ai
pas laissé...
Le Président (M. Mercier): II extrapolait peut-être
certains commentaires, mais à tout événement, disons que
le tout rentre dans l'ordre et que le député de Chicoutimi peut
continuer ses commentaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Rimouski a extrapolé trop vite. De toute façon, j'étais
rendu à la fin de ma question, et je la pose dans le but très
clair de donner la chance, tout simplement, au ministre et au ministère
d'expliquer, d'une part, leur attitude ou leur position vis-à-vis des
remarques qui ont été faites par le Vérificateur
général, et si le coeur leur en dit, peut-être d'expliciter
aussi leur position face à certaines plaintes qui ont été
faites par des professionnels, en particulier, et non la Corporation, en
général, des ingénieurs.
M. Saint-Hilaire: Parce que c'est tellement clair, dans le
rapport Kent, qui dit: J'ai... et il le dit lui-même.
M. Bédard (Chicoutimi): Ecoutez! vous vous chicanez
vous-même.
M. Mailloux: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai rien dit de contraire
à ce que vous dites.
M. Mailloux: ... d'abord sur la deuxième question qu'a
posée le député de Chicoutimi, étant donné
que la réponse va être plus courte, en fait, c'est, je pense, la
deuxième année que le Vérificateur général
fait un tel commentaire, et suite avait été donnée aux
remarques qu'il avait faites l'an passé, puisque depuis le 31 mars 1974,
l'obligation est faite aux professionnels de fournir toutes les garanties
nécessaires d'exécution. La police d'assurance, toutes la
procédure correspond aux remarques faites en mars 1974 par le
Vérificateur général. Ce ne sont que pour des cas qui
s'étaient produits en fin d'année, de l'autre exercice
financier.
Très rares sont, parcontre, les cas sur lesquelsl e
ministère a dû revenir à la charge pour des défauts
d'exécution de travaux professionnels. Il y a deux, trois cas à
mon esprit, pour lesquels il y a eu une demande de remboursement ou de
correction d'un travail mal fait, et dans tous les cas, il y a eu
exécution de la part de ceux contre qui une plainte était
faite.
De toute façon, pour l'avenir, depuis l'an passé, cette
obligation est faite à tous les professionnels qui sont mandatés
par le ministère. Quant au choix des professionnels, j'ai
déclaré récemment, en Chambre, que ce choix,
c'était un choix discrétionnaire, qui était le choix du
client qui payait, et jusqu'à ce que des corporations professionnelles
nous invitent à agir autrement, en disant que les corporations des
ingénieurs, corporations des notaires, des architectes et toutes les
corporations professionnelles que vous connaissez, si ces corporations veulent
dire que l'éthique professionnel le ne serait pas mise en cause,
advenant que nous demandions des soumissions publiques, et si on se
réfère au rapport Gans, qui vient d'ailleurs de sources
très limitées et d'un échantillonnage qui,
réellement je ne le dirai pas n'est pas valable, mais qui
est tellement limité que c'est principalement les conclusions d'un ou de
deux qui ont été à l'intérieur de ce rapport...
Je pense, M. le Président, que j'ai lu attentivement le rapport
Gans. Je suis attaché à des ministères qui donnent
peut-être près de 50% des travaux professionnels, soit la voirie,
les Transports et travaux publics depuis bientôt cinq ou six ans. J'ai
regardé, quand j'ai vu les remarques du rapport, de quelle façon
tous mes prédécesseurs avaient agi, j'ai cherché, à
l'intérieur de tous mes dossiers, à quel moment une corporation
s'était plainte que la pratique que nous continuons et que tous mes
prédécesseurs ont employée, ne devait plus être
employée, et que l'on devait suivre d'autres critères... Je n'ai
jamais fait d'objection à ce que la Corpora- tion des ingénieurs
professionnels, elle-même aille vérifier dans chacun des bureaux
d'ingénieurs-conseils si l'ensemble des curriculum vitae qui nous sont
fournis sont exactement le reflet de la réalité. Je pense qu'il
lui appartiendrait à elle-même d'aller faire ce travail. Nous
sommes, nous-mêmes, oligés de vérifier l'étendue des
options que l'on nous donne, des disciplines multiples que l'on nous donne
à chaque fois qu'un bureau de professionnels offre ses services ou au
ministère de la voirie ou au ministère des Travaux publics.
Alors, les critères que celui qui était auparavant chef de
cabinet pour mon prédécesseur, M. Pinard, a décrit comme
critères de choix possibles, je pense que M.Villiard lui avait fait un
portrait assez fidèle de la situation.
Il avait dit d'abord qu'il y avait les critères de
compétence, d'importance d'un bureau par rapport à un travail
à exécuter. Il y avait les critères de
régionalisation et il y avait également les critères de
eelui qui paie et qui a le choix entre un et un autre qui offre à peu
près les mêmes qualités. J'en ai fait un aveu formel en
Chambre en disant: Oui, peut-être que les gens plus près de la
politique que d'autres avaient plus de chances d'obtenir un contrat que
d'autres, mais aux mêmes conditions sans qu'il n'en coûte un cent
de plus à l'Etat et quand je fais référence à
Hydro-Québec, à Bell Canada à toutes les compagnies
importantes, si cela s'appelle du patronage que de choisir...
Je regarde les plus grosses compagnies du gouvernement du Québec,
Hydro-Québec, en particulier et ce sont presque toujours les mêmes
bureaux qui sont en cause, possiblement parce que le travail professionnel qui
est donné à HydroQuébec donne satisfaction.
J'imagine que si un ou l'autre des bureaux professionnels n'apportait
pas la satisfaction qu'on est en droit d'attendre d'eux, ils seraient
remplacés par d'autres. Quand on demande à des compagnies
importantes d'aller vers des constructions gouvernementales, on retrace encore
là, la même préoccupation, soit que celui qui paie
désire avoir la plus grande compétence possible, d'abord; je me
demande si la personne qui, dans la vie privée, aurait une construction
unifamiliale ou multi-familiale à faire bâtir a besoin d'un
architecte, a besoin d'un ingénieur, si cette personne va demander
à la corporation de lui choisir son architecte ou son
ingénieur.
Comme administrateur d'un ministère, même si la Corporation
des ingénieurs voulait me dire que, parce que tel bureau de
Montréal qui n'a jamais daigné offrir ses services au
ministère, devrait être encouragé, je ne pense pas qu'il
appar-tenne à la corporation de venir m'imposer un ingénieur qui
d'abord, n'offre pas ses services et qui ne m'a jamais d'ailleurs donné
des preuves de sa compétence. La première chose que les
ministères exigent est d'abord que des services soient offerts. Si on
parle de patronage, j'imagine que les bureaux qui veulent obtenir du travail du
gouvernement, qu'ils offrent au moins leurs services et Dieu sait s'il y en a
qui offrent leurs services et aux Travaux publics et au ministère de la
Voirie.
Une Voix: Parfait.
M. Mailloux: Mais je dois quand même dire ceci: Dans le
choix des professionnels, il y en a peut-être qui sont plus
favorisés que d'autres. C'est arrivé sous tous les régimes
politiques, celui de M. Lévesque y compris. Je n'en ai pas fait grief
récemment. Je dis que M. Lévesque agissait exactement comme
ministre des Travaux publics, de la même façon qu'agit le ministre
actuel pour des bureaux qui avec plus de contrats ont pris plus d'importance
et, à un certain moment, ont été capables d'assurer de
meilleurs services. Quand je regarde le bureau qu'on a attaqué ici
à Québec, il y a peut-être un ingénieur, qui pour
des raisons que je n'ai pas à évaluer, a été
suspendu pour un certain temps, mais il ressort que personne ne sera en mesure
de venir dire au ministère que nous n'avons pas le droit de confier aux
30 ou 40 professionnels qui sont dans ce bureau des contrats parce que celui
qui a pu être sous le coup d'une suspension ne fait aucun travail
professionnel pour ce bureau.
C'est la même chose si dans un bureau d'avocats et je parle
à un avocat...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas ce que j'avais en
tête, je vous le dis tout très simplement, quand j'en ai
parlé.
M. Mailloux: Si, dans un bureau d'avocats, il y avait dix avocats
et qu'un avocat soit suspendu pour un temps donné, j'imagine mal que le
bureau qui fonctionne sous une raison sociale quelconque ne pourrait pas
recevoir, comme bureau, des contrats. Cela se fait partout, je pense, dans le
monde entier. Je dois dire ceci: Si la Corporation des ingénieurs ou une
autre corporation, arpenteurs ou autres, a certaines plaintes à faire
sur des contrats que nous avons accordés et que l'on n'aurait pas
dû donner, je dois dire immédiatement et publiquement que jamais
une corporation ne nous a donné une indication dans ce sens.
M. Bédard (Montmorency): C'est le meilleur raisonnement
que je n'ai jamais entendu et cela prouve une chose: Ce n'est pas
nécessaire d'être ingénieur pour bien raisonner.
M. Bédard (Chicoutimi): On le savait depuis longtemps.
M. Bédard (Montmorency): ... de sa déclaration en
Chambre...
M. Saint-Hilaire: ... que vous exigez d'une police de quel
montant?
M. Mailloux: C'est $100,000 et $200,000 ou plus-Une Voix:
Cela dépend de la grosseur du contrat.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais comme vous dites...
M. Saint-Hilaire: Exigez-vous un minimum au départ?
M. Mailloux: $100,000 et plus.
M. Saint-Hilaire: Mais un minimum assuré? Supposons que
vous avez une bâtisse de $100,000, vous lui demandez $100,000, mais avec
un déductible de combien? Le déductible est-il proportionnel ou
est-il toujours du même montant?
Si vous ne pouvez pas répondre, vous la donnerez... C'est
seulement par curiosité personnelle.
M. Mailloux: Non, on va la donner.
A l'heure actuelle, les polices d'assurance qu'on obtient des
professionnels, c'est une police de responsabilité professionnelle et
civile. Le minimum qu'on exige, c'est $100,000; tout dépend de la valeur
de la construction ou des risques du professionnel, on exige plus que cela. De
façon générale, c'est $100,000 et $200,000.
M. Saint-Hilaire: C'est parce qu'il y a toujours un
déductible au départ.
M. Mailloux: Le déductible est la responsabilité
même du professionnel qui prend cela lorsque la compagnie d'assurance lui
donne une assurance pour $100,000 ou $200,000. S'il obtient un
déductible de $5,000, c'est lui qui est responsable personnellement.
Je voudrais ajouter le phénomène suivant quant aux
professionnels. Il est indiscutable que, depuis quelques années, il y a
eu plus de professionnels engagés pour le gouvernement que dans les
années antérieures. Cela se comprend assez facilement par
l'importance qu'ont atteinte les budgets. Quand le budget de construction de la
voirie était de $150 millions par année, la presque
totalité des forces que nous avions au ministère, dans toutes les
divisions, réussissait à faire l'ensemble des travaux de
préparation de plans et devis dont nous avions besoin. Quant il s'est
agi de construire la Transcanadienne, l'autoroute Est-ouest à
Montréal, le boulevard Dufferin-Montmorency, nous avions quelques
spécialistes, mais nous n'avions pas tous les spécialistes
nécessaires à l'intérieur des ministères, pour
faire de tels travaux. C'est donc dire qu'il est assez facile à
comprendre que plus l'importance est à l'intérieur d'un budget,
plus il y aura de travaux professionnels de faits. Tantôt je disais que,
dans le cours des cinq années qui vont suivre, il faudra construire
peut-être 3,500,000 pieds de plancher, par l'entreprise privée ou
par d'autres. Il y aura, forcément, un engagement d'occasionnels
beaucoup plus qu'il y en a eu depuis un an ou deux aux Travaux publics et qui
se fera peut-être par l'entreprise privée, dans le cas de La
Laurentienne et de l'Industrielle, si on arrive à la conclusion ou, dans
le cas du ministère des Travaux publics, si c'est lui qui, comme
maître d'oeuvre, doit mettre en construction certaines bâtisses. Je
donne un exemple, en particulier, dans le domaine de la voirie où je
remarquais un commentaire, récemment. J'occupe la charge de ministre de
la voirie depuis un certain temps, il y a peut-être un peu plus d'argent
qu'il y en avait auparavant, je pense que c'est un peu normal. Mais, avant
qu'on ait engagé un bu-
reau de professionnels pour faire un plan et devis, on a fait appel
à toutes les forces de la voirie de Charlevoix. On est allé
chercher, dans les CEGEP de la région de Chicoutimi-Lac-Saint-Jean,
treize finissants, engagés comme surnuméraires, et c'est
seulement après cela qu'on a confié trois contrats à des
professionnels parce qu'on n'avait pas toutes les disciplines
nécessaires pour faire des travaux le long d'une rivière, on
n'était pas équipé pour de tels travaux. Je pense qu'il
n'y a pas d'abus de la part du ministère, mais l'importance de certains
budgets fait qu'on doit faire appel davantage à des professionnels.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme le ministre l'a dit, avant
de procéder, il a eu l'occasion de scruter la manière dont le
travail avait été fait par des ministres qui l'ont
précédé et il a été à même de
constater qu'il n'y a pas eu d'objection majeure de la part des corporations
professionnelles, dans ces manières de procéder. Egalement, le
ministre nous a dit que M. René Lévesque avait une manière
à lui, lorsqu'il était membre du cabinet libéral,
d'administrer le ministère des Richesses naturelles.
M. Mailloux: Je ne l'ai pas blâmé.
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Vous allez saisir le sens de
ma question. Je ne suis pas à la recherche de scandales ou quoi que ce
soit. Vous avez enchaîné que le ministre qui est en place agissait
dans la même ligne que son prédécesseur, mais le fait que
le ministre ait scruté comment les autres travaillaient auparavant,
qu'on se réfère à M. Lévesque ou à d'autres,
peu importe, cela ne veut pas dire qu'on doive se condamner
nécessairement à l'impossibilité d'innover dans la
manière de procéder.
Je pense bien que le ministre ne veut pas dire par là qu'il n'y a
pas d'amélioration possible, qui puisse être amenée au
système. D'ailleurs, il y a déjà eu certaines
améliorations qui ont été apportées par rapport
à la manière dont les gouvernements fonctionnaient
antérieurement. Aujourd'hui, lorsqu'il y a des contrats, à la
suite d'appels d'offres, des soumissions, je crois que c'est une grande
amélioration par rapport à ce qui existait auparavant. Dans ce
domaine des contrats pour services professionnels, ce que je voulais demander
au ministre, c'est si, à la lumière de l'expérience qu'il
a à l'heure actuelle, de l'expérience qu'il a pu constater chez
ceux qui l'ont précédé, à la lumière du
travail fait par ceux qui l'ont précédé, il croit à
des possibilités d'amélioration de ce côté.
M. Mailloux: II y en a une à laquelle je me suis
référé tantôt. Je me suis toujours demandé
pourquoi les corporations professionnelles ne faisaient pas elles-mêmes
la surveillance des offres qui nous sont faites. Quand il m'arrive sur mon
bureau ou que je remets à mon chef de cabinet ou à un officier un
curriculum vitae dans lequel on indique que la plupart des disciplines
professionnelles sont à l'intérieur de tel bureau, il
appartiendrait peut-être à ces corporations de vérifier et
de mettre leur sceau sur l'offre qui est faite, à savoir si elle est
aussi valable qu'elle est alléchante. Je pense que cela appartiendrait
aux professionnels, aux corporations et non pas au ministre ou à
d'autres titulaires de ministères.
Si les corporations professionnelles sont capables d'affirmer
également que des bureaux sont systématiquement mis de
côté simplement pour des critères politiques ou autres,
qu'elles le disent également. Je pense que ça devrait être
indiqué. Je me rappelle...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce serait même très
sain de la part de la corporation de se tenir debout.
M. Mailloux: Je me rappelle que, depuis deux ans, il y a un
professionnel qui s'est dit victime du système politique. Ce
n'était pas un ingénieur, c'était dans une autre
profession. Je tâche de faire faire l'enquête la plus approfondie,
mais il ressort qu'on n'a pas souvent, comme titulaire de ministère, des
recommandations qui nous viennent des corporations professionnelles. Il leur
appartiendrait peut-être de dire, si les méthodes que nous
employons ne sont pas bonnes, de quelle façon on pourrait le faire. Le
fédéral a tenté autre chose, il est allé aux
soumissions publiques, le ministère des Approvisionnements. Il s'est
fait répondre par la Corporation des ingénieurs professionnels
que c'était complètement immoral. Si on ne peut pas aller en
soumissions publiques, il reste que le choix appartient au client. Après
la sortie du rapport Gans je n'avais même pas eu connaissance de
sa préparation j'ai consulté tous ceux qui sont des
donneurs d'ouvrage. On m'a répondu: S'il y a des formules qu'on
connaît et qui sont employées dans d'autres pays, qu'on les
amène devant vos yeux et qu'on puisse en discuter. Mais jusqu'à
preuve du contraire, la seule formule connue, c'est que le choix d'un
médecin, d'un avocat et d'un professionnel appartient à celui qui
paye ou qui donne de l'ouvrage.
Il n'y a pas eu d'autre formule, jusqu'à maintenant, qu'on ait
trouvée parfaite. A présent, il y a d'autres critères dont
on se sert. Je ne sache pas que, pour aucun contrat d'importance, ce ne soit
pas l'homme politique qui se prononce, ce sont principalement les officiers qui
l'entourent.
Récemment, j'ai demandé à mon sous-ministre: A qui
allez-vous faire appel pour étudier les offres qui sont faites pour une
construction d'une trentaine de millions, préparées par d'autres
professionnels mandatés par une autre compagnie? Il m'a dit
immédiatement: Vous n'avez pas beaucoup d'options possibles. Il y a deux
bureaux d'importance dans le Québec, qui seraient en mesure de vous
donner un jugement de valeur, avant d'aller devant la Trésorerie. En
mentionnant les deux bureaux, il m'indique qu'un des bureaux travaille
déjà pour la compagnie en question. Vu le conflit
d'intérêts, il n'y a pas beaucoup de choix. Cela ne veut pas dire,
évidemment, que le ministre
connaît ce bureau, mais, souvent, il n'y a pas de choix.
Quand est arrivé le problème Ferchibal, ce fut la
même chose. Je ne connais pas plus CP Consultant que Camac International
et les autres. J'hésiterais à dire que je connais une personne
parmi ces gens. Mais, quand je demande à M. Charland, spécialiste
dans le domaine des transports des personnes et des marchandises: Quelles sont
les compagnies que vous connaissez et qui seraient en mesure de me donner un
jugement de valeur, ou une recherche de valeur? A ce moment, je pense qu'on est
obligé de faire appel à ceux qui ont démontré le
plus de compétence. Souvent, on va vers des bureaux qui font affaires de
manière internationale.
Dans tout cela, je ne nie pas que, quand c'est régional, cela
s'adresse peut-être plus à la question politique, ou à des
gens qui sont dans la région. On s'efforce alors de laisser à
chacune des régions le travail professionnel qu'on a à donner
dans ces régions, pour que ces bureaux vivent. S'il n'y a pas d'autres
bureaux qui sont encouragés à l'infini, c'est que, à un
moment donné, le rythme des travaux peut se réduire un peu et
tous les gens se trouveront presque en difficulté devant un manque
d'ouvrage assez évident.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous parlez du projet
Ferchibal, est-ce que l'étude qui avait été
demandée par le gouvernement doit toujours être publiée ou
rendue publique au mois de juin?
M. Mailloux: Entre le 15 et le 30 juin. Elle est demandée
pour le 15 juin. Cela peut retarder de quelques jours, mais le 15 juin
était la date de livraison.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce une étude qui sera
rendue publique?
M. Mailloux: Je ne pourrais l'affirmer maintenant. Je pourrai
prendre information, à savoir si elle peut être rendue publique,
mais je n'oserais l'affirmer maintenant. Ce peut être une étude
préliminaire, mais qui indique un certain choix qui pourrait faire que
l'intérêt public ne soit pas protégé, mais je
pourrai m'informer et en reparler au député de Chicoutimi
ultérieurement.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour clore ce point des contrats
de services professionnels, je dois comprendre que le ministre est loin
d'être fermé à l'idée d'améliorer le
système, s'il y a possibilité, mais il aimerait que les
corporations professionnelles qui sont visées fassent l'effort pour
apporter au ministre des suggestions qui soient constructi-ves et
positives.
M. Mailloux: Oui, je pense l'avoir dit en Chambre publiquement,
récemment. Si les corporations professionnelles prétendent qu'il
y a des méthodes qui seraient moins discriminatoires qui peuvent
être connues, qu'on les fasse connaître. Il appartient aux
corporations de nous dire de quelle façon on pourrait faire un partage
plus équitable. Quant au partage équitable qu'on tente de faire
actuellement, on fait simplement référence à l'autoroute
des Cantons de l'Est, pour laquelle 40 bureaux différents ont
été appelés à travailler.
M. Saint-Hilaire: M. le Président, dans le même
ordre d'idées...
Le Président (M. Picard): Un instant.
M. Mailloux: Pour $70 millions de travaux, il y avait 40 bureaux
différents.
Le Président (M. Picard): Le député de
Rimouski.
M. Saint-Hilaire: M. le Président, dans le même
ordre d'idées, je verrais mal la corporation je pense qu'il n'y a
pas un ingénieur professionnel, ou il n'y a pas un avocat, par sa
corporation, qui accepterait que les corporations viennent s'infiltrer, de
telle façon, en commençant à dire:
Un ingénieur est meilleur qu'un autre et un autre est meilleur.
Je pense que le type... Non, mais quand on demande aux corporations de venir
juger, c'est ce qu'on demande. Je ne pense pas que les membres d'une
corporation d'ingénieurs l'accepteraient, pas plus que les membres d'une
corporation d'avocats, etc.
C'est la même chose pour la soumission publique. Elle ne peut pas
être acceptable, parce que cela dépend, justement du degré
de travail que le type peut donner. Vous pouvez avoir, par des soumissions
publiques, des firmes d'ingénieurs qui vont vous donner de meilleurs
prix, mais qui vont vous donner un travail en fonction du prix qu'elles ont
soumis. Tandis que, l'autre méthode, la méthode actuelle, vous
permet, au moins, d'avoir un contrat global. Il y a une méthode qui se
pratique ailleurs, seulement pour les besoins de la cause, mais elle est
peut-être encore plus sujette au patronage que d'autres choses, c'est la
méthode du "package deal" qui se pratique beaucoup en France où,
l'architecte, les ingénieurs et tous les professionnels s'unissent
ensemble et soumettent un projet complet.
A partir de ce moment, ce n'est pas nécessairement le projet le
plus bas, à ce moment, qui est accepté et on tombe encore dans la
même discussion. Les discussions existeront toujours. Je pense que la
position que vous avez prise, à l'heure actuelle, de déterminer,
efficacement, qu'un bureau est capable d'effectuer un ouvrage à la
satisfaction du ministère, c'est encore le meilleur critère qu'on
ne peut pas avoir et la meilleure justice qu'on peut donner aux bureaux
valables, parce qu'il y a des bureaux qui ne sont pas valables.
M. Mailloux: II peut arriver que le ministère ne veuille
donner un contrat à certains professionnels pour des raisons qui lui
sont propres, mais que je n'ai pas à expliciter et qui ne sont pas des
raisons politiques.
M. Saint-Hilaire: D'ailleurs, c'est comme cela dans toutes les
professions. L'avocat qui travaille une cause, n'est pas pour donner un prix
fixe de la cause qu'il va déterminer, parce que, en fin de compte,
à partir de ce moment, il peut s'amuser longtemps. Il va bien
préparer sa cause ou mal la préparer. C'est la même chose
pour les professionnels. Vous avez un type qui est plus fin qu'un autre, cela
va lui prendre moins de temps à préparer un projet qu'à un
autre. Cela ne peut pas marcher.
M. Mailloux: On peut donner un exemple, peut-être, dans le
choix des avocats, en corporation, vous faites partie du Barreau. ll arrive
parfois que le ministère doive se défendre dans des causes
importantes ou devant des compagnies importantes. Quand on sait que les
compagnies importantes ont choisi des avocats dont le renom n'est plus à
faire, on insiste normalement auprès du ministère de la Justice
pour que la défense de nos droits soit faite par des avocats de
même importance.
Cela dépend des causes et des spécialités qu'on a
à défendre.
M. Saint-Hilaire: Cela va payer, suivant le taux de la
corporation. C'est la même chose pour les ingénieurs. Ce n'est pas
une branche à part, ils sont aussi fins que des avocats.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pouvez me parler à
l'aise en ce qui me regarde.
M. Mailloux: Non, mais c'est quand même vrai.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais pas si c'est la couleur
politique ou quoi que ce soit, mais je dois dire que...
M. Mailloux: Non.
M. Saint-Hilaire: Non, je le dis en badinant.
M. Mailloux: On allait dire...
M. Bédard (Chicoutimi): Je dois dire que je n'ai jamais eu
de contrat de la part du gouvernement.
M. Mailloux: Non, mais je dis dans les jugements
importants...
M. Saint-Hilaire: Moi non plus, d'ailleurs.
M. Mailloux: ...on doit se défendre. Si les compagnies
importantes prennent des avocats de renom, qui arrivent avec... Je pourrais
faire un exemple.
M. Bédard (Chicoutimi): II est normal que le
ministère pense à avoir des avocats de même qualité
pour faire face...
M. Mailloux: ...les mêmes armes. M. Saint-Hilaire:
18 heures.
M. Mailloux: Non, si vous voulez, on avait convenu d'aller vers
18 h 30.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la dernière
question...
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a eu
consentement?
M. Mailloux: Oui.
Le Président (M. Picard): II y a consentement des membres
de la commission qu'on continue jusqu'à 18 h 30.
M. Mailloux: 18 h 30.
M. Saint-Hilaire: J'avais pris un rendez-vous, je ne savais pas
à ce moment... s'il n'y avait pas d'objection. Même s'il n'y a pas
quorum, vous allez plus vite, je n'y serai pas.
Une Voix: Je vais te remplacer.
M. Bédard (Chicoutimi): L'an dernier, à
l'étude des crédits, le ministre nous avait affirmé que la
politique de location d'espaces par le gouvernement allait dorénavant
être basée sur le système reconnu des appels d'offres. Or,
si on regarde les engagements financiers des douze derniers mois...
M. Mailloux: Est-ce que je pourrais corriger le
député en disant que l'affirmation que j'avais faite, c'est que
pour les constructions d'édifices dont le gouvernement aurait besoin, on
irait normalement vers l'appel d'offres entre des promoteurs avec option de
bail-achat ou autrement, une politique qu'on avait mise en place l'an
passé, parce que je ne pense pas avoir jamais affirmé que, quand
il y a un local sur le chemin Sainte-Foy et que le local suivant est à 5
milles de distance, il me soit permis de recourir aux appels d'offres alors que
tel local est requis à tel endroit et il n'y a pas de concurrence
possible pour un appel d'offres.
Ce à quoi se réfère le député de
Chicoutimi, c'est pour la construction d'édifices publics et non pas
pour la location, parce que c'est jugé suivant le local inspecté
par nos fonctionnaires et selon les prix qui sont offerts dans telle
bâtisse donnée.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la construction
d'édifices publics, est-ce que cette promesse du ministre a
été respectée?
M. Mailloux: La préparation des plans et devis est
normalement faite par nos propres services, si ma mémoire m'est
fidèle. Quand les plans et devis sont terminés, nous faisons
appel par soumissions publiques pour la construction dans la majeure
partie des cas, constructions neuves. Il y aura peut-être des
exceptions si l'on fait référence aux compagnies d'assurance,
peut-être, Industrielle ou Laurentienne. Prenez la Laurentienne, une
partie des plans de constructions éventuelles était
déjà faite par ses propres services, par ses propres
professionnels. Ceux-ci discutent avec nos professionnels, à savoir si
cela correspond aux exigences du ministère en espace, en
aménagement, en services à donner.
Si cela répond aux exigences du ministère, il y a une
entente sur un prix de location éventuelle qui est soumis par la suite
à la Trésorerie, qui en fait l'analyse complète, à
savoir si c'est acceptable ou non, suivant les prix du marché.
A présent, si vous voulez que cela vous soit dit d'une
manière plus technique, je pense que M. Désy pourrait
peut-être vous dire de quelle façon, en mon nom.
Habituellement, dans les grands projets que le ministre a exposés
à Québec, ici, nécessairement, les promoteurs nous
présentent un projet, les promoteurs retiennent leurs propres services
de professionnels, ingénieurs et architectes, et nous, nous
négocions avec eux sur la base d'un bail à long terme; les prix
sont établis en fonction de critères qui vont tenir compte, par
exemple, dans le futur, de clauses d'indexation. Le prix est divisé en
trois. Vous avez un prix de base qui est le service de la dette; vous avez un
autre prix qui correspond aux frais d'exploitation de l'immeuble, et une
troisième composante qui correspond aux taxes municipales et scolaires
applicables à l'immeuble, de telle sorte que, dans le temps, le prix du
loyer est rajustable, compte tenu des frais d'exploitation. Mais le prix de
base demeure constant pour la durée du bail. C'est de cette façon
qu'on procède pour les locations des bâtisses.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque vous parlez de bail,
d'acquisition d'espace, de bail-achat, l'an passé j'ai la copie
intégrale de l'étude des crédits le ministre avait
mentionné à la commission l'intention du ministère de
procéder de plus en plus par bail avec option d'achat, et ce afin de
réduire les coûts de location à longue
échéance. Est-ce que le ministre a donné suite à
cette perspective ou à ce projet?
M. Mailloux: C'est une pratique qui n'est pas
généralisée, mais dont on se sert assez abondamment. A
présent, il faudrait quand même penser que ce n'est pas la seule,
je pense, qui puisse être retenue, parce que, même avec bail...
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être avez-vous fait
face à des difficultés particulières?
M. Mailloux: ... emphytéotique, après 20 ans, quand
on regarde les édifices autour de la colline parlementaire qui ont 20
ans ou à peu près, ça devient, d'après les
conventions de travail, souvent désuet, et la valeur réelle n'est
pas tellement évidente après 20 ans. Il y a plusieurs formules
qui sont acceptables et dont se servent tous les gouvernements. Le gouvernement
fédéral a un peu imité le gouvernement du Québec
dans la formule de bail-achat également. Mais, dans un cas comme
L'Industrielle si cela arrivait à conclusion, il est possible que
L'Industrielle demeure propriétaire de sa bâtisse. On en tient
compte dans la négociation qui est faite pour quelqu'un qui louera
à longue échéance et qui demeurera propriétaire de
son investissement. C'est peut-être moins chatouilleux dans ces cas,
parce qu'on à affaire à une collectivité d'assurés.
S'il y a un profit, le profit reste à des assurés.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour une meilleure
compréhension, lorsqu'on discute les engagements financiers, j'ai
simplement une petite demande à faire au ministre, étant
donné qu'il est membre du Conseil du trésor. Est-ce qu'il n'y
aurait pas possibilité qu'il puisse faire une certaine pression, pour
que ce soit indiqué dans les engagements financiers lorsqu'il s'agit
d'un bail, lorsqu'il s'agit d'un bail-achat.
M. Mailloux: Mon collègue, M. Parent, qui est
vice-président du Conseil du trésor sait pertinemment si c'est un
bail ou un bail-achat. C'est le spécialiste en la matière.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais pour l'Opposition qui
a...
M. Mailloux: Oui, on peut le faire indiquer.
M. Bédard (Chicoutimi): ... à discuter,
peut-être que cela serait un avantage...
M. Mailloux: On peut le faire indiquer dans tous les cas.
M. Bédard (Chicoutimi): ... au niveau de la dissussion que
cela soit indiqué auparavant.
M. Mailloux: Je le ferai indiquer. A présent, les prix de
location sont extrêmement variables. Il y a quatre ou cinq ans, avant que
l'inflation se fasse sentir de manière tellement accentuée, on
voyait quantité de locations qui se faisaient entre $3.50, même
dans des villes aussi importantes que Québec et $4.50 et $5.50. On a vu
une progression des prix constante, en somme, une montée en
flèche. Il est bien rare qu'on soit capable de louer actuellement dans
un édifice assez moderne, à moins de $7.50, $8, $9 et $10 dans la
région de Montréal; mais aussi effarant que cela puisse
paraître, je regardais récemment certains documents qu'on me
faisait signer au Japon où dans des rues secondaires, on paie $19.50 et
je ne pense pas que cela soit des édifices tellement modernes. A Paris,
c'est encore plus cher. Les pays industrialisés ont connu une
montée en flèche et si place Desjardins coûte plus cher
qu'on pense, je crois que, lorsque tout sera terminé, cela ne sera quand
même pas un mauvais achat. Si la décision avait été
rendue deux ans après, cela aurait été encore plus
dispendieux avec les mêmes problèmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque vous procédez par
contrats de location qui se font par voie de négociation, y a-t-il des
critères, des normes que le ministère doit nécessairement
respecter j'imagine que c'est le cas et pourrait-t-on avoir, pour
autant que c'est possible le dépôt de ces normes quant à la
qualité, la sécurité, l'accessibilité, le
coût, la durée du bail et l'aménagement des locaux?
M. Mailloux: Ces normes existent actuellement. On vient justement
de terrminer un bouquin de révision qui nous donne toutes les exigences
minimales. On demande à un propriétaire, en termes
d'éclairage, de chauffage...
M. Bédard (Chicoutimi): ... de
sécurité...
M. Mailloux: ... de sécurité, de sorties de
secours, de se conformer en tout point à toutes les exigences du
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre en ce qui regarde la
sécurité publique dans les bâtiments. Au niveau du bail,
normalement, quand c'est une location de moins de 5,000 ou de 10,000 pieds
carrés qui est dans une bâtisse existante, on fait un bail d'une
durée de cinq ans.
Par contre, si c'est une location plus importante, qui oblige une
construction, le bail est d'une durée de dix ans. Dans tous nos baux, on
a toujours une clause de renouvellement annuelle automatique au terme du bail,
à moins de préavis de part et d'autre, le bail se renouvelle
automatiquement d'année en année. Ce qui permet d'éviter
de renégocier, surtout des baux où on est obligé de faire
un bail à court terme. Par exemple, à trois ans, le bail peut
durer cinq ou six ans pour autant que les deux parties sont satisfaites des
conditions.
On a une formule de bail standard qui donne la plupart de ces exigences.
On exige aussi que le propriétaire fasse l'entretien quotidien des lieux
à l'intérieur de la bâtisse. Lorsqu'on loue une
bâtisse, on n'a pas à se préoccuper de faire le
ménage à l'intérieur de la bâtisse. C'est la
responsabilité du propriétaire. C'est tout décrit dans le
contrat de location.
D'ailleurs, toutes ces informations sont contenues dans des cahiers qui
sont à se compléter actuellement. Ils pourraient être
fournis à l'Opposition...
M. Bédard (Chicoutimi): On peut compter
là-dessus?
M. Mailloux: Aussitôt que cela sera terminé,
oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Le Vérificateur
général a fait certaines remarques concernant les locaux
loués en ce sens qu'il alléguait dans son rapport que la banque
d'information concernant les locaux loués n'était pas tenue
à jour. Est-ce que c'est une constatation fortuite ou si c'est à
partir de faits bien précis qu'il a pu formuler cette remarque? Il
disait entre autres: "Pour que cette banque puisse servir ses utilisateurs, il
est indispensable qu'elle contienne des données exactes et qu'elle soit
constamment à jour."
M. Mailloux: Je pense que le ministère connaît assez
bien les espaces qu'il peut mettre à la disposition de certains
services, mais cela fait quand même face, cette banque d'inventaire,
à certaines contraintes qui ne font pas l'affaire de certains
ministères, services ou commissions qui sont organisés et qui ne
veulent pas être localisés à l'endroit qui est disponible.
Il y a toutes sortes de contraintes là-dedans. Si on vient, par une loi
en Chambre, de former une commissionsion des loyers ou d'ajouter toute
commission qu'on a vu naître depuis deux ou trois ans, quand même
on aurait des locaux disponibles à tel endroit et si la commission doit
siéger à tel autre endroit ou si on se fait dire par des juges,
comme j'en ai vus à quelques reprises, nommés depuis un certain
temps, qui doivent siéger, ils exigent de siéger à tel
endroit et ils ne veulent pas aller dans les espaces qui sont à la
disposition du ministère. Il y a certaines exigences qui ne
répondent pas aux vues de certaines commissions ou ministères. Il
n'y a pas seulement la question d'être bien logé et d'être
logé dans des endroits tellement centraux, il y a également
certaines autres contraintes qui nous sont apportées, auxquelles on doit
faire face, mais qui font que la banque de renseignements que nous avons, qui
est assez à jour, je pense, ne peut pas servir tout de même
à toutes les fins.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le paiement des loyers,
le vérificateur notait également que la procédure
utilisée ne tenait compte que de la signature des baux sans s'assurer
que les locaux étaient livrés, ce qui amenait comme
conséquence, à certains moments, certains paiements faits
indûment, certains locaux payés, autrement dit, mais non
occupés par le ministère.
M. Mailloux: Actuellement, nous avons une formule d'avis de
changement de locaux. Lorsqu'on déplace un ministère d'un local
à un autre, une formule est remplie et on est avisé
immédiatement lorsque le ministère entre dans un nouvel
édifice. C'est noté dans la banque. Cela se fait actuellement.
Cela ne fait pas très longtemps, par exemple, que cette formule est en
vigueur, à peu près un an. Nos négociateurs qui parcourent
la province nous rapportent chaque semaine l'occupation des locaux. Il peut y
avoir, certains locaux vacants à un certain moment, mais c'est normal.
Il faut un peu d'espace tampon.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que le genre de
remarques que vous me faites est assez compréhensible et assez
acceptable.
Si c'était seulement cela qu'avait constaté le
Vérificateur général, il n'aurait pas cru bon de faire une
remarque tout à fait spéciale dans son rapport, selon laquelle il
a constaté qu'il y avait des paiements indus qui avaient
été faits concernant des loyers...
M. Mailloux: Le rapport du vérificateur date de 1973/74
et, depuis ce temps, on a apporté des améliorations au
système.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand il a fait ces remarques,
puisqu'il faut se situer dans le temps où il les a faites...
M. Mailloux: Cela fait un an qu'il a constaté
ça.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela a
été corrigé dans votre bilan?
M. Mailloux: Oui, cela a été corrigé.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y avait beaucoup
d'exemples de paiements faits d'une façon indue à ce
moment-là, pour 1973/74?
M. Mailloux: Je ne pourrais pas l'affirmer.
Il s'agit plutôt de cas d'exception. A un moment donné, par
exemple, lorsqu'on doit aménager, dans un local loué, il nous
arrive assez souvent qu'il y a des problèmes au niveau des
aménagements, au niveau des livraisons d'écrans, du mobilier,
etc. Alors, il peut arriver qu'on soit obligé de payer trois ou quatre
mois de loyer durant les travaux d'aménagement. Ce qui correspond
jusqu'à un certain point, à un pourcentage de vacance. On ne peut
pas toujours utiliser nos locaux à 100%. Il y a donc des mois où
on paye le loyer et l'occupation effective n'est pas faite.
Cela peut être considéré comme étant un
paiement indu, mais il reste que, dans la pratique des choses, on ne peut pas
entrer au moment où on signe le bail.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question
à l'élément 1. Par le passé, sans être
procédurier, le ministère et le parti ministériel avaient
insisté sur la nécessité de regrouper, dans les moyens
centres, tous les services gouvernementaux dans un même édifice ou
dans un même ensemble immobilier. Il est évident que cette
pratique se justifiait et se justifie encore, tant sur le plan administratif
que sur le plan des services aux citoyens. Maintenant, est-ce qu'on pourrait
savoir quels sont les projets, à l'heure actuelle, dans ce domaine, dans
quelle ville se situent ces projets?
M. Mailloux: Le ministère a eu tendance, dans certaines
régions, où la population est assez dense, de regrouper les
services.
M. Bédard (Chicoutimi): On a vécu le
problème dans la région. On n'a pas fini de le vivre.
M. Mailloux: Les projets que j'ai à l'esprit, ceux de
Granby et de Trois-Rivières, dans le cours de l'année actuelle,
il y a aussi celui de Hull.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, dans ces endroits, ce
sera la construction d'édifices administratifs.
M. Mailloux: II y a le projet de la ville de
Saint-Jérôme qui est en marche depuis un certain temps. C'est la
construction d'édifices administratifs avec les formules de construction
dont on a parlé tantôt.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour Saint-Jérôme,
quand est-ce que cela va être complété, selon la projection
du ministère?
M. Mailloux: A l'automne, ça devrait être
complété. A Granby, ce n'est pas encore en construction; quant
à Trois-Rivières, il y a des professionnels qui viennent
d'être nommés très récemment.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque le ministère
procède à ces constructions, quel est le mode d'acquisition qui
est le plus souvent employé, est-ce que c'est la location, la location
à la chaîne, la construction ou l'immobilisation?
M. Mailloux: II y a bail-achat dans la pi upart des cas, je
pense, et il est question de bail-achat à Granby, à Hull et
à Trois-Rivières. Le ministère est assez rarement
propriétaire de la bâtisse, il construit assez rarement
lui-même la bâtisse.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des cas où
un tel édifice a été construit par un particulier avec
l'assurance qu'il pourrait louer au gouvernement en totalité les...
M. Mailloux: À Saint-Jean, cela a été par
soumissions publiques, à Saint-Jérôme, cela a
été par soumissions publiques, à Granby, cela va
être par soumissions publiques, à Trois-Rivières, cela va
être par soumissions publiques.
M. Bédard (Chicoutimi): A Saint-Jean, vous êtes
sûr que c'est par soumissions publiques?
M. Mailloux: A Saint-Jean, non, cela n'a pas été
par soumissions publiques. Cela a été négocié. Tous
les autres cas que j'ai mentionnés vont être par soumissions
publiques, mais l'acquisition des terrains et toutes ces choses, le choix des
terrains, cela se fait avec les villes et suivant un certain critère
d'aménagement. On sait qu'à Granby c'étaient des
promoteurs, avec des centres commerciaux et d'autres édifices
administratifs. A Hull, c'est un peu le même problème qui se
pose.
M. Bédard (Chicoutimi): Saint-Jean me semble...
M. Mailloux: C'est en 1970...
M. Bédard (Chicoutimi): ...un cas d'exception.
M. Mailloux: Saint-Jean, c'était en 1970 et ç'a
été négocié.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pouvez nous
expliquer pourquoi? Le ministre est sans doute au courant...
M. Mailloux: II faudrait que j'aie les documents.
M. Bédard (Chicoutimi): ...de certaines
affirmations...
M. Mailloux: Je sais que cela a été
négocié, oui. A présent, comme...
M. Bédard (Chicoutimi): ...qui ont été
faites par la presse locale.
M. Mailloux: Cela date de quatre ou cinq ans. Il faudrait que je
relève les documents. Je pourrais peut-être vous donner une
réponse demain. Mais cela a été un contrat
négocié pour l'usage de la bâtisse à un prix
fixé par le ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait avoir les
renseignements?
M. Mailloux: Oui, on pourrait vous donner le prix de location
qu'on paie là-bas, oui.
Une Voix: La copie du bail.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Concernant la
construction de palais de justice, notamment celle du palais de justice de
Québec, comme le ministre le sait, les différents services du
palais de justice actuel d'ailleurs on en avait parlé un peu lors
de l'étude des derniers créditssont présentement
éparpillés un peu partout dans le quartier latin et à
l'université Laval. Il est même à prévoir que la
situation va s'empirer à mesure que les cours vont décider de
siéger hors du palais de justice, entre autres la cour de pratique, la
cour Supérieure, qui est à l'université Laval, la cour
Provinciale, qui est au 39 de la rue Saint-Louis, et les archives qui sont
à deux endroits différents. C'est évident qu'à ce
moment-là cela représente un éparpillement qui peut amener
comme conséquence pas mal moins...
M. Mailloux: Vous parlez là d'un endroit particulier?
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): Du palais de justice de
Québec.
M. Mailloux: De Québec, d'accord!
Le Président (M. Picard): Est-ce que je dois comprendre
que l'élément 1 est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
Le Président (M. Picard): Elément 1, adopté.
Elément 2: Construction.
Palais de justice
M. Mailloux: Quant au palais de justice de
Québec, le gouvernement s'est porté acquéreur d'un
terrain il y a un certain temps déjà, terrain que connaît,
je pense, le député de Chicoutimi, à l'arrière des
édifices du complexe G. Actuellement ce ne sont que des études
préliminaires.
Il n'y a aucun mandat confié à des professionnels pour la
préparation de plans et devis. Je ne pense pas que cela aille sur le
budget de l'année. Il y a quelques restaurations, entre autres,
Roberval, où, dans le cours de l'année, il y aura une
amélioration apportée au palais de justice.
Dans le cas des palais de justice, il est indiscutable que ce n'est pas
la même formule qui est employée, puisque c'est une bâtisse
un peu particulière. Normalement, le gouvernement tend à
construire ses palais de justice lui-même.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que Chicoutimi n'avait pas
fait une demande également à l'effet de souligner, au
ministère, la nécessité d'augmenter le terrain de
stationnement qui est vraiment exigu, à l'heure actuelle et aussi
n'avait-il pas demandé certaines rénovations? Il y en a
déjà qui ont été faites, il n'y a quand même
pas si longtemps, mais certaines autres rénovations étaient
nécessaires.
M. Mailloux: Nous agissons forcément pour les
ministères-clients. J'ai tantôt fait référence
à Roberval, parce que je sais que, pour Roberval, nous avons eu l'ordre
du ministère de la Justice d'aller de l'avant. J'avais moi-même,
l'an passé, visité les lieux. Je pense que, comme le
député demeure dans la région, il sait que, à
Roberval, il y a une situation tout à fait particulière.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai été souvent
plaider à cet endroit et je pense que cela s'imposait.
M. Mailloux: Les locaux ne sont réellement pas
correspondant à ce que peuvent exiger les personnes qui doivent y
siéger, pas plus aux greffes qu'au bureau d'enregistrement. Je pense que
cela mérite absolument une action immédiate. Il y a des demandes
qui sont faites également pour Chicoutimi et plusieurs endroits du
Québec, mais, jusqu'ici, nous n'avons pas eu encore d'ordre de
procéder dans le cas de Chicoutimi. Cela peut venir en cours de
route.
M. Bédard (Chicoutimi): A d'autres endroits, non plus.
M. Mailloux: ...étant donné que le ministère
de la Justice peut nous informer au fur et à mesure de la dépense
des crédits qui lui sont alloués, d'aller dans une direction
plutôt que dans l'autre. On arrive...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pourrais peut-être
acheminer ma question au ministère de la Justice...
M. Mailloux: Au ministre de la Justice.
M. Bédard (Chicoutimi): ...lors de la discussion des
crédits.
M. Mailloux: Nous n'établissons pas les priorités
pour les ministères-clients.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous répondez
à...
M. Mailloux: On répond à un désir
exprimé, à un ordre exprimé par un ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Concernant le palais de
justice de Québec lui-même, où on sait que la situation
d'éparpillement demande quand même une action très
précise de la part du gouvernement pour regrouper les différents
services qui y sont affectés, le ministre peut-il nous dire pour quand
il prévoit cette construction du palais de justice, à
Québec?
M. Mailloux: Pour cette année, il y a des études
préliminaires qui sont faites pour les besoins de la justice. La
question pourrait, par contre, être posée à mon
collègue, lors de la discussion de ses crédits, à savoir
s'il insistera pour que l'éventuelle construction, après les
études préliminaires, se fasse au prochain budget, si le besoin
s'en faisait sentir. Mais, c'est mon collègue qui pourra donner une
réponse à une telle question.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine que le ministre n'a pas
eu l'occasion de prendre connaissance des études préliminaires
qui lui permettraient de nous dire quelles sortes d'études
préliminaires...
M. Mailloux: Elle ne sont pas encore complétées,
elles ne font que commencer. A l'intérieur des crédits, il y a
des sommes nécessaires pour les études préliminaires dont
on parle.
Quartier général de la SQ
M. Bédard (Chicoutimi): II y a peut-être certaines
autres questions, puisqu'on parle de palais de justice, qui devront être
référées au ministre de la Justice. Mais, comme il s'agit
de constructions, je voudrais demander au ministre où sera construit ce
nouveau quartier général de la Sûreté du
Québec, à Québec, dont on parle?
M. Mailloux: Sur le boulevard Pierre-Bertrand.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le boulevard
Pierre-Bertrand.
M. Mailloux: Les plans et devis, d'ailleurs, vont être en
préparation dans quelques jours.
M. Bédard (Chicoutimi): A combien les estimations...
M. Mailloux: Les estimations?
M. Bédard (Chicoutimi): ... les estimations pour ce
projet, sont de quel ordre?
M. Mailloux: Une construction qui commen- cera cet automne, entre
$8 millions et $12 millions. C'est l'avant-projet, alors ce sera fixé
après l'avant-projet; entre $8 millions et $12 millions.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre est en
mesure de nous dire quand il prévoit le parachèvement de ces
travaux?
M. Mailloux: En commençant à l'automne, cela veut
dire à peu près deux ans...
M. Bédard (Chicoutimi): A peu près deux ans.
M. Mailloux: ... d'exécution, s'il n'y a pas trop de
grèves de la construction.
Colline parlementaire
M. Bédard (Chicoutimi): Naturellement. Quels sont les
projets pour les édifices actuels qui regroupent également les
bureaux de l'Office du crédit agricole et de la cour du Bien-Etre
social?
M. Mailloux: L'Office du crédit agricole, au coin de
Turnbull...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela se situe au niveau du
quadrilatère autour du Grand Théâtre...
M. Mailloux: Si mes renseignements sont bons, ils vont être
logés dans Sainte-Foy. Les terrains où était l'Office du
crédit agricole serviront dans l'avenir pour du logement. On vient
d'accepter de céder ces terrains pour de l'habitation familiale dans le
plan de rénovation...
M. Bédard (Chicoutimi): Rénovation.
M. Mailloux: ... de la ville de Québec et d'urbanisation.
On va les louer par bail emphytéotique, mais cela va servir à la
construction de logements, d'habitations familiales...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela a une relation
avec la rénovation dans Bourgneuf?
M. Mailloux: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, cela n'a aucune relation avec
cela.
M. Mailloux: Parce qu'il y avait une entente selon laquelle,
près de la colline parlementaire, on laisserait certains espaces qui
permettraient que les fonctionnaires ou des gens près de la colline
parlementaire puissent se loger à proximité, à
l'intérieur du plan d'urbanisme de la ville de Québec. Il n'y a
aucune construction, d'ailleurs, qui est entreprise sans que nous en tenions
compte et que nous en discutions avec les municipalités
concernées: la ville de Québec, Sainte-Foy, Sillery.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il faut prévoir
que ces constructions, celles dont on parle, ne commenceront pas avant quelques
années ou si cela peut être plus rapide qu'on pense?
M. Mailloux: II faut que la Sûreté du Québec
soit logée ailleurs. Cela voudrait dire probablement un délai de
deux ans avant que la mise en chantier ne soit faite.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y aura d'autres
questions à l'élément 2?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, il va y en avoir. Le
Président (M. Picard): Alors, j'ajourne... M. Bédard
(Chicoutimi): Permettez-vous? M. Mailloux: Une seule.
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement, je voudrais savoir,
quitte à ce qu'on m'en produise la liste, quels sont les projets du
ministère pour cette année concernant les constructions
d'immeubles?
M. Mailloux: On pourra...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que cela ne peut pas
se faire dans le temps de le dire.
M. Mailloux: J'hésite à répondre. Si j'ai
donné une extrapolation tantôt de la perspective de l'année
qui va commencer, on a mentionné qu'il fallait mettre, d'ici 1981,
à la disposition des ministères, 3.5 millions de pieds de
plancher, qui sont acceptés, présentement par la
Trésorerie; je ne voudrais quand même pas situer, à
quelques centaines de pieds près, la localisation des édifices
pour la surenchère et tout ce qui pourrait suivre.
Est-ce que vous tenez à avoir un document public ou si...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut être un
renseignement selon la formule que vous croirez la meilleure.
M. Mailloux: Une seconde.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsqu'on a discuté les
crédits des Affaires municipales, j'ai eu l'occasion d'insister beaucoup
sur la nécessité de prendre certaines précautions, afin
d'éviter les spéculations foncières... On ne travaillera
pas dans le sens contraire.
M. Mailloux: Je pourrais peut-être donner des
décisions qui sont prises ou qui seront prises prochainement, pour
lesquelles on est certain qu'une construction se mettra en marche cette
année. Quant aux autres, je pourrais peut-être, verbalement, faire
un commentaire...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça.
M. Mailloux:... au député de Chicoutimi pour
l'informer des prévisions possibles du gouvernement dans la prochaine
année de négociation.
M. Bédard (Chicoutimi): Parfait M. Morin:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Est-ce que
l'élément 2 est adopté?
M. Mailloux: Ce n'est pas l'élément 2.
Le Président (M. Picard): Eléments, adopté.
La commission ajourne ses travaux...
M. Mailloux: C'est le programme 2. Est-ce qu'on pourrait
considérer ce programme adopté ou s'il y a d'autres
questions?
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le programme, il me reste
trois ou quatre questions à poser, plus au niveau du programme 1. Si on
veut l'adopter, quitte à...
Le Président (M. Picard): Si vous avez d'autres questions
à poser, on est mieux de les laisser. On va adopter
l'élément 2. On reviendra demain matin aux éléments
3 et 4.
M. Mailloux: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux à 10 heures, demain matin.
(Fin de la séance à 18 h 27)