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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des projets de loi nos 251 et 259
Séance du lundi 15 décembre 1975
(Vingt heures vingt-huit minutes)
Projet de loi no 251
M. Cornellier (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement est réunie ce soir pour faire l'étude,
article par article, du bill no 251, Loi modifiant la Loi des transports et
d'autres dispositions législatives.
Avant d'entreprendre l'étude de l'article 1, je cède la
parole immédiatement au ministre des Transports. Un instant. On vient de
me mentionner, avec beaucoup de raison, qu'il est nécessaire de nommer
un rapporteur à la commission. Si vous me permettez, je
suggérerais le nom du député de Nicolet-Yamaska, M.
Faucher, comme rapporteur. Agréé? Alors, M. Faucher est
rapporteur de la commission. J'aimerais aussi mentionner que M. Berthiaume
(Laprairie) remplace M. Bellemare (Rosemont) comme membre de la commission pour
ce soir.
L'honorable ministre des Transports.
M. Mailloux: Je n'ai aucun commentaire à faire avant la
discussion article par article. D'ailleurs, je pense que mon collègue de
l'Opposition n'en a pas non plus.
Il y a des amendements, par contre, qui seront apportés au fur et
à mesure de l'appel des articles. Je pourrais peut-être donner la
position du ministère quant à la discussion qu'a eue en
deuxième lecture mon collègue de Chicoutimi, au moment où
ça paraîtra être en concordance avec le sujet dont il
était question à ce moment, lors de la deuxième
lecture.
Le Président (M. Cornellier): Très bien. Nous
procédons immédiatement à l'article 1. D'après les
papillons qui nous ont été distribués, il y aurait une
modification à l'article 1.
M. Mailloux: Ce ne sera pas long, M. le Président.
M. le Président, ce serait mon intention, durant l'appel des
articles, de situer le problème qu'a rencontré le
ministère des Transports ou la commission et de dire la solution qu'on
envisage, si ça peut éclairer davantage mon collègue de
l'Opposition.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Transporteur
M. Mailloux: Le problème à l'article 1 est qu'une
bonne partie du transport routier est effectuée au moyen d'une technique
dite de remorquage qui constitue à tirer, au moyen d'un véhicule
tracteur, des remorques ou des semi-remorques appartenant à un
expéditeur ou à un autre transporteur. Cette forme de transport
était réglementée par la Régie des transports qui
la contrôlait avant l'adoption de la Loi des transports. Il n'est pas
certain que les voituriers remorqueurs soient compris dans la définition
de transporteur, ni que les activités de ces voituriers remorqueurs
entrent dans le cadre de l'article 2 de la loi qui en détermine le champ
d'application.
A b), le courtage en transport et la location de véhicule. Le
courtier en transport et le locateur de véhicule sont déjà
compris dans la définition de transporteur, mais leurs activités
ne font pas partie du champ d'application de la loi.
Solution proposée au paragraphe a): "Afin que l'activité
des voituriers remorqueurs soit couverte par la Loi des transports et que le
lieutenant-gouverneur en conseil puisse faire des règlements à
leur égard, il y a lieu de modifier en conséquence la
définition de transporteur, de façon à ce qu'elle
comprenne une personne qui, au moyen d'un véhicule tracteur, tire une
remorque ou une semi-remorque, de dire, dans l'article 2 de la loi, que
celle-ci s'applique au tirage de remorque ou de semi-remorque."
Il y a un papillon dont vous avez copie, j'imagine, pour faire dire,
à l'article 1d) ii) qui se lirait comme suit: "Au moyen d'un
véhicule tracteur, tire une remorque, une semi-remorque, un fardier ou
une maison, un bureau ou une usine sur roue." Est-ce que vous avez la copie du
papillon?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. Est-ce qu'on peut nous dire
pourquoi cette nouvelle précision? L'article 1 ii) apportait
déjà une précision qui n'apparaissait pas, du moins
explicitement, mais là, on apporte une autre précision avec le
papillon.
Le Président (M. Cornellier): M. Charland va donner la
réponse au nom du ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour que ce soit enregistré
au nom du ministre.
Le Président (M. Cornellier): Enregistré au nom du
ministre.
M. Mailloux: Le problème, c'est qu'il s'est
développé dans le métier des spécialistes qui
maintenant sont appelés pour transporter des maisons, soit des maisons
préfabriquées, des maisons mobiles ou encore des usines
d'asphalte; le propriétaire de l'usine elle-même n'ayant pas le
tracteur qu'il faut pour déménager cette usine, il fait appel
à un type qui vient, contre rémunération, tirer son usine
et la déplacer dans le territoire.
Le Président (M. Cornellier): Cet amendement
proposé est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. CornelHer): L'article 1 est adopté
tel qu'amendé. Article 2. A l'article 2, il y a un papillon pour
modifier le paragraphe d) qui se lirait comme suit: "au tirage de remorque, de
semi-remorque, de fardier ou de maison, de bureau ou d'usine sur roues, au
courtage en transport et à la location de véhicules."
M. Mailloux: Ce serait de concordance avec le premier
article.
Le Président (M. Cornellier): L'article 2 adopté
tel qu'amendé? Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 3.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le
Président, nous avons un amendement à présenter au nom de
l'Opposition. Cet amendement concerne les articles 3, 16...
Le Président (M. Cornellier): Un instant! L'article 3.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 16.
Le Président (M. Cornellier): ... et l'article 18.
Avec le consentement de la commission, la discussion proposée par
le député de Chicoutimi à l'article 3 s'appliquera aux
articles 16 et 18 par concordance. Si vous le permettez, cette discussion
portera en même temps sur les trois articles. Agréé?
M. Bédard (Chicoutimi): Effectivement, mon amendement se
serait situé à l'article 16. Si j'ai voulu qu'on y joigne
l'étude simultanée de l'article 3 et de l'article 18, c'est que
je crois que si l'amendement que je présente était adopté,
à ce moment, cela influerait grandement sur la formulation de l'article
3 et de l'article 18.
M. le Président, l'ancien article 34 spécifiait ceci:
"Tout permis est délivré au nom d'une personne domiciliée
au Québec ou ayant au Québec, depuis au moins douze mois, une
place d'affaires déterminée comme telle par le
lieutenant-gouverneur en conseil, sauf dispositions contraires contenues dans
une entente conclue en vertu de l'article 10 de la Loi du ministère des
Transports (1972, insérer ici le numéro de chapitre du projet de
loi 221)."
L'amendement qui nous est apporté par l'article 16, comme on peut
le voir, est le suivant: "Tout permis est délivré au nom d'une
personne qui est domiciliée au Québec ou a au Québec une
place d'affaires conforme aux exigences et autres conditions des
règlements du lieutenant-gouverneur en conseil, sauf dispositions
contraires etc."
On remarque que cet amendement qui nous est apporté aujourd'hui
fait disparaître l'obligation qu'avait une personne, pour avoir un
permis, dans le Québec, d'être domiciliée au Québec
ou d'avoir une place d'affaires depuis au moins douze mois.
M. Mailloux: Si l'honorable député de Chicoutimi
acceptait que l'on donne, par des papillons, les amendements qu'on voulait
apporter aux articles en question. Si cela rejoint, en partie, l'intention de
l'Opposition, on pourrait peut-être voir, à ce moment, quelle est
la différence que cela donnerait dans les positions et dans ce
qu'espère régler le ministère des Transports.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme on vient seulement de nous
donner les papillons, est-ce que vous auriez objection, M. le Président,
à ce qu'on ait peut-être deux ou trois minutes, le temps de les
regarder et de voir jusqu'à quel point cela peut rejoindre, au moins,
l'esprit d'un amendement qu'on voulait apporter?
Il y aurait peut-être lieu, pendant qu'on vérifie le
papillon que vient de nous distribuer le ministre...
M. Mailloux: On pourrait peut-être...
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être lieu
de suspendre l'article 3, de continuer à lire jusqu'à l'article
16, entre-temps. On va avoir l'occasion de...
M. Mailloux: D'accord!
M. Bédard (Chicoutimi): ... voir ce qui en est.
M. Mailloux: Ce qui regarde la concordance...
Le Président (M. Cornellier): Ce serait, je pense, plus
logique de procéder de cette façon. Avec le consentement de la
commission, nous allons suspendre l'article 3, quitte à y revenir
lorsque nous entreprendrons l'étude de l'article 16.
Article 3, suspendu. Article 4.
L'article 4 est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas de remarque sur
l'article 4, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait peut-être nous
donner des explications sur l'alinéa b).
Audiences publiques conjointes
M. Mailloux: A l'article 5, le problème était le
suivant: Les conditions de maintien, de cession et de transfert d'un permis au
cas de cession de la propriété ou de changement de contrôle
d'un moyen... Un instant!
C'est le problème des audiences publiques conjointes.
Actuellement, un transporteur extraprovincial doit se procurer des permis de
plusieurs
autorités différentes. Ceci nécessite la
présence d'avocats, d'experts et de témoins à deux ou
plusieurs places successives.
Des frais et des délais considérables sont alors encourus
alors que des audiences conjointes pourraient assurer des meilleurs
résultats. Plus il y aura d'audiences conjointes, moins le gouvernement
fédéral ne sera tenté d'occuper le champ de transfert
extraprovincial, permettant ainsi au Québec et autres provinces de
continuer à percevoir les revenus qu'apportent les permis
extraprovinciaux.
D'ailleurs, des audiences publiques conjointes ont déjà
été tenues par des organismes similaires à la Commission
des transports du Québec, notamment entre le Manitoba et la Saskatchewan
et entre le Manitoba et l'Ontario.
Des contacts avec la province de l'lle-du-Prince-Edouard et celle du
Nouveau-Brunswick nous permettent d'anticiper, dans un avenir plus ou moins
rapproché, la participation d'organismes d'autres provinces à de
telles audiences.
Au Québec, il semblerait que la commission aurait le pouvoir de
participer à de telles audiences publiques conjointes, mais, selon la
loi actuelle, elle ne pourrait siéger qu'au Québec.
On s'imagine, cependant, que si d'autres régions ou commissions
consentent à siéger au Québec, elles s'attendront à
la réciproque de la part de la Commission des transports.
Il faut souligner, cependant, que la Loi du Barreau ne permet pas
à un avocat d'une autre province d'exercer au Québec alors que
les régies et commissions des autres provinces permettent aux avocats du
Québec d'exercer devant elles.
Sans que la Loi du Barreau ne soit modifiée, il y aurait quand
même possibilité que ces audiences publiques conjointes soient
tenues. Il pourrait quand même arriver qu'un transporteur ait besoin des
services d'avocats des différents Barreaux.
Cependant, il y aurait quand même une économie
appréciable puisque les témoins n'auraient pas à se
déplacer plusieurs fois.
La solution: Les audiences publiques conjointes afin d'éviter aux
transporteurs extraprovinciaux de se déplacer hors du Québec. Il
y a lieu de permettre à la Commission des transports du Québec de
tenir des audiences publiques conjointes avec les régies et commissions
des autres provinces, dont plusieurs, d'ailleurs, ont déjà ce
pouvoir ou sont sur le point de l'obtenir.
Les modalités de telles audiences seraient les suivantes: Les
audiences publiques conjointes n'auront lieu que lorsqu'une affaire sera
contestée, à la fois au Québec et devant la régie
ou la commission d'une autre province.
Ces audiences publiques pourront être tenues quelquefois au
Québec, quelquefois dans d'autres provinces. Ces audiences publiques
seront tenues conjointement par le quorum de la régie de la province
concernée et le quorum de la Commission des transports du Québec.
Ces audiences publiques seront limitées à l'audition de la preuve
et des témoins. Chaque commission ou régie entendra l'affaire
selon la loi et les règlements de sa province. Les commissions ou
régies délibéreront séparément. Si les deux
sont d'accord pour accorder les permis, ceux-ci seront accordés. Si une
des commissions n'est pas d'accord ou ne peut accorder le permis. Selon la loi
et les règlements qui la régissent, aucune des commissions ou
régies n'accordera le permis.
Si vous voulez des informations supplémentaires, je pourrais
demander à mon voisin de droite de vous expliquer davantage le
problème. Toujours en mon nom.
C'est une pratique qui se fait dans les autres provinces. Il arrive que
nous ayons des audiences qui durent quinze jours, 20 jours et que les gens
soient obligés de venir faire une preuve ici au Québec. Le
Québécois doit venir faire sa preuve au Québec d'abord.
S'il veut obtenir le permis correspondant de l'Ontario, par exemple, il faut
qu'il aille répéter sa preuve à Toronto et il doit
encourir les frais de déplacement de témoins, les frais d'experts
ou de production d'exhibits, etc. Cela se fait dans les autres provinces. C'est
le président de la Commission de transport de l'Ontario qui m'avait
suggéré ces audiences conjointes et j'avais refilé la
suggestion au ministre des Transports: Je crois qu'il y aurait une
économie considérable pour les Québécois et
également pour les transporteurs des autres provinces si nous pouvions,
au cours d'un seul débat, régler le problème à
savoir s'il aura son permis pour aller dans deux ou trois provinces le
même jour ou s'il devra d'abord venir ici et aller ensuite dans une autre
ou deux autres provinces pour avoir les permis correspondants.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection non plus
à cela. Est-ce que la situation fait qu'il arrive beaucoup plus souvent
que ce soient des gens de l'Ontario qui ont à obtenir des permis pour le
Québec plutôt que la situation inverse?
M. Berthiaume: II n'y a rien qui nous empêche de dire
non.
M. Mailloux: On pourrait dire que c'est à peu près
50% des Québécois qui vont en Ontario, comme les Ontariens qui
viennent au Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela dépend des
secteurs.
M. Mailloux: Les déménageurs, par exemple, ont des
permis dans les dix provinces du Canada. Si nous pouvions, à un moment
donné, réunir un certain nombre de causes et les régler
à un seul endroit, il est certain que nous n'irons pas siéger
à l'étranger plus souvent que les gens viendront siéger au
Québec nous pourrons peut-être tenir des audiences à Hull
ou a Ottawa, en somme sur les frontières. Cela pourrait s'appliquer
également à l'Inter-State Commerce Commission des Etats-Unis pour
tous les permis que nous délivrons avec permis correspondants des Etats
de New York, de la Nouvelle-Angleterre et même plusieurs Etats du Mid
West américain.
Le Président (M. Cornellier): Alors, l'article 5 est
adopté.
M. Mailloux: A l'article 6, M. le Président...
Le Président (M. Cornellier): Article 6?
Commission des transports
M. Mailloux:... c'est le problème de l'augmentation des
juges du tribunal et des commissaires. Si l'on veut s'assurer que la justice
soit expéditive, il faudrait que la commission puisse entendre les
causes dans un délai maximum de trois à six mois de
l'introduction des demandes. A l'heure actuelle, des causes ont
été introduites au printemps 1975 devant la Commission des
transports et ont été fixées lors de l'appel du rôle
du mois de septembre 1975 pour être entendues en avril 1976. Le nombre
des membres de la commission s'avère donc insuffisant pour assurer
l'expédition des affaires dans des délais acceptables. De plus,
des représentations ont été faites pour amener à
trois membres, dont un juge, le quorum des audiences publiques.
Il semblerait qu'une telle mesure serait préférable,
spécialement en ce qui concerne l'appréciation des faits,
toutefois le délai pourrait être encouru en conséquence."
L'article dit, en somme, que le nombre des membres de la commission doit
être augmenté à 18, soit six juges.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, auparavant, vous aviez un
président, trois vice-présidents, ce qui veut dire quatre juges
plus huit commissaires; ce qui ferait...
M. Mailloux: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): ... douze. Maintenant...
M. Mailloux: L'addition de deux juges.
M. Bédard (Chicoutimi):... il y aurait un
président, trois vice-présidents, deux commissaires juges; ce qui
veut dire, plus dix commissaires.
M. Mailloux: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, on n'a pas grand-chose
à dire là-dessus. J'imagine que c'est le volume des causes que
vous avez à entendre qui vous oblige à ça.
M. Mailloux: Je pense qu'on se rappelle, depuis le début
des audiences de la commission, des dizaines et des dizaines de milliers de
permis sur lesquels la Commission de transport a dû se pencher. Les
députés eux-mêmes se rappelleront sans aucun doute les
doléances qu'ils ont eues de l'ensemble des camionneurs en vrac...
M. Bédard (Chicoutimi): Des camionneurs en vrac.
M. Mailloux: ... qui se plaignent amèrement des
délais qu'ils doivent subir devant la commission. Alors, c'est pour un
meilleur fonctionnement de la commission. Ma préoccupation, au
départ, je ne voulais pas charger ce tribunal de juges qui,
ultérieurement, dans les années, quand la machine sera bien
rodée, n'auraient pas d'autre travail à exécuter. Mais
d'après les informations que m'a transmises le président de la
commission, M. Prévost, il semblerait qu'on n'a pas cette
préoccupation. Il y aura toujours tellement de demandes de permis, de
modifications à apporter que c'est un amendement important pour le
meilleur fonctionnement possible, éviter les retards.
La commission a rendu 32,911 décisions au cours de l'exercice
financier terminé le 31 mars; ce qui veut dire environ 650 par
semaine.
M. Bédard (Chicoutimi): Lors de l'étude des
crédits, on a eu l'occasion de discuter de ce problème et de
connaître toutes les doléances des camionneurs en vrac concernant
les jugements à prononcer sur certains permis. Est-ce qu'on peut dire
que la situation s'est améliorée depuis ce temps?
M. Mailloux: Nous avons réglé, comme je l'avais
annoncé lors de l'étude des crédits, plusieurs milliers
d'affaires non contestées, au cours de l'été, suivant
l'affirmation qui avait été faite alors; nous avons tenu au mois
d'octobre des audiences publiques qui ont réglé environ 1,800
cas. Nous tenons, à compter de demain, d'autres audiences publiques pour
régler encore environ 1,800 cas cette semaine et 500 autres cas au mois
de janvier. Ce qui veut dire que nous aurons triomphé des retards
à partir du mois de janvier.
Le Président (M. Cornellier): L'article 6 est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
7.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que c'est une
concordance avec l'article 6 sur les quorums, étant donné que le
nombre a augmenté.
M. Mailloux: C'est ça. C'est exact.
Le Président (M. Cornellier): Article 7, adopté.
Article 8.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi a-t-on ajouté
"doit transmettre immédiatement aux parties et au ministre"?
M. Mailloux: La loi, telle qu'elle était faite, ne
formulait pas une obligation légale d'envoyer gratuitement la
décision aux parties. Le règlement sur les règles de
pratique le disait, mais nous avons pensé qu'il serait bon que la loi le
mentionne à
l'occasion de cet amendement. Le reste, c'est d'éviter d'envoyer
un volume au ministre chaque fois, lui permettant toutefois de l'obtenir s'il
le désire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense bien que c'est normal que
les parties soient au moins informées... de la décision.
M. Mailloux: Nous l'avons toujours envoyée, mais nous
avons pensé qu'il serait préférable que la loi incorpore
cette obligation.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: Je pense que le ministre a suffisamment de lecture
de chevet à part cela.
Le Président (M. Cornellier): Article 8, adopté.
Article 9?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 9, je voudrais
seulement des explications. On y lit ceci au deuxième paragraphe:
"Cependant, la Commission peut, dans le cadre des règlements, statuer
qu'une décision relative à un permis visé à
l'article 33, à un transport d'écoliers..." On ajoute: "...
à un transfert de permis, à un permis d'un transporteur
étranger. "Autrement dit lorsqu'il y a changement de contrôle de
la firme détentrice, une matière visée à l'article
39.
M. Mailloux: Voici ce qui arrive. Au préalable, les
transferts de permis et les changements de contrôle devaient suivre une
procédure régulière qui était la publication dans
la Gazette officielle, le délai de 21 jours, pour s'opposer et, ensuite,
la mise en vigueur, 16 jours seulement après une deuxième
publication dans la Gazette officielle.
Avec l'avènement des nouvelles juridictions en matière de
taxi et de camionnage en vrac, nous faisons face à un très grand
nombre de transferts et nous avons pensé qu'il n'était pas
souhaitable, par exemple, que celui qui veut vendre son camion à bascule
ait à attendre trois ou quatre mois pour consacrer sa transaction. Il
pourra, s'il le désire, utiliser la procédure spéciale de
publication dans les journaux et pouvoir avoir l'autorisation ou la
non-autorisation dans environ huit à dix jours d'avis.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): L'article 9 est
adopté. Article 10?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un article de concordance
avec l'article 647.
M. Mailloux: Ce qu'il y avait, c'était le président
et l'administrateur qui devaient certifier tous les documents. Avec le nombre
qui existe, je pense bien que c'était une impossibilité et nous
souhaiterions que les procès-verbaux puissent être
certifiés par le président ou par un membre, ou, dans la mesure
déterminée par règlement, par un fonctionnaire. Nous
savons que, dans tous les tribunaux, ce sont les greffiers qui certifient les
copies, etc.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Cornellier): L'article 10 est
adopté. Article 11?
M. Bédard (Chicoutimi): Pas de questions sur l'article
11.
Le Président (M. Cornellier): L'article 11 est
adopté. Article 12?
M. Mailloux: A l'article 12, il y a un papillon, M. le
Président.
A la fin de l'article 12, un paragraphe d) se lirait comme suit en
ajoutant, immédiatement après le paragraphe i) du premier
alinéa, le paragraphe suivant: "H) reconnaître tout organisme
qu'elle juge représentatif de transporteurs qui ne sont pas visés
aux paragraphes g) ou i) et qui détiennent un permis pour le transport
d'une des matières en vrac visées à l'article 15 ou pour
le transporteur par véhicule-taxi."
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on nous donner quelques
explications sur ce qui a motivé...
M. Mailloux: Le but, évidemment, concorde avec les
modifications à l'article 2 c), c'est-à-dire permettre à
la commission de reconnaître, dans le cadre des règlements, par
exemple, les camionneurs en vrac qui sont entrepreneurs et non pas simplement
artisans et peut-être des groupes de propriétaires de
véhicules-taxis dans les régions alors qu'au préalable, on
pouvait les reconnaître seulement dans les agglomérations.
M. Mercier: M. le Président, là-dessus, sur ce
même article, dois-je comprendre que... Je pense que le ministre des
Transports est au courant des représentations faites par l'association
des camionneurs artisans relativement à une situation qui, de
mémoire, pourrait se résumer ainsi: C'est que les camionneurs
entrepreneurs ou constructeurs de routes pourraient ou peuvent actuellement
obtenir des permis de transport public et pourraient prendre des contrats de
transport en vrac en dehors des travaux de construction proprement dits pour
leurs fins personnelles. C'est bien cela?
M. Mailloux: C'est-à-dire que les détenteurs de
permis de transport en vrac, pour l'entreprise de construction de routes, n'ont
pas besoin de faire la preuve des besoins de permis de camion en
supplément dont ils ont besoin pour leur flotte, pour leurs propres
travaux, pour faire du travail à leur compte.
M. Mercier: Oui.
M. Mailloux: A l'instant où des entrepreneurs voudraient
faire du transport public, ils ont la même obligation de se
présenter devant la commission pour faire la preuve d'un besoin. Si, par
hasard, des personnes ne détenant pas un permis de transport public font
un tel transport, elles sont en violation des règlements et c'est le
ministère des Transports qui doit y mettre fin aussitôt que des
plaintes sont formulées.
M. Mercier: Je comprends cela, mais est-ce que cet article
permettrait aux constructeurs de routes, à titre d'exemple, d'obtenir un
permis de transport public?
M. Mailloux: Non, c'est pour les associations d'entrepreneurs ou
d'artisans qui veulent être reconnues par la commission. Cela ne rejoint
pas la préoccupation que soumet le député de
Bellechasse.
M. Mercier: D'accord, M. le ministre.
Le Président (M. Cornellier): L'article 12 tel
qu'amendé est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
13?
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas de question sur
l'article 13, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 13, adopté.
Article 14?
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 14 n'est-il pas plus
étendu que l'ancien article qui ne prévoyait que les cas
d'urgence pour les commissions de transport en commun, alors que là, il
semblerait que ce soit beaucoup plus étendu que l'ancien article?
M. Mailloux: II est plus étendu. En principe, il voudrait
dire que la Société des traversiers du Québec n'aurait pas
besoin de permis de la commission, mais, si d'autres organismes de transport
étaient créés, ils n'auraient pas besoin de permis non
plus.
Le Président (M. Cornellier): Article 14, adopté.
Article 15?
M. Mailloux: C'est pour couvrir les permis d'urgence. On se
rappelle l'an passé, dans la crise du pétrole, qu'avant que le
permis pour un transporteur ne soit émis de manière à
approvisionner les endroits du Québec où il y avait une absence
d'huile à chauffage, le délai de la pénurie était
passé. Je pense que c'est pour écourter les délais.
M. Mercier: M. le ministre, cela peut s'appliquer
également pour le transport du grain?
M. Mailloux: Cela pourrait s'appliquer à des cas
d'urgence, aussi bien du grain que d'autres choses, mais s'il y avait un
transporteur qui devait être habilité à faire un transport
quelconque d'urgence, cela permettrait à la commission, dans un cours
laps de temps, de faire le nécessaire pour accorder un tel permis.
Le Président (M. Cornellier): Article 15, adopté.
Article 16? A cet article, le député de Chicoutimi nous a
présenté tantôt un papillon pour apporter un amendement qui
sera relié, si j'ai bien compris, aux articles 3, 18 et 19.
M. Bédard (Chicoutimi): Articles 3, 16, 18 et 19.
Le Président (M. Cornellier): 3, 16, 18 et 19. Le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous voulez me permettre, M. le
Président, d'être un peu plus complet, maintenant, cela
réglera la question...
Le Président (M. Cornellier): On réglera en
même temps quatre articles...
Transfert de permis
M. Bédard (Chicoutimi): ... me permettre de soulever un
problème, d'ailleurs, que j'ai commencé à soulever au
niveau de l'Assemblée nationale, puisque nous avons ici le
président de la Commission des transports. Mais à ce moment, cela
nous permettra d'avoir les explications voulues. En fait, le problème,
au niveau des articles 3, 16, 18 et 19, c'est qu'afin d'éviter les
transferts de permis à des non-résidents ou la vente de
compagnies de transport à des étrangers, on donne au ministre des
pouvoirs considérables, tout d'abord, celui de soustraire le cas de la
compétence de la commission; deuxièmement, de saisir le
lieutenant-gouverneur en conseil du problème. Maintenant, je crois que
ceci peut représenter quand même un danger dans le sens qu'on ne
fait pas de distinction entre les résidents et les non-résidents;
ce qui veut dire qu'il y aurait également la possibilité de par
ces articles de donner ces mêmes pouvoirs au ministre dans le cas de
transfert de permis entre des résidents. On donnerait également
un certain pouvoir de contrôle au ministre. En fait, sur le plan
théorique, on se trouve à donner au conseil des ministres un
pouvoir quasi judiciaire qui est habituellement entre les mains de la
Commission des transports. Comme je l'ai fait remarquer tout à l'heure,
à l'article 16, on a...
M. Mailloux: Si le député le permet, la
préoccupation du ministère des Transports, de mon
collègue, le député de Laprairie, et des autorités
du ministère est la suivante. Je pourrais faire référence
tout de suite à la vente de Chalut Transport où on constate que
le gouvernement du Québec aurait peut-être aimé que de tels
intérêts restent à l'intérieur du Québec et
ne soient pas vendus à des intérêts nationaux, soit le
Canadien National. Je pense quand même que...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pourriez ne pas accepter que
des compagnies publiques puissent profiter de subventions pour effectivement
faire une concurrence directe...
M. Mailloux: Cela ne correspond pas aux vues du gouvernement dans
le transfert d'un actif. A présent, il faudrait bien dissocier actif.
Dans les articles qui vont être proposés par le ministère,
il ressort qu'on a dissocié l'actif transport, parce que souvent une
compagnie de transport, c'est une des facettes de l'ensemble d'une entreprise
qui peut comprendre transport, construction de maisons, possession
d'édifices et autres.
C'est simplement la partie des actifs transport qui est visée par
le contrôle qui serait soumis au lieutenant-gouverneur en conseil.
Mais actuellement, la Commission des transports, avec la loi actuelle et
les règlements, n'a d'autre objection à apporter que celle de
l'étude d'un permis ou d'un détenteur de permis qui, ne faisant
pas les profits qu'il pensait faire avec une entreprise, vend ses
intérêts au plus haut enchérisseur, quel que soit le plus
haut enchérisseur. Si ce dernier ne cadre pas avec les vues du
Québec, quant à la garde d'un permis à l'intérieur
du Québec, et tout ce qui découle d'un permis, que ce soit le
personnel qui travaille, que ce soit la fabrication, que ce soient les
réparations qui s'imposent sur la flotte, je pense que le gouvernement
du Québec va devoir faire le nécessaire pour chercher à
trouver des solutions de rechange, mais qui inviteraient le détenteur du
permis à négocier avec d'autres transporteurs qui rejoignent la
préoccupation gouvernementale.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, est-ce que toute cette
situation n'est pas possible en donnant ces pouvoirs à la commission,
plutôt que de les donner d'une façon aussi péremptoire au
ministre, au lieutenant-gouverneur?.
M. Mailloux: Le problème qui se pose est le suivant: II
faut absolument passer par le lieutenant-gouverneur en conseil, parce que
même si je faisais dire à la loi, demain matin, que la Commission
des transports doit refuser tout permis qui ne répond pas aux vues du
Québec, il faudrait quand même dire à la commission que le
gouvernement a les moyens de mettre en disponibilité un fond de $200
millions, $300 millions, $400 millions ou $500 millions, qui permettrait
à d'autres transporteurs du Québec d'acheter, mais en ayant des
capitaux à intérêt réduit ou autrement, alors
qu'à ce moment, ce serait ouvrir une porte très large, dont tous
le monde chercherait à bénéficier et à laisser
l'entreprise.
Il appartient, je pense, au conseil des ministres de décider de
quelle façon l'Exécutif s'opposera, après une demande de
transfert de permis, à telle cession et quel moyen l'Exécutif
pourrait mettre à la disposition d'un transporteur, avant de
céder à un transporteur étranger.
Ce qui voudrait dire, en deux mots, que la sollicitation que nous fait
l'Association des transpor- teurs du Québec est que le gouvernement
mette à la disposition des compagnies des capitaux où pourrait
puiser un transporteur qui viendrait en difficulté financière,
où la direction d'un transporteur, par suite de l'âge, est
désintéressée, et s'en va vers le plus haut
enchérisseur possible. On a eu le cas de Chalut Transport où,
forcément, il n'y avait pas d'alternative à l'offre faite par le
Canadien National au transporteur qui vendait.
M. Bédard (Chicoutimi): Une chose...
M. Mailloux: II faudrait que ce soit étudié au
mérite dans chaque cas.
M. Bédard (Chicoutimi):... qui est certaine, M. le
Président. On ne peut pas faire autrement qu'être en faveur, quand
même, d'une législation qui soit très étanche en ce
qui regarde le transfert de permis à des non-résidents ou
à des étrangers ou qui assure une surveillance de tous les
instants sur la vente de compagnies de transport à des étrangers,
parce qu'à l'heure actuelle, dans certains secteurs de transport, on a
à déplorer des situations qui sont quand même assez, je ne
dirais pas cocasses, mais carrément inacceptables. Entre autres, je me
demandais, quand je regardais l'article 16, pourquoi on a fait sauter
l'obligation, pour une compagnie, d'avoir au moins sa place d'affaires, depuis
au moins douze mois, dans le Québec.
M. Mailloux: Cela n'existe plus, M. Bédard. L'article 34
exigeait une place d'affaires depuis douze mois dans son texte original. Mais
cela a été modifié par le bill 32 le 6 juillet 1974.
Cette question de douze mois a causé des problèmes
incommensurables, surtout aux Québécois. Ce qui veut dire, par
exemple, que, si quelqu'un voulait organiser une compagnie de transport, avoir
le statut corporatif, il fallait qu'il incorpore sa compagnie, qu'il attende
douze mois pour avoir un siège social pour la compagnie avant de pouvoir
obtenir un permis. Le problème des douze mois a été
enlevé en 1974 et je crois que les plaintes que nous avons reçues
sur le sujet émanaient beaucoup plus de Québécois qui
voulaient utiliser le statut corporatif.
Quelqu'un allait voir un avocat, voulait incorporer une compagnie et,
par la suite, avoir un permis il fallait que la compagnie soit
incorporée pendant douze mois avant qu'il puisse même demander un
permis, ce qui causait des difficultés considérables à 95%
aux Québécois.
Cette modification n'a pas été faite surtout pour les
transporteurs étrangers, mais pour tous les gens du Québec qui
voulaient opérer par statut corporatif.
Je pourrais vous donner la référence: Chapitre 37, 1973,
article 3.
M. Bédard (Chicoutimi): ... peut-être avait-on
erré sur ce point.
M. Mailloux: M. Charland pourrait-il nous
donner notre position par rapport à la position de votre
amendement? Cela donnerait peut-être un éclairage à ce
problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec la permission du ministre, je
le ferais quand même assez rapidement. Il y avait un cas que je voulais
soumettre d'une façon tout à fait particulière,
étant donné que nous avons la présence ici du
président de la commission concernant un secteur particulier du
transport où on s'aperçoit que c'est complètement entre
les mains, non pas de Québécois comme tels, mais, au contraire,
de compagnies ontarien-nes ou encore de compagnies qui sont sous contrôle
américain. Le cas que je veux souligner au président, au ministre
et aux membres de la commission est la situation du transport de
véhicules neufs au Québec.
On sait que, dans le rapport Tetley qui fait état de l'importance
d'une politique active dans le domaine du transport, on y établit le
fait que, textuellement, le gouvernement canadien... Je sais que le
gouvernement canadien, pour sa part, a été amené
très tôt à définir une politique et un cadre
réglementaire complet à l'égard du secteur des transports
qu'il a largement utilisé pour assurer le développement du
pays.
Il n'est donc pas étonnant qu'il ait, depuis très
longtemps, pris des mesures pour sauvegarder la propriété ou les
intérêts canadiens dans le transport aussi bien ferroviaire
qu'aérien ou maritime.
En ce qui regarde le Québec, le même rapport dit: "Le
Québec, pour sa part, bien qu'il se soit donné, dans quelques
cas, depuis très longtemps, certains pouvoirs législatifs ou
réglementaires dans les limites de sa juridiction, notamment en ce qui
concerne le rail, n'a accordé, au secteur des transports, ni le
même rôle, ni la même importance que lui attribuait le
gouvernement fédéral..."
M. Berthiaume: Cela date de quand ce que le député
est en train de lire?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le dernier rapport Tetley
qui vient juste d'être publié, la partie du rapport Tetley.
M. Berthiaume: J'aimerais avoir la référence
précise.
M. Bédard (Montmorency): C'est assez récent.
M. Bédard (Chicoutimi): Rapport Tetley, page 170, page
172...
M. Berthiaume: Je m'excuse.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, je voulais soulever un cas
précis où il semble, à l'Opposition, que sûrement le
marché n'appartient pas aux Québécois comme il se devrait
d'appartenir. Ce cas constitue un secteur bien particulier du transport, soit
le transport des véhicules neufs au Québec où on
s'aperçoit et réalise très bien que c'est le monopole de
trois compagnies qui sont toutes trois ontariennes, mais dont l'une est sous le
contrôle américain.
Parmi les compagnies ontariennes, vous avez la compagnie McCallum
Transport qui transporte environ 300,000 véhicules par année.
Vous avez la compagnie Roadway Transport qui effectue le transport d'environ
75,000 véhicules par année et vous avez une autre compagnie, sous
contrôle américain, Charlton Transport, qui véhicule
à peu près 130,000 véhicules neufs par année dans
le Québec.
Depuis 1974, c'est la place des compagnies ontariennes et
américaines dans ce secteur du transport. Mais quelle est la place des
Québécois là-dedans? Depuis 1974 seulement, il existe une
seule compagnie québécoise, qui est Transport Robert Richer Inc.
qui n'a que deux camions pour du transport local au Québec. On peut
déceler que ceci montre jusqu'à quel point, par rapport au nombre
de véhicules transportés, ce travail est effectué par des
compagnies ontariennes ou par une compagnie sous contrôle
américain avec une place qui est tout à fait non seulement
minime, mais ridicule pour les Québécois. La situation dans ce
secteur très précis est à ce point anormale qu'une des
compagnies ontariennes possède, dans son permis, le droit de faire du
transport non pas entre le Québec et l'Ontario, mais possède le
permis de faire du transport entre le Québec et les Etats Unis. Il
s'agit de la compagnie Charlton Transport Ltd.
Concernant cette compagnie d'une façon précise, la
compagnie Charlton Transport Ltd, on s'aperçoit que celle-ci jouit de
plusieurs privilèges qui, à notre opinion, sont difficilement
explicables et qui, dans certains cas, de toute façon nous apparaissent
illégaux. Voici un cas entre autres. Cette compagnie, qui ne
possède qu'approximati-vement 40 remorques enregistrées au
Québec, a été autorisée à louer à
long terme jusqu'à 160 remorques, alors que l'article 23 du
règlement sur le camionnage limite le nombre possible de camions
loués à 20% de la flotte qui appartient au transporteur. C'est au
moins illégal depuis 1972. Ce qui veut dire que cette compagnie, de par
les règlements, aurait...
M. Mailloux: C'est quelle compagnie?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la compagnie Charlton.
Concernant cette compagnie toujours, on pourrait ajouter que l'immense
majorité des camions utilisés par cette compagnie sont des
camions américains achetés aux Etats-Unis et sur lesquels aucune
taxe de vente n'est jamais payée au Québec. On pourrait
également ajouter que l'immense majorité, sinon la
totalité des chauffeurs employés par cette compagnie sont des
Américains et qu'ils ne paient aucune taxe au Québec. C'est la
même chose pour la majorité du personnel administratif. En plus,
nous avons des informations que ces compagnies donnent des instructions
très précises pour que, si des réparations sont
nécessaires sur les camions ou si,
comme c'est le cas, de l'huile diesel doit être achetée, ce
soit fait de préférence en dehors du Québec. On pourrait
dire également que cette situation que je viens de dépeindre est
la même à la compagnie Roadway Transport, sauf qu'au lieu de
parler de camions et d'employés américains, il faudrait parler
plutôt de camions et d'employés ontariens.
Quant à l'autre compagnie, qui est McCallum Transport, il faut
dire qu'elle utilise une centaine de Québécois, soit comme
chauffeurs, soit comme personnel administratif, mais cette compagnie viole
quotidiennement les lois du Québec au vu et su des autorités sans
qu'aucune mesure soit prise pour corriger la situation. Enfin, vous pourrez
nous dire ce qui en est tout à l'heure.
Ce qui nous permet de dire cela, c'est que les camions de McCallum ont
des dimensions permises par les règlements de l'Ontario, même
quand ils circulent au Québec, mais, comme les règlements du
Québec sont différents de ceux de l'Ontario, ils se trouvent
nécessairement à violer les règlements du Québec
continuellement. De plus, cette compagnie, McCallum Transport toujours, utilise
au Québec des camions qui n'ont pas le droit de circuler.
Là-dessus, il s'agirait tout simplement, comme preuve, de citer le
jugement de la Commission des transports dans l'affaire Richer. Il n'est pas
dans mon intention... Je sais que vous devez être au courant...
M. Mailloux: Bien au courant. La décision par laquelle
nous avons accordé un permis à Richer.
M. Bédard (Chicoutimi): Décision dans laquelle on
montre jusqu'à quel point la situation est inacceptable et que c'est
à la connaissance même de la commission. Entre autres, dans le
jugement... Ce serait peut-être un peu trop long de le lire, mais, comme
nous avons affaire au président même de la commission, j'imagine
qu'il peut facilement faire le raccordement avec ce que nous venons de dire. Il
y a même des extraits qui sont assez révélateurs dans ce
jugement, entre autres, concernant Charlton Transport, où on dit
textuellement, ce n'est pas tellement long. "Quant à Charlton Transport,
troisième opposante avec une filiale de la compagnie ontarienne Charlton
Transport Ltd, dont elle loue un nombre imposant de remorques qui servent
à faire du transport entre Sainte-Thérèse et les
Etats-Unis, la partie de ces voyages au Québec étant
opérée sous le nom de Charlton Transport Quebec Ltd. et
continué outre-frontières par la compagnie Anchor Motor Freight,
le procédé consiste à changer tout simplement le panneau
indicateur sur le camion à la frontière. Ce n'est que peu de
temps avant l'audition de la présente requête que l'opposante a vu
son administration séparée de celle de la compagnie mère
de Toronto car, jusque-là, tout était contrôlé,
géré et administré au siège social de la compagnie
ontarienne. La même situation existait d'ailleurs chez Automobile
Transport Ltd., Roadway Transports".
Je pourrais lire l'autre partie du jugement, je pense, au moins pour le
Journal des Débats; ce n'est pas tellement long, mais ça vaut la
peine d'être mentionné. On voit que la commission est au courant
de certaines anomalies qui se présentent et on ne peut pas faire
autrement que de se poser des questions, à savoir pourquoi ça
continue alors que les autorités mêmes qui ont à juger sont
au courant de cette situation. Concernant McCallum, je disais tout à
l'heure que cette compagnie utilise au Québec des camions qui n'ont pas
le droit d'y circuler. Je cite le jugement qui est à l'appui de cette
affirmation, une partie du jugement que je lis textuellement: "La Compagnie
McCallum Transport Ltd. est sûrement l'entreprise qui, au Québec,
transporte le plus fort volume d'automobiles. Cette compagnie est une filiale
entièrement contrôlée par Dominion Consolidated Truck Line,
compagnie ontarienne. Durant de nombreuses années, des camions,
propriété de Dominion Consolidated Truck Line, opéraient
et faisaient du transport local dans la province de Québec. Avant le 1er
janvier 1973, M. Lucien Pilon, témoignant pour McCallum Transport Quebec
Ltd., a déclaré que près d'une trentaine de camions de la
compagnie ontarienne opéraient au Québec. Même après
corrections apportées, sept camions, propriété de Dominion
Consolidated Truck Line, opèrent en permanence au Québec. Tous
les camions appartenant soit à McCallum Transport Ltd. ou Dominion
Consolidated Truck Line possèdent, sur les portes, la même
identification, à savoir McCallum Transport, Oshawa", ce qui nous
empêche de pouvoir contrôler certaines choses au niveau du
territoire du Québec. "Il n'existe pas de telle entité
légale ayant porté ou portant un tel nom. Cette façon
d'identifier les véhicules ne peut être expliquée autrement
par M. Pilon que par un manque de "stencil" au nom de l'entreprise
québécoise. Cette explication, continue le jugement, a
été retenue beaucoup plus comme une boutade qu'autrement. En
réalité, cette situation permettait à la compagnie
Dominion Consolidated Truck Line de faire du transport local au Québec
sans être aucunement dérangée et permettait à
McCallum Transport Quebec Ltd. d'obtenir à volonté de l'aide de
la compagnie ontarienne profitant de la confusion de noms.
Il a été également établi que les
véhicules de Dominion Consolidated Truck Line, venant
régulièrement livrer au Québec des automobiles provenant
de la province de l'Ontario, prenait régulièrement une cargaison
à Sainte-Thérèse pour la ramener à Coteau-Landing,
lieu que l'opposante considérait, être son point
frontière.
En plus, comme on le voit, il y a une situation qui frise presque la
fraude, d'une certaine façon, parce que cela ne permet pas, à
l'intérieur du territoire du Québec, de faire les
vérifications nécessaires. Ce moyen détourné permet
également à des camions de venir faire du transport alors qu'ils
n'ont pas droit d'en faire dans le territoire du Québec. En plus de
cette situation, je dois vous dire qu'on a en main des preuves que les
dispositions, concernant l'approbation préalable exigée pour un
transport de capital-actions, ne sont pas respectées par ces
compagnies.
On se demandait, à un moment donné, à quoi
cela servirait de changer tous les règlements si, en fait, ils ne
sont pas respectés. Mais en gros, c'est seulement un secteur
d'activités. Quand on regarde ce que cela représente, il s'agit
de plusieurs millions de dollars, entre autres le transport des
véhicules qui est fait uniquement par des compagnies ontariennes ou
américaines; il y a également quelque chose au niveau des
emplois, ce qui représente environ 600 à 700 emplois, ce qui fait
que les Québécois n'ont même pas leur place, parce que
c'est au plus une centaine de Québécois qui peuvent
travailler.
En plus de cela, il y a des lois qui sont continuellement
violées. Nous avons des informations à l'effet que, du point de
vue de l'impôt, je pense que le fédéral s'est permis de
prendre certaines actions il n'y a pas tellement longtemps, ce qui lui a permis
de récupérer pas mal de millions de dollars, alors que le
ministère du Revenu du Québec, je ne sais pas où il en est
rendu là-dedans.
Mais il reste qu'au bout de la ligne, quand on regarde cette situation,
cela représente un secteur important du point de vue économique,
qui représente plusieurs millions de dollars, que ce soit en impôt
sur le revenu ou encore les taxes de vente, la vente des camions
elle-même, les permis, parce que, pour circuler dans le Québec,
ils devraient normalement payer certains permis qu'ils ne paient pas. Ils font
tout cela sans même payer de permis, dans certains cas.
Ce que je voudrais savoir de la part du président de la
commission que nous avons avec nous ou encore de la part du ministre: Devant
une telle situation, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
légiférer d'une façon draconienne? Je trouve que c'est
quand même une situation scandaleuse. Nous sommes vraiment absents comme
ce n'est pas possible, nous, les Québécois. Ce n'est pas une
question d'indépendance, ce n'est pas nécessaire de faire
l'indépendance pour mettre de l'ordre là-dedans. Je pense que
c'est tout simplement une question de surveiller la situation et d'essayer de
la corriger.
C'est face à une situation comme celle-là et il y
en a d'autres auxquelles on pourrait s'attarder qu'on a pensé, au
niveau de l'Opposition, à faire l'amendement dans le sens qui vous est
proposé, ce qui fait qu'on va tendre à donner des permis à
des compagnies où, au moins, la majorité de la
propriété est entre les mains de Québécois.
M. Mailloux: Si le député de Chicoutimi le permet,
j'ai écouté, lors du discours de deuxième lecture, la
situation décrite par le député. Je pense que je pourrais
dire que cela décrit assez bien la situation malheureuse qu'on constate
dans le domaine du transport de véhicules neufs.
Par contre, si le ministère et la Commission des transports
connaissent cette situation, cela ne veut pas dire qu'il est facile
d'intervenir dans ce secteur d'activités et il y a des raisons pour
lesquelles ce n'est pas facile d'intervenir. Il y a peut-être d'autres
secteurs d'activités où c'est l'inverse qui se produit.
C'est pour cette raison que je voudrais que, quant aux plaintes qu'a
formulées le député de Chicoutimi, qui sont à notre
attention, à l'attention de la commission des transport, M. Charland
dise en mon nom comment on connaît la situation, pourquoi les
données du problème ne permettent pas une action d'envergure pour
protéger les droits du Québec; mais, s'il y avait une
intervention aussi directe que celle que désire le député
de Chicoutimi, quelles seraient les difficultées que cela
entraînerait sur d'autres secteurs de l'activité où on est
absolument présent, présent non pas seulement dans le
Québec, mais à l'extérieur du territoire
également.
On pourrait peut-être entendre M. Charland qui va vous donner la
position du ministère, qui va apporter des observations sur les
remarques qu'a faites le député de Chicoutimi. Par la suite, on
pourra voir de quelle façon on envisage les problèmes, mais en
parlant des deux à la fois.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: J'aimerais faire simplement quelques remarques,
d'abord sur la problématique générale du transport,
c'est-à-dire qu'on peut décrire l'économie du transport
comme une série de gestes d'accomodement entre des juridictions qui sont
disparates.
En fait, il faut aussi reconnaître que le transport lui-même
s'effectue non pas dans un territoire donné et toujours sous une seule
juridiction, mais parfois sous deux ou trois juridictions. Des
expéditions peuvent se faire de l'est à l'ouest du Canada, ou de
l'Ontario vers le Québec, ou du Québec vers l'Ontario. Un des
principes primordiaux, je pense, du transport, c'est que c'est
l'expéditeur qui choisit son transporteur. Tout de suite, on va
soupçonner que, par sphères d'opération, on aura des
expéditeurs qui seront concentrés dans une région du
Canada, plutôt que dans l'autre.
En termes de transport d'automobiles, si on recule un peu et on fait
l'histoire de la manufacture d'automobiles au Canada, on s'apercevra, par
exemple, qu'elle a pris naissance dans le sud de l'Ontario. Elle est encore
concentrée tout à fait là, en grande part, en fait,
à 85% ou 90% de la production canadienne. C'est dire qu'il s'y est
établi, entre les transporteurs ontariens et les
producteurs-automobiles, une certaine intimité, une relation de travail
qui a fait que, dans une extension, au Québec, dans l'implantation que
l'on a faite, par exemple, à Sainte-Thérèse, il s'est
ensuivi un transport, en fait de considérations, qui est aussi venu
s'installer au Québec, parce que les compagnies concernées
avaient les équipements spécialisés pour être
capables de servir le grand débit d'automobiles de compagnies comme Ford
et General Motors.
Le premier principe général que j'aimerais énoncer
est celui-ci: L'expéditeur choisit, en grande partie, son transporteur.
Il le fait habituellement très près de sa base
d'opération.
Le fait qu'on a hérité d'un système de trans-
port d'automobiles au Québec, c'est en raison de cette production
qui est concentrée surtout en Ontario.
Quand on parle aussi du régime de transport, en
général, entre le Québec et l'Ontario, si on en fait le
décompte et si on doit choisir laquelle des deux provinces a la
préséance sur l'autre en termes de débit de transport
confié à une entreprise ontarienne par rapport à une
entreprise québécoise, on dira et on conclura peut-être que
les On-tariens ont peut-être un léger avantage sur les
Québécois dans ce flux de transport ou de choses
transportées entre les deux provinces.
Par contre, le Québec a l'avantage en direction des Maritimes sur
les transporteurs des Maritimes. Le Québec est le transporteur choisi
dans la relation Québec-Etats-Unis, sur la côte est du
Québec. Un des plus grands transporteurs de la Nouvelle-Angleterre est
Maislin Transport dont le siège social est à Montréal.
Lorsque, dans la relation Québec-Etats-Unis, le
Québécois veut se faire valoir, je pense ici aux fruits et
légumes à partir de la Floride vers le Québec, les
Québécois ont eu toute la chance de prendre le marché.
C'est dire que, dépendant de la spécialisation des transports,
les compagnies de transport québécoises font leur succès
ou le laissent à d'autres plus spécialisées qu'elles.
Dans le domaine du transport-automobiles, on doit constater avec M. le
député que le transport est réellement aux mains de
compagnies onta-riennes en grande majorité, malgré que McCallum
à une filiale incorporée au Québec,
McCallum-Québec, et qui fait la correspondance avec la compagnie
ontarienne. Il faut l'avouer.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle a son siège social au
bureau de Renault Saint-Laurent.
M. Mailloux: Renault Saint-Laurent. C'est une place
d'affaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, une place d'affaires.
M. Mailloux: C'est le principe général.
M. Bédard (Chicoutimi): Renault Saint-Laurent a une action
dans la compagnie.
M. Mailloux: Le cas plus particulier de Charl-ton, qui est le cas
d'une compagnie américaine de moindre envergure, Charlton fait largement
utilisation de la location pour faire son transport. C'est peut-être un
peu ce qui explique que la majorité de ses conducteurs sont des
Américains, en fait. La difficulté que l'on rencontre dans le
phénomène location est une difficulté qui n'est pas
strictement reliée au domaine du transport d'automobiles. C'est une des
difficultés majeures actuellement du domaine du transport que celle de
la location. A cet égard, le ministère, depuis environ 12 ou 14
mois, est en négociation avec les divers intéressés du
domaine du transport, l'Association du camionnage, l'Association des locateurs
de véhi- cules, le ministère des Transports du Québec et
certains autres expéditeurs qui utilisent la location, de façon
à déterminer très exactement quel serait le meilleur
régime qui nous permettrait à la fois de favoriser le
transporteur public québécois et de souscrire à certaines
ambitions que peut entretenir le ministère des Transports dans le
domaine d'une économie québécoise du transport. A cet
égard, nous en sommes venus à une première conclusion qui
est simplement proposée pour discussion jusqu'à maintenant, soit
celle de faire en sorte qu'aucune compagnie de transport ne pourrait être
intéressée directement ou indirectement dans une compagnie de
location. Un tel principe ne fait pas l'affaire de tout le monde, vous pouvez
bien l'imaginer.
Cependant, nous avons cru décrire ou percevoir dans ce
phénomène un des principaux problèmes de notre
système de transport public actuellement, c'est-à-dire que
lorsqu'il y a une grande quantité de choses à transporter sur une
route donnée, il arrive parfois qu'un expéditeur choisisse la
location et l'engagement du chauffeur qui lui vient par la porte de
côté, fourni encore par le locateur, pour transporter ses propres
effets, au lieu de les confier au transporteur public qui, lui, a pris le
risque de s'acheter de l'équipement et d'offrir un service
régulier sur une ligne de transport.
Charlton fait l'objet actuellement de considérations au
contentieux du ministère, parce qu'il utilise, peut-être, comme
vous l'avez dit, de façon outrancière, le phénomène
de la location. Je dis que la location n'est pas strictement liée
à ce secteur, c'est dans tous les secteurs du transport au Québec
où des gens ont vu une manière d'éviter...
d'épargner de l'argent sur un transport donné, à une
journée donnée en recourant à la location, à court
terme. A long terme, je n'assimile pas cela à un mal. A long terme,
c'est un mode de financement de l'équipement. Cela empêche le
transporteur de trop capitaliser dans des flottes qui se
déprécient ou doivent s'amortir sur un certain nombre
d'années. Voilà le cas particulier de Charlton. Dans
l'intérêt de la commission, disons que Charlton, en date du 27
septembre...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, pour
Charlton, comme vous le dites, peut-être qu'il peut y avoir avantage
à la longue à faire de la location au niveau de l'amortissement,
plutôt que d'acquérir la propriété de chacun des
camions; mais il reste quand même, convenez avec moi, qu'à l'heure
actuelle, en vertu de l'article 23...
M. Mailloux: C'est de l'ordonnance générale.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. A l'article 23 du
règlement du camionnage, c'est très bien spécifié
que les gens ont droit à une location de 20% du montant de
véhicules enregistrés au Québec, ce qui veut dire que cela
leur donnerait la possibilité de 8%, alors qu'on leur en laisse louer
160. Au moins, il y a une chose, c'est qu'il y a une violation
définitive d'une réglementation très précise. Qu'on
pense amender cette réglementation
ou autrement, c'est une autre chose, mais tant que la
réglementation est là, elle y est pour être
respectée, sinon elle ne veut rien dire. C'est dans ce sens que je me
disais: A quoi bon amender des choses si on n'a pas la conviction au bout de la
ligne qu'on prendra tous les moyens nécessaires pour faire respecter la
réglementation?
M. Mailloux: La seule chose que je peux dire là-dessus,
c'est que le phénomène de la location existe chez Charlton. Il
existe aussi ailleurs. C'est dans la tentative que fait le ministère de
corriger cet aspect du transport qu'on va recouvrir le cas Charlton comme les
autres cas aussi. Quant au cas Charlton, en fait, le 27 septembre 1975, la
Gazette officielle nous apprenait que cette société voulait
transférer la propriété de l'entreprise à Leaseway
Limited, de qui elle loue, de toute façon, des véhicules depuis
fort longtemps. Alors, c'est dans la Gazette officielle. C'est
déjà annoncé. Je pense que c'est du domaine public. Dans
le cas de la circulation des véhicules, vous avez souligné le cas
de l'autre entreprise, McCallum Transport.
Il existe un phénomène dans le transport, à savoir
que ces véhicules spécialisés, en raison même de la
longueur actuelle des voitures, seraient limités par exemple à ne
transporter que six voitures au lieu de sept, si, finalement, le
règlement 3142 sur la dimension, la longueur des voitures, était
très exactement respecté. Cela a fait l'objet de
représentations à cet effet, avec cette compagnie comme avec les
autres compagnies et on en est venu à une entente avec elles; ce qui
fait que le véhicule doit respecter la longueur établie au
règlement 3142, en fait, jusqu'à huit pieds du sol, où on
peut tolérer à ce moment un dépassement pour permettre
à la compagnie de transporter sept véhicules de façon
régulière.
Cela se transmet ou se traduit par des économies chez le
Québécois qui achète la voiture. Si la compagnie ne
pouvait transporter de façon régulière que six
véhicules au lieu de sept, sur un véhicule qui en transporte sept
normalement, c'est certain qu'au lieu de payer $120 de transport de
Québec à la compagnie dans le bout de Toronto, on en paierait par
exemple $150 ou $155. Un accommodement est donc intervenu là-dessus.
Dans le domaine des transports ou des permis octroyés à
une compagnie ou à l'autre, si on en arrivait par exemple à
établir des conditions tellement strictes au Québec pour
l'émission de permis, il est certain que les autres juridictions
je pense à l'Ontario, je pense aux Maritimes feraient la
même chose, j'imagine, avec des transporteurs du Québec. Or, le
transport actuel n'est pas en contraction, c'est-à-dire qu'il n'est pas
en compression. Le phénomène du transport s'étend
maintenant à travers plusieurs juridictions, comme normes
générales.
M. Bédard (Chicoutimi): Prenez le secteur particulier dont
on parlait, le transport des véhicules neufs; vous disiez, à un
moment donné, qu'il faut tenir compte du fait que l'expéditeur
choisit son transporteur; qu'il faut tenir compte, aussi, des
équipements spécialisés; qu'il faut également tenir
compte du fait que, textuellement, vous l'avez dit, les compagnies
québécoises choisissent leur expansion ou encore la laissent aux
autres. Il reste que, dans ce secteur, même si elles voulaient prendre de
l'expansion, le marché est tellement pris par les autres qu'elles ne
peuvent même pas prendre de l'expansion, parce qu'il arrive la situation
suivante. Je prends l'exemple, on en a seulement un, de la compagnie Richer,
qui a deux camions. Même si elle allait voir Chrysler demain pour lui
dire: Donnez-nous un peu plus de votre clientèle, pour nous permettre de
prendre de l'expansion et si la même compagnie Chrysler a à subir
la pression de McCallum Transport ou des autres transporteurs qu'on
connaît Roadway ou Charlton Transport qui disent à
Chrysler: Ecoutez! Si vous commencez à en donner à d'autres,
nous, on peut prendre des mesures draconiennes, à ce moment, c'est clair
que, dans les moyens de pression entre la petite compagnie qui veut prendre de
l'expansion et la grosse qui ne veut pas donner sa place, il n'y a pas de
commune mesure.
M. Mailloux: Le député de Chicoutimi admettra
qu'à un moment donné, dans chaque province, dans chaque Etat ou
pays, il y a des choix à faire. Je ne discute pas du tout sur le peu de
place qu'occupe le Québec dans le transport des véhicules neufs
dont la fabrication, de tout temps, s'est faite hors des frontières du
Québec. Mais si je dis qu'il y a des choix à faire, c'est
peut-être dans un secteur d'activité où on expédie
nos matières premières. Quand on regarde le bois
expédié vers les Etats-Unis, c'est indiscutable que ce sont des
transporteurs québécois je ne pense pas faire erreur
qui occupent ce champ d'activité. Dans le transport du meuble, la
même situation se produit. Dans les transports dont parlait tantôt
mon sous-ministre, c'est également le Québec, parce que c'est lui
qui est l'expéditeur, où se fait la fabrication ou d'où
provient une matière donnée. Les compagnies de transport se sont
spécialisées, comme les compagnies de transport
américaines ou ontariennes se sont spécialisées dans
l'expédition de véhicules dont la fabrication était faite
à tel endroit.
La seule possibilité qui reste au gouvernement, c'est de
persuader les compagnies fabrican-tes. Jusqu'où cela pourrait-il donner
des dividendes? Il ressort qu'il y a des tentatives de faites, qui ont
été infructueuses jusqu'à ce jour. Mais cela demeurera
toujours un pouvoir de marchandage par rapport à d'autres marchandages
qu'on fait inversement, à l'endroit du Québec, pour des choix de
transport chez les transporteurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux quand même essayer
de faire l'étude la plus approfondie possible au niveau du transport,
par rapport aux marchés qui existent au niveau de l'Ontario.
Je n'ai vu aucun secteur occupé à ce point à
l'intérieur de l'Ontario par des Québécois ou par des
Américains.
Vous dites qu'il y a certaines ententes qui doivent intervenir. Quand on
parle du Québec et de
l'Ontario et des échanges qu'il doit y avoir, il y a des choses
dont il faut tenir compte; mais quand on en est rendu à l'exemple que je
donnais, qu'on tienne compte de certains facteurs qui font qu'on doit accepter
des choses dans le Québec et dans l'Ontario. Je pense toutefois qu'en ce
qui a trait au transport des autos, des véhicules neufs de Québec
aux Etats-Unis, c'est impensable que, pour cette partie, du Québec aux
Etats-Unis, on ne voie pas la nécessité de faire au moins une
action précise.
Entre le Québec et l'Ontario, je ne dis pas que la situation soit
à l'avantage du Québec loin de là mais je
dis que, pour ce qui est du transport Québec-Etats-Unis, je ne vois pas
ce que l'Ontario a à y faire.
M. Mailloux: On me dit que, dans les champs qu'occupe le
Québec, il y a même des compagnies qui occupent une très
vaste place, peut-être aussi marquante que le transport des automobiles.
Il y a Maislin qui, avec 1,500 unités, occupe quand même un
très vaste champ de transport en général.
Il y a également les économies des régions.
Tantôt, on faisait référence à l'Ontario, où
la fabrication des automobiles et où la fabrication de bien d'autres
choses a commencé pas mal avant que le Québec développe
son industrie secondaire; mais on voit le même phénomène
entre le Québec et les Maritimes. Si l'Ontario est plus riche que le
Québec et a commencé avant nous, ici, ou a commencé avant
les Maritimes et on occupe passablement les Maritimes.
Je pense bien que la même plainte surgirait aux Maritimes que le
Québec est en train d'occuper le champ du transport vers une province
semblable.
Je pense qu'il y a quand même des choix. Je suis loin de le nier.
A Provost Cartage, c'est le même problème. Il y a des choix que
font des transporteurs, des champs qu'ils ont occupés, dont ils sont
difficiles à déloger et c'est aussi difficile pour nous de
déloger les transporteurs de véhicules neufs que c'est difficile
aux gens des Maritimes ou aux gens des Etats-Unis de déloger les
transporteurs qui vont vers ces points.
On peut toujours continuer la négociation amorcée avec les
différents fabricants. Vous avouerez qu'on n'a pas les coudées
tellement franches pour entrer dans le champ aussi facilement qu'on le
voudrait, ce n'est pas tellement facile. Même de
Sainte-Thérèse, c'est de la fabrication qui va non pas vers ici,
mais vers l'étranger.
De toute façon, je prends note de toutes les remarques du
député. J'étais loin de les rejeter du revers de la
main.
C'est comme dans le cas de l'allocation des remorques qui
dépassent de beaucoup les normes du règlement. On cherche
à apporter les correctifs qui s'imposent, mais le champ est tellement
mouvant que ce n'est pas facile, d'avoir du jour au lendemain un
règlement dont la surveillance et l'étanchéité
soient tellement hermétiques qu'on ne puisse pas y déceler des
erreurs.
Je pense que la commission ne...
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'ils changent au moins leurs
étiquettes quand ils n'ont pas le droit de venir faire du camionnage au
Québec.
M. Mailloux: La commission est au courant et elle a clairement
étalé la situation dans sa décision qui a
été communiquée au ministère. Si je comprends les
représentations de M. Charland, le contentieux étudie
actuellement la situation. Il faut comprendre que, dans le contexte de la loi,
avant de révoquer, suspendre ou modifier le permis de quelqu'un qui est
coupable d'une infraction, il faut d'abord qu'il ait été
déclaré coupable à la Cour des sessions de la paix.
Je voudrais également mentionner que, sauf erreur je
pourrai le vérifier je ne crois pas que nous ayons
délivré des permis pour plus de 20%. Cela n'empêche
peut-être pas le transporteur, mais j'ai compris tantôt...
M. Bédard (Chicoutimi): ...
M. Mailloux: ... que vous avez peut-être voulu mentionner
que la commission en avait délivré plus, mais nous les comptons
un à un chaque fois et nous tenons des statistiques très
précises sur ce chiffre magique de 20%. M. Richer...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas tout à fait ce
que j'avais laissé voir.
M. Mailloux: J'ai peut-être mal compris.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la situation très
claire qui fait que, en vertu du règlement, ils ont droit à 20%,
mais on sait très bien que la situation donne comme résultat que
ce n'est pas 20% de location dont se servent ces compagnies, mais au contraire
300% et 400%.
M. Mailloux: Tous les autres permis ont été
délivrés avant l'institution de la commission. La commission a
délivré un seul nouveau permis et c'est celui de M. Richer,
après avoir étalé les circonstances de ce transport.
M. Bédard (Chicoutimi): C'était cette situation que
je voulais porter à l'attention du ministre et du président de la
commission, que nous avons avec nous aujourd'hui, de même qu'aux membres
de la commission et c'est dans cet esprit que nous proposions, M. le
Président, l'amendement à l'article 16. Je pense que nous avons
assez discuté là-dessus, mais vous avez certains
amendements...
M. Mailloux: Je dois dire immédiatement que mon
sous-ministre va vous donner les raisons pertinentes qu'on apporte à
l'appui d'un refus à l'amendement. Il va vous dire pourquoi.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Alors, M. le
Président, je dépose l'amendement. Vous pouvez peut-être en
faire lecture.
Le Président (M. Cornellier): A la demande du proposeur de
la motion d'amendement, l'amen-
dement se lit comme suit: "L'article 16 de la loi est remplacé
par le suivant: 16. L'article 34 de ladite loi est remplacé par le
suivant: 34. Tout permis est délivré au nom, premièrement,
d'une personne physique qui est domiciliée au Québec;
deuxièmement, d'une personne morale qui a une place d'affaires au
Québec et dont le contrôle majoritaire est détenu par des
personnes domiciliées au Québec. "Aux fins de l'alinéa
précédent, le contrôle majoritaire veut dire 50% des
actions votantes plus une. "Troisièmement, les dispositions des
alinéas 1 et 2 du présent article ne s'appliquent pas aux
ententes conclues en vertu de l'article 10 de la Loi du ministère des
Transports 1972, chapitre 54 et conformément à la Loi du
ministère des Affaires intergouvernementales 1974, chapitre 15.
"Quatrièmement, le présent article ne s'applique pas pour les
permis délivrés par la commission avant l'entrée en
vigueur de la présente loi et ce jusqu'à la cession, quelle qu'en
soit la forme, par le transporteur de la propriété ou du
contrôle d'un moyen ou système de transport qu'il exploite en
vertu de ce permis.
M. Mailloux: M. le Président, M. Charland va dire, en mon
nom, la raison pour laquelle nous apportons un refus catégorique
à un tel amendement. Les paroles qu'il va prononcer sont la position du
ministère. Je pense qu'on va comprendre que ce que voudrait nous voir
accepter l'Opposition serait tel que l'acquis qu'on en aurait serait
détruit considérablement par les conséquences d'un tel
amendement. Alors, je demanderais à M. Charland de préciser notre
position à ce sujet et les conséquences que cela
entraînerait.
En fait, je reprendrais un peu le dernier point de mon argumentation qui
disait que le phénomène du transport est un
phénomène actuellement en expansion dans le champ couvert par un
transporteur, c'est-à-dire que les relations interprovinciales sont
devenues de plus en plus importantes. C'est dire que la notion de permis
accordé à des entreprises de l'Ontario, par exemple, pour
pénétrer sur le marché québécois, c'est
aussi important que le permis qui est accordé par l'Ontario à un
transporteur du Québec. C'est-à-dire que le
phénomène qui sous-tend en fait tout cela, c'est la
copénétration des marchés. Vouloir restreindre un peu ou
comprimer ou compresser l'émission de nos permis en ce sens va nous
attirer des représailles certaines de la part des juridictions des
Maritimes, de l'Ontario, comme des Etats-Unis. Le deuxième aspect que je
vois ici, c'est qu'il y aurait tout de même une exception selon les
dispositions des alinéas un et deux...
M. Bédard (Chicoutimi): Selon les ententes
interprovinciales.
M. Mailloux: La réciprocité, en fait. Ce sur quoi
porte surtout la réciprocité, qui intervient entre les
juridictions des provinces ou une province et un Etat, c'est sur le droit de
circulation d'un vé- hicule sur le réseau d'une province ou de
l'autre Etat ou vice versa. Les ententes de réciprocité
s'appliquent surtout au permis d'enregistrement qui apparaît sur le
véhicule.
C'est dire que nous allons tolérer un véhicule qui
pénètre chez nous de l'Etat de New York, parce que l'Etat de New
York tolère aussi que des camionneurs du Québec
pénètrent dans cet Etat avec des plaques du Québec. Cela
porte surtout sur le droit de circulation et non pas sur l'émission des
permis. L'émission des permis se fait toujours par les organismes
dûment habilités, en l'occurrence dans le Québec, la
Commission des transports ou aux Etats-Unis, pour toutes ces
commodités-là non exemptées par l'Inter State Commerce
Commission qui émet le permis de transport. C'est dire que prendre une
position telle que celle qui apparaît à l'article 34,
deuxièmement, serait réellement nous exposer à des
représailles qui finalement coûteraient beaucoup plus aux
transporteurs du Québec qu'on en gagnerait avec ça.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas éterniser la
discussion, je prends note, vous pouvez être sûr de ça, sans
partager votre opinion sur les désavantages que vous voyez à
l'amendement s'il était accepté. Maintenant, vous pouvez
être sûr que personnellement je vais continuer la
vérification pour voir jusqu'à quel point, en ce qui me concerne,
peuvent se vérifier les allégations que vous faites aux fins de
justifier un désaccord avec la motion.
M. Mailloux: Je voudrais dire, au député de
Chicoutimi, que l'opinion qu'on émet selon laquelle, si on acceptait
l'amendement, le but à atteindre du député de Chicoutimi
serait complètement annihilé par les représailles qu'on en
subirait. L'opinion est partagée unanimement par tous ceux qui
m'entourent et les transporteurs, je ne nommerai pas la commission. Je pense
que toute l'étude de ce dossier qui a déjà
été faite, de propositions semblables qui sont déjà
venues devant le ministère des Transports, a été
rejetée simplement parce que ce serait passablement plus mauvais comme
situation que celle qu'on connaît maintenant.
Le Président (M. Cornellier): Est-ce que le...
M. Bédard (Chicoutimi): On fera les vérifications
nécessaires, mais, juste pour terminer, j'aimerais au moins qu'on
corrige une situation, qu'on fasse corriger une situation qui est
décrite dans le jugement de la Commission des transports où on
s'aperçoit que les identifications confuses, entre les différents
transporteurs, font qu'il y en a qui viennent faire du transport dans le
Québec sans même avoir de permis à cet effet et le
Québec y perd tout ce que cela peut représenter.
M. Mailloux: Mes officiers ont pris très bonne note de
toutes les remarques qu'avait faites le député de Chicoutimi en
Chambre et ici, parce qu'en
fin de semaine, j'ai fait reprendre tout l'enregistrement de la
conversation du député de Chicoutimi pour qu'on prenne note de
toutes les plaintes qui avaient été formulées.
Est-ce qu'on pourrait revenir à l'article 3...
Le Président (M. Cornellier): Un instant, je voulais,
avant ça, disposer de cette motion d'amendement. Est-ce que je peux
déduire que le proposeur de la motion...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, non, je ne la retire pas,
loin de là, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Vous demandez le vote sur
votre motion, alors, nous allons procéder immédiatement au vote
sur la motion du député de Chicoutimi, motion d'amendement que
j'ai lue tantôt. J'appelle donc les membres de la commission à se
prononcer. M. Bédard (Chicoutimi)?
M. Bédard (Chicoutimi): Pour.
Le Président (M. Cornellier): Pour. M. Bédard
(Montmorency)?
M. Bédard (Montmorency): Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Bellemare (Johnson). M.
Berthiaume (Laprairie)?
M. Berthiaume: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Chagnon (Lévis).
M. Brown (Brome-Missisquoi). M. Faucher (Nicolet-Yamaska)?
M. Faucher: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Lessard (Saguenay). M.
Mailloux (Charlevoix)?
M. Mailloux: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Mercier
(Bellechasse)?
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Saindon (Argenteuil). M.
Samson (Rouyn-Noranda). M. Tremblay (Iberville)?
M. Tremblay: Contre.
Le Président (M. Cornellier): M. Verreault (Shefford)?
M. Verreault: Contre.
Le Président (M. Cornellier): La motion d'amendement du
député de Chicoutimi est rejetée par un vote de sept
contre et un pour.
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment-là, M. le
Président, on peut procéder à l'article 3 tout de suite en
continuant là où on était rendu.
Le Président (M. Cornellier): Est-ce que l'article 16
serait adopté ou si vous voulez revenir...
M. Mailloux: On peut aller à l'article 3, M. le
Président, si vous le permettez.
Le Président (M. Cornellier): Article 3 qui avait
été suspendu précédemment.
M. Mailloux: J'avais le papillon à l'article 3, paragraphe
b). Si vous voulez donner lecture du paragraphe b).
Le Président (M. Cornellier): Le papillon demande...
M. Mailloux: Cela apporte une modification à
l'article...
Le Président (M. Cornellier): Au paragraphe b) de
l'article 3, il y a une nouvelle formulation phraséologique qui se
lirait maintenant comme suit: "Déterminer la nature et les
catégories des permis, fixer le nombre minimum et maximum des permis ou
établir des normes permettant de déterminer le nombre minimum et
maximum des permis et décréter les conditions auxquelles des
personnes peuvent en obtenir et en être titulaires."
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va.
Le Président (M. Cornellier): Ce paragraphe b) est donc
accepté.
M. Bédard (Chicoutimi): Et l'alinéa a) aussi, parce
que je pense que c'est placé là pour éviter des cas comme
Chalut Transport.
Le Président (M. Cornellier): C'est cela.
M. Mailloux: Parce que c'était déjà dans le
projet. La semaine dernière, le projet n'était pas imprimé
et, pour faciliter les choses, on avait voulu reprendre les pages telles
qu'elles étaient.
Le Président (M. Cornellier): Le paragraphe c) du papillon
modifie le paragraphed) qui se lirait maintenant comme suit:
"Décréter des normes de tarifs, de taux ou de coûts de
transport, de tirage de remorque ou de semi-remorque, de fardier ou de maison,
de bureau ou d'usine sur roues, de location de véhicules ou de courtage
en transport". C'est une concordance avec...
Alors, ce nouveau paragraphe d) est accepté. Le paragraphe dd):
"Créer et délimiter, ou autoriser la commission, dans les cas et
aux conditions qu'il détermine, à créer..." Il n'y a pas
de changement; le paragraphe dd) demeure tel quel.
Ce sont les amendements à l'article 3 qui touchent en particulier
le paragraphe b) et le paragraphe c).
Alors, l'article 3 est adopté? Adopté. On re-
vient à l'article 16. Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
17.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai aucune objection à
l'article 17, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 17, adopté.
Article 18. Article 18, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Aux articles 18 et 19, on a fait
nos remarques tout à l'heure.
Le Président (M. Cornellier): Article 18, adopté.
Article 19.
M. Mailloux: Papillon.
Le Président (M. Cornellier): Est-ce qu'on peut me donner
une copie du papillon de l'article 19 s'il vous plaît?
M. Mailloux: La seule différence entre le papillon et le
texte original, c'est que, dans le texte original proposé, le ministre
n'avait aucun délai pour soustraire une affaire à notre
juridiction lorsque l'avis paraissait dans la Gazette officielle.
Il est normal pour les parties qu'elles sachent si le ministre veut la
soustraire ou non. C'est la seule modification qui a été
apportée.
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde. Donnez-nous quelques
instants.
Le Président (M. Cornellier): Je vais accorder quelques
minutes de méditation à l'honorable député de
Chicoutimi.
Le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, le contenu
de cet article s'accepte assez facilement, lorsqu'on est face à des
intérêts étrangers. Où on a des réticences
assez vives, c'est au sujet de cette discrétion qu'a le ministre de
soustraire les pouvoirs de la commission dans le cas de vente, fusion ou encore
dans le cas de cession, lorsque la situation se présente à
l'intérieur du Québec, quand ce sont seulement des
résidents du Québec.
M. Mailloux: C'est parce que nous n'avons aucun
intérêt nous autres à refuser qu'il y ait un transfert
d'intérêts entre des Québécois. Ce n'est pas cela
qu'on vise, pas du tout.
M. Bédard (Chicoutimi): Les remarques que je voulais
faire, c'est que, quand il s'agit de résidents, je pense qu'on donne au
ministre un pouvoir qui est vraiment trop étendu. J'ai bien confiance au
ministre. Je ne fais pas allusion à l'intégrité du
ministre en titre à l'heure actuelle, mais il reste que c'est mettre un
moyen pouvoir discrétionnaire entre les mains du ministre, lorsqu'il
s'agit de résidents à l'intérieur du Québec. A ce
moment, cela peut ouvrir la porte toute grande au patronage ou à des
décisions qui pourraient être discrétionnaires.
M. Mailloux: M. le Président, je pense que je vais
demander à la commission de laisser au lieutenant-gouverneur en conseil
tout le pouvoir qui est demandé afin d'éviter peut-être
certains problèmes qui pourraient se poser, dans le transfert de
compagnies de transport, de la part de personnes qui chercheraient à
monopoliser. Je peux quand même affirmer qu'il n'est pas dans l'intention
du ministère et, je pense, non plus de mes successeurs, d'empêcher
des transferts entre des Québécois. Ce n'est pas là le but
visé, pour nous, il s'agit des intérêts étrangers.
Mais on me signale que si on a été aussi loin, c'est que certains
monopoles pouvaient se créer dans le transport, de la part de personnes
qu'on voudrait arrêter, mais cela pourrait viser des
Québécois; je pense, sans nommer personne, que le
député de Chicoutimi me comprend.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. C'est ce danger qui
pourrait se présenter.
M. Mailloux: On en a parlé récemment en
Chambre.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. On ne nommera pas la
compagnie, tous la connaissent.
Le Président (M. Cornellier): L'article 19 tel
qu'amendé serait adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): L'amendement.
Le Président (M. Cornellier): Voulez-vous qu'on lise
l'amendement du papillon?
Une Voix: S'il vous plaît.
Le Président (M. Cornellier): L'amendement, proposé
par le ministre, à l'article 19, qui deviendrait l'article 39 a): 1), se
lit comme suit: "Dans les cas visés aux articles 36 et 39, le ministre
peut, par avis écrit à la commission, soustraire une affaire de
la juridiction de la commission pour la soumettre au lieutenant-gouverneur en
conseil. Cependant, lorsqu'aucun avis d'une demande d'autorisation faite en
vertu des articles 36 ou 39 n'a été publiée dans la
Gazette officielle du Québec, la commission doit, avant de rendre sa
décision, en aviser par écrit le ministre. Celui-ci peut, dans
les quinze jours de la publication dans la Gazette officielle du Québec
ou de la réception de cet avis, le cas échéant, par
lettre, télégramme ou autre moyen de communication, soustraire
cette affaire de la juridiction de la commission pour la soumettre au
lieutenant-gouverneur en conseil. Lorsque le ministre se prévaut des
pouvoirs qui lui sont confé-
résau présent paragraphe, l'administrateur doit lui
remettre une copie du dossier et aviser par écrit les parties du retrait
de la juridiction de la compagnie. 2) Le lieutenant-gouverneur en conseil peut,
dans l'intérêt public, maintenir, modifier, révoquer ou
transférer le permis concerné avec ou sans conditions, sa
décision doit être publiée dans la Gazette officielle du
Québec.
Est-ce que l'article 19 tel qu'amendé est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté sur division.
Le Président (M. Cornellier): Adopté sur division.
Article 20?
M. Bédard (Chicoutimi): Articles 20 et 21, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 20, adopté.
Article 21, adopté. Article 22?
M. Bédard (Chicoutimi): II s'agit des amendes minimales
dans le cas de première infraction. Est-ce que vous pouvez donner
certaines explications?
M. Mailloux: Evidemment, ces articles concernent moins la
commission que le ministère, mais, au nom de la commission, je puis
dire, comme vous l'avez mentionné tantôt, M. le
député, qu'il se fait malheureusement trop de transport
illégal. C'est bien beau pour la commission d'entendre des causes,
d'examiner cela, d'étaler des situations dans des décisions comme
celles que vous avez vues tantôt, si la loi n'a pas de dents et que les
gens se foutent de la loi, le rôle de la commission est rendu beaucoup
plus difficile. Pour autant que la commission est concernée, toute
sévérité exemplaire pour ceux qui violent la loi, les
ordonnances et les décisions que nous rendons après de longues
auditions... A mon avis, il faut absolument avoir l'outil voulu pour que les
infractions cessent.
On introduit l'avis préalable, en fait, et, avec la
procédure de l'avis préalable, on doit fixer un minimum
d'amende.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous parlez d'une
première infraction pour une personne morale, est-ce qu'il s'agit d'une
infraction par le chauffeur ou d'une infraction pour la personne morale, la
compagnie elle-même?
M. Mailloux: La compagnie.
M. Bédard (Chicoutimi): La compagnie elle-même.
M. Mailloux: Oui.
Le Président (M. Cornellier): Article 22, adopté?
Adopté. Article 23?
M. Mercier: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 23, adopté. A
l'article 24, nous avons un papillon.
M. Mailloux: En fait, c'est l'introduction de la date du 15
février 1973; aux fins du présent article, depuis le 15
février 1973... C'est pour fixer réellement une date à
partir de laquelle il est dans le pouvoir du lieutenant-gouverneur en conseil
de faire évoluer ces ordonnances. C'est de façon à
très bien fixer et à enlever toute zone de grisaille qu'on avait
entre l'adoption de la loi et cette date, en fait, du 15 février
1973.
Le début du deuxième alinéa...
Cela reste pareil, excepté que la date...
On se sert de la date du 15 février 1973.
Le Président (M. Cornellier): Aux fins du présent
article, depuis le 15 février 1973, les ordonnances qui peuvent
être abrogées, etc.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Cornellier): L'article 24, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous donner
des précisions concernant l'article 25?
Transport urbain
M. Mailloux: En fait, c'est la question du pouvoir qui est
accordé au ministre des Transports. Parce que toute résolution
concernant le Code de la route ou le transport adoptée par une
municipalité ou encore une commission des transports, le ministre peut
l'approuver simplement en partie et faire savoir, par exemple, qu'une autre
partie de la même résolution peut être
désapprouvée par le ministre.
Parce qu'avant, on était obligé d'approuver la
résolution complètement.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah bon!
Le Président (M. Cornellier): Article 25, adopté.
Article 26?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la même chose. M.
Mailloux: On a un papillon...
Le Président (M. Cornellier): Est-ce qu'on a un papillon
pour l'article 26?
M. Mailloux: On en a un à l'article 26 a), pour le
Haut-Saguenay. L'honorable député de Chicoutimi est dans la
région.
Le Président (M. Cornellier): Nous sommes maintenant
à l'article 26, pour lequel le ministre présente un papillon.
M. Mailloux: L'article 26 a) et b).
Le Président (M. Cornellier): L'article 26 a) et
b). L'article 26 a) se lirait comme suit: "L'article 16 de la Loi
modifiant la Loi concernant certaines municipalités de l'Outaouais et du
Haut-Saguenay et..."
M. Berthiaume: M. le Président, est-ce qu'on a
adopté l'article 26?
Le Président (M. Cornellier): Non, on est à
l'article 26.
M. Berthiaume: L'article 26 a) vient après l'article
26.
M. Mailloux: On l'ajoute à l'article 26...
Le Président (M. Cornellier): On l'ajoute à
l'article 26. Alors, on adoptera l'article en bloc par la suite, tel
qu'amendé.
L'article 26 a), je reprends la lecture: "L'article 16 de la Loi
modifiant la Loi concernant certaines municipalités de l'Outaouais et du
Haut-Saguenay et la Loi de la Communauté régionale de l'Outaouais
(1975, chapitre... insérer ici le numéro de chapitre du projet de
loi 34) est modifié en ajoutant, à la fin, l'alinéa
suivant: "Cette entente est aussi valide pour l'année financière
1976, nonobstant toute disposition contraire de toute loi et de tout
règlement."
L'article 26 b): "L'entente autorisée par les règlements
numéros 602 de la cité de Lauzon, C-469 de la cité de
Saint-Romuald d'Etchemin, V-189 de la ville de Charny, 1096 de la ville de
Lévis et 246 de la ville de Saint-David de l'Auberivière,
approuvés par le ministre des Affaires municipales le 10 mars 1975 et
par la Commission municipale du Québec le 14 mars 1975, est reconduite
pour l'année financière 1976 de ces municipalités.
Cette entente peut être modifiée en suivant les
modalités prescrites aux articles 474 a) et 475 de la Loi des
cités et villes (Statuts refondus, chapitre 193), selon le cas."
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on nous donner certaines
explications sur l'application pratique de l'amendement à l'article 26
a) et b), s'il y a lieu?
M. Berthiaume: En fait, c'est assez simple. On prévoit
d'amender la Loi des cités et villes au printemps. Mais la
rédaction des articles pour amender la Loi des cités et villes,
pour permettre la formation de corporations intermunicipales, est quand
même assez complexe, compte tenu du fait que j'ai annoncé, la
semaine dernière, une politique de subvention, politique d'aide au
transport urbain. On n'avait pas le temps de faire une modification en bonne et
due forme de la Loi des cités et villes. Ceci nous permettra ou
permettra aux municipalités intéressées de continuer les
ententes qui existent présentement, jusqu'à ce qu'on ait pu
modifier la Loi des cités et villes.
M, Bédard (Montmorency): Très bonne
politique!
M. Bédard (Chicoutimi): On n'a pas eu l'occa- sion d'avoir
une discussion sur cette politique du transport urbain, j'espère que
ça se présentera. On a assisté à un
dépôt de documents...
M. Berthiaume: Vous l'aviez eu assez à l'avance.
M. Bédard (Chicoutimi): ... plutôt que d'avoir une
déclaration ministérielle qui nous aurait permis d'expliciter nos
remarques.
M. Berthiaume: C'est seulement parce que c'était
très long. Je pense que cela a été expliqué au
député de Chicoutimi.
Le Président (M. Cornellier): Le ministre du Revenu et
député de Jonquière, si la commission veut bien lui
accorder un droit de parole.
M. Harvey (Jonquière): Vous venez de me changer de
ministère.
Le Président (M. Cornellier): En effet. Je m'excuse. Je
vous ramène à votre nouveau ministère. Le ministre du
Travail et de la Main-d'Oeuvre.
M. Bédard (Montmorency): ... le droit de parole.
Le Président (M. Cornellier): Si la commission veut bien
lui donner le droit de parole.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous alliez rendre le ministre du
Travail en chômage.
Le Président (M. Cornellier): Oui, en effet. Je m'en
excuse.
M. Harvey (Jonquière): Tout ce que je voudrais savoir du
ministre d'Etat aux Transports... Il est bien sûr que l'entente peut
durer pour l'année financière 1976. Je comprends la nature de
l'amendement. C'est pour éviter que tombe l'entente actuelle parce que
c'était bien défini dans la loi 34: jusqu'au 31 décembre
1975.
La seule inquiétude que j'ai est qu'il y a une promesse de vente
déjà signée par un entrepreneur privé qui fait
actuellement le transport en commun dans le Haut-Saguenay et la convention
collective avec ses employés, qui se terminait habituellement le 4
décembre, a été renouvelée pour prendre fin le 31
décembre 1975. Et je me demande si le comité existant aurait
l'autorité de faire sa transaction. Je ne le pense pas avec l'amendement
que nous avons devant nous.
M. Berthiaume: La transaction prévue dans le Haut-Saguenay
est entre l'entreprise privée actuelle et quelle autre partie?
M. Harvey (Jonquière): Comme on projette, lors de la
prochaine session, d'amender la Loi des cités et villes parce que c'est
un texte assez complexeil faut le réaliser, c'est vrai je
me demande si on ne pourrait pas, à partir de la certitude qu'on a
d'amender la Loi des cités et vil-
lesc'est à partir d'une décision prise par le
gouvernement du Québec, en annonçant la politique d'aide au
transport en commun, ce que vous avez fait vendredi dernier, l'amendement qui
nous permet d'aller sur une base de quelques mois par
ententeconsidérer une transaction effectuée dans les
délais de l'arrangement pris avec le transporteur privé, quitte
à la rendre officielle seulement lorsque l'amendement de la Loi des
cités et villes aura été adopté par la Chambre.
M. Berthiaume: II faudrait que le député de
Jonquière m'explique un peu la nature de la transaction dont il
parle.
M. Harvey (Jonquière): Le transporteur actuel a
signé une option de vente à un prix convenu entre le
comité intermunicipal et sa compagnie. Il s'attendait...
M. Berthiaume: Est-ce que je comprends bien que le
député de Jonquière est en train de me dire que la
compagnie privée exploitant le transport en commun à l'heure
actuelle...
M. Harvey (Jonquière): N'est plus intéressée
à en faire.
M. Berthiaume: ... n'est plus intéressée à
en faire, j'en conviens. Est-ce qu'elle veut vendre à une
éventuelle corporation intermunicipale?
M. Harvey (Jonquière): C'est cela.
M. Berthiaume: C'est ce que le député de
Jonquière est en train de me dire.
M. Harvey (Jonquière): C'est cela. Et le
comité...
M. Berthiaume: Je m'excuse auprès de mon collègue,
mais...
M. Harvey (Jonquière): Le comité actuel...
M. Berthiaume: ... il faudrait peut-être que mon
collègue lise le document que j'ai déposé...
M. Harvey (Jonquière): Je l'ai lu.
M. Berthiaume: ... la semaine dernière.
M. Harvey (Jonquière): Je l'ai lu.
M. Berthiaume: Le gouvernement ne favorise pas l'exploitation du
transport en commun par les corporations intermunicipales.
M. Harvey (Jonquière): Je l'ai lu. M. Berthiaume:
Oui.
M. Harvey (Jonquière): Je l'ai lu, mais l'entreprise
privée est la seule qui est détentrice d'un permis
général dans le territoire actuel et, depuis plus de deux ans,
elle a attendu une politique définitive du gouvernement et elle
était liée par une option de vente au comité
intermunicipal qui, par ailleurs, n'avait pas le droit d'acheter. Deux
conventions collectives ont été signées depuis ce temps
et, autant du côté syndical que du côté du
propriétaire, elle a continué, sur une base de contrat avec le
comité, à fournir les services.
M. Berthiaume: La compagnie en question n'aura pas plus le droit,
avec cet amendement, de vendre ses intérêts à une
corporation intermunicipale qui n'existe pas dans le moment. Alors, elle n'aura
pas plus le droit.
M. Mailloux: II ne sera pas nécessaire qu'on attende
l'amendement qui sera apporté en mars ou en avril.
M. Harvey (Jonquière): Cela la rend dans l'obligation, si
elle veut vendre, qu'elle ait le droit légal...
M. Mailloux: ... de reconduire...
M. Harvey (Jonquière): ... d'acheter, si elle
répond aux critères que personne dans l'entreprise privée
ne voudrait.
M. Berthiaume: Je veux rassurer le député de
Jonquière parce que je sais qu'il est inquiet d'un aspect particulier de
toute cette question, en ce qui concerne le Haut-Saguenay.
C'est la suivante, et c'est la situation dans laquelle pourraient se
trouver les employés de la compagnie de transport privée. Dans
les projets que nous envisageons pour le Haut-Saguenay et pour la Mauricie et
pour la rive sud de Québec, ou éventuellement même la
région de Sherbrooke ou toute autre région qui pourrait se
présenter, si jamais on en arrive à la conclusion qu'il est
impossible de faire l'exploitation du service par un entrepreneur, une
compagnie privée, parce qu'on n'en trouve pas c'est quand
même théoriquement possible, malgré que j'en
douteà ce moment-là, il faudrait prévoir c'est
sûrement l'intention du gouvernement de le faire l'embauche des
employés en question. Autrement dit, ce n'est absolument pas l'intention
du gouvernement de priver les syndiqués comme les employés
actuels d'une compagnie de leur emploi, bien au contraire.
M. Harvey (Jonquière): Si j'ai posé la question,
c'est que j'étais convaincu, l'amendement me convient, je vous le dis,
l'amendement me convient pour le Haut-Saguenay parce que c'est complexe, et la
Loi des cités et villes doit être la loi apportant les
modifications permettant ce que vous avez identifié dans votre
conférence de presse. Je suis d'accord. Mais, par mes questions, je
voulais faire la lumière, faire comprendre aux intéressés
que même si vous avez annoncé votre politique gouvernementale
définitive, il va falloir attendre l'amendement de la Loi des
cités et villes
et tout ce qu'on fait ce soir lui permet de reconduire... On parle de
l'année 1976, mais je suis convaincu qu'au cours de 1976 la situation
deviendra normale avec des pouvoirs précis dans la Loi des cités
et villes.
M. Berthiaume: En effet. En plus de...
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre nous dit à peu
près vers...
M. Mailloux:... au début d'avril. M. Berthiaume:
C'est cela.
M. Harvey (Jonquière): C'est ce que je
prévoyais.
M. Berthiaume: En fait, dans l'intérim, ce qu'il faut
faire, en plus d'amender la Loi des cités et villes, c'est de
préparer tous les mécanismes locaux parce que, comme je l'ai
indiqué dans mon texte, il y a un certain nombre d'étapes
à suivre avant d'arriver à une corporation municipale.
Maintenant, il est acquis que, dans le cas du Haut-Saguenay, ces étapes
ont déjà été franchies, mais d'une façon non
formelle et officielle.
M. Harvey (Jonquière): Officielle.
M. Berthiaume: Alors, il s'agit d'entériner un peu
mécaniquement ces étapes et de s'assurer des intentions des
instances locales aussi. Parce qu'à la limite, si cela peut
rassurer...
M. Bédard (Montmorency): Adopté tel
qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre d'Etat comprendra
qu'on a raison d'être inquiet dans le Haut-Saguenay sur les
problèmes de transport en commun.
Le Président (M. Cornellier): L'article 26 est...
Excusez-moi, cher collègue.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait quatre ou cinq fois que
c'est censé être réglé. On espère que, cette
fois-ci,il y aura au moins une amélioration par rapport à la
situation existante.
M. Berthiaume: Sans aucun doute.
M. Harvey (Jonquière): Dans le Haut-Saguenay, on avait dit
qu'en 1975, le gouvernement provincial annoncerait sa politique à ce
sujet. On a dit cela en 1974, au mois de décembre, et si je ne me
trompe, cela fait juste douze mois. On n'est donc pas une minute en retard, ni
une seconde, dans l'annonce d'une politique définitive du gouvernement
provincial. On est peut-être en retard sur la politique que lui, comme
député, souhaiterait, mais il reste qu'ici, au gouvernement, vous
êtes six sur 110 et, dans la région, vous êtes seul sur
cinq.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne partira pas une discussion
avec le ministre du Travail...
Le Président (M. Cornellier): A l'ordre!
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais qu'au bout de la ligne
cela ne donne pas grand-chose.
M. Harvey (Jonquière): C'est une question d'opinion.
Le Président (M. Cornellier): L'article 26 est
adopté...
M. Bédard (Chicoutimi): On se fait annoncer tous les
quatre mois que c'est réglé.
Le Président (M. Cornellier): ... et les articles
proposés 26 a) et 26 b) sont aussi adoptés? Adopté.
Article 27.
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 27. Messieurs,
à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Nous sommes rendus à
l'article 27. L'article 27 est adopté?
M. Mailloux: D'accord? Ce sont les moins de neuf
élèves.
Le Président (M. Cornellier): Article 27 adopté.
Article 28?
M. Mailloux: A l'article 28, M. le Président, il y a deux
types de transport qu'on subventionne. On ne subventionne pas le transport
au-delà d'un mille dans les villes alors qu'en milieu rural tout le
transport est subventionné. Cela ajoute le nord du 51e parallèle,
étant donné que, là-bas, il fait froid, il n'y a pas moyen
que les écoliers restent au bord de la rue; deuxièmement, cela
s'ajoute dans les municipalités de cité ou de ville de
Bécancour, Gaspé et Percé. Ce sont des entités
rurales, malgré la fusion de très grandes villes. Il y a eu
pression pour qu'on règle en même temps, à
l'intérieur du mille, tous les cas des élèves qui sont
forcément en danger le long de la route, mais il n'était pas
possible d'obtenir les crédits nécessaires à une telle
ouverture qui aurait peut-être entraîné une dépense
de plusieurs dizaines de millions de dollars; alors, nous n'avons pas
été aussi loin que cela.
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 28. Adopté.
Article 29.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 29. Adopté.
Article 30.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
31.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous donner
quelques explications?
M. Mailloux: L'année dernière, la manufacture de
plaques d'immatriculation a été incendiée et le ministre
des Transports a accordé, par le moyen d'un arrêté en
conseil, un délai d'immatriculation, mais il s'est trouvé que nos
détenteurs de permis doivent s'immatriculer avant telle date pour que
leurs permis soient renouvelés automatiquement. Pour ceux qui n'ont pu
acheter de plaques parce qu'il n'y en avait pas, leur permis,
théoriquement, est tombé. Il faudrait qu'ils reviennent faire une
preuve de nécessité à nouveau, ce qui serait très
malheureux; à cause de leur faute ou de leurs faits et gestes, ils n'ont
pu se procurer les plaques avant. Il s'agit de reporter la date du
renouvellement des permis à la même date que celle de l'extension
de l'immatriculation.
M. Bédard (Montmorency): Cela a bien du bon sens.
Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 31. Adopté.
Article 32.
M. Bédard (Montmorency): Cela a de l'allure aussi.
Le Président (M. Cornellier): L'article 31 est
adopté, oui. L'article 32 est-il adopté?
M. Mercier: A l'article 32, M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous donner quelques notes explicatives? Rapidement.
Le Président (M. Cornellier): M. le ministre d'Etat aux
transports, le député de Bellechasse voudrait avoir des
explications sur l'article 32.
Les taxis
M. Berthiaume: II s'agit de réglementer les associations
de service dans le domaine du taxi et on sait que l'équilibre des forces
dans le domaine des taxis est assez précaire, pour dire le moins.
Une Voix: ...
M. Berthiaume: Oui, justement. Un des problèmes est
justement le pouvoir économique un peu trop fort des associations de
service par rapport aux propriétaires artisans et ensuite aux
propriétaires. On n'avait pas le pouvoir de réglementer les
associations de service comme telles, comme entités dans le domaine du
taxi. Cet article nous donne ce pouvoir, de façon à
réglementer la relation qui existe entre associations de service et
propriétaires de flotte ou artisans.
M. Bédard (Montmorency): Très bonne
explication.
Une Voix: Adopté.
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 32. Adopté.
Article 33.
M. Bédard (Chicoutimi): Aux articles 33 et 34, pas de
remarque, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 33. Adopté.
Article 34. Adopté. Article 35.
M. Bédard (Montmorency): Mutatis mutandis,
adopté.
M. Mailloux: ... on n'est pas pour les recommencer lorsqu'on
siégera à trois. On n'est pas pour recommencer des causes,
évidemment.
Le Président (M. Cornellier): Article 35. Adopté.
Article 36.
M. Mailloux: II arrive un règlement qui fixe des normes de
tous les tarifs; on ne peut, le lendemain, fixer des taux et tarifs à la
suite de l'introduction d'une demande ou proprio motu. Il s'agit que les
transporteurs se conforment au moins aux normes; si celles-ci imposent un
minimum ou un maximum, qu'ils s'habituent tranquillement à exiger des
taux et tarifs à l'intérieur des normes jusqu'au moment où
nous pourrons fixer des taux fixes ou des taux comportant un minimum et un
maximum à l'intérieur des normes.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cornellier): Article 36. Adopté.
Article 37.
M. Mailloux: Evidemment, le lieutenant-gouverneur en conseil
pourra, en vertu des articles déjà votés par la
commission, établir des règlements pour les stations, etc., les
changements de contrôle. Mais si ces règlements ne sont pas
prêts à la mise en vigueur de l'article, nous ne pourrons pas
suspendre toute l'économie du transport; il s'agirait d'un pouvoir pour
la commission, en somme, de continuer les opérations jusqu'à ce
que les règlements arrivent.
Le Président (M. Cornellier): Article 37. Adopté.
Article 38.
M. Mailloux: C'est la zone grise dont M. Charland a parlé
tantôt. Evidemment, lorsque certains articles de la Loi des transports
ont été sanctionnés, le 8 juillet 1972, il y eut un
article qui a été sanctionné à ce moment-là
qui disait: ou bien le lieutenant-gouverneur en conseil ou bien la commission
pouvait modifier les décisions et les ordonnances de la
régie.
II s'est trouvé que la régie a continué son travail
du mois de juillet 1972 au 15 février 1973 et qu'elle a modifié
des permis. C'est la zone grise dont il était question tantôt. On
ne sait pas quelle est leur valeur et il s'agirait de régulariser la
situation.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce à quoi on a fait
état dans l'amendement apporté à l'article 24.
M. Mailloux: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, on a précisé
la date du 15 février 1973.
Le Président (M. Cornellier): Article 38, adopté.
Article 39.
M. Mailloux: C'est le pendant.
M. Bédard (Montmorency): Concordance.
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 39, adopté.
Article 40.
M. Mailloux: C'est l'article 7... c'est la composition de la
commission parce que, jusqu'à ce que d'autres juges...
M. Bédard (Chicoutimi): ... soient nommés.
M. Mailloux: ... soient nommés, d'autres commissaires ne
pourront pas siéger à trois sans retarder... Il serait logique
que ces articles entrent en vigueur lorsque les nouveaux membres seront
nommés et pourront siéger.
Le Président (M. Cornellier): Article 40, adopté.
Le projet de loi 251 est donc adopté par la commission, avec ses
amendements.
M. Mailloux: M. le Président, je demanderais aux membres
de la commission de demeurer parce qu'on en a encore pour quelques minutes,
pour le projet de loi...
Projet de loi no 259
Le Président (M. Cornellier): La commission doit
étudier maintenant le projet de loi 259, Loi de la Société
du port ferroviaire de Baie-Comeau-Hauterive. L'honorable député
de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, j'aurais d'abord une question
générale à soulever, quitte par la suite à analyser
article par article. Je présume que cela ira assez vite puisque j'ai une
intervention à faire à l'article 18. Je pense que l'amendement
qui sera soumis à ce moment-là et qui est fait à la
demande de la ville de Hauterive sera accepté tel qu'on me l'a
souligné tout à l'heure.
A ma connaissance, pour une des premières fois, je pense, la
Société des ports nationaux n'aura pas à administrer,
comme tel, un port de mer. Une société sans but lucratif sera
constituée pour administrer ce port de Baie-Comeau. Naturellement, la
société est constituée particulièrement des villes
de Hauterive et de Baie-Comeau ainsi que du gouvernement du Québec, du
gouvernement fédéral et du Canadien National. Cependant, on
constate que les villes de Hauterive et de Baie-Comeau ont majorité au
conseil d'administration.
Ce que je veux souligner, je l'ai souligné cet après-midi.
Je suis d'accord avec le principe de ce projet de loi et je ne veux pas
revenir, M. le Président, sur l'argumentation que je faisais valoir.
Cependant, il y a une chose qui m'inquiète c'est que, normalement
je sais que ce projet de loi est demandé par les villes de Baie-Comeau
et de Hauterive lorsque c'est la Société des ports
nationaux qui décide d'administrer comme tel un port de mer, les villes
concernées, à ce que je sache, je peux me tromper, ne sont pas
impliquées financièrement, alors que, dans le projet de loi qui
nous est soumis, les villes de Baie-Comeau et de Hauterive sont
impliquées chacune pour $500,000.
Je constate que c'est une société sans but lucratif, donc
qui ne pourra pas récupérer... Cette société ne
permettra pas aux organismes impliqués, dont particulièrement les
villes de Baie-Comeau et de Hauterive, de récupérer l'argent
investi. J'aimerais savoir s'il y a eu discussions au niveau du
ministère avec les villes de Hauterive et de Baie-Comeau.
Moi-même, j'en ai discuté. Je comprends qu'on accepte le fait
d'investir $500,000, mais je sais que, pour une partie en cause, c'est un
montant qui sera certainement assez élevé. C'est justement les
taxes des contribuables des villes de Baie-Comeau et de Hauterive qui serviront
à investir la somme de $1 million, alors que, dans un organisme
constitué du gouvernement fédéral, ce montant serait
fourni entièrement par le gouvernement fédéral.
M. Mailloux: M. le Président, la discussion qui s'est
poursuivie pendant, je pense, près de deux longues années, nous a
vu inventorier toutes les formules possibles d'administration d'un tel port. A
priori, on n'avait rejeté, au ministère, aucune formule parce que
l'on sait que si celle-là plaît quand même au
ministère par une formule qui fait peut-être un
précédent dans le Québec, si les ports nationaux avaient
décidé d'organiser eux-mêmes un port national
là-bas, cela aurait été sous leur juridiction, payé
essentiellement par les ports nationaux et sur lequel on n'aurait pas eu grand
contrôle. Il y a eu un désir d'exprimé dans les discussions
par les villes de Hauterive et de Baie-Comeau et par le ministère des
Transports.
A un moment donné, cette formule... La commission des ports qui,
à un moment donné, avait été suggérée
par les villes de Hauterive et de Baie-Comeau, c'était peut-être
une des raisons qu'invoquaient ces villes pour éviter d'y participer
financièrement, a été refusée par le
fédéral, parce que, actuellement, toute la politique des ports
na-
tionaux est remise en question par le gouvernement central.
Définitivement, comme il n'y avait pas d'échéance possible
de l'annonce d'une telle politique et qu'on peut attendre encore plusieurs mois
avant que le gouvernement fédéral ne dise sur quel port il pense
que, lui, il est intéressé comme entité canadienne et sur
quel autre il se désintéresserait, on a retenu la formule
intermunicipale qui demandait une participation financière qui est la
suivante: $500,000 de Hauterive, $500,000 de Baie-Comeau, $1 million du
Canadien national, $2 millions du gouvernement fédéral. Le
gouvernement provincial a décidé, en dernier ressort, d'apporter
une contribution équivalente à celle du gouvernement
fédéral, advenant qu'au moment où la soumission publique
de l'installation portuaire, le contrat dépasserait les sommes en
disponibilité. Je ne pense pas que cela se fasse. Je peux quand
même affirmer que cela ne serait pas à la charge des villes de
Hauterive et de Baie-Comeau.
Mais il faudrait que le gouvernement provincial négocie avec le
gouvernement central de façon telle que ce serait réparti
équitablement entre ces deux ordres de gouvernement. La quote-part des
trois autres parties, je pense, ne serait pas sollicitée de nouveau. On
espère quand même en arriver, avec le montant de $6 millions qui
est en cause, à mettre l'installation portuaire en place.
M. Lessard: Si je comprends bien, le gouvernement
fédéral refusait la possibilité d'administrer à un
moment donné...
M. Mailloux: Les ports nationaux.
M. Lessard:... la Société des ports nationaux
d'administrer le port de Baie-Comeau. C'est à ce moment qu'il a fallu
accepter cette recommandation.
M. Mailloux: Les villes voulaient une commission de ports
où l'administration serait plutôt locale. Cela a été
refusé. La Société des ports nationaux, tel que je l'ai
expliqué tantôt, n'était pas intéressée
à ajouter un autre port national. Je pense que c'est la meilleure
formule qu'on pouvait employer.
M. Lessard: Autrement dit, c'est cela, les villes voulaient avoir
une société de ports, mais qui soit sous administration locale.
La Société des ports nationaux...
M. Mailloux: A refusé.
M. Lessard:... n'a pas accepté de cette façon.
M. Mailloux: C'est cela.
Le Président (M. Cornellier): Article 1?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 1, adopté.
Article 2?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Articles?
M. Lessard: A l'article 3, la société a son
siège social dans la ville de Baie-Comeau, je pense que le port de mer
est là.
M. Mailloux: C'est cela.
Le Président (M. Cornellier): Article 3, adopté.
Article 4?
M. Lessard: On constate ici, et par les articles suivants, que
les deux villes ont la majorité au conseil d'administration. On en a
localisé trois sur cinq.
M. Mailloux: Oui, c'est un peu pour cette raison qu'on
retrouvera, à différents articles, le pouvoir du
lieutenant-gouverneur en conseil. Comme c'est l'administration de fonds
publics, il ne faudrait pas quand même que à cause des villes qui
sont minoritaires dans l'argent qui est investi pour l'implantation d'un port,
on soit soumis à des caprices d'une administration qu'il faudrait
surveiller davantage. Je pense que le lieutenant-gouverneur en conseil doit
surveiller.
Le Président (M. Cornellier): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
6?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
7?
M. Lessard: A l'article 7, je présume que cela va
être un peu comme dans d'autres organismes, en fonction des
présences, des jetons.
M. Mailloux: Le système de jetons, peut-être.
Le Président (M. Cornellier): Article 7, adopté.
Article 8?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
9?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
10?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
11?
M. Lessard: Normal. Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
12?
M. Lessard: On précise ici, à l'article 12 b): En
cas d'absence sans motif valable. Je présume qu'à un moment
donné, si quelqu'un entreprend un voyage à l'extérieurdes
villes de Baie-Comeau et Hauterive et ne peut assister qu'à trois
réunions qui peuvent avoir lieu dans le mois, je présume que ce
sera un motif...
M. Mailloux: Valable. Ce serait un motif valable.
M. Lessard: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 12, adopté.
Article 13?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
14?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
15?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
16?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
17?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
18?
M. Lessard: A l'article 18 c), je pense que le ministre en est
informé, on constate... On dit que la société peut
accomplir tout ce qui est nécessaire, accessoire ou favorable à
la réalisation de ces objets, et notamment, c) avec l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil, acquérir par voie d'expropriation tout
immeuble, partie d'immeuble ou droit réel à Baie-Comeau, y
compris tout immeuble, partie d'immeuble je ne sais pas ou droit
réel consacré à un usage public, etc.
Ce que je trouve qui serait normal, je pense, ce serait d'ajouter
"à Baie-Comeau ou Hauterive", puisque c'est la société qui
regroupe les deux villes, Baie-Comeau et Hauterive, et il est toujours possible
qu'un chemin de fer puisse continuer...
M. Mailloux: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Cette motion d'amendement du
député de Saguenay d'ajouter, à la quatrième ligne,
après les mots "Baie-Comeau", les mots suivants: "ou Hauterive".
M. Lessard: "Et Hauterive ".
Le Président (M. Cornellier): Est-ce qu'on dit "ou
Hauterive" ou "et Hauterive"? A préciser.
M. Mailloux: ... conjonctif...
M. Lessard: Les deux...
M. Bédard (Montmorency): "Et/ou".
Le Président (M. Cornellier): II y a un linguiste qui
défend d'employer ces mots "et/ou".
M. Lessard: "Et Hauterive", y compris...
Le Président (M. Cornellier): On ajoute, après les
mots "Baie-Comeau", "et Hauterive".
M. Lessard: Si besoin il y a... M. Mailloux:... je ne
chicane pas... M. Bédard (Montmorency): C'est... Le
Président (M. Cornellier): Cela se...
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que c'est "et"...
M. Maiiloux: C'est "et"... En termes juridiques, "et" peut
être pris pour "ou" et vice versa, n'est-ce pas Me...
Le Président (M. Cornellier): L'article 18 tel
qu'amendé est adopté?
M. Lessard: Oui.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
19?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
20?
M. Lessard: "Le conseil d'administration peut, par
règlement: a) déterminer l'exercice des pouvoirs de la
société, sa régie interne et les fonctions..." D'accord!
L'article 21 répond à ma question. C'est après
approbation. C'est-à-dire que cela prend...
M. Mailloux: Oui. J'ai voulu m'en assurer, parce que...
M. Lessard: Oui.
M. Mailloux: ... je ne voudrais quand même
pas que cela mette en danger, par des tarifs trop réduits,
d'autres transporteurs.
M. Lessard: Oui.
M. Mailloux: J'avais déjà, d'ailleurs,
énoncé cette opinion depuis le début.
M. Lessard: Je pense que c'est normal. Les gens du milieu
pourront faire valoir leurs recommandations...
M. Mailloux: C'est ça.
M. Lessard: D'accord! Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Article 20, adopté.
Article 21?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article
22?
M. Lessard: Article 22: Ce sont des montants, tels que
précisé par le ministre...
Est-ce que cela sera exécutoire, étant donné que
c'est inscrit dans la loi? Supposons, par exemple, qu'une des parties, je ne
sais pas, comme Hauterive, ne puisse pas fournir $300,000, $350,000 ou
$500,000, c'est exécutoire, parce que c'est inscrit dans la loi?
M. Mailloux: C'est dans la loi. M. Lessard: D'accord I
M. Mailloux: Si, par hasard, ils ont des problèmes, s'ils
y ont fait allusion, c'est inscrit dans l'entente et ils doivent s'adresser
ailleurs.
M. Lessard: Ici, en fait, ils l'ont demandé...
Le Président (M. Cornellier): Article 22.
Adopté?
M. Lessard: D'accord.
Le Président (M. Cornellier): Article 23.
Adopté?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 24.
Adopté?
M. Lessard: C'est normal. Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 25.
Adopté?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 26.
Adopté?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 27.
Adopté?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 28.
Adopté?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 29.
Adopté?
M. Lessard: A l'article 29, je ne sais pas si c'est une
échappatoire, on dit: "La société peut, avec
l'autorisation de la ville de Baie-Comeau, de la ville de Hauterive et du
ministre, prêter, louer, vendre ou autrement aliéner son actif et
son passif ou une partie de son actif à une commission de ports ou
à tout organisme public constitué en vertu d'une loi du Parlement
du Canada pour la gestion portuaire".
Cela veut dire qu'on reconnaît le principe de la
société, à un certain moment, en vertu du projet de loi
259, mais on émet dans l'article 29 une possibilité que cette
société puisse revendre ses actifs à une
société de ports nationaux.
M. Mailloux: II faudrait peut-être qu'à ce moment,
les villes de Hauterive et de Baie-Comeau et le gouvernement provincial
trouvent une formule qui n'est pas inventée, mais qui serait
annoncée par un ordre de gouvernement qui soit plus profitable aux
intérêts de la région.
On ne voudrait pas paralyser un désir des villes d'aller vers une
autre formule. Il faudrait quand même que les parties en cause en
discutent à ce moment. Mais ce n'est pas un voeu... C'est pour
éviter de fermer la porte à une formule qui serait plus
avantageuse.
M. Lessard: Très bien.
Le Président (M. Cornellier): Article 29.
Adopté?
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Article 30.
Adopté?
M. Lessard: A l'article 30, on précise très
particulièrement que, dans un tel cas prévu à l'article
29, le Canadien national peut, nonobstant l'article 22, recevoir de
l'acquéreur le remboursement de sa souscription.
M. Mailloux: On me dit que dans son cas à lui, il voudrait
être libre de négocier avec le gouvernement dont il dépend.
Une récupération des sommes d'argent qu'il aurait investies.
M. Lessard: Donc, le montant de $1 million plus les
intérêts, s'il y a lieu.