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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du 1er avril 1976
(Seize heures quarante-cinq minutes)
M. Gratton (président de la commission des transports, des
travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement entreprend cet après-midi l'étude des
crédits du ministère des Transports. Tel qu'il semble avoir
été entendu entre les partis, nous procéderons à
l'étude de ces crédits par des remarques préliminaires de
la part du ministre et des partis de l'Opposition, pour ensuite attaquer
l'élément 1 du programme 1.
Je tiens à faire remarquer aux membres de la commission que le
budget du ministère comporte neuf programmes. L'honorable ministre des
Transports.
Remarques préliminaires
M. Mailloux: M. le Président, MM. les membres de la
commission, je voudrais d'abord vous présenter des personnes que la
plupart des membres de la commission connaissent assez bien puisque c'est un
ministère assez ouvert, où l'ensemble de la députation a
souventefois à rencontrer ceux qui m'accompagnent.
Il y a M. Rouleau, le sous-ministre principal, qui est ici, mais que
nous perdons à quelques reprises pour des raisons que vous connaissez,
étant donné qu'il est attaché également au
parachèvement des travaux des installations olympiques avec le
sous-ministre des Travaux publics, M. Roger Trudeau.
Il y a celui qui est à ma droite, le chef du budget, M. Pierre
Michaud. Il y a également M. René Blais, qui est responsable et
de la construction et de l'entretien, en tout ce qui regarde les travaux de
voirie.
Il y a M. Henri Perron, responsable du génie, pour la même
activité, la construction du réseau routier. Il y a M. Ben
Deshaye qui est responsable de l'administration comme sous-ministre adjoint
également, et il y a M. Jacques Charland, sous-ministre, qui a
également la responsabilité assez lourde, dans les temps que nous
vivons, du transport des personnes et des marchandises.
Il y a le directeur du BVA et certains directeurs des autres services
qui, au fur et à mesure, s'ajouteront peut-être pour
répondre aux arguments des membres de l'Opposition, mais je me ferai un
devoir de vous les présenter, à ce moment-là.
Je pense que tout le monde connaît également l'adjoint
parlementaire, M. Bédard, et tout à l'heure viendra le ministre
d'Etat aux Transports, M. Berthiaume, député de Laprairie.
Je n'aurai que quelques remarques préliminaires, parce que
j'imagine que, dans le laps de temps qui nous sera donné dans les jours
prochains, durant la discussion des crédits, article par article, je
devrai revenir pour donner des réponses sur l'ensemble des sujets qui
seront de votre préoccupation.
Cela nous permettra peut-être, s'il y a oubli au départ, de
revenir sur tous les sujets qui nous occupent. De toute façon, il me
fait plaisir de vous présenter les crédits budgétaires de
1976/77. On m'avait reproché, il y a quelques mois, lors de courtes
vacances, d'avoir fait une indiscrétion budgétaire, alors que je
disais que, possiblement, pour la première fois de son histoire, le
ministère des Transports dépasserait peut-être le cap du
milliard. C'est un fait que cela dépasse, de quelques millions, le
milliard de dollars.
Cela fait donc suite, dans l'ordre d'importance, aux Affaires sociales
et à l'Education. Les crédits de 1976/77 sont de l'ordre de $1
milliard 18 millions auxquels crédits s'ajouteront, après le 1er
avril, des sommes venant du Conseil exécutif pour un montant de $27,9
millions, portant ainsi l'ensemble de nos crédits à plus de $1
milliard 45 millions.
Au niveau du programme 1, ce budget exprime une nouvelle politique
gouvernementale en matière de transport en commun, en milieu urbain. Des
crédits de $70 millions seront affectés, entre autres, pour aider
à compenser le déficit de la Commission de transport, à
l'aide à l'achat d'autobus et au partage du service de la dette du
métro de Montréal.
Outre l'aide apportée par ce programme au secteur de transport,
en commun, le ministère continuera les études relatives au
système de transport en commun par rail, dans la région de
Montréal.
Au niveau de la discussion des crédits détaillés
pour chacun des programmes, je vous indiquerai les projets majeurs que le
ministère entend mettre en marche au cours de l'exercice financier
1976/77.
M. le Président, l'on constatera, à la discussion des
crédits au ministère des Transports que, cette année, en
ce qui regarde les projets de construction routière, la volonté
qui avait été exprimée lors de la campagne
électorale de 1973, on la retrouvera possiblement dans le partage des
sommes qui sont accordées au ministère des Transports, cette
année. On verra qu'il y a réduction des engagements au secteur
des autoroutes, alors que la voirie régionale et la voirie locale, dont
on avait parlé abondamment, à ce moment, comme des voiries qui
étaient peut-être retardées et où il devrait y avoir
des préoccupations de tous les instants, on les retrouvera
particulièrement, dans ce budget, à l'échelle de toute la
province de Québec.
Récemment, j'ai déclaré à la presse, sans
dévoiler les grandes lignes du budget, qu'il était assuré
que l'autoroute Est-Ouest de Montréal serait retardée. Est-ce que
ce sera un retard d'une année ou de deux ans? De toute façon,
dans l'immédiat, ce n'est pas notre intention de remettre les travaux en
marche. Nous verrons, après les Olympiques, l'an prochain, s'il y a
lieu, de recommencer, à ce moment.
On a pu constater également que...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre pourrait nous dire
si les $28 millions adoptés au mois de...
Une Voix: ...
M. Bellemare (Johnson): Non, il l'a dit tout à l'heure,
mais j'étais...
Il a dit qu'il ajouterait à son budget $28 millions au 1er avril.
C'est simplement... Vous l'avez dans votre texte...
M. Mailloux: C'est la somme qui correspond à l'engagement
de l'entente fédérale-provinciale qui vient d'être
signée...
M. Bellemare (Johnson): ... qui sera la dernière.
M. Mailloux: Oui, sur Port-Cartier et sur les routes 51, 55 et
10.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Mailloux: C'est la partie du budget pour l'année
financière en cours. Alors, dans le domaine...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la dernière entente
fédérale-provinciale qui a été signée.
M. Mailloux: C'est cela. Dans le domaine de l'autoroute, on
poursuivra au cours de l'année les autoroutes qui sont
déjà commencées, comme celle de la Beauce, celle de la
rive nord, l'autoroute Dufferin-Montmorency, sauf un dernier contrat qui ne
pourra être exécuté cette année, au moins pas avant
l'automne où il pourra y avoir une demande de soumissions publiques
à l'automne pour la section où il y a eu des problèmes
d'expropriation entre les installations Woolco et les approches du pont de
l'île d'Orléans. Le reste des contrats de Dufferin-Montmorency
sont à peu près tous donnés actuellement, je pense. La
dernière soumission sera ouverte mardi. Cette partie de l'autoroute
Dufferin-Montmorency devrait être ouverte à la circulation
à la période automnale.
M. Bellemare (Johnson): Pour l'automne.
M. Mailloux: Pour l'automne. Nous respectons également nos
engagements en ce qui concerne l'autoroute de la Beauce jusqu'à
Saint-Maxime-de-Scott où nous prévoyons terminer à
l'automne également, en espérant que l'asphalte y sera
posé, au moins pour une couche, possiblement pour deux, mais on verra,
suivant le temps qu'il fera cet été. L'autoroute de la rive nord
se poursuit, mais on a mentionné tantôt la route 51, qui fait
partie de l'entente fédérale-provinciale, la route 55 conduisant
de Sherbrooke, de Richmond et de Drummondville. On pourra revoir d'autres
programmes comme...
M. Bellemare (Johnson): Trois-Rivières-Berthier.
M. Mailloux: C'est à peu près terminé dans
cette région.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais on est sur une voie à
partir de Berthier.
M. Mailloux: Oui, il y a le doublement des... M. Bellemare
(Johnson): Doublement, oui.
M. Mailloux: ... sections. Ce sont les structures, cette
année, qui seront mises en place; on pourra y revenir lors de la
discussion des crédits, mais ce sont principalement les structures des
viaducs qui seront en construction cette année. Sur l'ensemble du
réseau régional, forcément, il y aura une action assez
marquante cette année sur des routes qui sont quand même
principales. La voirie locale, la voirie de rang aura une part plus large du
budget. Je voudrais, si vous me le permettez, revenir à un sujet qui
intéresse plus particulièrement un député qui n'est
pas ici, le député de Lafontaine: le transport en commun pour la
région de Montréal.
J'aurais fait certaines observations récemment à la
télévision et à la radio, à la demande des
journalistes, sur les projets de construction du métro de la ville de
Montréal, de la Communauté urbaine de Montréal.
Peut-être que certains auraient mal compris le message ou je
l'aurais mal traduit à ce moment. Il y a certaines sections du
prolongement du métro que ne met pas en cause le gouvernement où
il y a densité de population, où les trajets sont quand
même assez raccourcis; mais ce que nous mettons en cause, ce sont
certains prolongements à des coûts de $51 millions le mille,
où l'on va parallèlement construire des voies de métro
alors que d'autres moyens de transport "intermodal" pourraient être
organisés soit sur les voies du Canadien National, soit sur les voies du
Canadien Pacifique où il y a moins de densité de population.
Le ministère des Transports fait actuellement une étude
assez complète avec le ministère des Affaires municipales et
celui de l'Agriculture, étant donné que nous considérons
également la protection de certains territoires agricoles, que ce soit
sur la rive sud du Saint-Laurent, que ce soit dans la région de
Terrebonne-Saint-Sauveur et autres régions où le caractère
des terres se prête à une agriculture viable.
Ces ministères, avec l'Office de planification, auront fait un
tour d'horizon assez valable dans les six ou sept semaines qui vont
s'écouler. C'est notre intention, dans environ deux mois, de nous
prononcer sur ce que pense le ministère des Transports des projets qui
devraient être mis de l'avant et auxquels, possiblement, nous pourrions
contribuer.
Nous discutons également, dans le même laps de temps, avec
le gouvernement fédéral. J'ai rencontré, il y a quelques
jours, mon collègue, M.
Otto Lang, en compagnie du député de Laprairie et de
quelques-uns de mes officiers. Le gouvernement fédéral est
réticent à parler de transport de banlieue alors qu'il en parlait
abondamment en période électorale, lors de la dernière
période électorale.
De toute façon, peut-être pourrons-nous le ramener à
une discussion assez approfondie de ces préoccupations parce que l'on
sait que les transports de banlieue ont quand même été
organisés par un gouvernement qui n'est pas le gouvernement du
Québec, soit le gouvernement fédéral. Avant qu'il s'y
désintéresse, je pense qu'il devrait quand même regarder de
façon plus approfondie ce mode de transport et savoir, si contrairement
à certains prolongements très dispendieux du métro dans
des régions où la densité de population n'est pas
suffisante, il n'y aurait pas lieu en surface, à des coûts de $11
millions ou de $12 millions, d'organiser des services, que cela soit par train
ou autrement, avec des trains plus modernes, plus acceptables au public
à desservir.
Alors, c'est dans cette optique que les discussions se poursuivront dans
les quelques semaines prochaines.
Nous pensons que, dans le laps de temps que j'ai mentionné
tantôt, il nous sera possible de dire à quelles conditions nous
pourrions participer à des déficits de construction ou
d'entretien.
Au sujet de l'entretien, les sommes que vous constaterez à
l'intérieur du budget représentent quand même les
coûts que nous entrevoyons, pour autant que l'inflation arrêtera sa
montée en flèche. Je dois quand même dire qu'en ce
début d'année, il y a une indication assez nette que le
dépassement considérable et successif que nous avons connu dans
les dernières années s'atténue. Pour la première
fois, depuis quelques années, on constate que les premières
soumissions publiques entrent en bas des estimations de la Voirie, alors que,
dans les années qui viennent de s'écouler, c'était 15, 20,
25 et 30%, et certaines soumissions ont même été à
107% de dépassement; or, les premiers contrats importants arrivent en
bas des prix de la Voirie. C'est autant d'argent, je pense, dont on pourra
disposer pour le remettre ailleurs, partout sur le réseau routier, et
cela permettra peut-être que l'on flotte davantage sur certaines demandes
supplémentaires.
Le secteur maritime, je pense qu'on pourra en parler au moment où
on y arrivera, de même que le transport aérien. J'aimerais, si
vous le permettez, M. le Président, que les partis d'Opposition fassent
connaître leur point de vue; s'il y a des éléments, des
programmes dont je n'ai pas traité dans ce court exposé, je
pourrais peut-être apporter ma propre évaluation.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, avant de
céder la parole au député de Chicoutimi, pourrais-je
demander à la commission de désigner un de ses membres comme
rapporteur? Pourrais-je suggérer que M. Mercier, député de
Bellechasse, agisse à ce titre? D'accord? L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, quelques
commentaires au début de l'étude de ces crédits. Il est
évident que l'importance du ministère des Transports pour les
Québécois ne fait aucun doute, tel que le soulignait tout
à l'heure le ministre. Nous avons à analyser des crédits
qui dépassent le cap du milliard, ce qui situe parmi les trois plus
importants le ministère des Transports. Il est évident aussi que,
quand on pense seulement à l'industrie du camionnage ou encore au
transport en commun, ce ministère a une incidence tout à fait
particulière sur l'ensemble de l'économie
québécoise.
Je ne mentionne que ces deux secteurs. Il est évident qu'on
pourrait y ajouter le transport aérien, la politique portuaire. Il ne
fait aucun doute qu'en ce qui nous regarde également, nous abordons
l'étude de ces crédits avec un esprit très positif, un
esprit de coopération; nous croyons que, comme par les années
passées, la discussion sera efficace d'autant plus que, comme par les
années passées, je crois que nous pouvons compter sur la
coopération du ministre des Transports qui, pour autant qu'il le peut,
fait un effort pour répondre de la façon la plus
élaborée à toutes les questions que nous lui posons.
En ce qui me regarde, M. le Président, je suis l'interlocuteur du
ministre en matière de transport depuis deux ans, au niveau de
l'Opposition. Il est évident qu'au cours de cette période, nous
avons abordé une foule de problèmes particuliers concernant le
ministère et ses politiques et particulièrement les
problèmes de construction d'un réseau routier moderne, les
problèmes du transport en commun, ceux du transport routier des
marchandises et également les problèmes de sécurité
routière. Chacun de ces problèmes particuliers que je viens
d'énumérer, dans mon esprit comme dans celui du ministre,
j'imagine, ne peut être traité sans tenir compte, je crois, d'un
facteur commun, qui est l'augmentation incessante du nombre de véhicules
automobiles circulant sur nos routes et la congestion inévitable de
certains axes due à la densité de population qui s'intensifie, en
milieu urbain surtout.
Cet aspect du problème touche plus particulièrement les
secteurs du transport en commun et du transport routier, surtout dans la
région métropolitaine de Montréal, mais également
dans d'autres centres urbains d'importance comme Québec et plusieurs
régions du Québec également. On peut cependant envisager
que ce problème de densité de population et d'augmentation
incessante des véhicules automobiles se généralisera
c'est la conséquence normale à mesure que d'autres
centres approcheront du point de saturation.
S'il est vrai que, pour certains centres, il est encore possible
d'envisager l'augmentation du nombre de routes, ceci est presque impossible, je
crois, pour la région montréalaise je dirais également
pour la ville de Québec, où on ne peut construire sans cesse de
nouvelles routes. Les problèmes de congestion routière
défavorisent le ministre le sait, nous avons eu l'occasion de le
souli-
gner à plusieurs reprises, c'est un fait-grandement le transport
en commun et le transport routier des marchandises au point de briser, par des
pertes de temps imprévisibles, le précaire équilibre entre
ces différents modes de transport, entre ces secteurs de transport.
J'espère qu'au cours de l'étude de ces crédits, le
ministère, par la voie du ministre qui est conscient de ces
problèmes, a sûrement envisagé des solutions possibles. On
a déjà eu des esquisses de commencement de solutions, entre
autres, lorsqu'il y a eu le dépôt de certains
éléments de la politique d'aide au transport urbain au
Québec. Dans le domaine de l'industrie du camionnage, j'ai eu
l'occasion, à plusieurs reprises, de mentionner des cas tout à
fait particuliers au ministre et j'espère que le ministre, qui est
conscient de ces problèmes au niveau de la discussion en
général, il pourra peut-être nous en faire part a
sûrement commandé des études sur ces problèmes afin
de pouvoir voir jusqu'à quel point on peut y apporter des solutions, non
pas à court terme, mais à long terme.
Au chapitre des études, on a des secteurs de certains
ministères, comme le ministère des Affaires municipales, qui, sur
un problème particulier comme l'habitation, en est rendu à quatre
ou cinq rapports d'études. Je pense bien que, dans un cas comme celui du
transport, le ministère n'a pas exagéré; s'il pense
véritablement à la préparation d'une politique globale au
niveau du transport en commun, il ne peut faire autrement que d'avoir la
précaution de faire procéder à de telles
études.
Dans un autre ordre d'idées, aux fins de discuter
généralement, peut-être comme entrée en
matière et avant que nous procédions à l'analyse de
l'élément 1 du programme 1, je voudrais que le ministre nous
parle un peu des ententes fédérales-provinciales, celles qui ont
été signées, naturellement, tout récemment.
Il pourrait peut-être aussi nous faire part de la planification,
pour autant qu'elle est faite, ou des débuts de planification qui sont
dans l'esprit du ministre ou du ministère, dans la détermination
des axes routiers qui sont prioritaires.
Le renouvellement des ententes fédérales-provinciales
cette semaine incluait une entente auxiliaire sur les axes routiers
prioritaires, comme on le sait. A l'occasion de la signature de ces ententes,
le ministre responsable de l'OPDQ, M. Gérard-D. Levesque, de même
que le ministre responsable du MEER, en l'occurrence M. Marcel Lessard,
annonçaient que l'entente prévoyait une somme de quelque $90
millions à être affectée à la construction des
autoroutes 10, 51 et 55, entre autres, dans la région de Sherbrooke,
comme l'a mentionné le ministre, et également la réfection
de la route 138 entre Sept-lles et Port-Cartier.
La question générale que nous nous posons face à
ces injections de capitaux nécessaires concerne le rôle du
ministère des Transports dans la détermination des axes routiers
prioritaires et la façon dont la planification a été
faite. Nous aimerions que le ministre puisse donner des explications à
ce sujet.
Il y aurait peut-être également un autre sujet, d'une
façon bien générale, sur lequel j'aimerais avoir les
commentaires du ministre, à savoir le rapport du Vérificateur
général. Au cours de l'année qui vient de
s'écouler, nous avons eu l'occasion d'interroger le Vérificateur
général sur les remarques qu'il faisait dans ses premiers
rapports quant à l'administration du ministère des Transports.
Cette occasion va sans doute se représenter d'avoir à rencontrer
et interroger à nouveau M. La-rose, au sujet de son dernier rapport dont
nous avons la connaissance et qui vient d'ailleurs d'être
déposé. Il est évident que, pour cette raison, nous
n'interrogerons que très peu le ministre au sujet de ce rapport, au
cours de l'étude des crédits.
Cependant, nous souhaiterions que le ministre nous fasse part de la
façon dont sont accueillies les remarques du vérificateur, de
façon générale, par son ministère et, si la chose
est possible, nous indiquer les correctifs précis que l'administration a
apportés, suite aux remarques des premiers rapports.
M. le Président, nous aimerions en connaître davantage sur
la planification, la politique globale à long terme, les ententes
fédérales, le Vérificateur général,
également sur des secteurs très particuliers comme c'est
difficile de l'étudier à l'intérieur d'un
élément ou d'un programme lui-même tout le
problème du transport en commun, le camionnage en vrac, le camionnage
spécialisé ou général qui, à mon sens,
constituent peut-être des sujets pour autant que les membres de la
commission sont d'accord sur lesquels nous pourrions peut-être,
avant de procéder au premier élément, avoir une discussion
assez générale, de telle sorte que je suis convaincu que cela
éviterait bien des questions parsemées ici et là, à
l'intérieur de chacun des programmes et, de ce fait, abrégerait
l'étude des crédits du ministère des Transports, tout en
restant efficace.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre
d'Etat.
M. Berthiaume: Sur la question du rapport du Vérificateur
général, compte tenu de...
M. Bellemare (Johnson): Non, c'est mon tour. M. Berthiaume:
Non.
M. Bellemare (Johnson): Sur cette question, on reviendra.
M. Berthiaume: Non, j'ai posé une question.
M. Bellemare (Johnson): Je pense qu'on a le droit de faire des
remarques préliminaires au début et, après cela...
M. Berthiaume: Allez-y.
M. Bellemare (Johnson): ... et quand on reviendra... pour suivre
une tradition établie, je pense que vous allez avoir le temps
d'expliquer tout cela.
M. Berthiaume: Je n'ai aucune objection.
M. Bellemare (Johnson): D'ailleurs, c'est parce qu'on suit un
ordre...
M. Berthiaume: Allez-y.
M. Bellemare (Johnson): ... traditionnel et je ne voudrais pas
que vous me fassiez perdre mon discours, parce que j'y tiens
énormément.
Le Président (M. Gratton): Du consentement unanime de la
commission, le député de Johnson va nous livrer ses remarques
d'ordre général.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, en 1975, il s'est
passé un événement assez historique dans le service de la
voirie, au ministère des Transports. Pour rendre service à toute
la population québécoise et particulièrement à la
bonne renommée du Canada, le gouvernement a décidé de
former une régie et d'y nommer deux personnes. J'en nomme une en
particulier, à cause de son talent, à cause de sa remarquable
préparation, et surtout, à cause de sa réussite dans
l'exécution des projets mis de l'avant, c'est le sous-ministre des
Transport, M. Claude Rouleau.
Il s'est acquis, M. le Président, depuis ce temps, une
réputation fort enviable. Le nom de M. Rouleau a traversé non
seulement le Canada, mais il est connu jusqu'en France et dans tous les pays.
Il est devenu un homme d'une réputation internationale
incontestable...
M. Saindon: II était en France avant.
Une Voix: Le budget n'y était pas.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): C'est justement.
Une Voix: Est-ce une institution ou quoi?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Bellemare (Johnson): ... si je n'ai pas le droit de dire la
vérité, où voulez-vous que je la dise?
Le Président (M. Gratton): J'exige du député
de Johnson qu'il continue de dire la vérité.
M. Bellemare (Johnson): Je pense qu'on reçoit assez de
critiques, qu'on se fait assez accuser et qu'on se fait emmener devant des
commissions d'enquête que, parfois, cela fait du bien que quelqu'un nous
dise autre chose que de nous accuser de faire partie de la pègre ou de
faire du banditisme.
M. Rouleau est un homme qui, depuis sa nomination à la
présidence de la régie, a fait une oeuvre extraordinaire et, si
on n'est pas capable, dans cette province, de reconnaître les
mérites d'un homme, je me demande ce que vaut notre dévouement
à la cause publique. Je le félicite très
sincèrement et je suis assuré de le faire avec beaucoup de
désintéressement, sans attache personnelle.
Ceci étant dit, pour la première année, le
ministère des Transports aura des dépenses dont le total
dépassera sûrement le milliard. Comme le disait le ministre dans
sa présentation, c'est un fait assez extraordinaire, puisqu'il devient
membre du club des milliardaires.
En 1975/76, les crédits initiaux représentaient $844
millions. Le premier budget supplémentaire était de $50 millions
et le deuxième budget supplémentaire représentait la somme
de $26 175 800. Pour l'année financière, les chiffres de $961 470
000 sont dans les rapports officiels, mais je demande j'aurai seulement
une questionpourquoi cette différence à $1,007 milliard
dans le rapport du ministère des Transport qui paraît à la
deuxième page? Il y a $961 millions de votés, soit par les
crédits généraux ou par des budgets
supplémentaires, ce qui laisse une différence par rapport
à $1 007 000 000 d'environ $40 millions qui devront être
expliqués à cette réunion de la commission
parlementaire.
On prévoit aujourd'hui des dépenses de $988 604 000 en
1976/77 et des crédits initiaux de $1 018 300 000. C'est remarquable.
Pour la première fois, depuis plusieurs années, le
ministère reconnaît enfin les besoins du réseau routier
rural et y apporte, je pense, une amélioration très sensible dans
les crédits, puisqu'on y retrouve, dans le programme qui nous est
soumis, au programme 3, élément 1, $25 millions de plus qu'en
1975/76. Extraordinaire, cette nouvelle infusion de crédits pour la
voirie rurale, qui est due, je pense, aux requêtes, qu'ont
continuellement faites auprès des autorités tous les
députés libéraux de cette Chambre et ceux de
l'Opposition.
Nous avons à desservir des régions qui ont besoin aussi
d'une amélioration très sensible puisque c'est la porte de sortie
de ceux qui produisent et de ceux qui ont besoin de certaines ressources pour
alimenter leurs fermes ou leur industrie. Je pense que cette augmentation
considérable sera des mieux senties aujourd'hui dans la province.
Serait-ce le prélude d'une compréhension meilleure de la part du
gouvernement envers les ruraux?
Je voudrais, dans mes notes préliminaires, insister fortement sur
un fait particulier, mais qui pourrait peut-être se
généraliser. C'est qu'on nous demande, à nous,
d'être extrêmement prudents, surtout discrets quand on
reçoit du gouvernement certains budgets de la voirie. Je trouve que
c'est normal, pour ne pas créer de problème au ministre ni aux
officiers, de ne pas trop faire de publicité tapageuse qui ne sert pas
à grand-chose, parce que ce sont les faits qui sont véritables.
Quand les travaux se font dans une municipalité ou ailleurs, on
reconnaît le bien-fondé de celui qui a servi d'in-
termédiaire entre le gouvernement et la population.
Il arrive certains faits particuliers durant une année qui,
même avec la plus grande discrétion qu'on puisse exercer quant aux
crédits qui nous sont donnés chez nous... Il arrive, par exemple,
dans Windsor, qu'un maire qui s'appelle Marcel Noël, publie à grand
renfort de publicité les titres: "Le député Bellemare a
manqué son coup, c'est moi qui ai réussi. Le maire Noël a
obtenu ma subvention de $35 000. Le député de Johnson m'avait
répondu: Non, c'est impossible. Il s'était adressé aux
officiers supérieurs. On lui avait dit non. J'y suis donc allé
personnellement et je peux dire à la population que je vous apporte un
cadeau de $30 000 que m'ont donné les autorités".
J'aime bien cela. Surtout quand, le 18 mars 1976, le maire de Windsor
annonce le budget de voirie que j'ai présentement pour mon comté.
Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il note, avec beaucoup d'éclat, dans
la Tribune du 18 mars, toutes les subventions que va recevoir le comté
de Johnson. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il annonce les travaux pour le
chemin qui va au CHU, $343 000, avec l'indication précise: "Des travaux
pour $60 000 seront bientôt effectués dans le douzième
rang, canton de Windsor, sur une distance de 4,66 milles, un montant de $90 000
sera dépensé dans le quatrième rang de... et le
reste."
Vous pensez que je suis content, M. le Président, quand le maire
de Windsor annonce, au lieu du ministre, au lieu des officiers responsables,
les budgets de voirie chez nous. Je m'en fous comme de l'an quarante. Ce n'est
pas la sorte de relation que j'entretiens avec le ministère actuellement
qui, je pense, m'a donné une bonne attention à toutes les
recommandations que j'ai faites jusqu'à maintenant. Mais s'il y avait
moyen que ceux qui commettent ces indiscrétions soient mis à la
raison, parce que le ministre lui-même comprend mieux la situation que
ces gens. Je lui avais demandé, dans une lettre que je lui ai
écrite le 30 septembre 1975, de me donner une des bonnes raisons pour
lesquelles le maire Noël annonçait les $30 000, la subvention pour
la ville de Windsor. Le ministre, dans une lettre en date du 7 octobre 1975,
m'a répondu fort gentiment: "J'ai toujours voulu que l'on respecte
l'intégrité des membres de l'Assemblée nationale. Veuillez
croire, cher député, que les intentions du maire de Windsor
m'étaient complètement inconnues." C'est une belle justification
pour ceux qui commettent des indiscrétions, pour ceux qui, parmi les
officiers... Je ne blâme pas les officiers supérieurs parce que la
source des renseignements qu'a publiés la semaine dernière le
maire de Windsor ne vient pas du bureau du ministre, ne vient pas des
sous-ministres, ni des officiers du gouvernement; elle vient d'une
indiscrétion qui est commise au sein même de l'organisation du
parti libéral. C'est là qu'il a trouvé le budget. C'est
là qu'il l'a pris pour l'annoncer.
Je demanderais s'il y a moyen d'avoir une certaine discipline. On ne se
fait pas élire avec des subventions, on se fait battre, souvent avec,
cela. La preuve, c'est que le gouvernement a été battu en 1974.
Il y avait eu jusqu'à des accidents de "peaver", dans mon comté,
à une élection partielle.
M. Mercier: M. le Président, cela m'inquiète un
peu, à la lumière de ce que le député de Johnson
vient de dire, le paquet de subventions qu'il y a dans son comté.
M. Bédard (Montmorency): C'était une fuite de
fonctionnaire.
M. Bellemare (Johnson): Je pense que je suis assez raisonnable
pour dire que je n'ai pas à me plaindre du gouvernement, ni de son
ministre, ni de son sous-ministre, ni des autres officiers avec lesquels j'ai
constamment des relations très amicales.
Ce que je ne comprends pas et ce que je ne veux pas voir se
répéter, ni pour moi ni pour d'autres, c'est qu'un subalterne
aille annoncer cela publiquement et s'en prenne toute la gloriole.
Quand on voit des huit colonnes, on se demande pourquoi c'est fait.
Pensez-vous que je peux craindre le maire de Windsor, même s'il
est candidat? J'en ai battu 99 à la dernière élection
partielle. J'en batterai bien un. Il ne va m'en rester qu'un à battre.
Alors, cela ne m'intéresse pas.
Je pense que, lors de l'étude détaillée des
différents programmes, j'ai l'intention de porter mon attention,
particulièrement, non seulement sur la construction du réseau
routier, mais aussi sur les politiques du ministère,
particulièrement dans le domaine du transport des personnes, lequel,
à cause de la pression de l'opinion publique, en croissance continuelle
des milieux urbains, prend de plus en plus d'importance.
J'ai d'ailleurs posé au ministre et député de
Laprairie certaines questions en Chambre concernant ma région de
Trois-Rivières: Grand-Mère, Shawinigan,
Trois-Rivières-Ouest. Sur cela, je pense que j'aurai certaines questions
à lui poser.
Puisque nous n'avons pas eu l'occasion de parler en Chambre, au mois de
décembre dernier, je veux obtenir des précisions très
exactes sur le budget de $70 millions qui a été annoncé
à ce moment.
Ce budget qui avait été annoncé était pour
venir en aide au transport en commun. Je crains fortement que près de
75% de ces prévisions budgétaires soient dévolues
exclusivement à Montréal, laissant pour compte les autres
régions de Québec, en particulier, de Trois-Rivières, de
Sherbrooke et des alentours parce qu'il y a une partie très importante
qui reste avec les 25% de ce montant.
J'aimerais que le ministre nous précise aussi ce qu'il entend par
la municipalisation des services de transport dans une localité ou dans
une région, ainsi que la forme que prendront les commissions
intermunicipales qu'il a annoncées ces jours derniers.
J'aurais également des questions très pertinentes sur le
transport des marchandises, en particulier sur l'industrie du camionnage. Comme
l'a
dit tout à l'heure mon collègue de Chicoutimi, où
est rendue la refonte du règlement no 12 quant aux travaux de la
commission parlementaire du 26 juin sur le camionnage en vrac?
Deuxièmement, les politiques du ministère relativement
à la mainmise étrangère actuelle sur l'industrie du
camionnage. J'ai cité, l'an dernier, des chiffres fort éloquents
et j'aimerais savoir s'il y a eu une amélioration sur ce
côté.
Troisièmement, la politique du ministère sur l'intrusion
grandissante des entreprises ferroviaires dans l'industrie du camionnage.
Quatrièmement, les réponses du ministère aux
questions posées sur les organismes responsables dans ces milieux sur
différentes questions administratives, si c'est vrai que le gouvernement
se prépare à faire des transactions avec le CPR ou le CNR quant
à l'organisation des services urbains aux alentours des villes, s'il y a
déjà des ententes où s'il y a une commission de
constituée pour faire des projets de protocole d'entente.
Je veux attirer l'attention du ministre aussi sur le transport scolaire.
L'an dernier, le ministre d'Etat au Transports, M. Berthiaume,
annonçait, dans un communiqué venant du cabinet du ministre, le
22 août 1975, que le coût du transport scolaire en 1975/76 avait
été porté à $130 millions, à la suite des
ajustements généraux des contrats des transporteurs scolaires
variant entre 9% et 17%, selon les régions, pour tenir compte de
l'évolution des coûts de janvier 1974 à janvier 1976.
Cette année, on prévoit des crédits, pour 1975/76,
de $134 976 800, ce qui laisse très peu de marge de manoeuvre au
ministre, à moins qu'il n'y ait, à un certain moment, de l'aide
par voie de budgets supplémentaires qu'il pourrait nous être
demandé de voter.
J'aurais aussi des questions très précises à poser
au ministre, non seulement sur le coût de l'aide financière que le
gouvernement entend apporter aux transporteurs scolaires pour 1976/77, mais
aussi sur les annonces des politiques qui sont en train d'être
préparées pour améliorer sensiblement la
sécurité des autobus scolaires.
On avait dit l'an passé, qu'il y avait tout un programme au
ministère qui avait été préparé pour la
vérification des autobus scolaires et surtout des permis spéciaux
qui devaient être émis à la suite de certains examens
très précis. Je voudrais que le ministre nous dise s'il y a eu
progrès, s'il y a eu développement, si le comité a
été formé et surtout nous parle des responsabilités
personnelles, particulières des commissions scolaires dans ce domaine.
Les commissions scolaires qui donnent des contrats doivent avoir un certain
contrôle et, particulièrement, surtout vérifier si les
autobus mis à la disposition des écoliers sont en excellente
condition. En somme, l'étude des crédits, M. le Président,
nous permettra de cerner quelques problèmes aussi au niveau des
transports terrestres et de préciser les coûts réels, je
pense, de certains programmes, mais elle ne laisse entrevoir aucun projet
nettement spectaculaire, si ce n'est, pour une fois, qu'on accorde aux
régions rurales, comme je l'ai dit tout à l'heure, l'importance
et la valeur que méritent ces régions.
M. le Président, je voudrais aussi, quant aux ententes
fédérales-provinciales, dire simplement un mot, parce que je lis
dans le cadre de l'entente le paragraphe suivant: "A l'intérieur du
cadre de l'entente, le comité aura à se pencher, dans un premier
temps, ont convenu les ministres, sur les dossiers relatifs à la
révision de la politique nationale des transports, au corridor de
transport Québec-Montréal-Hull; à l'accès aux
régions isolées et aux régions de ressources; à la
coordination et à l'intégration des systèmes de transport
dans la région métropolitaine de Montréal,
troisièmement, et, quatrièmement, au développement du
Saint-Laurent, et particulièrement du Saguenay, comme axes de transport
maritime et d'industrialisation." Cela, M. le Président, fait partie de
l'entente qui vient d'être signée par les deux ministres de
Québec et d'Ottawa, dans un communiqué que nous retrouvons,
provenant de la Chambre des communes, le 24 mars 1976. M. le Président,
je vous remercie de m'avoir permis de faire certaines remarques
préliminaires et j'essaierai d'être très assidu à
toutes les séances malgré que j'aie des événements
fort importants qui se préparent et, si je suis obligé de
m'absenter, vous comprendrez le pourquoi de mon absence. Merci.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre.
M. Mailloux: M. le Président, si vous le permettez, je
vais répondre à une partie des arguments qui ont
été apportés par le député de Chicoutimi et
par le député de Johnson et mon collègue, responsable plus
particulièrement de certains secteurs d'activité,
complétera les réponses dans d'autres secteurs.
J'ai oublié tantôt de faire référence, dans
la préparation des crédits du ministère, à
l'importance que nous attacherions dans le cours de l'année qui va
commencer à la sécurité routière, autant dans la
construction des routes que dans les projets de loi qui seront
déposés dans quelques jours, en amendements d'abord mineurs au
Code de la route, pour mettre en place certains dispositifs de
sécurité supplémentaire et, à l'automne, nous
reviendrons avec un amendement en profondeur de tout le Code de la route qui
date de quelques années.
Nous savons pertinemment qu'on a tenté par tous les moyens
possibles d'inciter les gens à une plus grande prudence sur les routes
du Québec et, tantôt, je ne sais pas si c'est le
député de Johnson qui parlait du nombre toujours plus
considérable de véhicules qui circulent sur les routes du
Québec. En 1974/75, nous avons émis 4 050 000 plaques alors qu'en
1975/76, c'est 4 300 000 et, en 1976/77, 4 450 000. Il est indiscutable que,
s'il n'y a pas toujours progression, il y a toujours un volume très
considérable qui fait un achalandage sur l'ensemble du réseau
routier. A présent, nous rejoignons quand même, dans les
préoccupations du ministère des Transports, les grandes causes du
trop grand nombre de mortalités, d'accidents malheureux que l'on
retrouve sur les routes du Québec. Les grandes causes sont
toujours le phénomène de la consommation d'alcool au
volant, la trop grande vitesse et des équipements de véhicules
qui ne sont pas toujours en condition de circuler, la mauvaise
préparation des conducteurs. De toute façon, nous verrons quand
même la volonté qui sera exprimée par la législation
que nous allons proposer, qui n'est pas celle qui se veut populaire, mais qui
veut quand même protéger le public.
Pour sauvegarder la vie des gens et leur santé, avec les sommes
astronomiques que nous dépensons annuellement dans le Québec, il
est temps que l'on tente désespérément de mettre fin
à la boucherie sur les routes du Québec. Je veux croire que les
partis d'Opposition, de même que le public, malgré les mesures
restrictives, comprendront que l'on cherche simplement à faire en sorte
que les gens partent d'un point et se rendent à destination dans le
meilleur état possible.
M. le Président, on a parlé tantôt des
difficultés que rencontrent les gens qui se servent des transports en
commun. L'on sait que les Canadiens, qu'ils soient Québécois ou
habitants d'autres provinces, ont des habitudes de transport qui sont
difficiles à changer. Quand on visite d'autres pays, les Etats-Unis en
particulier, on retrouve quand même peut-être des habitants qui ont
des moyens financiers supérieurs aux nôtres, mais qui, à
certains moments, suivent certaines directives qui leur sont données
avec plus de facilité qu'ici dans le Québec. Je fais
référence ici à des couloirs privilégiés
qu'on a organisés un peu partout sur les très grandes
artères. Je pense que ceux qui visitent les Etats américains
voisins constatent que, sur la voie centrale, on est à organiser des
couloirs protégés qui permettent, non seulement aux autobus, mais
à des véhicules contenant quatre personnes et plus, de circuler
dans ces couloirs réservés. On sait avec quelle réticence
certains couloirs ont été contestés dans la ville de
Québec et on sait avec quelle difficulté les heures de pointe
sont difficiles à traverser dans tous les milieux urbains du
Québec, principalement ici à Québec ou Montréal,
où les gens se rendent à leur travail et retournent chez eux, non
pas plusieurs à la fois, mais un par véhicule. On n'a qu'à
regarder aux heures de pointe et, sur dix véhicules, vous allez en
retrouver huit qui sont conduits par une seule personne bien isolée dans
un véhicule. Cela fait une congestion inacceptable. Cela fait une
pollution que personne ne voudrait augmenter et cela entraîne des
coûts prohibitifs de stationnement et autres. Je ne sais pas de quelle
manière on réussira à convaincre les gens qu'il serait
préférable de voyager en commun, même dans des automobiles;
mais mon collègue parlera tantôt de la politique du
ministère des Transports relativement aux commissions de transport et
à ceux qui s'occupent de transport en commun. Il vous dira un peu dans
quelle perspective nous entendons...
M. Bellemare (Johnson): Je me permettrais seulement une question
au point de vue des assurances.
M. Mailloux: Oui.
M. Bellemare (Johnson): C'est la grosse question qu'on nous pose.
Au point de vue des assurances, quand on transporte deux ou trois autres
passagers, c'est là qu'est le problème.
M. Berthiaume: Le problème de responsabilité.
M. Bellemare (Johnson): Un problème de
responsabilité, parce que cela pourrait se faire.
M. Mailloux: Oui, il y a un problème...
M. Bellemare (Johnson): Je demande au ministre...
M. Berthiaume: S'il n'y a pas de rémunération,
à ce qu'on me dit je suis un profane en la matière
pour le chauffeur, le problème de la responsabilité est
différent que s'il y a rémunération.
M. Bellemare (Johnson): Non. La Cour suprême s'est
prononcée dernièrement sur un cas et le gars ne réclamait
rien, mais la Cour suprême a défini, mon cher monsieur, que,
dès qu'il est dans l'auto, il est responsable. Cela fait que l'assurance
double.
M. Mailloux: Mon expérience comme ex-agent d'assurance me
prouve que toutes personnes qui, moyennant paiement ou moyennant non-paiement,
avec une entente tacite entre les parties, où des gens, à
longueur de semaine et de mois, seraient transportés dans le même
véhicule, il faudrait nécessairement que le propriétaire
du véhicule s'assure pour la responsabilité civile pour le
transport de ces personnes avec une surprime correspondante, mais qui serait
quand même beaucoup moindre que les frais de déplacement de quatre
véhicules avec toutes les contraintes que cela apporte. Je pense qu'il y
aurait quand même une économie marquée.
M. Bellemare (Johnson): Le principe est excellent, mais le gars
va être pénalisé pour rendre service aux autres et il va
payer $100 de plus pour son assurance par année.
M. Mailloux: S'il fait une entente...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est là qu'on voit la
nécessité de demander une rémunération.
M. Mailloux: Oui, mais même s'il y avait une
rémunération qui lui serait accordée pour le transport, si
c'est déclaré aux assurances, je pense que la surprime ne
rejoindrait quand même pas l'importance qu'il irait chercher...
M. Bellemare (Johnson): L'Association des taxis, M. le
Président, a fait encore une cause type dans la région de
Trois-Rivières impliquant un propriétaire d'automobile qui
transportait quatre personnes qui travaillaient dans la même usine et il
a été condamné par l'Association des taxis. Vous
savez, le problème n'est pas facile. La suggestion est heureuse.
C'est comme si quelqu'un disait: Mon cher monsieur, tu as un habit, je vais te
prêter ma cravate pour finir ton habillement.
M. Mailloux: Je voudrais revenir à présent, si vous
me le permettez, sur l'entente fédérale-provinciale qui a
été signée la semaine dernière par mon
collègue, de même que par le ministre du MEER à Ottawa;
ça représente, en fait, sur les trois années
financières, une somme de $45 millions pour compléter la route
A-30 Sorel-Boucherville, où nous avons déjà
dépensé $30 millions. Cela concerne $20 millions qui seront
dépensés sur la route 138 entre Port-Cartier et Sept-lles et
ça concerne un montant de $70 millions sur les routes 10, 55 et 51 dans
les directions que j'ai mentionnées tantôt, soit
Sherbrooke-Richmond, Sherbrooke-Drummondville. Je dois ajouter...
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, à ce
sujet, j'en avais justement parlé, pour autant que vous puissiez
préciser, je me demandais jusqu'à quel point le ministère,
dès maintenant, commence à penser à l'élaboration
ou à la planification d'une politique à long terme au niveau du
développement des axes routiers qui seraient prioritaires, en termes de
planification, non seulement à proximité des grands centres, mais
également d'autres axes routiers qui pourraient être prioritaires,
qui ont pour effet, par exemple, de rapprocher des régions des grands
centres. Je pense naturellement au boulevard Talbot, mais c'est la même
chose pour d'autres régions.
M. Mailloux: Ce que je pourrais ajouter, M. le Président,
c'est que les routes dont on vient de parler, qui sont acceptées,
étaient effectivement celles qui avaient fait l'objet de discussions
entre le ministère des Transports, l'Office de planification du
Québec et le MEER, dans les années précédentes
où les deux gouvernements avaient établi des priorités
pour des sections de route à construire.
Le ministère des Transports étudie actuellement, avec
l'Office de planification, d'autres priorités; on espérait, dans
les mois qui ont précédé, avoir une entente, je vous en
mentionne une pour la route 138, Québec-Sept-lles, où il y avait
un investissement éventuel de $250 millions, sur dix ans, cela n'a pas
été accepté. Ce que je pourrais ajouter à ce
moment-ci, c'est le phénomène suivant, je sais que le
député de Chicoutimi a une préoccupation
particulière pour la région du Lac-Saint-Jean, c'est son droit
évidemment. J'ai malheureusement été empêché
de rencontrer le ministre responsable du MEER, M. Lessard, lundi dernier, parce
que j'étais retenu à Montréal au bureau du premier
ministre, mais je devrai rencontrer dans les jours prochains le ministre
responsable du MEER à sa demande pour discuter de certaines autres
priorités sur lesquelles le MEER de même que le gouvernement
québécois voudraient voir ajouter des montants
supplémentaires.
Je sais que le député fédéral du
Lac-Saint-Jean a certaines préoccupations qui rejoignent les
préoccupations dont parle le député de Chicoutimi. Il
serait quand même prématuré, avant que je l'aie
rencontré, de dire quelles sont les autres artères sur lesquelles
il y aura discussion. J'espère cependant que certaines sommes pourraient
être ajoutées en cours de route et que, pour d'autres ententes sur
lesquelles il y a un accord entre l'Office de planification et le gouvernement
du Québec, on pourra avoir une entente parallèle avec le
gouvernement central.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'à ce
stade-ci, le ministre ne peut pas aller plus loin avant d'avoir tenu sa
réunion. On en avait d'ailleurs parlé aux derniers
crédits. Il y avait deux projets prioritaires que le ministre des
Transports avait à coeur, le boulevard Talbot et l'autoroute Alma-La
Baie.
M. Mailloux: D'ailleurs, le président du Conseil du
trésor qui, pour d'autres préoccupations, a quand même les
cordons de la bourse là-bas, aurait demandé de participer
à une telle rencontre pour d'autres priorités sur la route 55
dans une région que connaît bien le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Est-ce que vous ajoutez les routes
10, 55, 51 et 138 dans votre énumération?
M. Mailloux: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous dites que, dans notre
région, ce sont les routes 10, 51, 55?
M. Mailloux: Sauf que la route 55, c'est dans des régions
qui sont au sud du Saint-Laurent et non pas au nord du Saint-Laurent. C'est au
sud du Saint-Laurent et non pas dans la partie de la route 55 actuellement, au
nord.
M. Bellemare (Johnson): II y en a une qui est commencée,
sur la 51, qui s'en va en arrière de Drummondville et qui va
rejoindre...
M. Mailloux: Sherbrooke.
M. Bellemare (Johnson): Comment?
M. Mailloux: Drummondville et Sherbrooke. Richmond à
Sherbrooke.
M. Bellemare (Johnson): C'est bien.
M. Mailloux: M. le Président, on a soulevé
tantôt le problème du camionnage, que ce soit le camionnage
à longue distance ou le camionnage en vrac. Je vous avouerai franchement
qu'au moment où débute la saison 1976, je suis quand même
profondément troublé par le peu d'entente qu'il y a entre les
différents types d'associations et la venue de nouvelles
associations.
Les partis qui composaient la Chambre dans les années
précédentes avaient fait en sorte que
l'on suggère aux camionneurs en vrac de se regrouper, que
possiblement le ministère des Transports leur donnerait un
règlement maison contenant des clauses de protection. Cela a
été fait à l'unanimité, je pense. Ce faisant, on a
voulu éliminer le patronage qu'on nous accusait de faire, nous, les
politiciens, avec le camionnage.
Je constate qu'au moment où l'association a été
quand même protégée, on retrouve le patronage à un
autre niveau, au niveau des directions des comtés, des associations
concernées.
A plusieurs occasions, j'ai attiré l'attention des responsables
de ces associations sur le danger que j'entrevoyais dans un avenir prochain,
sur la défection des membres qui se sentent lésés dans
leurs droits. Je pense que, la préoccupation des législateurs,
c'était de rendre service en donnant des clauses de protection aux plus
démunis des camionneurs. Je constate que, trop souvent, ceux qui ont le
partage principal des travaux, ce sont ceux qui sont les mieux placés
dans les directions d'associations ou les mieux nantis parmi ceux-là.
Ceci nous amènera vers des bouleversements importants s'il n'y a pas de
corrections apportées.
Je pense que les membres de l'Opposition ont eu, à plusieurs
occasions, les doléances des associations rivales, des associations des
entrepreneurs et entrepreneurs artisans qui se plaignent de ne pas pouvoir
participer aux travaux de voirie, en raison de cette clause de protection.
M. Bellemare (Johnson): Des vrais? M. Mailloux: Des vrais
artisans.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne voudrais pas interrompre
indûment le ministre, mais sur ce point précis, il y a eu, comme
vous le dites, la clause 75/25, au niveau de transport en vrac, qui a
été consentie en faveur de l'ANCAl et cela s'est fait, comme l'a
dit le ministre, dans une certaine unanimité.
Depuis ce temps, est-ce qu'il n'y a pas eu des revendications plus
orchestrées de la part des camionneurs-entrepreneurs, non pas pour
annuler cette clause 75/25 qui est consentie aux camionneurs en vrac, mais pour
que soit consenti, en leur faveur, une certaine priorité ou un certain
pourcentage de travail à effectuer?
Est-ce qu'ils n'ont pas revendiqué un traitement qui se
comparerait, d'une certaine façon, aux garanties qui sont données
à l'ANCAl?
M. Bellemare (Johnson): Si le ministre me permet.
L'expérience que l'on vit chez nous, dans notre région, comme le
dit si bien le ministre, c'est que le patronage a changé d'étage,
il se fait par des gens influents, dans l'association même, et par des
gars qui ont une mainmise sur certains groupes.
Je pense qu'on est revenu à ce que le petit qui a un camion ou
deux est complètement éliminé. Cela produit ce qui s'est
passé chez nous, pendant une partie de l'été, une
grève chez Maska.
M. Mailloux: Je ne voudrais pas, à ce moment-ci dire dans
quelle optique, quelle direction ou quelle recommandation je pourrais faire
dans les mois qui viennent, mais il ressort que, quand je constate les
anomalies criantes qui existent actuellement, dont je fais part aux
associations, je ne sais plus, en fait, de quelle façon devra agir le
ministère des Transport dans les clauses de protection
accordées.
J'ajoute ceci, suite à ce qu'a dit le député de
Chicoutimi. En fait, les associations rivales font des demandes pour que la
clause de protection soit divisée au prorata des membres ou
autrement.
M. Bellemare (Johnson): Le ministre me permettrait-il une
suggestion, parce que c'est le point crucial du transport? Il faudrait avoir la
régie, comme il en existe une aujourd'hui dans la construction dont M.
Mireault est président, quant à la sélection et quant au
numérotage. C'est la seule et l'unique manière de
procéder: une régie, où tout le monde s'enregistre,
où il y a un contrôleur. S'il arrive des accidents de parcours, on
doit se référer au tribunal de la régie.
M. Mailloux: M. le Président, je voudrais bien que ce soit
la formule, sauf que si, demain matin, on fait des postes d'affectation qui
reçoivent les doléances de tous ceux qui ont du transport
à donner et que les personnes qui forment le bureau de direction des
postes d'affectation, soit pour les artisans ou les entrepreneurs et que ces
personnes ne sont peut-être pas des gens qui appartiennent aux
associations et sont complètement indépendantes de tous et
chacun, qui font, au prorata, la distribution des travaux, cela entraîne
quand même une mise en place où, je pense, chacune des
associations réussirait par toutes sortes de moyens à avoir
également des contacts assez faciles. Je ne pense pas que cela
résoudrait tellement le problème.
Malgré que je ne rejette pas du revers de la main la suggestion
du député de Johnson, je dis que, dans les semaines qui vont
suivre, il faudra que nous examinions à nouveau le problème en
profondeur. Si par hasard, devant la multiplicité des associations qui,
pour toutes sortes de raisons aussi bonnes les unes que les autres, viennent au
monde, parce que quelqu'un, mécontent, à cause des tactiques
qu'il constate à l'intérieur de l'association, démissionne
comme artisan et s'en va dans une autre association où il n'est plus
protégé, si l'on commençait à faire un autre
partage entre une, deux, trois, quatre, cinq, six associations, sur le
même contrat, cela va devenir intenable pour tout le monde, parce que
l'entrepreneur ne saurait plus où donner de la tête à
savoir de quelle façon le partage se ferait et par qui il se ferait.
Les autres associations comprennent des entrepreneurs et des artisans.
Je dois reprocher également aux artisans qui ont été
protégés qu'il a toujours été dit que la clause de
protection accordée par le Parlement était pour l'artisan qui
conduisait lui-même son camion et qu'il était
déchargé de cette clause, seulement s'il devenait directeur ou
s'il avait un poste au bureau de direction.
On constate, dans certains comtés, que près de 25% des
personnes ne conduisent même pas leur camion et sont les premiers
protégés. Ce sont un peu toutes ces anomalies qui font que je
suis devenu tellement perplexe, devant la protection qu'on accorde à des
gens qu'on disait marginaux, mais qui, tantôt, seront peut-être les
mieux nantis parmi les camionneurs. Il va falloir qu'à
l'intérieur des associations l'on fasse le ménage qui s'impose,
si cela devenait nécessaire pour que chacun ait la plus grande mesure de
justice possible. Je vous garantis que, quant à moi, le problème
n'est pas facile à résoudre.
M. Bédard (Chicoutimi): Tout à l'heure, vous
étiez en train de parler d'une question que j'ai posée. Est-ce
que cette situation, ces anomalies que vous pouvez constater, ce sont tous des
éléments qui peuvent vous amener à considérer
peut-être d'un meilleur oeil la demande des camionneurs-entrepreneurs,
non pas, comme je le disais tout à l'heure, pour qu'on enlève le
75/25 à l'ANCAl, mais qu'en retour, ils aient certaines garanties eux
aussi?
M. Mailloux: Cela pourrait m'amener aussi loin qu'à penser
que, dans le temps, il faudra peut-être en venir à un jour
où il n'y ait de clause de protection pour personne, que ce soit la
qualité du service que quelqu'un donnera qui fera que l'employeur pourra
l'employer. Cela pourrait m'amener aussi loin que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien sûr. M. Mailloux:
Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Bien sûr que cela doit être
cela.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est exactement ce que je voulais
savoir de la part du ministre.
M. Mailloux: Cela pourrait m'amener aussi loin que cela. Je
rencontrais...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que vous n'en
êtes pas rendu là jusqu'à maintenant.
M. Mailloux: Je vais vous donner un exemple. Je rencontrais hier
un groupe de camionneurs de l'ANCAl d'un comté donné; ils sont en
très bons termes. J'imagine qu'ils sont dans un comté où
il y a beaucoup d'ouvrage, ce n'est pas le mien. Je leur ai posé la
question à eux trois, ils sont au bureau de direction. Demain matin,
pour toutes sortes de raisons, pour la meilleure raison du monde, vous avez
à vous plaindre de la direction et vous décidez que vous en avez
assez et que vous devenez libres sur le marché, vous appartenez à
une autre association. Votre statut d'artisan demeure quand même. Je ne
peux pas vous empêcher d'aller dans une autre association. Dans le
règlement 12, nous avions dit: Notre règlement maison ira vers
l'association majoritaire seulement. On brime quand même drôlement
de libre accès à d'autres associations, si, pour toutes sortes de
raisons plus plausibles les unes que les autres, on ne veut plus faire partie
de l'association qui a le contrôle des travaux. Est-ce que ces trois
personnes...
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce qu'elles vous ont
répondu?
M. Mailloux: Elles m'ont répondu: Bien sûr on
n'aurait pas de formule miracle à vous donner à ce moment, parce
qu'on aurait le droit de sortir. Là, on ne se fait plus protéger
par personne. Il y en a beaucoup qui sont sortis des rangs de l'ANCAl pour des
causes où personne ne peut mettre en doute la bonne volonté des
gens. Souvent, les propres fondateurs d'une association dans un comté
sont aujourd'hui dans d'autres associations, parce qu'ils ont retrouvé
les vices dont j'ai parlé tantôt et ils ne veulent pas les
accepter. Alors, ce sera un problème à repenser. J'ai
attiré à de nombreuses occasions l'attention des directeurs,
disant que cela ne pouvait pas durer éternellement, s'il n'y avait pas
de correctifs. Il faudra penser quand même à ceux qui n'ont pas de
clause de protection.
Tantôt, on a parlé également du décalage de
$40 millions entre les chiffres qui paraissent et le budget de l'an
passé. Cela correspond, en fait, ces $40 millions, au règlement
des conventions dans le secteur public, alors que, comme il y a eu
règlement en cours d'automne, il fallait ajouter le rétroactif et
jusqu'au 31 mars pour les $40 millions qui manquaient. Je peux même
ajouter qu'il y aura $40 millions supplémentaires. M. Michaud me disait
que ce n'est peut-être pas le moment, mais il y aura $40 millions
supplémentaires qui ont quand même été
dépensés, parce qu'on a vécu l'année la plus
exceptionnelle en construction de voirie. Les derniers mois, comme on n'a pas
arrêté les travaux, on ne payait plus les comptes dans les
dernières semaines. Il y a eu un mandat spécial de $40 millions
qui n'apparaît pas dans le budget, mais qui a été
également dépensé pour payer l'expropriation, les
professionnels et les entrepreneurs, mais qui n'apparaît pas dans les
sommes indiquées au budget.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que ce sont les $40
millions qui ont été accordés au mois de mars par un
arrêté en conseil?
M. Mailloux: C'est pour payer les trois montants que je viens de
mentionner. $12 millions d'expropriation, je pense, $7 millions ou $8 millions
pour les travaux professionnels qui n'avaient pas été
payés depuis le mois de décembre et les travaux de construction.
Cela réglait la note finale au 31 mars.
M. Bellemare (Johnson): Au 31 mars, c'était $1 milliard 7
millions.
M. Mailloux: $1 milliard 47 millions.
M. Bellemare (Johnson): $1 milliard 47 millions. Le chiffre qui
apparaît n'est pas correct. A cause du budget...
M. Mailloux: Mandat spécial.
M. Bellemare (Johnson): Ce mandat spécial a-t-il
été déposé avec les autres? Non, pas encore?
M. Mailloux: II est déposé, mais il
n'apparaît pas dans les crédits, mais en dépenses
complètes...
M. Bellemare (Johnson): Non, il n'apparaît pas dans les
crédits.
M. Mailloux: ... il faudrait ajouter ces $40 millions du mandat
spécial qui étaient pour payer les comptes à ce
moment.
M. Bellemare (Johnson): Mais le $1 018 300 400 qui apparaît
pour 1976/77 va, lui aussi, à cause des autres $40 millions dont vous
nous parlez pour cette année...
M. Mailloux: Vous pourriez me dire, comme le chef de l'Opposition
a dit: Ce n'est pas plus que l'an dernier, il n'y a pas d'augmentation. Il y a
certains secteurs, d'abord, des conventions collectives qui ne sont pas
réglés.
M. Bellemare (Johnson): C'est ce que je dis. M. Mailloux:
Les professionnels.
M. Bellemare (Johnson): Le $1 018 300 400 qui figure ici dans le
programme, comme total, ne représente pas le montant qui sera
sûrement... Cela sera dépassé de plusieurs millions.
M. Mailloux: Cela veut peut-être dire que le budget que
vous avez, $1 018 300 400, est un budget de début d'année. Vous
avez mentionné, vous-même, tantôt deux budgets
supplémentaires et un mandat spécial. J'espère, comme
toujours, qu'au cours de l'année, il sera peut-être
possible...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas la première
fois qu'il y aura des budgets supplémentaires.
M. Mailloux: ... si les revenus sont bons, devant les
doléances de chacun des députés de la Chambre, d'apporter
les correctifs qui s'imposeront en cours de route.
Je voudrais faire une courte référence aux
félicitations qu'a adressées tantôt le député
de Johnson à mon sous-ministre M. Rouleau. Je ne veux pas lui retirer de
la bouche les félicitations qu'il lui a adressées. Je pense qu'il
les mérite. J'ai déjà dit que c'était un bourreau
de travail et que j'avais déjà reconnu sa compétence. Je
pense que, lorsqu'on connaît, évidemment, la compétence et
la somme de travail que donne M. Rouleau, malgré les quelques
défauts que je lui reconnais également, il fait l'impossible pour
mener à bien...
M. Bellemare (Johnson): Donnez-lui donc... M. Mailloux:
Mais on me permettra peut-être d'ajouter qu'il a un collaborateur,
par contre, qu'on a oublié tantôt, M. Roger Trudeau, en qui j'ai
une grande confiance et qui a été mon sous-ministre aux Travaux
publics. M. Trudeau, malgré son âge respectable, 61 ans ou 62
ans...
M. Bellemare (Johnson): II est un peu plus jeune que moi.
M. Mailloux:... est un bourreau de travail et je pense que,
même ici au ministère, il était en route, à pied,
vers son travail, à 6 heures et y restait très tard le soir.
Si M. Rouleau s'absente parfois du chantier olympique, M. Trudeau y est
en continuité. Je lui rends également le même hommage que
tantôt il a rendu à M. Rouleau. Il y a une préoccupation,
également...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Chicoutimi aimerait renseigner...
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais simplement joindre
également ma voix à celle des autres pour exprimer aussi à
l'endroit de M. Rouleau mes félicitations pour le travail qu'il fait,
pour sa disponibilité. Je le dis, parce qu'effectivement, j'ai
été à même de le constater personnellement; ce n'est
quand même pas un mince exploit que de pouvoir être reçu au
ministère des Transports, tant au bureau du sous-ministre qu'à
celui du ministre et des autres hauts fonctionnaires du ministère des
Transports. Je crois que c'est certainement sous ce rapport un ministère
à l'esprit ouvert, si on peut employer cette expression, et je pense
qu'aux félicitations adressées à M. Rouleau il faut
ajouter aussi peut-être des félicitations à l'endroit de
tous les hauts fonctionnaires qui travaillent dans l'entourage du ministre des
Transports. On connaît peut-être M. Rouleau un peu plus, parce que,
même dans la revue des transports, sa photo apparaît plus souvent
que celle du ministre.
M. Bellemare (Johnson): II n'avait pas fait arranger son habit,
cette fois-là. Son habit était déchiré et il avait
oublié d'arranger son habit.
M. Mailloux: Si vous voulez qu'on ramène le sous-ministre
à un peu plus d'humilité, je lui ai toujours dit: Accepte les
compliments quand ils passent, parce que, quand tu feras une erreur, tu
sentiras un vide profond autour de toi.
M. Bellemare (Johnson): C'est déjà arrivé.
M. Mailloux: Oui, c'est déjà arrivé.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, sur cette note
d'unanimité peu commune...
M. Bellemare (Johnson): II y a une réponse que voudrait me
donner le ministre aussi sur le sujet de la distribution...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le calme avant la
tempête, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): ... des budgets qui se fait par des
intermédiaires.
M. Mailloux: Oui.
M. Bellemare (Johnson): J'aimerais que le ministre me
donne...
M. Mailloux: J'étais en fait rendu là. Il me
restait deux ou trois remarques, M. le Président, à faire, avant
que mon collègue ne complète dans le secteur du transport en
commun et du transport scolaire, ce qu'il pourra faire, j'imagine à la
reprise de la séance. En fait, je n'ai jamais autorisé personne
d'autre que les officiers du ministère ou les députés des
comtés, quand ils ont fait leurs demandes pour leur propre comté,
à annoncer quoi que ce soit pour le ministère des Transports. Je
me rappelle moi-même que, par inadvertance, on avait annoncé une
fois, dans le comté qui est mon voisin, le comté de Saguenay, que
le ministre des Transports annonçait un projet dans un centre
hospitalier. Je n'avais pas aimé cela du tout, parce que je n'ai
absolument rien à faire dans le comté du Saguenay, dans le
domaine hospitalier. Encore, si cela avait été dans le domaine
des transports. Je trouve quand même que c'est un peu dégueulasse
que quelqu'un se serve de notre nom à ce moment.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire que lorsque
certains ministres, dans des régions ou ailleurs, se permettent
d'annoncer, en votre nom, des projets dans des comtés autres que le
leur, c'est plutôt avec la bénédiction. C'est la politique
normale de...
M. Mailloux: J'ai eu comme habitude d'informer valablement les
députés de chaque comté. Je n'ai jamais vu, dans mes
quatorze années de politique, un ministère des Transports aussi
ouvert que l'est l'actuel ministère des Transports. Je pense que c'est
quand même...
M. Bellemare (Johnson): ... avec Lafontaine si ce n'était
pas un peu pareil.
M. Mailloux: Quand j'étais dans l'Opposition il
m'écoutait bien...
M. Bellemare (Johnson): J'espère que le journal des
Débats n'enregistrait pas cela.
M. Mailloux: M. le Président, il y a une observation que
je voudrais faire, si on me le permet. C'est la suivante. Alors, qu'on retourne
principalement, non pas vers les autoroutes, mais vers les routes plus
secondaires, je parle précisément des routes non pas secondaires
mais tertiaires et des routes de rangs, je ne suis pas ingénieur
moi-même, j'ai récemment exprimé plus qu'un voeu, j'ai
donné un ordre à mon sous-ministre à l'effet que,
malgré les appels que j'avais faits à tous mes hauts
fonctionnaires qui sont à la préparation des projets de voirie
dans les routes secondaires, je constatais qu'il était
complètement anormal qu'on donne des emprises aussi importantes dans des
rangs secondaires où il y a très peu de gens, où l'on
dépense beaucoup d'argent. Ce n'est pas ce que les populations
désirent. Il y a une autre anomalie, c'est que de tout temps les budgets
de la voirie, chaque divisionnaire, ou chaque district a un budget de voirie
qui ne tient pas compte des incidences sur l'expropriation. On dirait que cela
ne vient de la poche de personne. J'ai donné un ordre assez radical
récemment et j'ai demandé à mon sous-ministre de
transmettre les ordres en conséquence pour qu'on respecte simplement les
besoins qu'on a à desservir. Si c'est 75, 80 ou 85 pieds, qu'on prenne
simplement les emprises nécessaires pour qu'on en termine avec ces rangs
parce qu'avec les emprises actuelles de 100 pieds et plus, on ne se rendra
jamais à la conclusion dans aucun rang du Québec. Alors, c'est un
voeu que j'ai exprimé de manière plus importante, plus directe en
disant: C'est le temps qu'on cesse cela et c'est le temps qu'on cesse de courir
vers des expropriations de bâtisses, d'étables, de tout ce que
vous rencontrez le long des rangs secondaires alors que ces routes peuvent
accepter certaines courbes pas trop accentuées, mais ce ne sont pas des
routes à grande circulation, à grande densité de vitesse.
Je pense que tout le monde devrait collaborer à ce qu'on dépense
le moins d'argent possible en pure perte.
M. Bellemare (Johnson): C'est sûr ça, parce que la
Loi de l'expropriation entre en vigueur aujourd'hui.
M. Mailloux: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Si, dans un cadre donné, les
propriétaires riverains signent des ententes à l'effet qu'ils
sont prêts à céder leur terrain immédiatement,
est-ce que la Loi de l'expropriation a force, telle qu'elle est
stipulée, à savoir qu'aucun travail ne peut être
commencé, tant et aussi longtemps que l'expropriation... Parce que, par
exemple, dans un rang, il est possible que tous les propriétaires
signent une pétition de bonne foi qui dit que plus tard, s'il y a une
expropriation faite, on y verra, mais pour ne pas retarder les travaux... vous
savez comme c'est long, l'expropriation, je pense qu'il y a une quarantaine de
millions en retard dans les...
M. Mailloux: Oui, j'avais donné moi-même ce conseil
à quelques députés, parce que, avec la nouvelle loi
d'expropriation qui est en vigueur depuis ce matin, il ressort que partout
où les plans ne sont pas déposés et où
l'expropriation n'est pas complétée, un seul propriétaire
pourrait paralyser définitivement la construction d'une route. Si, sur
les formules qu'a le ministère dans chacune des divisions, dans un rang
donné, malgré que les plans parcellaires ne sont pas prêts,
que les plans et devis ne sont pas non plus préparés,
on veut donner les droits de passage nécessaires à la
construction d'une route, quitte à être payés
ultérieurement, avec tous les recours possibles qu'accorde la nouvelle
loi d'expropriation, cela permet l'exécution des travaux. Parce que
l'ancienne loi permettait, après le dépôt des plans, trente
jours après, qu'on puisse occuper le terrain et faire des travaux, alors
que dans la loi actuelle, les délais de contestation sont de six
à neuf mois et plus, ça retarderait sûrement au moins d'une
année s'il n'y avait pas un voeu unanime exprimé par des
signatures qui seraient données sur les formules.
M. Bellemare (Johnson): Ce serait conforme à l'esprit au
moins de la loi.
M. Mailloux: Cela n'enlève aucun recours en droit à
l'exproprié, ça permet simplement l'exécution des travaux
et aussitôt que les plans parcellaires sont
complétés...
M. Bellemare (Johnson): Cela donne aux ingénieurs de
district le loisir de le faire. Ils ne peuvent pas dire: Messieurs, on ne peut
pas parce que la loi, c'est la loi. Alors, on va dire aux gens: Ecoutez, la
loi, le ministre nous a dit, par entente, qu'on pouvait, quand c'est unanime,
faire des projets.
Le Président (M. Gratton): Sur ce, messieurs, je pense
qu'il restera au ministre d'Etat à faire des remarques d'ordre
général à la reprise pour que nous passions ensuite
à l'élément 1 du programme 1.
La commission suspend ses travaux jusqu'à ce soir, 20 h 15.
(Fin de la séance à 18 h 4)
Reprise de la séance à 20 h 20
M. Gratton (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission reprend ses travaux sur l'étude des crédits
du ministère des Transports. Je pense que nous étions convenus
cet après-midi que l'honorable ministre d'Etat apporterait certaines
précisions d'ordre général.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, avec votre
permission, je pense que le ministre d'Etat aux Transports va nous parler
surtout des transports en commun, peut-être d'une façon plus
particulière. Est-ce le cas?
M. Berthiaume: Transport en commun, transport scolaire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce que le ministre des
Transports avait abordé un sujet à deux volets, concernant le
camionnage. Vous dites par rapport au règlement 12, transport en vrac,
que la situation à l'heure actuelle doit être repensée,
quand on parle de la clause 75-25 donnée à l'ANCAl et des
demandes des camionneurs entrepreneurs d'une part d'avoir certaines garanties,
ajoutant que vous analysez tout l'ensemble de la situation et que, si j'ai bien
compris, le ministre est dans une période de réflexion dans le
but d'élaborer quelque chose de peut-être plus global. Il s'agit
de repenser tout le problème à la lumière des demandes des
différents groupes. Ai-je bien saisi votre idée?
M. Mailloux: Je pense que le terme est exact, le ministre et ses
officiers sont dans une période de réflexion assez intensive,
parce que les solutions toutes faites, les solutions miracles, on ne les
retrouve pas, quand on regarde chacune des éventualités. Si on
fait une correction d'un côté, on s'aperçoit que cela
amène d'autres problèmes, des fois pires que la solution qu'on a
voulu apporter. Je me réserve quand même le mois d'avril pour
revoir l'ensemble de la situation et je ne voudrais pas qu'on pense que j'ai
dit ce soir que je mets en cause immédiatement la clause de 75-25. Ce
sera cette réflexion qui vous invitera peut-être à voir de
quelle façon on devra agir dans l'avenir. Mais j'ai quand même
voulu signaler les malaises qu'on constate actuellement et dire qu'on cherchait
s'il y avait des solutions qui pouvaient être apportées pour
rendre justice au plus grand nombre possible. Quant au règlement 12 et
à l'ensemble des modifications qu'on doit y apporter, on a fait un tour
d'horizon avec les associations qui s'occupent effectivement du vrac. On a
également reçu à quelques reprises l'Association du
camionnage du Québec, qui compte incidemment quelques transporteurs qui,
en partie, faisaient de l'interurbain et du vrac.
M. Bellemare: A la commission parlementaire du 26 juin, dans les
mémoires soumis?
M. Mailloux: Cela concernait principalement le transport en vrac
des associations faisant essentiellement du vrac comme artisans ou comme
entrepreneurs. L'autre facette du problème concerne l'association du
camionnage qui était régie par la Régie des transports du
Québec, des permis à longue distance, mais qui, en partie, avait
certaines unités à l'intérieur du transport qui faisaient
le vrac et la longue distance également.
Je pense que, sans dévoiler quoi que ce soit du
règlements, les droits acquis seront conservés à ceux qui
sont capables, dans l'association du camionnage, de prouver qu'ils effectuaient
un transport donné. On conservera ces droits acquis, mais, dans
l'avenir, pour toute addition supplémentaire, il est possible que, si
c'est cela qui s'avère la juste mesure, ils devront faire la preuve des
additions. Avant cela, ils n'avaient qu'à se présenter devant la
Commission des transports et à demander le nombre de permis donné
pour un volume de 40 000, 50 000 tonnes supplémentaires sans faire la
preuve devant la commission, alors que, dans l'avenir, en dehors des droits
acquis qu'on reconnaît, on devra faire la preuve pour toute addition
supplémentaire et ils devront choisir d'aller dans une optique ou dans
l'autre. Je pense que M. Charland qui est ici pourrait peut-être
compléter certaines informations en mon nom.
En fait, même dans le règlement actuel, il est
établi que les transporteurs généraux, qui avaient des
clauses de transport en vrac, devaient choisir à une date
déterminée qui était le printemps de l'année 1976.
Je pense que la facture réglementaire pour atteindre ce but a
été assez discutée et on s'est donné encore trois
mois de répit pour ajuster exactement... Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Vous autres ou l'association?
M. Mailloux: Non, le ministère.
M. Bellemare (Johnson): Le ministère s'est
donné...
M. Mailloux: II y avait une date qui était, en fait, le 31
mars et on s'est donné 90 jours de répit pour faire accepter une
formule qui serait agréable à toutes les parties, chacun tirant
la couverte de son côté, on le comprend assez bien.
M. Bellemare (Johnson): Dans cette modification que vous
apportez, quels sont les principes de base qui pourraient être
changés, contrairement à ce qui existe aujourd'hui? Est-ce que
vous avez déjà essayé de trouver un point de départ
pour faire l'entente dans la conciliation qui doit avoir lieu?
M. Mailloux: La nouvelle option qui a été
discutée, tel que le ministre le disait, c'est celle par laquelle les
transporteurs généraux, qui avaient des clauses de vrac
dûment reconnues par la Commission des transports, verraient leurs droits
dits acquis être respectés et, à partir de là, ils
pourraient opérer d'une certaine manière à
l'intérieur de leur permis général.
M. Bellemare (Johnson): Pour autant que cela ne leur donne pas
une majorité.
M. Mailloux: Pour autant que cela ne leur donne pas une
majorité, mais c'est justement cet aspect et l'aspect légal de ce
faire que nous revoyons dans les prochains 90 jours.
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais juste terminer. Ce dont on
parlait cet après-midi, les petits artisans, vont-ils être
appelés à jouer un autre rôle dans le choix que celui
qu'ils ont présentement?
M. Mailloux: Non, on ne parle pas du même sujet, parce que
les camionneurs généraux qui faisaient du transport de longue
distance de toutes sortes de marchandises et du vrac, aussi dans certaines
unités...
M. Bellemare (Johnson): Dans le règlement no 12.
M. Mailloux: ...sont concernés pour l'article vrac, dans
les nouvelles modifications du règlement 12, parce qu'il ressort qu'en
partie, c'est du vrac qui était transporté. Il faut qu'un choix
se fasse.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le transport en vrac,
si on regarde tout le domaine du camionnage entre autres le camionnage
si on parle de transport général et de transport
spécialisé on avait eu l'occasion d'en discuter un peu
lors de l'étude des derniers crédits il n'est pas question
de revenir longtemps là-dessus, sauf que je pense que le ministre
lui-même avait mentionné que toute l'industrie du camionnage a
besoin, à l'heure actuelle, de l'élaboration le plus rapidement
possible d'une politique cohérente et d'une politique dynamique. Il y a
des points que nous avions soulevés, entre autres, la concurrence
déloyale des chemins de fer par rapport à l'industrie du
camionnage comme telle qui est inacceptable puisque ce sont des entreprises
subventionnées par les gouvernements qui font concurrence à
l'industrie du camionnage qui n'est pas subventionnée. On a eu la cause
de Chalut Transport qui a été assez éloquente et qui, je
pense, prouve la nécessité d'élaborer une
réglementation ou une loi qui soit claire sur cet aspect du
problème.
Il y avait également un autre aspect qu'on avait soulevé,
c'était la nécessité de réglementer le prix du
pétrole pour aider l'industrie dans le sens de penser à la
création d'une sorte de tribunal de l'énergie. Cette
recommandation d'ailleurs avait été faite et non seulement on en
avait parlé, mais elle avait été également faite
par par l'association du camionnage lorsqu'elle avait été
entendue en commission parlementaire.
Il y avait un autre point que nous avions sou-
levé. C'était la nécessité d'avoir au plus
vite les éléments nécessaires pour la mise en place d'une
sorte d'industrie québécoise du camionnage, qui serait propre
à assurer son approvisionnement au coût le plus bas possible en
matériel roulant.
On prenait comme exemple un peu ce qui a été fait par le
gouvernement avec les autobus scolaires de la ville de Saint-Laurent. Il y
avait aussi un autre élément dont on avait parlé.
C'était la possibilité de donner aux camionneurs qui ont à
traverser les villes, les grands centres urbains, la possibilité de
profiter des mêmes avantages que commence à avoir le transport en
commun, des initiatives comme on voit à Québec, où on a
des corridors qui sont réservés aux autobus et qui, on l'a vu,
sont de nature à assurer un meilleur transport, à augmenter
même le débit de ceux qui utilisent le transport en commun, ici
à Québec. On a eu l'occasion d'en voir un peu les
résultats lorsqu'on a entendu des mémoires à l'occasion de
la commission parlementaire des affaires municipales, pour entendre la
Communauté urbaine de Québec. On avait entendu, à ce
moment-là, le président de la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec.
Est-ce que le ministère étudie la possibilité que
des moyens soient mis à la disposition des camionneurs au niveau de la
circulation de ce genre-là ou d'un autre genre que pourrait imaginer ou
penser le ministère?
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, est-ce que les
interventions de la première ouverture sont terminées? On est au
programme 1.
Le Président (M. Gratton): Non, pas encore. Nous sommes
encore sur le général et le ministre d'Etat attend son tour.
M. Bédard (Chicoutimi): Général.
M. Bellemare (Johnson): Général. Nous sommes encore
aux propos généraux. D'accord. C'est pour me situer dans mes
éléments.
M. Bédard (Chicoutimi): Avant qu'on commence, j'avais
parlé à M. le ministre...
M. Mailloux: L'automne dernier, il y a eu quelques amendements
à la Loi des transports, le bill 251, par lequel on a remarqué
que par le lieutenant-gouverneur en conseil, on se gardait un pouvoir
d'intervenir devant la commission des transports si nécessaire,
premièrement, pour éviter le transfert d'intérêts
québécois à des intérêts
étrangers.
Je comprends qu'à ce moment-là, j'avais laissé
entrevoir, qu'en apportant une telle intervention, il faudrait mettre à
la disposition des transporteurs des moyens financiers qui leur permettent de
pouvoir vendre ces intérêts, à l'intérieur des
frontières, pour que cela reste entre les mains de ceux à qui on
voudrait les voir demeurer.
Une présentation a été faite au conseil des
ministres. Il n'y a pas de décision de rendue en- core quant aux fonds
qui pourraient être mis en disponibilité, mais il ressort qu'on a
voulu éviter par là d'abord, le transfert à des
intérêts étrangers et on aurait mentionné
également qu'on serait probablement contre toute intrusion
supplémentaire des chemins de fer dans le domaine du camionnage.
Je pense que cela a été plus qu'un voeu qu'on a
exprimé. On l'a mis dans un texte de loi. Cela indiquait quand
même l'intention gouvernementale. Il reste à mettre en place les
mécanismes qui permettraient aux entreprises qui viendraient en
difficulté qui, pour toutes sortes de raisons de vieillissement en
administration ou autrement, voudraient mettre leur entreprise en vente. Ce
n'est pas complété.
M. Bellemare (Johnson): Si le ministre me le permet, c'est la loi
251?
M. Mailloux: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Les articles 36 et 39?
M. Mailloux: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Vous dites que le mécanisme n'est
pas encore en place.
M. Mailloux: Le pouvoir...
M. Bellemare (Johnson): A l'article 36: "La cession, quelle qu'en
soit la forme...
M. Mailloux: Oui, le pouvoir...
M. Bellemare (Johnson): le transporteur ou l'autre
la commission peut dans le cadre du règlement, maintenir, modifier ou
révoquer..." Ces mécanismes ne sont pas en place?
M. Mailloux: Ce qui est en place, c'est le pouvoir qu'a le
lieutenant-gouverneur en conseil...
M. Bellemare (Johnson): Parce que, dans votre
déclaration...
M. Mailloux: ... d'intervenir devant la commission, si je ne me
trompe pas, pour empêcher tout transfert à des
intérêts que n'accepterait pas le gouvernement du Québec.
Je pense que c'est important.
Auparavant, la commission devait, comme dans le cas de Chalut Transport,
étudier et rendre son jugement, mais il n'y avait évidemment pas
de directive qui indiquait à la Commission des Transports
jusqu'où elle devait se rendre ou si elle devait refuser un permis.
Là, il y a l'autorisation par le lieutenant-gouverneur en conseil
d'apporter les arguments à rencontre d'un transfert de permis, si les
intérêts ne cadrent pas avec les vues gouvernementales.
Quant au problème par lequel les compagnies de transport
serraient aidées dans des corridors
en exclusivité avec le transport interurbain, je dois dire que
les négociations ne sont à peu près pas avancées,
parce que la discussion ne s'est pas poursuivie... Des doléances ont
été faites par les transporteurs, mais jusqu'ici, c'est une
facette du problème qui a été étudiée
très superficiellement jusqu'à maintenant.
Egalement, quant aux carburants pour lesquels des transporteurs seraient
privilégiés, nonobstant les avantages qui sont actuellement
accordés sur le prix des carburants à des transports de
marchandises ou de personnes, qui sont reconnus par la loi déjà,
depuis assez longtemps, il n'y a pas d'avantage supplémentaire non
plus.
Lors des dernières rencontres avec l'association du camionnage,
le voeu n'est pas réapparu à la surface comme une urgence de
première instance. D'accord, si on allait plus loin, ils seraient
davantage contents, mais ce problème n'est pas revenu à la
surface.
M. Bédard (Chicoutimi): Cette demande était pour la
création d'un tribunal?
M. Mailloux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): On l'appelle comme cela "de
l'énergie" pour les fins de la discussion. C'est pour avoir
peut-être un mot à dire lorsque des hausses des produits
pétroliers se présenteraient.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, est-ce que le
député avait terminé?
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'autre point, penser
à avoir une sorte d'industrie québécoise propre à
assurer son approvisionnement en matériel roulant au coût le plus
bas possible, je donnais tout à l'heure l'exemple de l'usine de montage
de Saint-Laurent.
M. Mailloux: II y a quand même beaucoup de discussions qui
se font avec le ministère directement intéressé à
l'industrie secondaire de transformation de biens durables et non durables, le
ministère de l'Industrie et du Commerce. Je pense que cette question
pourra revenir devant mon collègue, M. Saint-Pierre. Toute la facette du
problème a été envisagée. On se rappelle d'abord
que, dans la fabrication des véhicules pour les commissions de
transport, il y a eu une commande de 500 autobus accordée à
General Motors, alors que le prix de la soumission publique était
inférieur à l'offre de MAN, une industrie allemande qui voulait
s'implanter dans le Québec, et malgré mon désir de voir,
malgré un prix plus élevé, accorder le contrat à un
concurrent éventuel qui serait venu s'installer ici, et qui, pour les
commandes ultérieures, aurait fait face au seul fabricant qu'on a. La
commande a été donnée par la Commission de transport de
Montréal au prix le plus bas, qui était celui de General
Motors.
M. Bédard (Chicoutimi): La solution, le désir du
ministre que le partage...
M. Mailloux: Cela aurait pu être contesté par le
public qu'on n'accepte pas la soumission la plus basse, mais il ressort que,
pour l'avenir, je pense que cela aurait été sain qu'on ait au
moins un concurrent valable pour faire face au seul concurrent qui était
ici sur place.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Mailloux: Ceci dit, il y aura peut-être des commandes
ultérieures importantes qui seront données. Il faudra
peut-être reprendre l'ensemble de la discussion et voir si, malgré
que ce serait de drôles de soumissions publiques, on disait: Allez en
soumissions publiques et, de toute façon, on privilégiera
l'industrie qui viendra s'établir en concurrence. Ce serait difficile
à dire. Mon collègue, M. Saint-Pierre, étudie la venue de
la compagnie qui, dans ce temps, avait exprimé sa volonté de
venir, et d'une autre compagnie qui s'est également offerte à
s'implanter dans le Québec.
Dans le transport du camionnage, il y a seulement l'industrie Sicard
qui, actuellement, fabrique raisonnablement dans le Québec.
Je ne sais pas jusqu'à maintenant où sont rendus les
officiers du ministère de l'Industrie et du Commerce dans les
discussions avec d'autres compagnies qui pourraient venir s'implanter sur
place. C'est assez marginal actuellement.
Il n'y a que Sicard & Kenworth selon ce qu'on me dit. C'est quand
même assez marginal, sauf que Sicard a quand même une bonne part du
marché pour le très gros véhicule.
M. Bellemare (Johnson): Si Bombardier War-rington avait pu faire
ses arrangements avec la compagnie de Sorel, Marine Industrie, je pense qu'on
aurait pu avoir là un excellent fournisseur aussi dans ce secteur.
J'avais une question pertinente, mais je pourrai la poser plus tard.
C'est au sujet des deux jugements qui ont été rendus par les
juges Bourret, Grenier et Beaudry dans la Commission des transports concernant
les droits et privilèges que possèdent les compagnies de chemin
de fer.
Dans un jugement, par exemple, entre la compagnie H. Smith Ltée
et le Canadien Pacifique, le 14 avril, il est dit ceci: "Considérant
qu'il n'existe aucune disposition légale justifiant la Commission des
transports du Québec d'interdire à une entreprise de transport de
faire ce qu'elle autorise toute autre entreprise à faire, pour la seule
et unique raison qu'il s'agit d'une entreprise de camionnage, la
propriété est sous le contrôle d'une compagnie de chemin de
fer canadienne."
La même chose est répétée dans un autre
jugement, le 27 juillet, avec Chalut Transport parce qu'elle n'a aucune
directive, aucune modalité, rien, aucune prescription qui lui impose de
suivre une directive nouvelle en ce qui regarde le transport ferroviaire.
M. Bédard (Chicoutimi): La loi est changée depuis
ce temps.
M. Bellemare (Johnson): La loi est changée.
M. Bédard (Chicoutimi): ... depuis ces jugements.
M. Mailloux: On s'entend pour que certaines réponses qui
pourraient être données par...
M. Bellemare (Johnson): Oui. Ces changements ont-ils
été apportés dans le but de 253?
M. Mailloux: La loi...
M. Bellemare (Johnson): Pardon?
M. Mailloux: ... de statuer sur les cessions ou les transferts de
permis.
M. Bellemare (Johnson): Mais il n'y a rien eu de fait?
M. Mailloux: Non. Actuellement, c'est en décembre
1975.
M. Bellemare (Johnson): Le 19 décembre.
M. Mailloux: Oui. Il n'y a pas eu de cause depuis. Dans le cas de
H. Smith Transport, c'est une société de transport qui, à
tout titre, est québécoise avec un siège social ici. La
seule chose est que la totalité des actions est détenue par
l'enpre-prise ferroviaire Canadien Pacitique.
Aux termes de la commission des Transports du Québec, voici une
entreprise de camionnage qui s'exerce dans cette sphère de travail ou
d'activité et qui est essentiellement québécoise au titre
et à la face. Donc, je comprends la commission ou le juge qui dit qu'il
ne peut distinguer Smith Transport de Speedway, par exemple. Parce que voici
deux entreprises de transport qui exercent en vertu d'un permis détenu
de la Commission des transports du Québec, dans le territoire
québécois.
M. Bellemare (Johnson): Mais vous prévoyez que, dans la
perspective d'une réglementation pour la Commission des Transports, cela
sera opérant et que la commission pourra avoir ses droits et
privilèges en vertu de la loi 251, très prochainement?
M. Mailloux: Les pouvoirs étant là dans la loi
251...
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais la réglementation
n'étant pas faite...
M. Mailloux: II s'agirait d'ajouter la réglementation.
M. Bellemare (Johnson): Mais ce n'est pas fait.
M. Mailloux: Cependant, dans tous les cas de
réglementation concernant des acquisitions, soit par l'étranger
ou par un autre mode de transport, le ferroviaire, je pense que chaque cas en
est un d'espèce et, à moins de fermer la porte
complètement et de la claquer en disant: II est tout à fait
défendu, en fait, chaque cas en devient un d'espèce. C'est pour
cela que le législateur, jusqu'à maintenant, a cru bon de mettre
dans la loi un pouvoir de récupération et de
considération, par le lieutenant-gouverneur en conseil, de ces cas, de
soustraire en fait à la...
M. Bellemare (Johnson): Parce qu'en vertu de 39, le
lieutenant-gouverneur en conseil possède le privilège de
requérir, reconduire et maintenir ou modifier ou révoquer
certains permis. Le lieutenant-gouverneur en conseil peut...
M. Mailloux: Soustraire.
M. Bellemare (Johnson): ... soustraire cela. C'est un pouvoir
extrêmement dangereux, parce que c'est un pouvoir discrétionnaire.
Il n'y a aucun règlement qui confirme cela et qui vient l'appuyer.
M. Mailloux: Je pense qu'on n'abusera pas.
M. Bellemare (Johnson): Non, je vous fais confiance.
M. Bédard (Chicoutimi): Du point de vue de l'industrie du
camionnage, si on résumait sur ce point, le ministre a laissé
entendre qu'il y avait la nécessité d'établir une
politique dynamique de ce côté, pour aider l'industrie
québécoise, est-ce qu'on peut dire que, comme fondement, on
essaie d'en arriver, au moins, au résultat que la
propriété de l'industrie du camionnage au Québec soit
majoritairement québécoise? Est-ce qu'on peut dire que c'est une
ligne directrice, un objectif que se fixe le ministère des
Transports?
M. Berthiaume: M. le Président, si on me permet de
répondre à cette question, je ne pense pas qu'on doive être
aussi catégorique et exclusif, parce qu'il peut y avoir des
circonstances.
M. Bédard (Chicoutimi): Majoritaires.
M. Berthiaume: Oui, dans ce sens, je pourrais répondre
oui.
M. Bellemare (Johnson): Vous ne vous êtes pas servi,
jusqu'ici, du 39.
M. Berthiaume: Non, d'ailleurs j'allais le dire tantôt,
j'ai été tenté d'intervenir pour dire que, dans la loi
251, les dispositions qui sont inscrites, ont, je pense, un caractère
incitatif.
Autrement dit, le fait que la loi dise qu'il y a une intervention
possible du lieutenant-gouverneur en conseil, déjà, rend un tas
de gens extrêmement prudents. L'idéal, en fait, c'est que le
lieutenant-gouverneur en conseil n'ait jamais à intervenir et à
porter un jugement qui, jusqu'à un certain point, peut être vu
comme arbitraire ou discrétionnaire. L'idéal, c'est qu'on n'ait
jamais à intervenir, mais le fait que la disposition existe
nous permet de porter, le cas échéant, de juger de la
situation, comme l'a indiqué le sous-ministre, M. Charland, sur des cas
qu'on ne peut pas réglementer réellement, d'une façon
absolument catégorique, à moins de le défendre
complètement; autrement dit, dans des directives qu'on pourrait donner
à la Commission des transports par voie réglementaire, il faut
que ce soit clair. Il faut que ce soit applicable.
Il faut que les juges puissent prendre une décision basée
sur quelque chose de très précis. Quand on précise, on
exclut forcément et, finalement, la seule voie possible, pour être
raisonnable, compte tenu de toute l'économie du transport, il fallait
finalement que ce soit un peu discrétionnaire. Mais on souhaite ne
jamais être obligé de s'en servir. Seulement par le fait que cela
existe, on pense déjà qu'une entreprise qui voudrait "se vendre"
à l'étranger, par exemple, avant d'aller devant la commission
pour demander un transfert de permis, aurait plutôt tendance à
venir consulter le ministère, ce qui nous permet, à ce
moment-là, de prendre des arrangements avec d'autres
intérêts québécois si, forcément, une
compagnie ou des actionnaires d'une compagnie veulent absolument, pour raison
d'âge ou de conditions financières, ou autres, se
débarrasser de leurs intérêts. Peut-être que cela
nous donnera l'occasion de prendre contact avec d'autres gens qui pourraient
être intéressés et qui sont Québécois. C'est
ce qu'on souhaite. Est-ce que cela va arriver? On ne le sait pas parce qu'il
n'y a pas eu de cas depuis l'adoption de la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme vous dites, on ne peut pas
prétendre à l'exclusivité en termes de
propriété, mais c'est sûrement une ligne directrice du
ministère des Transports, j'imagine, de voir à ce que l'industrie
du camionnage qui, économiquement, est une industrie très
importante, soit une propriété majoritairement
québécoise.
M. Berthiaume: En effet.
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que, dans certains cas,
c'est très difficile. J'avais soulevé le cas de tout le transport
des autos neuves dans tout le Québec, entre le Québec, l'Ontario,
où il y avait une situation qui, à prime abord, semblait vraiment
scandalisante, parce qu'on s'apercevait que, dans le transport des autos
neuves, qui représente quand même un chiffre d'affaires
énorme au niveau du Québec, tout ce secteur du transport
était complètement entre les mains de compagnies,
propriétés d'Américains ou propriétés
non-québécoises, et qu'il n'y avait même pas 5% du
transport des autos neuves qui se faisait par une. compagnie... Parce qu'il y
en a seulement une... Il y en a deux?
M. Mailloux: McCallum, Charlton.
Je pense qu'on devrait se rappeler, dans un même souffle,
qu'à ce moment-là, je pense que c'est M. Charland qui avait fait
valoir des choix que certains transporteurs faisaient d'une spécia-
lité. Si on perdait ce transport, c'était quand même
contrebalancé par d'autres choix que faisaient nos transporteurs qui,
avantageusement, nous plaçaient en période assez marquante dans
les transports donnés.
M. Bellemare (Johnson): Dans les statistiques qu'on retrouve au
ministère de l'Industrie et du Commerce, et surtout dans le transport
qui est géré par des entreprises québécoises, on en
trouve 3500 qui sont détentrices de permis de camionnage
général et qui sont enregistrées. A Ottawa, dans les
statistiques fédérales, on retrouve qu'il y en a 2506 qui sont du
Québec et il y en a 994 qui sont des entreprises
étrangères. C'est un gros pourcentage. Un tiers de tout le
camionnage des entrepreneurs de camionnage est fait par des étrangers.
Parce que les chiffres veulent que ceux qui se font un chiffre d'affaires dans
la province de Québec ont un revenu annuel de $497 millions tandis que
les mille autres ont presque $270 millions d'affaires. Cela veut dire qu'ils
ont, toutes proportions gardées, si on considère ce que
possèdent les 2500 suivant le chiffre d'affaires et les 994, que les
étrangers ont chez nous plus de valeurs, plus de contrôle, plus de
bénéfices sur le transport en général que les
nôtres.
M. Berthiaume: Globalement, ce que dit le député de
Johnson est vrai et c'est un de nos sujets de préoccupation. Les
analyses qu'on a pu faire, soit par des consultants, des gens de
l'extérieur, ou des analyses qui ont été faites à
l'intérieur du ministère sur l'économie du camionnage de
façon générale nous révèlent, au moins en
principe, ce que tente de souligner le député de Johnson. Une des
avenues qui nous donne de l'espoir dans ce domaine, compte tenu du fait que
nous évoluons dans une économie canadienne, c'est la disposition
de la loi 251 qui permet à la Commission des transports du Québec
et à celle de l'Ontario de siéger ensemble de façon que
là où, semble-t-il, par les années passées, je
pense qu'on peut dire soit par manque de dynamisme de nos entreprises ou par
plus de dynamisme de ceux qui ne sont pas du Québec je ne discute
pas de la raison, je constate le fait comme le fait le député de
Johnson les autres entreprises canadiennes ont profité de la
situation canadienne plus que les Québécois.
On tente d'équilibrer les choses en ayant ces séances
conjointes qui sont maintenant possibles avec l'Ontario en particulier, parce
que si on regarde les grosses entreprises canadiennes, elles sont
généralement, soit au Québec, soit en Ontario. Mais les
Ontariens semblent avoir été plus favorisés, d'une
façon générale par les années passées, que
les Québécois en Ontario. On tente d'équilibrer cette
chose de façon qu'on puisse profiter, nous aussi, du marché
commun canadien. Ces séances conjointes devraient nous apporter ce genre
de coopération qu'on souhaite de façon que nos cinquantaines
d'entreprises très importantes au Québec, entreprises de
transport de camionnage, puissent jouer du coude et profiter du marché
commun canadien.
II semble y avoir un accord aussi de la part des autres provinces par
rapport...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous maintenez encore la
même déclaration que l'année passée?
M. Berthiaume: Laquelle?
M. Bellemare (Johnson): Quand, par exemple, le ministre d'Etat
aux transports, M. Paul Berthiaume déclare que "plusieurs entreprises de
faible envergure risquent d'être assimilées par les entreprises
majeures ou être acculées à une faillite lamentable
à défaut de règlements de leur propre capitalisation".
M. Berthiaume: II n'y a pas de doute là-dessus.
D'ailleurs...
M. Bellemare (Johnson): C'est encore vrai.
M. Berthiaume: Je souhaiterais que ce soit moins vrai qu'au
moment où je l'ai dit et nos efforts tendent à corriger cette
situation. Il faut noter que ce qu'on trouve au Québec au point de vue
de l'économie de l'industrie du transport se trouve ailleurs au Canada
aussi. Les entreprises onta-riennes, les entreprises du Nouveau-Brunswick et
même aux Etats-Unis sentent le même problème, dans
l'industrie du transport. Ce qu'on souhaite faire, vous permettez...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous avez dit que vous
accorderiez une aide spéciale à ces petites compagnies? Est-ce
que vous n'avez pas dit, à ce moment, qu'afin de mieux identifier le
problème de croissance des entreprises, le gouvernement
s'apprêterait à établir une politique technique à
ces petites compagnies?
M. Berthiaume: De mémoire, je ne pense pas que j'aie fait
allusion particulièrement aux petites entreprises.
M. Bellemare (Johnson): J'ai vu ça dans le journal des
Débats.
M. Berthiaume: Si on regarde le profil de l'industrie du
camionnage au Québec, j'aurais tendance à le diviser en trois
catégories: la très petite entreprise, qui est presque
artisanale; un ou deux camions, un ou deux tracteurs et une demi-douzaine de
remorques, j'appellerais ça la petite entreprise de camionnage; l'autre
entreprise, qui a peut-être une vingtaine de tracteurs, un certain nombre
de remorques et la grosse entreprise. Curieusement, il semble que ce soit la
grosse entreprise québécoise de camionnage qui semble avoir les
problèmes financiers les plus importants. Je crois c'est une
opinion personnelle que la très petite entreprise, dans les trois
catégories que j'ai mentionnées, doit s'organiser pour devenir au
moins une moyenne pour pouvoir survivre, sur le marché. Question de
concurrence, question aussi de compétence au point de vue de
l'administration et tout le reste.
C'est un problème traditionnel, pas simplement dans le
camionnage, mais dans d'autres domaines industriels et commerciaux au
Québec, de faiblesse administrative.
Enfin, c'est extrêmement complexe. Il y a un tas de
problèmes à régler en même temps. Il y a une
faiblesse générale de l'industrie du camionnage, pas seulement au
Québec, mais dans l'ensemble du Canada; une certaine faiblesse technique
au point de vue administratif, parce que beaucoup de ces gens se sont
lancés en affaires il y a peut-être une quinzaine ou une vingtaine
d'années; le camionnage, d'une façon générale, y
était assez artisanal et on pouvait y exploiter ce domaine avec plus ou
moins de concurrence.
Aujourd'hui, le marché étant beaucoup plus ouvert, les
compagnies sont assujetties à une plus forte concurrence. Il faut les
renforcer sur le plan administratif. L'Université de Sherbrooke et
l'Université de Montréal sont en train d'élaborer, en
coopération avec le ministère des Transports, des programmes de
formation, sur le plan technique aussi bien que sur le plan administratif du
transport. Cela nous donne des espoirs pour l'avenir.
Le ministère des Transports lui-même, par voie de
réglementation, tente de donner un "break" vous me permettrez
l'expression anglaise aux industries québécoises de
camionnage, de façon qu'elles puissent concurrencer plus facilement les
entreprises non québécoises.
Comme je le disais tantôt, la coopération est voulue par
l'Ontario et par nous-mêmes; des séances conjointes des deux
commissions devraient normalement nous favoriser. Ce sont toutes des mesures
qui nous permettent d'être relativement optimistes en vue des cinq ou dix
prochaines années. Ce n'est pas une chose qui va se faire en un an. Si
vous me posez la même question l'an prochain, je ne pourrai pas, j'en
suis certain, vous montrer des chiffres qui vont nous faire voir
l'évolution dramatique du problème. C'est quelque chose qu'il
faut voir au moins à moyen terme, sinon à long terme.
Les dispositions de la loi 251 qui nous permettent de nous
protéger en cas grave contre l'acquisition étrangère nous
donnent une soupape importante, je pense, et nous donnent aussi le temps
d'élaborer. Je choisis mal mes mots, mais je pense surtout à un
développement de l'expertise technique et administrative chez les
compagnies de transport elles-mêmes.
Il y a certaines compagnies qui vont très bien. Malheureusement,
il y en a trop qui ne vont pas aussi bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous admettrez avec moi que le
problème, quand on parle de l'industrie du camionnage au Québec,
ce n'est pas tant le fait que les camionneurs québécois, de
l'industrie québécoise, ne profitent pas assez du marché
commun canadien l'expression que vous avez employée entre
guillemets mais le drame, c'est que le Québec et les industries
québécoises ne
profitent pas de la propre industrie du camionnage à
l'intérieur du Québec.
Ce n'est pas tellement qu'on n'a pas notre part du marché commun
canadien, c'est qu'à l'intérieur du Québec même, le
Québec ne profite pas suffisamment de son industrie du transport.
M. Berthiaume: Je ne suis pas certain de cela. Le sous-ministre
adjoint me suggère l'idée du transport régional. Dans le
domaine du transport régional, c'est-à-dire du transport dans un
rayon de 10 milles, de 50 milles et tout cela, la présence
québécoise est assez forte.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est évident, au point de
vue régional.
M. Berthiaume: Alors, quand on parle de la grosse industrie, du
transport fort, vraiment fort, on parle du rayon de 500 milles. Quand on parle
d'un rayon de 500 milles, forcément, on parle de transport en dehors du
territoire québécois, Montréal-Toronto,
Montréal-Ottawa, Montréal-Halifax, ce genre de chose; à ce
moment-là, on a forcément des relations avec les autres
provinces.
Dans mes propos, je pensais à ce genre de transport plutôt
qu'au transport régional. Le transport régional, dans les termes
où je l'ai expliqué, 10 milles, 50 milles, 100 milles, disons que
10 milles, c'est du local, 50 milles, c'est du régional et 100 milles
c'est du régional, le camionnage est majoritairement
québécois. C'est sur les plus longues distances que la
concurrence non québécoise est la plus forte.
M. Bellemare (Johnson): C'est un point de vue concernant le grand
transport.
M. Berthiaume: Le transport de longue distance.
M. Bellemare (Johnson): Longue distance. Pour revenir à
votre donnée de l'an passé, quant à l'institution de
certaines techniques de regroupement et d'aides spécifiques de la part
du ministère pour venir en aide à ceux qui pourraient
peut-être disparaître, à cause de votre déclaration,
vous aviez suggéré qu'il y ait un système d'établi
pour venir en aide à ces petites industries, à ces petits
camionneurs, pour former, à même une aide technique du
ministère... pour empêcher leur disparition.
M. Berthiaume: Oui, on favoriserait des regroupements, de
façon à faire des moyennes entreprises avec des petites
entreprises.
M. Bellemare (Johnson): Ma question est sur ce qui a
été fait en ce sens durant l'année.
M. Berthiaume: C'est cela, exactement.
M. Bellemare (Johnson): Ma question est sur ce qui s'est fait
dans ce sens, cette année.
M. Berthiaume: C'est-à-dire que nous avons des rapports
extrêmement intenses avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce sur cette question, parce que les deux ministères sont
touchés. C'est un effort vraiment conjoint. Je ne suis pas en mesure de
vous annoncer aujourd'hui des politiques formelles sur la question. C'est suite
à ces propos que nous avons formé ce genre de comité qui
travaille conjointement avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce.
M. Bellemare (Johnson): II serait donc prévu qu'il y aura,
avant longtemps, une politique d'aide pour le regroupement des petites
industries, des petits camionneurs, pour les aider à se regrouper.
M. Berthiaume: C'est souhaitable.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas cela que je veux savoir. Je
sais que c'est souhaitable et que c'est pieux.
M. Berthiaume: Si on entend politique dans le sens du
développement de nouveaux règlements, d'encouragement
technique...
M. Bellemare (Johnson): L'aide.
M. Berthiaume:... de l'aide technique...
M. Bellemare (Johnson): L'aide financière.
M. Berthiaume: ... de l'aide financière, je ne suis pas
certain que ce soit bon pour l'industrie. Nous avons eu des discussions avec
l'association du camionnage là-dessus, à savoir si, dans une
industrie comme celle-là, on doit fournir des béquilles ou si
elle doit survivre un peu selon la loi de la nature, si on me permet
l'analogie, si ce n'est pas le plus fort qui doit survivre finalement, pour
autant que le plus fort demeure québécois; cela nous
intéresse. Tout le monde ne pourra pas survivre, soyons
réalistes.
Peut-être que, politiquement, ce serait intéressant de
dire: On veut faire survivre tout le monde, mais je pense qu'il faut être
réaliste, ce n'est pas possible. Il y en a des meilleurs que les autres,
il y a de meilleurs administrateurs que les autres. La concurrence va avoir
fait son effet. Mais, par une aide technique et par voie de
réglementation, nous espérons pouvoir créer des
entreprises plus fortes.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand nous disons que la situation
est difficile, dans le sens que le Québec et ses industries de
camionnage ne profitent pas pleinement du marché québécois
comme tel, peut-être, pour mieux exprimer la situation, qu'il serait bon
d'y aller avec un exemple. J'en avais d'ailleurs déjà soumis un,
l'an passé, au ministre des Transports. M. Charland m'avait
répondu assez longuement là-dessus, le ministre des Transports
également. C'est seulement à titre d'exemple.
On avait pris, par exemple, le cas du transport des autos neuves, dans
tout le Québec...
M. Berthiaume: Des auto-neiges? Des autos neuves.
M. Bédard (Chicoutimi): Des autos neuves dans tout le
Québec où la situation est la suivante. Vous avez trois
compagnies qui font le transport des autos neuves dans le Québec. Vous
avez McCallum Transport qui, elle, transporte environ 300 000 véhicules
par année. Cela représente des sous au bout de la ligne. Vous
avez Roadway Transport qui, elle assure le transport de 75 000
véhicules, par année, au Québec. Ces deux compagnies sont
sous le contrôle ontarien et appartiennent à des Ontariens.
L'autre compagnie, c'est Charlton Transport qui, elle, est la
propriété, majoritairement, d'intérêts
américains et qui transporte environ 130 000 automobiles neuves par
année.
La présence de compagnies québécoises, dans tout le
portrait, cela se limite à une compagnie qui est Transport Robert Richer
Inc. qui n'a que deux camions et qui fait du transport local, ici, au
Québec, mais c'est très peu, en fait, c'est très minime,
ce n'est même pas 5% de ce que les autres font. Autrement dit, dans ce
secteur, ce sont des compagnies ontariennes et des compagnies
américaines qui occupent la place.
Plus que cela, il y a toute une réglementation qui est faite
quand même au niveau des transports, de la Commission des transports. Je
ne veux pas revenir au complet sur l'exemple que j'avais déjà
cité, mais on s'apercevait qu'il y avait plusieurs
éléments de la réglementation qui étaient
carrément violés, mis de côté par ces compagnies.
C'est seulement à titre d'exemple que je vous dis cela. C'est un
secteur. C'est simplement le transport des autos neuves. Je m'imagine qu'il y a
d'autres secteurs aussi où peut-être en étudiant la
situation d'une façon globale, après avoir étudié
cette situation, mais globalement, il y aurait avantage et
nécessité d'élaborer une politique dynamique pour changer
cette situation, qui, au bout du compte, représente des millions en
chiffres d'affaires.
M. Berthiaume: Prenons d'abord le côté simple de
l'argumentation du député de Chicoutimi, en ce qui concerne la
réglementation. Cette situation, à toutes fins pratiques, est
corrigée. Les seules entreprises, à l'heure actuelle, qui ne
suivent pas parfaitement la réglementation sont les entreprises
québécoises elles-mêmes. Elles sont en voie de corriger la
situation. Vous avez parlé d'un des transporteurs, en particulier. Je ne
veux accuser personne, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Moi non plus, je ne veux accuser
personne non plus.
M. Berthiaume: Disons qu'on a tenté d'être un peu
plus tolérant vis-à-vis de nos entreprises, mais en ce qui
concerne la grosse entreprise onta-rienne, on a été assez rigide,
en ce qui concerne la réglementation. Pour ce qui est du problème
lui-même, le fond du problème souligné par le
député de Chicoutimi, je pense que c'est une question qui est
globale, dans le sens que cela ne dépend pas seulement de
préoccupations de transport, cela dépend également de
préoccupations industrielles. C'est que, fondamentalement, c'est
l'expéditeur qui choisit son transporteur. Ce sont deux compagnies
privées, et les compagnies privées disent: Je veux me faire
transporter par M. Untel. Dans le cas de McCallum, étant donné
que la fabrication d'automobiles au Canada est faite surtout en Ontario, on
peut comprendre, sans nécessairement l'accepter, que cette compagnie
expéditrice va choisir un transporteur de chez elle.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, sur ce point précis,
je vous fais seulement remarquer...
M. Berthiaume: Je m'excuse, si vous me permettez de terminer ce
que je veux dire, c'est que, quand on pense au transport et à
l'expéditeur, quand le ministère de l'Industrie et du Commerce
fait tous les efforts qu'on connaît pour essayer d'établir une
base industrielle plus forte au Québec, normalement, cela devrait avoir
un effet sur les compagnies de transport du Québec. Le
député de Chicoutimi prend un exemple particulier. Je ne dis pas
que c'est un mauvais exemple, mais il est quand même assez particulier.
Il est quand même symptomatique. Je ne veux pas négliger
l'exemple. Il est symptomatique beaucoup plus sur la base industrielle du
Québec que sur la base de transport du Québec, à notre
avis.
M. Mailloux: Quand on sera plus fort dans la fabrication de biens
durables, on ne peut pas nier le pas qu'a pris l'Ontario sur le Québec,
peut-être que l'expéditeur qui sera, à ce moment
québécois, favorisera davantage les transporteurs. Je pense que
l'exemple des meubles est quand même là, c'est l'exemple qu'on
avait donné l'an passé, où c'est le fabricant qui choisit
l'expéditeur vers les provinces, que ce soit l'Ontario ou les autres
provinces canadiennes. Au fur et à mesure qu'on avancera, principalement
dans la fabrication de biens durables, je pense qu'on pourra privilégier
davantage le transporteur du milieu, mais c'est une situation de fait que
décrit le député de Chicoutimi. Je pense qu'il faudrait
retourner loin en arrière pour en retracer les origines. Tant et aussi
longtemps qu'on n'aura pas des correctifs apportés par l'industrie de
transformation manufacturière, on sera déficitaire sur ce
point.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que je ne veux pas jouer
à l'expert dans ce domaine. Loin de là, c'est pour cela que je
procède par exemples. Maintenant, il me semble que la petite
expérience que je peux avoir, ne règle pas tout le
problème en le rapetissant seulement à la question de
l'expéditeur, parce que les Etats-Unis, construisent aussi des
automobiles. Ils en transportent également
dans le Québec et dans l'Ontario, mais je sais que si elles
peuvent le faire, si les compagnies onta-riennes peuvent en transporter, ici
dans le Québec, il y a une chose c'est que les compagnies
américaines n'en transportent pas en Ontario. Il faut qu'elles laissent
cela aux gens de l'Ontario.
M. Berthiaume: Je ne donne pas tort au député de
Chicoutimi, au contraire. Dans ce sens, l'exemple est symptomatique. C'est pour
cela que j'ai voulu dire qu'il est symptomatique. Disons qu'il y a des causes
historiques à cela. On se contente de corriger aujourd'hui.
Ce que le député de Chicoutimi vient de dire me fait
renchérir sur ce que je disais tantôt. Quand on parle de
séances conjointes des deux organismes de contrôle, la Commission
des transports du Québec et la Régie ontarienne ou The Ontario
Transportation Board, cela nous permet, beaucoup plus facilement, de faire ce
genre d'échanges parce que j'explique ceci: Si l'expéditeur
onta-rien prenait quelqu'un de chez lui et l'amènait à la
frontière Québec-Ontario, ce qui arrivait, historiquement, c'est
qu'ayant le permis Toronto-frontière, typiquement la régie
québécoise de l'époque donnait
frontière-Montréal ou frontière-Québec et on
disait: C'est lui qui transporte et continue ainsi.
Cela a été à l'avantage, historiquement, de
l'Ontario parce que, encore là, pour des questions d'administration que
j'ai mentionnées tantôt, le dynamisme, tout cela a provoqué
un influx ici au Québec.
Avec les séances conjointes de commissions de transport...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous allez ajouter vos
réglementations...
M. Berthiaume: ... on croit...
M. Bédard (Chicoutimi): ... et essayer de faire un bon
partage...
M. Berthiaume: ... avoir un meilleur partage.
M. Bédard (Chicoutimi): ... entre les deux provinces.
M. Berthiaume: Un partage un peu plus "fair play" entre les deux
provinces. Autrement dit, parfois c'est nous. Vous allez arrêter de nous
bloquer à la frontière de l'Ontario. Ce qui marche d'un bord, il
va falloir que cela marche de l'autre. C'est un peu dans ce sens qu'on
espère pouvoir renverser la tendance qu'on a connue depuis quelques
années je n'ai pas le nombre mais un grand nombre
d'années sûrement.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah oui! Corriger une situation qui
fait que ce sont des compagnies on-tariennes qui peuvent avoir le droit de
faire le transport de Québec aux Etats-Unis. Un tel cas arrive.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, êtes-vous
prêts à étudier le programme 1?
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait le transport en commun.
C'est au programme 1?
M. Berthiaume: Je vais essayer de faire rapidement. J'aimerais
relever certains propos du député de Chicoutimi dans ses
remarques préliminaires, particulièrement en ce qui concerne le
rapport du Vérificateur général.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Berthiaume: En dehors de l'objection de principe que je
pourrais avoir de discuter de la question au moment de l'étude des
crédits, je reconnais la difficulté. Quand on était
à la commission des finances, des comptes publics et du revenu, on
disait: On doit parler de cela aux crédits. Quand on est à
l'étude des crédits, on dit: II faut en parler là-bas.
Je reconnais cette difficulté. Je ne veux pas en faire une
question de principe, mais simplement une question pratique. Le rapport du
Vérificateur général a été reçu
très récemment par l'administration dans les divers
ministères, notamment au ministère des Transports.
Les gestionnaires du ministère des Transports sont prêts
à défendre leur point de vue parce que les remarques du
Vérificateur général ne semblent pas les mettre mal
à l'aise; par contre, je me rends compte que je porte deux chapeaux,
celui de ministre d'Etat aux Finances et celui de ministre d'Etat aux
Transports. Je préférerais personnellement, en ce qui concerne
les remarques particulières du Vérificateur
général, qu'on en discute à cette commission
parlementaire.
M. Bédard (Chicoutimi): Où on entend le
Vérificateur général.
M. Berthiaume: Oui. Alors que le Vérificateur
général est présent, alors que les gestionnaires du
ministère sont présents. En principe, cela me semble plus
ordonné de le faire de cette façon. D'autant plus que, pour les
députés de l'Opposition, on pourrait se retrouver dans une
situation un peu embarrassante à ce moment parce que certains
députés de l'Opposition, aussi bien que les députés
ministériels, qui participent à la commission parlementaire des
finances, des comptes publics et du revenu, ne sont pas présents ici et
ils pourraient vouloir intervenir. On serait peut-être amené
à répéter deux fois la même chose.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous avez répondu sur le
point que je soulignais dans cette partie de l'introduction que j'ai faite. Je
voulais simplement savoir de quelle manière cela avait été
accueilli.
M. Berthiaume: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'à ce stade-ci
c'était possible de le demander. Vous avez répondu.
M. Berthiaume: Ils me disent qu'ils n'ont pas de misère
à se défendre, pour le moment. Je n'ai pas discuté en
détail avec eux, ce qui fait que je n'en connais pas la teneur
exacte.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais il n'y a pas de correctifs
majeurs à...
M. Berthiaume: II ne semble pas. M. Bédard
(Chicoutimi):... apporter. M. Berthiaume: II ne semble pas.
Le Président (M. Gratton): Programme 1. Systèmes de
transports terrestres.
M. Berthiaume: Je m'excuse, M. le Président. Enoore
rapidement, parce que le député de Johnson a posé des
questions sur le budget. Pourquoi $134 millions?
M. Bellemare (Johnson): $130 millions et, cette année,
$134 millions.
M. Berthiaume: Oui. La première chose que je voudrais
souligner est celle-ci: Dans les discours que je peux faire ou dans les
déclarations publiques, lorsque je parle du budget du transport
scolaire, habituellement, je ne me réfère pas tellement à
l'année budgétaire, mais à l'année scolaire parce
que, si je parle à des transporteurs, si je parle à des
commissions scolaires, ils comprennent mieux si je parle en leurs termes qu'en
nos termes.
Alors, cela peut expliquer des différences dans les chiffres,
qu'on peut voir soit dans les crédits, par rapport à des
déclarations publiques que je peux faire.
M. Bellemare (Johnson): C'est surtout dans un communiqué
que vous avez émis, au moins cela.
M. Berthiaume: Je parle de déclarations publiques dans ce
sens, je parle en fonction de la clientèle à qui je parle,
plutôt qu'en termes techniques. On peut voir, par exemple, sur une
année budgétaire du gouvernement, qu'un budget peut être de
$120 millions, alors que l'année scolaire il est de $130 millions, par
exemple. Si ma mémoire est bonne, ce sont à peu près les
chiffres dont on parlait pour l'année qui vient de se terminer hier.
M. Bellemare (Johnson): $125 millions dont on parlait hier. Il y
a une chose certaine, c'est qu'on parlait de $130 millions. Les ajustements
prévus des contrats de transport entraîneront une augmentation de
quelque $18 millions du budget consacré au transport scolaire en
1975/76. portant ainsi les coûts de transport scolaire à $130
millions. Or, à des crédits qui ont été
déposés la semaine dernière par le ministre des Finances,
on cite un montant total de $123 millions. Ce sont des dépenses 1975/76
au titre d'aide au transport. Lequel dit la vérité? Je ne le sais
plus.
M. Berthiaume: Dans l'année budgétaire 1975/76, on
a payé 70% du budget de l'année scolaire et, en 1976/77, 30%.
Normalement, c'est ce qu'on faisait. Autrement dit, étant donné
que les deux années ne correspondent pas quant aux dates, les chiffres
se comprennent difficilement, selon la façon de les donner. Si je parle
de l'année scolaire, c'est $130 millions et, si je parle de
l'année budgétaire, cela peut être $120 millions. Parce que
dans une année scolaire, je chevauche une année financière
du gouvernement.
M. Bellemare (Johnson): Je pense, M. le Président, que
c'est l'obligation que vous avez d'ajuster votre tir, mais quand les chiffres
publics nous donnent à nous, sans les explications que vous nous
fournissez...
M. Berthiaume: Cela porte à confusion.
M. Bellemare (Johnson): ...cela porte à confusion et je
vous dis, comme disent les anglais: "Why"?
M. Berthiaume: Si on parle de l'année scolaire 1976/77,
celle qui va commencer en septembre prochain ce que cela peut nous
coûter, au point de vue de transport scolaire, serait de l'ordre de $140
millions, par rapport à $130 millions l'année
précédente. Encore là, ce chiffre ne peut être
totalement précis, parce qu'on ne connaît pas l'indexation qui
peut être accordée par la Commission des transports.
M. Bellemare (Johnson): 934.
M. Berthiaume: 934, c'est l'année financière qui se
termine le 31 mars 1977, qui n'est pas toute l'année scolaire, il reste
une partie d'année scolaire après cela.
M. Bellemare (Johnson): Quand on a un crédit à
voter, on retrouve $134 976 contre $124 189, dans votre programme numéro
9 à l'élément 1 et 2, alors je fais le total et je
dis...
M. Berthiaume: Ecoutez les $124 000 de 1975/76 se comparent
à peu près aux $134 000 pour 1976/77.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela que je dis. Cela va.
M. Berthiaume: Cela va. Mais les $130 000 que vous voyez dans mes
communiqués de presse ou dans mes discours où je parle de
l'année scolaire se compareraient à l'année 1976/77
à à peu près $140 000.
M. Bellemare (Johnson): Mais, par exemple,
la semaine dernière, le ministre des Finances a cité un
montant de $123 millions dans les dépenses de 1975 à titre d'aide
au transport scolaire. Je me dis que ce n'est pas $123 millions mais $134
millions qui vont être la véritable... plus ce que vous dites
l'embranchement de l'autre année.
M. Berthiaume: C'est cela. Exactement! M. Bellemare (Johnson):
J'ai ma réponse. M. Berthiaume: Exactement!
M. Bellemare (Johnson): J'ai ma réponse. Je me pose des
questions et je suis en voie de calmer, je pense, mon inquiétude, quand
j'ai le ministre devant moi qui me donne des raisons. On cherche nous aussi,
vous savez. On n'a pas tous les experts que vous avez.
Systèmes de transports terrestres
Le Président (M. Gratton): Programme 1. Systèmes de
transports terrestres.
Une Voix: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Un instant! Un instant!
Le Président (M. Gratton): Programme 1,
élément 1 : Inventaires et recherches.
M. Mailloux: J'aimerais faire un court commentaire. Programme 1 :
Systèmes de transports terrestres.
NI. Bellemare (Johnson): Tranquillement pas vite.
M. Mailloux: Ce programme vise à connaître,
améliorer et coordonner les systèmes de transports et à
apporter une aide financière aux services du transport en commun. Les
crédits de ce programme ont été majorés d'environ
$30 millions. Les principales activités de ce secteur sont,
premièrement, l'aide financière aux services de transport en
commun; deuxièmement, aide à l'achat d'autobus jusqu'à
concurrence de 30%; troisièmement, aide à des services
municipalisés de transport en commun tels Trois-Rivières,
Sherbrooke, Chicoutimi, etc. Et à l'intérieur du programme 1,
élément 3, des dépenses de services professionnels sont
prévues pour des études sur le transport des marchandises. Au
niveau du programme 1, élément 1, des études concernant
l'inventaire du réseau au niveau de sa capacité, de sa structure
et de sa sécurité.
M. Bellemare (Johnson): Le communiqué qu'a
adressé... Voulez-vous me passer... Vous n'avez pas d'objection?
M. Bédard (Chicoutimi): Sur l'élément 1?
Parce que sur le transport en commun...
Inventaires et recherches
M. Bellemare (Johnson): Inventaires et recherches. C'est parce
que le ministre avait déclaré, si vous me permettez, le 17 de
février, qu'un comité ad hoc serait fait pour planifier des
inventaires et recherches. Il avait dit ceci, M. le Président, si vous
me permettez de citer: ... il y a quelques jours seulement, le ministre des
Transports, M. Raymond Mailloux, annonçait la création prochaine
d'un comité de planification quant aux inventaires et aux recherches. Ma
question est très simple. Est-ce que ce comité de recherches a
été fait pour établir un livre blanc? Qui en a la
responsabilité s'il y en a un?
M. Berthiaume: Est-ce que le député de Johnson
pourrait préciser la citation? Parce que je pense que je sais ce dont il
parle. D'accord, c'est parce que je ne pensais pas...
M. Bellemare (Johnson): II est question d'un livre blanc, vrai ou
faux? Il est question d'un livre blanc et il est question de former un
comité pour inventaires et recherches en même temps. C'est pour
cela que j'adresse ma question au ministre. Est-ce exact qu'il y a un livre
blanc et un comité de formé pour étudier les inventaires
et les recherches, et qui en a la responsabilité, qui sera appelé
à participer à cette rédaction?
M. Mailloux: Le communiqué de presse dont parle
l'honorable député de Johnson provient d'une décision
gouvernementale de l'étude de tous les transports dans la région
métropolitaine de Montréal. Cela fait suite à certaines
observations que j'avais faites quant aux immobilisations annoncées dans
le prolongement du métro à Montréal ou d'autres
systèmes de transports intermodaux à mettre en place. Ce
comité est formé de fonctionnaires. Le premier comité est
formé essentiellement de fonctionnaires du ministère des
Transports qui font l'inventaire de tous les transports intermodaux connus en
activité ou qui pourraient être mis en place actuellement.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que M. Charland...
M. Mailloux: Oui, M. Charland en fait partie.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il en est lui-même le
président? Parce que l'annonce dit: M. Mailloux a répondu
à un reporter de la Presse que M. Jacques L. Charland, sous-ministre
adjoint aux Transports, avait été nommé en charge du
comité de préparation du livre blanc. Il finissait en disant: II
a confirmé les intentions de son ministre. Nous reconnaissons que la
situation actuelle est intolérable. Il va falloir que les personnes
concernées par la question du transport acceptent de se rencontrer
autour d'une même table et de voir à établir les
mêmes objectifs. Si le comité est formé, M. Charland en est
le...
M. Mailloux: Le comité n'a été formé
que la
semaine dernière, je pense, lors d'une réunion
interministérielle à laquelle participait le comité de
l'aménagement du territoire dont font partie les ministères des
Affaires municipales, de l'Agriculture, pour la protection du territoire
agricole, des Terres et Forêts, de l'Industrie et du Commerce et l'Office
de planification du Québec. Notre première vue de la formation du
comité rejoignait l'ensemble des groupements intéressés.
On a mis cela de côté pour que le ministère des Transports
fasse sa propre évaluation. Parallèlement à ce
comité, les autres ministères, chacun dans l'activité qui
lui est propre, que ce soient Affaires municipales et les ministères que
j'ai nommés tantôt, feront également leurs propres
recommandations. Il ressort que, quand le ministère des Transports parle
d'aller vers un service de transport à mettre en place ou à
améliorer, ça suppose que l'urbanisation peut peut-être
prendre de l'ampleur, ça suppose même que des services publics
seront en place ou seront organisés, ça suppose qu'un
système de transport qui est mis en place peut diriger la construction
vers des terres agricoles à protéger.
M. Bellemare (Johnson): Si le ministre me permet, il m'a
nommé tout à l'heure les membres qui en font partie...
M. Mailloux: Les officiers du ministère seulement.
M. Bellemare (Johnson): Maintenant les autres ministères
qui... est-ce que...
M. Mailloux: Dans un premier temps, c'est un comité
formé essentiellement d'officiers du ministère.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais vous m'avez dit tout à
l'heure qu'il y avait des gens du ministère des Terres et Forêts
qui avaient été...
M. Mailloux: Parallèlement.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a des gens de
l'extérieur qui en font partie?
M. Mailloux: J'y viens. J'ai dit que, parallèlement, il y
avait les autres ministères qui faisaient leur propre évaluation
des intérêts qu'ils ont à défendre, que ce soit dans
le secteur agricole, dans le secteur de l'urbanisation, de la protection de
l'environnement, des affaires municipales ou autre, de la taxation, tout ce que
vous voudrez. Ceux-là font leurs propres études. Mais, à
un moment donné, les ministères, de même que le
ministère des Transports, vont devoir se rencontrer pour tâcher de
coordonner les volontés gouvernementales. Durant les discussions que les
officiers du ministère des Transports auront, il faudra forcément
qu'ils fassent appel aux commissions de transport que vous connaissez dans la
région de Montréal, Laval, etc...
M. Bellemare (Johnson): Hull.
M. Mailloux: Non, pas Hull, on parle de la région
métropolitaine de Montréal.
M. Bellemare (Johnson): La région métropolitaine de
Montréal.
M. Mailloux: II sera probablement nécessaire de consulter
les transporteurs, les compagnies de transport par autobus, la compagnie de
chemin de fer Canadien National qui a quand même certaines voies
ferrées en site propre, le Canadien Pacifique, mais qui viendront
à la demande du comité démontrer, chiffres à
l'appui, quels sont les services qu'ils peuvent offrir, services actuels ou
services à améliorer. Je pense que le ministère des
Transports devra dire de quelle façon il participerait à des
services à mettre en place pour desservir les collectivités, que
ce soient les collectivités de l'Est de Montréal, dans le bout de
Repentigny ou dans le bout de Châteauguay, au nord de Montréal,
pour la desserte de Mirabel ou ailleurs.
Une Voix: Brossard.
M. Mailloux: Brossard, je pense que mon collègue...
M. Bellemare (Johnson): Petite ville.
M. Mailloux: C'est dire en quelques mots de quelle manière
fonctionnera le comité et le laps de temps qu'on s'était
donné pour tâcher de dire publiquement, suite aux premières
observations que j'avais faite il y a quelques jours, qu'on espérait
qu'après huit semaines, on aurait probablement terminé l'analyse
de toutes les études, que ce soit le BAREM et toutes les études
qui ont suivi, et qu'on pourrait faire l'analyse et dire dans quelle optique on
pense que devrait se diriger la desserte du transport en commun dans le
Montréal métropolitain.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le rapport BAREM, selon
la revue Développement Québec publiée par l'OPDQ, en
août 1975, le rapport du groupe dirigé par M. Douglas Fullerton
devait être remis au gouvernement à l'automne 1975. Est-ce que le
gouvernement a reçu ce rapport?
M. Mailloux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand l'a-t-il reçu?
M. Mailloux: Le gouvernement a reçu le rapport
préliminaire en janvier, je pense. A présent...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le gouvernement a
l'intention de le déposer pour qu'on puisse en prendre connaissance?
M. Mailloux: Je ne voudrais pas affirmer ça dans
l'immédiat, parce qu'il ressort qu'avant que le rapport du groupe
Fullerton soit accepté par le ministère, il faut quand même
que le gouvernement dise s'il est d'accord avec toutes les recommandations
faites par M. Fullerton et compagnie.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre ne...
M. Berthiaume: Un instant, s'il vous plaît!
M. Mailloux: C'est une des études qui est en cause et qui
sera étudiée par le comité du ministère des
Transports et le comité interministériel; le rendre public avant
qu'on ait décidé si on est d'accord avec les recommandations du
comité Fullerton et il y a des études
supplémentaires qui ont été demandées
également au groupe Fullerton je ne pense pas qu'on puisse le
rendre public avant que le gouvernement n'ait fait son lit.
M. Bédard (Chicoutimi): On a à discuter souvent de
transport en commun, le ministre le sait comme tous les membres de la
commission, et c'est un problème de première importance. Dans un
problème comme celui-ci, comme cela a été le cas, par
exemple, quand on parle de réforme municipale, d'urbanisation et qu'on
fait faire des rapports le plus élaborés possible, est-ce que le
ministre ne croit pas qu'il y a avantage à déposer ces rapports,
de manière que non seulement le gouvernement, mais l'Opposition et tous
les groupes concernés puissent en prendre connaissance? Il me semble que
cela n'engage pas le gouvernement, cela n'empêche pas le temps de
réflexion que doit se donner le gouvernement avant d'aller dans un sens
plutôt que dans l'autre face aux recommandations. Mais ceci aurait comme
avantage, il me semble, de fournir une information valable non seulement pour
le gouvernement et l'Opposition, mais également tous ceux que concerne
ce problème d'avenir.
M. Berthiaume: M. le Président, les travaux du BAREM
qui était en fait dirigé par M. Douglas Fullerton
ont été, à toutes fins pratiques, rendus publics par M.
Fullerton lui-même. Il a diffusé une large consultation. Je pense
que...
M. Mailioux: II n'a pas attendu d'avoir le feu vert.
M. Berthiaume: Dans le rapport lui-même...
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment-là, est-ce que
ce ne serait pas une raison de plus pour...
M. Berthiaume: ... si vous me permettez de terminer, je pense
qu'il n'y a pas d'objection de principe à ce qu'éventuellement le
rapport final, qui intègre toutes les informations qui, à toutes
fins pratiques, sont connues du public, soit déposé. Je n'ai pas
tellement d'objection à cela.
Sauf que je suis certain d'une chose. Le jour où on le ferait, le
public, peut-être par la voie de l'Opposition ou par ailleurs, va vouloir
connaître la position gouvernementale vis-à-vis de ces
propositions, comme la priorité et tout le reste.
Comme l'a indiqué le ministre des Transports tantôt, le
comité ministériel permanent de l'aménagement du
territoire est à étudier les proposi- tions du BAREM par rapport
à l'ensemble des priorités des Affaires municipales au point de
vue de l'aménagement du territoire, au point de vue de la taxation, par
rapport au ministère du Tourisme également, par rapport à
la protection des zones agricoles et de toutes ces choses.
Je crois qu'il serait plus utile de rendre ces observations publiques;
alors que le comité ministériel en question sera en mesure de
prendre position, de façon qu'on puisse répondre aux questions du
public quant à ces positions, de même qu'aux questions de
l'Opposition, sûrement. Je suis certain que le député de
Chicoutimi, étant donné son intérêt dans ces
questions, serait l'un des premiers à se lever en Chambre et à
dire: Mais qu'est-ce que le gouvernement pense de cela? C'est tout à
fait normal.
A ce moment-là, on dit: D'accord, au mois de mai, au mois de
juin, on pourra...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est évident, mais je ne
serais pas scandalisé si le gouvernement... Disons que le rapport serait
déposé et c'est évident que je serais le premier à
me lever pour demander quelles sont les attitudes ou les orientations du
gouvernement face à certaines recommandations du rapport. Mais je peux
vous dire d'avance que je ne serais pas scandalisé que le gouvernement
me dise: Ecoutez, nous aussi, nous sommes en train de l'étudier, nos
positions ne sont pas définitives, mais le rapport, au moins, est
porté à la connaissance de l'ensemble du public, de l'ensemble de
ceux qui sont intéressés par ce problème, de la même
manière que cela se fait avec le rapport Castonguay à l'heure
actuelle.
Il vient d'être déposé, le gouvernement n'a pas pris
position sur l'ensemble du rapport. A quelques reprises, j'ai posé des
questions sur des orientations précises que propose le rapport
Castonguay et je tiens à vous dire que je ne suis pas scandalisé
que le gouvernement me dise: Sur certains points, on n'a pas pris position
encore, mais, au moins, je pense que le fait de l'avoir déposé
permet une réflexion collective sur un problème qui est collectif
et de toute première importance.
M. Berthiaume: Je suis complètement d'accord avec le
député de Chicoutimi et j'essaie d'être le plus franc
possible avec lui. A tout événement, en pratique, dans le
concret, je pourrais dire au député de Chicoutimi: Oui, on va le
rendre public. Si le député de Chicoutimi veut attendre un mois
encore, cela me permettrait de dire qu'on va le rendre public incessamment. Je
pense que la position gouvernementale ne tardera pas énormément
à venir.
Dans une assez brève échéance, ces informations
seront donc connues de tout le monde. En pratique, je pense qu'il n'y a pas de
problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le ministre.
M. Mailloux: Est-ce que je pourrais dire au député
de Chicoutimi que je pense que je rejoins un peu les vues de mon
collègue, le député de La-
prairie? Mais, M. Fullerton, je pense qu'il a déjà
passablement éclairé, peut-être trop... Parce qu'il ressort
que l'étude qui avait été commandée mène
vers des options assez définitives. Cela rejoint principalement les
préoccupations du transport, la fonction des transports. Le gouvernement
a plus de préoccupations que cela. Mon collègue en a fait un peu
l'éventail tantôt. Il est moins que certain que le gouvernement
accepte, dans son entier, le rapport Fullerton. Cela ne cadre pas avec les vues
de tous mes collègues du gouvernement et les autres ministères
impliqués.
Ce qui est un peu curieux, c'est qu'à chaque fois
qu'apparaît un rapport aussi formel que le rapport Fullerton sur des
choix définitifs, cela semble, a priori, une volonté
gouvernementale qui n'est pas prise actuellement, d'aucune façon. Dans
les meilleurs délais, aussitôt qu'on pourra éclairer les
parties d'Opposition, on le fera, parce que c'est un rapport payé par
des deniers publics et je suis loin de le nier.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble...
M. Mailloux: Mais on connaît quand même, nous autres,
actuellement, les vues de l'Opposition. Je pense que votre collègue de
l'est de Montréal a fait connaître passablement les points de vue
de l'Opposition, malgré que, à un moment donné, je
convienne que, dans la région de Montréal, tout le monde voudrait
avoir des Cadillac. Il ne serait pas possible de mettre des Cadillac
partout.
A présent, je n'ai pas de pouvoir de veto, comme ministre des
Transports, sur l'implantation des services de transport organisé,
malgré la loi 23, mais il ressort que la ville de Montréal et la
Communauté urbaine de Montréal pourraient quand même avoir
l'autorisation de mon collègue des Affaires municipales pour ces
emprunts. Je pense bien que cela donne certaines possibilités au
gouvernement, s'il n'est pas d'accord sur certains investissements à des
coûts inacceptables, pour qu'il puisse dire: On ne contribuera pas
à de tels financements d'infrastructure.
M. Bédard (Chicoutimi): Des paroles du ministre, peut-on
conclure que le rapport sera publié et sera intégralement
porté à la connaissance, tant de l'Opposition que du public, que
le gouvernement soit d'accord ou non sur le rapport...
M. Mailloux: Aussitôt que...
M. Bédard (Chicoutimi):... dans des délais
assez...?
M. Mailloux: Je pense que je n'ai jamais eu pour habitude de
retarder ou de cacher un rapport. Il y en a même un...
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que ce n'est pas
l'habitude du ministre.
M. Mailloux: ... aujourd'hui, qui a été fait, je
pense, par la ville de Montréal, sur des pistes cyclistes de
Montréal. Cela doit être un rapport qui mériterait
d'être discuté par tous ceux qui sont intéressés
dans cette matière. J'ai dit, ce soir, que je n'avais aucune objection,
même si ce n'était pas notre position, mais que c'était une
position avancée par la ville de Montréal, à ce qu'on le
rende public et qu'on en fasse un inventaire complet.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, je fais cette demande
dans l'intérêt public et, je pense bien, aussi au nom de
l'Opposition, parce que ce n'est pas dans le but de s'en servir pour mettre le
gouvernement dans l'embarras ou quoi que ce soit. C'est tout simplement que ce
sont des études approfondies qui ont été payées par
les contribuables. Je pense que l'Opposition n'a que les moyens qu'elle a en
main. Elle n'a quand même pas le moyen de se payer des rapports de cette
envergure. Il est profitable à l'ensemble de la collectivité, sur
un problème comme cela, que tous les éléments qui sont
à la connaissance du gouvernement soient également à la
connaissance de l'Opposition.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Sur le rapport Fullerton, c'est sûr
et certain que tout le monde a pensé que le zèle intempestif avec
lequel on avait annoncé, avec un grand fracas, ces politiques du
gouvernement, n'était pas officiellement reconnu en haut lieu, parce
que, dans ce rapport, il y a deux articles, particulièrement, sur
lesquels je connais l'opinion du ministère et où c'est
diamétralement opposé à son orientation. Mais il y a
aussi, puisqu'on parlait d'un livre blanc, tout à l'heure, et d'un
comité ad hoc pour étudier le transport en commun et le transport
des personnes sur l'inventaire et les recherches que préside le
sous-ministre, M. Charland, je voudrais savoir si cela comprend bien,
d'après le rapport qui nous a été remis, le rapport annuel
1974/75, quand il détermine le transport des personnes et qu'il
spécifie "transport en commun, transport scolaire et transport par
taxi"... Est-ce que ce point de vue va être aussi étudié
dans le rapport qui est demandé dans le moment sur le livre blanc?
M. Berthiaume: En ce qui concerne les travaux du comité ad
hoc ou du comité en question, cela englobe plus que cela. En fait, ce
qu'on tente de faire dans la région métropolitaine de
Montréal, c'est de faire un arbitrage entre tous les systèmes de
transport.
Quand je dis tous les systèmes de transport, on parle non
seulement du transport normal, transport urbain, transport collectif, je
m'excuse, je cherchais le terme, mais également l'arbitrage entre
transport collectif et voirie. On connaît, on a fait allusion
tantôt...
M. Bellemare (Johnson): Vous avez dit que cela va plus loin que
les personnes...
M. Berthiaume: Cela ne va pas plus loin que les personnes, je
voulais dire que cela va plus loin que le transport collectif, parce que le
député de Johnson a mentionné autobus, taxis, et autobus
scolaires. Cela va plus loin que cela, et cela touche les routes
elles-mêmes. Autrement dit, il y a un arbitrage à faire en ce qui
concerne toutes les fonctions du ministère des Transports finalement et
toute l'activité du ministère des Transports dans la
région métropolitaine.
M. Bellemare (Johnson): ...par taxis ou bien par autobus
scolaires...
M. Berthiaume: Par train, par métro...
M. Bellemare (Johnson): Par le métro, cela affecte
véritablement le comité Charland.
M. Berthiaume: Oui, c'est cela.
M. Bellemare (Johnson): C'est cela que je comprends. C'est qu'il
va y avoir une opinion du comité Charland qui va nous dire exactement
où cela se situe demain. Si c'est moi qui l'ai baptisé, tant
mieux. Si cela s'appelle le comité Charland aujourd'hui, on va vous
élever un monument, vous.
M. Mailloux: C'est d'ailleurs le spécialiste, par
excellence.
M. Bellemare (Johnson): Je m'en suis aperçu l'an
passé. J'ai vérifié ce que vous avez dit l'an
passé, et c'est quasiment aussi...
M. Mailloux: Je n'ai pas rendu honneur à celui-là
tantôt.
M. Bellemare (Johnson): C'est la même réponse qu'il
nous a donnée tantôt.
Le Président (M. Gratton): Elément 1,
adopté? Elément 1, adopté. Elément 2: Transport des
personnes.
M. Bédard (Chicoutimi): En ce qui a trait au transport des
personnes, le ministre se rappellera sans doute qu'au mois de novembre, nous
avions présenté à l'Assemblée nationale une motion
de blâme concernant l'absence de politique globale dans le secteur du
transport en commun. Je n'ai pas l'intention de reprendre ce débat et
de...
M. Berthiaume: Si le député de Chicoutimi me permet
de l'interrompre...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Berthiaume: J'étais particulièrement malheureux
de la motion du député de Chicoutimi, parce qu'on savait qu'en
moins de quelques semaines, on présenterait notre politique. C'est ce
qui est arrivé, d'ailleurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'aviez pas à
être malheureux. Cela veut dire que j'avais raison.
M. Berthiaume: Pas nécessairement.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous avez senti le besoin
d'en...
M. Berthiaume: On savait qu'il y avait un problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. J'avais raison de
dénoncer la situation. D'ailleurs, la politique...
M. Berthiaume: Cela, en toute amitié.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, en toute amitié, mais
je dois vous dire que si...
M. Berthiaume: II devait le savoir, à part cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Le problème était
tellement aigu qu'il fallait définitivement qu'il se fasse quelque
chose, quoique si le gouvernement le considère comme une politique
globale, ce qu'il nous a présenté quelques semaines après
la motion de blâme, à savoir les éléments de la
politique d'aide au transport urbain au Québec, on ne peut pas dire,
à proprement parler que c'est une politique globale de transport en
commun. Je pense que c'est une politique d'aide au transport.
M. Berthiaume: Je ne pense pas que nous ayons eu cette
prétention. D'ailleurs, ce que le député de Chicoutimi a
entre les mains, s'il lit la page couverture, c'est bien écrit
"Eléments de politique".
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Berthiaume: Alors, on ne prétend pas avoir
réglé tous les problèmes avec cela. On a fait un
progrès énorme, mais ce n'est pas fini. On continue de repenser
à la question. C'est sûr qu'on voudra la développer dans
les années à venir. Il n'y a pas de doute là-dessus.
Globale, ce serait prétentieux.
M. Bédard (Chicoutimi): Le gouvernement doit être
plus orgueilleux que cela. Il n'a pas la prétention d'avoir
présenté une politique globale des transports. Je ne sais pas,
dans l'angle, en tout cas...
M. Berthiaume: Je ne connais personne dans le monde, d'ailleurs,
qui l'a...
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas revenir sur
l'ensemble des problèmes qui se situaient, à ce moment, lorsqu'on
a présenté cette motion et qui existent encore à l'heure
actuelle, parce que ce que vous avez présenté, vous en avez
pleinement conscience, n'a pas réglé les problèmes de
transport en commun pour l'avenir, et même je
parle d'avenir rapproché. Si vous allez dans Gatineau, vous allez
avoir des problèmes de transport en commun, vous allez avoir des
problèmes de déficit. Si vous venez dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, à l'heure actuelle, je vous jure que la
situation est loin d'être réglée. D'ailleurs, j'y
reviendrai un peu plus tard, concernant le Saguenay-Lac-Saint-Jean, je crois
que le ministre et le premier ministre, de même que les principaux
fonctionnaires ont reçu des télégrammes des
employés de transport régional qui, en fait, déplorent
l'urgence de la situation qu'il y a dans l'ensemble de la région. La
solution n'est vraiment pas encore trouvée ou, si elle a
été trouvée, elle n'est pas mise au point.
Mais, dans la discussion générale que nous avions eue lors
de cette motion, nous parlions d'une politique globale qui pouvait se penser
à partir, au moins, d'une véritable étude sur les
possibilités d'intégration des différents modes de
transport vous vous en rappelez sans doute à savoir le
transport interurbain, le transport nolisé ou à charte-partie, le
transport scolaire et le transport urbain, en commun.
M. Berthiaume: Je prends un peu l'inverse. Pour vraiment
comprendre ce que poursuit le député de Chicoutimi, comme il s'en
est sûrement rendu compte, je ne partageais pas son opinion à ce
moment. Peut-être ai-je mal compris les objectifs qu'il poursuivait?
Le député de Chicoutimi parle de l'intégration du
transport collectif urbain et de l'intégration du rapport interurbain.
Ce qu'il poursuit, en proposant une telle chose, n'est-ce pas plutôt une
intégration indermodale, une intégration de profit,
c'est-à-dire un transport déficitaire par rapport à un
transport profitable, de façon à faire profiter l'un et l'autre?
Si j'ai compris son argumentation à cette époque, il semble que
c'était cela...
M. Bédard (Chicoutimi): L'argumentation était la
suivante...
M. Berthiaume: ... plutôt que le caractère
intermodal comme tel.
M. Bédard (Chicoutimi): La situation, à l'heure
actuelle, est la suivante: Ce qu'on peut appeler les "lignes payantes",
à savoir le transport nolisé ou à charte-partie et le
transport interurbain, elles sont entre les mains de l'entreprise
privée, alors que les autres modes de transport, à savoir le
transport scolaire et le transport en commun, urbain, qui sont des "lignes"
régulièrement déficitaires, sont plutôt entre les
mains des municipalités qui ont à assumer les déficits et,
par voie de conséquence, à imposer les citoyens pour combler ces
déficits.
Ce que nous soumettions était que, si on veut penser à
l'élaboration d'une véritable politique globale de transport en
commun, il fallait le faire à partir d'une étude. Cela ne veut
pas dire que c'est cela qui va arriver au bout de la ligne, mais une
étude approfondie des possibilités qu'il y a d'intégration
de ces différents modes de transport.
J'admets qu'il y avait l'aspect proprement pécuniaire qui entrait
en ligne de compte. Ce n'est pas normal, en fait, que toutes les "lignes
payantes" soient... Je n'ai rien contre l'entreprise privée, mais il
n'est pas normal que la situation fasse que les "lignes payantes" soient entre
les mains de l'entreprise privée et les "lignes non payantes" entre les
mains des municipalités. Au bout de la ligne, encore une fois, ce sont
les citoyens qui paient et, à ce moment, il devait y avoir une
étude de fond qui devait être faite dans le sens d'une
intégration ou d'un meilleur partage de ces différentes lignes et
ce, à l'avantage des citoyens, ce qui veut dire que, même s'il y
avait...
A l'heure actuelle, le ministère a déjà
procédé à une intégration du transport scolaire et
du transport en commun dans beaucoup d'endroits. En fait, maintes et maintes
expériences, au moins une quarantaine d'expériences ne se sont
pas soldées, je crois, par des échecs et je crois qu'il y a la
nécessité, à partir du moment où on parle de
politique globale, d'analyser cette possibilité d'intégration de
ces différents modes de transport.
Cela ne veut pas nécessairement dire que vous enlevez
l'entreprise privée du portrait. Cette dernière peut y trouver sa
place, mais tous ces éléments trouveront une solution ou encore
un gouvernement peut préparer une politique à partir du moment
où il a vraiment une vue d'ensemble de la situation. Je sais que, dans
le temps je ne sais pas si c'est encore le cas on m'avait dit
qu'il n'y avait même pas d'étude, dans ce sens, qui avait
été demandée par le gouvernement. Est-ce encore le cas
aujourd'hui?
M. Mailloux: M. le Président, si vous me le permettez, je
vais, pour une fois, être peut-être en complet désaccord
avec ce que vient d'avancer le député de Chicoutimi, quand on
regarde la façon dont le député de Chicoutimi
présente le problème, avec toutes les études qu'on devrait
mettre en place et intégrer, autant que faire se peut, les transports
lucratifs avec des transports déficitaires. Actuellement, on dit: Les
transports déficitaires sont à la charge des
collectivités, que ce soient des associations de municipalités,
de transport en commun, de service public qui n'appartiennent pas à des
compagnies privées, par rapport disons Le Voyageur, qui va chercher des
gros profits. Je suis en complète divergence d'opinion et je vais vous
donner un exemple frappant. Je pense que c'est là une entreprise
privée qu'on a blâmée vertement de spolier le public dans
ses droits et de cacher des profits et qui en fait, a fait des profits
importants dans les années précédentes. Depuis quelque
temps, elle est devenue une entreprise d'Etat. On va voir le peu de
résultat qu'on a, à l'instant où on tombe avec une
entreprise publique, à caractère public, et, pour chercher les
failles du système, il va peut-être aller très loin.
M. Bédard (Chicoutimi): L'exemple auquel se
réfère le ministre, c'est dans le domaine du transport dont on
parle.
M. Mailloux: Maritime.
M. Bédard (Chicoutimi): Le transport maritime, c'est ce
que je pensais.
M. Mailloux: Maritime, mais, quand même, je vais donner un
exemple, évidemment, d'une chose qui était tellement lucrative
avant. Je me rappelle que des collectivités complètes de l'Est du
Québec disaient: Scandale public qu'on laisse des compagnies
privées donner un service public dans de telles conditions et avec de
semblables profits. Ce sont là des faits bien connus, quand on
connaîtra le nom de la compagnie. Pour revenir au geste qu'on a
posé l'an passé, c'est indiscutable, j'avais dit depuis mon
avènement comme ministre des Transports que j'étais
complètement dégoûté de la façon que les
compagnies qui desservaient le transport en commun dans les
municipalités avaient à parader tous les ans devant le
gouvernement pour venir faire la courbette. Je pense qu'on les a sorties de
cela, en disant: Voici les règles du jeu, vous n'aurez pas en fin
d'année à nous prouver ceci et cela, on vous donne des
règles à suivre. Va-t-on payer jusqu'à concurrence de tant
pour une collectivité qui veut être desservie? Non. Vous savez
jusqu'où on se rendra dans le paiement de la note, vous aurez à
aller chercher dans la collectivité à desservir la
différence. Cela, c'est complètement à l'inverse,
forcément, de ce que propose le député de Chicoutimi qui
dit: Qu'on donne à cette entreprise qui va être déficitaire
des revenus et cela va combler un peu les déficits. Je vous donne
l'exemple, si vous voulez, de la traverse Matane-Godbout, c'est peut-être
dans le secteur maritime.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, remarquez que je pense
peut-être que je ne l'ai pas été, mais avoir
été plus nuancé que cela. Je ne l'avance pas comme
étant la solution miracle, mais je me dis que l'élaboration d'une
politique globale doit partir d'une étude en profondeur de la situation
telle qu'on la discutait tout à l'heure.
M. Mailloux: J'accepte certains arguments, j'accepte
évidemment qu'on pourrait aller plus en profondeur et qu'il faudra aller
plus en profondeur, parce qu'on n'a pas dit que ce seraient des règles
complètement non changeables; on pourra, au fur et à mesure, je
pense, de l'évolution voir de quelle façon ces règles
pourront être changées. Je pense que mon collègue,
évidemment, est attaché à ce problème et il le fera
dans l'avenir, mais, de toute façon, on a quand même voulu faire
un pas en avant. Je pense que c'est un pas en avant. Toutes les commissions de
transport nous ont félicités de savoir, en faisant leur budget,
ce qu'elles devraient aller chercher dans la collectivité et ce qu'elles
devraient attendre du gouvernement. Je pense qu'avec le ministère des
Transports, à compter du 31 mars, on va tâcher que les subventions
ne retardent pas. Quand ce sera le temps de verser ce qu'on doit, on va le
faire. Je veux donner comme exemple suivant celui de la nationalisation des
services de traversier Matane-Godbout, qui a été une des
entreprises les plus critiquées dans la province, comme allant chercher
des profits prohibitifs, augmentant sans cesse les tarifs. On a fini par dire:
bien oui, c'est intenable, on va mettre cela en compagnie d'Etat; nous allons
voir nous mêmes de quelle façon cela peut s'administrer. Je
recevais une lettre du président de la société d'Etat le 3
février 1976, après quelques mois d'exploitation où le
gouvernement, conjointement, a administré l'affaire tant qu'on n'a pas
été propriétaire de tous les actifs. Je vous donne
simplement une note qui m'était envoyée à ce moment:
Traverse Matane-Godbout-Baie-Comeau, proposition de révision de
tarifs.
Attendu que la mise en service du traversier Camil-Marcoux, depuis
maintenant un an, a eu de nombreuses répercussions, notamment sur la
qualité, la fréquence, la fiabilité et les coûts de
traverse... D'une part, le nombre des passagers a augmenté de 31%.
Si on avait cela dans le transport en commun, 31%, demain matin, cela
fait des profits. A augmenté de 31% avec la venue du nouveau navire,
pendant que les autos augmentaient de 34% et les camions de 17%; vous imaginez
comment cela donnait de plus. D'autre part, les dépenses augmentaient de
95% avec les dépenses connues, avec les compagnies privées, soit
$1 753 000. Attendu qu'un profit d'exploitation de $521 000 avant
dépréciation et impôt et incluant une subvention de $60 734
pour l'année 1974 a été transformé en
déficit de $680 000, incluant une subvention de $655 000 en 1975. Les
tarifs ont déjà été plus élevés
qu'ils le sont maintenant au temps du navire Père-Nouvel; on exigeait
$1.20 le pied de longueur pour les semi-remorques alors que maintenant on ne
demande que $1. Malgré qu'on ait bloqué les tarifs, il demeure
que, devant une augmentation aussi forte de véhicules, de camions, de
personnes, on aurait dû aller chercher les profits pour lesquels on a
blâmé la société avant. On se retrouve devant un
déficit colossal. Qu'est-ce que cela veut dire? J'admets
immédiatement, comme navigateur, qu'arriver avec un très gros
navire, avant que tout soit rodé, ce n'est pas facile, il y a des petits
accidents. Ce ne sont pas les petits navires qu'on a connus avant, cela apporte
des problèmes particuliers, mais cela n'apporte pas les problèmes
qu'aurait dû apporter l'augmentation qu'on trouve là-dedans.
Je suis rendu qu'avec ma philosophie, nationaliser, on va donner de
meilleurs services... La note à payer est telle que cela
décourage la meilleure intention possible. Les services privés de
transport par autobus interurbain, quand on les ajoutera au transport en commun
des municipalités, j'ai presque l'assurance, avec l'expérience
que j'ai vécue depuis deux ans, qu'on en fera des services
déficitaires dans tout le Québec. C'est ma conviction
profonde.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, seulement un
mot.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): On vient de vivre au Cap-de-la-Madeleine,
à Trois-Rivières, à Shawini-gan et à
Grand-mère une séparation de la compagnie Saint-Maurice
Transport. On a donné au transporteur au Cap-de-la-Madeleine. Le service
faire le contrat au Cap-de-la-Madeleine. Le service a augmenté de 28% et
le dernier rapport, c'est que le transporteur a fait plus d'argent dans les six
derniers mois qu'en avait fait la compagnie de Saint-Maurice. Cela, c'est une
preuve qui est actuelle.
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à faire une
remarque, suite à l'exemple qu'apporte le ministre, il conclut que
l'idée de nationaliser, il commence à en être moins
emballé.
M. Maiiloux: Je commence à me poser des questions.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis content d'une chose, c'est
d'avoir bien précisé tout à l'heure que je n'avais rien
contre l'entreprise privée et que, même si je parlais
d'intégration des transports, dans mon esprit, cela ne voulait pas
nécessairement dire que vous mettez l'entreprise privée de
côté. Je l'ai bien dit avant. Et je voudrais bien que ce soit
très clair. Quand on parle de politique globale, je pense que c'est
normal d'étudier en profondeur tous les aspects pour arriver à ce
qu'on appelle une politique globale. Dans mon esprit, quelle qu'elle soit, cela
ne veut pas dire a priori qu'on enlève l'entreprise privée. Loin
de là, elle peut y trouver sa place, mais c'est tout simplement en
analysant tous les éléments de la situation qu'on peut
peut-être trouver la meilleure place pour l'entreprise privée
comme la meilleure place où peut oeuvrer le plus efficacement
l'entreprise publique aussi.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, il est 22 heures.
Est-ce que la commission désire ajourner maintenant ses travaux?
M. Maiiloux: Est-ce que, demain matin, ce serait votre
collègue?
M. Bédard (Chicoutimi): Normalement, demain matin, je
serais remplacé par le député de Maisonneuve. Il est
entendu qu'il abordera des sujets, comme le ministre des Transports n'y sera
pas, peut-être certains sujets sur lesquels...
M. Maiiloux: A moins que je n'aie eu un appel d'urgence de
Charlevoix, je devrais être ici.
M. Bédard (Chicoutimi): ...s'est penché le ministre
d'Etat aux Transports, à savoir, par exemple...
M. Berthiaume: Je suis un peu malheureux. Je ne suis pas membre
de la commission et je ne sais pas par quelle circonstance je ne suis pas
membre de la commission, mais je ne le suis pas...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est assez surprenant.
M. Berthiaume: Oui, j'ai trouvé cela surprenant moi aussi,
mais, de toute façon...
M. Bellemare (Johnson): C'est un peu comme Claude Rouleau.
M. Berthiaume: Peut-être. Mon autre chapeau m'amène
à Ottawa demain. J'ai une conférence
fédérale-provinciale des ministres des Finances. Alors, je ne
serai pas ici moi-même, mais il me plairait, si les membres de la
commission... si c'est possible, en accord avec le ministre et les autres, si
on parlait de sujet auxquels je ne suis pas aussi intimement impliqués
que ceux dont on... Ah!
M. Maiiloux: II n'y a pas d'objection sur le problème des
casques dont veut parler le député de Lafontaine.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire les casques de
sécurité; il y avait aussi le problème du taxi.
Maintenant...
M. Maiiloux: Pour le problème du taxi, il faudra
forcément attendre que mon collègue soit là.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que même le
ministre d'Etat doit y être, il s'en est mêlé d'une
façon particulière.
M. Maiiloux: C'est lui qui, effectivement, est le
responsable.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela
équivaudrait à dire que demain, le ministre et le ministre d'Etat
n'étant pas là, on ne pourra pas étudier les
crédits des Transports?
M. Maiiloux: J'aurais forcément aimé que mon
collègue soit ici au moment où on discutera du problème du
taxi, c'est sa responsabilité; alors, je ne voudrais pas errer. Quant au
problème des casques...
M. Bédard (Chicoutimi): Si je comprends bien, ni le
ministre, ni le ministre d'Etat ne peuvent être là?
M. Maiiloux: Moi, je suis ici demain.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah! vous pouvez y être.
M. Maiiloux: Oui, parce qu'il semble...
Le Président (M. Gratton): Je suggérerais que nous
ajournions la séance sine die et que des pourparlers soient entrepris
jusqu'après la période des questions.
M. Mailloux: On se reverra à 11 heures, si vous le
permettez.
M. Bellemare (Johnson): Si on arrive à la commission et
qu'on n'a pas la réponse à laquelle on s'attend, on perd son
temps.
M. Mailloux: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Moi, j'irai siéger à une
autre commission. C'est qu'on n'est pas nombreux dans mon parti, je suis
obligé d'aller un peu partout. Ecoutez...
M. Mailloux: Est-ce qu'on pourrait remettre nos travaux à
mardi, dix heures? Est-ce que cela vous convient, mardi, dix heures?
M. Bellemare (Johnson): J'ai une raison bien particulière,
je serai absent mardi et mercredi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que le plus qu'on peut
faire, c'est de se remettre entre les mains de l'Assemblée nationale qui
va fixer, par le leader, une date ultérieure.
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 2)