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Commission permanente des transports,
des travaux publics et de l'approvisionnement
Etude des crédits du ministère des
Transports
Séance du lundi 12 avril 1976
(Seize heures sept minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission des transports, des travaux publics et de
l'approvisionnement continue cet après-midi l'étude des
crédits du ministère des Transports. Nous en sommes rendus au
programme 4, conservation du réseau routier, élément 1,
conservation des chaussées et des éléments de confort. Le
ministre.
Conservation du réseau routier
M. Mailloux: M. le Président, en quelques mots, les
crédits de ce programme sont haussés de plus de $5 millions et
sont portés à $220 484 000. Compte tenu qu'en 1975/76, au
programme 4, élément 4, une somme de $23,2 millions était
prévue pour les subventions aux municipalités pour l'entretien
des chemins d'hiver, cette somme a permis au ministère de ramener sur
une base d'exercice le paiement de ces subventions, en payant en 1975/76 les
subventions, pour des dépenses diverses, de 1974/75. En 1976/77, ces
dépenses de transfert seront ramenées à $15,6 millions,
soit une diminution de $7,6 millions, et cette somme de $7,6 millions peut
être ainsi affectée à l'amélioration du
réseau routier.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, si vous permettez,
j'aimerais informer la commission que le député de Laprairie, le
ministre d'Etat aux Transports, sera membre de la commission cet
après-midi en remplacement de M. Verreault, de Shefford.
M. Mercier: Est-ce que cela doit être accepté
à l'unanimité?
Le Président (M. Gratton): Non, pas nécessaire. On
ne voudrait surtout pas prendre un vote là-dessus.
M. Mailloux: Alors, à l'intérieur des
éléments de programme, on voit la conservation des
chaussées et des éléments de confort, la conservation des
structures, ponts, viaducs, etc., la conservation des équipements de
contrôle et de sécurité et l'exploitation d'hiver, de
même que les activités de soutien et le soutien en
matériel. C'est, en somme, tout le budget d'entretien du réseau
routier provincial, hiver ou été.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être simplement pour
prendre un exemple, en termes de conservation du réseau routier, est-ce
que le ministre pourrait nous dire, dans un cas comme le boulevard Talbot,
quelles sommes ont pu être affectées à cette artère
de communications dans ce programme, et de quelle manière ces sommes ont
pu être utilisées?
M. Mailloux: Est-ce qu'on parle de l'exercice financier qui vient
de se terminer?
M. Bédard (Chicoutimi): Qui vient de se terminer
sur...
M. Mailloux: ... principalement?
M. Bédard (Chicoutimi): Celui pour lequel le
ministère projette de dépenser des sommes dans l'année qui
s'en vient.
M. Mailloux: II y a sûrement une partie de 88 milles du
boulevard Talbot entre les barrières, soit au chapitre construction ou
de celui de l'entretien, qui a été refaite en 1975/76. Il est
indiscutable que dans cette section, il n'y a pas de travaux d'importance de
prévus cette année.
Maintenant, sur l'ensemble du boulevard Talbot, les travaux que nous
avions annoncés l'an passé sont complétés en
entier.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai l'occasion de le constater
assez régulièrement. Est-ce que cela se situe à
l'élément construction de routes? Y a-t-il eu des sommes
affectées dans le programme de l'amélioration et de la
conservation du réseau routier?
M. Mailloux: L'an passé, nous disposions d'une somme
d'environ $700 000 venant du budget d'entretien. Je n'ai pas à la
mémoire les montants qui ont été annoncés, ce qu'on
devait dépenser de l'année 1974-75, comme des crédits
qu'on avait additionnés pour terminer les sections sur lesquelles on
faisait une amélioration importante, soit plus d'une couche d'usure, on
ajoutait deux ou trois pieds de gravier, ainsi que certains coussins
supplémentaires; tout cela venait du budget d'entretien. Il y a eu la
conclusion des trois voies, qui venait du budget de construction, des travaux
qui étaient déjà en exécution, mais cela a
été réparti entre les deux budgets. La couche d'usure
simple allait au budget d'entretien.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
peut-être que ma question se situe à un autre programme, mais je
sais, en ce qui a trait non seulement au boulevard Talbot, mais
également à bien d'autres artères de circulation, que le
ministère a fait l'essai de nouveaux procédés concernant
la pose de l'asphalte. Je sais que l'an passé on ne pouvait
nécessairement pas arriver à des conclusions. Autrement dit, il
fallait attendre quelque temps avant de tirer des conclusions. On avait
uti-
lisé ces procédés aussi dans le comté de
Charlevoix, je crois. Maintenant que cela fait quand même un certain
temps, le ministre serait-il en mesure de nous dire jusqu'à quel point
ces nouveaux procédés de la pose de l'asphalte, et de la
reconstruction de la base de la route ont été concluants.
M. Mailloux: II y a eu en fait deux ou trois
procédés spéciaux qui avaient été
expérimentés également dans d'autres pays au climat
semblable. A Petite-Rivière-Saint-François, à une altitude
d'environ 3500 pieds, c'est un "styrofoam", je pense, de quatre pouces
d'épaisseur, qui est placé sur la chaussée. On y ajoute un
chargement d'environ deux pieds de gravier concassé sur lequel on pose
le revêtement d'asphalte conventionnel qu'on connaît. Ce sont les
rigueurs du deuxième hiver que subissent les deux projets qui ont
été complétés. Je sais que les analyses faites
chaque semaine de la période hivernale nous permettent de conclure que,
malgré l'augmentation assez sensible des coûts pour poser de tels
revêtements, la gelée se fait sentir avec beaucoup moins de
profondeur. Je pense que M. Blais, qui est attaché spécifiquement
à la construction et à l'entretien pourrait, en des termes
peut-être plus techniques, vous dire quels sont les résultats
jusqu'à maintenant. Il y a également les tentatives qu'on a
faites sur le boulevard Talbot, avec un autre procédé, de
même qu'avec d'autres matériaux, sur la Transcanadienne, à
l'est de Québec, dans la région entre Montmagny et
Rivière-du-Loup, je pense. Je demanderais à M. Blais de
compléter les informations préliminaires que je vous ai
données.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me le permettez, M. Blais,
préalablement, en ce qui a trait au boulevard Talbot, si je posais la
question, non seulement, je sais que cela s'applique au boulevard Talbot, mais
également, comme l'a dit le ministre, à d'autres artères
de communication, c'est que en ce qui a trait au boulevard Talbot, on a
l'occasion, par la force des choses, si je peux employer l'expression, de le
traverser régulièrement et on s'aperçoit que là
où il y a eu pose toute récente d'asphalte avec ces nouveaux
procédés, l'asphalte travaille drôlement à certains
endroits.
M. Mailloux: Pour le boulevard Talbot, je suis au courant, parce
qu'on est allé justement l'inspecter vendredi passé; c'est tout
récent. Nous, nous avons été satisfaits de la visite que
nous y avons faite. Je pense que, sauf à deux endroits peut-être
sur cent pieds de longueur à chaque endroit, où c'est un peu
onduleux, le reste est en parfait état à l'heure actuelle. Nous
constatons quand même que parmi les différents
procédés que nous avons appliqués, celui où nous
mettons un coussin de gravier avant d'ajouter un nouveau pavage semble
actuellement donner des résultats évidemment meilleurs que les
autres procédés.
Je m'étais servi de l'expression tapis japonais sur le boulevard
Talbot. Cela avait été même sur une très courte
distance; jusqu'à maintenant, cela ne semble pas tellement concluant.
Par contre, l'expérience dont je parlais tantôt, le "styrofoam",
donne quand même des résultats heureux et cela nous a permis de
faire une correction importante à Cabano, sur la Transcanadienne. C'est
l'endroit dont je parlais tantôt entre Rivière-du-Loup... C'est
à Cabano. C'est normalement huit pouces de gravier qui sont
ajoutés sur la chaussée actuelle. Sur le boulevard Talbot, on se
rappellera qu'il y avait eu des travaux de diverses natures
exécutés parce qu'à certains endroits, l'asphalte avait
été clarifié, à d'autres on avait plutôt
rechargé, d'une manière importante, avant de poser un nouveau
revêtement d'asphalte, mais, de toute façon...
M. Bédard (Chicoutimi): Le fond de la route n'était
pas semblable d'un endroit à l'autre. Il était plus avarié
à certains endroits par rapport à d'autres.
M. Mailloux: D'ailleurs, on avait affirmé à ce
moment-là qu'on ne prétendait pas arriver à l'excellence,
puisque certaines parties du boulevard Talbot, de toute façon, devraient
être refaites dans un avenir prochain. Je pense qu'on l'avait dit dans le
mémoire à ce moment-là. On voulait, en 1975, permettre un
trafic convenable, mais on savait qu'on ne se dirigeait pas vers l'excellence
parce que certaines des sections, où c'est forcément la structure
qui est en cause, devront être corrigées de manière
profonde dans un avenir prochain.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'entretien des routes
rurales à caractère local, est-ce qu'on pourrait savoir quelle
est la politique du ministère relativement à l'entretien des
routes rurales? Par exemple, à l'intérieur des normes que,
peut-être, le ministère se fixe, est-ce que le ministère a
envisagé le problème particulier des routes d'accès aux
territoires forestiers qui ne sont pas, à proprement parler, des routes
à caractère uniquement municipal, mais des routes d'accès
à des territoires non organisés? Si vous me permettez un exemple,
il y avait... Cela se situe aussi au niveau de notre région, mais, entre
autres, un exemple que j'ai, plus précis. Le député de
Saguenay, dont le territoire comprend plusieurs de ces routes, avait
reçu des représentations de municipalités relativement
à des routes entrant dans cette catégorie.
Est-ce que le ministre pourrait nous éclairer sur les
possibilités, dans deux cas particuliers, d'obtenir une aide
provinciale, entre autres concernant le comté de Saguenay, le chemin
longeant la rivière Sault-au-Mouton, et la route entre
Saint-Paul-du-Nord et Rivière-Eperlan? D'ailleurs, il y a eu de la
correspondance échangée entre le député de Saguenay
et le ministère des Transports.
M. Mailloux: D'ailleurs, le député de Saguenay m'a
demandé quelques informations que je dois lui transmettre d'ici les
prochaines semaines sur certaines routes secondaires de son comté. Le
service de la voirie ne construit pas de routes qui
vont vers l'accès à la forêt, ou vers l'accès
direct à un développement touristique, ou vers l'accès aux
richesses naturelles, soit des mines, par exemple, ou autres matières
premières. Il appartient à d'autres ministères de faire
voter des budgets dans ce sens.
Le ministère des Transports a un réseau routier assez
important, puisque sur 44 000 milles de route, il y a quand même une
très forte partie qui revient au ministère et pour la
construction et pour l'entretien. Il arrivait dans le passé que les
municipalités demandaient au ministère des Transports d'accepter
une route qui était construite par la Colonisation ou par un autre
ministère, pour autant qu'elle respectait les normes de construction du
ministère, qu'elle respectait l'ensemble de nos exigences. Je dois dire
que, maintenant, le ministère des Transports n'a pas tendance à
accepter de nouvelles routes puisque, contrairement à ce
phénomène, on a eu tendance à remettre à des
municipalités certaines parties du réseau routier que l'on
croyait plutôt de nature municipale qu'à vocation provinciale. Des
subventions discrétionnaires sont accordées à des
municipalités qui, devant un développement touristique ou autre,
motivent leur intention d'avoir une action plus concrète. Il est
possible que dans certains cas, on puisse intervenir pour les aider si le
bien-fondé de la demande nous apparaît assez clairement
défini.
On entretient à 100%, comme on construit les routes provinciales.
Il y a des routes qui, en été, sont entretenues par la voirie;
mais en hiver, ces routes ne sont pas entretenues, parce qu'elles ne desservent
pas des gens qui habitent de façon permanente dans ces
régions.
L'entretien des routes plutôt secondaires qui conduisent vers des
accès à une vocation quelconque, indiscutablement, quand elles
appartiennent encore au ministère des Transports, on cherche à
recharger ces routes et à tâcher de les améliorer en
faisant l'excavation qui s'impose pour un meilleur égouttement. Mais on
n'a jamais tous les crédits nécessaires quand on connaît
les rigueurs ou les difficultés que notre réseau routier a
affrontées depuis quelques années, avec les périodes
hivernales difficiles, les périodes de printemps où la
chaussée est quasiment à remettre à neuf à chaque
été, cela prend la majeure partie du budget d'entretien.
Je confesse que, sur les routes secondaires de la province qui
appartiennent au ministère, on n'a pas suffisamment d'argent pour faire
tout le rechargement qu'on voudrait y faire.
Le ministère, depuis deux ou trois ans, a eu tendance, non pas
à recharger des routes pour les recharger quatre ou cinq ans
après, au fur et à mesure que le mauvais temps, les pluies
diluviennes viennent les laver, mais plutôt à compléter des
sections de routes moins longues, mais à en faire également le
pavage, de telle sorte qu'on n'ait pas continuellement à remplacer ce
rechargement qui devient aussi dispendieux qu'une couche permanente d'asphalte.
Si, sur une période de vingt ans, il faut recharger quatre ou cinq fois,
cela ne coûte pas plus cher d'en faire l'asphaltage.
On cherche à aller le plus vite possible, mais je dois confesser
que ce n'est pas facile de répondre à toutes les exigences de
toutes les routes secondaires, qui ont quand même une importance souvent
particulière et primordiale dans les comtés.
M. Bédard (Chicoutimi): Une autre question a rapport aux
dommages causés aux automobiles abandonnées lors d'une
tempête de neige. Dans un article de M. Normand Girard, du Journal de
Québec, ce dernier se posait la question, comme bien d'autres citoyens
face au problème se la posent, pour savoir, lorsqu'il y a une
tempête de neige et que l'auto d'un citoyen est endommagée,
à qui ou contre qui le citoyen peut-il avoir recours, du point de vue de
la responsabilité, des dommages qui lui ont été
occasionnés?
Est-ce que le ministère a déjà demandé des
opinions juridiques? Ou, encore, est-ce que le ministère a
déjà reçu des réclamations, surtout concernant
spécifiquement le cas d'automobiles endommagées par la machinerie
du gouvernement qui sert au déblaiement de la route?
M. Mailloux: Je dois dire que le ministère,
forcément, est couvert, de même que tous les entrepreneurs qui
travaillent pour le ministère, en période hivernale... Ces
entrepreneurs de même que le ministère sont couverts par des
polices-responsabilité. Il appartient forcément à la
partie qui fait une réclamation d'au moins faire la preuve que, devant
la partie adverse... Ce n'est pas à moi à m'embarquer dans un
dédale de procédures légales, mais il ressort que c'est
devant ces autorités que la responsabilité peut, je pense,
être donnée, si c'est le défaut de l'entrepreneur ou du
ministère qui, par son propre équipement d'entretien... Il
faudrait quand même, je pense, faire une courte mise au point. C'est
qu'en période hivernale, nous autres, les entrepreneurs ou le service de
la voirie, on entretient les routes autant que faire se peut et, malgré
l'ensemble des avertissements qui sont donnés au grand public, si l'on
rejoint principalement le boulevard Talbot, la région de Charny ou de
Montmagny, où les tempêtes se font sentir avec une
vélocité assez extraordinaire, nonobstant toutes les demandes
qu'on fait aux automobilistes, on constate, à un moment donné,
que tous les gens s'engagent sur ces artères et sont mal pris. Leurs
véhicules restent stationnés sur la route. L'entrepreneur, qui
doit quand même donner un service public, faire le déneigement...
Cela peut occasionner certains bris à ces véhicules qui ne sont
pas identifiés si la neige s'est accumulée avec trop d'abondance,
si la poudrerie les a complètement cachés.
Je ne voudrais pas moi-même me faire le juge de telle
réclamation, mais il ressort que, pour tâcher d'éviter ces
trop nombreuses réclamations, on a pris l'habitude, principalement
depuis quelques mois, de fermer ces routes à toute circulation afin que
les gens ne s'aventurent pas sur des artères où, de toute
façon, ils seront pris à un moment ou à un autre et
où le déneigement devient quasiment impossible à faire,
autant pour le ministère
que pour les entrepreneurs qui travaillent pour le ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur ces artères où
une tempête de neige a plus d'effets qu'ailleurs, il reste quand
même que la plupart sont dotées de postes où les
automobilistes peuvent s'informer sur l'état de la route, à
partir du...
Si je prends comme exemple le boulevard Talbot, il y a toujours la
possibilité pour les citoyens de s'informer aux barrières de
l'état de la route, à partir du moment où on dit aux
automobilistes qu'il peut y avoir certaines difficultés, comme il peut y
en avoir sur n'importe quelle autre route, et que, sur la foi de ces
données, les automobilistes s'en vont vers le boulevard...
M. Mailloux: A leurs risques.
M. Bédard (Chicoutimi): Bah! Pas nécessairement
à leurs risques...
M. Mailloux: Le service d'information du ministère, en
fait, transmet les renseignements journellement à tous ceux qui en font
la demande, quelle que soit l'artère de communication en cause. Nos
services sont valablement informés par les divisions, par la
Sûreté du Québec, de tout danger apparent qui semble
poindre à l'horizon. On peut donner l'information à toute
personne qui veut circuler pour des raisons valables sur une artère
donnée. Il est indiscutable que, pas plus le ministère que les
citoyens ne peuvent d'avance voir une tempête qui se
déchaîne avec plus de force que prévu. Plusieurs peuvent
rester en panne à ce moment. Je pense que nos services sont quand
même assez valables pour fournir une information qui permet de
s'aventurer s'il y a une bonne chance de passer. On vient de me dire qu'il y a
3000 cas par année et que...
M. Bédard (Chicoutimi): Les réclamations?
M. Mailloux: ... les réclamations totaliseraient par
année une somme d'environ $500 000, pour 3000 cas qui sont soumis.
M. Bédard (Chicoutimi): Que le gouvernement aurait
payée jusqu'à maintenant?
M. Mailloux: C'est environ la somme payée
annuellement.
M. Berthiaume: Boulevard Talbot, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Si on prend le boulevard Talbot,
c'est simplement comme point de référence, parce que c'est...
M. Berthiaume: Je taquine seulement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je l'ai d'ailleurs pris comme une
taquinerie. C'est normal que je l'aie à l'esprit assez
régulièrement.
M. Mailloux: C'est un exemple qui en vaut bien d'autres.
Entretien des ponts
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis heureux de l'entendre dire
par le ministre. Concernant les coûts d'entretien des ponts, le
ministère peut-il nous dire le coût annuel d'entretien des divers
ponts du Québec? Peut-il nous donner la liste des ponts qui sont la
propriété du gouvernement du Québec?
M. Mailloux: Pour la conservation des structures, ponts et
viaducs, programme 4-2, vous aviez, en fait, en 1975/76, $12 176 000. Cette
année, on demande $14 066 000. Il y avait en 1974/75 6400 structures en
cause pour lesquelles il fallait faire des dépenses, structures
appartenant au ministère. Il y avait 4900 structures sur des chemins
municipaux. En 1976/77, on doit travailler sur 6600 structures appartenant au
ministère, 5000 appartenant à des chemins municipaux. Le nombre
de structures inspectées cette année doit être de 4300,
c'est ce qu'on a inspecté dans le cours de l'année. Le nombre de
structures à entretenir a été 1200, et le nombre de
tunnels, 3.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pouvez laisser faire pour la
liste.
M. Mailloux: C'est variable comme tout.
M. Bédard (Chicoutimi): De la même manière
qu'il y a une politique du ministère, à l'effet de remettre
certaines routes entre les mains des municipalités, parce qu'elles sont
plus à caractère municipal qu'à vocation provinciale,
concernant les ponts, y a-t-il une politique du ministère aussi,
à l'effet de remettre peut-être certains ponts aux
municipalités?
M. Mailloux: Quand il y a remise de routes, il y a remise de
ponts également; sauf qu'à ma connaissance, depuis les
dernières années, je ne pense pas qu'il y ait eu des ponts sur
lesquels il y ait eu des défauts. On peut mentionner le cas
récemment arrivé dans la région de Chicoutimi, où
un pont s'est effondré; le ministère va le remettre en place, en
entier. C'est ce qui s'est produit un peu partout dans le Québec. Quand
on sait que les budgets municipaux ont énormément de
difficultés à remettre en place une structure de pont, quand il y
a un effondrement où un danger semble assez apparent, on cherche
à aider les municipalités par le biais de subventions pour
remettre ces structures en bon état.
M. Bédard (Chicoutimi): Certains ponts, comme celui de
l'île d'Orléans et le pont Mercier, sont pour le ministère
de véritables éléphants blancs, en ce sens qu'ils
coûtent très cher à entretenir. Le ministère a-t-il
déjà établi le seuil de rentabilité des
réparations à ces ponts? En d'autres
mots, à quel moment le ministère en vient-il à la
conclusion qu'il est économiquement plus rentable de remplacer une
structure devenue trop onéreuse d'entretien? Est-ce que cela pourrait
être le cas, concernant les deux exemples que je viens de vous donner,
à savoir le pont de l'île d'Orléans et le pont Mercier?
M. Mailloux: Prenons l'exemple, si on veut, du pont de
l'île d'Orléans, que je connais peut-être plus
particulièrement. On a frappé des montants d'entretien, durant
les deux dernières années fiscales, qui se sont
élevés à environ $1 300 000 je pense. Cela veut dire, bon
an mal an, que si on allait vers un coût d'entretien aussi
élevé que cela, et qu'à la suite des études en
cours sur une jetée vers l'île d'Orléans les coûts
d'estimation n'étaient pas tellement élevés je
n'oserais pas avancer un montant, est-ce que cela pourrait être $15
millions, $20 millions ou $30 millions? peut-être qu'il faudrait
voir si on doit continuer à investir de manière importante sur un
pont qui, annuellement, pourrait demander de tels montants d'argent pour son
entretien, ou si on ne devrait pas plutôt ajouter une structure moins
dispendieuse, où l'entretien serait réduit à néant
pour les premières années, ou à peu près.
Sur le pont Mercier, cette année, il faudra dépenser $1
million pour son entretien. C'est la métallisation du pont qui laisse
à désirer, sur laquelle il y a de la rouille assez
profondément.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai une autre question, M. le
Président, concernant les ponts.
Le ministre est sûrement au courant d'une certaine campagne
où à un nombre de citoyens du comté de Chicoutimi ont
exprimé leur opposition à la disparition du pont de Sainte-Anne.
Est-ce que des démarches ont été faites en ce sens au
ministère? Quelle est l'opinion du ministère au sujet de la
disparition ou de la conservation du pont de Sainte-Anne?
M. Mailloux: Je pourrai donner l'information, peut-être
ultérieurement, aux crédits, si je ne l'ai pas avant. Mais il me
semble qu'il y a une quantité de ponts que désire conserver le
ministère des Affaires culturelles pour toutes sortes de raisons,
principalement la conservation de structures qui ont tendance à
disparaître, mais qu'on voudrait quand même conserver.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce qu'on a construit le
nouveau pont.
M. Mailloux: Oui, je sais qu'il y a eu des discussions avec le
ministère en question pour l'addition du pont dont on parle, mais,
plutôt que de donner une information erronée, je transmettrai
ultérieurement l'information, à savoir où en sont rendues
les discussions.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Cela pourra venir avant
la fin de l'étude des crédits.
M. Mailloux: Possiblement, à moins qu'on termine ce
soir.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question, au
programme 4.
M. Mailloux: J'avais espoir d'aller me coucher sans repenser aux
crédits!
Bordures d'arbres
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, on va essayer d'aller
le plus rapidement possible. Une dernière question au programme 4,
concernant les bordures d'arbres le long des routes. Quand on circule sur les
autoroutes du Québec, en hiver, particulièrement par les temps de
poudrerie, on remarque, sur les sections de routes qui sont bordées par
des rangées d'arbres, une diminution très importante du
déplacement de la neige et, par conséquent, une augmentation de
la visibilité et de l'adhérence de la chaussée. Le
ministère a-t-il étudié les répercussions possibles
de plantations d'arbres le long des routes, de façon à obtenir un
coupe-vent? S'il y a des études qui ont été faites dans ce
sens, pourrait-on nous en donner les résultats ou les conclusions?
M. Mailloux: Oui. D'ailleurs, je pense que cela fait deux ans que
je dis qu'on devrait mettre davantage des crédits pour les plantations
le long des routes pour plusieurs raisons l'embellissement, peut-être,
d'abord; il y a également les problèmes d'entretien d'hiver, un
problème de la conservation de la chaussée; on est assez en
retard dans ce programme. Par contre, en collaboration avec le ministère
des Terres et Forêts, il y a des plants qui sont fournis par le
ministère des Transports et, cette année, un montant de $300 000
va être dépensé dans ce sens. Les variétés
d'arbres, je pense... Les plants sont fournis gratuitement par le
ministère des Terres et Forêts et il y a $300 000 au budget pour
la main-d'oeuvre ou la machinerie qui devrait être occupée
à cette plantation de différentes variétés qui ne
sont pas, je pense, la responsabilité des Transports, mais plutôt
des Terres et Forêts.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on parle de sommes
impliquées au niveau du ministère des Terres et Forêts,
est-ce qu'il y a des sommes, des coûts précis qui sont
prévus par rapport au ministère des Transports?
M. Mailloux: Ce que je pourrais vous donner, ce sont les
principales routes sur lesquelles il y aura des plantations. La route 20
d'abord, la Transcanadienne, dans diverses municipalités, l'autoroute 40
également, il y en a 228 000 sur l'autoroute 40. Sur la 20, c'est
environ 200 000. Il y en a également sur la route 28, la 56, pardon, les
routes 20 et 15. C'est l'Université Laval qui fait la recherche pour le
ministère. Il y a une somme d'environ $40 000 qui est accordée
à l'Université Laval
pour la recherche, les variétés d'arbres, la façon
dont le ministère doit...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de montant
précis qui est déterminé?
M. Mailloux: A l'arbre?
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Concernant ce programme.
M. Mailloux: $300 000.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais c'est le
ministère des Terres et Forêts.
M. Mailloux: Non. C'est $300 000 au budget des Transports, qui ne
servent pas à l'achat d'arbre, puisque les arbres sont fournis
gratuitement.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Mailloux: C'est $300 000 pour la machinerie et la
main-d'oeuvre servant à la plantation.
Ces plantations aux abords des routes sont payables à même
le budget de construction et non pas le budget de conservation du
réseau.
Le péage
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le péage des
autoroutes et des ponts, il y a certaines autoroutes et certains ponts relevant
de l'Office des autoroutes qui sont soumis à des tarifs de péage.
Au cours de l'année qui vient de s'écouler, il a
été question d'augmenter ces tarifs pour les entreprises de
transport urbain et interurbain. Il en avait été question. Le
ministère s'est cependant ravisé et a repoussé pour un
temps cette hausse de péage en expliquant qu'il désirait examiner
la situation à la lumière des répercussions possibles sur
les entreprises de transport. Est-ce que le ministère en est
arrivé à une conclusion? Est-ce qu'on pourrait nous en faire
part, si c'est le cas?
M. Mailloux: Le ministère est arrivé à une
première conclusion. Par arrêté ministériel, on
avait décidé d'augmenter pour certains types d'usagers,
principalement les camions, qui sont quand même le secteur où on
constate le bris supplémentaire aux routes. Il y a eu des protestations
très véhémentes de la part de l'ensemble du camionnage du
Québec. On nous a dit qu'on allait possiblement handicaper de
manière considérable le transport interurbain. Il ressort quand
même que, dans mon esprit, si, à notre budget, l'inflation prend
des montants considérables pour l'entretien et pour la construction, je
pense qu'il n'y a jamais eu tellement de modifications apportées aux
tarifs concernant les camions. De toute façon, étant donné
que les conclusions de nos études ne sont pas terminées, nous
avons décidé de rescinder l'arrêté
ministériel qui a été adopté. Il reste qu'il y a
des protestations assez véhémentes de certains usagers de
certaines routes dans la périphérie de Laval. J'ai, à
quelques reprises, reçu ces gens-là, mais je dois quand
même dire que, ce coin de la province est probablement le secteur le
mieux desservi en routes, en autoroutes ou autres, et il y a des choix. Pour
aller à Chicoutimi, il n'y a pas de choix. Pour aller dans la
région dont je parle, il y a des choix. Si les gens ne veulent pas payer
sur une autoroute pour économiser une certaine période de temps,
ils peuvent prendre des routes où il n'y a pas péage. J'avais
apporté un argument peut-être assez sommaire, mais il était
quand même assez convaincant. On m'avait affirmé que cela
coûtait annuellement environ $65 par famille, j'ai demandé aux
protestataires s'ils préféraient rester à l'arrière
de Dorchester ou de la Beauce où, souventefois, en période de
printemps, on va vite dépenser en réparations un montant plus
important que $65, vu l'état lamentable de certaines
chaussées.
Je pense qu'il n'y a pas d'injustice pour les gens de Laval qui doivent
payer plus que d'autres pour les autoroutes de la province. De toute
façon, notre enquête n'est pas terminée et je ne pense pas
que nous arrivions à la conclusion dans les prochains mois.
M. Bédard (Chicoutimi): On peut dire qu'il n'y a pas de
plan d'augmentation de tarif, à l'heure actuelle, arrêté au
ministère?
M. Mailloux: Exact, malgré la demande de l'Office des
autoroutes qui voudrait, comme administrateur des autoroutes, aller chercher
des montants correspondant à l'administration des autoroutes de la
province. La décision gouvernementale n'est pas encore affirmative dans
ce sens.
M. Bédard (Chicoutimi): De toute façon, je suis
convaincu que des régions seraient heureuses d'être astreintes
à certains tarifs de péage afin d'avoir des autoroutes qui soient
davantage propre à la circulation.
M. Mailloux: Malgré qu'au moment où la route est
construite, alors qu'il faut établir un péage, les demandes
arrivent à l'effet d'abolir ces péages, de ne pas les
imposer.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Bellechasse.
Signalisation
M. Mercier: M. le Président, j'aimerais soulever la
question de la signalisation et de l'identification de certaines
municipalités sur les artères principales qui traversent une
région ou un secteur et des difficultés qu'on semble rencontrer
à obtenir justement l'identification de certaines municipalités
à des carrefours. Pour ne pas tomber dans des cas particuliers, je me
permettrai toutefois de signaler, à titre d'exemple, le rond-point, ou
l'intersection, le carrefour de Lévis, sur la Transcanadienne. Pour les
municipalités situées dans le sud de cette partie du territoire,
celui de la côte sud, vers la frontière américaine,
à titre d'exemple toujours... une municipalité comme celle de la
ville de Lac-Etchemin a sollicité depuis plusieurs années,
l'identification de son nom à l'intersection
de la Transcanadienne à la route 53 à Lévis.
Est-ce qu'il est dans les vues du ministère de revoir son
programme de signalisation ou d'identification de certaines
municipalités importantes, selon les régions que nous traversons,
afin d'en faciliter non seulement l'accès, mais la compréhension
pour l'automobiliste qui n'est pas toujours familier d'une région et qui
cherche la bonne route pour atteindre sa destination?
Se joint également à ce problème d'identification
de certaines municipalités sur les artères principales,
l'identification de rangs sur le réseau routier tertiaire, alors que
nous pouvons constater dans certains secteurs, une identification qui a
été faite au fil des années pour identifier, que ce soit
le premier rang, le deuxième rang, le troisième rang, est, ouest,
etc. Mais vous avez certaines régions où cette identification est
inexistante, absente. Je comprends que pour les résidents de ces
paroisses ou du milieu, ils peuvent se retrouver assez facilement. Mais que ce
soient des gens qui, même au niveau des fonctionnaires, ont à
parcourir certains secteurs pour retrouver, par exemple, tel individu dans un
rang donné, ils doivent, dans certains cas, chercher pendant une
demi-heure, trois quarts d'heure, avant de trouver le bon rang.
Cette formule d'identification des rangs pourrait faciliter justement
l'accès aux visiteurs de l'extérieur. Ma question s'adresse
évidemment au ministre des Transports à savoir si, d'une part, on
peut espérer, d'après l'exemple que j'ai cité, puisqu'il
me touche particulièrement, il s'agit de la seule ville que j'ai dans le
comté de Bellechasse-Dorchester, qui a sollicité pendant
plusieurs années un bon bout de l'identification de Lac-Etchemin
à l'intersection de la Transcanadienne et de la 53 à
Lévis, obtenir un jour de voir justement Lac-Etchemin, à cette
intersection. Parce qu'actuellement, on constate qu'il y a l'identification de
Saint-Georges-de-Beauce, c'est une bifurcation que nous retrouvons à 20
ou 25 milles du rond-point de Lévis où on peut voir
l'identification Lac-Etchemin pour le sud de Dorchester.
J'ai déjà mentionné au ministre que plusieurs
personnes étaient passées tout droit à Lévis, alors
que leur destination était Lac-Etchemin. J'ai eu des
représentations de la jeune chambre, du conseil de comté de
plusieurs municipalités à cette fin.
Plus récemment encore, hier, les autorités municipales
m'ont fait le présent, pour remettre au ministre des Transports, d'un
pot de peinture pouvant peut-être faciliter au ministère
l'inscription de Lac-Etchemin sur les panneaux indicateurs.
Tout en posant la question au ministre, c'est une demande expresse que
je formule au nom de tous ces citoyens du sud de Dorchester, pour
l'identification de Lac-Etchemin, à l'intersection de la route 53 et de
la Transcanadienne.
M. Mailloux: M. le Président, il est vrai que, dans
presque tout le Québec, des doléances semblables nous
parviennent. Je ne voudrais pas, comme ministre des Transports, nier
l'importance d'aucune des villes ou municipalités du Québec qui
désirent que plus d'attention soit apportée pour que notre
signalisation soit la plus adéquate possible.
Il ressort quand même qu'il y a un très grand principe dans
la signalisation qui dit que, d'abord, le ministère des Transports se
doit de donner, par numérotage, les meilleures indications possibles des
routes sur lesquelles les gens devront circuler.
Suite à ce principe, quand on se réfère aux cartes
routières, on constatera que, si la route est bien indiquée, sur
la carte routière sont indiquées toutes les municipalités
de la province de Québec.
Dans les routes tertiaires ou secondaires, je comprends qu'il est assez
facile d'indiquer les municipalités, les rangs et donner plus de
renseignements parce que ce sont des routes moins fréquentées,
des routes où l'attention du conducteur peut être
dérangée plus facilement, avec moins de chances d'accident que
sur de très grandes artères de circulation. Si on fait mention de
la route 20 où, dans un court laps de temps, dans quelques fractions de
secondes, le conducteur devra identifier sa direction, prendre connaissance des
renseignements qu'on lui fournit sommairement, si l'on ajoute, aux
renseignements déjà indiqués, quantité
d'informations supplémentaires, pour rejoindre la pensée du
député de Bellechasse, il ressort que cela augmente quand
même d'autant les moments de distraction que peut avoir un
conducteur.
Il n'y a pas de solution parfaite et je ne pense pas que nous ayons
pensé que la signalisation actuelle était "la" solution et que
c'était ex cathedra. Les normes du ministère, pour la
signalisation, sont quand même repensées, en fonction des besoins
nouveaux ou des doléances, pour desservir le plus adéquatement
possible un public qui fait des plaintes, telle celle qu'a signalée
tantôt le député de Bellechasse.
J'ai formé récemment un comité ministériel
dans la députation pour s'occuper d'un projet de loi d'affichage qui
n'avait pas été présenté en Chambre en 1971 et
1972. Ce comité ministériel, actuellement, revoit l'ensemble des
prescriptions du projet de loi qu'on désirait présenter à
ce moment-là. C'est mon intention, ultérieurement, de voir
à ce qu'un comité ministériel également revoit
l'ensemble des doléances qui nous sont parvenues et de quelle
façon des modifications pourraient être apportées sans,
pour autant, qu'on augmente le danger d'accident dans la signalisation
supplémentaire pour laquelle nous sommes sollicités de toutes
parts.
Je confesse une plainte qui est parvenue à mon bureau de la part
d'un résidant de Montréal qui, pour se rendre à
l'île aux Coudres, en manquant l'annonce à l'approche de la ville
de Baie-Saint-Paul, de l'indication de l'île aux Coudres, comme il a eu
un moment de distraction, il s'est retrouvé à La Malbaie. De La
Malbaie, il lui a fallu revenir par une autre route, en faisant 60 milles. Je
conviens qu'il y a une seule annonce qui indique, de Québec vers
Baie-Saint-Paul... que l'indication de l'île aux Coudres est avant
l'entrée de Baie-Saint-Paul. S'il y a une distraction de la part du
chauffeur et qu'il est rendu à l'endroit que je mentionnais
tantôt, il doit revenir.
Nos fonctionnaires sont à regarder de nouveau la situation.
J'avais moi-même fait une promesse formelle dans le sens que le
désirait le député de Bellechasse, j'avais même fait
cette promesse par écrit et je n'ai pu la réaliser encore.
A l'intérieur de toutes les doléances qui me parviennent
actuellement, on est à revoir la situation et on pourra dire,
ultérieurement, de quelle façon certaines corrections pourront
être apportées.
M. Mercier: Est-ce qu'on peut prévoir, M. le ministre, que
ce comité fera rapport dans quelques semaines?
M. Mailloux: J'ai mentionné un comité
ministériel parce que je voulais, tout de même, étant
donné l'accumulation des travaux que j'avais devant moi, absolument
être aidé pour connaître un peu la position du caucus
à ce sujet.
M. Mercier: Quant à la deuxième partie de ma
question, relativement à un programme d'identification des rangs dans
les régions rurales, est-ce un programme en marche ou envisagé
par le ministère des Transports?
M. Mailloux: Ce serait prématuré que j'avance quoi
que ce soit pour le tant qu'on ne sera pas plus avancé dans quelques
travaux.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que...
M. Bédard (Chicoutimi): Dans la même ligne de
pensée que le député de Bellechasse, puisqu'on parle de
signalisation et d'identification, le ministère est-il en train de
penser à un programme de réidentification, du point de vue
routier, au niveau de l'identification des comtés? On rencontre des
exemples, autant comme autant, d'affiches de signalisation qui indiquent un
comté alors que ce n'est sûrement pas le comté en question
si on se réfère à la carte électorale. J'imagine
que, si le ministère a des idées d'améliorations
nécessaires dans ce sens, il attendra les délimitations de la
nouvelle carte électorale.
M. Mailloux: J'ai eu beaucoup de demandes, après la
nouvelle distribution de la carte électorale en 1972 ou en 1973,
où je m'apercevais qu'il y avait de nouveaux comtés qui
n'étaient même pas identifiés sur le réseau routier
et que d'autres étaient identifiés alors que les limites
territoriales étaient changées globalement. Je pense que tout le
monde, sans donner d'exemple, comprend ce qu'on veut dire. J'étais
moi-même favorable à ce que les comtés provinciaux soient
identifiés, en dehors de l'agglomération du Montréal
métropolitain. Sur la rue Saint-Jacques ou Saint-Antoine, je pense, cela
n'avait pas besoin d'être inscrit.
Les objections que j'ai eues de la part de mon contentieux sont les
suivantes. C'est qu'il y aura peut-être, année après
année, de nouvelles modi- fications apportées à la carte
électorale. Ce n'est pas tant sur cela que sont les arguments
contraires. C'est que les comtés doivent continuer à être
identifiés à l'échelle municipale. C'est pour cette raison
qu'on n'a pas voulu, d'aucune façon, qu'on change les indications qui
sont sur les routes actuellement.
Je ne pense pas, à moins que mon contentieux m'indique un avis
contraire à celui qu'il a avancé préalablement, que je
puisse changer quoi que ce soit, ni dans l'immédiat, ni
ultérieurement.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai
pas d'autres questions sur le programme 4.
Le Président (M. Gratton): Programme 4, adopté. Le
programme 5 est déjà adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): II est déjà
adopté. Le Président (M. Gratton): Programme 6? M.
Bédard (Chicoutimi): Avant de passer... M. Mailloux:
Programme 6, en soirée. Le Président (M. Gratton):
Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Je remarque que M. le juge est ici
présent.
M. Mailloux: Oui, mais pour d'autres raisons. Pistes
cyclables
M. Bédard (Chicoutimi): Avant de passer, M. le
Président, à un autre programme, j'avais indiqué au
programme 3, que nous avions adopté vendredi, qu'il y aurait des
questions supplémentaires. J'avais indiqué quels étaient
les sujets sur lesquels j'aimerais avoir des réponses de la part du
ministère. Entre autres questions, je voudrais savoir, de la part du
ministère, si, à l'instar d'autres pays, le Québec
envisage la construction de certaines pistes cyclables réservées
uniquement aux véhicules à deux roues, si des études ont
été faites concernant la construction de telles artères de
communication. Si c'est le cas, y a-t-il des projets de la part du
ministère?
M. Mailloux: Oui, il y a eu quelques études du
ministère à l'endroit de quelques routes de la province sur
lesquels nous pensons qu'il serait peut-être possible d'implanter
quelques pistes cyclables. Dans celles qui sont mentionnées, il y a
l'autoroute 440 à Laval, la 13 et la 40. J'ai mentionné, il y a
quelques jours, l'étude de nos fonctionnaires sur une éventuelle
piste cyclable, ici, dans le Québec métropolitain, qui irait vers
le pont de l'île et vers l'île d'Orléans, sur les
accotements.
M. Mercier: Vous avez bien dit l'autoroute au tout début
de vos remarques?
M. Mailloux: Pardon?
M. Mercier: Avez-vous bien dit l'autoroute?
M. Mailloux: L'autoroute 440. C'est-à-dire entre les
autoroutes 13 et 40.
M. Berthiaume: II n'y aura pas de poste de péage.
M. Mercier: Est-ce qu'il va y avoir un entrepreneur
funéraire à l'autre bout?
M. Mailloux: A l'intérieur d'un rapport
général, je pourrais dire un peu... On parle de la formation d'un
comité de coordination des réseaux de pistes cyclables
chargé du développement de différents types de cyclisme et
de la création d'un contexte favorable à ce moyen de transport,
de la planification et de la réalisation des pistes cyclables lorsque de
tels aménagements sont possibles et souhaitables dans les nouveaux
projets de routes et d'autoroutes, de l'élaboration d'un projet de
pistes cyclables qui s'adapteraient au réseau routier, provincial et
régional, de faciliter les liens interrégionaux et
intermunicipaux de réseaux cyclables déjà existants ou
prévus par les municipalités, de l'uniformisation de la
signalisation, etc. Pour en permettre l'accessibilité à un plus
grand nombre. Je déposerai aussitôt que j'en aurai pris
connaissance attentivement un rapport qui m'a été soumis
récemment par les autorités de la ville de Montréal.
Aussitôt que j'en aurai pris connaissance, je pense que je pourrai le
rendre public ce rapport et ta discussion pourra s'engager. En même
temps, nos fonctionnaires sont à faire l'inventaire des demandes
déjà faites et de la possibilité, sans qu'il y ait des
coûts prohibitifs, que certaines pistes soient
aménagées.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est quand
même un problème assez important, surtout dans les grandes
agglomérations, où les problèmes de transport en commun
sont aigus. Cela pourrait constituer peut-être non pas une manière
de régler tout le problème, mais assurément un
élément de solution.
M. Mailloux: Quand les distances à parcourir pour aller au
travail sont dans des endroits où on ne retrouve pas des côtes
comme on en a dans la ville de Québec, et quand on a cinq ou six milles
à parcourir pour se rendre à un lieu de travail, je pense que
cela vaut quand même la peine de faciliter par la construction de pistes
cyclables ce moyen de transport collectif. C'est un transport urbain comme un
autre, qui combat la pollution...
M. Bédard (Chicoutimi): ... pollution.
M. Mailloux: II n'y a pas d'achalandage difficile à
accepter.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela combat la pollution en plus
de cela, cela peut représenter aussi l'adoption d'une certaine
discipline qui peut même aider du point de vue de la santé. Il y
en a pour qui c'est la marche à pied, d'autres...
M. Mercier: Le cyclotourisme.
M. Mailloux: Tant qu'ils ne seront pas aussi effrontés que
les Français, je les regardais faire à Paris, s'ils ne se cassent
pas la gueule, ils sont bien chanceux. Ils plongent parmi les automobilistes,
ils sont pires que les chiens. C'est un fait qu'ils plongent dans la
circulation, ils prennent des risques.
M. Mercier: Celui que j'ai mentionné, M. le ministre,
c'est le développement du cyclotourisme sur les routes avec pistes
cyclables pour visiter les différentes régions du
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas seulement cet aspect,
mais...
M. Mercier: Non, mais c'est particulièrement cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme je l'ai dit, j'en parle
comme étant peut-être une demi-solution, c'est clair, mais un des
éléments de solution au problème du transport en commun
dans les grandes agglomérations.
M. Mailloux: Je pense que, pour l'avenir, une attention
particulière devra être apportée à ce moyen de
transport, qui est quand même moins dispendieux que tous les autres qu'on
connaît. D'ailleurs, je ne voudrais pas faire référence aux
transports en commun, mais il y avait aujourd'hui des articles où il
était indiqué que plus on va de l'avant, moins les gens se
servent des transports en commun. Ils privilégient le transport
individuel par leurs propres moyens. Il y a une baisse de 4,7%...
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que c'est un
jugement de valeur sur la qualité du transport en commun à
l'heure actuelle.
M. Mailloux: Même dans les endroits où il y a un
très bon transport, il semblerait que les gens continuent à
favoriser leurs propres moyens de transport, par leurs propres
véhicules, pour une plus grande...
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque M. Mathieu, le
président de la Commission de transport de la Communauté urbaine
de Québec, est venu témoigner en commission parlementaire, il
avait avancé que simplement l'amélioration du circuit de
transport en commun, dans l'agglomération de Québec, par la mise
au point d'un corridor de circulation pour les autobus, permettait
naturellement plus de célérité au niveau du transport.
Cela avait permis quand même une augmentation de presque 10% du nombre de
ceux qui empruntaient ce moyen de transport.
M. Berthiaume: Dix pour cent. Expropriations M. Bédard
(Chicoutimi): II n'est pas question
de reprendre la discussion sur l'ensemble du transport en commun. On l'a
déjà fait.
Au programme 3, j'avais informé le ministre que nous avions une
question à lui poser concernant les expropriations dans la ville de
Hull. Un groupe de propriétaires et de locataires de la rue
Saint-Rédempteur, dans la ville de Hull, dont l'expropriation a
été entreprise et abandonnée temporairement par le
ministère, ont fait des représentations au chef de l'Opposition
ainsi qu'à M. Guy Paquet, du service de l'expropriation du
ministère, à Hull, afin de connaître plus
précisément leur sort, ainsi que les plans du ministère...
Dans ce dossier particulier, le ministre peut-il nous dire ce qu'il adviendra
de ces personnes? Quelles sont les intentions du ministère relativement
à ces expropriations qui ont été abandonnées
temporairement?
M. Mailloux: M. Dionne n'est pas de retour. M. Olivier nous dit
qu'il faudra qu'il prenne certains renseignements. De quelle route en
particulier parlez-vous?
M. Bédard (Chicoutimi): Précisément d'un
groupe de propriétaires et de locataires de la rue
Saint-Rédempteur, dans la ville de Hull, où l'expropriation a
été commencée et abandonnée.
M. Mailloux: M. Olivier m'informe qu'il n'y a pas de plan de
retiré sur la rue Saint-Rédempteur.
M. Bédard (Chicoutimi): Même si le plan n'a pas
été retiré, il peut arriver que les expropriations aient
été abandonnées temporairement.
M. Mailloux: Non. Les expropriations continuent sur la route
Saint-Rédempteur.
M. Bédard (Chicoutimi): Si elles continuent, cela ne fait
pas bien longtemps. J'ai ici une lettre adressée justement à M.
Guy Paquet, du service de l'expropriation du ministère, à Hull,
qui dit ceci: "Le bruit de l'expropriation du côté ouest de la
rue..." Sans lire toute la lettre, on nous dit qu'il y avait une date qui avait
été fixée par le ministère pour quitter les lieux;
après, cette date a été reportée à plus
tard, de façon telle qu'entre-temps, les citoyens se demandent ce qui
arrive avec cette situation.
M. Mailloux: Oui, il est possible que la date de quitter les
lieux ait été retardée pour toutes sortes de raisons, mais
l'expropriation continue. Il n'y a pas eu de retrait du dépôt du
plan d'aucune façon.
D'ailleurs, à plusieurs endroits du Québec, quand il y a
un retard dans la construction ou dans la préparation des plans et
devis, on donne parfois un avis de quitter les lieux, mais pour les demandes
qui nous arrivent ultérieurement, on peut permettre de prolonger, si
cela ne dérange pas l'exécution de certains travaux
donnés.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Il y avait aussi
certains renseignements que j'avais deman- dés concernant les
expropriations du rang Saint-Martin, dans le comté de Chicoutimi.
Pourrait-on me dire ce qui en est exactement? Plusieurs citoyens que j'avais eu
l'occasion de rencontrer voulaient savoir à quoi s'en tenir exactement
sur les échéances qui les attendent pour...
M. Mailloux: II y a un secteur actuellement en construction, dans
le rang Saint-Martin, de 32 expropriés, en fait. Les évaluations
sont commencées et les règlements devraient se faire d'ici un
mois et demi environ, au niveau des paiements. Maintenant, il y a même
des déplacements de bâtisses qui ont été
payés à 50% pour ceux qui ont eu à se déplacer dans
ce secteur, et il y a un autre projet qui va toucher 23 expropriés dont
les dossiers viennent d'être ouverts et...
M. Bédard (Chicoutimi): En raison des travaux du rang
Saint-Martin jusqu'à La Baie.
M. Mailloux: Continuation du rang Saint-Martin. C'est cela. En
tout, il y a 55 dossiers d'ouverts concernant cette route et 32 de ces dossiers
seront réglés d'ici un mois et demi et les autres, au cours de
l'été.
M. Bédard (Chicoutimi): Je prends note du délai que
vous me dites et vous pouvez être certain que je recommuniquerai avec le
ministère si cela n'est pas réglé dans le délai que
vous nous dites.
Le Président (M. Gratton): C'est terminé? Programme
3? Est-ce qu'on désire maintenant passer au programme 6?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la Commission des
transports, le programme 6; est-ce que vous voulez l'aborder tout de suite?
M. Mailloux: On me dit que l'honorable juge est actuellement
à l'université de Sherbrooke pour des travaux importants. Si on
pouvait procéder dans l'immédiat, cela faciliterait...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Programme 6; Commission des
transports. Crédits à voter: $5 593 900.
M. Berthiaume: M. le Président, pourrais-je profiter de
l'accalmie pour déposer les deux copies du rapport des transports en
commun Sherbrooke et Lennoxville? Il y en a un pour le député de
Johnson, je crois. Je pourrais peut-être en transmettre une copie au
député de Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): Avec plaisir.
M. Berthiaume: Et au député de Johnson. On pourrait
lui en donner deux, en fait. Quant au député de Johnson, on
pourra lui en donner à une autre occasion.
Commission des transports
M. Mailloux: M. le Président, je pense que le
député de Chicoutimi et les membres de la commission connaissent
l'honorable juge Prévost qui est le président de la Commission
des transports et qui s'acquitte de sa tâche avec tout le doigté
qu'on lui connaît. Je pourrais peut-être demander à M.
Prévost de présenter lui-même les personnes qui
l'accompagnent et qui peuvent peut-être agir comme personnes-ressources
si les besoins s'en faisaient sentir.
J'ai à mes côté l'administrateur Me Maurice Ferland;
mon adjoint, M. J.O. Leblanc l'adminis-trateur-adjoint, M. Roland Leblanc et le
directeur des finances, M. Guy Ravenelle.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes très heureux
d'avoir avec nous le juge Prévost, qui on doit le souligner
à chaque commission parlementaire, ou lors de l'étude des
crédits du ministère des Transports, chaque année, accepte
de venir répondre personnellement aux questions.
Concernant le fonctionnement de la Commission des transports, lors de
l'étude des crédits, l'an dernier, le président de la
Commission des transports nous avait exposé les divers problèmes
rencontrés par la Commission, devant l'ampleur de la tâche qui lui
avait été confiée. Nous avions d'ailleurs, l'an dernier
discuté assez longuement, concernant les différents
problèmes auxquels la Commission avait à faire face. Au cours
des... j'aimerais, peut-être, sans poser de questions sur chacun des
sujets, étant donné que M. le juge, l'an passé, avait
lui-même élaboré chacune des difficultés, chacun des
problèmes qu'il rencontrait et qui demandait dans certains cas des
solutions assez rapides, étant donné qu'il avait lui-même
apporté ces sujets, il pourra nous en parler peut-être d'une
façon générale.
Je me rappelle qu'entre autres, au cours de cet exposé, il nous
avait dit que quand la situation serait revenue à la normale, les
travaux de la commission, relativement surtout aux demandes d'augmentation des
tarifs, seraient regroupés par secteurs, de façon à
étudier toutes les demandes d'un secteur du transport à une
période fixe de l'année. Peut-être qu'après un
exposé général, M. le juge pourrait nous dire où il
en est rendu dans ce dossier particulièrement.
M. Mailloux: L'année dernière, en bref, les
problèmes résultaient surtout de l'intégration des permis
de propriétaires de taxis et je puis dire qu'à l'heure actuelle
ces questions sont résolues à notre satisfaction. Nous n'avons
pas de retard. Les demandes de permis, de transferts, etc., passent
normalement. Nous avions, lors de la dernière commission parlementaire,
accusé un retard assez considérable en matière de
camionnage en vrac, mais avec de nombreuses audiences tenues depuis cette
dernière session de la commission parlementaire, nous avons à
disposer de 400 ou 500 cas sur environ 5000 qui nous restaient à ce
moment-là. Pour terminer les demandes de camionnage en vrac, nous avons
organisé des au- diences qui se tiendront à Sherbrooke et
à Mont-Laurier et peut-être aussi à quelques autres
endroits. Mais je pense que le retard que nous accusions se termine
allègrement parce que les problèmes ont été
considérables. Il ne reste que 500 permis à délivrer. Cela
ne veut pas dire que ces gens n'ont pas d'attestation, parce que c'est comme
dans tous les cas les plus compliqués, ils ont nécessité
des études plus considérables.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le domaine du camionnage en
vrac.
M. Mailloux: En vrac. En matière de fixation de taux et
tarifs, l'annonce ou la promesse que j'avais faite lors de la dernière
séance est en voie de réalisation. C'est ainsi que nous avons
commencé la semaine dernière, par une conférence
préparatoire, l'étude en vue de la fixation
générale des taux et tarifs en matière de charte-partie
par autobus. Les audiences publiques auront lieu durant la semaine après
Pâques. Au mois de mai, nous tiendrons des audiences publiques pour la
fixation des taux et tarifs en matière de transport par
véhicule-taxi pour toutes les régions de la province. Au mois de
septembre, nous tiendrons de telles audiences publiques en vue d'une fixation
générale des taux et tarifs pour le cabotage. Au mois d'octobre,
nous répéterons la même expérience pour les taux de
tarifs de location. Au mois de novembre, nous attaquerons, toujours au point de
vue de la fixation générale des taux et tarifs, le transport par
camion citerne et par far-dier. Au mois de décembre, nous
considérerons d'une manière générale les taux et
tarifs en matière de camionnage en vrac, toujours pour toute la
province.
C'est à peu près l'annonce que j'avais faite. Il nous
restera à envisager le problème plus complexe de la fixation,
d'une manière générale, des taux et tarifs en
matière de camionnage général, sauf pour la citerne et le
fardier. Là, les 27 bureaux de tarifs oeuvrant en Amérique du
Nord ont établi depuis plusieurs années des taux et tarifs
complexes, basés en grande partie sur les taux et tarifs du chemin de
fer. Nous sommes à faire les études voulues pour en arriver
à cela, mais j'escompte, cette année enfin l'effort est
sensationnel à notre point de vue régler toutes ces
disciplines. Je pense en arriver, à compter de l'année prochaine,
à déterminer à l'avance des dates d'audience fixes pour
toutes les disciplines de transport de manière que les gens sachent que
tel mois c'est leur tour. S'ils peuvent attendre jusque-là plutôt
que de faire plusieurs demandes particulières, ils passeront lors des
audiences générales de manière que nous ayons les tarifs
les plus ordonnés possible avec le moins d'exceptions possible.
Il va de soi qu'il y aura toujours des exceptions, il y aura toujours
des cas particuliers, mais notre intention est d'amener les transporteurs qui
veulent des tarifs différents des autres à avoir au moins le
fardeau d'en prouver la nécessité et le besoin
différent.
Nous avons annoncé publiquement toutes ces
audiences publiques lors de nos appels du rôle. Grâce aux
amendements à la Loi des transports au mois de décembre, le
gouvernement a désigné deux nouveaux juges et quatre nouveaux
commissaires avec ce résultat qu'au lieu de siéger
généralement en trois divisions, nous siégerons à
compter d'un mois environ à cinq divisions, ce qui aura pour
résultat d'accélérer, et considérablement,
l'audition de nos demandes contestées.
M. Bédard (Chicoutimi): Une fois réalisé ce
calendrier d'audiences dont vous nous avez fait part, est-ce que ça
donne comme résultat, au bout de la ligne, que, d'ici la fin de
l'année, ces fixations de tarifs seront définitives?
M. Mailloux: Toutes celles que j'ai annoncées à
partir du mois d'avril jusqu'au mois de décembre, et peut-être
celles du mois de décembre, seront terminées en janvier. Vous
savez, on ne peut pas empêcher les gens de prendre le temps voulu pour
faire valoir leur point de vue, mais il est très probable, sauf les
audiences de décembre, que toutes ces fixations seront faites.
Transport interprovincial
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le camionnage d'une
province à l'autre, je me réfère entre autres, à
l'Ontario, lors de l'étude des derniers crédits, vous nous aviez
dit qu'il y aurait des ententes ou une collaboration plus étroite, plus
suivie entre, d'une part, la Commission des transports du Québec et la
Commission de transport de l'Ontarion. Est-ce que...
M. Mailloux: Grâce aux amendements du mois de
décembre, où les audiences publiques conjointes sont
prévues clairement avec privilège pour la commission de
siéger non pas seulement au Québec, mais, par
réciprocité, dans les autres provinces aussi souvent qu'elles
viendront ici, j'ai écrit au président des neuf autres
commissions de transport du Canada au début de l'année. Je pense
que j'ai envoyé à M. le ministre des Transports une copie de
cette correspondance. Les présidents, enfin sur neuf, je crois qu'il y
en a sept ou huit qui ont répondu, sont tous d'accord. Ils disent
même, que s'ils n'ont pas le pouvoir légal de le faire, qu'ils
vont s'adresser à leur ministre pour lui demander d'introduire dans leur
loi des dispositions semblables à celles des amendements apportés
en décembre. Ce matin, j'étais à Sherbrooke dans le cadre
d'un colloque organisé par l'Université de Sherbrooke et
l'Université du Maine, sur les transports. Les représentants de
l'ICC; l'Interstate Commerce Commission, qui est l'organisme régulateur
et de contrôle aux Etats-Unis, se sont montrés très
intéressés par la proposition et doivent entamer avec nous une
méthode en vue d'y arriver. Je crois que nous sommes à faire les
propositions voulues. Il s'agira d'avoir des déclarations d'ouverture
pour établir les règles du jeu. J'apprenais en outre ce matin, de
M. Abarr, directeur régional de la division no 1 de l'ICC, qui couvre
les Etats de la Nouvelle-Angleterre, l'Etat de
New-York, l'Etat du New Jersey et quelques autres Etats, qui enfin
contrôle huit Etats pour le commerce d'un Etat à l'autre aux
Etats-Unis, qui se fait régulièrement. L'Ontario aussi le fait
actuellement avec le Manitoba, les résultats sont encourageants et nous
incitent à aller dans cette direction.
M. Bédard (Chicoutimi): L'an passé, j'avais
soulevé un cas particulier, lorsqu'on parle de transport d'une province
à l'autre, même du Québec via les Etats-Unis.
J'avais soulevé le cas particulier du transport des autos neuves.
Vous vous en rappelez? La situation fait que ce transport, qui
représente quand même beaucoup d'argent, et beaucoup d'emplois au
bout de la ligne, était assuré à 95% par des compagnies
à propriété ontarienne ou à propriété
américaine, tel que McCallum Transport, Charlton Transport et une autre,
alors que la compagnie Richer, la seule compagnie québécoise,
n'avait, pour tout partage, qu'une infime portion du marché, ce qui fait
qu'elle pouvait répondre à la situation avec seulement un ou deux
camions et quelques autos neuves à transporter dans tout le
Québec.
Est-ce que M. le juge a eu l'occasion d'examiner la situation dans ce
domaine particulier?
M. Mailloux: Je ne l'ai pas réexaminée, sauf que le
seul développement que j'ai eu est que la compagnie Charlton Transport a
introduit une demande à notre commission en vue de faire approuver un
changement de contrôle avec la nouvelle loi, nous n'approuvons
plus le changement de contrôle, je me référais à
l'ancien texte, nous maintenons, modifions ou annulons un permis lorsqu'il se
produit un changement de contrôle, s'il y a lieu et suivant la preuve qui
est offerte pour que nous maintenions son permis, vu un changement de
contrôle qui s'y était produit. C'est une demande toute
récente et M. Richer s'y est opposé, ce qui veut dire que,
à brève échéance, nous tiendrons une audience
publique sur le sujet, suivant les règles ordinaires.
Je me rappelle très bien vos questions à ce
moment-là. Je vous avais mentionné que la commission avait
délivré un permis à M. Richer. Sauf erreur, je crois que
c'est M. Charland qui avait expliqué un peu le cadre de la
réglementation sur le sujet.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, nous avions
soulevé la violation de certaines règles de la Commission des
transports par ces compagnies, soit ontariennes, ou à
propriété américaine. Est-ce qu'elles se sont
adaptées? Ou est-ce qu'il a été possible de faire en sorte
qu'elles soient assujetties? Je comprends que c'est le cas, mais qu'elles
soient dans l'obligation de se conformer à toutes les dispositions
édictées par la Commission des transports du Québec? On
parlait de longueur de camion ou de...
M. Mailloux: Je n'ai pas lu le dossier moi-même. Vous
savez, c'est un dossier qui a été introduit il y a environ quinze
jours, trois semai-
nés j'ai vu cela par mes rôles parce que la
compagnie Charlton Transport a même introduit une demande pour être
entendue par préférence. Je sais que cette demande a
été entendue ce matin, ici, à Québec, mais je ne
saurais vous dire les résultats que la requête pour fixation par
préférence a eus. C'est un de nos vice-présidents,
siégeant en pratique, qui l'a entendue. Je pourrais bien vous dire le
résultat, mais enfin, qu'il y ait fixation par préférence
ou non, la cause sera entendue, nos dossiers sont disponibles. J'ai cru
comprendre, par les rôles, que M. Richer invoquait des motifs de
violation par la compagnie Charlton, mais M. l'administrateur pourra vous
fournir la documentation. Je n'en ai pas pris connaissance moi-même.
C'est par mes rôles que j'ai vu cela. Je suis obligé de regarder
beaucoup de choses comme cela. Evidemment ce n'est pas le président qui
rend toutes les décisions et cela suit les règles ordinaires.
M. Bédard (Chicoutimi): On va suivre le dossier.
L'automne dernier, le juge Pierre Côté de la Cour
supérieure déclarait, dans un jugement, que le tribunal des
transports du Québec était anticonstitutionnel, parce que le
gouvernement du Québec ne peut former des tribunaux dont la
compétence recoupe celle de la Cour supérieure qui, elle, est de
juridiction fédérale, dont les juges, d'ailleurs, sont
nommés par le fédéral. Concernant la
constitutionnalité du tribunal des transports, M. le juge ou M. le
ministre serait-il en mesure de faire le point présentement?
M. Mailloux: Je pense que M. le juge aurait la même
information que la mienne. Comme la cause est encore en
délibéré, il me serait difficile de faire
quelqu'observation que ce soit. Je pense que l'honorable juge étant ici,
il est passablement plus familier que moi aux causes pendantes devant certains
tribunaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Jusqu'où peut-il aller?
M. Mailloux: Evidemment, vous savez que c'est avec beaucoup de
réserve et de déférence que je pourrais me hasarder
à vous donner une information, parce que le tribunal des transports est
notre Cour d'appel. Ce que j'en sais, c'est que c'est en appel sur
l'émission du bref. Je n'ai pas vu la décision. Si je l'avais
vue, je vous la communiquerais volontiers, mais vous comprenez que, dans ma
position vis-à-vis de notre tribunal d'appel, je n'ai pas le
privilège de commenter, aucunement.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, étant
donné que c'est sub judice...
M. Mailloux: C'est sub judice.
M. Bédard (Chicoutimi): ... je pense que c'est difficile
d'y aller de commentaires trop détaillés.
Est-ce que le ministère des Transports ou la Commission des
transports a délégué des avocats pour faire valoir le
point de vue de la constitutionnalité?
M. Mailloux: Je suis au courant, un peu par le biais. A un moment
donné, il y eut également des demandes de brefs, de
prérogatives contre la commission, en matière d'annulation ou
d'adjudication de contrats de transport d'écoliers. J'avais
demandé au ministre de faire représenter la commission et je sais
que la commission est représentée. Je crois que ce sont les
mêmes avocats qui représentent le tribunal dans l'autre affaire,
le ministère de la Justice.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question sur
un cas particulier, concernant une compagnie québécoise. La
commission des transports a refusé, en janvier dernier, d'émettre
un permis additionnel à une compagnie québécoise, la
Société Alliance Sécurité, qui aurait permis
à cette compagnie de faire une certaine concurrence aux deux compagnies
américaines qui oeuvrent actuellement dans ce secteur. Le
vice-président de la commission, le juge Samuel R. Al-trows qui
était en charge de ce dossier, ayant refusé de se récuser,
bien qu'il ait été l'avocat de la compagnie Brink's avant sa
nomination, les requérants ont mis en doute l'impartialité du
jugement. Pourrait-on savoir ce qui est arrivé de ce dossier et,
également, ce qu'en pensent, autant que faire se peut, le ministre des
Transports et le président de la Commission des transports?
M. Mailloux: Sur la question de récusation ou de
non-récusation d'un de nos vice-présidents, je n'ai
évidemment pas de commentaires à faire, d'autant plus que je
pense que je pourrais même dire qu'à la suite d'une requête
pour fixation par préférence, l'un de nos vice-présidents
a exigé, de cette compagnie, qu'elle prouve l'urgence d'une audition
préférentielle.
C'est une pratique normale, parce que chaque fois qu'un contribuable
passe avant un autre contribuable, les autres sont retardés d'autant. Il
y eut ensuite une demande de bref d'évocation, enfin, un bref de
prérogative, et, suite à cette demande en Cour supérieure,
il y eut désistement de la part du requérant. Par après,
le même postulant détenteur a réintroduit une nouvelle
requête pour fixation par préférence qui a
été accordée par un autre de nos vice-présidents
qui siégeait, en pratique, régulièrement, avec ce
résultat que j'ai fixé une date d'audience
préférentielle et que la cause a été entendue, je
dirais, vers la mi-mars. Je ne sache pas que la décision soit
rendue.
Maintenant, d'après les renseignements que j'ai eus, il n'y eut
pas de demande de récusation formelle. Notre vice-président avait
simplement pris la cause, avait remis la requête pour audition
préférentielle à une semaine pour que le requérant
prouve avec des témoins l'urgence de la situation. Je n'étais,
évidemment, pas présent et les débats n'ont pas
été enregistrés.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
le refus de la Commission des transports a porté surtout sur des
demandes incidentes qui peuvent être préalables à
l'audition principale de la cause, sur le fond et que, effectivement, il n'y
aurait pas eu de jugement visant à refuser un permis additionnel
à cette compagnie?
M. Mailloux: il y eut une demande qui a été
refusée en audience publique, il y a environ sept ou huit mois. Suite
à cette demande que la commission a refusée, il y eut appel par
le requérant au tribunal des transports. Le tribunal des transports a
rejeté l'appel. Il y eut ensuite une demande de permis spécial
qui a été refusée; après est arrivée cette
autre demande de permis régulier qui a suscité une
procédure de prérogative de laquelle il y eut
désistement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il est exact que, si la
première demande de permis additionnel avait été
octroyée par la Commission des transports, cela aurait permis à
la Société Alliance Sécurité de faire une certaine
concurrence aux deux compagnies américaines qui oeuvrent actuellement
dans ce secteur?
M. Mailloux: Je n'ai pas entendu la cause. Je sais que nous avons
refusé en audience publique une demande de permis régulier, qu'il
y eut appel au tribunal des transports et que notre décision de rejeter
la demande a été maintenue.
M. Bédard (Chicoutimi): On parle de deux compagnies
américaines qui oeuvrent dans ce secteur. Est-ce qu'on doit comprendre
que ce sont seulement ces deux compagnies américaines qui occupent tout
le secteur, ou encore, est-ce qu'il y a plusieurs autres compagnies
québécoises?
M. Mailloux: L'administrateur me dit qu'il n'en connaît pas
d'autres. Là encore, je voudrais bien vous mentionner qu'actuellement,
il y a une cause en délibéré. Le requérant est
revenu à la charge, a obtenu une fixation par préférence.
Je dirais même que c'est aux alentours du 15 mars ou du 14 mars que nous
avons entendu la cause. Notre décision devrait sortir incessamment. Je
ne voudrais pas anticiper. Ce n'est pas moi qui ai entendu la cause.
M. Bédard (Chicoutimi): Justement, sans préjuger du
jugement à être rendu sur la cause qui est présentement en
instance, il reste quand même... Comme vous pouvez le constater, j'aborde
plutôt la question sur l'aspect de la situation dans ce secteur,
c'est-à-dire que ce secteur est occupé uniquement par des
compagnies américaines.
Nous aurons peut-être l'occasion d'y revenir un peu plus tard,
lorsque le jugement sera rendu, avec célérité, j'imagine.
M. le Président, je n'ai pas d'autre question sur ce programme.
Le Président (M. Gratton): La commission a-t-elle d'autres
questions à l'intention du président de la Commission des
transports?
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que le
président de la Commission des transports pourrait nous parler des
principales difficultés qu'il affronte et qu'il espère
résoudre, bien qu'il nous en ait fait une liste assez exhaustive tout
à l'heure.
M. Mailloux: J'ai beaucoup d'espoirs qu'avec nos nouveaux
membres, et lors de nos appels du rôle, grâce aux amendements
à la loi, qu'au lieu d'avoir fixé au mois de mars comme cette
fois-ci, des causes pour être entendues jusqu'à la fin de novembre
à Montréal, l'année prochaine, au mois de mars, nous
pourrons fixer des causes pour être entendues à la fin de mai ou
au début de juin.
M. Bédard (Chicoutimi): L'an passé, un des
principaux sujets qui avaient été abordés, et un sujet qui
amenait beaucoup de récriminations, était celui des retards
à octroyer certains permis aux camionneurs et à accorder des
transferts de permis aux camionneurs. Maintenant, M. le juge me dit que ce
problème est passablement réglé. Quel est le délai
moyen, à l'heure actuelle, sur lequel un camionneur doit compter,
à partir du moment où il fait une demande?
M. Mailloux: Si ce n'est pas contesté, il peut s'attendre
à avoir une décision dans 45 à 50 jours, alors que, ce
matin, j'apprenais qu'aux Etats-Unis, un permis spécial, qu'on peut
délivrer facilement dans quinze jours, lorsqu'on nous en prouve
l'urgence, cela prend au moins 45 jours.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y a contestation, à ce
moment, cela peut représenter un délai de quelques mois, je
suppose.
M. Mailloux: A Québec, nous pouvons très bien
arriver dans quatre à cinq mois. A Montréal, évidemment,
cela peut nous prendre jusqu'à huit mois, mais avec encore d'autres
divisions, nous allons pouvoir reprendre le temps perdu, je crois.
M. le Président, si vous me le permettez, je voudrais quand
même remercier le président de la Commission des transports et les
officiers qui l'accompagnent d'avoir bien voulu se présenter devant la
commission pour répondre plus intelligemment, je pense, qu'aurait pu le
faire le ministre des Transports aux questions pertinentes de l'Opposition.
M. Bédard (Chicoutimi): Je remercie également M. le
juge, président de la Commission des transports, et ceux qui
l'accompagnent.
Le Président (M. Gratton): Le programme 6 est
adopté. Le programme 7?
M. Mailloux: M. le Président, nous pourrions aller au
programme 7, si nous sommes prêts à commencer.
Le Président (M. Gratton): Le programme 7: Transports
maritime et aérien.
Transports maritime et aérien
M. Bédard (Chicoutimi): Avant de passer à des
questions plus générales au niveau de ce programme, puisqu'il ne
nous reste qu'un quart d'heure, je voudrais en aborder un plus
particulièrement.
M. Mailloux: Je vais simplement vous donner un court commentaire.
Le programme vise à assurer le maintien, l'amélioration et le
développement des services de transport maritime et aérien. Au
cours de l'année 1975/76, le ministère a acquis des actions de la
Société de la traverse Matane-Godbout à un coût de
$2,6 millions. En 1976/77, le ministère se propose de terminer le
débarcadère de Godbout et de commencer la construction du
débarcadère ferroviaire de Matane-Baie-Comeau.
Quant à l'élément 1, aide au fonctionnement, les
dépenses de transfert sont majorées de $1,5 million, en fonction
de l'augmentation du coût des conventions collectives des
opérateurs dé navires.
M. Bédard (Chicoutimi): J'avais cette question que je
voulais poser au ministre, concernant la traverse de Matane-Godbout: A quand la
prise en charge complète définitive de la situation par la STQ
qui est la Société des traversiers du Québec, dans le cas
de la traverse Matane-Godbout?
M. Mailloux: Nous avons vécu les quelques mois de
périodes intérimaires où l'administration a
été conjointe. Comme on l'a annoncé récemment, on a
signé, il y a quelques semaines, les documents qui nous permettraient de
prendre charge de tout l'actif mentionné. Présentement la
société d'Etat est à mettre en place, je pense, tous les
mécanismes administratifs nécessaires pour qu'elle puisse
continuer l'action de la précédente société qui
opérait le service. Dans les plus brefs délais possible, la
société s'occupera seule de la gérance.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites dans les plus
brefs délais possible, approximativement cela veut dire quoi?
M. Mailloux: On garde la même charte pour un an ou deux,
malgré que l'administration va être essentiellement entre les
mains de la société d'Etat.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la traverse
Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine, le ministère ayant, selon nos
informations, abandonné le projet de construction d'un pont pour des
raisons techniques, peut-on savoir quels sont les plans du ministère au
sujet de cette traverse? Quand, autrement dit, la prise en charge se
produira-t-elle? Si des études ont été faites? Quel serait
le coût d'une telle opération? Quel serait le type de bateaux
prévus, le nombre et leur prix de construction, si on ne pouvait pas
trouver assez de bateaux existants à l'heure actuelle pour effectuer ce
service?
M. Mailloux: Dans les déclarations que j'avais faites en
Chambre précédemment, j'avais indiqué l'intention du
ministère des Transports, après la conclusion de l'accord avec la
société qui opérait la traverse Matane-Godbout, que la
seconde étape irait à l'île aux Coudres et, en fait, nous
avons amorcé les procédures de prise en charge, depuis quelques
mois déjà. Le débat se poursuit, malgré que l'actif
à exproprier est à peu près nul, puisque le navire ou les
navires affectés à l'île aux Coudres appartiennent à
la société d'Etat du Québec.
Je pense qu'on peut espérer quand même que, dans les
semaines qui vont suivre, on arrivera à une conclusion avec Cartier
Navigation. La troisième étape prévoyait la prise en
charge, par le gouvernement, de la Charlevoix-Navigation, qui est une filiale
de la Clarke Steamship, qui s'occupe et qui administre les traversiers qui lui
appartiennent, de même le Pierre-de-Saurel, qui est une
propriété de la Société d'Etat également. On
sait que, lorsque j'ai apporté des amendements à la Loi de la
Société d'Etat, les pouvoirs d'expropriation sont restés
très difficiles à préciser et qu'actuellement la
négociation qui se poursuit, se fait de gré à gré.
C'était même à la demande du député de
Maisonneuve qu'on avait éliminé l'article en question, parce que
les droits maritimes sont tenements compliqués qu'il y aurait eu
quantité de problèmes qui se seraient posés à
l'attention du gouvernement.
Alors, il y aura probablement une négociation de gré
à gré qui commencera dans le cours de l'année actuelle. Je
ne pourrais préciser la date dans l'immédiat. On sait que, chaque
fois que le gouvernement prend un service en charge, cela amène certains
inconvénients dans le fonctionnement des traversiers, dans l'entretien
des navires que possèdent encore les compagnies et dans les demandes
plus élevées des syndicats qui travaillent à ces services
maritimes.
En quelques mots, le problème qui m'occupait principalement,
avant d'y ajouter d'autres navires, étant donné qu'on ne
construira pas de pont sur le Saguenay dans les prochaines années,
j'avais assuré les comtés de Saguenay et Duplessis, de même
que Charlevoix et les autres, qu'on ne voudrait pas voir un autre arrêt
de service aussi prolongé que celui qui est arrivé au moment
où il y a eu l'affaissement du quai de Tadoussac. Comme on craignait
qu'un affaissement semblable se produise du côté ouest, à
Sainte-Catherine, on a demandé, il y a quelques mois, de faire certaines
recherches concernant des améliorations à apporter au quai actuel
ou pour la prise en charge, par le gouvernement provincial, de l'installation
portuaire qui appartient au gouvernement fédéral à
Sainte-Catherine même. C'est mon intention, dans les semaines qui vont
suivre, peut-être de convaincre le ministère de faire,
après négociation avec le fédéral, certaines
améliorations au quai qui appartient au fédéral pour que
nous puissions, advenant un bris de ce côté-ci, du
côté ouest, nous
servir de ce quai pour des bateaux qui sont "roll in, roll off" comme
pour des bateaux qui ont à décharger "side loader". Il faudra,
comme je le disais à Baie-Comeau récemment, si le gouvernement ne
décide pas de construire un pont sur le Saguenay, ajouter sûrement
un quatrième navire. Est-ce que ce quatrième navire serait
disponible actuellement en Angleterre, en Norvège? Je n'ai pas
d'information pertinente à ce moment-ci à donner à la
commission. Mais advenant qu'il faille construire un navire plus important que
ceux qui sont actuellement en service, il est indiscutable que cela
coûterait sûrement quelques millions. Est-ce que ce serait $3
millions? Est-ce que ce serait $5 millions? Quand je pense qu'un traversier
comme le Camille-Marcoux, qui est très gros comparativement à ces
traversiers, a coûté $16 millions et que la réparation
qu'on effectue actuellement ou qu'on effectuera à l'automne sur le
Trois-Rivières coûtera, simplement pour remplacer un moteur et
modifier la coque pour la rendre plus navigable en hiver, au-delà de
$1,5 million, cela veut dire que, si l'on construit une coque, avec le
coût actuel de l'acier et les salaires qu'on connaît, cela pourrait
coûter quelques millions, $3 millions, $4 millions, $5 millions, $6
millions, $7 millions; c'est trop vague dans mon esprit pour préciser un
coût. Quant aux navires qui appartiennent à Charlevoix Navigation,
on comprendra facilement ma prudence à ne dévoiler aucun chiffre.
Je pense que le ministère devrait s'aventurer sans que la
négociation par des firmes d'experts nous dise, devant la demande qui
pourrait être faite par Charlevoix Navigation, quelle est l'offre qu'on
ferait en contrepartie. De toute façon, c'est pendant l'année
qu'on devrait amorcer les négociations en tenant compte des
inconvénients qu'on retrouve quand même dans la prise en charge de
tous les services de traversiers et des problèmes que connaît la
société d'Etat avec le renouvellement des conventions de travail
qui est en cause, ici même à la traverse
Québec-Lévis, et le renouvellement qu'on a dû
également discuter lors de la prise en charge de la traverse
Matane-Godbout.
C'est, en quelques mots, l'intention du ministère des Transports;
je veux croire qu'on réalisera à peu près dans les mois
qui suivent les étapes dont on a parlé tantôt.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les travaux
nécessaires pour la reconstruction du quai de Godbout, ses affectations
à la traverse Matane-Godbout ont rendu nécessaires, selon la
municipalité, des travaux aux voies d'accès à ce quai et
des travaux connexes de protection des rives contre les assauts de la
marée et des glaces. La municipalité a, par résolution que
nous avons ici, demandé au ministre des Transports une aide pour la
construction d'un mur de protection le long du fleuve et d'un trottoir le long
de la rue Saint-Régis, qui donne un accès au quai. Est-ce qu'on
pourrait savoir quels sont les projets du ministère? Je soulignerais
que, sur ce sujet précis, le député de Saguenay avait
posé plusieurs questions au ministre des Transports au niveau de l'As-
semblée nationale. Il avait même communiqué avec lui par
lettre à différentes occasions.
M. Mailloux: Si ma mémoire est fidèle, quand le
député de Saguenay m'a posé des questions relativement aux
réparations effectuées sur le quai de Godbout qui est une
installation fédérale, c'était quant à la
réparation du quai et non pas quant aux voies d'accès, sur la
réparation du quai, où il y avait des retards
considérables. Je pourrais peut-être m'informer quant aux
résolutions qui sont...
M. Bédard (Chicoutimi): On ajoute cette autre partie du
problème qui est la reconstruction des voies d'accès.
M. Mailloux: II y a sûrement le phénomène
suivant que si les voies d'accès conduisant au débarcadère
qui a été reconstruit par le fédéral ne sont pas
satisfaisantes à la circulation qui s'y rend, il faudra forcément
que le ministère analyse attentivement la situation et fasse le
nécessaire pour faire les corrections qui s'imposent. Comme il va nous
falloir à l'île aux Coudres, devant la construction d'un
débarcadère nouveau qui vient d'être mis en place, faire le
nécessaire pour que la voie d'accès y conduisant soit
améliorée, étant donné qu'il y a un changement de
la route de quelques pieds.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on doit conclure qu'il
n'y a pas de programme précis, de la part du ministère concernant
cet autre aspect de la question, la construction des voies d'accès
à ce quai. Il y a un travail qui a été fait par le
fédéral, comme vous le dites, mais est-ce que, aujourd'hui ou
plus tard, le ministre serait en mesure de nous dire s'il y a une étude
qui a été faite par le ministère des Transports sur les
travaux faits par le fédéral et jusqu'à quel point ces
travaux répondent à la situation?
M. Mailloux: Non, je pense que le directeur du service maritime
pourrait nous informer où celui-ci en est rendu dans les études
qui se poursuivent. Chaque fois, il y a amélioration d'un quai, mais ce
que je pourrais dire à la commission, c'est qu'advenant la
nécessité que l'artère conduisant à ce
débarcadère soit améliorée, à
l'intérieur des crédits qui demeurent disponibles pour des cas
d'urgence, le nécessaire serait fait pour que les travaux soient
exécutés. Il y a d'ailleurs $1,5 million en disponibilité
pour ces fins.
Mais je n'ai pas pris connaissance récemment d'une demande
officielle pour cela. Cela peut être décidé sans que je le
sache, mais à l'intérieur des sommes disponibles. De toute
façon, je vais vérifier et je pourrai ultérieurement, en
Chambre, si la question était posée par le député
de Saguenay, l'informer valablement.
M. Bédard (Chicoutimi): Ou encore, s'il y a quelque chose
à ajouter, qui pourrait être de quelque intérêt, vous
pourriez peut-être nous en faire part, par lettre ou autrement?
M. Mailloux: Le directeur du service maritime était absent
aujourd'hui. De toute façon, je pourrais vous informer par écrit,
si cela était nécessaire.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Concernant la traverse
Pointe-au-Père-Forestville, un groupe de citoyens de l'Est du
Québec a sollicité une rencontre avec le ministère des
Transports, il n'y a pas tellement longtemps, pour discuter la
possibilité d'établir une liaison maritime entre
Pointe-au-Père et Forestville.
Cette rencontre, selon nos informations le ministre me corrigera
s'il y a lieu fut refusée par le ministre qui
préférerait soumettre le problème au conseil des ministres
en janvier ou février, avant de prendre quelque position que ce soit. Je
voudrais simplement savoir si, à l'heure actuelle, le ministre est
disposé à faire le point sur ce dossier ou en mesure de le
faire.
M. Mailloux: M. le Président, lors d'une conférence
que je donnais il y a quelques semaines dans le comté de Saguenay,
à Baie-Comeau, plus particulièrement, en présence
d'ailleurs du député de Saguenay, qui était présent
à ce dîner de la Chambre de commerce, une des questions qui furent
posées demandait au ministère des Transports l'addition d'un
service de traversiers, qu'avait d'ailleurs déjà sollicité
le député de Rimouski, mon collègue adjoint parlementaire
aux Travaux publics, soit l'implantation d'un nouveau service entre Rimouski et
Forestville.
Durant la réunion de la Chambre de commerce de Baie-Comeau, la
question venait de la partie de Forestville, la partie municipale et autres qui
me demandaient officiellement si j'entrevoyais recommander l'addition d'un
nouveau service de traversiers. Cette question vient principalement en raison
d'une disponibilité d'un navire que possède le ministère
des Transports, le NA-Comeau, dont nous ne nous servons plus avec l'addition du
Camille-Marcoux. La réponse que j'ai donnée était
négative pour la raison suivante. J'ai dit que, dans mon esprit, les
axes sur lesquelles le ministère des Transports s'était
déjà prononcé, pour rejoindre les deux rives du
Saint-Laurent, étaient celles que nous connaissons,
Matane-Godbout-Baie-Comeau, Saint-Siméon-Rivière-du-
Loup. Il y a une traverse privée qui, sans subvention,
opère entre les Escoumains et Trois-Pistoles, mais qui ne demande pas ou
qui n'a jamais sollicité, jusqu'à maintenant, de subvention du
gouvernement. Elle a fait ses frais.
S'il fallait que le gouvernement additionne une traverse entre
Matane-Godbout et Saint-Siméon-Rivière-du-Loup, il est
indiscutable que cela donnerait peut-être un meilleur service, mais il
est aussi indiscutable qu'au moment où on a déjà des
déficits importants à Matane-Godbout, à
Rivière-du-Loup-Saint-Siméon, cela augmenterait le déficit
qu'on accuse déjà.
Je dis que, dans mon esprit, à moins que le Conseil des ministres
m'invite à organiser un nouveau service de traversiers, quant à
moi, je pensais que les deux rives du Saint-Laurent étaient quand
même assez bien desservies et que je n'avais pas les
disponibilités financières pour assurer un tel service. J'ai
ajouté, à ce moment, que, quand la ville de Rimouski, par son
honneur le maire, m'avait demandé de céder le navire NA-Comeau
pour la somme de $1 et qu'on ne demanderait pas de subvention, mon
expérience des coûts de services de traversiers m'indique quand
même qu'après une saison estivale, on se retrouverait devant un
déficit important qu'on nous demanderait de combler.
La réponse que j'ai donnée, sur les lieux-mêmes,
à Baie-Comeau, aux gens de Forestville, était une réponse
négative, pour moi, et qui ne pourrait être changée,
à moins que le Conseil des ministres en décide autrement.
M. Bédard (Chicoutimi): II est passé 6 heures, M.
le Président.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 h 15?
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. M. Mailloux: 20 h
15.
Le Président (M. Gratton): La commission suspend ses
travaux jusqu'à ce soir, 20 h 15.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
Reprise de la séance à 20 h 23
M. Gratton (président de la commission permanente des
transports, des travaux publics et de l'approvisionnement): A l'ordre,
messieurs!
La commission en est rendue à l'étude du programme 7,
transport aérien et maritime. L'honorable député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce serait concernant la traverse
Saint-Joseph-de-la-Rive et l'île aux Coudres. Les réparations au
quai de l'île aux Cou-dres ont forcé le ministère à
établir une liaison par aéroglisseur. Combien de temps cette
liaison a-t-elle dure? Est-ce que le ministre pourrait nous dire combien de
personnes et de véhicules ont été transportés et
surtout quel déficit le ministère eu à payer?
M. Mailloux: Je retiens la question pour y donner réponse
tantôt.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Gratton): La commission souhaite la
bienvenue au député de Maisonneuve et l'invite à poser ses
questions.
Le port du casque par les motocyclistes
M. Burns: D'accord. M. le Président, si vous aviez une
gorge aussi en forme que la mienne, vous prendriez le temps de prendre un verre
d'eau avant. M. le Président, j'ai tenu à participer à
l'étude des crédits des Transports relativement au
problème du port du casque pour les motocyclistes. Cela apparaît,
à première vue, ou peut apparaître comme quelque chose de
négligeable, de tout à fait farfelu, et vous pouvez
peut-être dire que c'est quelque chose qui n'a pas à intervenir
à l'intérieur des débats sur les crédits du
ministère.
Cependant, M. le Président, j'ai reçu de nombreuses
et quand je dis de nombreuses, je n'exagère pas
représentations relativement à ce port du casque pour les
motocyclistes. J'ai pensé qu'il était de mon devoir de demander
au ministre des Transports quelle était l'origine de la
réglementation qui existe actuellement et qui vise le port du casque;
entre autres, en vertu de quelle législation extérieure à
celle du Québec, on avait pu s'inspirer pour en arriver à une
telle réglementation? Quel était le sérieux? Quelles
étaient les études? Et quelle était la motivation qui nous
avait amenés à faire la réglementation qui, actuellement
rend le port obligatoire du casque pour les motocyclistes?
C'est la question générale, globale, à laquelle,
j'espère, le ministre sera en mesure de répondre.
M. Mailloux: M. le Président, tout en saluant le
député de Maisonneuve, qui nous honore de sa présence, je
dois dire que dans les derniers mois, j'ai tenté de me familiariser
principalement avec le port de la ceinture de sécurité,
mais...
M. Burns: Oui, et là, je vous comprends.
M. Mailloux: La préoccupation importante dont parle le
député de Maisonneuve qui rejoint d'autres catégories de
gens qui circulent sur les routes du Québec, n'a pas fait l'objet de ma
préoccupation de tous les instants. J'ai vu le dossier de manière
très sommaire; c'est pour cette raison qu'on me permettra, comme on l'a
fait pour quelques autres questions tout à fait spéciales, de
demander au directeur du BVA de répondre au député de
Maisonneuve. J'imagine que cela pourra permettre une meilleure clarté
dans les réponses qui seront données.
M. Burns: Je suis tout à fait d'accord, M. le
Président. Je demanderais encore une fois que la réponse de Me
Laflamme soit inscrite, non pas par manque de respect à l'endroit de Me
Laflamme, mais uniquement pour respecter nos méthodes parlementaires, au
nom du ministre.
M. Mailloux: Tel qu'entendu d'habitude. Le Président
(M. Gratton): II va sans dire.
M. Mailloux: Brièvement, la réglementation qui
concerne le casque du motocycliste est la même que celle qui concerne le
casque du motoneigiste. C'est compris dans un règlement qui porte le no
9, parmi les règlements des transports. Il a été
adopté par un arrêté en conseil du 27 avril 1973.
Les préoccupations qui ont amené cette
réglementation découlent des études qui se faisaient
à cette époque, principalement du côté des
motoneigistes, pour protéger le motoneigiste le mieux possible, parce
que, à ce moment, la motoneige était un sujet de
préoccupations, au niveau réglementaire, très particulier
au ministère des Transports. Cela nous a amenés à
évaluer les études qui parlaient d'un casque protecteur.
Ces réglementations étaient d'origine américaine.
Les études du comité, à l'époque, recherchaient le
meilleur protecteur pour la tête. Il a évalué ces
réglementations américaines et il a été
amené, avec l'aide du BNQ, le Bureau de normalisation du Québec,
à proposer une norme qui a été ratifiée par
l'arrêté en conseil auquel j'ai fait référence tout
à l'heure.
La motivation était évidemment de protéger la vie
et l'intégrité de usages de la motoneige et de la motocyclette,
en protégeant une des parties les plus vulnérables, la
tête.
M. Burns: Je me rends compte, M. le Président, que,
très rapidement, le ministre et moi, nous allons nous lancer dans une
discussion au niveau, oserais-je dire, philosophique du port du casque, parce
que ce qui vient de nous être dit, c'est que le port du casque est parti,
à toutes fins pratiques, du besoin qu'on semblait vouloir imposer aux
motoneigistes, qu'on a presque automatiquement transféré aux
motocyclistes, que les ori-
gines étaient américaines et que le but principal
était de protéger, d'une part, les motoneigistes et, par la
suite, les motocyclistes.
Peut-être que c'est le bon moment de vous faire part de
représentations que vous jugerez comme vous le voudrez, que moi, j'ai
trouvées très sérieuses, faites par des groupes de
motocyclistes qui sont, ce qu'on appelle, des membres du mouvement
anticasque.
Une des choses qui m'a frappé dans les représentations qui
m'ont été faites, c'est d'une part, les législations
américaines. J'ai entendu la remarque qui nous a été faite
relativement à l'origine de la réglementation qui, actuellement,
nous gouverne, qu'une des origines est probablement le fait qu'un grand nombre
d'Etats américains ont rendu obligatoire le port du casque. Cela, je
pense qu'on peut l'admettre entre nous.
La deuxième, c'est que depuis le moment où la
législation en question, ou la réglementation en question a
été mise en application, c'est-à-dire depuis 1973, il y a
un grand nombre d'Etats américains qui ont laissé tomber le port
obligatoire du casque, sauf si c'est une question de fait, en tout cas, si vous
le voulez, je pourrai vous citer des cas tout à l'heure. Je pense que ce
n'est pas cela le but de mon propos. L'autre phénomène, ici, on a
le phénomène objectif, je vous apporte ensuite le
phénomène subjectif. Le phénomène subjectif est le
suivant: Les usagers du casque, par conséquent les motocyclistes
eux-mêmes, dans une très grande proportion, prétendent que
le casque non seulement n'est pas une protection, comme le ministère des
Transports doit penser en termes de protection, c'est-à-dire pour
l'ensemble du public, mais pensent au contraire que c'est un danger. Par
exemple, si je suis sujet à des évanouissements réguliers,
je conçois très bien que le Bureau des véhicules
automobiles me retire mon permis de conduire et même, en tout cas, s'il
ne me le retire pas, j'accepterais tout simplement qu'on me dise: Au moins,
vous allez avoir des permis temporaires de six mois, et vous devrez subir des
examens médicaux régulièrement, etc.
Je comprends très bien cela, parce que je mets en danger non pas
ma propre vie à moi, mais je mets en danger la vie de tous les gens que
je rencontre sur la route, face à face, côte à côte,
etc. Je pense que c'est une philosophie parfaitement acceptable.
Là où je pense que la philosophie du port du casque n'est
pas acceptable, c'est qu'elle n'est pas dirigée à l'endroit d'une
protection du covéhi-culeur, du voisin véhiculeur, mais qu'elle
est principalement dirigée à l'endroit de la personne qui porte
le casque. Or, la thèse qui est soutenue par les porteurs de casque, par
ceux qui peuvent se voir coller une infraction parce qu'ils ne portent pas le
casque, c'est-à-dire les motocyclistes, est à l'effet suivant, et
je vous avoue que cela m'a sérieusement impressionné: En plein
été, à 90 degrés, mettons 80 degrés de
chaleur, la chaleur qui s'insère à l'intérieur de ce
casque n'est sûrement pas en mesure de rendre le conducteur d'une moto
dans une position meilleure que s'il n'avait pas de casque. C'est la
première raison.
La deuxième raison est qu'au point de vue d'audition, tous les
casques qui sont actuellement réglementaires sont
considérés par les personnes qui en sont les utilisateurs, par
obligation, à cause de la réglementation, c'est-à-dire par
des gens qui ne veulent pas contrevenir à la réglementation ou
à la loi, au point de vue de l'audition, comme nuisibles à
l'aspect auditif, ce qui est très important pour un conducteur de
véhicule.
D'ailleurs, on n'a qu'à demander au directeur du bureau des
véhicules automobiles jusqu'à quel point le BVA tient
actuellement compte de l'aspect ou de la qualité auditive de
l'éventuel conducteur ou du conducteur qui veut renouveler son
permis.
Je pense que ce n'est pas sans aucune relation au fait qu'on demande aux
personnes de 70 ans et plus de passer à nouveau des examens
médicaux.
C'est le deuxième argument. Premier aspect: Aspect chaleur.
Deuxièmement: Aspect auditif.
Le troisième aspect que je considère
particulièrement important et c'est là-dessus que
j'aimerais avoir des réponses sur possiblement des études qui ont
été faites, ou tout au moins des études qu'on
désirerait faire, éventuellement, de la part du
ministère...
Les représentations qui m'ont été faites me
laissent croire que les casques, actuellement en utilisation, ne peuvent que
comporter une protection et cela, je ne veux pas charrier, c'est ce
qu'on m'a donné comme information et ce qui semble se confirmer par des
textes américains que j'ai sous la main et que je serai en mesure de
donner aux représentants du ministère ne peuvent garantir
une protection crânienne qu'à une vitesse de treize milles
à l'heure.
Cela veut dire que, dans le fond, sous cet aspect, on ne
protégerait le crâne qu'à une vitesse de treize milles
à l'heure. Je connais très peu de motocyclistes, sauf lorsqu'ils
partent à un coin de rue, qui roulent à treize milles à
l'heure.
J'aimerais bien qu'on me vérifie cet aspect.
Ce qui est encore plus que cela et celui-là est le
troisième que je viens de vous donner, je vous en donne un
quatrième est qu'il appert d'études qui ont
été faites aux Etats-Unis et remarquez que c'est de
là que vient votre réglementation, de l'admission du
ministère que, dans les cas où vous avez des
décès de motocyclistes qui portent un casque, il est sûr
que ce n'est pas de la boîte crânienne qu'ils meurent. C'est bien
pire que cela. C'est d'une dislocation de l'atlas et je ne sais pas
comment on l'appelle, je ne sais pas s'il y a des médecins ici
mais en tout cas, c'est d'une dislocation des vertèbres du cou qu'ils
meurent principalement.
Le Dr Faucher veut-il me dire quelque chose là-dessus?
M. Faucher: Pardon?
M. Burns: Non, est-ce que vous vouliez faire une remarque, je
m'excuse?
M. Faucher: Pas tout de suite.
M. Burns: Bon, d'accord. Apparemement, toujours selon ces
études américaines, l'augmentation du poinds de la tête,
qui est déjà assez élevé, je pense, le poids de la
tête est assez élevé, je pense qu'on peut admettre cela
entre nous, l'augmentation du poids de la tête causée par le
casque fait qu'à un moment donné, que vous tombiez sur la
tête ou que vous tombiez sur le dos ou autrement, au moment où
vous avez un accident, vous risquez fort probablement d'avoir une dislocation
assez importante, due à l'augmentation du poids de votre tête,
à cause du casque. Je vous donne les arguments les plus courants. C'est
ce à quoi je voudrais qu'on réponde. Le cinquième argument
est le suivant. C'est peut-être le meilleur, à mon avis.
M. Mailloux: Vous avez un cinquième argument.
M. Burns: Oui, j'ai un cinquième argument. J'attendais,
parce que j'ai vu le ministre en consultation c'est tout à fait
normal d'ailleurs avec le directeur du BVA et ce cinquième
argument, c'est un argument humain. Vous allez peut-être trouver cela
bizarre, que moi, qui, en tout cas, si vous ne l'avez jamais remarqué,
suis tout à fait en accord avec la protection de la vie et la protection
de l'intégrité de l'individu, je puisse vous amener un argument
comme celui-ci, c'est le phénomène de la liberté. Quand on
me dit soit dit en passant, vos policiers font très bien votre
travail, parce qu'ils m'ont arrêté ce matin quand je dis
que des policiers doivent arrêter des gens et je ne les ai pas
engueulés, ils avaient parfaitement raison, je dépassais la
limite et je suis absolument coupable, cela peut peut-être éviter
un procès, je plaide coupable maintenant quand des policiers
arrêtent un individu comme moi, qui excède la limite permise par
la loi, soit par distraction ou par phénomène d'obligation ou
quoi que ce soit, il n'y a pas quand même de réponse à
cela.
On dit: C'est vrai qu'il ne faut pas dépasser la limite qui a
été jugée permise par tout le monde. Cela veut dire qu'on
met possiblement en danger la vie d'autres personnes. A ce titre, j'accepte
qu'on impose des sanctions à des personnes qui ne respectent pas les
règlements de la route, qui risquent de mettre en danger la vie, la
santé, la sécurité d'autres personnes. C'est admis. Mais
quand on impose le port d'un casque à quelqu'un qui dit: C'est mon
propre risque. Cela va vous surprendre peut-être M. le ministre que je
vous dise cela. C'est mon risque, c'est moi qui pense que je puisse me
comporter de telle et telle façon sans casque. Je pense que là
c'est pratiquement une question de liberté fondamentale. Vous allez
peut-être vouloir faire le parallèle avec la ceinture de
sécurité que je vous sais chère.
M. Mailloux: Ce n'est pas pour mon agrément.
M. Burns: C'est, j'ai l'impression, quelque chose de
différent. Le port de la ceinture de sécurité ne met pas
en danger la sécurité des autres, en ce sens que si je porte ma
ceinture de sécurité effectivement je la porte je
ne crois pas mettre en danger les autres individus autour de qui je circule.
Mais à partir du moment où je suis un motard et qu'en portant un
casque je sente que je diminue mes réflexes c'est la thèse
que je tente de vous soumettre à un point tel que je mette
même en danger, par le port de mon casque, les autres personnes autour de
qui je circule, et qu'en même temps je sois la seule personne mise en
danger par le fait que je ne porte pas de casque, il me semble qu'à ce
moment-là vous avez un phénomène qu'on appelle en anglais
"balance of convenience"; je ne connais pas de meilleure expression en
français, je m'en excuse. Mais en français on veut dire tout
simplement: Est-ce que les inconvénients et les avantages sont
équilibrés à un point tel qu'il faille se rendre à
l'une ou l'autre des solutions.
La thèse du "balance of convenience" soulève simplement le
fait que dans le cas du port du casque, avec les quelques arguments
précédents que je vous ai donnés, me laisserait croire
qu'actuellement on devrait en arriver à l'abolition de la
réglementation concernant le casque, qu'on devrait permettre aux
individus qui sont des motards, soit dit en passant cela me permet
d'ouvrir cette parenthèse qui sont très souvent des
personnes très responsables et qui, très rarement, sont des
causes d'accidents, contrairement à ce que l'ensemble de l'opinion
publique semble vouloir croire.
Une fois ces choses-là dites, je me dis que, si ces
gens-là qui sont très souvent placés dans une position
pour pouvoir décider si eux, ils doivent porter un casque ou ne pas en
porter, à ce moment-là, je me dis: II devrait être temps
qu'on révise la réglementation qui nous concerne actuellement,
surtout que ne trouve pas, à moins que le ministère me dise que
j'ai vraiment omis une série de faits, une série de constatations
et que la mesure de régression à cet égard qu'on
aperçoit aux Etats-Unis est tout à fait anormale... Quand je
parle de mesures de régression, je parle d'Etats où le port du
casque était obligatoire et qu'il devient facultatif,
c'est-à-dire que, si l'individu veut le porter, il peut bien le porter,
mais si l'individu ne veut pas le porter, il ne le porte pas.
Je vous signale, soit dit en passant, un phénomène
historique je ne sais pas si je devrais le mentionner à
court terme, parce que c'est quand même de l'histoire très
immédiate. J'aimerais que le ministère des Transports fasse des
recherches en ce sens. Lorsqu'on a imposé aux Etats-Unis le port du
casque, est-ce que le ministre sait quelle est l'origine de cette
décision?
C'est une décision fédérale américaine
parce qu'ils ont un système fédéral eux aussi;
jusqu'à maintenant, il n'y a personne qui veut en sortir, mais, en tout
cas, cela existe ... Il y a quelqu'un qui veut rentrer? Oui. Il y a
Porto Rico, mais, de toute façon, il est dedans. Il faudrait en parler
au député de...
Le Président (M. Gratton): Rouyn-Noranda.
M. Burns: ...Rouyn-Noranda qui est spécialiste dans cela.
Je veux tout simplement dire ceci: L'origine du port du casque aux Etats-Unis,
obligatoire pour la majorité, je pense, sinon, la presque
totalité des Etats, est une décision fédérale qui
est, à toutes fins pratiques, une mesure de chantage auprès des
Etats. Comme vous le savez, aux Etats-Unis, il y a une méthode de
subventions on connaît cela au Québec, c'est un peu comme
le système des municipalités, sans aucun parallèle par
rapport à la méthode de chantage des routes d'Etat qui
vient du fédéral. Le fédéral ayant
décidé, dans sa sagesse, que le port du casque était une
bonne chose, on a dit aux différents Etats: On va contribuer à la
fabrication de vos routes avec d'autant plus de générosité
que vous accepterez les mesures relatives au casque, les mesures relatives au
port de la ceinture de sécurité, les mesures relatives aux
diverses méthodes. Je pense que je ne me trompe pas en disant cela.
Le "background" historique, si vous me passez l'expression, est cela.
Cette mesure n'est plus en existence aux Etats-Unis depuis quelques
années et on s'aperçoit que les Etats américains sont en
train de la laisser tomber.
Globalement, c'est cela. C'est le droit des individus, des
motocyclistes, qui ne sont pas des "bums", qui ne sont pas des bandits, qui ne
sont pas des faiseurs de troubles. On a toujours fait, malheureusement aux
motards, une mauvaise réputation, à cause de certains individus.
On dit toujours qu'un peuple heureux est un peuple sans histoire. Les motards
heureux sont des motards sans histoire. Les motards qui font un bon travail,
qui s'amusent avec leur sport, parce que c'est un sport, et qui, très
souvent, soit dit en passant, rendent service à la population, sont des
motards sans histoire. Les seuls qui ont une histoire sont ceux qui, à
un moment donné, se font "tirer" dans un bar, parce que ce n'est pas
leur profession d'être motards, mais que leur profession est de vendre de
la drogue. C'est une autre affaire, cela peut arriver à un conducteur
d'automobile et cela peut arriver à quelqu'un qui ne conduit rien du
tout.
C'est malheureux que, depuis quelques années, on ait tout
simplement monté en exergue ce type d'intervention. Je vous dis tout
simplement que c'est le genre de problème sur lequel le ministère
des Transports devrait vraiment se pencher. Je suis de ceux qui pensent qu'on
ne devrait pas, aussi gratuitement que cela, en arriver à dire que le
port du casque est obligatoire, parce que cela a été obligatoire
dans tous les Etats, aux Etats-Unis et que, aujourd'hui, parce que c'est comme
cela aux Etats-Unis, il faudrait qu'on fasse ici de même.
Vous avez un phénomène de liberté fondamentale
à réexaminer. Sur ce plan, il me semble que le ministère
devrait nous donner, sinon une réponse favorable, tout au moins une
très grande ouverture d'esprit.
M. Mailloux: J'aimerais, M. le Président, si la commission
le permet, qu'on entende d'abord le directeur du BVA faire les remarques qu'il
aurait à faire, étant donné qu'il a été
à ce dossier, qu'il a déjà reçu plusieurs
doléances des différents groupes de motards qui sont venus au
ministère rencontrer mon collègue, le ministre d'Etat, de
même que les officiers supérieurs du BVA. Par la suite,
j'apporterai peut-être quelques considérations aux remarques qu'a
faites le député de Maisonneuve.
Voici donc les raisons qui nous ont amenés à
considérer le casque comme mesure de sécurité. Comme toute
mesure, il y a des gens qui sont favorables au port du casque, comme il y a des
gens qui sont défavorables au port du casque.
Comme observation générale, je dois dire qu'on a choisi
le ministère de proposer le port du casque comme mesure de
sécurité, parce que la prépondérance des arguments
était en faveur de l'imposition du port du casque. Les études que
nous avons consultées, nous ont démontré que des
associations médicales, des associations de motocyclistes, bref des gens
qui s'occupaient de la sécurité au niveau des motocyclistes et
des motoneigistes, étaient en majorité convaincus que le port du
casque était une mesure de nature à réduire la
gravité des blessures, ou même à empêcher le
décès.
Donc, la raison de base qui nous a amenés à proposer cela,
c'est que les thèses en présence démontraient par leur
force que le port du casque était "favorisable", contrairement à
la thèse qui prétendait le contraire.
Nous avons reçu des représentations de groupes qui
étaient défavorables au port du casque, entre autres, nous avons
reçu un mémoire d'une organisation qui s'appelle Anti-Helmet Law
Association, qui nous a fait part de la plupart des arguments qu'on vient
d'entendre. Ces arguments, si on les relève brièvement, sont des
arguments qui entraînent des considérations de part et d'autre. Si
on invoque la nécessité de la décision individuelle ou de
la liberté personnelle pour refuser de se soumettre à une
réglementation contraignante proposée par un gouvernement, sous
prétexte qu'il s'agit d'individus qui sont menacés dans leur
intégrité et qu'ils sont seuls ou uniquement, contrairement
à un automobiliste, évidemment, je ne veux pas entrer dans une
discussion sociologique à ce sujet; mais il reste très peu de
secteurs où l'individu est menacé individuellement, dans le sens
qu'à partir de toute victime, il y a des coûts sociaux
supportés par l'ensemble de la population. Un motocycliste victime d'un
accident, qui subit des blessures, est évidemment recueilli par des
corps policiers, par les ambulanciers, il est amené dans les
hôpitaux et soigné au même titre que n'importe quelle autre
personne qui est blessée.
Si, par malheur, cette personne est handicapée pour le reste de
ses jours, évidemment la société a à supporter
toute une série de coûts. Si, encore plus malheureusement, la
personne meurt, et au niveau de la motocyclette les statistiques nous
révèlent que les conducteurs sont, pour la plupart, jeunes, la
perte de cette personne est une perte sociale qu'on a, dans d'autres rapports,
éva-
luée à à peu près $125 000 par individu,
perte de productivité, etc.
Je pense que l'argument coûts sociaux est déjà un
argument qu'on peut mettre de côté. Si on va plus
précisément au casque lui-même, quant à sa
configuration, quant au danger qu'il peut représenter, en disant que le
casque diminue l'audition, le casque permet d'être moins conscient de ce
qu'il se passe sur la route, le casque isole le motocycliste ou le motoneigiste
sur son véhicule, l'argument ne tient pas si on examine les normes qui
sont décrites dans le règlement concernant le casque,
particulièrement la norme du bureau de normalisation du
Québec.
Cette norme dit que la vision périphérique doit être
parfaite, avec le casque qui est approuvé, et que sa texture doit
présenter des qualités de confort qui mettent de
côté les arguments qui ont été avancés.
Je ne veux pas m'étendre là-dessus. Le règlement
est suffisamment explicite.
Si on parle de l'audition diminuée, on se rend rapidement compte
que la motoneige, comme la motocyclette, sont des véhicules
extrêmement bruyants et qu'il y a nécessité,
indépendamment de toute autre considération, de protéger
l'audition, les oreilles des individus qui se servent de ces
véhicules.
Dernièrement, il y a une étude qui a été
portée à notre connaissance sur les Inuit qui utilisent
continuellement les motoneiges dans le Grand-Nord et l'étude
révèle que leur degré de surdité est très
avancé, uniquement à cause du bruit fait par les motoneiges.
Donc, le casque, en soi, indépendamment de la protection contre les
fractures, indépendamment de la protection contre les blessures à
la tête, peut déjà être une protection des oreilles.
Le casque, en soi, assure des protections multiples et n'est pas un handicap
absolu.
Lorsqu'on dit que les casques actuels protègent jusqu'à un
impact d'un certain nombre de milles à l'heure, c'est évidemment
exact, parce que les casques ne sont pas conçus pour résister
à tous les chocs possibles. Ils ne sont pas non plus conçus pour
sauver la vie des usagers, quelles que soient les conditions dans lesquelles
les accidents se produisent, de sorte que, si on voulait exiger du casque une
résistance à toute épreuve, il faudrait penser à
plus qu'un casque. Il faudrait penser à une armure, parce que l'argument
suivant deviendrait exact: On sauverait la tête, mais on perdrait le
reste du corps.
M. Bédard (Chicoutimi): On sauverait le casque!
M. Mailloux: On sauverait la tête et on perdrait le reste
du corps!
Une Voix: On ne pourrait pas rejoindre les pédales!
M. Mailloux: Le casque n'est pas une bouée de sauvetage en
soi. C'est un moyen de protection qui peut empêcher les blessures graves
à la tête, dans des accidents relativement mineurs. J'imagine
qu'être projeté à 60 milles à l'heure, par dessus le
guidon d'une motocyclette résulte en des dommages graves à
l'atterrissage de toute façon, qu'on ait un casque ou qu'on n'en ait
pas.
J'ai lu une étude faite par des médecins américains
qui disaient que meilleur est le casque, plus les blessures se produisent
à la base du cou, parce que le casque a réussi, mais c'est un
argument qui détruit l'autre. Si on reproche au casque de ne pas
être suffisamment bon, il ne peut pas être cause d'une blessure
à la colonne cervicale. Et si le casque est bon, il cause une blessure
à la colonne cervicale, précisément parce que, lorsqu'on
est projeté à 50, 60 ou 80 milles à l'heure sur la
tête, le choc se répartit à travers tout le corps et la
colonne vertébrale, le crâne, la colonne cervicale sont toutes des
parties interconnectées.
Encore une fois, on n'a jamais conçu le casque comme étant
un instrument susceptible de sauver la vie de tous les motocyclistes ou de tous
les motoneigistes qui sont impliqués dans un accident.
Que le poids du casque augmente le risque, parce qu'il augmente le poids
de la tête, c'est un élément à considérer,
mais ce n'est peut-être pas un élément
déterminant.
Je ne veux pas m'éterniser sur la réponse à ces
arguments, mais je veux réaffirmer que l'origine de la suggestion aux
Etats américains comme aux provinces canadiennes, d'ailleurs, de
légiférer pour rendre le port au casque obligatoire
découle du fait que la prépondérance des études qui
ont été faites sur cette question veut que le casque
protère son usager contre des blessures et même contre la mort. Et
puisqu'on a parlé de "balance" des inconvénients, si je traduis,
rapidement, l'expression utilisée, on en est venu à la conclusion
que la "balance" des inconvénients était dans la
nécessité d'obliger le port du casque plutôt que de ne pas
l'obliger.
M. le Président, si on me le permet. Tantôt, à la
suite des arguments qu'a apportés le député de
Maisonneuve, je voudrais d'abord préciser que, dans l'esprit des
officiers du ministère, dans mon esprit, il n'a jamais été
question que le ministère envisage ce groupe de citoyens qui se sert du
moyen de transport qu'est le bicycle motorisé comme des gens à
part dans notre société puisque je pense que des motards, des
motocyclistes, on en retrouve dans toutes les couches de la
société. Mon propre fils est parmi ceux-là. Je pense que
ce n'est pas identifié à un parti politique puisque, si je fais
référence au congrès de Portneuf, c'est en fait le groupe
de motards le plus influent de Portneuf qui, avec les accoutrements qu'on leur
connaît, était responsable et de la sécurité et du
bon fonctionnement du congrès.
Alors, je pense que, forcément, loin de notre pensée
l'idée que les motards soient identifiés à des groupes
peut-être bruyants, puisque la machine qu'ils conduisent, en fait,
dérange peut-être les habitudes des gens qui veulent être en
toute tranquilité...
De toute façon, je voudrais apporter les quel-
ques considérations suivantes avec tout le sérieux
possible.
Voici quand même qu'on a un groupe de gens qui circulent sur les
routes du Québec, qui sont quand même... On retrouve, parmi ces
gens, 10% des victimes, des mortalités sur les routes du Québec,
près de 10%.
Il est indiscutable qu'avec le peu de protection dont ils disposent, sur
un véhicule duquel ils peuvent tomber à tout moment lors de
collisions mineures ou autres, ils sont plus exposés que ceux qui sont
protégés par l'intérieur d'un véhicule. Je pense
que le casque protecteur, au moment où on disait qu'en raison de
certains inconvénients dont on a parlé tantôt le
député de Maisonneuve, on n'en ferait pas une obligation, le
lendemain matin, un fort groupe parmi ceux-là, en contrepartie, devant
l'habitude qu'ils ont acquise, de le porter, apporteraient d'autres
doléances. Je ne pense pas avoir souvent rencontré des motards,
ou des motocyclistes qui, comme premier geste à poser avant de
démarrer, ne font pas le nécessaire pour bien fixer le casque que
la loi les oblige à porter.
Tantôt, le directeur du Bureau des véhicules automobiles
parlait de l'autre philosophie développée par le
député de Maisonneuve, disant que ces gens risquaient
principalement leur propre vie, mais, tel que l'a mentionné M. Laflamme,
il est indiscutable que les coûts sociaux sont peut-être moindres
parce que, souventefois, ils se blessent ou ils vont trouver la mort
eux-mêmes sans causer aucun autre dommage à la
société. Mais, souventefois, ils restent impotents de longs mois,
pour ne pas dire leur vie durant. Alors ce ne sont pas les polices d'assurance
qui les protègent, mais la collectivité qui également
subit le contrecoup de tels accidents.
Il ne faut quand même pas aller très loin dans chacune de
nos circonscriptions pour constater... J'ai eu moi-même, en septembre
dernier, le fils d'un de mes amis qui a trouvé une mort assez affreuse
dans un accident, pourtant, où la vitesse était très
réduite, en période de pluie diluvienne, alors qu'il circulait
à quelques milles à l'heure peut-être quinze ou
vingt milles à l'heure mais il avait eu l'imprudence de ne pas
porter son casque protecteur et en arrivant dans un trou provoqué par la
pluie diluvienne, il a perdu le contrôle et est allé donner contre
un poteau de clôture.
Immédiatement, il a eu une fracture de la boîte
crânienne et est mort instantanément. Je ne voudrais pas affirmer
que s'il avait porté son casque, une autre partie du corps n'aurait
peut-être pas été blessée lamentablement, mais il
ressort que sauf sur la boîte crânienne, aucune autre blessure,
même superficielle, n'apparaissait. La mort a été
instantanée.
Je suis bien prêt à faire en sorte que nos fonctionnaires
vérifient de nouveau auprès des manufacturiers, en consultation
avec d'autres provinces, le type de fabrication d'un casque protecteur. Je
conviens qu'en période estivale, il peut être difficile à
porter, il amène peut-être une certaine buée sur les
lunettes que portent les conducteurs, les motocyclistes; mais si cette
fabrication, pour éviter les inconvénients de la chaleur, le
casque doit être tellement décomposé qu'il est facile
à porter, mais qu'il ne donne plus la protection à la boîte
crânienne que les règlements actuels permettent de donner, je
pense qu'on se retrouvera également devant d'autres situations
déplorables.
A présent, il y a peut-être le phénomène de
la température aussi qui a permis que des Etats américains,
plusieurs connaissant des températures pas mal plus
élevées que connaît le Québec, ont été
amenés à penser que certaines contraintes inacceptables ont
lésé la liberté de choix. Au Québec, à moins
de quelques jours par été, je ne pense pas que les
températures que l'on connaît soient analogues à ce qu'on
rencontre là-bas et que cela apporte les mêmes
inconvénients.
De toute façon, étant donné que les deux
côtés de ceux qui sont appelés à les porter, il y a
des opinions complètement disparates et que ce ne pourrait être
une décision prise à la légère, je n'annonce
absolument rien de nouveau dans les obligations qui sont actuellement faites
à ceux qui conduisent ces véhicules. Mais il n'y aura pas de
changement à moins qu'il ne soit prouvé avec le moins de doute
possible que ces gens qui subissent certains inconvénients, ne
subiraient pas des dommages beaucoup plus graves si on ne protégeait pas
leur tête par la réglementation qui est faite, que la plupart
d'ailleurs acceptent assez bien, et que d'autres par contre contestent pour des
raisons qui peuvent être plausibles et qui peuvent apporter
peut-être... le casque peut être à l'origine de certains
accidents. Je pense que si on faisait la contrepartie, à savoir combien
d'accidents n'ont pas été aussi graves que prévus parce
qu'il y a une partie du corps importante qui était quand même
protégée... Je voudrais bien que mes fonctionnaires revoient
l'argumentation qui a été apportée par le
député de Maisonneuve et par ceux qui lui avaient fait ces
doléances. Ultérieurement, on pourra quand même
évaluer la situation, afin de se rendre compte si la
réglementation aussi bien pensée qu'elle ait été
faite puisse nous permettre, non pas peut-être enlever l'obligation, mais
d'apporter quelques modifications qui rendraient le port du casque
peut-être plus fonctionnel.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Nicolet-Yamaska.
M. Faucher: Seulement quelques mots pour renforcer les arguments
qui ont été dits. C'est parce que j'ai eu connaissance de deux
accidents mortels et on a prouvé que si les motocyclistes avaient
porté leur casque ils ne seraient pas morts.
Des motocyclistes s'en allaient sur la route, c'est arrivé
dernièrement, et un bout de pneu qui trainait les a atteints en pleine
figure. S'ils n'avaient pas eu de casque, je pense que cela aurait
été dur. Ensuite, il y a les oiseaux qui les frappent dans la
figure. Il y a aussi la pression, quand ils rencontrent un camion, qui est
tellement forte que c'est très dangereux de perdre la maîtrise
du
volant, de nuire à une auto et de provoquer un accident.
Naturellement, pour ce qui est de l'argument de liberté, certes, il a sa
liberté, mais il peut enlever la liberté de l'autre et causer un
accident. Il ne faut pas oublier cela non plus. C'est la même chose pour
la ceinture de sécurité. Si un type n'a pas sa ceinture de
sécurité, s'il est étourdi, il peut causer un accident.
L'argument de la liberté, j'y crois donc un peu, mais pas trop. Pour la
chaleur, cela peut se corriger. Comme on disait tout à l'heure, cela
dépend du climat où on vit. La question du bruit a
été expliquée. Dans les accidents dont j'ai eu
connaissance et qui ont été mortels, je suis convaincu que si le
type avait eu son casque, cela ne se serait pas produit. Ce sont les quelques
mots que j'avais à dire.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
qu'il y a au moins un point sur lequel tous les membres de la commission sont
d'accord, c'est qu'il y a chez les "motards" autant de gens honnêtes que
dans les autres groupes de la société et qu'ils doivent
être traités comme des citoyens à part entière.
M. Mailloux: Je suis parfaitement d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas l'intention, M. le
Président, de reprendre un par un les arguments du député
de Maisonneuve à la lumière des réponses apportées
par le ministère. Il y a peut-être une question que j'aimerais...
Cela ne sert à rien de reprendre toute cette argumentation. Je pense
qu'elle a été assez élaborée tant d'un
côté que de l'autre, il s'agit de partir de ces arguments, des
points soulevés et de se faire une idée dans un sens ou dans
l'autre. Ceux qui ont à prendre des décisions ont quand
même un tableau assez clair des avantages et des inconvénients. Le
directeur du BVA a mentionné qu'il y avait à juste titre des gens
favorables au port du casque comme il y en a qui sont contre. J'aimerais savoir
s'il a eu un sondage ou des représentations de ceux qui ont à
porter le casque, des motards eux-mêmes, sur l'opportunité de se
voir imposer le port du casque ou encore, lorsqu'il nous dit qu'il y a une
sorte de prépondérance en faveur du port du casque, si c'est
à partir plutôt de certaines associations autres que des
associations de motards.
M. Mailloux: Evidemment, on a plus tendance à recevoir des
représentations des gens qui sont contre quelque chose que de ceux qui
sont favorables à quelque chose et, par habitude, on finit par
déduire que ceux qui ne disent rien consentent.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas toujours vrai.
M. Mailloux: On finit par considérer la quan- tité
de représentations défavorables comme étant un pourcentage
de ceux qui sont défavorables et tous les autres comme ceux qui sont
favorables. Ce préambule étant fait, nous avons reçu des
représentations uniquement de cette organisation qui s'appelle "Anti
Helmet Law Association". Nous avons reçu des représentations
d'autres associations de personnes qui sont préoccupées par la
motoneige et la motocyclette. Dans mon esprit et dans le règlement,
d'ailleurs, les deux questions sont liées, le motoneigiste et le
motocycliste. C'est à partir des contacts que nous avons eus avec les
diverses associations de motoneigistes comme de motocyclistes que nous
concluons que la prépondérance est du côté du port
du casque plutôt que contre le port du casque.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous partez du point
d'assimilation des motoneigistes avec ceux qui conduisent la moto?
M. Mailloux: On part du fait que le casque, étant
imposé à la fois aux motocyclistes et aux motoneigistes, s'il
était nuisible parce que les arguments qu'on avance à
rencontre du port du casque valent aussi bien pour le motoneigiste que pour le
motocycliste ...
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf peut-être à un
point où je pense que cela doit être différent, c'est quant
à la surdité. Vous nous avez donné un exemple tout
à l'heure...
M. Mailloux: Avec les Inuit...
M. Bédard (Chicoutimi): Chez les Inuit, où le taux
de surdité était plus élevé.
M. Mailloux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): II faut quand même tenir
compte que, sur une motoneige, le moteur est en avant; les effets sont bien
différents sur le conducteur, qu'une motocyclette où le moteur
est sous lui.
M. Mailloux: Ils font du bruit tous les deux.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est peut-être pas
semblable...
M. Mailloux: Je ne pense pas que le motocycliste dépasse
la vitesse du son.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais sans dépasser la
vitesse du son, au niveau de l'intensité du son, il reste quand
même que la situation du moteur, sans partir une longue discussion
là-dessus, peut amener des conséquences qui peuvent ne pas
être les mêmes dans un cas ou dans l'autre.
M. Mailloux: On part du fait que les situations sont un peu
comparables. Non pas similaires, mais comparables. Sur la visière du
casque, il peut
se faire de la gelée, il peut se faire de la buée, il peut
y avoir de la neige et tout cela. On peut trouver des inconvénients dans
les deux situations, mais le sens de la réponse à la question qui
était posée est le suivant.
Si on a maintenu l'obligation du port du casque, c'est qu'en fait, les
personnes qui nous ont demandé d'enlever l'obligation du port du casque
sont en infime minorité...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous ne croyez pas
qu'avant d'imposer une telle réglementation, il y aurait avantage
à procéder à un certain sondage chez ceux qui conduisent
la moto?
M. Mailloux: La réglementation est imposée depuis
avril 1973; elle est déjà...
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux dire, par rapport à
ceux qui voudraient voir disparaître cette réglementation
existante. Avant de la continuer, est-ce que, comme dans le cas des
motoneigistes, ce ne serait pas bête de savoir ce que les usagers de la
moto pensent véritablement sur la question?
M. Mailloux: En fait, l'étape qu'on devrait franchir
à ce moment-ci, c'est qu'il existe, au Bureau des véhicules, un
service qui s'appelle le service d'étude en sécurité
routière. On peut confier, à ce service d'étude en
sécurité routière, la question d'analyser l'impact du port
du casque aux motoneigistes et aux motocyclistes, depuis que l'obligation
existe et, à la lumière du résultat de cette étude,
de rendre une décision.
M. Mercier: M. le Président, est-ce que le directeur du
Bureau des véhicules ne pourrait pas nous dire s'il y a eu consultation
également, dans le temps, avec les motocyclistes de la
Sûreté du Québec, qui ont vécu des
expériences avec des clubs de motocyclistes?
M. Mailloux: Oui, d'ailleurs, il y avait des policiers
éducateurs avec des groupes de motocyclistes qui étaient parmi
ceux qui mettaient de l'avant l'idée de l'imposition du port du casque
aux motocyclistes.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que cela termine la
discussion sur le port du casque? Si oui, nous pouvons revenir au programme 7:
Transports maritime et aérien
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'on a pas mal
étudié l'affaire.
Transport maritime
M. Mailloux: M. le Président, tantôt, le
député de Chicoutimi avait posé une question relativement
à l'installation portuaire de l'île aux Coudres. Les
réponses que je pourrais donner sont les suivantes: En fait, le
gouvernement fédéral, devant le bris du débarcadère
de l'île aux Coudres, a consenti, en période automnale, à
construire un nouveau débarcadère à l'est du quai actuel,
tout à côté, un débarcadère qui n'est pas
encore livré, mais qui le sera dans les prochains jours.
Ceci a obligé le ministère des Transports qui doit assurer
le service entre les deux rives du Saint-Laurent, de Saint-Joseph-de-la-Rive
à l'île aux Coudres, à trouver des moyens de fortune pour
permettre aux camions lourds de pouvoir traverser à l'île aux
Coudres.
L'on sait la défense formelle qu'avait faite le gouvernement
fédéral, le ministère des Travaux publics, au moment
où est arrivé le bris du ponton de Tadoussac, le même
phénomène à l'île aux Coudres et le même
phénomène qu'on retrouve aujourd'hui au ponton de l'île aux
Grues; il ne permet pas à des camions dont la pesanteur, camion et
charge, dépasserait 10 000 livres de circuler sur ces
débarcadères. En quelques mots, cela veut dire qu'aucun camion de
cinq tonnes, sept tonnes et plus, même allège, ne pouvait circuler
avec de la marchandise à bord.
On a fait plusieurs démarches. On a consulté la population
de l'île aux Coudres. Une demande avait été faite par les
insulaires pour que, vu la fin du contrat de la desserte de la
Basse-Côte-Nord, pour laquelle on avait nolisé, on avait
loué un aéroglisseur de Bell Aero Space, on prolonge l'entente de
la Basse-Côte-Nord aux mêmes conditions, pour quelques semaines,
afin de transporter les camions d'une rive à l'autre et non pas les
passagers.
On a vu un passager, tel le président du Parti
québécois, M. Lévesque, essayer le véhicule, faire
la traversée avec les maires de l'endroit, expérience que j'avais
connue moi-même, ici, à Québec, entre l'Anse-aux-Foulons et
le pont de Québec, pour connaître l'utilité d'un tel
véhicule. Mais il ressort qu'après quelques semaines
d'activités, des camions chargés de tourbe principalement ou de
marchandise étaient transportés d'une rive à l'autre, mais
on remarquait que les conducteurs de camions ne voulaient même pas
embarquer dans l'aéroglisseur. Ils craignaient pour leur vie. Ils
faisaient la navette, par la traverse, pour aller rejoindre
l'aéroglisseur de l'autre côté. Cela apportait un bruit
infernal à deux municipalités qui sont environ à deux
milles de distance. L'on sait que, si un aéroglisseur peut desservir
assez facilement la Basse-Côte-Nord, alors que les agglomérations
ou les localités sont à très longues distances, entre deux
rives qui sont à deux milles de distance, point n'est besoin de vous
dire que, pour ceux qui étaient couchés dans un hôtel,
à un mille de distance, il n'y avait pas de repos possible après
6 heures du matin.
C'est devenu presque infernal pour tous ceux qui résidaient sur
les deux rives du Saint-Laurent. On a réévalué, devant ces
phénomènes, la possibilité de faire le calcul entre les
coûts supplémentaires que cela entraînerait, au
ministère, pour payer la différence entre une charge normale sur
un camion régulier et un camion "pick-up" qui, forcément, prend
moins de charge, et on a consenti à payer aux insulaires et à
ceux qui avaient des matières à faire transporter la
différence du coût. On
s'est aperçu qu'au lieu de payer $100 000 pour un
aéroglisseur qui ne rendait pas tous les services qu'on espérait,
pour environ $20 000 ou $22 000 par mois, en payant la différence des
coûts de transport, on pouvait, sur la traverse, avec des camions
légers, satisfaire les gens. C'est ce qu'on a fait depuis ce temps,
jusqu'à cette semaine, où peut-être le nouveau
débarcadère sera en place.
Je n'ai pas les chiffres approximatifs à la mémoire, mais
je pense que le premier mois de fonctionnement, tel le contrat de la
Basse-Côte-Nord, avait pu coûter environ $100 000 pour la location,
alors que, depuis ce temps, on paie environ $20 000 ou $25 000, suivant
l'importance de la circulation, pour la différence dont on assume la
responsabilité.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait un plan d'expropriation
du service de traversiers au profit de la Société des traversiers
du Québec qui incluait la traverse de l'île aux Coudres. Quand
cette prise en charge sera-t-elle effectuée? Le ministre serait-il en
mesure de nous dire quelle somme est impliquée?
Quels traversiers la société des traversiers du
Québec prévoit-elle utiliser et à quelle date tout cela
pourrait être en vigueur?
M. Mailloux: Les procédures de prise en charge par la
Société d'Etat sont amorcées déjà depuis
l'automne dernier. Il y a eu quelques rencontres entre la Cartier Navigation et
les fonctionnaires du ministère. Les montants en cause ne sont pas
tellement élevés, puisque les navires qui serviront à
l'île aux Coudres sont des navires qui appartiennent en totalité
au gouvernement. Jeudi matin, le Trois-Rivières reprendra son service.
En période hivernale, il arrive que, pour les inspections du
Trois-Rivières ou autrement, on doive y envoyer le Radisson, qui
appartient également au gouvernement. Le seul navire qui appartenait
à la Cartier Navigation était la Marjolaine. Celui-ci fait
actuellement le service depuis le bris des deux navires mentionnés
tantôt, mais il appartient maintenant au gouvernement, qui s'en est
porté acquéreur pour un montant de $50 000 en 1975. Ce navire est
affecté présentement ou sera affecté en période
d'été, comme il l'a été l'an passé, à
la navette entre l'île aux Grues et Montmagny.
Alors, les montants en cause sont minimes; la première offre du
gouvernement était de quelques dizaines de milliers de dollars pour
quelques actifs peu importants et peut-être le manque à gagner. La
note demandée par la Cartier Navigation est plus élevée,
quelque $100 000, si ma mémoire m'est fidèle.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas plus que cela.
M. Mailloux: Non, cela peut varier entre les quelque $30 000
qu'offre le ministère et les $100 000 ou $150000 qu'elle demanderait,
mais c'est simplement pour la perte de revenu possible que subirait la
compagnie qui détient un permis. Aussitôt que la
négociation sera terminée, c'est la
Société d'Etat qui en prendra la responsabilité
entière.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le problème de
la traverse "aux îles", autrement dit la traverse des
Iles-de-la-Madeleine, est-ce qu'on pourrait savoir les projets du
ministère, relativement à l'augmentation de la capacité
des traversiers reliant les îles à la terre ferme? Où en
sont, à l'heure actuelle, les études en vue d'améliorer la
qualité de ce service? Est-ce que le ministère a fait faire des
études sur la possibilité d'établir un lien maritime
rapide peut-être du genre aéroglisseur, étant donné
que les rives sont pas mal plus éloignées entre le Québec
et les Iles-de-la-Madeleine?
M. Mailloux: Je dois dire que nous n'avons pas entrepris
d'études qui permettraient de conclure qu'un aéroglisseur devrait
desservir plus rapidement les Iles-de-la-Madeleine vers la terre ferme, la
Gaspésie. Si aucune étude n'a été entreprise, c'est
qu'on doit quand même constater que les coûts prohibitifs des
aéroglisseurs ne permettent pas toutes les possibilités
financières qu'on retrouve à l'intérieur de notre budget.
Ce sont des coûts passablement élevés qui sont
entraînés par la manutention, par la mise en place de tels
services d'aéroglisseurs, des équipes très
spécialisées, où les salaires sont élevés,
où les problèmes techniques se succèdent sans arrêt.
Je conviens qu'il y a des aéroglisseurs sur la Manche depuis quelques
années, mais avec une circulation extrêmement importante et
peut-être sur une distance plus courte.
Il y a eu récemment une demande d'amélioration du service
qui avait été proposée par le gouvernement
fédéral, mais nous n'y avons pas souscrit pour la raison
suivante: Un groupe de Québec, je pense que c'est un avocat, je n'ai pas
le nom en mémoire, qui est dans le secteur maritime également,
pas celui... Duval, je pense, qui est rattaché au problème
maritime, qui possède, je pense, quelques navires, avait réussi
à obtenir du gouvernement fédéral après des
négociations, la possibilité d'ajouter un navire qui irait vers
le Cap-Breton.
Le gouvernement fédéral s'engageait annuellement à
payer une subvention je peux me tromper dans les chiffres, mais ce ne
sera pas un gros pourcentage de $800 000 et on demandait $200 000 au
gouvernement du Québec et $100 000 étaient payés par la
province de l'Ile-du-Prince-Edouard.
Nous avons refusé de contribuer à une telle mise en place
d'un service supplémentaire, parce que, dans notre esprit, cela aurait
peut-être amélioré le service, mais cela aurait
drainé le transport vers une province voisine et je ne pense pas que je
doive souscrire à une politique qui ne favorise pas les
intérêts du Québec.
Nonobstant ce que pouvaient penser le gouvernement fédéral
et l'Ile-du-Prince-Edouard, nous n'avons pas voulu souscrire à une telle
mise en place de nouveaux services supplémentaires. Je dois ajouter que
c'est mon intention, en période
d'été, de faire quand même une analyse assez
sérieuse des problèmes de traversiers aux Iles-de-la-Madeleine,
parce que plusieurs anomalies sont constatées dans les compagnies qui
donnent le service actuellement. Je retrouve des anomalies qui m'obligeront
à faire une revue d'ensemble des subventions qui leur sont
accordées, de la façon dont les dépenses sont
comptabilisées, parce que la compagnie qui dessert, en même temps
a des transports par camions sur la terre ferme. Je me demande s'il n'y a pas
une autre compagnie qui fournit d'autres choses, il semble qu'il y a
passablement de mélange. Cela mériterait d'être
vérifié par le vérificateur et par une enquête plus
approfondie sur l'ensemble des coûts qu'on nous donne, mais sur lequel on
n'a pas toute la vérification qu'on voudrait.
Dans les mois qui vont suivre, aussitôt que mes fonctionnaires
seront un peu plus disponibles, nous allons compléter une étude,
demandée d'ailleurs par le député des
Iles-de-la-Madeleine, qui également constate certaines anomalies.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour un lien plus rapide, plus
efficace.
M. Mailloux: Un lien plus rapide, et d'abord voir le lien actuel.
Pourquoi ne donne-t-il pas tous les services qu'on espérerait en
retirer? Voir de quelle façon son administration se fait et en
même voir de quelle façon on pourrait l'améliorer.
S'il y avait une décision favorable, relativement à
certaines richesses naturelles qui sont là-bas, sur lesquelles SOQUEM
travaille actuellement, on pourrait peut-être changer quelque peu la
facette du problème.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, toujours
au programme 7, élément 2, concernant le traversier-rail COGEMA,
sur lequel il y a eu une discussion qui a quand même été
assez longue en commission parlementaire, le ministre peut-il nous dire
où en est rendu le dossier? Quand prévoit-il le début du
service? Pourrait-il nous dire ce à quoi il s'attend en termes de
régularité de service?
M. Mailloux: La date la plus optimiste possible pour la mise en
place d'un service de traversier-rail là-bas pourrait être la fin
de l'année 1977, si nous ne rencontrons aucun inconvénient
majeur, la fin de l'année 1977, éventuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les taux et tarifs dont
il avait été question amplement en commission parlementaire et
à la suite de plusieurs questions qui ont été
posées à l'Assemblée nationale, y a-t-il des politiques
établies?
M. Mailloux: II y a deux problèmes d'abord avec lesquels
on semble assez mêlés dans les critiques qui sont
apportées. On se rappellera que j'avais pris des précautions
assez importantes dans le projet de loi de la société portuaire,
par lequel le lieutenant-gouverneur en conseil pourrait fixer des taux de
quaiage par le pouvoir du lieutenant-gouverneur en conseil.
La grande critique qui a toujours été formulée par
les compagnies de navigation de même que par les routiers est que cela
sera un service dont les quais seront construits par les gouvernements et pour
lesquels, par la suite, devant des déficits importants, par le biais des
subventions, on concurrencera et les caboteurs et les routiers. Dans mon
esprit, et dans toutes les directives que j'avais données à mes
officiers supérieurs, on avait d'abord mis les prescriptions à la
Loi des installations portuaires pour qu'un taux normal soit d'abord
exigé comme quaiage, taux suffisant pour que les installations puissent
vivre par elles-mêmes par la suite et il appartiendra à la
Commission des transports, au moment de la mise en service... Il appartiendra
à COGEMA de se présenter devant la Commission des transports qui,
elle, devra fixer des tarifs susceptibles d'amener le service à
rentabilité, mais cela ne sera pas la décision sur cette facette
du problème du ministre des Transports ou du lieutenant-gouverneur en
conseil. Cela sera la Commission des transports qui, après
l'étude du dossier, du tonnage à transporter, fixera un tarif
pour le passage d'une rive à l'autre. Seulement à ce moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est-il en mesure de
nous dire quelle est la participation définitive des compagnies
ferroviaires à COGEMA?
M. Mailloux: Dans les installations portuaires, la Compagnie des
chemins de fer nationaux versera un montant de $1 million alors que le
gouvernement fédéral verse $2 millions; le gouvernement
provincial, $2 millions; le Canadien National, $1 million et les
municipalités de Hauterive et de Baie-Comeau, $500,000. Ce ne seront pas
les $10 millions ou les $15 millions dont on a parlé
récemment.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est-il en mesure de
nous dire les répercussions de l'entrée en service du
traversier-rail sur le transport des marchandises transitant par
Pointe-au-Pic?
M. Mailloux: Sur les doléances qui ont été
apportées par les débardeurs de Pointe-au-Pic, je pense que j'ai
toujours accepté, confessé, qu'au moment où un
traversier-rail serait mis en service entre les deux rives du Saint-Laurent,
pour répondre aux voeux qu'on me comprenne bien et de la
rive nord et de la rive sud, suite aux études qu'avait faites l'OPDQ, je
pense que c'était le moyen le plus court pour un réseau
ferroviaire qui pourrait être mis en place sur la Côte-Nord.
J'avais dit à ce moment, et comme député de
Charlevoix, je voyais venir des difficultés pour les caboteurs qui, pour
plusieurs, sont encore dans Charlevoix...
Ce que je comprenais mal, par contre, c'est qu'au moment où la
compagnie qui oeuvre principalement à Pointe-au-Pic, se plaignait
amèrement du trafic qu'elle pourrait perdre au lieu de s'associer avec
d'autres caboteurs J'avais déjà fait
référence à ce phénomène n'avait pas
jugé bon de faire une coopérative ou une association de
caboteurs et de remplacer COGEMA qui ne serait pas venue au monde.
Je pense qu'il aurait appartenu, à ce moment, à des
caboteurs de faire ce service. Plutôt que d'agir de la sorte, l'on se
rappellera que trois demandes furent déposées devant la
Commission des transports, celle qui concerne les activités de
Pointe-au-Pic, les agences maritimes et la demande de COGEMA et ce n'est qu'au
moment où la Commission des transports, peut-être en raison de
l'appui apporté par les deux rives du Saint-Laurent, l'ensemble des
municipalités, les Chambres de commerce et même des partis
politiques, que cela soit le parti de l'Opposition et le Parti
libéral... je pense que tout le monde a été d'accord que
l'on pourrait rejoindre les deux rives assez facilement et que cela rejoignait
la préoccupation de l'ensemble du développement de l'est du
Québec, principalement.
Alors, j'ai fait reproche, à ce moment, aux compagnies qui
aujourd'hui, blâment peut-être de perdre un peu de trafic, de
n'avoir pas eu ces préoccupations au moment où, si elles avaient
obtenu, chaque compagnie, le service de traver-siers... à ce moment, on
ne parlait pas de perte d'emplois, mais on cherchait à régler le
sort d'une compagnie. On ne l'a pas fait. On a laissé passer COGEMA. Il
y avait, indiscutablement, une perte de trafic pour Pointe-au-Pic comme il y
aura, éventuellement, une perte de trafic peut-être pour certaines
marchandises manutentionnées à Québec ou pour des routiers
également.
Mais avant de dramatiser, il faudrait se rappeler...
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites une perte
d'emplois pour des travailleurs du port, étant donné que cela va
passer au niveau du traversier-rail, est-ce que cela peut être
imposant?
M. Mailloux: S'il y a 10 000 tonnes de marchandises de moins qui
viennent vers Pointe-au-Pic ou 25 000 tonnes, cela peut signifier une perte
d'emploi pour sept, huit ou dix débardeurs. Je ne connais pas cela
à la lettre, parce qu'il ressort que, chaque fois qu'il y a un volume
à transporter, pour une matière qui n'est plus
transportée, parfois il y a une autre matière qui vient la
remplacer. C'est une évolution normale. Je me voyais mal placé
comme ministre des Transports, parce que député de Charlevoix,
pour venir dire: C'est bien de valeur, le développement des deux rives
du Saint-Laurent, on le met de côté parce que cela peut faire
perdre dix emplois aux débardeurs de Pointe-au-Pic et enlever quelques
profits éventuels à une compagnie privée, qui était
la compagnie de là-bas.
Il y a un autre phénomène qu'on ne se rappelle pas,
semble-t-il, à ce moment-ci, c'est que le ministre des Transports
était pris devant une autre option également. Au moment où
des compagnies dont on parlait tantôt se présentaient devant la
Commission des transports pour obtenir pour elles, pour chacune d'elles, le
permis, au même moment, une compagnie qu'on appelle Incan Ship, sans se
soucier d'un permis fédéral, sans se soucier d'un permis
provincial, de la Commission des transports du Québec, nonobstant toute
autre considération, décidait qu'elle, elle n'irait pas devant la
Commission des transports du Québec, n'irait pas à la Commission
fédérale des transports; elle organisait son propre service pour
un contrat de 350 000 tonnes qu'elle avait obtenu de QNS. On se rappellera
également ce phénomène. C'est tellement visible qu'il y a
ici une installation portuaire qui a coûté $1 million et qui a
été construite pour Incan Ship pour la mise en marche de ce
service de tra-versier, pour respecter les clauses du contrat de 350 000 tonnes
de papier vers Québec. Quand on nous dit également que le port de
Pointe-au-Pic ou ailleurs perdra le tonnage du papier, j'affirme ici que jamais
une des 350 000 tonnes qui sera transportée par la rive sud du
Saint-Laurent n'est venue par Pointe-au-Pic ou ailleurs parce que la
totalité de la production de QNS est de 550 000. C'est à
même les 200 000 tonnes qui ne sont pas au contrat que cela pourrait
être dirigé sur des pays européens par des bateaux qui font
la navette sur l'océan, par des "canal boats" ou par des bateaux qui
pourraient rejoindre le port de Pointe-au-Pic ou le port de Québec mais,
dans les 200 000 tonnes qui ne sont pas inclues au contrat. Si on ajoute
à cela le phénomène qu'il est possible que, dans
Baie-Comeau, un moulin de bois de sciage vienne ajouter 100 000 tonnes de bois
de sciage à transporter, qu'on regarde la capacité d'un
traversier-rail qui devra d'abord transporter 350 000 tonnes qui
n'étaient pas transportées sur Pointe-au-Pic ou ailleurs, mais
qui étaient transportées par des "canal boats" et qu'on ajoute
les 100 000 tonnes qui éventuellement viendraient d'un moulin de bois de
sciage là-bas, on a déjà équipé à
presque 90% un traversier-rail entre Matane et Godbout. Le tort que cela peut
entraîner pour d'autres compagnies de navigation n'est quand même
pas aussi important qu'on veut le prétendre. A présent, Incan
Ship pouvait, sans que je n'y puisse quoi que ce soit, non pas pour faire du
transport pour d'autres, mais à son propre compte, prendre son bateau,
le transférer à QNS et, à son propre compte, le même
qu'un marchand de Chicoutimi peut se présenter demain matin à la
Commission des transports et avoir pour son propre compte un permis ipso facto,
la même chose pour Incan Ship, en transférant son bateau à
QNS comme propriétaire, pouvait transporter vers Québec les 350
000 tonnes de papier et toute autre marchandise qui appartenait à QNS,
dans un sens ou dans l'autre, sans qu'aucun des gouvernements et qu'aucune des
Commissions des transports, québécoise ou fédérale,
puisse apporter la moindre doléance. Quand je dis en Chambre que je
protesterais advenant qu'on transporte certaines marchandises n'appartenant pas
à QNS, c'est si la compagnie Incan Ship transportait d'autres
marchandises que celles appartenant à la compagnie qui serait
propriétaire du bateau. Je pense que c'est en quelques mots la
situation. Si le ministre des Transports n'avait pas accepté
d'entériner la décision
de l'Office de planification et le voeu exprimé par tous les
partis en Chambre, on se serait retrouvé devant un transport fait contre
nature vers Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que si on a posé
ces questions, ce n'est pas qu'on est contre le projet comme tel, mais
c'est...
M. Mailloux: D'ailleurs c'est...
M. Bédard (Chicoutimi): A la suite de certaines demandes
qui ont été faites par des travailleurs de...
M. Mailloux: D'ailleurs, c'est ce qui m'avait un peu
estomaqué.
M. Bédard (Chicoutimi): ... port de Pointeau-Pic qui
étaient en droit de s'inquiéter.
M. Mailloux: J'en avais parlé avec mon collègue de
Saguenay qui, forcément, a été...
M. Bédard (Chicoutimi): Et qui était au dossier
à ce moment-là.
M. Mailloux: ...était dans le dossier du premier au
dernier mot parce que, pour chacun des gestes qu'on a posés, pour
chacune des étapes qu'on a eu à franchir, en tout temps, j'ai
toujours consulté les députés, celui de Matane et celui de
Saguenay, sur le phénomène de relier les deux rives du
Saint-Laurent. L'autre jour, quand j'ai vu un commentaire dans les journaux
disant que cela allait être présenté au représentant
du Parti québécois là-bas, je me suis dit en
moi-même ceci: II n'a pas consulté Québec parce qu'à
ce moment-là, il saurait pertinemment que les gens de l'Opposition ont
été consultés et ont appuyé le projet de relier les
deux rives du Saint-Laurent. Ce n'est pas un problème politique, c'est
un problème...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, indépendamment des
opinions de l'Opposition, comme cela arrive de la part des
députés au pouvoir, on est là quand même pour
acheminer certaines préoccupations que peuvent avoir des groupes
d'individus; dans le cas présent, des groupes de travailleurs de
Pointe-au-Pic s'interrogeaient sur les conséquences de la mise en
application du projet.
M. Mailloux: Je n'ai jamais nié que cela apporterait
certaines contraintes et certaines pertes de marchés éventuels
pour le port de Pointe-au-Pic ou le port de Québec et j'ai toujours dit
que ce seraient les caboteurs et peut-être les routiers qui auraient le
contrecoup d'un moyen de transport qui permettrait peut-être aux
comtés de Saguenay et de Duplessis d'avoir des prix compétitifs
qu'ils n'ont pas actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que des études ont
été faites ou si le ministère entend faire des
études qui seraient de nature à permettre que certains transports
de marchandise puissent être orientés vers Pointe-au-Pic, de telle
façon qu'enfin de compte, l'activité de ce port ne soit pas de
nature à diminuer?
M. Mailloux: Comme ancien marin, même si tout le monde ne
sera pas d'accord, le port de Pointe-au-Pic demeure, le plus près du
centre du Québec, le port d'hiver le plus naturel qu'on puisse trouver
puisqu'il n'y a aucune glace qui, douze mois par année, vienne obstruer
l'arrivée de ce port, alors qu'ici même, à Québec,
quoiqu'on veuille faire du port de Québec un port douze mois par
année, de l'île aux Coudres vers Québec, cela prend, en
période hivernale, des brise-glace pour libérer le fleuve, tandis
que le port de Pointe-au-Pic est à l'eau claire douze mois par
année. Il restera toujours des compagnies, des expéditeurs ou des
receveurs qui voudront se servir d'un port qui, douze mois par année,
mais principalement en période hivernale... Ce n'est pas tellement en
période d'été, mais c'est en période hivernale
qu'on s'en sert normalement pour des expéditions difficiles dans
d'autres points du Québec. Je remarque que, dans les meilleurs hivers
qu'a connus Pointe-au-Pic, c'est au moment où il y a eu des
grèves importantes dans les ports de Québec ou Montréal,
dans les ports, au moment où les glaces sont venues dans un tel
état sur le Saint-Laurent que ce n'était à peu près
pas navigable; les compagnies de chemin de fer se sont dirigées vers
Pointe-au-Pic parce qu'on savait qu'à ce moment-là, pour le peu
d'espace qu'il y a dans les installations portuaires, on pouvait
expédier en tout temps de l'année. Je pense qu'il restera quand
même une clientèle assez valable, ce que je souhaite ardemment
d'ailleurs. Cela, c'est pour Pointe-au-Pu-ic.
Pour les caboteurs qui subiront sûrement un coup, quand
même, d'autres marchandises pourraient être ajoutées
à celles que transportera principalement le traversier-rail. Si on avait
l'occasion de développer les richesses naturelles dont on parlait
tantôt aux Iles-de-la-Madeleine, lors de la commission, je pense qu'on a
indiqué de quelle façon les caboteurs devraient se regrouper pour
monopoliser, à des conditions acceptables aux deux parties, tout ce
transport qui serait quand même de plusieurs millions de tonnes par
année et qui donnerait peut-être un essor nouveau à tous
les caboteurs du Québec. Ce serait peut-être le coup de barre dont
ils auraient besoin. Je souhaite ardemment que cela se réalise aux
Iles-de-la-Madeleine. Ce serait, je pense, le moment opportun pour les sortir
du marasme dans lequel ces gens vivent actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la
sécurité sur les traversiers. En septembre dernier et encore tout
récemment, certains citoyens faisaient parvenir des plaintes formelles
au ministère relativement à l'absence ou à l'insuffisance
des équipements de sauvetage sur au moins deux traversiers
opérant au Québec, à savoir les traversiers Le Saguenay et
Le Charlevoix et ce, en contravention de certains règlements. Est-ce que
le ministre
a tenu une enquête pour vérifier ces allégations? Si
enquête il y a eu, est-ce qu'il y a des correctifs qui ont
été apportés et est-ce que la situation a
été jugée irrégulière?
M. Mailloux: Je sais qu'une enquête par nos fonctionnaires
est en cours et l'enquête se rend plus loin que la plainte dont on parle
actuellement. Cela rejoint d'autres équipements qui semblent faire
défaut sur d'autres navires. Je ne voudrais pas ajouter quoi que ce soit
qui ne regarde pas la sécurité publique, qui regarde les
pièces qui devraient être en place et qui ne le sont pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, sur les faits mêmes
rapportés, la vérification a été faite?
M. Mailloux: Elle a été faite, mais je n'ai pas eu
le rapport final sur les corrections qui ont pu être apportées. Je
pourrai m'en informer dans les prochains jours et en parler au
député de Chicoutimi aussitôt que j'aurai vu le
rapport.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le Saguenay et à
Charlevoix.
M. Mailloux: D'accord, c'en est deux à
Baie-Sainte-Catherine.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la
propriété des quais situés au Québec,
d'après des informations que le ministre lui-même aurait
demandées et une étude que le ministère aurait fait faire
au coût de $125 000 ou $150 000, sur le sujet que je viens de mentionner,
à savoir à qui appartiennent les quais et autres ouvrages
analogues de Québec à Gaspé, sur la côte
gaspésienne, est-ce que cette étude a vraiment été
faite? Est-ce qu'elle est terminée? Et est-ce qu'elle sera rendue
publique?
M. Mailloux: Cela me fait rappeler une lettre ouverte que je
voyais de quelqu'un qui a écrit dans un journal de mon comté, qui
se demandait si j'étais allé discuter avec mon homologue à
Ottawa, sur l'appartenance, sur la propriété des quais.
Je pense qu'on peut vite démêler la propriété
des quais, parce qu'il y a deux seuls quais qui, à ma connaissance,
appartiennent actuellement essentiellement au gouvernement du Québec. Ce
sont les deux quais construits ici, qui servent aux traversiers de
Québec-Lévis. Ce sont les deux seuls qui sont essentiellement
provinciaux.
Dans la discussion que nous avons avec le gouvernement
fédéral, qui se poursuit depuis deux ans, nous voulons nous
porter acquéreurs des quais desservant des traverses provinciales. On
trouve anormal qu'on ait la responsabilité d'assurer les services des
passagers ou des véhicules entre les deux rives et que ce soit un autre
ordre de gouvernement qui ait la responsabilité de construire des quais,
et de les entretenir, de les entretenir souvent dans un état
déplorable, dont on s'aperçoit au moment où il y a un
bris.
On a fait des demandes au gouvernement fé- déral.
Malheureusement, avec le prédécesseur de M. Lang, M. Marchand,
les discussions ont été très lentes. Lors de la
dernière rencontre, suite aux rencontres que nous avons eues avec M.
Lang, il y a eu une rencontre ultérieure avec M. Sylvain Cloutier, qui
est le sous-ministre principal. Je pense que, dans les tout prochains jours, ou
dans les toutes prochaines semaines, il y aura une proposition formelle de
transfert qui sera faite au fédéral ou une entente dans laquelle
le fédéral nous dirait avec quel transfert fiscal il nous
donnerait la responsabilité de certains quais qui servent
essentiellement à des traverses.
Je ne voudrais certainement pas accepter des cadeaux de Grecs, certains
quais qui coûtent très cher à reconstruire alors que je
n'ai pas la ressource fiscale pour les remettre en bon état. Il faut
qu'ils soient mis dans une condition acceptable, parce qu'on sait que, surtout
avec des bateaux aussi importants que ceux de Québec et Lévis,
qui frappent à toutes les dix ou quinze minutes, on sait quel impact il
y a sur les quais. Etant un ancien navigateur, je peux vous dire que des quais
qui servent à des traverses sont frappés en continuité,
alors que des quais qui servent à des navires qui vont d'un point
à l'autre du Saint-Laurent, ne subissent pas la même force
d'accostage. Ces quais peuvent durer énormément longtemps, tandis
que des quais de traverse, cela dure un très court laps de temps,
quelques années à peine.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre nous a dit clairement
qu'il était insatisfait de la gestion fédérale concernant
les quais et, surtout, qu'il trouvait assez peu efficace ou encore inconvenant
le fait que le gouvernement ait à assurer la traverse de personnes ou de
véhicules et qu'au bout de la ligne, au niveau des quais, ce devraient
être des gestions ou des propriétés
fédérales. Est-ce que...
M. Mailloux: Seulement un exemple de l'anomalie actuelle. Prenons
l'arrêt du service entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac. J'avais fait
une proposition au gouvernement fédéral qui venait d'adopter un
montant de $350 000 pour remettre l'installation de débarquement
à Tadoussac en ordre et l'on savait que si le fédéral
demandait des soumissions publiques, on passerait l'hiver sans
débarcadère et qu'il faudrait laisser circuler tout le camionnage
lourd, par la région où réside le député de
Chicoutimi. Le fédéral n'a pas voulu accepter notre proposition.
Le provincial, devant l'urgence de la situation, aurait
préféré payer $200 000 de plus pour un contrat
négocié qui nous aurait permis de livrer le quai dans les
périodes de janvier ou de février. Mais, avec les soumissions
publiques, la saison hivernale est arrivée et le quai n'a
été livré qu'au mois de juin. Plutôt que de
dépenser les $200 000 qu'on offrait de payer, il nous a fallu payer
presque $1 million de transport supplémentaire pour la différence
qui a été accordée pour faire un détour de 150
milles.
Ce sont un peu de telles anomalies que je veux corriger, en prenant
certains quais et en les faisant surveiller par nos propres fonctionnaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Les explications du ministre sont
assez claires pour conclure que c'est vraiment un cas de
fédéralisme non rentable.
M. Mailloux: Non, dans le sens actuel, ce n'est pas rentable. Il
faut absolument qu'on trouve des responsables et des responsables uniques et
qu'on dise de quelle façon on fait le partage des responsabilités
financières, mais que ce soit le Québec qui, pour les services de
traversiers, soit le responsable des installations portuaires et des
services.
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau des problèmes
urgents qui peuvent se situer dans le Québec, quand on parle de la
situation des quais, j'ai bien l'impression que le gouvernement du
Québec est beaucoup plus près de ces problèmes que ne peut
l'être, en fait, le gouvernement fédéral.
M. Mailloux: La politique du gouvernement fédéral
tend plutôt à aller vers les améliorations à
apporter aux ports dits nationaux.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Mailloux: Je pense que, dans l'étude dont on parlait
tantôt, c'était principalement cette préoccupation que
rejoignait le gouvernement du Québec, de savoir si, dans l'ensemble des
ports où le Québec voit un intérêt vital pour
certaines régions, on devra, nous autres, investir. Tantôt, on
parlait du port de Pointe-au-Pic où, forcément, malgré que
ce soit le port le plus naturel possible, douze mois par année, le
fédéral se refuse systématiquement...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas une priorité
pour le fédéral.
M. Mailloux: ... à investir quoi que ce soit, alors que,
normalement, du côté sud du quai, cela prendrait absolument un
prolongement du quai, pour permettre à d'autres cargos d'y approcher en
tout temps de l'année. Comme il s'y est refusé, s'il arrivait
qu'un jour le gouvernement provincial juge que c'était une
priorité pour la période hivernale, il pourrait peut-être
investir, s'il y avait une entente entre les deux parties. Devant certaines
préoccupations de la province, on ne comprend pas qu'elles ne
rejoindront peut-être pas des préoccupations du gouvernement
fédéral et vice versa.
M. Bédard (Chicoutimi): Devant ces situations que vient de
nous expliciter le ministre et probablement d'autres de même nature qui
se rencontrent aussi, veut-on dire qu'il y a un commencement
d'élaboration d'une politique du Québec pour recouvrer la
propriété des quais qui appartiennent à l'heure actuelle
au fédéral de manière à pouvoir mieux les
administrer, de pouvoir mieux répondre aux besoins financiers qui
peuvent se présenter au niveau de l'amélioration de ces quais,
quitte à avoir, en contrepartie, une sorte de transfert fiscal?
Pourrait-on dire que...
M. Mailloux: Ces transferts de ressources.
M. Bédard (Chicoutimi): ... ces transferts de ressources,
c'est un commencement d'élaboration de politique dans ce sens...
M. Mailloux: On y va peut-être par étapes.
M. Bédard (Chicoutimi): ... ou de volonté dans ce
sens?
M. Mailloux: Si on a parlé d'abord des traversiers, c'est
parce qu'on avait une responsabilité propre, nous autres, qu'on
retrouvait sur ces installations. Il y a une responsabilité plus loin
où, devant le désintéressement possible du gouvernement
fédéral pour certaines installations portuaires qui ont
été construites dans le passé, pour toutes sortes de
raisons, il n'y a jamais un navire qui va y accoster.
Il y a peut-être, par contre, d'autres quais, sur lesquels ne veut
pas investir le gouvernement fédéral, mais qui rejoignent
peut-être des préoccupations du gouvernement
québécois. Alors, la discussion n'est pas close, elle est loin
d'être terminée. Parce qu'il y a quand même de la part des
deux parties des arguments qui sont invoqués, mais je pense que la
philosophie qu'on développe actuellement rejoint des
préoccupations qu'on a déjà soumises à l'attention
du gouvernement fédéral. On a dit dans quel sens on pourrait
accepter certaines responsabilités, mais devant certaines remises qu'on
exigerait avant d'en assumer des responsabilités qui seraient quand
même très onéreuses.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut également
dire peut-être que le ministre a répondu tout à
l'heure qu'il y a des études en cours au ministère, afin
de soutenir ou de détailler une politique qui irait dans ce sens?
M. Mailloux: II y a d'abord l'étude dont on a parlé
tantôt, qui coûte une centaine de milliers de dollars, qui fait
l'inventaire de l'ensemble des installations portuaires et qui permettra au
gouvernement du Québec, soit dans le cas du Gros-Cacouna ou d'ailleurs,
de dire dans quelle direction le gouvernement du Québec prétend
qu'on devrait accentuer les efforts de mises de fonds ou d'améliorations
sur certaines installations portuaires.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
remarque que le ministre d'Etat aux Transports est ici et que tous les
officiers concernant le transport scolaire sont également
présents.
M. Mailloux: Cela va.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, je pense bien que
malgré toute la bonne volonté dont toutes les parties peuvent
faire preuve, c'est presque impossible de terminer ce soir, même si nous
siégeons jusqu'à 23 heures. Peut-être y aurait-il lieu
de suspendre le programme que nous sommes en train d'étudier sur
la politique portuaire et passer au programme 9, concernant le transport
scolaire qui n'est pas tellement long, de telle façon que les officiers
du ministère pourraient être entendus.
M. Mailloux: Je n'ai aucune objection à ce qu'on passe au
transport scolaire, étant donné que les officiers sont ici, et
permettre à mon collègue... Cela va même me permettre de me
reposer les poumons un peu qui sont "maganés" de ce temps-là. Par
contre, est-ce à dire qu'on prétend ne pas être capable de
terminer avant 23 heures?
M. Bédard (Chicoutimi): Bien, il reste...
M. Mailloux: II reste le transport aérien, le
principal.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste le transport
aérien. Il reste aussi un aspect de la politique portuaire qui va
peut-être être un peu plus long, concernant entre autres, le port
de Montréal. L'an passé, à l'étude des
crédits, nous avions voulu commencer à aborder ce sujet, or, on
nous avait reportés à l'étude des crédits de
l'OPDQ. Quand nous sommes arrivés à l'OPDQ, on nous a fait la
politesse de nous dire que cela aurait dû être au ministère
des Transports. Je pense bien que je désire en parler d'une façon
plus élaborée.
M. Mailloux: Sauf, que je devrais dire au député de
Chicoutimi que, pas pour envoyer la balle à qui que ce soit,
l'étude en question n'est pas terminée. Il ne m'est pas possible
de donner de réponse valable à ce moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, il y aura
peut-être... Il y a quand même un exposé de la situation
qu'on voudrait faire, quitte à voir sur quel point le ministre peut
donner des éclaircissements, et puis on pourra faire...
M. Mailloux: La politique du transport... quitte, jusqu'à
23 heures, parler de services aériens, si c'était possible,
durant que les officiers du service aérien seront ici
également.
Le Président (M. Gratton): L'étude du programme 7
est suspendue. Nous passons maintenant à l'étude du programme 9:
Transport scolaire.
Transport scolaire
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le transport scolaire,
un point que je voudrais aborder serait celui concernant la qualification des
chauffeurs d'autobus. Malgré les normes du ministère en ce qui
concerne les permis de chauffeurs d'autobus scolaires, chaque année nous
apporte des exemples de chauffeurs irresponsables qui mettent la vie des
enfants en danger. A maintes et maintes reprises, il y a eu des accusations de
négligence criminelle contre des chauffeurs d'autobus scolaires. Loin de
moi la pensée de vouloir mésestimer d'une façon
générale les chauffeurs d'autobus scolaires. Je sais que la
très grande majorité d'entre eux sont consciencieux et sont
conscients des responsabilités qu'ils ont entre leurs mains. Mais il
reste que, dans ce secteur où une personne, à savoir un chauffeur
d'autobus, a entre ses mains la vie de plusieurs autres personnes, des normes
très sévères se doivent d'être
édictées. Il n'est pas suffisant que ces normes soient tout
simplement dans la réglementation ou dans la loi, mais il est important
qu'elles soient suivies et qu'il y ait des actions très précises
de la part des autorités gouvernementales qui découragent de
façon définitive ceux qui se permettent, autrement dit, de faire
preuve ils sont la minorité, j'en conviens de
négligence et d'outrepasser ou de violer les normes et les règles
du ministère.
Est-ce que le ministre d'Etat a envisagé de resserrer les normes
déjà existantes? Pourrait-il nous faire état de la
situation qui existe à l'heure actuelle?
M. Berthiaume: M. le Président, il n'y a pas de doute que
conduire un autobus scolaire exige des capacités particulières de
la part du chauffeur, compte tenu non seulement du véhicule, mais aussi
des personnes qu'il transporte. Du fait que ce sont des enfants, l'Etat doit
être particulièrement exigeant du côté de ce genre de
conducteurs. Présentement, le Code de la route ne distingue pas entre
les différents types de véhicules, sauf pour exiger un permis de
conducteur ou un permis de chauffeur. Mais, à l'intérieur du
permis de chauffeur, il n'y a pas de distinction, ni même dans la
conduite des camions, par exemple, ou la conduite d'un véhicule
commercial. C'est évident qu'un tracteur qui tire deux remorques est
plus difficile à conduire qu'un six-roues, par exemple.
Dans les amendements qu'on veut apporter au Code de la route à la
session d'automne je ne parle pas des amendements qui doivent venir et
qui sont plus urgents concernant le port de la ceinture de
sécurité, mais d'une refonte du Code de la route qu'on se propose
ou qu'on espère déposer à l'automne nous avons
l'intention de faire une distinction plus précise, plus nuancée
entre les différentes formes de véhicules qui sont susceptibles
d'être conduits par des chauffeurs. De cette façon, on fera une
distinction pour le chauffeur d'autobus scolaire et nous aurons des tests
appropriés.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela pourrait
aller...
M. Berthiaume: Ce programme est en préparation sur le plan
administratif, à l'heure actuelle, de façon que, lorsque la loi
sera adoptée, on ne sera pas obligé d'attendre un an encore pour
mettre les mécanismes et les structures en place. Mais, prévoyant
les amendements à la loi, déjà, nous sommes à
analyser les besoins administratifs pour pouvoir implanter un tel
programme.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela pourrait aller
jusqu'à la mise en place d'une école de
conduite pour chauffeurs d'autobus puisque comme le ministre l'a dit,
cela requiert vraiment des qualités tout à fait spéciales,
étant donné le genre de clientèle desservie?
M. Berthiaume: On m'informe que le Bureau des véhicules
automobiles, à l'heure où on se parle, fait le tour de la
province pour donner des cours de conduite aux chauffeurs d'autobus scolaires.
Ce sont des cours de 30 heures. La préparation administrative, ce que je
viens d'apprendre, est encore plus avancée que je ne le croyais. Il y a
un problème particulier dans le... Si on me permet...
M. Bédard (Chicoutimi): Ces cours sont-ils obligatoires?
Est-ce que les cours qui sont donnés, à l'heure actuelle, par le
Bureau des véhicules automobiles...
M. Berthiaume: Je ne saurais dire. Je ne suis pas du Bureau des
véhicules automobiles, mais le problème va se poser au moment
où le chauffeur va se présenter pour obtenir son permis. S'il
n'est pas en mesure de répondre aux questions ou aux exigences, il y
aura des problèmes à ce moment, mais l'invitation a
été faite aux entrepreneurs et aux commissions scolaires
d'informer les chauffeurs qu'ils doivent se rencontrer pour obtenir des
renseignements du Bureau des véhicules automobiles.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce qu'en dehors des
capacités de bien conduire un véhicule automobile, j'imagine que,
pour un chauffeur d'autobus, cela prend des qualités tout à fait
spéciales de patience, de prévoyance...
M. Berthiaume: C'est extrêmement difficile à
examiner. J'abonde dans le sens du député de Chicoutimi et je
pense, en particulier, au sens des responsabilités peut-être plus
que n'importe quoi.
Le problème particulier des chauffeurs d'autobus scolaires est
qu'ils passent une bonne partie de la journée à attendre,
étant donné qu'ils peuvent faire des circuits le matin, des
circuits l'après-midi, peut-être des circuits le midi, mais il y a
de longues périodes de temps entre les deux et le chauffeur, pour un tas
de raisons, ne voulant pas ou ne pouvant pas se rendre chez lui, passe
peut-être au bar-salon, et c'est le grand problème du transport
scolaire. La majorité des catastrophes ou des tragédies que nous
avons connues depuis que le transport scolaire existe proviennent de ce
phénomène, qu'on ne retrouve pas dans le cas des chauffeurs
d'autobus de transport en commun, par exemple.
M. Bédard (Chicoutimi): Ils sont constamment
occupés.
M. Berthiaume: Pas seulement ça. Quand ils sont en
période d'attente, ils doivent attendre à un endroit
précis. Les chauffeurs, par exemple, de la CTCUM, lorsqu'ils ne sont pas
en devoir, lorsqu'ils ne conduisent pas un autobus, doivent attendre à
un endroit très précis où ils peuvent jouer aux cartes,
prendre du café, n'importe quoi, mais ils ne peuvent pas aller où
ils veulent. Evidemment, ils ont le salaire en conséquence. Ils sont
payés pendant une période de temps tandis que, dans le cas du
transport scolaire, la rémunération est plutôt en
proportion des heures travaillées plutôt que des heures
d'attente.
Une remarque que je fais en passant...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'il y ait une
action, si vous me permettez...
M. Berthiaume: On a pu constater, statistiquement je n'ose
pas interpréter la statistique que les femmes sont, de
façon générale, beaucoup plus responsable dans ce sens que
les hommes.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela pourrait devenir un
débouché important pour les femmes!
M. Berthiaume: Mais du fait que cela soit jusqu'à un
certain point un travail à temps partiel aussi, peut-être que
l'idée n'est pas mauvaise de favoriser l'emploi des femmes. Evidemment,
ce sont les entrepreneurs qui embauchent. Alors, c'est difficile de l'imposer.
A force de le dire publiquement, peut-être y en a-t-il qui vont finir par
saisir l'idée!
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'il y a des cours
qui sont donnés par le Bureau des véhicules automobiles dans tout
le Québec et qui sont accessibles aux chauffeurs d'autobus qui, à
l'heure actuelle, sont en exercice. J'imagine que le ministère des
Transports, section du transport scolaire, fera l'analyse des résultats
de ce travail du Bureau des véhicules automobiles et que si cela
n'était pas suffisant, à ce moment, il pourrait même penser
à instaurer une sorte d'école de conduite pour chauffeurs
d'autobus.
M. Berthiaume: Le problème des écoles de conduite
est un autre problème, très vaste. Les écoles de conduite
sont soumises à l'heure actuelle à une réglementation plus
sévère. On tente d'être plus exigeant de ce
côté. C'est un processus qui est assez long.
On pourrait être très exigeant demain matin, mais
peut-être qu'on provoquerait la mort des écoles de conduite.
Alors, compte tenu de l'urgence du problème, je pense bien que le
député de Chicoutimi en convient, nous avons cru qu'il
était mieux de le faire nous-même, à cause du
problème de la surveillance des écoles, qui est un autre dossier
dont on pourrait parler assez longuement.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je tenais à souligner
ce problème de négligence criminelle contre certains chauffeurs
d'autobus scolaires, tout en soulignant, quand même, que c'est la
minorité, mais, étant donné l'importance des
responsabilités qu'ils ont, je pense que cela exige une attention tout
à fait particulière de la part du minis-
tère des Transports. Ce n'est pas mon intention. J'ai en main le
cas de plusieurs chauffeurs d'autobus qui avaient quand même un taux
d'alcool assez important dans le sang, jusqu'à 0.21, ce qui n'est pas
loin de l'état d'ivresse qu'on...
M. Mailloux: II faudrait peut-être dire qu'ils vont se
rappeler du prochain amendement au système de points de
démérite.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine qu'une seule infraction
dans ce sens, pour un chauffeur d'autobus scolaire, aura comme
conséquence...
M. Mailloux: Excusez, le quorum.
Le Président (M. Mercier): Pourrait-on vérifier si
c'est pour un vote ou pour le quorum?
M. Mailloux: Le quorum.
Le Président (M. Mercier): Va donc vérifier.
M. Mailloux: II y avait pas mal de députés au
café.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, j'imagine qu'une seule
infraction d'un chauffeur d'autobus, sous cet aspect de...
Le Président (M. Mercier): On m'informe qu'il y a un vote
à l'Assemblée; nous allons suspendre la séance et revenir
après le vote. Nous suspendons la séance pour la période
du vote à l'Assemblée.
J'ajouterais aux commentaires que j'ai exprimés il y a quelques
instants que la séance est suspendue pour que nous puissions nous rendre
à l'Assemblée pour le vote.
(Suspension de la séance à 22 h 23)
Reprise de la séance à 22 h 3
Le Président (M. Mercier): A l'ordre, messieurs! La
commission des transports reprend ses travaux. Nous étions à
l'étude du programme 9 concernant le transport scolaire. La parole
était au député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je ne veux
pas vous contredire, mais je pense que c'était le ministre des
Transports qui était en train de nous parler de la
sévérité des sentences qui devraient être
accordées.
Le Président (M. Mercier): Vous avez parfaitement raison.
Est-ce que le ministre avait terminé ses interventions?
M. Mailloux: M. le Président, tout ce que je voulais dire,
c'est que dans les modifications qui seront apportées au système
de points de démé- rite, on rejoindra les préoccupations
qu'avaient les membres de la commission tantôt sur les infractions que
commettent certains conducteurs de véhicules scolaires en ayant les
facultés affaiblies par l'alcool. Je pense qu'il est grand temps que les
gens sachent qu'on ne peut pas conduire des jeunes qui ne sont pas en mesure de
se défendre et d'apporter des observations à des adultes qui sont
à la conduite des véhicules. Les pénalités qui
seront au système de points de démérite permettront qu'on
mette fin à la consommation d'alcool au volant des véhicules
scolaires.
Le Président (M. Mercier): Le ministre d'Etat aux
Transports.
M. Berthiaume: Je voudrais corriger ce que j'ai dit tantôt.
J'ai donné l'impression que nous faisions le tour de la province pour
donner des cours. En fait, j'apprends d'une façon un peu plus
précise que la tournée actuelle a pour but de choisir des
moniteurs. Cela m'étonnait qu'on soit rendu si loin.
M. Bédard (Chicoutimi): Et que vous ne soyez pas au
courant.
M. Berthiaume: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, j'imagine qu'on va
accélérer dans le sens de...
M. Berthiaume: Cela prend des amendements au Code de la route
avant de pouvoir agir dans le sens que j'ai dit tantôt.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que je comprends
mal le ministre, mais pour aller à la recherche de moniteurs, voir
à donner des cours de conduite spécialisés aux conducteurs
d'autobus, c'est une priorité du ministère.
M. Berthiaume: Oui, c'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce que j'avais compris.
M. Berthiaume: Mais les amendements au Code de la route sont
nécessaires pour pouvoir appliquer des examens spécifiques pour
la conduite d'un genre particulier de véhicule.
M. Bédard (Chicoutimi): Et ce sera fait.
M. Berthiaume: Oui. C'est-à-dire quand l'Assemblée
nationale aura adopté le projet de loi. Il y a toujours une
réserve ...
M. Bédard (Chicoutimi): Jusqu'ici on a l'expérience
qu'à partir du moment où les ministériels sont d'accords,
il y a des chances que cela soit voté.
Concernant la sécurité du transport scolaire, toujours, je
crois que tous les députés ont reçu copie d'une
résolution de la commission scolaire de Tilly demandant au
ministère de décentraliser,
au niveau des commissions scolaires, les droits, pouvoirs et obligations
relatifs à la sécurité des élèves dans le
domaine du transport scolaire. Quelle est la position du ministère sur
ce sujet?
M. Berthiaume: II y a deux choses dans cette question...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous permettez, peut-être
que cela pourrait éclairer le ministre davantage. Les
considérants à l'appui de cette résolution se lisaient
comme suit: "Considérant qu'il appartient aux commissions scolaires de
pourvoir au transport des écoliers de son territoire;
Considérant qu'une commission scolaire ne peut valablement
exercer ses pouvoirs en matière de transport des écoliers sans se
soucier de l'ensemble des éléments du système de transport
qu'elle met en place;
Considérant que la sécurité des
élèves dans le système de transport des écoliers
est un élément dont l'organisme responsable doit assurer le
respect le plus intégral;
Considérant que les commissions scolaires responsables de
l'organisation et du maintien de services de transport des écoliers sur
leur territoire doivent être investis des pouvoirs et des ressources
adéquats.
Il est résolu que la Commission régionale de Tilly demande
au ministère des Transports de décentraliser, au niveau des
commissions scolaires, les droits, pouvoirs et obligations relatifs à la
sécurité dans le domaine du transport des écoliers."
C'était le contenu de la résolution, avec ses
considérants.
M. Berthiaume: II y a deux choses à couvrir dans cette
question. Il y a la sécurité à bord du véhicule. La
principale question qui préoccupe les commissions scolaires je ne
peux pas assurer la commission que c'est le cas de la régionale de
Tilly, mais d'après les représentations qui ont été
faites par la Fédération des commissions scolaires c'est
la certification mécanique des véhicules.
Nous sommes disposés à confier, sous certaines conditions,
aux commissions scolaires, la certification mécanique des
véhicules. Ceci implique des amendements au Code de la route encore une
fois et cela entre dans notre programme global de sécurité
routière en ce qui concerne notamment la certification mécanique
des véhicules.
Je pense en particulier aux commissions scolaires, au niveau secondaire,
qui ont comme option la mécanique, où ils auraient le personnel
déjà en place les professeurs ou autres qui
pourrait en faire la certification. C'est l'étape facile.
Nous avons établi, avec la Fédération des
commissions scolaires, un comité ad hoc pour étudier cette
question et les mécanismes par lesquels on pourrait effectuer la
décentralisation qui semble être souhaitée par la
Commission scolaire régionale de Tilly.
L'autre aspect de la question, c'est la sécurité de
l'étudiant, lorsqu'il n'est pas dans le véhicule. Je pense
à la traverse de routes dangereuses, en particulier, ou même
lorsque l'enfant, qui doit se rendre à l'école, doit le faire le
long d'une route à forte circulation.
On a eu beaucoup de représentations de diverses commissions
scolaires sur cette question. Cela tourne autour du transport à moins
d'un mille.
Encore une fois, dans des rencontres que j'ai eues avec des officiers du
ministère et avec la Fédération des commissions scolaires,
nous avons proposé à la Fédération des commissions
scolaires un plan qu'elle est en train d'étudier, par lequel, avec une
plus grande décentralisation, on pourrait offrir aux commissions
scolaires un budget global de transport scolaire, budget dont le montant serait
déterminé en utilisant la norme d'un mille; autrement dit, le
mille serait une norme budgétaire et non pas une norme de transport.
Autrement dit, la commission scolaire pourrait manipuler son budget avec
beaucoup plus de souplesse. Là où il y a des élèves
qui doivent traverser une route dangereuse, par exemple, ils pourraient
être transportés à moins d'un mille, mais cela devrait
être compensé, dans d'autres cas, si ces commissions scolaires ne
veulent pas entrer dans des dépenses inadmissibles, par d'autres
élèves qui devraient marcher 1 1/5 mille, 1 1/4 mille, selon
l'âge des enfants et tout cela.
Ce sont des choses qui pourraient leur donner beaucoup plus de souplesse
et ainsi éviter ces problèmes de zones dangereuses. Nous
attendons toujours la réponse de la Fédération des
commissions scolaires. Je crois que la réponse sera favorable,
d'après la réaction que j'ai eue lorsque j'ai rencontré
ses représentants, il y a maintenant un mois ou un mois et demi.
M. Bédard (Chicoutimi): En parlant de la norme de moins
d'un mille, il n'est pas question, de la part du ministère des
Transports, d'apporter quelques changements dans ce domaine?
M. Berthiaume: Les changements que je viens d'expliquer.
Autrement dit...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'est pas question de
l'allonger?
M. Berthiaume: ... le mille deviendrait une norme
budgétaire et non pas une norme de transport. A l'heure où on se
parle, ce sont les deux, mais, dans l'avenir, ce ne sera qu'une norme
budgétaire. Ce serait le critère sur lequel on se baserait pour
octroyer les subventions aux commissions scolaires. Je tiens à
noter...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'est pas question de
l'allonger?
M. Berthiaume: Non, pas pour le moment. Je profite de l'occasion
pour noter que le Québec est la province la plus généreuse
à cet égard, à l'heure actuelle. L'Ontario, qui est
reconnue comme étant une province plus riche que la nôtre,
a une norme d'un mille et demi. Je pense que, dans ce contexte, si on se
mesure à nos voisins, cela ne va pas si mal.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour une fois qu'on peut se
comparer à elle.
M. Berthiaume: Favorablement. Grèves
M. Bédard (Chicoutimi): II y a bien d'autres domaines
où la comparaison ne peut pas être soutenue. Concernant les
problèmes des grèves dans le transport scolaire.
Chaque année, une région ou une autre du Québec est
touchée par une grève dans le transport scolaire. Il n'est pas
question de s'étendre peut-être sur toutes les raisons qui
prévalent ou qui motivent ces grèves, mais la manière dont
les contrats sont octroyés ne permet pas une intervention directe du
ministère dans ces conflits, malgré le fait que le transport soit
interrompu pour une période plus ou moins longue. Est-ce que le
ministère a l'intention d'apporter des correctifs à cette
situation? Si c'est le cas, est-ce qu'on pourrait me dire quelle serait la
nature de ces correctifs? Si je soulève le point, c'est que, pas
seulement dans notre région, mais dans toutes les régions du
Québec, il arrive annuellement ou assez fréquemment que des
grèves mettent fin pour un certain temps au transport scolaire avec tous
les inconvénients que cela peut représenter. Est-ce que le
ministère est en train de voir à la possibilité qu'il
puisse intervenir quand de tels cas se présentent?
M. Berthiaume: II n'est pas dans les projets du ministère
d'apporter des amendements législatifs qui lui permettraient
d'intervenir dans des cas semblables.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela ne pourrait pas
être possible d'inclure certaines clauses à l'intérieur du
contrat du transport scolaire ou de prévoir...
M. Berthiaume: II y a une clause dans le contrat du transport
scolaire, c'est-à-dire dans le contrat entre la commission scolaire
d'annuler le contrat, lorsque le contrat n'est pas exécuté.
Plusieurs commissions scolaires sont réticentes à utiliser ces
clauses, sauf à la limite, autrement dit, lorsque le problème ou
lorsque la grève se prolonge. C'est un moyen de pression que la
commission scolaire peut utiliser envers l'entrepreneur pour l'amener
peut-être à être un peu plus ouvert du côté des
négociations.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce que là...
M. Berthiaume: D'ailleurs, on me permettra de signaler que dans
un certain nombre de cas, la commission scolaire a effectivement donné
un avis qu'elle mettrait fin au contrat de l'entrepreneur, et dans bien des
cas, en dedans des délais fixés, une dizaine de jours, je crois,
dès que la grève serait réglée, et tout est
rentré dans l'ordre. Alors, la clause a eu un bon effet.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je reviens sur ce sujet des
grèves dans le domaine du transport scolaire, c'est parce que, lorsque
les chauffeurs d'autobus utilisent leur droit de grève, ce qui est
normal, il est évident qu'ils atteignent leur but, c'est normal, dans le
sens de placer la compagnie qui est visée dans une situation bien
particulière, par rapport à l'exécution d'un contrat
auquel elle s'est engagée vis-à-vis d'une commission scolaire en
particulier. Ils placent également la compagnie dans une situation
particulière vis-à-vis des bénéfices à
retirer de l'exécution d'un contrat auquel elle s'est engagée.
C'est dans les règles normales du jeu d'employeur par rapport à
l'employé, mais il reste qu'il y a une autre catégorie de
citoyens qui est touchée, à savoir les enfants qui, durant ce
temps, pour certains, ne peuvent se rendre à leurs cours.
C'est vraiment un cas où les enfants n'ont pas à
être touchés, d'une certaine façon, soit directement ou
indirectement, par une grève de cette nature. N'y aurait-il pas lieu de
prévoir, de la part du ministère des Transports que, lorsque de
telles situations se présentent, il puisse y avoir des équipes
qui seraient capables d'assumer le transport des écoliers durant cette
période, des équipes de rechange...
M. Berthiaume: Je pense que je comprends.
M. Bédard (Chicoutimi):... ce qui laisserait, en fait, les
règles du jeu correctes entre les employés et l'employeur, mais
ne pénaliserait pas, d'autre part, une certaine catégorie de
citoyens, à savoir les enfants qui n'ont pas à être
pénalisés là-dedans.
M. Berthiaume: Je suis d'accord en principe avec l'objectif que
poursuit le député de Chicoutimi. La situation varie
énormément par région et cela dépend beaucoup de la
mentalité locale et des conditions locales.
Je prends deux extrêmes ou je prends trois exemples, supposons.
Récemment, la Commission scolaire régionale Meilleur faisait face
à un problème semblable. Elle a eu une coopération
absolument extraordinaire des parents de façon qu'à peu
près tous les élèves ont pu se rendre à
l'école pendant la grève qu'a connue cette commission scolaire,
compte tenu du fait que les parents ont consenti à transporter...
M. Bédard (Chicoutimi): ... à assumer le
transport...
M. Berthiaume: ... à assumer le transport
exactement qui était délaissé par le transporteur
à cause de la grève. C'est une situation. C'est peut-être
ce qu'on souhaiterait qui arrive dans tous les cas.
Un autre exemple. Dans ce cas, je ne voudrais pas citer la
région, la commission scolaire a tenté
d'organiser le transport scolaire alternatif, mais les grévistes
ont violenté les substituts, si on peut les appeler ainsi, de telle
façon que, finalement la sécurité des élèves
pouvait être mise en cause.
C'est une autre situation qui dépend des conditions locales ou
régionales.
Une troisième situation serait celle de la grève que le
député de Chicoutimi a connue dans sa propre région il
semble et j'admets que c'est une appréciation de ma part, je ne
peux pas le prouver que, d'une façon générale, les
parents n'ont pas consenti à le faire parce qu'ils semblaient appuyer
les grévistes. Ils auraient alors passé pour "scabs" s'ils
avaient agi dans le sens que la commission scolaire aurait pu le souhaiter.
Voilà trois situations bien différentes qui font qu'une
solution globale au problème n'est pas possible, sans enlever le droit
de grève ou aller à des solutions radicales.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'est pas question d'enlever le
droit de grève.
M. Berthiaume: Non. Je dis que la seule chose qui me viendrait
à l'esprit serait d'enlever le droit de grève, mais cela ne me
paraît pas justifié dans les circonstances, compte tenu du fait
que des options différentes sont possibles, au moins
théoriquement, si ce n'est pas comme dans le cas des enseignants. Si les
enseignants n'enseignent pas, ce n'est pas possible. Il n'y a pas
d'alternative. Dans le cas du transport, il y en a.
C'est mon appréciation du problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Je me rappelle également
sans m'étendre sur la situation, que lorsqu'il y a eu grève au
niveau de la région, il y avait un élément aussi que
déploraient les parents et, je dirais, tous les organismes
intéressés, c'était qu'on ne savait plus à qui
s'adresser pour avoir une réponse. Si on s'adressait au ministère
des Transports, on nous référait au ministère de
l'Education; si on s'adressait au ministère de l'Education, on nous
référait au ministère du Travail; à la fin du
compte, personne ne savait... On allait de Caïphe à Pilate, avant
d'arriver...
M. Berthiaume: On peut éclaircir cela tout de suite.
M. Bédard (Chicoutimi): ...à l'instance qui devait
décider ou encore qui était carrément impliquée; il
s'est passé quand même pas mal de jours.
M. Berthiaume: Je ne suis pas convaincu que toutes les
commissions scolaires lisent le journal des Débats. Si jamais cela
arrivait, je pourrais dire publiquement que ceux à qui on doit
s'adresser en pareille circonstance, ce sont les officiers du ministère
du Travail.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, si des
mécanismes étaient prévus par le ministère des
Transports pour le transport des écoliers, cette partie de citoyens qui
n'ont pas à payer pour une grève de la nature de celle dont on
vient de parler, pourraient à ce moment-là s'adresser
également au ministère des Transports.
Le Président (M. Gratton): Le programme 9. Production
d'autobus
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai un dernier
élément. Concernant la création d'un consortium
québécois pour la fabrication d'autobus scolaires, suite à
l'échec des négociations du gouvernement avec la
société Blue Birds International dans la vente de l'entreprise
J.-H. Corbeil, de Saint-Lin, il a été question de la
création d'un consortium québécois de fabrication
d'autobus scolaires. Le partenaire pressenti par la Société de
développement industriel ou par la Société
d'investissements Desjardins a été à un certain moment la
firme Prévost, de Sainte-Claire-de-Dorchester. Est-ce qu'on pourrait
savoir si ce dossier a progressé?
M. Mailloux: Oui, le dossier a été
étudié. Jusqu'où? Il faudrait peut-être reposer la
question au moment de la discussion des crédits du ministère de
l'Industrie et du Commerce. On a eu quelques discussions préliminaires,
mon collègue, M. Saint-Pierre et moi-même, relativement à
l'implantation possible ou à des améliorations à apporter
à une entreprise québécoise déjà existante
pour la construction du type d'autobus scolaires qu'on connaît au
Québec, même d'un type offrant peut-être plus de
sécurité. Mais, c'est un embryon de discussion. C'est quand
même à l'état préliminaire, et ce n'est pas
suffisamment avancé pour qu'on fasse état de négociations
qui se poursuivent.
On inventorie jusqu'où cela pourrait se rendre pour aider une
fabrication québécoise accentuée.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, on y reviendra au niveau du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Mailloux: II va être obligé de dire que cela va
être des discussions préliminaires actuellement.
Le Président (M. Gratton): Programme 9, adopté.
Est-ce que je dois comprendre que la commission va maintenant ajourner?
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Transport aérien.
Transport aérien
M. Mailloux: Au transport aérien, M. le Président,
il semblerait qu'avec la courtoisie de l'Opposition, on a posé des
questions par écrit. Je voudrais donner quelques réponses, quitte
à répondre à des questions supplémentaires.
Transport des personnes. Combien de personnes auraient été
transportées par les avions gouvernementaux la dernière
année? La réponse est 23 411 passagers. Quel était le taux
d'occupation des avions et le prix de revient de ce mode de
transport par passager et ce pour chacune des lignes
régulières? On n'a pas de lignes régulières
d'abord; deuxièmement, comme c'est un transport sur demande qui peut
être pour un membre de l'exécutif accompagné de deux, trois
ou quatre officiers, c'est variable. Quand il y a possibilité que, sur
un circuit donné qui va vers les Iles-de-la-Madeleine, vers
Montréal ou ailleurs, il y ait des places de disponibles, il est
indiscutable que tout fonctionnaire qui désire occuper les sièges
peut le faire, suivant que cela se dirige vers l'endroit de sa destination pour
un voyage.
Sur le transport des malades, pouvez-vous nous faire un rapport
détaillé d'utilisation des avions gouvernementaux pour le
transport des malades vers les centres hospitaliers? Oui, c'est 502 malades ou
accidentés qui ont été transportés et 399
envolées pour 1028 heures de vol. Les endroits spécifiques
où cela s'est dirigé, je pense qu'on conviendra que ce sont les
endroits qui sont les plus éloignés du Québec, que ce soit
Rouyn-Noranda, que ce soit les Iles-de-la-Madeleine, que ce soit la Basse
Côte-Nord, Chibougamau, ce sont les endroits les plus isolés des
centres hospitaliers.
Il avait été question, l'an dernier c'est une autre
question de l'achat d'un avion-ambulance spécial pouvant servir
exclusivement à cette fin. Qu'est-il advenu de ce projet et, si le
projet s'est réalisé, quel est le coût d'achat et des
dépôts du contrat? Mon collègue des Affaires sociales avait
insisté pour qu'un avion d'un type recommandé par M. Sainte-Marie
et ses officiers du service aérien puisse être acheté par
le gouvernement. Un type d'avion qui aurait permis que l'embarquement d'un
malade se fasse sur la civière et non pas déplacé comme il
est actuellement et embarqué dans les bras d'un officier. On n'a pas
donné suite, pour le moment, à ce voeu qui a été
exprimé par les Affaires sociales et par les services aériens
parce qu'il n'y avait pas tous les crédits disponibles
nécessaires. Il en est encore question, le voeu vient encore du
ministère des Affaires sociales et des services aériens.
Mais de toute façon, il n'y a pas de réponse aux autres
questions, étant donné qu'on n'a pas donné suite dans le
cours de l'année qui vient de s'écouler.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministère a
l'intention de donner suite à ce projet ou est-ce qu'il l'a
abandonné complètement?
M. Mailloux: II y a eu tout d'abord un avion qui a
été retenu au sol pour toutes les urgences dont les Affaires
sociales peuvent avoir besoin parce que, en tout temps, un avion reste
disponible pour ces urgences. La discussion se poursuit; je n'ai pas encore eu
l'autorisation de penser à avoir les crédits pour l'achat d'un
tel avion. Je pense que la discussion va se continuer quand même.
Pour le transport des malades, il y a quand même eu une
priorité accordée, pour l'avion qui reste en disponibilité
pour ces fins.
Quant aux questions sur la protection de la forêt, la question no
1 était: Quelles sont les sommes dépensées pour la
protection contre les incendies?
C'est en fait $5 166 000. Les sommes dépensées pour la
lutte à la tordeuse de bourgeons d'épinettes, il faudra que la
question soit posée au ministère des Terres et Forêts,
parce que c'est lui qui assume la responsabilité de ce programme.
La question no 2: Combien d'aéronefs ont été
loués par le ministère au cours de la dernière
année, pour chacun de ces deux articles?
Pour les feux de forêt, il n'y a eu aucun avion de loué.
Quant à la lutte au moyen d'insecticides, cela a été
porté au programme du ministère des Terres et Forêts, mais
loué par les services... Il y a eu douze avions pour la
pulvérisation, un hélicoptère, quinze avions pour le
contrôle et l'inventaire et le tout est payé par le
ministère des Terres et Forêts.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les locations sont
contrôlées par le service aérien du gouvernement?
M. Mailloux: Le service aérien a fait complètement
les études nécessaires avant qu'il y ait des locations
accordées à des compagnies américaines. Si vous voulez
avoir les raisons techniques qu'invoque le service aérien, M.
Sainte-Marie peut vous répondre.
Dans le domaine de l'insecticide, le service aérien est assez
impliqué, il s'agit plus que comme conseiller. Nous procédons
à la négociation des contrats, à l'établissement
des normes d'opération et nous surveillons même l'opération
elle-même, avec des contrôleurs, pour s'assurer que la
pulvérisation se fasse à bon escient.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. L'an passé ou il
y a deux ans, il avait été question de certains remboursements
qui avaient dû être faits, soit par des députés ou
par des ministres, concernant certains voyages d'avions.
Est-ce que, cette année, la situation s'est
présentée à nouveau?
M. Mailloux: Non, je n'ai demandé aucun remboursement
cette année. D'ailleurs, j'avais demandé au directeur du service
aérien s'il y avait de ces voyages à signaler à mon
attention. La réponse que m'a donnée M. Sainte-Marie,
récemment, était que la directive a été
respectée.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on avoir une...
M. Mailloux: II y a eu, par contre, une directive.
M. Bédard (Chicoutimi):... idée du nombre de
voyages qui ont pu être faits, par des ministres ou des membres de
l'Exécutif, qui ont nécessité la location d'un avion,
l'emploi d'un avion du gouvernement?
M. Mailloux: L'emploi ou la location à un autre
service?
M. Bédard (Chicoutimi): L'emploi.
M. Mailloux: C'est extrêmement important, puisque le
service était d'abord organisé pour l'Exécutif de la
province. On pourrait, par contre, vous donner, même par écrit,
l'importance des voyages que chaque membre de l'Exécutif sollicite de la
part du service aérien.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais savoir.
M. Mailloux: Sur le plan de la statistique, étant
donné qu'il peut y avoir une grande différence entre un voyage
à Ottawa et un voyage à New York ou ailleurs, c'est
général, d'ailleurs, dans le domaine de l'aviation, nous nous
basons sur les passagers-mille. C'est la façon la plus exacte de sortir
l'utilisation des avions.
Sur le plan des passagers-mille, l'usage que les membres du cabinet ont
fait de nos services représente exactement 3,06% du nombre de
passagers-mille.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous quand même nous
donner l'information sur ce que nous avons demandé tout à
l'heure?
M. Mailloux: Oui, je vous transmettrai par écrit
l'information. Vous voulez avoir le nombre d'envolées ou en
passagers-mille?
M. Bédard (Chicoutimi): De passagers, du nombre
d'utilisations qui ont été faites par les différents
ministres.
Le Président (M. Gratton): Programme 8, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Gratton): La commission
désire-t-elle terminer avec le programme 7?
M. Mailloux: M. le Président, s'il ne reste qu'une
question ou deux sur le transport maritime, je pense que, plutôt que de
faire revenir les membres de la commission, je demanderais peut-être leur
indulgence pour terminer le travail.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être
d'autres questions.
M. Mailloux: Relativement à l'étude dont parlait
tantôt le député de Chicoutimi, sur le port de
Montréal, je dois dire qu'à ce moment-ci, il ne me serait pas
possible, pas plus qu'à mon sous- ministre, M. Charland, de donner des
réponses pertinentes, puisque l'étude n'est pas terminée
et qu'elle ne nous a pas été remise d'aucune façon
encore.
Ultérieurement, au moment où elle sera
complétée... Il y a $200 000 de dépensés par l'OPDQ
pour cette étude et $200 000 par le ministère des Transports. Il
resssort qu'actuellement il n'y a aucune étude, ni étude
préliminaire qui nous ait été remise encore pour le
moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux bien collaborer, mais il y
aurait encore au moins une dizaine de questions. On pourrait facilement
remettre nos travaux à 11 heures demain. Dans une heure, on terminerait.
Est-ce que cela vous irait?
Une Voix: II y a un ordre de la Chambre pour 10 heures.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, on n'est pas mercredi demain,
on est mardi. La Chambre siège à 15 heures.
M. Mercier: On nous a informés tout à l'heure que
si nous n'avions pas terminé nos travaux ce soir, de les poursuivre
à 10 heures demain matin.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais il faut le consentement
de la commission. Puisqu'on s'attend de finir, on peut facilement commencer
à 11 heures, M. le Président.
M. Mailloux: Je n'ai pas d'objection pour 10 h 30 ou 11 heures,
sauf que, je ne sais pas si cela accommode l'Opposition, je dois siéger
à la Trésorerie demain matin. A 10 h 30, cela me conviendrait
entre les deux séances.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon.
M. Mailloux: Si cela convenait à 10 h 30, on pourrait dire
10 h 30.
M. Bédard (Chicoutimi): On se donnerait une heure dans le
plus.
M. Mailloux: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela vous va?
M. Mailloux: Oui, cela me permettrait d'assister à la
Trésorerie et au conseil des ministres par la suite.
Le Président ( M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux à demain matin, 10 h 30.
(Fin de la séance à 23 h 9)