Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures)
M. Fortin :Bonjour. Bonjour à vous tous. Merci d'être là tôt ce matin.
Voici la réalité du réseau de la santé après sept ans du gouvernement de la
CAQ. Les temps d'attente pour les ambulances ont augmenté de façon importante.
Les délais d'attente aux urgences continuent d'augmenter. Ce matin, à Gatineau,
c'est 8 h 2 min d'attente dans la salle d'urgence; au Lakeshore,
c'est 8 h 39 min; et à Châteauguay, c'est 9 h 12 min
d'attente. Il y a 910 000 Québécois qui attendent pour une
consultation avec un spécialiste. Il y a 151 000 Québécois qui
attendent pour une chirurgie. C'est ça, le bilan de Christian Dubé et du
gouvernement de la CAQ.
Et donc là, aujourd'hui, on a, devant
nous, un gouvernement qui propose un projet de loi qui ne fonctionnera pas, qui
ne donnera pas les résultats attendus. En fait, des experts déjà en charge de
la qualité des services également sont venus nous dire hier qu'il y a un réel
risque de diminuer la qualité des services offerts aux Québécois. Moi, je
connais beaucoup de Québécois qui veulent améliorer l'accès aux services, mais
je ne connais pas beaucoup de Québécois qui sont prêts à sacrifier la qualité
des soins qui sont offerts pour autant. Le groupe d'experts du gouvernement qui
était mené par Mme Breton, qui n'est pas une médecin, est venu dire au
gouvernement que de déléguer la responsabilité d'affilier des Québécois à un
groupe de médecine, sans avoir aucun pouvoir sur les ressources, sans que les
gens en charge de ça n'aient aucun pouvoir sur les ressources à la disposition
et sans aucun engagement du gouvernement, ça ne fonctionne pas, ça ne tient pas
la route comme plan.
Mais surtout, hier, moi, j'ai senti un
ministre avec une attitude exécrable envers les gens qui étaient venus
témoigner, un ministre qui se rend compte qu'il est à court d'arguments, qu'il
est au bout de sa logique, qui voit que ça ne fonctionne pas, qui entend de la
part des groupes que ce qu'il propose ne fonctionnera pas, qui voit qu'il y a
un premier ministre qui n'est pas à la même place que lui. Moi, j'ai vu M.
Legault, hier, d'un côté, dire : On va aller jusqu'au bout de cet
argument-là, on va tout faire, en même temps que le ministre du Dubé disait :
On n'ira pas par bâillon, on va attendre, on va se donner l'été, on va voir ce
qu'il faut faire. Je sens que le ministre est au bout de ses arguments, puis qu'il
ne sait plus qui blâmer, et ça se reflétait, hier, dans l'attitude complètement
exécrable qu'il avait avec les témoins en commission parlementaire.
Journaliste : ...qu'est-ce
qui était exécrable? Pouvez-vous préciser?
M. Fortin :Moi, ça fait 10 ans que je suis ici, là, des échanges
tendus entre parlementaires, en commission ou en Chambre, il y en a
régulièrement, mais de voir un ministre tenter ouvertement et sans aucune gêne
de discréditer les propos, entre autres, du Collège des médecins, et le
collège, ce n'est pas un syndicat, ce n'est pas un groupe qui a à cœur la
rémunération des médecins, c'est un ordre professionnel qui est là pour
s'assurer de la qualité des soins et de la protection du public. Quand le
ministre de la Santé, d'entrée de jeu, dit : Oui, mais je vois que vous
n'êtes pas d'accord avec moi. C'est vrai que j'en demande beaucoup aux médecins
puis que votre C.A., c'est composé de médecins, c'est ouvertement tenter de
discréditer un ordre professionnel. Ça, moi, je n'ai jamais vu ça, et je trouve
que c'est une attitude complètement déplorable de la part du ministre de la
Santé.
Journaliste : M. Fortin, d'un
autre côté, qu'est-ce que vous pensez du fait qu'actuellement on assiste à une
campagne de la part des groupes de médecine familiale, des médecins qui
envoient des lettres à leurs patients en leur disant : Vous allez perdre
l'accès, vous allez me perdre comme médecin de famille, alors que le projet de
loi n'est pas encore adopté. Comment vous qualifiez cette attitude-là de la part
de professionnels de la santé?
M. Fortin :Oui. Moi, je trouve qu'il y a une façon de faire dans ces
débats-là. Il y a une façon de véhiculer nos préoccupations, nos inquiétudes.
Les gens qui se présentent ici, en commission parlementaire, le font absolument
correctement. Les gens qui se prononcent, les médecins, entre autres, qui se
prononcent sur les réseaux sociaux et les autres professionnels de la santé
également, là, qui se prononcent sur les réseaux sociaux le font de façon
absolument correcte. Honnêtement, envoyer des lettres à ses patients, je trouve
ça limite éthique.
Journaliste : Limite éthique,
qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Fortin :Bien, je trouve qu'honnêtement on dépasse peut-être les
bornes, là. Je ne sais pas si c'est la meilleure façon de véhiculer son
argument.
Journaliste : Parce que ça
fait quoi?
M. Fortin :Tu sais, je pense que... Moi, je pense que, quand on parle
à quelqu'un, quand on échange avec quelqu'un, quand on a la chance de
comprendre le fond de son argument, c'est souvent là qu'on peut réussir à
véhiculer une idée, qu'on peut réussir à convaincre quelqu'un. Je ne suis pas
convaincu que d'écrire une lettre à tous ses patients, c'est la meilleure façon
de s'y prendre.
Journaliste : ...mettez-vous
dans la place de ce patient-là qui reçoit cette lettre-là, il ne suit pas
l'actualité politique, là, comment il réagit?
M. Fortin :Mais c'est pour ça que je vous dis, c'est limite comme
pratique. Honnêtement, ce n'est pas la façon de faire que, moi, j'aurais à leur
place.
Journaliste : ...
M. Fortin :Ceci étant, ceci étant, les médecins qui témoignent sur la
place publique et qui témoignent de ce qu'eux considèrent comme une campagne de
dénigrement de la part du gouvernement, ça, c'est réel ce qui est en train de
se passer. Pour que le Collège des médecins, encore là, ce n'est pas la
Fédération des médecins spécialistes, ce n'est pas la Fédération des médecins
omnipraticiens, c'est le Collège des médecins, qui a comme objectif la
protection du public, dit : Il y a une campagne de dénigrement qui est en
train de se passer de la part du gouvernement et qui vient miner, disons, le
sentiment de fierté, le sentiment de vouloir en donner plus de la part de
professionnels de la santé, ça a un impact, ça aussi, à terme, sur la qualité
des soins.
Journaliste : D'un côté comme
de l'autre, il y a une augmentation, il y a une enflure verbale qui entraîne la
démobilisation chez le personnel soignant. On l'a senti hier, tout le monde a
dit : On est sur le bord de lâcher. Que j'ai entendu le docteur Oliva
dire : Je vais mettre mes gants, mon stéthoscope, puis me faire traiter de
paresseux à l'âge que j'ai, là...
M. Fortin :Mais il y a un réel risque, là, quand on se dit qu'il y a
quoi, 22 % des médecins qui ont en haut de 60 ans, et donc qui sont
probablement à un stade où ils ont commencé à adapter leurs pratiques, où ils
vont considérer réduire les heures parce qu'il s'approchent de la retraite,
plutôt que de prendre leur retraite au complet, il y a un réel risque que, si
le gouvernement continue dans la voie de dénigrement des professionnels de la
santé, que ça ait un impact sur leur motivation à aller au travail.
Journaliste
: ...M.
Dubé a eu raison, hier, de demander au collège de faire enquête, là, sur ces
lettres, si ça a été un effort concerté? Est-ce qu'il avait raison de demander
ça au collège?
M. Fortin :Bien, je pense que le collège lui a donné raison en disant
eux-mêmes qu'ils amorçaient cette façon de voir les choses.
Journaliste : ...le contenu
de ces lettres-là, est-ce que c'est... est-ce que c'est vrai? Est-ce que les
patients ont raison... En fait, est-ce que les patients doivent craindre de
perdre leur médecin de famille dans le contexte de cette loi-là? Est-ce que
vous faites cette lecture-là, vous aussi?
M. Fortin :Bien, moi, je vois plusieurs éléments pour lesquels les
patients devraient être inquiets, c'est-à-dire là on vient demander... Il y a
une professionnelle, il y a une médecin, là, qui l'a expliqué, hier, très
clairement, elle disait : À mon GMF, on a 13 000 patients, si on
va de l'avant avec ce que le gouvernement propose, on en prend 16 000 de
plus, on ne nous donne pas une ressource de plus pour le faire, là, on nous
demande : Prenez 16 000 patients de plus et vous n'aurez
absolument aucune aide pour voir tous ces patients-là. Il n'y aura pas plus
d'ergos, il n'y aura pas plus d'IPS, il n'y aura pas plus d'infirmières, il n'y
aura pas plus de psychologues, il n'y aura pas plus de travailleurs sociaux.
Ce qui va se... Il y a deux choses qui
peuvent se passer, soit on fait de la médecine fast food, on voit les patients
en quelques minutes, avec les risques qui ont été identifiés par le collège,
c'est-à-dire : On ne posera peut-être pas la dernière question. On va
peut-être manquer un diagnostic en quelque part parce qu'on réduit le temps
qu'on passe avec les patients, ou encore, là, il y a un paquet de monde partout
au Québec qui vont être incapables d'avoir un rendez-vous parce qu'il va y
avoir trop de patients pour chaque clinique. Alors là...
Journaliste : Est-ce que le
ministre joue avec les mots quand il dit que personne ne va perdre son médecin,
mais dans les faits, personne ne va être désinscrit, mais on ne sera pas
capable de le voir?
M. Fortin :Mais ça, c'est le... ça, c'est le risque qui a été avancé
par plusieurs groupes, c'est de dire juste d'ajouter des gens, juste de les
inscrire, si on n'ajoute pas de... de ressources nulle part dans le réseau, si
le gouvernement ne fait pas son bout, là, mais ça n'aidera pas qui que ce soit
à voir un médecin, ça n'aidera pas qui que ce soit à voir une IPS de plus. IIl
n'y aura pas plus de temps pour voir des IPS. Alors, le ministre, quand il nous
dit continuellement, là : Ah! bien, vous savez, c'est un... c'est un enjeu
de... d'interdisciplinarité, il faut s'assurer qu'on a les bons professionnels,
mais il n'y en aura pas plus, là. Pour le GMF qui est venu nous expliquer ça
hier, qui avait un psychologue pour 30 000 patients, il n'y en aura
pas deux demain, il n'y en aura pas trois demain, il va juste y avoir plus de
patients à ce GMF-là. Alors, il y a quelque chose en quelque part qui ne
fonctionne pas dans l'approche du ministre Dubé. Je pense qu'il s'en rend compte
et, entre autres, c'est pour ça que son attitude était complètement exécrable
hier.
Journaliste : Concernant la
motion hier qui a été adoptée, là, sur la couronne britannique.
M. Fortin :Oui.
Journaliste : Vous êtes prêts
à aller jusqu'où, vous, là, pour couper les liens avec la couronne britannique?
M. Fortin :Bien, je pense qu'hier, là, le Québec, là, l'Assemblée a
parlé pour dire que, lorsqu'il y aura débat, si les autres provinces embarquent
là-dedans, que la position du Québec, elle est claire. Est-ce que c'est une
priorité pour nous aujourd'hui? Ce n'est pas une priorité. J'aimerais bien plus
que les provinces se parlent de commerce interprovincial, mais je pense que la
voix du Québec, elle est claire sur cette question-là maintenant.
Journaliste : Sur... Hier, M.
Carney a ouvert la porte à l'exploitation du pétrole en mer. Est-ce que vous
pensez qu'il y a actuellement un appétit pour relancer un projet comme Old
Harry, par exemple, qui promet des milliards de dollars en retombées en barils
de pétrole pour le Québec, etc.? Est-ce qu'il faut relancer les études
entourant Old Harry?
M. Fortin :Je vais être, de un, bien honnête avec vous. Je n'ai pas
entendu l'entièreté du discours de M. Carney prononcé par le... par le roi,
hier, alors je ne veux pas m'aventurer dans... dans chacun des détails. Sur cette
question-là spécifique, là, je pense que vous êtes... vous êtes bon dans votre
monde pour faire des sondages. Alors, si vous me demandez : Est-ce qu'il y
a un appétit pour ça? Vous pourrez me le dire. Ce n'est pas une question, il
n'y a pas un Québécois qui m'en a parlé honnêtement.
Journaliste : Non, mais vous,
personnellement, là, est-ce que... est-ce que ça vous choquerait de... parce
que, tu sais, à un moment donné, on... même M. Couillard avait dit : Il
n'y a pas d'avenir dans les hydrocarbures. Il semble que ce ne soit pas tout à
fait vrai, là, parce que tout le monde est en train de tourner... de se tourner
actuellement vers des hydrocarbures.
M. Fortin :Oui.
Journaliste : Est-ce que
vous, personnellement, vous croyez que c'est... il y a une opportunité à
explorer, là, dans les hydrocarbures, pas juste Old Harry? Mais avez- vous,
comment dire, une attitude positive vers l'exploration de ces filières-là?
M. Fortin :Mais, si vous me parlez en particulier, là, des hydrocarbures
en mer, honnêtement, c'est un... c'est un débat qu'on n'a pas eu au caucus du
Parti libéral. C'est une discussion qu'on n'a pas eue. Je n'ai pas les faits
pour vous dire le niveau d'impact que ça peut avoir sur l'environnement versus
l'impact que ça peut avoir au milieu économique, alors j'aime autant me garder
une certaine réserve, puis une fois qu'on aura les chiffres, les faits vous
revenir avec une réponse plus complète.
Journaliste : On va passer à
un autre sujet. Si Terre-Neuve décide de pomper, est-ce qu'on ne devrait pas le
faire le débat avant? Parce qu'il est à cheval sur les deux juridictions, là...
M. Fortin :Oui, mais on... Moi, je n'ai pas entendu ça de Terre-Neuve,
là, jusqu'à maintenant, à moins que vous ne me disiez le contraire, là.
Journaliste : ...plus
avancés.
M. Fortin :Alors, moi, je...
Journaliste : ...
M. Fortin :Moi, j'aime ça faire des débats avec des chiffres, avec des
réels impacts et en ce moment je n'ai pas les... je n'ai pas les chiffres
derrière, alors je ne suis pas prêt à faire ces débats.
Journaliste : Qu'est-ce vous
pensez de ce qui se dit à la commission Gallant jusqu'ici? Vous avez été
ministre des Transports, si je ne m'abuse.
M. Fortin :Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
saviez que... qu'il y avait des problèmes à l'époque, là, on était au tout
début du contrat, là?
M. Fortin :Bien, je vais... je vais vous dire ceci, là, hier, moi, j'ai
passé ma journée en commission parlementaire, je n'ai pas suivi l'entièreté des
choses sur la commission Gallant. Cependant, quand moi, je suis arrivé au
ministère des Transports, là, le contrat venait tout juste d'être... d'être
signé, là, c'était... il était déjà en place, il était signé. Alors, de vous
dire qu'il y avait à ce moment-là, déjà, à mon arrivée, des irrégularités, là,
je ne suis pas en mesure de vous dire ça parce que le contrat venait tout juste
d'être signé.
Cependant, moi, ce que je vois ce matin
par rapport à la SAAQ, là, c'est le fait qu'on considérerait encore utiliser le
fonds d'indemnisation des victimes des accidentés de la route pour compenser le
déficit de la SAAQ. Et ça, moi, je suis d'accord avec le Parti libéral, on est
d'accord avec Me Bellemare qui dit que c'est complètement immoral de faire ça.
Cet argent-là, il appartient aux victimes des accidents de la route et ça doit
rester comme ça.
D'ailleurs, la motion qu'on va présenter
ce matin à l'Assemblée nationale, c'est pour exiger du gouvernement qu'il
transmette à la SAAQ une directive sans équivoque à savoir que le fonds n'a pas
pour objet de permettre à la SAAQ d'éponger ses déficits.
Journaliste : Mais vous...
juste pour revenir à la SAAQ.
M. Fortin :Oui, oui.
Journaliste : Vous étiez là
pendant un an puis...
M. Fortin :Oui.
Journaliste : Donc, je
comprends encore une fois qu'on était au début, mais vous dites : À ce
moment-là, il n'y avait aucun signe qui permettait de croire qu'on s'en allait
dans le mur?
M. Fortin :Bien, à ce moment-là ou au moment de mon arrivée, là, le
contrat venait d'être signé, alors c'était... effectivement, ce n'était pas la
préoccupation à ce moment-là. En cours de route, il y a eu des indications, et
je pense que ça a été notamment dans les pages de certains journaux, là, par
rapport à certaines personnes qui étaient en charge du projet, et on savait
qu'il fallait garder un oeil. Mais, à savoir est-ce que la SAAQ avait envoyé
des avis, des avis pour dire qu'on doit... il y a des enjeux à ce moment-là, la
réponse, c'est non.
Journaliste : Quand vous
étiez là, il y avait déjà des gens qu'on... qu'il fallait surveiller?
M. Fortin :Non, mais il y avait un article de journal qui était sorti
éventuellement pour dire qu'il y a... certains des responsables avaient déjà
travaillé sur des projets qui avaient été problématiques, là.
Journaliste : Karl Malenfant,
est-ce qu'il était là?
M. Fortin :Est-ce qu'il était...
Journaliste : Quand vous
étiez là, est-ce que Karl Malenfant était là?
M. Fortin :Bien, à ma connaissance, oui. Mais là je me fie sur des
articles de journaux, là. Honnêtement, là...
Journaliste : ...
M. Fortin :Non.
Journaliste : Avez-vous été
convoqué par la commission Gallant? Allez-vous témoigner?
M. Fortin :Ce qu'on... On m'a demandé de rencontrer les enquêteurs de
la commission Gallant, ce que je vais faire avec plaisir.
Journaliste : Mais, de façon
plus générale, qu'est-ce que vous pensez de...
M. Fortin :Et, en fait, on a demandé de rencontrer tous les anciens
ministres des Transports et présidents du Conseil du trésor, si je comprends
bien.
Journaliste : Qu'est ce que
vous pensez de la commission, son utilité, sa pertinence? Votre parti avait
quand même questionné, là, sa valeur.
M. Fortin :Oui.
Journaliste : Donc, si on se
fie à ce que ça a produit jusqu'à présent, est-ce que vous trouvez que,
finalement, ça a... ça a de l'allure?
M. Fortin :Sur les résultats de la commission, je vais permettre à mon
collègue, mon collègue Monsef Derraji, qui va être... de se rendre disponible à
vous. Je pense qu'il va le faire dans les heures qui viennent, là, avant la
période de questions.
Journaliste : Avez-vous
trouvé un candidat dans Arthabaska?
M. Fortin :Bonne question. Je ne suis pas... Ce n'est pas moi qui vais
vous dire ça aujourd'hui. Il y aura un candidat du Parti libéral dans la
circonscription d'Arthabaska. Ce sera...
Journaliste : Mais
l'avez-vous trouvé? Sans le nommer, est-ce que vous l'avez trouvé, bien, pas
vous personnellement, mais le parti en général?
M. Fortin :Le parti va, en temps et lieu, dévoiler un candidat. Et ce
sera un excellent candidat.
Journaliste : Mais pourquoi
ça vous fait rire? Je ne comprends pas pourquoi ça vous fait rire, la question.
M. Fortin :Bien non. C'est une question... c'est une question
légitime. Moi aussi, j'ai hâte qu'on dévoile notre candidat. Je suis content de
voir qu'il y a un appétit pour qu'on annonce un candidat le plus rapidement
possible.
Journaliste : Mais, si vous
dites que ça va être un excellent candidat, vous savez qui c'est.
M. Fortin :Bien, ce n'est pas moi qui vais vous dire ça aujourd'hui.
André Fortin annonce le candidat du Parti libéral dans Arthabaska dans un point
de presse à 8 heures le matin. Non, ce n'est pas ça qui va se passer.
Journaliste : ...première
annonce du prochain chef le 14 juin.
M. Fortin :Peut-être, peut-être.
Journaliste : Là, on est en
grève dans le secteur de la construction résidentielle depuis... depuis la nuit
dernière. Il y a-tu une préoccupation réelle que ça s'étire puis que ça ait un
réel impact quand même sur les chantiers en cours et à long terme?
M. Fortin :Bien, il y a une immense préoccupation. D'abord, on est en
crise du logement. Il y a des gens qui paient trop cher pour leur logement. On
ne construit pas assez de logements en ce moment au Québec, et là on a une
grève qui vient stopper, quoi, 44 000 chantiers à travers le Québec,
là. On ne peut pas se permettre une grève prolongée dans le milieu de la
construction. Le ministre a quand même des outils à sa disposition. Là, la
grève vient d'être déclenchée, mais je demande au ministre de se pencher
rapidement sur ce qu'il peut faire pour que cette grève-là ne perdure pas. On
ne peut pas se permettre que ça continue.
Journaliste : Il pourrait se
servir de 89 peut-être ou?
M. Fortin :Pardon?
Journaliste : Est-ce qu'il
pourrait se servir de 89 dans ce dossier-là?
M. Fortin :Je ne sais pas si le projet de loi n° 89, c'est
nécessairement la chose à faire, mais il y a des mécanismes, entre autres, pour
forcer des arbitrages ou... que le ministre devra considérer, là, très, très,
très rapidement. C'est correct, la grève vient d'être lancée, là, à minuit,
mais ce n'est pas une grève qui peut durer. On est en période de construction
pendant les mois... les mois de l'été, il faut profiter de cette période-là
pour maximiser la construction résidentielle, et on n'a pas une journée à
perdre.
Journaliste : Savez-vous si
vous allez... vous allez voter en faveur du projet de loi n° 89?
M. Fortin :Pardon.
Journaliste : Savez-vous si
vous allez voter en faveur du projet de loi n° 89?
M. Fortin :Cette discussion-là aura lieu au caucus.
Journaliste : ...en même
temps que les candidats...
M. Fortin :Peut-être. Peut-être. Bien, sûrement avant, quand même.
Journaliste
: ...
M. Fortin :
Moi, la... tu sais, la discussion sur des bâillons, là... Il y en a tellement,
de projets de loi que le gouvernement considère passer par bâillon. Là, on a le
n° 89, dont on discute ce matin, il y a le projet de
loi sur l'énergie, qui... très clairement, le gouvernement envoie toutes sortes
de signaux qu'il va aller en bâillon. Jusqu'à hier matin, il y avait le projet
de loi sur les médecins, puis, encore là, peut-être qu'à l'automne ce sera par
bâillon si le gouvernement choisit d'aller de l'avant.
Moi, je trouve que c'est un gouvernement
qui est de moins en moins intéressé à discuter du fond des choses sur la place
publique, à avoir un vrai débat sur ces projets de loi. Tu sais, quand on dit
que c'est un gouvernement en fin de mandat, bien, ça donne souvent ça, ça donne
des gouvernements qui disent : Bon, bien, c'est correct, on va le faire
parce qu'on est à court d'arguments, parce qu'on ne sait plus quoi dire, parce
qu'on ne sait plus quoi faire, parce qu'il n'y a rien qui marche dans l'opinion
publique. Et ça commence à faire beaucoup.
Journaliste : Juste une
petite précision là-dessus, parce que, tu sais, sur 106, entre autres, là, M.
Dubé, hier, a dit qu'il n'y aurait pas de bâillon ce printemps pour permettre
la négociation, parce qu'il était très content que la FMSQ soit de retour à la
table, puis là il disait : Est-ce que la FMOQ va revenir? Puis là, il
dit : S'il y a un bâillon, ça va être l'automne prochain. Ça ressemble
beaucoup à un outil de négociation, vous ne trouvez pas?
M. Fortin :Moi, à chaque fois que le ministre de la Santé dit, en
commission parlementaire : Là, on ne fera pas de négociation sur la place
publique, il se lance dans un long argument qui fait juste expliquer ses
positions de négociation. Ça nous laisse l'impression, à peu près tout le monde
qui est en commission parlementaire, que ce soit nous, que ce soient les gens
qui viennent témoigner qu'on est collectivement des outils de négociation pour
le gouvernement.
Là, il y a deux choses qui peuvent se
passer, hein? Le gouvernement peut tenter d'utiliser la menace du 106 pour
faire avancer ces négociations ou encore il nous dit qu'il est prêt à adopter
un projet de loi qui va défavoriser la qualité des soins au Québec, qui
n'aidera pas l'accès, qui va faire en sorte qu'il y a potentiellement plus de
paperasse à remplir pour les médecins, qui fait en sorte que, selon certains
groupes, on va avoir de la médecine fast-food au Québec. Je trouve que comme
outil de menace, c'est un outil de menace qui pourrait avoir des répercussions
majeures, négatives sur le système de santé et sur l'accès des Québécois.
Journaliste : Mais vous dites
que vous avez l'impression de participer à une négociation du ministre. Est-ce
que vous avez l'impression qu'on est en train d'instrumentaliser une commission
parlementaire?
M. Fortin :Je vous dirais, si le ministre de la Santé veut vraiment
utiliser le projet de loi no 106 comme outil de négociation, ce qui est très
possible, et donc prendre le temps des parlementaires et utiliser du temps de
commission pour simplement avoir un outil de négociation, là, c'est une chose,
mais il a quand même un devoir, rendu là, que ce qu'il propose comme outil...
S'il est prêt à se rendre au bout de son argument, ce que le premier ministre
nous dit qu'il est prêt à faire, là, présenter quelque chose qui a de
l'allure... Le projet de loi n° 106 ne tient pas la route. Il est basé sur
un argument que... un argument erroné que le gouvernement va offrir plus
d'accès aux Québécois.
Le projet de loi n° 106, là, s'il y a
quelqu'un qui est capable de me dire comment, à travers ce projet-là, quelqu'un
va avoir un meilleur accès à une chirurgie, je suis prêt à l'entendre. Je ne
l'ai pas entendu, cet argument-là. Il n'y en a pas, d'argument pour dire que
l'accès aux chirurgies va être plus simple. Tout ce qu'on fait, c'est... on
dit : C'est aux médecins, collectivement, à faire en sorte que tout le
monde a une chirurgie. O.K., mais la salle d'opération n'est pas plus
disponible. Est-ce que le gouvernement va signer plus d'ententes avec les CMS?
Il ne prend pas d'engagement à ce niveau-là. Alors, on présente un outil,
peut-être pour la négociation seulement, mais qui ne fonctionnera pas et qui
risque d'avoir des effets pervers importants.
La Modératrice : On va y
aller en anglais.
Journaliste :
On the SAAQ, to start, I guess, what do
you think of this idea to recoup the money from other... SAAQ system?
M. Fortin :
The indemnisation fund for victims is
something that we should not touch. It is... as Me Bellemare said yesterday,
it's immoral to use that money that is intended for victims to compensate for
the SAAQ's deficit.
M. Fortin :
We are presenting a motion this morning
asking the Government not to touch that money to send a very clear directive to
the SAAQ. And I would be shocked if the Government couldn't say they have
already done that, since, apparently, it's been in the works for a year.
Journaliste
: So how do they get out of this financial hole?
M. Fortin : Well, the government as a whole... And it's not just the CAQ, but
there are a number of other projects, a number of other IT projects that have
gone way over. So, is this going to be the way forward now? Are they always
going to say : Oh,!what patient fund or what victim fund or what education
fund can we look at to compensate for the losses of our IT projects? If there's
anything that the government should do, should be doing and should have been
doing for a long time, it's taking a serious look at these projects. The CAQ
government promised to clean up everything to do with the IT project. They've
done exactly the opposite.
Journaliste
: As a former Transport Minister, were you at all aware of possible
issues with the IT project?
M. Fortin : There were some at the time where I was Transport Minister, but I
think halfway through the mandate there was... there were issues that came out
with some of the people that were in charge of the project. And at that point
we did ask for... we did say that we knew that project had to be followed, but
never did the CAQ raise a red flag at that point in time.
Journaliste
: And on Bill 106, you know, this idea or this tactic rather by
some doctors to send out a note to their patients warning that they might lose
them, is this something that you agree with? Do you think that there's a real
risk here for patients to lose their doctors?
M. Fortin : I think the doctors have real arguments. They really have
worthwhile arguments here. There is a risk that access will not be any easier
for patients. There is a risk that people will lose their doctors. There is a
risk that we are going to turn to fast food medicine in Québec. There is a risk
that paperwork will be added and doctors won't have... won't have any more time
to see patients because of this bill.
And so there are
worthwhile arguments to put forward, but there's a way to do it. And for a
specific doctor group, to write letters, I think it's... it's pretty... it goes
to about the limit of what they can do. But that doesn't mean that doctors
could not and should not be out there and saying what they feel. And when the
College of Doctors feel the need to say... the College of Doctors who does not
represent doctors, they're there to protect the public good, feels the need to
say that the government itself is orchestrating a campaign to denigrate... to
denigrate doctors, to denigrate health care professionals, that does not help
anybody.
Journaliste
: On this motion on the King. Do you think this is going to go
anywhere? Because if I'm not mistaken, kind of, this is a major change to the
structure of our entire government here. Right? So, where... what... Is this
just a symbolic thing? Is this...
M. Fortin : I think it says the Québec's position and Québec's National
Assembly's position is clear at this time, but it is not our priority. Let's be
honest. If we want the provinces to work together on something, we want the
provinces to work together on interprovincial trade. And while I'm... While
we're on interprovincial trade, it's shocking to me to see that Ontario is
making deals with New Brunswick and Nova Scotia and other provinces and
basically just flying over Québec. It's like... it's like Québec doesn't seem
to see the urgency in interprovincial trade barriers, whereas other provinces
are already taking the lead on this. I wish Québec would do a little bit more
and would use that as their priority.
(Fin à 8 h 26)