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Point de presse de Mme Suzanne Roy, ministre de la Famille

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 3 juin 2025, 11 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-trois minutes)

Mme Roy (Verchères) : Bien, bonjour, tout le monde. Alors, évidemment, vous allez me permettre de commencer en remerciant le Comité des sages, donc la présidente, Diane Lavallée, le Dr Jean-Bernard Trudeau et Patrick Taillon, pour tout le travail accompli. Alors, ça a été de nombreuses rencontres, hein? On parle d'une centaine de rencontres, 220 personnes, des lectures, des analyses, des réflexions, la rédaction. Ça a été de nombreuses heures de travail. Je veux saluer leur rigueur et leur professionnalisme, je pense que c'est important. Et d'ailleurs, quand ils rencontraient des gens, des fois j'avais des échos, les gens me disaient qu'ils les avaient rencontrés puis j'avais toujours des échos très positifs de l'écoute et de la pertinence des questions que les gens avaient reçues.

Alors, c'est un mandat qui n'était pas simple, on peut se le dire, mais ils ont su malgré tout démontrer justement la compétence, l'expérience pour relever, justement, ce défi-là. Alors, on peut s'attendre... on peut s'entendre pour qualifier le rapport de pertinent et, oui, de nuancer, mais surtout, je vous dirais, sans biais. Puis ça, c'est un élément qui est extrêmement important. Ils sont allés chercher la confiance de tous les groupes pour aller chercher l'expertise. Alors, que ce soient les organismes, les associations, les professionnels, les parents, des personnes qui ont vécu des transitions, les témoignages, les expertises, ça nous a permis justement d'avoir le rapport qui nous a été présenté vendredi dernier. Je veux d'ailleurs souligner même que le Collège des médecins était très heureux d'exprimer sa satisfaction d'avoir contribué à sa manière en participant à ce rapport qui a été rendu public.

Donc, on se rappelle, hein, c'était en 2023, ça brassait un petit peu, il y avait de la confrontation de façon très agressive au niveau, justement, du genre de discussions face à la transition. Alors, notre gouvernement, à ce moment-là, a décidé de mettre en place un omité de sages, puis je veux vous réitérer, puis je pense que c'est important, réitérer quel était le mandat du Comité des sages. Brosser un portrait de la réalité québécoise, recenser les politiques, les pratiques, les directives, alors dans les différents secteurs éducation, sports, loisirs, santé, services sociaux, services publics, sécurité publique, analyser les différents effets sur l'ensemble de la société, regarder aussi ce qu'il se fait ailleurs, dans des états comparables, identifier les principaux enjeux à approfondir par la suite — je vous rappelle que c'était dans le mandat initialement — et de collaborer étroitement avec le conseil LGBT. Quand on lit le rapport, je pense que le rapport est le reflet du mandat qui a été donné.

Alors, je le répète, je pense que c'est important, l'objectif du rapport, ce n'était pas de prendre des décisions à la place du gouvernement, ce n'était pas non plus de prendre position puis donner raison à un groupe ou à un autre groupe, de déterminer des bons et des méchants. On n'était pas du tout là. C'était plutôt d'avoir une base commune pour l'identité de genre, l'impact sur les différents aspects de la société.

Alors, on le voit à... aux réactions, hein, c'est un sujet qui est très sensible, puis ça devient rapidement polarisant. Je pense qu'il est important de se le dire, au Québec, qu'on doit avoir la maturité de pouvoir se parler même d'un sujet sensible, délicat, qu'on doit pouvoir en parler publiquement, qu'on doit avoir le droit de se questionner puis qu'on doit avoir aussi l'occasion d'aller en profondeur puis documenter aussi. C'est un des éléments qu'on retrouve beaucoup, beaucoup dans le rapport.

Alors, comme ministre de la Famille, moi, il y a des éléments qui m'ont interpelée personnellement à l'intérieur du rapport, alors, rapport qui nous présentait 28 enjeux, 50 avenues à considérer. D'abord, le fait que les parents ne soient pas toujours impliqués d'emblée dans les processus, dans les décisions touchant un mineur. Alors, moi, ça vient me chercher comme mère, comme grand-mère, parce que je pense que la majorité des parents au Québec, là, ils sont bienveillants, ils sont de bonne foi. Puis c'est souvent ceux qui sont le mieux placés aussi pour nous parler de l'historique de l'enfant, mais c'est surtout, surtout ceux qui sont le mieux placés pour soutenir les enfants. Alors, moi, mon souhait profond, c'est que les parents, ils fassent partie du dialogue. Donc, on met tout en place pour justement s'assurer que les parents, ils fassent partie du dialogue.

On a constaté aussi, à la lecture du rapport, un manque d'uniformité de certaines pratiques d'interventions psychosociales ou médicales. Surtout lorsqu'il est question de mineurs, je pense que la prudence s'impose. La prudence, ça ne veut pas dire d'arrêter, ça ne veut pas dire l'immobilisme. La prudence, ça veut dire de bien faire les choses, de mieux faire les choses.        Alors, le rapport nous a démontré qu'il n'y a pas de consensus scientifique, qu'il n'y a surtout pas suffisamment de données puis qu'il faut documenter davantage. D'ailleurs, on a l'intention, puis je vous en informe, de donner un mandat, un mandat confié à l'Institut national d'excellence de santé et des services sociaux, à l'INESSS, et aussi un mandat à l'Institut national de santé publique du Québec, donc deux mandats distincts. On va vous revenir avec le mandat spécifiquement de chacun, mais l'objectif, c'est d'améliorer, oui, l'état des connaissances par rapport aux soins d'affirmation de genre pour tous les groupes d'âge, alors, du point de vue de la santé publique, évidemment, on veut capter, capter les effets des soins transaffirmatifs à travers les années. D'ailleurs, là aussi, le Collège des médecins mentionnait que des recherches, de travailler avec ces deux organismes indépendants, ça va permettre d'orienter les cliniciens pour avoir les meilleures pratiques. Je pense que ça, c'est important. On parle de nos jeunes particulièrement, alors, je pense, d'avoir... de s'assurer d'avoir les meilleures pratiques, c'est extrêmement important.

Un autre élément aussi qu'on a vu dans le rapport, c'est évidemment tout ce qui touche le droit des femmes. Alors, que ça soit le sentiment de sécurité, le respect de l'intimité en matière d'équité, ça m'interpelle aussi, et il faut pouvoir en tenir compte quand on traite de ces enjeux-là.

Alors, autre élément... et d'ailleurs le comité commençait avec ça, moi, je conclus presque avec ça, mais eux commençaient avec ça : la distinction dans les notions de sexe, il y a deux sexes, les hommes et les femmes, deux sexes biologiques, et il y a le genre. Alors, souvent, puis on s'en... on s'en aperçoit, et le comité des sages s'en est beaucoup aperçu dans les rencontres qu'ils ont eues, c'est confondu, c'est mal utilisé, c'est interchangé. Alors, je pense qu'il y a définitivement place à de la pédagogie à ce niveau-là et à la cohabitation et des sexes, hommes et femmes, et de la diversité de genre.

Journaliste : Pour faire une recension puis de la recherche, comme vous le résumez, ça a coûté un demi-million. Trouvez-vous que c'est des fonds bien dépensés?

Mme Roy (Verchères) : Oui, je pense qu'on a là beaucoup d'éléments qui vont nous permettre d'aller plus loin, de s'assurer justement de bien identifier... Premier élément qu'on a vu, là, c'est à quel point on manquait de données, à quel point on manquait de consensus au niveau scientifique. Alors, le travail a été fait, on a pu entendre tous les points de vue, on a pu voir les spécialistes. Alors, je pense que oui, c'est de l'argent bien dépensé.

Journaliste : Mais combien ça va coûter, respectueusement, là? Avant que vous sachiez quoi faire dans le sport, dans les prisons, où là vous vous faites dire de continuer de faire ce que vous faisiez déjà pour les toilettes... Tu sais, là, vous donnez deux autres mandats à l'INESSS, à l'INSPQ. C'est quand même des fonds publics, du temps, avant que le gouvernement ait des réponses?

Mme Roy (Verchères) : Bien, les réponses, je pense, quand on parle de l'INESSS, on parle de s'assurer d'avoir les meilleures pratiques. Un des éléments qu'on a pu justement voir dans le rapport, c'est que les pratiques étaient inégales, entre autres au niveau médical, psychosocial. Donc, s'assurer d'avoir les meilleures pratiques. S'assurer que les cliniciens aient les orientations aussi pour avoir les meilleures pratiques.

Journaliste : Mais l'INESSS puis l'INSPQ n'auraient pas pu commencer ça il y a un an? Pourquoi on avait besoin de payer trois sages à un demi-million pour arriver à cette conclusion-là?

Mme Roy (Verchères) : Bien, en fait, là on parle d'un volet, on parle du volet médical. Les sages, ça a été beaucoup plus large que ça : ça a été le sport, ça a été l'éducation.

Journaliste : Mais le sport, le sport, Mme Roy, en tout respect, là, on a demandé clairement c'étaient quoi leurs recommandations, et ils ne se disent pas spécialistes de la chose et donc vous remettent entre les mains la tâche de concocter des guides pour les fédérations pour le sport étudiant notamment.

Mme Roy (Verchères) : Effectivement, il y a des éléments au...

Journaliste : Est-ce que ça valait vraiment la peine?

Mme Roy (Verchères) : Ce n'était pas le mandat qu'ils avaient, eux, d'élaborer les guides. Effectivement, ils disent : C'est une bonne façon de faire. Dans leurs recommandations, on disait : On doit regarder dans certains niveaux de sport, par exemple, à ce qu'il y ait une mixité, dans d'autres niveaux de sport, on s'adresse entre autres aux fédérations sportives. Alors, je pense que, quand on regarde le rapport des sages, il faut le regarder largement, dans l'ensemble des secteurs qui ont été touchés. Au niveau des ordres professionnels aussi, il y a beaucoup d'éléments apportés.

Journaliste : ...décision, c'était présenté comme ça dans l'an dernier. Vous disiez : Nous, comme gouvernement, on veut être outillé pour prendre les bonnes décisions. Quelle aide vous avez de plus, là, pour prendre une décision sur le sport par exemple?

Mme Roy (Verchères) : Bien, je pense que sur le sport, justement, il y a des éléments qui ont été référés, entre autres aux organismes sportifs. Il y a eu une distinction qui a été faite, par exemple, entre le sport récréatif, comment on peut le faire. On ne peut pas prendre juste un élément puis dire : Le comité des sages, ce n'est que cet élément-là. C'est en termes médicaux, où on a vu là le fait qu'il n'y avait pas d'uniformité dans la façon de le faire, alors là, vraiment, on s'est dit...

Journaliste : Mme Roy!

Mme Roy (Verchères) : Oui.

Journaliste : C'est parce que, comme disait Marie-Michèle, quand on a annoncé la composition de ce comité-là, c'était dans le but d'aider le gouvernement à prendre des décisions. Quelles décisions vous allez prendre, là, concrètement, là, qui vont changer des choses, là? Vous avez parlé tout à l'heure, notamment, là, que les parents devaient être plus impliqués. Ils ont... Eux autres, ils ont dit : Bien, au niveau de la prise d'hormones, là, ce n'est ce pas tout à fait normal que les parents ne soient pas impliqués là-dedans. Est-ce que vous allez légiférer là-dessus? Dire par exemple : Bien, dorénavant, il faudra que les parents soient impliqués? Parce que là, vous arrivez, les seules décisions que je comprends que vous allez prendre, c'est de demander deux mandats à l'INESSS puis l'INSPQ. Alors, c'est quoi les décisions qui découlent de ce rapport-là?

Mme Roy (Verchères) : Bien, le rapport a été déposé vendredi dernier. Alors, la suite des choses, c'est qu'effectivement le rapport s'en va dans les différents ministères. Et là, chaque ministre va être interpelé, va pouvoir analyser les choses, voir quels vont être les aspects qui... les politiques qui vont être adoptées. Non, effectivement, aujourd'hui, je ne vous annonce pas la série des décisions qui vont être prises. La suite, c'est que ça retourne dans chacun des ministères avec justement l'expertise qui a été mise en place, avec tout ce qu'on a réussi à réunir. Et là, chaque ministère va faire avancer. Et le gouvernement va mettre en place les politiques.

Journaliste : Mais, si j'ai bien compris, vous êtes d'accord que ça prend des changements pour faire en sorte que les parents soient mieux informés?

Mme Roy (Verchères) : Tout à fait. D'emblée, je pense, mieux informer, puis je vous dirais d'emblée, comme prémisse de base, qu'on prenne pour acquis que les parents peuvent faire partie de la solution.

Journaliste : ...ce doit être une obligation pour les écoles d'informer les parents?

Mme Roy (Verchères) : Bien, déjà, dans les processus, je vous dis, je ne vous ferai pas... je ne ferai pas l'annonce de chacune des recommandations... pas des «recommandations», mais des pistes à analyser, mais je dis que cet élément-là, des parents, il y a différentes façons de l'aborder. Mais, en prémisse de base, est-ce qu'on peut s'assurer que, oui, on tente au maximum d'intégrer les parents? Puis tout le monde nous l'ont dit, quand le comité des sages raconterait que ce soient des gens qui se questionnaient, des parents qui se questionnaient ou encore même des spécialistes au niveau de la transition nous disaient : Les parents, c'est un apport positif. Donc, il faut trouver le moyen de le mettre comme prémisse de base et tenter de le faire. Dans tous les cas, peut-être que ce n'est pas nécessairement applicable. Mais, quand ce n'est pas applicable, un des éléments qui a été apporté par le comité des sages, c'est de dire comment on peut faire pour mettre un processus, quand ce n'est pas applicable avec le parent, que ce n'est pas possible, pour s'assurer de bien accompagner nos jeunes.

Journaliste : ...Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous couper.

Mme Roy (Verchères) : Non, non, ça va. J'avais fini.

Journaliste : Qu'est-ce que vous dites aux associations sportives ou au réseau scolaire, par exemple, qui s'attendaient à obtenir, au moment du dépôt du rapport, des directives claires, à savoir par exemple est-ce qu'une fille trans peut intégrer une équipe féminine? Quand est-ce qu'ils vont obtenir ces réponses-là? Quand est-ce qu'ils vont tenir des directives? Parce que pour l'instant, moi, ce que j'ai entendu vendredi dernier, c'est : Allons-y au cas par cas. Est-ce que dorénavant c'est comme ça que ça va fonctionner?

Mme Roy (Verchères) : Le rapport va être transmis à la ministre des Loisirs et des Sports, et ça va être transmis aussi à chacun des ministres, où on va regarder comment on peut faire concrètement pour travailler, pour s'assurer... Par exemple, il y avait des éléments qui ont été apportés dans le comité, de dire : Oui, il y a des grilles qui doivent être gérées par les associations sportives professionnelles, et il y a des normes où on peut développer aussi plus de mixité dans certaines autres... certains autres sports. Même chose au niveau, par exemple, du sport scolaire, comment on peut ajuster tout ça.

Alors, je pense qu'il faut... il faut prendre le rapport comme étant le moment de départ. Maintenant, on a fait...

Journaliste : Mais quel est l'échéancier, quel est l'échéancier?

Mme Roy (Verchères) : Alors, l'échéancier va être différent selon, effectivement, chacun des domaines. Vous le voyez, là, au niveau médical, tout de suite, on a dit : Il y a un problème criant au niveau de ce qui est appliqué, donc l'uniformité. Donc, il est important pour nous que, maintenant, l'INESSS, il ait un mandat pour dire comment on fait pour donner les outils aux praticiens.

Journaliste : Mais à l'entraîneur, dans l'école, là, qui attend une réponse...

Mme Roy (Verchères) : Pardon?

Journaliste : À l'entraîneur, dans l'école, qui attend une réponse, là, pour la saison de basket l'automne prochain, vous dites quoi?

Mme Roy (Verchères) : Bien, justement... bien, le rapport... la suite des choses, c'est que le rapport part dans les différents ministères, et qu'il va y avoir des interventions, mais ce ne sera pas nécessairement tout le monde en même temps. Il y a des affaires qui vont être plus faciles à faire. Déjà, on le voyait. On trouvait important, le mandat, de le partir maintenant, pour que l'INESSS puisse travailler rapidement pour les cliniciens, parce que c'est un des éléments qu'on a apportés. Mais il va y avoir d'autres éléments qui vont être apportés au cours des semaines, au cours des mois qui s'en viennent.

Journaliste : ...au fond, la consigne, un peu, c'est encore du cas par cas? Est-ce que c'est ça qu'on doit comprendre?

Mme Roy (Verchères) : Non, pas du tout, pas du tout. La consigne, ce n'est pas du cas par cas. La consigne, c'est, justement, de se donner... Ce n'est pas documenté. Le premier élément, puis qui est ressorti dans à peu près tous les thèmes du comité des sages, c'est de dire qu'on n'a pas... on n'avait pas la documentation, on n'avait pas les données scientifiques, on n'avait pas le suivi, les impacts. Alors là, déjà, il faut travailler à ce niveau-là, en parallèle de solutions ou de façons de faire.

Journaliste : Quand vous parlez des cliniciens de l'INESSS, là... Excusez-moi, mais moi, je voudrais revenir sur ce que... ce que nous a révélé Diane Lavallée, notamment, que ça prend 15 minutes, parfois, un rendez-vous chez le médecin pour obtenir des hormones, pour sortir avec des hormones. Est-ce que c'est de ça que vous parlez?

Mme Roy (Verchères) : Entre autres, entre autres.

Journaliste : Est-ce que ça, il faut mettre un terme à ça? Il faut qu'il y ait une directive additionnelle? Est-ce que...

Mme Roy (Verchères) : Moi, je ne suis pas une spécialiste de la médecine, mais, oui, il faut clairement qu'il y ait pour les cliniciens, les praticiens, au niveau médical, des façons de faire uniformisées, qu'on s'assure justement, qu'on prend les bonnes décisions, que les jeunes sont bien informés. Alors, oui, au niveau médical, l'INESSS va contribuer, justement, à mettre des protocoles de pratique pour les cliniciens.

Journaliste : Comment vous expliquez que ça a été aussi mal reçu par le Conseil québécois LGBT, ce rapport-là?

Mme Roy (Verchères) : Bien, le conseil a collaboré, quand même, avec nous tout au long du processus, et ils nous ont référé plusieurs spécialistes, une vingtaine d'organismes de défense des droits. D'ailleurs, il y a eu une rencontre, au mois de mars, où les sages leur ont présenté l'ensemble des enjeux et des... justement, des avenues à considérer.

Journaliste : Mais ils ont dit qu'ils se sentaient trahis parce qu'ils s'attendaient à obtenir le rapport d'avance, que c'est ça qui avait été convenu.

Mme Roy (Verchères) : Bien, il y a eu une rencontre avec les sages, comme je vous le mentionnais, où, effectivement, tous les enjeux et les avenues ont été présentés au conseil. Alors, on va continuer de travailler. Ils vont être interpelés pour la suite des choses, comme on le mentionnait. Ce rapport, c'est un élément de départ, qui nous donne, justement, la vision globale, une vision globale et commune, et, dans chaque élément, où on retrouve... en éducation, en santé, en sport, en sécurité publique, les discussions vont continuer.

Journaliste : ...le rapport qui leur a été présenté... le rapport final qui leur a été présenté?

Mme Roy (Verchères) : Bien, final... C'est à dire, oui, les enjeux et les... les enjeux et les avenues à considérer.

Journaliste : Donc, ce n'est pas vrai quand ils disent qu'ils ne l'ont pas reçu?

Mme Roy (Verchères) : Bien, ils ne l'ont peut-être pas reçu papier. Il y a eu une rencontre où on leur a présenté.

Journaliste : Est-ce que... est-ce que vous regrettez maintenant, après coup, après avoir reçu le rapport, de ne pas avoir nommé quelqu'un provenant de la communauté LGBT sur ce comité?

Mme Roy (Verchères) : En fait, l'objectif des sages, c'était vraiment de nous dresser un portrait global. Alors, je pense que, là-dessus, le travail a été fait. Il y a eu une collaboration avec le conseil LGBT, et il y a eu... tout au long des consultations, les spécialistes sont venus, se sont fait entendre, les groupes. Il y a plus de 20 groupes défendant la diversité sexuelle qui se sont présentés. Puis, je vous le dis, là, j'ai parlé à plusieurs, puis l'écho était très positif, de la réception.

Journaliste : Donc, vous ne regrettez pas de ne pas avoir nommé de gens...

Mme Roy (Verchères) : Non.

Journaliste : Mais je veux juste être certaine de bien comprendre la conclusion de votre allocution. Est-ce que vous connaissiez, avant ce rapport-là, la distinction entre le sexe et le genre, ou est-ce que vous l'avez apprise à la lecture du rapport?

Mme Roy (Verchères) : Non, non. Nous, on la connaît. Mais ce qu'on dit, c'est que, souvent... puis ce qu'ont constaté les sages dans les rencontres qu'ils ont eues, c'est que les notions étaient confondues, interchangeables, alors que c'est des notions, à mon avis, qui doivent cohabiter, mais elles ne sont pas interchangeables. Ce n'est pas la même chose, le sexe biologique, homme et femme.

Journaliste : Mais qu'est-ce que ça change pour vous, dans votre perception?

Mme Roy (Verchères) : Bien, déjà, quand on ne parle pas la même langue, qu'on confond les concepts, c'est plus difficile de se comprendre. Je le disais, hein, c'est un sujet qui est fragile, puis, si en partant, en partant on ne comprend pas la même chose parce qu'on n'utilise pas la même conception des notions, par exemple, de diversité de genre et celle des sexes biologiques, ça peut être encore plus compliqué puis ça rend la chose encore plus polarisante. Je suis convaincue de ça.

Journaliste : Mais M. Drainville avait pris une décision, lui, avant même la composition du comité, dans les écoles, entre autres, il avait dit : Ça prend des toilettes pour les gars, pour les filles, puis une toilette universelle éventuellement, là. Avant même de connaître les conclusions du rapport, est-ce qu'il est allé trop vite, est-ce qu'il aurait dû attendre d'avoir les conclusions du rapport?

Mme Roy (Verchères) : On n'arrêtait pas de travailler parce que le comité des sages faisait ça, là. C'est vaste, là, tout ce qu'ils ont couvert comme terrain, alors je pense que non. Les choses ont continué. D'ailleurs, vous vous rappelez, même au début du mandat, le marqueur x pour l'assurance maladie est entré en vigueur même au début du mandat, pendant que les travaux se faisaient.

Journaliste : Est ce que vous vous attendiez à ce que l'INSPQ puis l'INESSS donnent davantage que des suggestions? Est-ce qu'à la fin du mandat... des mandats que vous allez leur confier, là, vous vous attendez à avoir des lignes directrices très claires pour les cliniciens, par exemple?

Mme Roy (Verchères) : Vous allez avoir... Ces deux mandats distincts, là, on va vous revenir avec les mandats spécifiques, mais, oui, ces deux éléments... oui, des lignes très claires au niveau des cliniciens pour ce qui est de l'INESSS. Puis, du côté de la Santé publique... la santé, on parle plutôt, là, de données, de s'assurer de suivre tout au long de la vie, l'INSPQ va pouvoir suivre les impacts, par exemple de la transition, quel impact ça peut avoir au niveau de la santé, de l'évolution, le nombre détransitions, etc., donc pour avoir des données qu'on ne possède pas actuellement.

Journaliste : Prenez-vous quand même un engagement qu'il y aura de réels effets... que vous prendrez de vraies décisions en lien avec ce rapport-là d'ici les prochaines élections?

Mme Roy (Verchères) : C'est vraiment l'objectif. Et, quand on parle d'un mandat tout de suite, parce que notre objectif, ce n'était pas d'aller rapidement après le mandat, mais vraiment de donner le temps, c'est vraiment parce qu'un des éléments qui ressort beaucoup, c'est le manque de documentation et c'est le manque d'uniformité dans la façon de faire au niveau médical et psychomédical.

Journaliste : C'est quoi? Quand vous dites c'est vraiment notre objectif, votre objectif, c'est?

Mme Roy (Verchères) : De s'assurer... Comme là, d'avoir des actions, d'amener des solutions, de travailler à des solutions.

Journaliste : Donc, du concret d'ici la prochaine élection?

Mme Roy (Verchères) : Oui, tout à fait, il va y avoir différents éléments à l'intérieur des différents ministères.

La Modératrice : On va prendre peut-être une dernière question.

Journaliste : Juste une petite dernière, là, sur, justement, la question de l'hormonothérapie, parce que vous l'avez soulevée à plusieurs reprises, parce que pendant la conférence de presse, on est quand même allés assez fort en disant que, justement, le 15, 20 minutes, là, c'était quelque chose qui était inadmissible. Est-ce que vous partagez les propos de Mme Lavallée là-dessus?

Mme Roy (Verchères) : Mais je ne suis pas une spécialiste au niveau médical, mais il est certain...

Journaliste : Elle non plus, elle n'était pas spécialiste.

Mme Roy (Verchères) : ...mais il est certain que, quand un jeune de 14, 15 ans va prendre une médication, je pense qu'il faut prendre le temps de s'assurer que c'est la meilleure décision, que la décision qui est prise, le jeune est bien informé, qui... c'est un consentement éclairé qui est pris, puis ça, d'après moi, ça prend plus que 15 minutes.

Journaliste : Merci beaucoup.

Mme Roy (Verchères) : Merci. Bon appétit.

(Fin à 12 h 04)

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