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(Treize heures trente minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Donc, nous voilà dans une procédure de bâillon qu'on va
commencer bien malgré nous avec Haroun, avec Guillaume et tout le caucus de
Québec solidaire.
Le projet de loi n° 69, le projet de
loi n° 69 qui va nous être passé sous bâillon, bien, ce qu'il fait, c'est
qu'il dénationalise Hydro-Québec, il privatise la vente d'électricité, il
privatise une partie des actifs d'Hydro-Québec. René Lévesque, lui, a
nationalisé l'hydroélectricité et, quand il l'a fait, il l'a fait après un
référendum sous un gouvernement de Jean Lesage. Ça, c'étaient des grands
bâtisseurs du Québec qui nous ont donné un legs pour le Québec d'aujourd'hui
dont nous sommes fiers. Mais le legs de François Legault, ce n'est ni plus ni
moins que le démantèlement d'Hydro-Québec sous bâillon. Ça, c'est notre joyau
national qui fait notre richesse, qui fait partie de notre identité. Pour un
premier ministre qui se dit nationaliste, ce n'est pas fort.
M. Bouazzi : Bien, nous y
voilà. Nous allons donc vivre ce bâillon, ce moment antidémocratique. Et c'est
un tournant, hein, pour l'histoire énergétique du Québec, qui se divise sur
trois parties, je dirais, d'un point de vue moderne. D'abord, il y a la
nationalisation. Ensuite, depuis le début des années 2000, il ne faut pas
l'oublier, il y a toute sorte de projets d'éoliennes qui ont été faits par le
privé, à l'époque par le Parti québécois et ensuite par tous les autres partis.
Et là c'est un tournant parce qu'on ouvre, mais alors là, de manière radicale,
la place du privé dans non seulement la production, mais aussi la vente étant
donné qu'on permet au privé de vendre au privé, on ouvre aussi à Hydro-Québec
la chance de vendre des barrages et on affaiblit la démocratie, qui est quand
même une première, à ce point-là de faire du mal à un tribunal, parce qu'il
faut le rappeler, c'est un tribunal, la Régie de l'énergie, et à permettre au
gouvernement de faire toute sorte de choses. Ça fait que c'est un
appauvrissement des Québécoises et Québécois qui s'en vient à travers leur
facture d'électricité, un... un appauvrissement de l'État québécois au profit
du privé, et c'est dommage pour nos écoles, nos hôpitaux, et un appauvrissement
de notre démocratie évidemment par le bâillon, mais aussi par l'affaiblissement
à long terme de la Régie de l'énergie. Merci.
Le Modérateur : Questions?
Journaliste : François
Legault vient juste, juste de dire dans son bilan de session qu'une façon de faire
avancer des projets dans des régions pour augmenter la capacité énergétique...
puis ça n'a pas de bon sens de s'opposer à ça. L'idée de quand même augmenter
la production d'électricité au Québec, est-ce qu'elle se fait sans passer par
ce que le 69 veut faire? D'après vous, c'est-tu réalisable sans le privé?
M. Bouazzi : Bien, en tout
respect au premier ministre, il dit vraiment n'importe quoi. D'abord, les
développements en région, c'est la raison pourquoi est-ce que du temps de
Landry un gouvernement, auquel il a fait partie il y a un quart de siècle, a
commencé à produire des éoliennes dans le privé. Nous, notre point, il est
facile. Premièrement, il est tout à fait possible qu'Hydro-Québec soit
propriétaire de tous ces parcs éoliens tout en s'assurant que les municipalités
ou les communautés autochtones reçoivent leur juste part, parce que, quand on
reçoit une éolienne de 200 mètres dans son jardin, bien, ça se paie, là, c'est
évident, sans avoir à privatiser la production de l'électricité.
L'autre chose, et c'est quelque chose de
très malheureux dans ce projet de loi là, c'est que le gouvernement dit tout et
n'importe quoi basés sur aucune donnée probante. Et je dois avouer que... et ma
formation d'ingénieur et mes 15 ans à la banque canadienne de
développement me font capoter jour après jour. On parle de doubler la taille d'Hydro-Québec
basée sur aucune équation. Hier... avant-hier, la ministre nous parlait d'un
revenu de 6 milliards de dollars si on n'adoptait pas demain matin.
Je lui ai demandé juste la combinaison d'articles qui permettaient de faire ces
économies-là. Rien sur la table. Il n'y a littéralement aucune donnée qui
explique toutes les affirmations qu'ils font. C'est absolument terrible.
Et je rappelle que c'est 180 milliards de
dollars qu'Hydro-Québec va investir d'ici 2035. C'est plus que le budget annuel
de l'État qui va être mis sur la table, sans aucune équation publique. C'est
renversant qu'on puisse le faire, et en plus sous bâillon en tuant notre
démocratie.
Journaliste : C'est bon pour
moi.
Mme Ghazal : Merci
(Fin à 13 h 35)