Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Quatorze heures deux minutes)
Mme Rotiroti :
Alors,
bon après-midi, tout le monde. Alors, très très, très heureuse d'être ici
aujourd'hui en compagnie de Fred et mon chef. Alors, on est ici évidemment de
vous parler de notre dossier prioritaire qui est l'économie et on a eu un très
très bon caucus tantôt, avec l'ensemble des collègues. On a passé deux heures
en train de continuer nos discussions de notre caucus présessionnel pour la
rentrée parlementaire.
M. Beauchemin :
Merci
Philo. Effectivement, moi aussi je suis très heureux de faire partie du Parti
libéral du Québec, le Parti d'économie. Aujourd'hui, on en a discuté et on va
continuer à en discuter. Puis je vais passer la parole à mon chef parce que
justement aujourd'hui, on va vous parler de l'économie. Chef.
M. Rodriguez (Pablo) :
Merci
beaucoup, Fred, Philo. Salut! Salut, tout le monde! François Legault a décidé
de fermer l'Assemblée nationale, mais nous, on s'est dit que c'était important
d'être ici pour travailler. C'est ce que l'on a fait. On travaille sur notre
priorité qui est... qui est l'économie. Et en fait, vous l'avez sûrement vu pas
plus tard qu'hier, il y avait un article dans Le Journal de Montréal qui
disait : Le Québec toujours porteur d'eau dans la course à la
productivité, et ça, c'est quelque chose d'extrêmement important. C'est imagé,
c'est très imagé, mais dans les faits, là, ça illustre très bien le mauvais
bilan économique de François Legault. Alors, après sept ans de gouvernement
caquiste, d'un gouvernement de François Legault, ça laisse au Québec un
héritage économique désastreux, un déficit record, productivité en chute libre,
fiascos coûteux. On a qu'à penser à Northvolt, et ça, c'est sans oublier toutes
nos PME, nos entreprises de chez nous qui ont été laissées pour compte. Alors,
pendant que la CAQ subventionne des gros joueurs étrangers, nos... nos PME
sont... sont laissées de côté, elles sont abandonnées à elles-mêmes, et on
dirait que François Legault n'a pas compris que ce sont nos PME, tant dans les
grandes villes qu'en région, et en particulier en région, qui créent des
emplois, qui font vivre ces gens-là qui bâtissent notre prospérité.
Pendant la chefferie, j'ai annoncé mon
plan d'action sur... pour l'économie que j'ai développé avec un comité
d'experts, dont Frédéric, mais il y avait plusieurs autres experts. On a
consulté énormément de gens dans le milieu, des dirigeants d'entreprises, des
syndicats, des banquiers, des experts en économie, et on a bâti un plan qui
tient sur quatre items importants. Tout d'abord, le développement économique
régional, l'innovation et la productivité, l'entrepreneuriat et le
repreneuriat, et la diversification de nos marchés, en particulier en tenant
compte du contexte actuel.
Alors, au niveau du développement
économique régional, tout d'abord, c'est une priorité absolue, priorité absolue
aussi priorité qui n'est pas pas de mur à mur comme c'est le cas actuellement.
Pour ce faire, on va tenir des sommets économiques à l'intérieur des six
premiers mois d'une élection de gouvernement libéral. C'est aussi pour ça qu'on
a annoncé notre escouade PME la semaine dernière où il y en avait... plusieurs
d'entre vous y étaient lors de la retraite du... du caucus. On veut parler de
nos engagements avec nos entrepreneurs. On veut parler de façon spécifique, la
liste d'engagements qui est très longue, mais aussi on veut les écouter et bien
comprendre quelles sont les priorités, comment on peut s'adapter à leurs
besoins spécifiques.
Du côté de l'innovation, de la productivité,
voici concrètement les engagements d'un futur gouvernement libéral. D'abord, on
va appuyer l'intégration de nouvelles technologies, notamment avec
l'intelligence artificielle dans nos entreprises. C'est incontournable de nos
jours. On va assurer un soutien à la formation et la requalification de la
main-d'oeuvre pour faciliter et maximiser l'utilisation de ces nouvelles
technologies là, il y a un impact, il faut en tenir compte.
Ensuite,
on va... on doit rediriger les mesures fiscales pour soutenir la robotisation,
l'automatisation, l'utilisation de ces nouvelles technologies qui ont pour
but... pour but très clair et précis d'augmenter la productivité. Alors, un
gouvernement du Parti libéral du Québec, ça va être les PME d'abord, ça va être
l'économie d'abord, et c'est pour ça qu'on est ici.
En terminant, un petit mot personnel.
Après-demain, je me fais opérer à l'oeil gauche parce que j'ai un muscle — je
ne veux pas être technique — qui est en train de lâcher, donc il faut
couper le muscle, il faut recentrer l'oeil, il faut recoudre. Alors, pendant
une couple de jours, je n'aurai pas le plaisir de vous voir. Ce n'est pas parce
que je ne veux pas vous voir, mais...
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) :
...mais... Pardon?
Journaliste
: Pas le
plaisir de nous voir, dans tous les sens du terme.
M. Rodriguez (Pablo) : Oui,
bien, exact, mais je vais voir de même. Mais, pour des raisons, là, évidemment,
de santé et de protection de mon oeil, je dois rester immobile pendant un petit
bout de temps, alors je n'aurai pas le plaisir de vous voir, dans tous les sens
du terme, à court terme, mais ça sera un plaisir de vous revoir par la suite.
Voilà. Merci.
Journaliste : M. Rodriguez,
vous êtes encore à 15 % seulement chez les francophones, un sondage le
démontre encore ce matin. Comment vous allez faire pour reconnecter avec les
Québécois, sachant qu'à la lumière de ce sondage-là aussi ils sont vraiment
assoiffés de laïcité? Qu'est-ce que vous avez à leur proposer sur cet
aspect-là?
M. Rodriguez (Pablo) : Je
vous dirais qu'il y a deux... deux volets... deux réponses à votre question.
Tout d'abord, au niveau des francophones,
il faut comprendre qu'on a à peu près le double de ce qu'on avait l'année
dernière au même moment. Comment reconnecter avec les francophones? Les
francophones sont comme tous les autres Québécois, ils veulent un bon
gouvernement, et c'est ce qu'on va leur offrir, c'est-à-dire un gouvernement
qui gère nos finances publiques de façon responsable, ce qui nous permet de pérenniser
les services importants et essentiels à la population, qui sont la santé,
l'éducation, l'aide à nos aînés.
Pour ce qui est de la laïcité, le Parti
libéral du Québec a toujours été et est toujours totalement en faveur de la
laïcité de l'État, je l'ai dit, je l'ai répété pendant la course au leadership,
et il n'y a rien qui a changé à ce niveau-là.
Journaliste : Puis, sur...au niveau des prières dans la rue, on voit que les Québécois veulent qu'on
interdise par loi les prières dans la rue. Est-ce que vous êtes du même avis et
en phase avec les Québécois?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
moi, s'il y a un certain inconfort, je partage ça. Pour moi, les prières se
passent à l'église, dans une mosquée, dans une synagogue. Maintenant, s'il y a
un groupe qui souhaite avoir une prière dans la rue — dans mon comté,
j'avais des processions de la communauté italienne pour la Vierge — bien,
à ce moment-là, il faut qu'il demande de permis, il faut que ça soit encadré,
il faut que la police soit présente, il faut qu'il y ait des règles de
sécurité. Et, autant au niveau des lois, il y a suffisamment de lois pour
encadrer ça, notamment au niveau de la sécurité dans nos rues, mais également
au niveau des villes. Montréal a le pouvoir réglementaire d'intervenir si ça ne
se passe pas bien. Donc, il faut donner le permis, il faut que le permis soit
respecté, mais il faut aussi que les différents gouvernements aient le courage
d'intervenir lorsque c'est le cas.
Journaliste : Donc, je veux
juste bien comprendre. Donc, vous n'estimez pas que c'est au gouvernement du
Québec de légiférer pour interdire ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
à ce que je sache, la religion, elle est toujours permise, et, encore une fois,
ça se passe... pour moi, c'est tout naturel que ça se passe à l'intérieur des
lieux de culte. Mais, encore une fois, s'il y a des groupes qui font, dans un
cas ou un autre, une prière, à ce moment-là, bien, il faut que tout soit
respecté. Mais ce que je n'accepterais pas, et je termine là-dessus, c'est que,
dans certains cas, je l'ai dit l'autre fois, ça soit détourné pour tenir
certains types de manifestations ou une glorification de... soit du Hamas ou ce
qui est arrivé, les actes horribles du 7 octobre en Israël.
Des voix : ...
Journaliste
: Excuse.
Je pense, j'ai essayé trois fois... Mais il semble que là où on veut aller avec
le renforcement de la loi 21... parce qu'actuellement la loi 21 et la loi 62,
parce qu'il y a deux lois qui s'appliquent en ce moment, c'est... ce sont des
lois qui touchent les institutions et les gens en autorité. Là, on voudrait
aller un cran plus loin et faire une sorte de laïcité territoriale, si on veut,
des lieux publics. Est-ce que vous êtes pour ou contre ça? Un peu à l'image de
ce qu'il y a à la France... en France avec la loi, par exemple, de 1905, on
voudrait essayer d'avoir une laïcité publique.
M. Rodriguez (Pablo) : Nous,
ce que l'on défend, c'est la laïcité de l'État à tout point de vue, à tout
point de vue, là, et sans exception. Mais, encore une fois, vous avez des lois
et des règlements qui encadrent ça. Le problème que l'on a actuellement, c'est
qu'on a un gouvernement qui, au lieu d'avoir le courage d'appliquer la loi,
nous dit : Ça nous prend d'autres lois, alors qu'au même moment vous avez
un déficit de 14 milliards de dollars, vous avez des hôpitaux qui
tiennent avec de la broche, vous avez rentrée scolaire dans l'insécurité et
vous avez du décrochage scolaire non seulement au niveau de nos étudiants, mais
aussi au niveau des professeurs. Ça, c'est une priorité.
Journaliste : Juste pour être
clair, qu'est-ce que vous feriez, M. Rodriguez, avec la loi 21 si vous étiez au
pouvoir?
M. Rodriguez (Pablo) : Rien.
Je n'y touche pas.
Journaliste
: Parce
que, là, bon, récemment, on a renouvelé la disposition de dérogation. Est-ce
que vous la renouvelleriez aussi après cinq ans?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
non. Ça, je l'ai dit, moi, je ne touche pas à 21. Il y a comme un genre
d'équilibre ou de paix sociale autour de ça. C'est là. Par contre, j'ai un
problème de fond avec l'utilisation préemptive de la clause nonobstant, je l'ai
déjà dit plus d'une fois. Et je vais le répéter, mon exemple, parce qu'il est
très valide. S'il y a un gouvernement qui arrive à Ottawa et dit... et qui a
une majorité, qui dit : Aujourd'hui, moi, je considère que les femmes
n'ont plus le droit de choisir quoi faire avec leur corps, et cette loi passe
parce qu'ils sont majoritaires, à ce moment-là, du jour au lendemain, toutes
les femmes perdent le droit de faire ce qu'elles souhaitent faire avec leur
propre corps, ce qui veut dire que les cliniques d'avortement sont fermées. Il
y a un danger à ce niveau-là parce que vous évacuez tout débat soit politique
ou soit au niveau des cours. Et vous avez même un droit fondamental qui est
celui d'un citoyen d'aller en cours. Et ça, pour moi, c'est très sérieux.
Journaliste : Donc, si vous
avez un problème avec l'utilisation préemptive, la disposition de dérogation,
est-ce que vous êtes en train de dire qu'un gouvernement libéral effacerait
cette disposition de dérogation là...
M. Rodriguez (Pablo) : On ne
l'utiliserait jamais. On ne l'utiliserait jamais de façon préemptive.
Journaliste : Donc, vous ne
renouvelleriez pas la loi n° 21?
Journaliste : Mais là pour ce
qui est de la loi n° 21.
M. Rodriguez (Pablo) : Non.
Non, ça irait en cour, puis ensuite la cour décidera. Puis nous, on
déterminera...
Journaliste : Il faut la
soumettre au test des tribunaux. O.K.
M. Rodriguez (Pablo) : Exactement.
Et nous, on déterminera par la suite, en fonction des résultats de la cour, ce
que l'on fait.
Journaliste : Mais vous avez
dit il y a un instant que, la loi n° 21, vous n'étiez pas contre parce que
ça avait crée un équilibre. Si on enlève l'élément qui permet cet équilibre-là,
bien, c'est comme dire que la... c'est comme annuler la loi.
M. Rodriguez (Pablo) : Non.
Non, je ne suis pas d'accord avec votre constat, non, en tout respect. Ça crée
un équilibre où, regarde, on a passé à autre chose puis on va débattre d'autre
chose, mais le problème de fond demeure au niveau de l'utilisation de la clause
préemptive. Et ça peut toucher l'état comme ça peut toucher d'autres choses.
J'en parlais tantôt, au niveau du droit des femmes de disposer de leur corps,
moi, j'ai un problème fondamental comme démocrate, d'évacuer toute forme de
débat politique et en cour.
Journaliste : Mais donc vous
êtes conscients qu'en ne renouvelant pas la clause dérogatoire, il se pourrait
que ce soit contesté, et donc que la loi n° 21 ne puisse plus s'appliquer.
M. Rodriguez (Pablo) : C'est
possible, c'est possible. Puis, à ce moment-là, on décidera... Par la suite, on
pourrait décider de reconduire la clause nonobstant ou non ou bien on... en
fonction de ce qui sera déterminé par la cour. Mais, à ce moment-là, je ne peux
pas prédire ce qu'elle dira.
Journaliste : ...le projet de
loi... bien, c'est-à-dire la loi n° 96, 14 aujourd'hui, est protégée
partiellement par la disposition de dérogation. Est-ce que la philosophie que
vous avez là serait appliquée à l'ensemble du corps législatif québécois?
M. Rodriguez (Pablo) : Oui.
Oui, c'est-à-dire que l'utilisation préventive, non, la clause nonobstant, si
elle est légitime, totalement. Ça fait partie du consensus conditionnel. Ça a
été utilisé par différents partis, notamment le Parti libéral du Québec. C'est
la notion de préemptive qui crée un problème parce que vous enlevez notamment
le droit pour un Québécois citoyen du Québec d'aller devant la cour. Vous
évacuez le débat politique, vous évacuez le débat de la cour. À mes yeux, il y a
un problème fondamental à ce niveau-là, ce qui n'enlève en rien notre position
qui est celle de défendre la laïcité de l'État bec et ongles et à tout moment.
Journaliste : Mais à quel
moment elle est légitime, selon vous, d'être utilisée?
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
c'est lorsque... Si un gouvernement dépose un projet de loi, ça devient loi, il
est contesté, à ce moment-là, ça va à la cour et la cour juge que la loi brime
des droits fondamentaux, à ce moment-là, le gouvernement a le pouvoir de le
faire, tel que négocié en 1982, d'appliquer la loi, l'article 33, là, et
la clause dérogatoire pour... reconduite aux cinq ans, selon leurs besoins.
Journaliste : Le gouvernement
Legault jongle encore avec l'idée de diminuer les prestations d'aide sociale des
demandeurs d'asile. Comment vous voyez ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Un
manque d'humanisme, je dirais. Les gens qui sont ici, si vous diminuez les
prestations d'aide sociale, ils vont vivre de quelle manière? Ça me rappelle
lorsqu'il voulait éliminer l'accès aux enfants issus de...
M. Beauchemin : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
de... non, des demandeurs d'asile, en fait. Et je leur disais : Bien,
c'est quoi, cette vision-là? Parce que la meilleure façon d'intégrer un enfant,
qu'il soit d'ici ou qu'il vienne de l'immigration, c'est le mélanger avec
d'autres enfants. Et, à ce moment-là, le gouvernement Legault disait :
Non, on va les exclure. Mais, attends minute, tu veux que ces enfants-là
s'intègrent? La meilleure façon de les intégrer, c'est de les mettre avec
d'autres petits Québécois pour qu'ils apprennent à se connaître puis
s'intégrer.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez, M. Rodriguez... de Simon Jolin-Barrette et du gouvernement Legault
sur la création d'une constitution? Vous, au Parti libéral, au congrès, des
membres se sont prononcés en faveur de ça. Qu'est-ce que vous feriez, vous,
puis comment vous allez recevoir une éventuelle constitution québécoise du
gouvernement?
M. Rodriguez (Pablo) : On est
absolument pour le concept de cette constitution-là. Ça a été voté en conseil
général. C'est une position du Parti libéral du Québec. Ça a été énoncé bien
avant par des membres du Parti libéral du Québec. Ça a été discuté, débattu à
l'époque, ça fait un petit bout de temps que je suis là aussi, et on est en
faveur de la constitution dans la mesure où elle permet d'enchâsser des droits,
de... d'enchâsser la Charte de la langue française, des choses qui sont
fondamentales et qui nous définissent, nous, comme société. Moi, ce qui
m'apparaît essentiel, c'est le processus de consultation. Il faut que ce soit
une consultation qui soit large et inclusive, parce que ce n'est pas une loi
normale.
Journaliste : Si ce n'est pas
passé, là, puis vous rentrez au pouvoir, allez-vous en faire une, constitution
québécoise?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
ça va être dans les cartes, mais la priorité, si vous me demandez c'est quoi la
priorité, c'est l'économie.
Journaliste : Je veux juste
revenir...
M. Rodriguez (Pablo) : Une
seconde, là, mais vous avez quand même 14 milliards de déficits, là. Puis
là vous avez le Québec solidaire qui dit : Il faut encore dépenser,
dépenser, dépenser. Et vous avez un gouvernement, qui a perdu la boussole et la
carte, de la CAQ. Vous avez le Parti québécois qui est une option. Puis nous,
c'est... notre obsession, c'est l'économie.
Journaliste : Mais juste pour
revenir, justement, sur les demandeurs d'asile, un des arguments qui est mis de
l'avant, je pense au ministre Roberge en juin, c'est dire qu'on a perdu le
contrôle de l'immigration temporaire à cause d'Ottawa puis que ça coûte de plus
en plus cher offrir ce panier de services là. Donc, est-ce qu'au Parti libéral
vous estimez qu'effectivement le Québec en a trop? Puis comment vous appréciez
le travail de votre ancien gouvernement, là, à Ottawa pour réduire le nombre
d'immigrants temporaires?
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
moi, je vous dirais que le Québec a fait plus que sa part, et ça, je l'ai
toujours dit, puis je l'ai dit même lorsque j'étais à Ottawa, on a fait plus
que notre part et d'autres provinces devraient en faire un peu plus, ça, c'est
clair, ça, c'est clair, claire, clair. Bien, voilà.
Journaliste : Mais pour vous
d'utiliser cet outil-là pour faire pression sur Ottawa, comme vous dites,
c'est...
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
ce qui arrive, c'est que, si vous regardez les travailleurs étrangers
temporaires, par exemple, bien, ça prend un certificat d'acceptation du Québec,
ça prend un CAQ, c'est donné par le gouvernement du Québec. Si Québec ne donne
pas un CAQ, cette personne-là n'est pas admise. Donc, une grande, mais une très
grande partie des personnes auxquelles vous faites référence ont été acceptées
par le gouvernement du Québec. Ça inclut aussi les étudiants étrangers.
Journaliste : Pour revenir à
l'économie, M. Rodriguez ou M. Beauchemin, vous savez qu'il y a une
campagne électorale en cours actuellement à Terre-Neuve et que ce qui est
beaucoup contesté, c'est l'entente qui a eue entre Terre-Neuve et le Québec concernant
le développement de Churchill Falls. Et là il semble qu'il y a peut-être de
l'eau dans le gaz. Et qu'est-ce que ferait un gouvernement libéral pour
s'assurer que ce soit signé, cette entente-là? La changeriez-vous, cette
entente-là ou...
M. Rodriguez (Pablo) : Il y a
une attente de principes et il y a des besoins qui sont extrêmement importants.
Et une façon de répondre à une partie de ces besoins-là, c'est à travers
l'entente avec Terre-Neuve. Donc, c'est évident qu'on suit ça de très près. Il
y a une certaine inquiétude parce qu'il y a des besoins.
Journaliste : Mais est-ce que
c'est une bonne entente?
M. Rodriguez (Pablo) : Moi,
je pense que c'est une entente qui est correcte, qui est d'une certaine façon
gagnant-gagnant, pas nécessairement l'entente du siècle, mais gagnant-gagnant,
mais qui vient surtout répondre à un besoin important.
Journaliste : Pourquoi pas
entente du siècle?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
ça peut toujours être perfectible, une entente.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur... est-ce que vous êtes inquiet du déficit à Ottawa qui se creuse?
M. Rodriguez (Pablo) : Ça
paraît que je suis parti, il est encore pire.
Journaliste : Mais est-ce que
ça vous inquiète? Parce que vous aspirez à être premier ministre du Québec.
M. Rodriguez (Pablo) : Oui,
il faut gérer les finances de façon saine et responsable. Et moi, ce que je
regarde, ce qui m'intéresse comme chef du Parti libéral du Québec et futur
premier ministre, c'est les opportunités qui vont découler de ce budget-là,
notamment les investissements en matière de défense. Et j'ai demandé à Frédéric
de piloter un chantier de travail sur ce que l'on peut offrir, nous, les
Québécois, nous, le Québec, nous, l'industrie québécoise à Ottawa, pour que
certains ou plusieurs de ces contrats-là viennent chez nous, notamment au
niveau de l'aérospatial et maritime.
Journaliste : Est-ce qu'il
faut réformer le modèle syndical au Québec?
M. Rodriguez (Pablo) : Oh,
boy! Longue question.
Journaliste : Parce que le
gouvernement veut s'attaquer à ça. Ça va brasser, selon M. Legault.
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
ça va brasser? S'il annonce à l'avance que ça va brasser, ça va brasser
certain. C'est comme mettre une loi en plein milieu d'une négociation, ça finit
par brasser. Le problème, c'est que ça crée un climat très tendu, que ce soit
avec les médecins, que ce soit avec les syndicats et autres. Et je ne pense pas
que ce soit gagnant pour la société.
Journaliste : Les syndicats
ont-tu trop de pouvoir au Québec?
M. Rodriguez (Pablo) : Les
syndicats en ont beaucoup. Ils ont plus qu'ailleurs également aussi. Mais, en
même temps, ils étaient là pour une raison, right? Si on remonte à la période
d'industrialisation, il y avait des abus, donc ils sont là pour une raison
spécifique. Ils ont le droit d'être là. En fait, c'est légitime. Ils font ce
travail là de défendre leurs travailleurs.
Maintenant, il faut voir pour le reste,
mais, vous savez, j'ai été ministre un bon bout de temps puis j'ai toujours,
toujours dit que les ententes, les seules bonnes ententes, ça se règle autour
de la table. Et lorsqu'on crée un climat de méfiance en se pointait du doigt en
partant sans même négocier, ça va être...
Journaliste : ...je termine là-dessus,
là, mais, je veux dire, c'est quoi qu'il faut changer ultimement? Tu sais, je
veux dire, avec le modèle actuel, est-ce que ce qui fait en sorte que le
Québec, en ce moment... Est-ce que ça avance, est-ce que ça recule, est-ce
qu'on fait du surplace à cause du modèle actuel? Qu'est-ce qu'il faudrait
changer?
M. Rodriguez (Pablo) : Moi,
je pense qu'en fait au mieux, avec le gouvernement actuel, on fait du surplace,
mais pour être plus réaliste, je pense qu'on recule pas mal. Mais, encore une
fois, c'est beaucoup l'approche du gouvernement. Quand vous avez un
gouvernement qui pointe du doigt tout le monde... Et ça, je ne me trompe pas en
disant ça, là : C'est la faute aux médecins, c'est la faute aux
infirmières, c'est la faute aux profs, c'est la faute au fédéral même quand le
Canadien ne fait pas les séries, quand on pointe toujours du doigt, ça vous
crée ce climat-là. Tu voulais-tu rajouter quelque chose?
M. Beauchemin : Bien, je
pense que... puis le chef a définitivement la bonne voie, dans le sens que,
dans n'importe quelle négociation, peu importe les groupes d'intérêts qui sont
à la table, ce qui est important, c'est qu'on trouve une solution gagnante pour
tous. Donc, la chose principale à faire, c'est de faire comprendre que des gains
en productivité, c'est bon pour les employés, c'est bon pour leur paie, c'est
bon pour les cotisations des syndicats, c'est bon pour des entrepreneurs, c'est
bon pour l'économie du Québec, c'est bon pour notre gouvernement, pour les
recettes que le gouvernement va faire. Donc évidemment, tout ça...
Journaliste : Ce qui n'est
pas bon, c'est les grèves par exemple...
M. Beauchemin : Pardon?
Journaliste
: Ce qui
n'est pas bon, c'est des grèves, par exemple pour la productivité. Quand le
gouvernement fait une loi pour limiter le droit de grève, est-ce que vous êtes
favorables à ça?
M. Beauchemin : Il y a
plusieurs façons d'arriver à l'objectif. L'objectif à la CAQ est de faire du
bruit puis de brasser... faire le brasse-camarade. Moi, je pense que c'est
d'asseoir le monde à la table, de faire des compréhensions, de faire comprendre
au monde qu'est ce qui se passe à l'extérieur.
Journaliste : Vous êtes
encore sur le but, mais pas sur les moyens. C'est ce que je comprends, vous
trouvez que la CAQ n'a pas le bon ton, mais ce qu'ils veulent obtenir, vous
êtes d'accord?
M. Beauchemin : Bien, moi, je
pense que ce qui est important, c'est qu'en bout de piste les employés puissent
avoir une meilleure paie, que la productivité soit au rendez-vous, que les
entrepreneurs fassent de plus en plus de profits, que les recettes du
gouvernement soient plus grosses pour qu'on puisse avoir les services qu'on
veut donner à la population.
Journaliste : Un syndicat qui
utiliserait les cotisations de ses membres pour contester une loi dûment
adoptée par l'Assemblée nationale, est-ce que c'est... ce serait acceptable?
M. Beauchemin : Bien, là...
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
le rôle premier d'un syndicat, c'est de... c'est de négocier les conventions
collectives, c'est négocier les meilleures conventions collectives pour
employés, tout en — ici, je fais référence à Fred, je vais répondre à
votre question par la suite — tout en comprenant qu'il faut que
l'entreprise réussisse, et lorsqu'on est trop exigeants, lorsqu'on n'est pas
compréhensifs, et ça peut mener à des fermetures, et là, c'est tout le monde
qui part, incluant les employés.
Maintenant, sur votre question de façon
spécifique, la priorité est celle de négocier les conventions collectives. Mais
est-ce que ça veut dire qu'on doit les museler sur tout le reste? Je ne pense
pas, non.
Journaliste : Mais que penser
que ça serait, par exemple, un syndicat qui représente des enseignants, dont
peut-être qu'une majorité de ces enseignants-là sont favorables, disons, à la
loi 21...
M. Rodriguez (Pablo) : Vous
avez un cas théorique, là.
Journaliste : Je donne... je
vous donne des exemples, là, comme ça.
M. Rodriguez (Pablo) : Vous
avez un cas théorique, là, comme ça, là.
Journaliste : Alors, qui
utiliserait les fonds de ses membres pour contester une loi du Parlement? Vous,
comme législateur, vous êtes à l'aise avec ça?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
moi, ce que je dis, c'est que, un, les membres doivent être... doivent être...
doivent être consultés.
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Oui, je
l'ai été un petit bout de temps aussi. Et ils doivent être consultés. Mais
encore une fois, la fonction première d'un syndicat, c'est négocier ces
conventions collectives là, mais... puis je pense qu'il faudrait regarder puis
voir où est-ce qu'elle est, la nuance et l'équilibre entre les deux. Mais
est-ce qu'on doit faire en sorte que les syndicats soient silencieux sur tout
le reste alors qu'ils représentent des milliers de personnes? Je ne pense pas,
non.
Journaliste
: Mais
quand vous dites que les syndicats ont plus de pouvoir ici qu'ailleurs, vous ne
trouvez pas que c'est un peu risqué aussi, que ça peut être mal perçu par les
syndicats, ça, non?
M. Rodriguez (Pablo) : Que?
Journaliste : Vous avez dit, tout
à l'heure, que les syndicats ont plus de pouvoir ici qu'ailleurs.
M. Rodriguez (Pablo) : Oui,
mais je pense qu'ils le reconnaissent, là. C'est un fait, là. Moi, je n'ai pas
vu ça ailleurs au Canada.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a un équilibre ici entre justement le pouvoir des syndicats et le pouvoir des
travailleurs et des employeurs? Est-ce que l'équilibre est correct en ce moment
dans...
M. Rodriguez (Pablo) : Il n'y
a pas d'absolu, il n'y a pas d'absolu parce que vous pourriez avoir un
équilibre dans un secteur d'activité, mais dans un autre secteur d'activité, le
poids des travailleurs est tellement important, par exemple dans l'industrie du
transport, que là, wo! la conversation vient d'être biaisée et ça change la
donne, et l'inverse peut être vrai aussi où est-ce qu'une partie patronale peut
avoir un certain rapport de force supérieur. C'est du cas par cas.
Le Modérateur : On passe en
anglais.
Journaliste :
On street prayers, because Minister
Roberge is quick to refer to the Léger poll that came out, a few hours ago,
with 54% of Quebeckers in favor
of banning street prayers. You're basically against the idea, what I
understand. You don't see another law?
M. Rodriguez
(Pablo) :
What
I'm saying is that... I mean for me, prayers normally only inside a church, a
mosque or a synagogue. But there is people who want to pray in the streets and
do a march like sometimes the Italian community does that. I've seen that in my
ridding. Then, there are rules to be respected. They have to look out for a
permit. They have to respect what's in the permit and if it's not respected,
then there is enough laws and regulations to force them to respect them or to
cancel it. But they need to have the courage to enforce them and that's lacking
sometimes.
Journaliste :
Why do you think they are lacking courage?
M. Rodriguez
(Pablo) :
Oh!
you have to ask them.
Journaliste :
I mean…
M. Rodriguez
(Pablo) :
They...
they…
Journaliste :
Because they want to enforce
secularism.
M. Rodriguez
(Pablo) :
They
can't enforce it.
Journaliste :
This is what they have been repeating
for months and months, and months. So, why is it necessary to table a new bill
to reenforce the secularism?
M. Rodriguez
(Pablo) :
They
say… they're the ones that are saying this is not… you have to ask them why is
it necessary.
You know what? I think
it's more important to work on the economy. We were gathered here today to talk
of the economy. You know what we're going to discuss tomorrow? The economy. And
the day after? The economy. Because we need to increase the size of the economy
to be able to pay for those important services that are given by the
government. And actually, we have a $14 billion deficit. It's a huge problem.
Journaliste :
But with a number of 54%, which is a
majority, not a huge majority, do you think people praying in the streets is
basically a problem in Montréal, and yet they want to put a law that will cover
the whole province?
M. Rodriguez
(Pablo) :
Well,
the coauthor of the report said that it wasn't a problem in Montréal, right?
And it's not something that I see on a regular basis. I don't...
Journaliste :
Actually, they said that Montréal had
the power to go there.
M. Rodriguez
(Pablo) : Yes, yes. What I'm saying is that
the coauthor… c'est…
Mme
Rotiroti
: …
M. Rodriguez (Pablo) : …ah oui, Christiane Pelchat, right, she said it very clearly, that
she doesn't see this as a… as a big problem… as a problem in Montréal. What I
think is the problem is that sometimes the governments, in this case the city,
doesn't… they don't have the courage to enforce the rules and regulations, and
they should do it. Sometimes you don't need more laws. For example, in the
Bedford case, right, they have the power to change. It wasn't about 21. It was
about la Loi sur l'instruction publique, where they had the power through that law to change things. And,
instead of enforcing the law and having the courage to enforce it, they
said : Oh! we need a new law. My opinion, to be honest, it's to change
channel. That's the only reason.
Journaliste :
Now, you say you support Bill 21. Bill
21 has a ban on religious symbols for police officers, and judges, and
teachers. The poll also shows that there's a majority that would support adding
that same ban to day care workers. What do you say about that?
M. Rodriguez
(Pablo) :
Well,
regarding 21, as I said, we don't touch it. I mean, there's some kind of
consensus that there's some peace around it, so… but I'm going… we're going to
take away the preemptive use of the notwithstanding clause. As for the rest, I
mean, I heard that they're going to come up with a bill. We'll see what's…
what's in the bill, but be careful of the problems you can create by trying to
solve some. Because, if you ask some of the unions, and I had meetings with
unions that represent «des éducateurs, éducatrices», they say : You're
going to lose a lot of people if that happens.
Journaliste :
Regarding Mr. Legault's new vision,
green vision, the fact that he wants to… he would like to put on pause for a
short period of time some environmental measures, because Québec is doing a
great job to reduce greenhouse gas emissions, and that we should not be the
only ones in North America to row in the right direction, what do you think
about those comments that he made last week?
M. Rodriguez
(Pablo) :
It's
funny to come with a new vision after seven years, but let's pretend it's a…
it's a new vision. I think we have to be open to different projects. I think,
because of the situation in the States, we had that reflex of doing, you know,
trade a lot of north-south, now we have to look at what we can do a little bit
more east-west, across the country, including here, in Québec. But you still
have to take care of the planet, right? I mean, I think that we have to push
and we have to be ambitious in terms of economic projects, but you have to be
careful of the consequences also, and you have to be able to measure them. And
if… And if there's some consequences, you have to have some mitigation
measures.
Journaliste :
Do you think the agreement with…
between Québec and Newfoundland is in danger? It's become an election issue in
Newfoundland, and the conservative leader is saying some things seem to be
hidden from the people, from the voters, and it looks like it's destabilizing
the agreement.
M. Rodriguez
(Pablo) :
It's
in the middle of an election. I've seen that before in the past. There's an
agreement of principle. So, that's… that's there. We're going to see what
happens after the result. But the thing is that there's a lot of needs here, in
Québec, and some of… part of those needs would be covered by… through… through
the deal, by electricity coming from that province. So, we'll see, but I hope
we're able to keep the electricity that we are expecting from them.
Journaliste
: ...sur
l'environnement, M. Rodriguez, est-ce que le Québec devrait revoir ses cibles
environnementales à la baisse?
M. Rodriguez (Pablo) : Je
pense qu'on peut faire la job à travers ce que l'on fait, c'est-à-dire qu'à
travers l'utilisation... On est privilégiés. On a de l'hydroélectricité.
Maintenant, il faut regarder ça aussi de façon pragmatique. Est-ce que... Par
exemple, si certains objectifs sont plus difficiles à atteindre, notamment au
niveau des voitures et autres, il faut être pragmatique, il faut les regarder,
mais toujours en gardant en tête qu'on a cette obligation-là
intergénérationnelle de laisser une planète à nos enfants.
Journaliste : Justement, sur
les voitures, sur la vente de véhicules à essence. 2035, est-ce que vous pensez
que c'est réaliste? Est-ce qu'il ne faudrait pas repousser?
M. Rodriguez (Pablo) : Je ne
peux pas vous dire aujourd'hui, si c'est réaliste ou non, ça semble plus
difficile à atteindre, effectivement, parce que vous avez d'une part la vente
mais aussi tout le réseau d'électrification des bornes un peu partout. Je ne
les ai pas vus partout, ces bornes-là. Je peux vous dire qu'en Abitibi il n'y
en avait pas beaucoup en chemin. Donc, c'est un défi en soi.
Mais, encore une fois, je pense qu'il faut
avoir une approche pragmatique, en particulier lorsqu'on tient compte du
nouveau contexte mondial et ce qui se passe du côté des États-Unis mais aussi
en Europe pour être honnête aussi.
Alors, gardons en tête qu'on a cette
obligation intergénérationnelle envers nos enfants de leur léguer une planète
en santé, mais, en même temps, aussi, d'être pragmatiques par rapport à ce
qu'il est possible de faire. Et si, dans certains cas, il y a un impact
environnemental, il faut qu'au moins on ait des mesures de mitigation.
Journaliste : Pourquoi les
mesures environnementales, ça ne serait pas pragmatique?
M. Rodriguez (Pablo) : Je ne
comprends pas votre question.
Journaliste : Mais vous dites
«il faut être pragmatique», laissant entendre qu'il va peut-être falloir
repousser certaines cibles. Pourquoi?
M. Rodriguez (Pablo) : Parce
que parfois...
Journaliste : Ce n'est pas, à
l'inverse, pragmatique de dire : Bien, il faut faire de quoi pour
l'environnement?
M. Rodriguez (Pablo) : Parfois,
elles peuvent être pragmatiques, parfois elles peuvent être idéalistes. Ça
dépend.
Journaliste : Mais est-ce
que, dans le fond, ce que vous dites, c'est que le coût économique pour
atteindre ces cibles-là est peut-être plus élevé qu'on pensait? Ça va être plus
difficile puis...
M. Rodriguez (Pablo) : Mais
il faut voir notre capacité d'y arriver. Est-ce qu'on a la capacité
industrielle, technologique? Est-ce qu'on a la capacité en termes d'innovation
d'y arriver? Je pense qu'il n'y a personne qui a la réponse claire, là, sinon
on n'aurait pas cette discussion-là entre nous. Mais ce que je dis, c'est qu'il
faut être ambitieux sur le plan du développement économique, il faut arrêter de
s'enfarger aussi sur certaines choses. Et, encore une fois, si on voit qu'il y
a un impact sur l'environnement, étant donné cette responsabilité qu'on a à
l'égard des générations futures, il faut absolument qu'il y ait place des
mesures de mitigation.
Journaliste : Mais la cible
de moins 37,5 en 2030, il va y avoir une commission parlementaire cet automne
là-dessus, là, est-ce que vous accepteriez qu'on la réduise?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
on verra les consultations. Moi, pour l'instant, je souhaite qu'on maintienne
nos efforts, là, ça, c'est clair. Je veux dire, c'est difficile pour un père de
famille comme moi de dire : On va en faire moins, puis ma fille puis ses
enfants vont en subir les conséquences.
Journaliste :
...experience in politics, what do you
think about Mr. Legault keeping his caucus together, his caucus of 83 members?
What do you think?
M.
Rodriguez (Pablo) : Good luck!
Journaliste :
Is he doing a good job so far?
M. Rodriguez
(Pablo) :
Well,
based on the conversations that I have with a lot of people from la CAQ, I'm
not... I don't think he is. In the other end, if I was going to take all the
phone calls coming from disappointed caquistes, then I wouldn't have time for
anything else. Thank you.
(Fin à 14 h 33)