Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Dix heures trente-trois minutes)
M. Chassin :Bien, bonjour à tous! Alors, c'est un plaisir pour moi d'être
ici devant vous aujourd'hui et d'accueillir à l'Assemblée nationale le chef du
Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, parce qu'effectivement, on a des
points communs et vous vous en doutez, on a un gouvernement qui a annoncé un
virage vers une droite économique avec certaines idées sur l'efficacité de l'État,
sur l'imputabilité, ça fait qu'on prend acte de ce mouvement-là, ou en tout cas
de cette annonce-là. Et évidemment, vous le savez, je suis un peu sceptique,
mais on veut être constructifs aujourd'hui et, évidemment, on a des points
communs, alors on veut étaler ces points communs et proposer d'une façon très
constructive une main tendue au gouvernement pour montrer comment il peut, dans
le fond, démontrer sa véritable volonté d'un virage plus efficace dans les
services publics et dans l'État. Alors on a cinq propositions, mais avant, je
vais laisser la parole à M. Duhaime.
M. Duhaime (Éric) : Merci
beaucoup, Youri. Merci au nom de la démocratie. Merci au nom des 530 000 conservateurs.
C'est la première fois en plus de trois ans que j'ai la chance de rentrer dans
l'Assemblée nationale. Ygrek aurait pu me caricaturer avec ma tente puis mes
mitaines pendant longtemps. Les...
On est ici aujourd'hui à un moment
charnière. Je pense que le moment était bien choisi. Vous savez que M. Chassin,
la semaine dernière, a déchiré sa carte, i a annoncé sa rupture totale avec la
CAQ, et ça voulait aussi... c'était en prévision aussi de ce qui s'en venait. C'était
pendant le remaniement ministériel, pendant le discours de M. Legault,
justement sur l'efficacité de l'État. Et lorsque M. Chassin a fait cette
sortie, il a aussi souligné qu'il était prêt à collaborer avec les... avec nous
si on avait des points en commun. Donc, je l'ai pris au mot et je lui ai dit :
Regarde, il y a une... il y a une session qui recommence, il y a un discours d'ouverture
qui va avoir lieu dans quelques jours. On a plusieurs choses en commun. Le
premier ministre vient d'annoncer qu'il veut faire un virage d'efficacité, un
virage que plusieurs ont interprété comme un virage à droite. Je pense que le
moment est bien venu pour faire des solutions constructives.
C'est un premier ministre qui est
impopulaire, à la recherche d'un nouvel agenda. Youri et moi, avant d'être des
politiciens, on était d'abord et avant tout deux gars de convictions. Je pense
que notre passé l'a prouvé à plusieurs égards. Youri, quand il a quitté la CAQ,
qui était encore populaire à l'époque, il y a plus d'un an, je vous rappelle, il
a laissé de l'argent sur la table, il a quitté une famille politique parce qu'au
nom de ses idéaux il ne pouvait plus tolérer ce qui se passait. Moi-même, vous
le savez, je me suis présenté la direction d'un parti politique qui était
1 % dans les sondages, qui n'avait pas une cent dans le coffre de banque. Ce
n'était pas l'objectif. Pour nous, ça a toujours été des convictions. Je pense
que c'est quelque chose qui nous a toujours unis. Ça fait plus de 15 ans
qu'on se connaît. On s'est connus à l'Institut économique de Montréal dans une
autre vie, et je pense qu'on est deux personnes... En tout cas, si M. Legault
est sincère dans son virage à droite, je pense qu'on est deux personnes qu'il
devrait... il aurait intérêt à écouter. On n'est pas ici aujourd'hui pour le
critiquer, on est aujourd'hui ici pour lui tendre la main. Le Québec a un
urgent besoin d'efficacité et de politiques un peu plus rationnelles, de gros
bon sens.
Je sais que plusieurs, à l'intérieur des
murs ici de l'Assemblée nationale, s'intéressent beaucoup à savoir si Chassin
va être membre ou pas du Parti conservateur du Québec. Mais les gens qui nous
écoutent à la maison, ils n'en ont rien à cirer de la couleur de carte de
membre qui est dans le portefeuille d'un député, ce qu'ils veulent savoir, c'est
ce que les élus vont faire pour eux au quotidien. Il y a un Québécois sur 10
présentement qui... qui fait affaire avec une banque alimentaire pour nourrir
sa famille dans la dernière année. Il y a un Québécois sur quatre qui a de la
misère à renouveler son hypothèque. Il y a... Tout le monde s'inquiète du prix
de l'essence, beaucoup plus élevé que partout ailleurs au Canada. Le panier d'épicerie
qui explose affecte tout le monde. Les services publics dégradent d'année en
année. Tout le monde en est conscient qu'on n'en a pas pour notre argent. On
est ici aujourd'hui pour dire qu'il faut que les services publics au Québec
redeviennent efficaces, que la taille de l'État soit réduite, que les Québécois
en aient plus pour leur argent, que les Québécois soient plus libres.
Et à ce niveau-là, il y a trois propositions
que je vais présenter puis Youri va en présenter ensuite d'autres. On a fait un
arbitrage, évidemment, parce qu'on en avait énormément, mais je pense que, dans
le contexte actuel, on ne voulait pas plus à la conférence de presse dure trois
heures, donc on a pensé à vous un peu. Et la première, c'est une question qui
nous préoccupe, qui préoccupait beaucoup la CAQ à une autre époque, hein? M.
Legault, M. Bonnardel, à l'époque, qui était le porte-parole en économie de la
CAQ, proposaient, il y a sept, huit ans, de libéraliser le marché de la vente
d'essence... pas d'essence, mais la vente d'alcool au Québec. Je pense qu'il
serait temps de passer de la parole aux actes. Ça, ce serait une belle mesure
de permettre la libéralisation du marché de l'alcool au Québec.
Une autre que vous m'avez entendu parler,
que j'ai martelée pendant des mois, c'est, évidemment, l'abolition des quotas
sur les véhicules électriques, parce qu'à partir du 1er janvier — c'est
demain, là, pour les concessionnaires autos, là — ça va avoir un
impact majeur pour celles et ceux qui veulent s'acheter une nouvelle voiture.
Puis, à ce niveau-là, il y a aussi tout le scandale de Lion électrique, qui est
un peu relié, là, puis Yuri pourra peut-être répondre à des questions parce que
Lion électrique, c'est dans sa circonscription, puis on a vu que créer un
monopole artificiel puis subventionner artificiellement une entreprise quand il
n'y a plus de subventions, c'est la catastrophe.
Et, finalement, la troisième proposition,
puis elle est encore plus d'actualité, parce qu'il y a un projet de loi qui a
coulé ces dernières heures, c'est celle sur la démocratie et la transparence
syndicale. J'ai écrit un essai là-dessus, moi, à une autre époque, Libérez-nous
des syndicats. Et je pense que c'est un... on a un urgent besoin que les
travailleurs aient plus de contrôle sur les organisations qui sont censées les
représenter, qu'ils aient un meilleur contrôle sur ce qui est fait avec
l'argent de leurs cotisations et qu'il y ait plus de démocratie pour les
travailleurs à l'intérieur de ces institutions-là, qu'ils sachent où va
l'argent et que ça cesse de financer, effectivement, toutes sortes de causes
auxquelles ils sont souvent opposés. Et, là-dessus, je vais maintenant céder la
parole à M. Chassin. Merci.
M. Chassin :Merci. Puis, effectivement, donc, on voit l'intention du
gouvernement de rouvrir le Code du travail, et, sans présumer du contenu, de ce
qui a coulé comme, disons, ébauche, le projet de loi, il n'y a jamais... puis
c'est une position traditionnelle de la CAQ, là, mais, depuis... le
gouvernement, à chaque fois qu'on réfléchit au Code du travail, à chaque fois
qu'on réfléchit à moderniser le régime des syndicats, étonnamment on ne parle
pas du vote au scrutin secret pour l'accréditation syndicale, et ça, c'est une
espèce d'absent, là, qui est assez fascinant, parce que c'est un silence
étonnant de la part de la CAQ.
Alors, évidemment, dans le Code du
travail, il y a déjà des scrutins secrets de prévus. Notamment, si, par
exemple, on a des cartes de membre, là, entre 35 % et 50 %, il y a un
scrutin qui va se faire pour l'accréditation. Mais on se passe du scrutin
secret dès qu'il y a plus que 50 % des gens à syndiquer et qui ont signé
une carte alors que, pour déclencher une grève, pour entériner une convention
collective, pour les élections, même, de l'exécutif syndical, les scrutins sont
secrets, parce que, dans l'isoloir, en son âme et conscience, à l'abri des
pressions de ses collègues, de ses pairs, de l'employeur puis aussi des
centrales syndicales, on choisit si, oui ou non, on veut se syndiquer. Moi, ça
me semble particulièrement démocratique et particulièrement indiqué. Ça, c'est,
pour moi, quelque chose qui me semblait, là, important, puis ça nous rejoint
tous les deux, notamment. On sait que la CAQ a cette position-là depuis 2014.
Ce serait peut-être le temps de le faire.
Il y a aussi, évidemment, la permanence
des hauts fonctionnaires et dirigeants d'organismes. Quand on parle
d'imputabilité, et c'est le cas du gouvernement, c'est le cas aussi de la présidente
du Conseil du trésor, Mme Duranceau, qui a envoyé une lettre à ses collègues,
elle en parle, de l'imputabilité, ça me semble essentiel de réfléchir à...
disons, à cette situation un peu étonnante que, quand il y a des problématiques
très fortes dans une société d'État, par exemple, bien, on se retrouve avec ces
dirigeants-là qui sont transférés ailleurs et qui vont diriger d'autres
organismes publics. Est-ce que c'est logique? Est-ce que c'est comme ça dans
toutes les autres organisations? Bien non. Ça fait que, d'après moi, je pense
qu'il faut l'adresser, il faut avoir cette espèce de réflexion, un peu comme
Éric Caire l'avait fait quand on était dans l'opposition, d'ailleurs, sur la
permanence des hauts fonctionnaires. Pas tous les fonctionnaires, mais les
dirigeants d'organismes, les sous-ministres, sous-ministres adjoints. Ce serait
nécessaire.
Puis, enfin, parce qu'on en parle aussi
beaucoup, de la Société de l'assurance automobile du Québec, je pense que c'est
le temps, quand on parle de recentrer l'État sur sa mission essentielle et ses
missions essentielles, que ce soit pour l'alcool ou que ce soit pour
l'assurance automobile... est-ce qu'on peut ramener la Société de l'assurance
automobile à encadrer, normer ce qu'on doit avoir pour avoir une assurance sans
égard à la faute? Et que, pour le reste, pour gérer, par exemple, les permis de
conduire, les frais associés, l'enregistrement, bien, il y a d'autres modèles
qui sont intéressants. En France, on paie une fois son permis de conduire, on
l'a à vie. En Allemagne, on paie une fois son enregistrement à l'achat du
véhicule. On n'a pas à avoir une bureaucratie de 5 000 fonctionnaires
pour ça. Puis c'est, je pense, une bonne illustration d'inspirations qui nous
viennent d'ailleurs, qui reposent sur des principes clairs où on respecte le
choix des gens. On a une efficacité dans la livraison des services à la fin,
c'est ça aussi qui nous rejoint.
Et je pense que ces cinq principes-là,
qu'on propose, c'est un peu le test : si on est sérieux, ça va commencer
par là. On peut aller plus loin, mais ça va certainement commencer par là. Si
on n'a pas ça dans la prochaine année... Puis c'est toutes des choses, là,
assez... relativement aisées à faire dans l'agenda législatif. Ça va être
possible pour le gouvernement de démontrer qu'il est vraiment sérieux dans son
virage.
Des voix : ...
Journaliste : M. Chassin, là,
on annonce justement qu'il y aura des premières coupes dans la fonction
publique, notamment au ministère des Transports. Et là on s'attaque même à
l'écriture inclusive. Est-ce que vous n'avez pas le goût de recoller votre
carte?
M. Chassin :Alors, évidemment, ça, c'est une partie qui moi, me
fascine, là. Quand on a, par exemple, un gel d'embauche mur à mur, bien, ça n'a
pas trop de sens. Puis, vous savez, il y a, au Conseil du trésor, des gens qui
sont chargés des demandes de dérogation au gel d'embauche. Ça fait que,
finalement, quand on dit : Bien oui, il va falloir couper des postes,
est-ce qu'on a pris le temps de regarder quelles étaient les fonctions qu'on
coupe?
Parce que moi, c'est un petit peu ça
aussi, là, ma réflexion ici. On discute ensemble de qu'est-ce qu'on peut voir
comme recentrage. Donc, il y a des choses que l'État n'a peut-être plus à
faire. Et, à ce moment-là, il y aura des postes qui vont sans doute être
abolis, mais ce n'est pas renvoyer des gens.
Journaliste : Mais les gestes
qu'on voit, là, on voit ça, hier, comme vous avez dit, il y a une information
qui a coulé sur les cotisations syndicales, et là, même, ce matin, on apprend
que l'écriture inclusive, en tout cas, c'est fini dans la fonction publique.
Est-ce que ça, ça vous encouragerait à revenir à la CAQ ou...
M. Chassin :Bien, l'écriture inclusive n'a rien à voir avec la droite
économique ou avec nos propositions, d'abord.
Journaliste : ...savoir ce
que vous en pensez, quand même.
M. Chassin :Moi, je peux vous dire... bien, en fait, moi, je peux vous
dire que, sur ces cinq principes-là, il y a quelque chose pour moi de
fondamental pour démontrer un sérieux. Et je vous le dis, j'ai des gros doutes.
Puis le premier ministre l'a dit lui-même dans son discours lors du remaniement
ministériel : on en a souvent parlé de l'efficacité de l'État.
Effectivement, M. Legault, on en a souvent parlé, mais qu'est-ce qu'on a fait?
Puis, dans le fond, ce qu'on propose,
nous, c'est cinq actions. Et ça, c'est important. Dépassons la communication,
allons sur les actions.
Journaliste : ...Blanchette-Vézina,
le problème, donc, c'est le chef. Vous dites que vous avez des doutes. Est-ce
que si le chef changeait, vous seriez plus enclin à revenir à la CAQ?
M. Chassin :Il faut qu'il y ait des actions. Après ça, peu importe.
Moi, je pense qu'il y a des ministres qui sont très volontaires. Il y en a
peut-être qui sont plus réticents. Moi, ce n'est pas là-dessus, là, ce n'est
pas la composition du gouvernement qui m'intéresse, c'est est-ce qu'ils vont
poser des actions? On leur suggère des actions. Allez-y!
Journaliste : Je ne peux pas
m'empêcher de constater que, dans vos propositions communes, il n'y a pas un
mot sur la bourse du carbone. Vous avez tellement martelé, M. Duhaime, pendant
la campagne électorale... Pourquoi vous ne le mentionnez pas aujourd'hui?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
comme je vous l'ai dit tantôt, on avait 16 propositions, au départ, on
avait fait une liste d'épicerie. Je pense que tout le monde connaît la position
qu'on a, puis on avait même une proposition sur le Fonds vert aussi, mais,
écoutez, on voulait rendre ça plus concis. On voulait avoir cinq points puis
marteler ces cinq points aujourd'hui, c'est pour ça que...
M. Chassin :Les véhicules électriques, c'est bientôt, aussi, là. On
commence par ça.
M. Duhaime (Éric) : Puis les
véhicules électriques, c'est le 1er janvier, là, c'est pour ça qu'on a
choisi plutôt...
Journaliste : Mais, M.
Chassin, est-ce que vous, vous endossez la position du Parti conservateur du
Québec au sujet de la taxe carbone?
M. Chassin :C'est une très bonne question. Est-ce qu'il y a des choses
sur lesquelles on s'entend moins? Assurément. Est-ce qu'il y a des choses sur
lesquelles on s'entend beaucoup? Oui, puis on vient vous en présenter cinq.
Alors, évidemment, moi, aujourd'hui...
Journaliste : Sur ça, vous
vous entendez moins bien, on comprend?
M. Chassin :Moi, aujourd'hui, je vous invite à regarder ce qu'on a
comme propositions, qui sont très constructives, hein, qui sont... On est prêt
à se les faire voler, puis pas juste par le gouvernement, à la limite,
peut-être que M. Rodriguez est intéressé aussi.
Journaliste : Vous êtes
d'accord ou pas avec l'abolition de la bourse du carbone?
M. Chassin :Alors, moi, en fait, là-dessus, c'est une question sur
laquelle on a des distinctions, puis, en même temps, par exemple sur le Fonds
vert, on s'entend que, pour moi, c'est quelque chose qui ressemble pas mal à un
plat de bonbons. Donc, est-ce que le Fonds vert, c'est une bonne chose? Je
pense que, là-dessus, on peut s'entendre. Est-ce qu'il y a des choses sur
lesquelles on s'entend? Oui. Est-ce qu'il y a des choses sur lesquelles on
s'entend moins...
Journaliste : Ça coûterait
combien, par exemple, sortir du carbone? M. Duhaime a dit que... comme
l'Ontario.
Journaliste : Qu'est-ce que
ça prendrait, M. Chassin, pour que vous vous joigniez en bonne et due forme à
M. Duhaime? Juste pour qu'on comprenne bien, là.
M. Chassin :...parce que je pense que c'est effectivement une bonne
réponse qu'a donnée Éric, c'est, en général, une question que je me fais
beaucoup poser ici à l'Assemblée, mais... puis on comprend, hein, toute la vie
parlementaire est faite en fonction des familles politiques, mais
l'indépendance, ce n'est pas une malédiction. Moi, mon indépendance, je vais l'utiliser
comme un outil pour défendre les gens de Saint-Jérôme puis pour expliquer...
Journaliste : M. Duhaime,
allez-vous courtiser maintenant, de façon fréquente, habituelle, M. Chassin
pour venir ici nous voir...
M. Chassin :Il veut savoir si on va se marier, là, OK.
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
moi, là... Moi, je courtise tout le monde qui veut partager nos idées. Moi, je
veux faire avancer des idées au Québec. Moi, je suis en politique pour faire
avancer des idées. Ce n'est pas juste une question de logo puis de vente des
cartes de membres, là. Ça, c'est un outil pour faire avancer des idées.
Mais, pour moi, ce qui est fondamental,
c'est que nos idées progressent. Puis présentement, là, je suis obligé de me
réjouir parce que j'ai l'impression que nos idées progressent, parce que même
le Parti québécois commence à reculer, même le parti... même gouvernement
revient à ses racines adéquistes. Moi, j'ai l'impression qu'on a le vent dans
le dos présentement, idéologiquement parlant. Moi, je suis revenu en politique
pour faire avancer ces idées-là. Et, pour la première fois, je sens que nos
idées ont de plus en plus de traction, et ça, ça me réjouit énormément.
Des voix : ...
M. Duhaime (Éric) : Attendez,
juste un à la fois, si... juste...
Journaliste : La couleur de
la carte de membre de M. Chassin...
Journaliste : Avez-vous
besoin d'une Claire Samson pour être dans le débat des chefs?
M. Duhaime (Éric) : Non. Je
vais juste répondre à M....
Journaliste : Antoine, s'il
te plaît. La couleur de la carte de membre de M. Chassin doit quand même vous
intéresser. Ça changerait quelque chose pour vous...
M. Duhaime (Éric) : Je vais
juste répondre à M. Robitaille, là. D'abord, la dernière fois, là... puis que
Québecor nous avait envoyé l'invitation et Radio-Canada aussi, c'était en
fonction de la popularité des partis de 10 %. Ce qui nous avait... Ce qui
avait été établi, parce que vous vous souvenez que Mme Samson n'a pas été élue
sous la bannière conservatrice, le critère qui avait été retenu pour qu'on soit
invité au débat des chefs, c'était le fait qu'on n'avait plus que 10 %
dans les sondages. Je pense que c'étaient trois...
Journaliste : Donc, vous
n'avez pas besoin de...
M. Duhaime (Éric) : ...c'étaient
trois sondages consécutifs. C'était ça, la barrière pour...
Journaliste : Trois sondages
consécutifs.
M. Duhaime (Éric) : Consécutifs
à 10 %. Excusez-moi.
Journaliste : La couleur de
sa carte de membre, vous dites, ça n'intéresse pas la population, mais ça doit
vous intéresser, vous, quand même.
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
l'ai dit la semaine dernière ou il y a deux semaines, là. Plus on approche
l'élection, moins ça a de l'importance, moins ça l'a de la valeur dans le sens
où, vous le savez, il reste de moins en moins de jours où l'Assemblée nationale
va siéger, encore moins parce qu'on vient de proroger.
Donc, de plus en plus, les partis, on va
être en précampagne électorale, là. Vous comprenez qu'à partir de janvier c'est
un... le marathon commence, là. Et là notre objectif à nous, là, ça va être
beaucoup plus de recruter 125 candidats, de s'assurer qu'on a quelques
millions de plus dans le coffre et qu'on a une plateforme puis un programme
prêt pour le déclenchement de l'élection.
Journaliste : Mais M. Chassin
va être candidat.
M. Chassin :Bien alors... Puis c'est... J'ai envie de dire :
chaque parti a sa mécanique. Puis moi, je comprends que ça vous intéresse.
C'est des potins tout à fait juteux. Mais, en même temps, on est là...
Journaliste : ...
M. Chassin :Mais non, mais on est là pour les idées. Puis c'est ça
aussi, hein? C'est que ça fait 15 ans qu'on se connaît, on calculait ça.
Puis on pousse des idées, pourquoi, parce qu'on en a besoin pour que le Québec
avance puis que les Québécois voient des services publics efficaces puis
réussissent à avoir enfin le sentiment que cette espèce de contrat, là, de dire :
Bien, il va y avoir des services publics qui vont être là quand je vais en
avoir de besoin, bien, il va être respecté. Sinon...
Journaliste : Mais de vous
greffer, M. Chassin, à M. Duhaime, vous ne pouvez pas... Vous êtes d'accord
pour dire que ça vous offre à vous puis vos idées aussi une visibilité accrue,
là?
M. Chassin :Bien, je suis là aujourd'hui, puis je suis indépendant.
Journaliste : Sur votre
proposition...
M. Duhaime (Éric) : Je veux
juste un complément de réponse là-dessus, là. Évidemment, là, que, tu sais,
moi, je me réjouirais qu'il y ait des députés qui viennent chez nous. Je ne
m'en suis jamais caché, je vous l'ai toujours dit. Cela étant dit, je pense
que, puis la démarche, aujourd'hui, elle a ça de constructif puis de positif,
là, quand on veut faire avancer les idées, ce n'est pas juste à l'intérieur d'un
parti, là, c'est à l'intérieur du Québec. Et le fait qu'on est capables de le
faire sans être nécessairement de la même famille politique...
Puis d'ailleurs je tends la main
aujourd'hui aux députés, là, de la CAQ, puis aux ministres de la CAQ, puis au
premier ministre François Legault qui nous écoutent. Il faut que ces idées-là
avancent. Le Québec a besoin de nos idées. Je ne sais pas comment le dire, mais
il faut qu'on se fasse voler nos idées. On s'en va dans le mur à vitesse grand
V. On ne peut pas continuer à avoir une dette de 13,6 milliards à tous les
ans. On ne peut pas continuer à embaucher des fonctionnaires à la vitesse qu'on
les a embauchés au cours des cinq, six dernières années. On ne peut pas
continuer à siphonner toujours plus d'argent dans le portefeuille des
contribuables puis l'appauvrir d'année en année. On s'en va dans le mur. Il
faut prendre un recul, il faut prendre un virage.
Puis, au-delà des partis, là, c'est le
Québec qui en a besoin, puis il faut que... à un moment donné, il faut qu'on
s'adresse à tout le monde. Puis je suis content parce qu'on peut le faire
justement à l'extérieur des familles politiques traditionnelles. Puis j'espère
qu'on va donner l'exemple, puis j'espère que les députés de la CAQ vont être
capables de mettre, justement, eux aussi, la partisanerie de côté pour faire
avancer ces idées-là.
Journaliste : M. Duhaime. M.
Provençal, ce matin, disait qu'il a des échanges souvent avec vous.
M. Duhaime (Éric) : Oui.
Journaliste : C'est... Donc,
c'est à quel sujet? Est-ce que vous tentez de le séduire? Quelle est la
teneur...
M. Duhaime (Éric) : Mes
conversations privées avec les députés, je vais garder ça privé, si vous le
permettez. Cela étant dit, je vais parler de façon générale, là, je ne parlerai
pas d'une personne en particulier, mais oui, quand il y a un dossier... Même,
des fois je vais appeler un... ou je vais texter un ministre ou un député quand
il y a une... il y a quelque chose qui s'en vient, quand il y a un débat qui va
avoir lieu, quand je sais qu'ils vont discuter de quelque chose au caucus
prochainement. Je pense que je fais mon job comme chef d'un parti qui veut
faire avancer un agenda politique. Et, oui, je le fais régulièrement. Donc,
c'est... Pour moi, c'est important. Ce n'est pas... C'est sûr que ce n'est pas
formel. Puis, étant donné que je ne suis pas à l'Assemblée nationale, vous
comprenez, je suis obligé de prendre les moyens qui sont les miens, là,
c'est-à-dire mon cellulaire, et c'est comme ça que je communique avec ces gens-là.
Journaliste : Vous avez des
taupes à l'intérieur de la CAQ.
M. Duhaime (Éric) : Bien, ce
n'est pas des taupes, mais disons que... Écoutez, là, moi, j'ai été un
adéquiste longtemps, vous savez, il en reste de moins en moins, d'adéquistes, à
la CAQ, mais il en reste quand même quelques-uns. Il restait François Bonnardel
au Conseil des ministres jusqu'à il y a quelques jours, mais il y a...
Journaliste : Est-ce que vous
déplorez le sort qu'on lui a réservé?
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
ne comprends pas pourquoi. Comme vous, j'ai écouté la commission Gallant et je
comprends difficilement pourquoi une ministre a eu une promotion ou, à tout le
moins, un changement latéral, et que lui est passé en dessous de l'autobus.
C'est sûr que c'est difficile à comprendre, parce que le témoignage, quant à
moi, de Mme Guilbault, était moins solide que celui de M. Bonnardel.
Donc, c'est difficile de l'extérieur de comprendre pourquoi M. Legault a
fait ça. D'autant plus que j'étais à la CAQ, moi, à l'époque où il y a eu la
fusion avec l'ADQ. Moi, j'étais... J'étais avec l'ADQ, pardon, quand il y a eu
la fusion avec la CAQ, moi, je faisais partie de ceux qui ne voulaient pas la
fusion. On avait un... quand même un... je pense qu'on a vu 40 % ou
35 % des votes quand il y a eu un vote de tous les membres. M. Bonnardel
était un des plus... des plus importants supporteurs de la fusion qui a
contribué à amener l'ADQ à la CAQ. Puis, de voir comment ça se termine, c'est
sûr que ça en dit long sur la reconnaissance qu'a le premier ministre pour les
gens qui ont été loyaux.
Journaliste : Sur la
permanence des hauts fonctionnaires, là, votre proposition, M. Chassin, ça
nous est présenté comme une monnaie d'échange, hein, pour pouvoir attirer des
candidats de qualité au gouvernement. On dit un peu, tu sais, la prochaine fois
qu'on appellera Éric Ducharme pour lui dire : Là, le feu est pris à la
SAAQ, viens-t'en même si ça ne te tente pas, on se fait dire : Aïe,
arrangez-vous avec vos affaires, tu sais, par les hauts fonctionnaires. Ça fait
que comment on fait s'il y a plus de permanence pour attirer des candidats de
qualité au gouvernement qui n'auraient pas les mêmes salaires qu'au privé, là?
M. Chassin :Mais en fait, moi, je pense que, justement, c'est ça qui
est intéressant, c'est qu'il y ait une circulation notamment d'idées et
d'expériences entre le privé et le public, donc des hauts fonctionnaires de
carrière, là, qui sont là tout le temps. Honnêtement, moi, je pense que ça peut
être intéressant d'avoir cette dynamique-là, d'avoir des gens qui viennent du
privé, qui retournent au privé puis qui viennent servir le public une certaine
année.
Journaliste : Vous seriez
prêts à ce qu'on les paieplus cher sans qu'on leur offre une
permanence?
M. Chassin :Ah, c'est ça. Probablement que c'est intéressant d'avoir...
au lieu d'avoir un RREGOP, là, avec un régime de retraite, avec des prestations
déterminées, puis ça prend 35 ans puis... Sérieusement, si c'est la
rémunération, le problème, moi, je pense qu'il y a des beaux défis au sein des
services publics puis je pense qu'on peut certainement attirer certaines
personnes aussi en leur disant : Si tu es imputable, c'est parce qu'on te
donne aussi des outils de décision. Puis là, bien, après ça, il y a énormément
de bureaucratie.
Journaliste : Mais la CAQ l'a
beaucoup fait dernièrement. Ils ont beaucoup engagé de bons fonctionnaires à
contrat depuis qu'ils sont là.
M. Chassin :Alors, ils sont obligés tout le temps de former une nouvelle
agence, d'avoir Santé Québec pour aller recruter des top guns puis les payer.
Bien, à un moment donné, est-ce qu'on peut se donner cette flexibilité-là à
l'intérieur des services publics, à l'intérieur des ministères et des
organismes? Moi, je pense que c'est ça, la solution bien plus simple que d'avoir
tout le temps les créations d'organismes.
Journaliste : Est-ce qu'on
n'en a pas besoin aussi de hauts fonctionnaires qui sont comme blindés contre
une sorte d'arbitraire politique, là? On veut ça aussi. C'est pour ça qu'on a
donné la sécurité d'emploi aux fonctionnaires en général, non?
M. Chassin :Peut-être qu'on veut ça, mais moi je ne sais pas pourquoi.
Journaliste
: Parce qu'on
ne voulait pas que la fonction publique soit totalement politique, un peu comme
à une certaine époque où...
M. Chassin :Bien, partager la vision du gouvernement quand on est un
haut fonctionnaire, pas nécessairement quand on est une enseignante, là, on se
comprend, ce n'est pas tout le monde, mais quand on est un dirigeant
d'organisme, quand on est un dirigeant d'un ministère puis qu'on ne se doit pas
vraiment, hein, au ministre, quand on est sous-ministre, on se doit au
secrétaire général ou à la secrétaire générale du gouvernement.
À un moment donné, il y a comme une espèce
de résistance, que je pense que le premier ministre a décrit comme une camisole
de force de façon très juste, qui fait qu'on se retrouve avec un projet de loi
qui a coulé sur les réformes du Code du travail. À un moment donné, si on est
intouchable malgré... Puis moi, je pense que, du point de vue de la population,
là, quand on voit ce qui s'est perdu avec SAAQclic, là, bien, on l'a un peu en
travers de la gorge. Puis on voit les transferts des sous-ministres, les
sous-ministres adjoint puis des dirigeants organismes, il me semble que...
Journaliste : M. Karl
Malenfant, ce n'était pas un top gun, ça, justement?
M. Chassin :
Pardon?
Journaliste
: Un top
gun du privé.
M. Chassin :Qui ça?
Une voix : Karl Malenfant.
M. Chassin :
Bien, il venait d'Hydro-Québec puis ce n'était pas super, hein, semble-t-il.
Journaliste : Il n'avait pas
de permanence puis il arrivait du privé, M. Malenfant.
M. Chassin :Puis d'Hydro-Québec, entre autres, avec un historique qui a
comme, étonnamment, pas été suivi.
Journaliste : Mais, quand
même, il n'avait pas... ce n'était pas un haut fonctionnaire de carrière, là,
il arrivait du privé.
M. Chassin :Attendez, là, je ne dis pas que ça veut dire qu'on va
régler le problème du privé, mais on va peut-être améliorer le secteur public,
puis je pense que c'est ça, le but.
Journaliste : Bien, je veux
juste savoir c'est quoi vos attentes par rapport aux cinq propositions, là, qui
sont évoquées? Est-ce que vous demandez au gouvernement d'enclencher des
projets de loi qui vont permettre leur réalisation dans un délai assez court?
M. Duhaime (Éric) : Il y a
deux choses. D'abord, il y a le discours d'ouverture qui aura lieu mardi
prochain. Donc, c'est évident qu'on espère que M. Legault est en train de
travailler là-dessus puis qu'il est en train, justement, d'élaborer puis de
donner des lignes directrices... Bien, évidemment, c'est des... ça va être... vous
comprendrez, là, mais... et par la suite, pendant la session qui va suivre,
dont la session d'automne, qu'il y aura effectivement des législations pour
aller dans ce sens-là. Donc, c'est pour ça qu'on le fait aujourd'hui, en
prévision du discours inaugural qui aura lieu mardi prochain.
Journaliste
:
J'aimerais vous entendre sur l'échiquier politique en ce moment, parce que là,
vous, vous demandez à la CAQ de prendre vos idées... Donc, vous êtes plus à
droite. Est-ce que vous trouvez que le Parti québécois aussi fait un virage un
peu plus à droite?
M. Duhaime (Éric) : LeParti
québécois, en fait, clignote des deux côtés en même temps, si on peut le dire,
là. C'est difficile à comprendre. J'ai vu que sur, effectivement, la taxe sur
l'essence, ils ont tenté de se rapprocher du Parti conservateur du Québec, sur
le privé en santé, ils sont allés au congrès de la CSN avec Québec solidaire,
sur les dépenses de l'État, c'est un parti qui veut dépenser beaucoup plus que
la Coalition avenir Québec. C'était six ou sept fois plus de nouvelles dépenses
que la CAQ dans leur dernier cadre financier. Sur les... Il y a plusieurs enjeux,
là, sur lesquels, là, effectivement, le Parti québécois était plus à gauche,
mais je me suis fait citer des études de l'IRIS par le candidat qui se
présentait contre moi, qui se définissait comme centre droite au Parti
québécois. Ça fait que je pense qu'il y a beaucoup de confusion au Parti
québécois sur la gauche et la droite.
Journaliste
: Mais les
libéraux, vous les voyez où, maintenant...
M. Duhaime (Éric) : Bien, tu
sais, les libéraux, je comprends que, maintenant, c'est le lieutenant de Justin
Trudeau qui est devenu chef. Vous savez où ils ont logé pendant des années.
Vous voyez les déficits records à Ottawa. On est obligé de juger l'arbre à ses
fruits. M. Rodriguez n'est certainement pas quelqu'un qu'on peut considérer ou
on peut accuser d'être de droite.
M. Chassin :
Mais peut-être qu'il va vouloir incarner à nouveau le parti de l'économie. Puis
voici des propositions.
Des voix : ...
Journaliste
: Il y a
Martin Coiteux.
Des voix : ...
Journaliste
: Est-ce
que vous seriez tenté, M. Chassin, de joindre les rangs du Parti libéral?
M. Chassin :
Alors, mon indépendance, ce n'est pas juste par rapport au PCQ, c'est par
rapport au PLQ aussi. Honnêtement, moi, je représente les gens de Saint-Jérôme.
Puis l'appartenance à un parti, c'est plus pour une élection. Qu'est-ce qui va
se passer. Je ne le sais pas. Et savez-vous peut-être que ma carrière politique
va finir l'année prochaine, puis c'est correct.
Journaliste
: Avez-vous
eu des appels?
Des voix : ...
Journaliste
: Avez-vous
eu des appels des libéraux? Avez-vous eu des appels des libéraux?
Le Modérateur
: Bien,
on peut passer en anglais.
M. Chassin :
Moi, j'ai plein d'amis dans tous les partis.
Journaliste
: Êtes-vous
un orphelin? Êtes-vous un orphelin politique comme jadis...
M. Chassin :
Oui, peut-être, hein, finalement. Et puis on a vu ce que ça a donné. Mais
honnêtement, moi, je me sens un peu orphelin parce qu'évidemment j'y ai cru, à
la CAQ, puis j'y ai été longtemps. Mais après ça, l'indépendance, moi, je m'y
sens bien.
Journaliste
: Vous êtes
un indépendantiste finalement.
M. Chassin :
Indépendant.
Journaliste
: How do you think this... By
the way, I count six proposals, not five, on your list.
M. Chassin : So, I have...
Des voix : ...
M. Duhaime (Éric) : So, it's SAQ, quotas on cars, unions, deputy ministers and head
of...
Une voix : ...
M. Chassin : Job security for high level...
M. Duhaime (Éric) : And SAAQ, fifth.
Journaliste
:SAAQclic, OK, that's
five.
So, how do you... how do
you think these measures would make the government more efficient?
M. Chassin : Well, I think that basically if you want to refocus the government
on its essential mission, you have to recognize that selling wine is not one of
them. So, can we liberalize? Can we let entrepreneurs put their business on? I
think it's something that is really simple to do. And actually the government
was saying this for all the years before coming to government. So, it's easy
for them.
M. Duhaime (Éric) : Well, exactly. So, we... you know, it's all free market oriented
policies. And that's what we... Youri and I have been promoting for years at
the Montreal Economic Institute 15 years ago and now in politics. He did it
within the CAQ, I did it as leader of the Conservative Party over the last few
years. And for us, you know, it's
an opportunity right now because Mr. Legault opened the door two weeks ago when
he said that he needs, you know, a fresh start. And for that, we were telling
him : Look, we want you to steal our ideas. That's what... We're welcoming
him, we're opening the doors and say : Come in and steal them. I think it's...
we have no choice. I mean, Québec is not going in the right direction right
now, you know, we have a huge debt, we are taxed more than anyone, we... our
public services are not equal to the amount of what we pay in taxes. And we do
believe that it's time for a fresh start, and we're telling Mr. Legault that we're
ready to give him some constructive advice.
Journaliste
: Many of these ideas have been around for years, and nobody has ever
acted...
M. Duhaime (Éric) : Well, the CAQ actually promised it, they had it in their own
platforms for a few elections. And unfortunately, they never delivered. And
today, with one year left, now they wake up and they say : Can we go back
to our roots? Well, yes, let's go back your roots, and your roots now is the
conservatives that have them, and here they are, go ahead.
M. Chassin : If they're serious about their turnaround, well, here's the roadmap
to make it so.
Journaliste
: And, just to be clear, you pretty well disagree about carbon tax,
on certain environmental questions. That is not a surprise to us here. But you,
Mr. Chassin, are determined to stay independent. You're not… You don't want to
join Mr. Duhaime's party?
M. Chassin : Exactly. And it's normal to have disagreement. But, since I'm
independent, I'm my own spokesperson, which is kind of interesting as
opposition. And sometimes we do have common causes and common proposals. This
is a good example. And I said, actually, last week or two weeks ago, that I
would collaborate eagerly with Éric on common positions and common grounds. And
here we are. So, we do have different opinions sometimes, sometimes, we do have
common proposals. And we're making five of them today to the Government.
Journaliste
:
OK. Thank you.
M. Duhaime (Éric) : Merci.
(Fin à 11 h 04)