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Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, d’intégration et de francisation

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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Alex Boissonneault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, d’intégration et de francisation

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 30 septembre 2025, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Alors, bonjour à tous. Évidemment, content de vous retrouver pour une session parlementaire qui malheureusement a tardé de quelques semaines, mais nous sommes là aujourd'hui et très fiers d'accueillir notre nouvel élu du Parti québécois, Alex Boissonneault.

Je tiens rapidement à souligner la signification de cette victoire. C'est quand même un score de 46 % pour le Parti québécois dans une circonscription qui n'avait pas été gagnée par le PQ depuis 1998. Une victoire significative à plusieurs égards, notamment dans le discours d'Alex sur le caractère brisé de notre contrat social. Les gens s'attendent à des services et à ce que l'essentiel fonctionne, et lorsqu'ils voient SAAQclic, lorsqu'ils voient des milliards de dollars en subventions à des entreprises pendant que l'essentiel ne fonctionne pas, c'est intéressant, à la FQM, on disait :Là, où ça compte exactement le même discours, des élus qui veulent être là où c'est important.

Donc, c'est quand même une campagne électorale qui était significative, et c'est pour ça que je lui souhaite la bienvenue, Alex, en lui donnant le micro.

M. Boissonneault : Merci. Merci, Paul. Ça me fait drôle de vous voir ici. Évidemment, on ne passera pas à côté, il n'y a pas si longtemps, j'étais... j'étais de l'autre côté de la salle, mais je suis très content d'être là. Je suis content qu'on puisse prendre... travailler, faire ce travail parlementaire, ce travail législatif. J'ai déjà commencé évidemment le travail sur le terrain, puis moi, ce que j'aurais peut être voulu dire en arrivant, c'est, comme Paul le disait quand je me suis lancé en politique, il y a un certain nombre d'enjeux qui m'ont interpellé. Celui du contrat social en était un important où j'ai l'impression que les gens paient des impôts et travaillent très fort, paient des taxes, puis ils n'ont pas les services auxquels ils sont en droit de s'attendre. Ça vaut pour la santé, ça vaut pour l'éducation, ça vaut pour les parents qui viennent d'avoir un enfant, qui ne sont pas en mesure d'avoir une place en CPE. Je l'ai entendu beaucoup, ça durant la campagne dans Arthabaska.

Évidemment, je me nourris de ça aussi pour mon entrée en politique. Ce que les gens me disent sur le terrain, les gens me parlent aussi de confiance. Ça, je trouve ça problématique. C'est quelque chose qui m'interpelle beaucoup. Il y a une rupture de confiance entre la population puis le gouvernement actuel. Ça, on l'a déjà entendu. Mais il y a aussi une rupture de confiance entre certaines personnes dans la population et les institutions de l'État en général. Ça, je trouve ça inquiétant, puis j'ai l'impression que... Mais, en tout cas, moi, je vais me consacrer beaucoup à faire ce travail-là. Je sais que Paul en a déjà parlé d'une initiative législative, d'un projet de loi qui devrait venir dans les prochains mois sur l'imputabilité, par exemple, dans la haute fonction publique, pour... pour aussi... en plus des élus.

Donc, moi, rebâtir cette confiance-là, c'est important, puis, évidemment, je vais le répéter autant que je peux, il y a le carcan dans lequel on est emprisonné à l'heure actuelle, le carcan fédéral qui fait en sorte que, à mon avis, il faut rappeler aux gens à quel point on aurait tout avantage à contrôler tous les leviers de notre développement au Québec. Donc, évidemment, je suis indépendantiste puis j'ai toujours porté ce message-là. Je pense que c'est important aussi de continuer à avoir ces discussions-là au cours des prochains mois.

Journaliste : M. Plamondon, dans un an, cinq jours, ça sera le jour J, quel est le plus grand défi pour votre formation politique dans la prochaine année?

M. St-Pierre Plamondon :Ne pas se laisser déconcentrer par le bruit et se concentrer sur ce qu'on va livrer au jour J, dans un an, en qualité des personnes et solidité des propositions, tout simplement.

Journaliste : Et le bruit, ce serait quoi?

M. St-Pierre Plamondon :Le bruit, c'est le quotidien de partis politiques ou individus qui font tout pour faire déraper certains débats qui peuvent être conduits de manière parfaitement raisonnable et rationnelle, qui veulent créer quelque chose voyant que le Parti québécois en ce moment est quand même...

Journaliste : ...un exemple?

M. St-Pierre Plamondon :Je vais juste... je vais juste finir, voyant que le Parti québécois est élevé...

Je sens la motivation ce matin, hein? Vous êtes nombreux puis je vous sens d'attaque. Non, je ne donnerai pas d'exemple. Désolé. Vous les trouverez assez facilement. Mais vous me posez la question sur quoi se concentrer, sur le fond en termes de personne, puis en termes de propositions pour 2026, parce que la bulle parlementaire, c'est beaucoup de partisanerie puis de farces et attrapes, là, des spins, des fois — pardonnez l'anglicisme — on va être là, on va faire le travail. Mais vous allez me voir aussi un peu plus souvent dans des universités et des cégeps, auprès de candidatures potentielles, dans des tournées régionales pour essayer de comprendre des problématiques, de sorte que notre offre politique soit solide et réfléchie dans un an. C'est ça notre plan de match.

Journaliste : Donc, vous, ce que vous êtes en train de dire, vous allez être moins la période des questions par exemple.

M. St-Pierre Plamondon :Probablement.

Journaliste : Vous allez faire comme...

Journaliste : Mais vous aviez déjà dit ça la dernière session, M. Plamondon, que vous allez entamer des rencontres pour trouver des gens ministrables. C'est que vous aviez dit déjà à l'autre session auparavant. Donc là, ça va être encore pire, encore plus.

M. St-Pierre Plamondon :Il n'y a pas de pire.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon :Mais oui, ça va être encore... ça va être encore plus le centre d'attention, pas à 100 %. Mais je veux dire, je suis avec vous ce matin, on a plein de sujets sur lesquels réfléchir, mais je reviens à la question de fond, en effet, il reste un an, et Alex vient de dire, il y a une rupture assez profonde de la confiance envers le gouvernement. Donc, nous, notre travail en ce moment, c'est de bâtir quelque chose de différent et de plus solide. Puis on a un an pour compléter ce travail-là qui a quand même été débuté, ce n'est pas... On ne commence pas ce matin, là.

Journaliste : On a un an, sentez-vous que vous devez être prêt, peut-être même avant ça, pour le printemps, au cas où?

M. St-Pierre Plamondon : Non, on ne travaille pas sur ce scénario-là, mais si jamais il y avait un déclenchement anticipé, ça nous ferait plaisir d'en découdre, puis on serait en mesure de le faire.

Journaliste : Est-ce qu'à la suite du discours inaugural, ça vous passe par la tête de déposer une motion de censure, par exemple, hein, ça serait une bonne manière d'exprimer votre insatisfaction?

M. St-Pierre Plamondon : Donc, pour être très honnête, là, l'idée est respectable, mais non, on ne peut pas considérer ça ce matin. Voilà.

Journaliste : Votre première question à François Legault pourrait porter sur quel thème?

M. St-Pierre Plamondon : En temps et lieu.

Journaliste : ...que M. Legault reprenne du momentum.

M. St-Pierre Plamondon : Pardon?

Journaliste : Craignez-vous que M. Legault commence à reprendre du momentum? Je ne crains jamais rien. Ce n'est pas notre travail de craindre. Tout est possible. Attendez-vous à ce qu'il arrive plein de choses dans la prochaine année, là. Donc, moi, je vous ai dit quand même assez souvent là, il faut me le donner, que les sondages sont appelés à fluctuer puis qu'il peut arriver toutes sortes de choses dans la joute parlementaire très partisane. Mais ça a peu d'influence sur le véritable rendez-vous dans un an.

Journaliste : Vous vous attendez à redescendre, quoi, dans les sondages?

M. St-Pierre Plamondon : Je m'attends à n'importe quel scénario sans les craindre, parce que la question qui m'est posée, c'est : Est-ce que vous craignez? Je suis très conscient que toutes sortes de choses peuvent arriver, qui ne sont pas des choses structurantes. C'est pour ça que je vous dis... Vous me posez la question : Vous allez où pour la prochaine année? On se concentre sur ce qu'il y a de fondamental et structurant, parce que les Québécois cherchent une solution à un problème qui est réel, tant sur le plan de la confiance que du rendement de ce gouvernement-là. Puis, après sept ans, il n'y a plus de doute, là.

Journaliste : Est-ce que vous avez l'impression que la CAQ vire à droite?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que la CAQ vire pas mal dans toutes les directions en ce moment.

Journaliste : Mais on a quand même entendu dire que la CAQ virait à droite, est-ce que c'est votre constat à vous?

M. St-Pierre Plamondon : Non, mon constat, c'est qu'ils vont aller dans pas mal toutes les directions de manière assez inintelligible dans les prochains mois.

Journaliste : Par rapport à ce ce positionnement-là de la CAQ, comment vous vous situez?

M. St-Pierre Plamondon : Aucune influence sur nous. D'ailleurs, ça arrive le plus souvent, c'est que c'est nous qui prenons position sur un sujet, puis c'est la CAQ qui est en mode de réaction au rétropédalage. Donc, non, non, aucune influence. Nous...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Il n'arrivera rien. Je sais qu'il y a une espèce de volonté d'imposer l'idée qu'il y a une surenchère. Je suis désolé, mais, dans ce qui a trait au Parti québécois, sur toutes les questions, on prend position. Puis les positions qu'on prend sur certains thèmes ne sont absolument pas liées à ce que fait la CAQ. On a nos processus. On les annonce à l'avance. Vous pouvez suivre chaque étape. On les complète correctement, puis après on a une position. Mais ça n'a rien à voir avec la CAQ. Si la CAQ, elle, fait la plupart de ses communications en fonction de ce que, nous, on fait, tant mieux pour nous, tant mieux pour la démocratie parce que ça fait peut-être avancer certains dossiers. Mais comprenez que, nous, peu importe ce que la CAQ va faire, on prépare 2026 en fonction de ce que, nous, on veut dire aux Québécois.

Journaliste : François Legault répète depuis quelque temps qu'il veut recentrer l'accent de son gouvernement sur quatre priorités d'action. Il y a des propositions là-dedans qui n'ont jamais été ou très peu discutées lors de la dernière campagne électorale. On pourrait dire qu'il n'est pas allé chercher le mandat pour mettre en œuvre ces propositions-là. Est-ce que le gouvernement a la légitimité de mettre en œuvre ces propositions-là? Est-ce que vous vous doutiez un peu de la légitimité du gouvernement en juin dernier?

M. St-Pierre Plamondon : Exact. Exactement. C'est là que je m'en allais.

Journaliste : Est-ce que le gouvernement, avec ces nouvelles propositions-là, a la légitimité de faire bloc... Parce que là ils ont encore une bonne majorité malgré les défections à l'Assemblée nationale, est-ce qu'ils peuvent mettre en œuvre leurs propositions?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que c'est un gouvernement qui est en lourde perte de légitimité. Ça veut dire que pour certains gestes qui sont fondamentaux, qui demandent du temps, de la préparation, de la réflexion puis la participation de tout le monde, supposons une constitution, ils ne sont pas en position de faire unilatéralement, sur un coin de table, du tort. Mon plus gros problème avec le troisième lien, quand je suis parti à rire vendredi parce qu'on m'a dit : On va avoir une tarification — comment ça s'appelle — dynamique du troisième lien, j'ai éclaté de rire, mais, en même temps, ce n'est pas drôle. Ça fait que je suis obligé de me rattraper un peu. C'est drôle si on regarde à quel point ça n'a pas de sens. Mais ce sont des millions de dollars qu'on continue à dilapider.

Donc, ce gouvernement a peu de légitimité. Il doit agir en conséquence, c'est-à-dire avoir une certaine prudence avant de causer des dommages en désespoir de cause. Et c'est ça l'expression que je pense qu'il faut retenir,

«désespoir de cause», c'est-à-dire ne pas poser des gestes. Regardez la déclaration de Simon Jolin-Barrette sur les propositions en laïcité vendredi, il a dit que je m'attaquais à des enfants. Tu sais, c'est... Ça vient du ministre de la Justice vis-à-vis un des chefs d'opposition qui fait une proposition de politique publique. C'est ça, être en désespoir de cause.

Puis je demande juste à la CAQ d'être relativement prudente avant de tirer dans toutes les directions, de se faire des ennemis partout dans le but d'essayer quelque chose, là, pour leurs sondages. Leurs sondages ne vont pas bien. Ça veut dire qu'ils ont moins de légitimité qu'ils en ont déjà eue. En conséquence, il me semble qu'ils devraient avoir une certaine prudence par rapport à... le ton, mais par rapport également à ce qu'ils peuvent légitimement entreprendre ou non. Ça ne veut pas dire qu'on les encourage à ne rien faire, là, au contraire. Tu sais, je... On a montré de l'ouverture sur ce qu'ils vont faire en matière de taille de l'État puis de contrôle bureaucratique. On est prêts à collaborer avec eux. Il y a plein de choses sur lesquelles on peut avancer, mais il ne faut pas que ça vire au vinaigre dans des gestes de désespoir de cause, et c'est ça que je crains.

Journaliste : Est-ce que vous souhaitez qu'il vous rencontre à l'occasion, comme Éric Duhaime le demande?

M. St-Pierre Plamondon : Non, je pense que l'influence dans le système qu'on a actuellement... parce qu'on pourrait le réformer, là, puis réfléchir à comment ça pourrait fonctionner, mais, dans le système actuel, c'est... Nous, on a un pouvoir de proposition puis on a un pouvoir de remise en question de l'orientation du gouvernement, et souvent, ça amène le gouvernement, finalement, à changer un peu sa trajectoire. Donc, on va se concentrer là-dessus. Ça a fonctionné à plusieurs égards.

Donc, je réitère, en termes de confiance dans les institutions, ceux qui suivent vont se rendre compte que la joute parlementaire fonctionne dans une certaine mesure. Elle n'est pas toujours belle à voir, ce n'est pas toujours joli, mais ça fonctionne des fois. Donc, on va tenter d'influencer ce gouvernement-là.

Journaliste : ...sur la question référendaire, quelle place vous aimeriez que le sujet prenne dans l'actualité pour la prochaine année, d'ici l'élection, mais aussi quelle place vous pensez que ça va prendre? Parce que les autres partis vont commencer à le marteler, là.

M. St-Pierre Plamondon : Ah! c'est sûr. Mais c'est déjà commencé, puis je m'attends à ce que ça prend... que ça prenne la place que ça mérite, c'est-à-dire que le Québec va devenir un pays. Puis c'est normal, que les gens en discutent puis se disent : OK, mais comment ça fonctionne? Sachez que nos chapitres pour le livre bleu sont prêts, donc vous allez les voir apparaître au fur et à mesure de cette session-ci. Sachez également que c'est normal, que les gens s'expriment, puis c'est sain.

On en vient à la conclusion que le Canada nous enlève un avenir linguistique et culturel qu'on mérite, nous enlève 90 milliards en gaspillage — et on pense qu'on pourrait mieux l'utiliser. Et, une fois que ces constats-là sont faits, même si ce n'est pas toujours simple à porter, puis ce n'est peut-être pas favorable sur le plan électoral, nous allons le porter à 100 %, de manière intègre. Donc, je m'attends à ce que ce sujet-là prenne naturellement de la place. C'est sain, c'est normal.

Journaliste : ...la question de l'urne, donc une élection référendaire, si finalement vous êtes encore si haut dans les sondages, là, lors de la prochaine élection?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire qu'une élection, c'est une élection générale, là, ça porte sur tous les sujets.

Journaliste : Oui, mais que l'enjeu principal, ce soit, finalement, l'indépendance et la question référendaire.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est certain qu'on va en discuter. Si vous avez des craintes par rapport au fait qu'on va dire...

Journaliste : ...quelle place ça va prendre? Est-ce que ça sera... selon vous, ça sera l'enjeu principal?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne contrôle pas, je ne peux pas le prédire, mais c'est certain que c'est une partie importante. Et c'est sain, c'est normal, c'est normal, et je veux ça. Nous autres, on est fiers d'avoir un projet de société. Puis, en ce moment, quand vous me dites comment je m'y prends pour bâtir une équipe de qualité en 2026, le fait qu'on porte une cause puis qu'on porte de l'espoir dans un nouveau projet où le Québec existe puis prend ses propres décisions nous amène une qualité de candidature qu'on n'aurait jamais, à commencer par Alex Boissonneault, qui n'aurait jamais fait de politique si on n'était pas indépendantiste puis on n'avait pas ce projet-là, Pascal Paradis même chose, Catherine Gentilcore même chose. Et tous ceux que vous verrez apparaître sont là parce qu'ils croient à un projet de société, puis ils croient à l'espoir, au lieu du déclin et du pessimisme. Donc, il n'y a aucune chance que ce ne soit pas un sujet.

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : Ça, c'est la même chose, Arthabaska, vous vous souvenez, ce dialogue qui ne finit pas. Donc, je ferai une annonce dans Chicoutimi, incessamment, et chaque chose en temps et lieu.

Journaliste : Votre liste... 500 seulement ou c'est... à l'été, en disant que vous aviez une liste de 500 candidats pour 125 circonscriptions, est-ce qu'elle a doublé depuis?

M. St-Pierre Plamondon : À votre avis?

Journaliste : Parce qu'il y a juste 125 postes, là.

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas une information publique, mais, à votre avis, est-ce qu'elle augmente ou elle diminue?

Journaliste : Je ne sais pas. Moi, je ne suis pas le chef du Parti québécois, là. Je vous pose la question.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, poser la question, c'est y répondre.

Journaliste : Est-ce que ce serait une bonne chose, que M. Legault cède sa place avant les élections?

M. St-Pierre Plamondon : Ce n'est pas mon travail de faire du commentariat sur la politique interne des autres partis. C'est une ligne qu'on a quand même tenue de manière constante. Je laisse la CAQ faire ce qu'elle a à faire, mais retenez quand même que la CAQ est le bris de confiance, le gaspillage, l'absence d'orientation et de vision, de sorte que, dans plusieurs projets de loi puis initiatives, on ne comprend plus rien. C'est une œuvre collective. C'est une œuvre qui lie Fitzgibbon, Pierre Fitzgibbon qui n'est plus là, c'est une œuvre qui lie les ministres actuels, puis on a beau brasser la salade de fruits, là, ça demeure la même salade.

Journaliste : Donc, ça ne changerait rien.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je les laisse gérer ce qu'ils ont à gérer à l'interne puis, clairement, ils ont beaucoup de choses à gérer à l'interne en ce moment. Ça, ce n'est pas mon travail. Mais mon travail est quand même de rappeler que cette formation politique là, elle a des caractéristiques qui lient l'ensemble des ministres, et pas une seule personne.

Journaliste : ...par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure, est-ce que ça ne constituerait pas une forme de distraction ou du bruit qui pourrait vous détourner des sujets qui vous intéressent?

M. St-Pierre Plamondon :Non, mais il va y avoir du bruit, là, cette année, ça va être... En quelques jours seulement, là... juste pour vous parler de bruit, là, parce que c'est quand même un sujet intéressant... on m'aura traité de pas humain. Ça, ça vient du chef de... Tu sais, on aura sous-entendu que je manque d'humanité. Ça, ça vient du chef du Parti libéral. On m'aura traité de communiste, de nazi, ou, en tout cas, on aura fait des références à la race aryenne sur la Première Chaîne de Radio-Canada. Le National Post me compare au Hamas, puis le ministre de la Justice dit que je m'attaque à des enfants. Ce n'est pas normal, ça, là, là, tu sais, ce n'est pas un environnement de discussion sain.

Journaliste : Est-ce que vous avez l'impression d'être davantage ciblé par ce genre de commentaires là que les autres politiciens?

M. St-Pierre Plamondon :Historiquement, oui. Le Parti québécois, que ce soient Pauline Marois, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, René Lévesque, a toujours fait face à ce genre de choses là. Je le mentionne, parce que vous me posez la question, est-ce qu'il va y avoir du bruit là, puis quel genre de bruit. Il est là, le bruit, là. Je veux dire, ça ne se peut pas, là. Pourquoi on n'est pas capables de débattre de quelle est la meilleure politique publique pour nos écoles ou pour les lieux publics, là, les prières, pour générer une paix sociale puis un vivre-ensemble qui fonctionne?

Nous, notre point de vue, c'est que le religieux ne devrait pas empiéter sur des espaces, des institutions qui devraient être laïques, puis que, pour les enfants, c'est plus sain. On ne pense pas que c'est une bonne politique publique, des enfants qui arrivent avec des costumes religieux qui les définissent dès l'âge de six ans. Puis on pense... puis on ne pense pas qu'ils ont consenti. Moi, je vous parle de mon référendum, là.

Journaliste : Si la CAQ va là, donc, elle vous vole... elle vous vole un peu la... 

M. St-Pierre Plamondon : Non, la CAQ va à un autre endroit, probablement, en réaction à ce qu'on fait. Mais nous, notre référendum, il a été décidé le 14 mai dernier, on l'a exécuté, on a une position.

Je veux juste revenir au sujet. Le sujet, c'est, dans la prochaine année, mon deuxième objectif, après celui de bâtir une offre solide, c'est que le Québec soit une exception par rapport à ce qu'on voit en Europe puis aux États-Unis, c'est-à-dire l'incapacité d'un dialogue social sain, basé sur l'intérêt public, puis un dialogue social sain, c'est d'offrir des arguments et des contre-arguments sur laquelle des politiques publiques est adéquate. Donc, si des gens, au Québec, de manière très légitime, considèrent, supposons, que les prières devant la basilique Notre-Dame ou une petite fillette qui arrive voilée à l'école primaire, c'est une bonne politique publique, qui génère de l'inclusion, ils ont le droit de manifester leur désaccord avec notre position en arguant, en expliquant pourquoi c'est une bonne chose, puis pourquoi, à leur avis, ça va générer plus de paix sociale et d'inclusion. Ce n'est pas notre point de vue.

Mais j'espère, dans la prochaine année, qu'on va être capables de dialoguer et d'argumenter mais sans tomber dans les dérives qu'on voit de plus en plus, là, France, Angleterre, États-Unis, on est capables. Je crois au Québec dans sa capacité à mener des débats plus sereins qu'ailleurs parce qu'on a cette mentalité-là, on n'aime pas le trouble, puis on aime aussi une certaine camaraderie. En tout cas, historiquement, on a toujours été capables d'un peu plus de modération qu'ailleurs. Je nous le souhaite, puis ça, ce serait mon deuxième objectif après le premier, qui est de préparer une offre de remplacement à la CAQ.

Journaliste : ...qui s'en vient, quoi?

M. St-Pierre Plamondon : Pardon?

Journaliste : Vous sentez une dérape qui s'en vient?

M. St-Pierre Plamondon : Non, pas tant. J'observe ce qui se passe en Europe assez attentivement, notamment les pays scandinaves. J'y ai vécu trois ans, là, donc je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe là. Je regarde la France attentivement, je regarde l'Angleterre et je me dis : on a réussi, dans notre histoire, à naviguer plus intelligemment quand l'Europe et les États-Unis pognaient un peu des dérives dans le climat social. On a un... Je pense que Duplessis, lui, plaidait que c'était parce qu'on a des hivers, puis l'hiver on n'a pas le choix de survivre et de travailler. C'est la série avec Jean Lapointe, là, l'extrait...

Journaliste : Est-ce que ça prend plus de transparence du côté des syndicats?

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Moi, je pense qu'il y a beaucoup mieux... plus à bâtir puis à faire du côté de la transparence et de la qualité de la démocratie des syndicats que d'essayer de commencer à contrôler comment les cotisations sont utilisées. Parce que là, l'État va... en tout cas, je ne comprends pas comment ça fonctionnerait, tu sais. Comment l'État va faire l'arbitrage de : tu as dépensé 1 $ là, puis là... je ne veux plus que tu t'exprimes sur l'environnement, puis je ne veux plus que tu mettes de l'argent... Ça ne marchera pas, cette histoire-là, c'est un autre truc de coin de table, à mon avis, alors qu'il y a des vraies questions à se poser sur la transparence puis la reddition de comptes démocratiques pour les membres. Je reviens toujours avec l'exemple de la FAE. Je n'ai jamais compris comment ça se peut que les cotisations syndicales soient utilisées à la contestation de la loi 21 et des décisions légitimes de l'Assemblée nationale, alors que ça ne peut pas être plus hors mandat.

Donc, là-dessus, j'ai l'impression que les membres devraient avoir une voix puis des mécanismes plus transparents et non pas tenter de contrôler l'argent puis de dicter aux syndicats comment on dépense chaque dollar. Je...

Le Modérateur : On va en prendre une dernière en français.

Journaliste : Vous êtes d'accord sur le principe, là. Vous êtes d'accord sur le principe?

M. St-Pierre Plamondon : Moi, je... en tout cas je suis ouvert à étudier une amélioration de la transparence et de la démocratie parce que ça, c'est vrai pour le PQ, c'est vrai pour les médias, c'est vrai pour tous les organismes. Tu sais, de la transparence, là, ça n'a jamais fait mal à personne. Puis, en général, ça améliore les processus.

Journaliste : How would you describe... How would you describe the state of the CAQ Government at this particular juncture, right at the point where he's about to deliver a new inaugural address? In a few words, how would you summarize the state of that party?

M. St-Pierre Plamondon : Hurry up offense. So, in a game of football, if you're down by three touchdowns, you'll cut the huddles and you'll start throwing the ball everywhere. And that's a risk in terms of interceptions. So, it's the first image that comes to mind.

What I'm worried about right now is the CAQ starting all sorts of initiatives just throwing the ball anywhere in "désespoir de cause". So, I will need your help on that translation.

Journaliste : Desperation of cause.

M. St-Pierre Plamondon : Out of desperation of cause. And that's the theme that preoccupies me...

Journaliste : ...

M. St-Pierre Plamondon : ...concerns me. Thank you. I think a government should never fall... Whatever the polls are telling you, a government should never fall in desperation of cause, making random statements or random initiatives. And it's been a problem in the past years, CAQ taking decisions without preparation, without really working their thing, just testing things without any justification for it.

Journaliste : Do you think he can turn things around with an inaugural speech?

M. St-Pierre Plamondon : That's not for me to comment. I mean, there are tons of commentators and analysts. We do our own thing based on the quality we want... we want to offer in one year from now. Everything else is noise, as far as I'm concerned, because what Quebeckers are expecting from us is to provide an answer that is more solid and more trustworthy than what we have currently with the CAQ.

Journaliste : Mr. St-Pierre Plamondon, you're saying that the CAQ has nothing to lose and that Quebeckers should be worried about this. But what should be... Why they you should be worried about this? Maybe is the time for the CAQ to make good changes. They have... The party has nothing to lose.

M. St-Pierre Plamondon : I will be the first to be helpful if we're doing good changes. If you're looking for enemies and wedges because you hope it will influence your polls, those are not good changes. Those are measures of desperate cause. There's a difference between the two. And rest assured, if we can help towards sound measures that helps Québec going the right way, we will collaborate and help as we did in the past years. It's just that the risk here is this mentality of hurry up offense where you just throw the ball anywhere. The Hail Mary and the declarations of Simon Jolin-Barrette saying that I'm attacking children. I mean, he's the minister... he's a minister, and I'm the leader of opposition. I mean, this is not normal. It shouldn't be accepted, it shouldn't be normalized, but it should also give us a clue as to the risk going forward for this upcoming year.

Journaliste : But it's not a surprise that it's... it's controversial to suggest that we should put a ban on children in primary schools to wear religious symbols.

M. St-Pierre Plamondon : It's no surprise that what?

Journaliste : It's not surprising that it may cause controversy when you suggest that primarily school students...

M. St-Pierre Plamondon : Ah! well, that's precisely my point. We should debate on what's the best policy. But obviously, I mean, schools who have uniforms, are they attacking children by telling them to have a uniform? And it's very the case in England, it's very the case now in France, they have projects going on. The CAQ's own law, Bill 21, I mean, is it attacking children because you forbid certain things and you...

I mean, we think that the best policy to integrate and to include everyone is to have a school where there's no religion, that religion should be kept in temples. And people are very free to be religious in Québec. But when our institutions are mixing people with different views... parents with different views, because the children, they're not in an age to consent to that religious symbol, that's another issue as well, what's the well-being of the child.

But a part from that, we think that when everybody mixes in one class, there should be common rules so that there is a space for citizenship, and religion I don't think should be there. So, if their arguments are against other propositions, it's healthy. But it's not normal that a minister of the Government says things like that about the leader of opposition and that hence... therefore the... a bit is the risk I see of a government throwing things in all directions. We need to think about the best interest of our democracy.

Journaliste :What does your place in the polls says about Quebecker's desire to have a referendum?

M. St-Pierre Plamondon :What is the place?

Journaliste : What your commanding lead in the polls says about the desire of Quebecker to have a referendum?

M. St-Pierre Plamondon :So, we don't see it that way, we never ask that question. We think, we're convinced that Québec must become a country. If it is to have a secular state but as well a future from a linguistic and cultural point of view, and if it has money enough to finance essential services, it must succeed. And once we think of that, we just put it forward to the population and it's up for them to decide in an election. But we never let the fundamentals of your politic elections are not based... maybe in other parties it is based on polls, but in our case, not based on polls at all, so the polls can go up and down, it will not change what we think about... about the best interest of Québec in the upcoming years.

Journaliste : Legault seems like that he is will be coming and fighting especially with this whole rocky bet. Is it too little to late?

M. St-Pierre Plamondon :I won't comment... I won't comment on whither Legault is rocky. As you know, I have been rocky to in 2018. But unfortunately, I think it's really irrelevant in terms of public policy.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 58)

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