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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le mardi 7 octobre 2025, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures quatre minutes)

La Modératrice : ...de presse du Parti québécois. Prendront la parole : Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine, Robert Comeau, président de l'APTS, Simon Dubé, Représentant national, APTS Bas-Saint-Laurent, Kevin Newbury, président... représentant national, APTS Côte-Nord, Jenny Tardif, Représentante nationale... nationale APTS Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, et Carl Verreault, représentant national, APTS Abitibi-Témiscamingue.

M. Arseneau : Merci beaucoup. Alors effectivement, je suis accompagné des représentants de l'APTS, l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux. Aujourd'hui, on veut parler des soins de santé en région. Et, vous savez que pour le Parti québécois, l'accès à des soins de santé de qualité est essentiel pour la vitalité de nos régions. C'est une question d'équité. C'est une question également de vitalité de l'ensemble du territoire du Québec.

Il faut le dire, il faut le répéter à chaque fois, là, l'accès à des soins de santé ne devrait pas dépendre de notre code postal. Il est essentiel pour les citoyens d'avoir accès à des soins de santé de proximité. C'est le régime qu'on s'est donné, des soins accessibles, universels et gratuits sur l'ensemble du territoire du Québec.

On sait qu'il y a des enjeux de main-d'oeuvre qui sont extrêmement importants dans les régions et il faut donner à ces régions la capacité d'attirer du personnel et surtout de les retenir, de s'installer. Et, pour cela, bien, ça prend évidemment des conditions qui sont favorables.

Et c'est là-dessus que porte la pétition que l'on va déposer aujourd'hui. Déjà depuis plusieurs semaines, la pétition a circulé. Je déposerai cette pétition à l'Assemblée nationale un peu plus tard. Il y a plus de 5 000 personnes qui ont signé cette pétition. Et on va vous expliquer plus... de façon plus détaillée, là, quels sont les impacts actuels pour les soins de santé à travers l'ensemble du Québec, en faisant un petit tour du Québec avec nos invités ici.

M. Newbury (Kevin) : Merci, M. Arseneau. Alors, un petit rappel, la Côte-Nord, c'est la deuxième plus grande région au Québec après le Nord-du-Québec. Pour imager le tout, il y a 650 îles de Montréal qui rentrent uniquement sur notre territoire. C'est quatre fois plus grand que l'Abitibi-Témiscamingue et c'est la région qui s'étend le plus à l'est, avec Blanc-Sablon, dépassant même les Îles-de-la-Madeleine.

La Côte-Nord, c'est un moteur économique important pour le Québec, notamment pour ses mines, ses forêts, son aluminium, son énergie, mais aussi ses fruits de mer. Et, pour faire rouler ce moteur économique, bien, il faut des travailleurs et des travailleuses et puis, pour donner des soins et des services sociaux à ces travailleurs et travailleuses là, il faut des professionnels dévoués et compétents.

Pour y parvenir, il faut valoriser, reconnaître les spécificités de notre territoire et permettre de s'installer et vivre dignement dans notre belle et vaste région. C'est donc dire qu'il faut reconnaître les disparités régionales. Ça veut dire des salaires à la hauteur du coût de la vie, des primes qui en valent le déplacement. Mais, malheureusement, on n'y parvient pas, parce qu'en moyenne on a plus de 25 % de postes vacants dans notre région et la dépendance à la main-d'oeuvre indépendante, elle est problématique. Dans certains secteurs, c'est même jusqu'à 35 % de postes vacants.

Mme Tardif (Jenny) : Bonjour. Je crois que c'est important d'être ici aujourd'hui au nom de ceux et celles qui vivent, qui travaillent et qui espèrent en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Des enfants qui attendent un service, des familles qui s'inquiètent, des travailleurs qui s'épuisent, des communautés qui refusent de tomber dans l'oubli.

Chaque jour, on est confrontés, en régions éloignées, à des choix déchirants, des choix impossibles, des choix douloureux entre le curatif et le préventif, entre l'urgence et le développement, entre les personnes hospitalisées et les gens en externe. Nos jeunes ayant besoin de soins en pédopsychiatrie sont transférés vers Québec, loin de leur famille, de leur domicile, de leurs repères. Ce déracinement, on ajoute une couche supplémentaire à la souffrance. Les besoins augmentent, la population vieillit, les cas se complexifient. La liste d'attente s'allonge. Les listes ne se comptent plus un jour ni en mois, mais bien en années.

Je vais terminer par dire que ce n'est pas par un manque de volonté, mais bien par un manque de moyens, un manque de financement faute de reconnaissance des réalités régionales. Des gens restent hors service, des gens qu'on aurait pu aider, des gens qu'on aurait dû aider. Merci.

M. Verreault (Carl) : Bonjour, tout le monde. Avoir de l'ambition pour l'Abitibi-Témiscamingue, c'est redonner la gestion des soins de santé et de services sociaux à la communauté témiscabitibienne. Ce n'est pas de laisser des gestionnaires du centre Université McGill gérer les laboratoires de l'Abitibi-Témiscamingue. Ils n'ont aucune idée de la réalité régionale. Nous sommes à l'aube d'une crise dans les laboratoires en Abitibi-Témiscamingue et rien n'est fait de la part du CUSM.

Ce sont les technologistes médicaux qui soutiennent le réseau de la santé et des services sociaux. Sans eux, aucun résultat d'analyse de laboratoire ne serait possible, aucune transfusion sanguine ne serait effectuée et les opérations ne pourraient pas avoir lieu. C'est près de 80 % des diagnostics qui sont confirmés par eux.

Avoir de l'ambition pour l'Abitibi-Témiscamingue, ça aurait été de fermer des services de santé mentale par Santé Québec et le CISSS. C'est financer une unité de vie pour les jeunes ayant un trouble grave du comportement et non de les placer avec des adultes ayant un TGC. C'est donner les moyens aux équipes Agir tôt afin que les enfants et les... puissent avoir les services adéquats. Ce ne sont que quelques exemples des coupes actuelles de Santé Québec et de M. Dubé.

Avoir de l'ambition pour l'Abitibi-Témiscamingue, c'est laisser les Témiscabitibiens s'autodéterminer en nommant un ministre régional provenant de la région. Avoir de l'ambition pour l'Abitibi-Témiscamingue, c'est une redistribution plus équitable des revenus du Québec. Merci.

M. Dubé (Simon) : Au Bas-Saint-Laurent, nous avons deux urgences qui sont menacées de fermeture depuis déjà un bon moment. Dans le premier cas, Trois-Pistoles se situe dans la MRC des Basques, puis, à ma connaissance, c'est celle où la population est la plus âgée au Québec. Dans le cas de celle de Pohénégamook, c'est un territoire qui est enclavé à l'intérieur des terres. L'accès à ces services-là frappe l'imaginaire collectif parce qu'on parle de soins de santé directs. Je dois vous dire que c'est l'ensemble des soins et services qui sont menacés.

Dans le Bas-Saint-Laurent, avoir un enfant qui a une déficience intellectuelle... devra faire une heure de route pour obtenir des services, c'est quelque chose qui est courant. Les personnes les plus vulnérables sur le territoire, en régions éloignées comme ailleurs, sont souvent celles qui ont le plus de besoins et, paradoxalement, qui ont le plus de difficultés à avoir un accès équitable à ces services-là.

Je terminerai simplement en vous disant que nos membres sont, eux aussi, des citoyens et des citoyennes des régions. Il faut qu'on réussisse à mettre en place des conditions qui vont les faire venir. À l'heure actuelle, la perte de soins de proximité fait en sorte que nos villages se vident, les aînés quittent pour obtenir des soins et les jeunes familles hésitent à s'installer. Un réinvestissement est important, puis il faut mettre un frein à la centralisation.

M. Comeau (Robert) : Bonjour, tout le monde. Merci, M. Arseneau. Je veux remercier le Parti québécois de nous soutenir dans notre action également. Je veux remercier nos quatre représentants nationaux, qui, jour après jour, viennent défendre les régions, non seulement les travailleuses et travailleurs que nous représentons, mais bel et bien, aussi, la population, aussi, pour qu'ils aient le droit à ces services-là qui sont si précieux pour tous.

Ce qu'on a entendu aujourd'hui, c'est, bien sûr, un cri du cœur. Ce n'est pas seulement qu'une déclaration, ce sont vraiment les porte-parole de régions qui ont vraiment besoin d'amour, qui ont besoin d'être soutenues davantage. Ce que demandent les régions aujourd'hui, c'est de ne pas être traitées... d'avoir un privilège. C'est bien d'être traitées comme tout le monde, d'avoir accès aux soins, comme tous les Québécois, parce qu'on paie les mêmes impôts dans les... dans les régions, et ils ont droit aux mêmes services. C'est ce qu'on vient d'énoncer aujourd'hui.

Les enjeux soulevés, on en a parlé, il y a, bien sûr, le manque de services spécialisés, la pénurie de personnel, le déplacement de plus en plus grand, de plus en plus important pour recevoir les soins à l'intérieur même d'une région, ou, parfois, même, se déplacer dans une région qui est tout près. C'est que... Ce qu'on observe, c'est carrément... c'est que les régions sont vraiment mises de côté par le gouvernement actuellement, et, pour nous, c'est carrément inacceptable.

Avec ces 5 000 signatures, on réclame des solutions concrètes et durables pour maintenir le personnel en place, bien sûr, mais pour voir à la relève. Il faut planifier l'avenir, il faut attirer des jeunes et des moins jeunes dans nos régions pour qu'ils puissent continuer à offrir des services de qualité à la population de nos régions, qui nous tiennent à cœur. Si on veut tenir ces... continuer à maintenir ces services-là en région, bien, nous, on a quelques solutions à soumettre, bien sûr. C'est d'avoir des services de garde suffisants et accessibles, par exemple, des logements abordables, et abordables pour nos travailleurs, nos travailleuses, avoir des primes, des bourses, aussi, pour permettre aux gens de s'établir en région, parce qu'on sait tous que le coût de la vie est plus élevé en région que dans les grands centres.

Le gouvernement doit répondre à cet appel-là, il ne peut pas rester lettre morte. La balle est dans son camp. Il a le pouvoir de le faire, il a le devoir de répondre à cette pétition-là. L'APTS ne laissera pas tomber les gens en région, ne laissera pas tomber les travailleuses et travailleurs, et on va continuer à se battre pour que les services soient équitables partout au Québec. Merci.

La Modératrice : Merci. On va prendre une question et une sous-question. Merci.

Journaliste : Bonjour à tous, Une question pour M. Arseneau, qui concerne la santé, mais la négociation avec les médecins. J'aimerais vous entendre, là, sur la demande d'arbitrage des omnipraticiens. Qu'est-ce que ça dit sur l'état des négociations avec le gouvernement?

M. Arseneau : Écoutez, je pense que le gouvernement a une obligation de résultat à l'heure actuelle, dans le processus, dans le bras de fer, et moi, je pense que, si le gouvernement n'a pas été en mesure d'obtenir un règlement négocié, bien, il doit, effectivement, se tourner vers l'arbitrage, ou, en tout cas, d'abord, la médiation, et, éventuellement, l'arbitrage. Mais, à un moment donné, je pense qu'il faut que ça cesse, cette situation-là, là, qui met à risque, par exemple, la formation des médecins puis, quand on sera rendus en juillet prochain, là, bien, s'il y a 1 000 médecins de moins qui sont diplômés, bien, ça va, effectivement, avoir un impact sur les soins de santé. Donc, je pense que c'est important à l'heure actuelle que les partis se parlent et vont trouver un règlement. Je pense que la balle est dans le camp du gouvernement.

Journaliste : Est-ce que vous croyez qu'il est nécessaire de retirer le projet de loi n° 106, qui est sur la glace en ce moment?

M. Arseneau : Bien, écoutez, le projet de loi n° 106, il a été mis sur la glace, il y a... Nous, on a beaucoup, beaucoup d'amendements à apporter au projet de loi n° 106. Il y a beaucoup d'éléments, également, là, qui se retrouvent également dans la négociation. Donc, il y a, je dirais, une nouvelle mouture qui pourrait être déposée. Est-ce que le gouvernement a toujours le droit de légiférer? Absolument, mais, actuellement, force est de constater qu'il ne s'y est pas pris de la bonne façon en essayant à la fois de négocier, d'une part, et, d'autre part, d'imposer des négociations ou, en tout cas, un règlement de ce qui serait normalement négocié dans le projet de loi. Donc, on comprend qu'à l'heure actuelle, c'est... c'est la confusion.

Mais pour ce qui est de... je dirais, de la mise en place d'un...qui permettent d'avoir des services de proximité de première ligne, par exemple, qui soient plus efficients. Ça prend un coup de barre. Et ça, le gouvernement avait le moyen de le faire s'il avait mis en place le rapport qui lui a été déposé juste au moment où il a déposé sa loi, un rapport d'experts qui a été déposé en avril dernier, si je me souviens bien. Il a été tabletté sur le champ. C'est là que se trouvent les solutions pour améliorer les soins de première ligne, à mon point de vue.

Journaliste : ...quand on parle de soins de santé en région, vous l'avez vu, quelques-uns ont déploré, là, la centralisation des décisions. Mais on n'est pas dans une fusion administrative comme on a vu par le passé. Donc, c'est quoi la différence avec la centralisation qu'on déplore aujourd'hui, puis des fusions plus... plus formelles, là, qu'on a vues dans le passé?

M. Arseneau : Bien, moi, je vais commencer une réponse, là. Premièrement, ce que je veux dire, c'est que les témoignages qu'on a entendus aujourd'hui, là, c'est un bel éventail de ce qui se passe à travers l'ensemble des régions du Québec où le gouvernement gère les soins de santé par attrition. Il y a des ruptures de services, il y a des fermetures de services, il y a des urgences qui sont menacées, il y a des soins en obstétrique qui ne sont plus offerts. Il y a des laboratoires, évidemment, qui ont été concentrés à travers le réseau OPTILAB. Et à travers tout ça, les services se rétrécissent comme peau de chagrin. Et la solution gouvernementale, c'est de dire : On va offrir des corridors de services. Ce que ça veut dire un corridor de services, essentiellement, là, c'est qu'on va prendre le patient qui vit dans sa région puis on va le déplacer ailleurs pour se faire soigner. Et ça, ça entraîne aussi des coûts. Ça entraîne une pression sur la famille, parfois une pression financière aussi, parce qu'on doit faire des grands déplacements puis qu'on n'est pas compensés. Et toutes ces décisions-là sont prises maintenant par Santé Québec dans une tour d'ivoire qui est extrêmement opaque et déconnectée de la réalité.

Je pense que c'est un peu ça, le cri du cœur qu'on entend aujourd'hui, là. Est-ce qu'on peut en venir à une gestion qui soit respectueuse des réalités de nos différentes régions et qu'on puisse mettre en place les moyens d'avoir notre personnel sur place qui s'installe dans la communauté, qui développe avec la communauté non seulement des services de santé, mais un esprit de communauté aussi. Et ça, ça répond à certaines conditions qui actuellement ne sont pas réunies et qui semblent être le dernier des soucis du gouvernement et des gestionnaires.

Donc, le projet de loi no° 15, j'y reviens, là, parce que ça devait transformer le système de santé, le rendre plus performant, on attend toujours des résultats, plus humains, c'est absolument le contraire qui est en train de se réaliser. Et la question de la décentralisation, il n'y a plus personne qui sait qui prend les décisions. Chose certaine, ce n'est pas sur le terrain. Ça fait que moi, à l'heure actuelle, je vous dis : Que ce soit administratif, que ce soit une fusion, que ce soit Santé Québec, les résultats, c'est que les gens des régions, actuellement, voient les services diminuer et se restreindre. Et c'est dramatique pour nos communautés et pour leur vitalité. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui veut compléter là-dessus. C'est ce que je peux vous dire.

M. Newbury (Kevin) : Bien, en fait, ce qu'on sait, c'est que les orientations vont être données par l'agence Santé Québec, mais après, c'est quelles seront les marges de manœuvre de nos PDG de nos CISSS et des CIUSSS. Et c'est là la problématique. Alors, à partir du moment où est ce que l'agence Santé Québec dit : Il faut que tu restreignes les services, il faut que tu fasses des compressions, des coupures, bien, assurément, même si le PDG va nous dire que oui, il y a des marges de manœuvre dans la région, on s'attend assurément à une restriction dans les services. Et ça, c'est très problématique pour nos régions éloignées. Sur la Côte-Nord, par exemple, c'est fréquent où est ce qu'on va envoyer, justement, des gens à Chicoutimi ou à Québec pour se faire soigner? Et ça, c'est complètement inacceptable, parce qu'on va... On ne se le cachera pas, là, Sept-Îles, c'est loin d'être à la porte. Imaginez Havre-Saint-Pierre et Blanc-Sablon.

Journaliste : Plus précisément, pour le Bas-Saint-Laurent, est ce que votre niveau d'inquiétude par rapport aux urgences a changé où votre niveau de confiance, à l'inverse, de les garder ouvertes, a changé à la suite de la mobilisation de la semaine dernière?

M. Dubé (Simon) : La réponse à cette question-là, c'est qu'il y a un niveau d'opacité actuellement qui est très inquiétant. À ma connaissance, il n'y a pas eu de conseil d'établissement de manière publique depuis plus de six mois, depuis le moment où ces fermetures-là ont été annoncées plus ou moins en catimini. Le prochain est à la fin du mois. Est ce qu'on est en mesure, comme acteurs privilégiés d'avoir des réponses? La réponse est non. Est-ce que nos élus municipaux sont en mesure d'avoir des réponses à l'heure actuelle? La réponse est non. Ça fait qu'on est dans un régime, actuellement, où ça fait huit ou neuf mois, tranquillement, pas vite, que les gens vivent avec cette épée de Damoclès là, sans aucune information additionnelle.

Journaliste : Bonjour. Quand le premier ministre a dit vendredi qu'il y a des PDG de CISSS et de CIUSSS qui allaient perdre leur job parce qu'ils disaient au public que les compressions allaient affecter les services,

est-ce que ça vous inquiète? Vous parliez de marge de manœuvre, là, des PDG, monsieur, tout à l'heure. Comment vous accueillez ça, là, ce genre de propos là? C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour ce qui va se passer comme services dans la région?

M. Arseneau : Oui, allez-y... Je peux y aller après, mais allez-y.

M. Comeau (Robert) : Bien, ce qu'on décode dans ce message-là, c'est que... est-ce que les PDG qui osent dénoncer le fait... et ils constatent le fait qu'ils n'ont pas d'autre choix que de couper des services vont passer à la moulinette? Est-ce que c'est ça que le premier ministre a dit? Est-ce qu'il faut suivre absolument toutes les directives de Santé Québec et appliquer... et on ne peut pas avoir de voix divergentes à travers ça? On sait pertinemment qu'il y a des PDG qui voient clair puis il y en a qui voient qu'ils n'ont pas d'autre solution que de couper dans les services. Est-ce que c'est ces gens-là qu'il visait? Je pose la question. Mais lancer un pavé dans la mare comme ça, je ne pense pas que c'est ça qui va jeter un sentiment de confiance très grand dans le réseau de la santé et services sociaux. C'est plus inquiétant que d'autre chose.

M. Arseneau : Oui. Bien, moi, je vous dirais qu'il faut quand même faire attention à une dérive autoritaire de la part du premier ministre, qui ferait de l'ingérence dans la gestion des services de santé à tous les échelons à travers le Québec. Il a le droit de nommer les directeurs généraux, mais il doit leur permettre de faire leur travail. Et, si les commandes politiques sont à l'effet d'exercer des coupures, je pense qu'il doit y avoir, je dirais, un travail administratif de fait, et, essentiellement, c'est le gouvernement qui en portera les... la responsabilité. Mais là où moi, j'ai un enjeu, c'est si les commandes sont politiques pour des raisons politiques plutôt que de livraison de services, là il y a un danger, et comment on maintient cet équilibre-là lorsque... et qui a été perdu au cours des dernières années. À une certaine époque, les directions générales rendaient des comptes aux communautés desservies. Aujourd'hui, s'ils ne rendent des comptes qu'au gouvernement et s'ils ne répondent qu'à des commandes politiques, bien, je pense que la population est en droit de se poser des questions sur ce qui va advenir de leurs services.

Journaliste : Merci.

M. Newbury (Kevin) : Je peux peut-être vous donner une petite image pour la Côte-Nord. L'année passée, si je ne me trompe pas, on était aux alentours de 130 millions de déficit causé principalement par la main-d'oeuvre indépendante. Alors, à partir du moment où est-ce qu'on dit : On va licencier des PDG s'ils coupent dans les services, bien, assurément, si on demande de faire des réductions pour être plus performant sur la Côte-Nord, c'est nécessairement ou assurément une coupure dans les services. Image simple, efficace.

Journaliste : Merci.

La Modératrice : Merci.

M. Arseneau : Merci.

(Fin à 10 h 24)

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