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(Onze heures trente et une minutes)
Le Modérateur
:
Bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire.
Prendront, dans l'ordre, la parole Alexandre Leduc, député
d'Hochelaga-Maisonneuve, Michel Courcy, représentant syndical des métallos pour
la FTQ, Anne Dionne, vice-présidente de la CSQ, Léandre Lapointe,
vice-président de la FNEEQ CSN, ainsi que Luc Vachon, président de la CSD.
M. Leduc : Merci. Bonjour,
tout le monde. Un plaisir d'être avec vous aujourd'hui. J'ai déposé un peu plus
tôt, donc, un projet de loi, le projet loi n° 190, Loi sur la mise en
place en milieu de travail de comités de transition juste vers une économie
écologiquement durable.
On est dans un contexte quand même
particulier, où est-ce que les experts nous disent que ça va être à peu près
impossible, voire extrêmement difficile, d'atteindre la limitation de l'augmentation
de 1,5 degré, là, de climat, et toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur
la planète, incluant le Québec, qui est sur notre belle planète verte. Et on a
donc un gouvernement qui est en train de laisser tomber le dossier de l'environnement.
Moi, je me disais que ce serait, au
contraire, le bon moment de pousser une réforme positive, une réforme qui veut
donner une voix aux travailleurs et aux travailleuses dans le dossier de l'environnement,
sur leur plancher de travail. Que ce soit dans le bureau ou que ce soit dans
une usine, dans le secteur public ou dans le secteur privé, il y a des
initiatives qui peuvent être faites, qui sont faites, puis des fois elles ne
sont pas entendues par l'employeur. Il y a des suggestions, il y a des
connaissances, des expertises terrain qui gagneraient à être mises en valeur
dans les différents milieux de travail au Québec, mais il n'y a pas d'infrastructure
prévue pour ça. Il n'y a pas de règles, ou de règlements, ou de manière de
procéder.
Et le projet de loi que je propose, donc,
s'inspire un peu de ce qui s'est fait en santé-sécurité dans le passé pour dire :
On peut mettre en place des comités de transition, avoir des rencontres
patronales-syndicales pour qu'on se parle de tout ça et faire avancer, donc, le
dossier de l'environnement à même les endroits, les shops, les bureaux, le
secteur public, le secteur privé.
C'est quelque chose d'important, de le faire
en ce moment, pourquoi? Parce qu'on connaît des reculs en droit du travail. Au
moment même où on se parle, il y a l'étude du projet de loi n° 101, qui
donne un régime à rabais en dossier de santé-sécurité pour la santé et l'éducation.
On a eu le recul sur le droit de grève. Il y a un projet de loi qui s'en vient,
potentiellement, sur les cotisations syndicales. Il faut donc absolument mettre
quelque chose de positif au jeu. C'était mon intention. C'est mon intention
avec le projet de loi n° 190, et je suis content de voir qu'il y a des
représentants de travailleurs, travailleuses qui sont ici aujourd'hui, qui sont
aussi enthousiastes que moi, en tout cas, j'imagine, et qui vont pouvoir vous
expliquer en quoi ça aura un impact dans leurs milieux de travail respectifs...
M. Courcy (Michel) : Bonjour.
On est... On salue l'initiative de déposer le projet de loi n° 190,
un projet de loi qui va toucher les travailleurs, qui va impliquer les
travailleurs. C'est du positif pour nos milieux de travail. Il va y avoir des
bonnes idées qui vont sortir de là, sûrement, comme il sort des bonnes idées
des comités de santé-sécurité. Ça fait qu'encore une fois nous saluons
l'initiative du projet de loi et de la manière qu'il a été présenté.
M. Lapointe (Léandre) : Alors,
merci. Bonjour, tout le monde. Alors, à la CSN, d'abord, on tient à dire qu'on
salue le projet de loi qui vise à créer des comités paritaires pour la
transition juste, notamment dans les entreprises. Les événements de changements
climatiques, ils sont présents, on sait que ça s'accélère, ça s'intensifie en
fréquence également. L'arrivée de ces changements-là, bien, on doit trouver des
façons de faire pour réagir, être en action tout de suite. Alors, le fait de
créer des comités paritaires dans les entreprises pourrait assurément favoriser
cette transition-là, dans le respect des travailleuses et des travailleurs qui
travaillent justement dans ces entreprises-là.
Si on fait le parallèle avec les comités
santé-sécurité, qui ont vraiment des plateformes très intéressantes pour
trouver des solutions, hein, qui respectent l'ensemble des gens pour assurer
leur sécurité, bien, nous, on pense qu'un comité paritaire sur la transition
juste pourrait faire et jouer le même rôle, c'est-à-dire collaborer,
coconstruire avec les travailleuses et les travailleurs, trouver des solutions
communes pour accélérer cette transition-là justement et respecter les gens qui
travaillent pour assurer leur formation, leur emploi, faire en sorte que leur
entreprise pourra être adaptée aux défis qui sont présents et qui s'en
viennent. Donc, merci pour le projet de loi puis on souhaite que tout ça avance
avec rapidité. Merci.
Mme Dionne (Anne) : Alors,
bonjour. Effectivement, nous saluons, nous aussi, à la CSQ, ce projet de loi,
un projet de loi que moi, je qualifierais de bonbon, et on espère fortement que
le gouvernement en prendra acte. Le personnel des services publics, et en
particulier ceux du secteur de l'éducation, travaille activement afin de faire
sa part pour lutter contre les changements climatiques et pour réduire
l'empreinte écologique, qu'on pense à l'écologisation des cégeps, au mouvement
Acte dans nos écoles, qui est porté par la CSQ depuis plus de 30 ans. Les
centres de services scolaires, les commissions scolaires doivent rendre compte
au gouvernement chaque année en ce qui concerne leur performance
environnementale, mais, sur le terrain, on constate qu'ils n'ont ni les
ressources ni l'expertise pour ce faire, encore moins avec les coupes qu'on
vient d'annoncer depuis le printemps dernier.
La transition écologique passe d'abord et
avant tout par le dialogue social. C'est ça qu'on appelle la transition juste.
On veut s'assurer que et les gestionnaires et les travailleuses et les
travailleurs puissent prendre part et planifier ensemble à l'écologisation des
milieux pour que ça fasse du sens et pour que ça soit fait de façon sérieuse,
coordonnée et efficace. Pour faire face aux gigantesques défis du XXIᵉ siècle,
il faut que tout le monde mette l'épaule à la roue et se sente partie prenante
de la solution. Selon nous, la mise en place des comités paritaires en
transition juste constitue une première étape importante et absolument
nécessaire pour ce faire. Et je finirais en disant : Si le gouvernement
veut être cohérent avec son slogan: Protégeons notre monde, mais voilà un
projet de loi bonbon qui protège tout le monde, les travailleurs, les
travailleuses, l'employeur et la planète.
M. Vachon (Luc) :Bien. Alors, bonjour à tous. Luc Vachon de la CSD. Alors,
bon, à la CSD, depuis toujours, on croit en l'impact extrêmement positif de
l'implication des travailleuses et des travailleurs dans leur milieu de
travail. Alors, un projet de loi comme celui-là, qui vient consacrer
l'importance, le rôle à jouer des travailleuses et travailleurs dans un élément
qui va transformer leur milieu, qui va transformer leur emploi dans les
prochaines années, qui est celui de la transition écologique. Alors, de venir
mettre au jeu cette participation-là, cette contribution-là, on ne peut voir ça
que de façon positive. Et, plusieurs soulèvent l'exemple de la santé-sécurité
au travail, ce n'est plus à démontrer, le caractère positif de l'implication
des travailleuses et travailleurs dans l'amélioration de la santé-sécurité.
Alors, extrapolons ça maintenant au niveau de la transition écologique et à l'ouverture
à ce dialogue-là, l'ouverture à cette contribution-là que les travailleurs et
travailleuses peuvent apporter dans leur milieu. Et qui sait si ça n'ouvrira
pas la discussion maintenant pour la suite des autres transformations, mettre
l'exemple au jeu de ce qui est possible de faire pour les autres
transformations qui sont de nature d'organisation du travail, qui sont de
nature de transition numérique, de transition technologique. Alors, c'est un
bel exemple de ce qui peut fonctionner, de ce qui devrait se produire, et qu'on
encourage au niveau du mouvement syndical très fortement. Alors, de le prendre
d'une approche positive, c'est frais, c'est bien, et on ne peut qu'encourager
ça. Merci.
M. Leduc : Merci à vous
quatre, très apprécié et très inspirant. Peut-être, une dernière salutation en
terminant aux membres des exécutifs des métallos de la Montérégie que j'avais
rencontrés il y a à peu près deux ans et demi puis qui m'ont donné l'idée de
faire ce projet de loi là parce qu'ils me disaient qu'ils étaient en train
d'essayer de négocier des clauses comme ça dans leur convention collective
respective, que ce n'était pas évident, qu'il y avait quand même de la
résistance dans les négos. Puis que, des fois, quand tu négocies des hausses de
salaire, des assurances, bon, le comité de transition, ce n'est peut-être pas
en haut de la pile des priorités, mais on trouvait ça intéressant, puis on
trouvait ça inspirant, puis c'est pour ça que je me suis dit : Tiens, si
on faisait un projet de loi puis ça devenait la norme, comme ce l'est en
santé-sécurité, comme ce l'est en équité salariale par exemple. Ça pourrait
être une contribution, donc, positive, au débat public.
Alors, salutations à tous les
travailleurs, travailleuses dans leurs milieux de travail respectifs qui se battent
pour l'environnement puis qui se battent pour que leurs institutions, leurs
emplois soient intégrés dans une lutte efficace pour la fin des GES, la fin de
la bataille environnementale, qu'on la gagne au Québec puis qu'on contribue,
dans cette bataille-là, au niveau mondial. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, tout le monde. Merci. C'est ce qui met fin au point de presse.
M. Leduc : Bonne journée!
(Fin à 11 h 40)