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Point de presse de Mme Marwah Rizqy, cheffe de l’opposition officielle

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 9 octobre 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

Mme Rizqy : Bonjour, tout le monde. Très contente de vous retrouver aujourd'hui. Alors, je sais que mon chef Pablo... à qui je cède la parole.

M. Rodriguez (Pablo) : Merci beaucoup, Marwah. Bon matin, tout le monde. Bon troisième matin, toujours aussi content de vous voir. J'aurais voulu vous parler de deux choses différentes, des choses différentes de ce qu'on a parlé mardi, mercredi, mais avec ce qu'on apprend ce matin de Thomas Gervais, bien, on va retourner... on va rester sur le même dossier.   Vous savez, on pensait tout avoir vu après SAAQclic, mais là vous avez SIFARH, SIFARH qui est... qui est le nouveau fiasco numérique de la CAQ. Vous savez, ce projet qui a été autorisé en 2022, qui devait coûter, au départ, là, 86... 96 milliards de dollars pour moderniser la gestion financière et l'approvisionnement du réseau de la santé. Trois ans plus tard, donc, aujourd'hui, là, trois ans plus tard, on parle d'un projet qui est rendu à plus de 630 millions de dollars. Donc, on devrait passer de 96 millions, on est rendus à 630 millions de dollars, et ça, ça peut aller jusqu'à 725 millions de dollars. On parle énormément d'argent ici. Puis là, ce n'est pas comme s'il n'y a personne qui avait vu venir quoi que ce soit. Ce n'est pas... Ça n'a pas dû être une surprise pour qui que ce soit. Parce qu'ils ont été avertis cinq fois d'arrêter le projet, le gouvernement a été averti cinq fois, une, deux, trois, quatre, cinq fois. Et ça, c'est la fameuse lettre, celle que Marwah a déposée hier en Chambre, une version qui, à ce moment-là, était caviardée. Et la version qu'on a aujourd'hui, bien, la version non caviardée démontre exactement, exactement mot à mot ce que le gouvernement voulait cacher.

Et il y a une série de drapeaux rouges. Premier drapeau rouge, ça, c'est en juillet 2024, le sous-ministre du ministère de la Cybersécurité, Stéphane Le Bouyonnec, écrit au sous-ministre de la Santé pour dire que les coûts explosent, que le projet est en train de déraper, que le projet dérape, là, déjà, à ce moment-là. Deuxième drapeau rouge, un petit peu plus loin, septembre 2024, le ministre de la Cybersécurité, à l'époque, Éric Caire, écrit à Christian Dubé, le ministre de la Santé, pour lui recommander de suspendre le projet, et, en octobre, juste après, le ministre Dubé lui dit : Non, moi, j'ai décidé de continuer, je ne suspendrai pas le projet. Troisième drapeau rouge, mars 2025, Santé Québec reçoit un audit dévastateur au niveau de ce projet-là. Quatrième... là, on en a, des drapeaux, là... quatrième drapeau rouge, et c'est toujours en mars 2025, le nouveau ministre de la Sécurité... parce que là, ils changent, entre-temps... donc, Gilles Bélanger, il demande au ministre Dubé d'arrêter le projet sans délai, il dit : OK, là, là, ça ne va pas bien, là, on l'arrête tout de suite. Et cinquième drapeau rouge, en juin 2025, le sous-ministre Stéphane Le Bouyonnec, qui recommande officiellement d'annuler complètement le projet et il dit, noir sur blanc — d'ailleurs, on peut le lire — que les coûts sont hors de contrôle, et que le contrat est défavorable pour l'État.

C'est extrêmement sérieux, là, et, encore une fois, là, ce n'est pas un, ce n'est pas deux, ce n'est pas trois, ce n'est pas quatre, c'est cinq drapeaux rouges, en une courte période, qui disent, noir sur blanc : Aïe! arrêtez ça, ça ne va pas bien. Puis, malgré ça, malgré tout ça, Christian Dubé continue, et réclame plus d'argent, et continue de défendre son projet. Et le pire dans tout ça, c'est qu'avant-hier, en Chambre, là M. Dubé joue les innocents puis il dit : Ah! bien, je n'étais pas au courant. «Come on», pas au courant, après tous ces drapeaux-là, c'est impossible, on le sait.

Alors, il y a eu cinq avertissements, cinq clairs avertissements, puis il n'était pas au courant. Le gouvernement n'a absolument aucune crédibilité, de façon générale, je vous dirais, bien, encore plus au niveau de la gestion, au niveau de la saine gestion, au niveau de la mise en branle de projets qui sont importants pour le Québec. Et c'est toujours la même recette : des projets mal ficelés, mal suivis, il n'y a personne qui n'a rien vu, il n'y a personne qui sait quoi que ce soit, il n'y a personne qui n'a rien... qui n'a rien lu. Alors, on demande au gouvernement, on exige du gouvernement de faire preuve de transparence. Fini les cachettes, fini le caviardage, les Québécois méritent d'avoir toute l'information, et je veux savoir aussi depuis quand que François Legault le sait. Merci.

Journaliste : Bien, M. Rodriguez, si je peux me permettre une question peut-être plus large, là, parce que vous l'avez vu aussi à Ottawa : Pourquoi les gouvernements... c'est la même chose au fédéral, avec le dossier des... du registre des armes à feu ou de Phénix... pourquoi les gouvernements ont autant de difficultés à mener à bien des projets informatiques à un coût raisonnable?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, dans le cas... dans le cas du gouvernement du Québec, c'est systématique, là. Et moi, ce qui m'inquiète, et la question se pose... Prenez le cas de SAAQclic. Puis on peut parler aussi de plusieurs autres dossiers, mais... Vous avez un ministre qui n'entend rien, vous avez un autre ministre qui... lui, il ne voit rien, vous avez le chef de cabinet du premier ministre que... lui, ni voit rien ni entend rien, et le premier ministre lui-même n'entend rien et ne voit rien. Alors, la question se pose : C'est qui qui gouverne? Qui dirige le Québec actuellement?

Journaliste : Puis, si c'est systématique, comme vous dites, est-ce que de simplement tirer la plug sur les projets qui envoient des drapeaux rouges, c'est vraiment la chose à faire, ou il y a une réflexion plus profonde?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, premièrement, ça prend... ils doivent admettre qu'ils l'ont mal géré là, qu'ils l'ont échappé là, et apporter des correctifs importants. Parmi les correctifs, on a plusieurs suggestions au Parti libéral du Québec, par exemple, au niveau de la formation des hauts fonctionnaires, au niveau de la formation de ceux qui négocient le contrat, des meilleures étapes de suivi en cours de route. Lorsqu'on implante un projet, par exemple, lorsqu'on le met en branle, comme SAAQclic, qu'on y aille par projet pilote, par région, au lieu de faire tout d'un coup. Ces choses-là, là, ce n'est pas de la magie, là, ce n'est pas... ils auraient pu prévoir ça. Je pense qu'il y a une incompétence chronique au sein du gouvernement, aussi, un genre de laisser-aller, ce n'est pas grave. Mais c'est très... c'est très...

Journaliste : On voit la même chose au fédéral.

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, vous poserez la question au fédéral. Mais...

Journaliste : ...par exemple... à 60 millions...

M. Rodriguez (Pablo) : Vous irez poser la question au fédéral. Ça fait longtemps que j'ai traversé le pont, puis je suis bien chez nous, ici, au Québec.

Journaliste : ...je vous pose une question générale : Pourquoi les gouvernements? Puis ce n'est pas juste le gouvernement du Québec. On est... on dirait qu'on n'est pas capables de... des projets informatiques.

M. Rodriguez (Pablo) : Ce n'est pas... Moi, je vous dirais que ce n'est pas les gouvernements. Je ne pense pas que tous les gouvernements dans l'histoire de l'humanité, que ce soit chez nous, au Québec, au Canada, ailleurs, ont fait preuve d'incompétence comme on voit, actuellement, de la part du gouvernement Legault. Ils sont ne pas capables de réussir un projet et...

Journaliste : ...manque de personnel, manque d'informaticiens, manque d'ingénieurs. Ils s'en vont travailler au privé. Là, on est dans un processus de réduction de personnel, donc on va perdre encore de l'expertise. Quand il y aura des gros projets à faire, on va être encore obligés d'aller à l'externe. Il n'y a personne qui est assez compétent pour contrôler, sauf souvent des jeunes qui commencent dans le milieu avant de partir pour le privé. Ce n'est pas ça, le problème?

M. Rodriguez (Pablo) : Moi, je vous dirais qu'il y a un manque de volonté politique de prendre ça au sérieux. Vous avez assisté à la période de questions. Quand Marwah a posé des questions très directes au premier ministre, vous avez remarqué la désinvolture et des attaques en retour, plutôt que prendre la question au sérieux et de répondre de façon... répondre de... répondre de façon factuelle... répondre de façon factuelle.

Deuxièmement, réaliser qu'on a un problème de fond, mettre les bonnes personnes aux bonnes places, avoir des mécanismes de reddition de comptes et d'avoir... d'avoir les bonnes personnes au bon endroit. Et actuellement je n'ai pas l'impression qu'ils prennent ça au sérieux.

Journaliste : Mais est-ce que ce n'est pas la preuve, cette lettre-là, que le MCN fait son travail?

M. Rodriguez (Pablo) : C'est la preuve qu'il n'y a pas grand monde qui fait son travail. C'est ça.

Journaliste : ...je pense, là, ce que vous réclamez, c'est la mise sur pause des projets. Puis c'est exactement ce que M. Le Bouillonnec fait dans sa lettre.

Mme Rizqy : M. Le Bouillonnec, j'attire l'attention dans la lettre parce que le premier ministre, hier, a dit qu'on mélangeait ministre et sous-ministre, comme par exemple pour dire que ça n'a pas remonté par exemple au ministre de la Santé.

Dans la lettre de M. Le Bouillonnec, à deux reprises, clairement, M. Dubé a été avisé personnellement. Et, ça, ça fait au moins un an.

Pour répondre à l'autre question, quel est le problème, je vais vous le dire de façon très franche, autant dans SAAQclic que dans SIFA, c'est le fligne-flagne.

Permettez-moi d'expliquer. En 2022, lorsqu'ils ont annoncé le projet SIFARH, ils ont dit à la population 202 millions de dollars. C'est ce qui nous a été présenté. Été 2022, on est à la veille d'une élection. La réalité, c'est que c'est le coût global qu'ils ne nous ont pas donné. Le coût global, ils le savaient depuis 2022 que c'était 1.2 milliard de dollars. Mais ils savaient que s'ils disaient aux Québécois que faire le virage numérique en santé, c'était 1.2 milliard de dollars pour SIFARH, tout le monde au Québec aurait dit : Un instant!

La première personne qui l'aurait dit, ça aurait été François Legault. Parce qu'aux crédits du 30 avril 2025, il a dit : Aïe! Un instant! SIFARH, 400 millions de dollars, et je le cite, «c'est irraisonnable». Si 400 millions de dollars, c'est irraisonnable, 1,2 milliard, c'est quoi? De la négligence? Puis...

Des voix : ...

Mme Rizqy : Une seconde. Je veux juste... Pardon?

Journaliste : Comment on arrive à ces montants-là? Je comprends, là, tu sais, vous donnez des chiffres...

Mme Rizqy : Parce que la Vérificatrice générale le dit.

Journaliste : ...est-ce qu'il manque de personnel compétent pour faire des vérifications diligentes puis avoir des informaticiens qui sont capables de monter des systèmes au gouvernement du Québec? C'est ça qui a été décrié au cours des 10 dernières années. La fonction publique n'a pas l'expertise pour faire ces projets-là.

Mme Rizqy : Avez-vous lu l'audit de performance pour SIFARH? Moi, non. Pourquoi? Parce qu'il n'est pas rendu public. Pourquoi il n'est pas rendu public? Parce que, quand on fait juste lire la lettre de M. Le Bouillonnec, on se rend compte que c'est déjà dévastateur. Mais, malgré qu'ils ont dit à M. Dubé : Ça va être dévastateur, malgré qu'il y ait un travail sérieux qui a été fait par les gens, les fonctionnaires pour dire : Arrêtez, c'est une hémorragie, Christian Dubé continue, tête baissée, à foncer puis demander plus d'argent.

L'autre chose, c'est que si on remettait aux Québécois d'entrée de jeu le contrat global et si on écoutait Mme Guylaine Leclerc, au lieu de l'attaquer comme François Legault l'a fait en disant : Non, non, nous, on regarde juste la livrance... la délivrance du projet, c'est-à-dire le coût pour donner et non pas les récurrences, désolée, là, mais on est en train de faire un fligne-flagne.

Il faut regarder non seulement combien ça nous coûte, livrer le projet, mais combien ça va nous coûter chaque année pendant 15 ans. Ce contrat-là, dès le départ, François Legault et son équipe savaient que c'était 1,2 milliard de dollars. C'est marqué noir sur blanc que ça a passé au Conseil du trésor.

Journaliste : ...il y a-tu assez de monde compétent dans la fonction publique pour faire ces projets-là?

Mme Rizqy : Moi, à ce stade-ci, tant et aussi longtemps que je n'ai pas l'audit de performance, je ne suis pas en mesure de vous répondre. Puis c'est pour ça qu'on veut l'avoir. Parce que moi, juste avec la lettre de M. Le Bouillonnec, ils ont été capables de lever le drapeau rouge dès 2024. Le contrat a été signé le 1er mars 2024, l'encre n'a même pas eu le temps de sécher qu'immédiatement le MCN a dit : Arrêtez le contrat.

Journaliste : Bien, ce n'est pas la preuve justement qu'il y en a des contrôles...

Mme Rizqy : Ils l'ont fait mais... Ils l'ont fait, eux, de lever... Ils ont fait leur travail. Oui. Mais pourquoi Christian Dubé et son équipe n'ont pas écouté? Pourquoi il refuse de répondre à Thomas Gerbet cette question-là? Il dit : Je ne veux pas répondre. Mais il a le devoir et l'obligation morale de nous répondre. Les Québécois sont parmi les plus taxés au monde. C'est notre argent. Et là, en ce moment, on est en train de le dilapider...

Journaliste :  ...pourquoi... pourquoi... Là, vous attribuez ça beaucoup à la CAQ, mais sous les Libéraux...

Journaliste : Non, mais SAGIR... SAGIR a doublé de coûts. Il y a eu des rapports... Il y a eu des rapports du Vérificateur général pour la mauvaise gestion des contrats informatiques sous des gouvernements libéraux au Québec.

Journaliste : Système de télécommunication.

Journaliste : Je veux dire, système de télécommunication RENIR. Ça n'arrête pas. Donc là, vous identifiez un parti politique, mais il n'y a pas... C'est quoi, la solution pour quelque chose de plus profond dans les problèmes?

M. Rodriguez (Pablo) : Mais il y a une succession d'échecs, d'erreurs et de fiascos avec le gouvernement actuel. Je vous ai... Je vous ai suggéré des solutions. Et d'ailleurs on travaille sur une proposition très concrète sur comment améliorer toutes ces situations-là, mais je l'ai dit tantôt : meilleure formation des... de nos fonctionnaires, meilleure formation de ceux qui négocient les contrats, meilleure formation de ceux qui supervisent les contrats, des rencontres plus statutaires au niveau des mécanismes de suivi et de contrôle.

Moi, quand j'étais ministre, par exemple, je rencontrais régulièrement mes hauts gradés, sous-ministres, sous-ministres adjoints, responsables de projets. Pour quoi? Pour éviter ces choses-là. Est-ce que... Et pourtant j'étais ministre de ministères de milliards de dollars... de dollars. Mais ma responsabilité à moi, parce qu'ultimement c'est le ministre, c'est de s'assurer que ça fonctionne, et c'est ce que je faisais. Et c'est ce que le CAQ ne fait pas actuellement, mais au moins qu'ils l'avouent puis qu'ils ne se cachent pas.

Journaliste : M. Rodriguez, j'aimerais vous entendre sur le fait que M. Legault s'est adressé majoritairement en anglais, au Château Frontenac, dans un discours. Vous arrivez d'Ottawa. On remarque aussi que M. Carney s'adresse très peu en français lorsqu'il s'en va sur diverses tribunes. Est-ce qu'un chef de gouvernement du Québec doit s'adresser majoritairement en français devant un parterre de gens d'affaires, notamment, ou même de dignitaires américains?

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, quand on est chez nous, définitivement. On est dans la capitale nationale. De ce que je comprends, il y avait un système de traduction simultanée. Moi, je l'ai vécu très souvent dans ma vie, et, lorsque vous avez ce système-là, par courtoisie, vous allez parler un peu la langue des autres, si 8c'est possible, mais sinon vous êtes chez vous, vous parlez français, et même ailleurs. J'ai fait des discours aux Nations Unies, à l'Assemblée générale des Nations Unies, mon discours était majoritairement en français. J'ai fait des discours à bien des endroits. Lorsque vous avez une traduction simultanée, particulièrement chez nous, dans notre capitale nationale, à Québec, bien, c'est notre langue qui doit prédominer.

Des voix : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Pardon?

Journaliste : ...la constitution aujourd'hui?

M. Rodriguez (Pablo) : C'est quoi?

Journaliste : Votre degré d'impatience concernant...

M. Rodriguez (Pablo) : Ah! je ne m'en peux plus. Mais...

Journaliste : Est-ce que c'est une journée historique?

M. Rodriguez (Pablo) : Vous savez, moi, je pense que c'est une journée où il y a une occasion manquée, une occasion... On ne peut pas déposer deux, trois fois une constitution, hein, puis que... je l'ai dit, on ne réécrit pas des petits bouts d'une constitution pour les effacer puis recommencer.

Une constitution, c'est un document qu'on va prendre pour interpréter d'autres lois. Une constitution, c'est un document qui fait état de qui on est comme nation, de qui on est comme peuple. Et ce document-là requiert, ne serait-ce que par respect pour lui-même, pour le document en soi, une consultation qui soit large et qui soit approfondie, qu'on aille discuter avec les Québécois à travers le Québec, qu'on parle avec les experts, qu'on parle avec les Premières Nations, qu'on parle avec les différents partis politiques. C'est absolument... C'est absolument essentiel.

Journaliste : ...dans la constitution, vous allez le savoir à...

M. Rodriguez (Pablo) : Bien, c'est ça, le problème.

Journaliste : ...à 10 h 05, là, mais ce n'est pas un peu prématuré de critiquer un contenu, absent ou présent, que vous ne connaissez pas? Pourquoi vous n'attendez pas de voir ce qu'il y a dans la constitution pour critiquer le contenu? Vous dites...

M. Rodriguez (Pablo) : Mais le processus, il est connu. Le processus, il est fini aujourd'hui. Il s'en va puis il le dépose ici.

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Mais je n'ai pas... je n'ai pas à vous expliquer... chacun d'entre vous, vous avez une expérience extraordinaire, là, et que je respecte énormément, mais, vous savez, lorsqu'on prend un document politique, rédigé par un parti politique, qu'on le dépose en plein milieu d'un Parlement, à l'Assemblée nationale, ça se transforme en quoi? En document politique issu d'une formation politique spécifique qui devient source de débat politique et partisan. Ce n'est pas ça, une constitution. Une constitution doit atterrir à l'Assemblée nationale après avoir fait... après qu'il y eut des consultations extrêmement larges, après qu'il y ait un groupe d'experts qui se soit penché... l'ait rédigé, pas un ministre sur un coin de table, parce qu'encore une fois on ne rédige pas des petits bouts pour ensuite les effacer puis recommencer. C'est plus que ça, une constitution.

Journaliste : ...sur une loi, quand on étudie un projet de loi, c'est... quand on amène des amendements, par exemple, sur des articles, on en enlève des petits bouts, on en ajoute, on enlève des virgules, on met des mots, etc. Mais là j'ai l'impression que vous êtes en train de critiquer un contenu que vous ne connaissez pas...

M. Rodriguez (Pablo) : Je suis en train de continuer... critiquer...

Journaliste : Moi, ma question, c'est : Si c'est bon... Mettons que c'est bon, ce qu'il y a dedans, là, exemple, que ça fait votre affaire, allez-vous voter pour ou contre?

M. Rodriguez (Pablo) : Le processus, il n'est pas... il n'est pas acceptable...

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : C'est parce que vous me parlez du contenu. Moi, je vous parle de la façon dont le document nous arrive, c'est un document fondamental, on parle de la constitution encore une fois, un projet, hein, un projet de loi... plus important que les autres qui doit unir un peuple et non pas le diviser, qui doit faire état...

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : ...si vous me permettez deux secondes, qui doit faire état de consensus, qui doit être rédigé par un comité d'experts non partisan, pas par le ministre qui a une... politique très partisane. Et on l'amène ici pour en débattre de façon partisane. Le document mérite mieux que ça.

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Pardon?

Journaliste : Une question qui se répond par un oui ou un non. Est-ce que quelqu'un de votre formation politique ou vous avez été rencontré concernant la constitution?

M. Rodriguez (Pablo) : M. Morin, André Morin.

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Non. M. Morin a été consulté, puis c'est un grand expert, c'est quelqu'un, d'ailleurs, qui se penche sur le dossier parce que la constitution...

Journaliste : ...vous l'avez rencontré dans le corridor?

M. Rodriguez (Pablo) : ...si vous me permettez, la constitution, OK, est quelque chose d'extrêmement important pour le Parti libéral du Québec, vous le savez, on en a discuté depuis des générations. Benoît Pelletier avait travaillé là-dessus. Et, l'année dernière, lors du Conseil général du Parti libéral du Québec, les membres ont clairement mandaté l'aile parlementaire, les dirigeants du parti, de travailler sur le projet de constitution, ce que l'on fait aussi, en passant, comme parti. On a plusieurs propositions, on a plusieurs idées.

Il y a eu une rencontre, une courte rencontre, oui, mais ce n'est pas ça, le processus large de consultation. Le processus large de consultation, ça inclut un paquet de monde, ça inclut aussi les discussions qu'on peut avoir en caucus, ça inclut des experts en la matière, ça peut inclure des gens de différents...

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : Pardon?

Journaliste : Sébastien Proulx, l'auteur du rapport Proulx-Rousseau, c'est un ancien ministre libéral, M. Rousseau, c'est un péquiste.

M. Rodriguez (Pablo) : Mais ça ne change rien au fond de la chose. On discute, on tourne en rond, là. Parce que là, actuellement, on est en train de parler du fait qu'il n'y a pas eu de consultation... il n'y en a pas eu. Un tel document le mérite, et ça doit être rédigé par un groupe d'experts non partisan. Il y a peut-être des bonnes choses là-dedans, on ne le sait pas, c'est ça, le problème, on ne le sait pas, on devrait le savoir, on ne devrait pas l'apprendre à la dernière minute.

Journaliste : ...

M. Rodriguez (Pablo) : On va l'apprendre de ce que le ministre lui-même a rédigé seul de son côté, alors que...

Journaliste : ...en raison de la façon dont ça a été fait, c'est non pour vous, là.

Journaliste : C'est mauvais.

M. Rodriguez (Pablo) : Oui, vous avez raison, c'est-à-dire qu'on ne peut pas appuyer puis dire : Oui, c'est une bonne idée. Les gens nous demandent d'être cohérents, et une des choses les plus importantes, pour un politicien, c'est de la cohérence. On est cohérents, mais on dit : Non, ce n'est pas une bonne idée de déposer un document qui n'a pas fait partie de notre processus... qui n'a pas été rédigé par un groupe indépendant d'experts, mais plutôt par la ministre seule dans son coin.

Journaliste : ...mettons que, là, moi, je m'en vous voir, je ne vous consulte pas, mais je vous donne une tarte aux pommes, puis vous aimez ça, la tarte aux pommes, allez-vous me dire : Je ne la prends pas, vous ne m'avez pas consulté, vous auriez dû me le dire avant que vous alliez me donner une tarte aux pommes?

M. Rodriguez (Pablo) : ...une tarte au sucre, j'aurais préféré. Mais le rapport Rousseau, lui-même, dit que ça prend une consultation transpartisane, qu'il faut élargir le processus de consultation, ce qui n'a pas été le cas. C'est pour ça que, moi, je dis que c'est une occasion manquée, je pense même que c'est une erreur historique. À partir du moment où on met le document, excuse-moi, mais à partir du moment où est-ce qu'on met le document dans une enceinte qui est ultrapartisane, vous le savez, vous êtes ici, vous connaissez ça mieux que moi, moi, je viens de débarquer, là. Tu sais, vous connaissez... la consultation aurait dû se faire de façon beaucoup plus large, en incluant différents éléments de la société.

Journaliste : Once you've said that you are against the process, but it's going to be tabled in a couple of hours. How… We don't know yet if this Constitution project will break through, will resonate, like will resonate in the general public. We don't know if the Quebeckers will like this idea, will think that it's a good idea. How would you distinguish yourself as the official opposition in making sure that this constitution is the constitution of all Quebeckers, and it does matter?

M. Rodriguez (Pablo) : Well, first of all, we shouldn't be where we are at this moment…

Journaliste :

M. Rodriguez (Pablo) : …we should have in our hands a document that went through all consultations that included different segments of society, including First Nations, discussions with different parties, experts in this and that. We are working on our side, on different ideas for a constitution. We've been mandated by the members, it's something that is very important for us, Liberals, and it's been important for generations, right? So, we have our own ideas, we have… But the problem is that there was no opportunity for the society to discuss this at large. It's been drafted by one person tabled in a forum... partisan, the National Assembly and it should have been something... it should have been a different process. I think it's a missed opportunity.

Journaliste : Merci.

M. Rodriguez (Pablo) : Merci tout le monde.

(Fin à 8 h 24)

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