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Point de presse de M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 23 octobre 2025, 9 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

9 h (version non révisée)

(Neuf heures deux minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour. Bienvenue à ce point de presse sur le regroupement familial. Donc, on aura André Albert Morin, le député de l'Acadie, qui va prendre la parole. Il est accompagné de membres de l'organisme Québec Réunifié. Donc, on aura... Marie-Gervaise Pilon, qui est coordonnatrice de campagne, et Jean-Sébastien Gervais, qui est responsable des opérations, qui vont prendre la parole. Par la suite, s'ensuivra d'une période de questions.

M. Morin : Alors, bonjour. Ce matin, je vais vous parler du regroupement familial, mais surtout de l'entêtement idéologique de la CAQ qui empire la situation. Pour le regroupement familial au Québec, les délais, c'est 39 mois, ailleurs au Canada, on parle d'environ 15 mois. 39 mois pour réunir une famille, c'est inhumain.

Présentement, avec le gouvernement de la CAQ, il admet 10 600 dossiers, c'est le seuil que le gouvernement envoie à Ottawa. Pourtant, pourtant, plusieurs ont déjà un certificat sélectionné par le Québec et ils attendent la résidence permanente. Mais à cause des seuils de la CAQ, présentement, bien, les délais s'allongent. Il y a présentement 42 000 dossiers en attente. Mais vous suivez probablement la commission avec la planification de l'immigration, et là vous avez des propositions que le gouvernement a faites, scénario A, on voudrait descendre ça à 5 800 pour le regroupement familial. Alors là, on ne parle plus de 39 mois, là les délais explosent. Le scénario B, c'est 8 100, le scénario C, c'est 10 400.

Mais, dans tous les cas, les délais vont allonger. 39 mois, avec un seuil de 10 600, imaginez ce qui va arriver si le scénario A est retenu avec 5 800, le délai va passer à 78 mois, ça va littéralement exploser, plus de six ans. C'est cruel pour des familles, et ça je tiens à le dénoncer. Avec son obsession des seuils, contrairement à ce qu'il affirme, le ministre Roberge ne fait plus du Québec une terre d'accueil pour le regroupement familial. Il n'y a aucune raison que les délais soient aussi longs. C'est une véritable injustice que je dénonce, et je cède maintenant la parole à Mme Marie-Gervaise Pilon. Merci.

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : Merci, M. Morin. Il y a bientôt deux ans, j'étais ici, à ce micro, pas exactement celui-ci, mais sur le même étage, en compagnie de mes amis Sacha et Antoine, pour dénoncer les délais du regroupement familial qui était, à l'époque, à 41 mois. Ça a été 41 mois d'attente pour la résidence permanente de mon mari William, qui attendait patiemment au Royaume-Uni. Depuis, Antoine a terminé son parcours, et Sacha, un brillant médecin spécialiste, a quitté le Québec. Il ne voulait pas vivre trois ans sans sa femme qui pourrait, donc...


 
 

9 h 05 (version non révisée)

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : ...accepter cela. Certainement pas Normand, qui a été emporté par un infarctus avant que sa conjointe Marleine ne puisse le rejoindre. Certainement pas Pierre qui maintient la sécurité de nos aéroports pendant que ses enfants grandissent loin de lui. Certainement pas Jade, qui a épousé l'homme de sa vie la semaine dernière et qui devra attendre plus que trois ans et peut être bien plus avant de pouvoir faire vie commune avec son mari. Et certainement pas Dave qui est lui aussi pris dans cet engrenage depuis 2023, ou Kim qui le voit son mari que trois semaines par année. Je vous présente Jean-Sébastien Gervais qui, lui aussi, n'a pas accepté d'attendre trois ans et qui a dû faire des choix déchirants pour être avec son mari.

M. Gervais (Jean-Sébastien) : Merci, Marie. En 2020, lorsque j'ai rencontré Paolo, je ne m'attendais pas à devoir étaler ma vie au grand jour aux médias comme je le fais présentement aujourd'hui. C'est une attente qui est quand même assez longue. En 2022, on avait initialement déposé un visa visiteur, visiteur qui a duré 430 jours avant d'avoir une réponse négative à l'idée de pouvoir vivre ensemble quelques mois ici, au Canada, avant de se marier. Ça a été malheureusement refusé. On a attendu neuf mois pour avoir le fameux certificat de mariage par le directeur de l'état civil au Québec. Donc, ça rajoute déjà aux délais de trois ans de traitement. Et étant donné que le visa visiteur était déjà long, l'attente était déjà assez longue avant de pouvoir se rencontrer, en 2023, j'ai pris la décision en changeant de travail, donc baisse de salaire aussi, d'aller vivre aux Philippines et attendre avec mon conjoint d'avoir la résidence permanente. À ce moment-là, les délais étaient de 13 mois au moment du dépôt de notre demande.

25 mois plus tard, malheureusement, ce n'est toujours pas réglé. Malgré que toutes les étapes soient complétées depuis novembre 2024, donc ça fait exactement un an que tout est complété, on est dans un... dans une zone grise, dans un flou administratif. Il n'y a rien qui se passe. Et pire, on nous demande de refaire à grands frais la visite médicale pour réévaluer la santé de Paolo. Donc, vraiment, les étapes pour la réunification familiale sont longues, sont très longues à monter, très longues à démontrer, très longues à préparer. C'est préparé avec un avocat et, malgré tout, alors que c'était sensé d'être 13 mois, deux ans plus tard, les délais ont changé, et on est quand même pénalisés de vouloir suivre l'immigration de façon légale.

Donc l'attente... Donc, émotionnellement, le fait de devoir quitter et retourner au pays pour des raisons professionnelles, c'est très difficile. C'est sûr que je me considère quand même privilégié par rapport aux autres personnes qui attendent, eux, de leur côté, ici au Québec, sans pouvoir se voir plus que peut être deux ou trois semaines par année, dont des vacances annuelles. Mais ce n'est pas le cas de malheureusement tout le monde. Économiquement aussi, c'est très difficile parce que j'ai dû maintenir... Parce que j'ai continué à payer mon loyer ici et vivre là-bas. Ça a été des... Ça a été des dépenses additionnelles, des assurances, des pertes de salaire, parce que j'avais aussi une charge de cours à l'université et que j'ai dû me résigner pour pouvoir vivre à l'étranger. C'est des choix qui ont été faits, mais c'est des choix coûteux. Et lors du... Comme je le disais, je le mentionnais lors de mon départ, je m'attendais à quitter temporairement de 12 à 13 mois pour pouvoir revenir ensemble, et malheureusement ça n'a pas été... cas n'a pas été le cas. Merci de votre attention. Et j'aimerais redonner la parole à Marie qui présentera les recommandations de Québec Réunifié.

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : Merci Jean-Sébastien. Alors, selon IRCC, nous sommes plus de 30 000 couples en attente. Les Québécois ne vont pas, du jour au lendemain, parce que leur gouvernement instaure des délais prohibitifs, cesser de voyager et de tomber amoureux. Québec Réunifié se veut la voix de ces couples. Et nous demandons au premier ministre et à son cabinet de nous respecter et surtout de respecter notre autonomie. Le Québec est une nation qui tient à l'égalité des genres. Il est inconcevable dans une société libre et démocratique que le gouvernement s'ingère ainsi dans la vie privée et familiale de ses électeurs et contribuables. Nous demandons donc à ce que notre droit à l'autonomie soit reconnu et respecté et à ce que nous soyons traités avec le même respect que nos concitoyens canadiens qui, eux, attendent autour d'un pour commencer leur vie commune au pays. Les délais à venir, qui iront jusqu'à 10 ans dans le pire scénario, condamneront les Québécois expatriés à le rester et forceront ceux qui sont ici à quitter le Québec. Le gouvernement du Québec doit autoriser IRCC à traiter les dossiers sélectionnés par le Québec sans mise sur pause arbitraire. Le ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration doit reprendre les émissions de CSQ dans la catégorie du regroupement familial...


 
 

9 h 10 (version non révisée)

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : ...les délais sont tels qu'il est possible de mourir sans voir le dossier de son conjoint réglé. Le 27 novembre 2023, une maman gatinoise... est décédée alors que son conjoint n'avait pas sa résidence permanente. Les enfants du... sont maintenant tributaires du processus d'immigration humanitaire pour leur papa.

De tels drames ne doivent pas être facilités par la bureaucratie étatique. C'est une question de volonté politique. Les parrains du Québec ont la capacité d'accueillir leurs conjoints. Il est temps que le gouvernement fasse preuve de bonne volonté et reconnaisse que ce sont des Québécois qui ont sélectionné ces immigrants, comme Jean-Sébastien l'a fait, comme je l'ai fait. Merci infiniment pour votre temps.

La Modératrice : On va maintenant passer à la période de questions.

Journaliste : Je peux commencer. Bonjour. On est dans une discussion évidemment sur les seuils d'immigration de manière un peu plus large. Demandez-vous à ce que les cas dont vous parlez soient traités séparément, je dirais, ou, en tout cas, de manière particulière, versus tous les cas d'immigration?

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : Effectivement, dans le mémoire que nous avons déposé, nous avons demandé à ce que les cas qui ont 12 mois d'attente et un CSQ soient traités hors seuils. Ils ont déjà été sélectionnés par le Québec, ils ont déjà attendu la norme canadienne, ils ne devraient pas compter dans les seuils d'immigration.

Journaliste : ...tous ces délais, vous avez même parlé jusqu'à 10 ans. Peut-être juste comprendre d'où vient ce chiffre.

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : Bien sûr. Alors, on a calculé, c'est un calcul que nous avons fait. Nous avons des mathématiciens dans notre équipe. Donc, en fait, on part... on part donc de l'inventaire actuel en assumant un rythme normal d'applications, donc, on parle d'à peu près 12 000 applications par année pour les conjoints, et on calcule ensuite l'inventaire tel qu'il aurait lieu si on traitait seulement 5 800 demandes par année. Donc, avec 5 800, on se rend facilement jusqu'à 10 ans, pour 2030, si mon souvenir est bon. Et si vous souhaitez voir la feuille de calcul, il nous fera plaisir de la partager.

Journaliste : Bien, juste pour comprendre encore une fois, dans tous ces délais-là, est-ce que ce n'est vraiment qu'une question de capacité de nombre de places ou il y a d'autres raisons aussi, là, tu sais, administratives ou autres?

Mme Pilon (Marie-Gervaise) : Écoutez, je pense que c'est une question qui serait une excellente question à poser au ministre. En ce qui nous concerne, nous avons la capacité d'accueil pour nos conjoints, nous avons des logements, nous sommes en mesure de les aider à s'intégrer et à se franciser, nous sommes responsables d'eux pendant trois ans. Nos conjoints arrivent généralement jeunes, ils ont passé un examen médical, parfois plusieurs fois, comme Jean-Sébastien l'expliquait. Donc, il n'y a pas vraiment de raison de limiter l'accès à nos conjoints. D'autant plus qu'en ce moment le gouvernement du Québec n'est pas en mesure de calculer l'usage que font les conjoints des services publics, comme nous l'avons montré dans un article qui est sorti ce matin, et le rapport est disponible sur notre site Web. Merci.

Journaliste : Très bon article, d'ailleurs. Ma question est pour M. Morin. Est-ce que vous, vous êtes favorable, au Parti libéral du Québec, à la proposition que fait Québec Réunifié, c'est-à-dire de faire en sorte que les demandes en matière de regroupement familial soient exclues des seuils? Est-ce que c'est ça, la solution pour vous?

M. Morin :En fait, vous savez, au Parti libéral... Moi, ma position, ça a toujours été de dire : Le regroupement familial, là, c'est quelque chose qui est tellement, tellement humain qu'on devrait les traiter en priorité. C'est d'ailleurs les propositions que j'ai faites, c'est dans l'espace public, et le gouvernement devrait, le plus rapidement possible, s'assurer qu'il n'y aura pas ces arrérages de dossiers. Je l'ai publié, je l'ai dit, parce que les délais augmentent sans cesse, d'ailleurs, vous en avez la preuve ce matin, et en plus, en plus, à cause des limites qu'impose le gouvernement de la CAQ, bien, Ottawa est pris avec un nombre x à traiter. Et il n'y a pas de raison pour qu'on ne puisse pas réunir des familles plus rapidement. Voilà.

(Fin à 9 h 15)


 
 

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