Point de presse de Mme Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie et d’innovation, et M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de services sociaux
Version préliminaire
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Le mercredi 26 novembre 2025, 8 h 20
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
8 h 29 (version non révisée)
(Huit heures vingt-sept minutes)
Mme Zaga Mendez : Bonjour,
tout le monde. Je vais faire un petit retour sur la mise à jour économique
d'hier. Là, ce qu'on a vu avec les, en fait, l'absence de mesures, puis la
seule mesure qui est sur la table, bien c'est une opportunité qui est ratée
pour la CAQ de venir soulager les coûts de la vie chez les Québécois et
Québécoises qui souffrent en ce moment de payer leur épicerie, de payer le
loyer, la mesure qui est présentée, là, on la divise par mois, ça représente
seulement 11 $ par mois pour les familles, là. Ça, c'est... ce n'est même
pas cinq cafés au Tim Hortons, ça ne paye pas une épicerie, ça ne vient pas
soulager la pression que les gens ont quand ils vont recevoir la hausse de loyer
dans quelques mois.
C'est... la deuxième chose qu'on observe
dans cette mise à jour, c'est la plus grande coupure en environnement de
l'histoire du Québec, je vous dirais. On a 2 milliards qui vont
disparaître en lutte aux changements climatiques. 1,8 milliard qui vont être
détournés des fonds d'électrification et 200 millions qui ont été coupés
dans l'application du plan pour une économie verte. Ça, c'est 2 milliards
de moins en lutte aux changements climatiques, on n'a jamais vu ça au Québec,
c'est la plus grande coupure en environnement. La CAQ, là, nous fait le plus
grand recul avec cette mise à jour là. Depuis qu'elle est élue, la CAQ, on a
poussé pour qu'ils aillent une conscience environnementale, ils ont déposé un
plan, ils ont fait mis de côté des milliards de dollars dans les fonds
d'électrification, ils ne les ont jamais utilisés, ils n'ont pas agi et,
aujourd'hui, on perd 2 milliards en l'environnement, c'est énorme. C'est
un grand recul pour la lutte climatique ici au Québec.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Alejandra. Bonjour, tout le monde. Écoutez, vendredi dernier, j'ai été
accompagné par un organisme terrain dans ma circonscription pour aller faire le
tour des campements. Ce n'est quand même pas toujours évident de rentrer dans
les campements, puis là, on est allé et on est vraiment allé à la rencontre des
gens en situation d'itinérance. J'ai parlé à beaucoup de monde, beaucoup de
gens, qui avaient peur, qui ne voulaient pas passer l'hiver dehors, mais pas du
tout, là. Déjà les temps froids avaient commencé, puis ils m'ont dit qu'ils
avaient frappé à la porte de plusieurs refuges, mais que les refuges étaient
pleins. Donc vraiment, ils m'ont pressé, ils m'ont urgé a essayé de leur
trouver une solution, de trouver une solution pour qu'ils ne passent pas
l'hiver à la rue, dans les campements ils m'ont parlé d'un -15, d'un -20, ils m'ont
dit : On a vraiment peur, on a vraiment peur de ce qui va nous arriver,
puis on ne sait pas si on va toffer les hivers du Québec à -20. Ils voulaient
une solution. Ça fait qu'évidemment, on a mis de la pression toute la session,
vous m'avez entendu sur la crise de l'itinérance. Hier, in extremis, la CAQ a
annoncé 5 millions supplémentaires, là, pour l'urgence, pour des lits,
pour des haltes-chaleurs. Ça arrive tard quand même, là, ce 5 millions-là
à la fin novembre, alors que le temps froid est déjà là. Et malheureusement, l'argent
ne descend pas très vite, là, sur le terrain de la part de la CAQ. Donc ce
matin, j'ai fait une demande expresse et très claire, là : l'argent a été
annoncé, qu'elle soit débloquée le plus vite possible, puis qu'on aille juste,
s'il vous plaît, des annonces le plus vite possible pour qu'il y ait des places
supplémentaires qui ouvrent parce que là il y a du monde qui gèle dehors, là. Il
y a du monde qui ont... il y a du monde qui ont froid, puis, en rappel, le
bureau du coroner nous a dit qu'au Québec il y a plus d'une centaine de
personnes qui sont décédées l'année dernière en situation d'itinérance. C'est
un drame humain, c'est une catastrophe humanitaire, les gens demandent de l'aide,
les gens ne veulent pas passer l'hiver à la rue. Que cet argent-là descende le
plus vite possible, ce serait la moindre des choses.
Journaliste : Mme Mendez, concernant
ce que vous disiez tout à l'heure, vous parliez de coupure, puis de
détournement, mais est-ce qu'on peut vraiment parler... utiliser ces termes-là
en référence au surplus du Fonds? Parce que ce n'est pas comme si on prenait l'argent
du Fonds puis on le détournait, on parle des surplus, ce n'est pas exagéré
comme formulation?
Mme Zaga Mendez : Non, moi
je...je ne dirais pas parce que le Fonds vert, là, quand on l'a créé, c'était...
on a surtout, l'argent qui vient de la bourse du carbone, là, c'est la première
source. On dépense, mais on ne dépense pas assez avec le Fonds vert, c'est pour
ça qu'il y a un surplus et un surplus, c'est parce que le Fonds vert ne finance
pas assez de projets en environnement. Il y a deux ans, là, je le décriais
déjà, il y avait 1 milliard de surplus, il n'y a même pas un an et demi,
0,8 milliard de plus, ça fait que là on a 1,8. Le surplus existe parce qu'on
ne le dépense pas. C'est ça l'enjeu. Et là, on l'accumule, on l'accumule, puis
on nous dit qu'il va gagner de l'intérêt, donc on est arrivé à 1,8 et l'objectif
de cet argent-là, comme celle qu'on a convenu au Québec, on a signé la Bourse
du carbone avec les entreprises, et puis on a dit aux Québécois c'est comme ça
qu'on allait s'en sortir, c'est que cet argent-là allait dans la lutte aux
changements climatiques. J'ai posé des questions depuis des années au ministre de
l'Environnement qui nous disait : Oui, oui, oui, il va investir, il y a eu
des enjeux de gouvernance, il va revenir. Mais non, on l'a laissé dormir là et
là on le détourne, on dit : Il ne va plus être pour la lutte aux
changements climatiques, il s'en va dans le financement de la dette. Alors,
pour moi, c'est juste de dire que c'est un détournement de fonds.
Journaliste : Est-ce qu'il se
passe... voyons,ce qui se passe au Parti libéral, est-ce que ça
pourrait vous aider dans votre circonscription, Mme Zaga Mendez, parce que vous
allez...?
Mme Zaga Mendez : Bien,en
ce moment, je pense que ce qu'on voit au Parti libéral, ça effrite beaucoup la
confiance envers le parti, envers les personnes qui portent la voix de ce parti-là,
je veux dire, il y a beaucoup de critiques avec raison. Il y a un manque de
transparence, puis ça inclut inclus surtout le chef du Parti libéral, c'est lui
qui va se présenter comme premier ministre, c'est lui qui va porter la voix sur
le terrain, que ce soit à Verdun ou à Saint-Henri, les gens nous en parlent,
là, ils disent... ça soulève, là, les passions.
Journaliste : ...des circonscriptions
auparavant libérales, est-ce que ça pourrait vous aider c'est... dans votre réélection?
Mme Zaga Mendez : Mais c'est
sûr que ça effrite la confiance des personnes au Parti libéral, puis, nous, on
est très implantés dans nos circonscriptions respectives, sur le terrain on
défend les gens. Je ne sais pas si tu veux ajouter?
M. Cliche-Rivard : Moi je
vais ajouter, là-dessus, tu sais, M. Rodriguez il est là, puis on l'entendait
là, Mme Rizquy doit s'expliquer, Mme Rizquy doit s'expliquer. Mme Rizquy, elle
ne sera pas... elle ne sera pas là aux prochaines élections. Là les Québécois
et Québécoises, là, il y a quelqu'un qui aspirant premier ministre qui va aller
au débat des chefs, puis qui est chef du Parti libéral du Québec. C'est lui qui
doit s'expliquer. Ce n'est pas on attend que Mme Rizqy parle, là, Mme Rizqy,
elle ne sera pas là, elle ne sera pas au-devant des Québécois Québécoises, puis
elle ne se présente pas comme première ministre. Ça fait que M. Rodriguez, il y
a l'obligation de faire la lumière sur cette histoire-là, de s'expliquer, puis
de tenter de regagner la confiance des Québécois et Québécoises qui s'effritent,
oui, on l'entend sur le terrain à tous les jours, je l'ai entendu toute la
semaine passée. Ce n'est pas... c'est fini, là, j'attends Marois, j'attends
Marois, c'est terminé. C'est à lui de s'expliquer. C'est lui le chef du Parti
libéral, c'est lui l'aspirant premier ministre, il doit répondre aux questions
des Québécois.
Journaliste : On peut
comprendre que tous les deux, vous serez candidat aux prochaines élections?
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait.
Mme Zaga Mendez : Oui.
Journaliste : Donc vous êtestoujours heureux au sein de Québec solidaire malgré toutes les critiques de
Vincent Marissale sur la base qui serait radicalisée, etc., etc.?
M. Cliche-Rivard : On sera
là.
Journaliste : Vous, là, qui
êtes avocat, M. Cliche-Rivard, là, qu'est-ce que vous comprenez de ça, de ce
que vous avez lu dans la presse, de ce que vous avez vu la semaine passée? Je
ne vous demande pas un avis juridique, là, mais vous êtes quand même, vous êtes
quand même un avocat, là. Je suis certain que quand vous regardez ça, vous
regardez ça sous un oeil juridique, là. Qu'est-ce que vous pensez de ça, vous?
M. Cliche-Rivard : J'en
comprends ce que vous en comprenez, là, pour être transparent, c'est-à-dire à
chaque jour un petit peu moins de choses, je pense. Aujourd'hui je pensais que
l'article sur M. Elkouri, elle nous permettrait de démêler des affaires, finalement,
ça... ça soulève davantage de questions. Donc c'est pour ça que j'en...
8 h 34 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...appelle
véritablement, honnêtement et humblement, pour la confiance du public, à M. Rodriguez
de lui-même dénouer l'impasse, là, s'expliquer parce que de renvoyer la balle à
Marwah Rizqy, là, ça fait déjà, quoi, une semaine et demie, deux semaines qu'il
fait ça. Ça ne débloque pas. Marwah Rizqy, je ne sais pas quand elle va revenir
ici, mais ce n'est pas elle qui va se présenter aux électeurs en 2026. Ce n'est
pas elle qui doit répondre sur l'avenir du Québec, la plateforme du Québec, sur
le cadre financier du Québec, sur comment ils vont gouverner un Conseil des
ministres. C'est Pablo Rodriguez qui doit faire ça. Et je ne peux pas concevoir
qu'il ne soit pas capable d'aller au fond de ces affaires-là, de s'expliquer
puis de s'expliquer au grand public qui, eux autres, là, comme moi, là, ont un
gros point d'interrogation dans le visage quand cette affaire-là commence.
Journaliste
: ...est-ce
qu'il peut vraiment s'expliquer dans la mesure où il a nommé un enquêteur
spécial, là, et indépendant pour le faire, là. Si lui fournit des explications,
il pourrait se faire dire : Vous êtes biaisé, on veut que ce soit une
enquête indépendante.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas long, faire la lumière sur ces affaires-là, là. Les témoignages, ils les
ont, les discussions. Ils ont eu, je veux dire, l'enquêteur spécial. Ce n'est
pas la commission Gallant, là. Il ne va pas entendre 300 témoins sur des
semaines d'auditions. Je veux dire, à un moment donné, là, je pense qu'ils
savent déjà pas mal qu'est ce qui s'est passé. Je pense qu'entre eux autres, là,
les libéraux savent déjà pas mal. Il y a le président du parti qui avait des
informations préalables, il y a des députés à l'intérieur dont il y a des
allégations. Il y a un juge qui va saisir les preuves, je veux dire. Je pense
qu'ils savent déjà pas mal où ça s'en va.
Journaliste
: Ils
cachent des choses. Ils cachent des choses essentiellement.
M. Cliche-Rivard : Ça ne
va pas dire qu'ils cachent des choses. Je ne pense pas que ça prenne trois mois
pour faire ces enquêtes-là. Je pense que c'est assez clair, là. C'est assez
limpide. Je pense que les autres à l'interne... Il ne le sait pas. Moi, je ne le
sais pas. Moi je ne le sais pas. Je ne peux pas comprendre. Bien, je veux dire,
honnêtement, là, les informations sont là. Le juge va faire quoi? Je veux dire,
la personne qui va faire l'enquête va faire quoi pendant trois mois? C'est
quoi? Il y a une liste de témoins comme la commission Gallant? Il y a des
experts qui vont être entendus? Il y a des napperons qui vont être vus et qui
vont être analysés? Non, mais sincèrement, là, je veux dire, une enquête, là,
les policiers, ou sur n'importe quel autre dossier, je veux dire, je suis
avocat, j'ai déjà vu des procédures, on sait assez rapidement comment ça
fonctionne. Évidemment, il y a des choses qui peuvent s'expliquer. Évidemment,
il y a des gens qui doivent répondre. On doit donner la chance aux gens de s'expliquer.
Je suis tout à fait d'accord avec la liberté de... la liberté de s'expliquer puis
de donner sa version des faits. Mais à un moment donné, là, on va-tu être rendu
encore ici en février, à se poser des questions sur ce qui c'est qu'il s'est
passé.
Journaliste
: ...noyer
le poisson?
M. Cliche-Rivard :
Comment?
Journaliste
: L'enquête
sert à noyer le poisson...
M. Cliche-Rivard : Je ne
sais pas, si elle sert à noyer le poisson, mais que ça se règle. Parce que là,
pour vrai, là, sur le terrain, les Québécois et Québécoises, là, ils se demandent
vraiment qu'est ce qu'il se passe. Ils se demandent vraiment. Qu'on en parle,
là, des ères Charest puis des ères de la corruption. Puis je veux dire, les
liens sont faits, là. Ça fait que le mal est fait. Pour moi, c'est limpide. Puis
là, c'est vraiment M. Rodriguez, c'est la confiance du public, c'est à lui
de s'expliquer puis à justifier. Puis je veux dire l'enquête, là, on a-tu une
date butoir? On sait-tu quand est ce que le rapport sort? On sait-tu combien de
temps ça va prendre? On sait-tu dans quelle journée il va y avoir des témoins
qui vont être entendus? On ne voit rien de tout ça. Donc, je veux dire, ça
nécessite de la transparence, de l'explication, puis qu'on sache exactement qui
va être rencontré, quand, quoi, comment, puis qu'on ait de la transparence.
Journaliste
: ...les
propos hier, là, avec...
M. Cliche-Rivard : Moi,
je vais laisser les propos de Mme Picard à Mme Picard. Puis moi, je
ne suis pas de ceux qui utilisent ce genre de qualificatif. Ça lui appartient. Ce
que j'ai regardé, moi, c'est qu'il y avait encore le droit à la liberté d'expression
dans la Charte des droits et libertés, qu'importe ce qu'en pense la CAQ? Moi,
ce que j'ai... Moi, ce que j'ai vu, ce que j'ai vu, c'est le Barreau du Québec.
Moi, c'est vraiment ça qui m'a alerté, là, le Barreau du Québec sonner l'alarme
sur la dérive autoritaire puis l'effritement de l'État de droit de la CAQ et
qui nommait le projet de loi n° 1, le projet de loi n° 2 puis le projet
de loi n° 3. Moi, ça, ça m'inquiète de manière gravissime, de voir les
gens qui sont là pour protéger le public sonner l'alarme. Donc, moi, c'est
davantage ça qui me préoccupe. Puis je pense que M. Jolin-Barrette, hier, en refusant
puis en bloquant une motion qui soulignait les inquiétudes du Barreau, se porte
et se trouve dans une bien drôle de posture en tant qu'avocat lui-même, puis Procureur
général du Québec, puis ministre de la Justice, de rejeter du revers de la
main, comme ça, des inquiétudes puis des revendications de la part du Barreau
du Québec. Je pense qu'il a beaucoup de choses à répondre, aujourd'hui, M. Jolin-Barrette.
Journaliste
: ...le
privé en fait qu'il veut faire des blocs à Montréal de... On parle quand même
de gros blocs de 500 ménages, 500 appartements, là. Vous en pensez
quoi?
M. Cliche-Rivard : Bien,
moi, je suis pour l'addition de toutes les solutions puis les propositions pour
gérer la crise de l'itinérance. Il y a deux affaires là-dedans, puis mes deux
petits bémols sont là. Le premier, c'est que, tu sais, moi, je les ai beaucoup,
des tours HLM, dans ma circonscription, qui sont dédiées à des gens avec des revenus
modiques quand même. Et on parle de, genre, une centaine de logements, là,
maximum, dans les tours, là. Puis c'est déjà... C'est des... C'est bien. C'est
déjà haut, honnêtement, là, c'est à peu près huit étages à peu près, avec une
dizaine de... d'appartements par étage et on est déjà rendus à une centaine,
mettons, de logements. Je trouve que c'est d'une grandeur qui permet que ça
fonctionne. Là, 500 unités, honnêtement, je... je me pose des questions.
Après, je veux dire, ça dépend de la manière aussi, ça dépend comment c'est
fait. Moi ce que je veux dire aussi, c'est que ça prend du soutien
communautaire. C'est une chose d'avoir l'appartement, mais si n'y a pas...
8 h 39 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...pour ces
gens-là. S'il n'y a pas d'intervenant plancher, s'il n'y a pas des gens qui
font des suivis pour que ces gens-là restent en logement avec le soutien qu'ils
ont besoin, on ne s'en sort pas, là. C'est ça le problème de la crise. Ça fait
que c'est vrai que ça prend du logement, ça prend une porte par personne, mais
ça va prendre le soutien en appui. Puis là, moi, c'est ce que je n'ai pas vu,
là, le volet services sociaux de cette proposition-là. Mais entendez-moi bien,
je n'ai pas une opposition de principe. Je pense qu'il faut que le privé
participe à la solution. Il faut qu'on additionne en matière d'itinérance. Moi,
je ne suis pas là pour mettre des conditions qui vont faire en sorte qu'on n'y
arrivera pas, là. Il y a des gens qui sont dans la rue. Donc, si on peut avoir
du logement, puis si on peut en construire, construisons-en, mais soyons
certain que ce soit fait de la bonne façon.
Journaliste
: ...sur le
5 millions qui a annoncé hier, en aide d'urgence, là, pour l'hiver,
concrètement, là, à la grandeur du Québec, 5 millions, qu'est-ce que ça
peut faire?
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
certainement pas suffisant, mais c'est un pas dans la bonne direction. Moi, j'ai
fait une demande précise il y a une dizaine de jours pour que les CIUSSS, le
gouvernement ouvre 500 places d'urgence pour Montréal. Ça peut vouloir
dire aussi des dizaines de places additionnelles un petit peu partout dans les
villes du Québec. C'est juste qu'on n'a pas les statistiques précises d'itinérance
de manière aussi limpide pour les places qui manquent dans les autres régions.
On sait qu'à Montréal, au plus fort de la
crise, cet hiver, il devrait y avoir à peu près 2 450 places dans les
refuges d'urgence. Puis on sait qu'il y a plus de 3 000 personnes en
situation d'itinérance. Ce qui m'a fait vous amener le chiffre de : il
manque au moins 500 places.
Ceci dit, le communautaire est au bout du
rouleau, le communautaire ne peut pas ouvrir davantage de places. Ils n'en ont
pas, là, je veux dire, les lits, je veux dire, il y a des lits dans le corridor,
là, c'est saturé. Les urgences, les CIUSSS, les CLSC, la Santé publique doit
ouvrir ces 500 places là additionnelles le plus rapidement possible. Ce 5 millions
là peut être utilisé pour ça. Ça doit être la même chose à Québec, à Granby, à
Sherbrooke, à Rouyn. Qu'on ouvre les places additionnelles, aucun Québécois ne
devrait passer l'hiver dehors. C'est inacceptable. Et, je rappelle, il y a...
on a perdu 100 personnes l'année passée, on a perdu une centaine de
Québécois, Québécoises morts dehors en situation d'itinérance. Est-ce qu'on
peut, s'il vous plaît, ne pas avoir le même bilan l'année prochaine? Il me
semble que je ne demande pas la lune, là. On peut-tu investir cet argent-là
pour que personne ne passe l'hiver la nuit dehors cet hiver?
Journaliste
: Concernant
les médecins, il y a un différend interne à la FMSQ. Est-ce que vous pensez qu'on
devrait couper dans la rémunération des spécialistes les plus fortunés pour
augmenter la rémunération des... des pédiatres?
Mme Zaga Mendez : Sur... sur
cet enjeu-là, on ne va pas se mêler de ce qui se passe à l'intérieur de la
fédération. Je pense que ça leur appartient puis ils vont être capables de regarder
ça de leur côté. C'est juste en ce moment qu'on prenne un pas de recul, là, ce
qui se passe dans le système de la santé avec la loi n° 2, là, c'est le
chaos, c'est le chaos total.
Les gens appellent dans nos bureaux, ils ne
savent pas s'ils vont avoir un médecin ou pas, le GMF qui nous dit qu'il y en a
certains qui vont fermer, des services qui disparaissent. Dans le Centre-Sud,
ma collègue Manon le voit auprès des personnes les plus vulnérables. Donc, je
pense à... En ce moment, il y a un climat de tension, il y a un climat
difficile. Et que nous, on demande le retrait de cette loi-là qui est un peu
une pression supplémentaire dans tout ça.
Journaliste
: ...rémunération,
c'est un peu ça que vous dites.
Mme Zaga Mendez : C'est un peu
ça. Bien, en tout cas, moi, pour ce qui se passe à l'intérieur, on va les
laisser... on n'est pas à la table, on n'est pas là, on ne va pas... on ne va
pas commenter là-dessus, mais juste un pas de recul. C'est que c'est... le
système en ce moment-là, c'est les soins aux personnes plus vulnérables, aux
jeunes, aux enfants. Parce que demander d'aller traiter un enfant à une
certaine vitesse, là, je veux dire, c'est l'enfant part à pleurer, là, puis on
n'est pas capable de le passer à l'intérieur de la limite des temps qui est
alloué, là, comment on va... Comment ce pédiatre-là va être capable de donner
des soins. Je pense qu'il y a... c'est... c'est ça que nous, on voit. Puis, en
fin de compte, la personne qui est en train de payer, c'est le patient, c'est l'enfant,
c'est le jeune qui n'a pas les soins nécessaires.
Journaliste
: ...M.
Legault rencontrer la FMOQ, une rencontre au sommet qui pourrait mener à d'autres
rencontres au sommet avec la FMSQ. Est-ce que vous voyez que ça se débloque au
bureau du PM?
Mme Zaga Mendez : Nous, ce qu'on
veut, le plus de négociations, de dialogues qui peut y avoir pour assurer que ces
soins-là vont arriver, là, parce que c'est ça, l'enjeu, là. Notre enjeu, s'il y
a des négociations... mais nous, on souhaiterait même que le projet de loi... 2,
pardon, soit retiré, puis qu'on revienne en arrière, mais le plus de dialogue qu'il
y a pour arriver à la fin, c'est-à-dire que les soins soient sauvegardés là où
on en a besoin, là, c'est nos populations les plus vulnérables qui sont en
train de voir... peut-être des GMF fermer. Nous, on l'avait dit auparavant, ça
allait avoir un impact, là. Ça fait que c'est comme ça qu'on voit la situation.
Journaliste
: ...M.
Dubé?
Mme Zaga Mendez :
Certainement, bien oui, certainement.
Journaliste
: ...
Mme Zaga Mendez : En fait,
certainement, parce qu'on l'a dit. M. Dubé nous a passé ses projets de loi mal
ficelés. Après ça, on nous dit qu'on va reculer sur des... sur des parties de
la loi. On a vu déjà que c'était le Conseil du trésor qui prenait le lead sur
les négociations, puis maintenant c'est le premier ministre. Donc, je pense
que...
8 h 44 (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ... il n'y a
pas de grande confiance en ce moment, là, M. Dubé, en ce qui concerne la...
Arriver au bout de cette loi-là, qui cause déjà plus de mal que de bien dans le
système.
Journaliste : Les données
numériques... sur les données numériques des familles hébergées sur des
serveurs américains. Comment vous trouvez ce discours là de la souveraineté
numérique versus ce qu'on fait dans la réalité?
M. Cliche-Rivard : C'est...
c'est vraiment aberrant, là, mon collègue Haroun Bouazzi avait quand même
directement fait ses demandes spécifiques là dans l'étude du projet de loi,
pour que nos données, au Québec, soient hébergées au Québec. Même chose, on a
déposé une motion, là, en Chambre, qui a été battue par le gouvernement qui
demandait spécifiquement ça. Là, on apprend que le Québec, le gouvernement du
Québec, là, héberge ces données, là, sans protection avec le Patriot Act aux
États-Unis, je... je ne la comprends pas, honnêtement, je trouve ça
complètement aberrant sur des questions de souveraineté de nos données
personnelles. Je savais qu'on ne pouvait pas compter très fort sur François
Legault pour nous défendre, là, mais de savoir que lui, il est déjà prêt à
vendre nos données puis à donner nos données aux États-Unis, je ne le sens pas
très grand défenseur contre le projet du 51e État de Donald Trump,
là. Je pense que François Legault, vraiment, a manqué le coup, le bateau,
complètement sur cette affaire-là et je me l'explique mal. Je ne le vois pas et
en plus, c'est des choses qu'il savait. C'est des choses qui ont été réitérées
à plusieurs reprises donc là, il va falloir qu'il se justifie, mais c'est
absolument un non-sens, là, cette histoire-là.
Journaliste
: In
English, if you don't mind. Mr... The article in La Presse, Mr. El-Khoury said
they had no link with the leadership race of Mr. Rodriguez, but finally he had,
like, a sollicitor's certificate, and Mr. Rodriguez is not aware of the
situation why he answered this and that... How long Mr. Rodriguez can say that
he doesn't know?
M. Cliche-Rivard : Minister
Rodriguez wished to lead Quebec Government, he wishes to be the Prime Minister
of Quebec...
Journaliste
: Or the
Premier, if you want?
M. Cliche-Rivard : Or the
Premier, though... oui, yeah. He doesn't... he doesn't know what's happening in
his own party, he doesn't know what's happening in his own leadership race... I
mean, this is nonsense. Obviously, he knows who works for his campaign,
obviously he knows who sollicited funds and contributions for his own campaign,
I mean... it's impossible he doesn't know, so it's time for him to answer the
questions. Stop putting the heat on Mme Rizqy, he's the one who's going to be
at the next election, Marwa Rizqy is not going to be there, and he's the one
who should be answering all questions of all Quebecers with regards to his
integrity, his party's integrity and his race's integrity.
Journaliste : And the more
this internal crisis is... lasts, like, should Quebecers be worried about Mr.
Rodriguez's capacity to... to becore the next Premier of Quebec?
M. Cliche-Rivard : I'll let
my colleague add as well, but they are, actually. They are, actually, very
worried. I spent, I spent the last week in St-Henri, my colleague was in Verdun...
Quebecers are talking about it, I mean, so many people stop me in the street
asking what's happening with the PLQ. They have answers... they have questions,
they don't have answers. And Mr. Rodriguez, more and more, he's coming here,
today, at this podium, and... and responding, he's not providing any answers.
He's providing... creating more chaos and more questions And we're... every day
we're getting further from a resolution of this crisis, and it seems we're
getting further to answers. But Alejandra wants to add.
Mme Zaga Mendez : Yeah, well,
we have people, when we walk Verdun or St-Henri that talked about... about
that, and there's a lack of trust that is increasing in terms of, like, are the
Liberals... is Pablo Rodriguez able to... to run Quebec if they... we don't see
that level of transparency and... So that's, that's a lack of trust, that...
M. Cliche-Rivard : I'm going
to add... There's concrete consequences, they wanted to announce Mr. Jean
Charest in Verdun and they failed to do it, they couldn't do it, because of
all... all the mystery of this. So they decided to do this event with some...
some of their partners in Verdun, but they were supposed to announce this big
time, they were supposed to make this great announcement and they were supposed
to show a demonstration of force, and to be able to move into... They're going
to try and fight to get Verdun again, they won't, but that's going to be their
choice to decide to do it or not... But, I mean, they were... they were
entitling to start their campaign, it was a gigantic failure. There was one
paper stating he was intended to be presented. He's supposed to be, maybe,
someone of... a newcomer, someboy that's going to help the PLQ, a great
prestige candidacy, well, it's a complete failure for them. There is direct
impact on the ground, and this is one of the core examples.
Journaliste
: Do you
think he's hiding something... guys? I mean, he's coming here, he's saying he's
going to be as transparent as possible, he's telling us everything he could
possibly tell us. Do you think he's hiding or lying?
M. Cliche-Rivard : I think he
definitely knows more than he's telling, that's obvious. I think he's saying so
many things he doesn't know. How is that possible he doesn't know that someone
was working for his campaign, solliciting some...
8 h 49 (version non révisée)
M.
Cliche-Rivard :
...donors, some money, in your own leadership campaign. I mean, he
resigned from Ottawa, a minister job, to jump into a race here. He did this
race and he doesn't know who worked for his campaign? He doesn't know who...who
registered or who helped to get money for his campaign? Is that possible? I
mean, I don't believe this. And now it's been a whole crisis. How many meetings
have they had at the summits that they can't know anything else? They can't
tell us anything else? The president of the PLQ? Him? Madam... nobody can
answer the questions? Is that even possible? I mean, after ten days? I mean,
Mr. Rodriguez needs to stop saying he doesn't know, and he needs to start
telling what he knows, and he needs to try to restart building trust because
this is unacceptable. And Quebecers are losing confidence and trust every day.
Journaliste :
The 5 million dollars for homelessness,
what did you think of that? Decent start?
M.
Cliche-Rivard :
It's a first decent start. It's something we were asking, we were
stressing for. And I'm happy to see... Québec Solidaire was the only party
asking for that. And we were the only party asking for more money. And speaking
about homelessness, it's a great start. But now we need that money on the
ground right away. I mean, how is it that we announced this October... November
24th? How is it? This money should have been announced at the end of August at
the last. Now organizations and... are going to be fighting hell to find those
locals or to find those... those spaces to open those emergency resources. How
is that even going to work on November 24th? I mean, it's a bad... bad management
again from the CAQ. But then, I mean, 5 million dollars is important. So, I
mean, I won't spit on it, but I mean, it's something that's important.
Journaliste :
...University spent 780,000$ defending
against the tuition increase...in the CAQ. Do you have any reaction to that
news?
Mme Zaga
Mendez :
Could you
repeat the question?
Journaliste :
Yes. Sorry. The Gazette is reporting
today that Concordia University spent 780,000$ on legal fees, defending against
the tuition increase. Do you have any reaction to that news?
Mme Zaga
Mendez :
Well,
that's... that we were... this is because the CAQ decided that... able to
increase the fees for English speaking students. Is that... that's the main
cause. So for us, we always oppose to that increase in terms of like... and
this was... and then there's for me the... that shows actually that... there's
putting more pressure on universities. If they had to expend that amount of
money in order to fight those irresponsible decisions, because that money
actually should be... they should have been spent at the first place and to be
there for students, because there's a lot of pressure in all the universities
and all cégeps of Québec right now because of the cuts that we are seeing in
public education. So, for me... for that showed that that was an irresponsible
decision to take. And it's putting more pressure on the universities.
Journaliste :
So, it's a waste?
Mme Zaga
Mendez :
It's a
waste. Yes. Bien, dans le sens, non it's not a waste in terms of like it had an
impact. It has an impact. But on the first place, that's what the burden of the
university... je ne sais pas si tu veux...tu veux ajouter...
M.
Cliche-Rivard :
I agree, I just wanted to say it's a waste in term of the CAQ
shouldn't have act that way... where Concordia is wasting money. Exactly. I
just wanted to precise because...
Mme Zaga
Mendez :
It's the
burden. The burden should have been there.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Des voix : Merci.
(Fin à 8 h 53)