Point de presse de M. Youri Chassin, député de Saint-Jérôme
Version préliminaire
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Le mercredi 3 décembre 2025, 11 h 10
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
11 h 10 (version non révisée)
(Onze heures quatorze minutes)
M. Chassin :
Alors,
bonjour! Mon nom est Youri Chassin, député de Saint-Jérôme, député indépendant.
Et je reçois des élus de ma région parce que, notamment, ils se sont
intéressés... et initié un recours par rapport à la carte électorale, évidemment,
avec le projet de loi maintenant, la loi qui avait été adoptée, mais le projet
de loi numéroté 59 au départ. Et l'arrêt a été rendu lundi par la Cour d'appel
du Québec. Et donc, ayant initié notamment ce... ce recours, bien, je cède tout
de suite la parole à Xavier-Antoine Lalande, qui est maire de Saint-Colomban,
préfet de la MRC de Rivière-du-Nord, incluant Saint-Jérôme, et vice-président
de... du Conseil des préfets et élus de la région des Laurentides... Ça fait
que Xavier-Antoine.
M. Lalande
(Xavier-Antoine) :
Merci beaucoup, M. Chassin...
11 h 15 (version non révisée)
M. Lalande (Xavier-Antoine) : ...Donc,
ce qui m'amène ici aujourd'hui, comme M. Chassin l'a dit, c'est à la fois le
jugement de la Cour d'appel, qui a confirmé notre prétention concernant la
révision de la carte électorale, mais c'est aussi le dépôt du deuxième projet
de la Commission de représentation électorale qui a eu lieu hier après-midi.
Donc, évidemment, nous accueillons
favorablement la décision de la Cour d'appel déclarant la loi n° 59
inconstitutionnelle. Notre cause reposait sur un principe simple : la
représentativité, c'est au cœur de la démocratie, c'est à la base du contrat
social qu'on s'est donné. Suspendre la révision de la carte électorale jusqu'en
2030 aurait créé des déséquilibres majeurs, créant une crise de légitimité pour
les 125 députés de l'Assemblée nationale. Le deuxième rapport de la
commission de la représentation électorale, comme je l'ai dit, qui a été déposé
hier, dans ses modifications, a réduit les impacts non pas à 55, mais à 53 circonscriptions
sur 125. Donc, c'est majeur, c'est pratiquement la moitié.
Avant de se tourner vers les tribunaux, ce
qu'il faut savoir, c'est qu'on a travaillé, on a tenté de trouver une voie de
passage avec le cabinet du ministre Jean-François Roberge. Nous avons reçu un
non catégorique. Donc, le recours juridique, ça a été une solution... ça a été
la dernière solution qu'on a voulu prendre. L'argumentaire derrière la position
du ministre, c'était évidemment l'unanimité de l'Assemblée nationale. Ce qu'est
venue dire la Cour d'appel lundi, c'est que cette unanimité-là n'a pas lieu et
que le principe fondamental lié au fait que chaque vote doit compter est
primordial.
Le Conseil des préfets et des élus de la
région des Laurentides exhorte donc le gouvernement du Québec de respecter le
jugement prononcé le 1er décembre 2025 par la Cour d'appel du Québec tout
en trouvant une solution acceptable pour la région, notamment de la Gaspésie.
Donc, en ce sens, le Conseil des préfets
et des élus de la région des Laurentides recommande aux 125 députés de
l'Assemblée nationale d'augmenter minimalement à 127 pour la prochaine élection
provinciale. On le sait, qu'il y a eu des travaux dans le salon bleu. On le
sait, que le salon peut accueillir les députés. Donc, ça permettrait de
protéger les prétentions et la circonscription de la Gaspésie pour 2026, dans
sa forme actuelle, et surtout donner le temps aux parlementaires de travailler
sur les éléments qui permettent à la Commission de la représentation électorale
de faire des propositions.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que la
loi, à notre avis, elle a été faite assez rapidement. On comprend qu'ils ont
été un peu surpris par les conclusions de la Commission de la représentation
électorale et qu'ils auraient dû voir venir le résultat, puisque, comme on le
sait, les révisions à la carte se font aux deux élections. Donc, cette solution
permettrait, donc, de mettre en œuvre le rapport final de la Commission de la
représentation électorale sans contrainte, ce qui viendrait aussi, puis c'était
important pour nous, protéger l'indépendance de l'institution.
Comme je l'ai dit, ce qui a été annoncé
aussi dans le jugement ou ce qui a été rendu comme jugement à la Cour d'appel,
bien, il y a d'autres solutions que la Cour suprême qui sont devant les
parlementaires. On trouve qu'il serait paradoxal pour le gouvernement du Québec
de se tourner vers une cour fédérale, alors qu'à l'heure actuelle le
gouvernement réfléchit à adopter sa propre constitution. Ça placerait aussi les
députés des régions concernées, comme celle des Laurentides, dans une situation
évidemment compliquée, compliquée comme... et ça concernerait aussi M. Youri
Chassin, député de Saint-Jérôme, et les collègues aussi des Laurentides,
notamment ma députée, Agnès Grondin, Sylvie D'Amours, dans la circonscription
Mirabel, Lucie Lecours et les autres.
Donc, concernant l'argumentaire, là, comme
quoi que la carte crée de grandes circonscriptions, l'expert qu'on a amené au
dossier, le Pr Louis Massicotte, éminent professeur retraité de l'Université
Laval notamment, a travaillé sur un grand... a travaillé sur un grand
territoire et plus réaliste en 2025 avec les outils technologiques disponibles,
donc, ce n'est pas un argument qui est valable pour justifier la suspension
d'un exercice de carte électorale. Il y a des moyens technologiques qui peuvent
être pris puis il y a surtout des moyens financiers qui peuvent être attribués
aux parlementaires qui permettent de réaliser un travail plus efficace. Puis
ça, c'est vraiment dans le champ décisionnel des parlementaires, sans que ça
implique une autre institution parallèle.
Concernant... Parce que j'ai regardé les
réactions du Parti québécois hier, notamment transmises par leur chef Paul
St-Pierre Plamondon. On a été très étonné de la réaction du chef, surtout quand
il a fait référence à la notion du contre-pouvoir, sachant que les
parlementaires se sont immiscés dans le travail de la Commission de la
représentation électorale, ce qui était... par leurs réactions, créait un
déséquilibre de contre-pouvoir dans la façon dont on a constitué notre contrat
social. C'est comme s'il y avait un inversement de l'argumentaire en prétextant
que le politique devait en avoir plus, alors que c'est le politique...
11 h 20 (version non révisée)
M. Lalande (Xavier-Antoine) : ...la
politique qui a créé la crise dans laquelle on se trouve. La notion de contre-pouvoir
face au discours des élus n'existe plus. Selon sa position, il remet en
question l'équilibre des forces entre la loi et les libertés civiles, et on
pense qu'il va trop loin. Sur l'échelle gauche-droite, le chef du PQ positionne
son parti de plus en plus à droite, comme c'est la tendance au sud de la
frontière, par exemple. Il a notamment été question, dans la poursuite du
procès, de «gerrymandering», et ça a été démontré que le travail de la Commission
de la représentation électorale n'était pas du tout comparable au
«gerrymandering» qu'on peut voir dans le Sud. Mais si on donne trop de place au
politique dans l'interprétation des cartes, là on ouvre une porte qui pourrait
être dangereuse.
Nous sommes loin du grand parti social-démocrate
qu'on a connu dans le passé concernant le Parti québécois, et on demande au
parti de nuancer sa position devant les citoyens des régions concernées, notamment
les Laurentides, mais ça concerne aussi la région de Laval, la région de l'Outaouais,
la région de l'Estrie et du Centre-du-Québec. Merci beaucoup.
Journaliste : Bien, justement
sur le PQ, je voulais vous entendre, il y a eu d'autres réactions pas plus tard
que ce matin. Et puis M. Plamondon évoquait possiblement l'utilisation
même d'un statut d'exception pour protéger la Gaspésie, comme ça existe aux Îles-de-la-Madeleine.
Donc, je voulais vous entendre. Est-ce que c'est une voie qui peut être... une
voie de compromis pour vous ou ce n'est pas acceptable?
M. Lalande (Xavier-Antoine) : Bien,
de ce que je comprends du travail qui peut être fait pour encadrer les
démarches qui sont faites par le Directeur général des élections, c'est des
paramètres qui peuvent établis... qui peuvent être établis longtemps ou, à tout
le moins, à une période en amont de l'établissement des critères qui permettent
de déterminer une carte. Là, on est comme en position où on agit en
catastrophe, comme si on avait négligé ces questions qui sont fondamentales
pour la démocratie dans les derniers mois avant le dépôt de la carte
électorale. Donc, ça aurait dû être un travail qui aurait dû être fait il y a
un an, deux ans, trois ans. Puis, en ce sens-là, comme élu municipal, nous, on
ne veut pas s'immiscer dans les compétences des parlementaires, mais on demande
à ce qu'ils respectent les fondements de la Charte des droits et libertés qui
stipule que la représentation effective des électeurs, c'est un principe assez
sacré à la lecture du jugement de la Cour d'appel.
Journaliste : Donc, je
comprends que, sur le fond, vous n'êtes pas opposés, mais ce serait à long
terme. Mais est-ce que vous avez vraiment une ouverture à ce qu'on ait peut-être
plusieurs régions, là, même, qui seraient comme bloquées?
M. Lalande (Xavier-Antoine) : C'est
l'analyse qui doit être faite par la Commission en représentation électorale.
La Gaspésie n'est pas différente de la baie d'Ungava, elle n'est pas différente
de certaines circonscriptions en Abitibi. Donc, ça, c'est vraiment le travail
des commissaires indépendants d'évaluer : Est-ce qu'ils ont réellement un
critère d'exception?
Journaliste : Puis autre
chose. Québec solidaire avait une proposition qui me faisait beaucoup penser à
la vôtre, mais c'était un ajout de quatre circonscriptions au lieu de deux.
Donc, avez-vous eu des discussions avec eux? Est-ce que vous vous rejoignez sur
ce...
M. Lalande (Xavier-Antoine) : Non.
Journaliste
: Non?
M. Lalande (Xavier-Antoine) :
Non. L'idée de la proposition aujourd'hui, c'est de... c'est d'agir un peu dans
les circonstances des conclusions du jugement de la Cour d'appel, en sachant
très bien que les délais sont très courts avant la tenue de la prochaine
élection. Donc, les options, elles, ne sont pas multiples. Donc, il faut
travailler à ce qu'il est possible d'être fait, dans la mesure du temps que
possède le Directeur général des élections pour organiser sa carte.
Journaliste
: ...
M. Lalande (Xavier-Antoine) : Merci
beaucoup.
M. Chassin :
Merci.
(Fin à 11 h 23)