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(Huit heures vingt-cinq minutes)
Mme Maccarone : Bon, bien, bon
matin, tout le monde. Je suis ici accompagnée par mon collègue André. Moi, je
souhaite vous parler par rapport à l'extorsion. Moi, je dois vous dire que je
suis dans ma quatrième année à porter le dossier de sécurité publique et je me
suis dit : Finalement, cette année, le premier ministre a dit qu'une de
ses priorités, ça va être la loi et l'ordre. Mais quelle grande déception! Même
depuis cette annonce, on voit des coupures dans le budget de la Sécurité
publique, la SQ, les agents de probation. Et depuis que la CAQ est au pouvoir,
on voit une hausse importante de la criminalité et la violence.
C'est pour ça que moi, je souhaite venir,
cette fois-ci, avec un mandat d'initiative pour parler de l'extorsion, l'impact
sur nos commerçants. C'est quand même un fléau d'une grande importance, et le
gouvernement n'en parle pas du tout. Je pose des questions en CH puis j'ai zéro
réponse du gouvernement. On sait qu'il y avait des enjeux qui fonctionnaient
avant, des éléments qui fonctionnaient. Ça va être important qu'on parle puis
qu'on entende les experts pour trouver des solutions pour s'attaquer à ceci. Je
pense qu'on a des solutions que nous pouvons offrir, mais ça être important
d'entendre ces personnes par le biais de commissions parlementaires. Merci.
M. Morin : Merci, Jennifer.
Bonjour. Ce matin, nous allons débuter les consultations sur le projet de loi
n° 1 du ministre de la Justice, et c'est pour ça que je voulais vous en
parler. C'est un document, un projet de loi sans légitimité, je tiens à le
dire, et c'est un projet de loi autoritaire.
Pourquoi? Bien, parce que c'est un projet
de constitution qui a été élaboré sans consultation populaire préalable, c'est
un document qui fait reculer les droits individuels et l'État de droit, c'est
un document qui fait abstraction des autochtones en tant que peuple et c'est un
document qui veut museler les organismes publics, notamment des ordres
professionnels, des universités.
Alors, tant qu'à commencer quelque chose
tout croche, moi, j'invite le ministre, comme je lui ai déjà dit, à instaurer
une véritable commission, à aller consulter le peuple. Et ça, c'est fondamental
parce que, pour moi, une constitution, ça appartient au peuple. Et donc, mettons
en place un comité transpartisan, arrêtons ce qu'il est en train de faire. Et
tant qu'à parler d'une constitution pour le Québec, qui est un document
excessivement important, faisons-le comme il faut. Merci.
Journaliste : ...prépare ou
semble amorcer une véritable réflexion sur la possibilité d'un référendum?
Allez-vous les aider?
M. Morin : Bien, écoutez, le
gouvernement fédéral, qu'il se prépare, c'est un peu normal, le chef du Parti
québécois nous parle de référendum depuis des années. Alors, nous, on est un
parti fédéraliste, on croit au Canada, donc on va travailler pour qu'évidemment
on fasse valoir aux Québécois l'importance de rester au sein du Canada.
Journaliste
: Avez-vous
eu des contacts avec le PLC ou le PQ à ce sujet-là?
M. Morin : Non. Moi, je n'ai
pas eu de contact, non.
Journaliste
: ...Parti
libéral du Québec a eu des contacts avec le PLC?
M. Morin : Bien, écoutez, moi,
je vais vous répondre sur ce que moi, je sais, mais, tu sais, sur cet enjeu-là,
là, je ne pourrais pas vous répondre. Ça fait que moi, je ne vais pas vous
induire en erreur, mais c'est sûr, c'est certain que... comme la seule
formation fédéraliste à l'Assemblée nationale, c'est sûr que, dans un débat
référendaire, on va travailler puis on va travailler avec le gouvernement
fédéral.
Journaliste : ...Parti
libéral du Québec, on se prépare à la tenue possible d'un référendum sous un
gouvernement qui pourrait être péquiste?
M. Morin : Ce qu'on fait...
Bien, en fait, d'abord, la première chose, c'est que nous, on travaille pour
gagner les prochaines élections et on travaille très fort là-dessus.
Journaliste
: ...
M. Morin : Non, non, ça, j'ai
compris, j'ai compris votre question, mais moi, là, puis mes collègues, on travaille
dans cette optique-là. Puis, évidemment, s'il y a un gouvernement libéral, puis
on travaille très fort, bien, on ne parlera pas, à ce moment-là, d'un
référendum. Dans votre hypothèse, ce que vous demandez, c'est que... C'est sûr
qu'à ce moment-là il va y avoir une collaboration entre toutes les forces
fédéralistes pour faire impact sur ce que les forces souverainistes veulent
faire. C'est tout à fait logique et c'est normal.
Journaliste : ...retirer la constitution
de l'article qui dit que... d'organismes, là, ne pourront pas contester
certaines lois au Québec?
M. Morin : C'est... À mon
avis, là, il faut... Bien, d‘abord, pas juste cet article-là, qu'il faut retire,
là, avec ce que je vous ai dit au départ, là, ce projet de loi là, il faut le
retirer au complet, pour commencer. Si on veut vraiment faire une constitution,
là, c'est ça qu'il faut faire. Maintenant, une fois que j'ai dit ça, je ne sais
pas ce que le ministère va faire, mais c'est sûr qu'avoir une disposition comme
ça dans un projet de loi qu'on appelle une constitution, c'est excessivement
dangereux.
Pourquoi? Bien, parce que regardez les
ordres professionnels qui ont une mission de protéger le public. Advenant que
des lois du Parlement qui décrivent des caractéristiques fondamentales de la
population québécoise soient adoptées puis que ça mette un impact sur des
ordres professionnels, ils ne pourraient pas contester? Pensez aux universités,
qui jouent un rôle fondamental et qui font évidemment du travail dans la
population pour, évidemment, faire en sorte que l'État de droit soit enseigné,
respecté. Une loi qui viendrait attaquer, par hypothèse, l'indépendance
universitaire, elles ne pourraient pas la contester? Vous voyez que ça n'a pas
de sens.
Et ce gouvernement-là, présentement, met
en place des dispositions qui visent à éliminer à peu près tous les contre-pouvoirs.
Et c'est dangereux pour l'État de droit, c'est ce que je disais dans mes
remarques d'ouverture. Il faut lutter contre ça, et, croyez-moi, ma formation
politique, mes collègues, c'est ce qu'on va faire.
Journaliste : Pourquoi vous
dites que le projet de Constitution fait abstraction des Premières Nations?
Leur reconnaissance est mentionnée, leur droit à la reconnaissance des droits
ancestraux aussi.
M. Morin : Il y a... Dans le
préambule de la première partie de la constitution, on parle effectivement des
Premières Nations. On ne les décrit pas en tant que peuple, et là il y a une
ambiguïté qui se crée : est-ce qu'ils sont inclus dans la nation
québécoise ou pas? Et puis vous savez, hier, il y a une demande qui a été faite
pour qu'un rapporteur de l'ONU s'intéresse à la question, parce que, pour
plusieurs experts dans le domaine, il y aurait là une violation du droit
international, je dis bien «il y aurait», et il y aurait une violation de la
Déclaration des Nations unies sur les peuples autochtones. Donc, ce n'est pas
banal. Qu'est-ce que l'ONU va refaire? On verra, mais c'est pour ça que je vous
dis que, là, il y a un enjeu.
Puis en plus, en plus, ça revient à ce que
je vous disais au départ, quand on parle d'une constitution qui appartient à
l'ensemble du peuple et à l'ensemble des gens sur le territoire, bien, il
fallait que le ministre, d'abord, aille s'asseoir avec les Premières Nations,
qui traite avec les nations. Et peut-être même qu'il y a un travail en
codirection avec les Premières Nations. Ça n'a pas été fait. Et vous avez lu
comme moi plein d'articles dans les journaux où on dit, et les Premières
Nations disent qu'ils n'ont pas été consultés. Alors, c'est un manquement
fondamental, et c'est pour ça que je vous dis qu'au départ, le document du
ministre n'a pas de légitimité.
Journaliste : ...avait
souligné qu'il était prêt à signer la constitution de 1982. Est-ce que c'est
mieux celle de 1982 que celle qui est présentée aujourd'hui?
M. Morin : Bien, c'est deux
choses qui sont complètement différentes. Puis vous vous rappellerez, mon chef
après avait fait des affirmations sur ce qu'il voulait... sur ce qu'il voulait vraiment
faire. Celle de 1982, là, c'est fini, là. Elle est là, là. Alors, elle fait
partie du droit constitutionnel canadien. Si jamais il y a d'autres
négociations...
Journaliste : ...celle-là que
celle du Québec qui est présentée...
M. Morin : Non, là, mon chef
n'a pas dit ça. Je suis désolé, là. Puis moi, ce que je vous dis, c'est que
dans la constitution qui nous est proposée, il y a un défaut de taille, de
légitimité. Alors, écoutez. Recommençons, puis faisons-le comme il faut. C'est
un document important.
Journaliste : Mme Maccarone,
le texte dans Le Soleil ce matin qui parle, justement, du crime organisé...
famille mafia qui est en train de se scinder, créer le North Savage Gang. On
voit que les... en prison ça commence à faire du bruit. Est-ce qu'on est assez
outillé pour aller aussi vite que les gangs criminels?
Mme Maccarone : Bien, de
toute évidence, je dirais non. Parce que, comme je me suis dit, j'avais de
l'espoir quand le gouvernement a dit qu'on va mettre la priorité sur la loi et
l'ordre, imagine si ce n'était pas une priorité. Il n'y a pas une semaine que
nous sommes à l'abri de ces tristes histoires. C'est pour ça, au-delà d'un
mandat d'initiative que j'espère que le gouvernement va appeler pour travailler
avec les commerçants, il faut ramener toutes les forces de l'ordre ensemble. La
SQ, le SPVM, le SP... police de Laval, tout le monde doit se mettre ensemble
pour parler des solutions. C'est quelque chose, c'est une concertation qui ne
se fait pas actuellement. Puis ça, c'est à coût nul, pour un gouvernement qui
nous a mis dans une place où on fait face à un budget déficitaire historique,
je pense qu'ils ont une responsabilité de regarder ces options.
Journaliste : Puis sur le
plan bien technique, pour expliquer aux gens, un mandat d'initiative comme ça,
c'est donc de rassembler. Qu'est-ce qu'on espère à l'issue de ça, par exemple,
si ça fonctionne?
Mme Maccarone : On espère
concrètement, dans une demi-journée, de rassembler les parlementaires d'une
façon transpartisan.
Journaliste
: ...
Mme Maccarone : Bien,
exactement. Exactement. Pour outiller le gouvernement d'agir puis d'entendre
les experts, parce que ça ne va pas se faire tout le temps à l'intérieur d'un
projet de loi. Ça, ça peut se faire très rapidement. C'est efficace, c'est
efficient, chose qu'on espère que le gouvernement souhaite vers... mettre vers
l'avant. Alors, c'est une façon pour outiller le gouvernement d'agir.
Journaliste : Le ministre
Roberge a déposé vendredi un projet de loi concernant... bien, pour corriger
une erreur, là, concernant les Brownies. Est-ce qu'il fait assez vite à votre
goût? Est-ce que c'est la bonne chose à faire?
Mme Maccarone : Mais c'était
quand même nous qui a déposé la motion à l'époque. Ça fait que oui, on a hâte
qu'on poursuit, c'est notre initiative puis évidemment, on va contribuer à
l'adoption rapide.
Journaliste : Ce n'est pas le
supplice de la goutte? Le fait qu'on soit tout le temps en train de revenir sur
les événements des dernières semaines à cause de ça?
Mme Maccarone : Mais moi, il
me ferait grandement plaisir de parler avec vous par rapport les vrais enjeux
pour les Québécois, entre autres, tous les services publics qui ne sont pas en
rendez-vous à un déficit, là.
Journaliste : Mais ce n'en
est pas un, un enjeu, ça?
Mme Maccarone : Mais pour
moi, les enjeux, c'est le coût de la vie, c'est la hausse de l'inflation. Moi,
quand je suis dans mon comté, puis je parle avec mes citoyens, c'est de ça...
Journaliste : ...des gens
pour voter pour un futur chef, ce n'est pas un vrai enjeu, ça?
Mme Maccarone : Il y a quand
même quelque chose. On a une enquête en place, puis on s'est dit que s'il y a
quelqu'un, s'il y a quelque chose qui est retracé, mais qu'on met la personne
dehors puis qu'on agit rapidement.
Journaliste : ...ce projet de
loi-là vendredi, ce n'est pas justement pour tenter encore de parler de ça,
puis de vous miner votre crédibilité?
M. Morin : Si... si vous me
permettez d'abord. On a déposé une motion là-dessus qui a été adoptée à
l'unanimité à l'Assemblée nationale, parce que...
Journaliste
: ...on
dépose un projet de loi.
M. Morin : Tout à fait. Vous
avez raison. Puis, savez-vous quoi? C'est une bonne chose. Alors, oui, qu'il
soit déposé, puis oui, qu'on l'adopte. Puis, écoutez, le processus
démocratique, c'est important, là. Ça fait qu'on y aille avec ça, il n'y a pas
de souci. Du tout.
Journaliste :
On the referendum question, the federal
government appears to be preparing for the possibility of a referendum. Do you
think this is a good approach, and what roles should the federal government
have in a possible referendum situation in Québec?
M. Morin :
It is a… it is a good… a good decision
from the federal government. As I mentioned previously in French. Mr. St-Pierre
Plamondon talks about his referendum extensively since, what, more than one
year. I mean, it's just normal the Federation, that the Federal Government will
react and will... will do whatever it has to do to maintain the unity in
Canada. That's... that's normal.
Journaliste :
But what should its role be? Should it
be influencing quebecer, should it be just... you know, is it strictly a beaurocratic
exercise?
M. Morin :
He should... No, he should mention, he
should tell the Québecers that there's a lot of advantages to stay in Canada
and to demonstrate that this is actually the best place to be. Instead of
dividing the country.
Journaliste :
On the proposed brownie law, I'm not
asking you to comment on the specifics of the bill, we don't have it yet, but
where does the PLQ lie here? Was it... Would it support this? Should... should
this be outlawed, this paying for it for votes? What... where are you standing
on this?
M. Morin :
Well, one thing first, I would like to
to mention that the PLQ tabled a motion to make sure that this practice will be
forbidden, it was adopted unanimously by the Assembly. This bill, I mean, it
will be tabled, so we haven't, at the moment, we haven't seen it, but it will
be tabled. It's a good thing and it should be adopted, definitely. I don't
know, Jennifer, if you want to add something?
Mme Maccarone :
No, exactly, nothing else to add, that's
perfect.
Journaliste :
...there are concerns on the
sovereignty side that there could be misbehavior from the federal side, as they
allege was the case in 95. Should there be limits on what the federal
government can do in planning and reacting to a referendum?
M. Morin :
I mean, the government, the federal
government will have... will do what he has to do and... in respecting the law,
I mean, that's... that's what people should do, should...
Journaliste :
...Québec'd call, according to you.
M. Morin :
I'm sorry?
Journaliste :
The extent to which the federal
government get involved should be the decision of the... of Ottawa is what
you're saying?
M. Morin :
I mean, not only Ottawa, but in terms
of defending the unity of this country, as I mentioned previously, le Parti
libéral du Québec is the only political formation here at the National Assembly
who's federalist. So, of course, we will defend Canada and its sovereignty,
definitely, definitely.
Journaliste :
...you're talking about setting up some
sort of different process for undergoing this. Is your preference that we just
drop this issue altogether for the... for the time being and don't go into this
constitutional question.
M. Morin :
Yeah. Well, this is this is what I
mentioned. If you're referring to Bill 1, I think, well, this bill so far and
the procedures that the Minister has followed is not legitimate. The
Constitution is the constitution of the people, so the people should be invited
to participate in the process. It has not been done. So now he's trying to
correct it. But I mean, since day one, the process was not legitimate. So he
should go back, he should stop, we should have a what I would call in English a
trans partizan commission that would consult all the québecers, and after that,
with experts, he should, he should table a bill in the Assembly in order... in
order to obtain a consensus. I mean, a Constitution it's a document that
should... should unite all the people, not divide them, what he's doing
exactly. And look at those who have filed documents brief for the consultation.
Most of them, not all of them, most of them are against it. And many
constitutionalists, many professor, have decided to say, well, don't go there,
it's not the proper procedures. I'm not saying that the Constitution is not
important, but I'm saying there's a way to do it. And, here, the minister
didn't follow the proper, in my opinion, the proper procedures.
Journaliste :
...less than a year to go until an election,
that's not something you would see happening under this mandate. It would be
clear.
M. Morin :
I don't know what the Minister will do,
but what I suggest, what I mentioned, what I told the minister this morning is,
please stop it, you don't have the right recipe, stop it and do it correctly.
Journaliste :
Scrap the whole process, scrap the
whole...
M. Morin :
Scrap the thing, scrub the build, and
do it again.
Mme Maccarone : There needs to be a law that prohibits governments that are in
decline from doing these kinds of actions in panic mode, that are going to have
a negative impact on the population. That's what this is. That's what we're
seeing.
Journaliste :
Thank you.
M. Morin : You're welcome.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. Morin : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 40)