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Point de presse de M. Philippe Couillard, premier ministre, et M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Le vendredi 4 décembre 2015, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente-six minutes)

M. Couillard : Alors, bonjour à tous et à toutes. Je suis heureux d'être accompagné de M. Fournier, notre leader du gouvernement, M. Billette, le whip en chef, Mme Ménard, la présidente du caucus, Mme Vien et M. Sklavounos, nos leaders adjoints, Mme Vallières et M. Huot, qui se joindra à nous dans quelques minutes, le whip adjoint du gouvernement.

Alors, bonjour. La session qui s'achève, c'est celle de l'espoir et de la confiance retrouvée au Québec, celle d'un gouvernement qui tient ses engagements, qui a réussi à assainir les finances publiques — pourquoi? Afin de nous redonner les moyens de nos ambitions — qui remet le Québec sous le signe de l'espoir, de la confiance et, oui, de la prospérité. On le sait, la majorité des engagements que nous avons pris sont déjà réalisés ou en voie de l'être. Les médias l'ont confirmé, en moins de deux ans déjà, plus de 50 % de nos engagements sont en place, beaucoup plus que ce que les gouvernements précédents avaient accompli. Les actions entreprises par notre gouvernement ont permis de redresser les finances publiques, relancer notre économie, rassurer les entrepreneurs et apporter une stabilité politique propice à l'investissement.

Nous nous sommes ainsi redonné les moyens de regarder l'avenir avec espoir et de réinvestir dans les projets qui tiennent à coeur aux Québécoises et aux Québécois, notamment l'éducation. Nous nous étions engagés à redresser nos finances publiques, et la dernière mise à jour du plan économique confirme l'atteinte de l'équilibre budgétaire cette année, un déficit 2014‑2015 moins élevé que prévu — 1,1 milliard plutôt que 2,3 — ce qui nous donne les moyens d'investir dans nos priorités et notamment en éducation, 80 millions de dollars par année pour soutenir la réussite de nos enfants, 600 nouveaux enseignants et enseignantes dès que possible, 200 nouveaux professionnels pour soutenir les élèves en difficulté et, on l'a vu aujourd'hui, une proposition de révision de la gouvernance scolaire pour donner plus d'autonomie aux écoles, plus de moyens aux écoles, plus de pouvoir aux parents et ainsi favoriser la réussite des élèves.

On s'était engagés à développer l'économie de toutes les régions. C'est ce que nous faisons avec nos grandes stratégies de développement durable : le Plan d'action en électrification des transports, 500 millions en investissements, 100 000 véhicules électriques ou hybrides rechargeables immatriculés au Québec, des centaines de milliers de tonnes de gaz à effet de serre économisées grâce au transport électrique et 5 000 emplois d'ici 2020; la Stratégie maritime, souvenez-vous, 30 000 nouveaux emplois directs d'ici 15 ans, des investissements privés et publics de 9 milliards, ça a commencé, un investissement annoncé à Contrecoeur, récemment M. D'Amour annonce 200 millions pour les installations portuaires, le transport maritime, le secteur des traversiers et des zones industrialoportuaires à Contrecoeur, oui, mais également dans nos régions; de nombreuses interventions économiques en région, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Mauricie, au Centre-du-Québec, en Abitibi, en Gaspésie et ailleurs; la stratégie québécoise de l'aluminium, annoncée le 19 juin, avec les investissements qui l'accompagnent; l'accord de partenariat avec les municipalités, 3,2 milliards sur quatre ans; le dépôt d'un projet de loi sur le développement de l'industrie de nos boissons alcooliques artisanales québécoises, on aura bientôt du vin québécois sur les tablettes de nos épiceries.

Et c'est ce qu'on fait, encore une fois, en soutenant et en travaillant avec nos entreprises dans toutes les régions du Québec, rappelons l'investissement de 190 millions pour soutenir la relance de Kruger en Mauricie pour transformer les machines à papier en machines à carton; un investissement de 1,3 milliard dans la série C de Bombardier, consolidation de dizaines de milliers d'emplois du secteur aéronautique au Québec et de centaines de fournisseurs dans le même secteur; près de plus de 5 millions à l'entreprise Uniboard Canada pour la modernisation de son usine de fabrication de panneaux de bois reconstitué en Abitibi, près de 400 emplois; entente avec l'Aluminerie Alouette pour réviser ses tarifs d'électricité, 1 000 emplois consolidés; antennes régionales de la Société du Plan Nord à Roberval, Baie-Comeau, Sept-Îles et Chibougamau.

Et les résultats parlent d'eux-mêmes : malgré un ralentissement mondial, malgré une économie mondiale instable et parfois précaire, le rythme de croissance de l'économie du Québec s'est maintenu en 2015 avant d'amorcer un rebond en 2016. Les exportations internationales de biens ont augmenté, et notamment nos exportations de biens à haute valeur technologique, qui ont fortement augmenté, vers l'Asie. Le taux de chômage, on vient de l'apprendre, a diminué de 0,2 % au Québec en novembre pendant qu'il a augmenté de 0,1 % au Canada et en Ontario. Depuis notre arrivée, le secteur privé, qui est le principal moteur de la croissance, a créé 70 200 emplois. Depuis le début de l'année, 10 régions du Québec ont vu leur taux de chômage diminuer. Donc, la preuve est faite : la fameuse austérité toxique, c'est un mythe, un mythe qui vient de voler en éclats, puisque nous démontrons qu'on peut combiner la gestion rigoureuse des finances publiques et la croissance de notre économie et de l'emploi.

Réalisons-le et disons-le avec fierté : depuis notre arrivée, le Québec a créé le même nombre d'emplois que l'Ontario, le même nombre d'emplois que l'Ontario, malgré la baisse de notre population active. Les entreprises sont plus productives, on l'a vu récemment, les investissements privés reprennent, notamment à Montréal.

En développant notre économie, nous nous sommes donné les moyens de bâtir un Québec plus juste, plus sain et plus sécuritaire : adoption de la nouvelle loi pour lutter contre le tabagisme, plan de développement en soins palliatifs et soins de fin de vie, plan de lutte contre l'intimidation, meilleur accès aux soins et aux services dans le réseau de la santé et des services sociaux avec une meilleure répartition des ressources pour un service de proximité aux usagers — d'ailleurs, on constate déjà les résultats, environ 38 % de plus de Québécois ont accès à des médecins de famille depuis les derniers mois, ce qui témoigne de l'utilité des mesures adoptées — dépôt d'un projet de loi sur l'immatriculation des armes à feu, dépôt d'un projet de loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles dans les organismes publics.

On s'était engagés à bâtir un Québec plus vert, c'est pourquoi on continue les efforts afin de doter le Québec d'une cible 2030 qui est la plus ambitieuse au Canada : 37,5 % sous le niveau de 1990. On fait la promotion, en mission, de la bourse du carbone et on incite des partenaires à s'y joindre. L'Ontario, bien sûr, et d'autres partenaires, très bientôt, vont se joindre à nous. Le Québec, d'ailleurs, hier, recevait un prix à Paris sur son action en tarification du carbone et notamment autour de la bourse du carbone. Grâce à la bourse du carbone, on a un Fonds vert, grâce au Fonds vert, on peut développer des projets comme l'électrification des transports, les transports publics, la conversion des moteurs de véhicules lourds vers le gaz naturel liquéfié et autres éléments.

Les gestes, donc, qu'on a posés font reconnaître clairement le Québec comme leader en matière de lutte aux changements climatiques au Canada, bien sûr, avec cette alliance avec le gouvernement de l'Ontario, aux Nations unies et le Climate Group, dont on est un membre important parce qu'on copréside l'Alliance des États fédérés et des régions du Climate Group, à New York, bien sûr, le groupe des Nations unies.

Nous nous étions engagés à travailler en collaboration avec nos partenaires et faire rayonner le Québec sur la scène nationale et mondiale. Le Plan Nord du Québec est maintenant connu comme un modèle de développement nordique durable et a été salué comme tel lors de la troisième assemblée de l'Arctic Circle, à Reykjavik; de nombreuses missions aux États-Unis pour promouvoir notre hydroélectricité et la Stratégie maritime; mission économique au Mexique; Conseil des ministres conjoint avec l'Ontario, qui nous permet de renforcer des liens plutôt que d'ériger des murs autour du Québec, par exemple en signant les ententes de collaboration avec l'Ontario dans le secteur de l'économie, de l'énergie, des changements climatiques et de la francophonie; on a signé une entente historique avec le Grand Conseil des Cris; on a dévoilé, bien sûr, le plan de coordination québécois pour l'accueil des réfugiés syriens, permettant d'accueillir de manière sécuritaire et coordonnée 3 650 réfugiés en 2015 et également en 2016.

Notre gouvernement avait dit ce qu'il ferait et fait ce qu'il a dit. On s'était engagés à le faire, on travaille chaque jour à établir un environnement stable, prévisible et propice à la création d'emplois. Chaque décision que nous prenons, chaque geste que nous posons est fait dans l'intérêt du Québec d'aujourd'hui et de demain. On veut donner aux Québécoises et aux Québécois les moyens d'investir dans les domaines qui nous tiennent à coeur, et ce, sans hypothéquer les générations futures.

Nos finances publiques se portent déjà mieux. Nous avons déjà été en mesure de réinvestir dans les services publics, notamment en éducation. Mais entendons-nous bien, nous continuerons de gérer les finances publiques avec rigueur. Ce n'est qu'un premier pas. La véritable liberté du Québec, la liberté retrouvée avec l'atteinte de l'équilibre budgétaire nous permettra d'en faire encore davantage dans la prochaine année. Continuons de travailler ensemble pour bâtir avec confiance et espoir un Québec qui soit à la hauteur de nos ambitions, un Québec qui, à nouveau, avance dans la bonne direction, un Québec plus prospère, tourné vers l'avenir et vers le monde.

Merci. M. Fournier, maintenant, va vous parler du bilan législatif.

M. Fournier : Merci, M. le premier ministre. Mesdames messieurs, très rapidement, pendant cette session, 17 projets de loi ont été adoptés. Et, si on avait à résumer et simplement résumer l'activité législative, soulignons qu'en matière de santé, notamment le projet de loi n° 20, qui permet plus d'accès aux médecins, a été adopté; le projet de loi n° 44, sur la lutte au tabagisme, a aussi été adopté; le projet de loi n° 81 a été présenté, il vise à faire des appels d'offres en matière pharmaceutique pour faire économiser aux Québécois et investir davantage en matière de santé.

En matière d'éducation, d'emplois liés à la situation démographique au Québec, évidemment, le projet de loi n° 70, qui permet une meilleure adéquation entre la formation et l'emploi; le projet de loi n° 77, qui, en matière d'immigration, insiste sur une orientation vers l'emploi; et évidemment le projet de loi n° 86, déposé aujourd'hui, qui met l'école au centre des priorités.

En matière d'économie et, évidemment, l'activité gouvernementale, le premier ministre en a parlé tantôt, elle est abondante en matière législative : le projet de loi n° 67 sur l'hébergement touristique, qui a été, à l'unanimité, très bien reçu; le projet de loi n° 88 a été déposé sur les boissons alcooliques du Québec pour mettre en valeur nos produits; et le projet de loi n° 85 sur le corridor économique de la 30, en fait avoir un guichet unique pour permettre plus de développement économique.

Il y a aussi des projets de loi qui se sont inscrits rapidement dans la foulée des orientations du rapport Charbonneau parce qu'ils étaient déjà en train d'être préparés, notamment le projet de loi n° 87, qui a été présenté, concernant la protection des divulgateurs d'actes répréhensibles qui concernent les aspects publics, pas les aspects privés, qui étaient aussi mentionnés dans le rapport, le ministre a indiqué qu'il voulait aussi aller de l'avant de ce côté-là; le projet de loi n° 83 sur le financement... notamment sur le financement politique municipal, aussi, qui s'inscrit dans les orientations de la commission. Évidemment, comme ce rapport vient tout juste d'arriver, c'étaient deux premiers gestes qui étaient déjà en préparation.

Certains autres projets de loi sont quand même à mentionner : le projet de loi n° 64 sur l'immatriculation des armes à feu; le projet de loi n° 76 sur le transport collectif dans la CMM, qui est très important; le projet de loi n° 54 sur le bien-être animal, qu'on vient d'adopter; et le projet de loi n° 78 sur les allocations de transition pour les députés qui quittent durant mandat.

De nombreuses consultations ont été tenues durant cette session, je n'en nommerai qu'une — sur le projet de loi n° 59 sur le discours haineux : d'abord, 38 groupes ont été entendus en consultation. Sur le principe, il y a eu de nombreuses séances qui ont été utilisées pour faire cette étude de principe. L'opposition a présenté une motion de scission puis une motion de report. Finalement, le principe a pu être adopté. À l'étude détaillée, nous sommes rendus à huit séances, et, à ce stade-ci, nous sommes déjà en mesure d'identifier, sur le tableau de bord gouvernemental, que ça tourne au ralenti.

Sur le déroulement de la période de questions, et je terminerai là-dessus avec mes commentaires, évidemment ce fut une session qui s'est commencée avec la fin des applaudissements. Et certains d'entre vous — et, si ce n'est pas vous, certains de vos collègues commentateurs — nous avaient prévenus que cela allait durer peut-être une ou deux périodes de questions. Je suis heureux d'être devant vous aujourd'hui pour faire rapport que cela a duré durant toute la session. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Alors, on va passer à la période de questions destinée aux médias. Je vais vous demander, aujourd'hui, de limiter vos questions à une question et une sous-question. On va commencer avec Julie Dufresne, Radio-Canada, au micro de droite, s'il vous plaît.

Mme Dufresne (Julie) : Bonjour, M. Couillard. Mesdames messieurs, bonjour. Vous avez dit que l'austérité toxique, c'est officiel, c'est un mythe. Alors, M. Couillard, est-ce que c'est fini, cette fois, les compressions et les coupes?

M. Couillard : Ce qui est... Ce qui bientôt, bien sûr, ne finira pas, c'est la gestion rigoureuse des finances publiques, et ce principe fondamental, fondamental qui est que le Québec ne dépensera pas plus que ce qu'il gagne, ce qui est une notion élémentaire de gestion qu'on continuer à appliquer.

Mais le fait d'avoir équilibré les finances publiques avec beaucoup d'efforts — c'est probablement ce à quoi vous faites allusion — nous a permis de résorber, n'est-ce pas, une impasse de plus de 7 milliards de dollars, nous donne maintenant les moyens d'investir, par exemple, en éducation. Mais la gestion rigoureuse des finances publiques, c'est un travail qui doit sans cesse être poursuivi et ça n'arrêtera pas.

Maintenant, l'importante période de resserrement qui a été rendue nécessaire par l'impasse de 7 milliards, oui, elle a été réalisée, elle a fonctionné, mais je ne voudrais pas non plus envoyer le signal que, maintenant, l'État va dépenser sans compter. Nous allons continuer à gérer les finances publiques de façon rigoureuse.

Mme Dufresne (Julie) : J'aimerais vous entendre sur le projet de loi qui a été déposé ce matin par le ministre de l'Éducation, qui est un projet de loi majeur pour votre gouvernement. Pourtant, les partis d'opposition s'entendent pour dire que l'éléphant a accouché d'une souris, que ça sent l'improvisation, que ça ne va pas aussi loin que ce à quoi vous les aviez préparés. Pourquoi n'avez-vous pas pu aller aussi loin?

M. Couillard : On va très loin, on va très loin. Jamais un gouvernement n'a donné autant d'importance à l'école. Jamais un gouvernement n'a remis les dirigeants d'établissements scolaires, les enseignants, les parents au centre de la décision. Jamais un gouvernement n'a fait en sorte, jusqu'à ce qu'on dépose ce projet de loi, que les sommes budgétaires liées à la réussite scolaire, par exemple, aillent directement dans les écoles, sans interruption dans le passage entre le gouvernement et l'école. Au contraire, c'est un projet de loi qui est excessivement ambitieux et qui accompagnera le réinvestissement en éducation. Il faut faire les deux : il faut réinvestir dans l'éducation, ce qu'on a commencé à faire, mais également moderniser nos façons de faire. C'est ce qu'on fait avec ce projet de loi, et j'espère qu'il sera adopté au cours de la prochaine session.

Le Modérateur : Merci. Pierre-Olivier Zappa, micro de gauche, TVA.

M. Zappa (Pierre-Olivier) : M. Couillard, est-ce que vous prenez acte de l'insatisfaction qui a été, notamment, affichée, là, par certains sondages à l'égard de vos choix budgétaires, de certains choix, notamment certaines coupes?

M. Couillard : Je ne commente jamais les sondages. Je ne gouverne pas en fonction des sondages.

M. Zappa (Pierre-Olivier) : Mais est-ce que vous prenez acte de ce...

M. Couillard : Je ne gouverne pas en fonction des sondages au gouvernement, je gouverne en fonction du devoir que j'ai pour le Québec d'aujourd'hui et de demain, et ce devoir passait avant tout par l'équilibre des finances publiques. Si c'était facile, monsieur, il aurait été fait avant nous. Si c'était facile, le Parti québécois après l'avoir annoncé deux fois, l'aurait réalisé. Si c'était facile, on ne nous aurait pas laissé une impasse de 7 milliards de dollars, on aurait eu le courage de faire face à la réalité d'agir également, contrairement à ceux qui nous ont précédés, sans réduire les budgets, notamment du ministère de la Santé et de l'Éducation, sans envoyer des dizaines de milliers d'employés du secteur public à la retraite, sans diminuer la rémunération des employés du secteur public. Voilà ce qu'on a réussi à faire et ça nous donne maintenant la véritable liberté pour le Québec, la liberté, encore une fois, d'investir dans les secteurs importants comme l'éducation.

M. Zappa (Pierre-Olivier) : Vous avez accueilli, au cours de la dernière session parlementaire, de nouveaux élus avec fierté lors d'élections partielles. Maintenant, est-ce que vous avez en tête un remaniement ministériel éventuel pour accueillir de nouvelles têtes d'affiche au sein de votre Conseil des ministres?

M. Couillard : Je crois que c'est la première fois qu'on se rencontre dans un point de presse comme celui-là, donc vous ne serez pas surpris de m'entendre répondre la même chose que j'ai déjà répondue à vos collègues sur la question. D'abord, c'est que je suis très fier de la qualité de mon équipe de députés. On est tous des députés ici, à l'Assemblée nationale, dans notre parti, et j'ai un caucus très, très, très talentueux, une équipe ministérielle également très talentueuse, des officiers parlementaires dévoués et efficaces. Et, comme je l'ai déjà dit, et je le répète, je suis toujours à la recherche de façons d'améliorer mon équipe. C'est tout ce que j'ai à dire là-dessus.

Le Modérateur : Merci. Micro de droite, Geneviève Lajoie, Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour, M. le premier ministre. Je voudrais savoir ce qui se passe avec Mme Lise Thériault et l'impact que ça peut avoir, justement, sur votre cabinet.

M. Couillard : Bien, d'abord, je voudrais remercier Mme David, dans les souhaits de fin d'année, d'avoir souhaité prompt rétablissement à Mme Thériault, c'est un geste, de sa part... puis je peux vous dire que... dans notre équipe a été très, très apprécié. J'ai eu l'occasion de parler très récemment à Mme Thériault, qui se remet, mais qui est encore en période de récupération. On veut la revoir parmi nous le plus tôt possible, mais on veut la revoir parmi nous le mieux possible. Ce qui est certain, c'est que Mme Thériault va toujours être une partie importante de notre équipe. Ça, je peux le répéter et l'affirmer encore une fois aujourd'hui. Ceci dit, le gouvernement continue son action, et on est prêts, et on a hâte d'accueillir Lise à son retour.

Mme Lajoie (Geneviève) : M. Couillard, je sais que vous êtes médecin, mais je m'adresse aujourd'hui au premier ministre et non pas au médecin. Trouvez-vous que les médecins sont trop payés?

M. Couillard : Je pense que, là, ça suffit, là. Je pense que, s'il y avait un rattrapage à faire, il a été fait, il a été fait. Moi, écoutez, je me souviens en 2003, en arrivant, on avait cette lettre d'entente qui nous engageait dans cette spirale d'étudier puis de corriger l'inégalité de revenus entre les médecins du Québec et ceux du Canada. Je pense que, là, la correction est largement faite. Alors, le signal que j'envoie à la profession médicale, c'est que, maintenant qu'on a fait ça, la prochaine négociation, elle va se faire au bénéfice entier des patients. Et ça, c'est quelque chose qui va être très, très clair.

Le Modérateur : Merci. Micro de gauche, Patrick Bellerose, Huffington Post.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Couillard. Juste pour terminer sur la question de ma collègue, est-ce que Mme Thériault va revenir dans ses fonctions de ministre de la Sécurité publique?

M. Couillard : Non, je ne répondrai pas à cette question-là. Mme Thériault reste une partie importante de l'équipe du gouvernement. Elle doit actuellement prendre soin d'elle. On l'aime beaucoup, Lise, on s'ennuie d'elle, on veut la revoir, mais on veut la revoir bien, bien en forme, et on a hâte qu'elle revienne.

M. Bellerose (Patrick) : Que répondez-vous à François Legault, qui dit que la bourse du carbone, c'est : on achète des droits de polluer?

M. Couillard : M. Legault, malheureusement, montre son ignorance totale du sujet. Il s'y est intéressé très récemment. Avant, il ne parlait jamais de ça, M. Legault, des changements climatiques. La CAQ, malheureusement, cherche chaque semaine le sujet à la mode. Bien, cette semaine, parce qu'on va à Paris, c'est les changements climatiques. Au contraire, s'il étudiait un peu la question, il verrait que tout le monde, partout, parle de tarifer le carbone et qu'il y a deux grandes méthodes qu'on peut utiliser pour tarifer le carbone, soit une taxe sur le carbone... alors il pourra vous dire, s'il n'aime pas la bourse du carbone, s'il veut faire une taxe sur le carbone. On n'a pas choisi une taxe parce qu'elle s'adresse à l'ensemble de l'économie, on a plutôt choisi une bourse du carbone qu'on fait avec la Californie, qu'on fait avec l'Ontario avec bientôt d'autres partenaires. Je suis un peu déçu de ce résumé très, très simpliste de ce qu'est la bourse du carbone, mais, comme M. Legault sera à Paris, il aura peut-être l'occasion, là-bas, d'approfondir la question.

M. Bellerose (Patrick) : Si je peux me permettre un dernier petit point, pouvez-vous qualifier l'ampleur de la tâche pour atteindre les 37,5 % sous le seuil de 1990?

M. Couillard : C'est une tâche qui est importante. Souvenez-vous, on est déjà à un niveau d'émissions très bas, 9,6 tonnes par habitant par an, ce qui nous place au plus bas niveau canadien. Donc, ce qui était, entre guillemets — puis je veux vraiment mettre des guillemets — plus facile a déjà été réalisé; ce qui reste devant nous est très exigeant, mais on sait exactement les cibles qu'il faut viser. Le plan 2013‑2020 est en cours. Par la suite, il y aura un plan 2020‑2030, mais c'est clair que le secteur des transports, avec 45 % de nos émissions, doit faire l'objet de notre attention particulière, non seulement l'électrification des transports — ça, c'est une partie — mais également les projets de transport collectif, les projets de conversion des moteurs de véhicules lourds, du diesel au gaz naturel liquéfié, les projets d'électrification des transports publics comme les autobus, par exemple, tout ça doit faire l'objet d'une attention particulière, de même que l'efficience des bâtiments.

Je pense que, quand je vais dans les conférences internationales, c'est un sujet dont on parle moins chez nous, toute la question de l'efficience énergétique et notamment de... la façon dont on construit nos bâtiments a un rôle très, très important à jouer dans le domaine de la lutte aux changements climatiques.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Micro de droite, Marco Bélair-Cirino Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour, M. le premier ministre. À entendre les partis d'opposition, M. Barrette, le ministre de la Santé, croule sous les conflits d'intérêts. Pourquoi le maintenez-vous en poste?

M. Couillard : M. Barrette est probablement un des meilleurs ministres de la Santé qui a agi au Québec au cours des dernières années, et je mets beaucoup d'années dans ce vocable-là. Il a fait une démarcation très nette, très, très nette entre son rôle précédent de président de Fédération des médecins spécialistes et son rôle de ministre de la Santé. Il n'a pas, contrairement à d'autres, deux chapeaux en même temps, il n'en a qu'un, et c'est celui de ministre de la Santé, pour le bien de tous les Québécois.

Le rapport de la Vérificatrice générale qui nous est présenté nous donne des outils, justement, pour faire en sorte que la prochaine négociation avec les médecins... maintenant que le rattrapage, de toute évidence, est accompli, la prochaine négociation ne va parler que des patients. Les médecins gagnent très bien leur vie au Québec maintenant, et maintenant on va penser, comme toujours, d'abord et avant toujours au patient.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Plusieurs observateurs vous trouvent particulièrement combatif dans le salon bleu, d'autres, surtout des leaders des partis d'opposition vous trouvent arrogant. Êtes-vous excédé par la conduite des chefs Péladeau et Legault en Chambre, notamment?

M. Couillard : Je suis plutôt patient de nature puis je pense qu'on reconnaîtra que je respecte mes adversaires, autant ceux d'aujourd'hui que ceux d'autres époques. On a vu, tragiquement, cette semaine que ce n'est pas le cas pour tout le monde. Moi, tant que les gens sont respectueux, tant que les gens n'exagèrent pas dans leurs commentaires, tant que les gens n'abusent pas d'attaques personnelles dans l'argumentaire, je n'ai aucun problème à débattre, et je me maintiens à ce niveau-là puis j'entends me maintenir à ce niveau-là également.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, on ne doit pas s'inquiéter du climat dans l'avion qui va vous mener à Paris…

M. Couillard : Je ne crois pas. Ça devrait bien aller.

Le Modérateur : Au micro de gauche, Julien Arsenault, La Presse canadienne.

M. Arsenault (Julien) : Bonjour, M. Couillard. Ce matin, M. Moreau nous a dit qu'après avoir cumulé deux fonctions en même temps pendant plusieurs mois qu'il avait ressenti le poids de tout ce travail-là, qu'il était quand même content de l'avoir fait. Est-ce que vous pensez qu'il peut maintenir le rythme dans une session complète ou vous allez devoir peut-être corriger la situation?

M. Couillard : Mon équipe actuelle est de grande qualité.

M. Arsenault (Julien) : À ce moment-là, pourquoi, à Chicago, vous sembliez avoir ouvert la porte pour dire que, s'il y avait peut-être un remaniement ministériel… Vous avez évoqué la fin de la session. On y est maintenant, ça ne serait pas le temps de dire oui ou non? Plus tôt cette semaine, M. Legault vous a demandé de dire si M. Daoust allait être là à la prochaine session, vous ne l'avez pas dit clairement. Est-ce qu'il y a un flou qui…

M. Couillard : Alors, heureusement pour le Québec, ce n'est pas M. Legault qui a à prendre ces décisions, mais je dirais, cependant, que, comme d'habitude, monsieur, je vous le répète, je suis toujours à la recherche de façons d'améliorer mon équipe.

Le Modérateur : Merci beaucoup. On va passer en anglais. Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : In the summer of 2014, you said there were no sacred cows when it came to how you were going to look at the QuébecGovernment, and you dealt with the health care governance last year, this year you have dealt with the education governance. What's next year?

M. Couillard : There's always work to be done. As you know, following the report made by Mme Robillard and her group, we have instituted a process, a constant revision of programs. So, for example, we're going to look at the SAQ, its business model, we're going to look at Revenu Québec and other options… avenues that the commission indicated to us. But the message here is that we're not going to end this operation of looking at our programs on a constant basis, even if we have achieved fiscal balance. On the contrary, it has to do… it will always be a work in progress, so there'll always be something on which we will be working.

M. Hicks (Ryan) : In French you said that toxic austerity is a myth. Why was it important for you to say that today?

M. Couillard : It's very surprising what has been read and said in the recent month. First, austerity itself has no relationship at all to reality. We have never decreased the budgets of our ministries, contrary to what has been done before. We have been, actually, one of the only provinces with, I would say, a weak, a low level of increase of budget, but increasing their budget. Only two provinces in Canada increased their program expenses more than Québec by less than 1%, and elsewhere nobody talks about austerity. Everyone realizes that, you know, it has to be done, budgets have to be balanced. Now, when people add the adjective that you mentioned after «austerity», they say that because we are regressing the way we manage our finances, it's going to hurt the economy. Actually, we're showing that we are achieving growth; we are achieving job creation while managing our budget in a very safe way. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Micro de gauche, Philip Autier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Are you really all getting on the same plane?

M. Couillard : Sorry, I cannot…

M. Authier (Philip) : Are you really all, Mr. Legault, Mr. PKP… you're all getting on the same plane?

M. Couillard : I'm not sure that we are on the same plane.

M. Authier (Philip) : Ah! OK. I'm a little worried about that, you know…

M. Couillard : I'll let you know. You mean if something happens to the plane, you'll be…

M. Authier (Philip) : Well, the executives… Well, you know, executives of Coca-Cola don't fly on the same plane, right, you know, like who's got the football?

M. Couillard : We'll see, we'll see.

M. Authier (Philip) : Anyway, I wanted to ask you to follow up on that other question about the atmosphere in the House the last few days. You, at times, appear to be quite exasperated with your opponents, even, dare I say, a bit snippy with them at times. One point, you were answering questions with one word : yes, oui, non. So, is there a danger… this is sort of what Mr. Legault is talking about, a sort of having too much power, and being to confident, and being arrogant? Is that something that stacks your Government?

M. Couillard : No. Well, I'll let you know as I indicated before, my worst critic is myself. I'm always looking at the way I do things, the way I communicate with you and the public, the way I work with my team. I'm very hard with myself, I can tell you that. If I'm asked intelligent questions in an intelligent way, I'll be very happy to go in extensive debate and extensive answers. But, you know, sometimes, if you just listen to the preambles of the questions, they are so out of touch with reality that you just can not answer a question like this without making it known that you see what is behind the question. Let us have serious conversations with serious questions, documented questions on serious issues, and I have always shown that, when this is the case, I answer very directly and very well. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 2)

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