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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le mercredi 27 octobre 2021, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde. Merci. D'abord, je veux, bien sûr, c'est inévitable, incontournable, vous parler un peu de la question des médecins de famille, de l'accès aux médecins de famille au Québec.

Hier, le premier ministre s'est vanté d'avoir obtenu, un peu, la liste noire des méchants médecins du Québec, hein, il s'est vanté d'avoir obtenu la liste avec tous les méchants paresseux qu'il va discipliner avec le fouet que lui a légué Gaétan Barrette, ancien ministre de la Santé. On reconnaît ici le style caquiste dans sa plus pure expression, c'est-à-dire pointer du doigt, trouver des coupables, bref, faire beaucoup de communication, faire un show de boucane pour éviter de prendre ses responsabilités.

Comprenez-moi bien, hein, il y a des médecins au Québec qui doivent en faire plus, il y a des médecins qui peuvent prendre plus de patients, ça ne fait aucun doute, et, bien sûr, il faut revoir le mode de rémunération des médecins au Québec. Ça fait des années qu'on le répète. Depuis qu'Amir Khadir a mis un pied à l'Assemblée nationale que Québec solidaire porte cette proposition d'une réforme en profondeur du mode de rémunération des médecins.

Ceci étant dit, là, sortir des listes noires et faire les gros bras, c'est une manière superficielle de s'attaquer au problème de l'accès aux soins de santé au Québec. Le problème de fond, c'est que notre modèle de première ligne est brisé. La logique du tout-aux-médecins, elle ne fonctionne pas. Il faut renouer — c'est la proposition depuis des années de Québec solidaire — avec une vision interdisciplinaire de la première ligne en santé, il faut réactiver l'idéal qui était celui des CLSC à leur fondation, qui n'était pas basé sur des petites PME médicales, qui était basé sur des cliniques communautaires de proximité, décentralisées dans les quartiers, dans les villages, dans toutes les régions du Québec. C'est vers ce modèle-là qu'il faut s'orienter.

Et ce dont on a besoin, ce n'est pas d'un gouvernement de communication, c'est d'un gouvernement de résultat. Puis brandir des listes noires comme ça, ça permet d'aller chercher des beaux titres dans les journaux, mais c'est une approche superficielle qui ne réglera pas le problème structurel d'accès aux soins de santé de première ligne au Québec.

Je me permets d'ajouter que, des fois, on se demande pourquoi ça va mal dans nos services publics, on se demande notamment pourquoi en santé, il manque d'argent partout. Bien, encore ce matin, dans le journal, on apprend que des institutions publiques québécoises font affaire avec des entreprises présentes dans les paradis fiscaux. Et je fais le lien entre les deux parce que le lien, il est clair, là. S'il manque d'argent partout dans nos services publics, c'est pourquoi? Bien, c'est notamment à cause que le panier fiscal du Québec est percé depuis des années.

Et, quand on voit Investissement Québec investir dans White Star Capital, une entreprise qui a un pied dans les paradis fiscaux, bien, qu'est-ce qu'Investissement Québec est en train de faire? Bien, il est en train de légitimer l'existence des pratiques d'évitement fiscal, l'existence des paradis fiscaux. Investissement Québec et la Caisse de dépôt doivent examiner l'ensemble de leurs partenariats d'affaires et interrompre tout lien avec des entreprises présentes dans les paradis fiscaux. Il y a un consensus social là-dessus au Québec. Ça n'a pas d'allure que les fonds publics, que l'argent des Québécois serve à légitimer des pratiques d'évitement fiscal qui nous font aussi mal collectivement. Merci.

M. Lavallée (Hugo) : Bien, concernant les médecins de famille, c'est quoi, la solution que vous proposez exactement, là? Parce que les négociations, ça dure depuis des années : pas de résultat. La fédération ne semble pas prête beaucoup à bouger. C'est quoi, la méthode, si ce n'est pas la méthode forte?

M. Nadeau-Dubois : On est dans un cul-de-sac. Vous avez bien raison de le dire. On est dans un cul-de-sac. Pourquoi? Parce que le modèle est brisé. Et le modèle, c'est quoi? C'est le modèle libéral et caquiste du tout-aux-médecins. C'est le modèle des GMF où on fait… où on organise l'ensemble de nos soins de santé en première ligne autour des mini PME que sont les médecins. Ce modèle-là, il ne fonctionnera jamais. Il ne fonctionnera jamais. On aura beau utiliser toutes les pénalités du monde, sortir les plus gros gourdins de notre arsenal puis taper, puis taper, puis taper sur la tête des médecins, ça ne marchera pas.

La solution, elle n'est pas dans ce modèle-là, elle est dans un modèle où on revient à une logique interdisciplinaire et où la première ligne n'est pas seulement organisée autour des médecins, mais d'équipes où il y a, oui, des médecins, mais des infirmières, des psychothérapeutes, des psychologues, des travailleurs sociaux, des physiothérapeutes, tous ces professionnels-là qui, avant, étaient en première ligne dans les CLSC et qui ont perdu énormément de place et de pouvoir dans la foulée des réformes libérales où on a tout réorganisé autour des médecins. Ce modèle-là, il ne marchera pas. Et les mesures punitives, qu'on les essaie, qu'on les essaie, mais ça ne marchera pas non plus parce que c'est le modèle qui est brisé.

M. Lavallée (Hugo) : Pour imposer ce modèle-là, il faudrait forcément utiliser la méthode forte parce que, pendant des années, les médecins ne voulaient pas trop aller en CLSC, préféraient les cliniques. Comment vous allez réussir à imposer un modèle comme ça alors que ça n'a jamais fonctionné?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ça n'a jamais fonctionné parce que… en tout cas, ça, on ne s'est pas beaucoup donné de chance, collectivement, pour que ça fonctionne. Parce qu'il y avait un modèle quand même, le modèle des CLSC, qui avait énormément de potentiel puis qui a été brisé, vous avez raison, notamment par le pouvoir médical.

M. Laforest (Alain) : Il n'a jamais marché depuis Jean Rochon, ça fait que je ne sais pas de quoi vous parlez, là. La réforme Rochon dans les CLSC, ça n'a jamais fonctionné, il n'y a jamais eu de monde, là. Ils changent des pansements dans les CLSC.

M. Nadeau-Dubois : L'histoire du réseau de la santé ne commence pas avec les réformes de Jean Rochon. Le modèle des CLSC, le modèle de cliniques de proximité interdisciplinaires, c'est un modèle qui avait énormément de potentiel et qui aurait pu fonctionner au Québec. Une des raisons pour lesquelles il n'a pas fonctionné, c'est le pouvoir médical qui a refusé de collaborer à son élaboration. Et c'est pour ça qu'à Québec solidaire on parle depuis des années de réforme du mode de rémunération parce que, oui, il faut casser le pouvoir exagéré du corps médical en santé, ça passe notamment par une réforme du mode de rémunération, parce qu'en ce moment, la rémunération à l'acte, ça ne fonctionne pas.

M. Bergeron (Patrice) : Mais, quand les gens vont… ils ne filent pas puis ils veulent voir un médecin pour avoir un diagnostic, ils ne veulent pas nécessairement voir une infirmière, ça fait qu'il faut qu'ils aient accès à un médecin, quand même, pour avoir un diagnostic et une ordonnance, etc.

M. Nadeau-Dubois : Bien, vous posez une excellente question. De quoi est-ce que les familles du Québec ont besoin un mardi soir si leur plus jeune enfant a une otite? Est-ce que c'est d'avoir un rendez-vous avec un médecin de famille dans deux semaines ou c'est l'accès rapide à une première ligne qui fonctionne, interdisciplinaire, pas loin d'où ils habitent? Moi, je pense que ce dont ils ont beaucoup besoin dans ce genre de situation là, c'est d'une porte d'entrée rapide, proche de chez eux, qui ne soit pas l'urgence de l'hôpital. C'était ça, le modèle, au départ, des CLSC, on a tourné le dos à ce modèle-là. Le pouvoir médical est en grande partie responsable de l'échec de ce modèle-là. Ce qu'on répète depuis 10 ans, à Québec solidaire, 15 ans maintenant, c'est qu'il faut revenir à cette philosophie-là, il faut changer le modèle parce que le tout-aux-médecins, ça ne marche pas, on le voit.

M. Carabin (François) : M. Nadeau-Dubois, Steven Guilbeault accède au ministère de l'Environnement à Ottawa. Quel impact croyez-vous que ça peut avoir sur les décisions politiques environnementales au Québec?

M. Nadeau-Dubois : Moi, comme écologiste, je ne peux que souhaiter que Steven Guilbeault fasse le travail. Est-ce que j'ai confiance en Justin Trudeau, son patron? Non. C'est, après tout, le gouvernement et le parti qui a acheté l'oléoduc Trans Mountain, une décision absurde d'un point de vue climatique. Donc, je n'ai pas le choix d'avoir espoir, mais je suis réaliste et je sais que ça va prendre beaucoup de volonté politique et notamment l'indépendance du Québec pour qu'on fasse vraiment la transition écologique au Québec. Je n'ai pas beaucoup confiance en Justin Trudeau puis au gouvernement fédéral.

M. Carabin (François) : Est-ce que ça peut mettre à mal un projet comme le troisième lien?

M. Nadeau-Dubois : Le troisième lien, pour moi, ce n'est pas un débat fédéral-provincial, c'est un débat sur la vision qu'on a du Québec. Puis je pense qu'il y a de plus en plus de Québécois qui se rendent compte que c'est un mauvais projet pour la région de Québec, pour la nation québécoise. Les récents reculs de M. Bonnardel sont un signe avant-coureur que ce projet-là a du plomb dans l'aile. L'absence du troisième lien dans le discours inaugural est également un signe avant-coureur que ce projet-là a du plomb dans l'aile. Moi, je pense que le troisième lien ne verra jamais le jour.

Des voix :

M. Pilon-Larose (Hugo) : …concernant les conseils d'administration, est-ce que ça vous inquiète de voir que certains conseils devraient peut-être se départir de femmes parce qu'il y en a trop pour être dans la zone paritaire?

M. Nadeau-Dubois : Dans un contexte où l'égalité hommes-femmes au Québec, ce n'est pas encore atteint, je pense que c'est une mauvaise idée de mettre un plafond à la représentation féminine sur les conseils d'administration. On devrait mettre un plancher, mais pas un plafond, parce qu'on est dans une société qui n'est pas encore égalitaire. Donc, retirer des femmes de conseils d'administration, même si elles sont majoritaires — et tant mieux — ça m'apparaît aller dans la mauvaise direction.

M. Bergeron (Patrice) : Sur la question des médecins, juste pour revenir là-dessus, vous avez parlé de changer le mode de rémunération. Est-ce que ça peut vouloir dire, puisqu'on va leur demander d'être plus disponibles, d'augmenter l'enveloppe de rémunération? Parce qu'eux n'accepteront pas de faire de compromis s'ils n'ont pas, en contrepartie, une meilleure rémunération.

M. Nadeau-Dubois : Nous, ce qu'on… ça fait 15 ans qu'on en parle, depuis qu'Amir Khadir est ici, vous nous avez souvent entendu parler de ça. Nous, ce qu'on propose, c'est un mode de rémunération mixte où il y aurait, oui, peut-être encore certaines composantes de rémunération à l'acte, mais il va y avoir aussi de la capitation puis il va y avoir du salariat également. Il y a certains médecins qui devraient être rémunérés au salariat, et bien sûr, ça, ça dépend de leur lieu de pratique, est-ce qu'ils travaillent en urgence, est-ce qu'ils travaillent en CLSC, est-ce que ce sont des spécialistes ou des omnipraticiens. C'est un enjeu qui est complexe, mais la rémunération à l'acte mur à mur, c'est un mauvais modèle, ça crée des problèmes partout dans le système de santé, puis il faut sortir de ça.

M. Laforest (Alain) : …les infirmières dans le réseau de la santé, on les prend où pour aller dans les CLSC?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, il faut ramener les infirmières qui ont quitté le réseau public dans le réseau public. Il y a deux manières de faire ça : éliminer le temps supplémentaire obligatoire et restreindre le plus possible pour viser l'élimination, l'utilisation des agences de placement. Parce que, tant et aussi longtemps que ces deux cancers-là vont gruger le système de santé, on ne sera pas capable de ramener tout le monde.

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est ça que le gouvernement essaie de faire actuellement, puis ça ne fonctionne pas, les ramener puis utiliser moins les agences. Là, vous, vous dites : Il faut en amener en plus dans les CLSC. Ça ne se... pas dans deux semaines, là.

M. Nadeau-Dubois : Bien, le système de santé au Québec, on ne le réparera pas en deux semaines, il est brisé par des décennies de réformes de droite libérale, péquiste et caquiste. Le problème, là, je suis désolé d'être porteur de mauvaises nouvelles, il ne se réglera pas demain matin. Il va falloir beaucoup de volonté politique puis il va falloir des changements profonds au Québec pour que ça se mette à fonctionner. La première étape de ça, c'est quoi? C'est une amélioration rapide et massive des conditions de travail, un engagement ferme à mettre fin au TSO dans les prochains mois et un engagement ferme à éliminer le plus possible le recours aux agences de placement.

M. Lavallée (Hugo) : J'ai de la difficulté à réconcilier deux des choses que vous dites. D'un côté, vous dites qu'il faut casser le pouvoir médical…

M. Nadeau-Dubois : Notamment en réformant le mode de rémunération.

M. Lavallée (Hugo) : Mais, d'autre part, vous dites que M. Legault n'a pas la bonne solution avec son gourdin.

M. Nadeau-Dubois : Ce que je dis, c'est que c'est superficiel, c'est que c'est... on est gouverné par un gouvernement de communication, et c'est ce à quoi on assiste ces jours-ci, un gouvernement qui brandit des listes noires en faisant les gros bras. Et moi, ce que je dis, c'est que c'est superficiel. Ce n'est pas avec le gourdin et des conférences de presse qu'on va enfin sortir du cul-de-sac dans lequel le Québec est plongé en termes d'accès aux soins de santé de première ligne, c'est en changeant le modèle. Le modèle est brisé.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : When Mr. Legault, a few days ago, went back to his… to the November 15 deadline and opened the door to postpone it without confirming he would postpone it, basically, he broke his strategy here. If you open the door and you are not even midway to the… at the midpoint of this new deadline, like, what's the point?

M. Nadeau-Dubois : On August 26, my colleague Vincent Marissal asked for a plan to make sure that, yes, we protect patients from COVID but that we also make sure we don't loose services in our health care system. That was August 26. It's now October 27 and there is no such plan on the table. So, that's the problem. Governing is not only deciding, it's planning things. There is no planning between Mr. Legault and Dubé on that issue. That's the problem.

Mme Senay (Cathy) : But what's the message you are sending when you are not even at the midpoint of your new deadline and you open the door?

M. Nadeau-Dubois : It's a bad message, of course. It's a very bad message to send. It's a message that the Government does not have any solution. And we should... the Government should find those solutions.

Mme Senay (Cathy) : And regarding family doctors that... Mr. Legault said yesterday : We have the names of the doctors who do not have this number of patients, who do less, not enough.

M. Nadeau-Dubois : Well, this is… it's a classic move of political marketing by Mr. Legault. We are governed by a government of communication who does those grand gestures to send the message that he's acting on things. But, while he's doing that, the issue itself, the deep problem is not being solved. Our health care system is broken. The model of health care where everything revolves around doctors is a bad model. We have to get out of that model. And, you know, using a big stick to hit on the head of a few doctors that do not have enough patients will not solve that fundamental problem.

Mme Senay (Cathy) : One last question. I don't know if you've seen this story in the Journal de Québec this morning, l'UQAC, the association of l'Université du Québec à Chicoutimi had a Halloween party with the theme of… the Mexican theme of «la fête des morts». But there are students that thought that that was cultural appropriation, so they decided to have this party without a theme. Do you have the impression it goes far or it's about respect?

M. Nadeau-Dubois : Honestly, I… you are learning me that story, so I will stick to my usual discipline which is not to comment on things I haven't read or seen myself.

La Modératrice : Dernière question en anglais, s'il vous plaît.

M. Brennan (Andrew) : ...said it again today, you said our system is broken. And when we're looking at some of the arguable evidence of that, either looking at the ERs, that's one thing. And with you talking about Mr. Legault sending a bad message and being a head of a party of communication rather than doing, what do you think it says to family doctors when ultimately they could be put on a black list for not having enough patients?

M. Nadeau-Dubois : This approach is a superficial approach. It's a communication approach, it's a classic François Legault approach which is to point fingers trying to find the bad people responsible for a problem instead of taking his own responsibility and trying to think what is the real and fundamental issue here. Our system is broken because it has been built around the years with everything revolving around doctors. That model is broken, it will never work even if we use penalties, even if we try to discipline the lazy doctors that Mr. Legault says he found. This path will not… won't go anywhere. What we need to do is change the model. That's what we've been saying at Québec solidaire for 15 years now.

M. Brennan (Andrew) : I understand it's more than fair to not comment on a story that you haven't read.

M. Nadeau-Dubois : Yes.

M. Brennan (Andrew) : What I will ask generally…

M. Nadeau-Dubois : ...

M. Brennan (Andrew) : No, this is a good question, I promise.

M. Nadeau-Dubois : OK.

M. Brennan (Andrew) : This is a situation of people who are woke, realizing something that they may or may not want to do. Do you think Québec ultimately has a problem with... Do we misunderstand the term?

M. Nadeau-Dubois : I have never seen nor read a clear and intelligent definition of what that word «woke» means. It's a rhetoric weapon to score political points. It is not a serious concept, it does not define in any serious or scientific way an identifiable phenomenon. It's a label used by some people to wage a cultural war. This is what's been happening in the United States for, what, 30 years now.

So, those issues are important : inclusivity, diversity, how do we deal with those new realities inside our institutions, how can we conciliate free speech which is fundamental with the respect of everyone. Those are important questions. But using those labels, waging a cultural war, which is the strategy of the American Conservatives since 30 years, this won't help us to solve the problem. It will put oil on the fire. It will create huge divisions, huge tensions. And we won't go anywhere as a society.

La Modératrice : Merci beaucoup

M. Nadeau-Dubois : Merci

(Fin à 8 h 22)

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