Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Neuf heures quinze minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Donc,
bilan de fin de session, une session qui est très, très courte, seulement deux
semaines. Une session, également, qui suit la campagne électorale et qui, d'une
certaine manière, pour nous, a été la continuité de la campagne électorale, c'est-à-dire
qu'on sent un momentum qui est très réel. Dans la population, on nous le dit,
on nous encourage. Ça a été le moment aussi de souder une équipe qui a beaucoup
de plaisir à jouer notre rôle, puis on a hâte de continuer ça en 2023.
Ça a été une session qui a été précédée
par des négociations entourant notamment les budgets, une négociation qui était
importante et au terme de laquelle on a fait un appel aux dons dans la
population en disant : Écoutez, si on veut une équipe complète, si on veut
pouvoir faire notre travail au Parti québécois, on cherche à lever 120 000 $,
l'équivalent de deux salaires. Donc, je suis très heureux de vous annoncer qu'après
deux semaines seulement le Parti québécois est allé chercher 150 000 $
de financement et que ces sommes-là, donc, permettront l'ajout de deux
personnes dans notre équipe à Québec, ce qui fera de nous une équipe, je pense,
complète, donc on s'en réjouit. Donc, ça fait partie de ce momentum-là.
Et quoi retirer d'une session aussi
courte? Bien, il faut regarder vers 2023. Puis je vous dirais qu'alors que le
Parti libéral du Québec s'appelle l'opposition officielle, joue ce rôle-là,
alors que QS aime se réclamer d'être l'opposition officielle, le Parti
québécois, dans tout ça, leur laisse ces titres-là, parce que, nous, ce qu'on
veut être, c'est l'alternative officielle au gouvernement. Et ce sera notre
objectif en 2023.
Et, en ce sens-là, on regarde en avant
puis on se dit... On pourrait penser que la session est trop courte pour tirer
certaines conclusions sur ce qui nous attend l'an prochain. Une conclusion qui
saute aux yeux, à travers des discussions sur le serment au roi d'Angleterre, à
travers des discussions sur les distorsions qui amènent certains partis à avoir
beaucoup moins d'espace que ce qu'ils ne méritent, c'est la discussion sur la
démocratie. Le thème, en fait, de cette session-là, ça aura été la démocratie.
Et ça soulève de véritables questions pour
la prochaine année, parce que, comme vous le savez, ce n'est pas
nécessairement... Lorsque le gouvernement dit : On ferme la porte à une
réforme du mode de scrutin, bien, ce n'est pas parce qu'ils le disent qu'on ne
réussira pas, avec persévérance, à les convaincre d'aller dans cette direction-là.
Par exemple, souvenez-vous qu'en 2018 la CAQ n'avait nullement l'intention de
bonifier la loi 101. Elle a fini par le faire à coups d'interventions,
notamment, de Pascal.
Donc, en termes de démocratie, je pense, c'est
un moment où rarement on a vu autant de discussions sur la santé de notre
démocratie, sur le fonctionnement de l'Assemblée nationale. Et la discussion
sur le mode de scrutin et les améliorations à notre démocratie, je pense qu'elle
va continuer en 2023, et on aura la même détermination pour cette question-là
que ce que vous avez vu au cours des dernières semaines.
Il y a des questions incontournables,
également, qui ont déjà commencé à faire l'objet d'une discussion au cours de
ces deux semaines-là, dont le sort du français au Québec. On a été surpris mais
quand même très contents de voir qu'il y a une ouverture du côté de la CAQ pour
avoir une immigration économique 100 % francophone. Par contre, on va
continuer à être vigilants puis à intervenir de temps à autre sur cette question-là,
parce qu'on constate qu'on peut difficilement se fier aux déclarations de
François Legault. Vous vous souviendrez qu'en campagne il se vantait d'avoir
80 % de l'immigration qui est francophone. Or, les chiffres viennent de
sortir, puis, dans les faits, c'est 66 %. Et 66 %, bien, c'est trop
peu pour assurer une stabilité au français, notamment dans la grande région de
Montréal. Donc, clairement, ce sera une discussion.
On aura des débats sur des questions
fondamentales comme l'environnement, nos tout-petits. Donc, il y a plusieurs
thématiques qui vont s'imposer. Et dernier point : nos relations avec le
Canada. On voit déjà qu'une des demandes ou des prétentions de François Legault
semble disparaître au cours des deux dernières semaines, et ce sera notre rôle
de revenir sur cette question des pouvoirs du Québec, notamment en matière
d'immigration. On a entendu François Legault souvent dire que ça prenait un
mandat très fort pour rapatrier les pouvoirs en immigration et que c'était une
question de survie de la nation. Vous noterez qu'au cours de cette courte
session il n'en a pas été question une seule fois.
Or, il a dit ça, et il y a de bonnes
raisons de croire que, si le sujet disparaît, c'est parce qu'il n'y a pas
d'ouverture du côté d'Ottawa. Donc, ce sera notre rôle de faire des suivis sur
les questions de pouvoir en immigration mais également en matière de culture
alors que la CAQ s'est commise à plusieurs reprises dans cette volonté d'aller
chercher des pouvoirs qu'on n'a pas obtenus à date.
Donc, on termine cette session gonflés à
bloc. La détermination puis la ténacité que vous avez vues de notre part, vous
allez la voir en 2023. Il y a plusieurs sujets qui vont faire l'objet de
discussions importantes sur l'avenir du Québec, et nous serons là. Donc, ça va
être le fun, on a très hâte de jouer notre rôle pleinement à partir du mois de
février. Puis, d'ici là, bien, je pense que ce sont des vacances méritées, c'était
une année électorale autant pour les journalistes que pour les politiciens.
Donc, j'en profite pour souhaiter de très joyeuses fêtes à tout le monde.
Le Modérateur : Pour la
période de questions, une question, une sous-question par journaliste.
Journaliste : M. Plamondon,
dites-nous, par rapport au serment, est-ce que vous êtes allé un peu trop loin
hier en parlant de tactiques mesquines de la part des trois autres partis à
votre égard?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
sur le coup de l'émotion, j'exprime un constat que vous avez tous fait, là, à
savoir que volontairement, plutôt que de traiter le projet de loi hier, on
décide de le faire... C'est un projet de loi de deux articles, là, ça prenait 10 minutes.
Il y a un choix qui a été fait de la part des autres partis de traiter de cette
question seulement aujourd'hui de sorte qu'on ne siège pas. J'aurais voulu
poser une question au premier ministre, j'aurais beaucoup aimé ça. En même
temps, si on prend un pas de recul, le plus important, c'est que cette
question-là soit réglée. Et, si c'est le cas, bien, on peut retourner à la
maison avec la satisfaction que cette question-là, finalement, a évolué dans la
bonne direction.
Journaliste : Donc, cet
après-midi, ça va être adopté, on va pouvoir tourner la page dans ce
dossier-là.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
on le souhaite. Tu sais, on souhaite qu'au terme de ce débat il y ait un
résultat. Puis, une fois que le résultat, il est là, bien, c'est l'essentiel.
Puis, pour ce qui est des questions qu'on veut poser, on a très hâte de poser
nos questions, mais de toute évidence ça ira au mois de... fin janvier, début
février, là.
Journaliste : Vous dites que
vous l'avez dit sur le coup de l'émotion. Est-ce que vous regrettez ces
propos-là?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, je constate qu'il y a eu une décision volontaire des autres partis de ne
pas accorder ce 10 minutes là hier pour que la question soit réglée et
qu'on puisse siéger, poser notre question aujourd'hui. On le constate, vous le
constatez. Est-ce que c'est le plus important de cette histoire-là? Non.
L'important, c'est que la question soit réglée et qu'on ait fait un pas en
avant comme institution. Parce que c'est au bénéfice de tout le monde, là, c'est
vraiment un geste du Québec ici. Donc, c'est l'essentiel.
Journaliste : ...vous le savez,
il y a des gens qui vont dire : Vous avez décidé de ne pas siéger, vous
avez fait... vous avez demandé au gouvernement de déposer un projet de loi pour
vous, là, si on veut. Donc, qu'est-ce que vous leur répondez?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
en fait, c'est M. Roberge qui vous a déjà répondu. Lui, il allait faire ce
projet de loi là de toute façon, puis ça n'a aucun lien avec le Parti
québécois.
Journaliste : Avez-vous
l'impression de sortir de cette session-ci perdants? Parce que vous avez perdu
beaucoup de privilèges parlementaires, que ce soit en temps de parole, en
termes de budget de fonctionnement, vous n'avez pas pu siéger. Donc, avez-vous
l'impression que vous sortez de cette courte session parlementaire là perdants?
M. St-Pierre Plamondon : On
sort gagnants à deux niveaux, et ce sont les plus importants, gagnants au
niveau du momentum et du soutien dans la population, gagnants dans les sondages
également. Il faut le noter, on a continué à monter. Et, pour ce qui est des
moyens, je pense qu'on en a discuté amplement, on a décidé d'être innovants en
faisant appel à la population, en disant : Deux employés de plus, puis on
aura le strict minimum pour fonctionner. La population a répondu présente en
nous donnant 150 000 $ en seulement deux semaines.
Puis j'en profite, là, pour dire qu'on
l'apprécie tellement, là, c'est tellement motivant, pour nous, de dire :
Merci, vous nous donnez les moyens de travailler. On va aller chercher un
recherchiste de plus, une personne pour le français, la rédaction. Notre équipe
est complète, puis on arrive en 2023 gonflés à bloc.
Journaliste : Bonjour. Vous
parlez de momentum. Vous dites, vous êtes l'alternative au gouvernement. Vous
ne niez pas que c'est aussi un peu en raison du serment du roi, là. Cet
enjeu-là, dans la population, évidemment, ça pogne, disons-le comme ça. Ça sera
quoi, justement... Parce que là ça va être terminé, là, ce débat-là, quand on
va rentrer en Chambre en février. Vous allez miser sur quoi, justement, pour
que le momentum continue?
M. St-Pierre Plamondon : 2023
va être passionnant parce que les questions à débattre sont urgentes et
fondamentales. Urgence sur l'environnement. Puis c'est le fun, les barrages
électriques, là, mais les barrages électriques, surtout quand on ne sait pas où
est-ce qu'on va les mettre, là, ce n'est pas un plan en matière de gaz à effet
de serre. Urgent au niveau du français, parce que le gouvernement a déjà
concédé que la loi n° 96 ne fait pas le travail. Donc, déjà, on dit :
On reprend la discussion, et vous savez que le Parti québécois a donc un rôle
très, très important à jouer. Urgent en matière d'immigration. Si là on est
rendu avec des projections de 50 000 par année, 50 000 personnes
par année qui passent par le chemin Roxham, qu'allons-nous faire lorsque ce
sera 100 000, 200 000?
Donc, il y a des questions fondamentales
comme celle-là, l'état de la culture au Québec, où vraiment le Parti québécois
est unique et où notre discours sera aussi pertinent que percutant. Donc, 2023
va être intéressant en matière de politique, le but étant de demeurer dans une
posture de collaboration avec le gouvernement en disant : On peut aller
plus loin sur certains points, on peut faire des améliorations et on vous en
propose plein. Donc, attendez-vous à un Parti québécois de propositions, en 202,3
dans l'espoir de faire bouger le gouvernement comme on les a fait bouger sur la
loi 101, notamment grâce au travail de Pascal à l'époque, entre 2018 et
2020, ça a mené à certains gestes de la part du gouvernement en matière de
français.
Journaliste : On voit, ce
matin, que le président d'Investissement Québec dit que la loi n° 96 va
trop loin. Vous, votre position est encore plus ferme que le gouvernement,
c'est-à-dire vous voulez qu'on réduise les seuils d'immigration, si je ne me
trompe pas, à 30 000.
M. St-Pierre Plamondon : 35 000.
Journaliste : 35 000.
Donc, en pleine pénurie de main-d'oeuvre, déjà, comment on peut tenir un tel
discours de réduire à 35 000?
M. Bérubé : Je pense que le
discours du président va au-delà de ça. C'est que, dans le projet de loi
n° 96, non seulement il n'y a pas les mesures structurantes qu'on
souhaite, mais il y a beaucoup de tracasseries pour les entreprises au plan
administratif. Et c'est ça qui cause le plus de problèmes pour les entreprises
à Montréal et ailleurs, ce n'était pas des mesures nécessaires qui ont un
impact marginal mais qui vont embêter considérablement les gens d'affaires. Et
je pense que c'est le message qu'il a envoyé et qu'on avait envoyé également.
Il faut cibler les bonnes choses.
Au plan quotidien, si ça n'a pas un impact
déterminant, ça ne donne rien. Alors, les grands impacts, c'est quoi? C'est
l'immigration, la sélection, c'est le cégep en français, c'est la promotion de
la langue, c'est la connaissance de la langue au primaire et au secondaire,
c'est la culture aussi qu'on doit lier avec le français. Ça, c'est les grands
éléments. Nous, on avait déposé un projet sur la langue en marge de la loi n° 96, on va le bonifier, on va ajouter des éléments. Et,
si d'aventure le gouvernement a envie de se référer à des gens qui connaissent
ça pour vrai, on est disponibles.
Journaliste : Mais, sur les
seuils d'immigration, je veux vous entendre sur le fait... 35 000, est-ce
que c'est possible dans un moment où on est en pénurie de main-d'oeuvre?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
non seulement possible, mais absolument nécessaire dans un contexte de crise du
logement. C'est que notre capacité à livrer des services puis construire des
logements est en deçà, mais nettement en deçà de l'immigration permanente et
temporaire. Parce qu'il faut additionner, là, on est plus autour de
300 000 quand on additionne l'immigration temporaire. Ensuite, il y a le
phénomène du chemin Roxham qui vient ajouter à cette pression-là.
Et, au niveau de la pénurie de
main-d'oeuvre, ça a été démontré notamment par Pierre Fortin, mais plusieurs
études à l'international démontrent qu'en fait augmenter les seuils, bien, ça a
un impact minime, négligeable sur la pénurie de main-d'œuvre parce que chaque
travailleur est également un consommateur. Et, dans un contexte de pénurie de
logements, bien, ça veut dire aussi que ça prend de la main-d'œuvre pour bâtir
des logements.
Donc, il y a vraiment... il faut
départager les discours. Nous, ce qu'on vise, c'est un modèle où est-ce qu'on
est dans le juste milieu en fonction de notre capacité d'accueil et en fonction
de notre capacité d'intégration en français. Et c'est le modèle qu'on va
continuer à promouvoir au cours des prochaines années.
Journaliste : Bonjour. Vous
parlez des 150 000 $ que vous avez réussi à récolter, là. Est-ce que
vous ne pensez pas, justement, que c'est un peu lié au momentum que vous avez
actuellement? Comment vous allez faire les prochaines fois que vous aurez les
coffres vides, besoin d'argent? Pensez-vous que la population va être au
rendez-vous encore?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ce n'est pas fini, donc peut-être qu'on peut aller chercher 240 000 $,
c'est-à-dire deux ans de budget à ce niveau-là. On a bon espoir, en fait, de
réussir ça. Puis je pense que ce qu'il faut continuer à faire au Parti
québécois, c'est donner l'heure juste, puis faire des propositions, puis, quand
ça prend un peu de courage, bien, maintenir notre point quand même, se tenir
debout comme on l'a fait. Il y a plein d'autres sujets sur lesquels nous
devrons se tenir debout et donner l'heure juste à la population. Donc, c'est
notre plan de match pour la suite des choses l'an prochain.
Journaliste : Puis vous
parlez beaucoup, là, de vous tenir debout. Bon, vous disiez que vous auriez
aimé ça, poser une question. Vous ne pourrez pas le faire. N'avez-vous pas
quand même un petit pincement au cœur, ce matin, de ne pas être là, en haut?
M. St-Pierre Plamondon : Je
peux juste constater que ce ne sera pas aujourd'hui, mais on a hâte de rentrer.
Donc, on le prendra quand ça viendra, mais sachez que, quand on va être au
salon bleu, ça va paraître.
Journaliste : Bonjour.
Avez-vous été approché par le gouvernement concernant la candidature probable
de Benoît Dubreuil pour être commissaire à la langue française?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Journaliste : Non. Quelle est
votre opinion de M. Dubreuil? Peut-être, M. Bérubé, vous...
M. Bérubé : Dans le mandat
précédent, oui.
Journaliste : Dans le mandat
précédent, c'est-à-dire...
M. Bérubé : Oui, bien, comme tout
le monde... Bien, voulez-vous que j'explique?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vais juste répondre à la question, puis après tu... mais, sur la question de
la candidature de M. Dubreuil, nous, on pense que c'est une bonne
candidature. Donc, attendez-vous à ce qu'on appuie cette candidature-là. On
pense, c'est quelqu'un qui est parfaitement qualifié et qui va remplir les
objectifs, là, de la mission.
Journaliste : M. Bérubé,
juste pour préciser. Vous dites : Dans le mandat précédent.
M. Bérubé : Comme chef
parlementaire, là, cette expérience-là plus le dossier du français, quand il y
a une nomination aux deux tiers, il y a une consultation, et, si le
gouvernement sent qu'il n'a pas un assentiment aussi large qu'il le
souhaiterait, il ne va pas de l'avant. Ce qui est arrivé, on avait donné notre
accord également à la dernière législation, mais le gouvernement a décidé
d'attendre. Ce n'est pas la première fois que ça arrive.
Ceci étant dit, vous me permettez
d'attirer l'attention sur l'élément suivant : la règle du deux tiers ne
tient plus. La CAQ a 72 % des sièges, donc elle pourrait décider de faire
entrer qui elle veut, y compris les nominations partisanes à des postes qui
doivent être indépendants. Alors, moi, je souhaiterais, je ne suis pas leader,
ils n'ont pas voulu que je le sois, mais je vais quand même dire ça, qu'il y
ait une règle qui fasse en sorte qu'on puisse avoir l'assentiment le plus large
possible des groupes représentés, parce que, dans certaines nominations, il n'y
a rien qui empêche la CAQ de nommer quelqu'un qui est très apparenté à la CAQ à
un poste qui mériterait une indépendance totale. Donc, personne n'a parlé de ça
beaucoup à date, mais, pour les nominations à venir, ils peuvent nommer
eux-mêmes même s'il y avait l'opposition du Parti libéral, de Québec solidaire,
et du Parti québécois, et des indépendants.
Journaliste : Je reviens à
vous, M. St-Pierre Plamondon. Justement, quand M. Dubreuil écrivait
dans son essai, là, qu'économiquement et démographiquement le Québec n'a pas
besoin d'immigration, c'est un constat que vous partagez?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est un peu le constat de Pierre Fortin, là. Il a donné une entrevue
éclairante à Zone économie il y a quelques mois. C'est essentiellement
que ça a un effet neutre. Les seuils d'immigration, lorsqu'on les augmente ou
on les diminue, l'impact sur la pénurie de main-d'oeuvre est presque nul. Par
contre, il y a vraiment un enjeu au niveau de la pénurie de logements, parce
que, si on accueille des dizaines, des centaines de milliers de personnes,
notre capacité à bâtir des logements au même rythme, elle n'est pas là.
Ce qu'il y a de l'impact sur la pénurie de
main-d'oeuvre, c'est la croissance économique dans les prochains trimestres. Si
on se retrouve en récession, vous allez voir un rééquilibrage de la question de
la pénurie de main-d'oeuvre. Donc, moi, je surveillerais beaucoup plus les
chiffres économiques que la question des seuils d'immigration, qui, de l'avis
de la plupart des experts, là, en la matière, a un impact très négligeable.
Journaliste : En terminant, que
pensez-vous de la stratégie de communication, et je reprends leurs mots, de la
CAQ de choisir, aujourd'hui, de faire leur bilan de fin de session sur les
réseaux sociaux sans prendre aucune question des journalistes?
M. St-Pierre Plamondon : Ils
ont-u fait ça?
M.
Bérubé
: On
n'était pas au courant.
M. St-Pierre Plamondon : On
n'était pas au courant.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous en pensez, de ça?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ce n'est pas acceptable.
Journaliste : Pourquoi?
M. St-Pierre Plamondon : Parce
qu'il faut... Bien, ça fait deux jours de suite, là, qu'on a une discussion sur
le rôle des journalistes puis du respect... Même si, des fois, c'est un
exercice exigeant, c'est très important, que les journalistes puissent poser
des questions puis demander des comptes aux politiciens. Hier, c'était un
attaché de presse qui disait d'envoyer un journaliste de chasse et pêche, alors
qu'il y avait quelques questions fondamentales à poser à M. Fitzgibbon.
Là, vous me dites que, ce matin, puis on l'apprend, la CAQ ne se donne même pas
la peine de venir faire son bilan et de répondre aux questions des journalistes?
Ce n'est pas acceptable, ce n'est pas acceptable.
Puis, quand je vous dis que le sujet de la
session aura été la démocratie, c'est vrai pour les distorsions historiques
suite au scrutin, c'est vrai pour la question du serment au roi, mais c'est
vrai aussi dans le rapport qu'on a aux journalistes, la protection des sources.
On vient d'avoir un cas où des gens font leur travail de lanceur d'alerte, ils
se font punir, puis je n'ai pas entendu de réaction du gouvernement de ce
côté-là, en disant : Non, non, on va protéger les lanceurs d'alerte. On va
revenir en 2023 avec notre projet de loi qui protège ces lanceurs d'alerte pour
qu'il y ait une vigilance puis qu'il y ait une liberté de s'exprimer sur ce qui
va moins bien dans notre société. Donc, j'ai l'impression que la démocratie va
s'imposer comme sujet pour la suite des choses.
M. Bérubé : Je n'ai jamais vu
ça en 15 ans, ce que...
M. St-Pierre Plamondon :
Vas-y, vas-y, vas-y.
M.
Bérubé
: Bien,
ça fait 15 ans que je suis ici, là, je n'ai jamais vu un tel bilan, là.
Vous me dites, c'est seulement sur les réseaux sociaux? De mémoire, là, pour
les plus anciens, c'est du jamais vu. On pourrait demander à Phil, j'ai
l'impression qu'il n'a jamais vu ça non plus. C'est étonnant, étonnant. On va
surveiller vendredi après-midi, il y a peut-être des choses qui vont être
annoncées, mais je n'ai jamais vu ça.
Journaliste : Oui, bonjour. J'aimerais
revenir sur l'immigration. Si vous dites que l'immigration n'a aucun impact sur
la pénurie de main-d'oeuvre, que ça pourrait même être un problème en raison de
la pénurie de logements, pourquoi le gouvernement fédéral veut augmenter les
seuils à ce point-là, selon vous?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
bien, le gouvernement fédéral de Justin Trudeau est dans une idéologie, une
posture où est-ce que, dans le cas de Roxham, par exemple, on veut
institutionnaliser les passages irréguliers, on bâtit des structures, on envoie
des tweets. Il y a vraiment un désaccord profond entre notre analyse et la
posture idéologique de Justin Trudeau et de son gouvernement.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est le... Je ne sais pas quel nom donner à cette idéologie-là, là, mais c'est
une posture où on attribue à l'immigration des... on donne des attributs qui,
en fait, ne se vérifient pas lorsqu'on demande aux spécialistes, aux
économistes, aux démographes. Et, pour le cas spécifique du Québec, bien, il y
a un enjeu au niveau du français puis il y a un enjeu au niveau du logement. Et
ça, le Canada n'a pas d'intérêt pour la spécificité du Québec, ce n'est rien de
neuf, là, c'est... On va appeler ça le trudeauisme.
Journaliste : Je change de
sujet, là. Vous avez eu beaucoup d'attention médiatique, notamment en raison du
serment au roi, là, et notamment le coup d'éclat plus haut. En termes de
tactique, là, quand vous allez finalement rentrer au salon bleu, comment vous
allez tenter de conserver une certaine attention médiatique alors que vous êtes
simplement trois députés?
M. St-Pierre Plamondon : On
nous attribue beaucoup de tactiques et de stratégies, mais ceux qui ont vu le
deuxième débat, lors de l'élection, puis qui ont vu que ma réponse est
absolument spontanée et non préparée sur une question comme celle du serment au
roi comprendront que ce dont il est question ici, c'est de conviction puis
d'engagement. Et la suite des choses, c'était juste de la cohérence. Donc, il
n'y a pas toujours de la tactique en politique, il doit y avoir une bonne part
de conviction dans l'espoir que les choses changent. Puis des fois, bien, on
interpelle ou on agit pour que ça change puis ça ne change pas comme on voudrait,
puis des fois on réussit, mais il doit y avoir une très grande part de
conviction et d'engagement envers ce qu'on promet, ce qu'on met de l'avant. Et,
là-dessus, bien, c'est surprenant de voir, depuis les élections, le nombre de
choses qui sont mises de l'avant par le gouvernement qui n'ont jamais été
mentionnées une seule fois pendant la campagne. Nous, on veut être dans la
cohérence puis dans l'engagement. Lorsqu'on s'engage dans quelque chose, on le
fait.
Journaliste : Bonjour. Est-ce
que la loi n° 96 nuit à l'économie du Québec, nuit à la réputation du
Québec? Là, on a M. LeBlanc, là, qui dit : Il y a certaines
entreprises qui ont une certaine interprétation de la loi, hésitent à venir
s'installer. Est-ce que ça nuit au Québec?
M. Bérubé : Bon, alors ce
qu'il indique, c'est un sentiment largement répandu dans la communauté
d'affaires montréalaise et ailleurs à l'effet, et je vais utiliser le terme
anglais, qu'il y a trop de «red tape» inutile qui sont des...
Journaliste : Est-ce que
c'est juste ça, par exemple?
M. Bérubé : C'est beaucoup
ça.
Journaliste : Est-ce que
c'est juste le «red tape»?
M. Bérubé : Oui, oui, on les
a accueillis en commission parlementaire puis on est encore en contact avec
eux. Beaucoup de contraintes administratives qui ont peu d'impact sur la
francisation, sur l'appartenance à la communauté linguistique francophone.
Quant à la réputation internationale, je veux dire, essentiellement, c'est sûr
qu'à chaque fois qu'on va prendre position sur le français, bien, il y a des
gens qui sont des opposants qui se font les relais aussi. Il y a des gens, même
au Québec, qui veulent s'assurer qu'à l'international on ait cette
réputation-là, mais l'affirmation du français, ça va toujours ébranler ceux qui
pensent que le français, ça ne devrait pas être quelque chose de prioritaire. Donc,
la communauté d'affaires, elle, a raison de dire : Toutes les tracasseries
administratives, non seulement ça ne donnera pas les résultats que vous
souhaitez, mais, pour nous, c'est problématique.
Quant à l'immigration, je termine
là-dessus. Le président des chambres de commerce du Québec, M. Blackburn,
est allé rencontrer la ministre de l'Immigration et il a dit : On a eu une
excellente rencontre. Je ne sais pas sur quelle base. Lui, il propose 100 000 immigrations
par année. Alors, j'ai hâte d'être fixé sur le vrai seuil du gouvernement parce
qu'on est passé, dans cette semaine, de français, francotrope, 66 %, 100 %.
Parlez-vous puis revenez nous voir en janvier. Nous, notre position est claire
là-dessus.
Donc, ça ne nuit pas... Le Québec ne se
nuit pas en s'affirmant tel qu'il est avec conviction. Puis, quand on suit ses
convictions, bien, on n'est jamais perdant, puis vous avez la démonstration
avec les trois personnes qui sont ici.
Journaliste : Je vous
garderais peut-être au micro sur les nominations aux deux tiers. Est-ce qu'il
faut changer la loi?
M. Bérubé : Bien oui! Bien,
je...
Journaliste : Parce que là il
va y avoir plusieurs nominations au deux tiers...
M. Bérubé : C'est une
évidence. On devrait au minimum... On en a un peu discuté, je vais me permettre
d'avancer un petit quelque chose : au moins un parti supplémentaire qui
appuie le gouvernement.
Journaliste : Est-ce qu'il
faudrait changer la loi?
M. Bérubé : Bien, oui. Puis
c'est une convention, c'est une convention. C'est le cas pour l'UPAC, c'est le
cas pour le Directeur général des élections, c'est le cas pour le Protecteur du
citoyen, c'est le cas pour Commissaire au lobbyisme, mais donc il y en a
plusieurs. Là, c'est 66 %, la règle; ils sont 72 %. Donc, je vous le
dis, là, ils pourraient passer quelqu'un qui est un sympathisant de la CAQ à un
poste comme celui-ci, techniquement, puis ils n'ont même pas besoin de nous
consulter. Ils vont nous consulter, mais c'est eux qui disposent. Alors, il
faut changer la règle, c'est clair, là, puis ça commence.
M. St-Pierre Plamondon : Mais,
dans l'intervalle, là, on n'est pas obligé non plus de compliquer... de faire
une loi à chaque... Un simple engagement du gouvernement de dire : Bien,
voici, pour la suite, compte tenu du nombre de députés puis de la composition
de la Chambre, on s'engage à consulter un, deux... à obtenir l'assentiment
d'un, deux partis, peu importe, là, on peut trouver un point d'équilibre. Donc,
on peut y aller de manière très simple au niveau de l'engagement de le faire.
Journaliste : Une précision
sur le 150 000 $. Donc, c'est un 150 000 $ amassé via le
sociofinancement...
M. St-Pierre Plamondon : DGEQ.
Bien, en fait, c'est le DGEQ, c'est-à-dire que...
Journaliste : Ah! c'est le
DGEQ, O.K. Parce que je demandais s'il y avait une règle...
M. St-Pierre Plamondon : C'est
le DGEQ. On n'a pas le droit de lever des fonds...
Journaliste : ...oui, c'est
ça, c'est ça, pour payer les salaires ici, s'il y avait une règle et si...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est-à-dire que la règle, c'est qu'évidemment les fonds publics ne peuvent pas
servir à des activités partisanes, mais quelqu'un du parti peut venir nous
aider un certain nombre de jours par semaine. Donc, ça, il y a des
accommodements possibles. C'est pour ça qu'on s'est retournés vers la
population en disant : Bien, nous, pour avoir une équipe complète, là, qui
joue son rôle de parti à part entière, on cherche à avoir deux employés de plus,
aidez-nous à le faire.
Journaliste : ...l'approbation
du DGEQ?
M. St-Pierre Plamondon : Et
ça passe par le DGEQ, c'est-à-dire que le lien qu'on véhiculait, c'était
évidemment celui du DGEQ, parce que tout don à une formation politique doit
passer par ces règles-là, là, c'est... évidemment.
M. Arseneau : Est-ce que je
pourrais juste... J'aimerais juste ajouter mon étonnement à celui de mes deux
collègues sur le fait que le gouvernement ne vienne pas faire son bilan devant
les journalistes, alors qu'il y a des questions urgentes qui se posent et qui
sont en lien avec ce qu'on a pu faire ou ne pas faire au cours des deux
dernières semaines.
On a beaucoup parlé, par exemple,
d'environnement, de biodiversité. Et, ce matin, on apprenait que, pour
construire des maisons des aînés qui... on s'entend, c'est un projet ruineux,
dont on n'aura jamais les moyens de compléter le réseau, bien, on a rasé une
forêt entière dans la région de Granby. Il faut que le gouvernement vienne
s'expliquer sur des décisions comme celle-là.
La question de la santé, la crise des
urgences se perpétue, se continue. Le gouvernement a tenté de faire diversion
en parlant d'envoyer des factures aux gens qui reçoivent des soins de santé,
comme quoi le gouvernement est tellement généreux. Et aujourd'hui, encore une
fois, on revient aux vraies affaires, qu'on avait d'ailleurs mentionnées dans
une lettre ouverte publiée il y a deux jours, que le fond du problème, c'est
que le gouvernement n'a pas décidé de prendre à bras-le-corps le problème et de
devenir le meilleur employeur, un employeur exemplaire.
Et on a un témoignage, encore ce matin,
dans le journal Le Devoir, d'une employée qui en représente des
milliers qui sont au bout du rouleau avec le temps supplémentaire obligatoire. Puis
on pourrait parler également d'éducation ou de places en service de garde, et
puis du financement de la formation, également, des éducatrices, et ainsi de
suite. Alors, il y a beaucoup, beaucoup de sujets sur lesquels le gouvernement
doit rendre des comptes, et je vous invite à le questionner.
M. Bérubé : Moi aussi, je
veux ajouter quelque chose, je veux ajouter quelque chose. Donc, le
gouvernement va être au salon bleu, donc il craint moins les questions des deux
autres formations politiques que les vôtres. C'est ça, la conclusion, il a
moins peur des questions des deux groupes que de la presse parlementaire. Je
vais retenir ça.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Good morning.
M. St-Pierre
Plamondon :
Good
morning.
Journaliste :
You just spent the last two weeks
unable to enter, you know, the blue room. What do you make of the fact that,
you know, Bill 4 still hasn't been adopted right now?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
it is going to be adopted today, so we are going to enter the salon bleu when
we return from the vacations.
Journaliste
: ...it hasn't happened yet?
M. St-Pierre
Plamondon : It could have happened, it didn't.
But, if at least we have solved that issue and it's done, well that's the most important part.
Journaliste
: I want to come back to something you said in French earlier, sort
of reacting to the fact that M. Legault is not coming out here for his
update on the session. Can you just explain why it bothers you so much?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, as Joël
just mentioned... Do you want to go on this?
M. Arseneau :
I just can't believe... And Pascal said it, like, in 15 years, we haven't seen
a government not facing the journalists at the end of the session. The session
was so short and full of very crucial issues for Quebeckers, what they've done,
or what they haven't done, or what they promised, and some of the topics or
issues that they changed their mind upon. And it's just unbelievable that they
wouldn't face the press and the population, and, as Pascal said, as if they
were more frightened to meet with the press than meet with the Official
Opposition and Québec solidaire.
So, this is very
troubling, very troubling, and it's not responsible. And there's a bit of, I
would say, arrogance in having 90 MNAs and not feeling that you have to
respond to the press and the population on your actions. That is democracy,
again, at stake. And that's why it's going to be our priority over the next
four years.
Journaliste
:
Good morning. For Mr. Plamondon, I would like to ask about the language commissioner
and about the two-thirds rule in Bill 96. So, this was just passed, but of
course, at the time, the makeup at the National Assembly was a little bit
different. What are your concerns now about this position? Because the CAQ
could just pass it by themselves, right, with the two-thirds.
M. St-Pierre
Plamondon : So, in the specific case of
M. Dubreuil, we think it's a good candidacy and we will support, but the
issue is broader. This issue is : they are in a position to decide for
themselves nominations that normally have to be dealt with other parties. And
it's very important because you want people that are independent from the
Government in many of those nominations. So, we think the Government should
commit itself to consulting opposition parties. To what extend? We can
negotiate that, but it cannot stay this way, that the CAQ will be able to make
nominations everywhere without negotiating or considering the importance of
having independent persons at each of these functions.
Journaliste
:
I know you've been waiting a long time to go into the salon bleu, when you were
leader without being elected, and then you were elected, and now you still
can't go in. How frustrating is that for you that now you have to wait? You
were elected in October, and now you have to wait until February.
M. St-Pierre
Plamondon : It will happen. At some point, it
will happen. And, when we will be in the salon bleu, you will notice. And so we
are looking very forward to ask our questions, we are very, very, very looking
forward. And then, the rest, we can't do anything about it. Like, we notice
that we could have entered today, it would have taken 10 minutes
yesterday. Other parties decided not to do that. We will be back.
Journaliste
:
If I may have one more. What would you have liked to ask about this week had
you had the opportunity to go in, or last week, I should say?
M. St-Pierre
Plamondon : French language, because, really,
it's not obvious where this is going, new elements that were never said during
the campaign. Environment, very important because, there again, it's not clear,
what's the plan in terms of «gaz à effet de serre»... greenhouse gases. Health
care, it's so urgent. We would have asked questions as well on what is the
intention of the Government in terms of helping the population with the cost of
living. We think we have things to put on the table that would be very useful.
We have lots of things to say, a lot of questions to ask, and we are very
motivated.
Journaliste
:
Just a technical question. As Mr. Bérubé points at about the two-thirds,
should the tradition now not be more... Is there any
way that a party like yours can push the Government into making the new convention as in : if we're going to name someone,
we have the accord of all the parties? Wouldn't that make more sense? Because,
obviously, they have the two-thirds, as you pointed out.
M. St-Pierre
Plamondon : On many topics, the Government has so many MNAs, if we don't put
some pressure and say : This is not acceptable, and in the view of the
population it's not acceptable, the odds are they are not going to make any
move. So, we will have to maintain some pressure to at least one party, maybe
two parties that you need to agree with before you make such nominations. Otherwise
the risk is really nominations that are connected to the Government, and then it's the quality of
democracy but also decision making that will suffer. So...
Journaliste
: They can just bulldoze anybody they want.
M. St-Pierre
Plamondon : They can put in place anybody they
want in the current state of things. So, we will put pressure and we will be
very... Like, the level of scrutiny will be much higher in terms of who is the
person, is there a connection to the Government. We need to be very aware that it's a very abnormal situation. And
if the Government is in good
faith, what they will do is just commit themselves to consulting and getting
the OK from other parties. And they can do that instantly.
M. Arseneau : And if I may add, this is one more proof that we have to reform the
parliamentary rules. And it is something that we wouldn't have imagined, you know, maybe 10 years ago, and now
it's a very important issue. Like, if a government has such a large majority, how do you make sure, that, you know, they can govern, you know, with taking into account, you know, the other parties or part of the
population that didn't vote for them, and that 61% of the population. So, you know, there could be a different rule
whereas you can count the number of MNAs, but you can also count the number of
parties that are supporting... And it's that kind of a rule that exists in
other places, in municipalities, for example. A majority of municipalities and
a majority of members of a MRC, for example, would make a decision, you know, there are... like, a double
majority. So, you could use some kind of new formula. That's what we would like
to discuss over the next years. Thank you.
Le Modérateur
: Merci beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon :
Merci.
(Fin à 9 h 51)