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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et Mme Elisabeth Prass, porte-parole de l’opposition officielle en matière de lutte contre l’itinérance

Version finale

Le jeudi 2 février 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-huit minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à toutes et à tous. Je suis heureux d'être accompagné ce matin par Elisabeth Prass, qui est la députée de d'Arcy-McGee et notamment porte-parole de l'opposition officielle en matière de lutte contre l'itinérance.

Au Québec, l'itinérance est une réalité qui, désormais, on le voit, n'est pas uniquement montréalaise. On voit de l'itinérance maintenant un peu partout au Québec. Le gouvernement de François Legault doit faire plus, doit faire mieux, quant à la lutte à l'itinérance, et s'assurer que les personnes qui vivent dans la rue puissent avoir bénéficié d'aides directes, puissent également participer d'une véritable réinsertion sociale.

Encore une fois, les villes interpellent le gouvernement du Québec afin d'être partenaire avec elles pour s'occuper de celles et ceux qui doivent dormir dans la rue. Et nous sommes, au moment où on se parle, au Québec... on ne surprendra pas personne, là, il y a une vague de froid qui s'en vient. On est en février, au Québec, et malheureusement il arrive que des gens meurent dans la rue, de froid, au Québec, ce qui est tout à fait inacceptable. Alors, nous voulons faire en sorte que le gouvernement de François Legault entre en dialogue et bonifie son aide à la lutte à l'itinérance. C'est une demande éminemment humaine et nécessaire.

Et nous devons même, au-delà de ça, parler de réinsertion. Pour parler du phénomène et de cette réalité, je vais maintenant céder la parole à ma collègue, Elisabeth.

Mme Prass : Merci. Donc, pour commencer, dans les prochains jours, le Québec va subir une vague de froid, comme on le subit chaque année et comme... Le ministre a annoncé ce matin des mesures d'urgence pour Montréal, mais des mesures d'urgence, ce n'est pas nécessaire, on sait que c'est une habitude, on va le vivre à chaque année, et l'itinérance est un phénomène qui existe à l'extérieur de Montréal, également.

Dans les derniers jours, l'Union des municipalités du Québec est sortie pour dire qu'ils ont formé un comité parce que, justement, le gouvernement n'est pas à l'heure avec le financement et la planification. Nous, ce qu'on demande, c'est une planification permanente, une planification à long terme. On sait que ces réalités affectent les Québécois et les itinérants chaque année, donc pourquoi attendre que la veille d'un moins 50°C arrive pour agir? Il y a des stations de ski au Saguenay, en Abitibi, qui vont fermer vendredi à cause des températures de moins 50°C, mais on s'attend à ce que les itinérants dorment dans la rue. Et, malheureusement, l'année passée, à Montréal, il y a eu deux décès d'itinérants, et on espère que ça ne se reproduira pas cette année, mais, avec la situation et le manque de ressources, c'est une possibilité — qu'on espère ne pas voir.

M. Denis (Maxime) : Croyez-vous qu'il serait mieux d'y aller avec une vision vraiment zéro itinérance, comme le maire Marchand prône, au lieu de mettre un plasteur, un peu, sur le bobo?

Mme Prass : Tout à fait. Bien, justement, c'est des solutions pansements, puis on a besoin de solutions à long terme. Puis, si on regarde ce qui se passe dans le monde, si on regarde, par exemple, en Finlande, les mesures qu'ils ont mises en place, eux, ils ont pu rayer l'itinérance en cinq ans, justement avec des programmes de logements. Donc, on espère que le gouvernement aura une ouverture et il va innover en voyant ce qui se fait ailleurs pour que ça soit adapté au Québec également.

M. Bourassa (Simon) : Est-ce que vous voulez une aide d'urgence pour les prochaines semaines? Comment vous voyez ça, concrètement, là, c'est un fonds qui, annuellement, serait versé aux municipalités pour dire : C'est le fonds hivernal pour lutter contre l'itinérance, et ce, parallèlement à ce qui est fait pour déjà lutter contre le phénomène en tant que tel?

Mme Prass : Bien, en fait, comme je le disais, on sait qu'au Québec on vit l'hiver à chaque année, donc ce n'est pas juste des fonds d'urgence. C'est vraiment une planification pour que les municipalités aient les moyens, au fur et à mesure de l'année, pour qu'ils puissent mettre en moyens... excusez-moi, mettre en place les moyens qu'eux ils jugent sont les bons.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous avez chiffré ce que ça peut représenter en montant?

Mme Prass : Il faudrait faire vraiment le portrait du Québec présentement, parce que l'itinérance, qui était vraiment concentrée à Montréal, là, est un petit peu plus partout au Québec. Donc, il faudrait vraiment que... Et, je pense, l'UMQ, justement, ils vont faire une étude à ce sujet-là, pour chiffrer ça serait combien pour le gouvernement, qu'il va travailler avec les municipalités. Donc, reste à voir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans le dossier Elwaghaby, est-ce que...

Des voix : ...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oh! pardon. Elghawaby, pardon. Est-ce que vous regrettez la motion que vous avez adoptée?

M. Tanguay : Non.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, vous restez...

M. Tanguay : La motion qui a été adoptée mardi?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Par l'Assemblée nationale, oui.

M. Tanguay : Oui. Tout à fait. Non. Tout à fait.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'elle doit partir?

M. Tanguay : Elle doit quitter, oui. Tout à fait.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pourquoi? Ses excuses n'étaient pas sincères...

M. Tanguay : Nous avons pris acte de ses excuses, mais, vous savez, ce qui s'est passé dans les dernières semaines, la nature de ses excuses... je ne vois aucun, aucun changement de perception fondamental chez elle par rapport aux Québécois. Elle a un rôle excessivement important à jouer, de lutte, conseillère spéciale de lutte contre l'islamophobie. Je pense que c'est trop peu, trop tard. Et, en ce sens-là, nous demandons qu'elle soit remplacée.

M. Carabin (François) : ...rencontrer avant, ça ne vous tentait pas d'entendre sa version des faits?

M. Tanguay : Bien, écoutez, nous, l'analyse est faite. L'analyse est faite, et on n'a pas l'intention de la rencontrer. On a eu l'occasion d'en parler beaucoup, beaucoup, beaucoup, cette dernière semaine, et, en ce sens-là, elle doit quitter. Et c'est pour ça que nous avions voté en faveur de la motion mardi après-midi.

M. Denis (Maxime) : Êtes-vous devenu plus indépendantiste que Québec solidaire?

M. Tanguay : Je ne comprends pas votre question, parce qu'indépendantiste, en ce qui me concerne, là, c'est comme... Quelle est votre question?

M. Denis (Maxime) : Allons-y avec nationaliste, si vous préférez, mais par rapport à Québec solidaire, la position qui n'est pas claire de Québec solidaire, vous, vous semblez assez ferme dans votre position. Comment vous expliquez ça?

M. Tanguay : O.K. Il y avait deux éléments dans votre question. Êtes-vous indépendantiste? Non. Et Québec solidaire, c'est quoi? Je ne le sais pas. Et Québec solidaire, c'est quoi? Si vous parlez à Sol Zanetti, c'est farouchement séparatiste, là, je parlerais de séparation, Sol Zanetti... Québec solidaire à la sauce Zanetti, c'est la séparation. Québec solidaire à la sauce Gabriel Nadeau-Dubois, c'est, oui, fédération canadienne, charte des droits et libertés, pas clair.

M. Denis (Maxime) : Qu'est-ce qui n'est pas clair?

M. Tanguay : Bien, pas clair. Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois défend l'application de la Charte canadienne des droits et libertés au Québec? Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois est à l'aise avec la Charte canadienne des droits et libertés? Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois est prêt à accepter que nos lois puissent être analysées quant à leur respect des droits et libertés, oui, en lien avec la Charte canadienne des droits et libertés, tout comme la charte québécoise?

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais, dans le dossier de Elwaghaby...

Une voix : Elghawaby.

Mme Lajoie (Geneviève) : Excusez-moi, je suis désolée. Dans ce dossier-là, la position de Québec solidaire est plus nuancée que la vôtre. J'aimerais savoir ce que vous pensez de ça.

M. Tanguay : Bien, vous utilisez un mot, puis les mots sont importants, vous dites que la position de Québec solidaire est plus nuancée. Moi, je pense que la position de Québec solidaire, dans ce dossier-là, lorsqu'il disait que, maintenant, il veut la rencontrer... Nous, notre analyse est faite. On le voit, c'est un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre depuis la dernière semaine, devrais-je dire. Et là nous, on prend acte, là, il y a de l'humain, là-dedans, là. Mme Elghawaby, là, ce qu'elle vit, là, je pense que ça ne doit pas être facile, puis ça, je le reconnais, là, quand on est sous les feux de la rampe, ce n'est pas évident. Il y a de l'humain là-dedans. Je reconnais les pas qu'elle a faits par les excuses, on en prend acte, puis, je pense que c'était la bonne chose à faire.

Maintenant, une fois qu'on a dit ça, est-ce que c'est la meilleure personne pour être conseillère spéciale, lutte à l'islamophobie? Nous, on ne croit pas. On ne croit pas, parce qu'il n'y a pas eu de changement fondamental dans son analyse et ce qu'elle avait dit à l'époque à l'effet que la majorité des Québécois étaient animés par un sentiment antimusulman. Alors, pour nous — puis juste terminer là-dessus — pour nous, on pense qu'il serait, qu'il est nécessaire qu'ils trouvent une autre personne.

M. Carabin (François) : ...Québec solidaire, parce que c'est rare qu'on vous entende autant parler de QS. C'est quoi, selon vous, la vraie couleur de Québec solidaire? Est-ce que c'est un parti indépendantiste, c'est un parti fédéraliste?

M. Tanguay : Québec solidaire, dans ses statuts, est indépendantiste. On voit qu'il y a des analyses qui sont faites que la majorité des membres de Québec solidaire seraient fédéralistes. Je pense que... au-delà de ça, je ne le sais pas, c'est ce qu'on entend, selon les analystes et les écrits qu'on peut voir, Québec solidaire, encore une fois, en matière de défense des droits et libertés, est à géométrie variable. Quand j'entends Sol Zanetti dire : La Charte canadienne des droits et libertés, c'est épouvantable, on devrait se débarrasser de ça, non seulement il fait trop peu de cas qu'on ait une Charte québécoise des droits et libertés qui est aux mêmes effets, mais clairement il veut être en séparation avec la Charte canadienne des droits et libertés. Gabriel Nadeau-Dubois, je ne l'ai jamais clairement entendu dire que, pour lui, c'était important, la Charte canadienne des droits et libertés.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...entre le Parti libéral et Québec solidaire?

M. Tanguay : Bien, le Parti libéral, là, si j'avais à le définir de façon très, très, très succincte, là, c'est l'économie puis les droits et libertés, fondamentalement. Puis je sais qu'il y a neuf valeurs libérales, puis je pourrais vous en parler pendant une heure, mais je ne suis pas sûr qu'après 15 minutes vous seriez encore dans la salle, puis la prochaine convocation, vous ne seriez pas là non plus.

Tout ça pour vous dire que, fondamentalement, le Parti libéral du Québec, son ADN, son historique, c'est l'économie et la défense des droits et libertés. Québec solidaire n'est pas tellement sur le registre économique — puis je ne parlerai pas de la taxe orange — puis la défense des droits et libertés, ils sont ambigus là-dessus. Ils ont voté pour la loi n° 96, et ça, ça ne participe pas d'une défense des droits et libertés.

M. Denis (Maxime) : ...chez vos militants, avec votre position, quand même? Est-ce qu'il y a certains libéraux qui sont froissés?

M. Tanguay : Par rapport à Mme Elghawaby?

M. Denis (Maxime) : Oui.

M. Tanguay : Non, non, pas du tout. Pas du tout.

M. Denis (Maxime) : Pas du tout? Aucun message, aucun appel?

M. Tanguay : Non.

M. Denis (Maxime) : Vous allez faire quoi avec la motion du Parti québécois sur le chemin Roxham, là? On demande la fermeture du chemin Roxham. On demande des actions de la part du gouvernement du Québec. Quelle est votre position?

M. Tanguay : Bien, je pense que la fermeture du chemin Roxham, ce n'est pas du tout la solution. Le Parti québécois propose de faire quoi, de bâtir un mur? Sur quelle distance? Les gens, là, vous fermez demain matin, là... Si la solution, c'était de fermer le chemin Roxham, là, si c'était aussi simple que ça, ça se saurait puis ça aurait été appliqué depuis longtemps. Les gens vont passer ailleurs. Il y a beaucoup... encore une fois, on parle de questions excessivement humaines, des mères, entre autres, enceintes, des mères monoparentales, également, qui peuvent être enceintes, qui traversent, qui font des centaines de kilomètres.

Maintenant, en attendant, puis on le demande, puis ça ne se fera pas d'une semaine à l'autre, la renégociation de l'accord des pays tiers sûrs avec les États-Unis... dans l'immédiat, on parle de l'accueil. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec doivent mieux faire pour analyser les demandes et donner une réponse rapidement, et les gens, ils veulent rester au Québec ou pas, et également avoir un dialogue avec le fédéral. Nous voulons que le fédéral accorde une aide financière à Québec, notamment, quand on parle des coûts. On parle de 20 millions additionnels par mois en aide sociale. Ça, il doit y avoir une aide d'Ottawa là-dessus. Alors, oui à l'accueil.

M. Duval (Alexandre) : ...ce que ça coûte en surplus à Québec?

M. Tanguay : Je pense qu'il va falloir qu'il y ait une discussion, puis Ottawa doit prendre sa large part de la facture.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous allez voter contre?

M. Tanguay : Bien, je n'ai pas lu le libellé, mais...

Journaliste : A priori, ils demandent la fermeture du chemin Roxham, là.

M. Tanguay : A priori, là, non, ce n'est pas une solution, de fermer le chemin Roxham, non.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Comment est-ce qu'on se sort du bourbier dans lequel on semble empêtré en éducation, quand on voit, entre autres, qu'il y a des problèmes avec la francisation des élèves, quand on voit aussi qu'on fait appel à des profs non légalement qualifiés pour enseigner à des jeunes à risque de décrochage? À partir de ces constats-là, maintenant, comment est -ce qu'on s'en sort?

M. Tanguay : Écoutez, je pense que c'est important d'avoir une vision globale, d'avoir un plan d'action. Le ministre Drainville est sorti la semaine dernière avec ses sept priorités. Malheureusement, il n'avait pas tout le portrait. Lorsque vous ne savez pas, je vous donne cet exemple-là, combien il manque de professeurs... Vous ne pouvez pas améliorer au départ ce que vous ne mesurez pas, alors ça prend une vision complète de la situation. Ça prend un plan.

Je vous donne un autre exemple. Hier, vous avez entendu ma collègue de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, parler d'une réalité qui doit être reconnue : la violence dans nos écoles. Vous ne pouvez pas bien apprendre sur un banc d'école lorsque vous avez la peur au ventre. En ce sens là, c'est le fruit d'une demande d'accès à l'information par Marwah Rizqy... que nous avons eu ces données-là, le ministre ne les avait pas.

Mon point, sur l'éducation : vous devez avoir l'état de situation très complet et vous devez dire comment on peut, par des mesures ciblées, régler tel problème, tel problème, tel problème. Il a sept priorités, le ministre Drainville — je termine là-dessus — mais la violence n'en est pas une. On demande que ça en soit une pour avoir un portrait complet.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais que ça prenne des semaines, des mois à ce que les élèves allophones soient francisés dans les écoles...

M. Tanguay : Ah! c'est inacceptable. Inacceptable. L'importance de la Charte de la langue française, c'est ça. L'importance de la Charte de la langue française, ce n'est pas la langue que vous parlez dans votre salon ou dans la chambre à coucher, ce n'est pas votre langue maternelle, c'est la langue française qui doit être la langue qui est parlée, donc, sur la place publique, la langue officielle : affichage, commerce, travail, éducation. Puis ça, c'est une mission essentielle de l'État, que de pouvoir assurer un service d'enseignement du français, et c'est une autre mission essentielle à laquelle ne répond pas le gouvernement Legault.

M. Duval (Alexandre) : M. Tanguay, Radio-Canada parle de l'affaire Miller ce matin, à Enquête. Pas d'accusation déposée dans ce dossier-là, des rencontres qui laissent planer un doute sur la manière dont les choses se sont déroulées. Vous demandez quoi? Est-ce que vous demandez quelque chose au MSP, au ministre, au SPVM? Y a-t-il des explications à donner?

M. Tanguay : Écoutez, première des choses, il y a un aspect excessivement bouleversant, excessivement humain, également, on parle de plusieurs victimes mineures, de gestes sexuels, agressions sexuelles. J'entends qu'il y aurait toujours des enquêtes. Évidemment, je ne suis pas au fait du dossier, mais ce qu'on veut, au Québec, en 2023, là, collectivement, là, puis je ne pointe pas le doigt sur personne... il faut mieux faire en matière de rapidité d'enquête. Les enquêtes doivent être complètes, doivent être arrimées avec le DPCP. Les accusations doivent être déposées également de façon rapide, et il faut encadrer, épauler les victimes, les plaignantes, notamment, pour qu'elles puissent avoir confiance dans le système, de dire : Oui. Je ne serai pas seule, je vais être épaulée, j'aurai — dans des délais normaux et avec tout le doigté et l'humanité que ça nécessite — à revivre ces faits excessivement troublants, mais je vais être accompagnée, et justice sera rendue en bout de piste.

Alors, moi, malheureusement, je le prends au collectif, là, on ne peut pas être fiers, ce matin, quand on regarde cet article-là. Puis, encore une fois, je n'irai pas dans le détail, on voit qu'au Québec on a encore, je pense, beaucoup à faire.

M. Denis (Maxime) : Sur le point de presse de Luc Boileau, à 14 heures, c'est quoi, vos attentes un peu?

M. Tanguay : Sur?

M. Denis (Maxime) : Pour la clarté, pour savoir, là, est-ce qu'on doit aller rechercher une dose, est-ce qu'on doit se protéger en classe, au travail.

M. Tanguay : Ah!on aura l'occasion de l'écouter. L'impact de la COVID est encore... je veux dire, la COVID est encore présente sur le terrain. On va l'écouter puis on fera notre analyse par rapport à ça. Voilà.

M. Carabin (François) : M. Tanguay, est-ce que votre formation politique est en partie responsable des ratés dans le réseau de l'éducation? Vous avez peut-être entendu M. Leitão exprimer des regrets par rapport aux coupes dans le milieu de l'éducation et le milieu de la santé.

M. Tanguay : Oui, écoutez, Carlos Leitão, c'est un collègue avec qui j'ai eu l'occasion de siéger que je respecte beaucoup. Quand Carlos Leitão parle, j'écoute. Et je suis d'accord avec lui qu'il faut reconnaître, avec les données qu'on a aujourd'hui, que, si c'était à refaire, nous aurions dû faire différemment, nous ferions différemment. Et je pense que c'est une analyse qui est bénéfique pour tout le monde, pour tous les gouvernements. Puis cette série de reportages là, qui interpelle les différents ministres des Finances, a ça d'important. Alors, moi, je suis d'accord avec Carlos Leitão lorsqu'il dit que, si c'était à refaire, là, on aurait pu faire différemment.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, ce qui se passe en éducation, en ce moment, c'est un peu votre héritage?

M. Tanguay : Il y a sept ans de ça. On parle d'il y a sept ans, il y a sept ans. C'est clair que les analystes pourront faire que... il y aura eu un impact là-dessus.

Maintenant, le gouvernement Legault va déposer son cinquième budget. Le ministre Drainville, on en parlait tantôt, ses sept priorités... pas de plan, pas de chiffres, pas clair. Il y a un impact, c'est clair. Maintenant, le gouvernement Legault est dans sa cinquième année. On parlait du dossier des violences, hier, je veux dire, on a posé beaucoup de questions au ministre. La peur au ventre, les jeunes, parfois, se rendent à l'école... C'est au gouvernement d'agir, là, c'est au gouvernement qui est en... c'est leur cinquième budget, ils vont le déposer, là.

M. Laberge (Thomas) : Donc, l'assainissement des finances publiques, ce n'est plus dans les plans des libéraux?

M. Tanguay : Non. À l'époque, il y avait un contexte. Il y avait un contexte. Quand nous sommes arrivés au pouvoir, en 2014, après le 18 mois du Parti québécois, rappelez-vous, les finances publiques étaient dans un très mauvais état. On parlait à l'époque... le Parti québécois reconnaissait une dette... un déficit, pardon, de 4,5 milliards, on l'estimait à plus de 6 milliards. Il y avait des discussions avec les agences de cotation, dont Moody's, de baisser la cote de crédit du Québec, ce qui aurait limité sa capacité à payer les services sociaux. Alors, il y avait un contexte. Ça ne diminue pas...

M. Laberge (Thomas) : Mais les péquistes ont été au gouvernement, 18 mois, puis c'était Jean Charest qui était là avant, qui était aussi dans la lignée de : on assainit les finances publiques, là.

M. Tanguay : Oui, mais, je veux dire, nous, quand on a pris les finances publiques et que le budget avait été déposé par le Parti québécois, sans crédits, sans rien, à ce moment-là, le ministre des Finances annonçait un déficit, rappelez-vous, il avait dit : On s'était beaucoup trompé. Le Parti québécois avait dit : On s'était beaucoup trompé — le ministre Marceau — et il était passé d'un équilibre à un déficit de 2,3 milliards. J'y vais de mémoire, on me corrigera sur les chiffres. Alors, on voit que la rigueur n'avait pas été présente, là, dans la gestion.

Ceci étant dit, après ça, oui, il y a eu les quatre années du pouvoir, quand on est arrivé, en 2014, et là c'est clair qu'il y a eu un coup de barre dans le contexte du déficit. Et, quand on a vu le rebond, la reprise économique, en 2016, 2017, 2018, on peut voir... Et je suis d'accord avec Carlos, qu'il faut reconnaître qu'avec les données présentes aujourd'hui, si c'était à refaire, on aurait dû faire différemment.

M. Authier (Philip) : We're headed into a cold spell. I wonder, what is your message to the Government? What needs to be done to help homeless people? Apparently, tomorrow night is going to be very frigid.

Mme Prass : What they need is long term planning and regular planning. We live in Québec, it's no surprise that we have cold winters and temperatures that make it difficult. When you wake up in the morning and you're worried about your car battery starting, there are people who have to sleep in the streets.

And so, we see the municipalities in Québec coming together and asking the Government to be a real partner, rather than just, you know, emergency measures. And so, we want the Government to sit down with the municipalities and community organizations, and take their responsibilities, and look at a situation that is 365 days a year and not two, three days a year, when it's minus 30°C or minus 40°C.

M. Authier (Philip) : But is the Government's contribution to this cause insufficient? What kind of money are we talking about?

Mme Prass : Well, as I said, the UMQ, the «Union des municipalités du Québec» is going to do a study in the upcoming months, where they are going to put numbers to the amounts that they believe the Government would have to invest in the different municipalities. Because whereas homelessness was very much concentrated in Montréal in previous years, we now see it spreading in all regions of Québec. And my fear is that the Government is putting a lot of emphasis on Montréal and not putting emphasis on the regions outside.

M. Grillo (Matthew) : What is the Liberal Party's take on this? I mean, what is the long-term solution, the long-term plan to fight this, and we're not coming back to, you know, you said two, three days out of the year where we got to put in special emergency measures because it's really cold?

Mme Prass : Well, you have organizations, like Old Brewery Mission, that came out a few weeks ago saying : We need 365 day year plan, and not just plan for winter. While conditions are obviously worse in winter for homelessness, I mean, homelessness is not a phenomenon that only exists in winter, it exists all year long.

So, we want the Government — or the Liberal Party if we were in power — to sit down with the different municipalities and organizations and really understand what their needs are and how we can work to provide resources for them throughout the year, so they don't need emergency measures, because the measures are already in place.

M. Grillo (Matthew) : Mr. Tanguay, can we just hear you on Roxham road? And the PQ is going to bring a motion today, I mean, what is the Liberal Party's stance on Roxham road? The PQ wants it closed, they've wanted it closed for a long time now, but they're bringing forward this motion. I guess you guys are going to vote against it?

M. Tanguay : Yes. Building a wall is not a solution. First of all, there's a question of humanity, with respect to the people, people who are getting inside Québec via this passage. That being said, I think that we have to do better, with respect to analyzing the demand. We have to be more efficient and we… I'm obviously pointing out not only Québec, but the federal Government as well, so being able to have answers, with respect to the various demands, where they want to stay, and also to have a discussion with the federal Government, with respect to the costs for the Québec Government.

So, we have a system in place, with respect to the immigration, we have to be sure to keep control of our immigration, but building a wall is certainly not the solution.

Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 20)

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