(Huit heures cinquante-huit minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à toutes et à tous. Je suis heureux d'être accompagné ce matin par Elisabeth
Prass, qui est la députée de d'Arcy-McGee et notamment porte-parole de l'opposition
officielle en matière de lutte contre l'itinérance.
Au Québec, l'itinérance est une réalité
qui, désormais, on le voit, n'est pas uniquement montréalaise. On voit de l'itinérance
maintenant un peu partout au Québec. Le gouvernement de François Legault doit
faire plus, doit faire mieux, quant à la lutte à l'itinérance, et s'assurer que
les personnes qui vivent dans la rue puissent avoir bénéficié d'aides directes,
puissent également participer d'une véritable réinsertion sociale.
Encore une fois, les villes interpellent
le gouvernement du Québec afin d'être partenaire avec elles pour s'occuper de
celles et ceux qui doivent dormir dans la rue. Et nous sommes, au moment où on
se parle, au Québec... on ne surprendra pas personne, là, il y a une vague de
froid qui s'en vient. On est en février, au Québec, et malheureusement il
arrive que des gens meurent dans la rue, de froid, au Québec, ce qui est tout à
fait inacceptable. Alors, nous voulons faire en sorte que le gouvernement de
François Legault entre en dialogue et bonifie son aide à la lutte à l'itinérance.
C'est une demande éminemment humaine et nécessaire.
Et nous devons même, au-delà de ça, parler
de réinsertion. Pour parler du phénomène et de cette réalité, je vais
maintenant céder la parole à ma collègue, Elisabeth.
Mme Prass : Merci. Donc, pour
commencer, dans les prochains jours, le Québec va subir une vague de froid,
comme on le subit chaque année et comme... Le ministre a annoncé ce matin des
mesures d'urgence pour Montréal, mais des mesures d'urgence, ce n'est pas
nécessaire, on sait que c'est une habitude, on va le vivre à chaque année, et l'itinérance
est un phénomène qui existe à l'extérieur de Montréal, également.
Dans les derniers jours, l'Union des
municipalités du Québec est sortie pour dire qu'ils ont formé un comité parce
que, justement, le gouvernement n'est pas à l'heure avec le financement et la
planification. Nous, ce qu'on demande, c'est une planification permanente, une
planification à long terme. On sait que ces réalités affectent les Québécois et
les itinérants chaque année, donc pourquoi attendre que la veille d'un moins 50°C
arrive pour agir? Il y a des stations de ski au Saguenay, en Abitibi, qui vont
fermer vendredi à cause des températures de moins 50°C, mais on s'attend à ce
que les itinérants dorment dans la rue. Et, malheureusement, l'année passée, à
Montréal, il y a eu deux décès d'itinérants, et on espère que ça ne se
reproduira pas cette année, mais, avec la situation et le manque de ressources,
c'est une possibilité — qu'on espère ne pas voir.
M. Denis (Maxime) : Croyez-vous
qu'il serait mieux d'y aller avec une vision vraiment zéro itinérance, comme le
maire Marchand prône, au lieu de mettre un plasteur, un peu, sur le bobo?
Mme Prass : Tout à fait.
Bien, justement, c'est des solutions pansements, puis on a besoin de solutions
à long terme. Puis, si on regarde ce qui se passe dans le monde, si on regarde,
par exemple, en Finlande, les mesures qu'ils ont mises en place, eux, ils ont
pu rayer l'itinérance en cinq ans, justement avec des programmes de logements.
Donc, on espère que le gouvernement aura une ouverture et il va innover en
voyant ce qui se fait ailleurs pour que ça soit adapté au Québec également.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
que vous voulez une aide d'urgence pour les prochaines semaines? Comment vous
voyez ça, concrètement, là, c'est un fonds qui, annuellement, serait versé aux
municipalités pour dire : C'est le fonds hivernal pour lutter contre
l'itinérance, et ce, parallèlement à ce qui est fait pour déjà lutter contre le
phénomène en tant que tel?
Mme Prass : Bien, en fait,
comme je le disais, on sait qu'au Québec on vit l'hiver à chaque année, donc ce
n'est pas juste des fonds d'urgence. C'est vraiment une planification pour que
les municipalités aient les moyens, au fur et à mesure de l'année, pour qu'ils
puissent mettre en moyens... excusez-moi, mettre en place les moyens qu'eux ils
jugent sont les bons.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que vous avez chiffré ce que ça peut représenter en montant?
Mme Prass : Il faudrait faire
vraiment le portrait du Québec présentement, parce que l'itinérance, qui était
vraiment concentrée à Montréal, là, est un petit peu plus partout au Québec.
Donc, il faudrait vraiment que... Et, je pense, l'UMQ, justement, ils vont
faire une étude à ce sujet-là, pour chiffrer ça serait combien pour le
gouvernement, qu'il va travailler avec les municipalités. Donc, reste à voir.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans
le dossier Elwaghaby, est-ce que...
Des voix : ...
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oh!
pardon. Elghawaby, pardon. Est-ce que vous regrettez la motion que vous avez
adoptée?
M. Tanguay : Non.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc,
vous restez...
M. Tanguay : La motion qui a
été adoptée mardi?
M. Bélair-Cirino (Marco) : Par
l'Assemblée nationale, oui.
M. Tanguay : Oui. Tout à
fait. Non. Tout à fait.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce
qu'elle doit partir?
M. Tanguay : Elle doit
quitter, oui. Tout à fait.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Pourquoi?
Ses excuses n'étaient pas sincères...
M. Tanguay : Nous avons pris
acte de ses excuses, mais, vous savez, ce qui s'est passé dans les dernières
semaines, la nature de ses excuses... je ne vois aucun, aucun changement de
perception fondamental chez elle par rapport aux Québécois. Elle a un rôle
excessivement important à jouer, de lutte, conseillère spéciale de lutte contre
l'islamophobie. Je pense que c'est trop peu, trop tard. Et, en ce sens-là, nous
demandons qu'elle soit remplacée.
M. Carabin (François) : ...rencontrer
avant, ça ne vous tentait pas d'entendre sa version des faits?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
nous, l'analyse est faite. L'analyse est faite, et on n'a pas l'intention de la
rencontrer. On a eu l'occasion d'en parler beaucoup, beaucoup, beaucoup, cette
dernière semaine, et, en ce sens-là, elle doit quitter. Et c'est pour ça que
nous avions voté en faveur de la motion mardi après-midi.
M. Denis (Maxime) : Êtes-vous
devenu plus indépendantiste que Québec solidaire?
M. Tanguay : Je ne comprends
pas votre question, parce qu'indépendantiste, en ce qui me concerne, là, c'est
comme... Quelle est votre question?
M. Denis (Maxime) : Allons-y
avec nationaliste, si vous préférez, mais par rapport à Québec solidaire, la
position qui n'est pas claire de Québec solidaire, vous, vous semblez assez
ferme dans votre position. Comment vous expliquez ça?
M. Tanguay : O.K. Il y avait
deux éléments dans votre question. Êtes-vous indépendantiste? Non. Et Québec
solidaire, c'est quoi? Je ne le sais pas. Et Québec solidaire, c'est quoi? Si
vous parlez à Sol Zanetti, c'est farouchement séparatiste, là, je parlerais de
séparation, Sol Zanetti... Québec solidaire à la sauce Zanetti, c'est la
séparation. Québec solidaire à la sauce Gabriel Nadeau-Dubois, c'est, oui,
fédération canadienne, charte des droits et libertés, pas clair.
M. Denis (Maxime) : Qu'est-ce
qui n'est pas clair?
M. Tanguay : Bien, pas clair.
Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois défend l'application de la Charte canadienne
des droits et libertés au Québec? Est-ce que Gabriel Nadeau-Dubois est à l'aise
avec la Charte canadienne des droits et libertés? Est-ce que Gabriel
Nadeau-Dubois est prêt à accepter que nos lois puissent être analysées quant à
leur respect des droits et libertés, oui, en lien avec la Charte canadienne des
droits et libertés, tout comme la charte québécoise?
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais,
dans le dossier de Elwaghaby...
Une voix : Elghawaby.
Mme Lajoie (Geneviève) : Excusez-moi,
je suis désolée. Dans ce dossier-là, la position de Québec solidaire est plus
nuancée que la vôtre. J'aimerais savoir ce que vous pensez de ça.
M. Tanguay : Bien, vous utilisez
un mot, puis les mots sont importants, vous dites que la position de Québec
solidaire est plus nuancée. Moi, je pense que la position de Québec solidaire,
dans ce dossier-là, lorsqu'il disait que, maintenant, il veut la rencontrer...
Nous, notre analyse est faite. On le voit, c'est un dossier qui a fait couler
beaucoup d'encre depuis la dernière semaine, devrais-je dire. Et là nous, on
prend acte, là, il y a de l'humain, là-dedans, là. Mme Elghawaby, là, ce
qu'elle vit, là, je pense que ça ne doit pas être facile, puis ça, je le
reconnais, là, quand on est sous les feux de la rampe, ce n'est pas évident. Il
y a de l'humain là-dedans. Je reconnais les pas qu'elle a faits par les excuses,
on en prend acte, puis, je pense que c'était la bonne chose à faire.
Maintenant, une fois qu'on a dit ça,
est-ce que c'est la meilleure personne pour être conseillère spéciale, lutte à
l'islamophobie? Nous, on ne croit pas. On ne croit pas, parce qu'il n'y a pas
eu de changement fondamental dans son analyse et ce qu'elle avait dit à
l'époque à l'effet que la majorité des Québécois étaient animés par un
sentiment antimusulman. Alors, pour nous — puis juste terminer
là-dessus — pour nous, on pense qu'il serait, qu'il est nécessaire
qu'ils trouvent une autre personne.
M. Carabin (François) : ...Québec
solidaire, parce que c'est rare qu'on vous entende autant parler de QS. C'est
quoi, selon vous, la vraie couleur de Québec solidaire? Est-ce que c'est un
parti indépendantiste, c'est un parti fédéraliste?
M. Tanguay : Québec
solidaire, dans ses statuts, est indépendantiste. On voit qu'il y a des
analyses qui sont faites que la majorité des membres de Québec solidaire
seraient fédéralistes. Je pense que... au-delà de ça, je ne le sais pas, c'est
ce qu'on entend, selon les analystes et les écrits qu'on peut voir, Québec
solidaire, encore une fois, en matière de défense des droits et libertés, est à
géométrie variable. Quand j'entends Sol Zanetti dire : La Charte
canadienne des droits et libertés, c'est épouvantable, on devrait se
débarrasser de ça, non seulement il fait trop peu de cas qu'on ait une Charte
québécoise des droits et libertés qui est aux mêmes effets, mais clairement il
veut être en séparation avec la Charte canadienne des droits et libertés.
Gabriel Nadeau-Dubois, je ne l'ai jamais clairement entendu dire que, pour lui,
c'était important, la Charte canadienne des droits et libertés.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...entre
le Parti libéral et Québec solidaire?
M. Tanguay : Bien, le Parti
libéral, là, si j'avais à le définir de façon très, très, très succincte, là,
c'est l'économie puis les droits et libertés, fondamentalement. Puis je sais
qu'il y a neuf valeurs libérales, puis je pourrais vous en parler pendant une
heure, mais je ne suis pas sûr qu'après 15 minutes vous seriez encore dans la
salle, puis la prochaine convocation, vous ne seriez pas là non plus.
Tout ça pour vous dire que,
fondamentalement, le Parti libéral du Québec, son ADN, son historique, c'est
l'économie et la défense des droits et libertés. Québec solidaire n'est pas
tellement sur le registre économique — puis je ne parlerai pas de la
taxe orange — puis la défense des droits et libertés, ils sont
ambigus là-dessus. Ils ont voté pour la loi n° 96, et
ça, ça ne participe pas d'une défense des droits et libertés.
M. Denis (Maxime) : ...chez
vos militants, avec votre position, quand même? Est-ce qu'il y a certains
libéraux qui sont froissés?
M. Tanguay : Par rapport à
Mme Elghawaby?
M. Denis (Maxime) : Oui.
M. Tanguay : Non, non, pas du
tout. Pas du tout.
M. Denis (Maxime) : Pas du
tout? Aucun message, aucun appel?
M. Tanguay : Non.
M. Denis (Maxime) : Vous
allez faire quoi avec la motion du Parti québécois sur le chemin Roxham, là? On
demande la fermeture du chemin Roxham. On demande des actions de la part du
gouvernement du Québec. Quelle est votre position?
M. Tanguay : Bien, je pense
que la fermeture du chemin Roxham, ce n'est pas du tout la solution. Le Parti
québécois propose de faire quoi, de bâtir un mur? Sur quelle distance? Les
gens, là, vous fermez demain matin, là... Si la solution, c'était de fermer le
chemin Roxham, là, si c'était aussi simple que ça, ça se saurait puis ça aurait
été appliqué depuis longtemps. Les gens vont passer ailleurs. Il y a
beaucoup... encore une fois, on parle de questions excessivement humaines, des
mères, entre autres, enceintes, des mères monoparentales, également, qui
peuvent être enceintes, qui traversent, qui font des centaines de kilomètres.
Maintenant, en attendant, puis on le
demande, puis ça ne se fera pas d'une semaine à l'autre, la renégociation de
l'accord des pays tiers sûrs avec les États-Unis... dans l'immédiat, on parle
de l'accueil. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec doivent
mieux faire pour analyser les demandes et donner une réponse rapidement, et les
gens, ils veulent rester au Québec ou pas, et également avoir un dialogue avec
le fédéral. Nous voulons que le fédéral accorde une aide financière à Québec, notamment,
quand on parle des coûts. On parle de 20 millions additionnels par mois en
aide sociale. Ça, il doit y avoir une aide d'Ottawa là-dessus. Alors, oui à
l'accueil.
M. Duval (Alexandre) : ...ce
que ça coûte en surplus à Québec?
M. Tanguay : Je pense qu'il va
falloir qu'il y ait une discussion, puis Ottawa doit prendre sa large part de
la facture.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
allez voter contre?
M. Tanguay : Bien, je n'ai
pas lu le libellé, mais...
Journaliste : A priori, ils
demandent la fermeture du chemin Roxham, là.
M. Tanguay : A priori, là,
non, ce n'est pas une solution, de fermer le chemin Roxham, non.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Comment
est-ce qu'on se sort du bourbier dans lequel on semble empêtré en éducation,
quand on voit, entre autres, qu'il y a des problèmes avec la francisation des
élèves, quand on voit aussi qu'on fait appel à des profs non légalement
qualifiés pour enseigner à des jeunes à risque de décrochage? À partir de ces
constats-là, maintenant, comment est -ce qu'on s'en sort?
M. Tanguay : Écoutez, je
pense que c'est important d'avoir une vision globale, d'avoir un plan d'action.
Le ministre Drainville est sorti la semaine dernière avec ses sept priorités.
Malheureusement, il n'avait pas tout le portrait. Lorsque vous ne savez pas, je
vous donne cet exemple-là, combien il manque de professeurs... Vous ne pouvez
pas améliorer au départ ce que vous ne mesurez pas, alors ça prend une vision
complète de la situation. Ça prend un plan.
Je vous donne un autre exemple. Hier, vous
avez entendu ma collègue de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, parler d'une réalité
qui doit être reconnue : la violence dans nos écoles. Vous ne pouvez pas
bien apprendre sur un banc d'école lorsque vous avez la peur au ventre. En ce
sens là, c'est le fruit d'une demande d'accès à l'information par Marwah Rizqy...
que nous avons eu ces données-là, le ministre ne les avait pas.
Mon point, sur l'éducation : vous
devez avoir l'état de situation très complet et vous devez dire comment on
peut, par des mesures ciblées, régler tel problème, tel problème, tel problème.
Il a sept priorités, le ministre Drainville — je termine là-dessus — mais
la violence n'en est pas une. On demande que ça en soit une pour avoir un
portrait complet.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
que ça prenne des semaines, des mois à ce que les élèves allophones soient
francisés dans les écoles...
M. Tanguay : Ah! c'est inacceptable.
Inacceptable. L'importance de la Charte de la langue française, c'est ça.
L'importance de la Charte de la langue française, ce n'est pas la langue que
vous parlez dans votre salon ou dans la chambre à coucher, ce n'est pas votre
langue maternelle, c'est la langue française qui doit être la langue qui est
parlée, donc, sur la place publique, la langue officielle : affichage,
commerce, travail, éducation. Puis ça, c'est une mission essentielle de l'État,
que de pouvoir assurer un service d'enseignement du français, et c'est une
autre mission essentielle à laquelle ne répond pas le gouvernement Legault.
M. Duval (Alexandre) : M.
Tanguay, Radio-Canada parle de l'affaire Miller ce matin, à Enquête. Pas
d'accusation déposée dans ce dossier-là, des rencontres qui laissent planer un
doute sur la manière dont les choses se sont déroulées. Vous demandez quoi?
Est-ce que vous demandez quelque chose au MSP, au ministre, au SPVM? Y a-t-il
des explications à donner?
M. Tanguay : Écoutez, première
des choses, il y a un aspect excessivement bouleversant, excessivement humain,
également, on parle de plusieurs victimes mineures, de gestes sexuels,
agressions sexuelles. J'entends qu'il y aurait toujours des enquêtes.
Évidemment, je ne suis pas au fait du dossier, mais ce qu'on veut, au Québec,
en 2023, là, collectivement, là, puis je ne pointe pas le doigt sur personne...
il faut mieux faire en matière de rapidité d'enquête. Les enquêtes doivent être
complètes, doivent être arrimées avec le DPCP. Les accusations doivent être
déposées également de façon rapide, et il faut encadrer, épauler les victimes,
les plaignantes, notamment, pour qu'elles puissent avoir confiance dans le
système, de dire : Oui. Je ne serai pas seule, je vais être épaulée, j'aurai — dans
des délais normaux et avec tout le doigté et l'humanité que ça nécessite — à
revivre ces faits excessivement troublants, mais je vais être accompagnée, et
justice sera rendue en bout de piste.
Alors, moi, malheureusement, je le prends
au collectif, là, on ne peut pas être fiers, ce matin, quand on regarde cet
article-là. Puis, encore une fois, je n'irai pas dans le détail, on voit qu'au
Québec on a encore, je pense, beaucoup à faire.
M. Denis (Maxime) : Sur le
point de presse de Luc Boileau, à 14 heures, c'est quoi, vos attentes un
peu?
M. Tanguay : Sur?
M. Denis (Maxime) : Pour la
clarté, pour savoir, là, est-ce qu'on doit aller rechercher une dose, est-ce
qu'on doit se protéger en classe, au travail.
M. Tanguay : Ah!on
aura l'occasion de l'écouter. L'impact de la COVID est encore... je veux dire,
la COVID est encore présente sur le terrain. On va l'écouter puis on fera notre
analyse par rapport à ça. Voilà.
M. Carabin (François) : M.
Tanguay, est-ce que votre formation politique est en partie responsable des
ratés dans le réseau de l'éducation? Vous avez peut-être entendu M. Leitão exprimer des regrets par rapport aux coupes
dans le milieu de l'éducation et le milieu de la santé.
M. Tanguay
: Oui,
écoutez, Carlos Leitão, c'est un collègue avec qui j'ai eu l'occasion de siéger
que je respecte beaucoup. Quand Carlos Leitão parle, j'écoute. Et je suis
d'accord avec lui qu'il faut reconnaître, avec les données qu'on a aujourd'hui,
que, si c'était à refaire, nous aurions dû faire différemment, nous ferions
différemment. Et je pense que c'est une analyse qui est bénéfique pour tout le
monde, pour tous les gouvernements. Puis cette série de reportages là, qui
interpelle les différents ministres des Finances, a ça d'important. Alors, moi,
je suis d'accord avec Carlos Leitão lorsqu'il dit que, si c'était à refaire,
là, on aurait pu faire différemment.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc,
ce qui se passe en éducation, en ce moment, c'est un peu votre héritage?
M. Tanguay : Il y a sept ans
de ça. On parle d'il y a sept ans, il y a sept ans. C'est clair que les
analystes pourront faire que... il y aura eu un impact là-dessus.
Maintenant, le gouvernement Legault va
déposer son cinquième budget. Le ministre Drainville, on en parlait tantôt, ses
sept priorités... pas de plan, pas de chiffres, pas clair. Il y a un impact,
c'est clair. Maintenant, le gouvernement Legault est dans sa cinquième année.
On parlait du dossier des violences, hier, je veux dire, on a posé beaucoup de questions
au ministre. La peur au ventre, les jeunes, parfois, se rendent à l'école...
C'est au gouvernement d'agir, là, c'est au gouvernement qui est en... c'est leur
cinquième budget, ils vont le déposer, là.
M. Laberge (Thomas) : Donc,
l'assainissement des finances publiques, ce n'est plus dans les plans des
libéraux?
M. Tanguay : Non. À l'époque,
il y avait un contexte. Il y avait un contexte. Quand nous sommes arrivés au
pouvoir, en 2014, après le 18 mois du Parti québécois, rappelez-vous, les
finances publiques étaient dans un très mauvais état. On parlait à l'époque... le
Parti québécois reconnaissait une dette... un déficit, pardon, de 4,5 milliards,
on l'estimait à plus de 6 milliards. Il y avait des discussions avec les
agences de cotation, dont Moody's, de baisser la cote de crédit du Québec, ce
qui aurait limité sa capacité à payer les services sociaux. Alors, il y avait
un contexte. Ça ne diminue pas...
M. Laberge (Thomas) : Mais
les péquistes ont été au gouvernement, 18 mois, puis c'était Jean Charest qui
était là avant, qui était aussi dans la lignée de : on assainit les
finances publiques, là.
M. Tanguay : Oui, mais, je
veux dire, nous, quand on a pris les finances publiques et que le budget avait
été déposé par le Parti québécois, sans crédits, sans rien, à ce moment-là, le
ministre des Finances annonçait un déficit, rappelez-vous, il avait dit :
On s'était beaucoup trompé. Le Parti québécois avait dit : On s'était
beaucoup trompé — le ministre Marceau — et il était passé
d'un équilibre à un déficit de 2,3 milliards. J'y vais de mémoire, on me
corrigera sur les chiffres. Alors, on voit que la rigueur n'avait pas été
présente, là, dans la gestion.
Ceci étant dit, après ça, oui, il y a eu
les quatre années du pouvoir, quand on est arrivé, en 2014, et là c'est clair
qu'il y a eu un coup de barre dans le contexte du déficit. Et, quand on a vu le
rebond, la reprise économique, en 2016, 2017, 2018, on peut voir... Et je suis
d'accord avec Carlos, qu'il faut reconnaître qu'avec les données présentes
aujourd'hui, si c'était à refaire, on aurait dû faire différemment.
M. Authier
(Philip) :
We're
headed into a cold spell. I wonder, what is your message to the Government? What needs to be done to help
homeless people? Apparently, tomorrow night is going to be very frigid.
Mme Prass : What they need is long term planning and regular planning. We live
in Québec, it's no surprise
that we have cold winters and temperatures that make it difficult. When you
wake up in the morning and you're worried about your car battery starting,
there are people who have to sleep in the streets.
And so, we see the
municipalities in Québec coming
together and asking the Government to be a real partner, rather than just, you know, emergency
measures. And so, we want the Government to sit down with the municipalities and community organizations, and take their responsibilities, and look at a
situation that is 365 days a year and not two, three days a year, when it's
minus 30°C or minus 40°C.
M. Authier (Philip)
:
But is the Government's contribution to this cause insufficient? What kind of
money are we talking about?
Mme Prass :
Well, as I said, the UMQ, the «Union des municipalités du Québec» is going to
do a study in the upcoming months, where they are going to put numbers to the
amounts that they believe the Government would have to invest in the different
municipalities. Because whereas homelessness was very much concentrated in
Montréal in previous years, we now see it spreading in all regions of Québec.
And my fear is that the Government is putting a lot of emphasis on Montréal and
not putting emphasis on the regions outside.
M. Grillo (Matthew) : What is the Liberal Party's take on this? I mean, what is the
long-term solution, the long-term plan to fight this, and we're not coming back
to, you know, you said two, three days out of the year where we got to put in
special emergency measures because it's really cold?
Mme Prass :
Well, you have organizations, like Old Brewery Mission, that came out a few
weeks ago saying : We need 365 day year plan, and not just plan for
winter. While conditions are obviously worse in winter for homelessness, I
mean, homelessness is not a phenomenon that only exists in winter, it exists
all year long.
So, we want the
Government — or the
Liberal Party if we were in power — to sit down with the different municipalities and organizations and
really understand what their needs are and how we can work to provide resources
for them throughout the year, so they don't need emergency measures, because
the measures are already in place.
M. Grillo (Matthew) : Mr. Tanguay, can we just hear you on Roxham road? And the PQ is
going to bring a motion today, I mean, what is the Liberal Party's stance on
Roxham road? The PQ wants it closed, they've wanted it closed for a long time
now, but they're bringing forward this motion. I guess you guys are going to
vote against it?
M. Tanguay
:
Yes. Building a wall is not a solution. First of all, there's a question of
humanity, with respect to the people, people who are getting inside Québec via
this passage. That being said, I think that we have to do better, with respect
to analyzing the demand. We have to be more efficient and we… I'm obviously
pointing out not only Québec, but the federal Government as well, so being able
to have answers, with respect to the various demands, where they want to stay,
and also to have a discussion with the federal Government, with respect to the
costs for the Québec Government.
So, we have a system in
place, with respect to the immigration, we have to be sure to keep control of our
immigration, but building a wall is certainly not the solution.
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 20)