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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le mercredi 8 février 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-neuf minutes)

M. Tanguay : Alors, ce matin, on peut voir le résultat de la négociation quant aux transferts en santé. La demande du Québec était l'équivalent de 6 milliards par année. On en a six fois moins, 1 milliard par année. C'est inacceptable! François Legault ne doit pas se déclarer satisfait de ce résultat. Je pense, nous pensons, ce matin, aux patients qui sont sur les listes d'attente, qui sont aux urgences, qui ont besoin de services, notamment en oncologie, besoin de chirurgies, les délais qui explosent, les besoins en santé. Et d'arriver avec un sixième des demandes, c'est une mauvaise nouvelle. François Legault doit se ressaisir, doit se battre pour aller chercher notre butin à Ottawa. Il doit penser aux patients qui sont sur des listes d'attente. C'est inacceptable!

J'aimerais ça, sentir, moi, ce matin, un premier ministre beaucoup plus combatif que ça. J'y vois une résignation, j'y vois un premier ministre qui n'en fait pas suffisamment pour aller chercher notre dû. Il doit penser aux Québécoises et Québécois qui sont dans le système de santé, qui sont en attente, il doit nettement faire mieux que ça. On ne peut pas se déclarer satisfaits, et, au-delà des belles paroles, il doit y avoir des résultats, ce qu'on ne voit pas ce matin.

Vous allez me permettre, maintenant, de céder la parole à mon collègue député de Pontiac et porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé, André Fortin.

M. Fortin :Merci. Ce qui était complètement incompréhensible, hier, là, c'était le fait que le premier ministre Legault lui-même semblait dire que les négociations étaient terminées, que c'était une offre finale, puis les représentants du gouvernement fédéral, M. Duclos, entre autres, était incapable de dire ça, laissait la porte ouverte à une autre négociation. Alors, pourquoi le gouvernement québécois dirait : Bon, bien, c'est fini, on a eu 4,6 milliards, puis c'est mieux que rien. Le gouvernement fédéral laisse la porte ouverte, qu'il saute dedans, qu'il aille chercher plus d'argent. On aurait dit, hier, là, que, sur la route vers Ottawa, M. Legault avait laissé son nationalisme quelque part entre Rigaud puis Hawkesbury.

Il doit se ressaisir. Il est temps absolument d'aller en chercher beaucoup plus, parce que nous ne serons pas capables, au Québec, avec ces sommes-là, d'assurer des soins de santé de qualité pour les Québécois, à terme.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, il doit refuser cette offre-là?

M. Fortin :Bien, il doit se battre pour en avoir davantage, là. M. Legault a fait le point hier en disant : On a un front commun, c'est important de le maintenir. Bien, je m'attends, de la part du premier ministre du Québec, qu'il n'accepte pas une demande qui est un sixième des besoins qu'il a lui-même identifiés.

M. Denis (Maxime) : C'est un échec du Conseil de la Fédération?

M. Fortin :C'est un échec. C'est un échec, premièrement, là, des premiers ministres provinciaux que d'accepter que c'est la fin des négociations. Si le premier ministre Legault accepte, comme il le sous-entendait hier, que c'est une offre finale, c'est tout ce qu'il va y avoir, puis on repart à la maison, on repart chez nous avec notre petit pain. Bien, ce n'est...

Journaliste : Dites-moi...

M. Fortin :Laissez-moi terminer, une petite seconde. Ce n'est pas assez pour offrir aux Québécois des soins de santé. Il ne peut pas simplement dire : C'est ça qui est ça, puis on s'en va à la maison.

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est quoi, le levier des provinces? Là, elles arrivent, elles se font claquer la porte sur les doigts, puis elles ne peuvent rien faire. C'est quoi, le levier des provinces? Le rapport de force, il est où?

M. Fortin :Le rapport de force? M. Legault vient de gagner une élection où il est majoritaire. Il est majoritaire pour quatre ans, il peut se permettre de dire au gouvernement du Canada : Ce n'est pas assez, on en a besoin davantage. M. Trudeau est en situation minoritaire. Il me semble que le levier, il est assez clair. Les besoins des patients sont évidents. Le taux historique, là, auquel on a, disons... Ces négociations-là, de par le temps, ça a commencé à 50 %. Un jour, ça a diminué à 33 %. Là, on accepterait 24 %?

M. Lacroix (Louis) : Je vais poser ma question autrement : Quel est l'argument, là, qui pourrait faire mal au gouvernement fédéral? Il est où, le rapport de force des provinces de dire : Si vous ne donnez pas plus d'argent, il va arriver ça? Alors, c'est quoi, c'est-tu la souveraineté, c'est-tu de se séparer? Il est où, ce rapport de force là? Il n'existe pas.

M. Fortin :C'est simple, c'est la vie des patients. Honnêtement, là, c'est ne pas être capable de donner les soins appropriés aux patients. Je ne peux pas concevoir qu'un gouvernement, que quelconque ordre de gouvernement, accepterait qu'au Canada, qu'au Québec, on ne soit pas en mesure de donner des soins de qualité aux patients. Puis, quand on a une offre qui — j'utilise le terme anglophone, là — «short-change» les patients, les provinces, le système de santé, bien, ça mène à une situation où, comme gouvernement, il n'y a personne qui peut accepter ça. Puis l'offre qui a été mise de l'avant hier, là, bien, c'est ce qu'elle fait, elle assure que les soins ne pourront pas être donnés convenablement aux patients.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que c'est la preuve que le fédéralisme fonctionne bien ou mal, ça?

M. Fortin :C'est la preuve que M. Legault n'a pas fait son travail dans ce dossier-là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais pourquoi vous pensez qu'il ne l'a pas plus fait ou qu'il ne semble pas vouloir, comme vous dites, là, profiter de la porte ouverte que vous voyez de la part de M. Duclos? Pourquoi, selon vous, sa réaction n'a pas été plus forte hier? Est-ce que ça témoigne de sa vision du fédéralisme?

M. Fortin :C'est le bout qui est absolument incompréhensible. M. Legault, qui s'est toujours fait le grand défendeur du Québec, bien, hier, a abdiqué la défense du Québec puis des intérêts des Québécois. C'est le bout qui est absolument incompréhensible.

M. Robillard (Alexandre) : Mais ce que je vous demande, c'est : Le résultat de cette entente-là, de cette proposition-là, est-ce que c'est la preuve que M. Legault devrait se satisfaire du fonctionnement du fédéralisme ou pas?

M. Fortin :Je n'en suis pas dans un constat sur l'état du fédéralisme, là, j'en suis d'un constat d'un échec de négociation de la part du premier ministre du Québec. Moi, je ne connais aucune négociation où, lorsqu'on reçoit une offre que le gouvernement fédéral lui-même ne dit pas finale, que l'autre partie va dire : Bien, nous, on a entendu que c'était final, puis je pense que ça va être ça. Je ne comprends pas un négociateur qui dirait : Bien, vous savez quoi? On va donner les soins quand même. Ça, c'est ce que le premier ministre Legault a dit hier. Quand il dit ça au gouvernement fédéral, il est mort de rire, le gouvernement fédéral.

Le gouvernement du Québec a la responsabilité de sortir d'une rencontre comme celle-là où il reçoit l'un sixième de ses demandes, de déchirer sa chemise et de dire : Ce n'est pas assez, ça ne nous permettra pas d'aider les Québécois.

M. Robillard (Alexandre) : À défaut de déchirer sa chemise, est-ce que la réaction du gouvernement du Québec nuit au fédéralisme canadien?

M. Fortin :Non. Je pense que vous faites de l'extrapolation, là. Ça nuit aux soins de santé qui sont offerts aux Québécois, aux Québécoises.

M. Gagnon (Marc-André) : Justin Trudeau, vous le connaissez bien, vous lui avez même déjà donné un coup de main, là, pendant la campagne électorale. Vous lui dites quoi aujourd'hui?

M. Fortin :Bien, je dis que l'offre, elle est nettement insuffisante et elle ne permettra pas aux Québécois d'avoir les soins de santé auxquels ils ont droit. On doit faire mieux.

M. Bossé (Olivier) : Donc, ça va coûter des soins, mais ça va coûter des vies aussi, M. Fortin? Vous dites : Oui, ça va coûter des soins, donc est-ce que ça peut coûter des vies?

M. Lacroix (Louis) : Parce que vous avez dit tantôt que l'argument, c'est la vie des patients. Alors, le fait de ne pas avoir suffisamment d'argent dans les transferts, est-ce que ça peut coûter des vies?

M. Fortin :C'est quoi, les priorités établies hier, là? Les soins de première ligne, le rattrapage des chirurgies, les soins de santé mentale, la toxicomanie. Ce sont tous des domaines dans lesquels c'est des questions de vie ou de mort. Les chirurgies, la santé mentale, la toxicomanie, ce sont tous des enjeux cruciaux.

Là, aujourd'hui, au Québec, là, il y a 740 patients atteints de cancer qui n'ont pas accès à la chirurgie en un temps raisonnable, selon l'INESSS, selon l'institut national en santé. Alors, dans ce cas là, pour ces patients-là, eux, là, se posent la question à savoir ce que ça veut dire dans leur avenir, leur futur, dans leurs conditions de vie. Ils savent qu'ils n'ont pas les traitements auxquels ils devraient avoir droit, en ce moment, puis, si on réduit le financement en santé, si on réduit l'apport du fédéral en santé, c'est une douche d'eau froide pour tous ces gens-là.

Mme Plante (Caroline) : Vous dites que le fait que le gouvernement Legault soit majoritaire pendant quatre ans, ça, c'est un bon levier puis ça devrait aider?

M. Fortin :Bien, regardez le rapport de force, là, le gouvernement Legault est majoritaire, il est bien en selle pendant quatre ans. Le gouvernement Trudeau est minoritaire, il y a une élection qui pourrait survenir à n'importe quel moment. Il me semble que le Québec a un rapport de force, duquel il a l'air d'abdiquer en ce moment.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que les libéraux de Justin Trudeau pourraient en payer un prix électoral, justement, s'il y a peut-être une élection qui s'en vient, là, à défaut de bonifier leur offre?

M. Fortin :Si les provinces ne font pas valoir leur point que c'est insuffisant, peut-être pas, mais, si on a des provinces qui se lèvent puis qui disent : Il faut en faire plus, puis que le gouvernement fédéral reconnaît sa propre situation et réagit, il me semble que c'est particulièrement... c'est le moment de le faire.

M. Gagnon (Marc-André) : ...répondre à la question : Est-ce qu'il pourrait en payer un prix électoral?

M. Fortin :Bien, ça dépend de la réaction des provinces. Si les provinces disent : C'est suffisant, il n'y a pas de problème, probablement pas, mais, si les provinces se lèvent et disent : On a besoin de plus, il va y avoir un impact dans notre réseau de la santé, il pourrait y avoir...

M. Gagnon (Marc-André) : Si le gouvernement fédéral de Justin Trudeau ne bonifie pas sa proposition, est-ce que les libéraux de Justin Trudeau pourraient en payer un prix électoral au Québec?

M. Fortin :Ça dépend de la réaction de M. Legault. Si M. Legault dit : C'est assez, c'est tout ce qu'on a besoin, on va donner les soins quand même, peut-être pas.

M. Robitaille (Antoine) : Vous, si vous étiez à la tête du Parti libéral du Québec...

M. Fortin :Mais il y a quelqu'un qui est à la tête du Parti libéral du Québec, en ce moment, là.

M. Robitaille (Antoine) : Mais vous, vous aspirez, hein, puis on sait que vous avez une certaine proximité avec le Parti libéral du Canada. Il y a plusieurs de vos collègues aussi qui ont ce type de proximité là. Est-ce que ça aiderait, si vous, vous étiez au pouvoir, pour aller chercher justement ce que M. Tanguay a appelé votre «butin»?

M. Fortin :Bien, on n'est pas dans un scénario fictif, là, en ce moment, la négociation, elle a lieu aujourd'hui, avec le premier ministre actuel. Et je ne conçois pas, le Parti libéral ne conçoit pas, et, d'après moi, l'ensemble des parlementaires ici, là, ne pourront pas concevoir, ne peuvent pas concevoir comment le premier ministre Legault peut se satisfaire d'un sixième. C'est comme si je vous invitais à souper, M. Robitaille, là, puis je vous servais une entrée, puis, après ça, je vous disais : O.K., c'est tout, puis vous vous satisfaisiez de ça. On ne peut pas se satisfaire d'un sixième de notre demande.

M. Robitaille (Antoine) : En quoi vous pensez qu'il s'est satisfait de ça?

M. Fortin :Bien, c'est ce que j'ai entendu hier, moi, j'ai entendu un premier ministre qui a dit : Oui, c'est insuffisant, mais c'est mieux que rien, on va le prendre, puis ça a l'air d'être une offre finale. Le gouvernement fédéral lui-même ne dit pas que c'est une offre finale.

M. Robitaille (Antoine) : Que feriez-vous à sa place?

M. Fortin :Je crois que les premiers ministres provinciaux, l'ensemble des premiers ministres provinciaux ont besoin de monter le ton, en ce moment, ont besoin de dire que c'est insuffisant, que ça ne permettra pas de répondre aux enjeux de besoins de santé, puis ils ont besoin de le mettre dans le contexte du patient qui ne pourra pas recevoir les soins nécessaires...

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, on dit non à ce milliard puis on en demande plus?

M. Fortin :Aujourd'hui, là, dans le contexte où il y a un front commun, dans le contexte où les provinces disaient toutes hier que c'était insuffisant, il faut qu'ils aillent beaucoup plus loin et qu'ils disent : On a besoin de plus.

M. Lacroix (Louis) : Êtes-vous déçu de votre ami Justin?

M. Fortin :Pardon?

M. Lacroix (Louis) : Êtes-vous déçu de votre ami Justin?

M. Fortin :Aujourd'hui, je suis surtout déçu du premier ministre du Québec qui refuse de se battre pour des Québécois. L'offre du gouvernement fédéral, là, elle est insuffisante, elle n'est même pas proche d'arriver à ce que les Québécois ont besoin. Est-ce que je suis déçu du gouvernement fédéral? Oui. Je pense que tout le monde doit être déçu de cette offre-là, mais je suis particulièrement déçu du gouvernement du Québec, qui n'a même pas l'air de vouloir se battre pour les Québécois et les Québécoises.

M. Denis (Maxime) : Sur l'âge de la retraite, M. Tanguay, j'aimerais vous entendre sur cette hausse-là, donc de repousser 60 ans à 62, 65, peut-être. Mais, si vous, là, vous étiez au pouvoir, est-ce que vous auriez le courage de dire : Bien là, dans le contexte actuel, pénurie de main-d'œuvre, tout ça, il faut repousser l'âge de la retraite, comme on voit en France?

M. Tanguay : Je pense qu'il faut faire une réflexion là-dessus. La réflexion n'est pas faite. J'entends qu'il y aura des auditions, des consultations. Il faut le faire. Et j'ajouterais en vous disant que l'approche libérale aura toujours été incitative. Plutôt que de retirer des droits ou de dire d'augmenter purement et simplement l'âge de la retraite, est-ce qu'il y a moyen de faire en sorte qu'il y ait des incitatifs pour que nos travailleurs expérimentés demeurent plus longtemps sur le marché du travail? Puis ça, on avait fait des propositions — je vous en fais grâce — durant la campagne électorale.

Alors, la consultation débute, doit avoir lieu. On va suivre ça de très près. C'est important, les gens qui travaillent toute leur vie, savoir, bien, quand est-ce que je vais pouvoir prendre ma retraite, puis est-ce que ça va être avec ou sans pénalité. Nous, ceci dit, on est de l'approche plutôt incitative.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, initialement, l'âge minimal d'admissibilité, c'était 65 ans.

M. Tanguay : Oui.

M. Gagnon (Marc-André) : C'est dans les années 80 qu'ils ont changé ça pour aider les jeunes à accéder au marché du travail. Vous reconnaissez qu'on est dans une situation complètement différente, là?

M. Tanguay : Oui. Donc, l'âge d'admissibilité est à 60 ans. Si vous la prenez à 60 ans, vous n'aurez pas le plein montant que si vous l'aviez prise à 65 ans. Alors, il y a des modalités qui seront à l'étude. Nous, on trouve ça excessivement important. Et ce que je constate, là... au Québec, on manque de travailleurs, notamment de travailleurs expérimentés. Qu'est-ce qu'on pourrait faire de façon incitative plutôt que punitive pour en conserver le plus longtemps possible? Mais, sur l'augmentation de l'âge de la retraite ou du niveau d'admissibilité, il y a une discussion à faire puis il y a des auditions, des consultations à faire.

M. Robitaille (Antoine) : Allez-vous voter... la motion qui va être déposée, en faveur de la motion de Québec solidaire qui dit qu'il ne faut pas repousser l'âge de la retraite?

M. Tanguay : Ce serait mettre la charrue avant les bœufs, puis, lorsqu'on dit qu'on doit faire les consultations et... Alors, je ne le sais pas, mais Québec solidaire ont beaucoup, des fois, de certitudes, dans certains dossiers, puis moins de certitudes dans d'autres — puis là vous allez sûrement me demander dans quels dossiers ils en ont moins, de certitudes.

M. Robitaille (Antoine) : Oui.

M. Tanguay : J'aime ça, ouvrir des portes, surtout à vous, M. Robitaille, mais, là-dessus, on ne peut pas arriver, là, puis dire : On ferme la porte, c'est fini, il n'y aura pas de débat.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, si l'âge moyen de la retraite au Québec, c'est 63 ans, est-ce que vous trouvez ça trop tôt?

M. Tanguay : Bien, quand on se compare à l'Ontario, je pense que c'est une année plus tôt que l'Ontario. Encore une fois, les gens qui ont travaillé fort toute leur vie puis qui disent : Bien, moi, je suis fatigué, je veux aller à la retraite, c'est important de pouvoir le faire puis de vivre décemment.

Hier, j'ai posé des questions sur l'augmentation du coût de la vie, notamment pour les personnes à la retraite et les personnes aînées. Alors, c'est important. Puis ce n'est pas moi qui vais juger la personne qui dit : Je suis fatiguée, je veux prendre ma retraite puis j'ai calculé mon affaire, je suis capable de prendre ma retraite. Maintenant, ça prend des incitatifs pour travailler plus longtemps, plutôt que de dire : Bien, vous n'aurez pas d'argent si vous ne continuez pas à travailler. C'est la vision libérale.

M. Robitaille (Antoine) : Vous, vous comptez travailler jusqu'à quel âge, M. Tanguay?

M. Tanguay : Ah! je ne le sais pas, moi. En tout cas, en politique, c'est mes électeurs qui me le disent de quatre ans en quatre ans.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Sur l'aluminium vert au Saguenay, bon, on parle de pertes d'emplois à faire cette transition vers Elysis. Expliquez-moi qu'est-ce que vous en pensez, de ça, de, finalement, donner de l'argent pour faire la transition à l'entreprise et de perdre des emplois?

M. Tanguay : Quel bel exemple de l'importance d'avoir une consultation nationale, consultation nationale sur notre avenir énergétique. Sophie Brochu, Hydro-Québec... Il ne faut pas que ça soit le Dollarama, autrement dit, qu'on donne ça à rabais, notre hydroélectricité. C'est un investissement majeur, important. Quelles sont les retombées économiques?    Moi, je me rappelle, puis je le répète souvent, puis je vais le répéter, à matin, quand j'avais Pierre Fitzgibbon aux crédits, il y a moins d'un an, en mars, avril 2022, puis que je lui disais : Vous dites que vous avez, à l'époque, un 13 500, 16 000 mégawattheures à distribuer, à qui allez-vous le donner?, il a dit : Faites-vous-en pas, quand ce sera décidé, vous le saurez. Mais j'ai dit : Sur quels critères? Quelles seront les retombées économiques? Quel sera l'impact sur l'emploi? Quel sera l'aspect positif de votre décision par rapport à notre lutte aux changements climatiques? C'était le noir le plus complet. Alors, encore une fois, la gestion énergétique du Québec, comme on gère un dépanneur, là, ça fera. On ne peut pas décider, dans tel dossier, on prend telle direction. Ça prend une vision.

C'est pour ça que nous, au Parti libéral, ça fait maintenant plusieurs semaines qu'on a demandé une consultation nationale sur l'énergie. Une commission nationale sur l'énergie pour faire le tour du Québec, ça peut se faire en un an, d'ici fin 2023. Ça prend une vision, sinon, vous gérez ça comme un dépanneur, sinon, vous gérez ça comme un Dollarama puis, sinon, bien, vous réalisez ce que Sophie Brochu ne voulait pas voir — puis, Sophie Brochu, elle est partie — c'est-à-dire une gestion à la petite semaine.

M. Robitaille (Antoine) : Quand Jean Charest a fait la Romaine, là, vous l'avez sacré «grand bâtisseur», vous étiez président du parti, je pense, à l'époque ou, en tout cas, pas loin. Les barrages, vous, est-ce que ça vous écoeure, est-ce que vous ne voulez plus en faire?

M. Tanguay : Bien, écoutez, il faut avoir une discussion là-dessus. Quand j'entends François Legault dire, en campagne électorale : Ça nous prend un barrage, c'est sûr, quand, après ça, on dit : Bien, écoutez, c'est surtout une position de négociation par rapport à Terre-Neuve parce que ça me prend un plan B si l'entente de 2041 ne fonctionne pas, là, M. Fitzgibbon... Puis Hydro-Québec, à un moment donné, il est ressorti 13 barrages, et ainsi de suite.

On a adopté hier une motion disant qu'il fallait préserver la rivière. Tout ça pour vous dire que ça prend une vision. Nous, sur le principe, on n'est pas contre les barrages, mais ça prend une vision pour savoir si on doit en faire, dans quelles conditions, où. Il y a l'aspect aussi de notre relation avec les nations autochtones, c'est important. On ne peut pas, encore une fois, sur des questions aussi délicates, aussi importantes que notre avenir énergétique et économique, gérer ça à la petite semaine. Alors, le forum...

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce qu'il y avait eu une consultation pour la Romaine?

M. Tanguay : Je ne le sais pas, il faudrait vérifier. Il y avait sûrement une consultation, mais il faudrait vérifier.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur le décès d'Andrée Simard, est-ce que vous partagez l'avis des médecins, des professionnels, que l'hôpital a été condamné de façon inappropriée?

M. Tanguay : Écoutez, moi, ce que je constate, c'est qu'une femme est décédée à l'hôpital n'ayant pas reçu les soins de fin de vie auxquels, normalement... au Québec, en 2023, elle aurait dû avoir. J'ai vu sa fille qui est sortie pour dénoncer cette situation-là, excessivement humaine, puis ça touche tout le monde, prise de conscience collective. Je pense que c'est important de faire toute la lumière là-dessus puis de s'assurer que, dans l'avenir, là, on ne l'échappe plus.

Mme Lévesque (Fanny) : ...l'hôpital a été trop condamné?

M. Tanguay : Moi, je pense que c'est important que lumière soit faite sur ça et que l'on s'assure que, dans l'avenir... Ce qui est arrivé, ce n'est pas anodin, hein, une fin de vie, un être humain, au Québec, une Québécoise qui décède alors qu'elle n'avait pas les conditions optimales, n'a pas eu un soin de fin de vie adéquat, c'est excessivement préoccupant, et ça, il faut s'assurer de ne plus l'échapper.

Alors, avant de dire est-ce qu'on condamne ou pas trop sévèrement l'hôpital, je pense qu'il faut faire toute la lumière là-dessus. Puis moi, je décèle beaucoup de bonne foi de tout le monde, là-dedans, là, puis il faut bâtir de façon positive pour ne plus qu'on l'échappe.

Mme Mignacca (Franca G.) : On the health transfers, what exactly could Premier Legault have done differently?

M. Tanguay : I think that he should have not accepted — as he's done for the last 12 hours — this deal, saying that, well, it's a small amount, but at the end of the day, better a small amount than nothing. And also, we have a deal without any condition, so I think that it's way too little. And we're talking about the people, the Quebeckers who are waiting to receive health care services and they are stuck on a waiting list.

 And I would love to have my colleague to add his comments on this.

M. Fortin : Yes. Mr. Legault said all the wrong things yesterday. He basically abdicated his negotiation power when he said : Oh well, we'll give the services anyway, even though this isn't sufficient money. He basically said for the federal Government that it was a final offer, when even the representatives of the federal Government weren't ready to say it was a final offer. I expected to have a much more «revendicateur» premier, somebody who's willing to fight for Quebeckers and their right to access quality and timely health care services, and that is not at all what we heard from him and from the other premiers, quite frankly. So, I expected, and I certainly still expect, at this point, because the federal Government still is leaving the door somewhat opened, somebody who will come out and say : We need to do better by Quebeckers.

Mme Mignacca (Franca G.) : What do you feel… what effect do you feel this might have on Québec's health care system?

M. Fortin : Well, it's certainly not going to help. If you have a provincial Government who says : We need a certain amount of funding from the federal Government in order to give quality health care services and you have an offer that is one sixth of what was initially asked for, it certainly doesn't bode well for the priorities that were set out by the provincial premiers themselves. And those are : frontline access to services, surgeries, mental health and «toxicomanie», those are the very fundamentals of the health care services that are offered, that are required by Quebeckers, and to short-change people looking for basic health care services is not in the interest of this province and this country.

M. Authier (Philip) : Strategically, the premiers are going to meet again to discuss the offer. Do you think they should try to have a unanimous position against the deal, reject the deal, sort of raise their tone, raise their voice to say : This is not good enough?

M. Fortin : I certainly hope that the united front stays united, it's a much stronger negotiation point, but they do need to raise the tone from what we heard yesterday. Yesterday, we heard the Premier of Québec and his allies that seemed, in my opinion, resigned to the fact that this is all that they would be getting from the federal Government, when even the federal Government wasn't willing to say that. So, I expect a little fight, that's what we expect from people who are negotiating on behalf of patients who are currently in our health care system and who will be in our health care system for the foreseeable future.

We have a peak of health care demand which we'll reach in 2031, that's in eight years from now. We are now negotiating a deal for the next 10 years, we are locking ourselves in a deal for the next 10 years. Why would we do that when we know that there will be significant uptake in the demand for health care services in this province?

Mme Greig (Kelly) : On the pension plan, the BMO put out a survey yesterday that showed only 44% of Canadians think that they have enough money to retire. What do you think raising the age of the admissibility for pension plan might have...

M. Tanguay : Very important point, and that's the reason why we need to have a conversation with respect to what we want to do. And again, a lot of people at this age who are no longer working, they have very… they have difficulties to have a good living, so, we have to think about that.

So, it's a major decision, we need to have a complete and thorough discussion on this, prior to decide. And again, the liberal way of doing things is by helping people and not cutting rights, and that's the approach that we will have. So, we are at the beginning, I'm… of auditions and, of course, we will be participating.

Mme Greig (Kelly) : But what worries do you have that… What effects would this have?

M. Tanguay : People not having enough money at the retirement age. You need to be able to live in a decent way in Québec. You need to have enough money to continue your life after work, and that's very, very concerning. So, again, prior to any decision, I hope that we will have a complete discussion and… Very, very important decision.

Mme Mignacca (Franca G.) :What would you like to see happen with the age of retirement? Can you just clarify? What would like to see in terms of the age of retirement?

M. Tanguay : I think that, in terms of the age of retirement, it's important to put forward incentives to help people who want to continue to work, not being taxed, for instance, for the first $30,000 of income if you are 60 plus year of age. So, we need to put forward incentives in order to help people who want to continue to work being able to do it without paying. And also, for those who are ready for the retirement age, I think that we have to make sure that they have enough money to have a decent life, to live a decent life. So, prior to any decision, the age of admissibility at 60, 62, or anything else, I think that we need to have a very complete discussion on this.

Mme Henriquez (Gloria) : This morning, Minister Duclos hinted out the fact that it was a final offer. So, what do you suggest the ministers do, then?

M. Fortin : I don't know. The federal Government, last night, couldn't say it was a final offer. This morning, they are. Honestly, the provinces kind of opened the door with their timid response last night to this. If they had come out guns blazing and said : This isn't sufficient, we need to fight for more, we are not accepting this, then maybe they would have had a stronger standpoint. But, of course, when one party seems timid, the other one will take a much stronger approach, and that's what we are seeing.

So, I think, there is still time for the premiers to come out and say : This doesn't allow us to give the proper services and to put additional pressure on the federal Government.

M. Tanguay : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 55)

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