(Huit heures une minute)
M. Ciccone :Alors, bon matin à tous. Vous comprendrez que c'est une
journée difficile aujourd'hui. Comme représentant de mon caucus, étant le
président non officiel de mon caucus, nous aimerions offrir nos condoléances
aux familles, aux proches de ces jeunes enfants. Comme père de famille, je ne peux
pas m'imaginer, ce matin, comment les parents, les mamans, les papas qui
prennent leurs enfants et qui vont les mener à la garderie aujourd'hui... C'est
une journée... C'est une atrocité, ce qui a été vécu hier au Québec, une
tragédie sans nom.
J'aimerais saluer le travail de tous les
intervenants dans cette situation-là. Je parle ici des éducatrices, je parle des
pompiers, des premiers répondants. Moi, étant un papa d'un premier répondant et
d'un pompier, je peux juste m'imaginer la scène d'horreur quand on arrive à un
endroit où on doit prêter main forte, sauver une vie. Mais, quand on se
retrouve devant des enfants, c'est exacerbé. Alors, je tiens à lever mon
chapeau à tous ces intervenants et premiers répondants là.
Nous sommes aussi également avec les
parents ce matin, très important, avec les membres... également les collègues,
ici, du Parlement. On est loin de nos familles, on travaille fort ici, on est
loin de nos enfants. Souvent, c'est quelqu'un d'autre qui va mener nos enfants
dans une garderie. Alors, on a une pensée particulière également avec tous nos
collègues aujourd'hui, ici, à l'Assemblée nationale qui sont parents,
notamment. Alors, merci beaucoup. Je ne sais pas, André, si tu veux...
M. Fortin :Non, tu as fait le tour.
M. Laforest (Alain) : M. Ciccone,
quand vous vous êtres levé ce matin, vous avez pensé à vos enfants avec ce qui
s'est passé hier, là. Quel message vous auriez aimé envoyer aux gens de Laval
qui vivent ce drame-là?
M. Ciccone :Écoutez, on s'est lancés... moi, je me suis lancé en
politique, puis je pense que c'est le devoir de tout le monde d'être à l'écoute
aujourd'hui, d'être là, de supporter ceux qui en ont besoin, mais également d'être
un peu plus vigilants aussi, à travailler un peu plus proche et écouter nos
collègues également qui pourraient peut-être avoir des difficultés. On est dans
la semaine de la prévention du suicide également aujourd'hui, cette semaine.
Alors, moi, je pense que le message à envoyer, c'est qu'on soit partout à
travers le Québec, on est avec les gens de Laval aujourd'hui, là.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
en même temps, vous dites : Porter une attention. De ce qu'on comprend, c'est
qu'il n'y avait pas vraiment de signe avant-coureur connu. Tous ceux à qui les
journalistes ont parlé semblent dire que ce personnage-là était somme toute à
peu près normal. Est-ce qu'il faut considérer que c'est une fatalité? Est-ce
que...
M. Ciccone :Vous comprenez que, là, on est rendus... Je veux dire, il y
a des gens qui vont faire la lumière là-dessus, là. Moi, mon message, vraiment,
ce matin, c'était de se supporter un et l'autre, là, tu sais, je veux dire,
quand il y a des signes. Puis je ne dis pas que c'est ça qui est arrivé avec la
personne qui s'est fait arrêter, mais, je veux dire, d'être proche un des
autres, peut-être en se soutenant, en étant là un pour l'autre, en s'écoutant,
en étant un peu plus respectueux également, ayant une plus grande ouverture, parfois,
bien, ça amène à une vie et un monde meilleur, selon moi, là.
M. Duval (Alexandre) : Sur les
demandeurs d'asile, là, ça ne sera pas une surprise pour vous de constater ce
matin que plusieurs témoignent devoir travailler au noir dans des conditions
parfois très difficiles. Le permis de travail relève du fédéral. Qu'est-ce
que... Avez-vous l'impression que le gouvernement ne met pas suffisamment de
pression sur le gouvernement fédéral pour régler ce problème-là?
M. Fortin :Non. Je vous dirais simplement que c'est un rappel
important au gouvernement fédéral, ce matin, de voir les conditions de vie, les
conditions de travail de demandeurs d'asile. C'est un rappel important au
gouvernement fédéral de l'importance d'agir rapidement, que les délais, en ce
moment, ils sont démesurés, ils sont trop longs. Donc, c'est un rappel de
l'importance de régulariser les situations de ces gens-là, et de prendre des
décisions rapidement dans chacun des cas.
M. Duval (Alexandre) : Ça
fait longtemps qu'on sait que ce problème-là existe. Là, on a des gens qui
témoignent de la précarité dans laquelle ça les place. Un rappel au fédéral de
l'importance d'agir, ça ne me semble pas une grosse sonnette d'alarme.
M. Fortin :Mais tout le monde le sait, là, le gouvernement du Québec
en parle depuis longtemps, tous les élus ici en parlent également, un des
enjeux principaux par rapport aux demandeurs d'asile, c'est les délais. Le
gouvernement fédéral, j'ose croire, est au courant, comprend que ces délais
sont trop longs, et, j'espère, très certainement travaille à diminuer ces délais-là.
C'est un des enjeux principaux, c'est une des revendications principales de
tout le monde ici, c'est que ces délais-là se raccourcissent pour que les
décisions puissent être prises par rapport à l'avenir de ces demandeurs d'asile
là puis qu'ils n'aient pas à se placer dans des situations comme celles-là non
plus.
M. Laforest (Alain) : Six
ans, ce n'est pas long pour réduire des délais?
M. Fortin :C'est long. C'est très long.
M. Laforest (Alain) : Quant à
moi, ce n'est pas normal, là.
M. Fortin :Ce n'est pas normal.
M. Laforest (Alain) : Tu as
Phénix, tu as les passeports, puis là tu as les permis de travail.
M. Fortin :On peut les prendre un à la fois, là, mais effectivement,
là, dans chacun de ces enjeux-là, ces délais sont trop longs. Le message pour
les demandeurs d'asile, je pense qu'il est clair de l'ensemble des élus
québécois : Les délais sont trop longs, et ça amène à des situations comme
celles qu'on voit aujourd'hui.
M. Duval (Alexandre) : Si
vous étiez à la place de Mme Fréchette ou de M. Boulet, là, parce
qu'il est question de travail aussi, est-ce qu'il y a quelque chose qui
pourrait être fait? Parce que, là, évidemment, on parle de travail au noir, là,
mais y aurait-il un moyen d'accommoder ces gens-là en leur offrant peut-être
autre chose que la possibilité de travailler au noir ou la possibilité d'avoir
de l'aide sociale qui ne comble pas leurs besoins de base?
M. Fortin :Bien, notre demande aujourd'hui, là, elle est envers le
gouvernement fédéral pour qu'il réduise les délais. Ce n'est pas
nécessairement, là... Aujourd'hui, je n'en suis pas... je n'ai pas de demande
précise envers le gouvernement du Québec. Notre demande, elle est envers le
gouvernement fédéral : Assurez-vous de donner des réponses rapidement,
parce que les situations dans lesquelles ces gens-là sont placés, situations de
travail au noir, presque... ils sont presque forcés de travailler au noir dans
certaines circonstances, ce n'est pas acceptable, la situation actuelle. Alors,
encore une fois, le gouvernement fédéral doit prendre ses responsabilités et
s'assurer que les délais actuels, qui sont bien trop longs, sont diminués, et
diminués rapidement.
M. Bellerose (Patrick) : Le
président Biden a envoyé un message de protectionnisme, il y a deux jours, dans
son discours sur l'état de l'Union. Qu'est-ce que Québec doit faire? Est-ce
qu'on doit s'inquiéter? Puis qu'est-ce que Québec doit faire pour s'assurer que
les jobs ne partent pas aux États-Unis puis que les entreprises ne déménagent
pas de l'autre côté de la frontière?
M. Fortin :Oui, c'est un dossier qui est toujours inquiétant pour le
Québec, surtout pour certaines de nos filières importantes. Je pense notamment
à la question de la foresterie et à la question du bois d'oeuvre, à la question
de la gestion de l'offre aussi. C'est un discours qu'on entend, peu importe le
président américain. Le discours revient toujours, mais le gouvernement fédéral
ou le gouvernement du Québec a du travail à faire au niveau de l'appui à
certaines de nos entreprises qui sont basées sur l'exportation. Je pense entre
autres à la question du porc. Olymel et les producteurs de porcs du Québec, là,
la façon que le système est orchestré en ce moment, ça ne fonctionne pas, et ça
ne peut pas fonctionner comme ça à long terme. Alors, on a du travail à faire à
l'interne pour s'assurer que nos entreprises, par exemple l'industrie porcine,
qui est un des fleurons québécois, qui est un de nos plus grands secteurs
d'exportation, peuvent réussir. Puis, en ce moment, bien, ce secteur-là, il est
à très grand risque, pas seulement à cause de la situation aux États-Unis, mais
à cause de la situation mondiale, à cause des restrictions sur le prix qu'on
impose à nos producteurs. Et moi, je m'attends de la part du ministre de
l'Agriculture qu'il trouve une solution au Québec, parce que, si on ne fait
rien dans les prochains mois, il va y avoir beaucoup de producteurs de porcs
qui vont devoir mettre la clé dans la porte. Et ça, c'est un des secteurs qui
est affecté par le protectionnisme de d'autres pays.
M. Laforest (Alain) : En
vertu de l'entente de l'ALENA, le problème, c'est que le gouvernement du Québec
ne peut pas subventionner à outrance parce que ça va être considéré comme étant
du protectionnisme, puis le porc ne pourra plus être exporté, là.
M. Fortin :Oui, mais il y a d'autres choses à faire. La question des
abattoirs de proximité, qui nous permet de réduire le coût pour plusieurs des
petits producteurs, est une demande de longue date des producteurs de porcs qui
peut faire une énorme différence dans ce secteur-là. Alors, sans parler de
subventions directes aux producteurs, il y a toujours des façons d'aider un
secteur à prendre sa place, à s'assurer de maintenir son poids et ses
producteurs. La question des abattoirs de proximité, ça en est une que le
ministre de l'Agriculture du Québec n'a pas réglée à ce jour, et ça en est une
qui pourrait faire une grande différence dans la productivité et la
profitabilité de l'industrie porcine.
M. Lacroix (Louis) : J'ai juste
une petite question. Je veux revenir sur ce qu'on a dit au début, là. Comment
vous trouvez le geste du bureau du premier ministre d'inviter les chefs
d'opposition à la... bien, pas une cérémonie, mais à l'hommage qu'on veut
rendre aujourd'hui, là? Comment vous trouvez ce geste-là?
M. Fortin :Bien, je pense que c'est approprié que tout le monde puisse
être sur place. Je suis content que le premier ministre ait fait ce geste-là,
que tous les partis aient répondu positivement, que des députés qui sont
particulièrement concernés, comme ma collègue de Mille-Îles qui habitait dans
le secteur ou qui habite dans le secteur, qui connaît bien les gens de
Sainte-Rose, qui les a représentés, puissent également prendre part. Ça
témoigne de la solidarité non seulement des élus de l'Assemblée, mais de
l'ensemble des Québécois envers les gens de Sainte-Rose, envers les éducatrices
en services de garde, envers les parents, envers les professionnels de la santé
qui étaient là, les premiers répondants. Il me semble que c'était la chose à
faire. C'était la seule chose à faire.
Mme Morin-Martel (Florence) : Hier,
Mme Nichols, elle a voté en faveur de la motion, là, pour la nomination du
Commissaire à la langue française, contrairement à vous. Est-ce que plus le
temps avance, plus on s'éloigne d'un possible retour au caucus?
M. Fortin :Je ne peux pas vous dire, je n'ai pas parlé à Mme Nichols
de sa prise de position sur cet enjeu-là. Donc, honnêtement, je ne me permettrais
pas d'extrapoler à travers un seul vote que la députée a pu prendre.
Mme Plante (Caroline) : Sur
le vapotage, M. Ciccone, est-ce que vous comprenez la réaction du ministre
Dubé qui dit qu'il veut discuter de tout ça avec son caucus avant de se
positionner?
M. Ciccone :Bien, écoutez, on est vraiment... dans ce sujet-là, c'est
difficile de comprendre. Il y a une ambiguïté, là, flagrante. Parce qu'on a
demandé, en 2020 — ça, c'était suite, justement, à des motions que
mon collègue André avait déposées, justement, sur l'encadrement du tabagisme et
du vapotage, et ça avait été voté à l'unanimité — alors, justement,
de faire un rapport, d'aller chercher des recommandations. C'est ce que le
directeur national de la santé publique avait fait. On a présenté ce
rapport-là, ces recommandations, c'était le 9 décembre 2020. Et là le
ministre a ça sur son bureau, a toutes les recommandations, et il a commencé à
travailler sur l'une d'elles, qui est la taxation. C'est correct, on est
d'accord avec ça. Cependant, il y a six recommandations, dont deux, là,
facilement, comme ça : retirer les saveurs ou même d'empêcher des points
de vente proches des écoles... Parce que moi, mes interventions, là,
premièrement, depuis la semaine dernière, c'est au niveau des enfants. Les
enfants s'en procurent illégalement facilement. Et là, tranquillement... Parce
que c'est relativement nouveau, le vapotage. Je comprends qu'il y en a qui vont
dire... Parce que, là, vous savez que le lobby de vapotage cogne à mon bureau
puis ils veulent m'expliquer les bienfaits du vapotage, là. Puis ça doit être
comme ça aussi du côté du ministre Dubé. Cependant, moi, je ne peux pas
concevoir, puis là, c'est pour ça que je me pose la question puis que je l'ai
interpellé à ce niveau-là, comment ça se fait que certains éléments où on peut
faire facilement, ça ne passe pas. Ça fait que, finalement, ça ne passe pas au
caucus de la CAQ, là.
M. Lacroix (Louis) : Pour
vous, il n'y en a pas, de bienfaits du vapotage?
M. Ciccone :Bien, je veux dire, un, je ne suis pas scientifique, mais
ce qu'on voit, là, dernièrement, comment ça vient attirer les jeunes également...
Parce que moi, ce que je n'aime pas dans tout ça... Moi, je ne fais pas une
analyse sur le vapotage, les bienfaits du vapotage. Moi, ce que je vois, ma
priorité, c'est la jeunesse. Là, on voit qu'il y a des jeunes de 13, 14, 15, 16 ans,
ils sont capables de s'en procurer, puis ils vont chercher des sensations avec
ça. Moi, je trouve ça bouleversant. Et non seulement ça, mais ça également peut
amener au tabagisme, peut amener au tabagisme. Alors, moi, tout ce que tu te
mets dans le corps qui crée une dépendance, j'ai de la difficulté à embarquer
là-dedans et à être d'accord avec ça.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que vous estimez que le gouvernement est sous l'influence des lobbies?
M. Ciccone :Ah! ce n'est pas ça que je dis, ce n'est pas ça que je dis,
mais je ne comprends pas. C'est pour ça que j'ai questionné le ministre. J'ai
dit : Pourquoi vous n'allez pas plus vite que ça? Je comprends que la
taxation, là, on le fait en premier, parce que ça, c'est bon pour l'État, là,
on remplit les coffres de l'État avec ça.
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Ciccone :Fumer? J'aime le cigare, monsieur, je suis un amant du cigare
de temps en temps. En vacances, en golf, quand je vais à la pêche également, j'adore
un bon cigare.
Mme Plante (Caroline) : Vous
dites que le lobby a commencé à cogner à votre porte?
M. Ciccone :Oui.
Mme Plante (Caroline) : Bon,
ça fait qu'il cogne nécessairement à la porte du gouvernement. Est-ce que vous
craignez que le gouvernement soit sous l'influence de ce lobby?
M. Ciccone :Bien, tu sais, c'est sûr et certain... Bien, je veux dire,
si les lobbies cognent à ma porte parce qu'ils veulent nous convaincre que le
vapotage est bon, ou n'importe quel autre produit, c'est sûr et certain qu'ils
le font avec les autres élus, puis c'est sûr et certain qu'ils l'ont fait
avec... Mais, encore là, je ne prétendrai pas que M. Dubé est d'accord
avec eux autres non plus, là, parce que, tu sais, j'ai senti aussi qu'il veut
avancer. Mais en même temps, moi, je trouve que ça n'avance pas assez vite.
Mme Plante (Caroline) : Le
fait qu'il dise qu'il veut en discuter avec son caucus, qu'est-ce que ça vous
dit ça? Est-ce que vous pensez que, dans le caucus, il y a une résistance?
M. Ciccone :Bien, moi, j'ai comme l'impression qu'ils en ont discuté, mais
c'est sûr que des prises de caucus, c'est important, mais c'est sûr et certain
que, quand on prend ce genre de décision là, il faut parfois avoir un
consensus. Mais, je veux dire, qui n'est pas pour la santé de nos enfants puis
de nos jeunes? Pourquoi c'est si long que ça? C'est ça que je ne comprends pas,
moi. Il y a des décisions qu'on n'est pas obligés de parler au caucus, mais il
y en a d'autres qu'on est obligés de parler au caucus.
M. Bossé (Olivier) : Autoroute
Dufferin-Montmorency à Québec, je pense que votre premier choix, c'était le
boulevard urbain, si je ne me trompe pas. Mais là est-ce que juste fermer la
sortie, ça serait un bon compromis?
M. Fortin :Bien, ce serait un bon départ, à tout le moins, là. Ce
qu'on sent des élus municipaux, c'est qu'ils sont insatisfaits de la simple
réponse de la ministre des Transports de dire qu'un radar photo va suffire pour
l'instant, qu'il faut aller plus loin. Ils proposent la sortie. Je trouve que
c'est un bon point de départ pour s'assurer d'une meilleure sécurité.
La Modératrice : On va y
aller en anglais.
Mme Greig
(Kelly) : It's a bit out of left field, but
Mr. Ciccone kind of remind me of it. It's suicide prevention week. And
according to data from the Minister of Health, compared to five years ago,
there's 20,000 more calls to APPELLE Québec, the suicide prevention hotline.
What do you think should be done about, kind of, mental health in Québec? Because, clearly, the number of
calls is going up, and we've seen staff shortages in hospitals and in, kind of,
resources as well.
M. Fortin : The number of calls going up, it can be interpreted both ways. It
can be interpreted that more people are needing mental health services. It can
also be a good thing in that people are reaching out and getting the help that
they need. But we do see an increase in demand for mental health services. The
wait lists in Québec are
getting longer and longer. I was just listening to Mrs. Groulx, the Order
of Psychologists, on television this morning, and her basic message is: If you
need help, go get it. But, at the same time, the Government has the obligation
of making that help available for people who do need it. So, the call line is
one thing, but some people need longer term services. Some people need access
to talking to somebody in person as well. So, I think that we have a long way
to go in terms of providing those services, because the wait times are getting
longer and longer, and it's harder and harder to get access to those services
that are essential services in Québec.
Mme Greig
(Kelly) : We talked a lot about it, kind of,
during the pandemic, mental health services, that kind of thing. It's been a
little bit… since then, depending on how you look at it. But, you know, with
health being so much in the forefront over the past few years, do you feel that
mental health is kind of pushed aside a little bit now because, now, we're
talking about transfers and emergency rooms?
M. Fortin :
No. The list of needs in terms of
health care in Québec is
growing: our emergency rooms are more clogged up, more busy than they ever
were, our surgical lists are longer than they ever were, and our mental health
lists are longer than they ever were. So, to know that it was one of the
priorities identified during the discussions around health care transfers is a
good thing. But Premier Legault said that he could do it with the money he has
right now, that he will provide those services. I have yet to see a firm game
plan from the Government on how
they are going to offer those services to Quebeckers. We saw again this morning papers citing that anxiety level
amongst teenagers and especially teenage women is getting higher and higher.
That means that the demand for those services is going to increase. So, if the
demand is going to increase, we need an actual game plan from Government as to how people will be able to
access those resources. Mental health is not something that you can wait for
three weeks, a month, two months, a year, it's something that… you need
immediate access to care providers.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Can we
get you in English, Mr. Ciccone, on the tragedy in Laval? How are you
feeling this morning?
M. Ciccone :Well, as the president of my caucus, we want to offer
our condolences to the families that were affected yesterday. We would like
also to tell them that we are with them if they need us. Also, we want to thank
the first respondents, the firemen, the people that were there, you know, at
the scene to help save lives. We are thinking about the parents that are taking
their kids today, they have to go to work. You know, life goes on, they have to
go to work, and they have to bring their kids to kindergarten, and it must be
very, very, very difficult. We're thinking also about our colleagues, here, in National Assembly. There's 125 of us, a lot
of young… My colleague has two daughters. We're here all week, you know, and
sometimes somebody else has to take care of our kids, and we're far away, so
it's… Everybody is mourning right now, Québec is mourning, and Québec is Laval right now.
Mme Mignacca (Franca
G.) : And, on vaping, can you explain again
for us why this is such an important issue for you? And do you feel like the
CAQ is dragging its feet at this one?
M. Ciccone :
Well, you know what, there is a
recommendation that was asked that the Minister has on his desk since 2020, and
there are several recommendations, but, you know, he's putting one right now,
he's using one, it's taxation. But, of course, he's going to use taxation right
away, and we're not against that, but it's good for them, it's good for their
wallet, for the Government. But,
on the other hand, you know, abolishing sells around schools, they can do it
right away, taking away the flavors. Because I don't know if you've walked into
a vape store, you know, I did the experience, and it's a candy store. It's
literally a candy store. So, me, my interventions are about the kids, first and
foremost the kids, because what we've read last week about kids 15, 16, 14
years old using some vape, 50 milligrams per milliliter, which is so high that
these kids have a buzz like they're using drugs, for me it's unacceptable. And
I'm sure the Minister doesn't find it acceptable. And I liked his answer last
week when he said: You know what, we'll look into it, we'll do something. But
the next day, when I read the papers and he said they don't have any timeline
to do it, that's when I came back at charge this week again to make sure that
they do it rapidly, because, I know, a lot of the recommendations, it's tough
to do, some are tough to do, but some are very, very easy, and you have to
start somewhere.
M. Fortin :Merci.
M. Ciccone :Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 23)