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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 21 février 2023, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-huit minutes)

M. Tanguay : Alors, bonjour, à toutes et à tous. Je suis très heureux d'être devant vous, ce matin, accompagné du leader de l'opposition officielle, mon collègue, Monsef Derraji. Merci, Monsef, d'être ici, ce matin, avec moi.

Alors, nous voulons, encore une fois, mettre l'emphase sur un problème au gouvernement du Québec, au gouvernement de la CAQ. Le superministre Pierre Fitzgibbon ne s'occupe pas suffisamment des PME, ne s'occupe pas suffisamment parce que c'est du détail de développer une vision quant à l'avenir énergétique du Québec. Et, rappelons-le, l'avenir énergétique du Québec est intimement lié à notre avenir économique, les deux vont de pair. C'est un outil formidable, fabuleux, que nos ressources vertes d'hydroélectricité, d'électricité. Et nos entrepreneurs, nos entreprises en ont besoin, nos entreprises en ont besoin.

Alors, développer une vision plutôt que de gérer ça à la petite semaine comme un dépanneur, comme le fait Pierre Fitzgibbon... Pour lui, il n'a pas besoin de développer de vision, c'est un détail, va nommer le ou la P.D.G. d'Hydro-Québec sans même avoir lu la loi. Il ne peut pas considérer Hydro-Québec comme étant sa propriété, est à lui... et à lui de décider comme bon lui semble, d'une semaine à l'autre, les gros deals. Parce que le superministre se caractérise par sa capacité à faire des gros deals, mais ce qui est petit, ce qui est pour lui du détail ne l'intéresse pas. Les PME, prendre le temps de développer une vision, c'est un peu, si vous me permettez l'analogie avec le code d'éthique et les rapports de la commissaire Ariane Mignolet, c'est du détail, ce n'est pas important, on met ça de côté.

Alors, ce qu'on demande et ce qu'on réitère, ce matin, à François Legault, c'est de nommer un ou une ministre à temps plein qui ne verra pas ça comme du détail, de s'occuper de nos PME, et aussi de nommer un ou une ministre à temps plein qui ne verrait pas ça non plus comme du détail, de prendre le temps de développer une vision d'avenir pour notre énergie au Québec. C'est la demande que nous réitérons ce matin. Merci beaucoup.

Une voix : ...

M. Tanguay : Qu'on le déleste de ces deux importantes fonctions qui sont les PME et l'Énergie. Il peut rester ministre en titre de l'Économie, mais, les PME, on a vu, la semaine dernière, la FCEI, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, dire : C'est pire que pire. Et non seulement le gouvernement n'aide pas, le gouvernement nuit en ne mettant pas des politiques en place.

M. Duval (Alexandre) : M. Tanguay, vous pensez quoi de la réponse du gouvernement fédéral à la lettre de François Legault à Justin Trudeau?

M. Tanguay : Bien, moi, je pense qu'il faut effectivement que tous les partenaires de la Confédération canadienne fassent leur part. Je pense que c'est important de noter que ce n'est pas à Québec, au Québec uniquement à accueillir tous les demandeurs d'asile. Et je pense qu'il doit y avoir une proportionnalité, notamment, quant à notre capacité d'accueil. Et je pense que c'est une bonne chose que le gouvernement fédéral dise qu'il va emboîter le pas et qu'il va s'assurer que chacune des autres provinces puisse faire sa juste part.

M. Gagnon (Marc-André) : Parlant de répartition équitable, considérant le fait que le Québec, jusqu'à présent, en a accueilli pas mal, je veux dire, la quasi-totalité, donc, des demandeurs d'asile, est-ce qu'il était opportun, comme le demande François Legault, de dire que dorénavant, tous les demandeurs d'asile, même ceux qui parlent français, on les envoie vers d'autres provinces?

M. Tanguay : Bien, je pense qu'il y a beaucoup de choses, là, la réponse est quand même minimalement complexe, là. Je pense qu'évidemment... Puis je vais peut-être commencer par la fin, là. Nous appuyons les demandes du gouvernement du Québec que de recevoir le financement pour tout ce que ça a coûté en termes de soutien, de santé, en éducation et en logement. Alors, ça, c'est important.

Maintenant, une fois qu'on a dit ça, il faut rapidement donner suite aux demandes qui sont faites. Si la personne parle français et veut venir résider au Québec, je pense que, dans les meilleurs délais, il faut lui donner un permis de travail et lui permettre de s'intégrer économiquement. Puis, dans l'intervalle, celles et ceux qui veulent quitter, bien, qu'on s'assure qu'elles puissent être reçues ailleurs. Puis ça, c'est le rôle de leadership du fédéral, il doit l'assumer.

M. Gagnon (Marc-André) : Tous les demandeurs d'asile, comme le demande M. Legault, est-ce que ça va trop loin? Puis là vous dites : Bien, oui, Ottawa aussi doit payer pour les services autres que l'hébergement. Or, Ottawa dit : Nous, on va vous envoyer un chèque pour l'hébergement, puis c'est à peu près tout.

M. Tanguay : Oui, mais non, je pense qu'Ottawa doit faire plus que ça. Là, Ottawa doit couvrir, évidemment, les coûts liés à la santé, à l'éducation, aux services qui sont offerts. Et, en bout de piste, celles et ceux qui sont de bonne foi, qui viennent ici, puis, qui plus est, qui parlent français, puis qui disent : Bien, moi, j'aimerais ça travailler au Québec, que le fédéral leur donne un permis de travail... j'allais dire au plus sacrant, là, mais qu'il leur donne un permis de travail pour qu'elles puissent s'intégrer économiquement. Et, dans l'intervalle, bien, il faut y voir, parce qu'encore une fois, et je suis content, je suis accompagné, donc, de Monsef Derraji, notre porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration, ce sont des drames humains pour beaucoup. Alors, il faut accueillir de façon humaine.

M. Laforest (Alain) : ...je veux revenir sur M. Fitzgibbon. Vous pensez quoi de ce qu'il a annoncé ce matin devant les représentants des productions des énergies renouvelables? Êtes-vous d'accord avec ça?

M. Tanguay : Écoutez, j'aurai l'occasion de vous revenir là-dessus, mais chose certaine...

M. Laforest (Alain) : C'est parce que vous demandiez un plan, là, vous avez dit à M. Fitzgibbon : Je vous demande un plan, je vous demande une vision. Ce matin, il a étalé ça devant les gens qui produisent de l'énergie renouvelable. Vous en pensez quoi?

M. Tanguay : C'est une partie. Quand on parle de l'éolien, quand on parle des autres énergies, le solaire, il y a... le plan stratégique qu'avait déposé Sophie Brochu en mars 2022, qui s'étalait sur quatre ans, était volumineux, touchait à plusieurs chapitres. L'éolien, avec la Coalition avenir Québec, on a perdu trois ans sur l'éolien. Rappelez-vous de François Legault qui, en 2017‑2018, disait : Apuiat, là, on n'appuie pas ça, c'est un mauvais deal. Bien, après trois ans au gouvernement, il a décidé que, finalement, ça avait de l'allure puis que ça allait se réaliser. Alors, encore une fois, quand vous n'avez pas de vision, ça faisait dire à François Legault que c'était un mauvais deal, Apuiat, trois ans après il dit : Finalement, ça a de l'allure.

Nous devons... Et je réitère notre demande : une commission nationale non partisane sur l'avenir énergétique du Québec. Qu'est-ce qu'on fait? Là, là, écoutez, si vous me permettez d'essayer d'avoir l'évolution de la pensée, là, caquiste là-dessus, là, c'était la sobriété de Pierre Fitzgibbon : Vous ferez votre lavage la nuit. Finalement, François Legault a dit : Bien là, on va redonner un tour de roue là-dessus. Après ça, ça a été les éoliens. Finalement, il y a eu comme le barrage qui est revenu. Le barrage du temps des élections est revenu, mais Pierre Fitzgibbon a affirmé peu de temps après : Bien, écoutez, si on fait bien dans l'éolien puis dans l'efficacité énergétique, on n'aura pas besoin du barrage. Puis, ce matin, bon, il y a un coup qui est donné par rapport à l'éolien, notamment.

Alors, ça prend une vision. Vous ne pouvez pas gérer ça à la petite semaine comme vous gérez les commandes d'un dépanneur. Vous devez avoir un ministre qui prenne le temps de dire : Moi, je n'ai pas la science infuse, même si je suis bon dans les gros deals, pas assez. Bien, il faut développer et donner la pleine autonomie que requiert Hydro-Québec.

M. Lacroix (Louis) : Sur McGill, qui refuse de venir à la commission parlementaire, l'Assemblée nationale a les moyens de contraindre des groupes lorsqu'elle veut les entendre. Est-ce qu'on devrait envoyer un subpoena à McGill?

M. Tanguay : Je n'aimerais mieux pas. C'est un outil, les membres de la commission décideront en temps et lieu. J'entends qu'ils seront convoqués, mais chose certaine, je demande à l'Université McGill de venir nous dire comment ils ont pu améliorer la situation, quels correctifs ont été apportés. Ce n'est pas rien de bien méchant, là, mais c'est important d'entendre McGill. On l'a demandé, on souhaite qu'ils viennent sans aller là.

M. Lacroix (Louis) : Pour une institution qui reçoit 300 millions de subvention par année, là, de ne pas venir dans une commission parlementaire alors qu'ils ont des enseignements quand même à offrir parce qu'ils ont vécu des situations semblables, alors, est-ce que c'est de l'arrogance?

M. Tanguay : Je ne qualifierais pas de cette façon-là. Je pense que McGill doit venir. McGill a des choses importantes à dire aux députés, les députés ont des questions à lui poser. Je souhaite que McGill vienne. C'est son rôle, entre autres, effectivement, de venir nous éclairer sur ce qu'elle a fait dans le passé pour améliorer les pratiques.

M. Laforest (Alain) : ...M. Tanguay?

M. Tanguay : Je n'irais pas jusque-là, je n'irais pas jusque-là.

M. Laforest (Alain) : Bien, quand tu dis au législateur qui t'envoie de l'argent : Non, moi, je ne suis pas intéressé, je vais passer un tour, est-ce que vous pensez que ça peut juste faire remonter la boue? Ils ne veulent pas jouer dans ce film-là, qu'on reparle encore des problèmes qu'ils ont eus par le passé, qu'ils ont réglé, par ailleurs?

M. Tanguay : Je n'étais pas là, évidemment, quand McGill ou quand les porte-parole de McGill ont pris la décision de dire qu'ils ne seraient pas là, à la commission. Moi, je pense qu'à la vue et à la lumière du tollé que ça a soulevé McGill serait bien avisé, justement, de se raviser et d'être présent, puis je compte sur leur présence. Puis comme vous l'avez dit...

M. Bossé (Olivier) : ...donc il n'y aura pas de mesure supplémentaire?

M. Tanguay : Il y a toujours un outil qui s'appelle le subpoena, qui est possible aux membres de la commission, mais, encore une fois, je suis convaincu que McGill ne désirera pas se rendre jusque-là.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais je reviens sur la question d'Alain, là. Le PQ, un peu plus tôt, en a fait un enjeu de respect envers l'institution qu'est l'Assemblée nationale. Vous n'êtes pas d'accord avec ça?

M. Tanguay : Bien, je pense que c'est important de venir répondre. Maintenant, je pense que McGill a l'occasion de faire amende honorable et de dire : On va s'y rendre. Moi, je mise sur le fait que McGill va être là. S'il faut se rendre jusqu'au subpoena, on verra, mais je pense que McGill devrait être là. C'est important que McGill soit là, je n'irai pas qualifier, là, mais c'est important qu'ils soient là, c'est leur rôle de répondre aux députés.

M. Duval (Alexandre) : Pourquoi vous êtes prudent comme ça, M. Tanguay? Vous êtes quand même le chef de l'opposition officielle, vous connaissez l'Assemblée nationale, ce que ça représente comme institution dans notre vie collective. Je peine à comprendre pourquoi vous n'êtes pas plus mordant dans votre volonté de voir McGill venir ici, comme les autres ont accepté l'invitation. C'est une institution publique.

M. Tanguay : Oui, non, tout à fait. Il peut y avoir plein de raisons qui font en sorte qu'une personne ou qu'une institution ne se présente pas. Je n'étais pas là lorsqu'ils ont fait leur réflexion, mais, visiblement, ce n'était pas la bonne décision. Clairement, ce n'est pas la bonne décision de dire : On ne se présentera pas. J'invite McGill à se présenter, et ils savent maintenant, s'ils ne savaient pas, qu'il y a un outil qui s'appelle un subpoena qui peut être envoyé. Je suis convaincu que McGill ne nous forcera pas...

M. Duval (Alexandre) : ...jusqu'au subpoena, c'est parce qu'à quelque part vous considérez que c'est inacceptable qu'ils aient répondu non.

M. Tanguay : Je suis convaincu que McGill ne nous forcera pas à aller jusque-là, et, s'il faut aller jusque-là, bien, on le fera, mais, à ce moment-là, c'est important, McGill, encore une fois, a des réponses à donner aux parlementaires, et on a beaucoup de questions. Et c'est d'ailleurs à la demande de mon collègue, Enrico Ciccone, qui en a fait la demande, d'ajouter McGill, là, c'est notre collègue qui l'a ajouté.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce qu'il y a d'autres groupes que vous aimeriez entendre, qui pourraient peut-être remplacer, prendre la place de McGill?

M. Tanguay : Il y a une liste de cinq groupes. Notre collègue qui est porte-parole en la matière... Je n'ai pas la totalité des demandes, mais la journée était composée, je pense, de... M. le leader?

M. Derraji : Bien, en fait, c'est trois ou quatre groupes. Et, justement, par rapport à McGill, ça a été la demande de notre collègue, Enrico. Donc, oui, nous aimerions entendre McGill, mais il y a trois, quatre groupes, à la lumière d'aujourd'hui, avec McGill, je pense, trois ou quatre groupes...

Mme Plante (Caroline) : Mais est-ce qu'il y en a un autre qui pourrait remplacer McGill, disons?

M. Derraji : Je ne pense pas que ça ait été soulevé. Les membres de la commission se sont entendus sur les noms de groupes, y compris McGill.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur un autre sujet, les places en garderie. Est-ce que d'injecter des centaines de millions de dollars dans des CPE préfabriqués, c'est une bonne solution pour accélérer la construction des garderies?

M. Tanguay : Moi, je pense que, prenant pour acquis que la construction sera de qualité, je n'ai rien qui m'indique qu'on doit douter de la qualité de construction préfabriquée. Comment ça va se décliner sur le terrain? Moi, je pense qu'il est à peu près temps, oui, puis tant mieux si le gouvernement va de l'avant avec ça, tant mieux s'ils ont les ressources, donc, matérielles et humaines pour faire sortir de terre ces CPE. Ils sont dans leur cinquième année, la liste d'attente, vous m'avez entendu, là, à l'Assemblée nationale, pendant ces dernières années, dire que la liste d'attente, c'était épouvantable, elle est rendue à 52 000 noms. Il est à peu près temps qu'ils fassent les places. On va faire le suivi nécessaire pour que ce soit la qualité.

Mais rappelez-vous une chose, c'est une chose d'avoir un bâtiment, mais ça vous prend les éducatrices. Il manque des milliers et des milliers d'éducatrices. Je vous rappelle, malgré les bonifications qui ont été données aux éducatrices, au 10e échelon, le dernier de votre carrière d'éducatrice, vous allez gagner, en dollars d'aujourd'hui, 50 000 $. Alors, 50 000 $ en fin de carrière, en dollars d'aujourd'hui, pour une éducatrice, quand on dit valoriser la profession, je pense que le gouvernement n'en a pas fait de façon suffisante.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur la DPJ, est-ce que le gouvernement en fait de façon suffisante, justement, pour régler le problème, entre autres, sur les listes d'attente à l'évaluation qui continuent d'augmenter?

M. Tanguay : Vous avez eu l'occasion de nous entendre, moi et ma collègue, un peu plus tôt, dans les dernières semaines, par rapport à la DPJ. C'est extrêmement préoccupant. On a vu le rapport Laurent qui, de mémoire, a été déposé il y a à peu près un an et demi. Il y avait quelque chose comme 220 propositions, 11 seulement ont été mises en application. Notamment, ce qui devait être fait, c'est faire en sorte d'engager davantage de ressources. On parle de personnes pour être en lien directement avec les enfants, faire les évaluations. Il manque de ressources, donc la capacité de recrutement n'est pas là. La capacité de rétention, encore une fois on peut voir les immenses défis. Et ça, ça faisait partie des recommandations du rapport Laurent.

Et aussi, autre élément que l'on demandait, c'est que soient documentés les besoins sur le territoire un peu partout. On ne peut plus se permettre d'échapper, comme on dit, là, des enfants, on ne peut plus se permettre ça, mais malheureusement on a vu le rapport de la coroner ce matin. Encore une fois, il est temps que le gouvernement mette en application toutes les recommandations du rapport Laurent. Ils l'ont coupé en trois phases, 11 sur 65 pour la première phase, c'est nettement insuffisant.

M. Bossé (Olivier) : Hydro-Québec qui a payé l'an passé plus de 200 millions de dollars en temps supplémentaire à ses employés, est-ce que c'est un problème de gestion ou c'est une bonne chose?

M. Tanguay : Je n'irais pas à dire que c'est un problème de gestion. Je pense qu'on a vu... Et puis ça, Sophie Brochu, là, je dois lui lever mon chapeau. Quand on dit : Ah! elle était bonne à Hydro-Québec, Sophie Brochu, elle communiquait bien, communiquait beaucoup, ce qu'elle nous a enseigné, entre autres, ou ce qu'elle a mis en surbrillance, c'est le fait que les écarts de température — on parle du réchauffement de la planète, les tempêtes hivernales, les tempêtes l'été, même dans certains cas des tornades — fait en sorte qu'il y a des situations de plus en plus critiques qui requièrent une main-d'oeuvre qui sorte du cadre normal de travail. Alors, le 200 millions est élevé, mais j'ose imaginer... puis on aura l'occasion, là, de poser les questions, c'est notre job, comme élus, là, où est allé l'argent, mais ça peut s'expliquer avec un réseau, immense réseau électrique au Québec.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous en avez parlé beaucoup, la semaine dernière, des logements sociaux. On constate que 4 700 des 14 000 logements sociaux promis se sont concrétisés depuis 2018. Qu'est-ce qui explique ce retard?

M. Tanguay : Ce qui explique ce retard-là, je pense que c'est un manque de leadership. Il y a une entente signée, l'argent est là, avec le fédéral, on parle de plusieurs milliards de dollars, entente à laquelle même, là, les gouvernements municipaux peuvent participer. Il y a différents volets, notamment la rénovation d'habitations à loyer modique. Dans Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est 211 unités d'habitation à loyer modique qui sont barricadées. Il faut débarricader. Il faut faire en sorte qu'il y ait les ressources pour pouvoir rénover, les mettre à la disposition et ainsi diminuer la pression sur le privé, là où les gens, les petites familles courent pour avoir un logement à un prix décent. Donc, le volet construction rénovation, le gouvernement n'en fait nettement pas assez.

Puis, moi, ce qui me résonne en tête, c'est d'entendre la ministre, on l'a beaucoup questionnée, ces dernières semaines, la ministre responsable de l'Habitation, nous dire : Ça va bien, ça va bien, ou ça va venir, ça va venir, découragez-vous pas. En ce sens-là, moi, je pense qu'il est important de réaliser que... François Legault dit toujours : Vous me jugerez sur les résultats, bien, ça, c'est un tiers, 4 700 sur 14 000, c'est un tiers. Il a son bulletin, il a 33 %, c'est nettement insuffisant.

M. Duval (Alexandre) : Sur les baisses d'impôt promises par le gouvernement, votre parti aussi prône des baisses d'impôt à ce moment-ci, mais là vous voyez qu'il y a des organisations jeunesse qui sont totalement opposées à ça. Vous, avec le contexte inflationniste qui change peut-être un petit peu, là, on est en baisse. Est-ce que votre promesse, elle est à réviser ou votre vision des baisses d'impôt est à réviser?

M. Tanguay : Force Jeunesse a tout à fait raison. Nous nous insurgeons contre le financement des baisses d'impôt via les versements du Fonds des générations. François Legault a dit : Moi, je vais réduire de 40 % les versements sur le Fonds des générations pour financer mes baisses d'impôt. Autrement dit, je vais hypothéquer la maison familiale pour payer l'épicerie. Ça n'a ni queue ni tête. Pire que ça, Québec solidaire, eux, ce n'est pas 40 % qu'ils veulent couper, c'est 100 % qu'ils veulent couper des versements au Fonds des générations pour pouvoir investir ailleurs. Alors, en ce sens-là, on pense que c'est tout à fait irresponsable en regard des générations futures...

M. Duval (Alexandre) : ...baisses d'impôt qui les dérangent.

M. Tanguay : Les baisses d'impôt, nous avons proposé... et nous maintenons toujours cette demande-là, mais mon premier point, si vous me permettez, ne jamais le faire en coupant le Fonds des générations, non seulement pas le capital, mais non seulement pas les versements.

Une fois que j'ai dit ça, la baisse d'impôt, rappelez-vous, elle avait été proposée, elle est toujours justifiée. Par contre, nous avons mis de l'avant des mesures beaucoup plus ciblées qui devraient être mises en application de toute urgence et priorisées. On parle du 2 000 $ pour les 70 ans et plus de façon récurrente, un crédit, un crédit d'impôt remboursable. On parle d'enlever la taxe de vente du Québec sur des produits essentiels, vous m'avez entendu souvent le dire, ça, et ainsi de suite. Geler les tarifs d'Hydro-Québec jusqu'à tant qu'on revienne à une fixation par la régie, il y a plein de choses. Là-dedans, baisses d'impôt, oui, mais la priorisation des gestes sont selon la liste que j'ai faite.

M. Laforest (Alain) : ...payer sur la carte de crédit.

M. Tanguay : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Vous payez sur la carte de crédit.

M. Tanguay : Il ne faut pas... Sur la carte de crédit, là...

M. Laforest (Alain) : Bien, vous le financez comment? Si vous n'allez pas sur le Fonds des générations, vous le payez sur la carte de crédit.

M. Tanguay : Non, mais, attendez là, il est important de voir que nos aînés au Québec, là, sont parmi ceux qui souffrent le plus de la hausse du coût de la vie.

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas ça que je remets en question. Vous le payez comment? Sur la carte de crédit? Sur la dette?

M. Tanguay : Bien, écoutez, les fonds publics sont là. Nous, on revenait...

M. Laforest (Alain) : Il n'y en a pas, de fonds publics, on est en dette.

M. Tanguay : Voulez-vous me faire reparler du cadre financier de la dernière élection?

M. Duval (Alexandre) : Vous seriez prêt à le financer à travers un déficit, c'est ce qu'on comprend.

M. Tanguay : On revenait à l'équilibre budgétaire en 2027‑2028, de mémoire, là, dans le cadre financier qu'on avait déposé.

M. Laforest (Alain) : Donc, c'est sur la carte de crédit.

M. Tanguay : C'était l'équilibre budgétaire que l'on revenait en 2027‑2028.

M. Duval (Alexandre) : Sur le patient qui a été laissé abandonné à l'Hôpital Fleury, qu'est-ce que ça indique sur l'état du réseau, selon vous?

M. Tanguay : Excessivement préoccupant. J'ai lu avec attention, évidemment, ce reportage, cet article. On voit qu'il y a eu plusieurs erreurs. Plusieurs erreurs ont été commises, ce qui a donné ce résultat, là, excessivement malheureux et même dangereux, ça aurait pu être plus dangereux. Il y a enquête, on va voir le résultat de l'enquête. Voilà.

M. Authier (Philip) : The mayor of Montréal is issuing a plea for help to deal with the situation around Place Dupuis because of many factors but including the asylum seekers that are landing there. And she's asking both levels of Government, the Québec and the federal Government, for aid because the situation is barely in control. What do you... Do you back her up? Do you support...

M. Tanguay : Absolutely. I think that she's fully justified to voice these requests. This is very important. There's a very, very human issue there. We have to support and help the city of Montréal in their needs, in its needs to support these poor people. And I think that... I hope that she'll have a favorable answer from Québec and Ottawa.

M. Authier (Philip) : Mr. Legault's letter and now his opinion piece in the Globe and Mail, do you think any of that is having an impact on getting Ottawa to talk to the States about the third...

M. Tanguay : I think that Ottawa must answer favorably, I think that it's important for every provinces to have their fair share of these newcomers here, in Québec, in Canada, and I think that it's a good thing for the federal level to answer favorably and also, for instance, to provide Québec with the financial help that requires supporting all these people with the public services, for instance, health care, education, and so on.

Mme Mignacca (Franca G.) : I'd like to come back to something you said earlier. Are you suggesting the Minister Fitzgibbon be relieved of his duties? What exactly are you asking for?

M. Tanguay : I think that being minister of the Economy, he can stay Minister of the Economy, but for us it's crystal clear that he cannot continue as the Minister responsible for the PME, «petites et moyennes entreprises». François Legault must appoint a minister, a full-time minister who will help our small businesses, for one. And, for two, as well, with respect to the energy, Hydro-Québec and the importance of taking the time to develop a vision with respect to the future of our... the development, future of our energy, I think that he has, François Legault, as well, to appoint a full-time minister in charge of developing that vision.

For Mr. Fitzgibbon, these are details. He's the guy who's looking only on big deals. And small businesses and taking time to... or investing time to think about the future and our vision with respect to the energy, it's a waste of time. OK, we understand it, we know that this is his position. We need to have, again, a full-time minister for our small businesses and a full-time minister for our energy and responsible for Hydro-Québec.

Mme Mignacca (Franca G.) : We're also hearing this morning that only about a third of the social housing units that were promised were actually built. What do you make of that?

M. Tanguay : Clearly, it's not enough. CAQ Government, they are in their fifth year of Government, this is... You know, they were denying the fact that there was a crisis with respect to «logement», apartments. There was a kind of connection with the reality within their fourth year, when, for the first time, the Minister responsible for the Habitation said that : Well, in certain region, there's a crisis, but not everywhere. I think that, for many years now, everywhere there's a crisis with respect to housing.

And social housing, when you're not investing enough, you're adding pressure on the private sector. Now, we have to make sure that these units, for which we have the money because there's an agreement with the federal level, we will be able to restore and we will be able to build new social housing. This is a priority, but we see this is a very bad result, this is an «échec» from François Legault.

Mme Mignacca (Franca G.) : But Québec solidaire has been accusing you of blocking their efforts to deal with the housing crisis and not seeing the reality. What do you have to say to them?

M. Tanguay : I think that «ça ne tient pas la route». I think that it's far fetched. I think that Québec solidaire excuse very, very rapidly François Legault. You know, on certain files, Québec solidaire is the principal ally to François Legault.

Mme Mignacca (Franca G.) : ...on the housing file, specifically.

M. Tanguay : On the housing file, the CAQ Government, they are in their fifth year, they have the money coming from the federal and also in Québec they have the money, they need to invest. They need also to prioritize the construction of these social housing.

So, for Québec solidaire, accusing the Québec Liberal Party once François Legault is in the Government within its fifth year, I think that, again, Québec solidaire shows that they are the premier ally to François Legault on this file and also on Bill 96. They voted in favor of Bill 96. François Legault adores Québec solidaire.

Mme Henriquez (Gloria) : Do you agree with Premier Legault that Roxham Road should be closed?

M. Tanguay : Sorry, excuse me?

Mme Henriquez (Gloria) : Do you agree with Premier Legault that Roxham Road should be closed?

M. Tanguay : I don't think that it's the solution, clearly. I think that, even if you are physically blocking the road, people will be coming elsewhere. I think that we have to address the issues by : OK, we need to have sufficient means to be able to take care of these poor people. Also, we need to make sure that the other provinces are taking responsibility for their fair share of these newcomers. And also, we have to be more efficient, on the provincial but mainly also on the federal Government, to speed up the process with respect to providing... for those who want to work, providing them with «permis de travail». Thank you very much.

(Fin à 12 h 03)

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