(Onze heures trente-huit minutes)
M. Tanguay : Alors,
bonjour, à toutes et à tous. Je suis très heureux d'être devant vous, ce matin,
accompagné du leader de l'opposition officielle, mon collègue, Monsef Derraji.
Merci, Monsef, d'être ici, ce matin, avec moi.
Alors, nous voulons, encore une fois,
mettre l'emphase sur un problème au gouvernement du Québec, au gouvernement de
la CAQ. Le superministre Pierre Fitzgibbon ne s'occupe pas suffisamment des
PME, ne s'occupe pas suffisamment parce que c'est du détail de développer une
vision quant à l'avenir énergétique du Québec. Et, rappelons-le, l'avenir
énergétique du Québec est intimement lié à notre avenir économique, les deux
vont de pair. C'est un outil formidable, fabuleux, que nos ressources vertes d'hydroélectricité,
d'électricité. Et nos entrepreneurs, nos entreprises en ont besoin, nos
entreprises en ont besoin.
Alors, développer une vision plutôt que de
gérer ça à la petite semaine comme un dépanneur, comme le fait Pierre
Fitzgibbon... Pour lui, il n'a pas besoin de développer de vision, c'est un
détail, va nommer le ou la P.D.G. d'Hydro-Québec sans même avoir lu la loi. Il
ne peut pas considérer Hydro-Québec comme étant sa propriété, est à lui... et à
lui de décider comme bon lui semble, d'une semaine à l'autre, les gros deals. Parce
que le superministre se caractérise par sa capacité à faire des gros deals,
mais ce qui est petit, ce qui est pour lui du détail ne l'intéresse pas. Les
PME, prendre le temps de développer une vision, c'est un peu, si vous me
permettez l'analogie avec le code d'éthique et les rapports de la commissaire
Ariane Mignolet, c'est du détail, ce n'est pas important, on met ça de côté.
Alors, ce qu'on demande et ce qu'on
réitère, ce matin, à François Legault, c'est de nommer un ou une ministre à
temps plein qui ne verra pas ça comme du détail, de s'occuper de nos PME, et
aussi de nommer un ou une ministre à temps plein qui ne verrait pas ça non plus
comme du détail, de prendre le temps de développer une vision d'avenir pour
notre énergie au Québec. C'est la demande que nous réitérons ce matin. Merci
beaucoup.
Une voix : ...
M. Tanguay : Qu'on le
déleste de ces deux importantes fonctions qui sont les PME et l'Énergie. Il
peut rester ministre en titre de l'Économie, mais, les PME, on a vu, la semaine
dernière, la FCEI, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, dire :
C'est pire que pire. Et non seulement le gouvernement n'aide pas, le
gouvernement nuit en ne mettant pas des politiques en place.
M. Duval (Alexandre) :
M. Tanguay, vous pensez quoi de la réponse du gouvernement fédéral à la
lettre de François Legault à Justin Trudeau?
M. Tanguay : Bien, moi, je
pense qu'il faut effectivement que tous les partenaires de la Confédération
canadienne fassent leur part. Je pense que c'est important de noter que ce n'est
pas à Québec, au Québec uniquement à accueillir tous les demandeurs d'asile. Et
je pense qu'il doit y avoir une proportionnalité, notamment, quant à notre
capacité d'accueil. Et je pense que c'est une bonne chose que le gouvernement
fédéral dise qu'il va emboîter le pas et qu'il va s'assurer que chacune des
autres provinces puisse faire sa juste part.
M. Gagnon (Marc-André) : Parlant
de répartition équitable, considérant le fait que le Québec, jusqu'à présent,
en a accueilli pas mal, je veux dire, la quasi-totalité, donc, des demandeurs d'asile,
est-ce qu'il était opportun, comme le demande François Legault, de dire que
dorénavant, tous les demandeurs d'asile, même ceux qui parlent français, on les
envoie vers d'autres provinces?
M. Tanguay : Bien, je pense
qu'il y a beaucoup de choses, là, la réponse est quand même minimalement
complexe, là. Je pense qu'évidemment... Puis je vais peut-être commencer par la
fin, là. Nous appuyons les demandes du gouvernement du Québec que de recevoir
le financement pour tout ce que ça a coûté en termes de soutien, de santé, en
éducation et en logement. Alors, ça, c'est important.
Maintenant, une fois qu'on a dit ça, il
faut rapidement donner suite aux demandes qui sont faites. Si la personne parle
français et veut venir résider au Québec, je pense que, dans les meilleurs
délais, il faut lui donner un permis de travail et lui permettre de s'intégrer
économiquement. Puis, dans l'intervalle, celles et ceux qui veulent quitter,
bien, qu'on s'assure qu'elles puissent être reçues ailleurs. Puis ça, c'est le
rôle de leadership du fédéral, il doit l'assumer.
M. Gagnon (Marc-André) : Tous
les demandeurs d'asile, comme le demande M. Legault, est-ce que ça va trop
loin? Puis là vous dites : Bien, oui, Ottawa aussi doit payer pour les services
autres que l'hébergement. Or, Ottawa dit : Nous, on va vous envoyer un
chèque pour l'hébergement, puis c'est à peu près tout.
M. Tanguay : Oui, mais non, je
pense qu'Ottawa doit faire plus que ça. Là, Ottawa doit couvrir, évidemment,
les coûts liés à la santé, à l'éducation, aux services qui sont offerts. Et, en
bout de piste, celles et ceux qui sont de bonne foi, qui viennent ici, puis,
qui plus est, qui parlent français, puis qui disent : Bien, moi, j'aimerais
ça travailler au Québec, que le fédéral leur donne un permis de travail... j'allais
dire au plus sacrant, là, mais qu'il leur donne un permis de travail pour qu'elles
puissent s'intégrer économiquement. Et, dans l'intervalle, bien, il faut y voir,
parce qu'encore une fois, et je suis content, je suis accompagné, donc, de
Monsef Derraji, notre porte-parole de l'opposition officielle en matière d'immigration,
ce sont des drames humains pour beaucoup. Alors, il faut accueillir de façon
humaine.
M. Laforest (Alain) : ...je
veux revenir sur M. Fitzgibbon. Vous pensez quoi de ce qu'il a annoncé ce
matin devant les représentants des productions des énergies renouvelables?
Êtes-vous d'accord avec ça?
M. Tanguay : Écoutez, j'aurai
l'occasion de vous revenir là-dessus, mais chose certaine...
M. Laforest (Alain) : C'est
parce que vous demandiez un plan, là, vous avez dit à M. Fitzgibbon :
Je vous demande un plan, je vous demande une vision. Ce matin, il a étalé ça
devant les gens qui produisent de l'énergie renouvelable. Vous en pensez quoi?
M. Tanguay : C'est une
partie. Quand on parle de l'éolien, quand on parle des autres énergies, le
solaire, il y a... le plan stratégique qu'avait déposé Sophie Brochu en mars
2022, qui s'étalait sur quatre ans, était volumineux, touchait à plusieurs
chapitres. L'éolien, avec la Coalition avenir Québec, on a perdu trois ans sur
l'éolien. Rappelez-vous de François Legault qui, en 2017‑2018, disait :
Apuiat, là, on n'appuie pas ça, c'est un mauvais deal. Bien, après trois ans au
gouvernement, il a décidé que, finalement, ça avait de l'allure puis que ça
allait se réaliser. Alors, encore une fois, quand vous n'avez pas de vision, ça
faisait dire à François Legault que c'était un mauvais deal, Apuiat, trois ans
après il dit : Finalement, ça a de l'allure.
Nous devons... Et je réitère notre demande :
une commission nationale non partisane sur l'avenir énergétique du Québec. Qu'est-ce
qu'on fait? Là, là, écoutez, si vous me permettez d'essayer d'avoir l'évolution
de la pensée, là, caquiste là-dessus, là, c'était la sobriété de Pierre
Fitzgibbon : Vous ferez votre lavage la nuit. Finalement, François Legault
a dit : Bien là, on va redonner un tour de roue là-dessus. Après ça, ça a
été les éoliens. Finalement, il y a eu comme le barrage qui est revenu. Le
barrage du temps des élections est revenu, mais Pierre Fitzgibbon a affirmé peu
de temps après : Bien, écoutez, si on fait bien dans l'éolien puis dans l'efficacité
énergétique, on n'aura pas besoin du barrage. Puis, ce matin, bon, il y a un
coup qui est donné par rapport à l'éolien, notamment.
Alors, ça prend une vision. Vous ne pouvez
pas gérer ça à la petite semaine comme vous gérez les commandes d'un dépanneur.
Vous devez avoir un ministre qui prenne le temps de dire : Moi, je n'ai
pas la science infuse, même si je suis bon dans les gros deals, pas assez.
Bien, il faut développer et donner la pleine autonomie que requiert Hydro-Québec.
M. Lacroix (Louis) : Sur
McGill, qui refuse de venir à la commission parlementaire, l'Assemblée
nationale a les moyens de contraindre des groupes lorsqu'elle veut les
entendre. Est-ce qu'on devrait envoyer un subpoena à McGill?
M. Tanguay : Je n'aimerais
mieux pas. C'est un outil, les membres de la commission décideront en temps et
lieu. J'entends qu'ils seront convoqués, mais chose certaine, je demande à l'Université
McGill de venir nous dire comment ils ont pu améliorer la situation, quels correctifs
ont été apportés. Ce n'est pas rien de bien méchant, là, mais c'est important d'entendre
McGill. On l'a demandé, on souhaite qu'ils viennent sans aller là.
M. Lacroix (Louis) : Pour une
institution qui reçoit 300 millions de subvention par année, là, de ne pas
venir dans une commission parlementaire alors qu'ils ont des enseignements
quand même à offrir parce qu'ils ont vécu des situations semblables, alors,
est-ce que c'est de l'arrogance?
M. Tanguay : Je ne
qualifierais pas de cette façon-là. Je pense que McGill doit venir. McGill a
des choses importantes à dire aux députés, les députés ont des questions à lui
poser. Je souhaite que McGill vienne. C'est son rôle, entre autres,
effectivement, de venir nous éclairer sur ce qu'elle a fait dans le passé pour
améliorer les pratiques.
M. Laforest (Alain) : ...M. Tanguay?
M. Tanguay : Je n'irais pas
jusque-là, je n'irais pas jusque-là.
M. Laforest (Alain) : Bien,
quand tu dis au législateur qui t'envoie de l'argent : Non, moi, je ne
suis pas intéressé, je vais passer un tour, est-ce que vous pensez que ça peut
juste faire remonter la boue? Ils ne veulent pas jouer dans ce film-là, qu'on
reparle encore des problèmes qu'ils ont eus par le passé, qu'ils ont réglé, par
ailleurs?
M. Tanguay : Je n'étais pas
là, évidemment, quand McGill ou quand les porte-parole de McGill ont pris la
décision de dire qu'ils ne seraient pas là, à la commission. Moi, je pense qu'à
la vue et à la lumière du tollé que ça a soulevé McGill serait bien avisé,
justement, de se raviser et d'être présent, puis je compte sur leur présence.
Puis comme vous l'avez dit...
M. Bossé (Olivier) : ...donc
il n'y aura pas de mesure supplémentaire?
M. Tanguay : Il y a toujours
un outil qui s'appelle le subpoena, qui est possible aux membres de la
commission, mais, encore une fois, je suis convaincu que McGill ne désirera pas
se rendre jusque-là.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
je reviens sur la question d'Alain, là. Le PQ, un peu plus tôt, en a fait un
enjeu de respect envers l'institution qu'est l'Assemblée nationale. Vous n'êtes
pas d'accord avec ça?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est important de venir répondre. Maintenant, je pense que McGill a
l'occasion de faire amende honorable et de dire : On va s'y rendre. Moi,
je mise sur le fait que McGill va être là. S'il faut se rendre jusqu'au
subpoena, on verra, mais je pense que McGill devrait être là. C'est important
que McGill soit là, je n'irai pas qualifier, là, mais c'est important qu'ils
soient là, c'est leur rôle de répondre aux députés.
M. Duval (Alexandre) : Pourquoi
vous êtes prudent comme ça, M. Tanguay? Vous êtes quand même le chef de
l'opposition officielle, vous connaissez l'Assemblée nationale, ce que ça
représente comme institution dans notre vie collective. Je peine à comprendre
pourquoi vous n'êtes pas plus mordant dans votre volonté de voir McGill venir
ici, comme les autres ont accepté l'invitation. C'est une institution publique.
M. Tanguay : Oui, non, tout à
fait. Il peut y avoir plein de raisons qui font en sorte qu'une personne ou
qu'une institution ne se présente pas. Je n'étais pas là lorsqu'ils ont fait
leur réflexion, mais, visiblement, ce n'était pas la bonne décision.
Clairement, ce n'est pas la bonne décision de dire : On ne se présentera
pas. J'invite McGill à se présenter, et ils savent maintenant, s'ils ne
savaient pas, qu'il y a un outil qui s'appelle un subpoena qui peut être
envoyé. Je suis convaincu que McGill ne nous forcera pas...
M. Duval (Alexandre) : ...jusqu'au
subpoena, c'est parce qu'à quelque part vous considérez que c'est inacceptable
qu'ils aient répondu non.
M. Tanguay : Je suis
convaincu que McGill ne nous forcera pas à aller jusque-là, et, s'il faut aller
jusque-là, bien, on le fera, mais, à ce moment-là, c'est important, McGill,
encore une fois, a des réponses à donner aux parlementaires, et on a beaucoup
de questions. Et c'est d'ailleurs à la demande de mon collègue, Enrico Ciccone,
qui en a fait la demande, d'ajouter McGill, là, c'est notre collègue qui l'a
ajouté.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
qu'il y a d'autres groupes que vous aimeriez entendre, qui pourraient peut-être
remplacer, prendre la place de McGill?
M. Tanguay : Il y a une liste
de cinq groupes. Notre collègue qui est porte-parole en la matière... Je n'ai
pas la totalité des demandes, mais la journée était composée, je pense, de...
M. le leader?
M. Derraji : Bien, en fait,
c'est trois ou quatre groupes. Et, justement, par rapport à McGill, ça a été la
demande de notre collègue, Enrico. Donc, oui, nous aimerions entendre McGill,
mais il y a trois, quatre groupes, à la lumière d'aujourd'hui, avec McGill, je
pense, trois ou quatre groupes...
Mme Plante (Caroline) : Mais
est-ce qu'il y en a un autre qui pourrait remplacer McGill, disons?
M. Derraji : Je ne pense pas
que ça ait été soulevé. Les membres de la commission se sont entendus sur les
noms de groupes, y compris McGill.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre sujet, les places en garderie. Est-ce que d'injecter des centaines de
millions de dollars dans des CPE préfabriqués, c'est une bonne solution pour
accélérer la construction des garderies?
M. Tanguay
: Moi, je
pense que, prenant pour acquis que la construction sera de qualité, je n'ai
rien qui m'indique qu'on doit douter de la qualité de construction
préfabriquée. Comment ça va se décliner sur le terrain? Moi, je pense qu'il est
à peu près temps, oui, puis tant mieux si le gouvernement va de l'avant avec ça,
tant mieux s'ils ont les ressources, donc, matérielles et humaines pour faire
sortir de terre ces CPE. Ils sont dans leur cinquième année, la liste d'attente,
vous m'avez entendu, là, à l'Assemblée nationale, pendant ces dernières années,
dire que la liste d'attente, c'était épouvantable, elle est rendue à 52 000 noms.
Il est à peu près temps qu'ils fassent les places. On va faire le suivi
nécessaire pour que ce soit la qualité.
Mais rappelez-vous une chose, c'est une
chose d'avoir un bâtiment, mais ça vous prend les éducatrices. Il manque des
milliers et des milliers d'éducatrices. Je vous rappelle, malgré les
bonifications qui ont été données aux éducatrices, au 10e échelon, le
dernier de votre carrière d'éducatrice, vous allez gagner, en dollars d'aujourd'hui,
50 000 $. Alors, 50 000 $ en fin de carrière, en dollars
d'aujourd'hui, pour une éducatrice, quand on dit valoriser la profession, je
pense que le gouvernement n'en a pas fait de façon suffisante.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
la DPJ, est-ce que le gouvernement en fait de façon suffisante, justement, pour
régler le problème, entre autres, sur les listes d'attente à l'évaluation qui
continuent d'augmenter?
M. Tanguay : Vous avez eu
l'occasion de nous entendre, moi et ma collègue, un peu plus tôt, dans les
dernières semaines, par rapport à la DPJ. C'est extrêmement préoccupant. On a
vu le rapport Laurent qui, de mémoire, a été déposé il y a à peu près un an et
demi. Il y avait quelque chose comme 220 propositions, 11 seulement ont
été mises en application. Notamment, ce qui devait être fait, c'est faire en
sorte d'engager davantage de ressources. On parle de personnes pour être en
lien directement avec les enfants, faire les évaluations. Il manque de
ressources, donc la capacité de recrutement n'est pas là. La capacité de
rétention, encore une fois on peut voir les immenses défis. Et ça, ça faisait
partie des recommandations du rapport Laurent.
Et aussi, autre élément que l'on
demandait, c'est que soient documentés les besoins sur le territoire un peu
partout. On ne peut plus se permettre d'échapper, comme on dit, là, des enfants,
on ne peut plus se permettre ça, mais malheureusement on a vu le rapport de la
coroner ce matin. Encore une fois, il est temps que le gouvernement mette en
application toutes les recommandations du rapport Laurent. Ils l'ont coupé en
trois phases, 11 sur 65 pour la première phase, c'est nettement insuffisant.
M. Bossé (Olivier) : Hydro-Québec
qui a payé l'an passé plus de 200 millions de dollars en temps
supplémentaire à ses employés, est-ce que c'est un problème de gestion ou c'est
une bonne chose?
M. Tanguay : Je n'irais pas à
dire que c'est un problème de gestion. Je pense qu'on a vu... Et puis ça,
Sophie Brochu, là, je dois lui lever mon chapeau. Quand on dit : Ah! elle
était bonne à Hydro-Québec, Sophie Brochu, elle communiquait bien, communiquait
beaucoup, ce qu'elle nous a enseigné, entre autres, ou ce qu'elle a mis en
surbrillance, c'est le fait que les écarts de température — on parle
du réchauffement de la planète, les tempêtes hivernales, les tempêtes l'été,
même dans certains cas des tornades — fait en sorte qu'il y a des
situations de plus en plus critiques qui requièrent une main-d'oeuvre qui sorte
du cadre normal de travail. Alors, le 200 millions est élevé, mais j'ose
imaginer... puis on aura l'occasion, là, de poser les questions, c'est notre
job, comme élus, là, où est allé l'argent, mais ça peut s'expliquer avec un
réseau, immense réseau électrique au Québec.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous
en avez parlé beaucoup, la semaine dernière, des logements sociaux. On constate
que 4 700 des 14 000 logements sociaux promis se sont
concrétisés depuis 2018. Qu'est-ce qui explique ce retard?
M. Tanguay : Ce qui explique
ce retard-là, je pense que c'est un manque de leadership. Il y a une entente
signée, l'argent est là, avec le fédéral, on parle de plusieurs milliards de
dollars, entente à laquelle même, là, les gouvernements municipaux peuvent
participer. Il y a différents volets, notamment la rénovation d'habitations à
loyer modique. Dans Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est 211 unités d'habitation
à loyer modique qui sont barricadées. Il faut débarricader. Il faut faire en
sorte qu'il y ait les ressources pour pouvoir rénover, les mettre à la
disposition et ainsi diminuer la pression sur le privé, là où les gens, les
petites familles courent pour avoir un logement à un prix décent. Donc, le
volet construction rénovation, le gouvernement n'en fait nettement pas assez.
Puis, moi, ce qui me résonne en tête, c'est
d'entendre la ministre, on l'a beaucoup questionnée, ces dernières semaines, la
ministre responsable de l'Habitation, nous dire : Ça va bien, ça va bien,
ou ça va venir, ça va venir, découragez-vous pas. En ce sens-là, moi, je pense
qu'il est important de réaliser que... François Legault dit toujours :
Vous me jugerez sur les résultats, bien, ça, c'est un tiers, 4 700 sur 14 000,
c'est un tiers. Il a son bulletin, il a 33 %, c'est nettement insuffisant.
M. Duval (Alexandre) : Sur
les baisses d'impôt promises par le gouvernement, votre parti aussi prône des
baisses d'impôt à ce moment-ci, mais là vous voyez qu'il y a des organisations
jeunesse qui sont totalement opposées à ça. Vous, avec le contexte
inflationniste qui change peut-être un petit peu, là, on est en baisse. Est-ce
que votre promesse, elle est à réviser ou votre vision des baisses d'impôt est
à réviser?
M. Tanguay : Force Jeunesse a
tout à fait raison. Nous nous insurgeons contre le financement des baisses
d'impôt via les versements du Fonds des générations. François Legault a dit :
Moi, je vais réduire de 40 % les versements sur le Fonds des générations
pour financer mes baisses d'impôt. Autrement dit, je vais hypothéquer la maison
familiale pour payer l'épicerie. Ça n'a ni queue ni tête. Pire que ça, Québec
solidaire, eux, ce n'est pas 40 % qu'ils veulent couper, c'est 100 %
qu'ils veulent couper des versements au Fonds des générations pour pouvoir
investir ailleurs. Alors, en ce sens-là, on pense que c'est tout à fait
irresponsable en regard des générations futures...
M. Duval (Alexandre) : ...baisses
d'impôt qui les dérangent.
M. Tanguay : Les baisses
d'impôt, nous avons proposé... et nous maintenons toujours cette demande-là,
mais mon premier point, si vous me permettez, ne jamais le faire en coupant le
Fonds des générations, non seulement pas le capital, mais non seulement pas les
versements.
Une fois que j'ai dit ça, la baisse
d'impôt, rappelez-vous, elle avait été proposée, elle est toujours justifiée.
Par contre, nous avons mis de l'avant des mesures beaucoup plus ciblées qui
devraient être mises en application de toute urgence et priorisées. On parle du
2 000 $ pour les 70 ans et plus de façon récurrente, un crédit,
un crédit d'impôt remboursable. On parle d'enlever la taxe de vente du Québec
sur des produits essentiels, vous m'avez entendu souvent le dire, ça, et ainsi
de suite. Geler les tarifs d'Hydro-Québec jusqu'à tant qu'on revienne à une
fixation par la régie, il y a plein de choses. Là-dedans, baisses d'impôt, oui,
mais la priorisation des gestes sont selon la liste que j'ai faite.
M. Laforest (Alain) :
...payer sur la carte de crédit.
M. Tanguay
: Pardon?
M. Laforest (Alain) : Vous
payez sur la carte de crédit.
M. Tanguay : Il ne faut pas...
Sur la carte de crédit, là...
M. Laforest (Alain) : Bien,
vous le financez comment? Si vous n'allez pas sur le Fonds des générations,
vous le payez sur la carte de crédit.
M. Tanguay : Non, mais,
attendez là, il est important de voir que nos aînés au Québec, là, sont parmi
ceux qui souffrent le plus de la hausse du coût de la vie.
M. Laforest (Alain) : Ce
n'est pas ça que je remets en question. Vous le payez comment? Sur la carte de
crédit? Sur la dette?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
les fonds publics sont là. Nous, on revenait...
M. Laforest (Alain) : Il n'y
en a pas, de fonds publics, on est en dette.
M. Tanguay : Voulez-vous me
faire reparler du cadre financier de la dernière élection?
M. Duval (Alexandre) : Vous
seriez prêt à le financer à travers un déficit, c'est ce qu'on comprend.
M. Tanguay : On revenait à
l'équilibre budgétaire en 2027‑2028, de mémoire, là, dans le cadre financier
qu'on avait déposé.
M. Laforest (Alain) : Donc,
c'est sur la carte de crédit.
M. Tanguay : C'était
l'équilibre budgétaire que l'on revenait en 2027‑2028.
M. Duval (Alexandre) : Sur le
patient qui a été laissé abandonné à l'Hôpital Fleury, qu'est-ce que ça indique
sur l'état du réseau, selon vous?
M. Tanguay : Excessivement
préoccupant. J'ai lu avec attention, évidemment, ce reportage, cet article. On
voit qu'il y a eu plusieurs erreurs. Plusieurs erreurs ont été commises, ce qui
a donné ce résultat, là, excessivement malheureux et même dangereux, ça aurait
pu être plus dangereux. Il y a enquête, on va voir le résultat de l'enquête. Voilà.
M. Authier (Philip)
: The mayor of Montréal is issuing a plea for help to deal with the situation around Place
Dupuis because of many factors but including the asylum seekers that are
landing there. And she's asking both levels of Government, the Québec and the
federal Government, for aid
because the situation is barely
in control. What do you... Do you back her up? Do you support...
M. Tanguay
: Absolutely. I think that she's fully justified to voice these
requests. This is very important. There's a very, very human issue there. We
have to support and help the city of Montréal in their needs, in its needs to support these poor people. And I
think that... I hope that she'll have a favorable answer from Québec and Ottawa.
M. Authier (Philip)
: Mr. Legault's letter and now his opinion piece in the Globe
and Mail, do you think any of that is having an impact on getting Ottawa to talk to the States about the third...
M. Tanguay
: I think that Ottawa
must answer favorably, I think that it's important for every provinces to have
their fair share of these newcomers here, in Québec, in Canada, and I
think that it's a good thing for the federal level to answer favorably and
also, for instance, to provide Québec with the financial help that requires supporting all these people
with the public services, for instance, health care, education, and so on.
Mme Mignacca (Franca
G.) : I'd like to come back to something you
said earlier. Are you suggesting the Minister Fitzgibbon be relieved of his
duties? What exactly are you asking for?
M. Tanguay
: I think that being minister of the Economy, he can stay Minister of
the Economy, but for us it's crystal clear that he cannot continue as the
Minister responsible for the PME, «petites et moyennes
entreprises». François Legault must appoint a minister,
a full-time minister who will help our small businesses, for one. And, for two,
as well, with respect to the energy, Hydro-Québec and the importance of taking the time to develop a vision with
respect to the future of our... the development, future of our energy, I think
that he has, François Legault, as well, to appoint a full-time minister in
charge of developing that vision.
For Mr. Fitzgibbon,
these are details. He's the guy who's looking only on big deals. And small
businesses and taking time to... or investing time to think about the future
and our vision with respect to the energy, it's a waste of time. OK, we understand it, we know that this is
his position. We need to have, again, a full-time minister for our small
businesses and a full-time minister for our energy and responsible for Hydro-Québec.
Mme Mignacca (Franca
G.) : We're also hearing this morning that
only about a third of the social housing units that were promised were actually
built. What do you make of that?
M. Tanguay
: Clearly, it's not enough. CAQ Government, they are in their fifth year of Government, this is... You know,
they were denying the fact that there was a crisis with respect to «logement»,
apartments. There was a kind of connection with the reality within their fourth
year, when, for the first time, the Minister responsible for the Habitation
said that : Well, in certain region, there's a crisis, but not everywhere.
I think that, for many years now, everywhere there's a crisis with respect to
housing.
And social housing, when
you're not investing enough, you're adding pressure on the private sector. Now,
we have to make sure that these units, for which we have the money because
there's an agreement with the federal level, we will be able to restore and we
will be able to build new social housing. This is a priority, but we see this
is a very bad result, this is an «échec» from François Legault.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But Québec solidaire has been accusing
you of blocking their efforts to deal with the housing crisis and not seeing
the reality. What do you have to say to them?
M. Tanguay : I think that «ça
ne tient pas la route». I think that it's far fetched. I think
that Québec solidaire excuse very, very rapidly François Legault. You know, on certain
files, Québec solidaire is the principal ally to François Legault.
Mme Mignacca (Franca
G.) : ...on the housing file, specifically.
M. Tanguay :
On the housing file, the CAQ
Government, they are in their fifth year, they have the money coming from the
federal and also in Québec they have the money, they need to invest. They need
also to prioritize the construction of these social housing.
So, for Québec solidaire,
accusing the Québec Liberal Party once François Legault is in the Government
within its fifth year, I think that, again, Québec solidaire shows that they
are the premier ally to François Legault on this file and also on Bill 96.
They voted in favor of Bill 96. François Legault adores Québec solidaire.
Mme Henriquez
(Gloria) : Do you agree with Premier Legault
that Roxham Road should be closed?
M. Tanguay :
Sorry, excuse me?
Mme Henriquez
(Gloria) : Do you agree with Premier Legault
that Roxham Road should be closed?
M. Tanguay
: I don't think that it's the solution, clearly. I think that, even
if you are physically blocking the road, people will be coming elsewhere. I
think that we have to address the issues by : OK, we need to have
sufficient means to be able to take care of these poor people. Also, we need to
make sure that the other provinces are taking responsibility for their fair
share of these newcomers. And also, we have to be more efficient, on the
provincial but mainly also on the federal Government, to speed up the process
with respect to providing... for those who want to work, providing them with «permis
de travail». Thank you very much.
(Fin à 12 h 03)