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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le jeudi 23 mars 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

Le Modérateur : Bonjour et bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Prendront la parole ce matin Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, Joël Arseneau, les Îles-de-la-Madeleine, et notre porte-parole nationale du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon.

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Je suis heureux d'être avec mes deux collègues pour vous parler de sujets d'actualité. Mais il y en a un qui s'impose aujourd'hui, c'est la rencontre entre le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président américain Joe Biden.

Résumé des épisodes précédents. Au début de la session parlementaire, le Parti québécois est arrivé rapidement avec une motion ne demandant rien de moins que la fermeture du chemin Roxham. Depuis ce temps-là, l'ensemble des partis politiques se sont positionnés, ont réagi à notre proposition. Rappelez-vous que le gouvernement avait voté contre une motion du Parti québécois demandant la fermeture du chemin Roxham pour ensuite se raviser, demander à sa ministre de venir dire que c'était souhaitable. D'autres formations politiques avaient attaqué le Parti québécois, notamment certaines qui disaient que ce n'était pas un problème, que ça soit irrégulier, qu'il n'y avait aucune limite à la capacité d'accueil. Pourtant, il n'en est rien.

Je vous rappelle que cet enjeu, il est fondamental. Le premier ministre a indiqué très clairement, preuves à l'appui, qu'il comptait essentiellement sur la rencontre entre Justin Trudeau puis Joe Biden pour régler l'affaire. Sa dernière ligne de défense, son dernier argument, c'est qu'ils vont en parler et ils vont régler l'affaire. Mais, vous savez, il y a une façon de le vérifier au cours des prochains jours. Les questions seront posées au premier ministre Trudeau, au président Biden : D'abord, est-ce que cela faisait partie de l'ordre du jour? Ensuite, est-ce qu'on va le fermer?

Et, si ce n'est pas le cas, on revient rapidement à une réalité très dure pour le Québec. D'abord, c'est une démonstration que le Québec ne contrôle pas ses frontières, que l'immigration irrégulière fait en sorte que, seulement l'année passée, 40 000 personnes sont entrées de façon irrégulière au Québec, que notre capacité d'accueil est largement dépassée. Qu'est-ce que ça veut dire pour le Québec? Bien, accueillir dignement les gens, c'est les franciser, c'est les loger, c'est faire en sorte que les groupes communautaires aient les ressources nécessaires — et tout ça, on n'a pas ça présentement pour accueillir correctement les gens — c'est la capacité de vivre ensemble, selon des critères qui sont ceux établis par l'immigration.

Nous n'avons aucune, aucune confirmation que l'ensemble des personnes qui passent par le chemin Roxham sont véritablement des demandeurs d'asile. Vous savez qu'il y a des réseaux de passeurs qui sont liés au crime organisé, qui s'affichent, même parfois sur des taxis, «Roxham border», en disant : Bien, écoutez, c'est comme ça que ça se passe.

Puis les formations politiques n'ont pas toutes la même sensibilité sur cet enjeu. Au Parti québécois, nous vous réitérons notre position, qui est très claire : le chemin Roxham doit fermer. Il existe des points de passage réguliers. C'est une question d'équité également pour les gens qui font des demandes pour venir immigrer au Québec. Si on accepte que le chemin Roxham reste ouvert, on accepte qu'on bafoue les prérogatives du Québec de contrôler son immigration — je rappelle qu'on n'a toujours pas tous les leviers d'immigration — on accepte que, sans avoir eu aucun débat national là-dessus, la capacité d'accueil du Québec, ce n'est plus un enjeu, c'est illimité.

Alors, le message que je livre aujourd'hui au premier ministre François Legault : Lorsqu'on posera la question à Joe Biden et à Justin Trudeau, si le dossier n'est pas réglé dans les prochains jours, qu'est-ce qu'il vous reste pour faire respecter la frontière québécoise, pour faire respecter notre capacité d'accueil, faire respecter notre hospitalité légendaire? Comment on va faire pour franciser ces gens-là? Comment on va faire pour payer tous les frais reliés à l'hébergement? Comment on va faire pour aménager des classes dans plusieurs écoles? C'est un enjeu national qui est lié à la cohésion, à notre capacité d'accueil, notre capacité de payer.

Et même si on est les seuls à évoquer ces enjeux-là, on va continuer à le faire. Et, en matière de respect des personnes qui traversent, je pense que la meilleure attitude est la nôtre : respecter le fait que les personnes qui doivent traverser ici doivent être accueillies dans de bonnes conditions, et ce n'est pas le cas. Un groupe parlementaire devait le dire. Ça a été nous, et nous continuons de le dire. Mais là, on est rendu au jour où c'est là que ça se passe. Qu'est-ce qui va arriver si le chemin reste ouvert? Bien là, le premier ministre québécois aura de sérieuses questions à se poser, et on sera là pour lui rappeler quelles sont les conséquences pour le Québec d'accueillir un nombre important de demandeurs d'asile, bien au-delà de notre capacité.

Et je vous annonce déjà qu'on va revenir très prochainement, parce que ça s'ajoute sur les seuils d'immigration que va nous imposer le gouvernement fédéral avec son projet du siècle...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Initiative du siècle, oui.

M. Bérubé : ...initiative du siècle, une initiative qui devient un projet qui va devenir réalité. Écoutez, ce n'est pas rien, j'ai vu hier, sur Twitter, le conseiller spécial du premier ministre, M. Gobeil, évoquer qu'au Canada, l'an dernier, 1 million de personnes, 1 million de personnes se sont jointes à ce pays. Écoutez, quand on est rendus dans ces chiffres-là, il y a des sérieuses questions à se poser sur le Québec. On est à la croisée des chemins, soit qu'on décide de tout accepter soit qu'on décide de poser les questions nécessaires et de poser des gestes, et c'est ce qu'on va faire.

Maintenant, si vous le voulez bien, notre porte-parole nationale, Méganne Perry Mélançon, va vous parler d'un tout autre sujet qu'elle maîtrise beaucoup mieux que moi.

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Merci. Merci, Pascal. Bonjour, tout le monde. Il y a beaucoup de sujets d'intérêt, justement, aujourd'hui, mais j'avais envie de porter ce message-ci, un dossier qu'on a vu apparaître à Radio-Canada dans un reportage et qui fait état de l'accueil des enfants à besoins particuliers dans les CPE. On sait que l'accès est difficile pour chaque parent qui veut donner une place à son enfant en service de garde, mais c'est tout autant... plus difficile quand on a un enfant qui a besoin d'être accompagné, d'avoir un ratio un pour un, d'avoir une éducatrice qui passe plusieurs heures avec cet enfant-là et son groupe.

Donc, souvent, bien, le ministère de la Famille va réviser à la baisse les diagnostics, les recommandations des professionnels de la santé, qui vont donner un certain nombre d'heures d'accompagnement, et, faute de subvention, de financement qui est accordé à cet accompagnement-là, des enfants à besoins particuliers, eh bien, l'éducatrice va se retrouver à en avoir beaucoup trop à sa charge. Ça crée de l'épuisement, ou sinon, bien, le parent n'est pas du tout capable de placer son enfant en CPE.

Donc, ce qu'on demande, c'est vraiment une bonification de la subvention pour les enfants handicapés, mais également qu'on tienne compte des diagnostics des professionnels de la santé. Ils sont là pour une raison. Ils ont une expertise, ils sont habitués de travailler avec le CISSS, avec les CPE, qui ont eux aussi des compétences, et il faut qu'on puisse avoir un service qui est personnalisé.

Donc, notre inquiétude, quand on voit le ministère qui veut centraliser la liste d'attente en 2024 : évidemment qu'on est content de voir qu'on va prioriser les enfants à besoins particuliers, mais il faut s'assurer d'avoir encore cette flexibilité-là sur le terrain de tenir compte des partenariats entre les CISSS et les CPE, parce qu'il y en a qui ont déjà plus d'habitude à traiter de... — c'est une expertise, justement, là — à traiter ou à soigner, là, ces enfants-là. Puis c'est toujours dans l'optique d'avoir la meilleure intégration possible pour ces enfants qui vont toujours avoir besoin de soins particuliers. Puis, une fois qu'on quitte les centres de la petite enfance, bien, il va falloir être le plus en moyens de, justement, pouvoir s'intégrer le mieux possible. Donc, c'est toujours avec cette attention-là qu'on traite le dossier, puis on espère avoir la même sensibilité de la part du ministre et du gouvernement pour aller chercher le financement nécessaire et tenir compte des diagnostics qui sont posés sur le terrain. C'est vraiment important. Donc, voilà.

M. Denis (Maxime) : Sur Airbnb, on s'attend à quoi de la rencontre de Caroline Proulx ce midi? Quel ton on doit avoir envers ce géant-là?

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Oui, bien, j'étais... justement, j'ai participé aux travaux de la commission, bien, l'étude détaillée du projet de loi sur l'hébergement touristique. Puis on n'a pas entendu, d'ailleurs, Airbnb en audience publique. On a eu des rencontres en privé, très peu... On avait très peu d'espoir, justement, qu'il y ait une participation accrue aux travaux. Et c'est là qu'on réalise que c'était, oui, dans la cour de la ministre du Tourisme. On aurait dû profiter de l'étude détaillée pour serrer la vis à Airbnb, alors qu'on a entendu une ministre qui jetait ça dans la cour de ses collègues, aux Affaires municipales, et tout ça. Mais on avait l'occasion de le faire, serrer la vis à Airbnb. On a proposé plusieurs solutions à la ministre durant les travaux. On a demandé notamment à ce que, par défaut, on applique... qu'on ne puisse pas autoriser la location dans les résidences secondaires, là où il y a des taux d'inoccupation dans les municipalités, là, de 3 % et moins. Donc, on aurait voulu qu'il y ait un peu plus d'emphase mise là-dessus.

Et évidemment que ça pose aussi une question... des enjeux de sécurité, de conformité lorsqu'on est dans l'hébergement illégal. Donc, oui, sécurité, conformité, mais il ne faut pas oublier que ça a une énorme pression sur le marché locatif. On en a parlé abondamment, de la crise du logement, et puis Airbnb est un gros morceau sur lequel s'attaquer. On aurait souhaité que ça se fasse déjà en 2021.

Maintenant, on est devant une future rencontre avec des attentes moyennement élevées, parce qu'on connaît un peu la dynamique et les mécanismes d'Airbnb, qui ne veut pas avoir à participer ou de contraindre sur ces plateformes, ne veux pas avoir à être imputable non plus de l'affichage des numéros d'enregistrement des exploitants. Alors, je pense qu'il faut les rendre imputables, et c'est ce qu'on va souhaiter de la rencontre.

M. Bérubé : Si tu permets, chère collègue, je vais compléter. J'ai été ministre du Tourisme dans le gouvernement de Mme Marois, et, en 2013, j'avais été le premier à annoncer la volonté de fermer carrément les unités d'hébergement à courte durée. Rappelons-nous que, dans l'épisode d'Uber, les lobbyistes ont eu un accès privilégié au Parti libéral du Québec et à la CAQ. Les seuls qui ont défendu l'industrie du taxi traditionnel, c'est le Parti québécois. D'ailleurs, il n'y a pas une fois où je prends un taxi qu'on ne me le rappelle pas. Là, ils ont dépêché deux lobbyistes. D'abord, j'aimerais ça savoir qui sont ces lobbyistes. Est-ce que ce sont des anciens du gouvernement du Québec, des anciens qui ont gravité autour de l'Assemblée nationale? Si vous l'apprenez, ça m'intéresse.

Je vais vous dire une vérité toute simple que... — j'ai entendu le point de presse de la ministre lundi, et puis je lui ai reparlé à l'extérieur de l'Assemblée nationale récemment : Si un consommateur peut trouver en quelques clics des centaines d'offres sur le territoire du Vieux-Montréal qui sont illégales, je pense que les enquêteurs sont capables de faire la même chose. Les postes d'enquêteurs, il en existe à Tourisme Québec, là. Je suggère bien humblement qu'ils vont s'autofinancer. Vous identifiez l'unité, vous donnez l'amende, vous le faites fermer, c'est terminé. On les fait un après l'autre. En un après-midi, là, on peut en faire pas mal. Imaginez, en quelques semaines, une unité spéciale qui commence maintenant, et ça va être terminé dans le Vieux-Montréal.

Ceci étant dit, il y a d'autres plateformes, autres qu'Airbnb, qui font affaire dans le Vieux-Montréal, ce n'est pas les seuls...

M. Arseneau : Et ailleurs au Québec.

M. Bérubé : ...et au Québec, et dans nos petites municipalités aussi. Moi, j'ai été surpris de voir dans un village, ma circonscription, qu'il y en avait plusieurs. Ce n'est pas interdit. Quand, au Tourisme, je posais la question à des gens : Pourquoi vous aimez l'expérience Airbnb?, la raison, c'est que les gens disent : J'aime me sentir un citoyen de la ville au lieu de me sentir un touriste. C'est parfaitement légitime. C'est une offre qui fait en sorte qu'il y a des gens qui choisissent de venir au Québec, et, si ce n'était pas le cas, ils ne viendraient pas. C'est ça, la vérité.

Ceci étant dit, si c'est illégal dans l'arrondissement historique du Vieux-Québec, par exemple, ou dans le Vieux-Montréal pour des raisons évidentes de vivre ensemble, de nuisance, de bruit, tout ça, faites appliquer la loi. Si la ville de Montréal, elle a un rôle à jouer dans la conformité des bâtiments, sécurité incendie, tout ça, ça, c'est normal, mais je pense que Tourisme Québec a tout ce qu'il faut pour bien identifier le problème. Vieux-Montréal, engagez, je ne sais pas, moi, un certain nombre d'enquêteurs. Je peux même... Avec mon téléphone, là, en 15 minutes, je peux les identifier puis leur donner les adresses. Prenez votre calepin, on part. Je veux dire, c'est juste ça, l'affaire.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce qu'une partie du problème, ce n'est pas de, justement, déterminer qui est responsable de ça? Je veux dire, comme, là, vous, vous dites : Tourisme Québec aurait les moyens de ça, mais on entendait qu'avec l'ajout du certificat sur les annonces, ce serait la responsabilité de Revenu Québec. Puis là on se pose la question de...

M. Bérubé : Bien, la certification, dans le domaine de l'hôtellerie, c'est Québec. La certification, c'est Québec. Quand vous allez dans un hôtel puis vous voyez un panneau à l'entrée avec des étoiles, avec une certification...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : ...

M. Bérubé : Oui, mais c'était Québec, c'était Québec qui décidait de ça. Alors, moi, je pense, au gouvernement du Québec, Tourisme Québec, tout le monde a à y gagner. Avoir une offre touristique qui est légale, qui est sécuritaire, qui est adaptée, on gagne.

M. Robillard (Alexandre) : ...vous concluez que ce n'est pas la ville de Montréal qui était responsable de s'assurer qu'il n'y avait pas d'hébergement illégal dans le Vieux-Montréal?

M. Bérubé : Bien, avec les règlements flous... en fait, la collaboration floue entre Tourisme Québec, la ville de Montréal, ils ne se retrouvent pas puis ils sont partie prenante de l'entente. Imaginez pour le public puis pour les consommateurs.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que la proposition législative, là, que Mme Proux évoque, elle devrait préciser les rôles? Puis, selon vous, ça devrait être quoi, les rôles?

M. Bérubé : Moi, je suis d'avis que le gouvernement du Québec, de façon générale, que ce soit Tourisme Québec ou Revenu Québec, a tout ce qu'il faut pour agir. C'est ma prétention.

Mme Plante (Caroline) : Sur le chemin Roxham, M. Bérubé, s'il y a du mouvement, c'est grâce au Parti québécois?

M. Bérubé : S'il y a du mouvement, c'est souhaitable. On en a parlé, le gouvernement du Québec n'avait aucune position là-dessus. Le 2 février dernier, notre motion, on en a parlé. Qu'est-ce que ça a fait? Ça a forcé le gouvernement du Québec à établir une position. La position était celle de la ministre Fréchette, sa position très personnelle, elle pense ça pour vrai. Le gouvernement du Québec lui a dit : Non, non, non, vous retournez en point de presse, puis vous dites finalement que ce n'est pas notre position. Ça a eu du bon, ça a forcé le gouvernement du Québec à en faire un enjeu, qui, lui, a communiqué avec le gouvernement canadien. Là, on va voir si c'est rendu à Justin Trudeau. On va voir si ça a été discuté et si ça se réalise.

Mais, au-delà de tout ça, l'idée, ce n'est pas d'avoir raison, c'est de faire en sorte qu'on ferme ce chemin-là. Moi, je le dis. Est-ce que d'autres formations politiques vont se joindre à nous? C'est souhaitable. Je suis allé au débat dans Saint-Henri—Sainte-Anne. J'ai entendu à deux reprises le nouveau porte-parole en matière d'immigration dire devant témoins, je cite, là : Jamais, jamais, jamais il ne faut fermer le chemin Roxham, après avoir dit exactement le contraire à l'émission de Masbourian le matin.

Est-ce qu'il est souhaitable de fermer le chemin Roxham? Oui. Pourquoi? C'est irrégulier, c'est non sécuritaire, il y a eu des décès, il y a des passeurs. Pour toutes ces raisons-là, ce n'est pas souhaitable, puis des raisons d'équité avec les gens qui font des demandes régulières. Je ne suis même pas sûr que tous les partis de l'Assemblée nationale s'entendent pour fermer le chemin Roxham. Moi, je peux vous dire c'est quoi, les conséquences : le nombre de classes qu'il faut aménager, ce n'est pas simple, là, la francisation, le réseau de la santé, il y a des femmes enceintes, et tout ça. C'est 40 000 l'an dernier, puis ça va continuer de monter parce que le chemin, il est bien adapté à avoir un flot continu.

Est-ce que c'est tabou de dire ces choses-là? J'espère que non. Est-ce que nous, on aurait moins de considération pour le sort de ces demandeurs d'asile parce qu'on dit des vérités qui sont, par exemple : les groupes communautaires nous le disent? On le dit à Québec solidaire, qui sont près de nous autres, ils ne nous croient pas, ils le font pareil. Ils nous le disent : On n'est plus capables d'accueillir, on n'a pas les ressources. Qui est le plus conséquent avec la capacité d'accueil? J'aime notre position, en phase... qui est en phase avec celle des Québécois.

Mme Plante (Caroline) : Donc, est-ce que vous estimez que, sans le Parti québécois, on n'aurait pas autant cheminé dans ce dossier-là?

M. Bérubé : C'est une évidence. Qui a amené ce sujet-là en motion? Qui a questionné? Qui a eu à subir les démonstrations de vertu de certains en disant : Nous, on a du coeur, nous, on est prêts à accueillir, il n'y a aucune limite, versus ceux qui disent : On veut accueillir dignement les gens, voici notre capacité d'accueil? On n'a jamais eu de débat là-dessus, au Québec, puis il faudrait accepter ça. Je laisse les Québécois trancher là-dessus.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que c'est ces migrants-là qui font déborder nos services publics?

M. Bérubé : Dans le réseau communautaire, oui, présentement, oui, dans le réseau scolaire également, le nombre d'écoles. Vérifiez avec ce qu'on appelait la Commission scolaire de Montréal combien d'écoles sont à aménager. La planification régulière, c'est en fonction de l'immigration, c'est être capable de voir les seuils arriver. D'ailleurs, on aura un débat sur les seuils bientôt. En arrivant au gouvernement, la CAQ proposait 40 000 immigrants par année. C'est rendu 50 000, ils n'ont jamais reparlé du 40 000, qui est le même seuil que sous Jean Charest et Philippe Couillard, avec l'initiative du siècle...

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Oui, l'initiative du siècle...

M. Bérubé : ...jusqu'à 100 000. Puis là on va accepter ça. Je vous annonce qu'on aura aussi ce débat-là.

Le gouvernement du Québec, qui s'en remet tellement au gouvernement fédéral en disant : Oui, mais on compte sur Justin Trudeau, alors, après avoir demandé de tweeter... Finalement, il ne l'a pas fait. Avez-vous vu passer le tweet? Le premier ministre, sa position, c'est de demander au premier ministre canadien de tweeter. Il ne l'a pas fait. Et là c'est : Parlez-en au président américain. Ça va se vérifier rapidement s'il le fait. Et, si on réalise, au départ du président américain, que, finalement, rien ne change, qu'est-ce que va faire le gouvernement du Québec? On reviendra vous en parler.

M. Duval (Alexandre) : Sur Optilab, M. Bérubé... bien, M. Arseneau...

M. Arseneau : J'aimerais me prononcer là-dessus. Ça justifie ma présence ici avec vous ce matin.

M. Duval (Alexandre) : Merci d'être là. Qu'est-ce qu'on fait à partir de maintenant, sachant que la centralisation des tests en laboratoire, clairement, ne donne pas les résultats escomptés?

M. Arseneau : Nous, on a demandé une enquête de la Vérificatrice générale sur l'ensemble de l'oeuvre d'Optilab, parce que ce qu'on nous avait promis avec ces centralisations-là, c'étaient des gains sur le plan budgétaire, financier, des gains d'efficacité, et c'est exactement le contraire qui se fait. On a ouï-dire que ça coûte beaucoup plus cher avec une efficacité qui, aujourd'hui, est démontrée, notamment, là, grâce à des sonneurs d'alerte, là, qui nous démontrent qu'il y a des tests de laboratoire qui pourrissent dans des congélateurs depuis deux ans. Il y a des délais qui sont dépassés de l'ordre de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. Ça met à risque la santé des gens, voire leur diagnostic, donc le pronostic, donc le traitement. Ce sont les médecins maintenant qui dénoncent cette façon de faire.

On a demandé il y a quelques semaines que l'on décentralise les tests de laboratoire, et on pense encore que c'est la meilleure chose à faire, mais là, ce qu'on voit, c'est que la gestion de l'ensemble du système a des ratés absolument innommables. Et c'est pour ça qu'on se dit qu'après six ans... Et je vous indique qu'Optilab ne rend pas de compte à personne, c'est une espèce d'État dans l'État dans le réseau de la santé, et il est temps que l'on regarde comment ça fonctionne, et qui dirige, et comment ça se passe, et quelles sont, justement, les pratiques aujourd'hui qui mettent à risques la santé des gens.

M. Bellerose (Patrick) : ...ce matin qu'il y a une garderie insalubre qui a pu demeurer ouverte pendant une dizaine d'années. Que doit faire la ministre de la Famille à ce sujet-là?

Mme Perry Mélançon (Méganne) : Oui, bien, c'est sûr que ça pose des sérieuses questions, de voir qu'on a... que ça a pris tout ce temps-là. Puis, sur une dizaine d'années, bon, on est toujours inquiets de la sécurité puis de la santé des touts-petits. On est inquiets aussi de voir la volonté du gouvernement du Québec de convertir, justement, des places privées en places subventionnées, parce qu'on se pose plein de questions, justement, sur l'état de ces services-là. 5 200 places, donc, nous, ce qu'on pense, c'est qu'évidemment il aurait fallu faire ce virage-là dans les CPE en créant des nouvelles places puis en renforçant le réseau. Donc, je pense que ça pose beaucoup de questions. Puis même, on disait, sur le plan financier, il y en a beaucoup qui se sont mis beaucoup d'argent dans les poches avec le secteur privé dans le temps... oui, dans le temps des libéraux, mais il faut dire que la CAQ est en train de reprendre un peu cette même approche. Donc, je pense que, oui, nos inquiétudes...

M. Bérubé : Et, si vous permettez, qui seront les gagnants? Qui passera du privé au public? Comment on va les sélectionner? Les libéraux, c'est uniquement dans la région de Montréal puis uniquement dans la région du Parti libéral. Comment on va sélectionner? C'est quoi, le processus? Dans quelle région? Parce que c'est le rêve de beaucoup d'organisations privées de se faire convertir, très payant. Donc, sans évoquer le triste épisode de l'époque Tomassi, j'aimerais avoir des assurances sur comment va se faire la sélection, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises, des entreprises qui vont lever le bras puis vont dire : On aimerait ça, nous. Moi, j'ai une garderie privée dans ma circonscription, privée, privée, là, à Mataine, qui voulait ça, avoir un 80 places financées. Je sais ce que ça vaut. Ce n'est pas arrivé. Mais là c'est 5 200, la cible dans le budget. Qui seront les heureux élus? Quelle région? Pourquoi? Quels critères? Qui va décider? Je lance ça dans l'univers et aussi au ministère de la Famille.

M. Bellerose (Patrick) : Sur la situation dénoncée ce matin, est-ce que le ministère doit faire enquête pour s'assurer que la prochaine fois qu'il y a des drapeaux rouges qui sont agités, on agit plus rapidement pour révoquer le permis?

M. Bérubé : Bien, ils ont des plaintes. Je veux dire, les parents sont rapides à faire des plaintes, là, ils écrivent au ministère, ils nous écrivent à nous. Je veux dire, les gens sont alertes là-dessus, là, les parents veulent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants, ils ne tolèrent pas. Il y a quelqu'un qui a dit qu'il n'aurait même pas amené son chien dans cet endroit-là. J'ai entendu ça ce matin sur une radio privée.

M. Bellerose (Patrick) : ...si on a averti le ministère et que le propriétaire a pu garder son permis aussi longtemps, c'est le ministère qui a failli?

M. Bérubé : Inspection, action, réaction.

Mme Greig (Kelly) : How high of a priority do you think it is for the federal Government to revise the Safe Third country Agreement with Biden's meeting?

M. Bérubé : It's a national matter. It's the day for the Roxham road, a matter for Québec. Since we don't run our border, the federal Government is in charge. So, at the beginning of February, Parti québécois was the first to ask to close Roxham Road. Then, the Government of Québec decided to have a position. First, they were against closing Roxham Road. Then, they changed their mind. Now, they're in favor. You have other parties, like Québec solidaire, their position is: no limit, 40,000, 50,000, 500,000, it doesn't matter because we have heart. But you know what? We have heart as well. We want to respect those people, we want to make sure they have school, daycare, health services, able to learn French, housing. This is how we are responsible of those people who dream of a better life here, in Québec. But it doesn't work that way. People cross the border at Roxham Road why? Because it's easy, because when they cross the border, we look in another way, because you have the mob involved, having some big bucks helping people to cross the border. Some people died on their way to Canada. So, this is what it's all about.

And, last thing, Premier Legault said that our only hope is that Justin Trudeau is going to talk about this issue with President Biden and they're going to solve it. In a few hours, we're going to be fixed on this matter. And, if it doesn't happen, what's going to happen with Québec? They accept it? You're going to be back in a few days to make sure that people understand what are the consequences for Québec of not controlling our border and our immigration as well.

Mme Greig (Kelly) : What's the incentive, though, for the Americans, for President Biden to change it?

M. Bérubé : Not that much. They have a lot of pressure on the south border with Mexico. So, I don't think it's a real matter for the U.S. because they have a crisis on the south border. So, it's not that important for them. So, this is why I'm pretty surprised that Premier Legault say that: I'm pretty sure they are going to understand our position and they're going to make sure that we close the Roxham Road. I'm not that optimistic. But I'm going try to be as more optimistic that I can be. I'm going to be pretty attentive to the press conference, when the journalist is going to ask Mr. Trudeau: Did you talk about that matter? Yes, OK. Mr. Biden, did you talk about this issue? A little. Did you decide to do something? We don't have an agreement on this. That's what we said since the beginning, since the get-go: Don't trust them, it's not a matter for them, it's not a matter for Justin Trudeau.

So, Québec doesn't control this border and it's a matter for a lot of Quebeckers. I suggest that more than three quarters of Quebeckers have a position, and that's exactly the same position that we have in the Parti québécois. And we're the only ones putting pressure to close Roxham Road. And we feel that it's the best way to welcome with dignity people who decide to come here.

Mme Henriquez (Gloria) : On Airbnb, do you suggest that there's a more proactive approach and that we send inspectors to look for illegal...

M. Bérubé : I'm going to start, then, Méganne, if she wants to...

Mme Henriquez (Gloria) : Yes.

M. Bérubé : Well, if the customer can easily find illegal offers in Old Montréal, I can do this in a few minutes with my iPhone, I guess that people in charge of looking those illegal offers can find those offers as well. So, that's pretty easy. Minister of Tourism, and I used to be the Minister of Tourism, has the power to hire some people doing inquiries, going to the address: You're illegal, this is what you have to pay, and you close the place. And this is a notice that you're going to have on your door: If you keep doing this, it's going to be pretty expensive for you. So, you shut that offer right now on the Web and everywhere else. So, this is the way we should act. So, it doesn't matter... is it Montréal? Is it Minister of Tourism? I guess the Minister of Tourism, the Government of Québec was in charge of getting taxes, can do the job if they want to. We want them to do that.

As-tu quelque chose à ajouter, Méganne?

Mme Perry Mélançon : Well, yes. Hi! If we go back to the studying of the Bill 9, I think, the Loi sur l'hébergement touristique, we had the chance to make measures, to put very… pressure on Airbnb, and we didn't do it because Minister of Tourism, Caroline Proulx, was saying that: This is not my responsibility, I'm here to provide, to offer tourism, not to put sanctions on the platforms or anything. So, she was putting the problem on another colleague's shoulders. And now she's in front of a big situation, and it's not taken control of. So, we were asking for more... for solutions «en amont», before having to give sanctions or anything. We could unauthorize housing tourism lodging in municipalities where «le seuil», the percentage of inoccupation is very low, the rate. We should do something to control the tourism lodging to reduce pressure on the market of housing, «la crise du logement». So, that's why we are a little bit skeptical of the meeting that is going to have between those two, because the problem is there. We could put something more secure in the law, and we haven't done anything, so…

M. Arseneau : If I may add my two cents, because your question is very interesting. Should the Government crackdown on illegal housing? It's exactly the same question that we are asking about, you know, the Far West in the taxi industry. It's like liberalizing the industry led to anyone can be a taxi driver without having his license. If it's the same in lodging, why wouldn't it be the same in opening a restaurant or doing all sorts of businesses? And how equitable is it for the taxpayer or for the businessperson who asks for the licenses, pays for the licenses, accepts to be audited so many times during the year and, you know, giving, of course a part of his revenue to Revenu Quebec, you know, and abides by the law? And the more you abide by the law, the more, you know, the Government officials will be on your back, because you have to respect a certain number of rules. And why would the Government not, you know, try and preserve that system and say: Well, you know, we're going to make sure that everyone respects the rules? And turning, you know, the other way, saying: Well, we can't find them, Pascal just mentioned that you can find them. If clients can find the illegal housing and the Government can't, how logical is this? You know, you need, in the first place, political will to solve a problem, which is also a problem of, you know, revenue that escapes the Government and inequity between people who are doing things legally, respecting the rules, and those who aren't, encouraged by an international platform that makes money off of the Government and off of the Québec people.

Mme Henriquez (Gloria) : Am I hearing that Mme Proulx has a track record of sort of letting these… this corporation at least or all of the lodging corporations just like off the hook, and now she needs to step up?

M. Bérubé : About lobbyists, yes, about lobbyists, we have to remember, in the cab industry, they were pretty open mind to lobbyists in the Uber, by example. So, I want to know who are those two lobbyists having an encounter with a minister today. It's an important matter for us. So, maybe we're going to find out about this. Thank you very much.

(Fin à 9 h 23)

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