(Huit heures quarante et une minutes)
M. Beauchemin : Bonjour, bonjour.
Ce matin, je veux vous parler de deux choses. Le premier point que je veux
mentionner, c'est : les prévisions économiques qui ont été utilisées hier
à Ottawa font juste mettre en lumière le fait que — la semaine
dernière, je vous l'avais souligné — le ministre des Finances a des
lunettes roses pour la prévision économique, là, au Québec. Dans le budget, la
semaine dernière, le ministre utilisait une croissance au Canada de 0,8 %.
Hier, la ministre des Finances nous a mentionné que la croissance sera de
0,3 %. Donc, extrêmement optimiste, la semaine dernière, je l'avais
mentionné. C'est les prémisses de base mêmes du budget, là, qui sont en
questionnement.
L'autre point que je voulais mentionner
aussi, c'est la transition verte. Bien, écoutez, on avait un avantage
stratégique, au Québec. Il n'y a pas si longtemps, aux États-Unis, il y a eu le
Inflation Reduction Act, 391 milliards de dollars résolument vers la
transition verte. Hier, à Ottawa, 80 milliards de dollars résolument
vers la transition verte. La semaine dernière, nous, ici, là, rien. Donc, on
avait un avantage stratégique, les décisions qui ont été prises il y a 50 ans
nous ont mis de l'avant vers cet avantage stratégique là. Tranquillement, pas
vite, on est en train de perdre de la glace là-dessus. Donc, je trouve que c'est
vraiment triste de voir que la vision de la CAQ pour la transition énergétique,
la transition verte, n'est pas au même niveau que la compétition qu'on a
alentour. Et voilà.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que... Terre-Neuve pourrait utiliser, entre autres, demander — parce
que ça a déjà été évoqué, là — le fameux câble pour amener de l'énergie
de Churchill Falls pour la vendre aux Américains et que ça ouvre la porte à ça,
là, c'est-à-dire de ne plus utiliser le réseau d'Hydro-Québec pour aller vendre
de l'énergie.
M. Beauchemin : C'est clair
que cet avantage stratégique là qu'on avait est maintenant menacé. Le 80 milliards
de dollars va aller vers les projets les plus structurants pour l'ensemble de l'économie.
Nous, c'est évident que c'est essentiel, ce qu'on demandait, c'est une
commission nationale pour que tous les joueurs puissent mettre leur grain de
sel dans cette décision-là, à savoir barrages, pas barrage, éolien, solaire, mais
c'est important qu'on ait toutes les données pour prendre les meilleures
décisions possible. Puis ce n'est pas une décision qui se prend, là, dans un
bureau, par le ministre Fitzgibbon, par lui-même, tout seul, sans consultation
nationale. C'est extrêmement important parce que, justement, vous l'avez
mentionné, il y a certains de nos avantages stratégiques, là, qu'on est en
train de perdre, notre géoposition peut être contournée. Le 80 milliards de
dollars... Au minimum, on va s'attendre à ce que le gouvernement de la CAQ
aille chercher notre dû, approximativement, là, 80 milliards de
dollars. Il faut qu'on ait toute l'info pour prendre la bonne décision, ça fait
que, donc, la commission nationale a de plus en plus son importance dans cette
filière-là.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
je comprends que ce que vous disiez tout à l'heure, c'est que la CAQ devrait s'inspirer
de ce que... des politiques vertes de Justin Trudeau, c'est ça?
M. Beauchemin : Bien, la CAQ
nous a parlé, la semaine passée, de 1,4 milliard de nouveaux dollars qui
viennent de la bourse du carbone, qu'on aurait pu vous dire en octobre quel
aurait été le montant. Donc, ce que je veux simplement dire, c'est qu'il n'y a
rien qui a été annoncé, pendant que, tout partout alentour, la compétition vers
la transition verte la plus efficace pour moderniser nos économies s'est
enclenchée de façon très solide. Puis nous, malheureusement, bien... la
transition verte, pour le gouvernement, ne semble pas être une priorité si
significative que ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Ça
prendrait combien en transition verte, au Québec, là, pour être dans la parade?
M. Beauchemin : Si on prend
juste une proportion de ce que le gouvernement a mentionné hier à Ottawa, par
rapport à notre poids de la population du Québec au Canada, on pourrait parler
d'à peu près ce 20 milliards là d'argent du fédéral. Mais moi, ce que je
veux dire, c'est, au Québec, en tant que tel, comment se fait-il qu'on ne peut
pas être plus visionnaire avec ça? On devrait donc faire des investissements
plus significatifs que simplement ce qui a été mentionné par la bourse du...
M. Bergeron (Patrice) : Mais
en respectant cette proportion-là justement...
M. Beauchemin : Pardon?
M. Bergeron (Patrice) : En
respectant cette proportion-là, combien le gouvernement du Québec devrait
investir, là, en miroir de ce que le fédéral fait, par exemple? Est-ce qu'on ne
pourrait pas estimer une valeur de ce que le gouvernement du Québec devrait
mettre, là, dans un plan qui serait à peu près équivalent?
M. Beauchemin : Bien, nous,
on avait des idées, au niveau du développement de notre panier d'énergie, si je
peux l'exprimer comme ça, que ce soit l'éolien, que ce soit le solaire, que ce
soit l'hydroélectrique, que ce soit la biomasse, puis très spécifique aussi, au
niveau de l'hydrogène. Il y avait des enveloppes qui avaient été mentionnées,
de chiffres gigantesques, d'une centaine de milliards de dollars. Je pense que
ce qu'il est important de juste réaliser, c'est le nombre d'années aussi sur
lequel on veut faire cette transition-là. Moi, je pense que, plus rapidement,
le chiffre pour le Québec pourrait être accompagné exactement du même genre de
chiffre que ce que le gouvernement fédéral a mentionné hier.
Mais, exactement, est-ce qu'on a chiffré
exactement l'ensemble de tous les projets? C'est certain qu'on va avoir des
projets. Notre objectif, c'est d'aller voir justement Ottawa et de faire en
sorte qu'on dit : Voici tous les projets qui vont être faits, pour avoir
les 20 milliards le plus rapidement possible et, au Québec, avoir aussi
notre argent à mettre au...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans
cette transition énergétique là, est-ce que, de la même façon que le fédéral,
le gouvernement du Québec doit le mettre sur la dette, doit faire des budgets
lourdement déficitaires pour investir dans la transition maintenant?
M. Beauchemin : C'est une
très bonne question. Je pense que ce qui est important aussi, comme n'importe
quel programme que le gouvernement veut faire... le gouvernement se doit de
trouver la source de financement, si c'est de l'endettement, la plus optimale
possible. Que ce soit la transition verte ou un programme de baisses d'impôts,
là, O.K., ce qu'il est important de faire, là, c'est de financer au moindre
coût le nouveau programme. D'aller financer avec l'endettement bancaire,
obligataire, c'est probablement ce qu'il y a de plus optimal. D'aller financer
à même les contributions du Fonds des générations, qui est au double du coût,
ça n'a juste aucune raison financière d'être pris, comme décision.
M. Laforest (Alain) : M. Fortin,
est-ce que Christian Dubé va réussir à faire descendre les syndicats du poteau
avec son projet de loi aujourd'hui?
M. Fortin :Bien, la question qui se pose, c'est est-ce que Christian
Dubé veut faire descendre les syndicats, comme vous dites, là, du poteau lors
de son projet de loi aujourd'hui? La question se pose. Je ne le sais pas, mais
moi, la question qui est plus importante pour moi, c'est est-ce que son projet
de loi va réussir à avoir un impact sur la qualité des soins que les Québécois
reçoivent? C'est la question qu'on doit se poser, que tout le monde, que tous
les intervenants en santé, que tout le monde qui est concerné par le projet de loi
doit se poser. Est-ce qu'on va être capable d'offrir un meilleur service à la
population?
Ça fait cinq ans que le gouvernement de la
CAQ nous dit : C'est ça qui m'intéresse, c'est les services à la
population, ne parlez pas de réforme. Il ne voulait pas utiliser le mot
réforme, c'est un mot qui était proscrit. Là, aujourd'hui, on nous arrive avec
une super réforme, avec un immense projet de réforme de structure. Alors, c'est
pas mal contradictoire, puis ce que je vois, surtout, dans... puis là on verra
le projet de loi, là, dans quelques heures, mais ce que je vois, surtout, c'est
qu'au cours des dernières années la CAQ avait des pouvoirs à travers des
projets de loi qui avaient été adoptés par le précédent gouvernement, qu'ils
n'ont même pas utilisés. Quand on nous parle aujourd'hui d'envoyer des
spécialistes en région, tout le monde va s'entendre que c'est une bonne chose
d'envoyer des spécialistes en région, mais le projet de loi n° 130 leur
permettait exactement de faire ça, c'était une des avenues que la réforme
initiale, là, la dernière réforme voulait mettre de l'avant. Alors, en mettant
tous ces pouvoirs-là de côté, que ce soit pour les médecins de famille, que ce
soit pour les spécialistes en région, en nous disant : Nous, on ne veut
pas toucher aux réformes, puis, aujourd'hui, changer complètement de cap, je
pense qu'il envoie un message plutôt contradictoire.
M. Carabin (François) : M. Fortin,
payer 430 $ en frais d'hébergement comme au CIUSSS de l'Estrie, c'est
légal, mais est-ce que c'est normal?
M. Fortin :Bien, je vous dirais qu'en lisant cette histoire-là il y a
deux choses qui nous apparaissent évidentes : le montant est excessif, le
montant de 430 $ est excessif, mais ce qui est surtout choquant, et ce
n'est pas unique à l'Estrie parce qu'on a des cas de comté, là, des cas de
circonscription qui nous sont rapportés qui sont exactement dans cette
avenue-là, c'est qu'on dit aux gens : On vous offre une place en CHSLD à
50 kilomètres, 60 kilomètres, 70 kilomètres de chez vous, là où
vos proches ne pourront pas vous visiter quotidiennement, là où vous ne serez
pas dans votre communauté, là où votre soutien communautaire ne sera pas au
rendez-vous, parce que c'est la seule qu'on a, parce que c'est celle qui fait
l'affaire du réseau de la santé à ce moment-là, et, quelques jours plus tard,
on est capable d'offrir une place à 5 kilomètres, 10 kilomètres,
15 kilomètres de la résidence du patient.
C'est là où il y a un manque d'humanité
derrière les décisions qui sont prises, ce qui est offert, parce qu'une
personne qui accepte la place à 60 kilomètres de chez eux, là, pour le
système, pour le réseau, elle est placée, elle a déjà une place, on n'a pas
besoin de la déplacer et de la ramener dans son milieu. Je pense qu'il y a un
effort supplémentaire à faire au moment où on propose une place à la famille.
Il y a des gens qui vont l'accepter, cette place-là, loin de chez eux, loin de
leur milieu, parce qu'ils n'ont pas les moyens de se payer le 430 $.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
le troisième lien, les dernières données du ministère des Transports semblent
indiquer que la congestion a ralenti sur les deux ponts, là, Pierre-Laporte et
Québec, si on compare au niveau prépandémie. Est-ce que ça milite pour un
abandon du tunnel Québec-Lévis de la CAQ? Qu'est-ce que ça dit sur l'avenir du
projet?
M. Fortin :Ça nous dit très clairement qu'on a besoin des études
complètes. Ça fait combien de temps qu'on demande, ici, à ce micro-là, d'avoir
des études complètes sur les besoins? Ça fait combien de temps que le maire de
Québec demande des études complètes? Ça fait combien de temps que les
intervenants demandent des études complètes? Puis hier, là, on s'est fait,
collectivement, là, les gens de Québec, de Lévis et... les contribuables
québécois se sont fait niaiser par la ministre Guilbault. Elle est allée au
micro d'une conférence de presse pour vous dire : Bien, on avait promis le
début d'année, est-ce que le début d'année, pour vous, c'est fin mai, fin juin?
Moi, j'arrête de dire bonne année au monde, là, le 10 janvier. Alors, si
Geneviève Guilbault pense qu'on est encore en début d'année, bien, je lui souhaite...
bonne année, Geneviève, mais, honnêtement, c'est rire du monde que d'arriver
avec... de dire : On va présenter une étude de l'an dernier, ne pas le
faire, on va présenter une étude aux élections, ne pas le faire, on va
présenter une étude en début d'année, ne pas le faire.
Peut-être — je vous soumets
l'hypothèse — que le gouvernement n'a pas des données en faveur de
construire un troisième lien dans la façon qui a été proposée par le
gouvernement puis que, là, on achète du temps pour trouver un autre indice
bidon comme les ponts par million.
M. Desrosiers (Sébastien) : ...interpréter
ça, ces données-là, comme l'effet du télétravail, peut-être, là, donc, après la
pandémie, il y a des gens qui ne traversent plus. Justement, hier, François
Legault a dit : On veut considérer les effets du télétravail quand on
dépense des fonds publics. Est-ce que vous y voyez là un signal, justement?
M. Fortin :Bien, j'aurais aimé que François Legault ait la même
considération lorsqu'il nous a présenté son bitube initial. On dirait, là
aujourd'hui, qu'on nous arrive avec des considérations supplémentaires pour
retarder ces études-là encore une fois. Ça fait assez longtemps, là, il est
temps qu'ils dévoilent les études qu'ils ont entre les mains et qu'ils s'en
remettent au bon jugement de la population, parce qu'à un moment donné je pense
que ça va faire, là, de retarder ces études-là.
M. Carmichael (Simon) : Mais,
si jamais ces études-là devaient prouver l'utilité ou la nécessité d'un tel
tunnel, est-ce que vous pourriez vous rallier à ce projet-là?
M. Fortin :Bien, considérant qu'il n'y a pas un expert en aménagement
du territoire, qu'il n'y a pas un expert en urbanisme qui appuie la position du
gouvernement, ça me surprendrait énormément.
Mais il y a une autre chose que je veux
ajouter dans ce dossier-là : plus la CAQ se traîne les pieds, plus elle
perd des citoyens, plus elle perd des gens qui, peut-être, là, étaient en
faveur, donc, de leur projet, là. Vous l'avez vu hier avec les citoyens de
Vanier qui ont dit : Assez, c'est assez, là, nous autres non plus, comme
les gens de Saint-Roch, comme les gens de Limoilou, on ne veut plus appuyer ce
projet-là. Donc, le gouvernement a tout intérêt à dévoiler ses études, même si
ça ne dit pas exactement ce qu'ils veulent.
Mme Lajoie (Geneviève) : M.
Beauchemin, juste une petite question sur le captage du carbone. Est-ce que
vous pensez que ça va fonctionner, en Alberta, le projet de captage de carbone
et, surtout, est-ce que le fait qu'Ottawa subventionne cette solution à 1 milliard,
ça, vous êtes d'accord avec lui?
M. Beauchemin : Je n'ai pas
une idée claire à savoir quelle est la capacité du sol albertain pour capter le
carbone mentionné. Il y a des limites à ça, en fait, en termes de capacité. Des
fois, ce n'est pas à côté de l'endroit où est-ce que le carbone, il est généré,
aussi. Donc, moi, je pense que, là-dessus, il y a clairement des études qui
peuvent être faites, nonobstant le fait que c'est dangereux aussi, là, pour la
nappe phréatique. Donc, c'est important de considérer l'ensemble.
Comme je disais tantôt à propos de notre
développement énergétique, on se doit d'avoir une commission nationale ici, au
Québec, puis la même mentalité pourrait être appliquée en Alberta pour cette
décision-là. C'est important d'avoir toutes les données. Prendre une décision
avec la moitié des données, ça fait des mauvaises décisions, généralement.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...Ottawa
subventionne?
M. Beauchemin : Pour l'idée
d'aller faire développer ça, c'est probablement parce qu'ils ont de
l'information spécifique à ce sujet-là, mais la réalité, c'est que, dans un
projet de développement économique énergétique comme ça, ça prend justement ces
analyses-là pour pouvoir être capable de prendre des décisions.
Mme Lajoie (Geneviève) : Donc,
Ottawa aurait dû se garder une petite gêne avant de décider de subventionner?
M. Beauchemin : Je ne sais
pas exactement comment le développement de cette filière-là va se faire,
spécifiquement, là, en Alberta. Est-ce que ça va commencer par des études?
Est-ce que ça va être déjà... des études passées qui vont être simplement
reprises? Je ne le sais pas. Ce que je suis capable de vous dire, cependant,
c'est que, dans notre cas à nous, spécifiquement, si on voulait aller de
l'avant, comme on semble vouloir le faire, ça nous prend une commission
nationale pour qu'on puisse être informés de l'ensemble des variables
importantes pour la prise de décision.
M. Bergeron (Patrice) : Juste
une précision, M. Beauchemin, sur ce que vous avez dit tout à l'heure. Vous
avez parlé d'une façon optimale de financer... endettement, par exemple.
M. Beauchemin : Oui.
M. Bergeron (Patrice) : Si je
comprends bien, il serait quand même plausible, voire bien pour le Québec de
s'endetter pour accélérer la transition énergétique, selon vous?
M. Beauchemin : Moi, je crois
sincèrement que, si on a une élévation temporaire de notre ratio dette nette-PIB
pour pouvoir aller chercher une transition verte accélérée puis qu'on retourne
vers l'objectif de, disons, 30 % rapidement... moi, je considère, étant donné
l'ensemble des bénéfices qui viennent avec l'accélération de la transition
verte, qu'en tant que père de famille, c'est une décision qui est à prendre,
qui serait probablement la bonne.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
On
the upcoming health care bill, Mr. Fortin, do you feel like it could bring
improvements to the health care system?
M. Fortin : Well, we're going to take a look at the bill. I mean, for what we hear, there's 1 000
articles in this bill. And I'll
make a prediction : there's some of these 1 000 articles that will be in agreement, with
some of these 1 000 articles that will be against and probably some in the
middle that deserve a lot of studying in careful consideration in committee. But
that's… The question that the Government doesn't seem to be really putting
forward is : Will it improve the quality of health care that's afforded to
Quebeckers?
To us, a lot of the ideas
that they've put forward — putting specialists in Québec's regions — are things that they already have the power to do. They already have
the power to do that through Bill 130 and they chose to not use these
powers over the last few years, to the detriment of Quebeckers. They chose to say : We don't need a health care reform, we
don't want to talk about a health care reform. And now they're coming up with
probably the biggest reform in decades, so it's contradictory. It certainly is.
And there is one thing in
the bill that we know is coming, and that's the agency itself. The only thing,
and we've said this before, the first time the minister leaked his project to
the media, not this Monday but a few months ago : The agency is basically
a shield for Government, for Christian Dubé, because he doesn't want to
talk about what's going on at Maisonneuve-Rosemont, what's going on at
Lakeshore, what's going on in our hospitals and CHSLDs. He just wants to be a
great, big thinker, here, in his ivory tower in Québec City. Well, it doesn't work that way, there still is ministerial
responsibility that falls to him. And those questions still... at the end of the day, even if he creates an agency
that's a shield for him… still come back to him.
Puis je veux
juste... Je vais le dire en français, là, parce que, bien, je pense que le
point mérite d'être fait. Le gros enjeu que le ministre a mis de l'avant la
première fois qu'il a coulé son projet de loi, pas cette fois-ci, lundi
dernier, mais il y a quelques mois, c'était de dire : On va créer une
agence, puis ce qu'on a dit à ce moment-là tient toujours : Cette
agence-là, ça ne peut pas être un bouclier anti-imputabilité pour le ministre
de la Santé. Ça ne peut pas être une façon de ne plus parler, pour lui, de ce
qui se passe à Maisonneuve-Rosemont de nous dire : Ah! il y a une agence
qui s'occupe de ça, de ne plus nous parler de ce qui se passe au Lakeshore et
de nous dire : Ah! il y a une agence qui s'occupe de ça, là. Le principe
de responsabilité ministérielle, ça reste.
Mme Mignacca (Franca
G.) : And can I get your reaction, M. Beauchemin, to the federal budget
that came out yesterday? What did you make of it?
M. Beauchemin : My two cents on this is that, first, if I translate this into what
I said last week, which was : I believe the CAQ's presumptions for its
budget were extremely optimistic by stating that we will be growing at 0.6 %.
While they based that decision or that view on the fact that they estimated
last week, the CAQ, that Canada
would be growing at 0.8 %, yesterday, the Finance Minister of Ottawa said that the growth will be at 0.3 %,
so half a percentage point less than what the CAQ used last week. So, very
optimistic, and, you know,
shaky foundation on which to base a budget, unfortunately.
The other point that I
talked about before was the fact that, you know, with the Inflation Reduction Act, in the U.S., with what's going
on in Ottawa, as we saw
yesterday, with $80 billion aimed towards the green transition, here, in Québec, unfortunately, we are not... we're
just losing our competitive advantage. What's going on here is that, you know, we're not investing into research,
we're not investing into new technologies, we're not investing in, you know, building up, right now, what… it needs to be done, for us
to be competitive here, in North America, and we're going
to be losing our edge. So, you
know, it's just a sad constant.
M. Spector (Dan) : A synagogue in Montréal faced with swastikas. How do you guys react?
M. Beauchemin : That's, you know, a
lack of respect for people that are living here, in Québec. There's just... you know, we have to be, you know, open-minded to everybody's, you know, rights, and I think that this
is unfortunate. I don't have the specific details of your question, but I'm
assuming these were done on the walls, print?
M. Spector (Dan) :
...on the exterior, in the Plateau
area.
M. Beauchemin :
It's not within our values. It's just
not who we are, as Quebeckers, to have that happen. It's just not respectful of
people.
M. Grillo (Matthew) :
Mr. Fortin, on the health bill that's
going to be tabled today, is there another avenue that Québec should be taking,
in your opinion?
M. Fortin :
Well, I mean, we... the minister... There's
1 000 articles in what the minister is proposing, so I don't know the
entirety of the avenues that he is proposing to Quebeckers. We'll know in a few
hours and once we got a chance to actually go through all the details of the
bill, but there seems to be a major focus here on the structure of the heath
care network instead of a focus on patient care, on attracting people to the
healthcare network, on making sure we have the proper resources to treat Quebeckers
when they need care. That's what I hope Government will be focused on throughout
all of this. They're undertaking a major, major reform of the health care
system at a time where we need to be focused on patient care.
M. Spector (Dan) : Just a quick one on Airbnb. We saw a lot of listings come down
yesterday because they don't comply. Do you think there is anything more that
the Government should be doing on this file, like is there a way that we can go
even further, or is that even necessary?
M. Beauchemin :
Well, I think that the first big domino
to fall was that. the identification number to be obligatory on the platforms.
You know, we're talking about 30,000 potential, you know, «logements» that will
come back to the residential. Many reasons why people were willing to go without
the ID number before, and now that they will be required to put it up, they're
not going to go with that. That means that, therefore, it's going to add supply
to, you know, lodging in Quebec. So, there's no negative about that.
What else can we do in
terms of regulations? You know, I think that making it a level playing… making
sure that all of the identification numbers are being actually posted. But, you
know, it's difficult, sometimes, because some of this is municipal, some of
this is Government of Quebec, and some of it could be actually federal as well.
So, it's difficult to, like, you know, «cerner» perfectly the issues so to move
forward. But, you know, the first domino to fall was simple and that was it.
(Fin à 9 h 03)